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COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE

TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU.


À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.
11 Warren W. Wiersbe
1 Corinthiens • Soyez sages
« Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu
est plus forte que les hommes » (1 Corinthiens 1 : 25 – Parole vivante).
Comment est-il possible de s’estimer instruit et spirituel tout en vivant

1 Corinthiens • Soyez sages


dans l’impureté et la corruption ? C’est pourtant la folie à laquelle les
chrétiens de Corinthe s’adonnent tant dans leur vie personnelle qu’au
sein de leur assemblée locale. Le monde les trouvent sages, mais ils de-
vront apprendre à le devenir selon Dieu !
Paul les incite alors à grandir en maturité spirituelle, faisant lui-même

sages
preuve d’une grande sagesse dans les nombreux domaines qu’il aborde :
le message de l’Évangile, l’église locale, le service, la discipline, le ma-
riage, la vraie liberté, les dons de l’Esprit, la résurrection, etc.
« L’église de Corinthe était une église immorale, une église divisée et
une église en disgrâce ! Mais avant de les juger, nous devrions examiner
notre propre église et notre propre vie. Comme eux, nous avons été ap-
pelés à être saints, à vivre en communion et à glorifier Dieu. Vivons-nous
en fonction de cet appel ? » (W. Wiersbe).
Ce commentaire vous stimulera sans aucun doute à développer un saint
discernement dans votre vie, pour vivre la sagesse de Dieu.

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale.


Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau

biblique
Testament de la collection « Soyez ».
W. Wiersbe
biblique

commentaire
commentaire

1 Corinthiens
Texte de Parole vivante inclus
ISBN 978-2-910246-33-4
Soyez sages • 1 Corinthiens
1 Corinthiens

Warren W. Wiersbe

sages
biblique

commentaire

1 Corinthiens
Texte de Parole vivante inclus
3
ELB est un département de BLF Europe
Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France
www.blfeurope.com

Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : Be Wise


© 1980 SP Publications, Inc.
© 2004 Cook Communications Ministries
Cook Communications Ministries • 4050 Lee Vance View
Colorado Springs • Colorado 80918 • USA
Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.

Première édition en langue française :


Soyez sages • Warren W. Wiersbe
© 2003 Éditeurs de Littérature biblique
Édition revue et corrigée :
© 2007 BLF Europe • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.

Couverture et mise en page : BLF Europe


Imprimé dans l’Union européenne.

Les citations sont tirées de La Nouvelle Version Segond Révisée


(Bible à la Colombe) © 1978 Société Biblique Française. Avec permission.

ISBN 978-2-910246-33-4
Dépôt légal 4e trimestre 2007

Index Dewey (CDD) : 227.2


Mots-clés : Bible – N. T. – 1 Corinthiens – Commentaire
Préface
Les chrétiens de Corinthe étaient fiers de leurs connaissances et
de leurs dons spirituels. Pourtant leur vie personnelle et leur assem-
blée locale étaient profondément corrompues.
Paul leur offre ce dont ils ont besoin : la vraie sagesse spirituelle.
Ce n’est pas la sagesse du monde, mais la sagesse qui ne peut venir
que de Dieu.
Nous avons besoin de cette même sagesse aujourd’hui, et cette
épître nous donne un bon point de départ pour tenter de la découvrir.
Paul nous explique comment avoir la sagesse nécessaire pour com-
prendre le message et le ministère de l’Évangile, pour que nous ne
soyons pas aveuglés par de quelconques responsables religieux. Il
nous décrit l’ordre qui devrait régner dans notre culte et nous expli-
que comment nous devrions découvrir et développer nos dons spiri-
tuels. Il nous montre également comment vivre dans la pureté pour
que nous puissions glorifier Dieu et nous protéger des attaques du
monde.
Dans cette brève étude explicative, nous ne pouvons manifeste-
ment pas traiter tous les détails intéressants d’une épître aussi lon-
gue que celle de 1 Corinthiens. Notre but sera donc d’expliquer les
leçons principales de cette lettre et de les appliquer à notre vie et à
notre église locale. Que le Seigneur nous aide à accepter sa sagesse
spirituelle et à la mettre en pratique.

Warren W. Wiersbe

5
Soyez sages

Arrière-plan de l’église
de Corinthe
Paul est arrivé à Corinthe aux environs de l’automne de l’an
50 de notre ère ; il y a fondé l’église, et y est resté dix-huit mois
(Actes 18 : 1-17). Il s’est ensuite rendu à Éphèse (v. 18-19).
Informé des problèmes advenus dans l’église de Corinthe, il leur
a écrit une lettre qui ne nous est pas parvenue (1 Cor. 5 : 9). Cette
« lettre perdue » ne semble pas avoir accompli l’objectif souhai-
té, car Paul a appris par « les gens de la maison de Chloé » que la
communauté de Corinthe connaissait encore de graves problèmes
(1 Cor. 1 : 11). L’église a ensuite envoyé une délégation à Paul por-
tant une lettre contenant des questions au sujet de la doctrine et des
pratiques de l’église (1 Cor. 7 : 1).
En réponse à cette lettre et aux mauvaises nouvelles qu’il avait
reçues, Paul a écrit la lettre que nous connaissons sous le nom de
Première épître aux Corinthiens. Il l’a écrite à Éphèse autour de l’an
57 apr. J.-C.
Une faction de l’église refusait de reconnaître l’autorité aposto-
lique de Paul. L’apôtre s’est donc rendu à Corinthe où il n’est resté
que peu de temps, mais les résultats de sa visite ont été très insatis-
faisants (2 Cor. 2 : 1 ; 12 : 14 ; 13 : 1). Il a alors écrit une lettre sévère
aux Corinthiens (2 Cor. 7 : 8-12) qui leur a été portée par Tite.
Paul a ensuite rencontré Tite à Troas (2 Cor. 2 : 12-13 ; 7 : 6-16)
et il a appris la bonne nouvelle que l’église avait obéi aux ordres
de Paul et avait puni le responsable de l’opposition. C’est alors que
Paul a écrit la deuxième épître aux Corinthiens.

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Plan de 1 Corinthiens

Suggestion de plan de
1 Corinthiens
I. Salutation – 1 Cor. 1 : 1-3
II. Reproche : le péché dans l’église
– 1 Cor. 1 : 4 à 6 : 20
1. Les divisions dans l’église (1 : 4 à 4 : 21)
2. La discipline dans l’église (5 : 1-13)
3. Les procès (6 : 1-8)
4. La souillure du monde (6 : 9-20)
III. Instruction : la réponse à leurs questions
– 1 Cor. 7 : 1 à 16 : 12
1. Le mariage (7 : 1-40)
2. La nourriture offerte aux idoles (8 : 1 à 10 : 33)
3. L’ordre dans l’église (11 : 1-34)
4. Les dons spirituels (12 : 1 à 14 : 40)
5. La résurrection (15 : 1-58)
6. L’offrande (16 : 1-12)
IV. Conclusion – 16 : 13-24

7
1

1 Corinthiens 1
La sagesse concernant…
L’appel chrétien
« Jésus, oui ! L’église, non ! »
Vous souvenez-vous de ce slogan populaire parmi les
jeunes dans les années soixante ? On aurait certainement
et sincèrement pu l’employer à Corinthe en 56 apr. J.-C.,
car l’église locale y connaissait de graves problèmes.
Malheureusement, les problèmes ne restaient pas à l’inté-
rieur de la famille de l’église, ils étaient connus des non-
croyants à l’extérieur.
En premier lieu, la communauté de Corinthe était une
église débauchée. Certains de ses membres étaient cou-
pables d’immoralité sexuelle ; d’autres étaient ivrognes,
d’autres encore utilisaient la grâce de Dieu comme pré-
texte pour vivre comme dans le monde. C’était aussi une
église divisée : quatre groupes au moins se disputaient
l’autorité (1 : 12). C’était donc une église en disgrâce.
Au lieu de glorifier Dieu, elle entravait la progression de
l’Évangile.
Comment cela s’est-il produit ? Les membres de
l’église permettaient aux péchés pratiqués dans la ville de
pénétrer dans l’assemblée locale. Corinthe était une ville
immorale, pleine de toutes sortes de vices et de plaisirs
mondains. L’accusation la plus dégradante qu’on pouvait
adresser à un homme à cette époque était de l’appeler « un
Corinthien ». Tout le monde comprenait la portée de cette
injure. Corinthe était aussi une ville orgueilleuse, de nom-
breux philosophes et professeurs itinérants y colportaient
leurs réflexions. Malheureusement, certains membres
de l’église ont appliqué cette approche philosophique à
9
Soyez sages

l’Évangile, ce qui provoqua des divisions. L’assemblée


était composée de différentes « écoles de pensée » au lieu
d’être unie dans la défense du message de l’Évangile.
On peut trouver une description de la ville de Corinthe,
dans Romains 1 : 18-32. Paul a écrit l’épître aux Romains
alors qu’il était à Corinthe, et il aurait pu voir chacun des
péchés de cette liste en regardant simplement par la fenê-
tre !
Bien sûr, quand une église réunit des gens orgueilleux
qui se basent sur leur propre sagesse et qui adoptent les
habitudes du monde, les problèmes sont inévitables. Pour
aider les Corinthiens à les résoudre, Paul commence sa
lettre en leur remettant en mémoire leur appel en Christ.
Il indique trois aspects importants de cet appel.

Appelés à être saints (1 Cor. 1 : 1-9)


Paul s’attaque d’abord au sérieux problème de l’im-
moralité dans l’église, mais il ne mentionne pas le pro-
blème lui-même. Il choisit plutôt une approche positive
et rappelle aux croyants leur position sainte et élevée en
Jésus-Christ. Dans les versets 1-9, il décrit l’église telle
que Dieu la voit ; dans les versets 10-31, il décrit l’église
telle que les hommes la voient. La position que nous occu-
pons en Christ devrait se refléter dans notre vie quoti-
dienne, mais malheureusement ce n’est pas souvent le cas.
Notons les caractéristiques de l’église qui découlent
de notre saint appel en Jésus-Christ.

Mis à part par Dieu (1 : 1-3)


Le mot église signifie en Grec « un peuple appelé
hors de ». Chaque église a deux adresses : une adresse
géographique (« à Corinthe ») et une adresse spirituelle
(en Christ-Jésus). L’église est composée de saints, c’est-
à-dire de personnes qui ont été « sanctifiées », « mises à
part » par Dieu. Un saint n’est pas un homme mort qui a
été récompensé par ce titre pour sa vie exemplaire. Non,
Paul écrivait aux saints vivants, à des gens qui, par leur
foi en Jésus-Christ, avaient été mis à part tout spéciale-
ment pour plaire à Dieu et pour le servir.
10
1 Corinthiens 1

En d’autres mots, tout vrai croyant est un saint parce


que tout vrai croyant a été mis à part pour Dieu et par
Dieu.
Un ami chrétien, photographe, me relatait un beau
mariage qu’il avait couvert. Les mariés sortaient de
l’église et se dirigeaient vers la limousine, quand soudain
la mariée abandonna son mari et courut vers une voiture
garée de l’autre côté de la rue, moteur tournant, laissant
le marié éberlué ! La voiture démarra à toute vitesse. Le
conducteur était, en fait, un ancien ami de la mariée, un
homme qui s’était vanté de pouvoir « l’avoir quand il le
voulait ». Inutile de dire que le mari fit annuler le mariage.
Quand un homme et une femme prennent l’engage-
ment de s’aimer l’un l’autre, ils sont mis à part l’un pour
l’autre, et donc, toute autre relation en dehors du mariage
est péché. De même, le chrétien appartient complètement
à Jésus-Christ ; il est mis à part pour lui et pour lui seul.
Mais il fait aussi partie d’une communauté universelle :
l’église, « tous ceux qui, en quelque lieu que ce soit, invo-
quent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ » (v. 2). Un
croyant souillé et infidèle pèche non seulement contre le
Seigneur, mais il pèche aussi contre ses frères et sœurs
chrétiens.

Enrichis par la grâce de Dieu (1 : 4-6)


Le salut est un don gratuit de Dieu ; mais quand on est
sauvé, on reçoit aussi des dons spirituels. (Paul l’explique
en détail dans les chapitres 12-14.) Le mot grec qui a été
traduit par « enrichi » a donné le mot français ploutocrate,
« un personnage très riche ». Les Corinthiens étaient par-
ticulièrement riches en dons spirituels (2 Cor. 8 : 7), mais
ils ne les utilisaient pas de manière spirituelle. Le fait que
Dieu nous a appelés, nous a mis à part, et nous a enrichis
devrait nous encourager à vivre une vie sainte.

Dans l’attente du retour de Jésus (1 : 7)


Paul développera longuement cette idée dans le
chapitre 15. Les chrétiens qui attendent le retour de
leur Sauveur voudront que leur vie soit irréprochable
(1 Jean 2 : 28 à 3 : 3).
11
Soyez sages

Dépendants de la fidélité de Dieu (1 : 8-9)


L’œuvre de Dieu a été confirmée en eux (v. 6), mais
elle leur a aussi été confirmée dans la Parole. Il s’agit ici
d’une expression légale qui fait allusion à la garantie qui
conclut une transaction. Nous avons le témoignage de
l’Esprit en nous et le témoignage de la Parole devant nous,
qui nous garantissent que Dieu honorera son « contrat »
avec nous et que la pérennité de son salut est assurée par-
faitement. Cette garantie n’est certainement pas un pré-
texte pour pécher ! Au contraire, c’est la base d’une rela-
tion croissante d’amour, de confiance et d’obéissance.
À la lumière de ces grandes vérités, comment com-
prendre que les membres de l’assemblée de Corinthe pou-
vaient participer aux péchés caractéristiques de la nature
humaine ? Ils étaient un peuple élu, un peuple enrichi et un
peuple établi. Ils étaient saints, mis à part pour la gloire de
Dieu ! Hélas, leur comportement démentait leur position.
Quand Paul mentionne le mot communion au verset 9, il
introduit un deuxième aspect de l’appel chrétien.

Appelés à la communion
(1 Cor. 1 : 10-25)
Après avoir fait allusion au problème de l’immorali-
té dans l’église, Paul aborde maintenant le problème des
divisions. Les divisions ont toujours été un problème
parmi les enfants de Dieu, et presque chaque épître du
Nouveau Testament traite de ce sujet ou le mentionne
d’une manière ou d’une autre. Même les douze apôtres ne
s’entendaient pas toujours entre eux.
Au verset 13, Paul pose trois questions importantes
à ses lecteurs, et ces questions nous permettent de com-
prendre ce long paragraphe.

Christ est-il divisé ? (1 : 10-13)


Ce verbe signifie : « Christ a-t-il été divisé de sorte
que les différentes parties ont été distribuées à différentes
personnes ? » L’idée elle-même est grotesque et doit être
rejetée. Paul n’a pas prêché un Christ, Apollos un autre, et
Pierre un troisième. Il n’y a qu’un seul Sauveur et un seul
12
1 Corinthiens 1

Évangile (Gal. 1 : 6-9). Pourquoi les Corinthiens s’étaient-


ils divisés en quatre factions ? Pourquoi y avait-il ces dis-
putes entre eux ?
En premier lieu, ils considéraient l’Évangile d’un
point de vue philosophique. Corinthe était pleine de phi-
losophes et de professeurs qui voulaient tous partager leur
« sagesse ».
D’autre part, la nature humaine aime suivre des leaders
humains. Nous avons tendance à nous identifier aux res-
ponsables spirituels qui nous ont aidés et dont nous com-
prenons et apprécions le ministère. Au lieu de s’attacher
au message de la Parole, les Corinthiens s’attachaient au
messager. Ils ont détourné leurs yeux du Seigneur pour
les tourner vers les serviteurs du Seigneur, et des rivalités
ont surgi.
Paul indiquera dans le chapitre 3 qu’il ne peut y avoir
de rivalité entre les vrais serviteurs de Dieu. Les membres
d’église ont tort de comparer les pasteurs, et d’être des dis-
ciples d’hommes et non les disciples de Jésus-Christ. Les
« cultes de la personnalité » dans l’église d’aujourd’hui
vont directement à l’encontre de la Parole de Dieu. Jésus-
Christ seul devrait être en tout le premier (1 Cor. 1 : 18).
Paul utilise plusieurs mots-clés dans ce passage pour
insister sur l’unité des saints en Christ. Il appelle ses lec-
teurs frères, pour leur rappeler qu’ils appartiennent à une
seule famille. Les mots « en plein accord » sont des termes
médicaux qui décrivent l’unité du corps humain dont les
membres sont soudés ensemble. Ils formaient donc une
union d’amour en tant que membres du corps. Ils étaient
aussi identifiés par le nom de Jésus-Christ, ce qui fait pro-
bablement allusion à leur baptême. Nous ne savons pas
qui étaient « les gens de Chloé » mais nous les félicitons
pour leur courage et leur dévouement. Ils n’ont pas essayé
de cacher les problèmes. Ils en étaient préoccupés, et ils
allèrent trouver la bonne personne ; ils ne sont pas non
plus venus en cachette. Ceci ne ressemble pas aux his-
toires « de cape et d’épée » que nous rencontrons souvent
dans nos églises, qui en général ne font qu’aggraver la
situation.

13
Soyez sages

Paul était le pasteur qui avait fondé l’église ; la plupart


des membres se sont probablement convertis grâce à son
ministère. Apollos est venu après Paul (Actes 18 : 24-28)
et il a exercé un ministère efficace. Rien ne nous permet
de confirmer que Pierre (Céphas) ait visité Corinthe, à
moins que 1 Corinthiens 9 : 5 ne l’indique. Chacun de ces
hommes avait une personnalité différente et une manière
différente d’aborder le ministère de la Parole ; mais ils
n’étaient qu’un (3 : 3-8 ; 4 : 6).

Avez-vous été baptisés au nom de Paul ?


(1 : 13-17)
Gardons à l’esprit que le baptême était très important
dans l’église du Nouveau Testament. Quand un pécheur
plaçait sa confiance en Christ et se faisait baptiser, il se
coupait de son ancienne vie et était souvent rejeté par sa
famille et ses amis. Le baptême avait de lourdes consé-
quences à cette époque.
Tout comme Jésus qui ne baptisait pas (Jean 4 : 1-2),
Pierre (Actes 10 : 48) et Paul permettaient à leurs associés
de baptiser les nouveaux convertis. Avant la croissance
de l’église de Corinthe, Paul célébrait certains baptêmes,
mais ce n’était pas son ministère principal. Dans cette
section, Paul ne minimise pas l’importance du baptême,
mais il lui donne sa juste place, car les Corinthiens exa-
géraient son rôle. « J’ai été baptisé par Apollos ! » se van-
taient certains, alors que d’autres disaient : « Moi, j’ai été
baptisé par Paul ! »
C’est une erreur d’associer le nom d’un homme plu-
tôt que celui de Jésus-Christ à son baptême. Car cela crée
des divisions. J’ai lu le récit de personnes qui avaient été
baptisées par un certain pasteur, dans une eau particulière
(le Jourdain), un jour précis, comme si ces aspects étaient
importants ! Au lieu d’honorer le Seigneur Jésus-Christ
et de favoriser l’unité de l’église, ces personnes exaltent
des hommes et sèment la discorde. Crispus avait été le
chef de la synagogue de Corinthe (Actes 18 : 8) ; et Gaïus
était probablement l’homme chez qui vivait Paul quand il
a écrit l’épître aux Romains (Rom. 16 : 22). « La famille
de Stéphanas » (1 Cor. 1 : 16) est probablement décrite en
14
1 Corinthiens 1

partie en 1 Corinthiens 16 : 15-18. Apparemment Paul ne


notait pas dans un registre le nom de toutes les personnes
qu’il avait baptisées. Pour lui, le fait qu’elles soient ins-
crites dans le livre de Dieu suffisait.

Est-ce que Paul a été crucifié pour vous ?


(1 : 18-25)
L’allusion à la croix au verset 17 introduit un long
passage où la puissance de l’Évangile est opposée à
la faiblesse de la sagesse humaine. Il est intéressant de
noter comment Paul aborde ce problème des divisions
dans l’église. Il attire d’abord leur attention sur l’unité
de Christ : il n’y a qu’un seul Sauveur et un seul corps.
Ensuite il leur rappelle leur baptême, image de leur bap-
tême spirituel dans le corps de Christ (12 : 13). Et mainte-
nant il dirige leur regard vers la croix.
La crucifixion était non seulement une mort horrible,
mais c’était aussi une mort scandaleuse. La loi interdisait
la crucifixion des citoyens romains. Ce mot n’était jamais
mentionné dans la bonne société ; de même qu’aujourd’hui
nous ne parlons pas à table de la chambre à gaz ou de la
chaise électrique.
Le mot-clé dans ce paragraphe est le mot sagesse ; il
est utilisé huit fois. L’idée maîtresse que Paul développe
est la suivante : nous n’osons pas mélanger la sagesse de
l’homme au message révélé de Dieu. Le passage complet
sur la sagesse (1 : 17 à 2 : 16) présente un certain nombre
de contrastes entre la Parole de Dieu révélée et la sagesse
des hommes.
La sagesse de Dieu se révèle principalement par la
croix de Jésus-Christ, mais tous n’acceptent pas cela. Paul
montre que la croix suscite trois attitudes différentes.
Certains se heurtent à la croix. C’était l’attitude des
Juifs. À cause de l’importance qu’ils accordent aux signes
miraculeux, la croix leur apparaît comme une faiblesse.
L’histoire juive est jalonnée d’événements miraculeux :
de l’exode hors de l’Égypte, jusqu’aux ministères d’Élie
et d’Élisée. Quand Jésus était sur la terre, les autorités jui-
ves lui demandaient constamment d’accomplir un signe
du ciel, mais il refusait.
15
Soyez sages

Le peuple juif ne comprenait pas ses propres Écritures


saintes. Il attendait un Messie qui serait un vaillant
conquérant et qui vaincrait tous leurs ennemis. Ce Messie
devait ensuite établir son royaume et rendre sa gloire à
Israël. La question des apôtres dans Actes 1 : 6 montre
l’importance de cet espoir entretenu parmi les Juifs.
Mais les scribes remarquaient aussi dans l’Ancien
Testament que le Messie devait souffrir et mourir. Des
passages comme le Psaume 22 et Ésaïe 53 présentent un
Messie différent, et les experts ne pouvaient réconcilier
ces deux images prophétiques apparemment contradictoi-
res. Ils ne comprenaient pas que leur Messie devait souf-
frir et mourir avant de pouvoir entrer dans sa gloire (voir
Luc 24 : 13-35), et que le royaume messianique à venir
serait précédé par les temps de l’église.
Parce que les Juifs recherchaient la puissance et une
grande gloire, ils se heurtaient à la faiblesse de la croix.
Comment quelqu’un pouvait-il baser sa foi sur un charpen-
tier de Nazareth au chômage, mort honteusement comme
un vulgaire criminel ? Mais l’Évangile de Jésus-Christ est
« la puissance de Dieu pour le salut » (Rom. 1 : 16). Au
lieu d’être un signe de faiblesse, la croix est un instrument
formidable de puissance ! Car « la faiblesse de Dieu (sur
la croix) est plus forte que les hommes » (1 Cor. 1 : 25).
Certains se moquent de la croix. C’était la réaction des
Grecs. Pour eux la croix était une folie. Les Grecs insis-
taient sur la sagesse ; d’ailleurs nous étudions toujours les
écrits savants des philosophes grecs. Mais ils ne voyaient
aucune sagesse dans la croix, car ils l’examinaient d’un
point de vue humain. S’ils l’avaient considérée avec le
regard de Dieu, ils y auraient discerné la sagesse du vaste
plan rédempteur de Dieu.
Paul appelle trois hommes à la barre pour témoigner :
le sage (l’expert), le scribe (l’interprète et l’écrivain), et
le contestataire (le philosophe et le critique). Il leur pose
une seule question : par vos études sur la sagesse humai-
ne, êtes-vous parvenus à connaître Dieu d’une manière
personnelle ? Ils ne peuvent que répondre « non ! » Le fait
qu’ils se moquent de la croix et la considèrent comme une
folie est la preuve qu’ils périssent.
16
1 Corinthiens 1

Dans 1 Cor. 1 : 19, Paul cite Ésaïe 29 : 14 et montre que


Dieu a adjugé la note de zéro sur vingt à la sagesse des
hommes. Dans son discours à l’aréopage, Paul a osé dire
aux philosophes que l’histoire grecque et romaine n’était
qu’un « temps d’ignorance » (Actes 17 : 30). Il ne suggé-
rait pas que ces savants ne connaissaient rien, car Paul
était bien conscient des réalisations des penseurs grecs.
Toutefois, leur sagesse ne leur permettait pas de connaître
Dieu et de trouver le salut.
Certains croient et découvrent la puissance et la
sagesse de la croix. Paul n’a pas modifié son message en
passant d’un public juif à un auditoire grec : il prêchait
Christ crucifié. L’expression : « La folie de la prédica-
tion » (1 Cor. 1 : 21) ne donne pas à entendre que l’acte de
prêcher serait une folie mais elle vise plutôt le contenu du
message. Parole vivante le traduit ainsi : « par un message
taxé de folie ».
Ceux qui ont été appelés par la grâce de Dieu, et qui
ont répondu par la foi (voir 2 Thes. 2 : 13-14), reconnais-
sent que Christ est la puissance et la sagesse de Dieu. Il
ne s’agit pas du Christ de la crèche, ou du Temple, ou de
la place du marché, mais du Christ de la croix. C’est dans
la mort de Christ que Dieu a révélé la folie de la sagesse
humaine et la faiblesse de la puissance humaine.
Nous sommes appelés à la communion grâce à notre
union avec Jésus-Christ. Il est mort pour nous ; nous
avons été baptisés en son nom ; nous sommes unis à lui
sur la croix. Quel merveilleux fondement de l’unité spi-
rituelle !

Appelés à glorifier Dieu


(1 Cor. 1 : 26-31)
Les Corinthiens avaient tendance à « s’enfler » d’or-
gueil (4 : 6, 18-19 ; 5 : 2). Mais l’Évangile de la grâce de
Dieu ne laisse aucune place à la fierté personnelle. Dieu
n’est pas impressionné par notre aspect extérieur, notre
rang social, nos réalisations, notre « noble ascendance »
ou notre situation financière. Il est à noter que Paul a
écrit qu’il n’y a pas beaucoup de sages parmi eux, ce qui
17
Soyez sages

ne veut pas dire qu’il n’y en a aucun. Dans le Nouveau


Testament, nous rencontrons certes des croyants d’un
rang social élevé, mais il n’y en a pas beaucoup. La des-
cription des convertis faite par Paul n’est certainement
pas flatteuse (6 : 9-11).

Paul leur rappelle ce qu’ils étaient (1 : 26)


Les Corinthiens n’étaient ni sages ni puissants ni
nobles. Dieu les a appelés, non à cause de ce qu’ils étaient,
mais malgré ce qu’ils étaient ! L’église de Corinthe était
composée en majorité de gens ordinaires qui étaient de
grands pécheurs. Avant sa conversion, Paul était fier de
sa religion, mais il a dû l’abandonner pour aller au ciel !
L’état moral des Corinthiens était bien différent ; pourtant
ils n’étaient pas trop pécheurs pour que Dieu ne les trouve
et ne les sauve.
Le pasteur écossais Robert Murray Mc Cheyne donna
un jour à une dame un traité qui parlait de l’Évangile. Elle
fut extrêmement offensée : « Vous ne savez probablement
pas qui je suis ! » dit-elle d’un ton offusqué. « Madame,
répondit Mc Cheyne, le jour du jugement vient bientôt,
et ce jour-là, qui que vous soyez, vous ne pourrez vous
prévaloir de quoi que ce soit ! »

Paul leur rappelle pourquoi Dieu les a appelés


(1 : 27-29)
Dieu a choisi les stupides, les faibles, les inférieurs
et les méprisés pour montrer aux orgueilleux leur besoin
et sa grâce. Le monde perdu admire la noblesse, le rang
social, le succès financier, la puissance, la notoriété. Mais
aucune de ces choses ne peut garantir la vie éternelle.
Le message et le miracle de la grâce de Dieu en Jésus-
Christ déconcertent les gens influents de ce monde. Les
sages de ce monde ne peuvent comprendre comment
Dieu transforme des pécheurs en saints, et les puissants
de ce monde sont incapables de reproduire ce miracle. La
« folie » de Dieu confond les sages et la « faiblesse » de
Dieu confond les puissants !
L’histoire de l’Église est pleine de récits de grands
pécheurs dont la vie a été transformée par la puissance de
18
1 Corinthiens 1

l’Évangile. Dans mon ministère, comme dans celui de la


plupart des pasteurs et des prédicateurs, j’ai vu des choses
étonnantes se produire, que des avocats et des psycholo-
gues ne pouvaient comprendre. Nous avons vu des jeunes
délinquants devenir des étudiants sérieux et des citoyens
honnêtes. Nous avons vu des couples se réconcilier et des
foyers être réunis, à l’étonnement de leurs juges.
Pourquoi Dieu met-il à nu la folie et la faiblesse de ce
monde, qui s’enorgueillit de ses philosophies et de ses reli-
gions ? « Afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu »
(v. 29). Le salut doit être offert entièrement par grâce,
autrement Dieu ne pourrait en tirer la gloire.
C’est cette vérité que Paul voulait transmettre aux
Corinthiens, parce qu’ils mettaient leur fierté dans les
hommes (3 : 21). Si nous tirons notre gloire des hom-
mes, même des hommes de Dieu tels que Pierre, Paul et
Apollos, nous privons Dieu de la gloire que lui seul méri-
te. Cette même attitude d’orgueil suscitait des divisions
dans l’église.

Finalement, Paul rappelle aux Corinthiens tout


ce qu’ils possèdent en Christ (1 : 30-31)
Puisque chaque croyant est « en Christ » et qu’il a tout
ce qu’il lui faut, pourquoi entretenir ces rivalités et ces
comparaisons ? C’est le Seigneur qui a tout fait ! « Que
celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur » (v. 31,
provenant de Jér. 9 : 24, cité également dans 2 Cor. 10 : 17).
Les bénédictions spirituelles dont nous avons besoin
ne sont pas des abstractions qui échappent à notre com-
préhension, elles résident en une personne : Jésus-Christ.
Il est notre sagesse (Col. 2 : 3), notre justice (2 Cor. 5 : 21),
notre sanctification (Jean 17 : 19), et notre rédemption
(Rom. 3 : 24).
En fait, ce passage insiste sur le fait que Dieu mon-
tre sa sagesse par le moyen de la justice, de la sanctifica-
tion et de la rédemption dont nous disposons en Christ.
Chacun de ces termes théologiques renferme une signi-
fication spéciale pour les chrétiens. La justice concerne
notre position devant Dieu. Nous sommes justifiés. Dieu
nous déclare justes en Jésus-Christ. Mais nous sommes
19
Soyez sages

aussi sanctifiés, mis à part pour appartenir à Dieu et le


servir. La rédemption signifie que nous sommes libérés
parce que Jésus-Christ a payé le prix pour nous sur la
croix. Ceci conduira à une rédemption complète quand
Jésus-Christ reviendra.
Donc, d’une certaine manière, trois différents « temps »
du salut nous sont présentés ici : nous avons été sauvés de
la peine que nous méritait le péché (la justice) ; nous som-
mes sauvés de la puissance du péché (la sanctification) ; et
nous serons sauvés de la présence du péché (la rédemp-
tion). Et chaque croyant possède toutes ces bénédictions
en Jésus-Christ !
Pourquoi donc tirer sa fierté des hommes ? Paul pos-
sède-t-il quelque chose que nous n’aurions pas ? Pierre
a-t-il une priorité sur Jésus-Christ par rapport à nous ?
Nous devrions nous glorifier du Seigneur et non de nous-
mêmes ou de nos responsables spirituels.
En relisant ce chapitre, vous remarquerez les erreurs
des Corinthiens, qui créaient des problèmes dans leur
église. Ils ne vivaient pas en fonction de leur sainte
vocation, mais suivaient au contraire le mode de vie du
monde. Ils ignoraient le fait qu’ils avaient été appelés à
une merveilleuse communion spirituelle avec le Seigneur
et les uns avec les autres. Mais ils s’identifiaient plutôt
avec des responsables humains et créaient des divisions
dans l’église. Au lieu de glorifier Dieu et sa grâce, ils se
faisaient plaisir à eux-mêmes et se plaisaient à exalter des
hommes.
C’était une église immorale, une église divisée et une
église en disgrâce !
Mais avant de les juger, nous devrions examiner notre
propre église et notre propre vie. Comme eux, nous avons
été appelés à être saints, à vivre en communion et à glo-
rifier Dieu.
Vivons-nous en fonction de cet appel ?

20
2

1 Corinthiens 2
La sagesse concernant…
Le message
chrétien
Ma femme était au volant de la voiture alors que nous
roulions vers Chicago. J’étais assis à côté d’elle et par-
courais le manuscrit du livre d’un auteur que mon édi-
teur m’avait demandé de relire. De temps à autre, j’émet-
tais un grognement, puis un gémissement, et finalement
je secouai la tête et dis : « Oh non, je n’arrive pas à le
croire ! »
– J’ai l’impression que tu n’aimes pas ce livre, me dit
ma femme. Qu’est-ce qui ne va pas ?
– Presque tout ! En fait, cet auteur ignore ce qu’est
vraiment le message de l’Évangile !
Il fut un temps, pourtant, où cet homme avait été fidè-
le à la Parole de Dieu. Mais au cours des années, il avait
adopté une approche philosophique et, je le crains, aussi
politique. Le résultat était un message hétéroclite qui
n’avait plus rien de l’Évangile.
Il vaut la peine de noter que quand Paul a exercé
son ministère à Corinthe, il a obéi à l’ordre donné par
le Seigneur avant son ascension et il s’est mis à prê-
cher l’Évangile. Il y a un magnifique parallèle entre
Matthieu 28 : 18-20 et Actes 18 : 1-11.

21
Soyez sages

La Commission Le ministère de Paul


de Christ (Actes 18 : 1-11)
(Matt. 28 : 18-20)

(v. 19) Paul arriva à Corinthe (v. 1)


(v. 19) beaucoup entendirent et crurent (v. 8)
(v. 19) et furent baptisés (v. 8)
(v. 20) pendant un an et six mois
il enseigna la Parole (v. 11)

« Et voici, « Car moi, je suis avec toi » (v. 10).


je suis avec
vous » (v. 20).

Ce qui se produisait à Corinthe se retrouve dans les égli-


ses aujourd’hui : les hommes mélangent la philosophie
(la sagesse humaine) au message révélé de Dieu, ce qui
engendre la confusion et les divisions. Les prédicateurs
ont chacun leur propre façon d’aborder le message de
Dieu, et certains inventent même leur propre vocabulai-
re !
Paul décrit les trois bases du message de l’Évangile
et il encourage fortement ses lecteurs à revenir à ces élé-
ments fondamentaux.

L’Évangile est centré sur la mort de


Christ (1 Cor. 2 : 1-5)
Paul rappelle aux Corinthiens quelle était son
approche (2 : 1-2)
Les premiers mots « Pour moi » pourraient être tra-
duits par « en fonction de cela », et feraient référence à
1 : 31, à la gloire de Dieu. Paul n’était pas venu à Corinthe
pour se glorifier lui-même ou pour commencer son « fan-
club » religieux. Il était venu pour glorifier Dieu.
Les philosophes et les professeurs itinérants faisaient
appel à leur sagesse et à leur éloquence pour s’attirer des
adeptes. La ville de Corinthe était remplie de tels charla-
tans. Paul ne s’appuyait pas sur des discours éloquents ou
22
1 Corinthiens 2

des arguments habiles, il proclamait simplement la Parole


de Dieu par la puissance de l’Esprit. Il était un ambassa-
deur et non un « commis voyageur chrétien ».
S’il avait prononcé un discours spectaculaire basé
sur la philosophie, il se serait exalté lui-même et aurait
mis dans l’ombre le Christ qu’il venait proclamer ! Dieu
l’avait envoyé proclamer l’Évangile « sans la sagesse du
langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue
vaine » (1 : 17).
Dans une certaine église, il y avait juste derrière la
chaire un beau vitrail qui représentait le Christ sur la croix.
Un dimanche, un pasteur d’une taille plus petite que celle
du pasteur habituel fut invité à prêcher. Une petite fille
écouta l’invité pendant quelque temps, puis elle se tourna
vers sa mère et demanda : « Où est celui qui est là d’habi-
tude et qui cache Jésus ? »
Trop de prédicateurs de la Parole font tellement éta-
lage d’eux-mêmes et de leurs dons, qu’ils ne révèlent plus
la gloire de Jésus-Christ. Paul se glorifiait de la croix de
Christ (Gal. 6 : 14) et la plaçait au centre de son message.

Paul rappelle ensuite aux Corinthiens quelle


était son attitude (2 : 3-4)
Bien qu’il fût apôtre, Paul était venu vers eux comme
un humble serviteur. Il ne dépendait pas de lui-même ;
il est devenu insignifiant pour que Christ ait la préémi-
nence. Dans les années suivantes, Paul rappellera ce fait
à plusieurs reprises et se comparera aux faux docteurs
qui avaient envahi Corinthe (2 Cor. 10 : 1-12). Paul avait
appris que lorsqu’il était faible, c’est alors que Dieu le
rendait fort.
Paul dépendait de la puissance du Saint-Esprit. Ce
n’était pas son expérience ni ses capacités qui donnaient
une telle puissance à son ministère ; c’était l’œuvre de
l’Esprit de Dieu. Sa prédication était une « démons-
tration » et non une « persuasion ». Le mot traduit par
démonstration signifie « une preuve légale présentée au
tribunal ». Le Saint-Esprit a utilisé la prédication de Paul
pour transformer des vies, et c’était la seule preuve dont
Paul avait besoin pour confirmer que son message venait
23
Soyez sages

de Dieu. Des pécheurs ont été transformés par la puissan-


ce de Dieu ! (1 Cor. 6 : 9-11).
Remarquons toutefois que Paul ne dit pas aux respon-
sables de mal prêcher délibérément ou de refuser d’uti-
liser les dons que Dieu leur a donnés. Des hommes tels
que Charles Spurgeon et Adolphe Monod étaient des ora-
teurs doués dont les paroles étaient puissantes, mais ils
ne dépendaient pas de leurs talents naturels. Ils comp-
taient sur l’Esprit de Dieu pour agir dans le cœur de leurs
auditeurs, et le Saint-Esprit agissait à travers eux. Les
ministres de la Parole doivent exercer et utiliser chaque
don que Dieu leur a donné, mais ils ne peuvent placer leur
confiance en eux-mêmes (voir 2 Cor. 3 : 5).
Finalement, Paul leur rappelle le but qu’il poursuit
(2 : 5). Il veut qu’ils se confient en Dieu et non en son
messager. Si Paul s’était appuyé sur la sagesse humaine
et avait présenté le plan du salut sous forme d’un système
philosophique, les Corinthiens se seraient alors confiés
en un exposé. Mais parce que Paul proclamait la Parole
de Dieu par la puissance de Dieu, les convertis plaçaient
leur foi en une démonstration ; ils connaissaient l’œuvre
de Dieu dans leur propre vie. Il y a de nombreuses années,
un chrétien sage me disait : « Quand vous conduisez des
gens à Christ, ne leur dites jamais qu’ils sont sauvés
parce qu’ils ont fait ceci ou cela. C’est l’œuvre du Saint-
Esprit de rendre témoignage aux gens qu’ils sont sauvés.
S’il n’est pas à l’œuvre, il ne peut y avoir de salut ». Un
conseil bien sage en effet !
Je me souviens d’un homme de valeur qui venait
régulièrement à l’église dont j’étais le pasteur ; il n’était
pas converti mais il n’était pas hostile à l’Évangile. À
plusieurs, nous priions pour lui alors qu’il continuait à
entendre la prédication de la Parole. Un jour, un de ses
amis chrétiens décida de le gagner à Christ à tout prix !
Il passa plusieurs heures à lui présenter un argument
après l’autre, et finalement l’homme « se mit à prier pour
accepter Christ ». Mais par la suite, il ne fréquenta plus
l’église ! Pourquoi ? Parce qu’on lui avait forcé la main et
que le salut n’était pas encore quelque chose de réel pour
lui ; il savait qu’il ne pourrait pas vivre en conséquence.
24
1 Corinthiens 2

Plus tard il se confia toutefois en Christ, et par l’Esprit, il


reçut l’assurance de son salut. Auparavant, quand on lui
demandait s’il était chrétien, il répondait : « Bien sûr, Jean
m’a dit que j’étais sauvé ! » Quelle différence quand c’est
l’Esprit qui en donne l’assurance !
L’Évangile est encore aujourd’hui la puissance de
Dieu capable de transformer la vie d’un être humain
(Rom. 1 : 16). L’efficacité de l’évangélisation ne dépend
pas de nos arguments et de nos procédés de persuasion,
mais de la puissance de l’Esprit de Dieu à l’œuvre dans
notre vie et de la Parole que nous partageons.

L’Évangile fait partie du plan éternel


du Père (1 Cor. 2 : 6-9)
Le salut nous a été acquis par le Fils, mais le Père
l’avait prévu. Ceux qui parlent de la simplicité de l’Évan-
gile ont à la fois raison et tort. Oui, le message de l’Évan-
gile est assez simple pour qu’un pécheur illettré puisse
le comprendre, croire et être sauvé. Mais il est aussi si
profond que les plus brillants théologiens ne peuvent en
concevoir la portée.
Il y a dans l’Évangile une « sagesse de Dieu » qui défie
l’intelligence la plus développée. Cette sagesse n’est pas
disponible aux masses de pécheurs perdus, ni aux croyants
qui manquent de maturité. Elle est réservée aux chrétiens
confirmés qui grandissent dans leur compréhension de la
Parole de Dieu. (Le mot parfait au verset 6 signifie « qui
a de la maturité », voir 3 : 1-4). Peut-être Paul répondait-il
aux partisans d’Apollos qui était un prédicateur éloquent
et profond (Actes 18 : 24-28).
Examinons les caractéristiques de cette sagesse.

Cette sagesse vient de Dieu, et non de l’homme


(2 : 7)
Cette sagesse permet au chrétien de mieux com-
prendre le vaste plan éternel que Dieu a prévu pour son
peuple et pour sa création. Même le « prince de ce siècle »
le plus sage ne pourrait inventer ni découvrir cette sagesse
merveilleuse que Paul transmet de la part de Dieu.
25
COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE
TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU.
À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.
11 Warren W. Wiersbe
1 Corinthiens • Soyez sages
« Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu
est plus forte que les hommes » (1 Corinthiens 1 : 25 – Parole vivante).
Comment est-il possible de s’estimer instruit et spirituel tout en vivant

1 Corinthiens • Soyez sages


dans l’impureté et la corruption ? C’est pourtant la folie à laquelle les
chrétiens de Corinthe s’adonnent tant dans leur vie personnelle qu’au
sein de leur assemblée locale. Le monde les trouvent sages, mais ils de-
vront apprendre à le devenir selon Dieu !
Paul les incite alors à grandir en maturité spirituelle, faisant lui-même

sages
preuve d’une grande sagesse dans les nombreux domaines qu’il aborde :
le message de l’Évangile, l’église locale, le service, la discipline, le ma-
riage, la vraie liberté, les dons de l’Esprit, la résurrection, etc.
« L’église de Corinthe était une église immorale, une église divisée et
une église en disgrâce ! Mais avant de les juger, nous devrions examiner
notre propre église et notre propre vie. Comme eux, nous avons été ap-
pelés à être saints, à vivre en communion et à glorifier Dieu. Vivons-nous
en fonction de cet appel ? » (W. Wiersbe).
Ce commentaire vous stimulera sans aucun doute à développer un saint
discernement dans votre vie, pour vivre la sagesse de Dieu.

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale.


Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau

biblique
Testament de la collection « Soyez ».
W. Wiersbe
biblique

commentaire
commentaire

1 Corinthiens
Texte de Parole vivante inclus
ISBN 978-2-910246-33-4

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