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Fleuves

d'eau vive


Des moyens d'obtenir et de garder
les richesses que Dieu
met à la disposition des croyants


Etudes
présentées à diverses Conventions chrétiennes
par

RUTH PAXSON

Février 2004
Copyright © 2008 - www.regard.eu.org / et (ou) Editions E.P.I.S
PRÉFACE

Je considère comme un privilège d'avoir à présenter et à recommander aux


chrétiens évangéliques la traduction française de l'ouvrage de Miss Ruth Paxson.
Le témoignage de notre soeur, à la Convention de Morges 1932, a été en
bénédiction à plusieurs. Miss Paxson est une missionnaire en Chine. Pendant ces
dernières années, elle s'est spécialement consacrée, sur l'invitation de
missionnaires appartenant à diverses sociétés, et aussi à l'appel de nombreux
pasteurs indigènes, à visiter les Églises de ce grand pays, pour exposer aux
enfants de Dieu dans des assemblées spéciales, parfois très nombreuses, les
grandes richesses que Dieu tient en réserve pour Ses enfants, en vue de leur
développement spirituel et de la plus grande efficacité de leur témoignage.
Ce ministère spécial a été très béni. Miss Paxson a passé son congé en Europe et
a employé une partie de son temps à visiter l'Allemagne, la Suisse, et la
Belgique. Son message a été très apprécié et cela en dépit du fait que notre soeur
ne connaît pas assez notre langue pour se passer de traducteur. Nous demandons
à Dieu que ce livre, si riche sous son petit volume, résumé clair et vivant de
l'enseignement biblique relatif à la sanctification des croyants, soit pour
beaucoup de lecteurs un guide et un soutien, sur la voie sainte, voie étroite, mais
voie royale sur laquelle nous devons avancer sans cesse sous peine de reculer.

R. SAILLENS.

CHRÉTIENS CHARNELS

La Bible mentionne deux sortes de chrétiens. Il est très important que le croyant
sache dans quelle catégorie il se trouve et à laquelle il veut appartenir. L'apôtre
parle de chrétiens charnels et de chrétiens spirituels.

Pour moi, mes frères, ce n'est pas comme à des hommes spirituels que
j'ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des
enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide,
car vous ne pouviez pas la supporter ; et vous ne le pouvez pas même à
présent, parce que vous êtes encore charnels. En effet, puisqu'il y a
parmi vous de la jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas charnels, et ne
marchez-vous pas selon l'homme ?
Quand l'un dit : « Moi, je suis de Paul ! » et un autre : « Moi, je suis
d'Apollos ! », n'êtes-vous pas des hommes ? - I COR- 3 : 1-4.

Dans quelle catégorie êtes-vous, lecteur ? Avez-vous jamais été photographié en


groupe ? Vous étiez pressé sans doute de voir l'épreuve, et sur l'épreuve une
personne ; si le groupe était réussi, vous vous êtes reconnu aisément. Je voudrais
reproduire le portrait des chrétiens charnels, et je me demande si tel de vous ne
va pas se reconnaître parmi les personnages que je dépeindrai. Le portrait sera
très précis, du reste, car c'est le divin Photographe, le Saint-Esprit, qui le fera, et
Lui nous connaît tels que nous sommes.

La vie du chrétien charnel.

I. C'est une lutte incessante.

Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l'homme intérieur ; mais je


vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon
entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes
membres. ROM. 7 : 22-23.

Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de


contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous
ne fassiez point ce que vous voudriez. - GAL. 5, 17.
Deux forces absolument contraires se disputent le coeur du croyant. Deux
natures, la nature divine et la nature charnelle, se livrent une bataille mortelle.
Quelquefois la nature spirituelle a la victoire. Mais le croyant ne possède qu'une
joie, une paix éphémères. Le plus souvent, la nature charnelle domine et arrête
l'épanouissement de la vie intérieure.
Une amie m'a raconté le fait suivant. Jacques, son petit neveu, qui avait six ans,
se sauvait souvent dans la rue. Sa mère menaça de le punir s'il recommençait. La
tentation se présenta bientôt.
Jacques y céda. Quand il rentra, sa mère lui dit :
- Jacques, as-tu oublié que tu serais puni si tu me désobéissais ?
- Non, dit Jacques.
- Alors, pourquoi t'es-tu sauvé ?
- Voilà ce qui est arrivé, maman. J'étais dans la rue, je pensais à ta défense. Il me
semblait que Jésus me tirait par un bras, et Satan par l'autre. Malheureusement,
c'est Satan qui a tiré le plus fort.

Voilà l'expérience perpétuelle du chrétien charnel. Sa vie intérieure est pitoyable.


Votre vie est-elle ainsi faite de combats incessants et épuisants ?

2. C'est une vie de fréquentes défaites.

Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais point ce que je veux, et je


fais ce que je hais. - ROM. 7 : 15.

Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux
pas. - ROM.7 : 19.

Le chapitre 7 de l'épître aux Romains est une biographie spirituelle, sans doute
celle de Paul à un moment donné de sa vie. Mais n'est-ce pas aussi la vôtre, la
mienne ?
On y voit un homme qui s'efforce sincèrement de vivre une vie sainte. Cet
homme subit de telles défaites qu'il pousse ce cri de désespoir :
Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? -
ROM. 7 : 24.

Qui d'entre nous n'a jamais dit cela ? Au commencement d'une journée, d'une
nouvelle année, nous avons pris de bonnes résolutions, nous nous sommes
promis de ne plus faire ceci ou de faire cela. Mais, à maintes reprises, nous
avons été accablés par le sentiment humiliant de la défaite. Nous n'avons pas fait
ce que nous avions fermement l'intention de faire. Et nous avons commis à
nouveau des actes, dont nous nous étions sérieusement repentis. Le souvenir de
nos péchés et de nos manquements nous hante et nous prive de sommeil.

Nous avons été de mauvaise humeur, orgueilleux, égoïstes, aussi souvent cette
année que l'année dernière. Nous avons continué à négliger la lecture de la Bible
et la prière, et nous n'avons, pas plus qu'autrefois, l'amour des âmes. Ce n'est
pourtant pas que nous manquions de bonne volonté. Nous étions très sincères
quand nous avons pris ces résolutions, et nous avions bien l'intention de les tenir.

Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair
: j'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. - ROM. 7 : 18.

Tout chrétien peut être victorieux s'il le veut, car, après avoir fait l'expérience
exprimée dans Romains 7, il doit faire celle dont l'apôtre parle dans Romains 8.
Connaissez-vous cette victoire ?

3. C'est une vie étiolée.

Pour moi, frères, ce n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai
pu vous parler,mais comme à des hommes charnels, comme à des
enfants en Christ. je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide,
car vous ne pouviez pas la supporter ; et vous ne le pouvez pas même à
présent, parce que vous êtes encore charnels. - I COR- 3 :1-2

Le chrétien charnel ne grandit pas. Il reste « enfant en Christ ». Les chrétiens de


l'Église de Corinthe auraient dû être des adultes, capables de prendre une
nourriture solide ; mais ils étaient restés des enfants débiles qui ne supportaient
que du lait. Ils n'avaient, ni la stature, ni force qui convenaient à leur âge.

Avec quel bonheur des parents accueillent un nouveau-né ! Mais si l'enfant ne se


développe pas normalement, si son cerveau ou son corps restent ceux d'un bébé,
quelle douleur inexprimable pour eux'! Quelle joie, dans le ciel, lorsque la
famille de Dieu est augmentée par la naissance d'une âme humaine ! Mais,
comme le Père céleste doit souffrir de ce que tant de Ses enfants restent à l'état
de nouveau-nés.

Cher ami, êtes-vous encore en enfance spirituelle, ou êtes-vous devenu adulte ?


Pour répondre à cette question, il faut savoir d'abord ce qui caractérise un bébé.
Un bébé dépend entièrement d'autrui et s'attend à être le « centre de son petit
monde ». Il absorbe le temps et les soins de ceux qui l'entourent. Si tout va bien,
il est content ; il sourit. Mais si on refuse d'accéder aux moindres de ses désirs, il
a tôt fait de protester. Ces caractéristiques se retrouvent chez le chrétien charnel.
Dans Hébreux 5 : 12-14, Dieu nous montre que le chrétien charnel vit aux
dépens de ses frères. Il devrait être capable d'enseigner, mais il a encore besoin
qu'on lui « enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu ». Il ne peut pas
prendre de nourriture « solide », il lui faut du « lait ». Il est incapable de
comprendre les choses profondes de Dieu et ne peut, par conséquent, en faire
part à autrui. Pourquoi les chrétiens de Corinthe étaient-ils des « enfants » ? Paul
nous le dit au début de la première lettre qu'il leur écrivit. Ils se laissaient
conduire par des hommes, estimant la sagesse humaine supérieure à celle de
Dieu. Ils préféraient la paille au froment, essayant de se rassasier avec ce qui ne
nourrit pas.
La plupart des chrétiens ne cherchent pas leur nourriture dans la Parole de Dieu,
n'attendent pas du Saint-Esprit le « pain des forts ». Ils s'adressent à des
hommes, et absorbent sans contrôle tout ce qu'on leur donne. De tels chrétiens
sont des parasites. Ils deviennent anémiques et débiles. Dans cet état de
faiblesse, toutes les maladies de l'âme ont prise sur eux. Ils sont une proie facile
à la mauvaise humeur, à l'orgueil, à l'impureté, à l'égoïsme. Ils transmettent à
d'autres leurs maladies spirituelles, et c'est ainsi qu'on peut expliquer l'état
lamentable des chrétiens de Corinthe. Êtes-vous un enfant qui dépend de ses
frères, ou un chrétien adulte que Dieu peut employer à Son Service ?

4. C'est une vie stérile.


Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ;
et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il porte encore
plus de fruit. - JEAN 15 : 2.

Le chrétien charnel n'exerce jamais qu'une mauvaise influence. Les


inconséquences de sa vie l'empêchent d'amener des âmes à Christ. Il ne saurait
donner de bons exemples aux autres chrétiens. C'est un sarment stérile.

5. C'est une vie d'infidélité.

Adultères que vous êtes ! Ne savez-vous pas que l'amour du monde est
inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être l'ami du monde se rend
ennemi de Dieu. - JACQUES 4 : 4.

Ces paroles sont sévères. Dieu déclare que tout chrétien, qui est ami du monde,
est ennemi de Dieu, et adultère. Pour donner à ces paroles leur sens véritable, il
faut connaître exactement la signification du mot «. monde ». Ce qu'est l'Église
pour Christ, le monde l'est pour Satan. Comme Christ agit sur terre par son
Église, Satan agit par le « Monde ». Le monde, c'est la vie et la société humaines
sans Dieu

Quels doivent être les rapports du chrétien avec le monde ? Tout d'abord, quels
rapports le chrétien a-t-il avec Jésus ? Christ et le chrétien sont un. Leur union
est si absolue que le Saint-Esprit compare leurs relations à celles qui existent
entre deux époux. Il est naturel, dès lors, que Dieu ait déclaré que l'attachement
au monde équivaut à un adultère spirituel. Partager les plaisirs du monde,
s'associer à ses oeuvres, accommoder sa vie à ses principes, mettre à exécution
son programme, font du chrétien le complice de Satan.

N'aimez point le monde ni les choses qui sont dans le monde. Si


quelqu'un aime le monde l'amour du Père n'est point en lui : Car tout ce
qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux,
et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. - 1
JEAN 2 : 15-16.

Le monde, c'est tout ce qui ne vient pas du Père. Ce qui n'est pas digne de la vie
du Christ dans les cieux, n'est pas digne de la vie du chrétien sur la terre. Le «
monde » c'est aussi la « convoitise de la chair », la « convoitise des yeux », et «
l'orgueil de la vie ». Il se manifeste dans la toilette, la conversation, les
distractions, les lectures, les amitiés, par nos désirs et par nos actions. La
convoitise de la chair, c'est tout ce qui flatte la chair. Toute concession faite à la
mode, tout désir d'accumuler des biens, proviennent de la convoitise des yeux.
Elle tient les regards fixés sur les choses temporelles. Tout ce qui exalte le « Moi
», tout ce qui développe en nous l'orgueil, le désir de briller, tout ce qui détruit
les nobles aspirations de l'âme, la fait ramper et l'empêche de prendre son essor,
constitue « l'orgueil de la vie ».

Aimez-vous le monde et les choses qui sont dans le monde ? Si oui, vous êtes un
chrétien charnel.

6. C'est une vie d'hypocrisie.

Autrefois, vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le


Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière. - EPH. 5 : 8.

N'êtes-vous pas charnels, ne marchez-vous pas selon l'homme ? - I


COR. 3 : 3.

Le chrétien charnel dit une chose et en fait une autre. Sa conduite n'est pas
conforme à son témoignage. Il vit comme ceux qui ne font pas profession d'être
chrétiens, et n'a aucune puissance pour gagner des âmes à Christ.

Vous êtes-vous reconnu dans ce portrait ? Êtes-vous un chrétien charnel ? Êtes-


vous lassé par le combat humilié par la défaite, affligé de vos progrès
insuffisants, attristé par la stérilité de votre vie, convaincu de votre infidélité,
peiné par votre vie hypocrite ? Il y a de l'espoir pour vous. Tournez-vous vers
Dieu, demandez-Lui de briser les chaînes de cette vie charnelle, et de vous faire
entrer dans la liberté glorieuse des enfants de Dieu.
II

CHRÉTIENS SPIRITUELS

La vie du chrétien spirituel.

I. C'est une vie de paix constante.

Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. je ne vous donne pas


comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point et ne
s'alarme point. - JEAN 14 : 27.

Il y a encore des luttes dans la vie du chrétien spirituel, car la croissance s'opère
par conquêtes successives, sans que notre paix soit troublée par ces conflits.
L'âme sait qu'elle est victorieuse en Christ. Le chrétien spirituel ne pratique plus
volontairement le péché. Il vit dans la pleine lumière de la présence de Christ. Sa
communion avec le Père est entière, car elle n'est plus troublée par le souvenir
des fautes passées, par les appels de la conscience ou par les accusations du
coeur. Il jouit d'une paix parfaite, d'une joie grandissante, et d'un repos que rien
ne trouble.

2. C'est une vie de victoire constante.

Mais grâces soient rendues à Dieu qui nous donne la victoire par notre
Seigneur Jésus-Christ. - I COR. 15 : 57.

Remarquez que le texte ne dit pas les victoires, mais la victoire. La victoire de la
Résurrection implique toutes les autres. Celui qui vous a rendu victorieux sur un
péché peut vous faire triompher de tous les péchés. Celui qui vous a gardé du
péché, pendant un instant, peut vous en préserver toute une journée, tout un
mois, La victoire sur le péché nous est donnée par Christ, et elle est nôtre, pour
autant que nous nous l'approprions.

Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par
Celui qui nous a aimés. - ROM. 8 : 37.

L'apôtre va plus loin encore, il déclare que nous sommes plus que vainqueurs.
Ce verset nous affirme que cette victoire ne peut nous échapper.

Grâces soient rendues à Dieu qui nous fait toujours triompher en


Christ, et qui répand par nous, en tout lieu, l'odeur de sa connaissance. -
II COR. 2 :14.

Soulignons le mot toujours. La victoire ne se produit pas qu'à certaines heures,


dans certains lieux ou dans certaines circonstances. Dieu nous dit qu'Il peut nous
faire toujours triompher en Christ. Quelqu'un dira : « C'est très facile pour vous
d'affirmer que cette victoire est possible, mais vous ne savez pas que j'ai, dans
ma famille, une personne d'humeur acariâtre, qui rend ma vie intenable. » C'est
vrai, j'ignore les circonstances de votre vie, mais Dieu les connaît, et c'est Lui
qui a inspiré à l'apôtre ce mot « toujours ».

Ne voulez-vous pas croire que Dieu vous fera toujours triompher en Christ ; J'ai
choisi ces mots « victoire constante » avec intention. Par « constante », j'entends
que cette victoire deviendra habituelle. Cela veut dire, non pas que le chrétien ne
peut plus pécher, mais qu'il peut ne plus pécher. Le péché-habitude ne sera plus
la règle de sa vie.

Quel est le sens du mot « victoire » ? La victoire n'est pas seulement la


disparition des manifestations du mal, mais la suppression de la cause profonde
du péché. Pour être victorieux, nous ne devons plus rien dissimuler. Nous
n'appelons pas toujours le péché par son nom Évidemment, nous sommes forcés
de reconnaître, comme étant des péchés, certaines contraventions flagrantes de la
loi divine ou humaine. Mais comment appelez-vous les pensées mauvaises, les
sentiments coupables qui se cachent dans les profondeurs de votre âme ? Sont-ce
vraiment des péchés, Dieu affirme que oui.

Mais si tu veux que la vérité soit au fond dit coeur, fais donc pénétrer la
sagesse au-dedans de moi !
Purifie-moi avec l'hysope et je serai pur lave-moi et je serai plus blanc
que la neige.
0 Dieu ! crée en moi un coeur pur, renouvelle en moi un esprit bien
disposé. - PS. 51 : 8-9-12.

Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute


souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans
la crainte de Dieu. - II COR. 7 : 1.

Vous aviez l'habitude de vous mettre en colère maintenant, vous savez contrôler
extérieurement au moins, ces accès de violence. Mais vous éprouvez encore une
grande irritation intérieure et du ressentiment. Est-ce là la véritable victoire ?
Quelqu'un vous dit une parole méchante ou injuste, vous ne répondez rien et,
apparemment, restez calme. Mais au fond, vous êtes fâché, et vous vous dites : «
J'aimerais bien pouvoir lui dire ce que je pense. » Est-ce là la délivrance du
péché ?

Une jeune fille de seize ans vint à une de nos réunions, où nous parlions de la
victoire complète sur le péché. Elle vivait avec une tante, d'humeur difficile, qui
la grondait toujours. La jeune fille rentrait souvent très tard du lycée, et lorsque
sa tante la reprenait, un peu sévèrement peut-être, elle répondait impoliment.
Elle quitta la réunion résolue de rentrer toujours à l'heure et de ne plus répliquer.
Elle fit part de ses résolutions à sa tante qui resta sceptique. Quelques jours
après, la jeune fille rentra de nouveau en retard ; sa tante lui dit avec quelque
ironie : « Et tes bonnes résolutions ? » La jeune fille ne répondit rien. C'était une
belle victoire, en vérité, car quelques jours plus tard, la jeune fille m'écrivait ceci
« Maintenant, je sais ce qu'est la vraie victoire car, quand ma tante m'a grondée,
non seulement je n'ai pas répliqué, mais je n'avais même plus envie de le faire. »

Quelqu'un vous a fait un tort ; vous ne dites rien, vous ne cherchez pas à vous
venger ; mais au fond, vous en voulez à cette personne et s'il lui arrive malheur,
vous n'en êtes pas trop fâché. L'esprit qui vous anime est-il celui d'un vrai
chrétien ?
Pendant une série de réunions spéciales en Chine, une dame vint me demander
conseil. Elle était malheureuse, et elle rendait malheureux ceux qui vivaient près
d'elle. Elle avait un interdit. Bien qu'elle fût dans l'oeuvre de Dieu, elle haïssait
profondément quelqu'un de son entourage. Elle en était même venue à ne
pouvoir rencontrer la personne en question. Elle finit par reconnaître que c'était
un péché, et que cela nuisait à sa vie intérieure et à son témoignage que d'avoir
de tels sentiments. Elle essaya d'avoir la victoire graduellement. Elle invita donc
cette personne à dîner, espérant, par devers elle, que son invitation ne serait pas
acceptée. Était-ce une victoire complète? Ensuite, elle en vint à dire qu'elle ne
haïssait plus, mais qu'elle se sentait incapable d'aimer. Elle fit un pas de plus et
se résolut à pardonner, mais sans arriver toutefois à oublier. Elle n'avait pas
encore la victoire. Elle ne l'eut que le jour où Dieu, qui est Amour, prit
possession de son coeur tout entier.

Peut-être y a-t-il quelqu'un qui dit : « J'ai expérimenté par moment cette
libération extraordinaire, mais elle n'a été que transitoire. Pouvons-nous
vraiment avoir, sur terre, la victoire constante sur tout péché conscient ? »

Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. - JEAN 8


:36.

En effet, la loi de l'esprit de vie en Christ m'a affranchi de la loi du


péché et de la mort. - ROM. 8 : 2.

Jésus est mort sur la croix du Calvaire pour nous affranchir du péché. Afin que
cet affranchissement soit permanent, Il nous a envoyé son Saint-Esprit, qui doit
habiter en nous et nous diriger. L'homme charnel est sous la puissance de la loi
du péché. Mais il existe une autre loi, celle de l'esprit de vie et lorsque le croyant
s'y soumet, il est affranchi de la loi du péché et de la mort. Là est le secret de la
victoire sur tout péché conscient. Connaissez-vous cette victoire-là ?

3. Cette vie est de plus en plus conforme à celle de Christ.


Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir
la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de
gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit. - Il COR. 3 :18.

La vie spirituelle n'est pas stationnaire. Nous ne pouvons contempler Christ, le


visage découvert, sans refléter quelque chose de Sa Gloire. Mieux nous Le
connaissons, plus notre communion avec Lui augmente et plus nous devons Lui
ressembler.

Un jour, je voyageais sur le Yangtsé, à l'intérieur de la Chine. Il venait d'y avoir


un orage et le soleil sortait, brillant, des nuages.
Une impulsion intérieure me conduisit sur le pont, où le Seigneur avait un
message précieux à me donner. Les eaux du Yangtsé sont très boueuses, mais ce
jour-là, en me penchant sur le bastingage, je vis le ciel bleu et les nuages
étincelants se reflétant si nettement sur le fleuve que je croyais voir, non le
fleuve, mais le ciel. Instantanément, le Saint-Esprit me rappela ce verset de II
Cor. 3 18:

« Nous tous qui, le visage découvert, reflétant comme un miroir la gloire du


Seigneur, nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire... » (I),
et me dit : « Par toi-même, tu n'as pas plus d'attraits que l'eau de cette rivière,
mais quand tout ton être se tournera vers Dieu, que rien en toi ne se dérobera à
Son regard, Sa gloire se reflétera en toi, et tu seras transformée en Son image.
Ceux qui te regarderont ne te verront plus, mais ils verront Christ en toi. »

Chers amis, vous et moi, reflétons-nous, comme un miroir, la gloire du Seigneur


? Il y a cependant une progression dans notre ressemblance avec Christ : « Nous
sommes transformés de gloire en gloire. »

Il retranche tout sarment qui ne porte point de fruit en moi, et il émonde celui qui
porte du fruit, afin qu'il porte encore plus de fruit.

Je suis le cep, et vous en êtes les sarments. Celui qui demeure en moi,
et en qui je demeure, porte beaucoup de fruit ; car, hors de moi, vous ne
pouvez rien faire. - JEAN 15 : 1,5.
« Pas de fruit », « du fruit », « plus de fruit », et « beaucoup de fruit ». Le texte
ci-dessus ne montre-t-il pas la possibilité pour chaque croyant de ressembler. à
Jésus ? Il nous enseigne aussi que Dieu s'attend à nous voir progresser. Les
expressions ci-dessus correspondent à certaines catégories de chrétiens. Dans
laquelle êtes-vous ? Seuls, les chrétiens qui portent beaucoup de fruit glorifient
le Père. Ainsi :

Si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié,
et que vous serez mes disciples. - JEAN 15 : 8.

Quels fruits Dieu attend-il de nous ? Il nous dit:

Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la


bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance ; la loi n'est
pas contre ces choses. - GAL. 5 : 22.

Le fruit de l'Esprit est l'expression même du caractère de Jésus-Christ, dans son


harmonie parfaite. Remarquez que le texte ne dit pas : « les fruits », mais « le
fruit ». C'est l'ensemble de plusieurs grâces, toutes essentielles, pour manifester
notre ressemblance avec Christ. On peut voir des chrétiens joyeux qui manquent
totalement de patience; d'autres sont très patients dans la souffrance, mais ils ont
toujours le visage triste. Certains chrétiens ont beaucoup de foi, mais très peu
d'amabilité. lis ont davantage du « tonnerre de Sinaï » que de l'amour de
Calvaire. Ils défendent la doctrine avec plus de succès qu'ils ne la mettent en
pratique. Certaines personnes sont la bonté même, mais leur caractère soucieux
fait qu'on ne recherche guère leur compagnie. Elles ont la bonté, mais pas la
paix. Le chrétien doit avoir toutes les grâces. Elles lui donnent une personnalité
attrayante, dans laquelle le monde reconnaît Christ.

4. C'est une vie de puissance surnaturelle.

En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les
oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais
au Père. - JEAN 14 :12.
Jésus dit ces paroles à des hommes sans grande instruction. L'un d'eux était un
vieux pêcheur au teint basané, à la peau tannée par les intempéries. Il ne serait
guère à son aise dans certaines facultés de théologie, dont il n'aurait du reste
probablement pas réussi à passer l'examen d'entrée. Mais il était de ceux à qui la
promesse fut faite, et en un jour, elle s'accomplit. Par un seul sermon, il gagna
trois mille âmes au Seigneur Jésus. En quoi consistait la puissance de Pierre ?
Était-elle due à un charme personnel ? À une bonne éducation ? À une
intelligence supérieure ? À une parole éloquente ? À une grande érudition ? À
une volonté de fer ? Non. Bien qu'il y eut beaucoup de qualités chez ce vieux
pêcheur impulsif et plein de zèle, aucune d'elles ne pouvait faire prévoir un tel
accomplissement, de la promesse du Seigneur. Dieu nous indique clairement le
secret de la puissance de Pierre :

Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et


vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la
Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre. ACTES 1 :8.

Nous n'avons pas naturellement en nous la puissance qui doit nous permettre de
faire « les mêmes oeuvres, et même des oeuvres plus grandes ». Cette puissance
appartient à Dieu. C'est le Saint-Esprit, lequel est à notre disposition si nous
sommes entièrement consacrés.

Cette puissance surnaturelle, l'avez-vous ? En avez-vous vu les manifestations


dans votre vie et dans votre témoignage ?

5. C'est une vie de séparation.

Ce que Dieu veut, c'est votre sanctification. - I THESS. 4 :3

Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme


Lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs et plus élevé que
les cieux. - HEBR. 7 : 26.
L'homme spirituel prend Christ comme exemple.
Il est résolu à marcher comme Christ a marché. Christ a vécu une vie de
séparation ; Il était dans le monde sans être du monde ; Il vivait au contact du
monde, mais Il ne s'y conformait pas et n'était pas influencé par lui.

L'homme spirituel aspire à une sainteté semblable à celle de Jésus. Il doit avoir
avec le monde des relations semblables à celles que Christ a eues, et le monde le
traitera comme il a traité Jésus.

Ils ne sont pas du monde comme moi je ne suis pas du monde. - JEAN,
17 : 16.

Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui - mais parce
que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du
monde, a cause de cela le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole
que je vous ai dite : le serviteur n'est pas plus grand que son maître.
S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s'ils ont gardé ma
parole, ils garderont aussi la vôtre. - JEAN 15 :19-20.

Dieu nous a appelés à une vie de séparation spirituelle, afin que nous soyons en
toutes choses semblables à Son Fils. En réponse à l'appel de Dieu, êtes-vous sorti
du monde ? En êtes-vous séparé ?

6. C'est une vie de sainteté.

Mais, puisque Celui qui vous a appelés est Saint, vous aussi soyez
saints dans toute votre conduite selon qu'il est écrit : Vous serez saints
car je suis saint. - I PIERRE I : 15-16.

Tous les chrétiens sont appelés à la vie sainte mais beaucoup ferment l'oreille. Ils
accepteraient bien d'être spirituels, mais ils ne veulent pas être saints. C'est qu'ils
ignorent ce qu'est la sainteté.
Qu'est-elle donc ? Disons d'abord ce qu'elle n'est pas. Elle n'est ni la perfection,
ni l'éradication totale du péché ; ni une vie sans défauts. La sainteté ne nous met
pas dans l'impossibilité de pécher, elle ne nous conserve pas du contact avec le
péché. La sainteté, d'après la Bible, n'est pas la perfection, mais « une bonne
conscience devant Dieu ». Nous devons être « conservés irrépréhensibles » lors
de Son avènement, et Il nous fera paraître irrépréhensibles devant Dieu.

Que le Dieu de paix vous sanctifie Lui-même tout entiers, et que tout
votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible lors
de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. I THESS. 5 : 23.

Or, à Celui qui peut vous préserver de toute chute, et vous faire paraître
devant Sa gloire irrépréhensibles et dans l'allégresse. - JUDE 24

Il y a quelques années, cette vérité fut pour moi une révélation. je devais
disposer d'objets personnels appartenant à une soeur bien-aimée que Dieu avait
rappelée à Lui. Parmi les objets qu'elle avait gardés précieusement, je découvris
une lettre que je lui avais écrite à l'âge de sept ans. Ma soeur était alors en
voyage, elle me manquait, car je l'aimais beaucoup. Dans ma missive, je lui
exprimais toute mon affection ; cette lettre était ce que j'avais pu faire de mieux,
mais elle était loin d'être sans défaut ! L'écriture laissait à désirer, la grammaire
était incorrecte, l'orthographe très imparfaite. Mais ma soeur en fut enchantée,
car cette lettre venait d'un coeur sincère et affectueux. Maintenant, je ne pourrais
envoyer une lettre semblable, sans m'attirer des critiques très justifiées.

La sainteté, c'est un coeur rempli d'amour pour Dieu, c'est Christ couronné Roi
de notre vie. Cette sainteté est attrayante ; c'est la sainteté de Dieu trouvant son
expression dans la personne et la vie du chrétien. La paix de Dieu illumine alors
son visage, la douceur de Dieu s'exprime par sa voix, la bonté et la grâce de Dieu
se montrent dans sa façon d'être. Êtes-vous saint de cette façon ?

Examinez votre vie : est-elle celle d'un chrétien charnel ou d'un chrétien spirituel
? Si vous ne vivez pas constamment sur les plus hauts sommets spirituels, ne
voudriez-vous pas le faire dès maintenant?
III

DEUX VIES

DEUX VIES

Le point de départ de la vie chrétienne est la Croix. Là le pécheur accepte Jésus


comme son Sauveur et entre dans une vie nouvelle ; il quitte définitivement celle
qu'il avait vécue jusqu'alors.

1. Deux vies.

L'Écriture Sainte nous présente ces deux vies comme étant très distinctes l'une
de l'autre.

Comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en


Christ. - 1 COR. 15 :22.

Dieu considère la race humaine tout entière en ses deux représentants : Adam et
Christ. Par Adam, le péché est entré dans le monde ; par Christ, le salut est
parvenu aux hommes. Le pécheur est « en Adam » ; le croyant est « en Christ ».
« En Adam » nous sommes ce que la nature nous a faits « en Christ » nous
sommes ce que la grâce nous a faits. « En Adam » nous avons été engendrés « en
Christ » nous avons été régénérés. « En Adam » l'homme a été ruiné par le péché
; « en Christ » l'homme a été racheté par le sacrifice du Calvaire. « En Adam »
tout est péché, obscurité, mort ; « en Christ » tout est juste, lumière et vie. Ces
deux états forment une antithèse absolue. Ils engendrent des vies diamétralement
opposées ; on ne peut vivre l'une et l'autre à la fois il faut choisir.

2. Caractéristiques de chaque voie.


Il est facile de distinguer ces deux vies l'une de l'autre.

Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s'affectionnent aux choses de


la chair, tandis que ceux qui vivent selon l'esprit s'affectionnent aux
choses de l'esprit. - ROM. 8 : 5.

Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l'esprit, si, du
moins, l'esprit habite en vous. - ROM. 8 : 9.

Le caractère de l'ancienne vie est la « chair » et le caractère de la nouvelle vie est


« l'Esprit ».
Le pécheur « en Adam », vit dans la chair ; le croyant, « en Christ », vit par
l'Esprit. Or la chair et l'Esprit sont des ennemis 'irréconciliables.

Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit et l'Esprit en a de


contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous
ne fassiez pas ce que vous voudriez. - GAL. 5 :17.

L'homme est devenu charnel par le péché d'Adam.

L'Éternel dit : « Mon Esprit ne restera pas toujours dans l'homme, car
l'homme n'est que chair. » - GEN. 6 : 3.

L'homme naturel - esprit, corps et âme - vivant loin de Dieu, est tout entier
charnel. « Lachair » c'est donc la vie naturelle, bonne ou mauvaise, telle que
nous la tenons de notre origine humaine ; c'est tout ce que nous sommes, comme
fils d'Adam.

Ce qui est né de la chair est chair. - JEAN 3 : 6.

Dieu ne voit rien de bon dans la chair. Il rejette même ce que notre nature
pourrait produire de meilleur.

Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi c'est-à-dire dans ma chair
; j'ai la volonté mais non le pouvoir de faire le bien. - ROM. 7 :18.

Ceux qui savent la haute opinion que Paul avait eue de lui-même (Phil. 3 :4-6)
reconnaîtront que l'idée qu'il nous donne ici de la chair lui est inspirée de Dieu.
L'héritage moral et intellectuel que Paul tenait de ses pères était des plus
considérables. Paul était instruit, cultivé, hautement moral, pieux même, mais
cependant il ne pouvait en rien plaire à Dieu. Dieu ne veut rien avoir à faire avec
l'homme naturel. Il refuse de traiter avec lui.

3. Le Règne du vieil homme.

Dans chacun de ces deux états : « en Adam » ou « en Christ », l'homme


appartient à un maître qui veut être souverain.

Vous avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée,
du vieil homme qui se corrompt par des convoitises trompeuses. - EPH.
4 : 22.

Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme
et de ses oeuvres. - COL. 3 : 9.

Ici, le « vieil homme » est souverain. C'est l'homme naturel, profondément


corrompu et pécheur, qui hait tout ce que Dieu aime et aime tout ce que Dieu
hait.
On ne trouve que trois fois dans la Bible cette expression le « vieil homme »,
dans Eph. 4 : 22, Col. 3 : 9, Rom. 6 : 6, mais on trouve des termes équivalents,
tels le « Moi » de Gal. 2 : 20, et le mot « péché » de Rom. 6. (chap.)

Par la chute d'Adam, le Moi a usurpé la place qui revenait à Dieu, et depuis lors
il règne sur l'individu, le maîtrise, le fait agir. On constate son empire même chez
l'enfant qui sait à peine marcher. Le « vieil homme » étend sa domination sur la
vie entière de l'individu. Ses mauvais désirs deviennent de mauvaises actions ;
son caractère inique se manifeste en conduite inique ; sa volonté impie s'exprime
en oeuvres impies. Cette « racine de péché » a des péchés pour fruit.

4. Le vieil homme détrôné, la crucifixion avec Christ.

La grande majorité des chrétiens s'arrêtent, dans leur expérience du salut, au


pardon des fautes passées, et à l'espoir du ciel dans l'avenir. Pour le présent, ils
sont semblables aux Israélites, qui errèrent quarante ans dans le désert sans
jamais jouir de paix, ni de repos, sans parvenir à la terre promise. Ils ne
reconnaissent pas que le vieil homme a encore sur eux un grand pouvoir ; ils ne
discernent pas ses efforts subtils et perfides, ou bien ils sont indifférents à son
action. Il suffit à certains chrétiens d'éviter de commettre des péchés grossiers
pour être satisfaits d'eux-mêmes. Ils ignorent que nombre de péchés, moins
évidents, mais plus subtils sont tout aussi odieux au Seigneur ; peu d'enfants de
Dieu accepteraient de dire avec l'apôtre. « Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas
en moi. »

Faisons maintenant un portrait de ce « Moi ». Nous serons obligés de le voir tel


que Dieu le voit dans toute sa laideur ; sans doute alors serons-nous prêts à
employer le moyen que Dieu indiquera pour nous en délivrer. Les assises de la
vie de l'homme naturel sont : la volonté propre, l'égoïsme, la confiance en soi et
l'orgueil. Sur ces quatre pierres de base s'élève notre formidable Moi, et les
pierres qui constituent l'édifice pourraient être appelées : l'amour-propre,
l'indulgence envers soi-même, la recherche de la satisfaction personnelle, la
susceptibilité, la suffisance, l'affectation, l'ostentation, l'affirmation du moi, et
bien d'autres encore. Cette description est-elle vraie ou non ?
Si nous examinons notre propre vie, ne sommes-nous pas obligés de confesser
qu'à tel ou tel moment nous avons laissé libre cours à ces manifestations du moi
? Luther disait : « J'ai plus peur de mon propre coeur que du pape et de tous ses
cardinaux. Mon coeur dissimule un autre grand pape, qui s'appelle le « Moi ».

Que faut-il faire de celui qui a usurpé la place du Seigneur ? Dieu a déclaré
clairement ce qu'Il en a fait. Il l'a conduit à la croix, et là, pour mettre un terme à
son règne despotique, Il l'a crucifié avec Christ.
Notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût
détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché. - ROM. 6 : 6.

J'ai été crucifié avec Christ, et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, mais
Christ qui vit en moi ; et si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la
foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. -
GAL. 2 : 20.

Deux vérités sont ici enseignées : tout d'abord que la crucifixion du vieil homme
est un fait accompli ; ensuite, que cette crucifixion et celle de Jésus-Christ sont
une. La crucifixion de notre Moi a donc eu lieu depuis vingt siècles; et même si
personne ne voulait le croire, le fait n'en serait pas moins que nous avons tous été
crucifiés aussi réellement que le Christ a été crucifié.

Puisque je crois que Christ a porté mes péchés sur la croix, je dois croire que
mon vieil homme a été crucifié avec lui. Si j'accepte le premier de ces faits,
pourquoi n'accepterai-je pas aussi le second ?

Un royaume ne peut avoir deux rois. Si le Seigneur règne sur notre coeur, le vieil
homme doit abdiquer.
Dieu déclare à ceux qui cherchent la délivrance : « Le vieil homme a été crucifié
avec Christ. » Le croyez-vous lecteur ?

Le second fait, que ces deux versets mettent en évidence, c'est que le vieil
homme a été crucifié avec Christ. Nous savons quand et comment ce fait a été
accompli.
Paul dit en effet : « J'ai été crucifié avec Christ. » Il n'a jamais essayé de se
crucifier lui-même; ce ne fut pas par un acte de sa part, que cette crucifixion eut
lieu. Ce ne fut ni à Damas, ni en Arabie, ni même lorsqu'il fut ravi jusqu'au
troisième ciel. Non, la mort de son Moi avait eu lieu sur la croix au moment où
Christ Lui-même mourut.
Il nous est facile de comprendre cette vérité, si nous nous rappelons que Dieu
considère chaque homme « en Adam » ou « en Christ ». Il voit la race humaine
en ces deux représentants. Quand Adam est mort, la race humaine entière mourut
avec lui. Christ, le second Adam, est venu conquérir pour Dieu et pour la race
humaine tout ce qui avait été perdu par le premier Adam. Christ est mort, et la
race des pécheurs est morte en. Lui ; votre moi et le mien ont été crucifiés avec
Christ. La grandeur de la grâce de Dieu se manifeste dans « cette crucifixion
avec Christ », où le pécheur est uni au Sauveur sur la Croix.

Il n'est plus besoin que d'une foi entière de la part de l'homme, pour faire de cette
crucifixion une glorieuse réalité dans son expérience spirituelle.
IV

LE CHOIX DU CHRÉTIEN
Moi ou Christ

Nous avons distingué deux catégories de chrétiens : ceux qui sont charnels et
ceux qui sont spirituels. On peut se demander pourquoi ces deux catégories
existent. C'est que dans le coeur même du croyant deux natures existent aussi.

1. Deux natures dans le croyant.

Tout chrétien est conscient de cette dualité en lui : lorsqu'une partie de lui-même
veut plaire à Dieu, l'autre partie voudrait satisfaire à toutes les exigences du Moi.
Tandis que d'une part il soupire après le repos de la terre promise, de l'autre il est
encore attiré par la terre de servitude. D'une main il saisit Christ, de l'autre il se
cramponne au monde. Une loi semblable à celle de la gravitation l'entraîne vers
le péché tandis qu'une loi contraire l'attire vers Christ. L'explication de cette
dualité nous est donnée par les Saintes Écritures. Il Y a dans chaque croyant
deux natures, la nature pécheresse, qui lui vient d'Adam, et la nature spirituelle,
qui lui vient de Christ. La première épître de Jean nous dévoile cette vérité :

« Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons
nous-mêmes et la Vérité n'est point en nous. » - I JEAN I : 8.

Le chrétien, même avancé dans la foi, qui dit qu'il n'a point de péché en lui, qu'il
est entièrement délivré de sa vieille nature, se trompe lui-même. Il ne trompe pas
sa famille, ni ses amis, et encore moins Dieu, mais il se trompe lui-même. Dans
le verset suivant, Dieu prévoit le cas où le chrétien se laisserait entraîner par le
péché.

« Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous les
pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. » - 1 JEAN I : 9.

Les mots « péchés » et « toute iniquité », mentionnés ici, s'appliquent aux péchés
des croyants.
Nous avons, peut-être, abandonné les péchés grossiers de la chair, mais que dire
des péchés secrets : les jugements sévères, l'irritation cachée, l'animosité ; et puis
les péchés d'omission. J'ai plus peur de la déclaration de Jacques 4 : 17 :

« Celui donc qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet
un péché. »

que de n'importe quel autre verset de la Bible. Ce texte nous montre que le péché
est, non seulement une action ou une attitude, mais aussi une omission. Si je ne
fais pas ce que je devrais faire, je pèche. Qui, dès lors, est sans péché ?

Dans chaque croyant, il y a cette « vieille nature » qui ne peut faire autrement
que de pécher : elle ne peut connaître Dieu, ni Lui obéir, ni Lui plaire. C'est notre
naissance physique qui a produit en nous cette nature, dont l'objet unique,
essentiel, est de faire la volonté du Moi et de le glorifier. Dans chaque croyant il
y a également une nouvelle nature, qui ne peut pas pécher. Sa raison d'être, c'est
de connaître Dieu, de Lui obéir, de Lui plaire. Cette nature-là nous est donnée à
la nouvelle naissance elle tend à faire toujours la volonté de Christ.

Ces deux natures co-habitent dans le croyant durant toute sa vie terrestre. Jean
écrit à des chrétiens comme si, du fait de leur nature nouvelle, il ne s'attendait
pas à ce qu'ils pèchent.

« Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin vous vous ne
péchiez point. » - 1 JEAN 2 : 1.

Et cependant, il tient compte de la possibilité pour eux de pécher, parce qu'ils ont
encore en eux cette nature née de Satan.
« Et si quelqu'un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père, Jésus-
Christ, le juste. » - 1 JEAN 2 : 1.

Dieu ne parle jamais d'améliorer la vieille nature, car elle ne peut être améliorée
; ni de la soumettre, car elle est indomptable ; Il ne parle même jamais de
l'extirper, Il veut la conquérir d'une manière bien plus remarquable.

2. La lutte entre les deux natures.

L'existence de ces natures diamétralement opposées, dans une seule personne,


occasionne inévitablement un combat. C'est la lutte séculaire entre Satan et
Christ, le coeur du chrétien étant le champ de bataille. Ce combat est décrit dans
le chapitre 7 des Romains. Nous y voyons un chrétien déconcerté, découragé,
brisé par une lutte sans merci. Un jour, sa conscience s'était réveillée. Il avait fait
son premier pas dans la vie chrétienne. Sa plus grande préoccupation concernait
ses péchés passés. Il en avait cherché le pardon auprès de Christ, qui le lui avait
accordé. Il avait éprouvé une grande joie et avait commencé à témoigner autour
de lui. Mais bientôt, il s'était surpris à commettre les mêmes péchés qu'autrefois ;
les mauvaises habitudes persistaient, sa joie avait diminué, son coeur s'était
refroidi.

Pourtant son amour pour Dieu n'était pas entièrement éteint. Quelque chose en
lui réclamait Dieu, tandis que d'autres sentiments protestaient contre la discipline
et les droits divins. Il luttait contre le péché, il demandait la délivrance, il faisait
tous les efforts possibles pour avoir la victoire. Il en arrivait parfois au point de
douter que la lutte en valût la peine. Un jour, désespéré, il s'était écrié : «
Homme misérable que je suis, qui me délivrera du corps de cette mort ? »

Ce qui paraissait être sa défaite, fut en réalité son heure de délivrance. Il fallait
qu'il arrivât à la faillite décrite en Romains 7, avant d'entrer dans l'expérience
exprimée par Romains 8. Votre vie est-elle celle que décrit Romains 7 ? Voulez-
vous en connaître une meilleure ?

3. La conquête de la vieille nature.

Dieu ne nous a pas laissés ignorants de la part que nous avions à jouer pour
détrôner le Moi.
Nous devons condamner la chair, comme Dieu la condamne, parce qu'elle est
entièrement corrompue. Dieu est sévère dans Son jugement. Il condamne nos
pensées intimes (Eph. 2 :3) autant que nos actes extérieurs (Col. 3 :9). Le
premier pas à faire pour parvenir à un plan supérieur est de suivre l'exemple de
Paul qui condamnait la chair « et ne mettait point sa confiance en elle » (Phil. 3 :
3-4).

Mais, naturellement, nous mettons notre confiance en la chair. Nous appelons «


péché » certaines de ses manifestations ; mais d'autres ne sont pour nous que des
« faiblesses » ; et il y a une bonne partie de nous-mêmes que nous estimons
hautement et en laquelle nous mettons une pleine confiance. Nous considérons
ce mélange de bon et de mauvais en nous et nous trouvons que l'ensemble est
acceptable.

Mais mettons cette nature charnelle à l'épreuve. Prenons ce qu'il y a de meilleur


en elle : l'amour, puis comparons cet amour en ses plus belles manifestations, à
l'amour tel que Dieu nous le décrit dans I Cor. 13. Aimez-vous toujours avec
patience ? N'y a-t-il jamais en vous un mouvement de mauvaise humeur ou
d'irritation ; Votre amour est-il toujours plein de bonté, sans la moindre arrière-
pensée, sans dureté ? Est-il toujours pleinement désintéressé, sans égoïsme et
sans jalousie ? Ne soupçonne-t-il jamais le mal ? Est-il toujours parfaitement
charitable et sincère ? Non, notre amour n'est pas semblable à celui que Dieu
exige, c'est pourquoi Dieu condamne tout notre être charnel et le juge indigne de
Lui.

Il faut consentir à la crucifixion du « vieil homme ».

Dieu a déjà crucifié notre « vieil homme », mais cela ne devient une réalité que
lorsque nous y consentons, et lorsque nous le tenons pour un fait accompli.

Paul dit : « J'ai été crucifié avec Christ. » (Gal. 2 : 20). Avez-vous consenti à être
crucifié? Vous ne pouvez l'être avec des réserves. Le « Moi » tout entier doit être
crucifié. Dieu vous demande de signer cette déclaration : « J'ai été crucifié avec
Christ. » Si vous ne l'avez jamais fait, voulez-vous le faire maintenant ?
Nous devons coopérer avec le Saint-Esprit pour maintenir le vieil homme à l'état
de crucifixion. Ce que Christ a rendu possible, le Saint-Esprit peut le réaliser
dans notre vie, mais Il ne le fait pas sans notre coopération intelligente.
Dieu nous indique clairement ce que nous avons à faire :

(1) Regardez-vous comme morts au péché.

Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme


vivants pour Dieu en Jésus-Christ. - ROM 6 : 11.

Par la crucifixion du vieil homme, le pécheur est délivré de la puissance et de


l'empire du péché; par la grâce, cette libération est un fait accompli, par la foi
elle devient une expérience. Par la grâce, le vieil homme a été mis au tombeau ;
par la foi il y restera. Quand le chrétien se regarde comme « mort au péché », le
Saint-Esprit fait de cette mort une réalité.

(2) N'ayez pas soin de la chair,

Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et n'ayez pas soin de la


chair pour en satisfaire les convoitises. - ROM. 13 :14.

Nous entretenons la vie charnelle par les livres que nous lisons, par les plaisirs
que nous nous permettons, par les amis que nous fréquentons. Passez-vous des
heures à lire des romans ? Ne vous étonnez pas alors de n'avoir point goût à la
lecture de la Bible. Notre être spirituel exige une nourriture spirituelle. Le
laissez-vous mourir de faim, ou ne lui donnez-vous qu'une mauvaise nourriture
telle que le théâtre, le cinéma, la danse, les cartes ? Vos meilleurs amis sont-ils
une source de faiblesse spirituelle ? Votre seul but est-il d'amasser de l'argent, et
consacrez-vous à cela votre temps et vos forces ? Alors, ne soyez pas étonné de
la débilité de votre âme.

Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ;


mais celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie
éternelle. - GAL. 6 : 8.
Les lois de Dieu sont inflexibles. Si nous semons pour la chair, nous
moissonnons la chair. Semez-vous pour la chair ou pour l'Esprit ?

Ceux qui vivent selon la chair s'affectionnent aux choses de la chair, et


ceux qui vivent selon l'Esprit s'affectionnent aux choses de l'Esprit. -
ROM. 8 : 5

« S'affectionner » est très expressif. Quelles sont les choses auxquelles vous
vous affectionnez ? Est-ce à votre toilette, à votre compte en banque ? Vous
devez rendre compte de vos pensées. À quoi vous affectionnez-vous ?

Afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non
selon la chair, mais selon l'Esprit. - ROM. 8 : 4.

D'une façon générale, le monde juge le chrétien d'après sa manière de vivre.


Mais quelle peut être l'impression produite par un chrétien qui, durant six jours
de la semaine, vit comme le monde, et ne s'en sépare que le dimanche, juste à
l'heure du culte ?

Vous avez peut-être fait un premier pas dans la vie chrétienne. Mais depuis ce
jour où vous vous êtes donné à Christ, vous avez été plus d'une fois vaincu et
découragé. Vous êtes las. Vous soupirez après la paix, le repos et la victoire.
Êtes-vous prêt à faire un second pas ? Dieu vous demande de choisir entre votre
Moi et Christ. Christ est votre Sauveur, voulez-vous qu'Il devienne votre
Seigneur ?

O honte ! ô mémoire cruelle


A Jésus, le Berger fidèle,
Quand Il m'appelait par mon nom,
Insensé, j'ai répondu : Non !
De Lui j'ai détourné ma face
J'ai crié : « Pour toi point de place
De tes bienfaits je ne veux rien :
Laisse-moi tout mon coeur et garde tout le tien ! »

Pourtant, il sut trouver mon âme
Je le vis sur le bois infâme,
Navré d'opprobre et de douleur,
Priant : « Père, pardonne-leur »
Et devant sa beauté sanglante,
Je lui dis d'une voix tremblante
« Sois mon modèle, ilion soutien,
Et répand dans mon coeur quelque chose du tien »

De jour en jour, de grâce en grâce,
Sa clémence que rien ne lasse,
Douce étoile à mon horizon,
Fut ma joie et ma guérison.
À cet ami si fort, si tendre,
Ma requête se fit entendre
« Daigne, ô Christ ! me rendre chrétien,
Plus pauvre de mon coeur et plus riche du tien »

Plus haute que les cieux sublimes,
Plus profonde que les abîmes,
Plus vaste que l'immensité,
Dieu Sauveur est ta charité
Je suis vaincu, je rends les armes,
Et baignant tes pieds de mes larmes,
Je soupire après un seul bien,
« Viens m'ôter tout mon coeur, me donner tout le tien ! »

Th. MONOD.
V

CHRIST NOTRE VIE


Christ veut être, non seulement notre Sauveur et notre Seigneur, mais notre vie
même. Dieu a rendu cela possible par la résurrection et l'ascension de Jésus-
Christ.

1. Un homme nouveau. La résurrection avec Christ.

La vie naît de la mort. La crucifixion avec Christ nous conduit à la résurrection


avec Christ. Notre identification avec Jésus dans Sa mort et Son
ensevelissement, n'est que le début de notre union avec Lui pour l'éternité.

En effet, si nous sommes devenus une même plante avec Lui, par la
conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa
résurrection. - ROM. 6 :5.

Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons
aussi avec Lui. - ROM. 6 : 8.

L'identification du croyant avec Christ dans sa résurrection et Son ascension


marque une étape nouvelle de la vie chrétienne.

Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il
nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la
vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés) il nous a
ressuscités ensemble et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux
célestes en Jésus-Christ. - EPH. 2 : 4-6.

... Et à revêtir l'homme nouveau créé selon Dieu dans une justice et une
sainteté que produit la vérité. - EPH- 4 : 24.

« Ensemble avec Christ », sur la croix, dans le tombeau, et dans les lieux célestes
! Ainsi, le Seigneur glorifié peut partager avec tous les croyants la victoire de Sa
croix la puissance de Sa résurrection, et la plénitude de Sa vie glorieuse.

2. Un état nouveau. Le croyant en Christ.

Dès l'instant où le pécheur repentant met sa confiance dans le Christ Sauveur, il


sort de la vie « en Adam » et entre dans la vie « en Christ ». Dans les siècles à
venir, il sera « en Christ ». Nous ne comprendrons jamais les épîtres de Paul si
nous ne savons ce que l'apôtre entend par cette expression « en Christ ». Elle est
la clef du Nouveau-Testament tout entier. Nous trouvons cette expression, ou des
termes équivalents, plus de cent trente fois dans les épîtres. C'est l'expression la
plus significative qui ait jamais été employée pour décrire les relations qui
existent entre Christ et le chrétien.

Le terme « en Christ » met en relief la position, les privilèges, les richesses du


chrétien. Être « en Christ », c'est être là où Christ se trouve, c'est être ce qu'Il est,
c'est partager ce qu'Il possède.

Etre « en Christ », c'est être auprès de Christ. Mais Christ est dans les lieux
célestes ; ce n'est donc que dans les lieux célestes que le chrétien est vraiment
chez lui. Il est pèlerin sur la terre, sa patrie, c'est le ciel.

Mais notre cité à nous est dans les cieux, d'où nous attendons aussi
comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ. - PHIL. 3 : 20.

Car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons
celle qui est à venir. - HEB. 13 : 14.

Votre demeure actuelle n'est qu'une halte provisoire dans ce grand voyage qu'est
la vie. Pourtant, il y a beaucoup de chrétiens qui considèrent leur demeure
terrestre comme s'ils devaient y vivre toujours. Leur coeur est affectionné aux
choses de la terre plutôt qu'à celles du ciel.

Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d'En-
haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux
choses d'En-haut, et non à celles qui sont sur la terre. - COL. 3 :1-2.

Quelqu'un dira peut-être : « C'est une vie bien trop élevée pour moi. Non
seulement, elle est irréalisable, mais elle ne m'attire même pas. je suis sur cette
terre et dans ce monde ; pourquoi ne vivrais-je pas comme les gens du monde ?
je goûterai ainsi les plaisirs de la terre et je jouirai plus tard des joies du ciel. »
Ainsi parlent un grand nombre de chrétiens, et leur vie s'accorde parfaitement
avec leur langage.
Mais nous devons nous acclimater dès maintenant à notre demeure éternelle. Si
l'atmosphère céleste nous étouffe ici-bas, que sera-ce là-haut ? Si nous trouvons
les joies et les occupations du ciel sans attrait maintenant, comment nous
plairont-elles alors ? Il y a de la musique dans le ciel., mais ce ne sont pas des
airs de jazz-band ; il y a des plaisirs, mais ce ne sont pas ceux du bal ou du
cinéma ; il y a des aspirations, mais on ne cherche pas à amasser de l'argent ni à
se faire une réputation. Si l'on ne peut supporter l'air des hautes cimes
spirituelles maintenant, comment le pourra-t-on plus tard ? Dieu veut que, dès
ici-bas, nous commencions à vivre dans le ciel.

Être « en Christ », c'est être ce qu'est Christ. Christ est la tête, le chrétien est un
des membres du corps ; tête et corps ont une seule et même vie. Le sang est la
vie du corps. Le sang qui est en ce moment dans ma tête sera bientôt dans mon
bras. C'est le même sang. Ainsi, la même vie anime Christ dans les lieux célestes
et le chrétien sur la terre.

Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde. C'est en cela que
l'amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l'assurance au jour
du jugement. - 1 JEAN 4 : 17.

Nous sommes tellement enveloppés par la personne du Seigneur Jésus que Dieu
ne peut voir Jésus. sans nous voir. En ce moment, tandis que Dieu regarde son
Fils, Il nous voit les uns et les autres. Et c'est la nature de son Fils qu'il voit en
nous.

Être « en Christ », c'est avoir part aux richesses de Christ. Tout ce qu'Il possède,
nous le possédons aussi. Toutes les bénédictions spirituelles, la joie, la paix, la
victoire, la puissance, la sainteté sont à nous, en Christ, dès cet instant. Si nous
sommes les enfants de Dieu, nous sommes Ses héritiers, co-héritiers avec Christ,
de sorte que tout ce que le Père a donné au Fils, le Fils le partage avec nous.

Béni soit Dieu le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a bénis
de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en
Christ. - EPH. 1 : 3

Lui qui n'a point épargné son propre Fils mais qui l'a livré pour nous
tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? -
Rom. 8 : 32.

Croyez-vous qu'au point de vue spirituel, vous êtes millionnaire ? Vivez-vous


comme si vous l'étiez ? Peut-être connaissez-vous des millionnaires : tout, en
eux, révèle qu'ils sont riches. Vivez-vous de telle sorte que tous ceux qui vous
voient envient vos richesses spirituelles ? La plupart d'entre nous vivent, au point
de vue spirituel, comme des miséreux.

3. Une vie nouvelle. Christ dans le croyant.

Quand le Saint-Esprit a créé, dans le croyant, une nature nouvelle, il a rendu


possible une union vivante et organique entre le chrétien et Christ.
Christ et le chrétien sont éternellement un. Qu'est-ce donc que d'être chrétien ?
C'est avoir en nous la présence réelle et la puissance du Christ glorifié.

J'ai été crucifié avec Christ et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, mais
c'est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis
dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est donné lui-même
pour moi. - GAL. 2 : 20.
Christ vit en moi.

Pouvez-vous dire cela ? Paul l'a dit. Mais remarquez l'ordre, de ses paroles.
D'abord, « j'ai été crucifié avec Christ », puis « Christ vit en moi ». C'est sur un
trône dont le « Moi » a été chassé que le Christ veut monter.

Être chrétien, c'est faire de Christ le centre de sa vie ; à tel point qu'on puisse
dire avec Paul : « Pour moi, vivre, c'est Christ. » Cela implique que Christ vit
aussi réellement en vous, là où vous êtes maintenant, qu'Il a vécu à Capernaüm
ou à Cana. En est-il ainsi pour vous ?

Être chrétien signifie que la semence divine déposée en nous à la nouvelle


naissance se développe jusqu'à la pleine conformité avec Christ. C'est être
transformé à l'image de Christ, de gloire en gloire et de jour en jour. Cette
transformation s'opère-t-elle en vous ?

Être chrétien signifie que Christ anime notre esprit, notre coeur, notre volonté, de
telle sorte qu'Il pense par notre esprit, qu'Il aime par notre coeur, qu'Il exprime
Sa volonté par la nôtre. C'est laisser Christ occuper tant de place en nous, que
nous n'ayons plus aucune vie en dehors de Lui. Prend-Il cette place en vous ?
J'entends quelque Nicodème moderne me dire:
« Comment cela peut-il se faire ? Comment pourrais-je vivre une telle vie chez
moi où je ne rencontre ni aide, ni sympathie, mais des sarcasmes, et où, pendant
si longtemps, j'ai mené une vie de défaites ? Comment puis-je vivre en harmonie
avec mes principes dans mon milieu où règnent la mondanité et le péché, où l'on
ne parle jamais de Christ et où l'on ne pense même pas à Lui ? Comment
pourrais-je avoir une vie spirituelle au bureau, où tous ceux qui m'entourent ne
vivent que pour la terre ? Comment pourrais-je vivre sur un plan supérieur dans
mon église, si elle est mondaine, et si je n'y reçois ni la nourriture, ni
l'enseignement dont j'ai besoin ?

Évidemment vous ne pouvez pas vivre cette vie, mais Christ le peut. « Christ en
nous » peut vivre cette vie toujours et n'importe où.
Il a vécu sur terre dans sa famille, qui ne le comprenait pas et le faisait souffrir ;
parmi des gens qui l'ont bafoué, tourné en ridicule, attaqué, et qui, finalement,
l'ont crucifié. Ce que je voudrais souligner surtout, c'est que nous n'avons pas à
vivre cette vie par nous-mêmes, mais que Christ peut et veut la vivre en nous.
Cette vérité était en germe dans la dernière conversation que Jésus eut avec Ses
disciples. Il leur avait dit qu'Il allait les quitter, et ils se demandaient comment ils
arriveraient à vivre sans Lui. Il leur affirma que la présence spirituelle qu'Il leur
promettait serait beaucoup plus réelle et vivante que Sa présence matérielle. La
vie du cep allait devenir la vie des sarments.

Je suis le cep, vous êtes les sarments, celui qui demeure en moi, et en
qui je demeure, porte beaucoup de fruits, car sans moi vous ne pouvez
rien faire. - JEAN 15 : 5.

Après avoir enseigné cette vérité, Jésus en fit un sujet de prière. Ce fut l'objet
essentiel de Sa prière sacerdotale :

Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que
l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que je sois en eux. - JEAN 17
: 26.

Avez-vous jamais médité les derniers mots de cette prière ? « Que je sois en eux.
» Ces mots si simples, mais si riches de sens, expriment le plus profond désir du
Seigneur à l'égard des Siens. Il veut, par-dessus tout, se réincarner dans le
chrétien.

Paul saisit cette vérité merveilleuse et s'est laissé saisir par elle. Elle fait corps
avec son expérience, sa prédication et son activité missionnaire,
« Christ vit en moi » et « Pour moi, vivre, c'est Christ » : c'était là le summum de
son expérience personnelle. Pour Paul, il n'y avait rien au-delà. C'était la vie à
son niveau le plus élevé.
« Christ en vous » était le centre de son message pour les églises. Cette note
domine dans toutes ses prédications et dans tout son enseignement.

Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce


mystère parmi les païens, savoir Christ en vous, l'espérance de la
Gloire. - COL. 1: 27.
« Christ en vous », ces mots exprimaient l'ambition ardente de Paul dans son
activité missionnaire.
Il n'avait qu'un objectif, quel que fût son travail:
- Que Christ fût formé en chaque croyant.

Mes petits enfants, pour qui j'éprouve de nouveau les douleurs de


l'enfantement, jusqu'à ce que Christ soit formé en vous. - GAL.4 : 19.

Pour le chrétien, Christ est le centre, Christ est la circonférence et Christ est tout
l'entre-deux. Suivant la parole de Paul : « Christ est tout et en tous. » Christ est la
vie de notre vie.

Quand Christ notre vie paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans
la gloire. » - COL. 3 :4

Christ est-il votre vie ?

4. Une Unité parfaite.

La biographie de tout chrétien pourrait se résumer en deux phrases : « Vous en


Moi » et « Moi en vous ». Dans la pensée de Dieu, Christ et le chrétien sont
tellement unis que Christ est à la fois dans les lieux célestes et sur la terre, et que
le chrétien est à la fois sur la terre et dans les lieux célestes.

Le chrétien sur la terre, c'est Christ rendu visible. Quelle chose extraordinaire !
Cela veut dire que, par notre moyen, Christ se manifeste ; les hommes voient qui
Il est et ce qu'Il peut faire dans une vie humaine. Nous devons donc avoir une
telle plénitude de la vie de Christ que ceux qui Le discernent en nous se sentent
attirés à Lui.

Un lecteur perplexe dira peut-être, comme Thomas . « Si je ne vois quelqu'un


vivre cette vie de Christ, je ne croirai point. » Quant à moi, je crois, parce que
j'ai vu. Pendant plusieurs semaines, j'ai vécu dans une pension tenue par une
pauvre femme extrêmement débile, qu'une maladie de l'épine dorsale obligeait à
porter un appareil orthopédique, sans lequel elle n'aurait pu se tenir debout.
Depuis deux ans, elle habitait un troisième étage ; elle n'apercevait rien d'autre
que le ciel bleu et un petit carré d'herbe ; mais ses yeux brillaient comme des
étoiles. Sur son visage, il y avait un sourire, que ni la souffrance, ni l'adversité
n'avaient pu effacer. Ses traits reflétaient un rayonnement qu'on ne voit nulle
part, sauf là où règne Christ, la Lumière du Monde. Christ était le centre de sa
vie.

Un jeune Chinois, qui avait vécu dans l'impiété et dans le péché, et qui s'était
converti depuis deux ans, vint me trouver. Quand il fut sorti, un monsieur, qui
l'avait vu pendant quelques instants seulement, me dit : « Qui est ce jeune
homme ? je n'ai jamais vu personne qui m'ait rappelé Jésus d'une façon si
frappante. » Christ était devenu le centre de sa vie.

Est-Il le centre de votre vie ? Pouvez-vous dire :


« Christ vit en moi » « Pour moi, vivre, c'est Christ » ?
VI

LA PLÉNITUDE DE L'ESPRIT

Nous avons vu que le plan du salut est parfait. Mais il faut admettre que la
grande majorité des chrétiens vivent d'une manière charnelle. La question se
pose alors : la volonté de Dieu est-elle réalisable ? Est-il possible - au chrétien
moyen de vivre sur le plan supérieur qui nous a été indiqué dans Romains 8 ?
Quelqu'un parmi vous dira peut-être : cette façon de considérer la vie sur le plan
supérieur est biblique et logique, mais elle ne s'accorde pas avec mon
expérience, ni avec celle de la plupart des chrétiens de ma connaissance. Chacun
de nous peut-il posséder la plénitude de la vie de Christ ? La Parole de Dieu nous
affirme que oui.

« Je suis venu, afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans
l'abondance. » - JEAN 10 : 10.

« Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.


Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et
de toute autorité. - COL. 2 : 9-10.

Jean-Baptiste, par deux proclamations, définit l'étendue de l'oeuvre du Christ. «


Voici l'agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde », et « Celui qui m'a envoyé
baptiser d'eau, c'est lui qui vous baptisera du Saint-Esprit. » La double mission
du Christ est d'ôter le péché et de baptiser de l'Esprit. L'oeuvre du Christ était, en
partie, de mettre le chrétien en relations aussi précises avec le Saint-Esprit
qu'avec Lui-même, quoique dans un sens différent.
Christ confirma les paroles de Jean en invitant les pécheurs à venir à Lui, et à
boire l'eau de la vie.

« Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de
l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai
DEVIENDRA EN Lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie
éternelle. » JEAN 4 : 13-14

« Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en
moi, des fleuves d'eau vive COULERONT DE SON SEIN. - JEAN 7 :
37-38.

Le Christ promit d'accorder un don à celui qui accepterait le salut. Ce don


répondrait à tous les besoins spirituels du chrétien, et le superflu de cette richesse
enrichirait beaucoup d'autres vies. Christ offrait à la femme Samaritaine un don
qui transformerait ses ressources ; elle aurait, au lieu d'une cruche à remplir, une
source d'eau vive ; sa vie deviendrait un. canal par lequel des fleuves d'eau vive
couleraient.

1. Le Saint-Esprit. Don de Dieu au croyant.

Il nous est dit explicitement ce que serait ce don.

« Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui,
car l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été
glorifié. » - JEAN 7 : 39.

Remarquez que, dans ces versets, Jésus nous dit trois choses.

Ce qu'était le don - l'Esprit.


À qui il était donné - à ceux qui croiraient en Lui.
Quand il serait donné - quand Jésus serait glorifié.

Son oeuvre expiatoire devait être accomplie d'abord, puis en tant que Seigneur
glorifié, Il accorderait ce don merveilleux. Dans le dernier entretien que Christ
eut avec Ses disciples avant Son départ, Il leur donna des précisions nouvelles
sur la nature de ce don, Il leur dit qu'ils recevraient une vie d'un caractère
surnaturel et que d'eux jaillirait une vie d'une puissance surnaturelle. Ils vivraient
comme Christ avait vécu, ils feraient les oeuvres qu'Il avait faites, pour pourvoir
à l'entretien dé cette puissance, Il promit qu'un autre Consolateur viendrait et
ferait sa demeure permanente en eux. Lorsque Christ fut glorifié, Il accomplit Sa
promesse et envoya l'Esprit. Le jour de la Pentecôte, les disciples, dans la
chambre haute, furent baptisés de l'Esprit. Depuis ce jour, tous ceux qui sont unis
par la foi au Seigneur vivant, ont reçu le don du Saint-Esprit.

Lorsque je me fus mis à parler, le Saint-Esprit descendit sur eux,


comme sur nous au commencement. Et je me souvins de cette parole
du Seigneur : Jean a baptisé d'eau, mais vous, vous serez baptisés du
Saint-Esprit. Or, puisque Dieu leur a accordé le même don qu'à nous,
qui avons cru au Seigneur Jésus-Christ, pouvais-je, moi, m'opposer à
Dieu ? » ACTES 11 : 15-17.

Dès que le croyant accepte Jésus comme son Sauveur, il est dans l'Esprit et
l'Esprit est en lui. Il est impossible d'accepter le Fils et de refuser l'Esprit.

« Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l'Esprit, si du
moins l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de
Christ il ne lui appartient pas. » - ROM. 8 : 9.

Dans la pensée divine, le don du Saint-Esprit a un but aussi précis que le don du
Fils. Par le Fils, le pécheur a la vie, par l'Esprit, le croyant a une vie abondante.
Par le Fils, le pécheur quitte le plan naturel pour entrer dans le plan spirituel, par
l'Esprit, le croyant monte plus encore dans les hauteurs de ce plan nouveau. Dieu
veut que tous les chrétiens possèdent une vie spirituelle profonde ,et
grandissante. Le Saint-Esprit, qui habite en nous, emploie, dans ce, but les trois
moyens suivants : Il nous révèle, par la Parole, la plénitude de vie qui est dans le
Christ glorifié ; Il crée dans nos coeurs le désir de posséder cette plénitude ; et Il
agit comme intermédiaire pour nous la transmettre.

Romains 7 représente le chrétien charnel; Romains 8, le chrétien spirituel. En


Romains 7, dans dix versets, les termes « je » et « moi » sont employés vingt-
cinq fois, et le Saint-Esprit n'est pas mentionné une seule fois. Dans Romains 8,
« moi » ou « je » sont employés trois fois, quand c'est nécessaire, et le Saint-
Esprit est mentionné seize fois. Ainsi, nous en concluons que la plénitude de la
vie en Christ exige des relations plus étroites avec le Saint-Esprit. Demandons à
Dieu quelles sont ces relations.

2. Une vie remplie de l'Esprit.

En quelques mots Dieu nous indique le point culminant que le croyant peut
atteindre dans ses relations avec le Saint-Esprit.

« Ne vous enivrez pas de vin, c'est de la débauche. Soyez au contraire


rempli de l'Esprit. - EPH. 5 :18.

« Soyez remplis de l'Esprit. » Il demeure en vous, mais cela ne suffit pas. Ouvrez
toutes les avenues au Saint-Esprit ; qu'Il vous remplisse tout entier. Permettez-
Lui de vous rendre puissant par Sa présence.

« Soyez remplis de l'Esprit. » Ceci est le droit d'aînesse de chaque chrétien. En


vertu de la nouvelle naissance, il a droit à la plénitude de l'Esprit. Ce n'est pas le
privilège de quelques croyants seulement, mais la prérogative de tous. Méprisez-
vous votre droit d'aînesse comme Ésaü,- « qui le vendit pour un mets » ?
Préférez-vous les plaisirs, l'argent, la position sociale, à la plénitude du Saint-
Esprit ?

« Soyez remplis de l'Esprit. » Chaque chrétien en a besoin. Personne ne pourrait


vivre une vie vraiment spirituelle sans posséder la plénitude de l'Esprit. Cent
vingt personnes l'obtinrent à la Pentecôte ; onze apôtres seulement étaient parmi
ces cent vingt personnes. Quelques-unes étaient des femmes qui retournèrent
chez elles faire la cuisine, coudre, prendre soin de leurs enfants ; d'autres étaient
des hommes qui retournèrent à leur champ ou à leur boutique. La Bible ne
mentionne par leurs noms que peu d'entre eux, mais certainement des fleuves
d'eau vive coulèrent de chacun d'eux. Ne croyez pas que vous êtes trop jeune
pour être rempli de l'Esprit. Cette plénitude vous évitera ces années passées dans
le désert que les vieux chrétiens connaissent trop souvent. Ne dites pas que vous
êtes trop vieux, que la puissance des habitudes coupables est trop grande pour
que vous puissiez être libérés. Laissez à l'Esprit l'occasion d'agir. Reconnaissez
seulement que le plus grand besoin de votre âme est d'être remplie par Lui ;
soumettez-Lui votre volonté, et Il fera le reste.

« Soyez remplis de l'Esprit. » C'est le devoir de chaque chrétien. « Ne vous


enivrez pas de vin. » Obéissez-vous à cet ordre ? Certainement. « Soyez remplis
de l'Esprit. » Obéissez-vous à ce second commandement ? Pourquoi pas ? N'est-
il pas aussi péremptoire que le premier ? Si vous aviez l'habitude de vous
enivrer, votre conscience ne protesterait-elle pas ? Si vous n'êtes pas rempli de
l'Esprit, si vous n'avez jamais fait cette expérience, sentez-vous votre
responsabilité ? Dieu n'est-Il pas déshonoré aussi bien lorsque nous refusons
d'obéir à l'un de Ses commandements qu'à l'autre ; Et, comme la grâce d'une telle
expérience n'est refusée à personne, personne ne sera excusé s'il s'en prive
volontairement. Refuser la vie que Christ donne est le plus grand péché de
l'incrédule. Refuser la vie abondante par le Saint-Esprit, est le plus grand péché
du croyant. Être rempli du Saint-Esprit n'est pas laissé à notre choix, c'est une
obligation. « Ils furent tous remplis du Saint-Esprit. »

« Remplis » ; « Pleins » ; « Une plénitude à posséder ».


« Soyez remplis de l'Esprit ». - Un moment décisif.
« Pleins du Saint-Esprit ». - Un état à maintenir.
« Remplis jusqu'à toute la plénitude. » - Une progression constante.

Les apôtres avaient vécu avec Christ pendant trois ans, et cependant ils ne furent
remplis de l'Esprit que le jour de la Pentecôte. Ce fut le moment décisif. Ils
furent remplis plus d'une fois, si bien qu'il nous est dit d'Étienne et de Paul à
certains moments, qu'ils étaient « pleins du Saint-Esprit ». C'était un état
permanent. Mais il y avait une plénitude infinie à laquelle ils pouvaient puiser
suivant leurs capacités respectives ; ainsi la plénitude se renouvelait sans cesse.
C'est une progression constante.

Il doit y avoir un moment précis où nous sommes « remplis » pour la première


fois. Mais l'expérience doit se répéter, afin que. nous soyons toujours remplis de
l'Esprit, et que notre capacité s'accroisse. Pour être vraiment spirituel, il faut
obtenir la plénitude de l'Esprit et la conserver.

3. Les Trois Manifestations de la Plénitude de l'Esprit.

On commet parfois la grave erreur d'attendre une manifestation visible à ce sujet,


et souvent d'une façon si peu fidèle à l'enseignement scripturaire, que beaucoup
de croyants ont été égarés. L'Écriture nous parle de trois manifestations.

1° La Réalisation de la Présence permanente de Christ.

« Afin qu'il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être


puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur ; en sorte
que Christ habite dans vos coeurs par la foi ». - Eph. 3 : 16-17

Les premiers chrétiens paraissent avoir été pénétrés du sentiment joyeux de la


présence de leur Sauveur glorifié. Il était vivant pour eux. Réalisez-vous
véritablement la présence du Seigneur ressuscité ? C'est là un des plus grands
privilèges de celui qui possède la plénitude de l'Esprit.

2° La reproduction de la vie sainte du Christ dans notre propre vie.

Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la


bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur la tempérance la loi n'est pas
contre ces choses. - GAL. 5 22-23.

Le caractère de Jésus-Christ, dans son harmonie, sa beauté, sa perfection est


exprimé dans ces neuf vertus. Un tel caractère n'est pas de nature humaine, mais
de nature divine. Quand l'Esprit Saint nous remplit il reproduit en nous la vie de
Christ.

3° La manifestation de la puissance surnaturelle de Christ dans l'action.

Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous,


et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la
Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. - ACTES 1 : 8.

De même qu'Il confia à ses disciples une tâche surnaturelle, Il promit de leur
communiquer une puissance surnaturelle. Toute puissance appartient à Christ,
mais Il nous la communique par le Saint-Esprit. Avez-vous cette puissance ? Là
où l'Esprit est dans sa plénitude, il se manifeste en puissance.
Seule cette puissance peut transformer un chrétien charnel en un chrétien
spirituel. Le jour de la Pentecôte, les apôtres furent « remplis de l'esprit » et en
comparant leur vie avant et après cet événement on s'aperçoit d'une
transformation radicale. Ils avaient vécu tous les jours avec Jésus, qui leur avait
enseigné des vérités profondes et avait partagé avec eux Sa vie de prière.
Pendant trois ans, ils avaient vécu sous le charme de Sa personnalité. Constatez
leur échec. La jalousie, l'ambition, l'égoïsme, l'orgueil, la lâcheté, la volonté
propre, la recherche du moi se font jour en eux ; en un mot, la défaite se produit
sur toute la ligne, rien n'était changé. Mais, par le Saint-Esprit, le Moi fut détrôné
et Christ prit sa place.

Mentionnons sept des résultats de cette transformation : l'intelligence des choses


spirituelles, la pureté, la passion des âmes, la prière, la puissance, la persécution
et la louange. Ils connurent leur Sauveur et s'approprièrent les vérités profondes
du salut. Ils devinrent des hommes au coeur pur. L'orgueil fut remplacé par
l'humilité, l'égoïsme par l'amour, la lâcheté par le courage, la mondanité par la
spiritualité. Dans leurs coeurs rassasiés et renouvelés fut allumé un désir
passionné de conduire d'autres âmes au Sauveur. Cette mission les obligea à
chercher Dieu dans la prière, laquelle devint une source de joie et une occupation
constante. La prière libéra la Puissance et, par leurs coeurs purifiés, des fleuves
d'eau vive coulèrent vers Jérusalem, Samarie et jusqu'aux extrémités du monde.
Un pouvoir si manifeste attira sur eux de violentes persécutions, mais les murs
des cachots ne pouvaient étouffer leurs chants de louanges. La Pentecôte avait
transformé ces chrétiens charnels en chrétiens spirituels.

« En lui une source ». Le Saint-Esprit, source d'eau vive, est une fontaine
jaillissante en chaque chrétien. Nul ne doit craindre la sécheresse. La promesse
est explicite : « Vous n'aurez jamais soif. » Allez-vous à des réunions de réveil
avec une cruche, espérant seulement remporter chez vous me provision
suffisante jusqu'à la prochaine réunion, mais vous attendant bien à ce que votre
provision diminue de jour en jour jusqu'à ce que, souffrant d'une soif impérieuse,
vous ayez l'occasion de renouveler votre provision ? Pourquoi ne pas échanger la
cruche pour la source ? Une vie remplie de l'Esprit est une vie de plénitude et de
parfait contentement.

« De lui des fleuves ». Lorsque l'âme est remplie de l'Esprit de Christ, elle
déborde, et l'Esprit de Christ se répand autour d'elle.
Possédez-vous une telle vie ? Sinon désirez-vous l'avoir ? Elle est pour vous si
vous avez vraiment soif. « Si quelqu'un a soif », voilà une condition bien simple
: « qu'il vienne à Moi et qu'il boive ». Buvez jusqu'à ce que vous soyez désaltéré,
jusqu'à ce que vous possédiez la plénitude de l'Esprit jusqu'à ce que vous
débordiez. La plénitude du Saint-Esprit est pour tous ceux qui ont soif et qui
boivent de l'eau de la Vie.
VII

CONDITION DE LA PLÉNITUDE:
PURIFICATION

1. Nécessité de la purification.

La plénitude exige la purification. Deux ordres donnés aux chrétiens soulignent


très nettement cette vérité.

N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés
pour le jour de la Rédemption. - EPH- 4 :30.

Vous ne pouvez pas attrister quelqu'un qui ne vous aime pas. Vous pouvez le
blesser, l'irriter, mais vous ne pouvez pas l'attrister. Le Saint-Esprit qui a une
personnalité tendre, aimante et sensitive, peut être attristé par nous. Comment
savons-nous ce qui L'attriste ?

Il est l'Esprit de vérité (Jean 14 : 17). Tout ce qui est faux, trompeur, hypocrite,
L'attriste. Dans une réunion, je demandai quelques témoignages, une femme se
leva et confessa un mensonge qu'elle avait prononcé dix ans auparavant. Elle
enviait la robe de son amie, sa mère ne voulait pas lui donner l'argent pour en
acheter une semblable. Alors elle prit un bijou, le vendit acheta la robe à l'insu
de sa mère, à qui elle dut mentir pour cacher sa faute. Y a-t-il du mensonge dans
notre vie ? Ne vous attendez pas à être rempli de l'Esprit de vérité avant que
votre coeur ne soit purifié.

Il est l'Esprit de foi (II Cor. 4 :13). Le doute, l'incrédulité, la méfiance,


l'inquiétude L'attristent. Doutez-vous de Sa Parole ? Y a-t-il en vous de
l'incrédulité en ce qui concerne les vérités fondamentales du salut ? Vous
inquiétez-vous indûment de vos affaires, de vos enfants, de votre santé ? S'il en
est ainsi, vous attristez l'Esprit de foi et Il ne peut vous remplir.
Il est l'Esprit de la grâce. Ce qui est dur, amer, méchant, ce qui manque d'amour,
de reconnaissance, de pardon, tout cela L'attriste. Y a-t-il quelqu'un à qui vous ne
voulez pas parler ? À qui vous ne voulez pas pardonner ? Êtes-vous fâché contre
quelqu'un ? Y a-t-il dans votre coeur de l'amertume contre Dieu ? Murmurez-
vous à cause des circonstances où vous vivez ; Alors, ne demandez pas à être
rempli de l'Esprit jusqu'à ce que vous désiriez réellement être purifié de tout cela.

Il est l'Esprit de sainteté (Rom. 1 : 4). Ce qui est impur, dégradant, souillé,
L'attriste. Nourrissez-vous des pensées impures ? Lisez-vous de mauvais livres,
avez-vous des tableaux d'un goût douteux ? Écoutez-vous des histoires
malséantes ou équivoques ? Vous attristez le Saint-Esprit.

Il est l'Esprit de sagesse (Eph. 1 : 17). L'ignorance, l'orgueil, l'arrogance la


vanité, la suffisance, L'attristent. Le Saint-Esprit est prêt à nous enseigner et à
nous révéler les pensées profondes contenues dans la Parole. Notre ignorance de
la Bible, notre présomption, notre confiance en nous-mêmes L'attristent.

Il est l'Esprit de force, d'amour, de discipline (2 Tim. 1 : 7). Notre faiblesse, notre
inertie, notre manque d'ordre ou de contrôle de nous-mêmes L'attristent. Des
milliers de gens autour de vous sont perdus et ne connaissent pas l'Évangile, il y
en a peut-être dans votre propre famille. Pourquoi Christ ne peut-il pas les
atteindre ? Parce que les canaux, par lesquels Sa puissance devrait se déverser
sont obstrués par le péché. Êtes-vous amer parce qu'on vous a fait du tort ? Votre
vie est-elle empoisonnée par la haine ?. Cédez-vous constamment aux appétits
de votre corps, à vos désirs charnels, aux faiblesses de votre nature ? Tout cela
attriste le Saint-Esprit.

Il est l'Esprit de vie (Rom. 8 : 2). Tout ce qui ressemble à de l'indifférence, à de


la tiédeur ; tout ce qui est inconsistant L'afflige. Passez-vous des jours sans
ouvrir votre Bible ? Préférez-vous les lieux de plaisir à la Maison de Dieu ? Cela
attriste l'Esprit de Vie.

Il est l'Esprit de Gloire (I Pier. 4 : 14). Ce qui est mondain, terrestre, charnel
L'afflige. Aimez-vous le monde ? Votre coeur est-il absorbé par ce qui est
terrestre ? Cela afflige le Saint-Esprit. Il habite en nous afin de nous permettre de
« croître en Christ à tous égards », et de nous rendre « conformes à son image ».
Tout ce qui en nous L'empêche de mettre à exécution Son dessein L'afflige.
Lorsque vous gardez sciemment dans votre vie quelque chose qui Lui est
contraire, vous préférez le péché au Saint-Esprit. Une telle infidélité L'attriste.

Notre puissance spirituelle dépend de l'harmonie de nos relations avec le Saint-


Esprit. Si nous péchons sciemment nous Le contristons ; pour obtenir la
plénitude il faudrait être purifié. « Dieu n'a pas besoin de vases d'or, il ne
recherche pas des vases d'argent ; ce qu'il veut, ce sont des vases Purs. »

N'éteignez pas l'Esprit (I Thess. 5 : 19). Nous attristons l'Esprit quand nous
disons oui, à Satan qui nous tente. Nous éteignons l'Esprit quand nous disons «
non » à Dieu qui nous convie à la sanctification et au service. La tâche la plus
difficile du Saint-Esprit est peut-être d'amener le croyant à acquiescer
entièrement à la volonté de Dieu. La volonté propre subsiste en chacun de nous,
toujours prête à la rébellion. Le remède est dans la résolution délibérée de faire
la volonté de Dieu à tout prix, en toutes choses, en tout temps. Il s'agit d'avoir,
comme règle absolue, de faire la volonté de Dieu, sans souffrir aucune
exception.

Attrister ou éteindre l'Esprit est coupable. L'Esprit habite en nous pour nous
purifier et nous rendre nets. Dans une chambre obscure la malpropreté ne se
remarque pas ; mais lorsque les fenêtres sont ouvertes et que le soleil pénètre, la
poussière même devient visible. Le Saint-Esprit révèle le péché qui est en nous.
Plus Il nous pénètre, plus parfaite est cette révélation. Plus nous sommes près de
Dieu, plus notre sens du péché s'affine. Ce que nous n'aurions pas considéré, il y
a un mois, comme péché, devient maintenant, pour nous, coupable.

2. Moyen de purification.

« Le sang de Jésus-Christ nous Purifie de tout péché » (I Jean 1 : 7), qu'il s'agisse
de ceux des saints ou de ceux des pécheurs.

Le chrétien est en contact constant avec le péché, et le temps même du verbe


indique que le chrétien ne peut jamais se passer de ce sang purificateur.

3. Méthode de purification.

Le Saint-Esprit nous indiquera ce qui a pu L'attrister ; Il nous rappellera 1 Jean I


: 9, et désormais nous serons responsables.
Dieu ne réclame de nous qu'une seule chose une confession franche, complète, «
provenant d'un coeur sincèrement repentant.

Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les
pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. - I JEAN I : 9.

Dieu n'accepte rien en échange de la confession, et s'aperçoit immédiatement de


toute contrefaçon. Avez-vous jamais supposé que Dieu accepterait de vous un
don plus grand, une activité plus étendue, une prière plus intense, à la place de la
confession d'un péché ? Croyez-vous que le chagrin causé par les conséquences
du péché ou la reconnaissance forcée de quelque offense, sans vraie
componction, soit une confession ? Il arrive encore que la confession soit
incomplète. Le péché extérieur est reconnu, tandis que la racine du, péché reste
délibérément ignorée.

Dans une petite réunion de femmes chrétiennes, je demandai qui avait un péché
à confesser. Une évangéliste indigène répondit sans tarder, désireuse
évidemment de donner un bon exemple aux autres. Elle reconnut sa paresse. je
savais bien que ce n'était pas le péché profond qui aurait dû être confessé ; elle
avait parlé trop volontiers. Cette nuit-là, je demandai à Dieu qu'Il la convainquît
d'hypocrisie et la contraignît à faire une vraie confession. Le lendemain, d'un
coeur contrit, elle s'accusa de haïr la femme du pasteur, et de ne pas lui avoir
parlé depuis huit ans.

Quelques péchés doivent être confessés à Dieu seulement, parce qu'ils n'ont été
commis qu'envers Lui (Ps- 51 -4). D'autres péchés doivent être confessés à ceux
envers lesquels ils ont été commis (Jacques 5 : 16); et enfin une confession
publique est parfois nécessaire lorsque le péché a été public.

4. É4. Etendue de la purification.

La chair et l'esprit doivent être purifiés de toute souillure. Dieu exige la


séparation de tout ce qui souille :
Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute
souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans
la crainte de Dieu. - 2 COR. 7 : 1.

Dieu veut purifier nos actes et nos plus secrets désirs. Il nous demande d'accepter
sa conception du péché et de considérer un regard de convoitise comme aussi
coupable qu'un adultère; de voir un meurtrier aussi bien dans l'homme dont le
coeur est rempli de haine, que dans celui dont la main tient un poignard sanglant.

Ressemblez-vous aux pharisiens d'autrefois, pareils à des sépulcres blanchis, qui


ont une magnifique apparence, mais dont l'intérieur est rempli d'ossements ?
Dieu nous ordonne de nettoyer l'intérieur et l'extérieur. Y a-t-il dans votre vie
une racine de péché, qui est là depuis des années ; les racines s'étendent et se
multiplient. Prenez garde ! Y. a-t-il de la fange sur le sentier de votre vie ?
Rebroussez chemin et réclamez la purification de ce péché. L'histoire d'Acan
nous révèle, d'une façon très frappante, comment Dieu refuse sa puissance à Ses
enfants, jusqu'à ce que le péché soit confessé. Dieu avait dit, lors de la prise de
Jéricho, que personne ne devait garder de butin, mais Acan, convoitant de l'or, de
l'argent et un vêtement de Schinéar, les prit et les cacha sous sa tente. Personne
ne l'avait vu que Dieu. Immédiatement après, Israël fut défait à Aï. Josué
s'inclina devant Dieu dans la prière, accusant Dieu de les avoir humiliés devant
leurs ennemis. Mais Dieu ordonna à Josué de cesser sa prière. Il lui dit que Sa
puissance ne pouvait pas les accompagner aussi longtemps que l'interdit était au
milieu d'eux. L'homme qui avait convoité, volé, menti, devait être dénoncé; son
péché devait être confessé.

Y a-t-il, dans votre Église, un Acan qui empêche Dieu de manifester Sa


puissance ? Est-ce vous ? Avez-vous prié avec ferveur pour obtenir la plénitude
du Saint-Esprit, tandis que vous péchiez volontairement, que vous désobéissiez à
un ordre précis, ou que vous résistiez délibérément à la volonté clairement
révélée de Dieu ?
S'il en est ainsi, Dieu vous dit : « Lève-toi, pourquoi restes-tu couché sur ton
visage ? Tu as péché, je ne serai plus avec toi, si tu ne détruis pas l'interdit qui
est au milieu de toi. Lève-toi, sanctifie-toi, tu ne pourras résister à tes ennemis
que lorsque tu auras enlevé l'interdit du milieu de toi. - JOS. 7 : 10-13.

Aussi longtemps que l'Esprit qui est en vous est attristé ou éteint, vous ne pouvez
Le posséder dans Sa plénitude.
VIII
LA PART DU CROYANT DANS SA
SANCTIFICATION:
SE LIVRER

Lorsque Dieu donna à l'humanité Son Fils et Son Esprit, il lui donna ce qui lui
était nécessaire pour vivre sur le plan le plus élevé, car Il lui avait donné tout ce
qu'Il possédait.

Dieu a pourvu à tout, mais c'est à vous de savoir si vous voulez être remplis de
l'Esprit ou non. La volonté de l'homme est une ligne frontière que Dieu s'est
réservé de ne pas franchir. Dieu a préparé un festin pour vous, mais Il ne vous
oblige pas à le manger. Il a ouvert la porte qui vous conduit à une vie plus
abondante, mais Il ne vous oblige pas à la franchir. Il a déposé à sa banque une
fortune qui vous rend millionnaire. Il ne peut pas tirer de chèques à votre place.
Dieu a fait sa part, vous devez faire la vôtre désormais. Il dépend uniquement de
vous de posséder ou non la puissance de l'Esprit. Dieu n'est entravé que par le
peu de place que vous lui accordez. Nous considérerons un instant la part que
vous avez à remplir pour devenir « spirituel ».

La vie spirituelle dépend du principe qui la contrôle. Le Saint-Esprit conduit le


chrétien à se libérer de la suprématie du Moi et à accepter la souveraineté de
Christ.

Ne savez-vous pas qu'en vous livrant à quelqu'un comme esclave pour


lui obéir, vous êtes esclave de celui à qui vous obéissez, soit du péché
qui conduit à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice ?
ROM. 6 : 16.

Livrer sa vie, sans condition à Christ, est le premier pas dans la marche selon
l'Esprit.
1. La vie livrée. Pourquoi ?

Il y a une raison fondamentale à la vie livrée. Lorsqu'on l'a découverte, elle nous
apparaît comme convaincante et impérieuse. Espérant que cela pourra être utile à
quelqu'un de vous, permettez-moi de vous dire comment je l'ai découverte moi-
même.

J'étais très jeune lorsque j'ai pris Christ comme mon Sauveur. je ressentis une
joie profonde, réelle parce que mes péchés étaient pardonnés. Dès lors, je
souhaitai que les membres de ma famille se convertissent aussi ; je priais
beaucoup, mais sans résultat. J'en fus très troublée.

Quoique je fusse née de nouveau je commettais les mêmes péchés qu'autrefois.


Ce qui m'attristait le plus était mon caractère violent. je n'oserais pas dire ce que
je faisais ou disais lorsque j'étais en colère. Ces accès de violence étaient suivis
souvent d'une crise de larmes et presque de désespoir, car, comme la plupart des
gens violents, j'avais un coeur sensible. Je prenais la résolution de me conquérir,
mais en vain. S'il y avait une chose que je haïssais, c'était l'hypocrisie. je la
découvrais très facilement dans la vie des chrétiens, et je les critiquais
ouvertement. Mais un jour, la lumière de Dieu inonda mon âme et me dévoila
mon hypocrisie à moi. je me méprisais moi-même en constatant de quelle façon
misérable je représentais Christ autour de moi, car mon amour pour Lui était
sincère.
Complètement découragée, je me retirai un jour dans ma chambre, et je résolus
d'y rester jusqu'à ce que Dieu m'ait répondu. je dis au Seigneur qu'Il devait me
montrer ce qu'était la vie chrétienne, et comment la vivre , ou bien je
demanderais à mon pasteur de rayer mon nom du registre de l'Église. Je ne
voulais pas profaner plus longtemps le nom de chrétienne. Dieu vit que j'étais
sincère ; Il va toujours au-devant des âmes droites.

Par le moyen de deux versets de Sa Parole, Il répondit à mes questions et libéra


mon âme. Puissent ces deux versets apporter à une âme ce qu'ils m'apportèrent
ce jour-là :

Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est
en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez
point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à grand prix.
Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui
appartiennent à Dieu. - I COR. 6 : 19-20.

Par trois affirmations contenues dans ces versets, Dieu me révéla la raison d'une
vie livrée.

Premièrement : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-


Esprit qui habite en vous ? » Non, je ne savais pas qu'il y eût aucun rapport entre
mon être physique et mon être spirituel. Et je ne savais pas que le Saint-Esprit
habitât dans mon corps. Dieu réclamait ce qui Lui appartenait, et ce fut pour moi
une révélation saisissante d'apprendre que le Saint-Esprit avait déjà fait Sa
demeure dans mon corps. Quelle triste demeure je Lui avais offerte !

Supposez qu'aujourd'hui vous appreniez qu'un des plus grands seigneurs de la


terre doive venir dans votre ville et loger chez vous. Quel nettoyage, quels
préparatifs seraient faits pour que tout soit digne d'un tel hôte ! Mais hélas, nous
demandons au Roi des rois, au Seigneur des seigneurs, de venir habiter, non pas
un jour, mais toute une vie dans une maison indigne et souillée !

Je lui dis : « Seigneur, je t'ai donné mon âme dois-je aussi te donner mon corps ?
» J'aperçus indistinctement ce jour-là, mais de plus en plus clairement depuis,
pourquoi Dieu réclame nos corps. Il a besoin de corps humains pour se révéler
au monde. « La Parole a été faite chair et a habité parmi nous. » Les hommes ont
vu le Père dans le Fils. Christ est maintenant au ciel, mais combien Sa présence
est nécessaire sur la terre ! Ceux qui habitent votre ville, votre maison, qui vont à
l'école ou au bureau avec vous, n'ont-ils pas besoin de Le voir ? Par quels
moyens se révélera-t-Il aux hommes d'aujourd'hui ? Il a deux moyens à sa
disposition. Tout d'abord par Sa Parole. Combien de millions d'hommes ne
possèdent pas de Bible, et combien de millions ne sauraient pas la lire s'ils la
possédaient. Mais, de plus, Christ se révèle aux hommes par nous, chrétiens, qui
constituons Son corps sur la terre. Le grand besoin actuel n'est pas seulement de
prêcher et d'enseigner l'Évangile, mais c'est de voir Jésus marchant dans nos
rues, vivant dans nos foyers. Comment le fera-t-il ? Par vous. Ce jour-là, le
Seigneur Jésus me montra qu'Il avait besoin de mon corps pour se révéler au
monde.

Bien que cet appel fût extraordinairement convaincant, j'y résistai. Ma vie ne
m'appartenait-elle pas ? N'étais-ce pas me demander trop que de m'obliger à en
confier la direction à quelqu'un d'autre ? Était-ce sage ? Était-ce raisonnable ?
Etait-ce nécessaire ? Mon « Moi » me présentait une foule d'arguments
plausibles, pour ne pas être dépossédé.

Mon Sauveur avait prévu cela et réfuta ces arguments par cette deuxième
affirmation : « Quoi, ne savez-vous pas que vous ne vous appartenez point à
vous-mêmes ? » Ce fut comme une épée à deux tranchants qui me transperça.
Ces paroles me révélèrent mon hypocrisie, car, tandis que je prétendais
appartenir à Christ, mon Moi avait encore en mains les rênes de ma vie.

Mais si je cédais, qu'allait me demander Christ ? Qu'allait-il m'enlever ? J'aurais


été assez contente de Lui confier tout ce que je ne pouvais ni transformer, ni
gouverner, et j'aurais gardé le reste pour moi. Pour conquérir ma volonté, Il dut
briser mon coeur.

Et cette troisième affirmation m'atteignit. « Quoi! ne savez-vous pas que vous


avez été achetés à grand prix ? Achetée ? Comment, je ne m'appartiens pas parce
que j'ai été achetée ! J'avais pensé qu'en cédant, j'allais accorder à Dieu le
privilège de diriger ma vie. Dieu me révéla ce jour-là que j'appartenais déjà à
Christ, parce qu'Il m'avait achetée. Christ avait des droits légitimes sur ma vie,
qu'Il pouvait diriger et contrôler à Son gré.

Je dus admettre ce droit, mais je ne voulais pas encore céder. De quelle patience
Il usa envers moi ! Il ouvrit mes yeux, et tendrement, me fit voir Christ Crucifié.
« Rachetée à grand à prix ! » Et quel prix ! Le sang précieux de Christ ! Voilà le
prix qui fut payé pour moi. La vie sainte, pure, sans tache du Fils de Dieu, livrée
en échange de ma vie coupable, égoïste. Ce jour-là, je vis le Seigneur mourant
pour un pécheur ! Vie pour vie !
Jusque-là, j'avais dit : « Faut-il que je me donne à toi ? » Ce jour-là, je m'écriai :
« Seigneur, puis-je me donner à toi ? » Je livrai à Christ tout ce que j'étais et tout
ce que je possédais, pour le temps et pour l'éternité.

Quelle était la raison profonde de cet acte d'abandon ? C'est que j'avais compris
combien justes et raisonnables étaient les droits de Christ sur ma vie : et j'avais
répondu à Son amour par un amour joyeux. Puis-je définir ainsi ce que signifie
l'expression : « se livrer » ? Se livrer, c'est la cession volontaire et définitive de
l'être tout entier, esprit, âme et corps, du Moi à Christ, à qui il appartient de droit
parce qu'Il l'a créé et racheté. Désormais, Christ a le droit d'employer et de
contrôler cet être qui Lui appartient entièrement.
Ce n'est pas pour être à Lui, mais parce que nous sommes à Lui que nous Lui
livrons notre vie. Par l'achat, le titre de propriété est acquis ; mais la possession
n'est réelle que le jour de l'entrée en jouissance. Il y avait, à Pékin, une école de
jeunes filles, dont les bâtiments étaient devenus trop exigus. Une propriété
attenante fut achetée, après beaucoup de marchandages. Les titres furent établis
et le prix d'achat versé. Mais en automne, l'école ne put employer les nouveaux
bâtiments. Pourquoi ? Les anciens propriétaires chinois n'avaient pas déménagé.
L'achat donnait bien le titre de propriété, mais la jouissance seule pouvait rendre
la possession effective.
Sur la croix, au prix de son sang, Jésus a acquis le titre de propriété sur notre vie.
Elle est sienne par droit d'achat. Lui avez-vous jamais livré ce qui Lui appartient
?
Christ a le droit de prendre de force ce qui est à Lui. Car Il est le Seigneur. Mais
Il préfère nous contraindre par amour. Il nous sollicite de cette manière : « je
vous exhorte, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice
vivant... »
Quelle est votre réponse

2. La vie livrée. À quel point ?

Nous pensons parfois que Dieu veut que nous Lui donnions quelque chose. Dieu
est une Personne ; ce qu'Il désire le plus, c'est entrer en communion avec
quelqu'un ; c'est pourquoi Il nous veut nous. Il demande d'abord que nous nous
livrions nous-mêmes.

Ils se sont donnés d'abord eux-mêmes au Seigneur, puis à nous par la


volonté de Dieu. - 2 COR. 8 : 5.

Dieu précise l'étendue de ce don plus explicitement, de crainte que nous nous
arrêtions au « don de notre coeur au Seigneur » ou « au salut de notre âme ». Il
est excessivement facile d'employer la phraséologie de la consécration sans en
saisir le sens réel. Dieu veut notre corps aussi bien que notre âme et notre esprit.

Je vous exhorte donc, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps
comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, ce qui sera de votre
part un culte raisonnable. - ROM. 12 : 1.

Mais Dieu va plus loin encore, car Il ne laisse aucun échappatoire à l'âme. Il sait
comment la beauté d'une vie peut être défigurée et le témoignage ruiné par une
rébellion, même partielle. Lorsque les yeux, les oreilles, la langue, les mains
n'ont pas été livrés à Dieu, quelle source de péché pour le corps tout entier ! La
consécration s'étend à tous les membres de notre corps.

Ne livrez pas vos membres au péché comme des instruments d'iniquité,


mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants, de morts
que vous étiez, et offrez, vos membres comme des instruments de
justice. - ROM. 6 :13.

« Vous-mêmes. »
« Votre corps. »
« Vos membres ».

Tout est compris ; rien n'est omis, ni exclu. Dieu a sanctifié notre personne
entière.
Dieu a fait Sa part en nous sanctifiant ; nous devons faire la nôtre en nous
consacrant.

Que le Dieu de paix vous sanctifie Lui-même tout entiers; et que tout
votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible lors
de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. - I THESS. 5 : 23

Le don de nous-mêmes à Christ comprend tout l'intelligence, le coeur, la volonté,


aussi bien que le foyer, les enfants, les affaires, les biens, les plaisirs, les amitiés,
le temps, l'argent. Cela comprend tout ce qui appartient à notre passé, à notre
présent, à notre avenir. Parfois, il est facile de donner le passé, mais nous ne
croyons pas que Christ puisse nous garder dans le présent, et notre coeur est
rempli de crainte pour l'avenir. Ce don comprend aussi ce qu'il y a en nous de
pire et de meilleur.

Comprenons bien que nous ne devons faire aucune réserve en ce qui concerne ce
don de nous-même. La plus petite réserve serait considérée, par Dieu, comme un
acte de rébellion. Si Christ doit être notre Maître, Il doit être le Maître de tout.

3. La vie livrée. Comment ?

Dieu, dans Sa grâce infinie, nous fait entrer en jouissance de notre héritage en
Christ. Le Seigneur Jésus se tient à la porte de chacune des chambres qui, dans
notre vie, Lui sont encore fermées. C'est du dedans que la porte doit être ouverte.

Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et


ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. -
Apoc. 3 - 20.

Il se tient à la porte et Il frappe - « Si quelqu'un entend ma voix. » L'avez-vous


entendue ? « Et ouvre la porte. » Voilà comment il faut se livrer: il faut ouvrir la
porte. L'avez-vous fait ? Indiquons clairement ce que cela, signifie.

Céder à Christ est un acte précis. Ce n'est pas un désir souvent répété qui
n'aboutit à rien, mais un acte décisif de la volonté. Notre désir se transforme en
décision et la décision en action. Vous devez dire : « À cette minute précise, je
me donne à Christ, sans réserve. »

Céder à Christ est un acte volontaire. Il se tient à la porte, mais Il ne force pas la
serrure ; Il attend que vous ouvriez. C'est par amour qu'Il veut entrer chez vous,
et si la porte ne Lui est pas ouverte par amour, Sa venue apportera plus de
désappointement que de joie. C'est de tout coeur qu'Il veut être reçu.

Céder à Christ est un acte définitif. Si votre don est tel qu'il doit être, il n'aura
pas besoin d'être renouvelé. S'il est accompli sincèrement, il l'est pour le temps et
pour l'éternité. En vous livrant, vous avez reconnu que vous n'êtes plus à vous-
même, que vous avez abandonné votre vie à Christ, qu'Il est devenu votre
Maître, et que vous vous êtes mis sous Sa dépendance absolue. Renouveler ce
don initial impliquerait que, la première fois, il y a eu manque de sincérité de
votre part.
Naturellement, au moment où nous nous donnons, nous ne savons pas tout ce qui
nous sera demandé. Nous ne comprenons bien la puissance terrible du Moi que
lorsque nous commençons à vivre entièrement pour Dieu. Que devons-nous faire
lorsque le Saint-Esprit nous parle ? Devons-nous livrer de nouveau notre vie tout
entière ? Non. Nous l'avons fait une fois pour toutes. Nous dirons seulement : «
Seigneur, ceci est une partie du tout que je T'avais donné ; je ne m'étais pas
aperçu, jusqu'à aujourd'hui que je ne Te l'avais pas encore livré. je le fais
maintenant. » Ainsi, l'acte initial de soumission devient une attitude continue.

Pour vivre sur un plan supérieur, la première condition à remplir est de donner sa
vie à Christ. L'avez-vous fait ? Toutes les portes de votre coeur sont-elles
ouvertes pour que Christ, votre Seigneur puisse entrer ? Je devais faire des
réunions dans une ville universitaire. La dame qui me recevait me fit entrer dans
ma chambre par un escalier extérieur. Puis elle me quitta, me laissant seule toute
la journée, Quelques instants après son départ, j'entendis sonner à la porte
d'entrée. je pensais que ce devait être l'homme qui apportait mon bagage. je
voulus descendre pour lui ouvrir. J'entrai dans le vestibule. Trois portes étaient
devant moi, toutes fermées à clef. J'étais donc prisonnière dans ma chambre. je
laissai l'homme déposer mon bagage sous la véranda et rentrai chez moi. je fus
saisie par un sentiment d'amère solitude, car mon hôtesse m'avait fermé sa
maison. je me jetai à genoux, et il me sembla entendre mon Sauveur me dire : «
Sais-tu qu'il y a des milliers de gens qui Me traitent ainsi ? Ils M'invitent chez
eux, Me logent dans une petite chambre, et s'attendent à ce que J'y reste. Et moi,
je voudrais pénétrer dans toutes les pièces de leur maison et partager toute leur
vie ! »

Mes amis, quelle chambre avez-vous donnée à Jésus ? Y a-t-il chez vous des
portes fermées à clef ? Le Seigneur a-t-il essayé de pénétrer dans la chambre de
votre vie réservée aux amusements, aux joies de la famille, et a-t-Il trouvé la
porte verrouillée ? A-t-Il voulu entrer dans votre bureau pour s'intéresser à vos
plans et partager vos bénéfices ? Lui avez-vous fermé la porte parce que vous
aviez peur qu'Il ne mît à jour des procédés douteux, sinon coupables ? A-t-Il pu
entrer dans ta chambre secrète où vous établissiez vos projets, afin de vous aider
à les mettre en exécution ? Quand il a essayé, de Sa main percée, d'ouvrir toutes
ces portes, sont-elles restées obstinément closes ? Et Celui qui désirait tant vous
bénir, vous enrichir, a-t-Il dû rentrer, le coeur brisé, dans la chambre exiguë que
vous Lui aviez réservée ?

De cette ville, j'allai dans une autre. Là, mon hôtesse était une pauvre veuve. Sa
maison était très simple ; nous mangions dans la cuisine. Mais je fus rarement
reçue avec une telle cordialité. Elle faisait son possible pour rendre mon séjour
agréable. Le premier jour, elle me dit : « Miss Paxson, ma maison est bien
simple, mais elle est toute à votre disposition. Allez où vous voulez, faites tout
ce que vous voulez. Considérez-vous comme chez vous. » Et moi, qui voyageais
constamment, qui n'avais plus de chez moi, combien j'appréciai cette invitation
et l'acceptai de grand coeur !

Le Seigneur habite-t-Il chez vous ? Lui avez-vous jamais dit : « Seigneur, je n'ai
qu'une demeure très simple à T'offrir. Pénètre partout où Tu voudras, fais ce qu'il
Te plaira. Tu es ici chez Toi. » Il attend de vous une telle invitation. Faites-la-Lui
sincèrement. Et vous verrez qu'Il l'acceptera sans tarder. Il entrera chez vous et
pénétrera partout « Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu'un entend
ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui. »
IX
LA PART DU CROYANT DANS SA
SANCTIFICATION:
FOI

Quelqu'un dira peut-être : « Pour autant que je le sache, je me suis livré


entièrement à Christ. Et pourtant, il me semble que ma vie est encore chamelle.
Est-il possible de s'être livré à Dieu et de ne pas être rempli du Saint-Esprit ? »
Oui, il ne suffit pas que la vie soit dépouillée et purifiée ; elle doit encore, par le
moyen de la foi, être enrichie de la plénitude de l'Esprit.

L'âme consacrée dit : « Seigneur, je ne m'appartiens plus, j'offre mon corps en


sacrifice vivant. » Par la foi, elle ajoute : « Christ vit en moi. » L'âme consacrée
dit: « Que veux-tu que je fasse? » Par la foi, elle peut dire : « je puis tout par
Christ qui me fortifie. » Se livrer, c'est reconnaître en Christ son Maître. Croire,
c'est s'approprier la vie même de Christ.

La foi rend la Grâce efficace.

Avez-vous jamais vu un arc-en-ciel parfait ?


Généralement, une extrémité est bien distincte, tandis que l'autre se confond
avec le ciel. Un jour, sur la mer, je vis un arc-en-ciel, dont les deux extrémités
paraissaient sortir de l'eau, l'arche ainsi formée était complète. Par ce phénomène
de la nature, le Saint-Esprit me fit comprendre le rapport de la Foi et de la Grâce,
en ce qui concerne le Salut. » C'est par Grâce que vous êtes sauvés, par le moyen
de la Foi. » Le pont qui unit la terre au ciel est d'une seule arche. L'un des piliers,
c'est la Grâce de Dieu, inébranlable. L'autre, c'est la Foi, souvent chancelante.
Dieu nous a donné, en Christ, tout ce qui est nécessaire pour que notre vie
spirituelle soit stable. Mais encore, faut-il que, par la Foi, nous saisissions les
bénédictions qui nous sont offertes. La Grâce donne ; la Foi saisit. La Foi nous
fait faire l'expérience de ce que la Grâce nous accorde en principe.

Dieu nous dit que, sans la foi, il est impossible de Lui être agréable. C'est à cause
de leur incrédulité que les disciples se sont attiré les réprimandes les plus sévères
du Maître. Le Seigneur Jésus est excessivement attristé lorsque Sa présence, Ses
enseignements et Son oeuvre nous laissent sceptiques.

Vous vous souvenez que lorsqu'Il était dans la barque au milieu de la tempête,
Ses disciples eurent peur. Quel reproche dans Ses paroles ! Quoique la tempête
fît rage, que les vagues fussent violentes, et qu'Il fût endormi, cependant Il était
là. Pourquoi auraient-ils eu peur ? La crainte et la foi sort incompatibles.

Et il leur dit Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi Alors, Il se


leva, menaça les vents et la mer, et il y eut un grand calme. - MATTH.
8 :26.

Une autre fois, Pierre, sur l'ordre du Seigneur, marcha sur la mer. Le vent s'éleva
et Pierre commença à enfoncer. Quelles raisons avait-il de douter ? Celui à qui
appartient la mer lui avait dit : « Viens » ; il allait de soi que Son secours ne
pouvait faire défaut. Le doute et la foi sont incompatibles. Si nous doutons, nous
manquons de foi ; si nous avons la foi, nous ne doutons plus.

Aussitôt, Jésus étendit la main, la saisit et lui dit : « Homme de peu de


foi, pourquoi as-tu douté ? ». - MATTH. 14 : 3 1.

Après avoir vu Jésus nourrir les multitudes avec sept pains et quelques poissons,
les disciples traversèrent le lac. Ils étaient contrariés parce qu'ils avaient oublié
de prendre du pain avec eux. Pourquoi se mettaient-ils en peine ? Ne L'avaient-
ils pas vu nourrir plus de quatre mille personnes avec ces sept pains et n'était-il
pas resté sept corbeilles pleines ? N'était-Il pas capable de pourvoir à la
nourriture d'une douzaine de personnes ? Le souci et la foi sont incompatibles.

Jésus l'ayant connu dit : Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, gens


de peu de foi, sur ce que vous n'avez pas pris de pain ? Êtes-vous
encore sans intelligence ? Ne vous rappelez-vous pas les cinq pains des
cinq mille hommes, et combien de paniers vous avez emportés ? Et les
sept pains des quatre mille hommes, et combien de corbeilles vous avez
emportées ? - MATTH. 16 : 8-9.

Comme cette terrible trilogie, la crainte, le doute, le souci, chasse le Maître !


Lorsque la santé défaille, que l'argent fait défaut, que les fardeaux deviennent
trop lourds, que les tempêtes de l'épreuve et de l'adversité fondent sur nous, Sa
présence s'éloigne ; nous doutons de Sa parole, nous oublions Son oeuvre !

Quelques-unes des paroles les plus élogieuses de Christ ont été adressées à des
hommes de foi, dont la plupart Le connaissaient fort peu. Le centurion demanda
à Christ de guérir son serviteur. Christ promit d'aller chez lui, mais le centurion
répondit : « Seigneur, dis un mot et mon serviteur sera guéri. » Quelle joie cette
parole de foi dut procurer à Jésus Et quelle douce approbation tomba de Ses
lèvres « je n'ai pas trouvé une plus grande foi en tout Israël ! »

Jamais, dans la Parole de Dieu, ni dans l'expérience chrétienne, la Grâce et


l'Amour ne sont restés sourds à l'appel de la foi et de la confiance. Dieu renierait
Sa nature, qui est Amour, si, une fois seulement, Il ne répondait pas à une
confiance sincère. Quelques-uns d'entre vous trouvent cette foi hors de leur
portée. Pourtant, croire est l'acte le plus simple qui soit. Croire, c'est regarder à
Jésus et Le prendre au mot. Pourquoi est-il si difficile de croire ? Parce qu'au lieu
de regarder à Christ, nous avons les yeux fixés sur les difficultés ; plus nous les
regardons, plus elles grandissent tellement qu'elles forment écran entre Christ et
nous. La foi en elle-même n'a aucune puissance pour nous garder ou nous
sauver. Mais elle nous unit à Christ qui, Lui, est tout-puissant.

1. La foi est basée sur des faits divins.

Comme je me promenais sur une route forestière en Suisse, un arbre attira mon
attention. Sur une pente escarpée croissait un grand sapin. De loin, on l'aurait cru
en équilibre sur un rocher, mais comment aurait-il pu se maintenir dans cette
position ? Le secret ne fut pas difficile à découvrir. Le tronc de l'arbre, il est vrai,
reposait sur la pierre, mais les racines entouraient le rocher pour aller s'agripper
au sol et s'y enfoncer. L'énorme masse de pierre était prisonnière et incapable de
faire des ravages.
Quelle leçon pour moi ! Les épreuves, les calamités les souffrances, les doutes,
les déceptions nous accablent. Comment rester calmes, patients, victorieux ?
N'allons-nous pas être écrasés ? Non, car la foi, qui plonge ses racines dans le sol
fertile des grands faits divins, emprisonne tous ces ennemis et les rend
inoffensifs.

Quels sont ces faits ? J'en mentionnerai quelques-uns et je vous invite à en


découvrir d'autres dans votre Bible.

Dieu est amour,

Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour. - 1 JEAN
4 8.

Voici l'un des plus grands faits divins dans lesquels notre foi puisse s'enraciner.
Parfois, il nous semble que Dieu nous ait oubliés que Son châtiment soit trop
sévère ; qu'Il ne veuille plus ni nous voir ni nous entendre. Il peut même sembler
qu'Il est absolument indifférent aux fardeaux que nous portons ou à la douleur
que nous endurons. Chers amis, il ne peut en être ainsi, car Dieu est amour, et
l'amour de Dieu rayonne toujours comme rayonne le soleil, que vous le sentiez
ou non.

Une Chinoise vint me voir, pour me demander comment elle pourrait gagner à
Christ sa mère, bouddhiste convaincue pour laquelle elle priait depuis des années
et dont le coeur semblait s'endurcir de plus en plus. je regardai le visage de mon
interlocutrice et j'y vis de l'endurcissement et de la rébellion. je lui posai
quelques questions. Elle fondit en larmes : « Dieu est injuste », lui dit-elle avec
violence. « Il ne me traite pas bien. D'autres mères gardent leurs enfants, moi j'ai
perdu mes cinq fils l'un après l'autre ; le dernier, un bébé, est mort il y a un mois.
Dieu est injuste. » Pendant quelques minutes, nous pleurâmes ensemble ; puis
nous parlâmes de l'amour de Dieu. C'est par amour que Dieu lui avait donné ces
cinq fils ; n'était-ce pas aussi par amour qu'Il les lui avait repris ? Peu à peu, les
racines de la foi de la pauvre mère enveloppèrent ce rocher de douleur et se
plongèrent profondément dans ce fait éternel : « Dieu est amour. » La paix et la
joie jaillirent dans son coeur. Le lendemain, sa vieille mère vint la voir. « Qu'est-
ce qui t'arrive? » dit-elle. « je ne t'ai jamais vu un visage si heureux. » Alors, sa
fille lui dit sa révolte contre Dieu, et sa soumission nouvelle. Dès ce jour, la
vieille mère accepta d'entendre parler de l'Évangile et, quelques semaines plus
tard, elle aussi reçut Christ comme son Sauveur.
La Grâce de Dieu est suffisante.

Il m'a dit : ma Grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la


faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses,
afin que la puissance de Dieu repose sur Moi. - 2 COR. 12 : 9.

Dieu n'a jamais promis que le chrétien échapperait aux tentations et aux épreuves
de la vie. Mais Il a promis qu'avec la tentation Il préparerait le moyen d'en sortir,
et qu'avec l'épreuve Il enverrait la force de la soutenir. Plus grande est notre
faiblesse, plus manifeste est Sa puissance.

Pensez aux rochers qui ont encombré la vie de Paul : il fut battu, lapidé, il fit
naufrage, et souffrit les périls de la persécution. Mais sa foi, après avoir paralysé
l'action de ces épreuves, s'enracina plus profondément dans l'Amour, la Grâce et
la Puissance de Dieu et par là même, il atteignit une haute stature spirituelle. Ce
que le Christ glorifié fit peur Paul, Il est prêt à le faire pour vous et pour moi.

2. La foi est basée sur la fidélité de Dieu.

Notre foi peut fléchir, mais Sa fidélité reste ferme. Pierre renia Christ, mais la
fidélité de Christ envers Pierre fut inébranlable. Notre Père céleste ne peut
oublier les promesses qu'Il a faites ; Il ne peut se renier Lui-même en manquant à
Sa parole.

Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car Il ne peut se renier


Lui-même. - 2 TIM. 2 : 13.

Peut-être sommes-nous prêts à céder à l'ennemi ? à abandonner notre tâche dans


une crise de découragement et même à lâcher la charrue après y avoir mis la
main ? Mais Christ, Lui, n'est ni déconcerté ni découragé. Le désespoir ne
L'accable jamais. Il n'admettait pas que l'ennemi fût jamais victorieux. Il s'est
rendu responsable de nous et Il demeure fidèle.
Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est Lui qui le fera. - I THESS. 5
: 24.

Un jour, en Suisse, je regardais deux jeunes filles traverser un glacier. Le sentier


n'était pas tracé. Il y avait, ici et là, des crevasses. Elles n'avaient même pas de
chaussures spéciales. Cependant, elles s'avançaient sans peur et en sûreté, parce
qu'elles étaient encordées à quelqu'un qui, lui, savait comment éviter les dangers
et surmonter les difficultés. Elles avaient confiance dans la capacité de leur
guide.

Dans notre pèlerinage, nous rencontrerons beaucoup de dangers et d'épreuves,


mais nous n'avons pas à avoir peur ; car nous aussi, nous sommes encordés à un
Guide, auquel le Père nous a confiés pour qu'Il nous conduise en sécurité
jusqu'au but.

3. La foi s'approprie la plénitude de Dieu.

Êtes-vous un enfant de Dieu ? En raison de votre filialité, vous devez être


remplis de l'Esprit. Pourquoi ne possédez-vous pas ce qui vous revient ? Un
honnête homme a trois moyens d'entrer en possession de ce qu'il désire, il peut
acheter, échanger ou recevoir. Peut-on acheter la plénitude de l'Esprit ? Simon le
magicien fut sévèrement réprimandé lorsqu'il essaya de le faire. Pouvons-nous
faire un troc avec Dieu pour l'obtenir ? Le jeune homme riche aurait volontiers
échangé la moitié de ses biens pour obtenir la Vie ; mais il s'en alla tout triste.
Avez-vous, peut-être, essayé de faire une « affaire avec Dieu ? Lui avez-vous
offert un peu de temps perdu, des restants de votre force, un peu de votre talent
en échange de la plénitude de l'Esprit ? Un seul moyen vous reste par lequel
vous pouvez posséder cette plénitude, c'est de la recevoir comme un don.

Nous connaissons qu'Il demeure en nous par l'Esprit qu'il nous a donné.
- 1 JEAN 3 : 24.

Que faisons-nous généralement lorsqu'un don nous est offert ? Nous l'acceptons
et nous remercions le donateur. Voilà exactement ce que Dieu veut que nous
fassions lorsqu'Il nous présente ce don merveilleux : la plénitude de l'Esprit.
Permettez-moi d'illustrer cette vérité par un incident.

Deux amis chinois, M. et Mme Wang, vinrent me rendre visite. M. Wang,


quoique nouvellement converti, aimait le Sauveur ardemment. De quelle
affection il chérissait la Parole de Dieu ! Elle était pour lui nourriture et
breuvage. Voyant cela, je me souvins d'une Bible Scofield (I) que quelqu'un
m'avait donnée pour que j'en fisse présent à un chrétien chinois. je la tendis à M.
Wang en disant - « Vous aimez la Parole de Dieu ; voici un exemplaire de la
Bible Scofield que je désire vous remettre. » A l'ouïe de ces paroles, son visage
devint radieux et ses yeux se remplirent de larmes. « Oh ! dit-il, l'autre jour, j'ai
vu une Bible Scofield, et je désirais tant en posséder une semblable; mes moyens
ne me permettaient pas de l'acheter, et j'ai demandé à Dieu de m'en donner une. »

M. Wang ne pouvait pas l'acheter ; personne ne lui en avait offert une en échange
de quelque autre objet. Il n'y avait plus qu'un moyen pour lui d'en posséder une,
c'était de la recevoir en cadeau. Et voici qu'on la lui offrait ! Que fit-il ? Croyez-
vous qu'il ait dit : « je désire posséder cette Bible pardessus tout, mais je n'ai pas
prié assez longtemps pour l'avoir. Attendez pour me la donner que j'aie prié
encore quelques mois. » Ou bien : « Je ne suis pas digne de recevoir cette Bible.
Attendez que je sois meilleur. » Ou encore : « Cette Bible m'est venue trop
facilement ; je crois qu'il est nécessaire que je fasse, moi aussi, quelque chose
pour l'obtenir. » Ou enfin : « Vous dites que cette Bible est pour moi ? Mais je ne
le sens pas ; je crois qu'il vaut mieux que j'attende jusqu'à ce que je sente qu'elle
m'appartient. » Si. M. Wang m'avait fait l'une quelconque de ces remarques
ridicules, j'aurais été obligée de conclure, ou bien qu'il n'était pas sincère et ne
désirait pas 'réellement posséder cette Bible, ou bien qu'il pensait que moi, je
n'étais pas sincère en la lui offrant.

Mais que fit M. Wang ? Vous auriez dû voir la rapidité avec laquelle il prit ce
livre. Puis il s'agenouilla et remercia Dieu. Et tout de suite après, il me dit
comment il allait employer ce livre pour gagner des âmes à Christ.

Avez-vous désiré la plénitude de l'Esprit ? Dieu vous l'offre. Comment avez-


vous répondu à cette offre ? Intercédez-vous encore pour avoir cette grâce ?
Attendez-vous pour la recevoir que vous en soyez plus digne ? Ou bien êtes-
vous assez insensé pour essayer de l'acquérir par vos efforts ; Ou encore
attendez-vous quelque vision ou quelque sensation extraordinaire qui soit une
preuve que l'Esprit de Dieu est là ? Mes amis, si vous répétez à Dieu que vous
désirez être remplis du Saint-Esprit et que vous agissiez comme je viens de le
dire précédemment, ou bien vous n'êtes pas sincères et ne désirez pas réellement
cette plénitude, ou bien vous ne croyez pas que Dieu soit sincère quand Il offre
de vous la donner.

Êtes-vous sincère ? Avez-vous un désir profond d'être rempli du Saint-Esprit ?


Alors, reconnaissez que le Saint-Esprit est en vous. Exigez sa plénitude, car c'est
votre droit d'enfant de Dieu.

Acceptez ce qui vous est offert, remerciez Dieu, et sans tarder, rempli de l'Esprit,
partez à la conquête des âmes !

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