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ANALYSE MICROECONOMIQUE

Partie II : Théorie de la production : 1

La théorie de la production s’intéresse à l’étude du comportement du producteur. Cette étude doit


s’effectuer en deux étapes :

- Analyser les différentes combinaisons de facteurs de production techniquement


possibles : il s’agit d’étudier la fonction de la production,
- Déterminer l’équilibre du producteur qui désire réaliser maximiser sa production au
moyen de son budget supposé connu.

I- La fonction de production :
La fonction de production est une relation entre la quantité offerte ou produite (output) et les
quantités de facteurs de production (inputs). Plus précisément, c’est la quantité maximale qu’une
entreprise peut produire avec une quantité donnée de facteurs de production tels : le travail (L) et la
capital (K).

La fonction de production d’un bien X peut s’écrire alors : Qx  f ( L, K ) .

1- Hypothèses :
Ces hypothèses sont au nombre de quatre :

- Les facteurs de production sont homogènes et parfaitement divisibles,


- Les facteurs de production sont adaptables à n’importe quel type de production et sont
parfaitement interchangeables,
- La concurrence pure et parfaite : c’est-à-dire l’absence de tout obstacle au niveau de la
fixation du prix,
- La fonction de production est continue et dérivable et ses dérivées partielles du premier
et du second ordre sont continues.
-
2- La fonction de production dans le court terme :
Le court terme est la période pendant laquelle l’entreprise ne peut ajuster que partiellement ses
facteurs de production à un changement de situation. En courte période, un seul facteur de
production est variable en l’occurrence le travail (L), le facteur capital est supposé fixe ( K  K 0 ) .

La fonction de production en courte période d’un bien X s’écrit alors : Qx  f ( L, K 0 ) .

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A- Production totale, Productivité moyenne et Productivité marginale :


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a- la production totale :
La production totale (PT) est la quantité totale produite à l’aide de tous les facteurs de production
utilisés.

La PT d’un bien X est la quantité produite de ce bien :

On note : PT  Qx

b- La productivité moyenne :
La productivité moyenne (PM) d’un facteur de production mesure la quantité produite par unité de
facteur employé.

A court terme, le seul facteur variable est le travail (L).

PT Qx
PM L  
L L

c- La productivité marginale :
La productivité marginale d’un facteur de production parfaitement divisible mesure la variation de la
quantité produite pour une variation infinitésimale de la quantité de facteur variable employé.

 PT Qx
PmL  L  L
On note : 
Pm  PT  Qx
 K K K

Si le facteur de production est supposé fixe, sa productivité marginale est nulle.

B- Evolution de la production totale, moyenne et marginale : le principe de la productivité


marginale décroissante :
a- Enoncé du principe :
En courte période, seul le facteur travail peut varier. Comment évolue la production totale quand on
utilise une quantité croissante de ce facteur de production. La lois des rendements décroissants
démontre que si l’on augmente progressivement la quantité de facteur travail, la production
augmente moins que proportionnelle à la quantité de travail employé.

b- Représentation graphique :

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3
PT

PM
C
Pm

I III
II

L
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Remarques :
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- La courbe de la productivité marginale passe forcément par la maximum de la
productivité moyenne :

Au point B ' PmL  PM L

Démonstration :

Soit la fonction de production de court terme suivante : Q  f ( L, K0 ) ,

Q f ( L, K 0 )
On a : PM L  
L L

PM L est au maximum si et seulement si :

f L
L f
PM L
 0  L 2 L  0
L L
f L f f ( L, K 0 )
 L f 0   PmL  PM L
L L L L

- Le point d’inflexion de la courbe de la PT (A) correspond au maximum de la Pm ( A' ) . Ce

point marque le passage des rendements croissants (phase I) aux rendements


décroissants (phase II),
- La phase III représente la zone des rendements négatifs qui se caractérise par la baisse
de la production totale même si la quantité de travail augmente,
- La phase II représente la zone de production « efficiente » c’est-à-dire la phase où la
productivité marginale est toujours décroissante et positive.

3- La fonction de production dans le long terme : les rendements d’échelle :


Le long terme est la période pendant laquelle l’entreprise peut ajuster tous ces facteurs de
production à un changement de situation. Autrement dit tous les facteurs de production employés
sont supposés variables.

A- Les courbes d’iso - produit ou isoquantes :


En long période, tous les facteurs de production sont variables. La fonction de production peut
s’écrire alors : Q  f ( L, K ) .

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Une isoquante est une courbe indiquant l’ensemble des combinaisons de capital (K) et de travail (L)
5
qui permettent de produire une même quantité (Q).

Il y a une infinité d’isoquantes appelée une carte d’isoquantes. La courbe d’isoquante a les mêmes
propriétés que la courbe d’indifférence (décroissante, convexe, etc.).

Représentation graphique :

Carte d’isoquantes

B- le taux marginal de substitution technique (TMST) :


le TMST entre le capital (K) et le travail (L) mesure la variation de la quantité du capital qui est
nécessaire, le long d’une isoquante, pour compenser une variation infiniment petite de la quantité
du travail.

On note :

dK Pm L
TMST L / K   
dL Pm K

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Démonstration :
6
Soit la fonction de production suivante :

Q  f ( L, K )

Lorsqu’on se déplace le long de la courbe d’isoquante le niveau de production est toujours le même :
cela signifie que la différentielle totale de f est nulle.

f
f f f f dK L PmL
df  dL  dK  0  dL   dK    
L K L K dL f PmK
K

C- Les rendements d’échelle :


Les rendements d’échelle signifient que lorsqu’on multiplie les quantités de L et K par un paramètre

entier m ( m  0) , la quantité produite Q se trouve multiplier par un autre paramètre m' :

- Si m '  m , les rendements sont constants à l’échelle,

- Si m '  m , les rendements sont croissants à l’échelle,

- Si m '  m , les rendements sont décroissants à l’échelle.

Remarques :

- La fonction de production Q  f ( L, K ) est dite homogène de degré n, lorsque pour quel

que soit m un nombre réel positif, si on multiplie L et K par m la production Q se trouve

multiplier par m n .

f (mL, mK )  mn f ( L, K )  mnQ.

- Si n = 1, la fonction de production est homogène de degré 1 et les rendements sont


constants à l’échelle,
- Si n > 1, les rendements sont croissants à l’échelle,
- Si n< 1, les rendements sont décroissants à l’échelle.
- La fonction de production Cobb - Douglas peut s’écrire de la forme suivante :

Q  bL K 

Cette fonction est homogène de degré (   ) .

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La constante b mesure l’échelle de production lorsqu’on utilise une seule unité de facteur L
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et de facteur K.

 et  représentent les élasticités de la production respectivement par rapport au facteur


L et au facteur K.

II- L’équilibre du producteur :


Par souci de commodité et d’homogénéité avec le traitement retenu dans la détermination de
l’équilibre du consommateur, dans cette partie nous allons suivre la même démarche. L’équilibre
du producteur est réalisé lorsque l’entreprise maximise son profit ou minimise son coût de
production sous la contrainte de la fonction de production (Q0  f ( L, K ) ,avec Q0 est un niveau

fixe de production). Le choix optimal des facteurs de production est celui pour lequel la pente de
l’isoquant est égale à la pente de la contrainte budgétaire appelée

Isocoût.

1- La droite d’isocoût :
Soit C le budget dont dispose le producteur et qui sera réparti entre les divers achats de quantités de
facteurs de production L et K, et soient PL et PK les prix respectifs de L et K.

On peut écrire alors :

PL C
C  PL L  PK K  K   L (L’équation de la droite d’isocoût).
PK PK

a- Définition :
La droite d’isocoût représente l’ensemble des combinaisons de capital et de travail qu’il est possible
de se procurer pour un coût total donné, et pour un prix donné des facteurs de production.

b- Représentation graphique :

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8
K

C
PK

K1

K3

2- La combinaison optimale des facteurs de production :


En maximisant son profit, l’entreprise doit choisir parmi l’ensemble des combinaisons techniquement
possibles décrites par la courbe d’isoquant, celle dont le coût est minimum, c’est-à-dire celle qui
permet d’atteindre la droite d’isocoût la plus basse.

L’optimum est atteint au point de tangence entre l’isoquant et l’isocoût.

On sait que :

dK P
La pente de l’isocoût est  l
dL Pk

dK Pml
La pente de l’isoquant est 
dL Pm k

dK
Le TMS =
dL

dK Pml P P Pml Pml Pm k


A l’équilibre : TMST    l  l   
dL Pm k Pk Pk Pmk Pl Pk

A l’équilibre, les productivités marginales des facteurs L et K pondérées par leurs prix sont égales.

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Représentation graphique :

C
PK

E : équilibre
*
K

3- Le sentier d’expansion
Quand le producteur développe son échelle de production, il atteint des isoquantes plus élevées vers
la droite ( Q1 , Q2 , , Q3 ) .

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K 10

Le sentier d’expansion de
l’entreprise

Pour chaque niveau de production, la combinaison optimale ( L* , K * ) est déterminée par le point de
tangence de la nouvelle isoquante avec la droite d’isocoût.

La courbe liant les différents points d’équilibre du producteur est dénommée sentier d’expansion de
l’entreprise. Elle décrit comment évolue la combinaison des facteurs de production, pour un prix
relatif des facteurs constant, quand on développe les capacités de production.

Remarque : Quand le sentier d’expansion est une droite, les deux facteurs de production progressent
dans les mêmes proportions durant l’expansion de l’entreprise : il s’agit d’un changement d’échelle
sans substitution.

Si le changement de taille s’accompagne de substitution entre les deux facteurs de production, le


sentier d’expansion aura la forme d’une ligne brisée.

III- Les coûts de production de la firme


Dans la section précédente nous avons analysé le processus de transformation de matières premières
et de biens intermédiaires en biens et services à l’aide des facteurs de production (technologie de la
firme). Mais l’objectif de la firme est de maximiser son profit sous sa contrainte de coûts.

Il faut donc analyser les différents coûts auxquels la firme sera exposée le long de son processus de
production.

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1- L’analyse des coûts de production de court terme


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A court terme, la firme ne peut faire varier que la quantité du facteur travail pour augmenter sa
production alors que le facteur capital est supposé fixe. On peut distinguer trois types de coûts de
production :

a- Le coût fixe total (CFT)

Il s’agit d’un coût qui est invariable pour quel que soit le volume de la production de la firme

Exemple de coût fixe :

Le loyer, l’amortissement, les fais financiers, les frais de conception et de promotion…

b- Le coût variable total (CVT)

Le coût variable total est l’ensemble des dépenses engagées par la firme pour le facteur variable. Il
s’agit d’un coût qui varie en fonction de la quantité produite, il augmente avec le volume de la
production.

Exemple de coût variable :

Les matières premières, salaires…

On note : Coût variable total = coût variable proportionnel (matières premières) + coût variable non
proportionnel (salaires)

c- Le coût total (CT) :

Le coût total représente l’ensemble des dépenses engagées par la firme dans son processus de
production. Il s’agit de la somme du coût fixe total et du coût variable total.

CT  CFT  CVT
CT  PL L  PK K

Si ces coûts sont importants pour la firme, les chefs d’entreprises s’intéressent aussi aux coûts moyens
et marginaux.

d- Le coût moyen total (CMT) :

Appelé aussi le coût par unité produite, il s’agit du rapport entre le coût total et le volume de
production.

coût total CT
CMT  
volume de production Q
CFT  CVT CFT CVT
CMT   
Q Q Q
CMT  CFM  CVM

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Donc : le coût moyen total = coût fixe moyen + coût variable moyen
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e- Le coût marginal (Cm) :

Le coût marginal mesure le supplément de coût engendré par la production d’une unité
supplémentaire.

CT CV
Cm   (cas d ' un tableau )
Q Q
CT CV
Cm  CT '   (cas d ' une fonction )
Q Q

Quantité CF CV CT Cm CFM CVM CTM

0 50 0 50 - - - -

1 50 50 100 50 50 50 100

2 50 78 128 28 25 39 64

3 50 98 148 20 16.7 32.7 49.3

4 50 112 162 14 12.5 28 40.5

5 50 130 180 18 10 26 36

6 50 150 200 20 8.3 25 33.3

7 50 175 225 25 7.1 25 32.1

8 50 204 254 29 6.3 25.5 31.8

9 50 242 292 38 5.6 26.9 32.4

10 50 300 350 58 5 30 35

11 50 385 435 85 4.5 35 39.5

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Exemple et représentation graphique des différentes fonctions du coût de la firme


CT,CV,CF 13

CT
400
CVT

300

175

100 CFT
50
Q
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
CM,CVM,Cm

Cm
75

CTM
50
CVM
25

Q
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Remarques :

Quand le coût marginal augmente, il passe forcément par les minimums des CVM et CTM ;

Le CVM est inversement proportionnel à la productivité Moyenne :

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CT  PL L  PK K 14
CT PL L 1 P
CVM    PL  L
Q Q Q PM L
L

Le Cm est inversement proportionnel à la productivité marginale :

CT PL L 1 P
Cm    PL  L
Q Q Q Pm L
L
Exercice :

On suppose que la fonction de coût total de la firme est la suivante :

CT (Q)  20  3Q  0,2Q 2

- Calculer le CF, CV, CFM, CVM, CTM et Cm


- Calculer les minimums de Cm, CVM et CTM
- Représenter graphiquement les coûts de la firme

2- L’analyse des coûts de production de long terme

Dans le long terme, les facteurs de production sont supposés variables et la firme peut augmenter son
capital (il s’agit d’accroître les équipements immobilisés ou capital constant).

Supposons une firme qui dispose de deux installations de tailles différentes. La fonction de coût moyen
de la première installation est notée CM1 et celle de la deuxième est notée CM2 qui sont représentées
dans le graphique ci-dessous :

CM

CM1

CM2

Q
Fonctions de coûts moyens de court terme pour les deux installations

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La fonction du coût moyen de longue période indique le coût moyen minimum pour chaque niveau de
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production et pour chaque installation.

En régle générale et quelque soit le nombre d’installations, le coût moyen de longue période est
tangente à chacune des fonctions de coût moyen de court terme en un point correspondant au niveau
de production optimal atteint par l’installation de taille optimale à court terme. La fonction de coût
moyen de long terme est l’enveloppe des fonctions de coût moyen de court terme comme

Le montre le graphique suivant :


CM

CM CT
CM LT

Q
Fonction de coût moyen à long terme

3- Les économies d’échelle

La courbe de coût moyen de long terme permet aux entreprises de savoir dans quelle mesure les
installations de taille importante ont un avantage en matière de coûts sur les plus petites. Lorsqu’ une
installation de taille importante obtient des coûts unitaires plus faibles, on dira qu’elle réalise des
économies d’échelle. On peut représenter les économies d’échelle par le graphique suivant :

CMLT

Économies Déséconomies CMLT


d’échelle d’échelle

Taille efficace

Q
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16
Économies d’échelle:

Le CMLT diminue quand la production augmente

Déséconomies d’échelle :

Le CMLT augmente quand la production augmente

Taille efficace :

Le CMLT reste constant quand la production augmente

Exercice :

Supposons une firme spécialisée dans la fabrication des lampes LED. Selon le service technique, la
fonction de production de cette firme est : Q  f ( K , L )  4 K .L

Avec :

Q : la quantité produite en milliers de lampes LED par mois

K : le capital utilisé sur un mois en milliers d’unités (si K fixe = 10000unités de K , K=10)

L : le nombre d’heures de travail effectuées en un mois en milliers

La firme rémunère la main d’œuvre 8unités monétaires l’heure et le capital à raison de 2unités
Q2
monétaires. La fonction de coût total est donc : CT (Q )  8L  2 K   2K
2K
- Déterminer le coût moyen de court terme
- Déterminer le coût total de long terme
- Déterminer le coût moyen de long terme
- Représenter graphiquement les coûts de la firme

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Partie III : théorie des prix et des marchés
I- Le marché de concurrence pure et parfaite

La caractéristique fondamentale de ce marché réside dans le fait que ni les demandeurs ni les
offreurs ne peuvent exercer une action individuelle sur le prix : ils ne font que subir le prix du
marché ; on dit qu’ils sont « preneurs de prix » (price taker).

Pour assurer cette absence totale d’action individuelle sur le marché, cinq conditions doivent être
remplies :

- L’atomicité du marché
- L’homogénéité du produit
- La libre entrée dans la branche
- L’information parfaite de chaque offreur et demandeur
- La mobilité parfaite des facteurs de production

A- L’équilibre du marché

Le prix du bien échangé sur le marché n’est donc pas fixé par les entreprises, mais déterminé par la
confrontation entre l’offre et la demande.

P
O

Equilibre

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Remarque sur les gains de l’échange : Surplus du consommateur et surplus du producteur

P
O
Sc : surplus du
consommateur

D
Sp : surplus du producteur

Remarque sur les gains de l’échange : Surplus du consommateur et surplus du producteur

Comme l’indique la courbe de demande, les acheteurs seraient disposer à payer un prix nettement
plus élevé au prix d’équilibre (P1 et P2) pour obtenir des quantités (q1 et q2). Seule la dernière unité
achetée au point E (q*) est payée au prix que les acheteurs étaient disposés à payer ; toutes les
autres sont payées à un prix inférieur. Cette différence de prix mesure le surplus du consommateur.

De la même façon, les producteurs vendent toutes les unités au prix unique qui équilibre le marché.
Or, comme le montre la courbe de l’offre, ils seraient disposer à accepter un prix inférieur pour
toutes les unités situées à gauche du point d’équilibre. En conséquence, pour chacune de ces unités,
les producteurs gagnent la différence entre le prix de marché et le prix auquel ils étaient disposés à
vendre. Cette différence de prix mesure le surplus du producteur.

1
Sc  ( Pmax  P*).q *
2
1
S p  ( P *  Pmin ).q *
2

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B- L’équilibre du producteur de court terme


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L’objectif de l’entreprise est la maximisation de son profit (  ) qui est la différence entre les recettes
et les coûts de production. Ce profit est au maximum quand la recette marginale est égale au coût
marginal (Rm = Cm).

Démonstration :

Max / q   RT (q )  CT (q )
CPO
 RT CT
0  0
q q q
 Rm  Cm  0  Rm  Cm
 P  Cm
CSO
 2
 (Cm )'  0  (Cm)'  0
q 2

Illustration graphique de l’équilibre

Cm

P CM, Cm, P
CM

E
P* P*

CM*

q q
Q* Q*

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Le point d’équilibre du producteur est le point E ; en ce point la Rm = Cm = P. Au prix d’équilibre P*
déterminé par la loi de l’offre et de la demande, l’entreprise décide de produire q* et le coût moyen
est alors CM*

 *  q * ( P * CM *)
C- L’équilibre de longue période
En longue période tous les facteurs de production sont supposés variables. De plus, les
entreprises peuvent entrer dans le marché et sortir librement.

L’équilibre du producteur s’établit quand le prix déterminé par le marché est égal au CM
minimum de l’entreprise la moins productive.

Pour aborder le problème, deux cas peuvent se présenter :

1- Les coûts de production des entreprises sont identiques

Si dans la branche le profit continue à exister, d’autres concurrents rentrent dans le marché et l’offre
du marché augmente ce qui entraîne une diminution du prix jusqu'à ce qu’il coïncide avec le
minimum du CMLP, en ce point le profit est égal à zéro.

Illustration graphique de l’équilibre

CmLP

P O1 CM, Cm, P
CMLP
O2
O3

P*

q q
Q*

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L’entrée de nouveau concurrents s’arrête lorsque le prix de ventre déterminé par le marché atteint
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le minimum du CMLP (Profit = 0)

- Au cas où l’offre augmente (entrée de nouveaux concurrents) le prix diminuera ce qui se


traduit par situation de perte pour l’entreprise.
Au cas où l’offre baisse, on obtient un équilibre au niveau du profit normal. Les coûts de production
des entreprises sont différents

Illustration graphique de l’équilibre

O1
O2
CM
P D

CM3

Pe1
CM2

Pe2

CM1

Q Q

Pour simplifier le raisonnement, on suppose qu’il existe sur le marché 3 types d’entreprises dont les
coûts moyens respectifs sont :

CM1<CM2<CM3

Et soit P1 le prix du marché déterminé par les conditions de l’offre et de la demande et ce prix
s’impose à chaque entreprise.

Au prix P = P1, les 3 types d’entreprises réalisent des profits supérieurs. Cette situation motive
d’autres concurrents à rentrer dans le marché ce qui fait augmenter l’offre et diminuer le prix au
niveau P2 ;

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Au prix P=P2, les firmes qui ont un CM=CM3 cesseront de réaliser un super profit. L’entrée de
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nouveaux concurrents (qui ont CM<CM3) entraîne leur disparition du marché ; et le prix du marché
tendra à se stabiliser au minimum du CM de l’entreprise la moins productive.

Exercice

Soit un marché de CPP comprenant 100 firmes ayant toutes les mêmes coûts
de production ; une firme est donc représentative des conditions d’activité de
toutes les autres.
La fonction de coût de cette entreprise est la suivante :

C f  q 2f  40 q f est la quantité produite par la firme


avec 
C f est le coût de la firme

Sur le marché, la demande totale est une fonction décroissante du prix décrite
par la relation suivante : Qd  100 P  2000
1- Déterminer l’équilibre du marché
2- Déterminer l’équilibre du producteur de court terme
3- Déterminer l’équilibre du producteur de longue période
4- Calculer le nombre de nouvelles entreprises rentrant dans le marché

II- Le monopole simple

Le monopole est une structure de marché où n’existe qu’une seule firme qui offre un bien ou un
service. Cette firme doit satisfaire la totalité de la demande du marché. Le bien offert par cette firme
n’a pas de substitut voisin. Autrement dit, le produit est très différencié par son image de marque,
par ses qualités etc.

Face à un très grand nombre d’acheteurs, le monopoleur pourra facilement fixer le prix de vente de
son produit ; il est donc considéré comme agent qui fait le prix « price maker ».

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A- Caractéristiques de la demande et courbes de recettes


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La demande qui s’adresse au monopoleur est la demande totale du marché obtenue par sommation
des demandes individuelles :

n
dP
Qd   qi = Q (P) ou P  P(Q) avec 0
i 1 dQ

Représentation graphique

P P

P=P(Q)
P=P(Q)

Q
Q
Marché de CPP Monopole

Les fonctions de recettes

Cas de CPP :

Recette totale : RT(q) = P.Q

Recette moyenne : RM = RT/Q

Recette marginale : Rm = dRT/dQ

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Remarque : RM = Rm = P (car le prix ne dépend pas de la quantité en CPP)

Cas d’un monopole :

En situation de monopole, le prix dépend de la quantité : P=P(Q)

On a : RT(Q) = P(Q). Q

dRT dP dQ dP
Rm   Q  P (Q )  Rm  P (Q )  RM car 0
dQ dQ dQ dQ

Illustration graphique

RT, Rm,(RM=P)

RT

Rm

RM=P
Q

B- L’équilibre du monopole

L’objectif du monopoleur est de maximiser son profit (  (q) ) :

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Max / q   RT (q )  CT (q )
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CPO
 RT CT
0  0
q q q
 Rm  Cm  0  Rm  Cm
CSO
 2
 (Cm )'  0  (Cm)'  0
q 2

Illustration graphique

CM, Cm, (RM=P), Rm


Cm

CM

P*
RM=P

E
CM*
Rm

q*

- Le point E représente l’équilibre du monopoleur, en ce point la Rm = Cm. La quantité qui


maximise le profit est q*. Quant au prix d’équilibre P*, il est obtenu par la projection du
point E sur la courbe de demande (P(q) = RM).
- Le point E ' représente l’équilibre sur le marché de CPP, en ce point le prix est inférieur à
celui du monopole et la quantité est plus importante que celle du monopole.
- Le maximum de profit est donné par l’expression suivante :  *  q * ( P * CM *)

Exercice

ANALYSE MICROECONOMIQUE PROFESSEUR : B. MOKHTARI


ANALYSE MICROECONOMIQUE

Reprenons l’exercice précédent du CPP en supposant que l’une des 100 firmes concurrentielles
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exerce un pouvoir de contrôle sur toutes les autres. Nous avons donc un monopole qui dispose de
100 établissements aux coûts identiques.

Travail à faire :

1- Déterminer les expressions des fonctions de coût du monopole (CT, CM et Cm)


2- Déterminer les fonctions de recettes du monopole (RT,RM et Rm)
3- Calculer l’équilibre du monopole
4- Comparer les deux situations : CPP et monopole
5-

III- Le monopole discriminant

La discrimination consiste à appliquer, pour un même produit, des prix différents à des groupes de
consommateurs différents.

Pour que la discrimination soit possible, il faut que le produit soit vendu sur des marchés séparés,
c’est à dire sur des marchés qui ne communiquent pas entre eux.

La répartition de la quantité totale qui maximise le profit se fait en égalisant les recettes marginales
sur les deux marchés au coût marginal. En discriminant, le monopole accroît son profit par rapport à
celui obtenu en l’absence de discrimination.

A- Les différents types de discrimination


1- Discrimination du premier degré
La discrimination du premier degré est la forme la plus extrême. Elle consiste pour le monopoleur à
négocier avec chaque demandeur et à lui vendre chaque unité au prix indiqué par la fonction de
demande. Plus précisément, le monopoleur, pour chaque unité consommée du bien, fait payer le
maximum que le consommateur est prêt à payer. Le monopoleur prélève donc la totalité du surplus
du consommateur.

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P

RM=P

P*

Q*

2- Discrimination de second degré


Cette discrimination consiste, à partir d’une certaine quantité vendue, à baisser le prix pour les
ventes supplémentaires. Plus précisément, le monopoleur est incité à prélever une partie du surplus
du consommateur en faisant payer les premières unités consommées plus cher que les suivantes.

P1

P2
RM=P
P3

P*

Q1 Q2 Q3 Q*

3- Discrimination du troisième degré


Elle consiste pour un monopoleur à vendre à des clients différents un même bien à des prix
différents. C’est la forme la plus courante.

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B- L’équilibre du monopole discriminant


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Formulation du problème :

Soit q la quantité totale qui maximise le profit du monopole. Ce dernier doit répartir cette quantité
en deux telle que :

q  q1  q2

Le programme à optimiser est :

Max / q1q2   RT (q1 )  RT (q2 )  CT (q1  q2  q)


CPO
  RT (q1 ) CT (q ) q
 q  0  q 
q q1
 0  Rm1  Cm  0
 1 1

  RT (q2 ) CT (q ) q


 0   0  Rm2  Cm  0

 2q q 2 q  q 2
 Rm1  Rm2  Cm


Règle d’équilibre : Le coût marginal du monopole pour sa production totale doit être égal à la recette
marginale réalisée sur chacun des marchés pris séparément.

Représentation graphique de l’équilibre :


P,Rm
Rm, Cm Cm P,Rm

P1* RM 2
P
2
*
RM 1
RM=P
Rm 2

Cm

Rm Rm1

q1* q q
q q2*

Exercice :

Une firme en situation de monopole a segmenté son marché en deux groupes : service résidentiel et
commercial. Les fonctions de demande pour chacun de ces groupes sont les suivantes :

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Qc = 50 – 1/3Pc Qr = 80 – 2/3Pr
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Le coût total est donné par la fonction suivante : CT = 1000 + 30Q

1- Quels prix doit-elle exiger et quelles quantités doit-elle produire sur chacun des marchés afin de
maximiser ses profits?

2- calculer le prix et la quantité du monopole si Pr = Pc = P

3- calculer le surplus collectif du monopole et celui du monopole discriminant

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