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DOCTEUR H.

FOLEY

MŒURS ET MÉDECINE DES

TOUAREG
DE L'AHAGGAR

EDITIONS JACQUES ÇANDINI


>. j Cârte de l'Algérie
'Itinéraire de la mission
LE DOCTEUR HENRY FOLEY

Au cours de l'été 1956, l'Institut de Recherches Sahariennes perdit, à l'âge de 85


ans, l'un de ses membres les plus anciens et les plus assidus, le docteur Henry
Foley.

Le Médecin-major de 2e classe Henry Foley, désigné pour les Hôpitaux de la


Division d'Oran en 1903, fut chargé, en octobre 1906, de diriger l'Infirmerie indi-
gène de Beni Ounif de Figuig. Ce Haut-Marnais subit tout de suite l'envoûtement
du Grand Sud et devint un saharien pour la vie.

Une épidémie de fièvre récurrente, qui éclata en 1907, à Beni Ounif, offrit à Foley
l'occasion d'instituer, avec Edmond Sergent, une étude approfondie de l'épidé-
miologie de cette maladie. Ils démontrèrent ensuite par des expériences pré-
cises, que la propagation de la fièvre récurrente était due au pou.
En 1914, Foley découvre et décrit, avec Sergent et Vialatte, dans le corps de poux
nourris sur des typhiques, des formes microbiennes reconnues plus tard comme
étant des agents du typhus.
A Beni Ounif également, il accomplit, avec Louis Parrot, des travaux remar-
quables, qui furent d'une grande importance pour la prophylaxie de la tubercu-
lose par le vaccin BCG, parmi les populations indigènes du Sahara.

De 1906 à 1955, Foley poursuivit toute une série de recherches sur des sujets les
plus variés. D'abord sur le paludisme par des enquêtes épidémiologiques dans
différents oasis, puis sur le bouton d'Orient, sur les ophtalmies, sur une foule de
questions de pathologie humaine ou animale, sans oublier une contribution à
l'exploration scientifique de la flore et de la faune du désert.
En 1917, l'Institut Pasteur d'Algérie suggère au Gouverneur Général Lutaud de
créer pour le Dr Foley le poste de Directeur du Service de Santé des Territoires du
Sud algérien. En 1918, le service est opérationnel. En janvier 1922, Foley qui,
depuis 1907, était un collaborateur étroit de l'Institut Pasteur, quitte l'Armée et
est nommé Chef du Service des Laboratoires sahariens.

En 1920, une décision ministérielle ayant prescrit que les médecins désignés
pour un poste au Sahara devaient au préalable faire un stage dans le Laboratoire
saharien de l'Institut Pasteur, que dirigeait à Alger le docteur Foley, plus de tren-
te générations de médecins militaires devant servir dans les Territoires du Sud
seront dirigés, instruits et guidés jalousement par lui et son service. Sur son ins-
piration et sous sa direction, beaucoup publieront dans les Archives de l'Institut
Pasteur d'Algérie, environ cent cinquante Mémoires ou Notes, ainsi que des
monographies d'oasis et de régions désertiques, contribuant activement à l'ex-
ploration scientifique du Sahara.

On peut considérer que le Dr Foley a été un modèle de médecin saharien par ses
travaux scientifiques, par son action médicale directe et par l'enseignement,
donné aux jeunes médecins des Territoires du Sud, concernant les méthodes
prophylactiques et d'hygiène propres à élever le niveau de vie des gens des oasis
et des nomades.

Acet éloge, il convient d'ajouter quelques mots pour rappeler ce que fut la colla-
boration du Dr Foley aux Travaux de l'IRS (Institut de Recherches Sahariennes).
Son expérience du désert, sa connaissance des populations et de la médecine
sahariennes, la publication en 1930 d'une étude sur les moeurs et la médecine
des Touareg de l'Ahaggar, faisant suite à la Mission Scientifique de 1928 à laquel-
le il participa, le désignaient pour en faire partie. Membre de l'IRS depuis sa fon-
dation, il fut élu membre du comité directeur lors de la création de celui-ci.
Jusqu'à la fin de sa vie il suivit avec sympathie les travaux des jeunes médecins
qui étaient ensuite publiés dans la revue pour laquelle il fut un guide infiniment
précieux.

En reconnaissance d'une longue vie de dévouement et de travail scientifique, le


docteur H. Foley fut élevé à la dignité de commandeur de la Légion d'honneur en
février 1955.
EN GUISE D'INTRODUCTION

Le livre du docteur Foley, écrit d'après ses notes prises au cours de la Mission
Scientifique de l'Ahaggar en 1928, apporta de nouvelles connaissances sur cette
région et sur ses habitants, encore bien mystérieux pour le grand public. Sa fille,
Madame A. d'Alnoncourt-Foley ayant mis à notre disposition les archives du
docteur Foley, nous y avons trouvé de nombreuses correspondances qu'il reçut à
la suite de la parution de Moeurs et Médecine des Touareg de l'Ahaggar. En guise
d'introduction, nous reproduisons un texte de Maurice Benhazera, auteur du
premier ouvrage sur le sujet, et un autre de Théodore Monod (fac-similé).

MAURICEBENHAZERA,
auteur de Six mois chez les Touareg du Ahaggar,
paru à Alger en 1908.

Souk-Ahras, le 2 janvier 1931


Mon cher docteur, j'ai été très sensible à l'envoi de votre ouvrage et surtout à la
dédicace dont vous avez bien voulu l'accompagner. Cela m'a touché d'autant plus
que j'ai pris l'habitude d'être pillé sans aucun scrupule.
Vous avez voulu faire exception à cette règle et je vous félicite de cette honnêteté
rare. Votre livre m'a vivement intéressé. Je l'ai lu avec le plus grand plaisir et aussi
avec grand profit.
Indépendamment de son intérêt documentaire, sa présentation très artistique
vous fait le plus grand honneur et je vous souhaite qu'il provoque chez de nom-
breux lecteurs le vif intérêt que j'ai pris à le lire. Veuillez agréer...
PRÉFACE

Nous avons fait partie de la « mission scientifique » envoyée


au. Hoggar, au début de 1928, par M. P. BORDES, Gouverneur
Général de l'Algérie et organisée par M. le Général MEYNIER,
Directeur des Territoires du Sud.
Partie d'Alger le 16 février, la mission se rendit par chemin
de fer à Djelfa. De là, elle fut transportée en automobile (par
Laghouat, Ghardaïa, El Goléa, Fort-Miribel, In Salah, Tahount
Arak, I n AmeQel, Tit) jusqu'à Tamañṛaset, où elle arrivait le
5 mats. Elle se divisait alors en deux -groupes: celui des naturalis-
tes (Dr MAIRE chef de la mission, P. DE PEYERIMHOFF, G. SEURAT)
quittait Tamaiiraset, le 10 mars, pour suivre un itinéraire diffé-
rent. L'autre fraction (Dr LEBLANC, REYGASSE, le peintre P. E.
DUBOIS et nous-même) se mettait en route deux jours plus tard,
se dirigeant vers les campements touareg de la région. Après
avoir contourné par le sud le massif de l'Ahaggar jusqu'à Taze-
rouk, elle prenait la direction sud-nord vers Idelès pour remon-
ter la vallée de l'Igharghar. Notre itinéraire a été le suivant :
oued Tamaiiraset" mont Akarakar, campement de l'amenoukal
(14-21 mars), mont Asekrem, oued Hokkiei, Têhé n tératimt,
oued Toumourt, oued I n tekkâdin, oued Tadéinet, oued Issem
menan, oued Aramasarmas, oued Tarouda, oued Iferezzi, Taze-
rouk (29 mars-2 avril) arrem Bloumet, Tizzoulîlin ti n tmeterîn,
oued Tizzéit, Idelès (6-9 avril), Ti n founas, oued Tamoûdat, gara
Ahoûlar, Agelmam arren, oued Agelil, Têhé n ibeidegen, oued
Amri, oued Tinikert, oued Ahtes, oued Oudrisen, Tazzait, Talach--
chimt, oued Timenaiin, oued Têgert, oued Tidbâr, Arehart, Ti n
eselmaken (Amegid) (28 avril). Les deux groupes de la mission
réunis quittèrent Amegid le 1er mai, et furent transportés par
les voitures de la section automobile militaire d'Ouargla jusqu'à
Touggourt (par Fort-Flatters, Fort-Lallemand, Ornrgla). Arrivée
à Alger, par chemin de fer, le 14 mai.
Notre programme de travail personnel était le suivant: utiliser
nos séjours dans tous les postes traversés, puis dans les campe-
ments de Touareg et dans les centres de culture, pour étudier
diverses questions de pathologie et de parasitologie, à l'aide des
méthodes d'investigation que nous avons employées depuis plus
de vingt ans dans nos voyages it travers les régions sahariennes;
récolter, chemin faisant, des matériaux d'histoire naturelle médi-
cale. Nos enquêtes ont été forcément peu étendues, en raison
de la courte durée de nos séjours et de la faible importance des
groupements humains rencontrés sur notre route.
Nous nous sommes efforcé enfin de recueillir sur les mœurs,
le genre de vie des Touareg, toutes les observations qui pouvaient
éclairer nos études médicales. P o u r cela, nous avons sans relâche
interrogé deux de nos guides, l'un écrivant et tous deux parlant
l'arabe, qui ont été pour nous de précieux informateurs: Mamma
ag Reli, imrad des Kel Tazoulet (Isaḳḳamâren) et Amrane a g Ibra-
him, noble, descendant p a r son père des Ifôrâs et p a r sa mère
des Kel ftela.
Nos recherches d'ordre médical nous ont été grandement faci-
litées par l'obligeant concours que nous ont prêté à El Goléa le
Dr BERGERET, Médecin de, ce poste; à In Salah, le Lieutenant
GARNIER-DUPRÉ ; 6t Tamañṛaset le Sergent-major CARDI et l'Indi.
gène ALDELQADER BEN EL HADJ AHMED, qui cumulait diligemment,
clans le détachement de la Compagnie saharienne, les fonctions
d'infirmier et d'interprète.
Nous avons confié l'étude des matériaux que nous avons rap-
portés .à divers spécialistes: notre collègue et ami le Dr L. PAR-
ROT (Ixodidés, Psychodidés); M. F. W. EDWARDS, du British
Muséum (Culicidés); M. E. DE BERGEVIN (Hémiptères) ; le Dr K.
JORDAN, du Zoological Muséum de Tring (Aphaniptères) ; le Dr J.
VILLENEUVE (Muscioidés). Notre collègue et ami le Dr A. CATANEI
a bien voulu se charger de l'étude des champignons des teignes.
Le DR R. MAIRE nous a donné, avec le plus cordial empresse-
ment, la détermination des plantes utilisées par les Touareg.
A M. Musso et à son élève, M. MONNET, nous devons l'analyse
chimique de deux échantillons de sel alimentaire. Enfin, nous
avons contrôlé maint témoignage, rectifié maint détail, avec l'aide
obligeante de M. le Capitaine LEHURAUX, un des officiers les mieux
informés des gens et des choses du Sahara, où il a passé urne
g r a n d e p a r t i e de s a brillante carrière. Que t o u s veuillent bien
recevoir l ' e x p r e s s i o n d e n o t r e vive g r a t i t u d e .
P o u r la r é d a c t i o n de ces Notes, u n e d o c u m e n t a t i o n , p r é c i e u s e
e n t r e toutes, nous a été f o u r n i e p a r l ' œ u v r e qtte le P. DE FOUCAULD
a patiemm,ent m a s s é e p e n d a n t u n s é j o u r de p r è s de d i x années
chez les Kel Aha-ggar (F. la Bibliographie), en p a r t i c u l i e r p a r les
T e x t e s t o u a r e g en prose, recueillis p a r M. DE MOTYLINSKI et c o m -
plétés p a r le g r a n d Missionnaire. De ce p e t i t volume, rédigé en
dialecte de l ' A h a g g a r , n o u s n e connaissions q u e les titres' des cha-
p i t r e s , p u i s q u ' i l a été publié p a r M. René BASSET « s a n s les t r a -
d u c t i o n s q u e le P. DE FOUCAULD a v a i t l ' i n t e n t i o n d ' y j o i n d r e et
q u ' o n p o u r r a y a j o u t e r p l u s tard. » Ces t i t r e s en f r a n ç a i s nous
r é v é l a i e n t s u f f i s a m m e n t la variété des r e n s e i g n e m e n t s r é u n i s
s u r la vie et les m œ u r s des T o u a r e g p o u r q u e n o u s f u s s i o n s tenté
d ' e x p l o i t e r ce t r é s o r caché. M a l g r é l ' a p p r é h e n s i o n d ' i n s u r m o n t a -
bles d i f f i c u l t é s , q u e nos p r e m i e r s essais d e t r a d u c t i o n dissipè-
r e n t assez r a p i d e m e n t , n o u s nous s o m m e s m i s à la tâche, en
p r o f i t a n t d e s loisirs d ' u n e période d e v a c a n c e s . C o m m e l ' i n d i q u e n t
les n o m b r e u s e s r é f é r e n c e s que n o u s a v o n s m-entionnées en notes
i n f r a - p a g i n a l e s , nous avons puisé d a n s les T e x t e s la p l u s g r a n d e
p a r t i e d u C h a p i t r e I. Ce travail, n e comporte donc q u ' u n e p a r t i e
o r i g i n a l e : l'exposé de nos r e c h e r c h e s s c i e n t i f i q u e s .
Nous y a v o n s a j o u t é u n e a b o n d a n t e i l l u s t r a t i o n . L a p l u p a r t
d e s r e p r o d u c t i o n s p h o t o g r a p h i q u e s ont été f a i t e s d ' a p r è s nos cli-
chés. Un c e r t a i n n o m b r e nous ont été a i m a b l e m e n t c o m m u n i q u é s
p a r le Dr R. MAIRE, le Dr LEBLANC, M. REYGASSE, nos excellents
c o m p a g n o n s de r o u t e , ou p a r le Dr PLANTEY, m e m b r e d ' u n e a u t r e
mission qui s'est r e n d u e a u H o g g a r a u m o i s de d é c e m b r e 1929.
G r â c e à l ' a m a b i l i t é de M. MONTAGNE, chef d u S e r v i c e p h o t o g r a -
phique d u Gouvernement général, nous avons pu reproduire
a u s s i q u e l q u e s b e a u x clichés (le la. collection d u C a p i t a i n e DÉSIRÉ.
Les d e s s i n s a u trait, a u crayon, à l ' a q u a r e l l e , sont tirés de nos
c a r n e t s de route.
ESQUISSE GÉOGRAPHIQUE

L'Ahaggar — le pays habité par la confédération des Touareg


Hoggar (1) — est compris entre le Tidikelt au Nord, l'Ahnet à
l'Est, l'Adrar des Ifôrâs et l'Aïr au Sud, l'Ajjer à l'Ouest (2). Il
est approximativement situé entre 20 et 25° de lat. Nord et 3°5 et
6°5 de long. Est (Greenwich) (3).
Plus spécialement, le mot Ahaggar désigne le massif monta-
gneux central du pays des Kel Ahaggar (4). « Il se présente
sous la forme d'une vaste pyramide tronquée à base carrée.
Seules les faces nord (dont le bord est plus exactement E.-N.-E. —
W.-S.-W) et ouest sont nettes. La dépression de l'oued In-
Ameng'el au nord, qui sépare très nettement la Coudia du Hog-
gar du Tifëdest et la dépression qui suit la piste automobile
d'In-Ameng'el à Tamanr'asset les limitent. Sur la face sud le
massif se prolonge par des apophyses de plus en plus disséquées
par le réseau rayonnant des oueds. Vers l'est une région monta-
gneuse compliquée rattache le Hoggar aux Tazoulet et au Ser-
kout et, par là, aux montagnes des Azgueurs » (5).
On appelle enfin Atakôr n Ahaggar, « nœud extrême de l'Ahag-
gar » et par abréviation Atakôr (Koudia) la partie culminante
du massif, « sorte de plate-forme érodée .où les champs de làve

(1) L e mot Hoggar est une corruption arabe de Ahaggar (P. DE Fou-
CAULD).
( 2 ) P . DE FOUCAULD. — D i c t . a b r é g é t o u a r e g - f r a n ç a i s , I , p . 3 7 6 . C e t t e d é s i -
g n a t i o n e n g l o b e d o n c , a v e c le p a y s d e s K e l A h a g g a r , l ' I m m î d i r ( M o u y d i r ) ,
l'Ifetesen, et la Tefedest.
(3) C r o q u i s du Sahara au 1.000.000e. Service géographique de l'armée,
f é v r i e r 1926.
(4) P. DE FOUCAULD. — Ibid.
(5) J . BOURCART. — Un voyage au Sahara, Paris, 1924, p. 83.
Argasinés. — Argas persicus Fischer. Cette espèce cosmopolite
est très commune dans l'Algérie du Nord et dans le Sahara algé-
rien, où elle transmet la spirochétose des poules à Spirochœta
gallinarum. Nous savions déjà qu'elle se rencontre jusqu'à In
Salah.
Au Sud de ce poste, nous n'avons pas trouvé A. persicus à
1 n eker, sur 18 poules examinées, ni dans le local qui les abritait,
mais nous avons reçu ultérieurement des spécimens qui avaient
été recueillis à Tahount Arak par M. CHAPUIS.
Il existe aussi à Idelès. M. DE PEYERJMHOFF nous a remis trois
de ces Argas trouvés par lui dans les fissures de l'écorce d'un
gros figuier, servant probablement de refuge aux poules qu'élè-
vent les Haratin.

Ornithodoros foleyi L. Parrot. — Le 17 avril 1928, nous avons


recueilli, sur le sol sablonneux, au confluent de l'oued Tinikert
et de l'Igharghar, à la hauteur de la Garet el Djenoun (vers 20°
de lat. Nord), un spécimen unique d'un Ornithodore qui appar-
tient à une espèce nouvelle. Nous en avons confié la détermina-
tion à notre collègue et ami L. PARROT, qui a eu l'amabilité de
nous le dédier. Il en a donné la description suivante (Pl. XXXVI
et XXXVII) (i) :
« Femelle à jeun, vivante. Taille: 9 mm. 5 x 5 mm. 5. Yeux
absents. Corps plat, prolongé en avant en forme de proue, arrondi
vers l'arrière; bords latéraux presque rectilignes, légèrement
obliques d'avant en arrière et de dedans en dehors, la partie
antérieure de l'animal étant un peu moins large que la partie
postérieure. Cauleur: fauve-roux brunâtre; pattes, capltulum et
région vulvaire fauve très pâle.
Face dorsale à bourrelet marginal à peine saillant. Tégument
non granuleux, creusé de dépressions irrégulières (une dizaine
en tout), peu marquées et dont deux seulement, prémédianes,
semi-circulaires, à concavité postérieure, sont bien visibles à
l'œil nu. Entre les dépressions, nombreuses fossettes putéifor-
mes, profondes, rondes, ovalaires ou polygonales, parfois con-

(1) L. PARROT. — Bull. Soc. Pathol. exotique, t. XXI, n° 7, 11 juillet 1928,


pp. 520-524.
fluentes, à bords striés et festonnés. Ces fossettes, mesurant de
90 à 270 Il- de diamètre, sont disséminées sans ordre, sauf au
voisinage des bords, où elles forment une file assez régulière.
Des stries sinueuses, en jeu de patience, blanchâtres et comme
écailleuses, les unissent les unes aux autres. Poils rares et courts,
blanchâtres, non massués.

Face ventrale continuant la face dorsale sans ligne de démar-


cation, pourvue des mêmes fossettes, rondes, allongées ou poly-
gonales, sur toute son étendue (l'aire entre la vulve et l'anus
comprise) ; plus petites et moins nombreuses sur les côtés, plus
grandes et plus profondes en arrière de l'anus. Une de ces cavi-
tés, située un peu au-dessous du stigmate, simule un deuxième
orifice respiratoire. Poils nombreux, pâles, assez longs sur le tiers
antérieur, en avant du camérostome et latéralement, rares et
courts sur les deux tiers postérieurs. Pli suscoxal bien marqué,
parallèle au bord latéral du corps depuis son origine, au-dessus
de la pointe du camérostome, jusqu'à la hauteur de la hanche IV,
puis oblique de dehors en dedans et d'avant en arrière, avec une
courbure terminale à concavité externe; compris entre deux sil-
lons: 1° un sillon externe profond qui. prenant naissance à l'ex-
trémité tout antérieure du corps, s'élargit et se creuse progressi-
vement d'avant en arrière, pour se terminer à mi-distance entre
la hanche IV et le bord postérieur; 2° un sillon interne, bordant
les hanches, moins accusé. Le pli sus-coxal porte le stigmate en
regard du premier interligne articulaire de la quatrième patte.
Pli coxal assez fortement saillant, surtout vers l'arrière, rectili-
gne, oblique de dedans en dehors et d'avant en arrière, compris
aussi entre deux sillons: un sillon externe le long de la racine des
hanches, fusionné avec le sillon sus-coxal interne au-dessous de
la hanche IV, un sillon interne, né à la hauteur de la hanche 1
et terminé, comme le pli coxal. à courte distance du bord pos-
térieur. De l'anus à ce bord postérieur, une dépression longi-
tudinale à peine visible. Entre cette dépression et le sillon coxal
interne, légère saillie en forme de triangle allongé, à pointe anté-
rieure. Pas de sillons transversaux.

Camérostome triangulaire, étroit et profond, sans joues laté-


rales, mais pourvu, de chaque côté, d'un bourrelet large et sail-
lant à l'arrière, effilé en avant, non mobile, qui borde le capitulum

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