Vous êtes sur la page 1sur 14

Maintien en Conditions Opérationnelles

fiabilité
Mohamed EL ALAOUI
m.elalaoui@usms.ma

Niveau: 5ème année


Année Universitaire: 2023/2024
Cycle de vie produit
La fiabilité : Probabilité pour qu'un élément remplisse une fonction requise dans des
conditions définies et pendant une période définie. ISO 8927

Condition préalable d’étude: éliminer les causes spéciales de variations (imprévisibilité)

Difficultés d’évaluation de la fiabilité:


• La présence de composants ayant chacun sa propre fonction de dégradation, ce qui
conduit généralement à une loi exponentielle
• Le mode de défaillance d’un composant peut changer dans le temps (évolution
conditions d’exploitation …)

L’étude de fiabilité permettrait de répondre aux questions suivantes:


• Quelle est la durée de vie du produit?
• Quel est le pourcentage de produits potentiellement défectueux (retour client)?
• Quelle période de garantie peut on affecter au nouveau produit?
• Quand doit on prévoir la maintenance ?
2
Ratios économiques

𝑐𝑜𝑢𝑡 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 + 𝑐𝑜𝑢𝑡 𝑑 ′ 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑠𝑝𝑜𝑛𝑖𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é


𝑅1 =
𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é𝑒
Commencer par les couts d’indisponibilités (les plus gros)

𝑐𝑜𝑢𝑡 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒


𝑅2 =
𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠 𝑖𝑚𝑚𝑜𝑏𝑖𝑙𝑖𝑠é𝑠 à 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑖𝑟

Nécessité l’actualisation des valeurs des actifs immobilisés

𝑐𝑜𝑢𝑡 𝑐𝑢𝑚𝑢𝑙é 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒𝑝𝑢𝑖𝑠 𝑙𝑎 𝑚𝑖𝑠𝑒 𝑒𝑛 𝑠𝑒𝑟𝑣𝑖𝑐𝑒


𝑅3 =
𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ ℎ𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑝𝑢𝑖𝑠 𝑙𝑎 𝑚𝑖𝑠𝑒 𝑒𝑛 𝑠𝑒𝑟𝑣𝑖𝑐𝑒

Évolution de la rentabilité du matériel

3
Ratios techniques
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑟é𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑝𝑟é𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑣𝑒
𝑅4 =
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑔𝑟𝑎𝑚𝑚é𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑝𝑟é𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑣𝑒
Taux de réalisation maintenance préventive. Mesure l’implication du service maintenance.
Mène à l’analyse des causes de non réalisation de la maintenance préventive: manque pièces de
rechange ou d’outillage, machine non disponible, absence intervenants, priorité dépannage …
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑝𝑟é𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑣𝑒
𝑅5 =
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒
Mesure la maitrise de la politique maintenance
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑐𝑜𝑟𝑟𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒
𝑅6 =
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒
Mesure l’efficacité de la maintenance préventive (en général, entre 5 et 10%)
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒
𝑅7 =
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡
Mesure l’évolution du comportement du matériel

Les ratios 𝑅3 et 𝑅7 peuvent mener à une amélioration ou à un déclassement du matériel


4
Fonction de défaillance cumulée

Fonction défaillance 𝑓 𝑡 est


𝑛 ∆𝑡 𝑁 𝑡 − 𝑁(𝑡 + ∆𝑡)
𝑓 𝑡 = =
∆𝑡 ∗ 𝑁0 ∆𝑡 ∗ 𝑁0
∆𝑡 = 𝑡𝑖+1 − 𝑡𝑖 Intervalle de temps d’observation
𝑛 ∆𝑡 Nombre d’échantillons défectueux durant l’intervalle ∆𝑡
𝑁(𝑡) Nombre d’échantillons toujours fonctionnelles à l’instant 𝑡
𝑁0 = 𝑁 𝑡0 Nombre d’échantillons initial F(t)
1
0,9
Fonction de défaillance cumulée 𝐹 𝑡 0,8
0,7
0,6
𝑛(∆𝑡) 𝑁0 − 𝑁 𝑡 0,5
𝐹 𝑡 = 𝑓 𝑡 . ∆𝑡 = =
𝑁0 𝑁0 0,4
0,3
0,2

𝑛(∆𝑡) Nombre d’échantillons défectueux jusqu’à 𝑡 0,1


0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
heures
NB: cette fonction tend vers 1
5
Fiabilité (probabilité de survie)

La fiabilité 𝑅(𝑡) est la probabilité que le système remplisse sa mission entre 0 et 𝑡


𝑁 𝑡
𝑅 𝑡 = =1−𝐹 𝑡
𝑁0

𝑁(𝑡) Nombre d’échantillons toujours fonctionnelles à l’instant 𝑡

La durée de vie peut s’exprimer en heures, semaines, nombre de cycles, kilomètres …

R(t)
1
0,9
0,8
La loi de fiabilité est établie soit:
0,7
0,6
• Empiriquement, à partir d’échantillons
0,5
0,4
• Semi-analytiquement, à partir d’hypothèses
0,3
0,2
(Exp: durée de vie suit une loi exponentielle,
0,1
0 mesures d’inspection suivent une loi normale …)
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500

6
Exemple

50 moteurs ont été soumis à un test de fatigue, le nombre de moteurs défaillants après
1000 h est 32, 43 après 2000h est 48 après 3000h. Compléter le tableau suivant:

Temps Nombre de F(t) R(t)


(heure) défaillances
0 0 0 50/50 = 1
1000 32 32/50 = 0,64 18/50 = 0,36
2000 11 43/50 = 0,86 7/50 = 0,14
3000 5 48/50 = 0,96 2/50 = 0,04

7
Taux de défaillance
𝑁0
dérivée ×
𝑁 𝑡 𝑑𝑅(𝑡) 1 𝑑𝑁(𝑡) 𝑁(𝑡) 𝑁0 𝑑𝑅(𝑡) 1 𝑑𝑁(𝑡)
Sachant que 𝑅 𝑡 = = × × = ×
𝑁0 𝑑𝑡 𝑁0 𝑑𝑡 𝑁(𝑡) 𝑑𝑡 𝑁(𝑡) 𝑑𝑡

Le taux de défaillance représente la vitesse d’apparition de défaillance par rapport au


nombre de pièces non défectueuses

1 𝑑𝑁 𝑡 1 𝑑𝑅(𝑡) Qui s’écrit aussi 𝑁 𝑡 − 𝑁 𝑡 + ∆𝑡


λ 𝑡 =− × =− × λ 𝑡 = lim
𝑁 𝑡 𝑑𝑡 𝑅(𝑡) 𝑑𝑡 ∆𝑡→0 ∆𝑡. 𝑁 𝑡

𝑁 𝑡 − 𝑁(𝑡 + ∆𝑡) 𝑓(𝑡)


En considérant ∆𝑡 ≫ 0: λ 𝑡 = =
𝑅 𝑡
∆𝑡. 𝑁 𝑡
La fiabilité en fonction du taux de défaillance est:

1 𝑑𝑅(𝑡) 𝑇 𝑇
𝑇
λ 𝑡 =− × − λ 𝑡 𝑑𝑡 = ln 𝑅 𝑡 𝑅 𝑡 = exp − λ 𝑡 𝑑𝑡
𝑅(𝑡) 𝑑𝑡 0
0
0

8
Taux de défaillance
Calculer et tracer la courbe du taux de défaillance des moteurs :

Temps Nombre de F(t) R(t) λ 𝒕


(heure) défaillances
0 0 0 1 λ 0 = 50 − 18 /(1000 × 50) = 6,4. 10−4
1000 32 0,64 0,36 λ 1000 = 18 − 7 /(1000 × 18) = 6,1. 10−4
2000 11 0,86 0,14 λ 2000 = 7 − 2 /(1000 × 7) = 7,1. 10−4
3000 5 0,96 0,04
λ(t)
0,00072

0,0007

0,00068

0,00066

0,00064

0,00062

0,0006
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000

9
Taux de défaillance
En détaillant les résultats de l’essai de fatigue on retrouve le tableau suivant:

Durée (h) 100 200 250 400 500 600 700 750 1000 1500 1800 2000 2500 3000
Nombre de
5 4 3 5 3 3 3 2 4 7 3 1 3 2
défaillants

Tracer la courbe de fiabilité et de taux de défaillance, puis comparer avec le résultat précédent
𝑇𝑚𝑎𝑥 Temps d’observation total
Durée d’échantillonnage ∆𝑡 =
𝑟 Nombre de classes
Le nombre de classes 𝑟 peut être estimé empiriquement par:
𝑟= 𝑛 𝑇𝑚𝑎𝑥 ou 𝑟 = 1 + 3,3log(𝑛 𝑇𝑚𝑎𝑥 )

Où 𝑛 𝑇𝑚𝑎𝑥 nombre de défectueux à 𝑇𝑚𝑎𝑥

𝑇𝑚𝑎𝑥 = 3000 𝑛 𝑇𝑚𝑎𝑥 = 48 𝑟 = 6,93 ou 𝑟 = 6,55

Afin de faciliter les calculs on reteindra 6 classes (en toute rigueur on doit utiliser 7)

10
Taux de défaillance
En regroupant les résultats précédents selon 6 classes, on obtient les résultats suivants:
λ(t)
Nombre
Nombre 0,0012
Période (h) composants 𝑹 𝒕 λ 𝒕
pannes
fonctionnels
0,001

0,0008
0 – 500 20 30 0,6 0,0008
0,0006
500 – 1000 12 18 0,36 0,0008
0,0004

1000 – 1500 7 11 0,22 0,00077 0,0002

1500 – 2000 4 7 0,14 0,00073 0


0 500 1000 1500 2000 2500 3000
2000 – 2500 3 4 0,08 0,00086
0,00072

2500 – 3000 2 2 0,04 0,001 0,0007

0,00068
En utilisant des classes plus précises, l’ordre de
grandeur du taux de défaillance est 0,00066

significativement modifié 0,00064

0,00062

0,0006
0 500 1000 1500 2000

11
Taux de défaillance: allure
En regroupant les résultats précédents selon 6 classes, on obtient les résultats suivants:

λ 𝒕 λ 𝒕
Caractéristique des Caractéristique
logiciels (réglage des pièces
des problèmes au d’usures (freins,
fur et à mesure) amortisseurs …)

temps temps
Période Période de Courbe typique des équipements complexes
infantile vieillesse
λ 𝒕 Période infantile: défauts généralement dus aux défauts de
Période de fabrication. Correspond au temps d’expérimentation
maturité
Période de maturité: défauts généralement dus aux
accidents et aux charges excessives. Taux de défaillance
constant ou légèrement croissant
Période de vieillesse: due à la fatigue, l’usure …
Surveillance intense et maintenance (préventive ou
temps conditionnelle)
12
Dynamique de l’usure
En mesurant l’épaisseur usée, on distingue 3 phases:

phase I (rodage): abrasion des principales


aspérités affectant les ondulations macro
géométriques et la rugosité liée au mode
d’obtention

phase II (usure stable): linéaire dans le temps,


avec transfert des composés. L’usure est reportée
principalement sur l’une des surfaces de contact.

phase III (usure catastrophique): émissions des


débris d’usure créant un « labourage » de la
surface la plus tendre et une dégradation rapide

Remarque: la taille des particules métalliques dans les lubrifiants permet de suivre ces phases
13
Exercice
Le suivi de 1000 moteurs d’avions sur 8 ans a donné les défaillances suivantes
Temps Début 0 12 24 36 48 60 72 84
(mois) Fin 12 24 36 48 60 72 84 96
Défaillances 300 70 63 57 51 99 160 200

Tracer les courbes suivantes:


• Défaillance f(t) et F(t)
• Fiabilité R(t)
• Taux de défaillance λ(t)

Déterminer la période de maturité et calculer le taux de défaillance moyen


correspondant

𝜆 = 0,0083 𝑑é𝑓𝑎𝑖𝑙𝑙𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠/𝑚𝑜𝑖𝑠

14

Vous aimerez peut-être aussi