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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)
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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)
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CENTRE AUTONOME DE PERFECTIONNEMENT (CAP)
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3ème Promotion
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION DU SECOND CYCLE
POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR DE
CONCEPTION GEOMETRE-TOPOGRAPHE
OPTION : Géomatique
Présenté par :
Codjo Amadin AHLOUMESSOU
Soutenu, le 23/01/2020
UTILISATION DES DRONES POUR LE CALCUL DES RESERVES DE GRANITE : Cas du site d’OKOUTA dans l’Arrondissement de Setto
2019
REMERCIEMENTS ..................................................................................................................7
RESUME....................................................................................................................................8
ABSTRACT ...............................................................................................................................9
INTRODUCTION ...................................................................................................................10
1.3 Hypothèses................................................................................................................................. 13
2.3.1.3 Eléments de comparaison de la durée et coût de la méthode par drone avec les
méthodes traditionnelles et par avion.......................................................................... 67
4.3 Comparaison des relevés par la technologie drone avec des relevés traditionnels et relevés par
avion ................................................................................................................................................ 92
ANNEXES .............................................................................................................................102
SIGLES ET ABBREVIATIONS
AFT : Association Française de Topographie
ANAC : Agence Nationale de l’Aviation Civile
BP : Boîte Postale
BTP : Bâtiment Travaux Publics
CFA: Communauté Financière Africaine
CPU : Central Processing Unit (Unité Centrale de traitement ou processeur d’un ordinateur)
CTA : Centre Technique de coopération Agricole
DGAC : Direction Générale de l’Aviation Civile.
EMQ : Erreur Moyenne Quadratique
EPAC: Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi
ESC : Electronic Speed Controllers (contrôleurs de vitesses électroniques)
GCP : Ground Control Point (Point de contrôle au sol)
GLONASS: Global Navigation Satellite Service
GL : Graphic Library
GNSS: Global Navigation Satellite System
GPS : Global Positioning System (Système de positionnement global)
GPU : Graphics Processing Unit (Processeur Graphique d’un ordinateur)
GSD : Ground Sampling Distance (Distance d’échantillonnage au Sol)
GB : Gigabit
Go : Gigaoctet
HD : Haute Définition
HDD : Hard Disk Drive (Disque Dur)
HT: Hors Taxe
IA : Intelligence Artificielle
ISO : International Organization for Standardization (Organisation Internationale de
Normalisation)
LIDAR : Light Detection and Ranging (Détection de la Lumière et Télémétrie)
Mac : Macintosh
MNE : Modèle Numérique d’Elévation
MNS : Modèle Numérique de Surface
SD : Secure Digital
ULM : Ultra-Léger-Motorisé
REMERCIEMENTS
J'aimerais tout d'abord remercier Dr Ousséni AROUNA, Maître de Conférences à
l’Université d’Abomey, mon Maître de mémoire, qui n’a ménagé aucun effort pour
m’orienter sur la conduite à tenir, ses remarques et ses divers conseils pour la bonne
réalisation de ce projet de fin d’étude.
Mes remerciements s’adressent aussi à tous les employés du Groupe NORMAT pour leur
très bon accueil et leurs différents conseils au cours du stage.
Je n’oublie pas mes camarades de promotion pour l’ambiance de fraternité et de solidarité qui
a prévalu tout au long de notre cursus.
Enfin, je voulais remercier mes parents, qui m’ont soutenu moralement et financièrement tout
au long de mon parcours.
RESUME
Les drones sont de nouvelles technologies en pleine croissance ; le nombre d’applications
croît de jour en jour. Parmi ces applications existe une place très importante pour les
topographes, qui peuvent l’utiliser dans beaucoup de leurs travaux à travers lesquelles on
retrouve le calcul des volumes. Le calcul des volumes, précisément l’estimation des réserves
de granite avec le drone dans la carrière OKOUTA dans l’Arrondissement de SETTO est
l’objet de notre projet. L’estimation des réserves se faisait par des méthodes traditionnelles
de topographie (GSP, Station totale, théodolite) ou par avion. La lenteur des méthodes
traditionnelles ou le coût élevé de l’utilisation d’un avion, peut donner la possibilité de
l’utilisation des drones qui peut être une alternative plus rapide, moins coûteuse et donnant
des livrables aussi précis que les méthodes traditionnelles. De plus, la non connaissance de la
législation sur les drones par de nombreux acteurs au Bénin, et de la méthodologie liée à
l’utilisation de la technologie pour le calcul de volume, sont d’autres problématiques
auxquels on s’est penché dans ce projet. L’objectif principal de ce projet est d’utiliser les
applications des drones pour le calcul des réserves de granite dans la carrière OKOUTA.
Ainsi, les recherches documentaires, ont permis de découvrir qu’il existe une législation
réglementant l’utilisation des drones au Bénin depuis août 2018. Force est de constater que
cette règlementation n’est pas très connue de tous les acteurs du domaine. Pour le relevé
photogrammétrique par drone de la carrière, les étapes suivies sont : planification des vols
avec l’application PIX 4D CAPTURE ; utilisation d’un drone DJI PHANTOM 4 pour les
prises de vue aériennes et traitement des images avec le logiciel PIX4D MAPPER. Des
nuages de points ont été générés à la fin du traitement et ont servi pour l’évaluation de la
partie neutre et de la roche saine dans le logiciel COVADIS. Les volumes approximatifs
obtenus sont de 179 800 m3 pour le sable stérile et de 514 235 m3 pour la roche saine. Cette
méthode de calcul a permis d’élaborer un protocole d’utilisation des drones dans les travaux
topographiques. Pour comparer la méthode d’utilisation des drones aux méthodes
traditionnelles de topographie et la méthode par avion, on a estimé le temps, le coût et la
précision des travaux. Ce qui a permis de conclure que le drone représente un moyen plus sûr
s’il faut tenir compte des trois paramètres temps, coût, et précision.
ABSTRACT
Drones are new growing technologies; the number of applications is growing day by day.
Among these applications is a very important place for surveyors, who can use it in many of
their work through which we find the calculation of volumes. The calculation of the volumes,
precisely the estimate of the reserves of granite with the drone in the OKOUTA quarry in the
District of SETTO is the object of our project. Estimates of reserves were made by our
traditional methods of topography (GSP, Total Station, and theodolite) or by plane. The
slowness of the traditional methods or the high cost of the use of an airplane, can give the
possibility of the use of the UAVs which can be a faster alternative, less expensive and
giving deliverables as precise as the traditional methods. In addition, the lack of knowledge
of drone legislation by many actors in Benin, and the methodology related to the use of
technology for volume calculation, are other issues that have been addressed in this project.
The main objective of this project is to use drone applications for the calculation of granite
reserves in the OKOUTA quarry. Thus, the documentary research has revealed that there is
legislation regulating the use of drones in Benin since August 2018. It is clear that this
regulation is not very well known to all actors in the field. For the photogrammetric survey
by drone of the quarry, we started with the planification of the flights with the application
PIX 4D CAPTURE; then used a DJI PHANTOM 4 drone for aerial photography, and finally
processed the images with the PIX4D MAPPER software. Clouds of points were generated at
the end of the treatment and were used for the evaluation of the neutral portion and sound
rock in the COVADIS software. The approximate volumes obtained are 179 800 m3 for
sterile sand and 514 235 m3 for healthy rock. This method of calculation has made it possible
to draw up a protocol for using drones in topographic work. To compare the method of use of
drones with traditional methods of topography and the method by plane, the time, the cost
and the precision of the works were estimated. This led to the conclusion that the drone is a
safer way to consider the three parameters of time, cost and accuracy.
INTRODUCTION
Dans différents secteurs d’activités, sont de plus en plus découvertes et mises en application
de nouvelles technologies. L’usage de ces nouvelles technologies permettent d’améliorer la
productivité, d’aboutir à des résultats plus sûrs, plus rapidement, plus efficacement et de
façon plus efficientes. L’emploi des drones est en plein essor ; ils représentent la technologie
du présent et de l’avenir. Destinés auparavant pour les opérations militaires, ils trouvent de
plus en plus leur place dans le secteur civil. Qu’ils soient maritimes, terrestres ou aériens, les
drones permettent d’accomplir facilement des tâches qui, jusque-là, étaient soit impossibles,
soit beaucoup trop dangereuse à l’homme.
Ces engins volants sans humain à bord sont de divers gabarits : il y a les petits drones qui
connaissent un succès croissant dans le cadre des loisirs. D’autres de plus grands sont
destinés à des fins militaires ; et certains encore de tailles moyennes, sont utilisés dans les
activités relatives aux travaux de topographie, de génie civil, d’urbanisme, d’inspections (de
bâtiments, lignes électriques etc.), d’agriculture, de cartographie, de calcul de volume (Colas
et al., 2017).
Pour faire des quantifications dans certains secteurs d’activités, il faut procéder au calcul de
volume ; c’est le cas du secteur minier (incluant les mines, les carrières et les sablières). Il
s’obtient avec ce calcul un résultat en mètre cube. Ainsi plusieurs types de relevés
permettaient de récolter les données utilisées afin de réaliser un calcul de volume ; parmi
lesquels on peut citer les plus connus que sont le relevé conventionnel par des instruments de
topographie (GPS, Station totale…) et le relevé par avion. Les principaux facteurs qui
influencent le choix d’une méthode sont la rapidité du travail, la précision des résultats, le
coût de l’opération (Deplancke, 2014).
Les relevés traditionnels sont utilisés depuis de nombreuses années pour effectuer des
relevés terrestres servant aux calculs de volumes. Pour ce faire, un technicien doit réaliser à
pied, une série de transepts en relevant des points par des instruments topographiques sur
l’ensemble de la surface à couvrir. Les points relevés sont ensuite utilisés pour modéliser
l’environnement en trois (3) dimensions afin de réaliser le calcul de volume. Cette technique
semble être très précise car les instruments de topographie sont pour la plus part très précis
(HGB GROUP, 2016). Cependant, étant donné que ce type de relevé doit être fait à pied par
un technicien, il est relativement lent. Le temps ainsi passé au terrain peut parfois faire
monter le prix d’un relevé par GPS ou station totale.
Quant à l’avion, il est utilisé depuis de nombreuses années pour effectuer des relevés à partir
des vues aériennes, servant à réaliser des calculs de volumes. Les prises de vue par la
méthode photogrammétrique permettent de créer une orthomosaïque du site à l’étude et de
modéliser l’environnement en trois dimensions. La précision de ce type de relevé varie de
quelques centimètres au mètre près, ce qui paraît insuffisant pour effectuer la plupart des
calculs de volumes (Houin et al., 2014). Son principal avantage est qu’il est possible de
couvrir une très grande superficie en très peu de temps. Cependant, les coûts de cette
méthode sont relativement élevés. Il peut en effet coûter plusieurs milliers de dollars
seulement pour effectuer un relevé par avion (HGB GROUP, 2016).
Le drone est la technique de mesures la plus récente sur le marché. Il a son bord des caméras
de qualité supérieure et de poids léger. A l’instar de l’avion, les relevés par la technique
photogrammétrique permettent de créer une orthomosaïque du site à l’étude et de modéliser
par photogrammétrie l’environnement en trois dimensions. La précision des modèles 3D
créés à l’aide de drones peut varier de quelques millimètres jusqu’à quelques centimètres
selon les besoins du projet. De plus, les coûts d’exploitation d’un drone relativement bas
ainsi que la rapidité à laquelle les relevés sont réalisés permettent de produire des calculs de
volumes pour un coût moindre par rapport aux autres techniques et ce, pour les petites,
moyennes et grandes surfaces (HGB GROUP, 2016).
Malgré les nombreux avantages que la technologie drone peut procurer, son utilisation peut
néanmoins porter atteinte à la sécurité publique ou à la vie privée des personnes. De
nombreux pays ont donc adopté des lois pour encadrer et contrôler l’utilisation de ces
aéronefs. C’est le cas de la France qui est l’un des premiers pays à légiférer l’utilisation des
drones ; et du Bénin qui l’a récemment mis en œuvre. Ces règles passent aussi inaperçues du
grand public.
1.3 Hypothèses
- La connaissance du cadre législatif peut aider à planifier et contrôler l’utilisation
des drones ;
- l’évaluation des réserves de granites avec le drone peut aider les acteurs
intervenant dans la volumétrie, de connaître le protocole d’utilisation des drones
dans le calcul des volumes ;
- la comparaison de la rapidité, du coût et de la précision du drone par rapport aux
méthodes traditionnelles de topographie et la méthode par avion, peut aider à
percevoir les forces et les limites de la technologie en matière de la durée et du
coût d’exploitation ainsi que de la précision des volumes estimés.
forme et la taille des objets à partir de photographies. En effet, la photogrammétrie est une
technique permettant de représenter une scène en trois dimensions à partir de plusieurs
photos, argentiques ou bien numériques, représentant la même scène. De la même façon que le
cerveau recréé un environnement en trois dimensions grâce aux images issues de nos deux
yeux, la photogrammétrie utilise des informations en deux dimensions pour obtenir des
informations en trois dimensions (Kraus et al., 1998). La photogrammétrie a suivi
d’évolution dans le temps passant successivement de la photogrammétrie analogique à la
photogrammétrie analytique pour aboutir à la photogrammétrie numérique. Les deux grands
types de photogrammétrie sont la photogrammétrie terrestre et la photogrammétrie aérienne.
Photogrammétrie aérienne : Elle est l’ensemble des techniques et des matériels utilisés pour
aboutir à la représentation d’un territoire à partir des clichés de la prise de vues aériennes.
Stéréoscopie : (du grec stéréo : solide, scope : vision) est l'ensemble des techniques mises en
œuvre pour reproduire une perception du relief à partir de deux images planes (Khaled,
2008). Quel que soit le matériel utilisé et le but recherché, la présence d'un couple
stéréoscopique est le point de départ sans lequel aucun traitement n'est possible. Tout comme
notre vision binoculaire naturelle nous permet de percevoir ce qui nous entoure en trois
dimensions grâce à la fusion des images rétiniennes capturées par nos yeux, deux clichés d'un
même objet pris de points de vue différents et possédant un minimum de points
correspondants suffisent à la création d'un couple stéréoscopique. C’est ce dernier constitue
donc le principe d’un relevé photogrammétrique.
Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Géomètre de Conception. 14
UTILISATION DES DRONES POUR LE CALCUL DES RESERVES DE GRANITE : Cas du site d’OKOUTA dans l’Arrondissement de Setto
2019
Drones : Le terme drone est issu de la langue anglaise et signifie « faux bourdon » (Colas et
al., 2017). Il désigne un système de pilotage à distance, capable d’emporter une charge utile,
présentant différentes formes selon les besoins et ayant un niveau d’IA (Intelligence
Artificielle) plus ou moins évolué suivant les modèles et les applications auxquelles ils sont
destinés. Ce niveau d’IA lui permet d’être partiellement ou totalement indépendant d’actions
humaines afin de remplir ses tâches. Cependant, le terme drone est utilisé pour tout objet
piloté à distance. On parle ainsi des drones terrestres conçus pour se déplacer sur la terre
ferme pour effectuer du déminage, de la reconnaissance de terrain, de la prévention des
risques chimiques, de la lutte anti-incendie, du désherbage ; des drones sous-marins évoluant
dans un environnement aquatique pour effectuer de la recherche sous-marine, de la
cartographie des fonds, des interventions sur des installations sous-marines, de la sécurité
côtière ; et des drones aériens encore appelés UAV (Unmanned Aerial Vehicle) qui sont des
aéronefs sans pilote à bord capables d’effectuer des tâches spécifiques. (Colas et al., 2017).
Ce sont ces types de drones qui nous concernent ici. Dans la suite du rapport, le terme drone
ne représentera que ces aéronefs (Drones aériens). Les drones ainsi définis sont répartis en
deux catégories principales : les voilures fixes, appelées également “ailes fixes” et les
voilures tournantes ou multicoptères. Les différences sont celles qu’il y a entre un avion et
un hélicoptère. L’avion vole plus longtemps et couvre de plus grandes distances ou surfaces
de vol, alors que l’hélicoptère est plus polyvalent et permet le vol stationnaire, ce qui ne
nécessite pas de grandes surfaces de décollage ou d’atterrissage. Les voilures fixes ont
l’avantage de couvrir plus d’espace que les voilures tournantes mais ces derniers offrent une
liberté totale concernant la configuration de la prise de vue aérienne grâce à leur capacité de
vol stationnaire (Lisein, 2016). La figure 1 montre un exemple de drone à voilure fixe et la
figure 2 est une représentation de drone à voilures tournantes.
Source : http://www.directindustry.fr
Carrière : Une carrière est le lieu d'où sont extraits des matériaux de construction tels que
la pierre, le sable ou différents minéraux non métalliques ou carbonifères (ENCEM,
2011). Le chantier se fait à ciel ouvert, soit à flanc de coteau, soit en fosse. Le terme
« carrière » désigne également une installation industrielle comprenant : un lieu
d'extraction et les machines servant à traiter la roche extraite.
Granite : Le granite est une roche plutonique magmatique à texture grenue, riche
en quartz, très résistante et avec ses roches associées forment l'essentiel de la croûte
continentale de la planète. (Walter S., 2010). Le granite est le résultat du refroidissement
lent, en profondeur, de grandes masses de magma intrusif qui formeront le plus souvent
des plutons, ces derniers affleurant finalement par le jeu de l'érosion qui décape les
roches sus-jacentes. Ces magmas acides (c'est-à-dire relativement riches en silice) sont
essentiellement le résultat de la fusion partielle de la croûte terrestre continentale.
Certains granites rencontrés en petits plutons dans la croûte océanique sont, quant à eux,
le résultat de la différenciation ultime de magmas basiques. L’histoire du granite
commence en carrière d’où il est extrait au moyen du minage (répartition de charges
d'explosifs dans des trous réalisés par des forages selon un écartement, appelé maille) ou par
sciage au câble diamanté (technique apparue dans les années 1970 dans les carrières de
marbre italiennes). Les blocs ainsi extraits sont ensuite acheminés vers les usines ou ateliers
La carrière d’Okouta est située dans la localité de Setto, dans l’arrondissement de Setto,
commune de Djidja, département du Zou. L’Arrondissement de Setto se trouve entre les
latitudes 7°20’N et 7°30’N, et les longitudes 1°55’E et 2°15’E. La carrière est recouverte de
La Commune de Djidja dans laquelle se trouve la localité de Setto est la plus vaste des neuf
(9) Communes du Département du Zou. S’étendant sur une superficie de 41,66 % de la
superficie totale du Département (AKOMAGNI, 2006), elle est située dans sa partie Nord-
Ouest et est limitée au Sud par les Communes d’Abomey et de Bohicon, au Sud- Ouest par le
Département du Couffo (Commune d’Aplahoué), à l’Est par la Commune de Za-Kpota et au
Nord par le Département des Collines (Communes de Dassa-Zoumè et Savalou).
La Commune de Djidja jouit d’un climat de type subéquatorial tendant vers le soudano-
guinéen dans les parties septentrionales où les deux saisons pluvieuses tendent vers une
seule. S’agissant du réseau hydrographique, la Commune est drainée par 145 km de cours
d’eau dont deux permanents, à savoir le Zou et le Kouffo. Les autres cours d’eau à
écoulement temporaire. (Monographie de Djidja, Avril 2006).
1.5.1.3 Géologie
Le relief de Djidja est constitué de plateaux avec des dépressions, mais aussi des
affleurements granitiques atteignant 100 m d’altitude. Deux substrats géologiques portent les
sols de la commune : il s’agit du continental terminal qui porte les sols ferralitiques du Sud et
du socle cristallin du crétacé qui porte les sols ferrugineux (Monographie de Djidja, Avril
2006). D’après le fond IGN 2018, la zone d’étude se trouvant dans le Nord-Est de la
commune de Djidja dispose d’une variété géologique diverse à savoir :
C’est dans le groupe de Pira qu’on retrouve le granite qui est l’objet d’une évaluation avec la
technologie drone dans la carrière Okouta, qui devrait être exploité par l’Entreprise ADEOTI
SARL.
La société NORMAT Service SA, est une Société anonyme au capital de 30 Millions de
FRANCS CFA, ayant son siège social à Cotonou au BENIN, 041 BP 157 Cotonou,
immatriculé au Registre de Commerce et du Crédit Mobilier de Cotonou sous le numéro
RB/COT/17 B 18999.
NORMAT SERVICES SA est une filiale du Groupe NORMAT. Un Groupe au sein duquel
on retrouve également quatre (04) autres sociétés à savoir :
BHELIX SA qui gère une station de concassage de roche à TAN dans la commune de
ZANGNANADO ;
3D TECHNOLOGY qui s’occupe des services de la géolocalisation et de la gestion
logistique des véhicules ;
WAL BENIN spécialisé dans le transport des matériaux de construction en occurrence
des concassés et du sable ;
BOURJON qui offre des solutions de gestion et du conseil en entreprise.
Les activités de la société NORMAT SERVICES SA ont démarré courant 2012, dans le
cadre de l’offre de services de forage et minage pour sa société sœur BHELIX SA. Depuis,
elle s’est spécialisée dans ces services de Forage, minage et abattage de granite ou de
calcaire ; la distribution de substances explosives, la photogrammétrie par drone.
future. De façon plus claire, il est question de calculer le volume de terre à décaper pour
découvrir la roche saine, et d’estimer ensuite le volume de cette roche saine.
Le déroulement d’une mission de prise de vue aérienne par drone, comprend différentes
étapes. La démarche méthodologique adoptée et les outils utilisés pour la mission de relevé
sur la carrière d’OKOUTA sont présentés.
Avant les opérations proprement dites, une visite a été effectuée sur la carrière pour un
repérage de la zone et de ses environs pour avoir une idée du relief et des difficultés qu’on
pourrait rencontrer lors des vols. Cette démarche a permis de planifier le vol. Pour y
parvenir, quelques outils ont été utilisés.
Il s’agit du :
plan topographique de la carrière reçu auprès du client pour voir son étendue ;
drone DJI Phantom 4 (Il sera décrit dans les prochains chapitres) qui a servi à faire des
vols manuels afin d’avoir une idée des paramètres de planification comme la hauteur
de prise de vue pour éviter des obstacles en altitude et les limites de la carrière pour ne
pas trop déborder ou manquer de prendre certaines informations.
La forassions est l’ensemble des techniques permettant de creuser un puits jusqu’à des
profondeurs parfois élevées. Appelés aussi sondages, ces trous sont creusés par un engin
appelé foreuse. Cette étape ne fait pas forcément partir de la mission drone mais importante
pour le calcul des volumes.
Les opérations de forassions dans ce projet consistaient à forer la terre stérile de la zone objet
de l’étude à des mailles régulières. Au total 177 trous de diamètre 115 millimètres ont été
forés. Leurs profondeurs varient entre un mètre et quinze mètres. La figure 4 montre leur
répartition. Les points en couleurs blanches ont des profondeurs variant entre zéro et cinq
mètres ; les jaunes varient entre cinq et dix mètres et les profondeurs variant entre dix et
quinze mètres sont indiquées par la couleur rouge. Ces points forés ont permis de connaitre la
profondeur de la stérile à chaque niveau du terrain et ont servi dans le calcul du volume de la
roche stérile. La figure 5 présente la répartition des points forés sur le milieu d’étude.
Figure 6 : Foreuse
Sources : www.normat.net
La préparation d’un vol d’une mission drone, demande quelques précautions en amont. Il est
important de faire une déclaration de vol et une demande d’autorisation pour voler. Ensuite
vérifier la météo et enfin faire la vérification du bon fonctionnement du drone et de ses
accessoires.
En Principe une déclaration de vol et une demande d’autorisation devraient être faites avant
de survoler notre zone d’étude avec le drone suivant les dispositions de la législation au
Bénin, précisément en son chapitre 3 (voir titre 1.2.3). Cela n’a pas été le cas pour notre
étude car le Bénin ne disposait pas de législation sur les drones dans le temps (Juin 2017). On
devrait par contre se conformer au Règlement Aéronautique du Bénin précisément au RAB
11.1 qui oblige tout opérateur d’UAV de se déclarer auprès de l’ANAC, d’informer le
ministère de la Défense et d’obtenir une certification avant toute opération sur le territoire
béninois. Cette formalité aussi n’avait pas été aussi remplie pour cause de manque
d’informations.
Avant de faire voler un drone, que ce soit pour réaliser des vues aériennes ou autres travaux
aériens, il est aussi important de vérifier la météo et l’indice Kp, pour éviter de perdre le
contrôle de l’aéronef à cause de la pluie, d’une rafale de vent ou de la perte du signal GPS.
Vu que l’opération de la technologie drone impose des conditions météorologiques
minimums, un vent supérieur à 25 km/h, la pluie et le brouillard sont des conditions ne
permettant pas le vol d’un drone dans les conditions de sécurité acceptables.
Au niveau de la société NORMAT SERVICES SA, les différents documents lus nous
informent que deux jours avant les missions, on contacte le client pour lui communiquer le
point météorologique et ainsi confirmer ou reporter la mission. Mais les outils de
renseignements sur ces conditions météorologiques n’ont pas été évoqués. Donc pour ce
projet, la météo n’a pas été consultée dans la préparation de la mission. Toutefois, on pourrait
utiliser l’application Androïde UAV FORCAST pour vérifier ces conditions atmosphériques
d’avance avant de faire cette mission drone.
L’Application UAV FORCAST offre une lecture rapide de ces données cruciales telles que
la vitesse du vent (en particulier la vitesse du vent en rafale), les risques de pluie, de
couverture nuageuse, de visibilité et de température locale. Elle est capable d’afficher les
prévisions horaires pour le jour et la semaine qui permet de planifier à l'avance les missions.
Il existe également une fonctionnalité plus avancée qui surveille l'indice KP qui aide à
déterminer les chances de rencontrer des interférences avec le GPS, l’électronique de bord et
les signaux de commande radio en raison de perturbations géomagnétiques causées par
l'activité solaire. L’application est disponible sur Play store. Lorsqu’on veut une prévision en
24h, l’accessibilité est gratuite, mais pour voir une prévision horaire en sept (7) jours, il faut
faire une licence de 1,99 dollars par mois ou 21,99 dollars par an. Ces prévisions existent
aussi sur le site http://www.uavforecast.com/ .
Le drone utilisé au cours de cette mission est le « DJI Phantom 4», un quadricoptère
intelligent fabriqué par le groupe chinois DJI.
la caméra optique ;
la radiocommande qui permet de télépiloter le drone ;
Système de 0,7 à 15 m
détection Plage de détection d'obstacles
d’obstacle
Source : www.dji.com
Avant de faire voler le drone, il est nécessaire de faire quelques vérifications et des mises à
jour la veille de la mission. Pour le cas de notre projet, voici quelques vérifications qui ont
été effectuées :
store. On peut aussi faire la calibration du drone avec cette même application mais de
préférence sur le terrain avant de commencer les missions.
Faire voler le drone : Les vols manuels ont été effectués la veille pour vérifier
quelques dysfonctionnements au niveau du drone comme le statut du GPS surtout si
ce dernier est utilisé il y a longtemps.
Au préalable de l’acquisition, il faut créer les plans de vols qui vont être effectués. Ils sont
nécessaires car les vols sont réalisés en mode automatique. L’objectif de la planification de
vol en photogrammétrie par drone est la captation de façon autonome avec le drone, de
clichés qui permettront de reconstituer un environnement en 2D ou 3D. De nombreux
paramètres peuvent être définis : recouvrements des photos, vitesse de vol, hauteur de vol,
inclinaison de la caméra, etc.
Cette planification des vols est réalisée avec de nombreuses applications smartphone. On
peut citer par exemple Drone Harmony, DJI Ground Station Pro, Drone Deploy, PIX 4D
CAPTURE…
Le PIX 4D CAPTURE est celui qui a été utilisé dans notre projet. C’est une application
développée en Suisse par une start-up sur le site de l’Ecole Polytechnique Fédérale de
Lausanne. Elle permet la capture des images géo référencées en déroulant des missions
préprogrammées à partir de zones complexes à couvrir, en réglant l’angle de la caméra,
l’altitude et le chevauchement des images, plus d’autres paramètres comme la vitesse
d’exécution. Pour accéder à l’application, il faut la télécharger gratuitement sur Play store et
s’inscrire si c’est une première utilisation.
Une fois l’inscription faite, on accède à l’application en entrant son email et son mot de
passe précédemment créés. Notons que tout ceci se fait avec une connexion internet.
Après avoir entré ses identifiants, l’application s’ouvre et présente l’écran d’accueil comme
l’indique la figure 10.
La bande du milieu présente les différents plans qui peuvent être utilisés :
- mission polygone (POLYGON MISSION) utilisée pour les terrains ayant une
forme irrégulière. Notons que ce plan n’existait pas dans l’ancienne version de
l’application qui a été utilisée lors de notre projet. Cette option a été rajoutée dans
les récentes mises à jour de l’application ;
- mission grille simple (GRID MISSION) utilisée pour les terrains plus ou moins
réguliers. C’est ce plan de vol qui a été utilisé au cours de notre projet ;
- mission double Grille (DOUBLE GRID MISSION) : Ce plan est utilisé lorsqu’on
veut surtout faire de la modélisation 3D ;
- mission circulaire (CIRCULAR MISSION) : Utilisée lorsque la modélisation 3D
concerne les tours ou les antennes ;
- mission de vol libre (FREE FLIGHT MISSION) : Elle permet au pilote de
contrôler lui-même le vol.
En bas du menu d’accueil se trouvent les onglets PROJECT LIST (liste des projets) et
TUTORIAL/HELP (tutoriels/aide). Le premier sert à créer des projets et des missions tandis
que le second permet de consulter les tutoriels et les aides concernant l’utilisation de
l’application.
En cliquant sur PROJECT LIST, on accède à la fenêtre qui permet de créer le projet, et au
sein du projet sont créées des missions (Voir Figure 11)
On a choisi « GRID MISSION». On clique sur cette grille et ensuite sur l’onglet des
paramètres ; ce qui nous amène sur la fenêtre de planification des paramètres de vol (Voir
figure 13) C’est l’étape la plus importante car il faudrait définir les paramètres de vol tenant
compte des résultats attendus.
- Des dimensions de la grille : Elles sont définies de sorte à couvrir la zone d’objet
de l’étude en une ou plusieurs missions. Pour survoler une zone, on peut définir
plusieurs missions, c’est-à-dire plusieurs vols. Tout dépend de la superficie et de la
géométrie de la surface à couvrir ainsi que de l’autonomie de la batterie du drone.
Il ne faut pas définir une superficie donnant un temps de vol qui dépassera
l’autonomie de la batterie. Tous les paramètres de vol contribuent à réduire ou à
augmenter le temps de vol. La hauteur de vol, lorsqu’elle est 40 mètres par
exemple peut permettre de couvrir une plus grande superficie en un temps donné
que si on la mettait à 30 mètres dans le même temps. Dans ce cas, on perd en
qualité car la résolution va diminuer. Concernant notre étude, on a couvert une
superficie de 8,4 hectares en deux missions.
- La hauteur de vol et GSD (Ground Sampling Distance = Distance
d’échantillonnage au sol) : Les onglets permettant ces paramétrages se trouvent sur
On a opté pour une vitesse normale pour le cas de notre projet soit 80% de la vitesse
maximale ; soit 6,4 m/s
est important entre deux images, la zone commune capturée est plus grande et
plusieurs points clés peuvent être combinés ensemble. Plus il y a de points clés, plus
les points 3D peuvent être calculés avec précision. Par conséquent, la règle principale
est de maintenir un chevauchement élevé, au moins 60% lorsqu’il s’agit du
recouvrement latéral et 75% au moins lorsqu’il s’agit du recouvrement frontal. Le
recouvrement latéral de notre projet a été de 65% et le frontal était de 80%.
Visage (face) : Définit si le drone doit être orienté vers le centre de la mission lors de
la prise de vue, centré ou non. On a pris l’option « centré ».
Tous les paramètres définis pour notre projet sont donc consignés dans le tableau II ci-
dessous.
Désignations Attributs
Hauteur de vol 30 mètres
Vitesse de vol 6,4 mètre/seconde
Angle d’inclinaison de la caméra 75°
Recouvrement latéral 65%
Recouvrement frontal 80%.
GSD Obtenu 2,39 centimètres/pixel
Echelle de prise de vue obtenue 1/1500
Les paramètres de planification de notre étude ont été définis suivant les indications du
Manuel d’utilisation de PIX 4D MAPPER. En principe les paramètres devraient être définis
en fonction du GSD souhaité et ce dernier est fonction de la précision attendue. Il existe donc
une formule permettant de calculer le GSD qui est fonction des autres paramètres cités. Il
suffit donc de jouer sur ces paramètres pour obtenir le GSD souhaité. On peut aussi calculer
les dimensions des clichées au sol. Les formules tirées du manuel d’utilisation du PIX 4D
permettant de calculer le GSD et les dimensions au sol des clichés se présentent comme
suit :
Quelque que soit le vecteur (satellite, avion, drone, ...) les images aériennes doivent être
"ortho-rectifiées" pour produire un document (papier ou numérique) aillant les qualités
géométriques d'un plan topographique. Selon l'usage qui sera fait de ces images et leur
résolution, cette opération nécessite le relevé d'un nombre plus ou moins important de points
de contrôle (GCP). Avant de faire voler le drone pour capter de façon autonome les détails du
terrain, il est nécessaire de marquer les points d’appui sur l’étendue de la zone à relever. Ces
points permettent de limiter les distorsions dans le nuage de points ; de géoréférencer le
nuage de points ou de réaliser le rapport d’échelle indispensable aux mesures. La société
NORMAT SERVICES réalise un minimum de 5 points de calage par zone d’étude, ce
nombre peut augmenter jusqu’à 12 pour de très grandes zones. Le tableau III montre le
nombre de points de calage nécessaire en fonction de l’étendue de la zone d’après NORMAT
SERVICES SA.
On place idéalement les points de calage sur les bordures de la zone d’étude ainsi qu’au
centre de la zone. Il est possible de les fixer autrement en fonction de l’accessibilité d’une
zone. Le marquage au sol des points de calage peut se faire soit à la bombe fluo, soit avec des
bâches plastiques marquées d’une croix. L’important est de s’assurer que les cibles soient
visibles sur les photos. C’est plutôt les bâches qu’utilise la société NORMAT SERVICES,
donc utilisées dans notre projet.
Pour ce projet, on a marqué huit points de calage avec les bâches plastiques de manière à ce
que le polygone formé par ces points couvre la zone d'étude comme l’indique la figure 15.
On a ensuite relevé les coordonnées des points de contrôle regroupés dans le tableau IV :
Points X Y Z
Aussitôt les opérations de marquage et de relevé des GCP terminés, on est passé aux prises
de vue proprement dites avec le drone DJI PHANTOM 4 en utilisant les missions préétablies
dans l’application PIX 4D CAPTURE. On a donc connecté le drone à l’application et le
résultat suivant a été obtenu (figure 17) :
Figure 18: Page montrant la connexion du drone avec l’application PIX 4D CAPTURE
Source : Capture sur l’application
Cette étape montre que le drone est connecté ou non à l’application ; c’est le cas ici
« connected to drone ». On remarque aussi que l’aire qui serait balayée et la hauteur de prise
vue sont affichées. Si nous somme satisfait de ce petit rapport, on appuie une fois encore sur
« START » et ça nous affiche la dernière étape :
Figure 19: Page montrant le check list (tous les éléments sont actifs)
Source : Capture sur l’application
Figure 20: Page montrant le check list (tous les éléments ne sont pas actifs)
Source : Capture sur l’application
Les figures 19 et 20 montrent la fenêtre contextuelle de décollage qui affiche une liste de
contrôle qui doit être validée avant que le drone puisse décoller (DRONE TAKEOFF
CHECKLIST). Chaque élément de la liste de contrôle peut avoir l'un des statuts suivants :
- Connected to drone : Cela veut dire que l’application est connectée au drone, si ce
n’est pas le cas, le drone ne donne pas la main pour son décollage
- Camera is ready : La caméra est prête. Sinon la main n’est pas donnée ; cela veut
dire que la configuration de la caméra a échoué comme indiquée sur la figure 18
- Drone is calibrated : le drone est calibré ; sinon le décollage peut se faire mais le
drone risque de ne pas se stabiliser en plein vol et aura un impact sur les images
prises. La calibration des drones DJI qui se fait avec l’application DJI GO 4 permet
d’étalonner la stabilisation centrale du drone via son accéléromètre, son baromètre
etc. Il est utile de le faire lorsqu’on change souvent de lieu.
- Home point set : Point de départ enregistré. Si ce point n’est pas enregistré, le
drone donne la main pour son décollage mais risque de ne pas se retourner sur son
point de départ à la fin de sa mission. Il peut aller s’atterrir sur un point quelconque
(végétation, arbre ou immeuble) et même se cracher. Il est donc nécessaire de ne
peut pas forcer son décollage lorsque le point de départ n’est pas enregistré. On
éteint donc tout (drone et télécommande) et on recommence l’opération.
- Missions were within range (missions sont à portée) : lorsque le centre de la grille
de la mission à faire par le drone est à plus de 250 mètres de son lieu de décollage,
il signale un avertissement orange (Mission is far away) pour signaler que la zone
à relever est trop loin de son point de décollage. On peut forcer le décollage mais
en donnant au préalable une marge pour le temps de la mission. C’est-à-dire que si
le drone devrait faire 18 min pour une mission alors que la batterie a une
autonomie de 20 min, on peut ramener ce temps de mission à 15 min compte tenu
de l’éloignement de la zone à couvrir, car le drone fera un aller-retour assez long
qui consommera aussi de l’énergie.
Les vérifications étant terminées et toutes les conditions étant remplies, on lance donc la
mission en cliquant sur « PRESS AND HOLD (3S) TO TAKEOFF ». Le drone se décolle et
fait la mission et vient atterrir à son point de départ. Au cours des prises de vue, la trajectoire
suivie et les images relevées par le drone sont visualisées en direct sur le smartphone.
Deux missions de 72 images chacune ont été effectuées pour un total de 142 images pesant
au total 705 Méga-octets. Les images sont numériques et sont prises au format JPG. Les 142
sont rangés en deux missions dans le dossier « Image drone Okouta, accessible sur le lien
http://www.mediafire.com/file/nl7g5vneyx9w03t/Images_Drone_Okouta.rar/file
Figure 22: Capture de l’affichage en icône moyenne des 71 clichés de la première mission
Figure 23: Capture de l’affichage en icône moyenne des 71 clichés de la deuxième mission
Ce titre parle des différentes étapes de traitement pour le calcul des volumes. Ces traitements
sont faits en deux étapes : Le traitement avec le logiciel PIX 4D MAPPER qui a généré les
nuages de points et qui sont ensuite utilisés pour la détermination des volumes avec le
logiciel COVADIS.
Le traitement des photos ne nécessite pas de moyens techniques considérables, mais il faut
des matériels et logiciels adéquats. A défaut d’avoir des moyens recommandés, il faut un
minimum.
Pour faire le traitement des images drones avec le logiciel PIX 4D MAPPER, il faut disposer
d’un ordinateur ayant les caractéristiques minimums suivantes :
S’il faut rigoureusement suivre ce qui est exigé, il faut avoir les caractéristiques suivantes :
Notons que NORMAT SERVICES disposait des ordinateurs MAC de 16 GO de RAM et 120
GO d’espace libre avec un disque dur externe de 1terra pour stocker les images.
Il existe plusieurs solutions (solutions web, payante et open source) pour le traitement des
images prises par drone. Se basant sur mes références et celles de (Dudka, 2015), on peut
classer ces solutions de la façon suivante :
Solution web : La première grande famille de solution est celle des solutions sur Internet.
Celles-ci s'adressent généralement à un public de débutants sans connaissances
photogrammétriques. L'une des principales limitations de ce type de solution est la quantité
limitée d'images qui peuvent être chargées sur le serveur (une quarantaine de photos pour
certains de ces logiciels). On peut citer :
Les solutions payantes : La deuxième grande famille est celle des solutions commerciales.
De nombreuses entreprises ont développé leurs propres outils pour répondre à la demande
croissante de ce marché en plein essor. Voici quelques-uns des plus reconnus :
- Photoscan : c’est un logiciel Russe développé en 2006 par Agisof, très utilisé par
les professionnels de la photogrammétrie. Elle permet de créer des nuages de
points densifiés, des maillages ou encore des orthophotos.
- Photomodeler : Lancé en 1993, il a été proposé par l'éditeur canadien Eos System
et fut pendant de nombreuses années le principal logiciel de photogrammétrie sur
le marché.
- Correlator 3D : Il a été conçu par la société canadienne SimActive pour le
traitement des images prises par drone.
- Pix 4D MAPPER : C’est un logiciel développé en Suisse par une start-up.
Parmi ces solutions, c’est le PIX 4D MAPPER qui a été utilisé pour le traitement des images.
Ce logiciel est destiné principalement aux professionnels, où quatre solutions leurs sont
proposées :
C’est donc le PIX 4D MAPPER qui a été utilisé pour le traitement des images prises au cours
de ce projet car le but est de générer les nuages de points géoréférencés qui permettront de
calculer les volumes dans le logiciel COVADIS TOPO.
Ainsi pour utiliser PIX 4D MAPPER pour le traitement des images prises sur le terrain
prenant en compte l’utilisation des GCP, on est passé par trois grandes étapes que sont :
Notons qu’il faut disposer du logiciel installé sur un ordinateur adéquat et faire un
abonnement avant de commencer le traitement.
Pour faire le chargement des images, il faut aussi passer par plusieurs phases :
- Création d’un nouveau projet : On crée un nouveau projet clique sur « Nouveau
projet » en mentionnant le nom du projet « Projet_OKOUTA » et en choisissant le
dossier de destination.
- Sélection des images : En validant l’étape précédente, on arrive dans l’étape de
sélection des images et on choisit le dossier des images prises.
Cette étape se déroule en deux phases que sont le placement et le replacement des GCP.
- Replacement des GCP : En principe chaque GCP marqué par une croix bleue
devrait se retrouver sur plusieurs images et coïncidant avec le centre de la bâche
sur laquelle il a été relevé. Mais on remarque souvent un petit décalage entre ces
deux entités. Il est donc nécessaire de les faire coïncider avant de passer à la
troisième étape. En sélectionnant dans la partie gauche de la fenêtre les numéros
de GCP, on retrouve les photos avec une bâche dans la partie droite correspondant
à ce point. On replace de façon plus précise sur les photos le centre des points en
cliquant sur le centre de la bâche considérée. On replace environ chaque GCP sur
5 photos. Ceci constitue en même temps le géoréférencement des images.
Avant de lancer le traitement, il est nécessaire de paramétrer les options de traitement tenant
compte des résultats attendus. Le paramétrage se fait généralement en trois parties comme le
montre la figure 28. Ces trois parties cochées représentent en même temps les trois phases de
traitements que le logiciel fait. Pour accéder à cette fenêtre, on clique sur le dernier onglet de
la barre latérale gauche « Option de traitement ».
- le traitement original qui permet de traiter les images à leur échelle originale. Cela
prend beaucoup de temps et ce temps varie en fonction du nombre de photos et de
la puissance de l’ordinateur ;
- le traitement rapide qui permet de traiter à l’échelle plus basse (1/8), les images,
présentant un rapport de qualité pouvant permettre d’apprécier plus rapidement la
qualité des photos. C’est cette option qui s’utilise sur le terrain à la fin des prises
de vue pour l’analyse des images.
C’est l’échelle originale qui a été choisie pour le cas de notre étude.
Comme l’indique la figure 30, il y a trois (3) options de traitement à cette phase :
On a choisi à ce niveau également, les paramètres optimaux et les cases souhaitées ont été
cochés. Par ailleurs, notre projet ne nécessite pas un traitement jusqu’à cette troisième
phase car les nuages de points dont nous avons besoin se trouvent à la deuxième phase de
traitement.
Le logiciel a permis de déterminer d’une part, le volume de stérilité à enlever pour trouver la
roche saine, et ceci à l’aide des MNT des semis de points obtenus après le traitement des
images prises par drone et ceux obtenus par forassions.
D’autre part, il a aidé à calculer le volume de la roche saine à travers les MNT des forassions
et un plan horizontal estimé à 26,29 mètres en moyenne de profondeur du pont de forassions
situé au Sud-Est de la zone. Cette profondeur a été obtenue à la suite des sondages effectués
dans la zone pour obtenir le niveau de la roche dans le sous-sol.
Deux (02) Modèles Numériques de Terrain (MNT) ont été utilisés pour calculer le volume de
stérilité dans le logiciel Covadis. Un premier MNT représentant la surface visible balayée par
le drone obtenu par les semis de points après le traitement des images dans le logiciel PIX 4D
MAPPER. Le second MNT représente la surface de la roche saine confondu avec le bas du
gisement stérile. Cette partie n’est pas visible mais les profondeurs des trous et l’altitudes du
front des trous obtenus sur le MNT du drone nous ont permis de déterminer l’altitude du bas
de ces trous qui représentent ainsi les semis de points du second MNT. Les étapes suivantes
montrent le processus de détermination du volume de stérilité.
Figure 32: Etat du fichier XYZ après arrangement et enregistré sous txt
Source : capture du fichier
Au total 206931 points ont été générés comme l’indique la figure 33. La totalité du semis
portant le nom « Semis_Drone_Okouta » est accessible sur le lien
http://www.mediafire.com/file/dsdmadrpyyzxwhw/Semis_de_points.rar/file
Ce MNT est obtenu par les coordonnées du bas des forassions. Les coordonnées
planimétriques (X,Y) de ces points sont celles relevé par GNSS en haut des trous du terrain
naturel (la partie balayée par le drone). Les altitudes (Z) du haut de ces trous sont relevées
sur le MNT du drone dans COVADIS et celle du bas des trous sont obtenues en soustrayant
des altitudes du haut, la profondeur de ces derniers.
Soient Zh l’altitude du haut d’un trou relevé sur le MNT du drone (MNT1) ;
On a : Zb = Zh – P
On a donc calculé les coordonnées de 177 bas de trous forés. Les coordonnées trouvées ont
été classées dans un fichier « txt » portant le nom « Semis_points_forés_calculés ». Ce
dernier est rangé dans le dossier « Semis de point » ; accessible sur le lien
http://www.mediafire.com/file/dsdmadrpyyzxwhw/Semis_de_points.rar/file
Ces points ont donc permis de calculer le MNT de la surface de la roche saine qui représente
en même temps le bas des trous, par la même méthode que le MNT précédent. Ce MNT est
noté MNT2 et se présente comme suit :
Le calcul du volume s’est fait à partir des deux Modèles Numériques de Terrain (MNT1 et
MNT2). La superposition des deux MNT donne ce qui suit.
On a le MNT balayé par le drone en vert, et en magenta celui de la surface de la roche saine.
La différence de hauteur entre les deux MNT sur la surface à traiter constitue la partie stérile
qu’il faut enlever pour trouver la roche saine. C’est le volume de cette partie stérile qui est
recherché en un premier temps.
Pour le calcul, il faut donc réunir les deux MNT dans un même fichier Autocad comme le
montre la figure 39 et les mettre dans leur calque respectif. On clique sur « Covadis 3D,
Cubatures par prismes, 2 MNT (Déblai/Remblai). Il présente une fenêtre à paramétrer.
Ce calcul est effectué entre le MNT 2 et un plan horizontal situé à 26,29 m de profondeur par
rapport à l’altitude du point le plus bas de la roche. Ce dernier ayant une altitude de 126,22
m, en retranchant 26,29 m de cette altitude, on se retrouve à un plan horizontal situé à 99,930
m de ce point référence. C’est les différentes inspections à travers les forassions qui ont
conduit à ce choix. Ce plan horizontal représente donc le MNT3 et le calcul de volume de la
roche sera donc fait entre le MNT2 et le MNT3 par la même méthode que pour le calcul du
stérile.
Rappelons que pour évaluer les volumes mis en causes, on est passé par plusieurs étapes
comme l’indique la méthodologie. Chaque étape de la mission a couvert un temps. On a donc
essayé d’évaluer la durée du travail à chaque étape de l’étude. Les étapes importantes à
prendre en compte sont :
Les temps des travaux concernant le marquage des GCP, leur relevé et les prises de vues ont
été estimés par rapport aux temps passés pour effectuer ces différentes opérations. Pour la
définition du plan de vol, c’est un travail de bureau qui a été estimé lors de sa mise en œuvre
au bureau. Le temps mis pour le traitement des images est tiré du rapport de qualité de PIX
4D MPPER et la durée du calcul des volumes a été le fruit du rapport issu du traitement dans
COVADIS.
On a omis la phase des forassions des trous car quel que soit la méthode du calcul de volume
utilisé pour évaluer une carrière on peut en commun, soit faire ces forassions ou non. Si on
décide de ne pas la faire, c’est qu’on a déjà une idée de l’épaisseur moyenne de la couche du
stérile comme c’est le cas de la roche saine.
Pour évaluer le coût des travaux, on s’est basé sur le devis que fournit la société Normat
Services SA à ses clients pour les travaux de relevé photogrammétrique par drone. On n’a
pas tenu compte du coût des travaux de forassions pour le cas de notre projet, car le but est
d’avoir une idée du coût d’une prestation par drone. Notons que ces coûts sont les coûts
moyens qu’on peut observer par hectare couvert par le drone. Le tableau V fait cette
présentation.
La première colonne du tableau V détaille les activités d’une mission par drone ; la
deuxième colonne présente l’unité de mesure, la troisième donne le prix unitaire de chaque
activité et la dernière colonne donne le total au niveau de chaque activité. Notons que la
superficie en 2D concerné par le calcul de volume est de 23355,76 m² soit 2,33 ha malgré
que la superficie couverte par le drone soit de 84045,00 m². Il est conseillé d’aller au-delà de
la superficie concernée en débordant des limites du terrain pour avoir la garantie que toute la
zone concernée a été couverte.
Notre projet n’ayant pas fait la pratique sur les méthodes traditionnelle et par avion pour
pouvoir les comparer à la méthode par drone, on s’est référé à la comparaison faite par
(Cazalis, 2018). Ensuite au code de tarification de l’Ordre des Experts Géomètres.
L’auteur a fait des expériences de relevé sur le terrain sur trois méthodes de levé, en
appréciant la rapidité et le coût des travaux sur le terrain. Il s’est donc servi des graphiques
pour présenter l’évolution du temps de travail par rapport à la surface puis de l’évolution du
prix des opérations par rapport aux mêmes surfaces. A la fin, il a présenté un tableau du
couple rapidité/coût pour déterminer la méthode la plus avantageuse en fonction de la
superficie entre les trois cités ci-dessus. Pour y arriver, un système de notation par points a
été mis en place : le mode de levé le plus avantageux sera celui qui a le plus de points, c'est-
à-dire la méthode la plus rapide et la moins chère. Les points pour le temps passé sur le
terrain ont été répartis de la manière suivante :
- < 1h : 4 points ;
- Entre 1h et 4h : 3 points ;
- Entre 4h et 8h : 2 points ;
- Entre 1 jour et 2 jours : 1 point ;
- Au-delà de 2 jours : 0 points.
Les points attribués au montant du prix de la prestation ont quant à eux été répartis pour
défavoriser la méthode la plus chère, c’est-à-dire que la méthode la plus chère aura le moins
de points.
- Entre 450€ (292 500FCFA) et 649€ (421 850 FCFA) : 4 points ;
- Entre 650€ (422 500 FCFA) et 1299€ (844 350 FCFA) : 3 points ;
- Entre 1300€ (845 000 FCFA) et 2599€ (1 689 350 FCFA) : 2 points ;
- Entre 2600€ (1 690 000 FCFA) et 3000€ (1 950 000 FCFA) : 1 point ;
- Au-delà de 3000€ (1 950 000) : 0 point
Le decret n°91-49 du 29 mars 1911 publié au journal officiel n°118 du 01/04/2007 prévoit le
code des tarifs et honoraires sur les travaux topographiques essentiellement fais les
instruments traditionnels de topographie. Si on devrait utiliser les instruments traditionnels
pour faire les relevés sur notre zone d’étude, on allait adopter la méthode du nivellement
géométrique pour obtenir les Z ou du relevé tachiométrique pour obtenir des données en X,
Y et Z. Ainsi en ses paragraphes A et B du titre III, le code prévoit des tarifs pour le
nivellement géométrique et le levé tachiométriques. Les prix varient en fonction de la
superficie de la zone et un minimum de 40 points est exigé par hectare. Par ailleurs, le
paragraphe B ordonne d’appliquer la méthode du nivellement géométrique lorsque la
superficie à couvrir varie de 0 à 5 hectares.
Pour évaluer la précision du travail, il faut tenir compte de deux grands aspects : le premier
est relatif à la résolution à laquelle les images ont été prises (GSD). Le second concerne la
précision du géoréférencement. Pour étudier ces aspects, on s’est référé au rapport de qualité
généré après le traitement des images.
La résolution spatiale d’une image peut tout simplement être vue comme la taille du pixel
c’est-à-dire la taille du plus petit élément identifiable sur une image (DOUNGMO, 2017).
Elle dépend des relations géométriques définissant la prise de vue (chambre de prise de vue,
centre de projection, point principale, distance focale, etc.) ainsi que de la hauteur de vol de
l'appareil.
Pour avoir une bonne précision au niveau des résultats du calcul des volumes, il faut définir
au préalable un GSD convenable à la précision attendue pour votre levé. Cependant, définir
une résolution de 2 cm par exemple n’implique pas que les livrables ou rendus
(Orthomosaïque, Modèle Numérique d’Altitude (DSM), Nuage de Points, Maillage
Triangulaire, etc.) auront une précision de 2 cm. Pour définir la précision, il existe deux
manières : La précision relative et la précision absolue.
La précision relative se défini comme la précision du positionnement d’un point sur une
carte par rapport aux autres. En d’autres termes, c’est la mesure de la position d’un point par
rapport (relativement) à chacun des autres présent dans le livrable (DOUNGMO, 2017). Si
l’objectif de la prise de vue est de déterminer une distance, une surface ou un volume, la
précision relative est suffisante.
La précision absolue fait quant à elle référence à la différence entre la position obtenue d’un
point sur la carte par rapport à sa position réelle sur le sol. En d’autres termes, si une carte a
une bonne précision absolue, la coordonnée de tout point sur cette dernière sera très proche
sinon identique à la coordonnée réelle (GNSS) de ce point. Si l’objectif de la prise de vue est
de faire une comparaison temporelle d’images pour démontrer par exemple l’évolution de
l’urbanisation dans une ville ou l’augmentation du niveau des eaux sur une ligne littoral (en
d'autres termes si l'objectif de la prise de vue est une comparaison d’images géo référencées),
il serait important d’utiliser la précision absolue.
L’article publié par (Barry & al., 2015) sur une étude de la précision des relevés
photogrammétriques, a conclu que lorsqu’il s’agit de précision relative, il est courant de lire
que la précision à attendre d’un modèle normalement reconstitué sera de l’ordre de 1 à 3 fois
la taille du pixel en X, Y, Z. Alors que s'agissant de la précision absolue, la composante
horizontale sera de 1 à 2 fois la taille du pixel tandis que la composante verticale peut avoir
une erreur dans un intervalle allant de 1 à 3 fois la taille du même pixel au sol. Les auteurs
sont allés loin en précisant que les levés photogrammétriques peuvent être utilisés pour des
projets ayant une exigence de précision de 3,14 cm (échelle 1 / 200).
Pour le cas de notre projet, le GSD est de 2,39cm/pixel. Si on doit se référer aux conclusions
de (Barry & al., 2015), et si on doit considérer simplement la précision relative parce que
nous sommes en présence d’un calcul de volume, on peut s’attendre d’une précision entre
Avant août 2018 où les relevés par drone du projet ont été déjà réalisés, il n’existe pas de
règlementation pour réguler l’utilisation des drones. A l’instar de nombreux autres pays
africains n’ayant pas la règlementions mais qui ont des articles qui en parlent brièvement
dans leur code de l’aviation civile. Ainsi le site internet (droneregulations.info, 2017) nous
informe que le Bénin à travers l’Agence Nationale de l’Aviation civile (ANAC) utilisait le
Règlement Aéronautique du Bénin en son annexe 4 intitulé « règles applicables aux petits
aéronefs (RAB 11.1) » pour réglementer l’usage d’UAV dans le pays. Ces règles imposent à
tous les opérateurs d’UAV de se déclarer auprès de l’ANAC, d’informer le ministère de la
Défense et d’obtenir une certification avant toute opération sur le territoire béninois.
L'annexe requiert également un plan de vol qui devrait accompagner la demande
d'autorisation. La demande doit être envoyée au moins sept (07) jours avant le jour du vol.
Par ailleurs, le RAB indique que l’ANAC, créée par le décret n ° 2004-598 du 29 octobre
2004, est l’organe public administratif et technique, chargé d’exécuter des tâches de
réglementation et de contrôle de l’aviation civile pour le compte de l’État. Il définit et met en
œuvre la politique de l'État et la représente auprès de toutes les organisations de l'aviation
civile internationale. Il contrôle également toutes les compagnies aériennes opérant sur le
territoire de la République du Bénin, qu’il s’agisse d’opérateurs nationaux ou d’opérateurs
étrangers (régionaux ou internationaux) en leur accordant autorisation et approbation.
L'annexe 4 du RAB 11.1 susmentionné (pages 1 à 5, PDF, page 98 ; août 2016) est accessible
sur le lien http://anac.bj/sites/default/files/docs/rab2016/RAB%2011.1.pdf
Une règlementation sur l’utilisation des aéronefs pilotés à distance a été adoptée au Bénin
depuis Août 2018 et porte le nom « Décision portant adoption de la règlementation
technique à l’utilisation des aéronefs télépilotés en République du Bénin ».
Cette règlementation couvre huit (8) grands chapitres structurés de manière suivante :
Il donne surtout la définition des termes et l’explication des abréviations liées aux aéronefs
télépilotés. C’est le cas par exemple de deux abréviations fréquemment utilisées dans le
document portant le règlement que sont RPA qui est un aéronef télépiloté (Exemple : drone)
et RPAS qui est un système d’aéronef piloté à distance.
Chapitre 2 : Généralité
Il fait notamment une catégorisation et une classification des RPA en fonction de leur masse
et de leur usage. Le tableau VI ci-dessous résume cette catégorisation et classification.
Classe 1 1A 1B 1C
0 – 5kg
Classe 2 2A 2B 2C
5 – 25 kg
Classe 3 3A 3B 3C
25kg et plus
Source : Décision portant adoption de la règlementation technique à l’utilisation des aéronefs
télépilotés en République du Bénin, Août 2018.
Le tableau VI indique que les RPA sont réparties en trois (3) classe :
Ce chapitre traite également des propriétés des RPAS et stipule que, est éligible à posséder
un RPAS, tout citoyen béninois, tout résident au Bénin ayant au moins 18 ans d’âge ou toutes
personnes morales enregistrées pouvant justifier l’usage d’un tel équipement.
On peut noter la partie qui parle de l’autorisation des vols indiquant que nul n’opèrera un
RPAS au Bénin à moins d’y avoir été autorisée par l’ANAC. Il est indiqué plus loin que tout
exploitant ou toute personne qui a l’intention de mener des opérations avec un RPAS devra
demander une autorisation auprès des autorités de l’aviation civile requises et y être autorisé
avant le début de toute opération. Les conditions à remplir dans la demande d’autorisation
ont été par ailleurs mentionnées couvrant au total 22 points et prenant en compte entre autres
l’adresse du demandeur, son casier judiciaire, les caractéristiques de son RPAS et de
différentes pièces ou certificat. Ce chapitre mentionne également quelques limites
d’utilisations d’un RPAS. On peut par exemple noter que nul ne peut opérer un RPAS dans la
catégorie loisir et sport au-dessus des 400 pieds (environ 122 mètres) au-dessus du sol et nul
ne peut aussi opérer la nuit.
Ce chapitre stipule en son premier titre qu’aucun exploitant ne se livrera à une exploitation
de RPAS à but lucratif à moins de détenir un permis d’exploitation de RPAS valide délivré
par l’ANAC. Les conditions de la demande de ce permis ont été mentionnées dans ce
chapitre. De même pour piloter un RPAS à but lucratif, il faut nécessairement obtenir un
certificat auprès de l’ANAC suite à un test initial de connaissances aéronautiques.
On peut noter dans ce dernier chapitre, des infractions et sanctions où toute personne qui
contrevient à l’une quelconque des dispositions de la présente règlementation est passible de
sanctions conformément aux dispositions légales applicables en Républiques du Bénin.
http://www.mediafire.com/file/hbpayj62frpidp2/decision_portant_adoption_de_la_r%25C3%
25A8glementation_technique_relative_%25C3%25A0_l%2527utilisation_des_a%25C3%25
A9ronef_t%25C3%25A9l%25C3%25A9pilot%25C3%25A9.pdf/file
Malgré l’existence d’une loi, son application peut ne pas aussi s’adapter aux réalités du
Bénin et auraient besoin de quelques ajustements. C’est dans cette optique qu’un atelier
organisé le 2 avril 2019 a fait une analyse de la règlementation et quelques faiblesses ont été
détectées et des pistes d’amélioration ont été définies conformément à cinq thématiques. Les
résultats par thématique sont présentés dans le tableau VII.
Tableau VII : Analyse de la règlementation sur les drones au Bénin lors de l’atelier du 2 Avril
organisé par Benin Flying Labs
Thématiques Analyses
Règles relatives aux - Les opérations de préparation des drones avant et après tout
drones avant leur vol ne sont pas clairement définies dans la réglementation.
utilisation - Bien que la réglementation demande de faire immatriculer
tous les drones et d’obtenir une autorisation de vol avant de
faire des missions avec les drones, les acteurs n’ont pas
connaissance des services compétents pour délivrer lesdites
pièces administratives à temps.
Règles à respecter - L’article 3.4 (b) relative aux limites d’utilisation des drones
pendant pose une restriction énorme à l’exploitation des drones à des
l’utilisation des fins de tourismes.
drones - La réglementation interdit aux opérateurs et exploitant de
drones de violer les droits des propriétaires. On pourrait
expliciter les cas (ou quelques cas) dans lesquels on peut
considérer les droits des propriétaires violés afin de permettre
aux opérateurs et exploitant de drones de mieux respecter les
droits de ces derniers lors des différentes missions.
Le tableau VIII présente le volume du stérile calculé dans Covadis avec les détails.
Le tableau donne également les altitudes maximales et minimales de ces deux MNT ainsi que
les superficies couvertes en 2D et 3D de ceux-ci. Ces superficies sont en deux volets, les
superficies totales et utiles. La superficie totale est celle que chaque MNT couvre
initialement. On remarque que celle du drone en 2D par exemple tourne autour de 8,4045 ha.
C’est cette superficie qui a été couverte lors des opérations sur le terrain par le drone. Mais la
superficie de la zone concernée pour le calcul des volumes n’est que de 2,34 ha. On remarque
cette même superficie au niveau du MNT2 en utile comme en total car ce MNT couvre
exactement la zone de travail. On remarque aussi une petite augmentation de ces superficies
lorsqu’elles sont en 3D. Ce qui parait normal car en passant d’un modèle plan 2D à un
modèle varié du terrain 3D, la superficie augmente.
Le calcul du volume dans Covadis est basé sur la formule du calcul d’un objet épousant une
forme parallélépipédique. On sait que pour trouver ce volume, il faut faire le produit de la
surface par la hauteur. Ce volume de la roche stérile est approximativement estimé à
179 799,881 m3.
VOLUME 514235,003 m³
Ce qui est nouveau dans ce tableau IX par rapport au précédent est que le MNT1 dans l’autre
est remplacé par le plan horizontal ici. Un plan situé à une altitude de 99,930 m en dessous
du MNT2, et tout le volume a été calculé en dessous de ce MNT qui représente le MNT3. Ce
volume de la roche saine est estimé à 514 235,003 m3.
En s’inspirant de la méthodologie adoptée lors de cette étude, nous avons réalisé de façon
classique, un protocole d’une mission photogrammétrique par drone pour permettre aux
acteurs de la topographie d’avoir une idée globale de l’utilisation de l’outil dans notre métier
de topographie quel que soit le but visé (voir tableau X).
ETAPE 2 Cette phase va permettre de caler les lignes de vol que va suivre le
- L’objectif utilisé ;
- L’altitude de vol ;
ETAPE 3 Il s’agit soit, de points caractéristiques qui seront bien visibles sur
Définition des points l’image finale, soit de repères à mettre en place avant la mission. Ces
de calage au sol derniers peuvent être matérialisés par la bombe fluo ou avec des
bâches plastiques marquées d’une croix ou par tout autre marque
pouvant être visibles sur les images. Ces points vont permettre
d’améliorer fortement la précision du modèle ; ils vont également
permettre de définir l’échelle du modèle. Sans aucune référence, le
modèle serait adimensionnel. Ces derniers doivent être repérés par
relevé GPS ou Station Totale.
images et le rendu Après traitement, un grand nombre de produits peuvent être généré
constituant le rendu :
- Orthophotos géoréférencées
- Courbes de niveau.
- Global Mapper ;
- ArcGIS ;
- QGIS ;
- Autocad ;
- Google Earth ;
- Microstation
Par exemple, sur ArcGIS, les nuages de points seront en .las, les
MNT et MNS seront en .tif (GeoTIFF), les courbes de niveau en .dxf
(également exploitable en autocad).
Limitation employée. Il convient de les préciser pour éviter toute déception lors
du rendu final :
- La hauteur du soleil sur l’horizon : plus le soleil est bas, plus les
ombres portées sont importantes et moins la qualité est au rendez-
vous ;
1. traitement initial,
Le coût des travaux relevant uniquement des opérations du relevé par drone sont présenté
dans le tableau XII
100 -180 2 4 0 2 0 1 4 4 1
180 -200 2 4 0 1 0 1 3 4 1
1 4 0 1 0 1 2 4 1
>200
Etant donné qu’il faut 40 points par hectare, notre zone d’étude sera nivelée en 2,33 x 40
points, soit 93 points. Dans cette proportion, il sera perçu une somme de 300 000 + (93-
51)*5000 = 510 000 FCFA.
Comme le montre le tableau XIV issu d’une capture du rapport de qualité de l’étude, le GSD
présenté dans la quatrième ligne est effectivement de 2,39 cm. Les autres éléments du tableau
sont en principe l’identité du projet : Le nom du projet en première ligne, la date du
traitement en deuxième, le modèle de caméra du drone en troisième, la superficie couverte en
quatrième et le temps du traitement initial en dernière ligne.
Le tableau XV tiré d’une capture du rapport de qualité présente la précision relative suite au
géoréférencement du modèle.
CHAPITRE IV : DISCUSSIONS
Après avoir testé et adapté le protocole théorique, nous pouvons maintenant discuter les
résultats pour valider ou invalider les hypothèses de travail.
réaliser l’ensemble des services d’un cabinet. Par exemple, un drone trop lourd ne pourra pas
voler en ville, mais un drone trop léger ne pourra pas voler à plus de 100 mètres du pilote.
Des entreprises spécialisées dans la prise de vue par drone disposent souvent d’une flotte
d’une dizaine de drones permettant d’effectuer la majorité des travaux possibles. Il faut donc
tenir compte de la législation en vigueur dans le ou les pays où vous voulez mener votre
activité pour faire le choix de vos drones.
D’autres travaux de relevés photogrammétriques par drones ont été réalisés pour divers buts
et le protocole adopté n’est pas très loin de ce qui été proposé dans ce projet. C’est le cas par
exemple de (BAGIEU, 2017) qui a utilisé pratiquement la même méthodologie que nous
pour déterminer les nuages de points d’un bâtiment. Sauf qu’au niveau de la planification des
vols, au lieu d’utiliser PIX 4D CAPTURE pour la planification, il a utilisé une autre
application appelé MISSION PLANNER ayant toutefois les mêmes fonctions que PIX 4D
CAPTURE. Il a aussi utilisé un autre type de drone (Hexacoptère) de marque HELICEO
FOX6 pour faire les relevés.
Les entreprises intervenant dans les relevés photogrammétriques par drones listent en
quelques lignes leur méthodologie pour faire leur travail. C’est le cas de HBG GROUP qui
adopte la même méthodologie sans détailler les matériels utilisés. La seule nouveauté dans la
méthodologie de cette entreprise est qu’en plus des vols automatisés, ils font aussi à des
moments donnés, des vols manuels obliques pour compléter les prises de vue afin d’être sûr
que tous les angles de l’objet étudié ont été relevés. C’est le cas également de LATITUDE
DRONE, qui a apporté quelques tâches supplémentaires mais importantes dans la
méthodologie. Il s’agit dans un premier temps, des tâches administratives et de la mission sur
le terrain que sont :
Ces trois points apportés par LATITUDE DRONE mettent l’accent à la sécurité du travail
qui est un autre aspect très important dans l’utilisation des drones, quel que soit le but visé.
Pour les volumes de la roche stérile et du granite proprement dit, ils sont considérés
approximatifs pour deux raisons :
La première raison est que d’autres méthodes de relevés n’ont pas été adoptées pour
faire des comparaisons avec celle de notre projet. Le but visé est de montrer que le
drone est une nouvelle alternative pour faire des relevés volumétriques en dehors des
méthodes traditionnelles.
La seconde raison est que le capteur optique embarqué sur le drone utilisé n’est pas
forcément le plus adapté car il ne balaie que la surface de la roche. Le mieux serait
d’utiliser un capteur laser ou multi-spectrale permettant d’identifier toute l’étendue de
la roche en profondeur pour que le volume soit plus fiable. Mais dans ce cas, il faut
un investissement plus considérable pour l’achat d’un tel drone et le coût
d’exploitation de notre projet ne serait forcément plus élevé.
De façon définitive, le drone a permis d’évaluer les réserves de granite même si les volumes
obtenus sont considérés approximatifs qu’on pourrait utiliser un capteur mieux adapter.
4.3 Comparaison des relevés par la technologie drone avec des relevés
traditionnels et relevés par avion
Il est question de comparer la méthode d’évaluation par le drone avec d’autres méthodes que
sont, les méthodes classiques (GPS ou station totale) et le relevé par avion. Les paramètres à
comparer sont le temps, le coût de réalisation des travaux et la précision.
Pour discuter de cette hypothèse, on a comparé les résultats à d’autres travaux ou à des
indications des entreprises intervenant dans le domaine et à des normes règlementaires.
Pour ce qui est de notre étude, on a mis 1h56min pour la réalisation avec seulement 16 min
pour le drone pour balayer un espace de huit (8) hectares. S’il faut utiliser le GPS ou la
station totale pour effectuer ce relevé de même superficie, il serait carrément impossible que
ça se fasse avec ce même temps. Pour preuve, pour placer nos 10 GCP et les relever, on a
mis 1h25min pour le faire. Mais le relevé par avion paraitrait plus rapide que les deux
premières méthodes et serait plus avantageux sur une superficie plus grande couvrant
plusieurs dizaines d’hectares. Pour preuve, dans les résultats de la comparaison faite par
(Cazalis, 2018) sur la rapidité et le coût d’exploitation des trois méthodes de levé, on constate
que sur une superficie supérieure à 30 hectares, l’avion est en tête sur la rapidité, vient
ensuite le drone et la méthode traditionnelle ferme la marche. C’est lorsque la superficie est
inférieure à 30 hectares que l’avion et le drone s’équivalent mais sont plus rapide que la
méthode classique. Dans ce cas le drone est plus conseillé parce qu’il est moins encombrant
que l’avion.
Concernant le coût des travaux, le drone semble être moins abordable que les méthodes
traditionnelles mais plus avantageux que l’avion. Pour preuve, le coût d’exploitation de notre
projet tourne autour d’un million d’après les résultats ; s’il faudrait utiliser la méthode
traditionnelle, on se retrouverait à 510 000 FCFA d’après le code des tarifs et honoraires de
l’Ordre des Géomètres Experts. (Cazalis, 2018), dans sa comparaison, voit également que les
méthodes par drone et traditionnelles sont moins coûteuses que la méthode par avion et quel
que soit la superficie. Il juge par ailleurs que le drone et les méthodes traditionnelles
s’équivalent sur une superficie de 0 à 0,4 hectare mais le drone semble progressivement plus
abordable lorsque la superficie s’éloigne de 0,4 hectare. Les tarifs sur le marché varient selon
l’entreprise. L’entreprise française « Tichodrone » par exemple fait ces relevés
photogrammétriques pour but cartographique à 780 euros soit près de 511 000 FCFA.
L’entreprise Top-Drone quant à elle fait ces travaux photogrammétriques à partir de 2000
euros soit environ 1 300 000 FCFA.
En somme, s’il faut tenir compte des deux paramètres rapidité/coût, pour un géomètre qui
aimerait faire le calcul de volumes, d’après (Cazalis, 2018) :
De 0 à 1,6 hectares, il est souhaitable d’utiliser la méthode traditionnelle
entre 1,6 et 200 hectares, utiliser un drone paraît plus abordable que les méthodes
traditionnelles et la méthode par avion.
Au-delà de 200 hectares l’avion est la meilleure option.
Tenant compte de cette théorie de (Cazalis, 2018) on peut dire que le choix d’utiliser un
drone pour notre projet a été le bon car la superficie de notre zone est d’environ 2,33
hectares.
L’entreprise (HGB GROUP, 2016) a fait également une comparaison des méthodes de relevé
sur une carrière pour le calcul de volume et conclut que l’avion est classé un peu plus rapide
que le drone mais ce dernier est quatre fois plus rapide que le relevé par GPS sans préciser
les superficies. Il rajoute que le relevé par avion serait propice pour des zones de très vaste
étendue allant à l’échelle d’une commune ou d’un département tandis que les drones seront
meilleurs dans les zones couvrant quelques hectares. Il juge aussi que le drone a l’avantage
d’avoir une exploitation moins couteuse que l’avion même si son coût d’exploitation est le
même que celui du GPS.
Pour discuter de la précision des données, on a d’abord comparé la résolution trouvée, à ceux
d’autres travaux. Le GSD de l’étude est de 2,39cm/pixel. La question est de savoir si ce GSD
est suffisant pour faire un calcul de volume par drone. On a quelques indications sur d’autres
travaux utilisant la technologie drone même si ce n’est pas pour des objectifs de calcul de
volume proprement dits. Ainsi les nuages de points obtenus par drone par (BAGIEU, 2017)
pour un but de modélisation de bâtiment a été faite avec un GSD de 1,21 cm. La mesure des
glaciers par drone effectué par (Vandenbroeck, 2018) pour analyser leur évolution a été faite
avec un GSD de 3,5cm/pixel. Les tests effectués par (Dudka, 2015) pour modéliser un
immeuble ont donné respectivement des résolutions de 0,4cm/pixel et 1,2cm/pixel. A voir
ces différentes résolutions de relevés drone, on constate que la résolution appliquée par notre
étude n’est pas loin. Toutefois, les recherches de (Barry & al., 2015) précisant que les levés
photogrammétriques peuvent être utilisés pour des projets ayant une exigence de précision de
3,14 cm (échelle 1 / 200). Notre relevé étant à une échelle de 1/1500, on peut s’attendre à une
précision moins que celle indiquée par les auteurs. Or le GSD de l’étude nous garantit une
précision entre 2,39 cm et 7,17 cm. Ce qui veut dire que ce GSD est acceptable selon les
indications des deux auteurs.
La RMS de la reconstruction du modèle a été de 17,7 cm ; ce qui est hors de la limite exigée.
Cette erreur peut être due à plusieurs facteurs qu’on verra plus loin. Mais cela ne pose pas de
doute sur la précision des relevés par drone car d’autres travaux ont fait mieux allant même
jusqu’au millimètre de précision. C’est le cas de (BAGIEU, 2017) qui a obtenu une précision
de 5 mm sur sa reconstruction photogrammétrique. Les entreprises intervenant dans la
photogrammétrie par drone que ce soit pour le calcul des volumes ou pour d’autres buts
proposent pour la plupart des précisions allant du millimètre au centimètre.
La précision des relevés traditionnels peut aussi atteindre des précisions millimétriques.
Seulement que ces relevés traditionnels ne peuvent pas tenir compte de tous les
compartiments du terrain. Au moment où le drone relève des milliers de points dans une
zone, il est impossible que les relevés traditionnels fassent les mêmes performances. Selon
les spécifications de l’Ordre des Géomètres Experts du Bénin qui exige 40 points à l’hectare
pour des relevés tachiométriques (X, Y et Z) d’une zone de faible végétation ; notre zone
étant estimée à 2,33 hectares, on peut s’attendre à un relevé de 93 points soit moins de 100
points. Alors que le relevé par drone de l’étude a généré 206931 points. On voit par-là que le
relevé par drone est plus bénéfique que les relevés traditionnels.
Par rapport à l’avion, son désavantage est qu’il n’a pas la possibilité de voler aussi bas que le
drone pour offrir des résolutions de quelques centimètres.
Toujours dans sa comparaison des trois types de relevés, (HGB GROUP, 2016) a aussi fait
allusion à la précision du calcul des volumes et classe le drone légèrement plus précis que les
relevés par GPS et par avion.
La construction photogrammétrique de l’étude n’a pas donné la précision escomptée, et cela
peut être dû à plusieurs facteurs, résumés par (Vandenbroeck, 2018) comme trois sources
d’influences de la précision des résultats du relevé photogrammétrique par drone. Il s’agit :
Influence lié à la maîtrise du drone
pas tous les mêmes performances. Dans son travail de recherche, (Dudka, 2015) a étudié trois
des meilleurs logiciels de photogrammétrie par drone pour chercher le plus adapté aux
besoins du cabinet de Géomètre Expert TPLM-3D. Ces logiciels sont le suisse Pix4Dmapper,
le russe PHOTOSCAN et le français MiCMaC. La comparaison a été effectuée selon
plusieurs fonctions : le nuage de points densifié par les logiciels, l’orthopohotographie
générée, la rapidité des logiciels ou leur facilité d’utilisation. Concernant cette dernière
fonction, l’auteur juge que Pix4Dmapper est très simple à prendre en main pour un débutant.
PHOTOSCAN est aussi aisément utilisable selon l’auteur ; par contre il juge que le
fonctionnement de MicMac en ligne de commande constitue un frein pour les gens n’ayant
pas l’habitude. Concernant le temps de calcul, l’auteur affirme que Pix4Dmapper est plus
rapide que les autres. Ainsi, l’auteur donne le Pix4Dmapper comme le plus performant en
traitement des images prises par drone. (JAVERLIAT, 2016) a aussi comparé plusieurs
logiciels de traitement photogrammétrique dans le but de trouver un logiciel
photogrammétriques pouvant satisfaire aux fonctionnements d’un cabinet de géomètre. Le
logiciel choisi doit être capable de respecter les fonctionnalités suivantes :
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Ce projet de fin d’études avait pour objectif principal d’étudier les applications des drones
pour le calcul des réserves de granite dans la carrière OKOUTA dans l’arrondissement de
SETTO. Ainsi, on a dans un premier temps étudié les règles encadrant l’utilisation de ces
aéronefs en France et au Bénin. Il s’est avéré que cette loi n’est pas connue de tous les
acteurs du domaine au Bénin. Les initiatives comme celle organisée par Benin Flying Libs le
2 Avril 2019 devraient se perdurer, pour amener tout le monde de prendre connaissance de
cette législation. On a ensuite faire l’évaluation de la réserve de granite, aboutissant au final à
un protocole pas trop différent de ce que les entreprises spécialistes de la photogrammétrie
par drone utilisent. Ce protocole peut être utilisé par les cabinets de Géomètre Expert ou
toute structure de mesure pour faire leur relevé si besoin. On a enfin estimé le temps, le coût
et la précision des travaux au cours de cette évaluation. Il a été retenu que le drone est une
alternative plus sûre que les relevés traditionnels de topographie et relevé par avion lorsque
la superficie varie entre 1,6 à 200 hectares. Le drone représente donc un outil stratégique de
gestion de la production pour les compagnies minières, pour mesurer leur réserve et leur
productivité, prévoir leur vente et contrôler la quantité du minerai extrait. Le drone peut
rendre l’entreprise qui l’utilise plus compétitive que ses concurrents. Cela représente un fort
intérêt pour les compagnies minières. Cependant, même si cette méthode de lever est très
rapide sur le terrain (rarement plus d’une heure), les traitements, en fonction de la quantité de
données à calculer, peuvent être longs. Il faut donc avoir un ordinateur puissant. Le drone
étant un outil de gestion à utilisation très efficace, on peut imaginer que les entreprises
pourraient être intéressées par un développement de cette activité en interne. Pas seulement
les entreprises minières mains également d’autres qui s’adonnent à des mesures. Les
entreprises de route ou d’aménagement par exemple peuvent les utiliser dans leur
terrassement pour calculer les volumes de remblai et de déblai sur les travaux de construction
de route ou d’aménagement d’un grand espace, surtout dans les zones difficiles d’accès. Les
cabinets de Géomètre-Expert peuvent les utiliser dans leurs différentes mesures afin de
produire des plans plus rapidement pour divers buts : plans fonciers ruraux, les états des lieux
etc. Malgré que ces engins donnent des avantages considérables sur leur utilisation, il n’en
demeure pas moins qu’ils disposent quelques faiblesses. La première faiblesse est l’absence
d’autonomie : le drone a en moyenne un maximum de 30 minutes de vol par batterie.
Plusieurs batteries sont à prévoir, étant donné que le rechargement dure souvent trop
longtemps pour être effectué sur place. La deuxième faiblesse est sa faible résistance :
lorsque les conditions météorologiques sont trop rudes (grand vent, pluie, etc.), il est
impossible pour le drone de planer. Auquel cas, il pourrait se fracasser sur les façades, sur les
toitures, etc. La période la plus propice pour faire voler le drone est la saison sèche en
Afrique ou la période d’été en occident. L’autre faiblesse importante est l’atteinte à la vie
privée des individus : L’espionnage des personnes est devenu un jeu d’enfant avec cet objet
volant. Il est possible avec un drone de récolter des informations personnelles sur chacun de
nous. Tout ceci met à mal l’anonymat des gens. Les attaques terroristes sont devenues aussi
très fréquents avec ces engins. A ce titre, le côté sécuritaire de ces engins est le prochain défi
que les Etats doivent atteindre car ces engins opérés de manière irresponsable continuent de
représenter une menace pour la sécurité publique, malgré des textes de lois les légiférant. La
dernière faiblesse qu’on peut noter, ou du moins une difficulté qu’on a notamment rencontrée
au cours du stage, est l’impossibilité de faire des relevés avec notre capteur otique en
présence de végétations. Pour le calcul de volume par exemple, on a besoin de toucher la
terre naturelle ; la présence de végétation bloque donc la réalisation de ce travail, à moins
qu’on soit en présence d’un capteur pouvant transpercé la végétation pour retrouver la terre
ferme. C’est dans cette optique que de nombreux travaux actuels visent à améliorer les
capteurs dans le but de perfectionner encore la qualité des rendus et surtout de varier ceux-ci
pour régler le problème de la végétation par exemple. Ainsi, des scanners, des caméras
hyper-spectrales, des caméras thermiques, des caméras infrarouges commencent à être
embarqués sur les drones. Des GPS bi-fréquences sont également en train d’être embarqués
sur ces engins afin de supprimer l’utilisation des GCP au sol.
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2017].
www.pnj-cam.com [Visité en Octobre 2018].
http://www.uavforecast.com / [Visité en Octobre 2018].
https://support.pix4d.com [Visité en Septembre 2017].
www.droneregulations.info [Visité en Septembre 2017].
ANNEXES
Liens externes
Les 142 images prises par le drone lors du projet ; accessibles sur le lien suivant :
http://www.mediafire.com/file/nl7g5vneyx9w03t/Images_Drone_Okouta.rar/file
http://www.mediafire.com/file/hbpayj62frpidp2/decision_portant_adoption_de_la_r%25C3%
25A8glementation_technique_relative_%25C3%25A0_l%2527utilisation_des_a%25C3%25
A9ronef_t%25C3%25A9l%25C3%25A9pilot%25C3%25A9.pdf/file
http://www.mediafire.com/file/wyudf3w6n9l051i/Rapport_de_qualit%25C3%25A9_de_proj
et_Okouta.rar/file
Les semis de points du relevé drone, des points forés relevés et calculés sont
accessible sur le lien :
http://www.mediafire.com/file/dsdmadrpyyzxwhw/Semis_de_points.rar/file
Figure 6 : Foreuse.................................................................................................................... 25
Figure 18: Page montrant la connexion du drone avec l’application PIX 4D CAPTURE ..... 41
Figure 19: Page montrant le check list (tous les éléments sont actifs) ................................... 42
Figure 20: Page montrant le check list (tous les éléments ne sont pas actifs) ........................ 42
Figure 21: Page montrant la prise des photos par le drone ..................................................... 44
Figure 22: Capture de l’affichage en icône moyenne des 71 clichés de la première mission 45
Figure 23: Capture de l’affichage en icône moyenne des 71 clichés de la deuxième mission 45
Figure 26: Schéma des photos en rouge et des GCP en bleu .................................................. 52
Figure 31: Etat du fichier XYZ issu du traitement des images ............................................... 58
Figure 32: Etat du fichier XYZ après arrangement et enregistré sous txt .............................. 59
Figure 34: Fenêtre principale du logiciel COVADIS après son ouverture ............................. 60
Figure 40: Paramétrage du calcul du volume (choix des couleurs de zones) ......................... 64
Tableau VII : Analyse de la règlementation sur les drones au Bénin lors de l’atelier du 2
Avril organisé par Benin Flying Labs ..................................................................................... 75