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ÉTUDE DE FAISABILITÉ POUR

L’APPROVISIONNEMENT EN PLANTES MÉDICINALES*


EN CIRCUITS COURTS À L’OFFICINE
Documents de synthèse visant à faciliter les échanges entre un producteur et un pharmacien.

Je suis producteur
Je produis : Je vends :

Des plantes fraîches Des aliments (tisanes,


Des plantes sèches aromates, huiles essentielles
Des macérats huileux AB, Hydrolats AB…)
Des extraits alcooliques Des compléments
Des huiles essentielles alimentaires (huiles
Des hydrolats essentielles, macération
Des baumes hydroalcoolique…)
Des crèmes Des parfums d’ambiance
Des savons (Rares vu la réglementation)
Des bâtons de Des cosmétiques
fumigations Des huiles de massage
Etc…

Rappel : dans la législation française, vous devez choisir pour quel usage - au
singulier - vous vendez votre produit :
Un sachet de feuilles de sauge sera le plus souvent vendu en alimentaire sous
forme de tisane ou d’aromate. Si vous souhaitez le vendre comme parfum
d’ambiance, c’est à dire brûler des feuilles de sauge, ou comme cosmétique par
ex aromatiser son bain avec des feuilles de sauge pour réguler la transpiration, le
conditionnement devra être différent pour chaque usage. A noter que le taux
de TVA change, l’alimentaire est à 5,5%, la cosmétique et le parfum d’ambiance à
20%.
* on entend en fait ici plantes sèches et pas seulement plantes médicinales qui correspondent à une catégorie
trop stricte.
Je suis pharmacien
Je vends devant mon comptoir :
• Des plantes aromatiques
Je délivre derrière mon
• Des cosmétiques
• Des compléments alimentaires
comptoir :
• des plantes médicinales
• Des parfums d’ambiance
• des médicaments
• Des huiles de massage
•…
•…

Pour faire très simple sur les plantes sèches :


Si le pharmacien achète ou vend des plantes avec une TVA à 5,5%, les plantes
sont de qualité alimentaire et il peut donc de la même manière s’approvisionner
en direct à un producteur qui lui vendra ses plantes en qualité alimentaire à 5,5%.
La plupart du temps, il s’agira de plantes en sachet vendues devant le comptoir.

Normalement si le pharmacien achète des plantes en vrac, celles-ci sont


destinées à entrer dans le préparatoire (dans le cas où la pharmacie est équipée
d’un préparatoire). Par conséquent, et comme tout ce qui rentre dans le
préparatoire se doit d’être de qualité pharmaceutique (et donc avec une TVA à
10%), il s’agira de plantes que le pharmacien aura achetées à des laboratoires
pharmaceutiques en qualité pharmaceutique

Donc pour tout échange clair entre un producteur et un pharmacien, il sera bon
de connaître les taux de TVA des plantes vendues dans la pharmacie. Celui-ci
renseigne sur la « qualité » alimentaire ou pharmaceutique de la plante.

Bien sûr le terme de qualité utilisé ici s’entend au sens de la réglementation (voir
ci-dessous) catégorie juridique et ne présage en rien de la qualité visuelle ou
organoleptique desdites plantes.

* on entend en fait ici plantes sèches et pas seulement plantes médicinales qui
correspondent à une catégorie trop stricte.
POUR ALLER PLUS LOIN ...

Qu’est-ce que la « qualité pharmaceutique » ?


Une plante de qualité pharmaceutique est une plante vendue exclusivement par un
établissement pharmaceutique, devant être enregistré auprès de l’ANSM et
respecter un cahier des charges très strict. Un bulletin doit prouver que la plante
répond aux exigences des pharmacopées françaises et européennes.

Le bulletin d’analyse reprend en général les critères ci-dessous :


- Identification de la plante (botanique, critères organoleptiques)
- Dosage en principes actifs (molécules permettant l’efficacité sur l’organisme)
- Dosage des contaminants (pesticides (plus de 69 sont contrôlés dans la
pharmacopée), métaux lourds, micro-organismes, mycotoxines, radioactivité…)

Tous ces critères sont détaillés et adaptés à chaque plante dans la


Pharmacopée. Ainsi, si la plante répond à toutes ces normes, elle est de qualité
pharmaceutique.

Et quid des 148 ?


Avant de parler des « 148 », repartons de la plante médicinale...
Quand une plante est reconnue comme médicinale, elle est inscrite à la
pharmacopée. À ce jour 610 plantes sont inscrites à la pharmacopée française et y
ont une description qui définit leur « qualité pharmaceutique » comme vue ci-dessus.
Sur ces 610 plantes, 454 sont inscrites en liste A (=plantes jugées plus bénéfiques que
dangereuse) et 156 sur liste B (plantes plus dangereuses que bénéfiques).
Parmi les 454 plantes de la liste A, 148 peuvent être vendues hors monopole
pharmaceutique.
À noter que certaines plantes que nous vendons, ayant un statut alimentaire, ne sont
pas inscrites à la pharmacopée et donc n’ont pas besoin d’être libérées pour qu’on
puisse les vendre (ex la monarde, l’agastache…).

En pharmacie, en toute logique les plantes libérées* ou non inscrites peuvent être
vendues devant le comptoir, et les plantes (libérées ou non-libérées), délivrées avec
un objectif thérapeutique doivent être vendues derrière le comptoir (sous-entendu :
qualité pharmaceutique et donc TVA 10%).

* En effet un des arguments de libération d’une plante est qu’elle a un autre usage (type alimentaire) et n’est
donc pas uniquement médicinale.
Cas des mélanges
Les mélanges que peuvent faire les pharmaciens sont codifiés et contraints par la
pharmacopée française : il y a des règles d’association relativement complexes à
respecter. Ces mélanges, préparés en pharmacie, ont le statut de médicament et
doivent, en principe, intégrer des plantes de qualité pharmaceutique.

Pour contourner ces contraintes et pouvoir s’approvisionner en plantes ne répondant


pas à la qualité pharmaceutique, certains pharmaciens créent une société distincte
qui leur permet de revendre des mélanges avec un statut alimentaire.

Il est également possible de proposer des mélanges préemballés avec un statut


alimentaire et qui seront vendus devant le comptoir. Dans ce cas vous êtes le
fabricant, responsable de votre produit et le pharmacien est un commerçant.

Conseil associé au produit


En principe, il n’est pas possible, même au sein d’une pharmacie de prêter des
propriétés thérapeutiques à des produits qui n’ont pas le statut de médicament. Cela
vaut pour les plantes sèches de qualité alimentaire, mais aussi, les compléments
alimentaires, les huiles essentielles commercialisées avec les statuts d’arôme
alimentaire ou de complément alimentaire…

Dans les faits, il y a une tolérance beaucoup plus importante sur ce point qu’en
dehors d’une officine et il est toujours possible d’utiliser les allégations de santé sur les
plantes de qualité alimentaire.

* En effet un des arguments de libération d’une plante est qu’elle a un autre usage (type alimentaire) et n’est
donc pas uniquement médicinale.

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