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FIDA/G.M.B. Akash
notre époque en matière de
développement.
La désertification se produit lorsque l’on changement climatique accélérera le rythme mondiale. Guerres, troubles sociaux,
supprime le couvert forestier et végétal qui de la désertification en certains endroits, par instabilité politique et migrations sont
sert de liant au sol. Elle se produit lorsque exemple les zones arides d’Amérique latine. autant de conséquences de la rareté des
l’on coupe les arbres et les buissons pour en La désertification peut avoir des effets ressources. Pour des millions d’êtres
faire du bois de feu ou de construction, ou dévastateurs. Elle réduit la résilience des sols humains, stopper la désertification est une
pour nettoyer des terres en vue de les mettre aux variations naturelles du climat. Elle question de vie ou de mort.
en culture. Elle se produit lorsque les perturbe le cycle naturel de l’eau et des La désertification n’est pas toujours
animaux dévorent les herbages et éléments nutritifs. Elle intensifie les vents inévitable. Les facteurs humains, comme le
provoquent, avec leurs sabots, l’érosion des violents et les feux de friches. Les effets des surpâturage et les coupes rases, peuvent
terres arables. Elle se produit lorsqu’une tempêtes de sable et de la sédimentation être contrôlés par l’amélioration des
exploitation intensive provoque l’épuisement dans les étendues d’eau peuvent être pratiques agricoles et de pâturage. D’autres
des éléments nutritifs du sol. L’érosion ressentis à des milliers de kilomètres du facteurs, comme l’augmentation des
éolienne et hydrique aggrave les dégâts, point d’origine des problèmes. températures, peuvent être prévus et
emportant la couche superficielle du sol et Le coût de la désertification est élevé, et abordés de manière proactive. Les terres
laissant derrière elle un mélange très peu pas seulement en termes économiques. Elle dégradées peuvent parfois être remises en
fertile de poussière et de sable. Ce sont ces constitue une menace pour la biodiversité et état et leur fertilité rétablie. Dans de
facteurs conjugués qui transforment des peut se traduire par des épisodes prolongés nombreux cas, les meilleures méthodes de
terres dégradées en désert. de famine dans des pays souffrant déjà de la remise en état des terres font appel à des
Les causes de la désertification sont pauvreté et incapables de faire face à de savoirs traditionnels ou autochtones et à
multiples. De longues périodes de sécheresse fortes pertes agricoles. Les populations des techniques de gestion des terres. Dans
peuvent avoir de graves conséquences pour rurales pauvres, dont la survie dépend de la d’autres cas, cependant, les efforts de
les terres. Les conflits peuvent contraindre les terre, sont souvent contraintes de migrer remise en état peuvent échouer, voire avoir
populations à s’installer dans des zones pour ne pas mourir de faim. un impact négatif sur les écosystèmes, le
écologiquement fragiles, soumettant les terres La désertification ne signifie pas bien-être humain et la réduction de la
à des pressions excessives. Les activités seulement faim et mort dans les pays en pauvreté. Il est moins coûteux, et moins
extractives peuvent être la cause de développement; elle accroît aussi, pour risqué, de limiter les dommages avant qu’ils
dommages. Dans les années à venir, le tous, les menaces pesant sur la sécurité ne se produisent.
La désertification: l’expérience
du FIDA
Au FIDA, nous sommes confrontés quotidiennement au coût humain de la
désertification. Nous travaillons avec des paysans pratiquant une agriculture de
subsistance, des pasteurs nomades, des journaliers et d’autres travailleurs dont la
survie dépend de terres marginales ou écologiquement fragiles. Le travail que nous
poursuivons depuis 30 ans nous a fait clairement prendre conscience du fait que
l’élimination de la pauvreté rurale exige que soit abordée la question de la gestion des
terres et des ressources naturelles.
L’existence même du FIDA trouve ses racines été conféré en reconnaissance de son
dans la lutte contre la désertification. La expertise avérée en matière de
décision de créer le FIDA a été prise en 1974, développement rural durable, de gestion
FIDA/D. Rose
Un projet bénéficiant du soutien du FIDA a que cela était possible, les terres ont été il est suffisant d’arroser les arbustes une
permis de restaurer la végétation sur un tiers simplement mises en repos pendant une seule fois, au moment de la plantation.
environ des terres de parcours de la badia. période allant jusqu’à deux ans. Les plantes Le broutage régulier du bétail empêche
Le succès obtenu tient essentiellement à la autochtones, disparues depuis longtemps, que les arbustes ne se lignifient et en
participation des populations locales, qui ont ainsi repoussé, et l’ensemble du couvert prolonge la durée de vie. Le
sont intervenues dans la prise des décisions végétal a pu reprendre vie. réensemencement des arbustes finit par se
et ont été encouragées à prendre pleinement Lorsque la dégradation était trop produire automatiquement.
en charge la remise en état des parcours et avancée, le projet a opté pour le Les éleveurs ont pu constater une
leur gestion. réensemencement des terres en plantes multiplication par dix de la productivité
Les éleveurs bédouins ont collaboré avec fourragères autochtones ou adaptées aux moyenne des terres, qui est passée de 50 à
les experts du projet et investi leurs savoirs conditions locales. Les sols ont été labourés 500 unités fourragères par hectare. La
locaux dans l’élaboration et la mise en au préalable afin de favoriser l’infiltration des remise en état des parcours n’a pas
œuvre de plans de gestion, notamment en eaux de pluie. Les unités de production de seulement assuré du fourrage, elle a
déterminant le nombre des animaux pouvant semences du projet produisent aujourd’hui également amélioré la santé de
paître à un endroit précis et à un moment 160 tonnes de semences par an. l’écosystème: oiseaux, insectes et animaux
donné, compte tenu des conditions Plus de 930 000 hectares de viennent repeupler le territoire.
saisonnières. Divers moyens ont été adoptés badia ont ainsi été régénérés
– films, réunions avec les communautés, grâce à la mise en repos,
journées sur le terrain et ateliers – pour 225 000 hectares
mobiliser les communautés et leur supplémentaires ont été
transmettre les nouvelles techniques de réensemencés, tandis que
gestion des parcours. Une fois leur accord des arbustes de pépinière
obtenu, les experts du projet ont travaillé en ont été plantés sur environ
collaboration avec les communautés afin de 94 000 hectares, en prenant
délimiter les sites et sélectionner ceux qui soin d’entourer chaque plante
pouvaient être remis en état. d’un petit bourrelet de terre
FIDA/S. Morgan
Trois méthodes ont été employées pour destiné à la protéger et à
revaloriser les parcours: mise en repos, recueillir l’eau de pluie. Grâce
réensemencement et plantation. Chaque fois à ce simple système d’irrigation,