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1 Généralités sur le son

Le son ou l’onde sonore, est une vibration d’un milieu mécanique (corde d’un instrument
de musique, membrane d’un haut-parleur, un milieu fluide,...) de pression qui se propage
dans le temps et dans l’espace avec une célérité C, dépendant d’un milieu de propagation.
L’objet ou le milieu qui vibre est appelé source sonore.

À la source, le milieu est déformé (par un choc, une compression, etc.) et, par suite de son
élasticité (milieu), la déformation gagne les molécules voisines qui, dérangées de leur
position d’équilibre, agissent à leur tour de proche en proche sans qu’il ait de transport de
matière dans le milieu matériel qui entoure la source sonore.

1.1 Propagation
1.1.1 Equation de propagation

La propagation rectiligne d’une onde sonore dans un milieu homogène (et sans
amortissement) a une équation de la forme 𝑦(𝑡) = 𝑎 sin 𝜔𝑡. Avec y l’élongation ; 𝜔 la
pulsation.

1.1.2 Période

Un phénomène est périodique s’il se reproduit, identique à lui-même, au bout d’un certain
temps, appelé période (T) exprimée en seconde(s).

𝜔𝑇 = 2𝜋 𝑟𝑎𝑑

1.1.3 Fréquence (f)

1.1.3.1 Définition
C’est le nombre de fois qu’un phénomène se reproduit dans une seconde (dans notre cas le
1
nombre d’oscillations par seconde). Elle est exprimée en hertz (Hz). 𝑓 = 𝑇

1.1.3.2 Ondes stationnaires et fréquences propres


Entre deux murs, des fréquences propres vont naître, qui sont des familles d’ondes
stationnaires.
Dans le cas où la distance entre les deux murs est L, la fréquence fondamentale, sera
C
f1  et les harmoniques f n  nf 1 .
2L

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Dans le cas d’un couloir fermé à l’une des extrémités, ouvert à l’autre, les fréquences

et f n  2n  1 .
C C
propres dans le sens de sa longueur auront pour forme f 1 
4L 2L

1.1.4 La célérité

Dans un milieu homogène, la vitesse du son est constante, elle ne dépend pas de
l’amplitude des vibrations sonores et ne dépend pas de la fréquence des vibrations
sonores si on admet que le milieu est non dispersif.

La célérité c du son dans l’air dépend de la température. À la température ordinaire, elle


est de l’ordre de 340 m/s. Dans d’autres milieux que l’air, le son se propage à des vitesses
différentes.

1.1.4.1 Célérité dans les solides


𝐸
𝑐=√
𝜌

avec 𝑐: 𝑐é𝑙é𝑟𝑖𝑡é 𝑒𝑛 𝑚. 𝑠 −1 ;

𝐸 𝑚𝑜𝑑𝑢𝑙𝑒 𝑑 ′ 𝑌𝑜𝑢𝑛𝑔 𝑑𝑢 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒 𝑜𝑢 𝑚𝑜𝑑𝑢𝑙𝑒 𝑑 ′ é𝑙𝑎𝑠𝑡𝑖𝑐𝑖𝑡é 𝑙𝑜𝑛𝑔𝑖𝑡𝑢𝑑𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒 𝑒𝑛 𝑁. 𝑚 −2 ;

𝜌 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑒𝑛 𝑘𝑔. 𝑚 −3 .

Quelques ordres de grandeurs

Solides E(N.m-2 ) ρ(kg.m-3 ) c(m.s-1 )


Acier 20.1010 7850 5060
Cuivre 12,20.1010 8900 3700
Plomb 1,65.1010 11400 1200
brique

1.1.4.2 Célérité dans les liquides


𝐾
𝑐 = √𝜌

avec 𝑐: 𝑐é𝑙é𝑟𝑖𝑡é 𝑒𝑛 𝑚. 𝑠 −1 ;

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𝐾 𝑚𝑜𝑑𝑢𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑖𝑠𝑜𝑡ℎ𝑒𝑟𝑚𝑒 𝑑𝑢 𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒 𝑁. 𝑚 −2 ;

𝜌 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑒𝑛 𝑘𝑔. 𝑚 −3 .

Quelques ordres de grandeurs

Liquides K(N.m-2 ) ρ(kg.m-3 ) c(m.s-1 )


Alcool 0,115.1010 790 1200
Eau de mer 0,240.1010 1025 1530

1.1.4.3 Célérité dans les gaz-Loi de Laplace


𝛾𝑃
𝑐 = √𝜌

avec 𝑐: 𝑐é𝑙é𝑟𝑖𝑡é 𝑒𝑛 𝑚. 𝑠 −1 ;

𝛾: 𝑐𝑜𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑎𝑑𝑖𝑎𝑏𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛𝑖𝑡é;

𝑃: 𝑃𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑙𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑔𝑎𝑧 𝑒𝑛 𝑃𝑎;

𝜌 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑒𝑛 𝑘𝑔. 𝑚 −3 .

𝑃𝑀 𝛾𝑅𝑇
En utilisant la loi des gaz parfaits où 𝜌 = ; la célérité s’écrit 𝑐 = √𝑀(𝑔𝑎𝑧) avec 𝑅 ≅
𝑅𝑇

8,31 𝐽. 𝑚𝑜𝑙 1 𝐾 1 constante des gaz parfaits.

Quelques ordres de grandeurs

Gaz 𝛾 ρ(kg.m-3 ) M(kg.mol- c(m.s-1 )


1)

Dihydrogène 1,41 0,0899 2.10-3 1260


Air 1,40 1,293 29.10-3 331
dioxygène 1,40 1,428 32.10-3 315

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1.1.5 La longueur d’onde ou période spatiale

C’est la distance au bout de laquelle le signal se reproduit identique à lui -même à un


instant donné. Elle s’exprime en mètre (m). La relation entre la longueur d’onde et la
𝑐
période fait intervenir la célérité 𝜆 = 𝑐𝑇 = en m.
𝑓

1.1.6 La pression acoustique (P)

C’est la différence entre la pression instantanée de l’air en présence d’ondes sonores et la


pression atmosphérique. Elle est exprimée en pascals (Pa).

Si la source sonore vibre de façon sinusoïdale, à la fréquence f, la pression acoustique, en


un point quelconque P du champ sonore (espace entourant la source ) est une fonction

sinusoïdale du temps de même fréquence f : Pac (t) = P sin (ωt + φ) = Peff √ 2sin (ωt + φ).

1.1.7 Impédance acoustique


Un milieu de propagation acoustique est caractérisé par son impédance Z = ρ. c en kg.m-
2 .s-1 .

Avec 𝜌 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑒𝑛 𝑘𝑔. 𝑚−3 ;


𝑐 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑎𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑠𝑜𝑛 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑐𝑒 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑒𝑛 m. 𝑠 −1 .
1.2 Quelques caractéristiques d’un son
1.2.1 La hauteur

Outre l’intensité, une caractéristique essentielle des sons est la hauteur (graves, medium,
ou aigues). Lorsqu’on entend successivement deux sons, on distingue instinctivement un
son plus aigu et un son plus grave. La grandeur physique qui correspond à cette qualité
est la fréquence.

Domaine d’audibilité
Inaudibles Audibles Inaudibles Inaudibles
Hauteur Infrasons Grave Medium Aigu Ultrasons Hypersons
Fréquences 20Hz 200Hz 2000Hz 20kHz 10 GHz

1.2.2 Son pur et son complexe

Une vibration sinusoïdale d’une source sonore engendre un son pur (une seule fréquence).

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Un son complexe périodique, de fréquence f, résulte de la superposition de sons purs de
fréquences f, 2f, 3f,… ,nf. La fréquence f correspond au fondamental. Les autres fréquences
correspondent aux harmoniques.

L’analyse spectrale d’un son complexe permet de séparer le fondamental des


harmoniques.

Exemple : 𝑦1 (𝑡) = 4 sin 𝜔𝑡 ; 𝑦2 (𝑡) = 2 sin(3𝜔𝑡 + 1,5) ; 𝑦3 (𝑡) = sin(2𝜔𝑡 + 4,5)

Ce qui permet d’écrire 𝑦(𝑡) = 𝑦1 (𝑡) + 𝑦2 (𝑡) + 𝑦3 (𝑡).

1.2.3 Bandes d’octaves

On emploie fréquemment, en acoustique, des échelonnements de fréquences normalisées ;


un intervalle entre deux fréquences f1 et f2 n’est pas seulement défini par la différence f2 –f1
mais par la fréquence médiane 𝑓𝑚 = √𝑓1 𝑓2 et la largeur de l’intervalle.

Une bande d’octave à une fréquence 𝑓𝑚 = √𝑓1 𝑓2 désigne une bande de fréquences

comprises entre 𝑓1 𝑒𝑡 𝑓2 avec 𝑓2 = 2𝑓1 soit 𝑓𝑚 = 𝑓1 √ 2.


Remarque :
Dans le souci de précision une bande d’octave peut être décomposée en bande tiers
d’octave.
1
Deux sons de fréquence f1 et f2 sont séparés d’un tiers d’octave si f 2  3 2 f1  2 3 f1 .

On appelle bande tiers d’octave centrée sur la fréquence f0 l’intervalle de fréquence :


 f0 
6 , f0
6
2 .
 2 
Chaque bande d’octave précédemment définie peut donc être subdivisée en trois bandes
de tiers d’octaves.
La relation entre la fréquence centrale d’une bande d’octave f coct et les trois fréquences
 oct
centrales des bandes tiers d’octave f ctiers
,1, 2 , 3 est :

tiers oct f coct oct  oct


f c ,1  3
; f ctiers
,2  f coct ; f ctiers
,3  f coct 3 2 .
2
f0 octaves (Hz) 16 31,5 63 125 250
1/3 octaves (Hz) 10,24 25 40 50 80 100 160 200 315
hauteur GRAVES 355

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f0 octaves (kHz) 0,5 1 2 4 8 16
1/3 octaves 0,4 0,6 0,8 1,25 1,6 2,5 3,15 5 6,3 10 12,5 20
hauteur
(kHz) Médiums 3 1415 Aiguës

Exercice 1

Le son produit par un instrument de musique en plein air a été capté par un microphone puis
visualisé à l’oscilloscope. On a obtenu l’oscillogramme ci-contre avec les réglages suivants :

 Balayage horizontal 0,5 ms/cm ;


 calibre 0,2 mV/cm.
1) Calculer la période puis la fréquence du signal.
2) Calculer la longueur d’onde du signal.
3) La note correspondante est-elle grave, médium ou
aiguë ?

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2 Caractéristiques énergétiques du son
Dans ce chapitre on s’intéressera qu’aux valeurs moyennes des grandeurs physiques
(puissance émises par la source, intensité sonore… ). La pression définie sera toujours
considérée comme pression efficace.

La propagation se fera en champ libre et le milieu n’offre aucun obstacle. Le milieu sera
supposé homogène et isotrope (propriétés identiques dans toutes les directions).

La source sonore sera considéré comme ponctuelle et dimensions inférieures à la longueur


d’onde de propagation.

2.1 Puissance acoustique(W) - Intensité sonore(I)

2.1.1 La puissance acoustique (W)

Elle caractérise l’émission sonore d’une source et correspond à l’énergie libérée par unité
de temps par une source sonore

La puissance sonore moyenne transportée par


l’onde, à la célérité c, dans un milieu de
propagation dont la masse volumique est 𝜌

s’écrit : 𝑊 =
2
𝑃𝑎𝑐
𝜌𝑐
𝑆
=
2
𝑃𝑎𝑐
𝑍
𝑆
en watt (W) avec P ac .
M

pression acoustique en Pascal(Pa ); c célérité en .S


m.s-1 et 𝜌 masse volumique du milieu de
propagation en kg.m-3 .

S = 4πd2 désigne la surface de front d’onde


passant par le point considéré. SM=d

2.1.2 L’intensité acoustique (I)

L’énergie transmise par unité de surface s’appelle l’intensité de l’onde sonore. La surface
d’onde étant prise perpendiculairement à la direction de propagation. Elle se mesure en
W P2ac
W/m2 . Elle correspond à la puissance dissipée par unité de surface (W/m2 ) : I = = .
S ρc

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Lorsque la pression acoustique est constante en tout point d’une sphère centrée sur la
source ; on dit qu’elle est omnidirectionnelle sinon elle est directionnelle ou directive.
Dans le cas général de sources directionnelles la source sonore n’est pas uniformément
distribuée autour de la source sonore. On définit pour chaque direction, un coefficient de
IM
directivité (Q) qui traduit l’écart de directivité au cas idéal omnidirectionnelle. Q = .
I

IM intensité sonore en M(direction SM avec SM=d) ;


I intensité sonore qu’on obtiendrait, à la même distance d, avec la source
omnidirectionnelle de même puissance acoustique
M
W.
Q.W
On a donc IM = . S Axe
4πd2

Exemple
Calculer le facteur de directivité Q d’une source
omnidirectionnelle de puissance acoustique W posée sur le sol parfaitement réfléchissant.
(Réponse :Q=2)

2.2 Réception
Il est utile d’introduire la notion d’échelle logarithmique afin de réduire l’étendue entre les
valeurs extrêmes des pressions des intensités sonores.

2.2.1 Le décibel

Pour mesurer l’amplitude d’un son, on utilise généralement une grandeur logarithmique
appelée décibel. Toute grandeur physique G peut être exprimée en décibel. Il suffit de se
donner une valeur de référence G0 . On forme ensuite le logarithme de base 10 du rapport
G G
(sans dimension) : log ( ). On exprime ce rapport en bel (B) (ce n’est pas une unité
G0 G0

physique mais une convention d’écriture). Dans ce cas la grandeur G aura une valeur 10
G
log ( ) en dB.
G0

Par convention les grandeurs que nous exprimons en décibel sont des grandeurs efficaces
de quantités proportionnelles à une énergie (intensité efficace, pression efficace et
puissance efficace).

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2.2.2 Niveau pression (L P)

La pression la plus faible à laquelle l’oreille humaine soit sensible ( à la fréquence de 1000
Hz) est choisie, usuellement, comme référence des pressions 𝑃0 = 2. 10−5 𝑃𝑎.

P2ac Pac
LP = 10 log = 20 log
P20 P0

2.2.3 Niveau d’intensité sonore (L I)

I
L  10 log( ) avec I 0  10 12 W .m 2 est l’intensité sonore de référence, c’est-à-dire c’est
I0

l’intensité à laquelle l’oreille humaine est sensible à la fréquence de 1000 Hz .

𝑃2
𝐼0 = 𝜌 0𝑐 avec 𝑃0 = 2. 10−5 𝑃𝑎 ; ρ0 = 1,2kg. m−3 et c = 343 m. s −1 à 20°C.
0

Remarque : à unité près 𝐼0 = 𝑊0 .

2.2.4 Niveau de de puissance sonore (L W)

W
LW  10 log( ) avec W0  1012 W puissance de référence.
W0

Remarque :
Le niveau de pression acoustique de référence P 0 ne correspond pas exactement à
l’intensité sonore de référence I0 de sorte qu’il existe un léger écart entre L P et LI ; on
négligera cet écart. On admet donc LP ≅ LI .
 Q 
Dans le cas d’une source directionnelle on a : LI  LW  10 log 2 
 4r 
Exercice d’application
a) Calculer le niveau de pression L P d’un signal sinusoïdal d’équation Pac (t) =
3. 10−1 sin(2000πt + 1,5) (Pa).

b) Calculer le niveau d’intensité L I d’un signal d’intensité I(t) = √ 2. 10−3 sin(1000πt)


(W.m-2 ).
2.2.5 Compositions des niveaux sonores ou cas de plusieurs sources

Soient N sources acoustiques S1 , S2 ,… ,SN, créant les pressions acoustiques p 1 , p2 ,…, p N . En


un point M donné la pression acoustique instantanée totale est la somme des pressions
acoustiques instantanées : pM   p1 M   p 2 M   ...  p N M  .

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La pression efficace totale est donnée par :

0  p1  p2 ...  p N  dt  P M   T 0  p1  p2 ...  p N 
2
P 2 M  
1 T 1 T
2 2 2 2
 2 p1 p 2  ... dt
T .

 2 p p  ...dt  0 ce qui donne finalement P 2 M   p12  p22 ...  p N2


1 T
Or 1 2
T 0

Les carrés des valeurs efficaces de pression acoustique s’additionnent tandis que les
intensités efficaces de plusieurs s’additionnent entre elles.

𝑖 =1 𝐼𝑖 et 𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 = ∑𝑖 =1 𝑃𝑖
𝐼𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 = ∑𝑁 2 𝑁 2

P  P2   P 2  P22  ...PN2 
Pour les niveaux L P et LI on a : LP  20 log( )  10 log 2   10 log 1 

P0  P0   P02 
Si on connaît les niveaux de pression LPi de chaque source on doit effectuer l’opération
𝐿𝑃
𝑃2 𝑖
inverse du logarithme de base 10 pour revenir aux pressions efficaces :𝑃𝐼2 = 10 10 .
0

Finalement on trouve :

PN 
L L L
 P1 P2 
Total
LP 
 10 log 10 10

10 10  ... 10 10 

 
 


IN 
L L L
 I1 I2 
Total
LI  10 log 10 10

10 10  ... 10 10 

 
 

Remarque ;
Attention les niveaux sonores ne s’additionnent pas et les puissances acoustiques ne
s’additionnent que si les sources sonores ont la même localisation.

2.2.6 Quelques ordres de grandeurs de niveaux sonores

Quelques valeurs de des niveaux sonores L(dB)


Calme absolu 0
Bureau très calme, appartement tranquille 30
Salle de classe 40
Restaurant calme, auto passant à 10 m, musique douce 50
Restaurant bruyant, salle dactylographie 60
Atelier de mécanique ordinaire, conversation difficile 70
Atelier bruyant, rue bruyante 80
Orchestre symphonique, mobylette à 10 m, cantine scolaire 90
Salle de banc d’essai moteur, marteau piqueur à 2 m 100
Atelier chaudronnerie, train passant en gare à 2 m 110
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Seuil de douleur, réacteur d’avion à 20 m 120
Seuil intolérable, danger pour l’oreille ; marteau pilon 130

2.2.7 Analyse spectrale

L’information contenue dans le niveau sonore est une information globale au niveau du
contenu fréquentiel, car la sensibilité de l’oreille humaine diffère en fonction de la
fréquence.

On a donc souvent besoin de connaître plus précisément le contenu d’un signal mesuré.
On utilise pour cela des niveaux par bandes de fréquence.

2.2.7.1 Les niveaux par bandes d’octaves


Deux sons de fréquence f1 et f2 sont séparés d’une octave si f2 = 2f1 . On appelle bande

 f 
d’octave centrée sur la fréquence f 0  f1 f 2 l’intervalle de fréquence :  0 , f 0 2  .
 2 

L’étendue des fréquences audibles (20Hz – 20000Hz) est généralement divisée en 9 bandes
d’octaves centrées sur 63 Hz ; 125 Hz ; 250 Hz ; 500Hz ; 1000 Hz ; 2000Hz ; 4000 Hz ; 8000
Hz et 16000 Hz.

 P632  P125
2
 ...P16000
2


Le niveau en décibel est donné par : LP  10 log .
2 
 P 0 

Si le niveau est donné par bande d’octave on a :



P16000 
L L L L
 P63 P125 P8000
L  10 log 
P 
10 10 10 10  ... 10 10 10 10  
 
 

2.2.7.2 Les niveaux par tiers d’octaves


Exemple :
La bande d’octave centrée sur 125 Hz peut être décomposée en 3 bandes tiers d’octave
centrées sur 100Hz, 125 Hz et 160 Hz.
Le niveau total s’exprime comme dans le cas précédent en remplaçant les niveaux par la
bande d’octave par les niveaux tiers –d’octave.

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2.3 La pondération
Pour prendre en compte que l’oreille humaine n’a pas la même sensibilité en fonction de la
fréquence, on a été amené à pondérer les intensités des bruits en affaiblissant de manière
relative les « graves » et les « aigus » situés en dehors de la zone de sensibilité de l’oreille
(500 Hz à 5000 Hz).
Différents types de pondération
existent :
Courbe A, pour les niveaux d’intensité
sonores faibles ;(batiment)
Courbe B, pour les niveaux d’intensité
sonores moyens ;
Courbe C, pour les niveaux d’intensité
sonores plus élevés ;
Courbe D , pour les niveaux d’intensité
sonores spécifiques aux avions.
Pour le problème d’isolation courants,
la pondération suivant la courbe A est à peu près la seule utilisée.

Les coefficients de pondération A sont :

Bande de fréquence (en Hz) 63 125 250 500 1000 2000 4000 8000
Pondération A (en dB) -29 -16 -9 -3 0 +1 +1 -1

Exercice d’application

On souhaite calculer le niveau en dB (A) d’un signal dont les niveaux par bande d’octave
sont :

Bande de fréquence (en Hz) 63 125 250 500 1000 2000 4000 8000
Niveau LP (en dB) 90 85 83 83 80 78 78 75

Solution

Le niveau global en dB(A) s’exprime en ajoutant à chaque niveau par bande le coefficient
de pondération correspondant et en calculant ensuite le niveau global. Cela donne :

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 LP 63 26 LP125 16 LP 4000 1 LP8000 1 
 
L  10 log 10 10  10 10  ...10 10  10 10

P  
 
 9026 8516 781 751 

L  10 log 10 10  10 10  ...10 10  10 10   L  86,2 dB ( A)
P   P
 

2.4 Effets nocifs du bruit

2.4.1 Généralités

Un bruit peut, selon son intensité, sa nature, sa durée diminuer ou détruire la sensibilité
de l’oreille. Un bruit de courte durée mais de forte intensité peut entrainer une surdité
partielle temporaire ou permanente.
A intensité égale et à durée égale, un son pur est plus traumatisant qu’un son complexe.
A intensité égale, un son continu est mieux supporté qu’un son irrégulier.
Une directive européenne très récente interdit d’exposer sans protection des travailleurs à
plus de 87 dB.
A partir de 110 dB, on peut contracter un traumatisme auditif en quelques minutes.
2.4.2 Valeurs légales d’exposition

Ces valeurs sont valables aussi bien dans le cas d’un atelier que dans celui d’un local
destiné à des conférences ou des bureaux.
 Le niveau couramment utilisé pour le bruit routier est le niveau équivalent (niveau
Leq). Il correspond à la moyenne du niveau entre deux instants ou pendant une durée
T(par exemple 8 heures dans les mesures des niveaux quotidiens). Il est défini par :
 L t  
 T   I 
 1 I t    1 T 
Leq dB( A)   10 log  dt   10 log  10
10 dt 
T T 0 I  T 0 
 0   
 

 Une des normes caractérisant le niveau de bruit à ne pas dépasser dans les locaux
utilise le Niveau d’Exposition Sonore Quotidienne (L ESQ) défini par :
 
T 
L  Leq dB( A)  10 log  où T0 est la durée quotidienne de travail moyen
ESQ T T 
 0
(8 heures) et T la durée d’exposition à un bruit de niveau supérieur ou égal à 85
dB(A).

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A titre indicatif le tableau suivant nous donne le temps d’exposition t max maximum en
fonction du niveau de bruit.
L(dB) 84 85 86 87 88 89 91 94 97 100 104 111
tmax 9h 8h 6h 5h 4h 3h 2h 1h 30mn 15mn 5mn 1mn

Exercice d’application

Combien de temps peut travailler un ouvrier à un niveau moyen de 91dB (A) pour
respecter la loi sur le niveau de bruit supérieur ou égal à 85 dB (A).

Solution
 
T   T 
L ESQ  Leq dB ( A)   10 log    85  91  10 log  
T T   28800 
 0 
6

 T  28800.10 10  7234 s  2h34 s

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3 Correction acoustique
3.1 La réverbération acoustique
3.1.1 Définition

Les sons, quel que soit le milieu dans lequel ils se propagent, subissent des réflexions sur
les solides qui les entourent (sol, murs… ). Ces réflexions sont fonction de nombreux
paramètres : la forme et la matière des parois réfléchissantes, l'épaisseur de ces parois, la
matière de ce qui se trouve derrière les parois réfléchissantes (gaz ou solide, ou liquide), et
d'autres paramètres comme le niveau sonore de la source. L'ensemble des réflexions dans
ce milieu s'appelle la réverbération.
La réverbération acoustique se divise en plusieurs phases : tout d'abord, les réflexions
primaires sont provoquées par le retour de l'onde source après sa première réflexion sur
les parois. Les réflexions secondaires, plus diffuses, arrivent dans un deuxième temps,
après deux ou plusieurs réflexions.
Ces deux phases sont bien distinctes et apportent chacune une information différente à
l'auditeur.
On appelle communément réverbération les réflexions secondaires, les réflexions
primaires n'ayant pas de petit nom particulier.

3.1.2 Champ libre, champ direct, champ réverbéré

Un son se propage à l’air libre, issu d’une source ponctuelle, possède un front d’onde
sphérique dont l’aire quadruple quand la distance à la source double (D=2 R).
On déduit que « en champ libre le niveau sonore diminue de 6dB quand la distance à la
source double »
Le champ direct d’une source dans un local correspond au niveau sonore qu’aurait la
source en champ libre. Cela n’est plus vrai dans une pièce où la réverbération va se
traduire par ‘’un champ réverbéré’’ qui va s’ajouter au champ direct pour donner le
champ total de la source.

3.2 Notion de coefficient d’absorption d’une surface


3.2.1 Définition

Le phénomène d’absorption est lié à la structure des matériaux. L’absorption d’un son par
un matériau s’accompagne toujours de sa transformation en énergie thermique
généralement négligeables.
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Le coefficient d’absorption (  ) d’une surface est le rapport de l’énergie absorbée (Ea) à
é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑟𝑏é𝑒
l’énergie incidente (I) 𝛼 = é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑖𝑛𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒

Ce coefficient est sans dimension, il dépend de la nature du matériau et de l’angle


d’incidence sur la paroi. Mais le plus souvent on se contente d’évaluer le coefficient
d’absorption moyen.

3.2.2 Coefficient d’absorption moyen

Si les parois d’une salle sont constituées de n surfaces Si recouvertes de matériaux


différents de coefficients d’absorption 𝛼𝑖 , le coefficient d’absorption moyen de la salle est
∑𝑛
𝑖=1 𝑆𝑖 𝛼𝑖
𝛼̅ = ∑𝑛
sans dimension.
𝑖=1 𝑆𝑖

3.2.3 Surface d’absorption équivalente

Une aire S d’un matériau ayant pour coefficient d’absorption moyen 𝛼̅, donnera une aire
équivalente 𝐴 = 𝑆𝛼̅ = ∑𝑛𝑖=1 𝑆𝑖 𝛼𝑖 exprimée en ‘’mètres carrés sabine’’ appelée surface
d’absorption équivalente du local.
En effet A serait la surface parfaitement absorbante (coefficient d’absorption égal à 1) qui a
globalement la même absorption que le local de surface S. 𝐴𝑥1 = 𝑆𝛼̅ = ∑𝑛𝑖=1 𝑆𝑖 𝛼𝑖
Toutes les fréquences ne sont absorbables par les matériaux. C’est sur cette différence de
comportement en fréquence qu’on joue lorsqu’on corrige acoustiquement une pièce, pour
obtenir l’ambiance sonore désirée.
Remarque
Pour un local de grandes dimensions et de volume V, la surface équivalente d’absorption
est enrichie d’un terme supplémentaire dû à l’atténuation de l’air.
𝐴 = ∑𝑛𝑖=1 𝑆𝑖 𝛼𝑖 + 4𝑚𝑉 où m est une constante d’atténuation de l’air.
3.3 Intensité sonore globale
En chaque point du local, l’intensité sonore globale est la somme de deux intensités
sonores :
 L’intensité directe Id rayonnée directement par la source de directivité Q notée 𝐼𝑑 =
𝑄𝑊
.
4𝜋𝑑2

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 Intensité sonore réverbérée qui, elle ne dépend pas de la distance. Elle est à peu près
4𝑊 (𝑆−𝐴) 4𝑊
égale à 𝐼𝑟 = = .
𝑆𝐴 𝑅𝐿

𝑆𝐴
Avec S surface totale des parois et 𝑅𝐿 = 𝑆−𝐴 constante d’absorption du local (m 2 ).
𝑄𝑊 4𝑊
L’intensité sonore résultante est : 𝐼 = 4𝜋 𝑑2 + et le niveau sonore dans le local est
𝑅𝐿

1 𝑄𝑊 4𝑊 𝑄 4
alors :𝐿 𝐼 = 10𝑙𝑜𝑔 𝐼 (4𝜋𝑑2 + ) ce qui donne 𝐿 𝐼 = 𝐿 𝑊 + 10𝑙𝑜𝑔 (4𝜋𝑑2 + 𝑅 ) .
0 𝑅𝐿 𝐿

Remarque :
Il est intéressant de connaître, pour chaque local, la distance critique d c (ou « rayon
acoustique » du local) pour laquelle l’intensité directe est égale à l’intensité réverbérée.
𝑄 4 𝑄𝑅
= soit 𝑑𝑐 = √16𝜋𝐿 au delà de cette distance l’intensité sonore provient
4𝜋𝑑2𝑐 𝑅𝐿

essentiellement de la réverbération et en deçà le son direct est prépondérant.

3.4 Temps de réverbération


3.4.1 Notion de temps de réverbération

La réverbération est due à des multiples réflexions du son sur l es parois d’une pièce. Le
son direct est alors temporairement suivi de plusieurs ’’sons réfléchis’’.
La réflexion se manifeste donc par une diminution progressive du niveau sonore après
que la source a cessé d’émettre.
Le temps de réverbération d’une pièce correspond à une décroissance de 60 dB après
cessation du bruit.
Le temps de réverbération est la durée nécessaire pour que l’intensité sonore atteigne un
millionième de sa valeur initiale.
La correction acoustique consiste à amener TR à une valeur optimale.
Le plus souvent, il s’agit de diminuer T R en augmentant les surfaces absorbantes.
3.4.2 Hypothèses de Sabine

Ces hypothèses de Wallace Clément Sabine datent d’environ 1925.


 Première hypothèse : La courbe d’établissement d’un son et sa courbe
d’affaiblissement ont une allure approximativement exponentielle.
 Deuxième hypothèse : TR est le même en tout point de la pièce, il ne dépend ni de la
position, ni de celle des surfaces sur les parois de la salle, mais du volume de la pièce
et de la somme des pouvoirs absorbants des parois.

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3.4.3 Valeurs optimales de T R

Les valeurs optimales de T R sont fonctions de l’usage de la pièce, de son volume et du


nombre de personnes qui l’occupent. Nombre de formules existent mais aucune d’elles
n’est satisfaisante.
Le meilleur outil dont on dispose, est l’abaque multiple rassemblant les données
empiriques traitées statistiquement depuis le début du XX è siècle. Les formules les mieux
modélisant cet abaque sont :

Type de lieu d’écoute ou de source Intervalle de validité de Formule T Ropt fonction due V
la formule (m 3 )
Musique religieuse 500<V<40000 TR  5,84x102 x3 V  1,69

Orchestres symphoniques 100<V<50000 TR  4,66x102 x3 V  1,38

Petites formation (musiques légères) 100<V<50000 TR  4,04x102 x3 V  1,21

Studio d’enregistrement musical 100<V<50000 TR  3,57x102 x3 V  1

Opéra 600<V<50000 TR  3,87 x10 2 x 3 V  0,57

Salle de danse 500<V<20000 TR  4,41x10 2 x 3 V  0,65

Salle de cinéma et de conférences 500<V<50000 TR  3,46 x10 2 x 3 V  0,23

Salle de réunion 100<V<30000


TR  0,15 logV  0,4
Studio de radio 100<V<3000
TR  0,615 logV  0,83
Studio de télévision 300<V<10000
TR  0,328 logV  0,51

Dans le cas des salles de spectacles à places assises, les calculs sont faits avec la salle
contenant le nombre maximal d’auditeurs, c'est-à-dire dans le cas où le temps de
réverbération sera minimal.
Dans le cas de petites salles de travail (V<100 m 3 ), la formule approchée TR  k  3 V suffit,

avec k allant de k = 0,07 pour des salles de travail silencieuses, à k = 0,15 pour des studios
d’enregistrement classique.

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3.4.4 Calcul de T R par la formule de Sabine

On calcule d’abord l’aire équivalente en m 2 Sabine de la pièce, en faisant la somme des


aires équivalentes Sabine des diverses parois + meubles et assistance.
0,16 𝑉(𝑚3 )
𝑇𝑅 = avec 𝐴 = ∑𝑛𝑖=1 𝑆𝑖 𝛼𝑖 + ∑𝑛𝑖=1 𝑛𝑖 𝐴𝑖
𝐴(𝑚2 )

A l'aide de cette formule, l'impact des propriétés plus ou moins acoustiquement


absorbantes des matériaux de construction sur l'acoustique d'un lieu devient enfin
prévisible.
Cette formule est valable que lorsque le coefficient d’absorption moyen de la salle est
faible (𝛼̅ < 0,2).
Si la salle a un coefficient d’absorption important, la formule de sabine donne de mauvais
résultats et il est préférable d’utiliser la formule empirique d’Eyring pour calculer le temps
0,16V
de réverbération: TR  ; Formule qui se confond avec celle de Sabine quand A
A
 S ln(1  )
S
est faible.
Remarque :
La réverbération est utile lorsqu’elle contribue à renforcer l’intensité acoustique et nuisible
quand elle masque des sons successifs.
Quelques ordres de grandeur de TR
Salle de concert Pièce vide Pièce meublée Grand hall
T (s) 0,8 à 1,5 2 à 2,5 0,5 8 à 12

3.4.5 Détermination du coefficient d’absorption d’un matériau

L’une des méthodes consiste à introduire une certaine surface Sm du matériau étudié dans
une chambre réverbérante de surface réfléchissante S. l’introduction du matériau modifie
le temps de réverbération du local qui passe de T 0 (avant l’introduction du matériau) à T 1
(après introduction du matériau). On a :
𝑉 𝑉
𝑇0 = 0,16 et 𝑇1 = 0,16 ( .
𝑆𝛼
̅ 𝑆−𝑆𝑚 ) 𝛼
̅ +𝑆𝑚 𝛼𝑚

De ces deux relations on déduit 𝛼𝑚 .

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Coefficient d’absorption des principaux matériaux
Matériaux 250Hz 500Hz 1000 Hz 2000Hz
α : coefficient d’absorption
Parquet ciré/lambourdes 0,11 0,01 0,07 0,08
Parquet collé (ciré) 0,04 0,06 0,06 0,06
Carrelage 0,01 0,02 0,03 0,04
Linoléum sur feutre 0,08 0,09 0,10 0,12
Dalle thermoplastique 0,03 0,04 0,04 0,03
Tapis haute laine 0,30 0,40 0,50 0,60
Moquette sur béton 0,08 0,21 0,26 0,27
Sols

Moquette sur feutre 0,14 0,37 0,43 0,27


Marbre 0,01 0,01 0,01 0,01
Plâtre peint 0,01 0,02 0,03 0,04
Enduit ciment brut 0,02 0,03 0,04 0,05
Brique nue 0,02 0,03 0,04 0,05
Staff 0,12 0,08 0,05 0,04
Murs et plafonds

Glace ou miroir 0,04 0,03 0,03 0,02


Vitrages courants/ châssis 0,25 0,18 0,12 0,07
Porte bois traditionnelle 0,11 0,10 0,09 0,08
Porte iso plane CP 8 mm 0,22 0,17 0,09 0,10
Rideaux lourds à plis 0,31 0,49 0,50 0,56
Dalles acoustiques 0,50 0,75 0,80 0,80
A : aire équivalente
Chaise nue 0,02 0,03 0,04 0,04
Meubles

Fauteuil capitonné 0,37 0,33 0,36 0,40


Fauteuil cinéma siège relevé 0,32 0,28 0,30 0,34
1 m2 CP5mm à 5 Cm du mur 0,42 0,35 0,12 0,10
Adulte débout 0,33 0,40 0,50 0,60
Assistance

Enfant 0,20 0,35 0,40 0,50

Personne assise sur siège ciné 0,36 0,40 0,46 0,48

Personne assise sur siège 0,25 0,31 0,35 0,33


bois

3.5 Les matériaux absorbants acoustiques


Différentes causes d’absorption existent, qui se traduisent par des comportements
différents des matériaux, toujours variables en fonction de la fréquence. L’absorption est la
conséquence d’une perte d’énergie acoustique en surface ou dans certains cas à l’intérieur
du matériau dit absorbant.
Lorsqu’une paroi est constituée de plusieurs matériaux dans l’épaisseur, la fonction
d’absorption en général est réalisée au niveau de la surface, donc sur le ou les matériaux

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en contact avec l’air du local. Tous les matériaux ont une absorption variable en fonction
de la fréquence, on peut les classer en 3 types :

3.5.1 Matériaux poreux ou fibreux

L'onde sonore peut pénétrer à l'intérieur du matériau, elle y engendre des frottements, des
déplacements de fibres légères, d'où transformation d'énergie.

La porosité doit donc être de type ouverte (ex : laine de roche, et non polystyrène).
Ces matériaux ont un coefficient d'absorption faible aux fréquences basses, qui augmente
avec la fréquence, et fort aux fréquences élevées. L'absorption aux fréquences basses est
d'autant plus importante que le matériau est épais et que ses pores ou cavités sont
grandes.

Ce type est le plus courant, le plus facile à utiliser, mais il ne permet pas une absorption
uniforme en fréquence : c'est pourquoi presque toujours les TR sont plus faibles aux
fréquences basses.

Exemples : textiles, moquette, mousse, laine de roche ou de verre peu revêtue ou revêtue
par un matériau acoustiquement transparent

3.5.2 Les résonateurs mécaniques

Un volume d'air fermé par un matériau pouvant se déplacer ou se déformer réalise un


système masse - ressort qui possède une fréquence de résonance à laquelle l'énergie est
absorbée par la mise en vibration de la masse ; l'absorption est dite sélective :
C  60
fr  
2 mxd mxd

m masse surfacique de la plaque en kg/m 2 , d’épaisseur de la lame d'air en mètre (m) ;


C=340m/s et ρ=1,21kg/m3 masse volumique de l’air.
On élargit la plage en fréquence de l'absorption en utilisant des matériaux et épaisseurs
différents.
Exemples : plaques de plafond rigides, lambris sur support discontinu, parquet
traditionnel, l'efficacité dépend beaucoup du mode de pose.

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3.5.3 Résonateurs de Helmholtz

Une cavité ou un volume d'air ouvert sur le local par un "col" (analogue à une bouteille)
réalise un résonateur dit d'Helmholtz. Une résonance appelée résonance de cavité se
C S
produit à une fréquence f 0  x ; l'absorption est sélective .V(m3 ) volume de cavité,
2 VxL

S(m2 ) surface d'ouverture du col, l( m) longueur du col et c= vitesse du son = 330 m/s.
Plus récemment, Lord Rayleigh a mis en évidence des termes correcteurs d’effet
d’extrémité (d’origine aérodynamique) à la formule de Helmholtz.
C S
f0  x
2 VxL  1,6R 

Exemple :
Donner la fréquence de résonance acoustique d’une bouteille de bordeaux de dimensions :
l=7Cm ; V = 75 Cl, de diamètre 1,8 Cm.
On trouve f 0 =120Hz

3.5.4 Critères de choix de matériaux

• L’absorption dans les fréquences élevées est obtenue facilement avec les matériaux à
porosité ouverte, fibreux, textiles.
• L’absorption dans les fréquences basses nécessite de l'espace pour installer des
membranes ou des résonateurs dont l'encombrement est non négligeable lorsque l'on veut
obtenir fr faible.
• L’absorption dans les fréquences moyennes est réalisée par des matériaux poreux épais,
des petits résonateurs ou plaques.
• Il faut donc plusieurs modes d'absorption, donc plusieurs matériaux dans un local
pour absorber uniformément sur tout le spectre.
• Dans la plupart des cas l'absorption dépend du mode de fixation et de la dispersion des
matériaux dans le cas d'éléments indépendants comme des plaques ou des résonateurs.
• la fabrication industrielle de matériaux universels est complexe et coûteuse : la solution
pour réaliser une absorption uniforme avec la fréquence consiste donc à utiliser un
assemblage ou panachage de matériaux différents dans un même local.
• pour augmenter la surface d'absorption totale d'un local, on peut réaliser des surfaces
convexes, les matériaux peuvent être placés ailleurs que contre les parois, par exemple

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suspendus au plafond; les géométries complexes, différentes de la planéité, la rugosité des
surfaces, sont favorables.
• un choix de matériaux doit également tenir compte des conditions de mise en œuvre,
d'esthétique, de résistance mécanique, d'entretien et de sécurité incendie.

3.6 Exemples d’aménagements


3.6.1 Atelier

Dans un atelier comportant une machine bruyante, les travaux auront pour objectifs
successifs l’isolation acoustique de la machine (commencer par combattre la conduction
solidienne puis analyser le spectre du bruit émis pour choisir le type d’absorbant et /ou
résonateurs à mettre en œuvre), puis la correction acoustique du reste de l’atelier en vue
de prévenir la propagation aérienne des bruits restants. L’aménagement de l’atelier est
alors considéré dans sa globalité.
3.6.2 Pièce audiophile

On veille à autant que possible à la symétrie droite /gauche de la pièce et de son


ameublement.
Prévoir un mur avant réflecteur d’au moins trois mètres, à quelques centimètres derrière
les enceintes, dans un contexte de zone d’émission peu absorbante.
Le fauteuil d’écoute est placé soit dans un contexte plus absorbant, (mur arrière absorbant,
rideaux, bibliothèques latérales…), soit éloigné du mur arrière ; le but étant d’éviter l’onde
arrière réfléchie.
3.6.3 Bureau de travail

Dans le cas de bureaux disposés en boxes (les cloisons mobiles absorbent plutôt le bas
medium), il est courant de combiner la pose de moquette (absorption préférentielle des
hauts mediums), avec pose de plafonds suspendus en dalles acoustiques (absorption
préférentielle des graves).
3.6.4 Couloir de passage

Leur forme parallélépipédique favorise les ondes stationnaires. Il importe de corriger en


premier le plafond en deuxième les murs (dalles, rideaux décoratifs… ). Dans certains
couloirs, la pose de vitrines peu profondes permet de diffracter l’onde sonore émise en
rompant avec un profil simple de la pièce.

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3.6.5 Salle de conférence

Les surfaces réfléchissantes doivent se trouver derrières l’orateur afin d’augmenter le


niveau sonore de son message. Au contraire, le mur qui fait face à l’orateur doit être
absorbant ou diffractant afin d’éviter une réflexion nuisible à l’intelligibilité de message.
Dans les calculs d’aménagement de la pièce, supposée remplie d’assistants, un des
paramètres ajustés sera l’aménagement des dalles acoustiques du plafond. Il est conseillé
de rendre le fond de la pièce globalement plus absorbant que le devant.

4 Isolation acoustique
La question de l’isolation est un aspect fondamental de l’acoustique du bâtiment. Il s’agit
de s’assurer qu’une habitation ou un lieu d’activité ne sera pas perturbé par le bruit
extérieur ou celui provenant des autres pièces du même bâtiment. L’isolation est
généralement quantifiée par une grandeur appelée isolement acoustique normalisé D n
exprimé en dB (A) par rapport à un bruit rose à l’émission.

4.1 Réflexion-Absorption-Diffusion-Diffraction

Une onde acoustique qui rencontre un obstacle parfaitement plan, rigide et lisse peut être
réfléchie (l’angle de réflexion égal à l’angle d’incidence).
En réalité il n’existe pas de surface entièrement réfléchissante.il y a toujours une partie de
l’énergie sonore transportée par l’onde qui est transformée en chaleur par la surface de
l’obstacle ; on dit que l’obstacle absorbe une partie de l’énergie incidente. On définit alors
le coefficient de réflexion et d’absorption par :
é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑟é𝑓𝑙é𝑐ℎ𝑖𝑒
- Coefficient de réflexion 𝛼𝑟 = ;
é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑖𝑛𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒

é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑟𝑏é𝑒
- Coefficient d’absorption 𝛼𝑎𝑏𝑠 = é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑖𝑛𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒 ;

Lorsque la surface n’est pas lisse, le faisceau des rayons acoustiques se réfléchit dans des
directions variées. On dit alors que le son est diffusé par la paroi rencontrée.
Les rayons acoustiques passant par un trou peuvent également être diffractés si les
dimensions du trou sont inférieures à la longueur d’onde du son. Dans ces conditions le
trou se comporte comme une source ponctuelle secondaire.
La diffraction permet aussi à une onde sonore de contourner un obstacle.

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paroi
I : Energie incidente sur la paroi I
ER : Energie réfléchie par la paroi
A : Energie absorbée par la paroi A
TA : Energie due à la vibration de la paroi, transmise par
voie aérienne
TS : Energie transmise par la conduction solidienne TA

ER

TS

diffusion

4.2 Isolement normalisé


4.2.1 Isolement brut entre deux locaux

Soit une source S placé dans une salle 1 produisant un champ réverbéré de niveau L 1 et un
récepteur R placé dans une salle 2 mesurant un champ réverbéré L 2 , l’isolement acoustique
brut est alors donné par Db =L1 -L2 . Il prend en compte l’ensemble des transmissions par
les parois (directe et indirecte).
Cet isolement dépend de la fréquence ; il est donc préférable de le mesurer dans des
bandes d’octave normalisées.

4.2.2 Isolement normalisé entre deux locaux

Pour éliminer la dépendance vis-à-vis du local 2, on définit un isolement acoustique


𝑇𝑅2
normalisé Dn soit par :𝐷𝑛 = 𝐿 1 − 𝐿 2 + 10𝑙𝑜𝑔 ( )où TR2 est le temps de réverbération du
𝑇𝑅𝑟𝑒𝑓

local 2 et TR ref est le temps de réverbération de référence, soit par : 𝐷𝑛 = 𝐿 1 − 𝐿 2 +


𝐴𝑟𝑒𝑓
10𝑙𝑜𝑔 ( ) où A2 est l’aire d’absorption équivalente du local 2 et A ref est l’aire
𝐴2

d’absorption équivalente de référence.


En France le TR ref =0,5 s.

4.2.3 Caractéristiques de l’isolation acoustique

La fonction de l’isolation acoustique est d’empêcher la propagation des sons d’une salle à
l’autre.
Cette conduction entre deux pièces peut se faire par :
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4.2.3.1 Conduction aérienne
(identique qu’on soit en plein air ou dans une pièce close). Dans le cas d’une conduction
aérienne en champ libre, le niveau sonore diminue de 6dB lorsque la distance à la source
double. Dans le cas d’une pièce, ce n’est plus valable car on devra prendre en compte le
champ réverbéré.
On constate également que les sons aigus s’amortissent plus rapidement que les son
medium. Pour remédier à la conduction aérienne, on utilise les panneaux suspendus, les
boxes et la cabine.
La décroissance de 6 dB observée lorsque la distance à la source double n’est valable que
pour une propagation sphérique à l’air libre. Dans le cas d’une propagation en lieu clos, il
faut y ajouter la composante réverbérée.

4.2.3.2 Conduction solidienne


Ce phénomène est perceptible surtout dans le cas des bruits d’impact riche en
harmoniques. La conduction solidienne peut répercuter des bruits d’un bout à l’autre
d’une bâtisse. Pour cette raison, elle est combattue par l’emploi des dalles flottantes.
- conduction par effet de vibration de paroi (semblable à celle d’une peau de tambour).
Une paroi soumise à une force extérieure F.sinωt aura en première approximation, un
md 2 x
comportement décrit par l’équation différentielle :  F sin t
dt
F
On en déduit l’amplitude de vibration de la paroi a .
m 2
L’amplitude de la vibration d’une paroi est fonction de l’inverse du carré de la fréquence
du son concerné.

4.2.3.3 La conduction par effet de paroi


Elle met en jeu successivement une conduction aérienne et une conduction solidienne.
C’est sur la conduction par effet de paroi que va s’appliquer la loi de masse.
4.3 Affaiblissement d’une paroi
4.3.1 Coefficient de transmission d’une paroi

Soit 𝜏 le coefficient de transmission d’une paroi homogène ; on a:


é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑚𝑖𝑠𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑢𝑛𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒
𝜏= pour une fréquence donnée.
é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑖𝑛𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑢𝑛𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒

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4.3.2 Indice d’affaiblissement ou coefficient d’atténuation

La capacité isolante d’une paroi s’exprime à l’aide d’indice d’affaiblissement acoustique


1
noté par : 𝑅 = 10 𝑙𝑜𝑔 𝜏 en dB.

R dépend également de la fréquence et doit être de préférence analysée dans des bandes
d’octave normalisées.
Exemple
R
 
Pour R=-40 dB ; on a la relation R  10 log( ) ou   10  10  ce qui donne  = 0,0001.

4.3.3 Cas de parois composées

Dans le cas de plusieurs parois de coefficient  i et d’aire Si, on détermine le coefficient de


n

 S i i
transmission moyen total est donné par   i
n
pour une fréquence donnée.
S i
i

4.3.4 Coefficient d’atténuation des diverses parois en fonction de la fréquence

L’étanchéité a une grande importance, notamment dans le cas des portes ou de fenêtres.
On pourra vérifier que les données ci-dessous sont en accord avec la loi des masses.
Le coefficient d’atténuation est fonction de coefficient de transmission R= 10logT
250 Hz 500 Hz 1000 Hz 2000 Hz
Parois R est donné en dB (A) R R R R
Double vitrage 2,5-3-2,5 (mm) -24 -26 -40 -55
Brique pleine 22 cm -49 -57 -68
Béton banché 20 cm -50 -60 -71
Briques pleines de 11 cm enduites sur deux faces -42 -45 -49 -55
Brique plâtrière 7 cm sur deux faces -31
Cloison alvéolaire 7 ,2 cm -29
Carreau de plâtre plein 7 cm -31 -37 -49
Cloison sur ossature 7 ,2 cm -36
Panneau de fibre minérale e =1 cm -1
Panneau de fibre minérale e =2 cm -2
Panneau de fibre minérale e =4 à 8 cm -4
Panneau de fibre minérale e =8 à 12 cm -5
Panneau de fibre minérale e =16 à 20 cm -8

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Dans le cas de plusieurs parois de coefficients T i et d’aire Si, le coefficient total est donné
n

 S i i
par   i
n
.
S i
i

Exemple : Pièce constituée de :


 60 m2 de murs à R1 =-50 dB  1 =0,00001  0,0006

 12 m2 de fenêtres à R 2 =-25 dB  1 =0,00316  0,0379

 25 m2 de plafond à R 3 =-40 dB  2 =0,00010  0,0025

 25 m2 de dalle + plancher à R 4 =-50 dB  3 =0,00001  0,0003

Total :  S i  122 m 2 ;  .Si i  0,0413122 ;  4 =0,00034 et R total=-35dB.


i i

On peut alors en déduire le coefficient R global de la pièce qu’on nommera ‘’ indice


d’isolement’’.

4.3.5 Relation entre R et Dn

Cet indice se mesure entre deux parois réverbérantes séparées par la paroi à étudier. Pour
éviter les transmissions latérales, on fixe cette paroi à l’aide de joints d’isolation.

S R

L1 L2

Local d’émission (1) Local de réception (2)

Si on se place en des lieux suffisamment éloignés de la paroi, on peut négliger le champ


direct au profit du champ réverbéré dans les deux locaux.

Si le son diffus dans le local d’émission, on démontre que le flux d’énergie arrivant sur la
𝐼𝑅1
paroi s’écrit : 4
.

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𝐼𝑅1
Le flux d’énergie transmis par la paroi s’écrit alors : 𝜏 qui se comporte alors, pour le
4
𝐼𝑅1
local de réception comme une source secondaire de bruit de puissance 𝑊 ′ = 𝜏 𝑆𝑃 (SP est
4

la surface de la paroi).

4𝑊′
Le champ réverbéré, dans le local de réception, s’écrit alors : 𝐼𝑅2 = (si le coefficient
𝐴2

d’absorption moyen ne dépasse pas 0,2). Avec 𝐴2 = 𝑆2 𝛼̅ surface d’absorption équivalente.

𝐼𝑅1 𝐼𝑅2 𝐼𝑅1 𝐴2


D’autre part, on a : 𝐷𝑏 = 𝐿 1 − 𝐿 2 = 10𝑙𝑜𝑔 − 10𝑙𝑜𝑔 = 10𝑙𝑜𝑔 = 10𝑙𝑜𝑔 = 𝑅+
𝐼0 𝐼0 𝐼𝑅2 𝑆𝑃 𝜏

𝐴2
10𝑙𝑜𝑔 pour une fréquence donnée.
𝑆𝑃

Remarque

Lorsqu’il n’ya pas de paroi entre les deux locaux mais seulement un rétrécissement de
𝐴2 −𝑆𝑟
surface S, on peut encore utiliser cette relation 𝐿 1 − 𝐿 2 = 10𝑙𝑜𝑔 𝑆𝑟
avec 𝑆𝑟 surface de

rétrécissement.

0,16𝑉2
Grâce à la formule de Sabine on peut écrire une relation entre T 2 et A2 par : 𝑇2 = de
𝑆𝑃

0,32𝑉2
telle sorte que l’on obtient dans le cas usuel où T 2 =0,5 s : : 𝐷𝑛 = 𝑅 + 10𝑙𝑜𝑔 𝑆𝑝

4.4 Loi de masse et de fréquence


La loi des masses exprime une double relation :
-l’atténuation d’une paroi est fonction croissante de la fréquence du signal étudié et aussi
de la masse surfacique.
Cette loi des masses est utilisée dans le bâtiment sous d’abaques, tous générées à partir de
𝜎𝑓
mesures, résumables par la formules approximative 𝑅 = 20𝑙𝑜𝑔
𝜌0 𝐶0

Avec pour des pièces normalement meubles dans les intervalles indiqués ci-dessous avec :
𝜌0 𝐶0 impédance acoustique de l’air ; 𝜎 masse surfacique de la paroi exprimée en kg.m-2 et f
fréquence du signal.
Dans la pratique, l’onde incidente n’étant pas normale à la paroi, on prend plutôt 𝑅 =
20𝑙𝑜𝑔𝜎𝑓 − 47 (relation empirique).
Si la fréquence sonore double ou si la masse surfacique de la paroi double, l’indice
d’affaiblissement s’accroit de 6 dB.

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4.5 Double paroi
Une double paroi comporte deux parois situées à une certaine distance d l’une de l’autre
afin qu’il n’y ait pas de liaison entre elles ; de l’air sépare les deux parois.
4.5.1 Règles de construction

 Les deux parois ne doivent pas avoir les mêmes fréquences de résonnance ni la
même fréquence critique pour ne pas ajouter leurs défauts. Si elles sont constituées
du même matériau, elles ne doivent pas avoir la même épaisseur.
 On cherche à diminuer l’élasticité et augmenter l’amortissement de chaque paroi en
soignant particulièrement leur maintien en périphérie.
 La distance séparant les deux parois est au moins égale à 10 cm afin de réduire le
couplage entre les deux parois.
 Il n’est toléré aucun « pont phonique » comme des clous, ou du ciment entre les
deux parois.

4.5.2 Calculs de l’indice d’affaiblissement d’une double paroi

Soient 𝑅1 = −10𝑙𝑜𝑔𝜏1 l’indice d’affaiblissement de la paroi 1 et 𝑅2 = −10𝑙𝑜𝑔𝜏2


celui de la paroi 2 ; l’indice d’affaiblissement théorique de la double paroi :
𝑅 = 𝑅1 + 𝑅2 ou 𝜏𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 = 𝜏1 𝑥𝜏2 .
Cette relation est vraie que si les parois sont très éloignées l’une de l’autre et que le
couplage soit nul.
Pour une double paroi, dans les faits on estime R par une relation empirique :
𝑅 = 𝑅1 + 0,6𝑅2

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