Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
3 Les applications des fonctions harmoniques 31
3.1 Existence et Unicité de solution du problème de Dirichlet . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.2 Existence et Unicité de solution du problème de Neumann . . . . . . . . . . . . . . 34
3.3 Existence et Unicité de solution du problème mixte . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2
Notations
: un ouvert de C.
@ : frontière de .
lim : la limite.
: le laplacien.
t
@f @f
r : le gradient de la fonction f : Rn ! R est rf = @x1
; ; @xn
:
Re : la partie réelle d’une fonction.
Im : la partie imaginaire d’une fonction.
max : le maximum.
inf : borne inférieure.
sup : borne supérieure.
z : le conjugué d’un nombre complexe z.
@
; @ : des dérivées partielles.
@x @y
@
@
: la dérivée normale extérieure.
Hol : l’ensemble des fonctions holomorphes sur .
Harm : l’ensemble des fonctions harmoniques sur :
D : le disque unité ouvert de C.
^ : le produit extérieur.
f jE : la restriction de la fonction f à E.
: somme directe de deux espaces vectoriels.
3
Introduction Générale
L’analyse complexe est un domaine plus utile en mathématiques traitant des fonctions à valeurs
complexes (ou, plus généralement, à valeurs dans un C-espace vectoriel) dérivables par rapport
à une ou plusieurs variables complexes. Ce domaine reçut ses bases soutiennes au 19eme siècle
grâce aux travaux de Cauchy, Riemann, Weierstrass, Gauss et d’autres grands mathématiciens. Le
terme "harmonique sphérique" a apparemment été pour la première fois par William Thomson
et Peter Tait au début des années 1900. Le mot "harmonique" a été appliqué non seulement aux
polynômes homogènes avec zéro Laplacien, mais à toute solution de l’équation de Laplace.
La théorie de variable complexe se concentre sur l’étude des fonctions holomorphes localement
(au voisinage d’un point) ou globalement (sur un ouvert de C). Ce type de fonctions a une grande
liaison avec les fonctions harmonique qui sont des fonctions deux fois continûment dérivable,
satisfont l’équation de Laplace. Un problème classique concernant les fonctions harmoniques est
le problème de Dirichlet qui donné une fonction continue définie sur la frontière d’un ouvert.
En pratique les fonctions harmoniques se retrouve dans nombreux problèmes de physique, par
exemple le problème de potentiel électrostatique et le problème de potentiel gravitationnel dans
les régions vides de l’espace.
L’objectif de ce mémoire est d’étudier les propriétés ces fonctions harmoniques. Nous avons orga-
nisé ce travail de la façon suivante :
Dans le premier chapitre, on rappelle les notations et les notions préliminaires nécessaires en
vue de les utiliser dans les chapitres suivants, ensuite on donne un rappel sur les fonctions dif-
férentiables, ainsi que des notions sur les fonctions holomorphes, et nous considérons quelques
définitions et théorèmes nécessaires sur les fonctions harmoniques que nous avons besoin de
savoir.
Au deuxième chapitre, nous donnons quelques définitions et propriétés liées aux fonctions har-
moniques que nous proposons pour l’étude.
Dans le dernier chapitre, nous avons étudié l’existence et l’unicité des solutions pour les pro-
blèmes principaux (Dirichlet, Neumann, Mixte).
4
Chapitre 1
Dans ce chapitre, nous ferons un rappel sur les fonctions différentiables pour définir les différentes
opérateurs dans le dernier chapitre, les fonctions holomorphes, harmoniques et ses propriétés.
p
f (x0 + h; y0 + k) f (x0 ; y0 ) = ah + bk + h2 + k 2
Chaque fois que h et k sont assez petits ; désigne un scalaire (réel ou complexe), fonction de
p
h et k, dont la valeur absolue tend vers 0 lorsque h2 + k 2 tend vers 0. Si f est différentiable au
point (x0 ; y0 ), les constantes (réelles ou complexes) a et b sont déterminées de manière unique, et
sont égales aux dérivées partielles
@f @f
a= (x0 ; y0 ) ; b = (x0 ; y0 ) :
@x @y
Rappelons que l’existence des dérivées partielles de f au point (x0 ; y0 ) n’est pas suffisante pour
que la fonction soit différentiable en ce point ; mais si f possède suffisamment en tout point voisin
de (x0 ; y0 ) des dérivées partielles, et si ces dérivées partielles sont continues au point (x0 ; y0 ) ; alors
f est différentiable en ce point. Une fonction qui admet des dérivées partielles continues dans un
ouvert est dite continument différentiable dans :
5
Chapitre 1. Notions, dé…nitions et préliminaires
Définition 1.1 Soit un ouvert du plan complexe C, et f : ! C une fonction à valeurs complexes.
On dit que f est dérivable ou holomorphe en z0 2 si et seulement si :
f (z) f (z0 )
f 0 (z0 ) = lim
z! z0 z z0
existe et unique dans C:
Proposition 1.1 On dit que f est holomorphe sur , si elle est dérivable en tout point de :
Si f et g sont holomorphes dans un ouvert ; alors on a :
1. f + g et f:g sont holomorphes sur :
f
2. g
est holomorphe, si g ne s’annule pas.
3. Si f est holomorphe au voisinage de z0 et g est holomorphe au voisinage de z0 alors f g est
holomorphe au voisinage de z0 :
Proposition 1.2 Soit est un ouvert de C, f et g deux fonctions holomorphes sur : Alors
0 0
1. 8 2 C; ( :f ) = :f :
2. (f + g)0 = f 0 + g 0 :
3. (f:g)0 = f g + g 0 f:
0
0
1 1 f0
4. Si f ne s’annule pas sur ; f
est holomorphe sur et f
= f2
:
5. Si h est une fonction d’un ouvert V de C à valeurs dans qui soit holomorphe sur V , et g
holomorphe sur , alors g h est holomorphe sur V et (g h)0 = (g 0 h) :h0 :
Définition 1.2 [6] Soit f : ! C une fonction holomorphe (dérivable) en z0 2 , alors ses parties
réelles et imaginaires admettent en tout point des dérivées partielles satisfaites les conditions :
(
@P
@x
(x0 ; y0 ) = @Q
@y
(x0 ; y0 )
@Q @P
@x
(x0 ; y0 ) = @y
(x0 ; y0 ) ;
avec
f = P + iQ et P = Re (f ) ; Q = Im (f ) :
Les conditions de Cauchy Riemann sont nécessaire pour que f soit holomorphe. Par exemples
1. f (z) = ez (holomorphe).
2. f (z) = z 2 + z (n’est pas holomorphe).
La propriété de la moyenne
Autrement dit que la valeur de f au centre du cercle s’obtient comme moyenne des valeurs
prises par f sur le bord du cercle. Pour cette raison, la formule (1.2) est appelée Formule de
la moyenne. En dimension 1; les seules fonctions qui vérifient cette propriété de moyenne sont
les fonctions affines, on voit donc, là encore que la théorie des fonctions holomorphes est beau-
coup plus riche.
Le principe du maximum
Théorème 1.1 Soit f une fonction holomorphe sur un ouvert . Supposons que jf j possède un
maximum local en un point z0 2 (c’est à dire que jf (z)j jf (z0 )j pour z voisin de z0 ). Alors f est
constante au voisinage de z0 :
Une autre formulation du principe du maximum peut-être plus explicite est la suivante :
Théorème 1.2 Soit f une fonction holomorphe sur un ouvert connexe, borné et continue sur
sa fermeture : Alors jf j atteint son maximum sur la frontière de : De plus, si le maximum est
également atteint à l’intérieur alors f est constante sur :
Théorème 1.3 (de Liouville) Une fonction holomorphe bornée sur C est constante sur C:
Théorème 1.4 [8] Soient un ouvert connexe et f : ! C une fonction holomorphe qui s’annule
en z0 : Alors :
1) Soit f (n) (z0 ) = 0 pour tout n 2 N: La fonction f est alors nulle sur :
2) Sinon, il existe un unique entier k > 0 tel que :
f (z) = (z z0 )k g (z)
où g : ! C est une fonction holomorphe qui ne s’annule pas en z0 . L’entier k est l’ordre du zéro de
f en z0 :
Preuve. 1) On introduit :
La partie Y est fermée comme intersection des fermés, puisque chaque dérivée f (n) de f est
continue. Si maintenant z0 2 Y , la série de Taylor de f en z0 est nulle et l’analyticité de f assure
que f est identiquement nulle au voisinage de z0 . Ainsi Y est ouvert. Lorsque Y est non vide,
on conclut que Y = par connexité de :
2) Si toutes les dérivées de f en z0 ne sont pas nulles, on introduit :
La fonction holomorphe g définie sur n fz0 g par f (z) = (z z0 )k g (z) se prolonge donc en une
fonction holomorphe sur ; avec
f (k) (z0 )
g (z0 ) = 6= 0:
k!
Pour l’unicité, on observe que si :
où g1 et g2 sont deux fonctions continues en z0 qui ne s’y annulent pas, la fonction z ! (z z0 )k1 k2
se prolonge par continuité en z0 avec une limite non nulle en ce point ; ceci assure que k1 = k2 :
Remarque 1.1 Par contre, les zéros d’une fonction holomorphe peuvent s’accumuler sur le bord de
son domaine de définition.
Définition 1.3 [1] Une fonction f (x; y) de deux variables réelles x et y définie dans un ouvert est
dite harmonique dans , si elle est deux fois continument différentiable et satisfait à la condition :
@ 2f @ 2f
+ =0 (1.3)
@x2 @y 2
@2 @2
L’opérateur différentiel @x2
+ @y 2
s’appelle le Laplacien. On le note souvent :
On définirait de même les fonctions harmoniques d’un nombre fini quelconque de variables
réelles ; mais ce qui va suivre ne s’applique qu’au cas de deux variables.
@ @
Introduisons les différentiations @z
et @z
par rapport à la variable complexe z = x + iy et la
variable conjuguée z = x iy:
@2 @2 @2
= + = 4
@x2 @y 2 @z@z
2 2f
@ f @ @ 2f
f = + = 4
@x2 @y 2 @z@z
avec
@ 1 @ @
= i et
@z 2 @x @y
@ 1 @ @
= +i :
@z 2 @x @y
En effet :
@ 2f @ 1@f @f
= +i
@z @z @z 2@x @y
1 1 @ @f @f @ @f @f
= +i i +i
2 2 @x @x @y @y @x @y
2 2 2 2f
1 @ f @ f @ f @ 1
= 2
+i i + 2 = f
4 @x @x@y @y@x @y 4
car
@ 2f @ 2f
=
@x@y @y@x
puisque f est de classe C 2 , et par suite la condition (1.3) est équivalente à la suivante :
@ 2f
=0
@z @z
Remarque 1.3 [3] Les fonctions f considérées peuvent prendre des valeurs complexe ou des valeurs
réelles. Pour qu’une fonction à valeurs complexes f = P + iQ (P et Q étant à valeurs réelles) soit
harmonique ; il faut et il suffit d’après (1.3) que P et Q soient harmoniques. Nous désignerons souvent
P par la notation Re (f ) et Q par Im (f ) :
Proposition 1.4 [3] Toute fonction holomorphe sur un ouvert est harmonique sur :
f = 0:
Remarque 1.4 [3] Soit un ouvert de C: Une fonction f : ! C est harmonique si et seulement
si Re (f ) et Im (f ) sont harmoniques sur :
Corollaire 1.1 [2] Soit un ouvert de C: Si une fonction f : ! C est holomorphe, alors Re (f ) et
Im (f ) sont harmoniques sur :
Ce corollaire est admet une réciproque à condition d’imposer une condition supplémentaire sur
l’ouvert :
Preuve. Rappelons que :
2 Re f = f + f et 2i Im f = f f:
La fonction holomorphe f et sa conjugué anti holomorphe f sont localement développables en
@ @
série entière convergente. Comme @z
et @z
commutent,on trouve :
1 @ @f @ @f
(Re f ) = + = 0 + 0 = 0;
2 @z @z @z @z
par définition de l’holomorphie et de l’anti holomorphie pour f f ; on obtient 0 0 = 0:
Réciproquement, toute fonction harmonique est localement une partie réelle (ou imaginaire)
d’une fonction holomorphe.
Lemme 1.2 (théorème de Poincaré) [3] Soit w = f dx + gdy une 1 forme différentielle de classe
C 1 (i.e., f et g sont de classe C 1 ) sur un ouvert de C: Rappelons que dw est la 2 forme différentielle
définie par :
dw = df ^ dx + dg ^ dy
et rappelons que si f est de classe C 1 , df est appelée la 1 forme différentielle associée à f et est définie
par :
@f @f
df = dx + dy:
@x @y
On dit que w est fermée si dw = 0 et on dit que w est exacte s’il existe une fonction ' de classe C 2 sur
telle que w = d' (i.e w est la 1 forme différentielle associé à '):
Définition 1.5 Un domaine U C est simplement connexe si son bord @U est un ensemble connexe ;
sinon il s’appelle multiplement connexe.
Théorème 1.5 [3] Soit un ouvert simplement connexe de C et soit f : ! R de classe C 2 . Si f est
une fonction harmonique sur alors il existe une fonction ' holomorphe sur telle que Re (') = f:
Preuve. On cherche une fonction g : ! R, de classe C 2 telle que f + ig soit holomorphe sur :
D’après les équations de Cauchy-Riemann, f + ig est holomorphe si et seulement si :
@f @g @f @g
= et = sur :
@x @y @y @x
Considérons la 1 forme différentielle w de classe C 1 , définie par :
@f @f
w= dx + dy:
@y @x
Alors w est une forme fermée. En effet :
@ 2f @ 2f @ 2f @ 2f
dw = dx dy dx + dx + dy dy
@x@y @y 2 @x2 @y @x
@ 2f @ 2f
= + dx dy
@y 2 @x2
= f dx dy = 0:
L’ouvert est simplement connexe, d’après le théorème de Poincaré ; il existe une fonction g de
classe C 2 sur telle que :
@f @f @g @g
dx + dy = w = dg = dx + dy;
@y @x @x @y
on a donc :
@g @f @g @f
= et = :
@x @y @y @x
La fonction ' : ! C définie par : ' = f + ig est alors holomorphe sur ; et par construction
f = Re (') :
Corollaire 1.2 [3] Soit un ouvert de C; et soit f : ! R de classe C 2 . Les trois conditions
suivantes sont équivalentes :
1) f est harmonique sur :
2) Pour tout z0 2 ; il existe r > 0 et ' holomorphe sur D (z0 ; r) tel que f = Re (') sur D (z0 ; r) :
3) Pour tout ouvert simplement connexe U de ; il existe holomorphe sur U tel que f = Re ( ) sur
U:
Les fonctions harmoniques sur un disque ouvert D (a; r) ; (a 2 C et r > 0) ; continues sur le disque
fermé D (a; r) et à valeurs complexes ont la propriété suivante de la formule de moyenne.
Corollaire 1.3 [3] Soit f une fonction continue sur D (a; r); (a 2 C et r > 0) ; harmonique sur D (a; r) et
à valeurs complexes. Alors on a la formule de la moyenne.
Z 2
1
f (a) = f a + rei t dt
2 0
Z Z
1
= f (x + iy) dxdy:
r2 D(a;r)
Théorème 1.6 [2] (Unicité) : Si deux fonctions harmoniques f1 ; f2 2 Harm ( ) coïncident sur un
sous-ensemble E d’intérieur E 6= ; non vide ;
f1 jE = f2 jE ;
F := fz 2 ; f (z) = 0g ;
E F 6= ;:
Théorème 1.7 [2] Toute fonction harmonique h : ! C; définie sur un ouvert simplement
connexe, s’écrit sous la forme h = f + g où f; g 2 Hol ( ) :
@h @f @ (h f ) @ (h f )
0= = = ;
@z @z @z @z
ce qui démontrer que g = h f est une fonction holomorphe sur ; on conclut que h = f + g.
Remarque 1.5 [3] Dans le cas où n’est plus un ouvert simplement connexe, on obtient par restric-
tion à des disques (qui sont simplement connexe) que toute fonction harmonique s’écrit localement
comme la somme d’une fonction holomorphe et de conjugué d’une fonction holomorphe.
Théorème 1.8 [9] (Le principe de la valeur moyenne) : Soit D un domaine planaire,laissez f être
une fonction harmonique et laisser (x0 ; y0 ) être un point dans D: Supposons que BR est un disque de
rayon R centré à (x0 ; y0 ) ; entièrement contenu dans D: Pour tout r > 0 l’ensemble Cr = @Br : Alors
la valeur de f à (x0 ; y0 ) est la moyenne des valeurs de f sur le cercle CR :
I
1
f (x0 ; y0 ) = f (x (s) ; y (s)) ds
2 R
CR
Z 2
1
= f (x0 + R cos ; y0 + R sin ) d :
2 0
Théorème 1.9 [9] Soit f une fonction dans C 2 (D) vérifiant la propriété de la valeur moyenne à
chaque point de D. Alors f est harmonique dans D:
Preuve. Supposons par contradiction qu’il existe un point (x0 ; y0 ) dans D où f (x0 ; y0 ) 6= 0;
sans perte de généralité, supposons f (x0 ; y0 ) > 0: Par conséquent f (x; y) est une fonction
continue, alors pour R > 0 suffisamment petit il existe dans D un disque BR de rayon R centré
à (x0 ; y0 ) ; tel que f > 0 pour chaque point dans BR : Dénoter la limite de ce disque par CR : Il
s’ensuit que :
Z I
1 1
0 < f dxdy = @n f ds (1.4)
2 BR 2
CR
Z 2
R @
= f (x0 + R cos ; y0 + R sin ) d
2 0 @R
Z 2
R @
= f (x0 + R cos ; y0 + R sin ) d
2 @R 0
@
= R [f (x0 ; y0 )] = 0;
@R
où dans la quatrième égalité de (1.4) nous avons utilisé l’hypothèse qui satisfait la propriété de
la valeur moyenne.
L’objectif de ce chapitre est d’étudier quelques propriétés fondamentales des fonctions harmo-
niques.
Corollaire 2.1 [2] (Formule intégrale de Poisson) : Si une fonction f est harmonique dans un voi-
sinage ouvert d’un disque fermé Dr (z0 ) ; avec z0 2 C et r > 0; alors pour tout 0 s < r et tout
0 t < 2 , on a :
Z 2
it 1 r 2 s2
f z0 + se = f z0 + rei d :
2 0 r2 2rs cos ( t) + s2
Preuve. On déplace l’origine du repère au centre de disque, et on écrit u sous la forme d’une
intégrale de Poisson :
Z 2 R
1 R2 r 2
8r < R; u (r; ) = f (s) ds;
2 R 0 R2 2rR cos Rs + r2
16
Chapitre 2. Les propriétés des fonctions harmoniques
avec :
s
8s 2 [0; 2 R] ; f (s) = u R ; ;
R
on a donc : Z 2 R
1
u (0; ) = f (s) ds;
2 R 0
soit : Z 2 R
1 s
u (0; ) = u R; ds:
2 R 0 R
En d’autres termes, la valeur de u au centre du disque est la moyenne arithmétique des valeurs
de u sur le bord de disque, ce qu’on voulait montrer.
Preuve. Soient un tel point A; et > 0 tel que D (A; ) O: Alors, par le théorème de la moyenne
arithmétique, u (A) est la moyenne des valeurs prises par u sur la frontière de D (A; ) : Mais u
atteint son maximum en A; donc les valeurs prises par u sur la frontière du disque sont inférieure
ou égales à u (A) : Ainsi, u est nécessairement constante sur la frontière du disque. En répétant
cette démonstration pour tout r > ; on obtient que u est constante sur D (A; ) et sur sa frontière.
Donc u est constante sur D (A; ).
où v1 ; v2 sont les fonctions harmoniques conjuguées de u1 ; u2 , respectivement (qui sont des fonc-
tions de classe C 1 dans D (a; R)):
En outre, comme a 2 A; alors il existe 0 < r < R tel que D (a; r) A: Ainsi les fonctions
u1 ; u2 coïncident dans ce disque D (a; R) et ici on dispose aussi les fonctions holomorphes f1 et f2
ci-dessus. Considérons leurs équations de Cauchy-Riemann :
@u1 @v1 @u1 @v1
= ; =
@x @y @y @x
@u2 @v2 @u2 @v2
= ; = :
@x @y @y @x
Comme dans D (a; r) on a u1 = u2 ; on en déduit que v1 et v2 ont les mêmes dérivées partielles
dans D (a; r) et par suite la fonction v1 v2 est constante dans D (a; r) ; disons v1 v2 = 2 C:Par
conséquence, dans D (a; r) on peut écrire :
Autrement dit, on a obtenu que f1 f2 est constante et égale à i dans D (a; r) ; le principe
d’unicité pour les fonctions holomorphes nous assure que f1 f2 est constante et égale à i dans
D (a; R) : Or, la condition f1 f2 = i dans D (a; R) entraine que u1 u2 = 0 dans D (a; R) : C’est
à dire u1 et u2 coïncident dans D (a; R) et donc D (a; R) A:
pour tout x 2 B : Z
D f (x) = f ( ) D P (x; ) d ( ) (2.1)
S
Théorème 2.3 [4] Soit un multi-indice. Alors il existe une constante positive C telle que :
C M
jD f (a)j
rj j
pour toutes les fonctions f harmoniques et bornées par M sur B (a; r) :
Preuve. On peut supposer que a = 0. Si f est harmonique et bornée par M sur B, alors par (2:1),
nous avons :
Z
jD f (0)j = f ( ) D p (0; ) d ( )
S
Z
M jD p (0; )j d ( )
S
= C M;
où Z
C = jD p (0; )j d ( ) :
S
Si f est harmonique et bornée par M sur B (0; r) ; puis en appliquant le résultat dans le paragraphe
précédent à fr , on montre que :
C M
jD f (0)j :
rj j
En remplaçant r par r " et en laissant décroître " à 0, on obtient le même conclusion si f est
harmonique sur la boule ouverte B (0; r) et bornée par M .
Le corollaire suivant montre que les dérivées d’une fonction harmonique bornée sur ne peut
être croître trop rapidement près de @ : Nous laissons d (a; E) dénote la distance d’un point à une
ensemble E.
Corollaire 2.3 [4] Soit f une fonction harmonique bornée sur ; et laisse un multi-indice. Alors il
existe une constante C telle que :
C
jD f (a)j :
d (a; @ )j j
pour tout a 2 :
Théorème 2.4 (Arzela-Ascoli) Supposons que (fn ) est une suite de fonctions Rn ! R qui est équi-
continue et bornée par points. Ensuite, il existe une sous-suite (fn )j qui converge uniformément sur
des ensembles compacts vers une fonction continue f:
Théorème 2.5 [4] Si (fn ) est une suite de fonctions harmoniques sur qui est uniformément bornée
sur chaque sous-ensemble compact de , alors (fn ) converge uniformément sur chaque sous-ensemble
compact de :
Preuve. La clé de la preuve est l’observation suivante : il existe une constante C < 1 telle que
pour tout f harmonique et bornée par M sur n’importe quelle boule B (a; 2r) ;
!
CM
jf (x) f (a)j sup jrf j jx aj jx aj ;
B(a;r) r
pour tout x 2 B (a; r) : La première inégalité est standard à partir des calculs avancés ; la deuxième
inégalité découle des estimations de Cauchy (2.4).
d(K;@ )
Supposons maintenant que K est compact, et que r = 3
:
Car l’ensemble :
K2r = fx 2 Rn : d (x; K) 2rg ;
est un sous-ensemble compact de ; la suite (fm ) est uniformément bornée par un certain M < 1
sur K2r : Laisser a; x 2 K et supposons jx aj < r: Alors x 2 B (a; r) et (fm ) M sur B (a; 2r)
K2r pour tout m; et donc nous concluons du premier paragraphe que :
CM
jfn (x) fn (a)j jx aj ;
r
pour tout m. Il s’ensuit que la suite (fn ) est équicontinue sur K:
Pour finir, choisissons des ensembles compacts
K1 K2
dont les intérieurs couvrent : Parce que (fn ) est équicontinue sur K1 ; le théorème de Arzela-
Ascoli implique que (fn ) contient une sous-suite qui converge uniformément sur K1 : Appliquer
Arzela-Ascoli encore une fois, il existe une sous-suite de cette sous-suite convergeant uniformé-
ment sur K2 , et ainsi de suite. Si nous listons ces sous-suites les unes après les autres dans lignes,
puis la sous-suite obtenue en descendant la diagonale converge uniformément sur chaque Kj , et
donc sur chaque sous-ensemble compact sur :
pour tout suite (ak ) dans convergeant vers un point dans @ ou vers 1: Alors f M sur :
Théorème 2.6 [4] Supposons que R2 et 6= R2 : Si f est fonction harmonique bornée à valeur
réelle sur satisfaisant
lim sup f (ak ) M (2.3)
k!1
pour toute suite (ak ) dans convergeant vers un point dans @ ; alors f M sur :
Preuve. Parce que 6= R2 ; @ n’est pas vide. Soit " > 0; et choisissons une suite dans conver-
geant vers un point dans @ : Par hypothèse, f est moins que M + " à la fin de cette suite. Il
s’ensuit qu’il y a une boule fermée B (a; r) sur laquelle f < M + ":
0
Définir = nB (a; r), et
z a
v (z) = log
r
0 0
pour z 2 : Alors v est positive et harmonique sur ; et v (z) ! 1 comme z ! 1 dans :
0
Pour t > 0; nous définissons maintenant la fonction harmonique wt sur par :
wt = f M " tv:
0
Par (2.3), lim supk!1 wt (ak ) < 0 pour chaque suite (ak ) dans converge vers un point dans
@ 0 ; tandis que la limite de f sur montre que wt (ak ) ! 1 pour chaque suite (ak ) converge
0 0
vers 1 dans : Par (2.2), wt < 0 sur :
Nous laissons maintenant t ! 0 pour obtenir f M +" sur : Parce que f < M +" sur B (a; r) ; on
af M + " sur tout . Enfin, puisque " est arbitraire ; f M sur :
pour toute suite (ak ) dans convergeant vers un point dans @ , alors f M sur :
Alors est positif et harmonique sur ; et (z) ! 1 comme z ! 1 dans Hn : Ayant obtenu ,
on peut utiliser les idées dans la preuve du (théorème 2.6).
p [pjS ] = 1 jxj2 q + p
Preuve. Pour prouver le théorème dont nous avons besoin seulement montrer qu’il existe un
polynôme q de degré au plus m 2 tel que :
1 jxj2 q = p: (2.4)
Pour ce faire, notons W l’espace vectoriel de tous les polynômes sur Rn de degré au plus m 2,
et définir une carte linéaire T : W ! W par :
T (q) = 1 jxj2 q :
Si T (q) = 0, alors 1 jxj2 q est une fonction harmonique, cette fonction harmonique est égale
à 0 sur S, et donc par le principe de maximum égale à 0 sur B ; cela force q à être 0. Ainsi T est
injectif.
Maintenant, on utilise l’algèbre linéaire (une application linéaire injective d’un espace vectoriel
de dimension finie à lui-même est également surjectif) pour conclure que T est surjective. Par
conséquent il existe un polynôme q de degré au plus m 2 tel que (2.4) tient, et nous avons
terminé.
Le corollaire suivant sera un outil clé dans notre preuve de décomposition globale des polynômes.
Ici "polynôme" signifié un polynôme sur Rn , et "non nul" signifié non identifié à 0.
Corollaire 2.5 [4] Aucun multiple polynômial non nul de jxj2 est harmonique.
Preuve. Supposons que p est un polynôme non nul sur Rn de degré m et jxj2p est harmonique.
Car pjS = jxj2 p S
; l’intégrale de Poisson p [pjS ] doit être égale au polynôme harmonique jxj2p ;
qui a un degré m + 2. Ceci contredit le théorème précédent, ce qui implique que le degré de p [pjS ]
est au plus m.
Chaque polynôme p sur Rn avec degré m peut être écrit de façon unique sous la forme p =
Pm n
j=0 pj ; où chaque pj est un polynôme homogène sur R de degré j . Nous appelons pj la partie
homogène de p de degré j:
P
Notez que p = m j=0 pj , et donc p est harmonique si et seulement si chaque pj est harmo-
nique (car un polynôme est identiquement nul si et seulement si chaque partie homogène est
identiquement nul).
avec Pm (Rn ) l’espace vectoriel complexe de tous les polynômes homogènes sur Rn de degré m; qui
sont des polynômes à plusieurs indéterminées dont tous les monômes non nuls sont de même degré
total.
Hm (Rn ) le sous-espace de Pm (Rn ) constitué de tous les polynômes harmoniques homogènes sur Rn de
degré m:
p = p [pjS ] + jxj2 q q
Pour un certain polynôme q de degré au plus m 2 (Théorème 2.8). Prendre la partie homogène
de degré m des deux côtés de l’équation ci-dessus, on obtient :
p = pm + jxj2 qm 2 ;
où pm est la partie homogène de degré m de fonction harmonique p [ pjS ] (et par conséquent
pm 2 Hm (Rn )) et qm 2 est la partie homogène de degré m 2 de q (et par conséquent qm 2 2
Pm 2 (Rn )). Ainsi chaque élément de Pm (Rn ) peut être écrit comme la somme d’un élément de
Hm (Rn ) et un élément de jxj2 Pm 2 (Rn ) :
Pour montrer que cette décomposition est unique, supposons que :
pm pem = jxj2 (e
qm 2 qm 2 ) :
Le côté gauche de l’équation ci-dessus est harmonique, et le côté droit est un multiple polynômial
de jxj2 : Ainsi le corollaire précédent implique que pm = pem et qem 2 = qm 2 .
Théorème 2.9 [4] Chaque p 2 Pm (Rn ) peut être écrit de façon unique sous la forme :
m
où k = 2
et chaque pj 2 Hj (Rn ) :
p = pm + jxj2 q;
Proposition 2.3 [4] Si p ; q sont des polynômes sur Rn et q est harmonique et homogène avec un
degré plus élevé que le degré de p, alors :
Z
pqd =0
S
Preuve. La conclusion souhaitée ne concerne que les valeurs de p et q sur S: Donc par linéarité
et (Théorème 2.9), il suffit de prouver la proposition lorsque p est remplacé par un polynôme
harmonique homogène. Ainsi, nous pouvons supposer que p 2 Hk (Rn ) et que q 2 Hm (Rn ) où
k < m: L’identité de Green :
Z Z
(u v v u) dV = (u Dn v v Dn u) ds:
@
Implique que : Z
pDn q (pDn q qDn p) d = 0: (2.5)
S
Mais pour 2 S;
d d k
(Dn p) ( ) = p (r ) = r p( ) = kp ( ) :
dr r=1 dr r=1
= p ( ) Zm (x; ) d ( ) :
S
Nous vérifions facilement que les premiers et derniers termes ci-dessus conviennent également
x = 0: Notez que Zm (x; :) est une sphérique harmonique de degré m pour chaque x fixé de Rn :
pour tout x 2 B:
Preuve. Par le (Théorème 2.8), p [pjS ] est un polynôme de degré au plus m et donc peut ètre écrit
sous la forme :
X
m
p [pjS ] = pk ; (2.7)
k=0
où la première égalité vient de (2.6); la deuxième égalité vient de l’orthogonalité des sphériques
harmoniques de différents degrés, et la troisième égalité est vraie parce que p et son intégrale
P
de Poisson mj=0 pj coïncident sur S. Par une combinaison de la dernière équation avec (2.7), on
obtient le résultat souhaité.
Corollaire 2.6 [4] Si f est une fonction harmonique sur B (a; r) ; alors il existe pm 2 Hm (Rn ) tel
que :
X
1
f (x) = pm (x a)
m=0
La fonction harmonique à valeur moyenne réelle peut avoir une singularité isolée ; par exemple :
jxj2 n
a une singularité à 0 si n > 2. Cependant, une fonction harmonique ne peut pas avoir de
zéros isolés.
Preuve. Soit f une fonction harmonique positive définie sur Rn : Fixons x 2 Rn ; soit r > jxj ; et
que Dr la différence symétrique des B (x; r) et B (0; r) : La version en volume du propriété de
valeur moyenne (1.6) montre que :
Z Z
1
f (x) f (0) = f dV f dV
V (B (0; r)) B(x;r) B(0;r)
Car les intégrales de f sur B (x; r) \ B (0; r) sont nulles, nous avons :
Z
1
jf (x) f (0)j f dV
V (B (0; r)) Dr
Z
1
f dV
V (B (0; r)) B(0;r+jxj)nB(0;r jxj)
Z Z
1
= f dV f dV
V (B (0; r)) B(0;r+jxj) B(0;r jxj)
n n
(r + jxj) (r jxj)
= f (0) n
:
r
Noter que la positivité de f était utilisée dans la première inégalité. Maintenant, en laissant
r ! 1; on voit que f (x) = f (0) ; ce qui prouve qu’on est constante.
Corollaire 2.7 [4] La fonction harmonique positive est constante sur R2 n f0g :
Preuve. Si f est une fonction harmonique positive sur R2 n f0g ; alors la fonction z ! f (ez )
est positive et harmonique sur R2 (= C) et par conséquent est constante. Cela prouve que f est
constante.
Inégalité de Harnack
Théorème 2.11 [2] Si f est fonction harmonique définie sur un disque ouvert DR (z0 ) centré en un
point z0 2 C et de rayon R > 0 qui est positive
f (z) 0 (8 z 2 )
Ces inégalités expriment un contrôle très contraignant et très utile des valeurs de f lorsqu’on
R+r
s’éloigne d’un point centrale : la fonction r ! R r
et son inverse encadrent le graphe de f par
deux hyperploïdes .
Pour mieux mentaliser le diagramme ci-dessus, il faudrait plutôt s’imaginer que la base est réel-
lement un disque continue dans le plan 2-dimensionnel C (non un segment), et que le graphe de
f est une nappe ondulée, s’élevant éventuellement vers l’infini lorsque r ! R:
Preuve. Choisissons un rayon intermédiaire r < s < R: La formule intégrale de Poisson appliquée
ici à la fonction f qui est harmonique dans un voisinage de Ds (z0 ) s’écrit :
Z 2
i 1 s2 r 2
f z0 + r e = f z0 + s ei t dt:
2 0 s2 2sr cos (t ) + r2
Or pour tout (t ) 2 R on a :
Convergence de Harnack
Alors la limite
u (z) := lim uk (z)
k!1
ou bien est 1;ou bien constitue une fonction harmonique (finie) dans :
Distance de Harnack
1
(z; w) f (w) f (z) (z; w) f (w) :
La distance de Harnack est une notion utile et peut être utilisée pour déduire un théorème im-
portant sur la convergence des fonctions harmoniques positives.
Théorème 2.13 [4] (Bôcher) Si f est positive et harmonique sur B n f0g ; alors il existe une fonction
v harmonique sur B et une constante b 0 telle que :
8
< v (x) + b log 1 si n = 2
jxj
f (x) =
: v (x) + b jxj2 n si n > 2
Preuve. Supposons d’abord que n > 2 et que f est positive et harmonique sur B n f0g : Définissons
une fonction harmonique w sur Bn f0g par :
f (x) = v (x) + b 22 n
jxj2 n
;
sur 1
2
B n f0g ; ce qui montre que f (x) b 22 n
jxj2 n
étend harmoniquement à 1
2
B ; et donc
à B: Ainsi la preuve du Théorème de Bôcher est complet dans le cas où n > 2: La preuve du cas
n = 2 est la même, sauf que log 1
jxj
doit être remplacé par jxj2 n
:
Preuve. Supposons que f est harmonique et réelle évaluée sur ,a2 ; et f (a) = 0: Soit r > 0
tel que B (a ; r) : Parce que la moyenne de f sur @B (a; r) égal à 0, ou bien f est identique à 0
sur @B (a ; r) ou f prend à la fois des valeurs positives et négatives sur @B (a; r) : Dans le dernier
cas, la connexité de @B (a ; r) implique que f a un zéro sur @B (a; r) : Ainsi f a un zéro sur la
frontière de chaque boule suffisamment petite centré sur a, prouvant que a n’est pas un zéro isolé
de f:
L’hypothèse que f est une valeur réelle est nécessaire dans le corollaire. Ce n’est pas surprenant
quand n = 2. Car les fonctions holomorphes non constantes ont des zéros isolés. Lorsque n 2,
la fonction harmonique
X
n
p (x1 ; x2 ) = (1 n) x21 + x2k + ix1
k=2
est un exemple ; qui ne disparait qu’à l’origine.
Les problèmes pratiques faisant intervenir des fonctions harmoniques imposent des conditions
supplémentaires : il faut trouver une fonction harmonique dans un domaine dont le comporte-
ment à la frontière @ est fixé.
Les trois problèmes principaux sont les suivants : Dirichlet, Neumann et problème mixte.
8P 2 @ ; lim f (M ) = u (P )
M !P
M2
Définition 3.2 [2] Soit C un domaine à bord @ quelconque. On dit que le problème de Dirichlet
est résoluble pour ( ; @ ) si, pour toute fonction continue à valeurs réelles définie sur le bord :
:@ ! R;
31
Chapitre 3. Les applications des fonctions harmoniques
f j@ = :
Nous allons concentrer de traiter le cas où = D est un disque ouvert D C; l’existence dans
le cas général pouvant être d’éclaté (Théorie de Perron ; fonctions-barrière). En tout cas, l’unicité
de la solution pour un domaine quelconque est facile.
Corollaire 3.1 Soit un ouvert borné simplement connexe de R2 et f une fonction continue sur @ .
La solution du problème (
u = 0; sur
u = f; sur @ :
existe et unique.
Théorème 3.1 Soit un domaine borné, f1 et f2 des fonctions dans C 2 ( ) \ C qui sont des
solutions de l’équation de Poisson f = u avec les conditions de Dirichlet g1 et g2 , respectivement.
Définir
Mg = max jg1 (x; y) g2 (x; y)j :
@
Alors :
max jf1 (x; y) f2 (x; y)j Mg :
et le théorème suit.
Lemme 3.1 Soit F (x; y) et G (x; y) deux fonctions continues, possèdent des dérivées partielles pre-
mières et secondes continues dans un ouvert simplement connexe R dont la frontière est une courbe
fermée simple C: Alors :
I Z Z
@G @G @ 2G @ 2G @F @G @F @G
F dx dy = F + + + dxdy: ((3:1))
@y @x R @x2 @y 2 @x @x @y @y
C
@ 2G @ 2G
+ = 0 dans R et G = 0 sur C:
@x2 @y 2
Pour montrer que f1 = f2 identiquement, nous devons montrer que G = 0 identiquement dans R:
Remplaçons F par G dans le problème (3.1), on obtient :
I Z Z " 2 2
#
@G @G @ 2G @ 2G @G @G
G dx dy = G + + + dxdy: ((3:2))
@y @x R @x2 @y 2 @x @y
C
@2G 2
Supposons que G ne soit pas constant dans R: De G = 0 sur C et de @x2
+ @@yG2 = 0 identiquement
dans R, on déduit d’après (3.2)
Z Z " 2 2
#
@G @G
+ dxdy = 0:
R @x @y
Ceci est en contradiction avec l’hypothèse : G est non constant dans R car dans telles conditions :
Z Z " 2 2
#
@G @G
+ dxdy > 0:
R @x @y
On en déduit que G est constante dans R et par continuité on doit avoir G = 0: On a donc f1 = f2
et il n’existe qu’une seule solution.
Preuve. En effet, soient f1 et f2 deux solutions. Alors f1 f2 est harmonique dans ; continue sur
= [ @ ; et égale à 0 sur @ : En appliquant le principe de maximum à f1 f2 puis à f2 f1 ; on
se convainc aisément que f1 f2 0:
Le problème de Neumann sur un domaine 2 Rn s’énonce ainsi : trouver une fonction scalaire
f: 2 Rn ! R telle que :
(
f = u; x2
@f (x)
rf (x) x = @ x
= h (x) ; x2@
Lemme 3.3 Une condition nécessaire à l’existence d’une solution du problème de Neumann est :
Z Z
g (x (s) ; y (s)) ds = F (x; y) dxdy;
@
En intégrant les deux côtés de l’équation sur ; et en utilisant le théorème de Gauss, on obtient :
Z Z
!
ru: ds = F dxdy:
@
Proposition 3.1 En utilisant la méthode d’énergie, le problème de Neumann admet une solution
unique.
Preuve. Supposons que f1 et f2 résoudre le problème de Neumann pour les fonctions harmo-
niques, c’est à dire : (
f = 0; x2
@f (x)
@ x
= h (x) ; x 2 @
Mettons w = f1 f2 ; alors w résoudre le problème homogène de Neumann :
(
w = 0; x2
@w(x)
@ x
= 0; x2@
Depuis l’intégrant jrwj2 0; il s’ensuit par le théorème de disparition que jrwj2 0 dans ; c’est
à dire rw 0 dans et nous déduisons que w est constante dans ; disons w c:
Par notre construction, nous voyons que f1 = f2 + c dans et nous avons établi l’unicité du
problème de Neumann jusqu’à une constante selon les besoins.
avec
(
@ 1 [@ 2 =@
@ 1 \@ 2 = ;:
Questions d’unicité
Si l’on considère des questions d’unicité à ces problèmes, on introduit deux fonctions solutions
à chacun de ces problèmes, f1 et f2 . La fonction différence f = f2 f1 est donc solution du
problème homogène avec des conditions aux limites homogènes. On a donc :
Z
@f
f = 0 et f ds = 0:
@ @ x
rf (x) = 0 ; 8x 2 :
Si on considère les conditions aux limites de type Dirichlet ou de type mixte (Dirichlet-Neumann),
on obtient f 0 et donc l’unicité.
Par contre dans le cas de Neumann, on a pas unicité n’importe quelle fonction constante peut être
solution si h (x) 0: On a d’ailleurs pas non plus existence de solution dans ce cas ,sauf si :
Z Z Z Z
@f
h (x) dx = dx = f (x) dx = f (x) dx
@ @ @ x
Preuve. Nous commençons par la partie (b) car la partie (a) est un cas particulier de la partie (b).
Supposons que u1 et u2 sont deux solutions du problème mixte. Définissons v = u1 u2 : C’est facile
de voir que v est une fonction harmonique dans ; vérifiant sur @ la condition du frontière :
v + @n v = 0:
on obtient : Z Z
! 2
rv dxdy = (@n v)2 ds: (3.4)
@
Puisque le membre gauche de (3.4) est non négatif, et que le membre droite est non positif, il
s’ensuit que les deux côtés doivent disparaître. Donc rv = 0 dans et @n v = v = 0 dans
@ : Donc v est constante dans et il s’annule sur @ : Donc v 0 ;et u1 u2 :
La preuve de la partie (c) est similaire. Nous remarquons d’abord qu’on ne peut pas s’attendre à
l’unicité au sens des parties (a) et (b), puisque si u est une solution du problème de Neumann,
alors u + c est aussi une solution pour toute constante c: En effet, nous obtenons maintenant
d’identité (3.3) : Z
! 2
rv dxdy = 0;
ce qui implique que v est constante. D’un autre côté, puisque nous n’avons aucune contrainte sur
la valeur de v sur @ ; nous ne pouvons pas déterminer la constante. Nous obtenons ainsi :
u1 u2 = constante.
Nous avons vu que le principe de maximum implique l’unicité des solutions du problème de
Dirichlet pour le Laplacian, et plus généralement les équations de Poisson, nous verrons qu’une
méthode d’énergie implique également l’unicité pour Dirichlet, ainsi que Neumann.
Considérons l’équation de Poisson avec les conditions aux limites de Dirichlet ou Neumann :
8
< f = u; dans
: f j@ = h @f
ou @
= g:
@
La fonction jrwj2 est non négatif, et la seule façon dont l’intégrale ci-dessus peut être nulle, et si
rw 0 dans : Par conséquent, w constante dans :
Dans le cas de la condition de Dirichlet, nous avons w 0 sur @ ; et donc f1 f2 = w 0 dans
aussi. Dans le cas de la condition de Neumann, tout ce que nous pouvons affirmer, c’est que
f1 f2 = w constante dans , c’est-à-dire la solution du probléme de Neumann est unique
jusqu’à une constante.
Conclusion
Nous avons présenté, au cours de ce travail une vue globale sur les propriétés fondamentales des
fonctions harmoniques, consacré d’abord à l’étude des fonctions différentiables qui sont utilisées
pour pouvoir lui appliquer l’opérateur de Laplace. Pour cela nous avons donné quelques propriétés
des fonctions holomorphes (Propriété de la moyenne, principe de maximum..).
Comme nous l’avons vu, ces propriétés sert à démontrer que toute application harmonique sera
représentée sous la forme d’un intégrale de Poisson, et aussi nous exploiter cette dernière pour
en déduire des inégalités sur les fonctions harmoniques positives.
Nous avons présenté, une étude simple d’existence et d’unicité des solutions aux problèmes prin-
cipaux :
Dirichlet :
(
f = u; x2
f (x) = g (x) ; x 2 @ :
Neumann :
(
f = u; x2
@f (x)
rf (x) x = @ x
= h (x) ; x2@
Mixte :
8
>
> f = u; x2
<
f (x) = g (x) ; x 2 @ 1
>
>
: @f (x)
= h (x) ; x 2 @
@ x 2
[1] H. CARTAN, Théorie élémentaire des fonctions analytiques d’une ou plusieurs variables com-
plexes, Deuxième cycle Broché – 21 octobre 1997.
[2] François de Marçay, Fonctions harmoniques, Département de Mathématiques d’Orsay Univer-
sité Paris-Sud, France.
[3] I. CHALENDAR, Analyse fonctionelle : Fonctions Harmoniques, Classe de Nevanlinna, Espaces
de Hardy, et une introduction aux opérateurs de Toeplitz et de Kernel, Cour de MASTER, 2 éme
année (MATHEMATIQUES PURES) 2008.
[4] S. AXLER, P. BOURDON, W. RAMEY, Harmonic Functions Théory, Springer-Variag New York,
2000.
[5] G. STUPFLER, Fonctions harmoniques et distributions asymptotique des valeurs propres du la-
placien, 2007.
[6] M. BOUKHETOUTA, Prolongement des applications holomorphes, mémoire de magister, 2014.
[7] D. RENARD, Calcul différentiel et fonctions holomorphes, 2017.
[8] D. HULIN, Fonctions Holomorphes, Université Paris-Sud, 2013-2014.
[9] Y. PINCHOVER et J. RUBINSTEIN, An introduction to Partial Differential Equations, Springer-
Verlag, 2000.
39