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UE4

Le corps humain

Cours de l’année 2020-2021

STRASBOURG

L’homme dans son environnement


Dr. Dumont - LIVRET n°1
Lundi 03 Mai 2021 – 8h-9h

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SOMMAIRE.

I. L’HOMME ET LA BIODIVERSITÉ .......................................................................................................................3


A. INTRODUCTION ....................................................................................................................................................3
B. LA BIODIVERSITE S’OBSERVE A PLUSIEURS NIVEAUX ..............................................................................................3
1. La biodiversité à l’échelle des gènes ............................................................................................................3
2. La biodiversité à l’échelle des espèces ........................................................................................................5
3. La biodiversité à l’échelle des écosystèmes .................................................................................................6

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I. L’HOMME ET LA BIODIVERSITÉ

A. Introduction

- L’expression « Biological diversity » a été utilisée pour la première fois dans le livre « A
different kind of Country » du biologiste Raymond F. Dasmannn en 1968.
Origine du - La contraction « biodiversity » est de W.G.Rosen en 1985 pour le « National Forum on
terme Biological Diversity organized by the National Research Council (NRC) ».
« Biodiversité » - Le terme « Biodiversité » a été utilisé pour la première fois en 1988 dans une publication
du sociobiologiste E.O. Wilson.
- Et il a été popularisé par le sommet de la terre à Rio en 1992.

- C’est l’ensemble des organismes vivants et leurs milieux de vie.


Qu’est-ce que  Donc la totalité des écosystèmes.
la - Pour certains, la biodiversité est un avatar du mot « nature ».
biodiversité ? - La nature, c’est la biosphère pour les géochimistes, d’autres auteurs ont proposé les
termes d’écosphère ou de symbiosphère.

- Correspond à la mince couche comprenant :


 L’atmosphère
Biosphère  L’hydrosphère
 La lithosphère
 Où la vie est présente.

B. La biodiversité s’observe à plusieurs niveaux

1. La biodiversité à l’échelle des gènes

- Au sein d’une espèce, il y a une très grande variété génétique ; exemple :


 Coquilles de mollusques
 Coccinelles
 Tomates
 Poissons

Polymorphisme - Par le jeu des allèles et des recombinaisons entre individus, le polymorphisme génétique
génétique est énorme au sein d’une même espèce.
 Il faut voir les individus comme des réserves de gènes.
 La perte de biodiversité est déjà présente lorsqu’il y a diminution du nombre
d’individu.
 Ces gènes sont importants pour le brassage génétique et si la population se réduit
trop, la diversité sera trop faible pour permettre une adaptation aux conditions
changeante et l’espèce sera condamnée.

- Le Rhin était un fleuve à saumon, l’un des plus productif au monde.


 Plusieurs millions de saumons remontaient le Rhin, il y a quelques centaines
d’années.
Histoire du  Il s’agissait de la souche Rhénane, saumon particulier avec une génétique
Saumon du particulière.
Rhin - A cause de la population et de l’aménagement du fleuve, les saumons ont disparu
progressivement et le dernier saumon a été péché en 1957.
- Le saumon est une espèce anadrome, il vit en mer et se reproduit en eau douce.
 Les saumons adultes viennent se reproduire à l’endroit où ils sont nés.
- Le Rhin, dans les années 60, a été l’un des fleuves les plus pollués d’Europe (industries).
- Un événement a fait changer les choses, c’est la catastrophe de Sandoz, une industrie
Bâloise, en 1986, qui produisait des pesticides mercuriels.
 En éteignant l’incendie, il y a eu des ruissèlements qui ont atteint le Rhin et qui ont
causé une énorme mortalité, notamment des poissons de fond comme l’anguille.
- Cette histoire a marqué les esprits et un programme a été mis en place à la fin des
années 80, Saumon 2000.
 Si bien qu’en 1996, les premiers saumons étaient aux portes de l’alsace sauf que
les barrages hydroélectriques n’étaient pas équipé de passe poisson. Ils ont été
Histoire du
ensuite adapté.
Saumon du
Rhin - Pour retrouver du Saumon dans le Rhin, on a pris des Saumons de l’Allier, qu’on a fait se
reproduire artificiellement.
 Les alvins ont ensuite été dispatcher partout dans le bassin du Rhin, dans toutes
les rivières.
 Les petites sont restés deux ans en eau douce puis ensuite sont repartis dans la
mer.
- Finalement, la souche Rhénane, n’a pas été complétement perdu puisqu’à l’époque,
l’Allier avait été réensemencé avec des saumons venant du Rhin. Et 60 ans plus tard, le
Rhin a été réensemencé avec des saumons venant de l’Allier

- L’homme fait aussi partie de cette biodiversité.


- A travers le monde, les individus sont fort différents selon les endroits.
- En Australie chez les aborigènes, le peuple des papous est unique au monde.
Le génome des
 C’est un peuple primitif au niveau génétique.
Papous,
 Il comprend entre 2 et 4% de l’ADN de l’Homme de Néandertal et entre 4 à 6% de
mémoire de
l’ADN de l’Homme de Denisova.
l’humanité :
 Les papous ne possèdent rien de moins que la mémoire de nos origines.
Papuan past
- Ce peuple est arrivé en Australie et ne s’est pas mélangé à d’autre peuple, donc il n’y a
pas eu de brassage génétique d’où la conservation de ces gènes.
 On espère comprendre l’histoire de l’homme au travers de ces peuplades.

- La biodiversité s’exprime aussi au niveau culturel.


- On retrouve les orques un peu partout sur la planète, mais les orques que l’on trouve au
large de l’antarctique ont une technique de chasse particulière.
 Lorsqu’ils repèrent un phoque sur un morceau de banquise, ils coordonnent leur
mouvement, pour créer une vague et faire glisser le phoque.
Les orques,  Ces groupes sont matriarcaux, menés par des femelles.
une multiplicité - Si on prend les orques épaulard qui se trouvent sur les côtes d’argentine, ils s’échouent
de sur les plaques pour attraper les phoques.
comportements  Mode de chasse retrouvé aussi qu’à ces endroits-là.
aussi
- Chez d’autres orques au large, qui s’attaque aux baleines et leurs petits.
 La matriarche fait diversion auprès de la mère pour que les autres orques
puissent s’attaquer au petit.
 Si on perd une population d’orque à travers le monde, on perdra aussi une technique de
chasse propre à cette population.

- Pour des séquences d’ADN identiques sur deux individus par exemple, il y a une
modification adaptative de l’expression des gènes en fonction des conditions.
 C’est l’épigénétique.

Exemple :

Modification - Dans une ruche, les loges ne sont pas la même.


adaptative de  La loge dans laquelle la reine pond, est différentes des autres car elle contient de
l’expression la gelée royale avec laquelle la future reine sera nourrit.
des gènes  C’est cette nourriture qui oriente l’abeille vers le phénotype reine.
• Les autres abeilles ouvrières sont nourrit par le miel, le pollen.

- Chez les jeunes tortue, c’est la température du sol qui va jouer sur le sexe.
- Chez le nématode Caenorhabditis elegans, un stress de température modifie l’expression
de ses gènes (= épigénétique).
 Cette modification sera transmise à la descendance.

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2. La biodiversité à l’échelle des espèces

- Aristote (384-322 avant JC), classait les espèces suivant si elles avaient du sang ou pas.
- Linné (18e siècle), avec une classification binomiale, classait les espèces suivant des
critères morphologiques, anatomiques et colorimétrique.
 Epoque des musées
Classification
 Epoque religieuse avec une vision fixiste et créationniste. On n’avait pas encore
en tête la notion d’évolution des espèces.
- Plus récemment, ce sont les critères génétiques qui ont permis d’affiner cette
classification.

- Il y a de nombreuses définitions.
- Celle admise vient d’Ernst Mayr en 1942.
 Définie par l’interfécondité entre des individus dans une espèces donnée.
 La descendance doit être viable et féconde, dans des conditions naturelles.
- Il existe des hybrides :
 Cheval + ânesse = Bardot(e)
Notion  Ânesse + jument = mule(t)
d’espèce - Il existe des espèces cryptiques, les espèces se ressemblent mais ne sont pas
interféconde :
 Girafe : 11 espèces différentes
 Brochet aquitain différents du brochet classique (découverte récente grâce à la
génétique.
- Les bactéries sont peu dissemblables morphologiquement et sont donc classées sur
critères génétiques.

- La grande boîte noire c’est les microorganismes.


 Ils sont tellement petits que c’est extrêmement difficile de savoir combien ils sont.
- Les travaux de Locey et Lennon en 2016 estiment à 1012, le nombres d’espèces
microbiennes sur Terre.
 Ils jouent un rôle essentiel dans la production primaire.
 A l’échelle de la biosphère, les bactéries du sols, associées aux racines des
plantes, fixent environ 175 millions de tonnes d’azote par an quand l’agriculture en
apporte 40 millions !
- Il y aurait entre 1 et 10 millions de virus par millilitre d’eau.
Biodiversité  La plupart sont inoffensif pour l’homme.
invisible - Un French Kiss c’est 10 millions de bactéries échangées !
- Il y aurait entre 109 et 1011 bactéries par gramme de matière fécale, appartenant à plus de
1000 espèces.
 C‘est le microbiote intestinal sans lequel nous ne pourrions pas vivre (digestion).
 Microbiote révélé grâce à la métagénomique.
- Ces bactérie et virus faisant partie du vivant font partie de cette biodiversité, qui est aussi
menacée.
 Au niveau du microbiote intestinal, nous aurions perdu la moitié des espèces qui
colonisent nos intestins à cause de notre mode de vie, la nourriture, les
antibiotiques que nous ingérons en grande quantité …

Les espèces
en chiffres
3. La biodiversité à l’échelle des écosystèmes

- Pour Arthur-George Tansley en 1935, un écosystème est l’unité de base de la nature.


- Selon l’ONU, 2004, c’est un « complexe dynamique composé de plantes, d’animaux, de
Définition microorganismes et de la nature morte environnante agissant en interaction en tant qu’unité
fonctionnelle ».
 Ecosystème = biocénose + biotope + interaction

- L’écosystème est composé de producteurs, de consommateurs, de décomposeurs et


d’énergie.

Composition
d’un - Exemple d’écosystème :
écosystème

- Les coupes régulières provoquent la cicatrisation de l’arbre.


- Les cavités ainsi formées offrent le gîte et le couvert à de nombreuses espèces animales et
végétales.
- Elles serviront aussi bien aux mammifères (chauves-souris, lérot…), qu’aux oiseaux
cavernicoles (chouette chevêche, mésanges …).
- Son tronc sera occupé par les amphibiens, hérissons, insectes …
- Bref, un vrai hôtel 4 étoiles pour la faune.
Le saule - Ils sont utilisés pour le bois, ou le maillage de panier …
têtard, un
écosystème
à lui tout
seul !

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- Écosystèmes particuliers que l’on doit à l’homme.
- On y trouve une vie particulière comme des protozoaires, éponges, mollusques, algues …
- Travaux : Aquatic urban ecology at the scale of a capital : community structure and
interactions in street gutters.

Les égouts

- La pollution des plastiques qui envahissent les océans.


- Ces plastiques sont fait de polyéthylène, chaînes hydrocarbonées très longues à être
dégradées.
- Il existe des stratégies employées par des bactéries qui vont casser ces chaines.
 Ces colonies de microorganismes représentent la plastisphère.

Plastisphère

- Découvert en 1977, en explorant les failles entre les plaques tectoniques.


- Dans ce rift, on trouve des fumeurs noirs : remontée d’eau extrêmement chaude chargées en
minéraux et formant cette fumée et créant de véritables écosystèmes permettant le
développement d’une vie extraordinaire.
 Vie indépendante de la lumière alors qu’on pensait que la lumière était indispensable
à toute vie.

 Voir vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=mXFIL1oD9fE

Les fumeurs
noirs, la vie
sans lumière
- La biodiversité est menacée, on parle d’érosion de la biodiversité, d’extinction.
 Nous en sommes à la 6ième extinction à cause de l’homme.
- 1 million d’espèces menacées par l’activité humaine.
 Dont 105000 sur liste rouge de l’UICN.
• Dont 28000 en danger d’extinction.
- 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le 16ème siècle.
 Baisse de 2/3 du nombre de vertébrés.
 4% seulement sont sauvages.
- Les insectes : baisse jusqu’à 80% selon les régions.
- Les oiseaux : 1200 espèces menacées d’extinction, baisse des passereaux.
- Les poissons dans le monde :
Érosion de  Environ 100 millions de tonnes de poissons pêchés/an.
la  Déclin des grandes espèces d’eau douce de 88% en 40 ans.
biodiversité
 Effondrement de la biodiversité extrêmement rapide sur une période courte.

- Le monde est en changement perpétuel, la planète est en constante évolution, des espèces
disparaissent, d’autres apparaissent.
 Ceci est absolument naturel et normal.
- Ce qui n’est pas normal c’est le taux d’extinction qui est 1000 à 10000 fois plus important
que ce que l’on observe naturellement.
 C’est ce qu’on appelle l’extinction : phénomène de perte d’espèce sur une très
courte période.
- Attention, ce n’est pas la planète qu’il faut sauver, ce sont les espèces dont l’homme.
 Il faut 10 millions d’années pour recréer une biodiversité.

- 75% de ma surface terrestre sévèrement dégradée par l’homme.


- Ainsi que 40% des mers et océans.
- Destruction des forêts (Amazonie, Indonésie, …).

Causes des
extinctions
de masse

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