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UE4

Le corps humain

Cours de l’année 2020-2021

STRASBOURG

EMBRYOLOGIE
Pr. MARK - LIVRET n°1
Lundi 18 Janvier 2021
8h à 10h

1
SOMMAIRE.

I. PREAMBULE .......................................................................................................................................................3
II. LA FECONDATION CHEZ LES VERTEBRES ....................................................................................................4
A. INTRODUCTION ....................................................................................................................................................4
B. MIGRATION DES SPERMATOZOÏDES A TRAVERS LES VOIES GENITALES FEMININES ....................................................4
1. Anatomie succincte des voies génitales féminines ......................................................................................4
2. Les étapes de la migration du spermatozoïde à travers les voies génitales féminines ...............................5
C. LA CAPACITATION ................................................................................................................................................8
1. Anatomie succincte des voies génitales masculines ....................................................................................8
2. La capacitation ..............................................................................................................................................8
D. COMPORTEMENT DE L’OVOCYTE ..........................................................................................................................9
III. PHENOMENES CELLULAIRES ET MOLECULAIRE DE LA FECONDATION ...........................................10
A. LES DIFFERENTES ETAPES DE LA FECONDATION ..................................................................................................11
B. LES ANOMALIES DE LA FECONDATION .................................................................................................................23
C. LES CONSEQUENCES PHYSIOLOGIQUES DE LA FECONDATION ...............................................................................24
IV. TRANSMISSION DE L’EMPREINTE PARENTALE ......................................................................................25
A. INTRODUCTION ..................................................................................................................................................25
B. MISE EN EVIDENCE DE L’EMPREINTE PARENTALE. ................................................................................................25
1. Androgenèse et parthénogenèse expérimentales chez la souris ...............................................................25
2. Phénotypes des conditions uniparentales chez l’Homme ..........................................................................26
3. Phénotype des conceptions triploïdes chez l’homme.................................................................................26
C. MISE EN EVIDENCE DE L’EMPREINTE PARENTALE. ................................................................................................27
D. GENE SOUMIS A L’EMPREINTE PARENTALE ..........................................................................................................27
E. NATURE ET BASE MOLECULAIRE DE L’EMPREINTE PARENTALE ..............................................................................28
F. L’EMPREINTE PARENTALE EST HERITEE A LA FECONDATION..................................................................................29
ANNALES...................................................................................................................................................................30
A. ANNALES DE 2019-2020 ...............................................................................................................................30
B. ANNALES DE 2018-2019 ...............................................................................................................................30
C. ANNALES DE 2017 – 2018 .............................................................................................................................31
D. ANNALES DE 2016 – 2017 .............................................................................................................................31

2
I. PREAMBULE

Suite à la fécondation, le développement prénatal se découpe en deux grandes périodes.

Période embryonnaire Période fœtale

Durée De la fécondation à la 8ème semaine De la 8ème à la 38ème semaine


Comporte 6 grandes étapes :

- La segmentation de l’embryon :
 1ère semaine.

- La pré-gastrulation :
 Mise en place de l’épiblaste. Est marquée par :
 2ème semaine.
- L’histogénèse :
- La gastrulation :  Différenciation cellulaire et
 Mise en place des feuillets organisation des cellules en tissus à
embryonnaires (endoderme, l’intérieur des différents organes.
mésoderme, ectoderme) à partir de
l’épiblaste. - La croissance des organes :
Caractéristiques  3ème semaine.  Croissance du fœtus.

- La neurulation :
 Mise en place de l’ébauche du La 38ème – 39ème semaine de développement
système nerveux. marque le terme physiologique de la
 Fin 3ème – 4ème semaine. grossesse.

- La formation des parois corporelles :


 Se termine vers la 4ème semaine.

- L’organogénèse :
 Développement de la forme des
organes.
 Entre la 4ème et la 8ème semaine.

Représentation
schématique
II. LA FECONDATION CHEZ LES VERTEBRES

A. Introduction

La fécondation
- Étape de la reproduction sexuée (l’autre étape étant la méiose).
- Assure la création d’un zygote (= embryon au stade 1 cellule).
- Permise par la fusion :
 Du gamète mâle (spermatozoïde).
 Du gamète femelle (ovocyte mature/mûr ou ovotide).

- Deux types de fécondation :


 La fécondation externe :
• Les spermatozoïdes déposés dans l’eau au voisinage des ovocytes.
• Immédiatement après la ponte des ovocytes.
Caractéristiques
• Fécondation dans le milieu environnant.
• Chez les amphibiens et la plupart des poissons.
 La fécondation interne :
• Spermatozoïdes déposés dans les voies génitales féminines.
• Fécondation dans les voies génitales féminines.
• Chez les mammifères, les reptiles et les oiseaux.

Rq : dans la suite du cours sera présenté la fécondation chez les mammifères et plus
précisément l’espèce humaine sachant que les phénomènes moléculaires et cellulaires de
la fécondation sont apparentés entre les différentes espèces.
Pour les spermatozoïdes Pour l’ovocyte
Phénomènes - Migration et survie dans les voies génitales - Collecte de l’ovocyte par l’oviducte.
préparatoires féminine. - Migration jusqu’au lieu de la fécondation.
- Capacitation : achèvement de la
maturation.

B. Migration des spermatozoïdes à travers les voies génitales féminines

1. Anatomie succincte des voies génitales féminines

Elles se composent :
- De 2 trompes de Fallope.
- Du vagin.
- De l’utérus

Cavité
Représentation péritonéale
schématique

Les trompes comportent plusieurs segments, de l’ovaire vers l’utérus :


- Le pavillon de la trompe :
 Segment évasé.
 Se terminant par des franges tissulaires au contact de l’ovaire.
 Dont l’orifice s’ouvre dans la cavité péritonéale.
- Un segment ampullaire (= ampoule tubaire) :
Les trompes
 Segment évasé sous forme d’entonnoir, court.
de Fallope
 Lieu de la fécondation.
(=oviducte)
- Un segment isthmique (= isthme tubaire) :
 Segment cylindrique et étroit, le plus long de la trompe.
 Quasi-totalité des 10cm de la trompe.
- Un segment interstitiel :
 Très court.
 Partie de la trompe traversant la paroi utérine.

4
Coupe d’une trompe et de l’ovaire.

- Pas de communication anatomique directe entre l’ovaire et la lumière de la trompe, si cette


dernière ne vient pas coiffer l’ovaire :
 Chute de l’ovocyte dans la cavité péritonéale possible.

- Communication de l’orifice du pavillon de la trompe avec la cavité péritonéale.

Remarques

2. Les étapes de la migration du spermatozoïde à travers les voies génitales féminines

1 - L’insémination
- Première étape :
 De la fécondation interne.
Définition
 De la migration des spermatozoïdes dans les voies génitales féminines.
 C’est le cas de l’espèce humaine, chez la plupart des mammifères.
- Correspond au dépôt :
 De 200 à 300 millions de spermatozoïdes.
 Dans le vagin, au voisinage du col utérin.
 Chez certaines espèce (rat, porc, cheval - insémination directement dans l’utérus).

- Liquéfaction du liquide séminal (= plasma séminal) contenant les spermatozoïdes, à l’origine


Caractéristiques
visqueux :
 Peut après le dépôt des spermatozoïdes.
 Sous l’action de protéases, notamment de l’antigène spécifique prostatique (PSA),
protéase fabriquée par la prostate.

Remarque : La PSA sert de marqueur diagnostique dans le cancer de la prostate.


- Structure très asymétrique.
- 60 Microns de longueur pour 2 microns dans
sa plus grande épaisseur, celle de la tête.
- 3 Parties :
 Tête :
• Contient le noyau dont la
chromatine est la plus
condensée de toutes les cellules
de l’organisme.
• Coiffée dans ses 2/3 antérieur
par un acrosome (gros
Structure du
lysosome) contenant des
spermatozoïde
enzymes nécessaires à la
humain
fécondation.
 Col :
• Portion extrêmement courte.
• Contient un centrosome (paire
de centrioles orienté
perpendiculairement l’un par
rapport à l’autre).
 Queue ou Flagelle :
• Centré par un axonème dont la
structure est identique à celle
d’un cil vibratile.
2 - La traversée du canal cervical (=canal du col utérin)
- Elle est fonction de deux paramètres :
 La mobilité des spermatozoïdes.
Définition • Expérimentalement, chez l’animal de labo, les spermatozoïdes tués par la chaleur
et déposés au voisinage du col, ne traverse jamais le col.
 La perméabilité du col utérin dépend de la glaire cervicale.
- Le col utérin :
 Possède des glandes cervicales sécrétant la glaire cervicale (=muscus spécifique).
- La glaire cervicale :
 Gel aqueux formé de longues chaines glycoprotéiques.
 Constitue un réseau dont l’état des mailles peut varier en fonction du stade du
cycle menstruel (28 jours). ®
 Sa sécrétion varie au cours du cycle ovarien (28 jours).
Période pré-
Phase lutéale
Stade du Phase folliculaire ovulatoire
(15ème au 28ème
cycle ovarien (1er au 11ème jour) (12ème au 14ème
jour)
jour)
Concentration Faible taux Fort taux Fort taux de
des hormones d’œstrogène/progestérone d’œstrogène progestérone
Mailles serrées Mailles relâchées Mailles serrées
Etat du
Perméabilité
maillage
du col utérin

Sécrétion de
Faible sécrétion, col Forte sécrétion, col Faible sécrétion,
glaire et
imperméable perméable col imperméable
perméabilité

- Action des œstrogènes :


 Augmentation de la sécrétion de glaire.
 Hydratation de la glaire.

- Action de la progestérone :
 Tarissement de la sécrétion de glaire.
 Déshydratation de la glaire : maillage serré et par
conséquent imperméable aux spermatozoïdes.

- Sélection des spermatozoïdes mobiles en quantité restreinte.


 Sur les 200-300 millions, seul 2-3 millions parviennent dans l’utérus.
Effets  Minimisation des risques de polyspermie (fécondation d’un ovocyte par plusieurs
spermatozoïdes).
- La traversée n’est possible que durant la période pré-ovulatoire.
- La glaire cervicale peut contenir des anticorps dirigés contre les spermatozoïdes (fabriqué par
le système immunitaire de la femme).
 Passage du col impossible, donc stérilité.
- Le mode d’action utilisé par certaines pilules contraceptives est le même que celui de la
Pathologie
progestérone.
- 30 minutes après l’insémination, destruction des spermatozoïdes restant dans le vagin par
le pH acide du vagin ® (pH= 5), qui a été brièvement tamponné par le pH neutre à légèrement
alcalin du plasma séminal (pH 7.2 à 8).

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3 - La traversée de l’utérus
- Correspond transit des spermatozoïdes :
Définition  De la sortie du col utérin.
 Jusqu’à la jonction utéro-tubaire.
- Dure environ 1 heure.
- Est permise par :
 La mobilité des spermatozoïdes.
 Les contractions du myomètre (muscle lisse utérin : rose pâle).
- Les contractions du myomètre sont :
 Fréquentes en période pré-ovulatoire (12e au 14e jours).
 Contrôlées positivement par la concentration d’œstrogènes.

Caractéristiques

- Seuls les spermatozoïdes les plus vigoureux parviennent à traverser la cavité utérine.
 Il n’en reste que quelques milliers à la jonction utéro-tubaire.
Effets
- 24h après l’insémination, la cavité est envahie par des macrophages qui détruisent les
spermatozoïdes morts.

4 - La traversée des trompes utérines


- Correspond au transit des spermatozoïdes
Définition  Du début du segment isthmique.
 Jusqu’à l’ampoule tubaire.
- En période pré-ovulatoire (sous l’action d’œstrogène) :
 Sécrétions visqueuses dans le segment isthmique des
trompes.
 Immobilisation temporaire des spermatozoïdes dans ce
segment.
- Libération des spermatozoïdes :
Caractéristiques
 Par vagues successives de quelques dizaines d’individus
qui redeviennent mobiles dans l’ampoule de la trompe.
 Permet de réduire le risque de polyspermie.

- Permettre la survie des spermatozoïdes pendant 3-4 jours.


 Augmentation des chances de rencontre avec l’ovocyte, qui n’a une durée de vie
que d’une 10aine d’heures.
But du stockage
- Diminution du risque de polyspermie.
 Expérimentalement, chez la lapine, la résection de l’isthme de la trompe augmente
la fréquence de la polyspermie.
- Les spermatozoïdes libérés à partir du lieu de stockage et qui ne participent pas à la
fécondation, traversent toute la trompe et passent dans la cavité péritonéale.
Remarques  On peut retrouver des spermatozoïdes dans le liquide péritonéal.
- Un seul spermatozoïde est fécondant.
 Tous les autres sont détruits à différents endroits du tractus génital féminin.
C. La capacitation

1. Anatomie succincte des voies génitales masculines

Représentation
schématique

- Epididyme
Trajet d’un - Canal déférent
spermatozoïde - Canal éjaculateur
- Urètre
Deux glandes annexes :
Glandes - La vésicule séminale.
- La prostate.
- A la sortie du testicule, les spermatozoïdes ne sont pas fécondants.
- Une première étape de maturation à lieu après avoir transité dans l’épididyme.
 Les spermatozoïdes sont alors dits « matures » (potentiellement fécondants).
La maturation
- Un spermatozoïde provenant de la queue de l’épididyme ou éjaculé, ne peut exprimer sa
fécondance qu’après un séjour de plusieurs heures dans les voies génitale féminine :
deuxième étape de maturation.

2. La capacitation

- La capacitation (deuxième étape de maturation) correspond à une maturation


fonctionnelle des spermatozoïdes leur permettant de devenir fécondant.
- C’est un ensemble de modifications biochimiques que doit subir le spermatozoïde afin
d’obtenir sa capacité à féconder.
 Intégralement dans les voies génitales féminines (pas dans d’autres organes).
 Durant la période pré-ovulatoire (action des œstrogènes très abondant).
Définition
 Dure environ 2 heures.
 Nécessite une sortie du plasma séminale de la part du spermatozoïde.
- Au moment de l’éjaculation, des protéines produites par les glandes annexes vont se fixer
à la surface des spermatozoïdes.
 Blocage transitoire de la fécondance du spermatozoïde.
 Il faut un détachement de ces protéines pour que le spermatozoïde soit fécondant.
- Modifications de la composition membranaire :
Processus  Lipidique (perte de cholestérol) : augmentation de la fluidité membranaire.
 Protéique (détachement de certaines protéines).
- Augmentation de la mobilité des spermatozoïdes :
 Fréquence et amplitude des battements du flagelle augmentées.
 Les spermatozoïdes capacités sont qualifiés d’hypermobiles ou hyperactifs.

Effets

8
- La capacitation permet le déroulement des
quatre premières étapes de la
fécondation :
1. Traversée du cumulus oophorus.
Effets
2. Fixation sur la zone pellucide de
l’ovocyte.
3. Réaction acrosomique.
4. Traversée de la zone pellucide.

D. Comportement de l’ovocyte

1 - Ovulation
Définition Correspond au passage de l’ovocyte de l’ovaire au segment ampullaire de la trompe.
- Bloqué en métaphase de deuxième division de la méiose.
- Entouré du cumulus oophorus.
- Poussé doucement à la surface de l’ovaire par des contractions des myofibroblastes
(cellules musculaires) de la thèque externe du follicule mûr (= follicule ovulatoire).
- Les cellules folliculeuses qui entourent l’ovocyte au moment de la fécondation, constituent
le cumulus oophorus.
- Après l’ovulation, le reste du follicule mûr, subit une transformation lutéale (=
transformation en corps jaune).
 Elle s’accompagne d’un changement radical de la sécrétion ovarienne.
 Le follicule mûr sécrète des œstrogènes alors que le corps jaune sécrète
essentiellement de la progestérone.
Etat de l’ovocyte

2 - Collecte de l’ovocyte
- Au moment de l’ovulation, elles deviennent turgescentes (= gonflent de sang) :
 Viennent se plaquer (coiffer) sur l’ovaire pour récupérer l’ovocyte.
 Sans ce phénomène, l’ovocyte tomberait dans la cavité péritonéale.

Etat des franges


du pavillon
3 – Traversée du pavillon
- Correspond au trajet de l’ovocyte depuis l’ovaire jusqu’à l’ampoule de la trompe, lieu de
la fécondation. ®
 Traversée du pavillon de la trompe.

Définition

- Facilitée par les cellules folliculeuses du cumulus oophorus.


 Augmentation de la masse de l’ovocyte.
- S’opère grâce :
Caractéristiques
 Aux contractions péristaltiques (=rythmiques) des muscles lisses de la trompe.
 Aux battements des cils vibratiles de l’épithélium tubaire.
- Expérimentalement, des ovocytes dont on a enlevé le cumulus oophorus, migrés très mal.
4 – Lieu de la fécondation
- En absence de fécondation, la survie de l’ovocyte n’excède
pas une dizaine d’heure.

Ampoule de la
trompe

III. PHENOMENES CELLULAIRES ET MOLECULAIRE DE LA FECONDATION

La connaissance des mécanismes moléculaires impliqués dans la fécondation a bénéficié de l’analyse du


phénotype de souris rendues stériles suite à l’invalidation (knockout) de l’un des gènes exprimés par l’ovocyte ou
par le spermatozoïde.

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A. Les différentes étapes de la fécondation

1 - Traversée du cumulus oophorus


- Correspond à la traversée par les spermatozoïdes du cumulus oophorus.
 Barrière la plus externe entourant l’ovocyte.
 Formée de de plusieurs couches de cellules folliculeuses dissociées.

- Cellules du cumulus Oophorus.


 Faiblement jointives entre elles.
 Baignent dans un gel riche en acide hyaluronique.
Définition
- Acide hyaluronique :
 Polysaccharide linéaire formé de plusieurs milliers d’unités disaccharidiques
répétées.
 Non lié de façon covalente à une protéine.
 Formation d’un gel hydraté, car capable de retenir l’eau grâce à une forte
densité de charges négatives
- Se fait par dégradation de l’acide hyaluronique par la hyaluronidase :
 Enzyme portée par la membrane cytoplasmique de la tête des spermatozoïdes.
 Démasquer lors de la capacitation.
 Permet le passage des spermatozoïdes entre les cellules du cumulus.

Caractéristiques

Représentation
2 - Fixation sur la zone pellucide
- Matrice extracellulaire de nature glycoprotéique entourant :
 L’ovocyte depuis le follicule secondaire.
 L’embryon jusqu’au stade blastocyste.
- Synthétisée par l’ovocyte lui-même durant l’ovogenèse.
Définition - Formée de filaments où alternent les glycoprotéines ZP2 et ZP3, qui sont
interconnectés par ZP1.
 Chez l’Homme, il existe 4 glycoprotéines majeures : ZP 1,2,3 et 4.
 Le rôle biologique de la ZP4 n’est pas connu à ce jour.
- Contient de l’acide hyaluronique entre les mailles du réseau glycoprotéique.
- Permet la fixation des spermatozoïdes sur l’ovocyte.
- S’oppose aux fécondations hétérospécifiques.
- S’oppose à la polyspermie.
5 - Protège le jeune embryon (avant stade morula) des effets délétères d’une
Fonctions exposition prématurée à l’environnement tubo-utérin (démontré par des
La zone expériences de transfert embryonnaire).
pellucide - S’oppose aux implantations prématurées (= tubaires). ®

Schéma

- La zone pellucide reconnaît et se lie spécifiquement aux spermatozoïdes de la même


espèce.
- Fixation de spermatozoïdes capacités uniquement.
- Reconnaissance entre :
Caractéristiques  Les chaînes polysaccharidiques présentent sur la ZP3.
 Un récepteur porté par la membrane plasmique de la tête du spermatozoïde.
- Ce récepteur membranaire est :
 Non-identifié à ce jour.
 Capable de reconnaitre des motifs oligosaccharidiques (courtes séquences
sucrées) portés par les chaînes latérales de la protéine ZP3.

Représentation

12
3 - La réaction acrosomique
- Correspond à la fusion entre :
 La membrane acrosomique externe.
 La membrane cytoplasmique de la tête du spermatozoïde.
- Donne lieu à :
 La formation de vésicules membranaires mixtes, composées de :
• La membrane du spermatozoïde.
• La membrane acrosomique externe.
 L’exocytose du contenu de l’acrosome.
Définition  Exposition de la membrane acrosomique interne : prise de contact
immédiate entre la membrane acrosomique interne et la zone pellucide. ®
- L’acrosome est :
 Une structure similaire à un gros lysosome.
 Contenant essentiellement des enzymes.
- Suit de 10 à 15 minutes la fixation du spermatozoïde sur la zone pellucide.
- Est initiée par la ZP3.
 La ZP3 seule, purifiée en solution, déclenche la réaction acrosomique.
- Seuls les spermatozoïdes capacités :
 Peuvent effectuer leur réaction acrosomique.
Caractéristiques
 Peuvent traverser la zone pellucide.
 Car ils sont hypermobiles ® (possèdent une force propulsive importante).

Représentation

- Permettre la formation de la zone pellucide.


 Vérifié par expérimentation sur des souris femelles par knockout du gène codant
pour la ZP3. Les souris ne produisant pas de zone pellucide sont stériles (les mâles
mutants sont normaux et fertiles).
- Permettre la fixation des spermatozoïdes sur la zone pellucide.
- Permettre la reconnaissance intraspécifique.
- Déclencher la réaction acrosomique.

Fonction de la
ZP3
4 - Traversée de la zone pellucide
- Correspond au passage du spermatozoïde :
 A travers la zone pellucide.
 Jusqu’à l’espace périvitellin.
Définition
- ® Elle est permise par :
 L’hypermobilité des spermatozoïdes, force propulsive importante.
 Des réactions enzymatiques, qui favorisent la traversée.
- Les enzymes impliquées :
 Sont contenues dans l’acrosome soluble et sur la membrane acrosomique interne.
 Favorisent la traversée en clivant les glycoprotéines de la zone pellucide.
Caractéristiques
 Sont :
• Des protéases (ex : l’acrosine), qui hydrolysent localement les glycoprotéines.
• Des glycosidases (ex : la hyaluronidase).

Représentation

- L’invalidation de l’acrosine n’a aucune conséquence chez la femelle.


- Les souris mâles n’exprimant pas le gène de l’acrosine sont fertiles, mais leurs
Remarque
spermatozoïdes mettent d’avantage de temps pour traverser la zone pellucide.
 L’acrosine facilite la fécondation, mais n’est pas indispensable à sa réalisation.

5 - Fusion des gamètes


- Fusion du premier spermatozoïde ayant traversé la zone pellucide ® avec la membrane
cytoplasmique de l’ovocyte.
- Temps = + 2h.
- La fusion débute toujours entre :
 ® La membrane post-acrosomique de la tête du spermatozoïde.
 ® La membrane cytoplasmique de l’ovocyte.
Définition
- ® Contrairement à la fixation sur la zone pellucide, l’étape de fusion n’a pas de
spécificité d’espèce, mais elle fait intervenir des mécanismes de reconnaissance très
spécifique sur le plan moléculaire.
 Possibilité de féconder des ovocytes de hamster dépellicudé avec des
spermatozoïdes humains. Méthode utilisée pour évaluer la fécondance des
spermatozoïdes, abandonné en raison de son manque de fiabilité.

Représentation

14
- Reconnaissance entre deux protéines membranaires :
 Izumo 1 :
• Protéine transmembranaire.
• Membre de la superfamille des immunoglobulines.
• Portée par la membrane plasmique du spermatozoïde.
 Juno :
• Protéine de la membrane plasmique de l’ovocyte.
• Correspond au récepteur d’Izumo.

Remarques :
- Knockout du gène codant pour Izumo1
chez les souris mâles entraine une
stérilité :
 Leurs spermatozoïdes
traversent la zone pellucide
mais il n’y a pas de fusion.
- En présence d’anticorps dirigés contre
Izumo1, les spermatozoïdes humains
Caractéristiques
sont incapables de fusionner avec des
ovocytes de hamster dépellucidés.

- Les souris femelles n’exprimant pas


Juno sont stériles (pas de fusion avec
le spermatozoïde).

- Une fois la fusion débutée (dans l’heure qui suit) :


 Les protéines Juno sont relâchées de la membrane de l’ovocyte dans des vésicules au
sein de l’espace périvitellin : blocage de la polyspermie.
 La totalité de la membrane cytoplasmique du spermatozoïde ainsi que la membrane
acrosomique interne sont incorporées à la membrane de l’ovocyte.
- Suite à la fusion, l’ensemble des constituants du spermatozoïde :
 Intègre le cytoplasme ovocytaire.
 Est détruit, à l’exception :
• Du noyau, support de l’information génétique.
• Du centrosome, à l’origine de la totalité du fuseau de la première division
de segmentation. ®
• Le centrosome maternel n’existe pas dans l’ovocyte, donc c’est le centrosome du
spermatozoïde qui permet l’édification du fuseau de division.

- Destruction des mitochondries d’origine paternelle. ®


 Les mitochondries (environ 100/cellule somatique) proviennent d’anciennes
Effets bactéries.
 Les mitochondries présentes dans l’ovocyte fécondé proviennent uniquement de la
mère.
 Elles possèdent leur propre ADN bicaténaire circulaire comportant 37 gènes.
 Cette destruction se fait par le protéasome, suite à un processus d’ubiquitinylation
(protéine qui oriente les structures sur lesquelles elle est liée, vers une voie de
dégradation enzymatique : le protéasome : complexe multi enzymatique présent
dans l’ovocyte.) de certains sites de la membrane mitochondriale.
• Les sites ubiquitinylés sont mis en place au cours de la spermatogenèse.
• Masqués par des ponts disulfures au cours du transit épididymaire des
spermatozoïdes.
• Découverts lors de l’entrée du spermatozoïde fécondant dans le cytoplasme
ovocytaire.

- L’incorporation du spermatozoïde induit l’introduction dans le cytoplasme de l’ovocyte d’une


lipase spécifique du spermatozoïde, la phospholipase C Zêta.

- La mutation des mitochondries peut être à l’origine de


maladies héréditaires graves.
 Maladie due à un gène mitochondrial muté est
transmise selon un mode non mendélien,
purement maternel, c’est à dire :
• Uniquement par les femmes,
• A tous ses descendants
Pathologie
- Si le père est atteint : tous les enfants seront
indemnes de la maladie.

16
De la fixation sur la zone pellucide à la fusion :

Représentation

6 - Activation de l’ovocyte
- Double but :
 Provoquer le réveil du métabolisme ovocytaire : bloqué en métaphase de la deuxième
division de méiose depuis avant l’ovulation.
 S’opposer à la polyspermie : en complément du relargage de la protéine Juno dans
Définition l’espace périvitellin.
- Comporte, dans l’ordre chronologique :
 1 : la mobilisation du calcium intracellulaire : à la base des phénomènes d’activation.
 2 : l’exocytose des granules corticaux.
 3 : L’achèvement de la deuxième division de méiose.
- A partir du calcium ionisé accumulé dans l’ovocyte au cours de l’ovogenèse.
- Relargage d’ions calcium initialement contenus dans le réticulum
endoplasmique lisse vers le cytosol.
- ® Permise par l’intégration de la phospholipase C Zêta provenant du
cytoplasme du spermatozoïde.
- Débute au niveau du point d’entrée du spermatozoïde (quelques secondes
après la fusion des gamète) et se propage en quelques secondes à
l’ensemble de l’ovocyte : vague calcique.
- Démontrée grâce à une molécule qui émet de la lumière après couplage au
calcium.
1:
mobilisation
du calcium
intracellulaire
Caractéristiques

- Le signal calcique est indispensable pour activer l’ovocyte :


 Son inhibition par le biais de chélateurs de calcium (ex : EGTA :
ethylene glycol tetraacetic acid) bloque l’activation de l’ovocyte.
 Son induction artificielle par intégration de calcium exogène
provoque tous les événements observés lors de l’activation.
Schéma

1- Fusion du spermatozoïde avec la membrane de l’ovocyte.


2- Introduction de la phospholipase C Zêta.
3- Hydrolyse du phosphotidylinositol diphosphate membrane (PIP2).
1: 4- Libération d’inositol triphosphate ; messager intracellulaire (IP3).
mobilisation 5- Liaison de l’IP3 à ses récepteurs présent à la membrane du RE lisse,
du calcium couplés à des canaux calcique.
intracellulaire 6- Ouverture des canaux calciques du réticulum endoplasmique lisse.
7- Augmentation du signal calcique cytosolique.
8- Modification structurale de la calmoduline.
9- Activation de protéines kinases.
10- Cascades de phosphorylations protéiques.
11- Effets cellulaires :
 Exocytose des granules corticaux.
Cascade
 Reprise de la méiose.
moléculaire
 Déclenchement de l’ontogenèse (développement embryonnaire).

- Rôle fondamental de la Phopholipase C zeta du spermatozoïde dans la


mobilisation calcique intraovocytaire via formation de l’IP3.
- Elle est introduite dans le cytoplasme de l’ovocyte au moment de la fusion
des membranes.

Rôle PLC zêta

18
- Granules corticaux :
 Organites apparentés à des lysosomes.
 Acculés sous la membrane cytoplasmique de l’ovocyte mature, au moment de
l’ovulation.
 Contiennent des enzymes capables de dégrader partiellement les glycoprotéines de la
zone pellucide.

- Sous l’effet de la libération de calcium, mise en place d’une cascade de réactions chimiques
aboutissant à la fusion des granules corticaux avec la membrane cytoplasmique de l’ovocyte.
 Libération de leur contenu dans l’espace périvitellin.
2 : exocytose  2 nouvelles propriétés de la zone pellucide (due aux enzymes) :
des granules
• Incapacité à fixer de nouveaux spermatozoïdes du fait de la dégradation de ZP3.
corticaux
• Imperméabilité/durcissement aux spermatozoïdes qui étaient en train de la
traverser.

- En complément de la perte des protéines membranaires Juno, les modifications des propriétés
physico-chimiques de la zone pellucide constituent un mécanisme qui, dans l’espèce humaine,
assure la monospermie.
 Blocage de la polyspermie.
- Au moment de l’ovulation, l’ovocyte en métaphase de deuxième division de la méiose.
- ® Achèvement de cette deuxième division sous l’effet de l’activation de l’ovocyte suite à
la libération du calcium intra-ovocytaire.
- ® Résultat de la division : 2 cellules :
 L’ovotide.
 Le 2e globule polaire.
- Chaque cellule contient 23 chromosomes et la même quantité d’ADN, mais le globule polaire ne
contient qu’une très petite partie de la masse cytoplasmique de l’ovocyte.
 Division cytoplasmique inégale.
 Élimination de 23 chromosomes (1er globule polaire).
 Conservation de la masse cytoplasmique de l’ovocyte (appelé aussi ovotide à ce stade
de sa maturation), qui lui servira de réserves lors des premières divisions.

Sur le pan moléculaire :


- L’élévation du calcium dans le cytosol provoque :
3 : fin de la  Activation du complexe APC (Anaphase Promoting Complex) : complexe multiprotéique
deuxième ayant une activité ubiquitine-ligase.
division de  Ubiquitinylation de deux types de protéines : la sécurine et la cycline B, ce qui entraine
méiose leur dégradation par les enzymes du protéasome.

- L ‘ubiquitine (jaune) : petite protéine (76aa) dont


la liaison covalente à d’autres protéines (violet)
induit (généralement) leur dégradation au niveau
du protéasome (=complexe multienzymatique).

- La sécurine :
 Inhibe une protéase : la séparase (activité
enzymatique).
 Sa dégradation entraine l’activation de la
séparase.
 Dégradation du complexe cohésine (qui
maintien la cohésion des chromatides
sœurs) : séparation des chromatides sœurs.
 Transition métaphase-anaphase.

- La cycline B :
 Régule le complexe MPF (Maturation Promoting Factor), fait de deux sous-unités :
• Une sous-unité catalytique : cdk1 (protéine kinase-cycline dépendante 1).
• Une sous-unité régulatrice : la cycline B.
 Sa dégradation entraine une sortie définitive de l’ovocyte fécondé de la mitose par
inactivation du complexe MPF.

20
7 - Formation des pronoyaux
- Formation d’une enveloppe nucléaire autour de chacun des noyaux des gamètes.
Définition
- Survient après l’achèvement de la deuxième division de méiose.
- Débute avec la décondensation du noyau du spermatozoïde (noyau le plus condensé de
tout l’organisme : association ADN + Protamine).
 Disparition de l’enveloppe nucléaire.
 Décondensation de la chromatine d’origine paternelle.
 Remplacement des protamines (nucléoprotéines de petite taille associées à
l’ADN) par des histones classiques.
 Aboutie à la formation du pronucléus mâle.

- Se poursuit par :
 La reconstruction d’une enveloppe nucléaire autour de la chromatine du
Caractéristiques spermatozoïde en voie de décondensation.
 De la même manière, au cours de la télophase de l’ovocyte, les chromosomes se
décondense et se forme une enveloppe nucléaire autour des chromosomes
féminins eux aussi en voie de décondensation donnant naissance au pronoyau
féminin.

- Les deux pronoyaux :


 Sont localisés dans le cortex ovulaire (à la périphérie du cytoplasme ovocytaire).
 Répliquent leur ADN, de façon simultanée, ce qui est nécessaire à la première
division de segmentation. Ce fait au stade des pronoyaux avant leur migration
au centre de l’ovocyte.

Représentation

8 - Caryogamie
- Correspond au contact des pronoyaux au centre de l’ovocyte.
 Regroupement dans un plan unique, plan équatorial de 1ère division de segmentation.
Définition
- Ne fusionnent pas.
- Disparation de l’enveloppe nucléaire.
- Les pronoyaux :
 Sont en prophase (condensés).
 Possèdent 23 chromosomes bichromatidiens.

- Fécondation in vitro en microscopie à contraste de phase.

Caractéristiques
9 - Début du développement embryonnaire
- Correspond à la préparation du zygote à sa première division, qui marquera le début du
Définition
développement embryonnaire.
- Disparition de l’enveloppe nucléaire.
- Migration des chromosomes sur le plan équatorial de métaphase première division de
segmentation :
Caractéristiques  Passage en métaphase de première division de segmentation.
 Marque le début du développement embryonnaire.

- Ovocyte fécondé (=zygote) en métaphase de première division de segmentation = temps 0


du développement embryonnaire.

Représentation

22
B. Les anomalies de la fécondation

Les anomalies de la fécondation


- Les cellules de l’embryon contiennent trois fois le nombre haploïde de chromosome (3n).
- Caryotype : classement des chromosomes humain en fonction de critères (taille, position
du centromère …).
- Normalement, dans une cellule diploïde, chaque case
comporte deux chromosomes homologue.

- Résulte :
 Soit de la dispermie : accident de la fécondation
dans lequel un ovocyte est fécondé par deux
spermatozoïdes.
Triploïdie
 Soit de la digynie : anomalie de méiose,
fécondation d’un ovocyte n’ayant pas rejeté son
deuxième globule polaire, est fécondé par un seul
spermatozoïde.

- Les embryons triploïdes ne sont pas viables chez les


mammifères et avortent spontanément.

- Fréquentes dans les produits d’avortement spontané (15%) de cause chromosomique,


survenant au cours du premier semestre de gestation.
- Il s’agit de la coexistence chez un même individu, de plusieurs populations cellulaires de
caryotypes différents et dérivant chacune d’un zygote différent.
- Exemple de l’hermaphrodite vrai résultant de la double fécondation à la fois de l’ovotide et
du globule polaire anormal, par deux spermatozoïdes différents (androspermatozoïde et
gynospermatozoïde).
 Très rare
 Donne lieu à une chimère
- Hermaphrodite = coexistence chez un même individu à la fois de tissu testiculaire et de tissu
ovarien au sein d’une même gonade appelé ovotestis = coexistence chez un individu de
deux populations cellulaires de caryotypes différents, dérivant chacune d’un zygote différent.

Chimère
chromosomique

- Phénomène de développement qui se produit à partir du


seul noyau masculin, le noyau de l’ovocyte étant
endommagé et ne participant pas à la fécondation :
 En l’absence de régulation, le Zygote sera haploïde.
 L’haploïdie est incompatible avec le développement
embryonnaire chez les mammifères.
 L’androgenèse (dans l’espèce humaine) conduit à
Androgenèse et
une tumeur trophoblastique (= tumeur placentaire)
môle
ne comportant ni amnios, ni formations
hydatiforme
embryonnaires : la môle hydatiforme complète
complète
caractérisée par des villosités kystiques.
 Caryotype 46, XX (ADN uniquement d’origine
paternelle).
 La logique voudrait qu’il existe aussi des môles de
caryotype 46, YY mais ceci n’est mais vu car la
présence d’un chromosome X dans une cellule
somatique est nécessaire à sa survie et sa division.
- C’est l’inverse de l’androgenèse.
- Processus de développement « embryonnaire » sans fécondation préalable, donc du seul
noyau féminin.
 Auto-activation de l’ovocyte dans l’ovaire, il se divise, forme un clone de cellule qui
se différencient en multiple types de cellules spécialisées.
 Aboutit à une tumeur ovarienne (= tératome ovarien =kyste dermoïde).
 Contient des tissus différentiés provenant des 3 feuillets primitifs de l’embryon.
 Caryotype 46, XX (uniquement d’origine maternelle).
Parthénogenèse
et tératome
ovarien

C. Les conséquences physiologiques de la fécondation

- Spermatozoïde : haploïde (n=23).


1-Rétablissement du - (Ovocyte II et) ovotide : haploïde (n=23).
nombre diploïde de  Zygote : diploïde (2n = 46).
chromosome
caractéristique de l’espèce
humaine (2n=46). ®

- En complément de la méiose qui a déjà largement


contribué au brassage des caractères héréditaires.
- Lors de la fécondation.
- Le zygote possède une combinaison de gènes inédite.
2-Brassage intraspécifique
des caractères héréditaires
de l’espèce :

- Le mâle est hétérogamétique : il produit deux types de gamète porteur de


chromosomes différents :
 Des androspermatozoïdes : 23 chromosomes dont 1 chromosome Y.
3-Détermination du sexe  Des gynospermatozoïdes : 23 chromosomes dont 1 chromosomes X.
- La femelle elle est homogamétique : 23 chromosomes dont un chromosome X.
génétique :
- Chez tous les mammifères c’est le spermatozoïde qui détermine le sexe de
l’embryon.
- Ce n’est pas le cas chez tous les vertébrés, des fois c’est la femelle qui est
hétérogamétique.

4-Déclenchement de
l’ontogenèse
(développement
embryonnaire).

5-Transmission de
l’empreinte génomique Voir IV
parentale.

24
IV. TRANSMISSION DE L’EMPREINTE PARENTALE

A. Introduction

- Nous avons dans chaque cellule 2 copies de chaque gène autosomique, ce sont les allèles.
 Un est hérité du père et l’autre de la mère.
- Pour 99% des gènes, les deux copies s’expriment de la même manière : ils contribuent chacun à raison de 50% à
la synthèse d'une protéine donnée.
 Pour 1% d’entre eux une seule des deux copies est exprimé et l’autre réprimée selon son origine
parentale. ®

 Les gènes qui, au fil des générations, conservent la mémoire de leur origine ® parentale possèdent une
« empreinte génomique parentale » ou « empreinte parentale » = une « étiquette » (appelée « marque
épigénétique ») attestant de leur origine paternelle ou maternelle.

B. Mise en évidence de l’empreinte parentale.

Elle repose initialement sur la démonstration de la non équivalence des génome parentaux.

1. Androgenèse et parthénogenèse expérimentales chez la souris


- Il est possible par transplantation de noyaux de créer chez la souris des embryons ayant un
génome diploïde totalement uniparental et comprenant :
 Soit 2 noyaux mâles (= embryons androgénétiques).
 Soit 2 noyaux femelles (= embryon parthénogénétiques).

- On prélève au stade des deux pronucléi,


l’un des pronucléi, ici le pronucléus maternel
en rose, et on va l’introduire dans le
cytoplasme d’un ovocyte receveur dont on a
Caractéristiques
préalablement retiré le pronucléus paternel
(haploïde), on rétablie alors la diploïdie dans
un ovocyte.
- Il en résulte un zygote contenant deux
pronoyaux femelles.

 La présence simultanée des génomes


maternel et paternel est indispensable au
développement de l'embryon, car ces génomes ne sont pas équivalents, mais
complémentaires.
- On prélève des œufs fécondés dans l’oviducte au stade des deux pronucléi.
- On enlève, à l’aide d’une micropipette, soit le pronoyau mâle, soit le pronoyau femelle.
- On le remplace par un pronoyau du sexe opposé.
- On implante les embryons androgénétiques ou parthénogénétiques, au stade de quelques
blastomères, dans l’utérus (oviducte) d’une femelle hormonalement préparée (femelle
« pseudo-gestante).

Technique
Chez la souris, vers 10 jours post-fécondation (fin de 4ieme
semaine chez l’espèce humaine) :
- Zygote androgénétique : produit du trophoblaste mais très peu
de tissu embryonnaire.
- Zygote parthénogénétique : produit un embryon mais très peu
Résultats de trophoblaste.

- Les produits (zygote) des conceptions parthénogénétiques et


androgénétiques sont létaux in-utéro.
- La présence simultanée des génomes maternel et paternel
est indispensable au développement de l’embryon, car ces
génomes ne sont pas équivalents, mais complémentaires.
A retenir

2. Phénotypes des conditions uniparentales chez l’Homme


Les conceptions androgénétiques se développent comme des môles hydatiformes complètes
(des tumeurs), composées de villosités placentaires, mais sans tissus embryonnaires.

Môle
hydatiformes

Les conceptions
parthénogénétiques donnent
des kystes dermoïdes de
l’ovaire (= tératomes
Tératomes ovariens), composés de tissus
ovariens bien différenciés, mais
désorganisées, sans
structures placentaires.

3. Phénotype des conceptions triploïdes chez l’homme


- Les embryons triploïdes résultant d’une dispermie présentent un placenta volumineux avec
des villosités kystiques (= môle embryonnée, môle hydatiformes partielle).
- Les embryons triploïdes résultant d’une digynie présentent un placenta anormalement petit
(et sans villosité kystiques).

Embryon
triploïde

26
C. Mise en évidence de l’empreinte parentale.

- 2 jeux de chromosomes paternels favorisent le développement du placenta.


- 2 jeux de chromosomes maternels favorisent le développement des tissus embryonnaires
qui sont les précurseurs des tissus différenciés que l’on trouve dans le kyste dermoïde de
l’ovaire.
Schématiquement
La présence simultanée des génomes maternel et paternel est indispensable au
développement harmonieux de l’embryon, car ces génomes ne sont pas équivalent, mais
complémentaires : un génome de chaque sexe est indispensable à une descendance
viable.

D. Gène soumis à l’empreinte parentale

- La non-équivalence des génomes parentaux repose sur l’existence de gènes


autosomiques soumis à une empreinte parentale ® :
 Lorsqu’un gène est soumis à l’empreinte, un seul de ses allèles est exprimé et
l’autre réprimé. ®
Définitions  Expression monoallélique normale du gène à partir soit de l’allèle paternel, soit de
l’allèle maternel.
 Les gènes porteurs d’une empreinte paternelle(/maternelle) sont physiologiquement
inactifs sur le chromosome (sur l’allèle) d’origine paternel (/maternel).
- Les gènes soumis à empreinte sont en petit nombre (environ 200 des 20000-25000 gènes du
génome humain).
- Le gène codant pour le facteur de croissance IGF2
(Insulin Growth Factor 2). Seul l’allèle paternel
(=hérité par le père) est actif.
 Igf2 KO (mutation nulle, délétion, de Igf2)
transmise par la femelle (étoile) : les
descendants hétérozygotes sont de taille
normale.
 Igf2 KO transmise par le mâle, les
Exemple de descendants hétérozygotes sont 40% plus
gène soumis petits et ont un phénotype identique à celui de
à l’empreinte souris homozygotes pour Igf2 KO.
parentale
- Pourquoi observe-t-on cette différence ?
 A l’état normal, Igf2 ne s’exprime qu’à partir
de l’allèle paternelle (=Igf2 porte une
empreinte maternelle).
 Chez les hétérozygotes, pour Igf2 KO sur le chromosome d’origine paternelle, le
chromosome d’origine maternelle qui n’est pas exprimé de toute façon, n’arrive pas à
compenser la délétion.
 Réciproquement, si la mutation porte sur l’allèle maternel qui de toute façon n’est pas
exprimé, elle n’aura aucune conséquence sur le phénotype.

- Syndrome polymalformatif : croissance fœtale excessive du fœtus


(hypertrophie des organes (viscéromégalie), omphalocèle, prédisposition à
développer certaines tumeurs).
Syndrome
 Résulte d’une expression bi-allélique du gène Igf2.
de
 Pour que le développement embryonnaire se déroule normalement,
Beckwith-
un seul allèle de Igf2 doit être actif.
Wiedemann

- L’expression bi-allélique d’un gène soumis à empreinte peut avoir des conséquences
A retenir
dramatiques sur le développement embryonnaire.
E. Nature et base moléculaire de l’empreinte parentale

- L’empreinte parental repose sur une modification épigénétique de la chromatine. ®


 Soit une modification de l’ADN : Ex : méthylation sur des cytosines.
 Soit une modification post-traductionnelle d’histones : Ex : acétylation, méthylation,
phosphorylation) qui modifie l’expression des gènes, sans changer dans la séquence
des nucléotides de l’ADN.
- Elle se transmet éventuellement d’une génération de cellule somatique à la suivante.
Modification
épigénétique
(Chromatine = association de la double hélice d’ADN +
l’octamère d’histones).

- La modification épigénétique en rapport avec l’empreinte parentale, est la méthylation de


l’ADN :
 Concerne les cytosines dans des doublets (=dinucléotides) CpG.
 Catalysée par des méthyltransférases de l’ADN (transfère un groupement méthyl sur
des cytosine à un endroit précis du génome).
 Résulte en une compaction des nucléosomes, empêchant l’accès des facteurs de
transcription aux promoteurs des gènes et aboutissant à une répression
transcriptionnelle.

Méthylation
de l’ADN

- Les doublets CpG qui sont la cible des méthyl transférases, sont localisés dans la
région promotrice du gène et donc cette méthylation est associée à une répression
transcriptionnelle. ®
- En règle générale, les promoteurs des gènes soumis à empreinte contiennent des îlots CpG
qui sont :
 Fortement méthylés si l’allèle est inactif. ®
 Faiblement méthylés si l’allèle est actif.
Doublet
CpG

- Les méthyltransférases de l’ADN (DNMT) catalysent le transfert d’un


groupement méthyl d’une molécule donneuse, sur des résidus
cytosines produisant de la 5-méthylcytosine. ®

- Lors de la réplication de l’ADN, la méthyltransférase 1 de l’ADN


(DNMT 1) recopie sur le brin néo-synthétisé le profil de méthylation
lu sur le brin matrice. ® Ce qui permet la transmission stable de la
DMNT méthylation de l’ADN au cours des divisions des cellules somatiques et
par conséquent d’une génération à la suivante.

28
F. L’empreinte parentale est héritée à la fécondation

- (1) mise en place au cours de la formation des gamètes (gamétogenèse). ®


- (2) héritée par le zygote à la fécondation.
- (3) transmise de façon stable lors des mitoses somatiques, tout au long de la vie de
l’individu. ®

(2) le zygote, résultant de la fusion des gamètes, possède :


- un allèle transmis par le père avec un profil de méthylation paternel (bleu).
- un allèle transmis par la mère avec un profil de méthylation maternel (rouge).

L’empreinte
parentale est :
ANNALES

A. ANNALES DE 2019-2020

001) Quelles sont les 2 propositions exactes ? Concernant la fécondation :

A. La rencontre des gamètes a normalement lieu dans l'isthme tubaire.


B. Le pH vaginal est défavorable à la survie des spermatozoïdes.
C. La perméabilité de la glaire cervicale aux spermatozoïdes varie au cours du cycle menstruel.
D. Les battements ciliaires de l'épithélium tubaire assurent la progression des spermatozoïdes vers le site de la
fécondation.
E. Autre réponse.

002) Quelles sont les 2 propositions exactes ? Concernant la fécondation :

A. L'activation de l'ovocyte comporte notamment la formation de deux cellules filles haploïdes de tailles
inégales.
B. Le 2° globule polaire correspond au premier blastomère.
C. La première division de segmentation se fait sans réplication préalable d'ADN.
D. Le fuseau de la première division de segmentation se met en place à partir du centrosome du spermatozoïde
fécondant.
E. Autre réponse.

003) Quelle est la proposition fausse ? Le zygote possède :

A. 23 chromosomes d'origine paternelle.


B. 23 chromosomes d'origine maternelle.
C. De l'ARN messager provenant de l'ovocyte.
D. De l'ADN mitochondrial paternel et maternel.
E. Autre réponse.

006) Quelle(s) est(sont) la(les) proposition(s) exacte(s) ? Concernant l'empreinte parentale :

A. Elle contrôle l'expression de gènes en fonction du sexe du parent transmetteur.


B. C'est un mécanisme de régulation transcriptionnelle lié au chromosome X.
C. C'est un phénomène qui n'existe que dans les cellules féminines.
D. Elle repose sur une modification stable de la séquence des nucléotides de l'ADN.
E. Autre réponse.

B. ANNALES DE 2018-2019

015) Quelles sont les 2 propositions exactes ? Concernant l'empreinte génomique parentale :

A. Elle permet une expression différente de gènes selon qu'ils sont transmis par le père ou par la mère.
B. Elle est associée à une modification de la séquence de l'ADN.
C. Elle est associée à une méthylation de certaines régions du génome.
D. C'est le phénomène permettant l'expression d'un gène à partir de ses 2 allèles.
E. Autre réponse.

30
C. ANNALES DE 2017 – 2018

001) Parmi les propositions suivantes concernant l’ordre des évènements survenant lors de la fécondation,
indiquer celle(s) qui est (sont) exacte(s) :

A. Réaction acrosomique, puis fusion des gamètes, puis expulsion du 1er globule polaire.
B. Réaction acrosomique, puis fusion des gamètes, puis imperméabilisation de la zone pellucide du fait de la
réaction corticale.
C. Liaison du spermatozoïde à la glycoprotéine ZP3, puis traversée du cumulus oophorus.
D. Fusion des membranes spermatique et ovocytaire, puis achèvement de la méiose au niveau du gamète mâle.
E. Autre réponse.

002) Quelles sont les 2 propositions exactes ? Concernant la fusion des gamètes :

A. Elle est spécifique de l’espèce.


B. Elle précède la formation des pronoyaux.
C. Elle débute au niveau de la membrane post-acrosomique du spermatozoïde.
D. Elle implique la fusion des enveloppes nucléaires des gamètes
E. Autre réponse

003) Quelle est la proposition fausse ? L’empreinte génomique parentale :

A. Désigne un phénomène de répression génique dépendant de l’origine parentale.


B. Est déjà présente dans l’ovocyte fécondé.
C. Est transmise de façon clonale et stable au cours des divisions cellulaires dans les cellules somatiques de
l’embryon et de l’adulte.
D. Est initiée par la synthèse d’un ARN nucléaire non-codant qui, selon la cellule, recouvre un chromosome
d’origine maternelle ou son homologue d’origine paternelle.
E. Autre réponse

004) Quelle est la proposition fausse ?

A. L’existence de gènes soumis à une empreinte parentale explique le phénomène de non-équivalence des
génomes parentaux.
B. Un gène soumis à empreinte contient des îlots CpG qui sont fortement méthylés lorsque l'allèle est inactif.
C. Une ADN méthyltransférase permet de recopier le profil de méthylation du brin d’ADN matriciel sur le brin
d’ADN nouvellement synthétisé.
D. La majorité des gènes présents dans le génome humain possède soit un allèle avec empreinte maternelle, soit
un allèle avec une empreinte paternelle.
E. Autre réponse.

D. ANNALES DE 2016 – 2017

001) Quelles sont les 2 propositions exactes ?

A. Au cours de la fusion des gamètes, une protéase apportée par le spermatozoïde provoque la mobilisation du
calcium intra-ovocytaire.
B. La réaction acrosomique permet la prise de contact entre la membrane acrosomique externe et la zone
pellucide.
C. La traversée de la zone pellucide fait intervenir une digestion enzymatique ainsi qu’une force mécanique liée à
l’hypermobilité des spermatozoïdes.
D. La mobilisation du calcium intra-ovocytaire est responsable de l’achèvement de la 2e division méiotique de
l’ovocyte.
E. Autre réponse.

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