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Travail –Liberté- Patrie
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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE
UNIVERSITE DE KARA
PRÉ REQUIS
Physiologie des organes génitaux mâles et femelles
Anatomie des organes génitaux mâles et femelles
OBJECTIFS
A la fin de la leçon, l’étudiante doit être capable de :
1. Définir les termes suivants : embryogenèse, organogenèse, morphogenèse
2. Décrire les événements de la première semaine de développement
3. Décrire les événements de la seconde semaine de développement
4. Décrire les événements de la troisième semaine de développement
5. Décrire les événements de la quatrième semaine de développement
PLAN
INTRODUCTION
3. APPLICATIONS PRATIQUES
CONCLUSION
REFERENCES
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INTRODUCTION
Définitions
Embryogenèse est l’ensemble des transformations de l’œuf fécondé ou zygote depuis la fécondation
jusqu’à la huitième semaine de la vie intra utérine.
Morphogenèse ou morphogénie est l’ensemble des lois qui déterminent la forme des tissus, des
organes et des êtres vivants au cours de leur évolution et de leur réparation.
Intérêt du sujet
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2.1. Fécondation
La rencontre du gamète masculin et du gamète féminin a lieu dans le 1/3 externe de la trompe. La
fécondation comprend 4 phases :
Ainsi l’œuf fécondé chemine dans la trompe et arrive dans la cavité utérine au stade de morula.
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1= Blastocèle
2= trophoblaste
3= membrane pellucide
4= bouton embryonnaire
La nidation a lieu dans le 1/3 supérieur du corps utérin, le plus souvent dans le plan sagittal médian et
dans la partie postérieure de la paroi utérine. Le blastocyste adhère à la muqueuse utérine par son pôle
embryonnaire (coté du bouton embryonnaire) après rupture de la zone pellucide. Au 10ème jour après la
fécondation, le zygote a entièrement pénétré le stroma de la muqueuse.
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L’endomètre se transforme en caduque. Vers le 12ème jour, l’orifice d’entrée est obstrué par un bouchon
fibreux (caillot de fibrine).
Au 12ème jour après la fécondation, le trophoblaste s’organise, se met à sécréter des gonadotrophines
chorioniques pour le maintien du corps jaune sur environ trois mois.
Elle est caractérisée par la mise en place du 3ème feuillet primordial, le mésoblaste ce qui aboutit à la
formation du disque embryonnaire tri dermique ou GASTRULA. C’est la période des trois (3ème semaine,
3 couches cellulaires, 3 structures importantes : ligne primitive, chorde, tube neural).
Fin de la 3ème semaine : les gonocytes primordiaux qui vont ensuite migrer dans les ébauches
gonadiques.
Quatrième semaine :
On peut affirmer que la 4ème semaine apporte en quelques jours les transformations morphologiques
les plus radicales de l'embryon.
Il s'agit d'un processus de plicatures complexes qui font passer très rapidement l'embryon d'une
structure plate, à deux dimensions prévalentes, à une structure à 3 dimensions et symétrique par
rapport à l'axe cranio-caudal.
La vasculogénèse
Elle permet d'aboutir à la fin de la 4ème semaine à la mise en place d'un système artério-veineux
primitif mais déjà fonctionnel. La circulation d'échange entre la mère et l'embryon sera établie.
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Fin de la 4ème semaine, la différenciation du rein définitif sera initiée et les cellules germinales
primordiales apparaissent.La 4ème semaine verra également la mise en place de 5 bourgeons
céphaliques (1 fronto-nasal, 2 maxillaires, 2 mandibulaires) qui par fusion et remodelage constitueront
la face.Les ébauches oculaires et des oreilles apparaissent ainsi que le tube digestif, le bourgeon
pulmonaire, les bourgeons des membres (d'abord ceux des membres supérieurs, ensuite ceux des
membres inférieurs à la fin de la 4ème semaine/début de la 5ème).
Au cours de la 4ème semaine, la croissance différentielle de l'embryon entraîne des plicatures et la
délimitation du corps.Le processus de fermeture sépare et individualise l'intestin primitif de la vésicule
vitelline. La jonction entre les deux structures forme le canal vitellin.
La morphologie de l'embryon se transforme par le développement des membres, de la face, des oreilles,
du nez et des yeux. Poursuite de la différenciation des ébauches déjà apparues à la quatrième semaine
et modelage externe du corps.
Vers la fin du 2ème mois, l'essentiel de la morphologie est acquis. A la fin de cette période, le cœlome
externe disparaît, effacé par le développement de la cavité amniotique.
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Toutes les structures déjà en place subissent des phénomènes de croissance, de différenciation
et de maturation.
Avec le troisième mois de grossesse débute la période fœtale. Le fœtus est bien installé dans le
sac amniotique, nageant dans le liquide amniotique et relié à sa mère par le cordon ombilical. Le fœtus
gesticule, suce son pouce, peut même avoir le hoquet. A la fin de ce mois, le futur bébé pèse 45 grammes
pour 10 centimètres de long. Un mois plus tard, il pèsera 200 grammes pour 15 centimètres de long.
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Troisième trimestre
-Développement des membres : Simple palette, ils se segmentent en trois articles. Sur le dernier article
s’ébauchent les doigts.
-A la fin du deuxième mois, l’embryon prend le nom de fœtus. On passe alors de la phase embryonnaire
à la phase fœtale du développement.
14ème semaine : Développement du cerveau, de la moelle épinière et des organes génitaux externes
18ème semaine : Face, poumons, reins -Début de différenciation des organes de sens -Délimitation du
placenta
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IV - APPLICATIONS PRATIQUES
►Influence nocive des facteurs externes encore appelés facteurs tératogènes au cours des
premières phases du développement : radiations ionisantes, antitumoraux, hypoglycémiants, anti-
épileptiques, hyper ou hypovitaminose, Toxoplasmose, rubéole etc
►Aberrations chromosomiques.
Les aneuploïdies sont les modifications quantitatives du nombre de chromosomes au cours de la 2 ème
division méiotique. Les plus fréquentes des aberrations chromosomiques sont :
Dysmorphie faciale qui associe une brachycéphalie, une face plate, des fentes palpébrales obliques en
haut et en dehors, une langue protuse et une nuque épaisse.
Des plis palmaires uniques, une clinodactylie du 5ème doigt avec une phalange intermédiaire courte.
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Les avortements spontanés sont plus fréquents que dans la trisomie 21. La face est ronde, les fentes
palpébrales sont horizontales, les narines sont antéversées. Les oreilles sont petites, implantées bas, de
type faunesque. Les membres sont en hyper flexion et les mains présentent un aspect caractéristique :
le 3e et le 4e doigts sont fléchis et recouverts par le 2e et le 5e. Les pieds sont en piolet, par saillie du talon
et par une courbure inversée de la plante.
La trisomie 13 ou Syndrome de Patau : Sujet avec une gueule de loup, microphtalmie, hexadactylie,
retard mental, nez large et épaté, doigt fléchis.
Sujet toujours de sexe féminin, de petite taille, impubère avec agénésie ovarienne.
La triploïdie
On distingue deux types selon que le lot de chromosomes supplémentaires est d’origine paternelle
(diandrie) : c’est le type 1, ou que ce lot est d’origine maternelle (digynie) : c’est le type 2.
Le type 1 correspond à la môle embryonnée : Le placenta présente de larges zones d’aspect typiquement
molaire. Le fœtus a cependant une croissance sensiblement normale. Il peut présenter une dysmorphie
faciale en relation des syndactylies et une omphalocèle.
Le type 2 présente une hypotrophie fœtoplacentaire majeure avec cependant une extrémité céphalique
relativement large. Les extrémités sont caractéristiques avec typiquement une syndactylie 3-4 aux deux
mains et des orteils bizarres, de taille très irrégulière.
- Aberrations chromosomiques
- Les jumeaux monozygotes di ou monochoriaux diamniotiques : L’évolution séparée pour son propre
compte de chacun des 2 premiers blastomères conduit à des jumeaux monozygotes dichoriaux.La
séparation en deux du bouton embryonnaire du blastocyste aboutit à des jumeaux monozygotes
monochoriaux diamniotiques.Les faux jumeaux sont issus de l’implantation de deux œufs fécondés
séparément et qui se sont implantés simultanément dans l’utérus. Ils ne se ressemblent pas plus que
deux frères ou deux sœurs nés à des moments différents.
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- L’atrésie de l’œsophage
antérieure : omphalocèle, hernie ombilicale, laparoschisis (anses intestinales sont libres dans la cavité
amniotique), diverticule de Meckel, atrésies intestinales, duplication intestinale, imperforation anale
4-2- EXPLORATIONS
Elles permettent de poser le diagnostic de grossesse, rechercher tous les facteurs pouvant avoir des
effets néfastes sur l'évolution de la grossesse. Le développement du fœtus est apprécié par la hauteur
utérine à partir du 4e mois. La viabilité par la recherche des bruits du cœur fœtal à partir de 20SA par le
stéthoscope de Pinard.
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Echographie
Elle permet : la détermination de l'âge gestationnel : Une unité de mesure est largement reconnue
au stade fœtal : La longueur Vertex-Coccyx
CONCLUSION
L’être humain, aussi grand soit-il, doit son existence à l’union de deux cellules microscopiques.
L’œuf fécondé qui en 9 mois (41 semaines d’aménorrhées) donnera un fœtus de 3 kg avec une taille de
50 cm environ passe par plusieurs stades de développement. Lors de cette croissance, diverses
anomalies peuvent survenir, il s’avère donc important de les connaître afin de pouvoir les déceler et les
prendre en charge de manière adéquate
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OBJECTIFS
1 : Définir le bassin Obstétrical
2 : Décrire les différents diamètres intervenant dans le mécanisme de l’accouchement
3 : Décrire la pelvimétrie interne et externe et donner ses intérêts en obstétrique
4 : Reconnaître cliniquement un bassin normal
PLAN
INTRODUCTION
1- ANATOMIE DESCRIPTIVE
2- APPLICATIONS PRATIQUES
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INTRODUCTION
Définition :
Le bassin est une ceinture osseuse située entre la colonne vertébrale qu’elle soutient et les membres
pelviens sur lesquels elle s’appuie.
Il est divisé en deux parties : le bassin abdominal et le bassin pelvien ou obstétrical
Intérêt :
L’étude du bassin obstétrical présente deux intérêts
- Clinique : de son étude découle les éléments de la pelvimétrie
- Pronostic : la connaissance du bassin obstétrical permet de faire le pronostic de l’accouchement
1- ANATOMIE DESCRIPTIVE
Le pelvis ou bassin obstétrical osseux forme une assise ogivale sur laquelle repose le tronc. Il est
constitué par les deux os coxaux, le sacrum et le coccyx. Ces éléments osseux sont solidarisés par les
articulations sacro-iliaques et sacro-coccygienne en arrière et la symphyse pubienne en avant. Il forme
avec le bassin mou ou périnée (canal musculo-aponévrotique), la ceinture pelvienne qui constitue une
filière que traverse le fœtus lors de l’accouchement. Il constitue le réceptacle rigide des organes pelviens.
1.1 Configuration d’ensemble
Chez les sujets matures, le bassin osseux comprend 4 pièces osseuses unies entre elles par 3
symphyses. Ce sont :
- les 2 os coxaux unis en avant par la symphyse pubienne.
- le sacrum qui s’articule en arrière avec les 2 os coxaux donnant les articulations sacro-iliaques.
- le coccyx, qui s’articule en bas avec le sacrum donnant l’articulation ou symphyse sacro-
coccygienne.
- La symphyse lombo-sacrale unissant le pelvis au tronc.
Ces différentes articulations permettent au bassin osseux d’avoir une certaine stabilité et de jouer
son rôle de transmission de pression et de trait d’union entre la colonne vertébrale et les piliers
fémoraux.
Le bassin osseux a une forme d’entonnoir avec la partie la plus évasée en haut constituant le grand
bassin et en bas la partie la plus étroite constituant le petit bassin. Ces 2 parties sont délimitées par un
plan oblique, formée :
- en arrière par le promontoire et le bord antérieur mousse des ailes du sacrum,
- latéralement par la ligne arquée (ligne innominée) de l’ilium
- en avant par le bord supérieur du pubis.
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- Chez la femme debout, il est perpendiculaire à l’axe ombilico-coccygien. Il est oblique en bas et en
avant et forme un angle de 60° avec l’horizontale.
- Chez la femme couchée, il est oblique en bas et en arrière et s’incline de 45° sur l’horizontale.
Forme
Il a une forme ovale à grand axe transversal. Il existe des variations morphologiques qui ont donné
lieu à plusieurs classifications. Celle de Caldwell et Moloy est la plus utilisée. Elle distingue quatre types
de bassin. On distingue :
- Le type gynécoide : Le détroit supérieur est légèrement ovoïde, avec des arcs antérieurs et postérieurs
larges et arrondis. Ce type correspond à des femmes de typologie très féminine et de taille moyenne.
- Le type androïde : Le détroit supérieur est triangulaire à sommet pubien avec un arc antérieur étroit et
un arc postérieur large et plat. Il s’observe plus fréquemment chez les femmes de typologie et d’allure
masculine ; C’est un type particulièrement dystocique.
- Le type anthropoïde : Le détroit supérieur est franchement ovoïde à grand axe antéro-postérieur. C’est
un bassin rétréci transversalement. De même fréquence que le type androïde, il se rencontre chez des
femmes de petite taille, à hanches étroites et à membres élancés.
- Le type platypelloide : Il présente un détroit supérieur ovale à grand axe transversal, avec des arcs
antérieurs et postérieurs larges, évasés et plats.
Diamètres du DS
Les diamètres Antéro-postérieurs
Ils vont du promontoire au pubis :
- Le diamètre Promonto-sus-pubien PSP (11 cm).
- Le diamètre Promonto-rétro-pubien PRP est le diamètre utile ou conjugué vrai (10,5 cm)
- Le diamètre Promonto-sous.-pubien que l’on mesure en clinique est de 12 cm. On obtient le
conjugué vrai en lui soustrayant 1,5 cm
Les diamètres Transversaux
- Le diamètre transverse maximum de 13,5 cm diamètre non utilisable par la présentation.
- Le diamètre transverse médian est le diamètre utile situé à égale distance du promontoire et de la
symphyse pubienne il mesure 13 cm.
Les diamètres Obliques
Les diamètres obliques du détroit supérieur vont de l’éminence ilio-pectinée à la symphyse sacro-
iliaque du coté opposée. Ils sont au nombre de 2 :
- le diamètre oblique gauche presque toujours utilisé par la présentation (12 cm).
- Le diamètre oblique droit (12cm)
Le diamètre sacro-cotyloïdien
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Il réunit le promontoire à la région acétabulaire, et mesure 9 cm. Il a une place importante dans les
bassins asymétriques.
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- Le diamètre bi sciatique (bi épineux) unissant les épines sciatiques mesure 10,5 cm.
Le détroit inférieur du pelvis correspond à l'ouverture inférieure du bassin. Sa limite antérieur est pubis
et la symphyse pubienne, en arrière il est limité par la pointe du Coccyx et sur les coté par les deux
tubérosités ischiatique. Il mesure en moyenne 9cm mais est extensible chez la femme pour permettre
l’accouchement, il peut alors atteindre 12,5cm. C’est l’orifice inférieur du bassin et le plan de dégagement
de la présentation.
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Il est limité :
Chez la femme en position gynécologique, il est légèrement oblique en bas et en arrière et se rapproche
de la verticale.
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2. APPLICATIONS PRATIQUES
2-1 Exploration clinique
L’interrogatoire portera sur les antécédents personnels liés au bassin (boiterie simple, poliomyélite,
luxation unilatérale de hanche, scoliose, atrophie pelvienne, fracture ou malformations du bassin, dystocie
après un traitement orthopédique), obstétricaux (à savoir le déroulement des grossesses antérieures). Ils
peuvent avoir des répercussions sur le déroulement de l’accouchement qui peut être long et difficile
pouvant avoir pour conséquence une morbidité et une mortalité aussi bien maternelle que périnatale. On
procèdera à l’inspection générale en station debout de face, de profil, à la marche afin d’obtenir des
informations sur l’existence éventuelle de boiterie ou d’autres éléments orientant vers des pathologies
bien précises.
Pelvimétrie externe
Elle a une valeur clinique de présomption des anomalies du bassin. La pelvimétrie externe recherche:
Le diamètre prépubien de TRILLAT : distance joignant au niveau du bord supérieur du pubis les 2
plis inguinaux. Il est égal à 12-13 cm. Il est diminué dans les bassins transversalement rétrécis
et dans les bassins généralement rétrécis. Il est déformé dans les bassins asymétriques (sa forme
normale est celle d’un triangle isocèle).
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Le losange de MICHAELIS qui est une aire de la surface postérieure du sacrum. C’est le losange
formé par :
- Le sommet du pli interfessier en bas
- Les processus épineux de la 5ème vertèbre lombaire et la crête sacrée moyenne en haut
- les fossettes cutanées qui sont en regard des épines iliaques postéro-supérieures.
Chez la femme bien constituée ce losange se rapproche du carré et est bien dessiné. Il mesure
transversalement 10cm et verticalement 11cm. Certaines formes orientent vers une pathologie bien
précise.
Le diamètre bi-ischiatique
Deux méthodes peuvent être utilisées pour le mesurer : la méthode de GREENHILL et la méthode de
TARNIER. La technique de Tarnier est la méthode la plus utilisée pour la mesure. Chez la femme en
position obstétricale le ruban métrique maintenu par les deux pouces appliqués sur la face interne des
ischium, le bi-ischiatique est la distance séparant les deux pouces augmentés de 2cm représentant
l’épaisseur des parties molles. Il est de 11 à 12 cm.
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Méthode de TARNIER
Pelvimétrie interne
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On retire les doigts et un aide mesure la distance entre le bout du majeur de la main droite (vaginale) et
la verticale abaissée selon le repère de l’index de la main gauche
Dans un bassin normal, le tiers supérieur du sacrum n’est pas accessible aux doigts
Estimation de l’écartement de l’arcade pubienne
Dans un bassin normal la distance mesurée par un aide entre les deux pouces doit atteindre 9 cm
2-2 Explorations Paracliniques
Radiopelvimétrie/ Pelviscanner
CONCLUSION
Le bassin obstétrical est d’une importance capitale dans la pratique obstétricale. L’exploration clinique en
particulier et paraclinique est obligatoire au 3e trimestre de la grossesse dans le but de faire le pronostic
de l’accouchement.
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OBJECTIFS
A la fin de la leçon, l’étudiant doit être capable de :
Définir l’utérus gravide, le segment inférieur.
Décrire les différentes modifications de l’utérus pendant la gestation.
Citer les rapports anatomiques des différentes parties de l’utérus gravide.
Citer les éléments de vascularisation et d’innervation de l’utérus gravide.
PLAN
INTRODUCTION
1. ANATOMIE DESCRIPTIVE DE L’UTERUS GRAVIDE
2. ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE DE L’UTERUS GRAVIDE
3. VASCULARISATION ET INNERVATION
CONCLUSION
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INTRODUCTION
Définition : L’utérus, encore appelé matrice est l’organe de la gestation. C’est un organe musculaire,
creux destiné à recevoir l’œuf fécondé après la migration, à le contenir pendant la grossesse tout en
permettant son développement et à l’expulser lors de l’accouchement
Intérêt : La connaissance de l’anatomie de l’utérus gravide permet :
- le suivi correct du développement de l’œuf.
- La surveillance du travail d’accouchement.
- de prévenir les risques de la délivrance.
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Epaisseur de la paroi : En début de grossesse, la paroi utérine s’hypertrophie, son épaisseur passe
ainsi de 1cm en dehors de la grossesse, à près de 2,5cm à 3 mois, puis 3cm à 4mois.
A proximité du terme, l’épaisseur de la paroi utérine est de 5 à 10 mm sur les faces latérales et de 5 à 7
mm au niveau du fond. Après l’accouchement, l’utérus se rétracte et devient plus épais, sa paroi acquiert
une épaisseur de 2 à 3cm.
Consistance : L’utérus gravide est élastique et souple. Parfois, sa mollesse rend difficile la délimitation
du fundus par le palper. Sa mollesse est si caractéristique, qu’elle est comparable à une figue demi mûre.
Toutefois au cours du palper, il arrive qu’il devienne dur sous l’influence d’une contraction (signe de
gravidité).
Les ligaments utérins (ligaments ronds, ligaments utéro-sacraux, ligaments larges) : Ils
s’hypertrophient au cours de la grossesse.
1-1-2 le segment inférieur
Le segment inférieur est la partie basse, amincie, de l’utérus gravide à terme, situé entre le corps et
le col utérin. C’est une entité anatomo-physiologique qu’acquiert l’utérus gravide au cours de la gestation
et qui disparait avec elle. Sa minceur et sa faible vascularisation, en font une région de choix pour
l’hystérotomie au cours des césariennes, mais aussi pour les ruptures utérines. Sur le plan clinique, il
correspond à la zone d’insertion du placenta prævia ou zone dangereuse de Barnes.
Origine et formation : Le segment inférieur se développe aux dépens de l’isthme utérin, zone ramollie
dès le début de la grossesse, comme le prouve le signe de Hégar. Sa formation est continue et
progressive. Mais il n’acquiert une définition nette que dans le dernier trimestre de la grossesse, plus
précisément vers le 6e mois de grossesse chez la primipare. Chez la multipare, son développement est
plus tardif. Pendant le travail, le col effacé et dilaté se confond avec le segment inférieur pour constituer
le canal cervico-segmentaire. Sa formation semble relever de plusieurs phénomènes :
- Le redressement de l'utérus vers le 3e mois ; ce qui expliquerait qu'il soit plus précocement développé
en avant qu'en arrière.
- La contraction utérine : Pour DEMELIN, les contractions utérines entraînent un raccourcissement des
fibres musculaires longitudinales qui, prenant appui sur l’œuf incompressible vont exercer leur traction
sur la zone de moindre résistance, c'est-à-dire l'isthme, étant donné la tonicité de l'orifice interne du col.
Il se produit une ascension des fibres circulaires aboutissant à une diminution des éléments musculaires
de l'isthme.
- La pression intra-ovulaire : Elle est le mécanisme principal entraînant la formation du segment
inférieur. En effet, le développement de l'œuf va l'amener à s'insinuer dans le canal isthmique qui subit
de ce fait la force dilatatrice de la pression intra-ovulaire. A celle - ci s'opposent des contractions définies
par la tension des parois utérines. Cette dernière liée à la dilatation de la cavité corporéale constitue une
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force d'ascension. La résultante de ces forces oblique entraîne la dilatation isthmique et un allongement
par amincissement de la région isthmique.
Forme : Chez la primipare le segment inférieur à la forme d'une calotte évasée, ouverte en haut. Le col
s’attache sur sa convexité, au point le plus déclive et légèrement en arrière. Cette insertion détermine ;
- une paroi postérieure,
- une paroi antérieure plus haute et plus bombée (lieu d’incision de la césarienne segmentaire).
Parfois chez la primipare la présentation distend fortement et électivement la paroi antérieure du segment
inférieur qui est creusée et amincie comme une poche des eaux à dilatation complète, tandis que le col
est refoulé en haut et en arrière. Cette situation réalise la sacculation de De Paul dont le gros risque est
justement de prendre à tort ce segment inférieur bien amplié et très aminci pour une poche des eaux à
dilatation complète et de vouloir la rompre créant ainsi une rupture du segment inférieur.
Chez la multipare, la forme est grossièrement identique, mais l'utérus est habituellement plus étoffé.
Dimensions : A terme, le segment inférieur mesure environ 7 à 10 cm de hauteur, 9 à 12cm de largeur
et 3 à 5 mm d’épaisseur. Toutefois, ces dimensions varient en fonction du degré d'engagement de la
présentation et la minceur du segment inférieur dont le caractère essentiel est qu’il permet de sentir la
présentation.
1-3- Le col utérin
Le col est l'organe de parturition essentiellement constitué par du tissu fibro-conjonctif. Contrairement au
corps utérin, il ne présente de modifications morphologiques notables que pendant le travail.
Situation – Direction : En début de grossesse, le col subit très peu de modification. Par contre à partir
du 3e mois de grossesse, il se porte progressivement en haut et en arrière. En fin de gestation, il devient
plus proche du sacrum et est parfois difficilement accessible au toucher vaginal.
Aspect – Dimensions : Pendant la grossesse, le col prend une teinte rose violacée avec la présence
d’une glaire épaisse et dense dans l’endocol (un bouchon muqueux). Ses dimensions (volume et
longueur) sont peu modifiées. Pendant le travail, sous l’effet des contractions utérines, il va
successivement s’effacer puis se dilater :
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Si la succession des deux phénomènes est de règle chez la primipare, il n’en est pas de même chez la
multipare, où l’effacement et la dilatation du col évoluent souvent de pair.
Consistance
- La consistance du col avant la grossesse est ferme et élastique, mais au bout de quelques semaines
de grossesse, le col se ramollit ; ce ramollissement débute à l’orifice externe du col puis s’étend
progressivement à tout le col. A ce propos, Tarnier disait du col ; ferme comme le nez avant la grossesse,
il devient mou comme celle d'une lèvre. Le ramollissement du col est un signe caractéristique de l’utérus
gravide qui est loin d’être constant.
- En fin de grossesse, dans les dernières semaines, le col devient très mou sur toute sa hauteur, on dit
qu’il murit.
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La paroi de l'isthme utérin s'amincit à proximité du terme et moule la présentation. Le segment inférieur
peut également se constituer en cas d'accouchement. Source : Abord clinique en Obstétrique
CONCLUSION
L'anatomie de l'utérus gravide est d'une importance capitale pour le suivi de la grossesse, le déroulement
de l'accouchement et la surveillance du postpartum.
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PREREQUIS
Anatomie et Physiologie obstétricales
Sémiologie obstétricale
Anatomie pathologique
OBJECTIFS
1. Définir l’accouchement
2. Préciser les caractéristiques du bassin osseux maternel
3. Décrire le mécanisme du déclenchement spontané du travail
4. Décrire les phénomènes dynamiques de l’accouchement
5. Décrire les phénomènes mécaniques de l’accouchement
6. Décrire les phénomènes plastiques de l’accouchement
PLAN
INTRODUCTION
1. GENERALITES
2. MÉCANISME DU DECLENCHEMENT SPONTANE DU TRAVAIL
3. MECANISME DE L’ACCOUCHEMENT
CONCLUSION
REFERENCES
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INTRODUCTION
Définition
L’accouchement est un ensemble de phénomènes qui ont pour conséquence la sortie du fœtus et de ses
annexes hors des voies génitales maternelles à partir du terme de viabilité du fœtus (22 semaines
d’aménorrhée ou 500 g de poids fœtal selon l’OMS).
Types
L’accouchement est dit à terme s’il se produit entre 37 et 41 semaines d’aménorrhée révolues. S’il se
produit avant 37 semaines d’aménorrhée révolues, il est dit prématuré. L’accouchement spontané est
celui qui se produit de lui-même. Il est provoqué quand il fait suite à une intervention extérieure, souvent
thérapeutique. L’accouchement est dit programmé lorsqu’il est provoqué sans indication thérapeutique.
L’accouchement est dit naturel s’il se fait sous l’influence de la seule physiologie, sinon il est dirigé. Il est
artificiel quand il est le résultat d’une intervention manuelle ou instrumentale par voie basse ou par voie
abdominale. L’accouchement est eutocique quand il s’accomplit selon un déroulement physiologique. Il
est dystocique dans le cas contraire.
1. GENERALITES
Pour naître par voie basse, le fœtus doit parcourir le canal pelvigénital ou bassin obstétrical qui lui impose
un trajet précis et obligatoire à suivre.
1.1. Bassin obstétrical ou Passage
Il s’agit d’une ceinture osseuse (bassin osseux) recouverte par des parties molles (bassin mou).
1.1.1. Bassin osseux
Le bassin osseux fait la jonction entre le rachis et les membres inférieurs. C’est un anneau ostéo-
articulaire symétrique composé de quatre pièces osseuses et quatre articulations (Figure 1). Les quatre
pièces osseuses sont : les deux os coxaux (pair et symétrique, constitué par la fusion de trois os : ilion,
ischion et pubis) ; le sacrum, impair et symétrique (bloc de cinq vertèbres sacrées ; la première vertèbre
sacrée s’articule avec la dernière vertèbre lombaire et forme une forte saillie en avant appelée
promontoire ; la face antérieure décrit une courbe régulière, concave en avant), et le coccyx. Les
articulations, peu mobiles, sont les deux articulations sacro-iliaques (entre le sacrum et chaque os
iliaque), la symphyse pubienne unissant les deux os pubiens et, l’articulation sacrococcygienne.
Le bassin osseux présente trois étages : l’orifice d’entrée ou le détroit supérieur, l’excavation pelvienne
et l’orifice inférieur ou détroit inférieur.
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L’indice de Magnin, l’indice le plus utilisé, est la somme du diamètre promonto-rétropubien et du diamètre
transverse utile. Le pronostic obstétrical est jugé bon si cet indice est supérieur ou égal à 22. Le risque
de dystocie mécanique est grand pour un indice inférieur à 20.
L’excavation pelvienne correspond à un segment de tore formée par la face antérieure du sacrum et du
coccyx, et par la face postérieure du pubis. Sa section circulaire a un diamètre constant d’environ 12 cm.
Il existe cependant un rétrécissement passant par les deux épines sciatiques, le détroit moyen (diamètre
= 11 cm). La paroi postérieure de l’excavation, la concavité sacrée, permet à la présentation de se loger
dans le bassin.
Excavation
pelvienne
Le détroit inférieur est un espace en forme d’un prisme triangulaire à trois faces :
- la face supérieure, représentée par le plan du détroit moyen ;
- la face antérieure, oblique en bas et en arrière, joint le bord inférieur du pubis aux ischions ;
- la face postérieure, oblique en haut et en arrière, déterminée par les deux ischions et la pointe
du coccyx.
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Les diamètres du détroit inférieur sont le sous-coccy-sous-pubien (85 mm élargi à 115 mm par la
rétropulsion du coccyx), le sous-sacro-sous-pubien (115 mm) et le bi-ischiatique (110 mm).
Classification clinique des bassins : On peut classer les bassins, pour une utilisation clinique, en trois
catégories :
- le bassin normal : les critères de normalité sont variables selon les auteurs
- le bassin chirurgical : rare et indiquant une césarienne ;
- le bassin limite : les critères sont également variables selon les auteurs.
La majorité des bassins pathologiques sont des bassins « limites », compatibles avec un
accouchement par voie basse. Cependant les dimensions réduites de ces bassins exigent une
flexion parfaite de la tête fœtale pour permettre un accouchement par voie basse.
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Ces éléments se laissent distendre et constituent un tube ouvert en avant et en haut en forme d’une
boutonnière médiane antéropostérieure.
1.2. Mobile fœtal ou Passager
La situation du fœtus dans la cavité utérine et ses rapports avec le bassin sont régis par la loi
d’accommodation de Pajot :« Quand un corps solide est contenu dans un autre, si le contenant est le
siège d’alternatives de mouvement et de repos, si les surfaces sont glissantes et peu anguleuses, le
contenu tendra sans cesse à accommoder sa forme et ses dimensions aux formes du contenant ». Le
fœtus, pelotonné sur lui-même, constitue un ovoïde avec deux pôles : l’un pelvien et l’autre céphalique.
L’étude du pôle céphalique est fondamentale car c’est le seul élément incompressible du fœtus.
1.2.1. Tête fœtale
La tête fœtale a une forme d’ovoïde ; la petite extrémité correspond au menton et la grosse à l’occiput.
L’occiput est la partie la plus la plus grosse, la plus dure et la moins malléable. La face et la base sont
formées d’os durs et soudés mais de faible volume. La voûte est constituée d’os plats, malléables et non
soudés entre eux. L’espace membraneux intermédiaire est appelé suture ou fontanelle suivant les
endroits. Une fontanelle n’est que le confluent de plusieurs sutures ou l’élargissement d’une suture. On
décrit :
- sur la ligne médiane : la suture longitudinale sépare les deux moitiés du frontal, puis les
pariétaux ;
- sur la suture longitudinale se branchent deux sutures transversales (l’une antérieure sépare les
os frontaux en avant des os pariétaux, l’autre postérieure s’interpose entre les os pariétaux et
l’os occipital).
Aux croisements de la suture longitudinale par les deux sutures transversales, se trouvent deux
fontanelles :
- la fontanelle antérieure ou bregmatique ou bregma, plus grande et losangique ;
- la fontanelle postérieure ou lambdoïde ou lambda, plus petite et triangulaire.
Les dimensions de la voûte du crâne fœtal varient grâce à la déformation des os, minces et malléables
et, surtout par le chevauchement des os les uns sur les autres. Le contenu du crâne étant incompressible,
il n’y a pas de réduction du volume crânien, mais une modification de forme. La dimension la plus
réductible est le diamètre bipariétal par le chevauchement des pariétaux. Les principales dimensions de
la tête fœtale sont : le bipariétal (95 mm) ; l’occipitofrontal (128 mm) ; le sous-occipitofrontal (110 mm) ;
le sous-occipito-bregmatique (95 mm) ; le sus-occipitomentonnier (135 mm) ; le sincipitomentonnier (135
mm) ; le sous-mentobregmatique (95 mm).
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Frontal Frontal
A B C
Figure 1.6 : Cranes fœtaux indiquant les diamètres céphaliques (A, B, C).
1. diamètre sous-occipito-bregmatique 4. diamètre sous-mento-bregmatique
2. diamètre sous-occipito-frontal 5. diamètre bipariétal
3. diamètre occipitofrontal 6. diamètre sus-occipito-mentonnier
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progressive de la production d’œstrogènes semble jouer un rôle important dans la préparation de l’utérus
au déclenchement du travail
2.3. La progestérone
La progestérone inhibe les contractions utérines par inhibition de la libération de prostaglandines. La
réponse à l’action de la progestérone diminue donc à terme et le travail d’accouchement peut se dérouler
avec un taux de progestérone normal.
2.4. L’ocytocine
La sécrétion d’ocytocine augmente au cours du travail pour atteindre un maximum pendant la phase
d’expulsion. Elle ne semble cependant pas avoir de rôle dans le déclenchement du travail, mais renforce
le travail en cours. La sollicitation du col utérin par le mobile fœtal déclenche la sécrétion réflexe
d’ocytocine qui permet d’augmenter la durée, l’amplitude et la fréquence des contractions utérines ainsi
que la sécrétion de prostaglandines.
2.5. Autres facteurs de sécrétion des prostaglandines
L’amniotomie spontanée ou artificielle, l’infection, le décollement du pôle inférieur de l’œuf et les
métrorragies peuvent provoquer, en fin de grossesse, une brutale augmentation de la synthèse des
prostaglandines.
3. MECANISME DE L’ACCOUCHEMENT
Trois groupes de phénomènes se combinent au cours de l’accouchement : les phénomènes dynamiques,
les phénomènes mécaniques et les phénomènes plastiques.
3.1. Phénomènes dynamiques : la contraction utérine ou la puissance
3.1.1. Mécanismes de la contraction utérine
La contraction utérine ne dépend pas d’une décharge neuronale ; elle émane du muscle lui-même. La
contraction musculaire dépend de l’activation de la myosine alors que la relaxation dépend de sa
désactivation. L’étape pivot de l’activation de la myosine est l’augmentation du taux de calcium dans les
cellules du muscle utérin. Les filaments de myosine activée glissent sur les filaments d’actine et la fibre
musculaire raccourcit.
À l’échelon cellulaire, la tension musculaire est proportionnelle à la concentration de calcium
cytoplasmique. À l’échelon du muscle, la tension musculaire dépend de la synchronisation des cellules.
La puissance de la contraction est élevée, car le calcium se propage à toutes les cellules du muscle
utérin.
3.1.2. Régulation de la contractilité utérine
La phase de quiescence du muscle utérin, qui caractérise la grossesse, est séparée de la phase de travail
d’accouchement par une période de transition, de préparation du muscle utérin. Cette période d’activation
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se caractérise par une augmentation de la sensibilité du muscle utérin aux utérotoniques et par le début
de la maturation du col utérin.
Les œstrogènes, au cours de la grossesse, favorisent la croissance du muscle utérin et l’accumulation
des filaments contractiles (myosine et actine). En fin de grossesse, ils stimulent l’augmentation de
sensibilité du myomètre aux utérotonines (augmentation du taux de récepteurs de l’ocytocine et des
prostaglandines dans le myomètre) et la maturation cervicale (stimulation des enzymes protéolytiques du
col, les collagénases et les métalloprotéines, qui dépolymérisent la matrice extracellulaire et augmente la
compliance du col).
La progestérone assure la quiescence myométriale en s’opposant aux œstrogènes. Elle inhibe la
libération de prostaglandines et la maturation cervicale.
L’ocytocine, une nonapeptide sécrété de manière pulsatile par la posthypophyse, a une action
utérotonique. En fin de grossesse, le nombre de récepteurs de l’ocytocine augmente dans l’utérus.
L’ocytocine augmente le taux de calcium dans les cellulaires du muscle utérin et la sensibilité au calcium.
Au cours du travail, l’appui de la présentation sur le col déclenche une sécrétion réflexe d’ocytocine. La
libération d’ocytocine renforce les contractions utérines dont elle augmente la fréquence, la durée et
l’amplitude, et accroît la sécrétion de prostaglandines.
Prostaglandines entraînent une stimulation puissante des contractions utérines en agissant comme
l’ocytocine. En début de travail, la synthèse de prostaglandines et le nombre de leurs récepteurs
augmentent.
Autres facteurs : Une baisse de pH due à une activité musculaire intense ou à une hypoxie diminue
l’excitabilité, et en conséquence, limite la contractilité. La distension utérine mécanique active l’expression
des protéines contractiles et la production d’agonistes de la contraction utérine.
3.1.3. Rôle et effets de la contraction utérine
Formation et ampliation du segment inférieur : Le segment inférieur à un intérêt obstétrical et
chirurgical. En fin de grossesse, il s’amincit sous l’effet de l’étirement des fibres du corps utérin. La
contraction utérine pousse vers le bas le fœtus et le liquide amniotique qui distendent le segment inférieur
élastique. Après la rupture des membranes, la présentation est coiffée par le segment inférieur aminci, à
la manière d’un bonnet élastique bien ajusté. Cette ampliation est la condition d’une bonne physiologie
des phénomènes qui vont suivre (effacement et dilatation du col). Le rôle fondamental du segment
inférieur est donc de recueillir la force contractile du corps utérin et de la diriger sur le col utérin.
Effacement et dilatation du col utérin : Le col utérin reste fermé durant la grossesse. Il reste premier
obstacle à franchir par le fœtus lors du travail. Sa tonicité diminue au voisinage du terme. Les contractions
utérines du travail entraînent :
- la disparition progressive de l’épaisseur du col et de sa longueur : c’est l’effacement ;
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3.2.1. Accommodation
La présentation procède par accommodations, résultantes entre les forces propulsives de la contraction
utérine et les obstacles qui lui sont opposés. Ces mécanismes se répètent pour chaque segment du
mobile fœtal (tête, épaules, siège ou inversement). A chaque étage, l’accommodation s’opère selon
quatre phénomènes :
- la flexion est une obligation mécanique qui permet une diminution de près de 2,5 cm du plus
grand diamètre sagittal de la présentation, le diamètre occipitofrontal de 12 cm qui devient le
diamètre sous-occipito-bregmatique de 9,5 cm (12cm -2,5 cm). La bonne qualité de cette flexion
est vérifiée au toucher vaginal par la position du lambda (petite fontanelle) qui doit être au centre
de l’aire de dilatation
- l’orientation est aussi une autre obligation mécanique. La présentation doit coïncider le plus
grand diamètre de la présentation avec l’un des diamètres obliques du détroit supérieur pour
s’engager. Le diamètre oblique gauche est le plus souvent utilisé
- l’asynclitisme, non obligation, est un mouvement d’inclinaison latérale de la tête fœtale, plus
souvent postérieur qu’antérieur. Les bosses pariétales passent l’une après l’autre le détroit
supérieur. Le diagnostic est fait au toucher vaginal quand la suture longitudinale est déportée
vers l’avant ou bien vers l’arrière (une prise de forceps dans cette dernière configuration est
particulièrement dangereuse)
- les déformations plastiques sont d’importance variable. Elles amoindrissent le crâne fœtal mais
ne doivent pas se voir dans leurs formes extrêmes.
3.2.2. Engagement
Définition : L’engagement correspond au franchissement du détroit supérieur par le plus grand diamètre
de la présentation fœtale. C’est la première étape de la deuxième période de l’accouchement. De son
existence dépend la possibilité d’un accouchement par voie basse.
Préparation
L’engagement est préparé par les phénomènes suivants :
- orientation qui amène le plus grand diamètre de la présentation dans l’un des diamètres obliques
du détroit supérieur, le plus souvent l’oblique gauche
- l’amoindrissement qui s’père selon des modalités propres à chaque présentation ou segment du
mobile fœtal
Mécanisme : L’engagement résulte du mouvement imprimé à la présentation, appui sur l’arc pubien, par
une force de glissement, composante efficace de la poussée utérine. L’axe de la poussée utérine et l’axe
du détroit supérieur ne coïncident pas. Les deux axes font un angle de 30 à 50°. La tête fœtale est
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appliquée contre la margelle pubienne et la force de poussée est décomposée en deux forces
élémentaires :
- une force de résistance perpendiculaire à l’axe du détroit supérieur qui participe à la flexion et à
l’orientation en oblique du pôle céphalique fœtal ;
- une force de progression parallèle à l’axe du détroit supérieur.
L’axe du détroit supérieur étant oblique en arrière et en bas (ligne ombilico-coccygienne), la présentation
doit cheminer dans cette direction pour pénétrer dans la filière pelvienne. Les diamètres du détroit
supérieur les plus utilisables sont les diamètres obliques.
3.2.3. Descente et rotation dans l’excavation
Définition : Elles correspondent au parcours de la présentation fœtale dans l’excavation pelvienne et
constitue la deuxième étape de la deuxième période de l’accouchement après l’engagement.
Mécanisme : Le parcours que fait la présentation du détroit supérieur au détroit inférieur comprend deux
étapes et un temps complémentaire de rotation. Dans le premier temps, la présentation descend dans
l’excavation pelvienne en suivant le même axe que celui de l’engagement (axe ombilico-coccygien). Le
jeu de la puissance propulsive et la forme torique du canal pelvien imposent pendant la descente un
contact permanent entre la présentation et l’arc antérieur du bassin. En arrière, au contraire, la
présentation dispose d’un espace qui est d’autant plus vaste qu’elle est mieux fléchie lors de son entrée
dans l’excavation. Dans le second temps, la présentation prend contact avec la face antérieure du sacrum
qu’elle parcourt. Cette progression n’est possible qu’au prix d’un changement d’axe qui devient horizontal,
l’axe de sortie. Ainsi le premier temps de la descente complète le mouvement d’engagement, le second
temps de la descente commence le mouvement de dégagement.
La présentation doit faire ce mouvement de rotation pour coïncider le plus grand diamètre de la
présentation avec le plus grand diamètre du détroit inférieur, le sous-pubo-coccygien. Plus la présentation
est fléchie, plus la rotation est facile. La hauteur de la rotation est variable, souvent au contact du périnée
après la descente complète. Elle amène le contour antérieur de la présentation à se caler sous la
symphyse pubienne. C’est autour de cette charnière que s’opèrent les mouvements propres du
dégagement.
3.2.4. Dégagement
Définition : Le dégagement est la troisième étape de la deuxième période de l’accouchement. Il
commence quand la tête du fœtus est à la partie basse de l’excavation et se termine avec la naissance
de l’enfant.
Mécanisme obstétrical
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ampliation progressive, la distance anovulvaire s’allonge, donnant à la vulve une direction en haut et en
avant. L’orifice vulvaire se déplisse, se distend de plus en plus, s’amincit, laissant apparaître petit à petit
la tête fœtale.
3.4. Phénomènes psychiques ou Psychè
L’accouchement est un phénomène dynamique dans lequel se combinent une mère (bassin, l’utérus), un
fœtus et ses annexes (volume, présentation, placenta, cordon ombilical) et un prestataire (compétences,
matériel, organisation, cadre). Au-delà de la dynamique, entre en jeu le psychisme. D’où le rôle de la
préparation corporelle pour favoriser la spontanéité et non seulement des modèles normatifs. Il faut
former les prestataires capables d’interpréter les signaux envoyés par la parturiente, de regarder non
seulement la sphère obstétricale mais la globalité de sa gestuelle et, de pouvoir s’adapter à une
mécanique différente du décubitus dorsal. Le but est de développer chez les parents et les prestataires
de soins une attitude qui permette une adaptation maternofoetale la plus spontanée possible. Il s’agit
d’allier les possibilités de la médecine moderne (sécurité de la surveillance maternofœtale, analgésie,
instrumentation, chirurgie) et les moyens mécaniques physiologiques (déambulation, positions
maternelles). Au comportement instinctif de la femme doit correspondre la compréhension mécanique de
la situation obstétricale pour adapter l’aide technique nécessaire.
Il est possible d’optimiser la mécanique de l’accouchement en combinant plusieurs moyens. Les moyens
modernes sont le ballon, les coussins, les arceaux de suspension. Le compagnon ou l’accompagnant de
la femme joue un rôle physique et psychique. Il participe comme l’aide à l’étirement, la suspension et le
massage. La péridurale n’est pas un obstacle au positionnement.
3.4.1. Principe
Dans les adaptations spontanées, les moyens d’action sont de deux ordre :
Manœuvres externes :
- agir sur la position de l’utérus (le décoapter, le remonter, le recentrer, le maintenir par bandage
en cas de surdistension utérine)
- agir sur la position du fœtus (massage du dos ou du pole caudal du fœtus, parois abdominale
maternelles interposées)
- agir sur le bassin maternel par la mobilisation et les manœuvres sur le bassin (nutation, contre-
nutation) et massage externe profonde
La mobilisation maternelle :
- agir sur l’adaptation aux diamètres d’engagement et la contre-nutation, la facilitation de la
descente, la nutation, la descente du périnée
- agir sur le positionnement du fœtus favorisant sa mobilité pour la flexion, la rotation, le recentrage
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CONCLUSION
L’accouchement par voie basse met en jeu quatre éléments :
- les contractions utérines qui fournissent la force nécessaire à la progression du mobile fœtale :
elle est dite Puissance. Cette puissance, tout en poussant le fœtus vers la sortie, doit induire
l’effacement et la dilatation du col utérin qui peut constituer un obstacle à cette progression du
fœtus.
- le bassin maternel, osseux et mou, qui impose le trajet à suivre par le fœtus : il constitue le
Passage
- le fœtus, pour progresser facilement dans ce passage, sous la force des contractions utérines,
doit présenter ses plus faibles dimensions qu’il n’obtienne qu’en flexion, formant un bloc mobile
ovoïde ou mobile fœtal : il représente le Passager
- l’état psychologique de la parturiente favorise une bonne adaptation et une bonne progression
du mobile fœtal ; d’où un accueil bienveillant, la nécessité de la déambulation, de la position
d’accouchement au choix, de l’accompagnement par un membre de la famille, etc….
REFERENCES
Mécaniques et Techniques obstétricales (SCHAAL J-P) 3ème édition. 2007, Sauramps Médical, Paris,
922p.
Obstétrique pour le praticien (Lansac J) 6ème édition. 2013, Elsevier Masson, Paris, 534p
Pratique de l’accouchement (Lansac J) 6ème édition. 2017, Elsevier Masson, Paris, 415p.
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