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Ainsi étaient

NOS PIEUX
PRÉDÉCESSEURS
Compilation et Traduction : Dr. Nabil Aliouane
Relecture : Bureau des traductions des éditions Tawbah

© Editions Tawbah 2015-1436

Tous droits de reproduction réservés

1 ère édition

Editions Tawbah

www.tawbah.fr

Email: salafs@gmail.com

ISBN : 978-2-916457-28-4
Dépôt légal : 05 / 2014
Introduction

Introduction

Louange à Allah Seigneur de l'univers. Qu'Allah couvre d'éloges et


salue notre Prophète Muhammad, ainsi que sa famille, ses Compagnons et
tous ceux qui emprunteront sa voie jusqu'au Jour de la Rétribution.
Ceci est la deuxième mouture d'Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs. Cette
deuxième version s'imposait tant la première nous a laissé de regrets. En
effet, ces récits des pieux prédécesseurs sont des sources de vie auprès
desquelles on ne se lasse pas de venir s'abreuver, et ce qui en jaillit est si
suave que la soif n'est jamais étanchée. Nous avons donc regretté d'avoir
écarté tant de joyaux dans notre première sélection, et il nous fallait réparer
cette erreur et accorder à cette catégorie d'ouvrage une dimension plus en
adéquation avec la valeur qui est la sienne.
S'il fallait résumer l'esprit de cet ouvrage en quelques lignes, ce serait
dans les propos de l'imam As-Shâficî qui dit en vers :
J'aime les vertueux, mais je ne suis pas des leurs
Afin, peut-être, d'obtenir leur intercession
Et je déteste celui dont le commerce est le péché
Même si notre marchandise est la même
Ce à quoi l'imam Ahmad répondit :
Tu aimes les vertueux et tu es des leurs
Et de vous, [les gens] obtiendront l'intercession
Tu détestes celui dont le commerce est le péché
Qu 'Allah te préserve de la pire des marchandises
Si on peut voir en ces propos l'humilité et la modestie de l'imam As ­
Shâficî (::&i), il ne faut pas manquer d'y voir également la science profonde
de ce flambeau de la Communauté. Certes, l'imam As-Shâficî compte parmi
les pieux et les modèles éminents, mais il n'y a pas de fausse modestie dans
ses propos, il savait de science certaine que ceux qui l'ont devancé, aux
premiers rangs desquels le Prophète (�) et les Compagnons, sont parvenus
à des degrés que personne n'égalera. L'imam Ahmad, lui aussi, avait cette
même vision, ainsi Al-Marrûdhî rapporte : « J'ai entendu Abû cAbd Allah
[l'imam Ahmad] mentionner le comportement des pieux et dire : Je
demande à Allah qu'Il ne nous abhorre pas, où sommes-nous face à eux ? »1

1 As-Siyar (11/226).
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

À considérer cela sans science, on peut tomber dans le désespoir et dire :


si tel était le cas de l'imam As-Shâficî et de l'imam Ahmad, que dire de nous
qui sommes noyés dans le péché et à mille lieues de la vie et de la vertu des
pieux prédécesseurs ? Mais si on y regarde bien, les vers de l'imam As­
Shâficî laissent une lueur d'espoir, pour lui et chacun de nous, qui repose
dans l'amour sincère qu'on peut porter à ces vertueux et leurs œuvres. Cet
espoir n'est pas une espérance vaine, mais une certitude établie par le
véridique, digne de confiance, lorsqu'un homme vint le trouver et lui dit :
« L'homme aime des gens mais ne peut les rejoindre. » Le Prophète (�) lui
répondit : «L'homme est [dans l'au-delà] avec ceux qu'il a aimé. »1 Donc, celui
qui aime sincèrement les pieux prédécesseurs sera avec eux, même s'il n'a
pas leur foi et leurs œuvres. C'est dans ce même esprit qu'on dit à Al­
Hasan : « Les gens nous ont devancé sur leurs purs sangs noirs, alors que
nous montons des ânes blessés. » et qu'il répondit : « Si tu es sur leur voie,
tu les rejoindras très rapidement ! »2
On peut lire cet ouvrage de plusieurs manières : on peut le lire pour se
délecter et s'émerveiller devant la beauté de leurs paroles, leurs sagesses et
leurs œuvres ; mais en quel cas le profit n'en sera que minime. On peut
aussi le lire pour s'inspirer, faire sien le « souffle de vie » qui touche le cœur
de tout croyant sincère à la lecture de ces bribes de la vie de nos pieux
prédécesseurs. C'est uniquement de cette manière que le prétendu amour
qu'on leur témoigne portera ses fruits et influera sur nos existences. Il faut
donc lire, relire, s'arrêter, réfléchir, méditer, faire son examen de
conscience, l'examen clinique de son âme agonisante, en portant le regard
sur les sommets auxquels nos pieux prédécesseurs sont parvenus. Ceci car
tout homme a besoin de modèles et d'exemples pour cheminer, et même si
l'avant-garde de la caravane peut sembler loin à l'horizon, il ne faut jamais
la perdre de vue et s'écarter des traces qu'elle a laissées, car à trop porter
son regard sur la médiocrité ambiante, on a tôt fait d'être trompé sur soi et
les autres. Ainsi, Abû Qilâbah a dit : « Les savants sont comparables aux
étoiles par lesquelles on se guide, et les flambeaux que l'on suit. S'ils
disparaissent, les gens sont hésitants, et s'ils les délaissent, ils s'égarent. »3
Cet ouvrage se veut un modeste recueil de quelques propos et sagesses
attribués aux pieux prédécesseurs. Pour ce faire, nous nous sommes
inspirés des ouvrages les plus connus à ce sujet, parmi lesquels : min akhbâr
as-salaf, tubfah af-cufamâ' bi tartîb siyar aclâm an-nubalâ', ou ayna nab:nu min
akhlâq as-salaf, b:ayah as-sala/ bayna al-qawl wa-I-camal, qui sont eux-mêmes

1 �a!J.î!J. At-Tirmidhî (2387).


2 Al-Fnwâ'id (19).
3 Al-H.ilyah (2/ 283).
Introduction

des recueils de récits tirés d'ouvrages de références beaucoup plus


volumineux. Nous avons donc essayé de n' en garder que ce qui était le plus
représentatif et le plus poignant, et bien entendu il existe en cela une part
de subjectivité.
Il faut noter deux points importants en préalable à la lecture de cet
ouvrage.1
Le premier est que les récits rapportés des pieux prédécesseurs ne sont
pas soumis aux mêmes règles d'authentification que le hadith, et les
savants permettent de les rapporter, sauf s'ils comportent une chose
réprouvable. Shaykh Al-Albânî dit : « Je me suis permis de rapporter
quelques récits et propos dont la chaîne de transmission comporte une
faiblesse ou une inconnue, car ces récits ne sont pas considérés comme les
hadiths attribués au Prophète (:i) qu'il est obligatoire d'adopter pour
religion, et ils ne sont mentionnés que comme un témoignage. »2 Ceci, à
l'exception des récits rapportés des Compagnons qui sont des preuves
légales, selon l'avis authentique des savants.
Le deuxième est qu'il ne faut rien adopter de ce qui, chez les pieux
prédécesseurs, s'oppose au Coran ou à la Sunna, car tout propos ou acte
contraire au Coran ou à la Sunna n'est pas considéré, quel qu'en soit
l'auteur. À l'exemple de ce qu'on rapporte de l'imam Wakîc Ibn Al-Jarrâh
qui jeûnait continuellement et lisait intégralement le Coran chaque nuit.
Ad-Dhahabî a dit : « Il est rapporté authentiquement que le Prophète (�) a
interdit de jeûner continuellement et de réciter intégralement le Coran en
moins de trois jours. La religion est aisance, et le suivi de la Sunna est
prioritaire sur toute autre chose. Qu'Allah agrée Wakîc, et où trouver un
semblable à Wakîc ? Mais on accepte et on rejette de toute personne, l'erreur
du savant n'est donc pas un exemple, et on ne le blâme pas pour ce qu'il a
accompli en faisant son effort d'interprétation des Textes. Nous demandons
à Allah Sa clémence. »3
Puisse Allah faire de ce recueil un ouvrage utile, et nous accorder de
nous conformer à la voie des pieux prédécesseurs en toute chose, Il est
certes Celui qui possède cela et en est capable. Qu'Allah couvre d'éloges,
salue et bénisse notre Prophète Muhammad, ainsi que sa famille, ses
Compagnons et tous ceux qui suivront leur voie jusqu'au Jour de la
Résurrection.

1 Voir Min Akhbâr As-Salaf (8).


2 Mukhta?,ar Al-'Wû (20).
3 As-Siyar (9/143).

7
La sincérité envers Allah

La sincérité envers Allah

(!;+ On demanda à Hamdûn Al-Qa�âr : « Pourquoi les propos des pieux


prédécesseurs sont-ils plus profitables que les nôtres ? » Il répondit : « Car
ils ont parlé pour la gloire de l'islam et l'agrément du Misérl.cordieux, alors
que nous parlons pour la gloire des âines, la recherche de ce bas-monde, et
l'agrément des créatures. » lliifah As-�.afwâh 2/122]
(!;+ Abû Al-<Âliyah a dit : « Les Compagnons de Muhammad (�) m'ont
dit : n'œuvre pas pour autre qu'Allah, sinon Il te confiera à celui pour qui
tu as œuvré. » [Al-Mu§.annaf7/207]
(!;+ Badîl Al-<Uqaylî a dit : « Celui qui vise Allah à travers son acte,
Allah tournera Son Visage et le cœur des serviteurs vers lui ; alors que celui
qui œuvre pour autre qu'Allah, Il détournera de lui Son Visage et le cœur
des serviteurs. » [Al-Hilyah 3/62]
(!;+Al-Acmash rapporte : « Hudhayfah Ibn Al-Yamân pleura dans la
prière. Lorsqu'il eut fini, il se retourna et vit un homme derrière lui auquel
il dit : n'informe personne de cela ! » [Al-Muntadham 5/106]
(!;+Muhammad Ibn Al-Qâsim a dit : « J'ai côtoyé Muhammad Ibn
Aslam plus de vingt ans, et je ne l'ai jamais vu accomplir deux unités de
prière surérogatoires, autres que celles du vendredi. Je l'ai entendu une fois
jurer : « Si je pouvais accomplir une prière surérogatoire en un lieu où
même mes deux anges ne me verraient pas, je le ferais, de peur de tomber
dans l'ostentation. » Il entrait dans un de ses appartements et fermait la
porte, si bien que je ne savais pas ce qu'il y faisait, jusqu'à ce que j'entende
un de ses jeunes enfants parler de ses pleurs. Lorsqu'il voulait sortir, il
lavait son visage, s'appliquait du khôl, et ainsi on ne voyait pas les traces
des pleurs. Il envoyait également des vêtements à des gens, et disait au
porteur : Fais en sorte que personne ne sache qui les a envoyés. » [As-Siyar
.
12/201]

(!;+ Al-Hasan a dit : « J'ai connu des gens qui ne pouvaient accomplir
une œuvre et l'afficher, car ils savaient que l' œuvre la plus préservée de
Satan est celle accomplie en secret. L'un d'eux pouvait avoir des invités, et
accomplir la prière derrière eux, sans que ceux-ci ne s'en aperçoivent » [Az­
Zuhd 320]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Yazîd Ibn cAbd Allah As-Shakhîr a dit : « Nous allions voir cÂmir
Ibn cAbd Allah, alors qu'il priait dans une mosquée. Lorsqu'il nous voyait,
il raccourcissait sa prière, se tournait vers nous et disait : « Que voulez­
vous ? » Et il réprouvait qu'on le voit prier. » [Az-Zuhd 274]
0 On rapporte que lorsque quelqu'un entrait chez Ar-Rabîc Ibn
Khuthaym et que le Coran était dans ses mains, il le cachait. [As-Siyar 4/260]
0 cAbd As-�amad Ibn Macqal rapporte : « On demanda à Wahb Ibn
Munabbih : « Ô Abû cAbd Allah ! Deux hommes accomplissent la prière,
l'un prolonge plus la station debout et le silence, et l'autre prolonge plus la
prosternation, lequel est le meilleur ? » Il répondit : Celui qui est le plus
sincère envers Allah (�) . » [Al-Hilyah 4/ 43]
0 cÂ_ê.im rapporte : « Lorsque Abû Wâ'il priait chez lui, il sanglotait, et
si on lui avait offert tout ce bas-monde pour qu'il agisse de la sorte alors
que quelqu'un le voit, il ne l'aurait pas fait. » [Al-Hilyah 4/101 ]
0 cAbd Allah Ibn Abî Al-Hudhayl a dit : « Arriva l'heure de la prière
et on demanda à un shaykh de s'avancer pour la diriger. Il refusa et on lui
demanda : « Qu'est-ce qui t'a empêché de t'avancer ? » Il répondit : J'ai
craint que quelqu'un passe et ne dise : ils lui ont demandé de diriger la
prière car il est le meilleur d'entre eux. » [Al-li.ilyah 4/359]
0 cJmrân Ibn Khâlid rapporte : « J'ai entendu Muhammad Ibn Wâsic
dire : l'homme [i.e lui-même] pleure depuis vingt ans, alors que sa femme
est à ses côtés et ne le sait pas. » [Al-Hilyah 2/347]
0 Muhammad Ibn Wâsic a dit : « J'ai connu des hommes dont la tête
était posée sur le même coussin que celui de leur épouse, et qui mouillaient
de leurs larmes ce qui était sous leur joue, sans que leur épouse ne s'en
aperçoive. J'ai connu des hommes qui se tenaient dans le rang en prière et
dont les joues ruisselaient de larmes, sans que celui qui était à leur côté ne
s'en aperçoive. » [Al-li.ilyah 1/412]
0 Al-Kharîbî a dit : « Les pieux prédécesseurs recommandaient que
l'homme ait une œuvre pieuse cachée, dont ni son épouse ni personne
d'autre n'a connaissance. » [As-Siyar 9/349]
0 Ahmad Ibn Hanbal a dit : « Allah (�) n'a élevé Ibn Al-Mubârak
qu'en raison de la crainte d'Allah qu'il éprouvait. » [As-Siyar 78/503]
0 Ayyûb As-Sakhtiyânî priait la nuit et le cachait, et au matin il élevait
la voix comme s'il venait de se lever. lliifah As-�.afwâh 3/492]

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La sincérité envers Allah

G cUmar Ibn Thâbit rapporte : « Lorsque cAlî Ibn Al-Husayn décéda,


on le lava et on vit sur son dos une trace noire. Des gens demandèrent :
« Qu'est-ce cela ? » Et on leur répondit : Il portait des sacs de farine, de nuit,
sur son dos, et les distribuait aux pauvres de Médine. » [As-Siyar 4/139]
G Jacfar Ibn Zayd AI-cAbdî rapporte : « Un homme passa devant un
groupe de personnes qui firent ses éloges en les lui faisant entendre.
Lorsqu'il les dépassa, il s'arrêta, tourna son visage vers le ciel et dit : Ô
Allah, si eux ne me connaissent pas, Toi tu me connais. » [Al-H.ilyah 6/225]
G Al-Hasan a dit : « Lorsqu'ils se réunissaient pour le rappel et qu'une
larme venait à l'un d'eux, il la retenait ; puis, si elle revenait, il la retenait de
nouveau, et lorsqu'il craignait de ne plus pouvoir la retenir, il se levait et
s'en allait. » [Dhamm Ar-Riyâ' 84]
G Wakîc a dit : « Interroger alors que l'on comprend est une forme
d'ostentation. » [Al-Jâmi< li-Akhlâq Ar-Râwî l/197]
G Ayyûb As-Sakhtiyânî était sensible et pleurait, mais il aimait cacher
cela à ses compagnons, si bien qu'il tenait son nez comme s'il était
enrhumé, et lorsqu'il craignait de fondre en larmes, il se levait. [Dhamm Ar-Riyâ'
99]

G Un homme accomplissait chaque année le pèlerinage à pied, et un


soir, alors qu'il dormait sur son lit, sa mère lui demanda à boire. Il lui fut
pénible de se lever pour apporter de l'eau à sa mère, et à ce moment il se
souvint de ses pèlerinages accomplis à pied qui ne lui causaient aucune
peine. Il fit son examen de conscience, et constata que cela ne lui était pas
pénible en raison du fait que les gens le voyaient et le louangeaient. Il sut
alors qu'il était dupé. [Latâ'ifAl-Ma<ârif420]
G Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Un jour, j'ai été touché, j'ai pleuré et je
me suis dit : Si untel de nos compagnons était là, il aurait été touché lui
aussi. Puis, je me suis assoupi, et quelqu'un vint me trouver dans mon
sommeil, me donna un coup de pied et dit : Ô Sufyân ! Prends ta
rétribution de celui dont tu voulais être vu. » �ifah As-.,2.afwâh 2/463]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Depuis que je connais les hommes, je ne me
réjouis pas de leurs éloges et ne réprouve pas leurs blâmes. » On lui
demanda : « Pourquoi cela ? » Il dit : « Car celui qui loue exagère, et celui
qui blâme exagère. » [Al-H.ilyah 2/372]
G Bishr Ibn Al-Harith a dit : « Suffit comme flatterie de l'âme que tu la
blâmes devant les gens, comme si tu cherchais à l'embellir en la blâmant, et
c'est là une manière de l'enlaidir auprès d'Allah. » [Al-H.ilyah 2;2021
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Ar-Rabîc Ibn Sabîh rapporte : « Un jour, Al-Hasan adressa une


exhortation et un homme pleura et gémit. Al-Hasan lui dit alors : Par
Allah ! Allah t'interrogera sur ce que tu as visé par cela. » [AI-Hilyah 6/305]
G Muhammad Ibn Yûsuf Al-Firyâbî rapporte : « J'ai entendu At­
Thawrî dire : « Il n'y a pas d'œuvre meilleure que l'étude du hadith, si
l'intention est saine en cela. » Ahmad dit : « J'ai demandé à Al-Firyâbî ce
qu'était l'intention, et il répondit : Que tu vises par cela la Face d'Allah, et
la Demeure de l'au-delà. » [AI-Huliyah 6/366]
G Al-Fu4ayl Ibn cJyâ4 a dit : « Si on te dit : « Faux-dévot ! » tu te mets
en colère et cela t'est pénible, alors qu'il est possible que cela soit vrai. Tu
t'es paré pour ce bas-monde, tu feins, tu raccourcis ton vêtement, et tu
embellis ton apparence afin que les gens disent que tu es un adorateur,
qu'ils t'honorent, te regardent, viennent à toi et te fassent des cadeaux. » [As­
Siyar 8/4739]

G <Alî Ibn Bakkâr a dit : « Je préfère rencontrer Satan que Hudhayfah


Al-Marcashî, car je crains de feindre pour lui, et ainsi chuter aux yeux
d'Allah. » [As-Siyar 9/585]
G Abû Ayyûb a dit : « Lorsqu'ils se rencontraient, les gens de bien se
recommandaient trois choses, et lorsqu'ils étaient séparés, ils s'écrivaient :
Celui qui œuvre pour l'au-delà, Allah le dispensera de cette vie ; celui qui
amende sa relation avec Allah, Allah le dispensera des gens ; et celui qui
amende ses actes cachés, Allah amendera ses actes publics. » [AI-Mu§.annaf
7/162]

G Abû Hâzim a dit : « Dissimule tes bonnes actions plus encore que tu
ne dissimules tes péchés. » [AI-Mu§.annaf7/195]
G lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « N'est pas sincère envers Allah (�) celui
qui aime la célébrité. » [AI-Hilyah 8/20]
G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Je ne connais pas un homme qui ait
aimé être connu sans que sa religion ne disparaisse et qu'il ne soit
démasqué ; et ne connait pas la douceur de l'au-delà celui qui aime que les
gens le connaissent. » [At-Tawâ4u' 72]
G Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Le serviteur n'est sincère envers Allah
que s'il se réjouit qu'on ne sache pas où il réside. » [At-Tawâ4u' 35]
G Muhammad Ibn Al-Hasan rapporte: « Lorsque Abû <Abd Allah
[l'imam Ahmad] marchait dans la rue, il réprouvait que quelqu'un le
suive. » lliifah As-�afwâh 2/522]

JZ
La sincérité envers Allah

G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Le trésor du croyant consiste à ce que les


gens ne prêtent pas attention à lui, et qu'ils ignorent où il réside. » �ifah As­
�afwâh 2/421]

G Ahmad Ibn Hanbal a dit : « J'aimerais vivre dans les montagnes de


la Mecque afin de ne pas être connu, car j'ai été éprouvé par la célébrité. »
[As-Siyar 11/ 216]

G Sacîd Ibn Al-Haddâd a dit : « Rien n'obstrue plus le cheminement


vers Allah (�) que la recherche des éloges et de l'élévation. » [As-Siyar 14/214]
G Muhammad Ibn Yûsuf Al-A§.bahânî n'achetait pas son pain d'un
seul boulanger, et il disait : « Il se peut qu'ils me connaissent et me fassent
des cadeaux, et qu' ainsi je sois de ceux qui vivent de leur religion. » [AI-Hilyah
8/131]

G cAbd Allah Ibn Al-Muhayrîz entra dans une échoppe pour acheter
un vêtement, et un homme dit au propriétaire de l'échoppe : « Il s'agit de
Ibn Al-Muhayrîz, alors sois conciliant dans la vente. » Ibn Al-Muhayrîz se
mit en colère et dit : « Nous achetons avec notre argent et pas avec notre
religion. » �ifah As-�afwâh 4/206]
G Al-Fagl Ibn Muhalhal rapporte : « Sufyân (At-Thawrî) me dit : « Où
réside le salut ? » Je répondis : « Dans le fait de ne pas être connu ? » Il me
dit : « Cela n'est pas possible, mais le salut réside dans le fait que tu
aimerais ne pas être connu. » [AI-Hilyah 7/271]
G Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Celui qui se pare devant les gens
d'une chose dont Allah (�) sait qu'il est à l'opposé, Allah l'enlaidit. » [AI­
Hilyah 7/13]

G Sufyân Ibn cUyaynah rapporte : « Un homme dit : « L'amour des


honneurs m'a perdu. » et un autre lui répondit : « Si tu avais craint Allah,
tu aurais atteint les honneurs. » [AI-Hilyah 7/302]
G Al-Awzâcî a dit : « L'ascétisme en ce bas-monde consiste à délaisser
les éloges et œuvrer sans chercher à être loué par les gens pour cela. » [AI­
Mu§.anna/7/241]

G Ar-Rabîc rapporte : « J'ai entendu As-Shâficî dire : J'aurais aimé que


les gens connaissent cette science [i.e : ses livres] sans que rien ne m'en soit
attribué. » [As-Siyar 10/29]
G Abû Ishâq Al-Fazârî a dit : « Il est des gens qui aiment qu'on fasse
leurs éloges, alors qu'ils ne pèsent pas plus qu'une aile de moustique
auprès d'Allah (�). » [AI-Hilyah 8/255]

JJ
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Ibn Al-Muhayrîz rapporte : « J'ai entendu Fa!!âlah Ibn cUbayd dire -


alors que je lui avais demandé une recommandation : voici des
caractéristiques dont Allah te fera profiter : si tu peux connaître sans être
connu, fais-le ; si tu peux écouter sans parler, fais-le ; et si tu peux t'asseoir
avec d'autres sans qu'on s'assoit avec toi, fais-le. » [As-Siyar 3/116]
0 Mu!arrif Ibn cAbd Allah a dit : « Dormir toute la nuit et me lever
plein de regrets m'est préférable au fait de prier la nuit et me lever infatué
de ma personne.» [As-Siyar 4/190]
0 Nâfic Ibn Jubayr a dit : « Celui qui participe à un convoi funéraire,
afin d'être vu par la famille du défunt, n'y participe pas en réalité. » [As-Siyar
4/542]

0 cUbayd Allah Ibn Abî Jacfar a dit : « Si quelqu'un prend la parole


dans une assise et qu'il lui plaît de parler, qu'il cesse ; et s'il reste silencieux
et que cela lui plaît, qu'il parle. » [As-Siyar 6/10]
0 Hammâd Ibn Zayd rapporte : « Ayyûb [As-Sakhtiyânî] était dans
une assise lorsque les larmes envahirent ses yeux, il se mit alors à se
moucher et dire : Quel rhume ! » [As-Siyar 6/20]
0 Un conteur vint trouver Muhammad Ibn Wâsic et lui dit : « Pourquoi
les cœurs ne craignent-ils pas, les yeux ne pleurent-ils pas, et les peaux ne
tremblent-elles pas ? » Il lui répondit : « Ô untel ! Je constate que les gens ne
sont venus que pour toi. Lorsque le rappel émane du cœur, il touche le
cœur. » [As-Siyar 6/122]
0 As-§ûrî a dit : « Œuvre pour Allah, car cela est meilleur que
d' œuvrer pour ta propre personne. » [As-Siyar 10/391]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « J'ai débuté l'apprentissage de la science
sans véritable intention, puis Allah m'a accordé cette intention [sincère] . »
[As-Siyar 7/ 150]

0 Al-Walîd a dit : « J'ai demandé à Al-Awzâcî, Sacîd Ibn cAbd Al­


cAzîz, et Ibn Jurayj : pourquoi avez-vous recherché la science ? Tous ont
répondu : pour moi-même, sauf Ibn Jurayj qui me répondit : je l'ai
recherchée pour les gens. »1 [Hayah As-Salaf227]
0 Hishâm Ad-Dastuwâ'î a dit : « Par Allah, je ne peux dire qu'un seul
jour je suis allé étudier le hadith pour la Face d'Allah ! » [As-Siyar 2/ 687]

1 Ad-Dhahabî dit: «Quelle sincérité ! Aujourd'hui, si tu demandes à un jurisconsulte stupide : pourquoi


as-tu recherché la science? Il répondra p récipitamment: je l'ai recherchée pour Allah! Mais il ment, il
l'a recherchée pour ce bas-monde, mais comme il en connait peu de chose!»
La sincérité envers Allah

0 Muhammad Ibn cAbdaway rapporte : « J'ai entendu Al-Fu.Qayl dire :


Délaisser un acte pour les gens est une forme d'ostentation, œuvrer en
raison des gens est une forme de polythéisme, et la sincérité consiste à ce
qu'Allah te préserve de ces deux choses. » [As-Siyar B/427]
0 As-Shâ!ibî a dit : « Personne ne lira ce poème que voici, sans
qu'Allah ne lui en fasse profiter, car je l'ai composé pour Allah. » [As-Siyar
21/263]

0 cAbd Allah Ibn Al-Mubârak a dit : « Une œuvre minime peut être
multipliée par l'intention, et une œuvre importante peut être diminuée par
l'intention. » [As-Siyar 8/400]
0 cUmar écrivit à Abû Mûsâ : « Celui dont l'intention est sincère, Allah
lui suffit concernant ce qui est entre lui et les gens. Quant à celui qui affiche
aux gens ce dont Allah sait être absent de son cœur, Allah l'enlaidit ; alors
que penses-tu qu'il en sera de la rétribution d'Allah concernant la
subsistance qu'Il accorde en ce bas-monde et les trésors de Sa
miséricorde ? » [Al-H.ilyah 1/70]
0 cUmar fut invité à un repas de noces. Lorsqu'il eut mangé et s'en alla,
il dit : « J'aurais souhaité ne pas y assister. » On lui demanda : « Pourquoi, ô
Commandeur des croyants ? » Il répondit : « Je pense que votre compagnon
ne l'a fait que par ostentation. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/182]
0 cAiî a dit : « Celui dont l'apparence est meilleure que son for
intérieur, sa Balance sera légère au Jour de la Résurrection. Quant à celui
dont le for intérieur est meilleur que son apparence, sa Balance sera lourde
au Jour de la Résurrection. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/177]
0 cAlî a dit : « L' œuvre pieuse est celle pour laquelle tu ne veux être
loué par personne d'autre qu'Allah. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/174]
0 Un homme dit à Hudhayfah : « Je crains d'être hypocrite. » Il lui
répondit : « Si tu étais hypocrite, tu ne craindrais pas. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/739]
0 Ar-Rabîc Ibn Khuthaym a dit : « Tout ce à travers quoi on recherche
autre qu'Allah disparaît. » �ifah As-�afwah 3/41]
0 Abû-1-cÂliyah a dit : « Les Compagnons de Muhammad (ii) m'ont
dit : n' œuvre pas pour autre qu'Allah, sinon Allah t'abandonnera à ce pour
quoi tu as œuvré. » �ifah As-�afwah 3/148]
0 Mu!arrif Ibn cAbd Allah a dit : « La plus hideuse des choses à
travers laquelle on recherche ce bas-monde est l' œuvre destinée à
rechercher l'au-delà. » �ifah As-�afwah 3/159]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G On demanda à Sahl Ibn cAbd Allah : « Quelle est la chose la plus


difficile à l'âme ? » Il répondit : « La sincérité, car l'âme y trouve une part. »
lliifah As-�afwah 4/319]

G Ar-Rabîc Ibn Anas a dit : « Le signe de la religion est la sincérité


envers Allah, et le signe de la science est la crainte d'Allah. » [Mawsû'ah Ibn Abî­
d-Dunyâ 1/174]

G On demanda à cA!â' As-Salîmî : « Qu'est-ce que la prudence ? » Il


répondit : « S'assurer que l' œuvre ne soit vouée qu'à Allah. » [Mawsû'ah Ibn Abî­
d-Dunyâ 1/177]

G Les apôtres demandèrent à cîsâ (�1) : « Quelle est l' œuvre sincère ?
- Celle pour laquelle tu n'aimerais pas être loué par les gens. - En quoi
consiste la sincérité envers Allah ? - Elle consiste à débuter par le droit
d'Allah avant le droit des hommes ; et si deux choses se présentent à toi :
l'une pour Allah et l'autre pour ce bas-monde, que tu commences par le
droit d'Allah. » [Az-Zuhd li A l:!mad 308]
G Bilâl Ibn Sacd a dit : « Tu ne peux être l'allié d'Allah en apparence et
Son ennemi en secret. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/178]
G Al-Fu4ayl Ibn cJyâ4 a dit : « Je préfère rechercher ce bas-monde en
jouant du tambour et de la flute plutôt qu'à travers l'adoration. » lliifah As­
�afwah 2/546]

G Il dit également : « L'homme ne cesse d'être dans le bien tant qu'il


parle pour Allah et œuvre pour Allah. » Il dit à propos de la Parole d'Allah
(�) (Il vous éprouve afin de voir lequel d'entre vous agira le mieux)1 :
« C'est-à-dire celui qui agira de la manière la plus sincère et la plus
conforme. Si l' œuvre est sincère mais non conforme, elle n'est pas acceptée ;
et si elle est conforme mais n'est pas sincère, elle n'est pas acceptée jusqu'à
être sincère. La sincérité consiste à ce qu'elle soit vouée à Allah, et la
conformité à ce qu'elle soit accomplie en fonction de la Sunna. » [Al-Hilyah
3/14]

G Mâlik a dit : « Je vous jure que si des queues poussaient aux


hypocrites, les croyants ne trouveraient aucun endroit où marcher. » [Al­
Hilyah 1/427]

G Yahyâ Ibn Abî Kathîr a dit : « L'ange monte vers Allah avec l'œuvre
du serviteur, enchanté, mais Allah dit : Inscrivez-la au plus bas degré de
l'Enfer, car Je n'ai pas été visé à travers cette œuvre. » [Al-Hilyah 1/455]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Dites à celui qui n'est pas sincère de ne pas
se fatiguer. » lliifah As-�afwah 3/201]

1 Al-Mulk, v. 2.

J6
La sincérité envers Allah

G Macrûf Al-Kurakhî a dit : « Comme sont nombreux les pieux, et


comme sont peu nombreux les véridiques. » [As-Siyar]
G Ibn <Ijlân a dit : « L' œuvre n'est correcte qu'avec trois choses : la
crainte d'Allah, une bonne intention, et une conformité [à la Sunna] . »
G Husayn Ibn cAbd Ar-Rahmân rapporte : « J'ai demandé à Asmâ' Bint
Abî Bakr : « Comment étaient les Compagnons du Messager d'Allah (�)
lors de la lecture du Coran ? - Tels qu'Allah (�) les a mentionnés et
décrits : leurs yeux versaient des larmes et leur peau frissonnait. - Il est
des gens qui, lorsqu'on leur récite le Coran, s'évanouissent. - Je cherche
protection auprès d'Allah contre Satan le lapidé. » [Talbîs Iblîs 288]
G Abû Hâzim rapporte : « Ibn cUmar passa devant un homme venu
d'Irak qui était évanoui, et il demanda : Qu'a-t-il ? - Lorsqu'on lui lit le
Coran, voilà ce qui lui arrive. - Quant à nous, nous craignons Allah (�) et
ne nous évanouissons pas. » [Al-!iilyah 1;2211
G On interrogea Muhammad Ibn Sîrîn concernant ceux qui
s'évanouissent en entendant le Coran, et il dit : « Nous leur donnons
rendez-vous au-dessus d'un mur, on leur lira le Coran du début à la fin, et
s'ils tombent, ils sont tels qu'ils le prétendent. » [Al-!iilyah 1/378]
G cAbd Al-Karîm Ibn Rashîd rapporte : « J'étais dans l'assise d' Al­
Hasan lorsqu'un homme se mit à pleurer et élever la voix. Al-Hasan dit
alors : « C'est Satan qui le fait pleurer. » [Al-!iilyah 1/455]
G Al-Fu.Qayl Ibn cJyâ.Q dit à son fils qui venait de s'évanouir : « Mon
fils, si tu étais véridique, tu t'es dévoilé, et si tu étais menteur, tu t'es
conduit à la perte. » [Talbîs Iblîs 290]
G Al-Fu.Qayl Ibn cJyâ.Q a dit : « Combien accomplissent des
circumambulations autour de cette Maison sacrée, alors que d'autres qui en
sont éloignés obtiennent plus de récompense qu'eux. » [Bustân Al-'Ârifîn 1/15]
G On demanda à Ibn Al-Mubârak : « Quelle est la meilleure des
œuvres ? » Il répondit : « La sincérité envers Allah. » [Al-!iilyah 8/103]

17
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La correction de l'intention

0 Abû Mûsâ a dit : « L'intention du croyant est meilleure que ses actes,
et Allah (�) accorde au serviteur, de par son intention, ce qu'il n'accorde
pas pour son acte ; ceci car l'intention ne comporte aucune ostentation,
alors que l'acte est mêlé d'ostentation. » [Al-Firdaws bi Ma'thûr Al-Khitâb 4/286)
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Je n'ai pas affronté de chose qui me soit
plus difficile que mon intention, car elle se retourne contre moi. » [Al-!iilyah
7/55)

0 Sufyân Ibn <Uyaynah rapporte : « Un savant dit : je lutte pour deux


choses depuis trente ans : le fait de délaisser la convoitise pour ce que les
gens possèdent, et la sincérité de l'œuvre pour Allah. » [Al-!iilyah 2/425]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Un corps n'a jamais perçu moins que la
valeur de son intention, alors mettez en avant l'intention, et suivez-la. » [Al­
!iilyah 7/54)

0 <Umar Ibn Dharr rapporte : « On dit à lbrâhîm At-Taymî : « Parle ! »


et il répondit : L'intention n'est pas là. » [Al-!iilyah 4/211)
0 Zubayd a dit : « J'aime avoir une intention en toute chose, même
dans ma nourriture et ma boisson. » [Al-!iilyah 5/61)
0 CÎ sâ Ibn Hâzim rapporte : « Ibrâhîm Ibn Ad-ham, lbrâhîm Iuhmân
et Sufyân At-Thawrî voyagèrent en direction de At-Iâ' if, en emportant de
la nourriture qu'ils étalèrent afin d'en manger. À ce moment, des bédouins
se trouvaient à proximité, et Ibrâhîm Iuhmân les appela : « Ô mes frères,
venez ! » Sufyân leur dit alors : « Ô mes frères, restez où vous êtes ! » Puis
Sufyân dit à Ibrâhîm : Prends de cette nourriture ce qui nous conviendra, et
apporte-leur. S'ils sont repus, c'est Allah qui les aura rassasiés, et s'ils ne
sont pas repus, ils savent mieux ce qu'il en est. Je crains qu'ils ne répondent
à l'invitation, mange notre nourriture, que notre intention change, et que
notre récompense disparaisse. » [Al-!iilyah 6/388)
0 Shahr Ibn Hawshab a dit : « Si un homme s'adresse aux gens, ses
propos parviennent à l'endroit de leur cœur d'où ils ont émané du sien. »
[Al-!iilyah 6/62)

0 Mu!arrif a dit : « La rectitude du cœur dépend de la rectitude de


l'acte, et la rectitude de l'acte dépend de la rectitude de l'intention. » Uâmi' Al­
'Ulûm wa-1-!iikam 12)
La correction de l'intention

$ cAbd Allah Ibn Al-Mubârak a dit: « Une œuvre minime peut être
grandie par l'intention. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l-Hikam 14)
$ Yahyâ Ibn Abî Kathîr a dit: « Apprenez ce qu'est l'intention, car elle
est plus importante que l'acte. » [Al-Hilyah 3/70J
$ cÎsâ Ibn Kathîr Al-Asadî rapporte : « J'ai marché avec Maymûn Ibn
Mihrân jusqu'à parvenir à sa porte, alors que son fils cAmr l'accompagnait.
Lorsque j'ai voulu m'en aller, cAmr lui dit: « Ô père ! Tu ne lui proposes
pas de dîner ? » Il répondit: ce n'est pas dans mon intention. » [As-�amt 505]
$ Yûsuf Ibn Asbâ! a dit: « Amender l'intention de ce qui la corrompt
est plus difficile à ceux qui œuvrent que de produire de longs efforts. » [Al­
Mujâlasah 1946)

$ On demanda à Nâfic Ibn Jubayr : « Veux-tu assister à des


funérailles ? » Il répondit: « Reste là jusqu'à ce que j'en ai l'intention. » Il
réfléchit un instant puis dit: « Va. » [Al-Mujâlasah 3532]
$ Un jeune récitait auprès d' Al-Hasan qui appréciait sa voix. Ce jeune
lui dit: « Ô Abû Sacîd ! On m'a accordé cette voix ; je me lève la nuit pour
prier, et Satan vient me trouver et dit: tu veux uniquement être entendu. »
Il lui répondit: « Ton intention est celle qui est la tienne lorsque tu te lèves
de ton lit. » [Mawsû'ah fbn Abî-d-Dunyâ 1/302)
$ �âlih Ad-Dahân rapporte: « Jâbir Ibn Zayd ne négociait pas en trois
choses: la location de monture jusqu'à la Mecque, l'esclave qu'il achetait
pour l'affranchissement, et la bête à immoler. » Il dit encore: « Jâbir Ibn
Zayd ne négociait pas pour toute chose rapprochant d'Allah. » [Al-Hilyah 2/181)
$ Al-Hasan a dit: « Je n'ai jamais regardé, parlé, saisi, et je ne me suis
jamais levé sans considérer si cela était fait dans l'obéissance ou la
désobéissance à Allah. Si cela était dans l'obéissance, je l'accomplissais, et si
cela était dans la désobéissance, je le repoussais. » [Mawsû'ah fbn Abî-d-Dunyâ 1/231)
$ Muhammad Ibn Al-Fa!!l a dit: « Depuis quarante ans, je n'ai pas fait
un seul pas pour autre qu'Allah (�). » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l-Hikam 100)
$ Abû Turâb An-Nakhshabî a dit: « Préserve ton intention, car elle est
le prémisse à toute chose. Celui dont l'intention est saine, ce qui en
découlera sera sain, en ses actes et sa condition. » [Dhamm Al-Hawâ 121]
$ cAbd Allah Ibn Al-Mubârak a dit: « J'ai demandé à Sufyân At­
Thawrî : le serviteur est-il châtié pour son intention ? Il répondit: Si c'est
une intention ferme, il est châtié pour cela. » [Al-Hilyah 2/369)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La persévérance et le sacrifice pour la religion

$ <Umar rapporte : « Les gens se cachaient, et lorsque quelqu'un


embrassait l'islam, les gens se jetaient sur lui, ils le frappaient et lui les
frappait. Je suis allé �ouver mon oncle maternelle et l'ai informé de ma
conversion, il rentra alors chez lui et ferma sa porte. Je suis ensuite allé
trouver un notable de Quraysh pour l'en informer, et il rentra chez lui. Je
me dis : « Ceci n'est rien, les gens se font frapper, et moi personne ne me
frappe ? » Un homme me dit : « Veux-tu informer les gens de ta conversion
à l'islam ? - Oui. - Alors, lorsque les gens seront assis dans l'enceinte de
la kacbah, va voir untel et dis-lui : j'ai embrassé l'islam, et cela ne sera plus
longtemps un secret. » J'y suis allé et lui ai dit : « Sais-tu que j'ai embrassé
l'islam ? » Il cria alors aussi fort qu'il le pouvait : « Ibn Al-Kha!!âb a
embrassé l'islam ! » Les gens ne cessèrent alors de me frapper, et moi de les
frapper, jusqu'à ce que mon oncle dise : « Ô Gens ! J'accorde ma prbtection
à mon neveu, que personne ne le touche ! » Ils me laissèrent, mais partout je
voyais des musulmans se faire frapper, et je me suis dit : « Les gèns se font
frapper et moi non ? » Lorsque les gens se sont assis dans l'enceinte, je suis
allé voir mon oncle et lui ai dit : « Tu écoutes ? - Que veux-tu que
j'écoute ? - Je ne veux pas de ta protection. - Ne fais pas cela. - Je refuse.
- Qu'il en soit comme tu veux. » Et je n'ai cessé d'être frappé et de frapper,
jusqu'à ce qu'Allah accorde la victoire à l'islam. » [AI-Hilyah 1/64 ]
$ <Abd Allah Ibn Mas<ûd a dit : « Ne soyez pas des marionnettes. -
Qu'est-ce qu'être une marionnette ? - Suivre les gens : être bien guidé s'ils
le sont, et égaré s'ils s'égarent. Imposez-vous plutôt de ne pas mécroire,
même si les gens mécroient. » lliifah As-�afwah 1/192]
$ Muhammad Ibn Ishâq rapporte : « Umayyah Ibn Khalaf sortait Bilâl
en plein soleil et le jetait sur le dos dans la vallée de la Mecque, puis il
ordonnait qu'on amène une pierre immense qu'on lui posait sur la poitrine
et lui disait : « Vas-tu rester ainsi jusqu'à mourir, ou veux-tu renier
Muhammad et adorer Al-Lât et Al-cUzzâ ? » Et il répondait dans cette
épreuve : « Unique, Il est Unique. » lliifah As-�afwah 1/192]
$ As-Shacbî rapporte : cUmar interrogea Bilâl sur ce qu'il avait subi des
polythéistes, et Bilâl lui dit : « Ô Commandeur des croyants, regarde mon
dos. - Je n'ai jamais rien vu de pareil. - Ils ont attisé pour moi un feu que
seule la graisse de mon dos a éteint. » [Al-Hilyah 1/128]
$ Ibn Al-Hanafiyyah a dit : « Allah (�) vous accorde le Paradis au prix
de vos âmes, ne les vendez donc pas pour autre chose. » [liayah As-Salaf64 2]

Z6
La persévérance et le sacrifice pour la religion

G On demanda à Ibn Al-Mubârak : « Comment Ibn cAwn s'est-il


élevé ? » Il répondit : « En s' attachant à la droiture. » [Al-H.ilyah 1/444]
G Maymûn Ibn Al-A§.bagh rapporte : « J'étais à Bagdad lorsque
j'entendis un vacarme, j'ai demandé de quoi il s'agissait et on me répondit
qu'il s'agissait d'Ahmad Ibn Hanbal qui était torturé. Je suis entré et
lorsqu'il reçut le premier coup de fouet, il dit : « Au Nom d'Allah. » ; au
deuxième : « Il n'y a de force et de puissance qu'en Allah. » ; au troisième :
« Le Coran est la Parole d'Allah incréée. » ; au quatrième : « (Dis: ne nous
atteindra que ce qu'Allah nous a écrit. ) » ; et il reçut vingt-neuf coups de
fouet. » lliifah As-�afwah 2/611]
G cAbd Allah, le fils de l'imam Ahmad rapporte : « Lorsque mon père
fut sur le point de mourir, et alors que j'étais à ses côtés, tenant dans la
main un bout de tissu pour lui tenir les mâchoires, il se mit à transpirer,
puis se réveiller, ouvrir les yeux et faire un signe de la main en disant :
« Pas encore ! Pas encore ! » Il fit cela une deuxième fois, et à la troisième je
luis dis : « Père ! Que disais-tu ? Tu transpirais au point qu'on pense que tu
avais trépassé, puis tu disais : pas encore ! pas encore ! - Ô mon fils ! Tu ne
sais pas ce que j'ai dit ? - Non. - Iblîs - qu'Allah le maudisse - est debout
à mes côtés, il se mord les doigts et me dit : « Ô Ahmad, tu m'as échappé ! »
et je dis : pas encore, pas encore ! jusqu'à mourir. » lliifah As-�afwah 2/615]
G Ibrâhîm Ibn Muhammad Ibn Al-Hasan rapporte : « On introduisit
Ahmad Ibn Hanbal auprès du Calife, alors qu'on avait au préalable
cherché à l'épouvanter en exécutant devant lui deux hommes. Ahmad
regarda en direction d' Abû cAbd Ar-Rahmân As-Shâficî et lui dit : « Qu'as­
tu mémorisé d' As-Shâficî concernant l'essuyage ? » Ibn Abî Dâwud dit :
« Voyez cet homme qu'on amène pour être exécuté, et qui débat du fiqh ! »
[Al-Jiilyah 1 /444]

G cAbd Al-cAzîz Ibn Abî Rawwâd rapporte : « On a dit : Dire la vérité


et patienter sur celle-ci équivaut aux œuvres des martyrs. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 4/60]

G Shaykh Al-Islâm Al-Harawayh a dit : « J'ai été soumis à l'épée cinq


fois. On ne me disait pas : « Abandonne ta voie ! » mais on me disait :
« Garde le silence sur ceux qui te contredisent ! » et je répondais : je ne me
tairais pas ! » [As-Siyar 3/1437]

ZJ
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'attachement à la Sunna

$ Nâfic rapporte : « Ibn cUmar recherchait tous les lieux en lesquels le


Prophète (�) avait prié, au point que le Prophète (�) s'était installé sous un
arbre, et que Ibn cUmar avait pris l'habitude de s'y installer lui aussi, et de
verser de l'eau à sa base, afin qu'il ne dessèche pas. » [As-Siyar 3/208]
$ Ibn cAbbâs rapporte : « Mucâwiyah me dit : « Tu suis la voie de
cAlî ? » Je répondis : Ni même la voie de cUthmân ! Je suis la voie du
Messager d'Allah (�). » [As-Siyar 3/342]
$ cAbd Ar-Rahmân Ibn Jubayr a dit : « cAmr Ibn Al-Aswad accomplit
le pèlerinage, et lorsqu'il arriva à Médine, Ibn cUmar le vit alors qu'il
accomplissait la prière. Il interrogea à son sujet, et on lui répondit qu'il
s'agissait d'un homme du Shâm nommé cAmr Ibn Al-Aswad. Il dit alors : Je
n'ai vu personne dont la prière, l'attitude, le recueillement, et l'habit
ressemblent plus à ceux du Prophète (�) que cet homme. » [As-Siyar 4/79]
$ Al-Awzâcî a dit : « Attache-toi aux traces des pieux prédécesseurs,
même si les gens te repoussent ; et prends garde aux avis des hommes,
même s'ils te les embellissent par de belles paroles, car la situation
s'éclaircira, et tu es sur la voie droite. » [As-Siyar 7/120]
$ Abû cUbayd Ibn Al-Qâsim Ibn Salâm a dit : « Celui qui se conforme
à la Sunna est semblable à celui qui tient une braise dans la main, et pour
moi cela est aujourd'hui meilleur que le combat sur le sentier d'Allah. » [As­
Siyar 10/ 499]

$ As-Shâficî a dit : « Je fais mienne toute parole du Prophète (�), même


si vous ne l'entendez pas de moi. » [As-Siyar 10/35]
$ Umm Ad-Dardâ' rapporte : « Abû Ad-Dardâ' ne prononçait pas un
hadith sans sourire, ainsi je lui dis : Je crains que les gens ne te prennent
pour un sot. Il répondit : Le Messager d'Allah (�) ne prononçait pas un
hadith sans sourire. » [As-Siyar 2/35l]
$ Al-Hasan Ibn Al-Hasan dit à un rafidite : « Aimez-nous, et si nous
désobéissons à Allah, détestez-nous, car si Allah avait accordé un avantage
à être un proche du Messager d'Allah (�) sans lui obéir, Il l'aurait accordé à
son père et sa mère. » [As-Siyar (4/486)]
$ cAwn Ibn cAbd Allah a dit : « Que celui qui meurt sur l'islam et la
Sunna reçoive la bonne annonce de tout bien. » [Al-Lâlakâ'î 2/67]

:z:z
L'attachement à la Sunna

G Ubay Ibn Ka<b a dit : « Attachez-vous au Coran et la Sunna, car pas


un serviteur ne chemine sur la voie du Coran et de la Sunna, puis
mentionne Allah et pleure par crainte d'Allah, sans qu'il soit interdit au
Feu de le toucher. » [Az-Zuhd Li Abî Dâwud 199]
G <Abd Allah Ibn Mas<ûd a dit : « La modération dans la Sunna est
meilleure que l'effort dans l'innovation. » [-Zuhd Li Af1mad 198]
G <Abd Allah Ibn Mascûd a dit : « Suivez et n'innovez pas, car ce que
vous avez reçu vous suffit, et toute innovation est un égarement. » [Al-Lâlakâ'î
2/56]

G Az-Zuhrî a dit : « L'attachement à la Sunna est le salut. » [AI-Lâlakâ'î 2/56]

G Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « La parole n'est valide que par l'acte ; la


parole et l'acte ne sont valides que par l'intention ; et la parole, l'acte et
l'intention ne sont valides que par la conformation à la Sunna. » [Al-Lâlakâ'î
2/57]

G Al-Awzâ<î a dit : « Nous suivons la Sunna où qu'elle aille. » [AI-Lâlakâ'î


2/64]

G <Awn Ibn <Abd Allah a dit : « Que celui qui meurt sur l'islam et la
Sunna reçoive la bonne annonce de tout bien. » [Al-Lâlakâ'î 2/67]
G Ibn Yahyâ a dit : « Il n'y a pas de voie plus directe vers le Paradis
que la voie de celui qui suit le chemin des récits [du Prophète (�)]. » [Al­
Lâlakâ'î 2/ 88]

G Mujâhid a dit : « La meilleure des adorations est le bon avis, c'est-à­


dire la conformation à la Sunna. » [Al-!iilyah 3/293]
G Al-Fu!!ayl a dit : « Allah a des serviteurs à travers lesquels Il donne
vie aux hommes et aux contrées, ce sont les adeptes de la Sunna. Celui qui
a conscience de ce qui entre en son ventre de licite est du parti d'Allah
(�). » [Al-H_ilyah 3/399]
G Wahb Ibn Munabbih a dit : « Bonne annonce à celui qui considère
ses défauts plutôt que ceux des autres. Bonne annonce à celui qui se montre
humble devant Allah sans être pauvre pour autant. Qu'Allah fasse
miséricorde aux adeptes de l'humilité, du dénuement, à ceux qui font
l'aumône de biens non acquis dans le péché, côtoient les gens doués de
science, de discernement et de sagesse, et qui se suffisent de la Sunna sans
s'en éloigner pour l'innovation. » [Al-H_ilyah 4/ 67]

Z)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Abû AI-cÂliyah a dit : « Apprenez l'islam, et lorsque vous l'aurez


appris, ne le délaissez pas. Attachez-vous à la voie droite car elle est l'islam,
et ne vous en écartez pas à droite ou à gauche ; et attachez-vous à la Sunna
de votre Prophète (�) et de ses Compagnons. » [AI-H.ilyah 2/218]
0 Al-Fu.Qayl Ibn clyâ.Q a dit : « Suis les voies de la guidée, et le faible
nombre de ceux qui l'empruntent ne te nuira en rien ; et prends garde aux
voies de l'égarement, et ne sois pas trompé par le grand nombre de ceux
qui s'y perdent. » [AI-Jctisâm 62]
0 Ibn Sirîn a dit : « Tant qu'on s'en tient aux traces, on est sur la voie. »

[As-Shar!! wa-1-Ibânah 161]

0 Ibn Abî Dhi'b lut un hadith et on lui demanda : « Acceptes-tu


cela ? » Il frappa alors la poitrine de celui qui l'avait interrogé, cria
fortement, puis dit : « Je t'informe d'une parole du Messager d'Allah (�), et
tu me demandes si je l'accepte ? Oui, je l'accepte, c'est ce qui m'est imposé,
ainsi qu'à toute personne qui l'entend. Allah (�) a élu Muhammad (:i)
parmi les hommes, et Il les a guidés à travers lui, ainsi les créatures doivent
le suivre, de gré ou de force, et aucun musulman ne peut échapper à cela. »
[As-Siyar 7/142]

0 Ar-Rabîc Ibn Sulaymân rapporte : « Un homme interrogea As-Shâficî


à propos d'un hadith du Prophète (;i), puis il lui demanda : « Quel est ton
avis ? » As-Shâficî blêmit, tressaillit et dit : Quel ciel me couvrira, et quelle
terre m'accueillera, si je transmets un hadith du Prophète (�) et adopte un
avis autre ? Lorsque vous trouvez une Sunna du Prophète (;i), suivez-la, et
ne considérez l'avis de personne. » [AI-H.ilyah 9/107]
0 Un homme demanda à As-Shâficî : « Acceptes-tu ce hadith, ô Abû
cAbd Allah ? » Il répondit : « Le jour où je transmettrais du Messager
d'Allah (�) un hadith authentique sans l'accepter, je vous prends à témoin
que j'aurais perdu la raison. » [As-Siyar 10/34]
0 Abû cUthmân Al-Hayrî a dit : « Celui qui donne pouvoir à la Sunna
sur sa personne, en paroles et en actes, parlera avec sagesse. Quant à celui
qui donne pouvoir aux passions sur sa personne, il parlera en suivant
l'innovation, et Allah (�) dit : (Si vous lui obéissez, vous serez bien
guidés.) » [As-Siyar 14/64]
0 Al-Awzâcî a dit : « On a dit que cinq choses caractérisaient les
Compagnons et ceux qui les ont suivis dans la bienfaisance : l'attachement
au groupe uni des musulmans (al-jamâcah), la conformation à la Sunna, le
peuplement des mosquées, la récitation du Coran, et le djihad sur le sentier
.
d'Allah. » [AI-H.ilyah 6/142]

Z4
L'attachement à la Sunna

0 Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Compte parmi le bonheur du jeune et


du converti, qu'Allah leur accorde de mettre sur leur chemin un savant des
adeptes de la Sunna. » [Al-Lâlakâ'î 2/60]
0 Yûsuf Ibn Asbâ! a dit : « Mon père faisait partie de la secte des
Qadarites, mes oncles maternels de la secte des Rafidites, et Allah (�) m'a
sauvé par l'intermédiaire de Sufyân (At-Thawrî). » [Jctiqâd Ahl As-Sunnah 1/60]
0 �âlih Ibn Ahmad Ibn Hanbal rapporte : « Un homme qui s'était
teint [les cheveux et la barbe] arriva, et mon père dit : .Lorsque je vois un
homme faire revivre quelque chose de la Sunna, je m'en réjouis. » [As-Siyar
11/335]

0 Hammâd Ibn Zayd rapporte : « J'étais avec Ayyûb As-Sakhtiyânî


alors qu'il accomplissait le lavage funéraire de Shucayb Ibn Al-Habhâb, et il
dit : Ceux qui espèrent la mort des adeptes de la Sunna veulent en fait
éteindre la lumière d'Allah par leur bouche, mais Allah parachève Sa
lumière, quelque aversion qu'en aient les mécréants. » [AI-Lâlakâ'î2/61]
0 Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Lorsque j'apprends le décès d'un
adepte de la Sunna, c'est comme si je perdais un membre. » [Al-Hilyah 3/9]
0 Sa<îd Ibn Al-Musayyib vit un homme multiplier les inclinaisons et
prosternations après l'apparition de l'aube, et il le lui interdit. L'homme
dit : « Ô Abû Muhammad ! Allah va-t-11 me châtier pour avoir accompli la
prière ? » Il répondit : « Non, mais pour t'être opposé à la Sunna. » [At-Tamhîd
20/104]

0 <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz a dit : « Le Messager d'Allah (:i) et les


gouverneurs après lui ont établi des lois. Les appliquer est une
conformation au Livre d'Allah (�), une complétude de l'obéissance à
Allah, et une force dans la religion d'Allah. Il n'appartient à personne de les
transformer, de les changer ou de considérer quoi que ce soit qui les
contredise. Celui qui se guide à travers elles est bien guidé, celui qui
cherche secours à travers elles est secouru, et celui qui les délaisse suit autre
que le sentier des croyants, et Allah l'abandonnera à ce qu'il a adopté. » [As­
Sharî'ah 72]

0 Al-Mu<tamir Ibn Sulaymân At-Taymî rapporte : « Un de mes amis


qui étudiait avec moi le hadith décéda et cela me désola. Mon père vit ma
désolation et me dit : Ô Muctamir ! Ton ami était-il sur la Sunna ? - Oui !
- Alors ne te désole et ne t'attriste pas pour lui. » [Al-Hilyah 1; 442]
0 Abû Al-<Âliyah a dit : « Celui qui meurt sur la Sunna est un
véridique. L'attachement à la Sunna est le salut. » [Sharh As-Sunnah 126-129]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « L'islam est la Sunna, la Sunna est


l'islam. » [Sharh As-Sunnah 126-129]
G Yûnus Ibn cUbayd a dit : « Étonnant aujourd'hui celui qui appelle à
la Sunna ! Et plus étonnant encore, celui qu'on appelle à la Sunna et qui y
répond favorablement ! » [Sharh As-Sunnah 126-129]
G Ibn cAwn dit dans son agonie et jusqu'à sa mort : « La Sunna ! La
Sunna ! Et prenez garde à l'innovation. » [Sharh As-Sunnah 1 26-129]
G Mujâhid a dit : « De toute personne on accepte et on rejette, à
l'exception du Prophète (�) [dont on accepte tout] . » [Al-Hilyah 2/l3]
G Abû Zinâd a dit : « Je n'ai vu personne de plus savant concernant la
Sunna qu' Al-Qâsim Ibn Muhammad. Un homme n'était considéré comme
tel que lorsqu'il connaissait la Sunna. » �ifah As-�afwah 2/444]
G Sufyân At-Thawrî a dit : « Apprenez ces traditions [prophétiques] .
Quant à celui qui se prononce selon son avis, dis-lui : mon avis vaut le
tien. » [Al-H.ilyah 2/364]
G Al-Awzâcî a dit : « Patiente sur la Sunna, arrête-toi là où les gens [les
Compagnons] se sont arrêtés, dis ce qu'ils ont dit, abstiens-toi de ce dont ils
se sont abstenus, et suis le sentier de tes pieux prédécesseurs, car te suffit ce
qui leur a suffit. La foi n'est valide que par la parole, qui n'est valide que
par la science ; et la foi, la parole et l'acte ne sont valides que par une
intention conforme à la Sunna. » [Al-Hilyah 2/291 ]
G Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Empruntez les chemins de la vérité et
ne vous affligez pas du faible nombre qui les emprunte. » [Al-H.ilyah 2/44]
G Shaqîq Al-Balkhî a dit : « Quatre choses relèvent de la voie de la
droiture : ne pas délaisser l'ordre d'Allah en raison d'un malheur qui
frappe, ne pas le délaisser en raison de l'obtention d'une part de ce bas­
monde, ne pas agir en fonction des passions d'autrui ou de sa personne -
car les passions sont blâmées - et œuvrer conformément au Coran et à la
Sunna. » [Al-H.ilyah 2/502]
G Mâlik Ibn Anas a dit : « Celui qui s'attache à la Sunna et duquel sont
préservés les Compagnons du Messager d'Allah (�), et qui meurt sur cet
état, sera avec les prophètes, véridiques, martyrs et pieux, même si ses
œuvres sont déficientes. » [Sharh As-Sunnah 162]
G As-Shâficî a dit : « Si vous trouvez dans mon livre ce qui s'oppose à
la Sunna du Messager d'Allah (�), adoptez la Sunna et délaissez ce que j'ai
dit. » �ifah As-�afwah 2/556]

26
L'attachement à la Sunna

G Al-Humaydî rapporte : Un jour, As-Shâficî mentionna un hadith et je


lui dis : Acceptes-tu ce hadith ? Il répondit : « M'a s-tu vu sortir d'une
église ou porter des lanières pour entendre un hadith du Messager d'Allah
(:i) et ne pas l'adopter ? » [As-Siyar 2/848]
G cAbd Allah, le fils de l'imam Ahmad rapporte de son père : « As­
Shâficî dit : Ô Abû cAbd Allah ! Si le hadith est authentique pour vous,
informez-nous en afin que nous y revenions. » [Al-!:f.ilyah 3/139]
G Ibrâhîm Ibn Hânî rapporte : « Ahmad Ibn Hanbal se cacha chez moi
trois jours, puis il me dit : « Cherche-moi un autre lieu afin que je m'y
déplace - Je crains pour toi, ô Abû cAbd Allah ! - Si tu le fais, je
t'enseignerais quelque chose. » Je lui ai donc cherché un autre lieu, et
lorsqu'il sortit de chez moi il me dit : Le Messager d'Allah (:i) s'est caché
dans la grotte trois jours durant, puis il s'est déplacé. Il ne convient pas que
nous suivions la Sunna dans la facilité et la délaissions dans la difficulté. »
[Al-!:f.ilyah 3/144]

G Abû Yazîd Al-Bas!âmî a dit : « Nombre de créatures d'Allah


marchent sur l'eau mais n'ont aucune valeur auprès d'Allah. Si vous voyez
quelqu'un se voir accorder un miracle et voler, ne soyez pas trompés par
lui jusqu'à considérer ce qu'il en est de lui concernant les ordres et interdits
d'Allah, et le respect des limites de la Législation. » [As-Siyar 3/155]
G Abû-1-cAbbâs Ibn cA!â' a dit : « Celui qui impose à son âme la
Sunna, Allah plonge son cœur dans la lumière de la connaissance, et il n'est
pas de rang plus noble que de suivre le bien-aimé en ses ordres, ses actes,
ses attitudes, et dans le fait d'adopter son comportement en ses paroles, ses
actes, ses intentions et sa croyance. » [Al-!:f.ilyah 3/ 400]
G Ibn Al-Qayyim rapporte : « On demanda à un bédouin qui embrassa
l'islam après avoir eu connaissance de l'appel du Prophète (�) : « Qu'est-ce
qui t'a fait embrasser l'islam ? Qu'as-tu vu chez lui t'amenant à croire qu'il
est le Messager d'Allah (�) ? » Il répondit : Il n'a rien ordonné qui puisse
amener la raison à dire : « S'il avait pu l'interdire ! » ; il n'a rien interdit qui
puisse amener la raison à dire : « S'il avait pu l'autoriser ! » [Madârij As-Sâlikîn
1/428]

G Abû Haf� a dit : « Celui qui ne pèse pas à tout moment ses actes et sa
condition par le Livre et la Sunna, et qui n'accuse pas ses pensées, ne le
considère pas parmi les hommes. » [Al-!:f.ilyah 3/351]
G Al-Fugayl a dit : « Bienheureux celui qui œuvre avec science, donne
de l'excédent qu'il possède, maitrise sa langue et se suffit de la Sunna sans
transgresser vers l'innovation. » [Adab Ad-Dunyâ wa-d-Dîn 1/151]

27
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'importance du hadith

0 cAbd Ar-Ra.hmân Ibn Mahdî a dit : « Un homme ne peut être imam


jusqu'à ce qu'il distingue ce qui est authentique de ce qui ne l'est pas, et
n'argumente pas par toute chose. » [Al-Hilyah 9/3]
0 Ya.hyâ Ibn Sacîd Al-Qa!!:ân a dit : « Ne considérez pas le [texte du]
hadith, mais considérez la chaîne de transmission. Si elle est authentique,
[acceptez-le], sinon ne soyez pas trompés par le hadith, si la chaîne de
transmission n'est pas authentique. » [As-Siyar 9/188]
0 Ibn Al-Mubârak a dit : « Le hadith authentique dispense du hadith
faible. » [As-Siyar 8/ 403]
0 cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz écrivit aux gens : « Personne ne peut avoir
d'avis personnel en l'existence d'une Sunna établie par le Prophète (:i) . »
Uâmi' Bayân Al-'flm 1/781]

0 Mâlik Ibn Anas a dit : « On accepte et on rejette de toute personne,


sauf de l'habitant de cette tombe. » [As-Siyar 8/93]
0 cUthmân rapporte : « Un homme vint trouver Mâlik et l'interrogea
sur une question. Mâlik lui répondit : « Le Messager d'Allah (:1) a dit ceci. »
et l'homme demanda ensuite : « Et quel est ton avis ? » Mâlik répondit :
(Que ceux qui s'opposent à son ordre prennent garde qu'une épreuve ne les
atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux) » [Al-H.ilyah 6/326]
0 Mâlik Ibn Anas a dit : « Le Messager d'Allah (:i) a établi des
pratiques (Sunan), le fait de les accepter est une conformation au Livre
d'Allah, une perfection de l'obéissance à Allah, une force dans la religion
d'Allah ; et il n'appartient à personne de les modifier, et de considérer ce
qui s'y oppose ; et celui qui s'y conforme est bien guidé. » [As-Siyar 9/98]
0 Ya.hyâ At-Taymî a dit : « Je reviens sur tous les avis religieux que j'ai
donnés, sauf ceux qui sont en conformité avec la Coran et la Sunna. » [As­
Siyar 8/537]

0 Ar-Rabîc rapporte : « J'ai entendu As-Shâfi<î dire : Si vous trouvez


dans mon livre ce qui s'oppose à la Sunna du Messager d'Allah (:i),
adoptez cette Sunna et délaissez ce que j'ai dit. » [As-Siyar (10/34)]
0 Sufyân a dit : « Multipliez les hadits car c'est une arme. » [Al-H.ilyah
6/364]

z&
L 'importance du hadith

0 Al-Buwaytî rapporte : « J'ai entendu As-Shâficî dire : Attachez-vous


aux adeptes du hadith, car ce sont eux qui voient le plus juste. » [As-Siyar
10/70]

0 Al-Hakam rapporte : « J'ai entendu shaykh Abû Bakr Ahmad Ibn


Ishâq Ibn Ayyûb Al-Faqih débattre avec un homme et lui dire : « Untel
nous a rapporté. » L'homme lui répondit : « Épargne-nous les : on nous a
rapporté ! Jusque quand [direz-vous] on nous a rapporté ? » Le shaykh lui
dit alors : « Lève-toi mécréant ! Il ne t'est plus jamais permis d'entrer chez
moi après cela ! » Puis il se tourna vers nous et dit : Je n'ai jamais dit à
personne de ne pas entrer chez moi, sauf à lui. » ['Aqîdah As-sala/300]
0 Ya<lâ Ibn Hakîm rapporte que Sa<îd Ibn Jubayr mentionna un hadith
du Messager d'Allah (;i) et qu'un homme dit : « Allah dit dans Son Livre
ceci et cela. » Il lui répondit : « Que je ne te vois pas opposer les hadiths du
Messager d'Allah (�) au Livre d'Allah (�) . » [As-Sharî'ah 61]
0 <Umar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « Des gens débattent avec vous au
moyen de ce qui est équivoque dans le Coran. Répondez-leur par le hadith,
car les adeptes du hadith sont les plus savants du Livre d'Allah. » [Sharî'ah 57]
0 At-Thawrî a dit : « Le hadith est de plus grande valeur que l'or et
l'argent, et il ne peut être totalement cerné. La tentation du hadith est plus
grande que la tentation de l'or et de l'argent. » [Al-!iilyah 2/363]
0 At-Thawrî a dit : « Le hadith est un pouvoir, celui qui vise à travers
lui ce bas-monde l'obtiendra, et celui qui vise à travers lui l'au-delà
l'obtiendra. » [Al-H_ilyah 2/363]
0 Abû <§.im a dit : « Celui qui recherche le hadith recherche la plus
haute chose qui soit, il doit donc être le meilleur des hommes. » [As-Siyar 2/850]
0 Une femme vint trouver At-Thawrî et lui dit : « Mon fils m'a perdu
et il a abandonné son travail. - Et à quoi s'est-il attelé ? - Au hadith.
Alors espère la récompense d'Allah. » [Al-!iilyah 2/399]
0 At-Thawrî a dit : « Si les adeptes du hadith ne venaient pas à moi,
j'irais les trouver dans leurs demeures. » [Al-!iilyah 2/363]
0 Al-Marrûzî a dit : « Que celui qui recherche la science de la tombe
s'attache aux hadiths, et que celui qui recherche la science du pain s'attache
aux avis. » [As-Siyar ll/7]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Le suivi des Compagnons

G Hudhayfah Ibn Al-Yamân (�) a dit : « Suivez nos chemins, car si


vous nous suivez, vous prendrez une large avance, alors que si vous
divergez de nous, vous vous égarerez grandement. » [Al-Bida' Li Ibn Wa4â/1 44]
G �âlih Ibn Kîsân rapporte : « Az-Zuhrî et moi nous sommes regroupés
alors que nous recherchions la science, et nous nous sommes dit :
Transcrivons les Sunan et ce qui est rapporté du Prophète (�), puis ce qui
est rapporté des Compagnons, car c'est également la Sunna. Je dis alors :
« Ce n'est pas la Sunna, alors ne le transcrivons pas. » Az-Zuhrî le
transcrivit et pas moi, Az-Zuhrî réussit et je me suis perdu. » Uâmi' Bayân Al-'llm
2/1176)

G As-Sha<bî a dit : « Ce qu'ils te rapportent des Compagnons de


Muhammad, accepte-le ; et ce qu'ils disent de leurs avis personnels, urine
dessus ! » [Al-Hilyah 4/319)
G Mujâhid a dit : « Les savants sont les Compagnons de Muhammad
(�). » Uâmi' Bayân Al-'llm 1/770)

G Al-Awzâcî a dit : « La science est ce qui est rapporté des


Compagnons de Muhammad (�) ; quant à ce qui n'est rapporté d'aucun
d'eux, ce n'est pas une science. » Uâmi' Bayân Al-'Ilm 1/769)
G lbrâhîm An-Nakha<î a dit : « Si on m'avait rapporté des
Compagnons qu'ils ne dépassaient pas d'un ongle le lavage lors des
ablutions, je ne l'aurais pas dépassé. » [Al-Ibânah 161)
G <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz écrivit à un de ses fonctionnaires qui
l'interrogeait à propos des passions : « Je te recommande la crainte d'Allah,
la modération, la conformation à la Sunna du Messager d'Allah (�), et le
délaissement de ce qui a été innové après lui. Attache-toi à la Sunna car, par
la permission d'Allah, elle sera une protection pour toi. Agrée ce que les
Compagnons ont agréé pour eux-mêmes, car ils sont les précurseurs, et
c'est par science qu'ils se sont arrêtés, par clairvoyance qu'ils se sont
abstenus, alors qu'ils étaient plus à même de dévoiler les choses et de les
pratiquer si cela convenait mieux. Ils ont tenu des propos suffisants, ainsi
ceux qui sont moindres sont négligents, et ceux qui tentent de les dépasser
en sont incapables. Certains ont cherché à faire sans eux et ils ont échoué,
d'autres ont tenté de les dépasser et ils ont exagéré, et eux sont entre les
deux, sur une voie droite. » [Al-Bida' Li Ibn Wa4â!1 74]
Le suivi des Compagnons

� Abû Zurcah a dit : « Si tu vois quelqu'un rabaisser un des


Compagnons du Messager d'Allah (;i), sache que c'est un hypocrite. Ceci,
car, pour nous, le Messager est vérité, le Coran est vérité, et le Coran et la
Sunna ne nous ont été transmis que par les Compagnons du Messager
d'Allah (:i) . Ils cherchent uniquement à critiquer nos témoins (les
Compagnons) afin d'invalider le Coran et la Sunna. » [Al-Kifâyah 49]
� Al-Awzâ'î a dit : « Attache-toi aux traces des pieux prédécesseurs,
même si les gens te repoussent ; et prends garde aux avis des hommes,
même s'ils te les embellissent par de belles paroles, car la situation
s'éclaircira, et tu es sur la voie droite. » [As-Siyar 7/120J
� As-Sha'bî a dit : « Voyez ce sur quoi les membres de la Communauté
de Muhammad sont unanimes, car Allah ne les a pas réunis sur un
égarement ; et s'ils divergent, voyez ce qu'a fait cUmar et adoptez-le» [Al­
Hilyah 4/320]

)J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'innovation et ses adeptes

G Gha_rlîf rapporte : « cAbd Al-Malik [Ibn Marwân] me fit parvenir


ceci : « Ô Abû Asmâ', nous avons réuni les gens sur deux choses : le fait de
lever les mains sur la chaire le vendredi, et le fait de raconter des récits
après les prières du §.Ubb. et ca§.r » Je répondis : Ces deux choses sont pour
moi semblables à vos innovation, et je ne vous répondrai pas en cela. -
Pourquoi ? - Car le Prophète (:i) a dit : « Pas une innovation n'est inventée
sans qu 'une part semblable de la Sunna ne soit retirée. » » [As-Siyar 3/455J
G Humayd Ibn Hilâl rapporte : « Les gens de Harûr (les kharijites)
vinrent trouver Mu!arrif Ibn <Abd Allah afin de l'appeler à leur position,
et il répondit : Si je possédais deux âmes, et que je vous prêtais serment par
l'une d'elle, tout en préservant l'autre, et ainsi, si ce que vous dites est la
droiture, je ferais suivre l'autre, et si vous êtes dans l'erreur, j'aurais perdu
une âme, mais conservé une autre, [je l'aurais fait] ; mais je n'ai qu'une
seule âme et je ne la mets pas en danger. » [As-Siyar 4/195J
G Abû Al-Jawzâ' a dit : « Je préfère m'asseoir avec des porcs plutôt
qu'avec un adepte des passions. » [As-Siyar 4/372]
G cAbd Allah Ibn Muslim Al-Marûzî a dit : « Je m'asseyais avec Ibn
Sirîn, puis je l'ai quitté pour m'asseoir avec les ibadites, et j'ai ·. constaté
qu'ils agissaient comme s'ils portaient la dépouille du Prophète (;i) . Je suis
venu trouver Ibn Sirîn, lui ait rapporté ceci, et il me dit : Qu'as-tu à t'asseoir
avec des gens qui veulent enterrer ce qu'a apporté le Prophète (;i) . » [As-Siyar
4/617]

G Al-Awzâcî a dit : « Pas une personne n'innove sans qu'on ne lui retire
la retenue (Al-Warac). » [As-Siyar 7/125]
G Sufyân At-Thawrî a dit : « Celui qui écoute un adepte de
l'innovation, en toute connaissance de cause, sort de la protection d'Allah
et se voit confié à lui-mêm� . » [As-Siyar (7/261)]
G Un innovateur demanda à Ayyûb : « Ô Abû Bakr, puis-je t'interroger
.
sur un mot ? » Il répqndit à deux reprises : « Pas même sur un demi-mot ! »
·
[As-Siyar (6/21)]

G Ibn Abî Mu!îc a dit : « Je préfère rencontrer Allah avec le registre


[des œuvres] de Al-Hajjâj qu'avec celui de cAmr Ibn cUbayd. »1 [As-Siyar 7/425]

1 Car ce dernier avait adopté la croyance d' Al-Mu'tazilah.

JZ
L'innovation et ses adeptes

G As-Shâfïcî rapporte : « Lorsqu'un adepte des passions venait trouver


Mâlik, il lui disait : Pour ma part, ma religion repose sur des preuves
évidentes ; quant à toi, tu doutes, alors va trouver le doute d'un de tes
semblables et débats avec lui. » [As-Siyar 8/99]
G Jacfar Ibn cAbd Allah rapporte : « Nous étions auprès de Mâlik,
lorsqu'un homme vint et dit : « Ô Abû cAbd Allah ! « Le Miséricordieux
s'est établi sur le Trône », comment s'est-Il établi ? Mâlik n'éprouva jamais
rien de plus fort que pour sa question. Il regarda vers le sol, se mit frapper
avec un bâton dans sa bain, sua à grosses gouttes, puis leva la tête, jeta le
bâton et dit : « Le comment ne peut être figuré par la raison, Son
établissement n'est pas inconnu, la foi en ceci est obligatoire, et le fait
d'interroger à ce sujet est une innovation, et je pense que tu es un
innovateur. » et il ordonna qu'on le fasse sortir. » [As-Siyar 8/100]
G Al-Fugayl Ibn <lyâg a dit : « Celui qui aime un adepte de
l'innovation, Allah réduira à néant sa science, et sortira la lumière de
l'islam de son cœur. Aucune œuvre de l'innovateur n'est élevée vers Allah.
Le regard du croyant porté vers le croyant illumine le cœur, alors que le
regard porté vers l'innovateur amène la cécité. Celui qui s'assoit avec un
innovateur n'aura pas été doté de sagesse. » [As-Siyar(8/435]
G <Abd Allah Ibn Al-Mubârak a dit : « Nous rapportons les propos des
juifs et chrétiens, mais nous ne pouvons pas rapporter les propos des
jahmites. » [As-Siyar 8/401]
G <Abd Ar-Rahmân Ibn Mahdî a dit : « Délaisse celui qui est un
meneur dans l'innovation et y appelle. » [As-Siyar 9/199]
G Yûnus rapporte : « J'ai dit à As-Shâfïcî : Notre compagnon, Al-Layth,
dit : « Même si je voyais un innovateur marcher sur l'eau, je n'accepterais
pas ce qu'il dit. » As-Shâficî répondit : Il n'a pas été assez loin, même si je le
voyais voler dans les airs, je n'accepterais pas ce qu'il dit. » [As-Siyar 10/23]
G On mentionna en présence de <Abd Ar-Rahmân Ibn Mahdî des
adeptes de l'innovation et leurs efforts dans l'adoration. Il dit alors : « Allah
(�) n'accepte que ce qui est conforme au Coran et à la Sunna. Puis il récita :
(Le monachisme qu'ils inventèrent, Nous ne le leur avons nullement
prescrit) Ainsi, Il n'a pas accepté cela d'eux, et Il les a blâmés pour cela. »
[Al-fiilyah 9/8]

G Ja<far Ibn Ahmad Ibn Sinân rapporte : « J'ai entendu mon père dire :
Il n'y a pas en ce bas-monde un innovateur sans qu'il ne déteste les adeptes
du hadith. Lorsque quelqu'un innove, la douceur du hadith est retirée de
son cœur. » [As-Siyar 12/245]

))
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Sufyân At-Thawrî a dit : « L'innovation est plus aimée de Satan que


le péché, car on se repent du péché, alors qu'on ne se repent pas de
l'innovation. » [Al-Lâlakâ'î (2/132)]
G On interrogea Abû Zur<ah à propos des livres de Al-Hârith Al­
Mu.hâsibî, et il dit : « Prends garde à lire ces livres, car ils ne sont
qu'innovations et égarements, mais attache-toi plutôt aux Textes, et tu y
trouveras ce qui te dispensera de ces livres. » On lui rétorqua : « Ces livres
contiennent des leçons. » Et il répondit : « Celui qui ne tire pas de leçon du
Livre d'Allah ne tirera aucune leçon de ces livres. » [Târîkh Baghdâd 8/215)
G Ibn Al-Mubârak a dit : « Prends garde au fait de t'asseoir avec un
adepte de l'innovation. » [Al-H.ilyah 8/411]
G cÂ�im Al-A.hwal rapporte : « Je me suis assis avec Qatâdah qui
mentionna cAmr Ibn cUbayd et le critiqua et l'insulta. Je lui dis : Je pensais ·
ne pas voir les savants se critiquer l'un l'autre. Et il répondit : Ô A_hwal ! Ne
sais-tu pas que si quelqu'un innove, il doit être mentionné afin qu'on
prenne garde à lui. » [Al-H.ilyah 2/335]
G Yahyâ Ibn Abî Kathîr a dit : « Si tu croises un adepte de l'innovation
sur un chemin, emprunte-en un autre. » [Al-Hilyah 3/69]

G Al-Awzâ<î a dit : « Ne permettez à aucun adepte de l'innovation de


débattre, sinon cela suscitera en vos cœurs troubles et doutes. » [Al-Bida' li Ibn
Waddâil 151]

G Ayyûb As-Sakhtiyânî nommait tous les adeptes des passions


kharijites, et il disait : « Les kharijites ont emprunté différents noms, mais
ils sont tous unanimes sur le recours à l'épée. » [Al-Lâlakâ'î 2/143]
G Al-Fugayl Ibn <Iyâg a dit : « Celui qui est consulté et qui renvoie
vers un innovateur aura trompé l'islam. » [Al-Lâlakâ'î 2/137]

G Al-Fugayl Ibn <Iyâg a dit : « Celui qui s'assoit avec un adepte de


l'innovation n'aura pas été doté de sagesse. » [As-Shu'ab 7/9482)
G Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « On ne commet pas de médisance envers
un adepte de l'innovation. » [As-Shu'ab 7/9675)
G Al-Hasan Ibn Shafîq rapporte : « Nous étions chez Ibn Al-Mubârak,
lorsque vint un homme auquel il dit : « C'est bien toi le Jahmite ?- Oui. -
Lorsque tu sortiras de chez moi, n'y reviens plus jamais. - Mais je me suis
repenti. - Non, [n'y reviens pas] tant que tu ne montreras pas de ton
repentir ce qui apparaissait de ton innovation. » [Al-Ibânah 166)

)4
L'innovation et ses adeptes

G Sa<îd Ibn Jubayr a dit : « Je préfère que mon fils fréquente un pervers
des adeptes de la Sunna qu'un adorateur innovateur. » [Al-Ibânah 149]
G Mu<ammar rapporte : « J'ai dit à Hammâd Ibn Abî Sulaymân : Tu
étais un meneur et un imam parmi tes compagnons, puis tu as divergé
d'eux et tu es devenu un suiveur ! Il répondit : Être un suiveur dans la
vérité est meilleur que d'être un meneur dans le faux. » [As-Siyar 5/233]
G Abû Idrîs Al-Khawlânî a dit : « Je préfère voir un feu brûler dans la
mosquée que d'y voir une innovation à laquelle on ne peut mettre fin. » [As­
Sharf1 wa-l-Ibânah 254]

G Sufyân At-Thawrî a dit : « Que celui qui entend parler d'une


innovation ne la mentionne pas à ses compagnons et ne la place pas en leur
cœur. » [As-Siyar 2/698]
G Mu!arrif Ibn <Abd Allah a dit : « Je préfère que mon Seigneur me
demande au Jour de la résurrection : Ô Mu!arrif, pourquoi n'as-tu pas
œuvré ? Plutôt qu'Il ne me dise : Pourquoi as-tu fait cela ? » [,?_ifah As-�afwah
3/158]

G Mujâhid a dit : « Je ne sais quel est le plus grand bienfait : qu'Il m'ait
guidé à l'islam ou qu'Il m'ait préservé des passions ? » [Al-Hilyah 2/13]

G Ibn <Abbâs a dit : « Ne t'assieds pas avec les adeptes des passions,
car s'asseoir avec eux rend malade le cœur. » [As-Shan"ah 70]

G Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Pas un adepte des passions ne


redouble d'efforts sans que cela ne l'éloigne plus encore d'Allah. » [,?_ifah As­
�afwah 3/211]

G Ahmad Ibn Sinân Al-Qa!!ân a dit : « Il n'est pas un innovateur en ce


bas-monde sans qu'il ne déteste les adeptes du hadith. Lorsqu'un homme
innove, on retire de son cœur la suavité du hadith. » ['Aqidah As-Sala/298]
G Al-Fu.Qayl Ibn <Iyâ.Q a dit : « Ne t'assieds pas avec un adepte de
l'innovation, car je crains que la malédiction ne s'abatte sur toi. » [Shar[! As­
Sunnah 162-169]

G Al-Fu.Qayl Ibn <Iyâ.Q a dit : « Celui qui honore un adepte de


l'innovation aura aidé à la destruction de l'islam. Celui qui sourit à un
adepte de l'innovation aura méprisé ce qui a été révélé à Muhammad (�) .
Celui qui marie sa fille à un innovateur aura rompu les liens de parenté
avec elle. Celui qui participe aux funérailles d'un innovateur ne cesse d'être
sous le courroux d'Allah jusqu'à son retour. » [Sharb_ As-Sunnah 162-169]

)5
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Al-Fugayl Ibn cJyâg a dit : « Lorsque je vois un adepte de la Sunna,


c'est comme si je voyais un Compagnon du Messager d'Allah (:i) ; et
lorsque je vois un adepte des passions, c'est comme si je voyais un
hypocrite. » [Shar'1 As-Sunnah 162-169]
$ Muhammad Ibn Sahl Al-Bukhârî rapporte : « Nous étions chez Al­
Qarbânî, et il se mit à mentionner les adeptes de l'innovation. Un homme
lui dit : « Nous préfèrerions que tu nous parles du hadith. » Il se mit en
colère et dit : « Je préfère mentionner les adeptes de l'innovation à
l'adoration de soixante années. » [Talbîs Iblîs 27]
$ Al-Fugayl a dit : « L'homme n'encourt rien s'il possède trois
caractéristiques : qu'il ne soit pas un adepte des passions, n'insulte pas les
pieux prédécesseurs et ne fréquente pas les gouverneurs. » [Al-H.ilyah 3/399]
Les passions et leurs adeptes

Les passions et leurs adeptes

0 On demanda à <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz : « Quel est le meilleur


combat ? » Il répondit : « Le combat contre tes passions. » [Al-Kâmil fi-l-lughah wa-
1-adab 149]

0 lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Les passions sont associées à


l'aveuglement. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/78]
0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Combattez vos passions comme vous
combattez vos ennemis. » [Al-Kâmil fi-1-lughah wa-1-adab 187]
0 Yazîd Ibn Maysarah a dit : « Allah (�) dit : Ô toi le jeune qui délaisse
ses passions et offre sa jeunesse pour Moi, tu es auprès de Moi comme
certains de Mes anges. » [Al-H.ilyah 2/194]
0 <Abd Allah Al-Armânî rapporte : « Au cours de mon voyage, je suis
passé devant un moine dans son monastère qui me dit : « Ô musulman !
Quel est pour vous le plus court chemin menant à Allah ? » Je lui répondis :
« Le fait de s'opposer à son âme. » Il repassa la tête dans son monastère [et
disparut] . Alors que j'étais à la Mecque lors du pèlerinage, un homme vint
me saluer près de la Kacbah, et je lui dis : Qui es-tu ? - Le moine. -
Comment es-tu arrivé ici ? - Par ce que tu m'as dit. - et sous une
formulation : j'ai proposé l'islam à mon âme et elle le refusa, j'ai donc su
que c'était la vérité, je l'ai donc embrassé et me suis opposé à elle. Et ainsi il
réussit et fut sauvé. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah 13/222]
0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Comme est dur le sevrage de l'adulte [qui a
vécu dans les passions] . » [Al-Kâmil fi-1-lughah wa-1-adab 187]
0 lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Le plus dur des combats est celui
qu'on mène contre ses passions. Celui qui interdit à son âmes ses passions
sera préservé de ce bas-monde et ses épreuves, et il sera protégé contre ses
méfaits. >� [Al-H.ilyah 3/353]
0 Abû Hâzim a dit : « Il est deux choses qui, si tu les pratiques, tu
obtiendras le bien de ce bas-monde et de l'au-delà ; et je serais concis -
Quelles sont-elles ? - Endure ce que tu réprouves si Allah aime cette
chose, et réprouve ce que tu aimes si Allah réprouve cette chose. » [Al-H.ilyah
1/526]

0 On rapporta à Ja<far Al-Murta<ish qu'untel marchait sur l'eau, et il


répondit : « Celui auquel Allah permet de s'opposer à ses passions est plus
éminent encore que le fait de marcher sur l'eau. » [Al-Muntadham 13/384]

)7
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz a dit : « Ne sois pas de ceux qui suivent la
vérité lorsqu'elle est conforme à leurs passions, et s'y opposent lorsqu'elle
les contredit, sinon tu ne seras pas récompensé pour ce qui tu as suivi de la
vérité, et tu seras châtié pour ce à quoi tu t'es opposé. » [Majmûc Al-Fatâwâ 10/244]
G Al-Fugayl Ibn cJyâg a dit : « Le serviteur n' œuvrera pas tant qu'il ne
donnera pas priorité à sa religion sur ses désirs, et il ne sera perdu que
lorsqu'il donnera préférence à ses passions sur sa religion. » [Al-H.ilyah 3/27]
G Abû Zayd Al-Bas!âmî a dit : « Ne connaît pas son âme celui dont ses
désirs sont sa compagnie. » [AI-H.ilyah 3/247]

G lbrâhîm Ibn Dâwud Al-Qassâr a dit : « Le plus faible des hommes


est celui qui est incapable de repousser son désir ; et le plus fort des
hommes est celui qui est capable de le repousser. » [Al-Muntadham 13/374]
G Al-Fugayl Ibn cJyâg a dit : « Il n'est rien de plus difficile en ce bas­
monde que d'abandonner son désir. » Puis il rapporta de Bakr Ibn cAbd
Allah : « l'homme est l'esclave de son ventre, l'esclave de son désir,
l'esclave de son épouse, ce qui est minime ne le contente pas, et ce qui est
important ne le rassasie pas, il amasse pour celui qui ne le loue pas, et offre
à celui qui ne lui accorde aucun rang. » [AL-H.ilyah 3/17]
G Abû Qilâbah a dit : « Ne vous asseyez pas avec les adeptes des
passions et ne débattez pas avec eux, car je crains qu'ils ne vous plongent
dans l'égarement, ou qu'ils vous trompent dans la religion d'une part de ce
qui les a trompés. » [As-Slwrî<ah 65]
G Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Tu ne leur répondras pas d'une
manière plus forte que par le silence. » [As-Shan"'ah 69]
G Mucammar rapporte que Iâwus était assis en compagnie de son fils
lorsqu'un mutazilite arriva et évoqua un sujet. Iâwus mit alors ses doigts
dans ses oreilles et dit : « Ô mon fils ! Mets tes doigts dans tes oreilles afin
de ne rien entendre de ce qu'il dit, car le cœur est faible. » Il ne cessa de lui
dire de se boucher les oreilles jusqu'à ce que l'homme s'en aille. [Talbîs Iblîs 26)
G Deux adeptes des passions s'introduisirent auprès de Muhammad
Ibn Sirîn et lui dirent : « Ô Abû Bakr ! Pouvons-nous te rapporter un
hadith ? - Non. - Pouvons-nous alors te réciter un verset du Livre
d'Allah (�) ? - Non. Partez ou c'est moi qui partirai ! » [As-Shan"'ah 67]
G Hâtim Al-A�am a dit : « Le désir repose en trois choses : la
nourriture, le regard et la langue. Préserve ta langue par la véracité, ta
nourriture par la confiance, et ton regard par l'exhortation. » [AI-H.ilyah 1/420]
Les passions et leurs adeptes

0 Bunân a dit : « Quand réussira celui qui se réjouit de ce qui lui nuit. »
[As-Siyar 3/1169]

0 cUbayd Allah Ibn Shamî! rapporte de son père : « Quel mauvais


serviteur que celui qui est créé pour l'adoration, mais dont ses passions l'en
détournent ! Quel mauvais serviteur que celui qui est créé pour l'au-delà,
mais dont la vie présente l'en écarte ! Ce bas-monde disparaît alors, et le
voilà malheureux dans l'au-delà. » [Al-H.ilyah 1/ 449]

J?
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La science et ses mérites

0 Sufyân At-Thawrî a dit : « La science doit d'abord être apprise, puis


mémoriser, puis mise en pratique, puis propagée. » [Al-Hilyah 2/362]
0 Kamîl Ibn Ziyâd rapporte : « cAlî Ibn Abî Iâlib me prit par la main
et m'emmena en direction du désert, puis nous nous sommes assis, il
souffla et dit : Ô Kamîl Ibn Ziyâd ! Les cœurs sont des récipients, et le
meilleur d'entre eux est celui qui contient le plus. Retiens ce que je vais te
dire : les gens sont de trois catégories : le savant éducateur, l'étudiant sur la
voie du salut, et vient ensuite la populace, la plèbe suivant tout appel, se
dirigeant en fonction de tout vent, ne s'éclairant pas de la lumière de la
science, et ne s'appuyant pas sur un pilier ferme. La science est meilleure
que les biens : la science te préserve alors que c'est toi qui préserves les
biens, la science augmente avec l' œuvre alors que les biens sont diminués
par la dépense. Aimer le savant est une religion que l'on professe. La
science apporte au savant obéissance en sa vie, et bonnes conséquences
après sa mort, alors que l'effet des biens cesse avec leur disparition. Ceux
qui amassent les biens sont morts alors qu'ils sont [physiquement] vivants,
alors que les savants perdurent jusqu'à la fin des temps, leurs personnes
sont absentes, mais leur exemple est présent dans les cœurs. » [Al-Hilyah 1/86]
G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « La science ne repose pas dans le
grand nombre de chaînes de transmission, mais la science consiste en la
crainte d'Allah (�) » [§_ifah As-f2.afwah 1 /190]
0 cAlî Ibn Abî Iâlib a dit : « Le véritable savant est celui qui ne fait pas
désespérer les gens de la miséricorde d'Allah, ne les rassure pas face au
châtiment d'Allah, ne leur permet pas les interdits d'Allah, et ne délaisse
pas le Coran pour autre chose. Il n'est aucun bien en une adoration sans
science, en un savoir sans compréhension, et en une récitation sans
méditation. » [Al-Hilyah 1/83]
0 cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Que personne n'imite aveuglément
la religion d'un homme : croyant s'il croit, et reniant s'il renie ; et si vous
devez absolument suivre quelqu'un, alors suivez les morts, car on n'est pas
à l'abri du fait que le vivant soit soumis aux troubles. » [Al-Hilyah 1/123]
0 Abû-d-Dardâ' a dit : « La personne ne se rend à la mosquée pour
apprendre ou enseigner un bien sans qu'Allah ne lui inscrive la
récompense du combattant sur le sentier d'Allah et qu'il ne revienne avec
un butin. » [Az-Zuhd li Af:!mad 254]
La science et ses mérites

0 As-Shâficî a dit : « La science est ce qui est profitable, non ce qui est
mémorisé. » [As-Siyar 2/853]
0 Salmân Al-Fârisî accompagna un homme du clan de cAbbas, et ce
dernier but une gorgée du fleuve Tigre. Salmân lui dit : « Recommence et
bois ! - Je suis rassasié. - Penses-tu que cette gorgée a diminué du
fleuve ? - Qu'en aurait retiré la gorgée que j'ai bue ? - Il en est de même
pour la science, elle ne diminue pas, alors prends de la science ce qui te sera
utile. » [AZ-H.ilyah 1 /156]
{!;+ Quelqu'un dit : « Toutes les sciences en dehors du Coran écartent [de
l'essentiel], à l'exception du hadith et de l'étude de la religion. La science
est ce qui comporte : untel a dit, untel a rapporté, et tout ce qui est autre
n'est qu' insufflation démoniaque. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah 10/329]
{!;+ cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz a dit : « Celui qui agit sans science
corrompt plus qu'il n'amende. » [Az-Zuhd li Af1mad 506]
0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « On entre dans l' œuvre par la science,
on s'y attache par la patience, et on s'y soumet par la sincérité. Celui qui n'y
entre pas par la science est ignorant. » [Al-H.ilyah 2/502]
{!;+ cimrân Ibn Al-Qa§.îr rapporte : « J'ai interrogé Al-Hasan Al-Ba§.rî sur
un point et lui ai dit : les savants disent ceci et cela. Il me répondit : As-tu
jamais vu de savant ? Le savant n'est que celui qui s'écarte de ce bas­
monde, est clairvoyant concernant sa religion, et adore continuellement son
Seigneur. » [Al-H_ilyah 1/333]
{!;+ Un homme dit à As- Shacbî : « Ô savant ! » et il répondit : « Le savant
est celui qui craint Allah ! » [Al-H.ilyah 2;111]
{!;+ Al-Acmâsh a dit : « Sans l'apprentissage de ces hadiths, je serais
semblable à certains commerçants de Kou.fa. » [<Uyûn Al-Akhbâr 1/156]
{!;+ Al-Hasan a dit : « Le savant est meilleur que l'ascète et l'adorateur. »

Uâmi< Bayân Al-cflln 1/120]

{!;+ cAmr Ibn Al-Hârith a dit : « La noblesse est de deux types : la


noblesse de la science, et la noblesse du pouvoir ; et celle de la science est la
plus noble des deux. » [As-Siyar 6/352]
{!;+ As-Shâficî a dit : « Suffit pour mérite à la science d'être prétendue
par celui qui n'en est pas et qui se réjouit lorsqu'on l'attribue à celle-ci ; et
suffit pour laideur à l'ignorance que s'en exempte celui qui en est et qui se
courrouce lorsqu'on l'attribue à celle-ci. » [Al-H.ilyah 3/133]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Makhûl a dit : « Celui dont la science ne lui profite pas, son


ignorance lui nuira. » [Al-H.ilyah 2/180]
0 Abû Qilâbah a dit : « Les savants sont comparables aux étoiles par
lesquelles on se guide, et les flambeaux que l'on suit. S'ils disparaissent, les
gens sont hésitants, et s'ils les délaissent, ils s'égarent. » [Al-Hilyah 2/283]
0 Yahyâ Ibn Abî Kathîr rapporte : « On demanda à Sufyân At-Thawrî :
« Jusque quand étudieras-tu le hadith ? » Il répondit : Qu'est-ce qui
pourrait être meilleur pour moi que le hadith, pour que je m'y rende ? » [As­
Siyar 7/243]

0 As-Shâfïcî a dit : « La lecture du hadith est meilleure que la prière


surérogatoire. » [As-Siyar 10/230]
0 Az-Zuhrî a dit : « Allah n'est pas adoré par une chose meilleure que
la science. » [Al-Hilyah 3/365]
0 Al-Muctamir Ibn Sulaymân rapporte : « Un homme dit à Abû Mujliz,
alors qu'ils étudiaient le fiqh et la Sunna : « Si vous lisiez une sourate [au
lieu de cela] ? » Et il répondit : Je ne crois pas que la lecture d'une sourate
soit meilleure que ce que nous faisons. » [Al-Hilyah 3/112]
0 Ibn Sirîn a dit : « Des gens ont délaissé la science, et se sont attribués
des lieux où ils ont accompli la prière et jeûné jusqu'à ce que leur peau
sèche sur leurs os. Puis, ils ont contredit la Sunna et ont péri. Par Celui en
dehors duquel il n'y a pas de divinité digne d'adoration, personne n'agit
avec ignorance sans que ce qu'il corrompt ne soit plus grand que ce qu'il
amende. » [Al-Amâlî l/70]
0 Ibn cAbbâs a dit : « Je préfère passer une partie de la nuit à étudier
qu'à prier. » LJâmi< Bayân Al-<flm (1/117)]
0 Ibn Wahb rapporte : « J'étais auprès de Mâlik Ibn Anas lorsqu'arriva
la prière du dhuhr ou du caë_r, alors que je lui faisais la lecture et étudiais
avec lui. J'ai alors rassemblé mes livres, et me suis levé pour accomplir la
prière [surérogatoire] . Mâlik me dit : Que fais-tu ? - Je me lève pour la
prière. - Étonnant ! Ce pour quoi tu t'es levé n'est pas meilleur que ce que
tu faisais, si l'intention est sincère. » LJâmi' Bayân Al-'flm 1/123]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Je ne connais pas d'adoration meilleure
que d'enseigner aux gens. » LJâmi< Bayân AI-<flm 1/131]
0 On demanda à cA!â' Ibn Abî Rabâh : « Quelle est la meilleure chose
que les serviteurs puissent se voir accorder ? » Il répondit : « La raison
venant d'Allah (�), qui est la connaissance de la religion. » [Al-Hilyah 3/315]
La science et ses mérites

0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Il n'y a pas, après l'accomplissement des


obligations, d' œuvre meilleure que la recherche de la science. » [Al-Hilyah
6/363]

0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Une seule question de science que


j'apprends m'est préférable à ce bas-monde et tout ce qu'il contient. » [Al­
Hilyah 6/271]

0 Az-Zuhrî a dit : « L'étude de la Sunna est meilleure que l'adoration


de cent années. » [Al-Amâlî l/66]
0 <Abd Ar-Rahmân Ibn Mahdî a dit : « L'homme a plus besoin de
science que de nourriture et de boisson. » [Al-Hilyah 9/4]
0 Ibn Shawdhab rapporte : « Abû As-Siwâr Al-<Adawî était dans une
assise d'étude, lorsqu'un jeune qui était avec eux dit : « Dites : Gloire et
louange à Allah ! » Abû As-Siwâr se mit en colère et dit : Malheur à toi,
faisions-nous autre chose [que ce que tu dis] ? » [Az-Zuhd Li A[ynad 384]
0 Sufyân Ibn <Uyaynah a dit : « Celui qui recherche la science et en tire
profit est comparable au servant qui recherche tout ce qui satisfait son
maître, cherche à se faire aimer, se rapprocher, et atteindre un rang auprès
de lui, afin qu'il ne voit en lui rien qu'il puisse réprouver. » [Al-Jâmi' Li Akhlâq Ar­
Râwî l/747]

0 Mu<ammar a dit : « L'homme recherche la science pour autre


qu'Allah, mais la science se refuse à lui jusqu'à ce que cela soit voué à
Allah. » Uâmi' Bayân Al-'Ilm 1/749]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Nous recherchions la science pour ce bas­
monde, puis nous nous sommes dirigés vers l'au-delà. » Uâmi' Bayân Al-cJlin 1 / 750]
0 Abû Al-<Abbâs Ahmad Al-Kha!îbî rapporte : « J'étais dans une
assise de Al-Ghazâlî qui dit : Mon père est mort, et il ne laissa à mon frère
et moi que peu de biens qui furent consommés rapidement, si bien que
nous n'avions plus à manger. Nous nous sommes donc rendus à l'école
pour apprendre le fiqh, alors que tout ce que nous voulions c'est obtenir à
manger, donc notre apprentissage ne fut pas pour Allah, mais il refusa
d'être pour autre qu'Allah. » [As-Siyar 19/355]
0 Yahyâ Ibn Abî Kathîr a dit : « On ne peut acquérir la science par le
repos du corps. » Uâmi' Bayân Al-'Ilm 1/385]
0 Mâlik Ibn Anas a dit : « Il ne convient pas à celui qui est doté de
science d'abandonner l'enseignement. » Uâmi' Bayân Al-'Ilm 1/401]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G On demanda à Ibn Al-Mubârak : « Jusque quand rechercheras-tu la


science ? » Il répondit : « Jusqu'à la mort. » Uâmi' Bayân Al-cfltn 1/ 406]

G Shucbah a dit : « Celui qui persiste dans l'étude du hadith connaîtra


la pauvreté. » Uâmi' Bayân Al-'flm 1/410]
G Mâlik a dit : « On ne peut parvenir à cette chose jusqu'à goûter en
cela à la pauvreté. » Puis il mentionna la pauvreté qui frappa Rabîcah dans
sa recherche de la science, au point qu'il fut contraint de vendre le toit de sa
maison. Uâmi' Bayân Al-<Ilm 1/410]
G Suh_nûn a dit : « La science ne convient ni à celui qui mange à satiété,
ni à celui qui se préoccupe de laver son vêtement. » Uâmi' Bayân Al-'flm (1/411)]

G Ibn Abî Ghassân a dit : « Tu ne cesseras d'être savant, tant que tu


enseigneras, et si tu t'en abstiens, tu deviendras ignorant. » Uâmi' Bayân Al-'flm
1/409]

G cAbd Ar-Rah_mân Ibn Habîb rapporte : « J'ai entendu Nâfic Ibn Jubayr
dire à cAiî Ibn Al-Husayn : « Qu'Allah te pardonne, toi le maître et
meilleur des hommes, tu te rends chez cet esclave - Zayd Ibn Aslam - et
t'assois avec lui ? » Il répondit : Il faut suivre la science, où qu'elle se
trouve. » [Al-H.ilyah 3/366]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Les adeptes de ce bas-monde le quittent
sans avoir gouté le meilleur de ce qu'il contient. » On lui demanda : « De
quoi s'agit-il ? » Il répondit : « De la connaissance d'Allah (�) . » [As-Siyar
(5/363)]

G Rabîcah a dit : « La science est un moyen de parvenir à toute vertu. »


[As-Siyar 6/90]

G On demanda à Ibn Khuzaymah : « D'où t'es venue ta science ? » Il


répondit : « Le Prophète (:i) a dit : « L'eau de Zamzam sert à ce pour quoi elle
est bue. » et lorsque je l'ai bue, j'ai demandé à Allah une science utile. » [As­
Siyar (4/372)]

G Shaqîq Al-Balkhî a dit : « Si quelqu'un vivait deux cents ans sans


connaître ces quatre choses, il ne réussirait pas : la connaissance d'Allah, la
connaissance de l'âme, la connaissance des commandements et interdits
d'Allah, et la connaissance de l'ennemi d'Allah et de l'ennemi de l'âme. »
[As-Siyar 9/314]

G As-Shâficî a dit : « Celui qui apprend le Coran, sa valeur grandira,


celui qui se prononce dans le fiqh, son rang s'élèvera, celui qui écrit le
hadith, son argumentation se renforcera, celui qui étudie la langue, sa
nature s'adoucira, celui qui étudie le calcul, sa réflexion excellera, et celui

44
La science et ses mérites

qui ne préserve pas son âme, sa science ne lui profitera en rien. » [As-Siyar
10/24]

G Al-Bukhârî a dit : « Je ne connais rien dont on ait besoin, sans que


cela ne se trouve dans le Coran et la Sunna. » On lui demanda : « Est-il
possible de connaître tout cela ? » Il répondit : « Oui. » [As-Siyar 12/ 412]
G As-Shâficî a dit : « La science est ce qui est utile et non ce qui est
mémorisé. » [As-Siyar 10/89]
G As-Shâfïcî a dit : « La science est de deux types : la science religieuse
qu'est le Fiqh, et la science profane qu'est la médecine. Et tout ce qui est
autre, comme la poésie ou autre, n'est que fatigue et futilité. » [As-Siyar l0/41]
G Abû-d-Dardâ' a dit : « Recherchez la science, et si vous en être
incapables, aimez ses adeptes ; et si vous ne les aimez pas, au moins ne les
détestez pas. » �ifah As-fiafwah 1/298]
G Masrûq a dit : « Suffit pour science que de craindre Allah (�), et
suffit pour péché que d'être imbu de sa science. » [As-Siyar l/446]
G Al-Fu4ayl a dit : « Les hommes les plus en droit de mériter
l'agrément d'Allah sont les adeptes de la connaissance d'Allah. » [Al-Hilyah
3/399]

G Makhûl a dit : « Celui qui se dirige vers une science qu'il veut
apprendre est sur le chemin du Paradis jusqu'à ce qu'il revienne. » [Al-Hilyah
1/181]

G Ibn Muhayrîz a dit : « Nous considérions que la pratique était


meilleure que la science, mais nous avons aujourd'hui plus besoin de
science que de pratique. » [Al-Hilyah 2/169]
0 Un homme demanda à Ibn Al-Mubârak : « Ô Abû cAbd Ar-Rahmân,
à quoi dois-je consacrer le meilleur moment de ma journée : à l'étude du
Coran ou à la recherche de la science ? - Connais-tu du Coran ce qui te
permet d'accomplir convenablement ta prière ? Oui. - Alors consacre-le
-

à la recherche de la science à travers laquelle tu connaîtras le Coran. » [Al­


Hilyah 3/37]

G Un homme doté de prestance et d'une grande barbe vint trouver Al­


Acmâsh et l'interrogea sur une question simple de la prière. Al-Acmâsh se
tourna vers nous et dit : « Regardez-le, il a une barbe de quatre mille
hadiths, et il interroge sur une question digne des jeunes scribes. » [As-Siyar
2/646]

45
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

� Al-Fudayl Ibn ciyâd a dit : « Les savants sont nombreux, et les sages
peu nombreux. Ce que l'on cherche dans la science est la sagesse, ainsi celui
qui reçoit la sagesse aura reçu un grand bien. » [Al-Hilyah 3/12]
� Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Celui qui est privé de la connaissance ne
connaitra aucune saveur dans l'adoration ; celui qui ne connait pas la
récompense des œuvres, elles lui seront difficiles en toute situation ; celui
qui fait preuve d'ascétisme en cette vie, ses provisions seront minimes ; et
celui auquel on accorde l'agrément aura atteint le meilleur des degrés. » [Al­
Hilyah 3/99]

� Ahmad Ibn Abî Al-Hawârî rapporte : « J'ai dit à Abû Sulaymân Ad­
Dârânî : « J'ai passé la nuit à évoquer les femmes. » Son visage changea, il
se mit en colère contre moi et dit : « Malheur à toi ! N'es-tu pas gêné qu'il te
voit passer la nuit à évoquer les femmes ? Mais comment pourrais-tu être
gêné devant Celui que tu ne connais pas ? » [Al-Hilyah 3/189]
� Un homme dit à Abû Sulaymân Ad-Dârânî : « Bienheureux les
ascètes ! » Il répondit : « Bienheureux ceux qui connaissent Allah ! » [Al-Hilyah
3/188]
Le mérite des savants

Le mérite des savants

0 Abû Al-cUjfâ' rapporte que cUmar (�) a dit : « Si je confiais le Califat


à Mucâdh [Ibn Jabal], et qu'ensuite je rencontrais mon Seigneur qui me
demanderait : « Qui as-tu laissé à la tête de la Communauté de
Muhammad ? » Je répondrais : J'ai entendu Ton Prophète (�) dire :
« Mucâdh Ibn Jabal viendra, surplombant les savants [au Jour de la
Résurrection]. » » [As-Siyar l/446]
0 As-Shacbî rapporte : « cAbd Allah Ibn Mas<ûd lut : « Mucâdh était un
guide parfait dans le bien (ummah), soumis à Allah, constant dans
l'obéissance (qânit), vouant exclusivement son adoration à Allah » Farwah
Ibn Nawfil lui dit : « Il s'agit de Ibrâhîm (�1) ! » Mais Ibn Mas<ûd répéta et
dit : al-ummah désigne celui qui enseigne le bien, et al-qânit, celui qui est
obéissant, et Mu<âdh était ainsi. » [As-Siyar l/451]
0 Abû Ja<far Muhammad Ibn <Alî a dit : « Par Allah, la mort d'une
savant est plus aimé d'Iblîs que la mort de soixante-dix dévots. » �ifah As­
�afwah 2/ 458]

0 Hilâl Ibn Khabâb demanda à Sa<îd Ibn Jubayr : « Quel est le signe de
la perte des gens ? » Il répondit : « La mort de leurs savants. » [Al-H.ilyah 1/508]
0 Al-Layth rapporte d'un homme qui dit : « J'ai vu Abû Ad-Dardâ
entrer dans la mosquée du Prophète (�) avec autant de gens pour le suivre
qu'un gouverneur : l'un interrogeait sur une adoration, l'autre sur le calcul,
l'autre encore sur le hadith, et d'aucuns sur un problème, ou une poésie. »
[As-Siyar 2/347]

0 cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Si Ibn <Abbâs avait notre âge, aucun
de nous ne pourrait le côtoyer. » (As-Siyar 3/347]
0 Ibn Abî Az-Zinâd a dit : « Les gens de Médine réprouvaient avoir
des enfants avec des esclaves, jusqu'à ce que naissent parmi eux des
maîtres, tels que cAlî Ibn Al-Husayn, Al-Qâsim Ibn Muhammad, et Sâlim
Ibn cAbd Allah, qui dépassèrent les habitants de Médine en science, piété,
dévotion et retenue. À ce moment, les gens désirèrent des enfants avec des
esclaves. » [As-Siyar 4/ 460]
0 Ibn cUyaynah a dit : « Si tu avais pu voir Al-A<mash portant une
fourrure épaisse et des khuff, comme s'il s'agissait d'un mendiant. Il dit un
jour : Si ce n'était le Coran et la science que je possède, je compterais parmi
les commerçants de Kûfah. » [As-Siyar 6/229]

47
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

@ On demanda à Ibn Al-Mubârak : « Qui sont les hommes ? - Les


savants. - Qui sont les rois ? - Les ascètes. - Qui sont les vermines ? -
Khuzaymah et ses adeptes [i.e des émirs iniques] - Qui sont les hommes les
plus viles ? - Ceux qui vivent de leur religion. » [As-Siyar 8/399)
@ Abû Hâzim Al-Qâ4î rapporte d'après son père : « On confia le poste
de grand juge de Bassora à Yabyâ Ibn Aktham, alors qu'il n'avait que vingt
ans. Les gens le trouvèrent trop jeune et demandèrent [ironiquement] :
« Quel âge a le juge ? » Il répondit : Je suis plus âgé que cAttâb Ibn Usayd
que le Prophète (:i) désigna à la tête de la Mecque, plus âgé que Mucâdh,
lorsque le Messager d'Allah (:i) l'envoya en tant que juge au Yémen, et
plus âgé que Kacb Ibn Sawr, que cUmar envoya comme juge à Bassora. » [As­
Siyar 8/12)

@ Muhammad Ibn Yacqûb Ibn Al-Akhram rapporte : « J'ai entendu nos


compagnons dire que lorsque Al-Bukhârî arriva à Naysâbûr, il fut accueilli
par quatre mille hommes à cheval, en plus de ceux montant des mules et
des ânes, et de ceux venus à pied. » [As-Siyar l2/437J
@ Khâlid Ibn cAbd As-Salâm As-�udfî rapporte : « J'ai assisté avec mon
père aux funérailles de Al-Layth Ibn Sacd, et je n'ai jamais vu de plus
grandes funérailles. J'ai vu tous les gens porter la tristesse, se faire des
condoléances, et pleurer. Je dis alors : Ô père, c'est comme si chacun d'eux
était un membre de la famille du défunt ! Il me répondit : Ô mon enfant, tu
ne verras plus jamais personne comme lui. » [As-Siyar 8/162)
@ cUthmân Ibn �âli.h a dit : « Les gens d' Égypte rabaissaient cUthmân,
jusqu'à ce qu'apparaissent parmi eux Al-Layth Ibn Sacd qui leur parla des
mérites de cUthmân, et ainsi ils cessèrent. Quant aux gens de Hams, ils
rabaissaient cAlî, jusqu'à ce qu'apparaissent parmi eux Ismâcîl Ibn cAyyâsh
qui leur parla des mérites de cAlî, et ainsi ils cessèrent » [As-Siyar 8/316]
@ Ahmad Ibn Hanbal a dit : « Tous les cent ans, Allah envoie aux gens
celui qui leur enseigne la Sunna et réfute les mensonges attribués au
Messager d'Allah (:i) . » Nous avons ainsi regardé et avons constaté
qu'après cent ans, on trouvait cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz, et après deux cents
ans As-Shâficî. [As-Siyar 10/ 46)
0 cîsâ Ibn Yûnus rapporte : « L'émir cJsâ Ibn Mûsâ envoya à Al-Acmash
mille dirhams et une feuille, afin qu'il y inscrive un hadith, et il y écrivit :
« Au Nom d'Allah le Miséricordieux, Celui qui fait miséricorde. (Dis : Il
est Allah, Unique) » Le gouverneur lui envoya de nouveau : « Pensais-tu
que je ne connaissais pas bien le Livre d'Allah ? » Et Al-Acmash répondit :
« Pensais-tu que je vends le hadith ? » [As-Siyar 6/ 237)
Le mérite des savants

G Abû Mu.§_cab rapporte : « Mâlik n'enseignait le hadith qu'en état de


purification, par glorification du hadith. » [As-Siyar B/96]

G Abû Bakr Ibn Jâbir, le servant d' Abû Dâwud, rapporte : « J'étais avec
Abû Dâwud à Bagdad, nous venions d'accomplir la prière du maghrib,
lorsque le gouverneur Abû Ahmad Al-Muwaffaq - le prince héritier -
entra. Abû Dâwud se tourna vers lui et dit : « Qu'est-ce qui amène le
gouverneur à cette heure ? - Trois choses. - Quelles sont-elles ? Que tu
t'installes à Bassora afin que les étudiants t'y rejoignent et qu'elle soit de
nouveau peuplée, car elle a été détruite et les gens l'ont quittée après
l'épreuve de la sécheresse. - C'est une première chose. - Que tu enseignes à
mes enfants as-sunan. - Oui, et quelle est la troisième. - Que tu leur
consacres une assise spécifique, car les enfants des califes ne s'assoient pas
avec les gens communs. - Cette dernière requête ne peut être acceptée, car
les gens sont tous égaux devant la science. » [As-Siyar 13/216)
G Abû Salamah rapporte : « Ibn cAbbâs se leva en direction de Zayd
Ibn Thâbit, et prit les rênes de sa monture. Ce dernier dit : « Arrête, ô
cousin du Messager d'Allah ! » Il répondit : C'est ainsi que nous agissons
envers nos savants et dignitaires. » [As-Siyar 2/ 437)
G Muhammad Ibn Sirîn rapporte : « Je me suis assis avec cAbd Ar­
Rahmân Ibn Abî Laylâ, et ses compagnons le révéraient comme s'il était le
gouverneur. » [As-Siyar 4/263J
G Jarnîlah, la servante d' Anas rapporte : « Lorsque Thâbit venait, Anas
disait : Ô Jarnîlah ! Apporte-moi du parfum afin que j'en mette sur mes
mains, car Ibn Umm Thâbit insiste jusqu'à embrasser ma main, et dire : elle
a touché la main du Messager d'Allah (�) . » [Al-f!.ilyah 1 /406)
G Al-Ustâdh Ibn Al-cUmayd rapporte : « Je ne pensais pas qu'il existait
en ce bas-monde de chose plus suave que le pouvoir et le ministère que
j'occupais, jusqu'à ce que j'assiste à un débat entre Abû-1-Qâsim At­
Iabarânî et Abû Bakr Al-Jicâbî. At-Iabarânî dominait Jicâbî par sa grande
mémorisation, et Abû Bakr dominait par sa perspicacité et son intelligence,
jusqu'à ce que leurs voix s'élèvent et qu'aucun ne puisse prendre le dessus
sur l'autre. À ce moment, Al-Jicâbî dit : « Je possède un hadith que personne
d'autre ne possède en ce bas-monde. - Donne-le-nous. - Abû Khalîfah
Al-Jumahî nous a rapporté, d'après Sulaymân Ibn Ayyûb . . . » et il
mentionna le hadith. At-Iabarânî dit alors : « Je suis Sulaymân Ibn Ayyûb,
et c'est de moi que l'a entendu Abû Khalîfah, alors prends-le de moi afin
que ta chaîne de transmission s'élève. » Al-Jicâbî fut honteux, et j'aurais
souhaité à cet instant qu'il n'y ait plus aucun ministère et être At-Iabarânî ;
et je me suis réjoui autant que lui. » [As-Siyar 3/1273J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ lbrâhîm Ibn Ad-ham rapporte : « On a dit qu'il n'y avait rien de plus
difficile à lblîs que le savant longanime qui, lorsqu'il parle c'est avec
science, et qui lorsqu'il se tait fait preuve de mansuétude. » [Al-!iilyah 2/488]
$ As-Shâfïcî a dit : « Si les savants qui mettent en pratique leur science
ne sont pas les alliés d'Allah, Allah n'a pas d'allié. » [As-Siyar 2/850]
La bienséance dans l'apprentissage et l'enseignement

La bienséance dans l'apprentissage et l'enseignement

0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Les gens sont de trois catégories : savant,


étudiant, et le troisième correspond à la populace en qui il n'est aucun
bien.» [Al-H.ilyah 1/169]
0 Kacb Al-Ahbâr a dit : « Peu s'en faut que vous ne voyiez des
ignorants se réclamer de la science et s'en parer comme les femmes se
parent pour les hommes. Ceci est leur part de la science. » [Al-Hilyah 2/250]
0 Ahmad Ibn Sacîd Ar-Ribâ!î rapporte : « J'ai entendu Ahmad Ibn
Hanbal dire : Nous avons appris cette science avec humilité, et nous ne la
donnons qu'avec humilité. » [As-Siyar 5/14]
0 Wuhayb Ibn Al-Ward a dit : « On a donné un exemple pour les
savants du mal, ainsi on a dit que le savant du mal était semblable à une
pierre dans un canal d'irrigation qui n'absorbe pas l'eau, et ne la laisse pas
non plus parvenir jusqu'à l'arbre qui en tire la vie. » lliifah As-�afwah 2/533]
0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Celui qui recherche la science et en tire
profit est semblable au servant qui recherche tout ce qui satisfait son
maître, cherche à se faire aimer de lui, s'en rapprocher et obtenir un rang
auprès de lui, afin qu'il ne trouve rien en lui qu'il réprouve. » lliifah As-�afwah
2/541]

0 Yazîd Ibn Maysarah a dit : « N'offre pas ta science à celui qui ne la


demande pas, ne pose pas de perle auprès de celui qui ne la ramasse pas, et
ne propose pas ta marchandise à celui qui ne la préserve pas. » [Al-Hilyah 2/193]
0 Mâlik a dit : « C'est une humiliation pour la science que d'en parler à
celui qui ne s'y soumet pas. » [As-Siyar 2/735]
0 CÎsâ' a dit : « La sagesse a des adeptes et si tu l'offres à celui qui n'en
est pas, elle est perdue ; de même que si tu en prives celui qui en est digne,
elle est perdue. Sois semblable au médecin qui place le remède là où il
convient. » [Al-Hilyah 2/ 427]
0 Bilâl Ibn Abî Burdah a dit : « Que le mal que vous connaissez de
nous ne vous empêche pas d'accepter le bien que vous entendez. » ['Uyûn Al­
Akhbâr 2/523]

0 Al-Khalîl Ibn Ahmad a dit : « Agis conformément à ma science et ne


considère pas mes actes, ainsi mes propos te seront utiles, et mes
manquements ne te nuiront en rien. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/523]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Az-Zuhrî a dit : « Ce sont l'oubli et l'abandon de l'étude qui font


disparaître la science. » [Al-fiilyah 2/24]
G Al-Acmâsh a dit : « La science repose dans : pourquoi ? » [Al-fiilyah
2/138]

G Al-Acmâsh rapporte : « lsmâcîl Ibn Rajâ' rassemblait les jeunes


scribes et leur transmettait des hadiths afin de ne pas les oublier. » ['Uyûn Al­
Akhbâr 2/533]

G Abû Bakr Ibn cAyyâsh a dit : « Entrer dans la science est aisé, mais
en sortir vers Allah, voilà qui est difficile. » [As-Siyar 2/787]
G On interrogea At-Thawrî alors qu'il achetait quelque chose et il
répondit : « Laisse-moi, car mon cœur est avec mon argent. » [Al-fiilyah 2/399]

G Yûnus Ibn cAbd Allah rapporte : « As-Shâficî s'adressait à nous en


fonction de ce que nous pouvions comprendre de lui, et s'il s'était adressé à
nous en fonction de sa compréhension à lui, nous n'aurions jamais rien
compris de lui. » [Al-fiilyah 3/132]
G Ahmad Ibn Hanbal a dit : « Tout ce que vous voyez, ou sa majeure
partie, vient d' As-Shâficî, et depuis trente il n'y a pas une nuit sans que je
n'invoque en faveur d' As-Shâficî. » [Al-fiilynh 3/121]
G Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! N'apprends la science que
pour trois choses, et ne la délaisse pas pour trois autres : ne l'apprends pas
pour controverser, pour t'en vanter ou te montrer ; et ne la délaisse pas par
ascétisme, gêne devant les gens ou agrément de l'ignorance. » Uâmi' Bayân Al­
cflm 2/20]

G Khâlid Ibn Y ahyâ dit à son fils : « Mon enfant ! Prends une part de
chaque science, car si tu ne le fais pas tu en seras ignorant, et si tu ignores
quelque chose de la science tu t'y opposeras, et il me serait pénible de te
voir t'opposer à quoi que ce soit de la science. » Uâmi' Bayân Al-'flm 2/150]

5Z
Le comportement des savants

Le comportement des savants

0 cA!â' a dit : « Parfois, quelqu'un me rapporte un hadith, et je garde le


silence comme si c'était la première fois que je l'entendais, alors que je l'ai
entendu avant qu'il ne naisse. » [As-Siyar 15/273]
0 Masrûq a dit : « Lorsque je voyais Ibn cAbbâs, je me disais qu'il était
le plus beau des hommes, lorsque je l'entendais parler, qu'il était le plus
éloquent des hommes, et lorsque je l'entendais enseigner, qu'il était le
savant des hommes. » [As-Siyar 3/351]
0 Nâfic Ibn Zayd a dit : « Ceux qui sont ancrés dans la science sont
ceux qui sont humbles devant Allah, se soumettent à Allah en ce qu'Il
agrée, n'envient pas ceux qui les dominent, et ne méprisent pas ceux qui
sont moindres. » [Tafsîr Ibn Kathîr 352]
0 Az-Zuhrî rapporte : « J'ai transmis un hadith à cAlî Ibn Al-Husayn,
et lorsque j'eus fini, il me dit : « Très bien, qu'Allah te bénisse, c'est ainsi
que nous l'avons transmis. » Je lui dis : Je te transmets un hadith que tu
connais mieux que moi. Il me répondit : Ne dis pas cela, car la science n'est
pas ce qui est inconnu, mais ce qui est connu, et ce que les gens prononcent.
» [As-Siyar 25/344]
0 Muhammad Ibn Al-cAbbâs Al-Farbarî rapporte : « J'étais assis avec
Abû cAbd Allah Al-Bukhârî dans la mosquée de Farbar, lorsque j'ai enlevé
de sa barbe une poussière de la taille d'une fourmi, que j'ai voulu jeter dans
la mosquée, et il me dit : Jette-la en dehors de la mosquée. » (As-Siyar 12/445]
0 cUbayd Allah Ibn cUmar rapporte : « Yahyâ Ibn Sacîd nous
enseignait et faisait jaillir des perles de ses propos, et lorsque Rabîcah
arrivait, il cessait de parler par révérence et respect envers lui. » [As-Siyar
5/472]

0 Muhammad Ibn Siwâ' rapporte : « J'ai entendu Hishâm Ibn Hassân


dire aux adeptes du hadith : j'aurais aimé être une bouteille afin de couler
dans la gorge de chacun de vous. » [As-Siyar 6/361]
0 Khârijah Ibn Mu§.cab rapporte : « J'ai accompagné Ibn cAwn pendant
vingt-quatre ans, et je n'ai pas connaissance que les anges aient inscrit de
lui un seul péché. » [As-Siyar (6/366)]
0 Al-cAbbâs Ibn Al-Walîd rapporte : « Le plus grand étonnement de
mon père concernait Al-Awzâcî, et il disait : Gloire à Toi, Tu fais ce que Tu
veux ! Al-Awzâcî était un pauvre orphelin dépendant de sa mère qui le

5)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

prenait avec elle d'une ville à l'autre. Mais Ton décret à son sujet s'est
réalisé et il est parvenu à la position qui est la sienne. Les rois ont été
incapables d'accorder à leur âme et leurs enfants le comportement de Al­
Awzâ<i. Je n'ai jamais entendu de sa part une parole vertueuse, sans que
toute personne qui l'entende n'ait besoin de la retenir, je ne l'ai jamais
entendu rire aux éclats, et lorsqu'il parlait de la Résurrection, je me disais :
Y a-t-il dans cette assemblée un cœur qui ne pleure pas ? » [As-Siyar 7/110]
G Al-Walîd Ibn Muslim rapporte : « J'ai demandé à Sacîd Ibn cAbd Al­
cAzîz : Qui as-tu connu des successeurs aux Compagnons qui se rendait de
bonne heure à la prière du vendredi ? N'as-tu pas connu Abû cAmr ? Si,
- -

bien entendu. - Il te suffit à tous ceux qui l'ont précédé, prends-le pour
modèle, car c'est un excellent exemple. » [As-Siyar 7/132]
G Muhammad Ibn cUbâdah Al-Mucâfirî rapporte : « Nous étions chez
Abû Shurayh, et les questions posées furent très nombreuses, il dit alors :
Vos cœurs se sont encrassés, allez donc trouver Khâlid Ibn Humayd Al­
Mahrî et libérez vos cœurs. Apprenez ces exhortations et douceurs, car elles
vivifient l'adoration, amènent l'ascétisme, et entrainent l'amitié ; et
diminuez les questions, car en dehors de celles qui sont nécessaires, elles
durcissent le cœur et provoquent l'inimitié. » [As-Siyar 7/183]
G Al-Awzâcî a dit : « Nous riions et plaisantions, mais lorsque les gens
ont commencé à nous prendre pour modèle, j'ai craint de ne plus pouvoir
sourire. » [As-Siyar 7/132]
G Yahyâ Ibn Yamân rapporte : « J'ai entendu Sufyân (At-Thawrî) dire :
L'argent est la maladie de cette communauté, et le savant est le médecin de
cette Communauté, mais si le savant est lui-même frappé par cette maladie,
quand les gens pourront-ils être soignés ? » [As-Siyar 7/243]
G Ahmad Ibn cAbd Allah Al-cijlî rapporte : « Mon père m'a dit :
Hammâd Ibn Salamah ne parlait pas avant d'avoir lu cent versets dans un
exemplaire du Coran. » [As-Siyar 7/448]

G Yahyâ Ibn Yahyâ Al-Laythî rapporte : « Nous étions auprès de Mâlik


lorsqu'on demanda, pour cAbd Allah Ibn Al-Mubârak, la permission
d'entrer. On le lui permit et nous vîmes Mâlik lui faire place et l'asseoir à
ses côtés, alors qu'il n'avait jamais fait cela pour personne. On faisait la
lecture à Mâlik, et parfois Mâlik demandait : « Quel est l'avis de votre école
sur cette question ? Que savez-vous à ce propos ? » Ibn Al-Mubârak lui
répondit puis s'en alla, et son comportement plut à Mâlik qui dit : Il s'agit
de Ibn Al-Mubârak, le savant de Khurasân. » [As-Siyar S/420]

54
Le comportement des savants

0 On interrogea cAbd Allah Ibn Al-Mubârak en présence de Sufyân


Ibn cUyaynah, et il dit : « On nous a interdit de parler en présence de nos
dignitaires. » [As-Siyar 8/ 420]
0 Salim Ibn Junâdah rapporte : « J'ai participé aux assises de Wakîc
pendant sept ans, et je ne l'ai jamais vu expectorer, jouer avec des cailloux,
s'asseoir et bouger, je ne l'ai vu qu'assis en direction de la Qibla, et je ne l'ai
jamais entendu jurer par Allah. » [As-Siyar 9/155]
0 Hamdân Ibn Sahl rapporte : « J'ai interrogé Yahyâ Ibn Macîn
concernant le fait d'écrire la science de Abû cUbayd. Il répondit en
souriant : On interroge une personne comme moi à propos d'Abû cUbayd ?
C'est plutôt Abû cUbayd qui doit être interrogé à propos des gens. J'étais
aux côtés d' Al-A�macî un jour lorsqu'arriva Abû cUbayd. Il le fixa du
regard jusqu'à ce qu'il se rapproche, puis il dit : Voyez-vous celui qui
arrive ? - Oui. - Ce bas-monde, ou les gens, ne se perdront pas, tant qu'.il
sera vivant. » [As-Siyar 10/503]
0 Ya_hyâ Ibn Macîn a dit : « Nous critiquons des hommes qui se sont
peut-être installés au Paradis depuis plus de deux cent ans. » Ibn
Mahrawayh rapporte : « Je suis entré chez Ibn Abî Hâtim alors qu'il lisait
aux gens le livre « La critique et léloge », je lui ai rapporté ce propos, et il
se mit à pleurer, ses mains tremblèrent au point que le livre ne tombe, et il
ne cessa de pleurer et me faire répéter cette parole. » [As-Siyar 11/95]
0 cAbd Allah Ibn Al-Mubârak a dit : « Si les mérites d'un homme
dépassent ses méfaits, on n'évoque pas ses méfaits ; et si ses méfaits
dépassent ses mérites, on n'évoque pas ses mérites. » [As-Siyar 2/768]
0 <Abd Allah Ibn Ahmad Ibn Hanbal rapporte : « Je n'ai vu mon père
transmettre un hadith, sans le lire dans un livre, que pour moins de cent
hadiths. Et je l'ai entendu dire : As-Shâficî a dit : Ô Abû cAbd Allah ! Si le
hadith est authentique pour vous, informez-nous afin que nous ladoptions,
car vous connaissez mieux les récits authentiques que nous. Si un hadith est
authentique, informe-moi, afin que je l'adopte, qu'il vienne de Kûfâ, de
Bassora ou du Shâm. » [As-Siyar 11/213]
0 Al-Husayn Ibn lsmâ<îl rapporte d'après son père : « Cinq milles
personnes ou plus se rassemblaient pour les assises d' A_hmad. Cinq cents
écrivaient, et les autres apprenaient de lui le comportement et lapparence.»
[As-Siyar 11/316]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

+$ cAbd Allah Ibn Muhammad Al-Warrâq rapporte : « Nous étions dans


une assise d' Ahmad Ibn Hanbal, lorsqu'il nous dit : D'où venez-vous ? -
De l'assise d' Abû Kurayb. - Prenez de lui, car c'est un savant pieux. - Oui,
mais il t'invective. - Que puis-je y faire ? C'est un savant pieux qui a été
éprouvé par moi. » [As-Siyar 11/317]
+$ Yahyâ Ibn Yahyâ rapporte : « Mon épouse m'a dit : « Comment
peux-tu donner priorité à Ishâq sur toi, alors tu es plus grand (akbar) que
lui ? » Je lui ai répondu : Ishâq a plus de science que moi, et je suis plus âgé
que lui. » [As-Siyar 11/374]
+$ Suhnûn a dit : « Nous avons pris de l'âge et notre comportement
s'est détérioré, mais Allah sait que je ne crie sur vous que pour vous
éduquer. » [As-Siyar l2/67]
+$ Muhammad Ibn Ismâcîl Al-Bukhârî a dit : « Je n'ai pas inscrit un
seul hadith dans mon ouvrage As-�ah.îl.!, sans accomplir mes ablutions
majeures et deux unités de prière. » [As-Siyar 12/402]
+$ Muhammad Ibn Ismâcîl Al-Bukhârî rapporte : « Lorsque je suis
arrivé à Bassora, je me suis rendu à l'assise de Bundâr qui, lorsqu'il me vit
dit : « D'où vient le jeune homme ? - De Boukhara. - Comment as-tu laissé
Abû cAbd Allah ? » Je me suis tu, et on lui dit : « Qu'Allah te fasse
miséricorde, il s'agit de Abû cAbd Allah. » Il se leva alors, me prit par la
main, m'embrassa et me dit : Bienvenue à celui qui fait ma fierté depuis des
années. » [As-Siyar 12/ 423]
0 Abû Ishâq As-Shayrâzî retira son turban qui valait vingt dinars pour
accomplir ses ablutions, alors qu'il faisait sombre. Un voleur vint, prit le
turban et laissa un vieux turban à la place. Le shaykh se releva et l'enfila,
sans se rendre compte de quoi que ce soit, jusqu'à ce qu'on l'interroge à ce
sujet, alors qu'il donnait cours, et il dit : « Il est possible que celui qui l'a
pris soit dans le besoin. » [As-Siyar 7/ 132]
0 As-Samcânî rapporte : « Je recopiais dans la mosquée de Barûjird
lorsqu'un vieil homme à l'allure délabrée me dit : Qu'est-ce que tu écrits ? »
Je réprouvais lui répondre, alors je dis : Le hadith. Il me dit : « On dirait que
tu es un étudiant. - Oui. - Tu es d'où ? - De Marw. - De qui Al-Bukhârî a-t­
il transmis le hadith parmi les habitants de Marw ? - cAbd Allah Ibn Abî
cUthmân et �adaqah Ibn Al-Fagl. - Pourquoi cAbd Allah a-t-il été
surnommé cAbdân ? » Je me suis alors arrêté, il sourit, et je l'ai regardé
autrement. Je lui dis : Le shaykh peut-il me l'apprendre ? Il répondit : « Son
surnom est Abû cAbd Ar-Rahmân, et son nom cAbd Allah, cAbd apparaît
Le comportement des savants

donc deux fois, d'où cAbdân. - Qui a mentionné cela ? - Je l'ai entendu de
Muhammad Ibn Iâhir. » [As-Siyar 20/319]
0 Le motif de la conversion du philosophe juif Abû Al-Barakât est
qu'un jour, il entra chez le Calife, et tout le monde se leva pour lui, excepté
Al-Qâgî. Il dit alors : « Ô Commandeur des croyants ! Si Al-Qâgî ne s'est
pas levé parce que je ne suis pas sa religion, alors j'embrasse l'islam. » Et il
embrassa effectivement l'islam. [As-Siyar 20/419]
0 Muhammad Ibn cîsâ At-Iursûsî rapporte : « J'ai entendu Abû Al­
Yamân dire : Je me suis rendu chez Mâlik, et j'y ai vu un nombre étonnant
de tentures et meubles, et je me suis dit : Ce n'est pas là le comportement
des savants ! Je suis donc parti et je l'ai laissé, et ensuite j'ai regretté. » [As­
Siyar 10/324]

0 Ad-Diyâ' rapporte : « Muwaffaq Ad-Dîn Ibn Qudâmah Al-Maqdisî


avait un bon comportement, on le voyait presque toujours souriant,
racontant des histoires et plaisantant. J'ai entendu Al-Bahâ' dire : Pendant
le cours, le shaykh plaisantait avec nous, et une fois des gens lui firent une
remarque concernant des enfants qui faisaient du désordre, et il répondit :
« Ce sont des enfants, ils ont besoin de jouer, et vous étiez comme eux. » Il
ne concurrençait pas les adeptes de ce bas-monde, ne se plaignait
pratiquement jamais, alors qu'il était plus dans le besoin qu'autrui, mais il
donnait préférence aux autres. » [As-Siyar 22/171]
0 Abû Sinân rapporte : « J'ai entendu Wahb dire à cA!â' Al-Khurâsânî :
Avant nous, les savants se passaient de la vie d'ici-bas d'autrui, de par leur
science, ils ne considéraient pas cette vie, et ses adeptes donnaient de leurs
biens pour acquérir leur science. Aujourd'hui, les adeptes de la science
donnent leur science aux adeptes de ce bas-monde, dans l'espoir d'en
obtenir, et les adeptes de ce bas-monde se détournent de leur science en
raison du peu d'estime qu'ils ont pour eux. » [As-Siyar 4/522]
0 Mughîrah a dit : « Nous révérions lbrâhîm An-Nakhacî comme un

gouverneur. » [As-Siyar 12/ 402]


G Abû cUwânah rapporte : « J'ai vu Muhammad Ibn Sirîn au marché,
et pas une personne ne le voyait sans mentionner Allah. » [As-Siyar 4/61DJ
0 Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Certains participaient aux assises d' Al­
Hasan pendant trois ans, sans lui poser une question, par révérence envers
lui. » [As-Siyar 4/573]
G Abû-1-cÎnah rapporte : « Lorsque le calife Al-Mahdî accomplit le
pèlerinage, il entra dans la mosquée du Messager d'Allah (:i), et tout le
monde se leva, à l'exception d' lbn Abî Dhi'b. Al-Musayyib Ibn Zuhayr lui

57
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

dit : « Lève-toi, il s'agit du Commandeur des croyants ! » Il répondit : « Les


gens ne se lèvent que pour le Seigneur de l'univers. » Al-Mahdî dit :
« Laisse-le, tous mes cheveux se sont dressés sur ma tête. » [As-Siyar 7/143]
0 Abû Jacfar Muhammad Ibn Abî Hâtim rapporte d'un de ses
compagnons : « J'étais chez Muhammad Ibn Salâm lorsque Muhammad
Ibn Ismâcîl [Al-Bukhârî] entra chez lui. Lorsqu'il sortit, Ibn Salâm dit : « À
chaque fois que ce jeune entre chez moi, je suis confus, hésitant sur le
hadith et autre, et je ne cesse d'avoir peur, jusqu'à ce qu'il s'en aille. » [As­
Siyar 12/ 416]

0 Al-cÂdil a dit : « Je n'ai eu peur de personne comme de cAbd Al­


Ghanî Al-Maqdisî. » On lui dit : « Majesté, ce n'est qu'un savant. » Il dit :
« Lorsqu'il est entré, il m'a semblé que c'était un fauve ! » [As-Siyar 21; 455]
0 Mahdî Ibn Maymûn rapporte : « Ibn Sirîn parlait des nouvelles,
déclamait de la poésie, riait jusqu'à se tordre, mais lorsqu'il s'agissait du
hadith, son visage s'assombrissait, et il se crispait. » [As-Siyar 4/612]
0 Un homme vint trouver Sacîd Ibn Al-Musayyib qui était souffrant et
il l'interrogea concernant un hadith, alors qu'il était allongé. Il s'assit et lui
répondit, puis l'homme lui dit : « J'aurais aimé que tu ne te fatigues pas. » Il
répondit : « J'ai réprouvé te parler du Messager d'Allah (�) en étant
allongé. » lliifah As-�afwah 2/437]
0 Abû Uways rapporte que lorsque Mâlik Ibn Anas voulait parler du
hadith, il accomplissait ses ablutions, s'asseyait au pied de sa couche,
peignait sa barbe, et s'asseyait avec prestance, puis il commençait. On
l'interrogea à ce sujet, et il répondit : « J'aime révérer les hadiths du
Prophète (�), et je n'en parle que lorsque je suis en parfait état de pureté. »
Il détestait mentionner les hadiths dans la rue, debout, ou lorsqu'il était
pressé, et disait : « J'ai qu'on comprenne ce que je transmets du Messager
d'Allah (�). » lliifah As-�afwah 2/504]
0 Abû Hâzim a dit : « Tu ne seras savant que lorsque tu possèderas
trois caractéristiques : que tu ne transgresses pas vis-à-vis de celui qui t'es
supérieur, que tu ne méprises pas celui qui t'est inférieur, et que tu ne
prennes en échange de ta science rien de ce bas-monde. » [As-Siyar 2/636]
0 Ibn cUyaynah a dit : « Il est recommandé au savant, lorsqu'il
enseigne, de ne pas être rude, et lorsqu'on lui enseigne, de ne pas faire
preuve de dédain. » ['Uyûn AI-Akhbâr 2/520]
0 Luqmân a dit : « Le savant sage appelle les gens à sa science par son
silence et sa prestance, alors que le savant stupide repousse les gens de sa
science par sa sottise et son flot de paroles. » ['Uyûn AI-Akhbâr 2/520]
Le comportement des savants

0 Sufyân At-Tawrî a dit : « Pour nous la science consiste à prendre les


permissions de celui qui est digne de confiance. Quant à la dureté, tout le
monde en est capable. » [Al-Hilyah 2/364]
0 Ibn cAbbâd Al-Khawâ� écrivit à ses compagnons pour les exhorter :
« Vous êtes à une époque où la retenue a diminué et le recueillement faibli.

Ce sont ceux qui corrompent la science qui la portent, ils aiment être
connus comme en étant les porteurs, et réprouvent être connus pour avoir
perdu sa mise en pratique. Ils s'expriment avec leurs passions, afin
d'enjoliver le danger en lequel ils ont pénétré, leurs péchés sont des péchés
pour lesquels on ne demande pas pardon, et leur manquement est un
manquement qu'on ne reconnaît pas. Ils ont aimé ce bas-monde mais ont
réprouvé le rang de ses adeptes, ainsi ils se sont associés à eux en leur
existence, et se distinguent d'eux dans leurs propos. » lliifah As-�afwah 1/484]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Le comportement des étudiants

+$ Mujâhid rapporte : « Ibn cAbbâs dit à Sacîd Ibn Jubayr : « Parle. - Tu


veux que je parle alors que tu es là ? - N'est-ce pas un bienfait d'Allah sur
toi que tu parles alors que je suis présent ? Si tu vois juste, c'est bien, et si tu
te trompes, je t'enseignerais. » [As-Siyar 4/335]
+$ Ibn cUmar a dit : « N'interrogez pas sur ce qui n'a pas été, car j'ai
entendu cUmar maudire celui qui interroge sur ce qui n'a pas été. » LJâmi'
Bayân Al-'Ilm 2/139]

+$ Lorsqu'on interrogeait Zayd Ibn Thâbit, il demandait : « Cela est-il


arrivé ? » Si on répondait non, il disait : « Alors laissez cela jusqu'à ce que
cela arrive. » Uâmi' Bayân Al-'Ilm 2/142]
0 Al-Hasan a dit : « Les pires des serviteurs d'Allah sont ceux qui
recherchent les pires des questions pour affliger les serviteurs d'Allah. »
LJâmi' Bayân Al-'Ilm 2/142]

0 Mâlik a dit : « J'ai connu cette contrée alors qu'on y réprouvait ce en


quoi vous abondez aujourd'hui : les questions. » Uâmi' Bayân Al-'Ilm 2/143]
0 Az-Zuhrî a dit : « J'allais trouver cUrwah et m'asseyais longuement
devant sa porte. Si je l'avais voulu, j'aurais pu entrer, mais je repartais sans
entrer par révérence envers Lui. » [As-Siyar 4/432]
+$ Zayd Ibn Aslam rapporte qu'il avait une assise de science dans la
mosquée du Prophète (�), et Abû Hâzîm Al-Acraj dit : « Je nous ai observé
dans l'assise de Zayd Ibn Aslam : quarante savants dont la moindre des
qualités était d'accorder à autrui ce qu'ils possédaient, et je n'ai jamais vu
dans son assise deux personnes se quereller et diverger sur un sujet non
profitable. » [As-Siyar 5/316]
+$ Al-Bukhârî rapporte : « cAlî Ibn Al-Husayn participait aux assises de
Zayd Ibn Aslam, on l'interrogea à ce sujet, et il dit : L'homme s'assoit avec
celui qui lui sera utile dans sa religion. » [As-Siyar 5/316]
+$ Ibn Abî Yûnus rapporte : « J'ai entendu Mâlik dire : Cette science est
une religion, observez donc bien de qui vous la prenez. J'ai vu dans cette
mosquée soixante-dix hommes pouvant dire : « Untel m'a rapporté d'après
le Messager d'Allah (�) » et si on avait confié le Trésor Public à l'un d'eux,
il aurait été digne de confiance. Mais, je n'ai rien pris d'eux, car ils n'étaient
pas du domaine, alors que Az-Zuhrî, qui était un jeune homme, se
présentait, et nous nous bousculions devant sa porte. » [As-Siyar (5/343)]
Le comportement des étudiants

$ Yahyâ Ibn Abî Kathîr a dit : « On ne peut acquérir la science par le


repos du corps. » Uâmic Bayân Al-<flm 1/385]
$ Yahyâ Ibn Abî Iâlib rapporte : « J'ai entendu Abû Dâwud dire :
« J'étais un jour à la porte de Shucbah, alors que la mosquée était remplie.
Shucbah sortit en s'appuyant sur moi, et il dit : « Ô Abû Sulaymân ! Penses­
tu que tous deviendront des savants du hadith ? - Non. - Tu dis vrai, pas
même cinq parmi eux. L'un étudie le hadith dans sa jeunesse, puis
l'abandonne lorsqu'il grandit, ou il s'affaire dans la corruption. » J'ai
ensuite observé, et pas même cinq d'entre eux n'en sont sortis. » [As-Siyar
7/225]

$ Al-Khalîl Ibn Ahmad a dit : « On ne peut connaître l'erreur de son


enseignant, jusqu'à étudier avec un autre. » [As-Siyar 7/43l]
$ Abû cÂ�im An-Nabîl a dit : « Celui qui s'assoit [pour enseigner]
avant l'heure s'avilit. » [As-Siyar 8/ 40]
$ <Abd Allah Ibn Muhammad Al-An�ârî a dit : « L'adepte du hadith
doit lire rapidement, écrire rapidement, marcher rapidement, et Allah a
réuni ces qualités en ce jeune - Et il désigna Ibn Iâhir qui était devant lui. »
[As-Siyar 19/366]

$ Khalf Ibn cUmar rapporte qu'il a entendu Mâlik dire: « Je n'ai pas
donné de fatwa jusqu'à demander à ceux qui étaient plus savant que moi :
« Crois-tu que j'en suis apte ? » J'ai interrogé Rabîcah et Yahyâ Ibn Sacd, et
tous deux me l'ont ordonné. - Et s'ils te l'avaient interdit ? - Je ne l'aurais
pas fait. Il ne faut pas s'avancer jusqu'à interroger quelqu'un de plus
savant. » [As-Siyar 8/62]
$ Mâlik a dit : « On ne prend pas la science de quatre hommes : le sot
qui montre sa bêtise, même s'il est le plus grand des mémorisateurs ;
l'adepte de l'innovation qui appelle à ses passions ; celui qui ment aux
gens, même si on ne l'accuse pas de mentir concernant le hadith ; et le
pieux adorateur, s'il ne mémorise pas ce qu'il transmet. » [As-Siyar 8/67]
$ Ibn Wahb rapporte : « J'ai entendu Mâlik dire : L'étudiant doit faire
preuve de prestance, calme et piété. La science est bonne pour celui auquel
son bien est accordé, et c'est un don d'Allah, il ne faut donc pas donner aux
gens d'emprise sur soi. Fait partie du bonheur de se voir accorder la
réalisation du bien, et fait partie du malheur de se voir sans cesse dans
l'erreur. C'est une humiliation et un mépris de la science que de parler de
science devant celui qui ne s'y soumettra pas. » [As-Siyar 8/l07]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Hamdân Al-A§.bahânî rapporte : « J'étais auprès de Sharîk, lorsqu'un


des enfants Al-Mahdî vint, s'adossa et l'interrogea sur un hadith. Sharîk ne
se tourna pas vers lui mais vers nous ; la scène se reproduit et [l'homme]
dit : « Tu méprises les enfants du Calife ! » Sharîk répondit : « Non, mais la
science est trop belle pour ses adeptes pour être perdue. » À ce moment,
l'homme s'agenouilla, et il interrogea de nouveau. Sharîk dit alors : C'est
ainsi que l' on recherche la science. » [As-Siyar (8/207)]
0 lsmâ<il Al-Khutbî rapporte : « Ibn Al-Mubârak se rendit chez
Hammâd Ibn Zayd, et les adeptes du hadith demandèrent à Hammâd :
« Demande à Abû cAbd Ar-Rahmân qu'il nous enseigne. » Il dit alors : « Ô
Abû cAbd Ar-Rahmân, veux-tu leur enseigner, car ils me l'ont demandé. -
Gloire à Allah ! Ô Abû lsmâcil ! Que j'enseigne alors que tu es présent ! - Je
jure que tu le feras. - Très bien, prenez : Abû lsmâcîl Hammâd Ibn Zayd
nous a rapporté . . . » Et ainsi, il n'a pas prononcé un seul mot qui ne soit de
Hammâd. » [As-Siyar 8/382]
0 Ahmad Ibn Sinân rapporte : « Dans les assises de cAbd Ar-Rahmân
Ibn Mahdî, personne ne parlait, ne se levait, ne taillait un crayon, ou ne
souriait. Dans les assises de Wakîc, les gens étaient comme dans la prière, et
s'il réprouvait une chose qu'il voyait chez eux, il se chaussait et rentrait
chez lui. Ibn Numayr, lui, s� mettait en colère et criait, et s'il voyait
quelqu'un tailler un crayon, son visage exprimait la colère. » [As-Siyar 9/l54]
0 Rustah rapporte : « J'ai entendu <Abd Ar-Rahmân dire : Si on
rencontre un homme plus savant, c'est un jour de fête ; si on rencontre un
homme semblable, on étudie et on apprend de lui ; et si on rencontre un
homme moins savant, on se montre humble envers lui et on lui enseigne.
Ne peut être imam dans la science celui qui rapporte tout ce qu'il entend,
de même que celui qui rapporte de tout un chacun, et celui qui rapporte ce
qui est singulier. Et c'est la mémorisation qui permet la maîtrise. » [As-Siyar
9/203]

0 <Abd Ar-Rahmân Ibn Mahdî a dit : « Mon père ne m'a pas laissé
étudier le hadith jusqu'à ce que j' apprenne le Coran auprès de Al-FaQ.l Ibn
Shâdhân Ar-Râzî ; ensuite seulement j'ai pu étudier le hadith. » [As-Siyar
13/265]

0 Abû An-NaQ.r Al-Faqih rapporte : « J'ai entendu Al-Bûshanjî dire :


Celui qui recherche la science et le Fiqh sans bon comportement se risque à
mentir sur Allah et Son Messager (:i). » [As-Siyar l3/586]

6z
Le comportement des étudiants

$ cAbd Allah Ibn Ahmad rapporte : « On demanda à mon père :


« Comment se fait-il que tu n'es pas beaucoup entendu de Ibrâhîm Ibn
Sacd, alors qu'il s'est installé dans ton voisinage à Dâr cJmârah ? » Il
répondit : Nous avons assisté une fois à une de ses assises, et il a enseigné ;
mais à la deuxième assise, il vit des jeunes se mettre devant les anciens, il se
mit en colère et dit : « Par Allah, je n'enseignerai plus pendant un an ! » Et il
mourut sans avoir enseigné de nouveau. » [As-Siyar ll/317)
$ Muhammad Ibn Barakah Al-Halabî rapporte : « J'ai entendu
cUthmân Ibn Kharrazâdh dire : L'adepte du hadith a besoin de cinq
choses, et si l'une d'elle est absente, c'est un manque : une raison excellente,
la religion, la précision, la maîtrise d'un art, et une loyauté éonnue de lui. »
[As-Siyar 13/380)

$ Habîb Ibn cUbayd Ar-Rahabî a dit : « Apprenez la science,


comprenez-la, et instruisez-vous en. Ne l'apprenez pas pour vous en parer,
car si vous vivez assez longtemps, vous verrez qu'on se parera de la science
comme on se pare d'un vêtement. » [As-Siyar 13/241)
$ Al-A§.macî a dit : « Ce que je crains le plus pour celui qui recherche la
science, s'il ne connaît pas la grammaire, est qu'il entre dans le cadre de la
parole du Prophète (:i) : « Que celui qui ment sur moi prépare sa place en
Enfer. » » [As-Siyar 10/178)
$ Mujâhid a dit : « Nous avons recherché cette science sans intention,
puis Allah nous accordé l'intention par la suite. » [As-Siyar 4/452J
$ Yahyâ Ibn cAmmâr a dit : « La science est de cinq types : une science
qui est la vie de la religion, la science de !'Unicité ; une science qui est la
subsistance de la religion, l'exhortation et le rappel ; une science qui est le
remède de la religion, le Fiqh ; une science qui est le mal de la religion, ce
qui a pu se passer entre les pieux prédécesseurs ; et une science qui est la
perte de la religion, la rhétorique. » [As-Siyar 17/ 482)
$ Muhammad Ibn An-Na,4r a dit : « La science débute par l'écoute et
le silence, puis la mémorisation, puis la mise en pratique, puis la
propagation. » [As-Siyar (8/175))
$ Az-Zuhrî a dit : « J'étais au service de cUbayd Allah Ibn cAbd Allah
Ibn cUtbah au point qu'on pense que j'étais son servant. Je me mettais à son
service jusqu'à lui verser l'eau de ses ablutions. » [Al-Hilyah 2/23)
$ Al-Hasan Al-Ba§.rî a dit : « Lorsque quelqu'un se mettait à rechercher
la science, on ne tardait pas à le voir dans son recueillement, son apparence,
sa langue, son regard, et sa main. » [Az-Zuhd li A!:!mad 445)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 On demanda à Abû Bakr Ibn !âhir : « Comment se fait-il que


l'homme supporte de son enseignant ce qu'il ne supporte pas de ses
parents ? » Il répondit : « Car ses parents sont la cause de sa vie éphémère,
alors que son enseignant est la cause de sa vie éternelle. » [Al-Muntadham 14/16]
0 Yahyâ Ibn Mu<âdh a dit : « Ne recherche pas la science par
ostentation, et ne la délaisse pas par pudeur. » [Al-Hilyah 3/259]
0 Sulaymân At-Taymî a dit : « Si tu prends les permissions de chaque
savant - ou les erreurs de chaque savant - tu rassembleras en toi tout le
mal. » [Al-Hilyah 1/442]
0 cUbayd Allah Ibn Shamî! rapporte de son père : « L'un de vous se
met à réciter le Coran et rechercher la science, et lorsqu'il la connaît, il
prend ce bas-monde, et le porte à sa poitrine et sur sa tête. Trois personnes
faibles le regardent alors : une faible femme, un bédouin ignorant et un
non-arabe, qui disent : « Il connaît mieux Allah que nous, et s'il n'avait pas
vu en ce bas-monde une provision, il n'aurait pas fait cela. » et ainsi ils
convoitent ce bas-monde et l'accumulation de ses biens. » [Al-Hilyah 1/449]
La puissance de mémorisation

La puissance de mémorisation

G As-Shacbî a dit : « Lorsque quelqu'un me transmettait un hadith, je


n'ai jamais eu besoin qu'il me le répète. » [AI-H.ath 'alâ HiJ.dh AI-cnm 49]
G Qatâdah a dit : « Je n'ai jamais dit à personne : répète ! Et mes oreilles
n'ont jamais rien entendu sans que mon cœur ne le retienne. » [Al-H.ath 'alâ HiJ.dh
A/-c[!m 54]

G Qatâdah a dit : « Pendant quatre jours, j'ai accompagné Sa�d Ibn Al­
Musayyib et il me transmettait des hadiths. Puis il me dit : « Tu n'écris pas !
Te reste-t-il quelque chose de ce dont je t'ai informé ? » Je dis : « Si tu veux
je te répète tout ce que tu m'as dit. » Je le lui répétais alors et il resta à me
regarder en disant : « Tu mérites que je te transmette, alors interroge-moi. »
Je me mis donc à l'interroger. » [Al-!iilyah (2/333)]
G Az-Zuhrî a dit : « Je n'ai jamais demandé qu'on me répète un hadith,
je n'ai jamais hésité sur un hadith, à l'exception d'un pour lequel j'ai
interrogé mon compagnon, et il s'est avéré être comme je l'avais appris. »
[Al-!iilyah 3/363]

G Al-Amîn Al-Ma'mûn chevaucha avec cAbd Allah Ibn Idrîs qui lui
transmit cent hadiths. Al-Ma'mûn dit : « Ô mon oncle ! Si tu me le permets,
je peux te les réciter. » Il le lui permit et il les répéta comme il les avait
entendu. Ibn Idrîs fut alors stupéfait de sa mémorisation.
G Abû Zurcah Ar-Râzî a dit : « Mes oreilles n'ont jamais rien entendu
sans que mon cœur ne le retienne. Et lorsque je marchais dans les marchés
de Bagdad et que j'entendais la voix d'une chanteuse émanant des
appartements, je bouchais mes oreilles de peur que mon cœur ne retienne
cette chanson. » [Târîkh Baghdâd 10/333]
G Jamâl Ad-Dîn As-Sirmidî a dit : « Ibn Taymiyyah est parmi les
prodiges de notre époque. Il ne lisait pas un livre sans qu'il ne soit gravé
dans son esprit en une seule lecture. » [Al-Badr At-Iâlic 1/ 70]
� Wakîc Ibn Al-Jarrâh a dit : « Je n'ai pas consulté de livre depuis
quinze ans, sauf une page que j'ai parcourue un jour, puis je l'ai remise à sa
place. » [Tahdîb Al-Kamâl 30/ 477]
G cÂ�im Ibn Abî Nujûd a dit : « J'ai été malade pendant deux ans.
Lorsque je me suis levé, j'ai récité le Coran sans me tromper sur une seule
lettre. » [As-Siyar 5/258]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

� Jacfar Ibn Durustuwayh rapporte qu'on a accordé une chaire à cAlî


Ibn Al-Madînî à Sâmirâ, et il était mal vu d'utiliser un livre [pour donner
cours] . Lorsqu'il a cité son premier hadith il s'est trompé, ensuite il nous a
transmis de mémoire des hadiths pendant sept ans sans se tromper sur un
seul hadith. » [Al-Jâmi' li Akhlâq Ar-Râwî 2/13]
G Abû Zurcah rapporte : « Ahmad Ibn Hanbal connaissait un million
de hadiths. On lui dit : « Comment le sais-tu ? » Il dit : « J'ai assisté à ses
cours et j'en ai pris les chapitres. »1 [Târîkh Baghdâd 26/263]

G Abû Zurcah Ar-Râzî a dit : « J'ai chez moi tout ce que j'ai écrit
depuis cinquante ans, et je ne les ai jamais consultés depuis que je les ai
écrit. Mais je sais où chaque chose se trouve : dans quel livre, sur quelle
feuille, à quelle page et à quelle ligne. » [Târîkh Baghdâd 10/333]
� Muhammad Ibn Ismâcîl Al-Bukhârî a dit : « Je connais cent mille
hadiths authentiques, et deux cent mille hadiths qui ne sont pas
authentiques. » [As-Siyar 12/ 415]
� Ibn Al-Ja<âbî a dit : « Je possédais des caisses de livres, mais mon
servant vint soucieux m'annoncer que les livres étaient perdus. Je lui dis : Ô
mon enfant, ne t'en fais pas, car ils contenaient deux-cent mille hadiths
dont ni la chaîne de transmission ni le texte ne me pose aucun problème. »
[As-Siyar 16/89]

� Mu<amar a dit : « J'ai entendu de Qatâdah, alors que j'avais quatorze


ans, et il n'y a rien que j'ai entendu à cet âge qui ne soit comme inscrit dans
ma poitrine. » [As-Siyar 7/6]
� Mihrân Ar-Râzî rapporte : « J'ai transcrit les assises que j'ai eues avec
Sufyân At-Thawrî, mais j'ai ensuite égaré le chapitre des différents prix du
sang. Je lui ai mentionné cela et il me dit : « Lorsque tu me verras libre de
toute occupation, rappelle-le moi afin que je te le dicte. Il accomplit le
pèlerinage, et lorsqu'il entra à la Mecque, il accomplit les circonvolutions et
le parcours [entre les deux monts], puis il s'allongea. Je lui rappelai alors
cela, et il me l'a dicté chapitre après chapitre, tout ceci de mémoire. » [As-Siyar
7/247]

1 L'imam Ad-Dhahabî a dit : « C'est un récit authentique qui montre l' étendue de la science de Abû

'Abd Allah. Ils comptaient en cela les répétitions [un même hadith avec plusieurs chaînes de
transmission], les récits des compagnons, les fatwas de leurs successeurs, les argumentations, et ce qui
s'y rapporte. Sinon, le nombre de textes authentiques attribués au Prophète (r) ne dépasse pas un
dixième de cela. »

66
La puissance de mémorisation

0 Abû-1-Azhar rapporte : « Il y avait à Samarqand quatre cents


étudiants qui apprenaient le hadith. Ils se sont rassemblés pendant sept
jours en voulant tromper Muhammad Ibn lsmâcîl [Al-Bukhârî] en
mélangeant les chaînes de transmission du Shâm avec celles d'Irak, et celles
du Yémen avec celles des deux mosquées sacrés ; mais ils n'ont pu noter
aucune erreur, que ce soit dans la chame de transmission ou dans le texte. »
[As-Siyar 12/411]

$ cUbayd Allah cUmar Al-Qawârîrî rapporte : « cAbd Ar-Rahmân Ibn


Mahdî m'a dicté vingt milles hadiths de mémoire. » [As-Siyar B/407]
0 Muhammad Ibn lsmâ'11 Al-Bukhârî a dit : « J'ai étudié auprès de
plus de mille enseignants, et de chacun d'eux j'ai mémorisé plus de dix
milles hadiths ; et il n'y a pas un hadith, sans que je ne connaisse sa chaîne
de transmission. » [As-Siyar 12; 407]
0 As-Shâcbî a dit : « Si quelqu'un mémorisait ce que j'ai oublié, il serait
savant. » ['Uyûn Al-Akhbâr 12/ 407]

67
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La patience dans la recherche de la science

0 Abû Ad-Dardâ' a dit : « Qu'ai-je à voir les savants d'entre vous s'en
aller, et les ignorants ne pas apprendre ? Apprenez, car le savant et
l'étudiant sont associés dans la récompense. » [As-Siyar 2/347]
0 Ibn cAbbâs rapporte : « Lorsque le Messager d'Allah (;i) décéda, je
dis à un homme des An§.âr : Allons interroger les Compagnons du Prophète
(�) car ils sont encore nombreux. Il répondit : « Tu m'étonnes, ô Ibn
cAbbâs ! Penses-tu que les gens auront besoin de toi, alors qu'on compte
parmi eux autant de Compagnons du Prophète ? » Il délaissa cela, mais moi
je m'y suis attelé. On me rapportait parfois le hadith d'un homme, et j'allais
le trouver alors qu'il faisait une sieste. Je m'allongeais sur mon vêtement
devant sa porte, et le vent me couvrait de poussière. L'homme sortait
ensuite, me voyait, et disait : « Ô neveu du Messager d'Allah ! Pourquoi
n'as-tu pas envoyé quelqu'un me trouver afin que je vienne à toi ? » Je
répondais : Je suis plus en devoir de venir te trouver et de t'interroger.
L'homme [auquel j'avais fait la proposition] resta ainsi, jusqu'à ce qu'il voit
les gens se presser autour de moi, et il dit : Ce jeune est plus sensé que
moi.» [As-Siyar 3/242]
0 cJk.rimah rapporte : « Ibn <Abbâs mettait des liens à ses pieds pour
apprendre le Coran et la Sunna. » [As-Siyar 5/14]
0 Mâlik Ibn Abî cÂmir rapporte : « Un homme vint trouver Ialhah et
lui dit : « Vois-tu ce yéménite - Abû Hurayrah - qui est plus savant que
vous ? Nous entendons de lui des choses que nous n'entendons pas de
vous. » Il répondit : Concernant le fait qu'il ait entendu du Messager
d'Allah (:!) des choses que nous n'avons pas entendues, cela ne fait aucun
doute, et je vais te dire pourquoi : nous avions des familles, et ne nous
rendions auprès du Messager d'Allah (�) qu'au matin et au soir, alors qu'il
était pauvre, dénué de biens, et il se tenait constamment à la porte du
Messager d'Allah (;i). » [As-Siyar l/37]
0 Shu<bah a dit : « Si tu vois un encrier chez quelqu'un, sois
miséricordieux envers lui, et si tu disposes de quelque chose, nourris-en
le. » [As-Siyar 7/225]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « L'homme doit contraindre son enfant à la
recherche de la science, car il en est responsable. » [As-Siyar 7/273]
0 Sufyân Ibn cUyaynah dit à un homme : « Quel est ton métier ? -
L'étude du hadith. - Alors annonce la ruine à ta famille ! » [As-Siyar 8/461]
La patience dans la recherche de la science

0 Abû cUbayd Al-Qâsim Ibn Sallâm a dit : « J'ai composé cet ouvrage
(Al-Gharîb) pendant quarante ans. Parfois j'apprenais un enseignement de
certains et l'inscrivais dans l'ouvrage, sans pouvoir ensuite dormir la nuit,
tant cela me rendait joyeux. Et aujourd'hui, l'un de vous vient me trouver,
reste à mes côtés quatre ou cinq mois, puis me dit : je suis resté
longtemps. » [As-Siyar 10/ 496)
0 Khalf Ibn Hishâm a dit : « Une question de grammaire m'a posé
problème, et j'ai dépensé quatre-vingt mille dirhams pour la maîtriser. » [As­
Siyar 8/107)

0 Yahyâ Ibn Ad-Dhuhlî rapporte : « Je suis allé trouver mon père, en


plein été, à l'heure de la sieste, alors qu'il était dans sa bibliothèque, une
lampe devant lui, occupé à écrire. Je lui dis : Ô père ! C'est l'heure de la
prière, et tu restes dans la fumée de cette lampe en plein jour, pourquoi ne
te ménages-tu pas ? Il me répondit : Ô mon enfant ! Tu me dis cela alors
que je suis avec le Messager d'Allah, ses Compagnons, et leurs
successeurs ? » [As-Siyar 12/279)
0 Abû Al-Azhar a dit : « Je me suis rendu chez cAbd Ar-Razzâq si tôt
que je suis arrivé avant qu'il ne sorte pour accomplir la prière de l'aube.
Lorsqu'il sortit, il me vit et dit : « Tu étais là hier ? » Je lui répondis : Non,
mais je suis sorti de nuit. Cela lui plut, et lorsqu'il conclut la prière de
l'aube, il m'appela et m'enseigna ce hadith, à moi seul, en dehors de mes
compagnons. » [As-Siyar 12/367)
0 Al-Bukhârî a dit : « Je suis allé trouver  dam Ibn Abî Iyyâs, et suis
resté jusqu'à épuiser ma nourriture et manger de l'herbe, sans rien en dire à
personne. Au troisième jour de cette situation, une personne que je ne
connais pas vint me trouver et me donna une bourse de dinars en me
disant : Dépense-les pour toi. » (As-Siyar 7/273)
0 Abû Hamzah a dit : « Je me suis rendu chez Ibrâhîm As-�â'igh
pendant plus de vingt ans, et personne chez moi ne savait où j'allais et d'où
je revenais. » [As-Siyar 7/386)
0 On demanda à Ibn Al-Mubârak : « Jusque quand écriras-tu la
science ? » Il répondit : « Il se peut que je n'ai pas encore écrit la parole qui
me sera profitable. » [As-Siyar 8/407)
0 Muhammad Ibn Yahyâ Ibn Sacîd rapporte de son père : « Je sortais
de chez moi pour la recherche de la science, et n'y revenais qu'après la nuit
tombée. » [As-Siyar 9/183)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Az-Zuhrî a dit : « Si tu cherches à prendre cette science en masse, elle


te dominera et tu n'en obtiendras rien. Prends-la plutôt progressivement,
au gré des jours et des nuits, et tu l'obtiendras. » [AI-HJlyah 2/24]
0 lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Lorsqu'on voyait un jeune prendre la
parole dans une assise, on désespérait de son bien. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
5/223]

0 As-�aclûkî a dit : « Celui qui s'avance prématurément s'expose à


l'humiliation. » [As-Siyar 3/1337]
0 At-Thawrî a dit : « Celui qui parle avant qu'on ait besoin de lui
s'avilit. » [Al-H.ilyah 2/363]
0 As-Shâficî a dit : « Si le débutant s'avance, il manque [par la suite]
beaucoup de science. » [2ifah As-�afwah 2/553]
0 Muhammad Ibn Sahl rapporte : « J'étais à Ma§Î§ah où se trouvait le
Commandeur des croyants, Al-Ma'mûn. Un jour, il permit aux gens de
s'introduire auprès de lui, et un jeune portant un encrier se présenta et dit :
« Ô Commandeur des croyants ! Je suis un adepte du hadith dans le
besoin. » Al-Ma'mûn lui dit : « Qu'as-tu mémorisé sur cette question ? » Le
jeune ne mentionna rien, alors qu' Al-Ma'mûn ne cessa de dire : « Hushaym
nous rapporté, ainsi qu' Abû-1-.Ahwas et Wakîc » jusqu'à mentionner la
question. Puis il lui dit : « Qu'as-tu mémorisé sur cette question ? » Le jeune
ne mentionna rien, alors qu' Al-Ma'mûn ne cessa de dire : « Hajjâj Ibn
Muhammad nous a rapporté, ainsi qu'untel et untel . . . » jusqu'à mentionner
la question. Puis, il se tourna vers Al-Fagl et dit : « Il étudie le hadith trois
jours puis dit : je suis un adepte du hadith ! Donnez-lui trois mille
dirhams.» [Al-Muntadham 10/53]
0 cAlî Ibn Abî Iâlib a dit : « Les cœurs se fatiguent comme les corps,
alors accordez-leur une part de sagesse. » [Mawsû'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 6/485]
0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Je repose mon âme par ce qui est futile afin
que cela la renforce sur la vérité. » [Al-Kâmil fi-1-Lughah wa-1-Adab 489]
0 Ibn Mascûd a dit : « Ménage ton âme et ne la contrains pas, car si tu
contrains le cœur il s'aveugle. » [Mawsû'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 6/ 485]
0 cAbd Allah, le fils de cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz lui dit un jour :
« Père ! Tu fais la sieste, alors qu'à ta porte se tient celui qui est dans le
besoin qui, lui, ne dort pas ? » Il répondit : « Mon fils ! Mon âme est ma
monture, si je la charge lorsqu'elle est fatiguée, je l'épuise. » [Al-Kâmil fi-1-Luglwh
wa-1-Adab 490]

76
La patience dans la recherche de la science

� Ibn Mascûd a dit : « Le cœur a des périodes de désir et de


rapprochement, et d'autres de léthargie et de fuite. Profitez d'eux lors des
périodes de désir et de rapprochement, et laissez-les lors des périodes de
léthargie et de fuite. » lliifah As-�.afwah 1/190]
� Wahb Ibn Munabbih dit à propos de la sagesse de la famille de
Dâwud : « L'homme raisonnable ne doit pas être détourné de quatre
moments : un moment pendant lequel il s'adresse à son Seigneur, un
moment pendant lequel il demande des comptes à son âme, un moment
qu'il consacre à ses frères qui l'informent de ses défauts et lui parlent en
toute franchise de sa personne, et un moment pendant lequel il laisse son
âme accéder à ses plaisirs, en ce qui est licite et non illicite, car ce dernier
moment aide pour tous les autres, et il lui permet de retrouver force. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/471]

71
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La mise en pratique de la science

0 Abû Ad-Dardâ' a dit : « Ce que je crains le plus est qu' arrivé au


compte des œuvres, on me dise : Tu as su, mais qu'as-tu pratiqué de ce que
tu as su ? » Uâmi' Bayân Al-<flm 1/680]
0 Abû Ad-Dardâ' a dit : « Tu ne seras pieux que lorsque tu seras
savant, et la science ne t'embellira que lorsque tu la mettras en pratique. »
Uâmi' Bayân Al-'Ilm 1/698]

0 Ibn Mascûd a dit : « Tous les gens tiennent de belles paroles ; ainsi
celui dont les propos sont en conformité avec ses actes obtiendra sa part [de
récompense], alors que celui dont les propos sont en opposition avec ses
actes ne fait que fustiger son âme. » Uâmi' Bayân Al_cllm 1/ 696]
0 Salîm Al-cÂmirî rapporte : « J'ai entendu Hudhayfah dire : suffit
pour science de craindre Allah. » [Al-Mu§.annaf 7/139]
0 Ibn Mascûd a dit : « Apprenez ! Apprenez ! Et lorsque vous aurez
appris, pratiquez ! » Uâmi' Bayân Al-'Ilm 1/705]
0 On dit à Al-Hasan : « Les gens disent que celui qui dit : « il n'y a de
divinité digne d'adoration qu'Allah » entre au Paradis. » Il répondit :
« Celui qui dit : « il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah » et
respecte les droits et obligations que cela implique entre au Paradis. » [Sharl!
�al!îl! Muslim 1/200]

0 On demanda à Wahb Ibn Munabbih : « La parole : « il n'y a de


divinité digne d'adoration qu'Allah » n'est-elle pas la clé du Paradis ? » Il
répondit : « Certes, mais toute clé a des dents. Si tu viens avec une clé ayant
des dents, on t'ouvre, sinon non. » [Al-!iilyah 4/ 66]
0 Abû cUthmân Al-Hîrî apprenait auprès de Abû Jacfar Ibn Hamdân,
et lorsqu'il apprenait six hadiths qu'il n'avait pas mis en pratique, il
s'arrêtait jusqu'à les pratiquer. » [As-Siyar 14/63]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Aucun hadith ne m'est jamais parvenu
sans que je ne le mette en pratique, serait-ce une seule fois. » [As-Siyar 7/242]
0 Ahmad Ibn Hanbal a dit : « Je n'ai pas écrit un seul hadith sans le
mettre en pratique, au point qu'il m'est parvenu que le Prophète (;;i) se fit
pratiquer une bJjâmah et donna un dinar à Abû Iaybah, alors je me suis fait
faire une b}jâmah et j'ai donné un dinar à celui qui me l'a pratiquée. » [As-Siyar
11/296]

7Z
La mise en pratique de la science

G lbrâhîm Ibn lshâq Al-Harbî a dit : « Celui auquel parvient une


chose du comportement du Prophète (�) doit s'y attacher. » [As-Siyar 13/35B]
G Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Le rang de celui qui recherche la
science et en tire profit est celui du serviteur qui recherche tout ce qui
satisfera son maître, l'en fera aimer et l'en rapprochera. » �ifah As-�.afwâh 2/463]
G Ahmad Ibn Sacîd Ad-Dârimî rapporte : « J'ai entendu une parole de
cAlî Ibn Al-Madînî qui m'a plu. Il nous lut le hadith de la grotte et dit : Ces
hadiths nous ont été transmis pour que nous les mettions en pratique, et
non pour que nous nous en émerveillions » [As-Shu<ab 1732]
0 Habîb Ibn cUbayd Ar-Rahabî a dit : « Apprenez la science,
comprenez-la, et instruisez-vous en. Ne l'apprenez pas pour vous en parer,
car si vous vivez assez longtemps, vous verrez qu'on se parera de la science
comme on se pare d'un vêtement. » [As-Siyar l3/24l]
0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Le savant n'est pas celui qui distingue
le bien du mal, mais le savant est celui qui connaît le bien et s'y attache, et
connait le mal et s'en éloigne. » [Al-H.ilyah 7/274]
G cAwn Ibn cAbd Allah a dit : « Fait partie de la complétude de la piété
que tu cherches une science que tu ne possèdes pas. Sache que
l'imperfection en ce que tu connais est due au délaissement du fait d'avoir
cherché à l'augmenter, et ce qui amène l'homme à délaisser la science est le
manque de profit qu'il tire de ce qu'il a appris. » [Al-Hilyah 4/246]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « On n'apprend la science que pour
craindre Allah à travers elle ; et le mérite de la science sur toute autre chose
n'est due qu'au fait qu'on craint Allah à travers elle. » Uâmi< Bayân Al-<llm 1/665]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « La science appelle la mise en pratique.
Soit elle lui répond favorablement, soit elle s' en va. » Uâmi< Bayân Al-<llm 1 / 707]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Il convient à celui qui dépasse les gens en
science de les dépasser en actes. » Uâmi< Bayân Al-<llm 1/ 706]
0 lbrâhîm Ibn lsmâcîl Ibn Majmac a dit : « Pour faciliter la
mémorisation du hadith, nous le mettions en pratique. » [Iqtif!.â' Al-<llm Al-<Amal
149]

0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Les gens se sont intéressés au hadith en


délaissant la mise en pratique. » [Iqtif!.â' Al-<llm AI-<Amal 136]
0 Al-Awzâcî a dit : « Si Allah veut du mal à des gens, Il leur ouvre la
porte de la polémique et les prive de la mise en pratique. » [Iqtif!.â' Al-<Ilm Al­
<Amal 122]

7)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Sufyân At-Thawrî a dit : « Parez la science [en la pratiquant], mais


ne vous parez pas de la science. » [Al-Hilyah 6/361]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Si le serviteur apprend la science pour la
mettre en pratique, elle lui apporte humilité ; mais s'il l'apprend pour autre
que sa mise en pratique, elle ne fait qu'augmenter son orgueil. » [Al-Hilyah
2/372]

G Wahb Al-Makkî rapporte : « Un jeune homme multipliait les


questions posées à Umm Ad-Dardâ' qui lui dit : Mets-tu en pratique tout ce
sur quoi tu interroges ? - Non. - Alors pourquoi augmentes-tu les
arguments d'Allah contre toi ? » [Az-Zuhd li A!:!mad 219]
G Muscar rapporte : « cAbd Al-Aclâ At-Taymî m'a dit : Celui qui se voit
accorder une science qui ne le fait pas pleurer, on peut craindre qu'on ne
lui ait pas accordé une science qui lui soit utile. » [Az-Zuhd li A!lmad 209)
G Abû-d-Dardâ' a dit : « Malheur à celui qui ne sait pas, une fois ; et
malheur à celui qui sait mais n'applique pas, sept fois. » [As-Siyar 2/347)
G lbrâhîm a dit : « Je n'ai jamais comparé mes propos à mes actes sans
craindre d'être menteur. » [As-Siyar 5/61]
G Az-Zuhrî a dit : « Les gens n'agréent ni les propos d'un savant qui ne
met pas en pratique sa science, ni les actes de celui qui œuvre sans
science. » [As-Siyar 5/341]
G Abû ls.hâq As-Shayrâzî a dit : « La science qui n'est pas utile est celle
de celui qui sait mais n'applique pas. » [As-Siyar 18/457)
G On a dit : « La raison innée est femelle, et ce qu'on tire de la science
est mâle, et ils ne sont profitables qu' ensemble. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/526]
G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Les gens prononcent de belles
paroles, ainsi celui dont les propos sont conformes à ses actes aura obtenu
sa part [de bien], quant à celui dont les propos ne sont pas conformes à ses
actes, il ne fait que blâmer son âme. » �ifah As-�afwah 1/189)
G Abû Ad-Dardâ' a dit : « Parmi ceux qui occuperont le pire des rangs
devant Allah, au Jour de la Résurrection, figure le savant qui ne tire pas
profit de sa science. » [AI-Hilyah 1 /178]
G Jundub Al-Bajalî a dit : « Celui qui exhorte les gens et s'oublie est
semblable à la lampe qui éclaire autrui et se consume. » [Az-Zuhd li A!:!mad 330]

74
La mise en pratique de la science

G Mu<âdh Ibn Jabal a dit : « Apprenez ce que vous voulez, Allah ne


vous récompensera pour une science que lorsque vous la mettrez en
pratique. » [Al-H.ilyah 1 /185]
G On demanda à Sufyân At-Thawrî : « Préfères-tu la recherche de la
science ou sa mise en pratique, ô Abû cAbd Allah ? » Il répondit : « On ne
recherche la science que pour la mettre en pratique. Ne délaisse pas la
recherche de la science pour sa mise en pratique, et ne délaisse pas la mise
en pratique pour la recherche de la science. » [Al-Hilyah 2/378]
G On demanda à <Alqamah : « Pourquoi ne nous adresses-tu pas des
propos ? » Il répondit : « Je déteste vous ordonner ce que je ne pratique
pas. » [Az-Zuhd li A!:!.mad 372]
0 lbrâhîm An-Nakhacî a dit : « Lorsque [les pieux prédécesseurs]
allaient trouver un homme pour prendre de sa science, ils observaient
[avant cela] sa prière, son attitude et son apparence. » lliifah As-�afwah 2/553]
0 Abû Qilâbah a dit : « Lorsqu'Allah t'accorde une science, accorde­
Lui une adoration. » lliifah As-�afwah 3/186]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Lorsque le savant ne met pas en pratique sa
science, son exhortation glisse sur les cœurs comme la goutte d'eau glisse
sur la roche. » [Az-Zuhd li A!:!.mad 539]
0 Ibn Sammâk a dit : « Combien de choses ne causent aucun tort
même sans être profitables ; quant à la science, si elle n'est pas profitable,
elle nuit. » [As-Siyar 2/761]
0 Abû cUthmân Al-Hayrî a dit : « L'islam disparaît en raison de quatre
choses : les gens ne pratiquent pas ce qu'ils savent, ils pratiquent ce dont ils
n'ont aucune connaissance, ils n'apprennent pas ce qu'ils ignorent, et ils
empêchent les gens d'apprendre. » [As-Siyar 2/723]
0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Il y avait un savant et un dévot, et le
savant demanda au dévot : « Qu'as-tu à ne pas venir me trouver, alors que
les gens viennent à moi et ont besoin de ma science ? » Il répondit : « Je
maitrise peu de chose que je mets en pratique, et lorsque je serais arrivé au
bout de cela, je viendrais te trouver. » [Al-H.ilyah 2/434]
0 Haf§. Ibn Humayd rapporte : « J'ai interrogé Dâwud At-Iâ'î sur une
question, et il dit : Lorsque le combattant veut partir à la guerre, ne
rassemble-t-il pas son attirail ? Mais s'il passe son existence à rassembler
son attirail, quand ira-t-il combattre ? La science représente l'attirail
nécessaire à la mise en pratique, et si on passe son existence à [simplement]
la rechercher, quand la mettra-t-on en pratique ? » [Al-H.ilyah 2/458]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

� CÎ sâ Ibn Hâzim rapporte : « J'ai demandé à Ibrâhîm Ibn Ad-ham :


Pourquoi ne recherches-tu pas le hadith ? » Il répondit : « Je ne le délaisse
pas car je m'en détourne ou que je m'en passe, mais j'en ai entendu une
partie et je veux la mettre en pratique. » [Al-Hilyah 2/490]
� Wuhayb Ibn Al-Ward a dit : « Que votre préoccupation ne soit pas la
multitude des œuvres mais leur perfection et amendement, car le serviteur
peut prier et désobéir à Allah en sa prière, et il peut jeûner et désobéir à
Allah en son jeûne. » �ifah As-�afwah 2/535]
� Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! N'apprends pas ce que tu
ignores jusqu'à pratiquer ce que tu connais. » [Iqtif!.â' Al-'Ilm Al-'Amal 1/83]

76
La crainte de donner des fatwas

La crainte de donner des fatwas

0 Nâfic rapporte qu'un homme interrogea cAbd Allah Ibn cUmar qui
baissa la tête sans lui répondre au point que les gens pensèrent qu'il n'avait
pas entendu sa question. L'homme lui dit : « Qu'Allah te fasse miséricorde.
Tu n'as pas entendu ma question ? » Il répondit : « Si, mais il semble que
vous pensez qu'Allah ne nous interrogera pas sur ce dont vous nous
interrogez. Qu'Allah te fasse miséricorde, laisse-nous réfléchir à ta
question. Si nous avons une réponse nous te la donnerons, et sinon nous
t'informerons que nous n'avons aucune science à ce sujet. » lliifah As-�afwah
1/268]

0 Abû-d-Dardâ' a dit : « "Je ne sais pas" représente la moitié de la


science. » [As-Siyar 4/138]
0 cUqbah rapporte : « J'ai accompagné Ibn cUmar trente-quatre mois, et
très souvent il était interrogé et répondait : Je ne sais pas. Il se tourna vers
moi et me dit : Sais-tu ce qu'ils cherchent ? Ils veulent que notre dos leur
serve de pont vers l'Enfer. » Uâmi' Bayân Al-'llm 2/841]
0 Ibn Mascûd a dit : « Celui qui répond à toutes les questions qu'on lui
pose est fou. » Uâmi' Bayân Al-'Ilm 2/843]
0 cAlî a dit : « Comme cela est bon, comme cela est bon ! » On lui
demanda : « De quoi s'agit-il ? » Il répondit : « De dire à propos de ce que
tu ignores : Allah est plus savant. » Uâmi' Bayân Al-'llm 2/836]
0 Al-Qâsim Ibn Muhammad a dit : « Nous ne savons pas tout ce sur
quoi nous sommes interrogés. Vivre ignorant après connu le droit d'Allah
(�) sur soi est meilleur que de dire ce qu'on ne sait pas. » [Al-Hilyah 1/353]
0 Al-Ashcath rapporte : « Lorsque Muhammad Ibn Sîrîn était
interrogé sur le licite et l'illicite, il changeait de couleur et se transformait
comme s'il était autre. » lliifah As-�afwah 3/172]
0 Ayyûb rapporte : « J'ai entendu Al-Qâsim Ibn Muhammad dire,
alors qu'il était interrogé à Mina : « Je ne sais pas ; je n'en ai pas
connaissance. » Puis, lorsque les questions se multiplièrent, il dit : « Par
Allah, nous ne savons pas tout ce sur quoi vous nous interrogez, et si nous
le savions nous ne vous le cacherions pas, et il ne nous serait pas permis de
vous le cacher. » [Al-Hilyah 1/353]

77
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Mâlik a dit en mentionnant Al-Qâsim : « Vivre ignorant est meilleur


que de dire sur Allah ce qu'on ignore, et c'est là une parole lourde de
sens. » [Al-Madkhal li Sunan Al-Bayhaqî l/ 435]
0 Mâlik rapporte : « cAbd Allah Ibn Nâfic interrogea Ayyûb As­
Sakhtiyânî qui ne lui répondit pas. Il lui dit : « Je pense que tu n'as pas
compris ce sur quoi je t'interroge. - Si, j'ai bien compris. - Alors, pourquoi
ne m'as-tu pas répondu ? - Car je ne sais pas. » LJâmi' Bayân Al-"Ilm 277]
0 Zayd Ibn Al-Habbâb rapporte : « J'ai vu Sufyân At-Thawrî être
interrogé et répondre : « Je ne sais pas » au point que celui qui voyait
Sufyân sans le connaître pouvait penser qu'il ne connaissait rien de la
science. » [Musnad ibn Al-fa'd 14/63]
0 Abû Mu§.cab rapporte : « J'ai entendu Mâlik dire : Je n'ai pas donné
de fatwas jusqu'à ce que soixante-dix savants témoignent que j'en étais
digne. » [Al-H.ilyah 6/316]
0 Mâlik a dit : « Je n'ai pas donné de fatwa jusqu'à interroger ceux qui
étaient plus savants que moi quant à savoir si j'en étais digne. J'ai interrogé
Rabîcah et Yahyâ Ibn Sacîd, et ils me l'ont commandé. Ô Abû cAbd
-

Allah ! Et s'ils te l'avaient interdit ? Je m'en serais abstenu, il ne convient


-

pas de se voir digne d'une chose jusqu'à interroger celui qui est plus savant
que soi. » lliifah As-�afwah 2/503]
0 Abû cAmr As-Shaybânî rapporte : « On interrogea Abû Mûsâ sur
une question d'héritage et il se trompa en s'opposant à la réponse donnée
par Ibn Mascûd, ainsi il dit : Ne m'interrogez plus sur quoi que ce soit tant
que cet éminent savant est parmi vous. » [As-Siyar l/492]
0 Masrûq a dit : « Donner une fatwa en toute équité et vérité m'est
préférable au fait de partir en expédition une année entière. » [As-Siyar 4/66]
0 Ibn Abî Laylâ rapporte : « J'ai rencontré cent-vingt Compagnons du
Prophète (�) parmi les An�âr, et lorsque l'un d'eux était interrogé, il
souhaitait que son frère le remplace en cela. » [As-Siyar 4/263]
0 Man§.ûr rapporte: « Je n'ai jamais interrogé lbrâhîm An-Nakhacî sans
voir la réprobation sur son visage, et il répondait : j'espère ou il se peut
qu'il en soit ainsi. » [Al-H.ilyah 2/90]
0 Mâlik rapporte : « Al-Qâsim se rendit chez un des gouverneurs de
Médine qui l'interrogea, et il répondit : Fait partie du respect dû à sa
personne de ne dire que ce qu'on cerne d'une science certaine. » [As-Siyar 5/57]

7&
La crainte de donner des fatwas

G Mu�cab Ibn Hayyân rapporte : « J'étais auprès de cAtâ' Ibn Abî


Rabâh lorsqu'on lui posa une question et qu'il répondit : Dire : « je ne sais
pas » représente la moitié de la science, et dire : « on dit que » la moitié de
l'ignorance. » [As-Siyar 5/85]
G Abû Hilâl rapporte : « J'ai posé une question à Qatâdah qui me dit :
« Je ne sais pas » Je lui demandai alors son avis personnel sur la question, et
il me répondit : « Je n'ai pas donné mon avis depuis quarante ans. » et il
avait alors cinquante ans. » [As-Siyar 5/273]
G Khâlid Ibn Khaddâsh rapporte : « J'ai présenté quarante questions à
Mâlik, et il n'a répondu qu'à cinq d'entre elles. » [As-Siyar 8/77]
G cAlî Ibn Al-Madînî rapporte : « Lorsqu'on interrogeait Sufyân Ibn
cUyaynah, il répondait : Je ne sais pas. Nous demandions alors : Qui
devons-nous interroger ? Il répondait : Interrogez les savants et demandez
à Allah la réussite. » [As-Siyar 8/ 468]
G On demanda à Suhnûn : « Le savant peut-il dire : « Je ne sais pas » en
ce qu'il sait ? Il répondit : Concernant ce qui est établi dans le Coran ou la
Sunna, non ; mais pour ce qui demande de se prononcer, il en a le droit, car
il ne sait pas s'il va voir juste ou se tromper. » [As-Siyar l2/65]
G Suhnûn a dit : « Je n'ai vu persçnne vendre sa vie dans l'au-delà
pour la vie d'ici-bas d'autrui en dehors de celui qui donne une fatwa. » [As­
Siyar (12/66)]

G Suhnûn a dit : « Je connais des questions pour lesquelles on connaît


huit avis de huit imams, alors comment devrais-je m'empresser de
répondre ? » [As-Siyar (12/66)]
G Suhnûn a dit : « Répondre rapidement de manière exacte est une
tentation plus grande que celle de l' argent. » [As-Siyar 12/69]
G Abû Zurcah a dit : « Je m'étonne de celui qui se prononce sur les
questions de divorce, alors qu'il connaît moins de cent mille hadiths. » [As­
Siyar 13/ 69]

G Ar-Rabîc Ibn Khuthaym a dit : « Craignez de dire : « Allah a permis


ceci et interdit cela » et qu'ensuite Allah ne dise : Tu mens, Je n'ai pas
permis ceci et n'ai pas interdit cela. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-1-H.ikâm 375]
G Mâlik Ibn Anas a dit : « J'ai entendu nos savants dire : « Je réprouve
ceci, ou je n'aime pas cela » sans dire : ceci est licite, ceci est illicite. » Uâmi' Al­
'Ulûm wa-1-H.ikâm 375]

7'1
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'effort dans la récitation du Coran

G On demanda à Nâfic : « Que faisait Ibn cUmar chez lui ? » Il


répondit : « Vous ne pourrez en faire autant : il renouvelait ses ablutions
pour chaque prière, et lisait le Coran entre chaque prière. » [Iabaqât Ibn Sa'd 170]
G <Abd Allah a dit : « Récitez le Coran en sept jours, ne le récitez pas en
moins de trois jours, et attachez-vous à en lire une partie chaque jour. » [As­
Shu'ab 2/2173]

G Ibn Mascûd a dit : « Lisez constamment dans le Coran. » [As-Shu'ab


2/2028]

G lbrâhîm rapporte : « Al-Aswad clôturait la récitation du Coran tous


les deux jours pendant le mois de Ramadan, et il dormait entre les prières
du maghrib et cishâ'. En dehors du mois de Ramadan, il récitait
intégralement le Coran en six jours. » [As-Siyar 4/51]
G Sacîd Ibn Jubayr rapporte qu'il clôturait la récitation du Coran tous
les deux jours. [As-Siyar 4/325]
0 cAmr Ibn cAbd Ar-Rahmân Ibn Muhayriz rapporte : « Mon grand­
père <Abd Allah Ibn Muhayriz clôturait la récitation du Coran tous les
- -

vendredis, et il arrivait qu'on lui prépare sa couche mais qu'il n'y dorme
pas. » [As-Siyar 4/ 495]
0 Sallâm Ibn Abî Mu!îc rapporte : « Qatâdah clôturait la récitation du
Coran en sept jours, et lorsqu' arrivait Ramadan, en trois jours, et lors des
dix derniers jours, toutes les nuits. » [As-Siyar 5/276]
G Muhammad Ibn Muscar rapporte : « Mon père ne dormait qu'après
avoir récité la moitié du Coran. » [As-Siyar 7/ 165]
0 Ibn Wahb rapporte : « On demanda à la sœur de Mâlik : Que faisait
Mâlik chez lui ? Elle répondit : Il récitait le Coran. » [As-Siyar 7/273]
G Ahmad Ibn Thaclabah rapporte : « J'ai entendu Salim Al-Khawwâ�
dire : Je récitais le Coran et n'y trouvais pas de suavité. J'ai donc dit à mon
âme : « Récite-le comme si tu l'entendais du Messager d'Allah (;!i). » La
suavité survint alors un peu. Je dis ensuite à mon âme : « Récite-le comme
si tu l'entendais de Jibrîl (�1) lorsqu'il en informait le Prophète (;!i) . » La
suavité augmenta, puis je lui dis : « récite-le comme si tu l'entendais
d'Allah au moment où Il l'a prononcé », et la suavité de la récitation
dépassa tout. » [As-Siyar 8/180]
L'effort dans la récitation du Coran

$ Husayn Al-cUnquzî rapporte : « Lorsque la mort vint à Ibn Idrîs, sa


fille pleura, et il lui dit : Ô ma fille, ne pleure pas car, dans cette maison, j'ai
récité intégralement le Coran quatre mille fois. » [As-Siyar 9/44J
$ Ar-Rabîc Ibn Sulaymân rapporte : « Pendant le mois de Ramadan,
As-Shâfïcî récitait intégralement le Coran soixante fois. » Ibn Abî Hâtim le
rapporta en ajoutant : « Tout ceci en prière. » [As-Siyar 10/360)
$ Al-Baghawî rapporte : « Mon grand-père .Ahmad Ibn Manîc m'a
- -

dit : Depuis quarante ans, je clôture la récitation du Coran tous les trois
jours. » [As-Siyar 11/ 484)
$ Abû Nucaym cUbayd Allah Ibn Abî Al-Haddâd rapporte : « J'ai
entendu un voisin de Al-Fagl Ibn Abî Al-Harb dire : Depuis trente ans, il
n'a pas laissé ses voisins dormir, en raison de sa récitation et ses pleurs. »
[As-Siyar 19/41)

a Bilâl Al-cUnsî a dit : dirigeait la prière pendant le mois de Ramadan.


Il récitait le quart du Coran puis s'en allait, et les gens disaient : « Tu nous a
allégé la prière cette nuit. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/283]
a cAiî Ibn Abî Iâlib sortit la première nuit du mois de Ramadan, alors
que les lanternes scintillaient et que le Livre d'Allah était récité dans les
mosquées, et il dit : « « Qu'Allah illumine ta tombe, ô cUmar Ibn Al­
Kha!!;âb, tout comme tu as illuminé les mosquées d'Allah par le Coran. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/369)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Les adeptes du Coran

@ cUthmân a dit : « Si nos cœurs étaient purs, ils ne se rassasieraient


pas de la Parole d'Allah. » [Ighâthah Al-Lahfân 1/55]
@ cAbd Allah Ibn cUmar a dit : « On doit reconnaître l'adepte du Coran
en sa nuit alors que les gens dorment, en sa journée alors que les gens se
montrent insouciants, en sa tristesse alors que les gens se réjouissent, en ses
pleurs alors que les gens rient, en son silence alors que le gens palabrent, et
en son recueillement alors que les gens se pavanent. L'adepte du Coran
doit pleurer, s'attrister, se montrer bienveillant, sage, et taciturne ; et il ne
doit pas être rude, insouciant, criard et dur. » �ifah As-fi.afwah 1/188]
@ On interrogea cAlî Ibn Abî Iâlib à propos d' lbn Mascûd et il dit : « Il
a lu le Coran, puis s'est tenu à cela et s'en est suffi. » [Al-Hilyah 1/118]
@ cUbayd Ibn Abî Al-Jacd rapporte d'un homme de Ashjac : « Les gens
entendirent que Salmân Al-Fârisî se trouvait dans la mosquée, ils vinrent
de partout jusqu'à être environ un millier. Salmân se leva et dit : « Asseyez­
vous ! Asseyez-vous ! » Lorsqu'ils s'assirent, il débuta la récitation de
sourate yûsuf et les gens se mirent à s'éparpiller et partir, jusqu'à ce qu'il
n'en reste plus qu'une centaine. Il se mit alors en colère et dit : « Est-ce des
paroles clinquantes que vous vouliez ? Je vous récite le Livre d'Allah et
vous partez ?! » [Al-Hilyah 1/163]
@ Abû-1-c liyah rapporte : « Un homme demanda à Ubay Ibn Kacb :
« Adresse-moi une recommandation. » Il lui dit : « Fais du Coran ton guide,
et agrée-le comme juge, car il est ce que votre Prophète (�) a laissé parmi
vous ; il est un intercesseur obéi, et un témoin insoupçonnable, il comporte
votre mention et celle de ceux qui vous ont précédé, le jugement entre
vous, et il informe sur vous et ce qui viendra après vous. » [As-Siyar 1/392]
@ Az-Zuhrî rapporte : « J'ai interrogé cAlî Ibn Al-Husayn à propos du
Coran, et il me répondit : Il est le Livre et la Parole d'Allah. » [As-Siyar 4/396]
@ Nâfic rapporte : « Lorsqu'on fit le lavage mortuaire d' Abû Jacfar Al­
Qâri', un des dix imams des lettres des récitations, on observa entre sa
gorge et son cœur ce qui ressemblait à une page du Coran, et aucun de ceux
qui le virent ne douta qu'il s' agissait de la lumière du Coran. » [As-Siyar 5/288]
Les adeptes du Coran

G Ibn cUmar rapporte : « Al-Muhâjirûn s'installèrent à Al-cUsbah, à côté


de Qubâ', et c'est Sâlim, le servant affranchi de Hudhayfah, qui dirigea la
prière, car il est celui d'entre eux qui connaissait le plus du Coran, alors
qu'il y avait parmi eux cUmar et Abû Salamah Ibn cAbd Al-Asad. » [As-Siyar
1/168]

G Abû AI-cÂliyah a dit : « Apprenez le Coran en ne dépassant pas cinq


versets à la fois, car cela est meilleur pour la mémorisation, et Jibrîl
descendait avec le Coran par lot de cinq versets. » [As-Siyar 4/211]
G Ismâcîl Ibn Abî Khâlid rapporte : « Nous étions dans les assises de
Al-Qâsim Ibn Mukhaymarah, il nous enseignait et ne nous prenait rien en
échange. » [As-Siyar 5/202]
G cA!â' Ibn As-Sâ'ib rapporte : « Un homme apprenait le Coran auprès
d' Abû cAbd Ar-Rahmân As-Sulamî, et il lui offrit un arc. Abû cAbd Ar­
Rahmân le refusa et dit : n'était-ce pas là en échange de la lecture ? » [As-Siyar
4/271]

G Abû Musahhir rapporte : « Ismâcîl Ibn cUbayd Allah connut


Mucâwiyah enfant, et on rapporte que cAbd Al-Malik lui dit : Ô Ismâcil,
enseigne à mon enfant, et ce que je t'accorderai ne sera pas pour le Coran
mais pour la grammaire. » [As-Siyar 5/213]
G Ahmad Ibn Al-Bandanîjî rapporte : « J'ai demandé à Abû Jacfar
Ahmad Ibn Ahmad Ibn Al-Qâ� : As-tu étudié le Coran auprès de Abû Al­
cizz ? Il me répondit : Lorsqu'il est arrivé à Bagdad, j'ai voulu étudier
auprès de lui, mais il me demanda pour cela de l'or, alors j'ai dit : Par
Allah, j'en ai les moyens, mais je ne te donnerais aucun salaire pour
l'enseignement du Coran, et ainsi je n'ai pas étudié auprès de lui. » [As-Siyar
19/498]

G Abû Macshar rapporte : « Lorsque Muhammad Ibn Qays voulait


faire pleurer ses compagnons, il récitait quelques versets avant de parler. Il
comptait parmi les gens dotés des plus belles voix, et lorsqu'il récitait, il
pleurait et faisait pleurer. Ensuite il parlait, et lorsqu'il parlait, il versait des
larmes. » [Mawsû<ah ibn Abî-d-Dunyâ 3/185]
G Al-Hasan a dit : « Ceux qui récitent le Coran sont de trois catégories.
Le premier est un homme qui en a fait une marchandise qu'il déplace d'une
ville à une autre, cherchant ainsi ce qui est auprès des gens. Le deuxième
est un homme qui a récité le Coran, mémorisé ses lettres, mais transgressé
ses limites, l'utilisant pour s'introduire auprès des gouverneurs et se
montrer arrogant face aux gens de sa contrée. On trouve la majeure partie
de ce type d'hommes parmi les mémorisateurs du Coran ; puisse Allah ne
pas multiplier leur nombre. Le troisième est un homme qui a récité le
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Coran et pleuré en raison de ce qu'il connaît du remède du Coran, et qui


l'applique sur le mal de son cœur. Ainsi, il veille pour Allah, ses yeux
versent des larmes, la tristesse est sa compagne, il se pare du recueillement,
et il persévère longuement dans son oratoire. C'est par lui qu'Allah fait
descendre la pluie, survenir la victoire, et disparaître les calamités. Par
Allah, ceux qui font partie de cette catégorie de mémorisateurs du Coran
sont plus rares que le souffre rouge ! » » [Mawsû'ah ibn Abî-d-Dunyâ 3/290]
G Ibn Abî Az-Zinâd a dit : « Je sortais en fin de nuit pour me rendre à
la mosquée du Messager d'Allah (:1), et je ne passais pas devant une
maison sans qu'on y trouve quelqu'un récitant le Coran. » [Mawsû'ah ibn Abî-d­
Dunyâ 1/310]

0 On dit à un homme de Tarsûs : « N'y a-t-il personne qui puisse te


tenir compagnie ? - Si. - Qui donc ? » Il tendit alors la main vers le
Coran, le mit dans son giron et dit : « Lui. » [Mawsû'ah ibn Abî-d-Dunyâ 6/509]
0 Thâbit Al-Bunânî a dit : « Il n'est pas un pilier de la grande mosquée
sans que je n'y ai récité intégralement le Coran et n'y ai pleuré. » [Al-lJJiyah
1/404]

0 Makhûl a dit : « Récite ce que le Coran t'interdit, et s'il ne t'interdit


rien, alors tu ne le lis pas réellement. » [Al-H.ilyah 2/180]
0 Abû-1-<Âliyah a dit : « Nous considérions parmi les plus grands
péchés que d'apprendre le Coran, puis de dormir [la nuit sans le réciter] et
de l'oublier. » �ifah As-�afwah 3/148]
0 On a dit : « Le pire des gouverneurs est le plus éloigné des adeptes
du Coran, et le pire adepte du Coran est le plus proche des gouverneurs. »
['Uyûn Al-Akhbâr 1/65]

G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Ô adeptes du Coran ! Qu'a semé le Coran


dans vos cœurs ? Le Coran est la pluie bénéfique au cœur tout comme
l'averse est la pluie bénéfique à la terre. Allah envoie des cieux vers la terre
l'averse sur l'herbe qui contient une graine, et la putréfaction du lieu où elle
se trouve ne l'empêche pas de se développer et grandir. Ô adeptes du
Coran ! Qu'a semé le Coran dans vos cœurs ? Où sont ceux qui ont
mémorisé une sourate ? Ceux qui ont mémorisé deux sourates ? Qu'en
avez-vous appliqué ? » [Al-H.ilyah 1/418]
$ Ibn Wahb rapporte : « On demanda à la sœur de Mâlik Ibn Dînâr :
quelle était l'occupation de Mâlik chez lui ? Elle répondit : Le Coran et la
récitation. » [As-Siyar 2/736]
Les adeptes du Coran

0 Abû cAbd Ar-Rahmân As-Sulamî a dit : « Nous avons appris le


Coran de gens qui, lorsqu'ils avaient mémorisé dix versets ne passaient pas
aux dix suivants jusqu'à mettre en pratique ce qu'ils comportaient. Ainsi,
nous avons appris le Coran et sa mise en pratique. Hériterons du Coran
après nous des gens qui le boiront comme l'eau, et il ne dépassera pas leur
gorge. » [As-Siyar l/ 495]
$ Al-Fu.Qayl Ibn cJyâ.Q a dit : « L'adepte du Coran porte l'étendard de
l'islam, il ne convient pas qu'il parle de choses futiles, folâtre et divague
avec ceux qui le font ; mais il convient qu'il n'ait pas besoin des gens, ni des
gouverneurs ni de ceux qui sont moindres, et il convient que ce soit les
gens qui aient besoin de lui. » [Al-Hilyah 3/12]
0 Wahb Ibn Munabbih rapporte : « On dit à un homme : pourquoi ne
dors-tu pas ? Il répondit : les merveilles du Coran ont fait disparaître mon
sommeil. » [Az-Zuhd li Af:!mad 440]
0 Yûnus Ibn Jubayr rapporte : « Nous avons accompagné Jundub Ibn
cAbd Allah puis lui avons dit : « Adresse-nous une recommandation. » Il
dit : « Je vous enjoins à la crainte d'Allah et au Coran, car il est la lumière
de la nuit ténébreuse, et la guidée du jour. Mettez-le en pratique, quels que
soient l'effort et l'indigence, et si une calamité survient donnez vos biens
plutôt que vos personnes ; et si cette calamité est plus grande encore,
donnez vos biens et vos personnes plutôt que votre religion, car le
dépouillé est celui qui est dépouillé de sa religion, et le spolié est celui qui
est privé de sa religion. Il n'est aucune richesse après l'Enfer, et aucune
indigence après le Paradis. L'Enfer ne libère pas ses prisonniers et ne se
passe pas de ses pauvres. » [Az-Zuhd li A!lmad 360]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La méditation du Coran

G Anas Ibn Mâlik rapporte : « L'épouse de cUthmân Ibn cAffân a dit


lorsqu'ils l'ont assassiné : Vous l'avez tué alors qu'il passait la nuit en
prière. » [Al-H.ilyah 1/57]
G Ibn cAbbâs a dit : « Je préfère réciter al-baqarah en une nuit et la
méditer que de réciter intégralement le Coran en jacassant. » [Sifah As-Safwah
1/372]

G Nâfic rapporte : « Lorsqu'lbn cUmar récitait le Coran il réprouvait


qu'on lui parle jusqu'à ce qui termine de lire ce qu'il voulait. » [Al-Mu2annaf
7/119]

G Nâfic rapporte : « Lorsqu' Ibn cUmar récitait ce verset (Le temps


n'est-il pas venu, pour ceux qui ont cru, que leur cœur s'emplisse de crainte
à la mention d'Allah) il pleurait jusqu'à être pris de sanglots. » [Al-Mu§.annaf
7/118]

G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Ces cœurs ne sont que des
récipients, remplissez-les donc du Coran et de rien d'autre. » [Al-Mu2annaf
7/106]

G Nâfic rapporte : « Lorsqu' lbn cUmar récitait dans la prière un verset


comportant une mention du Paradis, il s'arrêtait, demandait à Allah le
Paradis, invoquait et pleurait. Et lorsqu'il récitait un verset comportant une
mention de l'Enfer, il s'arrêtait, invoquait et demandait pardon à Allah »
[Az-Zuhd li Af:!mad 241]

G Mujâhid rapporte : « Ibn cUmar accomplissait la prière lorsqu'il


parvint à ce verset : ( Vous ne parviendrez à la bonté que lorsque vous
dépenserez de ce que vous aimez) il affranchit une servante qu'il voulait
épouser, alors qu'il était encore dans la prière. » [Az-Zuhd li Af:!mad (242)]
G Nâfic rapporte : « Ibn cUmar n'a jamais récité ces deux versets de la
fin de sourate Al-Baqarah sans pleurer : (Que vous manifestiez ce qui est en
vous ou que vous le cachiez, Allah vous en demandera compte) et il disait :
C'est là un compte difficile. » [Al-H.ilyah 1/305]
G cAbd Allah Ibn Abî Malîkah rapporte : « J'ai accompagné Ibn cAbbâs
de la Mecque à Médine, et lorsqu'il s'arrêtait, il priait la moitié de la nuit.
Ayyûb lui demanda : Comment était sa récitation ? Il répondit : Il récita :
(L 'agonie de la mort viendra en toute vérité, et on lui dira : Voilà ce dont
tu t'écartais. ) il récitait doucement et poussait de longs sanglots. » [As-Siyar
1/492]
La méditation du Coran

G cAbd Allah Ibn cUrwah Ibn Az-Zubayr rapporte : « J'ai demandé à


ma grand-mère Asmâ' : Comment étaient les Compagnons du Prophète (;i)
lorsqu'ils entendaient le Coran ? Elle répondit : Leurs yeux pleuraient et
leur peau frissonnait, ainsi qu'Allah (�) les a décrits. » [As-Shu'ab 1900]
G As-Shacbî a dit : « Lorsque tu récites le Coran, fais-le comprendre à
ton cœur et entendre à tes oreilles. » [As-Shu'ab 1927]
G Muhammad Ibn As-Sammâk a dit : « Combien de ceux qui
mentionnent Allah, oublient en réalité Allah ? Combien de ceux qui font
craindre Allah, se jette [dans les interdits] d'Allah ? Combien de ceux qui
appellent à Allah, fuient en réalité Allah ? Combien de ceux qui récitent le
Livre d'Allah sont en réalité dépourvus des versets d'Allah ? » [As-Shu'ab 1771]
G Nucaym Ibn Hammâd rapporte : « Un homme dit à Ibn Al­
Mubârak : Hier, j'ai récité le Coran en une nuit. Il lui répondit : Et moi je
connais un homme qui n'a cessé de répéter hier soir (La course aux
richesses vous distrait) jusqu'à l'aube, sans pouvoir dépasser ce verset -
parlant ainsi de lui-même. » [As-Siyar S/397]
G Haf§. Ibn cUmar Al-Jucfî rapporte : « Dâwud At-Iâ'î fut souffrant
plusieurs jours en raison du fait qu'il récita un verset comportant une
mention de l'Enfer, qu'il le répéta plusieurs fois dans la nuit, et se réveilla
ensuite malade. » [Al-H.ilyah 7/340]
G Fa41 Ar-Raqqâshî a dit : « Les gens ne se sont pas délectés d'une
chose meilleure, et leur cœur n'ont pas volé aussi haut que par l'écoute
d'une belle voix récitant le Coran. Tout cœur qui n'aime pas une belle voix
récitant le Coran est un cœur mort. » [Al-H.ilyah 6/207]
G Al-Hasan a dit : « Cherchez la douceur en trois choses : la prière, le
Coran, et la mention d'Allah. Si vous la trouvez, persévérez et recevez une
bonne annonce ; et si vous ne la trouvez pas, sachez que votre porte est
fermée. » [Al-H.ilyah 6/171]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Celui qui ne préfère pas la Parole d'Allah
aux discours des gens, aura été doté de peu de science, son cœur aura été
aveuglé, et il aura perdu son existence. » [Rawf!.ah Al-'Uqalâ' 85]
G Abû Hammâm rapporte : « j'ai demandé à cîsâ Ibn Dâwud : Qu'est­
ce que tu désires le plus en ce bas-monde ? Il pleura et dit : « J'aimerais que
ma poitrine s'ouvre et que je puisse voir mon cœur et ce qu'y a produit le
Coran. » Et lorsque cÎsâ récitait, il sanglotait au point que je dise : Son âme
va sortir maintenant. » [Al-Mutamannîn 49]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

� cAbd Allah Ibn Wahb rapporte : « J'ai entendu Muhammad Ibn Kacb
Al-Quradhî dire : Réciter la nuit jusqu'au matin les sourates az-zalzalah et
al-qâricah, et rien d'autre, en les répétant et méditant m'est préférable au fait
de réciter sans prêter d'attention. » [AI-Hilyah 3/214]
� Al-Hasan a dit : « Par Allah, fils d'Adam ! Si tu récites le Coran puis
crois en lui, ta tristesse en ce bas-monde se prolongera, ta peur
s'intensifiera, et tes pleurs augmenteront. » [AI-Hilyah 2/133]
� Ishâq Ibn Ibrâhîm rapporte : « La récitation d' Al-Fu4ayl Ibn cJyâ4
était triste, lente, comme s'il s'adressait à quelqu'un, et lorsqu'il récitait un
verset comportant une mention du Paradis, il le répétait. » lliifah As-�.afwah 2/466]
� Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Par Allah ! Vous n'atteindrez le
sommet de cette chose que lorsque vous aimerez Allah plus que toute autre
chose, et celui qui aime le Coran aime Allah. » [As-Shu<ab l /407]
� Ialq a dit : « L'homme qui a la plus belle voix lorsqu'il récite le
Coran est celui qui, lorsqu'il récite, tu entends qu'il craint Allah (�) . » [Az­
Zuhd li Aftmad 217]

� cAlî Ibn Al-Madînî rapporte : « Nous étions chez Yahyâ Ibn Sacîd,
lorsqu'un homme récita sourate ad-dukhân, et Yahyâ s'évanouit. » [As-Siyar
9/180]

� Al-Qâsim Ibn Abî Ayyûb rapporte : « J'ai entendu Sacîd Ibn Jubayr
répéter ce verset dans la prière, plus de vingt fois : (Craignez le jour où
vous serez ramenés vers A llah.) » [As-Siyar 4/324]
G Yahyâ Ibn Ayyûb rapporte : « Je suis entré, en compagnie de Zâfir
Ibn Sulaymân, chez Al-Fu4ayl Ibn cJyâ4, alors qu'un vieil homme se
trouvait chez lui. Zâfir entra et me fit asseoir à la porte. Zâfir me dit
ensuite : Al-Fugayl me regarda et dit : « Les adeptes du hadith aiment les
chaînes de transmission courtes, alors je vais t'informer d'une chaîne de
transmission sur laquelle il n'y a aucun doute : le Messager d'Allah qui
rapporte de Jibrîl, qui rapporte d'Allah (�) : (Un feu dont le combustible
sera les hommes et les pierres, gardé par des anges rudes et durs) Et toi et
moi sommes des hommes. » À ce moment, lui et le vieil homme
s'évanouir ; Zâfir les regarda, puis Al-Fugayl sortit, alors que le vieil
homme était toujours évanoui. » [As-Siyar B/438]
0 Abû Sulaymân Ad-Dârânî rapporte : « cAfî Ibn Al-Fu4ayl ne pouvait
réciter sourate al-qâricah, et on ne pouvait la lui lire. » [As-Siyar B/445]
La méditation du Coran

G Mûsâ Ibn Mucâwiyah rapporte : « Le Calife Hârûn dirigea la prière


de l'aube à la Mosquée Sacrée, et il récita les sourate ar-râ'1mân et al-wâqicah.
Je souhaitais qu'il ne cesse de réciter, tant sa récitation était belle, puis je me
suis rendu auprès d' Al-Fugayl, et je l'ai entendu dire : Pauvre Hârûn, il
récite ar-râ'1mân et al-wâqicah sans savoir ce qu'elles comportent [comme
significations] . » [As-Siyar 12/109]
$ Ahmad Ibn Abî Al-Hawârî a dit : « Je récite parfois le Coran et vois
un verset qui me fait perdre la raison. Je m'étonne de voir ceux qui
mémorisent le Coran apprécier le sommeil et s'accommoder des
préoccupations de ce bas-monde, alors qu'ils prononcent la Parole du
Miséricordieux. S'ils comprenaient ce qu'ils récitent, en connaissaient le
droit, s'en délectait et se plongeait dans la conversation, ils perdraient le
sommeil de joie face à ce qu'on leur a accordé. » [AI-H.ilyah 4/254]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'importance accordée à la prière

0 <Umar a dit : « Si vous voyez quelqu'un négliger la prière, par Allah,


soyez certains qu'il néglige plus encore les autres droits d'Allah. » [Mawsû'ah
Ibn Abî-d-Dunyâ' 1/340]

0 <Abd Allah Ibn Mas<ûd a dit : « Le fidèle en prière frappe à la porte,


et celui frappe fréquemment à la porte du Roi, on lui ouvre. » [Az-Zuhd li Abî
Dâwud 153]

0 Salmân Al-Fârisî a dit : « La prière est une balance : celui qui lui
accorde pleinement son importance, on lui accorde pleinement sa
récompense, quant à celui qui fraude, vous savez ce qu'Allah dit des
fraudeurs. » [Al-Fatâwâ Al-Kubrâ 4/ 455]
0 Al-Hasan Ibn Najîh Ar-Raqqâshî rapporte : « J'ai entendu Al-Hasan
dire : Ô fils d'Adam ! [Dis-moi] ce qui, de ta religion, te sera pénible si la
prière t'est facile ? » [At-Tahajjud wa Qiyâm Al-Layl 288]
0 Lorsque <Alî Ibn Al-Husayn accomplissait ses ablutions, il devenait
pâle. On lui demanda : « Que t' arrive-t-il lorsque tu accomplis tes
ablutions ? » Il répondit : « Savez-vous devant qui je veux me tenir ? » lliifah
As-�afwah 4/534]

0 Muslim Al-Makkî rapporte : « J'ai vu Ibn Az-Zubayr s'incliner, j'ai


alors récité les sourates al-baqarah, âl cimrân, an-nisâ', et al-mâ'idah, et il ne
s'était toujours pas relevé de l'inclinaison. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 348]
0 Ibn Wahb rapporte : « J'ai vu At-Thawrî dans la Mosquée Sacrée,
après la prière du maghrib, il accomplit la prière, s'inclina une première fois,
et il ne s'était pas encore relevé qu'on appelait à la prière du 'ishâ'. » [As-Siyar
7/296]

0 cAbdân rapporte : « Hudbah Ibn Khâlid glorifiait Allah (�), lors de


l'inclinaison et de la prosternation, plus de trente fois. » [As-Siyar 11/99]
0 Ibrâhîm An-Nakha<î rapporte : « Dès qu'on appelait à la prière, Al­
Aswad Ibn Yazîd faisait asseoir son chameau, même sur une pierre. » [As­
Siyar 4/53]

0 Ahmad Ibn Hanbal rapporte : « Pas un jour ne passait sans que Ibn
Al-Bazzâr n'accomplisse le bien. Nous nous rendions chez untel, et nous
asseyions pour étudier jusqu'à ce que l'enseignant arrive, alors que Ibn Al­
Bazzâr accomplissait, lui, la prière. » [As-Siyar 12/193]
L'importance accordée à la prière

G Muhammad Ibn Yûsuf et ses compagnons, pour se reposer,


accomplissaient la prière. [AL-Hilyah 8/227]
G Abû Bakr rapporte : « cÂ�im Ibn Abî An-Nujûd était un bon
adorateur qui priait continuellement, il lui arrivait parfois de sortir pour un
besoins, et lorsqu'il voyait une mosquée, il disait : « Faisons un détour, car
ce dont nous avons besoin ne s'en ira pas. » et il entrait alors pour prier. »
[As-Siyar 5/259]

G cUbayd Allah Ibn Sulaymân Ibn Mucâwiyah rapporte : « Notre


grand-père a usé deux tapis, et il en usait un troisième [lorsqu'il mourut] au
niveau de ses genoux, son visage et ses mains, en raison du grand nombre
de ses prières. » [As-Siyar 7/398]
G On dit à Masrûq Ibn Al-Aj dac : « Tu nuis à ton corps. » Il répondit :
« Ce que je cherche c'est l'honorer. » Son épouse Fayrûz lui dit, lorsqu'elle
vit qu'il rompait le jeûne mais ne cessait de prier : « Malheur à toi, ô
Masrûq ! L'Enfer n'a-t-il été créé que pour toi ? » Il répondit : « Malheur à
toi, ô Fayrûz ! Celui qui recherche le Paradis ne se lasse pas, et celui qui fuit
l'Enfer ne dort pas. » [Al-'Aqd AL-Fana 1/304]
G Nâfic rapporte : « Lorsqu'Ibn cUmar manquait la prière du cishâ' en
congrégation, il priait toute la nuit. » [As-Siyar 3/235]
G Sacîd Ibn Al-Musayyib a dit : « Depuis trente ans, le muezzin n'a pas
appelé à la prière sans que je ne sois dans la mosquée. » [As-Siyar 4/221]
G Ibrâhîm At-Taymî a dit : « Si tu vois un homme négliger [d'arriver
pour] le premier takbîr de la prière, lave-t-en les mains. » [As - Siyar 5/62]

G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Le savant est celui qui, lorsque tu vas le
trouver chez lui et ne le trouve pas, ta demeure te parle de lui : tu vois son
tapis de prière, son exemplaire du coran et son écuelle pour se purifier, tu
vois les traces de l'au-delà. » �ifah As-fiafwah 1/372]
G Abû-1-<Âliyah a dit : « Je voyageais plusieurs jours durant pour aller
trouver un homme, et la première chose que je regardais chez lui était sa
prière. Si je constatais qu'il l'accomplissait parfaitement, je restais et prenais
de lui, et si je constatais qu'il la négligeait, je repartais sans prendre de lui,
en me disant qu'il négligeait plus encore ce qui est autre que la prière. » [AL­
H.ilyah 5/31]

G Yacqûb rapporte d'après son père : « cAbd Al-cAzîz Ibn Marwân


envoya son fils à Médine afin qu'il y soit éduqué, et il écrivit à .S.âlih Ibn
Kîsân afin qu'il s'en occupe. Ce dernier lui imposait de prendre part aux
prières, et un jour il arriva en retard. Il lui demanda : « Qu'est-ce qui t'a
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

retenu ? - Ma coiffeuse prenait soin de mes cheveux. - Celle qui s'occupe


de tes cheveux a atteint un tel rang que tu lui donnes priorité sur la
prière ? » Il en rendit compte à son père qui le fit mander, et il ne lui
adressa la parole qu'après lui avoir rasé les cheveux. » [As-Siyar 5/116]
0 cUmar Ibn Sacd Al-Hafarî tarda un jour à sortir de chez lui pour la
prière en commun, puis il sortit et dit : « Je m'excuse, mais je n'avais que ce
vêtement, j'ai accompli la prière avec celui-ci, puis je l'ai donné à mes filles
pour qu'elles prient, puis je l'ai repris et je suis sorti vous trouver. » [As-Siyar
9/416]

Q Muhammad Ibn Samâcah a dit : « Pendant quarante ans, je n'ai


jamais manqué le premier takbîr de la prière, sauf le jour où ma mère est
décédée, et j'ai ensuite prié vingt-cinq fois, cherchant ainsi à atteindre la
multiplication de la récompense [que comporte la prière en commun]. » [As­
Siyar 10/ 646]

0 On rapporte qu' Ibn Khafîf souffrait de la hanche, et parfois cela


l'empêchait de bouger, si bien que lorsqu'on appelait à la prière, il se faisait
porter sur le dos de quelqu'un. On lui dit : « Tu devrais te ménager. » et il
répondit : « Si vous entendez « Venez à la prière » et que vous ne me voyez
pas dans le rang, cherchez moi au cimetière. » [As-Siyar (16/346)]
0 Muscab rapporte : « cÂmir Ibn cAbd Allah entendit le muezzin alors
qu'il rendait l'âme. Il dit : « Prenez ma main. - Mais tu es souffrant. -
J'entends le héraut d'Allah et je ne lui réponds pas ? » Ils prirent sa main, il
entra en prière avec l'imam pour le maghrib, accomplit une inclinaison, puis
mourut. » [As-Siyar 5/220]
� Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Fait partie du respect dû à la prière
que d'arriver avant l' iqâmah. » [AI-Hilyah 7/285]
0 Muhammad Ibn Wâsic a dit : « Il ne reste en ce bas monde rien de
plus délectable que la prière en commun et la rencontre des frères. » [Al­
Hilyah 4/291]

0 cAnbasah Ibn Al-Azhar rapporte : « Al-Hârith Ibn Hassân se maria,


et on lui dit [au matin] : « Tu viens, alors que tu as consommé ton mariage
cette nuit ? » Il répondit : Par Allah ! Une femme qui m'empêche
d'accomplir la prière de l'aube est une femme mauvaise. » [Al-Majmac 2/41]
Q Sacîd Ibn Al-Musayyib a dit : « Le temps d'accomplissement de la
prière n'est jamais arrivé sans que je m'y sois préparé, et pas une obligation
ne s'est présentée à moi sans que je ne la désire. » [AI-H.ilyah 2/163]
Q Muhammad Ibn Al-Mubârak rapporte : « Lorsque Sacîd Ibn cAbd
Al-cAzîz manquait la prière en commun, il pleurait. » [AI-H.ilyah 6/126]
L'importance accordée à la prière

G Abû Bakr Ibn cAbd Allah Al-Muzanî a dit : « Qui t'est semblable, ô
fils d'Adam ? On t'a laissé la voie libre entre l'eau et l'oratoire. Quand tu le
désires, tu peux te purifier et t'introduire auprès de ton Seigneur (�), sans
qu'il n'y ait entre toi et Lui ni traducteur ni obstacle. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah
9/256]

G Abû Rajâ' Al-cA!ârî a dit : « Je ne laisse rien de plus précieux après


moi que le fait que je couvrais mon visage de poussière pour mon Seigneur
(�), cinq fois chaque nuit et jour. » [Al-Hilyah 2/306]
G Lorsqu' Ibrâhîm Ibn Maymûn Al-Marrûzî levait son marteau et qu'il
entendait l'appel à la prière, il s'arrêtait sans même frapper ce coup. » [As­
Siyar 5/240]

G On surnommait Bishr Ibn Al-Hasan « l'homme du rang » car il s'est


toujours tenu au premier rang de la mosquée de Bassora, pendant
cinquante ans. [Tahdhîhb A t-Tahdhîb 1/ 447]
G Sacîd Ibn Al-Musayyib a dit : « Je n'ai jamais rencontré les gens
revenir de la prière depuis quarante ans. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 375]
G Wakîc rapporte : « Al-Acmâsh avait près de soixante-dix ans, et il ne
manquait jamais le premier takbîr. Je suis resté auprès de lui deux ans, et ne
l'ai jamais vu rattraper une unité de prière. » [Al-Hilyah 5/49]
G cUmar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « L'hiver est le butin des dévots. » [Al­
H.ilyah 1/71 ]

G cAbd Allah Ibn cUmar disait lorsqu' arrivait l'hiver : « Ô adeptes du


Coran ! La nuit s'allonge pour votre prière, et la journée raccourcit pour
votre jeûne, alors profitez-en. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ' 1/323]
G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Celui dont la prière ne lui
commande pas le bien et ne lui interdit pas le mal, elle ne fait qu'augmenter
son éloignement [vis-à-vis d'Allah] . » [Az-Zuhd li A!:!mad 153]
G cA!â' Al-Khurasânî a dit : « Il n'est pas un serviteur qui se prosterne
pour Allah en un lieu de la terre, sans que ce lieu ne témoigne en sa faveur
au Jour de la Résurrection, et qu'il ne le pleure au jour de sa mort. » [Al-H.ilyah
2/185]

G Abû cI�mah Ibn cI�âm Al-Bayhaqî rapporte : « J'ai dormi une nuit
chez Ahmad Ibn Hanbal qui apporta de l'eau et la posa. Au matin, il
regarda l'eau qui était resté telle quelle, et il dit : « Gloire à Allah ! Un
homme qui recherche la science et ne consacre pas une partie de la nuit à la
prière ? » [2ifah As-�.afwah 2/ 605]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G On dit à Abû Muslim Al-Khawlânî lorsqu'il prit de l'âge et faiblit :


« Pourquoi ne diminues-tu pas une partie de ce que tu accomplis ? » Il
répondit : « Lorsque vous envoyez le cheval sur la piste, ne dites-vous pas à
son cavalier : laisse-le et ménage-le jusqu'à voir l'arrivée, et là ne retiens
plus rien ? - Certes. - Alors, je vois l'arrivée, et chaque moment à son
arrivée, et l'arrivée de chaque moment et la mort. Certains sont ainsi à
l'avant, et d'autres sont dépassés. » �ifah As-�.afwah 4/ 427]
G Ahmad Ibn Harb a dit : « J'ai adoré Allah cinquante ans, et je n'ai
connu la suavité de l'adoration que lorsque j'ai délaissé trois choses : j'ai
délaissé la satisfaction des gens afin de pouvoir dire la vérité, j'ai délaissé la
compagnie des pervers pour la compagnie des pieux, et j'ai délaissé la
suavité de ce bas-monde pour la suavité de l'au-delà. » [As-Siyar 2/906]
G Mucâdh Ibn Jabal a dit : « Que celui qui aimerait arriver auprès
d'Allah en toute sécurité accomplisse ces cinq prières là où on y appelle, car
elles font partie des préceptes de la guidée et de ce que votre Prophète (�) a
établi pour vous. Ne dites pas : « J'ai un lieu de prière chez moi, donc j'y
accomplis la prière » car si vous faites cela, vous aurez délaissé la Sunna de
votre Prophète, et si vous délaissez la Sunna de votre Prophète (�) vous
vous égarerez. » [AI-H.ilyah 1/184]
G cAdî Ibn Thâbit a dit : « L'offrande des pieux est la prière. » [Mawsû<nh
Ibn Abî-d-Dunyâ' 1/345]

G Masrûq a dit : « Je ne regrette rien de ce bas-monde, si ce n'est la


prosternation pour Allah (�). » [Az-Zuhd li AI1111ad 579]
G Après qu'il ne puisse plus marcher Ar-Rabîc Ibn Khuthaym était
porté entre deux hommes jusqu'à la mosquée de son quartier. On lui dit :
« Ô Abû Yazîd ! Allah t'a permis de prier chez toi. - Certes, mais j'entends
le muezzin dire : « Venez au succès » et celui qui l'entend qu'il lui réponde,
même en rampant. » �ifah As-�afwah 3/42]
G Ibn Shawdhab rapporte : « Il m'arrivait de marcher avec Thâbit Al­
Bunânî et il ne passait pas devant une mosquée sans y entrer pour prier. »
[Al-!iilynh 1/405]

G Ialq Ibn Habîb a dit : « Le musulman meurt entre deux bonnes


actions : l'une qu'il a accomplie, et l'autre qu'il attend - i.e : la prière. » [Al­
HJlyah 1/453]

G cÂêim Ibn Yûsuf passa devant Hâtim Al-A§.am qui parlait dans une
assise, et il lui dit : « Ô Hâtim ! Comment pries-tu ? Je me lève lorsque
l'ordre est donné, je marche avec calme, j'entre avec intention, je prononce
le takbîr avec révérence, je récite lentement et en méditant, je m'incline avec
L'importance accordée à la prière

recueillement, je me prosterne avec humilité, je salue conformément à la


Sunna, et je confie ma prière à Allah avec sincérité, tout en craignant qu'Il
ne l'accepte pas de moi. - Parle, car tu sais prier ! » lliifah As-�.afwah 4/391)
G Anas rapporte : « Tamîm Ad-Dârî acheta un vêtement à mille
dirhams qu'il portait pour accomplir la prière. » [As-Siyar l/289)
G Lorsque Tamîm Ad-Dârî se levait dans la nuit, il demandait qu'on
lui apporte son siwak, puis le meilleur manteau qu'il possédait qu'il ne
portait que lorsqu'il se levait pour prier la nuit. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ' 1/311)
G Wakî< Ibn Al-Jarrâh a dit : « Celui qui ne se prépare pas pour la
prière avant son temps d'accomplissement ne l'aura pas révérée. » [Al-!iilyah
3/107)

G Sufyân Ibn <Uyaynah a dit : « Ne sois pas semblable au serviteur


mauvais qui ne vient que lorsqu'on l'appelle ; rends-toi à la prière avant
l'appel. » [At-Tab§.irah 3/107)
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Mes frères ! En toute vérité, si ce n'était
pour uriner, je n'aurais jamais quitté la mosquée. » lliifah As-�afwah 1 /372)
G Ziyâd rapporte : « Zubayd Al-Ayâmî était le muezzin de sa
mosquée, et il disait aux enfants : « Venez prier et je vous donnerai des
amandes. » Ainsi, ils venaient, priaient, puis se rassemblaient autour de lui.
Nous lui dimes : « Pourquoi fais-tu cela ? » Il répondit : « Que cela me
coute-t-il de leur acheter pour cinq dirhams d'amandes et qu' ainsi ils
s'habituent à venir à la prière ! » [Al-!iilyah 2/134]
G Abû-1-<Alâ' Al-cAbdî rapporte : « Abû Ishâq As-SabN faiblit et fut
incapable de se lever, ainsi il ne se levait pour la prière que lorsqu'on
annonçait son accomplissement, et il pouvait ensuite réciter mille versets
debout. » lliifah As-�afwah 3/105]
G Mucâdhah rapporte : « Abû-s-�ahbâ' priait jusqu'à ne pouvoir
rejoindre sa couche qu'en rampant. » lliifah As-�afwah 1/353)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Le recueillement dans la prière

0 cUmar ibn Al-Khattâb dit sur la chaire : « L'homme peut vieillir en


islam et ne pas parfaire sa prière pour Allah (�). - De quelle manière, - Il
ne parfait pas son recueillement, sa concentration, et son orientation vers
Allah (�) en la prière. » [Al-l!:!yâ' 1;2021
0 Sacd Al-Khayr a dit : « Ô mon enfant ! [ . . . ] Accomplis parfaitement
les ablutions, et accomplis la prière à la manière de celui qui fait ses adieux,
comme si tu ne pouvais plus jamais accomplir d'autre prière. » [Az-Zuhd li Abî
Dâwud 337)

0 Thâbit rapporte : « Je passais devant Ibn Zubayr qui accomplissait la


prière derrière la station d'Ibrâhîm, et il était comme un bout de bois ou
une pierre planté, il ne bougeait pas. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 350]
0 Bakr Ibn <Abd Allah Al-Muzanî a dit : « Si tu veux que ta prière te
soit profitable, dis : Il se peut que je n'en accomplisse pas d'autre. » [Qa�r Al­
Amal 104)

0 Hassân Al-Karmânî a dit : « Des gens peuvent être dans la même


prière, mais qu'il y ait entre eux une distance semblable à celle qui existe
entre les cieux et la terre, ceci car l'un peut être dans un état de
recueillement et de concentration, alors que l'autre est insouciant et
négligent. » [Al-H.ilyah 6/71)
0 On interrogea Al-Awzâ<î à propos du recueillement dans la prière, et
il dit : « Il consiste à baisser le regard, et faire preuve d'humilité et d'un
cœur tendre, et c' est là la tristesse, la peur. » [As-Siyar 7/ 116)
0 Thâbit Al-Bunânî a dit : « J'ai enduré la prière pendant vingt ans, et
j'en ai joui vingt ans. » [As-Siyar 2/321]
0 Ahmad Ibn Sinân a dit : « Je n'ai vu aucun savant accomplir mieux
la prière que Yazîd Ibn Hârûn, il se tenait dans la prière tel une colonne. »
[As-Siyar 9/370)

0 Jacfar Ibn Hayyân rapporte : « On mentionna à Muslim Ibn Yasâr


combien il se détournait peu dans la prière, et il répondit : Et qui vous dit
où est mon cœur ? » [Az-Zuhd li Aflmad 307]
0 Habîb Ibn As-Shahîd rapporte : « Muslim Ibn Yasâr se tenait debout
en prière lorsqu'un feu se déclara à ses côtés, et il ne le remarqua pas
jusqu'à ce que le feu soit éteint. » [Az-Zuhd li Aflmad 306]
Le recueillement dans la prière

G L'imam Al-Bukhârî pria une nuit lorsqu'un frelon le piqua à dix-sept


reprises. Lorsqu'il termina sa prière, il dit : « Regardez ce qui m'a piqué ? »
[As-Siyar 12/ 441]

G cÂ�im rapporte : « Je n'ai jamais vu Abû Wâ'il se détourner dans la


prière. » [Al-Ji.ilyah 4/ 105]
G Al-Acmâsh rapporte : « Lorsqu' l brâhîm At-Taymî se prosternait, les
oiseaux venaient se poser sur son dos, comme s'il était un tronc tombé à
terre. » [Al-Ji.ilyah 4/212]
G Iâwus rapporte : « Je n'ai jamais vu un fidèle en prière semblable à
Ibn cUmar, plus attaché à se diriger vers la Qibla par son visage, ses mains
et ses pieds. » [As-Siyar 3/235]
G Al-Acmâsh rapporte : « Lorsque Ya.hyâ terminait sa prière, il restait
assis un long moment, et on distinguait sur lui les signes de la fatigue
engendrée par la prière. » [As-Siyar 4/381]
0 Sufyân At-Thawrî rapporte : « Si tu avais vu Mansûr Ibn Al­
Muctamir en prière, tu aurais dit qu'il allait mourir dans l'instant. » lliifah As­
�afwâh 3/114]

0 Ibn Shawdhab rapporte : « Lorsque Muslim Ibn Yasâr entrait en


prière, il disait à sa famille : Vous pouvez parler, je n'entends pas ce que
vous dites. » [As-Siyar 4/512]
0 Abû cAbd Ar-Ra_hmân Al-Asadî rapporte : « J'ai demandé à Sacîd Ibn
cAbd Al-cAzîz : Quels sont ces pleurs lorsque tu es en prière ? - Pourquoi
poses-tu cette question ? - Il se peut qu'Allah fasse qu'elle me soit utile. - Je
ne suis jamais entré en prière sans me figurer l'Enfer. » [As-Siyar 8/34]
0 Abû-1-Husayn Al-Mushâjïcî rapporte qu'il a demandé à cÂmir Ibn
cAbd Qays : « Parles-tu à ton âme dans la prière ? » Il répondit : « Je lui
parle de la station devant Allah et de mon départ. » [As-Siyar l/433]
0 Abû Nûh Al-An�ârî rapporte : « Il y eut un feu dans une maison où
se trouvait cAfî Ibn Al-Husayn, alors qu'il se trouvait en prosternation. Les
gens lui criaient : « Ô fils du Messager d'Allah, le feu ! » Mais il ne releva
pas la tête jusqu'à ce que le feu soit éteint. On lui demanda : « Qu'est-ce qui
t'en a détourné ? » Il répondit : « C'est l'autre Feu qui m'en a détourné. »
lliifah As-�afwâh 4/534]
A insi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 cAddî Ibn Ar!âh a dit : « Soyez comme l'homme qui exhorte son fils
en lui disant : Mon fils ! Je t'enjoins à n'accomplir la prière qu'en pensant
que tu n'en accompliras plus d'autres par la suite avant de mourir. Viens,
mon fils ! Œuvrons à la manière de deux hommes amenés au bord de
l'Enfer et demandant à revenir [sur terre] . » [Al-Ibânah Al-Kubrâ 6/95]
0 On demanda à Khalf Ibn Ayyûb : « Les mouches ne te gênent-elles
pas dans la prière pour que tu ne les chasses pas ? - Je ne considère en rien
ma personne si bien que quelque chose puisse altérer ma prière. - Mais
comment patientes-tu sur cela ? - On m'a rapporté que les pervers
endurent les coups de fouet du gouverneur, qu'on dit d'eux qu'ils sont
patients, et qu'ils en sont fiers. Moi, je me tiens devant mon Seigneur, vais­
je bouger pour une mouche ? » [Al-I!:!yâ' 1/179]
0 cAlî Ibn Al-Fugayl rapporte : « J'ai vu At-Thawrî prosterné, et j'ai eu
le temps d'accomplir sept circumambulations avant qu'il ne relève la tête. »
[As-Siyar 7/ 277]
La prière de nuit

La prière de nuit

0 <Abd Allah Ibn Mas<ûd a dit : « Suffit pour mal de passer la nuit
sans mentionner Allah jusqu'au matin, et de se lever alors que Satan a uriné
dans son oreille. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/328]
0 Abû Ghâlib, le servant affranchi de Khâlid Ibn cAbd Allah Al­
Qurashî rapporte : « Ibn cUmar s'installait chez nous lorsqu'il venait à la
Mecque, et il priait la nuit. Une nuit, avant l'aube, il me dit : Ô Abû Ghâlib !
ne veux-tu pas te lever pour prier, ne serait-ce qu'en récitant le tiers du
Coran ? Ô Abû cAbd Ar-Rahmân ! L'aube est proche, comment pourrais­
-

je réciter le tiers du Coran ? - Sourate al-ikhlâ§. équivaut au tiers du Coran. »


[Az-Zuhd li Afynad 238]

0 cAbd Allah Ibn Abî Malîkah rapporte : « J'ai voyagé avec Ibn <Abbâs
de Médine à la Mecque, et il priait la moitié de la nuit. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud
336]

0 Wahb Ibn Munabbih a dit : « La prière de nuit anoblit l'homme


modeste et honore l'homme humble, le jeûne coupe des désirs, et le croyant
ne dispose d'aucun repos avant l'entrée au Paradis. » [At-Tahajjud Wa Qiyâm Al-Layl
24]

0 cUthmân Ibn cA!â' Al-Khurasânî rapporte : « On disait que la prière


de nuit était la source de vie du corps, la lumière du cœur, la clarté de la
vue, et la force des membres. Si l'homme prie la nuit, il se lève joyeux et
ressent la joie en son cœur, alors que s'il dort sans réciter sa partie
quotidienne, il se lève triste, le cœur brisé, comme s'il avait perdu quelque
chose, et il a certes perdu ce qui lui est le plus utile. » [At-Tahajjud wa Qiyâm Al-Layl
170]

0 Ibn Abî Zinâd rapporte de son père : « Je sortais en fin de nuit pour
me rendre à la mosquée du Prophète (�), et je ne passais pas devant une
porte sans y entendre quelqu'un réciter. » [At-Tahajjud wa Qiyâm Al-Layl 1 74]
0 Thâbit Al-Bunânî a dit : « Je ne trouve rien de plus délectable que la
prière de nuit. » �ifah As-fiafwah 3/262]
0 Abû Sulaymân a dit : « Les adeptes de la prière de nuit éprouvent,
dans la prière, plus de délectation que les adeptes des passions, en leurs
passions ; et si ce n'était la prière de nuit, je n'aurais pas aimé demeurer en
ce bas-monde. » [Al-flJYâ' 1/423]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

* Al-Fugayl Ibn cJyâg a dit : « Je commence [la prière] au début de la


nuit, et sa longueur m'effraie, je débute alors la lecture du Coran, et je
parviens au matin sans avoir satisfait mon désir. » [Al-II!.Yâ' 1/420]
* On demanda à Al-Hasan: « Pourquoi ceux qui prient la nuit
comptent-ils parmi ceux qui ont les plus beaux visages ? » Il répondit :
« Car ils se sont isolés avec la lumière du Miséricordieux dans les ténèbres,
et ainsi Il les a habillés d'une de Ses lumières. » [Al-Iillfâ ' 1;2201
* Une nuit, Habîb Al-<Ajamî dormit, et sa femme le réveilla en fin de
nuit et lui dit : « Lève-toi, car la nuit est passée, le jour arrive, tu as une
longue route devant toi, peu de provisions, et la caravane des pieux est
partie, alors que nous sommes toujours là. » lliifah As-�.afwah 4/35]
* Man§.ûr Ibn Al-Mu<tamir priait sur son toit, et lorsqu'il mourut, un
enfant dit à sa mère : « Maman, je ne vois plus le tronc sur le toit de la
famille d'untel. » Elle lui répondit : « Ô mon enfant, il ne s'agissait pas d'un
tronc mais de Man§.ûr qui est désormais mort. » lliifah As-�afwah 3/113]
0 Lorsque Iâwus s'allongeait dans son lit, il s'agitait comme le grain
dans la poêle, puis il se levait et priait jusqu'au matin, et il disait : « Le
rappel de l'Enfer a fait volé en éclat le sommeil des adorateurs. » [Al-II!.Yâ'
1/420]

* Sufyân At-Thawrî a dit : « Je me réjouis lorsque survient la nuit, en


raison de l'intensité de mon amour pour la prière de nuit. » [Musnad Ibn Al-Ja'd
284]

* cAbd Al-cAzîz Ibn Abî Rawwâd rapporte : « Lorsque Al-Mughîrah


Ibn Hakîm As-§.an<ânî voulait prier la nuit, il portait ses plus beaux habits
et mettait du parfum de son épouse ; et il comptait parmi ceux qui priaient
la nuit. » [Al-H.ilyah 8/195]
* Ad-Dahhâk a dit : « J'ai connu des gens qui étaient gênés devant
Allah de s'être trop assoupis au début de la nuit. » [At-Tahajjud Wa Qiyâm Al-Layl 60]
* Abû Ishâq As-Sabî<î a dit : « Je ne suis plus en bonne santé, j'ai faibli,
et mes os sont fragiles, si bien qu'aujourd'hui, lorsque je prie, je ne récite
plus que Al-Baqarah et ÂZ cJmrân. » [At-Tahajjud Wa Qiyâm Al-Layl 96]
* lbrâhîm Ibn Shimâs rapporte : « Je connaissais Ahmad Ibn Hanbal
lorsqu'il était enfant, et il priait la nuit. » [As-Siyar ll/228]
* Abû Ishâq a dit : « Ô jeunes ! Profitez de votre jeunesse ! Peu de
nuits ne passent sans que je n'y récite mille versets. » [At-Tahajjud Wa Qiyâm Al-Layl
240]

166
La prière de nuit

0 Abû cUthmân An-Nahdî rapporte : « J'ai reçu Abû Hurayrah


pendant sept jours. Lui, son épouse et son servant se partageaient la nuit, le
premier priait puis réveillait le deuxième, qui priait puis réveillait le
troisième. » [As-Siyar 2/609]
0 Ibn cUmar priait la nuit et disait : « Nâfic, sommes-nous à la fin de la
nuit ? » S'il répondait non, il retournait prier ; et s'il répondait oui, il
s'asseyait, et formulait des demandes de pardon et des invocations
jusqu'au matin. » [As-Siyar 3/235]
0 Thumâmah rapporte : « Anas priait jusqu'à ce que ses pieds saignent
en raison de la longueur de sa prière. » [As-Siyar 3/ 400]
0 Muslim Az-Zanajî rapporte : « Wahb Ibn Munabbih n'a pas dormi
sur un lit pendant quarante ans, et pendant vingt ans, il n'a pas renouvelé
ses ablutions entre le premier tiers de la nuit et l'aube. » [As-Siyar 4/547]
0 cAbd Al-Karîm rapporte : « Lorsque Ialq Ibn Habîb débutait la
récitation de sourate al-baqarah, il ne s'inclinait que lorsqu'il parvenait à
sourate al-cankabût, et il disait : J'aime prolonger la station debout jusqu'à
avoir mal au dos. » [As-Siyar 4/206]
0 Sufyân rapporte : « cAmr Ibn Dînâr partageait sa nuit en trois : il
dormait un tiers, étudiait le hadith un autre tiers, et priait le dernier tiers. »
[As-Siyar 5/302]

0 Sallârn rapporte : « Ayyûb As-Sakhtiyânî priait la nuit et le cachait,


et lorsque l'aube arrivait, il élevait la voix, comme s'il venait de se lever. »
[As-Siyar 6/17]

0 Asad Ibn cAmr rapporte : « Abû Hanîfah accomplit les prières du


cJshâ' et du Fajr avec les mêmes ablutions pendant quarante ans. » [As-Siyar
6/399]

0 c sim Ibn cÂsim Al-Bayhaqî rapporte : « J'ai dormi une nuit chez
Ahmad Ibn Hanbal, et il rn' apporta de l'eau. Au matin, il regarda l'eau qui
n'avait pas bougé, et il dit : « Gloire à Allah ! Un homme qui recherche la
science mais ne prie pas la nuit ? » [As-Siyar 11/298]
0 Al-Hasan Ibn Ziyâd rapporte : « Al-Fu!!ayl Ibn ciyâ!! me prit par la
main et dit : Ô Hasan ! Allah descend au ciel de ce bas-monde et dit : Ment
celui qui prétend M'aimer, mais dort lorsque la nuit le couvre. » [As-Siyar
14/424]

J6J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Ibrâhîm rapporte : « Hammâm Ibn Al-Hârith invoquait en disant


ceci : « Ô Allah ! Guéris-moi du sommeil léger, et accorde-moi d'être au
dernier tiers de la nuit dans Ton obéissance » Et ainsi, il ne dormait qu'un
court moment, assis. » [As-Siyar 4/284]
0 <Abd Allah Ibn Mas<ûd a dit : « Le mérite de la prière de nuit sur la
prière de jour est semblable au mérite de l'aumône faite en secret sur
l'aumône faite en public. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/247]
0 On dit à Hassân Ibn Abî Sinân lors de la maladie qui entraina sa
mort : « Comment te sens-tu ? Bien si j'évite l'Enfer. - Que désires-tu ?
-

- Une nuit longue pendant laquelle je pourrais veiller en prière. » [Mawsû'ah


Ibn Abî-d-Dunyâ 5/347]

0 <A!â' Al-Khurasânî a dit : « La prière de nuit est source de vie pour le


corps, elle est une lumière dans le cœur, une clarté dans le regard, et une
force dans les membres. Celui qui prie la nuit se lève heureux et ressent
cette joie en son cœur, alors que si le sommeil le domine et qu'il n'accomplit
pas sa prière de nuit, il se réveille triste, le cœur brisé, comme s'il avait
perdu quelque chose, et certes il a perdu ce qui lui est le plus profitable. »
[Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/249]

0 <Abd Allah Ibn Handhalah n'avait pas de lit sur lequel dormir, mais
il se mettait comme ceci et comme cela, et lorsqu'il était fatigué de prier, il
étendait son vêtement et s'allongeait un peu. [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/262]
0 Al-Hasan a dit : « Priez la nuit, serait-ce le temps de traire une
chèvre. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/328]
0 Sulaymân Ibn Sâlim rapporte : « En été, Safwân Ibn Salîm priait
chez lui, et en hiver il priait sur le toit, afin de ne pas dormir. » [Al-Hilyah 1/498]
0 <Abd Allah Ibn Dâwud a dit : « Lorsque quelqu'un parvenait à l'âge
de quarante ans, il repliait sa couche et veillait [toute] la nuit, et lorsqu'il
voyait l'aube disait : c'est au matin qu'on se réjouit d'avoir voyagé de
nuit. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/677]

J62
L'aumône et la générosité

L'aumône et la générosité

� Aslam rapporte : « Une nuit, je suis sorti avec cUmar aux alentours de
Médine, nous avons vu une lueur dans une maison et nous y sommes
rendus. Nous y avons trouvé une femme qui éprouvait les douleurs de
l'accouchement et pleurait. cUmar l'interrogea sur sa condition, et elle
répondit : « Je suis une femme pauvre, je n'ai rien. » cUmar pleura et revint
en pressant le pas chez lui. Il dit à son épouse Umm Kalthûm : « Veux-tu
obtenir une récompense qu'Allah t'apporte ? » Il lui rapporta ce qu'il avait
vu, elle accepta, et il prit sur son dos de la farine et de la graisse, alors
qu'Umm Kalthûm prit le nécessaire pour l'accouchement. Umm Kalthûm
entra auprès de la femme, tandis que cUmar s'assit avec son époux - qui
ne l'avait pas reconnu, pour discuter. La femme donna naissance à un
garçon et Umm Kalthûm dit : « ô Commandeur des croyants ! Félicite ton
compagnon pour son garçon ! » Lorsque l'homme entendit cela, il s'en
étonna et se mit à s'excuser auprès de cUmar qui dit : « Ce n'est rien. » Puis
il leur fit parvenir de la nourriture et ce dont ils avaient besoin, et il s'en
alla. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah 7/286]
� Al-Awzâcî rapporte : « cUmar sortit au milieu de la nuit et Ialhah le
vit. cUmar entra dans une maison puis dans une autre. Au matin, Ialhah se
rendit à cette maison où il trouva une vieille femme aveugle et infirme, et il
lui dit : « Pourquoi cet homme vient-il te voir ? - Depuis tant d'années il
vient me voir, m'apporte ce dont j'ai besoin et sort mes déchets. - Que ta
mère te perde ô Ialhah ! Sont-ce les faux-pas de cUmar que tu cherches ? »
[AI-H.ilyah 1/69]

� Nâfic rapporte : « Ibn cUmar est mort après avoir affranchi mille
hommes ou plus. » [As-Siyar 3/218]
� Nâfic rapporte : « Ibn cUmar désira un poisson, alors je lui ai acheté
un poisson que j'ai grillé et posé devant lui. À ce moment quelqu'un vint
demander l'aumône, et il ordonna qu'on le lui donne tel quel, sans y avoir
gouté. On proposa de donner à ce pauvre [au lieu du poisson] ce qui était
d'une valeur plus importante, mais il refusa. » [AI-H.ilyah 1/298]
� Ibn cUmar désira du poisson frais, on lui en apporta donc d'une
distance d'un mile depuis Médine, on le fit griller et on le lui apporta. Il se
mit à le regarder et dit : « Apportez-le aux orphelins de tel clan ! » On lui
dit : « Prends ce que tu en désires, puis envoie-le aux orphelins de tel
clan. » Il répondit : « S'ils en consomment ce qu'ils en désirent, j'aurais
assouvi ce que je désire. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/128]

J6J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Nâfic rapporte : « Ibn cUmar partageait en une seule assise trente


mille dirhams, puis venait un mois complet sans qu'il ne mange un seul
morceau de viande. » [Al-!iilyah 1;2121
0 Ibn cAbbâs a dit : « Je ne peux rendre la pareille à trois personnes :
celui qui me salue en premier, celui qui me fait place dans une assise, et
celui qui couvre ses chaussures de poussière pour venir jusqu'à moi et me
saluer. Quant au quatrième, seul Allah peut lui rendre la pareille pour moi
- Qui est-il ? Celui est frappé par une catastrophe, qui passe la nuit à
-

réfléchir à qui il pourrait s'adresser, puis qui me considère digne de


recevoir sa requête et me la soumet. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/177]
0 Abû-1-c liyah rapporte : « J'étais chez cÂ'ishah, alors que des
femmes se trouvaient chez elle, lorsqu'un mendiant vint la trouver, et elle
ordonna qu'on lui donne un grain de raisins. Les femmes s'étonnèrent, et
elle dit : il contient de nombreux pépins. » [Az-Zuhd li A11mad 261]
0 cAbd Allah Ibn Buraydah rapporte: « Salmân travaillait de ses mains,
et lorsqu'il gagnait quelque chose, il achetait de la viande ou du poisson,
puis il appelait les lépreux et mangeait avec eux. » [As-Siyar l/548)
0 cUrwah rapporte : « J'ai vu cÂ'ishah partager soixante-dix milles
[dirhams] . » [Az-Zuhd li A!!mad 206]
0 Ibn cAbbâs a dit : « Je suis gêné de voir un homme fouler trois fois
mon tapis, et qu'ensuite on ne voit pas sur lui les effets de ma bonté. » [Al­
Muntadham 1/298]

0 Jâbir Ibn Zayd a dit : « Je préfère donner en aumône un dirham à un


orphelin ou un pauvre plutôt que d'accomplir un pèlerinage, après le
pèlerinage d'islam [obligatoire] . » [Al-!iilyah 3/89]
G Ibn cAbbâs a dit : « Que celui qui renie le bien ne t'y fasse pas
renoncer, car te récompensera pour cela celui devant qui tu ne peux
feindre. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/180]
0 Ibn Al-Manhâl At-Iâ'î rapporte : « Lorsque cAlî Ibn Al-Husayn
donnait une aumône à un mendiant, il l'embrassait d'abord, puis la lui
donnait. » [Al-!iilyah 3/137]
0 Az-Zubayr Ibn Al-cAwâm avait mille servants qui lui apportaient les
récoltes. Il les partageait chaque nuit, puis retournait chez lui sans rien. »
[Al-[iilyah 1/92]
L 'aumône et la générosité

G Abû Hâzim rapporte : « Après la prière du ca§.r, je me suis rendu chez


Sahl Ibn Sacd désira du - qui jeûnait - et lorsque la nuit vint, je dis à son
servant : Apporte son repas. - Il n'a rien. - Des dattes alors. - Pas même
une datte. - Malheur à toi ! Un vieil homme des Compagnons du
Messager d'Allah (:i), et tu ne prends pas soin de lui ! - Que puis-je y
faire ? Aujourd'hui, il a ouvert son garde-manger et n'a laissé ni blé ni orge
sans le distribuer ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/126]
G Habîb Ibn Abî Thâbit rapporte : « cJkrimah Ibn Abî Jahl, Suhayl Ibn
<Amr, Al-Hârith Ibn Hishâm et tout un groupe du clan d' Al-Mughîrah
trouvèrent le martyre lors de la bataille d' Al-Yarmûk. On leur apporta de
l'eau, alors qu'ils étaient terrassés, mais ils la repoussèrent et moururent
sans l'avoir goûtée. On apporta de l'eau à cikrimah qui regarda Suhayl Ibn
<Amr, alors que ce dernier le regardait, et il dit : « Commence par lui. »
Suhayl regarda Al-Hârith, alors que ce dernier le regardait, et il dit :
« Commence par lui. » Chacun d'eux donna préférence à un autre, et ils
moururent tous avant de boire. ['Uyûn Al-Akhbâr 1/390]
G Al-Hasan et Al-Husayn dirent à <Abd Allah Ibn Ja<far : « Tu
exagères dans la dépense. » Il répondit : « Que mon père et ma mère soient
donnés en rançon pour vous, Allah m'a habitué à être généreux envers moi,
et je L'ai habitué à être généreux envers Ses serviteurs. Je crains donc, si je
romps cette habitude, qu'elle cesse pour moi aussi. » [Al-Kâmil fi-1-Lughah wa-1-Adab
142]

G lbrâhîm Ibn Bashâr a dit : « Je suis passé, en compagnie de lbrâhîm


Ibn Ad-ham, dans une ville appelée Tarâblus (Tripoli), alors que j'avais
avec moi deux miches de pain, et que nous ne possédions rien d'autre. Un
mendiant arriva et Ibn Ad-Ham me dit : « Donne-lui. » Je me suis arrêté, et
il me dit : « Qu'as-tu ? Donne-lui ! » je lui ai donc donné en m'étonnant de
son acte, et il me dit : « Ô Abu Ishâq ! Tu verras demain ce que tu n'as
jamais vu, et sache que tu verras ce que tu as donné et non ce que tu as
gardé. Alors prépare-toi, car tu ne sais pas quand l'ordre de ton Seigneur te
surprendra. » Ses propos me firent pleurer et mépriser ce bas-monde. » [Az­
Zuhd Al-Kabîr 251]

G Muhammad Ibn Kacb Al-Quradhî : possédait des biens à Médine ;


une fois des biens lui parviment, et on lui dit : « Garde-les pour ton fils. » Il
répondit : « Non, je les garde pour moi, auprès de mon Seigneur, et je laisse
mon Seigneur à mon fils. » [As-Siyar 5/68]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Al-Ahnaf lbn ·Qays vit un dirham dans la main d'un homme, et il lui
demanda : « Pour qui est-ce ? » Il répondit : « Pour moi. » Il lui dit : « Il
n'est pour toi que si tu le dépenses pour obtenir une récompense, ou en ce
qui sera une forme de reconnaissance. »
G Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Quels bons esclaves sont le dinar et le
dirham, ils ne te sont utiles que lorsque tu t'en sépares. » [As-Siyar 6/95]
G Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Je ne connais aucun grain pesant aussi
lourd que les montagnes de ce bas-monde, .si ce n'est le grain donné en
aumône. » [Al-lfulâ' 1/267]
G lbrâhîm Ibn Muhammad Ibn cAbd Al-cAzîz rapporte : « J'ai sorti le
testament de mon père, et il m'ordonna d'écrire une part en faveur de ses
proches et des membres de sa famille, puis il me dit : Rappelle-toi, avons­
nous oublié quelqu'un ? - Non. - Si, cet homme que j'ai rencontré et qui
m'a adressé un beau salut, et dont la description est celle-ci. Inscris-lui dix
dinars. » [Makârim Al-Akhlâq 1/113]
G cA!â' a dit : « Un dirham que je donne à un proche m'est préférable à
un dinar que je donne à un nécessiteux. - Ô Abû cAbd Ar-Rahmân, même
si ce proche est aussi riche que moi ? - Même s'il est plus riche que toi. »
[Makârim Al-Akhlâq 1/290]

G Un homme vint trouver Al-Ahnaf et lui dit : « Je viens te voir pour


un besoin qui ne te contrariera pas et ne t'appauvrira pas. » Il répondit :
« Donc je n'y répondrai pas. Vient-on trouver des gens comme moi pour ce
qui ne contrarie pas et n'appauvrit pas ! » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/138]
G Yahyâ Al-Wuhâdhî rapporte : « Je n'ai pas vu un homme plus
généreux que Ismâcîl Ibn cJyâsh. Lorsque nous lui rendions visite dans sa
ferme, il nous proposait toujours du mouton et de la marmelade de datte. »
[As-Siyar 8/312]

G Az-Zuhrî a dit : « Multipliez l'accomplissement de ce qui n'est pas


touché par le Feu. » On lui demanda : « Qu'est-ce ? » Il répondit : « Le
bien. » [Al-H.ilyah 3/371]
G As-Shacbî a dit : « Je ne sais ce qui, de ces deux choses, est plus bas
en Enfer : le mensonge ou l'avarice. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/218]
G Al-Muzanî rapporte : « Je n'ai vu personne de plus généreux qu' As­
Shâficî, une nuit du cîd, je suis sorti avec lui de la mosquée et je l'ai
interrogé sur une question jusqu'à chez lui. Un servant vint le trouver avec
un sac et lui dit : « Mon maître te salue et te dit : prends ce sac. » Il le prit et
le mit dans sa manche. Puis un homme qui participait à ses assises vint le

J66
L'aumône et la générosité

trouver et lui dit : « Ô Abû cAbd Ar-Rabmân ! Ma femme vient d'accoucher


et je n'ai rien. » Il lui donna alors le sac et rentra chez lui sans rien. » [Al-Hilyah
3/131]

G Mujâhid a dit : « Même si un homme dépensait l'équivalent du mont


Uhud dans l'obéissance à Allah, il ne le regretterait pas. » [Al-Hilyah (3/292)]
G Yahyâ Ibn Sacîd rapporte : « Shucbah était parmi les plus sensibles
des hommes, lorsqu'un pauvre passait devant lui, il le faisait entrer chez lui
et lui donnait ce qu'il pouvait. » [Al-Hilyah 7/145]
G Al-Hasan rapporte : « Par Allah, j'ai connu des gens qui ne
repoussaient pas un mendiant sans lui avoir donné quelque chose, et ils
interdisaient à leur famille de repousser un mendiant. » [Az-Zuhd li A!:!mad 319]
G Un mendiant se présenta à la porte d' Ar-Rabîc Ibn Khuthaym qui
dit : « Nourrissez ce mendiant de sucre. » On lui dit : « Il ne demande qu'à
être nourri de pain sec. » Il dit : « Nourrissez-le de sucre, car Ar-Rabîc aime
le sucre. » [Az-Zuhd li A!:!mad 397]
G Hammâd Ibn Abî Sulaymân nourrissait chaque jour de Ramadan
cinquante pauvres, et lorsqu' arrivait la nuit du jour de la rupture, il donnait
un vêtement à chacun. » [As-Siyar 5/238]
G Bahîm Al-cJjlî, qui comptait parmi les dévots connus pour leurs
pleurs, se lia avec un commerçant fortuné lors du pèlerinage. À leur retour,
celui qui les avait liés vint les saluer, et il débuta par le commerçant, en
l'interrogeant sur ce qu'il avait vécu avec Bahîm. Il lui répondit : « Par
Allah, je ne pensais pas qu'une telle personne existait. Par Allah, il me
donnait alors qu'il est pauvre et moi fortuné, il se mettait à mon service,
alors qu'il est âgé et que je suis jeune, et il cuisinait pour moi, alors qu'il
jeûnait et moi non. » [La{â'if Al-Ma<ârif413]
G Muhammad Ibn Abî Hâtim rapporte : « Al-Bukhârî donnait
beaucoup, il prenait la main des nécessiteux parmi les adeptes du hadith et
leur donnait de vingt à trente [dirhams], sans que personne ne s'en
aperçoive. Il ne quittait jamais sa besace, et je l'ai vu plusieurs fois donner à
un homme une bourse contenant trois-cents dirhams. » [As-Siya r 1 2/450]
G Al-Husayn Ibn Hafs gagnait chaque année cent milles [dirhams], et
malgré tout il n'a jamais été soumis à la Zakat, en raison des dons qu'il
faisait aux savants du hadith et aux adeptes de la science. » [As-Siyar 1/357]
G Ar-Rabîc rapporte : « Je me suis marié, et As-Shâficî me demanda
combien j'avais donné de dot. Je répondis trente dinars, dont six tout de
suite, et il me donna vingt-quatre dinars. » [As-Siyar 10/37]

J67
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

* Shaybah Ibn Nucâmah rapporte : « cAlî Ibn Al-Husayn était connu


pour être pingre, mais lorsqu'il est mort, on s'est aperçu qu'il nourrissait
cent familles de Médine. » Jarîr rapporte : « Lorsqu'il décéda, on vit sur son
dos les traces des fagots qu'il portait de nuit aux pauvres. » [AL-Hilyah 3/136]
* As-Shacbî a dit : « Pas un de mes proches n'est mort endetté sans
que je ne m'acquitte de sa dette. » [Tadhkirah AL-Huffâdh (1/81)]
* Une femme vint mendier chez Hassân Ibn Abî Sinân qui dit à son
associé : « Donne-lui tant. » et il fit un signe avec deux doigts, l'index et le
majeur, on lui donna alors pour deux cents. Les gens dirent : « Ô Abû cAbd
Allah ! Dans telle situation, tu donnais tant à celui qui mendiait. » Il
répondit : « J'ai vu une chose que vous n'avez pas vu, j'ai vu encore de la
jeunesse en elle, et j'ai craint que le besoin ne la conduise à certaines choses
détestables. » lliifah As-�afwah 3/338]
* Shucbah enfourcha son âne puis rencontra Sulaymân Ibn Al­
Mughîrah qui se plaint à lui. Shucbah lui dit : « Par Allah, je ne possède que
cet âne. » puis il descendit, et le lui donna. [Al-Hilyah 5/6]
* Mahdî Ibn Sâbiq rapporte : « Le neveu de Muhammad Ibn Sûqah
lui demanda quelque chose, et cela le fit pleurer. Il dit : « Par Allah, mon
oncle, si j'avais su que ma demande te toucherait à ce point, je ne t'aurais
pas demandé. » Il répondit : « Je ne pleure pas en raison de ta demande,
mais je pleure car je ne suis pas venu te trouver avant que tu ne me
demandes. » [Al-Hilyah 3/136]
* cUrwah Ibn Az-Zubayr a dit : « Si l'un de vous donne une chose
pour Allah, qu'il ne donne pas ce qu'il serait gêné d'accorder à celui qui se
montre généreux envers lui, car Allah est plus généreux que tout et Il est
plus en droit qu'on choisisse pour Lui ce qui est de meilleur. » lliifah As-�afwah
1/270]

* Jacfar Ibn Muhammad a dit : « On ne complète le bien que par trois


choses : en pressant son accomplissement, en le considérant cela minime, et
en le dissimulant. » lliifah As-�afwah 2/497]
$ Abû-1-cAbbâs rapporte : « Les arabes disent : ce qui t'exhorte ne
disparaît pas de tes biens. » [Al-Kâmil fi-1-Lughah wa-1-Adab 184]
* Abû Hamzah At-Thumâlî rapporte : « cAlî Ibn Al-Husayn portait
des sacs de pains sur son dos de nuit, il les donnait en aumône et disait :
l'aumône faite en secret éteint la colère du Seigneur. » lliifah As-�afwah 1/270]
L'aumône et la générosité

G Al-Acmash rapporte : « Khaythamah Ibn cAbd Ar-Rahmân hérita de


deux cent mille dirhams qu'il distribua entre les pauvres et les savants. »
[Al-Hilyah 3/136]

G Al-Muhallab a dit : « On peut s'étonner de celui qui achète les


esclaves par ses biens, et qui n'achète pas les hommes libres par le bien
qu'il peut accomplir. » [Al-Kâmil fi-l-Lughah wa-l-Adab 413]
G <Abd Allah Ibn <Utbah vendit une terre quatre-vingt mille dirhams,
et on lui dit : « Pourquoi ne fais-tu pas d'une partie de cet argent une
provision pour ton fils ? » Il dit : « Je fais de cet argent une provision pour
moi auprès d'Allah, et je fais d'Allah une provision pour mon fils. » et il le
donna en aumône. ['Uyûn Al-Akhbâr 1/387]
G Un homme donna à une mendiante beaucoup d'argent et on le blâma
pour cela en lui disant : « Elle ne te connait pas et se serait satisfait de peu. »
Il répondit : « Si elle se satisfait de peu, mais je ne me satisfais que de ce qui
est abondant, et si elle ne me connaît pas, moi je me connais. » ['Uyûn Al-Akhbâr
1/390]

G Maymûn Ibn Mihrân a dit : « Je préfère donner en aumône un


dirham de mon vivant, plutôt qu'on ne donne pour moi cent dirhams après
ma mort. » [Al-Hilyah 2/55]
G Ibn Al-Jawzî rapporte : « Nidhâm Al-Malik tomba malade, et il se
soignait en faisant l'aumône. Des pauvres furent donc rassemblés devant
lui, il leur fit l'aumône, et il guérit. » [Al-Muntadham 16/298]
G Al-Hasan Al-Ba�rî rapporte : « J'ai accompagné Ibn Al-Mubârak de
Khorasan à Bagdad, et je ne l'ai jamais vu manger seul. » �ifah As-�.afwah 4/373]
G Al-Husayn Ibn Al-Hasan rapporte : « Nous étions assis chez Ibn Al­
Mubârak lorsque vint un homme qui lui demanda l'aumône. Il dit alors :
« Servant ! Apporte-lui un dirham. » Lorsque le mendiant s'en alla, un de
ses compagnons lui dit : « Ô Abû <Abd Ar-Rabmân ! Ces mendiants
mangent du rôti et des gâteaux au miel ! Un lambeau lui aurait suffi, alors
pourquoi lui as-tu donné un dirham ? » Il répondit : « Servant ! Rappelle­
le ! Je pensais qu'ils ne mangeaient que des légumes et condiments, mais
s'ils mangent du rôti et des gâteaux de miel, il a besoin de dix dirhams.
Servant, donne-lui dix dirhams. » [Al-Muntadham 4/373]
G Muhammad Ibn cAbd Allah Ibn Wâ�il rapporte : « Un homme vint
trouver Shurayh pour lui emprunter de l'argent. Shurayh lui dit : Nous
allons satisfaire ta demande. Retourne chez toi et cela te parviendra, car je
déteste que tu en subisses l'humiliation. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/192]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Sulaymân rapporte : « Un homme vint au shâm et demanda :


« Indiquez-moi où se trouve §.afwân Ibn Salîm car je l'ai vu entrer au
Paradis. - Qu'est-ce qui l'y a fait entrer ? - Une tunique dont il a revêtu
un homme. » Un frère de �afwân l'interrogea concernant cette tunique et il
dit : « En une nuit froide, je suis sorti de la mosquée et j'ai vu un homme
dévêtu, j'ai donc ôté ma tunique pour l'en vêtir. » [Al-Hilyah 1/499]
0 Al-Hasan passa devant un homme qui retournait un dinar dans sa
main, et il lui dit : Aimes-tu ton dinar ? - Oui. - Sache qu'il n'est pas à toi
tant qu'il n'a pas quitté ta main. » [<Uyûn Al-Akhbâr 3/182]
0 Abû Bakr Ibn Abî Shaybah rapporte de son grand-père : « Ibn
cÂ'ishah a dépensé pour ses frères quatre cent mille dinars, et ce jusqu'à
vendre le toit de sa maison. » [Al-Muntadham 11/139]
0 Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « L'aumône est meilleure que le
pèlerinage, la cumra et le djihad. Celui-ci enfourche sa monture, revient et
les gens le voient, alors que cet autre donne en secret sans que personne ne
le voit en dehors d'Allah (�). » [Al-Hilyah 3/91]
0 Man_ê.ûr Ibn cAmmâr rapporte : « Un jour, je suis entré chez Al-Layth
Ibn Sacd alors qu'un servant se trouvait ses côtés. Il lui fit signe et ce
dernier sortit, puis il mit la main vers son oratoire et en sortit un sac
contenant mille dinars qu'il me jeta, puis il dit : « Ô Abû Sacîd ! N'en
n'informe pas mon fils, sinon son estime pour toi diminuerait. » [Al-H.ilyah
2/447]

0 Ibn Rumayh a dit : « Al-Layth Ibn Sacd gagnait quatre-vingt mille


dinars par an, sur lesquels Allah ne lui a jamais imposé un seul dinar de
Zakat. » [Al-H.ilyah 2/448]
0 On a dit : « En rappelant ton don, tu as corrompu ce que tu as
accompli comme bien. Le généreux ne rappelle pas son don. » [<Uyûn Al-Akhbâr
3/179]

0 Un homme dit à Ibn Shubrumah: « J'ai fait pour untel ceci et cela. »
Il répondit : « Il n'est aucun bien dans la bonté lorsqu'on la dénombre. »
[<Uyûn Al-Akhbâr 3/1 79]

0 Salm Ibn cUtaybah a dit : « On peut mépriser une chose et faire ce


qui est pire encore, c'est-à-dire ne rien donner. » [<Uyûn Al-Akhbâr 3/180]
0 Ibrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Comme sont bons les mendiants ! Ils
portent nos provisions vers l'au-delà, ils viennent à la porte de l'un de vous
et disent : trouvez-vous quelque chose à donner ? » [Al-Hilyah 2/498]

JJ6
L'aumône et la générosité

G Hâtim Al-A�am a dit : « Celui qui prétend trois choses sans en


posséder trois autres est menteur : celui qui prétend aimer Allah sans
retenue face à Ses interdits est menteur, celui qui prétend aimer le Paradis
sans dépenser de ses biens est menteur, et celui qui prétend aimer le
Prophète (�) sans aimer les pauvres est menteur. » [Al-H.ilyah 2/505]
G Usayd Ibn Jacfar rapporte : « Je n'ai jamais vu mon oncle Bishr Ibn
Man�ûr manquait le premier takbîr de la prière en commun, et jamais un
mendiant ne s'est levé dans la mosquée sans qu'il ne lui donne. » �ifah As­
fiafwah 3/376]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'attachement au jeûne

G Abû Hurayrah a dit : « La médisance déchire le jeûne et la demande


de pardon le raccommode ; celui d'entre vous qui peut ne pas accomplir de
jeûne déchiré, qu'il le fasse. » [As-Shu'ab 3644]
G On proposa à manger à Al-Hasan qui dit : « Je jeûne - Par cette
chaleur intense, tu jeûnes ? - J'aime être à l'avant-garde. » [Al-Jawc 316]
G Budayl Al-cUqaylî a dit : « Le jeûne est la citadelle des dévots. » [Al­
Jawc 258]

G Sulaymân Ibn Al-Mughîrah rapporte : « J'ai entendu Thâbit Al­


Bunânî dire : le dévot n'est pas nommé dévot, même s'il possède toutes
qualités de bien, jusqu'à ce qu'il possède ces deux qualités que sont le jeûne
et la prière, car elles font partie de sa chair et son sang. » [Al-Hilyah 1/318]
G Abû Bakr An-Naysâbûrî rapporte : « J'étais aux côté de Ibrâhîm Ibn
Hâni' lors de son décès. Il appela son fils et lui demanda : « Le soleil est-il
couché ? » Il répondit : « Non. Ô père, tu as le droit de ne pas accomplir le
jeûne obligatoire, et là c'est un jeûne surérogatoire que tu accomplis. » Il
répondit : (C'est pour une chose pareille que doivent œuvrer ceux qui
œuvrent) et son âme sortit. » lliifah As-�afwah 2/401 J
G Hishâm Ibn Hassân rapporte : « AI-cAiâ' Ibn Ziyâd ne mangeait
qu'une miche de pain par jour, et il jeûnait au point de prendre une couleur
verte. » [Al-Hilyah 2/243]
G Ibrâhîm rapporte : « Al-Aswad jeûnait au point que sa langue
noircisse en raison de la chaleur. » [As-Siyar 4/53]
G Ibn Shawdhab rapporte : « Ibn Sirîn jeûnait un jour et rompait le
lendemain. Le jour où il rompait, il déjeunait mais ne dinait pas, puis il
prenait un repas en fin de nuit et se levait en jeûnant. » [Az-Zuhd li Ahmad 373]
G On dit à Al-Ahnaf Ibn Qays : « Tu es âgé et le jeûne t'affaiblit. » Il
répondit : « Je le prépare pour un long voyage. » [As-Siyar 4/91J
G cAlî Ibn Al-Jacd, pendant soixante ans, jeûna un jour sur deux. [Musnad
Ibn Al-Ja'd 496]

G cAbd Allah Ibn Ahmad Ibn Hanbal rapporte : « Mon père ne


délaissait jamais de jeûner le lundi, jeudi, et les jours de pleine lune. » [As­
Siyar 11/223]

HZ
L'attachement au jeûne

G Muhammad Ibn cAbd Al-Aclâ rapporte : « J'ai entendu Muctamir Ibn


Sulaymân At-Taymî dire : Si tu n'étais pas de ma famille, je ne t'aurais pas
dit cela de mon père : mon père a passé quarante ans à jeûner un jour sur
deux. » [Al-Hilyah 3/28]
G Ibn Al-Hanafiyyah a dit : « Que ton ouïe, ta vue, ta langue, et ton
corps jeûnent, que le jour où tu ne jeûnes pas ne soit pas semblable à celui
lors duquel tu jeûnes, et crains de nuire au servant. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
1/368]

G Wuhayb vit des gens rire le jour de la rupture du jeûne, et il dit : « Si


leur jeûne est accepté, ce n'est pas là l'attitude de ceux qui sont
reconnaissants ; et si leur jeûne n'est pas accepté, ce n'est pas là l'attitude de
ceux qui craignent. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/ 473]
G Al-Hasan passa devant des gens qui riaient pendant le mois de
Ramadan, et il leur dit : « Ô gens ! Allah (�) a fait du mois de Ramadan un
piste pour Ses créatures, sur laquelle ils se concurrencent vers Sa
miséricorde. Les uns se sont précipités et sont parvenus au succès, et
d'autres ont tardé et perdu. Comme on peut s'étonner de celui qui rit et fait
preuve d'insouciance en ce jour où les uns ont gagné et les autres perdu. »
[Al-'Aqd Al-Farîd 1/326]

G Abû lshâq a dit : « J'ai vieilli et faibli, je ne jeûne plus maintenant


que trois jours par mois, les lundis et jeudis, et les mois sacrés. » [Al-H.ilyah
2/119]

G Sacîd Ibn Abî cUrûbah rapporte : « Al-Hajjâj accomplit le pèlerinage


et s'arrêta à un point d'eau entre la Mecque et Médine. Il demanda qu'on
lui apporte son déjeuner et dit à son chambellan : « Trouve-moi quelqu'un
avec qui manger et que je puisse interroger. » Le chambellan regarda en
direction de la montagne et vit un bédouin endormi sur un défilé. Il le
frappa du pied et lui dit : « Va voir l'émir ! » Il s'y rendit et Al-Hajjâj lui dit :
« Lave-toi les mains et mange avec nous. - J'ai été invité par Celui qui est
meilleur que toi et j'ai accepté. - Qui est-ce ? - Allah (�) qui m'a invité au
jeûne, ainsi je jeûne. - Par cette canicule ? - Oui, je jeûne pour un jour
plus chaud encore. - Alors romps ton jeûne, et tu jeûneras demain. - Si tu
peux m'assurer que je vivrai jusqu'à demain. - Cela ne m'appartient pas.
- Alors comment peux-tu me demander de délaisser une chose dans
l'immédiat pour une chose à venir que tu ne maitrises pas ? - C'est une
bonne nourriture pourtant. - Ce qui la rend bonne n'est ni toi ni le
cuisinier, mais ce qui la rend bonne est le salut. » lliifah As-�.afwah 2/79]

H)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'attachement au pèlerinage

G Hilâl Ibn Khabâb rapporte : « Je suis parti avec Sacîd Ibn Jubayr lors
des derniers jours de rajab, il se mit en état de sacralisation à Kûfah pour
accomplir une cumrah, puis il en revint, puis il se mit de nouveau en état de
sacralisation pour le pèlerinage à la moitié de dhu-l-qicdah. Il voyageait deux
fois par an : une fois pour le pèlerinage et une fois pour la cumrah. » �ifah As­
�afwah 2/664)

G Mûsâ Ibn Hârûn accomplissait de nombreuses fois le pèlerinage, il


résidait à Bagdad une année et accomplissait le pèlerinage l'année
suivante. » [As-Siyar 12/117)
G Al-Hasan Ibn Ahmad rapporte qu' lbn Abî cUmar AI-cAdanî a
accompli le pèlerinage soixante-dix-sept fois. [As-Siyar 12/96J
G Suhnûn rapporte : « Ibn Wahb divisa son temps en trois tiers : un
tiers dans la garde aux frontières, un tiers dans l'enseignement aux gens, et
un tiers pour le pèlerinage, et on mentionne qu'il a accompli le pèlerinage
trente-six fois. » [As-Siyar 9/226)
G Abû Ishâq rapporte : « Al-Aswad An-Nakhacî a accompli le
pèlerinage quatre-vingt fois, entre le pèlerinage et la cumrah. » [As-Siyar 4/51)
G Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « J'ai participé à quatre-vingt stations [à
cArafah] . » Et il disait à chaque station : « Ô Allah, fais que ce ne soit pas la
dernière. » et l'année où il mourut, il ne dit rien de cela mais : « J'ai été gêné
devant Allah. » [As-Siyar (8/465))
Le djihad sur le sentier d'Allah

Le djihad sur le sentier d'Allah

G Ibn <Umar dit à un homme qui l'interrogea concernant le djihad :


« Commence par combattre ton âme ! » [Az-Zuhd li-l-Bnyhaqî 368]
G Abû Wâ'il rapporte : « Khâlid Ibn Al-Walîd écrivit aux perses : J'ai
avec moi une armée d'hommes qui aiment le combat comme les perses
aiment le vin. » [As-Siyar 1/374)
G Khâlid Ibn Al-Walîd a dit : « Pas une nuit où on m'a amené une
nouvelle épouse que j'aimais ne m'est préférable à une nuit très froide et
neigeuse lors d'une expédition pour attaquer l'ennemi au matin. » [As-Siyar
1/375)

G Ibn Mas<ûd a dit : « Combattez les hypocrites de vos mains ; si vous


ne le pouvez pas, alors par vos langues ; et si vous ne pouvez que leur
opposer un visage sombre, alors faites-le. » [As-Siyar l /497]
G Abû Ad-Duhâ rapporte : « <Amr Ibn Al-Jumûh dit à ses enfants :
« Vous m'avez privé du Paradis lors de la bataille de Badr ! Par Allah, si je
vis, j'entrerais au Paradis. » Au jour de la bataille de Uhud, <Umar dit : Je ne
pensais qu'à lui, je l'ai cherché et trouvé parmi l'avant-garde. » [As-Siyar 1/255)
G Abû Ishâq As-Sabî<î rapporte : « Au jour de la bataille d' Al-Yarmûk,
<Ikrimah combattit ardemment puis parvint au martyre, et on le retrouva
avec plus de soixante-dix blessures causées par des flèches et des coups
d'épées. » [As-Siyar 1/324)
G Ibn <Umar rapporte : « J'ai vu <Ammâr au jour de la bataille d' Al­
Yamâmah sur un rocher, criant : « Ô musulmans ! Est-ce le Paradis que
vous fuyez ? Je suis <Ammâr Ibn Yâsir, venez à moi ! » Je vis alors son
oreille coupée et pendre, alors que lui combattait ardemment. » [As-Siyar l/422)
G cUrwah rapporte : « Az-Zubayr avait trois blessures d'épée, dont une
à l'épaule, en laquelle je pouvais introduire plusieurs doigts. Il fut blessé
deux fois lors de la bataille de Badr, et une fois lors de la bataille de
Yarmûk. » [As-Siyar l/52]
G Sacd Ibn Abî Waqqâ.§. rapporte : « Au jour de la bataille d'Uhud,
Hamzah combattait devant le Messager d'Allah (�) avec deux épées, et il
disait : Je suis le lion d'Allah. » [As-Siyar 1/177)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ Al-Yasac Ibn Hazm rapporte : « Un jour, Abû cAbd Allah Murdanîsh


mena une expédition et obtint un grand butin. Plus de mille cavaliers
byzantins vinrent à leur rencontre, et il demanda à ses compagnons, qui
étaient au nombre de trois-cents cavaliers : « Quel est votre avis ? » Ils
dirent : « Occupons-les en laissant le butin. » Il dit : « Quelqu'un n'a-t-il pas
· dit : (S'il y a parmi vous vingt endurants, ils vaincront deux cents
(ennemis)) » Ibn Mûrîn lui dit : « Ô commandant, c'est Allah qui dit cela. »
Il répondit : « Allah dit cela, et vous voulez délaisser le combat contre
eux ? » Ils restèrent alors et vainquirent les byzantins. » [As-Siyar 20/233]
$ Ibn Abî cAblah disait à ceux qui revenaient du djihad : « Vous
revenez du djihad mineur, mais qu'avez-vous fait du djihad majeur, la lutte
du cœur ? » [As-Siyar 6/325]
$ Al-Baghawî a dit : « Je n'ai jamais vu, après Ahmad Ibn Hanbal,
d'homme meilleur que Zuhayr Ibn Muhammad, je l'ai entendu dire :
Depuis quarante ans j'ai envie de manger de la viande, mais je n'en
mangerais qu'en entrant chez les byzantins, et alors je mangerais du butin
que nous leur prendrons. » [As-Siyar 12/361]
$ As-Shâficî a dit : « Je m'exerçais tellement au tir que le médecin m'a
dit : « Je crains que tu ne sois atteint de tuberculose, à tant rester exposé à la
chaleur. » Et sur dix tirs, neuf atteignaient la cible. » [As-Siyar ll/10]
$ cAbd Allah Ibn Ahmad Ibn Hanbal rapporte : « Mon père est allé à
Tarsûs où il a monté la garde aux frontières et combattu, et ensuite il dit :
J'y ai vu mourir la science [les savants] . » [As-Siyar ll/311 ]
$ Ibn Abî Laylâ rapporte : « Ibn Umm Maktûm dit : « Ô Seigneur,
révèle pour moi une excuse légale » fut alors révélé (sauf ceux qui sont
empêchés [de combattre]) Après cela, il combattait en disant : Donnez-moi
l'étendard, je suis aveugle et je ne peux pas fuir, placez-moi entre les deux
rangs. » [As-Siyar 1/364]
$ Thâbit rapporte : « §ilah était en expédition avec son fils, et il lui dit :
« Va mon fils, et combats afin que j'espère en ton martyre la récompense
d'Allah. » Il s'avança, combattit, endura et fut tué. Puis �ilah se jeta à son
tour dans la bataille et fut tué. Les femmes rendirent visite à son épouse qui
leur dit : Bienvenue si vous êtes venues pour me féliciter, mais si vous êtes
venues me présenter vos condoléances, repartez. » [As-Siyar 3/498]
$ Anas rapporte : « Au jour de la bataille de Hunayn, Umm Sulaym
prit un poignard. Abû Ialhah dit : « Ô Messager d'Allah ! Umm Sulaym a
pris un poignard. » Elle dit alors : Ô Messager d'Allah ! Si un polythéiste
s'approche de moi, je l'éventrerais avec ceci. » [As-Siyar 2/304]

H6
Le djihad sur le sentier d'Allah

0 Al-A§macî rapporte : « Lorsque Ibn Qutaybah mit en place les rangs


de l'armée pour affronter les turcs, il éprouva de la peur et demanda : Où
est Muhammad Ibn Wâsic ? On lui dit : « Sur le flanc droit, il prépare ses
flèches et remue son doigt vers le ciel. » Il répondit : Ce doigt m'est
préférable à cent mille épées levées et jeunes affutés. » [As-Siyar 6/121]
0 Abû Râfic rapporte : « cUmar envoya une armée en direction des
Byzantins qui firent prisonnier cAbd Allah Ibn Judhâfah et l'emmenèrent à
leur roi. Ils dirent : « C'est un compagnon de Muhammad. » Le roi dit :
« Veux-tu devenir chrétien et que je te donne la moitié de mon royaume ?
- Même si tu me donnais tout ton royaume et tout le royaume des arabes,
je n'abandonnerai pas la religion de Muhammad, serait-ce le temps d'un
clin d' œil. - Donc je vais te tuer. - Agis comme bon te semble. » Le roi
ordonna alors qu'on le crucifie, il dit aux archers de tirer près de son corps,
et il réitérait sa proposition, mais Ibn Judhâfah refusait. Il le fit alors
descendre, il ordonna qu'on apporte un chaudron, y fit verser de l'eau
bouillante, et fit venir deux prisonniers musulmans. Il ordonna qu'on en
jette un dans le chaudron, tandis qu'il lui proposait encore d'embrasser la
chrétienté, mais il refusa, puis il pleura. On en informa le roi qui pensa qu'il
avait cédé, si bien qu'il le fit venir et lui demanda : « Qu'est-ce qui t'a fait
pleurer ? - Il ne s'agit que d'une seule âme, jetée un moment [dans le
chaudron] et qui ensuite disparait. J'aimerais avoir autant d'âmes que de
poils, et qu'elles soient jetées dans le feu pour Allah. - Accepterais-tu de
m'embrasser la tête afin que je te libère ? - Ainsi que tous les prisonniers ?
- Oui. » Il lui embrassa alors la tête, ramena tous les prisonniers à cUmar,
et l'informa de ce qui s'était passé. cUmar dit alors : « C'est un devoir pour
tout musulman que d'embrasser la tête d'Ibn Judhâfah, et c'est moi qui
commencerai. » et il lui embrassa la tête. » [As-Siyar l/21 1 ]
0 Qays Ibn Abî Hâzim rapporte : « J'ai entendu Khâlid Ibn Al-Walîd
dire : « Le djihad m'a beaucoup empêché de lire. » Je l'ai également vu se
voir apporter du poison, il demanda ce que c'était, on lui répondit qu'il
s'agissait de poison, et il dit : Au Nom d'Allah, et il le but. Par Allah ! C'est
là la noblesse et le courage ! » [As-Siyar 1/179]
0 Ishâq Ibn Sacd Ibn Abî Waqq⧠rapporte de son père que cAbd Allah
Ibn Jahsh lui dit au jour de la bataille d'Uhud : « Invoquez Allah ! » Ils se
mirent alors à l'écart et cAbd Allah Ibn Jahsh dit : « Seigneur ! Lorsque je
rencontrerai l'ennemi, fais-moi affronter un homme fort et vaillant que je
combatte pour Toi et qui me combatte, et qui ensuite me saisisse et me
mutile en me coupant le nez et l'oreille. Et lorsque je Te rencontrerai
demain, Tu me diras : « Ô cAbd Allah ! Qui a mutilé ton nez et ton
oreille ? » Je répondrai : « Je les ai perdus pour Toi et Ton Messager. » Et Tu
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

me diras : « Tu dis vrai. » Et je l'ai vu en fin de journée, le nez et l'oreille


coupés. » [Al-Hilyah 1/104]
� Ishâq Ibn Ibrâhîm rapporte : « Yûnus Ibn cUbayd regarda ses pieds
au moment de mourir, et il se mit à pleurer. On lui demanda : « Pourquoi
pleures-tu, ô Abû <Abd Allah ? » Il répondit : « Mes pieds ne se sont pas
couverts de poussière sur le sentier d'Allah. » [$.ifah As-�afwah 3/217)
La relation aux gouverneurs

La relation aux gouverneurs

� cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Ô gens ! Attachez-vous à


l'obéissance et au groupe uni des musulmans, car c'est là le câble d'Allah
qu'il a ordonné de saisir. Ce que vous réprouvez dans le groupe uni des
musulmans est meilleur que ce que vous aimez dans la division. » [As-Shan"'cah
19]

� Lorsque parvint à Ibn cUmar l'allégeance faite à Yazîd, il dit : « Si


c'est un bien, nous l'agréons, et si c'est un mal, nous patientons. » [Mawsû'ah
Ibn Abî-d-Dunyâ 4/ 60]

� Un homme écrivit à Ibn cUmar : « Écris-moi toute la science. » Il lui


répondit : « La science est vaste, mais si tu peux rencontrer Allah le dos
léger du sang des gens, le ventre vide de leurs biens, la langue innocente de
toute atteinte à leur honneur, tout en attachant au groupe uni des
musulmans, alors fais-le. » [As-Siyar 1/370]
� cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Si le gouverneur est équitable, il en
obtiendra la récompense et tu devras t'en montrer reconnaissant ; et s'il est
inique, il en portera le péché, et tu devras faire preuve de patience. » ['Uyûn
Al-Akhbâr 1/66]

� Hudhayfah Ibn Al-Yamân a dit : « Pas un groupe ne s'est dirigé vers


le gouverneur d'Allah sur terre pour l'humilier, sans qu'Allah ne les
humilie avant qu'ils ne meurent. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/ 66]
0 Al-Fuf!ayl Ibn cJyâf! a dit : « Si j'avais une invocation exaucée, je la
consacrerais au gouverneur, car l'amendement du gouverneur amène
l'amendement du pays et des gens. » [As-Siyar 2/777]
� cUmar Ibn Al-Fagl rapporte : « J'ai demandé à Abû-1-cAlâ' - alors
qu' Al-Hajjâj mobilisait l'armée : Ô Abûl-cAlâ', puis-je insulter Al-Hajjâj ? »
Il répondit : « Invoque plutôt pour son amendement, car cela est meilleur
pour toi. » [Az-Zuhd li A!:!.mad 422]
0 Zayd Ibn Aslam rapporte : « J'étais avec Abû Hâzim à �â'ifah
lorsque [le gouverneur] cAbd Ar-Rahmân Ibn Khâlid lui fit parvenir :
« Viens nous trouver afin que nous t'interrogions et que tu nous
enseignes ! » Il répondit : « Qu'Allah m'en préserve ! J'ai connu les savants,
et ils n'amenaient pas la science aux adeptes de ce bas-monde, donc je ne
serai pas le premier à le faire. Si tu as besoin de quelque chose, fais-le nous
savoir » cAbd Ar-Rahmân vint alors le trouver et lui dit : « Ceci n'a fait
qu'accroitre ton honorabilité auprès de nous. » [Al-fl.ilyah 1/525]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Ahmad Ibn cAmr Ibn Al-Miqdâm Ar-Râzî rapporte : « Une mouche


se posa sur [le calife] Al-Man�ûr qui la chassa. Elle revient et il la chassa de
nouveau au point de le contrarier. À ce moment entra Jacfar Ibn
Muhammad, et Al-Man�ûr lui demanda : « Ô Abû cAbd Allah, pourquoi
Allah a-t-il créé la mouche ? » Il répondit : « Pour humilier les tyrans. » lliifah
As-�afwah 2/ 498]

G Sufyân rapporte : « Un fils de Sulaymân Ibn cAbd Al-Malik vint


s'asseoir à côté de Iâwûs qui ne se tourna pas vers lui. On lui dit : « Le fils
du Commandeur des croyants s'est assis à côté de toi et tu ne t'es même
pas tourné vers lui. » Il répondit : Je voulais qu'il sache qu'il y a des
serviteurs d'Allah qui se passent de ce qu'il possède. » [AL-H.ilyah 4/16]
G Sufyân At-Thawrî rapporte : « On me fit entrer auprès d'Abû Jacfar à
Minâ, et je lui dis : Crains Allah, car tu n'as obtenu ce rang et cette position
que grâce aux sabres des muhâjirûn et ané_ârs, et leurs enfants meurent
aujourd'hui de faim. cUmar Ibn Al-Kha!!âb a accompli le pèlerinage en ne
dépensant que quinze dinars, et il dormait sous les arbres. - Veux-tu que
je sois comme toi ? - Ne sois pas comme moi, mais sois en deçà de ce que
tu es, et au-dessus de ce que je suis. Il me dit alors : sors ! » [AL-H.ilyah 2/319]
G cJsâ Ibn Yûnus rapporte : « Notre époque et les époques précédentes
n'ont jamais vu de semblable à AI-Acmash. On n'a jamais vu les riches et
puissants plus humbles que dans l'assise d' Al-Acmash, alors qu'il était dans
le besoin. » [Al-H.ilyah 2/138]
G cîsâ Ibn Yûnus rapporte : « L'émir cJsâ Ibn Mûsâ envoya à Al-Acmash
mille dirhams et une feuille, afin qu'il y inscrive un hadith, et il y écrivit :
« Au Nom d'Allah le Miséricordieux, Celui qui fait miséricorde. (Dis : Il
est Allah, Unique) » Le gouverneur lui envoya de nouveau : « Pensais-tu
que je ne connaissais pas bien le Livre d'Allah ? » Et Al-Acmash répondit :
« Pensais-tu que je vends le hadith ? » [As-Siyar 6/237]
G Ahmad Ibn Abî-1-Hawârî rapporte: « cAbd Allah Ibn Abî-1-cAbbâs -
le gouverneur de [la ville de] Mary - se présenta de nuit chez cAbd Allah
Ibn Al-Mubârak, accompagné de son scribe qui portait feuillet et encrier. Il
l'interrogea concernant un hadith, et il refusa de lui répondre, puis il
l'interrogea sur un deuxième et un troisième hadith, mais chaque fois il
refusa de lui répondre. Il dit alors à son scribe : « Replie les feuillets, Abû
cAbd Ar-Rahmân ne nous considère pas digne de nous enseigner le
hadith. » Lorsqu'il se leva pour partir, Ibn Al-Mubârak l'accompagna
jusqu'à la porte de la maison, il lui dit alors : « Ô Abû cAbd Ar-Rahmân, tu
ne nous considères pas digne de nous enseigner, et tu nous accompagnes

JZ6
La relation aux gouverneurs

tout de même ? » Il répondit : « J'ai voulu rabaisser devant toi mon corps
mais pas le hadith du messager d'Allah (;i). » [Al-Jiilyah 3/39]
0 On dit à l'imam Mâlik : « Tu t'introduis auprès des gouverneurs
alors qu'ils sont injustes et iniques ? » Il répondit : « Qu'Allah te fasse
miséricorde ! [Si je ne le fais pas], qui leur parlera en toute vérité ? » [As-Siyar
2/736]

0 Abû-1-cÎnah rapporte : « Lorsque le calife Al-Mahdî accomplit le


pèlerinage, il entra dans la mosquée du Messager d'Allah (:1), et tout le
monde se leva, à l'exception d' Ibn Abî Dhi'b. Al-Musayyib Ibn Zuhayr lui
dit : « Lève-toi, il s'agit du Commandeur des croyants ! » Il répondit : >< Les
gens ne se lèvent que pour le Seigneur de l'univers. » Al-Mahdî dit :
« Laisse-le, tous mes cheveux se sont dressés sur ma tête. » [As-Siyar 7/ 143]
0 Hudhayfah Ibn Al-Yamân a dit : « Prenez garde aux lieux de
tentation ! - Quels sont les lieux de tentation, ô Abû cAbd Allah ? - Les
portes des gouverneurs. L'un de vous s'introduit auprès du gouverneur,
l'approuve par le mensonge et dit de lui ce qu'il ne possède pas. » �ifah As­
�afwah 1/292]

0 Sacîd Ibn Al-Musayyib a dit : « N'emplissez vos yeux que de


réprobation vis-à-vis des auxiliaires des injustes, afin que vos œuvres ne
soient pas réduites à néant. » [As-Siyar 1/ 485]
0 Ibn Al-Qâsim a dit : « Il n'est aucun bien en la proximité vis-à-vis
des gouverneurs. » [As-Siyar]
0 Muhammad Ibn Wâsic a dit : « Rogner du roseau et avaler de la terre
est meilleur que de se rapprocher du gouverneur. » [Al-Jiilyah 1/414]
0 Hammâd Ibn Salamah dit à un homme : « Si le gouverneur t'appelle
afin de lui réciter (Dis : Il est Allah, Unique) ne t'y rends pas. » [Al-Jiilyah
2/336]

0 Â dam Ibn Iyyâs rapporte que Hammâd Ibn Salamah fut appelé par
les gouverneurs, et il dit : « Vais-je porter une barbe blanche à ceux-ci ?
Non, par Allah je ne le ferai pas ! » [Al-Hilyah 2/336]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Si je devais choisir entre perdre la vue et
emplir d'eux mon regard, je choisirais de perdre la vue. » [Al-Hilyah 2/371]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Par Allah, ce qui m'empêche d'aller les
trouver n'est pas que je considère qu'il ne faille pas leur obéir, mais je suis
un homme qui aime la bonne nourriture et je crains qu'ils ne me
corrompent. » [Al-Jiilyah 2/393]

JZJ
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Celui qui invoque en faveur d'un tyran


pour une longue existence aura aimé qu'on désobéisse à Allah. » [AI-Hilyah
2/393]

0 Ibn Shihâb rapporte : « J'étais une nuit en compagnie de Sufyân At­


Thawrî qui vit au loin un feu et dit : « Qu'est-ce là ? - Le feu de la garde.
- Fais-nous prendre un autre chemin, afin que nous ne nous éclairions pas
de leur feu. » [Al-Hilyah 2/389]
0 Ibn Al-Mubârak rapporte qu'on demanda à Sufyân At-Thawrî :
« Pourquoi ne t'introduis-tu pas auprès d'eux ? - Je crains qu'Allah ne
m'interroge sur ce que j'aurais dit en cette position. - Dis ce que tu as à
dire, et reste prudent. - Vous me commandez ainsi de nager dans la mer
sans mouiller mes vêtements ? » Il dit encore : « Je ne crains pas leurs
coups, mais je crains qu'ils ne me fassent dévier avec leurs biens et
qu'ensuite je ne vois plus leur mal comme tel. » [AI-Hilyah 2/390]
0 On demanda à Dâwud At-Iâ'î : « Que dis-tu d'un homme qui
accède auprès de ces princes, leur recommande le bien et leur interdit le
mal ? - Je crains pour lui le fouet. - Mais il peut supporter cela. - Je
crains pour lui l'épée. - Mais il peut supporter cela. - Je crains pour lui le
mal enfoui qu'est la fatuité. » [AI-Hilyah 2/ 467]
0 Al-Fu4ayl Ibn clyâ4 a dit : « Se rapprocher d'un cadavre puant est
meilleur que de se rapprocher des gouverneurs. Celui qui ne les fréquente
pas et n'ajoute rien aux obligations est meilleur pour nous que celui qui
prie la nuit, jeûne le jour, accomplit la cumra, combat sur le sentier d'Allah,
mais les fréquente. » [AI-Hilyah 3/17]
0 On dit à Al-Hasan Al-Ba�rî : « Un kharijite est apparu à Kharîbah. »
Il répondit : « Pauvre de lui ! Il a vu un mal qu'il a réprouvé, et il est tombé
en ce qui est plus réprouvable encore. » [As-Shari'ah 35]
0 cAbd Al-Malik Ibn Marwân a dit : « Soyez équitables envers nous, ô
administrés ! Vous voulez que nous agissions comme Abû Bakr et cUmar,
alors que vous n'agissez pas envers nous et vos personnes comme
agissaient les administrés d' Abû Bakr et cUmar ! Nous demandons à Allah
qu'Il aide chacun de nous. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/53]
0 Kacb a dit : « L'islam, le gouverneur et les gens sont semblables à la
tente, au pilier et aux crochets : la tente est l'islam, le pilier est le
gouverneur, et les cordages et crochets sont les gens ; l'un ne va pas sans
l'autre. » ['Uyûn Al-Akhbâr l/ 48]

JZZ
La relation aux gouverneurs

$ Muhammad Ibn Abî Jamîlah rapporte : « cAbd Allah Ibn cAbd Al­
Malik voulut que je l'accompagne, j'ai donc consulté Sufyân Ibn Abî
Zakariyyâ qui me dit : Tu es un homme libre, ne fais pas de toi un
esclave. » [Al-Hilyah 2/171]
$ Un homme s'introduisit auprès de Sulaymân Ibn cAbd Al-Malik et
lui dit : « Garde à l'esprit, ô Commandeur des croyants, le Jour de l'appel.
- Quel est le Jour de l'appel ? - Le Jour à propos duquel Allah (�) dit :
( Un héraut annoncera alors parmi eux : Que la malédiction d'Allah soit
sur les injustes) » Sulaymân pleura et mit fin à son iniquité. [Muhfigarât Al-Udabâ'
1/99]

$ Shabîb Ibn Shaybah dit à Al-Mahdî : « Ô Commandeur des


croyants ! Lorsqu'Allah a accordé les parts de ce bas-monde, Il t'a octroyé
la plus élevée, alors n'agrée pour toi dans l'au-delà que ce qu'Allah a agréé
pour toi en ce bas-monde. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/311]
$ Sulaymân Ibn cAbd Al-Malik accomplit le pèlerinage et se rendit à
Médine où il fit demander Abû Hâzim Al-Acraj . Il lui dit : « Parle, ô Abû
Hâzim ! - De quoi dois-je parler, ô Commandeur des croyants ! - De la
manière de sortir de cette situation. - Cela est simple, si tu le fais. -
Qu'est-ce ? - Prends les choses d'une manière licite et ne les accorde qu'à
ceux qui les méritent. - Qui en est capable ? - Celui auquel Allah a fait
porter les chaînes de la gestion des administrés, comme Il l'a fait pour toi.
- Exhorte-moi, ô Abû Hâzim ! - Sache que cela n'est parvenu jusqu'à toi
que par la mort de ton prédécesseur, et que cela te sera retiré comme cela
t'est parvenu. - Ô Abû Hâzim, conseille-moi ! - Tu es un marché auquel
on apporte le bien et le mal, alors achète ce que tu veux. - Pourquoi ne
viens-tu pas nous voir ? - Qu'aurais-je à venir te voir, ô Commandeur des
croyants ? Si tu me rapproche de toi, tu m'éprouveras, et si tu m'éloignes tu
m'humilieras. Tu n'as rien que j'espère, et je ne possède rien pour quoi je
puisse te craindre. - Dis-moi de quoi tu as besoin. - Je l'ai demandé à
Celui qui en a plus pouvoir que toi, j'accepte ce qu'Il m'en accorde, et
j'agrée ce dont Il me prive. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/310]

$ Ibn As-Sammâk fut introduit auprès d' Ar-Rashîd qui lui dit :
« Exhorte-nous, ô Ibn As-Sammâk, et sois concis ! » Il répondit : « Le Coran
suffit pour exhortation, ô Commandeur des croyants. Allah (�) dit :
(Malheur aux fraudeurs ! Ceux qui exigent la pleine mesure pour eux­
mêmes, mais fraudent lorsqu'ils mesurent ou pèsent pour les autres. Ne
pensent-ils pas qu'ils seront ressuscités, en un jour terrible, le jour où les
gens se tiendront debout devant le Seigneur de l'Univers ?) Ceci est une
menace adressée à ceux qui fraudent dans la mesure, alors que dire de celui
qui s' accapare tout ! » [Al-"Aqd AL-Farîd 1/311]

JZ)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Hârûn Ar-Rashîd accomplit le pèlerinage, et on lui rapporta que se


trouvait à la Mecque un dévot dont l'invocation était exaucée et qui s'était
retiré dans les montagnes. Il alla le trouver, lui demanda comment il allait
puis lui dit : « Adresse-moi une recommandation et ordonne-moi ce que tu
veux, par Allah je ne te désobéirai pas ! » Le dévot se tut et ne répondit rien
jusqu'à ce que Hârûn s'en aille. Ses compagnons lui dirent alors : « Qu'est­
ce qui t'a empêché, lorsqu'il t'a demandé de lui ordonner ce que tu voulais,
tout en jurant de ne pas te désobéir, de lui ordonner de craindre Allah et
d'être bon envers ses administrés ? » Il traça un trait dans le sable et dit :
« Il m'a paru immense devant Allah qu'Il lui ordonne et Lui désobéisse, et
qu'ensuite je lui ordonne et qu'il m'obéisse. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/313]
G On mentionna les rois en présence d' Al-Hasan qui dit : « Même si les
mules amblent pour eux, que les hommes tournent autour d'eux, et qu'ils
ne cessent d'obtenir des biens, l'humiliation du péché est dans leur cœur.
Allah avilit celui qui Lui désobéit. [Al-'Aqd Al-Farîd 1/328]

JZ4
La crainte du commandement et la loyauté

La crainte du commandement et la loyauté

0 cUmar Ibn Al-Kha_tlâb a dit : « Peu s'en faut que les villes ne tombent
en ruine, alors qu'elles sont peuplées. - Comment tomberaient-elles en
ruine alors qu'elles sont peuplées ? - Lorsque les dépravés domineront les
pieux, et que les hypocrites commanderont. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/ 440]
0 cUmar a dit : « Si une charnelle perdue mourrait sur les bords de
!'Euphrate, je craindrais qu'Allah ne m'interroge sur cela. » [Al-Muntadham
4/141]

0 Anas rapporte : « Le ventre de cUmar gargouilla, l'année de la


sécheresse, alors qu'il mangeait du pain et de l'huile et s'était interdit toute
graisse. Il enfonça son doigt dans son ventre et dit : « Gargouille tant que tu
veux, tu n'obtiendras rien d'autre de nous, jusqu'à ce que les gens
revivent. » [Al-Hilyah 1/69]
0 Qatâdah rapporte : « Mucayqib était chargé du Trésor public à
l'époque de cUmar. Un jour qu'il y balayait, il y trouva un dirham qu'il
donna à un des fils de cUmar. Mucayqib rapporte : « Je suis reparti chez
moi, et un envoyé de cUmar vint me trouver, m'informant que cUmar me
faisait demander. J'y suis allé, et je l'ai trouvé le dinar dans la main. Il me
dit : « Malheur à toi, ô Mucayqib ! As-tu quelque chose contre moi ? - Et
pourquoi donc, ô Commandeur des croyants ? - Tu as voulu m'opposer la
Communauté de Muhammad (�) en ce dirham. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/ 440]
0 Sacîd Ibn Al-Musayyib rapporte : « Sacd Ibn Abî Waqqâ� envoya un
homme à cAbd Ar-Rahmân qui prononçait un sermon, et il lui dit : « Mets­
toi à la tête des gens » cAbd Ar-Rahmân répondit : Que ta mère te perde !
Personne ne peut occuper cette place après cUmar sans que les gens ne le
blâment. » [As-Siyar 1/87]
0 Al-Miqdâd Ibn Al-Aswad rapporte : « Le Messager d'Allah me
confia une mission, et à mon retour, il me demanda : « Comment as-tu
trouvé le commandement ? » J'ai répondu : Ô Messager d'Allah ! Il m'a
semblé que tous les gens étaient mes domestiques. Par Allah, je n'exercerai
plus aucun commandement tant que je serais vivant. » [As-Siyar 1/387]
0 As-Shacbî rapporte : « cUmar dit à cAmmâr : « Le fait que nous
t'ayons démis t'a-t-il causé du tort ? » Il répondit : Puisque tu en parles, le
fait que tu m'aies nommé m'a causé du tort, et le fait que tu m'aies démis
m'a causé du tort ! » [As-Siyar l/423]

JZ5
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ cAbd As-�amad Ibn Macqal rapporte : « On dit à Wahb : « Ô Abû


cAbd Allah, tu avais des visions, tu nous en informais, et elles s'avéraient
exactes ! » Il répondit : Cela est bien loin ! Tout cela a cessé depuis qu'on
m'a confié l'exercice de la justice. » [As-Siyar 4/548]
$ Ayyûb rapporte : « Lorsque cAbd Ar-Rahmân Ibn Adhînah - le
grand juge de Bassora à l'époque de Shurayh - décéda, on évoqua Abû
Qilâbah pour le remplacer. Ce dernier prit alors la fuite jusqu'à Al­
Yamâmah. Je l'ai ensuite rencontré et lui en ai parlé, et il me dit : Pour moi
le juge savant est semblable à un homme en pleine mer qui nage jusqu'à se
noyer. » [As-Siyar 4/470]
$ Abû As-Shacthâ' a dit : « Si j'étais éprouvé par l'exercice de la justice,
j'enfourcherais ma monture et m'enfuirais. » [As-Siyar 4/ 483]
$ Fâ!imah l'épouse de cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz rapporte qu'elle
s'introduisit auprès de lui, alors qu'il était dans son oratoire, la main sur la
joue, en larmes. Elle lui demanda : « Est-il arrivé quelque chose ? » Il lui
répondit : « Ô Fâ!imah ! J'ai médité sur la condition de la Communauté de
Muhammad (�) : le pauvre affamé, le malade perdu, l'homme dénudé
épuisé, l'opprimé, l'étranger détenu, le vieillard, et celui qui a une famille à
charge, sur toutes les contrées de la terre, et j'ai réalisé que mon Seigneur
m'interrogera à leur sujet, et que leur défenseur sera Muhammad (�) .
Ainsi, j'ai craint de n'avoir aucun argument pour me défendre, et j'ai eu de
la peine pour mon âme, c'est pourquoi j'ai pleuré. » [As-Siyar 2/589]
$ Bakr Ibn cAbd Allah rapporte qu'on voulut lui confier le poste de
Grand-juge et il dit : « Je vais t'informer à mon sujet : je n'ai aucune science
concernant l'exercice de la justice. Si je dis vrai, il ne convient pas que tu me
nommes ; et si je mens, il ne convient pas que tu nommes un menteur. » [As­
Siyar 4/534]

$ Makhûl a dit: « Je préfère qu'on me tue plutôt qu'on me confie


l'exercice de la justice ; et je préfère l'exercice de la justice à la responsabilité
du Trésor Public. » [As-Siyar 5/161]
$ Hishâm rapporte : « Le gouverneur Mâlik Ibn Al-Mundhir appela
Muhammad Ibn Wâsic et lui dit : « Occupe le poste de Grand-Juge » mais il
refusa, il lui dit alors : « Tu occuperas ce poste ou je te ferais flageller trois­
cents fois ! » Il répondit : « Celui qui est humilié en cette vie est meilleur
que celui qui est humilié dans l'au-delà. » Un gouverneur l'appela
également pour occuper un poste, mais il refusa. Ce gouverneur lui dit :
« Tu es sot ! » et il répondit : C'est ce qu'on me dit depuis que je suis
enfant. » [As-Siyar 6/122]

126
La crainte du commandement et la loyauté

G Bishr Ibn Al-Walîd rapporte : « Al-Man�ûr demanda à Abû Hanîfah


d'exercer la justice, et il jura qu'il s'exécuterait. Abû Hanîfah jura lui aussi
qu'il ne le ferait pas. Ar-Rabîc Al-Hâjib lui dit : « Le Commandeur des
croyants prête serment, et toi de même ? » Il répondit : « Le Commandeur
des croyants a plus que moi la capacité d'expier son parjure. » Al-Man�ûr
ordonna alors qu'on l'emprisonne, et il mourut en prison à Bagdad. » [As­
Siyar 6 /401]

G Sufyân a dit : « Je n'ai jamais vu moins de retenue qu'en ce qui


concerne le commandement, on voit l'homme faire preuve d'ascétisme
concernant la nourriture, la boisson, les biens, les vêtements, mais si on lui
retire le commandement, il se démène et se fait des ennemis pour cela. » [As­
Siyar 7/262]

G Ibn Al-Qâsim a dit : « Il n'y a aucun bien dans la proximité vis-à-vis


des gouverneurs. » [As-Siyar 9/121]
G Abû Bakr Ibn Abî Dâwud rapporte : « Al-Mustacîn Billah envoya un
émissaire à Na�r Ibn cAlî afin de le nommer Grand-Juge. cAbd Al-Malik, le
gouverneur de Bassora le fit venir et le lui ordonna. Il lui répondit : « Je vais
repartir chez moi et consulter Allah (�). » Il rentra chez lui au milieu de la
journée, accomplit deux unités de prière et dit : « Ô Allah, si j'ai un bien
auprès de Toi, reprends mon âme. » Il s'endormit, et lorsqu'on vint le
réveiller, il était mort. » [As-Siyar 12/136]
G c tikah Bint Ahmad rapporte : « J'ai entendu mon père dire : Parvint
à mon frère cUthmân le commandement d'exercer la justice à Sâmirâ', et il
dit : « Vais-je être juge devant Allah ? » sa vésicule se fendit et il mourut. »
[As-Siyar 13/431]

G Sufyân interrogea à propos de Sacd Ibn As-�alt et dit : « Qu'est-il


advenu de Sacd ? » On lui répondit : « On lui a confié le poste de Grand­
Juge à Shayrâz. » Il dit : « C'est une perle tombé dans le foin. » [As-Siyar 9/318]
G Ahmad Ibn �âlih rapporte : « As-Shâfïcî m'a dit : consacre-toi à Allah
avant d'être mis en avant, car lorsque tu seras mis en avant, tu ne pourras
plus te vouer à Allah. » [As-Siyar l0/49]
G Ibrâhîm Ibn Mahdî rapporte : « J'ai entendu Hafs Ibn Ghiyâth, le
Grand-Juge d'Orient, dire à un homme qui interrogeait à propos de la
fonction de juge : Tu veux surement devenir juge ? Rentrer ses doigts dans
ses yeux pour les extraire et les jeter est meilleur que de devenir juge. » [As­
Siyar 9/26]

JZ7
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Sufyân rapporte d' Al-Ahnaf : « cUmar nous a dit : Instruisez-vous


dans la religion avant de gouverner. » Sufyân dit : « Ceci car celui qui
s'instruit dans la religion ne cherche pas à gouverner. » lliifah As-�.afwah 2/236]
G Abû Sinân rapporte : « On chauffait l'eau de cUmar Ibn cAbd Al­
cAzîz dans sa cuisine. Il dit alors au responsable de la cuisine : « Où est
chauffée cette eau ? - Dans la cuisine. - Vois depuis quand tu la chauffes
dans la cuisine, et dis-le moi. - Depuis tant de temps. - Vois quel prix a
couté le bois de chauffe. - Tant. » cUmar prit alors cet argent et le déposa
dans le Trésor public. [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/335]

JZ&
La raison

La raison

G cAiî a dit : « La raison a été nommé (caql) en raison des liens (ciqâl) qui
retiennent les chameaux. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/472]
G Habîb Al-Jalâb rapporte : « J'ai demandé à Ibn Al-Mubârak : «Quelle
est la meilleure chose qu'on ait accordée à l'homme ? - La raison innée. -
Et en son absence ? - Le bon comportement. - Et en son absence ? - Un
frère charitable qu'il puisse consulter. - Et en son absence ? - Un long
mutisme. - Et en son absence ? - Une mort rapide. » [As-Siyar 2/768]

G Mu!arrif Ibn cAbd Allah a dit : « On n'a rien octroyé au serviteur de


meilleur, après la foi, que la raison. » �ifah As-�.afwah 3/159]
G On demanda à cA!â' Ibn Abî Rabâh : « Quelle est la meilleure chose
que les serviteurs puissent se voir accorder ? » Il répondit : « La raison
venant d'Allah (�), qui est la connaissance de la religion. » [Al-Hilyah 3/315]
G On a dit : « La raison innée est femelle, et ce qu'on tire de la science
est mâle, et ils ne sont profitables qu' ensemble. » [<Uyûn Al-Akhbâr 2/526]
G Wahb Ibn Munabbih a dit : « J'ai trouvé en ce qu'Allah a révélé à
Ses prophètes que Satan n'a pas affronté de chose plus difficile que le
croyant doué de raison. Il affronte cent mille ignorants et se moque d'eux,
jusqu'à les dominer et qu'ils se soumettent à son bon vouloir ; mais il
affronte un seul croyant doué de raison, et cela lui est si difficile qu'il n'en
tire rien. » [Al-Hilyah 2/37]
G Al-Kha!îb Al-Baghdâdî a dit : « Celui qui écrit met sa raison sur un
plat qu'il présente aux gens. » [As-Siyar 2/ 768]
G On demanda à un sage : « Quand la bienséance est-elle pire que son
absence ? » Il répondit : « Lorsque la bienséance grandit et que la raison
diminue. » [<Uyûn Al-Akhbâr 1/380]
G cAmr Ibn AI-cÂ� a dit : « L'homme sensé n'est pas celui qui distingue
le bien du mal, mais celui qui distingue le meilleur de deux maux. » [As-Siyar
1/336]

G Mu!arrif Ibn As-Shakhîr a dit : « La raison des gens dépend de


l'époque à laquelle ils vivent. » �ifah As-�afwah 3/159]
G Hâtim a dit : « L'homme sensé est perspicace et ferme les yeux [sur le
mal qu'il peut voir] . » [<Uyûn Al-Akhbâr 3/10]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Wakîc Ibn Al-Jarrâh a dit : « L'homme doué de raison est celui qui
saisit ce qu'Allah lui demande et non celui qui saisit ce bas-monde. » [Al­
Hilyah 3/107]

0 On demanda à Qatâdah : « Quel est l'homme le plus enviable ? - Le


plus sensé. - Le plus savant ? - Le plus sensé. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/468]
0 cÂmir Ibn Qays a dit : « Si ta raison te retient de commettre ce qui ne
convient pas, tu es doué de raison. »
0 �âlih Ibn cAbd Al-Karîm a dit : « Allah a fait de la raison la tête de la
condition des hommes, de la science leur guide, de la mise en pratique leur
conducteur, et de la patience ce qui les renforce en cela. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 6/ 473]

0 Un sage a dit : « L'homme sensé ne doit pas permettre à sa raison de


considérer toute chose, tout comme il ne convient pas de frapper toute
chose de son sabre. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/475]
0 Muhammad Ibn Yahyâ rapporte : « Nous avons dit à Ad-Dahhâk
Ibn Muzâhim : Ô Abû-1-Qâsim ! Combien untel produit d'efforts dans sa
dévotion, sa retenue et sa récitation ! - Qu'en est-il de sa raison ? - Nous
te mentionnons son adoration, sa retenue et sa récitation, et tu parles de sa
raison ? - Malheur à toi ! L'idiot parvient, par sa bêtise, à ce que le
dépravé ne peut atteindre par sa dépravation. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/ 475]
0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « L'homme sensé n'est pas celui qui
distingue simplement le bien du mal, mais celui qui reconnaît le bien et le
suit, et reconnait le mal et s'en écarte. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/478]
0 cUrwah Ibn Az-Zubayr a dit : « L'homme sensé n'est pas celui qui,
lorsqu'il tombe en une chose, parvient à s'en défaire, mais celui qui s'en
préserve afin de ne pas y tomber. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/478]
0 Maymûn Ibn Mihrân a dit : « Se faire apprécier des gens est la
moitié de la raison, et bien interroger est la moitié de la science. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 6/480]

0 Al-Khalîl Ibn Ahmad a dit : « Les hommes sont de quatre types.


Parle à trois d'entre eux mais pas au quatrième. Parle à celui qui sait, et qui
sait qu'il sait. Parle à celui qui ne sait pas, et qui ne sait pas qu'il ne sait pas.
Parle à celui qui ne sait pas, et qui sait qu'il ne sait pas. Et ne parle pas à
celui qui ne sait pas mais qui croit savoir. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/ 483]
0 Abû-1-Ahwâ� a dit : « Si tu suis l'idiot tu seras comme lui ; et si tu te
tais à son sujet, tu en seras préservé. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/ 483]

1 )6
La raison

G Ibn Jurayj a dit : « L'essence de l'homme est sa raison, et il n'est pas


de religion pour qui n'est pas doué de raison. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/483)
G Un homme s'adressa à un roi puis se montra grossier envers lui. Le
roi lui dit : « Pourquoi ne t'es-tu pas adressé à moi de la sorte dès le
départ ? » Il répondit : « Lorsque je t'ai parlé, j'ai constaté que tu étais sensé,
et j'ai su que ta raison ne te laisserait pas être injuste envers moi. » [Mawsû'ah
Ibn Abî-d-Dunyâ 6/ 484)

G Un savant a dit : « Les propos de l'homme sensé, même s'ils sont


minimes, sont éminents. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/488)
G <Abbâd Al-Munqarî a dit : « Si la raison était une chose précieuse qui
s'achetait, les gens l'achèteraient à prix d'or ; et on peut s'étonner de ceux
qui consacrent leurs biens à acheter ce qui la fait disparaître ! » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 5/267)

J) J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Les hautes ambitions

G Abû Zinâd rapporte : « Mu�cab, cUrwah, cAbd Allah Ibn Az-Zubayr


et cAbd Allah Ibn cUmar se réunir dans l'enceinte [de la kacbah] . cAbd
Allah Ibn Az-Zubayr dit : « J'espère obtenir le califat. » cUrwah dit :
« J'espère qu'on prendra de moi la science. » Mu�cab dit : « J'espère le
commandement sur l'Irak et le fait d'épouser simultanément cÂ'ishah Bint
Ialhah et Sakînah Bint Al-Husayn. » cAbd Allah Ibn cUmar dit : « Quant à
moi, j'espère le pardon. » Tous ont obtenu ce qu'ils espéraient, ainsi il se
peut qu'on ait pardonné à Ibn cUmar. » [Sifah As-Safwah 1/268]
G On a dit : « Si tu t'engages en direction d'un objectif, ne te contente
de rien en-deçà des étoiles, car le goût de la mort pour ce qui est vil est
semblable au goût de la mort pour ce qui est éminent. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah
11/333]

G As-Shacbî rapporte : « Masrûq se rendit à Bassora pour trouver un


homme qu'il voulait interroger concernant un verset, mais il ne trouva
auprès de lui aucune science à ce sujet. On lui parla d'un homme au shâm,
ainsi il vint à nous, puis se rendit au shâm vers cet homme afin de
l'interroger sur ce verset. » [Al-Hilyah 1/305]
G Sacîd Ibn J ubayr rapporte : « J'allais trouver Ibn cAbbâs et j'écrivais
sur mes feuilles jusqu'à les remplir, puis sur mes sandales jusqu'à les
remplir, puis sur ma paume. » [As-Siyar 2/507]
� Sacîd Ibn Al-Musayyib rapporte : « Je marchais des jours et des nuits
à la recherche d'un seul hadith. » [Al-Hilyah 1; 482]
G cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz a dit : « J'avais une âme ambitieuse, et je ne
lui apportais rien sans qu'elle n'ambitionne ce qui était plus éminent ; et
lorsque mon âme est parvenue à son but [en ce bas-monde], elle a désiré
l'au-delà. » [Al-Hilyah 2/237]
G On entra chez Sufyân At-Thawrî lors de la maladie qui entraina sa
mort, et un homme lui rapporta un hadith qui lui plut. Il mit la main sous
sa couche et en sortit des tablettes sur lesquelles il inscrivit ce hadith. On lui
dit : « Même dans cet état ? » Il répondit : « Ce hadith est bon. Si je vis,
j'aurais entendu un hadith bon, et si je meurs j'aurais écris un hadith bon. »
[Al-Hilyah 2/404]

G Mâlik Ibn Dînâr rapporte : « cîsâ a dit : En toute vérité, manger de


l'orge et dormir sur les ordures avec les chiens est bien peu de chose dans
la recherche du plus haut degré du Paradis. » [Al-Hilyah 1/424]

J)Z
Les hautes ambitions

G On a dit : « Sois un homme dont les pieds sont sur terre et les plus
hautes ambitions dans les étoiles. » [Al-Muntadham 15/232]
G As-Sarî As-Saqa!î a dit : « Celui qui connait ce qu'il recherche porte
peu de considération à ce qu'il dépense. » �ifah As-�afwah 2/630]
G On dit à Al-<Uttâbî : « Untel a de hautes ambitions. » Il répondit :
« Donc il n'a aucun objectif en-deçà du Paradis. » ['Uyûn AI-Akhbâr 1/267]
G On a dit : « L'âme est ambitieuse si tu lui donnes de l'ambition, et si
tu la renvoies à ce qui est minime, elle s'en contente. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/588]
G Jacfar rapporte : « Nous avons rendu visite à Abû At-Tiyâh qui dit :
« Par Allah ! Il convient au musulman que ce qu'il voit chez les gens
comme négligence vis-à-vis de l'ordre d'Allah ne fasse qu'augmenter son
application et ses efforts. » Puis il se mit à pleurer. » [AI-fiilyah 1/459]
G <Abd Ar-Rahmân Ibn Abî Hâtim rapporte : « Nous sommes restés
sept mois en Égypte, sans manger de soupe, nos journées étaient partagées
entre les assises des savants, et la nuit nous étions occupés à recopier et
comparer. Un jour, avec un de mes compagnons, nous sommes allés chez
un enseignant, mais on nous dit qu'il était souffrant. Sur le chemin nous
vîmes un poisson qui nous plut, nous l'avons donc acheté, mais lorsque
nous sommes arrivés à la maison, l'heure du cours suivant était arrivée,
nous n'avons donc pas pu le préparer. Nous nous sommes rendus au cours,
et nous n'avons pas arrêté jusqu'à ce que trois jours passent, et qu'il soit sur
le point de pourrir, nous l'avons donc mangé cru, car nous n'avions pas le
temps de le griller. On ne peut obtenir la science par le repos du corps. »
[As-Siyar 3/1079]

G Abû Hâtim Ar-Râzî a dit à son fils cAbd Ar-Rahmân : « Ô mon fils !
J'ai parcouru à pied plus de mille lieues pour la recherche du hadith. » [AI­
Bidâyah wa-n-Nihâyah 11/332]

G On a dit : « Si les âmes sont grandes, les corps se fatiguent à parvenir


à leurs objectifs. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah 11/332]
G Ibn Kathîr rapporte : « La raison pour laquelle At-Iahâwî adopta le
rite d' Abû Hanîfah et délaissa celui de son oncle Al-Muzanî est que ce
dernier lui dit : « Par Allah, nous n'obtiendrons rien de toi ! » Il se
courrouça et se mit à étudier avec Abû Jacfar Ibn Abî cJmrân Al-Hanafî,
jusqu'à exceller et dépasser les gens de son époque. » [AI-Bidâyah wa-n-Nihâyah
11/248]

J ))
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G On a dit : « Ô toi qui est au service de ton corps ! Combien t'épuises­


tu à son service ! Cherches-tu le profit en ce qui comporte la perte ? Tourne­
toi vers l'âme et parfais ses vertus, car c'est par ton âme, et non ton corps,
que tu es homme. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah 11/364]
G cîsâ Al-Mutawakkilî rapporte : « Pendant trente ans j'ai désiré me
joindre aux gens pour manger la concassée du marché, mais je ne le
pouvais pas car je partais de bonne heure afin d'étudier le hadith. » [Al­
Muntadham 14/233]
L 'importance accordée au cœur

L'importance accordée au cœur

$ Abû cUbaydah Ibn Al-Jarrâh a dit : « Le cœur du croyant est


semblable à l'oiseau qui, chaque jour, se tourne de-ci de-là. » [Al-H.ilyah 1;1001
$ Abû Mûsâ Al-Ashcarî a dit : « Le cœur a été nommé qalb car il se
retourne (yataqallab). Le cœur est semblable à une plume accrochée à un
arbre dans le désert que le vent retourne. » [Al-H.ilyah 1;2021
$ cUmar a dit : « Par Allah, mon cœur s'est attendri pour Allah au
point d'être plus souple que le beurre ; et il s'est endurci pour Allah au
point d'être plus dur que la pierre. » [Al-H.ilyah 1/71]
$ Wuhayb rapporte que cAbd Allah Ibn cUmar vendit un chameau et
qu'on lui dit : « Pourquoi ne le gardes-tu pas ? » Il répondit : « Il me
convenait, mais il a pris une partie de mon cœur, et je réprouve occuper
mon cœur par une chose [de ce bas-monde] . » �ifah As-�afwah 1/273]
$ Hudhayfah Ibn Al-Yamân a dit : « Les troubles sont exposés au
cœur, ainsi tout cœur qui s'en imprègne, on y inscrit un point noir, et tout
cœur qui les rejette, on y inscrit un point blanc. Celui d'entre vous qui veut
voir si les troubles l'ont atteint ou pas, qu'il voit si une chose qu'il
considérait licite lui apparait désormais illicite, ou si une chose qu'il
considérait illicite lui apparaît désormais licite ; si tel est le cas, il a été
atteint par les troubles. »1 �ifah As-�afwah 1/273]
$ Abû-d-Dardâ' a dit : « Cherchez protection auprès d'Allah contre le
recueillement hypocrite. - Qu'est-ce que le recueillement hypocrite ? -

Qu'on voit le corps en état de recueillement, alors que le cœur n'est pas
dans cet état. » �ifah As-�afwah 1/302]
$ Hudhayfah et Salmân s'arrêtèrent chez une nabatéenne et lui dirent :
« Y a-t-il ici un lieu pur où nous puissions prier ? » Elle répondit : « Purifie
ton cœur ! » Ils se dirent alors l'un à l'autre : « Prends cela comme une
sagesse émanant du cœur d'une mécréante. » [Al-Hilyah 1/165]
$ Abû Hâzim a dit : « Le serviteur peut accomplir une bonne action
qui le réjouit lorsqu'il l'accomplit, alors qu'Allah n'a pas créé de mauvaise
action qui lui soit plus nuisible ; et le serviteur peut commettre une
mauvaise action qui l'afflige lorsqu'il la commet, alors qu'Allah n'a pas créé
de bonne action qui lui soit plus profitable. Ceci car lorsqu'il accomplit

1 Si cela survient par suivi des passions et non d'une preuve.


Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

cette bonne action, il s'enorgueillit et considère qu'il a du mérite sur autrui,


alors qu'il se peut qu'Allah annihile ainsi nombre de ses œuvres. À
l'inverse, lorsqu'il commet cette mauvaise action qui l'afflige, il se peut
qu'Allah suscite en lui une crainte, et qu'il rencontre Allah alors que cette
crainte est toujours en lui. » [Sifah As-Safwah 2/ 493]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Par Allah, j'ai connu des gens qui, s'ils
l'avaient voulu, auraient pris ces biens de manière licite. On leur disait :
« Pourquoi ne prenez -vous pas votre part de ces biens de manière licite ? »
Ils répondaient : « Non, nous craignons que le fait de les prendre ne
corrompe nos cœurs. » [Az-Zuhd li A/1mad 104]
0 Muhammad Ibn Wâsic a dit : « Quatre choses font mourir le cœur : le
péché faisant suite au péché, le fait de trop fréquenter et parler aux femmes,
le débat avec les sots, et le fait de s'assoir avec les morts. - Qu'est-ce que le
fait de s'assoir avec les morts ? - Le fait de s'assoir avec tout riche vivant
dans l'opulence, et tout gouverneur inique. » [AI-H.ilyah 1/414]
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Combien de ceux qui demandent pardon
sont abhorrés, et combien de ceux qui gardent le silence reçoive la
miséricorde ! Celui-ci demande pardon à Allah, alors que son cœur est
dépravé ; et cet autre reste silencieux, alors que son cœur mentionne
Allah. » [Sifah As-Safwah 4/ 341]
0 Ahmad Ibn Abî Al-Hawârî rapporte : « J'ai dit à Abû Sulaymân Ad­
Darânî : Untel et untel n'ont pas de place dans mon cœur. Il me répondit :
« Moi non plus, mais il se peut que mon cœur et le tien aient été touchés,
qu'il n'est aucun bien en nous, et que nous n'aimons pas les pieux. » [Sifah As­
Safwah 4/ 447]

0 Hudhayfah Al-Marcashî a dit : « Personne n'est frappé d'un malheur


plus grand que la dureté du cœur. » [Sifah As-Safwah 4/476]
0 Muhammad Ibn cUbâdah Al-Mu_çâfirî rapporte : « Nous étions chez
Abû Shuray.h, et les questions posées furent très nombreuses, il dit alors :
Vos cœurs se sont encrassés, allez donc trouver Khâlid Ibn Humayd Al­
Mahrî et libérez vos cœurs. Apprenez ces exhortations et douceurs, car elles
vivifient l'adoration, amènent l'ascétisme, et entrainent l'amitié ; et
diminuez les questions, car en dehors de celles qui sont nécessaires, elles
durcissent le cœur et provoquent l'inimitié. » [As-Siyar 7/183]
0 Al-Fugayl Ibn clyâg a dit : « Deux choses durcissent le cœur :
l'abondance de paroles et de nourriture. » [Rawgah Al-'Uqalâ' 43]
L'importance accordée au cœur

G Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Si le for intérieur est semblable à


l'apparence, c'est là l'équité ; si le for intérieur est meilleur que l'apparence,
c'est là le mérite ; et si l'apparence est meilleure que le for intérieur, c'est là
l'injustice. » [Sifah As-Safwah 2/541]
G Al-Fu.Qayl Ibn cJyâ.Q dit à un homme : « Je vais t'enseigner une
parole meilleure que ce bas-monde et ce qu'il contient : Par Allah, si Allah
sait que tu sors de ton corps tout être humain, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus
dans ton cœur de place pour autre que Lui, tu ne Lui demanderas rien sans
qu'il ne te l'accorde. » [Sifah As-Safwah 2/546]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Si le cœur ne comporte pas de tristesse, il
tombe en ruine comme la maison inoccupée. » [Sifah As-Safwah 3/201]
G Dhû An-Nûn rapporte : « Les savants s'exhortaient et s'écrivaient
trois choses : Celui qui amende son for intérieur, Allah amende son
apparence ; celui quiamende ce qui est entre lui et Allah, Allah amende ce
qui est entre lui et les gens ; celui qui amende sa vie de l'au-delà, Allah
amende sa vie d'ici-bas. » [As-Siyar 19/141]
G Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « La correction des œuvres repose dans la
correction de la volonté. » [Sifah As-Safwah 4/340]
G Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Le remède pour le cœur repose en cinq
choses : la lecture du Coran avec méditation, la diète, la prière de nuit,
l'imploration dans les dernières heures de la nuit, et la fréquentation des
pieux. » [Sifah As-Safwah 4/3401]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Le cœur des pieux bouillonne en
accomplissant des œuvres de bien, et le cœur des dépravés bouillonne en
commettant les turpitudes. Allah voit vos préoccupations, alors voyez bien
quelles sont vos préoccupations, qu'Allah vous fasse miséricorde. » [Sifah As­
Safwah 3/204]

G Abû Sulaymân Ad-Darânî a dit : « Si l'au-delà est établi dans le


cœur, ce bas-monde vient l'y bousculer, alors que si ce bas-monde est établi
dans le cœur, l'au-delà ne vient pas l'y bousculer, car l'au-delà est noble,
alors que ce bas-monde est abject. » [Sifah As-Safwah 4/443]
G Yûnus Ibn cUbayd a dit : « Qu'ai-je à manquer un poulet et à m'en
attrister, alors que je loupe la prière et je ne m'en attriste pas ? » [Sifah As-Safwah
3/220]

G Hâtim Al-A�am a dit : « Nous avons rencontré les turcs alors que
nous étions en voyage. Un turc me saisit au lasso et me fit tomber de mon
cheval ; il descendit de sa monture ; s'assit sur ma poitrine, saisit ma barbe

J J7
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

foisonnante et sortit un couteau de sa chaussure afin de m'égorger. Je jure


par mon Maître qu'à ce moment mon cœur était avec Lui et non orienté
vers le couteau, mon cœur était avec mon Maître, et je regardais quel décret
viendrait de Lui. Je dis : « Ô Maître ! Si Tu décrètes qu'il m'égorge, je me
soumets totalement, car je T'appartiens. » et alors que je m'adressais à mon
Maître, et que le turc étais assis sur moi pour m'égorger, un musulman lui
décocha une flèche qui le frappa en pleine gorge, il tomba et c'est moi qui
me suis levé pour prendre le couteau et l'égorger ! Que vos cœurs soit
auprès de votre Maître, et vous verrez des merveilles de Sa bonté ce que
vous n'avez vu ni de vos pères ni de vos mères. » [AI-Muntadham 11/254]
G Shaqîq Ibn lbrâhîm a dit : « J'étais poète, et Allah m'accorda de me
repentir. J'ai délaissé trois cents mille dirhams, j'ai porté de la laine [rêche]
pendant vingt ans, et je ne savais pas que je faisais preuve d'ostentation,
jusqu'à rencontrer cAbd Al-cAzîz Ibn Abî Rawwâd qui me dit : Ce qui
importe n'est pas de manger de l'orge et porter de la laine, mais ce qui
importe est que tu connaisses Allah par ton cœur, que tu ne Lui associes
rien, que tu sois satisfait d'Allah, et que tu aies plus confiance en ce qui est
entre les mains d'Allah que ce qui est entre les mains des gens. » [As-Siyar]
0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « La véracité apparait dans le cœur d'une
manière faible, de la même manière que la pousse de palmier apparait sous
la forme d'une branche : si un enfant l'arrache, elle disparaît, et si une
chèvre la mange, elle disparaît. Mais elle est irriguée et se développe,
encore et encore, jusqu'à posséder des racines fermes sur lesquelles on
puisse s'appuyer, une ombre sous laquelle on puisse s'abriter, et des fruits
dont on puisse manger. Il en est de même pour la véracité qui apparaît
dans le cœur de manière faible, et elle est recherchée jusqu'à ce qu'Allah la
fasse grandir, encore et encore, et qu'il en fasse une bénédiction pour qui la
possède, et que ses paroles soient un remède pour les pécheurs. Les avez­
vous vus ? Certes, nous les avons vus : Al-Hasan, Sacîd Ibn Jubayr et leurs
semblables. À travers les propos d'un seul parmi eux, Allah donne vie à
des groupes entiers d'hommes. » [A1-!ii1yah 1/418]
G Muhammad Ibn Wâsic a dit : « Lorsque le serviteur se tourne par son
cœur vers Allah, Allah tourne le cœur des croyants vers lui. » [Al-!iilyah 1/ 410]
G Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Celui qui ramène son cœur à Allah, les
sources de la sagesse s'ouvrent en son cœur et coulent sur sa langue. » [A1-
!ii1yah 3/258]
L'importance accordée au cœur

0 Sahl Ibn <Abd Allah a dit : « Il est interdit à un cœur de sentir le


parfum de la certitude alors qu'il se fie à autre qu'Allah ; et il est interdit à
un cœur de se voir pénétré par la lumière, alors qu'il comporte une chose
qu'Allah réprouve. » [Dhamm AI-Hawâ 77]
0 Ibn Sirîn a dit : « Lorsqu'Allah veut du bien à Son serviteur, il établit
en son cœur ce qui l'exhorte, lui ordonne et lui interdit. » [Si/ah As-Safwah 3/172]
0 Shamî! a dit : « Allah (�) a établi la force du croyant en son cœur et
non en ses membres. Ne voyez-vous pas le vieil homme faible jeûner les
jours caniculaires et prier la nuit, alors que le jeune en est incapable ? » [AI­
H.ilyah 1/ 480]

0 Shafî Al-A§.bahî a dit : « Deux hommes peuvent être côte-à-côte


dans la prière, et qu'il y ait pourtant entre eux une distance semblable à
celle qui sépare les cieux et la terre. Ils peuvent être dans la même maison,
accomplir le même jeûne, et qu'il y ait pourtant entre leur jeûne une
distance semblable à celle qui sépare les cieux et la terre. » [AI-H.ilyah 2/187]
0 Shahr Ibn Hawshab a dit : « Lorsqu'un homme s'adresse aux gens,
son discours s'établit en leur cœur de l'endroit d'où il émane du sien. » [Al­
H.ilyah 2/263]

0 Sufyân At-Thawrî a dit : « La vue du regard permet d'appréhender


ce bas-monde, alors que la vue du cœur permet d'appréhender l'au-delà.
On peut voir une chose de ses yeux et n'en tirer aucun profit, et lorsqu'on
regarde par son cœur on en tire profit. » [AI-H.ilyah 2/399]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Viendra un temps où mourront les cœurs
et vivront les corps. » [AI-H.ilyah 2/409]
0 Un homme demanda à Muhammad Ibn An-Na4r : « Où dois-je
adorer Allah ? » Il lui répondit : « Amende ton for intérieur et adore-Le où
tu veux. » [AI-H.ilyah 3/50]
0 Sufyân Ibn Dînâr rapporte : « J'ai demandé à Mâhân Al-Hanafî :
Quelles étaient les œuvres des pieux prédécesseurs ? Il répondit : leurs
œuvres étaient peu nombreuses, mais leur cœur était sain. » [AI-H.ilyah 2/133]
0 Sarî As-Saqa!î a dit : « Corriger l' œuvre de tout défaut est plus
difficile que d' œuvrer. » [AI-H.ilyah 3/287]
0 On demanda à Mudhaffir Al-Qarmîsînî : « Quelle est la meilleure
chose que le serviteur puisse se voir accorder ? » Il répondit : « Que son
cœur soit exempt de tout ce qui ne le concerne pas, afin qu'il puisse se
consacrer à ce qui le concerne. » [AI-H.ilyah 3/ 454]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Les pleurs par crainte d'Allah

$ Abû Mûsâ Al-Ash<ârî a dit : « Les habitants de l'Enfer y pleureront


tant de larmes qu'on pourrait y faire voguer un bateau, puis ils pleureront
des larmes de sang, et c'est sur leur situation qu'il faut pleurer. » [AI-Hilyah
1/261]

$ Ja<far Ibn Sulaymân rapporte : « Thâbit pleura au point de perdre de


la vue. On amena alors quelqu'un pour le soigner, et cet homme lui
dit : « Je soigne tes yeux si tu m'obéis. - Et que dois-je faire ? - Ne plus
pleurer. - Quel bien y a-t-il en mes yeux s'ils ne pleurent pas ? » et il refusa
qu'on les soigne. » [AI-Hilyah 2/323]
$ Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Des gens pleurent avec leurs yeux et non
avec leur cœur. Que celui dont les yeux pleurent, fasse pleurer son cœur. »
[Al-Musannaf li Ibn Abî Shaybah 7/189]

$ Abû Hârûn rapporte : « <Awn nous enseignait alors que les larmes
coulaient sur sa barbe. » [AI-Hilyah 4/249]
$ <Abd Allah Ibn <Umar éteignait la lampe la nuit et pleurait jusqu'à ce
que ses yeux se ferment. [Mawâ'idh lbn Al-Jawzî l/2]
$ Yûnus Ibn cAbd Al-Aclâ rapporte : « <Abd Allah Ibn Wahb lut le
livre des épouvantes décrivant l'Enfer, il sanglota, s'évanouit, on le
transporta chez lui où il vécut quelques jours et mourut. » [AI-Hilyah 8/324]
$ cAbd Ar-Rahmân Ibn Mahdî rapporte : « J'observais Sufyân At­
Thawrî, nuit après nuit, se réveiller terrifié et crier : L'Enfer ! L'Enfer ! Le
souvenir de la mort m'a écarté du sommeil et des désirs. » [As-Siyar 7/ 276]
$ cAbd Ar-Rahmân Ibn Yazîd Ibn Jâbir rapporte : « J'ai demandé à
Yazîd Ibn Murthad : Pourquoi tes yeux ne sèchent-ils jamais ? - Pourquoi
demandes-tu cela ? - Afin qu'Allah m'en fasse profiter. - Mon frère, Allah
m'a menacé, si je Lui désobéis, de m'emprisonner en Enfer, et par Allah, s'il
ne m'avait menacé que de m'emprisonner au hammam, cela mériterait que
mes yeux ne sèchent jamais. - C'est donc ainsi que tu es en privé ? -
Pourquoi demandes-tu cela ? - Afin qu'Allah m'en fasse profiter. - Par
Allah, cela m'arrive lorsque je m'approche de mon épouse, et s'interpose
devant ce que je désire ; de même qu'on pose de la nourriture devant moi,
et cela s'interpose devant le fait de manger, au point que mon épouse ne
pleure, et que nos enfants ne pleurent, sans savoir ce qui nous fait
pleurer. » [Al-Hilyah 5/164]
Les pleurs par crainte d'Allah

0 Yazîd Ibn Maysarah a dit : « Les pleurs naissent de sept choses : la


joie, la tristesse, l'effroi, la douleur, l'ostentation, la reconnaissance, et les
pleurs naissant de la crainte d'Allah sont ceux dont les larmes éteignent des
montagnes de feu. » [Al-H.ilyah 5/235]
0 Ibrâhîm Al-Muhlâ rapporte : « Je suis allé trouver cA!â' As-Sulamî
chez lui, mais je ne l'ai pas trouvé. J'ai ensuite regardé, et l'ai trouvé assis
en son lieu de prière, au milieu d'une tâche humide. J'ai pensé qu'il
s'agissait de traces d'ablutions qu'il avait accomplies, mais une vieille
femme que se trouvait chez lui me dit qu'il s'agissait des traces de ses
larmes. » [Al-H.ilyah 6/218]
0 Yûsuf Ibn Muslim rapporte : « cAJî Ibn Bakkâr pleura jusqu'à
perdre la vue, et les larmes avaient laissé des sillons sur ses joues. » [As-Siyar
9/585]

0 Ar-Rabîc Ibn Khuthaym pleurait jusqu'à mouiller sa barbe, puis il


disait : « J'ai connu des gens devant lesquels nous n'étions que des filous. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/211]

0 Ibrâhîm Ibn Al-Ashcath rapporte : « Je n'ai vu personne dans le cœur


duquel Allah occupait une place plus éminente qu'en celui d'Al-Fu.Qayl
Ibn ciyâ.Q. Lorsqu'il mentionnait Allah, ou qu'on Le mentionnait en sa
présence, ou lorsqu'il écoutait le Coran, on voyait sur lui la peur et la
tristesse, ses yeux débordaient de larmes, et il pleurait au point que les gens
présents n'éprouvent de la compassion pour lui. » [As-Siyar 8/426]
0 cAmr Ibn cAwn rapporte : « Je n'ai pas prié derrière Khâlid Ibn cAbd
Allah At-Tahhân sans entendre le son de ses larmes tombant sur le sol. »
[As-Siyar 8/279]

0 cAbd Al-Wâhid Ibn Zayd rapporte : « J'ai passé des nuits entières à
réfléchir sur la tristesse continuelle de cUtbah, et je lui ai parlé afin qu'il
fasse preuve de bienveillance envers lui-même, mais il me répondit : Je ne
pleure pourtant que pour ma négligence. » [Al-H.ilyah 6/236]
0 Al-Hasan Ibn cArifah rapporte : « J'ai vu Yazîd Ibn Hârûn à Wâsit et
il avait les plus beaux yeux qui soient. Puis je l'ai vu avec un seul œil, puis
aveugle. Je lui ai alors demandé : Qu'est-il arrivé à ces deux beaux yeux ? Il
répondit : Les pleurs dans la nuit les ont emportés. » [Tadhkirah Al-Huffadh 3/790]
0 Abû Mus-har rapporte : « Al-Awzâcî passait la nuit à prier, réciter le
Coran et pleurer. Un de mes frères m'a rapporté que la mère de Al-Awzâcî
entrait chez lui, cherchait le lieu où il avait prié, et le trouvait humide en
raison de ses pleurs dans la nuit. » [As-Siyar 7/119]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ Lorsqu'on lisait à cAbd Allah Ibn Al-Mubârak le Livre de


l'ascétisme, il était tel un taureau qu'on égorge, et ne pouvait plus parler.
[Tadhkirah Al-Huffadh 1/278]

$ Al-Hasan Al-Ba�rî pleura et on lui demanda : « Pourquoi pleures­


tu ? » Il répondit : « Je crains que demain Il ne me jette en Enfer, sans faire
aucun cas de moi. » �ifah As-fi.afwah 3/233]
$ Yazîd Ar-Raqqâshî a dit : « Si tu ne pleures pas pour ton péché, qui
pleurera pour lui après toi ? » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/206]
$ Al-Hasan rapporte : « Par Allah, j'ai connu des gens qui ne
repoussaient pas un mendiant sans lui avoir donné quelque chose, et ils
interdisaient à leur famille de repousser un mendiant. » [Az-Zuhd li Af1mad 319]
$ Un pieux agonisait et sa femme pleurait sur lui, il lui dit : « Pourquoi
pleures-tu ? - Je pleure pour toi. - Si tu dois pleurer, alors pleure pour toi ;
quant à moi j'ai pleuré pour ce jour depuis quarante ans. » [AI-<Âqibah 135]

$ Al-Hasan Al-Ba�rî pleura cUmar Ibn Dharr demanda à son père :


« Pourquoi fasi-tu pleurer les gens lorsque tu parles, alors que d'autres ne
les font pas pleurer ? » Il répondit : « on enfant ! Celle qui pleure car elle a
perdu son enfant n'est pas semblable à celle qu'on paie pour pleurer. » [Al­
<Aqd Al-Farîd 1/326]

$ cAbd Ar-Rahmân Ibn Sulaymân rapporte : « Usayd Ad-Dabî pleura


jusqu'à perdre la vue, et lorsqu'on lui reprochait ses pleurs, il disait :
Aujourd'hui, alors que je ne suis pas tranquille et que je vais mourir
demain ? Par Allah, je pleurerais et pleurerais encore, et si ces pleurs me
font parvenir à un bien, c'est un don et une grâce d'Allah qu'Il m'aura
accordé ; et s'il en est autrement, que sont mes pleurs face à ce que je vais
rencontrer demain ? » �ifah As-fi.afwah 2/719]
$ Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Les pleurs par crainte d'Allah emportent les
péchés, comme le vent emporte les feuilles sèches. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ
3/174]

$ Abû Hâzim a dit : « Il nous est parvenu que les pleurs par crainte
d'Allah sont la clé de Sa miséricorde. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/175]
$ On dit à Al-Hasan: « Il est chez nous des gens qui pleurent alors
qu'ils ne sont pas à ce rang, alors que d'autres meilleurs qu'eux ne pleurent
pas. » Il répondit : « Ceux-là, ce sont leur cœur qui pleure. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 3/284]
Les pleurs par crainte d'Allah

G Mâlik Ibn Daygham rapporte de son père : « On a dit que


l'abondance ou la rareté des pleurs était fonction de l'embrasement du
cœur qui, lorsqu'il s'embrase totalement, ne laisse d'autre choix à l'homme
que de pleurer, et le moindre rappel l'attriste. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/280]
G Fâ!imah Bint cAbd Allah, l'épouse de cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz a
dit : « Ô Mughîrah ! Je sais qu'il y a des gens qui prient et jeûnent plus que
cUmar, mais quant à ce qu'il y ait un homme qui craigne plus son Seigneur
que cUmar, je n'en ai pas vu. Après avoir accompli la prière du cishâ', il se
mettait en son lieu de prière, invoquait et pleurait jusqu'à tomber de
sommeil, puis il se réveillait, invoquait et pleurait jusqu'à tomber de
sommeil, et ce jusqu'au matin. » [Az-Zuhd Li Af!mad 374]
G Mâlik rapporte : « On ne pouvait interroger Muhammad Ibn Al­
Munkadir au sujet d'un hadith sans qu'il ne pleure. » [As-Siyar 5/355]
G Hashîm rapporte : « Nous sommes entrés chez Yasâr Ibn Rawdân,
alors qu'il pleurait, et lui avons demandé : Qu'est-ce qui te fait pleurer ? Il
répondit : Ce qui a fait pleurer les dévots avant moi. » [As-Siyar 5/392]
G Ibn cUyaynah rapporte : « Rabîcah Ibn Abî cAbd Ar-Rahmân pleura
un jour, et on lui demanda : Pourquoi pleures-tu ? Il répondit : En raison
d'une ostentation présente, d'un désir dissimulé, et du fait que les gens
sont devant leurs savants comme les enfants devant leur mère, s'ils leur
ordonnent, ils obéissent, et s'ils leur interdisent, ils cessent. » [As-Siyar 6/90]
G Al-Fu4ayl Ibn cJyâ4 a dit : « Mon fils cAlî pleura, et je lui ai
demandé : Pourquoi pleures-tu ? Il me répondit : Je crains que nous ne
soyons pas ensemble au Jour de la Résurrection. » [As-Siyar 8/ 444]
G Ahmad Ibn cA!â' rapporte : « J'ai entendu cAbd Allah Ibn Ahmad
Ibn Abî Al-Hawârî dire : Nous entendions les pleurs de mon père la nuit
au point que nous disions : il va mourir ; puis nous entendions ses rires, au
point que nous disions : il est devenu fou. » [As-Siyar 12/87]
G Ibn Al-Jawzî a dit : « Je faisais la lecture à Al-Anmâ!:î, et il pleurait, et
j'ai plus tiré profit de ses larmes que de ses transmission, et j'ai tiré de lui
un profit que je n'ai tiré d'aucun autre. » [As-Siyar 20/136]
G Abû cJmrân Al-Juwanî a dit : « Toute œuvre de bien a sa rétribution,
et en chacune d'elles est un bien, à l'exception de la larme qui coule de l' œil
du serviteur dont la rétribution n'a volume ni poids, jusqu'à ce qu'elle
éteigne des océans de feu. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/1 77]
G Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « Toute chose a un signe, et le signe de
l'abandon est le délaissement des pleurs. » [As-Siyar]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Sufyân rapporte : « Lorsque Ialq récitait, il pleurait et faisait pleurer.


Personne ne l'entendait réciter sans pleurer en raison de son émotion et de
la beauté de sa voix. Sa mère lui dit : « Quelle belle voix tu as mon fils dans
la récitation du Coran ! Puisse cela ne pas t'être néfaste au Jour de la
Résurrection. » Il pleura alors jusqu'à s'évanouir. » [Ar-Riqqah wa-l-Bukâ' 90]
G Ibn As-Sammâk exhorta Ar-Rashîd et lui dit : « Ô Commandeur des
croyants ! Tu seras présenté devant Allah et tu seras ensuite dirigé vers le
Paradis ou l'Enfer. » Ar-Rashîd pleura, et un de ses proches dit : « Ménage
le Commandeur des croyants ! » Il répondit : « Laisse-le, et qu'il meurt afin
qu'on dise que le Calife d'Allah est mort par crainte d'Allah (�) . » [An-Nujûm
Az-Zâhirah 1/178]

G Hamzah Al-Acmâ rapporte : « Ma mère alla trouver Al-Hasan et lui


dit : « Ô Abû Sacîd ! J'aimerais que mon fils reste à tes côtés afin qu'Allah le
fasse profiter de toi. » J'allais donc le trouver et il me dit un jour : « Mon
enfant, sois constamment triste pour le bien de l'au-delà, afin qu'Allah te
mène à lui, et pleure lorsque tu es seul afin que ton Maître te voit, te fasse
miséricorde et que tu sois parmi ceux qui réussissent. » J'entrais chez lui et
le trouvais à pleurer, je venais le voir avec des gens et il pleurait encore, je
le trouvais parfois en prière et j'entendais ses pleurs et gémissements. Un
jour je lui dis : « Ô Abû Sacîd ! Tu pleures abondamment. » À ces mots, il se
mit à pleurer puis dit : « Mon enfant, que fait le croyant s'il ne pleure pas ?
Mon enfant, les pleurs appellent la miséricorde, alors si tu peux pleurer
toute ton existence, fais-le, afin qu'Allah te voit ainsi et te fasse miséricorde,
et ainsi tu seras sauvé de l'Enfer. » [Ar-Riqqah wa-l-Bukâ' 38]
Le repentir et la demande de pardon

Le repentir et la demande de pardon

G cAlî Ibn Abî Iâlib a dit : « J'espère que le repentir du serviteur pour
son péché consiste en son regret pour celui-ci. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/388]
G cÂ'ishah a dit : « Bienheureux celui qui trouve dans ses feuillets de
nombreuses demandes de pardon. » [As-Shu'ab 646)
G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Le repentir sincère expire tous les
péchés, et cela figure dans le Coran : (Ô vous qui croyez ! Repentez-vous
sincèrement à Allah. Ainsi, votre Seigneur vous effacera vos fautes) » [Al­
Mustadrak 2/537)

G Yûnus Ibn Khabbâb rapporte : « Mujâhid, qui était un frère pour


moi, me dit : Veux-tu que je t'informe à propos de celui qui se repent et
respecte [les prescriptions divines] ? - Bien sûr. - Il s'agit de celui qui se
souvient de son péché lorsqu'il est seul, et demande pardon pour son
péché. » [Az-Zuhd li A!:!mad 452)
G Qatâdah a dit : « Ce Coran vous indique votre mal et son remède.
Votre mal est le péché, et son remède est la demande de pardon. » [As-Shu'ab
7146)

G Ahmad Ibn cÂ�im a dit : « Voilà une proie facile : amende ce qui
reste de ton existence, et on te pardonnera ce qui en est écoulé. » [Az-Zuhd Al­
Kabîr 228)

G Al-Fu.Q.ayl Ibn cJyâ.Q. a dit : « Toute tristesse s'use, sauf la tristesse de


celui qui se repent. » [Al-Hilyah 8/101)
G Ialq Ibn Habîb a dit : « Les droits d'Allah sont trop lourds pour être
respectés, et les bienfaits d'Allah sont trop nombreux pour être dénombrés,
mais levez-vous repentants, et couchez-vous repentants. » [Al-Mu20nnaf7/182)
G Jacfar rapporte : « On demanda à Sacîd Ibn Jubayr : quel est le plus
dévot des hommes ? Il répondit : Celui qui a commis des péchés et qui,
chaque fois qu'il se remémore ses péchés, méprise ses œuvres. » lliifah As­
�afwah 2/665)

G Abû Al-Malîh rapporte : « J'ai entendu Maymûn Ibn Mihrân dire : Il


n'y a aucun bien en ce bas-monde, sauf pour deux hommes : celui qui se
repent, et celui qui œuvre pour s'élever en degrés. » [Al-Hilyah 4/83)
G cAwn Ibn cAbd Allah a dit : « Asseyez-vous avec ceux qui se
repentent, car ils ont les cœurs les plus sensibles. » [Al-Hilyah 4/83)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G <Awn Ibn <Abd Allah Ibn <Utbah a dit : « Le fait que le serviteur se
préoccupe de son péché l'amène à le délaisser, le fait qu'il le regrette est la
porte du repentir, et le serviteur ne cesse de se préoccuper du péché qui le
touche jusqu'à ce que cela lui soit plus profitable que certaines de ses
bonnes actions. » [Al-Hilyah 4/251]
G Al-Hasan a dit : « Un homme peut commettre un péché, ne pas
l'oublier, et ne pas cesser d'en craindre les conséquences, jusqu'à entrer au
Paradis. » [Az-Zuhd li A!:!.mad 338]
G Bakr Ibn <Abd Allah a dit : « Vous multipliez les péchés, alors
multipliez les demandes de pardon, car lorsque l'homme commet un péché
puis voit à ses côtés une demande de pardon, il se réjouit de sa position. »
[Az-Zuhd li A!:!.mad 381]

G Mâlik Ibn Mighwal rapporte : « J'ai entendu Abû Yahyâ dire : Je me


suis plaint à Mujâhid des péchés, et il me répondit : Quel usage fais-tu de la
gomme ? C'est-à-dire la demande de pardon. » [Az-Zuhd li A!:!.mad 455]
G Abû Al-Manhâl a dit : « Le serviteur n'a pas meilleur voisin dans sa
tombe qu'une demande de pardon abondante. » [Az-Zuhd li A!:!.mad 396]
G <Abd Allah Ibn Shaqîq a dit : « Les hommes sont de trois catégories :
un homme qui a accompli une bonne action et en espère la récompense, un
homme qui a commis un péché, puis s'en est repenti et espère le pardon ; et
un troisième homme, grand menteur, qui persiste dans les péchés et dit
qu'il espère le pardon. Celui qui connait de son âme la malfaisance doit
donner prépondérance à la crainte sur l'espoir. » [As-Shu<ab 2;1016]
G Abû Hâshim Ar-Rummânî rapporte : « Zâdhân a dit : J'étais jeune,
j'avais une belle voix et je frappais bien du tambour. J'étais avec des amis,
nous avions un jus de fruit fermenté, et je chantais pour eux. Ibn Mas<ûd
passa, entra, frappa le récipient, le renversa, brisa le tambour, puis dit : « Ô
jeune, si ta belle voix servait au Coran, tu serais ceci et cela. » Puis il partit.
Je demandai à mes compagnons : Qui est-ce ? Ils me répondirent : Ibn
Mas<ûd. J'eus alors envie de me repentir, je me suis mis à courir en
pleurant, et j'ai attrapé son vêtement. Il se tourna vers moi, me prit dans ses
bras, pleura et dit : « Bienvenue à celui qu'Allah a aimé. Assieds-toi. » Puis
il mit sa main dans sa poche, et en sortit une datte qu'il me donna. » [As-Siyar
4/281]

G Al-Hasan a dit : « Ô fils d'Adam ! Délaisser le péché t'est plus facile


que d'essayer de t'en repentir, et qu'est-ce qui te met à l'abri de commettre
un péché majeur dont la porte du repentir est fermée, sans que tu ne t'en
rendes compte. » [As-Siyar 4/578]
Le repentir et la demande de pardon

G cAbd Allah Ibn cAwn a dit : « Si quelqu'un se consacre à ces rois, il


en tire profit, alors que dire de qui se consacre à Celui qui possède les cieux
et la terre, ce qu'ils contiennent et ce qui est sous terre ? » lliifah As-�afwah 3/222]
G Râbicah Al-cAdawiyyah a dit : « Je demande pardon à Allah pour
mon peu de sincérité lorsque je dis : je demande pardon à Allah. » lliifah As­
�afwah 4/292]

G Yahyâ Ibn Mucadh a dit : « Celui qui se repent éprouve une fierté
que rien n'égale en la joie d'Allah pour son repentir. » lliifah As-�afwah 3/342]
G Ar-Rabîc Ibn Khuthaym dit à ses compagnons : « Savez-vous ce que
sont la maladie, le remède et la guérison ? - Non. - La maladie est le
péché, le remède la demande de pardon, et la guérison le repentir sans
retomber dans le péché. » lliifah As-�afwah 3/42]
G Bakr Ibn cAbd Allah Al-Muzanî a dit : « Vous multipliez les péchés,
alors multipliez les demandes de pardon, car lorsque l'homme verra dans
son registre, entre chaque ligne, une demande de pardon, il s'en réjouira. »
[Al-H_ilyah 1/372]

G Un sage a dit : « Ô vieillards qui n'avez pas abandonné les péchés


jusqu'à ce que les péchés vous abandonnent, et qui pensez que cet abandon
est un repentir ! Si seulement vous n'espériez pas que ces péchés
reviennent après qu'ils vous aient quittés ! » [Al-<Aqd Al-Farîd 1/320]
G Sacîd Al-Jarîrî rapporte : « J'ai demandé à Al-Hasan : Ô Abû Sacîd !
L'homme commet un péché et se repent, puis commet un péché et se
repent, puis commet de nouveau un péché et se repent ; jusque quand ? Il
répondit : je ne connais cela que des caractères des croyants. » [Al-Hilyah 8/101]
G Al-Fagl Ibn Mûsâ rapporte : « Al-Fugayl Ibn cJyâg était un homme
rusé qui brigandait entre Abîward et Sarkhas. La cause de son repentir est
qu'il s'éprit d'une jeune fille, et alors qu'il escaladait les murs pour la
rejoindre, il entendit quelqu'un réciter : (Le moment n'est-il pas venu pour
les cœurs des croyants de s'humilier à l'évocation d'A llah et de ce qui a été
révélé de la vérité [le Coran] ? Et qu'ils ne soient pas comme ceux qui ont
reçu le Livre avant eux ! Ils trouvèrent le temps long et leurs cœurs
s'endurcirent, et beaucoup d'entre eux sont pervers. ) Lorsqu'il entendit cela,
il dit : « Si, ô Seigneur, le moment est venu ! » Il repartit et se retrouva dans
une ruine où se trouvait un groupe de voyageurs. L'un d'eux dit :
« Mettons-nous en chemin. » Et un autre lui répondit : « Attendons qu'il
fasse jour, car Fugayl rôde et va nous voler. » Al-Fugayl dit : « J'ai alors
réfléchi et me suis dit : je passe ma nuit dans le péché et les musulmans me
craignent. Allah ne m'a conduit jusqu'à eux que pour que je cesse ! Ô Allah,
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

je me repens devant Toi, et mon repentir consistera à vivre à côté de la


Mosquée sacrée. » [As-Siyar 2/ 773]
0 Abû Hasan Ibn Al-Yasac rapporte : « cAbd Al-Wâhid Ibn Zayd
rencontra cUtbah Al-Ghulâm sur le parvis des joueurs de flûte en un jour
pluvieux et glacial, et il le vit malgré tout en sueur. Il lui dit : « cUtbah ! -
Oui. - Qu'as-tu à transpirer en ce jour ? - Ce n'est rien. - Dis-moi ! - Ce
n'est rien. - Au nom de notre intimité et fraternité, tu vas me le dire ! - Je
me suis souvenu d'un péché que j'ai commis en ce lieu, et c'est cela qui a
provoqué ce que tu as vu. » [Al-!iilyah 2/325]
0 Shaqîq Ibn Ibrâhîm a dit : « Le signe du repentir consiste à pleurer
pour ce qui a été commis, craindre de retomber dans le péché, s'écarter des
mauvais frères, et se rapprocher des meilleurs d'entre eux. » [As-Siyar]
0 Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! Ne retarde pas le repentir, car
la mort survient subitement. » [Az-Zuhd Al-Kabîr 2/101]
0 Un dévot dit à son fils : « Mon enfant ! ne sois pas de ceux qui
espèrent l'au-delà sans œuvrer et qui retardent le repentir en ayant de
grandes espérances. » [At-Tawbah 1/55]
0 Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! Habitue-toi à répéter : « Ô
Allah, pardonne-moi ! » car il est des temps lors desquels Allah ne repousse
pas celui qui Lui demande. » [Nawâdir Al-U�ûl 2/294]
0 Al-Hasan a dit : « Multipliez les demandes de pardon dans vos
demeures, à vos tables, sur les chemins, dans les marchés, dans vos assises,
où que vous soyez, car vous ne savez pas quand descend le pardon. »
[Nawâdir Al-U�ûl 2/294]
L'invocation

L'invocation

0 Abû Ad-Dardâ' a dit : « Celui qui frappe souvent à la porte, est plus
à même de se voir ouvrir ; et celui qui multiplie les invocations, est plus à
même de se voir exaucé. » [As-Shucab 2/1142]
0 cÂ'ishah a dit : « Demandez à Allah la facilité en toute chose, même
pour lasser vos sandales, car si Allah ne l'avait pas facilité, cela n'aurait pas
été facile. » [As-Shucab 2/1119]
$ Ibn Mascûd a dit : « Allah n'accepte que l'invocation sincère, et Il
n'écoute que ce qui émane du cœur de celui qui L'invoque. » [As-Shucab 2/1096]
$ Umm Ad-Dardâ' a dit : « La crainte, dans le cœur du fils d'Adam, est
semblable à la chaleur d'une brûlure, n'en ressent-il pas des frissons ? -
Oui. - Alors, lorsque vous ressentez cela, invoquez, car l'invocation est
exaucée à ce moment. » [As-Shucab 2/1098]
$ Hudhayfah Ibn Al-Yamân a dit : « Viendra un temps où ne sera
sauvé que celui qui invoque à la manière de celui qui est sur le point de se
noyer. » [füfah As-�afwah 1/290]
$ Abû-d-Dardâ' a dit : « Invoque Allah dans l'aisance afin qu'il
t'exauce dans la difficulté. » [Al-!iilyah 1/178]
0 cA!â' rapporte : « Iâwûs est venu me trouver et me dit : « Ô cA!â',
prends garde de demander ce dont tu as besoin à celui dont la porte t'est
fermée et qui a placé devant toi un voile, et demande plutôt ce dont tu as
besoin à celui dont la porte t'est ouverte jusqu'au Jour de la Résurrection,
qui t'a demandé de L'invoquer et t'a promis de t'exaucer. » [Al-Hilyah 2/30]
0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Allah pardonne au serviteur musulman alors
que celui-ci dort. - De quelle manière, ô Abû-d-Dardâ' ? - Son frère se
lève dans la nuit, prie, invoque Allah et on l'exauce, et il invoque pour son
père et on l'exauce. » [Az-Zuhd li A!J.mad 264]
0 cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Allah n'exauce pas celui qui cherche
à se faire entendre, à se montrer, et celui qui joue, mais Il exauce
uniquement celui qui adresse une invocation émanant de son cœur. » [Az­
Zuhd li A!J.mad 294]

$ Muhammad Ibn Al-Walîd rapporte : « cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz


passa devant un homme qui jouait avec des cailloux dans sa main et disait :
« Ô Allah, donne-moi pour épouses des houris ! » cUmar se rapprocha de
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

lui et dit : « Quel mauvais orateur tu fais ! Jette les cailloux et adresse à
Allah une invocation sincère ! » [Al-H.ilyah 2/219]
0 cAbd Al-Wâhid Ibn Zayd a dit : « L'exaucement est lié à la sincérité,
ils ne peuvent être séparés. » [Al-H.ilyah 2/304]
0 Ibn Wahb rapporte : « On interrogea Mâlik Ibn Anas concernant un
homme qui invoque en disant : « Ô Maître ! » Il répondit : Je préfère qu'il
invoque à la manière des prophètes en disant : Seigneur ! » [Al-H.ilyah 2/30]
0 On a dit : « Nous implorons Dieu dans la difficulté et L'oublions une
fois qu'elle a disparu. Comment pouvons-nous espérer l'exaucement de
l'invocation, alors que nous avons obstrué son chemin de nos péchés. ». »
Uâmi' Al-'UlÛm wa-l-H.ikâm 140]

0 Thâbit Al-Bunânî a dit : « Le croyant n'adresse pas une invocation à


Allah (�), sans qu'il ne confie son besoin à Jibrîl et ne lui dise : « Ne
t' empresse pas de l'exaucer, car J'aime entendre la voix de Mon serviteur
croyant. » Quant au dépravé, il invoque Allah qui confie son besoin à Jibrîl
et lui dit : « Ô Jibrîl ! Presse l'exaucement de son invocation, car J'aime ne
pas entendre la voix de Mon serviteur dépravé. » [füfah As-�afwah 3/l87]
0 Wahb Ibn Munabbih a dit : « Que celui qui aime qu'Allah exauce
son invocation ne consomme que ce qui est bon et licite. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l­
H.ikam 100]

0 Iâwus a dit : « La sincérité suffit à l'invocation, comme le sel suffit à


la nourriture. » [As-Shu'ab 2/1110]
0 Maymûn Ibn Mihrân a dit : « Si un homme se rend chez le
gouverneur et que ce dernier refuse de le recevoir, qu'il se rende aux
maisons du Miséricordieux, car elles sont ouvertes ; qu'il accomplisse deux
unités de prière et demande ce dont il a besoin. » [As-Siyar 5/ 75]
0 Al-Awzâcî a dit : « La meilleure des invocations consiste à insister et
implorer Allah. » [As-Shu'ab 2/1107]
0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Prends garde à l'invocation de l'orphelin et de
l'opprimé car elle s' élève dans la nuit, alors que les gens dorment. » lliifah As­
�afwah 1/301]

0 Ibn cUyaynah a dit : « Ne délaissez jamais l'invocation, et que ce que


vous connaissez de vous-mêmes ne vous en empêche pas, car Allah (�) a
exaucé Iblîs, alors qu'il est la pire des créatures : ([Satan] dit : Accorde-moi
un délai, jusqu'au jour où ils seront ressuscités. [Allah] dit : « Tu es de ceux
à qui délai est accordé.) » [As-Shu'ab 2/1147)
L'invocation

0 Thâbit rapporte : « Nous nous asseyions avec Abû cUthmân An­


Nahdî qui nous enseignait et invoquait, puis disait : « Nous avons été
exaucés, on nous a pardonné. » Puis, il se taisait un court instant et ajoutait :
« Si nous étions sincères. » » [Az-Zuhd li Aflmad 380]
0 Abû Hâzim a dit : « Je crains plus d'être privé d'invocation que
d'être privé d'exaucement. » [AL-Hilyah 3/241]
0 Dâwud Ibn Shâbûr rapporte : « On demanda à Iâwus : Adresse des
invocations. Il répondit : Je n'en ressens pas la crainte [nécessaire]. » [Al-Hilyah
4/6]

0 Yahyâ Ibn Mu<âdh a dit : « Ne trouve pas long la venue de


l'exaucement, car tu as obstrué son chemin par les péchés. » [As-Siyar 13/15]
1$ <Abd Allah Ibn <Âmir Ibn Rabî<ah rapporte : « Lorsque cUthmân fut
assassiné, mon prière pria la nuit et invoqua en disant : « Ô Allah, préserve­
moi des troubles par ce dont Tu as protégé Tes serviteurs pieux. »
L'exaucement ne s'est pas fait attendre, et au matin on procédait à ses
funérailles. » [As-Siyar 2/335]
1$ cAbd Al-Malik Ibn cUmayr rapporte : « Lorsqu' Abû Muslim Al­
Khawlânî demandait la pluie, on la lui accordait. » [As-Siyar 4/578]
0 Abû Ad-Dardâ' a dit : « Prends garde aux invocations de l'opprimé,
car elles s'élèvent vers Allah comme les étincelles du feu. » [As-Siyar 2/350]
0 Al-Awzâ<î a dit : « Il ne convient pas que l'imam invoque
spécifiquement pour lui, et s'il le fait, il aura trompé les fidèles. » [As-Siyar
7/129]

0 Al-Fu.Qayl Ibn cJyâ.Q a dit : « Si j'avais une invocation exaucée, je la


réserverais au gouverneur, car la rectitude du gouverneur amène la
rectitude du pays et des serviteurs. » [As-Siyar 8/434]
0 Muslim Ibn Yasâr entendit un homme invoquer contre son frère qui
l'avait opprimé, et il lui dit : « Mon frère ! N'invoque pas contre ton frère,
ne romps pas avec lui, et confie-le à Allah, car sa faute est pire pour lui que
le pire de ses ennemis. » [Mukhta§.ar Tân'kh Dimashq 7/286]
0 lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Qu'avons-nous à nous plaindre de
notre pauvreté auprès de nos semblables, et ne pas demander qu'elle
disparaisse à notre Seigneur. » [Al-Hilyah 2/ 489]
0 Wahb Ibn Munabbih a dit : « Un dévot adora Allah soixante-dix ans
puis s'assit un jour et minimisa ses œuvres, confia sa peine à Allah, et
reconnut ses péchés. Un héraut venant d'Allah arriva alors et lui dit : Cette
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

assise est plus aimée d'Allah que toutes les œuvres qui ont précédé de ton
existence. » [Az-Zuhd li A!lmad 132)
0 Al-FuQayl Ibn clyâQ a dit : « Par Allah ! Si tu désespérais des
créatures, au point de ne rien vouloir d'eux, ton Maître t'accorderait tout ce
que tu veux. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l-H.ikâm 264)
0 On demanda à Sufyân At-Thawrî : « Peux-tu invoquer Allah ? » Il
répondit : « Délaisser le péché est l'invocation. » [Mawcidhnh Jâmi'ah 131)
0 Al-Hasan Ibn Abî Jacfar rapporte: « Un jour, le gouverneur passa et
on cria : « Faites place ! » Les gens s'écartèrent, et seule une vieille femme
qui ne pouvait marcher resta sur place. Un sbire arriva et lui asséna un
coup de fouet, Habîb Abû Muhammad dit alors : « Ô Allah, coupe sa
main ! » À peine trois jours plus tard, il passa devant l'homme qu'on avait
surpris à voler et on lui avait coupé la main. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/380)
0 Un homme vint trouver Habîb Abû Muhammad et lui dit : « Tu me
dois trois cent dirhams. - Depuis quand te dois-je cela ? - Tu me dois
trois cent dirhams. - Reviens demain. » Dans la nuit, il accomplit ses
ablutions, pria et dit : « Ô Allah ! S'il est véridique, accorde-les lui, et s'il est
menteur, éprouve-le en sa main ! » Le lendemain on porta l'homme jusqu'à
lui, frappé d'hémiplégie. Il lui dit : « Qu'as-tu ? - C'est moi qui suis venu
te voir hier, et tu ne me dois rien. Je me suis juste dit que tu serais gêné
devant les gens et que tu me donnerais. - Recommenceras-tu ? - Non. -
Ô Allah, s'il est véridique, accorde-lui la santé. » L'homme se leva alors
comme si rien ne l'avait touché. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/380)
0 Al-Fazârî rapporte : « Al-Hajjâj Ibn Yûsuf ordonna qu'on lui amène
un homme qu'il s'était juré de tuer s'il l'attrapait. Lorsqu'on le fit entrer
auprès de lui, l'homme dit quelque chose, et Al-Hajjâj le laissa partir. On lui
demanda « Qu'as-tu dit ? » Il répondit : « J'ai dit : Ô Puissant ! Ô Digne de
louange ! Ô Détenteur du Trône immense ! Éloigne de moi le mal de tout
tyran intransigeant ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/372)
0 Mûsâ Ibn Iarîf rapporte : « lbrâhîm Ibn Ad-ham prit la mer, ils
furent surpris par une tempête, et alors qu'ils étaient sur le point de périr,
Ibrâhîm enveloppa sa tête dans son manteau et s'endormit. Les gens lui
dirent : « Ne vois-tu pas la difficulté dans laquelle nous sommes ? - Ce
n'est pas ça la difficulté. - Qu'est-ce que la difficulté alors ? - Avoir
besoin des gens. » Puis il dit : « Ô Allah, Tu nous as montré Ta puissance,
montre-nous maintenant Ta clémence. » La mer redevint alors aussi plate
qu'un verre d'huile. » �ifah As-�afwah 4/388]
L'invocation

0 Les invocations de Sacd Ibn Abî Waqqâ� étaient exaucées ; un


homme menti à son sujet et il dit : « Ô Allah ! S'il est menteur, rends-le
aveugle, prolonge son existence, et soumets-le aux tentations. » Tout cela
frappa cet homme qui poursuivait les jeunes filles dans les impasses et
disait : Je suis un vieil homme tenté, frappé par l'invocation de Sacd. » [Al­
Bukhârî 755]

G Une femme disputa à Sacîd Ibn Zayd une terre qui lui appartenait et
prétendit qu'il la lui avait prise. Il dit : « Ô Allah ! Si elle ment, rends-la
aveugle et tue-la sur sa terre. » Elle perdit ensuite la vue, et un soir qu'elle
marchait sur sa terre, elle tomba dans un puits et mourut. » [Muslim 1610]
G Un kharijite venait aux assises d' Al-Hasan Al-Ba�rî pour nuire à
ceux qui y prenaient part. Lorsque sa nuisance s'accrut, Al-Hasan dit : « Ô
Allah ! Tu sais combien il nous nuit, alors débarrasse-nous de lui comme
Tu le veux. » L'homme s'écroula, et c'est mort qu'on l'amena chez lui.
[Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/93]

G §ilah Ibn Ushaym participait à une expédition lorsqu'il perdit sa


mule et tout ce qu'elle transportait. Les gens se mirent en route, il accomplit
la prière et dit : « Ô Allah ! Je jure que Tu vas me rendre ma mule et ce
qu'elle transporte ! » et elle revint jusqu'à lui. [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/55]
G Muhammad Ibn Al-Munkadir était en expédition lorsqu'un de ses
compagnons lui dit : « J'aimerais du fromage frais. » Ibn Al-Munkadir
répondit : « Demandez à Allah qu'Il vous nourrisse, et Il vous nourrira, car
Il est !'Omnipotent. » Les hommes invoquèrent, et peu de temps après ils
virent une corbeille cousue renfermant du fromage frais. Un homme dit :
« S'il y avait du miel, cela serait meilleur. » Ibn Al-Munkadir répondit :
« Celui qui vous a accordé du fromage ici est capable de vous nourrir de
miel, alors demandez-Lui votre subsistance. » Ils invoquèrent alors,
cheminèrent quelque peu, et trouvèrent une poche de miel sur le chemin.
Ils s'arrêtèrent et mangèrent. [Al-H.ilyah 3/151]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La mention d'Allah

0 Al-Aswad Ibn Hilâl rapporte : « Nous marchions avec Mucâdh Ibn


Jabal et il nous dit : Asseyons-nous afin de croire un moment. » �ifah As-�.afwah
1/232]

0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Je préfère célébrer cent fois la grandeur


d'Allah plutôt que de faire l'aumône de cent dinars. » [Az-Zuhd li Ailmad 259]
0 Abû Hurayrah a dit : « Les habitants du ciel voient étinceler les
demeures de ceux qui mentionnent Allah, de la même manière que les
astres brillent pour les habitants de la terre. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/678]
0 Mucâdh Ibn Jabal a dit : « Je préfère mentionner Allah du matin au
soir plutôt que de chevaucher des montures affutées sur le sentier d'Allah
du matin au soir. » [Al-H.ilyah 1/184]
G Sâlim Ibn Abî-1-Jacd rapporte : « On dit à Abû-d-Dardâ' que Sacd Ibn
Munabbih affranchit cent esclaves, et il dit : « Cent esclaves affranchis sur
les biens d'un homme, voilà qui est beaucoup, mais si tu veux je
t'informerais de ce qui est meilleur encore : une foi à laquelle on s'attache
nuit et jour, et que ta langue ne cesse d'être humide de la mention d'Allah
(�) . » [Al-H.ilyah 1 /175]
0 Mucâdh Ibn J abal a dit : « Le fils d'Adam n'accomplit pas un acte
plus à même de le sauver du châtiment d'Allah que la mention d'Allah. -
Même le djihad sur le sentier d'Allah ? Même le djihad sur le sentier
-

d'Allah, car Allah dit : (La mention d'Allah est ce qui est de plus grand) »
[Az-Zuhd li Ailmad 229]

0 cAbd Allah Ibn cAmr a dit : « Pas un groupe de gens ne se


rassemblent en mentionnant Allah sans qu'Allah ne les mentionne en une
assemblée plus honorable que la leur ; et pas un groupe de gens ne se
séparent sans avoir mentionné Allah sans que cette assise ne soit pour eux
un regret au Jour de la Résurrection. » [Az-Zuhd li A!1mad 278]
0 lbrâhîm Ibn Abî cAbdah a dit : « Il m'est parvenu que lorsque le
croyant meurt, il espère pouvoir revenir en ce bas-monde pour célébrer ne
serait-ce qu'une seule fois la grandeur ou l'unicité d'Allah. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 5/399]
La mention d'Allah

G cA!â' Ibn Yasâr rapporte : « <Abd Allah Ibn Rawâhah dit à l'un de
ses compagnons : Viens, afin que nous croyions un moment - Ne sommes­
nous pas croyants ? - Bien entendu, mais nous mentionnons Allah, et notre
foi augmente. » [As-Shu'ab 1/50)
G lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Le plus haut degré consiste à ce que tu
trouves la mention d'Allah plus douce que le miel. » [Istinshâq Nasîm Al-Uns 51)
G Maymûn Ibn Mihrân a dit : « On a dit que la mention d'Allah était
de deux types : une mention d'Allah par la langue et, meilleure encore, que
tu te souviennes de Lui lorsque tu es sur le point de commettre un péché. »
[AL-H_ilyah 4/87)

G Sufyân a dit : « On ne s'est pas délecté d'une chose meilleure que la


mention d'Allah. » [Al-H_ilyah 7/307]

G Jacfar rapporte : « J'ai entendu Mâlik dire : J'ai lu dans la Thora : « Ô


véridiques ! Délectez-vous de la mention d'Allah en ce bas-monde, car elle
est pour vous un bienfait en ce bas-monde et une immense rétribution dans
l'au-delà. » [Al-H_ilyah 1/ 417]
G Hassân Al-Karmânî a dit : « Le serviteur ne témoigne envers son
Seigneur d'une hostilité pire que de détester Sa mention et celui qui Le
mentionne. » [AL-H_ilyah 6/72)
G Humayd Ibn Hilâl a dit : « Celui qui mentionne Allah dans le
marché est semblable à un arbre vert au milieu d'arbres morts. » [AL-Hilyah
2/252)

G Maymûn Ibn Siyâh a dit : « Si Allah veut du bien à Son serviteur, Il


lui fait aimer Sa mention. » [AL-H_ilyah 3/10)
G Ibn cAwn a dit : « La mention des gens est une maladie, et la mention
d'Allah est un remède. » [As-Shu'ab 1/715)
G Al-Fu4ayl Ibn <Iyâ4 a dit : « Je ne connais de délectation, de repos et
de réjouissance que lorsque je m'isole chez moi avec mon Seigneur. Et
lorsque j'entends l'appel à la prière, je dis : « Nous sommes à Allah, et c'est
vers lui que nous retournons » par répugnance du fait de rencontrer les
gens et qu'ils me détournent de la mention d'Allah. » [Az-Zuhd Li-l-Bayhaqî 15l]
G Mukhallad Ibn Al-Husayn rapporte : « Je ne me suis jamais réveillé
la nuit sans trouver Ibrâhîm Ibn Ad-ham mentionnant Allah. » [AL-Hilyah 8/22)

G Ar-Rabîc Ibn Sulaymân rapporte : « Al-Buway!î bougeait sans cesse


ses lèvres en raison de la mention d'Allah. » [As-Siyar 12/59)
Ainsi étaient nos pieux prédécesse-urs ...

0 Ibn Abî cAddî rapporte : « Dâwud Ibn Abî Hind est venu nous
trouver et nous dit : Ô jeunes ! Je vais vous dire une chose, peut-être que
cela servira à l'un de vous. Lorsque j'étais enfant, je me rendais au marché,
et lorsque je revenais à la maison, je me disais que j'allais mentionner Allah
jusqu'à tel endroit, et en y parvenant, je me disais que j'allais mentionner
Allah jusqu'à tel endroit, et ceci jusqu'à parvenir à la maison. » [AI-!iilyah 3/93]
0 Thâbit Al-Bunânî rapporte : « Un dévot dit un jour à ses frères : « Je
sais quand mon Seigneur me mentionne. » Ses compagnons furent atterrés
par cela et dirent : « Tu sais quand ton Seigneur te mentionne ? - Oui. -
Quand ? - Lorsque je Le mentionne, Il me mentionne. Et je sais lorsque
mon Seigneur m'exauce. » Ils s'en étonnèrent et dire : « Tu sais quand ton
Seigneur t'exauce ? - Oui. - Comment sais-tu cela ? Lorsque mon cœur
s'apeure, que j'ai des frissons, que mes yeux débordent de larmes, et qu'on
me permet d'invoquer, je sais qu'il m'exauce. » et ses compagnons se
turent. » [Al-!iilyah 2/324]
0 cAbd Al-Malik Ibn Muhammad rapporte : « Al-Awzâ<î ne parlait à
personne après la prière de l'aube jusqu'à avoir mentionné Allah, mais si
quelqu'un lui parlait, il lui répondait. » [AI-H.ilyah 6/143]
0 Al-Awzâcî rapporte : « Après avoir accompli la prière du 'a§.r, Hassân
Ibn <A!iyyah s'isolait dans un coin de la mosquée et mentionnait Allah
jusqu'au coucher du soleil. » [Al-!iilyah 6/70]
0 Bilâl Ibn Sacd a dit : « La mention d'Allah est de deux types : la
mention par la langue, qui est une bonne chose, et la mention d'Allah
devant ce qui est licite et illicite, et qui est meilleure. » [Al-Hilyah 5/224]
0 Kacb a dit : « Celui qui multiplie la mention d'Allah s'innocente de
l'hypocrisie. » [As-Shu'ab 1/713]
0 Ibn Sammâk rapporte : « J'ai entendu Abû Hamzah dire : Il est
impossible que tu L'aimes, puis ne Le mentionne pas ; et que tu Le
mentionnes, puis qu'il te fasse gouter à la douceur de Sa mention pour
ensuite t'en détourner pour autre chose. » [As-Siyar 13/166]
0 Un homme coupa les moustaches de Macrûf Al-Kurakhî qui ne
cessait de mentionner Allah. Il lui dit : « Comment veux-tu que je coupe ? »
Il lui répondit : « Fais ce que tu as à faire, et je fais ce que j'ai à faire. » [As­
Siyar 9/341]

0 On demanda à Ibn Al-Jawzî : « Qu'est-ce qui est meilleur : que je


mentionne Allah ou que je me repente ? » Il répondit : « Le vêtement sale a
plus besoin de savon que d'encens. » [As-Siyar 21/371]
La mention d'Allah

G Jacfar Ibn Muhammad rapporte : « Mon père perdit une mule et dit :
« Si Allah me la rend, je Le louerais d'une manière qu'Il agréera. » Peu s'en
fallut avant qu'on ne la lui rapporte avec sa selle et ses rênes. Il la monta, et
lorsqu'il fut installé, il saisit son vêtement, leva la tête au ciel et dit :
« Louange à Allah » sans rien ajouter à cela. On l'interrogea sur ce point et
il dit : Ai-je laissé quelque chose ? J'ai attribué toute la louange à Allah
(�). » lliifah As-�afwah 2/460]
G Ibn Abî cAdî rapporte : « Dâwud Ibn Abî Hind vint vers nous et dit :
Ô jeunes ! Je vais vous informer d'une chose, peut être que l'un de vous en
tirera profit. Lorsque j'étais jeune, j'allais au marché et lorsque je revenais
chez moi, je m'enjoignais à mentionner Allah jusqu'à tel endroit, et lorsque
j'y parvenais je m'enjoignais à mentionner Allah jusqu'à tel autre endroit, et
ce jusqu'à revenir chez moi. » [Al-Hilyah l/464]
G Muhammad Ibn Al-Munkadir avait un voisin éprouvé par la
maladie qui criait la nuit, alors Muhammad élevait, lui, la voix pour louer
Allah. On l'interrogea à ce sujet et il dit : « Il élève la voix pour l'épreuve
qui le frappe, et j'élève la voix pour le bienfait qui me touche. » lliifah As-�afwah
2/479]

G Sacîd Ibn Jubayr a dit : « La mention d'Allah repose dans


l'obéissance à Allah, ainsi celui qui obéit à Allah Le mentionne, alors que
celui qui ne Lui obéit pas ne Le mentionne pas, même s'il multiplie la
célébration de Sa gloire et la récitation du Coran. » lliifah As-�afwah 3/55]
G Bakr Ibn cAbd Allah rapporte : « J'ai rencontré un porteur avec une
charge sur le dos répétant : « Louange à Allah, je demande pardon à
Allah. » J'ai attendu qu'il pose sa charge et lui ai dit : Ne sais-tu pas dire
autre chose que cela ? - Si, je sais dire mieux que cela, je lis le Livre
d'Allah, mais le serviteur est entre le bienfait et le péché, donc je loue Allah
pour Ses nombreux bienfaits, et je Lui demande pardon pour mes péchés.
- Le porteur est plus savant que Bakr. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/ 486]
G Thâbit Al-Bunânî a dit : « Les adeptes de la mention d'Allah
s'assoient pour mentionner Allah, alors qu'ils portent des péchés
semblables aux montagnes, et lorsqu'ils se lèvent, ils en sont totalement
libérés et rien n'en reste. » [AI-Hilyah 1/ 405]
G cUbayd Allah Ibn cUmayr a dit : « Allah accorde ce bas-monde à
celui qu'il aime et à celui qu'Il n'aime pas, alors qu'Il n'accorde la religion
qu'à celui qu'Il aime. Lorsqu'Allah aime un serviteur, Il lui donne la foi,
ainsi que celui qui craint de combattre l'ennemi, d'endurer la nuit, et qui se
montre avare de ses biens, multiplie les célébrations de la gloire, de la
louange et de l'unicité d'Allah. » [Az-Zuhd li A!!mad 648]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Q Mujâhid a dit : « L'homme n'est considéré parmi ceux qui


mentionnent abondamment Allah que lorsqu'il Le mentionne debout, assis
et couché. » [Al-Hilyah 2/11]
Q Maymûn Ibn Mihrân a dit : « La mention d'Allah est de deux types :
la mention par la langue et, meilleure encore, la mention d'Allah face à la
désobéissance, lorsqu'on est sur le point de la commettre. » [Al-Hilyah 2/55]
Q Hassân Ibn <A!iyyah a dit : « On ne s'oppose pas à Allah par ce qui
est pire que de détester Sa mention et celui qui le mentionne. » [Al-Hilyah 2/266]
Q Ibn <Awn a dit : « Mentionner les gens est un mal, et mentionner
Allah un remède. » [As-Siyar 2/657]
Q Maymûn Ibn Siyâh a dit : « Lorsqu'Allah veut du bien à un
serviteur, Il lui fait aimer Sa mention. » [Al-Hilyah 1/468]
Q Abû Usâmah rapporte : « J'ai dit à Muhammad Ibn Na!!r : Il semble
que tu n'aimes pas qu'on te rende visite. - Certes. - N'éprouves-tu pas la
solitude ? - Comment éprouverais la solitude, alors qu'Il dit : Je suis le
compagnon de celui qui Me mentionne. » [Al-Muntadham 8/269]
Q Khâlid Ibn Ma<dân a dit : « Allah fait chaque jour une aumône, et
Allah n'accorde pas à Ses serviteurs une aumône meilleure que Sa
mention. » [Al-H_ilyah 9/18]
Q Ar-Rabî< Ibn Anas a dit : « Le signe de l'amour pour Allah est de Le
mentionner abondamment, car lorsque tu aimes une chose tu la
mentionnes abondamment. » [Ta'dhîm Qadr As-�alâh 744]
Q Fath Al-Maw§.ilî a dit : « Celui qui aime Allah ne se détourne pas de
Sa mention, serait-ce le temps d'un clin d' œil. » [Al-Hilyah 9/378]
Q Dhû-n-Nûn a dit : « Celui qui occupe son cœur et sa langue par la
mention d'Allah, Il établit en son cœur la lumière du désir de cheminer
vers Lui. » [Al-Hilyah 9/378]
Q Lorsqu' Al-Hasan Al-Ba§.rî n'enseignait pas et n'était pas occupé, il
répétait souvent : « Gloire à Allah l'immense », on rapporta cela à un
savant de la Mecque qui dit : « Cet homme est savant, personne ne le répète
sept fois sans qu'on ne lui construise une demeure au Paradis. » [Maw<idhah
]ârni'ah 155]
Face aux épreuves

Face aux épreuves

$ Abû Bakr As-§.iddîq a dit : « Allah (�) expie le péché du musulman


[par différents moyens] jusqu'au moindre sinistre, à la rupture de son lacet,
et à la marchandise qu'il perd dans sa manche. » [Mawsû'ah lbn Abî-d-Dunyâ 8/426]
$ cUmar Ibn Al-Kha_tlâb a dit : « Celui qui est négligent dans la
pratique est éprouvé par l'angoisse afin d'expier cela. » [Al-Hilyah 1 / 71]
$ Sacd Ibn Abî Waqqâ� a dit : « Je nous revois avec le Messager
d'Allah (:!), alors que nous n'avions pour nourriture que les feuilles des
arbres, et que nos selles étaient semblables à celles des boucs. » [Al-Hilyah 1/92]
$ cAbd Ar-Rahmân Ibn cAwf a dit: « Nous avons été éprouvé par la
difficulté et nous avons patienté, et nous avons été éprouvé par l'aisance et
nous n'avons pu patienter. » [Al-Hilyah 1/98]
$ Abû-d-Dardâ' a dit : « Si l'existence du fils d'Adam n'était que santé
et préservation, cela serait pour lui un mal mortel. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
7/565]

$ Abû Hurayrah a dit : « Il n'est pas de souffrance qui me soit plus


aimée que la fièvre car elle donne à chaque membre sa part de souffrance,
et Allah accorde à chaque membre sa part de récompense. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 1/335]

$ Salmân Al-Fârisî a dit : « Le musulman est éprouvé et cela est une


expiation pour le passé et une réprimande pour ce qui reste de son
existence ; alors que le mécréant est éprouvé et il est semblable à la
chamelle relâchée qui ne sait pas pourquoi elle a été relâchée et attachée. »
Uâmi' Al-'Ulûm wa-1-Hikâm 1/231]

$ Kacb tomba malade, et un groupe d'hommes de Damas lui rendit


visite. Ils lui dirent : « Comment te sens-tu, ô Abû Ishâq ? » Il répondit :
« Bien. En un corps châtié pour ses péchés, que son Seigneur châtiera s'Il le
veut, ou auquel Il fera miséricorde ; et lorsqu'Il le ressuscitera ce sera sous
une nouvelle création dénuée de tout péché. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/237]
$ On mentionna la souffrance en présence d'Al-Hasan qui dit : « Par
Allah, ce ne sont pas des jours mauvais pour le musulman, mais des jours
en lesquels il se souvient de ce qu'il a oublié de la résurrection, et par
lesquels on expie ses fautes. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/ 426]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Al-Hasan rendit visite à un malade et lui dit : « Si nous n'étions


récompensé qu'en ce que nous aimons, notre récompense serait minime,
mais Allah est généreux et Il éprouve le serviteur en ce qu'il réprouve et lui
accorde pour cela une récompense immense. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/240]
0 Thâbit rapporte : « Nous avons rendu visite à Rabîcah Ibn Al-Hârith
qui était souffrant, et il dit : Celui qui est dans ma situation, l'au-delà
remplit son cœur, et ce bas-monde devient pour lui plus méprisable qu'une
mouche. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/239]
0 Ahmad Ibn cUbayd At-Taymî rapporte qu'un bédouin a dit :
« Louange à Celui qui est le seul à être loué pour ce qui est réprouvé. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/ 491]

0 Ad-Dahhâk a dit : « Si ce n'était la lecture du Coran, je serais


heureux d'être alité, car on pardonne au malade, on lui écrit les œuvres
pieuses qu'il accomplissait lorsqu'il était en bonne santé, et on expie ses
péchés. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/248]
0 Shurayh Al-Qâflî a dit : « Lorsqu'une éprouve me touche, je loue
Allah quatre fois : pour le fait qu'elle ne soit pas plus importante ; qu'il
m'accorde de patienter, qu'il m'accorde d'en espérer une récompense, et
qu'elle ne touche pas ma religion. » [As-Siyar 4/105]
0 cUthmân Ibn Al-Haytham rapporte : « Un homme de Bassora, du
clan de Sacd, qui comptait parmi les chefs des armées de cUbayd Allah Ibn
Ziyâd tomba d'un toit et se cassa les deux jambes. Abû Qilâbah lui rendit
visite et lui dit : « J'espère que cela soit un bien pour toi. - Ô Abû Qilâbah !
Quel bien y a-t-il dans le fait que mes deux jambes soient cassées ? - Le
fait qu'Allah te préserve d'une épreuve plus grande. » Trois jours plus tard,
une missive lui parvint d'Ibn Zayd lui ordonnant de partir combattre Al­
Husayn. Il dit à l'émissaire : « Tu vois bien ce qui m'a frappé, [je ne peux
m'y rendre] . » et sept jours plus tard parvint la nouvelle de l'assassinat
d' Al-Husayn. L'homme dit alors : Qu'Allah fasse miséricorde à Abû
Qilâbah, il a dit vrai, ce fut un bien pour moi. » lliifah As-�afwah 3/68]
G Mûsâ Ibn Al-Mahdî présenta ses condoléances à Sulaymân Ibn Abî
Jacfar pour la mort d'un de ses fils, et il lui dit : « Te réjouissait-il alors qu'il
était épreuve et tentation, pour t'attrister alors qu'il est prière et
miséricorde ?! » [As-Siyar 4/1 05]
0 Wahb Ibn Munabbih passa devant un homme aveugle, lépreux,
infirme, dénudé, et qui était pourtant lumineux et disait : « Louange à Allah
pour Son bienfait. » Un homme qui accompagnait Wahb lui demanda :
« Que possèdes-tu comme bienfait dans la condition qui est la tienne ? » Il

J66
Face aux épreuves

lui répondit : « Regarde les habitants de la ville, vois combien ils sont
nombreux ; je loue Allah pour Son bienfait car personne en dehors de moi
n'y connait Allah. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/60]
G Ibn As-Sammâk écrivit à Ar-Rashîd pour lui présenter ses
condoléances pour la mort d'un de ses fils, et il lui dit : « Essaie d'être aussi
reconnaissant envers Allah lorsqu'Il l'a repris que lorsqu'Il te l'a accordé,
car lorsqu'Il l'a repris, Il a préservé Son don, alors que s'il était resté en vie,
tu n'aurais pas été à l'abri de sa tentation. Vois ta tristesse pour sa
disparition et ton affliction pour son départ : agrées-tu cette vie pour
l'agréer pour ton fils ? Lui est désormais préservé de tout trouble, et c'est
toi qui reste en danger. Sache que le malheur est double si tu perds
patience, et simple si tu patientes, alors fais en sorte que les deux ne te
frappent pas. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/59]
G Un membre de la famille de Muhammad Ibn cAJî Ibn Al-Husayn
tomba malade et il s'affligea pour lui ; puis on l'informa de son décès et il
se réjouit pour lui. On l'interrogea à ce sujet, et il dit : « Nous invoquons
Allah pour ce que nous aimons, et lorsque survient ce que nous
réprouvons, nous ne nous opposons pas à Allah en ce qu'Il aime. » ['Uyûn Al­
Akhbâr 3/62]

G cUmar Ibn cAbd AJ-cAzîz a dit : « Je ne veux pas qu'on me facilite les
affres de la mort, car c'est la dernière occasion pour le musulman d'expier
ses péchés. » [Tasliyah Ahl Al-Ma§.â'ib 37]
G On a dit : « Nous sommes semblables à eux, si ce n'est que nous
sommes restés un moment après eux et qu'ils nous ont devancé. » ['Uyûn AI­
Akhbâr 3/66]

G Sufyân At-Thawrî a dit : « N'est pas érudit celui qui ne considère


pas l'épreuve comme un bienfait, et l'aisance comme une calamité. » [As-Siyar
7/66]

G Hudhayfah Al-Marcashî rapporte : « Nous sommes arrivés à la


Mecque en compagnie d'Ibrâhîm Ibn Ad-ham, alors que Shaqîq Al-Balkhî
accomplissait le pèlerinage cette année. Nous nous sommes rassemblés à
côté de la kacbah et Ibrâhîm demanda à Shaqîq : « Sur quoi avez-vous
fondé votre religion ? - Lorsqu'on nous accorde nous mangeons, et
lorsqu'on nous prive nous patientons. - C'est ainsi qu'agissent également
les chiens de Balkh. - Et vous, sur quoi l'avez-vous fondée ? - Lorsqu'on
nous accorde nous donnons, et lorsqu'on nous prive nous remercions et
louons. » Shaqîq se leva alors, se mit assis devant Ibrâhîm et dit : tu es notre
enseignant ! » [Al-H.ilyah 1/92]

J6J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Al-Fu.Qayl Ibn ciyâ.Q a dit : « Lorsqu'Allah aime un serviteur, Il


multiplie ses soucis, et lorsqu'Allah abhorre un serviteur, Il élargit pour lui
sa vie d'ici-bas. » [Al-Hilyah 8/3]
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Ils ont glorifié Allah dans les océans des
épreuves jusqu'à parvenir aux largesses, puis ils ont glorifié Allah dans les
océans des largesses jusqu'à parvenir au Seigneur des créatures. » [Al-H.ilyah
3/258]

0 �âlih Al-Murrî présenta ses condoléances à un homme et lui dit : « Si


le malheur qui te frappe dans la disparition de ton fils ne suscite pas en toi
une exhortation, il n'est rien comparé au malheur qui frappe ton âme, et
c'est sur elle que tu dois pleurer. » [As-Siyar 2/725]
0 lbrâhîm Ibn Ad-ham se rendit dans le désert et rencontra un soldat
qui lui demanda : « Où se trouvent les habitations ? » Ibrâhîm lui indiqua le
cimetière. Le soldat lui donna un coup à la tête et le blessa. Lorsqu'il sut
que c'était Ibrâhîm, il se mit à lui embrasser la main et le pied. Ibrâhîm dit :
« Lorsqu'il a frappé ma tête, j'ai demandé à Allah de lui accorder le Paradis,
parce que je savais que je serais récompensé pour le coup qu'il m'a asséné,
et je n'ai pas voulu prendre de lui le bien, et que lui ne prenne de moi le
mal. » [Ihyâ' <ulûm ad-dîn 1/933]
0 On demanda à Abû cUthmân Al-Wâcidh : « Quelle est l' œuvre en
laquelle tu portes le plus d'espoir ? » Il répondit : « Lorsque j'ai grandi, on
voulait me marier mais je refusais. Une femme vint me trouver et me dit :
« Ô Abû cUthmân ! Je t'aime d'un amour qui ne m'a laissé ni sommeil ni
repos. Je te demande par Celui qui retourne les cœurs et je Le prends
comme intercesseur auprès de toi afin que tu m'épouses. - As-tu un père ?
- Oui. » Elle le fit venir, on appela des témoins et je l'ai épousée. Lorsque
j'ai été seul avec elle, j'ai constaté qu'elle était borgne, boiteuse, difforme,
j'ai alors dit : « Ô Allah, la louange Te revient pour ce que Tu m'as
prédestiné. » Les gens de ma famille me blâmaient pour l'avoir épousée, et
moi je faisais preuve plus encore de bonté et de générosité envers elle.
Parfois elle me retenait et m'empêchait d'assister à certains cours, et parfois
je bouillais, mais je ne lui montrais rien de cela. Je suis resté ainsi quinze
ans, et je ne porte pas plus d'espoir que dans le fait que j'ai préservé ce
qu'elle éprouvait en son cœur à mon égard. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihiiyah 11/188]
0 Ibrâhîm Ibn Al-Walîd rapporte : « J'ai rendu visite à lbrâhîm Al­
Maghribî qui reçut une ruade d'une mule qui lui cassa la jambe, et il dit : Si
ce n'étaient les malheurs de ce bas-monde, nous arriverions devant Allah
complètement ruinés. » [Al-H.ilyah 3/316]

J6Z
Face aux épreuves

$ Abû Hâzim a dit : « Tout bienfait qui ne rapproche pas d'Allah est
un malheur. » lliifah As-�afwah 2/489]
$ An-Nucmân Ibn Bashîr a dit : « La plus grande perte consiste à
commettre des péchés alors que tu es éprouvé. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah 9/37]
$ Lorsqu'une épreuve frappait Ibn Shubrumah, il disait : « Ce n'est
qu'un nuage d'été qui bien vite se dissipera. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/313]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Face aux troubles et tentations

G Ibn Sirîn rapporte : On demanda à Sacd Ibn Abî Waqqâ� :


« Pourquoi ne combats-tu pas, car tu fais partie des membres de la
consultation, et tu en es plus en droit que tout autre ? » Il répondit : « Je ne
combattrais pas jusqu'à ce que vous m'apportiez un sabre doté de deux
yeux, d'une langue et de deux lèvres sachant distinguer le croyant du
mécréant, car j'ai déjà combattu et je sais ce qu'est le djihad. » [Al-H.ilynh 1 /95]
G Hudhayfah a dit : « Lorsque vous voyez les troubles arriver, terrez­
vous dans vos demeures, cassez vos sabres et brisez vos arcs. » [AI-H.ilyn'1
1/205]

G Nâfic rapporte : Un homme vint trouver Ibn <Umar et lui dit : « Ô


Abû cAbd Ar-Rahmân ! Tu es le fils de cUmar, le Compagnon du Messager
d'Allah (�) - et il mentionna ses mérites - qu'est-ce qui t'empêche de
combattre ? » Il répondit : « Ce qui m'empêche de combattre est qu'Allah
m'a interdit de verser le sang du musulman, et Allah (�) dit : ( Combattez­
les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de subversion et que le culte soit
exclusivement voué à Allah) Nous l'avons fait et nous avons combattu
jusqu'à ce que le culte soit exclusivement voué à Allah. Quant à vous, vous
voulez combattre jusqu'à ce que le culte soit voué à autre qu'Allah. » [Al­
H.ilya11 1;2111

G Nâfic rapporte qu'on dit à Ibn <Umar à l'époque d'Ibn Az-Zubayr et


des kharijites : « Pries-tu avec ceux-ci et ceux-là, alors qu'ils s'entretuent ? »
Il répondit : « Celui qui dit : « Viens à la prière ! » je lui réponds, et celui qui
dit : « Viens au succès ! » je lui réponds. Quant à celui qui dit : « Viens tuer
ton frère musulman et prendre ses biens ! » Je lui réponds non. » [Al-Hilyah
1 /220]

G Mu!arrif a dit : « Les troubles ne surviennent pas pour guider les


gens mais pour éprouver le croyant en sa religion. Je préfère qu'Allah me
dise : « Pourquoi n'as-tu pas tué untel ? » plutôt qu'Il me dise : « Pourquoi
as-tu tué untel ? » [Al-Hilyah 1/362]
G Abû cAqîl Bashîr Ibn cUqbah rapporte : « J'ai demandé à Yazîd Ibn
As-Shikkhîr : Que faisait Mu!arrif lorsque les gens se soulevaient ? Il
répondit : Il restait chez lui et il ne se rendait ni à la prière du vendredi ni à
la prière en commun, jusqu'à ce que les troubles se dissipent. » [As-Siyar l/475]
Face aux troubles et tentations

0 Ial.hah Ibn Mu�arrif vit un homme rire et il lui dit : « Tu ris à la


manière de quelqu'un qui n'a pas participé à la bataille d'Al-Jamâjim. » On
lui demanda : « Et toi, tu y as participé ? » Il répondit : « Oui, j'y ai tiré une
flèche. Si seulement ma main avait pu être coupée afin que je n'y décoche
aucune flèche ! » [Al-Muntadham 6/245]
0 Sacîd Ibn Jubayr a dit : « J'ai rencontré un moine qui me dit : Ô
Sacîd ! C'est lors des troubles qu'on distingue celui qui adore Allah de celui
qui adore autre que Lui. » [Al-H.ilyah 2/105]
0 cUmayr Ibn Hânî a dit en mentionnant les troubles : « Bienheureux
celui qui possède du bétail et de la science, qui accomplit la prière, acquitte
la Zakat, honore l'invité, que les gens ne connaissent pas, et qu'Allah
connait pour sa piété. C'est lui le serviteur bienfaisant. » [Al-Hilyah 1/173]
0 cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Je préfère être collé à un chameau en
sueur plutôt qu'à une femme parfumée. Remplir son ventre de pus est
meilleur que de le remplir de poésie. » [Mu§.annaf <Abd Ar-Razzâq 4/373]
0 cAlî Ibn Zayd rapporte : « Sacîd Ibn Al-Musayyib a dit : « Satan n'a
pas désespéré d'une chose sans tenter d'y parvenir par l'intermédiaire des
femmes. » Sa'Îd nous dit, alors qu'il avait quatre-vingt-quatre ans, qu'il
avait perdu un œil et que l'autre faiblissait : je ne crains rien plus que les
femmes. » �ifah As-�afwah 2/438]
0 cA!â' Ibn Abî Rabâh a dit : « Si on me confiait le Trésor Public, je
n'éprouverais aucune crainte, mais je ne fais pas confiance à mon âme
même face à une servante difforme. » [As-Siyar 2/583J
0 Abû Hakîm rapporte : « Hassân Ibn Abî Sinân sortit le jour du cîd, et
lorsqu'il revint son épouse lui dit : « Combien de belles femmes as-tu vues
aujourd'hui ? » Elle ne cessa d'insister jusqu'à ce qu'il lui dise : « malheur à
toi ! Je n'ai cessé de fixer mon pouce depuis que je t'ai quittée jusqu'à
revenir. » [Al-Muntadham 8/152]
0 Maymûn Ibn Mihrân Ibn Hânî a dit : « N'éprouve pas ton âme par
trois choses : ne t'introduis pas auprès du gouverneur, même si tu dis : je
vais lui ordonner l'obéissance à Allah ; ne t'introduis pas auprès d'une
femme, même si tu dis : je vais lui apprendre le Livre d'Allah ; et ne prête
pas l'oreille à celui qui suit ses passions, car tu ne sais pas ce qui en restera
en ton cœur. » [Al-H_ilyah 2/54]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Allah n'as pas suscité un prophète, sans
qu'on ne lui fasse craindre la tentation des femmes. » [Dlwm Al-Hawâ 135]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Hakkâm Ibn Salam rapporte : « J'étais aux côté de Sufyân At-Thawrî


lorsqu'une femme vint et dit : « Je veux t'interroger sur une question. » Il
lui répondit : « Ferme la porte et parle de derrière la porte. » [Dham AI-Hawâ 135)
G Ibn Sîrîn a dit : « Je n'ai jamais couvert de femme, en rêve ou en état
d'éveil, que mon épouse Umm cAbdallah. Je vois une femme en rêve et je
sais qu'elle ne m'est pas licite, alors je détourne mon regard. » [Al-'Aqd Al-Farîd
1/314)
La recherche du licite

La recherche du licite

0 Al-Fu.Qayl Ibn <lyâ.Q a dit : « Les gens ne s'embellissent pas par une
chose meilleure que la sincérité et la recherche du licite. » [As-Siyar B/426]
0 Ibn Al-Mubârak a dit : « Je préfère refuser un dirham à la licéité
douteuse que de donner en aumône deux cents milles [dirhams] . » [füfah As­
�afwah 4/139]

0 Muhammal rapporte : « J'ai entendu Wuhayb Ibn Al-Ward dire : Si


tu restais en prière aussi longtemps que ce poteau, cela ne te serait
d'aucune utilité, jusqu'à ce que tu regardes si ce qui entre dans ton ventre
est licite ou illicite. » [Al-Wara' 123]
0 Wahb Ibn Munabbih a dit : « L'homme qui fait preuve du plus
d'ascétisme en ce bas-monde, même s'il s'y plonge et en est avide, est celui
qui n'en accepte que les gains licites et bons. L'homme qui convoite le plus
ce bas-monde, même s'il s'en détourne, est celui qui ne se soucie pas de
savoir si ses biens sont licites ou illicites. L'homme le plus généreux en ce
bas-monde est celui qui s'acquitte généreusement des droits d'Allah, même
si les gens le considèrent avare en dehors de cela. L'homme le plus avare en
ce bas-monde est celui qui se montre avare du respect des droits d'Allah,
même si les gens le considèrent généreux en dehors de cela. » [Al-!iilyah 4/49]
0 Muslim rapporte : « J'ai rencontré Mu<âwiyah Ibn Qurrah, alors que
je revenais du port, et il me dit : Qu'as-tu fait ? - J'ai acheté pour ma
famille, ceci et cela. - D'une manière licite ? - Oui. - Faire ce que tu as fait,
tous les jours, m'est préférable au fait de prier la nuit et jeûner le jour. » [Al­
!iilyah 2/300]

0 Al-Ahwas Sallâm Ibn Sulaym rapporte : « Sufyân m'a dit : Attache­


toi à agir à la manière des braves : obtenir des gains licites et dépenser pour
la famille. » [Al-!iilyah 6/381]
0 Muwarriq Al-<ljlî s'installa chez le fils de son épouse, nommé
Sughrî, qui lui apporta un œuf qu'il avait cuit dans une marmite en cuivre.
Muwwariq lui demanda : « D'où vient cette marmite, ô Sughrî ? - C'est un
gage. - Alors, reprends ton œuf. » il refusa d'en manger car il réprouvait
l'usage du gage. [Al-Wara' 125]
0 <Abd Al-<Azîz Ibn Abî Rawwâd a dit : « Regardez bien d'où vient le
pain qui entre dans vos ventres. » [Al-fû' 247]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Ne consomme qu'une nourriture


bonne et licite, et on ne te reprochera pas de ne pas prier la nuit et jeûner le
jour. » [Al-fû' 246]
$ cAbd AI-cAzîz Ibn As-Sâ'ib rapporte : « Un pieux prédécesseur a
dit : Délaisser un dâniq1 provenant de ce qu'Allah réprouve m'est
préférable à l'accomplissement de cinq cents pèlerinages. » [Al-Wara' 24]
$ Sacîd Ibn cAbd Al-cAzîz a dit : « Celui qui amasse des biens en tout
injustice, Allah lui amènera la pauvreté, en toute justice. » [As-Siyar B/36]
$ Khalf Ibn Tamîm rapporte : « J'ai demandé à lbrâhîm Ibn Ad-ham :
Depuis quand es-tu dans le Shâm ? Il répondit : Depuis vingt-quatre ans. Je
ne suis pas venu pour la garde aux frontières ou le djihad, mais je suis venu
pour me rassasier de pain licite. » [As-Siyar 7/390]
$ cAbd Ar-Razzâq rapporte : « Mucammar mangea un fruit chez lui,
puis demanda d'où il provenait. On lui dit : « C'est un cadeau d' unetelle,
qui pleure sur les morts. » Il se leva alors et se fit vomir. » [As-Siyar 7/11]
$ Shucayb Ibn Harb a dit : « Ne méprise pas un seul sou dans le gain
duquel tu obéis à Allah, car ce n'est pas le sou qui est visé mais l'obéissance
à Allah. Il se peut que tu achètes un légume avec ce sou, et qu'il ne soit pas
parvenu à ta bouche sans qu'on t'ait déjà pardonné [tes péchés] . » [;?.ifah As­
�afwah 2/266]

$ Nâfic rapporte : « Al-Mukhtâr Ibn Abî cUbayd envoyait des biens à


Ibn cUmar, et il les acceptait. Il disait : Je ne demande rien à personne, et je
ne repousse rien de ce qu'Allah (�) m'accorde. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/247]
$ Abû-d-Dardâ' a dit : « Ce qu'on te donne de ces biens, sans
dilapidation ni mendicité, consomme-en et fais-les fructifier. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 2/249]

$ Ibrâhîm Ibn Ad-ham écrivit à cAbbâd Ibn Kathîr à la Mecque :


« Considère tes circumambulations, ton pèlerinage et des parcours [entre
les deux monts] comme le somme d'un combattant sur le sentier d'Allah. »
cAbbâd lui écrivit en réponse : « Considère ta surveillance aux frontières, ta
garde et ton combat comme le somme de celui qui s'efforce de nourrir sa
famille de manière licite. » [Al-Hilyah 1 /97]

1 NdT: unité monétaire ancienne.


Le travail

Le travail

G cÂ'ishah rapporte : « Abû Bakr comptait parmi les plus commerçants


des membres de Quraysh jusqu'à ce qu'il gouverne. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
7/453)

G <Umar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « Allah n'a pas créé de mort qui me soit
plus agréable, après la mort sur le sentier d'Allah, que de mourir sur ma
selle, parcourant la terre à la recherche de la grâce d'Allah (�). » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 7/ 450)

G Umm Ad-Dardâ' rapporte : « Abû-d-Dardâ' m'a dit :


G Ne demande rien aux gens. - Mais si je suis dans le besoin ? Si tu
-

es dans le besoin, suis ceux qui récoltent, ramasse ce qui tombe, écrase-le,
mouds-le, puis mange-le, mais ne demande rien aux gens. » [Az-Zuhd li A!lmad
266)

G <Abd Allah Ibn cUmar a dit : « Sème pour ta vie d'ici-bas comme si
tu devais vivre éternellement, et œuvre pour ta vie dans l'au-delà comme si
tu devais mourir demain. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/ 450)
G cUmar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « Un travail comportant une forme
d'avilissement est meilleur que de mendier auprès des gens. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 7/ 475)

G Az-Zuhrî rapporte : « cAbd Ar-Rahmân Ibn <Awf donna en aumône,


du vivant du Messager d'Allah (�), la moitié de ses biens, quatre mille
dirhams, puis il donna quarante mille dirhams, puis quarante mille dinars,
puis cinq cent chevaux sur le sentier d'Allah, puis mille cinq cent chameaux
sur le sentier d'Allah ; et tous ses biens provenaient du commerce. » [Al-fiilyah
1/97)

G Salmân Al-Fârisî a dit : « J'aime manger de ce que mes mains ont


produit. » [Al-H.ilyah 1/161)
Q Sâlim, l'esclave affranchi de Zayd Ibn �awbân rapporte : « J'étais au
marché avec mon maitre lorsque passa Salmân Al-Fârisî qui avait acheté
une charge de nourriture. Zayd lui dit : « Ô Abû cAbd Allah ! Tu fais cela
alors que tu es un Compagnon du Messager d'Allah (�) ? » Il répondit :
« Lorsque l'âme acquiert sa subsistance, elle s'apaise et se consacre à
l'adoration, et les insufflations désespèrent de la troubler. » [Al-fiilyah 1/166)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Muslim rapporte : « J'ai rencontré Mucâwiyah Ibn Qurrah alors que


je revenais du pâturage. Il me dit : « Qu'as-tu fait ? - J'ai acheté pour ma
famille ceci et cela. - Tu as obtenu une chose licite ? - Oui. - Je préfère
faire ce que tu as fait que de prier la nuit et jeûner le jour. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 8/91]

0 Suhayl Ibn cAlî rapporte : « Je m'asseyais avec Khayr Ibn Nucaym et


je l'ai vu commercer l'huile. Je lui dis : « Toi aussi tu commerces ? » Il me
répondit : « Attends jusqu'à ce que tu éprouves la faim par le ventre d'un
autre. » Je me suis dit : comment éprouverais-je la faim par le ventre d'un
autre ? Et lorsque j'ai eu une famille, j'ai éprouvé la faim à travers leurs
ventres. » [Al-Muntadham 9/61]
0 Hammâd Ibn Zayd rapporte : « Ayyûb me dit : Attache-toi au
marché car la richesse est une forme de préservation. Attache-toi au marché
car tu ne cesseras d'être noble auprès de tes frères tant que tu n'auras pas
besoin d'eux. » [AI-Jiilyah 1/434]
0 lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « La mendicité est de deux types : la
mendicité aux portes des gens, et la mendicité en laquelle l'homme dit : « Je
vais rester à la mosquée, prier, jeûner et adorer Allah, et celui qui
m'apportera quelque chose, je l'accepterai. » C'est là la pire des mendicités,
et celui qui agit ainsi s'est couvert de la mendicité. » [AI-Hilyah 2/ 480]
0 Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! Si tu es dans le besoin, reviens
vers ton Seigneur (�) seul, invoque-Le, implore-Le, et demande-Lui de Sa
grâce et Ses trésors, car personne d'autre que Lui ne possède cela ; et ne
demande pas aux gens, sinon ils te mépriseront et ne t'accorderont rien. »
[I�lâ/1 Al-Mâl 1 /449]

0 Ayyûb a dit : « Si je savais que ma famille a besoin d'une botte de


légume, je ne me serais pas assis avec vous. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/454]
0 Abû Wâ'il a dit : « Je préfère un dirham provenant du commerce que
dix provenant d'un don. » [Mawsû<ah ibn Abî-d-Dunyâ 7/454]
0 Al-Haytham Ibn Jamîl rapporte : « J'ai demandé à Ibn Al-Mubârak :
Puis commercer en mer ? Il me répondit : Commerce sur terre et en mer, et
dispense-toi des gens. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/455]
0 Un homme rencontra Al-Hasan Ibn Yahyâ alors en Abyssinie, alors
que ce dernier transportait de la marchandise pour le commerce. L'homme
lui dit pour le blâmer : « Qu'est-ce qui t'a amené jusqu'ici ? Tout cela pour
par recherche et avidité pour ce bas-monde ? Al-Hasan lui répondit : « Ce
qui m'a amené ici est que je réprouve avoir besoin de gens comme toi. »
[Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/ 456]

J76
Le travail

G cUmar Ibn Qays rapporte : « Lorsque je regardais cAbd Allah Ibn Az­
Zubayr en ce qui concernait sa vie d'ici-bas, je me disais : Cet homme ne
désire pas Allah, serait-ce le temps d'un clin d'œil. Et lorsque je le regardais
en ce qui concernait l'au-delà, je me disais : Cet homme ne désire pas ce
bas-monde, serait-ce le temps d'un clin d' œil. » [Al-HJlyah 1/253]
G Kacb Al-Ahbâr a dit : « Œuvre à la manière de celui qui pense qu'il
mourra vieillard, et prends garde à la manière de celui qui pense qu'il
mourra demain. » [Al-Hilyah 2/253]
G Bilâl Ibn Sacd rapporte : « J'ai connu les Compagnons s'affairant à
leur vie mondaine et riant les uns avec les autres, mais le soir ils étaient tels
des moines. » [Az-Zuhd li Ab.mad 370]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'argent et les biens

0 Sufyân At-Thawrî a dit : « On a nommé les biens (al-mâl) car ils font
dévier [du verbe mâla/yamîl] les cœurs. » [Al-!iilyah 2/370]
0 Ibn Sîrîn rapporte : « Sacd Ibn cUbâdah étendait son vêtement et
disait : ô Allah, étends ma richesse, car seule l'abondance me convient. » [Al­
Muntadlwm 4/200]

0 Az-Zubayr Ibn Al-cAwâm a dit : « L'argent permet d'agir en bien, de


maintenir les liens de parenté, de dépenser sur le sentier d'Allah (�), c'est
une aide au bon comportement, et il comporte également l'honneur et la
jouissance en ce bas-monde. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/ 425]
0 Muhammad Ibn Al-Munkadir a dit : « Quel bon soutien dans
l'obéissance à Allah est la richesse ! » [Mawsû'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 7/415]
0 Sacîd Ibn Al-Musayyib a dit : « Il n'est aucun bien en celui qui ne
cherche pas à amasser des biens de manière licite, à en donner ce qu'il en
doit, à les utiliser pour maintenir ses liens de parenté et se passer de
mendier auprès des gens. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/413]
0 Yahyâ Ibn Sacîd rapporte que Sacîd Ibn Al-Musayyib laissa à son
décès deux ou trois mille dinars, et dit : « Je ne les ai laissés que pour
préserver ma religion et ma famille. » [Al-!iilyah 1/348]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Je préfère laisser dix mille dirhams sur
lesquels je serai jugé que d'avoir besoin des gens. » [Al-Hilyah 2/369]
0 On demanda à Abû Az-Zinâd : « Pourquoi aimes-tu l'argent, alors
qu'il te rapproche de ce bas-monde ? » Il répondit : « Même s'il me
rapproche de ce bas-monde, il m'en préserve. » [Al-Hilyah]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Dans le passé, les biens étaient réprouvés,
mais aujourd'hui ils sont le bouclier du croyant. » [As-Siyar l/696]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Que celui qui possède des biens les
préserve, car nous vivons une époque en laquelle celui qui est dans le
besoin donne en premier lieu sa religion. » [Al-Hilyah 2/369]
0 Abû Dharr a dit : « Le jugement de celui qui possède deux dirhams
est plus difficile que celui de qui n'en possède qu'un. » [Az-Zuhd li Af:!nwd 275]

J7Z
L'argent et les biens

0 Al-cAlâ' Ibn Ziyâd a dit : « J'ai vu en rêve les gens suivre quelque
chose, donc je l'ai suivi et j'ai vu qu'il s'agissait d'une vieille femme édentée
et borgne, portant toute sorte de bijoux et parures. Je lui dis : Qui es-tu ? -
Je suis ce bas-monde. - Je demande à Allah qu'Il fasse que je te déteste. -
Oui, si tu détestes l'argent. » [As-Siyar 1/ 478]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî jurait par Allah : « Personne ne chérit l'argent
sans qu'Allah ne l'avilisse. » [As-Siyar l /561]
0 Abû Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « J'ai trouvé un moyen face à toute
chose, exceptés l'or et l'argent pour lesquels je ne trouve aucun moyen de
les sortir du cœur. » [Al-Hilyah 3/191]
0 Al-Miswar Ibn Makhramah rapporte : « On apporta des biens à
cUmar Ibn Al-Kha!!:âb lors de son califat, il se mit à les parcourir et les
regarder, et ses yeux versèrent des larmes. cAbd Ar-Rabmân Ibn cAwf lui
dit : « Qu'est-ce qui te fait pleurer, ô Commandeur des croyants ? C'est
plutôt le moment de faire preuve de reconnaissance ? » Il lui répondit : Par
Allah, on n'accorde pas ses biens à un peuple sans suscit�r entre eux
l'inimitié et la haine. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/ 402]
0 Ibn cAbbâs a dit : « Le plus grand malheur consiste à ce que vous
ayez besoin de ce que les gens possèdent et qu'ils vous le refusent. »
[MawsÛ'ah fbn Abî-d-Dunyâ 7/503]

0 Ibn cUmar a dit : « Le plus grand malheur consiste à avoir une


grande famille et peu de biens. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/503]
0 Un homme vint trouver At-Thawrî et lui dit : « Ô Abû cAbd Allah !
Tu gardes ces dinars ? » Il lui répondit : « Tais-toi ! Sans ces dinars, ces rois
nous prendraient pour chiffon ! » [Al-Hilyah 2/369]
0 Qays Ibn cÂ�im recommanda à ses enfants : « Attachez-vous aux
biens et aux moyens de les acquérir, car ils stimulent le noble et permettent
de se dispenser du misérable ; et prenez garde aux fait de mendier auprès
des gens, car c'est là le dernier gain de l'homme. » [Mawsû'ah fbn Abî-d-Dunyâ 2/247]
0 Al-Hasan rapporte : « Luqmân dit à son fils : Ô mon fils ! J'ai gouté
toutes les amertumes, et je n'ai rien gouté de plus amer que la pauvreté. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7 /500]

0 On a dit : « En perdant des biens, le nombre des amis diminue, et on


peine à réaliser ce qu'on veut. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/502]
0 On a dit : « Ne vois-tu pas qu'on s'éloigne de la demeure du pauvre,
alors qu'on fait des cadeaux et qu'on visite le riche ? » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
7/504]

J7)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 cUmar a dit : « Vous savez que la convoitise est pauvreté, et que le


désespoir est richesse ; lorsqu'on désespère d'une chose, on s'en passe. » [Al­
HJlyah 1/71]

0 Yahyâ' Ibn Mucâdh a dit : « Il est deux calamités dont, ni les


premiers ni les derniers, n'ont connu de semblables en ce qui touche les
biens du serviteur au moment de sa mort. - Quelles sont-elles ? - On lui
prend tout, et on l'interroge sur tout. » lliifah As-fiafwah 4/340]
0 Abû cAbd Allah An-Nabâjî a dit : « Si tu possèdes ce qu'Allah a
accordé à Nûh, Ibrâhîm, Mûsâ, c Îsâ et Muhammad - que les éloges et le
salut d'Allah soient sur eux - et que tu considères que cela n'est rien, c'est
que tu veux ce qu'Allah a accordé à Nimrûd, Pharaon et Hâmân. Comment
pourrais-tu alors réussir ? » lliifah As-fiafwah 4/340]
0 cAlî Ibn Al-Husayn a dit : « Je suis gêné devant Allah de voir un de
mes frères et demander pour lui le Paradis tout en me montrant avare
envers lui de ce bas-monde ; et que demain on me dise : si le Paradis
t'appartenait, tu en aurais été plus avare encore. » [As-Siyar 2/519]
0 Bunân Al-Hammal a dit : « L'homme libre est esclave tant qu'il se
montre avide, et l'esclave est libre tant qu'il fait preuve de contentement. »
[As-Siyar 3/1169]

0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Ô mémorisateurs du Coran ! Ne pressez


pas le bénéfice du Coran ; et si vous marchez vers la convoitise, marchez
doucement. » [Al-H.ilyah 2/373]
0 Umm Al-Banîn, la sœur de cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz a dit : « Fi de
l'avarice ! Par Allah, si elle était un chemin, je ne l'aurais jamais emprunté ;
et s'il elle était un vêtement, je ne l'aurais jamais porté. » [Az-Zuhd li Alynad 613]
0 As-Shacbî a dit : « Je ne sais ce qui, de ces deux choses, est plus bas
en Enfer : le mensonge ou l'avarice. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/218]
0 Ad-Dhahabî a dit : « Combien est laid que le savant qui appelle à
Allah fasse preuve de convoitise et amasse les biens ! » [As-Siyar 3/1351]
0 Abû Bakr Al-Warrâq a dit : « Si on demandait à la convoitise : qui est
ton père ? Elle répondrait : le doute concernant ce qui est décrété. Si on lui
demandait : quel est ton métier ? Elle répondrait : gagner l'humiliation. Si
on lui demandait : quel est ton but ? Elle répondrait : la privation. » [Al-H.ilyah
2/358]

1 74
L'argent et les biens

� Yûsuf Ibn cUmar a dit : « Craignez Allah, ô serviteurs d'Allah !


Combien ont espéré une chose sans l'atteindre, amassé des biens sans les
consommer, et se sont montrés avares de ce qu'ils ont finalement
abandonné. Ils ont pu acquérir ses biens illicitement et les refuser à ceux
auxquels ils revenaient de bon droit, ils sont tombés dans l'illicite, leur
ennemi en a hérité, ils en portent le péché et reviennent à leur Seigneur
désolés et meurtris. Ils ont perdu ce bas-monde et l'au-delà, c'est là la perte
évidente. » [Al-Bayân wa-t-Tabyîn 1/ 163]

J75
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La modération et la générosité dans les dépenses

0 Al-Ahnaf Ibn Qays rapporte : « Nous prenions part aux repas de


cUmar, et il nous donnait du pain et du lait, du pain et de l'huile, des
condiments, et quelques rares fois de la viande séchée, et plus rarement
encore de la viande fraiche. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/93]
0 Un homme invita à manger cAlî Ibn Abî Iâlib qui lui dit : « Je viens
à condition que tu ne t'imposes pas de nous donner ce que tu ne possèdes
pas, et que tu ne nous prives pas de ce que tu possèdes. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/231]
0 Shaqîq rapporte : « Je suis entré avec un compagnon chez Salmân Al­
Fârisî qui nous présenta du pain et du sel et dit : « Si le Messager d'Allah
(1i) ne nous avait pas interdit de nous accabler pour l'invité, je l'aurais fait
pour vous. » Mon compagnon dit : « Si nous pouvions avoir du thym dans
le sel ? » Il envoya alors un récipient chez l'épicier, le laissa en gage et nous
amena du thym. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/124]
0 Hammâd rapporte : « Ayyûb ne quittait son commerce qu'en
emportant quelque chose pour sa famille, au point qu'un jour je l'ai vu avec
une bouteille de graisse dans la main. Je l'ai interrogé à ce sujet, et il m'a
répondu : J'ai entendu Al-Hasan dire que le croyant a pris d'Allah (�) un
bon comportement : s'il lui accorde [des biens], il en accorde [à sa famille],
et s'il diminue cela, il diminue [ce qu'il donne à sa famille] . » [Al-Hilyah 3/9]
0 Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Attachez-vous à la bienveillance et à la
modération dans les dépenses, car il est meilleur que vous dormiez affamés
en possédant des biens, que de dormir repus, en ne possédant rien. » [Al­
Hilyah 8/340]

0 Mucâwiyah a dit : « Je n'ai pas vu de gaspillage sans qu'il ne soit


accompagné d'un droit bafoué. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/ 479]
0 Sulaymân Ibn Dâwud a dit : « Nous avons vécu tout type
d'existence et nous avons constaté que le minimum suffisait. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 7/ 478]

0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Préserver ses biens sans avarice relève


des meilleurs dons d'Allah (�). » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/ 419]
0 On interrogea Ibn Sîrîn concernant le gaspillage et il répondit :
« Cela consiste à dépenser en ce qui n'est pas de bon droit. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 7/ 478]

J76
La modération et la générosité dans les dépenses

G On a dit : « La bonne gestion est la clé de la droiture, et la porte du


salut est la modération. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/447]
G Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Le croyant prend d'Allah un bon
comportement : s'Il étend ses biens, il étend ses dépenses, et s'Il les
restreint, il les restreint. » [Az-Zuhd li Af:gnad 457)
G Ibn Al-Mubârak a dit : « Rien n'est plus noble, pas même le djihad
sur le sentier d'Allah, que de chercher à subvenir aux besoins de sa
famille. » [As-Shu<ab 1209)
G Ahmad Ibn Muhammad Al-Burqânî rapporte : « Lorsque mon père
est mort, Bishr Ibn Al-Hârith est venu me trouver et m'a dit : Ô mon enfant,
ne désobéis pas à ta mère, reste au marché, et écoute mon conseil. » [As-Shu<ab
1207)

G Abû Qilâbah a dit : « Qui obtient une plus grande récompense que
celui qui dépense pour ses jeunes enfants, et qu' ainsi Allah les préserve [de
la mendicité] et les emichit. » [Al-Jiilyah 2/283)
G cUrwah Ibn Az-Zubayr rapporte : « Mucâwiyah envoya une fois cent
mille dirhams à cÂ'ishah et, par Allah, elle n'a pas cessé jusqu'à les
distribuer intégralement. Une de ses servantes affranchies lui dit : « Si tu
avais pu nous en acheter pour un dirham de viande. » Elle dit alors :
Pourquoi ne me l'as-tu pas rappelé ? » [As-Siyar 2/187)
G Nâfic rapporte : « Lorsque Khâlid décéda, il ne laissa que son cheval,
son arme, et son servant. cUmar dit : Qu'Allah fasse miséricorde à Abû
Sulaymân, il était conforme à l'opinion que j'avais de lui. » [As-Siyar 1/383)
G Umm Bakr rapporte : « cAbd Ar-Rahmân vendit une terre qu'il avait
eue de cUthmân pour quarante mille dinars, et il les partagea entre les
pauvres de la tribu de Zahrah, al-muhâjirîn, et les Mères des croyants. » [As­
Siyar l/85]

G Ialhah Ibn cAbd Allah Ibn cAwf a dit : « Les habitants de Médine
étaient une grande famille à charge de cAbd Ar-Rahmân Ibn cAwf : il
prêtait son argent au tiers, acquittait les dettes d'un deuxième tiers, et
maintenait des liens de parenté avec un dernier tiers. » [As-Siyar 1/88)
G Ibn Az-Zubayr rapporte : « Je n'ai jamais vu de femmes plus
généreuses que cÂ'ishah et Asmâ', et leur générosité se manifestait
différemment : cÂ'ishah collectait pour ensuite distribuer, alors que Asmâ'
ne gardait rien jusqu'au lendemain. » [As-Siyar 2/292)

1 77
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Yûnus Ibn Maysarah rapporte : « J'ai entendu Mucâwiyah dire sur


une chaire de Damas : Faites l'aumône, et qu'aucun de vous dise : « Je
possède peu de biens », car l'aumône de celui qui possède peu de biens est
meilleure que l'aumône du riche. » [As-Siyar 3/151]
G Nâfic rapporte : « On donna à Ibn cUmar dix mille dinars qu'il
partagea, et au lendemain matin, il cherchait à acheter pour sa monture, un
dirham de foin en paiement différé. » [As-Siyar 3/318]
G Yahyâ Al-Qa!!ân rapporte : « Shucbah était parmi les plus sensibles
des hommes, il donnait au mendiant tout ce qu'il pouvait. » [As-Siyar 7/21 1 ]
G cAlî Ibn CÎsâ Al-Wazîr a dit : « J'ai gagné sept cent mille dinars, et
j'en ai dépensé six cent quatre-vingt mille dans les différentes formes de
bien. » [As-Siyar 15/300]
G Nâfic rapporte : « Ibn cUmar est mort après avoir affranchi mille
hommes ou plus. » [As-Siyar 3/218]
G Ibn cAbbâs a dit : « Je préfère prendre en charge une famille
musulmane un mois ou un vendredi que d'accomplir pèlerinage après
pèlerinage. Je préfère offrir un plat d'une valeur d'un dâniq à un de mes
frères en Allah que de donner un dinar sur le sentier d'Allah. » �ifnh As-�afwah
1/373]

G As-Shâficî a dit : « Les plus difficiles des œuvres sont au nombre de


trois : la générosité dans l'indigence, la retenue dans l'isolement, et la
parole de vérité adressée à celui duquel on espère et que l'on craint. » [Al­
Muntadhnm 10/137]

17&
La faim

La faim

$ cUmar a dit : « Ô gens ! Prenez garde à la gloutonnerie, car elle


suscite paresse dans l'accomplissement de la prière, corrompt le corps et
provoque des maladies. Allah (�) abhorre le docte gras, attachez-vous
donc à la modération dans votre alimentation, car cela est plus proche de la
rectitude, plus éloigné du gaspillage, et plus à même de vous renforcer
dans l'adoration d'Allah. Le serviteur ne court à sa perte que lorsqu'il
donne priorité à ses désirs sur sa religion. » [Mawsû'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 4/92]
$ cUthmân Ibn cAffân offrait aux gens des repas de princes puis
rentrait chez lui et mangeait des condiments et de l'huile. [Mawsû'ah Tbn Abî-d­
Dunyâ 4/ 124]

$ cAlî a dit : « Ont perdu le fils d'Adam les deux cavités que sont le
ventre et le sexe. » [Mawsû'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 4/91]
$ Ibn cUmar a dit : « Je ne me suis pas rassasié depuis que j'ai embrassé
l'islam. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l-H_ikâm 553]
$ Mucâdh Ibn Jabal a dit : « Celui qui commet trois choses s'expose à
l'aversion : rire sans étonnement, dormir sans avoir veillé, et manger sans
faim. » [Al-Hilyah 1/185]
$ Abû Hurayrah a dit : « Je me revois m'évanouir entre la chaire du
Messager d'Allah (�) et les appartements de cÂ'ishah. Les gens pensaient
que j'étais possédé, alors que je n'étais pas possédé, mais c'est la faim qui
provoquait cela. » �ifah As-fi.afwah 1/335]
$ cAbd Allah Ibn cAdî qui était un esclave affranchi d'Ibn cUmar
rapporte qu'il revint d'Irak, alla trouver Ibn cUmar et lui dit : « On m'a
donné un présent pour toi. - Quel est-il ? - Ce sont des herbes. À quoi
-

servent-elles ? À digérer. - Je n'ai pas rempli mon ventre de nourriture


depuis quarante ans, qu'en ferais-je ? » �ifah As-fiafwah 1/272]
$ Yasâr Ibn Numayr a dit : « Je n'ai jamais tamisé [de grains] pour
cUmar Ibn Al-Kha!!âb sans lui désobéir en cela. » [Al-Jû' 177]
$ Ibn Sirîn rapporte : « Un homme dit à Ibn cUmar : Veux-tu que je te
prépare une décoction ? - Qu'est-ce qu'une décoction ? - Une chose que tu
prends lorsque tu as une indigestion, afin de la faire disparaître. - Je n'ai
pas été rassasié depuis quatre mois, et ce n'est pas faute de moyens, mais
j'ai connu des gens qui parfois étaient rassasiés, et d'autres fois éprouvaient
la faim. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 295]

J7?
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Par Celui qui détient mon âme dans Sa
Main, j'ai connu des gens qui n'ont jamais demandé qu'on leur prépare à
manger. Si on leur présentait quelque chose, ils mangeaient, sans se soucier
que cela soit chaud ou froid. » [Al-!iilyah 6/270]
0 Sacîd Ibn cUmar Al-Kindî rapporte : « Un homme s'introduisit auprès
de Dâwud Ibn Abî Hind qui mangeait du pain sec trempé dans de l'eau
mélangé avec du gros sel. Il lui dit : « Comment peux-tu avoir envie de
cela ? » Il lui répondit : « Je le laisse jusqu'à en avoir envie. » ['Uyûn Al-Akhbâr
2/731]

0 Ahmad Ibn Hanbal dirigeait la prière devant cAbd Ar-Razzâq et il


se trompa. cAbd Ar-Razzâq l'interrogea à ce sujet, et il lui dit qu'il n'avait
rien mangé depuis trois jours. » [As-Siyar 2/925]
0 Al-Hasan a dit : « Ô fils d'Adam ! Mange pour le tiers de ton
estomac, bois pour le tiers, et laisse un tiers pour respirer et réfléchir. » Uâmi'
Al-<Ulûm wa-l-!iikâm 553]

0 Al-Fu4ayl Ibn cJyâ4 a dit : « Deux choses durcissent le cœur :


l'abondance de paroles et de nourriture. » [Rawf!.ah Al-<Uqalâ' 43]
0 cAbbâd Ibn cAbbâd Ar-Ramalî rapporte : « On a dit que l'abondance
de nourriture faisait disparaître la clarté de la compréhension, et entraînait
la dureté du cœur et le sommeil. » [Al-/û< l56]
0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Il ne convient pas au croyant que son
ventre soit sa principale préoccupation, et que ses désirs le dominent. » [Al­
/û' 105]

0 Yûsuf Ibn Asbâ! a dit : « La faim est la source de toute bonté sur
terre. » [Al-/û' 93]
0 Al-Hasan a dit : « Le musulman considérait comme une atteinte à
son honneur qu'on lui dise : tu es ventru. » [AI-/û' 82]
0 Qays Ibn Râfic a dit : « Malheur à celui dont la religion est sa vie
d'ici-bas, et dont la préoccupation est son ventre. » [Al-/û' 26]
� Sacîd Ibn Jubayr rapporte : « J'ai préparé pour Ibn cAbbâs et ses
compagnons différents mets et de la marmelade de dattes, et il me dit : Ô
Sacîd ! Nous sommes des arabes, alors prépare-nous du Tharîdl à la place de
tous ces mets, et de la pâte de dattes au lieu de la marmelade. Si tu n'étais
pas un des nôtres, membres de la famille du Prophète (�), je ne t'aurais pas
dit cela. » [Al-Jû< 264]

1 NdT : on nomme ainsi tout plat mêlant pain et viande.


La faim

G Abû Razîn rapporte : « Abû Wâ'il a donné un repas de noces avec


une tête de vache et quatre miches de pain. » [Al-/û' 289]
0 Abû cimrân Al-Jawnî rapporte : « On disait : Que celui qui veut
illuminer son cœur diminue sa nourriture. » Uâmi' Al-'U!ûm l/ 427]
G lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Celui qui maîtrise son ventre maîtrise
sa religion, celui qui contrôle la faim contrôle les nobles caractères ; la
désobéissance à Allah est éloignée de celui qui éprouve la faim, et elle est
proche de celui qui est repu ; la satiété fait mourir le cœur, et elle amène la
joie, l'allégresse, et le rire. » Uâmi' Al-'U!ûm l/ 426]
G lbrâhîm Ibn Hajjâj a dit : « Pas un fils d'Adam n'est plus aimé de
son démon que le dormeur gourmand. » [Al-!:f.ilyah 4/58]
G Ar-Rabîc rapporte : « J'ai entendu As-Shâfïcî dire : Je n'ai pas été
repus depuis vingt ans. » [As-Shu'ab 5709]
G Muhammad Ibn Al-Fu.Qayl Al-Balkhî a dit : « Ce bas-monde est ton
ventre, ainsi en en fonction de ton ascétisme concernant ton ventre se
réalisera ton ascétisme en ce bas-monde. » [As-Shu'ab 5712]
G Abû Jacfar a dit : « Lorsque le ventre est rempli, le corps transgresse.»
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/83]

G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Le ventre est un chien, jette-lui une galette
de pain et une goyave, et il se tait. Ne faites pas de vos ventres des besaces
en lesquelles Iblîs jette ce qu'il veut. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/91]
G Al-Hasan invita un homme à manger, mais ce dernier lui dit : « J'ai
déjà mangé et je ne peux plus rien avaler ! » Al-Hasan répondit : « Glpire à
Allah ! Le croyant mange-t-il jusqu'à n'en plus pouvoir ? » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 7/ 483]

G Yûsuf Ibn Asbâ! a dit : « La faim affine le cœur. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 4/95]

G As-Sarî Ibn Yancâm rapporte : « On a dit : Pas un serviteur


n'éprouve la faim sans qu'Allah ne remplace cette faim par une sagesse et
une retenue. La faim est l'emblème des prophètes et des pieux. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 4/95]

0 Al-Acmash dit à un homme : « Tu vois ce ventre ? Si tu l'avilis il


t'honore, et si tu l'honores il t'avilit. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/95]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « La satiété durcit le cœur et affaiblit le
corps. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/96]

J�J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Al-Husayn Ibn <Abd Ar-Rahmân a dit : « L'excès de nourriture tue


le corps, comme l'excès d'eau tue la plante. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/96]
0 <Abd Al-<Azîz Ibn Abî Rawwâd a dit : « Peu de nourriture aide à
s'empresser vers les actes de bien. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/97]
0 Wuhayb Ibn Al-Ward rapporte : « Un savant en rencontra un autre
et lui demanda : Quelle est la nourriture que nous pouvons consommer
sans que ce ne soit de l'excès ? - Ce qui coupe la faim et reste en-deçà de la
satiété. » [Mawsû<ah Tbn Abî-d-Dunyâ 4/ 115]
0 §.afwân Ibn Salîm a dit : « Viendra une époque en laquelle la
préoccupation des gens sera leur ventre, et leur religion sera leurs
passions. » [Mawstî'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 4/116]
0 Al-Husayn Ibn <Abd Ar-Rahmân a dit : « La sagesse n'habite pas un
estomac rempli. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/96]
0 <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz a dit : « Malheur à celui dont son ventre est
sa plus grande préoccupation. » [Mmvsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/117]
@ Sulaymân Ibn cAbd Al-Malik vit que Sâlim Ibn cAbd Allah était de
bon aspect, et il lui demanda : « Que manges-tu ? - Du pain et de l'huile,
et lorsque j'en trouve, de la viande. - Et tu en as envie ? - Si je n'en ai pas
envie, je le laisse jusqu'à ce que j'en aie envie. » [âifah As-�.afwah 2/446]
G Abû cUbaydah Al-Khawwâ§. a dit : « Ton trépas repose dans la
satiété, et ta préservation dans la faim. Si tu te repais, tu t'alourdis, dors, et
ton ennemi peut te dominer et peser sur toi, alors que si tu éprouves la
faim, tu guettes l'ennemi. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l-Hikâm 553]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Si tu veux être en bonne santé et dormir
peu, alors mange peu. » [Al-Jû< 150]
Le commandement du bien et l'interdiction du mal

Le commandement du bien et l'interdiction du mal

G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Surviendront nombre de travers ;


suffit à l'homme, lorsqu'il voit un mal auquel il ne peut mettre fin, qu'Allah
sache qu'il le réprouve. » [Al-Amr bil-1-Ma'rûf li Ibn Abî Ad-Dunyâ 105]
G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Un homme peut prononcer une
parole devant des gens, sans que celle-ci ne provoque rien en eux, et sans
que leur cœur ne le réprouve, si bien que le courroux [d'Allah] s'abat sur
eux. » [Al-Bida' li Ibn Waf!.âh 308]
G cAmr Ibn Shaddâd Al-Laythî rapporte : « Par Allah, j'ai accompli la
prière devant Al-Miswar Ibn Makhramah, mais je l'ai accomplie comme les
jeunes, tel le coq qui picore. Il rampa jusqu'à moi et dit : « Lève-toi et prie !
- J'ai déjà prié, qu'Allah te préserve. - Tu mens, tu n'as pas prié, et par
Allah tu ne partiras pas tant que tu n'auras pas prié. » Je me suis donc levé
et j'ai prié en accomplissant parfaitement l'inclinaison et la prosternation.
Puis Masrûr dit : Par Allah, vous ne désobéirez pas à Allah devant nous,
tant que nous le pourrons. » [Al-Amr bil-1-Ma'rûf li Ibn Abî Ad-Dunyâ 53]
G Iâriq Ibn Shihâb rapporte : « Un homme vint trouver Ibn Mascûd et
lui dit : « Perdu, celui qui ne commande pas le bien et n'interdit pas le
mal. » Ibn Mascûd répondit : Perdu, celui qui ne reconnaît pas le bien en
son cœur, et ne réprouve pas le mal en son cœur. » [As-Shu'ab 7182]
$ Sacîd Ibn Jubayr rapporte : « J'ai demandé à Ibn cAbbâs : Dois-je
ordonner le bien à mon gouverneur ? Il répondit : Si tu crains qu'il te tue,
non ; et si tu le fais, que ce soit entre toi et lui, et ne médis pas ton
gouverneur. » [As-Shu'ab 7186]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Nous nous sommes accordés sur l'amour
de ce bas-monde, si bien qu'aucun de nous ne commande et n'interdit rien
à personne, mais Allah ne nous laissera pas ainsi, malheur à moi pour le
châtiment qui s'abattra. » [As-Shu'ab 7190]
G Al-Hasan a dit : « Si tu ordonnes le bien, sois celui qui le met le plus
en pratique, sinon tu périras ; et si tu interdits le mal, sois celui qui s'en
éloigne le plus, sinon tu périras. » [Az-Zuhd li A/1mad 318]
G cUbayd Allah Ibn Shamî! rapporte de son père : « On a dit : Celui
qui agrée la tromperie fait partie de ceux qui la pratiquent. » [Az-Zuhd li A/1mad
279]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Bilâl Ibn Sacd a dit : « Lorsque le péché est caché, il ne nuit qu'à celui
qui le pratique ; mais lorsqu'il est affiché et qu'on n'y met pas fin, il nuit à
l'ensemble de gens. » [Al-!iilyah 5/222]
0 Sallâm Ibn Miskîn rapporte : « J'ai interrogé Al-Hasan en disant : Ô
Abû Sa<îd ! L'homme doit-il commander le bien et interdire le mal à ses
parents ? Il répondit : « Il le leur ordonne s'ils l'acceptent, et s'ils
réprouvent cela, il se tait. » [Al-Amr bil-l-Ma'rû/37]
0 Thâbit rapporte : « �ilah Ibn Ushaym et ses compagnons virent un
homme qui laissa son pagne dépasser des chevilles. Ses compagnons
voulurent l'invectiver verbalement, mais ;!ilah leur dit : « Laissez-moi faire.
Ô mon neveu ! Je voudrais te demander quelque chose. - Qu'est-ce, mon
oncle ? Pourrais-tu relever ton pagne ? Oui. » Et il s'exécuta, il dit alors à
ses compagnons : Si vous l'aviez abordé avec rudesse, il aurait dit : je ne le
ferai pas ! » [Al-Amr bil-l-Ma'rûf 45]
0 Al-<Umarî, le dévot, vit un homme marcher en se pavanant, il pressa
le pas jusqu'à lui, le prit par la main et dit : « Ce par quoi Allah t'a honoré
n'est pas cette démarche. » Et l'homme cessa de marcher ainsi. » [Al-Amr bil-l­
Ma'rûf 49]

0 <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz a dit : « Si l'homme ne devait exhorter son


frère que lorsqu'il s'est lui-même complètement maîtrisé, les gens
délaisseraient le bien, le commandement du bien et l'interdiction du mal
disparaîtraient, et ceux qui exhortent et conseillent pour Allah sont peu
nombreux sur terre. » [Al-Amr bil-l-Ma'rûflll]
0 Shujâ< Ibn Al-Walîd rapporte : « J'ai accompli le pèlerinage avec
Sufyân A t-Thawrî, et il n'a cessé d'ordonner le bien et d'interdire le mal, à
l'aller et au retour. » [As-Siyar 7/259]
0 Abû Idrîs Al-Khawlânî a dit : « Voir dans un coin de la mosquée un
feu que je ne peux éteindre m'est préférable au fait d'y voir une innovation
que je ne peux faire cesser. » [Al-!iilyah 5/124]
0 Ishâm Ibn <Urwah rapporte de son père : « Vous a été pris dans deux
ivresse : l'ivresse de l'ignorance, et l'ivresse de l'amour de cette vie, ainsi
vous ne commandez pas le bien et n'interdisez pas le mal. » [Al-Amr bil-l-Ma'rûf
32]

0 <Abd Al-Ghanî Al-Maqdisî ne voyait pas un mal sans y mettre fin,


physiquement ou verbalement, sans craindre le blâme de personne. Une
fois, il renversa du vin, son propriétaire dégaina son épée, mais il ne prit
pas peur et la saisit. Il était fort physiquement, et à de nombreuses reprises
Le commandement du bien et l'interdiction du mal

il réprouvait le mal, et cassait les tambours et flutes dans Damas. [As-Siyar


21/454]

a Mâlik Ibn Dînâr rapporte : « cÂmir Ibn cAbd Qays passa sur une
place où un homme était opprimé. Il jeta son vêtement et dit : « Moi vivant,
la protection d'Allah ne sera pas bafouée » et il sauva cet homme. On
rapporte que son éloignement vers le shâm était dû au fait qu'il avait sauvé
ce mécréant auquel protection était accordée (dhimmi). » [As-Siyar 4/18]
a Mufâkhar Ibn Man§.ûr revenait d'expédition lorsqu'une femme vint
à sa rencontre au palais et lui dit : « Ô Man�ûr ! Les gens se réjouissent et
moi je pleure, car mon fils est prisonnier des Bizantins. » Man§.ûr se leva
..

alors et ordonna aux gens de partir en expédition dans la direction où se


trouvait son fils. [As-Siyar 17/125]
a Zayd Ibn Al-Asam rapporte : « Un proche de Maymûnah entra chez
elle, et elle sentit sur lui l'odeur du vin. Elle lui dit : « Si tu ne vas pas
trouver les musulmans afin qu'ils te fouettent, ne reviens plus jamais chez
moi. » [As-Siyar 2/244]
a Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « cîsâ et Yahyâ' se rendaient dans les
villages. cîsâ' recherchait les pires de leurs habitants, alors que Yahyâ'
recherchait les meilleurs d'entre eux. Yahyâ' lui dit : Pourquoi vas-tu chez
les pires des gens ? Il lui répondit : Je suis un médecin qui soigne les
malades. » [Al-H.ilyah 2/427]
a Yûsuf Ibn Asbâ! rapporte de Sufyân que Hudhayfah Ibn Al-Yamân
a dit : « Lorsqu'on entre en un lieu où on doit parler pour Allah et qu'on ne
parle pas, le cœur ne revient jamais au rang qui était le sien. » J'en ai
informé Abû Ishâq Al-Farâzî lorsqu'il revint de chez Hârûn, il pleura puis
dit : « Tu las entendu de Sufyân ? » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/213]
a Hudhayfah a dit : « Un homme pouvait prononcer une parole à
l'époque du Messager d'Allah (;i) et devenir ainsi hypocrite, et cette parole
je lentends de vous aujourd'hui quatre fois par assise ! Vous ordonnerez le
convenable, interdirez le mal, et inciterez au bien, sinon Allah vous fera
tous périr d'un châtiment, ou Il placera à votre tête les pires d'entre vous,
puis les meilleurs d'entre vous invoqueront et Il ne les exaucera pas. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/1 97]

$ Abû-d-Dardâ' a dit : « Un croyant ne fait pas d'aumône plus aimée


d'Allah que d'adresser une exhortation à son peuple, et qu'ensuite ils se
séparent en en ayant tiré profit. » lliifah As-�.afwah 1/301]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Abû Bakrah a dit : « Par Allah ! La fin d'aucune existence ne m'est


plus aimée que la mienne, pas même celle de cette mouche ! » Les gens
prirent peur et demandèrent : « Pourquoi ? » Il répondit : « Je crains de
parvenir à une époque en laquelle je ne pourrais plus ordonner le bien et
interdire le mal ; et il n'y aura plus aucun bien à ce moment. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 5/406]

0 cAlî Ibn Al-Husayn a dit : « Celui qui délaisse le commandement du


bien et l'interdiction du mal est semblable à celui qui jette le Livre d'Allah
derrière son dos, sauf si c'est pour se protéger. - Et de quoi se protège-t­
il ? - Il craint qu'un tyran inflexible ne transgresse à son encontre. » [As-Siyar
2/265]

0 Abû cAbd Ar-Ra.hmân AI-cUmarî a dit : « Relève de ton insouciance


vis-à-vis de ton âme le fait que tu te détournes d'Allah en voyant ce qui
suscite Sa colère sans pour autant que tu n'ordonnes ou n'interdises, par
peur des créatures. Celui qui délaisse le commandement du bien par peur
des créatures, on lui retire toute prestance, ainsi même s'il ordonne à son
enfant, il le dédaigne. » [As-Siyar 2/265]
0 Ibn cAfiyyah dit en commentaire de la parole d' Abû Bakr Al­
Muzanî : « Abû Bakr (�) n'a pas surpassé les Compagnons de Muhammad
par le jeûne ou la prière mais par une chose qui était en son cœur. » Il dit :
« Ce qui était en son cœur est l'amour d'Allah et la sincérité envers Ses
créatures. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l-H.ikam 107]
0 Ad-Dahhâk a dit : « Le commandement du bien et l'interdiction du
mal font partie des prescriptions d'Allah (�) . » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/21]
0 cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz a dit : « On a dit : Allah ne châtie pas
l'ensemble des gens pour le péché d'un individu, mais si le mal est pratiqué
en public, ils méritent tous le châtiment. » [Mawsû'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 2/312]
0 lbrâhîm Ibn cAmr As-§ancânî a dit : « Allah (�) révéla à Yûshac Ibn
Nûn : Je vais faire périr de ton peuple quarante mille des meilleurs d'entre
eux, et soixante mille des pires d'entre eux. - Seigneur ! Concernant les
pires d'entre eux, cela est entendu, mais pourquoi les meilleurs d'entre
eux ? - Ils ne se sont pas courroucés pour ce qui suscite Ma colère, mais ils
mangeaient et buvaient avec eux. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/312]
0 Abû-d-Dardâ' passa près d'un homme qui commit un péché et que
les gens insultaient. Il leur dit : « Si vous le trouviez au fond d'un puits, l'en
sortiriez-vous ? - Bien entendu. - N'insultez donc pas votre frère, et louez
Allah qui vous a préservés. - Ne le détestes-tu pas ? - Je ne déteste que son
acte, s'il l'abandonne, il est mon frère. » lliifah As-fiafwah 1/304]
Le commandement du bien et l'interdiction du mal

G Sacîd Ibn Jubayr rapporte : « J'ai demandé à Ibn <Abbâs : « Puis-je


commander le bien et interdire le mal au gouverneur - Si tu crains qu'il te
tue, non. » J'ai réitéré plusieurs fois ma question, et il me donnait la même
réponse, puis il me dit : « Si tu le fais, que ce soit entre toi et lui. » Uâmi' Al­
'Uiûm wa-l-Hikam 108]

G <Abd Al-<Azîz Ibn Abî Rawâd a dit : « Lorsque l'un de ceux qui vous
ont précédé voyait un mal chez son frère, il lui commandait [le bien] avec
bienveillance, et ainsi il était récompensé pour ce qu'il commandait et
interdisait ; alors que ceux-ci agissent avec stupidité envers leur frère, si
bien qu'ils le courroucent et le dévoilent en public. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l-Hikam 108]
G Al-Mughîrah rapporte : « Un homme dont la condition était bonne
commit un péché, et ses compagnons le rejetèrent. Ceci parvint à Ibrâhîm
An-Nakha<î qui dit : rattrapez-le, exhortez-le, et ne l'abandonnez pas. » [Al­
fiilyah 2/94]

G Muhammad Ibn Al-Munkadir vit un homme en compagnie d'une


femme, occupé à lui parler, et il dit : « Allah vous voit ! Qu'Allah nous
dissimule ainsi que vous ! » [Mawcidhah /âmi'ah 136]
G Al-Fuf!ayl Ibn <Iyâf! a dit : « Le croyant dissimule, exhorte et
conseille, alors que le dépravé dévoile, blâme et divulgue. » [Al-Hilyah 3/14]
G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Ne doit commander le bien et interdire
le mal que celui qui peut patienter sur les torts. » [Al-fiilyah 3/90]
G L'imam Ahmad a dit : « Les gens ont besoin de ménagement et de
bienveillance dans le commandement du bien, sans aucune brutalité, à
l'exception de celui qui affiche sa dépravation qui n'a droit à aucune
réserve. » [Al-Jâmi' Al-Muntakhab 3/14]
G Sallâm Ibn Miskîn rapporte : « J'ai demandé à Al-Hasan : Ô Abû
Sacîd ! Doit-on commander le bien et interdire le mal à ses parents ? Il
répondit : On le leur ordonne s'ils acceptent, et s'ils le réprouvent on se
tait. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/205]
G Al-Fuf!ayl Ibn <Iyâf! a dit : « Tu ne dois ordonner qu'à celui qui
l'accepte. Si tu rencontrais le gouverneur et lui disais : « Crains Allah ! » Tu
mènerais à la perte ta famille, ta personne et tes voisins. Préserve plutôt ta
personne et reste discret. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/208]
G Sulaymân Al-Khawwâ§. a dit : « Celui qui exhorte son frère en aparté
lui adresse un conseil, alors que celui qui l'exhorte devant les gens ne fait
que le dévoiler. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/209]

1&7
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Ialhah Ibn Mu�arrif passa devant Hujr Ibn Wâ'il qui était assis
devant la porte de sa maison. Il lui parla en secret puis s'en alla, et Hujr lui
dit : « Qu'Allah te récompense par un bien » et il invoqua en sa faveur. Il
dit ensuite : « Savez-vous ce qu'il m'a dit ? Il m'a dit : je t'ai vu te tourner
lors de la prière du vendredi, ne le fais pas. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2;2101
G cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz a dit : « Si l'homme ne devait exhorter son
frère qu'après avoir parfait sa personne et complété ce pour quoi il a été
créé de l'adoration de son Seigneur, les gens abandonneraient le bien, le
commandement du bien et l'interdiction du mal disparaitraient, et ceux qui
adressent des exhortations et conseillent pour Allah seraient peu nombreux
sur terre. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/222]
� Abû-d-Dardâ' a dit : « Je vous ordonne des choses que je ne pratique
pas, mais il se peut qu'Allah me récompense pour cela. » [As-Siyar 2/271]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Je vous ordonne des choses que je ne
pratique pas, mais si je vous interdisais une chose et qu'ensuite je vous
contredisais en cela, c'est là que je serais menteur. » [Al-fiilyah 428]
G cAmr Ibn Muhâjir rapporte : « cUmar Ibn <Abd Al-cAzîz m'a dit : Si
tu me vois m'écarter de la vérité, mets ta main sur mon col, soulève-moi et
dis-moi : Ô cUmar, que fais-tu ! » �ifah As-�afwah 2/467]
G Mâlik Ibn Dînâr rapporte : « Une maison d'un rabbin des fils
d'Israël était remplie d'hommes et de femmes, il les exhortait et leur
rappelait la Résurrection. Un jour, il vit un de ses fils faire des clins d' œil
aux femmes et dit : « Doucement mon fils, doucement mon fils ! » Il tomba
du lit, se brisa la moelle épinière, son épouse fit une fausse couche, et ses
fils furent tués. Allah révéla à leur prophète : Informe untel, le rabbin : Je ne
ferai jamais sortir de ta descendance aucun véridique. Ta colère pour Moi à
uniquement consisté en ce que tu dises : doucement mon fils ?! » �ifah As­
�afwah 3/195]

G Sufyân At-Thawrî a dit : « Je vois des choses sur lesquelles je dois


parler, mais je ne le fais pas, et j'urine ensuite du sang. » [As-Siyar 2/696]
G Mu<ammar a dit : « L'homme le plus sincère envers toi est celui qui
crains Allah en toi. )) [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/210]
L 'appel à Allah et l'enseignement du bien

L'appel à Allah et l'enseignement du bien

0 Salmân Al-Fârisî a dit : « Une science qu'on ne divulgue pas est


semblable à un trésor dont on ne dépense rien. » Uârni< Bayân Al-cJhn 1/492]
0 Muhammad Ibn Al-Qâsim rapporte : « Lorsque nous faisions nos
adieux à Mâlik, il nous disait : Craignez Allah, propagez cette science,
enseignez-la et ne la cachez pas. » Uârni< Bayân Al-'Ilm 1/492]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Fils d'Adam, quatre choses te sont
obligatoires vis-à-vis des adeptes de ta religion : aider celui qui est
bienfaisant, aimer celui qui se repent, demander pardon pour celui qui
commet des péchés, et appeler celui qui tourne le dos. » [At-Tawbîkh wa-t-Tanbih
28]

0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Tu dois conseiller, pour Allah, Ses


créatures, car tu ne Le rencontreras pas avec meilleure œuvre. » [At-Tawbîkh wa­
t-Tanbih 17]

0 Abû Al-Husayn Ibn Al-Munâdî rapporte : « Abû Hamdûn At­


Iayyib comptait parmi les meilleurs des ascètes enseignant le Coran. Il se
rendait dans les lieux où on ne trouvait personne pour enseigner aux gens,
il leur enseignait, et lorsqu'ils avaient mémorisé, il se rendait en un autre
lieu, de la même manière. » �ifah As-fi.afwah 2/532]
0 cAbd Al-Karîm Ibn Abî Umayyah a dit : « Faire revenir quelqu'un
d'un avis exécrable, m'est préférable au fait d'accomplir une retraite
spirituelle d'un mois. » [Al-Bida' li Ibn Waftâh 33]
0 On rapporte qu' Ibn Shihâb se rendait chez les bédouins et leur
enseignait. [Al-H.ilyah 3/363]
0 Sacîd Ibn Jubayr a dit : « J'espère que les gens ont pris ce que je
possède comme science, car c'est ce qui me préoccupe. » [Al-Hilyah 3/363]
0 Hammâd Ibn cAbd Allah rapporte : « J'ai entendu As-Shacbî dire : ne
privez pas de science ses adeptes, sinon vous commettrez un péché ; et
n'accordez pas la science à ceux qui n'en sont pas adeptes, sinon vous
commettrez un péché. » [Al-H.ilyah 4/324]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Abû Dâwud rapporte : « lbrâhîm Ibn Tuhmân est parti dans le but
d'accomplir le pèlerinage, et avant arrivant à Naysâbûr, il constata que ses
habitants avaient adopté la croyance de Al-Jahm [Ibn �afwân] . Il dit:
« Rester auprès d'eux est meilleur que le pèlerinage » Il s'installa alors et les
fit revenir de la croyance d' Al-Jahm. » [As-Siyar 7/381]
0 cUthmân Ibn cA!â' rapporte de son père : « L'œuvre en laquelle j'ai le
plus confiance est ma propagation de la science. » [AL-H.ilyah 5/199]
0 Abû Mûsâ Al-Khawlânî a dit : « Les savants sont de trois catégories :
celui qui a vécu avec sa science, en en faisant profiter les gens ; celui qui a
vécu avec sa science, sans en faire profiter les gens ; et celui qui a fait
profiter les gens de sa science, tout en se conduisant à la perte. » [AL-H.ilyah
5/121]

0 Ibn Hibbân a dit à propos d' Abû Qudâmah As-Sarkhasî : « C'est lui
qui a fait apparaître la Sunna à Sarkhas et y a appelé les gens. » [As-Siyar
11/406]

0 Wahb Ibn Munabbih a dit : « Celui qui prêche sans science est
semblable à celui qui tire sans corde à son arc. » [AL-H.ilyah 4/53]
0 Al-Hasan a dit : « Nous avons cherché et considéré cette chose, et
nous n'avons trouvé personne agissant sans science, sans que ce qu'il
corrompt soit plus important que ce qu'il amende. » [Az-Zuhd li Af!mad 351 ]
0 Lorsque cUtbah Al-Ghulâm rompait son jeûne, il disait à l'un de ses
frères qui le surveillaient : « Donne-moi de l'eau ou des dattes, afin que je
puisse rompre mon jeûne et que tu obtiennes une récompense similaire à la
mienne. » Uâmi' Al-'Ulûm 1/ 115]
0 Sacîd Ibn Jubayr a dit : « Je préfère propager ma science plutôt que
de la prendre avec moi dans la tombe. » [As-Siyar 2/506]
0 Az-Zuhrî a dit : « La science disparaît rapidement, ainsi la
propagation de la science permet le maintien de la religion et de ce bas­
monde, alors que la disparition de la science fait disparaître tout cela. » [Al­
H.ilyah 2/26]

0 Az-Zuhrî a dit : « Prends garde à la tromperie des livres. - Quelle


est leur tromperie ? -Elle consiste à en priver ceux qui en sont dignes. »
[Al-H.ilyah 2/25]

0 cA!â' Al-Khurasânî a dit : « L'œuvre en laquelle j'ai le plus confiance


est ma propagation de la science. » [AL-H.ilyah 2/26]
L'appel à Allah et l'enseignement du bien

0 Anas rapporte qu' Abû Ialhah demanda en mariage Umm Sulaym


qui lui dit : « Ô Abû Ialhah ! Sais-tu que la divinité que tu adores est un
bout de bois sorti de terre taillé par un abyssin ? - Certes. - N'es-tu pas
honteux d'adorer un bout de bois sorti de terre taillé par un abyssin de tel
clan ? Si tu embrasses l'islam, je ne voudrais de toi aucune autre dot. -
Laisse-moi réfléchir. » Il s'en alla puis revint et dit : « J'atteste qu'il n'y a de
divinité digne d'adoration qu'Allah et que Muhammad est le Messager
d'Allah. » Elle dit alors : « Ô Anas ! Marie Abû Ialhah ! » �ifah As-�afwah 2/427]
0 Ibn Kathîr rapporte que lorsqu' As-Shiblî tomba malade, [le calife]
Al-Muqtadir lui envoya un médecin chrétien. Le médecin lui dit : « Si je
savais que le fait de couper une partie de mon corps te guérirait, je l'aurais
coupée. - Me guérira le fait de couper ce qui te sera plus aisé. - Qu'est­
ce ? Ton ceinturon [propre aux chrétiens] . » Il le coupa alors et embrassa
l'islam. Ceci parvint au calife qui dit : « J'ai pensé envoyer un médecin à un
malade, mais j'ai en fait envoyé un malade vers un médecin. » [Al-Bidâyah wa-n­
Nihâyah 11/296]

0 Un bédouin dit à son fils : « Mon enfant ! Le malfaisant est mort,


même s'il est en ce bas-monde, et le bienfaisant est vivant, même s'il est
dans l'au-delà. » [Makârim Al-Akhlâq 1/133]
0 Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! Celui qui dit que le mal éteint
le mal, qu'il allume un feu à côté d'un autre et voit si l'un éteint l'autre. Le
bien éteint le mal, comme l'eau éteint le feu. » [Mudârâh An-Nâs 1/150]
0 Sulaymân dit à son fils : « Mon enfant ! Celui qui commet le mal
commence par lui-même. » [Al-H.ilyah 1/442]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'amour d'Allah et de Son Prophète

G Ibn cUiayyah dit en commentaire de la parole d'Abû Bakr Al­


Muzanî : « Abû Bakr (�) n'a pas surpassé les Compagnons de Muhammad
par le jeûne ou la prière mais par une chose qui était en son cœur. » Il dit :
« Ce qui était en son cœur est l'amour d'Allah et la sincérité envers Ses
créatures. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-1-Jiikam 107]
G Sacîd Ibn Abî Sacîd Al-Maqbarî rapporte : « Marwân est entré chez
Abû Hurayrah lors de la maladie qui entraîna son décès, et il lui dit :
« Qu'Allah te guérisse, ô Abû Hurayrah ! » Il répondit : Ô Allah, j'aime Ta
rencontre, alors aime ma rencontre. » [Al-Mukhtaflirîn 210] cœur
G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Celui qui veut savoir s'il aime Allah
et Son Messager, qu'il regarde : s'il aime le Coran, c'est qu'il aime Allah et
Son Messager. » [As-Shu'ab 1861]
G Al-Fu4ayl a dit : « Bonne annonce à celui qui s'écarte des gens, se
rapproche de son Seigneur, et pleure sur ses péchés. » [As-Shu'ab 451]
G Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Ô fils d'Adam, aime Allah, et Il t'aimera ;
et sache que tu n'aimeras Allah que lorsque tu aimeras Lui obéir. » [Istinshâq
Nasîm Al-Uns 32]

G Muhammad Ibn Nacîm a dit : « Le cœur qui aime Allah, aime la


fatigue et la peine pour Allah, car on ne peut parvenir à l'amour d'Allah
par le repos. » [lstinshâq Nasîm Al-Uns 65]
G cUrwah Al-Bâriqî a dit : « L'amour d'Allah consiste en l'amour du
Coran ; et l'amour du Messager (�) consiste en la pratique de la Sunna. »
[lstinshâq Nasîm Al-Uns 68]

� Shucayb Ibn Harb rapporte : « Je suis entré chez Mâlik Ibn Mighwal,
alors qu'il était assis seul chez lui. Je lui ai dit : Ne te sens-tu pas seul ? Il me
répondit : Quelqu'un peut-il se sentir seul avec Allah ? » [Istinshâq Nasîm Al-Uns
78]

G cUtbah Al-Ghulâm a dit : « Si Tu me châties, je T'aime ; et si Tu me


fais miséricorde, je T'aime. » [As-Shu'ab 475]
G Al-Fu4ayl a dit : « Si sont semblables, pour toi, le don et la privation
d'Allah, alors tu as atteint le sommet de l'amour d'Allah. » [Istinshâq Nasîm Al­
uns 107]
L'amour d'Allah et de Son Prophète

G Haram Ibn Hayyân a dit : « Pas un serviteur ne s'est tourné, par son
cœur, vers Allah, sans qu'Allah ne tourne les cœurs des croyants vers lui,
jusqu'à lui accorder leur miséricorde. » [Az-Zuhd li A!Jmad 283]
G Yahyâ Ibn Abî Kathîr a dit : « Nous avons observé et n'avons pas
trouvé de plus grande délectation que l'amour d'Allah et la recherche de
Son agrément. » [Istinshâq Nasîm Al-Uns 129]
G Nucaym As-Sacdî a dit : « Les préoccupations des pieux sont liées à
l'agrément du Miséricordieux. » [Istinshâq Nasîm Al-Uns 131 ]
G On demanda à Dhû-n-Nûn dit : « Quand aimerais-je mon
Seigneur ? » Il répondit : « Lorsque ce qu'Il réprouve te sera plus amer que
l'aloès. » [Al-Hilyah 2/442]
G Bishr Ibn As-Sarî a dit : « Ne fais pas partie des signes de l'amour
que d'aimer ce qui courrouce ton bien-aimé. » [AI-Hilyah 3/75]
G Abû Yacqûb An-Nahrujûrî a dit : « Ce qui prétend aimer Allah sans
se conformer à Allah en ce qu'il ordonne et interdit, sa prétention est
fausse. » [Al-Hilyah 8/300]
G Fath Al-Maw�ilî a dit : « Celui qui aime Allah ne trouve aucune
délectation en ce bas-monde, et il ne s'écarte de la mention d'Allah pas
même le temps d'un clin d' œil. » [Mawcidhah /âmi<ah 133]
G cÂmir Ibn cAbd Qays a dit : « J'ai aimé Allah d'un amour qui a
rendu aisée toute épreuve, et m'a fait agréer toute chose, ainsi, avec
l'amour que je Lui porte, peu m'importe ce qui m'arrive au soir ou au
matin. » [Al-H.ilyah 2/89]
G Al-Fu4ayl a dit : « L'amour est meilleur que la crainte. Ne vois-tu pas
que si tu possèdes deux servants, l'un t'aimant et l'autre te craignant, celui
qui t'aime est sincère envers toi que tu sois présent ou absent, en raison de
son amour pour toi ; alors que celui qui te craint peut être sincère en ta
présence en raison de ce qu'il craint, mais te tromper en ton absence ? » [At­
Takhwîf min An-Nâr 17]

G Un pieux prédécesseur a dit : « L'œuvre accomplie par crainte peut


être altérée par l'espoir, alors qu'une œuvre accomplie par amour n'est pas
frappée par la lassitude. » [Mawcidhah fâmi<ah 133]
G Al-Qâsim Al-Jawcî a dit : « Les alliés d'Allah se sont rassasiés de
l'amour et ils ont perdu le plaisir de la nourriture, de la boisson et des
désir, car ils ont gouté à un plaisir que rien ne dépasse. » [AI-Muntadham 11/302]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

� cAbd Allah Ibn Abî Zakariyyâ a dit : « Si on me donnait à choisir


entre vivre cent ans dans l'obéissance à Allah, ou mourir dans la journée ou
dans l'heure, je choisirais de mourir dans la journée ou dans l'heure, par
hâte de rencontrer Allah, Son Messager, et Ses serviteurs pieux. » [Al-Hilyah
5/151]

� Un pieux prédécesseur a dit : « Qu'e peut bien manquer à celui qui


trouve Allah ? Et que peut bien trouver celui qui perd Allah ? » [Min Akhbâr As­
Salaf128]

� Ibn Abî Awfâ a dit : « Les meilleurs des serviteurs d'Allah sont ceux
qui aiment Allah et font aimer Allah à Ses serviteurs. » [Masû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
2/391]

� cAbd Al-Wâhid Ibn Zayd rapporte : « Je suis sorti en direction de


Kharîbah lorsque j'ai vu un homme noir, aveugle, dont la lèpre avait coupé
chacun de ses membres, infirme si bien qu'il rampait, le visage ensanglanté
par une pierre jetée par un enfant. Je vis ses lèvres bouger donc je me suis
rapproché de lui pour entendre ce qu'il disait, et il disait : Ô Maître ! Tu sais
que si Tu découpais ma chair aux ciseaux, et mes os à la scie, cela ne ferait
qu'augmenter mon amour pour Toi, alors fais de moi ce que Tu veux. »
[Mawsû'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 2/424]

� Yahyâ Ibn Mucâdh vit un homme embrasser son jeune enfant et lui
dit : « L'aimes-tu ? - Oui. - C'est là l'amour que tu lui portes pour l'avoir
mis au monde, alors que dire de l'amour d'Allah pour l'avoir créé ? » [Al­
Hilyah 3/258]

� Ibrâhîm Ibn Ad-Ham a dit : « Le plus haut degré consiste à te vouer


à ton Seigneur, te rapprocher de Lui par ton cœur et l'ensemble de tes
membres jusqu'à ne plus espérer qu'en ton Seigneur, ne plus craindre que
ton péché, et ancrer ton amour pour Lui en ton cœur jusqu'à ne rien
préférer à cela. Si tu y parviens, peu t'importera d'être sur terre ou en mer,
dans une vallée ou sur une montagne. Ton désir de rencontrer ton Seigneur
sera semblable au désir de l'assoiffé pour l'eau fraiche, et de l'affamé pour
la bonne nourriture. La mention d'Allah sera pour toi plus suave que le
miel et que l'eau douce pure pour l'assoiffé en un jour de canicule. »
� Usayd Ibn Hudayr - qui aimait plaisanter - était auprès du Prophète
(;i) qui lui donna un coup de bâton. Usayd dit alors : « Accorde-moi le
talion. Applique-le. Tu portes une tunique, alors que je n'en porte pas. »
- -

Le Prophète (;i) souleva alors sa tunique, et Usayd se mit à lui embrasser le


ventre, et il dit : « C'est ce que je cherchais, ô Messager d'Allah. » [As-Siyar
1/342]
L 'amour d'Allah et de Son Prophète

0 Al-Mughîrah a dit : « Je suis le dernier à avoir touché le Messager


d'Allah (�) . Lorsqu'il fut enterré, cAlî Ibn Abî Iâlib sortit de la tombe, et j'ai
alors jeté mon sceau, puis j'ai dit : « ô Abû Al-Hasan ! Mon sceau ! » Il me
dit : « Descends et prends-le. » J'ai alors passé ma main sur le linceul, puis
je suis sorti. » [As-Siyar (3/27)]
0 cÂ�im Ibn Muhammad Al-cUmarî rapporte de son père : « Je n'ai
jamais entendu Ibn cUmar mentionner le Prophète (�) sans pleurer. » [As­
Siyar 3/214]

0 Mahdî Ibn Maymûn rapporte : « Ibn Sirîn parlait des nouvelles,


déclamait de la poésie, riait jusqu'à se tordre, mais lorsqu'il s'agissait du
hadith, son visage s'assombrissait, et il se crispait. » [As-Siyar 4/612]
0 Ahmad Ibn Hanbal a dit : « Celui qui rejette un hadith du Prophète
(:i) est au bord de la perte. » [As-Siyar ll/297]
0 Abû Razîn rapporte : « On demanda à AI-cAbbâs : « Qui, de toi ou
du Prophète (�), est le plus grand ? » Il répondit : Il est le plus grand, et je
suis né avant lui. » [As-Siyar 2/80]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La crainte d'Allah

0 Abû Bakr a dit : « J'aurais aimé être un arbuste qu'on coupe et qu'on
mange. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/ 538]
0 Abû Bakr a dit : « J'aurais aimé être un poil sur le corps d'un
croyant. » [Al-Muntadham 4/ 63]
0 On rapporte également qu'il prenait sa langue et disait : « C'est elle
qui me mènera à ma perte. » [Al-Muntadham 4/63]
0 cÂmir Ibn Rabîcah rapporte : « J'ai entendu cUmar Ibn Al-Kha!!âb
dire, en prenant un brin de paille : J'aurais aimé être ceci, j'aurais aimé que
ma mère ne me mette jamais au monde, j'aurais aimé être totalement
oublié. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 89]
0 Ibn cUmar rapporte : « La tête de <Umar reposait sur mon giron, et il
dit : « Ô cAbd Allah ! Pose ma tête sur le sol. » J'ai alors rassemblé mon
vêtement et l'ai mis sous sa tête, mais il dit : Pose ma tête sur le sol, que tu
perdes ta mère ! Malheur à cUmar, et malheur à sa mère, si Allah ne lui
pardonne pas. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 46]
0 cUthmân Ibn cAffân a dit : « Si on me plaçait entre le Paradis et
l'Enfer, et qu'on me demandait de choisir entre devenir cendres ou entrer
dans la Demeure que je souhaite, je choisirais de devenir cendres. » [Mawsû'ah
Ibn Abî-d-Dunyâ 2/549]

0 cAlî Ibn Abî !âlib mit un homme à la tête d'une expédition et lui
dit : « Je t'enjoins à craindre Allah que tu devras nécessairement rencontrer,
vers lequel tu te diriges, et qui possède ce bas-monde et l'au-delà. » [Ibn Abî
Shaybah 34499]

0 Masrûq rapporte : « Un homme dit, en présence de cAbd Allah Ibn


Mascûd : « Je n'aimerais pas être des gens de la droite, mais préférerais être
du nombre des rapprochés. » cAbd Allah dit alors : Il est ici un homme -
i.e lui-même - qui souhaiterait, à sa mort, ne jamais être ressuscité. » �ifah
As-fiafwah 1/185]

0 Hudhayfah Ibn Al-Yamân a dit : « Les gens interrogeaient le


Messager d'Allah (�) concernant le bien, et moi je l'interrogeais concernant
le mal, de peur qu'il ne m'atteigne. » [Al-Bukhârî 3238]
0 Abû cUbaydah Ibn Al-Jarrâh a dit : « J'aurais aimé être un bélier que
ma famille sacrifie, qu'ils mangent
'
ma chair, et boivent mon bouillon. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/540]
La crainte d'Allah

{!;+ Lorsque Hudhayfah Ibn Al-Yamân fut sur le point de mourir, il


s'affligea et on lui dit : « Qu'est-ce qui te fait pleurer ? - Je ne pleure pas
par regret pour ce bas-monde, je préfère la mort, mais je ne sais pas si je
vais vers l'agrément ou le courroux. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/343]
{!;+ Abû Hurayrah pleura lors de la maladie qui entraina sa mort, et on
lui dit : « Qu'est-ce qui te fait pleurer ? - Je ne pleure pas pour votre bas­
monde, mais je pleure pour le long voyage qui m'attend et mes faibles
provisions. Je suis au bord d'un abyme entre le Paradis et l'Enfer, et je ne
sais lequel des deux me prendra. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/344]
{\;+ Lorsque Shaddâd Ibn Aws s'allongeait sur sa couche, il ne cessait de
se retourner sans pouvoir trouver le sommeil, et il disait : « Ô Allah, l'Enfer
a· fait disparaître mon sommeil ! » puis il se levait et priait jusqu'au matin.
[Al-fiilyah 1/202]

{\;+ Nâfic rapporte : « Ibn cUmar entra dans la kacbah et je l'ai entendu
dire en prosternation : Tu sais que seule ta crainte m'empêche de disputer
aux qurayshites ce bas-monde. » [AL-fiilyah 1 ;2101
{!;+ On interrogea Ibn cAbbâs concernant ceux qui craignent Allah, et il
répondit : « Ce sont ceux qui ont été sincères envers Allah dans la crainte
de Sa menace, leurs cœurs sont remplis de la crainte, leurs yeux pleurent
sur eux-mêmes, leurs larmes coulent sur leurs joues, et ils disent :
Comment nous réjouir alors que la mort est devant nous, que la tombe
nous attend, que la Résurrection est notre rassemblement, que nous
traverserons l'Enfer, et nous tiendrons devant notre Seigneur ? » [Al-'Aqd AL­
Farîd 1/317]

{!;+ cAbd Allah As-Shâmî rapporte : « Je suis allé trouver Iâwus ; en


arrivant un vieil homme sortit à ma rencontre, et je lui ai demandé : « Tu es
Iâwus ? - Je suis son fils. - Si tu es son fils, le shaykh est gâteux. - Le
savant n'est jamais gâteux. » Je suis entré et Iâwus me dit : « Pose ta
question et sois concis. - Si tu l'es, je le serais. - Veux-tu que je rassemble
pour toi, en cette assise, la Thora, l' Évangile, les Psaumes et le Coran ? -

Oui ! - Crains Allah (tW) d'une crainte que ne rien ne surpasse, espère en Lui
plus que tu ne Le crains, et aime pour les gens ce que tu aimes pour ta
personne. » [AL-!iilyah 1/30]
{\;+ Sa<îd Ibn Jubayr a dit : « La crainte consiste à ce que tu craignes
Allah jusqu'à ce que cette crainte s'interpose entre toi et la désobéissance à
Allah. C'est cela la crainte. » [,2ifah As-�afwah 3/54]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

� Qatâdah a dit : « Celui qui craint Allah, Allah est avec lui ; et celui
avec qui Allah se tient a avec lui la facti on qui ne peut être vaincre, le guet
qui ne dort pas, et le guide qui ne s'égare pas. » lliifah As-fiafwah 3/185]
� Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « Celui qui a une bonne opinion d'Allah,
et qui ensuite ne crains pas Allah, est trompé. » lliifah As-fiafwah 4/475]
� Yûnus rapporte : « Al-Hasan a dit : « Par Allah, le croyant ne se lève
et ne se couche qu' empli de tristesse » Ainsi, on le voyait quasi
continuellement comme un homme frappé par un malheur. » [Az-Zuhd li At!_mad
340]

� Bishr Ibn Al-Mundhir rapporte : « J'ai vu Al-Awzâcî quasiment


aveugle en raison du recueillement. Il passait la nuit à prier, réciter le
Coran et pleurer, et sa mère cherchait son lieu de prière et le trouvait
humide des larmes versées dans la nuit. » [As-Siyar 7/119]
@ cAbd Allah Ibn cUmayr a dit : « Préférez la gêne vis-à-vis d'Allah à la
gêne vis-à-vis des gens. » [Az-Zuhd li At!_mad 454)
� Un homme demanda à Yûnus Ibn cUbayd : « Adresse-moi une
recommandation. » Il lui répondit : « Je t'enjoins à la crainte d'Allah et la
bienfaisance, car Allah est avec les pieux et les bienfaisants. » [Maw=idhah Jâmi'ah
139]

� Sufyân At-Thawrî a dit : « Personne n'a la capacité et la force


d'endurer l'adoration qu'en fonction de l'intensité de sa crainte d'Allah. »
[Al-Hilyah 2/362]

� Al-Hasan a dit : « Un homme peut commettre un péché, ne pas


l'oublier, et ne pas cesser d'en craindre les conséquences, jusqu'à entrer au
Paradis. » [Az-Zuhd li A!J_mad 338)
� On demanda à cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz : « Quelle fut la cause de
ton retour vers Allah ? » Il répondit : « J'ai voulu frapper un de mes
servants, et il dit : Ô cUmar ! Souviens-toi d'une nuit dont le matin sera le
Jour de la Résurrection ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/230]
� Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Le croyant est l'homme qui agit le mieux,
et celui qui éprouve le plus de crainte. Même s'il dépense une montagne
d'argent, il ne se sent pas à l'abri d'être désigné [pour être châtié] . Sa
rectitude et sa bonté ne cessent de croître sans que cela n'augmente
également sa crainte. L'hypocrite, lui, dit : « Les gens sont nombreux, on
me pardonnera, et je ne suis pas trop mal. » ainsi, il agit mal et porte de
faux espoirs en Allah. » [As-Siyar 4/586]
La crainte d'Allah

0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Lorsque je voyais les gens se rassembler


autour de quelqu'un, je l'enviais ; et lorsque j'ai été éprouvé par cela, j'ai
souhaité me libérer d'eux, sans rien qui puisse être retenu en ma faveur ou
ma défaveur. » [Al-Hilyah 2/387]
0 cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz écrivit à un homme : « Je t'enjoins à la
crainte d'Allah qui n'accepte qu'elle, ne fait miséricorde qu'à ses adeptes, et
ne récompense que pour elle. Ceux qui y exhortent sont nombreux, et ceux
qui la pratiquent peu nombreux ; puisse Allah nous compter, ainsi que toi,
parmi ceux qui Le craignent. » [Al-Hilyah 5/267]
0 Abû Idrîs Al-Khawlânî a dit : « Un cœur pur dans un vêtement sale
est meilleur qu'un cœur sale dans un vêtement propre. » [Al-Hilyah 5/122]
0 Murayj Ibn Masrûq a dit : « La crainte avant l'espoir, car Allah a
créé un Paradis et un Enfer, et vous n'entrerez au Paradis qu'après avoir
traversé !'Enfer. » [Al-Hilyah 2/172]
0 Un homme qui voulait accomplir le pèlerinage demanda à Yûnus
Ibn cUbayd : « Adresse-moi une recommandation. » Il lui répondit :
« Crains Allah, car celui qui craint Allah n'est jamais seul. » [Mawcidhah Jâmi'ah
139]

0 cUbayd Ibn cUmayr a dit : « Fait partie de la véracité et de la bonté de


la foi que d'accomplir parfaitement les ablutions dans les situations où cela
est désagréable ; et fait partie de la véracité et de la bonté de la foi qu'un
homme s'isole avec une belle femme et la laisse partir, uniquement pour
Allah (�). » [Al-Hilyah 3/268]
0 Al-A�macî rapporte d'un bédouin : « Je suis sorti par une nuit
ténébreuse et suis tombé sur une servante d'une grande beauté. Je l'ai
désirée et elle me dit : Malheur à toi ! N'as-tu pas de raison qui te réfrène si
tu n'as pas religion qui te l'interdise ? - Si, par Allah ! Mais personne ne
nous voit en dehors des étoiles. - Et où est Celui qui les a placées ? » �ifah
As-�afwah 4/563]

0 Al-Hasan a dit : « Nous rions, alors qu'il se peut qu'Allah ait vu un


de nos actes et ait dit : Je n'accepterai rien de vous. » [Al-Muntadham 7/136]
0 cA!â' Al-Khaffâf rapporte : « Chaque fois que je rencontrais Sufyân
At-Thawrî, il pleurait. Je lui dis : qu'as-tu ? Il me répondit : Je crains que ne
soit inscrit dans la Mère du livre que je sois du nombre des malheureux. »
[Al-Hilyah 2/698]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz écrivit à son fils cAbd Allah : « Je t' enjoins à
la crainte d'Allah, car celui qui craint Allah, Il le protège, celui qui Lui
accorde un prêt gracieux, Il le récompense, et celui qui le remercie, Il lui
ajoute. Place la crainte d'Allah devant toi et fais-en la clarté de ton cœur. »
[MaW"idhah Jâmi'ah 138]

0 Yahyâ Ibn Mu<âdh Ar-Râzî a dit : « En fonction de ton amour pour


Allah, les gens t'aimeront ; en fonction de ta crainte d'Allah, les gens te
révèreront ; et en fonction de ta préoccupation concernant l'Ordre d'Allah,
les gens se préoccuper.ont de toi. » [As-Shu'ab 1/976]
0 Al-Mucâfâ rapporte : « J'ai entendu Sufyân At-Thawrî dire :
J'aimerais que tout hadith soit effacé de ma poitrine. Ô Abû cAbd Allah !
-

Toute cette science authentique, cette Sunna claire, tu souhaiterais que cela
soit effacé de ta poitrine ? - Tais-toi ! Veux-tu qu'au Jour de la
Résurrection on m'arrête et me demande pour toute assise et tout hadith
que j'ai prononcé : qu'as-tu voulu en cela ? » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/555]
0 <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz a dit : « Celui qui craint Allah, Allah le
fera craindre de toute chose ; et celui qui ne craint pas Allah, craindra toute
chose. » [As-Shu'ab 1/972]
0 Un pieux prédécesseur écrivit à son frère : « Je t'enjoins à la crainte
d'Allah, car c'est la chose la plus noble que tu puisses dissimuler, la plus
belle chose que tu puisses afficher, et la meilleure chose que tu puisses
prendre pour provision. Qu'Allah nous vienne en aide, ainsi qu'à toi, sur
celle-ci, et qu'il nous en accorde la récompense. » [MaW"idhah Jâmi'ah 139]
0 Al-Fuflayl Ibn <Iyâfl a dit : « Celui qui craint Allah, personne ne lui
nuira ; quant à celui qui craint autre qu'Allah, personne ne lui sera
d'aucune utilité. » [As-Siyar 2/773]
$ Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « Dâwud (W\1) n'a pas accompli d'acte
qui lui soit plus profitable que la faute qu'il a commise, car elle n'a cessé de
susciter en lui la crainte jusqu'à ce qu'il rencontre son Seigneur. » [Al-!iilyah
3/187]

0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Lorsque j'entends un cri dans la nuit, je


mets mes mains sur ma tête et dis : le châtiment est arrivé ! » �ifah As-�nfwah
1/336]

0 <Ubayd Allah Ibn Abî Ja<far a dit : « On a dit : l'homme ne soutient


pas sa foi par une chose meilleure que sa crainte d'Allah. » [As-Siyar 2/625]
0 Ibn Al-Mubârak a dit : « Compte parmi les plus grands malheurs de
connaître de soi un manquement, puis de ne pas s'en soucier et ne pas s'en
attrister. » [As-Sliu'ab 1/894]

Z66
La crainte d'Allah

0 Jacfar Ibn Sulaymân rapporte : « Mâlik Ibn Dînâr adressa une


exhortation qui fit pleurer Hawshab. Mâlik lui frappa alors sur l'épaule et
lui dit : Pleure, ô Abû Bishr, car il m'est parvenu que le serviteur ne cesse
de pleurer jusqu'à ce que son Maître lui fasse miséricorde et l'affranchisse
de l'Enfer. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/173]
0 Haf� Ibn cUmar rapporte : « Al-Hasan Al-Basrî pleura, on
l'interrogea à ce sujet et il dit : Je crains que demain Ibn ne me jette en Enfer
sans se soucier de moi. » [Al-Muntadham 7/ 137]
0 Al-Fu.Qayl Ibn cJyâ.Q a dit : « Si on te demande si tu crains Allah, ne
réponds pas, car si tu dis non, tu diras une chose terrible et épouvantable,
et si tu réponds oui, celui qui craint n'est pas dans la condition qui est la
tienne. » [Al-Âdâb As-Shar<iyyah 1/223]
0 Muwarriq Al-cijlî a dit : « Je n'ai trouvé comme exemple pour
illustrer la situation du croyant que celui d'un homme sur un bout de bois
au milieu des flots qui invoque : « Seigneur ! Seigneur ! » afin qu'Allah le
sauve. » [As-Shu'ab 2/1110]
0 Abû-1-Jald rapporte : « Allah (�) révéla à un de Ses prophètes : Dis à
ton peuple : Qu'avez-vous à dissimuler vos péchés aux gens et à les
commettre devant Moi ? Si vous considérez que Je ne vous vois pas, vous
M'aurez associé, et si vous considérez que Je vous vois, pourquoi faites­
vous de Moi le plus méprisable de ceux qui vous voient ? » [Mawcidhah Jârni'ah
139]

0 lbrâhîm Ibn Shaybân a dit : « Lorsque la crainte s'installe dans le


cœur, elle brûle les lieux dédiés aux passions qui s'y trouvent, elle en
chasse le désir de ce bas-monde, et elle fait cesser la langue de mentionner
cette vie. » [As-Shu'ab 1/886]
0 Sacîd Ibn Jubayr a dit : « La véritable crainte consiste à craindre
Allah jusqu'à ce que ta crainte s'interpose entre toi et ton péché, c'est là la
véritable crainte. La véritable mention d'Allah consiste en l'obéissance à
Allah, ainsi celui qui obéit à Allah L'aura mentionné, alors que celui qui ne
Lui obéit pas ne l'aura pas réellement mentionné, même s'il multiplie les
glorifications et lectures du Coran. » [Al-H.ilyah 4/276]
0 cAlqamah Ibn Murshid rapporte : « Al-Mughîrah Ibn Mukhâdish vint
trouver Al-Hasan Al-Ba�rî et lui demanda : « Comment devons-nous agir
face à des gens qui nous font craindre, au point que nos cœurs
s'envolent ? » Il répondit : « Que tu fréquentes des gens qui te font craindre
jusqu'à ce que tu parviennes à la sécurité est meilleur pour toi que de

26J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

fréquenter des gens qui te rassurent jusqu'à ce que tu parviennes à la


peur. » [Al-Hilyah 1/336)
G cÂ�im Al-Ahwal rapporte: « Bakr Ibn cAbd Allah rencontra Ialq Ibn
Habîb et lui dit : « Décris-nous un peu de la crainte d'Allah, afin que nous
puissions mémoriser cela. » Il répondit : « La crainte d'Allah consiste à
obéir à Allah, conformément à une lumière venant d'Allah, en espérant la
récompense d'Allah ; de même qu'à délaisser les péchés, conformément à
une lumière venant d'Allah, en craignant le châtiment d'Allah. » [Al-Hilyah
3/64)

G Abû Jacfar Ibn cAfî Ibn Al-Husayn disait au milieu de la nuit : « Tu


m'as ordonné et je n'ai pas obéi, Tu m'as réprimé mais je n'ai pas cessé.
Voici Ton serviteur, devant Toi, qui s'excuse. » [füfah As-�afwah 2/400]
G Abû Usâmah rapporte : « Sufyân At-Thawrî est tombé malade, et j'ai
porté ses urines à un docteur qui dit : C'est là l'urine d'un homme dont la
tristesse a fendu le foie, il n'a aucun remède. » [As-Siyar 7/270)
G Lorsqu'on demandait à Ar-Rabîc Ibn Khuthaym : « Comment es-tu
ce matin ? » Il répondait : « Ce matin, nous sommes faibles, pécheurs, nous
consommons notre subsistance, et attendons le terme de notre existence. »
[Al-Mu�annaf7/ 228)

G Usâmah rapporte : « Quiconque voyait Sufyân At-Thawrî pensait


qu'il était dans une embarcation et craignait la noyade, on l'entendait la
plupart du temps dire : Ô Seigneur, sauve-nous, sauve-nous ! » [Al-Hilyah 7;211
G On dit à cÂmir Ibn cAbd Qays : « Tu dors dehors, ne crains-tu pas le
lion ? » Il répondit : « Je suis gêné devant mon Seigneur de craindre quoi
que ce soit en dehors de Lui. » [As-Siyar l/434)
$ Abû Muhammad rapporte : « Bakr Ibn cAbd Allah Al-Muzanî
invoquait en faveur de ses frères qu'il rencontrait en disant : Qu'Allah nous
accorde, ainsi qu'à toi, l'ascétisme de celui qui peut commettre l'illicite et
les péchés dans la solitude, mais qui sait qu'Allah le voit, et ainsi le
délaisse. » [Al-Hilyah 6/303)
G On demanda à cA!â' As-salîmî : « Pourquoi cette tristesse ? » Il dit :
« Malheur à toi ! La mort est à mon cou, la tombe ma demeure, la
Résurrection ma station, le pont de l'Enfer mon chemin, et je ne sais pas ce
qu'on fera de moi. » �ifah As-�afwah 3/327)
G Al-Marrûdhî rapporte : « Abû cAbd Allah (Ahmad Ibn Hanbal)
disait : La peur m'empêche de manger et de boire, et lorsque je me rappelle
de la mort, je méprise tout ce bas-monde : ce ne sont pas de réels aliments

Z6Z
La crainte d'Allah

et vêtements, ce ne sont que peu de jours, et rien n'est équivalent à la


pauvreté. » [As-Siyar 11/216]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « J'ai pensé ordonner, lorsque je mourrais,
d'être menotté, et d'être ainsi élevé vers mon Seigneur, menotté, à la
manière de l'esclave fugitif rendu à son maître. » [Al-Hilyah 2/361 ]
G Abû Hâzim Al-Madînî a dit : « La meilleure qualité qu'on puisse
espérer pour le croyant est qu'il soit celui qui craint le plus pour lui-même,
et celui qui espère le plus pour tout musulman. » [Al-Hilyah 3/233]
G On demanda à Abû Hâzim : « Comment se déroule l'arrivée devant
Allah ? » Il répondit : « Concernant celui qui obéit à Allah, il est semblable à
l'absent qui revient auprès des siens qui l'attendent ; quant au pécheur, il
est semblable à l'esclave fugitif qui revient à son maître en colère. » [Latâ'if Al­
Ma'ârifl35]

G Mu<âwiyah Ibn Qurrah s'assit avec un successeur aux Compagnons,


et ils discutèrent. L'un dit : « Je n'espère et ne crains rien. » L'autre dit :
« Celui qui espère une chose la recherche, et celui qui craint une chose la
fuit, je ne peux imaginer un homme espérant une chose sans la rechercher,
et je ne peux imaginer un homme craignant une chose sans la fuir. » [Az-Zuhd
li Aflmad 352]

G <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz a dit : « L'homme pieux est retenu par des
brides, il ne peut faire tout ce qu'il veut. » [As-Shu'ab 5404]
G Masrûq a dit : « Suffit pour science de craindre Allah (�), et suffit
pour ignorance que de faire preuve de fatuité concernant ses actes. » [As-Siyar
4/68]

G Ka<b Al-Ahbâr a dit : « Pleurer par crainte d'Allah m'est préférable


au fait de donner en aumône mon poids en or. » [As-Siyar 3/490]
G Abû Maysarah gagna sa couche et dit : « Si seulement ma mère ne
m'avait jamais mis au monde ! » Son épouse lui dit : « Ô Abû Maysarah !
Allah n'a-t-il pas été bon envers toi ? Il t'a guidé à l'islam, et t'a accordé ceci
et cela. » Il répondit : « Certes ! Mais Allah nous a informés que nous serons
tous amenés vers l'Enfer, et Il ne nous a pas dit que nous en sortirons. » [Al­
Hilyah 2/70]

G Al-cAlâ' Ibn Muhammad rapporte : « Je suis entré chez <A!â' As­


salîmî qui était évanoui, et j'ai demandé à son épouse, Umm Jacfar : Qu'est­
il arrivé à Jacfar ? Elle répondit : Notre servante a allumé le four, il l'a
regardé et s'est évanoui. » �ifah As-�afwah 3/16]

Z6 J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G lbrâhîm Ibn Shaybân a dit : « Lorsque la crainte s'installe dans le


cœur, elle y brûle le siège des désirs et en chasse l'envie pour ce bas­
monde. » [Al-Muntadham 14/119]
G Jacfar Ibn cAbd Ar-Rahmân rapporte : « Je suis allé trouver Miscar
Ibn Kudâm afin d'apprendre de lui, et c'était un homme qui semblait être
au bord de l'abime de !'Enfer afin d'y être jeté. » [Al-Muntadham 8/159]
G Jacfar rapporte : « Les nuages arrivaient et repartaient sans que la
pluie ne tombe. Mâlik Ibn Dînâr dit : Vous trouvez longue la venue de la
pluie, alors que moi je trouve longue la venue des pierres ! Tant que ces
nuages ne font pas pleuvoir sur nous des pierres, nous sommes dans le
bien. » [Az-Zuhd li A!:!.mad 543]
G Hudhayfah Al-Marcashî a dit : « Si tu ne crains pas qu'Allah te châtie
pour la meilleure de tes œuvres, tu cours à ta perte. » �ifah As-�afwah 4/ 475]
G cAbd Allah Ibn Shûdhab rapporte : « Sulaymân accomplit le
pèlerinage avec cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz. Ils se rendirent à Iâ'if et furent
surpris en chemin par l'éclair et le tonnerre. Sulaymân prit peur et dit à
cUmar : « As-tu vu cela, ô Abû Haf§. ? » Il répondit : « Ceci arrive lorsque
descend Sa miséricorde, alors qu'en est-il lorsque s'abat Sa punition ! » [Al­
Hilyah 2/219]

G �âlih Al-Murrî rapporte : « J'ai dit à cA!â' As-salîmî : « Que désires­


tu ? » Il se mit à pleurer et dit : « Par Allah, ô Abû Bishr, j'aimerais être
cendre et n'être jamais rassemblé ni en ce bas-monde ni dans l'au-delà. »
Par Allah, il me fit pleurer et j'ai su qu'il voulait seulement être sauvé de la
difficulté du Jour du Jugement. » [AI-Hilyah 3/63]
G Bishr demanda à Al-Fu4ayl Ibn cJyâ4 : « Exhorte-moi. » Il lui
répondit : « Celui qui craint Allah (�), la crainte le mènera à tout bien. » [Az­
Zawâjir 1/ 52]

G Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! Attache-toi à la crainte d'Allah


(�), car elle domine toute chose. » [Az-Zuhd li A!:!.mad 230)

Z64
L'espoir en Allah et la bonne opinion d'Allah

L'espoir en Allah et la bonne opinion d'Allah

0 <Abd Allah Ibn Mas<ûd a dit : « Au Jour de la Résurrection, Allah


pardonnera d'un pardon qu'aucun homme n'a jamais imaginé. » [Mawsûcah Ibn
Abî-d-Dunyâ 1/83]

0 <Abd Allah Ibn <Abbâs a dit : « Si vous voyez un homme mourant,


annoncez-lui le Paradis, afin qu'il rencontre son Seigneur en ayant une
bonne opinion de Lui ; et si vous rencontrez un homme vivant, faites-lui
craindre son Seigneur et rappelez-lui la dureté de Son châtiment. » [AL-c qibah
fi Dhikr Al-Mawt 1/145]
0 Jundub Ibn <Abd Allah rapporte : « Un homme des communautés
passées dit : « Par Allah ! Allah ne pardonnera jamais à untel ! » Allah (�)
révéla alors à un prophète de son époque de l'informer : « Je lui ai
pardonné et J'ai réduit tes œuvres à néant pour ton serment. » [Az-Zuhd li A!lmad
360]

0 <Abd Allah Ibn Mas<ûd a dit : « Par Celui en dehors duquel il n'est
de divinité digne d'adoration ! On n'accorde pas au serviteur ce qui est
meilleur que la bonne opinion d'Allah. Par Celui en dehors duquel il n'est
de divinité digne d'adoration ! Aucun serviteur n'a une bonne opinion
d'Allah sans qu'Allah ne lui accorde ce qu'implique sa bonne opinion, car
le bien est dans Sa Main. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/83]
0 Un bédouin tomba malade et on lui dit : « Tu vas mourir. - Où
m'emmènera-t-on ? - Vers Allah. - Alors qu'ai-je à réprouver de me
diriger vers Celui de la part duquel je ne vois que le bien ? » [Mawsûcah Ibn Abî-d­
Dunyâ 5/309]

0 Al-Mu<tamir Ibn <Abd Allah rapporte : « Lorsque mon père fut sur
le point de mourir, il me dit : Ô Mu<tamir ! Parle-moi des permissions afin
que je rencontre Allah en ayant une bonne opinion de Lui. » [Mawsûcah Ibn Abî-d­
Dunyâ 5/309]

0 lbrâhîm a dit : « Les pieux prédécesseurs aimaient répéter au


mourant ses actes méritoires afin qu'il ait une bonne opinion de son
Seigneur. » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/309]
0 Mu!arrif Ibn <Abd Allah a dit : « J'ai constaté que l'insouciance
qu'Allah établit dans le cœur des véridiques est une miséricorde qu'il leur
fait, et s'il établissait en leur cœur une crainte fonction de leur
connaissance, ils n'auraient pas aimé l'existence. » �ifah As-fiafwah 3/159]

Z65
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Muslim Ibn Yasâr a dit : « Au Jour de la Résurrection, on fera venir


un homme qu'on présentera devant Allah qui dira : « Voyez ses bonnes
actions ! » on regardera et on n'en trouvera aucune. Puis Il dira : « Voyez
ses péchés ! » et on en trouvera de nombreux, et ainsi on ordonnera de le
jeter en Enfer. Alors qu'on l'emmènera en Enfer, il se retournera, et Allah
dira : « Ramenez-le ! Vers quoi te retournes-tu ? - Seigneur, ce n'est pas ce
que je pensais - ou ce que j'espérais de Toi [Ibrâhîm douta sur les termes] .
- Tu dis vrai ! » On ordonnera alors de l'emmener au Paradis. » [AL-H.ilyah
1/396)

0 Az-Zirbiqân rapporte : « J'étais chez Abû Wâ'il lorsque je me mis à


insulter Al-Hajjâj et mentionner ses méfaits. Il me dit alors : « Ne l'insulte
pas ! Qu'en sais-tu, peut-être a-t-il dit : « Ô Allah, pardonne-moi » et qu'on
lui a pardonné. » [Al-fiilyah 2/60)
0 Abû-1-Jawzâ' a dit : « Si des hommes parmi les savants et riches
d'entre vous allaient trouver un homme savant et riche et qu'ils lui
demandaient une cruche d'eau, la leur donnerait-il ? Ô Abû-1-Jawzâ' ! Qui
refuse une cruche d'eau ? - Par Allah ! Allah est plus généreux de Son
Paradis que cet homme de cette cruche d'eau. » [AL-H.ilyah 1/458]
0 Bilâl Ibn Sacd a dit : « Votre Seigneur ne se presse pas de châtier, Il
pardonne l'erreur, accepte le repentir, reçoit celui qui vient vers Lui, et
éprouve de la pitié pour celui qui se détourne. » [Al-Hilyah 2/190)
0 cAmr Ibn Maymûn a dit : « Au Jour de la Résurrection, je n'aimerais
pas que mon sort soit confié à mes parents. »1 [AL-Hilyah 2/72)
0 Al-Fu_4ayl Ibn cJyâ4 a dit : « Par Sa puissance ! S'Il me faisait entrer
en Enfer et que je m'y retrouve, je ne désespèrerais pas. » [AL-H.ilyah 3/B]
0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « L'obéissance à Allah ou l'Enfer ! » et
Muhammad Ibn Wâsic dit : « Le pardon d'Allah ou l'Enfer ! » [Al-fiilyah 1/413)
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Si le pardon ne comptait pas parmi ce
qu'Il aime le plus, Il n'aurait pas éprouvé la plus noble de Ses créatures par
le péché. » �ifah As-�afwah 4/341)
0 Un dévot a dit : « Lorsque j'ai su que c'est Allah qui me jugerait, ma
tristesse a disparu car lorsque le Généreux juge Son serviteur, Il fait preuve
de largesse. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/60)

1En raison de ce qu'il sait du fait qu'Allah est plus miséricordieux, bienveillant, bon et généreux envers
lui que ne le sont ses parents.

266
L 'espoir en Allah et la bonne opinion d'Allah

0 Lorsque Bishr Ibn Man�ûr agonisa, il rit et dit : « Je quitte ceux


desquels je crains la tentation pour me diriger vers Celui concernant la
miséricorde duquel je n'ai aucun doute. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/100]
0 Salamah Ibn Al-Hazâl rapporte : « J'ai entendu Al-Hasan dire lors de
funérailles auxquelles participait Al-Farzadaq, alors que les gens étaient
rassemblés autour du jeune défunt et se rappelaient la mort : « Ô Abû
Farâs ! Qu'as-tu préparé pour ce jour ? - Par Allah, rien en dehors de
l'attestation qu'il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah, depuis
quatre-vingt ans. - Accroche-toi à elle et reçois bonne annonce, quelle
bonne préparation elle est ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/102]
0 Muhammad Ibn Al-Munkadir rapporte : « cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz
détestait Al-Hajj âj, et il se consola par une parole qu'il prononça à sa mort :
« Ô Allah, pardonne-moi, car ils prétendent que Tu ne le feras pas ! » Ceci
parvint à Al-Hasan Al-Ba�rî qui dit : « L'a-t-il réellement dit ? - Oui. -
Alors cela est possible. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/108]
0 Abû cUthmân An-Nahdî a dit : « La miséricorde n'existe que pour
les péchés. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/112]
0 cUmar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « Si un héraut annonçait depuis le ciel :
« Ô hommes ! Vous entrerez tous au paradis, à l'exception d'un seul
homme. » Je craindrais que ce ne soit moi. Et si un héraut annonçait : « Ô
hommes ! Vous entrerez tous en Enfer, à l'exception d'un seul homme. »
J'espèrerais que ce soit moi. » [AI-Hilyah 1/73]
0 Mu!arrif a dit : « Si on pesait la crainte et l'espoir d'un croyant, on
constaterait qu'ils sont identiques et qu'aucun des deux ne dépasse
l'autre. » [AI-Hilyah 1/363]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « L'espoir et la crainte sont les deux
montures du croyant. » [Az-Zuhd li Al1mad 452]
0 Al-Fu!!ayl Ibn cJyâ4 a dit : « La crainte est meilleure que l'espoir tant
que l'homme est en bonne santé, et lorsque la mort vient à lui, l'espoir est
meilleur. » [As-Siyar 2/777]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Le croyant a une bonne opinion d'Allah
ainsi il agit en bien, alors que l'hypocrite a une mauvaise opinion, ainsi il
agit en mal. » [Al-Hilyah 1/331]
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Ne connaît pas Allah celui dont le
summum de son espoir en son Seigneur n'est pas le pardon. » �ifah As-�.afwah
4/341]

Z67
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

* Mucâwiyah Ibn Murrah rapporte : « Je suis entré chez Muslim ibn


Yasâr qui mentionna un hadith concernant l'Enfer. Je lui dis : Ô Abû cAbd
Allah, nous éprouvons crainte et espoir. Il répondit : « Je ne sais quelle est
la valeur de l'espoir de l'homme en la miséricorde d'Allah, alors qu'il ne
peut patienter sur les désirs qu'Allah a interdits. » Il m'éveilla sur cela, et il
était meilleur que moi. » [Mukhla?_ar Târîkh Dimashq 7/286]
* Un pieux prédécesseur écrivit à son frère : « Si Allah est avec toi, qui
craindras-tu ? Et s'il est contre toi, en qui espèreras-tu ? » [Mawcidhah Jiimi'ah 215]
* Ahmad Ibn cÂ�irn Al-An!âkî a dit : « J'aimerais ne ps mourir avant
de connaître Allah. Le connaître ne signifie pas reconnaître Son existence,
mais Le Connaître d'une connaissance qui m'amène à éprouver de la gêne
devant Lui. » �ifah As-g_afwah 4/196]
La tristesse

La tristesse

� lbrâhîm Ibn <Îsâ rapporte : « Je n'ai jamais vu personne de plus triste


que Al-Hasan, je ne l'ai jamais vu sans penser qu'il venait d'être frappé par
un malheur. » [As-Siyar 4/575]
� Al-Fugâyl Ibn ciyâg rapporte : « Un jour Ialhah rit puis s'emporta
contre son âme et dit : « Pourquoi ris-tu ? Seul celui qui a traversé les
épouvantes et le Pont jeté au-dessus de l'Enfer peut rire. Je me suis efforcé
de ne pas me laisser aller à rire jusqu'à savoir ce qu'il adviendra de moi. »
Et effectivement, on ne le vit plus rire jusqu'à ce qu'il revienne à Allah. »
[As-Siyar 5/ 192]

� Mâlik Ibn Dînâr a dit : « S'il n'y a pas de tristesse dans le cœur, il se
délabre. » [As-Siyar 5/363]
� Al-Fuf!âyl Ibn cJyâg a dit : « Lorsqu'Allah aime un serviteur, Il
augmente son affliction ; et lorsqu'il déteste un serviteur, Il élargit sa vie
d'ici-bas. » [As-Siyar 8/ 432]
� Ibrâhîm Ibn Sa<îd Al-Jawharî rapporte de Ar-Rashîd : « Je n'ai jamais
vu personne de semblable à Al-Fugayl Ibn <Iyâg, je suis entré auprès de
lui, et il me dit : Vide ton cœur pour la tristesse et la peur, jusqu'à ce
qu'elles s'y installent, t'empêchent de commettre des péchés et t'éloignent
de !'Enfer. » [As-Siyar 8/ 438]
� Sa<îd Ibn <Abd Al-<Azîz Ibn Jâbir rapporte : « Bilâl n'a plus jamais
accompli l'appel à la prière pour personne après le Messager d'Allah (�) . Il
voulut participer au djihad, et Abû Bakr voulut l'en empêcher. Il lui dit :
« Si tu m'as affranchi pour Allah, laisse-moi partir. » Il se rendit donc au
shâm, jusqu'à ce que <Umar arrive à Al-Jâbiyah. Les gens lui demandèrent
de presser Bilâl d'accomplir l'appel à la prière. Il le lui demanda, il appela à
la prière, et il n'y eut pas de jour où on pleura plus qu'en celui-ci, en raison
du souvenir du Prophète (�) que cela suscita chez eux. » [As-Siyar 1/357]
� Ibn Hibbân rapporte : « Yahyâ Ibn Abî Kathîr comptait parmi les
dévots, et lorsqu'il participait à des funérailles, il ne dinait pas en ce jour et
ne parlait à personne. » [As-Siyar 6/28]
� <Umar Ibn Dharr a dit : « Toute tristesse s'atténue, à l'exception de la
tristesse de celui qui se repent de ses péchés. » [As-Siyar 6/388]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G J acfar Ibn Sulaymân rapporte : « Lorsque je ressentais une dureté en


mon cœur, j'allais regarder le visage de Muhammad Ibn Wâsic, et il avait le
visage d'une mère qui a perdu son enfant. » [As-Siyar 6/120]
G On demanda à cAbd Al-cAzîz Ibn Abî Dâwud : « Quelle est la
meilleure adoration ? » Il répondit : « La tristesse permanente. » [As-Siyar
7/186]

G Al-Hasan a dit : « Celui qui connait son Seigneur L'aime, et celui qui
voit clairement ce bas-monde s'en écarte. Le croyant ne se divertit pas
jusqu'à l'insouciance, et lorsqu'il réfléchit, il s'attriste. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
3/211]

ZJ6
L 'espérance

L'espérance

0 Abû cUthmân An-Nahdî a dit : « J'ai pratiquement centre trente ans,


et je n'ai pas connu une chose sans qu'elle ne s'amenuise, à l'exception de
mon espérance qui est toujours la même. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/308]
0 Al-Mufaddal Ibn Fagâlah invoqua Allah qu'il fasse disparaître son
espoir. Il le perdit mais ne put le supporter, si bien qu'il invoqua Allah de
le lui rendre. [Al-f!.ilyah 3/85]
0 Al-Hasan a dit : « Sans l'insouciance et l'espoir, les musulmans ne
chemineraient pas sur la voie. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/309]
0 Al-Hasan a dit : « L'insouciance et l'espoir sont deux bienfaits
immenses accordés au fils d'Adam. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/309]
0 Mu!arrif Ibn As-Shakhîr a dit : « Si je connaissais le terme de mon
existence, je craindrais de perdre la raison, mais Allah a fait don à Ses
serviteurs de l'insouciance vis-à-vis de la mort, et sans cela ils n'auraient
jamais apprécié aucune existence et n'auraient jamais commercé. » [füfah As­
�afwah 3/159]

0 cAlî Ibn Abî Iâlib a dit : « Ce que je crains le plus pour vous repose
en deux choses : le suivi des passions, et les grandes espérances, car le suivi
des passions obstrue le chemin de la vérité, et les grandes espérances font
oublier l'au-delà. L'au-delà se rapproche et ce bas-monde s'en va, et chacun
d'eux a des enfants, alors soyez les enfants de l'au-delà, et ne soyez pas les
enfants de ce bas-monde. Aujourd'hui est un jour d' œuvres sans compte,
alors que demain sera un jour de compte sans œuvre possible. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 3/313]

0 cAbd Allah Ibn Mascûd dit à son fils : « Ô mon fils ! Lorsque tu pries,
accomplis la prière de celui qui fait ses adieux, et pense que tu n'y
reviendras jamais. Sache, ô mon fils, que le croyant meurt entre deux
bonnes actions : l'une qu'il a accomplie et l'autre qu'il attend. » lliifah As-�afwah
1/231]

0 Al-Hasan Al-Ba§.rÎ a dit : « Ô fils d'Adam ! Tu n'es qu'une somme de


jours, et à chaque jour qui passe, c'est une partie de toi qui disparaît. » [Al­
Hilyah 1/334]

0 Al-Fu.Qayl Ibn cJyâg a dit : « Hier n'est qu' exemple, aujourd'hui


œuvre, et demain espérance. » [As-Siyar 2/505]

ZH
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Les jours sont au nombre de trois :


hier est un sage qui a laissé en toi exhortation et leçon, aujourd'hui est un
invité qui fut longuement absent et partira bien vite, quant à demain tu ne
sais pas qui il sera. » [Kalâm Al-Layâlî wa-l-Ayyâm 1/16]
G Yahyâ Al-Ghasânî a dit : « Je ne me suis jamais endormi en me
disant que j'allais me réveiller. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/311]
G Chaque jour, Habîb Abû Muhammad adressait les
recommandations de celui qui est à l'article de la mort quant à savoir qui
devait laver sa dépouille. Il pleurait chaque matin et chaque soir, on
interrogea son épouse à ce sujet, et elle dit : « Par Allah, il craint au soir de
ne pas voir le matin, et au matin de ne pas voir le soir. » Uâmi' Al-'Wûm wa-1-Hikâm
503]

G Lorsque Muhammad Ibn Wâsic voulait dormir, il disait à sa famille :


« Je vous confie à Allah, car il se peut que ce soit là le somme dont je ne me
réveillerais pas. » Uâmi' Al-'Lflûm wa-1-Hikâm 503]
G Shaqîq Al-Balkhî dit à ses compagnons : « Si Allah vous faisait
mourir aujourd'hui, vous demanderait-Il compte pour la prière de
demain ? - Non. Comment Allah pourrait-Il nous demander compte d'un
jour que nous n'avons pas vécu ? - Tout comme Il ne vous demande pas
compte de la prière de demain, ne Lui demandez pas la subsistance de
demain, car il se peut que vous ne parveniez pas jusqu'à demain. » [Al-Hilyah
1/420]

G Il y avait une dévote à la Mecque qui, au soir, disait : « Ô âme ! La


nuit est à toi, tu n'en auras pas d'autre. » puis elle s'appliquait à
l'adoration. Et au matin, elle disait : « Ô âme ! Le jour est à toi, tu n'en auras
pas d'autre. » et elle s'appliquait ensuite à l'adoration. Uâmi' Al-'Wûm wa-1-Hikâm
503]

G Bakr Al-Muzanî a dit : « Si tu veux que ta prière te soit profitable,


alors dis : il se peut que je n'en accomplisse pas d'autre. » Uâmi' Al-'Wûm wa-l­
Hikâm 503]

G Sufyân a dit : « L'ascétisme en ce bas-monde consiste à avoir peu


d'espérance, et non à manger ce qui est fruste ou porter une mante. »
[Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/310]

G Sufyân rapporte de Mâlik Ibn Mighwal : « Celui qui a peu


d'espérance acceptera aisément son existence. » Sufyân dit : « C'est-à-dire
en sa nourriture et ses vêtements. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/311]

ZJZ
L'espérance

0 Bakr Ibn cAbd Allah Al-Muzanî rapporte qu'il a rencontré Abû


Jamîlah auquel il dit : « : « ô Abû Jamîlah ! Comment te sens-tu ? » Il
répondit : « Comme un homme qui a tendu sa nuque, au-dessus de laquelle
se trouve un sabre, et qui attend qu'on frappe. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/312]
0 Dâwud At-Iâ'î a dit : « Si j'espérais vivre un mois, je considèrerais
avoir commis un péché immense ! Comment espérer cela, alors que je vois
les calamités frapper les hommes jour et nuit. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/312]
0 Ibrâhîm Ibn Nashî! rapporte qu' Abû Zurcah lui a dit : « Je vais te dire
une chose que je n'ai dit à personne d'autre que toi : depuis vingt ans, je ne
me suis jamais rendu à la mosquée en me disant que j'allais y revenir. »
[Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/318]

0 Hâmid Al-Qay�arî a dit : « Nous sommes tous certains de la mort,


mais nous ne voyons personne s'y préparer. Nous sommes tous certains de
l'existence du Paradis, mais nous ne voyons personne œuvrer pour cela.
Nous sommes tous certains de l'existence de !'Enfer, mais nous ne voyons
personne le craindre. De quoi vous réjouissez-vous ? Qu'attendez-vous ?
C'est la première chose qui parviendra à vous de l'ordre d'Allah, en bien
ou en mal. Ô mes frères ! Cheminez convenablement vers votre Seigneur ! »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/337]

0 cAwn Ibn cAbd Allah a dit : « Personne ne met la mort à sa juste


place sans considérer que demain ne fait pas partie de son existence :
combien débutent la journée sans la finir ? Combien ont espéré demain
sans y parvenir ? Si vous considériez l'existence et son devenir, vous
détesteriez l'espérance et ses tromperies. » [Al-Hilyah 2/95]
0 Abû Muhammad, le dévot, rapporte : « Nous avons participé à Koufa
à des funérailles auxquelles prenait part Dâwud At-Iâ'î qui se mit à l'écart
alors qu'on ensevelissait le défunt. Je suis allé le rejoindre et me suis assis à
ses côtés, et il dit : Celui qui craint la menace voit les choses proches, et
celui qui porte de grands espoirs faiblit en ses œuvres, alors que tout ce qui
arrive est proche. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 89]
0 Ibn Al-Mahdî a dit : « Celui dont les espérances grandissent voit ses
œuvres diminuer, et celui qui voit la fin de son existence n'aura pas tiré
profit de ses espérances, si ce n'est qu'il est nécessaire d'avoir un espoir et
un désir au travers desquels l'âme vit et le cœur se renforce, afin de vivre
en ce bas-monde. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 93]

21)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Sacîd Ibn cAbd Ar-Rahmân a dit : « Ce bas-monde n'a été peuplé


qu'en raison du peu de raison de ses habitants. » Ce qui signifie que c'est
en raison de leur peu de raison qu'ils se sont détournés de l'au-delà et se
sont préoccupés de ce bas-monde. [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 93]
0 On a dit : « L'homme sensé se fie à ses œuvres, alors que l'ignorant se
fie à ses espérances. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 68]
0 On a dit : « À travers les grandes espérances le cœur s'endurcit, et
par la sincérité de l'intention les péchés diminuent. » [Adab Ad-Dîn wa-d-Dunyâ
1/151]

0 On a dit : « Aie peu d'espérance car l'existence est courte, et amende


ton for intérieur, car la bonté est chose aisée. » [Adab Ad-Dîn wa-d-Dunyâ 1/151]
0 Al-Hasan a dit : « Pas un homme n'a eu de grandes espérances sans
oublier d' œuvrer. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 65]
0 On a dit : « L'espérance est un nuage qui trompe qui le voit, et déçoit
qui espère en lui. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 66]
La confiance en Allah

La confiance en Allah

G cUmar Ibn Al-Kha!!âb rencontra des gens du Yémen et leur


demanda : « Qui êtes-vous ? - Nous sommes ceux qui placent leur
confiance en Allah. - Vous êtes plutôt ceux qui comptent sur les hommes,
car celui qui place réellement sa confiance en Allah est celui qui sème une
graine puis place sa confiance en Allah. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/140]
G Sacîd Ibn Jubayr a dit : « La confiance en Allah rassemble tout ce qui
est la foi. » Il invoquait en disant : « Ô Allah, accorde-moi une confiance
sincère en Toi, et une bonne opinion de Toi. » [As-Siyar 2/505]
G Sacîd Ibn Al-Musayyib a dit : « Celui qui se suffit d'Allah, les gens
auront besoin de lui. » [AL-Jiilyah 2/173]
G Khalf Ibn Al-Walîd rapporte : « Un homme vint se plaindre de sa
pauvreté à Al-Fugayl qui lui dit : Est-ce un administrateur en dehors
d'Allah que tu cherches ? » [Al-Jiilyah 8/93]
G Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Trois qualités comptent parmi les
qualités des pieux : la confiance en Allah, le fait de se suffire de Lui, et de
revenir vers Lui en toute chose. » [As-Shu'ab 2/1082]
G cA!â' rapporte : « Iâwus Al-Yamânî vint me trouver et m'adressa de
belles parole en me disant : Ô cA!â ! N'adresse pas ta demande à celui dont
les portes te sont fermées et voilées, mais adresse-la à Celui dont les portes
te sont ouvertes jusqu'au Jour de la Résurrection. Il t'a commandé de
L'invoquer, et t'a garanti qu'Il t'exaucerait. » [Al-Qanâ'ah 36]
G Yûsuf Ibn Asbâ! a dit : « Il a placé en Allah la confiance de l'homme
qui ne peut être atteint que par ce qui lui a été prédestiné. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-1-
tf.ikam 410]

G Al-Marwazî rapporte : « On demanda à Abû cAbd Allah (Ahmad Ibn


Hanbal) : « Comment se manifeste la sincérité de la confiance en Allah ? » Il
répondit : Cela se manifeste par le fait de placer sa confiance en Allah sans
avoir dans le cœur aucun homme dont on espère qu'il en réalisera quoi que
ce soit. S'il en est ainsi, Allah accorde, et on place en toute vérité sa
confiance en Allah. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-1-tf.ikam 412]
G Ibn cAwn rapporte : « Muhammad Ibn Sirîn disait à Ayyûb :
« Pourquoi ne te maries-tu pas ? » Il s'en plaint auprès de moi et dit : « Si je
me marie, d'où trouverais-je de quoi dépenser pour ma famille ? » J'ai
rapporté cela à Muhammad Ibn Sirîn qui dit : « Lui accordera sa
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

subsistance Celui qui l'accorde à l'oiseau dans le ciel. » Et il pointa le ciel


du doigt. Ayyûb se maria, et j'ai ensuite vu du poulet à sa table. » [As-Shu'ab
2/1281]

$ cAbd Allah Ibn Idrîs a dit : « Je m'étonne de celui qui se voue à un


homme, mais délaisse de se vouer à Celui qui possède les cieux et la terre. »
[As-Shu'ab 2/1251]

� Sacîd Ibn Jubayr a dit : « La confiance en Allah rassemble toute la foi.


- Et il invoquait en disant : Ô Allah, je Te demande la sincérité dans la
confiance que je place en Toi, et la bonne opinion à Ton égard. » [As-Siyar
4/325]

$ On demanda à Hâtim Al-A�am : « Sur quoi as-tu fondé ta confiance


en Allah ? » Il répondit : « Sur quatre caractéristiques : J'ai su que ma
subsistance ne serait consommé par personne d'autre que moi, et cela a
apaisé mon âme ; j'ai su que mes actes ne seraient accomplis par personne
d'autre que moi, donc je m'y consacre ; j'ai su que la mort survient
subitement, donc je me dirige vers elle ; et j'ai su que ne pouvais échapper à
l' œil d'Allah, je suis donc gêné devant Lui. » [As-Siyar 11/ 485]
$ Shaqîq demanda à Hâtim Al-Asam « Depuis que tu
m'accompagnes, qu'as-tu appris de moi ? » Il répondit : « Une parole : J'ai
vu les gens douter concernant la subsistance, alors j'ai placé ma confiance
en Allah. Allah (�) dit : (Pas une bête sur terre sans que sa subsistance
n'incombe à Allah) » [As-Siyar 11/485]
$ Sufyân a dit : « Si la certitude était établie dans le cœur, il volerait de
joie, de tristesse, de désir pour le Paradis, ou de crainte de !'Enfer. » [As-Siyar
7/620]

$ Hâtim Al-A�am a dit : « J'ai quatre épouses, neuf enfants, et Satan


n'a jamais pu espérer me faire douter concernant leur subsistance. » [As-Siyar
2/960]

$ Muslim Ibn Yasâr a dit : « Œuvre à la manière de celui qui ne sera


sauvé que par ses œuvres, et place ta confiance en Allah, à la manière de
celui qui n'est atteint que par ce qu'Allah lui a écrit. » [Al-H.ilyah 1/394]
$ Des gens vinrent trouver Abû Hâzim et lui dirent : « Ô Abû Hâzim !
Ne vois-tu pas comment les prix augmentent ? » Il répondit : « Qu'est-ce
qui vous inquiète en cela ? Celui qui pourvoit à notre subsistance lorsque
les prix sont bas, est Celui qui y pourvoit lorsque les prix montent. » [Al­
H.ilyah 1/526]

2J6
La confiance en Allah

0 cAbd Allah Ibn cUtbah vendit une terre quatre-vingt mille dirhams,
et on lui dit : « Pourquoi ne fais-tu pas d'une partie de cet argent une
provision pour ton fils ? » Il dit : « Je fais de cet argent une provision pour
moi auprès d'Allah, et je fais d'Allah une provision pour mon fils. » et il le
donna en aumône. ['Uyûn Al-Akhbâr 1/387]
0 On interrogea Al-Hasan concernant la confiance en Allah, et il
répondit : « Elle consiste à être satisfait d'Allah. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/144]
0 On interrogea cAbd Allah Ibn Dâwud concernant ta confiance en
Allah, et il répondit : « Je suis d'avis qu'elle repose en le fait d'avoir une
bonne opinion d'Allah. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/151]
0 Un sage dit : « La confiance en Allah est de trois degrés : le premier
repose en l'abandon de toute complainte, le deuxième eri la satisfaction, et
le troisième en l'amour. L'abandon de toute complainte est le degré de la
patience ; la satisfaction consiste en un apaisement du cœur face à ce
qu'Allah accorde, et ce degré est plus élevé que le premier ; quant à l'amour
il consiste à aimer ce qu'Allah fait. Le premier degré est celui des ascètes, le
deuxième celui des véridiques, et le troisième celui des envoyés. » [Mawsû'ah
Ibn Abî-d-Dunyâ 1/161]

0 Abû Hazim a dit : « Comment craindrais-je la pauvreté, alors que


mon Maître possède ce qui est dans les cieux et sur la terre, ainsi que tout
ce qu'ils comportent et ce qui est sous terre ? » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/269]
0 Abû cAbd Ar-Ra_hmân Al-cUmarî a dit : « J'étais un fœtus dans le
ventre de ma mère et ma subsistance me parvenait, puis lorsque j'ai grandi
et ai connu mon Seigneur, j'ai eu une mauvaise opinion de Lui. Est-il un
serviteur plus mauvais que moi ? » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/272]
0 Mu'ammil Al-Mughâzilî rapporte : « J'accompagnais Muhammad
As-Samîn et j'ai voyagé avec lui jusqu'à parvenir entre Tikrït et Mossoul où
des fauves se mirent à rugir à proximité. J'eus si peur que cela se vit sur
moi, et que j'ai pensé à fuir, mais Muhammad me calma et me dit : « Ô
Mu' ammil ! C'est ici que se manifeste la confiance en Allah, pas dans la
mosquée. » [Al-Hilyah 3/431]

ZJ7
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La certitude en Allah

� Ibn Mascûd a dit : « Le moment où j'espère le plus obtenir ma


subsistance et lorsqu'on dit : il n'y a plus de farine dans la maison. » [Al­
Hilyah 2/97]

� Abû-d-Dardâ' a dit : « Comme sont bons le sommeil et la rupture des


hommes sagaces ! Comment peuvent-ils être trompés par la veille et le
jeûne des sots ? Le poids d'une fourmi de bien d'un homme empreint de
piété et de certitude est meilleur et plus grand que des montagnes
d'adorations accomplies par ces gens trompés ! » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/23]
� Ibn Mascûd a dit : « La certitude consiste à ne pas satisfaire les gens
en courrouçant Allah, ne louer personne pour la subsistance d'Allah, ne
blâmer personne pour ce qu'Allah ne t'a pas accordé, car la subsistance
n'est pas amenée par l'avidité et n'est pas repoussée par la jalousie. Allah,
dans Son équité, sa Science et Sa bienveillance a établi l'apaisement et le
bonheur dans la certitude et la satisfaction, et l'angoisse et la tristesse dans
le doute et le courroux. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/35]
0 Abû-d-Dardâ' dit à un homme : « Adore Allah comme si tu Le
voyais ! » [Al-Hilyah 1/211]
� cUrwah Ibn Az-Zubayr demanda à Ibn cUmar la main de sa fille
alors qu'ils accomplissaient des circumambulations, et il ne lui répondit
pas. Puis il le rencontra, s'excusa et lui dit : « Nous accomplissions des
circumambulations, nous figurant Allah devant nous. » [Al-Hilyah 1/309]
� Khâlid Ibn Macdân a dit : « Apprenez la certitude comme vous
apprenez le Coran, jusqu'à la connaître, car moi je l'apprends. » [Mawsû<ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 1/22]

� Un sage a dit : « C'est par la faiblesse de la certitude que


s' introduisent les fautes auprès de ce ceux qui recherchent Allah ; c'est de la
force de la certitude et de la sincérité de la recherche que naissent le sérieux
et l'effort ; et c'est par la sincérité de la peur et de la prudence que l'âme se
console de ses désirs. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/29]
� Al-Hasan rapporte « Luqmân dit à son fils : Ô mon fils ! On ne peut
œuvrer que par certitude, et celui qui voit sa certitude faiblir voit ses
œuvres diminuer. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/34]

ZJ&
La certitude en Allah

G Al-Hasan a dit : « Ô fils d'Adam ! Relève de la faiblesse de ta


certitude que tu aies plus confiance en ce qui est en ta main qu'en ce qui est
dans la Main d'Allah. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/36]
G Bilâl Ibn Sacd a dit : « Ô serviteurs du Miséricordieux ! Sachez que
vous œuvrez en des jours courts pour des jours longs, en une demeure
éphémère pour une demeure éternelle, en une demeure de tristesse et de
peine pour une demeure de bienfaits et d'éternité ! Que celui qui n' œuvre
pas avec certitude ne se fatigue pas ! » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/37]
G <Âmir a dit : « La reconnaissance représente la moitié de la foi, la
patience la moitié de la foi et la certitude toute la foi. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ
1/484]

G Masrûq a dit : « Le moment où j'ai la meilleure opinion [d'Allah] est


lorsque le servant me dit : il n'y a plus dans la maison ni farine ni dirham. »
[Al-fiilyah 2/97]

0 Ahmad a dit : « Les jours où je suis le plus heureux sont ceux lors
desquels je ne possède rien au matin. » �ifah As-�.afwah 2/97]
0 On demanda à Abû Hâzim : « Quels sont tes biens ? » Il répondit :
« Je possède deux biens, avec lesquels je ne crains pas la pauvreté : j'ai
confiance en Allah, et j'ai désespéré de ce que possèdent les gens. » [Al-Hilyah
3/231]

G <A!â' Al-Khurasânî ne quittait pas une assemblée sans dire : « Ô


Allah ! Accorde-nous une certitude émanant de Toi qui nous rende plus
aisée les malheurs de ce bas-monde, nous permette de savoir que ne nous
atteint que ce que Tu nous as écrit, et que nous n'obtiendrons de
subsistance que ce que Tu nous a accordé. » [Al-Yaqîn 108]
G On demanda à Abû Hâzim : « Ne crains-tu pas la pauvreté ? » Il
répondit : « Comment craindrais-je la pauvreté, alors que mon Maître
possède ce qui est dans les cieux et sur la terre, ainsi que tout ce qu'ils
comportent et ce qui est sous terre ? » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/269]
G Un sage a dit : « N'est pas juste envers sa personne, celui qui a la
certitude d'être ressuscité et jugé, et qui s'écarte de la rétribution et de la
récompense. » [Adab Ad-Dunyâ wa-d-Dîn 1/151]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La patience

$ <Abd Allah Ibn Mas<ûd a dit : « Je préfère mordre dans une braise
jusqu'à ce qu'elle refroidisse plutôt que de dire à propos d'une chose
qu'Allah a décrétée : si seulement cela n'avait pas été. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 136]
$ On fit parvenir à Ibn <Abbâs l'annonce du décès d'un membre de sa
famille, alors qu'il était en voyage. Il accomplit deux unités de prière et dit :
« Nous avons fait ce qu'Allah nous a ordonné, lorsqu'il dit : (Cherchez aide
dans la patience et la prière) » [As-Shu'ab 7/114]
$ <Umar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « Nous avons constaté que le meilleur
de notre existence était la patience. » [Al-Hilyah 1/71]
$ Sa<îd Ibn Jubayr a dit : « La patience consiste à ce que le serviteur
reconnaisse que ce l'atteint vient d'Allah, et qu'il en espère la récompense
auprès d'Allah. Un homme peut perdre patience alors qu'il est fouetté et
qu'on ne voit de lui, en apparence, que la patience. » [Mawsû'ah Ibn Abî-dcDunyâ
4/47]

$ <Alî Ibn Abî Iâlib a dit : « La patience est à la foi ce que la tête est au
corps. Si la tête est coupée, le corps meurt. - Puis il éleva la voix et dit : Il
n'est pas de foi pour qui n'a pas de patience ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/23]
� <Abd Al-<Azîz Ibn Abî Rawwâd perdit un œil, sans que ni son
épouse ni son fils ne s'en rendent compte, pendant vingt ans. Son fils le
devina un jour et dit : « Ô père, tu as perdu un œil ? Il répondit : « Oui mon
fils, l'agrément d'Allah a pris l' œil de ton père depuis vingt ans. » [Al-Hilyah
8/191]

$ Al-Fuflayl Ibn cJyâfl dit à un homme qui se plaignait auprès d'un


autre : « Tu te plains de Celui qui te fait miséricorde, auprès de quelqu'un
qui ne te fait pas miséricorde. » [As-Siyar 6/439]
$ Sufyân At-Thawrî a dit : « N'est pas érudit celui qui ne considère
pas l'épreuve comme un bienfait, et le repos comme une calamité. » [As-Siyar
7/66]

$ cAbd Ar-Rahmân Ibn Mahdî perdit un enfant, et cela l'affecta


profondément, ainsi As-Shâfi<î lui écrivit : « Mon frère, adresse à ton âme
les condoléances que tu adresses à autrui ; réprouve de tes actes ce que tu
réprouves d'autrui ; sache que le plus grand malheur consiste à perdre la
joie et à être privé de la récompense, alors que dire si à cela s'ajoute un
péché. » [Tasliyah Ahl Al-Ma§.â'ib 175]

ZZ6
La patience

G Mu!arrif perdit son fils cAbd Allah, pourtant il se présenta aux gens
vêtus de beaux vêtements, et en s'étant oint. Les gens se courroucèrent et
dirent : « cAbd Allah décède, et tu sors dans ces beaux vêtements, et oint ? »
Il répondit : « Vais-je rester sur cela, alors que mon Seigneur m'a promis
trois choses dont chacune d'elles m'est plus aimée que ce bas-monde et tout
ce qu'il contient. Allah dit : ( Ceux qui disent, lorsqu'un malheur les frappe :
« Nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournons. » Ceux-là
recevront les éloges de leur Seigneur, ainsi que Sa miséricorde, et ils sont
les biens guidés) » [Mukhta§.ar Minhâj AI-Qâsidîn 299]
G cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz a dit : « Je ne veux pas qu'on me facilite les
affres de la mort, car c'est la dernière occasion pour le musulman d'expier
ses péchés. » [Tasliyah Ahl Al-Ma§.â'ib 37]
G Le neveu de Al-Ahnaf Ibn Qays se plaignit d'une douleur aux dents,
et Al-Ahnaf lui dit : « J'ai perdu un œil il y a quarante ans, et je ne l'ai
jamais mentionné à personne. » lliifah As-�afwah 3/119]
G Un homme vint se plaindre auprès de Yûnus Ibn cUbayd de la
difficulté de sa situation et des soucis que cela lui causait. Il lui répondit :
« Accepterais-tu cent mille pour ta vue ? - Non. - Pour ton ouïe ? - Non. -
Pour ta langue ? - Non. - Je constate que tu possèdes plusieurs centaines de
milles et tu te plains d'indigence ? » [As-Siyar 6/ 292]
G Kacb tomba malade et un groupe de gens de Damas vint lui rendre
visite ; ils lui dirent : « Comment te sens-tu, ô Abû Ishâq ? » Il répondit :
« Avec le meilleur des corps saisi pour son péché, dont le Seigneur, s'il Le
veut le châtie ou lui fait miséricorde ; et lorsqu'il le ressuscitera, ce sera
cette fois sans péché. » ['Uddah As-Sâbirin 118]
G Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Ô fils d'Adam, qu'as-tu à regretter une
chose perdue que tu ne retrouveras jamais ; et qu'as-tu à te réjouir d'une
chose qui ne sera pas dans tes mains lorsque la mort viendra à toi. » [Tasliyah
Ah! Al-Ma§.â'ib 40)

G Un homme perdit un enfant, et Sufyân Ibn cUyaynah et d'autres


viment lui présenter leurs condoléances. Il était extrêmement triste jusqu'à
ce que vienne Al-Fugayl Ibn ciyâg qui lui dit : « Si toi et ton fils étiez en
prison, et qu'on libère ton fils avant toi, ne t'en réjouirais-tu pas ? - Bien
entendu. - Alors, ton fils a quitté avant toi la prison de ce bas-monde. » Et
cela réconforta cet homme qui dit : « J'ai fait mon deuil. » [Tasliyah Ahl Al-Ma§.â'ib
120)

ZZJ
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Shurayh Al-QâQî a dit : « Lorsqu'une éprouve me touche, je loue


Allah quatre fois : pour le fait qu'elle ne soit pas plus importante ; qu'Il
m'accorde de patienter, qu'Il m'accorde d'en espérer une récompense, et
qu'elle ne touche pas ma religion. » [As-Siyar 4/105)
0 Sacîd Ibn cAbd AI-cAzîz a dit : « Lorsque tu vois une chose contre
laquelle tu ne peux rien, patiente et attends la délivrance d'Allah. » [As-�abr
87)

0 Sufyân a dit : « Le croyant a besoin de patience, comme il a besoin de


nourriture et de boisson. » [As-�abr 81)
0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « On n'a pas accordé aux serviteurs de
chose semblable à la patience ; par elle, ils entrent au Paradis. » [As-�abr 60)
0 Al-Hasan a dit : « La patience est un des trésors du bien qu'Allah
n'accorde qu'à celui envers qui Il fait preuve de générosité. » [Mawsû<ah Ibn Abî­
d-Dunyâ 4/24)

0 Abû Hamzah At-Thumâlî rapporte : « J'ai entendu cAlî Ibn Al­


Husayn dire : Celui qui se satisfait de ce qu'Allah lui a accordé est le plus
riche des hommes. » [Al-Hilyah 3/135)
0 Muhammad Ibn cAJî a dit : « Nous invoquons Allah en ce que nous
aimons, et lorsque survient ce que nous réprouvons, nous ne contredisons
pas Allah en ce qu'Il aime. » [Al-Hilyah 3/187]
0 Ibn cUyaynah rapporte : « J'ai entendu Abû Hâzim dire : Si tu te
satisfais de ce qui te suffit, alors la vie la plus humble te suffira ; mais si tu
ne se satisfais pas de ce qui te suffit, alors rien en ce bas-monde ne te
satisfera. » [Al-Hilyah 3/238)
0 Yûnus Ibn Yazîd rapporte : « J'ai demandé à Rabîcah Ibn Abî cAbd
Ar-Rahmân : Quel est le summum de la patience ? Il répondit : Que le jour
en lequel le malheur te frappe soit semblable au précédent. » [Al-Hilyah 3/261)
0 Wahb Ibn Munabbih a dit : « Celui qui est frappé par un malheur,
· emprunte en cela le chemin des prophètes. » [Al-Hilyah 4/56]
0 Wahb a dit : « Toute chose survient petite puis grandit, sauf le
malheur qui survient, immense, puis diminue. » [Al-Hilyah 4/63]
0 Mu!arrif Ibn cAbd Allah a dit : « Il n'appartient à personne de se
jeter du haut d'un puits et dire : « C'est ce qui m'a été prédestiné » mais il
faut prendre garde à cela et lutter, et si un malheur frappe, il faut savoir
qu'on n'est touché que par ce qu'Allah a écrit. » [Al-H.ilyah 2;2021

zzz
La patience

0 Abû Haf.ê_ rapporte : « J'ai dit à Yahyâ Ibn Sa<îd, alors qu'il était
malade : Si Allah le veut, Il te guérira. Il répondit : Je préfère ce qu'Allah
préfère. » [As-Siyar 9 /182]
0 <Abd Al-Wâhid Ibn Zayd a dit : « Je ne connais aucune œuvre qui
dépasse la patience, si ce n'est l'agrément ; et je ne connais aucun degré
plus élevé et plus noble que celui de l'agrément qui est la source de
l'amour. » [Al-Hilyah 6/163]
0 Yûsuf Ibn Asbâ! rapporte : « J'ai entendu Sufyân At-Thawrî dire :
trois choses font partie de la patience : ne parle pas de ton malheur, de ta
douleur, et ne témoigne pas de ta piété. » [Al-!iilyah 6/389]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « La certitude consiste à ne pas accuser ton
Maître en tout ce qui te frappe. » [Al-!iilyah 7/9]
0 Az-Zuhrî rapporte : « La gangrène toucha un pied de <Urwah Ibn
Az-Zubayr, et elle monta jusqu'à sa jambe. Al-Walîd Ibn cAbd Al-Malik lui
fit envoyer des médecins qui dirent qu'il n'y avait d'autre remède que de
lui couper la jambe. On lui coupa donc la jambe, alors qu'il était assis à côté
de Al-Walîd, et ce, sans se tordre de douleur. » [As-�abr l54]
0 Qatâdah a dit : « La patience est pour la foi, comme les mains pour le
corps : celui qui n'est pas patient dans l'épreuve, n'est pas reconnaissant
dans le bienfait ; et si la patience était un homme, ce serait un homme
généreux et beau. » [As-�abr 163]
0 Sacîd Ibn Jubayr a dit : « La patience consiste en ce que le serviteur
reconnaisse que ce qui l'atteint vient de lui, et à en espérer la récompense
auprès d'Allah ; un homme peut souffrir de la faim, mais être endurant et
ne laisser voir que la patience. » [As-�abr 113]
0 <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz a dit : « Allah n'accorde pas un bienfait à
un serviteur, pour ensuite le reprendre et lui accorder à la place la patience,
sans que ce qu'Il n'accorde ne soit meilleur que ce qu'Il a repris. » ['Uddah As­
Sâbirîn 24]

0 Abû Sa<îd Al-Khazzâz a dit : « La préservation couvre le pieux et le


dépravé, mais c'est lorsque survient l'épreuve qu'on découvre les
hommes. » �ifah As-�afwah 2/ 438]
0 Al-Hasan a dit : « Des gens refusent la constance, alors que, par
Allah, le croyant n'est pas celui qui œuvre un mois ou deux, ni même un an
ou deux ; par Allah, Allah n'a pas accordé au croyant d'autre terme que la
mort. » [Az-Zuhd li A/1mad 332]

22)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Sacîd Ibn Jubayr a dit : « La patience est de deux types : la patience


sur ce qu'Allah a interdit et sur ce qu'Il a imposé comme adoration, et c'est
là la meilleure des patiences. Quant à l'autre patience, elle se manifeste lors
des malheurs, et elle consiste en ce que l'âme reconnaisse devant Allah ce
qui frappe le serviteur, et qu'il en espère la rétribution et la récompense
auprès d'Allah. C'est cette patience qui entraîne une immense récompense ;
mais tu peux trouver un homme patient et endurant dans le malheur, alors
qu'il n'en espère aucunement la récompense auprès d'Allah. » [As-�abr 88)
0 cAbd Al-Wâhid Ibn Zayd a dit : « Celui qui a l'intention de patienter
dans l'obéissance à Allah, Allah lui accorde la patience et le renforce ; et
celui qui est résolu à patienter face à la désobéissance à Allah, Allah l'aide
en cela et l'en préserve. » [As-�abr 146)
G Muhammad Ibn Abî Hâtim rapporte : « Un jour, Al-Bukhârî me
dicta de nombreux hadiths, il craignit que je me lasse et me dit : Réjouis­
toi : ceux qui se divertissent sont à leur divertissement, les artisans à leur
ouvrage, les commerçants à leur commerce, et toi tu es avec le Prophète (�)
et ses Compagnons. » [As-Siyar 1 2/445]
G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « La belle patience est celle qui ne
comporte aucune plainte auprès des gens. » [As-Shu0ab 9603)
0 cAlî Ibn cAbd Al-Hamîd a dit : « L'homme le plus patient est celui
qui patiente sur la vérité. » [As-Shu0ab 9568]
G lbrâhîm At-Taymî a dit : « Pas un homme ne se voit accordé par
Allah la patience sur tout tort, la patience dans l'épreuve, et la patience face
aux calamités, sans qu'il ne lui ait été accordé la meilleure des choses après
la foi en Allah. » [Mawsû0ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/24)
G On demanda à un brave : « Qu'est-ce que le courage ? » il répondit :
« La patience d'un instant. » [Mawsû0ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/30)
G Ziyâd l'esclave affranchi d'Ibn cAyyâsh a dit : « Patienter aujourd'hui
face à la désobéissance à Allah est meilleur que d'endurer les carcans dans
le feu de la Géhenne. » [Mawsû0ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/30)
G Ibn Az-Zubayr a dit : « Ne vivra pas dans le bien celui qui ne voit
pas par sa raison ce qu'il ne voit pas de ses yeux. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/76]
G Un bédouin témoigna devant Mucâwiyah d'une chose qu'il
réprouva, si bien qu'il lui dit : « Tu mens ! » Le bédouin répondit : « Par
Allah, le menteur est plutôt enveloppé dans ton vêtement ! » Mucâwiyah
sourit et dit : « C'est là la rétribution de l'empressement. » [Al-Kâmil fi-l-Lughah
wa-l-Adab 277)

224
La patience

$ Les arabes disent : « Combien l'empressement a suscité


d'atermoiement ! » [Al-Kâmil fi-l-Lughah wa-l-Adab 184]
$ On a dit : « Une attente te permettant d'obtenir une chose est
meilleure qu'un empressement qui te la fera manquer. » ['Uyûn Al-Akhbâr l/75]
$ Hâtim Al-A�am a dit : « L'empressement vient de Satan, sauf en cinq
choses : présenter le repas lorsqu' arrive l'invité, préparer le défunt après le
décès, marier la jeune fille lorsqu'elle est en âge, rembourser la dette à son
terme, et se repentir lorsqu'on commet un péché. » [Al-Hilyah 2/509]
$ Mu!arrif Ibn cAbd Allah a dit : « Le serviteur le plus aimé d'Allah
est celui qui se montre reconnaissant et patient ; celui qui, lorsqu'il est
éprouvé patiente, et lorsqu'on lui accorde fait preuve de reconnaissance. »
[Az-Zuhd li Af:!mad 413]

$ On a dit : « Quatre choses font partie des trésors du Paradis :


dissimuler l'épreuve, dissimuler l'aumône, dissimuler l'indigence, et
dissimuler la souffrance. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/328]

ZZ5
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La reconnaissance

G Ibn Mascûd a dit : « Chaque jour et chaque nuit qui passent, en


lesquels tu es préservé en ta personne, ta famille et tes biens, est une grâce
d'Allah et un bienfait dont tu ne connais pas la valeur, jusqu'à ce que
t'atteignes ce qui doit nécessairement arriver. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/198]
G Abû-d-Dardâ' a dit : « Celui qui ne voit les bienfaits d'Allah sur lui
qu'en sa nourriture et sa boisson a peu de science et sa punition est proche.
Celui qui ne se passe pas de ce bas-monde n'a pas de religion. » [Al-H.ilyah
1/167]

G Anas Ibn Mâlik rapporte : « J'ai entendu cUmar Ibn Al-Kha_ttâb


saluer un homme, qui lui répondit, et cUmar lui demanda : « Comment vas­
tu ? - Je loue Allah. - C'est ce que je voulais entendre de toi. » [Mawsû<ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 1/ 493]

G Bakr Ibn cAbd Allah Al-Muzanî a dit : « Si tu veux savoir combien


Allah t'a accordé de bienfaits, alors ferme les yeux. » [As-Shu<ab 4/446]
G Abû-d-Dardâ' a dit : « Je ne me suis jamais réveillé sans que les gens
ne m'accusent d'une calamité sans considérer qu'Allah m'avait accordé un
bienfait. » [Al-H.ilyah 1/167]
G Mujâhid a dit : « Je ne sais quel est le plus grand bienfait : qu'il m'ait
guidé à l'islam ou qu'il m'ait préservé des passions ? » [Al-H.ilyah 2/13]
G Rûh Ibn Al-Qâsim rapporte : « Un dévot dit : « Je ne mange pas de
marmelade de dattes ou de gâteau (fâlûdhaj) car je ne peux me montrer
assez reconnaissant. » J'ai rapporté cela à Al-Hasan qui dit : Cet homme est
sot, peut-il se montrer assez reconnaissance pour l'eau fraiche ? » [Az-Zuhd li
A!lmad 323]

G Sacîd Al-Jarîrî revint du pèlerinage et se mit à dire : Lors de notre


voyage, Allah nous a accordé tel et tel bienfait. Puis il dit : Dénombrer les
bienfaits est un moyen de s'en montrer reconnaissant. [<Uddah As-Sâbirîn 181]
G Un pieux prédécesseur a dit : « Perdre la rétribution liée au malheur
est pire que le malheur lui-même. » [Tasliyah Ahl Al-Ma§.â'ib 173]
G cAbd Al-Aclâ At-Taymî a dit : « Multipliez les demandes de
préservation, car celui qui est éprouvé, même si son épreuve est grande, ne
mérite pas plus d'invocation que celui qui est préservé, mais n'est pas à
l'abri de l'épreuve. Ceux qui sont éprouvés aujourd'hui sont ceux qui
étaient préservés hier, et ceux qui seront éprouvés demain sont ceux qui

zz6
La reconnaissance

sont préservés aujourd'hui. Une épreuve peut épuiser en cette vie et


humilier dans l'au-delà. » ['Uddah As-Sâbirîn 178]
0 cAlî Ibn Al-Madînî rapporte : « On demanda à Sufyân Ibn
cUyaynah : « Qu'est-ce que l'ascétisme ? » Il répondit : « Se montrer
reconnaissant dans la facilité, et patient dans l'épreuve, celui qui agit ainsi
est ascète. » On lui demanda également : Qu'est-ce que la reconnaissance ?
Il répondit : S'éloigner de ce qu'Allah a interdit. » [As-Shu'ab 4/ 4438]
0 Mu!arrif a dit : « J'ai cherché un bien ne contenant ni mal ni défaut,
et j'ai trouvé qu'il s'agissait du serviteur préservé et reconnaissant. » [As­
Shu'ab 4/ 4435]

0 Al-Mahrajûrî a dit : « Aucun bienfait ne disparaît si tu te montres


reconnaissant, et aucun bienfait ne perdure si tu le renies. » lliifah As-�afwah
3/119]

0 Abû Qilâbah a dit : « Allah vous a accordé des largesses, et Il ne


vous causera aucun tort en ce bas-monde, si vous vous montrez
reconnaissant pour cela. » [AL-Hilyah 2/286]
0 Sucdî Ibn Abî-1-Hajar rapporte : « Nous entrions chez Al-Mughîrah
et lui disions : Comment vas-tu, ce matin ? Il répondait : Ce matin, nous
sommes plongés dans les bienfaits, négligents quant à la reconnaissance
que nous devrions montrer pour cela, notre Seigneur cherche à se faire
aimer de nous, alors qu'il se passe de nous, et nous provoquons Sa
répugnance vis-à-vis de nous, alors que nous avons besoin de Lui. » [Al-Hilyah
6/248]

0 Salâm Ibn Salîm a dit : « Montre-toi plus reconnaissant pour le


bienfait d'Allah dans ta religion que pour le bienfait d'Allah dans ta vie
d'ici-bas. » [Al-Hilyah 6/188]
0 cAbd Al-Malik Ibn Abjar a dit : « Les gens sont soit éprouvés par la
préservation afin qu'on voit comment ils vont se montrer reconnaissants
pour cela, soit éprouvés par un malheur afin qu'on voit comment ils vont
patienter sur cela ? » [Al-Hilyah 5/85]
0 Abû Hâzim Salamah Ibn Dînâr a dit : « Tout bienfait qui ne
rapproche pas d'Allah est une calamité. » [AL-Hilyah 3/230]
0 Bakr Ibn cAbd Allah Al-Muzanî a dit : « Pas un serviteur ne dit
« Louange à Allah » sans qu'un bienfait ne lui soit accordé pour cela, et
quelle est la rétribution de ce bienfait ? Sa rétribution consiste à ce qu'il
dise : « Louange à Allah » et ainsi survient un nouveau bienfait, et les
bienfaits d'Allah ne cessent jamais. » [As-Shu'ab 4095]

ZZ7
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

� �âlih Ibn Ahmad Ibn Hanbal rapporte : « Lorsque mon père sortait
le seau plein, il disait « Louange à Allah » Je lui dis : Ô père, pourquoi agis­
tu ainsi ? Il répondit : Ô fils, n'as-tu pas entendu Allah dire : (Dis : Voyez,
si votre eau était absorbée au plus profond de la terre, qui donc vous
apporterait de l'eau de source ?) » [As-Shu'ab 4138)
� cAbd Ar-Rahmân qui était le médecin d' Ahmad Ibn Hanbal et Bishr
Al-Hâfî rapporte : « Ils tombèrent tous deux malades au même endroit,
j'entrais donc chez Bishr Al-Hâfî et lui demandait : « Comment vas-tu, ô
Abû Na�r ? » Il répondait : louange à Allah, puis m'informait de ce qu'il
avait. J'entrais ensuite auprès d' Abû cAbd Allah et lui demandait :
« Comment vas-tu, ô Abû cAbd Allah ? » Et il répondait simplement : je
vais bien. Un jour je lui dis : « Ton frère Bishr est souffrant, et lorsque je lui
demande comment il va, il m'en informe, il loue d'abord Allah puis me dit
ce qu'il a. - Demande-lui de qui il tient cela ? - Je le respecte trop pour le
lui demander. - Dis-lui : Ton frère Abû cAbd Allah te demande de qui tu
tiens cela ? » Je suis donc entré chez Bishr, l'en ai informé, et il me
répondit : « Abû cAbd Allah ne veut rien sans chaîne de transmission :
Azhar rapporte d'Ibn cAwn, qui rapporte d'Ibn Sîrîn : Si le serviteur loue
Allah (�) avant de se plaindre, cela n'est pas considéré comme une plainte,
mais je te dis seulement que je ressens en reconnaissant le pouvoir d'Allah
sur moi. » Je suis sorti et suis retourné voir Abû cAbd Allah pour l'en
informer, et depuis ce jour lorsque j'allais le visiter, il louait Allah puis
mentionnait ce qu'il ressentait. » [Al-Muntadham 12/167]
� Mu!arrif Ibn <Abd Allah a dit : « Le serviteur le plus aimé d'Allah
est celui qui se montre reconnaissant et patient ; celui qui, lorsqu'il est
éprouvé patiente, et lorsqu'on lui accorde fait preuve de reconnaissance. »
[Az-Zuhd li Al1mad 413)

� Lorsqu'on demandait à Abû Tamîmah Al-Ba�rî : « Comment vas­


tu ? » Il répondait : « Je me trouve entre deux bienfaits : un péché caché que
personne ne connaît, et les éloges de ce ces gens, alors que je ne suis pas tel
qu'ils le disent. » [As-Shu'ab 4197)
� Muhammad Ibn Lû! a dit : « La reconnaissance consiste à délaisser le
péché. » [As-Shu'ab 4227)
� Abû Hâzim mentionna les formes de reconnaissance de tous les
membres, le fait que cela consiste à ce qu'ils abandonnent le péché et soient
utilisés dans l'obéissance à Allah, puis il dit : « Quant à celui qui affiche sa
reconnaissance par la langue mais non par l'ensemble de ses membres, il
est semblable à un homme possédant un vêtement, le tenant par un pan

22&
La reconnaissance

sans l'enfiler, ainsi cela ne lui est d'aucune utilité face au chaud, au froid, à
la neige et à la pluie. » [Al-H.ilyah 3/246]
G cAnbasah rapporte : « Muhârib Ibn Dithâr était un voisin proche, et
je l'ai entendu certaines nuits dire : Je suis le petit que Tu as élevé, louange
à Toi ; je suis le faible que Tu as renforcé, louange à Toi ; je suis le pauvre
que Tu as enrichi, louange à Toi ; je suis l'affamé que Tu as repu, louange à
Toi, je suis le nu que Tu as vêtu, louange à Toi ; Seigneur, louange à Toi,
d'une louange plus abondante que toute louange. » [As-Shu'ab 4276]
G Ayyûb Ibn Al-Mutawakkil rapporte : « Lorsqu' Al-Khalîl était utile à
quelqu'un, il ne lui montrait pas qu'il lui avait été utile ; et lorsque
quelqu'un lui était utile, il lui montrait qu'il lui avait été utile. » [As-Siyar 7/431]
G cAmr Ibn cUthmân Al-Makkî rapporte : « J'ai vu Muhammad Ibn
<Abd Allah Ibn Al-Hakam accomplir la prière de la matinée (ad-d_uh_â), et
chaque fois qu'il accomplissait deux unités de prière, il accomplissait deux
prosternations. Un proche l'interrogea à ce sujet, et il répondit : Je me
prosterne par reconnaissance vis-à-vis d'Allah de m'avoir accordé
d'accomplir deux unités de prière. » [As-Siyar 12; 499]
G Abû-1-cÂliyah a dit : « J'espère que le serviteur n'aille pas à sa perte
entre deux bienfaits : un bienfait pour lequel il loue Allah, et un péché pour
lequel il demande pardon à Allah. » [As-Siyar l/479]
G Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Fait partie de la reconnaissance envers
Allah pour un bienfait que de Le louer pour cela et de l'utiliser dans Son
obéissance. N'est pas reconnaissant envers Allah celui qui utilise Son
bienfait pour Lui désobéir. » [Al-fiilyah 2/ 430]
G Al-Hasan a dit : « Allah accorde les bienfaits qu'il veut ; et si on ne se
montre pas reconnaissant envers Lui pour cela, Il les transforme en
punition. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/ 480]
G Abû Sulaymân Al-Wâsi!î a dit : « Mentionner le bienfait suscite
l'amour pour Allah (�). » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/471]
G cUmar Ibn <Abd Al-<Azîz ne portait pas le regard sur un bienfait
d'Allah sur lui sans dire : « Ô Allah ! Je cherche protection auprès de toi
contre le fait d'opposer le reniement à Ton bienfait, de le renier après
l'avoir connu, ou de l'oublier et de ne pas Te louer pour cela. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 1/ 486]

G Al-Hasan a dit : « L'homme renie les bienfaits de son Seigneur : il


compte les malheurs et oublie les bienfaits. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/480]

22?
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Un homme demanda à Abû Tamîmah : « Comment vas-tu ce


matin ?» Il répondit : « Je suis entre deux bienfaits d'Allah dont je ne sais
lequel est le meilleur : des péchés qu'Allah a dissimulés et pour lesquels
personne ne peut me blâmer, et une affection qu'Allah a établi dans le cœur
des hommes en ma faveur, et que je n'ai pas atteint par mes œuvres. »
[Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/ 487]

G Miscar Ibn Kudâm dit à propos de la Parole d'Allah (�) : (Ô famille


de David ! Soyez - par vos actes - reconnaissants !) : « Pas un moment de
la nuit ou du jour n'arrivait sans qu'un d'eux ne soit en prière. » [As-Shucab
4524]

0 Al-Hasan a dit : « Multipliez la mention de ces bienfaits, car les


mentionner est une forme de reconnaissance. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/475]
G Al-Fugayl Ibn cJyâg a dit : « Personne ne reconnait le bienfait
d'Allah en son cœur, et ne le loue par la langue sans le voir s'accroitre, en
raison de la Parole d'Allah (�) : (Si vous êtes reconnaissants, J'accroitrais
[Mes bienfaits] sur vous). » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/483]
G Sufyân a dit à propos de la Parole d'Allah (Nous allons
progressivement les mener vers le châtiment, sans qu'ils ne s'en rendent
compte) : « Nous allons les couvrir de bienfaits et les priver de
reconnaissance. » D'autres ont dit : « Chaque fois qu'ils commettent un
péché, on leur accorde un bienfait. » [Mawsû'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 1/504]
0 Kacb a dit : « Allah n'accorde pas à un serviteur un bienfait pour
lequel il se montre reconnaissant et humble devant Allah, sans lui accorder
son bienfait en ce bas-monde et l'élever d'un degré au Paradis. Allah
n'accorde pas à un serviteur un bienfait pour lequel il ne se montre pas
reconnaissant et humble devant Allah, sans le priver de son bienfait en ce
bas-monde et ouvrir devant lui un degré en Enfer ; le châtiant s'Il le veut,
ou lui pardonnant. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/526]
G Un pieux prédécesseur dit à un de ses frères : « Mon frère ! Allah
nous a accordé des bienfaits indénombrables malgré nos nombreux péchés,
si bien que nous ne savons ce pour quoi nous devons nous montrer
reconnaissants : la bonté de ce qui est affiché ou la laideur de ce qui est
dissimulé. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/527]
0 Mujâhid a dit : « Nûh était un serviteur reconnaissant : il ne
mangeait rien, ne buvait rien, ne faisait pas un pas, et ne saisissait rien sans
louer Allah pour cela, si bien qu'Allah fit ses éloges et dit : l était un
serviteur reconnaissant). » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/532]

Z) 6
La reconnaissance

G Salâm Ibn Abî Mu!î< a dit : « Sois plus reconnaissant encore envers
Allah pour Son bienfait sur toi dans ta religion que dans ta vie d'ici-bas. »
[Al-Hilyah 2/311]

G <Abd Al-Malik Ibn Abjar a dit : « Les gens sont soit éprouvés par la
préservation, afin de voir comment ils se montrent reconnaissants, soit
éprouvés par une calamité afin de voir comment ils patientent. » [Al­
Muntadham 8/125]

G .S.âlih Ibn J anâh dit à son fils : « Mon enfant ! Si en un jour tu es


préservé en ta religion, ton corps, tes biens, et ta famille, sois grandement
reconnaissant envers Allah (�), car combien se voient privés de leur
religion, arracher leurs biens, démasqués et brisés en ce jour, alors que toi
tu es préservé. » [Mukhta?_ar Tân"kh Dimashq 3/479]

2J J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La retenue

G Abû-d-Dardâ' a dit : « La complétude de la crainte d'Allah consiste à


craindre Allah jusque dans une petite fourmi, et délaisser une partie de ce
qu'on considère licite, de crainte que cela ne soit illicite, afin de placer un
voile entre l'illicite et soi. » [Fat!! Al-Bârî l /68]
G Ibn cUmar a dit : « J'aime laisser entre l'illicite et moi un voile que je
ne déchire pas. » [Al-H.ilyah 4/84]
G cUbâdah Ibn As-§âmit a dit : « Vous commettez des actes qui, à vos
yeux, semblent plus infimes qu'un cheveux, et que nous considérions, à
l'époque du Messager d'Allah, parmi les actes causant la perte. » [Az-Zuhd li
Abî Dâwud 373]

Q Abû Mûsâ Al-Ashcârî a dit : « Je préfère que ma maison soit remplie


de l'odeur d'un cadavre plutôt que du parfum d'une femme [étrangère] . »
[Al-Wara' 89]

G On demanda à Sacd Ibn Abî Waqqâ§. : « Comment se fait-il que ton


invocation soit exaucée parmi les Compagnons du Messager d'Allah (�) ? »
Il répondit : « Je n'ai jamais porté une bouchée à ma bouche sans savoir
d'où elle venait. » [Al-H.ilyah 1/164]
Q cUmar a dit : « En faisant preuve de retenue face à ce qu'Allah a
déclaré illicite, Allah accepte l'invocation et la glorification. » [Al-H.ilyah 1/164]
G cAlî Ibn Zayd rapporte : « cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz nous adressa un
sermon lors duquel il dit : Je considère que la meilleure adoration consiste à
s'éloigner des interdits et accomplir les obligations. » [Al-Wara' 6]
G Mu!arrif Ibn cAbd Allah a dit : « Tu peux voir deux hommes dont
l'un accomplit plus de prière et de jeûne que l'autre, dont la religion est
pourtant meilleure. » On lui demanda : « De quelle manière ? » Il répondit :
« Ce dernier fait preuve de plus de retenue pour Allah face à Ses interdits. »
[Az-Zuhd li Al1mad 294]

G Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « La retenue consiste à s'éloigner de tout


soupçon et délaisser toute ambiguïté. » [Az-Zuhd Al-Kabîr 319]
G Abû Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « La retenue est le prémisse de
l'ascétisme. » [Al-H.ilyah 3/183] Il dit également : « La retenue est à l'ascétisme ce
que le contentement est à la satisfaction ; le prémisse. » [Al-H.ilyah 3/195]

2 )2
La retenue

G cÂ'ishah a dit : « Les gens ont perdu le plus important de leur


religion : la retenue. » [Az-Zuhd li Af1mad 361]
0 Al-Hasan a dit : « Les pieux n'ont cessé de craindre Allah jusqu'à
délaisser nombre de choses licites, par crainte de l'illicite. » [Al-Hilyah 4/84]
G Abû cAbd Ar-Rahmân Al-cUmarî a dit : « Lorsque le serviteur fait
preuve de retenue, il délaisse ce qui le jette dans le doute pour ce qui ne l'y
jette pas. » [Mawcidhah Jâmi<ah 131]
G Yûsuf Ibn Asbâ! a dit : « Un peu de retenue tient lieu d'un grand
effort dans l'accomplissement des actes. J'ai quarante ans, et rien n'a jamais
suscité le doute en moi sans que je ne le délaisse. » [As-Siyar 9/171]
G Hassân Ibn Abî Ayyûb a dit : « Comme la retenue est aisée. Si tu
doutes sur une chose, délaisse-la. » [Al-Hilyah 3/116]
0 Ad-Dahhâk a dit : « J'ai connu les gens apprenant la retenue, et
aujourd'hui ils apprennent le discours. Je nous revois, et nous n'apprenions
les uns des autres que la retenue. » [Al-Warac 26]
G Al-Hasan a dit : « La meilleure des adorations consiste à réfléchir sur
la retenue. » [Al-Warac 37]
G At-Thawrî a dit : « On a nommé les pieux (al-muttaqûn) car ils se sont
préservés de ce dont on ne peut se préserver. » [Al-Hilyah 4/84]
G On interrogea Ibn cUyaynah concernant la retenue et il dit : « La
retenue consiste à rechercher la science qui permet de connaître la retenue.
Elle consiste pour certains à rester longuement silencieux et parler peu,
mais il n'en est rien. Pour moi, le savant qui parle est meilleur et fait preuve
de plus de retenue que l'ignorant silencieux. » [Al-Hilyah 2/442]
G Iâwûs rapporte : « Je n'ai vu personne faire preuve de plus de
retenue qu' Ibn cUmar. Il disait en prosternation : Tu sais que seule ta
crainte m'empêche de disputer aux qurayshites le commandement. » [Al­
Muntadham 6/134]

G Ibn Abî Laylâ rapporte : « J'ai connu cent vingt Compagnons du


Messager d'Allah (;i) parmi les an§.ârs. Lorsque l'un d'entre eux était
interrogé, il souhaitait que son frère le remplace en cela. » [As-Siyar l/494]
0 Al-Hasan Ibn �âlih a dit : « Nous avons examiné la retenue et nous
avons constaté que c'est sur la langue qu'elle était la plus minime. » [Al-Hilyah
2/452]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Abû cUthmân At-Thaqafî rapporte : « cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz avait


un servant qui travaillait pour lui et lui ramenait chaque jour un dirham.
Un jour, il lui apporta un dirham et demi. Il lui demanda : Que t'est-il
arrivé ? - Le marché a été bon. - Non, mais tu as plutôt fatigué la mule,
laisse-la se reposer trois jours. » [Al-H.ilyah 5/260]
G Ibn cAwn rapporte : « Lorsque Muhammad Ibn Sîrîn parlait, c'est
comme s'il craignait ou prenait garde à quelque chose. Il me dit concernant
une question sur laquelle je l'ai consulté : Je ne t'ai pas dit qu'il n'y avait
pas de mal en cela, mais que je ne connaissais pas de mal en cela. » lliifah As­
�afwah 3/171]

G Abû Bakr Ibn cAyyâsh rapporte : « Je revois encore Majma< At­


Taymî dans le marché aux bestiaux, alors qu'on lui demanda : « Comment
est ton mouton ? » et qu'il répondit : « Il ne me satisfait pas. » Et qui faisait
preuve de plus de retenue que Majmac ? » [Al-H.ilyah 5/89]
G Abû Nucaym rapporte : « Al-Hasan Ibn .S.âlih s'arrêta à la base d'un
mur, prit une motte de terre et s'essuya. Il frappa ensuite à la porte et dit :
J'ai pris une motte de terre de votre mur pour m'essuyer, dites-moi
comment me libérer de cela ? » [Al-H.ilyah 2/ 452]
G <Abd Allah Ibn Al-Muhayrîz entra dans une échoppe pour acheter
un vêtement, et un homme dit au propriétaire de l'échoppe : « Il s'agit de
Ibn Al-Mu.hayrîz, alors sois conciliant dans la vente. » Ibn Al-Muhayrîz se
mit en colère et dit : « Nous achetons avec notre argent et pas avec notre
religion. » lliifah As-�afwâh 4/206]
G Iâwus passa devant un cours d'eau qui avait été creusé, sa mule
voulut s'y abreuver, mais il refusa de la laisser boire. [Al-Wara' 207]
G Muhammad Ibn Wâsi< a dit : « Peu d'invocation suffit lorsqu'on fait
preuve de retenue. » [Târîkh Dimashq 59/89]
G Un dinar tomba de la main de Kahmas qui se mit à le chercher. On
lui demanda : « Que cherches-tu, ô Abû cAbd Allah ? » Il répondit : « Un
dinar que j'ai fait tomber. » On prit alors un tamis dans lequel on passa la
terre, et on trouva un dinar, mais il refusa de le prendre et dit : « Il se peut
que ce ne soit pas le mien. » [Al-Wara' 157]
G Al-Hasan Ibn cArifah rapporte : « Ibn Al-Mubârak m'a dit : Alors
que j'étais dans le shâm [la Grande Syrie], j'ai emprunté un calame, mais j'ai
oublié de le rendre à son propriétaire. Ce n'est qu'en arrivant à Marwa [au
Nord-Est de l'Iran] que je me suis aperçu que je l'avais encore avec moi ;
alors, Abû cAlî, je suis retourné dans le shâm pour le rendre à son
propriétaire. » lliifah As-�afwah 4/145]

Z)4
La retenue

G cUbayd Ibn Ghanâm rapporte de son père : « Le juge Haf§. Ibn


Ghiyyâth tomba malade quinze jours, et il me donna cent dirhams en me
disant : « Apporte-les au représentant du gouverneur et dis-lui : cela
représente le salaire de quinze jours pendant lesquels je n'ai pas jugé entre
les musulmans, je n'ai aucun droit à cela. » [Al-Muntadham 10/32]
G Muhammad Ibn Yûsuf n'achetait pas son pain chez un seul
boulanger, et il disait : « Il se peut qu'ils me reconnaissent et me favorisent,
et ainsi je serais de ceux qui vivent de leur religion. » [Al-Hilyah 8/231]
G Maymûn Ibn Mihrân a dit: « Le licite n'est préservé que l'lorsqu' on
place entre soi et l'illicite une barrière de licite. » [Al-Hilyah 2/54]
G Un homme dit un soir à Abû Wahb le grand ascète d'Andalousie :
«Allons rendre visite à untel ! » Il répondit : « Où est la science ?! Le
gouverneur doit être obéi, et il a interdit de circuler la nuit. » [As-Siyar 15/507]
G Bakr Ibn Munîr rapporte : « On apporta à Al-Bukhârî de la
marchandise que son fils Ahmad lui fit parvenir. Les commerçants se
réunirent autour de lui et la lui réclamèrent avec un gain de cinq milles
dirhams. Il leur dit : « Repartez ce soir. » Le lendemain, d'autres
commerçants vinrent le trouver et lui demandèrent sa marchandise, avec
un gain de dix milles dirhams. Il dit alors : J'ai eu l'intention de la vendre à
ceux qui sont venus la veille. » [As-Siyar l2/448]
G Yabyâ Ibn Sacîd rapporte : « Lorsqu' Abû Ad-Dardâ' jugeait entre
deux personnes, puis qu'elles s'en allaient, il les regardait et disait :
Revenez et exposez-moi de nouveau votre affaire. » [As-Siyar 2/345]
G Hishâm Ibn Hassân rapporte : « Muhammad Ibn Sirîn a délaissé
quarante milles pour une chose en laquelle on ne voit, aujourd'hui, aucun
mal. » [As-Siyar 4/ 616]
$ Ibn <Uyaynah a dit : « On ne parvient à la réalité de la foi que
lorsqu'on laisse entre l'illicite et soi un voile de licite, et qu'on délaisse le
péché et ce qui y ressemble. » [Al-l:iilyah 7/288]
$ <Abd Allah Ibn Al-Mubârak a dit : « Je préfère délaisser un dirham
dont la licéité comporte une ambiguïté plutôt que de faire l'aumône de cent
mille dirhams. » �ifah As-§.afwah 3/375]
G Muhammad Ibn Sacd rapporte : « J'ai interrogé Al-An§.ârî sur la dette
qui dépassa Ibn Sirîn au point qu'il fut emprisonné. Il me répondit : Il
acheta de la nourriture pour une valeur de quarante milles [dirhams], en
ensuite on lui rapporta quelque chose sur l'origine de la nourriture, si bien
qu'il répugna cela, la délaissa ou en fit l'aumône. Il fut alors emprisonné

2J5
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

pour l'argent qu'il devait à une femme, et celui qui l'emprisonna fut Mâlik
Ibn Al-Mundhir. » [As-Siyar 4/616)
0 Al-Jarrâh Al-Hakamî a dit : « J'ai délaissé les péchés pendant
quarante ans par pudeur, puis j'ai connu la retenue. » [As-Siyar 5/190)
0 cAbd Allah Ibn Al-Mubârak a dit : « Si un homme prend garde à
cent choses mais ne fait pas preuve de retenue sur une seule chose, il ne
comptera pas parmi ceux qui font preuve de retenue. » [Al-Hilyah 3/39)
0 cAbd Ar-Razzâq rapporte : « Mucammar mangea un fruit chez lui,
puis demanda d'où il provenait. On lui dit : « C'est un cadeau d'unetelle,
qui pleure sur les morts. » Il se leva alors et se fit vomir. Macan le
gouverneur du Yémen lui envoya de l'or, mais il le lui renvoya, et il dit
ensuite à son épouse : Si quelqu'un d'autre que nous l'apprend, nous ne
nous reverrons plus jamais. » [As-Siyar 7/11)
0 On demanda à Al-Fu4ayl Ibn clyâ4 : « Qu'est-ce que l'ascétisme ? -

Le contentement. - Qu'est-ce que la retenue ? L'éloignement vis-à-vis des


-

interdits. - Qu'est-ce que l' adoration ? - L'accomplissement des obligations.


- Qu'est-ce que l'humilité ? - La soumission à la vérité. Et la retenue la plus
difficile est celle de la langue. » [As-Siyar 8/434)
0 Abû Yahyâ Sâciqah rapporte: « Zakariyyâ Ibn cAddî souffrit de l' œil,
un homme lui apporta un collyre, et il lui demanda : « Fais-tu partie de
ceux qui étudient le hadith avec moi ? » L'homme répondit oui, et il refusa
d'accepter le collyre. » [As-Siyar 10/ 443]
0 As-Shâficî a dit : « Les plus difficiles des œuvres sont au nombre de
trois : la générosité dans l'indigence, la retenue dans l'isolement, et la
parole de vérité adressée à celui duquel on espère et que l'on craint. » [Al­
Muntadham 10/137]

0 Yahyâ Ibn Macîn a dit : « Nous critiquons des gens qui se sont peut­
être installés au Paradis depuis plus de deux cents ans. » [As-Siyar 13/268)
0 Ibn Abî cÂ�im a dit : « Depuis que je suis arrivé à A�bahân, j'ai
gagné plus de quatre cent mille dirhams par l'exercice de la justice, et Allah
ne pourra pas me juger pour en avoir bu, mangé ou porté quoi que ce
soit. » [As-Siyar 13/433)
0 Ibn cUqdah éduquait Ibn Hishâm Al-Khazzâz, et lorsque l'enfant
progressa et apprit, son père lui fit parvenir des dinars licites, mais il les
refusa. Ibn Hishâm pensa qu'il avait trouvé cela trop peu conséquent, et il
augmenta cela, mais Ibn cUqdah dit : « Je ne les ai pas refusés par ce que je
trouvais cela peu conséquent, mais l'enfant m'a demandé de lui enseigner

2 )6
La retenue

le Coran, et ainsi l'enseignement de la grammaire s'est mêlé à celui du


Coran, et je ne peux dès lors en accepter quoi que ce soit, même s'il m'offre
tout ce bas-monde. » [As-Siyar 15/344)
0 As-Samcânî rapporte : « J'étudiais auprès de Al-Karûkhî, mais il
tomba malade, et certains de ses étudiants lui offrirent un peu d'or. Il
refusa et dit : « Après soixante-dix ans, et à l'approche de la fin de mon
existence, vais-je accepter quelque chose pour l'enseignement des hadiths
du Messager d'Allah ?! » Il le rendit alors qu'il en avait besoin, puis il resta
aux environs de la Mecque jusqu'à son décès, et il copiait le livre de Abû
cÎsâ pour vivre. » [As-Siyar 20/275)
0 Un fils de Shuraysh [le juge] lui dit : « J'ai un différend avec des
gens, vois si je suis dans mon bon droit afin que je les attaque, et si ce n'est
pas le cas, je m'abstiendrai. » Il lui exposa l'affaire, et il lui répondit :
« Attaque-les. » Il alla donc les trouver et ils exposèrent leur affaire devant
son père qui jugea en la défaveur de son fils. Lorsqu'ils revinrent, il lui
dit : « Par Allah, si je n'étais pas venu te voir auparavant, je ne te blâmerais
pas pour cela, mais tu m'as humilié ! » Il lui répondit : « Par Allah, mon fils,
je t'aime plus que tout ce que contient la terre, mais Allah m'est plus cher
que toi. Si je t'avais dit que le jugement serait en ta défaveur, tu aurais
cherché un compromis avec eux et les aurais privé d'une partie de leur
droit. » �ifah As-�afwah 3/27)
0 Un homme vint trouver Al-cUmarî et lui dit : « Exhorte-moi ! » Il prit
un caillou à terre et dit : « Que le poids de ce caillou de retenue entre en ton
cœur est meilleur pour toi que la prière de tous les habitants de la terre. »
[Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/198)

0 Damrah Ibn Habîb a dit : « Ne soyez pas émerveillés par la


multitude de prières ou de jeûnes d'un individu, mais considérez sa
retenue. S'il fait preuve de retenue, avec ce qu'Allah lui a accordé comme
adorations, alors c'est un serviteur d'Allah en toute vérité. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 1/204]

0 Abû Kathîr disait après chaque prière : « Ô Allah ! Tout comme Tu


as préservé mon visage de se prosterner pour autre que Toi, préserve-le de
demander à autre que Toi. » �ifah As-�afwah 2/ 610]
0 Ibn Kathîr rapporte : « Ibn Hâmid Al-Warrâq se rendit au
pèlerinage, et lorsque les gens souffrirent de la soif en chemin, il s'adossa à
une pierre en pleine canicule. Un homme lui apporta un peu d'eau et il lui
dit : « D'où l'as-tu eue ? - Ce n'est pas le moment de demander cela ! -
Au contraire, c'est le moment, à la rencontre d'Allah. » Il ne but pas et
mourut peu de temps après. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah 12/61]

217
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La vision de ce bas-monde

0 On demanda à cAlî Ibn Abî Tâlib : « Décris-nous ce bas-monde ? -


de manière détaillée ou abrégée ? - De manière abrégée. - Ce qui en est
licite fera l'objet d'un compte, et ce qui en est illicite mène en Enfer. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/26]

0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Ce bas-monde est maudit, ainsi que ce qu'il


contient, sauf ce qui est voué à Allah, et ce à travers quoi on recherche Sa
Face. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/157]
0 Ibn <Abbâs a dit : « Au Jour de la Résurrection, on amènera ce bas­
monde sous l'apparence d'une vieille femme aux cheveux blancs, aveugle,
aux canines apparentes, difforme, qui se montrera aux créatures, et on leur
demandera : « La connaissez-vous ? - Nous cherchons protection auprès
d'Allah contre le fait de la connaître. - Elle est ce bas-monde pour lequel
vous vous êtes combattus, vous avez rompu les liens de parenté, vous vous
êtes jalousés et haïs, et par lequel vous avez été trompés. » Elle sera ensuite
jetée en Enfer et criera : « Seigneur ! Où sont mes disciples et partisans ? »
Allah (�) dira alors : « Que ses disciples et partisans la rejoignent ! »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/72]

0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Louange à Allah qui a fait que les riches


souhaitent être semblables à nous au moment de la mort, et que nous ne
souhaitions pas être semblables à eux au moment de la mort. Nos frères
riches ne sont pas équitables envers nous : ils nous aiment pour la religion
et font de nous leurs ennemis pour ce bas-monde. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
5/514]

0 Anas Ibn Mâlik a dit : « L'ange de la mort est venu trouver Noé et
lui a dit : « Ô toi qui est le prophète dont l'existence est la plus longue !
Comment as-tu trouvé ce bas-monde et ses délices ? » Il répondit :
« Comme un homme qui entre dans une maison comportant deux portes,
demeure un instant au milieu de la maison, puis sort par l'autre porte. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/117]

0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Ô habitants de Damas ! Qu'avez-vous à


construire ce que vous n'habitez pas, à espérer ce que vous n'atteindrez
pas, et à amasser ce que vous ne consommez pas. Les peuples de c d et
Thamûd ont empli ce qui était entre Busrâ et <Adan de leurs biens et leurs
enfants ; qui veut m'acheter ce qu'ils ont laissé pour deux dirhams ? » [AI­
'Aqd Al-Farîd 1/303]
La vision de ce bas-monde

G Ibn Mascûd a dit : « Il n'est personne qui ne soit un invité en ce bas­


monde, et dont les biens ne soient un prêt à usage. L'invité doit partir, et le
prêt doit être rendu. » [AL-<Aqd AL-Farîd 1/315]
G Abû Hâzim a dit : « Étonnant ces gens qui œuvrent pour une
demeure qu'ils quittent chaque jour un peu plus, et qui délaissent d' œuvrer
pour une demeure de laquelle ils se rapprochent tous les jours un peu
p1 US. » [,2ifah As-�afwah 2/494]
G Un sage a dit : « Celui dont le jour et la nuit sont sa monture chemine
même sans bouger. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/576]
G cAbd Ar-Rahmân Ibn Haf§. rapporte : « Un émir fit envoyer à cUmar
Ibn Al-Munkadir de l'argent. L'émissaire le porta et le posa devant lui.
cUmar le regarda et se mit à pleurer. L'émissaire revint et informa l'émir de
ce qui s'était passé, et il fit envoyer Rabîcah Ibn Abî cAbd Ar-Rahmân afin
de savoir ce qui suscita ces pleurs. Rabîcah se présenta et dit : « Mon frère !
Qu'est-ce qui t'a fait pleurer en ce que l'émir t'a fait parvenir ? » Il
répondit : « Par Allah, j'ai craint que ce bas-monde ne domine mon cœur et
que l'au-delà n'y ait plus aucune part, et c'est cela qui m'a fait pleurer. » Il
ordonna alors qu'on distribue en aumône cet argent aux pauvres de la ville.
Rabîcah en informa l'émir et celui-ci dit : Par Allah, c'est ainsi qu'est le
bien. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/181]
0 Al-Fugayl Ibn ciyâg a dit : « Ta joie pour ce bas-monde fait
disparaître la suavité de l'adoration, et ta préoccupation pour ce bas-monde
fait totalement disparaître l'adoration. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 3/264]
0 Sacîd Ibn cAbd Allah rapporte : Al-Hajjâj Ibn Yûsuf interrogea Khâlid
Ibn Yazîd concernant ce bas-monde, et il répondit : « Il n'est qu'héritage. -
Et les jours ? - Alternance. - Et la vie ? - Des étapes menant toutes vers
la mort. Que le puissant prenne garde à l'avilissement, et le riche à la
pauvreté, car combien de puissants ont été avilis, et combien de riches se
sont appauvris ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/508]
G Muhammad Ibn Sîrîn a dit : « Tu ne riras jamais sans pleurer par la
suite. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/18]
G Wuhayb Ibn Al-Ward a dit : « Nûh bâtit une maison en roseau, et on
lui dit : « Pourquoi n'utilises-tu pas autre chose ? » Il répondit : « C'est déjà
beaucoup pour quelqu'un qui doit mourir. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/415]
G Abû Hâzim a dit : « Rien en ce bas-monde ne te réjouit sans que n'y
soit lié ce qui t' attriste. » [,2ifah As-�afwah 2/493]

Z)?
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Muhammad Ibn Kacb a dit : « Ce bas-monde est une demeure de


besogne éphémère, les bienheureux s'en sont écartés, alors que les
malheureux le voient les fuir. Le plus malheureux des hommes est celui qui
le désire le plus, et le plus heureux celui qui s'en détourne le plus. Ce bas­
monde châtie celui qui lui obéit, amène à la perte celui qui le suit, trompe
celui qui se soumet à lui, sa science est ignorance, sa richesse pauvreté, ses
excès manques, et ses jours alternance. » [Al-Jiilyah 1/516]
0 Un homme écrivit à son frère : « Ce bas-monde n'est qu'un rêve, l'au­
delà un réveil, la mort un passage entre les deux, et nous sommes au milieu
de chimères. » [Al-Hilyah 1/305]
0 Abû Hâzim a dit : « Ce qui est passé de ce bas-monde n'est que rêve,
et ce qui en reste n'est que faux espoirs. » [Al-Muntadham 8/32]
0 Al-Hasan a dit : « Le croyant est en ce bas-monde tel l'esclave qui
tente de se libérer de son joug ; il n'est préservé de rien jusqu'à rencontrer
Allah (�) . Ô fils d'Adam ! Tu vas et viens à la recherche de gains, alors que
ta préoccupation soit ta personne, car tu ne gagneras jamais meilleur
qu'elle. » [Az-Zuhd 307]
0 Hamzah Ibn cAbd Allah Ibn cUtbah Ibn Mascûd rapporte : « Masrûq
prit la main d'un de ses neveux, l'emmena jusqu'à une décharge située sur
les hauteurs de Koufa, et lui dit : « Je vais te montrer ce bas-monde. Voici ce
bas-monde qu'ils ont consommé et épuisé, qu'ils ont porté et usé, qu'ils ont
chevauché et exténué ; pour lui, ils ont versé leur sang, transgressé les
interdits, et rompu les liens de parenté. » [Al-Hilyah 1/305]
* Abû Hâzim a dit : « Une part minime de ce bas-monde éloigne d'une
grande part de l'au-delà, une part abondante de ce bas-monde fait oublier
ce qui en est minime. Si tu recherches de ce bas-monde ce qui te suffit, la
moindre chose te suffira, mais si cela ne te suffit pas, alors rien de ce bas­
monde ne te suffira jamais. » [Al-H.ilyah 1/520]
0 cAwn Ibn <Abd Allah a dit : « Ceux qui nous ont précédé accordaient
à ce bas-monde ce qui leur restait après s'être consacrés à l'au-delà, alors
que vous accordez à l'au-delà ce qui vous reste après vous être consacrés à
ce bas-monde. » �ifah As-�afwah 3/71]
* Un homme agonisant dit : « Que ce bas-monde ne vous trompe pas,
car il m'a trompé ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/386]
0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Craignez l'ensorceleuse, car elle ensorcelle
le cœur des savants - i.e : la vie d'ici-bas. » [Al-Hilyah 1/461]
La vision de ce bas-monde

0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Ô fils d'Adam ! Vends ta vie d'ici-bas


pour celle de l'au-delà, et tu les gagneras toutes deux, et ne vends pas ta vie
dans l'au-delà pour celle d'ici-bas sinon tu les perdras toutes deux. » lliifah As­
�afwah 3/165]

0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Lorsque le corps est souffrant, la


nourriture, la boisson, le sommeil et le repos ne lui profitent pas. Il en est
de même pour le cœur, lorsque s'y fixe l'amour de ce bas-monde, les
exhortations ne lui profitent pas. Plus tu t'affligeras pour ce bas-monde,
plus sortira de ton cœur la préoccupation pour l'au-delà, et plus tu
t'affligeras pour l'au-delà, plus sortira de ton cœur la préoccupation pour
ce bas-monde. » lliifah As-�afwah 3/198]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Ô fils d'Adam ! Tu n'es qu'une somme de
jours, et à chaque jour qui passe, c'est une partie de toi qui disparaît. » [Al­
Hilyah 1/334]

0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Les rois vous ont laissé l'au-delà, laissez­
leur ce bas-monde. » [As-Siyar 2/700]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Par Allah, j'ai connu des gens qui
s'écartaient plus de ce qu'Allah leur a permis que vous ne vous écartez de
ce qu'il vous a interdit ! Ils craignaient plus que leurs bonnes actions ne
soient pas acceptées que vous ne craignez d'être châtiés pour vos péchés ! »
[Az-Zuhd li Af1mad 444]

0 Al-Fu.Qayl Ibn ciyâ.Q a dit : « Le serviteur craint Allah en fonction de


sa connaissance d'Allah, et il s'écarte de ce bas-monde en fonction de
l'espoir qu'il porte en l'au-delà. » [As-Siyar 2/774]
0 Un homme demanda à Sufyân At-Thawrî : « Adresse-moi une
recommandation. » Il lui répondit : « Œuvre pour ce bas-monde en fonction
du temps que tu y passeras, et pour l'au-delà en fonction du temps que tu y
demeureras. » [Al-H_ilyah 2/400)
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « J'ai connu des gens qui ne se réjouissaient
pas de ce qu'ils obtenaient de ce bas-monde et ne s'attristaient pas de ce
qu'ils en manquaient. » [Az-Zuhd li Af1mad 448]
0 Al-Fu.Qayl Ibn cJyâ.Q a dit : « Si tout ce bas-monde m'était offert de
manière licite, je ne lui porterais aucune considération face à l'au-delà, mais
je m'en détournerais avec dégout, de la même manière que l'un de vous
passe devant une charogne et s'en détourne avec dégout, de peur qu'elle ne
touche son vêtement. » [Al-Hilyah 9/3)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Jacfar Ibn Muhammad a dit : « Allah révéla à ce bas-monde : Sois au


service de celui qui est à Mon service, et harasse celui qui est à ton
service. » [Al-Hilyah 1/511]
0 Farqad As-Subkhî a dit : « Faites de ce bas-monde votre nourrice et
de l'au-delà votre mère. Voyez l'enfant se confier à la nourrice, mais
lorsqu'il grandit et connaît sa mère, il délaisse la nourrice et se confie à sa
mère. L'au-delà est votre mère, et peu s'en faut qu'elle ne vous appelle. »
[Al-Hilyah 1 /446]

0 As-Shacbî a dit : « Personne ne délaisse une chose de ce bas-monde


pour Allah, sans qu'Allah ne lui accorde une chose meilleure dans l'au­
delà. » [Al-Hilyah 2/112]
0 Wahb Ibn Munabbih a dit : « Si tu te satisfais de ce qui te suffit,
toute existence que tu mèneras te suffira ; et si tu ne te satisfais pas de ce
qui te suffit, rien ne te suffira, ton ventre est une mer et une vallée à
laquelle seule la terre convient. » [Al-Hilyah 2/39]
0 Suhnûn a dit : « Celui qui aime ce bas-monde est aveugle, il n'a pas
été éclairé par la science. » [As-Siyar 3/982]
0 Abû Yacqûb a dit : « Ce bas-monde est un océan, l'au-delà en est la
rive, l'embarcation est la piété, et les hommes les passagers. » [As-Siyar 2/ 774]
0 Ahmad Ibn cÂ�im a dit : « Il n'est rien de meilleur que de ne pas être
éprouvé par ce bas-monde ; i.e : ne pas s'y exposer. » [Al-Hilyah 3/201J
0 Un sage a dit : « Ne suffit-il pas aux adeptes de ce bas-monde ce
qu'ils subissent comme nombreuses tragédies, calamités successives
frappant leurs biens et leurs frères, et l'affaiblissement de leurs forces et
leurs corps ? » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/83]
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « L'homme sensé est celui qui accomplit
trois choses : il délaisse ce bas-monde avant qu'il ne s'écarte de lui, il creuse
sa tombe avant d'y entrer, et satisfait son Seigneur avant de Le rencontrer. »
�ifah As-�afwah 4/343]

0 Sacîd Ibn Al-Musayyib a dit : « Ce bas-monde est vil, et il est plus


proche de tout être vil. Plus vil encore est celui qui l'obtient sans droit, le
recherche de manière illicite, et en fait usage d'une manière qui ne convient
pas. » [Al-Hilyah 1/346]
0 cUbayd Allah Ibn Shamî! rapporte que son père décrivait l'adepte
de ce bas-monde en disant : « Glouton sans esprit, ses seules
préoccupations sont son ventre, son sexe et sa peau. Il dit : « Au matin, je

242
La vision de ce bas-monde

mangerai, boirai, me divertirai et jouerai ; et au soir je dormirai. » Cadavre


la nuit et oisif le jour. » [Al-Hilyah 1/478]
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Ce bas-monde commande qui le
recherche, et sert qui le délaisse. Ce bas-monde recherche et est recherché, il
rejette qui le recherche, et recherche qui le rejette. Ce bas-monde est un
pont jeté vers l'au-delà, alors traversez-le et ne vous y établissez pas. Il n'est
pas sensé de construire des palais sur les ponts. Ce bas-monde est une
mariée, et celui qui la recherche son coiffeur. Par l'ascétisme il arrache ses
poils, noircit son visage, et déchire ses vêtements. Celui qui répudie ce bas­
monde, l'au-delà est son épouse. Ce bas-monde est l'épouse répudiée des
hommes sensés, et sa période de retraite ne cesse jamais. Laisse donc ce
bas-monde et ne le mentionne pas, rappelle-toi plutôt de l'au-delà et ne
l'oublie pas. Prends de ce bas-monde ce qui te fera parvenir à l'au-delà, et
ne prends pas de ce bas-monde ce qui te privera de l'au-delà. » [AI-H.ilyah
3/260]

0 Bilâl Ibn Sacd a dit : « Par Allah, suffit pour péché qu'Allah nous
enjoigne à délaisser ce bas-monde et que nous le poursuivions ! » (AI-HJlyah
2/190]

0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Ta réflexion sur ce bas-monde te distrait


de ton Seigneur et de ta religion, alors que dire lorsque tu t'y adonnes par
tous tes membres ? » [AL-H.ilyah 3/261]
0 cAwn Ibn cAbd Allah a dit : « Ce bas-monde et l'au-delà sont dans le
cœur du fils d'Adam semblables aux deux plateaux d'une balance, dont
l'un pèse plus que l'autre. » �ifah As-�afwah 3/71]
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Ô Vous qui désirez Allah ! Si vous êtes
contraints à rechercher ce bas-monde, alors recherchez-le mais ne l'aimez
pas. Occupez en cela vos corps, mais n'y liez pas vos cœurs, car il s'agit
d'une demeure de passage et non d'établissement, on y prend ses
provisions mais on se repose ailleurs. » �ifah As-�afwah 4/343]
0 Siyâr Ibn Dînâr a dit : « La joie pour ce bas-monde et la tristesse
pour l'au-delà ne peuvent être réunies en un cœur, si l'une s'y établit, elle
en chasse l'autre. » [Al-Muntadham 7/ 222]
0 Riyâh Al-Qaysî a dit : « Tout comme l' œil ne peut regarder les
rayons du soleil, le cœur qui aime ce bas-monde ne peut regarder la
lumière de la sagesse. » [AI-H.ilyah 2/313]
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Ce bas-monde est l'alcool de Satan, et
celui qui s'en enivre ne se réveille que dans l'armée des morts, rempli de
regrets parmi les perdants. » �ifah As-�afwah 4/341]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Khuzaymah Abî Muhammad rapporte : « Un homme alla trouver


un ascète qui lui dit : Qu'est-ce qui t'amène ? - J'ai entendu parler de ton
ascétisme. - Veux-tu que je t'indique quelqu'un de plus ascète que moi ?
- Qui est-ce ? - Toi. - De quelle manière ? - Tu te prives du Paradis et
de ce qu'Allah y a préparé, alors que moi je ne me prive que de ce bas­
monde éphémère et blâmé par Allah. Tu fais donc preuve de plus
d'ascétisme que moi. » [Al-Hilyah 2/344]
0 Dâwud At-!â'î dit à Sufyân : « Si tu bois de l'eau fraîche, mange des
mets délicats, et marche à l'ombre, quand aimeras-tu la mort et l'arrivée
devant Allah ? » Et Sufyân se mit à pleurer. » [Al-H.ilyah 2/462]
0 Bishr Ibn As-Sarî a dit : « Ne fais pas partie des signes de l'amour
que d'aimer ce qui courrouce ton bien-aimé. » [Al-Hilyah 3/75]
0 <Abd Allah Ibn Al-Mubârak a dit : « L'amour pour ce bas-monde est
dans le cœur et les péchés l'entourent, alors comment le bien pourrait-il y
parvenir ? » [Al-Hilyah 3/38]
� Abû Mu<âwiyah Al-Aswad a dit : « Tous les hommes, pieux et
dépravés, œuvrent pour ce qui est plus infime qu'une aile de mouche. -
Qu'est-ce qui est plus infime qu'une aile de mouche ? - Ce bas-monde. »
[Al-Hilyah 3/67]

0 Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Personne n'aime ce bas-monde sans


qu'il n'aime pas la mort ; et personne ne fait preuve d'ascétisme en ce bas­
monde sans que la mort ne l'aime, jusqu'à ce qu'il rencontre son Maître. »
[Al-H_ilyah 3/98]

0 Wahb Ibn Munabbih rapporte : « CÎsâ Ibn Maryam a dit : Celui


d'entre vous qui aime le plus ce bas-monde est le plus affligé face au
malheur. » [Az-Zuhd li Ab.mad 144]
0 Yûnus Ibn <Ubayd a dit : « Ce bas-monde est semblable à un homme
endormi voyant en rêve ce qu'il réprouve et ce qu'il aime, et qui se réveille
subitement. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/28]
0 <Îsâ Ibn Maryam a dit : « Ne prenez pas ce bas-monde pour seigneur,
sinon il vous prendra pour serviteurs. Placez votre trésor auprès de Celui
qui ne le perd pas, car celui qui possède le trésor de ce bas-monde craint
qu'un malheur ne le frappe, alors que celui qui possède le trésor d'Allah ne
craint rien pour lui. » [Mnwsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/32]
0 Al-Hasan a dit : « Quatre choses font partie des signes du malheur :
la dureté du cœur, la sécheresse de l' œil, le faux espoir, et l'avidité pour ce
bas-monde. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/34]

Z44
La vision de ce bas-monde

G Sufyân At-Thawrî a dit : « On a nommé ce bas-monde (dunyâ) car il


est vil (danî) ; et on a nommé les biens (al-mâl) car ils font dévier [du verbe
mâla/yamîl] ceux qui les possèdent. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/43]
G Mâlik Ibn Dînâr rapporte : « cAbd Allah Ar-Râzî m'a dit : Si tu veux
connaître la suavité de l'adoration et atteindre son sommet, place entre toi
et les désirs de ce bas-monde un mur de fer. » [Mawsû'ah lbn Abî-d-Dunyâ 5/50]
G Sacd At-Tujaybî a dit : « Si tu vois les biens de ce bas-monde d'une
personne croître, et sa part de l'au-delà diminuer, qu'il demeure ainsi et
s'en satisfasse, sache qu'il s'agit là de celui qui est trompé et dont on se joue
sans qu'il ne s'en aperçoive. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/60]
G Al-Hasan a dit : « Prenez garde aux occupations de ce bas-monde,
car elles sont nombreuses, et personne n'ouvre la porte d'une occupation,
sans que cette porte n'en ouvre devant lui dix autres. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
5/67]

G Wahb Ibn Munabbih a dit : « Ce bas-monde est semblable à un


homme ayant deux coépouses et qui, en satisfaisant l'une, courrouce
l'autre. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/71]
G cAbd Al-Wâhid Ibn Zayd a dit : « Par Allah, l'avidité pour ce bas­
monde est plus dangereuse pour l'homme que le pire de ses ennemis. »
[Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/84]

G Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Pauvre fils d'Adam ! Il se satisfait d'une


demeure dont le licite n'est que compte et l'illicite châtiment. S'il l'obtient
de manière licite, il lui sera demandé compte pour ses délices, et s'il
l'obtient de manière illicite, il sera châtié par cela. Le fils d'Adam considère
minimes ses biens mais non ses œuvres, il se réjouit du malheur qui frappe
sa religion et s'afflige du malheur qui frappe sa vie d'ici-bas. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 5/110]

G Al-Fu4ayl Ibn clyâ4 a dit : « Entrer en ce bas-monde est aisé, mais


s'en détacher est difficile. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/115]
G Hishâm Ibn lsmâcîl rapporte : « Il était un roi qui n'arrêtait pas un
croyant sans ordonner qu'il soit crucifié. On lui amena un homme qui
croyait en Allah, et il ordonna qu'on le crucifie. Lorsqu'il fut tué, on trouva
chez lui un livre contenant trois phrases : Si le destin est vérité, l'avidité est
vaine. Si la trahison est inscrite dans la nature humaine, se fier à quelqu'un
est inutile. Si la mort guette chacun de nous, se confier à ce bas-monde est
une bêtise. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/116]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ Un sage a dit : « Je m'étonne de qui s'afflige d'une diminution de ses


biens et ne s'attriste pas de l'anéantissement de son existence. Je m'étonne
de celui que ce bas-monde quitte et vers lequel l'au-delà se dirige, et qui se
préoccupe de ce qui le quitte et se détourne de ce qui arrive. » [Mawsûcah Ibn Abî­
d-Dunyâ 5/120]

$ Al-Hasan a dit : « L'âme du fils d'Adam quitte ce bas-monde avec


trois regrets : ne pas s'être rassasiée de ce qu'elle a amassé, ne pas être
parvenue à ses espoirs, et ne pas avoir bien préparé ses provisions pour ce
qui l'attend. » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/132)
$ Ibn As-Sammâk a dit : « Celui auquel ce bas-monde fait gouter sa
suavité pour avoir penché vers lui, l'au-delà lui fera avaler son amertume
pour s'être détourné de lui. » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/132]
$ Abû Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « Ne patiente face aux désirs de ce
bas-monde que celui qui a dans le cœur ce qui l'occupe de l'au-delà. »
[Mawsûcah Ibn Abf-d-Dunyâ 5/135]

$ Sufyân At-Thawrî a dit : « Si tu veux connaître la valeur de ce bas­


monde, regarde qui le possède. » [Mawsûcah Tbn Abî-d-Dunyâ 5/151)
$ cîsâ Ibn Maryam a dit : « Celui qui recherche ce bas-monde est
semblable à celui qui boit l'eau de la mer : plus il en boit, plus il a soif,
jusqu'à ce que cela le tue. » [Mawsûcah Ibn Abf-d-Dunyâ 5/152)
$ Ibrâhîm a dit : « [Les pieux prédécesseurs] recherchaient ce bas­
monde, et lorsqu'ils atteignaient l'âge de quarante ans, ils recherchaient
l'au-delà. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/184]
$ Al-Hasan a dit : « Si tu vois quelqu'un te concurrencer pour ce bas­
monde, concurrence-le pour l'au-delà. » [Mawsûcati Ibn Abî-d-Dunyâ 5/190]
$ Jacfar Ibn Sulaymân a dit : « La préoccupation pour ce bas-monde
est ténèbres dans le cœur, et la préoccupation pour l'au-delà est lumière
dans le cœur. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/191]
$ Sufyân Ibn cUyaynah rapporte : « Hishâm Ibn cAbd Al-Malik entra
dans la kacbah et y trouva Sâlim Ibn cAbd Allah ; il lui dit : « Ô Sâlim,
demande-moi ce que tu veux ! - Je suis gêné devant Allah de demander à
autre que Lui dans Sa Maison. » Lorsqu'il sortit après lui, il lui dit :
« Maintenant, je suis sorti, demande-moi ce que tu veux. - Des choses de
ce bas-monde ou de l'au-delà ? - De ce bas-monde, bien entendu. - Je ne
les ai pas demandées à Celui qui les possède, alors comment les
demanderais-je à celui qui ne les possède pas ? » [Sifah As-Safwah 2/446]
La vision de ce bas-monde

0 Wuhayb Ibn Al-Ward a dit : « Si le croyant ne détestait ce bas­


monde que parce qu'on y désobéit à Allah, il serait en devoir de le
détester. » [Al-Hilyah 3/35]
0 On dit à un adorateur : « Es-tu parvenu à la richesse ? » Il répondit :
« Ne parvient à la richesse que celui qui est affranchi du joug de ce bas­
monde. » » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/132]

0 Yacqûb Ibn Al-Walîd rapporte : « J'ai entendu Abû Turâb dire : Ô


gens ! Vous aimez trois choses qui ne vous appartiennent pas : vous aimez
vos personnes, et elles appartiennent à Allah ; vous aimez vos âmes et elles
sont à Allah ; et vous aimez vos biens, et ils sont pour vos héritiers. Vous
recherchez également deux choses que vous ne pouvez trouver : le bonheur
et le repos qui ne sont qu'au Paradis. » [Al-Hilyah 3/256]
0 Al-Fath Ibn Khâqân rapporte : « Je me suis introduit un jour auprès
d' Al-Mutawakkil, et je l'ai vu tête baissée, pensif, et je lui ai dit : « Quelle
est cette réflexion, ô Commandeur des croyants ? Par Allah, personne sur
terre n'a de vie meilleure que la tienne et ne jouit d'une meilleure
condition. » Il répondit : « Ô Fath ! A une vie meilleure que la mienne
l'homme qui possède une vaste maison, une épouse pieuse, sa subsistance,
qui ne nous connait pas si bien que nous ne pouvons lui nuire, et qui n'a
pas besoin de nous, si bien que nous ne pouvons le rabaisser. » [Al-Muntadham
11/182]

0 Abû Umâmah a dit : « En ce bas-monde, le croyant est entre quatre :


un croyant qui le jalouse, un hypocrite qui le déteste, un mécréant qui le
combat, et un démon auquel on peut le confier. » [Mukhtasar Târîkh Dimashq 4/3]
0 Le Messie a dit : « Je m'étonne de vous. Vous œuvrez pour ce bas­
monde, alors qu'on vous y accorde votre subsistance sans œuvre, alors que
vous n' œuvrez pas pour l'au-delà, alors qu'on ne vous l'accordera que si
vous y œuvrez. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/331]
0 Khâlid Ibn �afwân a dit : « Je n'ai jamais envié personne pour quoi
que ce soit de ce bas-monde, si ce n'est un voisin pieux, une demeure vaste,
ou une épouse pieuse. » [Mukhtasar Târîkh Dimashq 7/286]
0 Le Messie a dit : « Ce bas-monde est le champ de labour d'Iblîs, et
ses adeptes en sont les cultivateurs. Iblîs dit : Peu m'importe, si les hommes
aiment ce bas-monde, qu'ils n'adorent ni statue ni idole, ce bas-monde est
une plus grande tentation pour eux. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/315]
0 On dit à Muhammad Ibn Wâsic : « Tu te contentes de ce qui est
moindre. » Il répondit : « C'est celui qui agrée ce bas-monde qui se contente
de ce qui est moindre. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/315]
Àinsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Le véritable ascétisme

G cUmar Ibn Al-Kha!!:âb a dit : « L'ascétisme en ce bas-monde est un


repos pour le cœur et le corps. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/87]
G Abû cUthmân An-Nahdî rapporte : « J'ai vu cUmar Ibn Al-Kha!!:âb
accomplir des circumambulations autour de la Maison sacrée, alors que son
pagne comportait douze raccommodages, certains en cuir rouge. » [Mawsû<ah
Ibn Abî-d-Dunyâ 5/184]

G Al-Hasan rapporte : « J'ai vu cUthmân dormir dans la mosquée dans


une couverture, sans personne autour de lui, alors qu'il était Commandeur
des croyants. » [Al-H.ilyah 1 / 77]
G Maymûn rapporte : « Je suis entré chez Ibn cUmar, et j'ai estimé tout
ce qui se trouvait dans la maison comme lit, drap, tapis, et j'ai constaté que
tout cela ne valait pas même cent dirhams. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 294]
G Abû Dharr a dit : « À l'époque du Messager d'Allah (;i), je
consommais un §.ac de nourriture, et je n'y ajouterai rien jusqu'à rencontrer
Allah (�). » [Al-H.ilyah 1/138]
G Abû Hurayrah rapporte : « Je suivais parfois quelqu'un et
l'interrogeais concernant un verset du Livre d'Allah duquel j'étais plus
savant que lui et dix de ses semblables, et je ne le suivais que pour qu'il me
donne une poignée de dattes, une gorgée de sawîq ou de la farine, afin de
répondre à ma faim. Une nuit, je marchais avec cUmar Ibn Al-Kha!!âb et lui
parlais jusqu'à parvenir à sa porte. Il s'adossa à la porte et me fit face.
Chaque fois que je concluais un sujet, j'en entamais un autre ; et lorsque je
vis qu'il n'y avait rien à espérer, je suis parti. Plus tard, il me rencontra et
me dit : Ô Abû Hurayrah ! S'il y avait quelque chose à la maison, nous t'en
aurions nourri. » [Sifah As-Safwah 1/332]
G cAlî Ibn Badhîmah rapporte : « On vendit les affaires de Salmân, et
leur valeur n'excéda pas quatorze dirhams. » [Al-H.ilyah 1/159]
G Abû Shucbah rapporte : « Un homme vint proposer de la
marchandise à Abû Dharr qui dit : Nous avons une chèvre que nous
trayons, un âne qui nous transporte, des esclaves affranchis qui nous
servent, et un manteau supplémentaire dans nos vêtements, je crains d'être
jugé pour l'excédent. » [Al-H.ilyah 1/139]
Le véritable ascétisme

0 Umm Ad-Dardâ' se plaignit de son indigence à Abû-d-Dardâ' qui lui


répondit : « Endure car se trouve face à nous un obstacle difficile que ne
franchissent que les gens dont la charge est la plus légère. » [Al-'Aqd Al-Farîd
1/312]

0 Un homme entra chez Abû Dharr, regarda chez lui et dit : « Ô Abû
Dharr ! Où sont vos ustensiles ? - Nous avons une demeure vers laquelle
nous nous dirigeons. - Tu dois posséder des ustensiles tant que tu es ici.
- Le propriétaire de cette demeure ne nous y laissera pas. » [As-Shu'ab 10561]
0 Abû-d-Dardâ' écrivit à un de ses frères : « Je t'enjoins à craindre
Allah, à t'écarter de ce bas-monde, et à espérer ce qui est auprès d'Allah. Si
tu fais cela, Allah t'aimera pour ton désir de ce qui est auprès de Lui, et les
gens t'aimeront pour leur avoir laissé leur bas-monde. » [As-Shu'ab 7/381]
0 Abû Harnzah rapporte : « J'ai dit à Ibrâhîm : Farqad As-Subkhî ne
mange ni viande, ni ceci ni cela. Il me répondit : Les Compagnons du
Prophète (�) étaient meilleurs que lui, et ils mangeaient de la viande, du
beurre rance, ceci et cela. » [Al-Mu§.annaf7/236]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « L'ascétisme ne consiste pas à manger une
nourriture grossière et à porter des vêtements frustes, mais à avoir peu
d'espoir et guetter la survenue de la mort. » [As-Siyar 2/696]
0 Ibn As-Sammâk a dit : « L'ascète est celui qui ne se réjouit pas
d'obtenir quoi que ce soit en ce bas-monde, et ne s'attriste pas d'y être
éprouvé, il rit en public et pleure en privé. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/314]
0 Wuhayb Al-Makkî a dit : « L'ascétisme en ce bas-monde consiste à
ne pas s'attrister de ce qu'on en manque, et ne pas se réjouir de ce qu'on en
obtient. » [Al-Hilyah 3/418]
0 Sufyân a dit : « L'ascétisme est de deux types : obligatoire et
surérogatoire. L'ascétisme obligatoire consiste à délaisser la fatuité,
l'orgueil, l'ostentation, la recherche de renommée, et l'embellissement pour
les gens. Quant à l'ascétisme surérogatoire, il consiste à ce que tu délaisses
ce qu'Allah t'a accordé de licite, et si tu délaisses quelque chose de cela, il
t'est obligatoire de ne le délaisser que pour Allah. » [As-Siyar 7/244]
0 Ibrâhîm a dit : « L'ascétisme obligatoire consiste à s'éloigner de
l'illicite ; l'ascétisme de salut consiste à s'éloigner des ambiguïtés ; et
l'ascétisme méritoire consiste à s'écarter de ce qui est licite. » [As-Siyar 7/390]
0 On demanda à Sufyân At-Thawrî : « Peut-on être ascète et posséder
des biens ? » Il répondit : « Oui, si on patiente dans l'épreuve et qu'on se
montre reconnaissant lorsqu'on se voit accordé une chose. » [Al-Hilyah 2/371]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Wuhayb Al-Makkî a dit On interrogea Az-Zuhrî concernant l'ascète,


et il répondit : « Il est celui dont la patience n'est pas dominée par ce qui est
illicite, et dont la reconnaissance n'est pas dominée par ce qui est licite. » [Al­
H.ilyah 7/287]

G Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « L'ascétisme en ce bas-monde repose


en trois choses : la plus aimée d'Allah, la plus élevée et celle qui octroie le
plus de récompense auprès d'Allah consiste à s'écarter de toute adoration
d'autre qu'Allah, qu'il s'agisse d'un roi, d'une statue, d'une pierre ou d'une
idole. La deuxième consiste à s'écarter de ce qu'Allah a interdit, qu'il
s'agisse de prendre ou de donner. Quant à votre ascétisme, ô dévots, par
Allah il est le plus méprisable auprès d'Allah, celui qui consiste à s'écarter
de ce qu'Allah a rendu licite. » [Al-H.ilyah l/ 432]
G Un homme demanda à Rabîcah : « ô Abû cUthmân ! Quel est le
sommet de l'ascétisme ? » Il répondit : « Obtenir les choses de manière licite
et les placer là où il se doit. » [Az-Zuhd li Ibn Abî-d-Dunyâ 5/129]
G Abû Sulaymân a dit : « L'ascétisme consiste à délaisser tout ce qui
détourne d'Allah. Tout ce qui te détourne d'Allah, qu'il s'agisse de
l'épouse, des biens ou des enfants est néfaste. » [Al-H.ilyah 9/264]
G cAbd Ar-Rahmân Ibn Zayd rapporte : « J'ai dit un jour à Abû Hâzim :
« J'éprouve une chose qui m'attriste. - Quelle est-elle, mon garçon ? -

Mon amour de ce bas-monde. - Sache, mon garçon, que je ne blâme pas


mon âme d'aimer une chose qu'Allah lui a fait aimer, car Allah nous a fait
aimer ce bas-monde. Mais nous devons blâmer nos âmes pour autre chose,
afin que notre amour pour ce bas-monde ne nous amène pas à prendre une
chose qu'Allah réprouve, ou à priver d'une chose qu'Allah aime. Si nous
faisons cela, notre amour de ce bas-monde ne nous nuira point. » [Al-H.ilyah
1/527]

G Sacîd Ibn Jubayr a dit : « La jouissance trompeuse est celle qui te


détourne de la recherche de l'au-delà. Ainsi, tout ce qui ne t'en détourne
pas n'est pas une jouissance trompeuse, mais une jouissance te permettant
de parvenir à ce qui est meilleur encore. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l-H.ikâm 396]
G cAbd Allah Ibn Al-Mubârak rapporte : « Un homme vint trouver
Wuhayb Ibn Al-Ward et se mit à mentionner l'ascétisme. Wuhayb se
tourna vers lui et lui dit : « Ne ramène pas la largesse de l'islam à
l'étroitesse de ta poitrine. » [Al-H.ilyah 3/35]

Z56
Le véritable ascétisme

0 Yahyâ Ibn Mucâdh Ar-Râzî a dit : « Comment n'aimerais-je pas un


bas-monde en lequel on m'a prédestiné une subsistance me permettant de
vivre une vie en laquelle je voue une adoration par laquelle je parviens à
l'au-delà ? » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l-Hikâm 396]
0 Al-Marrûdhî rapporte : « Un homme me dit : « Comment va ce
jouisseur ? » désignant ainsi Ahmad. Je lui dis : « De quelle manière est-il
un jouisseur ? - Ne trouve-t-il pas du pain qu'il mange, et n'a-t-il pas une
épouse avec laquelle il cohabite ? » J'ai rapporté cela à Abû cAbd Allah, et il
me dit : « Il dit vrai. » Il ne cessa ensuite de répéter : « Nous sommes à
Allah et à Lui nous retournons » et dire : « Nous nous rassasions. »
0 On demanda à Abû �afwân Ar-Racînî qui comptait parmi ceux qui
connaissaient Allah (�) : « Quel est le bas-monde qu'Allah a blâmé dans le
Coran et dont tout homme sensé doit s' écarter ? » Il répondit : « Tout ce que
tu obtiens de ce bas-monde et par quoi tu recherches ce bas-monde est
blâmé ; et tout ce que tu en obtiens et par quoi tu recherches l'au-delà n'en
fait pas partie. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l-H_ikâm 396]
0 Al-Hasan a dit : « Quelle bonne demeure est ce bas-monde pour le
croyant : il y œuvre un peu et prend ses provisions pour l'au-delà. Quelle
mauvaise demeure est ce bas-monde pour le mécréant et l'hypocrite : ils y
perdent leurs nuits et prennent leurs provisions pour l'Enfer. » Uâmi' Al-'Ulûm
wa-l-H_ikâm 396]

0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Ne relève pas de l'amour de ce bas­


monde le fait que tu y recherches ce dont tu as besoin. » [Al-Hilyah 2/427]
0 On demanda à Sufyân Ibn cUyaynah : « Qu'est-ce que l'ascétisme ? »
Il répondit : « S'abstenir de ce qu'Allah a interdit. Quant à ce qu'Allah a
déclaré licite, Il l'a permis. Les prophètes se sont mariés, ont enfourché des
montures et mangé, mais Allah leur a interdit des choses dont ils se sont
abstenus, et c'est ainsi qu'ils furent ascètes. » [Al-H_ilyah 1; 441]
0 Abû Sulaymân a dit : « L'ascète n'est pas celui qui abandonne les
préoccupations de ce bas-monde et s'en débarrasse pour trouver le repos,
mais l'ascète est celui qui s'écarte de ce bas-monde et s'y fatigue pour l'au­
delà. » [Al-H_ilyah 9/273]
0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Les gens disent que Mâlik Ibn Dînâr est un
ascète. Le véritable ascète est cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz auquel ce bas­
monde a été offert et qui l'a délaissé. » [Al-fiilyah 2/198]

0 cAwn Ibn Al-Muctamir rapporte : « cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz


s'introduisit auprès de son épouse et lui dit : « Ô Fâ!imah ! As-tu un dirham
afin que j'achète du raisin ? - Non. - Alors, as-tu un centime afin que
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

j'achète du raisin ? - Non. [elle se tourna vers lui et ajouta] Tu es le


Commandeur des croyants et tu n'as pas un dirham ou un centime pour
acheter du raisin ! - Cela est moindre que de supporter les carcans de
!'Enfer demain dans la Géhenne. » [Al-fiilyah 1/199]
0 Al-Hasan a dit : « J'entrais dans les appartements des Mères des
croyants, lors du califat de cUthmân, et je touchais le plafond de la main. »
[Qasr Al-Amal 245]

0 cJmrân Ibn Muslim rapporte : « Lorsqu'on disait à Suwayd Ibn


Ghaflah : on a donné à untel, on a nommé untel ; il répondait : Me suffisent
ma galette et mon sel. » [Al-Hilyah 2/79]
0 Al-Mu<tamir Ibn Sulaymân At-Taymî rapporte : « Une de nos
maisons en laquelle résidait mon père s'écroula. Il monta alors une tente où
il demeura jusqu'à sa mort. On lui dit : « Pourquoi ne construis-tu pas ? Il
répondit : « Je n'en ai pas le temps, demain surviendra la mort. » [Al-fiilyah
1/441]

0 cAlî Ibn Bakkâr rapporte : « Nous étions assis à Ma�î�ah, alors que se
trouvait parmi nous Ibrâhîm Ibn Ad-Ham. Un homme arriva de Khorasan
et demanda : « Qui d'entre vous est Ibrâhîm Ibn Ad-ham ? » Les gens le lui
indiquèrent, et il lui dit : « Tes frères m'envoient à toi. » Lorsqu'il entendit
mentionner ses frères, il se leva, le prit par la main à l'écart et lui dit :
« Qu'est-ce qui t'amène ? - Je suis un esclave, j'ai avec moi un cheval, une
mule et dix mille dirhams que tes frères t'envoient. - Si tu dis vrai, tu es
libre, et ce que tu amènes est à toi. Pars et n'en informe personne. » Et
l'homme s'en alla. » [Al-Muntadham 2/79]
0 Abû Bakr Al-Barqânî rapporte : Un jour j'ai dit à Ibn Sam<ûn : « Tu
appelles les gens à l'ascétisme, alors que tu portes les plus beaux habits et
consomme les meilleurs des mets, comment cela est-ce possible ? » Il
répondit : « Tout ce qui t'amende vis-à-vis d'Allah, accomplis-le, si cela
améliore ta condition envers Allah (�). » [As-Siyar 7/390]
� Abû Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « N'atteste de l'ascétisme de
personne, car l'ascétisme est dans le cœur. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-1-Hikâm 389]
� Yûnus Ibn Maysarah a dit : « L'ascétisme en ce bas-monde ne
consiste pas à interdire le licite et perdre ses biens, mais l'ascétisme en ce
bas-monde consiste à ce que tu aies plus confiance en ce qu'Allah possède
qu'en ce qui est en tes mains, que ton état soit le même dans l'épreuve ou la
préservation, et que soient égaux pour toi celui qui te loue et celui qui te
blâme. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-1-!iikâm 389]

Z5Z
Le véritable ascétisme

G On demanda à Al-Fu.Q.ayl Ibn cJyâ.Q. : « Qu'est-ce que l'ascétisme en


ce bas-monde ? » Il répondit : « Le contentement est l'ascétisme et la
richesse. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/137]
G Abû Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « Le véritable ascète ne blâme pas
ce bas-monde, ne le loue pas, ne le regarde pas, ne s'en réjouit pas lorsqu'il
en obtient quelque chose, et ne s'en attriste pas lorsqu'il en est privé. » [Al­
Hilyah 3/190]

G cAlî Ibn Abî Iâlib a dit : « Celui qui fait preuve d'ascétisme en ce
bas-monde, les malheurs lui seront plus faciles à supporter, et celui qui
guette la mort s'empresse vers les actes de bien. » [Mawsû'ah lbn Abî-d-Dunyâ 1/92]
G Abû Wâqid Al-Laythî a dit : « Nous avons étudié les œuvres et
n'avons rien trouvé de plus à même de faire parvenir à l'au-delà que
l'ascétisme en ce bas-monde. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/89]
G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Vos prières sont plus longues, et
vous faites plus d'efforts que les Compagnons du Messager d'Allah (�),
mais ils étaient meilleurs que vous. - En raison de quoi ? Ils faisaient
-

preuve de plus d'ascétisme en ce bas-monde, et espéraient plus en l'au-delà


que VOUS. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/96]
G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Celui qui désire l'au-delà nuit à sa
vie d'ici-bas, et celui qui veut ce bas-monde nuit à sa vie dans l'au-delà. Ô
gens, nuisez à ce qui est éphémère pour ce qui est éternel ! » [As-Siyar 1/197)
G Muhammad Ibn Al-Hanafiyyah a dit : « Celui qui respecte son âme
n'accorde aucune valeur à ce bas-monde. » �ifah As-�afwah 2/435]
G Ibn As-Sammâk a dit : « Ce bas-monde, dans son ensemble, n'est
que peu de chose, ce qui en reste est minime, ta part de ce qui en reste est
minime, et il ne reste que peu de chose de ta part minime. Tu es
aujourd'hui dans la demeure de l'adversité, et demain tu seras dans la
demeure de la rétribution, alors rachète ton âme afin d'obtenir le salut. » [As­
Siyar 2/762]

G Al-Fu.Q.ayl Ibn cJyâ.Q. a dit : « Vos cœurs ne peuvent gouter à la


douceur de la foi jusqu'à ce que vous fassiez preuve d'ascétisme en ce bas­
monde. » [As-Siyar 2/777]
G Sufyân At-Thawrî a dit : « Lorsque le serviteur fait preuve
d'ascétisme en ce bas-monde, Allah fait naitre la sagesse en son cœur et la
fait s'exprimer sur sa langue, Il lui fait voir les tares de ce bas-monde, ses
maux et remèdes. » [Al-H.ilyah 2/372]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G As-Shacbî a dit : « Personne ne laisse quoi que ce soit pour Allah en


ce bas-monde, sans qu'Allah ne lui accorde dans l'au-delà ce qui est
meilleur pour lui. » [Al-H.ilyah 4/312]
G CÎ sâ Ibn Sinân rapporte : « J'ai entendu Wahb Ibn Munabbih dire à
cAtâ Al-Khurasânî : Les savants avant nous se contentaient de leur science
face à la vie d'ici-bas d'autrui, et ils ne se tournaient pas vers la vie d'ici-bas
d'autrui ; et ce sont au contraire les adeptes de ce bas-monde qui leur
offraient leur vie d'ici-bas par désir d'obtenir leur science. Aujourd'hui, les
adeptes de la science parmi nous offrent leur science aux adeptes de ce bas­
monde par désir d'obtenir leur vie d'ici-bas, et les adeptes de ce bas-monde
se sont écartés de leur science lorsqu'ils ont observé leur position mauvaise
auprès d'eux. » [Al-H.ilyah 4/29]
G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Bonne annonce à celui qui délaisse un
désir présent pour une promesse invisible qu'il n'a pas vue. » �ifah As-§.afwah
2/515]

G Jacfar rapporte : « J'ai entendu Mâlik Ibn Dînâr dire : En fonction de


ta tristesse pour ce bas-monde, la préoccupation pour l'au-delà sort de ton
cœur ; et en fonction de ta tristesse pour l'au-delà, la préoccupation pour ce
bas-monde sort de ton cœur. » [Az-Zuhd li A!J.mad 387]
G Ayyûb a dit : « Si tu vois quelqu'un concurrencer pour ce bas-monde,
concurrence-le, toi, pour l'au-delà. » [Az-Zuhd li A!J.mad 329]
G cimrân Al-Qa�îr rapporte : « J'ai entendu un homme dire à Al­
Hasan : « J'ai interrogé un Faqih. » Il lui répondit : Et as-tu vu un faqih, que
tu perdes ton père ? Le véritable faqih est celui qui s' écarte de ce bas-monde,
est clairvoyant quant à son péché, et est constant dans l'adoration de son
Seigneur. » [Az-Zuhd li A!J.mad 327]
G Al-Fugayl Ibn clyâg a dit : « La crainte du serviteur vis-à-vis d'Allah
est fonction de sa connaissance d'Allah ; et son ascétisme en ce bas-monde
est fonction de son désir pour l'au-delà. » [As-Siyar 8/426]
G Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Nous n'avons pas atteint nos espoirs en
ce bas-monde, nous avançons nos œuvres pour l'au-delà, et nous ne savons
pas quelle sera notre situation au Jour de la Résurrection. » [Al-Jiilyah 10/56]
G cA!â Al-Khurasânî a dit : « Je ne vous recommande pas la vie d'ici­
bas que vous vous recommandez et à laquelle vous êtes attachés, mais je
vous recommande l'au-delà, donc prenez de la Demeure éphémère pour la
Demeure éternelle. » �ifah As-§.afwnh 4/151]

254
Le véritable ascétisme

0 Bilâl Ibn Sacd a dit : « Ô adeptes de la piété ! Vous n'avez pas été
créés pour disparaître, mais vous passez d'une Demeure à l'autre, de la
même manière que vous êtes passés des lombes aux matrices, des matrices
à ce bas-monde, de ce bas-monde à la tombe, de la tombe au lieu de
rassemblement, et du lieu de rassemblement à l'éternité au Paradis ou en
Enfer. » [As-Siyar 5/9l]
0 Mâlik Ibn Dinâr a dit : « Les adeptes de ce bas-monde l'ont quitté
sans avoir goû;é ce �u'il contient �e meille� . » On lui demanda : « Qu'est­
ce donc ? » Il rependit : « La connaissance d Allah. » [As-Siyar 5/236]
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Délaisser ce bas-monde est difficile, mais
délaisser le Paradis est plus difficile encore ; et celui qui recherche le
Paradis délaisse l'au-delà. » [Tanbih Al-Ghâfilîn 85]
0 Shamî! Ibn cljlân a dit : « Celui qui ne considère que la mort ne fera
aucun cas de la difficulté ou de l'aisance en ce bas-monde. » lliifah As-�afwah
3/342]

0 Hâtim Al-A�am a dit : « La tristesse est de deux types : une tristesse


qui t'est favorable et une autre qui t'est défavorable. Celle qui t'est
défavorable concerne tout ce que tu perds de ce bas-monde et pour quoi tu
t'attristes, cela t'est défavorable ; alors que tout ce que tu perds de l'au-delà
et pour quoi tu t'attristes t'est favorable. Ainsi, si tu possèdes deux
dirhams, que tu les perds et que tu t'attristes, c'est là une tristesse pour ce
bas-monde ; et si tu laisses échapper une erreur, une calomnie, une envie,
ou toute chose pour laquelle tu t'attristes et que tu regrettes, elle t'est
favorable. » [Al-H.ilyah 8/77]
0 Ibn Sammâk a dit : « Celui auquel cette vie fait goûter de sa douceur,
en raison de son penchant vers elle, l'au-delà lui fera avaler son amertume,
en raison de son éloignement vis-à-vis d'elle. » lliifah As-�afwah 2/727]
0 Mu!arrif Ibn cAbd Allah a dit : « La pire chose par laquelle on puisse
rechercher ce bas-monde sont les œuvres de l'au-delà. » lliifah As-�afwah 2/756]
0 cAlî Ibn Thâbit a dit : « Si tu possédais deux sous que tu voulais
donner en aumône et que tu voyais At-Thawrî, sans le connaître, tu ne
refuserais pas de les lui mettre dans la main. » [Musnad Ibn Al-Ja<d 280]
G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Personne n'aime ce bas-monde sans
détester la mort ; quant à celui qui fait preuve d'ascétisme en ce bas-monde,
il aime la rencontre de son Maître. » [As-Siyar 10/ 476]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ Muhammad Ibn Al-Hanafiyyah a dit : « Allah (�) a fait de vos


personnes le prix du Paradis, ne les vendez donc pas pour autre chose. » [Al­
Hilyah 3/177]

$ Sufyân rapporte : « Un fils de Sulaymân Ibn cAbd Al-Malik vint


s'asseoir à côté de Iâwûs qui ne se tourna pas vers lui. On lui dit : « Le fils
du Commandeur des croyants s'est assis à côté de toi et tu ne t'es même
pas tourné vers lui. » Il répondit : Je voulais qu'il sache qu'il y a des
serviteurs d'Allah qui se passent de ce qu'il possède. » [Al-Hilyah 4/16]
$ Le fils de Iâwûs rapporte de son père : « La douceur de ce bas­
monde est l'amertume de l'au-delà ; et l'amertume de ce bas-monde et la
douceur de l'au-delà. » [Al-Hilyah 4/12]
$ Wahb Ibn Munabbih rapporte : « Mâlik Ibn Dînâr demanda à un
homme plus savant que lui : Combien dois-je construire ? - Ce qui suffira à
te protéger du soleil et de la pluie. - Combien dois-je manger ? - Un peu
plus que la faim, et en-deçà de la satiété. - Combien dois-je rire ? - D'une
manière qui donnera de l'éclat à ton visage sans pour autant laisser
entendre ta voix. - Combien dois-je pleurer ? - Ne te lasse pas de pleurer
par crainte d'Allah. - Combien dois-je cacher de mes œuvres ? - Au point
que les gens pensent que tu n'as jamais accompli de bonne action. -
Combien dois-je afficher de mes œuvres ? - Ce qui amènera celui qui est
attentif à te prendre pour modèle. » [Al-Hilyah 4/45]
$ Al-Fuf!ayl a dit : « Si tu peux ne pas être connu, fais-le, et tu
n'encours rien à ce qu'on ne fasse pas tes éloges, ou à ce que tu sois blâmé
des gens si tu es loué auprès d'Allah. Celui qui aime être mentionné ne sera
pas mentionné, et celui qui le réprouve le sera. » [Al-Hilyah 8/88]
$ Jacfar rapporte : « J'ai entendu Mâlik Ibn Dînâr dire : Lorsque le
corps est malade, ni nourriture, ni boisson, ni sommeil, ni repos ne sont
d'aucune utilité ; il en est de même pour le cœur, lorsque l'amour de ce bas­
monde s'y attache, l'exhortation ne lui est plus d'aucune utilité. » [Al-Hilyah
3/263]

$ Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Que l'homme craigne Allah, et s'il fait


preuve d'ascétisme, qu'il n'en fasse pas un châtiment imposé aux gens ; et
cacher son ascétisme est meilleur que de l'afficher. » [Al-Hilyah 3/6]
$ Ad-Dahhâk a dit : « Que celui qui possède deux qualités se réjouisse
concernant sa religion et sa vie d'ici-bas : celui qui, concernant sa religion,
regarde vers celui qui lui est supérieur, son âme ne cessera d'aspirer à
l'obéissance à Allah ; et celui qui, concernant sa vie d'ici-bas, regarde vers
celui qui est moindre, son âme ne s'enorgueillira pas. » [Al-Amâlî 2/727]
Le véritable ascétisme

G Al-Hasan a dit : « Ô jeunes ! Attachez-vous et recherchez l'au-delà,


car nous avons vu beaucoup de ceux qui recherchaient l'au-delà obtenir
également la vie d'ici-bas. Par contre, nous n'avons jamais vu quelqu'un
rechercher ce bas-monde et obtenir également l'au-delà. » [Az-Zuhd AI-Kabîr 12]
G Sacîd rapporte : « Je suis passé chez cA!â' As-salîmî qui me dit : D'où
viens-tu ? - De chez ton frère Al-Hasan. Et qu'a-t-il dit ? - Il a dit : Ce bas­
-

monde est la monture du croyant vers son Seigneur, et c'est sur elle que le
croyant voyage vers son Seigneur, alors soyez bons envers vos montures, et
vous parviendrez à votre Seigneur. » [Al-Hilyah 6/270]
G cAbd Allah Ibn Wahb rapporte : « J'ai entendu Sufyân At-Thawrî
dire, à la Mecque : L'agrément des gens et la recherche de ce bas-monde
sont deux buts qui ne peuvent être atteints. » [Al-Hilyah 6/386]
G Sufyân a dit : « Attache-toi à la modération dans ta vie, et prends
garde de ressembler aux puissants. Attache-toi à ce qui n'est pas luxueux
concernant la nourriture, la boisson, les vêtements et les montures, et que
ceux que tu consultes soient ceux qui sont pieux, dignes de confiance et
craignent Allah (�). » [Al-Hilyah 7/12]
G Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Ne fait pas partie de l'amour de ce
bas-monde que d'en chercher ce qui t' est nécessaire. » [Al-Hilyah 7/273]
G Bilâl Ibn Sacd a dit : « Par Allah, suffit comme péché qu'Allah nous
encourage à nous écarter de ce bas-monde, et qu'ensuite nous le
désirions. » [As-Siyar 5/95]
G Hammâd Ibn Wâqid rapporte: « J'ai entendu Mâlik Ibn Dînâr dire :
Les gens disent de moi que je suis un ascète, mais le véritable ascète est
cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz auquel ce bas-monde s'est offert mais qui l'a
délaissé. » [As-Siyar 5/134]
G Maymûn Ibn Mihrân rapporte : « Je suis resté six mois auprès de
cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz, et je ne l'ai pas vu changer son vêtement. Il le
lavait de vendredi à vendredi, et y ajoutait un peu de safran. » [As-Siyar 5/132]
G Maslamah Ibn cAbd Al-Malik rapporte : « Je suis entré chez cUmar
Ibn cAbd Al-cAzîz, et sa tunique était sale, j'ai alors dit à son épouse - qui
était la sœur de Maslamah : « Lavez-la ! » et elle répondit : « Nous le
ferons. » Puis je suis revenu et la tunique était toujours dans le même état.
Je lui fis la remarque et elle dit : Par Allah, il n'a pas d'autre tunique que
celle-ci. » [As-Siyar 5/134]

2 57
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz dit à ceux qui l'entouraient : « J'ai retardé
la prière, mais mon vêtement a été lavé et j'ai dû attendre qu'il sèche. »
[Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/491]

0 Abû-1-<Âliyah rapporte : « <Abd Al-Karîm Abû Umayyah me rendit


visite alors qu'il portait un vêtement de laine [rêche], et je lui dis : c'est là
l'apparence des moines, lorsque les musulmans se rendent visite, ils
s'embellissent. » [Al-H.ilyah 1/367]
0 Ibn As-Sammâk dit à ceux qui portaient de la laine [rêche] : « Par
Allah, si votre habit est conforme à votre for intérieur, vous aurez aimé que
les gens le sachent, et s'il en est autrement, vous courrez à la perte. » [<Uyûn
Al-Akhbâr 1/348]

$ <Abd Al-Malik Ibn <Abd Al-Harrûd Al-Maymûnî rapporte : « Je n'ai


vu personne aux vêtements plus propres, et plus à cheval sur le soin porté à
sa moustache, ses cheveux, ses poils, et à la propreté et blancheur de ses
vêtements qu'Ahmad Ibn Hanbal. » �ifah As-�.afwah 2/66]
$ Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Il y a des années où je ne mange pas de
viande, si ce n'est de ma bête le jour du sacrifice. » [As-Siyar 5/364]
$ Abû Hâzim passa dans le marché aux fruits et dit [à son âme] : « Au
Paradis ! » Puis il passa devant les bouchers qui lui dirent : « Ô Abû
Hâzim ! Voici de la viande grasse, achète-la ! - Je n'en ai pas les moyens.
- Nous t'accordons un délai. - J'accorde plutôt un délai à mon âme. » [Al­
<Aqd Al-Farîd 1/313]

$ Hammâd Ibn Zayd rapporte : « Un homme demanda à Muhammad


Ibn Wâsi< : Adresse-moi une recommandation. - Je te recommande d'être
un roi en ce bas-monde et dans l'au-delà. - Comment ? - Écarte-toi de ce
bas-monde. » [As-Siyar 6/120]
$ Abû Bakr Ibn cAyyâsh rapporte : « J'ai vu Al-A<mash porter sa
tunique à l'envers et dire : Les gens sont fous, ils mettent la face rugueuse
[du tissu] contre leur peau. » [As-Siyar 6/239]
$ Sufyân a dit : « L'ascétisme est de deux types : obligatoire et
surérogatoire. L'ascétisme obligatoire consiste à délaisser la fatuité,
l'orgueil, l'ostentation, la recherche de renommée, et l'embellissement pour
les gens. Quant à l'ascétisme surérogatoire, il consiste à ce que tu délaisses
ce qu'Allah t'a accordé de licite, et si tu délaisses quelque chose de cela, il
t'est obligatoire de ne le délaisser que pour Allah. » [As-Siyar 7/244]
$ lbrâhîm a dit : « L'ascétisme obligatoire consiste à s'éloigner de
l'illicite ; l'ascétisme de salut consiste à s'éloigner des ambiguïtés ; et
l'ascétisme méritoire consiste à s'écarter de ce qui est licite. » [As-Siyar 7/390]
Le véritable ascétisme

0 Yûsuf Ibn Al-Husayn a dit : « Par le bon comportement tu


comprends la science, par la science tu corriges les actes, par les actes tu
parviens à la sagesse, par la sagesse tu comprends l'ascétisme, par
l'ascétisme tu délaisses ce bas-monde et espère en l'au-delà, et ainsi tu
parviens à l'agrément d'Allah (�) . » [As-Siyar 14/250]
0 Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Il faut craindre Allah, et si on fait
preuve d'ascétisme, ne pas en faire un châtiment imposé aux gens. Cacher
son ascétisme est meilleur que de l'afficher. » [As-Siyar 2/ 626)
0 On mentionna devant Sufyân At-Thawrî ceux qui portent de la laine
[rêche], et il dit : « Qu'ont-ils à se déposséder ? - trois fois - Ils
dissimulent l'orgueil en leur cœur et affichent l'humilité par leur vêtement.
Par Allah, ils éprouvent plus de vanité pour leur habit que ceux qui portent
du brocart. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/738)
0 Un homme dit à Abû Sulaymân Ad-Dârânî : « Bienheureux les
ascètes ! » Il répondit : « Bienheureux ceux qui connaissent Allah ! » [Al-!iilyah
3/188)

25?
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Le contentement et la satisfaction

G Abû Bakr tomba malade et on lui dit : « Veux-tu qu'on appelle un


médecin pour toi ? - Le Médecin m'a vu. - Que t'a-t-il dit ? - Il dit : Je fais
ce que Je veux. » [Al-H.ilyah 1/58]
G cUmar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « Je ne me soucie pas de savoir dans
quel état je me lève : tel que j'aime ou que je réprouve, car je ne sais pas si le
bien réside en ce que j'aime ou ce que je réprouve. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
1 /414]

G Ibn cUmar a dit : « L'homme consulte Allah qui choisit pour lui, et le
serviteur se courrouce contre son Seigneur, mais peu s'en faut avant qu'il
n'en voit les conséquences et ne constate que c'était un bien pour lui. »
[Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/ 432]

G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Je ne me soucie pas, lorsque je rentre


chez moi, de savoir dans quel état je retrouve ma famille : en bien ou en
mal ; et je ne me suis jamais levé dans un état en espérant qu'il soit autre. »
�ifah As-�afwah 1/186]

G On rapporta à Al-Hasan Ibn cAlî qu'Abû Dharr disait : « Je préfère


la pauvreté à la richesse, et la maladie à la santé. » Il dit alors : « Qu'Allah
fasse miséricorde à Abû Dharr. Quant à moi, je dis : quiconque se fie au bon
choix qu'Allah a fait pour lui n'espère pas être dans un état autre que celui
qu'Allah a choisi pour lui. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah 8/204]
G Le neveu d'Al-A.hnaf Ibn Qays se plaignit d'une douleur aux dents,
et Al-Ahnaf lui dit : « J'ai perdu un œil il y a quarante ans, et je ne l'ai
jamais mentionné à personne. » �ifah As-�afwah 3/119]
G Shahr Ibn Hawshab rapporte : « cAbd Ar-Rahmân Ibn Mucâdh Ibn
Jabal fut atteint par la peste, son père lui rendit visite et lui demanda :
Comment vas-tu, mon fils ? - (La vérité vient de ton Seigneur. Ne sois
donc pas de ceux qui doutent) - (Tu me trouveras, si Allah le veut, du
nombre des patients) » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/341]
G Ibrâhîm a dit : « Si nous ne trouvons aucun bien en ce que nous
réprouvons, nous ne trouverons aucun bien en ce que nous aimons. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/94]

G Ibn cUyaynah a dit : « Ce que le serviteur réprouve est meilleur pour


lui que ce qu'il aime, car ce qu'il réprouve l'incite à l'invocation, alors que
ce qu'il aime le distrait. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/97]
Le contentement et la satisfaction

0 Muhammad Ibn cAfî a dit : « Nous invoquons Allah pour obtenir ce


que nous aimons, mais si survient ce que nous réprouvons, nous ne nous
opposons pas à Allah en ce qu'il a aimé. » [AI-H.ilyah 1 /510]
0 Siyâr Ibn Salamah rapporte : « Je suis entré chez Abû-1-cÂliyah lors
de la maladie qui entraina sa mort, et il dit : Ce qui m'est le plus aimé est ce
qui est le plus aimé d'Allah (�) . » lliifah As-�.afwah 3/119]
0 cAbd Al-cAzîz Ibn Abî Rawwâd rapporte : « J'ai vu une blessure sur
la main de Muhammad Ibn Wâsic qui vit que cela me peina, et il dit : « Sais­
tu combien de bienfaits Allah m'a accordé en cette blessure ? » je me suis
tu, et il dit : « Il a fait qu'elle ne frappe pas mon œil, ma langue ou mon
sexe. » Et ainsi j'ai minimisé sa blessure. » lliifah As-�afwah 3/192]
0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « J'envie celui qui vit avec le minimum et
s'en contente. » Muhammad Ibn Wâsic dit : « Par Allah, j'envie plus encore
celui qui se lève et se couche affamé, et qui est satisfait d'Allah (�) . » lliifah
As-�afwah 3/193]

0 <Abd Allah Ibn cAwn a dit : « Le serviteur ne parviendra à la réalité


de la satisfaction jusqu'à ce que sa satisfaction dans la pauvreté soit
semblable à sa satisfaction dans la richesse. Comment peux-tu demander à
Allah de répondre à ton besoin, puis te courroucer en voyant le décret
d'Allah contraire à tes passions, alors que si ce que tu as désiré s'était
réalisé, cela t'aurait mené à ta perte ; et a contrario agréer Son décret
lorsqu'il est conforme à tes passions ? En agissant ainsi, tu n'es pas
équitable envers ta personne, et tu ne parviens pas à la porte de la
satisfaction. » lliifah As-�afwah 3/223]
0 Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Si ce que tu désires n'arrive pas, alors
désire ce qui arrive. » [Al-H.ilyah 1/434]
0 Yahyâ Ibn Mu<âdh a dit : « Si tu n'es pas satisfait d'Allah, comment
peux-tu Lui demander qu'Il soit satisfait de toi ? » lliifah As-�afwah 4/341]
0 Al-Hasan Ibn §.âlih a dit : « Il m'est arrivé de me lever sans posséder
un seul dirham, mais je me sentais comme si on m'avait accordé tout ce
bas-monde. » [As-Siyar 2/703]
0 Abû <Uthmân Al-Hindî a dit : « Depuis quarante ans, Allah ne m'a
pas fait me lever en une condition que je réprouvais, et Il ne m'a pas fait
passer à une autre et que je me sois courroucé. » [Al-Muntadham 13/121]
� cAbd Al-Wâhid Ibn Zayd a dit : « La satisfaction est la porte
suprême d'Allah, le Paradis de ce bas-monde, et le repos des adorateurs. »
[Al-H.ilyah 2/301]
A insi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Shaqîq Al-Balkhî rapporte : « cAbd Al-cAzîz Ibn Abî Rawwâd perdit


la vue d'un œil sans que sa femme et son fils ne le sachent pendant vingt
ans. Un jour, son fils l'observa et lui dit : « Père, tu as perdu un œil ? » Il lui
répondit : « Oui mon fils. La satisfaction d'Allah a pris la vue de ton père
depuis vingt ans. » [Al-H.ilyah 3/ 40]
0 An-Nibâjî a dit : « Si j'avais une invocation exaucée, je ne
demanderais pas le plus haut degré du Paradis, mais je demanderais la
satisfaction, car elle est un avant-gout du Paradis. » [As-Siyar 2/703]
0 cAbd Al-Wâhid Ibn Zayd a dit : « Je considère qu'aucune œuvre ne
dépasse la patience, à l'exception de la satisfaction ; et je ne connais pas de
degré plus élevé et plus noble que celui de la satisfaction qui est le sommet
de l' amour. » [Al-H.ilyah 2/305]
0 On demanda à Al-Fugayl : « Qui est celui qui est satisfait d'Allah
(�) ? » Il répondit : « Celui qui n'aimerait pas être à un rang autre que celui
qu'on lui a accordé. » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/406]
0 Muhammad Ibn Wâsic a dit : « Bienheureux celui qui trouve un
déjeuner sans trouver de dîner, ou qui trouve un dîner sans trouver de
dîner, et qui est tout de même satisfait d'Allah (�) . » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ
1/403]

0 Sufyân rapporte : « Nous rendions visite à Zubayd Al-Yâmî et lui


disions : « Demande à Allah qu'Il te guérisse. » et il répondait : « Ô Allah,
choisis pour moi ! Ô Allah, choisis pour moi ! » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ l/ 419]
0 cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz a dit : « J'ai délaissé toutes ces invocations,
et je n'ai besoin de rien, sauf en ce qui concerne le destin d'Allah. » Et il
invoquait souvent : « Ô Allah, accorde-moi la satisfaction face à Ton décret,
et bénis pour moi ce que Tu as prédestiné, afin que je n'aime pas la
survenue de ce que Tu as retardé, ou l'atermoiement de ce que Tu as
réalisé. » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ l/ 424]
0 Sulaymân Al-Khawwâ� rapporte : « cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz se
trouva en présence d'un homme qui venait de perdre son fils, et dont le
comportement dans cette épreuve était exemplaire. Un homme dit : « Par
Allah, c'est là la satisfaction ! » cUmar dit : « La patience plutôt. » La
patience est en-deçà de la satisfaction. La satisfaction consiste à être satisfait
de tout ce qui peut arriver avant que le malheur ne survienne, alors que la
patience consiste à patienter après la survenue du malheur. » [Mawsûcah Ibn Abî­
d-Dunyâ 1/325]

z6z
Le contentement et la satisfaction

$ Ibrâhîm An-Nahifî rapporte : « Umm Al-Aswad perdit l'usage de ses


jambes, et sa fille s'en affligea. Elle lui dit alors : « Ne t'afflige pas. Ô Allah,
si c'est un bien, ajoute à cela ! » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/ 438]
$ Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Celui qui se satisfait de ce qu'Allah lui
accorde, cela lui suffira, et Allah le bénira pour lui. Quant à celui qui ne
s'en satisfait pas, cela ne lui suffira pas, et Allah ne le bénira pas pour lui. »
[Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/ 456]

$ On demanda à un savant : « Comment ceux qui en font preuve sont­


ils parvenus à la satisfaction ? » Il répondit : « Par la connaissance, car la
satisfaction n'est qu'une des branches de la connaissance. » [Mawsûcah Ibn Abî-d­
Dunyâ 1 / 460]

$ Sacd Ibn Abî Waqqâ� dit à son fils cUmar : « Ô mon fils ! Si tu
recherches la richesse, recherche là par le contentement, car si tu ne fais
preuve d'aucun contentement, aucun bien ne te suffira. » [cLJyûn AI-Akhbâr 3/187]
$ cAlî Ibn Sahl a dit : « J'ai recherché le repos et je l'ai trouvé dans le
désespoir. » [Dhamm Al-Hawâ 388]
$ Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « Le contentement est le prémisse de la
satisfaction. » [Al-Hilyah 3/183]
$ Wuhayb Ibn Al-Ward a dit : « On m'a rapporté que Mûsâ dit :
« Seigneur ! Informe-moi d'un signe de Ta satisfaction vis-à-vis de Ton
serviteur. » Allah (�) lui révéla alors : Si tu Me vois le prédisposer à
M'obéir et l'écarter du fait de Me désobéir, c'est là le signe de Ma
satisfaction envers Lui. » lliifah As-�.afwah 2/533]
$ As-�aclûkî a dit : « Si la satisfaction des gens est difficile et
irréalisable, la satisfaction d'Allah est aisée et ne doit pas être délaissée. »
[As-Siyar 3/137]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'examen, la surveillance et la correction de l'âme

G Abû Bakr dit dans sa recommandation à cUmar : « La première chose


contre laquelle je te mets en garde est ton âme. » [Maw:idhah Jâmi'ah 218]
G <Umar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « Demandez-vous des comptes avant
qu'on ne vous en demande, pesez-vous avant d'être pesés, et préparez­
vous pour la grande présentation devant Celui auquel rien de vos œuvres
n'échappe : (En ce jour, vous serez présentés devant Allah, rien de vous ne
sera caché) » [Al-H.ilyah 4/91]
G Abû Hurayrah a dit : « Vous voyez le fétu dans l' œil de vos frères
mais vous oubliez le tronc dans le vôtre. » [Az-Zuhd li Af1mad 323]
G <Umar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « L'homme qui m'est le plus aimé est
celui qui me fait don de mes défauts. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/410]
G Abû-d-Dardâ' a dit : « N'imposez pas aux gens ce qu'on ne leur a pas
imposé, ne jugez pas les gens avant leur Seigneur. Ô fils d'Adam,
préoccupe-toi de ta personne, car celui qui surveille ce qu'il voit chez les
gens s'attristera longuement et sa colère ne s'apaisera pas. » [Al-H.ilyah 1/168]
G Anas Ibn Mâlik rapporte : « Je suis sorti un jour avec cUmar Ibn Al­
Kha!!âb, jusqu'à ce qu'il entre dans un jardin, et je l'ai entendu dire, alors
qu'entre lui et moi se trouvait un mur : cUmar Ibn Al-Khattâb,
Commandeur des croyants, bravo, bravo ! Par Allah, tu vas craindre Allah,
ô Ibn Al-Khattâb, ou Il te châtiera. » [Muf1âsabah An-Nafs 3]
G Ibn Abî Malîkah rapporte : « J'ai rencontré trente Compagnons du
Prophète (;i), et tous craignaient l'hypocrisie pour eux-mêmes. » Uâmi' Al­
'Ulûm wa-l-H.ikam 407)

G Zayd Ibn Aslam rapporte de son père que cUmar vit Abû Bakr tirer
sa langue et la prendre dans sa main. Il lui dit : « Que fais-tu, ô
Commandeur des croyants ? » Il répondit : « Est-ce autre chose que cela qui
me mènera à ma perte ? » [Az-Zuhd li Af1mad 218]
G cAbd Allah Ibn Mas<ûd dit à son fils : « Ô mon fils ! Que ta maison te
suffise, contrôle ta langue et pleure en te souvenant de tes fautes. » [Az-Zuhd Li
Af1mad 289]

0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Si ce n'étaient trois choses, les gens seraient


pieux : une avarice obéie, des passions suivies, et la fatuité de chacun pour
son avis. » [Az-Zuhd li Af1mad 258]
L 'examen, la surveillance et la correction de l'âme

0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Je n'ai jamais regardé, parlé, saisi, et je ne


me suis jamais levé, sans me demander si cela était dans l'obéissance ou la
désobéissance à Allah. Si c'était dans l'obéissance, je poursuivais, et si
c'était dans la désobéissance, je repoussais cela. » [Al-Wara< 195]
0 La nuit venue, Ad-Dahhâk Ibn Muzâhim pleurait, et lorsqu'on
l'interrogeait sur cela, il disait : Je ne sais pas ce qui a été élevé de mes actes
aujourd'hui. » [As-Siyar 4/600]
0 Maymûn Ibn Siyyâh a dit : « Que celui qui veut connaître son rang
demain, regarde ce qu'il a accompli en ce bas-monde, car c'est à ce rang
qu'il sera. » [AL-Hilyah 4/91]
0 lbrâhîm At-Taymî a dit : « Je n'ai jamais rapporté mes actes à mes
paroles sans penser être menteur. » lliifah As-�afwah 2/673]
0 lbrâhîm An-Nakhacî pleurait auprès de son épouse qui, elle aussi,
pleurait à ses côtés, et il disait : « Aujourd'hui, nos œuvres sont présentées
à Allah. » [Lalâ'if Al-Ma<ârif244]
0 Al-Hasan a dit : « Le serviteur ne cesse d'être dans le bien, tant qu'il
sait ce qui corrompt ses actes » [AL-Musannaf7/186]
0 Al-Marrûdhî rapporte : « J'ai demandé à Ahmad : Comment vas-tu
ce matin ? Il répondit : Comme peut aller celui dont son Seigneur lui
demande d'accomplir les obligations, dont le Prophète lui demande de
pratiquer la Sunna, dont les deux anges lui demandent de corriger ses
œuvres, dont l'âme lui demande de réaliser ses désirs, dont lblîs lui
demande de commettre des turpitudes, dont l'ange de la mort guette pour
saisir son âme, et dont la famille lui demande de réaliser des dépenses pour
eux. » [As-Siyar 11/227]
0 Qurrah Ibn Khâlid rapporte : « J'ai entendu Al-Hasan, à propos de la
Parole d'Allah (�) : (Je jure par l'âme qui ne cesse de blâmer), dire : Tu vois
constamment le croyant blâmer son âme et dire : qu'as-tu voulu par cette
parole ? Qu'as-tu voulu en mangeant ? Et ainsi, tu le vois constamment lui
adresser des reproches ; alors que le dépravé va de l'avant sans jamais
adresser de reproches son âme. » [Az-Zuhd Li Ah.mad 327]
0 Un homme se montra grossier envers Wakîc Ibn Al-Jarrâh qui rentra
chez lui, couvrit son visage de terre, puis revint trouver l'homme et lui dit :
« Ajoute au péché de Wakîc, car sans cela on ne t'aurait pas donné pouvoir
sur moi. » lliifah As-�afwah 3/171]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Lorsque Bakr Ibn <Abd Allah Al-Muzanî voyait un vieil homme, il


disait : il est meilleur que moi, il a adoré Allah avant moi ; et lorsqu'il
voyait un jeune, il disait : il est meilleur que moi, j'ai commis plus de
péchés que lui. » [Muf1âsabah An-Nafs 79]
G <Abd Al-<Azîz Ibn Abî Rawwâd a dit : « Je les ai connus faisant des
efforts dans les œuvres, et lorsqu'ils y parvenaient, on jetait sur eux souci et
tristesse, ne sachant pas si leurs œuvres étaient acceptées ou rejetées. »
[Mui1âsabah An-Nafs 82]

G Sufyân Ibn <Uyaynah rapporte : « Un pieux prédécesseur disait,


lorsqu'il rencontrait un de ses frères : « Crains Allah, et si tu peux ne jamais
causer de tort à celui qui tu aimes, fais-le. » Un jour, un homme lui dit :
Peut-on causer du tort à celui qu'on aime ? » Il répondit : « Oui, ton âme est
l'être qui t'est le plus cher, et lorsque tu désobéis à Allah, tu lui causes du
tort. » [Muf1âsabah An-Nafs 96]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : rencontra Thâbit Al-Bunânî et lui dit : « Ô
Abû Yahyâ, comment vas-tu ? » Il répondit : « Comme peut aller celui dont
les défauts sont apparents, les péchés nombreux, mais qui est dissimulé
indûment. » [Muf1âsabah An-Nafs 50]
G Maymûn Ibn Mihrân a dit : « Qu'Allah fasse miséricorde au
serviteur qui dit à son âme : « N'est-ce pas toi qui a commis ceci ? N'est-ce
pas toi qui a commis cela ? », puis la saisit, la musèle, la contraint à se
soumettre au Livre d'Allah, et la guide ainsi. » [Muf1âsabah An-Nafs 8]
G Masrûq a dit : « L'homme doit avoir des assises en lesquelles il
s'isole, se remémore ses péchés et s'en repent. » lliifah As-�afwah 2/ 633]
G Al-Fu.Qayl Ibn cJyâ.Q a dit : « Pauvre de toi ! Tu es malfaisant et tu
penses être noble, tu es stupide et tu penses être sensé, ton existence est
courte et tes espérances immenses. » [As-Siyar 8/440]
G Hâtim a dit : « Cherche ton âme en quatre choses : accomplir une
œuvre pieuse dénuée d'ostentation, prendre sans convoitise, donner sans
rappeler son bienfait, et retenir sans avarice. » [Al-Hilyah 3/388]
G Ja<far Ibn Burqân rapporte : « J'ai entendu Maymûn Ibn Mihrân
dire : L'homme ne sera parmi les pieux que lorsqu'il examinera son âme
plus encore que son associé, et qu'il sache d'où provient sa nourriture, ses
vêtements, sa boisson, de ce qui est licite ou illicite. » [Al-Hilyah 4/89]
G Ibn Sirîn a dit : « Lorsqu'Allah veut du bien à un serviteur, Il lui
accorde que son cœur l'exhorte, lui ordonne et lui interdise. » [Al-Hilyah 3/264]

Z66
L 'examen, la surveillance et la correction de l'âme

G On demanda à Ibn Al-Mubârak : « Pourquoi ne t'assieds-tu pas avec


nous ? - Je dois partir avec les Compagnons et leurs successeurs ! - Où sont
les Compagnons et leurs successeurs ? - Je vais lire leur science, leurs récits
et leurs actes. Alors que ferais-je avec vous qui ne faites que calomnier les
gens ? » [Al-Hilyah 8/164)
G Iyyâs Ibn Mucâwiyah a dit : « Tout homme qui ne connaît pas ses
défauts est stupide. » lliifah As-�afwah 2/779)
G Sufyân a dit : « Je n'ai pas eu à faire à plus difficile que mon âme :
une fois je perds, une fois je gagne. » [As-Siyar 7/258)
G Hâtim Al-A�am a dit : « Habitue-toi à trois choses : lorsque tu
œuvres, rappelle-toi qu'Allah te voit ; lorsque tu parles, rappelle-toi
qu'Allah t'entend ; et lorsque tu gardes le silence, rappelle-toi qu'Allah sait
ce qui est en toi. » [As-Siyar ll/485]
G cAbd Allah Ibn Dînâr rapporte : « Je suis parti, en compagnie de Ibn
cUmar, vers la Mecque ; nous faisions une halte, lorsqu'un pâtre descendit
vers nous de la montagne. Ibn cUmar lui dit : « Tu es pâtre ? - Oui. -
Vends-moi un mouton du troupeau. - Je suis esclave. - Dis à ton maitre que
le loup l'a mangé. - Et Allah dans tout ça ? - Et Allah ! » Ibn cUmar se mit à
pleurer, il racheta l'esclave et l'affranchit. » [As-Siyar 3/216)
G Abû Haf� An-Naysâbûrî a dit : « J'ai surveillé mon cœur pendant
vingt ans, puis il m'a surveillé pendant vingt ans, puis nous nous sommes
surveillés mutuellement. » [As-Siyar 12/511)
G Bilâl Ibn Sacd a dit : « Ne sois pas l'allié d'Allah en public, et Son
ennemi en privé. » [As-Siyar 11/518)
G cAbd Allah Ibn As-Sarî rapporte : « Ibn Sîrîn a dit : « Je sais quel est
le péché qui m'a fait porter cette dette. J'ai dit à un homme, il y a de cela
quarante ans : Perdant ! » J'en ai informé Abû Sulaymân Ad-Dârânî qui
me dit : « Leurs péchés étaient peu nombreux, si bien qu'ils savaient d'où
ils étaient frappés, alors que mes péchés et les tiens sont nombreux, si bien
que nous ne savons pas d'où nous sommes frappés. » lliifah As-�afwah 3/174)
G Ar-Rabîc Ibn Khuthaym a dit : « Lorsque tu parles, souviens-toi
qu'Allah t'entend ; lorsque tu envisages une chose, souviens-toi qu'Allah le
sait ; lorsque tu regardes une chose, souviens-toi qu'Allah te regarde ;
lorsque tu réfléchis à une chose, souviens-toi qu'Allah sait ce que tu fais,
car Il dit : (L'ouïe, la vue et le cœur : sur tout cela [l'homme] sera
interrogé) » lliifah As-�afwah 3/ 46)

26 7
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Ibrâhîm At-Taymî a dit : « Je me suis imaginé au Paradis, mangeant


de ses fruits, buvant de ses rivières, étreignant ses jeunes filles ; puis je me
suis imaginé en Enfer, mangeant de l'arbre de Zaqqûm, buvant son pus,
supportant les chaînes et carcans, et j'ai dit à mon âme : « Que veux-tu ? -
Je veux revenir en ce bas-monde pour accomplir une œuvre pieuse. - Tu es
en ce que tu souhaites, alors œuvre ! » �ifah As-�afwah 3/ 62]
G Hassân Ibn Abî Sinân passa devant une construction et dit :
« Depuis quand cela a-t-il été construit ? » Puis il dit à son âme : « En quoi
cela t'intéresse-t-il de savoir depuis quand cela est construit ? Tu interroges
sur ce qui ne te regarde pas ? » Il la punit alors par le jeûne d'une année. [Al­
Hilyah 1/472]

G As-Sarî As-Saqa!î a dit : « J'ai ignoré un défaut pendant trente ans,


ceci car nous étions un groupe à nous rendre de bonne-heure à la prière du
vendredi, et nous avions des places connues que nous n'abandonnions
pratiquement jamais. Un de mes voisins mourut un vendredi et j'ai voulu
participer à ses funérailles, si bien que j'ai laissé passer le moment auquel je
me rendais d'habitude à la prière. Lorsque j'ai voulu m'y rendre et que je
me suis approché de la mosquée, mon âme me dit : « Les gens vont voir
que tu as manqué ton heure ! » Cela me fut difficile et je dis à mon âme :
« Je constate que tu fais preuve d'ostentation depuis trente ans, sans que je
m'en rende compte. » J'ai alors délaissé le lieu où je me tenais, et je priais en
des lieux différents afin qu'on ne puisse le reconnaître. » [Al-H.ilyah 3/290]
G Bakr Ibn cAbd Allah a dit : « Attachez-vous à ce pour quoi vous
serez récompensés si vous voyez juste, et ne suscitera aucun péché si vous
vous trompez. Et prenez garde à ce pour quoi vous ne serez pas
récompensés si vous voyez juste, et suscitera un péché si vous vous
trompez. - Qu'est-ce ? - La mauvaise opinion des gens : si vous voyez
juste vous n'êtes pas récompensés, et si vous vous trompez vous
commettez un péché. » [Al-H.ilyah 1/371]
G Makhûl a dit : « J'ai vu un homme prier et pleurer chaque fois qu'il
s'inclinait et se prosternait. Je l'ai accusé de faire preuve d'ostentation, et
j'ai été privé de pleurs pendant une année. » [Al-H.ilyah 4/91]
G Zayd Ibn Aslam a dit : « Ô fils d'Adam ! Comment peux-tu faire
preuve de fatuité, alors que tu n'as qu'à le vouloir pour voir des serviteurs
d'Allah meilleurs que toi ? Ô fils d'Adam, ne te considère pas meilleur que
quiconque dit : « il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah », jusqu'à
ce que tu entres au paradis, et lui en Enfer ; et lorsque tu entreras au
Paradis et lui en Enfer, tu sauras que tu es meilleur que lui. » [Mawsû'ah Ibn Abî­
d-Dunyâ 1/517]
L 'examen, la surveillance et la correction de l'âme

$ Muhammad Ibn Kacb Al-Quradhî a dit : « Si Allah veut du bien à un


serviteur, Il établit en lui trois caractéristiques : la connaissance de la
religion, l'ascétisme en ce bas-monde, et la clairvoyance concernant ses
défauts. » [âifah As-Jiafwah 2/473]
$ Bilâl Ibn Sacd a dit : « Le fait que tu mentionnes tes bonnes actions et
oublies tes péchés est un aveuglement. » [âifah As-Jiafwah 4/ 435]
$ Abû Hâzim Al-Madînî a dit : « La meilleure caractéristique qu'on
puisse espérer pour le croyant est qu'il soit celui qui craigne le plus pour
lui-même, et espère le plus pour tout musulman. » [Al-!iilyah 1/521]
$ Bilâl Ibn Sacd a dit : « Un frère qui, chaque fois que tu le rencontres,
t'informe d'un de tes défauts, est meilleur pour toi qu'un frère qui, chaque
fois que tu le rencontres, te met un dinar dans la main. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/ 411]
0 Abû Hâzim Al-Madînî a dit : « J'adresse parfois une exhortation
sans raison, si ce n'est m'exhorter moi-même. » [Al-!iilyah 1/527]
$ lyyâs Ibn Mucâwiyah a dit : « Toute personne qui ne connaît pas son
défaut est sotte Ô Abû Wâthilah ! Quel est ton défaut ? - Je parle trop. »
-

[Al-fiilyah 1/476]

0 Wahb Ibn Munabbih a dit : « J'observe mes caractères et rien ne me


plaît. » [Al-!iilyah 2/50]
0 Muhammad Ibn cAlî a dit : « Suffit pour défaut de voir chez les gens
ce qu'on ignore en soi-même, et d'ordonner aux gens ce qu'on ne saurait
soi-même abandonner. » [Al-fiilyah 1/510]
0 Abû Qilâbah a dit : « Si l'homme connaît mieux sa personne
qu' autrui, il va au salut ; et si autrui connaît mieux sa personne que lui­
même, il va à sa perte. » [Al-!iilyah 2/392]
$ Abû Sinân rapporte : « Iblîs a dit : Si je domine le fils d'Adam en
trois chose, j'aurais fait de lui ce que je veux : qu'il oublie ses péchés, qu'il
considère éminentes ses œuvres, et qu'il s'infatue de son avis. » [Al-!iilyah
2/152]

$ Sufyân a dit : « Si tu te connais, ce que disent les gens ne te nuira


point. » [Az-Zuhd li A!lmad 439]
$ Jacfar Ibn Zayd AI-cAbdî rapporte : « Un homme passa devant un
groupe de personnes qui firent ses éloges en les lui faisant entendre.
Lorsqu'il les dépassa, il s'arrêta, tourna son visage vers le ciel et dit : Ô
Allah, si eux ne me connaissent pas, Toi tu me connais. » [Al-!iilyah 6/225]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Sufyân Ibn cUyaynah rapporte : « Un homme disait : ma


connaissance de ce qui est utile à mon âme repose en ma connaissance de
sa corruption. Suffit pour mal que de voir en soi une corruption et de ne
pas l'amender. » [Al-Hilyah 2/425]
0 Dâwud At-Iâ'î a dit : « Prends garde qu'Allah te voit là où Il t'a
interdit d'être, et qu'il ne te voit pas là où Il t'a ordonné d'être ; et sois gêné
devant Sa proximité et Son pouvoir sur toi. » [Al-Hilyah 2/467]
0 Muhammad Ibn Sîrîn a dit : « Nous disions que l'homme qui
commet le plus de fautes est celui qui se consacre le plus à mentionner les
fautes d'autrui. » [Mawsû<ah ibn Abî-d-Dunyâ 7/101]
0 As-Sarî As-Saqa!î a dit : « La plus grande des forces consiste à ce que
tu domines ton âme. Celui qui est incapable d'éduquer son âme sera plus
incapable encore d'éduquer autrui. » [�ifah As-�afwah 2/627]
0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Ils disent : « le combat ! » alors que je lutte
déjà contre mon âme. » [Al-fiilyah 1/ 420]
0 Muhammad Ibn Al-Munkadir a dit : « J'ai lutté contre mon âme
pendant quarante ans avant qu'elle ne fasse preuve de droiture. » [2.ifah As­
�afwah 2/ 479]

0 Un homme interrogea Ibn Al-Mubârak concernant la surveillance


aux frontières, et il lui répondit : « Surveille ton âme jusqu'à l'amener à la
vérité, c'est là la meilleure des surveillances. » [Al-Hilyah 3/40]
0 Mu!arrif a dit : « Celui qui veut savoir ce qu'il a auprès d'Allah, qu'il
voit ce qu'Allah a auprès de lui. » [Az-Zuhd li Al1mad 417]
0 Masrûq a dit : « Celui qui garde à l'esprit la surveillance d'Allah
jusqu'en ce qui concerne les pensées furtives de son cœur, Allah le
préservera dans les mouvements de ses membres. » [2.ifah As-�afwah 4/368]
0 On demanda à Yazîd Ibn cAbd Allah : « Ne devons-nous pas doter
notre mosquée d'un toit ? » Il répondit : « Amendez vos cœurs et votre
mosquée vous suffira. » [Al-Hilyah 2/312]

276
La préservation de l'ouïe et de la vue

La préservation de l'ouïe et de la vue

0 Nâfic rapporte : « Je cheminais avec Ibn <Umar lorsqu'il entendit le


son de la flute d'un pâtre. Il mit ses doigts dans ses oreilles, s'éloigna du
chemin, puis dit : « Ô Nâfic ! Entends-tu ? » Je répondis non, il sortit donc
ses doigts de ses oreilles, puis s'éloigna encore du chemin et demanda : « Ô
Nâfic ! Entends-tu ? » Je répondis de nouveau non, il sortit donc ses doigts
de ses oreilles, s'éloigna encore du chemin, puis dit : C'est ainsi que j'ai vu
agir le Messager d'Allah (�) . » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/207]
0 Ibn Mas<ûd a dit : « La musique fait croitre l'hypocrisie dans le cœur
comme l'eau fait croitre la plante. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/283]
0 Anas a dit : « Le pire gain est celui tiré de la flute. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 5/288]

0 On mentionna en présence d' Al-Qâsim Ibn Muhammad la musique


et le fait de se consoler en l'écoutant, et il dit : « Informez-moi. Lorsqu'on
distinguera les adeptes de la vérité des adeptes du faux, en quel groupe
sera la musique ? - Dans le groupe des adeptes du faux. - Donc je n'en ai
aucun besoin. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/284]
0 As-Sha<bî a dit : « Allah maudit celui qui joue de la musique et celui
pour qui on la joue. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/284]
0 Al-Fu.Qayl Ibn cJyâ.Q a dit : « La musique amène à la fornication. »
[MawsÛ'ah Ibn Abf-d-Dunyâ 5/283]

0 Al-Hasan a dit : « Deux sons sont maudits : celui de la musique dans


la joie, et celui du cri des pleureuses dans le malheur. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
5/286]

0 Anas a dit : « Si une femme passe devant toi, ferme les yeux jusqu'à
ce qu'elle s'en aille. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/206]
0 Ibn Mas<ûd a dit : « Préserver son regard est plus difficile que
préserver sa langue. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/204]
0 Abû Hakîm rapporte : « Hassân Ibn Abî Sinân sortit le jour du cîd, et
lorsqu'il revint son épouse lui dit : « Combien de belles femmes as-tu vues
aujourd'hui ? » Elle ne cessa d'insister jusqu'à ce qu'il lui dise : « malheur à
toi ! Je n'ai cessé de fixer mon pouce depuis que je t'ai quittée jusqu'à
revenir. » [Al-Muntadham 8/152]

:Z7J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Al-cAlâ' Ibn Ziyâd a dit : « Ne suis pas du regard les robes des
femmes car le regard suscite le désir dans le cœur. » [Az-Zud li Af1mad 436]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Le regard peut susciter dans le cœur un
désir, et le désir peut amener une longue tristesse. » [Az-Zud li Af1mad 479]
0 lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Regarder abondamment le faux fait
disparaître la connaissance de la vérité du cœur. » [Al-Hilyah 2/486]
0 Sufyân rapporte : « Ar-Rabîc Ibn Khuthaym baissait le regard ; un
jour des femmes passèrent et il baissa le regard au point que les femmes
pensent qu'il était aveugle, et il chercha protection auprès d'Allah contre la
cécité. » [Dhamm Al-Hawâ 86]
0 Abû Bakr Al-Marrûdhî rapporte : « J'ai demandé à Abû cAbd Allah
Ahmad Ibn Hanbal : « Que dire d'un homme qui se repent et dit : « Même
si on me fouettait le dos je n'entrerais pas dans la désobéissance à Allah » si
ce n'est qu'il ne cesse de regarder vers l'illicite ? Il répondit : Quel est ce
repentir ?! » [Dhamm Al-Hawâ 82]
0 Ibn Al-Jawzî rapporte : « Vivait à notre époque Abû-1-Hasan Ibn
Ahmad Al-Harbî qui ne marchait dans la rue qu'en portant un voile sur la
tête afin d'empêcher son regard de dévier. » [Dhamm Al-Hawâ 85]
0 Le Messie a dit : « Ton sexe ne commettra pas la fornication tant que
tu baisseras le regard. » ['Uyûn Al-Akhbâr 4/371]
0 On a dit : « Le regard peut être plus explicite que la langue. » ['Uyûn Al­
Akhbâr 4/372]

0 cAmr Ibn Murrah a dit : « Je n'aimerais pas recouvrer la vue, car j'ai
porté un regard lorsque j'étais jeune. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1 /204]
0 Wakîc rapporte : « Nous sommes sortis avec Sufyân At-Thawrî le
jour du cîd et il dit : la première chose que nous faisons aujourd'hui est de
baisser le regard. »
0 Kathîr Ibn Hishâm rapporte : « Nous étions assis avec Sufyân At­
Thawrî à Bassora, lorsqu'on l'informa que passait Musâwir Ibn Siwâr, qui
faisait partie de la garde de Muhammad Ibn Sulaymân. Il bondit alors et
rentra chez lui en disant : Je déteste voir celui qui désobéit à Allah sans être
capable d'y mettre fin. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1 /206]
0 Al-Fugayl Ibn cJyâg a dit : « Ne regardez pas leurs navires, car cela
éteint la lumière de la réprobation à leur encontre. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
1/206]

Z7Z
La vigilance face aux péchés et l'empressement vers les adorations

La vigilance face aux péchés et l'empressement


vers les adorations

0 Salmân Al-Fârisî a dit : « Si tu commets un péché en secret,


accomplis une bonne action en secret ; et si tu commets un péché en public,
accomplis une bonne action en public, afin que l'un compense l'autre. »
lliifah As-fi.afwah 1/258]

0 cAiî a dit : « Que celui qui recherche la richesse sans biens et


l'opulence sans délai, passe du péché à l'obéissance à Allah (�). Allah
humilie celui qui Lui désobéit. » [AI-<Aqd Al-Farîd 1/302]
0 cÂ'ishah a dit : « Vous ne rencontrerez pas Allah avec une chose
meilleure que d'avoir commis peu de péchés. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/196]
0 Al-Qâsim rapporte : « On interrogea Ibn cAbbâs à propos d'un
homme qui fait des efforts dans l'adoration mais commet des péchés, et un
autre qui ne fait pas d'effort dans l'adoration mais ne commet pas de
péchés ; et il répondit : Je préfère la préservation [vis-à-vis des péchés] . »
[Az-Zuhd li Abî Dâwud 337]

0 Sahl Ibn cAbd Allah a dit : « Toute personne obéissant à Allah ne


devient pas le bien-aimé d'Allah, mais celui qui s'écarte de ce qu'Allah a
interdit devient le bien-aimé d'Allah. Ne s'écarte des péchés que le
véridique rapproché, quant aux actes de bien, ils sont réalisés par le pieux
et le dépravé. » [Al-Hilyah 4/82]
0 Anas a dit : « L'homme est privé de la prière de nuit et du jeûne dans
la journée en raison d'un mensonge qu'il prononce. » [As-Shu<ab 4/4890J
0 Ibn cAbbâs a dit : « Pas de péché majeur lorsqu'on s'en repent, et pas
de péché mineur lorsqu'on s'obstine. » [As-Shu<ab 5/7268]
0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Prenez garde d'être maudits par le cœur des
croyants, sans vous en apercevoir. L'un de vous s'isole pour désobéir à
Allah, et Allah suscite l'aversion pour lui dans le cœur des croyants. » [AI­
Hilyah 1/215]

0 Abû Ayyûb Al-An�ârî a dit : « Un homme peut accomplir une bonne


action, se confier à cela, et commettre des actes qui viendront la consumer,
jusqu'à arriver devant Allah et que cette bonne action l'ait mis dans une
mauvaise situation. Un homme peut commettre une mauvaise action et
s'en effrayer jusqu'à parvenir devant Allah en toute sécurité. » [As-Shu<ab
5/6880]

Z7)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Abû cAbd Ar-Rahmân Ibn Abî Laylâ rapporte : « Abû-d-Dardâ


écrivit au responsable d' É gypte : Si le serviteur obéit à Allah, Allah l'aime
et le fait aimer des gens ; et s'il désobéit à Allah, Allah le déteste et le fait
détester des gens. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 240]
G A vant sa mort, Abû Mûsâ Al-Ashcârî pratiqua des efforts intenses, et
on lui dit : « Pourquoi ne cesses-tu pas, ou ne fais-tu pas preuve d'un peu
d'indulgence envers ta personne ? » Il répondit : « Lorsqu'on lâche la
jument et qu'elle se rapproche de la fin de la course, elle donne tout ce
qu'elle a, et ce qui reste de mon existence est plus minime que cela ! » Il ne
cessa donc d'agir ainsi jusqu'à son décès. » [Qa�r Al-Amal 150]
G Qatâdah a dit concernant la Parole d'Allah (Ne suivez pas les pas de
Satan) : « Toute désobéissance à Allah relève des pas de Satan. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 3/387]

G Un homme dit à Mucâdh Ibn Jabal : « Enseigne-moi ! M'obéiras­


-

tu ? - Je suis avide de t'obéir. - Jeûne et romps, prie et dors, acquiers des


biens et ne commets pas de péché, ne meurs que musulman, et prends
garde à l'invocation de l' opprimé. » lliifah As-�afwah 1/231]
G lbrâhîm Ibn Al-Ashcath rapporte : « J'ai entendu Al-Fu4ayl Ibn cJyâ4
dire : Qui te dit que tu n'as pas commis devant Allah un acte pour lequel Il
t'a abhorré et pour lequel Il a fermé devant toi les portes du pardon, alors
que toi tu ris. Comment penses-tu que sera ta situation ? » lliifah As-�afwah 2/467]
G Un sage a dit : « La sagesse dit : Que celui qui me cherche et ne me
trouve pas accomplisse ce qu'il connaît de meilleur et délaisse ce qu'il
connaît de plus vil, et s'il gait ainsi, je serais avec lui, mais s'il ne me
reconnait pas. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/520]
G cAmr Ibn Maymûn a dit : « Mon père ne jeûnait et ne priait pas
beaucoup, mais il détestait désobéir à Allah. » [Al-!iilyah 4/82]
G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Si tu n' œuvres pas, ne désobéis pas. »
[Al-!iilyah 3/97]

G Al-Hasan a dit : « Les pieux se préservent de ce qu'on leur a interdit,


et accomplissent ce qu'on leur a imposé. » [Tafsîr Ibn Kathîr 1/ 40]
G Mâlik a dit : « Celui qui n'a en lui aucun bien pour lui-même n'en
aura pas pour autrui, car sa personne est prioritaire sur toute autre, et s'il la
perd, cela sera plus encore le cas pour d'autre. Celui qui aime sa personne
la préserve et s'éloigne de tout ce qui lui nuit et la diminue, ainsi il l'éloigne
du vol par peur de l'amputation, de la fornication par peur de la peine
légale, et du meurtre par peur du talion. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/331]

Z74
La vigilance face aux péchés et l'empressement vers les adorations

$ Abû Sulaymân a dit : « Le perdant est celui qui affiche ses œuvres
pieuses aux gens, et sa malfaisance à Celui qui est plus proche de lui que sa
veine jugulaire. » [Mmvcidhah /âmi<ah 141]
0 Un homme demanda à Hâtim Al-A�am : « Exhorte-moi. » Il lui
répondit : « Si tu veux désobéir à ton Maître, fais-le en un lieu où Il ne te
voit pas. » [AI-H.ilyah 3/388]
0 Al-Hasan a dit : « Pressez-vous d'accomplir des œuvres pieuses
avant la fin de votre existence, car vous avez pour vous ce qui est passé, et
non ce qui est à venir. » [Al-'Aqd AI-Farîd 1/320]
0 Sacîd Ibn Jubayr a dit : « Est considérée comme une perte d'argent
qu'Allah t'accorde des biens licites que tu dépenses dans la désobéissance à
Allah. » [AI-H.ilyah 4/281]
0 cUmar Ibn Dharr a dit : « Magnifiez le rang d'Allah en vous écartant
de ce qui n'est pas permis, car on n'est pas à l'abri de Sa ruse lorsqu'on Lui
désobéit. » [As-Shu'ab 5/5837]
$ cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz a dit : « La crainte d'Allah ne consiste pas
en la prière de nuit, le jeûne, ou l'alliance des deux, mais la crainte d'Allah
consiste à accomplir ce qu'Allah a imposé et délaisser ce qu'il a interdit, et
si des œuvres s'ajoutent à cela, c'est un bien qui s'ajoute à un bien. » Uâmi' AI­
'Ulûm wa-1-H.ikam 91]

0 Muctamir Ibn Sulaymân rapporte de son père : « L'homme commet


un péché et en porte ensuite l'humiliation. » [As-Shu<ab 5/6839]
G AI-cAwâm Ibn Hawshab a dit : « On a dit : Se réjouir d'un péché est
pire que de le commettre. » [As-Shu<ab 5/ 6756]
G Al-Awzâcî a dit : « On a dit : Fait partie des péchés majeurs que de
commettre un péché et de le mésestimer. » [As-Shu<ab 5/6752]
G Lorsqu'lbn As-Sammâk concluait une exhortation, il disait : « la
langue décrit, le cœur reconnait, et les actes contredisent. » [Al-'Aqd Al-Fana
1/320]

G Un homme demanda à Wuhayb Ibn Al-Ward : « Exhorte-moi. » Il lui


répondit : « Prends garde à ce qu'Allah soit, de ceux qui te voient, celui que
tu considères le moins. » [AL-H.ilyah 3/4l8]
G Un bédouin exhorta des gens et leur dit : « Qu'Allah fasse
miséricorde à l'homme fort qui utilise sa force dans l'obéissance à Allah, et
à l'homme faible incapable de désobéir à Allah. » [Az-Zuhd Al-Kabîr 2/247]

Z75
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 <Abd Al-<Azîz Ibn Abî Rawwâd rapporte : « J'ai assisté à l'agonie


d'un homme et je lui disais : « Dis : il n'y a de divinité digne d'adoration
qu'Allah » et il le répétait, et la dernière fois, je lui dis : « Dis : il n'y a de
divinité digne d'adoration qu'Allah » et il me répondit : « Que dis-tu ? Je
renie ce que tu dis. » Et il mourut sur cela. J'ai interrogé son épouse et elle
me dit qu'il était alcoolique. Craignez donc les péchés, car ce sont eux qui
l'ont mené à cela. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/370]
0 Ibn Al-Mubârak rapporte : « On demanda à Wuhayb Ibn Al-Ward :
Celui qui désobéit à Allah peut-il gouter à la douceur de l'adoration ? Il
répondit : Non, pas même celui qui pense uniquement à la désobéissance.»
[As-Shu<ab 5/6833]

0 Makhûl Ad-Dimashqî a dit : « Les gens au cœur le plus sensible sont


ceux qui commettent le moins de péché. » [Az-Zuhd li A/ynad 382]
0 <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz a dit : « Allah ne châtie pas l'ensemble des
gens pour le péché d'un individu, mais si le mal est pratiqué en public, ils
méritent tous le châtiment. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/312]
0 Al-Fu4ayl Ibn <lyâ4 a dit : « Si tu ne peux prier la nuit et jeûner le
jour, sache que tu es privé de bien, et que ce sont tes fautes qui t'ont
enchainé. » [As-Siyar 8/ 435]
0 Abû Al-Hasan a dit : « Le péché commis après un péché est le
châtiment du péché ; et la bonne action accomplie après une bonne action
est la récompense de la bonne action. » �ifah As-�afwah 2/226]
0 As-Shâfi<î a dit : « S'éloigner des péchés et délaisser ce qui ne te
concerne pas illumine le cœur. » [As-Siyar l0/98]
0 Al-Fu4ayl Ibn clyâ4 a dit : « Plus je suis pauvre plus je suis vertueux.
Je désobéis à Allah et j'en constate les conséquences sur ma monture et mon
épouse. » [Al-Hilyah 8/109]
0 Al-Hasan a dit : « Les dévots n'ont pas voué une adoration meilleure
que l'abandon de ce qu'Allah leur a interdit. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1 /196]
0 Un homme demanda à Hâtim Al-A§_am : « Que désires-tu ? - La
préservation en ce jour, jusqu'à la nuit. - Tous les jours ne sont-ils pas
préservation ? - Ma préservation en ce jour consiste à ce que je ne
désobéisse pas à Allah. » [Al-Hilyah 2/514]

Z76
La vigilance face aux péchés et l'empressement vers les adorations

G cAlî Ibn Khashram rapporte : « Je n'ai jamais vu un livre dans la main


de Wakîc, il mémorisait tout. Je l'ai interrogé concernant les remèdes aidant
à la mémorisation, et il me dit : « Si je t'informe du remède, l'utiliseras-tu ?
- Oui, par Allah ! Délaisser les péchés, je n'ai rien connu de meilleur
-

pour la mémorisation. » [As-Siyar 2/810]


G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Le serviteur ne goutera pas à la douceur
de l' adoration, tant qu'il ne mettra pas, entre lui et ses désirs, un mur en fer.
L'invocation est l'expiation des péchés. » [Al-Jiilyah 8/354]
G Salamah Ibn Dînâr a dit : « Si tu vois qu'Allah continue à t'accorder
des bienfaits, alors que tu Lui désobéis, prends garde. » lliifah As-�afwah 2/157]
G Bakr Ibn cAbd Allah Al-Muzanî a dit : « Celui qui commet un
péché en riant entrera en Enfer en pleurant. » [Al-Hilyah 6/185]
G cUrnar Ibn cAbd Al-cAzîz lia des liens de fraternité avec un esclave
nommé Sâlim. Lorsqu'il devint Calife, il le fit venir un jour et lui dit : Ô
Sâlim, je crains de ne pas parvenir au salut ! Si tu crains, c'est très bien,
-

moi je craignais que tu ne craignes pas. Allah a établi un serviteur dans une
demeure, en laquelle il a commis un seul péché, et Il l'a fait sortir de cette
demeure ; alors que nous commettons de nombreux péchés et voulons nous
établir dans cette demeure ! » [Al-Hilyah 5/329]
G Al-Hasan a dit : « Les dévots n'ont pas voué de meilleure adoration
que de délaisser ce qu'Allah leur a interdit. » [Al-Wara' 8]
G Shafî Al-A�ba_hî a dit : « Délaisser le péché est plus aisé que de
chercher le repentir. » [Al-Hilyah 5/167]
G Le Messie, fils de Marie passa devant un groupe d'hommes des fils
d'Israël qui pleuraient, et il leur dit : « Pourquoi pleurez-vous ? - Nous
pleurons en raison de nos péchés. - Abandonnez-les et on vous
pardonnera. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/318]
G Al-Awzâcî rapporte : « J'ai entendu Bilâl Ibn Sacd dire : Ne considère
pas la petitesse du péché, mais considère Celui auquel tu désobéis. » [Al­
Hilyah 5/223]

G lbrâhîm Ibn Abî Bakr Ibn cAyyâsh a dit : « J'étais aux côtés de mon
père qui était sur le point de mourir, et je pleurais. Il me dit : Ô mon fils, ne
pleure pas, car ton père n'a jamais commis aucune turpitude. » [Al-Mukhtaftarîn
228]

G Al-Muctarnir rapporte de son père : « La bonne action est une


lumière dans le cœur et une force dans les œuvres ; alors que le péché est
ténèbres dans le cœur et faiblesse dans les œuvres. » [Al-Hilyah 3/30]

277
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Abû cAbd Allah Muhammad Ibn lbrâhîm Ibn Hamsh rapporte de


son père : « Si tu n'obéis pas à ton Seigneur, ne consomme pas Sa
subsistance ; si tu ne respectes pas Ses interdits, sors de Son royaume ; si tu
n'agrées pas Ses actes, cherche un autre Seigneur ; et si tu Lui désobéis,
rends-toi en un lieu où Il ne te voit pas. » [As-Shu'ab 1/243)
G Wahb Ibn Munabbih a dit : « Celui qui se voue à Allah augmente sa
force, et celui qui paresse augmente sa léthargie. » [Az-Zuhd li Af1mad 447)
G Sulaymân At-Taymî rapporte : « Nous n'avons pas été trouvé
Hammâd Ibn Salamah à un moment où on adore Allah sans le trouver
dans l'adoration. S'il s'agissait d'un moment de prière, nous le trouvions en
prière ; et s'il ne s'agissait pas d'un temps de prière, nous le trouvions à
accomplir ses ablutions, visiter un malade, participer à des funérailles, ou
assis dans la mosquée. Nous considérions qu'il ne savait pas désobéir à
Allah (�). » [Al-Hilyah 3/ 28)
G Abû Hâzim a dit : « Regarde chaque acte sur lequel tu n'aimerais pas
mourir, et délaisse-le. » [Al-Mu§.annaf 7/194]
G Yazîd Ar-Raqqâshî a dit : « Ô Yazîd ! Qui jeûnera, priera ou
cherchera la satisfaction de ton Seigneur pour toi lorsque tu mourras ? » [Al­
'Aqd Al-Farîd 1/320)

G Ghanîm Ibn Qays a dit : « Nous nous exhortions au début de l'islam


par quatre choses : œuvre lorsque tu as du temps libre pour lorsque tu
seras occupé, lorsque tu es en bonne santé pour lorsque tu seras malade,
dans ta jeunesse pour ta vieillesse, et de ton vivant pour ta mort. » [Az-Zuhd li
Ab.mad 422]

G Khâlid Ibn Macdân a dit : « Si on ouvre à l'un de vous une porte du


bien, qu'il s'y presse, car il ne sait pas quand on la lui refermera. » [Al-H.ilyah
5/211)

G Dhufr Ibn cAbd Ar-Rahmân rapporte : « J'ai demandé à Dâwud At­


Iâ'î : Ô Abû Sulaymân, quel est ton avis sur le tir, car j'aimerais
l'apprendre ? Il répondit : Le tir est bon, mais ces jours t'appartiennent,
alors vois à quoi tu veux les occuper. » [Al-H.ilyah 7/336)
G Al-Firyâbî rapporte : « Sufyân At-Thawrî priait, puis il se tournait
vers les jeunes et disait : Si vous ne priez pas aujourd'hui, alors quand ? »
[Al-H.ilyah 7/59]

G Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Le croyant est en ce bas-monde tel


l'esclave qui tente de se libérer de son joug, il n'est sûr de rien jusqu'à
rencontrer Allah (�) . » Uâmi' Al-'Wûm wa-l-H.ikam 269)

Z7&
La vigilance face aux péchés et l'empressement vers les adorations

G Un homme dit à Zuhayr Ibn Abî Nucaym : « Veux-tu m'adresser une


recommandation ? » Il répondit : « Oui, prends garde qu'Allah te saisisse
alors que tu es insouciant. » lliifah As-�afwah 4/9)
G <Awn Ibn <Abd Allah a dit : « Le bien d'Allah est nombreux, mais
seuls peu de gens le voient, Allah l'expose aux gens, mais ne le voit pas
celui qui ne regarde pas en sa direction, ne le trouve pas celui qui ne le
cherche pas, ne le réclame pas celui qui ne le connaît pas. Ne voyez-vous
pas la profusion d'étoiles dans le ciel, pourtant seuls les savants savent se
guider à travers elles. » [Al-H.ilyah 4/245]
G On demanda à Wahb Ibn Munabbih : « La clé du Paradis n'est-elle
pas : il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah ? » Il répondit : « Oui,
mais toute clé possède des dents ; celui qui vient à la porte avec les dents
qui conviennent, on lui ouvre, et celui qui vient à la porte sans les dents, on
ne lui ouvre pas. » [AI-H.ilyah 4/66]
G L'épouse de Hassân Ibn Abî Sinân rapporte : « Il venait avec moi au
lit, puis me trompait à la manière de l'enfant qui trompe sa mère. Lorsqu'il
savait que je dormais, il se dérobait, sortait et priait. Je lui dis : Ô <Abd
Allah ! Combien de temps vas-tu te faire endurer cela ? Il me répondit :
Tais-toi, malheur à toi, il se peut que je fasse un somme duquel je ne me
lève plus jamais. » [Al-H.ilyah 3/117]
G Jacfar rapporte : « Nous sommes entrés chez Abû At-Tiyyâh afin de
lui rendre visite, et il dit : « Par Allah, il convient au musulman que ce qu'il
voit chez les gens comme négligence de l'ordre d'Allah augmente sa
résolution et son effort. » puis il pleura. » [AI-H.ilyah 3/83)
G Ibn Abî Ad-Dhi'b faisait beaucoup d'efforts dans l'adoration, et si
on lui avait dit : « La Résurrection va survenir demain », il n'aurait pas pu
faire plus d'effort encore. [As-Siyar 7/ 141)
G As-Sha<bî rapporte: « Masrûq s'évanouit un jour très chaud, alors
qu'il jeûnait. Sa fille lui dit : « Romps le jeûne. - Que me veux-tu ? - De la
bienveillance. - Ô ma fille, je recherche la bienveillance pour ma personne
en un jour dont la durée sera de cinquante mille ans. » lliifah As-�afwah 2/633]
G Wuhayb Ibn Al-Ward a dit : « Si tu peux faire en sorte que personne
ne te devance vers Allah, fais-le. » [Latâ'ifAl-Macârif 432)
G Ibrâhîm Ibn Ad-ham rendit visite à un de ses frères malade, et celui­
ci soupirait et regrettait. Ibrâhîm Ibn Ad-ham lui dit : « Pourquoi soupires­
tu et regrettes-tu ? » Il répondit : « Mon regret ne concerne pas le fait de
rester en ce bas-monde, mais les nuits où j'ai dormi, les jours où je n'ai pas

27?
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

jeûné, et les moments où j'ai négligé la mention d'Allah (�) . » [Min Akhbâr As­
Salaf 202]

$ Al-Fugayl a dit : « Les paroles du croyant sont sagesses, son silence


réflexion, son regard exhortation, et ses œuvres bonté. Si tu agis ainsi, tu ne
cesseras d'être dans l'adoration. » [AI-H.ilyah 8/98]
$ Abû Sulaymân Ad-Darrânî a dit : « Si tu apprécies la récitation, ne
t'incline pas et ne te prosterne pas ; et si tu apprécies la prosternation, ne
t'inclines pas et ne récite pas. Ce à quoi on t'a ouvert les portes, attache-toi­
y. » [AI-H.ilyah 3/189]
G Mukhallad Ibn Al-Husayn a dit : « Allah n'incite pas à une œuvre
sans qu'Iblîs ne s'y oppose de deux manières, et peu lui importe laquelle
réussira : soit l'exagération en cela, soit la négligence. » [AI-H.ilyah 3/63]
0 Al-Hasan Al-Basrî a dit : « La religion d'Allah a été établie en deçà
de l'exagération et au-dessus de la négligence. » [AI-H.ilyah 8/98]
0 Al-Fugayl a dit : « Plus le péché est minime pour toi, plus il est grand
auprès d'Allah ; et plus le péché est grand pour toi, plus il est minime
auprès d'Allah. » [As-Siyar 2/774]
0 Yahyâ Ibn Mu<âdh a dit : « Je ne vous commande pas de délaisser ce
bas-monde, mais je vous commande de délaisser les péchés. Délaisser ce
bas-monde est méritoire alors que délaisser les péchés est obligatoire. Vous
avez plus besoin d'accomplir les obligations que de rechercher les bonnes
actions et œuvres méritoires. » fdifah As-�afwah 4/345]
G Abû Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « Toute personne qui accomplit
une œuvre surérogatoire en laquelle il éprouve délectation, et qui voit
arriver le temps d'accomplissement d'une œuvre obligatoire, sans mettre
fin à son œuvre surérogatoire, est trompé en celle-ci. » [AI-H.ilyah 3/192]
G On demanda à un homme de la tribu de Qays : « Adresse-nous une
exhortation. » Il dit : « Je vous mets en garde contre : plus tard. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 5/358]

$ Shucbah rapporte : « Je n'ai pas donné un rendez-vous à Ayyûb sans


qu'il ne m'y ait devancé. » [Al-H.ilyah 3/192]
0 Sufyân Ibn <Uyaynah a dit : « Les plus malheureux des hommes au
Jour de la Résurrection seront au nombre de trois : un homme qui avait un
esclave qui viendra au Jour de la Résurrection avec des œuvres meilleures
que les siennes ; un homme qui possédait des biens mais n'en a pas fait
l'aumône, alors que celui qui en hérite après lui en fait l'aumône ; et un
La vigilance face aux péchés et l'empressement vers les adorations

homme savant qui n'a pas tiré profit de sa science, mais l'a enseignée à un
autre qui en a tiré profit. » [Al-Hilyah 2/ 436]
0 Makhûl a dit : « Nous étions fœtus dans le ventre de nos mères,
certains sont morts avant terme, et nous étions parmi ceux qui restaient ;
puis jeunes enfants allaités, certains périrent et d'autres survécurent ; puis
adolescents, certains périrent et d'autres survécurent ; puis adultes, certains
périrent et d'autres survécurent ; puis nous sommes devenus vieux.
Puisses-tu perdre ton père ! Qu'attendons-nous et que voulons-nous ? Est-il
une autre condition à laquelle nous allons passer ? » [<Uyûn Al-Akhbâr 2/730]
0 Zayd Ibn Aslam rapporte : « On dit qu'Allah a des serviteurs qui
ouvrent tout bien et ferment tout mal, et d'autres serviteurs qui ferment
tout bien et ouvrent tout mal. » [Al-Hilyah 1/518]
0 Abû cUthmân a dit : « Il est du devoir de celui qu'Allah a honoré par
la connaissance de ne pas s'avilir par le péché. » [Al-Hilyah 3/364]
0 cUmar dit, sur la chaire de Médine : « L'alcool a été interdit, et il est
tiré de cinq choses : le raisin, le miel, la datte, le blé et l'orge. L'alcool
(khamr) désigne tout ce qui couvre la raison. » [Muslim]
0 cUthmân a dit : « L'alcool rassemble tous les turpitudes, puis il
mentionna les fils d'Israël et dit : on donna à un homme le choix entre tuer
un enfant, effacer un livre et boire de l'alcool. Il choisit de boire de l'alcool
et pensa que c'était ce qui était moindre. Il but et ensuite commit tout le
reste. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/254]
0 On dit à Al-cAbbâs Ibn Mirdâs après qu'il ait prit de l'âge : « Bois de
l'alcool, cela te renforcera ! » Il répondit : « Serais-je le maître de mon
peuple au matin pour être le plus vil d'entre eux au soir ? Par Allah, jamais
n'entrera dans ma gorge ce qui peut s'interposer entre moi et ma raison. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/265]

0 On dit à Qays Ibn cÂ_êim, à l'époque antéislamique : « Tu as délaissé


l'alcool ! » Il répondit : « J'ai constaté qu'il dilapidait les biens, amenait à
tenir des propos mauvais, et faisait disparaître la civilité des hommes. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/265]

0 cAbbâd Al-Munqarî a dit : « Si la raison était une chose précieuse qui


s'achetait, les gens l'achèteraient à prix d'or ; et on peut s'étonner de ceux
qui consacrent leurs biens à acheter ce qui la fait disparaître ! » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 5/267]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Un pieux a dit : « Profite du délai qu'on t'accorde dans ton existence


et de la possibilité d' œuvrer, et cesse de mentionner des excuses et
prétextes, car tu n'as qu'une seule âme, et ton existence est limitée. » [AI­
'Â qibah fi Dhikr Al-Mawt 83]

0 Habîb Abû Muhammad commerçait en prêtant de l'argent, un jour


qu'il passait devant des enfants qui jouaient, l'un d'eux dit : « Celui qui
consomme l'usure arrive ! » Il baissa la tête et dit : « Seigneur ! Tu as
dévoilé mon secret aux enfants ! » Il revint chez lui, rassembla tous ses
biens et dit : « Seigneur ! Je suis un esclave et je Te rachète ma personne par
ces biens, alors affranchis-moi ! » Au matin, il donna en aumône tous ses
biens et s'appliqua à l'adoration. Un jour qu'il passait de nouveau devant
ces enfants, l'un d'eux dit : « Taisez-vous ! Voilà Habîb le dévot ! » Il se mit
à pleurer et dit : « Seigneur ! Tu blâmes parfois et loue d'autres fois, et tout
vient de Toi. » [Mawcidhah Jâmi'ah 141]

2&2
Les fruits des œuvres pieuses

Les fruits des œuvres pieuses

@ Abû-d-Dardâ' a dit : « Lorsque le serviteur obéit à Allah, Allah


l'aime, et lorsqu'Allah l'aime, Il le fait aimer de Ses créatures. Mais s'il
désobéit à Allah, Allah l'abhorre, et lorsqu'Allah l'abhorre, Il le fait détester
de Ses créatures. » �ifah As-�afwah 1/299)
@ Abû Thaclabah Al-Khushanî et Kacb étaient assis, lorsqu' Abû
Thaclabah dit : « Ô Abû Ishâq ! Pas un serviteur ne se consacre à l'adoration
d'Allah, sans qu'Allah ne lui accorde ce dont il a besoin en ce bas-monde. »
Kacb dit : « Ceci car il est dit dans le Livre révélé d'Allah que celui qui fait
de toutes ses préoccupations qu'une seule, et la consacre à l'adoration
d'Allah, Allah se charge de sa préoccupation, ainsi sa subsistance incombe
à Allah, et ses œuvres sont pour lui. Quant à celui qui disperse ses
préoccupations, Allah ne se préoccupe pas de savoir en laquelle il
périt. » [As-Siyar 2/774)
@ Harim Ibn Hayyân a dit : « Pas un serviteur n'oriente son cœur vers
Allah, sans qu'Allah n'oriente le cœur des croyants vers lui, et ne lui
accorde leur affection. » [As-Siyar l/441]
@ lbrâhîm Al-Khawwâ� a dit : « En fonction de la fierté du serviteur
pour l'ordre d'Allah, Allah le vêtit de Sa grandeur, et Il établit la grandeur
à son égard dans le cœur des croyants. » �ifah As-�afwah 4/348)
@ Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « En fonction de ta crainte d'Allah, les gens
te révèreront ; en fonction de ton amour pour Allah, les gens t'aimeront ; et
en fonction de ton dévouement pour Allah, les gens se dévoueront à ton
service. » �ifah As-�afwah 4/343)
@ As-Sarî As-Saqa!î a dit : « Celui qui obéit à celui qui est au-dessus de
lui sera obéi par celui qui est en-deçà de lui ; celui qui craint Allah sera
craint de toute chose. » �ifah As-�afwah 2/627)
@ Al-Fugayl Ibn ciyâg a dit : « Les gens ne te révèrent qu'en fonction
de ta vénération d'Allah. » [Al-Hilyah 3/27]
@ Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Les adeptes de ce bas-monde le quittent
sans avoir gouté le meilleur de ce qu'il contient. » On lui demanda : « De
quoi s'agit-il ? » Il répondit : « De la connaissance d'Allah (�) . » [As-Siyar
(5/363))

Z�)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Ibn Al-Kâtib a dit : « Allah accorde au serviteur la douceur de Sa


mention ; s'il s'en réjouit et s'en montre reconnaissant, Il le rapproche de
Lui, mais s'il néglige la reconnaissance, Il fait que Sa mention ne dépasse
pas sa langue, et Il lui en retire toute douceur. » [AI-H_ilyah 3/453]
G Muslim Ibn Yasâr a dit : « On ne s'est pas délecté par une chose
meilleure que l'isolement pour la conversation avec Allah. » [Al-Hilyah 1/395]
G Al-Hasan a dit concernant la Parole d'Allah (�) : (Nous lui ferons
vivre une bonne vie), c'est-à-dire : Nous lui accorderons d'accomplir des
actes d'obéissance dont il goûtera le plaisir en son cœur. » [Al-Hilyah 6/537]
G Ubayy rapporte : « Lorsqu'on interrogeait Ibn Sîrîn à propos d'un
rêve, il disait : « Crains Allah en état d'éveil, et ce que tu as vu en rêve ne te
nuira pas. » lliifah As-fi.afwah 3/175]
Les méfaits de la désobéissance

Les méfaits de la désobéissance

G �afiyyah rapporte : « La terre trembla à Médine, à l'époque de cUmar


qui dit : Ô gens ! Qu'est-ce là ? Comme vous êtes prompts à tomber dans le
péché ! Si cela recommence, je n'y habiterais plus avec vous. » [Mawsû<ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 4/ 434]

G Ibn Mascûd a dit : « L'homme oublie la science qu'il connaît en


raison du péché qu'il commet. » [Al-H.ilyah 1;1201
G cAlî a dit : « Les gens verront une époque où ne subsistera de l'islam
que le nom, et du Coran que les lettres, à ce moment leurs mosquées seront
pleines mais vides de guidée, leurs savants sont les pires créatures à la
surface de la terre, c'est d'eux qu'est apparue la tentation et c'est vers eux
qu'elle reviendra. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/431]
G cÂ'ishah a dit : « Celui qui courrouce les gens en satisfaisant Allah, Il
lui suffit face aux gens ; et celui qui satisfait les gens en courrouçant Allah,
Il le confie aux gens. » [Az-Zuhd li Aftmad 303]
G Hudhayfah a dit : « Les hommes ne dédaignent pas le droit d'Allah
sans qu'Allah ne suscite celui qui dédaignera leur droit. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 4/ 441]

G Un homme dit en présence d' Abû Hurayrah : « L'injuste ne cause


d'injustice qu'à sa personne. » Il répondit : « Tu mens ! Par Celui dont l'âme
d' Abû Hurayrah est dans Sa Main, l'outarde meurt dans son nid en raison
de l'injustice de l'injuste. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/501]
G Ibn cAbbâs a dit : « Ô toi qui commets un péché, tu n'es pas à l'abri
de ses conséquences mauvaises : ce qui entoure le péché est plus grave que
le péché lorsque le commets ; ton manque de pudeur devant ceux qui sont
à ta droite et ta gauche lorsque tu commets le péché est plus grave que le
péché ; le fait que tu ris alors que tu ne sais pas ce qu'Allah fera de toi est
plus grave que le péché ; le fait que tu te réjouisses du péché lorsque tu le
commets est plus grave que le péché, le fait que tu t'attristes de n'avoir pu
commettre le péché est plus grave que le péché lorsque tu parviens à le
réaliser, ta peur du vent lorsqu'il soulève le rideau de ta porte lorsque tu
commets le péché, alors que ton cœur ne tremble pas devant le regard
d'Allah est plus grave que le péché. » lliifah As-fi.afwah 1/372]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Kacb Al-Ahbâr a dit : « Si tu vois les sabres dégainés et le sang versé,


sache que le droit d'Allah a été bafoué sur terre, et qu'Allah se venge de
certains d'entre eux. Si tu vois la goutte de pluie ne plus toucher la terre,
sache que la zakat n'est pas acquittée, et qu'Allah prive de ce qui est auprès
de Lui. Si tu vois les épidémies se propager, sache que la fornication s'est
propagée. » [Al-H.ilyah 2/256]
0 Ibn cAbbâs a dit : « Il n'est pas un croyant ni un dépravé sans
qu'Allah ne lui ait écrit sa subsistance licite. S'il patiente jusqu'à ce qu'elle
lui parvienne, Allah la lui accorde ; et s'il s'impatiente et consomme ce qui
est illicite, Allah diminue sa subsistance licite. » [Al-H.ilyah 1/230]
0 Sa<îd Ibn Al-Musayyib a dit : « Les serviteurs n'honorent pas leur
âme par ce qui est meilleure que l'obéissance à Allah, et ils ne l'avilissent
pas par une chose pire que la désobéissance à Allah. Suffit au croyant pour
secours venant d'Allah que de voir son ennemi tomber dans la
désobéissance à Allah. » lliifah As-�afwah 2/ 438]
0 cUrwah Ibn Az-Zubayr a dit : « Si tu vois un homme accomplir une
bonne action, sache qu'elle a chez lui des semblables ; et si tu vois un
homme commettre une mauvaise action, sache qu'elle a chez lui des
semblables. La bonne action indique sa semblable, et la mauvaise action
indique sa semblable. » lliifah As-�afwah 2/441]
0 Abû Hâzim a dit : « Si tu vois qu'Allah continue à t'accorder des
bienfaits, alors que tu Lui désobéis, prends garde. » lliifah As-�afwah 2/489]
0 On demanda à Wuhayb Ibn Al-Ward : « Celui qui désobéit à Allah
goûte-t-il au plaisir de l'adoration ? » Il répondit : « Non, pas même celui
qui n'a que l'intention de commettre une désobéissance. » lliifah As-�afwah 2/533]
0 Yahyâ Ibn Mu<âdh a dit : « Celui qui trompe Allah en secret, Allah
dévoile son secret en public. » lliifah As-�afwah 4/345]
0 Sulaymân Ibn Muctamir a dit : « L'homme commet un péché en
secret et se lève en en portant l'humiliation. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/ 445]
0 Al-Hasan a dit : « Nous rions, alors qu'il se peut qu'Allah ait vu un
de nos actes et ait dit : Je n'accepterai rien de vous. » [Al-Muntadham 7/136]
0 Al-Muctamir rapporte de son père : « La bonne action est une
lumière dans le cœur et une force dans les œuvres ; alors que le péché est
ténèbres dans le cœur et faiblesse dans les œuvres. » [Al-H.ilyah 3/30]
0 Un jeune dit à Al-Hasan Al-Ba�rî : « La prière de nuit me fatigue. » Il
lui répondit : « Ce sont tes péchés qui t' ont enchaîné. » lliifah As-�afwah 3/166]

z&6
Les méfaits de la désobéissance

G Un homme écrivit à son frère : « On t'a accordé la science, donc


n'éteins pas la lumière de ta science par les ténèbres des péchés, sinon tu
resteras dans les ténèbres le Jour où les gens chemineront à la lumière de
leur science. » ['Uyûn AI-Akhbâr 2/524]
G Al-Fuf!ayl Ibn cJyâf! a dit : « Qui te dit que tu n'as pas commis
devant Allah un acte pour lequel Il t'a abhorré et pour lequel Il a fermé
devant toi les portes du pardon, alors que toi tu ris. Comment penses-tu
que sera ta situation ? » [âifah As-�afwah 2/467]
G Kha!!âb le dévot a dit : « Un homme peut commettre un péché entre
lui et Allah, et qu'ensuite ses frères en voient les traces sur lui. » [AI-Hilyah
3/302]

G cAbd Allah Ibn Hubayq rapporte : « Un rabbin des fils d'Israël dit :
« Seigneur ! Combien T'ai-je désobéi sans que Tu ne me châties ! » Allah
révéla alors à un prophète des fils d'Israël : « Dis-lui : Combien t'ai-Je châtié
sans que tu ne t'en rendes compte : ne t'ai-Je pas retiré la suavité de Ma
conversation. » [Al-Hilyah 3/319]
G Ibrâhîm Ibn cArnr As-Sancânî a dit : « Allah (�) révéla à Yûshac Ibn
Nûn : Je vais faire périr de ton peuple quarante mille des meilleurs d'entre
eux, et soixante mille des pires d'entre eux. - Seigneur ! Concernant les
pires d'entre eux, cela est entendu, mais pourquoi les meilleurs d'entre
eux ? - Ils ne se sont pas courroucés pour ce qui suscite Ma colère, mais ils
mangeaient et buvaient avec eux. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/312]
G Muscar rapporte : « On ordonna à un ange de détruire une ville, et il
dit : « Ô Seigneur ! Untel, le dévot, s'y trouve. » Allah lui révéla alors :
« Commence par lui, car son visage n'a jamais pâli face à ce qui suscite Mon
courroux. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/ 433]
G Al-Hasan a dit : « Par Allah ! Les troubles ne sont qu'un châtiment
d'Allah frappant les gens. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/435]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « J'ai lu dans la sagesse qu'Allah dit : Je suis
Allah, le Roi des rois, les cœurs des rois sont dans Ma Main, celui qui
M'obéit je fais [des rois] une miséricorde pour lui, et celui qui Me désobéit,
je fais [des rois] un châtiment pour lui. Ne vous préoccupez pas <l'insultez
les rois, mais repentez-vous auprès de Moi, afin que Je les fasse penchez
vers VOUS. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/ 436]
G Qatâdah (�) rapporte : « Mûsâ a dit : « Ô Seigneur ! Tu es au ciel, et
nous sommes sur terre, alors comment distinguer Ta colère de Ton
agrément ? » Il répondit : Si Je mets à votre tête les meilleurs d'entre vous,
c'est là un signe de Mon agrément envers vous ; et si Je mets à votre tête les

Z&7
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

pires d'entre vous, c'est un signe de Ma colère envers vous. » [Mawsû'ah Ibn Abî­
d-Dunyâ 4/ 436]

0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Le serviteur n'est pas frappé par un


châtiment pire que la dureté du cœur. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/449]
0 Al-Fugayl Ibn clyâg a dit : « Allah révéla à l'un de Ses prophètes : si
celui qui Me reconnait Me désobéit, Je le soumets à celui qui ne Me
reconnait pas. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/437]
0 On dit à Al-Hajj âj : « Tu fais ceci et cela ! » Il répondit : « Je suis un
châtiment envoyé par Allah sur les habitants d'Irak. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
4/441]

0 Muhammad Ibn Wâsic a dit : « Les péchés successifs font mourir le


cœur. » [MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/446]
0 Hammad Ibn Salamah a dit : « La malédiction n'est pas une noirceur
se voyant sur le visage, mais elle consiste à ce que tu ne sortes pas d'un
péché sans tomber dans un autre. » [Mawsû'ah ibn Abî-d-Dunyâ 4/450]
� Qatâdah a dit : « Les bêtes invoquent contre les pécheurs des fils
d'Adam lorsque la pluie ne tombe pas, et elles disent : C'est la faute des
actes des fils d'Adam, qu'Allah maudisse les pécheurs des fils d'Adam ! »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/ 451]

� <Ubayd Allah Ibn Shamî! rapporte de son père : « Celui qui agrée la
perversion compte parmi ses adeptes, et celui qui agrée qu'on désobéisse à
Allah (�), on n'élève aucune de ses œuvres. » [Al-Hilyah 1/449]
La réflexion et la méditation

La réflexion et la méditation

G Abû-d-Dardâ' pratiquait essentiellement la réflexion et la méditation.


[Istinshâq Nasîm Al-Uns 49]

G Muhammad Ibn Wâsic rapporte : « Un homme vint trouver Umm


Dharr, après le décès d' Abû Dharr, afin de l'interroger sur ses adorations.
Il lui demanda : « Je suis venu te voir pour que tu m'informes des
adorations d' Abû Dharr. » Elle répondit : « Il passait la plus grande partie
de la journée seul à méditer. » [Al-H.ilyah 1/139]
G Abû-d-Dardâ' a dit : « Celui qui ne voit le bienfait d'Allah que dans
la nourriture et la boisson, aura fait preuve de peu de compréhension, et
son châtiment est proche. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 221]
G cAbd Allah Ibn cAbbâs a dit : « Réfléchissez sur toute chose, mais ne
réfléchissez pas sur l'essence d'Allah. Se trouvent entre les sept cieux et Son
Marchepied sept lumières, et Il est au-dessus de cela. » [At-Tu!:ifah Al-Madaniyyah
1/73]

G Abû-d-Dardâ' a dit : « La méditation d'une heure est meilleure


qu'une nuit en prière. » [Az-Zuhd li A!!mad]
G S.âlih Al-Murrî vint présenter ses condoléances à cAbd Allah Ibn Al­
Hasan pour la mort de sa mère, et il lui dit : « Si ce malheur a suscité en toi
une leçon, c'est un bienfait pour toi ; et si ce n'est pas le cas, sache que le
malheur en toi est plus grand encore [que la perte de ta mère] . » [Az-Zuhd li
Al!mad 376]

G La sœur de Bishr Ibn Al-Hârith rapporte : « Une nuit, Bishr entra


chez moi et resta à réfléchir jusqu'au matin. Je lui dis alors : À quoi
réfléchissais-tu toute la nuit ? Il répondit : Je réfléchissais sur Bishr le
chrétien, Bishr le juif, Bishr le mazdéen, et à moi-même qui me nomme
Bishr. Je me disais : Qu'as-tu fait pour qu'il te privilégie ? Je réfléchissais
sur Sa grâce sur moi, et je Le louais. » �ifah As-�.afwah 2/514]
G Ibrâhîm Ibn Bashâr rapporte : « J'ai interrogé lbrâhîm à propos de
l'adoration, et il répondit : le sommet de l'adoration est la réflexion et le
silence, sauf pour la mention d'Allah. » [Al-H.ilyah 8/17]
G Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « La réflexion est une lumière que tu fais
pénétrer en ton cœur. » [Al-H.ilyah 7/306]
G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Si les gens réfléchissaient sur
l'immensité d'Allah, ils ne Lui désobéiraient pas. » [Min Akhbâr As-Salafl63]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Les poitrines des croyants bouillonnent des
actes de piété, et les poitrines des dépravés bouillonnent de débauche.
Allah voit vos préoccupations, alors regardez bien qu'elles sont vos
préoccupations. » [Al-fiilyah 6/288]
$ Al-Hasan Al-Ba§.rî a dit : « Les meilleures des œuvres sont la retenue
et la réflexion. » [Min Akhbâr As-Sala/163]
$ Al-Hasan a dit : « La meilleure des adorations consiste à réfléchir sur
la retenue. » [AI-Warac 37]
$ <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz a dit : « La mention d'Allah est une bonne
chose, mais la réflexion sur les bienfaits d'Allah est la meilleure des
œuvres. » [AI-H.ilyah 5/314]
$ cI§.âm Ibn Yazîd rapporte : « Sufyân pouvait se mettre à réfléchir au
point que celui qui le voit ainsi dise : c'est un fou ! » [AI-H.ilyah 6/392]
$ Ibn Al-Mubârak a dit : « Les hommes clairvoyants ne sont pas à
l'abri de quatre choses : un péché passé dont ils ne savent ce que le
Seigneur fera d'eux pour cela ; une existence à venir dont ils ne savent ce
qu'elle comporte comme perte ; une grâce obtenue dont ils ne savent si elle
est une ruse et un moyen de les amener progressivement à la perte ; et un
égarement qui leur a été embelli. » [As-Siyar 8/ 406]
$ Sufyân At-Thawrî a dit : « Le regard des yeux voit ce bas-monde, et
le regard du cœur voit l'au-delà. On peut voir avec ses yeux mais ne pas
tirer profit de sa vue, mais lorsqu'on voit avec le cœur, on en tire profit. »
[Al-!iilyah 7/53]

$ Shaqîq Al-Balkhî a dit : « Si le serviteur détourne son cœur d'Allah


et de la réflexion sur Sa création et Son bienfait sur lui, et qu'ensuite il
meurt, il meurt désobéissant, car le cœur du serviteur doit constamment
rester avec Allah. Il dit : Seigneur ! Accorde-moi la foi, préserve-moi du
malheur, protège-moi de mes défauts, accorde-moi ma subsistance, fais que
tes bienfaits sur moi se suivent. Ainsi, il médite constamment sur les
bienfaits d'Allah. La réflexion sur les bienfaits d'Allah est reconnaissance,
et la négliger est insouciance. » [AI-H.ilyah 2/502]
$ Yûsuf Ibn Asbâ! rapporte : « Alors que nous avions accompli la
prière du cishâ', Sufyân me dit : « Donne-moi l'écuelle pour les ablutions. »
Je la lui ai donnée, il la prit dans sa main droite et mit sa main gauche sur
sa joue. Je me suis endormi, et lorsque je me suis réveillé c'était l'aube, et
j'ai constaté que l'écuelle était toujours dans sa main droite, et sa main
gauche sur sa joue. Je lui dis : « Ô Abû cAbd Allah ! L'aube est apparue. » Il
La réflexion et la méditation

me répondit : « Depuis que tu m'as donné cette écuelle, je suis resté ainsi à
méditer sur l'au-delà. » lliifah As-�afwah 1/336]
0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « La réflexion est la clé de la
miséricorde, ne voyez-vous pas qu'on réfléchit puisqu'on se repent ? » [AL­
fiilyah 7 /306]

0 cAbd Al-Aclâ Ibn Ziyâd Al-Aslamî rapporte : « Un jour, j'ai vu


Dâwud At-Iâ'î debout, pensif, au bord de l'Euphrate. Je lui dis : Qu'est-ce
qui t'amène ici, ô Abû Sulaymân ? Il répondit : Je regarde comment les
bateaux voguent sur les flots, soumis à l'ordre d'Allah. » [Al-fiilyah 7/356]
0 Abû Muhammad, le fils de la sœur d' As-Shâficî rapporte de sa mère :
« Nous pouvions apporter trente fois par nuit la lampe à As-Shâficî. Il
s'allongeait sur le dos et méditait, puis il appelait la servante afin qu'elle lui
apporte la lampe, il écrivait ce qu'il voulait, puis renvoyait la lampe. -
Pourquoi renvoyait-il la lampe ? - La pénombre apporte plus de clarté au
cœur. » [Al-!iilyah 3/124]
0 Yûsui Ibn Sacîd Ibn Muslim rapporte : « J'ai demandé à cAlî Ibn
Bakkâr : lbrâhîm Ibn Ad-ham priait-il beaucoup ? Il répondit : Non, mais il
méditait et pouvait passer la nuit entière en méditation. » [Al-fiilyah 2/483]
0 Al-Fugayl Ibn cJyâg rapporte : « On dit à lbrâhîm : tu médites
longuement. Il répondit : la méditation est l'essence de l' œuvre. » [Al-Hilyah
3/26]

0 Shaqîq Al-Balkhî a dit : « Si quelqu'un écrivait toute la science, il


n'en tirerait profit qu'en possédant deux caractéristiques : que sa pratique
soit la méditation et l'exhortation, que son cœur soit disposé à méditer et
ses yeux à tirer des exhortations, si bien qu'il ne porte pas le regard sur une
chose de ce bas-monde sans en tirer une exhortation. Le croyant est occupé
par deux caractéristiques, et l'hypocrite par deux autres : le croyant par
l'exhortation et la méditation, et l'hypocrite par l'avidité et l'espérance. »
[Al-!iilyah 2/502]

0 Al-Hasan Al-Ba§.rî a dit : « La réflexion est un miroir qui te montre


tes bonnes et mauvaises actions. » [AL-Hilyah 3/26]
0 Un bédouin cheminait sur son chameau lorsque ce dernier mourut
subitement. Il en descendit, en fit le tour et dit : « Pourquoi ne te lèves-tu
pas ? Pourquoi n'avances-tu pas ? Tes membres sont tous là, tes organes
sont intacts, qu'as-tu ? Qu'est-ce qui te portait ? Qu'est-ce qui te faisait
avancer ? Qu'est-ce qui t'a terrassé ? Qu'est-ce qui t'a empêché de
bouger ? » Puis il laissa le chameau, et s'en alla en méditant et s'étonnant de
ce qui était arrivé. [Al-'Âqibahfi Dhikr Al-Mawt 45]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La vigilance face à Satan et ses ruses

$ cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Le démon du croyant est chétif. »


[Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/535]

$ Mu!arrif Ibn As-Shakhîr a dit : « Si un homme voit une proie qui ne


le voit pas, n'est-ce pas que peu s'en faut qu'il ne l'attrape ? Certes. -
-

Alors Satan nous voit, et nous le voyons pas, et c'est ainsi qu'il nous
attrape. » [AI-H_ilyah 1/361]
$ Mujâhid a dit : « Satan ne voit pas le fils d'Adam prosterné sans se
frapper, se lamenter et dire : On lui a ordonné de se prosterner, il s'est
prosterné et obtiendra le Paradis ; alors qu'on m'a ordonné de me
prosterner, j'ai refusé, et j'obtiendrai l'Enfer. » [Al-J:iilyah 2/11]
$ Abû-1-Jald a dit : « J'ai constaté que « demain » était une des armées
de Satan qui a fait périr un grand nombre de créatures d'Allah. » [Al-J:iilyah
2/259]

$ Mu!arrif Ibn As-Shakhîr a dit : « Je considère le fils d'Adam comme


une chose posée entre Allah (�) et Satan. Si Allah veut lui donner vie, Il
l'attire à Lui, et s'il veut autre chose, Il le laisse avec son ennemi. » �ifah As­
�afwah 3/158]

$ Al-Hasan Ibn �âlih a dit : « Satan ouvre à l'homme quatre-vingt-dix­


neuf portes du bien, en visant ainsi une porte du mal. » [As-Siyar 2/703]
0 Abû Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « Les insufflations ne viennent
qu'au cœur rempli [de foi] . Vois-tu le voleur aller à une ruine pour
l'examiner et y pénétrer comme il l'entend ? Il va plutôt vers la maison en
laquelle se trouvent des liasses qu'il fouille pour les dérober. » [Al-H_ilyah 3/183]
$ On interrogea Yahyâ Ibn Mucâdh concernant les insufflations et il
dit : « Si ce bas-monde est ta prison, ton corps est une prison pour elles ; et
si ce bas-monde est ton paradis, ton corps est un jardin pour elles. » [AI-J:iilyah
3/263]

0 Un pieux prédécesseur a dit : « Tu n'obéis pas à Celui qui est bon


envers toi, alors comment peux-tu être bon envers celui qui te nuit ? » �ifah
As-�afwah 4/ 485]

$ Un pieux prédécesseur a dit : « Satan pleure sur le croyant lorsqu'il


meurt, plus encore que sa famille, en raison du fait qu'il ne peut plus le
tenter en ce bas-monde. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/538]
La vigilance face à la fatuité et la suffisance

La vigilance face à la fatuité et la suffisance

$ Muhammad Ibn Mûsâ rapporte : « J'ai vu Abû cAbd Allah [l'imam


Ahmad], alors que Al-.Khurasânî lui dit : « Louange à Allah pour m'avoir
permis de te voir. » Il lui dit : « Assieds-toi. Qu'est-ce cela ? Qui suis-je ? »
Un homme dit : J'ai vu les signes de l'affliction sur le visage d' Abû cAbd
Allah, après qu'un homme ait fait ses éloges en disant : « Qu'Allah te
récompense par un bien au nom de l'islam. » Il répondit : Plutôt, qu'Allah
récompense l'islam par un bien pour moi. Qui suis-je et que suis-je ? » [As­
Siyar 11/224]

0 Ibn cAwn a dit : « Ne te fie pas à la multitude des œuvres, car tu ne


sais si elles sont acceptées ou non. Ne te sens pas en sécurité vis-à-vis de tes
péchés, car tu ne sais si on te les a pardonnés ou non ; car tes œuvres te sont
totalement cachées, et tu ne sais pas ce qu'Allah en fera, et s'il les mettra au
plus haut degré du Paradis, ou au plus bas degré de l'Enfer. » [AI-Hilyah 2/198]
0 Mu!arrif Ibn cAbd Allah dit à Ibn Abî Muslim : « Personne ne m'a
jamais loué sans que je ne minimise ma personne. » [Al-H_ilyah 2/198]
0 As-Shâficî a dit : « Si tu crains la fatuité concernant tes œuvres,
rappelle-toi l'agrément de Celui qui tu vises, les délices que tu recherches,
le châtiment que tu fuis ; car celui qui réfléchit à cela, ses œuvres lui
paraîtront minimes. » [As-Siyar 10/ 42]
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Combien de ceux qui demandent pardon
sont haïs, et combien de ceux qui gardent le silence se voient accorder la
miséricorde. Celui-ci demande pardon alors que son cœur est dépravé, et
cet autre garde le silence alors que son cœur mentionne Allah. » [Latâ'if AI­
Ma<ârif 449]

0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Par Allah, pas un croyant ne se lève ou ne


se couche sur la surface de la terre sans craindre l'hypocrisie, et seul
l'hypocrite se croit à l'abri de l'hypocrisie. » [As-Shu<ab 1/859]
0 Ishâq Ibn Khalf a dit : « Rien ne brise plus le dos d'Iblîs que la
parole du fils d'Adam : « Malheur à moi, quelle sera ma fin ? » À ce
moment, Iblîs désespère et dit : Quand va-t-il s'infatuer de ses œuvres ? »
[As-Shu<ab 1/867]

0 Sufyân a dit : « Si tu te connais, ce que disent les gens ne te nuira


point. » [Az-Zuhd li A!:!mad 439]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

{\} cAlî Ibn Zayd rapporte : « Al-Hasan dormit chez nous, et il passa la
nuit à pleurer. Au matin je lui dis : Ô Abû Sacîd ! Tu as fait pleurer notre
famille la nuit dernière. Il répondit : Ô cAlî ! Je me suis dit : Ô Hasan [i.e :
lui-même] il se peut qu'Allah ait vu un de tes défauts et dit : fais-ce que tu
veux, Je n'accepterai rien de toi ! » [Az-Zuhd li A!!mad 341]
{\} Al-Hasan a dit : « Combien sont amenés progressivement à la perte
par la bienfaisance dont ils jouissent. Combien sont éprouvés par les éloges
qu'on leur adresse. Combien sont trompés par le fait que leurs péchés
soient dissimulés. » [Az-Zuhd li A/!mad 327]
{\} Sufyân Ibn cUyaynah rapporte : « Je suis entré chez Hârûn Ar­
Rashîd qui me dit : « Ô Abû Ishâq, tu jouis d'une position et
d'honorabilité. » Je lui ai répondu : Ô Commandeur des croyants ! Cela ne
me sera d'aucune utilité dans l'au-delà. » [As-Siyar 8/542]
{\} Mâlik Ibn Dînar a dit : « La peur que l' œuvre ne soit pas acceptée est
plus difficile que l' œuvre elle-même. » [Al-H.ilyah 2/377]
{\} Muhammad Ibn Wâsic a dit : « Celui qui éprouve de l'aversion
envers lui-même, pour Allah, Allah le préserve de Son aversion. » [Al-H.ilyah
2/350]

{\} Un homme dit à Af-cAlâ Ibn Ziyâd : « Je t'ai vu au Paradis. » Il lui


répondit : « Malheur à toi ! Satan n'a-t-il trouvé personne d'autre que toi et
moi pour se moquer ? » [Al-H.ilyah 2/245]
{\} cÂmir Ibn cAbd Qays a dit : « Suis-je parmi les habitants du Paradis ?
Les gens comme moi entrent-ils au Paradis ? » [Al-H.ilyah 2/90]
{\} Ibrâhîm Ibn Al-Ashcath rapporte : « J'ai entendu Al-Fu!!ayl Ibn cJyâ!!
dire : Qui te dit que tu n'as pas commis devant Allah un acte pour lequel Il
t'a abhorré et pour lequel Il a fermé devant toi les portes du pardon, alors
que toi tu ris. Comment penses-tu que sera ta situation ? » �ifah As-�afwah 2/467]
{\} Masrûq a dit : « Suffit pour science de craindre Allah (�), et suffit
pour ignorance que de faire preuve de fatuité concernant ses actes. » [As-Siyar
4/68]

{\} Ya.hyâ Ibn Mucâdh a dit : « Compte parmi les plus grands
fourvoiements pour moi que de persister dans les péchés en espérant le
pardon, sans regret ; d'escompter la proximité vis-à-vis d'Allah sans
obéissance, d'attendre la récolte du Paradis par la semence de l'Enfer ; de
demander la Demeure des obéissants par les péchés, d'attendre la
récompense sans œuvrer, et de porter sur Allah des espérances tout en
tombant dans l'outrance. » �ifah As-�afwah 2/458]
La vigilance face à la fatuité et la suffisance

G Al-Marrûdhî dit à Ahmad Ibn Hanbal : « Combien sont nombreux


ceux qui invoquent en ta faveur. » Il répondit : « Je crains que ce soit une
manière de m'amener progressivement à la perte. » [Al-Hilyah 2/198]
G Yazîd Ibn Maysarah a dit : « Si quelqu'un témoigne de ta piété face à
toi, réprouve cela, mets-toi en colère, ne l'accepte pas, et dis : Ô Allah, ne
me châtie pas pour ce qu'ils disent, et pardonne-moi ce qu'ils ne savent
pas.» [Al-Hilyah 5/240]
G Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Même si tous les propos du fils d'Adam
étaient véridique, et tous ses actes bons, il pourrait tout de même aller sa
perte. - Comment irait-il à sa perte ? - En s'infatuant de sa personne. » [As­
Shu'ab 6870]

G Abû Wahb rapporte : « J'ai interrogé Ibn Al-Mubârak concernant la


fatuité, et il me répondit : Elle consiste à ce que tu penses posséder une
chose que personne d'autre ne possède. » [As-Shu<ab 7910]
G Ibn cUyaynah a dit : « Celui dont le péché est lié au désir, espère
pour lui ; quant à celui dont le péché est lié à l'orgueil, crains pour lui, car
 dam a désobéi par désir, et on lui a pardonné, alors qu'Iblîs a désobéi par
orgueil, et il a été maudit. » [As-Siyar B/461]
G Ibn Al-Qayyim rapporte : « J'ai entendu Shaykh Al-Islâm dire :
« Celui qui sait ne considère pas qu'il ait un droit sur quiconque et qu'il soit
meilleur qu'un autre, c'est pourquoi il ne blâme pas, ne demande pas, et
n'impose pas. » Il disait souvent : « Je n'ai rien ; rien ne vient de moi, et il
n'est rien moi. » Il se décrivait aussi souvent en disant : « Je ne suis qu'un
besogneux, fils d'un besogneux, et c'est ainsi qu'étaient mon père et mon
grand-père. » Et lorsqu'on lui adressait des louanges, il disait : « Par Allah,
jusqu'à maintenant je renouvelle constamment mon islam, et je n'ai pas
encore bien embrassé l'islam. » [Madârij As-Sâlikîn 2/155-157]
G Hishâm Ibn Hassân a dit : « Un péché qui t'afflige est meilleur
qu'une bonne action qui suscite suffisance. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/312]
G Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Je préfère commettre un péché suscitant
indigence devant Allah, qu'une bonne action suscitant suffisance face à
Lui.» [Sifah As-Safwah 4/340]
G Abû cUthmân Al-Hayrî a dit : « Le mépris pour les gens est un mal
sans remède.» [Al-Hilyah 3/364]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Face aux éloges et louanges

0 cUmar a dit : « Louer c'est égorger. » [Az-Zuhd li Af:!.mad 228]

0 cUmar Ibn Al-Kha!!âb entendit un homme faire les éloges d'un autre
et il lui dit : « As-tu voyagé avec lui ? - Non. - L'as-tu fréquenté ? -
Non. - Par Celui en dehors duquel il n'est de divinité digne d'adoration,
tu ne le connais pas. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/339]
0 Al-Hasan rapporte : « Un homme fit les éloges de cUmar Ibn Al­
Khattâb qui lui dit : « Tu me mènes, ainsi que toi-même, à la perte. »
[Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/331]

0 cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Si tu fais les éloges d'un homme en
sa présence, en mentionnant ce fait partie de ses qualités, tu n'auras pas
témoigné de sa pureté. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/317]
0 Abû Al-Bukhtarî rapporte : « Un homme fit les éloges de cAlî en sa
présence, alors qu'il lui était parvenu qu'il le critiquait, il lui dit alors : « Je
suis en-deçà de ce que tu dis, et au-dessus de ce que tu penses. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 7/331]

0 Al-Hasan a dit : « Se blâmer publiquement est une louange


intérieure. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/317]
0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Que l'ignorance d'autrui à ton sujet ne
domine pas ta connaissance de ta personne. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/330]
0 Yazîd Ibn Maysarah a dit : « Si quelqu'un témoigne de ta piété en ta
présence, réprouve cela, mets-toi en colère, ne l'accepte pas, et dis : Ô Allah,
ne me châtie pas pour ce qu'ils disent, et pardonne-moi ce qu'ils ne savent
pas.» [Al-H.ilyah 5/240]
0 Al-Ahnaf Ibn Qays entendit quelqu'un dire : « Je me moque d'être
blâmé ou critiqué. » Il lui dit alors : « Tu t'es défait de ce qui harasse les
nobles. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/441]
0 Al-Hasan a dit : « Celui qui affiche un défaut de son âme aura
témoigné de sa pureté. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/317]
0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Les louanges ne causent aucun tort à
qui se connaît. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/330]
0 Les arabes disent : « Ne verse pas dans l'éloge avant de savoir avec
certitude. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/171]
Face aux éloges et louanges

G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Depuis que je connais les hommes, je ne me


réjouis pas de leurs éloges et ne réprouve pas leurs blâmes. » On lui
demanda : « Pourquoi cela ? » Il dit : « Car celui qui loue exagère, et celui
qui blâme exagère. » [Al-H.ilyah 2/372]
G Abû Sinân rapporte : « Un jour, cAbd Allah Ibn Abî Al-Hudhayl se
désola de ses péchés, et un homme lui dit : « Ô Abû-1-Mughîrah ! N'es-tu
pas le pieux, le pur ? » Il répondit alors : « Ô Allah ! Ton serviteur a voulu
se rapprocher de moi ; je Te prends pour témoin que je l'abhorre ! » [Al-H.ilyah
2/121]

G Lorsqu'on louait Ibn Muhayrîz en sa présence, il se mettait en colère


et disait : « Qu'en sais-tu ? » [Az-Zuhd li A!!mad 645]
G Sufyân At-Thawrî a dit : « Si tous les voisins d'un homme font ses
éloges, il s'agit d'un homme mauvais. - De quelle manière ? - Il les voit
commettre des péchés mais n'éprouve rien à leur encontre et il leur
présente un visage souriant. » [Al-Hilyah 2/384]
G Bishr Al-Hârith a dit : « Que l'âme apprécie et accepte les louanges
est pire pour elle que les péchés. » [Al-H.ilyah 3/95]
G cAwf Al-Acrâbî a dit : « Relève des caractères des hypocrites que
d'aimer la louange et détester le blâme. » [Az-Zuhd li Af1mad 619]
G Wahb Ibn Munabbih a dit : « Si tu entends quelqu'un te louer pour
une chose que tu ne possèdes pas, tu n'es pas à l'abri qu'il te blâme pour
une chose que tu ne possèdes pas. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/330]
G Un homme dit à Mucâwiyah Ibn Qurah : « Je t'aime. » Il lui
répondit : « Pourquoi ne m'aimerais-tu pas, puisque tu n'es ni un voisin ni
un proche ? » [Al-Hilyah 1/398]
G Mu!arrif rapporte : « Mâlik Ibn Anas me demanda : Que disent les
gens de moi ? - L'ami te loue et l'ennemi te critique. - Les hommes n'ont
cessé d'avoir des amis et ennemis, mais nous cherchons protection auprès
d'Allah contre le fait de suivre toute langue. » [Al-H.ilyah 2/354]
G As-Shâfïcî a dit : « Il n'est pas un homme sans que certains l'aiment
et que d'autres le détestent, et puisque cela doit nécessairement être, il faut
demeurer avec les adeptes de l'obéissance à Allah (�) . » [Al-H.ilyah 3/126]

Z$'7
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Le souvenir de la mort et de l'au-delà

G �afiyyah Bint cUmar rapporte : « Une femme vint se plaindre auprès


de cÂ'ishah de la dureté de son cœur, et elle lui dit : « Souviens-toi
abondamment de la mort et ton cœur s'adoucira. » Elle le fit, son cœur
s'adoucit, et elle revint remercier cÂ'ishah. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/442)
G Ibn Mascûd a dit : « La mort suffit pour exhortation, la certitude pour
richesse, et l'adoration pour occupation. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 43)
G cUmar dit à Kacb : « Parle-nous de la mort. Ô Commandeur des
-

croyants ! Elle est semblable à un arbuste aux nombreuses aiguilles au sein


du fils d'Adam, touchant chaque veine et chaque membre, et qu'un homme
aux bras puissants arrache. » Et cUmar se mit à pleurer. [Al-H.ilyah 5/365)
G Râshid Ibn Sacd rapporte : « Un homme vint trouver Abû-d-Dardâ'
et lui dit : « Adresse-moi une recommandation. » Il lui répondit :
« Mentionne Allah dans l'aisance et la difficulté ; lorsque tu te souviens des
morts, considère-toi parmi eux ; et lorsque ton âme est sur le point
d'obtenir une chose de ce bas-monde, vois ce qu'elle deviendra. » [Mawsû'ah
Tbn Abî-d-Dunyâ 5/513)

G Anas a dit : « Je vous informe de deux jours dont les créatures n'ont
jamais vu de semblables : le jour où te viendra l'annonciateur d'Allah avec
la satisfaction ou le courroux, et le jour où tu te tiendras terrorisé quant à
savoir si tu prendras ton livre de la main droite ou de la main gauche. » [Az­
Zuhd li Abî Dâwud 343)

G Abû-d-Dardâ' a dit : « Personne ne se souvient abondamment de la


mort sans que sa joie et sa jalousie ne diminuent. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/514)
G Hânî', l'esclave affranchi de cUthmân rapporte : « Lorsque cUthmân
s'arrêtait devant une tombe, il pleurait jusqu'à mouiller sa barbe. » [Al-H.ilyah
1/61)

G Abû-d-Dardâ' a dit : « La mort suffit à exhorter, le temps suffit à


distinguer, aujourd'hui parmi les vivants, demain parmi les morts. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/514)

G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Le croyant n'a pas de repos avant la
rencontre d'Allah (�) . » [Az-Zuhd li AfJ_mad 194)
G Abû-d-Dardâ' se rendit à des funérailles, puis chez la famille du
mort qui pleurait, et il dit : Pauvres d'eux ! Morts de demain qui pleurent
sur le mort d'aujourd'hui. » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/514)
Le souvenir de la mort et de l'au-delà

0 Ahmad Ibn Harb a dit : « On peut préférer l'ombre au soleil, puis ne


pas préférer le Paradis à l'Enfer. » [AL-D.111â ' 4/568]
0 Salmân Ibn Muslim rapporte : « Ghazwân Ar-Raqqâshî marcha et
vit les gens se bousculer au jour du cÎd ; il pleura et dit : « Je n'ai pas vu un
jour plus semblable au Jour de la Résurrection. » puis il rentra chez lui et
tomba malade. » [As-Shu'ab 3/3723]
0 Abû Sulaymân rapporte : « Iâwus étendait son lit, s'y allongeait,
puis se retourner à la manière du grain dans la poêle, puis il s'immobilisait,
se redressait et se tournait vers la Qibla jusqu'au matin, et disait : Le
souvenir de l'Enfer a fait voler en éclats le sommeil des dévots. » [,2ifah As­
�afwah 2/ 492]

0 Ar-Rabî< Ibn Khuthaym a dit : « Multipliez le souvenir de cette mort


qui n'est semblable à rien de ce que vous avez pu connaître. » [Al-fiilyah 2/114]
0 Al-Hasan a dit : « Ô fils d'Adam ! Foule la terre de ton pied, bientôt
elle sera ta tombe, car tu ne cesses de détruire ton existence depuis que tu
es sorti du ventre de ta mère. » [AL-Hilyah 2/155]
0 Ka<b a dit : « Celui qui connaît la mort endure plus facilement les
malheurs et soucis de ce bas-monde. » [Mawsû'ah ibn Abî-d-Dunyâ 5/451]
0 Lorsqu'on demandait à Muhammad Ibn Wâsi< : « Comment vas-tu
ce matin ? » Il répondait : « Que penses-tu d'un homme qui chaque jour
parcourt une nouvelle étape vers l'au-delà ? » [AL-Hilyah 2/348]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Que penses-tu du jour où ils se tiendront
sur leurs jambes pour une durée équivalent à cinquante mille ans, sans rien
manger ni boire, jusqu'à ce que leur cou se brise de soif et que leur ventre
brûle de faim, on les emmènera alors vers l'Enfer où on les abreuvera d'une
source bouillante ? » [AL-IŒJâ' 4/SOOJ
0 <Abd Al-Wahhâb Ibn <A!â' rapporte : « Lorsque <Umar Ibn <Abd Al­
<Azîz mentionnait la mort tous ses membres tremblaient. » [AL-Hilyah 2/412]
0 Al-<Alâ Ibn Muhammad entra chez <A!â' As-salîmî qui était évanoui.
Il demanda à son épouse, Umm Jacfar : « Qu'est-il arrivé à <A!â' ? » Elle
répondit : « Notre servante a allumé le four, il le regarda et tomba
évanoui. » [Tadhkirah Al-Huffâdh 1/216]
0 Dâwud Ibn Al-Muhabbir rapporte d'après son père : « Ar-Rabî< Ibn
Badr passa près de nous, alors que nous préparions une planche pour un
mort. Il dit : « Qui est cet étranger parmi vous ? » Nous répondîmes : « Ce
n'est pas un étranger, mais un proche bien-aimé. » Il pleura alors et dit :
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

« Qui est plus étranger que le mort parmi les vivants ? » Et tout le monde
pleura. » [Al-Hilyah 6/297]
0 Muslim Ibn Ibrâhîm rapporte : « Hishâm Ad-Dustiwâ'î n'éteignait
pas la lampe jusqu'au matin et disait : Lorsque je vois les ténèbres, je me
rappelle des ténèbres de la tombe. » [Al-Hilyah 6/278]
0 cAbd Allah Ibn As-Sindî rapporte : « Mubârak écrivit à son frère
Sufyân une lettre en laquelle il se plaignait d'avoir perdu la vue. Il lui
répondit : Mon frère, j'ai bien compris ta lettre, tu t'y plains de ton
Seigneur ; rappelle-toi la mort, et cela diminuera [ta peine] pour la perte de
ta vue. Que le salut soit sur toi. » [Al-Hilyah 7/22]
0 Bakr Ibn Mugar rapporte : « Abû-1-Haytham perdit un enfant, il
avait encore un jeune garçon qui, lui aussi, décéda. Ses frères vinrent lui
présenter leurs condoléances, alors qu'il se trouvait dans un coin de la
mosquée, et il leur dit : La tristesse pour le Jour de la Résurrection a fait que
je ne m'attriste pour rien de ce que je perds, et que je ne me réjouis pour
rien de ce qui me parvient. » [Rawf!.ah Al-'Uqalâ' 215]
0 Ar-Rabîc Ibn Abî Râshid a dit : « Le souvenir de la mort s'est
interposé entre moi et nombre de transactions commerciales. » [Al-Hilyah 5/78]
0 Ibn Al-Mubârak rapporte : « Lorsqu'on mentionnait la mort, les
articulations de Muhammad Ibn An-Na!!r tremblaient. » [As-Siyar 8/176]
0 Ahmad Al-Warâq rapporte : « J'ai entendu Ahmad Ibn Hanbal dire :
La jeunesse est pour moi comme une chose que j'avais dans la poche et que
j'ai perdue. » [As-Siyar 11/305]
0 Thâbit Al-Bunânî rapporte : « Nous suivions les cortèges funéraires,
et autour du corps nous ne voyions que des gens qui se camouflaient,
pleuraient et réfléchissaient, comme si des oiseaux étaient posés sur leur
tête.» [Al-Mu?_annaf 7/241]
0 Qabî�ah rapporte : « Je n'ai pas participé à une assise avec Sufyân
sans qu'on ne mentionne la mort, et je n'ai vu personne plus mentionner la
mort que lui. » [As-Siyar 7/370]
0 cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz réunissait les savants et ils se rappelaient la
mort et la Résurrection, et ils pleuraient comme si un mort se trouvait
devant eux. [Al-<Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 40]
0 Yahyâ rapporte : « Lorsqu'ils participaient à des funérailles, cela se
voyait sur leur visage pendant plusieurs jours. » [Al-Mu?_annaf7/205]

)66
Le souvenir de la mort et de l'au-delà

G Ishâq Ibn Jablah rapporte : « Un jour, je suis entré au marché avec Al­
Hasan Ibn §âl ih, il vit une personne coudre et une autre teindre, il se mit à
pleurer et dit : Regarde-les, ils s'occupent jusqu'à ce que leur vienne la
mort. » [As-Siyar 7/240]
G Ahmad rapporte : « J'ai entendu Shucayb Ibn Harb dire à un
homme : Si tu entres dans la tombe avec l'islam, réjouis-toi ! » [As-Siyar 12/92]
G On demanda à As-Shâficî : « Pourquoi utilises-tu souvent un bâton,
alors que tu n'es pas faible ? » Il répondit : « Pour me rappeler que je suis
un voyageur [en ce bas-monde] . » [As-Siyar 10/97]
G Al-Hasan a dit : « Ô fils d'Adam, tu n'es fait que de jours, et à chaque
jour qui passe, c'est un peu de toi qui disparaît. » [As-Siyar 4/585]
G Mu!arrif Ibn As-Shakhîr a dit : « La mort a corrompu les plaisirs de
qui les possèdent, cherchez donc un plaisir ne comportant aucune mort. »
�ifah As-�.afwah 3/159]

G cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz a dit : « Si cela n'avait pas été une
innovation, j'aurais juré de ne jamais me réjouir de quoi que ce soit en ce
bas-monde jusqu'à savoir ce que m'annonceront les émissaires de mon
Seigneur. Je n'aimerais pas qu'on rende ma mort facile, car c'est le dernier
moment où le musulman peut être récompensé. » [Al-H.ilyah 2/412]
G Abû Mu!îc regarda un jour sa maison ; elle lui plut, il se mit à pleurer
et dit : « Par Allah ! Si ce n'était la mort, je serais heureux de toi, si ce n'était
l'étroitesse de la tombe vers laquelle nous allons, nous nous réjouirions de
ce bas-monde. » Et il pleura plus encore. [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/433]
G cAnbasah Ibn Sacîd rapporte : « Je me suis introduit auprès de cUmar
Ibn cAbd AI-cAzîz pour lui faire mes adieux, et lorsque ce fut fait, et alors
que je repartais, il m'appela par deux fois : « Ô cAnbasah ! » Je me suis
tourné vers lui et il me dit : « Souviens-toi abondamment de la mort, car tu
ne vivras pas d'aisance sans que cela ne l'étrique, et tu ne vivras pas une
difficulté sans que cela ne l'élargisse. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/132]
G Mu!arrif Ibn As-Shakhîr a dit : « Si je connaissais le terme de mon
existence, je craindrais de perdre la raison, mais Allah a fait don à Ses
serviteurs de l'insouciance vis-à-vis de la mort, et sans cela ils n'auraient
jamais apprécié aucune existence et n'auraient jamais commercé. » �ifah As­
�afwah 3/159]

G cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz écrivit à l'un de ses proches : « Si tu ressens


le souvenir de la mort, de nuit ou de jour, cela te fera réprouver tout ce qui
est voué à disparaître et aimer tout ce qui est éternel. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
5/573]

)6J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ Mâlik Ibn Dînâr a dit : « On peut s'étonner de qui sait que la mort
est son devenir et la tombe son lieu de retour, comment il se réjouit de ce
bas-monde et en apprécie l'existence. » Puis il pleura. » [2.ifah As-�afwah 3/198]
$ cAbd Al-Wâhid Ibn �afwân rapporte : « Nous étions avec Al-Hasan à
des funérailles, et il dit : Qu'Allah fasse miséricorde à celui qui œuvre pour
ce jour. Aujourd'hui, vous pouvez faire ce dont sont incapables vos frères
hôtes de ces tombes : profitez de la santé et du temps libre, avant le jour de
l'épouvante et du jugement. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/14]
$ Un pieux prédécesseur a dit : « L'armée des morts t'attend. » [Mawsû<ah
Ibn Abî-d-Dunyâ 5/572]

$ Mujâhid a dit : « L'homme n'est pas frappé par une maladie sans
qu'un envoyé de l'ange de la mort ne soit à ses côtés, jusqu'à sa dernière
maladie pour laquelle l'ange de la mort se présente et dit : « Des envoyés se
sont succédés auprès de toi, et tu ne leur as pas prêté attention. Vient à toi
celui qui effacera ta trace en ce bas-monde. » [AL-Hilyah 2;121
$ Al-Hasan a dit : « La mort a démasqué la vie, n'y laissant aucune joie
pour l'homme sensé. » [As-Siyar 2/563]
$ cAwn Ibn cAbd Allah a dit : « Personne ne met la mort à sa juste
place sans considérer que demain ne fait pas partie de son existence :
combien débutent la journée sans la finir ? Combien ont espéré demain
sans y parvenir ? Si vous considériez l'existence et son devenir, vous
détesteriez l'espérance et ses tromperies. » [AL-Hilyah 2/95]
$ cAbd Ar-Razzâq rapporte : « Al-Acmash se leva la nuit pour satisfaire
un besoin et, ne trouvant pas d'eau, accomplit les ablutions sèches sur un
mur, puis s'endormit. On l'interrogea à ce sujet et il répondit : Je crains de
mourir sans être en état de pureté. » [AI-Hilyah 2/139]
$ Ibrâhîm Ibn Al-Ashcath rapporte : « Lorsque nous participions à des
funérailles avec Al-Fu_4ayl Ibn ciyâ-4, il ne cessait d'exhorter, de
mentionner Allah et de pleurer comme s'il disait adieux à ses compagnons
et s'en allait vers l'au-delà. Arrivé au cimetière, il s'asseyait, et c'est comme
s'il était assis parmi les morts tant sa tristesse était grande et ses larmes
abondantes, jusqu'à ce qu'il se lève comme s'il revenait de l'au-delà et en
informait. » [AL-Hilyah 3/3]
$ Ibrâhîm An-Nakhacî a dit : « Lorsque des funérailles avaient lieu, les
pieux prédécesseurs restaient tristes plusieurs jours, et cela se voyait sur
eux, alors que vous parlez de choses mondaines dans le cortège funéraire. »
[Al-Hilyah 2/92]

J62
Le souvenir de la mort et de l'au-delà

0 Al-A<mash a dit : « Nous participions à des funérailles et ne savions


pas à qui adresser nos condoléances tant les gens étaient tous tristes. » [Al­
H.ilyah 2/140]

0 Ibn Hibbân rapporte : « Yahyâ Ibn Abî Kathîr comptait parmi les
dévots, et lorsqu'il participait à des funérailles, il ne dinait pas en ce jour et
ne parlait à personne. » [As-Siyar 6/28]
0 Salâm Ibn Abî Mu!îc rapporte : « J'ai vu Qatâdah lors de funérailles,
et il ne parla pas jusqu'à s'en aller ; j'ai vu Al-Harîrî, et il ne cessa de
pleurer jusqu'à ce que les gens se séparent ; j'ai vu Muhammad Ibn Wâsic,
et il garda la tête baissée, sans se tourner ni à droite ni à gauche. » [Mawsû'ah
Ibn Abî-d-Dunyâ 6/ 64]

$ On demanda à Sufyân Ibn cUyaynah : « Pourquoi a-t-on


recommandé de baisser la voix lors de funérailles ? » Il répondit : « On a
comparé cela au rassemblement devant Allah (�) . Ne L'as-tu pas entendu
dire : (Les voix s'abaisseront devant le Miséricordieux et tu n'entendras
alors qu'un chuchotement) » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/67]
0 Al-Hasan participait à des funérailles lorsqu'il vit un homme parler à
son compagnon et lui sourire. Il lui dit : « Gloire à Allah ! Celui qui est
devant toi ne te détourne-t-il pas du fait de sourire ? Les pieux
prédécesseurs révéraient le mort au point de ne pouvoir élever la voix
devant lui. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/ 68]
0 Maymûn Ibn Mihrân rapporte : « J'étais assis auprès de <Umar Ibn
<Abd Al-<Azîz qui récita : (La course aux richesses vous distrait, jusqu'à ce
que vous visitiez les tombes) et il dit : « Ô Maymûn ! Je considère la mort
comme une visite, et le visiteur doit nécessairement rentrer chez lui : au
Paradis ou en Enfer. » [Al-H.ilyah 2/412]
0 Bishr Ibn Man§.ûr avait une pièce en laquelle il entrait après avoir
accompli la prière du ca§.r. Il ouvrait la porte en direction du cimetière et
regardait les tombes. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/74]
$ cÎ sâ Ibn cUmar rapporte : « <Amr Ibn cUtbah Ibn Farqad sortait de
nuit à cheval, se tenait devant les tombes et disait : « Ô hôtes des tombes !
Les feuillets ont été repliés, et les œuvres élevées. » Puis il pleurait et restait
ainsi jusqu'au matin où il revenait prendre part à la prière de l'aube. » [Al­
H.ilyah 2/73]

0 Mâlik Ibn Anas rapporte : « Luqmân dit à son fils : Ô mon fils ! Les
gens trouvent long de voir arriver ce qu'on leur a promis, alors qu'ils
cheminent à toute vitesse vers l'au-delà. Tu tournes le dos à ce bas-monde
depuis que tu es, et tu te diriges vers l'au-delà. La demeure vers laquelle tu
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

chemines est plus proche de toi que la demeure que tu quittes. » [AI-Hilyah
2/354]

a Al-Fu!layl Ibn cJyâ4 dit à un homme : « Quel âge as-tu ? - Soixante


ans. - Depuis soixante ans tu chemines vers ton Seigneur, tu es presque
arrivé. - Ô Abû cAlî ! Nous sommes à Allah et à Lui nous revenons. -
Sais-tu ce que tu dis ? - J'ai dit : nous sommes à Allah, et à Lui nous
revenons. - En connais-tu l'explication ? - Explique-nous cela, ô Abû
cAlî. - Lorsque tu dis : « nous sommes à Allah » tu dis que tu es un
serviteur d'Allah et que tu reviens vers Lui ; ainsi celui qui sait qu'il est un
serviteur d'Allah et qu'il revient vers Lui, qu'il sache qu'il sera arrêté
devant Lui ; et celui qui sait qu'on l'arrêtera, qu'il sache qu'on
l'interrogera ; et celui qui sait qu'on l'interrogera, qu'il prépare une réponse
à la question. - Quelle est la solution ? - Elle est simple. - Quelle est­
elle ? - Agis en bien en ce qui reste de ton existence, et on te pardonnera ce
qui en est passé. Par contre, si tu agis en mal en ce qui reste de ton
existence, tu seras châtié pour ce qui en est passé et ce qui en reste. » [AI­
!:J.ilyah 3/28]

a Lorsque Yazîd Ar-Raqqâshî s'introduit auprès de cUmar Ibn <Abd


Al-<Azîz, ce dernier lui dit : « Exhorte-moi, ô Yazîd. - Ô Commandeur des
croyants ! Sache que tu n'es pas le premier Calife à mourir ! » <Umar pleura
et dit : « Dis m'en encore, ô Yazîd ! - Ô Commandeur des croyants ! Il
n'est entre toi et Adam qu'un ancêtre mort. » Il pleura encore et dit : « Dis
m'en encore, ô Yazîd ! - Ô Commandeur des croyants ! Il n'est de rendez­
vous fixé entre toi et la mort. » Il pleura de nouveau et dit : « Dis m'en
encore, ô Yazîd ! - Ô Commandeur des croyants ! Il n'est pas de degré
entre le Paradis et l'Enfer. » et à ce moment cUmar s'évanouit. [Sirâj Al-Mulûk
1/4]

a Un homme exhorta cAbd Al-Malik Ibn Marwân qui lui dit : « Parle !
- Que dire, alors que je sais que toute parole est à l'encontre de qui la
prononce, sauf ce qui est dit pour Allah ? » <Abd Al-Malik pleura puis dit :
« Les gens n'ont cessé de s'exhorter et de se conseiller. - ô Commandeur
des croyants ! Au Jour de la Résurrection, les gens seront dans une situation
à l'amertume et l'abjection de laquelle n'échappera que celui qui a satisfait
Allah en courrouçant son âme. » cAbd Al-Malik pleura et dit : « Je ferais de
ces paroles un exemple que je garderai toujours devant moi tant que je
vivrai. » [Al-Ibânah Al-Kubrâ 6/95]
a Al-Hasan écrivit à <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz : « La longue existence
est vouée à la disparition, alors prends de ce qui est voué à disparaître pour
ce qui est éternel. » [Al-Hilyah 2/ 412]
Le souvenir de la mort et de l'au-delà

0 cAbd Al-Wâhid Ibn Zayd a dit : « Mes frères ! Ne pleurez-vous pas


par désir de rencontrer Allah ? Celui qui pleure par désir de rencontrer son
Maître, Il ne le privera pas de Le contempler. Mes frères ! Ne pleurez-vous
pas par crainte de l'Enfer ? Celui qui pleure par crainte de l'Enfer, Allah
l'en préservera. Mes frères ! Ne pleurez-vous pas par crainte de la soif au
Jour de la Résurrection ? Celui qui pleure par crainte de cela, on l'abreuvera
devant toutes les créatures au Jour de la Résurrection. Mes frères ! Ne
pleurez-vous pas ? Si, pleurez pour l'eau fraiche de ce bas-monde, afin qu'il
vous en abreuve en cet instant, en compagnie des meilleurs repentants et
compagnons parmi les prophètes, les véridiques, les martyrs et les pieux, et
quelle bonne compagnie ils sont ! » Puis il se mit à pleurer jusqu'à
s'évanouir. [Ar-Riqqah wa-l-Bukâ' 26]
0 Al-Awzâcî dit à Al-Man�ûr : « Sache que si un vêtement des hôtes de
l'Enfer était suspendu entre ciel et terre, les habitants de la terre mourraient
en raison de sa puanteur, alors que dire de celui qui le portera ? Si une
boucle des chaînes de l'Enfer était jetée sur les montagnes de ce bas-monde,
elles fondraient comme le plomb jusqu'à parvenir à la septième terre, alors
que dire de celui qui y sera enchaîné ? » [Al-Ma!!âsin wa-l-Masâwi' 1/152]
0 Un bédouin a dit : « Comment peux-tu te réjouir d'une existence
que les heures consument et d'une santé exposée aux maladies ? Je
m'étonne du croyant qui fuit la mort, alors qu'elle est sa voie vers la
récompense, et tous seront rattrapés par la mort, même s'ils la fuient. » [Al­
Ma[!âsin wa-l-Masâwi' 1/152]

0 lbrâhîm Az-Ziyyât vit des gens s'apitoyer sur un mort, et il leur dit :
« Vous apitoyer sur vous-mêmes est meilleur pour vous, car le mort, lui, est
désormais préservé de trois épouvantes : il a fait face à l'ange de la mort, il
a gouté à l'amertume de la mort, et il est préservé de la crainte d'une
mauvaise fin. » [Al-<Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 116]
0 Un pieux a dit : « Ô gens ! Amendez vos œuvres, portez peu
d'espoir, et sachez que la mort est devant vous, et que ce bas-monde se
replie derrière vous. » [Al-<Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 68]
0 Un pieux a dit : « Quelle existence pourrait être bonne alors qu'il
n'est aucun remède à la mort ? » [Adab Ad-Dunyâ wa-d-Dîn 1 /145]
0 Abû Hâtim a dit : « Tout ce sur quoi tu détesterais mourir,
abandonne-le maintenant, et qu'importe ensuite quand tu mourras. » [Al­
 dâb As-Shar<iyyah 1/223]

0 On a dit : « Celui qui place la mort devant lui ne considère plus ce


qu'il possède. » [Al-<Aqd Al-Farîd 1 /321]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Al-Hasan a dit : « Je n'ai pas connu un homme sensé sans constater


qu'il craignait la mort et s'en attristait. » [Al-'Âqibahfi Dhikr Al-Mawt 41]
0 cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz a dit : « Si le souvenir de la mort quittait
mon cœur un seul instant, il se corromprait. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 39]
0 Hâmid Al-Laffâf a dit : « Malheur au fils d'Adam, trois choses sont
devant lui : une mort au goût amer, un Enfer au châtiment douloureux, et
un Paradis à la rétribution immense. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 41]
0 Un ascète a dit : « Nous avons en chaque mort une exhortation en sa
condition et ses biens. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 43]
0 Al-cAlâ Ibn Ziyâd a dit : « Que chacun de vous considère qu'il a
connu la mort, qu'il a été présenté à son Seigneur qui Lui a laissé un répit,
et qu'il obéisse à Allah. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 90]
0 Bilâl Ibn Sacd a dit : « On dit à l'un de nous : « Veux-tu mourir ? -
Non. - Pourquoi ? - Je veux d'abord me repentir et accomplir une œuvre
pieuse. - Alors œuvre ! - Je le ferai. ». » Ainsi, il ne veut ni mourir ni
œuvrer, il repousse le fait d' œuvrer pour Allah et ne repousse pas d' œuvrer
pour ce bas-monde. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 91]
0 Al-Hasan a dit : « Je n'ai pas vu de certitude plus semblable au doute
que la certitude des gens en la survenue de la mort, bien qu'ils s'en
détournent. Je n'ai pas vu de véracité plus semblable au mensonge que leur
parole : « nous recherchons le Paradis » alors qu'ils s'en montrent
incapables et négligents. » [Al-'Âqibah fi Dhikr AI-Mawt 491]
0 Un cortège funéraire passa devant Al-Hasan Al-Ba�rî qui dit :
«Comme cette exhortation est claire, mais si rapidement oubliée ! Si
seulement cette exhortation pouvait trouver des cœurs vivants !
L'insouciance recouvre les hommes qui agissent comme s'ils voyaient cela
en rêve. Le mort de demain enterre le mort du jour. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt
153]

0 Usayd Ibn Hu.Qayr a dit : « Je n'ai jamais participé à des funérailles


sans penser à autre chose que ce qu'on faisait subir au mort et ce vers quoi
il se dirigeait. » [Al-'Âqibah fi Dhikr AI-Mawt 153]
0 cUmar Ibn Al-Manhâl Al-Qurashî écrivit à lbrâhîm Ibn Ad-ham :
« Adresse-moi une exhortation que je retiendrais de toi. » Il lui répondit :
« La tristesse pour ce bas-monde est longue, la mort est proche de l'homme,
l'âme en a une part à chaque instant, et l'épreuve rampe en son corps.
Presse-toi donc d' œuvrer avant qu'on ne t'appelle à partir, et applique-toi à
Le souvenir de la mort et de l'au-delà

œuvrer en cette demeure de passage avant la demeure d'établissement. »

[Al-!iilyah 3/353]

0 Un sage a dit : « Comment pourrait se réjouir celui dont le jour


consume son mois, dont le mois consume son année, et dont l'année
consume son existence ? Comment pourrait se réjouir celui dont l'existence
le mène à son terme, et dont la vie le mène à la mort ? » [Mawcîdah Jâmi<ah 107]
0 Luqmân a dit Mon enfant ! Prépare-toi à ce dont tu ne sais quand
: «

cela va t' arriver, avant que cela ne te surprenne. » [Al-<Âqibahfi Dhikr Al-Mawt 91]
0 Lorsqu' Al-Hasan Ibn �âlih approchait des tombes, il disait : « Que
votre apparence est bonne, mais c'est en votre sein qu'est le malheur. » [Al­
<Âqibahfi Dhikr Al-Mawt 195]

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Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La mort et ses affres

0 Lorsqu'Abû Bakr agonisa, cÂ'ishah se présenta en déclamant ces


vers : « Par ta vie, la fortune n'est d'aucun profit pour l'homme/ Au dernier
râle, lorsque la poitrine se resserre » Il découvrit son visage et dit : « Il n'en
est pas ainsi. Dis plutôt : (L'agonie de la mort viendra en toute vérité, et on
lui dira : Voilà ce dont tu t'écartais. ) Prenez mes deux vêtements, lavez-les
et faites-en mon linceul, car le vivant a plus besoin d'habit neuf que le
mort. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/312)
0 Abû Bakr tomba malade et on lui dit : « Veux-tu qu'on appelle un
médecin pour toi ? - Le Médecin m'a vu. - Que t'a-t-Il dit ? - Il dit : Je fais
ce que Je veux. » [Al-Hilyah 1/58)
0 Ibn cUmar rapporte : « La tête de cUmar reposait sur mon giron, et il
dit : « Ô cAbd Allah ! Pose ma tête sur le sol. » J'ai alors rassemblé mon
vêtement et l'ai mis sous sa tête, mais il dit : Pose ma tête sur le sol, que tu
perdes ta mère ! Malheur à cUmar, et malheur à sa mère, si Allah ne lui
pardonne pas. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 46)
0 Abû Hurayrah pleura lors de la maladie qui entraina sa mort, et on
lui dit : « Qu'est-ce qui te fait pleurer ? - Je ne pleure pas pour votre bas­
monde, mais je pleure pour le long voyage qui m'attend et mes faibles
provisions. Je suis au bord d'un abyme entre le Paradis et l'Enfer, et je ne
sais lequel des deux me prendra. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/344)
0 Au moment de mourir, Mu<âdh Ibn Jabal dit : « Regardez si nous
sommes au matin ? » On lui répondit que le jour n'était pas arrivé, puis on
revint lui annoncer : « Nous sommes au matin. » Il dit alors : « Je cherche
refuge auprès d'Allah contre une nuit dont le matin conduit à l'Enfer. »
Puis il ajouta : « Bienvenue à la mort, ce visiteur absent, ce bien aimé venu
dans l'indigence. Ô Allah ! Je Te craignais et aujourd'hui, j'espère en Toi ! Ô
Allah ! Tu sais que je n'aimais pas ce bas-monde et le fait d'y demeurer
longuement pour creuser des cours d'eau ou pour planter des arbres, mais
pour la soif des jours de canicule, pour les nuits de prière en hiver, pour
endurer les heures, et pour me coller aux savants dans les assises de
rappel ! » lliifah As-,?.afwah 1/234)
La mort et ses affres

0 Abû Muslirn rapporte : « Je suis venu trouver Abû-d-Dardâ' pendant


son agonie, et il disait : « Est-il un homme qui œuvre pour un trépas
semblable au nùen ? Est-il un homme qui œuvre pour un jour semblable au
nùen ? Est-il un homme qui œuvre pour ce même moment ? » Puis il
mourut, qu'Allah lui fasse nùséricorde. » [As-Siyar l/305]
0 Avant sa mort, Abû Mûsâ Al-Ash<ârî pratiqua des efforts intenses, et
on lui dit : « Pourquoi ne cesses-tu pas, ou ne fais-tu pas preuve d'un peu
d'indulgence envers ta personne ? » Il répondit : « Lorsqu'on lâche la
jument et qu'elle se rapproche de la fin de la course, elle donne tout ce
qu'elle a, et ce qui reste de mon existence est plus nùnime que cela ! » Il ne
cessa donc d'agir ainsi jusqu'à son décès. » [Qa�r Al-Amal 150]
0 <Amr Ibn Al-<Â� a dit : « On peut s'étonner de celui qui voit la mort
venir à lui, qui a encore toute sa raison et, malgré tout, ne parvient pas à la
décrire. » Lorsque la mort vint à lui, son fils lui rappela ses propos et lui
dit : « Décris-la ! » Il répondit : « Ô mon fils ! La mort est trop éminente
pour être décrite, mais je vais te la décrire : je me sens comme si des
montagnes immenses pesaient sur ma nuque, comme si une épine se
trouvait dans mon ventre, et comme si mon âme sortait du chas d'une
aiguille. » [As-Siyar 1/337]
0 Rib<i Ibn Hirâsh rapporte de sa sœur qui fut l'épouse de Hudhayfah :
« La nuit lors de laquelle Hudhayfah est décédé, il nous demandait :
« Quelle nuit sommes-nous ? » et nous l'avons informé de cela jusqu'en fin
de nuit, et il dit : Ô Allah, je cherche protection auprès de Toi contre le fait
de me retrouver au matin en Enfer. » [Al-Mu!!tafiirîn 309]
0 <Abd Allah Ibn <Amr Ibn AI..cÂ� rapporte que son père dit dans son
agonie : « Ô Allah, Tu nous a ordonné des choses et Tu nous en a interdit
d'autres. Nous avons délaissé beaucoup de ce que Tu as ordonné, et nous
sommes tombés en beaucoup de ce que Tu as interdit. Ô Allah, il n'y a de
divinité digne d'adoration que Toi. » Puis il saisit son pouce et ne cessa de
célébrer l'unicité d'Allah jusqu'à mourir. » [Al-Mu!!tafiirîn 201]
0 Mucâdh Ibn Qurrah rapporte qu' Abû Ad-Dardâ' se plaignit, ses
compagnons lui rendirent visite et lui demandèrent : « De quoi te plains­
tu ? - De mes péchés. - Et que désires-tu ? - Le Paradis. » [Al-Mu!!tafiirîn 137]
0 <Abd Allah Ibn Mas<ûd a dit : « Le croyant ne connait de repos avant
la rencontre d'Allah. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/412]
0 Dans son agonie, Bilâl dit : « Demain nous reverrons nos bien-aimés,
Muhammad et ses partisans. » Sa femme dit : « Ô malheur ! » Et lui
répondit : « Ô joie ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/371]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Lorsque la mort vint à Sard Ibn Abî Waqqâ� il demanda qu'on lui
apporte un manteau usé en laine qu'il possédait et dit : « Mettez-moi en
linceul en celui-ci, car j'ai rencontré les polythéistes en le portant au jour de
la bataille de Badr, et je le gardais pour ce jour. » [Wa2âyâ Al-'Wamâ' 1/44]
0 On entra chez Makhûl lors de la maladie qui entraina sa mort, on lui
dit : « Qu'Allah te guérisse, ô Abû cAbd Allah ! » Il répondit : « Rejoindre
Celui dont on espère le pardon est meilleur que de demeurer avec ceux
dont on n'est pas à l'abri de leur mal. » [Al-Hilyah 2/180]
0 Lorsque Sacîd Ibn Jubayr fut appelé pour être exécuté, il appela son
fils qui se mit à pleurer. Il lui dit alors : « Pourquoi pleures-tu ? Que reste+
il à ton père après cinquante-sept ans ? » [Al-Hilyah 2/206]
0 Lorsque cAmr Ibn Al-cÂ� agonisa, son fils lui demanda de lui décrire
la mort, et il dit : « Par Allah ! C'est comme si mes deux flancs étaient
compressés entre deux matelas, comme si je respirais par le chas d'une
aiguille, et comme si on tirait une branche épineuse de mes pieds à ma
tête. » [A-Iabaqât 4/196]
0 On demanda à un homme à l'article de la mort : « Comment te sens­
tu ? » Il répondit : « Je me sens attiré, comme si en moi se trouvaient des
poignards et un four flamboyant. » [Al-Ma!:!âsin wa-l-Masâwî l/152]
0 cÂmir Ibn Qays accomplissait, chaque jour et nuit, mille unités de
prière, et lorsqu'il fut sur le point de mourir, il pleura. On lui demanda :
« Pourquoi pleures-tu ? » Il répondit : « Je pleure en raison de Sa Parole :
(Allah n'accepte que des pieux.) » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 133]
0 Lorsque cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz tomba malade, on appela un
médecin qui, lorsqu'il le vit, dit : « Je vois un homme auquel on a donné du
poison et dont je crains la mort. » cUmar leva le regard vers lui et dit : « Et
ne crains-tu pas la mort pour celui auquel on n'a pas donné de poison ? -
Alors soigne-toi, ô Commandeur des croyants, car je crains que tu ne
meures. - Mon Seigneur est de meilleure destination. Par Allah, si je
savais que mon remède était au niveau du lobe de mes oreilles, je ne
lèverais pas la main pour le prendre. Ô Allah, choisis pour cUmar
concernant sa rencontre. » Et il mourut quelques jours plus tard. [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 5/326]
0 Khâlid Ibn Macdân a dit : « Par Allah ! Si la mort se trouvait en un
lieu, je serais le premier à m'y rendre. » [Al-Hilyah 2/187]
0 cUbayd Allah Ibn Shamî! rapporte de son père qui vit la foule des
gens réunis le jour du cîd et dit : « Vois-tu autre chose que des lambeaux qui
seront rongés et des chairs mangés par les vers demain ? » [Al-Hilyah 1/449]

) J6
La mort et ses affres

0 Bishr Ibn Man§.ûr rapporte : « Je dis à cA!â' As-Salîmî : « Si on


allumait un feu et qu'on disait : « Celui qui y entre entrera au Paradis »
penses-tu que quelqu'un y entrera ? » Il répondit : « Je pense que si on me
disait cela, mon âme sortirait de joie avant que je n'y entre. » [Al-Hilyah 2/320]

0 Al-Hakam rapporte : « Lors de son agonie, cAbd Ar-Rahmân Ibn Al­


Aswad pleura, et on lui demanda : « Pourquoi pleures-tu ? » Il répondit :
« Par regret du jeûne et de la prière. » Il ne cessa de réciter le Coran jusqu'à
mourir, et on le vit ensuit e en rêve parmi les habitants du Paradis. » [AI­
Mu!:!.ta!J.irîn 147]

0 Abû cAbd Allah Al-Maqdisî rapporte : « Lorsque la mort vint à


Âdam Ibn Abî Iyyâs, il conclut la récitation du Coran, alors qu'il était
allongé, puis il dit : « Par amour pour Toi, je n'ai pas été indulgent envers
moi ; pour cet instant et ce jour j'ai espéré en Toi. » Puis il dit : il n'y a de
divinité digne d'adoration qu'Allah, et décéda. » [As-Siyar 10/337]
0 Zayd Ibn Aslam a dit : « Si restent au croyant des péchés qu'il ne
peut expier par ses œuvres, on lui rend difficile la mort, afin que les affres
et difficultés de la mort le fassent parvenir à son rang au Paradis. Si le
mécréant a accompli un bien en ce bas-monde, on lui facilite la mort, afin
d'être récompensé de son bien en ce bas-monde, puis il est conduit en
Enfer. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/450]
0 On entra chez Abû Bakr An-Nuhashilî qui agonisait, mais inclinait
la tête en la relevant et la baissant comme pour la prière. Un de ses
compagnons lui dit : « Même à cet instant [tu pries], qu'Allah te fasse
miséricorde ? » Il répondit : Je me presse avant que le feuillet [de mes actes]
ne se referme. » [Qa§.r Al-Amal 159]
0 cAbd Al-cAzîz Ibn Abî Rawwâd rapporte : « Je me suis rendu auprès
de Al-Mughîrah Ibn Hakîm lors de la maladie qui entraîna sa mort, et je
lui ai demandé : Adresse-moi une recommandation. Il répondit : Œuvre
pour le moment où tu seras alité ainsi. » [Al-Hilyah 8/194]
0 Al-Hasan Al-Ba§.rÎ pleura lors de son agonie et dit : « Une âme faible
face à une chose effrayante et immense. Nous sommes à Allah, et vers Lui
nous retournons. » [Latâ'ifAl-Ma'ârif 514]
0 Habîb Al-cAjmî pleura lors de son agonie et dit : « Je vais accomplir
un voyage que je n'ai jamais fait, et suivre un chemin que je n'ai jamais
emprunté. Je vais vers mon Maître que je n'ai jamais vu, je vais au-delà
d'épouvantes desquelles je n'ai jamais vu de semblables. On va m'ensevelir
sous terre et m'y faire demeurer jusqu'au Jour de la Résurrection, puis on
me présentera devant Allah, et je crains qu'Il ne me dise : « Ô Habîb !

:: m
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Présente-moi une seule glorification que tu M'as adressée en laquelle Satan


ne t'a pas dominé par quoi que ce soit. » Que vais-je dire alors que je
n'aurais aucun moyen d'y échapper ? Je dirai : « Seigneur ! Voilà ce que je
T'apporte ! » les mains attachées à mon cou. » [Latâ'ifAl-Ma<ârif 514]
0 Yahyâ Ibn cAwn rapporte: « Je suis entré avec Suhnûn chez Ibn Al­
Qi�âr qui était souffrant. Suhnûn lui dit : « Pourquoi cette angoisse ? » Il
répondit : En raison de la mort et de l'arrivée devant Allah. » [As-Siyar 12/67]
G Thâbit rapporte : « Lorsque Jâbir Ibn Zayd faiblit, il dit à sa famille :
« Redressez-moi » il s'assit alors et ne cessa de dire : Je cherche protection
auprès d'Allah contre !'Enfer et un mauvais compte. » [Al-H.ilyah 3/89]
G Lorsque la mort arriva à Ibn Jarîr, il multiplia les formules de
tashahhud et de mention d'Allah, il passa sa main sur son visage, ferma ses
yeux avec sa main, l'étendit, et son âme quitta son corps. » [As-Siyar 14/276]
G Abû Jacfar Al-Hinât rapporte : « J'ai assisté au décès de cAbd Ar­
Rahmân Ibn Jacfar. Nous étions assis auprès de lui, lorsqu'il dit : L'ange de
la mort est là ! Prends mon âme comme tu prendrais l'âme d'un homme qui
dit depuis quatre-vingt-dix ans : j'atteste il n'y a de divinité digne
d'adoration qu'Allah et que Muhammad est Son serviteur et messager. »
[As-Siyar 15/554]

G Lorsque la mort vint à Nâfic, il pleura, on lui demanda pourquoi, et il


répondit : « Je me suis souvenu de la compression de la tombe. » [Al-Mub_ta!foirîn
171]

0 Zuhayr Ibn cA!iyyah rapporte : « Lors de son agonie, Al-<Alâ Ibn


Ziyâd pleura. On lui demanda : « Pourquoi pleures-tu ? - J'aimerais
accueillir la mort par le repentir. - Alors, fais-le, qu'Allah te fasse
miséricorde. » Il demanda alors qu'on lui apporte de quoi accomplir ses
ablutions, un vêtement neuf qu'il enfila, puis il se tourna en direction de la
Qibla, pencha la tête environ deux fois, puis il se coucha et mourut. » [Al­
Mub.tagirîn 126]

0 Sulaymân Ibn cAbd Al-Malik demanda à Abû Hâzim : « Ô Abû


Hâzim ! Qu'avons-nous à réprouver la mort ? - Vous avez bâti votre vie
d'ici-bas et détruit celle de l'au-delà, vous réprouvez donc passer de ce qui
est bâti à ce qui est détruit. - Comment se déroule l'arrivée devant
Allah ? » Il répondit : « Concernant celui qui obéit à Allah, il est semblable à
l'absent qui revient auprès des siens qui l'attendent ; quant au pécheur, il
est semblable à l'esclave fugitif qui revient à son maître en colère. » [Latâ'ifAL­
Ma<ârif 135]

) JZ
La mort et ses affres

0 cimrân Al-Khiyâ! rapporte : « Nous avons rendu visite à lbrâhîm An­


Nakhacî, il pleurait, et nous lui avons demandé : « Pourquoi pleures-tu, ô
Abû cimrân ? » Il répondit : J'attends l'ange de la mort, et je ne sais pas s'il
va m'annoncer le Paradis ou l'Enfer. » lliifah As-�afwah 3/89]
0 Lors de la maladie qui entraina sa mort, cAbd Al-Malik Ibn Marwân
demanda qu'on le lève, il sentit l'air et dit : « Ô bas-monde ! Comme tu
sembles bon, mais ce que tu proposes de long est certes court, et ce que tu
proposes d'abondant est certes méprisable, et nous avons été trompé par
toi. » [As-Siyar 4/250]
0 Al-Muzanî rapporte : « Je suis entré chez As-Shâficî lors de la
maladie qui entraina sa mort, et je lui ai demandé : « Comment vas-tu ce
matin ? » Il répondit : « Je me prépare à quitter ce bas-monde, me séparer
de mes frères, boire de la coupe de la mort, rencontrer mes mauvaises
actions, être amené devant Allah, et je ne sais si mon âme se dirigera vers le
Paradis, afin que je puisse la féliciter, ou vers l'Enfer, afin que je lui
présente mes condoléances. » puis il pleura. » [As-Siyar 5/99]
0 Muhammad Ibn Al-Munkadir s'affligea au moment de mourir, et
on lui demanda : « Qu'est-ce qui t'afflige ? » Il répondit : « Je crains un
verset du Livre d'Allah : (Et il leur apparaîtra alors, venant d'Allah, ce à
quoi ils ne s'attendaient pas. ) je crains que ne m'apparaisse, venant
d'Allah, ce à quoi je ne m'attends pas. » lliifah As-�afwah 2/ 481]
0 Dans son agonie, Sufyân At-Thawrî se mit à pleurer. Un homme lui
dit : « Ô Abû cAbd Allah ! Je vois que tu as beaucoup péché. » Sufyân prit
quelque chose par terre et dit : « Par Allah ! Mes péchés sont plus
insignifiants pour moi que ceci, mais je crains d'être privé de la foi avant de
mourir. » [Al-Hilyah 2/378]
0 Fâ!imah, l'épouse de cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz rapporte : « Lors de la
maladie qui a entrainé sa mort, j'entendais cUmar dire : « Ô Allah !
Dissimule-leur ma mort, ne serait-ce qu'un instant. » Le jour où il est
décédé, j'ai quitté la pièce où il se trouvait pour m'asseoir dans la pièce
attenante, et je l'ai entendu dire : (Cette Demeure dernière, Nous la
réservons à ceux qui ne cherchent, ni à s'élever sur terre, ni à y semer la
corruption. Ainsi, la fin heureuse appartient aux pieux) puis il se tut et je
n'entendis ni mouvement ni voix. Je dis à un de ses domestiques :
« Malheur à toi ! Va voir si le Commandeur des croyants dort ? » Lorqu'il
entra, il cria, j'ai alors bondi et suis entrée. Il était mort, orienté en direction
de la qibla, il avait fermé ses yeux, mit une main sur sa bouche et une autre
sur ses yeux. » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/325]

)J)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

@ Lorsque Ar-Rabî< Ibn Khuthaym agonisa, sa fille pleura, et il dit :


« Ô ma fille, ne pleure pas, mais dis : quel bon jour, mon père va vers le
bien ! » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/325]
@ Alors qu'il était sur le point de mourir, Muhammad Ibn Wâsi< dit :
« Mes frères ! Savez-vous où on m'emmène ? Par Allah en dehors duquel il
n'est de divinité digne d'adoration, on m'emmène en Enfer, sauf si Allah
me pardonne ! » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/346]
@ Alors qu'il était sur le point de mourir, Mâlik Ibn Dînâr dit : « C'est
pour ce jour qu'a persévéré Abû Yahyâ. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/346]
@ Dans son agonie, Abû <Imrân Al-Juwanî se mit à pleurer. On lui dit :
« Pourquoi pleures-tu ? Qu'Allah te fasse miséricorde. » Il répondit : « Je
me suis rappelé ma négligence et j'ai pleuré. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/349]
@ Alors qu'il agonisait, quelqu'un dit à Hassân Ibn Abî Sinân :
« Comment te sens-tu ? - Comme un mourant. - Ressens-tu une grande
affliction ? » Il se mit à pleurer puis dit : « Oui, c'est cela. Il convient que le
croyant se console de l'affliction et de la douleur de la mort par ce qu'il
espère comme joie dans la rencontre d'Allah. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/350]
@ Alors qu'il était sur le point de mourir, Al-A<mash pleura, et on lui
dit : « Ô Abû Muhammad ! Toi aussi tu pleures au moment de mourir ! » Il
répondit : « Qu'aurais-je à ne pas pleurer alors que je sais mieux que
quiconque ce qu'il en est de moi. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/352]
@ Dans son agonie, Muhammad Ibn Al-Munkadir pleura et on lui dit :
« Pourquoi pleures-tu ? » Il répondit : « Je ne pleure pas pour un péché que
je sais avoir commis, mais je crains d'avoir commis un péché que je pensais
insignifiant, alors qu'il est immense auprès d'Allah. » [Al-<Âqibah fi Dhikr Al-Mawt
132]

@ Mâlik Ibn Dînâr rendit visite à un jeune homme malade, et il le


trouva tel un fantôme sur son lit. Il l'interrogea sur son état, mais il ne put
répondre par la langue et fit un signe. À ce moment, s'éleva la voix du
muezzin, et nous l'avons entendu répéter ce que disait le muezzin et tendre
l'index pour les deux attestions de foi. Puis il demanda à son fils de lui faire
les ablutions, et de l'orienter en direction de la qibla afin qu'il prie allongé,
en inclinant la tête. Puis il dit : « Ô Mâlik ! L'épreuve venant de Lui est un
repos tant que perdure la foi. Ô Mâlik ! Ses bienfaits sont innombrables,
alors qu'il n'inflige qu'une seule épreuve [de la mort] . » Mâlik dit : « Je fus
étonné de sa certitude, sa patience, sa véracité, et de la sincérité de son
amour. Et il mourut peu de temps après. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 120]
La mort et ses affres

0 Muhammad Ibn Qays rapporte qu'un homme de Médine était sur le


point de mourir et s'affligea. On lui dit : « Tu t'affliges, toi aussi ? » Il
répondit : « Et qu'aurais-je à ne pas m'affliger ? Par Allah ! Si le gouverneur
de Médine m'envoie un émissaire, je m'en effraie, alors que dire de
l'envoyé du Seigneur de l'univers ? » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/354]

0 Alors qu'il était sur le point de mourir, cA!â' As-salîmî dit : « Ô


Allah, fais-moi miséricorde en ce bas-monde dans ma séparation, fais-moi
miséricorde dans la mort lorsque je serai terrassé, fais-moi miséricorde
dans la tombe dans ma solitude, et fais-moi miséricorde lorsque je me
tiendrai devant Toi au Jour de la Résurrection. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/359]

0 Thâbit rapporte : « Nous avons rendu visite à Rabîcah Ibn Al-Hârith


qui était souffrant, et il dit : Celui qui est dans ma situation, l'au-delà
remplit son cœur, et ce bas-monde devient pour lui plus méprisable qu'une
mouche. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/239]
0 Alors qu'il agonisait, Waraqâ' Ibn cUmar célébrait l'unicité et la
grandeur d'Allah, et Le mentionnait. Les gens lui rendaient visite par
groupe, le saluaient, il leur répondait, et ils sortaient. Lorsqu'ils furent
nombreux, il se tourna vers son fils et lui dit : « Ô mon fils ! Épargne-moi de
répondre à leur salut, afin qu'ils ne me détournent pas de mon Seigneur. »
[Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/374]

0 Abû Bakr An-Naysâbûrî rapporte : « J'étais aux côté de lbrâhîm Ibn


Hâni' lors de son décès. Il appela son fils et lui demanda : « Le soleil est-il
couché ? » Il répondit : « Non. Ô père, tu as le droit de ne pas accomplir le
jeûne obligatoire, et là c'est un jeûne surérogatoire que tu accomplis. » Il
répondit : (C'est pour une chose pareille que doivent œuvrer ceux qui
œuvrent) et son âme sortit. » lliifah As-�afwah 2/ 401]
0 Lorsqu'Abû cUthmân Al-Hayrî fut sur le point de mourir, son fils
déchira la tunique qu'il portait. Abû cUthman ouvrit les yeux et dit : « Ô
mon fils ! Cela est contraire à la sunna en apparence, et c'est une
ostentation cachée dans le cœur. » [Al-Hilyah 3/364]
0 Umm Ad-Dardâ' rapporte : « Lorsqu'un homme pieux mourrait,
Abû-d-Dardâ' disait : « Félicitations ! Comme j'aimerais être à ta place ! »
Umm Ad-Dardâ' l'interrogea à ce sujet, et il dit : « Ne sais-tu pas que
l'homme peut être croyant au matin et hypocrite au soir, et qu'on peut lui
retirer la foi sans qu'il ne s'en aperçoive ? J'envie plus ce mort pour cela que
de demeurer vivant en prière et en jeûne. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/ 407]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

� Masrûq a dit : « Il n'est pas de demeure meilleure pour le croyant


que la tombe : il y est soulagé des soucis de ce bas-monde et préservé du
châtiment d'Allah. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/87]
G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Quelle belle demeure est la tombe pour
qui obéit à Allah. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/87]
� Wahb Ibn Munabbih rapporte : « cîsâ (�1) se tenait devant une
tombe, en compagnie des apôtres, alors qu'on rebouchait la tombe. Les
apôtres mentionnèrent la tombe, sa solitude, ses ténèbres et son exiguïté, et
cÎsâ dit : Vous étiez en un lieu plus exigu encore dans le ventre de vos
mères, et si Allah veut élargir une chose, Il l'élargit. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
6/87]

� FuQ.âlah Ibn Dînâr rapporte : « J'ai assisté aux derniers instants de


Muhammad Ibn Wâsic qui dit : « Bienvenue aux anges de mon Seigneur. Il
n'y a de force et de puissance qu'en Allah. Je sens un parfum suave jamais
senti auparavant. » Puis son regard se figea et il mourut. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 5/349]

� Dans son agonie, Al-cAlâ Ibn Ziyâd Al-cAdawî pleura et on lui


demanda : « Qu'est-ce qui te fait pleurer ? » Il répondit : « Par Allah,
j'aurais aimé accueillir la mort par un repentir. - Alors fais-le, qu'Allah te
fasse miséricorde. » Il demanda qu'on lui apporte de l'eau, il se purifia,
puis demanda qu'on lui apporte un vêtement neuf qu'il enfila, puis il se
dirigea en direction de la qibla, inclina la tête deux fois, puis se coucha et
mourut. [Mawsû'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 5/341]
� Ibn Al-Jawzî rapporte : « cAbd Allah Ibn lbrâhîm Al-Khabarî
transcrivait des copies du Coran, et un jour, alors qu'il était assis et écrivait,
il posa son calame, s'adossa et dit : « Par Allah ! Si c'est là la mort, c'est une
bonne mort. » et il décéda. » [Al-Muntadharn 17/34]
� cAbd Al-Aclâ Ibn Hammâd rapporte : « Je suis entré chez Bishr Ibn
Man�ûr qui était mourant mais affichait une joie immense. Je lui dis :
Quelle est cette joie ? Il me répondit : « Gloire à Allah ! Je vais quitter les
injustes, transgresseurs, envieux, et calomniateurs, pour me rendre auprès
du plus miséricordieux des miséricordieux, et je ne devrais pas me
réjouir ? » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/313]
� Al-Fugayl Ibn cJyâg a dit : « Tant que tu es vivant, qu'Allah (�) soit
Celui que tu crains le plus ; et lorsque vient la mort, qu'Allah soit Celui en
qui tu espères le plus. » [Al-'Âqibah fi Dhikr Al-Mawt 164]
La solitude

La solitude

G <Umar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « Prenez votre part de solitude. »


[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/503]

G Abû-d-Dardâ' a dit : « Quel bon ermitage pour le musulman est sa


maison, il y préserve sa langue, son sexe, et son regard. Prenez garde aux
assises des marchés car elles distraient et amènent à la faute. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 6/505]

G <Uthmân Ibn Abî-1-<§. a dit : « Si ce n'étaient la prière du vendredi


et la prière en commun, je construirais une pièce au-dessus de ma maison
dont je ne sortirais que pour me rendre à ma tombe. » [Az-Zuhd Li AJ1mad 281]
G Hishâm Ibn <Urwah rapporte : « Lorsque <Urwah s'isola dans sa
demeure d' Al-<Aqîq, les gens lui dire : « Tu t'es écarté de la mosquée du
Messager d'Allah ! » Il répondit : J'ai constaté que leurs mosquées étaient
pleines de distraction, leurs marchés remplis de futilités, que la turpitude
étaient grandes sur leurs chemins, ainsi ce que je trouve ici est, comparé à
ce qui est chez eux, une préservation. » [As-Siyar 4/428]
G Makhûl Al-Azdî a dit : « Si la fréquentation des gens comporte un
bien, la solitude est plus sure. » [As-Siyar 5/162]
G Abû Hâzim a dit : « Si tu aimes un frère pour Allah, fréquente-le peu
pour ce bas-monde. » [As-Siyar 6/101]
G Sufyân At-Thawrî a dit : « Je n'ai rien vu de mieux que de rester
chez soi. » [As-Siyar 7/260]
G <Abd Allah Ibn Muhammad Al-Karmârû rapporte : « Je suis entré
chez Muhammad Ibn An-Na4r et lui ai dit : Il semble que tu détestes la
compagnie des gens. Il me répondit : Certes, mais comment me sentirais-je
seul, alors qu'Il dit : Je suis avec celui qui Me mentionne. » [As-Siyar 8/175]
G Bishr Ibn Man§_Ûr a dit : « Cherche à ne connaître que peu de monde,
car tu ne sais pas ce qui va arriver, si demain un scandale t'éclabousse, ceux
qui te connaîtront seront peu nombreux. » [As-Siyar 8/361]
G Wuhayb Ibn Al-Ward a dit : « On a dit que la sagesse était composée
de dix parties : neuf reposant dans le silence, et la dixième dans la solitude.
J'ai donc essayé de me contraindre au silence, mais je n'ai pas réussi à
maitriser tout ce que j'en voulais, j'ai donc vu que toutes ces dix parties
reposaient dans la solitude. » lliifah As-�afwah 2/532]

) 17
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 <Abd Allah Ibn Ahmad rapporte : « Mon père s'est rendu à Tarsûs à
pied, il a accompli deux ou trois pèlerinages à pied, et il était le plus patient
des hommes sur la solitude ; alors que Bishr, lui, ne supportait pas la
solitude, et il allait trouver untel et untel. » [As-Siyarll/211]
0 Ahmad Ibn Hanbal a dit : « Je désire une chose qui n'existe pas :
j'aimerais être en un lieu où aucun homme ne se trouve. » [As-Siyar 11/226]
0 Al-Maymûnî a dit : « J'ai constaté que la solitude est ce qui est de
plus reposant pour le cœur. » [As-Siyar 11/226]
0 <Abd Allah Ibn Ahmad rapporte : « On demanda à mon père :
« Pourquoi ne fréquentes-tu pas les gens ? » Il répondit : par tristesse face à
la séparation. » [As-Siyar 11/318]
0 Ibn Al-Haddâd a dit : « Rien ne vaut la solitude, car les gens sont
devenus des loups. » [As-Siyar 14/214]
0 Ibn Al-Jabâ'î rapporte : « J'étudiais al-b)lyah avec Ibn Nâ�ir, mon
cœur fut alors touché et je dis : j'aimerais m'isoler et me consacrer à
l'adoration. Plus tard, j'ai prié derrière le shaykh, et lorsqu'il s' assit ensuite,
il me dit : Si tu veux t'isoler, ne le fais qu'après t'être instruit dans la
religion, avoir fréquenté les savants et t'être éduqué, sinon tu t'isolerais
alors que tu n'es qu'un petit oisillon sans plumes. » [As-Siyar 20/448]
0 Nucaym Ibn Hammâd rapporte : « Ibn Al-Mubârak multipliait les
assises chez lui, et on lui dit : « Ne te sens-tu pas seul ? » Il répondit :
Comment me sentir seul alors que je suis avec le Prophète (�) et ses
Compagnons ? » [As-Siyar 8/382]
0 As-Shâficî a dit : « L'agrément des gens est un objectif qui ne peut
être atteint, il n'est pas non plus possible de ses préserver d'eux, donc
cherche ce qui t'est profitable et attache-toi à cela. » [As-Siyar 10/89]
0 Yûnus Ibn <Abd Al-A<lâ rapporte : « J'ai entendu As-Shâficî dire : Ô
Yûnus, l'isolement vis-à-vis des gens entraine l'inimitié, et leur
fréquentation excessive amène de mauvais compagnons, donc sois entre les
deux. » [As-Siyar 10/89]
0 Wuhayb Ibn Al-Ward a dit : « J'ai fréquenté les gens pendant
cinquante ans et je n'ai trouvé personne me pardonnant une erreur
survenant entre lui et moi, cherchant à maintenir le lien si je le rompais,
dissimulant mon intimité, et duquel je ne craigne pas la colère ; il est donc
particulièrement stupide de se préoccuper d'eux. » lliifah As-�_afwah 2/532]
La solitude

0 As-Sarî As-Saqa!î a dit : « Que celui qui veut préserver sa religion,


apaiser son cœur et son corps, et diminuer ses soucis, s'écarte des gens, car
nous vivons une époque d'isolement et de solitude. » lliifah As-�.afwah 2/ 627]
0 Makh_ûl a dit : « Si le mérite repose dans le groupe, la préservation
repose dans la solitude. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/505]
0 Qatâdah a dit : « On ne voyait le croyant qu'en trois endroits : la
mosquée qu'il peuplait, sa maison qui le dissimulait, ou cherchant à
satisfaire un besoin ne comportant aucun mal. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/220]
0 On demanda à Ibn Al-Mubârak : « Pourquoi ne t'assieds-tu pas avec
nous ? - Je dois partir avec les Compagnons et leurs successeurs ! - Où sont
les Compagnons et leurs successeurs ? - Je vais lire leur science, leurs récits
et leurs actes. Alors que ferais-je avec vous qui ne faites que calomnier les
gens ? » [Al-!iilyah 8/164]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Je me réjouis lorsque vient la nuit,
uniquement pour cesser de voir les gens. » [Al-!iilyah 2/372]
0 lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Aimer rencontrer les gens relève de
l'amour de ce bas-monde, et les délaisser de l'abandon de ce bas-monde. »
[Al-!iilyah 2/ 485]

0 Al-Fugayl Ibn <lyâg a dit : « Celui qui ne supporte pas la solitude et


aime la compagnie des gens n'est pas préservé de l'ostentation. » [Al-!iilyah
3/27]

0 lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Fuyez les gens comme vous fuyez
l'animal féroce, mais ne manquez ni la prière du vendredi ni la prière en
commun. » [Al-!iilyah 2/490]
0 Al-Fugayl Ibn <lyâg a dit : « Celui qui fréquente les gens n'est pas
préservé de l'une de deux choses : soit il plonge avec eux dans le faux
lorsqu'ils y plongent, soit il se tait en voyant ou en entendant un mal de ses
compagnons, n'éprouvant aucune jalousie [pour Allah], et ainsi il tombe
dans le péché avec eux. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/506]
0 On dit à Dâwud At-Iâ'î : « Assieds-toi avec les gens ! » Il répondit :
« Tu es entre deux : un jeune qui ne te respecte pas, et un vieux qui
dénombre tes défauts. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/512]
0 <Abd Allah Ibn Al-Mubârak rapporte : « On a dit que l'isolement
consistait à être avec les gens et, lorsqu'ils mentionnent Allah, parler avec
eux, et lorsqu'ils parlent d'autre chose, rester silencieux. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 7/53]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Al-Fugayl Ibn <Iyâg a dit : « Depuis vingt ans, je suis à la recherche


d'un ami qui, lorsqu'il se met en colère, ne ment pas sur moi. » [Mawsû<ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 7/542]

0 Al-Fagl Ibn Sahl rapporte : « Bishr Ibn Al-Hârith m'a dit : écarte-toi
des gens, car c'est en toute connaissance à leur sujet que je me suis écarté
d'eux. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/542]
0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Tout frère ou compagnon dont tu ne tires
aucun bien concernant ta religion, fuis-le. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/533]
0 Abû Muslim Al-Khawlânî a dit : « Les gens étaient une feuille sans
épine, et aujourd'hui ils sont une épine sans feuille : si tu les insultes, ils
t'insultent ; si tu les critiques, ils te critiquent ; et si tu les laisses en paix, ils
ne te laissent pas. » [Az-Zuhd li A/1mad 609]
0 Abû cAbd Allah rapporte : « Muhammad Ibn Aslam m'a dit : Qu'ai­
je à voir avec ces gens ? J'étais seul dans les lombes de mon père, seul dans
le ventre de ma mère, je suis venu au monde seul, on prendra mon âme
alors que je serai seul, j'entrerai seul dans ma tombe, Munkar et Nakîr
viendront me voir alors que je serai seul, j'irai à ma demeure dans la tombe
seul, mes œuvres et péchés seront posés dans la Balance alors que je serais
seul, si je vais au Paradis, j'irais seul, et si je vais en Enfer, j'irais seul ; qu'ai­
je donc à voir avec les gens ! » [Al-Muntadham 11/303]
0 cAbd Allah, le fils de l'imam Ahmad Ibn Hanbal rapporte : « Mon
père était le plus patient des hommes dans la solitude. Personne ne le
voyait si ce n'est à la mosquée, participant à des funérailles, ou visitant un
malade, et il détestait parcourir les marchés. » lliifah As-�.afwah 2/627)
0 lbrâhîm Ibn Al-Mawlid a dit : « Je m'étonne de qui connaît la voie
vers son Seigneur, et qui pourtant vit avec d'autres que Lui. » [Al-Hilyah 3/458]
0 Un homme vint trouver Wahb Ibn Munabbih et lui dit : « Voilà en
quoi les gens sont tombés, et je me suis dit que je ne les fréquenterai plus.
- Ne le fais pas, car les gens ont besoin de toi, et tu as besoin des gens ;
mais sois parmi eux un sourd entendant, un aveugle voyant, un muet
parlant. » [Al-Hilyah 3/32]
0 On mentionna en présence de Wahb Ibn Munabbih les adorations et
pérégrinations des fils d'Israël et il dit : « Celui qui fréquente les gens et fait
preuve de retenue et de patience face à leurs torts est pour moi meilleur. »
[Az-Zuhd li A/1mad 617]

0 Al-Fugayl Ibn <Iyâg a dit : « Bienheureux celui qui s'éloigne des gens
pour se rapprocher d'Allah. » [8/108]

)Z6
La solitude

0 Le Messie a dit : « Ô apôtres ! Parlez beaucoup à Allah et peu aux


gens ! - Comment pouvons-nous parler beaucoup à Allah ? -Isolez-vous
pour Lui parler, isolez-vous pour L'invoquer. » [Al-Hilyah 6/195]
0 Abû Usâmah rapporte : « Je suis allé rendre visite à Muhammad Ibn
An-Nagr Al-Hârithî, et il sembla crispé. Je lui dis : « Il semble que tu
n'aimes pas qu'on te rende visite. - Certes. - Ne ressens-tu pas la
solitude ? - Comment ressentirais-je la solitude alors qu'Allah dit : Je suis
avec celui qui Me mentionne. » [As-Shu<ab 709]
0 On dit à Mâlik Ibn Mighwal qui était seul chez lui : « N'éprouves-tu
pas la solitude ? » Il répondit : « Personne n'est seul avec Allah. » [AI-Hilyah
2/294]

0 Ghazwân a dit : « J'ai trouvé le repos du cœur en la compagnie de


Celui qui possède ce dont j'ai besoin. » [Al-Hilyah 2/294]

)ZJ
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La fraternité

0 Abû Bakr a dit : « L'invocation en faveur de son frère en Allah est


exaucée. » [Az-Zuhd li A!:!:mad 217]
0 Ibn Mascûd a dit : « Tu ne commets aucun péché à ne fréquenter que
celui qui t'aide dans la mention d'Allah. » [Az-Zuhd li Abî Dâwud 146]
0 Mujâhid a dit : « J'ai fréquenté Ibn cUmar pour le servir, mais c'est
lui qui se mit à mon service. » [Makârim Al-Akhlâq 71]
0 Ibn Al-Musayyib rapporte : « Il existait une dissension entre Ialhah
et Ibn cAwf. Ialhah tomba malade, et cAbd Ar-Rahmân [Ibn cAwf] lui
r'endit visite. Ialbah lui dit : Par Allah, mon frère, tu es meilleur que moi. -
Ne dis pas cela, mon frère. - Si, par Allah, car si tu étais tombé malade, je
ne t'aurais pas rendu visite. » [As-Siyar 1/88]
0 Qays Ibn Abî Hâzim rapporte: « Abû Bakr acheta Bilâl, alors qu'il
était enfoui sous les pierres, pour cinq onces d'or. [Les polythéistes] dirent :
« Si tu n'en avais proposé qu'une seule once, nous te l'aurions vendu. » Il
répondit : Et si vous en aviez voulu pas moins de cent onces, je l'aurais tout
de même acheté. » [As-Siyar 1/353]
0 Ibn cUmar a dit : « Il m'arrive de sortir uniquement pour saluer les
gens et qu'ils me saluent. » [As-Siyar 3/221]
0 Ibn Mascûd a dit : « Fais partie de la foi pour l'homme que d'en
aimer un autre, sans qu'il n'y ait entre eux de lien parenté, de biens
octroyés, et d'amour, si ce n'est pour Allah (�) . » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/156]
0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Mieux vaut être blâmé par son frère que de le
perdre ; donne à ton frère et sois doux envers lui, et n'obéis, le concernant,
à aucun envieux, sinon tu serais comme lui. Demain viendra la mort, et te
suffira pour peine de le perdre : comment le pleures-tu après la mort alors
que de son vivant tu avais rompu avec lui ? » [AI-Hilyah 1/172]
0 Abû Umâmah a dit : « Celui qui aime pour Allah, déteste pour Allah,
donne pour Allah et prive pour Allah aura complété la foi. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 8/157]

0 Ibn cAbbâs a dit : « Aime pour Allah, déteste pour Allah, prends ami
pour Allah, prends ennemi pour Allah, car tu ne parviendras à l'alliance
avec Allah qu' ainsi. Le serviteur ne peut connaître la saveur de la foi, même

JZZ
La fraternité

si ses prières et jeûnes sont nombreux, jusqu'à ce qu'il soit ainsi. » [Mawsû'nh
Ibn Abî-d-Dunyâ 8/157]

G Kacb Al-Ahbâr a dit : « Un homme debout en prière peut être


remercié, et un autre qui dort peut être pardonné, ceci dans le cas de deux
hommes qui s'aiment en Allah : l'un d'eux se lève pour accomplir la prière,
Allah agrée sa prière et son invocation dont Il ne rejette rien, et cet homme
a mentionné son frère en invoquant dans la nuit en disant : « Seigneur !
Pardonne à mon frère untel. » et Allah lui pardonne alors qu'il dort. » [Al­
H.ilynh 2/253]

G cUmar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « N'interprète pas en mal une parole


émanant d'un musulman tant que tu peux lui trouver une interprétation
dans le bien. » [Mnwsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/526]

G Sacd Ibn Abî Waqqâ§. a dit : « La bonté envers les frères préservé de
leur inimité. » [Al-H.ilya/1 7/288]
G Abû Qilâbah a dit : « Si te parvient de ton frère ce que tu réprouves,
accorde-lui une excuse autant que tu le peux, et si tu n'en trouves pas, dis­
toi : il se peut que mon frère ait une excuse que je ne connais pas. » [Mawsiî'nh
Ibn Abî-d-Dunyâ 7/525]

G Il y eut des propos entre Sacd Ibn Abî Waqqâ§. et Khâlid Ibn Al­
Walîd, et un homme critiqua Khâlid devant Sacd qui lui dit : « Cesse ! ce
qui est entre nous n'a pas atteint notre religion. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/398]
G cUmar dit à Abû Maryam As-Salûlî : « Par Allah ! Je ne t'aimerais que
lorsque la terre aimera le sang ! - Me priveras-tu pour cela d'un droit ? -
Non. - Alors ce n'est pas grave. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/17]
G Abû Wâ'il rapporte : « Je me suis rendu avec mon frère chez Ar­
Rabîc Ibn Khuthaym. Il se trouvait dans la mosquée et nous dit : « Qu'est­
ce qui vous amène ? - Nous sommes venus afin que tu mentionnes Allah,
et que nous Le mentionnions avec toi ; et pour que Tu loues Allah et que
nous Le mentionnions avec toi. » Il leva les mains et dit : Louange à Allah
que vous n'ayez pas dit : nous sommes venus pour que tu boives et que
nous buvions avec toi ; et que tu forniques et que nous forniquions avec
toi. » [Al-Mu§_annaf 7/146]
G Al-Hasan a dit : « Le croyant est le miroir de son frère : s'il voit en lui
une chose qui lui déplait, il le guide, le corrige, l'entoure, et le préserve en
secret et en public. » [Al-Ikhwân li Ibn Abî Ad-Dunyâ 55]

) Z)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 On demanda à Muhammad Ibn Wâsic : « Quelle est la meilleure des


œuvres en ce bas-monde ? » Il répondit : « Rester avec les compagnons, et
discuter avec les frères, s'ils accompagnent dans la bonté et la piété. » [Al­
Ikhwân 50]

0 Mu!arrif Ibn cAbd Allah a dit : « Je préfère rencontrer mes frères que
ma famille car ces derniers me disent « Papa, papa . . . » alors que mes frères
adressent à Allah d'une invocation dont j'espère le bien » [Az-Zuhd li Al:!mad 296]
0 cAbd Allah Ibn Muhammad Ibn Munâzil a dit : « Le croyant
cherche des excuses à ses frères, alors que l'hypocrite cherche leurs faux­
pas. » [As-Shu'ab 7/11197]
� Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Regarde quelle est la personne la plus
prudente, la plus vertueuse, et celle dont les gains sont les meilleurs, et
fréquente-la ; et ne fréquente pas celui qui ne t'aide pas pour ta vie dans
l'au-delà. » [As-Shu'ab 7/9044]
0 Ibrâhîm Ibn Ad-ham émettait comme conditions à ses compagnons
de voyage d'être à leur service et d'accomplir l'appel à la prière. [Latâ'if Al­
Ma'ârif 413]

0 Wahb Ibn Munabbih a dit : « Trois choses font partie de l' essence de
ce bas-monde : la rencontre des frères, le repas de rupture offert au jeûneur,
et la prière en fin de nuit. » [As-�amt 93]
0 Al-Hasan Ibn Kathîr rapporte : « Je me suis plaint auprès de
Muhammad Ibn cAlî de mon indigence et de la dureté des frères, et il dit :
« Quel mauvais frère celui qui maintient les liens lorsque tu es riche et qui
rompt les liens lorsque tu es pauvre. » Puis il ordonna à son servant
d'apporter un sac contenant sept cents dirhams, et il me dit : Dépense cela,
et lorsqu'il n'en restera rien, informe m'en. » [Al-Ikhwân 179]
0 Az-Zuhrî rencontra Muhammad Ibn Yazîd qui accomplissait des
circumambulations, alors qu'il lui avait emprunté de l'argent. Il le lui
rendit, sauf une petite partie, lui dit : « Ô Abû cUthmân, je suis gêné de
retenir ton droit, mais si tu pouvais ordonner à ton majordome de nous
accorder un délai jusqu'à ce qu'Allah nous facilite l'acquittement de ce qui
reste ? » Il lui répondit : « Ô Ibn Shihâb, combien reste-t-il ? - Quinze mille.
- Va, ils sont à toi. Par Allah, c'est là bien peu de choses face à la fraternité
en Allah. » [As-Shu'ab 7/10390]
0 Ayyûb As-Sakhtiyânî rapporte : « Je ne suis jamais entré chez cAbd
Ar-Ra_hmân Ibn Abî Laylâ sans qu'il ne m'adresse de belles paroles et ne
m'offre un bon repas. » [Al-Ikhwân 207]

)Z 4
La fraternité

0 Al-Acmash rapporte : « Khuthaymah faisait de la marmelade de


dattes et un bon repas, il invitait lbrâhîm et nous invitait avec lui, et il
disait : Mangez ce que j'aime, je ne l'ai fait que pour vous ! » [Al-Ikhwân 210]
0 cUthmân Ibn Hakîm a dit : « Fréquente celui qui est d'un degré
supérieur au tien dans la religion et d'un rang moindre concernant la vie
d'ici-bas. » [As-�amt 45]
0 Abû cAmr Al-cUfî rapporte : « On a dit : Fréquente celui dont la
compagnie t'embellira ; celui qui, si tu te mets à son service, te préserve ; si
tu es frappé d'indigence, te donne ; s'il voit en toi une bonne action la
compte à ton actif ; s'il voit en toi une faute, la cache ; si tu parles, te croit ;
et si tu es attaqué, te défend. » [As-�amt 44]
0 Bakr Ibn cAbd Allah a dit : « Considérez vos frères de la manière
dont vous aimeriez qu'ils vous considèrent. Ce n'est pas pour toute erreur
ou faute que tu dois déconsidérer ton frère, car il se peut que tu mérites
plus qu'on voit cela en toi qu'en lui. Si tu pries, ne t'infatue pas pour
autant, car il se peut que celui qui consomme parfois du jus fermenté
respecte plus son engagement que toi ; et si tu respectes ton engagement,
ne t'infatue pas pour autant, car il se peut que celui que tu abhorres en
certaines situations maintienne plus les liens de parenté que toi ; et si tu
maintiens les liens de parenté, ne t' infatue pas pour autant, car il se peut
que celui que tu abhorres en certaines situations jeûne plus que toi. » [At­
Tawbîkh li Abî As-Shaykh 54]

0 Yahyâ Ibn Abî Kathîr a dit : « Le meilleur des frères est celui qui dit
à son compagnon : jeûnons avant de mourir ; et le pire des compagnons est
celui qui dit à son frère : mangeons et buvons avant de mourir. » [Al-Hilyah
3/71]

0 Abû Jacfar Al-Bâqir a dit : « Les actes les plus difficiles sont au
nombre de trois : mentionner Allah en toute situation, être impartial
concernant sa personne, et réconforter son frère par ses biens. » [Al-Hilyah
3/183]
0 Abû Jacfar Al-Burqân rapporte : « Maymûn Ibn Mihrân me dit : Ô
Jacfar, dis-moi en face une chose que je déteste entendre, car on n'est pas
sincère envers son frère jusqu'à lui dire en face ce qu'il déteste entendre. »
[Al-Hilyah 4/86]
0 Abû Jacfar Al-Burqân rapporte : « J'ai dit à Maymûn Ibn Mihrân :
Untel tarde à venir te rendre visite. Il me répondit : Si l'affection est établie,
il n'y a pas de mal, même si le délai se prolonge. » [Al-Hilyah 4/91]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Yûnus Ibn cUbayd rapporte : « Ziyâd Al-Aclam offrait des présents à


Thâbit Al-Bunânî, Yazîd Ar-Raqqâshî, et Yazîd Ad-Dabî. Il offrait des
présents à des gens dans le besoin qui ne pouvaient lui rendre la pareille,
mais lorsqu' Al-Hasan est arrivé, il lui offrait des présents, et Al-Hasan lui
en offrait également, au point que Ziyâd Al-Aclam ne dise : Le shaykh m'a
épuisé. » [Makârim Al-Akhlâq 71]
G Al-Fagl Ibn Dalham rapporte : « Lorsqu' Al-Hasan ne voyait plus un
de ses frères, il demandait où se trouvait sa maison ; s'il était absent, il
rendait visite à sa famille, et s'il était présent, il l'interrogeait sur sa
situation et son état, puis il appelait ses jeunes enfants, leur donnait des
dirhams et des cadeaux, et disait : Ô untel, les enfants aiment cela. » [Makârim
Al-Akhlâq 71]

G Al-Fugayl Ibn <lyâg a dit : « Celui qui recherche un frère sans défaut
restera sans frère. » [Raw!!_ah Al-<Uqalâ' 169]
G Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Transporter des pierres avec des pieux est
meilleur que de manger de la marmelade de dattes avec des dépravés. »
[Rawft.ah Al-<Uqalâ' 100]

G Hubayrah a dit : « Considère les gens en fonction de leurs amis. »


[Rawgah A/-<Uqalâ' 108]

G Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Mon attachement à l'accomplissement


du pèlerinage est renforcé par le fait que j'y rencontre des frères que je ne
rencontre qu'à ce moment. » [Rawft.ah A/-<Uqalâ' 88]
G Yûnus Ibn cUbayd fut frappé par un malheur et son ami n'est pas
venu lui rendre visite. Ibn <Awn lui dit : « Il n'est pas venu te voir ? » Il
répondit : Si nous avons confiance en l'affection de notre frère, il ne lui est
pas préjudiciable qu'il ne vienne pas nous voir. » [Rawft.ah Al-<Uqalâ' 89]
G At-Thawrî a dit : « Nous n'avons rien vu de plus utile en la religion
et en ce bas-monde qu'un frère de confiance. » [Al-Hilyah 7/56]
G Al-Qâsim Ibn Muhammad a dit : « Allah a mis en l'ami, bon et
avenant, une compensation au proche qui rompt les liens et se détourne. »
[As-Siynr 5/57]

G Al-A�ma<î rapporte : « Un bédouin a dit : Oublie les méfaits des


frères et leur affection pour toi perdurera. » [As-Shu<ab 7/11200]
G As-Sha<bî a dit : « La controverse corrompt l'amitié ancienne et
rompt l'alliance solide. » [As-Shu<nb 6/8436]
G Mucammar a dit : « Celui qui sera le plus sincère envers toi est celui
qui craindra Allah dans sa relation avec toi. » Uâmi< AL-<Wûm 77]

) Z6
La fraternité

G Ibn Al-Mubârak rapporte : « Ibn <Awn fut frappé par un malheur


concernant son fils, et un de ses frères tarda à venir le voir. Il vint
finalement et s'excusa ; et Ibn <Awn lui dit : Si tu connais l'affection de ton
frère, ne lui adresse pas de reproches. » [As-Shu'ab 6/7944]
G Al-Awzâ<î rapporte : « Qatâdah m'écrivit de Bassora : Si nos lieux de
résidence nous sépare, l'union de l'islam réunit tous ses adeptes. » [As-Siyar
7/121]
G Abû-1-Hasan Ibn Quraysh rapporte : « J'étais chez Ibrâhîm Al-Harbî
lorsque Yûsuf Al-Qâgî vint lui rendre visite, accompagné de son fils. Il lui
dit : « Ô Abû Ishâq ! Si nous devions te rendre visite autant que tu le
mérites, nous passerions tout notre temps auprès de toi. » Il lui répondit :
Toute absence n'est pas synonyme de rudesse, et toute rencontre n'est pas
synonyme d'affection, mais il est uniquement question du rapprochement
des cœurs. » [As-Siyar 13/358]
G As-Shâficî a dit : « Le signe distinctif de l'ami est qu'il soit ami de
l'ami de son ami. » [As-Siyar 10/99]
G Hudhayfah Ibn Qatâdah a dit : « Si je rencontrais quelqu'un qui me
déteste réellement pour Allah, je m'imposerais de l'aimer. »
G Shaqîq Al-Balkhî a dit : « Je n'aime rien plus que l'invité, car sa
subsistance incombe à Allah, et sa récompense m'est accordée. » [As-Siyar
9/315]

G <Awn Ibn <Abd Allah a dit : « Deux hommes ne s'aiment pas en


Allah sans que le meilleur d'entre eux ne soit celui dont l'amour pour
l'autre est le plus intense. » lliifah As-�.afwah 3/71]
G <Alî Ibn Al-Husayn a dit : « Perdre ses bien-aimés est un exil. » [As­
Siyar 2/554]
G Wâ§.il, l'esclave affranchi d'Ibn cUyaynah rapporte : « J'étais avec
Muhammad Ibn Wâsic à Marwa, lorsque vint le trouver cA!â' Ibn Muslim,
accompagné de son fils cUthmân. cA!â' demanda à Muhammad : « Quelle
est la meilleure œuvre en ce bas-monde ? » Il répondit : Être entouré de ses
compagnons et converser avec ses frères, s'ils t'accompagnent dans la bonté
et la piété. S'il en est ainsi, Allah fait disparaître la divergence entre eux,
donc créez et maintenez des liens. Mais il n'y a aucun bien à être entouré de
compagnons et à converser avec les frères s'ils sont esclaves de leur ventre,
car s'ils sont ainsi ils s'empêchent l'un l'autre de cheminer vers l'au-delà. »
[MawsÛ'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 2/399]
G Makhûl a dit : « Celui qui aime un homme pieux aime en réalité
Allah. » [Al-H.ilyah 2/181]

)27
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Al-Qâsim Ibn Muhammad a dit : « Allah a fait de l'ami bienfaisant


une compensation au parent qui rompt les liens. » [cUyûn Al-Akhbâr 3/90]
G Muhammad Ibn Yûsuf a dit : « Qui est semblable au frère pieux ? Ta
famille se partage ton héritage, et lui est seul à te poser dans la tombe et à
invoquer pour toi, alors que tu es dans les entrailles de la terre. » [Al-H.ilyah
3/54]

G Wahb Ibn Munabbih a dit : « Aies autant de frère que tu le peux, car
si tu te passes d'eux ils ne te nuiront pas, et si tu as besoin d'eux ils te
seront utiles. » [As-Siyar 2/554]
G On a dit : « Un homme sans frère est comme une main droite sans
main gauche. » [cUyûn Al-Akhbâr 3/90]
G Farqad As-Subkhî a dit : « L'étranger est celui qui n'a pas de bien­
aimé. » [Al-H.ilyah 1/446]
G <Amr Ibn Al-<Â� a dit : « Si les amis se multiplient, les devoirs
aussi. » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/532]
G Ibrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « Prends garde à avoir trop de frères et
de connaissances. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/532]
G Bishr Ibn Man�ûr a dit : « Aies peu de connaissances parmi les gens,
car tu ne sais pas ce qui arrivera, et si quelque chose survient - un
scandale en ce bas-monde - ceux qui te connaissent seront peu
nombreux. » [Mawsûcah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/520]
G Mahdî Ibn Sâbiq rapporte : « Le neveu de Muhammad Ibn Sûqah
lui demanda quelque chose, et cela le fit pleurer. Il dit : « Par Allah, mon
oncle, si j'avais su que ma demande te toucherait à ce point, je ne t'aurais
pas demandé. » Il répondit : « Je ne pleure pas en raison de ta demande,
mais je pleure car je ne suis pas venu te trouver avant que tu ne me
demandes. » [Al-H.ilyah 3/136]
G Mu!arrif Ibn As-Shakhîr dit à l'un de ses frères : « Ô untel ! Si tu as
besoin de quelque chose, ne me le dis pas mais inscris-le moi sur un papier,
car je déteste voir sur ton visage l'humiliation de la demande. » [As-Siyar 3/160]
G Mu<ammar rapporte : « Iâwûs resta auprès d'un ami malade jusqu'à
manquer le pèlerinage. » [Al-H.ilyah 2/30]

)Z&
La fraternité

0 cA!â' Al-Khurasânî a dit : « Prenez soin de vos frères en trois choses :


s'ils sont malades, visitez-les ; s'ils sont occupés, aidez-les ; et s'ils ont
oublié, rappelez-leur. On a dit : parcours un mile et visite un malade,
parcours deux miles et réconcilie deux hommes, parcours trois miles et
visite un frère en Allah. » [Al-Hilyah 2;1ss1
0 On demanda à Khâlid Ibn §.afwân : « Quel est le frère que tu
préfères ? » Il répondit : « Celui qui pardonne mes fautes, accepte mes
défauts, et comble mes lacunes. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/22]
0 Al-Mughîrah rapporte : « Un homme dont la condition était bonne
commit un péché, et ses compagnons le rejetèrent. Ceci parvint à lbrâhîm
An-Nakhacî qui dit : rattrapez-le, exhortez-le, et ne l'abandonnez pas. » [Al­
Hilyah 2/94]

0 Al-Hasan a dit : « Le croyant n'opprime pas celui qu'il déteste, et ne


pèche pas concernant celui qu'il aime. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/14]
0 Bakr Ibn cAbd Allah Al-Muzanî a dit : « Le fait que l'homme se
rabaisse pour ses frères le grandit auprès d'eux. » [Al-Hilyah 1/371]
0 cAbd Allah, le fils de Iâwûs, rapporte : « Mon père m'a dit : Ô mon
fils ! Fréquente les hommes sensés et on t'affiliera à eux, même si tu n'es
pas des leurs ; et ne fréquente pas les ignorants, sinon on t'affiliera à eux,
même si tu n'es pas des leurs. » [Al-Hilyah 2/31]
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « Que le croyant obtienne de toi trois
choses : si tu ne lui profite pas, ne lui nuis pas ; si tu ne le réjouis pas, ne le
désole pas ; et si tu ne le loues pas, ne le blâme pas. » [Al-Hilyah 4/340]
0 Un homme dit à cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz : « Consière le vieux
parmi les musulmans comme un père, le jeune comme un fils, et celui d'âge
médian comme un frère. Envers lequel d'entre eux voudrais-tu être
malfaisant ? » [As-Siyar B/429]
0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Que tu aies un ennemi pieux est
meilleur pour toi que d'avoir un ami dépravé, car l'ennemi pieux ne peut,
de par soi foi, te nuire ou te frapper de ce que tu détestes, alors que l'ami
dépravé se moque de ce qui te touche. » [Al-Hilyah 2/432]
0 Hâtim Al-A�am rapporte que Shaqîq Al-Balkhî lui dit : « Sois, vis-à­
vis des gens comme vis-à-vis du feu : prends ce qui en est utile, mais
prends garde qu'il ne te brûle. » [Al-Hilyah 4/86]
0 Un homme dit à Abû-d-Dardâ' : « Untel te salue. » Il répondit :
« C'est là un beau présent, et une charge légère à porter. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/47]

JZ?
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ Al-Hakîm a dit : « Il est trois personnes qu'on ne reconnaît qu'en


trois moments : on ne reconnait le longanime que dans la colère, le
courageux que dans le combat, et le frère que dans le besoin. » ('Uyûn Al-Akhbâr
3/86]

$ On a dit : « Tu es mon frère tant que je n'ai pas de besoin, et lorsqu'il


se présente je constate que je n'ai pas de frère. » ('Uyûn Al-Akhbâr 3/86]
$ Abû Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « Je regardais un de mes frères en
Irak et pouvais œuvrer un mois sur sa seule vision. Le frère est celui dont la
vision t'exhorte avant ses propos. » lliifah As-_,?_afwah 4/ 444]
$ cAbd Allah Ibn Al-Walîd rapporte : Abû Jacfar Muhammad Ibn cAlî
nous dit : L'un de vous met-il la main dans la poche de son frère pour en
prendre ce qu'il veut ? - Non. - N'êtes-vous pas frères comme vous le
prétendez ? » lliifah As-_,?_afwah 2/ 460]
$ On a dit : « Par Allah, l'affection sur la langue n'est d'aucune utilité si
la base de l'affection n'est pas dans le cœur. » ('Uyûn Al-Akhbâr 3/81]
$ Muslim Ibn Yasâr entendit un homme invoquer contre son frère qui
l'avait opprimé, et il lui dit : « Mon frère ! N'invoque pas contre ton frère,
ne romps pas avec lui, et confie-le à Allah, car sa faute est pire pour lui que
le pire de ses ennemis. » [Mukhta§.ar Târîkh Dimashq 7/286]
$ Ibn Shubrumah rendit un grand service à un de ses frères qui vint
ensuite lui apporter un présent pour le récompenser. Il lui dit : « Qu'est-ce
là ? - C'est pour le service que tu m'as rendu. - Reprends ton argent,
qu'Allah te préserve. Si tu demandes un service à ton frère et qu'il ne
s'efforce pas d'y répondre, accomplis tes ablutions pour la prière, prononce
sur lui quatre takbîr, et considère-le parmi les morts. » [Al-Iilyâ' 2/159]
$ Al-Hasan a dit : « Je préfère répondre au besoin d'un de mes frères
que d'accomplir une retraite spirituelle de deux mois. » [Qagâ' Al-H.awâ'ij (38)]
$ Abû cUmar l'ascète a dit : « Délaisser de répondre aux droits des
frères est une humiliation ; et répondre à leurs droits est une élévation. »
[As-Siyar 15/ 510]

$ cAbd Ar-Rajpnân Ibn Yacqûb rapporte : « Un homme vint trouver


Ibrâhîm Ibn Ad-ham pour devenir son compagnon. Ibrâhîm lui dit :
« Qu'as-tu avec toi ? » L'homme sortit des dirhams dont Ibrâhîm prit une
partie, et il lui dit : « Va nous acheter des bananes. - Des bananes pour
tout cela ? Prends tes dirhams et poursuis ton chemin, tu ne peux nous
accompagner. » [Al-H.ilyah 2/478]
La fraternité

0 Al-Ma'mûn a dit : « Les frères sont de trois catégories : une catégorie


semblable à la nourriture dont on ne peut se passer, une catégorie
semblable au remède dont on n'a besoin que parfois, et une catégorie
semblable à la maladie dont on n'a jamais besoin. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/7]
0 Mujâhid a dit : « Trois choses accroitront l'affection de ton frère pour
toi : que tu le salues en premier lorsque tu le rencontres, que tu lui fasses
place dans l'assise, et que tu l'appelles du nom qu'il préfère. » ['Uyûn Al-Akhbâr
3/13]

0 On a dit : « Que ton amour ne soit pas affectation, et ton aversion


destruction. »1 ['Uyûn Al-Akhbâr 3/13]
0 Dâwud Ibn Al-Jarrâh rapporte qu'un homme dit à Ibrâhîm Ibn Ad­
ham : « Je suis venu de Khurasan pour être ton compagnon. À condition
-

que j'aie plus de droit sur tes biens que tu n'en as ? - Non. - Tu es sincère
envers moi, quel bon compagnon tu es ! » [Al-Hilyah 2/489]
0 Al-Hasan a dit : « Relève de la traitrise que de dévoiler le secret de
ton frère. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/244]

1 i.e: n'exagère ni dans ton amour ni dans ton aversion.


Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La mansuétude et la magnanimité

G Ibn Buraydah rapporte : « Un homme insulta Ibn cAbbâs, et celui-ci


répondit : Tu m'insultes alors que je possède trois qualités : je lis un verset
du Livre d'Allah, et j'aimerais que tous les gens en connaissent ce que je
sais ; j'entends qu'un juge musulman est équitable dans son jugement, et je
m'en réjouis, même si je ne porterais jamais mon affaire devant lui ; et
j'entends que la pluie est tombée sur une terre des musulmans, et je m'en
réjouis, bien que je n'y ai aucun bétail. » [Al-H_ilyah 1/322]
G Sufyân Ibn Dînâr rapporte : « J'ai interrogé Mâhân Al-Hanafî sur les
actes des Compagnons, et il me répondit : Leurs actes étaient minimes mais
leur cœur était sain. » [AI-H_ilyah 4/365]
G Al-Hasan rapporte : « On a dit que la meilleure qualité du musulman
est l'indulgence. » [Az-Zuhd li Afrmad 349]
G Sulaymân Ibn Mûsâ a dit : « On n'a pas joint une chose à une autre
meilleure que la mansuétude à la science. » [Az-Zuhd li A!:!mad 377]
G Un homme insulta Al-Hasan Ibn cAlî et dépassa les bornes, et il lui
répondit : « Tu n'as rien laissé, mais ce qu'Allah sait est plus grand encore.
» ['Uyûn Al-Akhbâr 1/331]

G cAmr Ibn Al-cÂ� a dit : « Je patiente sur une parole qui m'est plus
difficile à supporter qu'une braise dans la main, et je ne patiente sur celle-ci
que par crainte d'une autre pire encore. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/38]
G Al-Ahnaf Ibn Qays a dit : « Celui qui ne patiente pas sur une parole
en entendra d'autres. Il faut savoir ravaler sa rage par crainte de ce qui sera
pire. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/328]
G Un homme insulta Al-Ahnaf et le suivit jusqu'à son quartier, il lui dit
alors : « S'il reste encore quelque chose en toi, dis-le maintenant et pars afin
qu'aucun insensé parmi nous ne t'entende et qu'il ne t'arrive une chose que
tu réprouves. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/331]
G cÂmir Ibn cAbd Allah Hiyan était en compagnie de ses frères, et il
dit : « Je vais invoquer, alors dites âmîn. Vas-y, nous attendions cela
-

depuis longtemps. Ô Allah ! Celui qui m'a calomnié, expulsé de mon


-

pays et m'a séparé de mes frères, ô Allah, augmente ses biens, accorde-lui
de nombreux enfants, la santé, et prolonge son existence ! » [Az-Zuhd li A!:!mad
271]

JJZ
La mansuétude et la magnanimité

{!» Al-Haytham Ibn Mu<âwiyah a dit : « Celui qui subit une injustice, et
ne se venge ni physiquement ni verbalement, et sans éprouver de rancune
en son cœur, sa lumière rayonnera parmi les gens. » [As-Shu'ab 6/7735]
{!» Mu<âwiyah a dit : « Je pouvais rencontrer un arabe dont je savais ce
qui était en son cœur comme rancœur à mon encontre, mais je le consultais,
et il me répondait en fonction de ce qu'il éprouvait en son cœur. Il ne
cessait de m'insulter et je ne cessais de faire preuve de mansuétude jusqu'à
ce qu'il devienne un ami sur lequel je puisse compter. » ['Uyûn Al-Akhbâr l/71]
{!» Al-Ahnaf Ibn Qays a dit : « Par Allah, je ne suis pas clément mais je
me l'impose. » [As-Shu'ab 6/8527]
{!» As-Sha<bî a dit : « La parure de la science est la clémence de ses
adeptes. » [As-Shu'ab 6/8530]
{!» Sa<îd Ibn Masrûq rapporte : « Ar-Rabîc Ibn Khuthaym fut atteint par
une pierre à la tête. Il essuyait le sang de son visage et disait : Ô Allah,
pardonne-lui, car il ne m'a pas visé. » �ifah As-�ajivah 654]
{!» Abû Bakr Al-Marrûdhî rapporte : « Abû <Abd Allah [l'imam
Ahmad] n'était jamais vulgaire, et lorsqu'on était vulgaire envers lui, il se
montrait indulgent et patient, et il disait : Allah me suffit. » [Latâ'ifAl-Ma'ârif413]
{!» Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « On ne devient noble que si on possède
deux qualités : se passer de ce que possèdent les gens, et leur pardonner. »
[Rawf!.ah Al-'Uqalâ' 167]

{!» Hilâl Al-Bâhilî a dit : « Depuis vingt ans, je me suis imposé de ne


pas répondre au mal par un mal. » [Rawf!.ah Al-'Uqalâ' 169]
{!» On a dit : « Prends garde à la fierté de la colère, car elle t'amènera à
l'humiliation de l'excuse. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/331]
{!» Ismâ<îl Ibn <Ubayd rapporte : « Lorsque mon père agonisa, il
rassembla ses enfants et leur dit : Ô mes enfants, craignez Allah, attachez­
vous au Coran, et révisez-le. Attachez-vous également à la véracité, même
si l'un d'entre vous tue quelqu'un et qu'on l'interroge ensuite, qu'il l'avoue.
Par Allah, je n'ai jamais prononcé un mensonge depuis que j'ai lu le Coran.
Ô mes enfants, montrez-vous magnanimes envers les gens ; par Allah, je
me suis vu sortir de chez moi et ne pas rencontrer un musulman sans
éprouver pour lui ce que j'éprouvais pour moi, et croyez-vous que je
n'aimerais pas le bien pour moi ? » [Al-Hilyah 6/86]

JJJ
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Yahyâ Ibn Abî Kathîr a dit : « Ne t'étonne pas de la mansuétude


d'un homme jusqu'à ce que tu le vois s'énerver, ni même de sa loyauté
jusqu'à ce qu'il convoite, car tu ne sais pas de quel côté il penchera. » [As­
Shu'ab 6/8156]

G Mucâwiyah vit son fils Yazîd frapper un de ses servants et lui dit :
« Corromps-tu ton comportement en raison du sien ? » Et on ne le vit plus
jamais frapper un de ses servants. ['Uyûn AL-Akhbâr 1/327]
G Sufyân Ibn cUyaynah rapporte : « Un homme critiquait et insultait
cUmar Ibn Dharr qui le rencontra et lui dit : « N'exagère pas en nous
insultant et ménage une place pour la réconciliation, car nous ne pouvons
pas répondre à celui qui désobéit à Allah envers nous de façon meilleure
que d'obéir à Allah envers lui. » [AL-Hilyah 2/157]
G Muhammad Ibn Ja.hâdah rapporte : « As-Shacbî aimait
profondément ce vers : la mansuétude ne se manifeste pas dans la
satisfaction, mais la mansuétude se manifeste dans la colère. » [As-Shu'ab
6/8160]

G Al-Haytham Ibn Jamîl a dit : « Il me parvient qu'un homme me


critique, puis je me souviens que je me passe de lui, et cela m'est plus facile
à accepter. » [As-Shu'ab 6/8134]
G Rajâ' Ibn Abî Salamah a dit : « La mansuétude est une des qualités
de la raison. » [Al-H_ilm li Ibn Abî Ad-Dunyâ 5]
G Ar-Rabîc Ibn Khuthaym a dit : « Les hommes sont de deux types :
sensé et ignorant ; ne cause aucun tort à l'homme sensé, et ne fréquente pas
l'ignorant. » [Al-H_ilm 38]
G Jâbir Ibn cAwn rapporte : « Un homme dit à Jacfar Ibn Muhammad :
« J'ai un litige sur une chose avec ma famille, et je veux délaisser cette
chose, mais on me dit que le fait de la délaisser est une humiliation. » Jacfar
répondit : Celui qui est humilié est celui qui se montre coupable d'une
injustice. » [Al-Hilm 61]
G Al-Hasan a dit : « Le croyant fait preuve de mansuétude et ne se
montre pas vulgaire, et si on se montre vulgaire envers lui, il fait preuve de
mansuétude et ne commets aucune injustice ; et s'il est victime d'une
injustice, il ne rompt pas les liens ; et si on rompt avec lui, il maintient les
liens et ne se montre pas avare. » [Al-Hilm 44]
G On demanda à Al-Ahnaf : « Qu'est-ce que la mansuétude ? » Il
répondit : « Que tu patientes sur ce que tu réprouves un peu. » [AL-Hilm 72]
La mansuétude et la magnanimité

G cAmr Ibn Al-Hârith rapporte : « Un homme écrivit à son frère : La


mansuétude est l'habit de la science, ne t'en dévêts donc pas. » [Al-H.ilm 73]
G Usâmah Ibn Khârijah a dit : « Je n'ai jamais insulté personne, car
celui qui m'insulte est une de deux personnes : un homme noble qui tombe
dans l'erreur et l'incorrection, et je suis le plus en droit de pardonner cela et
d'en retirer un mérite ; ou un homme méprisable, auquel je ne vais pas
offrir mon honneur. » [Al-H.ilm 118]
G Abû Jacfar Al-Qurashî rapporte : « On a dit : les armes des personnes
méprisables sont les propos vils. » [Al-H.ilm 118]
G cAbd Allah Ibn Muhammad rapporte : « J'étais dans une assise
d' Ahmad Ibn Han bal, et il nous dit : D'où venez-vous ? - De l'assise d' Abû
Kurayb. - Prenez de lui, car c'est un shaykh pieux. - Mais il t'invective. -
Que puis-je y faire ? C'est un shaykh pieux éprouvé par moi. » [As-Siyar 11/317]
G cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz a dit : « A réussi celui qui est préservé des
passions, de la colère et de la convoitise. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-1-H.ikâm 1/71]
G Al-Hasan a dit : « Celui qui possède quatre caractéristiques, Allah le
protège de Satan et l'interdit à l'Enier : celui qui se maîtrise dans l'envie, la
peur, le désir et la colère. » [Al-H.ilyah 2/144]
G Un homme auquel cUmar Ibn cAbd Al-'Azîz reprochait une chose
vint le trouver, et il lui dit : « Si ce n'était ma colère, je t'aurais châtié ! »
Lorsqu'il voulait châtier quelqu'un, il l'emprisonnait trois jours, et si après
cela il voulait toujours le châtier, il le faisait ; ceci afin de ne pas s'empresser
au début de la colère. ['Uyûn Al-Akhbâr 1/334]
G Ibn cAwn ne se mettait pas en colère, et lorsque quelqu'un le mettait
en colère, il disait : « Qu'Allah te bénisse ! » [Al-H.ilyah 3/39]
G As-Shacbî rapporte : « cîsâ Ibn Maryam disait : La bieniaisance ne
consiste pas à faire preuve de bieniaisance envers celui qui en fait preuve à
ton égard. Ce n'est que rendre le bien. Mais la bieniaisance consiste à faire
preuve de bienfaisance envers celui qui te cause du tort. » [Az-Zuhd li A/1.mad 139]
G As-Shacbî disait : « La mansuétude n'apparait pas dans la
satisfaction mais dans la colère. » [Al-H.ilyah 2/117]
G On a dit : « Dis ce que tu veux comme fausseté et mensonge, ma
mansuétude est sourde, mais mes oreilles ne le sont pas. » ['Uyûn Al-Akhbâr
1/327]

))5
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Le pardon

0 Ibn cAbd Al-Barr rapporte : « Une servante de �afiyyah vint trouver


cUmar Ibn Al-Khattâb et lui dit : « �afiyyah aime le samedi, et maintient des
liens avec les juifs. » cUmar l'interrogea donc sur cela, et elle dit : « Pour ce
qui est du samedi, je ne l'aime plus depuis qu'Allah nous l'a remplacé par
le vendredi ; quant aux juifs, j'ai un lien de parenté avec eux, et je maintiens
ce lien. » Puis elle dit à la servante : Qu'est-ce qui t'a amené à cela ? - Satan.
- Va, tu es libre. » [As-Siyar 2/232]
0 Hassân entra chez cÂ'ishah après qu'il eut perdu la vue. Elle lui posa
un coussin, et son frère cAbd Ar-Rahmân entra et dit : « Tu le fais asseoir
sur un coussin, après ce qu'il a dit ? » Voulant signifier ainsi ses propos lors
de la calomnie de cÂ'ishah. Elle répondit : Il répondait pour le Messager
d'Allah (�) et débarrassait sa poitrine de ses ennemis, et aujourd'hui il est
aveugle, et j'espère qu'il ne sera pas châtié dans l'au-delà. » [As-Siyar 2/514]
0 lbrâhîm At-Taymî a dit : « On peut faire preuve d'injustice envers
moi, mais je fais miséricorde. » [As-Siyar 5/61]
0 Abû c§im An-Nabîl rapporte : « Lors de la bataille du chameau,
Muhammad Ibn cAlî terrassa Marwân et s'assit sur sa poitrine. Lorsque,
plus tard, il se présenta devant cAbd Al-Malik [Ibn Marwân], ce dernier lui
dit : Te souviens-tu du jour où tu t'es assis sur la poitrine de Marwân ? -
Pardon, ô Commandeur des Croyants. - Il suffit !_ Par Allah, je ne t'ai pas
rappelé cela pour te rendre la pareille, mais pour que tu saches que je sais.»
[As-Siyar 4/111]

0 Al-Muhallab a dit : « Il n'y a rien de plus durable pour le roi que le


pardon, le plus grand mérite du roi est le pardon. » [As-Siyar 4/385]
0 Abû Yacqûb Al-Madanî rapporte : « Il y eut un différent entre Hasan

Ibn Hasan et son cousin cAlî Ibn Husayn. Hasan ne cessait de lui dire des
choses, alors que cAlî restait silencieux, puis Hasan s'en alla. La nuit venue,
cAlî vint le trouver et lui dit : « Ô cousin, si tu dis vrai, qu'Allah me
pardonne, et si tu mens, qu'Allah te pardonne. Que la paix soit sur toi. »
Hasan le suivit et pleura au point qu'on s'apitoie sur lui. » [As-Siyar (4/397)]
0 Mujâhid rapporte : « cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz me dit : « Ô Mujâhid !
Que disent les gens de moi ? - Que tu es possédé. - Je ne suis pas
possédé. » Puis il appela un de ses servants et lui dit : « Malheur à toi !
Qu'est-ce qui t'a poussé à me verser du poison ? - Mille dinars et mon
Le pardon

affranchissement. - Apporte-les-moi. » Il les apporta et les ajouta au Trésor


Public, puis il dit : Va-t'en là où personne ne te verra. » [As-Siyar 4/453]
0 Al-Ma'mûn a dit : « Si les gens savaient combien j'aime le pardon, ils
chercheraient à se rapprocher de moi en commettant des crimes, et je crains
de ne pas être récompensé en cela. » [As-Siyar 10/279]
0 Haf� Ibn Ghiyâth rapporte : « Je ne me suis jamais disputé avec
personne, et je ne me suis jamais assis avec des gens qui se disputaient. »
[As-Siyar 7/71]

0 Ahmad Ibn Hanbal a dit : « Tous ceux qui ont parlé sur moi, je leur
pardonne, sauf à tout innovateur. Je pardonne à Is.hâq [Al-Mucta�im] car
Allah dit : ( Qu'ils pardonnent et soient cléments. N'aimeriez-vous pas
qu'A llah vous pardonne ?) En quoi te profitera qu'Allah châtie ton frère
musulman par ta cause ? » [As-Siyar ll/261]
0 Un homme vint s'excuser auprès de Jacfar Al-Barkamî, et il lui dit :
« Allah t'a dispensé de t'excuser par l'excuse qu'Il t'a accordé auprès de
nous ; et Il nous a préservé d'une mauvaise opinion à ton égard par ce qu'Il
nous a accordé comme affection pour toi. » [As-Siyar 9/62]
0 Des gens se trouvaient chez cAfî Ibn Al-Husayn si bien qu'un de ses
servants se pressa d'apporter un méchoui qui se trouvait dans le four. Le
servant arriva précipitamment et la broche lui échappa et tomba à l'étage
en dessous sur la tête du fils de cAlî Ibn Al-Husayn qui décéda. cAlî dit au
servant : « Tu es libre, tu ne l'as pas fait exprès. » et il s'affaira à la
préparation des funérailles de son fils. �ifah As-fiafwah 2/ 451]
0 Al-cAlâ' Ibn Al-Husayn rapporte qu'on vola un cheval à Ar-Rabîc Ibn
Kuthaym. Les gens participant à son assise lui dire : « Invoque Allah contre
lU:i ! » Il répondit : « Je vais plutôt invoquer Allah en sa faveur : Ô Allah, s'il
est riche, retourne son cœur ; et s'il est pauvre, enrichit-le. » [Al-Hilyah 1/311]
0 cAlî Ibn Hishâm rapporte : « Lorsque cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz fut
empoisonné, il dit au servant qui l'avait empoisonné : « Pourquoi m'as-tu
empoisonné ? - Untel m'a donné mille dinars pour que je le fasse. - Où
sont les dinars ? - À tel endroit. » Il les fit apporter et déposer au Trésor
public, et il dit au servant : « Va-t'en. » sans le châtier. » [Al-Muntadham 7/70]
0 Al-Ma'mûn a dit : « Par Allah, je savoure le pardon au point de
craindre de ne pas être récompensé pour cela. Si les gens connaissaient mon
amour du pardon, ils chercheraient à se rapprocher de moi en commettant
des fautes. » [Al-Muntadham 10/65]

))7
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La grandeur

0 cUmar Ibn Al-Khattâb a dit : « Le noble est le généreux lorsqu'on lui


demande, le longanime lorsqu'on est grossier envers lui, et celui qui fait
preuve de bonté envers ceux qu'il côtoie. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/258]
0 cAmr Ibn AJ-cÂ� a dit : « L'homme sensé n'est pas celui qui distingue
le bien du mal, mais celui qui distingue le meilleur de deux maux. » [As-Siyar
1/336]

0 Ibn cAbbâs a dit : « On ne m'a jamais rapporté d'un frère une chose
réprouvable, sans que je ne lui accorde trois rangs : s'il m'est supérieur je
1ui reconnais son rang, s'il m'est égal je 1ui fais grâce, et s'il est moindre je
ne fais pas attention à lui. C'est ainsi que j'agis, et celui qui agit autrement,
alors la terre d'Allah est vaste. » lliifah As-�.afwah 1/371]
0 Hâtim a dit : « L'homme sensé est perspicace et ferme les yeux [sur le
mal qu'il peut voir] . » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/10]
0 Khâlid Ibn �afwân rapporte : « Al-Ahnaf Ibn Qays fuyait les
honneurs mais les honneurs le suivaient. » [Al-Muntadham 6/95]
0 On demanda à cArâbah Al-Awsî : « Par quoi as-tu dominé ton
peuple ? » Il répondit : « Par quatre choses : je me laisse duper en leur
faveur sur mes biens, je leur soumets mon honneur, je ne méprise pas le
misérable et n'envie pas le noble. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/259]
0 Muhammad Ibn Man�ûr a dit : « On reconnaît l'ignorant par quatre
caractéristiques : la colère injustifiée, les propos vains, l'exhortation
inadéquate, la diffusion du secret, la confiance accordée à tout un chacun,
et l'incapacité à distinguer son ami de son ennemi. » lliifah As-,2afwah 2/641]
0 Un pieux prédécesseur a dit : « Lorsque l'allié d'Allah voit son
honneur grandir, son humilité s'accroit, lorsque ses biens s'accroissent, sa
générosité augmente, et plus il prend de l'âge, plus il pratique d'efforts. »
lliifah As-,2afwah]

0 Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « On ne parvient à la noblesse jusqu'à


posséder deux caractéristiques : se passer de ce que possèdent les gens, et
passer sur ce qui émane d'eux. » lliifah As-,2afwah 3/210]
0 On demanda à Qays Ibn cÂ�im : « Par quoi as-tu dominé ton
peuple ? » Il répondit : « En offrant l'hospitalité, en délaissant la
controverse, et en défendant le faible. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/258]
La grandeur

$ <Alî Ibn <Abd Allah Ibn <Abbâs a dit : « Les maîtres parmi les
hommes sont les généreux en ce bas-monde, et les pieux dans l'au-delà. »
[<Uyûn Al-Akhbâr 1/258]

$ Ibn As-Sammâk a dit : « La préoccupation de l'homme sensé repose


dans le salut et la fuite, alors que celle de l'idiot repose dans la futilité et la
réjouissance. » [As-Siyar 2/761]
$ Abû <Abd Allah Al-Khawwâ.ê_ rapporte : « Lorsque Hâtim Al-A.ê.am
est arrivé à Bagdad, les gens se sont réunis autour de lui et lui ont dit : « Tu
n'es pas arabe, comment auras-tu le dessus sur celui qui débattra avec
toi ? - Je possède trois caractéristiques par lesquelles je domine mon
contradicteur. - Quelles sont-elles ? - Je me réjouis lorsque mon
contradicteur voit juste, m'attriste lorsqu'il se trompe, et je me préserve afin
de ne pas être grossier envers lui. » Ceci parvint à Ahmad Ibn Hanbal qui
dit : « Gloire à Allah ! Quel homme sensé il était ! » [Al-Muntadham 11/254]
$ As-Shâficî a dit : « Je n'ai jamais débattu en souhaitant que mon
contradicteur se trompe. » �ifah As-�.afwah 2/552]
$ As-Shâficî a dit : « Je n'ai jamais débattu que pour conseiller. » [Al­
Hilyah 3/162]
$ Ibn Abî Rawwâd rapporte : « On introduit un kharijite auprès d' Al­
Ma'mûn qui lui dit : Qu'est-ce que t'a amené à t'opposer à nous ? - Un
verset du Livre d'Allah. - Quel est-il ? - Sa Parole : (Ceux qui ne jugent
pas selon ce qu'Allah a révélé, ceux sont eux les mécréants) - Possèdes-tu
une science du fait que ce soit un verset révélé ? - Oui. - Quelle est ta
preuve ? - L'unanimité de la Communauté. - Alors tout comme tu as
accepté leur unanimité sur le fait qu'il soit révélé, accepte leur unanimité
dans son exégèse. - Tu dis vrai. Que le salut soit sur toi, ô Commandeur
des croyants ! » [Al-Muntadham 10/56]

JJ?
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'humilité et la vigilance face à l'orgueil

$ Al-Hasan rapporte : « cUmar sortit par un jour de canicule, en posant


le haut de son vêtement sur sa tête. Un jeune garçon passa devant lui sur
un âne, et il lui dit : « Mon garçon ! Prends-moi avec toi ! » Le jeune garçon
sauta de l'âne et dit : « Monte, ô Commandeur des croyants ! - Non,
monte-toi, et je monterai derrière toi. Veux-tu me faire monter sur la partie
rude et toi sur la partie douce ? Monte plutôt, et je me mettrai derrière toi. »
Il entra ainsi à Médine, derrière lui, sous le regard des gens. » [Mawsû'ah Ibn Abî­
d-Dunyâ 5/136]

$ On rapporte qu' l bn cUmar ne mangeait qu'en compagnie d'un


orphelin. [Az-Zuhd li Af1mad 237]
$ cÂ'ishah a dit : « Connaissez-vous la meilleure des adorations ?
L'humilité ! » [At-Tawâgu' 80]
$ Anas rapporte : « J'ai vu entre les épaules de cUmar alors quatre
raccommodages. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/487]
$ cAbd Allah Ibn Hangalah rapporte : « cAbd Allah Ibn Salâm passa
dans le marché avec un fagot de bois sur le dos. On lui dit : « Allah ne t' a-t­
il pas préservé de cela ? » Il répondit : Oui, mais j'ai voulu faire disparaître
ainsi l'orgueil, car j'ai entendu le Messager d'Allah (;i) dire : « N'entrera pas
au Paradis celui qui a dans le cœur le poids d'un grain de moutarde d'orgueil. » »
[Az-Zuhd li A!lmad 228]

$ Abû Sacîd, le frère de lait de cÂ'ishah, rapporte : « Je suis entré chez


elle, et je l'ai trouvée en train de recoudre une de ses jupes. Je lui ai dit : Ô
Mère des croyants ! Allah ne t' a-t-Il pas accordé des biens [pour te
dispenser de cela] ? Elle répondit : Il n'y a rien de neuf pour celui qui ne
porte pas ce qui est usé. » [At-Tawâgu' 135]
$ Sacd Ibn Al-Hasan At-Tamîmî rapporte : « On ne pouvait distinguer
cAbd Ar-Rahmân Ibn cAwf parmi ses esclaves, en raison de l'humilité de
son apparence. » [At-Tawâgu' 44]
� Thâbit rapporte : « Salmân Al-Fârisî était gouverneur de provinces
lorsque vint un homme du shâm transportant une charge de paille. Salmân
portait une tunique verte et un manteau, et l'homme lui dit : « Viens
porter ! » ignorant qu'il s'agissait de Salmân, et ce dernier s'exécuta. Les
gens le virent, le reconnurent et dirent : « C'est le gouverneur ! » L'homme
dit : « Je ne t'ai pas reconnu. » Salmân lui répondit : « Je [ne poserai pas la
charge] jusqu'à parvenir chez toi. » lliifah As-f2.afwah 1/256]
L 'humilité et la vigilance face à l'orgueil

� Al-Ahnaf Ibn Qays rapporte : « Je n'ai jamais menti depuis que j'ai
embrassé l'islam, à l'exception d'une fois où j'ai rencontré cUmar qui me
demanda le prix de mon vêtement, et j'en ai retiré le tiers de sa valeur. Il
me dit : Ton vêtement est beau, mais il est cher. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/490]
� Zayd Ibn Wahb rapporte : « On blâma <Alî alors concernant son
vêtement, et il répondit : Mon vêtement est plus éloigné de l'orgueil, et plus
à même d'amener le musulman à me prendre pour exemple. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 7/ 489]

� Qazacah rapporte : « J'ai vu Ibn cUmar porter un vêtement rêche et je


lui dis : Je t'ai apporté un vêtement soyeux qu'on fabrique à Khorasan et je
me réjouirais de le voir sur toi. - Montre-le-moi. » Il le toucha et dit : « Est­
ce de la soie ? - Non, du coton. - Je crains de le porter. Je crains d'être
présomptueux et arrogant, et Allah n'aime pas tout présomptueux
arrogant. » [As-Siyar]
� Thaclabah Ibn Abî Mâlik Al-Quradhî rapporte : « Abû Hurayrah était
arriva au marché, portant un ballot de paille, alors qu'il était gouverneur de
Marwân, et il dit : « Laisse passer le gouverneur, ô Ibn Abî Mâlik ! -
Qu'Allah t'amende. Cela suffit [tu peux le poser] . - Laisse passer le
gouverneur ! » et il continua en portant le ballot sur son dos. » lliifah As-�afwah
1/256]

� Handhalah Ibn Abî Sufyân rapporte : « J'ai vu Sâlim Ibn <Abd Allah
porter deux pièces de vêtement d'une valeur de quatre et huit dirhams,
alors qu'il était aisé. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/ 490]
� <Abd Allah Ibn Mas<ûd a dit : « La base de l'humilité consiste à ce
que tu salues en premier celui que tu rencontres et que tu te satisfasse de la
moindre place dans l'assise. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/309]
� Un homme dit à Ibn <Umar : « Toi qui es le meilleur des hommes, fils
du meilleur des hommes. » Il lui répondit : « Je ne suis ni le meilleur des
hommes, ni le fils du meilleur des hommes, mais je suis un serviteur
d'Allah, qui espère en Allah et Le craint. Par Allah, vous ne cessez
d'exagérer concernant un homme jusqu'à le mener à sa perte ! » [As-Siyar
1/373]

� cAmr Ibn Sa<îd rapporte de son père qu'Ibn cUmar vint à la Mecque
et que les gens l'interrogèrent. Il leur dit : « Vous m'apportez vos questions
alors que parmi vous se trouve cA!â' Ibn Abî Rabâh ? » [Al-H.ilyah 2/14]
Ainsi étaient 11os pieux prédécesseurs ...

0 Sufyân a dit : « Ils réprouvaient les deux formes de renommée : celle


qu'on obtient avec les beaux habits par lesquels on se fait connaître et sur
lesquels les gens se retournent ; et celle qu'on obtient avec les habits frustes
qui suscitent mépris et avilissement. » [Mawsû<ah Tbn Abî-d-Dunyâ 7/491]
0 Maslamah Ibn cAbd Al-Malik rapporte : « Je suis entré chez cUmar
Ibn cAbd AI-cAzîz, et sa tunique était sale, j'ai alors dit à son épouse - qui
était la sœur de Maslamah : « Lavez-la ! » et elle répondit : « Nous le
ferons. » Puis je suis revenu et la tunique était toujours dans le même état.
Je lui fis la remarque et elle dit : Par Allah, il n'a pas d'autre tunique que
celle-ci. » [As-Siyar 5/134]
0 Mujâhid rapporte : « J'ai accompagné Ibn cUmar en voyage. Lorsque
je voulais enfourcher ma monture, il tenait mes rênes, et lorsque j'étais
monté, il ajustait mon vêtement. Une fois, il vint et remarqua que cela me
gênait, et il me dit : Ô Mujâhid ! Tu es d'un caractère revêche. » [Al-Hilyah 11/2]
0 As-Shacbî a dit : « Porte les vêtements pour lesquels les sorts ne te
mépriseront pas, et pour lesquels les savants ne te blâmeront pas. » [Al-Hilyah
2/115]

0 Muslim Ibn Yasâr a dit : « Si tu portes un vêtement en lequel tu


penses que tu es meilleur que dans un autre, quel mauvais vêtement il est
pour toi ! » [Al-Hilyah 1/395]
0 Muhammad Ibn cAlî a dit : « Rien d'orgueil ne pénètre le cœur sans
affaiblir la raison, peu ou prou. » lliifah As-�.afwah 2/458]
0 Jarîr rapporte : « Nous sommes arrivés à As-�afâ, alors qu'un homme
était allongé à l'ombre d'un arbre, et le soleil était sur le point de l'atteindre.
J'ai dit à mon servant : Va lui faire de l'ombre. Lorsqu'il s'est réveillé, nous
avons constaté qu'il s'agissait de Salmân Al-Fârisî, je suis donc allé le
saluer. Il me dit : Ô Jarîr ! Fais preuve d'humilité pour Allah, car celui qui
fait preuve d'humilité pour Allah, Allah l'élève au Jour de la Résurrection.
Ô Jarîr ! Sais-tu ce que sont les ténèbres au Jour de la Résurrection ? - Je ne
sais pas. - L'injustice que les gens se causent mutuellement en ce bas­
monde. » [At-Tawâguc 79]
0 Hishâm Ibn Hassân rapporte : « On parla de l'humilité en présence
de Al-Hasan qui garda le silence jusqu'à ce qu'on insiste auprès de lui. Il dit
alors : Je vous vois parler de l'humilité. - Mais qu'est-ce que l'humilité, ô
Abû Sacîd ? - Le fait qu'un homme sorte de chez lui et ne rencontre pas un
musulman sans penser qu'il est meilleur que lui. » [Az-Zuhd li Al1mad 340]

J4Z
L'humilité et la vigilance face à l'orgueil

0 Abû-1-Bukhtarî a dit : « Je préfère être parmi des gens plus savants


que moi qu'être parmi des gens dont je suis le plus savant. » [Al-Mu�annaf7/156]
0 Qatâdah a dit: « Celui auquel on a accordé biens, beauté, vêtements
et science, et qui ensuite ne fait pas preuve d'humilité, cela sera pour lui
une source de mal au Jour de la Résurrection. » [At-Tawâ!!.u' 90]
0 Yûsuf Ibn Asbâ! a dit : « Un peu de retenue tient lieu d'un grand
nombre d'actes ; et un peu d'humilité tient lieu de grands efforts dans
l'adoration. » [At-Tawâgu' 87]
0 On interrogea Al-Fu4ayl Ibn cJyâ4 concernant l'humilité, et il
répondit : « Cela consiste à s'humilier devant la vérité, s'y soumettre et
l'accepter de qui l'énonce. » [Madârij As-Sâlikîn 3/113]
0 At-Iayyib Ibn Ismâcîl rapporte : « Al-Khalîl Ibn Ahmad invoquait en
disant : Ô Allah ! Fais que je sois auprès de Toi au rang le plus élevé, en
moi-même au rang le plus bas, et parmi les gens en un rang médian. » [At­
Tawâ!!.u' 21]

0 Muhammad Ibn Wâsic a dit : « Si les péchés avaient une odeur vous
ne pourriez m'approcher, en raison de ma puanteur. » lliifah As-�.afwah 3/192]
0 Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Si un ange se tenait à la porte de la
mosquée et disait : « Que sorte le pire d'entre vous ! » je vous devancerai
tous. » lliifah As-�afwah 3/200]
0 Un homme dit à Mâlik Ibn Dînâr : « Ô toi qui fait preuve
d'ostentation ! » Il lui répondit : « Depuis quand connais-tu mon nom ?
Personne en dehors de toi ne connaît mon nom. » lliifah As-�afwah 3/204]
0 Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Celui qui considère qu'il est meilleur
qu'un autre aura fait preuve d'orgueil, car seul l'orgueil a empêché lblîs de
se prosterner devant  dam (�11) . » lliifah As-�afwah 2/463]
0 As-Shâficî a dit : « L'homme au rang le plus élevé est celui qui ignore
son rang ; et l'homme au plus grand mérite est celui qui ignore son
mérite. » [As-Siyar 10/99]
0 cAbd Ar-Rahmân Ibn Zayd Ibn Aslam rapporte que son père disait :
« Ô mon fils, comment peux-tu faire preuve d'orgueil, alors que tu ne
demandes pas à voir un serviteur d'Allah meilleur que toi sans le voir. Ô
mon fils, tu ne sais pas que tu es meilleur qu'un autre disant « il n'y a de
divinité digne d'adoration qu'Allah » jusqu'à ce que tu entres au Paradis et
lui en Enfer ; et à ce moment seulement tu sauras que tu es meilleur que
lui. » [Al-Hilyah 3/222]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Ibrâhîm rapporte : « J'ai demandé à Al-Fu!!ayl Ibn cJyâ!! : Qu'est-ce


que l'humilité ? Il répondit : La soumission à la vérité, et la conformation à
celle-ci ; que tu l'acceptes même si tu l'entends d'un enfant, que tu
l'acceptes même si tu l'entends du plus ignorant des hommes. » [Al-H.ilyah
8/91]

0 Ayyûb a dit : « Des gens montrent de l'orgueil mais Allah les


rabaisse ; et d'autres font preuve d'humilité mais Allah les élève. » [AI-Jiilyah
3/10]
G cAbd Al-Karîm rapporte : « On dit à <Umar Ibn cAbd AJ-cAzîz :
« Qu'Allah te récompense par un bien au nom de l'islam. » Il répondit :
Plutôt, qu'Allah récompense l'islam par un bien pour moi. » [Al-H.ilyah 5/331]
G Abû Wahb rapporte : « J'ai interrogé Ibn Al-Mubârak concernant
l'orgueil, et il me répondit : « Cela consiste à ce que tu méprises les gens » ;
et je l'ai également interrogé concernant la fatuité, et il me répondit : « Elle
consiste à ce que tu penses posséder une chose que personne d'autre ne
possède. » » [As-Siyar 8/407]
G Nucaym Ibn Maysarah rapporte : « cAmr Ibn Qays enseignait le
Coran aux gens, il s'asseyait devant chacun d'eux jusqu'au dernier, et
lorsqu'il marchait, il ne marchait pas devant eux, mais disait : Marchons
tous ensemble. » [Al-H.ilyah 5/102]
G Abû Sinân Durâr Ibn Murrah a dit : « Le meilleur d'entre vous est le
plus utile à sa famille. » Il achetait des marchandises au marché et les
portait lui-même, et lorsqu'on lui proposait de les lui porter, il refusait et
disait : « Il n'aime pas ceux qui s'enflent d'orgueil. » [AI-H.ilyah 5/92]
G Bishr Ibn Al-Hârith rapporte : « Al-Fu!!ayl Ibn cJyâ!! dit à Sufyân At­
Thawrî : Si tu aimerais que les gens soient comme toi, tu n'aurais pas été
sincère envers eux, alors que dire si tu aimerais qu'ils te soient inférieurs. »
[As-Shu<ab 6/7909]

G Sufyân Ibn cUyaynah a dit : « Celui dont le péché relève des désirs,
espère pour lui le repentir, car  dam a désobéi par désir et on lui a
pardonné. Quant à celui dont le péché relève de l'orgueil, crains pour lui la
malédiction car Iblîs a désobéi par orgueil et il fut maudit. » �ifah As-�afwah
2/540]

G <Awn Ibn cAbd Allah a dit : « Suffit pour orgueil que tu considères
posséder un mérite sur celui qui t'est moindre. Les pieux prédécesseurs
disaient : faites preuve d'humilité dans l'obéissance et de fierté face au
péché. » [Al-H_ilyah 2/97]

)44
L 'humilité et la vigilance face à l'orgueil

0 On demanda à Jubayr Ibn Nufayr : « Quel est le pire orgueil ? » Il


répondit : « L'orgueil suscité par l'adoration. » [AI-H.ilyah 2/165]
0 On demanda à Yûsuf Ibn Asbâ! : « Quel est le summum de
l'humilité ? » Il répondit : « Cela consiste à ne rencontrer personne sans
penser qu'il est meilleur que toi. » [As-Siyar 2/814]
0 Un homme dit à Maymûn : « Les gens ne cesseront d'être dans le
bien tant que tu seras parmi eux. » Il répondit : « Les gens ne cesseront
d'être dans le bien tant qu'ils craindront Allah. » [AI-H.ilyah 2/56]
0 Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Lorsqu'on mentionne les pieux, je me
sens loin d'eux. » [As-Shu'ab 6/7900]
0 lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit: « Il ne convient ni de se rabaisser en-deçà
de son rang, ni de s'élever au-dessus de son rang. » [As-Shu'ab 6/7874]
0 Qays rapporte : « Parvint à Bilâl que des gens le préféraient à Abû
Bakr, et il dit : Comment peuvent-ils me préférer à lui, alors que je ne suis
qu'une de ses bonnes actions. » [As-Siyar 8/407]
0 Jarîr Ibn Hâzim rapporte : « J'ai entendu un vieil homme de la tribu
de cAbas rapporter de son père : J'étais au marché et j'ai acheté du foin
pour un dirham. J'ai vu Salmân, sans le reconnaître, je l'ai employé et lui ai
fait porter le foin. Il passa devant des gens qui lui dirent : « Nous allons
porter cela pour toi, ô Abû cAbd Allah. » j'ai alors demandé : Qui est-ce ?
On me répondit : « C'est Salmân, le Compagnon du Messager d'Allah. » Je
lui dis : « Je ne t'ai pas reconnu, pose cela. » Mais il a refusé, jusqu'à
parvenir chez moi. » [As-Siyar 1/546]
0 Al-A§.macî rapporte de son père : « Al-Muhallab Ibn Abî �afrah passa
devant Mâlik Ibn Dînâr en se pavanant, et il lui dit : « Ne sais-tu pas que
c'est une démarche qu'Allah réprouve, si ce n'est face au rang de l'ennemi ?
- Ne sais-tu pas qui je suis ? - Si, tu as commencé comme une goutte
infime, et tu finiras comme une charogne crasseuse, et entre ces deux
moments tu portes des excréments. » Al-Muhallab s'effondra et dit :
« Désonp.ais je me connais vraiment. » [As-Siyar 2/713]
0 Abû cUbaydah a dit : « Un tyran dit : « Je ne cesserai de m'élever
jusqu'à voir celui qui est dans les cieux. » Allah lui envoya la plus infime de
Ses créatures, ainsi un insecte pénétra dans son nez, et il demanda à
mourir. Il dit : « Frappez ma tête ! » et ils le frappèrent jusqu'à pulvériser
son cerveau. » [AI-H.ilyah 2/86]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G cAbd Allah Ibn Buraydah rapporte: « Salmân travaillait de ses mains,


et lorsqu'il gagnait quelque chose, il achetait de la viande ou du poisson,
puis il appelait les lépreux et mangeait avec eux. » [As-Siyar l/548]
G Abû cAmr Ibn Ma!ar rapporte : « J'ai participé à l'assise d' Abû
cUthmân Al-Hayrî qui arriva, prit place, et resta longuement silencieux, si
bien qu'un homme lui dit : « Penses-tu dire quelque chose ? » Il répondit :
« Un homme qui n'est pas pieux et ordonne pourtant la piété aux gens. Un
médecin qui soigne, alors que le médecin lui-même est malade. » Les gens
se mirent alors à pleurer et s'agiter. » lliifah As-�afwah 4/352]
G Al-Hasan rapporte : « cAbd Allah Ibn Al-Mubârak était à Koufa et
on lui lisait le livre des rites du pèlerinage, jusqu'à ce que le lecteur
parvienne à un hadith suite auquel il était dit : « C'est l'avis de cAbd Allah
et celui que nous adoptons. » Il dit alors : « Qui a écrit mes propos ? » Je lui
répondis : le scribe ; et il ne cessa de l'effacer de sa main jusqu'à le faire
disparaître, puis il dit : « Qui suis-je pour qu'on écrive mes propos ? » lliifah
As-�afwah 4/372]
G Thaclabah Ibn Abî Mâlik Al-Quradhî rapporte : « Abû Hurayrah
arriva au marché en portant un fagot de bois, alors qu'il était le gouverneur
du calife Marwân, et il dit : Libérez le chemin pour le gouverneur ! » [As-Siyar
2/614]
G cAbd Ar-Rahmân Ibn Adrak rapporte : « <Alî Ibn Al-Husayn entrait
dans la mosquée et passait entre les gens jusqu'à s'assoir avec Zayd Ibn
Aslam. Nâfic Ibn Jubayr lui dit : « Qu'Allah te pardonne, tu es le maître des
hommes et tu traverses la mosquée jusqu'à t'assoir avec cet esclave ? » Il
répondit : On doit rechercher, aller trouver et demander la science là où elle
se trouve. » [As-Siyar 4/388]
G Ayyûb Ibn Al-Mutawakkil rapporte : « Lorsqu' Al-Khalîl Ibn Ahmad
enseignait une chose à quelqu'un, il ne lui montrait pas qu'il lui avait été
profitable, mais lorsque quelqu'un lui enseignait une chose, il lui montrait
qu'il avait tiré profit de lui. » [As-Siyar 2/713]
G Ibn Jâbir rapporte : « Zayd Ibn cAbd Al-Malik - le fils du Calife -
arriva à l'assise de Makhûl. Nous voulions lui faire place, mais Makhûl
dit : Laissez-le apprendre l'humilité. » [As-Siyar 5/150]
G cAbd Allah Ibn �âlih rapporte : « Je suis resté avec Al-Layth pendant
vingt ans : il ne déjeunait et ne dinait qu'en compagnie des gens, et il ne
mangeait que de la viande, sauf lorsqu'il était malade. » [As-Siyar 8/150]
L'humilité et la vigilance face à l'orgueil

0 Ibn As-Sammâk se présenta chez le calife Ar-Rashîd et lui dit : « Ton


humilité devant ta noblesse est plus noble encore que ta noblesse. » Puis il
l'exhorta et le fit pleurer. [As-Siyar 9/287]
0 Lorsque <Umar Ibn <Abd Al-<Azîz enterra Sulaymân Ibn cAbd Al­
Malik et qu'il sortit de sa tombe, il entendit le son d'une secousse et
demanda : « Qu'est-ce ? - Le char du Calife que l'on t'apporte afin que tu
y montes. - Qu'ai-je à voir avec cela ? Éloignez cela de moi et apportez­
moi ma mule. » On lui apporta sa mule et il l'enfourcha. Le chef des gardes
se mit à marcher devant lui avec sa lance, et il lui dit : « Écarte-toi de moi !
Qu'ai-je à voir avec cela ? Je ne suis qu'un simple musulman. » �ifah As-�.nfwah
2/462]

0 Muhammad Ibn Al-Hasan Ibn Hârûn rapporte : « Lorsqu' Abû <Abd


Allah [l'imam Ahmad] marchait dans la rue, il détestait que quelqu'un le
suive. » [As-Siyar 11/226]

0 <Alî Ibn Thâbit a dit : « J'ai rencontré Sufyân At-Thawrî sur le


chemin de la Mecque, et si tu avais deux sous que tu voulais donner en
aumône, sans le connaître, tu aurais pensé les lui donner. Je n'ai jamais vu
Sufyân au milieu d'une assise, mais il s'asseyait contre le mur, ou
s'appuyait à un pilier, en serrant les genoux. » �ifah As-�aftvah 1/336]
0 On posa à <Abd Allah Ibn Al-Hasan une question sur laquelle il se
trompa. Quelqu'un lui dit : « La disposition légale sur cette question est
ceci et cela. » cAbd Allah baissa la tête un moment puis dit : « Donc je
reviens humblement sur ce que j'ai dit. Je préfère être un suiveur dans la
vérité qu'un meneur dans le faux. » [Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah 10/712]
0 cAbd Ar-Rahmân Ibn Mahdî rapporte : « Nous participions à des
funérailles en lesquelles se trouvait <Ubayd Allah Ibn Al-Hasan Al­
<Anbarî qui était, à cette époque, Grand Juge de Bassora, et jouissait d'un
rang élevé parmi les gens. Il parla d'une chose et se trompa, je dis alors -
et j'étais jeune à cette époque : « il n'en est pas ainsi, ô père, reviens aux
textes ! » les gens se pressèrent autour de moi et cUbayd Allah leur dit :
« Laissez-le ! Alors qu'en est-il ? » Je l'en ai informé et il me dit : « Tu dis
vrai mon garçon. Je reviens donc à ton avis avec humilité. » [AL-Hilyah 3/112]
0 Un shaykh passa avec ses compagnons dans une rue où on leur jeta
des braises. Il dit alors à ses compagnons : « Celui qui mérite l'Enfer, et
auquel on accorde des braises, est gagnant. » [Al-Jâmic Al-Muntakhnb 69]
0 Al-Hasan vit un homme marcher en se pavanant, et il dit : « Allah a
en chacun de ses membres un bienfait. Ô Allah ! ne nous mets pas parmi
ceux qui utilisent tes bienfaits pour Te désobéir. »
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ Yahyâ Ibn Macîn a dit: « Je n'ai vu personne de semblable à Ahmad,


je l'ai fréquenté cinquante ans, et il ne s'est jamais vanté devant nous du
bien qu'il y avait en lui. » [As-Siyar 11/214]
$ �âlih Ibn Ahmad rapporte : « Lorsque quelqu'un invoquait en
faveur de mon père, il disait : Les actes ne valent que par leur conclusion. »
[As-Siyar 11/226]

$ Al-Marrûdhî rapporte : « J'ai entendu Abû cAbd Allah mentionner le


comportement des pieux et dire : Je demande à Allah qu'Il ne nous abhorre
pas, où sommes-nous face à eux ? » [As-Siyar 1 1/226]
La crainte de la renommée

La crainte de la renommée

{!;+ Ibn Buraydah rapporte : « J'ai participé à la bataille de Khaybar, et je


suis de ceux qui ont gravi la brèche. J'ai combattu jusqu'à ce qu'on voit où
je me trouvais, alors que je portais un habit rouge, et je ne pense pas avoir
commis de péché plus grand en islam. » c'est-à-dire la renommée. [As-Siyar
2/470]

{!;+ cÂ�im Al-Ahwal rapporte : « Lorsque plus de quatre personnes


s'asseyaient avec Abû-1-<Âliyah, il se levait et les laissait. » [As-Siyar 4/210]
{!;+ Shahr Ibn Hawshab a dit : « Celui qui chevauche une monture
célèbre, et porte des habits célèbres, Allah se détourne de lui, même s'il est
noble. » [As-Siyar 4/375]
{!;+ lbrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « N'est pas sincère envers Allah (�) celui
qui aime la célébrité. » [Al-Hilyah 8/20]
G Mucammar rapporte : « La tunique de Ayyûb comportait un ajout [en
longueur], on lui en fit la remarque, et il dit : Aujourd'hui, la célébrité
repose dans le retroussement du vêtement. » [As-Siyar 6/22]
{!;+ Sufyân a dit : « Le salut repose dans le fait de ne pas aimer être
connu. » [As-Siyar 7/258]
{!;+ cAbd Al-Wâhid Ibn Mûsâ rapporte : « J'ai entendu Ibn Muhayriz
dire : Ô Allah, je Te demande de n' avoir aucune renommée. » [Al-Hilyah 2/167]
{!;+ Ibn Al-Mubârak rapporte : « Sufyân m'a dit : Prends garde à la
renommée, car je n'ai jamais été trouvé quelqu'un [un savant] sans qu'il ne
mette en garde contre la renommée. » [As-Siyar 7/260]
{!;+ <Abdah Ibn Sulaymân Al-Marrûdhî rapporte : « Nous étions en
expédition, en compagnie d' lbn Al-Mubârak, sur des terres byzantines,
lorsque l'ennemi nous surprit. Lorsque les deux armées se firent face, un
ennemi sortit du rang et lança un défi. Un de nous se rendit à lui, mais il fut
tué, puis un second, et un troisième. L'ennemi appela encore au défi, l'un
de nous sortit du rang, pourchassa l'ennemi un moment, le blessa et le tua.
Les gens se ruèrent autour de lui. J'ai regardé et constaté qu'il s'agissait de
cAbd Allah Ibn Al-Mubârak, mais il cachait son visage de sa manche ; j'ai
alors saisi l'extrémité de sa manche pour la tirer et le dévoiler, et il dit : Toi,
ô Abû <Amr, tu comptes parmi ceux qui nous salissent ? » [As-Siyar 8/394]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Al-Fugayl a dit : « Si tu peux ne pas être connu, fais-le, et tu


n'encours rien à ce qu'on ne fasse pas tes éloges, ou à ce que tu sois blâmé
des gens si tu es loué auprès d'Allah. Celui qui aime être mentionné ne sera
pas mentionné, et celui qui le réprouve le sera. » [Al-Hilyah 8/88]
0 Zakariyyâ Ibn Yahyâ Ibn Yahyâ rapporte : « Mon père offrit ses
vêtements à Ahmad ; je les lui ai donc portés dans un tissu, il les regarda et
dit : « Ce ne sont pas les vêtements que je porte. » Il prit un seul vêtement et
rendit le reste. » [As-Siyar 10/517]
0 Al-Marrûdhî rapporte : « Ahmad me dit : Dis à cAbd Al-Wahhâb :
Reste inconnu, car moi j'ai été éprouvé par la célébrité. » [As-Siyar 11/226)
@ cUbayd Al-Qârî rapporte : « L'oncle d' Ahmad entra chez lui et lui
dit : « Quelle est cette affliction ? Quelle est cette tristesse ? » Il leva la tête et
répondit : Ô mon oncle, bonne annonce à celui qu'Allah fait de�eurer
inconnu. » [As-Siyar 11/207]
@ Habîb Ibn Abî Thâbit rapporte: « Un jour Ibn Mascûd sortit, et des
gens le suivirent. Il leur dit : Vous voulez quelque chose ? - Non, mais nous
voulons marcher avec toi. - Repartez, car c'est une humiliation pour celui
qui suit, et une tentation pour celui qui est suivi. » �ifah As-�afwah 1/406)
@ Al-Hârith Ibn Suwayd rapporte : << "cAbd Allah a dit : Si vous saviez
de moi ce que je sais, vous me jetteriez de la terre sur la tête. » [�ifah As-�afwah
1/406)

0 Al-Hasan rapporte : « J'étais avec Ibn Al-Mubârak, et nous sommes


arrivés à un point d'eau d'où les gens buvaient. Il s'en approcha pour boire,
sans que les gens ne le reconnaissent, si bien qu'ils l'ont serré et repoussé.
Lorsqu'il sortit, il me dit : C'est ainsi que doit être la vie, sans être reconnu
et révéré. » �ifah As-�afwah 4/135)
@ Al-Husayn Ibn Al-Hasan Al-Marrûdhî rapporte : « cAbd Allah Ibn
Al-Mubârak me dit : Aime la discrétion, et réprouve la renommée, et ne
montre pas que tu aimes la discrétion et qu' ainsi tu élèves ta personne, le
fait que tu prétendes l'ascétisme te fait sortir de l'ascétisme, car tu appelles
sur toi les éloges et louanges. » �ifah As-�afwali 4/137)
@ Ibn Al-Muhayrîz rapporte : « J'ai entendu Fagâlah Ibn cUbayd dire -
alors que je lui avais demandé une recommandation : voici des
caractéristiques dont Allah te fera profiter : si tu peux connaître sans être
connu, fais-le ; si tu peux écouter sans parler, fais-le ; et si tu peux t'asseoir
avec d'autres sans qu'on s'assoit avec toi, fais-le. » [As-Siyar (3/116)

J56
La crainte de la renommée

G Sahl Ibn Man�ûr rapporte : « Un jour Bishr Ibn Man�ûr prolongea sa


prière, et il vit un homme qui le regardait, il lui dit alors : Ne sois pas ébloui
par ce que tu as vu de moi, car Iblîs a adoré Allah avec les anges tant et
tant. » [Al-HJlyah 2/331)
G Jacfar Ibn Hiyân rapporte : « On mentionna à Muslim Ibn Yasâr
combien il se détournait peu dans la prière, et il répondit : Et qui vous dit
où est mon cœur ? » [Az-Zuhd li A!lmad 307]
G cAbd Ar-Rahmân Ibn Zayd rapporte : « Nous avons demandé à
<Alqamah : « Pourquoi ne pries-tu pas à la mosquée, afin que nous nous
asseyions avec toi et que tu sois interrogé ? Il répondit : Je crains qu'on
dise : c'est <Alqamah ! » [As-Siyar l/ 443)
G Ayyûb As-Sakhtiyânî a dit : « Aucun serviteur ne peut être sincère
et aimer ensuite la renommée. » [As-Siyar 2/626)
G Sufyân a dit : « J'aime connaître les gens, et qu'ils ne me connaissent
pas. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/529)
G Al-Hasan Ibn Ar-Rabî< rapporte : « J'étais présent lorsqu'on lut à Ibn
Idrîs une missive du calife qui dit : « De cAbd Allah Ibn Hârûn,
Commandeur des croyants, à <Abd Allah Ibn Idrîs. » Ibn Idrîs se mit alors à
suffoquer, et il perdit connaissance - ceci après la prière du dhuhr - nous
sommes allés le trouver après le ca§_r et il était toujours dans le même état, et
il ne reprit connaissance que juste avant le maghrib, lorsque nous l'avons
aspergé d'eau. Il dit : Nous sommes à Allah et à Lui nous retournons ! Il me
connaît au point de m'écrire ! Quel péché m'a mené à cela ? » [As-Siyar 2/796)
G Suhnûn a dit : « Il arrivait que certains de ceux qui nous ont précédés
veuillent tenir des propos qui, s'ils les tenaient profiteraient à nombre de
gens, mais ils ne les prononçaient pas, par peur de la vanité. » [As-Siyar 3/983]
G Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Je ne connais personne qui aime la
renommée, sans que sa religion ne disparaisse et qu'il ne soit démasqué. »
[Al-Hilyah 3/94)

G Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Un homme peut être savant et s'assoir


avec des gens qui pensent qu'il a du mal à s'exprimer, alors qu'il n'en est
rien, si ce n'est qu'il réprouve la renommée. » [Az-Zuhd li A!lmad 446)
G Ar-Rabî< rapporte : « J'ai entendu As-Shâficî dire : J'aurais aimé que
les gens connaissent cette science [i.e : ses livres] sans que rien ne m'en soit
attribué. » [As-Siyar 10/29)

J5J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La véracité et la vigilance face au mensonge

$ Abû Bakr a dit : « Prenez garde au mensonge car il éloigne la foi. »


[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/207]

$ cUmar disait dans ses sermons : « Il n'est aucun bien en-deçà de la


véracité. Celui qui ment se débauche, et celui qui se débauche va à sa
perte. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/209]
$ cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Il ne faut mentir ni sérieusement ni
en plaisantant, et il ne faut pas promettre une chose à un enfant pour
ensuite ne pas tenir sa promesse. » [As-�amt 543]
$ cUmar a dit : « Ne considérez pas la prière d'un individu ni son
jeûne, mais considérez sa véracité lorsqu'il parle, sa retenue lorsqu'il est sur
le point de réaliser une chose, et sa loyauté lorsqu'on lui confie un dépôt. »
[Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/233]

$ cUthmân a dit : « Personne ne cache un secret sans qu'Allah ne le


dévoile dans les expressions de son visage et en ses lapsus. » [Majmû' Al-Fatâwâ
14/110]

$ Un homme demanda à cAbd Allah Ibn Mascûd : « Enseigne-moi des


paroles universelles et bénéfiques. » Il dit : « Adore Allah et ne Lui associe
rien. Suis le coran où qu'il te mène. Si une personne t'apporte une vérité,
accepte-la, même si cette personne t'est étrangère et désagréable. Si une
autre t'apporte une fausseté, réfute-la, même si cette personne t'est proche
et d'agréable compagnie. » [Al-Hilyah 1;121]
$ On interrogea Hudhayfah concernant l'hypocrite et il dit : « Il est
celui qui décrit la foi mais ne la met pas en pratique. » [Ta'dhîm As-�alah 682]
$ Muhammad Ibn Kacb Al-Quradhî a dit : « Le menteur ne ment que
par mépris envers sa personne. » [As-Shu'ab 4/4897]
$ Al-Ghâzî Ibn Qays a dit : « Je n'ai pas menti depuis que je suis
pubère. » [As-Siyar 9/323]
$ Samurah Ibn Jundub a dit : « Je préfère dire non, plutôt que de dire
oui, pour ensuite ne rien faire. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/292]
$ Al-Hasan a dit : « Le fondement de l'hypocrisie, et ce sur quoi elle est
construite est le mensonge. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/208]

)52
La véracité et la vigilance face au mensonge

0 Lorsque cAbd Allah Ibn cAmr fut sur le point de mourir, il dit : « Un
homme de Quraysh est venu demander la main de ma fille, et je lui ai
donné un semblant de promesse. Par Allah, je ne rencontrerai pas Allah
avec le tiers de l'hypocrisie ! Je vous prends à témoin que je la lui marie. »
[Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7 /269]

0 Les compagnons de cAbd Allah Ibn Macsûd rapportent : Lorsqu' Ibn


Mascûd promettait et disait : « Si Allah le veut » il ne manquait jamais à sa
promesse. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/272]
0 Lorsque quelqu'un demandait lbrâhîm An-Nakhacî chez lui, alors
que ce dernier réprouvait voir cette personne, il disait à la servante : « Dis­
lui : « Va le chercher à la mosquée », et ne dis pas : « Il n'est pas là », afin
que cela ne soit pas un mensonge. » [As-�amt 636]
0 Yahyâ Ibn Mu!arrif rapporte : « cîsâ Ibn Jâbân me dit un jour :
« Entre et regarde si tu le vois dans la mosquée. » Je suis entré et sorti, et j'ai
dit : Il n'y a personne dans la mosquée. Il me dit : Ne dis pas cela, mais dis :
je n'ai vu personne dans la mosquée, c'est ce que tu dois dire. » [As-�amt 636]
0 Les yeux d' Al-Layth Ibn Sacd étaient infectés au point que des
sécrétions s'écoulaient et qu'il les cachait de sa main. On lui dit : « Pourquoi
n'essuies-tu pas ces sécrétions ? » Il répondit : « Et que faire de ma parole
donnée au docteur, lorsqu'il me demanda de ne pas toucher, et que j'ai
répondu : je ne toucherai pas ! » [As-�amt 507]
0 Al-A�macî rapporte : « Un homme vint trouver Al-Hajjâj et lui dit :
« Les gens prétendent que Ribcî Ibn Hirâsh ne ment pas, et ses deux fils en
fuite viennent d'arriver chez lui. » Al-Hajjâj le fit venir et lui : « Qu'est-il
advenu de tes fils ? » Il répondit : « Ils sont chez moi, et c' est auprès d'Allah
que nous recherchons l'aide. » Al-Hajjâj lui dit : « Ils sont à toi. » en raison
de sa véracité qui lui plut. » [As-Siyar 4/360]
0 Shucbah a dit : « Je n'ai pas vu plus véridique que Sulaymân At­
Taymî, lorsqu'il rapportait quelque chose du Prophète (�), il changeait de
couleur. » [As-Siyar 6/196]
0 Al-Walîd Ibn Muslim rapporte : « J'ai demandé à Al-Awzâcî, Sacîd
Ibn cAbd Al-cAzîz et Ibn Jurayj : pourquoi avez-vous recherché la science ?
Tous ont répondu : pour moi-même, sauf Ibn Jurayj qui dit : J'ai recherché
la science pour les gens. » [As-Siyar 2/328]
0 Al-Ahnaf Ibn Qays rapporte : « Je n'ai jamais menti depuis que j'ai
embrassé l'islam, à l'exception d'une fois où j'ai rencontré cUmar qui me
demanda le prix de mon vêtement, et j'en ai retiré le tiers de sa valeur. Il
me dit : Ton vêtement est beau, mais il est cher. » [Mawsû'ah ibn Abî-d-Dunyâ 7/490]

)5)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Macrûf Al-Kurakhî a dit : « Comme sont nombreux les vertueux, et


comme sont peu nombreux les véridiques ! » [As-Siyar 9/341]
0 Yûsuf Ibn Asbâ! a dit : « Le véridique a trois qualités : la douceur, la
beauté, et la prestance. » [As-Siyar 9/170]
0 An-Nahrajûrî a dit : « La véracité consiste en la concordance de la
vérité en secret et en public ; et l'essence de la véracité consiste à dire la
vérité lors des situations périlleuses. » [As-Siyar 15/233]
G Un sage a dit : « Attache-toi à la véracité, car le sabre tranchant dans
la main de l'homme courageux n'est pas plus noble que la véracité. La
véracité est grandeur même si elle comporte ce que tu réprouves, et le
mensonge est humiliation même s'il comporte ce que tu aimes. Celui qui
est connu pour le mensonge n'est pas cru, même lorsqu'il dit vrai. » [Al­
Ma/yîsin wa-l-Masâwî l/169]

0 As-Shacbî a dit : « Attache-toi à la véracité lorsque tu vois qu'elle te


nuira, car elle te profitera ; et éloigne-toi du mensonge lorsque tu vois qu'il
te profitera, car il te nuira. » [Al-Ma/yîsin wa-l-Masâwî l/169]
0 As-Shâficî a dit : « La science consiste en l'affermissement, et son
profit est la préservation ; l'origine de la retenue est la suffisance et son
profit est le repos ; l'origine de la patience est la détermination, et son profit
est la victoire ; l'origine de l'acte est la permission accordée par Allah ; et
son profit est la réussite ; et le but de toute chose est la véracité. » [As-Siyar
10/41]
0 Abû Muhammad Ad-Dârimî a dit : « Ishâq Ibn Râhawayh a dominé
les gens d'Orient et d'Occident par sa véracité. » [Al-Hilyah 3/222]
0 On a dit : « La véracité est la balance d'Allah autour de laquelle
gravite l'équité, et le mensonge est la balance de Satan autour de laquelle
gravite l'iniquité. » [Al-Ma!:!.âsin wa-l-Masâwî l/169]
0 Bakr Ibn Munîr rapporte : « On apporta à Al-Bukhârî de la
marchandise que son fils Ahmad lui fit parvenir. Les commerçants se
réunirent autour de lui et la lui réclamèrent avec un gain de cinq milles
dirhams. Il leur dit : « Repartez ce soir. » Le lendemain, d'autres
commerçants vinrent le trouver et lui demandèrent sa marchandise, avec
un gain de dix milles dirhams. Il dit alors : J'ai eu l'intention de la vendre à
ceux qui sont venus la veille. » [As-Siyar 12/448]
0 Mu!arrif Ibn cAbd Allah a dit : « Je n'aimerais pas prononcer un
mensonge et obtenir en échange ce bas-monde et ce qu'il contient. » [As-Siyar
4/195]

154
La véracité et la vigilance face au mensonge

0 Abû Al-cÂliyah a dit : « Vous priez et jeûnez plus que ceux qui vous
ont précédé, mais le mensonge est apparu parmi vous. » [As-Siyar 4/210]
0 cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz a dit : « Je n'ai pas menti depuis que j'ai su
que le mensonge nuit à celui qui le pratique. » [As-Siyar 5/121]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Si quelqu'un pensait à mentir dans le
hadith, seul, chez lui, dans une pièce, Allah le ferait apparaître sur lui. » [As­
Siyar 7/248]

0 Hârûn Ibn Ri'âb rapporte : « Lorsque la mort vint à cAbd Allah Ibn
cAmr, il dit : Allez trouver untel [un homme de Quraysh], car je lui ai dit
concernant ma fille un parole ressemblant à une promesse, et je ne veux
pas rencontrer Allah avec le tiers de l'hypocrisie, et je vous prends à témoin
que je la lui marie. » [As-Siyar 8/396]
0 Abû cAbd Allah Muhammad Ibn Hammâd rapporte : « Un homme
demanda l'autorisation d'entrer chez Abû Al-Walîd At-Tiyâlisî. Il posa
alors la tête sur l'oreiller et dit au servant : Dis-lui : il vient de poser sa
tête. » [As-Siyar 10/345]
0 lshâq Ibn Hânî' rapporte : « Nous étions chez Ahmad Ibn Hanbal,
alors que se trouvaient avec lui Al-Marrûdhî et Muhannî. Quelqu'un
frappa à la porte et demanda : « Al-Marrûdhî est-il ici ? » Il sembla que Al­
Marrûdhî réprouva qu'on sache où il se trouvait. Muhannî pointa alors son
index sur sa paume et dit : « Al-Marrûdhî n'est pas ici, et que ferait Al­
Marrûdhî ici ? » Ahmad rit et ne le réprouva pas. » [As-Shu<ab 11/319]
0 Hudhayfah Al-Mçrrcashî a dit : « Je préfère délaisser pour Allah un
mensonge plutôt que d'accomplir un pèlerinage » [AI-Hilyah 3/65]
0 Ibn As-Sammâk a dit : « La première punition de celui qui ment est
qu'on rejette sa parole lorsqu'il dit vrai. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/220]
0 Mâlik Ibn Dînâr dit : « La véracité et le mensonge se combattent
dans le cœur, jusqu'à ce que l'un expulse l'autre. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/213]
0 Yazîd Ibn Maysarah a dit : « Le mensonge irrigue la porte de tout
mal comme l'eau irrigue les racines de l'arbre. » [Mawsû'nh Tbn Abî-d-Dunyâ 5/214]
0 cAwn Ibn cAbd Allah rapporte : « Mon père m'offrit un manteau
avec lequel je suis sorti, et mes compagnons me dirent : « Est-ce le
gouverneur qui te l'a offert ? » J'ai voulu leur faire croire que c'était le
gouverneur qui me l'avait offert, et j'ai dit : « Qu'Allah récompense le
gouverneur par un bien. Qu'Allah vêtisse le gouverneur d'un manteau du

J55
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Paradis. » J'ai rapporté cela à mon père qui me dit : « Ô mon fils ! Ne mens
pas, et ne dis rien qui ressemble au mensonge ! » [MawsûcaJi Ibn Abî-d-Dunyâ 5/218]
G Ibn As-Sammâk a dit : « Je ne me vois pas récompensé pour avoir
délaissé le mensonge, car je ne le délaisse que par fierté. » [Mawsûcah Ibn Abî-d­
Dunyâ 5/219]
G Les invocations de Sacd Ibn Abî Waqqâ� étaient exaucées ; un
homme menti à son sujet et il dit : « Ô Allah ! S'il est menteur, rends-le
aveugle, prolonge son existence, et soumets-le aux tentations. » Tout cela
frappa cet homme qui poursuivait les jeunes filles dans les impasses et
disait : Je suis un vieil homme tenté, frappé par l'invocation de Sacd. » [Al­
Bukhârî 755]
G Une femme disputa à Sacîd Ibn Zayd une terre qui lui appartenait et
prétendit qu'il la lui avait prise. Il dit : « Ô Allah ! Si elle ment, rends-la
aveugle et tue-la sur sa terre. » Elle perdit ensuite la vue, et un soir qu'elle
marchait sur sa terre, elle tomba dans un puits et mourut. » [Muslim 1610]
Le ilence et la préservation de la langue

Le silence et la préservation de la langue

G cUmar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « Qu'Allah fasse miséricorde à celui qui


s'abstient de toute parole superflue et accomplit des œuvres
supplémentaires. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/380)
G Abû-d-Dardâ' a dit : « Sois équitable entre tes oreilles et ta bouche,
car on t'a accordé deux oreilles et une seule bouche, afin que tu écoutes
plus que tu ne parles. » [�Uyûn Al-Akhbâr 2/573)
G cAlî Ibn Abî Iâlib a dit : « La langue assure la rectitude du corps : si
la langue fait preuve de rectitude, les membres en feront preuve aussi, mais
si la langue se trouble, aucun membre n'agira avec droiture. » [Mawsû'ah Ibn Abî­
d-Dunyâ 7/63)

G Un homme divagua dans ses propos en présence de Mucâwiyah,


puis il dit : « Dois-je me taire, ô Commandeur des croyants ? » Il lui
répondit : « As-tu seulement parlé ? » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/571)
G Ibn cAbbâs dit pendant les circumambulations : (( ô langue ! Parle et
obtiens le bien, ou garde le silence et sois préservé, avant de le regretter. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/224)

G cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Si je me moquais d'un chien, je


craindrais d'être transformé en chien. » lli_ifah As-fiafwah 1/191)
� Ibn cUmar a dit : « Ce qui est le plus en devoir d'être purifié est la
langue. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/80)
G Al-Ahnaf Ibn Qays a dit : « Le trépas de l'homme est enfoui sous sa
langue. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1/3 1)
G Abû-d-Dardâ' a dit : « Il n'est pas, en le croyant, de chose plus aimée
d'Allah que sa langue, car c'est par elle qu'il le fait entrer au Paradis ; et il
n'est pas, en le mécréant, de chose plus détestée d'Allah que sa langue, car
c'est par elle qu'Il le fait entrer en Enfer. » [Al-H.ilyah 1/176)
G Sâlim rapporte : « Ibn cUmar n'a jamais injurié un servant, sauf un

seul qu'il a ensuite affranchi. » [Al-Hilyah 1/307)


� Ibn Mascûd a dit : « Parmi ceux qui porteront le plus de péchés au
Jour de la Résurrection, ceux qui discutent le plus dans le Faux. » [Az-Zuhd li
Ah_mad 199]

)57
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ Abû Hurayrah a dit : « Celui qui ne réalise pas que ses paroles
relèvent de ses actes, et sa comportement de sa religion court à sa perte
sans s'en rendre compte. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/221]
$ cAbd Allah a dit : « Par Celui en dehors duquel il n'y a pas de
divinité digne d'adoration, rien à la surface de la terre ne mérite plus d'être
emprisonné que la langue. » [As-�amt 23]
$ Nawfil Ibn Abî cAqrab rapporte : « cAmmâr Ibn Yâsir parlait peu et
se taisait longuement. » [Al-H.ilyah 1/145]
$ Sacîd Ibn Jubayr rapporte : « J'ai vu Ibn cAbbâs saisir sa langue et lui
dire : Dis le bien et tu en tireras profit, ou tais-toi et tu seras préservée,
avant de le regretter. » [Az-Zuhd li A!Jpwd 236]
$ Abû Hurayrah a dit : « Je vous mets en garde contre l'excès de
parole. Suffit ce qui permet de réaliser ce dont on a besoin » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 7/72]

$ Al-Awzâcî rapporte : « Lorsque cAbdah était dans la mosquée, il ne


mentionnait rien des choses de ce bas-monde. » [Al-H.ilyah 6/114]
$ Shaddâd Ibn Aws dit un jour à un de ses compagnons : « Amène
une nappe afin que nous nous amusions. » Un de ses compagnons lui dit :
« Je ne t'ai jamais entendu prononcer de parole semblable depuis que je te
fréquente. » Il répondit : « Depuis que j'ai quitté le Messager d'Allah (:i),
pas une parole n'est sortie de moi sans qu'elle ne soit contrôlée, cachetée, et
je jure par Allah qu'aucune parole en dehors de celle-ci ne m'échappera
plus. » [Al-Hilyah 1/265]
$ Anas rapporte: « Nous étions en chemin avec Abû Mûsâ, et alors que
les gens parlaient, il entendit de l'éloquence et de la volubilité. Il dit alors :
Ô Anas ! Mentionnons Allah un moment, car peu s'en faut que l'un d'eux
ne fende la terre par ses paroles. » [Al-Mu�annnf7/142]
$ Maymûn Ibn Mihrân rapporte : « Un homme vint trouver Salmân
Al-Fârisî et lui dit : Adresse-moi une recommandation. - Ne parle pas. -
Celui qui vit parmi les hommes ne peut ne pas parler. - Si tu parles, dis la
vérité ou tais-toi. - Dis m'en encore. - Ne te mets pas en colère. - Je suis
parfois dépassé par ce que je ne peux maîtriser. - Si tu t'énerves, contrôle
ta langue et ta main. - Dis m'en encore. - Ne fréquente pas les gens. -
Celui qui vit parmi les hommes ne peut ne pas les fréquenter. - Si tu les
fréquentes, parle en toute véracité et respecte le dépôt. » �ifah As-�afwah 1/259]
$ Muhammad Ibn An-Na�r Al-Hârithî rapporte : « On a dit :
L'abondance de paroles fait disparaître la prestance. » [As-�amt 52]
Le silence et la préservation de la langue

0 Al-Awzâ<î a dit : « Le croyant parle peu et œuvre beaucoup, alors


que l'hypocrite parle beaucoup et œuvre peu. » [As-Siyar 2/684]
0 Al-Hasan rapporte : « Les gens disaient : La langue du sage est
placée derrière son cœur, ainsi lorsqu'il veut parler, il passe par son cœur,
si cette parole est en sa faveur, il parle, et si elle est en sa défaveur, il se tait.
Quant à l'ignorant, son cœur est à l'extrémité de sa langue, il ne revient à
pas à lui, et il dit tout ce qui lui passe par la langue. » [Az-Zuhd li Ah_mad 331]
0 Abû Al-Ash-hab rapporte : « Les gens disaient : N'a pas compris sa
religion celui qui ne contrôle pas sa langue. » [Az-Zuhd li Alpnad 331]
0 Al-Hasan a dit : « On nous a rapporté que celui qui se moque de son
frère pour un péché dont il s'est repenti devant Allah, Allah (�) l'éprouve
par ce péché ! » [Az-Zuhd li Ah_mad 342]
0 Abû Usâmah rapporte : « Un homme dit à Sufyân At-Thawrî :
« J'atteste que Al-Hajjâj et Abû Muslim Al-Khurasânî sont en Enfer ! » Il
répondit : Non, tant qu'ils reconnaissent l'Unicité. » [As-Siyar l0/41]
0 Al-Awzâ<î a dit : « Celui qui multiplie le souvenir de la mort se
suffira de peu, et celui qui sait que ses paroles comptent parmi ses actes,
parlera peu. » [As-Siyar 7/117]
0 Al-Hasan rapporte que des gens évoquèrent un sujet en présence de
Mu<âwiyah Ibn Qurah, mais qu' Al-Ahnaf Ibn Qays resta silencieux. On lui
dit : « Pourquoi ne parles-tu pas, ô Abû Bahr ? » Il répondit : « Je crains
Allah si je mens, et je vous crains si je dis la vérité. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
2/221]

0 Wuhayb Ibn Al-Ward a dit : « Celui qui considère ses paroles parmi
ses actes parle peu. » lliifah As-�afwah 2/533]
0 Salamah Ibn Dînâr a dit : « Le croyant doit prêter plus d'attention à
sa langue qu'à l'endroit où il pose le pied. » lliifah As-�afwah 2/57]
0 <Abd Ar-Rahmân Ibn Shurayh a dit : « Si l'homme devait choisir
quelque chose pour lui-même, il ne choisirait rien de meilleur que le
silence. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/222]
0 lbrâhîm a dit : « Parfois mon âme m'insuffle une chose, et la seule
chose qui m'empêche de l'exprimer est la peur d'être éprouvé par une
chose similaire. » [Al-Ghîbah wa-n-Namîmah 150]
0 Al-Fu4ayl a dit : < Celui qui entend une turpitude et la propage est
semblable à celui qui la commet. La turpitude se propage parmi ceux qui
ont cru jusqu'à parvenir aux pieux qui l'enferment. » [At-Tawbîkh 23]
Ainsi étaient 11os pieux prédécesseurs ...

G Abû Dâwud As-Sijistânî rapporte : « Ahmad Ibn Hanbal ne se


plongeait pas dans les discussions sur les choses de ce bas-monde comme
les gens, mais lorsqu'on mentionnait la science, il parlait. » [füfah As-�afwah
2/519]

G Al-Ahnaf Ibn Qays a dit : « Ne mentionnez pas dans nos assises les
femmes et la nourriture, je déteste qu'un homme parle de son sexe et de
son ventre. » [As-Siyar 2/453]
G Al-Hasan a dit : « Ô fils d'Adam ! On a déployé pour toi une page, et
on t'a confié à deux anges qui inscrivent tes œuvres : accrois ce que tu veux
et diminue ce que tu veux. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/74]
G cAbd Allah Ibn Al-Mubârak rapporte : « On a dit que l'isolement
consistait à être avec les gens et, lorsqu'ils mentionnent Allah, parler avec
eux, et lorsqu'ils parlent d'autre chose, rester silencieux. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 7/53]

G Wuhayb Ibn Al-Ward a dit : « Les médecins sont unanimes pour


dire que le fondement de la médecine est la diète, et les sages sont
unanimes pour dire que le fondement de la sagesse est le silence. » [Mawsû'ah
Ibn Abî-d-Dunyâ 7/336]

G Sufyân rapporte : « On a dit : ma langue est un fauve, si je la lâche je


crains qu'elle ne me dévore. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/53]
G Al-Fu_Q_ayl a dit : « Le croyant parle peu et œuvre beaucoup, alors
que l'hypocrite parle beaucoup et œuvre peu. Les paroles du croyant sont
sagesses, son silence réflexion, son regard exhortation, et ses œuvres bonté.
Si tu agis ainsi, tu ne cesseras d'être dans l'adoration. » [Al-Hilyah 8/98]
G Al-Husayn Ibn Muhamma d rapporte : « Muhammad Ibn Ismâcîl
[Al-Bukhârî] possédait spécifiquement trois qualités, en plus des autres
qualités louables qui étaient les siennes : il parlait peu, ne convoitait pas ce
que possédaient les gens, et il ne se consacrait pas à ce qui occupe les gens,
mais il se consacrait totalement à la science. » [As-Siyar 12;449]
G Yûnus Ibn cUbayd a dit : « Tu peux reconnaitre la retenue d'un
homme à ses propos lorsqu'il s'exprime. » [Al-Hilyah 3/20]
G Muhammad Ibn Is.hâq rapporte : « Un bédouin vint trouver Al­
Qâsim Ibn Muhammad et lui demanda : « Qui de toi et Sâlim est le plus
savant ? » Il répondit : « Tel est le rang de Sâlim » et il n'ajouta rien jusqu'à
ce que le bédouin s'en aille. Ibn Is.hâq dit : « Il réprouva dire : « Il est plus
savant que moi » et mentir, ou dire : « Je suis plus savant que lui » et faire
ses éloges. » [Al-Muntadham 2/684]
Le silence et la préservation de la langue

(;;+ Ibn cAwn ne se mettait pas en colère, et lorsque quelqu'un le mettait


en colère, il disait : « Qu'Allah te bénisse ! » [Al-H.ilyah 3/39]
(;;+ Yahyâ Ibn Abî I\athîr a dit : « Si les propos d'un homme sont bons,
je vois cela dans l'ensemble de ses actes ; et si ses propos sont mauvais, je
vois cela dans l'ensemble de ses actes » [Al-H.ilyah 3/68]
(;;+ Ibn Abî Najîh rapporte de son père que Iâwûs lui dit : « Ô Abû
Najîh ! Celui qui parle et craint Allah est meilleur que celui qui se tait et
craint Allah. » [Al-H.ilyah 4/5]
(;;+ lbrâhîm An-Nakhacî a dit : « Je peux voir une chose blâmable, et rien
ne m'empêche de la blâmer si ce n'est la crainte d'être éprouvé par cela. »
lliifah As-�.afwah 3/16]

(;;+ Az-Zaburqân rapporte : « J'étais auprès d' Abû Wâ'il et je me suis


mis à insulter Al-Hajjâj et à rappeler ses méfaits. Il me dit alors : Ne
l'insulte pas, qu'en sais-tu, il se peut qu'il ait dit « Ô Allah pardonne-moi »
et qu'Il lui ait pardonné. » [Al-H.ilyah 4/102]
(;;+ Al-Fu.Qayl a dit : « Il n'y a pas un pèlerinage, un djihad ou une garde
aux frontières plus difficile que l'emprisonnement de la langue. Si tu te
réveilles en te souciant de ta langue, tu le lèves extrêmement soucieux ; la
prison de la langue est la prison du croyant, et personne n'est plus soucieux
que celui qui emprisonne sa langue. » [Al-H.ilyah 8/110]
(;;+ Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « La patience consiste en le silence, et le
silence fait partie de la patience. Celui qui parle ne peut faire preuve de
· plus de retenue que celui qui garde le silence, excepté le savant qui parle
quand il le faut et se tait quand il le faut. » [Al-H.ilyah 8/341]
(;;+ Ibn cUyaynah a dit : « Un sage s'arrêta devant un groupe de gens qui
discutaient. Il les salua et leur dit : Parlez à la manière de gens qui savent
qu'Allah entend leurs propos et que les anges écrivent. » [Al-H.ilyah 7/302]
(;;+ �âlih Ibn Abî Al-Akhgar rapporte : « Je demandé à Ayyûb As­
Sakhtiyânî : Adresse-moi une recommandation, et il me dit : Parle peu. »
[As-�amt 702]

(;;+ Muwarriq Al-cijlî a dit : « Il est une chose que je recherche depuis
dix ans, que je n'ai toujours pas réussi à atteindre, mais que je ne cesserai
de rechercher. - Quelle J est cette chose, ô Abû Al-Muctamir ? - Garder le
silence sur ce qui ne me concerne pas. » [As-�amt 96]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Un homme dit à Al-Ahnaf, pour se moquer de lui : « Qu'est-ce qui


t'a fait dominer ton peuple ? » Il répondit : « Le fait de ne pas m'intéresser,
te concernant, à ce qui ne me concerne pas, tout comme tu t'es intéressé, me
concernant, à ce qui ne te regarde pas. » ['Uyûn AI-Akhbâr 1/258]
0 Al-Fu4ayl Ibn cJyâ4 a dit : « Tu parles de ce qui ne te concerne pas,
et cela te détourne de ce qui te concerne ; et si tu te consacrais à ce qui te
concerne, tu délaisserais ce qui ne te concerne pas. » [AI-Hilyah 3/27]
0 Ibn Al-Kâtib a dit : « Si la crainte s'établit dans le cœur, la langue ne
parle que de ce qui la concerne. » [AI-Hilyah 3/453]
0 Ar-Rabîc Ibn Khuthaym a dit : « Il n'y a aucun bien dans le fait de
parler, sauf en neuf choses : la célébration de l'unicité d'Allah, Sa grandeur,
Sa gloire, Sa louange, la demande du bien, la recherche de protection contre
le mal, le commandement du bien, l'interdiction du mal, et la récitation du
Coran. » [As-�amt 87]
@ Yahyâ Ibn Abî Kathîr a dit : « Si tu vois deux qualités chez un
homme, sache que ce qui est derrière est meilleur encore : s'il retient sa
langue, et s'il préserve l'accomplissement de sa prière. » [As-�amt 564]
0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Il nous arrive de grimacer face à certaines
personnes et rire auprès d'eux, alors que nos cœurs les maudissent. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/522]

0 Ar-Rabî< Ibn Khuthaym a dit : « Les gens sont de deux types :


croyant et ignorant. Ne nuis pas au croyant et n'insulte pas l'ignorant. »
[Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/522]

0 lbrâhîm a dit : « La perte repose en deux choses : l'excès de biens et


l'excès de paroles. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/357]
0 Abû Khaldah a dit : « J'ai connu des gens qui œuvraient et ne
parlaient pas, alors qu'aujourd'hui les gens parlent et n' œuvrent pas. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7 /357]

0 Lorsque <Abd Allah Ibn Abî Zakariyyâ était dans une assise et que
les gens parlaient d'autre chose que de la mention d'Allah, il était distrait,
et lorsqu'ils mentionnaient Allah, il était le plus attentif de tous. [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 5/222]

0 Sa<îd Ibn <Abd Al-<Azîz a dit : « Il n'est aucun bien en ce bas-monde,


sauf pour deux hommes : celui qui reste silencieux et fait preuve de
retenue, et celui qui parle avec connaissance. » (As-Siyar 2/724]
0 Al-Fu4ayl Ibn <Iyâ4 a dit : « La retenue la plus difficile est celle de la
langue. » (Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/210]
Le ilence et la préservation de la langue

0 cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz a dit : « Si vous voyez un homme rester


longuement silencieux et fuir les gens, rapprochez-vous en car il parle avec
sagesse. » [Az-Zuhd li Aflmad 505]
0 Muwarriq AI-cijlî a dit : « J'ai appris le silence en dix ans, et je n'ai
rien dit dans la colère que je puisse regretter une fois qu'elle s'était
dissipée. » [Az-Zuhd li A!lmad 512]
0 Khâlid Ibn Al-Hadhâ' rapporte : « Nous allions trouver Abû
Qilâbah, et après nous avoir transmis trois hadiths, il disait : J'ai trop
parlé. » [Al-Hilyah 1/393]
0 On a dit : « Ne se risque à parler que le savant ou le sot. » [<Uyûn Al­
Akhbâr 2/573]

0 Hâtim Al-A§.am a dit : « Si un homme rapportant tout s'asseyait à


côté de toi afin d'écrire tes propos, tu ferais attention à ce que tu dis, et
alors que tes propos sont présentés à Allah (�), tu n'y fais pas attention. »
�ifah As-�afwah 4/391]

0 Mâlik Ibn Dînar a dit : « Sache que c'est une grande corruption que
de dire tout ce qu'on entend. » [As-Siyar]
0 Sufyân Ibn cUyaynah rapporte : « Luqmân dit à son fils : Ô mon
enfant, j'ai n'ai jamais regretté le silence. Si la parole est d'argent, le silence
est d'or. » [Az-Zuhd li A!lmad 1 62]
0 On interrogea Ibn Al-Mubârak concernant la parole de Luqmân :
« Si la parole est d'argent, le silence est d'or » et il dit : « Cela signifie que si
le fait de parler dans l'obéissance à Allah est d'argent, le fait de se taire sans
désobéir à Allah est d'or. » [As-�amt 47]
0 Sacdûn Ar-Râzî rapporte : « Nous étions avec Hâtim Al-A§_am qui
parlait, mais cessa ensuite de le faire. On lui dit : « Avant cela tu parlais et
les gens profitaient de toi. » Il répondit : « Je n'aime pas prononcer une
parole avant d'avoir préparé une réponse pour celle-ci devant Allah, et
lorsqu'Allah me demandera, au Jour de la Résurrection : « Pourquoi as-tu
dit ceci ? » Je répondrai : Ô Seigneur, parce que. » [Al-Muntadham 11/255]
0 On a dit : « Si tu ne connais pas la bienséance, attache-toi au silence.
. »
['Uyûn Al-Akhbâr 2/573]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Le silence est la parure du savant et le
voile protecteur de l' ign rant. » [Al-Hilyah 2/ 409]
Ainsi étaient 11os pieux prédécesseurs ...

$ Ibrâhîm Ibn Basshâr rapporte : « Un jour, nous nous sommes


rassemblés dans la mosquée et tout le monde parla, à l'exception d'Ibrâhîm
Ibn Ad-ham qui resta silencieux. Je lui dis : Pourquoi ne parles-tu pas ? -
Parler affiche la bêtise du sot et la raison de l'homme sensé. - Si parler est
ainsi, nous ne parlerons plus. - Si le silence t'afflige, rappelle-toi qu'il te
préserve des faux-pas de la langue. » [Al-Hilyah 3/354]
$ On dit à lbrâhîm Ibn Ad-ham : « Untel apprend la grammaire. » Il
répondit : « Il a plus besoin d'apprendre le silence. » [Al-Hilyah 2/483]
$ Abû Bakr Ibn cAyyâsh a dit : « Le moindre profit du silence est le
salut, et cela suffit pour bien ; et le moindre mal de la parole est la
renommée, et cela suffit pour mal. » [As-Siyar 2/787]
$ lbrâhîm Ibn Ad-ham entendit un homme parler de ce bas-monde, il
s'approcha de lui et lui dit : « Espères-tu une récompense en tes propos ? -
Non. - Es-tu préservé de leur mal ? - Non. - Alors que fais-tu d'une
chose dont tu n'espères aucun bien et du mal de laquelle tu n'es pas
préservé ? » [Al-Hilyah 2/ 483]
$ cUbayd Allah Ibn Abî Jacfar a dit : « Si quelqu'un prend la parole
dans une assise et qu'il lui plaît de parler, qu'il cesse ; et s'il reste silencieux
et que cela lui plaît, qu'il parle. » [As-Siyar 6/10]
$ Yûnus Ibn cUbayd a dit : « Je n'ai vu personne porter attention à sa
langue sans constater que cela amendait l'ensemble de ses œuvres. » [As-�amt
59]

$ Mâlik Ibn Dînâr a dit : « La patience est le silence, et le silence relève


de la patience. Celui qui parle ne fait pas preuve de plus de retenue que
celui qui garde le silence, à l'exception du savant qui parle quand il le faut
et se tait quand il le faut. » [Al-Hilyah 3/92]
$ Un jour, cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz adressa un sermon qui toucha les
gens et ils se mirent à pleurer. À ce moment, il interrompit son sermon et
on lui dit : « Si tu poursuivais afin qu'Allah nous en fasse profiter. » Il
répondit : « parler est une tentation, et il convient avant tout au croyant
d'agir plutôt que de parler. » [Mawcidhah Jâmi'ah 153]
$ Abû Najîh rapporte : « Luqmân a dit : Le silence est sagesse, et peu
nombreux sont ceux qui le pratique. » [Hayâh As-Sala/626]
$ Des gens débattirent de la supériorité du silence sur la parole, ou de
la parole sur le silence, et Abû Mus-hir dit : « L'étoile n'est pas semblable à
la lune : tu peux décrire le silence par la parole, alors que tu ne peux décrire
la parole par le silence. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/572]
Le silence et la préservation de la langue

� On dit à lyyâs Ibn Mucâwiyah : « Pourquoi parles-tu beaucoup ?


Ce que je dis est-il faux ou juste ? - Juste. - Alors il est meilleur
d'abonder de ce qui est juste. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/370]
� cAbd Allah Ibn Abî Al-Hudhayl a dit : « Je parle jusqu'à craindre
Allah, et je me tais jusqu'à craindre Allah. » [Al-Hilyah 2;122]
� On a dit : « Celui dont le cœur se serre, sa langue se délie. » ['Uyûn Al­
Akhbâr 1/82]

� Dhû-n-Nûn a dit : « La poitrine des honnêtes hommes est la tombe


des secrets. » [Al-Hilyah 3/236]
� Al-Hasan a dit : « Relève de la traitrise que de dévoiler le secret de
ton frère. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/244]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La vigilance face à la médisance et la calomnie

0 cUmar Ibn Al-Kha_tlâb a dit : « Ne parlez pas des gens car c'est un
fléau, et mentionnez plutôt Allah car c'est une miséricorde. » [Mawsû<ah Ibn Abî­
d-Dunyâ 7/137]

0 Qays Ibn Abî Hâzim rapporte : « cAmr Ibn Al-cÂ� passa devant une
mule morte et il dit : Par Allah, que l'un d'entre vous en mange est meilleur
pour lui que de manger la chair de son frère. » [Al-Ghîbah wa-n-Namîmah 38]
0 cUmar a dit : « Qu'est-ce qui vous empêche, lorsque vous entendez le
sot attenter à l'honneur des gens, de le corriger ? - Nous craignons sa
langue. - Cela suffit pour que vous ne preniez pas part à cela. » [Mawsû<ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 7/164]

0 Ibn cAbbâs a dit : « Si tu veux mentionner les défauts de ton


compagnon, rappelle-toi tes défauts. » [Al-Ghîbah wa-n-Namîmah 56]
0 Abû Hurayrah a dit : « Vous voyez le fétu dans l'œil de vos frères
mais vous oubliez le tronc dans le vôtre. » [Al-Ghfbah wa-n-Namîmah 57]
0 Abû-d-Dardâ' a dit : « Celui qui propage à propos d'un homme des
propos dont il est innocent, afin de l'avilir en ce bas-monde, Allah est en
droit de l'amener par cela en Enfer au Jour de la Résurrection. » [Mawsû<ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 7/171]

0 Il y eut des propos entre Sacd Ibn Abî Waqqâ� et Khâlid Ibn Al­
Walîd, et un homme critiqua Khâlid devant Sacd qui lui dit : « Cesse ! ce
qui est entre nous n'a pas atteint notre religion. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/398]
0 Sufyân Ibn Al-Husayn rapporte : « J'étais assis avec Iyyâs Ibn
Mûcâwiyah lorsqu'un homme passa et je l'ai insulté. Il me dit : « Tais-toi.
As-tu combattu les Byzantins ? - Non. - As-tu combattu les Turcs ? - Non.
Les Byzantins et Turcs ont été préservés de toi, mais pas ton frère
musulman ! » et je n'ai plus jamais recommencé. » [Tanbih Al-Ghâfilîn 178]
0 Bakrah Ibn cAbd Allah a dit : « Si vous voyez quelqu'un s'occuper
des défauts des gens et oublier les siens, sachez qu'on ruse contre lui. » �ifah
As-�afwah 3/249]

0 Un homme dit à Fu.Qayl Ibn Ghazwân : « Untel t'insulte - Je vais


m'emporter contre celui qui le lui a ordonné, qu'Allah lui pardonne. - Qui
le lui a ordonné ? - Satan. » �ifah As-�afwah 3/73]
La vigilance face à la médisance et la calomnie

0 Un homme dit à Al-Hasan Al-Basrî : « Untel te médit. » Il lui fit


- -

envoyer un panier de dattes fraiches et lui dit : « Il m'est parvenu que tu


m'as fait don de tes bonnes actions, et j'ai voulu te récompenser pour
cela. » [Tanbih Al-Ghâfilîn 176]
0 Wahb Al-Makkî a dit : « Je préfère délaisser la médisance que de
posséder ce bas-monde et tout ce qu'il contient, depuis sa création jusqu'à
sa disparition, et le donner sur le sentier d'Allah ! » [Tanbih Al-Ghâfilîn 179]
0 Ibn Al-Mubârak a dit : « Si on médit quelqu'un, on ne l'en informe
pas, mais on demande pardon à Allah. » [As-Shu'ab 5/6786]
0 Al-Khalîl Ibn Ahmad a dit : « Celui qui médit autrui devant toi, te
médira devant autrui ; celui qui t'informe de ce que font les gens, informera
les gens de ce que tu fais. » [As-Shu'ab 7/11195]
0 Hazm rapporte : « Maymûn Ibn Siyâh ne médisait personne, et il ne
laissait personne médire devant lui, et si le médisant ne cessait pas, il se
levait et le laissait. » [At-Tawbîkh 84]
0 Ad-Dahhâk As-Shaybânî a dit : « Je n'ai médit personne depuis que
j'ai su que la médisance est un péché majeur. » [At-Tawbîkh 83]
0 Al-Hasan a dit : « Prenez garde à la médisance. Par Celui qui détient
mon âme dans Sa Main, elle dévore plus vite les bonnes actions que le feu
ne dévore le bois. » [Al-Ghîbah wa-n-Namîmah 163]
0 <Awn Ibn <Abd Allah a dit : « Je ne pense pas que quelqu'un puisse
s'intéresser aux défauts des gens, si ce n'est par négligence vis-à-vis de sa
personne. » [Al-Ghîbah wa-n-Namîmah 61]
0 Al-Ahnaf Ibn Qays a dit : « Je n'ai jamais évoqué une personne en
mal après qu'elle m'ait quittée. » [Al-Ghîbah wa-n-Namîmah 63]
0 On demanda à Al-Hasan Al-Ba§.rÎ : « Le fait que je mentionne ce que
commet le dépravé qui affiche sa dépravation est-il une calomnie ? » Il
répondit : « Non, et il n'y a aucune retenue à avoir. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
4/379]

0 lbrâhîm At-Taymî a dit : « Il n'est pas de calomnie face à trois


personnes : l'injuste, le dépravé et l'innovateur. » [Mawsû'ah lbn Abî-d-Dunyâ 4/377]

0 Ibn Sirîn entendit quelqu'un insulter Al-Hajjâj, il se tourna vers lui et


dit : « Cesse, car si tu parvenais dans l'au-delà et que cela soit le plus grand
péché que tu aies commis, il serait plus grand que ce qu'a commis Al­
Hajjâj. Sache qu'Allah est sage et équitable : s'il prendra à Al-Hajjâj pour
ceux contre lesquels il a été injuste, Il prendra également pour Al-Hajjâj de
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

ceux qui ont été injustes envers lui. Ne te préoccupe pas d'insulter qui que
ce soit. » [A1-H.i1yah 2/271]
{!» On interrogea Ibn Al-Mubârak au sujet d'untel le petit, untel le
boiteux, et untel le jaune, et il dit : « Si on cherche en cela uniquement à les
décrire [et non les dénigrer], il n'y a pas de mal. » [At-Tawbîkh 23]
{!» Ibn Mahdî a dit : « Si ce n'était que je déteste qu'on désobéisse à
Allah, j'aurais souhaité que toute personne dans le pays me médise. Quelle
chose plus heureuse que de trouver inscrit dans ses feuillets une bonne
action qu'on n'a pas accomplie ! » [As-Siyar 9/195]
{!» Ibn Wahb a dit : « J'ai fait le vœu pieux, chaque fois que je médisais
quelqu'un de jeûner un jour, et cela m'a épuisé : je médisais et jeûnais. Puis
j'ai eu l'intention, chaque fois que je médisais quelqu'un, de donner un
dirham en aumône, et par amour du dirham, j'ai délaissé la médisance. »
[As-Siyar 9/228]

{!» Al-Bukhârî a dit : « Je n'ai pas médis depuis que j'ai su que la
médisance nuit à celui qui la pratique. » [As-Siyar l2/44l]
{!» lbrâhîm At-Taymî a dit : « Les pieux prédécesseurs considéraient
qu'il n'y avait pas de calomnie tant qu'on ne nomme pas celui qui pratique
cette chose. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/377]
{!» Un homme médit devant Macrûf Al-Kurakhî qui lui dit : « Rappelle­
toi du coton qu'on te mettra sur les yeux [à ta mort] . » [As-Siyar 9/34l]
{!» Al-Bukhârî a dit : « J'espère rencontrer Allah et qu'il ne me juge pas
pour avoir médis qui que ce soit. » [As-Siyar 12/439]
{!» Yahyâ Ibn Abî Kathîr a dit : « L'homme s'abstient de ce qui est licite
et bon [dans son jeûne], et il le rompt avec ce qui est illicite et mauvais, la
chair de son frère - en le calomniant. » [Al-H.ilyah 1/455]
{!» On dit à Ar-Rabîc Ibn Khuthaym : « Pourquoi ne parles-tu pas des
gens ? » Il répondit : « Je ne suis pas satisfait ma personne, vais-je cesser de
la blâmer pour blâmer autrui ? Les gens craignent Allah pour les péchés
des gens, et ils se sentent en sécurité face à Lui pour les leurs. » �ifah As-�afwah
3/40]

{!» Mujâhid a dit : « Ton expiation pour avoir consommé la chair de ton
frère consiste à ce que tu fasses ses éloges et invoque le bien en sa faveur. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/418]
La vigilance face à la médisance et la calomnie

� <Alî Ibn Al-Husayn entendit quelqu'un calomnier un homme, et il


lui dit : « Prends garde à la calomnie, car elle est le condiment des chiens
parmi les hommes. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/420]
� Al-Hasan Al-Ba§.rî a dit : « Prenez garde à la calomnie car elle
consume plus vite les bonnes actions que le feu ne consume le bois. »
[Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/ 421]

� Ibn cAwn rapporte : « Lorsqu'on mentionnait un homme en mal


devant Muhammad Ibn Sîrîn, il disait de lui le meilleur de ce qu'il en
savait. » lliifah As-f2afwah 3/171]
� Bakr Al-Muzanî a dit : « Si vous voyez quelqu'un s'attacher aux
défauts des gens et oublier les siens, sachez qu'on ruse contre lui. » lliifah As­
f2afwah 3/201]

� Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Suffit pour mal de critiquer les pieux sans
l'être soi-même. » lliifah As-f2afwah 3/201]

� Iawq Ibn Wahb rapporte : « Je suis allé voir Muhammad Ibn Sîrîn
alors que j'étais souffrant, il le vit et me dit : « Va voir untel afin qu'il
t'écrive une ordonnance. » Puis il me dit : « Va plutôt voir untel, car il est
meilleur médecin. » Puis il dit : « Je demande pardon à Allah, je considère
que je l'ai médit. » lliifah As-f2afwah 3/171]
� Al-Fugayl Ibn cJyâg a dit : « Un homme peut dire : « il n'y a de
divinité digne d'adoration qu'Allah », ou « gloire à Allah », mais que je
craigne pour lui l'Enfer. - De quelle manière ? - On calomnie devant lui,
cela lui plait, et il dit : « il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah ! »
alors que ce n'est pas ce qu'il devrait dire ici, mais il devrait plutôt
conseiller et dire : crains Allah ! » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/ 411]
� Ibn <Uyaynah a dit : « La calomnie est pire que la dette, car on peut
s'acquitter d'une dette, mais on ne peut s'acquitter de la calomnie. » [Al-Jiilyah
2/428]

� Hamdûn Ibn Ahmad a dit : « Ne dévoile à personne ce que tu


aimerais qu'on dissimule de toi. » lliifah As-f2afwah 4/363]
� Mu§.cab Ibn Az-Zubayr blâma Al-Ahnaf Ibn Qays pour une chose
qu'on lui avait rapportée. Al-Ahnaf s'en défendit et Mu§.cab dit : « Cela m'a
été rapporté par un homme de confiance. » Al-Ahnaf dit : « Surement pas, ô
prince ! L'homme de confiance ne rapporte pas. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/ 417]
� Yahyâ Ibn Abî Kathîr a dit : « Le médisant corrompt en une heure ce
que le sorcier ne corrompt pas en un mois. » [Al-Hilyah 1/456]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

� Un homme en calomnia un autre devant Alexandre qui lui dit :


« Veux-tu que j'accepte ce que tu me dis de lui, à condition que j'accepte ce
qu'il me dit de toi ? - Non. - Alors cesse ton mal et il cessera. » ['Uyûn Al­
Akhbâr 2/ 417]

� Humayd rapporte : « Un homme marchanda le prix d'un esclave et


que son maître dit : « Je m'innocente de toute calomnie et tout mensonge. »
Il répondit : « Oui, tu en es innocent. » et il l'acheta. L'esclave se mit à dire à
son maître : « Ton épouse fornique et elle veut te tuer. » Il dit à l'épouse :
« Ton mari veut prendre une autre femme et des servantes, mais si tu veux
que j'agisse pour qu'il s'attache à toi, n'épouse aucune autre femme et ne
prenne pas de servante, prends une lame et coupe un poil de sa gorge alors
qu'il dort. » Il dit ensuite au mari : « Elle veut te tuer lorsque tu dormiras. »
Le mari fit alors semblant de dormir, elle vint avec une lame pour couper
un poil de sa gorge, il saisit alors sa main et la tua. La famille de l'épouse
arriva, ils l'agressèrent et le tuèrent. » [Mawsû'ah Tbn Abî-d-Dunyâ 4/ 403]

)76
La bonté envers les parents

La bonté envers les parents

$ Ibn cUmar dit à un homme : « Crains-tu d'entrer en Enfer ? Aimerais­


tu entrer au Paradis ? - Oui. - Alors sois bon envers ta mère. Par Allah, si
tu lui adresses des paroles douces et que tu la nourris, tu entreras au
Paradis, et ce tant que tu t'éloignes des péchés qui mènent à l'Enfer. » [AL­
Adab Al-Mufrad 1/17)

$ Abû Hurayrah vit deux hommes et demanda à l'un d'eux : « Qui est­
il pour toi ? » Il répondit : « Mon père. » Il dit alors : « Ne l'appelle pas par
son nom, ne marche pas devant lui, et ne t'assieds pas avant lui. » [Al-Adab Al­
Mufrad 1ll]

$ Sacîd Ibn Abî Burdah rapporte de son père : « Ibn cUmar


accomplissait des circonvolutions autour de la Kacbah lorsqu'il vit un
homme les accomplir en portant sa mère. Il lui dit : « Je la porte plus qu'elle
ne m'a porté, crois-tu que je l'ai suffisamment récompensée pour cela ? » Il
répondit : Non, pas même une seule contraction. » [Makârim Al-Akhlâq 225)
$ Muhammad rapporte : « Un palmier valait mille [dinars] . Usâmah
Ibn Zayd se rendit à un palmier et le coupa en raison de sa beauté. On
l'interrogea sur cela et il répondit : Ma mère l'a désiré, et il n'y a rien en ce
monde que ma mère demande, et que je peux lui offrir, sans l'accomplir. »
[Makârim Al-Akhlâq 225)

$ Asbagh Ibn Zayd a dit : « Ce qui a empêché Uways de venir au


Messager d'Allah (�) est sa bonté envers sa mère. » [Al-H.ilyah 1/300)
$ Ibn cAwn rapporte : « Lorsque la mère d'lbn Sîrîn était présente, Ibn
Sîrîn baissait la voix et parlait doucement. » [Makârim Al-Akhlâq 226)
$ On interrogea Al-Hasan concernant la bonté envers les parents, et il
répondit : « Cela consiste à ce que tu leur offres ce que tu possèdes, et que
tu leur obéisses en tout ce qui n'est pas une désobéissance à Allah. » [Al-Birr li
Ibn Al-]awzî 56]

$ Lorsque la mère de Iyyâs Ibn Mucâwiyah décéda, Iyyâs pleura, et on


lui demanda : « Pourquoi pleures-tu ? » Il répondit : « Je possédais deux
portes ouvertes vers le Paradis, et l'une d'elle vient de se refermer. » [Al-Birr
68)

$ Muhammad Ibn Al-Munkadir rapporte : « J'ai passé la nuit à masser


les pieds de ma mère, et mon frère cUmar a passé la nuit en prière, mais je
n'échangerai pas ma nuit contre la sienne. » [Al-H.ilyah 3/150)

)7J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

@ cAwn Ibn cAbd Allah rapporte de son père : « Maintiens des liens
avec ceux avec qui ton père maintenait des liens, car le maintien des liens
de parenté avec le mort dans sa tombe consiste à ce que tu maintiennes des
liens avec ceux avec qui ton père maintenait des liens. » [Al-Hilyah 4/254]
@ Al-Ashjacî rapporte : « Nous étions chez Sufyân At-Thawrî lorsque
son fils vint et dit : Vous voyez mon père ? Je n'ai jamais été grossier envers
lui, et lorsqu'il m'appelle et que j'accomplis une prière surérogatoire, je
l'interromps pour lui. » [Makârim Al-Akhlâq 225]
@ Un homme dit à Al-Hasan : « J'ai déjà accompli le pèlerinage, mais
ma mère m'a permis d'en accomplir un autre. » Il répondit : « Un seule
assise à table avec elle m'est préférable à ton pèlerinage [surérogatoire]. »
[Makârim Al-Akhlâq 227]

@ On dit à cAlî Ibn Al-Husayn : « Tu comptes parmi les gens les plus
bienfaisants, mais nous ne te voyons pas manger avec ta mère ? » Il dit : « Je
crains que ma main ne se pose sur ce quoi son œil m'a devancé, et qu' ainsi
j'agisse mal vis-à-vis d'elle. » [Al-Birr wa-s-�ilah 82]
@ Man�ûr rapporte : « On disait : la mère doit recevoir les trois-quarts
de la bonté. » [Al-Hilyah 5/42]

@ cUrwah Ibn Az-Zubayr a dit : « Ne fais pas preuve de bonté envers


ses parents celui qui les regarde sévèrement. » [Al-Birr l13]
@ Abû Bakr Ibn cAyyâsh rapporte : « J'étais assis avec Man�ûr chez lui
et sa mère, qui était forte, criait sur lui en disant : « Ô Man�ûr, Ibn
Hubayrah veut que tu exerces la justice, et tu refuses ! » Il posait sa barbe
sur sa poitrine, et ne levait pas la tête en sa direction. » [Al-Birr 85]
@ Sulaymân At-Taymî rapporte : « Muwarriq AI-cijlî épouillait la tête
de sa mère. » [As-Shu<ab 7/7541]
@ Mughîrah rapporte : « Ialq Ibn Habîb était au service de sa mère. »
[At-Tabaqât li Tbn Sa<d 7/228]

@ Muhammad Ibn Bashâr a dit : « J'ai voulu voyager [pour rechercher


la science], mais ma mère m'en a empêché. Je lui ai obéi, et j'en ai tiré une
bénédiction. » [As-Siyar 12/145]
@ Ibn cAwn rapporte que sa mère l'appela, il lui répondit, mais sa voix
s'éleva au-dessus de la sienne, et pour expier cela, il affranchit deux
esclaves. [As-Siyar 6/366]

172
La bonté envers les parents

� On demanda à <Umar Ibn Dharr : « Comment se manifestait la bonté


de ton fils à ton égard ? » Il répondit : « Il n'y eut pas un jour sans qu'il ne
marche derrière moi, pas une nuit sans qu'il ne marche devant moi, et il
n'est jamais monté à un étage alors que je me trouvais dessous. » ['Uyûn Al­
Akhbâr 3/101]

� Al-Ma'mûn a dit : « Je n'ai jamais vu personne faire preuve de plus


de bonté qu' Al-Fa.QI Ibn Yahyâ envers son père, au point que Yahyâ
n'accomplissait ses ablutions qu'avec de l'eau chauffée, alors qu'ils étaient
en prison. Une nuit froide, les gardiens les privèrent de bois, si bien que
lorsque Yahyâ partit se coucher, Al-FaQ.l prit le bocal dans lequel il
chauffait l'eau, il le remplit et le rapprocha de la flamme de la lampe. Il
resta ainsi debout, tenant le bocal dans sa main, jusqu'à ce que son père se
réveille. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/102]
� Abû Ishâq Al-Farâzî dit à <Abd Allah Ibn Al-Mubârak : « Ô Abû
cAbd Ar-Rahmân ! Il y avait un homme parmi nos compagnons qui
rassembla plus de science que toi et moi. J'ai assisté à son agonie, et je lui
disais : « Dis : il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah » Il me
répondait : « Je ne peux pas le dire ! » Il dit cela deux fois et demeura ainsi
jusqu'à mourir. J'ai alors interrogé à son sujet et on m'a dit qu'il était
malfaisant envers ses parents, j'ai donc pensé qu'on l'a privé de l'attestation
du monothéisme en raison de sa désobéissance à ses parents. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 5/360]

� Ibn Muhayrîz a dit : « Celui qui marche devant son père aura mal
agi envers lui sauf pour retirer ce qui serait un obstacle pour lui sur la
route ; celui qui appelle son père par son nom ou son surnom aura mal agi
envers lui, sauf s'il lui dit : ô père ! » [Al-Hilyah 2/168]
� Ghassân Ibn Al-FaQ.l rapporte : « cAmr Ibn <Ubayd rendait visite à
Kahmas le saluait et s'asseyait avec lui, suivi de ses compagnons. Sa mère
lui dit : « J'ai vu untel et ses compagnons, je ne les aime pas et ils ne me
plaisent pas, alors ne t'assieds pas avec eux ! » <Amr revint le trouver, suivi
de ses compagnons, et Kahmas alla à leur rencontre et lui dit : « Ma mère
ne t'aime pas, toi et tes compagnons, ne venez donc plus me voir. » [Al-Hilyah
2/319]

� Jacfar Al-Khuldî rapporte : « Al-Abbâr comptait parmi les plus


ascètes des hommes. Il demanda à sa mère la permission de voyager pour
aller trouver Qutaybah, mais elle ne le lui permit pas. Puis elle décéda et il
se rendit à Khurasân, mais lorsqu'il y arriva, Qutaybah était décédé. On lui
présentait des condoléances pour cela et il répondait : « Ce sont les fruits de
la science, j'ai choisi la satisfaction de ma mère. » [As-Siyar 2;11011

)7)
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

* Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! Celui qui satisfait ses parents
satisfait le Miséricordieux, et celui qui les courrouce, courrouce le
Miséricordieux. Mon enfant ! Les parents sont une des portes du Paradis,
s'ils sont satisfaits, tu passes en direction du Dominateur suprême, et s'ils
sont courroucés, tu en es empêché. » [Al-Birr wa-s-�ilah 1/32]
Lesfemmes pieuses

Les femmes pieuses

G Anas Ibn Mâlik rapporte : « Un enfant qu'Abû Ialhah eut avec Umm
Sulaym tomba malade et mourut alors qu' Abû Ialhah était de sortie.
Lorsqu'il revint, il demanda : « Comment va l'enfant ? » Umm
Sulaym répondit : « Au mieux. » Elle lui apporta son dîner, et après avoir
mangé ils eurent un rapport intime. À l'aube, elle lui dit : « Ô Abû Ialhah !
Que dis-tu d'une famille à laquelle on a consenti un prêt gracieux dont ils
ont profité, et qui le rendent [avec bonté] lorsqu'on le leur demande, bien
que cela leur soit difficile ? - Ils ont agi avec justesse. - Alors ton fils était
un prêt gracieux d'Allah, et Allah l'a repris. » Il loua Allah, dit : nous
sommes à Allah et Allah Lui nous revenons, puis se rendit chez le
Messager d'Allah (�) qui lui dit : « Ô Abû Ialb:ah, qu 'Allah bénisse votre
nuit. » Umm Sulaym tomba alors enceinte de cAbd Allah Ibn Abî Ialhah. »
[Al-Bukhârî 5470]

G Sufyân Ibn cAbd Ar-Rahmân Al-Jamjî rapporte de sa mère : « cAbd


Allah Ibn cUmar entra dans la mosquée, alors qu'Ibn Az-Zubayr venait
d'être tué et crucifié. On lui dit qu' Asmâ' Bint Abî Bakr était dans la
mosquée, il alla la trouver et lui dit : « Patiente, car ces dépouilles ne sont
rien, les âmes sont auprès d'Allah. » Elle répondit : « Qu'est-ce qui
m'empêcherait de patienter alors que la tête de Yahyâ' Ibn Zakariyyâ a été
offerte à un tyran des fils d'Israël. » [Al-Muntadham 6/141]
G Thâbit Al-Bunânî rapporte : « �ilah était en expédition avec son fils,
et il lui dit : « Va mon fils, et combats afin que j'espère en ton martyre la
récompense d'Allah. » Il s'avança, combattit, endura et fut tué. Puis �ilah se
jeta à son tour dans la bataille et fut tué. Les femmes se réunirent chez sa
mère, Mucâdhah AI-cAdawiyyah qui leur dit : « Bienvenue si vous êtes
venues pour me féliciter, mais si vous êtes venues me présenter vos
condoléances, repartez. » lliifah As-�.afwah 2/153]
G Juwayriyyah Bint Asmâ' rapporte : « Trois frères participèrent à la
bataille de Tustar et trouvèrent le martyre. Un jour, leur mère se rendit au
marché où elle reconnut un homme qui participa à la bataille de Tustar ;
elle l'interrogea concernant ses fils et il lui dit : « Ils ont trouvé le martyre.
- En faisant face à l'ennemi ou en fuyant ? - En faisant face à l'ennemi.
Louange à Allah, ils ont obtenu le succès et préservé l'honneur, que je sois
donné, ainsi que mon père et ma mère, en rançon pour eux. » lliifah As-�afwah
4/589]

)75
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 As-Sarî Ibn Bukayr rapporte : « J'ai connu les vieilles femmes du


quartier se levant pour prier la nuit. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/319)

0 cAbdah Bint Abî Shawâl rapporte : « Râbicah priait toute la nuit, et


lorsqu' apparaissait l'aube, elle se couchait brièvement dans son oratoire
jusqu'à ce que l'aube jaunisse. Je l'entendais dire lorsqu'elle se levait :
« Malheur à toi, ô âme, combien as-tu dormi ? Jusque quand vas-tu ne pas
te lever ? Peu s'en faut que tu ne fasses un somme duquel tu ne seras
réveillée que par le Cri du Jour de la Résurrection. » Et c'est ainsi qu'elle
agissait jusqu'à son décès. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/268)
0 Abû Salamah rapporte : « Il y avait dans notre quartier une vieille
femme que je n'ai pas connu, mais que les anciens ont connu, et qui lorsque
la nuit venait disait : « L'effroi arrive, la pénombre arrive, la peur arrive,
comme cela est semblable au Jour de la Résurrection ! » Puis elle ne cessait
de prier jusqu'au matin. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/269)
0 Al-Haytham Ibn Jammâr rapporte : « J'avais une femme qui ne
dormait pas la nuit, et moi je ne pouvais veiller avec elle. Lorsque je
dormais, elle m'aspergeait d'eau, alors que j'étais dans un sommeil
profond, et elle me réveillait de son pied en disant : N'es-tu pas gêné
devant Allah ? Pourquoi ce ronflement ? Par Allah, moi je suis gêné de ce
que tu fais ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/282]
0 Abû Yûsuf Al-Bazzâr rapporte : « Riyâh Al-Qaysî épousa une
femme et consomma le mariage. Au matin, elle se leva pour faire du pain,
et il lui dit : « Pourquoi ne cherches-tu pas une femme pour t'épargner
cela ? » Elle répondit : « Je pensais avoir épousé Riyâh Al-Qaysî, et non un
tyran inflexible ! » La nuit venue, il fit semblant de dormir pour la tester.
Elle pria le quart de la nuit, puis elle le réveilla en lui disant : « Lève-toi, ô
Riyâh ! La nuit passe avec l'armée des bienfaisants, et toi tu dors ! Malheur
à moi, qui m'a trompé sur toi ô Riyâh ? » Puis elle pria le dernier quart de la
nuit. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/282]
0 Ibrâhîm Ibn cUqbah rapporte : « J'ai entendu Umm Khâlid Bint
Khâlid Ibn Sacîd Ibn Af-cAs dire aux femmes de sa maison dans la nuit :
Défaites le nœud de Satan ! ce n'est pas le moment de dormir. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 1/310]

) 76
La bonté envers les femmes

La bonté envers les femmes

$ Ya.hyâ Ibn Kathîr a dit : « J'ai lu dans la sagesse : Ô fils d'Adam ! Aie
un bon comportement avec ta famille avant tout autre, car le temps que tu
passes avec eux est minime. » [Al-!iilyah 1/455]
$ cUmar Ibn Al-Kha!!âb dit à un homme qui voulait répudier son
épouse : « Pourquoi veux-tu la répudier ? - Je ne l'aime pas. - Tous les
foyers sont-ils fondés sur l'amour ?! Où sont l'attention et la préservation
qu'on leur offre ? » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/18]
$ cJkrimah rapporte qu'une femme demanda à Ibn cAbbâs : « Qu'ai-je
le droit de prendre dans la maison de mon mari ? » Il mentionna le pain, les
dattes et d'autres choses semblables, puis elle dit : « Et l'argent ? -
Aimerais-tu qu'il prenne tes bijoux ? - Non. - Alors ne prends pas son
argent. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/117]
$ cUmar demanda à sa fille Haf�ah : « Combien de temps une femme
peut-elle patienter sans son mari ? - Six mois. - Alors je ne mobiliserai
pas un homme [dans l'armée] plus de six mois. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/112]
$ cUmar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « Les femmes nobles ne doivent être
mariées qu'à ceux qui leur correspondent. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/39]
$ Asmâ' Bint Abî Bakr a dit : « Le mariage est un joug, voyez bien quel
joug vous posez sur celle dont vous avez la charge. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
8/39]

$ cUmar a dit : « Qu'aucun d'entre vous ne contraigne sa fille à épouser


un homme laid, car elles aiment ce que vous aimez. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
8/39]

$ As-Sha<bî a dit : « Celui qui marie sa fille à un dépravé a rompu les


liens de parenté. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/39]
$ Un homme demanda à Al-Hasan : « J'ai une fille qui est demandée
en mariage, à qui dois-je la marier ? » Il répondit : « Marie-la à celui qui
craint Allah, car s'il l'aime il l'honorera, et s'il ne l'aime pas il ne lui causera
aucun tort. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/39]
$ Ibn Jurayj rapporte : « J'ai demandé à <A!â' : Le père d'une jeune fille
veut la marier à un homme, mais elle en désire un autre ? Il répondit : Il
doit se ranger à son désir. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/40]

')77
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Hudhayfah a dit : « Ce qui me réjouit le plus est que mon épouse me


fasse part de son besoin. » [Al-H.ilyah 1/206]
0 Ialhah Ibn Mu�arrif rapporte : « Mon père ordonnait à ses épouses,
ses servants et ses filles de prier la nuit, et disait : Accomplissez ne serait-ce
que deux unités de prière au milieu de la nuit, car la prière au milieu de la
nuit efface les fautes, et elle est la plus noble œuvre des pieux. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 1/282]

0 Yabyâ Ibn Sacîd rapporte : « Mucâdh Ibn Jabal avait deux épouses, et
lorsqu'il était chez l'une, il n'accomplissait pas les ablutions chez l'autre
[par pure équité]. Elles décédèrent le même jour de la peste, il les emmena
toutes deux à la tombe, tira au sort pour savoir laquelle introduire en
premier, puis il les ensevelit ensemble. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/116]
0 Al-Ahnaf Ibn Qays a dit : « Si vous voulez être appréciés des
femmes, dépensez généreusement pour le mariage et ayez un bon
comportement. » ['Uyûn Al-Akhbâr 4/382]
0 On demanda à Al-Hasan : « Si j'achète à mon épouse un parfum à
vingt dirhams, est-ce de la dilapidation ? Non. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/92]
-

0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Si tu veux te marier, fais un cadeau à la


mère. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/124]

0 Abû Sinân a dit : « Aujourd'hui, j'ai amené de l'eau et j'ai nourri les
bêtes. Le meilleur d'entre vous est le meilleur envers son épouse. » [Al-H.ilyah]

0 Thâbit Ibn cUbayd comptait parmi les plus enjoués des hommes
avec sa famille. [As-Shu'ab 7/ 7852]

0 Lorsque Az-Zirbiqân Ibn Badr mariait une de ses filles, il


s'approchait de son boudoir et disait : « Entends-tu ? Sois pour lui une
servante, il sera pour toi un servant. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/124]
0 On a dit : « Le plaisir de la femme est fonction de son désir, et sa
jalousie est fonction de son amour. » ['Uyûn Al-Akhbâr 4/382]
• On trouva dans un marché de Bagdad un couffin contenant un enfant
et des couvertures brodés de soie. À sa tête se trouvait un sac contenant
cent dinars et un papier sur lequel était inscrit : voici le malheureux, fils de
la malheureuse, fils de la sikbâj et de la qaliyyahl, fils du fornicateur et de la
fornicatrice, qu'Allah fasse miséricorde à celui qui lui achètera une servante
qui l'éduque. Et à la fin était inscrit : ceci est la rétribution de qui empêche
sa fille de se marier. ['Uyûn Al-Akhbâr 4/396]

1 Ce sont deux soupes à base de viande.

)7�
Les enfants pieux

Les enfants pieux

G Aslam rapporte : « J'étais avec cUmar Ibn Al-Kha_!!âb qui surveillait


les rues de Médine, lorsqu'il se fatigua et s'appuya contre un mur. On
entendit alors une femme dire à sa fille : « Ma fille ! Prends ce lait et coupe­
le avec de l'eau. - Ô mère ! Ne connais-tu pas l'ordre donné par
Commandeur des croyants aujourd'hui ? - Quel est son ordre, ô ma fille ?
- Il a ordonné à un héraut d'annoncer qu'il ne fallait pas couper le lait
avec de l'eau. - Ma fille ! Prends ce lait et coupe-le avec de l'eau, tu es en
un lieu où ni cUmar ni son héraut ne te verront. - Ô mère ! Par Allah, je ne
lui obéirai pas en public pour lui désobéir en privé. » �ifah As-�.a,fwah 4/593]
G cUmar Ibn Al-Kha_!!âb passa devant un groupe d'enfants parmi
lesquels se trouvait cAbd Allah Ibn Az-Zubayr, et ils s'enfuirent tous sauf
lui. cUmar lui dit : « Pourquoi ne t'es-tu pas enfui avec tes compagnons ? »
Il répondit : « Ô Commandeur des croyants ! Je n'ai commis aucun crime
pour te craindre, et il n'y avait sur le chemin aucune étroitesse si bien que je
doive te faire place. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/595]
G lyyâs Ibn Mucâwiyah arriva au shâm, alors qu'il était encore jeune, et
il porta une accusation devant un juge de cAbd Al-Malik Ibn Marwân
contre un homme âgé. Le juge lui dit : « Accuses-tu un homme de si grand
âge ? - La vérité est plus grande que lui. - Tais-toi ! - Qui va alors
plaider pour moi ? - Je ne pense pas que tu diras une vérité jusqu'à ce que
tu partes. - Je témoigne qu'il n'y a de divinité digne d'adoration
qu'Allah. » Le juge se leva, s'introduisit auprès de cAbd Al-Malik, l'en
informa, et il lui dit : « Satisfais sa requête et sors-le du shâm afin qu'il ne
corrompe pas les gens à mon encontre. » ['Uyûn Al-Akhbâr 1;1121
G Une délégation venant d'Irak se présenta devant cUmar Ibn cAbd Al­
cAzîz qui vit parmi eux un jeune qui se tortillait et voulait parler. cUmar
dit : « Donnez la parole à vos anciens. » Le jeune répondit : « Ô
Commandeur des croyants ! La question n'est pas liée à l'âge, sinon il est
des musulmans plus âgés que toi. - Tu dis vrai ! Parle ! » ['Uyûn Al-Akhbâr
1/264]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

L'attention portée aux enfants

0 Al-Barâ' Ibn cÂzib rapporte : « Abû Bakr m'acheta une monture, je


l'ai conduit avec lui, et suis entré en sa compagnie chez lui, alors que
cÂ'ishah était couchée et fiévreuse. Il se pencha sur elle, l'embrassa sur la
joue et lui dit : Comment vas-tu ma petite fille ? » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/63]
0 Fâ!imah Bint Sacd rapporte : « Abû Hurayrah m'asseyait sur lui, me
caressait la tête et demandait pour moi la bénédiction. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 8/64]

e Al-Ashjacî rapporte : « Nous étions avec Sufyân At-Thawrî lorsque


passa son fils Sacîd, et il nous dit : Vous voyez cet enfant ? Je n'ai jamais été
sec envers lui ; il m'appelait parfois alors que j'accomplissais une prière
surérogatoire, et je l'interrompais pour lui. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/ 47]
0 On a dit : « Mes enfants sont ma chair parcourant la terre. Si le vent
soufflait seulement sur l'un d'eux, je ne pourrais fermer l'œil. » ['Uyûn Al­
Akhbâr 3/99]

0 On a dit : « Ton enfant est ta douceur pour sept ans, puis il est à ton
service pour sept ans, puis il est ton ennemi ou ton ami. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/98]
0 Un homme dit à un autre, en présence d' Al-Hasan, pour le féliciter à
l'occasion d'une naissance : « Félicitation pour le cavalier ! » Al-Hasan dit
alors : « Peut-être qu'il ne sera pas cavalier mais commerçant ou chamelier,
dis plutôt : Qu'Allah bénisse ce qu'Il t'a accordé et puisses-tu être
reconnaissant envers Celui qui te l'a accordé. Puisse-t-il atteindre sa pleine
maturité et qu'Allah lui accorde le bon comportement envers toi. » [Mawsû'ah
Ibn Abî-d-Dunyâ 8/55]

� lbrâhîm a dit : « Les pieux prédécesseurs aimaient l'équité entre les


enfants, jusque dans les bisous. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/24]
0 cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz étreignit un de ses fils qu'il aimait et lui
dit : « Ô untel ! Par Allah, je t'aime, mais je ne peux te donner préférence
sur ton frère, serait-ce d'une seule bouchée. » [Mawsû'ah ibn Abî-d-Dunyâ 8/24]
0 On demanda à un homme: « Lequel de tes enfants préfères-tu ? » Il
répondit : « Le plus petit jusqu'à ce qu'il grandisse, le malade jusqu'à ce
qu'il guérisse, et l'absent jusqu'à ce qu'il revienne. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/96]
0 Al-Hasan a dit : « Si l' enseignant n'est pas équitable entre les enfants,
il est inscrit parmi les injustes. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/84]
L 'attention portée aux enfants

G Abû Qilâbah a dit : « Quel homme a plus de récompense que celui


qui dépense pour ses jeunes enfants, et à travers lequel Allah les préserve et
leur accorde leur subsistance ? » lliifah As-fi.afwah 3/168]
G <Abd Allah Ibn Al-Mubârak a dit : « Rien n'est au rang des dépenses
faites pour la famille, pas même le djihad sur le sentier d'Allah (�) . » lliifah
As-fiafwah 4/375]

G As-Sha<bî a dit : « L'homme ne laisse pas de biens pour lesquels il


obtient plus de récompense que les biens qu'il laisse à son enfant afin qu'il
n'ait pas à mendier auprès des gens. » [Al-Hilyah 2;1121
G Al-Hasan a dit : « Celui qui se montre avare envers sa famille est
traître. » [MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/90]
G Abû-d-Dardâ' a dit : « Craignez la larme de l'orphelin et l'invocation
de l'opprimé, car elles s'élèvent dans la nuit, alors que les gens dorment. »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/135]

G Qatâdah a dit : « Sois pour l'orphelin tel un père miséricordieux, et


repousse le pauvre avec miséricorde et douceur. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/139]
G Farqad As-Subkhî a dit : « Il n'est pas de table plus noble que celle à
laquelle on nourrit un orphelin. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/136]
G cUthmân Al-Hâ!ibî rapporte : « J'ai entendu Ibn <Umar dire à un
homme : Éduque ton enfant, car tu seras interrogé sur la manière dont tu as
éduqué ton enfant et sur ce que tu lui auras appris. » [As-Shu'ab 7/8295]
G <Alî Ibn Abî Iâlib récita ce verset : (Protégez-vous, ainsi que vos
familles, d'un feu) et dit : « Enseignez-leur et éduquez-les. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d­
Dunyâ 8/77]

G <Ikrimah rapporte : « Ibn <Abbâs m'attachait les pieds et


m'enseignait le Coran et la Sunna. » [Al-Hilyah 2/17]
G Ibn <Umar enseignait la prière à l'enfant lorsqu'il savait distinguait
sa droite de sa gauche. [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/73]
G Hishâm Ibn <Urwah rapporte que son père commandait à ses enfants
le jeûne lorsqu'ils en étaient capables, et la prière lorsqu'ils pouvaient
discerner. [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/73]
G Jundub Ibn Abî Thâbit a dit : « Ils enseignaient la prière à l'enfant
lorsqu'il savait compter jusqu'à vingt. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/73]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Zayd Ibn Aslam rapporte de son père : « cUmar Ibn Al-Kha!!âb


priait la nuit ce qu'Allah lui permettait, puis lorsqu' arrivait la fin de la nuit,
il réveillait sa famille et disait : la prière, la prière, en récitant ce verset (Et
commande à ta famille la prière) » [At-Taluzjjud wa Qiyâm Al-Layl 301]
0 Mucâwiyah Ibn Qurrah rapporte que son père disait à ses enfants
lorsqu'ils avaient accompli la prière du cishâ' : « Ô mes enfants, dormez afin
qu'Allah vous accorde un bien [la prière] en cette nuit. » [Az-Zuhd li A/ynad 226]
0 Ziyâd rapporte : « Zubayd Al-Ayâmî était le muezzin de sa
mosquée, et il disait aux enfants : « Venez prier et je vous donnerai des
amandes. » Ainsi, ils venaient, priaient, puis se rassemblaient autour de lui.
Nous lui dimes : « Pourquoi fais-tu cela ? » Il répondit : « Que cela me
coute-t-il de leur acheter pour cinq dirhams d'amandes et qu' ainsi ils
s'habituent à venir à la prière ! » [Al-Hilyah 2/134]
0 §âlih Ibn Ahmad Ibn Hanbal rapporte : « Lorsque mon père
recevait un ascète ou un dévot, il me faisait venir afin que je le vois, et il
aimait que je sois comme lui. » [As-Siyar 12/530]
0 Muslim Al-Hanafî a dit : « Sois bon envers ton enfant, cela est plus à
même de susciter sa bonté envers toi. » [AL-cfyâl 1/305]

0 Hishâm Ibn cUrwah Ibn Az-Zubayr rapporte que son père


commandait à ses enfants de jeûner lorsqu'ils en étaient capables. [Al-'lyâl
1/470]

0 Luqmân dit à son fils : « Si tu te joins à une assise, décoche leur la


flèche du salut puis assieds-toi. S'ils se mettent à mentionner Allah, joins ta
flèche aux leurs ; mais s'ils parlent d'autre chose, éloigne-toi d'eux et lève­
toi. Mon enfant ! Cherche protection auprès d'Allah contre les pires des
hommes, et sois sur tes gardes face aux meilleurs d'entre eux. Ne te fie pas
à ce bas-monde, et n'en préoccupe pas ton cœur, car tu n'as pas été créé
pour celui-ci. Allah n'a rien créé de plus méprisable pour Lui car Il n'a pas
fait de ses délices une récompense pour les obéissants, et de ses malheurs
un châtiment pour les désobéissants. Mon enfant ! Ne ris pas sans
étonnement, ne marche pas sans bienséance, et n'interroge pas sur ce qui ne
te regarde pas. Ne perds pas tes biens pour amender les biens d'autrui, car
tes biens sont ceux que tu auras donnés, et les biens d'autrui ceux que tu
auras laissés. Mon enfant ! Celui fait miséricorde on lui fait miséricorde,
celui qui se tait est préservé, celui qui dit le bien en tire profit, celui qui dit
le faux commet un péché, et celui qui ne maitrise pas sa langue regrette.
Mon enfant ! Reste au plus près des savants et prête-leur l'oreille car le
cœur revit à travers la lumière des savants, comme la terre morte revit
grâce à la pluie. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/304]
L'attention portée aux enfants

G Un sage dit à son fils : « Mon fils ! Je vais t'adresser une


recommandation, alors retiens-la car si tu ne la retiens pas de moi tu ne la
retiendras de personne. Crains Allah autant que tu peux ; si tu peux être
aujourd'hui meilleur qu'hier, et demain meilleur qu'aujourd'hui, fais-le ;
prends garde à l'avidité car elle est indigence, et attache-toi au désespoir,
car tu ne désespèreras pas d'une chose sans qu'Allah t'en dispense ; prends
garde à ce pour quoi on cherche des excuses, car tu ne trouveras jamais
d'excuse pour le bien, et si quelqu'un commet un faux-pas, loue Allah de
ne pas être lui. Mon enfant ! Prends le bien de ses adeptes, et laisse le mal à
ses adeptes. Si tu te lèves pour accomplir la prière, accomplis la prière de
celui qui fait ses adieux, en considérant que tu ne pourras plus jamais prier
par la suite. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/305]
G cAlî Ibn Al-Hasan dit à son fils : « Sache que le bien des parents
envers leurs enfants repose en ce que l'affection ne les amène pas à la
négligence les concernant, et que le bien des enfants envers les parents
repose en le fait que les manquements des parents n'amènent pas les
enfants à mal agir envers eux. » [AL-'Aqd AL-Farîd 1/305]
G <Abd Al-Malik Ibn Marwân dit à ses fils : « Ne nuisez à personne,
accordez le bien, et pardonnez si vous le pouvez ! Ne soyez pas avares si on
vous demande, et n'insistez pas si vous demandez, car celui qui restreint
les choses, on les lui restreint, et celui qui donne, Allah remplace ce qu'il a
donné. » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/305]
G Luqmân dit à son fils : « Ce bas-monde est un vaste océan sur lequel
périssent les premiers et derniers. Si tu le peux, fais que ton embarcation
soit la crainte d'Allah, ton attirail la confiance en Allah, et tes provisions les
œuvres pieuses. Si tu es sauvé c'est par la miséricorde d'Allah, et si tu péris
c'est en raison de tes péchés. » [Al-'Aqd AL-Farîd 1/310]
G Ibn <Abbâs dit à son fils : « Mon enfant ! Attache-toi à méditer les
choses car cela empêche d'être trompé par ce bas-monde, attache-toi à avoir
peu d'espérance et à considérer proche la fin de ton existence, car cela fait
disparaître la paresse et incite à l' œuvre. » [Akhbâr A?.bahân 5/204]
G Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! N'apprends pas ce que tu
ignores jusqu'à pratiquer ce que tu connais. » [Iqtif!.â' Al-'Ilm AL-'Amal 1/83]
G Sulaymân Ibn Dâwud dit à son fils : « Mon enfant ! Ne prends pas
une décision avant de consulter celui qui t'orientera, et si tu le fais tu ne la
regretteras pas. » [AI-Adab li Ibn Abî Shaybah 1/51]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ Al-cAwâm Ibn Hawshab dit à son fils : « Ô cÎsâ ! Amende ton cœur
pour Allah, et possède peu de biens. » [Al-Bida' li Ibn Waf!.â!:! 1/131]
$ Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! Celui qui satisfait ses parents
satisfait le Miséricordieux, et celui qui les courrouce, courrouce le
Miséricordieux. Mon enfant ! Les parents sont une des portes du Paradis,
s'ils sont satisfaits, tu passes en direction du Dominateur suprême, et s'ils
sont courroucés, tu en es empêché. » [Al-Birr wa-s-�ilah 1/32]
$ Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! Si tu fais le bien, espère le
bien ; et si tu commets le mal, ne doute pas qu'on te fera subir le mal. » [Az­
Zuhd Al-Kabîr 2/249]

$ Un homme dit à son fils : « Mon enfant ! Ne fréquente pas trois


personnes, et fréquente qui d'autre tu veux : ne fréquente pas le dépravé,
car il te vendra pour de la nourriture et de la boisson, ni le lâche car il te
donnera, toi et ses propres parents, ni l'avare car il te trahira lorsque tu
auras le plus besoin de lui. » [Mu'jam As-Shuyûkh 1/49]
$ Un sage dit à son fils : « Mon enfant ! Pourquoi bois-tu du jus
fermenté ? -Cela m'aide à digérer et dissout ce que je mange. - Par
Allah, cela dissout plus encore ta religion. » [Dhamm Al-Muskir 1/73]
$ cAbd Allah Ibn cîsâ a dit : « Cette Communauté ne cessera d'être
dans le bien tant qu'elle enseignera à ses enfants le Coran. » [Al-cJyâl 1/ 480]
$ Muhammad Ibn Sîrîn rapporte : « On a dit : honore ton enfant et
éduque-le bien. » [Al-'lyâl 1/505]
$ Sufyân rapporte : « On a dit : parmi les droits de l'enfant sur son
père est qu'il l'éduque bien. » [Al-cJyâl (1/505)]
$ Al-Hasan a dit : « Qu'Allah fasse miséricorde à celui qui adresse une
exhortation à son âme et sa famille en disant : Ô ma famille ! Attachez-vous
à la prière, l'aumône, et [au respect des droits] des voisins et pauvres, afin
qu'Allah vous fasse miséricorde au Jour de la Résurrection, car Allah a fait
les éloges d'un serviteur qui agissait ainsi, lorsqu'il dit : (Il ordonnait à sa
famille la prière et la Zakat, et il était agréé par son Seigneur) » [Al-cJyâl 1/506]
$ Mubârak Ibn Sacîd rapporte : « Sufyân m'écrivit : Occupe-toi bien de
ta famille et pense à la mort. Que le salut soit sur toi. » [Al-H.ilyah 7/52]
$ Sufyân At-Thawrî a dit : « L'homme doit contraindre son enfant à la
recherche de la science, car il en est responsable. » [As-Siyar 7/ 273]
$ Yazîd Ibn Mucammar a dit : « L'apprentissage de la science en bas­
âge est semblable à la gravure dans la pierre. » [Mnwsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/133]
L 'attention portée aux enfants

0 Ibn Shawdhab réprouva que l'enseignant frappe les enfants, et il


dit : « Il frappe celui qui n'a commis aucun péché ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
8/84]

0 Mâlik Ibn Dînâr vit un homme qui accomplissait mal sa prière et il


dit : « Comme j'éprouve de la compassion pour sa famille. » On lui
demanda : « Il accomplit mal sa prière, et tu éprouves de la compassion
pour sa famille ? » Il répondit : « Il est le plus âgé d'entre eux, et c'est de lui
qu'ils apprennent. » �ifah As-�.afwah 3/287]
0 lbrâhîm Al-Harbî a dit : « Écartez vos enfants des mauvaises
fréquentations avant qu'ils ne les plongent dans les fléaux comme on
plonge le vêtement dans la teinture. » Il dit encore : « La première
corruption des enfants survient entre eux. » [Dhamm Al-Hawâ 102]
$ Ibn cÂ'ishah rapporte : « Il parvint à cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz qu'un
de ses fils acheta un sceau à mille dinars et le porta. cUmar lui écrivit : Je
veux que, lorsque tu auras revendu le sceau que tu as acheté à mille dinars
et donné en aumône sa valeur, puis acheté un sceau à un dinar, tu y fasses
graver : qu'Allah fasse miséricorde à qui connait sa valeur. Que le salut soit
sur toi. » [Al-Hilyah 2/225]
0 cAlî Ibn cÂ�im rapporte : « Mon père me donna cent mille dirhams et
me dit : Pars, et que je ne revois ton visage que lorsque tu auras mémorisé
cent mille hadiths. » [Al-Mun tadham 10/103)
$ Bishr, l'esclave affranchi d'Hishâm, rapporte : « Hishâm Ibn cAbd
Al-Malik chercha un de ses fils qui n'avait pas assisté à la prière du
vendredi, et il lui dit : « Qu'est-ce qui t'a empêché de venir ? - Ma
monture était épuisée. - Et tu ne pouvais pas venir à pied pour ne pas
délaisser la prière du vendredi ? » et il le priva de monture une année
entière. » [Al-Muntadham 7/98]
$ Al-Kha_tlâb Ibn Al-Maclâ Al-Makhzûmî exhorta son fils en lui
disant : « Prends garde aux frères mauvais car ils trompent celui qui les
fréquente et les prend pour amis. Leur proximité est pire que la gale, et
relève de la bienséance que de les repousser. On connait la personne à
travers ses compagnons. Les frères sont de deux types : celui qui te
préserve dans l'épreuve, et celui qui n'est ton ami que dans l'aisance. Garde
l'ami dans les soucis, et éloigne-toi de l'ami des seuls bon moments, car il
est le pire des ennemis. » [Al-'Uzlah li-l-Khat_tâbî l/129]
$ cUthmân Ibn lbrâhîm rapporte : « Ibn cUmar passait à côté de nous
alors que nous étions enfants, et il nous saluait. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/71]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

� Al-Hasan rentra chez lui alors que les enfants jouaient à l'étage. Un
homme qui l'accompagnait le leur interdit, et Al-Hasan dit : « Laisse-les,
car le jeu est leur plaisir. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/131)
� lbrâhîm a dit : « Les pieux prédécesseurs permettaient aux enfants
de jouer avec toute chose, sauf les chiens. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 8/132)
� Abû Hurayrah a dit : « L'homme est élevé en degrés et dit : Seigneur,
d'où cela me vient-il ? - Des demandes de pardon de ton enfant. » [Mawsû'ah
Ibn Abî-d-Dunyâ 6/357]

� Baqiyyah Ibn Al-Walîd rapporte : « J'ai dit à lbrâhîm Ibn Ad-ham :


« Pourquoi ne te maries-tu pas ? - Que dis-tu d'un homme qui trompe sa
femme ? - Cela ne convient pas. - Vais-je épouser une femme qui me
demandera ce que demandent les femmes ? Je n'ai aucun besoin des
femmes. » Je me suis mis à faire ses éloges, il le devina et me dit : as-tu des
enfants ? - Oui. - Un seul de leur attrait est meilleur que la condition qui
est la mienne. » [AI-H_ilyah 2/ 486]
Le service rendu à autrui

Le service rendu à autrui

G Un homme vint trouver Al-Husayn Ibn cAlî pour lui demander de


venir l'aider, et il lui répondit : « Je suis en retraite spirituelle. » Il alla
trouver Al-Hasan Ibn <Alî, l'en informa et il dit : « S'il était venu avec toi
pour répondre à ton besoin, cela aurait été meilleur pour lui qu'une retraite
spirituelle d'un mois. » [Mawsû<ah Tbn Abî-d-Dunyâ 4/185]
G cAbd Allah Ibn Salamah rapporte : « Lorsque Salmân sacrifiait une
bête, il découpait sa viande, faisait de sa peau une outre, et de sa laine une
corde. S'il voyait un homme ayant besoin d'une corde pour son cheval, il la
lui donnait ; et s'il voyait un homme ayant besoin d'une outre, il la lui
donnait. » [Al-Mu§.anna/7/122]
G On demanda à Muhammad Ibn Al-Munkadir : « Que préfères-tu de
ce bas-monde ? » Il répondit : « Réjouir un croyant. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
4/166]

G Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Ta marche au service de ton frère est


meilleure pour toi que l'accomplissement de pèlerinage après pèlerinage. »
[Latâ'if Al-Mn<ârif 442]

G Sufyân rapporte : « Lors des nuits pluvieuses, Zubayd Al-Yâmî


prenait un flambeau, faisait le tour des personnes âgées du quartier, et leur
demandait : « Avez-vous besoin de feu ? » Au matin, il faisait le tour des
personnes âgées du quartier et leur disait : « Voulez-vous quelque chose du
marché ? Avez-vous besoin de quelque chose ? » f2ifnh As-�afwah 2/680]
G Mucammar rapporte : « Iâwus resta auprès d'un de ses compagnons
de voyage malade jusqu'à manquer le pèlerinage. » [Al-H.ilyah 40/10]
G Ibn Shubrumah rendit un grand service à un de ses frères qui vint
ensuite lui apporter un présent pour le récompenser. Il lui dit : « Qu'est-ce
là ? - C'est pour le service que tu m'as rendu. - Reprends ton argent,
qu'Allah te préserve. Si tu demandes un service à ton frère et qu'il ne
s'efforce pas d'y répondre, accomplis tes ablutions pour la prière, prononce
sur lui quatre takbîr, et considère-le parmi les morts. » [Al-I!lyâ' 2/159]
G <Abd Allah Ibn <Âmir Ibn Rabî<ah a dit : « Je préfère être au service
d'un musulman pour une journée que d'accomplir en congrégation la
prière, pendant soixante années, sans manquer le premier takbîr. » [As-Siynr
7/250]

) &7
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

0 Al-Hasan a dit : « Je préfère répondre au besoin d'un de mes frères


que d'accomplir une retraite spirituelle de deux mois. » [Qa4â' Al-Hawâ'ij (38)]

0 cAbd Allah Ibn cAbbâs a dit à son neveu : « Le meilleur des dons est
celui que tu donnes à quelqu'un avant qu'il ne te demande ; et s'il te
demande, tu ne fais ensuite que lui accorder le prix de son honneur qu'il t'a
offert. » [Qa4â' Al-Hawâ'ij 39]
0 Iâwus a dit : « Si Allah accorde un bienfait à un serviteur, qu'ensuite
Il envoie les gens qui ont un besoin vers lui, et qu'il endure et patiente,
[c'est un bien pour lui] ; sinon il expose ce bienfait à la disparition. » [Qa4â' Al­
Hawâ'ij 50]

0 Muhammad Ibn Wâsic a dit : « Je n'ai jamais repoussé quelqu'un qui


avait un besoin auquel je pouvais répondre, même si cela devait engloutir
tous mes biens. » [Qaftâ' Al-Hawâ'ij 67]
0 cAbbâs Ad-Dûrî rapporte : « Abû Hamzah était un homme de
confiance, et lorsque quelqu'un qui avait voyagé pour venir le trouver
tombait malade, il regardait de quoi il avait besoin, et il ordonnait qu'on
s'occupe de lui. » [As-Siyar 7/386]
0 cAbdân a dit : « Personne ne m'a demandé quelque chose sans que je
n'y réponde physiquement ; si je ne pouvais pas, alors par mes biens ; si ce
n'était pas encore possible, en faisant appel aux frères, et sinon en faisant
appel au gouverneur. » [As-Siyar 10/271]
0 Abû cUmar l'ascète a dit : « Délaisser de répondre aux droits des
frères est une humiliation ; et répondre à leurs droits est une élévation. »
[As-Siyar 15/510]

0 cUmar Ibn Thâbit rapporte : « Lorsque cAlî Ibn Al-Husayn décéda,


on le lava et on vit sur son dos une trace noire. Des gens demandèrent :
« Qu'est-ce cela ? » Et on leur répondit : Il portait des sacs de farine, de nuit,
sur son dos, et les distribuait aux pauvres de Médine. » [As-Siyar 4/139]
0 cAbd Allah Ibn Jacfar a dit : « Le généreux n'est pas celui qui te
donne après que tu aies demandé, mais le généreux est celui qui te
devance, car l'honneur que sacrifie celui qui demande lui est plus cher que
ce qu'il reçoit en échange. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 4/171]
0 cUbayd Allah Ibn cAbbâs a dit : « Le meilleur des dons est celui que
tu fais avant qu'on te demande ; et lorsqu'on te demande, tu ne fais
qu'accorder le prix de l'honneur qui t'a été sacrifié. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
4/170]
La brièveté de l'existence et la préservation du temps

La brièveté de l'existence et la préservation du temps

0 <Umar Ibn Al-Kha_tlâb dit à son fils : « Tes cheveux blancs ne


t'empêchent-ils pas de désobéir à Allah ? » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/562]
0 Ahmad Al-Warâq rapporte : « J'ai entendu Ahmad Ibn Hanbal dire :
La jeunesse est pour moi comme une chose que j'avais dans la poche et que
j'ai perdue. » [As-Siyar 11/305]
0 Yahyâ' Ibn Sa<îd a dit : « Il nous est parvenu que personne ne
méprise un homme âgé sans, qu'avant sa mort, Allah ne suscite celui qui le
méprisera dans sa vieillesse. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/560]
0 Ibn Al-Mubârak a dit : « Comme ces jours consument rapidement
notre existence, comme l'année consume rapidement les mois, comme les
mois consument rapidement les jours ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/526]
0 <Awn Ibn <Abd Allah mettait la main sous sa barbe, la soulevait
jusqu'à son visage, la regardait et pleurait en disant : « Mon Dieu ! Fais
miséricorde à mes poils blancs ! » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/563]
0 As-Sarî As-Saqa!î a dit : « Si tu te soucies de ce qui diminue de tes
biens, pleure pour ce qui diminue de ton existence. » lliifah As-�afwah 2/ 627]

0 Ar-Rabî< Ibn <Abd Ar-Rahmân a dit : « On ne souhaite une longue


existence qu'à celui pour qui elle est un bien, et un ajout en ses bonnes
œuvres ; quant à celui qui est trompé dans son existence et qui suit ses
passions, il n'est aucun bien à ce qu'elle se prolonge. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
7/564]

0 <Abd Al-<Azîz Ibn Abî Rawwâd a dit : « Celui qui ne tire aucune
exhortation de trois choses, rien ne l'exhortera : l'islam, le Coran, la
vieillesse. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/564]
0 <Abd Allah Ibn <Ubaydah rapporte : « Lorsqu'Ibrâhîm vit venir la
vieillesse, il dit : Bienvenue à la sagesse et à la science. Louange à Allah qui
m'a préservé dans ma jeunesse jusqu'à m'en sortir. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ
7/568]

0 <Abd Allah Ibn Mas<ûd a dit : « Je déteste voir un homme inoccupé,


ne s'attelant ni à une chose de ce bas-monde, ni à une chose de l'au-delà. »
[Al-H_ilyah (1/130)]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

$ Abû Hurayrah a dit : « Habituez-vous au bien, car le bien est une


habitude, et prenez garde à l'habitude de remettre les choses à plus tard. »
[Qa�r Al-Amal 215]

$ cAbd Al-Wâ_hid Ibn �afwân rapporte : « Nous étions avec Al-Hasan


lors de funérailles, et il dit : Qu'Allah fasse miséricorde à celui qui œuvre
pour ce moment. Aujourd'hui vous pouvez œuvrer, ce que ne peuvent vos
frères habitants des tombes. Profitez de la santé et du temps libre avant
l'effroi et le compte. » [Qa�r Al-Amal 141]
$ Ar-Rabîc Ibn Burdah a dit : « Il n'est bon de rester en ce bas-monde
· que pour celui dont l'existence est un profit et un ajout dans les œuvres ;
quant à celui qui perd son existence, il n'y a aucun bien à ce que sa vie se
prolonge. » [Al-Hilyah 6/300]
$ Sufyân At-Thawrî a dit : « Celui qui aime les cuisses des femmes ne
réussit pas. » [Al-Hilyah 7/12]

$ Abû Muslim Al-Khawlânî a dit : « Même si je voyais de mes yeux le


Paradis ou !'Enfer, je ne pourrais ajouter [plus à ce que je fais déjà] . » [As-Siyar
9/4]

$ Un pieux adressa à ses compagnons la


prédécesseur
recommandation suivante : « En sortant de chez moi, séparez-vous, ainsi il
se peut que l'un de vous récite le Coran en chemin ; alors que si vous restez
rassemblés, vous discuterez. » �ayd Al-Khâfir 480]
$ cUbayd Ibn Yacîsh a dit : « Pendant trente ans, je n'ai pas mangé de
mes mains le soir, ma sœur me donnait à manger, alors que j'écrivais le
hadith. » [Al-Jâmi' li Akhlâq Ar-Râwî 2/178]
$ Yahyâ Ibn Al-Qâsim rapporte : « Ibn Sakînah était un savant, il ne
perdait rien de son temps, et lorsque nous allions chez lui, il disait : « Ne
dépassez pas : un salut, une question » ceci en raison de son attachement
aux recherches et à l'établissement des règles. » [Dhayl Târîkh Baghdâd 1/354]
$ Sulaymân At-Taynû rapporte : « Nous n'avons pas été trouvé
Hammâd Ibn Salamah à un moment où on adore Allah sans le trouver
dans l'adoration. S'il s'agissait d'un moment de prière, nous le trouvions en
prière ; et s'il ne s'agissait pas d'un temps de prière, nous le trouvions à
accomplir ses ablutions, visiter un malade, participer à des funérailles, ou
assis dans la mosquée. Nous considérions qu'il ne savait pas désobéir à
Allah (�) . » [Al-Hilyah 3/28]
La brièveté de l'existence et la préservation du temps

0 Abû Bakr Ibn cAyyâsh a dit : « Si l'un d'entre vous perd un dirham,
il passe la journée à dire : « Nous sommes à Allah, j'ai perdu mon dirham »
et il ne dit pas : J'ai perdu mon jour, je n'ai pas œuvré en celui-ci. » [Al-H.ilyah
8/303]

0 Jarîr Ibn cAbd Al-Hamîd rapporte : « Pas une heure ne passait sans
que Sulaymân At-Taymî ne fasse une aumône, et s'il n'avait rien, il
accomplissait deux unités de prière. » [As-Siyar 6/199]

0 Un homme dit à cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz : « Si tu pouvais te


consacrer à nous ! » Il répondit : « Et où est le temps libre ? Il a disparu, il
n'y a de temps libre qu'après d'Allah. » [Iabaqât Ibn Sa'd 15/510]
0 Qatâdah Ibn Khalîd a dit : « Tu ne peux rencontrer le croyant qu'en
trois situations : une mosquée qu'il peuple, une maison qui le dissimule, ou
un besoin permis de ce bas-monde. » l,2.ifah As-�.afwah 3/231]
0 cAbd Ar-Rahmân Ibn Mahdî rapporte : « Nous étions assis avec At­
Thawrî à la Mecque, lorsqu'il bondit et dit : Le temps passe ! » [As-Siyar 7/243]

0 Ahmad Ibn Masrûq a dit : « Tu ne cesses de détruire ton existence


depuis que tu es sorti du ventre de ta mère. » l,2.ifah As-�afwah 4/129]
0 Yahyâ Ibn Mucâdh a dit : « La nuit est longue, ne la raccourcis pas
par ton sommeil ; et la journée est immaculée, ne la souille pas par tes
péchés. » l,2.ifah As-�afwah 4/94]
0 Ibrâhîm Ibn Shaybân a dit : « Celui dont Allah a préservé le temps
qu'il ne passe qu'en ce qui comporte l'agrément d'Allah, Allah protège sa
religion et sa vie d'ici-bas. » [Az-Zuhd Al-Kabîr 298]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Compte parmi les signes du
détournement d'Allah vis-à-vis du serviteur qu'il l'occupe à ce qui ne le
concerne pas. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-l-H.ikam 8/303]
0 Sufyân a dit : « Je cherchais cAmr Ibn Qays dans son commerce, si je
ne l'y trouvais pas, je le trouvais chez lui, à prier ou réciter le Coran,
comme s'il se pressait de rattraper quelque chose ; et si je ne le trouvais pas
chez lui, alors je le trouvais dans une des mosquées de Al-Kûfah, dans un
coin de la mosquée, tel un voleur, assis à pleurer ; et si je ne l'y trouvais
pas, je le trouvais au cimetière, assis à sangloter sur lui-même. » [As-Siyar
5/302]

0 Muhammad Ibn cAlî dit à son fils : « Ô mon fils ! Prends garde à la
paresse et à l'impatience car elles sont la clé de tout mal. Si tu fais preuve
de paresse, tu n'acquitteras aucun droit, et si tu fais preuve d'impatience, tu
ne patienteras sur aucun droit. » [Al-H.ilyah 1/507]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Muscar disait : « Ô toi qui est trompé ! Tes journées ne sont que jeu et
insouciance, et tes nuits ne sont que sommeil, alors que la mort te guette.
Tu t'épuises en ce dont tu réprouveras les conséquences, et c'est ainsi que
vivent les bêtes en ce monde. » �ifah As-�afwah]
G Ibn Fâris a dit : « Si tu es gêné par la chaleur de l'été, la sécheresse de
l'automne, la froideur de l'hiver, et si la suavité du printemps te distrait,
quand rechercheras-tu la science ? » [As-Siyar 3/1325]
G Mûsâ Ibn lsmâcîl rapporte : « Si je vous disais que je n'ai jamais vu
Hammâd Ibn Salamah rire, je dirais vrai. Il était occupé à enseigner, lire,
glorifier Allah ou prier, et il partageait sa journée entre ces œuvres. » [Al­
H.ilyah 2/335]

G Habîb Abû Muhammad a dit : « Ne restez pas à ne rien faire car la


mort vous cherche. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/521]
G Al-Awzâ<î a dit : « Il n'est pas un moment de ce bas-monde qui ne
soit présenté au serviteur au Jour de la Résurrection, jour après jours,
moment après moment. Pas un moment en lequel il n'a pas mentionné
Allah ne lui sera présenté, sans qu'il n'éprouve les plus profonds regrets,
alors que dire s'il s'agit d'heures et de jours entiers ? » [Al-Muntadham 8/196]
G cArîf Al-Yamânî a dit : « Relève du fait qu'Allah se détourne du
serviteur qu'il l'occupe en ce qui ne lui est d'aucun profit. » [Al-H.ilyah 3/295]
G Mudhfir Al-Qarmîsînî a dit : « Tu n'as pour toi, en cette vie, qu'une
seule âme : si tu ne l'utilises pas en ce qui est en ta faveur, ne l'utilise pas en
ce qui est en ta défaveur. » [Al-H.ilyah 3/ 188]
Le bon comportement et l'honorabilité

Le bon comportement et l'honorabilité

0 Ibn Al-Mubârak rapporte : « Nous avons plus besoin de beaucoup


de bon comportement que de beaucoup de hadiths. » [Al-Jâmi' li Akhlâq Ar-Râwî
1/80]

0 Al-Hajjâj Ibn Ar!âh a dit : « Vous avez plus besoin de bon


comportement que de cinquante hadiths. » [Al-Jâmi' li Akhlâq Ar-Râwî l/201]

0 Abû Hurayrah a dit : « Celui qui ne réalise pas que ses paroles
relèvent de ses actes, et sa comportement de sa religion court à sa perte
sans s'en rendre compte. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 5/221]
0 Ibn cUmar a dit : « La bonté est chose simple, elle consiste en un

visage souriant et des paroles douces. » (Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/200]

0 cAlî Ibn Abî Iâlib a dit : « Celui qui parle avec douceur est aimé. »
[Al-Kâmil jî-1-lughah wa-1-adab 97]

0 Mâlik Ibn Anas dit à un jeune qurayshite : « Mon enfant ! Apprends


le bon comportement avec d'apprendre la science. » [Al-H.ilyah 2/359]
0 Abû Sinân rapporte : « J'ai demandé à Sacîd Ibn Jubayr : un mazdéen
se rapproche de moi et me salue, dois-lui répondre ? Il me dit : J'ai
interrogé Ibn cAbbâs à ce sujet, et il dit : Si Pharaon m'adressait de bonnes
paroles, je les lui rendrais. » (Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/ 197]
0 Ibn Wahb a dit : « Nous avons rapporté plus du comportement de
Mâlik que de sa science. » (As-Siyar 2/737]
0 Mujâhid a dit : « Il est détestable de regarder sévèrement son frère,
de la suivre du regard lorsqu'il se lève, ou de lui demander : d'où viens-tu ?
et OÙ vas-tu ? » (As-Shu'ab 7/9580]
0 Al-Ahnaf Ibn Qays a dit : « Voulez-vous que je vous informe du pire
des maux ? L'obscénité et le mauvais comportement. » (Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ
7/212]

0 On demanda à quelqu'un ce qu'était le bon comportement et il


répondit : « Donner le bien et s'abstenir du mal. » (Al-Jâmi' Al-Muntakhab 7/431]
0 On demanda à Ibn Al-Mubârak : « Rassemble-nous le bon
comportement en une parole. » il dit : « Délaisser la colère. » Uâmi' Al-'Ulûm wa-1-
H_ikâm 191]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

G Un savant a dit : « Le bon comportement consiste à maitriser sa rage


pour Allah, et afficher jovialité et gaieté, sauf à l'innovateur et au dépravé ;
à pardonner à ceux qui fautent, sauf pour les éduquer ou en application
d'une peine légale ; et à ne causer aucun tort à un musulman ou mécréant
jouissant d'un pacte, sauf pour mettre fin à un mal ou réparer une injustice,
sans transgression. » [Ta'dhîm Qadr As-�alah 2/863]
G Sufyân At-Thawrî rapporte : « On a dit : le bon comportement éteint
la colère du Seigneur. » [Al-!iilyah 2/362]
G Ibn cUyaynah rapporte : « On demanda à Luqmân : Quel est le pire
des hommes ? Il répondit : Celui qui se moque d'être vu malfaisant. » [Az­
Zuhd li A!lmad 127]

G Un pieux prédécesseur a dit : « Celui qui a un bon comportement est


un proche même pour les étrangers, et celui qui a un mauvais
comportement est un étranger même pour sa famille. » [Al-Mustatra/165]
G Sacîd Ibn cAbd Ar-Rahmân Az-Zubaydî a dit : « J'aime parmi les
lecteurs du Coran celui qui est accessible et souriant ; quant à celui vers
lequel tu vas avec allégresse et qui t'accueille avec morosité, comme s'il
t'accorder un privilège, qu'Allah ne multiplie pas ses semblables. » [Mawsû'ah
Ibn Abî-d-Dunyâ 7/ 530]

G cUmar Ibn Qays rapporte : « Les gens réprouvaient qu'on donne


quelque chose à un enfant, puis qu'il sorte avec et que le pauvre ou
l'orphelin ne le voit et n'aille ensuite pleurer chez lui. » [Al-Mu�annaf7/ 239]
G cAbd Ar-Rahmân Ibn Abî Laylâ a dit : « Un homme m'oriente
correctement dans la prière et je lui en suis reconnaissant. » [Al-!iilyah 7/297]
G cA!â' a dit : « Parfois, quelqu'un me rapporte un hadith, et je garde le
silence comme si c'était la première fois que je l'entendais, alors que je l'ai
entendu avant qu'il ne naisse. » [As-Siyar 15/273]
G Al-Ahnaf Ibn Qays a dit : « Trois choses que je ne mentionne qu'à
celui que j'estime : je ne me suis jamais rendu chez un gouverneur sans y
être appelé ; je ne me suis jamais introduit entre deux personnes sans
qu'elles ne m'y invitent ; et je ne mentionne qu'en bien ceux qui étaient
avec moi et se lèvent. » [As-Siyar 4/92]
G Hammâd a dit : « Je n'ai jamais vu personne de plus souriant à autrui
que Ayyûb As-Sakhtiyânî. » [Musnad Ibn Al-Ja'd 190]
o Habîb Ibn Abî Thâbit a dit : « Fait partie du bon comportement que
de parler à son compagnon en souriant. » [Rawf!_ah Al-'Uqalâ' 77]
Le bon comportement et l'honorabilité

G Muhammad Ibn Abî Hâtim a dit : « J'ai entendu Al-Bukhârî dire : Je


- -

n'ai jamais mangé de poireau. On lui demanda : « Pourquoi ? » - Il


répondit : J'ai détesté nuire à ceux qui sont avec moi en raison de son
odeur. » [As-Siyar 12/ 445]
G Bishr Ibn Al-Mufaddal rapporte : « Je me suis assis avec Muhammad
Ibn Al-Munkadir, et lorsqu'il voulut se lever, il dit : Puis-je ? » [Al-Jiilyah
3/153]

G On interrogea Ibn Al-Mubârak en présence de Sufyân Ibn cUyaynah,


et il répondit : « On nous a interdit de parler en présence de nos illustres
ainés. » [As-Siyar 8/ 420]
G As-Shâficî a dit : « Si je sais que l'eau froide diminuait de mon
honorabilité, je n'en boirais pas. » �ifah As-�.afwah 2/554]
G Sulaymân Ibn Mûsâ a dit : « N'enseigne pas par ostentation, ne ris
pas sans étonnement, et ne marche pas sans tenue. » [Al-Musanna/7/244]
G Ayyûb Ibn Al-Mutawakkil rapporte : « Lorsque Al-Khalîl était utile
à quelqu'un, il ne lui montrait pas qu'il lui avait été utile ; et lorsque
quelqu'un lui était utile, il lui montrait qu'il lui avait été utile. » [As-Siyar 7/431]
G Layth rapporte : « Je marchais avec Ialhah, et il me dit : Si je savais
que tu étais plus âgé que moi d'une seule nuit, je ne me serais pas avancé
devant toi. » [Al-Hilyah 5/17]
G <Abd Ar-Rahmân Ibn Mahdî a dit : « Nous nous rendions chez un
homme, non pour sa science et ses hadiths, mais pour apprendre de son
comportement et son attitude. » [As-Shu<ab 7/8155]
G L'épouse de Sa<îd Ibn Al-Musayyib a dit : « Nous parlions à nos
époux comme vous parlez à vos gouverneurs : qu'Allah t'amende, qu'Allah
te préserve ! » [Al-Hilyah 5/198]
G Mahdî Ibn Maymûn rapporte : « Muhammad Ibn Sîrîn à ce sujet,
déclamait de la poésie et riait jusqu'à se pencher, mais lorsqu'il s'agissait
du hadith, il s'assombrissait. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/531]
G Un sage a dit : « Toute parole qui ne porte pas atteinte à ta religion,
ne courrouce pas ton Seigneur, et amène la satisfaction de tes compagnons,
n'en sois pas avare, car il se peut que tu te vois accorder à travers elle la
récompense des bienfaisants. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/ 197]
G cAbd Allah Ibn Al-Mubârak rapporte : « Un homme offensa Hamdûn
qui se tut puis dit : « Mon frère, même si tu me rabaisses autant que
possible, tu ne me rabaisseras pas plus que je ne me considère. » Un
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

homme offensa Ishâq Al-Handhalî qui prit sur lui et dit : « Pourquoi
aurions-nous appris la science [si nous lui répondions] ? » �ifah As-�afwah 4/263]
G Abû Hâzim a dit : « Face à celui qui a un mauvais comportement, le
plus malheureux est d'abord sa propre personne, car il vit un malheur, puis
son épouse, puis son enfant ; au point que lorsqu'il rentre chez lui et qu'ils
sont joyeux, ils fuient en entendant sa voix, au point que sa monture se
détourne de ce qu'il lui indique en jetant des pierres, au point que son
chien se colle au mur en le voyant, et au point que le chat le fuit. » [As-Siyar
1/637]

G Luqmân dit : « Ô mon fils ! Aie de bonnes paroles et un visage


radieux et les gens t'aimeront plus qu'ils n'aiment celui qui leur donne de
l'or et de l' argent. » [Al-Jâmi' Al-Muntakhab 7/431]
G cAbd Ar-Rahmân a dit : « Il faut craindre les mauvais caractères
comme on craint l'illicite. » [Al-!iilyah 7/297]
G On a dit : « N'interroge pas l'homme sur son comportement, son
visage en témoigne. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/157]
G Lorsque cAlî Ibn Al-A�macî fut sur le point de mourir, il réunit ses
enfants et leur dit : « Ô mes enfants, comportez-vous avec les gens d'une
manière qui suscite leur sympathie de votre vivant et leurs pleurs à votre
mort. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/525]
G Abû-1-cÂliyah a dit : « Si tu entres chez des gens et qu'on t'installe,
assieds-toi là où on t'aura posé un coussin, car les gens connaissent mieux
leur maison que quiconque. » [Az-Zuhd li Af1mad 509]
G Ibn Al-Muqaqqac a dit : « Si les gens t'honorent en raison de biens
ou d'un pouvoir, que cela ne t'enchante pas, car cet honneur disparaîtra
avec ces choses. Sois plutôt enchanté s'ils t'honorent en raison de ta religion
ou ton comportement. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/519]
G Abû cAmr Ibn AI-cAiâ' a dit : « Prends garde au noble si tu l'avilis,
au misérable si tu l'honores, à l'homme sensé si tu l'embarrasses, au sot si
tu plaisantes avec lui, et au dépravé si tu le fréquentes. Ne relève pas de la
bienséance que de répondre à celui qui ne t'interroge pas, d'interroger celui
qui ne te répond pas, et de parler à celui qui ne se tait pas pour t'écouter. »
[As-Siyar 2/ 666]

G cAbd Allah Ibn Dâwud a dit : « Celui qui permet aux gens tout ce
qu'ils veulent, ils nuiront à sa religion et sa vie d'ici-bas. » [As-Siyar 2/827]
La douceur et la sagesse

La douceur et la sagesse

0 Ibn cAbbâs a dit : « Prends la sagesse de qui tu l'entends, car


l'homme peut prononcer une sagesse alors qu'il n'est pas savant, comme
une flèche décochée sans archer. » �ifah As-�afwah 1/373]
0 Hudhayfah Al-Marcashî a dit : « Tu peux trouver la sagesse au­
dessus d'une décharge ; et si tu la trouves, prends-la. » [AI-Hilyah 3/64]

0 cAbd Allah Ibn Mascûd a dit : « Quelle belle assise que celle en
laquelle se propage la sagesse. » [AI-Mu<jam AI-Kabîr 9/188]

0 Luqmân dit à son fils : « Mon enfant ! La sagesse a installé les


pauvres au niveau des rois. » [Az-Zuhd li Aflmad 62]
0 cAbd Allah Ibn Khâlid Al-cAbasî rapporte que cUmar Ibn Al-Kha!!âb
vit des gens réunis autour d'une chose qu'il réprouva. Il courut en leur
direction, un nerf de bœuf à la main, et ils se dispersèrent, à l'exception
d'un homme parmi eux que se leva, et cUmar le frappa. Il lui dit ensuite :
« Qu'est-ce qui t'a amené à te lever vers moi pour que je te frappe ?
Pourquoi ne t'es-tu pas enfui comme tes compagnons ? - Ô Commandeur
des croyants ! Allah a fait de ton droit sur moi - ou sur tous les
musulmans - le droit du père sur son enfant. Lorsque je t'ai vu courir, je
n'ai pas voulu te fatiguer, alors je me suis levé pour que tu fasses ce que tu
voulais. - Par Allah, est-ce cela qui t'a amené à agir de la sorte ? »
L'homme le jura, cUmar le prit par la main, ils s'assirent et cUmar ne cessa
de l'honorer jusqu'à quitter ce bas-monde. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/233]
0 Ar-Rabîc Ibn Anas a dit : « Il est écrit dans la sagesse : celui qui
fréquente un compagnon mauvais n'est pas épargné, celui qui entre en un
lieu mauvais est accusé, et celui qui ne maîtrise pas sa langue regrette. »
[Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/335]

0 Mucâwiyah demanda cAmr Ibn Al-cÂ� : « Quel degré a atteint ta


sagacité ? - Je ne suis jamais entré en une chose, pour ensuite la réprouver,
sans en sortir. - Quant à moi, je ne suis jamais entré en une chose que
j'aurais ensuite voulu quitter. » [<Uyûn Al-Akhbâr l/322]
0 cAbd Al-Malik, le fils de cUmar Ibn cAbd AI-cAzîz lui dit : « Qu'est­
ce qui t'empêche de faire appliquer ton avis sur cette question ? Par Allah,
je me moque que le décret divin nous emporte, toi et moi, dans la
réalisation de cette chose. » Il lui répondit : « J'accoutume les gens comme
on accoutume l'indocile. Si Allah me prête vie, je mettrais en application
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

mon avis, et s'il presse ma disparition, Il connaît mon intention. Je crains, si


je surprends les gens par ce que tu dis, qu'ils ne me contraignent à l'usage
du sabre, et il n'est aucun bien en un bien imposé par le sabre. » [Al-H.ilyah
2/213]

0 As-Shacbî rapporte : « J'étais avec Shurayh, lorsqu'une femme vint se


plaindre d'un homme et se mit à pleurer. Je lui dis : Ô Abû Umayyah !
Cette malheureuse est opprimée. Il me répondit : Ô Shacbî ! Les frères de
Yûsuf sont venus trouver leur père de nuit en pleurant. » [Al-Muntadham 6/185]

0 Abû-1-cAbbâs rapporte : « cAbd Allah Ibn Yazîd comptait parmi les


plus avisés des hommes. Un jour, cAbd Al-Malik lui demanda : « Quels
sont tes biens ? » Il répondit : « Deux choses après lesquelles il n'est pas
d'indigence : la satisfaction d'Allah, et le fait de me passer des gens. »
Lorsqu'il partit on lui demanda : « Pourquoi ne l'as-tu pas informé de tes
biens ? » Il répondit : « Il aurait trouvé cela minime et m'aurait méprisé, ou
important et m'aurait jalousé. » [Al-Kâmil fi-1-Lughah wa-1-Adab 186]
0 Abû cAlî Al-Hasan Ibn cAlî rapporte : « Une femme vint interroger
Hâtim, et on entendit qu'elle eut un gaz, si bien qu'elle fut gênée. Hâtim lui
dit : « É lève la voix car je suis un peu sourd. » La femme s'en réjouit et se
dit qu'il n'avait rien entendu, et depuis on l'a surnommé « le sourd ». » [Al­
Muntadham 11/253]

0 Al-Hakîm At-Tirmidhî a dit : « À cinq personnes conviennent cinq


choses : à l'enfant convient l'école, au jeune convient la science, au vieux
convient la mosquée, à la femme convient la maison, et au malfaisant
convient la prison. » [As-Siyar 3/1100]
0 Un homme vint demander à Muhammad Ibn Wâsic de répondre au
besoin d'un autre et lui dit : « Je viens te voir pour un besoin pour lequel
j'ai demandé à Allah avant toi : si Allah permet que tu y répondes, tu seras
loué, et si Allah ne le permet pas, tu seras excusé. » [Al-H.ilyah 1/ 416]
0 cAmr Ibn Hassân a dit : « Quel bon médiateur était Sufyân : lorsqu'il
était à Bassora, il parlait des mérites de cAlî, et lorsqu'il était à Koufa, il
parlait des mérites de cUthmân. » [Al-H.ilyah 2/384]
0 Al-Hasan Al-Ba�rî a dit : « Bien interroger est la moitié de la science,
ménager les gens est la moitié de la raison, et la modération dans
l'existence est la moitié de la subsistance. » [cUyûn Al-Akhbâr 3/28]
0 Ar-Rashîd fit venir un homme qu'il voulait nommer juge. Cet
homme lui dit : « Je ne sais pas juger, et je ne suis pas savant. » Il lui
répondit : « Tu possèdes trois qualités : tu es noble, et la noblesse empêche
la bassesse ; tu fais preuve d'une longanimité qui t' empêche de t'empresser,
La douceur et la sagesse

et celui qui ne s'empresse pas faute peu ; et tu consultes les gens, et celui
qui consulte vois souvent juste ; quant à la science tu l'acquerras auprès de
ceux avec lesquels tu étudieras. » Il fut donc nommé et on ne trouvera rien
à redire. ['Uyûn Al-Akhbâr 1/60]
@ Hasan Al-Wa§îf rapporte : « Al-Mahdî présidait une séance publique,
lorsqu' entra un homme tenant des sandales dans un mouchoir qui dit : « Ô
Commandeur des croyants ! Voici les sandales du Messager d'Allah (�)
que je t'offre. » Il les lui donna, les examina et ordonna qu'on donne à cet
homme dix mille dirhams. Lorsqu'il les prit et s'en alla, il dit aux personnes
présentes : « Pensez-vous que j'ignore que le Messager d'Allah (:i) ne les a
jamais vues et plus encore portées ? Mais si nous l'avions démenti, il aurait
dit aux gens : « J'ai apporté au Commandeur des croyants les sandales du
Messager d'Allah, et il ne les a pas acceptées. » et ceux qui le croiront seront
plus nombreux qui le démentirons, puisque la masse penche vers ses
semblables et vers le secours du faible face au fort. Nous avons donc acheté
son silence, accepté son présent, et cru ses propos ; considérant ce que nous
avons fait comme étant ce qui est de meilleur. » [Al-Muntadham 8/211]
@ Mâlik Ibn Sulaymân rapporte : « Ibrâhîm Ibn Iuhmân percevait de
somptueux émoluments du Trésor public, et il en faisait de généreux dons.
Un jour, une question lui fut posée dans l'assise du Calife, et il répondit :
« Je ne sais pas. » On lui dit : « Tu perçois chaque mois ceci et cela, et tu ne
sais pas répondre ? » Il répondit : « Je perçois cela pour ce que je connais, et
si je percevais cela pour ce que je ne connais pas, on épuiserait le Trésor
public avant d'épuiser ce que je ne sais pas. » Le Commandeur des croyants
apprécia sa réponse et ordonna qu'on lui fasse un somptueux présent et
qu'on augmente ses émoluments. » [Al-Muntadham 8/265]
@ Al-Man§ûr dit un jour à Shabîb Ibn Shaybah : « Exhorte-moi et sois
concis. - Ô Commandeur des croyants ! Allah a voulu qu'aucune de Ses
créatures ne te dépasse, alors n'accepte pas qu'un serviteur Lui soit plus
reconnaissant que toi. - Par Allah, tu as été très concis. » [Al-Muntadham 8/273]
@ Une vieille femme vint trouver Ar-Rabîc Ibn Sacd et lui dit : « Je
viens me plaindre auprès de toi du peu de rats [chez moi] . » Il répondit :
« Quelle belle image ! Remplissez sa maison de pain, de viande, de graisse
et de dattes. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/130]
@ Un homme dit à Mucâwiyah : « Accorde-moi les deux mers - Je ne
le peux pas. - Mets-moi à la tête de Bassora. - Je ne veux pas destituer
celui qui y est en place. - Alors donne-moi deux mille dinars. - Ils sont à
toi. » On lui dit : « Malheur à toi ! Acceptes-tu cela après ces deux
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

premières demandes ? » Il répondit : « Taisez-vous ! Sans les deux


premières demandes, on ne m'aurait pas donné cela. » ['Uyûn Al-Akhbâr 3/132)
� cUrwah Ibn Az-Zubayr a dit : « Ne trahit pas le traître, sa trahison lui
suffit. » [Az-Zuhd li A!:!mad 209)

� Wahb Ibn Munabbih a dit : « Le croyant regarde pour savoir, parle


pour comprendre, se tait pour se préserver, et s'isole pour en tirer profit. »

[As-Siyar 2/554)

� Un sage a dit : « On peut jalouser quelqu'un pour sa prospérité, alors


qu'elle est son malheur ; on peut éprouver de la pitié pour un malade alors
qu'en cela réside sa guérison ; et on peut envier quelqu'un pour un bienfait
alors qu'il est pour lui une épreuve . » [Al-'Aqd Al-Farîd 1/331)
Le blâme de la jalousie

Le blâme de la jalousie

G Mucâwiyah a dit : « Je peux contenter toute personne sauf celui qui


jalouse un bienfait et qui n'est satisfait que par sa disparition. » ['Uyûn Al­
Akhbâr 2/ 407]

G Ibn Sîrîn a dit : « Je n'ai jamais jalousé personne. Si celui-ci compte


parmi les alliés d'Allah, comment pourrais-je le jalouser pour quoique ce
soit des vanités de ce bas-monde ? » [Al-!i.ilyah 1/440]
G Rawh Ibn Zinbâc Al-Judhâmî a dit : « Je voyais des gens qui
m'étaient moindre s'introduire auprès du gouverneur là où je n'entrais pas,
et lorsque j'ai fait disparaître cette jalousie, je suis entré là où ils entraient. »
['Uyûn Al-Akhbâr 2/ 405]

0 cAbd Al-Malik dit à Al-Hajjâj : « : « Toute personne connait ses


défauts, alors blâme ta personne. - Épargne-moi cela, ô Commandeur des
croyants ! - Fais-le ! - Je suis entêté, rancunier et jaloux. - Il n'y a pas en
Satan pire que ce que tu as mentionné. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/ 405]
G On demanda à Al-Hasan Al-Ba�rî : « Le croyant peut-il jalouser son
frère ? » Il répondit : « Puisses-tu perdre ton père ! As-tu oublié les frères de
Yûsuf ? » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/ 406]
G On a dit : « Si tu veux être préservé du jaloux, cache-lui ta situation. »
['Uyûn Al-Akhbâr 2/ 406]

0 On a dit : « Si Allah veut soumettre Son serviteur à un ennemi qui ne


lui fait pas miséricorde, Il le soumet à un jaloux. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/406]
0 On a dit : « La jalousie est le premier péché à travers lequel on a
désobéi à Allah dans les cieux - la jalousie d'lblîs - et le premier péché à
travers lequel on a désobéi à Allah sur terre - la jalousie du fils d'Adam
pour son frère qui le poussa à le tuer. » ['Uyûn Al-Akhbâr 2/ 408]
0 Al-Fu4ayl Ibn cJyâ4 a dit : « L'envie relève de la foi, et la jalousie de
l'hypocrisie. Le croyant envie mais ne jalouse pas, alors que l'hypocrite
jalouse mais n'envie pas. » [Al-!i.ilyah 3/14]

46J
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Le blâme de l'injustice

G cUthmân Ibn cAffân vit un de ses servants nourrir une chamelle, et


une chose lui déplut si bien qu'il tira l'oreille de son servant. Puis il regretta
et lui dit : « Prends mon oreille et tire-la ! » Le servant refusa, mais cUthmân
insista jusqu'à ce qu'il la prenne, et il ne cessa de lui dire : « Plus fort ! »
jusqu'à ce qu'il pense avoir subi ce qu'il avait fait subir. Puis il dit :
« Comme est bon le talion en ce bas-monde avec le talion de l'au-delà ! »
[MawsÛ'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 6/250]

G Abû-d-Dardâ' a dit : « L'homme auquel je réprouve le plus de faire


subir une injustice est celui qui n'a pour recours contre moi qu'Allah
(�).» [Al-Hilyah 1/177]
G Ibn cAbbâs a dit : « Si une montagne transgressait envers une autre,
celle qui transgresse serait réduite en poussière. » [Al-Hilyah 1/228]
G §ayfî Ibn Abî Rabâh At-Tamîmî dit à ses fils : « Mes fils ! Sachez
que le crime dont le châtiment est le plus prompt est l'injustice. » [Mawsû'ah Ibn
Abî-d-Dunyâ 5/240]

G Hassân Ibn cA!iyyah a dit : « Allah châtie l'injuste par l'injuste, puis
Il les fait entrer tous deux en Enfer. » [Al-Hilyah 2/268]
G Yahyâ As-Shaybânî a dit : « Il est écrit dans la Thora : tu récoltes ce
que tu sèmes, tu boiras de la coupe que tu sers, et plus encore, car on
n'accorde nécessairement plus à celui qui commence. » [Al-Hilyah 2/276]
G Un homme auquel cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz reprochait une chose
vint le trouver, et il lui dit : « Si ce n'était ma colère, je t'aurais châtié ! »
Lorsqu'il voulait châtier quelqu'un, il l'emprisonnait trois jours, et si après
cela il voulait toujours le châtier, il le faisait ; ceci afin de ne pas s'empresser
au début de la colère. ['Uyûn Al-Akhbâr 1/334]
G Rabâh Ibn cUbaydah rapporte : « J'étais assis auprès de cUmar Ibn
cAbd Al-<Azîz qui mentionna Al-Hajjâj. Je me suis alors mis à l'insulter et le
critiquer. Il me dit : « Doucement Rabâh ! Il m'est parvenu qu'un homme
peut commettre une injustice et que l' opprimé ne cesse de l'insulter et de le
dénigrer jusqu'à épuiser son droit et que le transgresseur ne le
surpasse. » [Al-Hilyah 2/209]

46Z
Le blâme de l'injustice

0 Un représentant de cUmar Ibn cAbd Al-cAzîz lui écrivit : « Notre


ville est délabrée, le Commandeur des croyants peut-il lui accorder des
biens afin de la remettre en état ? » Il lui répondit : « J'ai compris ce que tu
m'as écrit du délabrement de votre ville. Après avoir lu cette missive,
fortifie la ville par l'équité et nettoie ses rues de l'injustice, car c'est cela qui
la restaurera. » [Al-Hilyah 2/224]
0 Al-Fu4ayl Ibn clyâ4 a dit : « Par Allah ! Il ne t'est pas permis de
nuire à un chien ou un porc sans droit, alors comment peux-tu nuire à un
musulman ! » [As-Siyar 2/774]
0 Sufyân At-Thawrî a dit : « Celui qui invoque en faveur d'un tyran
pour une longue existence aura aimé qu'on désobéisse à Allah. » [Al-Hilyah
2/393]

0 As-Shâficî a dit : « Quelle mauvaise provision vers l'au-delà est


l'injustice infligée aux serviteurs d'Allah ! » [As-Siyar 2/849]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La plaisanterie

$ On demanda à Ibn cUmar : « Les Compagnons du Prophète (:i)


riaient-ils ? » Il répondit : « Oui, et la foi était en leur cœur plus grande que
les montagnes. » [AI-H.ilyah 1/221]
$ cUmar Ibn Al-Kha!!âb a dit : « Celui qui rit beaucoup sa prestance
diminuera, celui qui plaisante sera dédaigné, celui qui abuse d'une chose
sera connu par celle-ci, celui qui parle beaucoup fautera abondamment,
celui qui faut abondamment aura peu de pudeur, celui qui a peu de pudeur
aura peu de retenue, celui qui a peu de retenue son bien sera minime, celui
qui mange beaucoup ne trouvera aucun plaisir dans la mention d'Allah,
celui qui dort beaucoup ne trouvera aucune bénédiction dans son existence,
celui qui parle abondamment des gens voit son droit disparaître auprès
d'Allah, et il quitte ce bas-monde sur une voie autre que celle de la
droiture. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/79]
@ Muhammad Ibn Al-Munkadir rapporte : « Ma mère m'a dit : Ne
plaisante pas avec les enfants, sinon ils te déconsidèreront. » [As-,2amt 390]
$ Ibn Shûdhab rapporte « Ibn Sîrîn plaisantait avec ses
compagnons. » [AI-H.ilyah 2/274]
$ Sacîd Ibn Al-cÂ� dit à son fils : « Ô mon fils ! Ne plaisante pas avec le
noble sinon il t'en tiendra rancune, et ne plaisante pas avec le sot, sinon il
s'emportera contre toi. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/244]
$ Muhammad Ibn Sîrîn riait jusqu'à pleurer. [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/531]

$ Mâlik Ibn Anas rapporte : « Un homme a dit : Si tu joues, ne joue


pas avec ta religion. » [AI-H.ilyah 6/320]

$ Al-Ahnaf Ibn Qays a dit : « Celui qui parle, rit et plaisante beaucoup,
sa prestance diminuera ; et celui qui abuse d'une chose sera connu par
celle-ci. » [As-,2amt 389]
$ cUmar Ibn cAbd Af-cAzîz a dit : « Craignez Allah et prenez garde à la
plaisanterie, car elle engendre la rancœur et amène la grossièreté. Parlez et
asseyez-vous autour du Coran, et lorsque cela vous devient lourd, ayez de
bonnes paroles parmi les propos courants des gens. » [As-,2amt 394]
$ Al-Husayn Ibn cAbd Ar-Rahmân rapporte : « On a dit : La
plaisanterie retire la prestance, et met fin à l'amitié. » [As-,2amt 401]
La plaisanterie

$ Khalf Ibn Sâlim a dit : « Nous étions dans une assise de Yazîd Ibn
Hârûn, il plaisanta avec celui qui lui faisait la lecture, et Ahmad Ibn Hanbal
toussota. Yazîd demanda : « Qui a toussoté ? » On lui répondit : « Ahmad
Ibn Hanbal. » Yazîd se frappa le front et dit : Pourquoi ne m'avez-vous pas
informé que Ahmad était là, afin que je ne plaisante pas ! » [As-Siyar 9/371]
$ Abû-1-cÎnâ' rapporte : « On demanda à un homme éloquent : qui de
Yahyâ Ibn Aktham et Ahmad Ibn Abî Dâwud était le plus noble ? Il
répondit : Ahmad était sérieux même avec sa servante et sa famille, alors
que Yahyâ plaisantait même avec son ennemi et son contradicteur. » [As-Siyar
12/9]

$ Al-Kha!îb rapporte : « Abû Sahl aimait plaisanter et jouer, et j'ai


entendu Al-Burqânî dire : [les savants du hadith] l'ont réprouvé en raison
de sa plaisanterie, mais il est digne de confiance. » [As-Siyar 15/522]
$ Al-Fu.Qayl vit des adeptes du hadith plaisanter et rire, et il leur dit :
· « Doucement, héritiers des prophètes, doucement [trois fois], car vous êtes
des exemples et on vous suit. » [As-Siyar 8/435]
$ On rapporte qu' Al-Acmash avait un enfant stupide auquel il dit :
« Va nous acheter une corde à linge. Ô père, de quelle longueur ? - Dix
-

coudées. - Et de quelle largeur ? - De la largeur de la calamité que tu es


pour moi ! » [As-Siyar 6/239]
$ On a dit : « Toute chose a une semence, et la semence de l'inimitié est
la plaisanterie. » [Mawsû<ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/241]
$ On a dit : « La plaisanterie fait disparaître la grandeur et brise
l'amitié. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 7/242]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

Le conseil

0 Un homme dit à Ibn Al-Mubârak : « Est-il encore des gens qui


conseillent ? » Il répondit : « Est-il encore des gens qui acceptent le
conseil ? » �ifah As-�afwah 4/379]

0 Abû cAmr Ibn As-�alâh a dit : « Le conseil (an-na§.îb_ah) est un terme


embrassant le respect, du conseilleur vis-à-vis du conseillé, de l'ensemble
des formes de bien, en intention ou en acte. » [Mawcidhah fâmi'ah 210]
0 Sufyân rapporte : « Ialhah vint trouver cAbd Al-Jabbâr Ibn Wâ'il,
alors que des gens se trouvaient auprès de lui. Il lui dit une chose en secret
puis s'en alla. Ibn Wâ'il dit alors : Sais-tu ce qu'il m'a dit ? Il m'a dit : je t'ai
vu hier te détourner dans la prière » [Rawd_ah Al-'Uqalâ' 197]
0 Ibn Al-Mubârak a dit : « Avant, lorsque quelqu'un voyait chez son
frère ce qu'il réprouvait, il lui adressait ordre et interdiction en secret, ainsi
il était récompensé par cette dissimulation et son interdiction ; alors
qu'aujourd'hui, si quelqu'un voit ce qu'il réprouve, il suscite la colère de
son frère et le dévoile au grand jour. » [Rawf!.ah AI-"Uqalâ' l97]
0 Abû Mûsâ Al-Ashcarî écrivit à cÂmir Ibn cAbd Al-Qays : « Je t'ai
laissé sur une condition, et il m'est parvenu que tu as changé. Si tu es
toujours tel que je t'ai laissé, crains Allah et persévère ainsi ; et si tu es tel
qu'on me l'a rapporté, crains Allah et reviens. » [Al-'Aqd AI-Farîd 1/304]
0 Salmân Al-Fârisî écrivit à Abû-d-Dardâ' : « Tu ne parviendras à ce
que tu veux qu'en délaissant ce que tu désires, et tu ne parviendras à ce que
tu espères qu'en patientant sur ce que tu réprouves. Que tes paroles soient
rappel, ton silence réflexion, ton regard méditation, car ce bas-monde
change, et son bonheur se renverse, ne sois donc pas trompé par lui, et que
ta demeure soit la mosquée. Que le salut soit sur toi. » Abû-d-Dardâ' lui
répondit : « Que le salut soit sur toi. Je t'enjoins à la crainte d'Allah, à
prendre sur ta santé pour ta maladie, ta jeunesse pour ta vieillesse, ton
temps libre pour ton occupation, ta vie pour ta mort, et ton aversion pour
ton affection. Souviens-toi d'une vie en laquelle il n'y aura pas de mort, en
l'une des deux demeures : le Paradis ou !'Enfer, car tu ne sais pas vers
laquelle tu iras. » [Al-'Aqd AI-Farîd 1/304]
a cAlî Ibn Abî Iâlib a dit : « Je vous enjoins à cinq choses pour
lesquelles il serait peu de choses de frapper les flancs des chameaux :
qu'aucun de vous n'espère qu'en son Seigneur, qu'il ne craigne que son
Le conseil

péché, qu'il ne soit pas gêné lorsqu'il est interrogé sur ce qu'il ne sait pas de
dire : « je ne sais pas », et lorsqu'il ignore une chose de l'apprendre. La
patience est à la foi ce que la tête est au corps : si on coupe la tête, le corps
meurt. » [Al-<Aqd Al-Farîd 1 /304]
G cA!iyyah Ibn Qays rapporte : « Abû Muslim s'introduisit auprès de
Mucâwiyah, se mit entre les deux rangées de couverts et dit : « Que la paix
soit sur toi, ô employé ! » Les gens dirent : « Arrête ! » Mucâwiyah dit :
« Laissez-le, il sait ce qu'il dit. Que la paix soit sur toi, ô Abû Muslim. » Puis
il lui adressa une exhortation et l'encouragea à l'équité. » [As-Siyar 4/13]
G Abû Jacfar Al-Burqân rapporte : « Maymûn Ibn Mihrân me dit : Ô
Jacfar, dis-moi en face une chose que je déteste entendre, car on n'est pas
sincère envers son frère jusqu'à lui dire en face ce qu'il déteste entendre. »
[Al-Hilyah 4/86]

G Ahmad Ibn Hanbal a dit : « Ibn Abî Dhi'b est un homme de


confiance, il est entré chez Abû Jacfar Al-Man�ûr, et il n'a pas eu peur de lui
dire cette vérité : « L'injustice se répand à ta porte » Abû Jacfar étant ce qu'il
est. » [As-Siyar 7/144]
G Al-Kisâ'î a dit : « J'étudiais chez Hamzah, mais Salîm Ibn cîsâ est
venu, alors j'ai tardé. Hamzah me dit : « Tu le révères et tu ne me révères
pas ? » Je lui dis : Ô professeur, si je fais une erreur, tu me corriges, alors
que si je fais une erreur, lui me raille. » [As-Siyar 9/376]
G Yahyâ Ibn Macîn rapporte : « cAffân s'est trompé sur un peu plus de
vingt hadiths. Je n'en ai informé personne, mais je l'ai averti en secret.
Khalf Ibn Sâlim insista pour que je lui dise de quoi il s'agissait, mais je ne le
lui ai pas dit, car il aimait s'acharner sur lui. » [As-Siyar 11/92]
G cAlî Ibn Al-Madînî rapporte : « Ahmad Ibn Hanbal m'a dit :
« J'aimerais t'accompagner jusqu'à la Mecque, et la seule chose qui m'en
empêche est que je crains que tu ne te lasses de moi ou que je ne me lasse
de toi. » Lorsque je lui ai fait mes adieux, je lui ai dit : Adresse-moi une
recommandation, et il répondit : « Fais de la crainte d'Allah tes provisions,
et place l'au-delà devant toi. » [As-Siyar 1 1/301]
G Al-Barbahârî a dit : « S'assoir pour se conseiller ouvre la porte au
profit, alors que s'assoir pour débattre ferme la porte au profit. » [As-Siyar
15/91]

G Dhû An-Nûn rapporte : « Les savants s'exhortaient et s'écrivaient


trois choses : Celui qui amende son for intérieur, Allah amende son
apparence ; celui qui amende ce qui est entre lui et Allah, Allah amende ce

467
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

qui est entre lui et les gens ; celui qui amende sa vie de l'au-delà, Allah
amende sa vie d'ici-bas. » [As-Siyar 19/141]
G Abû Sacd rapporte : « Lorsque je me suis décidé à voyager, je suis allé
faire mes adieux à notre enseignant Yûsuf Ibn Ayyûb qui corrigea ma
détermination et me dit : Je te recommande de ne pas t'introduire auprès
des gouverneurs, et prends garde à ne pas consommer que ce qui est
illicite. » [As-Siyar 20/ 68]
G Un homme demanda à Ubayy Ibn Kacb : « Exhorte-moi, et sois
concis, afin que je n'oublie pas. » Il lui répondit : « Accepte la vérité d'où
qu'elle vienne, même d'un étranger haï ; et rejette le faux d'où qu'il vienne,
même d'un proche bien aimé. » [Al-Hilyah 4/101]
G Un homme exhorta Ahmad Ibn Al-Ghumr et lui dit : « Consomme
ce qui est licite et couche-toi ensuite où tu veux. - Quel est la voie vers le
repos ? - S'opposer à ses passions. - Quand l'homme trouvera-t-il le
repos ? - Lorsqu'il posera le premier pas au Paradis. - Comment
parcourir le chemin vers Allah ? - En veillant continuellement en prière et
en éprouvant la soif les jours de canicule. - Que est le signe de la science ?
- La crainte et la bienveillance. - Quel est le signe de l'ignorance ? -
L'avidité et le désir. - Quel est le signe de la retenue ? - Fuir ce qui est
douteux. » [Al-Hilyah 4/312]
G On demanda à un sage : « Exhorte-moi. » Il répondit : « Toutes les
exhortations sont contenues en une seule chose ? - Quelle est-elle ? -
Concentre-toi sur l'obéissance à Allah, et si tel est le cas, tu auras englobé
toutes les exhortations. » [Al-"Aqd Al-Farîd 1/303]
G Ar-Rifâcî conjura ses compagnons de lui indiquer tout défaut qu'il
possèderait. Shaykh Abû <Umar Al-Fârûthî dit : « Maître, je te connais un
défaut. - Quel est-il ? Maître, ton défaut est que nous soyons parmi tes
-

compagnons. » Le shaykh pleura, de même que l'assistance, et Abû cUmar


dit : « Si l'embarcation est saine, elle porte ceux qui s'y trouvent. » [As-Siyar
21/78]

G Ibn Al-Jawzî dit dans une de ses exhortations : « Ô Commandeur


des croyants ! Si je parle, j'ai peur de toi ; et si je me tais, j'ai peur pour toi.
Je donne priorité à ma peur pour toi sur ma peur de toi, et la parole de celui
qui conseille et dit : Crains Allah, est meilleure que celle de celui qui dit :
Vous êtes des membres de la famille du Prophète (:1), et vous êtes
pardonnés. » [As-Siyar 21/372]
Le conseil

$ Abû Al-cÂliyah rapporte : « cAbd Al-Karîm Abû Umayyah me rendit


visite en portant un vêtement de laine. Je lui ai dit : C'est là l'apparence des
moines, lorsque les musulmans se rendent visite, ils se parent. » [As-Siyar
4/213]

$ Ibn Humayd rapporte : « Un homme éternua en présence d' l bn Al­


Mubârak qui lui dit : Que dit-on lorsqu'on éternue ? - Louange à Allah. -
Qu'Allah te fasse miséricorde. » [As-Siyar 8/383]

$ cA!â' Ibn Yasâr vit un homme commercer dans la mosquée, il


l'appela et lui dit : « Ceci est le marché de l'au-delà, alors si tu veux
commercer, va au marché de ce bas-monde. » [Az-Zuhd li Af1mad 531]
$ Ibn Al-Mubârak a dit : « L'homme sensé ne doit pas mépriser trois
groupes de gens : les savants, les gouverneurs et les frères. Celui qui
méprise les savants perdra sa vie dans l'au-delà, celui qui méprise les
gouverneurs perdra sa vie d'ici-bas, et celui qui méprise les frères perdra
son honorabilité. » [As-Siyar 17/251]
$ On a dit : « Celui qui se voit accorder quatre choses ne sera pas privé
de quatre autres : celui auquel on accorde la reconnaissance ne sera pas
privé du fait qu'on ajoute à ce qu'il possède ; celui auquel on accorde le
repentir ne sera pas privé de son acceptation ; celui auquel on accorde de
consulter les gens ne sera pas privé de voir juste ; et celui auquel on accorde
de consulter son Seigneur ne sera pas privé de choisir ce qui est meilleur. »
['Uyûn Al-Akhbâr 4/72]

$ Un bédouin a dit : « On ne m'a jamais trompé sans tromper tout mon


peuple. - De quelle manière ? - Je ne fais rien sans les consulter. » ['Uyûn
Al-Akhbâr 1/73]

$ Mucammar a dit : « L'homme le plus sincère envers toi est celui qui
crains Allah en toi. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 2/210]
Ainsi étaient nos pieux prédécesseurs ...

La pudeur

G Al-Hasan mentionna cUthmân et son extrême pudeur et il dit : « Il


était chez lui, porte fermée, mais ne retirait pas ses habits pour verser de
l'eau sur lui. La pudeur l'empêchait de prendre ses aises. » [Al-!iilyah 1/76]
G Salmân Al-Fârisî a dit : « Si Allah veut conduire un serviteur à sa
perte, Il lui retire la pudeur, et lorsqu'Il lui a retiré la pudeur tu ne le vois
que répugnant et exécrable ; et lorsqu'il est ainsi, Il lui retire la loyauté,
ainsi tu ne le vois que traitre et fourbe ; et lorsqu'il est ainsi, Il lui retire la
miséricorde, ainsi tu ne le vois que rude et dur ; et lorsqu'il est ainsi, Il lui
retire le joug de la foi, et ainsi tu ne le vois que comme un démon maudit. »
[Al-Jj_ilyah 1/204]

G Abû Mûsâ a dit : « Je me lave dans l'obscurité, mais je ne me


déshabille pas et garde mes vêtements, par pudeur devant mon Seigneur. »
[Az-Zuhd li A!lmad 354]

@ cUbayd Ibn cUmayr a dit : « Préférez la pudeur face à Allah à la


pudeur face aux gens. » [Al-Jiilyah 1/76]
G Ibn As-Sammâk rapporte : « Trois dévots se sont rassemblés et on
demanda à chacun d'eux : Pourquoi œuvres-tu ? Le premier répondit :
« Par espoir en la récompense. » Le deuxième dit : « Par peur du
châtiment. » Et le troisième dit : « Par pudeur vis-à-vis de la station devant
Allah. » [Mawsû'ah Ibn Abî-d-Dunyâ 1/228]
G Hudhayfah Al-Marcashî a dit : « Si un ange descendait du ciel pour
m'informer que je ne verrai pas l'Enfer et que j'irai au Paradis, mais que je
devais d'abord me tenir devant mon Seigneur (�) qui m'interrogera pour
ensuite aller au Paradis, je dirais : Je ne veux pas le Paradis, et je ne veux
pas connaître cette station. » [AI-!iilyah 3/64]
G Abû Sulaymân Ad-Dârânî a dit : « Si le serviteur éprouve de la
pudeur devant son Seigneur, il aura complété le bien. » [Al-Jiilyah 3/183]
G Al-Jarrâh Al-Hakamî a dit : « J'ai délaissé les péchés pendant
quarante ans par pudeur, puis j'ai connu la retenue. » [As-Siyar 5/190]
G Ibn Samcûn a dit : « J'ai vu les péchés comme une abjection, alors je
les ai délaissés par civilité, et cela s' est transformé en religion. » lliifah As-�.afwah
2/472]
Sommaire

Sommaire

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

La sincérité envers Allah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

La correction de l 'intention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

La persévérance et le sacrifice pour la religion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

L'attachement à la Sunna . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

L'importance du hadith . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

Le suivi des Compagnons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

L'innovation et ses adeptes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Les passions et leurs adeptes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

L a science et ses mérites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Le mérite des savants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

La bienséance dans l'apprentissage et l 'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Le comportement des savants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

Le comportement des étudiants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

La puissance de mémorisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

La patience dans la recherche de la science . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

La mise en pratique de la science . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

La crainte de donner des fatwas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

L'effort dans la récitation du Coran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

Les adeptes du Coran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

La méditation du Coran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

L'importance accordée à la prière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

Le recueillement dans la prière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

La prière de nuit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

L'aumône et la générosité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103


Sommaire

L'attachement au j eûne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112

L'attachement au pèlerinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114

Le dj ihad sur le sentier d'Allah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

La relation aux gouverneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

La crainte du commandement et la loyauté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

La raison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

Les hautes ambitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

L'importance accordée au cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

Les pleurs par crainte d 'Allah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

Le repentir et la demande de pardon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145

L'invocation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149

La mention d'Allah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154

Face aux épreuves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159

Face aux troubles et tentations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

La recherche du licite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167

Le travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169

L'argent et les biens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172

La modération et la générosité dans les dépenses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176

La faim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179

Le commandement du bien et l 'interdiction du mal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183

L'appel à Allah et l 'enseignement du bien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189

L'amour d'Allah et de Son Prophète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192

La crainte d 'Allah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196

L'espoir en Allah et la bonne opinion d 'Allah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205

La tristesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209

L'espérance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211

La confiance e n Allah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215

La certitude en Allah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218

4 JZ
Sommaire

La patience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220

La reconnaissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226

La retenue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232

La vision de ce bas-monde . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238

Le véritable ascétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
. . . . . . . . . 248

Le contentement et la satisfaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260

L'examen, la surveillance et la correction de l 'âme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . 264

La préservation de l'ouïe et de la vue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271

La vigilance face au péché et l 'empressement vers les adorations . 273

Les fruits des œuvres pieuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283

Les méfaits de la désobéissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285

La réflexion et la méditation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289

La vigilance face à Satan et ses ruses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292

La vigilance face à la fatuité et la suffisance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293

Face aux éloges et louanges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296

Le souvenir de la mort et de l 'au-delà . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298

La mort et ses affres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308

La solitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 17

La fraternité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322

La mansuétude et la magnanimité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332

Le pardon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336

La grandeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 338

L'humilité et la vi gi lance face à l 'orgueil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 340

La crainte de la renommée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 349

La véracité et la vigilance face au mensonge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352

Le silence et la préservation de la langue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 357

La vigilance face à la médisance et la calomnie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 366

La bonté envers les parents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 371


Sommaire

Les femmes pieuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 375

La bonté envers l�s femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 377

Les enfants pieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 379

L'attention portée aux enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 380

Le service rendu à autrui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 387

La brièveté de l 'existence et la préservation du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 389

Le bon comportement et l 'honorabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 393

La douceur et la sagesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 397

Le blâme de la j alousie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 401

Le blâme de l'inj ustice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402

La plaisanterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 404

Le conseil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 406

La pudeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 410

Sommaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411

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