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Observatoire Sahara

du Sahara and sahel


et du sahel Observatory

Valorisation et recyclage des sous-


produits des oasis : acquis
et perspectives

Décembre 2014
MENA-DELP
Coordination et Partage des connaissances
sur les écosystèmes désertiques et les moyens
de subsistance au profit de l’Algérie, l’Egypte,
la Jordanie, le Maroc et la Tunisie
Observatoire du Sahara et du Sahel © 2014
Valorisation et recyclage des sous-produits des oasis : acquis et perspectives\ OSS. _ OSS : Tunis,
2014. _ 85p.
La présente étude exprime les réflexions et analyses de ses/son auteur(s) et n’engagent
aucunement la responsabilité de l’Observatoire du Sahara et du Sahel.
Préambule

La gestion durable des déchets consiste en la récupération, le recyclage et la réutilisation des


déchets notamment en compost des matières organiques tels que les déchets verts,
agroalimentaires et agricoles.
La nature des sols oasiens pauvres en matière organique nécessite le recours à tous les
déchets végétaux après compostage pour la fertilisation. Vu le manque de fumier, le
compost peut être utilisé en support ou en remplacement comme engrais organique. Les
besoins en fertilisants organiques ne cessent de s’accroitre surtout avec l’accroissement de
la pratique de l’agriculture biologique.
Les sous-produits arboricoles et de palmier dattier, représentent un gisement important à
valoriser et à exploiter dans les zones oasiennes. Ils permettent d’éviter ainsi les effets
négatifs sur le système oasien, favorisant la pollution et la multiplication des maladies du
palmier dattier. Le problème principal des déchets de palmier est leur consistance sèche et
riche en cellulose qui fait que leur compostage nécessite le broyage préalable.
L’élimination des déchets par brulure est contestée pour les risques de santé ou également
d’incendies dans les zones préurbaines et encore plus pour les effets négatifs sur
l’environnement.
La régression des usages traditionnels des sous-produits oasiens a augmenté le volume de
déchets et sous-produits oasiens.
Les problèmes de délaissement des déchets oasiens ne se limitent pas à cela. Ils constituent
en plus un refuge aux insectes et animaux divers : mouches, moustiques, scorpions. Les
déchets sont souvent un gène pour le drainage oasien en bouchant les drains et les
empêchant de bien fonctionner.

La présente étude intitulée « Le recyclage des sous-produits des oasis : acquis et


perspectives» est initié par l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) dans le cadre du
projet MENA-DELP : Partage des connaissances et de coordination sur les écosystèmes
désertiques et les moyens de subsistance Au profit de l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, le
Maroc et la Tunisie.

Les résultats attendus de la présente étude sont de dresser l’état des lieux relatif au
recyclage des sous-produits oasiens au niveau de chacun des 5 pays concernés par le projet
MENA-DELP et identifier les prérequis et perspectives de développement de ce secteur du
recyclage des sous-produits dans les oasis des pays concernés par le projet MENA-DELP.

Il est attendu de cette étude de dresser un diagnostic et évaluation de l’état des lieux en
matière de recyclage des sous-produits des oasis a traves une revue bibliographique sur le
recyclage des produits agricoles d’une manière générale et de présenter les différentes
techniques et pratiques en matière de recyclage des sous-produits des oasis de la région
MENA-DELP.
Il est également attenu de cette étude d’évaluer les impacts environnementaux et socio-
économiques des différentes techniques et les perspectives de développement des
pratiques de recyclage des sous-produits oasiens.
D’un autre cote et s’appuyant sur les prérequis institutionnel, juridique, financier et sociaux
garantissant la réussite d’un projet de recyclage des sous-produits des oasis d’identifier les
contraintes et les difficultés rencontrées dans la mise en place de projets de recyclage des
sous-produits des oasis et proposer des solutions idoines pour les surmonter et les
possibilités de les appuyer à travers les projets nationaux en cours de MENA-DELP.

A la lumière des résultats il est également de proposer une approche globale pour évaluer la
rentabilité d’un projet de recyclage des sous-produits des oasis tenant compte des aspects
environnementaux et sociaux en donnant des estimations financières des coûts d’un
exemple de projet de recyclage de sous-produits valorisés en agriculture et d’un exemple de
sous-produits valorisés en artisanat sur la base de l’information disponible.
Sommaire

Introduction
Chapitre 1. L’écosystème oasien
1-Présentation de l’écosystème oasien :
2- Les composantes biologiques du système oasien :
2.1- Les cultures oasiennes :
2.1.1- Le palmier dattier:
2.1.2- Les arbres fruitiers:
2.1.3- Les cultures de l'étage inférieur:
2.2- La végétation naturelle:
2.3- La faune oasienne:
2.3.1- La faune domestique:
2.3.2- La faune sauvage:
3- La gestion de l’eau dans les oasis:
4- Agriculture et urbanisme : complémentarité ancienne dans les oasis :
4.1- Activités agricoles dans l’oasis :
4.2- Urbanisation et oasis :
5- Vulnérabilité du système oasien :
6- Problèmes liés à la gestion des déchets oasiens :
6.1-Salubrité des villes oasiennes :
6.2-Hibernation et développement des insectes ravageurs :
6.3-Risques d’obturation des canaux de drainage :
6.4-Difficultés de travail du sol en présence de déchets secs sur le sol oasien
Chapitre 2. Les oasis de la région MENA
1-Superficies oasiennes dans la région MENA :
2- Répartition des oasis dans les pays de la région MENA :
2.1- En Egypte :
2.2- En Algérie :
2.3- Au Maroc :
2.4- En Tunisie :
2.4.1- Les oasis continentales :
2.4.2- Les oasis littorales :
2.5- En Jordanie :
Chapitre 3 : Evaluation du volume des déchets oasiens dans la région du MENA
1-Procédure d’évaluation du volume des déchets :
1.1- Evaluation du volume des déchets du palmier dattier:
1.2- Déchets des arbres fruitiers :
1.3- Déchets des cultures légumières:
1.4- Autres déchets verts dans les conditions oasiennes :
1.5- Total des déchets produits :
2- Evaluation des besoins en fertilisants organiques des oasis :
3-Usage des sous-produits oasiens dans les pays MENA :
3.1-Transformation des déchets de dattes :
3.2-Usages traditionnels des déchets végétaux
3.2.1- Usage des folioles en vannerie :
3.2.2- Usages du rachis foliaire :
3.2.3- Usage du bois du dattier ou stipe :
3.2.4- Usage des épillets :
3.2.5-Usage des palmes en lutte contre la désertification :
3.2.6- Usage des palmes en pêcheries :
3.2.7- Usage des déchets végétaux en compostage traditionnel :
3.3- Avenir de l’usage des sous-produits du palmier :
3.4-Nouvelles voies d’usage des déchets végétaux oasiens :
3.4.1-Transformation des déchets en aliment de bétail :
3.4.2-Usage des déchets végétaux pour la production de compost en station:
Chapitre 4: Valorisation des sous-produits oasiens par compostage
1- Le compostage de la matière organique :
1.1-Définition de la matière organique :
1.2- Processus de compostage :
1.3- Les modes de compostage :
1.3.1- Le compostage en fosse :
1.3.2- Le compostage en tas :
1.3.3- Le compostage en composteur :
1.4- Les règles de base du compostage :
2- Le produit « compost » :
2.1- Définition du compost :
2.2- Composition organique du compost :
2.3- Composition minérale du compost :
2.3.1- En azote :
2.3.2- En phosphore :
2.3.3- En potassium :
3- Contrôle du compost :
4- Qualités du compost produit des déchets de palmier dattier :
4.1-Caractéristiquesphysico-chimiques du compost végétal produit en Tunisie:
4.2-Qualites microbiologiques du compost produit à partir de déchets de palmier :
5- Capacités de compostage des pays MENA :
Chapitre 6 : Etude de quelques expériences réussies en matière
de transformation des sous-produits oasiens
1-Compostage de déchets végétaux :
2-Valorisation des sous-produits en alimentation animale :
3-Valorisation des sous-produits en œuvres artistiques :
Conclusion :
Bibliographie :
Annexes
Liste des tableaux

Page
Tab. 1 : Répartition du palmier dattier dans les pays MENA
Tab. 2: Répartition du potentiel phoenicicole En Egypte
Tab. 3 : Distribution des cultivars égyptiens selon les régions
Tab. 4: Répartition du potentiel phoenicicole algérien
Tab. 5 : Répartition des oasis marocaines selon la typologie
Tab. 6 : Répartition géographique des oasis marocaines
Tab. 7 : Profil variétal du patrimoine phœnicicole marocain
Tab. 8 : Répartition des oasis tunisiennes
Tab. 9 : Evolution des effectifs des variétés de palmiers dattiers en Tunisie
Tab. 10 : Répartition des palmeraies en Jordanie
Tab. 11 : Evolution de la superficie oasienne en Jordanie
Tab. 12 : Evaluation des déchets de palmier dattier
Tab. 13 : Volume de déchets fruitiers
Tab. 14 : Evaluation des déchets des cultures herbacées
Tab. 15 : Les évaluations antérieures des déchets oasiens en Tunisie
Tab. 16 : Evaluation de la quantité de déchets de bois de dattier dans la région
MENA
Tab. 17 : Besoins en fertilisants organiques des oasis par Hectare
Tab. 18 : Caractéristiques physico-chimiques du compost produit en station
Tab. 19 : Caractéristiques physicochimiques du compost produit à partir de déchets
de secs de palmier dattier
Tab. 20 : Composition minérale du compost produit à partir de déchets de secs de
palmier dattier
Tab. 21 : Qualités microbiologiques du compost produit à partir de déchets de secs
de palmier dattier
Tab. 22 : Quelques expériences de compostage de déchets végétaux en Tunisie
Tab. 23 : Caractéristiques techniques de la station de compostage de l’ASOC
Tab. 24 : Comparaison économique du prix du compost au prix du fumier
Tab. 25 : Composition en fibres de quelques variétés de dattes algériennes
Tab. 26: Composition chimique des palmes sèches, pédicelles et rebuts de dattes
comparés à la paille d’orge
Tab. 27 : Caractéristiques du bois de dattier compare au bois de chêne
Liste des figures

Page
Fig. 1 : Zones oasiennes dans les pays du Nord Afrique, partie de la région MENA
Fig. 2 : Zones oasiennes en Egypte
Fig. 3 : Zones oasiennes en Algérie
Fig. 4: Zones oasiennes en Maroc
Fig. 5 : Zones oasiennes en Tunisie
Fig. 7 : Zones de plantations de dattiers en Jordanie
Acronymes

AIC : Association d’Intérêt Collectif


ALCESDAM : Association pour la Lutte Contre l’Erosion, la Sécheresse et la
Désertification au Maroc
ANGed: Agence Nationale de Gestion des Déchets
APAL : Agence de la Protection du Littoral
ASM : Association de la Medina de Gafsa
ASOC : Association de Sauvegarde de l’Oasis de Chenini
CMED : Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement
CNEA : Centre National des Etudes Agricoles
COSPE : Coopération pour le Développement des Pays Emergeants (Italie)
CRDA : Commissariat Régional au Développement Agricole
DGF : Direction Générale des Forets
DGPA : Direction Générale de la Production Agricole
DT : Dinar Tunisien (1DT=2.3Euros)
FEM : Fond de l’Environnement Mondial
GDA : Groupement de Développement agricole
GEF : Global Environment Facility (PNUD)
GIZC : Gestion Intégrée des Zones Côtières
GIZ : Bureau de Coopération Allemande
IRA : Institut des Régions Arides
ISBAM : Institut Supérieur de Biologie Appliquée de Médenine
ITAB : Institut Technique de l’Agriculture Biologique
MARH : Ministère de l’Agriculture et des Ressources Hydrauliques
MEDD : Ministère de l’Environnement et du Développement Durable
MO : Matière Organique
NF : Normes Françaises
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PCS : Pouvoir Calorifique Supérieur
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
STEP : Société Tunisienne d’Exploitation du Pétrole
TEP : Tonne Equivalent Pétrole
UICN : Union Internationale de Conservation de la Nature
USD : Dollar des Etats Unis
UNESCO : Organisme des Nations Unies pour la Culture
Introduction

La gestion des déchets oasiens constitue, un défi social, écologique et économique de


premier plan. De ce défi dépendent, et dépendront dans le futur, la qualité de la vie, la
disponibilité des ressources naturelles et le développement global du pays (ANGed, 2006).
Les spécialistes du domaine de la gestion des déchets pensent que l’augmentation de la
production des déchets au cours des prochaines décennies, invite à s’interroger sur les
meilleurs modes de leur traitement et de leur gestion. Tous les pays mobilisent d’énormes
budgets et mettent en action divers programmes afin de réduire le taux de dégradation de
l’environnement sous l’effet de la toxicité des déchets (MEDD, 2010).
La stratégie adoptée en la matière doit à cet effet suivre une perspective économique dans
le cadre de laquelle la gestion des déchets doit se faire dans la durabilité. Ceci n’est possible
que quand les bénéfices obtenus sont supérieurs aux coûts cumulés pour la collecte, le
transport et le traitement des déchets (ANGed, 2006 ; MEDD, 2010).
La destinée des déchets dans les pays MENA est en majorité à l’enfouissement. Dans les pays
MENA, les déchets ménagers sont constitués en majorité de déchets organiques. En Tunisie
leur part des déchets ménagers est évaluée par l’ANGed à 70% de déchets organiques.
La quantité recyclée est très réduite. En Tunisie également elle ne dépasse pas 5% de la
quantité totale de déchets, qui est transformée en engrais organique à travers le
compostage.
Le compostage est un des procédés de dégradation de la matière organique que l'on peut
appliquer facilement aux déchets biodégradables, encore appelés déchets fermentescibles.
Le compostage qui nécessite un bon contact entre les bactéries, la matière organique et l'air,
est mieux conduit avec des déchets finement broyés et dont la teneur en eau est suffisante
(au moins 35 %).
Les besoins en fertilisants organiques ne cessent de s’accroitre surtout avec l’accroissement
de la pratique de l’agriculture biologique. Les déchets organiques sont utilisés dans
l'agriculture principalement pour améliorer les propriétés physiques et chimiques du sol et
comme sources de nutriments aux cultures. La nature des sols oasiens légers et pauvres en
matière organique nécessite le recours à tous les déchets végétaux après compostage pour
la fertilisation. En effet les sols oasiens sont connus pauvres en humus et leurs teneurs en
matière organique sont très faibles (≤ 0,5%). Vu le manque de fumier, le compost peut être
utilisé en support ou en remplacement comme engrais organique.
Les déchets organiques constituent entre autres une charge très grande à la communauté
asienne préurbaine. Vu que ces déchets sont souvent mêlés aux déchets ménagers. Gérer les
déchets organiques agricoles devient un défi qui devait mobiliser tous les acteurs pour
arriver à maitriser leur gestion et réduire leurs effets nuisibles. Le système de gestion
traditionnel dans les oasis permettait de tirer profit des déchets secs oasiens (cuisson avec
les déchets secs ; habitat et usage divers) mais il est en nette régression.
La présente étude constitue une bonne opportunité pour valoriser et partager l’expérience
acquise par les experts dans ce secteur en vue d’une meilleure valorisation des sous-produits
des oasis qui constituent à la fois des atouts et des contraintes pour développement durable
des oasis grâce à leur contribution à la fourniture de produis/matières dont les oasis ont
fortement besoin (activités artisanales, matière organique pour l’amendement des sols
pauvres, source d’aliments pour le bétail,…). Cependant, les produits non valorisés peuvent
constituer une charge pour l’oasis et peuvent contribuer au développement de maladies
nuisibles pour le palmier dattier et pour les autres cultures oasiennes qui sont souvent
incinérés au niveau de l’exploitation (tronc d’arbre, éclat de fruits (grenade), bases des
rachis foliaires du palmier,…). La valorisation des sous-produits des palmiers dattiers et des
autres cultures, représente un gisement important à exploiter dans plusieurs secteurs, elle
permet également d’éviter les effets négatifs de la présence de ces sous-produits sur le
système oasien en favorisant la pollution et la multiplication des maladies.
Chapitre 1. L’écosystème oasien

1-Présentation de l’écosystème oasien :

Le concept oasis est définit principalement sur la base climatique. L’oasis est présentée
ainsi : ‘’Une oasis (du grec ancien), désigne une zone de végétation isolée dans un désert.
Ceci se produit à proximité d'une source d'eau ou lorsqu'une nappe phréatique est
suffisamment proche de la surface du sol ou parfois sur le lit de rivières venant se perdre
dans le désert’’ (Lazarev, 1988).
L'eau constitue ainsi une condition préalable, sans laquelle l'oasis ne peut pas exister. Avec
les deux autres ressources vitales (sol, végétaux) elle a permis la création d'un écosystème
unique et original, situé dans des zones désertiques. « L'attraction qu’exercent l'eau et la
verdure confère à cet espace les caractéristiques d'un refuge et d'un lieu de vie pour des
nombreuses espèces végétales et animales » (Lazarev, 1988). Le microclimat oasien est
favorable au développement d’une flore très diversifiée. Les oasis abritent également une
faune riche en petits mammifères, reptiles, mollusques et insectes, et une faune associée,
composée pour l’essentiel d’oiseaux transsahariens, migrateurs et hivernants d’intérêt
international (UNESCO, 2003).
C’est dans cet espace aussi que l’homme s'établit et subsiste et développe des activités
diverses. Son alimentation dépend beaucoup des produits de l’oasis et son habitat est lié aux
produits et sous-produits oasiens.
La pérennité de ce système repose sur une gestion rigoureuse de l’écosystème tirant
avantage des ressources locales rares en terres et en eau (Bechraoui, 1980 ; Toutain et al.,
1990). Les hommes ont contribué, grâce à une relation d'équilibre et à un système
d'irrigation collective, à l'existence et à la pérennité de ces agro-écosystèmes oasiens. Cet
ensemble des paramètres (ressources naturelles, végétales, animales, et humaines)
constitue ainsi les piliers interdépendants du système oasien.

Photo 1 : Paysage oasien à Chenini, Gabes Photo 2 : Palmier dattier dans le paysage
oasien (Ben Salah, 2001)
(Ben Salah, 2011)
2- Les composantes biologiques du système oasien :
Le microclimat oasien permet l'existence d'une importante diversité végétale, elle-même
génératrice d'une grande diversité animale. En effet la présence du palmier dattier rend
possible l'existence d'autres cultures en jouant le rôle de brise vent, en fournissant de
l'ombre et en diminuant le degré de sécheresse de l'air.

2.1- Les cultures oasiennes :


Les faibles ressources en eau et l’aridité environnante obligeaient depuis la naissance des
oasis à une occupation intensive des parcelles qui se sont matérialisées dans les oasis
traditionnelles par un système de culture à trois étages: palmier, arbres fruitiers et cultures
annuelles ou pluriannuelles. De plus, les impératifs d'une économie vivrière imposaient la
diversification des cultures et des productions agricoles, ce qui explique la grande diversité
de la flore oasienne.

2.1.1- Le palmier dattier:


Le palmier dattier est l’arbre de base du système oasien, il est considéré comme son pilier.
La population de palmiers dattiers est issue souvent d’une multiplication naturelle par
graines de pieds de dattiers sélectionnés par la suite par les agriculteurs oasiens. De ce fait,
dans toutes les oasis il existe une diversité très grande des cultivars sélectionnés. Dans le
monde il existe près de 2000 cultivars (El Bekr, 1972). Dans les oasis tunisiennes interieures
près de 200 cultivars (Rhouma, 1994) et dans les oasis littorales près de 50 (Ben Salah, 1992).
Le palmier dattier joue le rôle d’ombrage à différentes autres cultures par son aspect parasol
et son dégagement au sol permettant la cohabitation de l’espace par d’autres végétaux :
arbres fruitiers et cultures herbacées diverses.

2.1.2- Les arbres fruitiers:


L'homme a intégré dans la palmeraie la culture à étage afin d'optimiser la rentabilité. Ainsi,
une multitude d'espèce d'arbres fruitiers poussent à l'ombre des palmiers dattiers et
constituent le deuxième étage de ce système de culture. Parmi elles, les principales espèces
sont représentées par le grenadier, l’abricotier et le figuier et la vigne de table. Il y a d'autres
espèces qui sont moins cultivées, mais tout autant connues depuis l'antiquité, comme le
pommier, le poirier, le pêcher, le bananier et le mûrier.

2.1.3- Les cultures de l'étage inférieur:


Les oasis sont très riche en diverses cultures et plantes maraichères, fourragères,
aromatiques et industrielles. Les oasis littorales se distinguent par leurs cultures maraîchères
diverses (carotte, navet, oignon, ail, tomate, piment. . .) ce qui permettait une certaine
autosuffisance la population oasienne locale.
Elles se distinguent par certaines cultures comme celle du Henné, corète, et tabac à priser et
aussi par la luzerne, connue par sa productivité très élevée, dans ce climat littoral oasien.
2.2- La végétation naturelle:
Du fait de son emplacement aux contours de zones arides et sèches et tirant avantage de la
présence d’eau, une population de nombreuses espèces végétales naturelles : annuelles
bisannuelles ou pérennes. Certaines entourent l’espace de production et profitent aux
oasiens, à travers des usages multiples : condimentaire et médicinal, d’autres constituent
des mauvaises herbes que les agriculteurs oasiens combattent tout le temps pour réduire
leur concurrence sur l’eau avec les espèces cultivées.

Certaines espèces particulières sont mentionnées dans les oasis littorales comme Astragalus
tenuifoliosus, Dactylis glomerata, Cenchrus ciliaris et Gomphocarpus fruticosus espèces qui
deviennent rares et qui se rencontrent juste près des oasis.

D’autres sont souvent citées pour des intérêts ou usages particuliers comme Launaea
resedifolia et Lycium arabicum très appréciées par les caprins. Nitraria retusa, Peganum
harmala, Plantago albicans et Polygonum equisetifore présentent un intérêt médicinal pour
les populations locales. Le Tamarix gallica est souvent utilisé comme brise-vent et pour la
fixation des dunes de sable (MEDD, 2010).

2.3- La faune oasienne:


2.3.1- La faune domestique:
Dans l'oasis, l'agriculture était étroitement liée à l'élevage ce qui contribuait, en grande
partie, au maintien de l'équilibre de l'écosystème oasien. Ainsi, l'homme a, dès l'Antiquité,
sélectionné et domestiqué des espèces animales qui lui permettaient d'avoir une autonomie
dans ces îlots de vie. Les espèces traditionnellement domestiquées sont les ovins, les
caprins, les ânes, les mulets, les chevaux, les lapins et les volailles (CNEA, 2009).

2.3.2- La faune sauvage:


Dès l'antiquité, l'oasis a joué le rôle de refuge et de lieu de survie ou de passage pour une
multitude d'espèces et de populations animales qui n'auraient pas pu faire face aux rudes
conditions environnementales de ces régions arides. L'eau, l'ombre et les multiples
ressources nourricières offertes par l'oasis ont ainsi permis à certaines espèces animales de
survivre et de se propager et à d'autres (oiseaux migrateurs) de se reposer, de se restaurer,
de récupérer leur force avant de continuer leur route vers les lieux de migration. L'oasis
constitue en fait les lieux de repos pour de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs.
Cette faune est constituée par ses deux parts : faune aquatique et faune terrestre. La faune
aquatique dulcicole de l'oasis semble réduite et n'est représentée que par des Protozoaires,
quelques Invertébrés et Vertébrés.
La faune terrestre de l'oasis est plus riche et est représentée par plusieurs groupes:
Nématodes, Annélides, Mollusques, Aranéides, Scorpionides, Myriapodes, Insectes, Reptiles
et Mammifères. Ces espèces ont une grande importance par leur rôle biologique et
écologique et son impact sur les autres composantes biologiques de l'écosystème oasien
(MEDD, 2005).
3- La gestion de l’eau dans les oasis:
Les systèmes et paysages oasiens sont intimement liés à l'action de l'homme. Les oasis
constituent une forme très élaborée d'irrigation collective et dont la conception est très
ancienne. Le système d'irrigation est basé sur la mise en commun et le partage des eaux des
différentes sources entre les parcelles par un réseau complexe de canaux d'irrigation
(Bechraoui, 1980 ; Hajji, 1997). C'est ce système d'irrigation collectif et l'organisation des
cultures en trois étages qui ont permis à ces paysages caractéristiques des oasis tunisiennes
de perdurer à travers les siècles jusqu'à aujourd'hui.

Photo 3 et 4: Gestion de l’eau en milieu oasien

4- Agriculture et urbanisme : complémentarité ancienne dans les oasis :


4.1- Activités agricoles dans l’oasis :
L'agriculture a toujours été une activité fondamentale dans les oasis el leurs alentours.
Toutes les oasis du monde sont liées à un espace urbain proche faisant exister les villes
oasiennes depuis longtemps. Les oasis étaient, pendant les périodes de calme et
d'ouverture, une source de richesse et un facteur de développement du commerce et de
l'artisanat, et pendant les périodes de guerres et d'insécurité, une activité refuge et un
facteur de survie des populations des villes oasiennes.
L'agriculture, en effet, était un sous-système complexe qui ne pouvait être dissocié de la ville
et de sa région. Elle était toujours une activité traditionnelle très riche et variée, intégrant à
la fois l'élevage et les cultures, les cultures arbustives et les cultures au sol, les cultures
vivrières et les cultures industrielles et enfin les cultures spéculatives et les cultures
d'autoconsommation.

4.2- Urbanisation et oasis :


Le contexte économique régional est depuis marqué par la croissance rapide des activités urbaines.
Le lien entre l'agriculture oasienne et la ville était d'autant plus étroit qu'il a permis l'emploi d'une
fraction importante de la population occupée. Et favorisé l'émergence et le développement de
beaucoup d'autres activités (commerce de fruits et légumes frais, commerce de légumes et des
céréales, commerce de la luzerne et des fourrages secs, commerce du henné, commerce des
semences et des engrais, artisanat de la sparterie et de la vannerie, forge et menuiserie
traditionnelles, etc.. (MEDD, 2010).
5- Vulnérabilité du système oasien :
La vulnérabilité est définie comme ainsi : "La vulnérabilité d'un système peut être définie comme
étant son état de fragilité et de sensibilité face à des agressions extérieures et intérieures qui
affectent son équilibre et sa durabilité " (GIEC, 2007).
Les oasis constituent un « écosystème vulnérable et fragile » qui peut être altéré par les effets de
facteurs exogènes comme les changements climatiques provoquant le réchauffement et la
désertification mais aussi par des facteurs endogènes. De ces facteurs endogènes qui contribuent à
l’altération du système oasien on cite la perte de la biodiversité végétale et l'appauvrissement du sol
et sa salinisation (MEDD, 2010).
Ces facteurs sont la cause de la perte de rentabilité du système oasien et de certains abandons qui
aboutissent à la désertification interne du système oasien. Ceci confirme la fragilité et la vulnérabilité
du système oasien.
L’étude du MEDD (2009) ressort les facteurs menaçant la durabilité des sous-systèmes agricoles
oasiens (Tableau 3). Parmi les facteurs on retrouve : le manque de fertilisants, la pollution et
l’urbanisation intensive de l’espace oasien.

6- Problèmes liés à la gestion des déchets oasiens :


6.1-Salubrité des villes oasiennes :
Un des problèmes les plus inquiétants au point de vue environnemental est l’insalubrité es
villes oasiennes avec les risques que cela pourra peser sur la sante. Dans les villes oasiennes
les déchets végétaux sont mélangés aux déchets urbains organiques et non organiques. Cela
complique la gestion des déchets et nécessite un tri supplémentaire.

6.2-Hibernation et développement des insectes ravageurs :


Les déchets végétaux oasiens et surtout ceux ligneux provenant de la taille du palmier
dattier et des restes de récolte et aussi des arbres fruitiers tel que le grenadier, l’abricotier et
l’olivier constituent un refuge adéquat pour les insectes foreurs qui arrivent a hiberner et se
multiplier dans le bois végétal.
Le ver de datte (Ectymelois ceratonia) est un insecte s’attaquant dans le milieu oasien au
Nord Afrique aux dattes et aux grenades souvent associes en culture passe une bonne
période de son cycle de vie dans les dattes et les grenades tombes sous les palmiers et les
grenadiers et s’attaquent au démarrage de la saison de production des deux fruits pour les
attaquer à la floraison et au démarrage des stades de développement des dattes. Cet insecte
dans son stade larvaire continue à se développer dans les dattes stockées.

6.3-Risques d’obturation des canaux de drainage :


Les périmètres oasiens sont souvent équipés de système de drainage qui permet
l’évacuation des eaux excédentaires dans le sol, dues à la présence de nappes souvent
superficielles et aussi a la qualité des sols oasiens qui peuvent être limoneux ou légèrement
argileux. Le palmier est également sensible à l’hydromorphie.
Les systèmes de drainage sont souvent des canaux à ciel ouvert et se trouvent aux limites
des parcelles oasiennes. L’obturation des canaux de drainage provoque le ralentissement du
drainage et l’augmentation de l’hydromorphie dans les sols oasiens.
Ceci affecte la production d’un cote et rend difficile l’entretien des canaux de drainage d’un
autre côté.

Photo 5,6,7 et 8 : Déchets oasiens envahissant l’écosystème oasien


(Ben Salah, 2007)

6.4-Difficultés de travail du sol en présence de déchets secs sur le sol oasien :


La présence des déchets végétaux sur le sol oasien, issues de la taille du palmier dattier et
des arbres fruitiers d’un cote et des restes de récolte des cultures maraîchères et
industrielles non valorises dans l’alimentation de bétail et dans le compostage traditionnel
constituent une charge aux agriculteurs oasiens rendant difficile le déplacement et le travail
du sol oasien.
Photo 9 et 10 : Mauvaise gestion des déchets oasiens
Chapitre 2. Les oasis dans la région MENA

1-Superficies oasiennes dans la région MENA :


La région MENA regroupe une superficie oasienne de presque 203 470 Ha, abritant un
effectif total de 36 079 000 palmiers.
Les pays du MENA peuvent être classés en 3 groupes par leur effectif de palmiers :
- premier groupe de pays dépassant un effectif de 10 millions de palmiers à savoir L’Algérie
et l’Egypte ;
- Second groupe d’effectif approchant les 5 millions, il s’agit du Maroc et de la Tunisie ;
-un troisième et dernier groupe comportant la Jordanie avec un effectif de 300 000 palmiers.

La production des dattes dans la région MENA en 2012 est évaluée à 7548918 Tonnes (ceci
représente 34% de la production mondiale de dattes). L’Égypte vient en premier rang des
producteurs de dattes des pays MENA avec 1470000 tonnes, suivie de l’Algérie avec 789357
tonnes, puis de la Tunisie avec 190 000 tonnes, puis par le Maroc avec 113397 tonnes et
enfin la Jordanie avec 10417 tonnes.

Tab. 1 : Répartition du palmier dattier dans les pays MENA


d’après (OADA, 2012) et (FAO, 2013)
Pays Effectif total de Superficie Production (T)
palmiers (* 1000) (*1000)
(Ha)
1 Algérie 13 800 45 000 789.4
2 Egypte 12 500 38 500 1470
3 Maroc 4 954 71 000 113.4
4 Tunisie 4 510 45 000 190
5 Jordanie 315 1 970 10.4
Total 36 079 203 470 7549
Fig. 1 : Zones oasiennes dans les pays du Nord Afrique, partie de la région MENA
2-Répartition des oasis dans les pays de la région MENA :

2.1- En Egypte :
Le palmier dattier est cultivé partout en Egypte du Nord d'Alexandrie à Assouan vers le sud
et de l'est de la mer rouge jusqu'à l'Ouest. En outre, le palmier dattier considéré comme le
plus réussi et mérite d’être encouragée dans les nouvelles implantations oasiennes de Sinai,
El-Ewinates et Toshki. Le nombre total de palmier planté en Egypte est de 16 millions dont
12 millions fructification arbre (FAOSTAT, 2009).
La répartition de l’effectif de palmiers dattier en Egypte est présente dans le Tableau 5 et
démontre que les zones de concentration se retrouvent à ElBuhaira, Echarquia, au sud (Assyout, El
fayoum, El Mina).

Tab. 2: Répartition du potentiel phoenicicole En Egypte (2001)


Gouvernorat Acreage Nombre de pieds Production
Superficie en Acres Tons
Alexandria 225 25 062 2 435
Behera 9 998 631 716 79 015
Gharbia 102 16 ,027 1 853
Kafr El-Sheikh 5 221 240 172 29 229
Dakahlia 450 44 721 3 581
Damiietta 68 364 956 27 310
El-Sharkia 1 643 449 555 76 947
El-lsmailia 291 134 701 7 785
Bort SaÏd - 3 183 298
El-Suez 7 14 100 1 763
El-Minufiya 84 21 420 2 520
El-Kalyoubia 700 71 667 7 910
Cairo 359 32 081 2 955
Giza 5 296 456 939 61 577
Beni Suef 264 176 ,055 20 989
El-Fayoum 452 589 362 69 473
El-Minia 91 3 415 748 37 667
Assyout 749 463 147 36 218
Souhag 1 037 338 517 24 915
Qena 657 285 825 17 432
Aswan 3 060 735 774 44 596
North Sinai 6 804 200 821 12 252
South Sinai 278 25 668 1 567
Matrou h 5 058 466 619 36 630
New Valley 10 019 692 491 35 771
The Red Sea - - -
El-Nobaria 7 317 54 920 3 351
Total 61 052 6 951 247 646 039
Source : Riad,1993

Fig. 2: Zones oasiennes en Egypte

Tab. 3 : Distribution des cultivars égyptiens selon les régions

Cultivars Localisation Caractéristiques Cultivars


Cultivars de Le Delta du Nil et la Humidité plus que Amezoh Amhat, Beid El Gamal, Bent
dattes côte 50%, dates riches en Aasha, Centrawi, Eghrawn Nehloten,
molles méditerranéenne sucres réducteurs, El Arabi, El Falek, El Kaboushi, El
facilement périssable Kanabi. El Sergy, Ezwagh, Halawi,
Hayani, Hegazy, Kaboushi, Keabi, Om
El Ferakh, Oshek Engebel, Samani,
Selmi, Sofer El Domin Abo- Teda, Soqr
El Damin, Taktakt, Zagloul.

Cultivars Basse Egypte Dattes semi molles, Aglani, Agua, Amri, Ashbeer, Helw
semi-molles Humidité moyenne, Ghanem, Karamat, Saidy and
riche en Sucres
Sewi.
réducteurs et en
sucrose
Cultivars a Egypte du sud Humidité de 15 a 20%, Abrimi, Aienat, Barakawi,
dattes (Qena, Luxor and haut taux de sucrose, Bartamouda, Degna, El-Homra, Frahi,
seches Aswan), and New conservation facile Gaaga, Garagouda, Ghazaly, Gondila,
Valley Oasis Hasawi, Malakabi, Mogrash, Olkik
Wngem, Raghm Ghaza, Sakkoti,
Shamia, Sultani, Tamr El Wadi,
Tazarakht.

2.2- En Algérie :
Les Oasis algériennes (Zella et Smadhi, 2006) sont majoritairement occupées par le palmier.
A Adrar, le palmier domine la totalité de la surface, a Ouargla le taux d’occupation du
palmier est de 80%, il est autour de 50 Ü 60 % pour le reste des Oasis (Guillermou, 1993;
Toutain et al., 1988).
Les Oasis algériennes représentent une mosaïque trop varié, avec 93.000 ha de palmeraies
et plus de 10 millions de palmiers dattiers, soit 11% du total mondial (Bouzaher, 1990). Elles
sont réparties pour 60% au Nord-Est (Zibans, Oued Righ, El Oued et Ouargla) et pour 40% au
Sud-Ouest (M’Zab, Touat et Gourara). Les Oasis sont tantôt isolées, de taille plus au moins
morcelés comme l’Oasis de Ouargla, qui compte Ü elle seule plus d’un million de palmiers,
tantôt regroupées comme celles de Oued Righ en 47 Oasis s’échelonnent sur 150km avec
1,7 millions de palmiers (Bouzaher, 1990).
Le contrôle de l’eau constitue donc un pilier central dans cette organisation collective très
hiérarchisée, expression d’un consensus général dans certain cas, mais plus d’un rapport de
force dans d’autres (Battesti, 1996). Verticalement, l’espace connait trois strates végétales
dans la quasi-totalité des Oasis. Sous les palmiers, poussent les arbres fruitiers alors que le
troisième étage, totalement l’ombre est celui des cultures maraichères et fourragères.
Horizontalement, la structure foncière se présente comme un puzzle au sein de l’Oasis
(Battesti, 1996 ; Lasram, 1990).
Le type d’Oasis dépend de la nature et de l’exploitation de la ressource en eau, de la nature
du sol et de sa topographie. On distingue dans cette étude quatre types :
i. l’Oasis située dans les dépressions de l’erg, l’eau d’irrigation est extraite de la nappe
phréatique par puits et forage (Oasis de Ouargla).
ii. l’Oasis située dans des Goûts ou l’eau d’irrigation est puisée par capillarite (Oasis d’El
Oued).
iii. l’Oasis fluviale, approvisionnée en eau des oueds (Oasis du Ghoufi, du M’Zab, de Oued
Bachar).
iv. l’Oasis de dépression alimentée en eau par les foggaras (Oasis d’Adrar, Timimoun).

Fig. 3 : Zones oasiennes en Algérie

Tab. 4 : Répartition du potentiel phoenicicole algérien (2001)


Wilaya Surface (ha) Nombre de palmiers %
Total en rapport
Adrar 19.625 2.704.780 1.997.650 73,85
Biskra 24.894 2.533.360 1.998.580 78,89
Béchar 4.745 679.530 315.650 46,45
Tamanrasset 2.480 355.570 246.000 69,18
Ouargla 16.811 1.934.200 1.585.770 82,00
Illizi 550 75.220 50.420 67,03
Tindouf 138 14.770 2.760 18,68
El-Oued 27.395 2.774.000 2.140.000 77,15
Ghardaia 5.626 723.720 566.330 78,25
Autres Wilayat présahariennes 2.126 240.500 162.450 67,55
Totaux 101.820 12.035.650 9.065.610 75,32
Source : Ministère de l’Agriculture : DSASI
2.3- Au Maroc :
Le territoire oasien marocain, situé à la lisière du Sahara sur une superficie de 115.563 km2,
regroupe les unités géographiques des «Dir» de l’Anti-Atlas, la vallée du Drâa, la vallée de
l'Oued Ziz, le Tafilalet et Figuig.
Cette région est composée d’un immense couloir pré-désertique comprenant quatre grands
ensembles à savoir : les oasis au sud du Souss-Massa-Draa, au Sud de l’Anti-Atlas et celles de
Tata; les oasis de la Vallée du Draa (Ouarzazate, Zagora, Foum Zguid, Agdz, Dadès); les oasis
de la Vallée du Ziz (Errachidia, My Ali Cherif, Tinjdad, Goulmima) et l’oasis de Figuig. Selon
Ferrak (2012), trois types d’oasis peuvent être distinguées au Maroc.

Tab. 5 : Répartition des oasis marocaines selon la typologie


Type Espèces cultivées Exemples
Oasis de montagne : les principales spéculations Imilchil
sont les rosacées et arbres
fruitiers
Oasis de pied de montagne : olivier est dominant Riche

Oasis à palmier : palmier dattier Erfoud, Rissani,….

Le territoire oasien peut aussi être divisé en deux types d’espaces qui sont intimement liés. Il
s’agit des oasis proprement dites qui correspondent à la fois aux périmètres phoenicoles et
aux périmètres irrigués et qui sont considérées comme les régions plus peuplées du Sud
marocain avec des densités humaines de plus de 500 hab/km2.
Il s’agit également des vastes espaces intermédiaires environnants qui occupent plus de 96%
de la frange Sud Est du Maroc et couvrent une bande de 950 km de long (entre Guelmim et
Figuig).
Cette bande comprend notamment la chaîne de l’Anti-Atlas jusqu’à la frontière algéro-
marocaine et elle est très peu peuplée et couvre une majeure partie des terres incultes ou
très pauvres.
Le territoire oasien comprend également quatre bassins et quinze sous-bassins : le bassin de
Guelmim-Tata (sous bassins d’Assa, de Guelmim, de Tata-Akka et de Tafraout-Igherm) ; le
bassin de Draa (sous bassins de Tzanakht-Foum Zguid, d’Agdz, de Zagora, de Tazarine, de
Ouirzazate et du Dadès) ; le bassin du Ziz (sous bassins de Goulmima-Tinejdad, d’Alnif,
d’Arfoud, d’Errachidia et du Guir) et le bassin de Figuig.
Les principales provinces appartenant au territoire oasien sont : Assa-Zag, Guelmim, Tiznit,
Tata, Taroudannt, Ouarzazate, Zagora, Errachidia et Figuig.
Tab. 6 : Répartition géographique des oasis marocaines
Localité ou Bassin Sous bassin Représentation du
patrimoine total
Figuig Errachidia, Tinghir, Plus que 98 %
Ouarzazate, Zagora, Tata et
Guelmim représentent près
Guelmim-Tata Assa, Guelmim, Tata-Akka
Tafraout-Igherm;
Dràa Tzanakht-Foum Zguid, Agdz,
Zagora, Tazarine,
Ouarzazate, Dadès
Ziz Goulmima-Tinejdad, Alnif,
Arfoud, Errachidia, Guir

Fig. 5 : Zones oasiennes au Maroc

Tab. 7 : Profil variétal du patrimoine phœnicicole marocain


Variété Effectif %
Boufeggous 540 000 12,2
Jihel 525 000 11,9
Bouslikhene 330 000 7,5
Bousthammi 235 600 5,3
Bouskri 88 700 2,0
Aguellid 22 400 0,5
Mejhoul 14 300 0,3
Aziza Bouzid et Menzou 9 000 0,2
Autres variétés 552 430 12,5
Hybrides – Khalts 2 110 000 47,5
Total 4 427 430 100,0
Source : Harrak et Chetto, 2001
2.4- En Tunisie :
En Tunisie, les oasis se répartissent dans la région sud. Elles couvrent une superficie totale
de près de 45000ha (GID, 2004). Les oasis de Tunisie différent selon leurs sites
géographiques en deux unités géo-topographiques suivantes :

2.4.1- Les oasis continentales :


Elles regroupent :
- Les oasis continentales sahariennes situées dans les régions de Nefzaoua et de Jerid
couvrant une superficie totale de 33150ha (soit 65 % de la superficie oasienne tunisienne) et
qui sont caractérisées par la dominance de la variété ‘Deglet Nour’,
- Les oasis de montagnes situées à Gafsa (Tameghza, Chebika et El Guettar) couvrant une
superficie de près de 5500ha (14 %), qui comportent une diversité variétale avec une
présence plus ou moins importante de ‘Deglet Nour’ (Kassah, 1996; GID, 2005).

2.2.2- Les oasis littorales :


Les oasis littorales couvrent une superficie de 7000ha (19% environ de la superficie totale
oasienne en Tunisie) et sont situées dans la région côtière de Mareth au sud jusqu’Oudref et
Aouinet au nord (Annexe 3). On classe aussi parmi ces oasis celles d’El Hemma qui se
trouvent à 20 km de la côte et qui comportent des variétés littorales avec une présence de
‘Deglet Nour’ qui ne dépasse pas 0.1 % de l'effectif total des palmiers. La tradition de la
culture de palmier dattier est très ancienne dans les oasis littorales côte à côte avec les
arbres fruitiers divers et les cultures maraîchères, fourragères et industrielles (El Fkih, 1969 ;
Bechraoui, 1980).
Tab. 8 : Répartition des oasis tunisiennes
Gouvernorat Superficie Effectif palmiers
(ha) % Pieds %
Kebili 22 800 43 2 190 072 49
Tozeur 8 350 22 1 575 130 35
Gabès 7 300 19 510 000 11
Gafsa 5 500 13 188 723 4
Médenine 750 2 40 000 0.8
Tataouine 300 1 7 000 1.5
Total 45 000 100 4 510 925 100
Source : GIFruits (2010), Hajji (2013)

Fig. 4 : Zones oasiennes en Tunisie


Tab. 9 : Evolution des effectifs des variétés de palmiers dattiers en Tunisie (Kébili, Tozeur,
Gabès et Gafsa)
Années Deglet Nour Autres variétés Total
Effectif % Effectif % Effectif %
1977 1004400 44,9 1233000 55,1 2237400 100
1982 1200000 46,9 1356700 53,1 2556700 100
1987 1324800 49,2 1369000 50,8 2693800 100
1991 1614000 57,4 1196000 42,6 2810000 100
1996 2337110 62,8 1387120 37,2 3724230 100
2002 2595209 61,3 1635886 38,7 4231095 100
Accroissement 6,1% 1,3% 3,5%
Source : Enquêtes oasis annuelles (1977 à 2002), DGPDIA/Ministère de l’Agriculture.

2.5- En Jordanie :
En Jordanie, il n’y a pas réellement des oasis dans le sens des oasis du Nord Afrique.
Toutefois des plantations phoenicicoles sont fréquentes et se distribuent sur tout le
territoire de la vallée de Jourdan jusque la ville Aqaba sur la mer rouge.
Ce qu’on appelle communément Oasis en Jordanie est celle d’El Azraq est une palmeraie
naturelle, comparable à celle de Kerkennah et Jerba en Tunisie ou Marrakech au Maroc. Elle
est actuellement exploitée en tant que site touristique.
La superficie plantée de palmier-dattier en Jordanie couvre environ 947 hectares et le
nombre total de palmiers dattiers ont atteint environ 500 000 pieds. Les statistiques du
ministère de l'agriculture indiquent que la consommation nationale date atteint 16 à 18
mille tonnes. Jusqu'en 1995, l’intérêt se concentre sur le palmier dattier et fermes de
culture dans les vallées de Jordan et certains agriculteurs ont commencé à arracher les
plantations d’agrumes pour les remplacer en plantations de palmier dattier. Dans un proche
avenir, la production de palmier-dattier pourrait être l'un des plus importants secteurs
agricoles en Jordan et assurer une source principale de revenu pour un grand nombre
d'agriculteurs. Il est rapporté que Jordan importe plus de 4 000 tonnes de fruits de palmiers
dattiers et produit seulement 1200 tonnes. En 2015 les exigences pour Jordan sont censées
atteindre 8000 tonnes.

Tab. 9 : Répartition des palmeraies en Jordanie

Type de palmeraies Zone géographique Localisation


Culture basses sur Nord de la mer morte Chouna Chamalya
des variétés Dir Alla
introduites
Chouna Janoubia
Sud de la mer Morte Safi
et le sud El Agouar
Ouadi Araba
Maan
El Akaba
Palmeraie naturelle Vocation Touristique Lazraq

Tab. 10 : Evolution de la superficie oasienne en Jordanie


Année Superficie en Dounm
1995 2194
1996 2349
1997 2469
1998 2498
1999 6129
2000 5156
2001 7478
2002 6811
2003 8979
2004 12362
2005 14147
2006 16547
2007 18000
2008 20000
2009 23300

Les variétés cultivées sont Barhi, Mejhool, Boumaan, Khadraoui, Khalas, Deglet Nour, Zehdi,
Sokkari, Maktoum, Zaghloul, Ahmar Talel, Asbai Zayneb, Khastaoui et Hayani.

Fig 7 : Zones de plantations dattieres en Jordanie


Chapitre 3 - Evaluation du volume des déchets oasiens dans la région MENA

1- Procédure d’évaluation du volume des déchets :


1.1- Evaluation du volume des déchets de palmier dattier :
Les déchets produits par le palmier sont des produits de taille, les sous-produits ligneux. Les
sous-produits des palmiers dattiers sont composés principalement de palmes, de régimes,
du Fibrillium (lif). Les déchets de fruits écartés et les noyaux ne sont pas comptabilisés du
fait de leur destination à l’alimentation du bétail ou aussi à la vente. Pour le palmier dattier,
l’évaluation de déchets produits définie par Sghairoun et al. (2006) et utilisée par Mlaouihi
et al, (2009) de 120 kg par pied, nous est paru un peu excessive.
Nous avons procédé à une évaluation des déchets secs par pesée sur 5 palmiers, de l’oasis
de Chenini. Une moyenne est ensuite calculée et utilisée pour l’évaluation.
Les Déchets du palmier dattier sont évalués à de 21 kg par pieds à 120 kg par des auteurs. Il
nous est paru raisonnable de présenter l’estimation faite par Ben Salah (2012) assez proche
de l’évaluation de Farag Kassem et Lairje (2010) 15+2.5+7.5= 25kg.
El Mously (2014) présente une évaluation des déchets oasiens produits de 33.5 kg par pied
de palmier. Cette évaluation est faite en Egypte ou le palmier profite de l’irrigation a fortes
doses et avec l’eau du Nil de très bonne qualité.
Une partie des sous-produits du dattier, principalement des palmes vendue pour les
pêcheries à Kerkennah et Jerba est évaluée selon les oasiens à 10-15% palmes soit (16 000 à
24 000 palmes). Elle sera retranchée de la quantité de déchets disponibles.
Nous avons utilisé la moyenne de production par palmier. L’évaluation des déchets est basée
sur la composition de la parcelle, dans l’oasis. Les résultats sont les moyennes de 5 palmiers.

Tab. 12 : Evaluation des déchets de palmier dattier (Ben Salah, 2013)


Type Quantité en Kg observations
Palmes 16 16 palmes de 1kg de moyenne (0.5 base
du pétiole et 0.5 de rachis penné)
Spathes vides 4 Sur la base d’une production annuelle
moyenne de 8 spathes de 0.5kg de poids
sec.
Fibrillium (Lif) 1 Produit de taille des bases des rachis
foliaires
Total 21

1.2- Déchets des arbres fruitiers :


Pour l’évaluation du volume de déchets de taille des arbres fruitiers et puisque la saison ne
coïncide pas avec la fin de la production de tous les arbres fruitiers oasiens, nous nous
sommes basés sur les estimations faites par Mlaouihi et al. (2009) pour les oasis tunisiennes
des principales espèces fruitières, basée elle-même sur des évaluations antérieures : Crossa
Raynaud (1996) et DGPA (2000).
Pour l’olivier on s’est basé sur les évaluations de Nefzaoui et Zidani (1987) du bois de taille
de l’olivier au sud tunisien. Nous avons opté au partage de l’effectif de l’olivier au 1/3 jeunes
(moins de 10 ans) et 2/3 adultes (de 10 à 70 ans). Ceci est inspiré du travail de Nefzaoui et
Zidani (1987) qui ont évalué des quantités de déchets différentes selon des classes d’âge des
plants.
Pour l’arboriculture fruitière, le même principe a été appliqué, et on s’est basé sur les
évaluations de (Mlaouhi et al., 2009) pour les principales espèces oasiennes. Les espèces
sont le grenadier, abricotier, figuier, pommier et vigne de table.
Pour l’olivier on s’est basé sur le travail de Nefzaoui et Zidani (1987) sur l’évaluation du bois
de taille de l’olivier.
L’espèce qui produit le plus de bois étant l’olivier avec une moyenne de 48 kg (âge adulte et
20 kg pour les plantations jeunes de moins de 10 ans). Nous avons adopté ces chiffres de
l’évaluation de Nefzaoui et Zidani (1987) en considérant le tiers de l’effectif comme jeune
(moins de 10 ans d’âge).
On a adopté la production de la vigne (minimum) de 2.5 kg aux autres arbres fruitiers de
l’oasis (non différenciées) mais comportant le poirier, le prunier, le bananier et les autres
espèces rares.

Tab. 13 : Volume de déchets fruitiers dans les oasis


Espèce Déchets par plant (en Kg)
Grenadier 5.66
Olivier jeune 21,3
Olivier adulte 48.3
Abricotier 6.3
Figuier 3.36
Pommier 4.49
Vigne 2.5
autres AF 2.5
 Pour l’olivier on a adopté le ratio de 1/3 jeunes (moins de 10 ans) et 2/3 adulte +de
10 ans (se basant sur l’effectif national cité par Nefzaoui et Zidani (1987)
 Volume appliqué aux autres arbres fruitiers (non définis) basé sur le minimum
produit par un fruitier (qui est la vigne)

3- Déchets des cultures légumières :


Pour les cultures maraichères et leurs déchets verts, une évaluation est faite Par Ben Salah
(2013) sur 5 parcelles oasiennes choisies au hasard dans les oasis littorales tunisiennes. Des
prélèvements sont faits à la cueillette. La pesée de la récolte et des déchets verts pour 10
plants de légumes de chaque espèce prélevées de différentes parcelles au laboratoire. La
moyenne est ensuite définie pour chaque espèce. Le comptage du nombre de plants au
mètre carré, a servis pour le calcul de la densité de plantation pour pouvoir enfin calculer la
densité à l’hectare prise comme base pour le calcul du volume des déchets produits.
Cette évaluation a été faite pour les 6 cultures principales légumières de l’oasis : Carotte,
navet, oignon, ail, laitue, tomate, piment et courge.
Une moyenne est ressortie pour chaque espèce cultivée pour évaluer le volume des
déchets produit pour chaque espèce et un total des déchets des cultures légumières est
calculé.
Nous avons utilisé un rapport de conversion entre le volume et le poids utilisé aussi par les
oasiens que par l’ANGed. Pour Passer du volume en poids on applique le rapport 1/3. Étant
donné que 30 m3 de déchets végétaux produisent 8-12 tonnes de poids de déchets.
Un travail d’évaluation a été fait dans l’oasis de Chenini sur 30 parcelles de producteurs
pour les espèces principales cultivées à savoir : Oignon, Carotte, Navet, Courge, Piment, Ail
et Laitue.
Les résultats du calcul des déchets des différentes cultures légumières sont rapportés en
tonnes à l’hectare. Pour définir les superficies on s’est basé sur le travail de Romdane et al.
(2004) qui définit avec précision l’occupation des sols dans l’oasis de Chenini.

Tab. 13 : Evaluation des déchets des cultures herbacées


Nombre de Volume déchets par Volume total de Total arrondi en
Espèce
plants/ha plant déchets (kg /ha) Tonnes par ha
Oignon 56 000 0.093 5208 5
Carotte 28 000 0.111 3108 3
Navet 22 000 0.100 2200 2
Courge 2 500 0.520 1300 1
Piment 40 000 0.852 3408 3
Ail 68 000 0.040 2720 3
Tomate 18 000 0.631 11358 11
Laitue 12 000 0.215 2580 3
 La quantité de déchets par plant est évaluée par pesée à la récolte aussi bien du légume que
des déchets produits
 Cette pesée est faire sur 10 plants de chaque espèce

1.4- Autres déchets verts dans les conditions oasiennes :


Pour les déchets verts autres que ceux des plantes cultivées, et en absence de toutes
données sur le volume produit, et de l’obligation de continuer le suivi sur une saison agricole
complète (Septembre à Aout) on a fait une évaluation sur la base d’estimations des paysans
oasiens.
Considérant ce milieu irrigué à sol relativement amélioré par les apports organiques et avec
la présence de l’eau conduit souvent dans des séguias en terre, une dense végétation
spontanée se développent dans les abords des parcelles et constitue à elle aussi une source
de déchets végétaux abondants si elles ne sont pas exploités, comme souvent pour
l’alimentation de bétail.
Les déchets verts de mauvaises herbes et des autres espèces cultivées, exceptées les
espèces fourragères (généralement destinées à l’alimentation animale) et maraichères (qui
sont évaluées auparavant) des oasiens sont estimés à une quantité d’une tonne par hectare
(base de près de 10 kg par are) de déchets divers.

1.5- Total des déchets évalués :


Les évaluations globales des déchets végétaux produits dans les oasis sont rares. Les seules
évaluations qu’on a pu consulter ont étés faites en Tunisie par l’ANGed qui est un organisme
spécialisé dans le traitement de déchets. Les évaluations pour la Tunisie font ressortir les
chiffres de 90 000 tonnes pour le palmier et près de 51 000 tonnes pour les arbres fruitiers
divers.

Tab. 15 : Les évaluations antérieures des déchets oasiens en Tunisie


Type de déchets Oasis tunisiennes Estimation de production de
déchets par ha

Palmier dattier 90000 tonnes (ANGed, 2006) 2T/ha


Arbres fruitiers 51000 tonnes (Crossa Raynaud, 1T/Ha
1990 ; DGPA, 2000)
51290 Tonnes (Mlaouihi et al.,
2009)
Cultures herbacées N.D
N.D. : non disponible

El Mously (2014) base sur son évaluation de production de 33.5 kg de déchets oasiens par
palmier, présente un chiffre de 3316.5 milles tonnes pour tous les pays arabes abritant un
effectif total de 99.8 millions de pieds de dattier.
Le volume des déchets estimé pour tous les pays du MENA est basé sur nos approches de
calcul. Les résultats de ces calculs ne s’écartent pas beaucoup des estimations faites en
Tunisie.
Pour l’évaluation des déchets des arbres fruitiers et dans les pays du Nord Afrique ou la
situation est comparable à la Tunisie on s’est basé sur la même évaluation pour les oasis
tunisiennes. Ceci a été également appliqué à la Jordanie ou la situation des cultures
fruitières dans les oasis n’est pas suffisamment documentée.
Pour le palmier dattier, le calcul est fait par pied et les sous-produits sont évalués par saison
de production. Tandis que pour les arbres fruitiers divers on a majoré la quantité produite
par 50% toujours se basant sur les chiffres des oasis tunisiennes.
Ceci nous produira un chiffre majoré de plus que 1.1 million de tonnes de déchets végétaux
produits par an pour tous les pays du MENA. Dont près de 758 000 tonnes de palmier et le
reste d’arbres fruitiers divers.

Tab. 16 : Evaluation de la quantité de déchets de bois de dattier dans la région MENA


Basée sur le nombre de pieds de palmier et arbres fruitiers

Pays Effectif total de palmiers Estimation des déchets produits


(* 1000) par an
En Mille Tonnes
Algérie 13 800 289,80
Egypte 12 500 262,50
Maroc 4 954 104,03
Tunisie 4 510 94,71
Jordanie 315 6,65
Total 36 079 757,66
Le calcul est fait selon la base de production de 21 kg par pied par an pour le palmier dattier

2- Evaluation des besoins en fertilisants organiques des oasis:


En se basant sur les évaluations calculées en concertation avec les paysans enquêtés, on a
abouti aux besoins indiqués au tableau 5. Une règle est souvent suivie par les paysans mérite
d’être citée et considérée. Les oasiens définissent toujours les besoins en « la quantité
minimum à apporter » de fertilisants organiques.

Tab. 17 : Besoins en fertilisants organiques des oasis par Hectare


Spéculations Besoins en fumier
(1)
Cultures légumières à feuilles 42
Cultures légumières à racines 28
Cultures légumières à fruit 14
Palmier dattier et Arbres fruitiers (Grenadier, olivier et autres) 30.5
2.5 kg*122 (densité par Ha, 9*9m)=30.5
• (1) : Les besoins sont exprimés par ha pour les cultures légumières et par pied pour le
palmier et les arbres fruitiers
Etant donné que la fertilisation organique est donnée en même temps pour subvenir aux
besoins des cultures et pour l’amélioration de la texture du sol oasien réputé limoneux et
colmatant ou sableux squelettique selon les situations un excès de matière organique (si le
cas arrive) ne sera que bénéfique.
Une autre raison est évoquée par les paysans (elle reste à vérifier tout autant) est que les
déchets organiques luttent contre les nématodes, assez présents en sol oasien en utilisant
un amendement organique copieux.
Le calcul des besoins en fumier se font généralement sur la base d’une planche de superficie
de 50 m2 ou à l’are (100m2). La quantité nécessaire pour un hectare de sol oasien est
estimée de 36 à 45 tonnes.
Les besoins estimés pour les pays MENA en fumier organique a un minimum de (208 470Ha
* 40 tonnes par Ha ce qui est de 833 880 Tonnes.
Autrement si les déchets végétaux dans les pays du MENA sont exploités en compostage
cela suffira le besoin en fumier organique.

Photo 11 et 12 : Usage du fumier pour la fertilisation du sol oasien


(Ben Salah, 2011)

3-Usage des sous-produits oasiens dans les pays MENA :

3.1-Transformation des déchets de dattes :


L’utilisation du produit principal de la filière, les dattes, produit deux types de sous-produits :
des dattes non-consommables et les noyaux de dattes.
Les dattes de seconde qualité et celles présentant des anomalies pour ne pas pouvoir être
vendues comme dattes de bouche peuvent servir a de nombreux usages :
-Transformation pour la production de vinaigre, d’alcool et de levures, par fermentation
microbiologique;
- Production de la farine de dattes utilisées dans la panification et les gâteaux;
- Production de sirop de dattes, par extraction, utilisé comme sucrerie;
En Tunisie, la structure et le niveau de la production et de la consommation sont tels que,
pour l’instant, la demande absorbe généralement l’offre. Il n’y a pas vraiment de surplus
structurels, grâce aux possibilités de stockage frigorifique et à l’aptitude des dattes à la
longue conservation. Cependant, de temps à autre, il y a des dattes qui ne sont plus
consommables à cause d’un entreposage inadéquat. Elles sont utilisées comme aliment du
bétail.
En Algérie comme rapporte par l’étude de valorisation des rebus de dattes en vue de leur
utilisation en alimentation de bétail par (Chahma et Longo, 2001), le volume de rebuts de
dattes est évalué en Algérie a 67500 tonnes.
Il en est de même pour les noyaux provenant de la production de pâtes de dattes. Vu le petit
volume de production de pâte de dattes, les quantités de noyaux sont modestes, si bien
qu’un marché de ces produits ne s’est pas encore vraiment constitué. Ce sont généralement
les éleveurs qui viennent directement à l’usine pour reprendre les noyaux. Parfois, ils les
donnent au bétail sans transformation, mais, plus souvent, ils les broient et les mélangent
avec d’autres aliments.
Les déchets des dattes constituent au moins en Algérie, un apport important d’aliments du
bétail, surtout pour combler les périodes de rupture d’approvisionnement.

Photo 14 : Produits divers de la transformation de dattes


(Ben Salah 2011 ; El Moussaly, 2014)
3.2-Usages traditionnels des déchets végétaux :

Le palmier est une source de matière première d’une grande diversité. Il produit tous les ans
des palmes et des régimes qui doivent être séparés du tronc. De plus, à la fin de la vie du
palmier, le tronc constitue un bois solide et résistant pour un large éventail de produits.

3.2.1- Usage des folioles en vannerie :


Les folioles des palmes prélevés à l’état jeune (jaunes folioles du cœur) et parfois verts
également qui se prêtent à des utilisations multiples et variées sont la base de l’artisanat de
vannerie.
Des produits divers peuvent être confectionnes : paniers, corbeilles, couffins, éventails,
chapeaux tapis de prière et garniture diverses. Les folioles prélevées dans le cœur du palmier
(bourgeon apical) se prêtent à la fabrication d’articles de vannerie. Cependant, les
producteurs ne sont guère favorables au développement de cette activité, par crainte de
détruire l’apex du palmier dattier. Il existe un risque réel pour certaines variétés dont les
feuilles se prêtent particulièrement à cette activité (par exemple, la variété Bouhattam en
Tunisie).

Photo 14 et 15 : Vannerie à base de folioles de palmier dattier


(https://www.google.tn/)

3.2.2- Usages du rachis foliaire et du lif:


Les rachis de folioles servent pour la production de meubles (tabouret, banquette, lit) et en
toiture des étables et ombryères en nattes de rachis de palmes.
Le lif sert à confectionner des cordages, des « éponges » pour laver la vaisselle, des semelles
de souliers et des filets divers.
Son cordage est réputé rigide et résistant, les ouvriers qui grimpent le palmier pour effectuer
les opérations culturales tel que la pollinisation, la taille, l’éclaircissage ou la récolte utilisent
une ceinture confectionnée de cordage de lif pour monter au palmier.
3.2.3- Usage du bois du dattier ou stipe :
Les troncs de dattier à la fin de sa vie ou s’il est abattu peuvent servir de bois de
construction, comme poutres ou comme bois de toiture.
Les bases des rachis foliaires ou le rachis même sont généralement joints pour couvrir la
toiture et permettre la transition entre deux stipes.
Le stipe peut être utilisé complet ou divise en 2 ou plusieurs madriers. Il existe une
technique spéciale de partage du stipe vu qu’il est très ligneux et difficile à découper.
Dans les villes oasiennes le bois est traite par son trempage plusieurs jours dans l’eau de mer
(au moins une semaine disent les oasiens) et cela est considéré un traitement efficace contre
les insectes foreurs qui peuvent se cacher sous forme d’œufs ou larves dans le bois.
Certaines variétés sont mieux appréciées comme bois de construction que d’autre. Dans les
oasis tunisiennes le bois dur et grêle de la variété Eguiwa est le plus apprécié. Il existe des
constructions vielles de 200 ans encore présentes dans les villages anciens comme celui de
Chenini a Gabes.
Les stipes ont étés aussi utilisés pour confectionner les ponts dans les parcelles oasis
permettant d’ouvrir des sentiers de passage dans la chevelure de rigoles et de conduites de
drainage toujours présentes dans les paysages oasiens.
Le bois du stipe et les bases du rachis foliaires sont également utilisés comme bois de
chauffe pour les boulangeries et les Hammams mais également dans les ménages comme
bois de cuisson.

Photo 16,17 et 18 : Usage des sous produits en habitat oasien


(Ben Salah, 2013)
3.2.4- Usage des épillets :
Une fois les dattes retirées des épillets portes sur le spadice, le spadice complet est utilisé
traditionnellement comme balaie ou il est donne aux chèvres et brebis à l’état frais. Les
épillets peuvent être consommés sous cet état.
Séchés, les épillets entrent dans quelques usages artisanaux. On peut tresser des paniers
avec, et dans les villages oasiens côtiers les pêcheurs les utilisent pour confectionner des
trappes utilisées dans les pêcheries

Photo 19 et 20: Epillets du palmier utilisés frais en alimentation animale et sec en artisanat

3.2.5- Usage des palmes en lutte contre la désertification :


Dans les zones sahariennes et désertiques pré-oasiennes, le phénomène de la désertification
demeure très menaçant. Rien qu’en Algérie, pas moins de 40 millions d'hectares sont
menacés par la désertification selon les chiffres de la Direction générale des forêts (DGF). Les
palmes sont utilisés en lutte contre la désertification.
Les palmes sont utilisés comme brise vents pour permettre la régénération de la végétation
sur les dunes stabilisées.
A Ghardaïa en Algérie, plus de 200 hectares de plantations de palissades (palmes sèches)
autour des périmètres agricoles ont été préconisées et réalisées en étroite collaboration
avec les agriculteurs pour réduire l'effet d'ensablement dans la région sud de Ghardaïa,
notamment dans la localité de Seb Seb.
En Tunisie l’usage de palmes en lutte contre la désertification est le seul usage qui peut
utiliser 2000 à 3000 Tonnes de palmes sèches (les plans tunisiens planifiaient la confection
de 400 km de palissades par an). Cette quantité ne représente que 2-2.5 % des déchets
produits par an.
Photo 20 et 21 : Usage des palmes en lutte contre la désertification et en clôtures des
parcelles oasiennes

3.2.6- Usage des palmes en pêcheries :


Dans les iles de Jerba et Kerkennah en Tunisie, les palmes sont largement utilisées pour la
confection de pêcheries. C’est un système local base sur l’acheminement des poissons dans
des couloirs finissant par une trappe à poissons confectionnée elle aussi des épillets des
spathes ligaturées par le lif.
Une installation de pêcherie utilise autour de 500 palmes. Et elle est refaire tous les 3-4 ans.
Certaines variétés sont préférées pour leur résistance de leurs palmes à la dégradation
rapide dans l’eau salée.
A Kerkennah il existe environs 500 pêcheries construites à l'aide de lignes de palmes qui
finissent par une « chambre de capture » équipée de nasses faite d’épillets de régime de
palmiers ou trappe. Le dispositif est censé guider les poissons vers des enclos clayonnés et
cernés par les nasses, véritables pièges à poissons que les pêcheurs relèvent depuis leurs
embarcations.

Photo 22 et 23 : Usage des palmes en pêcheries


3.2.7- Usage des déchets végétaux en compostage traditionnel :
Le compostage traditionnel se fait dans des fosses creusées directement sur les parcelles
près de la zone de production. Le volume des fosses avoisine les 6m3 : 2m de largeur*3 m de
longueur*1m de profondeur). Le compostage se fait par couches superposées de déchets
végétaux souvent verts, issus de sous-produits végétaux (déchets de récolte maraichères,
chaumes de récoltes et des déchets verts des arbres fruitiers (feuillages, brindilles) et des
fruits endommagées comme les grenades éclatés ou pourris, superposés avec du fumier
souvent ovin, importé de dehors de l‘oasis.
Le contenu de la fosse de compostage est arrosé régulièrement tous les 15-20 jours,
cependant sans être remué. La fosse est tassée souvent par passage de piétinement du
contenu. Un paillage plastique peut être déposé en dessous et parfois au-dessus du tas de la
matière organique pour que le chauffage du compost accélère la décomposition.
Le compostage traditionnel n’utilise presque pas de déchets ligneux que ce soit de palmier
ou des arbres fruitiers ou également des autres plantes ligneuses. Selon les paysans oasiens
les déchets ligneux nécessitent le broyage préliminaire et également de grandes quantités
d’eau et aussi l’ajout obligatoirement de fumier non décomposé.
Le retournement dans les fosses de compostage traditionnel de déchets verts ne profite pas
du retournement.

Photo 24 et 25: Compostage traditionnel en fosse dans les oasis (Ben Salah, 2011)

3.3- Avenir de l’usage des sous-produits du palmier :


En guise de conclusion, on peut dire que l’utilisation des sous-produits du palmier est
répandue, mais se limite à la fabrication artisanale d’objets.
Des petites entreprises industrielles fabriquant des petites séries de ces produits ne se sont
pas encore développées. L’hypothèse souvent avancée à ce sujet est que les jeunes artisans
ou ceux qui veulent le devenir ne sont pas suffisamment formés et instruits sur les produits à
élaborer, les modes adéquats de fabrication et, surtout, les acheteurs potentiels auxquels il
faut offrir ces produits.
Il n’y a pas très longtemps, la vannerie représentait l’activité la plus pratiquée par la femme
oasienne maghrébine. Pour des raisons de changements socio-économiques et de régression
des activités touristiques dans les oasis algériennes, ces activités sont maintenant très
réduites.
Dans les oasis tunisiennes certaines localités se distinguent dans le domaine de la vannerie. Il
s’agit d’El Hamma du Djerid et El Hemma de Gabès spécialisées dans la confection des :
chapeaux, éventails, couffins, paniers et Bouhlel et Chebika spécialisés dans la confection
des plats et plateaux (ICRA, 2003).
Dans les oasis Algériennes également Fezouata (Ourgla) est particulièrement connue par
cette activité et les femmes qui la pratiquent le plus. Cependant cette activité connait une
certaine régression compte tenu de la faible rentabilité : problème de débouchés pour les
produits fabriqués, changement dans les habitudes sociales : les oasiens sont plus attirés par
les produits exotiques que par les produits traditionnels.
Pour l’usage du bois du dattier en boiserie, la demande des menuisiers en bois de palmier
reste largement en dessous de l’offre. Les menuiseries artisanales expriment une certaine
réticence pour l’utilisation de ce matériau : le bois est dur, et le matériel de travail ne résiste
pas longtemps.

Le bois et les folioles ne sont pas les seuls sous-produits du dattier à être utilisés. Le cœur du
palmier est souvent consomme et reconnu pour des vertus médicinales. Le pollen est
également utilise traditionnellement et on lui reconnait beaucoup de vertus : il est utilisé
comme coagulant du sang, dans le traitement de la stérilité masculine, comme aromatisant
de l’eau, pour augmenter la quantité de lait chez la femme. Mélangé avec des dattes et du
beurre, c’est un excellent produit, riche en protéine.

3.4-Nouvelles voies d’usage des déchets végétaux oasiens :


3.4.1-Transformation des déchets en aliment de bétail :
Pour la valorisation des sous-produits du palmier dattier pour la production d’aliments de
bétail il est possible de valoriser :
 les écarts de triage pour la fabrication de blocs d’aliments du bétail associant dattes,
noyaux et produits cellulosiques (régimes vides et feuilles broyés), avec un
complément minéral et vitaminé. Une formule a été mise au point dans le cadre
d’une expérience conduite par le Groupement Interprofessionnel de Fruits (GIFruits)
et l’Institut National de Recherche Agronomique de Tunisie (INRA) en Tunisie,
 les noyaux des dattes ajoutes a d’autres produits végétaux comme a été expérimenté
par l’Association pour la Lutte Contre l’Erosion, la Sécheresse et la Désertification au
Maroc (ALCESDAM).

Des essais de production de blocs d’aliments du bétail à base de brins de régimes et de


déchets de dattes, avec un complément minéral et vitaminique, ont été commandités par le
GID (Direction régionale de Gabès) à l’INRA de Tunisie et ont permis de mettre au point une
formule et un processus de fabrication.
La fabrication d’un aliment du bétail à base de dattes nécessite obligatoirement de pouvoir
disposer de dattes à très bas prix (en l’occurrence, les écarts de triage des stations de
conditionnement ou des unités de transformation). Un produit fabriqué industriellement à
partir de dattes achetées au paysan reviendra toujours plus cher qu’aliment équivalent
obtenu par le paysan en mélangeant ses dattes non commercialisées avec un complément
minéral et vitaminé adéquat.

Comme indiqué plus haut, les déchets végétaux des arbres, particulièrement ceux des
palmiers et des oliviers, sont estimés à 900 T par an dont 70% (630 tonnes environ) peuvent
être valorisées pour les utiliser en aliments de bétail.
On peut aussi traiter ces déchets pour avoir du foin ou les broyer simplement pour les
donner directement aux animaux.
Cette quantité , si elle est traitée par l’urée , elle serait transformée en foin en donnant
l’équivalent de 630 000 kg x 0,4 UF = 252 000 UF/an, soit 52% du déficit annuel cité plus haut
, sans trop de frais comme ceux nécessitant la mise en culture de nouvelles surfaces
fourragères de l’ordre de 72 ha.

La méthode du traitement consiste à ramasser les palmes sèches de l’année ainsi que le bois
de taille ou même des branches cassées et les broyer à l’aide d’un broyeur habituel comme
celui utilisé actuellement pour la fabrication du compost. Ensuite, ces déchets broyés sont
traités par une solution d’urée sous forme de pulvérisation liquide et le tout est mis sous
forme de meules qu’on couvre par un film plastique, et on laisse la meule couverte pendant
une durée de 3 à 6 semaines (en fonction de la température ambiante extérieure).
L’aliment obtenu sera proche d’un foin de qualité moyenne dosant au moins 7% de MAT
(matière azotée totale).
Distribué seul en période de sauvegarde, il doit être supplémenté du concentré équilibré.
Les expériences menées en Tunisie et dans divers pays ont montré que ce type d’aliment
(apporté à raison de 30 à 50% da ration totale en matière sèche) contribue énormément à
l’amélioration de la production laitière et la production de viande dans les ateliers
d’engraissement des taurillons.
Les analyses effectuées sur les palmes sèches ont donné des résultats considérés comme
satisfaisants : 0,25 UF/kg MS et 200g MAD/kg MS. La teneur en minéraux est élevée (11,6%)
contre 7,5%pour la paille.

Le but visé est d’avoir des stocks suffisants en aliments acceptables par les animaux et
obtenus à moindre frais puisque le traitement par l’urée n’est pas cher, d’autant plus que
l’urée et le plastique sont fournis gratuitement par l’OEP.
Le but visé semble atteint compte tenu des observations et analyses effectués par l’OEP.
En effet, les analyses faites en 2007 par l’OEP ont donné un taux d’humidité de 23% et un
taux satisfaisant de MA (matière azotée) de 11,5% pour la matière brute et 9% pour la
matière brute. Ces taux permettent d’envisager que ce fourrage soit bien accepté par les
animaux puisque le seuil acceptable est de l’ordre de 7%. Les résultats montrent aussi que
les animaux consomment ce fourrage traité sans aucun risque sanitaire ou de toxicité.
3.4.2-Usage des déchets végétaux pour la production de compost en station:
Les stations créés par les associations environnementales oasiennes se multiplient en Tunisie
La station de compostage est un projet de l’ASOC avec participation de la coopération
italienne à travers l’ONG italienne de Coopération pour le Développement des Pays
Emergents (COSPE) est la première station créé dans les oasis littorales en Tunisie. D’autres
ont étés créés dans les oasis intérieures de Souk Lahad (Kebili), Gafsa (ASM), Degache, El
Hemma de Djerid et autres également.
Ces exemples de petites stations crées souvent par les associations existent également en
Egypte (Village de Fares) a Aswan en est un exemple. Egalement des stations pareilles
existent au Maroc et en Algérie.
Les capacités de ces stations restent cependant très limitées et leur durabilité est également
discutable. L’exemple de la station de l’ASOC a une capacité annuelle ne dépassant pas 160
tonnes par an. Cette station travaille actuellement seulement au 2/3 de sa capacité et traite
103 tonnes (soit 32 m3) de déchets végétaux solides provenant essentiellement de sous-
produits de palmier dattier (palmes et bases de rachis).

Photo 26, 27, 28 et 29 : Valorisation des sous-produits en Compostage en station


et en alimentation animale
(Ben Salah, 2011)
3.4.3-Autres voies de valorisation des sous-produits :
En plus des usages traditionnels du bois de palmier d’autres voies s’ouvrent à l’usage des
bois de dattier provenant des stipes ou des palmes et leurs bases de rachis a des usage en
boiserie, fabrication de meubles modernes et bois de décors.
La fabrication du bois plaqué a fait objet d’études dans une université égyptienne qui ont
prouvé sa qualité. Ces résultats ont étés appliquées dans des associations au sud Egypte
supportés par la coopération allemande.
D’autres études ont étés conduites au sein de l’ENIG (Ecole Nationale d’Ingénieurs de
Gabès), ont permis de mettre au point des « Bio filtres » à partir des noyaux de dattes et de
panneaux d’isolation à partir de produits cellulosiques (base des palmes).
Chapitre 4 : Valorisation des sous-produits oasiens par compostage

1- Le compostage de la matière organique :


1.1-Définition de la matière organique :
La biomasse est définie comme la source d’énergie, disponible à tous dans la nature. Elle est
définie par Mustin (1987) comme « la masse totale des organismes vivant sur terre
(ensembles des déchets végétaux et animaux), et dont l’énergie chimique provient de
l’absorption d’une infime quantité d’énergie solaire ».
Les sous-produits arboricoles et des palmiers dattiers, représentent un gisement important à
valoriser et à exploiter dans plusieurs secteurs. Ils permettent d’éviter ainsi les effets
négatifs sur le système oasien, favorisant la pollution et la multiplication des maladies du
palmier dattier.

1.2- Processus de compostage :


Le compostage est un procédé de dégradation naturelle des matières organiques. A partir de
déchets végétaux, le compostage permet d'obtenir un amendement organique : le compost.
Mustin (1987) définit le compostage comme «le processus biologique assurant la
décomposition des constituants organiques des sous-produits et déchets en un produit
organique stable riche en composés humiques».
Plus récemment, l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique) a donné sa propre
définition en 2000 « le compostage est un processus de décomposition et de transformation
contrôlées de déchets organiques biodégradables, d’origine végétale et/ou animale, sous
l’action de populations microbiennes diversifiées évoluant en milieu aérobie ».
Le compostage met en jeu divers microorganismes dans un processus aérobique. Ce
processus se déroule en présence d'oxygène, indispensable à la respiration des
microorganismes décomposeurs : bactéries, champignons, algues, protozoaires,
actinomycètes, petits invertébrés etc. Ce sont surtout des bactéries qui opèrent le mieux la
décomposition de la matière organique fermentescible par voie aérobique et à pH neutre.
Au cours du processus, une part de la matière organique est respirée par les
microorganismes qui rejettent du dioxyde de carbone et de l'eau. Une autre part, surtout
celle qui contient des substances azotées, est recomposée en diverses molécules dont des
précurseurs des acides humiques.
Les premières phases du compostage intéressent des molécules hydrocarbonées simples
dans des processus de respiration très exothermiques. L'ensemble va connaître un
échauffement important. Les bactéries qui résisteront sont des thermophiles et quelques
mésophiles hautes. Les molécules complexes sont dégradées dans un second temps par
d'autres bactéries mésophiles basses, voire des bactéries psychrophiles. La totalité du
processus se fait en 2 ou 3 mois pour obtenir un compost en début de stabilisation (Mustin,
1987).
1.3- Les modes de compostage :
1.3.1- Le compostage en fosse :
Il s’agit du mode le plus simple consistant en un enfouissement en couches de déchets
organiques que ce soit de ménages ou de la végétation. On intègre souvent du fumier pour
amorcer le processus de dégradation de la matière organique et on procède à l’arrosage
pour maintenir une humidité de la matière organique en transformation. Les fosses sont
généralement couvertes de sable pour garder l’humidité à l’intérieur et éviter les odeurs.
Le problème de ce type de compostage c’est qu’on ne remue pas les déchets et les aérer.
Son avantage est de pouvoir mélanger beaucoup de déchets verts et même secs s’ils ne sont
pas ligneux.

1.3.2- Le compostage en tas :


Le compostage en tas est un processus long. Le compostage des déchets dure de 6 mois à
une année. Il est commun de mélanger les déchets végétaux broyés à du fumier (2/3, 1/3 ou
de 3/4, 1/4) pour équilibrer le compost et aider à sa décomposition. C’est le système utilisé
dans les stations de compostage à andains. Les andains peuvent être d’une longueur variable
adaptée à l’espace de l’aire disponible. L’avantage de ce mode est que l’on peut aisément
remuer le compost pour l’aérer et contrôler facilement la température du compost.

1.3.3- Le compostage en composteur :


Encorne peu connu, et vulgarisé en Tunisie, c’est un mode largement utilisé en Europe. Le
composteur est un cylindre disposé dans une zone semi-ombragée. Ce système accélère le
processus de compostage et évite les nuisances dues aux animaux. Ses limites sont la
nécessité de brassage des déchets, par contre on peut constater un brassage moins aisé et
une contrainte de volume.

1.4- Les règles de base du compostage :


L’une des regels du compostage est la diversité des déchets de la matière organique à
mettre en compost. Etant connu que la décomposition des déchets organiques ne peut se
faire qu'en présence d'eau, la 2eme règle du compostage est de maintenir le produit
organique à composter suffisamment humide.
La 3eme et dernière règle est de retourner et aérer régulièrement le compost (idéalement
tous les 15 jours) pour pouvoir travailler convenablement, les micro-organismes qui ont
besoin d'oxygène et donc d'air. On peut aussi aider à une bonne aération en intégrant des
éléments fibreux (branchages coupés d'environ 5cm de longueur) chose que les paysans
oasiens ne pratiquent pas en fosse.
2- Le produit « compost » :
2.1- Définition du compost :
Le compost est le produit issu de la transformation de déchets essentiellement organiques
et qui est riche en matière organique stable (humus). Le compost se présente comme un
terreau enrichi en acides fulviques et humiques (Mustin, 1987).

2.2- Composition organique du compost :


Le rapport C/N ou rapport carbone sur azote est un indicateur qui permet de juger du degré
d'évolution de la matière organique, c'est-à-dire de son aptitude à se décomposer plus ou
moins rapidement dans le sol.
Les microorganismes du sol (microfaune) ont un rapport C/N moyen de 8. Ils consomment
les deux tiers du carbone pour l'énergie (transformé en dioxyde de carbone) et un tiers pour
leur constitution. L'azote est quant à lui presque seulement utilisé pour la constitution.
L'équilibre nutritionnel des microorganismes est donc situé à un rapport C/N de 24. En
dessous de ce rapport, l'azote est en excès et sera donc libéré, à la disponibilité des plantes.
Au-dessus, de l'azote sera prélevé dans la solution du sol pour subvenir aux besoins des
microorganismes. D'où :
 C/N < 15 : production d'azote, la vitesse de décomposition s'accroît ; elle est à son
maximum pour un rapport C/N = 10
 15 < C/N < 20 : besoin en azote couvert pour permettre une bonne décomposition de
la matière carbonée,
 C/N > 20 : Pas assez d'azote pour permettre la décomposition du carbone (il y a
compétition entre l’absorption par les plantes et la réorganisation de la matière
organique par les microorganismes du sol, c'est le phénomène de "faim d'azote").
L'azote est alors prélevé dans les réserves du sol. La minéralisation est lente et ne
restitue au sol qu'une faible quantité d'azote minéral.
Il est couramment admis que, plus le rapport C/N d'un produit est élevé, plus il se
décompose lentement dans le sol mais plus l'humus obtenu est stable.
Cet indicateur est fréquemment utilisé dans la pratique pour préciser l'utilisation d'un
produit organique inconnu. Pour que le compostage se fasse dans des conditions optimales,
le rapport C/N doit être situé entre 15 et 30. En effet, si le mélange à composter est trop
faible en azote, il ne chauffera pas (pas de dégradation). Si la proportion d'azote est trop
élevée, le compost peut surchauffer et tuer les micro-organismes du compost.
Le rapport C/N est très élevé pour la matière végétale fraiche (50 à 150 pour la paille) et
diminue tout au long de sa décomposition en se stabilisant autour de 10 pour l'humus.
L’effet net de l’incorporation de résidus sur la dynamique de l’azote dans le sol peut être
décrit par 3 paramètres : le rendement d’assimilation (proportion de carbone décomposé
par les microorganismes qui est assimilé), le rapport C/N des résidus et le rapport C/N de la
biomasse microbienne.
Utilisé seul, ce critère de qualité a ses limites : deux produits ayant le même C/N peuvent
avoir des actions différentes sur l’évolution de la teneur en micro-organismes du sol. Le C/N
doit donc être considéré comme un indicateur partiel de qualité à compléter par d’autres
informations (Mustin, 1987).

2.3- Composition minérale du compost :


2.3.1- En azote :
Une partie de l’azote organique (protéines, acides nucléiques, urée) se transforme en azote
minéral (NO3-, NH4+, NH3) sous l’action de bactéries et d’autres micro-organismes
spécifiques qui possèdent un processus de dégradation biochimique efficace. L’autre partie
de l’azote organique forme des complexes avec des dérivés de lignines ou d’humus. Ces
complexes donnent des structures stables qui ralentissent la dégradation de l’azote
organique. Il y a donc conservation d’une partie de l’azote sous forme organique ce qui
limite les pertes par lessivage ou par dénitrification lors du stockage et de l’épandage. Il y a
très peu de perte d’azote, et lorsque c’est le cas c’est surtout sous forme gazeux (NH2 et
NH4+). Ainsi, quand le compost est apporté au sol, l’azote est, la première année, surtout
sous forme organique, alors qu’il se minéralise de plus en plus les années suivantes. La
valeur fertilisante de l’azote est donc en général faible mais à ne pas négliger en cas d’apport
important.

2.3.2- En phosphore :
Après dégradation des éléments simples, l’acide phosphorique est libéré. Son taux diminue
par la suite mais très peu. Cependant, les composts possèdent une teneur généralement
assez intéressante de phosphore.

2.3.3- En potassium :
La potasse est un élément très soluble dans l’eau. A moins qu’elle soit très lessivée, elle
diminue très peu également. Ainsi, on la retrouve en concentration assez importante dans
les composts de fumiers et de lisier.

3- Contrôle du compost :
Le compost est d'autant plus intéressant à utiliser qu'il est bien stabilisé. En effet, la
présence de matières encore susceptibles d'être fermentées s'oppose à la germination des
graines.
Les composts fabriqués sur les aires de compostage des déchets urbains sont le plus souvent
vendus. Dès lors ces produits nécessitent une surveillance de leur qualité d'une part et de
leur composition d'autre part.
Le fait que ces composts puissent contenir des matières toxiques, des métaux lourds et
différents autres contaminants (pesticides, etc.) a incité une réglementation impliquant leur
analyse. Les Normes françaises (NF U 44-051, NF U 44-095) exigent des composts de
répondre parfaitement à certaines normes avant leur mise sur le marché.
4- Qualités du compost produit des déchets de palmier dattier :

4.1-Caractéristiquesphysico-chimiques du compost végétal produit en Tunisie:


Des essais sont conduits en collaboration avec les instituts de recherche (IRA, ISBAM) pour
l’amélioration de la qualité du compost produit en ajoutant des fumiers divers et en
contrôlant la température des andains. Les résultats d’essais d’incorporation du fumier ovin
et des déchets d’élevage de lapins sont analysés dans le tableau 14.
Il en ressort un rapport C/N est relativement bas, et il faut travailler à approcher un taux de
15 conseillé pour une bonne décomposition de la matière organique (Mustin, 1987). Le
rapport bas, pourra selon Mustin (1987) surchauffera le compost et provoquera la mort des
microorganismes.
Des essais effectuées sur les cultures de carotte et de laitue dans les oasis de Chenini
(Bouhaouach et al. ; 2009) en incorporant respectivement trois doses de 1kg/m2, 2kg/m2 ou
3kg/m2 de compost produit à la station de compostage de l’ASOC ont permis d’améliorer
l’enracinement des deux cultures.

Tab. 18 : Caractéristiques physico-chimiques du compost produit en station


Paramètres physico-chimiques Teneurs relatives du compost Teneurs relatives du compost
C1 (lapin) C2 (ovin)
Matière sèche (%) 39 41.7
Carbone Organique 26.13 18.48
Matières Organiques 45.29 31.98
Rapport C /N 13 11
Azote 2.01 1.68
Potassium (K⁺) 0.83 0.61
Ca⁺² 8.39 10.11
Mg⁺² 1.4 0.93
P (%) 3.13 0.86
Na (%) 0.55 0.32
Source : Bouhaouach et al., 2009

Sghairoun et Ferchichi (2013) ont démontré que les déchets de palmes compostées sont des
qualités physicochimiques suivantes :
- Un pH près de la neutralité ;
- Un taux d’eau à la maturité de près de 41.52%
- Un taux de matière organique (MO) de 44% de la matière sèche,
- Une densité de Compost de 0.39g/cm3
- Un rapport C/N de 14.9-une conductivité électrique de 2.48mS/com

La qualité du compost produit de déchets secs de palmier dattier ne s’écarte pas des normes
de qualité de compost végétal produit d’autres sources de matières végétales. Ces résultats
ont étés présentés par Sghairoun et Ferchichi (2013) se référant aux travaux de Mustin
(1987) sur le compost.

Tab. 19 : Caractéristiques physicochimiques du compost produit à partir de déchets


de secs de palmier dattier

Element pH H (%) N C (%) C/N HNO3- NH4 CE MOT S (g/l) D (g/cm3)


(%) (%) (%) (ms/cm) (%)
Moyenne 7.55 41.52 0.7 10.43 14.9 0.025 0.098 2.48 44 1.58 0.
39

Source : Sghairoun et Ferchichi (2013)

Tab. 20 : Composition minérale du compost produit à partir de déchets de secs de


palmier dattier

Element K Ca Mg Fe Cu Sn
Moyenne 145 189 13 1.6 0.27 0.8
(mg/kg)

Source : Sghairoun et Ferchichi (2013)

4.2-Qualites microbiologiques du compost produit à partir de déchets de palmier :

Les qualités microbiologiques du compost produit à partir des déchets secs de palmier
dattier n’excédent pas les normes sanitaires mise par (AFNOR, 2004) concernant la qualité
de compost.

Tab. 21 : Qualités microbiologiques du compost produit à partir de déchets de secs


de palmier dattier

Germes Valeurs limites selon l’NPP Résultats


Coliformes totales >110 104 germ/g 2.1 103
Coliformes fecales >110 104 germ/g 2.2 103
Streptocoques >110 104 germ/g 1.5 103
Escherichia coli >110 104 germ/g 2.4 103
Salmonella Absence dans 1g 0
Source : Sghairoun et Ferchichi (2013)

5- Capacités de compostage des pays MENA :


Les capacités de compostage dans les pays du MENA restent très basses par rapport au
volume des déchets oasiens produit et aux besoins en matière organique exploitable en
fertilisation organique des sols oasiens.
Les stations de compostage, créés souvent par des ONGs oasiennes, ne dépassent pas la
capacité de quelques tonnes de déchets par jour.
La station de compostage des déchets végétaux oasiens de Chenini (Gabes) en Tunisie
n’atteint pas 120 tonnes par an.
Le besoin en stations pareilles en Tunisie s’élèvera à 750 stations se basant sur le calcul
suivant (90000 tonnes/120 tonnes).
Chapitre 6 : Etude de quelques expériences réussies en matière de
transformation des sous-produits oasiens

1-Compostage de déchets végétaux :


Des projets de compostage de déchets végétaux existent dans les différents pays de la
région MENA. Des actions de compostage des déchets végétaux oasiens à petite échelle
existent également dans ces pays.
En Egypte ou la valorisation des déchets organiques à l’échelle de l’agriculteur est
relativement développée de grands projets ne sont pas identifiés.
En Tunisie et au Maroc, des microprojets sont développés par les ONGs oasiennes. Quelques
expériences de compostage de déchets végétaux autres que ceux de palmier dattier ont étés
développés (Tab. ….).
L’évaluation économique n’est pas toujours effectuée vu que ces projets ont souvent un
objectif environnemental qui prévale sur l’objectif économique.
Nous présenterons ci-dessous l’exemple de la station de compostage des déchets de palmier
dattier de l’ASOC Chenini qui sera également le sujet d’une évaluation technico-économique
qui est présentée en Annexe.
De projets similaires à l’ASOC ont êtes conduits dans les oasis de Gafsa et Kebili (Souk Lahad)
et à Kerkennah. Techniquement ces projets n’ont pas de problèmes particuliers. De point de
vue rentabilité des stations cela reste discutable.

Tab. 22 : Quelques expériences de compostage de déchets végétaux en Tunisie


Lieu et Maitre Type de Capacité de Evaluation
d’œuvre compostage production économique
Déchets d’acacia et Broyât de 1.5 à 3 cm de
d’écorce de Pin. taille. Une bétonnière
Régions du Nord Mélange de 50 à 70 %
assure une meilleure
Direction générale homogénéisation du N.D.
d’acacia. Humidité
broyât
des forets relative de 50 à 60%.

(DGF)
l’unité de Mélange de paille (80%) 50.000 T/an par
Co Coût de production de
et de fientes de volailles fermentation dans une 250 D/m3 et un
compostage de (20%) enceinte close rendement de 50% (1 t
Nâassen (société déchets solides produit
CULTIVATOR) 450 kg de compost).

L’unité de Mélange de 70% de (2 2T de matière premièreLe Les prix varient de 1.1


déchets verts et de 30% donne 900 kg de d/sac de 5 Kg et 5 d/sac
compostage de d’excréments de lapins compost après 7 à 8 de 25 kg à 180 d/t en
Ksibet-Sousse mois). vrac.

(VEGELAP)
Compostage des Mélange de 50% de
grignons d’olives et de
sous-produits de 50% mélange de fumier
l’oléiculture à SFAX d’ovins, de bovins et de N.D. N.D.
fientes de volailles à
égalité (15% en culture
biologique)

Compostage des Déchets verts divers 5 50000T de déchets


déchets verts à N.D.
Djebel Chakir
Compostage des Déchets issus de la
palmeraie de Tozeur avec
sous-produits du les boues d’épuration de
N.D. N.D.
palmier dattier au la Société Tunisienne
Djérid d’Exploitation du Pétrole
(SITEP) de Nefta.
Source des données : ANGed (2006)
N.D : Non disponible

La station de compostage est un projet de l’ASOC avec participation de la coopération


italienne à travers l’ONG italienne de Coopération pour le Développement des Pays
Emergents (COSPE). La capacité annuelle est de 160 tonnes par an. Cette station travaille
actuellement seulement au 2/3 de sa capacité et traite 103 tonnes (soit 32 m3) de déchets
végétaux solides provenant essentiellement de sous-produits de palmier dattier (palmes et
bases de rachis).
La station est composée des unités suivantes :

a- Une unité de réception des déchets végétaux (palmes et spathes de palmier dattier) de
grande capacité (superficie totale de la station de presque 5000 m2),
b- Un magasin de broyage doté d’un broyeur de capacité de 100 kg de déchets par heure,
c- D’une série de fosses de trempage des déchets, dotés de robinets d’alimentation d’eau et
d’un système d’évacuation d’eau par pompage,
La station compte recycler les eaux de trempage avant leur évacuation dans le réseau de
drainage,
d- D’une aire de décomposition. Les déchets, après le trempage, sont mélangés au fumier au
taux de 2/3 de broyat de déchets de palmier au 1/3 de fumier ovin. Le retournement des
andains se fait par une hélice de retournement tractée et fonctionnant par une prise de
force reliée au tracteur ou par branchement électrique,
e- Un magasin de stockage de compost de capacité de 500 tonnes. Le compost est stocké ou
en sacs plastiques de 20 kg, ou en vrac en tas.

Tab. 23 : Caractéristiques techniques de la station de compostage de l’ASOC


Capacité technique de la station (tonnes par semaine) 3tonnes
Capacité annuelle 160 tonnes
Production effective 2/3 de la capacité= 103
tonnes

Une évaluation des couts de production et de vente de compost comparé au fumier est fait
pour le cas tunisien et il en ressort les chiffres suivants :
• L’approvisionnement se fait par achat des déchets pour 0.060 DT le Kilogramme de
déchets secs.
• La vente du compost se fait ou bien au kilogramme (pour les petites quantités
ensachées en 20 kg) de 7dinars tunisiens le sac. Ce qui fera un prix au kilogramme de
0.035 DT.
• Pour les quantités d’une tonne en vrac le prix est 50 dinars la tonne, ce qui fera un
prix de 0.050 DT le kilogramme. Pour les quantités dépassant les 5 tonnes le prix est
de 130 dinars les 5 tonnes (26.5 dinars la tonne et presque 0.027 DT le kilogramme).

De cette évaluation économique on peut déduire le suivant :


-Le compostage des déchets secs, du genre déchets de palmier dattier ou arbres fruitiers est
couteux et à la limite de rentabilité. Le prix de revient du Kg de compost est évalué à 0.030-
0.040 DT,
-Le prix de vente du compost est plus bas que le fumier, mais par méconnaissance les
agriculteurs oasiens optent encore plus pour l’achat de fumier, le changement d’habitude
nécessitera beaucoup de travaux de sensibilisation et de vulgarisation,
-Il est aussi nécessaire de travailler encore plus pour l’amélioration de la qualité du compost
produit, pour pouvoir concurrencer (en qualité) le fumier.

Tab. 24 : Comparaison économique du prix du compost au prix du fumier


Produit Prix au Kg (DT) Forme de commercialisation
Fumier 0.100 Prix de la tonne 100DT
0.035 Vendu au sac de 20kg emballé
au prix de 7DT

Compost 0.050 Vendu à la tonne au prix de 50


DT
0.026 Vendu à 5 tonnes à 130DT les 5
tonnes
Matière première à composter 0.060
Prix de revient du kg de 0.030-0.040
compost

-Le compost pourra être avantagé par la disponibilité puisque le fumier devient de plus en
plus rare et son prix est galopant,
-Il est nécessaire de bien mettre en relief le côté environnemental, le compost peut éviter,
puisque produit sur place, la dissémination par les semences de mauvaises herbes exogènes
à l’oasis.

Photo 30 : Différentes opérations de préparation pour compostage des sous-produits


oasiens en station
Compilation (Ben Salah, 2013)

2-Valorisation des sous-produits en alimentation animale :


La transformation des sous-produits de dattier en alimentation animale a fait objet de
plusieurs programmes de recherche, et malgré que les résultats sont concluants, peu ou pas
de projets de production a l’échelle du développement n’ont pas étés lancés.
L’évaluation de la composition chimique des rebuts de dattes et des variétés communes
algériennes (Boudechiche et al., 2008) n’a fait l’objet que de peu de travaux. L’étude
présentée a pour but de recenser d’une part les dattes communes, représentatives du
patrimoine phoenicicole algérien, et d’autre part d’évaluer les qualités nutritionnelles liées
surtout à leur teneur en sucres permettant ainsi d’ouvrir la voie vers une valorisation en
alimentation animale et une amélioration de la valeur marchande de ces variétés menacées
d’érosion génétique. Pour ce faire, vingt cultivars (variétés et rebuts confondus),
échantillonnés au niveau de trois sites du sud-est algérien ont été choisis suite aux enquêtes
qui ont été réalisées au niveau de trente et une exploitations réparties à travers ces sites.

Les différences significatives entre les variétés des: matières sèches, matières azotées
totales, sucres totaux et fibres (avec P< 0,001) témoignent d’une grande diversité variétale.
95% des variétés présentent des teneurs en sucres totaux supérieures à 60% dont la plupart
sont des sucres hydrosolubles, facilement fermentés par la population microbienne du
rumen et générant de ce fait une énergie profitable à l’animal. Mis à part le groupe constitué
de la variété Litima qui a présenté le taux d’humidité le plus élevé, toutes les autres variétés
se prêteraient facilement à la conservation par séchage à l’air libre. Enfin les fibres, qui
maintiennent l’activité microbienne à bon niveau, calculées à partir des pourcentages des:
NDF, ADF et ADL, témoignant de la digestibilité d’un aliment, sont présentes en quantité
assez faible (max 17%) d’où l’intérêt d’associer une source fourragère dans la ration. En fait,
quel que soit leur teneur, la seule présence de ces fibres prouve que ces dattes sont des
aliments ligno–cellulosiques pouvant être valorisées par les ruminants. Enfin Sich de la
variété Deglet nour, appelée ainsi en milieu oasien, a enregistré le taux le plus élevé en
protéines (4,07%). Les dattes étant très pauvres en cet élément doivent être corrigées par un
apport azoté.

Tab. 25 : Composition en fibres de quelques variétés de dattes algériennes (% MS)

Variétés NDF ADF ADL


Bouhlasse 17,45±0,39 10,75±0,24 6,23±0,13
Hachef ghars 15,21±0,70 11,18±0,34 6,98±0,34
Hamraya 13,80 ±1,37 9,95±0,48 6,75±0,32
NDF: Neutral Detergent Fiber
ADF: Acid Detregent Fiber
ADL: Acid Detergent Lignin

Une étude a été conduite en Algérie pour analyser les qualités du bois des sous-produits du
palmier dattier pour une éventuelle valorisation comme aliment de bétail compare aux
caractéristiques fourragères de l’orge par D’une façon générale, on constate que les taux de
MS pour les 4 sous-produits se rapprochent, et varient entre 90,40 % et 94,37 %. En ce qui
concerne les valeurs de la MO, on remarque que les rebuts de dattes possèdent le plus
grand taux avec 95,82 % de la MS suivi des pédicelles, de la paille d’orge et des palmes
sèches, avec respectivement; 91,97, 86,85 et 84,74 % de la MS.
En général, les 4 sous-produits sont pauvres en MAT avec des valeurs allant de 3,9 à 4,17 %
de la MS.
Pour ce qui est de la CB, on constate que les résultats obtenus présentent un taux très faible
pour les rebuts de dattes avec 9,59 % de la MS, contre des taux relativement élevés pour les
pédicelles, les palmes sèches et la paille d’orge qui enregistrent respectivement, 36,55,
30,71 et 30,11 %. Le faible taux de CB des rebuts de datte et signalé par plusieurs auteurs
notamment [5 - 8], qui enregistrent respectivement; 10,30, 3,05, 6,69 et 8,19 % de la MS. Ce
faible taux de CB des rebuts de dattes est dû au fait que ces derniers représentent un fruit
beaucoup plus riche en sucre cytoplasmiques.
Pour la composition de la paroi, on remarque que les palmes sèches présentent le plus grand
taux de NDF, avec 89,44 % suivie des pédicelles avec 83,25 % et de la paille d’orge avec
75,16 % et en dernier lieu les rebuts de dattes avec 24,39 %. Cela est dû à la consistance
physique des 4 sous-produits, qui est fonction de la partie phénologique qu’occupe chacun
de ces sous-produits (feuille, pédicelle, chaume et fruit). De la même façon, et pour les
mêmes raisons, la teneur des autres composantes de la paroi ADF, hémicellulose, cellulose
et lignine) est variable, et les palmes sèches présentent toujours les plus grand taux, tandis
que les rebuts de dattes enregistrent les taux les plus faibles.

Tab. 26: Composition chimique des palmes sèches, pédicelles et rebuts de dattes comparés
à la paille d’orge

MS % de MO MM MAT CB NDF ADF CV HCO LIGN CI


mat frai I
SE

Palmes 94,37 84,74 15,25 3,90 30,70 89,44 65,30 32,83 23,98 20,45 12,02
Sèches

Pédicelles 93,98 91,97 08,03 3,93 36,55 83,25 53,88 20,40 29,06 19,68 0,47

Rebuts 90,40 95,82 4,18 4,17 09,59 24,39 12,94 7,21 11,45 5,26 0,45
De dattes

Paille 93,76 86,85 13,15 4,16 30,11 75,16 47,14 33,08 28,02 7,93 1,89
D’orge

MS : matière sèche; MO : matière organique; MAT : matière organique; MM : matière minérale;


CB : cellulose brute; NDF : paroi totale; ADF : lignocellulose, CV: cellulose vraie; HCOSE :
hémicellulose; LIGN : lignine; CI : cendres insolubles.

Un projet a été particulièrement un succès, il s’agit de l’usage des noyaux des dattes en
alimentation animale mené par l’ALCESDAM, au Maroc.
L’ALECESDAM est une ONG de droit marocain créée en 1986 dont les activités, en faveur des
paysans oasiens, sont localisées dans la Province de TATA. Les objectifs de l’Association tels
qu’ils sont définis par ses statuts sont les suivants :
1. l’amélioration de l’efficience des ressources en eau dans les oasis ;
2. la lutte contre le dépérissement des palmeraies ;
3. l’amélioration du revenu familial des oasiens et la lutte contre la pauvreté.
Les palmeraies de la Province de TATA sont aujourd’hui confrontées à trois dangers majeurs:
 La sécheresse récurrente et la salinisation des sols ;
 L’ensablement des palmeraies ;
 La maladie du « Bayoud » dont l’agent causal est un champignon du sol
(Fusarium oxysporum F. albedinis).
Une de ses activités concerne la valorisation des produits des palmeraies pour la
commercialisation des dattes et l’utilisation des sous-produits destinés à l’alimentation
animale.

Photo 31 : Différentes opérations de préparation des sous-produits oasiens pour la préparation


d’aliments de bétail
Compilation (Ben Salah, 2013)

3-Valorisation des sous-produits en œuvres artistiques :


Les usages du bois de palmier dattier pour la fabrication des portes de maisons et d’hôtels,
et celui du rachis de palmes pour la fabrications de lits, chaises, tables et autres meubles de
maison est très connu depuis longtemps et dans presque toutes les oasis.
Cette technique reste cependant traditionnelle et à usage vraiment réduit. Un des
problèmes qui réduisent son développement est la nature ligneuse et dure du bois des stipes
de palmier dattier jadis utilisé aussi comme toitures entier ou en le partageant sur 2 ou sur
4. Les artisans qui maitrisent ces techniques ancestrales sont de plus en plus rares.
Certains petits projets ont essayé de développer l’usage du bois de dattier mais restent
encore ou à l’état de recherches universitaires ou au niveau familial. L’association pour la
Protection de l’Environnement de Beni-Isguen-APEB (Ghardaïa) en Algérie a développé avec
des artisans locaux l’usage des bases des rachis des palmes pour des œuvres et en Egypte.
L’ecoulement reste cependant local ou dependra du tourisme.
L’association de developpement dutrable des societes locales en egypte a mene des etudes
sur la qualite du bois du dattier en ebenerie et en objets utilitaires et de deceoration
compare au bois de chene europeen. Les resultats sont encourageants, il reste tout autant a
tester en projets economiquement rentables.

Tab. 27 : Caracteristiques du bois de dattier compare au bois de chene


Type Longueur Poids Test d’elasticite statique Test de pression
des fibres en N/mm2 parallele des fibres
qualitatif
En mm Max en N/mm2
Rupture Elasticite
Rachis de la 1.29-1.37 0.51-0.79 69.6-71.6 3648-6096 34.1-39.9
palme
Folioles 1.17 0.56
Stipe 0.48
Spadice 1.1
Lif 1.14
Bois de 0.65 137 11800 74
chene
europeen
Source : El Mousaly (2014)
Photo 32, 33, 34, 35, 36 et 37 : Usage du bois de palmier en production industrielle de
meubles et bois artistique
(Elmousaly, 2014)
Conclusion :
Les enjeux problématiques de la gestion des déchets végétaux oasiens se basent surtout sur
le dilemme auquel l’oasis est confrontée et qui se définit par l’abondance des déchets et par
la pauvreté en matière organique et nécessite des amendements faisant défaut par manque
et rareté de fumier. Ce constat a été cité par beaucoup d’auteurs : Hajji (1997) ; Abdeldaiem
(2008) ; Bouhaouach et al. (2009) et El Moussaly (2014).
La gestion traditionnelle du système oasien est marquée, depuis longtemps, par la
durabilité. La gestion des déchets en fait partie et le système permettait un équilibre entre
les déchets produits et la satisfaction des besoins de ses habitants garantissant un équilibre
qui a permis à ce système de survire pendant de siècles.
Les techniques traditionnelles de transformation des déchets et leur usage permettaient une
gestion durable des déchets oasiens réduisent ainsi son insalubrité. Ces traditions
connaissent malheureusement une déperdition encouragée par le changement des
habitudes socio-économiques (habitat oasien, cuisson, usages domestique…).
Les sous-produits oasiens sont de deux types selon leur consistance :
-Les déchets agricoles herbacés et les mauvaises herbes, exploitables en compost
facile à mener même d’une façon traditionnelle du fait de leur richesse en eau. Leur
quantité est tout autant réduite dans le volume des déchets produits,
-Les déchets solides qui constituent le plus grand volume de déchets oasiens. Les
déchets du palmier dattier sont les plus abondants et nécessitent, s’il est envisagé de
les composter un broyage préalable.
Une tentative d’évaluation des déchets oasiens au niveau dans pays du MENA couvrant une
superficie totale de 204 000 hectares et abritant un effectif total de palmiers de près de 36
millions de pieds, ressort un volume total de plus d’un million de tonnes produits par an. Les
besoins en fertilisants organiques sont évalués à 8 millions tonnes par an. Une gestion par
compostage des déchets végétaux oasiens pourrait combler parfaitement les besoins en
fertilisants organiques.
Le compostage est presque le seul moyen qui pourrait valoriser le grand volume produits.
Les autres modes de valorisation ne permettent pas d’utiliser que 2-5% du volume de
déchets.
La capacité de compostage (traditionnel et en station de compostage disponible
actuellement) est de loin réduite pour exploiter le volume des déchets. Une évaluation faite
dans les oasis tunisiennes a démontré que la capacité actuelle ne parvient même pas à
absorber 10% des déchets produits.

Il est clair d’après cette étude que si on se retient au calcul économique de rentabilité du
compostage des déchets sans évaluer les avantages environnementaux le compostage est à
la limite de la rentabilité, en prenant toujours comme base de discussion la station de
compostage de capacité de 160 tonnes par an (ce qui est relativement limité).
Avec une gestion adéquate des déchets oasiens on pourra espérer contribuer à un espace
oasien plus propre et aboutir à des méthodes de gestion moins polluantes. L’incinération des
déchets végétaux autant elle constitue une perte de fertilisants organiques provoque
également une pollution atmosphérique par le dégagement du CO2. Ce gaz est considéré un
gaz à effet de serre (GIEC, 2007).
Une gestion adéquate des déchets oasiens par compostage peut largement suffire les
besoins en fertilisants organiques, et réduire la pression de demande sur le fumier
largement sollicité en milieu de production oasien.

Le broyage, et le compostage des déchets secs particulièrement ceux du palmier dattier est
long et plus couteux, et est en dessus des moyens des petits paysans oasiens.
Dans l’objectif de la mise en place d’une filière de valorisation des déchets organiques par le
compostage, il est nécessaire de mettre des programmes complets de valorisation des sous-
produits oasiens a l’égard de ce que a été fait en Tunisie en 2006 par L’ANGed
«plan directeur pour la valorisation des déchets organiques par le compostage» (ANGed,
2006). L’étude a permis de réaliser une caractérisation qualitative et quantitative des
déchets organiques en Tunisie, prévoir la technique de compostage adaptée au contexte
national ainsi que les besoins en compost de chaque région et l’opportunité de créer des
unités de compostage dans chaque gouvernorat (SOGREAH, 1976 ; MARH, 2005).
La mise en place de projets de compostage est l’étape nécessaire qui suivra le programme
de valorisation. Les technologies peuvent s’améliorer d’année en année.
Le compostage des déchets oasiens est appelé à se généraliser et des incitations restent
toujours nécessaires par les différents états du MENA pour arriver a maitriser l’effet
environnemental et améliorer la fertilité des sols oasiens.
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Annexe 1 : Analyse multi-acteurs de l’expérience de compostage des déchets
de palmier dattier par compostage

L’exemple de l’expérience de l’ASOC dans la valorisation des déchets végétaux par


compostage. Une analyse des rôles des différents partenaires à savoir : Paysans oasiens,
associations oasiennes s’occupant de l’environnement, commune et aussi les différents
Services de l’état impliqués dans le développement agricole et l’environnement : CRDA,
ANGed.

1- Rôles et avis des différents partenaires sur le compostage des déchets végétaux oasiens
:
1.1- Paysans oasiens :
Le compost traditionnel, même s’il ne nécessite pas de moyens énormes est en régression. Il
est en fait relié à la présence continue des paysans sur leurs parcelles. L’absence de
l’exploitant, a réduit beaucoup cette pratique oasienne.
Pour les paysans oasiens, ce mode de compostage est intéressant mais ne parvient pas à
combler les besoins en fertilisants organiques et son produit (le compost traditionnel) est
réputé pas très riche, du fait de la non oxygénation par retournement. Son principal
avantage est de débarrasser la parcelle à moindre coût des mauvaises herbes et des déchets
de la récolte légumière.
Les déchets à mettre en fosse de compostage traditionnels sont des déchets divers, elles
peuvent comporter même des déchets herbacés secs mais non ligneux.
Ce type de compostage était plus intéressant quand l’habitat oasien était à proximité des
parcelles, et dans ce cas les déchets organiques ménagers sont également joints au compost
agricole.

1.2- Associations oasiennes :


La station de compostage installée par l’ASOC dans l’oasis de Chenini est semi-mécanisée et
assure la production de 103 tonnes par an de déchets des palmiers dattiers ciblant 58
agriculteurs.
Au démarrage, le projet était juste de dimension pilote et ne se mettait pas en vue, la
rentabilisation économique de l’opération de compostage.
Les premières quantités produites ont été destinées à la parcelle de l’ASOC et aux paysans
oasiens partenaires de l’association.
Les essais faits sur les cultures légumières ont été encourageants et on permit une bonne
qualité de légumes produite, équivalente à celle produites par fertilisation par fumier
(Chtioui, 2011).
Le compost produit a des bonnes qualités physiques et microbiologiques son C/N n’est
pourtant pas très acceptable est susceptible d’amélioration pour améliorer la qualité du
compost.
Ces dernières dizaines d’années, certaines autres associations se sont chargées de monter
des petits projets de compostage de déchets. Dans les oasis de Gafsa, Tozeur, Gabes
(Kettana, Chenini, Bouchemma) certaines unités de compostages sont installées.
L’acquisition des broyeurs de végétaux est financée par des bailleurs de fonds tel que le
Fond de l’Environnement Mondial (FEM) à travers le Fond de Micro-Financements (GEF)
(Anonyme, 2011).
1.3- Commune :
La vision communale de la gestion des déchets organiques oasiens s’intègre dans les soucis
de nettoyage urbain. La priorité de la commune est de pouvoir gérer les déchets urbains
qu’ils soient ménagers ou agricoles.
Le fait qu’il n’y a pas de triage à la source rend l’opération difficile. Pour la commune,
certaines opérations individuelle des habitants de séparer les déchets agricoles des déchets
ménagers urbain facilite beaucoup la tache de gestion des déchets.
Une autre source est aussi traitée comme encombrante pour la commune, elle concerne les
déchets de taille et d’entretien des espaces verts communaux, qui sont également des
déchets verts à débarrasser pour le périmètre urbain communal.
Au départ de l’installation de la station de compostage de l’ASOC, la commune a mis à la
disposition de l’association un tracteur pour le transport des déchets jusqu’à la station.
Certains points de collecte des déchets agricoles ont été créés (appelés aussi centre de
collecte). La commune, comme elle se changeait du transport des déchets ménagers urbain
au centre de collecte au niveau de la commune, dirigeait les déchets organiques agricoles
vers la station de compostage.
Ces micro-centres de collectes, commencent toutefois à créer un risque entre autre
d’incendie et le détournement à des centres au dépôt de déchets autres que les déchets
agricoles.
De ce fait certains centres ont été fermés simplement. Les oasiens doivent se changer aux
même de transporter les déchets à la station de compostage.
Un nouveau mécanisme est créé au niveau de l’ASOC ; il s’agit d’acheter les déchets auprès
des paysans à condition qu’ils soient transportés à leurs frais. Ce programme reste toutefois
réduit aux déchets secs du palmier dattier.

1.4- les différents Services de l’état : CRDA, ANGed :


Dans les villes oasiennes, il y a une confusion de rôles voire l'absence d'obligations claires
des différents partenaires : (services agricoles, services d’environnement).
Le CRDA a pour tâche, de maintenir la propreté de l’oasis entant qu’espace de production
agricole. Le curage des drains est une tache confié aux services techniques du CRDA.
La tache allouée à l’ANGed est le transport de l’enfouissement des déchets urbains du «
centre de transfert » jusqu’à la décharge publique régionale. Le seul traitement appliqué
actuellement aux déchets du Gouvernorat de Gabes est l’enfouissement. La capacité de la
décharge est de 150 tonnes/jour.
Le centre de transfert est construit par l’ANGed au niveau de chacune des communes du
Gouvernorat de Gabes.
Celui de Chenini a une capacité de collecte de 30 tonnes par jour moyennant deux
conteneurs de 30 m3 de capacité pour chacun (un totale de 60m3). Le Centre travaille
effectivement à 8 tonnes par jour. La commune de Chenini est de 20 000 habitants produits
un total de 4000 tonnes de déchets par an.
La tâche de collecte et transport de la ville vers le centre de transfert est une tâche confiée à
la commune (Mairie).
Des études sont conduites pour l’étude de la composition des déchets urbains de la ville de
Gabès, puisque cette composition orientera tout programme futur de tri des déchets. Des
efforts de sensibilisation se font, pour un tri à la source jugé comme la meilleure solution
pour pouvoir gérer la destination des déchets urbains.
Des encouragements aux projets de recyclage comme le programme national de collecte et
gestion des déchets plastiques nommé : Stratégie nationale pour la maîtrise du phénomène
de la pollution générée par les déchets en plastiques. Il s’agit d’une filière installée pour la
gestion des déchets en plastique: Eco-Lef pour contribuer à la préservation de la propreté
publique dans les villes, les agglomérations urbaines, les espaces publics, les routes et les
plages.
Ce programme a permis de collecter une quantité de déchets plastiques de 14200 tonnes en
2010 sur 310 centres de collecte installés sur tout le territoire tunisien dans ou à proximité
des Mairies (ANGed, 2010). Ce type de programme mérite d’être élargi à d’autres types de
déchets.

Les recommandations rassemblées auprès des différents intervenants peuvent être résumés
comme suit :

De la part des oasiens consultés :


 Le compostage traditionnel ne concerne que les déchets verts, alors que la quantité la
plus importante des déchets oasiens est de nature sèche, ce processus est également
long et mérite d’être étudié pour l’améliorer. Il reste un moyen efficace pour débarrasser
les déchets sur la parcelle ;
 Les déchets des stipes de palmier et des déchets de taille des arbres fruitiers sont
encombrants dans la parcelle. Les bois de palmier en particulier est difficilement
biodégradable (cellulosique et dur) ;
 Le transport et cher s'il est pris en charge par les paysans oasiens, cela nécessite aussi
des moyens techniques difficiles à acquérir pour collecter et charger les déchets ;
 Il n'y a pas une réglementation au niveau de la mairie qui interdit et réglemente le dépôt
et le dégagement des déchets végétaux de la zone rurale et préurbaine, cela mérite
d’être organisé ;
 Il n'existe pas, près de la zone urbaine, assez de dépôts spécifiques pour les déchets
végétaux.

De la part des associations :


 L'initiation des projets se fait avec le support de la coopération étrangère. Le devenir des
stations de compostage après l’arrêt des financements étrangers reste incertain ;
 Le transport et la collecte et transport sont les problèmes les plus critiques pour la
pérennité de l'opération de compostage ;
 Les stations sont de capacité limitée et il faut les multiplier pour pouvoir couvrir la zone
oasienne il faudrait juste pour l’oasis de Chenini une dizaine de stations équivalentes à
celle installée par l'ASOC ;
 Le secteur privé ne s'implique pas assez dans la gestion des déchets, un privé a installé
une station à Kerkennah et ses problèmes sont le cout de l'énergie. Le projet est encore
récent et son expérience en commercialisation du produit est encore limitée. Une station
installée dans la oasis de Gafsa d'une capacité plus importante que celle de Chenini a été
obligée d'arrêter par manque de rentabilité ;
 L'aération des andains si elle est faite manuellement demanderait beaucoup de main
d'ouvre, elle doit être mécanique pour réduire les frais de main d'œuvre ;
 Le procédé nécessite l'ajout d'engrais riche en azote (ovins ou bovin) les quantités
utilisées sont importantes ;
 Le bois de palmier est très riche en cellulose et de dégradation difficile, le broyage
nécessite des machines de plus grande puissance pour améliorer la capacité de broyage.

De la part de la commune et des élus locaux :


La gestion des déchets vue par l'agglomération est considérée d'un angle de salubrité de la
ville (le village de Chenini est d'une continuité de la ville gabes).
 Le mélange de déchets végétaux oasiens avec les déchets urbains multiplient le
volume et complique le triage des déchets ;
 Le problème majeur de la gestion des déchets urbains est le transport et le triage ;
 La gestion des déchets végétaux à la source est la meilleure solution selon les élus
locaux (conseil de la mairie) ;
 Le problème de brulure de ces végétaux sur place cause un problème de pollution
ancienne. Selon les élus locaux les procès de brulure des déchets (qui sont
normalement interdits par les règlements de la mairie) se multiplient ces dernières
décennies ;
 La proximité du village de la zone agricole oasienne cause de plus en plus des
problèmes de cohabitation. Un des problèmes majeurs est celui des déchets
végétaux oasiens, le second est l'élevage caprin et de la volaille à proximité des
habitations ;
 Les stations de compostage peuvent aussi créer une nuisibilité d'odeurs et une
source de pollution de l'eau et nécessitent des dépenses pour le traitement des eaux
de trempage des déchets végétaux cellulosiques et sèches en plus des problèmes
d'insectes (mouches et moustiques).

De la part de l’administration :
 La réussite de la gestion des déchets est l’affaire de tous les intervenants de l’habitat
ou la parcelle à la décharge ;
 La solution de base est le tri à la source, et il faut faire beaucoup de sensibilisation
chez la population et la doter de moyens pour réussir le tri : les poubelles colorées
pour les déchets organiques, accessibles et bien exposées ;
 Les déchets urbains en Tunisie sont en majorité des déchets organiques (70%) ce qui
encourage leur compostage et leur valorisation ;

L’orientation vers une diffusion du compostage reste toujours accompagnée de


questionnements qui nécessitent encore une réponse :
 Le côté économique reste toujours très important dans la réussite de l’installation
des unités de compostage des déchets oasiens. Le coût économique du ramassage et
du transport seront décisifs dans le prix de revient du compost végétal. Le matériel et
les infrastructures nécessaires restent toujours une charge financière élevée pour un
projet de compostage au niveau local. Les opportunités actuelles accessibles aux
ONG pour le financement de l’achat de broyeurs doivent être saisies ;
 La difficulté de ramassage et de transport des déchets végétaux et l’acceptabilité du
compost produit par les paysans habitués à utiliser le fumier sont les enjeux actuels
au niveau local ;
 La nécessité de garantir la production d’un compost valable et équilibré, pour cela il
est nécessaire d’asseoir un contrôle du produit comme exigé en France par les
normes françaises (NF U 44-095) concernant les amendements organiques obtenus
par compostage d'intérêt agronomique ;
 La nécessité de prévoir l’évacuation ou la réutilisation des eaux de trempage du
compost pour l’humidification de déclenchement de la fermentation sans nuire aux
nappes superficielles oasiennes ;
 La prise en compte de la présence d’odeurs et d’insectes lors du choix du lieu
d’installation de la station de compostage. Ce problème est posé quand les stations
de compostage sont installées à proximité des zones urbaines et des zones de
production oasiennes ;
 La nécessité de maintenir des centres spéciaux de collecte des déchets organiques
végétaux afin de faciliter la tâche aux paysans oasiens et aussi aux stations de
compostage pour faciliter leur transport.
Annexe 2

Etude technico-économique de quelques Exemples de projets de valorisation


des déchets végétaux oasiens

Inspirés des projets présentés dans l’étude de commercialisation des dattes


Réalisée par le projet IPGRI
Projet d’une unité de valorisation des déchets des palmeraies

1 - Objectif et justification
L’objectif du projet est la valorisation des déchets des palmeraies et leur recyclage dans le système
biologique oasien. Il s’agit de collecter toute la matière végétale du milieu oasien et la transformer
en compost utilisable en tant que fertilisant du palmier.
Deux arguments de base militent en faveur de la réalisation d’un tel projet :
 le manque de fumier dans les régions phoenicicoles, qui est la conséquence de l’effectif très
limité du cheptel et le caractère extensif de l’élevage,
 la faible usage par l’homme des produits issus du palmier, a provoqué de nos jours une
accumulation de déchets dans les oasis et a eu pour effet une prolifération des parasites,
générant une baisse de la qualité des dattes.
Dans le cadre du projet, il s’agit :
 de collecter les palmes sèches, stipes, régimes, rejets superflus, et autres produits végétaux,
 de valoriser ces déchets en les broyant et en faire du compost.
Notons enfin que le problème de la non-valorisation des sous-produits du palmier dattier est un
phénomène récent. Autrefois, tout produit de l’oasis était valorisé et transformé.

2 - Promoteurs
Les promoteurs pourraient être des agriculteurs, des associations ou des groupements de
producteurs.

3 - Types de palmeraies
Par souci de rentabilité, le projet doit couvrir une superficie de 500 ha environ. Il serait donc
nécessaire d’implanter l’aire de compostage dans une zone à forte concentration de palmeraies ou à
l’intérieur d’oasis importantes.

4 - Période de fonctionnement
Le projet est conçu pour fonctionner toute l’année. Étant donné que la transformation du broyat en
compost dure approximativement 3 à 4 mois, il est prévu trois cycles de production par an.

5 - Capacité de production
Il est prévu de produire 1 500 T de compost par an, à raison de 500 T tous les 4 mois. La capacité de
collecte de déchets et de leur broyage est de 5 T par jour.

6 - Description du produit fini


Le produit fini est constitué de compost qui sera utilisé comme fertilisant organique dans les
palmeraies. Il présente un avantage sur le fumier par son action plus durable dans le sol. Ce facteur
est important, lorsqu’il s’agit de sols soumis à un lessivage intense, ce qui est le cas des oasis. Il est
aussi riche que le fumier en matière organique et en éléments minéraux.
7 - Description du procédé proposé
7.1 Collecte
Les données de base prises en considération sont les suivantes :
 un palmier produit 20 kg de déchets (poids sec), soit en moyenne 3 T par ha.
 un ouvrier est capable de collecter 700 kg par jour, soit un besoin de 2143 journées de travail
pour les 500 ha couverts par le projet.
 l’agriculteur, qui a bénéficié du nettoyage de son verger, cède gratuitement ses déchets.
 le produit, préalablement trié, est transporté par un tracteur de 33 CV avec remorque au site
de compostage. La distance globale calculée s’élève à 9 000 km, tandis que la durée totale de
la traction atteint 2 250 heures.

7.2 Broyage
Le broyage s’effectue sur le site du compostage. Il est prévu un broyeur à couteaux (40 mm)
d’une puissance de 20 CV, mobile, d’une capacité de 600 à 700 kg/H. 720 journées de
travail sont prévues pour le broyage, l’homogénéisation du broyat et son transfert à
l’étape suivante qui est la formation des andains.

7.3 Ajout de boues d’épuration


Il est prévu l’ajout de 100 T de boues d’épuration aux broyats, en vue d’amorcer et favoriser le
processus de compostage. Ces boues proviennent des stations d’épuration des localités limitrophes
et leur transport au site, exprimé en heures de traction, est estimé à 350 H.

7.4 Formation des andains


Les andains formant un talus naturel seront tassés au sommet et auront une hauteur d’un
mètre. La forme finale des andains dépendra de la configuration du terrain disponible. Le
volume prévu par jour est de 10 m3.

7.5 Suivi du compostage


Le suivi du compostage est basé sur le contrôle de trois facteurs : l’humidité, l’oxygénation,
et la température. Le choix du site à l’intérieur de l’oasis est de nature à atténuer le
risque de dessèchement par le soleil et le sirocco. Il est prévu des arrosages et des
retournements réguliers, afin de compenser l’évaporation et favoriser l’oxygénation. La
consommation d’eau annuelle est estimée à 6 000 m3 et le nombre de journées de
travail pour les retournements à 375.

8 - Description des équipements


Le site doit comporter des espaces pour les andains, une aire pour le broyage et le stockage du
broyat, et un emplacement de 100 m2 pour un hangar et un bureau.
Il est prévu l’acquisition d’un tracteur de 33 CV avec remorque, un broyeur d’une capacité de 5 T par
jour et du petit matériel divers.

9 - Analyse économique
9.1 Achats des déchets
L’achat de déchets se résume à leur collecte et leur transport.
9.2 Vente du compost
La quantité qui sera vendue est de 1500 T. Les pertes sont compensées par l’apport de boues
d’épuration et d’eau. La vente du produit fini est estimée à 40 $ la tonne, alors que le prix du fumier
s’élève à 46 $ la tonne.

9.3 Rentabilité du projet

9.3.1. Frais d’exploitation

Ce poste comporte les frais du personnel et des intrants et frais généraux.


1 – Frais de Personnel
Collecte de déchets 2 143 j x 6,00 $ 12 857 $
Triage broyage formation d’andain 720 j x 6,00 $ 4 320 $
Retournement et arrosage 375 j x 6,00 $ 2 250 $
Encadrement 1 x 4 200 $ 4 200 $
Conducteur de tracteur 1 x 3 600 $ 3 600 $
Charges sociales 5 445 $
Total Personnel 32 673 $
2 – Autres frais
Carburant 5 l x 5 250 h x 0,31$ 8 138 $
Entretien des équipements 2.500 $
Eau d’arrosage 6 000 m3 x 0,04 240 $
Frais de gestion et divers 2 000 $
Total autres frais 12 978 $
Total 45 651 $

9.3.2. Fonds de roulement

Il est estimé à 20 % du total des frais du personnel et des frais généraux


Soit : 9.130 $

9.3.3. Investissements

En plus du fonds de roulement, les investissements comportent la construction d’un hangar


et d’un bureau, l’acquisition du matériel roulant et des équipements, et les frais
d’approche.
1 - Génie civil
Terrain 1000 m2 PM
Construction : 100 m2 10 000 $
Total Génie civil 10 000 $
2 – Matériel roulant
Tracteur de 40 CV 1 x 10 000 $ 10 000 $
Remorque de 2 T 1 x 3 000 $ 3 000 $
Total matériel roulant 13 000 $
3 – Equipements
Broyeur 1 x 10 000 $ 10 000 $
Petits matériels 1 000 $
Citerne de 6000 l 2 000 $
Equipements divers 1 000 $
Total Equipements 14 000 $
4 - Frais d’approche
Frais d’études 1 500 $
Frais de constitution 1 000 $
Transport et installation 1 000 $
Total Frais d’approche 3 500 $
Total investissement 40 500 $

9.3.4. Tableau des amortissements

Désignation Montant Taux Amortissement


Génie civil 10 000 $ 5% 500 $
Equipement 14 000 $ 10 % 1 400 $
Matériel roulant 13 000 $ 20 % 2 600 $
Frais d’approche 3 500 $ 25 % 875 $
Total 5 375 $

9.4 Financement
Total investissement, y compris fonds de roulement : 49 630 $

Fonds de roulement 17 000 $


Emprunt à moyen terme 23 500 $
Emprunt à court terme 9 130 $
Total 49 630 $

9.5 Rentabilité du projet


1 – Charges
Frais de collecte et d’exploitation 45 651 $
Frais financiers de fonctionnement 2 284 $
Dotation aux amortissements 5 375 $
Total des charges 53 310 $
2 – Produits
Compost : 1 500 T x 40 $ 60 000 $
Total des ventes 60 000 $
3 – Résultat net avant impôts 6 690 $
60 000 $ 60 000 $

La marge est de 11 % du chiffre d’affaire. Il est pratiquement impossible de réduire les charges de
manière significative. Par contre, l’écart entre le prix actuel d’un fumier de mauvaise qualité (46 US
$/tonne) et le prix retenu pour le compost (40 $/tonne permet d’envisager une augmentation de 10
% de ce dernier, ce qui ferait passer la marge à 12690 $.
Projet 2
Unité de valorisation des sous-produits du palmier dattier
pour l’alimentation du bétail

1 - Objectif et justification
La production dattière s’accompagne généralement de la production d’importantes
quantités de sous-produits et de déchets organiques, notamment les palmes, les régimes, les
bases de rachis foliaire et les rebuts de dattes. Les rebuts de dattes sont les résultats du
triage après récolte. Ce sont des dattes de mauvaise qualité, de faible valeur marchande,
impropres à la consommation humaine, pouvant être valorisées par leur incorporation dans
l’alimentation animale. Dans ce sens, l'utilisation des rebuts de dattes constitue un appoint
non négligeable, pouvant contribuer à la réduction du déficit fourrager, particulièrement en
zones sahariennes.
D’après une étude de l’IRA de Médenine, 80 % des agriculteurs de la région de Kebili utilisent
les sous-produits du palmier dans l’alimentation du cheptel.
Cette même étude montre que les sous-produits cellulosiques se prêtent à la fabrication
d’un ensilage de bonne qualité, moyennant une fermentation anaérobie dans des sacs en
plastique durant un mois, et qui présente des caractéristiques nutritionnelles similaires à
l’ensilage produit à partir de fourrage ordinaire.
Par ailleurs, d’autres études et recherches ont montré que les sous-produits oasiens,
notamment les rebuts de dattes, ont une valeur énergétique très importante et pourraient
être aisément valorisés pour l’alimentation du bétail, sous forme de blocs alimentaires
fabriqués à partir de la pulpe de datte, à concurrence de 50-55 % en mélange avec des
produits cellulosiques broyés (y compris les noyaux de dattes), avec, comme additifs, du son
de blé, de l’urée, des compléments vitaminiques et un liant alimentaire.
Les expériences conduites dans ce domaine, en particulier sur les blocs alimentaires, ont
donné des résultats spectaculaires en matière de gain moyen quotidien chez les chamelons
et les chèvres, résultats qui dépassent significativement ceux obtenus avec un régime
similaire où les blocs alimentaires sont remplacés par du concentré.
Trois arguments de base militent en faveur de la réalisation d’un tel projet :
1. le manque de ressources fourragères dans les régions phoenicicoles pré-
sahariennes, qui limite considérablement l’importance de l’activité élevage,
2. l’abondance des produits issus du palmier, en face d’une faible utilisation de ceux-
ci par l’homme, ce qui provoque une accumulation de déchets dans les oasis, ce
qui a pour effet de favoriser la prolifération des parasites, générant une baisse de
la qualité des dattes,
3. Le coût très avantageux de l’unité fourragère ainsi produite.

Dans le cadre du présent projet, deux types de production sont envisagés :


i) Fabrication de blocs alimentaires
Les opérations sont les suivantes :
1. Collecte des déchets et des rebuts de dattes, des palmes, des régimes, des rejets
superflus, et autres produits cellulosiques,
2. Broyage séparé des dattes et des produits cellulosiques,
3. Mélange en respectant les proportions appropriées,
4. Ajout des additifs, mélange et confection des blocs.

ii) Fabrication d’ensilage à partir des sous-produits cellulosiques


Les opérations sont les suivantes :
1. Collecte des palmes vertes, des bases du rachis foliaire, des régimes, des rejets
superflus, et autres produits cellulosiques,
2. Broyage/hachage des produits cellulosiques,
3. Empilement du broyat dans des sacs en plastique,
4. Assurer la fermentation du et briquer
2 - PROMOTEURS
Les promoteurs pourraient être des agriculteurs, des associations ou des groupements de
producteurs, des coopératives de service agricole.

3 - Types de palmeraies
Le projet pourrait être implanté dans n’importe quelle palmeraie. Par souci de rentabilité, le
projet doit couvrir une superficie de 500 ha environ. Il serait donc nécessaire d’implanter le
projet dans une zone à forte concentration de palmeraies ou au voisinage d’oasis
importantes.

4 - Période de fonctionnement
Le projet est conçu pour fonctionner toute l’année. Cependant, étant donné que la
disponibilité de sous-produits se trouve concentrée au moment de la récolte des dattes, il
est prévu un seul cycle de production de 6 mois par an allant du mois d’août au mois de
janvier.

5 - Capacité de production
Il est prévu de produire 625 T d’ensilage et 615 tonnes de blocs alimentaires par campagne.
La capacité de collecte de matières première et de leur broyage est de :
 2 tonnes par jour pour les rebuts de dattes,

 4,5 tonnes par jour pour les déchets et sous-produits cellulosiques.

6 - Description des produits finis


Les produits finis sont au nombre de deux :
 les blocs alimentaires à base de rebuts de dattes,

 l’ensilage.
Ces produits seront servis directement aux animaux, à titre d’aliment de base, pour
l’ensilage, et à titre de complément énergétique, pour les blocs alimentaires.

7 - Description du procédé proposé


7.1 Collecte
Les données de base prises en considération sont les suivantes :
i) Collecte des déchets et sous-produits cellulosiques :
 Un palmier produit 20 kg de déchets et produits cellulosiques, soit en moyenne 3
T par ha.
 Un ouvrier est capable de collecter 700 kg par jour, soit un besoin de l’ordre de
1.050 journées de travail pour la collecte des quantités requises par le projet (au
total 725 T, dont 625 T pour la fabrication de l’ensilage et 100 tonnes pour la
fabrication des blocs alimentaires).
 L’agriculteur, qui a bénéficié du nettoyage de son verger, cède gratuitement ses
déchets.
 Le produit est transporté au site de fabrication au moyen d’un tracteur de 33 CV
avec remorque de 3 T. La distance globale calculée s’élève à 2.800 km, tandis que
la durée totale de transport atteint 350 heures.

ii) Collecte des rebuts de dattes :


 Un palmier produit en moyenne 28 kg de datte, dont 15 % de rebuts et déchets,
soit une disponibilité de matière première de l’ordre de 0,63 tonne/ha. Il est
prévu de collecter 337,5 tonnes.
 Les dattes sont achetées aux agriculteurs et aux stations de conditionnement au
prix de 45 DT/tonne
 Les dattes sont transportées au site de fabrication en vrac au moyen d’un tracteur
de 33 CV avec remorque de 3 T. La distance globale calculée s’élève à 1.050 km,
tandis que la durée totale de transport atteint 140 heures.

7.2 Broyage
i) Broyage des dattes :
Le broyage s’effectue sur le site de l’unité. Il est prévu un broyeur à marteaux avec moteur
électrique d’une puissance de 10 CV et d’une capacité de 200 à 300 kg/H. 158 journées
de travail sont prévues pour le broyage.
ii) Broyage des sous-produits cellulosiques :
Le broyage s’effectue sur le site de l’unité. Il est prévu un broyeur à couteaux (40 mm) d’une
puissance de 20 CV, mobile, d’une capacité de 500 à 600 kg/H. 158 journées de travail
sont prévues pour le broyage et l’homogénéisation du broyat.
7.3 Ensilage
Cette opération consiste à empiler le broyat dans des sacs en plastique et à dispose ces
derniers en tas dans une aire favorable pour la fermentation anaérobie pendant une
durée d’un mois.

7.4 Fabrication de blocs alimentaires


Le broyat de dattes est mélangé aux additifs dans les proportions appropriées. Les blocs sont
confectionnés au moyen de moules en bois et séchés au soleil.

8 - Description des équipements


Le site doit comporter :
 Une aire pour le broyage des dattes, le mélange et la confection des blocs, ainsi
qu’une aire de séchage et un abri de stockage,
 Une aire pour le broyage des sous-produits cellulosiques et l’ensachage du broyat,
 Une aire d’ensilage surélevée où les piles de sacs seront recouvertes par un film
en plastique,
 Un bureau.
Il est prévu l’acquisition des équipements suivants :
 Un tracteur de 33 CV avec remorque de 3 T,
 Un broyeur à marteaux avec moteur électrique d’une puissance de 10 CV et d’une
capacité de 200 à 300 kg/H, d’un coût d’acquisition de 2.000 US $.
 Un broyeur à couteaux pour végétaux (40 mm) d’une puissance de 20 CV, mobile,
d’une capacité de 500 à 600 kg/H.

9 - Analyse économique
9.1 Achats des matières premières
En dehors des rebuts de dattes, qui seront achetés aux agriculteurs à raison de 30 US
$/tonne, et des additifs, qui seront achetés sur le marché (son, urée, liant, compléments
minéraux et vitaminiques), l’approvisionnement en matière première se résume à sa collecte
et son transport.

9.2 Vente de l’ensilage et des blocs alimentaires


La quantité de produits qui sera vendue est de 625 T d’ensilage et de 615 T de blocs
alimentaires. Les pertes sont compensées par les compléments minéraux et vitaminiques,
pour les blocs, et par l’eau, pour l’ensilage. Les prix de vente des produits finis sont estimés
à:
 120 US $/tonne pour les blocs alimentaires, alors que le prix du concentré
industriel en Tunisie est de 176 US $/Tonne,
 88 US $/tonne pour l’ensilage, alors que le prix du foin sur place s’élève au moins
à 4,8 US $ par balle de 30 kg, soit 160 US $/tonne.
9.3 Rentabilité du projet

9.3.1. Frais d’exploitation

Ce poste comporte les frais du personnel, les intrants et les frais généraux.

Quantité Prix unitaire Coût TOTAL


1 – Frais Personnel
Collecte de déchets cellulosiques 1050 6 $ 6 300 $
Broyage des sous-produits cellulosiques,
ensachage et rangement (4 ouvriers) 632 6$ 3 792 $
Broyage des dattes, mélange des
composants et confection blocs (3 474 6$ 2 844 $
ouvriers)
Encadrement 1 5 800 $ 5 800 $
Conducteur de tracteur 1 3 800 $ 3 800 $
Charges sociales 4 507 $
Total Personnel 27 043 $
2 – Achat de matières premières
Rebuts de dattes (50 à 55 %) 338 T 48 $ 16 224 $
Sous-produits cellulosiques (25 %) 100 T PM
Achat sons (15 %) 51 T 120 $ 6 120 $
Urée (5 %) 17 T 88 $ 1 496 $
Additifs et liants (2,5 %) 8,5 T 200 $ 1 700 $
Total matières premières 25 540 $
3 – Autres frais
Carburant 5 l x 490 h 0,31 $ 760 $
Entretien des équipements 2 000 $
Consommation d’eau 6000 0,04 $ 240 $
Énergie (électricité) 30 kwh x 8 x 158 0,052 $ 1 972 $
Frais de gestion et divers 1 600 $
Total autres frais 6 572 $
Total 59 155 $

9.3.2. Fonds de roulement

Il est estimé à 30 % du total des frais d’exploitation,


soit : 17 747 $

9.3.3. Investissements
En plus du fonds de roulement, les investissements comportent la construction d’un hangar
et d’un bureau, l’acquisition du matériel roulant et des équipements, et les frais
d’approche.

Quantité Prix unitaire Coût TOTAL


1 - Génie civil
Terrain 1000 m2 PM
Construction : 100 m² 200 120 $ 24 000 $
Total Génie civil 24 000 $
2 – Matériel agricole
Tracteur de 33 CV 1 16 000 $ 16 000 $
Remorque de 3 T 1 2 400 $ 2 400 $
Total matériel roulant 18 400 $
3 – Équipements
Broyeur à marteaux 1 3 200 $ 3 200 $
Broyeur à couteaux 1 4 800 $ 4 800 $
Petits matériels 800 $
Citerne de 3000 l 1 600 $
Équipements divers 1 600 $
Total Équipements 12 000 $
4 - Frais d’approche
Frais d’études Forfait 2 000 $
Frais de constitution Forfait 800 $
Transport et installation Forfait 1 200 $
Total Frais d’approche 4 000 $
Total investissement 58 400 $

9.3.4. Tableau des amortissements

Désignation Montant Taux Amortissement


Génie civil 24 000 $ 5% 1 200 $
Équipement 12 000 $ 20 % 2 400 $
Matériel roulant 18 400 $ 20 % 3 680 $
Frais d’approche 4 000 $ 25 % 1 000 $
Total 8 280 $

9.4 Financement
Total investissement, y compris fonds de roulement : 76 147 $

Fonds Propres 25 647 $


Emprunt à long terme 16 800 $
Emprunt à moyen terme 21 280 $
Emprunt à court terme 12 420 $
Total 76 147 $

9.5 Rentabilité du projet


1 – Charges
Frais de collecte et d’exploitation 59 155 $
Frais financiers 3 600 $
Dotation aux amortissements 8 280 $
Total des charges 71 036 $
2 – Produits
- Ensilage : 625 T x 88 DT 55 000 $
- Blocs alimentaires : 615 T x 120 $ 73 800 $
Total des ventes 128 800 $
3 – Résultat net avant impôts 57 764 $
128 800 $ 128 800 $

La marge est de 44,8 % du chiffre d’affaire.

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