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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES


DEPARTEMENT DE GEOLOGIE

NOTES DE COURS DE LOGIQUE


Destiné aux Etudiants en Premier Bachelier A

Par Jean Murhega


Certifié des recherches en Epistémologie de l’Université Catholique de Louvain(Belgique)
Docteur en Philosophie de l’Université de Nantes (France)
Spécialité : Philosophie des Sciences
Professeur Associé/Université de Lubumbashi
INTRODUCTION

Ce cours est la reprise in extenso des notes de logique moderne que j’ai dispensé sous la
supervision du professeur Nkombe Oleko et qui ont fait l’objet d’une publication d’un livre intitulé
Essai de logique générative. J’y introduis quelques commentaires et d’autres notions
importantes pour la fixation des connaissances. Ce cours vise à renforcer le raisonnement au
moyen de la formalisation logique. Il y a un moyen pour enseigner facilement la logique
mathématique aux étudiants consistant à remonter avec eux aux sources mêmes des lois de la
pensée, pour découvrir des mécanismes simples, de véritables clés qui permettent de
comprendre le fonctionnement de la rationalité humaine et de maîtriser du coup cet instrument
qu’est la logique. C’est la méthode générative.
Chez les Stoïciens, nous trouverons les tables de vérité qui définissent les lois des
opérateurs logiques. Ces définitions constituent des lois de la pensée. Sur elles, ils ont élaboré
les syllogismes composés ou hypothétiques au sens large. Les opérateurs de base, comme
l’implication, la conjonction, la disjonction et la négation structurent toute la réalité.
Aristote a mis au point le carré logique définissant les principales relations que l’esprit
opère pour donner sens au monde. Ces relations sont proches des opérateurs logiques des
Stoïciens et permettent des inférences. Ainsi, la subalternation n’est rien d’autre que
l’implication, la contradiction est la négation, la contrariété s’apparente à la disjonction et la
sous–contrariété à la conjonction. Développée sous forme d’hexagone par Robert Blanché, la
matrice aristotélicienne permet l’engendrement d’un grand nombre de lois logiques, les six
hexagones qui structurent l’univers sémiotique des seize opérateurs logiques, engendrent
chacun 22 lois logiques.
Partant de deux points de départ différents, les deux logiques sont arrivées aux
conclusions similaires. Analysant la proposition, surtout dans sa fonction prédicative, Aristote
élabore les syllogismes catégoriques. Mais lorsqu’on l’étudie de près, on se rend compte que le
syllogisme catégorique n’est qu’un cas particulier du syllogisme hypothétique et que les
propositions A E I O ne sont pas des propositions atomiques, mais des propositions complexes,
implicatives dans le cas de A et E, conjonctives dans le cas de I et O. Cela s’illustre d’avantage
avec le syllogisme existentiel, qui fait introduire des noms propres dans la mineure et la
conclusion.
Les tables d’interdéfinissabilité, que nous avons mises au point, confirment des lois déjà
trouvées et montrent la capacité réductrice de la pensée aboutissant à l’axiomatisation. Elles
permettent aussi de donner, en plus des définitions conjonctives et disjonctives des opérateurs
logiques, les définitions implicatives qu’il serait difficile d’obtenir autrement. Nous voulons
présenter ici une sorte de logique générative sans pour autant y inclure l’axiomatique ni les
déductions naturelles.
Nous introduirons progressivement les méthodes de décision. Les tables de vérité
fonctionnent comme matrice d’engendrement et comme méthode de décision. Nous y
ajouterons la méthode par l’absurde ou méthode indirecte, la méthode des arbres et les
tableaux sémantiques
Les matrices ont une grande importance dans les systèmes formels. Elles permettent de
comprendre la genèse des éléments et des lois. En arithmétique, par exemple, la matrice arabe
a permis d’engendrer les chiffres arabes (0,1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9) et les quatre opérations
principales : (,, x, ÷). Voici cette matrice et ses engendrements :
Matrice Arabe

, , , , , , , ,
,

La logique constitue un domaine vaste. On distingue la logique formelle, appelée par les
anciens « Logique mineure » de la logique matérielle, appelée jadis « Logique majeure » et
dénommée aujourd’hui « épistémologie », « Critique des sciences » etc.
Dans la logique formelle, les auteurs ont l’habitude de distinguer la logique ancienne de la
logique moderne ou logique mathématique. En réalité, c’est la même logique, avec une
différence de présentation. En fait, la mathématisation a permis à la logique de faire des bonds
en avant. Sortant de l’intuition, le champ logique s’est élargi. Ainsi, par exemple, le nombre
d’opérateurs logiques est passé de 9, chez les anciens, à 16 chez les modernes.
La mathématisation permet aussi de fonder formellement les lois que les anciens
définissaient intuitivement. Elle a permis aussi la naissance d’une pluralité des logiques. La
logique classique considère deux valeurs de vérité , les logiques non classiques utilisent un
nombre plus élevé. Ainsi on a la logique trivalente, la logique modale etc.
Selon que l’on prenne comme unité de base la proposition ou le mot, on a une logique des
propositions ou une logique des classes. La proposition peut être considérée comme une totalité
ou décomposée en sujet et prédicat. On a alors la logique des propositions inanalysées, dans le
premier cas, et la logique prédicative dans le second cas.
LES MATRICES STOÏCIENNES ET LEUR DEVELOPPEMENT CHEZ LES MODERNES
Chapitre I

LES TABLES DE VÉRITÉ1

1.1 Chez les stoïciens

La logique stoïcienne est une logique des propositions. Présentée numériquement (Premier,
Second), la proposition peut être vraie ou fausse, c’est sa valeur de vérité. Cette valeur de vérité
peut être affirmée ou niée, par exemple : Premier est vrai, second est faux. Deux propositions
peuvent être mises ensemble au moyen d’un opérateur (et, ou, si … alors, est égal) pour former
une proposition complexe dont la valeur de vérité dépendra du comportement de l’opérateur.
L’étude de ce comportement prendra une grande place et constituera l’ossature de la logique.
Donnons quelques exemples en prenant des phrases simples :

1) J’étudie et j’écris, cet exemple indique la conjonction ;


2) Je prie ou je médite, cet exemple indique la disjonction inclusive ;
3) Si je médite alors je prie, cet exemple indique l’implication ;
4) Il ne pleut pas, cet exemple indique la négation ;
5) S’il étudie alors il réussit et s’il réussit alors il étudie, cet exemple indique l’équivalence.

Les Stoïciens avaient intuitivement découvert jusqu’à 9 opérateurs logiques ; citons : La


Conjonction et sa négation ; La Disjonction inclusive et sa négation; L’implication et sa
négation ; L’équivalence ; La Disjonction exclusive, etc.
En mettant au point la définition conjonctive de la disjonction et la définition disjonctive de la
conjonction, ils ont découvert les lois que De Morgan formalisera et qui porteront son nom.

1.2 Les tables de vérité et les opérateurs logiques chez les modernes

1.2.1 La proposition classique

On appelle « Proposition classique », une proposition constative, simple, atomique, ayant une
valeur de vérité, c’est-à-dire pouvant être vraie ou fausse. La proposition classique s’oppose à la
proposition performative (qui ne peut être ni vraie ni fausse) et à la proposition complexe,
caractérisée par la présence d’un opérateur. Ainsi, par exemple :
J’étudie : est une proposition classique.

1Cf. J. DOPP, Notions de logique formelles, ISP. Louvain, 1964.


6
Je prie et je médite : une proposition complexe.
Prends ton livre ! : une proposition performative.
Les propositions classiques sont symbolisées par des variables propositionnelles : p, q, m, n p’,
q’, m’, n’, p’’, q’’, m’’, n’’…

1.2.2 Les opérateurs logiques2

Leur nombre et leur identification s’obtiennent mathématiquement à partir de ces deux


variables : m : indique le nombre de valeurs de vérité, n : le nombre de variables
propositionnelles mis en jeu (1 pour un foncteur singulaire ; 2 pour un binaire, etc.). L’exposant
n
mn , dans la formule, indique le nombre des lignes et la formule complète, m m , donne le
nombre de colonnes du tableau où chaque colonne caractérise un opérateur.3 En conséquence,
le tableau est composé de 16 colonnes d’où 16 opérateurs binaires étant donné qu’en logique
classique, le m indique les deux valeurs de vérité : (vrai et faux). Considérant qu’un opérateur, à
part la négation, articule généralement deux arguments, n est aussi 2. mm  22  16.
n 2

On utilise cette matrice pour engendrer les opérateurs et les identifier :


q q

p petq pet q

p p etq p et q

Cette matrice définit quatre éventualités correspondantes à celles des tables de vérité que nous
avons vues plus tôt. Les quatre éventualités (ou sous-classes) peuvent être vraies (1) ou
fausses (0) (vides ou pleines). Nous hachureront les éventualités fausses. L’opérateur peut
alors être représenté verticalement comme dans les tables de vérité ou horizontalement . Les 4
éventualités ainsi définies peuvent être vraies ou fausses. Les opérateurs logiques diffèrent
par le nombre d’éventualités vraies et la nature d’éventualités vraies.
Considérant le premier critère, nous pouvons diviser les opérateurs logiques en 5 groupes :
Les opérateurs qui ont les 4 éventualités vraies ou 4 sous–classes pleines ;
Les opérateurs qui ont 3 éventualités vraies ou 3 sous–classes pleines ;

2Cf. A. VIRIEUX-REYMOND, La logique formelle, P.U.F., Paris, 1962, p. 69, NKOMBE OLEKO,
Métaphore et métonymie dans les symboles parémiologiques, L’intersubjectivité dans les proverbes Tetela, Faculté de
Théologie Catholique, Kinshasa, 1979, pp. 59-63 ; C. SERRUS, Traité de logique, Aubier-Montaigne,
Paris, 1945, p. 18.
3Cf. R. BLANCHE, Introduction à la logique contemporaine, Armand Colin, Paris, 1968, p. 47.
7
Les opérateurs qui ont 2 éventualités vraies ou 2 sous–classes pleines ;
Les opérateurs qui ont 1 éventualité vraie ou 1 sous–classe pleine ;
Les opérateurs qui ont 0 éventualité vraie ou 0 sous–classe pleine ;
Utilisant la formule de combinaison, nous trouverons le nombre d’opérateurs par groupe, et
utilisant le deuxième critère, nous pourrons les identifier.4
Groupe 1 : Il faut combiner quatre éléments en les prenant 4 par 4.
n m!
C 
m n !m  n !
Pour combiner m éléments en les prenant n par n , il faut prendre le factoriel de m , diviser
par le factoriel de n fois le factoriel de m moins n . Le factoriel de 1 et de 0 est égal à 1

4! 1 2  3  4
C 44   1
4 ! 4  4 ! 1 2  3  4 1
1111

p ┬ q Tautologie

m! 3 4! 1 2  3  4
   4
n
Groupe 2 : C m
n!m  n !
C 4 3 ! 4  3 ! 1 2  3 1
1110 1101 1011 0111

PQ PQ PQ P Q


Disjonction inclusive Implication inverse Implication Non-conjonction
Groupe 3 : 4! 1 2  3  4
  6
2
C 4
2!4  2 ! 1 2  1 2

4 Cf. C. SERRUS, Traité de logique, Aubier-Montaigne, Paris, 1945, p. 18.


8
1100 1010 1001 0110

 
P Q PQ PwQ
Affirmation de p affirmation de Q Équivalence Disjonction exclusive
0101 0011

Q Négat.de Q P Négation de P
4! 1 2  3  4
  4
1
Groupe 4 : C 4
1!4  1! 1 1 2  3
1000 0100 0010 0001

pq pq pq p  q Conjonction


Non-implication Non-implication inverse Non-disjonction

4! 1 2  3  4
  1
0
Groupe 5 : C 4
0!4  0 ! 1 2  3  4
0000

p┴ q Contradiction
9
1.2.3 Représentations des tableaux d’ensemble

1.2.3.1 Représentation verticale5

p q ┬     p q  wq p    ┴

1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 0 0 0 1 0 0 0 0

1 0 1 1 1 0 1 1 0 0 1 1 0 0 1 0 0 0

0 1 1 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 0 0 1 0 0

0 0 1 0 1 1 1 0 0 1 0 1 1 0 0 0 1 0

1.2.3.2 Représentation horizontale

1111
1110 1101 1011 0111
1100 1010 1001 0110 0101 0011
1000 0100 0010 0001
0000
1.2.4 Réduction du nombre d’opérateurs6

Il est difficile de travailler avec les 16 opérateurs, une réduction s’impose pour découvrir les
opérateurs de base. Parmi les 16 opérateurs7, nous avons chaque fois un opérateur et sa
5On trouve déjà ce tableau dans le Tractatus logico-philosophicus de L.WITTGENSTEIN, chez S.G.
BARDON dans son article, Pour une sémiotique formelle, A. VIRIEUX-REYMOND, La logique formelle,
P.U.F., Paris, 1962, p. 70 ; C. SERRUS, Traité de logique, Aubier-Montaigne, Paris, 1945, p. 18.
6 Cf. A. VIRIEUX-REYMOND, La logique formelle, P.U.F., Paris, 1962, p. 76-78.
10
négation. En représentant la négation par un signe unique ( ~ ou –), nous réduirons les 16 à 9.
Ensuite, nous supprimons la tautologie, étant plus le résultat de plusieurs opérations qu’une
opération proprement dite. Cela nous fait passer de 9 à 8. Nous supprimons l’affirmation de p et
l’affirmation de q, elles ne modifient en rien la nature de leurs arguments ; ce qui nous fait
passer de 8 à 6. Enfin l’implication peut s’écrire en termes d’implication simple. Il ne nous reste
donc que 5 opérateurs principaux :
La Négation : ~p
La Conjonction : p q
La Disjonction : p q
L’implication : p q
L’équivalence : p q8

1.3 Engendrement des lois à partir des tables de vérité des opérateurs

Quelques principes pour formaliser les lois :


Pour la tautologie, on fait la disjonction des 4 éventualités9 ;
Pour la Non-contradiction, on nie la conjonction des 4 éventualités10 ;

7 La tautologie est une expression vraie pour toutes les combinaisons possibles des propositions qui
la composent. La vérité de la proposition tautologique n’est pas fonction de la vérité ou de la
fausseté des propositions atomiques qui la composent : elle ne varie pas selon que changent les
valeurs de vérité de ces propositions, car elle est vraie quelles que soient ces valeurs. La tautologie
logique est différente de la tautologie sémantique ou synonymie. Elle est aussi différente de
l’identité mathématique. Toutes les lois logiques seront des tautologies, car la logique formelle
n’admet qu’un sens de la vérité totale. La contradiction est une expression fausse pour toutes les
combinaisons possibles des propositions qui y sont engagées, c’est l’absence de tout rapport, c’est
la fausseté totale. La disjonction est une relation qui sépare tout en unissant, elle détermine un
ensemble des propositions qui ne s’appartiennent pas les unes aux autres. La disjonction exclusive
est dite encore l’alternative ou la non-équivalence, c’est le aut, elle se note (p w q) l’alternative de
deux propositions est fausse quand ses variables sont vraies ou fausses ensemble et elle est vraie
quand l’une d’elles est vraie et l’autre fausse ou quand l’une est fausse et l’autre vraie. La non-
disjonction est appelée le rejet qui se note (p↓q). Elle est vraie quand ses deux arguments sont faux
ensemble et elle est fausse quand l’un de ses arguments est vrai. L’incompatibilité ou la non-
conjonction est fausse quand ses deux arguments sont vrais et elle est vraie quand l’un des
arguments est vrai. Elle note (p | q) c’est-à-dire pas à la fois p et q. La conjonction montre la mise
ensemble de deux propositions en les affirmant simultanément. Dans l’implication la première
proposition est dite antécédent et la seconde conséquent. (Cf. R. BLANCHE, Introduction à la
logique contemporaine, Armand Colin, Paris, 1968, pp. 49-50 ; C. SERRUS, Traité de logique, Aubier-
Montaigne, Paris, 1945, pp. 18-25.)
8 Il est important que l’étudiant s’efforce de connaître par cœur et de maîtriser les lois de ces cinq

opérateurs, la logique lui deviendra alors un jeu d’enfant. Mais s’il ne les maîtrise pas, il continuera à
hésiter jusqu’à la fin et la logique lui semblera difficile.
9 ((p ^ q) v (p ^ ~q)) v ((~ p ^ q) v (~p ^ ~q))
10 ((p ^ q) ^ (p ^ ~q)) ^ ((~ p ^ q) ^ (~p ^ ~q))
11
L’implication inverse donne les mêmes lois que l’implication ;
L’affirmation de p et l’affirmation de q engendrent le principe d’identité ;
La négation de p et celle de q engendrent la loi de la double négation et le principe d’identité 11;
La conjonction, la disjonction, l’implication et l’équivalence engendrent les mêmes lois que leurs
négations.
Chaque Table de Vérité nous donne des lois, à nous de les formuler et de les formaliser. Nous
donnons ici les lois des principaux opérateurs :
1. La négation
~p
01
10
La négation est vraie quand son argument est faux :
1) ~ p :~ p Principe d’identité.
La négation est fausse quand son argument est vrai :
2) .. ~~ p: p la loi de la double négation.

La négation est un foncteur de vérité qui s’applique sur une seule proposition ; elle est donc
unipropositionnelle. Elle n’est pas à proprement un conneteur, elle alors un opérateur singulaire,
comme le souligne Quine n’en déplaise à certains logiciens qui préferent l’appeler opérateur
uninaire ou monadyque.12

2. La conjonction

p ^ q
1 1 1
1 0 0
0 0 1
0 0 0
La conjonction est vraie quand les deux arguments sont vrais.
3) ( p  q)  ( p  q) : Principe d’identité.

La conjonction est fausse quand l’un des arguments est faux.

11 p  p;   p  p
12 R. BLA NCHE, Introduction à la logique contemporaine, Armand Colin, Paris, 1968, pp. 40-41.
12
4) ~ ( p  q)  (~ p ~ q) : La Non-conjonction

En y appliquant la loi de la double négation, on obtient la première loi de Morgan :


5)  p  q   ~ ~ p  ~ q 
3. La disjonction inclusive

p v q

1 1 1
1 1 0
0 1 1
0 0 0
La disjonction est vraie quand le premier argument est vrai ou le second vrai (en fait les 3 cas
sont ramenés à 2).
6) ( p  q)  ( p  q) : Principe d’identité.

La disjonction est fausse quand les deux arguments sont faux.


7) ~ (p  q)  (~ p ~ q) : La Non-disjonction.
En y appliquant la loi de la double négation, on obtient la seconde loi de Morgan :
8)  p  q   ~ ~ p ~ q 
4. L’implication

p  q

1 1 1
1 0 0
0 1 1
0 1 0
L’implication est vraie quand l’antécédent est faux ou le conséquent vrai.
9) ( p  q)  (~ p  q ) : Loi paradoxale de l’implication.

L’implication est fausse quand l’antécédent est vrai et le conséquent faux.


10) ~ ( p  q)  ( p  ~ q)
13
En y appliquant la loi de la double négation, on obtient :
11) p  q  ~  p  ~ q 
Pour certains logiciens, notamment Church, ont proposé que les négations de l’implication, de la
non-implication, de l’implication inverse ou converse soient barrées d’un trait vertical.

5. L’équivalence

p ≡ q

1 1 1
1 0 0
0 0 1
0 1 0
L’équivalence est vraie quand les deux arguments sont vrais ou faux.
12) ( p  q )  (( p  q )  (~ p  ~ q) ]

L’équivalence est fausse quand le premier argument est vrai et le second est faux ou quand les
premier argument est faux et le second vrai.
13) ~ ( p  q)  (( p  ~ q)  (~ p  q) ]

LES METHODES DE DECISION


Pour vérifier si les expressions formalisées sont logiques, les logiciens modernes et
contemporains ont inventé de nouvelles méthodes de décision, des preuves : sémantiques et
syntaxiques. Paul Gochet et Pascal Gribomont en recensent huit, à savoir : la méthode des
tableaux matriciels13 dont la paternité revient à Peirce et Wittgenstein; la méthode des tableaux
sémantiques, utilisée par Beth, Hintikka, est appelée celle des arbres par Smullyan ; la méthode
des connexions et ses variantes initiée par Bibel, Wallen ; la méthode de réduction à la forme
normale inventée par Hilbert et Ackermann ; la méthode de résolution inventée par Robinson ; la

13Dans une note historique, François Lepage fait remarquer qu’il est presque difficile de préciser le
premier usage des « tables de vérité ». Cependant, si l’on attache à l’expression « tables de vérité » la
stricte présentation graphique en tableau, alors, dans ces conditions, l’idée remonte à Post et à
Wittgenstein. On sait donc que le traitement systématique du calcul propositionnel par les tables de
vérité remonte à E. Post. Par contre, quand l’expression « des tables de vérité » indique une
description explicite de la manière dont les énoncés complexes prennent une valeur de vérité en
partant des valeurs de vérité des énoncés atomiques par une combinaison spécifique à chaque
opérateur, alors l’idée émane de Philon de Mégare et arrive à Post et Wittgenstein en passant par
Boole, Peirce, Frege et elle a été reprise par Van Heijenoort. (Cf. F. LEPAGE, Éléments de logique
contemporaine, Les Presses de l’Université de Montréal, Montréal, 2001, p. 21 ; E. POST,
« Introduction à une théorie générale des propositions élémentaires », in J. LARGEAULT, Logique
mathématique. Textes, Armand Colin, Paris, 1972, p. 29.)
14
méthode axiomatique mise en application par Frege, Whitehead et Russell ; la méthode de
déduction naturelle initiée par Gentzen et Jaskowski ;14 le calcul des séquents, inventé par
Gerhard Gentzen, est un système de dérivation formelle. Le calcul des séquents et la déduction

14Cf. P. GOCHET & P. GRIBOMONT, Logique. Méthodes pour l’informatique fondamentales, Hermès,
Paris, 1998, p. 101, pour les méthodes des tables de vérité, on peut aussi lire L. WITTGENSTEIN,
Tractatus logico-philosophicus, Gallimard, Paris, 1961, pp. 95-108, (plus spécialement les aphorismes
4.31, 4.442, 5.101.) et M. PEETERS & S. RICHARD, Logique formelle, Mardaga, Wavre, 2009, pp.
38 et ss ; pour la méthode axiomatique et celle de déduction naturelle, on peut lire M. PEETERS &
S. RICHARD, Logique formelle, Mardaga, Wavre, 2009, pp. 78-101 ; pour les preuves en logique, les
logiciens usent de la preuve sémantique (la méthode des tables de vérité, la méthode indirecte, la
méthode des arbres et la méthodes des tableaux sémantiques) et de la preuve syntaxique
(l’axiomatique et la déduction naturelle). Certains logiciens créent une synonymie entre la méthode
des tableaux sémantiques et celle des arbres au point qu’en lieu et place de parler de la méthode des
arbres, parlent de la méthode des tableaux sémantiques mais Pierre Wagner utilise l’expression « la
méthode des arbres (également appelée méthode des tableaux) » où l’on découvre une synonymie
entre la méthode des arbres et celle des tableaux sémantiques (P. WAGNER, Logique et philosophie.
Manuel d’introduction pour les étudiants du supérieur, Ellipses, Paris, 2014, p. 195). Par exemple, certains
disent « commençons par examiner comment construire l’arbre ou tableau sémantique d’une
proposition » (Cf. M. PEETERS & S. RICHARD, Logique formelle, Mardaga, Wavre, 2009, pp. 51-
57), qui, s’inspirant de Smullyan, présentent la méthode des tableaux sémantiques, inventée au
cours des années 50, sous la forme des arbres inversés. Elle raisonne par l’absurde en considérant
qu’une expression bien formée est fausse et si ceci entraîne une contradiction, on en déduit que
l’expression bien formée est vraie dans toutes les interprétations. Pour clôturer les arbres dans la
méthode des arbres de vérité, il faut parvenir à des contradictions. Il s’agit de montrer que la
formule ou l’expression est une antilogie c’est-à-dire que toutes branches de l’arbre achevé d’une
formule quelconque sont fermées. (P. WAGNER, Logique et philosophie. Manuel d’introduction pour les
étudiants du supérieur, Ellipses, Paris, 2014, pp. 101-108). François Rivenc montre que la méthode des
arbres est considérée comme une méthode des tableaux sémantiques au motif que les arbres sont
des tables « on-sided » i.e la fausseté d’une formule est représentée par l’inscription de sa négation.
(F. RIVENC, Introduction à la logique Payot & Rivages, Paris, 2003, p. 133-136). Il me semble que
cette synonymie est due au fait que ces deux preuves procèdent de manière identique et se clôturent
de la même manière. Elles supposent que l’expression de départ soit fausse et sont à la recherche
des contradictions pour s’assurer que l’expression est logique. Cette présentation, reprise par
d’autres logiciens comme François Lepage, Nkombe Oleko, Philippe Thirry, Joseph Dopp, etc.
sous le nom de méthode des arbres ou des graphes, procède par l’absurde. Il s’agit d’une démarche
dans laquelle on suppose que l’expression du départ est fausse et cette fausseté porte sur l’opérateur
principal de l’expression. Pour eux, la méthode des tableaux sémantiques ou des contre-exemples
est présentée dans un tableau en deux parties (colonnes conjuguées) : vraie et fausse et ses colonnes
ont la possibilité d’avoir des sous-tableaux (sous-colonnes) selon que l’opérateur est vrai ou faux en
deux cas. Elle commence toujours par l’absurde et on inscrit l’expression dans la partie du faux,
cela signifie que l’expression bien formée est considérée comme fausse. Là on focalise l’attention
sur l’opérateur principal qui est conventionnellement supposé faux. Si cette démarche conduit à des
contradictions, on clôture tous les tableaux et on s’assure que l’expression du départ est vraie et on
n’a pas de bonnes raisons de l’avoir supposée fausse. Ceci montre que la méthode des contre-
exemples examine systématiquement toutes les possibilités qui rendraient la fonction fausse, il s’agit
de tous les contre-exemples c’est-à-dire des propositions fausses. (Cf. J. DOPP, Notions de logique
formelle, Publications universitaires de Louvain, Louvain-La-Neuve, 1965, pp. 59-70.) La méthode
des tableaux sémantiques est fondée sur la recherche de ‘modèles’ d’une proposition complexe
c’est-à-dire de valuations qui la rendent vraie.( L. BOUQUIAUX, B. LECLERCQ, Logique et
argumentation, De Boeck Université, Bruxelles, 2003, p. 17.)
15
naturelle sont avantageux grâce à leur possibilité de rendre intelligible « l’analyse des preuves
et de la formalisation. »15 Une précision historique révèle que « l’idée des systèmes de
déduction naturelle remonte à Hertz et à Jaskowski (…) mais l’essentiel du travail a été fait par
Gentzen 1934-1935. »16 Il existe d’autres méthodes comme la méthode du système sans
séquences en termes de partie positive et de partie négative initiée par Schütte17 en 1954.

1.4 Les Tables de vérité comme méthode de décision

Il s’agit de la méthode des tableaux matriciels dont l’invention revient à Peirce et à


Wittgenstein. Cette méthode permet de dire si « une formule X est vérifonctionnellement valide
(…) simplement consistante ou inconsistante (il s’agit ici de la consistance et de l’inconsistance
sémantiques, c’est-à-dire de la propriété, pour une formule, d’être vraie (respectivement fausse)
pour quelque (respectivement aucune) interprétation. (…) La formule X est valide si, pour toutes
les assignations possibles de valeurs de vérité à ses variables propositionnelles indépendantes,
elle prend la valeur de vérité V. »18
Pour dresser une table de vérité , on cherche d’abord le nombre d’éventualités en utilisant la
formule suivante : m n ou m est le nombre des valeurs de vérité et n le nombre des variables.
On peut appeler le nombre d’éventualités ainsi obtenu « a ». Pour disposer les éventualités, on
divise alors « a » par 2. Supposons que cela donne «b ». Ce résultat veut dire : disposer « b »
fois vrai et autant de fois faux pour la première variable. On divise ensuite « b » par 2,
supposons que cela donne « c ». Cela veut dire que pour la seconde variable, il faut disposer
« c » fois vrai, « c » fois faux, jusqu’à épuiser toutes les éventualités. Ainsi de suite jusqu’à la fin.

Exemple 1 ~~ p  p

Nous avons ici une seule variable, le nombre d’éventualités sera :.


m 22
n 1

2
Pour disposer : 1
2

une fois vrai, une fois faux pour toutes les mentions de cette variable.

15P.WAGNER, Logique et philosophie. Manuel d’introduction pour les étudiants du supérieur, Ellipses, Paris,
2014, p.220, note de bas de page n° 1.
16E. W. BETH, « Conséquence sémantique et dérivabilité formelle », J. LARGEAULT, Logique

mathématique. Textes, Armand Colin, Paris, 1972, p. 57.


17Cf. E. W. BETH, « Conséquence sémantique et dérivabilité formelle », J. LARGEAULT, Logique

mathématique. Textes, Armand Colin, Paris, 1972, p. 58.


18 P. GOCHET & P. GRIBOMONT, Logique. Méthodes pour l’informatique fondamentale, Hermès,

Paris, 1998, p. 99.


16

~~p≡p
1 1
0 0
Une fois les éventualités disposées, nous travaillons l’exercice en remontant jusqu’à l’opérateur
principal. Si à ce niveau, nous obtenons une tautologie, alors nous conclurons que notre
expression est une loi logique.
~~ p≡ p
10 1 1 1
01 0 1 0

Exemple 2  p  q   (~ p  q )
Vérifions la loi paradoxale de l’implication. Nombre d’éventualités : m n = 2 2 =4.Pour la première
4
variable =2. Cela veut dire que pour p, il faut
21

4
disposer 2 fois vrai, deux fois faux. Pour q, =1
22

Il faut disposer 1 fois vrai, 1 fois faux, jusqu’à épuiser toutes les éventualités.

 p q  ~ p  q 
1 1 1 1 0 1 1 1
1 0 0 1 0 1 0 0
0 1 1 1 1 0 1 1
0 1 0 1 1 0 1 0

1 4 2 3

Exemple 3 :  p  q  m   p  q   m

Nombre d’éventualités : m n = 2 3 = 8
17
8
Disposition 1ère Variable : =4
21

8
Disposition 2ème Variable : =2
22

8
Disposition 3ème Variable : =1
23

 p  q  m   p  q   m
1 1 11 1 1 11 1 11
1 0 10 0 1 11 1 00
1 0 00 1 1 10 0 01
1 0 00 0 1 10 0 00
0 0 11 1 1 00 1 01
0 0 10 0 1 00 1 00
0 0 00 1 1 00 0 01
0 0 00 0 1 00 0 00
2 1 5 4 3

1.5 Exercices

1. Dressez les tables de vérités de la conjonction, la disjonction et l’implication et


l’équivalence, déduisez les lois de chaque opétateur et vérifiez-les par la méthode des
tables de vérité.
2. A partir des tables de vérité de la négation, la Non- conjonction, la Non-disjonction, la
Non- implication et la disjonction exclusive, formulez les lois et vérifiez-les avec la
méthode des Tables de Vérité.
3. En partant de leurs tables de vérité, formulez les lois de l’affirmation de p et de
l’affirmation de q, la négation de p et négation de q.
4. Dessinez le tableau vertical et le tableau horizontal de tous les opérateurs logiques.
Chapitre II

Les syllogismes hypothétiques ou composés 19

Partant des tables de vérité, les Stoïciens ont formulé des syllogismes composés ou
hypothétiques au sens large. La majeure était constituée par une proposition complexe (un
opérateur et ses deux arguments), la mineure pose ou nie l’un des arguments et la conclusion
pose ou nie l’autre.
A partir des syllogismes hypothétiques ils ont formulé les cinq indémontrables, considérés
comme des axiomes devant constituer la base de la logique :
1. « Si le premier, alors le second ; or le premier, donc le second »
2. « Si le premier, alors le second ; or pas le second, donc pas le premier » ;
3. « Pas le premier et le second ; or le premier donc pas le second » ;
4. « Ou le premier ou le second ; or pas le premier donc le second » (disjonction
exclusive) ;
5. « Le premier ou le second, or pas le second, donc le premier » (disjonction inclusive).
Certes, aujourd’hui avec les méthodes modernes on peut démontrer ces axiomes. Expliquons
pour le moment comment procéder pour formuler un syllogisme hypothétique et le vérifier à
partir de la table de vérité de l’opérateur contenu dans la majeure :
1. La majeure étant considérée comme vraie il ne faut pas considérer sur la table de
vérité les éventualités fausses de l’opérateur, car dans ces cas, la conclusion est
impossible, le chemin est barré.
2. Si en posant ou en niant l’une des deux propositions dans la mineure, il y a deux
conclusions possibles, nous dirons que la conclusion est incertaine.
On ne peut conclure que s’il n’y a qu’une seule possibilité de conclusion.
Quatre modes sont définis :
1. Modus ponendo ponens (MPP) (en affirmant dans la mineure, on affirme aussi
dans la conclusion) ;

19 Au sens strict, les syllogismes hypothétiques ont une implication comme majeure, mais au sens
large, il a n’importe quel opérateur dans la majeure. Nous opposons hypothétique au
catégorique, car, comme nous le verrons dans la troisième partie, le syllogisme catégorique est aussi
composé.
2. Modus ponendo tollens (MPT) (en affirmant dans la mineure, on nie dans la
conclusion) ;
3. Modus tollendo ponens (MTP) (en niant dans la mineure, on affirme dans la
conclusion) ;
4. Modus tollendo tollens (MTT) (en niant dans la mineure, on nie aussi dans la
conclusion).
Avec nos 16 opérateurs, nous pouvons formuler des syllogismes avec 8 opérateurs. En effet,
considérant les réductions opérées, au chapitre précédent, la tautologie, la contradiction sont
plus des résultants d’opérations que des opérations proprement dites ; l’affirmation de p et
l’affirmation de q ne sont pas, à proprement parler, des opérateurs binaires, l’implication inverse
est à exprimer en termes d’implication simple.
A l’exception de l’équivalence et de la disjonction exclusive qui donnent 4 syllogismes corrects
chacune, les autres opérateurs n’en donnent que 2 chacun. Donnons ici quelques exemples :

2.1 L’implication 1011

A. Table de vérité B. Eventualités

p  q 1) p q
1 1 1 or p
1 0 0 Donc q (MPP)
0 1 1 2) p q
0 1 0 or q
Donc ?
Conclusion incertaine

3) p q
or ~ p
Donc?

Conclusion incertaine

4) p q
or ~ q
Donc ~ p (MTT)
Nous avons ici deux syllogismes :
: p  q) 
1) (( p )  q : MPP : 1er indémontrable des stoïciens.
2) (( p  q )  ~ q ) ~ P: MTT : 2e indémontrable des stoïciens, appelé aussi la
contraposition.

2.2 La conjonction 1000

A. Table de vérité B. Eventualités


p  q 1) p  q
1 1 1 or p
1 0 0 Donc q (MPP)
0 0 1 2) p  q
0 0 0 Or q
Donc p (MPP)
3) p  q
Or ~ p
Donc ?
Conclusion impossible
4) p  q
Or ~ q
Donc ?
Conclusion impossible

Nous avons ici deux syllogismes :

3) (( p  q )  p )  q: MPP
4) (( p  q )  q )  P : MPP
2.3 La disjonction inclusive

A. Table de vérité B. Eventualités


p V q 1) p V q
1 1 1 Or p
1 1 0 Donc ?
0 1 1 Conclusion incertaine
0 0 0 2) p V q
Or q
Donc ?
Conclusion incertaine
3) p V q
Or ~ p
Donc q (MTP)
4) p V q
Or ~ q
Donc p (MTP)

Nous avons deux syllogismes corrects :

5)  p  q  ~ p   q (MTP)
6)  p  q  ~ q   p (MTP)

2.4 L’équivalence 1 0 0 1

A. Table de vérité B. Eventualités


p  q 1) p  q
1 1 1 Or p
1 0 0 Donc q (MPP)
0 0 1 2) p  q
0 1 0 Or q
Donc p :(MPP)
3) p q
Or ~ p

Donc ~q (MTT)

4) p q
Or ~ q
Donc ~ p (MTT)

Nous avons ici quatre syllogismes :

7) (( p  q )  p )  q: MPP
8) (( p  q )  q )  P: MPP
9) (( p  q ) ~ p ) ~ q: MTT
10) (( p  q) ~ q) ~ P: MTT

2.5 La méthode indirecte ou méthode par l’absurde comme méthode de décision

Cette méthode suppose d’abord que l’expression à démontrer est fausse. En appliquant les lois
des différents opérateurs, si on arrive à des contradictions on conclut alors à la fausseté de
l’hypothèse de départ et on déclare l’expression « loi logique » ou « tautologie ».
Exemple : Démontrons ce syllogisme : (( p  q )  p )  q

1ère Étape : supposons expression fausse, pour cela nous inscrivons 0 sous l’opérateur
principal :

(( p  q)  p)  q
0

2e étape : L’implication est fausse quand l’antécédent est vrai et le conséquent faux :

(( p  q )  p )  q
1 0 0
3e étape : la conjonction est vraie quand les deux arguments sont vrais :

(( p  q )  p )  q
1 1 1 0 0

4e étape : l’implication est vraie dans deux cas :


a) Quand l’antécédent est faux
b) Quand le conséquent est vrai.
Il nous faut dédoubler la ligne, pour traiter les deux cas. Nous mettrons un tiret sous l’argument
dont la valeur de vérité n’est pas prise en considération et un tiret sous les variables ou
l’opérateur pour indiquer la contradiction.
(( p  q )  p )  q
0 1 - 1 1 0 0
– 1 1 1 1 0 0
Dans la première ligne nous avons une contradiction au niveau de p et dans la seconde ligne
nous avons une contradiction au niveau de q.
4e étape bis : Pour éviter ce dédoublement des lignes, il vaut mieux donner aux variables
propositionnelles, leurs valeurs déjà trouvées dans l’exercice :
De (( p  q )  p )  q
1 1 0 1 1 0 0
Donnons à p et q leurs valeurs déjà trouvées :

(( p  q)  p)  q
1 1 0 1 1 0 0

Ici la contradiction se situe au niveau de l’opérateur : l’implication ne peut pas être vraie alors
que son antécédent est vrai et son conséquent faux.

2.6 Exercices

1) À partir de opérateurs suivants : 1000 1011 1110 1001


a) Formulez des syllogismes hypothétiques ;
b) Vérifiez- les au moyen de la méthode des tables de vérité.
2) À partir de ces opérateurs : 0001 ; 0111 ; 0100 ; 0110
a) Formulez des syllogismes hypothétiques ;
b) Vérifiez- les avec la méthode indirecte.
Chapitre III

Les tables d’interdéfinissabilité20

3.1 Les tables d’interdéfinisabilité : description

Examinons le tableau des 16 opérateurs logiques disposés verticalement, on est surpris de voir
un diagonal formé des "0" à gauche et un autre, formé des "1" à droite.
En les isolant, on découvre ce qu’on appelle les tables d’interdéfinissabilité :

1) 1 1 1 0 2) 1 0 0 0
1101 01 00
1011 00 10
0111 00 01

Examinons les tables, elles représentent les caractéristiques suivantes : Un même opérateur
occupe la première place verticalement et horizontalement, un même à la deuxième place
verticalement et horizontalement, de même pour la 3ème et 4ème places.
La première table comprend les opérateurs du groupe 2 ; la seconde table, ceux du groupe 4.
Mon hypothèse a été que le comportement dénoté de ces groupes d’opérateurs provient de ce
qu’ils sont interdéfinissables. J’ai appelé le premier opérateur, le "definiens" et les autres, les
"defininienda". Ces tableaux nous permettent d’avoir automatiquement des définitions
conjonctives,disjonctives et implicatives des principaux opérateurs.
Pour dessiner une table d’interdéfinissabilité, il faut d’abord inscrire l’opérateur definiens
verticalement et horizontalement à la première place et remplir ensuite le tableau pour obtenir
soit un diagonal ordinaire soit un diagonal "sui generis" où deux "0" ou "1" dans un angle
regardant les deux autres dans l’autre angle. Il est fait des "0" dans le 2ème groupe et des "1"
dans le 4ème groupe.

20Cf. NKOMBE OLEKO, « Essai de sémiotique formelle : les rapports différentiels », dans
Mélanges de philosophie africaine, coll. Recherches philosophiques africaines,3, FTC, Kinshasa,
1978 ,pp.131-147.
26

A droite de la table, mettre le definiens avec les valeurs de p et de q, donnant ainsi les
définitions des opérateurs qui sont dans le tableau, chaque opérateur aura sa définition en face
de lui.

3.2 Groupe 2

3.2.1 Table d’interdéfinissabilité de V

   pvq Les lois

 1 1 1 0 1v1 (p v q) ≡ (p v q)

 1 1 0 1 1v0 (p  q) ≡ (p v ~q)

 1 0 1 1 0v1 (q  p) ≡ (~p v q)

0 1 1 1 0v0 ~(p Λ q) ≡ (~p v ~q)



Nous avons ici quatre lois que nous connaissons déjà :Principe d’identité, Lois paradoxales de
l’implication et la non–conjonction.

3.2.2 Table d’interdéfinissabilité de 

   p q Les Lois

 1 1 0 1 11 q  pq  p
 1 1 1 0 10  pq ~qp
 0 1 1 1 01 ~ p q q ~ p
 1 0 1 1 00  pq ~q~ p
27

Nous avons ici des définitions implicatives, la première nous donne le principe d’identité et
la dernière la loi de la contraposition, les deux autres sont les définitions implicatives de la
disjonction et de la non-conjonction.

3.2.3 Table d’interdéfinissabilité de 

    pq Les lois

 1 0 1 1 11  p  q   p  q
 0 1 1 1 10 ~  p  q    p ~ q 

 1 1 1 0 01  p  q   ~ p  q 
 1 1 0 1 00 q  p   ~ p ~ q 

La première est le principe d’identité, la dernière la loi de la contraposition, les deux autres
sont les définitions implicatives de la disjonction et de la non-conjonction.

3.2.4 Table d’interdéfinissabilité de 

   pq Les lois

 0 1 1 1 1 1 ~  p  q  ~  p  q 
 1 0 1 1 1 0  p  q  ~  p  ~ q 
 1 1 0 1 0 1 q  p  ~ ~ p  q 
 1 1 1 0 0 0  p  q  ~ ~ p  ~ q 
28

Ici nous retrouvons les lois que nous connaissons déjà, le principe d’identité(1), la loi
paradoxale de l’implication (2, 3) et la deuxième loi de Morgan.

3.3 Groupe 4

3.3.1 Table d’interdéfinissabilité de la conjonction 


Ici on va plutôt considérer les (1) au lieu des (0)

    pq Les lois

 1 0 0 0 1 1  p  q   p  q
 0 1 0 0 1 0 ~  p  q    p ~ q 
 0 0 1 0 0 1 ~ q  p    ~ p  q 
 0 0 0 1 0 0 ~  p  q   ~ p  ~ q

Ce sont les lois que nous connaissons déjà : le principe d’identité(1), la loi de la non-
implication et celle de la non-disjonction.

3.3.2 Table d’interdéfinissabilité de 

    pq Les lois

 0 1 0 0 1 1 ~  p  q  ~  p  q 
 1 0 0 0 1 0  p  q   ~  p ~ q 
 0 0 0 1 0 1 ~  p  q  ~ ~ p  q 
 0 0 1 0 0 0 ~ q  p  ~ ~ p ~ q 
29

Nous avons ici, en plus du principe d’identité (1), des lois nouvelles, les définitions
implicatives de la conjonction et de la non-disjonction (2,3), la dernière loi s’apparente fort à la
contraposition.

3.3.3 Table d’interdéfinissabilité de 

    pq Les Lois

 0 0 1 0 1 1 ~ q  p  ~ q  p 

 0 0 0 1 1 0 ~  p  q  ~ ~ q  p 
 1 0 0 0 0 1  p  q  ~ q ~ p 
 0 1 0 0 0 0 ~  p  q  ~ ~ q ~ p 

En plus du principe d’identité(1), les deux suivantes sont de nouvelles définitions


implicatives de la conjonction et de la non-disjonction. La dernière s’apparente fort à la
contraposition.

3.3.4 Table d’interdéfinissabilité de 

   pq Les lois

 0 0 0 1 1 1 ~  p  q  ~  p  q 
 0 0 1 0 1 0 ~ q  p  ~  p  ~ q 
 0 1 0 0 0 1 ~  p  q  ~ ~ p  q 
 1 0 0 0 0 0  p  q  ~ ~ p ~ q 

30

Nous avons ici le principe d’identité (1), et les lois de la non-implication (2,3) et la première
loi de Morgan (4).

3.4. La méthode des arbres ou des graphes comme méthode de décision

Pour qu’une expression puisse être déclarée logique sur base de cette méthode, il faut
qu’elle se révèle contradictoire. Etant donné que l’on considère l’expression du départ comme
étant fausse et après vérification elle présente une contradiction, on conclut qu’on a tort d’avoir
considéré cette expression du départ comme étant fausse, car elle conduit à une contradiction
que tout esprit récuse en vue de la cohérence. Pour attester l’existence de la contradiction, tous
les différents arbres doivent être clôturés.

1) (q → p) → (p ∨ ∼ q) ∼ (q → p) → (∼ p ∨ q)

q→p ∼ (q → p)
∼ (p ∨ ∼ q) ∼ (∼ p ∧ q)

∼p q
q ∼p

∼ qx px px ∼ qx

2) ∼ (p ∧ q) → (∼ p ∨ ∼ q) ∼ ∼ (p ∧ q) → (p ∧ q)

∼ (p ∧ q) (p ∧ q)
∼ (∼ p ∨ ∼ q) ∼ (p ∧ q)

p p
q q

∼ px ∼ qx ∼ px ∼ qx
31

3) ∼ (p → q) → (p ∧ ∼ q) ∼ ∼ (p → q) → (∼ p ∨ q)

∼ (p → q) p→q
∼ (p ∧ ∼ q) ∼ (∼ p ∨ q)

p p
∼q ∼q

∼px qx ∼px qx

4) ∼ (q → p) → (∼ p ∧ q) ∼ ∼ (q → p) → (p ∨ ∼ q)

∼ (q → p) q→p
∼ (∼ p ∧ q) ∼ (p ∨ ∼ q)

q ∼p
∼p q

px ∼ qx ∼ qx px

5) ∼ (p ∨ q) → (∼ p ∧ ∼ q) ∼ ∼ (p ∨ q) → (p ∨ q)

∼ (p ∨ q) p∨q
∼ (∼ p ∧ ∼ q) ∼ (p ∨ q)

∼p ∼p
∼q ∼q

px qx px qx
32

6) ∼ (p ≡ q) → ((p ∧ ∼ q) ∨ (∼ p ∧ q))

∼ (p ≡ q)
∼ ((p ∧ ∼ q) ∨ (∼ p ∧ q))

∼ (p ∧ ∼ q)
∼ (∼ p ∧ q)

p ∼p
∼q q

∼ px qx px ∼ qx

7) ∼ ∼ (p ≡ q) → ((p ∧ q) ∨ (∼ p ∧ ∼ q))

p≡q
∼ ((p ∧ q) ∨ (∼ p ∧ ∼ q))

∼ (p ∧ q)
∼ (∼ p ∧ ∼ q)

p ∼p
q ∼q

∼px ∼qx px qx

(p ∧ q) → ∼ (q → ∼p) ∼ (p → q) → ∼ (∼ q → ∼ p)

p∧q ∼ (p → q)
q → ∼p ∼q→∼p

p p
q ∼q

∼ qx ∼ px qx ∼ px
33

(p ∧ q) → ∼ (q → ∼p) ∼ (p → q) → ∼ (∼ q → ∼ p)

p∧q ∼ (p → q)
q → ∼p ∼q→∼p

p p
q ∼q

∼ qx ∼ px qx ∼ px

∼ (p ∨ q) → ∼ (p ∨ q) ∼ (q → p) → ∼ (p ∧ ∼ q)

∼ (p ∨ q) ∼ (q → p)
p∨ q p∨∼q

∼p q
∼q ∼p

px qx px ∼ qx

∼ (p ∨ q) → ∼ (∼ p → q) ∼ (q → p) → (∼ p → ∼ q)

∼ (p ∨ q) ∼ (q → p)
∼ (p → q) ∼ (p ∧ ∼ q)

∼p q
∼q ∼p

px ∼ qx px ∼ qx

3.5. Exercices

1. Donnez les tables d’interdéfinissabilité des opérateurs suivants : 1110, 1101, 1011,
0111. Engendrez leurs lois et vérifiez chaque fois les trois dernières lois de chaque
table d’interdéfinissabilité, par la méthode indirecte.
34

2. Donnez les tables d’interdéfinissabilité des opérateurs suivants : 1000, 0100, 0010,
0001. Engendrez leurs lois et vérifiez chaque fois les trois dernières lois de chaque
table d’interdéfinissabilité, par la méthode des tables de vérité.
DEUXIÈME PARTIE

Les schémas aristotéliciens


Chapitre IV

Le carré logique et l’hexagone sémiotique

4.0 Introduction

Nous étudierons ici le carré logique d’Aristote qui a mis en lumière les relations logiques de
base que l’esprit humain utilise pour structurer le monde, lui donner un sens et des orientations
afin de l’habiter et être à même de s’y orienter. Chez les modernes, Robert Blanché a eu le
mérite de le développer en hexagone, exhibant toute la complexité de cette matrice21. Elle est
utilisée à tous les niveaux du réel pour étudier les articulations des sèmes, des phonèmes, des
lexèmes, des propositions, des opérateurs logiques, les rapports sociaux, cosmiques etc. Il
constitue, en quelque sorte, l’élément de base du structuralisme.

4.1 Le carré logique

Etudiant les rapports entre les propositions, Aristote est arrivé à trouver, à travers son carré
logique, les relations similaires à celles des Stoïciens. Il a distingué 4 types de propositions,
considérant la quantité qui peut être universelle ou particulière et la qualité qui peut être positive
ou négative. Les Latins ont utilisé les voyelles de deux mots pour désigner ces propositions :
AffIrmo et nEgO :

 désigne la proposition universelle affirmative.

 désigne la proposition universelle négative.


 désigne la proposition particulière affirmative.

 désigne la proposition particulière négative.

Les rapports entre les quatre propositions permettent de dessiner la matrice suivante, appelée
carré logique :

Le carré logique définit les rapports suivants :

1. La Contradiction

21 Robert BLANCHE, Introduction à la logique contemporaine, Colin, Paris, 1957.


38

L’équivalent de la Négation des stoïciens. Elle est appelée négation faible, car l’interlocuteur ne
fait qu’enlever ce que l’autre a posé, sans rien y ajouter de nouveau. Ce rapport se trouve entre
A et O , E et I.

2. La Contrariété
Proche de la Disjonction chez les Stoïciens. Elle est appelée la Négation forte, car l’interlocuteur
oppose à la réalité affirmée, une autre réalité différente.

3. La Sous - contrariété
Proche de la conjonction chez les stoïciens. Ici les deux propositions peuvent être vraies en
même temps.

4. La Subalternation
Assimilable à l’implication des stoïciens.
Le Carré Logique permet de faire des Inférences, c’est–à–dire des raisonnements directs basés
sur la nature des relations.

 1) Contradition : A O, E I
Les deux propositions ne peuvent pas être vraies ni fausses à la fois, donc :

De la vérité de l’une, on peut conclure à la fausseté de l’autre.


De la fausseté de l’une, on peut conclure à la vérité de l’autre.
Si A est vrai alors 0 est faux
Si A est faux alors 0 est vrai
Si 0 est vrai alors A est faux
Si 0 est faux alors A est vrai
Si E est vrai alors I est faux
Si E est faux alors I est vrai
Si I est vrai alors E est faux
Si I est faux alors E est vrai

 2) Contrariété : A E.
Les deux propositions contraires ne peuvent pas être vraies ensemble, mais peuvent être
fausses en même temps.
Donc de la vérité de l’une, on peut tirer la fausseté de l’autre. Mais de la fausseté de l’une, on ne
peut rien tirer.
39

Si  est vrai alors  est faux.


Si  est vrai alors  est faux.
 3) Sous–Contrariété : I ----- O
Les deux propositions sous-contraires ne peuvent pas être fausses à la fois, mais peuvent être
vraies ensemble. De la fausseté de l’une, on peut donc tirer la vérité de l’autre et de la vérité de
l’une, on ne peut rien tirer.

Si I est faux alors O est vrai.


Si O est faux alors I est vrai.
 4) Subalternation: A  I, E  O
A et E sont appelés les propositions subalternantes et I et O sont des propositions
subalternées :
De la vérité de la subalternante on peut tirer la vérité de la subalternée et de la fausseté de la
subalternée, on tire la fausseté de la subalternante (la Contraposition).

Si  alors 
Si  alors 
Si non  alors non  (Contraposition)
Si non  alors non  (Contraposition).

4.2 L’hexagone de Blanché (Hexagone Sémiotique)

4.2.1 L’hexagone comme matrice logique

Robert Blanché a obtenu l’hexagone qui porte son nom, en ajoutant au carré logique, deux
termes : un terme complexe obtenu à partir de la disjonction des contraires et un terme neutre,
obtenu à partir de la conjonction des sous–contraires.
40

  

 

 

  

L’hexagone divise le monde en deux deixis, la deixis positive comprenant les termes positifs (ici
A et I), la deixis négative comprenant les termes négatifs (ici E et O), A V E est le terme
complexe et I  O est le terme neutre.
41

4.2.2 Les relations dans l’hexagone

1. La contradiction forme trois axes

 
 
C 

1. La contrariété forme un triangle, ayant sa base vers le terme complexe, on


l’appelle le triangle du Complexe.

2. La sous–contrariété forme un triangle ayant sa base vers le terme neutre, on


l’appelle le triangle du Neutre.
3. La subalternation forme une ceinture reliant les six termes de l’hexagone, appellée
la Ceinture Classématique22.
Les rapports de l’hexagone articulent non seulement les propositions mais aussi les autres
unités plus simples ou plus complexes du langage, notamment les sèmes et les opérateurs
logiques. C’est pourquoi on l’appelle « Hexagone Sémiotique ».

4.3 Les Relations entre les opérateurs logiques

Nous avons vu que les opérateurs du groupe 2 s’interdéfinissent entre eux, de même pour les
opérateurs du groupe 4. En réalité, cette interdéfinissabilité se fonde sur des relations
particulières que ces opérateurs entretiennent entre eux à l’intérieur de leurs groupes respectifs.
Ce sont ces rapports que nous voulons étudier maintenant, en faisant chaque fois leurs
disjonctions et leurs conjonctions pour cerner leur comportement et déduire leurs lois.

4.3.4 Comment dessiner un Hexagone Sémiotique

Pour dessiner un hexagone sémiotique, la démarche diffère selon que l’on vous donne un
opérateur de 4ème, 3ème ou de 2ème Groupe.

22 C’est une dénomination provenant de la Sémantique Structurale. En effet, c’est à ce


niveau, autour de cette ceinture que viennent se greffer les Classèmes (sèmes contextuels) aux
sèmes nucléaires pour engendrer un Sémème ou la signification manifestée.
42

4.3.4.1 Opérateur de 4e Groupe (1000, 0100, 0010, 0001)

Si l’on vous donne un opérateur de ce groupe, vous savez qu’il entretient avec tous les
opérateurs de son groupe, le rapport de contrariété. Opposez-le donc à n’importe quel opérateur
de son groupe, vous placerez le couple d’opérateurs ainsi obtenu en haut de votre hexagone,
qui se développera alors vers le bas . Chaque terme contraire se projettera dans son
contradictoire en diagonale. On obtient ainsi les deux opérateurs sous–contraires dont la
conjonction donnera le terme neutre, tandis que la disjonction des contraires donnera le terme
complexe, les flèches d’implication relieront ensuite les six termes allant de l’impliquant vers
l’impliqué.

4.3.4.2 Opérateur de 2e Groupe (1110, 1101, 1011, 0111)

Si on vous donne un opérateur du groupe 2, vous savez qu’il entretient avec tous les opérateurs
de son groupe, le rapport de sous–contrariété. En l’opposant à n’importe quel opérateur de son
groupe, vous aurez un couple des sous–contraires que vous placerez en bas de votre
hexagone, qui se développera vers le haut, chaque sous–contraire se projettera dans son
contradictoire en diagonale. On obtient ainsi les deux contraires dont la disjonction donnera le
terme complexe, tandis que la conjonction des sous-contraires donnera le terme neutre.

4.3.4.3 Opérateur de 3e Groupe (1100, 1010, 1001, 0110, 0101, 0011)

Ces opérateurs ne peuvent être que des termes complexes ou neutres. Si on les considère
comme termes complexes, c’est–à–dire obtenus à partir de la disjonction de deux termes
contraires (n’ayant chacun un seul 1), les deux 1 du terme complexe seront répartis de façon
que chaque opérateur contraire ait un seul 1 et trois 0. Les places qu’ils occuperont, soit dans la
deixis positive ou negative, n’auront pas d’importance. L’hexagone restera le même.
Si on les considère comme termes neutres, c’est–à–dire obtenus à partir de la conjonction de
deux opérateurs sous–contraires, n’ayant chacun qu’un seul Zéro, on répartira les deux Zéros
du terme neutre pour retrouver les deux sous–contraires, qui auront chacun trois 1 et un seul 0.
L’emplacement deictique importe peu, qu’ils soient chacun à droite ou à gauche, l’hexagone
reste le même. Au niveau de sémiotique formelle, l’opposition deictique ne revêt pas encore le
sens axiologique, qu’il aura au niveau sociologique.
43

4.4 Engendrement des Lois logiques à partir des hexagones sémiotiques

4.4.1 Premier Hexagone

p
1100

p  q 1000 0100 ~  p  q

pq 1011 0111 ~  p  q

00111
~p
4.4.1.1 Les lois suivant le rapport d’implication

1. Les six flèches d’Implication donnent 6 Lois Logiques

1.  p  q  p
2. ~  p  q  p
3. ~  p  q  ~  p  q
4. ~ p  ~  p  q
5. ~ p  p  q 
6. p  q    p  q 
44

2. Les Impliqués se définissent par la disjonction de leurs Impliquants


7. p   p  q  ~  p  q  .
8. ~ p  q  .  ~ p  q  ~ p 

9.  p  q    p  q  ~ p
 3. Les Impliquants se définissent par la conjonction des Impliqués
10. ~ p   p  q  ~  p  q 
11. ~ p  q    p  ~ p  q  .
12.  p  q    p   p  q  .

4.4.1.2 Les lois suivant le rapport de sous–contrariété

La Disjonction des sous–contraires est tautologique

13.  p  q  ~  p  q 
14.  p  q   p

15. ~ p  q   p

Les Lois suivant le rapport de contrariété.

La Négation de la conjonction des contraires est tautologique

16. ~  p  q  ~  p  q 
17. ~  p  q  ~ p 
18. ~  p  ~ p  q 

4.4.1.4 Les lois suivant le rapport de contradiction

Chaque terme contradictoire se définit par la négation de l’autre (Nous ne considérerons ici
qu’un seul Axe des Contraditoires
 
p, ~ p , car tous les couples des contradictoires donnent
les mêmes lois).

19. p ~~ p : Loi de la double négation.

20. ~ p  ~ p ~ ~ p  ~ p
: Principe d’identité.
45

 La Disjonction des contradictoires est tautologique.


21. p  ~ p .
 La Négation de la conjonction des contraditoires est tautologique

22. ~ p ~ p 
4.4.2 Deuxième Hexagone

q
1010

 p  q 1000 0010 ~ q  p 

q  p  1101 0111 ~  p  q

0101
~q

4.4.2.1 Les lois suivant le rapport d’implication

 1. Les six flèches d’implication


1/  p  q  q
2/ ~ q  p   q
3/ ~ q  p  ~  p  q 
4/ ~ q ~ p  q 
46

5/ ~ q  q  p 
6/  p  q   q  p 
 2. Les définitions des impliqués

7/ q   p  q  ~ q  p 
8/ ~ p  q   ~ q ~ q  p 
9/ q  p   ~ q  p  q 
 3. Les définitions des impliquants
10/ ~ q  q  p  ~ p  q 
11/  p  q   q  q  p 
12/ ~ q  p   q  ~ p  q 

4.4.2.2 Les lois suivant le rapport de sous-contrariété

13/ q  p  ~ p  q 
14/ q  p   q

15/ q ~ p  q 

4.4.2.3 Les lois suivant le rapport de contrariété

16/ ~  p  q  ~ q  p 
17/ ~  p  q  ~ q 

18/ ~ ~ q  p  ~ q 

4.4.2.4 Les lois suivant le rapport contradiction

19/ q  ~~ q
20/ ~ q  ~ q

21/ q  ~ q
22/ ~ q  ~ q 
47

4.4.3 Troisième Hexagone

pq
1001

 p  q 1000 0001 ~ q  p 

 p  q 1110 0111 ~  p  q

0110
~  p  q
4.4.3.1 Les lois suivant le rapport d’implication

 1. Les six flèches d’implication


1/  p  q   p  q
2/ ~ p  q    p  q 
3/ ~ p  q  ~  p  q 
4/ ~ p  q  ~  p  q 
5/ ~ p  q    p  q 
6/  p  q   p  q
 2. Les définitions des impliqués
7/  p  q    p  q  ~  p  q 
8/ ~ p  q   ~  p  q  ~  p  q 
9/  p  q    p  q  ~  p  q 
48

 3.Les définitions des impliquants

10/ ~ p  q    p  q  ~  p  q 
11/ ~ p  q    p  q  ~  p  q 
12/  p  q    p  q    p  q 

4.4.3.2 Les lois suivant le rapport de sous–contrariété

13/  p  q  ~  p  q 
14/  p  q   p  q
15/  p  q  ~  p  q 

4.4.3.3 Les lois suivant le rapport de contrariété

16/ ~  p  q  ~  p  q 
17/ ~  p  q  ~  p  q 
18/ ~ ~ p  q  ~  p  q 

4.4.3.4 Les lois suivant le rapport de contradiction

19/  p  q  ~~  p  q 
20/ ~ p  q  ~ p  q 
21/  p  q  ~  p  q 
22/ ~  p  q  ~  p  q 
49

4.4.4 Quatrième Hexagone

~  p  q

0110

~ q  p 
~  p  q 0100 0010

q  p  1101 1011  p  q

1001
 p  q

4.4.4.1 Les lois suivant le rapport d’implication

 1.Les six flèches d’implication


 1/ ~ p  q  ~  p  q 
1/ ~ q  p  ~  p  q 
2/ ~ q  p  ~  p  q 
3/  p  q   p  q
4/  p  q   q  p 
5/ ~ p  q   q  p 
~
50

 2. Les définitions des impliqués


6/ ~ p  q   ~  p  q  ~ q  p 

7/  p  q   ~ q  p    p  q 
8/ q  p    p  q  ~  p  q 

 3.Les définitions des impliquants


9/  p  q   q  p    p  q 
10/ ~ p  q   q  p  ~  p  q 
11/ ~ q  p    p  q  ~  p  q 

4.4.4.2 Les lois suivant le rapport de sous-contrariété

12/ q  p    p  q 
13/ q  p  ~  p  q 

14/

4.4.4.3 Les lois suivant le rapport de contrariété

15/ ~ ~ p  q  ~ q  p 
16/ ~ ~ p  q    p  q 

17/ ~  p  q  ~ q  p 

4.4.4.4 Les lois suivant le rapport de contradiction

18/  p  q  ~~  p  q 
19/ ~ p  q  ~  p  q 

20/  p  q  ~  p  q 
21/ ~  p  q  ~  p  q 
51

4.4.5 Cinquième Hexagone

~q
0101

~  p  q 0100 0001 ~  p  q

 p  q 1110 1011  p  q

1010
q

4.4.5.1 Les lois suivant le rapport d’implication

 1. Les six flèches d’implication


1/ ~ p  q  ~ q
2/ ~ p  q  ~ q
3/ ~ p  q    p  q 
4/ q   p  q
5/ q   p  q
6/ ~ p  q    p  q 
52

 2. Les définitions des impliqués


7/ ~ q  ~ p  q  ~  p  q 
8/  p  q   ~ p  q   q 
9/  p  q   ~ p  q   q 
 3.Les définitions des impliquants
10/ q   p  q    p  q 
11/ ~ p  q   ~ q  p  q 
12/ ~ p  q   ~ q  p  q 

4.4.5.2 Les lois suivant le rapport de sous–contrariété

13/  p  q   p  q
14/  p  q  ~ q
15/ ~ q  p  q 

4.4.5.3 Les lois suivant le rapport de contrariété

16/ ~ ~ p  q  ~  p  q 
17/ ~ ~ p  q   q 
18/ ~ q  ~ p  q 

4.4.5.4 Les lois suivant le rapport de contradiction

19/ q  ~~ q
20/ ~ q ~ q
21/ q ~ q
22/ ~ q  ~ q 
53

4.4.6 Sixième Hexagone


~p
0011

~ q  p 0010 0001 ~  p  q

 p  q 1110 1101 q  p 

1100
p

4.4.6.1 Les lois suivant le rapport d’implication

 1. Les six flèches d’implication


1/ ~ q  p  ~ p
2/ ~ p  q  ~ p
3/ ~  p  q   q  p 
4/ p  q  p 
5/ p   p  q
6/ ~ q  p    p  q 

 2. Les définitions des impliqués


7/ ~ p  ~ q  p  ~  p  q 
54

8/ q  p   ~ p  q   p 
9/  p  q    p ~ q  p
 3. Les définitions des impliquants

10/ p   p  q   q  p 
11/ ~ q  p   ~ p  p  q 
12/ ~  p  q   ~ p  q  p 

4.4.6.2 Les lois suivant le rapport de sous – contrariété

13/  p  q   q  p 
14/  p  q  ~ p
15/ ~ p  q  p 

4.4.6.3 Les lois suivant le rapport de contrariété

16/ ~ ~ q  p  ~  p  q 
17/ ~ ~ q  p   p 
18/ ~ ~ p  q   p 

4.4.6.4 Les lois suivant le rapport de contradiction

19/ p ~~ p : Loi de la Double Négation.


20/ ~ p  ~ p : Principe d’Identité.
21/ p ~ p : Principe de Tiers exclu.

22/ ~ p ~ p  : Loi de la Non-contradiction.


55

4.5 Exercices

1°) A partir de l’opérateur (1000), dessinez un hexagone et engendrez les lois que
permettent les différentes relations de l’hexagone. Vérifiez les lois en utilisant la
méthode des Tables de Vérité.
2°) A partir de ces opérateurs : 0100, 0010, 0001 ; dessinez trois hexagones et
engendrez leurs lois.
3°) A partir de l’opérateur (1110), dessinez un hexagone et engendrez les lois. Vérifiez –
les avec la méthode indirecte (par l’absurde).
4°) A partir de ces opérateurs : 1101, 1011, 0111, dessinez trois hexagones et engendrez
leurs lois.
4°) A partir de l’opérateur 1100, dessinez un hexagone en considérant cet opérateur
comme terme complexe. Engendrez les lois et vérifiez-les par la méthode indirecte.
5°) A partir de l’opérateur 1010, dessinez un hexagone en considérant cet opérateur
comme terme neutre, engendrez les lois et vérifiez-les par la méthode indirecte.
Chapitre V

Les syllogismes catégoriques

5.0 Introduction

Une autre matrice aristotélicienne est le syllogisme catégorique. Contrairement à l’inférence où


l’on déduit une proposition directement à partir d’une autre proposition suivant la nature de la
relation qui les unit, un syllogisme est un raisonnement médiat. A partir d’une première prémisse
appelée la majeure, en passant par une seconde prémisse appelée mineure, on aboutit à une
conclusion. Dans le syllogisme aristotélicien, il y a trois propositions et trois termes : le grand
terme (G ou T), le petit terme (P ou t) et le moyen terme (M).
Il y a 4 lois des propositions et 4 lois des termes :
Concernant les propositions :
1. De deux propositions affirmatives, on ne peut pas tirer une conclusion négative ;
2. De deux propositions négatives, on ne peut tirer aucune conclusion ;
3. De deux prémisses particulières, on ne peut tirer aucune conclusion ;
4. La conclusion suit toujours la partie la plus faible : elle sera négative s’il y a une
prémisse négative, particulière si une prémisse est particulière.
Concernant les termes :
5. Il ne peut y avoir que trois termes : le grand terme (G), le petit terme (P) et le moyen
terme (M) ;
6. Les termes ne peuvent pas avoir plus d’extension dans la conclusion que dans les
prémisses (latius hos) ;
7. Le moyen terme doit être pris une fois dans toute son extension ;
8. Le moyen terme ne peut pas figurer dans la conclusion.

Concernant l’extension des termes :


1. Le sujet d’une proposition universelle (A,E) est pris dans toute son extension ;
2. Le sujet d’une proposition particulière (I,O) n’est pas pris dans toute son extension ;
3. Le prédicat d’une proposition négative est pris dans toute son extension ;
4. Le prédicat d’une proposition positive est pris particulièrement.
Aristote donne ensuite quatre figures suivantes des syllogismes : Première figure : SUB-PRAE
(le moyen terme est sujet dans la majeure et prédicat dans la mineure)

M G

P M
P G

Deuxième figure :PRAE-PRAE (le moyen terme est prédicat dans les deux prémisses)

G M

P M
P G

Troisième figure :SUB-SUB ( le moyen terme est sujet dans les deux prémisses)

M G

M P
P G

Quatrième figure : PRAE-SUB (le moyen terme est prédicat dans la majeure et sujet dans la
mineure)

G M

M P

P G
5.2 Les modes des syllogismes catégoriques ou les lois logiques

Les douze formes retenues, appliquées aux quatre figures précitées, déterminent les
syllogismes corrects, ceux qui ne pèchent pas contre les 4 lois des termes. Les anciens ont fixé
leur nombre à 19 et, pour les identifier, on leur a donné des noms mnémotechniques. Lorsqu’on
formalise les formes déclarées incorrectes par les anciens, on s’aperçoit qu’elles ne sont pas
des lois logiques ; mais toutes les formes acceptées par eux sont-elles des lois logiques ? Il
nous faut faire un effort de vérification.

5.2.1 Les modes de la première figure ( SUB-PRAE)

M G

P M
G P
 1: BARBARA (AAA)

 Exemple :
Tous les hommes sont mortels
Or les étudiants sont des hommes
Donc les étudiants sont mortels
Vérifions le BARBARA en utilisant la méthode indirecte. Nous rappelons que nous avons ici des
propositions complexes implicatives : Si les êtres sont des hommes, alors ils sont mortels ; or si
les êtres sont des étudiants, alors ils sont des hommes ; donc si les êtres sont des étudiants
alors ils sont mortels.
Nous prenons la convention suivante : nous représenterons par m, la proposition qui contient le
moyen terme ; par p, celle qui contient le grand terme et par q, celle qui contient le petit terme.
Nous pouvons formaliser ce raisonnement et le vérifier par la méthode indirecte :

m  p   q  m   q  p 
1 1 0 1 1 1 1 0 1 0 0
Nous voyons qu’il y a une contradiction au niveau de la première implication, car l’implication ne
peut pas être vraie lorsque son antécédent est vrai et son conséquent faux. Le signe (-) indique
cette contradiction. Donc c’est bel et bien une loi logique.

 2. DARII (AII)
Tous les hommes sont mortels
Or quelques mammifères sont des hommes
Donc quelques mammifères sont mortels

m  p   q  m   q  p 
1 1 1 1 1 1 1 0 1 0 1


 3. CELARENT (EAE)
Aucun homme n’est ange
Or les étudiants sont des hommes
Donc les étudiants ne sont pas des anges

m ~ p   q  m   q ~ p 
0 101 1 1 10 0 1 001

 4. FERIO (EIO)
Aucun homme n’est ange
Or quelques mammifères sont des hommes
Donc quelques mammifères ne sont pas des anges
m ~ p   q  m  q  ~ p 
1 110 1 111 0 1010

5.2.2 Les modes de la deuxième figure (PRAE - PRAE)

P M

Q M
Q P

 1. CAMESTRES (AEE).
Tous les hommes sont mortels
Or les anges ne sont pas mortels
Donc les anges ne sont pas des hommes

 p  m  q ~ m   q ~ p 
1 11 1 1 110 0 1 001




 2. CESARE (EAE)
Aucun ange n’est mortel
Or les hommes sont mortels
Donc aucun homme n’est ange.

 p ~ m   q  m   q ~ p 
1 110 1 1 11 0 1 001


 3. FESTINO (EIO)
Les anges ne sont pas mortels
Or quelques créatures sont mortelles
Donc quelques créatures ne sont pas des anges

 p ~ m   q  m  q  ~ p 
01 0 1 1 111 0 1001


 4. BAROCO (AOO)
Tous les hommes sont mortels
Or quelques créatures ne sont pas mortelles
Donc quelques créatures ne sont pas des hommes.

 p  m  q  ~ m  q  ~ p 
0 10 1 1110 0 1001

5.2.3 Les modes de la troisième figure (SUB-SUB)

M P

M Q
Q P

 1. DARAPTI (AAI)
Tous les élèves sont des hommes
Or les élèves sont des enfants
Donc quelques enfants sont des hommes
m  p   m  q   q  p 
0 1- 1 0 10 0 00–
- 11 1 - 11 0 101

Il y a une contradiction dans le second cas, mais il n’y a pas de contradiction dans le premier
cas. DARAPTI, contrairement à ce que croyaient les anciens, n’est pas une loi logique.

 2. DATISI (AII)
Tous les hommes sont mortels
Or quelques hommes sont voleurs
Donc quelques voleurs sont mortels
m  p   m  q   q  p 
1 11 1 1 11 0 101

 3. FELAPTON (EAO)
Aucun ange n’est mortel
Or les anges sont des esprits
Donc quelques esprits ne sont pas mortels
m ~ p   m  q   q  ~ p 
0 101 1 0 1 - 0 -001
0 1-- 1 0 1 0 0 0- -

Contrairement à ce que croyaient les anciens, FELAPTON n’est pas une loi logique car il
n’y a aucune contradiction.
 4. FERISON (EIO)
Aucun ange n’est mortel
Or quelques anges sont séraphins
Donc quelques séraphins ne sont pas mortels

m ~ p   m  q   q  ~ p 
1 110 1 111 0 1010


 5. DISAMIS (IAI)
Quelques hommes sont noirs
Or tous les hommes sont mortels
Donc quelques mortels sont noirs

m  p   m  q   q  p 
111 1 1 11 0 101

 6. BOCARDO (OAO)
Quelques hommes ne sont pas noirs
Or tous les hommes sont mortels
Donc quelques mortels ne sont pas noirs

m ~ p   m  q   q ~ p 
1110 1 1 10 0 0010
La troisième figure nous donne donc 4 lois logiques au lieu de 6 : DISAMIS, BOCARDO,
FERISON, DATISI
Contrairement à ce que croyaient les anciens, DARAPTI et FELAPTON ne sont pas des lois
logiques. La vérification n’y décèle pas des contradictions dans tous les cas.

5.2.4 Les modes de la quatrième figure : PRAE-SUB

P M

M Q
P Q
 1. BAMALIP (AAI)
Tous les hommes sont mortels
Or les mortels sont contingents
Donc quelques contingents sont des hommes

 p  m   m  q   q  p 
0 10 1 0 1- 0 - 00
0 1- 1 - 11 0 100

La méthode indirecte ne décèle aucune contradiction.

 2. CALEMES (AEE)
Tous les hommes sont faillibles
Or les faillibles ne sont pas des anges
Donc les anges ne sont pas des hommes

 p  m  m ~ q    p ~ q 
1 1 0 1 0 101 0 1 001


 3. FESAPO (EAO)
Les anges ne sont pas parfaits
Or les parfaits sont contingents
Donc quelques contingents ne sont pas des anges

 p ~ m   m  q   q  ~ p 
0 1- - 1 0 10 0 0 010
- 110 1 0 10 0 00--
- 110 1 0 11 0 10--

La méthode indirecte ne décèle aucune contradiction, contraire-ment à ce que croyaient les


anciens, FESAPO n’est pas une loi logique.

 4. FRESSISON (EIO)
Les anges ne sont pas mortels
Or quelques mortels sont des hommes
Donc quelques hommes ne sont pas des anges

 p ~ m  m  q   q ~ p 
1 1 01 1 1 11 0 1 0 01


 5. DIMATIS (IAI)
Quelques hommes sont voleurs
Or les voleurs sont des malfaiteurs
Donc quelques malfaiteurs sont des hommes

 p  m   m  q   q  p 
111 1 1 10 0 001

Dans la quatrième figure donc, sur les 5 lois retenues par les anciens, BAMALIP et FESAPO
doivent être remises en question, les trois autres sont des lois logiques : CALEMES,
FRESSISON, DIMATIS.
Le syllogisme catégorique est en fait un cas particulier du syllogisme hypothétique avec la
particularité d’avoir trois propositions au lieu de deux. Il est évident que la nature de l’opérateur
logique qui intervient dans la mineure influence aussi la possibilité ou non de la conclusion. Il est
donc plus complexe que le syllogisme ordinaire. Il nous donne 16 lois logiques, au lieu des 19
admises par les anciens, car BAMALIP, DARAPTI, FESAPO et FELAPTON ne se vérifient pas.
A partir de ces quatre cas, on est en droit d’ajouter la règle suivante à celles énumérées par les
anciens : de deux prémisses universelles, on ne peut tirer une conclusion particulière.

5.3 La méthode des tableaux sémantiques comme méthode de décision

On commence par diviser le tableau en deux, le côté du vrai (la deixis positive) et le coté du
faux (la deixis négative).

VRAI FAUX

On suppose ensuite que l’expression à démontrer est fausse, comme en méthode indirecte. On
applique ensuite les lois des opérateurs en commençant par l’opérateur principal à ses
arguments jusqu’à ce qu’on arrive au niveau des variables. Si on arrive à des contradictions, on
conclut alors que la supposition du départ est fausse, et par conséquent l’expression est une loi
logique.
exemple
V F

(1) p  q  ~ ~ p ~ q  x
01 02 01 02
(2.1) p  qX (5.1) (3.1) (4.1) p  qx
~ ~ p ~ q  ~ ~ p ~ q  X
(6.3) ~ p ~ q X (13.5) ~ p ~ q x
X
(7.2) P (14.13) ~P x
(16.14) p
(8.2) q (15.13) ~q x
(17.15)q

011 012 021 022 011 012 021 022


(9.6) (10.6) (11.6) P (12.6) Q (18.4) (19.4) q
~P x ~q x p

7et11 8et12 16et1 17et19


8

 EXERCICES
1. Vérifiez au moyen des Tableaux sémantiques les syllogismes catégoriques déclarés
corrects dans ce chapitre.
2 Donnez des exemples des syllogismes suivants : BAMALIP, DARAPTI, FESAPO et
FELAPTON formalisez-les et vérifiez avec la méthode des Tables de Vérité.

TROISIÈME PARTIE
La logique prédicative
Chapitre sixième

La logique des prédicats monadiques

6.0 L’alphabet

 1. Variables pour objets (individus) :


On appelle variables pour objets ou pour individus, les symboles utilisés pour représenter les
objets dans la proposition. Pour cela on utilise les lettres suivantes :
x, y, z, w,
x’, y’, z’, w’,
x’’, y’’, z’’, w’’, etc.

 2. Paramètres :
Pour représenter des objets ou des individus bien identifiés, on utilise la lettre x avec un indice :
x 1 , x 2 ,x 3 ,…x n ce sont des paramètres.

 3. Variables pour prédicats


Pour représenter les prédicats monadiques, c’est-à-dire des qualités et des actions applicables
à un seul objet, nous utiliserons les variables suivants :
a, b, c, d, e,
a’, b’, c’, d’, e’,
a’’, b’’, c’’, d’’, e’’, etc.
Ce sont des variables pour prédicats monadiques.

 4. Une expression propositionnelle


Une proposition est formalisée par une expression propositionnelle, formée d’une variable
prédicative suivie d’une variable pour objet. Exemple : ax, by, cz, etc.

Le prédicat précède toujours l’objet.

 1. Quantificateurs
Comme l’affirme Aristote dans son carré logique, généralement une proposition est quantifiée,
soit universellement, soit particulièrement. Nous utilisons les symboles suivants :
x : Pour le quantificateur universel,
69

x : Pour le quantificateur existentiel.


x : Se lit « pour tout x »,
x : Se lit « il existe un x » . (1)
Une expression propositionnelle quantifiée est appelée aussi une expression propositionnelle.
Ex : xax , xby .
 2. Variable liée, variable libre
Une variable est liée lorsqu’il y a devant elle un quantificateur en son nom, autrement elle est
libre. Exemples :
xax , yby Variables liées
x(ax  by) , y est une variable libre tandis que x est lié par le quantificateur qui porte son
nom

 3. Formalisation
 Exemple 1 : Jean est un élève
Prédicat : a : être élève
Objet : x 1 : Jean
D’où : ax 1

 Exemple 2 : Quelques élèves sont venus


Prédicat : a : être élève, b : venir
Objet : x
x
Quantificateur :
D’où : xax  bx 

 Exemple 3 : Tous les hommes sont mortels


Prédicat : a : être homme, b : être mortel
Objet : x
x
Quantificateur
D’où : xax  bx 
Les quatre propositions d’Aristote peuvent être formalisées ainsi :

A : Tous les hommes sont mortels : xax  bx


E : Aucun homme n’est mortel : xax ~ bx 
I : Quelques hommes sont mortels : xax  bx 
70

O : Quelques hommes ne sont pas mortels : xax ~ bx

6.1 Les lois des quantificateurs dans les tableaux sémantiques

1. Si on a x dans le vrai, il est inépuisable, on ne peut pas le biffer, mais on élimine ce


quantificateur en remplaçant la variable qu’il lie par un paramètre qui nous arrange
xi .

V F

xax
axi

2. Si on a x dans le faux, il est épuisable, on le biffe et on élimine le quantificateur en


remplaçant la variable qu’il lie par un paramètre directement supérieur x n 1 .

V F

xax x
axn 1

3. Si on a x dans le vrai, il est épuisable, on le biffe et on élimine le quantificateur en


remplaçant la variable par un paramètre directement supérieur x n 1

V F

xax x
axn 1
71

4. Si on a x dans le faux, il est inépuisable, on ne peut pas le biffer, mais on élimine le


quantificateur en remplaçant la variable qu’il lie par un paramètre qui nous arrange x i

V F

xax
axi

6.2 Les lois logiques

6.2.1 Les syllogismes catégoriques

6.2.1.1 Première figure (SUB-PRAE)

 I. BARBARA
Tous les hommes sont mortels
Or tous les étudiants sont des hommes
Donc tous les étudiants sont mortels
1. xax  bx  xcx  ax  xcx  bx
 BARBARA EXISTENTIEL
Un syllogisme catégorique est dit existentiel, si dans la mineure et la conclusion on a un objet ou
des objets bien définis. Ces propositions concrètes ont la valeur d’une proposition universelle.
Tous les hommes sont mortels
Or Socrate est homme
Donc Socrate est mortel
2. xax  bx   ax   bx 1 1

 II. CELARENT

Aucun ange n’est mortel


Or les séraphins sont des anges
Donc aucun séraphin n’est mortel
3. xax ~ bx   xcx  ax   xcx ~ bx 

 CELARENT EXISTENTIEL

4. xax ~ bx   ax 1 ~ bx1 
72

 CELARENT TRANSITIF23

Aucun ange n’est mortel


Or les chérubins sont des anges
Donc aucun mortel n’est chérubin
5. xax ~ bx   xcx  ax   xbx ~ cx 
 III. DARII
Tous les hommes sont mortels
Or quelques mammifères sont des hommes
Donc quelques mammifères sont mortels.
6. xax  bx  xcx  ax  xcx  bx
 DARII TRANSITIF
L’homme est mortel
Or quelques mammifères sont des hommes
Donc quelques mortels sont des mammifères
7. xax  bx   xcx  ax   xbx  cx 

 IV. FERIO
Aucun ange n’est mortel
Or quelques esprits sont des anges
Donc quelques esprits ne sont pas mortels
8. xax ~ bx   xcx  ax   xcx  ~ bx 

6.2.1.2 Deuxième figure (PRAE - PRAE)

 V. CAMESTRES
Tous les hommes sont mortels
Or aucun ange n’est mortel
Donc aucun ange n’est homme
9. xax  bx  xcx ~ bx  xcx ~ ax
23 J’appelle syllogisme transitif, un syllogisme où le grand terme (G) et le petit terme (P) changent
de place dans la conclusion, c’est-à-dire que G devient sujet et P attribut de la conclusion. On a
alors un syllogisme de ce type : Si A alors B et si B alors C, donc si A alors C. 8 syllogismes
catégoriques se prêtent à ce jeu, 2 pour chaque figure.
73

 LE CAMESTRES EXISTENTIEL
Tous les hommes sont mortels
Or Raphaël n’est pas mortel
Donc Raphaël n’est pas homme

10. xax  bx  ~ bx1 ~ ax1
 CAMESTRES TRANSITIF
L’homme est mortel
Or l’ange n’est pas mortel
Donc l’homme n’est pas un ange
11. xax  bx   xcx ~ bx   xax ~ cx 
 VI. BAROCO
Tous les hommes sont mortels
Or quelques esprits ne sont pas mortels
Donc quelques esprits ne sont pas hommes
12. xax  bx   xcx  ~ bx   xcx  ~ ax 

 VII. CESARE
Aucun ange n’est mortel
Or les hommes sont mortels
Donc aucun homme n’est ange
13. xax ~ bx  xcx  bx  xcx ~ ax
 CESARE EXISTENTIEL
Aucun ange n’est mortel
Or Socrate est mortel
Donc Socrate n’est pas un ange.
 
14. xax ~ bx   bx 1 ~ ax1

 CESARE TRANSITIF
Aucun ange n’est mortel
Or les hommes sont mortels
Donc aucun ange n’est homme
15. xax ~ bx   xcx  bx   xax ~ cx 
 VIII. FESTINO
Aucun ange n’est mortel
Or quelques esprits sont mortels
Donc quelques ne sont pas des anges
16. xax ~ bx  xcx  bx  xcx ~ ax
74

6.2.1.3 Troisième figure (SUB-SUB)

 IX. DATISI
Tous les hommes sont mortels
Or quelques hommes sont voleurs
Donc quelques voleurs sont mortels

17. xax  bx   xax  cx   xcx  bx 

 DATISI TRANSITIF
L’homme est mortel
Or quelques hommes sont voleurs
Donc quelques mortels sont voleurs
18. xax  bx   xax  cx   xbx  cx 
 X. DISAMIS
Quelques hommes sont voleurs
Or les hommes sont mortels
Donc quelques mortels sont voleurs
19. xax  bx   xax  cx   xcx  bx 

 DISAMIS TRANSITIF
Quelques hommes sont noirs
Or tous les hommes mortels
Donc quelques noirs sont mortels
20. xax  bx   xax  cx   xbx  cx 
 XI. FERISON
Aucun ange n’est mortel
Or quelques anges sont gardiens
Donc quelques gardiens ne sont pas mortels
21. xax ~ bx   xax  cx   xcx  ~ bx 

 XII. BOCARDO
Quelques hommes ne sont pas voleurs
Or tous les hommes sont mortels
Donc quelques mortels ne sont pas voleurs

22. xax ~ bx  xax  cx   xcx ~ bx


75

6.2.1.4 Quatrième figure (PRAE-SUB)

 XIII. CALEMES
Tous les hommes sont mortels
Or aucun mortel n’est ange
Donc aucun ange n’est homme
23. xax  bx   xbx ~ cx   xcx ~ ax 

 CALEMES EXISTENTIEL
Tous les hommes sont mortels
Or aucun mortel n’est Raphaël
Donc Raphaël n’est pas un homme

24. xax  bx  ~ bx1 ~ ax1 
 CALEMES TRANSITIF
L’homme est mortel
Or aucun mortel n’est ange
Donc aucun homme n’est ange
25. xax  bx  xbx ~ cx   xax ~ cx 
 XIV. DIMATIS
Quelques hommes sont voleurs
Or les voleurs sont intelligents
Donc quelques intelligents sont des hommes
26. xax  bx   xbx  cx   xcx  ax 

 DIMATIS TRANSITIF24
Quelques hommes sont voleurs
Or les voleurs sont cruels
Donc quelques hommes sont cruels

 XV. FRESSISON
Aucun ange n’est mortel
Or quelques mortels sont des hommes

24 Comparons ces syllogismes, on peut les classer en deux groupes :


A° CELARENT, CALEMES, CESARE, CAMESTRES.
B° DARII, DISAMIS, DATISI, DIMATIS.
Dans le premier groupe, les trois propositions (les prémisses et la conclusion) sont des
universelles, avec une prémisse négative et donc, la conclusion est négative. Dans le second
groupe, les trois propositions sont affirmatives avec une prémisse particulière et donc la
conclusion est particulière.
La transitivité suit généralement le schéma B° et la non-transitivité, le schéma A.
76

Donc quelques hommes ne sont pas anges

28. xax ~ bx   xbx  cx   xcx  ~ ax 

Des 19 syllogismes catégoriques d’Aristote, nous avons enlevé 4 que nous avons considérés
comme faux, mais il faut ajouter aux 15 restant 5 syllogismes existentiels et 8 syllogismes
transitifs, ce qui nous donne le nombre de 28
6.2.2.1 Les permutations des quantificateurs

1. xy ax  by   yxax  by 


2. xy ax  by   yxax  by 
3. xy ax  by   yxax  by 
4. xy ax  by   yxax  by 
1. xy ax  by   yxax  by 
6. xy ax  by   yxax  by 
7. xy ax  by   yxax  by 
8. xy ax  by   yxax  by 
9. xy ax  by   yxax  by 
10 xy ax  by   yxax  by 
11 xy ax  by   yxax  by 
12 xy ax  by   yxax  by 
13 xy ax  by   yxax  by 
14 xy ax  by   yxax  by 

15 xy ax  by   yxax  by 


16 xy ax  by   yxax  by 

6.2.2.4 Distributivité des quantificateurs

1. xy ax  by   (xax  yby)


2. xy ax  by   (xax  yby)
77

3. xy ax  by   (xax  yby )


4. xy ax  by   (xax  yby)

Chapitre septième

La logique des relations

7.0 L’alphabet :

Nous utiliserons les lettres r, s, t, r….pour désigner les relations. Ces prédicats dyadiques
exigent deux objets, x et y. Les relations plus complexes en exigent trois ou quatre, mais nous
nous limiterons ici aux prédicats dyadiques. Le prédicat dyadique se met avant les objets.
Exemple : x est frère de y : rxy. Ils sont tous frères : xyrxy .

7.1 Les tableaux sémantiques

V F

(2-1) xyrxy  sxy   xytxy  rxy  x (1) xyrxy  sxy   xytxy  rxy  
(4-2) xy rxy  sxy  xy (txy  sxy )x

(5-2) xy txy  rxy  (3-1) xy txy  sxy  x


78

(8-7) tx1 x2 (6-3) y tx1 y  sx1 y  x


(10-4) y rx1 y  sx1 y  (7-6) tx1 x2  sx1 x2 x
(11-10) rx1 x2  sx1 x2 x (9-6) sx1 x2
01 02 01 02
(14-5) y tx1 y  rx1 y  (13-11) sx1 x2 (12-11) rx1 x2
(15-14) tx1 x2  rx1 x2

011 012 011 012 9 et 13


(17-15) rx1 x2 (16-15) tx1 x2

17 et 12 8 et 16

7.2 Quelques exemples des syllogismes catégoriques

 I. BARBARA (SUB - PRAE)


Tous les frères se ressemblent
Or les jumeaux sont des frères
Donc les jumeaux se ressemblent :
r : être frère, s : se ressembler, t : être jumeau

1. xy rxy  sxy   xytxy  rxy   xy txy  sxy 

 BARBARA existentiel
Tous les frères se ressemblent
Or Jacques et Jean sont frères
Donc Jacques et Jean se ressemblent
Jean x 1 , Jacques x 2

2. xyrxy  sxy   rx x   sx x
1 2 1 2

 II. CAMESTRES (PRAE-PRAE)


Les frères se ressemblent
Or les faux jumeaux ne se ressemblent pas
79

Donc les faux jumeaux ne sont pas frères.

3. xyrxy  sxy   xytxy ~ sxy   xy txy ~ rxy 

 CAMESTRES EXISTENTIEL
Les frères se ressemblent
Or Jean et Jacques ne se ressemblent pas
Donc Jean et Jacques ne sont pas frères

4. xyrxy  sxy   ~ sx x  ~ rx x
1 2 1 2

 III.DATISI (SUB-SUB)
Les frères se ressemblent
Or quelques frères sont jumeaux
Donc quelques jumeaux se ressemblent

5. xyrxy  sxy   xyrxy  txy   xytxy  sxy 


 IV CALEMES (PRAE-SUB)
Les frères sont amis
Or les amis ne se ressemblent pas
Donc ceux qui se ressemblent ne sont pas frères
6. xyrxy  sxy   xysxy ~ txy   xytxy ~ rxy 

 CALEMES Existentiel
Les frères sont amis
Amis ne sont pas Jean et Jacques
Donc Jean et Jacques ne sont pas frères
xyrxy  sxy   ~ sx1 x2  ~ rx1 x2
7.4. Exercices

1. Vérifiez les syllogismes catégoriques exposés dans ce chapitre.


2. Donnez des exemples des syllogismes suivants en logique des relations, formalisez-
les et vérifiez-les : FERIO, FESTINO, BAROCO, FERISON, BOCARDO,
FRESSISON.
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3. En plus de la vérification des lois engendrées dans ce chapitre, formulez les


syllogismes transitifs suivants, formalisez- les et vérifiez–les :
CELARENT, DARII, CAMESTRES, CESARE, DATISI, DISAMIS, CALEMES,
DIMATIS.
Chapitre huitième

La logique de l’identité

L’identité est une relation particulière, ayant ses propres lois ; « i » est le symbole de l’identité.

8.1 Les lois de l’identité

8.1.1 Dans la Colonne du Vrai

V F

(1) ix1x2 (2) i x2 x3


(3) ix1x3
(4-1 et 3) ix2x3

Si on a une expression de type ix1 x2 dans le vrai, on a une information pertinente : là où il y a


x1 nous pouvons le remplacer par x 2 et vice versa.

8.1.2 Dans la colonne du faux

V F

ix1 x1
Si on a une expression du type ix1 x1 dans le faux, on clôture le tableau, car il y une
contradiction au niveau de cette expression même.

Les tableaux sémantiques

Exemple

V F
82

(5-4) ix1 x2  ix 2 x3 x (1) xyz ixy  iyz   ixz  x


(7-5) ix1 x2 (2-1) yz ix1 y  iyz   ix1 z  x
(8-7) ix 2 x3 (3-2) z ix1 x2  ix2 z   ix1 z  x
(9-7 et 8) ix1 x3 (4-3) ix x1 2  ix 2 x3   ix1 x3  x
(6-4) ix1 x3

6 et 9

 Exemple 2

V F

(1) xiyx  rxz   ryz x


(2-1) xix1 x  rxx 2   rx1 x2 x

01 02 01 02

(3-2) xix1 x  rxx 2  x (5-2) rx1 x2 (4-2) rx1 x2 (6-2)


xix1 x  rxx 2 
(7-3) ix x1 3  rx3 x2  x
(11-6) ix1 x1  rx1 x2
(8-7) ix1 x3
(9-7) rx3 x2
(10- 8 et 9) rx1 x2

4 et 10 021 022 021 022


(12-11) ix1 x1 (13-12)
rx1 x2

12 5-13
83

8.3 les lois logiques

8.3.1 Quelques exemples des syllogismes catégoriques

 I. BARBARA (SUB-PRAE)
Les vrais jumeaux sont identiques
Or tous les frères de notre classe sont de vrais jumeaux
Donc tous les frères de notre classe sont identiques:
r : être vrai jumeau de, i : être identique à, s : être frère de
1. xy rxy  ixy   xy sxy  rxy   xy sxy  ixy 

 BARBARA EXISTENTIEL
Tous les vrais jumeaux sont identiques
Or Jacques et Jean sont de vrais jumeaux
Donc Jacques et Jean sont identiques
Jean x 1 , Jacques x 2
2. xy rxy  sxy   rx1 x2   sx1 x2

 II. CAMESTRES (PRAE-PRAE)


Les vrais jumeaux sont identiques
Or les frères de notre classe ne sont pas identiques
Donc les frères de notre classe ne sont pas de vrais jumeaux
3. xyrxy  ixy   xysxy ~ ixy   xysxy ~ rxy 

 CAMESTRES EXISTENTIEL
Les vrais jumeaux sont identiques
Or Jean et Jacques ne sont pas identiques
Donc Jean et Jacques ne sont pas de vrais jumeaux
4. xyrxy  ixy   ~ ix x  ~ rx x1 2 1 2

 III. DATISI (SUB-SUB)


Les vrais jumeaux sont identiques
Or quelques vrais jumeaux sont frères
Donc quelques frères sont identiques
5. xyrxy  ixy   xyrxy  sxy   xysxy  ixy 
84

 IV CALEMES (PRAE-SUB)
Ceux qui sont identiques sont de vrais jumeaux
Or les vrais jumeaux ne sont pas amis
Donc les amis ne sont pas identiques
6. xyixy  rxy   xyrxy ~ sxy   xysxy ~ ixy 

 CALEMES EXISTENTIEL
Les vrais jumeaux sont identiques
Or Jean et Paul ne sont pas identiques
Donc Jean et Paul ne sont pas de vrais jumeaux
7. xyrxy  ixy   ~ ix x  ~ rx x
1 2 1 2

8.3 Quelques lois concernant la transitivité25

1. ixy  iyz   iyx


2. xyz ixy  iyz   ixz 
3. xy ixy  ax   ay 
4. xy ixy  rxz   ryz 
5. xy ixy  rzx   rzy 
6. xryx  ixz   ryz

8.4 Exercices

1. Vérifiez les syllogismes engendrés dans ce chapitre.


2. En logique d’identité, donnez des exemples des syllogismes suivants : FERIO,
FESTINO, BAROCO, FERISON, BOCARDO, FRESSISON. Formalisez-les et vérifiez-
les.
3. En plus de la vérification des lois engendrées dans ce chapitre, formulez les
syllogismes transitifs suivants, formalisez- les et vérifiez- les : CELARENT, DARII,
CAMESTRES, CESARE, DATISI, DISAMIS, CALEMES, DIMATI

25 Cf. J. DOPP, Notions de logique formelle, p. 231.


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