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Introduction à la Logique

A. SAKAT

Université Hassan1er , ENSA de Berrechid

Filière : SI et Big Data & Génie Informatique, Semestre 5

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 1 / 74


Plan
1 Introduction

2 Historique et Introduction

3 Récursivité et induction

4 Logique des propositions

5 Logique des prédicats

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Historique et Introduction

Outline

1 Historique et Introduction
Historique

2 Récursivité et induction

3 Calcul de Proposition

4 Théorie de la preuve

5 Logique des prédicats

6 Théorie de la preuve

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Historique et Introduction Historique

Quelques dates de l’histoire de La logique


En −300 : Aristote (considéré souvent comme le père de la
‘Logique’ comme discipline) définit les concepts de la
logique, il divise la logique en 3 parties : l’étude de la
conception, du jugement et du raisonnement ;
Leibniz (1646 − 1713) envisage qu’une machine puisse
raisonner : enchaîner des propositions élémentaires pour faire
des déductions ;
En 1854 : Boole reprend l’étude de Leibniz, il démontre, dans
son ouvrage The Laws of Thought (Les lois de la pensée)
que tous les processus logiques peuvent être modélisés par
des opérations logiques utilisant les opérateurs de base (ET,
OU, NON) appliqués à des variables à deux états. Depuis
cette date, on peut dire que la logique a migré de la
philosophie vers les mathématiques.

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Historique et Introduction Historique

Quelques dates de l’histoire de La logique


En −300 : Aristote (considéré souvent comme le père de la
‘Logique’ comme discipline) définit les concepts de la
logique, il divise la logique en 3 parties : l’étude de la
conception, du jugement et du raisonnement ;
Leibniz (1646 − 1713) envisage qu’une machine puisse
raisonner : enchaîner des propositions élémentaires pour faire
des déductions ;
En 1854 : Boole reprend l’étude de Leibniz, il démontre, dans
son ouvrage The Laws of Thought (Les lois de la pensée)
que tous les processus logiques peuvent être modélisés par
des opérations logiques utilisant les opérateurs de base (ET,
OU, NON) appliqués à des variables à deux états. Depuis
cette date, on peut dire que la logique a migré de la
philosophie vers les mathématiques.

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Historique et Introduction Historique

Vers la fin du XIX siècle, Frege fonde la science des systèmes


formels et invente le calcul des prédicats.
Au début du XX siècle, Tarski propose une théorie de la
référence expliquant comment relier les objets d’un système
formel logique et les objets du monde réel, autrement dit, la
formalisation d’un domaine de connaissances par un système
formel devient possible. C’est la naissance de la notion de
démonstration automatique
En 1931, Gödel montre que la logique des prédicats est
seulement semi-décidable : il existe une procédure effective
pour prouver (en un temps fini) tout énoncé vrai, mais ce
n’est pas le cas pour les énoncés faux.
La Logique est la discipline qui s’attaque à la notion de
validité des raisonnements, toutefois, la manière de traiter
cette notion, les fondements, le formalisme utilisé, etc.,
changent d’une logique à une autre.

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Historique et Introduction Historique

En logique : un raisonnement valide utilise des règles


d’inférence valides.
Une règle d’inférence permet le passage d’un certain nombre
de prémisses à une conclusion.
Une règle d’inférence est valide à cause de sa forme et non
pas à cause du sens des prémisses, par exemple, la règle
Modus Ponens :

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Récursivité et induction

Outline

1 Historique et Introduction

2 Récursivité et induction

3 Calcul de Proposition

4 Théorie de la preuve

5 Logique des prédicats

6 Théorie de la preuve

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Récursivité et induction

Soit X un ensemble, une définition inductive d’une partie Y de X ,


(Y ⊂ X ), consiste à se donner :
• des éléments de base qui sont dans X ;
• des règles de construction,ri : i ∈ I ⊂ N, de nouveaux éléments de X
à partir des éléments déjà construits (étapes inductives).
Exemples
1 Une définition inductive des entiers impairs, Y ⊂ N, avec Y

l’ensemble des nombres impairs :


• 1 ∈ Y , (un seul élément de base) ;
• une seule règle
r1 : x ∈ Y ⇒ x + 2 ∈ Y .

2 L’ensemble Y = N∗exp , des expressions, qui désignent les entiers non


nuls, N∗exp , écrits en base 10, définie inductivement par :
• B = {1, 2, ..., 9} ⊂ N∗exp , (9 éléments de base) ;
• une seule règle :
r1 : g ∈ N∗exp et a ∈ {0, 1, 2, ..., 9} =⇒ ga ∈ N∗exp .

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Récursivité et induction

Définition (Définition inductive)


Soit E un ensemble. Une définition inductive d’une partie X de E consiste
à se donner
• un sous ensemble non vide B de E , B ⊂ X , (appelé ensemble
d’éléments de base).
• et d’un ensemble de règles R : chaque règle ri ∈ R est une fonction,
d’arité ni ∈ N∗ (qui peut être partielle) ri : E ni −→ E .
∀ri ∈ R, ∀x1 , x2 , ..., xni ∈ X : x = ri (x1 , x2 , ..., xni ) ∈ X , (construction
de nouveaux éléments de X ).

Exercice : Soit E un ensemble et X une partie de E définie inductivement,


avec B l’ensemble de base (B ⊂ X ) et R l’ensemble des règles par
lesquelles on définit les nouveau éléments. Montrer que X est le plus petit
ensemble A de E au sens de l’inclusion qui vérifie les propriétés suivantes :
• B ⊂ A,
• A est stable par les règles de R, pour chaque règle ri ∈ R et pour tout
x1 , ..., xi ∈ A on a ri (x1 , ..., xi ) ∈ A.
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Récursivité et induction

Théorème (Preuves par induction)


Soit X ⊂ E défini inductivement à partir de la base B et les règles de R, et
soit P(x ) un prédicat exprimant une propriété de x ∈ E . Si les conditions
suivantes sont vérifiées :
(i) P(x ) est vraie pour chaque x ∈ B ;
(ii) Pour chaque règle ri ∈ R et pour chaque x1 , ..., xni ∈ X , avec
x = ri (x1 , ..., xni ) on a : P(x1 ),...,P(xni ) vraies impliquent P(x ) est
vraie.
Alors P(x ) est vraie pour chaque élément x ∈ X .

Preuve : On considère l’ensemble Y des éléments x de E vérifiant P(x).


d’après (i) B ⊂ Y .
Y est stable par les règles de R d’apèrs (ii).
X est le plus petit au sens de l’inclusion tq B ⊂ X et stable par les règles
de R, par conséquence X ⊂ Y .

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Récursivité et induction

Définition explicite d’un ensemble défini inductivement


Théorème
Chaque ensemble X défini inductivement à partir de l’ensemble de base B
et des règles R s’écrit aussi
[
X= Xn ,
n∈N

où (Xn )n∈N est la famille de parties de E définie par récurrence par


• X0 = B ;
• Xn+1 = Xn {ri (x1 , ..., xni ) | x1 , ..., xni ∈ Xn et ri ∈ R }.
S

Remarque : D’après le théorème précédent, on constate que tout élément


de X est obtenu en partant d’éléments de B et en appliquant un nombre
fini de fois les règles de R pour obtenir des nouveaux éléments.
Preuve : Exercice

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Récursivité et induction

Définition
On dit qu’une définition inductive de X est non ambigüe s’il n’existe
qu’une unique façon de construire chaque élément de X.

Exemple : La définition suivante de N2 est ambigüe.


• un seul élément de base (0, 0) ∈ N2 ;
• r1 : pour chaque (n, m) ∈ N2 : r1 (n, m) = (n + 1, m) ∈ N2 ;
• r2 : pour chaque (n, m) ∈ N2 : r2 (n, m) = (n, m + 1) ∈ N2 .

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Récursivité et induction

Théorème (Fonction définie inductivement)


Soit X ⊂ E un ensemble défini inductivement de façon non ambigüe à
partir de l’ensemble de base B et des règles de R. Soit Y un ensemble.
Pour qu’une application f de X dans Y soit parfaitement définie, il suffit
de se donner :
• la valeur de f (x ) pour chacun des éléments de la base x ∈ B ;
• pour chaque règle ri ∈ R, la valeur de f (x ) pour x = ri (x1 , ..., xni ) en
fonction de la valeur x1 , ..., xni , f (x1 ), ..., et f (xni ).

Preuve : Exercice.
Exemple : L’ensemble N peut être définie inductivement par
• un seul élément de base 0 ∈ N;
• une seule règle r1 : pour tout n ∈ N : r1 (n) = n + 1 ∈ N.
La fonction factorielle Fact de N dans N se définit inductivement par
• Fact(0) = 1;
• Fact(n + 1) = (n + 1) × Fact(n).
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Calcul de Proposition

Outline

1 Historique et Introduction

2 Récursivité et induction

3 Calcul de Proposition
Introduction

4 Théorie de la preuve

5 Logique des prédicats

6 Théorie de la preuve

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Calcul de Proposition

1 Introduction
2 Langage propositionnel
3 Théorie des modèles
4 Théorie de la preuve
a Introduction
b Méthodes axiomatiques
c Méthode des tables de vérité
d Méthode de Résolution

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Calcul de Proposition Introduction

Introduction

1 La logique des propositions est une branche de la Logique et plus


précisément de la logique classique.
2 Dans la logique des propositions, les opérations qui lient les
propositions pour en former d’autres plus complexes sont appelées des
connecteurs. Il y a deux types de connecteurs.
1 Un connecteur unaire q permet de construire une formule sur la base
d’une autre et se prononce ’non’.
2 Les connecteurs binaires (ils ont besoin de deux formules pour en
construire une troisième) ∨, ∧, ⇒ et ⇔ qui se prononcent
respectivement "ou", " et", "implique" et "équivaut".

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Calcul de Proposition Introduction

5 Dans la logique de propositions, nous pouvons considérer trois


niveaux d’analyse :
a Langage propositionnel (syntaxique) : définition des formules bien
formées (fbf), i.e. les propositions correctes syntaxiquement ;
b Théorie des modèles (sémantique) : définition des notions de validité
des propositions et de relation de conséquence logique entre
propositions ;
c Théorie de la preuve (axiomatique) : définition des notions de
prouvabilité des propositions et de déduction ;
But : valide = prouvable

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Calcul de Proposition Introduction

Définition ( l’alphabet de LP)


L’alphabet P de la logique propositionnelle est constitué de :
Un ensemble P1 dénombrable de variables propositionnelles (ou
formules atomiques, ou encore atomes) : par exemple, p, q, r , . . . , il
pleut, la route est mouillée, . . .
Les connecteurs :
1- q : symbole de négation, on le prononce "non". (connecteur unaire).
2- ∨ : symbole de disjonction, on le prononce "ou".
3- ∧ : symbole de conjonction, on le prononce "et".
4- ⇒ : symbole d’implication, on le prononce "implique".
5- ⇔ : symbole de double implication ou symbole d’équivalence, on le
prononce "équivaut à". (connecteurs binaires).
Les séparateurs ‘(‘ et ‘)‘.

P = P1 ∪ {q, ∧, ∨, ⇒, ⇔} ∪ {(, )}.


Rq On peut considérer Les constantes : F (faux : ‘0’ de Boole) et V (vrai :
‘1’ de Boole) comme des éléments de P1
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Calcul de Proposition Introduction

Définition (Formules bien formées (fbf))


L’ensemble F des formules (ou propositions) de la logique propositionnelle
est défini inductivement sur l’alphabet P par :
si A est une formule atomique alors A est une formule ;( P1 est la
base )
r1 : Si A est une formule, alors qA est une formule ;
W
r2 si A et B sont des formule, alors (A B),est une formule.
V
r3 si A et B sont des formules, alors (A B), est une formule.
r4 si A et B sont des formules, alors (A ⇒ B)est une formule.
r5 si A et B sont des formules, alors (A ⇔ B) est une formule.

N.B : A et B qui désignent ci-dessus des formules sont des


‘metavariables’ car ils ne font pas partie de l’alphabet P de LP.
Si on n’utilise pas des parenthèses, l’ordre de priorité des connecteurs
est comme suit : q, ∧, ∨, ⇒, ⇔ ; et l’associativité est à gauche pour
chaque connecteur.
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Calcul de Proposition Introduction

Définition (Sous-formules)
L’ensemble des sous-formules d’une formule A est le plus petit ensemble
(au sens de l’inclusion) tel que :
A est une sous-formule de A.
Si (qB) est une sous-formule de A alors B est une sous-formule de A.
Si (B C ) (respectivement (B C ) ou (B ⇒ C ) ou (B ⇔ C ) est une
V W

sous-formule de A alors B et C sont des sous-formules de A.

L’endroit où une sous formule apparaît est son occurrence.


Une sous formule peut avoir plusieurs occurrences dans une formule.

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Calcul de Proposition Introduction

Définition (Substitution uniforme : Fonction définie inductivement)


Une substitution (ou substitution uniforme) associe à une variable
propositionnelle p une formule G . Elle est notée [Gp]. La formule
F (Gp) est définie par induction sur la formule F :
B1 : Si F est la variable propositionnelle p, alors F (Gp) est la formule G ;
B2 : Si F est une variable propositionnelle q, avec q 6= p, alors F (Gp)
est la formule F ;
r1 : Si F est de la forme qH, alors F (Gp) est la formule qH(Gp) ;
W
r2 : Si F est de la forme (F 1 F 2), alors F (Gp) est la formule
W
(F 1(Gp) F 2(Gp)) ;
r3 : Si F est de la forme (F 1 ∧ F 2), alors F (Gp) est la formule
(F 1(Gp) ∧ F 2(Gp)) ;
r4 : Si F est de la forme (F 1 ⇒ F 2), alors F (Gp) est la formule
(F 1(Gp) ⇒ F 2(Gp)) ;
r5 : Si F est de la forme (F 1 ⇔ F 2), alors F (Gp) est la formule
(F 1(Gp) ⇔ F 2(Gp)).
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Calcul de Proposition Introduction

Remarque
L’application de [Ap] à une formule F , notée F [Ap], est le résultat du
remplacement simultané de toutes les occurrences de p dans F par A.
F [Ap], est appelé une instance de F .

Définition ( Interprétation)
Une interprétation I (ou valuation) est une application de l’ensemble des
variables propositionnelles P1 dans l’ensemble des valeurs de vérité V , F
(ou 0,1).

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Calcul de Proposition Introduction

Définition (Interprétation des formules : Fonction définie


inductivement)
Une interprétation donnée I ( définie sur la base) peut être étendue à
l’ensemble des formules F comme suit (A et B étant des formules) :
I(F ) = F (ou0) et I(V ) = V (ou1) ;
I(qA) = V si I(A) = F et I(qA) = F sinon ; (ou 1 − I(A)) ;
I(A ∧ B) = V si I(A) = V et I(B) = V et I(A ∧ B) = F sinon ; (ou
min(I(A), I(B))) ;
W W
I(A B) = V si I(A) = V ou I(B) = V et I(A B) = F sinon ; (ou
max (I(A), I(B)) ) ;
I(A ⇒ B) = V si I(A) = F (ou 0) ou I(B) = V (ou 1) et
(A ⇒ B) = F sinon.
I(A ⇔ B) = V si I(A ⇒ B) = V (ou 1) et I(B ⇒ A) = V (ou 1) et
I(A ⇔ B) = F sinon.

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Calcul de Proposition Introduction

Définition ( Modèle )
I est un modèle pour une formule A (ou I satisfait A) ssi I(A) = V , noté
| =I A.
I est un modèle pour un ensemble de formules S ssi I est un modèle pour
toute formule A de S.

Définition (Validité, Satisfaisabilité)


Soit A une formule :
A est valide (ou tautologique ; noté | = A) si I(A) = V pour toute
interprétation I. Sinon A est invalide ou falsifiable. ;
A est satisfaisable ssi il existe une interprétation I t.q. I(A) = V.
Sinon A est non satisfaisable ou contradictoire.

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Calcul de Proposition Introduction

Définition (consistance )
Soit S un ensemble de formules. S est consistant s’il existe un modèle
pour S, autrement dit, un modèle pour lequel toutes les formules de S ont
simultanément la valeur vrai. Si un tel modèle existe S est dit consistant
ou satisfaisable, sinon on dit que S est inconsistant.

Définition (Conséquence logique)


Une formule A est conséquence logique de n formules A1 , ..., An , noté
{A1 , ..., An }| = A, ssi tout modèle de {A1, ..., An } est un modèle de A.

Définition (Équivalence tautologique)


Soit A1 et A2 deux formules, elles sont dites tautologiquement équivalentes
si A1 | = A2 et A2 | = A1 (i.e. I(A1 ) = I(A2 ) pour toute interprétation I).

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Calcul de Proposition Introduction

Exemple
W
La formule A qA est une tautologie. Les formules A et qqA sont
équivalentes.

Théorème
(Conséquence logique et implication) Soient A et B deux formules et S un
ensemble de formules contenant A :
A| = B ssi | = (A ⇒ B).
S| = B ssi S/{A} | = (A ⇒ B).

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Théorie de la preuve

Outline

1 Historique et Introduction

2 Récursivité et induction

3 Calcul de Proposition

4 Théorie de la preuve
Introduction
Méthodes axiomatiques

5 Logique des prédicats

6 Théorie de la preuve

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Théorie de la preuve Introduction

L’intérêt pratique de la théorie de la preuve est qu’elle répond à l’un


des buts recherchés en intelligence artificielle, qui est la démonstration
automatique de théorèmes (formules valides).
Dans la théorie de la preuve, il existe différentes méthodes (appelées
aussi systèmes formels) qui permettent de prouver la validité –ou
seulement la satisfiabilité- d’une formule propositionnelle.
Ces méthodes peuvent être utilisées pour déduire une proposition à
partir d’un certain nombre de propositions (hypothèses).

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Théorie de la preuve Introduction

Parmi ces méthodes, on trouve :


1 Méthodes axiomatiques. Exemples :

1 Axiomatique de Kleene
2 Axiomatique de Hilbert
2 Méthode des tables de vérité
3 Méthode des tableaux sémantiques
4 Méthode de résolution

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Théorie de la preuve Méthodes axiomatiques

Définition ( Axiome et Schéma d’axiomes)


Un axiome est une formule propositionnelle valide (à cause de sa
forme et non pas à cause de l’interprétation de ses propositions
atomiques).
L’ensemble d’axiomes étant infini, on utilise plutôt des schémas
d’axiomes de nombre fini pour représenter la forme générale d’une
famille d’axiomes.
Un axiome est donc une instance (par substitution uniforme) d’un
schéma.

^ _ ^
A ⇒ (B ⇒ A) (p q) ⇒ ((r s) ⇒ (p q))
| {z } | {z }
Schéma d’axiome Axiome

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Théorie de la preuve Méthodes axiomatiques

Définition
Une règle d’inférence est une fonction qui prend un n-uplet de formules et
rend une formule.
Exemple : (Modus ponens dans le cas d’axiomatique de Hilbert)

(A ⇒ B) A
B

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Théorie de la preuve Méthodes axiomatiques

Définition (Méthode de preuve axiomatique)


Une méthode axiomatique est une méthode formelle se basant sur un
certain nombre de schémas d’axiomes (valides) et de règles d’inférence
valides et qui pour une proposition (fbf) donnée (à prouver), elle peut
donner une suite finie de propositions, constituant une preuve, telle que :
La 1ère proposition de la suite soit un axiome ou instance d’un des
schémas d’axiomes retenus par la méthode.
Chacune des propositions qui suivent soit un axiome ou soit
directement dérivable de quelques unes des propositions qui la
précèdent dans la suite, en vertu des règles d’inférences.
La dernière proposition de la suite (de propositions) est la proposition
à prouver.

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Théorie de la preuve Méthodes axiomatiques

Définition (Prouvabilité)
Soit A une formule.
A est prouvable (noté | − A) s’il existe une preuve de A.

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Théorie de la preuve Méthodes axiomatiques

Définition (Déduction)
Une déduction d’une formule A à partir d’hypothèses (propositions)
B1 , ..., Bm (notée {B1 , ..., Bm }| − A) est une liste finie de formules
(A1 , ..., An ) tel que : An = A et pour i = 1, ..., n − 1, la formule Ai est :
soit un axiome,
soit égal à une des hypothèses Bj ,
soit obtenue par application de la règle de Modus Ponens à partir de
deux prémisses Aj , Ak précédant Ai dans la liste.

Remarque
Une preuve n’utilisant que la règle Modus Ponens est une déduction sans
hypothèses.

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Théorie de la preuve Méthodes axiomatiques

Lemme
La règle de Modus Ponens préserve la validité :

Si | = A et | = (A ⇒ B) alors | = B .

Lemme
La substitution uniforme préserve la validité : Soient A et B des formules
et p une proposition atomique :

Si | = A alors | = A[p \ B].

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Théorie de la preuve Méthodes axiomatiques

Théorème
(Adéquation d’une preuve )
Si A est prouvable alors A est valide :

Si | − A alors | = A.

Théorème
(Complétude )
Si A est valide alors A est prouvable :

Si | = A alors | − A.

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Théorie de la preuve Méthodes axiomatiques

Théorème
(Déduction et implication )

A| − B ssi | − (A ⇒ B). (A et B étant des formules)

S| − B ssi SA| − (A ⇒ B). (S ensemble de formules contenant A)

Problème : Décidabilité
Si une formule est valide alors elle est prouvable par une méthode
axiomatique (complétude), mais si elle ne l’est pas alors la méthode ne
s’arrêtera jamais.
Théorème
( Procédure décidable)
La logique propositionnelle est décidable : il existe une procédure effective
qui pour toute formule A en entrée s’arrête et retourne ‘oui’ si A est
valide, et ‘non’ sinon.

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Théorie de la preuve Méthodes axiomatiques

Exemple : Démostrations à la Frege et Hilbert :


Axiomes de la logique booléenne
1 A ⇒ (B ⇒ A);
2 (A ⇒ (B ⇒ C )) ⇒ ((A ⇒ B) ⇒ (A ⇒ C ))
3 A ⇒qqA;
4 qqA ⇒ A;
5 (A ⇒ B) ⇒ (qB ⇒qA)
6 A ⇒ (B ⇒ (A ∧ B))
7 (A ∧ B) ⇒ A;
8 (A ∧ B) ⇒ B;
A⇒A
W
9 B;
B⇒A
W
10 B;
B) ∧ (A ⇒ C )) ∧ (B ⇒ C )) ⇒ C ;
W
11 (((A
Régle d’inférence : Modus Ponens

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Logique des prédicats

Outline

1 Historique et Introduction

2 Récursivité et induction

3 Calcul de Proposition

4 Théorie de la preuve

5 Logique des prédicats


Langage des prédicats : LP1
Sémantique

6 Théorie de la preuve

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Logique des prédicats

Logique des prédicats

1 Introduction
2 Langage des prédicats
3 Théorie des modèles
4 Théorie de la preuve
1 Introduction
2 Méthode de Résolution
3 Forme de Prénexe et Skolémisation
4 Forme clausale et clauses de Horn
5 Unification
6 Résolution par réfutation

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Logique des prédicats

Une formule propositionnelle est un énoncé qui est soit V soit F.

Question : Propositions avec des variables ? ? ?

P(x , y ) := [x + 2 = y ].

Pour x = 1 et y = 3 P(1 : 3) est vraie.


Pour x = 1 et y = 4 P(1 : 4) est fausse.

Quantificateurs Comme
∀, ∃, ...

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Logique des prédicats

Considérons l’exemple de raisonnement qui suit :


* TOUT être humain est mortel.
* Socrate est un être humain.
* DONC Socrate est mortel.
La logique des propositions ne permet pas de ‘formuler’ des
raisonnements comme celui-ci, vu qu’il n’existe pas de notion
d’énoncé singulier (exp. Socrate est mortel) et d’énoncé générique
(Tout être humain est mortel).
En logique de prédicats, nous avons cette notion d’énoncé singulier et
d’énoncé générique qui se base sur d’autres notions, à savoir, les
objets ou les individus et leurs désignateurs : les constantes et les
variables , les propriétés d’objets (exp. Mortalité, pair, impair) et les
relations entre les objets (exp. Ahmed est le père d’Ali, z est somme
de x et y ) appelées prédicats.

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 43 / 74


Logique des prédicats

En logique de prédicats, nous pouvons écrire (ou formuler) ‘Socrate


est un être humain’ sous la forme : être-humain(Socrate) où ‘Socrate’
est l‘individu ou l’objet, et ‘être-humain’ est la propriété.
Pour formuler un énoncé générique comme ‘TOUT être humain est
mortel’, la logique des prédicats emploie le quantificateur universel ∀.
Le raisonnement précédent peut être formulé comme suit :
∀x être-humain(x ) ⇒ mortel(x )
être-humain(Socrate)
DONC mortel(Socrate)
La logique de prédicats, qu’on nomme aussi logique de 1er ordre, a
pour but de généraliser la logique propositionnelle en introduisant les
variables (exp. x), les quantificateurs (exp. .∀, ∃) et les prédicats (exp.
mortel).
N.B. La terminologie premier ordre fait référence au fait que les
quantifications existentielles et universelles ne sont autorisées que sur les
variables (non sur les fonctions ou les relations).
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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Langage des prédicats : LP1

Définition (L’alphabet de LP1)


L’alphabet de la logique des prédicats est constitué de :
1 Un ensemble dénombrable R de symboles de prédicats (ou relations) à
n arguments (0 ≤ n), que l’on appelle son arité, par exemple,
p, q, r , . . . ., mortel, aime, . . .
2 un ensemble dénombrable VAR de variables d’objets ou d’individus,
par exemple, x,y,z,...
3 un ensemble dénombrable F de symboles de fonctions à n arguments
(0 ≤ n), que l’on appelle son arité, par exemple, f , g, ..., âge − de, ...
4 les quantificateurs ∀, ∃ ;
5 les connecteurs q, ∧, ∨, ⇒ et ⇔ ;
6 les séparateurs ‘(‘ et ‘)‘.

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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Langage des prédicats : LP1

Définition (Fonctions et prédicats à 0 arguments)


1 Les constantes de l’alphabet de la logique des prédicats sont les
fonctions à 0 arguments et elles permettent de désigner des objets et
des individus particuliers. On note parfois l’ensemble des constantes
par : C .
2 Dans la suite, elles seront notées en minuscule, par exemple,
a,b,socrate, ali,...
3 Les prédicats à 0 arguments peuvent être considérés comme des
variables propositionnelles, par exemple, il-pleut, la-route-est-mouillée,
p, q, . . .
Rq : On peut donc considérer l’alphabet propositionnel comme faisant
partie de l’alphabet de la logique des prédicats.

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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Définition
Une signature d’un langage du premier ordre est donnée par

Σ = (C , F , R)

Une formule du premier ordre sera alors un mot sur l’alphabet

A = R ∪ VAR ∪ C ∪ F ∪ {q, ∧, ∨, ⇒, ⇔, (, ), ∀, ∃}

Exemple
Σ = ({0, 1)}; {E , +}; {Impair , Premier , =, <}) (1)
E est la partie entière par exemple. Quel est l’arité de chaque relation et
chaque fonction ?

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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Définition (Termes)
L’ensemble des termes de LP1 est le plus petit ensemble de mots
construits sur l’alphabet de la logique des prédicats tel que :
1 Toute variable est un terme ;
2 Toute constante est un terme ;
3 Si f est une fonction à n arguments (n > 0) et t1 , ..., tn sont des
termes alors f (t1 , ..., tn ) est un terme (dit fonctionnel)

Exemple :
+(x , ×(1, 4))

Définition (Formule atomique)


Si p ∈ R est un prédicat (appelé aussi relation) à n(resp 0) arguments
(n > 0) et t1 , ..., tn sont des termes alors p(t1 , ..., tn ) (resp p) est une
formule atomique.

Exemple : < (x , +(1, 0))et = (x , E (1)) sont des formules atomiques sur
la signature Σ donnée par (1).
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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Définition (Formules bien formées (fbf ou wff))


L’ensemble des formules de LP1 (appelé FOR) est le plus petit ensemble
de mots construits sur l’alphabet de LP1 tel que :
1 si A est une formule atomique alors A est une formule ;
2 qA est une formule si A est une formule ;
3 (A ∨ B), (A ∧ B), (A ⇒ B) et (A ⇔ B) sont des formules si A et B le
sont.
4 (QxA) est une formule si Q est un quantificateur, x une variable et A
une formule. (si x ∈ VAR et F Formule, alors ∀xF et ∃xF le sont).

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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Remarque
L’ensemble FOR est défini de la même manière que celui de la logique
propositionnelle, mais en considérant en plus les quantificateurs et les
variables.
tout ensemble L1 définie sur un alphabet restreint de LP1 (donc,
R1 ⊂ R et F 1 ⊂ F ) et respectant les règles concernant les fbf est
aussi un langage de prédicat avec FOR1 ⊂ FOR.

Exemple :

∀x ((premier (x )∧ < (x , 1 + 1)) ⇒ Impair (x )) (2)

est une formule sur la signature définie par (1).

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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Définition (Sous-formule)
La même définition que dans la logique des propositions, avec en plus :

Si (QxB) est une sous-formule de A (avec Q quantificateur et x variable)


alors B est une sous-formule de A.
(Une formule G est une sous formule d’une formule F si elle apparaît dans
la décomposition de F).
Définition (Occurrence d’une variable)
Une occurrence d’une variable x dans une formule A est un endroit où x
apparaît dans A sans être immédiatement précédée par ∀ ou ∃.

Exemple : Dans la formule sur la signature définie par (2) 7,10 et 19 sont
des occurrences de x.
Définition (Portée d’un quantificateur)
Dans une formule A=Q x B, avec Q quantificateur et x variable , B est
appelée la portée du quantificateur Q.
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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Définition (Occurrence libre (resp. liée) d’une variable)


Une occurrence d’une variable x dans une formule A est une occurrence
liée si cette occurrence apparaît dans une sous-formule de F qui commence
par un quantificateur ∃x ou ∀x . Sinon, on dit que l’occurrence est libre.

Exemple : Dans la formule suivante

(∀x ∃yR(x , y ) ⇒ ∃xR2 (x , y , z)) (3)

les occurrences 8, 17 de x et 10 de y sont liées.


L’occurrence 19 de y est libre.

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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Exercice
Montrer qu’une occurrence de x est libre si
Si A =qB, les occurrences libres de x dans A sont celles de B.
Si A = (B)4(C ), les occurrences libres de x sont celles de B et celles
de C (4 est un connecteur parmi ∧, ∨, ⇒ et ⇔).
Si A = ∀y (B) ou A = ∃y (B) avec x distincte de y , les occurrences
libres de x sont celles de B.
Si A = ∀x (B) ou A = ∃x (B), aucune occurrence de x dans A n’est
libre.
Si A est un atome alors toute occurrence d’une variable x dans A est
libre.

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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Définition ( Variable libre)


Une variable est dite libre dans une formule A si elle a au moins une
occurrence libre, sinon on dit qu’elle est liée. RQ : si x1 , . . . , xn sont les
variables libres dans A, pour exprimer ceci, on note A comme suit :
A(x1 , . . . , xn ).

Définition (Formules closes)


Une formule est dite close (ou fermée) si elle ne contient pas de variables
libres. Sinon elle est dite ouverte.

Définition (Clôture universelle d’une formule)


La clôture (ou fermeture) universelle d’une formule A(x1 , . . . , xn ) est la
formule close A0 = ∀x1 . . . ∀xn : A(x1 , . . . , xn ).

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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Définition (Clôture existentielle d’une formule)


La clôture (ou fermeture) existentielle d’une formule A(x1 , . . . , xn ) est la
formule close A0 = ∃x 1. . . ∃xn : A(x1 , . . . , xn ).

Définition (Formules propres)


Une formule A est dite propre lorsque :
Il n’existe pas de variable dans A qui a, à la fois, des occurrences
libres et des occurrences liées.
Deux occurrences liées d’une même variable dans A appartiennent à
la portée d’un même quantificateur.

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Logique des prédicats Langage des prédicats : LP1

Définition
Un renommage d’une variable consiste à changer les noms de certaines de
ces occurrences et ce, en donnant le même nom pour ces occurrences liées
appartenant à la même portée d’un quantificateur et le même nom pour
ces occurrences libres.

Définition
Une formule A est dite impropre si elle n’est pas propre. On peut rendre
une formule propre par un renommage qui consiste à :
Changer les occurrences liées d’une variable libre par d’autres noms de
variables, de telle sorte que toute variable libre ne puisse pas avoir
d’occurrences liées.
Pour chaque occurrence liée d’une variable qui appartient à la portée
d’un quantificateur différent donner un nom différent.

Exemple :
A = ∀x (∃yp(x , y ) ∨ ∃zr (y , z)) → impropre
A = ∀x (∃y1 p(x , y1 ) ∨ ∃zr (y , z)) → propre
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Logique des prédicats Sémantique

Définition (Substitution de variables)


Une substitution s de n variables {x1 , ..., xn } est une application de
l’ensemble des variables dans l’ensemble des termes qui est telle que :
Pour tout xi dans {x1 , ..., xn }, s(xi ) = ti ,
Pour tout x : x ∈
/ {x1 , ..., xn }, s(x ) = x ,
s est notée par :{x1 \ t1 , ..., xn \ tn }
L’application d’une substitution s à une formule (resp. un terme) E donne
une formule (resp. un terme) Es qui est le résultat du remplacement
simultanée de toutes les occurrences libres des variables dans E par leur
terme associé.

Es est appelé une instance de E .

Si Es ne contient pas de variables on dit que s instancie E .

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Logique des prédicats Sémantique

Remarque
Le résultat As de l’application d’une substitution s = {x1 \ t1 , ..., xn \ tn } à
une formule propre A n’est pas forcément une formule propre, à moins de
respecter la règle suivante :
Les variables apparaissant dans les termes ti ne sont pas des variables
liées de A.
On dit que s est définie pour A si elle respecte cette règle.
Lorsque une substitution ne respecte pas cette règle pour une formule A
on peut avoir recours au renommage.
Si s = {x \ t} est définie pour A, on dit aussi que t est substituable à x ou
libre pour x .

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 58 / 74


Logique des prédicats Sémantique

Définition (Domaine d’interprétation et conceptualisation)


Un domaine d’interprétation pour un langage de prédicat est un ensemble
non vide D (appelé parfois domaine d’individus ou univers de discours) tel
que il existe une application de son ensemble de constantes dans D.

Définition (Conceptualisation)
Une conceptualisation C est un triplet (D, Fc, Rc), telle que :
D est un domaine d’interprétation ;
Fc est un ensemble de fonctions f tq si n est l’arité de f ; alors f est
de D n vers D,
Rc est un ensemble de relations r tq si n est l’arité de r, alors r est
inclue dans D n ( r un sous ensemble de D n ),

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 59 / 74


Logique des prédicats Sémantique

Exemple :

Donner une conceptualisation de la signature, ou langage :

Σ = ({0, 1}, {+, ×}, {=, <}).

Un domaine d’interprétation correspond à l’ensemble de base N des entiers


naturels.
L’ensemble de fonctions est constitué de l’addition et le produit g et h.
= est l’égalité des entiers, donc le sous ensemble {(x , x ) | x ∈ N} ;
< l’ordre sur les entiers, donc le sous ensemble {(x , y ) | x < y }.

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Logique des prédicats Sémantique

Définition (Interprétation)
Étant donné un langage des prédicats L1, une interprétation I de L1 est la
donnée d’une conceptualisation C = (D, Fc, Rc) et d’une application
–notée aussi I qui associe à chaque élément de l’alphabet du langage L1
(sauf les connecteurs, quantificateurs et les parenthèses) un élément des
ensembles de la conceptualisation
I : L1 → C
ϕ 7→ I(ϕ)
sous les conditions (1), (2) et (3) :
(1) Si ϕ est une constante alors I(ϕ) ∈ D ;
(2) Si ϕ est un symbole de fonction d’arité n de F alors I(ϕ) ∈ Fc et elle
est d’arité n ;
(3) Si ϕ est un un symbole de prédicat d’arité n de R alors I(ϕ) ∈ Rc et
elle est d’arité n.

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 61 / 74


Logique des prédicats Sémantique

Définition (Assignation de variables, assignation de termes)


Une assignation de variables est une fonction U qui associe à chaque
variable d’un langage de prédicat L un élément de D.
U : L → D
Une fonction TIU est dite une ‘assignation de
v 7→ U(v )
terme’ correspondante à une interprétation I et à une assignation de
variables U, si elle associe à un terme T du langage L un élément
appartenant à D de la manière suivante :
1 Si T est une constante alors TIU (T ) = I(T ) ;
2 Si T est une variable alors TIU (T ) = U(T ) ;
3 Si T est un terme fonctionnel de la forme ϕ(T1 , . . . , Tn ) tel que
I(ϕ) = f et TIU (Ti) = xi pour tout 0 < i ≤ n, alors
TIU (T ) = f (x1 , . . . , xn ).

Exemple : Pour l’exemple précédent, l’interprétation du terme


h(x , g(1, 1)) est 0 pour x = 0.

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 62 / 74


Logique des prédicats Sémantique

Définition (Variante d’une assignation de variable)


Une assignation de variables U 0 est dite une variante en x (variable) de U ,
si U 0 est identique à U sauf -peut être- en x .

Définition (Interprétation des formules)


Étant données une interprétation I et une assignation de variable U , on
peut calculer la valeur de vérité (dans {V , F } ) de chaque formule A d’un
langage de prédicat par une fonction IU , comme suit :
1 Si A est atomique, càd, il existe un symbole de prédicat p tel que
A = p(t1 , ..., tn ), alors IU (A) = V ssi (TIU (t1 ), ..., TIU (tn )) ∈ I(p) ;
2 Si A = ∀x B alors IU (A) = V ssi pour tout U 0 variante de U en x ,
IU 0 (B) = V .
3 Si A = ∃x B alors IU (A) = V ssi il existe U 0 variante de U en x tq
IU 0 (B) = V .
4 Plus les règles concernant les connecteurs propositionnels.

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 63 / 74


Logique des prédicats Sémantique

Exemple :

Considérons la signature, ou langage :

Σ = ({0, 1}, {s, +, ×}, {≤, =}).

I(s) est la fonction f qui à x associe x + 1. I(≤) = rc = {(x , y ) : x ≤ y }.


I(=) ==c = {(x , x ) : x }
1) La formule F (x ) définie par ∀y ≤ (x , y ) est vraie dans la structure de N
pour 0, mais fausse pour les autres entiers.
2) La formule G(x ) définie par ∃y = (x , s(y )) est vraie dans la structure N
pour les entiers distincts de x 6= 0 et fausse pour x = 0.

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 64 / 74


Logique des prédicats Sémantique

Définition ( Modèle)
1 I est un modèle pour une formule A (ou I satisfait A) ssi pour toute
assignation de variable U, on a IU (A) = V , noté | =I A (parfois noté,
I(A) = V )
2 I est un modèle pour un ensemble de formules S ssi I est un modèle
pour toute formule A de S.

Définition (Validité, Satisfaisabilité)


Soit A une formule :
1 A est valide (ou tautologique ; noté | = A) si | =I A (ou I(A) = V )
pour toute interprétation I. Sinon A est invalide ou falsifiable.
2 A est satisfaisable ssi il existe une interprétation I et une assignation
de variable U, t.q. IU (A) = V (ont dit que I satisfait A pour
l’assignation de variable U ou (I, U) satisfait A).
3 Sinon A est contradictoire.

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 65 / 74


Logique des prédicats Sémantique

Proposition (Modèle d’une formule close)


Si I satisfait une formule close A pour une assignation de variable U, càd,
IU (A) = V , alors I est un modèle pour A : | =I A.

En effet, pour une formule close, les valeurs assignées à ses variables n’ont
aucune influence sur sa valeur de vérité par une interprétation du moment
qu’elles sont toutes liées.

Théorème (Satisfaction d’une formule et clôture universelle)


1 Si une interprétation I satisfait la clôture universelle d’une formule A
alors elle satisfait A.
2 Si la clôture universelle d’une formule A est valide alors A est valide.

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 66 / 74


Logique des prédicats Sémantique

Définition (Conséquence logique, consistance et équivalence.)


Une formule B est conséquence logique d’une formule A si tout
couple (I, U) satisfaisant A, satisfait également B (noté A| = B).

Pour les autres, appliquer les mêmes définitions et notations que celles de
la logique propositionnelle en respectant évidemment la nouvelle définition
de conséquence logique, de satisfaisabilité et de modèle.

Théorème (Conséquence logique et implication)


Soient A et B deux formules et S un ensemble de formules contenant A :
1 A| = B ssi | = (A ⇒ B).
2 S| = B ssi S/A| = (A ⇒ B).

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 67 / 74


Logique des prédicats Sémantique

Théorème (Remplacement des équivalences)


Soit B une sous-formule de A, et soit C une formule tautologiquement
équivalente à B. Si A0 est obtenue à partir de A par le remplacement d’une
occurrence de B par C alors A et A0 sont tautologiquement équivalentes.

Théorème (Substitution d’une variable et quantificateurs)


Si A est une formule, x est une variable libre de A et t un terme tq la
substitution s = {x \ t} soit définie pour A, alors les formules :
((∀xA) ⇒ As ) et (As ⇒ ∃xA) sont valides.

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 68 / 74


Logique des prédicats Sémantique

Théorème (Renommage et équivalence)


Si A’ est une formule obtenue suite à un renommage de variables à partir d
’une formule A, alors A et A’ sont tautologiquement équivalentes.

Théorème (Équivalences importantes)


Si A est une formule et x est une variable, les couples de formules
suivantes sont équivalentes :
 
1 ∃x qA et q(∀xA) & ∀x qA et q(∃xA) .
2 A et ∀xA si x n’est pas libre dans A.
3 A et ∃xA si x n’est pas libre dans A.
4 ∀x (A ∧ B) et (∀xA) ∧ (∀xB).
5 ∃x (A ∨ B)et(∃xA) ∨ (∃xB).

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Théorie de la preuve

Outline

1 Historique et Introduction

2 Récursivité et induction

3 Calcul de Proposition

4 Théorie de la preuve

5 Logique des prédicats

6 Théorie de la preuve
Méthode de Résolution
Méthode de Déduction

A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 70 / 74


Théorie de la preuve Méthode de Résolution

Définition
Une formule A est en forme normale de prénexe si elle est sans
quantificateurs ou de la forme Q1 x1 ...Qn xn B , où B est une formule sans
quantificateurs et les Qi des quantificateurs.
La suite des quantificateurs est appelée préfixe, et B est appelée matrice.

Théorème (Équivalence à une forme normale de prénexe)


Toute formule A est équivalente à une forme normale de prénexe .

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Théorie de la preuve Méthode de Résolution

Algorithme de mise en forme normale de prénexe (sans ⇒ et ⇔ ).


Entrée : une formule A1
Sortie : une formule de prénexe A0 1 équivalente à A1
Début Eliminer ⇒ et ⇔ ;
Appliquer à A1 les remplacements suivants autant de fois que nécessaire :
1 qqA → A;

2 q(A ∨ B) → (qA∧qB);

3 q(A ∧ B) → (qA∨qB);

4 q(∀xA) → ∃x qA ;

5 q(∃xA) → ∀x qA ;

6 (∀xA) ∧ (∀xB) → ∀x (A ∧ B) ;

7 (∃xA) ∨ (∃xB) → ∃x (A ∨ B) ;

Rendre A1 propre par renommage.


Appliquer à A1 les remplacements suivants autant de fois que nécessaire,
(si x est non libre dans B) :
1 Qx (A(x )) ∧ B ⇒ Qx (A(x ) ∧ B);

2 Qx (A(x )) ∨ B ⇒ Qx (A(x ) ∨ B).

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Théorie de la preuve Méthode de Déduction

Définition (Déduction)
Une déduction d’une formule A à partir d’hypothèses (propositions)
B1 , ..., Bm (notée {B1 , ..., Bm }| − A) est une liste finie de formules
(A1 , ..., An ) telle que : An = A et pour i = 1, ..., n − 1, la formule Ai est :
soit un axiome,
• A ⇒ (B ⇒ A);
• (A ⇒ (B ⇒ C )) ⇒ ((A ⇒ B) ⇒ (A ⇒ C ));
• (qA ⇒qB) ⇒ ((qA ⇒ B) ⇒ A);
• ∀xA ⇒ A[t/x ];
• ∀x (A ⇒ B) ⇒ (A ⇒ ∀xB); (avec A ne contient pas d’occurrence libre
de x )
• x =x
• x = y ⇒ (A[x /t] ⇒ A[y /t])
soit une des hypothèses Bj ,
soit obtenue par application de la règle de Modus Ponens à partir de
deux formules d’indices inférieurs Aj , Ak (j, k < i).

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Théorie de la preuve Méthode de Déduction

Remarque
Une preuve n’utilisant que la règle Modus Ponens est une déduction sans
hypothèses.

Exemple : Prenons comme ensemble d’hypothèses :


B1 = ∀x (P(x ) ⇒ P(fs (x ))); B2 = P(y ).
Une démonstration de la formule P(fs (fs (y ))) dans ce système prend la
forme suivante :
A1 = ∀x (P(x ) ⇒ P(fs (x ))) ⇒ ((P(y ) ⇒ P(fs (y ))); (Axime 4)
A2 = B1 = ∀x (P(x ) ⇒ P(fs (x ))) ; (hypothèse B1)
A3 = (P(y ) ⇒ P(fs (y )) ; (Modus ponens A1, A2)
A4 = B2 = P(y ) ;
A5 = P(fs (y )) ; (Modus ponens A3, A4)
A6 = ∀x (P(x ) ⇒ P(fs (x ))) ⇒ ((P(fs (y )) ⇒ P(fs (fs (y )))); (Axime 4)
A7 = ((P(fs (y )) ⇒ P(fs (fs (y )))) ; (Modus ponens A2, A6)
A8 = P(fs (fs (y )))) ; (Modus ponens).
A. SAKAT (ENSA, Berrechid) Iformatique Théorique 8 novembre 2023 74 / 74

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