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Logique
étude des principes et des critères de déductions et de démonstrations valides
Pour les articles homonymes, voir Logique (homonymie).
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La logique, du grec λογική / logikê, est un terme dérivé de λόγος / lógos — signifiant à la fois « raison », « langage » et « raisonnement » —
est, dans une première approche, l'étude des règles formelles que doit respecter toute argumentation correcte. Le terme aurait été utilisé pour
la première fois par Xénocrate[1].
Ère contemporaine
Au xviie siècle, le philosophe Gottfried Wilhelm Leibniz réalise des recherches fondamentales en logique qui révolutionnent profondément la
logique aristotélicienne. Il se réclame constamment de la tradition des syllogismes d'Aristote[3] et tente de l'intégrer à son propre système[4]. Il
est le premier à imaginer et à développer une logique formelle.
Emmanuel Kant, quant à lui, définit la logique comme « une science qui expose dans le détail et démontre avec rigueur les règles formelles de
toute pensée »[5]. Les six œuvres d’Aristote regroupées sous le titre d’Organon, où figurent notamment les Catégories et l'étude du
syllogisme, furent longtemps considérées comme la référence sur ce sujet.
En 1847 est publié le livre de George Boole, intitulé Mathematical Analysis of Logic[6], puis An Investigation Into the Laws of Thought, on Which
are Founded the Mathematical Theories of Logic and Probabilities[7]. Boole y développe une nouvelle forme de logique, à la fois symbolique et
mathématique. Son but est de traduire des idées et des concepts en expressions et équations, de leur appliquer certains calculs et de traduire
le résultat en termes logiques, marquant ainsi le début de la logique moderne, fondée sur une approche algébrique et sémantique, que l'on a
appelée plus tard algèbre de Boole en son honneur.
Les différentes approches
Historique
Cette première approche met l'accent sur l’évolution et le développement de la logique, en insistant tout particulièrement sur la syllogistique
aristotélicienne et les tentatives, depuis Leibniz, de faire de la logique un véritable calcul algorithmique. Cette approche historique est tout
particulièrement intéressante pour la philosophie car aussi bien Aristote, les Stoïciens ou Leibniz ont travaillé comme philosophes et comme
logiciens, tout au long de l'histoire de la logique.
Mathématique
Article détaillé : Logique mathématique.
La logique mathématique contemporaine est liée aux mathématiques, à l’informatique et à l'ingénierie. L’approche mathématique a une
position qui est un peu particulière d'un point de vue épistémologique, puisqu'elle est à la fois un outil de définition des mathématiques, et
une branche de ces mêmes mathématiques, donc un objet.
Philosophique
La philosophie, et surtout la philosophie analytique qui étudie essentiellement le langage propositionnel, reposent sur un outillage d’analyse
et argumentatif provenant, d'une part des développements logiques réalisés au cours de l'histoire de la philosophie et, d'autre part, des
développements récents de la logique mathématique. Par ailleurs, la philosophie et surtout la philosophie de la logique se donnent pour
tâche d’éclairer les concepts fondamentaux et les méthodes de la logique.
Informatique
L'approche informatique étudie l'automatisation des calculs et des démonstrations, les fondements théoriques de la conception des
systèmes, la programmation et l'intelligence artificielle[8]. L'approche informatique est aujourd'hui cruciale car, en essayant de mécaniser les
raisonnements, voire de les automatiser, la logique et les mathématiques vivent une véritable révolution depuis la fin du xxe siècle. Et
notamment à la suite de l'exploitation de la correspondance preuve-programme. Les conséquences épistémologiques de ces
développements sont encore largement insoupçonnées[9].
Grands domaines de la logique
Logique syllogistique
Articles détaillés : Logique traditionnelle, Syllogisme et Aristote.
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03/08/2022 06:26 Logique — Wikipédia
L'Organon est le principal ouvrage de logique d'Aristote, comprenant notamment les Premiers Analytiques ; il constitue le premier travail
explicite de logique formelle, avec notamment l'introduction de la syllogistique[10].
Les travaux d'Aristote sont considérés en Europe et au Moyen-Orient à l'époque classique, médiévale comme l'image même d'un système
entièrement élaboré [réf. nécessaire]. Cependant, Aristote n'a pas été le seul, ni le premier : les stoïciens ont proposé un système de logique
propositionnelle qui a été étudiée par les logiciens médiévaux. En outre, le problème de généralité multiple a été reconnu à l'époque médiévale.
Logique propositionnelle
Article détaillé : Calcul des propositions.
Le calcul des propositions est un système formel dans lequel les formules représentent des propositions qui peuvent être formées en
combinant les propositions atomiques[11] et en utilisant les connecteurs logiques, et dans lequel un système de règles de démonstration
formelle établit certains « théorèmes ».
Logique modale
Article détaillé : Logique modale.
Dans le langage naturel, une modalité est une flexion ou un ajout pour modifier la sémantique d'une proposition.
Par exemple, la proposition « Nous allons aux jeux » peut être modifiée pour donner « Nous devrions aller aux jeux », ou « Nous pouvons aller
aux jeux » ou « Nous irons aux jeux » ou « Il faut que nous allions aux jeux ».
Plus abstraitement, la modalité affecte le cadre dans lequel une affirmation est satisfaite.
En logique formelle, une logique modale est une logique étendue par l'adjonction d'opérateurs, qui sont appliqués aux propositions pour en
modifier le sens.
Logique philosophique
La logique philosophique traite des descriptions formelles du langage naturel. Ces philosophes considèrent que l'essentiel du raisonnement
quotidien peut être transcrit en logique, si une ou des méthode(s) parvient (parviennent) à traduire le langage ordinaire dans cette logique. La
logique philosophique est essentiellement une extension de la logique traditionnelle antérieure à la logique mathématique et s'intéresse à la
connexion entre le langage naturel et la logique.
Par conséquent, les logiciens philosophiques ont grandement contribué au développement des logiques non standard (par exemple, les
logiques libres, les logiques temporelles) ainsi qu'aux diverses extensions de la logique (par exemple les logiques modales) et à la sémantique
de ces logiques (par exemple, le supervaluationisme de Kripke dans la sémantique de la logique).
(en)
Un langage logique est défini par une syntaxe, c'est-à-dire un système de symboles et de règles pour les combiner sous formes de formules.
De plus, une sémantique est associée au langage. Elle permet de l'interpréter, c'est-à-dire d'attacher à ces formules ainsi qu'aux symboles une
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signification. Un système de déduction permet de raisonner en construisant des démonstrations.
La logique comprend classiquement :
la logique des propositions (aussi appelée calcul des propositions) ;
la logique des prédicats, qui contient des notations pour des entités avec des quantifications sur ces entités,
auxquelles s'ajoute :
la logique combinatoire basée sur les notions de fonction et d'application, en lien avec le lambda-calcul et la logique intuitionniste.
Syntaxes
La syntaxe de la logique des propositions est fondée sur des variables de propositions appelées également atomes que nous notons avec des
lettres minuscules (p, q, r, s, etc.) Ces symboles représentent des propositions sur lesquelles on ne porte pas de jugement vis-à-vis de leur
vérité : elles peuvent être soit vraies, soit fausses, mais on peut aussi ne rien vouloir dire sur leur statut. Ces variables sont combinées au
moyen de connecteurs logiques qui sont, par exemple :
1. Le connecteur binaire disjonctif (ou), de symbole : ∨ ;
2. Le connecteur binaire conjonctif (et), de symbole : ∧ ;
3. Le connecteur binaire de l'implication, de symbole : → ;
4. Le connecteur unaire ou monadique de la négation (non), de symbole : ¬.
Ces variables forment alors des formules complexes.
La syntaxe de la logique du deuxième ordre, contrairement à celle du premier ordre, considère :
les termes : représentant les objets étudiés ;
les formules : propriétés de ces objets étudiés.
Dans la suite nous noterons V l'ensemble des variables (x, y, z…), F l'ensemble des symboles de fonctions (f, g…) et P l'ensemble des symboles
de prédicats (P, Q…). On dispose également d'une application dite d'arité m [pas clair]. La signification des formules fait l'objet de la sémantique
et diffère selon le langage envisagé.
En logique traditionnelle (appelée aussi logique classique ou logique du « tiers exclus »), une formule est soit vraie, soit fausse. Plus
formellement, l'ensemble des valeurs de vérité est un ensemble B de deux booléens : le vrai et le faux. La signification des connecteurs est
définie à l'aide de fonctions de booléens vers des booléens. Ces fonctions peuvent être représentées sous la forme de table de vérité.
La signification d'une formule dépend donc de la valeur de vérité de ses variables. On parle d'interprétation ou d'affectation. Toutefois, il est
difficile, au sens de la complexité algorithmique, d'utiliser la sémantique pour décider si une formule est satisfaisante (ou non) voire valide (ou
non). Il faudrait pour cela pouvoir énumérer toutes les interprétations qui sont exponentielles en nombre.
Une alternative à la sémantique consiste à examiner les preuves bien formées et à considérer leurs conclusions. Cela se fait dans un système
de déduction. Un système de déduction est un couple (A, R), où A est un ensemble de formules appelées axiomes et R un ensemble de règles
d'inférence, c'est-à-dire de relations entre des ensembles de formules (les prémisses) et des formules (la conclusion).
On appelle dérivation à partir d'un ensemble donné d'hypothèses une suite non vide de formules qui sont : soit des axiomes, soit des formules
déduites des formules précédentes de la suite. Une démonstration d'une formule ϕ à partir d'un ensemble de formules Γ est une dérivation à
partir de Γ dont la dernière formule est ϕ.
Quantification
Article détaillé : Calcul des prédicats.
On introduit essentiellement deux quantificateurs dans la logique moderne :
∃ : il existe au moins un, appelé « quantificateur existentiel » ;
Grâce à la négation, les quantificateurs existentiels et universels jouent des rôles duaux et donc, en logique classique, on peut fonder le calcul
des prédicats sur un seul quantificateur.
Égalité
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Logique# 4/7
03/08/2022 06:26 Logique — Wikipédia
Un prédicat binaire, que l'on appelle égalité, énonce le fait que deux termes sont égaux quand ils représentent le même objet. Il est géré par
des axiomes ou schémas d'axiomes spécifiques. Cependant parmi les prédicats binaires c'est un prédicat très particulier, dont l'interprétation
usuelle n'est pas seulement contrainte par ses propriétés énoncées par les axiomes : en particulier il n'y a usuellement qu'un prédicat d'égalité
possible par modèle, celui qui correspond à l'interprétation attendue (l'identité). Son adjonction à la théorie préserve certaines bonnes
propriétés comme le théorème de complétude du calcul des prédicats classique. On considère donc très souvent que l'égalité fait partie de la
logique de base et l'on étudie alors le calcul des prédicats égalitaire.
Dans une théorie qui contient l'égalité, un quantificateur, qui peut être défini à partir des quantificateurs précédents et de l'égalité, est souvent
introduit :
∃! (il existe un et un seul).
D'autres quantificateurs peuvent être introduits en calcul des prédicats égalitaires (il existe au plus un objet vérifiant telle propriété, il existe
deux objets…), mais des quantificateurs utiles en mathématiques, comme « il existe une infinité… » ou « il existe un nombre fini… » ne peuvent
s'y représenter et nécessitent d'autres axiomes (comme ceux de la théorie des ensembles).
Logique non binaire
Il a fallu attendre le début du xxe siècle pour que le principe de bivalence soit clairement remis en question de plusieurs façons différentes :
La première façon considère des logiques trivalentes qui ajoutent une valeur indéterminée, elles sont dues à Stephen Cole Kleene, Jan
Łukasiewicz et Bochvar et se généralisent en logiques polyvalentes.
La deuxième façon insiste sur le démontrable. Il y a donc ce qui est démontrable et le reste. Dans ce « reste », il peut y avoir des
propositions réfutables, c'est-à-dire dont la négation est démontrable et des propositions au statut incertain, ni démontrable, ni réfutable.
Cette approche, due en particulier à Gödel, est tout à fait compatible avec la logique classique bivalente, et on peut même dire que l'un des
apports de la logique du xxe siècle est d'avoir analysé clairement la différence entre la démontrabilité et la validité, qui, elle, repose sur une
interprétation en termes de valeurs de vérité. Mais la logique intuitionniste se fonde elle sur une interprétation des démonstrations, la
sémantique de Heyting — ainsi une preuve de l'implication s'interprète par une fonction qui à une preuve de l'hypothèse associe une preuve
de la conclusion, plutôt que sur une interprétation des énoncés par des valeurs de vérité. On a pu cependant après coup donner des
sémantiques qui interprètent les énoncés, comme celle de Beth, ou celle de Kripke dans laquelle le concept de base est celui de monde
possible. La logique intuitionniste est également utilisée pour analyser le caractère constructif des démonstrations en logique classique. La
logique linéaire va encore plus loin dans l'analyse des démonstrations.
La troisième façon est due à Lotfi Zadeh qui élabore une logique floue (fuzzy logic), dans laquelle une proposition est vraie selon un certain
degré de probabilité (degré auquel on assigne lui-même un degré de probabilité). Voir aussi l'article sur la théorie de la complexité
algorithmique.
La quatrième façon, est celle de la logique modale qui par exemple atténue (possible) ou renforce (nécessaire) des propositions. Si Aristote
s'intéresse déjà aux modalités, le xxe siècle, sous l'impulsion initiale de Clarence Irving Lewis, apporte une étude plus approfondie de celles-
ci, et Saul Aaron Kripke donne une interprétation des énoncés des logiques modales utilisant des mondes possibles.
Bibliographie
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « logic » (voir la liste des auteurs (https://en.wi
kipedia.org/wiki/logic?action=history) ).
1. Jean-Baptiste Gourinat, « La logique : une création de la Grèce 5. Kant, préface de la deuxième édition de Critique de la raison
antique », Pour la Science, n 49,2005 (présentation en ligne (ht
o pure
tp://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-la-logique-une-cr 6. George Boole, The mathematical analysis of logic: being an
eation-de-la-grece-antique-21939.php) [archive]) (en)
logique traditionnelle n'est qu'un échantillon d'une logique 9. Julie Rehmeyer Voevodsky’s Mathematical Revolution (http://ww
générale, qui reste à établir. » w.scientificamerican.com/author/julie-rehmeyer/) [archive]
4. Herbert H. Knecht, La logique chez Leibniz : essais sur le Scientific American on October 1, 2013
rationalisme baroque, L'Âge d'Homme, coll. « Dialectica », 1981 10. « history of logic » (http://global.britannica.com/topic/histor
(en)
Articles connexes
Raison
Raisonnement
Rationalisation
Rationalité
Science formelle
Sur la philosophie :
Philosophie
Éthique | Métaphysique | Épistémologie
Heidegger et la logique
Tractatus logico-philosophicus
Sur la logique mathématique :
Déduction naturelle
Équivalence logique
Fonction logique
Logique mathématique
Logique et raisonnement mathématique
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Logique# 6/7
03/08/2022 06:26 Logique — Wikipédia
Logique intuitionniste
Logique linéaire notamment les lois de De Morgan
Logique minimale
Logique pneumatique
Voir aussi :
Bibliographie de logique et de philosophie du langage
Liens externes
Notices d'autorité :
Bibliothèque nationale de France (http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11935968s) (données (http://data.bnf.fr/ark:/12148/cb11935968s) )
· Bibliothèque du Congrès (http://id.loc.gov/authorities/sh85078106) · Gemeinsame Normdatei (http://d-nb.info/gnd/4036202-4) ·
Bibliothèque nationale de la Diète (http://id.ndl.go.jp/auth/ndlna/00569686) ·
Bibliothèque nationale d’Espagne (http://catalogo.bne.es/uhtbin/authoritybrowse.cgi?action=display&authority_id=XX526280) ·
Bibliothèque nationale d’Israël (http://uli.nli.org.il/F/?func=find-b&local_base=NLX10&find_code=UID&request=987007533699705171) ·
Bibliothèque nationale tchèque (http://aut.nkp.cz/ph122436) ·
Bibliothèque nationale de Lettonie (https://kopkatalogs.lv/F/?func=direct&local_base=lnc10&doc_number=000048117)
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Encyclopædia Britannica (https://www.britannica.com/topic/logic) [archive] ·
Encyclopædia Universalis (https://www.universalis.fr/encyclopedie/logique/) [archive] ·
Encyclopédie Treccani (http://www.treccani.it/enciclopedia/logica) [archive] ·
Gran Enciclopèdia Catalana (https://www.enciclopedia.cat/EC-GEC-0192004.xml) [archive] ·
Store norske leksikon (https://snl.no/logikk) [archive]
Ressource relative à la recherche : Stanford Encyclopedia of Philosophy (https://plato.stanford.edu/entries/bolzano-logic/) [archive]
(en)
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Logique# 7/7