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Dossier sur le Portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde

1. L’auteur
Oscar Wilde de son vrai nom Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde, née à Dublin en 1854 et mort à Paris en 1900, est un écrivain
irlandais du XIXe siècle dont les mots ont laissé une impression forte sur la culture et la société de son époque.

Né au sein de la bourgeoisie irlandaise et protestante de Dublin, Oscar vient d'un milieu privilégié, étant le fils d'un chirurgien
renommé, Sir William Wilde, et d'une mère poétesse, Lady Jane Wilde. Son parcours commence au Trinity Collège de Dublin où
il étudie les lettes pour ensuite aller à Oxford au Magdalen collège, qui lui permet de prendre des cours de d’histoire de l’art et de
philosophie.

Après ses études, Oscar s’installe à Londres où il réussit à intégrer la haute société des cercles littéraires, c’est dans cette ville
qu’une partie de ses écrits verront le jour comme son Volume de Poésie porte-parole de « La renaissance Anglaise dans les arts »
ainsi que son très célèbre roman « Le portrait de Dorian Gray » qui lui permet d’affiner sa théorie sur l’esthétisme et d’explorer
les thèmes de la beauté, de la décadence ainsi que de la duplicité. Il exerce par la suite une activité de journaliste et publie ses
œuvres littéraires tout en multipliant les voyages à travers le monde

Malgré un certain talent pour l’écriture, Wilde à surtout été connu du fait de sa personnalité excentrique et ses costumes
extravagants. Cependant sa renommée a été ternie lorsqu'il a poursuivi en diffamation le père de son amant, Alfred Douglas, en
raison des révélations sur sa propre homosexualité. Cette affaire a abouti à sa condamnation à deux ans de travaux forcés pour
"grave immoralité".

2. Résumé du Roman
Lord Henry Wotton, dit Harry, un aristocrate à l’esprit affuté rend visite à son ami Basil Hallward, un peintre reconnu. Celui-ci lui
montre une de ses œuvres qu’il vient de peindre, Le portrait d’un Jeune Londonien d’une beauté rare : Dorian Gray. Alors que
Harry presse son ami d’exposer le magnifique tableau, celui-ci refuse car considère qu’il a mis trop de son âme dans cette œuvre
et que l’exposer reviendrait à la dévoiler au grand public. Il décrit par ailleurs Dorian comme « L’apparition d’un moyen
d’expression nouveau pour l’art ».

Au même moment, le fameux Dorian Gray fut annoncé par le majordome, au grand plaisir de Lord Wotton et au grand
mécontentement de M. Hallward qui, connaissant l’influence néfaste qu’exerce son ami sur son entourage, aurait voulu limiter le
plus possible le contact entre ces deux-là. Malheureusement et malgré c’est avertissement, Basil avait vu juste et Dorian se laissa
séduire lorsque son nouvel ami évoqua les théories sur la jeunesse et le flatta en disant : « Un nouvel Hédonisme, voilà ce que le
siècle demande. Vous pouvez en être le tangible symbole. Il n’est rien avec votre personnalité que vous ne puissiez faire », cela
éveille en Dorian Gray un sentiment de profonde jalousie envers son propre portrait peint par Basil.

Dorian exprime le souhait que le tableau vieillisse à sa place, lui permettant ainsi de conserver sa beauté juvénile. « Si c’était moi
qui toujours devais rester jeune, et si cette peinture pouvait vieillir !... Pour cela, pour cela je donnerais tout !... Il n’est rien dans le
monde que je ne donnerais... Mon âme, même ! »

Après cette épisode Dorian rencontre une jeune femme nommé Sibyl Vane, et tombe presque instantanément amoureux de la
comédienne dont il trouve le jeu sur scène fascinant, il là demande en mariage peu de temps après. Lorsque Sybil parle de Dorian
à ses parents ainsi qu’a son frère, ceux-ci la mettent en garde. Mais elle ne les écoute pas et reste convaincue que c’est le bon
choix. Son frère jure de tuer « Le prince Charmant », qui est le surnom que Sybil a donné à Dorian, si jamais celui-ci venait à faire
du mal à sa sœur.

L’amour que Sybil porte à Dorian altère la qualité de ses performances de comédienne au point que son jeu devient médiocre.
Basil et Lord Henry le constatent lorsqu'ils accompagnent Dorian au théâtre. Profondément déçu et humilié par la représentation
médiocre de sa compagne, Dorian rejette Sibyl sans ménagement, laissant la jeune femme dévastée.

En rentrant chez lui, il découvre une expression de cruauté jusqu’alors inconnue sur le portrait qui le représente. À partir de ce
moment, il commence à suspecter que son souhait insensé aurait pu etre exaucé. Le lendemain, il apprend par Harry le suicide de
Sibyl. Étonnamment, il ne ressent qu'une peine superficielle à l'annonce de sa mort : « Et cependant je me rends compte que je ne
suis affecté par cette chose comme je le devrais l’être ; elle me semble simplement être le merveilleux épilogue d’un merveilleux
drame. Cela a toute la beauté terrible d’une tragédie grecque, une tragédie dans laquelle j’ai pris une grande part, mais dans
laquelle je ne fus point blessé. »
Après avoir compris que le vœu qu’il avait exaucé a bien été réalisé, Dorian prit peur à l’idée qu’on puisse découvrir le tableau et
prit la décision de le cacher dans le grenier sous un draps Blanc. A partir de ce moment, Dorian Gray change radicalement et
commence s’adonner à des activités sombres et malfamées. Le tableau s’enlaidit au fur et à mesure que le temps avance montrant
les modifications dues à l’âge mais aussi les marques physiques des péchés qu’il a commis.

Etonnamment Dorian semble obnubilé par ce tableau qu’il consulte en cachette et qui représente pourtant tous les vices qu’il a
commis. En effet, il ressent un plaisir intense à rester le beau jeune homme, vierge de tout péché en apparence, alors que le tableau
lui montre tous les malheurs qu’il aurait dû subir.

Basil vient le sermonner à propos des rumeurs qui courent sur lui. Dorian lui révèle enfin son secret et il lui montre le portrait.
Plus tard, seul avec le peintre, Dorian éprouve une haine mortelle pour celui qu'il tient en partie responsable de ce qu'il est
aujourd'hui. En colère, il sort un couteau et le poignarde à la gorge.

Une fois de plus, il n’est pas submergé par l’émotion, même s'il vient de tuer celui qu'il considérait comme un ami. Il se
débarrasse du cadavre en faisant chanter un vieil ami, Alan Campbell, un chimiste capable de faire disparaître un corps. Peu de
temps après, Campbell se suicide.

Un soir, alors que Dorian se rendait dans les bidonvilles de Londres pour fumer de l'opium comme à son habitude, il se retrouva
par hasard dans la même pièce que James Vane, le frère de Sibyl, qui le reconnut en entendant qu'on l’appelait par son surnom de
« Prince Charmant ». James poursuit Dorian avec l'intention de le tuer. Mais il hésite lorsqu'il se retrouve face à face, trompé par
l'apparence éternellement jeune de ce dernier, qui semble n'avoir que vingt ans alors que Sibyl s'est suicidé il y a dix-huit ans. Si
Dorian a réussi à échapper à son agresseur, il doit désormais vivre dans la peur d'être retrouvé.

Pourtant, un jour, alors qu'il était en voyage de chasse en province, un de ses amis tua accidentellement un homme caché dans les
buissons. Dorian découvre qu'il s'agit de James Vane. Ainsi, libéré de la menace qui pesait sur sa tête et reconnaissant d’être en
vie, il décide d'accomplir un acte de rédemption pour que le portrait retrouve son aspect innocent.

Après une première bonne action, il courut voir si le portrait s'était amélioré ; mais l’image actuelle, en plus des marques des
péchés et du temps, porte une part d’hypocrisie qui la rend plus infâme que jamais. Désespéré, Dorian plonge le couteau qui a tué
Basil dans le tableau, espérant se libérer du rappel constant de son crime. Quelques heures plus tard Un vieil homme hideux a été
retrouvé mort devant un tableau qui avait retrouvé son aspect originel : l'effigie d'un jeune homme à la beauté sublime, à
l'innocence sans faille. Ce n'est qu'après avoir examiné les bagues du défunt que l'on réalisa qu'il s'agissait de Dorian Gray.

3. La genèse du roman
Oscar Wilde a publié le portrait de Dorian Gray en 1890, cette première version du roman fut en partie censurée par l’éditeur du
journal qui avait demandé l’écriture de ce livre : Joseph Marshall Stoddart. Car celui-ci contenait des propos homosexuels comme
Basil avouant son amour à Dorian.

Malgré un grand nombre de censure sans le consentement de l’auteur, la presse a tout de même incendié le roman, le qualifiant
d’immoral. Après cela 0scar Wilde publie une seconde version de son roman en se gardant de remettre les passages censurés. Mais
il rajoute 6 nouveaux chapitres permettant l’approfondissement du personnage de Dorian ainsi que l’introduction de James, le
frère de Sybil, qui permet de mieux comprendre les troubles psychologiques de Dorian à la fin du roman.

On apprend aussi dans une lettre à l’un de ses amis, Ralph Payne, que Wilde considère Dorian comme un idéal qu’il n’a jamais pu
atteindre, Lord Henry comme l’image que le public a de lui et Basil ce qu’il pense être.

On suppose aussi que Dorian Gray serait peut-être une représentation de son fantasme, en référence à son amant qui signait ses
lettres par Dorian.

4. Critique du roman
Dans 'Le Portrait de Dorian Gray', l'expression 'avoir la beauté du diable' trouve tout son sens en Dorian Gray, un protagoniste
dont l'apparence séduisante masque une nature corrompue. Cette opposition entre l'extérieur et l'intérieur du personnage soulève
des questions de moralité et d'authenticité. Wilde, dans son style caractéristique mêlant l'ironie et l'élégance, critique la
superficialité et l'hypocrisie de la haute société victorienne.

Aujourd'hui, cette critique résonne avec force dans notre monde saturé par les réseaux sociaux. Les selfies, l’omniprésence des
smartphones, et l'obsession des apparences sur les plateformes numériques s'apparentent au portrait que Dorian cache : une
représentation déformée de soi, une façade soigneusement construite pour le monde extérieur. Wilde anticipe, avec une
perspicacité troublante, une ère où l'image est tout, et où le soi intérieur est négligé, voire sacrifié.
L'œuvre de Wilde, sert de miroir à notre société, réfléchissant les dangers d'une obsession pour la beauté physique et la
reconnaissance sociale au détriment du reste. Le roman interpelle sur l'importance de cultiver la sincérité de l'être, au-delà des
illusions d'une image parfaite.

En conclusion, 'Le Portrait de Dorian Gray' demeure une œuvre pertinente, interrogeant les valeurs morales et sociales à travers
les siècles. Wilde livre un roman qui continue de questionner et de fasciner, offrant une critique cinglante d'une société obsédée
par les apparences montrant bien le propos de son livre.

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