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+ FACULTE DE MEDECINE

UL
ms
THESE

PRESENTEE

A L'ECOLE DES GRADUES

DE L 'UNIVERSITE LAVAL

POUR L 'OBTENTION

DU GRADE DE PHILOSOPHIAE DOCTOR (Ph.D.)

PAR

MICHEL COUILLARD

MAITRE ES SCIENCES

DE L'UNIVERSITE LAVAL

RECHERCHE D'UNI ROLE PHYSIOLOGIQUE ESSENTIEL POUR LA BETA-


LACTAHASE ET CARACTERISATION D'UNE ACTIVITE BETA-LACTAHASE
DANS LES CELLULES DE FOIE DE RAT

NOVEMBRE 1985
AVANT- PROPOS

A l'automne 19 8 0, Robert De 1 age, alors étudiant gra­

dué à la maîtrise en microbiologie médicale, soulignait la

ressemblance entre la structure de base des céphalosporines et

la molécule de nicotinamide adénine dinucléotide. Il s'inter­

rogeait sur la possibilité que cette dernière puisse être un

substrat des 6-1actamases. Claude Asselin pour sa part complé­

tait sa thèse de maîtrise qui portait sur l'influence de fac­

teurs physico-chimiques sur la synthèse de deux g-lactamases

dans une souche d'Enterobacter. A cette époque, Claude Morin

et moi-même étions en quête d'un sujet de thèse qui puisse

combler nos aspirations et compétences en matière de recherche.

Les discussions que nous avons eues à l'époque avec Robert

Del age et Claude Asselin allaient nous motiver à proposer un

projet de recherche. Celui-ci visait à déterminer le rôle

physiologique essentiel des g-lactamases. Les hypothèses de

départ étaient tributaires de sept années de travaux qui eurent

lieu dans ce laboratoire sous la direction des professeurs

Roger Guay, Robert Letarte et Jean-Claude Pechère.

La présente thèse de doctorat comporte une revue de

la littérature ainsi que quatre chapitres de résultats expéri­

mentaux. Les deux premiers constituent l'aboutissement de

travaux exécutés conjointement avec mon collègue et ami Claude

Morin. Au début de 1982, il fut décidé que mon travail se

concentrerait sur la mise en évidence et la caractérisation

d'une B-lactamase eucaryote. Les deux derniers chapitres abor­

dent ces sujets.

La réalisation du projet de recherche et la prépara­

tion de cette thèse n'auraient pas été possibles sans la colla­

boration de plusieurs personnes.


Ill

De veux d'abord souligner la contribution de mon

directeur de thèse, le docteur Dean-Claude Pechère, de mon co­

directeur, le docteur Roger G u a y, ainsi que des professeurs

Gilles Richer et Robert Letarte. De désire les remercier pour

m'avoir fourni un encadrement scientifique et des facilités

matériel les. Leurs conseils et leurs encouragements à des

moments parfois difficiles m'ont été précieux. De leur exprime

toute ma gratitude.

D'autres professeurs du Département de microbiologie

ont contribué à ma formation et m'ont fourni une aide à l'une

ou l'autre des étapes expérimentales de cette thèse. De veux

remercier les professeurs Hans W. Ackermann, Michel G. Berge­

ron, Dean R. Do1 y et Roger Lévesque.

Des professeurs d'autres départements de l'Université

Laval ont également joué un rôle dans la réalisation de ce

projet de recherche en me fournissant une aide technique et

matériel le, ou en me prodiguant des conseils. C'est le cas de

Luc Bélanger, Claude Gagnon, Seymour Heisler, Dacques Huot,

Marcel Lalanne, Denis Mayrand, M.R.V. Murthy, Michel P a g é,

Robert Tanguay et Doan Willemot.

De suis également redevable aux nombreux collègues

étudiants et assistants de recherche qui m'ont fourni une aide

indispensable à certaines étapes expérimentales. De désire

souligner plus particulièrement la collaboration de Dean Berge­

ron, Maurice Boissinot, Corinne Marlot, Marc Martin, Mario

Martin, Claude Morin, Darnel Rafrafi, Daniel le Ramsay, Docelyne

Tardif et Nancy Watt.

Enfin, je veux adresser mes remerciements au person­

nel de la Faculté de médecine, dont Betty Boulet, Docelyne

Gagnon, Francine Garneau, Louiselle Garon, Dean-Marc Dacques,

Brigitte Roy et Amédée Tremblay du Département de microbiolo­

gie, Françoise Boisvert du Laboratoire de virologie et Pierre

De Granpré du Département de biochimie.


IV

3'adresse mes remerciements à Gilles Mongrain qui a

préparé les photographies ainsi qu'à Nicole Cauchon et Maurice

Poulin qui ont réalisé les graphiques. 3e veux souligner le

travail remarquable de Diane Huot Blais qui a collaboré à la

réalisation de ce document et qui a eu la patience de dactylo­

graphier le manuscrit.

Ces études de doctorat n'auraient pas été réalisées

sans la contribution financière du Fonds de la recherche en

santé du Québec qui m'a attribué une bourse de stagiaire de

recherche pendant la période 1980-1983, de même que du Fonds de

soutien du revenu des étudiants au doctorat de l'Université

Laval. Par 1 'intermédiaire de ces programmes, ce sont les

contribuables du Québec qui m'ont accordé ce support et je leur

dédie ma reconnaissance.
RESUME

Cette étude a eu pour but d'élucider le rôle physio­


logique de l'enzyme 6-lactamase. Nous avons postulé que la 8-

lactamase n'est pas exclusivement de nature bactérienne,

qu'elle est reliée à une fonction physiologique importante et

que cette fonction peut se retrouver chez les mammifères.

Nous avons d'abord entrepris de vérifier le concept

d'universalité des g-lactamases. Des méthodes sensibles de

détection ont été appliquées afin de mesurer la capacité de

souches bactériennes, dites g-1actamases-négatives, de synthé­

tiser cette enzyme. La présence de 8-1actamase a semblé être

une caractéristique commune aux bactéries grain-négatives. Une

souche de Mycoplasma pneumoniae n'a montré aucune activité de

ce type. Chez les micro-organismes à Gram positif, les actino­

mycètes Bifidobacterium et Propionibacterium ont montré une

faible activité 6-lactamase. Deux Peptococcus anaerobius et un

Peptostreptococcus productus n'ont pas révélé d'activité 8-

lactamase décelable. Ces deux espèces sont des bactéries anaé­

robies strictes. Cette observation suggère que la 6-1actamase

peut jouer un rôle dans le métabolisme aérobie des cellules

productrices.

Nous avons ensuite réalisé des expériences métaboli­

ques avec des souches d'entérobactéries afin de vérifier si la

synthèse de B-lactamase est accrue en aérobiose. Nous avons

mesuré l'effet de l'oxygène sur la synthèse de B-lactamases

inductibles et constitutives, en présence ou non de cyanure de

potassium. De plus, l'influence de la pénicilline, de la

source d'énergie et de la composition du milieu de culture sur

le taux de synthèse de B-lactamase fut évaluée en présence et

en absence d'oxygène. L'aérobiose ainsi que le milieu minimal

V
VI

ont augmenté les niveaux des B-lactamases d'Enterobacter et de

Citrobacter. Le cyanure de potassium a freiné l'effet induc­

teur de 1'oxygène en aérobiose. Ce résultat semble suggérer

que la synthèse de g-lactamase dépend davantage du fonctionne­

ment normal de la chaîne des transporteurs d'électrons que de

l'influence directe de l'oxygène à d'autres niveaux métaboli­

ques. Nous avons justifié la nécessité de réaliser ce type

d'expériences avec des souches microbiennes génétiquement défi­

nies.

A la suite de ces observations, nous avons dirigé nos

efforts vers la mise en évidence et la caractérisation d'une

activité g-lactamase dans des cellules de mammifères. Les

méthodes d'études ont été basées sur 1 'interaction des pro­

téines de rat avec une gamme d'antibiotiques appartenant aux

principaux groupes de 6-1actamines. Les résultats ont indiqué

que le surnageant 100,000 g d'un homogénat de foie de rat peut

dégrader les g-1actamines. L'activité a été jugée complexe.

L'inactivation de deux céphalosporines chromogéniques, le PADAC

(pyridinium-2-azo-p-diméthy 1-ani 1ine chromophore) et la nitro-

céfine, a semblé reposer sur deux mécanismes différents. Les

caractéristiques spectrophotométriques de ces deux substrats et

de leurs produits de dégradation ont rappelé une activité de

type g-lactamase. Nous avons déterminé l'absence de relation

avec d'autres protéines capables de réagir sur les g-lactamines

comme la peptidase rénale, l'albumine et l'acylase.

La présence d'une g-lactamase dans les cellules de

foie de rat pourrait contribuer à élucider son rôle physiologi­

que essentiel. Dans cette perspective, nous avons entrepris de

purifier l'activité g-lactamase des cellules de foie de rat.

Les tentatives entreprises afin d'isoler la protéine

responsable de l'hydrolyse du PADAC ont échoué. Chaque étape

de purification a été caractérisée par une faible récupération

de l'activité enzymatique et, par conséquent, une perte d'acti­

vité spécifique. Nous avons d'abord attribué ce résultat à

une grande instabilité de l'enzyme. La recherche des condi-


VII

tions optimales pour stabiliser cette protéine a permis de

déterminer qu'elle nécessite la présence d'un cofacteur, le

NADPH. Elle possède un poids moléculaire voisin de 25,000 et

un point isoélectrique d'environ 7.7. Elle a réagi aussi avec

quelques pénames et céphèmes. La protéine qui a dégradé la

nitrocéfine possède un poids moléculaire inférieur à celle qui

a hydro lysé le PADAC et un point isoélectrique près de 5.4.

Elle a réagi avec un pénème et un monobactame. Ces propriétés

n'écartent pas la possibilité qu'il s'agit de g-lactamases.

Cependant, l'appartenance définitive de ces protéines à la

famille des 6-lactamases devra attendre leur purification com­

plète.
TABLE DES MATIERES

PAGE

AVANT-PROPOS ...................................................................................................... II

RESUME ..................................................................................................................................... V

TABLE DES MATIERES ................................................................................................... VIII

LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................... XV

LISTE DES FIGURES ...................................................................................................... XVII

CHAPITRE I - REVUE DE LA LITTERATURE 1

1. INTRODUCTION ........................................................................................... 2
2. LES BETA-LACTAMINES ........................................................................ 4
2.1. Diversité .......................................................................................................... 4

2.2. Structure et classification ....................................................... 7

2.2.1. Les pénicillines ......................................................................................... 7

2.2.2. Les céphalosporines ................................................................................ 11

2.2.3. L'acide clavulanique ............................................................................. 11

2.2.4. Les carbapé nèmes ......................................................................................... 12

2.2.5. Les g-lactamines monocycliques .............................................. 12

2.3. Mode d'action .................................................................................................... 13

3. LA RESISTANCE BACTERIENNE AUX BETA-LACTAMINES . 16


3.1. Structure de la paroi .......................................................................... 16

3.1.1. Bactéries gram-né gatives ................................................................ 16

3.1.2. Bactéries gram-positives ................................................................ 18

3.2. Aspects génétiques ................................................................................... 18

3.3. Mécanismes de résistance ............................................. 20

3.3.1. Barrière de perméabilité ................................................................ 20

3.3.2. Modification de la cible ................................................................ 20

3.3.3. Tolérance .............................................................................................................. 21

3.3.4. Résistance enzymatique ...................................................................... 21

3.3.4.1. Les 6-lactamases .......................................................................................... 21

3.3.4.2. Les estérases .................................................................................................... 23

VIII
IX

3.3.4.3. Les acylases ....................................................................................................... 24

3.3.5. Conclusion ............................................................................................................. 25

4. LES BETA-LACTAMASES ................................................................................ 26

4.1. Définition ........................................................................................................... 26

4.2. Mécanisme d'action ................................................................................... 26

4.3. Propriétés générales ............................................................................. 27

4.4. Rôle dans la résistance .................................................................... 28

4.5. Classification ............................................................................................... 30

5. LE ROLE PHYSIOLOGIQUE DES BETA-LACTAMASES ............. 37

5.1. Introduction ..................................................................................................... 37

5.2. Les B-lactamases jouent un rôle comme agents

détoxiquants ............................................................ 38

5.3. Les g-lactamases jouent un rôle dans le métabo­

lisme de la paroi ...................................................................................... 40

5.4. Evidences suggérant un rôle des B-lactamases

dans d'autres fonctions métaboliques ............................ 44

5.5. Origine des B-lactamases ................................................................ 46

5.5.1. Ressemblance avec les PB P ............................................................. 46

5.5.2. Ressemblance avec les protéases ........................................... 49

5.5.3. Modèle évolutif des B-lactamases ........................................ 50

6. LES CELLULES DE MAMMIFERES POSSEDENT-ELLES UNE


BETA-LACTAMASE? ............................................................................................ 53

6.1. Dégradation non-enzymatique ....................................................... 54

6.1.1. Réactions nucléophiles ...................................................................... 54

6.1.2. Réactions électrophiles ................................................................... 55

6.1.3. Conséquences biologiques ................................................................ 55

6.2. Liaison avec des protéines ............................................................ 56

6.2.1. Albumine ................................................................... 56

6.2.2. Ligandine .............................................................................................................. 56

6.2.3. Autres protéines ......................................................................................... 57

6.3. Biotransformation des B-lactamines .......................... 58

6.3.1. Dans le sérum .................................................................................................. 58

6.3.2. Dans le foie ..................................................................................................... 59

6.3.3. Dans d'autres sites de biotransformation ................ 60

6.4. Dégradation enzymatique ..................................................................... 60

6.4.1. Les B-lactamases ......................................................................................... 61

6.4.2. Les acylases ..................................................................................................... 61


X

6.4.3. Les estérases ........................................................................................ 64


6.4.4. La peptidase rénale ....................................................................... 64
7. MOTIFS ET OBJECTIFS DE CE TRAVAIL .................................... 67

CHAPITRE II - UNIVERSALITE DESBETA-LACTAMASES 69

1. INTRODUCTION ........................................................................................... 70
2. MATERIEL ET METHODES ..................................................................... 72
2.1. Souches bactériennes ............................................................................. 72

2.2. Détermination de la concentrationminimale in­


hibitrice 72

2.3. Culture des bactéries et préparationde 1 1 ex­

trait brut 72

2.3.1. Entérobactéries ............................................................................................ 72

2.3.2. Autres bactéries ......................................................................................... 73

2.4. Détermination de 11 activité enzymatique ................... 74

2.4.1. Hydrolyse de la nitrocé fine ....................................................... 74

2.4.2. Méthode microbiologique de diffusionsimple ... 74

2.4.3. Méthode microbiologique d'hydrolysepériphéri­

que 75

3. RESULTATS .................................................................................................... 76
3.1. Les entérobactéries ................................................................................ 76

3.2. Les cocci gram-positifs ................................................................... 79

3.3. Les actinomycètes ...................................................................................... 79

3.4. Le mycoplasme .................................................................................................. 79

4. DISCUSSION ................................................................................................. 81
4.1. Méthodes d'études ...................................................................................... 81

4.2. Souches bactériennes ............................................................................. 83

4.3. Universalité ..................................................................................................... 86

CHAPITRE III - ROLE DE L'OXYGENE SUR LASYNTHESE DES


BETA-LACTAMASES 88

1. INTRODUCTION ........................................................................................... 89
XI

2. MATERIEL ET METHODES ............................................................................. 91

2.1. Souches bactériennes ............................................................................ 91

2.2. Caractéristiques morphologiques et biochimiques

des souches étudiées ............................................................................. 91

2.3. Composition des milieux de culture .................................. 91

2.4. Culture des bactéries .......................................................................... 92

2.5. Préparation des extraits bruts ................................. 92

2.6. Détermination de l'activité enzymatique ................... 92

2.7. Essais avec malate et fumarate .............................................. 93

3. RESULTATS .................................................................................................... 94
3.1. Expériences préliminaires ............................................................. 94

3.2. Influence des paramètres physico-chimiques sur

la synthèse de B-lactamase .......................................................... 94

3.3. Essai de 1'activité fumarase .................................................... 95

4. DISCUSSION ................................................................................................. 98
4.1. Expériences préliminaires ................................................... 98

4.2. Influence des paramètres physico-chimiques ....

4.3. Activité fumarase ............................................................................ 100

4.4. Conclusions ........................................................................................................ 101

CHAPITRE IV - INTERACTION DE PROTEINES SOLUBLES DU FOIE


DE RAT AVEC LES BETA-LACTAMINES 1041 2

1. INTRODUCTION ..................................................................................................... 105

2. MATERIEL ET METHODES ............................................................................. 107

2.1. Antibiotiques et autres produitschimiques .... 107

2.2. Animaux ..................................................................................................................... 107

2.3. Préparation des organes .................................................................... 108

2.4. Préparation du foie de rat .......................................................... 108

2.5. Localisation de la fraction la plus active de

1 1 homogénat ........................................................................................................ 109

2.6. Préparation des extraits enzymatiques ......................... 109

2.7. Chromatographie ............................................................................................ 109

2.8. Détection de l'activité enzymatique ............................... 111

2.9. Essais de 1 ' activité enzymatique ...................................... 111

2.10. Essais de compétition .......................................................................... 112


XII

2.11. Méthode iodomé trique ............................................................................. 113

2.12. Essais immunologiques .......................................................................... 113

3. RESULTATS .................................................................................................... 114

3.1. Détection d'une activité hydrolytique dans


différents organes du rat ............................................................. 114

3.2. Localisation de la fraction la plus active du


foie de rat ........................................................................................................ 114

3.3. Modification de céphalosporines chromogéniques 117

3.4. Essais biologiques ................................................................................... 117

3.5. Recherche d'une B-lactamase par la méthode

iodométrique ..................................................................................................... 120

3.6. Essais de compétition .......................................................................... 120

3.7. Mesure de 1'inhibitionpar lacéfotaxime ........................ 126

3.8. Détection de la peptidase rénale ........................................ 126

3.9. Effet de 1 ' albumine ................................................................................ 128

4. DISCUSSION ................................................................................................. 133

CHAPITRE V - CARACTERISATION DE L'ACTIVITE BETA-LACTAMA-


SE DES CELLULES DE FOIE DE RAT 1401 2

1. INTRODUCTION ........................................................................................... 141


2. MATERIEL ET METHODES ..................................................................... 142
2.1. Produits chimiques et antibiotiques ............................... 142

2.2. Préparation de 1'extrait enzymatique de foie .. 143

2.3. Purification de 1'activité de type B -lactamase 143

2.3.1. Précipitation avec le sulfate d'ammonium ................ 143

2.3.2. Chromatographie d'affinité .......................................................... 143

2.3.2.1. Préparation de la colonne ............................................................... 143

2.3.2.2. Déroulement de la chromatographie ...................................... 144

2.3.3. Chromatographie échangeuse d'ions ..................................... 145

2.3.4. Filtration sur gel ................................................................................... 145

2.3.5. Ultrafiltration ............................................................................................ 146

2.4. Essai de 1'activité de type B-lactamase ................... 146

2.5. Essai des protéases dans l'extrait brut ................... 147

2.6. Electrofocalisation ................................................................................ 147

2.6.1. Electrofocalisation en gel de polyacrylamide .. 147


XIII

2.6.2. Electrofocalisation en gradient de sucrose .... 148

2.6.2.1. Bande large de pH ..................................................................................... 148

2.6.2.2. Bande étroite de pH ............................................................................... 149

2.7. Electrophorèse en gel de polyacrylamide ................... 149

2.8. Estimation du poids moléculaire ........................................... 149

2.9. Détermination des protéines ....................................................... 150

3. RESULTATS ............................................................................................................. 151

3.1. Purification de l'activité de type 6-lactamase 151

3.1.1. Précipitation avec le sulfate d'ammonium ................ 151

3.1.2. Chromatographie d'affinité .......................................................... 151

3.1.3. Chromatographie échangeuse d'ions ..................................... 153

3.1.4. filtration sur gel ................................................................................... 153

3.2. Détermination des conditions de stabilisation

enzymatique ........................................................................................................ 156

3.2.1. Effet du tampon et de la force ionique ...................... 158

3.2.1.1. Influence de la nature et de la composition des

tampons .................................................................................................................... 158

3.2.1.2. Influence des ions sodique et potassique dans

la composition du tampon phosphate ................................ 158

3.2.1.3. Influence du NaCl ..................................................................................... 161

3.2.2. Effet du pH ....................................................................................................... 161

3.2.2.1. Gamme large ....................................................................................................... 161

3.2.2.2. Gamme étroite ................................................................................................. 165

3.2.3. Effet de la température .................................................................... 165

3.2.3.1. Effet de la température sur la cinétique de la

réaction .......................................................................................................... 165

3.2.3.2. Effet de la température sur la stabilité enzy­

matique .................................................................................................................... 165

3.2.4. Effet du sucrose et du glycérol ........................................... 168

3.2.4.1. Effet du sucrose ....................................................................................... 168

3.2.4.2. Effet du glycérol .................................................................................... 170

3.2.5. Effets d'agents oxydants et réducteurs ...................... 170

3.2.5.1. Effet de l'oxygène ................................................................................. 170

3.2.5.2. Effet du pCMB ................................................................................................. 170

3.2.5.3. Effet d'agents réducteurs ............................................................ 173


3.2.6. Effet des protéases ................................................................................ 173
XIV

3.2.6.1. Détermination de 11 activité protéolytique de

1 1 extrait de foie ...................................................................................... 173

3.2.6.2. Influence des inhibiteurs de protéases ..................... 173

3.2.7. Effet des ions et de 1 1 ED T A ....................................................... 177

3.2.7.1. Influence des ions .................................................................................. 177

3.2.7.2. Influence de 1 'EDTA ............................................................................... 177

3.2.8. Effet de molécules organiques ................................................. 177

3.2.8.1. Influence de 1 1 ATR et de 5 coenzymes ........................... 177

3.2.8.2. Dé termination des concentrations optimales de

NAD et de NADP ............................................................................................... 190

3.2.8.3. Influence comparative du NAD, NADH, NADP et


N ADP H .......................................................................................................................... 193

3.3. Dé termination des caractéristiques.physico-chi­


miques . 193

3.3.1. Poids moléculaires ................................................................................... 193

3.3.2. Electrofocalisation ................................................................................ 197

3.3.2.1. Electrofocalisation en gel de polyacrylamide .. 197

3.3.2.2. Electrofocalisation en gradient desucrose .... 197

4. DISCUSSION .......................................................................................................... 200

CHAPITRE VI - CONCLUSION 205

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 211

APPENDICE ............................................................................................................................ 254


LISTE DES TABLEAUX

CHAPITRE 1

Tableau 1. Les g-lactamases des bactéries à Gram posi­

tif (actinomycètes exceptés) ........................................ 31

Tableau 2. Les g-lactamases des actinomycètes ....................... 33

Tableau 3. Les g - lactamases des bactéries à Gram néga­

tif .................................................................................................................... 34

Tableau 4. La classification d1 Ambler ................................................ 36

Tableau 5. Substrats et inhibiteurs de B-lactamases

qui ne possèdent pas l'anneau 6-lactame ... 45

Tableau 6. Activité g-lactamase de PBP ............................................. 47

Tableau 7. Dégradation de pénicillines par une activi-

de type g-lactamase .................................................................... 62

Tableau 8. Principales propriétés des peptidases réna­

les .................................................................................................................... 66

CHAPITRE II

Tableau 9. Activité g-lactamase des anaérobies, des

actinomycètes, du mycoplasme et des entéro­

bactéries étudiées ....................................................................... 77

Tableau 10. Détermination des concentrations minimales

inhibitrices ......................................................................................... 78

Tableau 11. Activité g-lactamase de Bifidobacterium et

de Propionibacterium détectée par la mé­

thode biologique ............................................................................. 80

XV
XVI

CHAPITRE III

Tableau 12. Effet de 11 oxygène, de 1 1 induction et de la

composition du milieu de culture sur la

synthèse de B-lactamase ............................................................... 96

Tableau 13. Effet du KCN sur la synthèse de 6-lactamase

en milieu minimal ................................................................................. 97

CHAPITRE IV

Tableau 14. Détermination d'une activité hydrolytique

envers les céphalosporines chromogéniques


(PADAC et nitrocéfine) dans différents

organes du rat .................................................................................. 115

Tableau 15. Activité d'échantillons de surnageants de

foie et d'acylase commerciale envers les

céphalosporines chromogéniques PADAC et

nitrocéfine ............................................................................................ 118

Tableau 16. Activité du surnageant de foie envers 9 (3-

1actamines évaluée par deux méthodes micro­

biologiques ......................................................................................... 121

Tableau 17. Résultats de la méthode iodomé trique .................. 122

Tableau 18A. Résultats des essais de compétition ..................... 124

Tableau 18 B. Résultats des essais de compétition ..................... 125

Tableau 19. Activité de 1'extrait brut et du sérum de

rat envers les céphalosporines chromogéni­

ques ........................................................................................................................ 129

CHAPITRE X

Tableau 20. Purification de 1'activité de type B-lac­

tamase par filtration sur gel de Séphacryl

5-200 ..................................................................................................................... 154


LISTE DES FIGURES

CHAPITRE 1

Figure 1. L1 évolution des g-lactamines .......................................... 6

Figure 2. g-lactamines dont le cycle azétidinone est

accolé à un pentacycle .......................................................... 8

Figure 3. g-lactamines dont le cycle azétidinone est

accolé à un hexacycle insaturé ............................... .. 9

Figure 4. g-lactamines monocycliques ................................................ 10

Figure 3. Structure de la paroi bactérienne .......................... 17

Figure 6. Les enzymes hydrolytiques des g-lactamines 22

Figure 7. Modèles évolutifs des g-lactamases ...................... 51

CHAPITRE IV

Figure 8. Procédure expérimentale utilisée pour frac­

tionner l'homogénat de foie ........................................... 110

Figure 9. Localisation de l'activité hydrolytique de

l'homogénat de foie envers le PADAC ................... 116

Figure 10. Analyse spectrophotométrique des céphalos­

porines chromogéniques et de leur produit

d ' hydrolyse ............................................................................................ 119

Figure 11. Droites de Lineweaver-Burkreprésentant

1'inhibition de l'extrait de foie par la

céfotaxime ............................................................................................... 127

Figure 12. Déterminationspectrophotométrique de 1 ' ac­

tivité avec un sérum de chèvre normal et un

sérum de chèvre anti-albumine de rat sur

1'activité enzymatique de l'extrait de foie

de rat ........................................................................................................... 130

Figure 13. Immunodiffusion sur lame ...................................................... 132

XVII
XVIII

CHAPITRE V.

Figure 14. Pourcentage cumulatif de protéines totales

précipitées et d'unités de 8-lactamases

précipitées en fonction du pourcentage de

saturation en sulfate d1 ammonium ............................ 152

Figure 15. Modèle d'élution de 11 extrait brut de foie

sur colonne de Séphacryl 5-200 .................................. 155

Figure 16. Electrophorèse analytique de la filtration

sur Séphacryl 5-200 ................................................................... 157

Figure 17. Influence de la nature et de la composition

des tampons en fonction du temps et de la

concentration en Na Cl ............................................................. 159

Figure 18. Influence du phosphate monosodique et mono­

potassique en fonction du temps et de la

concentration en Na C 1 .............................................. .. 160

Figure 19. Influence de la concentration en N a C1 en

fonction du temps .............................................................. 162

Figure 20. Influence du pH sur l'activité enzymatique

restante après différents temps d'incuba­

tion à 5 0 C....................................................................................... 163

Figure 21. Activité enzymatique en fonction du pH


(gamme large) ...................................................................................... 164

Figure 22. Activité enzymatique en fonction du pH


(gamme étroite) ................................................................................ 166

Figure 23. Effet de la température sur l'activité de

l'enzyme hépatique ....................................................................... 167

Figure 24. Effet de la température sur la stabilité de

1'activité enzymatique du foie en fonction

du temps ..................................................................................................... 169

Figure 25. Influence du glycérol sur la stabilité de

l'enzyme hépatique ....................................................... .. 171

Figure 26. Effet comparatif de l'azote et de l'oxygène

sur la stabilité de l'activité enzymatique


du foie ......................................................................................... ... 172
XIX

Figure 27. Influence du 2-mercaptoéthanol, du dithio-

thréitol et du pCMB sur 1 ' activité de 1 1 en-

zyme du foie en fonction du temps ......................... 174

C
Figure

C
Détermination de l'activité protéolytique

O
M
de l'extrait de foie ................................................................ 175

Figure 29 . Influence de 1'aprotinine et de la leupep-

tine sur l'activité de l'enzyme de foie en

fonction du temps ......................................................................... 176

Figure 30. Influence de l'ion magnésium sur 1'activité

de 1'enzyme de foie en fonction du temps .. 178

Figure 31 . Influence de l'ion manganèse sur 1'activité

de l'enzyme de foie en fonction du temps .. 179

Figure 32. Influence de l'ion potassium sur l'activité

de l'enzyme de foie en fonction du temps .. 180

Figure 33. Influence de l'ion calcium sur 1'activité

de l'enzyme de foie en fonction du temps .. 181

Figure 34 . Influence de l'ion molybdène sur 1’activité

de l'enzyme de foie en fonction du temps .. 182

Figure 33. Influence de l'ion cobalt sur l'activité de

l'enzyme de foie en fonction du temps ............. 183

Figure 36 . Influence de l'ion zinc sur 1'activité de

1'enzyme de foie en fonction du temps ............ 184

Figure 37. Influence de l'ion fer sur l'activité de

l'enzyme de foie en fonction du temps ............. 185

Figure 38. Influence de l'ion cuivre sur l'activité de

l'enzyme de foie en fonction du temps ............. 186

Figure 39. Influence de 1 ' EDTA sur 1'activité de l'en-

zyme de foie en fonction du temps ......................... 187

Figure 40 . Influence des cofacteurs cocarboxylase et

codécarboxylase ainsi que de l'ATP sur

1'activité de l'enzyme de foie .................................. 188

Figure 41 . Influence des cofacteurs NAD, NADP et F AD

sur l'activité de l'enzyme de foie en fonc­

tion du temps ...................................................................................... 189

Figure 42 . Détermination de la concentration optimale

de NADP pour stabiliser l'enzyme de foie .. 191


Figure 43. Dé termination de la concentration optimale

de NAD pour stabiliser 11 enzyme de foie ... 192

Figure 44. Influence des cofacteurs N AD et NADP, N ADH

et NADR H sur 11 activité de l'enzyme de foie

en fonction du temps ................................................................ 194

Figure 45. Estimation du poids moléculaire de l'enzyme

hépatique qui dégrade le PADAC en HPLC sur

gel T S K G3000SW .................................................................. 195

Figure 46. Filtration de l'extrait brut de foie sur

gel de Séphacryl 5 -20 0 .............................................. 196

Figure 47. Electrofocalisation de l'extrait brut de

foie en gel de polyacrylamide ..................................... 198

Figure 48. Electrofocalisation en gradient de sucrose

d'un extrait de foie filtré sur Séphacryl

5-200 (gamme étroite d'ampholytes) ...................... 199


CHAPITRE I

Revue de la littérature
2

1. INTRODUCTION

Parmi les développements les plus remarquables en

science contemporaine, l'application clinique des antibiotiques

du groupe des B-lactamines apparaît comme un événement mar­


quant. La découverte de la pénicilline par Fleming (112), puis

les travaux menés à Oxford par Florey, Chain, Abraham et leurs


collaborateurs ( 4., 6 8), ont conduit à l'utilisation de ce

composé à des fins thérapeutiques au cours de la seconde guerre

mondiale. L'effort de développement sans précédent qui a été

entrepris à cette époque a permis une production sur grande

échelle de la pénicilline. Les résultats encourageants obtenus

c1 iniquement avec la pénicilline ont stimulé la recherche d'au­

tres antibiotiques.

Quelques décennies plus tard, on peut évaluer l'im­

pact de cette découverte en réalisant ce qu'elle représente

pour la société d'aujourd'hui. D'un point de vue économique,

l'industrie pharmaceutique emploie des dizaines de milliers de

personnes et réalise un chiffre d'affaire dépassant le milliard

de dollars (192). D'ailleurs, les agents antimicrobiens cons­

tituent un des groupes de médicaments le plus utilisé en méde­

cine aujourd'hui.

Au niveau scientifique, l'étude des antibiotiques a

permis d'acquérir des connaissances considérables en chimie

(363) et en physiologie bactérienne (314). L'étude des mécanis­

mes de résistance des bactéries aux antibiotiques a contribué à

paver la voie à des techniques nouvelles en génétique molécu­

laire en plus d'intensifier les recherches quant au développe­

ment de nouveaux antibiotiques mieux conçus pour contrer les

moyens de défense des micro-organismes.

Cette découverte a eu un impact incommensurable pour

la société lorsque l'on considère les millions d'individus dont

la vie a été sauvée, ou qui se sont vus épargnés de longues

périodes de douleur, de souffrance ou d'inconfort causées par


l'infection. Les antibiotiques ont également permis de raccour­

cir ou d'éliminer le séjour à l'hôpital. En somme, l'avènement

de l'antib,iothérapie a contribué à l'amélioration des condi­

tions de vie ainsi qu'à l'augmentation de l'espérance de vie

(314) .
4

2. LES BETA-LACTAMINES

2.1. Diversité

Les 3-lactamines constituent une des plus anciennes,

la plus importante et la mieux étudiée des classes d'antibioti­


ques (1_7_). Elles sont uniques parmi les agents antimicrobiens

pour leur activité hautement sélective contre les cellules

bactériennes, leur spectre d'activité et leur faible toxicité

pour l'homme et l'animal (3_3, 288).

Les (3-lactamines sont des molécules qui réagissent

avec deux catégories principales d'enzymes bactériennes (59).

Les premières, certaines des enzymes de la paroi cellulaire,

sont inactivées par les 3-lactamines et représentent les cibles

létales de ces composés. Au contraire les secondes, appelées

3-lactamases, inactivent les 3-lactamines et jouent un rôle

dans la protection de la cellule contre l'attaque des 3-lacta­

mines. Nous étudierons ces deux types d'enzymes un peu plus

loin .

Le dépistage de micro-organismes producteurs d'anti­

biotiques a été la pierre angulaire des programmes de recherche

de l'industrie pharmaceutique (405). La grande majorité de ces

études a porté sur des champignons et des actinomycètes capa­

bles de produire des substances naturelles avec des structures

chimiques parfois très divergentes. Ces travaux ont permis

d'acquérir une bonne connaissance des processus métaboliques

menant à leur synthèse biologique (149, 387 ). Par ailleurs,

depuis les premières recherches sur la pénicilline, on a cons­

tamment tenté d'accroître la productivité des fermentations


d'antibiotiques (218) en utilisant le plus souvent des appro­

ches génétiques pour améliorer les souches productrices (15).

Ousqu'à 1970, seulement deux groupes de 3-lactamines

étaient connus: les pénicillines et les céphalosporines. Pen­

dant les 10 années suivantes, en plus de nouvelles pénicillines


5

et céphalosporines, une variété de composés produits par des

actinomycètes ont été découverts dont les cépham yci nés, l'acide

c1 avu1 aniqbe et la thiénamycine. Toutes ces substances portent

un cycle g-lactame et des analogues ont été développés pour

donner une variété de substances antibactériennes avec des

propriétés thérapeutiques intéressantes (109). Plus récemment,

on a isolé des molécules possédant un anneau g-lactame chez des


bactéries (154, 271, 365, 405).

La synthèse de nouvelles (3-lactamines a soulevé un

intérêt considérable, particulièrement ces dernières années, et

plusieurs méthodes synthétiques ont été employées afin d'obte­

nir des molécules qui n' auraient pu être isolées par fermenta­
tion (151, 340, 418). D'autre part, les découvertes de g-

1actamines non-classiques comme la thiénamycine et la nocardi-

cine ont constitué autant de stimuli auprès des chimistes pour

qu'ils synthétisent de nouveaux analogues de composés à cycle

g-lactame que l'on n'a pas retrouvés en nature ( 2_4, 6_1, 324,

420). L'importance croissante et la distribution des bactéries

résistantes ont accéléré les recherches afin de découvrir des

antibiotiques plus efficaces (279, 297, 329). Ainsi la struc­

ture des nouvelles g-1actamines n'a plus, dans certains cas,

beaucoup de ressemblance avec la molécule de Florey et Chain.

Alors que les premières pénicillines étaient utilisées pour

leur pouvoir bactéricide, les molécules brevetées récemment ont

la même capacité, mais ont d'abord été conçues afin d'être

insensibles à l'action des g-lactamases (88, 109). D'autres

molécules, appelées "inhibiteurs" ont pour rôle premier de

bloquer l'activité de ces enzymes (7)9, 8_0, 413); l'inhibiteur,

utilisé en conjonction avec une g-laetamine pourtant sensible à

l'action de la g-lactamase, permet de réaliser un traitement


adéquat (47 , 269 , 292) .

Le résultat de tous ces efforts constitue un vaste

ensemble d'antibiotiques dont chaque branche se distingue par

sa pharmacodynamie, par son spectre d'activité, ainsi que par


sa résistance aux g-lactamases (figure 1).
1985 -ŒFFÉTAZOLE CHLOROCARD1CINE

CEFTRIAXONE - -CÉFODIZIME

CÉFOPÉRAZONE - - CEFTAZIDIME
1980 -CEFSULODINE
CÉFOTAX1ME -
- CÉFOTI AM

CÉFADROXIL- NOCARD1CINE

CÉFACLOR- - CÉFUROXIME
1975 y-TALWPI CILLI NE
CÉFAMANDOLE-
■BACAMP1C1LLINE
-CÉPERADINE
CÉPHAPIRINE -
CARIIBACILLINE
- CÉPHACÉTRILE
CÉFAZOLINE-
1970 •SULBÉNICILLINE
FLUCLOXACILLINE
SÇT1CARC1LLINE-' ■CYCLOCILLINE

rPIVAMPlCILLINE
AZI DOC ILLINE CÉPHALEXINE
r AM0XYC1LLINE

1965 CÉPHALORIDINE-

CLOXACILLIIt V. •CÉPHALOTHINE
—OXAC1LL1NE V\
-NAFCILLIIC \
7-ACA
1960 NtMÉTVIICILLINE
PHÉNÉTHICILLINE

CÉPHALOSPORINE C
1955

PÉNICILLINE V
1950

1945 PÉNICILLINE 6

Penifii 11 h un chryvoqenum Cepha lor.porium Bactéries

Figure 1. L'évolution des (3-1 actamines (figure


adaptée de G.N. R0LINS0N, référence 305).
7

2.2. Structure et classification

Les B-lactamines ont toutes en commun un hétérocycle

azétidinone qui comprend une fonction lac tame (amide intra-

cyclique). Ce cycle peut être accolé à d'autres cycles et

porter une variété de radicaux. Des nomenclatures ont été

proposées afin de classer les B-lactamines utilisées c1 inique­


ment ou présentement à l'étude ( 4^9, 3_S_). Les figures 2,3 et 4

illustrent les molécules caractéristiques de cette famille

d'antibiotiques. Les paragraphes suivants ont pour but de

mettre en évidence les principaux groupes de B-lactamines et

quelques membres représentatifs. Le lecteur peut consulter des


volumes spécialisés (9_7, 236 , 237 , 238 , 320) s'il désire des

informations plus complètes sur le sujet.

2.2.1. keiL n.iç.i 1.1 i.n e.s_

Le groupe des pénicillines a été étudié intensivement


(336, 339). La molécule de pénicilline est un produit de

condensation de la L-cystéine, de la D-valine et d'une chaîne

latérale acyle. Les résidus des deux acides aminés constituent

le noyau de toutes les pénicillines, l'acide 6-aminopénicilla-

nique (6-A PA). Sa structure de base est constituée d'un double

anneau azétidinone-thiazo1idine (figure 2-A). Le 6-APA est le

point de départ pour la synthèse de la plupart des pénicillines


(305). Les différences dans les propriétés biologiques et

pharmacologiques des diverses pénicillines sont principalement

tributaires de la chaîne latérale en position 6. Celle-ci peut

par exemple rendre la pénicilline résistante à la dégradation

par une B-lactamase, tolérante à l'acidité gastrique ou capable

de pénétrer l'enveloppe externe des bactéries à Gram négatif


(33, 38). Théoriquement, n'importe quelle chaîne peut être

liée par des moyens chimiques avec le noyau 6-APA pour former
une nouvelle pénicilline (336).
8

PÉNICILLINES

Pénici 11 i ne G
Méthicilli ne
Ampicilline
COOH Cloxaci11ine
Péname Méci11inam

Acide 6-amino-
pënicillanique
COOH

Témocilline
COOH

Sch 29482

Pénème COOH

Acide clavulanique

Clavame ou oxapéname COOH

Peu de molécules
de ce type ont été
décri tes
Clavème ou oxapénème

Peu de molécules
de ce type ont été
décri tes

Carbapéname

R,-OCH SCH=CHNH-R
Acide olivanique
Epithiénamycine
Carbapénème COOH

CH 3 CH
Thiénamycine
Imipénème
COOH

Figure 2. (3-lactamines dont le cycle azétidinone


est accolé à un pentacycle.
9

CÉPHALOSPORINES

Acide 7-amino-
céphalosporanique

COOH
Céphème

RrCHCONH
Céfamandole
Cefsulodine

COOH

R.-CONH a non-substituées

Cëphalothine
Cëfotiam

COOH

et aminées

Groupe 3 de

COOH

RrC-CONH
Ceftazidime
Cëfotaxime
Ceftriaxone
COOH

R,- CONH CÉPHAMYCINES


Cëphamycine C
Céfoxitine
CH,-R Cefmëtazole
COOH

,CHÇONH
COOH Moxalactam

Oxacéphème COOH

Peu de molécules
de ce type ont été
décrites

Carbacéphème

Figure 3. 6-1actaminés dont le cycle azëtidinone


est accolé à un hexacycle insaturé.
10

3 4
NOCARDICINES
Nocardicine A

COOH
Azétidlne-2-one

RrNH.
MONOPHOSPHAMES
OH

O-R,

RrNH,
MONOCARBAMES

conhso2-r3

MONOSULFACTAMES

MONOBACTAMES
NH2
Acide 3-amino-
bactamique
nso3h

Azthréonam

ch3ccooh
CH,
NH2 ch3
HOOC-CHCH CH,CONHCHCONH-
j—N
r
\
H
Suifazécine

so3h

Figure 4. 3-lactamines monocycliques.


11

2.2.2. _Lej3 céjghjîlosjsoj?ijies

De nombreuses molécules appartiennent à cette famille

des g-1actamines (262, 384). Les céphalosporines sont le pro­

duit d'une condensation oxydative d'acétate, de L-cystéine, de

D-valine et d'acide a-aminoadipique. Leur noyau, composé de

l'anneau à fonction g-lactame fusionné avec un anneau dihydro-

thiazine, s'appelle l'acide 7-aminocépha 1osporanique (7 -A CA)

(figure 3-A). En général , des substitutions et des modifica­

tions en position 7 altèrent l'activité antimicrobienne et le

spectre d'activité, alors que des modifications en position 3

résultent d'abord en un changement des propriétés pharmacociné­


tiques et métaboliques (384).

Contrairement aux plus anciennes céphalosporines,

comme la majorité des céphèmes, les nouvelles molécules ont un

spectre d'activité élargi. Les propriétés de certains de ces

antibiotiques comme la ceftazidime, la ceftriaxone et la moxa-

lactame, leur permettent d'atteindre une proportion importante

de la flore y compris, bien sûr, les micro-organismes patho­

gènes résistants aux molécules plus anciennes (34).

2.2.3. k'.âc_i.de. c:lavjjl_an_iq_ue_

L'acide clavulanique a été découverte alors que l'on

étudiait les produits de fermentation d'actinomycètes (290).

La structure chimique de ce composé ressemble à celle d'un

péname, à la différence qu'un atome d'oxygène remplace l'atome

de soufre sur l'anneau thiazolidine d'où le nom d'oxapéname


(figure 2-C). L'acide clavulanique ne possède qu'une faible

activité antibactérienne, mais il peut être un puissant inhibi­


teur des g-1actamases (2 91, 416).
12

2.2.4. Les. ç.aj^fcmpj|nènms_

On compte plus d'une trentaine de molécules qui ap­

partiennent à cette branche. Elles possèdent toutes un penta-

cycle insaturé avec un carbone en position 1 (figure 2- D ) . On

peut les diviser en quatre groupes selon la nature chimique de

leur chaîne latérale en position 6: isopropy1 e, isopropy1idène,

éthyle et thiénamycine. La thiénamycine fut le premier repré­

sentant des carbapénèmes. Cette substance n'était pas adéquate

cliniquement à cause de son instabilité en solution concentrée

et à l'état solide. La synthèse du dérivé amidine, la N-


formimidoy1 -thiénamycine (imipénème) a permis l'utilisation à

des fins thérapeutiques d'un composé plus stable et avec des

propriétés antibactériennes supérieures à la thiénamycine


(171). On retrouve également dans cette branche les acides

olivaniques, chez lesquels on a mis en évidence des propriétés


inhibitrices des g -1ac tamases (80).

2.2.5. J.ejs J3-^la_ctjJmjinjis_moinocj£C_l i_gues_

Les g-lactamines monocycliques, aussi appelées mono-


lactames (_5J5) comprennent les nocardicines, les monophosphames,

les monocarbames, les monosu 1factames et les monobactames (fi­

gure 4). La première molécule à appartenir à cette branche fut

la nocardicine A (12). Par ailleurs, les monobactames, pro­

duits par des bactéries saprophytes (154, 365) et des actinomy­

cètes (254), représentent un développement récent dans le champ

de recherche des nouvelles g-lactamines. Contrairement aux

pénicillines et aux céphalosporines, les monobactames naturels

possèdent une faible activité antibactérienne. On a ainsi dû

procéder à des modifications chimiques de leur structure afin

d'améliorer leur potentiel antibactérien (3_8, 71).


13

2.3. Mode d'action

L'étude des mécanismes d'action des 6-lactamines est

un vaste champ de recherches que nous tenterons de résumer

brièvement. Des revues détaillées sur le sujet ont été pu­


bliées récemment (288, 357, 400).

Les g-lactamines exercent leur action antibactérienne

en interférant dans les stades finaux de la biosynthèse du

peptidog 1 ycan. Le peptidog1ycan est une molécule en forme de

filet (288) et un constituant important de la paroi cellulaire

de la plupart des bactéries (l_8_, 33). Il fournit une rigidité

à la paroi tout en protégeant le micro-organisme contre les

hautes pressions osmotiques à 1'intérieur de la cellule. Toute

interférence avec la synthèse ou l'hydrolyse du peptidog1ycan

conduit à la formation d'un réseau fragile qui échoue à fournir


le support nécessaire à la cellule (288).

Chez toutes les bactéries, à l'exception des myco­


plasmes (217b), on retrouve sur la membrane cytoplasmique un

ensemble de 3 à 10 protéines différentes, de poids moléculaire

variant de 30,000 à 100,000. Ces protéines lient la péni­

cilline de façon covalente (380). Quelques auteurs franco­

phones les appellent PLP (protéines liant les pénicillines)

mais elles sont mieux connues sous le nom de PBP (penicillin­

binding proteins).

Elles peuvent être séparées par électrophorèse et


détectées par des techniques autoradiographiques (356). Les

PBP sont impliquées dans la synthèse du peptidoglycan, la

régulation de la croissance cellulaire et la division cellu­


laire (410). Elles catalysent principalement des réactions de

transglycosylation et de transpeptidation (7_) avec les enzymes

D-carboxypeptida ses et transpeptidases. On a même identifié


des PBP qui pourraient jouer un rôle bifonctionnel (193, 241).

Les PBP constituent la cible des effets des B-lactamines qui

varient de l'inhibition pure et simple de la croissance ce 11u-


14

1 ai re (incluant des altérations morphologiques comme la produc­

tion de formes rondes ou de filaments (219)) à la mort et la

lyse de la cellule bactérienne (245). L'effet létal ou lytique

est une conséquence secondaire de l'inhibition de l'assemblage

de la paroi cellulaire et il implique un groupe de protéines

appelées autolysines (347).

Le mécanisme d'action des g-lactamines implique l'a­

cylation d'un résidu sérine du site actif des peptidases (117 )

pour former un intermédiaire enzyme-antibiotique relativement

stable, et qui empêche l'accès du substrat naturel au site


actif (407). Tipper et Strominger (378) ont suggéré que la

pénicilline serait un analogue de structure du substrat des

transpeptidases et des carboxypeptidases, le dipeptide D-

a 1 any 1-D-a 1 an i ne. La comparaison des modèles moléculaires

tridimensionnels de la pénicilline et du constituant dipeptidi-

que du peptidoglycan a montré des similitudes significatives


entre les deux (401). Bien que l'hypothèse précédente ait été

vérifiée pour les D-carboxypeptidases de faible poids molécu­

laire, on n'a pas encore prouvé sa validité pour les PBP à

poids moléculaire élevé qui sont les cibles létales de la

pénicilline (357).

Des études de la conformation spatiale des atomes ont

démontré que le lien g - 1ac tame des pénicillines et des céphalo­

sporines doit être intact pour manifester une activité antibac­

térienne (288). La découverte récente des g-lactamines monocy­

cliques a permis de confirmer l'affirmation précédente et

d'infirmer le pré requis qu'une structure bicyclique est essen­


tielle pour obtenir une activité biologique (3JL, _LL> 122, 407 ).

L'activité d'une B-laetamine particulière pour chaque PBP

dépend de sa taille, de la distribution spatiale des atomes qui

la constituent, ainsi que de la charge des chaînes latérales

sur le noyau g -lactame (277).

On a entrepris récemment des études crystallographi-

ques aux rayons X de la structure moléculaire des g-1actamases


15

(57., 69., 99., 239) , des B- lactamines (288) et des PBP (178).

Les connaissances acquises dans ce domaine permettront de des­

siner de nouveaux antibiotiques qui pourront inactiver des PBP

essentielles sans être reconnus et détruits par les B-lacta­


mases ( TjS ).
16

3. LA RESISTANCE BACTERIENNE AUX BETA-LACT AM I NE5

Dans les dernières décennies, les multiples efforts

déployés pour combattre les bactéries pathogènes ont permis au

corps médical de compter sur une variété d'antibiotiques pour

traiter les infections. Néanmoins, l'incidence des micro­

organismes résistants n'a cessé de croître depuis l'avènement

des antibiotiques (92). On a notamment impliqué l'usage répan­

du et parfois irrationnel des antibiotiques pour expliquer

l'augmentation des bactéries résistantes (200, 203, 297).

D'une façon générale, un antibiotique doit, pour être

efficace, agir sur une ou plusieurs cibles dans la cellule

bactérienne, atteindre des cibles en concentration suffisante

et éviter l'inactivation due à des substances produites par la


cellule (296). Pour affecter les bactéries, les 3-1 actamines

doivent traverser les enveloppes externes à la surface de la

cellule, doivent posséder une affinité pour les protéines im­

pliquées dans la synthèse de la paroi cellulaire et enfin,

éviter la destruction par les B-lactamases (243).

3.1. Structure de 1a paroi

Afin de mieux comprendre les mécanismes responsables

de la résistance bactérienne aux g-lactamines, il apparaît

important de décrire succintement la structure de la paroi

cellulaire bactérienne.

3.1.1. j3 ajc tj| r^Leja Çjr a/n^n^gja M ve^s_

Chez les bactéries à Gram négatif, la paroi est

composée de plusieurs couches superposées (figure 5-A). Un

antibiotique doit d'abord traverser la membrane externe compo­

sée de lipoprotéines, de lipopolysaccharides, de phospholipides

et de protéines. La membrane externe peut être considérée

comme une double couche hydrophobe parsemée de canaux (porines)


17

A- Bactéries gram-négatives
PROTÉINE

PORINE

PHOSPHOLIPIDS

MEMBRANE
EXTERNE LIPOPOLYSACCHARIDE

LIPOPROTÉINE

ESPACE
PÉRIPLASMIQUE PEPTIDOGLYCAN

BÊTA-LACTAMASE

hEMBRANE
CYTOPLASMIQUE
m ? ? fi ? « PBP

PROTÉINE DE
TRANSPORT

B- Bactéries gram-positives

BÊTA-LACTAMASE

HYDRATE DE CARBONE

CAPSULE PROTÉINE

PEPTIDOGLYCAN

MEMBRANE
CYTOPLASMIQUE mnRRmmmfljam— PHOSPHOLIPIDS

6 6 U ü> & b otf o o o o o o olf o 0 <>


PROTÉINE

Figure 5. Structure de la paroi bactérienne.


18

et de polysaccharides hydrophiles. La double couche est ancrée

à des points spécifiques au peptidoglycan sous-jacent. Une

molécule d'antibiotique, ou toute autre molécule n'utilisant

pas un système de transport spécifique, est forcée d'ouvrir une

brèche dans cette barrière pour atteindre sa cible. Deux voies

sont possibles. La première est hydrophile: on pense que la

majorité des g-lactamines empruntent les porines constituées

d'un canal rempli d'eau et qui donne accès à l'espace périplas-


mique (253, 325, 426). La seconde, utilisée par des antibioti­

ques hydrophobes, emprunte la double couche de phospholipides

hydrophobes. On a démontré que certaines pénicillines, dont


l'ampicilline, préfèrent cette route (420, 421). Les deux

voies présentent cependant des contraintes à la perméabilité

des molécules. Des facteurs comme la taille et la conformation

des molécules d'antibiotiques, ou la distribution des charges

sur les couches externes de la membrane, peuvent limiter

l'accès à une quantité suffisante d'antibiotique vers les

cibles (126, 148, 253). Dans l'espace périplasmique, on

retrouve les protéines cibles (PBP) et les g-lactamases. Ces

dernières peuvent inactiver les g-lactamines qui sont parvenues

dans l'espace périplasmique, avant même qu'elles ne puissent se

fixer sur les PB P.

3.1.2. B.a.£tj|r-!e_s Hra.m^po^s_i t_ivj3S

Le problème de perméabilité est presqu'inexistant

chez les bactéries à Gram positif, puisqu'il n'y a pas de


membrane externe (figure 5-B). La couche de peptidoglycan est

cependant plus épaisse, mais elle n'empêche pas la diffusion de

l'antibiotique vers les protéines cibles sur la membrane cyto­

plasmique (300). La g-lactamase peut quitter la cellule et

détruire l'antibiotique dans le milieu extracellulaire.

3.2. Aspects génétiques

D'un point de vue strictement génétique, les mécanis­

mes de résistance peuvent être soit naturels, soit acquis. La


résistance naturelle, aussi appelée résistance intrinsèque, est

commune à une majorité de souches d'un même groupe de bactéries


(125, 300). Par exemple, la résistance naturelle des bactéries

à Gram négatif est due à la présence d'une g-lactamase, mais

surtout à la structure relativement imperméable de leur paroi

cellulaire qui ralentit la diffusion des molécules d'antibioti­

ques vers leurs cibles (300). C'est le cas notamment de Pseu­

domonas aeruginosa chez qui la faible pénétration à travers la

membrane externe le rend hautement résistant à la plupart des

g-lactamines (11, 126, 196). On a également invoqué chez cette

espèce une faible affinité de PBP pour les g-lactamines (304)

quoique d'autres travaux soutiennent le contraire (357, 428).

Au contraire, chez les micro-organismes gram-positifs, les g -

1actamines n'ont généralement qu'à traverser la couche du pep­

tidoglycan pour atteindre les PBP. Cette couche ne semble pas

barrer l'accès à des molécules de la taille des antibiotiques,

à moins qu'il n'y ait du matériel capsulaire (glycocalyx) (277)

qui de toute façon n'influencerait que marginalement leur dif­

fusion. Baci1 lus meqaterium échappe cependant à la règle (70).

Néanmoins, la présence d'une g-lactamase chez les Staphylococ­


cus (203) ou le manque d'affinité des PBP pour les g-lacta­

mines chez les entérocoques (114, 412) constituent des exemples

de résistance naturelle des bactéries gram-positives.

La résistance acquise est une conséquence de la sé­

lection sous la pression des antibiotiques. Une bactérie peut

acquérir une résistance par mutation qui affectera par exemple

un facteur intrinsèque (35, 106). On verra plus loin que

plusieurs mécanismes de résistance sont tributaires des muta­

tions. L'acquisition par une bactérie d'une information géné­

tique nouvelle sous forme de plasmides de résistance constitue

de loin le facteur primordial (245). Les plasmides sont pré­

sents chez presque toutes les espèces de bactéries et sont

largement distribués dans la nature (246). La résistance p 1 as-

mi d i q u e peut s'illustrer par la synthèse d'une g-lactamase


( 301), quoiqu'elle puisse également entraîner une modifie

de la perméabilité de la paroi (152, 153).


20

3.3. Mécanismes de résistance

La résistance des bactéries aux g-lactamines est


connue depuis 1940 ( 3_) • Cependant, la découverte de bactéries

porteuses de résistances multiples au Japon à la fin des années


cinquante (393) a pour ainsi dire ouvert la voie à l'étude des

mécanismes de résistance. Les facteurs qui déterminent la

résistance des bactéries sont multiples, si bien que l'on

reconnaît aujourd'hui quatre mécanismes distincts de résistance


bactérienne aux g-1actamines (125).

3.3.1. B.aJLriè.re_de per_mj|ajDi_li_té_

On a vu auparavant que cette barrière peut prévenir

l'accès d'une quantité suffisante d'antibiotique vers les PB P.


Des souches mutantes déficientes en porines (158, 159, 228) ou

dont le contenu en lipides de la paroi est modifié (205, 326)

atteignent des niveaux de résistance accrus.

3.3.2. üojliJLi-CaJLio.ns. de_lji ç.i.ble.

Ce mécanisme de résistance implique généralement une

réduction de l'affinité des molécules cibles pour l'antibioti­

que. On peut mentionner à titre d'exemple les souches de

Staphylococcus aureus où la méthicilline peut induire la syn­

thèse d'une PBP supplémentaire qui possède peu d'affinité pour

les 6-lactamines et qui rend les cellules résistantes à ces


antibiotiques ( 313, 3 8 5 b). Des altérations de PBP ont été

observées tant pour les bactéries à Gram positif (121, 243,

411) que pour les bactéries à Gram négatif (_8_9_, 228, 355).

L'émergence de ce type de résistance chez des souches cliniques

qui sécrètent peu ou pas de g-lactamase illustre bien la facul­

té d'adaptation des bactéries et il pourrait bien être une


cause commune de résistance dans le futur (357).
21

3.3.3. To_léra_nce^

Parmi les propriétés remarquables des g-lactamines,

le pouvoir bactéricide est l'une des plus importants. Des

concentrations voisines de g-lactamines permettent d'inhiber la


croissance d'une bactérie ou de la tuer in vitro (179). Les

auto lysines du peptidog1ycan agissent comme médiatrices de la


mort cellulaire après exposition aux g-lactamines (379). Les

bactéries dont la fonction autolytique est déficiente demeurent

sensibles à l'antibiotique, mais peuvent néanmoins survivre en

sa présence. Tomasz et ses collègues ont appelé ce phénomène


tolérance (381).

Par définition, une souche tolérante montre une di­

vergence entre l'activité inhibitrice et l'activité bactéricide

de l'antibiotique, de telle sorte que la concentration minimale


bactéricide (CMB) divisée par la concentration minimale inhibi­

trice (CM I ) est plus grande ou égale à 32 (247, 313). Cepen­

dant, dans une publication récente sur le sujet (277), on

reconnaît que cette définition ne fait pas 1 'unanimité et que

le rapport CMB/CMI peut varier de 8 à plus de 64. La tolérance

se manifeste de plus en plus fréquemment en clinique, particu­

lièrement chez des bactéries à Gram positif dont les staphylo­

coques (313) et les streptocoques (134, 179). Elle s'illustre

par des infections prolongées lorsqu'une thérapie à dose nor­


male, mais trop faible, est utilisée (213).

3.3.4. üé_si.st _ance_ejnzxroa.t i.qHe_

Trois catégories d'enzymes bactériennes peuvent réa­

gir avec les g-lactamines avant qu'elles puissent accéder aux

protéines cibles.

3.3.4.1. Les g-lactamases

Elles catalysent l'hydrolyse du lien g-lacta me des


pénicillines et des céphalosporines (figure 6). Cette réaction
22

Céphalosporines
O
11

COOH
ACYLASE
ESTERASE
B-LACTAMASE

COOH

R-C-NH
O

Pénicillines

Figure 6. Les enzymes hydrolytiques des 3-1actamines.


23

irréversible détruit le site de l'activité antibactérienne.

Ainsi jouent-elles un rôle très important dans la résistance

clinique aux antibiotiques (267, 301, 367). Nous les étudie­

rons plus en détail au point 4. Il est cependant opportun de

mentionner qu'en plus de leur fonction hydrolytique, des au­

teurs ont postulé que les g - 1ac tamases peuvent bloquer l'accès

des R BP à certaines g-1actamines par un mécanisme appelé bar­


rière non-hydrolytique (367) ou "trapping" (374). Ce type de

résistance affecterait principalement les céphalosporines


stables aux g-lactamases ( .5 _3 , 270 , 2 80 , 3_21_, 323 ) . On

l'observe particulièrement chez les bactéries à Gram négatif


qui possèdent une g -1actamase inductible (12 8, 129). Celle-ci

est déréprimée de façon stable par mutation ou de façon réver­


sible par l'antibiotique qui agit comme un inducteur (130, 204,

321). La résistance aux nouvelles céphalosporines serait ainsi

causée par une production accrue de g - lactamases qui vont lier


les molécules d'antibiotiques en un complexe stable (270). En

condition d'excès d'enzymes, il serait peu probable que l'anti­

biotique puisse atteindre les P BP en quantité suffisante (322).

Vu et Nikaido (393) ont récemment mis en doute la théorie du

"trapping". D'après eux, la résistance des bactéries aux 6 -

lactamines à spectre large s'expliquerait davantage par un

mécanisme hydrolytique: la g -1ac t amase qu'ils ont étudiée peut

inactiver, quoique lentement, les molécules d'antibiotiques

ayant franchi la barrière de perméabilité.

3.3.4.2. Les estérases

Les estérases (364), aussi appelées acylesté rases

(2 33), acéty1 esté rases (2 67) ou hydrolases d'ester carbox y 1i-

ques (84), hydro 1ysent le groupement acétoxyméthyle en position

3 de l'anneau dihydrothiazine de certaines céphalosporines

comme la céphalosporine C (37) (figure 6). Une fois transformé

en désacéty1-cépha1osporine, l'antibiotique possède une activi­

té antibactérienne réduite (364). Les estérases sont largement

distribuées dans la nature (387). Elles ont été isolées chez

des bactéries (1^, 3J7 , 2 3 3), des actinomycètes ( 9_8_) et des


24

champignons (260). Ces enzymes ne constituent pas un facteur

important dans la résistance aux g-lactamines des bactéries


pathogènes (267).

3.3.4.3. Les acylases

Cette classe d'enzymes a été particulièrement bien

étudiée à cause du rôle qu'elle joue dans la fabrication de 6 -

lactamines semisynthétiques (212, 388). Les acylases sont

connues sous une variété d'appellations: pénicilline amidase,

pénamidase, pénicilline G acylase, "penicillin splitting and

synthesizing enzyme" , acy11ransférase , pénicilline déacylase,

pénicilline acylase, pénicilline G amidohydro1ase (138); amido-

hydrolase (296); amidase (364). Elles ont la propriété de

rompre par hydrolyse le lien peptidique par lequel le groupe­

ment latéral acy1e en position 6 de la molécule de pénicilline

est relié au noyau 6-APA (figure 6). Pour les céphalosporines,

l'enzyme agit en position 7. Dans un cas ou dans l'autre,

1 ' acy1ase réduit l'activité biologique de l'antibiotique sans


complètement l'inactiver (9_i, 10 3, 137, 296). Dans certaines

conditions, l'action de l'enzyme est réversible (387).

Les micro-organismes capables de synthétiser une acy­

lase sont nombreux et se distribuent tant chez les bactéries et


les actinomycètes, que chez les levures et moisissures (387).

Une des premières classifications considérait les acylases


fongiques (type I) et les acylases bactériennes (type II)

séparément (138). Aujourd'hui, on distingue les acylases selon

leur origine et la spécificité de leur(s) substrat(s): les

pénicillines acylases microbiennes (3 types), les céphalospo­

rines acylases microbiennes et les pénicillines acylases non-


microbiennes (389).

Les propriétés biochimiques particulières des acy­

lases, comme une faible affinité pour leurs substrats, une

activité optimale à pH alcalin et un pouvoir antibactérien du

produit de la réaction expliquent en partie le rôle négligeable


25

de ces enzymes dans la résistance bactérienne (138, 267, 296).

3.3.5. Conclusion

En résumé, 1'émergence de la résistance aux g-lacta-

mines a considérablement réduit la valeur d'antibiotiques qui

étaient auparavant efficaces contre des espèces comme Entero-

bacter, Serratia, Citrobacter, Pseudomonas ou Staphylococcus.

Ces micro-organismes comme d'autres, réussissent à tenir en

échec les moyens entrepris pour les contrôler afin d'assurer

leur survivance. Il est possible que des mécanismes d'adapta­

tion encore inconnus puissent apparaître dans l'avenir en ré­

ponse à l'introduction de nouvelles molécules (187).


26

4. LES BETA-LACTAMASES

4.1. Définition

Ainsi que nous l'avons vu précédemment, les B -lacta­


mase s [pénicilline (céphalosporine) g - 1actame amidohydrolases,

EC 3.5.2.6 3 hydrolysent le lien g- lactame des pénicillines et

des céphalosporines susceptibles pour donner un produit biolo­

giquement inactif (figure 6). Les produits d'hydrolyse des

pénicillines, les pénici11oates, sont stables et peuvent être

facilement détectés (364, 361), Puisqu'ils portent un groupe­

ment acide de plus que la molécule mère, on les retrouve par­


fois sous l'appellation d'acides pénicil lo'iques. Par contre,

les cépha1osporoates issus de l'hydrolyse des céphalosporines


sont des intermédiaires instables (142). Ils subissent par

conséquent d'autres étapes de dégradation en fonction de la

nature du radical chimique en position 3 (249). Il est par

conséquent difficile de les détecter. Quant aux autres molé­

cules qui contiennent un anneau g -1actame (comme les céphamy-

cines, les clavames, les oxacéphèmes, les carbapénèmes et les

monobactames), la plupart sont considérés comme des substrats

potentiels pour les g-lactamases. En outre, certaines de ces

nouvelles molécules semblent être hydro 1ysées par une variété


de g-lactamases (225), mais l'identification des produits d'hy­

drolyse n'a pas encore été réalisée (366).

4.2. Mécanisme d'action

A l'aide de dérivés halogénés de la pénicilline comme

l'acide 6-g-bromopénicillanique, on a démontré qu'une sérine

était responsable de l'attaque du cycle g-lactame ((7(7, 186).

Cette attaque provoque l'ouverture de l'anneau pour former une

acy1-enzyme. Chimiquement, 1'acy1-enzyme est dérivée du grou­

pement a-carboxyle de l'acide pénicilloïque et du groupement

hydroxyle de la sérine. C'est l'hydrolyse de l'ester de sérine

et non l'ouverture du cycle g-lactame qui constituerait l'étape


limitative de la réaction (18 5). En outre, malgré leur re 1 a­
27

ti v e spécificité envers des composés à cycle g-lactame, les

g-lactamases possèdent un site actif assez souple leur permet­

tant de s'adapter à une vaste gamme de substrats (5_9, 12).

Les B-lactamases de Staphylococcus aureus (6_4) , de

Bacillus cereus type I (186) et TEM (110 ) possèdent toutes un

site actif où la sérine joue un rôle prédominant. Par exemple,

la substitution de la sérine du site actif par la thréonine

rend l'enzyme TEM totalement inactive ( 90). Ces B-lactamases

montrent aussi une homologie de la séquence des acides aminés


(_8). Par ailleurs, on a isolé des acy 1-enzymes chez Enterobac-

ter c 1 oacae P99 (4_0, 168), Pseudomonas aeruginosa et Escheri­

chia coli K12 (184, 186). La séquence peptidique de ces B-

lactamases chromosomiques est voisine mais elle diffère consi­

dérablement des trois premières (4JD, 185). S'il semble que les

g-lactamases soient toutes des sérine-enzymes, la B-lactamase

II de Bacillus cereus échappe néanmoins à la règle. En plus,


elle diffère des autres par un besoin d'ion Zn++ et par une

absence d'homologie de la séquence d'ADN (144).

4.3. Propriétés générales

Les B-lactamases sont présentes dans une grande di­

versité de familles et d'espèces microbiennes, notamment chez

les bactéries à Gram positif (_5, ^2, 101), les bactéries à Gram

négatif (119, 369), les actinomycètes (100, 267, 394), les

mycobactéries (176), les levures (227) et les cyanobactéries

(201). Elles possèdent des poids moléculaires variant de

12,000 (223) à 186,000 (391). En dépit de leur spécificité

pour les composés à cycle B-lactame, les profils d'activité

mesurés sur les pénicillines et les céphalosporines montrent

une certaine diversité. Les profils enzymatiques varient de la

"pénici11inase" à la "cépha1osporinase", avec toute une gamme

d'intermédiaires (301).

L'information génétique peut être portée par le chro­

mosome, par un plasmide ou un transposon (225). La synthèse de


28

la protéine est généralement constitutive pour les g-lactamases

plasmidiques et peut être inductible pour plusieurs g-lacta­


mases chromosomiques (301, 367). Les études des mécanismes

génétiques de régulation de la synthèse ont porté surtout sur

les espèces Staphy1ococcus aureus, Bacillus cereus, Bacillus

1 ichenif ormis (133) et chez les entérobactéries, sur Escheri­

chia coli (161), Enterobacter cloacae (129) et Citrobacter

freundii (328, 422 ). Depuis les travaux d'Ambler ( 9_) sur la

séquence en acides aminés des g-lactamases, on a récolté de

nombreuses informations sur la structure du gène actif, 11 homo­

logie des séquences et la nature de la séquence "signal". La

présence de celle-ci, aussi appelée peptide de tête, a été

remarquée chez toutes les g-lactamases étudiées jusqu'à présent


(230). De nature hydrophobique et comportant environ 25 acides

aminés (16), elle facilite l'exportation de la protéine vers la

membrane (93). La séquence est coupée avant ou juste après le

passage de la protéine à travers la membrane (215). La g -

lactamase est une enzyme périp 1 asmique chez les bactéries grain-

négatives. Quant aux micro-organismes gram-positifs, on peut

retrouver une forme de g-lactamase hydrophobe liée à la mem­

brane ainsi qu'une exoenzyme hydrosoluble, toutes les deux

produites par le même gène (250).

4.4. Rôle dans 1a résistance

Le rôle des g-lactamases dans la résistance des bac­

téries pathogènes aux g-1actamines est un sujet très controver­

sé et qui doit être réévalué très souvent à cause de l'évolu­

tion rapide des connaissances. Par ailleurs, l'activité d'une

g-laetamine particulière sur une souche bactérienne donnée est

souvent le résultat d'une combinaison complexe de facteurs


(voir point 3) dans lesquels la g-lactamase peut jouer une

variété de rôles (225, 298). Sabath (315) a proposé une vision

simplifiée de ce sujet; un micro-organisme produit une g-

lactamase qui inactive l'antibiotique avant que l'antibiotique

n'ait causé des changements irréversibles dans la cellule bac­

térienne .
29

Les 6-lactamases des bactéries à Gram positif sont

principalement extracellulaires (267) et peuvent être produites

en grande quantité (73). Par exemple, des souches de 5 taphy1o-

coccus aureus isolées en clinique peuvent synthétiser jusqu'à

0.3% de leur poids sec en pénicillinase et davantage chez

Bacillus cereus et Bacillus licheni formis. Ces deux caracté­

ristiques combinées expliquent que la résistance dans leur cas


est un phénomène de population (367): les g-lactamases sont

excrétées dans l'environnement extérieur où elles vont détruire

les 6-1 actamines à des niveaux en deçà d'une concentration

critique. Cette action permettra la croissance des cellules

bactériennes du milieu, qu'elles sécrètent ou non des 6-lacta­


mases (123). Cependant, si la quantité d'enzyme sécrétée est

trop faible ou que le facteur de dilution est trop grand, les

cellules sensibles risquent fort de subir des modifications

irréversibles causées par l'antibiotique (296, 313). Dans ce

contexte, les 6-lactamases membranaires pourraient constituer

une deuxième ligne de défense contre les 6-lactamines qui

auraient traversé la paroi (39).

La résistance due aux 6-lactamases chez les bactéries

à Gram négatif est plutôt un phénomène propre à chaque cellule


(123). L'enzyme est localisée dans l'espace périplasmique

entre les membranes interne et externe (300, 367), et l'inacti­

vation survient à ce site. Cette localisation est stratégique

puisque la 6-lactamase est placée sur le chemin que les anti­

biotiques doivent emprunter à partir de 1'extérieur de la

cellule, vers les protéines cibles (2 96). En outre, les bacté­

ries gram-négatives produisent en général moins de 6-lactamase

par cellule (moins de 0.005% du poids sec) que les gram-posi­

tives (301). L'inactivation des 6-lactamines est fonction des

caractéristiques enzymatiques des 6-lactamases concernées (Km,

Vmax) aussi bien que de la concentration relative de l'enzyme

et du substrat (140). La plupart des micro-organismes à Gram

négatif qui montrent une résistance clinique significative la

doivent à la production d'une deuxième B-lactamase (301) à

partir d'un gène plasmidique ou d'un transposon (245 , 246) .


30

Ces deux éléments jouent un rôle considérable dans l'épidémio­

logie de la résistance. Les plasmides peuvent être transmis

d'une souche bactérienne résistante à une souche sensible. La

transmission peut être tant intra-spécifique qu'inter-spécifi-

que (293). Les transposons sont tout aussi infectieux puis­

qu'ils peuvent faciliter le transfert de matériel génétique

d'un plasmide à un autre, entre plasmides et chromosomes, ou

bien entre plasmides et bactériophages (225, 299).

4.5. Classification

La classification des B-lactamases a été rendue

nécessaire lorsqu'on s'est aperçu de la diversité des protéines

appartenant à cette famille d'enzymes. Matthew et Harris (224)

ont reconnu que les B- lactamases sont spécifiques de genres,

d'espèces et de sous-espèces bactériennes. A ce niveau, une

distinction précise ne peut être obtenue qu'en comparant le

plus de paramètres biochimiques et biologiques possibles (85),

et impliquerait des subdivisions basées sur la taxonomie bacté­

rienne. Les classifications actuelles tendent au contraire à

regrouper des enzymes possédant un certain nombre de critères

communs. Les principales propriétés utilisées pour classifier

et différencier les B-lactamases comprennent le profil de sub­

strat (l'activité relative envers les B-1actamines), 1'interac­

tion avec des inhibiteurs, la nature du gène codant pour la G-

lactamase (chromosomique, plasmidique, transposon), le point

isoélectrique, le poids moléculaire, la parenté immunologique,

la séquence en acide aminés et la nature du site actif.

Historiquement, on a considéré séparément les B-


lactamases des bactéries gram-positives et gram-négatives.

Cette distinction s'explique en partie par la moindre diversité

des B-lactamases du premier groupe par rapport au second. Le

tableau 1 illustre les B-lactamases des bactéries à Gram posi­

tif. Les B-lactamases de Staphylococcus aureus sont identiques

bien que l'on distingue quatre types sérologiquement diffé­

rents. Les caractéristiques enzymatiques et génétiques des B-


ORIGINE PROFIL DE SUBSTRAT Km Pour
BETA-LACTAMASE SYNTHESE PENI (M) Pi P.M. REMARQUES RCF.
GENETIQUE
PENI AMPI METH COIN

6 x 10'5
Bacillus cereus type I C I 100 194 4 1 -9.5 28,000 372
3.3 x 10""3
Bacillus cereus type II C I 100 47 120 18 -8.7 22,500 requiert du zinc 372
1.8x 10"4
Bacillus cereus type III C - 100 71 66 12 -6.8 31,500 2 formes : lipoprotéine mem­ 83, 251
branaire et exopénici 11inase
4.9 x 10"5
Bacillus licheni formis C I 100 68 0.5 36 5.0 29,500 156, 283
749/C 373
9.5 x 10"6
Bacillus licheni formis C I 100 12 1 165 28,000 283, 373
6346/C
5 x 10"6
Staphylococcus aureus type A P I 100 185 1.5 10 8.9 29,600 294, 295
12 x 10"6
Staphylococcus aureus type B P I 100 - 1.5 - 8.9 29,600 294, 295
7.5 x 10"6
Staphylococcus aureus type C P I 100 - 0.6 - 8.9 29,600 294, 295
Staphylococcus aureus type D P NI 100 - - - - 8.9 29,600 309

Clostridium Clostridii forme C ? ~I 100 88 - 2 - - ~21,000 inhibée par le pCMB 94, 402

Clostridium ramosum C + P ? I 100 255 - 100 - - inhibée par le pCMB; pi : 94, 402
a) 7.0 - 8.0, b) 5.7

Clostridium butyri cum C ? ~I 100 150 21 4 - -4.1 214


- 91 40 20 - -82,500 inhibée par le pCMB 145

Streptococcus faecalis P - - - - - - - - 240

LEGENDE: C = chromosomique PENI = pénicilline Pi = point isoélectrique


P = plasmidique AMPI = ampicilline P.H. = poids moléculaire
I = inductible METH = méthici 11 ine REF. = références
-I = légèrement inductible COIN = céphaloridine

NI = non inductible

Tableau 1. Les B-lactamases des bactéries à Gram positif


(actinomycètes exceptés ). CO
32

lactamases de Clostridium et 5 treptococcus sont vagues et in­

complètes. Les 3-lactamases de Baci1 lus ont peu ou pas d'impor­

tance clinique. Les 3 - lactamases des actinomycètes sont dé­

crites au tableau 2. La classification des 3-lactamases de

5 treptomyces est tirée de la revue d'Ogawara (2 67).

La classification des 3-lactamases des bactéries

gram-négatives comporte une grande variété d'enzymes avec des

spectres d'activité très variables. D'ailleurs, l'importance

médicale et la fréquence élevée des infections causées par ces

bactéries justifient le nombre important de travaux qui leur

ont été consacrés. Les premières tentatives de classification

(14, 157, 327) reposaient surtout sur le profil de substrat.

La classification de Richmond et Sykes publiée en 1973 (301)

constitue, encore aujourd'hui, la classification de référence


des 3-lactamases des espèces bactériennes à Gram négatif (59,

364). On y retrouve 15 types enzymatiques répartis en 5 classes

basées sur le profil d'activité et la nature des inhibiteurs.

La classification de Sykes et Matthew (367) est une version

simplifiée de la précédente fondée sur les caractéristiques

génétiques et l'affinité des 3-lactamases envers les deux prin­

cipales familles de 3-lactamines. D'autres revues ont par la

suite proposé des mises à jour des connaissances comme celles


de Sykes et Smith (369), de Mitsuhashi e_t a_l. (23 3), de Matthew

(223), et plus récemment de Medeiros (225). Cette dernière est

particulièrement utile puisqu'elle fait le point des connais­

sances actuelles sur les 3-lactamases extrachromosomiques.

L'auteur y évalue plusieurs 3-lactamases de plasmides et de

transposons récemment décrites. Le tableau 3 résume les prin­

cipales caractéristiques des 3-lactamases des bactéries gram-

négatives. Il a été établi à partir des revues précédentes

(225, 301, 367, 369) et complété avec des travaux récents (31,

85, 102, 108, 118, 146, 207 . 208, 217 , 226 , 231, 256. 318, 319,
338. 350).

Une nouvelle classification a été proposée en 1980.

Basée sur la taille, le profil de substrat, mais surtout l'ho-


PROFIL DE SUBSTRAT P°ur
BETA-LACTAMASE Pi P.M. REMARQUES REF.
PENI (pM)
PENI AMP1 CARB CL0X METH COIN CFIN CZ0L

Streptomyces sp. Y-74 100 31 20 0 14 3 2 2 8.6 m 22,000 classe 1 267


S. cellulosae S-127 100 43 28 3 4 1 1 0 8.2 8.7 m 25,000 h

S. rimosus Y-114 100 53 15 1 9 2 0 3 - 8.8 m 25,000 »


Streptomyces E 750-3 100 28 13 5 0 2 - - 1.9 8.3 m 20,000 "

S. thioluteus Y-29 100 49 25 19 13 0 0 2 0.37 7.4, 8.1 m - M

S. phaechromoqenes 100 21 26 2 6 6 4 0 - 6.4 m 32,000 classe 2


S. 1avendulae S-55 100 27 3 0 2 0 0 0 5.5, 7.0 25,000
S. fradiae Y-59 100 51 14 3 3 0 0 0 - 5.5, 7.0 22,000 M

S. qouqeroti S-136 100 43 26 1 3 5 8 19 - 5.7 m 24,000 classe 3


S. di astati eus S-128 100 33 27 10 11 5 6 24 3.1 6.2 24,000 il

S. coeli col or S-6 100 119 7 0 0 2 0 24 4.3 5.1 25,000 classe 4


S. cacaoi S-352 100 23 54 33 100 4 0 2 0.62 5.1 32,000 classe 5

Actinomadura R-39 100 525 40 30 28 - 56 - 0.065 5.0 15,200 100

Rothia dentocariosa 100 73 41 - - - - - - - - céphalosporinase plasmidique 232

Mycobacterium phlei 100 - - - >1 285 47 - intrace1lulaire 176


M. fortuitum 100 - - - >1 156 116 - 570 - - il

M. kansasii 100 - - - 32 65 16 - - - - „

M. smeqmatis 100 92 42 - - 128 46 250 71 - 29,000 synthèse constitutive 173


M. tuberculosi s 100 - - " >1 187 67 - 2500 - - 176

LEGENDE: PENI = pénici 11ine G CARB = carbénicilli ne pi = point isoélectrique


AMPI = ampicilline COIN = céphaloridine P.M. - poids moléculaire
CLOX = cloxacilline CFIN = céphalothine REF. = références
METH = méthici 11ine CZOL = céfazoline m = bande majeure

Tableau 2. Les 6-1actamases des actinomycètes.


INHIBITION CLASSIFICATION
NATURE DU GENE PROFIL D'ACTIVITE SYNTHESE Ri P.M. DISTRIBUTION DE
pCMB CLOX RICHMOND & SYKES

Céphalosporinase I ou C R S 3.9 a 9.9 20,000 a Cette classe regroupe la grande majorité I


des bêta-lactamases chromosomiques que
44,000
l'on retrouve chez la plupart des espè­
ces gram-négatives étudiées (1).

Chromosomique Pënici 11inase I ou C R S ou R 6.8 â 8.4 15,000 a Proteus; Pseudomonas thomasii et Pseudo- II
118,000 monas mal tophi lia LI ; Legionella; Aero-
monas hydrophi lia et Aeromonas lique-
faciens.

Spectre large C S ou R S ou R 4.8 à 7.5 17,000 a Klebsiella sp.; Bacteroides fragilis; IV


Branhamella catarrhal is.
26,000

Pénici11inase C S ou R S 5.4 à 8.1 17,000 a TEM-1; TEM-2; SHV-1 ; HMS-1; ROB-1 ; III
(spectre large) 44,000 LCR-1 ; BRO-1 ; TLE-1 ; "TEM-1ike".

Oxaci11inase C S ou R R 7.1 â 7.8 23,000 a OXA-1; OXA-2; OXA-3; OXA-4; OXA-5; V


Plasmidique
44,600 OXA-6; OXA-7; "OXA-1ike".
ou
Transférable
Carbénicillinase C S ou R R 5.7 à 6.9 12,000 à PSE-1; PSE-2 ; PSE-3; PSE-4; AER-1. V
32,000

Céphalosporinase C R R 8.1 36,200 CEP-2 ?

LEGENDE: I = inductible R = résistant pCMB = p-chloromercuri benzoate


C = constitutive S = sensible CLOX = cloxaci11ine

Tableau 3. Les B-lactamases des bactéries à Gram négatif.


CO
35

mologie des séquences d'acides aminés, les travaux d'Ambler (8_)

puis de Oaurin et ses collègues (3_0, 160) ont permis de regrou­

per les B-lactamases en trois classes moléculaires. Elle fut

précisée davantage à la lumière du mécanisme d'action de la

protéine enzymatique (185). Cette classification, illustrée au

tableau 4 ne fait pas de distinction entre les B-lactamases des

micro-organismes à Gram positif et à Gram négatif.

La classe A comprend des enzymes qui partagent beau­

coup d'homologie entre elles. Les B-lactamases chromosomiques

d e Bacillus licheni formis 749/C et de Bacillus cereus type I

ont 60% d'homologie et possèdent une certaine parenté immunolo­

gique (5_); les deux ont environ 40% d'homologie et aucune

parenté immunologique avec la B-lactamase plasmidique de Sta­


phylococcus aureus PCI (368). La B~lactamase plasmidique TEM-1

des espèces à Gram négatif possède une homologie de 30 à 35%


avec les enzymes précédentes. Ambler (j^) a proposé que ces

enzymes dérivent probablement d'un même gène ancestral. La

classe B est représentée par une seule espèce, Bacillus cereus

type II, qui ne partage pas d'homologie avec les gènes des

autres classes ( 8_). Enfin, la classe C appartient aux céphalo-

sporinases chromosomiques des bactéries gram-négatives (160).

Il n'y a pas d'homologie entre les séquences de ces enzymes et

celles des membres des autres classes. Les séquences étudiées

comprennent celles d'Escherichia coli et de Shigella qui parta­

gent une grande homologie de séquence, et celles de Klebsiella,

Salmonella, Serratia et Pseudomonas, toutes des sérine-enzymes

(30, 160, 184) .

En plus de sa valeur taxonomique, la division des B -

lactamases en trois groupes permet de s'interroger sur l'ori­

gine de cette protéine: comment trois classes de protéines

génétiquement si différentes peuvent-elles posséder une même

fonction biologique, c'est-à-dire hydro lyser le cycle B-lac-

tame?
BÊTA-LACTAMASES

MÉTALLOENZYME SÉRINE-ENZYMES

CLASSE B CLASSE A CLASSE C

P.M. - 22,500 P.M. ~ 30,000 P.M. ~ 39,000


I I
Bacillus cereus II Pénici 11inases Cephalosporinases
chromosomiques
I
Pseudomonas aeruginosa

Escherichia coli
Gram-positives Gram-négatives
I I Enterobacter cloacae

Shigella sonnei
Staphylococcus aureus TEM
Shigella flexneri
Bacillus cereus I et III
Salmonella typhimurium
Bad l lus licheni formis
Serratia marcescens

Klebsiella pneumoniae

Tableau 4. La classification d'Ambler.


GO
CTi
37

5. LE ROLE PHYSIOLOGIQUE DES BETA-LACTAMASES

5.1. Introduction

La capacité des cellules bactériennes de synthétiser

une B-lactamase existait bien avant l'ère des antibiotiques.

Une souche de Staphylococcus aureus, isolée en 1933, produit


une B-lactamase (337). Un Bacillus 1 icheniformis, prélevé sur

une racine de plante qui était conservée au British Museum

depuis 1680, produit une B-lactamase semblable à celle isolée

d'un autre B_^ 1 icheniformis, près de trois siècles plus tard

(284). Ces observations indiquent donc que les gènes B-lacta-

mases étaient présents chez les bactéries avant l'utilisation

de la pénicilline. On a même retrouvé des B-lactamases dans

des bactéries isolées de populations qui n'ont jamais été


traitées avec des antibiotiques (120).

Il y a 45 ans, Abraham et Chain (3.) décrivaient la

première B-lactamase. Par la même occasion, ils étaient les

premiers à proposer la possibilité que cette enzyme puisse

avoir une fonction dans le métabolisme des bactéries produc­

trices. Il fallut attendre une trentaine d'années avant que

l'on s'intéresse vraiment à cette question. Les revues de 5az


(330) en 1970 et de Pollock (285) en 1971 ont successivement

présenté deux visions divergentes concernant le rôle des 8-

lactamases. Richmond et Sykes (301) en 1973 appuyaient l'hypo­

thèse de Pollock selon laquelle les B-lactamases jouent un rôle

d'agent détoxiquant contre les pénicillines et les céphalospo­


rines, alors que Sykes et Matthew (367 ) en 1976 se rangeaient

du côté de Saz en affirmant que les B-lactamases joueraient un

rôle d'intermédiaire dans la synthèse de la paroi bactérienne.

En 1979, un chapitre entier du volume "Beta-lactamases" (333)

était consacré à ce sujet: "Do B-lactamases have a biological

function?". On y reprenait essentiellement les idées avancées


par l'un de ses auteurs (S a z) une décennie plus tôt. Depuis

lors, très peu de connaissances nouvelles sont venues éclairer

ou soutenir cette question. Bien que l'on n'ait jamais pu


38

prouver de façon absolue un rôle physiologique pour la g -

lactamase, la littérature récente semble reconnaître d'une

part, le rôle important de la 6-lactamase dans la résistance

des bactéries pathogènes aux antibiotiques, et d'autre part, la

possibilité que la g-lactamase puisse jouer un rôle essentiel

dans le métabolisme de la cellule bactérienne (140, 267).

La question du rôle physiologique des g-lactamases

fera l'objet des paragraphes suivants. Les arguments avancés

par les diverses écoles de pensée y seront présentés à tour de

rôle, de même que les hypothèses actuelles concernant l'origine

et l'évolution des g - 1 act amases.

5.2. Les g-lactamases j ou ent u n rôle comme agents

détoxiquants

Les antibiotiques sont fabriqués par des micro-orga­

nismes que l'on retrouve dans l'environnement. Mais le rôle

précis que jouent ces molécules dans les cellules productrices

est inconnu (9J[, 187). Pour certains, la synthèse d'antibioti­

ques représente un avantage compétitif et un facteur de survi­

vance pour les espèces qui les sécrètent dans l'environnement


(218). A l'inverse, les g-lactamases auraient comme unique

rôle de protéger les bactéries contre les g-lactamines, leur

évolution ayant été marquée par la sélection dans des milieux

naturels où ces composés agissent comme inhibiteurs spécifiques

de la croissance bactérienne (285, 301).

Cette hypothèse est basée sur les arguments suivants:

a) Les g-lactamases sont hautement spécifiques aux substrats de

type pénicillines et céphalosporines (285).

b) Toute modification génétique de la g-lactamase n'affecte pas

la vie de la cellule à moins qu'il y ait des g-lactamines


dans l'environnement (285). Par exemple, l'insertion d'un

gène g-1actamase dans des souches sensibles de Staphylococ-


39

eus aureus semble n'avoir aucun effet détectable sur la

cellule, sauf ceux qui concernent la synthèse de l'enzyme


(301) .

c) Chez certaines souches bactériennes, il existe une relation

directe entre la résistance et l'activité g -1actamase (2 83).

d) Tous les organismes producteurs de g-lactamase possèdent une

paroi cellulaire dont la synthèse peut être très sensible à

l'inhibition par les g-lactamines (283).

e) Certaines espèces de bactéries ne synthétisent pas de g-

lactamase. Chez ces espèces, le rôle secondaire de l'en­

zyme n'aurait pas été important pour la survivance des


ce 1 Iules (301).

f) Certaines g-lactamases sont inductibles, parfois à partir

d'un niveau de base à peine décelable. Des variations

importantes dans les niveaux d'expression sont difficiles à

réconcilier avec un rôle physiologique secondaire (301),

d'autant plus qu'un mécanisme génétique inductible réduit le

fardeau métabolique d'un micro-organisme en lui permettant

de fabriquer une protéine seulement lorsque c'est nécessaire


(133, 187).

Même si certains de ces arguments apparaissent discu­

tables à la lumière des connaissances actuelles, quelques exem­

ples sont consistants avec cette hypothèse. Premièrement, la

production de g-lactamase par S treptomyces est justifiée d'une

part parce qu'il est lui-même producteur d'antibiotiques, et

d'autre part par la niche écologique dans laquelle on peut le

retrouver, c'est-à-dire avec d'autres micro-organismes du sol.

La g-lactamase lui assure une protection contre ses propres

métabolites et un avantage sélectif dans l'environnement natu­

rel où des g-lactamines sont produites par les champignons et


les actinomycètes (266). Le même argument peut être appliqué à

d'autres micro-organismes du sol producteurs de g-lactamase


40

comme M yxococcus xanthus (391). Deuxièmement, la g-1actamase

peut détoxiquer la pénicilline avant qu'elle ne soit utilisée

comme source de carbone pour le métabolisme cellulaire. Cette

possibilité a été remarquée _in vitro chez Pseudomonas fluorés-


cens (163). Troisièmement, la distribution des B-lactamases

plasmidiques, chez un grand nombre d'espèces de bactéries à

Gram négatif qui possèdent déjà une g - lactamase chromosomique,

et leur synthèse à des niveaux parfois importants, permettent

de penser que ces enzymes ont évolué et se sont répandues pour

protéger les bactéries contre les antibiotiques utilisés à des


fins thérapeutiques ou autres (296). Le même phénomène a pu

survenir chez S taphy1ococcus aureus depuis 1 ' avènement de la


pénicilline (239).

5.3. Les g-lactamases jouent un rôle dans 1e mé tabolisme

de 1a paroi

Pendant près de 15 ans, Arthur 5 a z et son équipe ont

étudié le rôle possible de la g-lactamase dans les cellules

productrices. Dans une revue extensive et bien documentée

mentionnée précédemment (333), Saz et Lowery font le procès de

1 'hypothèse précédente et présentent des résultats laissant

entrevoir un rôle physiologique essentiel pour la g-lactamase

autre que celui de protéger la cellule contre les g-1actam in es.

Les arguments énoncés à l'encontre de cette dernière

portent sur trois constatations principales. Premièrement, on

n'a pas retrouvé de pénicilline active dans les sols où il y a

des micro-organismes producteurs de g-lactamases. Deuxième­

ment, si la pénicilline était produite, elle serait rapidement

inactivée par le pH acide du sol. Enfin, la B -1actamase n'est

pas toujours responsable de la résistance aux pénicillines et

aux céphalosporines. Par exemple, des souches gram-positives

productrices de g-lactamases peuvent être sensibles à de très

faibles concentrations d'antibiotiques. Comparativement à ces

dernières, les barrières de perméabilité des bactéries g ram-

né ga t i v es rendent le rôle des g-lactamases encore moins impor-


41

tant.

D'un autre côté, la rationnelle des expériences ef­

fectuées pour infirmer l'hypothèse de Pollock repose sur la

question suivante: "L'activité enzymatique de la g-lactamase

peut-elle atteindre des taux plus élevés sous l'effet d'autres

inducteurs que la pénicilline"? Cette interrogation est issue

de deux constatations: dans d'autres opérons, il est rare que


le substrat de l'enzyme (la pénicilline) puisse agir en tant

qu'inducteur et que le produit (l'acide pénicilloi'que) soit

totalement inactif comme inducteur. De plus, la cinétique

d'induction de la pénicilline diffère sensiblement d'autres


systèmes enzymatiques (276). Conséquemment, la pénicilline ne

servirait qu'à titre d'inhibiteur de la synthèse de la paroi,

l'inhibition favorisant la formation de fragments de paroi qui

agiraient à leur tour en tant qu' inducteurs de la B-lactamase

(257).

Les observations suivantes sont tirées d'études qui

ont porté sur les B-lactamases de bactéries à Gram positif,

notamment Baci1 lus et Staphy1ococcus aureus:

a) Des peptides synthétiques circulaires peuvent servir d'in­

ducteurs des pénici11inases de Bacillus cereus et de Staphy­

lococcus aureus. Un traitement de ces substrats avec une

préparation de B-lactamase purifiée fait perdre la capacité

d'induction (331, 332).

b) Des peptides circulaires sont produits au moment de la

sporulation chez Bacillus et ils ont la capacité d'induire

la formation de B-lactamase qu'ils soient ou non traités

avec une B-lactamase exogène (333).

c) Des peptidoglycans isolés de Bacillus cereus,dont les poids

moléculaire s'échelonnent de 8,000 à 12,000, induisent la

production de B-lactamase. Ces inducteurs sont 3 à 20 fois

plus actifs que la benzylpénicilline (333).


42

d) La production de 3-lactamase chez BaciIlus cereus augmente

de façon importante au moment de la sporulation, à la fin de

la phase exponentielle de croissance, ainsi que dans les

spores en germination. Un inducteur endogène semblable à un

peptidoglycan est également présent aux mêmes phases de


croissance (274).

e) Chez un mutant de Bacillus cereus (pénicil linase négatif)

incapable de compléter les étapes de sporulation normales,

l'ajout de g-lactamase exogène permet de compléter la for­

mation et la libération des spores (273).

f) Un inducteur endogène possédant une structure de peptidogly­

can provoque l'apparition spontanée de g-lactamase, en ab­

sence d'inducteur exogène chez Staphylococcus aureus. Les

taux les plus importants de 3-lactamase apparaissent vers le


début de la phase exponentielle de croissance (316).

g) On accepte généralement que les souches de Staphylococcus

aureus sensibles à la pénicilline ne produisent pas de 6 -

lactamase. Or, une souche de S_^_ aureus sensible à 0.06

yg/ml de benzylpénicilline produit une g-lactamase non-

inductible et liée è la cellule. L'enzyme est synthétisée

de façon significative seulement au début de la phase expo­


nentielle de croissance (317).

Ces résultats appuient fortement l'hypothèse selon

laquelle l'inducteur réel de la g-lactamase pourrait être un

précurseur ou un métabolite de la paroi formé après l'addition

de la pénicilline. En outre, chez Bacillus, la g-lactamase

semble impliquée dans certains processus liés au métabolisme de

la paroi et de la sporulation, alors que chez Staphylococcus

aureus, il est concevable qu'elle puisse jouer un rôle simi­

laire à l'exception de la sporulation. La synthèse active de

g-lactamase au début de la phase exponentielle de croissance

correspondrait à une période d'activité métabolique intense,

cette enzyme pouvant être formée pour préparer la cellule à une


43

synthèse active de la paroi (317). En conséquence, bien qu'el-

les ne constituent pas une preuve définitive (333), ces données

suggèrent que la g-lactamase joue un rôle important sinon

essentiel dans la survie de la cellule chez ces bactéries à

Gram positif.

Il faut toutefois mentionner que Richmond et Sykes


(301) ont jugé plusieurs des résultats précédents, circonstan­

ciels et indirects. Au contraire, Sykes et Matthew (367)

apportent des arguments supplémentaires à l'appui de cette

hypothèse. Ils constatent les tentatives infructueuses de

divers laboratoires de produire des micro-organismes viables

qui n'ont pas de g-lactamase, ainsi que l'emplacement périplas-

mique des g-lactamases chez les bactéries gram-négatives. Ils

n'écartent pas la possibilité que le rôle physiologique normal

de l'enzyme soit relié au métabolisme de la paroi cellulaire.

De plus, Matthew et Harris (224) affirment que la g-1actamase

pourrait être présente chez toutes les bactéries, et conséquem­

ment, qu'elle semble avoir été conservée au cours du processus

évolutif de la différenciation des espèces. A la lumière de

ces observations et des résultats de 5az, les auteurs proposent

que la fonction normale de la g-lactamase serait de briser un

intermédiaire transitoire du métabolisme de la paroi, lequel

posséderait une structure g-lactame.

Lindstrom et collaborateurs, qui ont étudié la g -

lactamase chromosomique d'Escherichia coli, ont également avan­

cé 1 ' hypothèse que l'enzyme puisse être une protéine al1 os té ri-

que impliquée dans la synthèse de la paroi (210). Quelques

années plus tard, la même équipe étudiait sans succès l'effet

d'une g-lactamase purifiée sur des liens glycopeptidiques, sur

des intermédiaires de la paroi cellulaire ainsi que sur des


mucopeptides induits par le lysozyme (_58_). Ils devaient con­

clure par la suite qu'aucun indice ne permettait d'affirmer une

autre fonction que celle de détruire les pénicillines (36).


44

5.4. Evidences suggérant un rôle des B-lactamases dans

d'autres fonctions métaboligues

La littérature fournit des indications qui tendent à

démontrer que la capacité des B-lactamases à dégrader les

substrats de type B-laetamine est un rôle fortuit. Par exem­

ple, certaines B-lactamases ne sont pas aussi spécifiques que

l'on pourrait le croire puisqu'elles peuvent agir sur d'autres

substrats et sont inhibées par des substances qui n'ont aucune

parenté structurale avec les 3-lactamines (tableau 5). La

synthèse de la B-lactamase plasmidique TEK est inhibée par la


caféine et la théophylline (406). On n'explique pas cependant

si ces dérivés des purines affectent spécifiquement l'expres­

sion du gène B-lactamase ou la stabilité du plasmide entier.

Une autre étude (136) propose qu'un gène de résistance aux

sulfamidés peut supprimer l'expression d'une B - lactamase plas­

midique. La nature de cette interaction est cependant incon­

nue.

La possession d'une B-lactamase par les bactéries

n'est pas sans conséquences pour la cellule productrice. Quel­

ques exemples peuvent illustrer les interactions entre une B-

lactamase et les constituants de la paroi ou de la membrane

cellulaire. On a découvert qu'environ 2% des B-lactamases

plasmidiques TEM et PSE-1 forment un complexe avec l'acide

sialique. Ce complexe est sensible à la neuraminidase et

pourrait être impliqué dans la sécrétion de la B-lactamase


(170). La B-lactamase intracellulaire de Staphylococcus aureus

potentialiserait les propriétés perméabilisantes de l'acide

linoléique sur la membrane cellulaire (132) , alors que la B -

lactamase extracellulaire rendrait la cellule plus résistante

au lysozyme (230). On ne connaît pas cependant le mécanisme

précis de ces effets. Par ailleurs, des études portant sur des

plasmides sécréteurs de B-lactamases montrent qu'ils diminuent

la perméabilité de la membrane externe à quelques pénicillines


(423), aux céphalosporines (153) ou aux enzymes cellulaires

(198). On ne sait pas si la B-lactamase joue un rôle de média-


45

A - SUBSTRATS BÊTA-LACTAMASE RÉFÉRENCE

Peptides cycliques synthétiques Staphylococcus aureus 331


(C-décapeptide homogrami-
ci dine S et C-hexapeptide) Bacillus cereus 332

Depsipeptides acycliques Classe C > B > A 287

Esters cycliques (a-mëthyl


benzylpénici 11oate et a- Classe C 185
éthyl benzylpënici 11oate)

Esters acycliques ? Cité dans


(Ar.CH2.C0.NH.CH2.C00R) 86

R - INHIBITEURS BETA-LACTAMASE RÉFÉRENCE

Substances a propriétés
TEM 109
détergentes

Colorants de type anthra-


quinone
OXA 109

Acides boroniques Classe C 109

Acides gras Classe C 354

Acide 1inoléique iStapTzz/Zococcws (zwrewg 132

Tableau 5. Substrats et inhibiteurs de g-lactamases qui


qui ne possèdent pas l'anneau B-lactame.
46

teur ou si le plasmide contient d'autres gènes directement

responsables des effets observés. Dans le même ordre d'idées,

on impliquerait des différences dans la composition en lipides

des cellules d'Escherichia coli à une mutation du gène 8-


lactamase (205). Le rôle exact joué par ce dernier n'est

cependant pas clair. Une autre étude a démontré une relation

entre l'inhibition partielle de la synthèse des lipides et

l'inhibition de la synthèse de 6-lactamase chez Bacillus liche-

niformis (ill). En conclusion, tous ces résultats sont plus

compatibles avec l'idée d'un rôle physiologique essentiel qu'a­

vec l'hypothèse d'une simple fonction de protection.

5.5. Origine des 8-lactamases

La détermination de la fonction physiologique d'une

enzyme contribue généralement à favoriser l'étude de son évolu­

tion. Ce n'est cependant pas ce critère qui a permis d'élabo­

rer des hypothèses sur l'origine évolutive des 8-lactamases.

5.5.1. Ressemblance avec les PBP

Il y a plusieurs années, Tipper et Strominger (378)

ont proposé une relation entre les enzymes de la paroi cellu­

laire et les 8-lactamases: les 8-lactamases dériveraient d'un

même gène ancestral que les transpeptidases parce que ces

dernières peuvent reconnaître des 8-1actamines. Ils ont égale­

ment remarqué l'analogie de structure entre le substrat des

transpeptidases, le dipeptide D-a 1 any 1-D-a 1 anine et un substrat

des 8-lactamases, la pénicilline. D'autres évidences obtenues

par la suite sont venues appuyer cette hypothèse (357, 400):

a) Certaines PBP possèdent une faible activité 8-lactamase:

lorsque des D,D-carboxypeptidases inhibées par la pénicil­

line deviennent réactivées, elles libèrent l'acide péni-


cilloi'que (tableau 6).
PBP ESPECE BACTERIENNE REFERENCE

D,D-carboxypeptidase IA Escherichia coli 370


(PBP 5 et 6)

D,D-carboxypeptidase Actinomadura R39 124

Transpeptidase Stveptomyces R61 116, 124

PBP 4 194

PBP SI et S2 OzwZobacter cregoeMtws 193

D,D-carboxypeptidase Bacillus stearothermophilus 143

Tableau 6. Activité 3-1actamase de PBP.

4^
-4
48

b) Les g-lactamases des classes A et C, de même que certaines

carboxypeptidases de faible poids moléculaire, possèdent un

site actif où la sérine joue un rôle prédominant. L'analyse

des séquences d'acides aminés autour de ce site actif révèle

une homologie entre les g-lactamases de la classe A et deux

carboxypeptidases de Bacillus sp. (j^, 399, 425). Un résidu

lysine commun aux classes A et C est également présent chez

plusieurs carboxypeptidases (399).

c) L'analyse de la structure primaire dans la région terminale

N Hz des PB P 5 et 6 d'Escherichia coli et des PBP 5 de

Bacillus stearothermophilus et Bacillus subtilis révèle une

certaine similitude avec la séquence des g-lactamases de la


classe A (398, 399). D'autres ressemblances ont aussi été

signalées au moment de l'analyse des structures secondaires

(235).

d) Les deux sont des acyl-enzymes où l'intermédiaire enzyme-

substrat est lié de façon covalente (6_5, 100). Pour les B-

lactamases, 1'acy 1-enzy me est hydro lysée rapidement pour

régénérer l'enzyme et produire une molécule sans activité

antibactérienne, alors qu'avec les carboxypeptidases, l'hy­

drolyse de l'acyl-enzyme est beaucoup plus lente (194).

D'autres similitudes dans le mode d'action des deux enzymes

ont été notées pour des substrats comme la céfoxitine (398)

ou des inhibiteurs comme le phénylglyoxal (,39.). Des études

cinétiques sur la réactivité intrinsèque de g-lactamines ont

permis de démontrer que ce sont les caractéristiques de la

structure des substrats au niveau du site actif des enzymes

qui vont déterminer la demi-vie des intermédiaires avec

chaque type d'enzyme (117). Or, les propriétés antibacté­

riennes des g-lactamines étant dépendantes de leur conforma­

tion et de la nature du lien g-lactame, il est intéressant

de mentionner que les exigences de fixation des transpepti-

dases et des g-lactamases soient si rapprochées. Cependant,

si l'on considère que la résistance aux g-lactamines peut

être due à la baisse d'affinité d'une seule PBP (411), les


49

transpeptidases semblent posséder une structure moins


flexible que celle des B-lactamases (288). On a cru que les

g-lactamases étaient incapables d'hydre lyser des peptides


linéaires, analogues structuraux des substrats des transpep-

tidases (286), jusqu'à ce qu'une étude récente démontre que

les g-lactamases peuvent hydrolyser des depsipeptides acy-


cliques (287). Ces molécules sont néanmoins de pauvres

substrats, particulièrement pour les g-lactamases de la


classe A.

En somme, les analogies au niveau de la séquence en

acides aminés, de la nature et de la fonction du site actif, de

même que des similitudes avec les inhibiteurs et les substrats

tendent à appuyer l'origine évolutive commune des g-lactamases

et des PBP. Dans l'état actuel des connaissances, toutes ces

similitudes sont cependant basées sur des comparaisons entre

les carboxypeptidases et des g-lactamases de certaines espèces.


Plusieurs des ressemblances observées sont non-exclusives et il

est possible que certaines d'entre elles soient fortuites. On

est par conséquent loin d'avoir prouvé qu'il existait une

lignée évolutive commune entre ces deux familles d'enzymes.

Par exemple, la D,D-carboxypeptidase de Streptomyces albus est

une métallo-enzyme qui hydrolyse lentement la benzylpénicilline


en benzylpénicilloate (177). Elle n'est cependant pas homolo­

gue avec la métallo-g-lactamase II de Bacillus cereus (169).

D'ailleurs, les PBP ont généralement des poids moléculaires

plus grands que la majorité des g-lactamases ce qui rend impos­


sible d'obtenir une homologie complète de la structure ( 8_).

D'un autre côté, l'existence de g-lactamases de poids molécu­


laire élevé suggère que ces enzymes ont été sélectionnées pour

accepter plus d'un substrat ou qu'elles descendent des carboxy­


peptidases ( 5_7_).

5.5.2. Ressemblançe_a\^ec^ les^ j^rc^té^sejB

Quelques auteurs ont proposé que les g-lactamases


pourraient être des descendants de protéases (59, 186, 234,
50

285). Plusieurs protéases comme la trypsine et la chymotryp-

sine sont des sérine-enzymes (377) et elles forment des inter­

médiaires acy1-enzymes (5^). La thermo lysine et les carboxy­


peptidases pancréatiques sont des métallo-enzymes (Zn++ ) comme

la g-lactamase classe B ( 8_). La papaïne et d'autres thiol-

protéases sont sensibles au p-chloromercuribenzoate (pCHB)

comme quelques B-lactamases (8). La pénicilline inhibe l'acti­

vité du lysozyme en s'attachant près du site actif et elle

partage des similitudes avec un substrat de cette enzyme (234).

Bien que l'on ne puisse éliminer la possibilité d'une

origine lointaine commune, une analyse des séquences en acides

aminés n'a révélé aucune homologie entre des carboxypeptidases


et des sérine-protéases (399). Des chercheurs ont étudié les

ressemblances de carboxypeptidases, de 6-lactamases, d'a-chymo-

trypsine bovine et d'élastase sans trouver d'homologie de la

séquence primaire (235). Ils ont néanmoins déterminé quelques

similitudes de la structure secondaire des B-lactamases de la

classe A avec le lysozyme du blanc d'oeuf de poule, mais sur­

tout avec le lysozyme du bactériophage T4 (234). Ils préten­

dent en outre que la structure tridimensionnelle des molécules

permet d'établir une meilleure connexion entre des familles

éloignées de protéines que ne peut le faire l'analyse de la

séquence primaire.

5.5.3. ü°d.èle_évol.ut_i_f des J3-_lac_tamasj2s_

L'ensemble des résultats obtenus jusqu'à présent

apporte quelques suggestions quant à l'origine évolutive des B -

lactamases, mais ils sont loin de permettre de tracer un ta­

bleau précis et définitif. Il semble acquis que les B-lacta­

mases sont constituées de trois branches distinctes ( 8_, 30,

160). Tipper (377) a proposé un modèle évolutif où les B -

lactamases descendent d'une transpeptidase primitive et ont


évolué de façon divergente (figure 7-A). Pechère et Levesque

(280) ont par la suite élaboré un modèle analogue pour les

bactéries gram-négatives dans lequel les B-lactamases auraient


51

A- SELON TIPPER

D, D-TRANSPEPTIDASES ACTUELLES

D, D-CARBOXYPEPTIDASES ACTUELLES

BÊTA-LACTAmSES DES
BACTÉRIES GRAM-POSITIVES
ET GRAM-NÉGATIVES

B- SELON PECHÈRE ET LEVESQUE

ILASES

évolution
\ convergente

ENDOPEPTIDASE
PRIMITIVE ENDOPEPTIBASES
ACTUELLES BÉTA-LACTAMASES
COMMUNE

XJPEPTIDASES
INCONNUES

-PBPla, pbp3 (transpeptidases)


PBP2 (ENDOPEPTIDASE)
_PBP5, pbp6 (carboxypeptidases)

Figure 7. Modèles évolutifs des (3-lactamases.


52

pu évoluer de façon convergente (figure 7-B). A la lumière des

données actuelles, il n'est pas encore permis de déterminer

comment les trois classes de g-lactamases sont reliées entre

elles. La découverte du rôle physiologique essentiel des S-

lactamases devrait contribuer à résoudre ce problème.


53

6. LES CELLULES DE MAMMIFERES POSSEDENT-ELLES UNE BETA-

LACTAMASE?

Si l'on accepte a_ priori le principe que des g-

lactamases puissent jouer un rôle essentiel dans le métabolisme

de la cellule procaryote, on peut supposer qu'elles aient été

conservées dans le processus évolutif pour se retrouver dans

des cellules eucaryotes. Or précisément, une activité g-lacta-

mase a été observée chez une algue (66) et dans des cellules de

levure (227). La parenté phylogénétique de ces enzymes avec

les g-lactamases bactériennes n'est cependant pas connue.

Malgré l'utilisation répandue des g-lactamines à des fins médi­

cales et vétérinaires, très peu de publications ont mentionné

la présence de B-lactamases dans les tissus animaux. D'ail­

leurs, les premiers travaux sur la pénicilline signalaient

l'étonnante stabilité de ce composé dans les tissus animaux (4_,

67). Les 3-lactamines sont généralement peu toxiques pour les

cellules animales et bloquent un processus métabolique exclusi­

vement bactérien. C'est pourquoi les chercheurs se sont inté­

ressés bien plus à la vitesse d'élimination et aux voies d'ex­

crétion de ces substances dans 1'organisme, qu'à la nature des

mécanismes de biotransformation. Il faut préciser que les

études de ce genre touchent davantage les médicaments présen­

tant un risque de toxicité pour l'organisme, comme les psycho­

tropes. Depuis quelques années cependant quelques chercheurs

semblent porter une attention plus grande à la dégradation des

B-1actamines dans les tissus animaux.

La revue de la littérature qui suit fait l'inventaire

des interactions de toutes natures auxquelles sont confrontées

les antibiotiques de la famille des g-lactamines lorsqu'un 1i-

sées à des fins thérapeutiques. Ce sujet est vaste et comporte

de multiples facettes. Les g-lactamines réagissent-elles ex­

clusivement avec des composantes bactériennes? On doit répon­

dre à cette question par la négative puisqu'elles peuvent subir

une variété d'interactions dans l'organisme allant de la liai­

son simple et réversible avec des protéines, à la dégradation


54

par des enzymes. Certaines g-lactamines peuvent même aller

jusqu'à produire des effets défavorables chez l'hôte, bien

qu'elles appartiennent à la famille d'antibiotiques causant le


moins d'effets secondaires chez l'homme (50 ).

6.1. Dégradation non-enzymatique

Les 6-lactamines peuvent réagir spontanément avec des

ions et des molécules en solution et subir des modifications

irréversibles de leur structure chimique les rendant biologi­

quement inactives. La structure bicyclique serait responsable


de l'instabilité des molécules (335). Deux voies principales

de dégradation sont connues et elles dépendent de la tempéra­

ture, de la nature des groupements chimiques impliqués, mais

surtout du pH du milieu.

6.1.1. R^é_ac_t i cm s^ üuç_lj§ oj] h_i Ije s

Les réactions nucléophiles concernent autant les

pénicillines que les céphalosporines qui sont hydrolysées en

milieu neutre ou alcalin par réaction chimique avec des ions

hydroxyles et des amines. Cette interaction amène la rupture

du cycle g-lactame. Le produit d'hydrolyse des pénicillines


est l'acide pénicilloique ou des esters de pénicilloate lors­

qu'elles réagissent avec des alcools ou des sucres (151).

Quant aux céphalosporines, les céphalosporoates produits sont


très instables ( 2_, 107, 142). D'autres molécules ont la pro­

priété de réagir avec le lien g-lactame, comme les aminoéthyl-

thiols, l'imidazole, les aminoéthylcatéchols, le cycloheptaamy-


lose et les métaux lourds (335). Des agents réducteurs comme

la L-cystéine sont également des antagonistes des pénicillines


(216) et de la thiénamycine (172). Enfin, le cycle g-lactame

des pénicillines peut réagir avec un groupement aminé des

aminosides provoquant ainsi l'inactivation des deux composés

(302).
55

6.1.2. F[éjacy cmj3 j|l.e cjt r£pjh iJL e s.

En milieu neutre ou faiblement acide, les pénicil­

lines réagissent avec l'ion hydrogène pour former l'acide péni-

cillénique (424). Ce produit, par ailleurs instable, se trans­

forme en acide pénicil loi'que ou en acide pénillique. En milieu

fortement acide, c'est ce dernier qui est formé. Quant aux

céphalosporines, elles seraient davantage stables en milieu


acide (151).

6.1.3. Conséquences bioloqiques

Parmi les implications tributaires des propriétés

physico-chimiques énoncées précédemment, la littérature men­


tionne l'instabilité des solutions d'antibiotiques (particu­

lièrement de pénicilline) à utilisation parentérale (336, 341,

419) ou à des fins de dialyse péritonéale (341). La présence

de produits de dégradation de pénicilline dans les solutions

injectables seraient responsables des réactions d'hypersensibi­

lité induites au moment de l'administration (244). D'autres

chercheurs ont proposé que l'aminolyse de céphalosporines (275)

et de la pénicilline (244) peut entraîner la formation, avec

une protéine, d'un conjugué doué d'un potentiel d'allergénici­

té. Il est possible que la grande réactivité du lien g-lactame

le rend susceptible à une attaque nucléophile par des groupe­

ments hydroxy les ou amines libres des protéines (141). C'est

pour cette raison que plusieurs protéines de l'organisme peu­

vent réagir avec des pénicillines et des céphalosporines et

servir d'haptènes, permettant ainsi la production d'anticorps

contre ces molécules.

Finalement, à part la dégradation d'antibiotiques

absorbés oralement, la majorité des interactions non-enzymati­

ques entre les 6 -1actamines et les fluides biologiques concer­

nent des réactions réversibles. Ce sujet fera l'objet des

paragraphes suivants.
56

6.2. Liaison avec des protéines

La liaison avec les protéines sériques et tissulaires

est un paramètre important de l'activité antibactérienne et de

la pharmacocinétique des antibiotiques (414, 415). Ce phéno­

mène a pour effet de séquestrer temporairement l'agent antimi­

crobien dans le compartiment extravasculaire. Il en résulte


deux conséquences cliniquement importantes (2J2 ). La première a

pour objet de neutraliser temporairement les propriétés biolo­

giques de l'antibiotique puisque seule la fraction libre de ce

dernier peut manifester une activité antibactérienne. La deu­

xième affecte directement la distribution des molécules dans

l'organisme car l'antibiotique lié ne peut pas traverser la

barrière vasculaire.

6.2.1. A_lj3ujnijie_

Les B-1actamines se lient avec les protéines séri­

ques, principalement l'albumine, de façon réversible (307). Le

taux de liaison dépend de nombreux facteurs dont l'espèce

animale, la nature chimique de l'antibiotique, le pH et la

température du milieu, la concentration respective des molé­

cules et la présence de substances capables de corn pétitionner


pour les sites de liaison (4^3, 383. 414). Des études portant

sur l'affinité de céphalosporines (4J.) et de pénèmes (_5lJ pour

l'albumine ont révélé que celle-ci possède deux sites indépen­

dants de liaison.

6.2.2. ki.9.a n d jji_e

Plusieurs pénicillines et céphalosporines peuvent se

lier in vitro à une protéine présente dans le surnageant


100,000 g d'homogénats de foie (190) et de rein (183) de rat.

Cette protéine, appelée 1igandine, est abondante dans le foie

où elle constitue plus de 4% du total des protéines cytoplasmi­

ques (211). On la retrouve également au niveau du petit intes­

tin, mais elle n'a pas été détectée dans le plasma, la bile et
57

le cerveau. Le rôle exact que joue cette protéine dans l'en­

trée et le transport des antibiotiques au niveau du foie est


inconnu (190). Il semble que la liaison des B-lactamines à la

fraction soluble 100,000 g d'homogénats de foies de lapin (396)

et humains (346) contribue de façon non-négligeable à influen­

cer leur comportement pharmacologique, en particulier l'excré­

tion urinaire. Dans cette perspective, la 1igandine pourrait

influencer la libération des molécules du foie vers la bile

(211).

6.2.3. _A u_t r -Ë.s_PH°JLé jjn _e s_

Le foie humain contient une autre protéine, plus

petite que la 1igandine, qui peut lier les pénicillines et

l'acide oléique (191).

On retrouve d'autres exemples, dans la littérature,

d'interactions entre les B-lactamines et certaines fonctions

physiologiques. Des pénicillines peuvent inhiber la chimiota­

xie des leucocytes po1 ymorphonuc1éai res ou affecter le complé­

ment chez l'homme (392). L'interférence avec le complément

peut prendre deux formes, soit par inactivation d'une ou de

plusieurs fractions, soit par activation de la voie alternative

avec transformation parallèle des facteurs B et C 3. Trois

céphalosporines dont la céfotaxime stimulent la croissance de

certaines populations lymphocytaires (209). Les auteurs n'ont

pas déterminé le mécanisme responsable de cet effet. Certaines

céphalosporines avec un radical N-méthy1-thiotétrazo1e dont la

moxalactame, la céfopérazone et la céfamando le altèrent le

métabolisme de la vitamine Ki, provoquant une hypothrombinémie


chez les patients (26). La nature de cette interaction n'est

pas connue. La toxicité de la pénicilline a été évaluée sur

des hépatocytes de rat (390). Les résultats obtenus démontrent

une diminution de l'incorporation de valine marquée dans les

protéines (90% d'inhibition à une concentration de 14 m H), ce

qui indique soit une diminution de la synthèse protéique, soit

une augmentation de la dégradation des protéines, ou les deux.


58

La viabilité cellulaire n'est pas modifiée.

A partir de ces seules observations, on peut conclure

que les 3 -lactamines ont une affinité pour d'autres structures

que les PBP et les g-lactamases bactériennes.

6.3. Biotransformation des g-lactamines

Les analyses pharmacologiques concernant le comporte­

ment _i_n vivo des antibiotiques suggèrent la capacité des tissus

de les dégrader. Elles mentionnent en effet, en plus des

données pharmacocinétiques usuelles (pourcentage de liaison

avec les protéines sériques, demi-vie, volume de distribution),

la présence de métabolites et le pourcentage d'antibiotique

inchangé, excrétés dans l'urine. On peut parfois déduire de ce

dernier paramètre que la différence, s'il y en a une avec la

quantité administrée, ait pu être métabolisée dans

que 1qu'organe et excrété dans les voies biliaires.

Malgré leur structure de base commune, les 6-laeta­

mine s ne subissent pas toutes le même sort i n vivo. Des études

ont clairement établi qu'au cours de leur passage à travers

l'organisme, plusieurs pénicillines subissent des conversions


métaboliques ( &1, 306, 375). Certains des métabolites produits

possèdent une activité biologique ce qui ne permet pas toujours

de distinguer leur effet de celui des composés non-métabo1isés.

Les caractéristiques pharmacocinétiques des pénicillines ont


été revues et comparées (2_8^, 308). Les céphalosporines de leur

côté semblent dotées d'une plus grande stabilité, quoique cer­


taines d'entre elles soient susceptibles d'être modifiées (44,

45, 252).

6.3.1. D_an.s_le_ üéjluül

En plus de se lier de façon réversible avec

l'albumine sérique, les antibiotiques peuvent être dégradés par

des protéines plasmatiques. Par exemple, plusieurs g-


59

lactamines sont instables dans le sérum humain : la carbénicil-

line, la ticarcilline, la pénicilline, l'oxacilline, la mé-

thicilline, 1'ampicilline et la céphalothine perdent 35 à 76%

de leur pouvoir antibactérien en 24 heures et 76 à 98% en 48

heures à 37 °C (302). La céfazoline, la céfoxitine et la cépha-

lothine se dégradent dans le sérum utilisé à des fins d'ana­

lyses microbiologiques (348). O'Callaghan et collaborateurs

(261, 263) ont également signalé la dégradation irréversible de

pénicillines et de céphalosporines (dont la nitrocéfine) par la

fraction albumine du sérum. La dé gradation semble ne pas être

de nature enzymatique puisque la molécule conserve son pouvoir

destructeur après chauffage à 10 00 C pendant 15 minutes. Une


autre étude (48) mentionne également ce phénomène avec la

céfatrizine; un chauffage à 6 00 C pendant 45 minutes n'a pas

d'effet, alors qu'un traitement avec 1% de dodécylsulfate de


sodium (SDS) permet de stabiliser l'antibiotique. Bruder1ein
et a 1. (51) ont indiqué que le groupement e-N H 3+ d'un résidu

lysine de l'albumine pouvait être responsable de la destruction

de pénèmes. Il est possible que le mécanisme de cette dé grada­


tion soit semblable à l'aminolyse observée précédemment (voir

le point 6.1.).

6.3.2. D_an.s_le. _foi_e_

Le foie contient une foule d'enzymes capables de

détoxiquer les xénobiotiques et favoriser leur élimination par

voie biliaire ou rénale. Il ne serait donc pas surprenant que

des antibiotiques y soient transformés. D'ailleurs quelques

publications ont souligné le rôle de cet organe dans le métabo­

lisme des g -lactamines.

L'urine est la voie majeure d'élimination des péni­

cillines et des céphalosporines quoique certaines peuvent habi­

tuellement atteindre des niveaux biliaires thérapeutiques (21).

En cas d1insuffisance rénale, le foie doit assumer une respon­

sabilité plus grande quant à l'élimination de ces antibioti­

ques. Dans une expérience avec des chiens, les taux sériques
60

de pénicilline G ont diminué plus rapidement chez les animaux à

qui l'on a enlevé les reins et ligaturé les voies biliaires,

que chez ceux à qui l'on a enlevé le foie et les reins (10).

Les auteurs concluent que le foie est responsable de l'élimina­

tion extra-rénale de pénicilline. Des expériences avec des


organes isolés ont démontré la capacité du foie de rat (182) et

du foie de lapin (4_6_) d'inactiver la pénicilline G. Rosenblatt

et a 1. (310 ) pensent que le foie a un rôle important à jouer

dans le métabolisme d'isoxazolylpénicil lines. Cole _e_t a 1.

(81), qui ont remarqué l'inactivation de plusieurs pénicillines

in vivo chez l'homme, abondent dans le même sens.

6.3.3. Dans d'autres sites de biotransformation

L'inactivation des pénèmes et carbapénèmes par une


enzyme rénale a été bien étudiée (voir peptidase rénale au

point 6.4.4.). Des auteurs ont rapporté la présence d'une

enzyme dans des exsuda ts capable d'hydrolyser la pénicilline,

l'ampicilline et la cépha1oridine. Leurs résultats indiquent

que l'activité enzymatique provient de la membrane cellulaire

des leucocytes (20) et de la fraction solide du pus (93). Il

faut souligner toutefois que d'autres travaux ont également

mentionné la dégradation de pénicilline dans des exsudais puru­

lents. Il semblerait que cette activité soit due à la présence


de micro-organismes producteurs de g- lactamases (5_4, 221).

6.4. Dégradation enzymatique

L'interaction des g-lactamines avec des enzymes de

mammifères est un domaine mal connu, malgré que l'on ait cons­

taté la capacité de l'organisme humain ou animal d'inactiver

plusieurs d'entre elles. La littérature rapporte pourtant

quatre types d'enzymes susceptibles de métaboliser les g-lacta­

mines.
61

6.4.1. L _es_gj^la_c_t arnas^e^

Hami 1 ton-Mi 11 er (139) affirme en 19 82 dans un édito­

rial que les g-lactamases sont présentes dans les tissus de

mammifères. Il cite en outre les travaux de Koch et a 1. (188)

qui rapporte que le cerveau de rat, de même que le foie de rat


et de cobaye contiennent une pénicillinase. Snow (353) pour sa

part a montré la présence d'une g-lactamase spécifique à un

ester de pénicilline G dans des homogénats de foie de cobaye,

de souris et de lapin. Cette enzyme hydrolyse l'ester méthyli-

que de la pénicilline G en l'ester méthylique de l'acide péni-

cillo'ique. Cependant, la possibilité que les cellules de mam­

mifères puissent synthétiser une g-lactamase s'appuie sur des

données pharmacocinétiques qui démontrent que plusieurs g -

lactamines, notamment les pénicillines, sont excrétées sous


forme de pénici1loates (tableau 7). Par exemple, des expérien­

ces réalisées chez l'humain sur le métabolisme des pénicillines


révèlent que l'acide pénici1loïque constitue le métabolite

principal (_8_1, 131). Quant aux céphalosporines, on a mentionné

précédemment leur instabilité lorsque le lien B-lactame est

rompu. Il semble donc _a priori difficile de démontrer la

présence d'une activité de type g-lactamase contre ces molé­

cules. Toutefois, lorsque les essais pharmacocinétiques sont

réalisés avec des molécules marquées, il est possible de

retrouver des métabolites ne possédant aucune activité biologi­

que. C'est le cas de la céphalothine pour laquelle deux des


quatre métabolites produits, l'acide thiophène acétique (0.9%

de la dose excrétée dans l'urine de rat) et la thiénylacéty 1 -

glycine (7.6%) suggèrent une dégradation avancée de la molécule

(362). La céfotaxime est également dégradée par le foie de rat

en plusieurs métabolites dont deux ont un cycle g-lactame

ouvert (840 .

6.4.2. kes. a.c%la.sj3s

La présence d'acylases capables d'hydrolyser les 8-

1 act amines dans les tissus animaux semble aussi mal étudiée que
% EXCRÉTÉ SOUS FOR­
ANTIBIOTIQUE ADMINISTRATION ME DE PÉNICILLOATE RÉFÉRENCES
(en 12 heures)

Phénoxyméthyl-
pénicilline
Orale 56.6 8]_

Phênéthici 1 -
1 ine
n
30.9

Propi ci 11ine il
32.2 U

Oxaci11ine n
48.7 II

n
16.0 131
Cloxaci11ine n
21.6 81

Dicloxaci1- u
10.2
line

Flucloxaci1- II

1 i ne
n
9.6
II
Ampi ci 11ine n
20.9
n
10.1 131

Amoxyci11ine H
33.4 81
n
19.0 131

Pénicilline G I.M. 19.0 81


Il II
Méthici 11ine 8.1
II
Ampici 11ine II
12.2
Carbénici 1 line 2.1

LÉGENDE : I.M. = intra-musculai re

Tableau 7. Dégradation de pénicillines par une


activité de type G-lactamase.
63

celle des B-lactamases. Une activité pénicilline acylase a été

détectée dans des homogénats de rein, de foie, de rate et de

poumon chez le boeuf et le porc (138). Cependant, English e t

a 1. (104) n'ont pas détecté d'activité analogue dans des ex­

traits broyés de tissus provenant de souris, de rat, de lapin

ou de cobaye incubés avec de la pénicilline G. Chez l’humain,

l'excrétion de pénicilline sous forme de 6-APA représenterait


moins de 1% de la dose administrée ( 8_0. L'hydrolyse de la

chaîne latérale formant le lien amide de la céphaloglycine est

une voie importante de biodégradation de cette céphalosporine


chez le rat et la souris (360). Au contraire, la céphalexine

n'est pas métabolisée par ces animaux, bien qu'elle possède une
structure analogue à la céphaloglycine (361). L'enzyme impli­

quée démontre une spécificité de substrats remarquable.

Deux raisons peuvent expliquer la pénurie relative

d'informations concernant ces enzymes. D'une part, il semble

que les acylases de mammifères, possédant la capacité d'agir

sur une B-lactamine, peuvent également transformer d'autres

types de molécules non-apparentées. On a indiqué par exemple

que la pénicilline acylase d'extrait de rein de porc peut aussi

hydro 1yser la phénoxyacéty1 g 1 ycine (78). Une autre étude (130)

décrit un extrait brut d'aminopeptidase, obtenue à partir de la

muqueuse gastrique du porc, qui peut transformer la pénicilline

G en 6 -A P A. Ces données suggèrent que les acylases de mammi­

fères ne sont pas spécifiques aux pénicillines, mais qu'il


s'agit plutôt d'amidases à spectre large (7J3, 13 8). D'autre

part, il n'est pas possible d'établir, d'après la littérature,

si toutes les acylases de mammifères sont capables de transfor­

mer les pénicillines et les céphalosporines en 6-APA et 7-ACA,

respectivement. Par exemple, les travaux sur les acylases


activées par le cobalt, chez l'homme (430) ou le hamster (429),

n'ont pas déterminé leur capacité de couper la chaîne latérale

des B-lactamines.
6.4.3. Les es té rases

Le sérum ( 3J2, 38 2, 383), les globules rouges ( 84) , le

foie et les reins (84, 264 ) des animaux possèdent des es té-

rases. Les études pharmacocinétiques réalisées chez l'homme ou

les animaux ont révélé que des céphalosporines possédant un

radical acétoxyméthyle en position 3 comme la céphalothine

(113, 362), la céphaloglycine (281), la céphacétrile (242), la


céphapirine ( 6J2) et la céfotaxime ( 8_4) , sont métabolisées en

désacéty 1-cépha 1osporines. La céfoxitine, qui possède un radi­

cal différent, serait également désacétylée mais très faible­


ment ( 5_6_) . Au cours de tous ces travaux, on n'a jamais isolé

ou caractérisé le mécanisme responsable de la transformation,

mais tout laisse croire qu'il s'agit d'une estérase.

La présence d'une estérase dans les tissus de mammi­

fères est par ailleurs exploitée pour rendre actives certaines

g-lactamines administrées par voie orale comme la car bé niei1-

line ((74) ou des céphalosporines (408). Les esters de g-

lactamines, microbio logiquement inactifs, échappent à la des­

truction par les sels gastriques et favorisent 1 'absorption

intestinale. Une fois absorbées, ces molécules se distribuent

dans l'organisme où elles seront hydrolysées par des estérases,


libérant ainsi le composé actif (382).

6.4.4. L.a_PJÈ.P_!iiâajie_r.É.r,a.le.

Les essais pharmacocinétiques de la thiénamycine, de

la N-formimidoy1-thiénam ycine et d'autres molécules apparentées

ont révélé que les carbapénèmes sont rapidement métabolisés in

vivo et que leur taux de récupération urinaire est faible chez


la plupart des espèces animales étudiées (197). Une enzyme, la

dipeptidase rénale ou déshydropeptidase I, fut soupçonnée de

les dégrader. L'identité de cette enzyme avec la dipeptidase


membranaire rénale est maintenant démontrée (180, 197, 343).

L'enzyme est située sur la bordure en brosse des cellules

des tubules proxima les (197). La dipeptidase rénale est dis­


65

tribuée chez plusieurs espèces de mammifères (229). Elle a été

purifiée notamment du rein humain (6_2, 359) et du rein de porc

( 63 , 2 29 , 404 ) (tableau 8). Les carbapénèmes ( 2_3 , 181 , 229 ,

343, 3 44) et les pénèmes (2_3 , 2 2 9) sont des substrats de

l'enzyme. Au contraire, les pénicillines (229, 343), les

céphalosporines (197, 229, 343) et les monobactames (229) y

sont insensibles. La peptidase rénale provoque l'ouverture du

cycle g-lac tame entre l'azote en position 1 et le carbone en


position 7 (345) ce qui a motivé quelques chercheurs à affir­

mer qu'il s'agit d'une g-lactamase de mammifère (180, 197,

345). On sait cependant peu de choses sur son mode d'action et

sa relation, s'il y en a une, avec les g-lactamases bactérien­

nes.
66

PEPTIDASE RÉNALE

PORCINE HUMAINE DE RAT

Activité sur les:

RENAMES NON 1 - NON

CÉPHÈMES NON 2 - NON


PÉNÈMES OUI OUI OUI
CARBAPÉNÊMES OUI OUI OUI

M0N0BACTAMES NON 5 - -

Inhibée par le
CILASTATIN OUI OUI -

Glycoprotéine OUI NON -

fiÉTALLOENZYME (Zn++) OUI


OUI OUI

Point isoélectrique 5.5 - -

47,000 59,000 ^
Poids moléculaire

62, 229,
Références 62 197, 343
258

LEGENDE : 1- activité mesurée avec la pénicilline G


2 - activité mesurée avec la cëphaloridine
3 - activité mesurée avec 1'azthrëonam
4 - tétramére de 220,000 daltons

Tableau 8. Principales propriétés des peptidases rénales.


67

7. MOTIFS ET OBJECTIFS DE CE TRAVAIL

Nous avons présenté des observations au point 5 qui

nous permettent d'afficher un certain scepticisme à la sugges­

tion que le seul rôle physiologique des g-lactamases soit de

détruire les g-1 actamines. Il est évident qu'elles semblent

communément montrer cette propriété et jouent conséquemment un

rôle important dans la résistance aux g-lactamines. Cependant,

nous proposons que c'est un rôle secondaire imposé à ces en­

zymes par l'utilisation à grande échelle des pénicillines et

céphalosporines à des fins thérapeutiques. Selon cette hypo­

thèse, le rôle physiologique des g-lactamases serait à décou­

vrir. Quelques explications, citées précédemment, ont été

avancées dans ce but, sans qu'il soit possible de les appliquer

avec certitude à l'ensemble des micro-organismes qui les

synthétisent.

Face à cette situation, nous avons entrepris d'éluci­

der le rôle physiologique essentiel des g-1actamases sous un

nouvel éclairage. Compte tenu que i) l'on retrouve une g -

lactamase chez la plupart des bactéries à Gram négatif et chez

les bactéries à Gram positif aérobies strictes, ii) la présen­

ce de g-1actamase chez les bactéries anaérobies strictes semble


être un phénomène rare et peut être accidentel et iii) les g-

1 actamases ont été signalées dans des cellules eucaryotes, nous


avons postulé que i) la g-lactamase n'est pas exclusivement

une enzyme bactérienne, ii) elle est associée à une fonction

physiologique importante et peut être même vitale, iii) que

cette fonction essentielle est liée à un processus métabolique

aérobique et iv) que ce processus vital est commun aux êtres

vivants y compris les mammifères.

Ce travail est divisé en quatre chapitres de résul­

tats qui représentent les grandes lignes de la démarche expéri­

mentale. Le chapitre II étudie la question de l'universalité

des g-lactamases par le dépistage d'une activité g-lactamase

chez des bactéries reconnues pour ne pas en posséder ou qui


68

n'avaient pas été investigué es au moment de l'étude. Les

résultats obtenus nous ont amenés au cours du chapitre III à

déterminer l'influence de l'oxygène sur la synthèse de 8-

1actamase chez des entérobactéries. Les résultats expérimen­

taux qui constituent ces deux chapitres ont été obtenus en

collaboration avec Claude Morin, étudiant au doctorat. Les

chapitres suivants rapportent les expériences effectuées afin

d'isoler et de caractériser une 8-1actamase dans des tissus de

mammifères. Le chapitre IV s'attache à décrire la capacité des

cellules de foie de rat de dégrader des B-lactamines. Le

chapitre V relate la démarche visant à stabiliser, purifier et

caractériser une protéine hépatique qui possède une activité de

type 8-lactamase.
CHAPITRE II

Universalité des B-lactamases

69
70

1. INTRODUCTION

Abraham et Chain, qui ont décrit la première enzyme

bactérienne capable de détruire la pénicilline, furent égale­

ment les premiers à s'interroger sur le rôle physiologique de

cette enzyme ( 3_). Depuis, trois hypothèses ont été proposées

afin d'expliquer la présence de 0-1actamases chez les bactéries

soit i) comme moyen de défense contre les 0-lactamines (285,

301) ; il) dans le processus de la sporulation (273); iii) dans

la biosynthèse du peptidoglycan (333, 367).

L'argument invoqué le plus fréquemment à l'appui d'un

second rôle physiologique pour les 0-lactamases repose sur les

observations de Matthew et Harris selon lesquelles la produc­

tion de 0-lactamase serait un caractère commun aux bactéries

gram-négatives aérobies et anaérobies facultatives (224). Ils

en concluent que la 0-lactamase pourrait se retrouver chez

toutes les bactéries. On a par exemple isolé des 0-1actamases


dans des souches de Bacillus subtilis (273) et de Staphylococ­

cus aureus (317) très sensibles aux pénicillines. Leur argu­

ment est également supporté par des tentatives de sélectionner

des souches 0-1 actamases-négatives par mutagénèse chez Pseudo­

monas aeruginosa (312) et Escherichia coli (36). L'impossibi­

lité d'isoler des mutants totalement dépourvus de 0 -lactamase

suggère que cette enzyme puisse jouer un rôle vital en plus de

sa fonction de protection contre les antibiotiques du groupe

des 0-lactamines.

D'autre part, il existe un certain nombre d'espèces

de micro-organismes où l'on n'a jamais mis en évidence une 0-

1actamase. La plupart des anaérobies strictes sont au nombre

des espèces bactériennes qui n'ont pas de 0-1ac tamase. Les

exceptions les mieux connues appartiennent au groupe des bacté­


ries gram-négatives comme Bacteroides (123) et Veillonella

(386). Du côté des gram-positives, la présence de 0-lactamase

chez Clostridium est peu fréquente ce qui permet de supposer

qu'il puisse s'agir d'une propriété acquise. Par exemple, il


71

n'y a pas de travaux affirmant la présence de g-lactamase chez


Clostridium perfringens (411), pas plus que chez Clostridium

difficile (216) ♦ Une étude, portant sur 361 souches cliniques

de Clostridium représentant 28 espèces, a mis en évidence une

g -1 actamase chez seulement 4 des 20 Clostridium bei.jerinckii/

butyricum (42). La production de g -1actamase chez Clostridium

butyricum n'est pas une propriété universelle d'après Hart et

a 1. (143) qui ont dénombré une souche positive sur 8. Aldridge

et collaborateurs (6_) ont étudié la présence de g-lactamase

chez plusieurs espèces de bactéries anaérobies. Ils ont déter­

miné qu'en plus de la majorité des Bacteroides, quelques unes

des autres souches étudiées sécrètent une g-1actamase: Fusobac-


terium (1/19), Clostridium (1/20) et Eubacterium (1/5). Ils

n'ont détecté aucune activité g-lactamase chez les souches de

Bifidobacterium (0/3), Propionibacterium (0/9), Peptococcus

(0/25) et Peptostreptococcus (0/20).Il

Il nous est apparu important de vérifier le concept

d'universalité des g-lactamases dans le but d'orienter des

travaux sur leur rôle physiologique. Nous avons appliqué des

méthodes de détection sensibles afin de mesurer la capacité de

souches bactériennes reconnues g-lactamases-négatives, de syn­

thétiser cette enzyme. Dans un premier temps, nous avons

évalué l'efficacité de ces méthodes sur des souches de Proteus

et d'Enterobacter sensibles aux g-lactamines qui, selon la

thèse de l'universalité, devraient posséder une g-lactamase.

Deuxièmement, nous avons recherché la présence de g-lactamase

dans des souches bactériennes où on ne l'a jamais isolé. C'est

le cas notamment de bactéries anaérobies comme Bifidobacterium,

Propionibacterium, Peptococcus, Peptostreptococcus et Strepto­

coccus pyogenes. Enfin, il est bien connu que l'absence de

paroi rend les mycoplasmes résistants aux g-lactamines. Nous

avons néanmoins étudié leur capacité de fabriquer une g-lacta­

mase afin de vérifier l'hypothèse d'un rôle dans la synthèse de

la paroi.
72

2. MATERIEL ET METHODES

2.1. Souches bactériennes

La souche d'Enterobacter cloacae 1321E a été fournie

par les laboratoires de recherche Glaxo (Greenford, Middlesex,

U.K.). Les souches de Proteus mirabilis ainsi que les souches

de cocci gram-positifs Peptococcus anaerobius P3 et P7, P eptos-

treptococcus productus P9 et Streptococcus pyogenes ont été

isolées de patients à l'hôpital 1'Hôtel-Dieu de Québec (Qué­

bec). Les actinomycètes Propionibacterium acnes 1.1 et 1.2

ainsi que Bifidobacterium sp. ont été obtenus de l'Institut


Pasteur (Paris, France). Enfin, la souche de Mycoplasma pneu­

moniae provient du Centre Hospitalier de 1 'Université Laval


(Ste-Foy ) .

2.2. Détermination d e _l_a concentration minimale inhibi-

trice

La concentration minimale inhibitrice des entérobac­

téries a été mesurée par la méthode suivante de dilution en

tube. La pénicilline G (Ayerst), l'ampicilline (Ayerst) et la

cépha1othine (Eli Lilly & Co.) ont été préparées dans du bouil­

lon Mue 1ler-Hinton (Difco) à des concentrations variant de 1.25

à 5120 yg/ml (progression géométrique de raison 2) et mélangées

avec un volume égal d'inoculum. Ce dernier était constitué

d'une culture bactérienne de 18 heures diluée dans du bouillon


Mue11er-Hin ton à une concentration d'environ 106 bactéries/ml.

La lecture des résultats a été réalisée à l'oeil nu après 18

heures d1incubation à 37 0C.

2.3. Culture des bactéries et préparation de l'extrait

brut

2.3.1. En té ro Ibajc t é_r_i e js

Proteus mirabilis et Enterobacter cloacae ont été


73

cultivés dans du bouillon coeur-cervelle (Difco) pendant 18

heures à 3 70 C sous agitation. Les bouillons de culture ont

d'abord été centrifugés à 17,000 g pendant 20 minutes. Les

culots cellulaires furent lavés dans une solution de N a 01

[0.1 M ] stérile à raison de 3 ml par 100 ml de culture, puis

recentrifugés à 20,000 g pendant 10 minutes. Les culots ont


été resuspendus ensuite dans la solution saline (1 ml/100 ml de

culture) avant d'être soumis aux ultrasons (Artek 300, 180 W de

puissance) pendant 3 minutes. Une dernière centrifugation à

80,000 g pendant 20 minutes a permis d'enlever les débris

cellulaires.

2.3.2. Autres bactéries

Bifidobacterium et Propionibacterium ont poussé dans

du bouillon coeur-cervelle auquel on a ajouté du glucose [1%],

de l'extrait de levure [0.585] et du lactate de sodium [ 485]. La

croissance a duré 50 heures à 37 0 C, dans une bouteille à hémo­

culture. Streptococcus pyogenes a été cultivé dans un bouillon


Todd Hewitt (Difco) à 37 0C pendant 24 heures. Mycoplasma

pneumoniae a été ensemencé dans le milieu S P 4 qui contient du

sérum de cheval, du (3-ga 1 actose, ainsi que 500 U de pénicilline

G par ml de culture. La période de croissance a duré 3 se­

maines à 3 7 0 C. Peptococcus et Peptostreptococcus ont été

cultivés dans du bouillon Columbia (Difco) contenant du sang de

mouton, pendant 24 heures à 37 0C en anaérobiose (Gas Pak, BBL).

Après la croissance des bactéries, les globules de mouton

furent retirés de la culture par centrifugation à 1000 g pen­

dant 10 minutes.

Les suspensions de cellules bactériennes ont été


centrifugées (20,000 g, 15 minutes), resuspendues dans la solu­

tion saline stérile, soumises aux ultrasons (180 W de puissance

pendant 6 minutes) puis recentrifugées (20,000 g, 15 minutes)

pour enlever les débris cellulaires. L'extrait brut ainsi que

le surnageant de culture ont été mis à l'épreuve afin de mesu­

rer une activité g - lactamase.


2.4. Détermination de l'activité enzymatique

L'activité g-lactamase a été recherchée par des mé­

thodes reconnues pour leur sensibilité. La spécificité de la

réaction a été confirmée en mesurant l'hydrolyse des 6-lacta-

minés par la perte d'activité antibiotique.

2.4.1. ÜYdro.l_y.sj3 de_la_ nit.rjacé/_inj3

Cette méthode a été décrite par O'Callaghan et a 1.


(263). Cinquante yl d'extrait brut ou de surnageant de culture

ont été mélangés avec 30 yl de nitrocéfine (Glaxo Research


Laboratories) préparée à une concentration de 10 3 M dans du

tampon phosphate [0.1 M , p H 7.0]. Le changement de couleur du

jaune au rouge a été noté au cours d'une période d'incubation

n'excédant pas 24 heures à 3 7° C.

2.4.2. Mé_thcjde^ JHi_çr_ob_io^Lojgi£ue_ jde_dji1fjfu_sij3n_sjlitijd ljî

La procédure consiste à mélanger un volume égal d'an­

tibiotique et d'échantillon à analyser. Après une période de

pré-incubation variant de 30 minutes à 24 heures, l'activité

antibiotique résiduelle dans le mélange a été mesurée par une

technique de diffusion à partir de puits creusés dans l'agar

(27). La gélose Muel ler-Hinton (Difco) a été utilisée dans

cette technique. Une souche de Staphylococcus aureus FDA 209P

a permis la révélation des résultats. Elle a été inoculée dans


la gélose à une concentration d'environ 105 cellules/ml. Des

solutions aqueuses de pénicilline G (Ayerst) [6.13 x 10 3 M],

de céphalothine (Eli Lilly & Go.) [2.5 x 10 4 M] , de céphalori-

dine (Eli Lilly & Go.) [1.25 x 10"4 M], de nitrocéfine [10 3 M]

et d'acide 6-aminopénici11anique (Sigma) [10 1 M] ont été étu­

diées. Les résultats sont interprétés en comparant les échan­

tillons étudiés et les témoins composés d'un antibiotique mé­

langé à un volume égal de solution saline. Lorsqu'une fraction

contient une B - lactamase, l'antibiotique est hydro 1 ysé. Il en

résulte alors une diminution de la zone d'inhibition par rap­


75

port aux témoins sans B - lactamase.

2.4.3. Méthode microbiologique d1 hydrolyse périphérique

Cette méthode qualitative a été adaptée des techni­


ques décrites par Masuda e_t a1 . (222 ) et par Labia et Guionie

(202). Elle a été réalisée dans une gélose Muel ler-Hinton

(Difco) qui contient d'une part l'antibiotique placé dans un

puits ou sur un disque de papier buvard, et d'autre part, la

préparation enzymatique déposée dans un puits situé exactement

sur la périphérie de la zone d'inhibition anticipée. La nitro-


céfine [10 3 M] ainsi que des disques de pénicilline G, de

cloxacilline, de cépha1oridine et de céphalothine (BBL) ont été

utilisés. Un résultat positif est obtenu lorsqu'une altération

de forme concave de la zone d'inhibition est notée après incu­

bation de la souche bactérienne révélatrice Staphylococcus

aureus FDA 209P. Des échantillons témoins constitués de milieu

de culture et de solution saline ont également été analysés.


76

3. RESULTATS

La première tentative de détection a été exécutée à

l'aide de la nitrocéfine pour chacune des souches. Dans une

deuxième étape, une confirmation de ce résultat fut entreprise

avec une méthode biologique de diffusion simple ou par la

technique d'hydrolyse périphérique. Compte tenu du caractère

qualitatif des analyses effectuées, les résultats difficiles à

interpréter ont été décrits comme indéterminés (±). Les résul­

tats illustrés au tableau 9 résument l'ensemble des expériences

réalisées sur les espèces bactériennes étudiées.

3.1. Les entérobactéries

Les concentrations minimales inhibitrices des souches

de Proteus mirabilis et d'Enterobacter cloacae 1321E sont pré­

sentées au tableau 10. Ces valeurs ont permis de fixer la

concentration sub-inhibitrice de pénicilline susceptible d'in­

duire une g-lactamase le cas échéant. Les milieux de culture

d'Enterobacter cloacae et de Proteus mirabilis en contenaient

respectivement 30 pg/ml et 1 yg/ml. De plus, l'extrait brut

préparé avec les souches induites avait été repiqué à deux

reprises dans le milieu avec antibiotique. L'hydrolyse de la

nitrocéfine, tant pour les souches induites que non-induites a

pu être observée après une période d'incubation de plus de 3

heures, sauf pour Proteus mirabilis P2 où le changement de

coloration survenait en moins de 10 minutes. L'activité plus

grande de ce dernier a d'ailleurs été observée en hydrolyse

périphérique, quoiqu'aucune des souches n'ait pu modifier la

zone d'inhibition de la cloxaci11ine, de la cépha1 oridine et de

la céphalothine. Nous n'avons remarqué aucune diminution des

zones d'inhibition après 2 heures de pré-incubation. Les ré­

sultats obtenus après 24 heures de pré-incubation ont montré

une hydrolyse totale de la pénicilline G pour toutes les sou­

ches et une hydrolyse à des degrés variables pour les céphalos­

porines. Le 6-APA a été dégradé totalement par Proteus mirabi-

1 is P 2 .
77

HYDROLYSE DE DIFFUSION HYDROLYSE


SOUCHES
LA NITROCÉFINE SIMPLE PÉRIPHÉRIQUE

ANAÉROBIES

Peptococcus
- N.D. -
anaerobius P3

Peptoaoocus
anaerobius P7 - N.D. -

Peptostreptococcus
productus P9
- N.D. -

Streptococcus
- N.D. -
pyoggMgs

ACTINOMYCÈTES

Propionibacterivan
± + ±
acnes 1.1

Propionibacterium
± + -
acnes 1.2

Bifidobacterium sp. ± + -

MYCOPLASME
Mycoplasma
± - -
pneumoniae

ENTÉROBACTÉRIES

Proteus mirabilis
+ + +
PI

Proteus mirabilis
+ + +
P2

Enterobacter
+ + +
cloacae 1321E

Légende: N.D.: non déterminé + : activité 6-1actamase


± : difficile à établir - : pas d'activité

Tableau 9. Activité 3-lactamase des anaérobies, des actinomycètes,


du mycoplasme et des entérobactéries étudiées.
SOUCHES BACTÉRIENNES PÉNICILLINE G AMPICILLINE CÉPHALOTHINE

Enterobacter cloacae 1321E 80 5 40

Proteus mirabilis PI 1.25 1 .25 5

Proteus mirabilis P2 5 1.25 10

Tableau 10. Détermination des concentrations minimales inhibitrices (yg/ml).

00
79

3.2. Les cocci gram-positifs

Les cocci gram-positifs Peptococcus, Peptostreptococ-

cus et Streptococcus ont été sélectionnés sur la base de leur

sensibilité à la pénicilline et à la céphaloridine. Le test

d'hydrolyse de la nitrocéfine s'est révélé négatif pour toutes

les souches étudiées. Ce résultat a été noté après 24 heures

d'incubation, tant pour l'extrait brut que pour le surnageant

de culture. Le milieu Columbia, utilisé comme témoin négatif,

a légèrement modifié la couleur de la nitrocéfine.

3.3. Les actinomycètes

Le test d'hydrolyse de la nitrocéfine n'a pas été

concluant puisque le témoin du milieu de culture a changé de

couleur. Le test d'hydrolyse périphérique a été réalisé avec

des disques de pénicilline G seulement. La méthode biologique,

quant à elle, a permis d'obtenir des résultats positifs (ta­

bleau 11).

3.4. L_e mycoplasme

Un dosage d'antibiotique dans le milieu de culture,

le surnageant de culture ainsi que l'extrait brut a permis de

démontrer qu'il y avait une quantité résiduelle d'antibiotique

dans ces échantillons ce qui, par conséquent, pouvait fausser

les résultats de la méthode biologique. Le résultat avec la

nitrocéfine peut s'expliquer par la présence de sérum dans le

milieu de culture. Le sérum de cheval fait tourner la nitrocé­


fine en 3 minutes. Pour cette raison, O'Callaghan (262) ne

recommande pas l'utilisation de cette substance pour la détec­

tion de B-lactamases chez des micro-organismes qui poussent

dans des milieux contenant du sérum.


ACTINOMYCÈTES FRACTION 6-APA PENI COIN CTIN NFIN

S T T 0 0 0
Bifidobacterium s p.
EB F M 0 0 0

*
S T T T 0 0
Propionibacterium acnes 1.1 * *
EB M T T T F

S M T 0 T T
Propionibacterium acnes 1.2
EB M T 0 0 0

Légende: S = surnageant de culture PENI pénicilline G T hydrolyse totale


EB = extrait brut COIN céphaloridine M hydrolyse intermédiaire
* = hydrolyse totale après 3 CTIN cëphalothine F hydrolyse faible
heures de pré-incubation N FI N nitrocéfine 0 aucune hydrolyse
6-APA - acide 6-aminopënici 11anique

Tableau 11. Activité B-lactamase de Bifidobacterium et de Propioni-


bacterium détectée par la méthode biologique.
81

4. DISCUSSION

4.1. Méthodes d'études

L'analyse des méthodes de détection des 6-1actamases

constituait un des objectifs de ce travail. Il est vraisembla­

ble de postuler que les souches bactériennes pour lesquelles il

a été impossible de révéler une 3-lactamase, aient pu être

étudiées avec des méthodes qui n'étaient pas suffisamment sen­

sibles. Trois méthodes de détection des 6-lactamases ont été

utilisées au cours de cette étude. Aucune d'entre elles ne

constitue la méthode parfaite quoiqu'elles aient toutes été

choisies pour leur sensibilité par rapport aux autres méthodes

disponibles.

Le test à la nitrocéfine est une technique simple,


rapide et qui possède une grande sensibilité (342). Elle

permet aussi d'analyser tant l'extrait brut que le surnageant

de culture. Ce dernier avantage est particulièrement important

pour la recherche de 6-lactamases extracellulaires, notamment

chez les bactéries à Gram positif, et surpasse par le fait même

la technique d'électrofocalisation où l'on ne peut analyser que


les extraits intracellulaires (224, 367). Cependant, cette

méthode ne donne pas toujours de bons résultats avec les surna­

geants de culture. Dans le cas de Mycoplasma par exemple,

l'analyse du milieu de culture était peu réalisable puisqu'il

était jaune tout comme la nitrocéfine. Ce milieu ne permettait

donc pas de faire une lecture adéquate. Néanmoins, le désavan­

tage majeur de la nitrocéfine est un manque de spécificité. En

effet, au cours de nombreux essais et conformément aux observa­


tions de 0'Callaghan e_t a 1 . (2 63 ) , la nitrocéfine a donné des

réactions positives pour des solutions où il n'y avait pas de


6-1actamase (albumine sérique bovine, sérum de cheval) et pour

des extraits où les protéines étaient dénaturées par la chaleur

(extrait brut chauffé à 100 0 C pendant 15 minutes). Dans la

publication qui décrit les propriétés de la nitrocéfine, O'Cal-

1 a g h an _e_t a1 ♦ (263) précisent que le changement de couleur est


82

presqu' immédiat avec les producteurs puissants de g-lactamases

et requiert une incubation d'environ 30 minutes pour les plus

faibles. Le temps d'incubation qui précède la lecture du

résultat varie cependant d'un auteur à l'autre entre 3 à 10


minutes ( 8_8 , 126) et 1 heure (6^ 164, 263). Pour notre part,

l'incubation a été poursuivie pendant 24 heures dans le but de

mettre en évidence de très faibles quantités d'enzymes, qui

après ce temps donneraient un effet visible et mesurable. Un

résultat positif apparaissant après 1 heure d'incubation est

cependant considéré avec réserves et devrait être corroboré par

d'autres méthodes. D'ailleurs, on pourrait postuler qu'une

autre enzyme soit responsable du changement de coloration lors­

qu'un extrait brut prend plusieurs heures pour hydro lyser la

nitrocé fine. O'Callaghan (262) mentionne que la nitrocéfine

peut être hydro lysée par les PBP. Tipper (377) pense qu'il est

possible que le faible niveau d'activité g-1actamase dans les

bactéries soit causé par les transpeptidases et les carboxypep­

tidases. Richmond (296) partage la même opinion puisqu'il

n'écarte pas la possibilité que les PBP soient la source de la

faible activité g -1actamase observée chez les souches d'Esche-

richia c o1 i et d'autres bactéries à Gram négatif. C'est pour

cette raison, selon lui, qu'il serait impossible d'obtenir un

mutant qui ne possède aucune activité g-lactamase, sans dé­

truire complètement la synthèse normale du peptidog 1 ycan . En­

fin, lorsque l'échantillon analysé ne modifie pas la nitrocé-

fine en 24 heures, il est raisonnable de croire que la bactérie

ne possède pas de g-lactamase.

La méthode biologique permet d'utiliser les antibio­

tiques à une faible concentration qui donne une zone d'inhibi­

tion mesurable. De cette façon, il est possible d'observer une

hydrolyse des substrats étudiés même si la quantité de g -

lactamase dans l'échantillon est peu élevée. Cette méthode est

très sensible et elle permet d'utiliser une vaste gamme d'anti­

biotiques. On ne peut cependant pas exclure la possibilité de

réactions non-spécifiques. Par exemple, les substrats peuvent

perdre leur pouvoir antibiotique s'ils se fixent aux protéines


83

(261). La durée de pré-incubation est parfois très longue

avant d'obtenir une réaction visible. Il est alors difficile

de conclure qu'il s'agit d'une 6-lactamase sécrétée en quantité

infinitésimale ou d'une dégradation de l'antibiotique par d'au­

tres enzymes bactériennes.

La méthode d'hydrolyse périphérique est plus sensible

et plus rapide que la précédente. Elle permet de détecter de

faibles quantités de 8-1actamase puisque la concentration d'an­

tibiotique à hydro lyser est minimale en périphérie de la zone

d'inhibition. On ne peut cependant pas écarter la possibilité

de réactions non-spécifiques.

4.2. Souches bactériennes

La sensibilité des méthodes de détection a été mise à

1'épreuve à l'aide des 3 souches d'entérobactéries. Au cours

d'expériences antérieures, aucune d'entre elles ne présentait

d'activité 8-1actamase lorsqu'elles étaient examinées par la

méthode acidimétrique et par l'électrofocalisation en gradient

de densité. Cette observation contrastait avec le principe

d'universalité des 8-lactamases chez les entérobactéries. En-

terobacter cloacae 1321E est décrit par Goldner _e_t a 1 . (127)

comme un mutant B-lactamase-négatif d'une souche sauvage cons­

titutive déréprimée. A l'aide de la technique d'électrofoca­


lisation en gel de polyacrylamide, Matthew et Harris (224) y

ont remarqué une activité B-1actamase. Toutes les méthodes que

nous avons étudiées ont permis de mettre en évidence une acti­

vité 8-lactamase chez Enterobacter cloacae ainsi que chez Pro­

teus mirabilis. L'activité enzymatique des 3 souches se situe

cependant à la limite de détection des méthodes quantitatives

conventionnelles. L'hydrolyse du 6-APA par Proteus mirabilis

P2 permet de supposer que l'activité soit principalement due à

une pénicillinase. Sykes et Matthew (367) ont affirmé que la

plupart des souches gram-négatives possèdent une 8-lactamase

chromosomique. Or, certaines 8-lactamases chromosomiques de

classe I (301) n'hydro lysent pas le 6-APA. C'est le cas par


84

exemple des céphalosporinases d'E nterobacter cloacae et de

Citrobacter freundi (ces résultats ne sont pas décrits dans ce

chapitre). Il est par conséquent possible que l'activité g -

lactamase observée chez Proteus mirabilis soit d'origine extra-

chromosomique. Il est également intéressant de noter que chez

Proteus, il semble exister une relation entre le niveau de

résistance et la présence du caractère indole. Les souches de

Proteus mirabilis, toutes indo 1e-négatives, sont généralement

sensibles aux g-lactamines et possèdent un faible niveau d'ac­

tivité g-lactamase. Nous ne savons pas s'il est possible de

relier de quelque façon cette observation à une autre selon

laquelle les Bacteroides fragilis indo 1e-positifs sont généra­

lement plus résistants aux g -1actamines que les souches indole-


négatives (163).

Nous avons été incapables de mettre en évidence une

activité de type g-lactamase chez Streptococcus pyogenes. Les

streptocoques du groupe A sont reconnus pour leur sensibilité

aux g-lactamines et pour ne pas avoir de g-lactamase (296). La

présence de g-1actamase chez les autres espèces de Streptococ­

cus est d'ailleurs un phénomène peu fréquent. Des études ont

conclu à l'absence de g-lactamase chez des entérocoques (403,

412). On n'a pas pu démontrer de g-lactamase chez Streptococcus

pneumoniae (303, 427). Par contre, Matthew et Harris (224) ont

focalisé une g-lactamase non-transférable chez une souche de

Streptococcus faeca lis et une souche de Streptococcus uberis.

Les auteurs ne précisent pas s'il s'agit là d'une g-lactamase


produite par un transposon. Clewell ( 7_5 ), dans une revue de la

résistance aux antibiotiques chez les streptocoques, signale

que l'absence de g-lactamase chez ce genre peut réfléter leur

inhabilité à 1 'exprimer, à la sécréter, ou que l'expression de

l'enzyme soit létale pour la cellule. Cette hypothèse semble

moins plausible à la lumière d'une découverte récente signalant

la présence d'une g-lactamase transférable chez Streptococcus


faecalis (240 ).

Les résultats qui concernent les souches de Peptococ-


85

eus e t Peptostreptococcus concordent avec ceux d'Aldridge e t


a 1. (6^). Ils nous permettent de penser qu'il n'y a pas de 8 -

lactamase extracellulaire, ni de 8-1actamase liée à la membrane

ou intracellulaire chez ces souches. 1 Aucun des échantillons

analysés n'a réussi à hydro lyser un substrat, même après des

périodes d'incubation allant jusquà 24 heures. Par contre,

nous avons détecté une activité 8-lactamase chez Bifidobacte­

rium et Propionibacterium, ce qui permet de croire que la

méthode d'étude utilisée par d'autres chercheurs n'est pas

toujours suffisamment sensible. Par exemple, Aldridge _e_t a 1.

(6_) incubent des colonies avec la nitrocéfine pendant 1 heure à

la température de la pièce. L'hydrolyse du 6-APA par les deux

souches de Propionibacterium et par la souche de Bifidobacte­

rium confirme qu'il s'agit d'une 6-lactamase (l'acylase ne peut

pas dégrader le 6-APA). Il est intéressant de souligner le fait

que la nitrocé fine n'est pratiquement pas attaquée, alors que

des substrats comme la pénicilline ou, dans un cas, la céphalo-

ridine subissent une hydrolyse totale. Les B-lactamases d'ac­

tinomycètes pourraient bien être uniques sous cet aspect puis­

que la littérature ne mentionne pas une propriété analogue chez

d'autres espèces. Les niveaux comparés d'hydrolyse des surna­

geants de culture et des extraits bruts suggèrent que la g -

1actamase de Bifidobacterium est une exo-pénici11inase, tandis

que les Propionibacterium acnes présentent plutôt un profil

de g-1actamase à spectre large. Aucune autre publication n'a

jusqu'à présent mentionné de g -1ac tamase chez ces genres.

L'absence de g-lactamase chez Mycoplasma pneumoniae

ne surprend guère si l'on considère que cette bactérie sans

paroi est insensible à la pénicilline. Cet antibiotique est

également utilisé en culture de mycoplasmes pour empêcher la

croissance d'autres bactéries. Ce résultat pourrait appuyer

1'hypothèse d'un rôle pour la g-lactamase dans la synthèse de

la paroi bactérienne telle que proposée par l'équipe de Saz et

collaborateurs (317). Il faut toutefois signaler que l'étude

généalogique des mycoplasmes a révélé qu'ils sont parents avec

les clostridies (417). La littérature présente des évidences


86

à l'effet que des bactéries qui possèdent une paroi cellulaire


comme Clostridium n'ont pas de g-lactamase (voir l'introduc­

tion). Par conséquent, il serait pertinent de s'interroger si

l'absence de B-lactamase chez Mycoplasma est liée à l'absence

de paroi ou bien au fait que cette enzyme est apparue plus tard

dans l'évolution des espèces bactériennes, au moment par exem­

ple de 1'apparition des bactéries aérobies.

4.3. Universalité

Ce travail sur l'universalité des 6-lactamases a

permis de reviser la validité des méthodes de détection. Il

est possible que d'autres méthodes plus sensibles aient pu

mettre en évidence une activité B-lactamase là où nous avons

échoué. C'est le cas par exemple de techniques chromatographi-

ques avec des substrats marqués. Il faudrait cependant s'assu­

rer de ne pas confondre B-lactamases et enzymes de la paroi

cellulaire. Quant aux résultats positifs que nous avons obte­

nus, la quantité de B-lactamase était si faible qu'il serait

très difficile d'obtenir cette enzyme en quantité suffisante

pour l'isoler et la caractériser.

La diversité des résultats obtenus dans cette étude

démontre que le principe de l'universalité des B - lactamases est


loin d'être une question bien définie. Les B-lactamases ont

généralement été recherchées chez des souches d'importance

médicale qui montrent une résistance aux B -lactamines. Il y a


manifestement peu d'intérêt, d'un point de vue clinique, à

préciser le rôle des B-1actamases chez des souches qui présen­


tent un profil de sensibilité. Dans cette optique, il est

probable que de nombreuses espèces de micro-organismes n'aient

jamais été analysées à fond. Dans l'état actuel de nos con­

naissances, il serait plus juste d'affirmer que la B-lactamase

est répandue chez les bactéries à Gram négatif et chez les

bactéries à Gram positif aérobies. Les données de la littéra­

ture et nos résultats permettent de croire que la présence de

cette enzyme chez les espèces gram-positives anaérobies facul-


87

tatives et anaérobies strictes soit un phénomène rare et possi­

blement accidentel.

La découverte d'un rôle essentiel de la 6-1actamase

dans le métabolisme cellulaire microbien permettrait d'expli­

quer pourquoi certaines espèces n'en possèdent pas et quelles

sont les propriétés métaboliques nouvelles qui sont conférées à

une souche par son acquisition. Dans la perspective de ce

travail et de ces questions, il serait intéressant de détermi­

ner si la présence de g-lactamase est associée au métabolisme

aérobie des cellules productrices.


CHAPITRE III

Rôle de l'oxygène sur la synthèse des 13-lactamases

88
89

1. INTRODUCTION

Le thème du rôle physiologique principal des 8-lacta­

mases est débattu surtout depuis une vingtaine d'années. On a

cru tout d'abord que ces enzymes jouaient un rôle de protection

des bactéries contre les micro-organismes producteurs d'anti­

biotiques (285). Il est possible que certaines espèces de

Bacillus aient pu rencontrer des pénicillines et des céphalos­

porines dans le sol. Il est cependant peu probable que les 8 -

lactamases de Staphylococcus et des bactéries entériques aient

pu leur procurer un avantage sélectif dans des niches écologi­

ques où la concentration d'antibiotiques produits par d'autres


micro-organismes est plutôt faible (330). On a ensuite proposé

que les g-lactamases soient impliquées dans la sporulation


(27 3, 274). Cette fonction essentielle ne serait réservée qu'à

un groupe très limité d'espèces par rapport à l'ensemble des

bactéries productrices de 8-lactamases. Enfin, Saz et collabo­

rateurs soutiennent que les 8~1actamases jouent un rôle dans la

synthèse du peptidog1ycan, notamment chez Staphylococcus aureus

(316, 317). Leur thèse s'appuie en outre sur la constatation

que des fragments de peptidoglycan induisent la synthèse d' en­


zyme plus efficacement que la pénicilline (333). Cette hypo­

thèse comporte cependant deux lacunes. Premièrement, plusieurs

genres bactériens qui possèdent un peptidog1 ycan n'ont pas de

8-lactamase chromosomique comme Clostridium (42, 411), Strepto­

coccus (296, 303, 403, 412, 427), Haemophilus et Neisseria

(52). Deuxièmement, les g-lactamases ont été détectées non

seulement chez des micro-organismes qui possèdent un mucopep-

tide dans leur paroi, mais également chez des organismes euca­
ryotes comme une algue {66) et des levures (227).

Les 8-lactamases sont présentes chez un grand nombre

d'espèces de bactéries aérobies et anaérobies facultatives

(3 6 7 ), ce qui porte à croire qu'elles jouent une fonction

essentielle dans le métabolisme des micro-organismes. Les

données de la littérature et nos propres observations (chapitre

II) nous ont amené à penser que la présence de 8- lactamase chez


90

les bactéries anaérobies soit un phénomène rare. Par consé­

quent, nous avons formulé l'hypothèse que les g- lactamases

interviennent dans un processus métabolique aérobique. Nous

avons entrepris des essais métaboliques avec des souches d'en­

térobactéries. Le but de ces analyses fut de vérifier si la

synthèse de g - lactamase est accrue en aérobiose. Nous avons

évalué le rôle de l'oxygène sur la synthèse de g-lactamase

inductibles ou constitutives, en présence ou non de cyanure de

potassium. L'effet de la pénicilline, de la source d'énergie

et de la composition du milieu de culture sur le taux de syn­

thèse de g-lactamases fut également mesuré en présence et en

absence d'oxygène.

D'autre part, Grundstrom et Taurin (133) ont démontré

que le gène de la fumarate réductase possède des séquences

communes, au niveau du terminateur, avec l'atténuateur du gène

ampC chez Escherichia coli. Partant de l'hypothèse que deux

gènes qui se suivent sur le chromosome puissent être impliqués

dans une même séquence de réactions métaboliques, nous avons

étudié la possibilité que la fumarase et la g-lactamase soient

la même enzyme. Cette démarche s'appuyait sur les deux argu­


ments suivants: i) la f umarase et la g-lactamase peuvent

libérer une molécule d'eau et ii) la fumarase est impliquée

dans un processus métabolique aérobique, le cycle des acides

tricarboxyliques:

fumarate
réductase

SUCCINATE 5 £_..*> FUMARATE MALATE

succinate
fumarase
dëshydrogënase
91

2. MATERIEL ET METHODES

2.1. Souches bac té riennés

La souche de Citrobacter freundii MULB-601 provenait

de la collection du Département de microbiologie, Faculté de


médecine, Université Laval (Québec). Les souches

d'Enterobacter cloacae P 99 et 1321 E ont été obtenues des

laboratoires de recherche Glaxo (Greenford, Middlesex, U.K.).

Les souches d'Escherichia coli LA 3 et TE 18 ont été fournies


par Bengtake Jaurin; Université d'Umea (Umea, Suède).

2.2. Caractéristiques morphologiques et biochimiques des

souches étudiées

Les caractères morphologiques des colonies d'Entero­

bacter cloacae et d'Escherichia co1i ont été déterminées sur

gélose au sang et sur milieu (McConkey (Difco). Les caractères

biochimiques ont été évalués sur API 20 E (Analytab Products

Inc.) et dans le milieu OF (Hugh & Leif son) auquel nous avons

rajouté soit du glucose [ 1 %] ou du glycérol [1%]. L'observa­

tion des cellules a été réalisée en microscopie électronique

(Philips EM 300). A cette fin, les échantillons ont été prépa­

rés à partir d'une culture (bouillon coeur-cervelle, Difco) de

13 heures. Celle-ci fut d'abord centrifugée pendant 10 minutes

à 1,500 g. Le culot des cellules a ensuite été lavé avec 7 ml

d'acétate d'ammonium [0.1 M, p H 7.0] puis centrifugé à nouveau

pendant 10 minutes. Les cellules contenues dans le culot ont

été utilisées pour préparer les grilles. Les spécimens ont été

colorés au phosphotungstate de sodium [2%, pH 7.0].

2.3. Composition des milieux de culture

Les expériences physico-chimiques visant à mesurer le

taux de synthèse des g-lactamases ont été réalisées en milieu

riche ou en milieu minimal. Le milieu riche était constitué de

bouillon coeur-cervelle (Difco). Le milieu minimal était corn-


92

posé de N hUC 1 [5 g/l]; NH4NO3 [1 g/l]; Na SÛ4 [4.54 g/l]; K2HPO4

[3 g/l]; KH 2 PO 4 El g/l]; MgSÛ4.7H2 0 [0.1 g/l]; glucose [10

g/l]. Le KCN a été incorporé au milieu de culture à une con­


centration de 10 3 H lorsqu'il a été utilisé.

2.4. Culture des bactéries

Avant chaque expérience dont le but était de mesurer

le taux de synthèse des 6-1 actamases, les souches ont été repi­

quées trois fois à intervalles de 12 heures, en milieu riche et

en milieu pauvre. Lors des expériences avec inducteur, les

souches furent induites avec une concentration sous-inhibitrice

d1 antibiotique qui tenait compte des concentrations minimales

inhibitrices de chaque souche. Les cultures en bouillon d'E n-

terobac ter cloacae P 99, d1Enterobacter cloacae 1321 E et de

Citrobacter freundii MULB-601 ont reçu respectivement 500


y g/ml, 50 yg/ml et 500 yg/ml de pénicilline G (Ayers t). L'in­

duction des souches a également été réalisée au cours des

repiquages. L'influence des paramètres physico-chimiques a été

évaluée à partir de flacons ensemencés avec un inoculum de


10 5-10 6 bactéries/100 ml. Les milieux de culture ont été placés

à 3 7 0 C, sous une forte et constante agitation en aérobiose et

en anaérobiose dans une chambre contenant 80% d'azote, 10%

d'hydrogène, 10% de dioxyde de carbone et moins de 15 ppm

d'oxygène. L'incubation a duré 12 heures pour les milieux

riches et 15 heures pour les milieux minimaux.

2.5. Préparation des extraits bruts

Les extraits enzymatiques étudiés ont été préparés

conformément à la procédure décrite pour les entérobactéries au

chapitre 11.

2.6. Détermination de 1'activité enzymatique

L'activité des g-lactamases a été analysée au spec­

tro photomètre (Varian Cary 219) en utilisant la nitrocéf ine


93

(Glaxo Research Lab.) comme substrat à une concentration de

10~4 M. Les mesures ont été réalisées à 37°C dans du tampon

phosphate [0.1 M, p H 7.4]. L'activité enzymatique des échan­

tillons fut déterminée en mesurant la vitesse d'apparition du

produit d'hydrolyse de la nitrocéfine à 486 nm. La vitesse


initiale (Vo), obtenue par calcul, a donné la quantité d'unités

enzymatiques présentes dans chaque échantillon. Une unité est

la quantité d'enzyme qui hydrolyse 1 pmole de substrat par

minute à 37°C. Le dosage des protéines a été effectué par la


méthode de Bradford (4JJ utilisant la y-globuline bovine comme

standard et un réactif commercial (Bio-Rad) pour colorer les

protéines. Il a permis de calculer l'activité spécifique des


échantillons (nombre d'unités enzymatiques par mg de pro­

téines) .

2.7. Essais avec ma la te et fumarate

L'activité fumarase de l'extrait brut d'Enterobacter

cloacae P 99 fut déterminée au spectrophotomètre selon la

méthode de Massey (220). Les solutions de fumarate et de

malate (Sigma) [0.05 M] ont été préparées dans du tampon phos­

phate [0.033 M] et ajustées à pH 7.3. La transformation du

malate en f umarate ou du f umarate en malate fut mesurée à 300

nm. L'extrait brut d'Enterobacter cloacae 1321 E a servi de


témoin négatif et la fumarase de coeur de porc (Sigma) de

témoin positif. Une unité d'activité a été définie comme la

quantité d'enzyme qui provoque une modification de la densité

optique de 0.01 par minute à 20°C et pH 7.3.


94

3. RESULTATS

3.1. Expériences préliminaires

Deux paires de souches bactériennes ont été consti­

tuées afin d'établir une corrélation entre la production de 0-

lactamase d'une part et des caractéristiques morphologiques et

biochimiques d'autre part. Les paires de souches étaient com­

posées chacune d'une souche produisant une quantité de 0-

lactamase plus importante que l'autre. La souche sauvage d'En-

terobacter cloacae P 99 a produit environ 20,000 fois plus de

0-lactamase que la souche mutante d'Enterobacter cloacae 1321

E. Escherichia coli TE 18 produit plus de 60 fois la quantité

de 0-lactamase que la souche parente Escherichia coli LA 5


(161). Au cours des étapes d'isolement, nous avons remarqué

des différences dans la taille des colonies, les souches pro­

duisant le moins de 0-lactamase possédaient des colonies 2 à 3

fois plus grosses que leur parent respectif. Nous avons

recherché des différences biochimiques entre les souches peu

productrices et les souches hyperproductrices. La comparaison

des tests biochimiques de l'API 20 E et du milieu 0F avec

glucose ou glycérol n'ont pas apporté de renseignements con­

cluants. L'observation des cellules en microscopie électroni­

que n'a pas permis non plus d'établir une relation entre la

production de 0-lactamase et les caractères morphologiques.

Nos travaux se sont par la suite orientés vers des expériences

physiologiques.

3.2. Influence des paramètres physico-chimiques sur JL ja

synthèse de B-lactamase

Enterobacter cloacae P 99 qui sécrète une 0-lactamase

constitutive et Citrobacter freundii MULB-601 qui fabrique une

0-lactamase inductible furent choisies pour cette étude. La

souche d'Enterobacter cloacae 1321 E, mutante de P 99, a servi

de témoin à cause de sa faible production de B-lactamase.

L'influence de l'oxygène a été déterminée par la croissance en


95

aérobiose par rapport à 11 anaérobiose. Le rôle d'un inducteur

exogène, la pénicilline, a été évalué afin de comparer les taux

de synthèse obtenus avec l'oxygène. Enfin, ces paramètres ont

été étudiés dans un milieu riche et un milieu pauvre dans le

but de vérifier l'influence de la source nutritive sur le

niveau de synthèse de 6-lactamase. Le tableau 12 montre les

résultats issus des expériences réalisées avec ces trois varia­

bles. Les valeurs sont exprimées en activité spécifique, ainsi

qu'en pourcentage relatif de g-lactamase produite, par rapport

au niveau de base établi en milieu riche, sans oxygène et sans

inducteur. Deux échantillons n'ont pas pu fournir de résultats

puisque leur croissance n'a pas été satisfaisante dans les

temps d'incubation prescrits. La souche 1321 E possède une g-

lactamase dont la synthèse semble réprimée. Les niveaux d'ac­

tivité spécifique sont demeurés très faibles d'une expérience à

l'autre. L'activité enzymatique a été mesurée à la limite de

détection du spectrophotomètre, ce qui nous oblige à considérer

avec réserve les pourcentages relatifs issus de cette souche.

Le taux de synthèse de g-lactamase en conditions d'aérobiose et

d'anaérobiose a été analysé en incorporant au milieu de culture


(milieu minimal) du cyanure de potassium afin de bloquer la

chaîne des accepteurs d'électrons. Le tableau 13 présente les

résultats obtenus avec cet inhibiteur.

3.3. Essai de l'activité fumarase

Une activité de 32 unités par minute a été mesurée

lorsque le ma 1 a te a été transformé par la fumarase commerciale.

Aucune différence sensible d'activité n'a pu être observée

entre l'extrait brut d'Enterobacter cloacae P 99 et celui

d'Enterobacter cloacae 1321 E. L'activité envers le malate et

le fumarate a été inférieure à 1 unité par minute pour les deux

souches.
MILIEU COMPLEXE (B,H,I.) MILIEU MINIMAL

- 02 + 02 " °2 + 02 - o2 + 02 - 02 + o2

- IND - IND + IND + IND - IND - IND + IND + IND

0.00014 0.00019 N.D. 0.00008 0.00009 0.00013 0.00011 0.00012


Enterobaater cloacae
1321E 100 t42 N.D. 57 66 91 78 90

Enterobaater cloacae
5.98186 19.29867 17.17554 21.28973 9.79152 22.95206 22.17395 25.58216
P99 t64
too 323 207 356 384 37t 428

Citrobacter freundii
0.01032 0.01645 2.89436 7.75115 0.01176 N.D. 5.44947 8.39459

MULB-601
too t59 28,059 75,tt6 tt4 N.D. 52,8t0 8t,35t

Légende : * N.D. et N.D.: résultat non déterminé.

* IND : réfère 5 1'induction avec la pénicilline G.

* Les chiffres en caractères gras indiquent des activités spécifiques (Unités/mg de protéines).

* Les chiffres en italique représentent un pourcentage relatif de 6-lactamase qui a été produite,

comparée 3 des bactéries qui se sont développées en milieu complexe, sans oxygène, sans inducteur.

Tableau 12. Effet de l'oxygène, de l'induction et de la composition du milieu


de culture sur la synthèse de 6-lactamase.
- o2 + Og - Og + Og

- KCN - KCN + KCN + KCN

Entevobactev cloacae
0.00015 0.00014 0.00020 0.00017
1321E 700 91 732 770

Enterobacter cloacae
9.93327 20.36259 9.92654 16.31612
P99
700 205 700 764

Cttvobactev fveundii
0.01340 0.01484 0.01370 0.00988
MULB-601 770 702 24
700

Légende: * Les chiffres en caractères gras indiquent des activités spécifiques


(Unités/mg de protéines).
* Les chiffres en italique représentent un pourcentage relatif
de 6-lactamase produite.

Tableau 13. Effet du KCN sur la synthèse de 3-1actamase


en milieu minimal.

lO
98

4. DISCUSSION

4.1. Expériences préliminaires

Des différences dans la taille des cclcnies, entre

des souches qui produisent des quantités différentes de g -


lactamases, ont déjà été signalées par Novick (259). Il men­

tionne que les Staphylococcus aureus pénicillinase-positifs ont

des colonies petites et opaques, tandis que les souches

pénicillinase-négatives possèdent des colonies plus grosses et

translucides. C'est la production de grandes quantités de la

protéine pénicil1 inase qui serait responsable, selon lui, de

l'altération de la morphologie des colonies. Pour notre part,

nous n'avons pas pu déterminer à quoi sont imputables ces

différences. La comparaison des caractéristiques biochimiques

et morphologiques des cellules des Enterobacter et des Escheri­

chia n'apporte pas d'indices contribuant à éclaircir le phéno­

mène. Il se pourrait qu'une synthèse trop importante de g -

lactamase, par rapport aux besoins de la cellule, monopolise

une partie du métabolisme provoquant un ralentissement de la

croissance cellulaire et consécutivement de la division cellu­

laire. Cette hypothèse pourrait être vérifiée par un dénombre­

ment des cellules dans les colonies. Une autre approche possi­

ble consisterait à comparer en culture synchrone le temps de

génération des souches hyperproductrices de g-lactamases et de

leur contrepartie.

4.2. Influence des paramètres physico-chimiques

Les expériences préliminaires nous ont conduit à

retenir les deux souches d'Enterobacter pour les finalités

d'études axées sur la physiologie d'expression de g - lactamase.

En plus du caractère inductible de sa cépha1osporinase, Citro-

bacter freundii a été utilisé pour sa ressemblance biochimique

avec Enterobacter (351). La croissance en présence d'oxygène a

permis d'observer des niveaux plus élevés de synthèse qu'en

anaérobiose. Cette observation est applicable à la souche


99

inductible et à la souche constitutive, que le milieu de cul­

ture soit complexe ou minimal et qu'il contienne ou non de la

pénicilline. Ces résultats s'accordent donc avec l'hypothèse

de départ, quoique les taux comparés avec un inducteur connu

des g-lactamases (257) montrent que la pénicilline exerce une

influence beaucoup plus grande sur la souche inductible que


l'oxygène. Pollock (282) avait également démontré la nécessité

de conditions d'aérobiose pour obtenir une synthèse maximale de

la pénici11inase de Bacillus cereus. La situation semble par

contre différente dans le cas de certaines 6 - lactamases plasmi-

diques. Chez Escherichia coli, l'activité spécifique de la 6-

lactamase des cellules poussant en anaérobiose est 3 à 5 fois

plus grande que celle des cellules placées en aérobiose (289).

La production accrue de 6-lactamase en anaérobiose serait cau­

sée par une diminution de la croissance cellulaire. Ceci

aurait pour effet d'augmenter le nombre de copies de plasmides

dans les cellules et conséquemment, provoquerait une synthèse


plus grande d'enzymes. Asselin (1_3_) a obtenu les mêmes résul­

tats que nous avec les B-lactamases de deux souches

d'Enterobacter cloacae, l'une inductible et l'autre constitu­

tive. Il a proposé que la présence d'oxygène provoquerait

l'apparition d'un inducteur interne responsable de la synthèse

de la 6~lactamase.

Le milieu riche sans oxygène et sans inducteur a été

considéré comme le niveau basal de la synthèse de 6-lactamase.

Ce choix part de l'hypothèse suivante: si la 6~lactamase joue

un rôle dans une voie métabolique reliée à un processus aérobi­

que comme la respiration, les besoins cellulaires en B-lacta-

mase seraient minimaux en absence d'oxygène puisque les souches

sont toutes anaérobies facultatives. Elles peuvent alors uti­

liser une autre voie métabolique comme celle des nitrates pour

accepter les électrons. A l'inverse, le taux maximal devrait

être atteint en milieu minimal avec oxygène et avec induction.

Les résultats de la souche constitutive et de la souche induc­

tible abondent en ce sens. En milieu minimal, la bactérie doit

synthétiser la plupart des matériaux dont elle a besoin pour


TOO

croître et se diviser, d'où une demande énergétique supérieure.

Cette énergie est alors fournie par la libération d'électrons

dans le cycle de l'acide citrique en aérobiose. Dans cette

perspective, il est possible qu'il y ait plus de B-lactamases

produites lorsque les besoins énergétiques de la cellule sont

plus grands.

Afin de vérifier si la synthèse de B-lactamase était

reliée à une induction par l'oxygène, nous avons réalisé une

expérience en milieu minimal (où les niveaux de g-lactamase

sont plus élevés qu'en milieu complexe) et en absence d'induc­

teur exogène. Le cyanure à la concentration utilisée (1 mM)

avait inhibé fortement la respiration aérobique chez Citrobac-


ter (175). Avec Enterobacter cloacae P 99 et Citrobacter

freundii MULB-601, la présence de KCN en anaérobiose n'a pas

modifié l'activité spécifique des B -lactamases. En aérobiose

par contre, le KCN a freiné l'effet inducteur de l'oxygène.

A première vue, ces résultats suggèrent que la synthèse de B -

lactamase dépend davantage du fonctionnement normal de la

chaîne des transporteurs d'électrons que de l'influence directe

de l'oxygène à d'autres niveaux métaboliques.

4.3. Activité fumarase

Le cycle de l'acide citrique affecte le catabolisme

de l'acétyl-coenzyme A pour fournir le pouvoir réducteur qui

conduit le système de phosphorylation oxydative des cellules

aérobiques. Les séquences de réaction de ce cycle sont égale­

ment importantes pour fournir les intermédiaires synthétiques


de la plupart des cellules (2_5_) . Dans les micro-organismes

qui, comme Escherichia coli, possèdent une succinate déshydro-

génase et une fumarate réductase liée à la membrane, la pre­

mière enzyme est réprimée pendant la croissance en anaérobiose

et la dernière est réprimée en aérobiose (147). La fumarate

réductase est l'enzyme terminale qui effectue le transfert des

électrons lorsqu'Escherichia coli croît en anaérobiose et que

le fumarate est l'accepteur d'électrons (29). D'après Normark


101

(communication personnelle), il est possible que les niveaux

d'activité g-lactamase plus faibles observés en anaérobiose

soient causés par la proximité du gène f umarate réductase


(f r dB) et du gène codant pour la cépha1osporinase (ampC) comme

chez Escherichia coli (133 ). S'appuyant sur cette observation,

la synthèse accrue de fumarate réductase en anaérobiose impli­

querait un nombre élevé d'ARN polymérases sur le gène fr dB.

Ceci aurait pour effet de causer un encombrement nuisant à

l'initiation de la transcription du gène ampC. Nous ne savons

pas si cette explication peut s'appliquer à Enterobacter


cloacae. Bergstrom et a 1. (29) ont confirmé la proximité de

f r dB et de ampC chez Citrobacter f reundii. L'espace qui les

sépare (1100 paires de bases) contiendrait le gène responsable

du caractère inductible de la B-lactamase de Citrobacter.

Selon des expériences d'hybridation qui ont été réalisées par

ces chercheurs, les gènes ampC d'Escherichia et d'Enterobacter

seraient approximativement équidistants de celui de Citrobacter

freundii.

4.4. Conclusions ^

Les bactéries peuvent dériver l'énergie dont elles

ont besoin pour leur croissance à partir d'un nombre considéra­

ble de réactions diverses. Ces réactions particulières utili­

sées par un organisme donné peuvent changer selon les condi­


tions de croissance employées (133). Par exemple, Escherichia

coli est une bactérie anaérobie facultative qui est capable de

dériver l'énergie pour sa croissance de façon fermentative via

la glycol y se, et de façon oxydative, utilisant l'oxygène ou,

sous des conditions d'anaérobiose, le fumarate et le nitrate

comme accepteur final d’électrons. Chez Citrobacter, les trois

accepteurs d'électrons sont l'oxygène, le té trathionate et le

nitrate (174). Dans cette perspective, les résultats obtenus

au cours des expériences physiologiques ne représentent pas

nécessairement de simples relations de cause à effet. Même si

les résultats ont semblé appuyer notre hypothèse de départ (la

synthèse de g-lactamase serait relié à un processus métabolique


102

aérobie), nous ne pouvons ignorer des variables qui ont pu

influencer ces résultats. La composition des milieux de cul­

ture est l'une de ces variables. Par exemple, le glucose

contenu dans le milieu minimal peut bloquer la production de


plusieurs enzymes inductibles (278). Cette action résulterait

d'une diminution de la concentration cellulaire d'AMP cyclique.

Nous ne savons pas cependant si ce dernier peut influencer la

synthèse des g-lactamases. D'autres substances qui sont conte­

nues dans des milieux complexes peuvent induire la synthèse de

g- lactamase. Cullmann et Dick (87_) ont généralement obtenu des

taux d'activité spécifique plus élevés en milieux complexes

parce que certaines des substances qui y sont contenues comme

le tryptophane, la thiamine, l'acide folique et l'hémine, peu­

vent induire la synthèse de g-lactamase chez Enterobacter cloa­

cae et Citrobacter f reundii. Mentionnons toutefois qu'une

souche d'Enterobacter cloacae a présenté une augmentation de la

production d'enzyme en milieu minimal mais aucune explication

n'a été fournie sur cette observation. D'autre part, en

bloquant la chaîne des transporteurs d'électrons, le cyanure

inhibe l'oxydation du N ADH et du succinate (3 97 ). Nous ne

pouvons pas préciser dans quelle mesure ces effets ont pu

influencer les niveaux d'activité spécifiques mesurés.

A la lumière de ces arguments, il nous est apparu

évident que les expériences réalisées dans ce chapitre compor­

taient des lacunes. Premièrement, notre protocole visait

essentiellement à dé terminer de façon ponctuelle les taux d'ac­

tivité spécifique et de les comparer à la fin de la période de

croissance. Conséquemment, les expériences ont été exécutées

sans prendre en considération le stade de croissance de la

culture. Il a déjà été observé que le taux de synthèse de g -

lactamase varie selon l'âge de la culture. Des expériences de

cinétique d'induction réalisées avec Citrobacter freundii et

Enterobacter cloacae montrent que l'activité spécifique des

souches est maximale entre 2 et 6 heures après le début de la

croissance, au cours de la phase exponentielle (.87.) • Sachitha-

n an dam et al. (316) ont obtenu des résultats semblables avec la


103

pénicillinase de Staphylococcus aureus. Deuxièmement, les

expériences n'ont pas été conçues de façon à prendre en consi­

dération la régulation de l'expression de la B-lactamase.

Pourtant, les g-lactamases d'Enterobacter et de Citrobacter

n'ont peut-être pas le même mode de régulation. Il est par

conséquent hasardeux de comparer l'effet de diverses variables

entre ces souches. De plus, les augmentations de synthèse qui

ont été observées, peuvent être imputées à l'oxygène ou au

métabolisme aérobie de la cellule. Elles peuvent également

dépendre du mécanisme de régulation de l'expression du gène 3 -

lactamase. Il est possible qu'un répresseur ou un inducteur

interne soit directement affecté par la tension d'oxygène ou la

composition du milieu de culture.

En conclusion, les différences dans la morphologie

des colonies entre les souches, et l'effet du métabolisme

aérobie sur la synthèse de 3-lactamase constituent des indices

qui pourraient permettre d'élucider le rôle physiologique de

cette enzyme. Il nous apparaît néanmoins essentiel de connaî­

tre les mécanismes de régulation des enzymes étudiées afin de

mieux contrôler les variables dirigeant l'expression de leurs

gènes.
CHAPITRE IV

Interaction de protéines solubles du foie de rat avec


les B-îactamïnes

104
105

1 . INTRODUCTION

L'inactivation des antibiotiques du groupe des $ -

lactamines chez les mammifères dépend de trois facteurs princi­

paux indépendamment de toute activité bactérienne. Ces fac­

teurs sont premièrement, une interaction avec les protéines

solubles présentes dans le sérum ou le plasma (4_3 , 2 61, 2 6 3,

307, 383, 414); deuxièmement, une dégradation non-enzymatique

avec des molécules et des ions en solution (142, 131, 216, 30 2,

333); troisièmement, une modification enzymatique. Quatre

familles d'enzymes participent à ce dernier processus. Les

esté rases sont les mieux connues, d'abord parce qu'elles ren­

dent actives certaines pénicillines absorbées oralement (74,

408), mais aussi parce qu'elles sont en partie responsables de

la perte d'activité antimicrobienne des céphalosporines qui

possèdent un radical acétoxyméthy 1 e en position 3 (6_Q_, 8_4, 113,

242, 264, 281, 312, 36 2). Les acylases sont également présen­

tes dans les tissus animaux (138). Kind je_t j_l. soupçonnent ces

enzymes d'être responsables de l'inactivation de la pénicilline

G et de l'ampicilline dans le foie de rat (182). La dipepti-

dase rénale a récemment été identifiée comme étant l'enzyme

responsable de la destruction des antibiotiques de type pénème


et carbapénème (2_3, 180, 19 7, 229, 343). Enfin, Hamil ton-

Miller (139) a proposé l'hypothèse que les 3-lactamases puis­

sent être présentes dans les tissus animaux et participer à

l'inactivation des g -1ac tami nés _in vivo. Cependant, mis à part

quelques évidences circonstancielles, il n'y a pas de données

biochimiques pertinentes qui permettent d'élucider la nature de

ces 3-lactamases animales.

On devrait s'attendre à ce que la distribution des g-

lactamases soit confinée aux micro-organismes procaryotes, si

l'on accepte l'hypothèse qu'elles puissent jouer un rôle dans

un mécanisme physiologique propre aux bactéries, comme la spo­


rulation (273, 274) ou la synthèse de la paroi (316, 317). Par

contre, à la suite des travaux présentés dans les chapitres II

et III, nous avons formulé l'hypothèse que la fonction physio-


106

logique primaire des g-lactamases soit commune à la plupart des

êtres vivants et qu'elle ait été conservée dans le processus

évolutif jusqu'aux mammifères. La confirmation de cette hypo­

thèse permettrait de prouver que i) elle est associée à une

fonction physiologique qui n'a rien à voir avec la sporulation

ou la synthèse du peptidog 1 ycan et ii) cette fonction est liée

de près ou de loin à un processus métabolique aérobique. Le

but de la présente étude est donc d'établir la présence de g-

lactamase chez le rat. Les méthodes d'études ont été basées

sur l'interaction des protéines de rat avec une gamme d'anti­

biotiques représentant les principales classes de g-1actamines,

ainsi que les céphalosporines chromogéniques pyridinium-2-azo-


p-diméthy1-ani1ine chromophore (PADAC) et nitrocéfine.
107

2. MATERIEL ET METHODES

2.1. Antibiotiques et autres produits chimiques

Les g-lactamines suivantes ont été utilisées. Pé-

names : pénicilline G, carbénici11ine et cloxacilline (Ayerst);

méthicilline et oxacilline (Bristol Laboratories); ticarcilline

(Beecham Laboratories, Inc.); pipéraci 1 line (Cyanamid Canada,

Inc.); ampicilline (Sigma Chemical Co.) ; acide 6-aminopénicil-

lanique [6-A PA] (Aldrich Chemical Co. Inc.) ; azlocilline (De 1-

bay Research Co.); mécillinam (Hoffman-Laroche). Pénème: SCH

29482 (Shering Corporation). C1 a v ame: acide clavulanique

(Bristol Research Laboratories). Carbapénème: N-formimi-

doy1-thiénamycine [imipénème ] (Merck, Sharp & Dohme Research

Laboratories). Céphèmes: céphapirine (Bristol Research Labora­

tories); céphazoline, céphalexine, céphalosporine C, cépha-

lothine et céfamandole (Eli Lilly & Co.); céphaloridine (Sigma

Chemical Co.); acide 7-aminocépha 1osporanique [7-ACA] (Aldrich

Chemical Co., Inc.); ceftazidime, nitrocéfine et céfuroxime

(Glaxo Groups Research, Inc.); céfoxitine (Merck, Sharp & Dohme

Research Laboratories); céfotaxime (Roussel Canada, Inc.);

ceftriaxone (Roche) ; céfopérazone (Pfizer Canada, Inc.);

céphradine (Squibb); ceftizoxime (Smith, Kline & French Labora­

tories) ; pyridinium-2-azo-p-diméthy 1-ani 1ine chromophore [PADAC]

(Calbiochem-Behring Corp.). Oxacéphème: moxalactame (Eli Lilly

& Co.). Monobactame; azthréonam (Squibb).

L'imipénème ainsi que le composé MK 0791 (cilastatin)

ont été obtenus du Dr Helmut Kropp (Merck, Sharp & Dohme Re­

search Laboratories).

L'acylase I d'Aspergi 1 lus s p. et de rein de porc ont


été achetées commercialement (Sigma).

2.2. Animaux

Les rats Spra gue-Daw1ey ont été obtenus de Charles


108

River Canada, Inc. (5t-Constant, (Québec)) et maintenus sous

des conditions standardisées de lumière (06:00 - 18:00 h) et de

température (21 - 22 °C). Ils ont été nourris avec de la moulée

Purina L a b C ho w et ont reçu de l'eau et des aliments a d 1 ibitum

jusqu'à ce qu'ils soient sacrifiés. Au moment des expériences,

les rats mâles pesaient de 250 à 500 g. Les rats axéniques

étaient des femelles âgées de 8 semaines qui pesaient environ

200 g.

2.3. Préparation des organes

Le cerveau, le coeur, le foie, les poumons, la rate

les reins et les yeux d'un rat ont été prélevés, puis coupés en

petits morceaux avant d'être homogénéisés dans 2 volumes de

sucrose [0.25 M ] à l'aide d'un broyeur à tissus. Après une

première centrifugation à 600 g (10 minutes), le surnageant a

été centrifugé à nouveau à 10,000 g. Le culot ainsi obtenu a

été resuspendu dans 2.5 ml de sucrose [0.25 M] et soumis aux

ultrasons (Artek, modèle Sonic 300, muni d'une pointe intermé­

diaire) à 180 W de puissance relative pendant 2 minutes.

2.4. Préparation du foie de rat

Les rats ont été anesthésiés à l'éther U.S.P. Le

foie a été perfusé in situ via l'artère hépatique avec une

solution de NaCl [ 0.86% poids/volume] stérile afin d'enlever

les cellules sanguines. Le débit de la perfusion était réglé à

25 ml/minute pendant 10 minutes. Les perfusions ont été consi­

dérées satisfaisantes lorsque la couleur de l'organe était uni­

formément beige en apparence. Le foie a été retiré de l'animal

puis coupé en petits morceaux en prenant soin d'enlever le plus

de tissu vasculaire possible. Il a été ensuite placé dans un


broyeur de tissus de type Potter-Elvehjem (Kontes), d'une capa­

cité de 45 ml et avec un espacement de 0.10 à 0.15 mm. L'homo­

généisation a été réalisée dans 50% (poids/volume) de tampon

phosphate [0.1 M, pH 7.4 ] conservé sur glace.


109

2.5. Localisation de _1 ja fraction 1a plus active de

1 1 homoqénat

L'homogénat a été fractionné afin de déterminer la

fraction cellulaire qui possède la plus forte activité enzyma­

tique. Le protocole expérimental utilisé était basé sur la


méthode de T and 1e r et Hoppel (371). L'homogénat a été soumis à

3 centrifugations successives (figure 8) afin d'isoler les

organe lies cellulaires. Les précipités obtenus ont été resus­

pendus dans 50% (poids /volume) de tampon phosphate [0.1 H , pH

7.4], puis soumis aux ultrasons pendant 3 minutes avant d'être

centrifugés à 30,000 g. L'activité enzymatique envers le PADAC

a été déterminée par dosage spectrophotomé trique des surna­

geants.

2.6. Préparation des extraits enzymatiques

Les extraits enzymatiques qui ont été utilisés pour

les fins d'analyse et de purification ont été obtenus à partir

de la fraction soluble des cellules de foie. L'homogénat de

foie a d'abord été centrifugé à 30,000 g (Beckman, modèle 02-

21) pendant 20 minutes à 0° C. Le surnageant obtenu a ensuite

été centrifugé à 100,000 g (IEC, modèle B-60) pendant 30 mi­

nutes à 00 C. Après chacune des centrifugations, les lipides à

la surface du surnageant ont été éliminés. L'extrait brut

provient du surnageant final qui a été filtré à travers un

filtre de 0.22 y m (Mil lipore). Il a été conservé à -65° C avant

d'être utilisé.

Les extraits bruts d'Enterobacter cloacae 16 7 2 E et

d'Escherichia co1 i TEM ont été préparés selon la procédure

présentée au chapitre II.

2.7. Chromatographie

Les extraits enzymatiques bruts de foie ont été fil­

trés dans une colonne de chromatographie contenant du Sépharose


no

FOIE

HOMOGÉNAT

Centrifugation
(600 g , 10 minutes)

SURNAGEANT PRÉCIPITÉ (gros débris)


- Matériel nucléaire
- Membranes plasmiques
- Cellules non brisées
Jltrasons Centrifugation
(30, OO'o g , 30 minutes)

Centrifugation
(10,000 g , 10 minutes)
SURNAGEANT CULOT
(éliminé)

SURNAGEANT PRÉCIPITÉ (fraction mitochondriale)


- Mitochondries
- Lysosomes

Ultrasons Centrifugation
(30,000 g , 30 minutes)

Centrifugation
% 000 g , JO minutes; SURNAGEANT CULOT
(éliminé)

SURNAGEANT PRÉCIPITÉ
(fraction soluble) (fraction microsomale)
(éliminée)

Figure 8. Procédure expérimentale utilisée pour


fractionner 11homogénat de foie.
in

4B (Pharmacia). Les colonnes ont été équilibrées et éluées

avec du tampon phosphate [0.1 M, pH 7.4] et du Na C1 [0.25 M ] .

La procédure expérimentale est détaillée au chapitre V. La

concentration des fractions actives a été accomplie par ultra­

filtration à l’aide d'une membrane DIAFLO PM 10 (Amicon Corp).

2.8. Détection de l'activité enzymatique

L'activité hydrolytique des extraits d'organes de rat

a été mesurée par un test in vitro où 50 y1 d'extrait d'organe


ont été mélangés avec 50 yl de nitrocéfine [ 10~3 M ] ou de PADAC

[5 x 10-4 M]. L'activité enzymatique de l'extrait de foie a

été démontrée en suivant avec un spectrophotomètre la modifica­

tion des substrats chromogéniques PADAC et nitrocéf ine. Le


PADAC, préparé à une concentration de 5 x 1 0 _4 M, change de

couleur du violet au jaune lorsqu'il est hydro lysé par une g -

lactamase (334). La procédure employée avec ce substrat est la

même que celle décrite au chapitre II pour l'hydrolyse de la

nitrocéfine. La méthode microbiologique de diffusion simple

ainsi que la méthode microbiologique d'hydrolyse périphérique

ont été également appliquées selon le protocole établi au

chapitre II. L'imipénème a été préparé à une concentration de


1 x 10 “3 M.

2.9. Essais de l'activité enzymatique

Le mélange réactionnel était composé de 800 yl de

tampon phosphate potassique [0.1 M, pH 7.0] pré-chauffé à 370 C,


et de 100 yl d'une solution de PADAC [5 x 10-4 M] ou de nitro­

céf ine [1 x 10-3 M ]. Ces solutions ont été déposées dans une

cuvette de spectrophotomètre qui possède un parcours optique de

1 cm. Après que la température se soit équilibrée à 37 0 C dans

la cuvette à l'aide d'un porte-cuvette chauffant, l'essai enzy­

matique a été amorcé en ajoutant 100 yl d'extrait enzymatique.

L'activité enzymatique a été déterminée suivant la diminution

de la densité optique à 573 nm pour le PADAC ou l'augmentation

de la densité optique à 486 nm pour la nitrocéfine dans un


112

spectrophotomètre Varian Cary 219. La cuvette de référence

contenait du tampon et de l'extrait enzymatique, mais pas de

substrat. Les vitesses initiales ( V o) ont été mesurées,

donnant après calcul la quantité d'unités enzymatiques présen­

tes dans l'échantillon. Une unité de g-lactamase hydrolyse 1

ymole de substrat par minute à 3 7° C et à p H 7.0. Le contenu en

protéines a été estimé selon une méthode développée par Brad­

ford (Zpl ) . La y-globuline bovine qui a été utilisée comme

référence standard ainsi que le réactif qui colore les pro­


téines sont préparés commercialement (Bio-Rad Laboratories).

2.10 Essais de compé tition

Trente-deux molécules appartenant à 7 sous-classes de

g-1actamines ont été étudiées pour leur pouvoir d'inhiber l'hy­

drolyse de la nitrocéfine et du PADAC. Elles ont toutes été


préparées dans du tampon phosphate [0.1 M, pH 7.0], à une
concentration de 10 ~2 M. Cent yl de la solution précédente ont

été substitués à un volume équivalent de tampon dans le milieu

réactionnel de l'essai spectrophotométrique. Le tampon, la


céphalosporine chromogénique (PADAC ou nitrocéfine) et la g -

laetamine compétitive ont été ajoutés successivement. La réac­

tion fut amorcée avec l’extrait brut de foie, la pénici11inase

d'Escherichia coli T E M ou la céphalosporinase d'Enterobacter

cloacae 1672 E. Tous les essais ont été réalisés en triplica­

ta. Le pourcentage d'inhibition de l'hydrolyse du PADAC et de

la n itrocé fine a été calculé par rapport à un essai témoin

réalisé en omettant la g-lactamine compétitive. La significa­

tion des résultats a été déterminée par le test de Student sur

des données non-pairées (332). Des contrôles ont été effectués

en omettant l'addition de l'extrait enzymatique dans le mélange

réactionnel ou bien en omettant d'ajouter la céphalosporine

chromogénique.

2.11. Méthode iodomé trique

La production d'acide pénicilloi que a été testée par


113

la méthode iodométrique selon la procédure décrite par Ross et


O'Callaghan (311). Un volume de 100 ml d'amidon de maïs [0.2%]

a été ajouté à 0.15 ml d'un réactif composé d'iode [0.08 M ] et

d'iodure de potassium [3.2 M ]. La pénicilline G, utilisée

comme substrat, a été dissoute dans du tampon phosphate [0.1 H,

p H 7.0] à une concentration de 0.20 m M. L'analyse des

échantillons consiste à placer dans un tube à essai 1 ml de la

solution d'amidon-iode, 1 ml du substrat, 0.9 ml de tampon

phosphate et 0.1 ml de l'échantillon à analyser. La céphalos-

porinase d'Enterobacter cloacae 1672 E a été utilisée comme

témoin positif. Des essais contrôles ont été exécutés pour la

solution d'enzyme et la solution de substrat.

2.12. Essais immunologiques

Le sérum de rat a été obtenu par ponction cardiaque

d'un rat Sprague Dawley. Le sérum de chèvre anti-albumine de

rat a été prélevé par le Service des animaux de laboratoire de

l'Université Laval. La zone d'équivalence a été mesurée à 50

yg d'antigène pour 60 y1 de sérum. Le sérum de chèvre normal a

été obtenu du Laboratoire de virologie de l'Université Laval.

L'effet du sérum anti-albumine de rat sur 1'extrait

enzymatique brut de foie a été évalué au spectrophotomètre. La

présence d'albumine dans l'extrait a été mesurée par immunopré­


cipitation sur lame selon la technique d'Ouchterlony (272). Un

tampon TRIS [0.01 M, pH 7.6] a été utilisé pour diluer le sérum

de rat et l'extrait de foie. Le test a été réalisé sur des

lames de microscope. Un système à 7 puits a été creusé dans

1 'agarose. Les solutions étudiées ont été placées dans chaque

puits en 2 volumes successifs de 5 y 1 .


114

3. RESULTATS

3.1. Détection d'une activité hydrolytique dans différents

organes du rat

Sept organes du rat ont été analysés par un test

qualitatif pour démontrer leur capacité d'hydrolyser deux

céphalosporines chromogéniques. Les résultats ont indiqué que

tous ces organes possèdent la capacité d'hydrolyser la nitrocé-

fine en moins de 5 heures. Seul l'extrait de foie possède la

capacité de transformer le PADAC qui, comme la nitrocéfine, a

donné un résultat positif après moins de 20 minutes d'incuba­


tion (tableau 14). Toutefois, la lecture des résultats a été

difficile pour les organes qui contenaient du sang : la lyse des

globules rouges au cours de l'homogénéisation a causé une

interférence quant à une détermination adéquate du changement

de la coloration du PADAC et de la nitrocéfine. C'est pour

cette raison que le foie a été perfusé dans les étapes suivan­

tes. De plus, il faut noter que certains organes comme le

coeur, les poumons et les reins n'ont pu être homogénéisés

totalement, ce qui peut expliquer en partie leur résultat

négatif ou faiblement positif.

3.2. Localisation de 1a fraction 1 a plus active du foie de

rat

Dans l'essai précédent, l'activité était présente

principalement dans la fraction du surnageant 10,000 g. Afin

de localiser la fraction cellulaire dans laquelle se situe

cette activité hydrolytique, le foie de rat a été fractionné

par une procédure de séparation des organelles cellulaires.

L'activité spécifique la plus importante a été mesurée dans le

surnageant 30,000 g correspondant à la fraction soluble compre­

nant une grande partie des protéines cytoplasmiques des cel­

lules de foie (figure 9). La fraction soluble utilisée dans


NITROCÉFINE PADAC
ORGANES
A B C A B C

CERVEAU + + ± - - -

COEUR + + ± - - -

FOIE + + + -

POUMON + + ±
- - -

RATE + + ±
- - -

REIN + + + - - -

YEUX + + + - - -

Légende: a = surnageant 600 g + = résultat positif


g = surnageant 10,000 g - = résultat négatif
C = précipité 10,000 g ± = résultat imprécis
(traité aux ultrasons) (changement de
couleur partiel)

Tableau 14. Détermination d'une activité hydrolytique envers


les céphalosporines chromogëniques (PADAC et nitro-
cëfine) dans différents organes du rat.
HOMOGÉNAT

SURNAGEANT CULOT

Ultrasons 30, 000 g

SURNAGEANT CULOT SURNAGEANT CULOT


6.97 x IO"*
Ultrasons 30,000 g

SURNAGEANT CULOT SURNAGEANT CULOT


14.72 x IO"* 2.17 x IO"*

Figure 9. Localisation de 1 'activité hydrolytique de 11homogénat


de foie envers le PADAC. Les résultats sont exprimés
en activité spécifique (Unités/mg de protéines).
117

les étapes qui suivent a été obtenue après une centrifugation à

100,000 g, dans le but de maximiser le rendement et d'éliminer

le plus d'impuretés possibles dans 1'extrait enzymatique brut.

3.3. Modification de céphalosporines chromoqéniques

L'activité de la fraction soluble des cellules de

foie de rat et d'un extrait partiellement purifié sur Sépharose

4B a été étudiée envers le PADAC et la nitrocéfine. Des ana­

lyses de contrôle ont été exécutées avec un surnageant brut

dénaturé par la chaleur et deux solutions d'acylase commer­

ciale, une de source procaryote et l'autre de source eucaryote,

préparées à une concentration de 1000 unités/ml (tableau 15).

Ces résultats ont été obtenus par un test in vitro où l'on note

simplement le changement de coloration. Nous avons noté au

cours de ces tests que le PADAC hydrolysé avait tendance à se

décolorer, c'est-à-dire de perdre sa coloration jaune, caracté­

ristique de la rupture du lien (3-lactame. Le spectre d'ab­

sorption du PADAC et de la nitrocéfine intacts, puis hydrolysés

par le surnageant de foie a été mesuré au spectrophotomètre.

De plus, les spectres obtenus ont été comparés à ceux qui ont

été enregistrés lorsque ces substrats sont hydrolysés par la

céphalosporinese d'Enterobacter cloacae. Les balayages ont été

réalisés dans le spectre visible. Ils ont révélé que les

produits de dégradation du PADAC et de la nitrocéfine par

l'extrait de foie avaient les mêmes caractéristiques d'ab­

sorption que ceux qui ont été mesurés avec la g-lactamase

bactérienne (figure 10).

3.4. Essais biologiques

L'activité du surnageant de foie filtré sur Sépharose

4B a été évalué sur 9 g-lactamines par une méthode biologique

de diffusion simple et une méthode dite d'hydrolyse périphéri­

que. La nitrocéfine et la céphalothine ont présenté la plus

grande sensibilité à l'hydrolyse. L'imipénème et l'ampicilline


118

ÉCHANTILLONS ANALYSÉS NITROCÉFINE PADAC

CONTRÔLE NÉGATIF
(tampon phosphate 0.1 M) - -

EXTRAIT BRUT DE FOIE


(surnageant 100,000 g) + +

EXTRAIT DE FOIE FILTRÉ


(Sépharose 4B) 4- +

EXTRAIT BRUT TRAITÉ À LA


± -
CHALEUR (60 °C, 5 minutes)

ACYLASE I
(.Aspergillus sp.) - -

ACYLASE I
(rein de porc) ± -

Légende: + = réaction positive en 5 minutes


± = réaction positive après une longue
exposition (> 1 heure)
- = réaction négative

Tableau 15. Activité d'échantillons de surnageants de


foie et d'acylases commerciales envers les
céphalosporines chromogéniques PADAC et
nitrocéfine.
119

PADAC

Absorbance

Longueur d'onde (nm )

NITROCEFINE
Absorbance

Longueur d'onde (nm )

Figure 10. Analyse spectrophotométrique des céphalosporines chromogé­


niques (---------) et de leur produit d'hydrolyse avec une B-lac-
tamase d'Entevobactev cloacae (........ ) et avec le surnageant
de foie (———4.
120

n'ont pas subi de modification. Le PADAC a conservé une acti­

vité inhibitrice après 6 heures de pré-incubation, même si le

changement de couleur du violet au jaune semblait complété


(tableau 16). L'extrait brut de rats axéniques a été soumis à

ces essais afin d'écarter le risque que ces résultats puissent

être dus à des contaminations bactériennes. Un test de stéri­

lité a été réalisé par écouvillonnage du côlon et ensemencement

sur gélose sang et dans un bouillon "cooked meat". Ces milieux

ont été incubés à 37 0C en aérobiose et en anaérobiose. Aucune

croissance n'a été observée après 4 jours d'incubation.

3.5. Recherche d'une $-lactamase par la méthode

iodomé trique

La présence d'une g-1actamase est révélée dans cette

méthode par la décoloration du réactif amidon-iode qui possède

une teinte bleue. La réaction est considérée comme positive

lorsque la décoloration survient en moins de 10 minutes. Nos

résultats ont montré que cette méthode n'est pas adéquate pour

mettre en évidence une g-lactamase dans les tissus animaux


(tableau 17). Pour les extraits de foie, la décoloration s'est

effectuée rapidement et complètement en moins de 3 minutes,

qu'il y ait ou non de la pénicilline. La cépha1osporinase

d'Enterobacter cloacae a, quant à elle, permis de vérifier la

validité de la méthode pour les g-lactamases bactériennes. Il

faut noter néanmoins que l'échantillon contrôle où l'on avait

omis de placer du substrat, a subi une décoloration, mais

beaucoup plus lente excédant 10 minutes.

3.6. Essais de compétition

Les essais de compétition entre les g-lactamines et

les céphalosporines chromogéniques ont permis d'obtenir des

renseignements utiles quant à la nature de l'activité présente

dans l'extrait de foie de rat. Partant du fait que le PADAC et


121

MÉTHODE MÉTHODE DE DIFFUSION SIMPLE*

BÊTA-LACTAMINES d'hydrolyse
1 heure ** 6 heures

PÉRIPHÉRIQUE TÉMOIN FOIE TÉMOIN FOIE

PÉNICILLINE G + 25 23 23 . 20

6-apa 35 33 31 27
-

42 42 39 39
AMPICILLINE -

CÉPHALOSPORINE C + 31 23 29 20

CÉPHALORIDI NE 33 31 28 25
-

CÉPHALOTHINE + 31 1 4 29 N.I.

N ITROCÉFI NE + 39 N.I. 38 N.I.

PADAC + 32 25 29 21

IMIPÉNÈME N.D. 56 56 N.D. N.D.

Légende : + = hydrolyse de l'antibiotique a la limite de la zone d'inhibition

- = résultat négatif

* = diamètre de la zone d'inhibition (en mm)

** = temps de pré-incubation de 1'antibiotique et de 1'échantillon

N.I. = absence de zone d'inhibition

N.D. = résultat non déterminé

Tableau 16. Activité du surnageant de foie envers 9 g-lactamines


évaluée par deux méthodes microbiologiques.
122

ÉCHANTILLONS CONTRÔLE
ANALYSE
ANALYSÉS SANS SUBSTRAT

EXTRAIT BRUT BACTÉRIEN


+ +
{Enterobactev cloacae 1672E)

EXTRAIT ENZYMATIQUE DE
+ +
FOIE (ACTIF)1

EXTRAIT ENZYMATIQUE DE
+ +
FOIE (PAS ACTIF)2

Légende : + résultat positif: décoloration en moins de 3 minutes


± décoloration lente et progressive
i surnageant 100,000 g
2 chauffé à 60°0 pendant 5 minutes

Tableau 17. Résultats de la méthode iodométrique.


123

la nitrocéfine étaient hydro 1ysés par ce dernier, nous avons

supposé que des concentrations de g-lactamines, 10 fois supé­

rieures à celle de la nitrocéf ine et 20 fois plus grandes que

celle du PADAC, permettraient à un substrat d'une enzyme

présente dans le surnageant de foie d'être facilement détecté

s'il compétitionne avec l'une ou l'autre des céphalosporines

chromogéniques. Les témoins cépha1osporinase d'Enterobacter

cloacae et pénici11inase d'Escherichia co1 i TE M ont permis de

vérifier la validité de la méthode et des solutions d'antibio­

tiques utilisées. Ils ont constitué un moyen de comparer les


résultats obtenus avec l'extrait de foie.

Les résultats ont été calculés à partir de la formule


^ x 10 0 où "x" est la moyenne des V o obtenus avec le témoin

(extrait brut de foie + substrat chromogénique) et "y" est la

moyenne des V o obtenus avec l'essai (extrait brut de foie +

substrat chromogénique + 6-1actamine). Les résultats signifi­

catifs sont présentés en italique (tableaux 18-A et 18-B). Le

seuil de signification des résultats a été établi pour p<0.05.

Toutes les g-lactamines ont compétitionné avec les

céphalosporines chromogéniques lorsque la céphalosporinase

d'Enterobacter a été utilisée, à l'exception du mécillinam

envers la nitrocéfine. Les pourcentages ont révélé en outre

1 'affinité relative de la g-lactamine pour l'enzyme. Par

exemple, l'activité de la céphalosporinase envers la nitrocé­

fine et le PADAC a été moins réduite en présence des céphèmes

dits de première génération qu'avec les molécules des autres

familles de g-lactamines. Pour la pénici11inase TEM, la compé­

tition des g-lactamines avec les céphalosporines chromogéniques

s'est exercée davantage avec le groupe des pénames et le pénème

5CH 29482. L'écart entre les pourcentages d'activité observés

en présence de PADAC ou de nitrocéfine dans le groupe des

céphèmes peut s'expliquer par une plus grande activité de la

pénie i 11inase envers la nitrocéfine. Il est difficile d'expli­

quer l'efficacité de la pénicillinase en présence de mécilli-

nam, d'acide clavulanique et d'imipénème. Il est possible que


NITROCÉFINE PADAC
SUBSTRATS
FOIE 1672E TEM FOIE 1 672E TEM

PÉNAMES
Pénicilline G 111.68 2.95 0 106.80 0.76 9.08
6-APA 92.39 0 0.22 98.64 0.22 37.59
Méthicil line 94.22 0.29 0.24 87.94 0 0.22
Ampicilline 97.44 0 35.08 94.71 0.22 22.87
Oxacilline 101.87 0 2.23 74.16 0 0.52
Cloxacilline 99.92 0 27.92 50.59 0 6.25
Carbénicilline 95.61 . 0 9.47 95.35 0 2.26
Ticarcilline 106.02 0 20.86 100.12 3.02 3.04
Mécillinam 102.29 86.26 94.21 80.86 23.22 94.97
Azlocilline 93.75 0 20.60 74.82 0 6.43
Pipëracilline 105.65 0.58 54.47 96.41 2.52 25.72

PÉNÈME
SCH 29482 63.94 0.29 0.32 97.71 0 0.22

CLAVAME
Acide clavulanique 97.90 5.00 108.60 101.63 2.22 100.08

MONOBACTAME
Azthréonam 35.30 0 94.27 102.73 0.22 106.70
CARBAPÉNÈME
Imipénême 92.44 2.32 117.02 114.71 2.68 83.95

INHIBITEUR DE LA PEPTIDASE
Cilastatin (MK0791) N.D. N.D. N.D. 89.47 N.D. N.D.

Tableau 18-A. Résultats des essais de compétition (suite page suivante).


NITROCÉFINE P AD AC
SUBSTRATS

FOIE 1 672E TEM FOIE 1 6 72 E TEM

CÉPHÈMES
Céphalosporine C 99.39 62.86 94.86 101.37 60.58 57.24
7-ACA 106.40 23.20 97.36 98.91 22.52 86.90
Céphalothine 95.25 20.70 69.23 94.87 7.56 45.63
Cëphaloridine 98.66 62.47 (%.09 91.33 25.73 63.72
Cëphalexine 114.70 20.84 80.00 96.68 33.66 97.97
Céphazoline 113.32 39.86 94.66 84.75 7.56 81.28
Céphapirine 104.44 9.30 80.00 87.85 4.53 65.02
Cëphradine 110.69 44.45 94.66 98.80 (%. 34 93.97
Céfamandole 98.35 0.39 104.18 96.74 3.02 79.28
Cëfoxitine 85.67 0.08 117.02 95.81 0 94.53
Céfuroxime 99.34 0 83.90 93.38 0 73.08
Céfotaxime 105.96 0 96.65 85.98 0.22 229.70
Cëfopërazone 101.42 3.02 89.71 97.66 2.22 49.38
Ceftazidime 96.16 0.49 99.03 96.11 0 102.34
Ceftriaxone 92.81 0 96.65 85.06 0 99.19
Ceftizoxime 108.26 0.20 91.89 97.56 0 98.02

OXACÉPHÈME
Moxalactam

CO
98.71

r-,
r-'.
0 98.85 0.22 110.99

Légende: - Les résultats sont exprimés en pourcentage.

- Les chiffres en ita ique indiquent les résultats avec p < 0.0 5 .

- 1672E et TEM référé it respecti vernent 3 la cëphalosporinase d'E'nterobacter cloacae et 3 la


pënicillinase plasm dique d'Esaheriahia coli.

Tableau 18-B. Résultats des essais de compétition (fin).


126

l'effet d'inhibition attendu aurait pu être observé si une

pénicilline avait été utilisée à la place des céphalosporines

chromogéniques. Les résultats obtenus avec l'extrait de foie

démontrent que l'activité enzymatique hépatique envers la

nitrocéfine et le PADAC diffèrent considérablement des profils

obtenus avec une céphalosporinase et une pénicillinase. Les

deux molécules qui ont compétitionné avec la nitrocéfine, le

pénème 5CH 29482 et le monobactame azthréonam possèdent peu de

caractéristiques communes, mis à part le cycle azé tidinone


(voir figures 2 et 4). Ces antibiotiques n'ont pas provoqué le

même effet avec le PADAC. Quatre molécules de pé names, 1'azlo­

ci 1 1 ine , le mécillinam, l'oxacilline et la cloxacilline, ainsi

que deux céphèmes, la ceftriaxone et la céfotaxime, ont c om pé­

titionné avec le PADAC de façon significative.

3.7. Mesure de 1'inhibition par 1a céfotaxime

Suite aux résultats précédents, nous avons tenté de

mesurer la nature de la compétition entre une g-lactamine et

l'extrait de foie. Un profil d'inhibition a été réalisé avec

la céfotaxime. Les vitesses initiales (V o) ont été dé terminées


avec des concentrations croissantes (0.125 à 5 x 10 ~5 M) de

PADAC avec et sans la céfotaxime [10 ~3 M ] au spectrophotomètre,

avec un extrait enzymatique brut de foie. Les droites de

Lineweaver-Burk qui ont été obtenues suggèrent le type d'inhi­

bition compétitive (figure 11). La grande dispersion des

valeurs mesurées nous oblige cependant à considérer ce résultat

avec réserves.

3.8. Détection de 1a peptidase rénale

Dans le but de confirmer que l'activité enzymatique

observée dans l'extrait de foie n'était pas due à une enzyme

similaire à la dipeptidase rénale, des essais à la méthode

biologique et au spectrophotomètre ont été réalisés avec l'imi-

pénème et le cilastatin, respectivement substrat et inhibiteur

de la dipeptidase.
80

1/V 40

0?.Q^

200000 400000
1/[S]
Figure 11. Droites de Lineweaver-Burk représentant l'inhibition de l'extrait de foie par la cefota­
xime. La droite de régression A correspond au PADAC seul (O) et la droite B au PADAC +
céfotaxime (S). La constante K1 = 1.833 x IO-4 M. Les unités de 1/[S] sont en M™1 et

celles de 1/V en ptrole”"1 .minute. rv)


128

L'essai de détection par la méthode biologique de

diffusion simple a permis de constater que l'imipénème n'est

pas hydrolysé par l'extrait de foie (tableau 16). L'absence de

compétition entre l'imipénème et les céphalosporines chromogé­


niques a confirmé l'observation précédente (tableau 18-A). Par

ailleurs, le cilastatin a été soumis à un essai analogue de

compétition avec l'extrait de foie et le PADAC. Cette substan­

ce n'a pas causé d'inhibition significative de l'enzyme.

3.9. Effet de 1'albumine

O'Callaghan et al. (263) ont signalé la capacité du

sérum et de l'albumine sérique de modifier la couleur de la

nitrocéfine. Les expériences suivantes ont été réalisées afin

d'établir la présence d'albumine dans l'extrait de foie ce qui

pourrait expliquer les résultats obtenus précédemment avec la

nitrocéfine d'une part et de déterminer la stabilité du PADAC

envers le sérum de rat d'autre part.

Un test in vitro a été effectué avec du sérum de rat

(tableau 19). Les résultats ont démontré que le changement de

coloration du PADAC et de la nitrocéfine est plus rapide avec

l'extrait brut de foie. Le PADAC a donné un résultat positif

avec le sérum après 15 heures d'incubation. Nous avons ensuite

vérifié au spectrophotomètre si un sérum anti-albumine de rat

pouvait inhiber la réaction de 1 'extrait de foie envers le

PADAC. Le sérum de chèvre a été placé en contact avec l'ex­

trait brut pendant 8 heures. Des mesures d'activité ont été

exécutées à toutes les deux heures. Un sérum normal de chèvre

a été utilisé comme témoin. Les résultats obtenus ont montré

que le sérum de chèvre anti-albumine de rat n'a pas modifié

l'activité de l'extrait brut envers le PADAC. Les courbes

d'activité ont révélé l'instabilité de l'activité enzymatique

du foie qui a diminué progressivement avec le temps (figure

12). Une dernière analyse a été réalisée par immunodiffusion.

Après seulement 24 heures d'incubation, les systèmes sérum

anti-albumine de rat versus sérum de rat ont formé des lignes


129

ÉCHANTILLONS NITROCÉFINE PADAC

ANALYSÉS
T = 10 T = 60 T = 10 T = 60

EXTRAIT BRUT
+ + + + + + + + + + +
DE FOIE DE RAT

SÉRUM DE RAT '+ + + - -

Légende: T = 10, T = 60 : temps de la lecture en minutes


+ + + : changement de la coloration rapide et intense
+ + : changement de coloration moins rapide
+ : peu de changement de coloration
- : pas de changement de coloration

Tableau 19. Activité de l'extrait brut et


du sérum de rat envers les
cëphalosporinés chromogëniques.
0.8
T

Vo
(A D.O./min)

temps (heures)

Figure 12. Détermination spectrophotométrique de l'activité avec un sérum de chèvre normal (#) et un sérum
de chèvre anti-albumine de rat (O) sur l'activité enzymatique de l'extrait de foie de rat (■).
GO
O
de précipitation alors que les systèmes sérum anti-albumine

versus extrait brut de foie n'ont pas formé de précipité, même

après 48 heures d'incubation (figure 13).


132

Légende : A = sérum de rat dilué 1/10


B = Il II II
1/20
C = Il II II
1/40
D = Il II II
1/80
E = Il II II
1/160
F = il II II
1/320

G extrait brut de foie dilué 1/10


H 1/20
I 1/40
J 1/80
K 1/160
L 1/320

Puits du centre = sérum anti-albumine


de rat

Figure 13. Immunodiffusion sur lame.


133

4. DISCUSSION

Trois procédures sont utilisées fréquemment pour


étudier le métabolisme des antibiotiques dans un organisme : i)

i n _v par analyse des métabolites excrétés dans l'urine et

les fécès; i i ) jui situ par perfusion d'un organe comme le foie

et, iii) i_n vitro avec des cellules isolées. L'apparition de

métabolites au cours de ces études est tributaire de la capa­

cité des molécules de pénétrer dans les cellules. Il a été

démontré qu'un certain nombre de g-1actamines, comme la péni­

cilline, peuvent entrer dans les cellules; le degré de pénétra­

tion dépendrait de facteurs tels que la nature des chaînes


latérales (103) et la solubilité dans les lipides (189). Le

sujet de la pénétration des antibiotiques dans les cellules de


mammifères est cependant difficile à cerner (383). C'est dans

le but de contourner ce phénomène que nous avons jugé essentiel

d'étudier la dégradation des g-lactamines dans des homogénats

de tissus.

Nous avons recherché une activité de type g-1actamase

chez le rat. Les essais préliminaires ont indiqué que le foie

possédait une telle activité. Quant aux autres organes analy­

sés, l'activité était soit trop faible pour être décelée, ou

simplement inexistante. La nette différence dans la capacité

de la plupart des tissus d'hydrolyser la nitrocéfine, mais pas

le PADAC, permet de douter de la spécificité de ces réactions.

Le PADAC est reconnu pour sa grande stabilité et son insensibi­

lité face aux agents réducteurs (334), contrairement à la

nitrocéfine qui peut donner des réactions faussement positives


avec ces agents (263). De plus, le PADAC n'est pas influencé

par le contenu en protéines des spécimens biologiques, quoique

les réactions avec ce substrat soient généralement plus lentes

qu'avec la nitrocéfine (l_9, 166). L'hydrolyse des deux cépha­

losporines chromogéniques par les protéines solubles des cel­

lules de foie de rat est survenu très rapidement avec les

caractéristiques d'une activité g-lactamase. Les essais biolo­

giques ont démontré la capacité des surnageants de rat d'inac­


134

tiver des g-lactamines connues comme la pénicilline G, le 6-

APA, la céphalosporine C, la céphalothine et la cépha1oridine.

Il est connu depuis longtemps que certaines g-laetamines puis­

sent subir une hydrolyse au niveau hépatique. Ce n'est pas

surprenant puisqu'une des fonctions du foie consiste à b i o-

transf ormer diverses substances endogènes ou exogènes. Ce qui

est moins connu cependant, ce sont les mécanismes qui gouver­

nent ces réactions.

Les spectres d'absorption des produits de dégradation

du P ADAC et de la nitrocéfine se sont révélés semblables à ceux

que l'on peut obtenir avec une g-lactamase bactérienne. Ce

résultat permet de supposer qu'il y a une enzyme hydrolytique

du PADAC et de la nitrocéfine dans le foie. On peut relier le

faible pic du PADAC dégradé avec l'observation de Jorgensen et


a 1. (16 7) qui ont signalé la possibilité que certains micro-

organismes puissent attaquer directement le radical chromophore

avec ou sans hydrolyse du lien g-lactame. Le PADAC devient

incolore le cas échéant. Il est donc permis de présumer que la

molécule puisse subir plus d'une dégradation car nous avons

également observé ce phénomène suivant 1'apparition de la cou­

leur jaune caractéristique de la rupture du cycle g-lactame.

Les expériences avec des préparations d'acylase com­

merciale ont permis de confirmer la plus grande sensibilité de

la nitrocéfine par rapport au PADAC et d'établir la spécificité

de la réaction acylase vis-à-vis de la nitrocéfine. Le pic

d'absorption de la nitrocéfine dégradée par 1'acylase est à

^4 9 5 nm versus -486 nm lorsqu'elle est dégradée par une g -

lactamase bactérienne. Le produit de dégradation de la nitro­

céfine par l'extrait de foie possédait un pic d'absorption qui

se situe plus près de cette dernière valeur. On ne peut cepen­

dant pas écarter la possibilité que la nitrocéfine puisse subir

plusieurs dégradations, tout comme le PADAC. Ce dernier a par

ailleurs démontré une résistance à l'hydrolyse par les acylases

d'Asperqil lus et de rein de porc. Il est certain qu'une acy­

lase n'est pas responsable de l'inactivation partielle du 6-APA


135

puisqu'il ne possède pas de chaîne latérale en position 6 (138,

150). Nos résultats semblent par conséquent en accord avec les

travaux de English ejt _aju. (104) qui n'ont pas détecté d'activi­

té acylase dans des extraits broyés de tissus chez le rat.

Des études pharmacocinétiques ont reconnu la sensibi­

lité des céphalosporines, avec un radical acétoxyméthyle en

position 3, à l'action des estérases sériques. Il est probable

qu'une enzyme de ce type soit responsable de la dégradation de

la céphalothine (113, 362) et de la céphalosporine C (162). A

notre connaissance, personne n'a isolé ou caractérisé une telle

enzyme dans le foie bien qu'elle soit présente principalement

dans cet organe (4^4). La perte totale de l'activité antibacté­

rienne de la céphalothine laisse cependant présumer qu'une

autre enzyme ait pu agir sur cette molécule car le métabolite

dé sacéty 1-cépha1othi ne conserve une partie de son pouvoir anti-


microbien (189, 409).

La possibilité que l'activité enzymatique hépatique

puisse être l'effet de la peptidase rénale a été écartée.

L'extrait de foie n'a pas attaqué l'imipénème. Le cil astat in

de son côté n'a pas modifié l'activité enzymatique de l'extrait

de foie envers les céphalosporines chromogéniques. A l'inver­

se, la nitrocéfine est insensible à l'action de la peptidase

(197). On a donné le nom de B-lactamase à la peptidase rénale


puisqu'elle provoque l'ouverture du cycle 3-1 actame (180, 197,

345). Pourtant l'imipénème possède une structure chimique

assez éloignée de celle des pénicillines ou des céphalospo­

rines. En plus d'être un carbapénème, elle présente une chaîne

latérale inverse de celle des B-lactamines classiques, en po­

sition 6. Il semble, par conséquent, que le terme B - lactamase

puisse comprendre une variété d'enzymes très différentes chez

les organismes supérieurs.

Dans toutes les études pharmacocinétiques que nous

avons consultées, il nous est apparu qu'à l'exception de l'im­

plication des estérases, la plupart des B-lactamines modifiées


136

chimiquement sont stables in vivo , assurant des niveaux san­

guins et un recouvrement urinaire adéquats. Nos observations

ont néanmoins mis en évidence une faible perte d'activité

antimicrobienne du 6-APA, de la pénicilline G et de la céphalo-

r i dine jjn v itro. Nous avons envisagé qu'une faible activité 8-

lactamase d'origine eucaryote soit responsable de cette diminu­

tion d'activité. La possibilité qu'une g-lactamase bactérienne

puisse avoir dégradé ces antibiotiques a été repoussée car les

mêmes résultats ont été obtenus avec des rats axéniques. Cra­
be r et a 1. (131) soulignent la difficulté d'identifier le

mécanisme de dégradation de la pénicilline dans l'organisme.

Il faut considérer par conséquent qu'il puisse être attribué à

un processus métabolique ou spontané. Par exemple, le lien 6-

lactame est instable ce qui rend les g-lactamines sensibles aux

attaques nucléophiles _i_n vitro (151, 335 ). Les pénicillines

subissent une hydrolyse analogue à l'action d'une g-lactamase

avec production d'acide pénici11oique biologiquement inactif.

O'Callaghan et Muggleton (264) ont étudié le métabolisme de la

céphalosporine C et d'autres substances apparentées par des

homogénats de tissus de différentes espèces animales. Le foie

de rat produit rapidement un métabolite microbiologiquement

inactif qui est un dérivé acide hydroxylé du composé mère. Les

pertes d'activité peuvent également survenir lorsque les anti­

biotiques se lient aux protéines de l'organisme. Kornguth e t

a 1. (190) rapportent que des antibiotiques comme la pénicilline

G, la céphalothine et la céphalexine sont liés _in vitro par une

macromolécule présente dans les surnageants 100,000 g d'homo­

génats de foie de rat. La protéine purifiée rappelle la 1igan­

din e isolée par Litwack _e_t a1 . (211) dans le foie de rat.

L'antibiotique lié à cette protéine est microbiologiquement


inactif. Kunin (199) signale une diffusion réduite en milieu

gélifié des antibiotiques mis en présence d'homogénats de tis­

sus. Il attribue ce phénomène à une liaison électrostatique.

L'albumine sérique de rat peut causer des effets irréversibles

sur plusieurs g-lactamines. Bruderlein e_t _a_l. (5_1_) remarquent

l'instabilité des pénèmes dans le sérum et attribuent la des­

truction du cycle g-1actame à une liaison irréversible à 1 'a 1-


137

bumine. 0'Callaghan (261) pour sa part rapporte la propriété

de protéines sériques, dont l'albumine, de réagir avec la

nitrocéfine. Nous avons donc vérifié l'interférence possible

de l'albumine sur nos résultats. Aucune évidence substantielle

n'est venue appuyer cette hypothèse. Nous avons d'abord con­

firmé que le produit de la réaction de la nitrocéfine avec le


sérum possède un pic d'absorption à 510 nm (263). Ensuite,

l'analyse spectrophotométrique et l'immunodiffusion avec un

sérum anti-albumine de rat ont permis de constater que le rôle

joué par l'albumine dans l'activité de l'extrait brut de foie

est nul ou négligeable.

Les essais de compétition ont jeté un éclairage sup­

plémentaire sur la nature de l'activité enzymatique dans l'ex­

trait de foie. Le fait que des molécules comme le 6-APA, la

pénicilline G, la cépha1oridine, la céphalothine et la céphalo­

sporine C n'aient pas compétitionné avec le PADAC et la nitro­

céfine illustre que ces molécules sont de mauvais substrats

pour l'enzyme étudiée qui dégrade ces derniers. Elle possède

aussi peu d'affinité pour les autres g-lactamines. Dans le cas

contraire, les vitesses d'hydrolyse du PADAC et de la nitrocé­

fine auraient subi une diminution sensible. Par contre, d'au­

tres molécules se sont révélées inhibitrices. En regard des

substances qui corn pétitionnent avec le PADAC et la nitrocéfine,

il semble que l'on ait affaire à deux activités différentes

envers les g-lactamines dans l'extrait de foie. La diminution

de l'activité envers la nitrocéfine causée par le pénème est

troublante puisqu'elle va dans le sens des observations de


Cruder 1 ein e_t a_l. (5_l) et O'Callaghan (261), signalées dans le

paragraphe précédent. D'autre part, la compétition entre le

PADAC et des molécules de g-lactamines plus classiques comme

des pénames et céphèmes suggère fortement que l'on puisse être

en présence d'une g-lactamase plus classique. L'inhibition

partielle de l'activité envers le PADAC par la céfotaxime n'est

pas sans rappeler la même propriété que possède cette substance

à l'égard de certaines g-lactamases bactériennes. D'autres

enzymes animales peuvent également être inhibées par des g-


138

lactamines. C'est le cas notamment de l'alanine aminopeptidase

humaine qui est inhibée par la cloxacilline, l'oxacilline et la


méthicilline (358), ainsi que de la peptidase pulmonaire

humaine également inhibée par ces substances mais surtout par


la céphalexine (349).

L'impureté relative de l'extrait enzymatique et la

difficulté d'établir si celui-ci dégrade, lie ou métabolise les

8-lactamines posent le problème d'une méthode d'étude adéquate.

Celle-ci devrait permettre de déterminer qu'il existe une g -

lactamase dans les tissus animaux en prouvant que le produit

d'hydrolyse d'une g-laetamine correspond à la rupture du lien

g-lactame. D'ailleurs, quoiqu'il soit possible de faire cette

démonstration avec les pénicillines par la détection d'acides


pénici11olques, il serait difficile de faire cette preuve avec

les céphalosporines qui, à l'exception de la nitrocé fine (2 63),

sont instables après hydrolyse (142). Dans cette optique, nous

avons tenté sans succès de confirmer par la méthode iodométri­

que la dégradation de la pénicilline. La multitude de pro­

téines qui sont présentes dans le foie pourrait expliquer notre

échec; il est ainsi possible que des enzymes ayant la propriété

de modifier l'amidon soient à l'origine de la décoloration non-

spécifique qui a été observée. La méthode acidimétrique n'est

pas adéquate parce que le surnageant de foie est tamponné. Les

essais spectrophotométriques sont limités aux substrats qui ont

leur spectre d'absorption dans le visible, comme le PADAC et la

nitrocéfine. Quant aux autres molécules qui absorbent dans

l'ultra-violet, la quantité de protéines présentes dans l'ex­

trait brut rend cette méthodologie inapplicable. Les essais de

compétition nous ont donc apparu comme étant la seule méthode

permettant de contourner le problème de 1'impureté de 1'extrait

brut, à défaut d'une autre méthode, pour étudier son interac­

tion avec des g-lactamines. La détection des produits d'hydro­

lyse serait possible en utilisant une technique de chromato­


graphie liquide à haute pression (HPLC). Cependant, elle a

avantage à être réalisée à partir d'extraits enzymatiques puri­

fiés afin de limiter la présence de contaminants et d'être


139

assuré que l'activité mesurée résulte d'une protéine définie.

Il est remarquable qu'après 40 années d'utilisation

thérapeutique des 6 -1actamines, le métabolisme de ces antibio­

tiques ne soit encore que partiellement élucidé. Le rôle du

foie dans la dégradation des g -1actamines peut être complexe et

multifactoriel. Cependant, il semble possible que le foie

possède un type inhabituel de g-lactamase. Compte tenu de

l'impureté des extraits enzymatiques utilisés, il serait préfé­

rable que les essais puissent être effectués à partir de pro­

téines purifiées. Cette considération fera l'objet du chapitre

suivant.
CHAPITRE V

Caractérisation de l’activité B-lactamase des cellules


de foie de rat

140
141

1. INTRODUCTION

La sécrétion d'une g-lactamase constitue l'un des

principaux moyens de défense des organismes procaryotes contre

les antibiotiques du groupe des g-lactamines. Cette fonction

est consistante avec la toxicité sélective qu'exercent ces

antibiotiques envers les bactéries, comparée à leur inocuité

relative vis-à-vis la plupart des cellules eucaryotes. Consé­

quemment, peu d'études se sont appliquées à définir le sort des

g-lactamines dans les organismes eucaryotes. Plus récemment,

on a reconnu une activité g-lactamase associée avec l'enzyme


dipeptidase rénale (197).

Les données obtenues dans le chapitre précédent sug­

gèrent que plusieurs enzymes capables de dégrader les g-lacta-

mines sont présentes dans les cellules eucaryotes. L'utilisa­

tion du PADAC, une céphalosporine chromogénique, a constitué un

outil déterminant pour le repérage d'une activité de type g -

lactamase dans les cellules de foie de rat. Nos observations

ont indiqué que l'enzyme hépatique ne possède pas les mêmes

propriétés que la dipeptidase rénale.

La présence d'une g-lactamase dans les cellules de

foie de rat pourrait contribuer à déterminer leur rôle physio­

logique essentiel. Dans cette optique, nous avons entrepris de

purifier et de caractériser l'activité g-lactamase des cellules

de foie de rat afin de pouvoir comparer ses propriétés enzyma­

tiques et physico-chimiques avec les g-1actamases bactériennes.


142

2. MATERIEL ET METHODES

2.1. Produits chimiques et antibiotiques

Tous les produits chimiques utilisés dans la prépara­

tion des tampons étaient des réactifs de qualité analytique.

Les produits chimiques suivants ont été obtenus de Sigma Chemi­

cal Co. : dithiothréitol , TRIS-base, TRIS-HC1 , acide 6-aminoca-


proïque, 2-mercaptoéthano1, trypsine, pepsine, protéase fongi­

que (protéinase K de T ritirachium album), aprotinine, leupep-

tine, acide éthylène diamine tétraacétique (EDTA), adénosine

5'-triphosphate (A T P), chlorure de thiamine pyrophosphate

(cocarboxylase), pyridoxal 5'-phosphate (codécarboxy1ase), fla­

vine adénine dinucléotide (PAD), g-nicoti namide adénine dinu-

cléotide (N AD), g-nicotinamide adénine dinucléotide réduit

( N ADH), nicotinamide adénine dinucléotide phosphate (N AD P) ,

nicotinamide adénine dinucléotide phosphate réduit ( N ADP H),

standards de poids moléculaires (dextran bleu, albumine sérique

bovine, ribonucléase A, chymotrypsinogène A, thyroglobuline,

ferritine, catalase et ovalbumine). Le p-ch1oromercuribenzoate

(pCMB) a été obtenu de Nutritional Biochemical Corporation.

Les g-1actamines ont été gracieusement fournies : la

nitrocéfine par Glaxo Research Ltd; le pyridinium-2-azo-p-


diméthyl-aniline chromophore (P ADAC ) par Calbiochem Behring

Corp.; la céfotaxime par Roussel Canada Inc.; la céphalosporine

C par Eli Lilly & Co.

Le Sépharose 4B, le Séphadex G-25, le Séphacryl 5-200

et le diéthy1aminoéthy1 (DEAE) - Séphadex A-50 ont été achetés

de Pharmacia Fine Chemicals. L'acrylamide, le N , Nméthy1ène-

bis-acrylamide, le N,N,N',N'-tétraméthyléthylènediamine
(TEMED), le persulfate d'ammonium et le bleu de Coomassie R-250

provenaient de Bio-Rad Laboratories.


143

Le concentré d'organosi1 ane (Prosil-28) a été acheté

de PCR Research Chemicals Inc. Les ampholytes porteurs ont été

obtenus de LKB-Produkter AB.

L'agar et la caséine de boeuf non-hydrolysée sont des

produits de Difco Laboratories.

2.2. Préparation de l'extrait enzymatique de foie

L'extrait enzymatique utilisé au cours de ces expé­

riences a été obtenu et préparé selon la procédure décrite au

chapitre IV. Le terme extrait brut de foie fait référence à la

fraction du surnageant 100,000 g filtré.

2.3. Purification de l'activité de type R-lactamase

2.3.1. üriiciPitüticm a.ve.c_lj3 su 1/a.te. d.' amm.or^ijjm_

Le sulfate d'ammonium a été ajouté à l'extrait brut

de foie. La préparation a été placée dans un bain de glace et

soumise à une agitation constante. La précipitation des pro­

téines a été amorcée avec 33% de sulfate d'ammonium. Chaque

addition de sulfate d'ammonium a été suivie d'une période

d'incubation de 30 minutes après laquelle la solution a été

centrifugée pendant 10 minutes à 9000 g. Le sulfate d'ammonium

a été ajouté au surnageant par tranches de 5% jusqu'à 60% de

saturation. Les précipités ont été dissous dans 1 ml de tampon

TRIS [0.05 M , pH 7.5].

2.3.2. Chromat^oçj.ra.ph.ie. d.'.af_fin.i_té

2.3.2.1. Préparation de la colonne

Cinquante ml de Sépharose 4B ont été lavés dans un

filtre Buchner avec 2 litres d'eau distillée puis avec 3 litres

d'eau ajustée à pH 12 avec du Na0H [4 M]. L'activation au

bromure de cyanogène a été faite dans le double du volume


144

d'agarose (ex: 2 5 ml d'agarose + 25 ml d'eau [pH 12]). L'acti­

vation a été amorcée en plaçant dans un bain de glace la solu­

tion de Sépharose 4B puis le bromure de cyanogène finement


broyé à raison d'environ 200 m g/g d'agarose. L'activation

s'est poursuivie pendant 15 minutes en maintenant le pH à 11

avec du Na0H 4 M. Le Sépharose activé a ensuite été lavé

rapidement avec 2 litres d'eau distillée, puis avec 3 litres de

tampon bicarbonate [0.1 M , pH 8.3]. Le couplage a été exécuté

dans le tampon bicarbonate à 40 C en ajoutant la substance à

coupler (céphalosporine C ou céfotaxime) à la solution de

Sépharose. La concentration de substance à être couplée est de

1 g par 50 ml d'agarose, et elle doit d'abord être dissoute

dans le tampon bicarbonate avant d'être ajoutée à la solution

de Sépharose en proportions finales 1:1. Le tout a ensuite été

placé sous agitation pendant 24 heures. Le blocage des sites

non couplés a été exécuté en plaçant le Sépharose dans un

tampon bicarbonate [0.1 M, pH 8.0] auquel on a ajouté de la

glycine [0.2 M] pendant 12 heures à 40 C. Le mélange Sépharose-

cépha1osporine a été lavé avec 3 litres de tampon bicarbonate

[p H 8.0] puis avec 2 litres de Na C1 [0.01 M] avant de 1'intro­

duire dans une colonne de chromatographie.

2.3.2.2. Déroulement de la chromatographie

L'extrait brut de foie a été chromatographié à un

débit de 10 0 ml/heure à 40 C. La nature des produits élués a

été analysée à l'aide d'un spectrophotomètre (LKB, Uvicord II,

série 8 3 00 ) et enregistrée graphiquement (Fisher Recordai 1,

série 5000). L'élution des protéines de l'extrait brut a été

exécutée avec de l'eau distillée jusqu'à ce que la densité

optique (absorbance à X = 283 nm) de l'éluat atteigne zéro. La

g-lactamase est ensuite décrochée en augmentant la force ioni­

que de l'é luant à l'aide de N a C1 [1 M]. Les colonnes ont été

régénérées par lavage avec du tampon phosphate [0.05 M, pH 7.4]

contenant de 1 'azide de sodium [0.2 g/l], et conservées à 40 C.

Le repérage des fractions contenant l'activité B-lactamase a

été réalisé à l'aide du PADAC.


145

2.3.3. J3hjrojna_to_grjapj2ij3 j|c_ha_[ige.uj5e_d/_i cm_s

La purification sur DEAE - Séphadex A-50 a été réali­


sée selon les instructions publiées par le fabricant (Ion

Exchange Chromatography, Principles and Methods. Publication X,

Mars 1980. Pharmacia Fine Chemicals, Uppsala, Suède). Le pH

du tampon de départ et le pH d'élution de l'enzyme furent

établis par un essai en tubes à la température de la pièce.

L'essai a été fait avec du tampon TRIS pour une gamme de p H

s'échelonnant de 7.3 à 8.7, avec des intervalles de 0.2 unité.

La colonne de DEAE-Séphadex A-50 a été équilibrée avec du

tampon TRIS [0.05 M, p H 8.9]. La colonne a été lavée avec le

même tampon pour éluer les protéines non adsorbées, puis avec

du tampon TRIS [p H 7.7] contenant du NaCl [0.2 M] pour décro­

cher l'enzyme. Le repérage des fractions actives a été effec­

tué avec du PADAC.

2.3.4. F)i_l t_ra_t içm_sLir_gj31__

Vingt à trente ml d'extrait brut ont été placés dans


une colonne de Séphacryl 5-200 (2.5 x 90 cm) équilibrée à 4°C

avec du tampon TRIS [0.1 M, pH 8.0] contenant du NaCl [0.5 M]

et de 1'azide de sodium [0.2 g/l]. Les protéines ont été

éluées au rythme de 100 ml/heure. La concentration des pro­

téines dans l'éluat de la colonne a été estimée en mesurant la

densité optique dans un spectrophotomètre (LKB, Uvicord II,

série 8300) à une longueur d'onde de 283 nm. L'information

recueillie est transmise à un enregistreur graphique (Fisher

Recordall, série 5000). Les fractions (10 ml chacune) ont été


récoltées et analysées avec PADAC [10-4 M] ou nitrocéfine

[10~3 M] pour détecter l'activité enzymatique. Le dextran

bleu, l'albumine sérique bovine, la ribonucléase A et la chymo-

trypsinogène A ont été utilisés comme marqueurs de poids molé­

culaires .

D'autres expériences de filtration ont également été

réalisées dans de petites colonnes (seringues de 50 ml) et de


146

plus petites quantités d'extrait brut (3 à 5 ml). Ces essais

ont été réalisés avec 3 types différents de gels: Séphacryl 5-

200, Séphadex 0-25 et Sépharose 4B. Ils ont été équilibrés

dans un tampon phosphate [0.1 H, p H 7.4] à 4° C. Le débit a été

fixé à 1.6 ml/min. L'éluat a été récolté par fractions d'envi­

ron 5 ml chacune.

2.3.5. Ultrafiltration

La concentration des protéines a été accomplie par

ultrafiltration dans un bain de glace avec une membrane


filtrante DIA F L 0 PM 10 (Amicon Corp.) qui retenait les molé­

cules de poids moléculaire supérieur à 10,000.

2.4. Essai de l'activité de type g-lactamase

L'activité g-lactamase a été détectée et mesurée

selon le protocole expérimental décrit au chapitre IV. La

plupart des expériences ont été réalisées dans du tampon phos­

phate [0.1 M] à moins qu'il soit indiqué autrement. Les me­

sures ont été réalisées en triplicata et les milieux réaction­

nels ont été gardés à 50 C avant les essais sauf indications

contraires. Les essais enzymatiques ont été exécutés au spec-

trophotomètre à 37 0 C. Les cuvettes contenant le tampon et

l'extrait de foie ont été préchauffées au bain-marie à environ

38 0C et la température vérifiée avec un thermocouple avant

d'ajouter le substrat. L'activité enzymatique a été déterminée

avec le PADAC comme substrat pour la plupart des expériences.

L'utilisation de la nitrocéfine sera signalée le cas échéant.

Pour les expériences réalisées à différents temps, une quan­

tité suffisante d'extrait brut, de substance à analyser et de

tampon sont mélangés ensemble à t = 0, pour tenir compte des

réactions de l'enzyme diluée dans le milieu réactionne 1 avec la

substance à analyser. Par exemple, lorsqu'un échantillon subit

une mesure à 5 temps, les solutions sont placées dans des tubes

à essais en verre d'une capacité de 5 ml dans les proportions

suivantes: tampon 3.85 ml, substance à étudier (pCMP, EDTA, ion


147

ou autre) 0.55 ml, extrait brut 0.55 ml. Au moment de la

mesure, 900 yl de ce mélange réactionne 1 seront placés dans la

cuvette du spectrophotomètre et 100 yl du substrat. Les con­

centrations des produits dont il sera question dans la section

"résultats", correspondent aux concentrations finales dans la

cuvette. L'activité enzymatique a été dé terminée en mesurant

la vitesse initiale de la réaction (V o) exprimée en Adensité

optique ( A D.O.) par minute. Une unité d'activité enzymatique

correspond à la quantité d'enzyme qui hydrolyse 1 ymole de

substrat par minute à 3 7° C et à pH 7.0.

2.5. Essai des protéases dans l'extrait brut

L'activité protéase de l'extrait brut a été estimée

par une méthode adaptée d'un essai intitulé: "Easy protease

detection with a tablet", tiré du bulletin "BioRadiations


# 82-0276" (Bio-Rad Laboratories). Il consiste à préparer une

solution aqueuse contenant 1% d'agar et 1% de caséine de boeuf

non-hydrolysée dans du tampon phosphate [0.05 H, p H 7.2]. Le

tout est porté à ébullition puis coulé dans des boîtes de

Pétri. On creuse des puits dans le gel solidifié et on y place

les échantillons à analyser. La révélation est réalisée après

24 heures d'incubation à la température de la pièce, en rajou­

tant de l'acide acétique [ 3%] à la surface de la gélose. Trois

enzymes protéolytiques ont été étudiées comme témoins: tryp­

sine, pepsine et protéase fongique.

2.6. Electrofocalisation

2.6.1. .EljiC_tro.fo.cj3l_isjjtjLoj2 _en_gj3l_dj3 £.°i.y_§.cHyl.aniijde_

L'électrofocalisation en gel de polyacrylamide a été

exécutée avec le système LKB Multiphor à partir de la méthodo­

logie décrite dans la brochure LKB 1818-P intitulée "Introduc­

tion for high-performance analytical electrofocusing in 0.5 mm

thin-layer polyacrylamide gels" (LKB-Produkter AB, Bromma,

Suède).
148

Le gel a été préparé en ajoutant 2.1 ml d'acrylamide

[29.1% ( P / V )] , 2.1 ml de bis-acrylamide [0.9%] , 0.9 ml d'ampho-

lytes porteurs (pH 3.5 à 10.0) et 7.2 ml d'eau bidistiliée. Ce

mélange a été dégazé avant d'ajouter 0.3 ml de persulfate

d'ammonium [1% ]. Cette solution de gel a été coulée entre des

plaques de verre impeccablement propres dont l'une d'elles a

été traitée au silicone (Prosi 1-28) et l'autre a été recouverte

de papier cellophane puis d'un espacement en polyéthylène de

0.4 mm d'épaisseur. Les solutions d'électrodes étaient compo­

sées de H 3 P Û4 1 M à l'anode et de Na 0 H 1 M à la cathode. Le

gel a été préfocalisé pendant 10 minutes avant d'ajouter à 2

reprises 10 yl d'échantillon. La focalisation a été réalisée

sous un potentiel de 2000 V et un courant de50 mA à 80 C

pendant 60 minutes. La détection de l'activité de type g-


lactamase a été accomplie avec la nitrocéfine [ 10 _ 3 M] et avec

le PADAC [5 x 10-1< M ] à l'aide d'un papier filtre imbibé de

l'un ou l'autre de ces substrats. Les g-lactamases plasmidi-

ques TEM-1, P5E-2 et 0XA-1 ont été utilisées comme marqueurs.

2.6.2. jî le^cJî.r_ofo_ca_ll_s£iti^on en_g.rac[ie/ijt ç[e_sjjc_roj^e_

L'électrofocalisation a été réalisée à 4° C dans un

gradient de densité de sucrose et d'ampholytes porteurs à

l'aide d'une colonne de 110 ml (L K B 8101, LKB-Produkter AB,

Bromma, Suède). La procédure expérimentale recommandée par ce

manufacturier a été respectée.

2.6.2.1. Bande large de pH (3 à 11)

L'échantillon analysé (3 ml) a été obtenu à partir

d'un extrait filtré sur Séphacryl 5-200 concentré par ultrafil­

tration. Egalement 0.5 ml des ampholytes porteurs suivants a

été placé dans les colonnes: pH 3 à 5, pH 5 à 7, pH 7 à 9 et pH

9 à 11.
149

2.6.2.2. Bande étroite de pH (7 à 9)

Cette expérience a été accomplie avec 8 ml des frac­

tions les plus actives de la focalisation précédente. Deux ml

d'ampholytes de pH 7 à 9 ont été ajoutés dans la colonne.

Après la focalisation, le contenu de la colonne a été récolté

en fractions d'environ 2 ml. Le p H et l'activité enzymatique

de chacune ont été mesurés.

2.7. Electrophorèse en gel de polyacrylamide

Un gel de 0.75 mm d'épaisseur a été préparé selon la


méthode de Thomas et Kornberg (376), où la concentration d'a-

cryl amide dans le gel séparateur est de 12%. Cinquante yl de

chaque échantillon ont été placés dans les réservoirs préparés

à même le gel. Les plaques de verre ont été montées sur une
cellule Bio-Rad (modèle Protean). L'électrophorèse s'est dé­

roulée è 8 -10° C. La cellule a été placée sous un courant de 10

mA par plaque, pendant environ 16 heures. Les gels ont été

colorés au bleu de Coomassie R.

2.8. Estimation du poids moléculaire

Le poids moléculaire a été évalué au cours d'une

filtration sur gel TSK à l'aide d'une colonne G3000SW de 7.5 mm


x 30 cm (Toyo Soda Manufacturing Co., Ltd., Tokyo, Japon) et

d'un système de chromatographie à HPLC (Waters). Le tampon de

chromatographie était composé de TRIS [0.05 Ml, de sucrose


[0.25 M], de dithiothréitol [ 10 -4 M ] et d'acide 6-aminocaproi-

que [0.6%]. Aussi 0.5 ml d'extrait brut de foie a été placé

dans la colonne. Le débit a été ajusté à 1 ml/min. Les frac­

tions ont été récoltées dans des plaques sérologiques à raison

de 300 yl par puits. La révélation des fractions a été faite


en plaçant 30 yl de P ADAC [10 4 Ml dans chaque puits. Des

substances de poids moléculaires connus ont été utilisées comme

standards: ovalbumine, catalase, f erritine, thyroglobuline et

dextran bleu.
150

2.9. Détermination des protéines

Le contenu des échantillons en protéines a été mesuré


d'après la méthode de Bradford (4_1_). La procédure utilise la

y-globuline bovine comme référence standard et un réactif pré­


paré commercialement (Bio-Rad Laboratories).
151

3. RESULTATS

3.1. Purification de 11 activi té de type g-lactamase

3.1.1. üré.c_ipitja t^Lori a. v_ec_lj3 s.u_l f 81U3 ci ' amjmoj2ijjm_

Les foies de rat ont été homogénéisés dans du tampon


TRIS [ 0.05 M, pH 7.5 ] contenant du sucrose [0.25 Ml, du dithio-

thréitol [10M 3 et de l'acide 6-aminocaprolque [0.6%]. Les

tentatives de dialyse sous vide exécutées dans le but de con­

centrer l'activité enzymatique ont échoué puisque le dosage de

l'activité s'est révélé négatif après 12 heures à 4°C. L'expé­

rience a donc été réalisée en omettant cette procédure. La

figure 14 montre que cette première étape de purification n'a

pas permis d'augmenter le rendement de 1'enzyme car la quantité

de 6-lactamase précipitée a été essentiellement proportionnelle

à la quantité de protéines précipitées.

3.1.2. j2hj^omajLO£raph.ie. d.'a_f_f in_i t_é_

La purification de la g-lactamase de foie a été

tentée par chromatographie d'affinité sur Sépharose 4B avec

deux g-lactamines comme hameçon. La colonne portant la cépha­

losporine C, dont 1'efficacité a été vérifiée avec la g-lacta­

mase d'Enterobacter cloacae, n'a pas permis la séparation de la

g-lactamase de foie. Le dosage des protéines éluées avec Na C1

[1 M] a révélé que 1 'hameçon avait accroché 4.6% des protéines

et 4.6% de l'activité au cours d'un essai de purification. Il

a été impossible de déterminer la capacité réelle de la g -

lactamase de foie de s'accrocher à l'hameçon compte tenu de sa

dégradation rapide. Cette observation est également applicable

à la chromatographie sur la colonne portant la céfotaxime.

L'essai de cet hameçon avec des g-lactamases bactériennes a

néanmoins démontré que ce type de colonne comporte une lacune

importante : la chromatographie de la cépha1osporinase d'Entero­

bacter cloacae sur colonne portant la céfotaxime a permis de

vérifier la capacité de rétention de cet hameçon ; cependant la


80

0 -I------ 1-------1------ \------- 1----- 1------ 1------- 1


30 35 40 45 50 55 60 65
% de saturation en sulfate d'ammonium

Figure 14. Pourcentage cumulatif de protéines totales précipitées (O) et d'unités de 8-lacta-
mases précipitées (#) en fonction du pourcentage de saturation en sulfate d'ammonium.

en
no
153

g-lactamase a résisté à l'élution par le Na C1, même à la con­

centration 3 M.

3.1.3. ChromatnDcjrapjiie^ (|chaji gie u£^e_dj_icM\s

La chromatographie de l'extrait brut de foie sur

DEAE-5épha dex A-5Q n'a pas permis de purifier la protéine

possédant une activité de type g-lactamase. La méthode en

tubes a révélé que cette protéine ne reste pas accrochée à

l'échangeur d'ions à un pH inférieur à 7.9. Plusieurs essais

de purification ont été tentés, tant avec le tampon TRIS


qu'avec un tampon phosphate, dans une grosse colonne (2.5 x 45

cm) et une petite colonne (seringue de 10 ml). Au cours de

toutes les chromatographies effectuées, l'activité enzymatique

détectée avec le PADAC était trop faible pour être mesurée

quantitativement, même après concentration par ultrafiltration

des fractions les plus actives. Un résultat semblable a été

obtenu au cours des tentatives de purification en vrac dans des

tubes à essai. L'activité spécifique de l'enzyme récupérée

dans le surnageant était inférieure à celle de l'échantillon de

départ dans une zone de p H où la protéine ne devrait pas être

liée au DEAE-Séphadex (p H 7.4). La raison de ces résultats

demeure inconnue, mais il semble que la protéine soit instable

dans les conditions de chromatographie utilisées.

3.1.4. F)i_l tj^a_t ij3n_sjjr_gj3l_

La purification de l'activité de type 6-lactamase du

foie de rat sur gel de Séphacry1 est résumée au tableau 20.

L'activité spécifique mesurée après chromatographie et ultra­

filtration des fractions les plus actives a donné un taux de

rendement inférieur à 1. Ce résultat laisse présumer une perte

importante d'activité. Le modèle d'élution de l'extrait brut

est présenté sur la figure 15. Dans les conditions où la

chromatographie a été réalisée, l'activité 3-lactamase a été

éluée sur la bordure d'un gros pic qui contient d'autres pro­

téines tel qu'il a été établi en électrophorèse analytique


PROTÉINES ACTIVITÉ ACTIVITÉ
ÉTAPE VOLUME RECOUVREMENT
TOTALES TOTALE SPÉCIFIQUE
(ml ) (mg) (Unité) ( U ni t é / m g ) (%)

EXTRAIT BRUT 8.68 x IO"*


20 1329 1.15 100
DE FOIE

FILTRATION SUR 0.58 x IO'*


7.3 142 0.0082 0.7
SEPHACRYL *

* Après ultrafiltration

Tableau 20. Purification de l'activité de type 6-lactamase par


filtration sur gel de Séphacryl S-200.
<
S

Activité
enzymatique
Absorbance (283 nm)

Fractions

Figure 15. Modèle d'élution de l‘extrait brut de foie sur colonne de Sëphacryl S-200.
en
en
156

(figure 16). D'autres essais de chromatographie ont été exécu­

tés en vue d'améliorer le rendement de la purification. Des

résultats semblables ont été obtenus lorsque la colonne de

Séphacryl a été équilibrée avec du tampon phosphate [ 0.1 M, pH

7.4] contenant du N a C1 [0.5 M] avec ou sans azide de sodium

[0.2 g/l]. Des expériences ont été réalisées dans des condi­

tions similaires de température, de tampon et de dilution, mais

en absence de gel. Elles ont permis de confirmer l'instabilité

de la protéine étudiée: une dilution 1 dans 9 de l'extrait brut

dans le tampon phosphate avec ou sans Na C 1 et azide de sodium a

provoqué une perte presque totale d’activité après 4 heures.

Dans le but de déterminer si la perte d’un cofacteur

pouvait être responsable de cette perte d'activité, des filtra­

tions ont été réalisées sur des gels possédant différentes

gammes de rétention des protéines: le Séphacryl S-200 qui

purifie les protéines de 5,000 à 250,000, le Séphadex G-25 qui

filtre entre 1,000 et 5,000 et le Sépharose 4B qui peut séparer

les protéines de 60,000 à 20,000,000. Quoique la perte d'acti­

vité ait été moins importante sur Sépharose 4B, aucune d’entre

elles n'a permis d'augmenter le niveau d'activité spécifique de

l'échantillon chromatographié au-delà de celui de l'extrait

brut non filtré.

3.2. Détermination jdjbjs conditions c[j3 stabilisation

enzymatique

Les paramètres physico-chimiques suivants ont été

évalués afin d'améliorer la stabilité de l'enzyme et de déter­

miner les conditions expérimentales permettant sa purification.


157

EXTRAIT BRUT SÉPHACRYL S-200

Figure 16. Electrophorèse analytique de la filtration


sur Sëphacryl S-200.
158

3.2.1. Ef^et du_t£m£on e.t_de^ JLa_f o_r c_e_i on_i qjje

3.2.1.1. Influence de la nature et de la composition des

tampons

Pour réaliser cette expérience, le foie de rat avait

été homogénéisé dans du tampon TRIS [0.1 M]. Quatre milieux


réactionnels ont été analysés: tampon TRIS [0.1 M , p H 7.4] (à

3 7 0 C), tampon phosphate (K Hz P 04 + K 2 HP04) [0.1 M, pH 7.4] ,

tampon phosphate + sucrose [0.25 M] et tampon véronal [0.1 M,

pH 7.4]. Chacun des milieux réactionnels contenait du Na C1

[0.5 ou 1 M ] et une mesure a été réalisée à quatre périodes,

soit à 0, 1, 2 et 3 heures d'incubation à 5° C. Les résultats

sont présentés sur la figure 17. Ils montrent que l'activité

enzymatique est plus stable dans le tampon phosphate que dans

le tampon TRIS. L'insolubilité relative du véronal à des

températures froides limite son utilisation à une zone de p H

située entre 8.2 et 8.9.

3.2.1.2. Influence des ions sodique et potassique dans la

composition du tampon phosphate

Les solutions mères de K2HPO4, KH2PO4 et N a Hz P O4 .H20

ont été préparées à des concentrations de 0.025, 0.05 et 0.1 M.

Les concentrations en Na C1 ont été préparées de sorte qu'elles

soient à 0.05 ou 0.5 M au moment d'effectuer les mesures au

spectrophotomètre. Le p H des tampons a été ajusté à 6.0. Les

mesures ont été effectuées à 5 reprises à des intervalles de 2

heures. Des essais témoins ont été exécutés avec chacun des

tampons et le P AD A C, sans extrait brut. Aucun d'entre eux

n'hydro lyse le PADAC. Les résultats sont présentés sur la

figure 18. Ils montrent que l'activité enzymatique atteint des

niveaux plus élevés avec le tampon formé des sels dipotassique

et monopotassique.
0.8 Tampon TRIS [0.1 M] Tampon véronal [0.1 M]

0.6 ■ ■

•o
D
( a D.O./mln)

O 0.4

0.2 -

Molarité Molarité
(A D.O./mln)

0 ------1----- 1 o ------------------------------------------------- 1--------------------------------------------------1


0 0.5 10 0.5 1
Molarité Molarité

Figure 17. Influence de la nature et de la composition de solutions tampons en fonction du temps [après
0 (•), 1 (O), 2 (■) et 3 (D) heures d'incubation] et en fonction de la concentration en NaCl.

en
KO
NaCI [0.05 M] + phosphate monopotassique NaCI [0.5 M] + phosphate monopotassique
(A D.O./mln)

temps (heures) temps (heures)


(A D.O./mln)

Figure 18. Influence du phosphate mono potassique et monosodique [ 0.025 M (•), 0.05 M

(O) et 0.1 M (■)] en fonction du temps et de la concentration en NaCI.


CT»
O
161

3.2.1.3. Influence du NaCl

Le milieu réactionnel est constitué de tampon phos­

phate (K2HPO4 + KH2PO4) [0.1 M, pH 7.4] à 3 7° C, contenant des

concentrations de Na Cl comprises entre 0 et 2 M. Une mesure a

été effectuée pour chacune de ces concentrations à 9 reprises

au cours des 20 heures qu'a duré l'expérience. Les résultats

sont illustrés graphiquement sur la figure 19. L'activité

enzymatique semble peu influencée par les différences de force

ionique à l'exception du Na C1 [2 M] qui a donné des mesures

d'activité les plus grandes à 8, 9 et 10 heures.

3.2.2. E.f_£e_t _du_pH.

Le pH optimum de l'activité enzymatique a été estimé

avec une préparation d'extrait brut de foie. Tous les tampons

ont été préparés à la concentration 0.2 M afin d'atténuer

l'influence de l'extrait brut sur le pH de l'essai. D'ailleurs

l'écart entre le pH des tampons et celui du mélange tampon et

extrait brut a varié d'environ 0.1 à 0.3 unité pour la gamme

large et de 0.1 à 0.4 unité pour la gamme étroite.

3.2.2.1. Gamme large

Les tampons utilisés sont : acide citrique + phosphate

disodique [p H 3.0 à 6.0], phosphate dipotassique + phosphate

monopotassique [ pH 6.3 à 8.0] et glycine + hydroxyde de sodium

[p H 8.5]. Le graphique de l'activité enzymatique en fonction

du temps (figure 20) révèle la diminution graduelle de l'acti­

vité en deçà de 8 heures. Le graphique de l'activité enzymati­

que en fonction du p H (figure 21) montre quant à lui que l'ac­

tivité enzymatique se maintient plus élevée à p H 6.0 à partir

de t = 2 heures. Même si on note à t = 0 une forte activité à

pH 8.5, celle-ci tombe très rapidement par la suite.


•- [NaCI] 0 M
O- [NaCI] 0.05 M
■- [Nad] 0.1 M
□- [Nad] 0.25 M
A- [NaCI] 0.5 M
-A- [NaCI] 1 M
Vo X- [NaCI] 2 M
(A D.O./min)

temps (heures)

Figure 19. Influence de la concentration en NaCI en fonction du temps.


163

0.8 ■■

Vo
(A D.O./min)

0.4 ‘1

0.2 ■■

temps (heures)

Figure 20. Influence du pH [5.0 (•), 5.5 ( O ), 6.0 (■), 6.5 (□), 7.0
(A), 7.5 (A), 8.0 ( f ) et 8.5 (0)1 sur 1 'activité enzyma­
tique restante après différents temps d'incubation à 5°C.
1.2

Figure 21. Activité enzymatique en fonction du pH (gamme large) après 0 (•),


2 (O), 4 (■), 6 (□) et 8 (A) heures d'incubation.

164
165

3.2.2.2. Gamme étroite

L'expérience précédente a été recommencée pour une


échelle de pH plus restreinte (5.0 à 7.0 ) avec des intervalles

de 0.2 unité. Le tampon a été préparé à partir de phosphate

monopotassique et de phosphate dipotassique. La figure 22

illustre l'activité enzymatique en fonction du pH pour une

période de temps variant de 0 à 8 heures. Il est moins aisé

que dans le graphique précédent de déterminer le pH où l'on

trouve l'activité optimale. Il semble néanmoins que cette

dernière se situe dans la zone de pH comprise entre 6.0 et 6.4.

3.2.3. jLfXeJL jde_l_a jternparaiture

3.2.3.1. Effet de la température sur la cinétique de la

réaction

Cette expérience a été réalisée afin d'évaluer

l'effet de la température sur l'activité enzymatique de la g -

lactamase hépatique. La cuvette utilisée pour mesurer les

réactions a été thermostatée à des intervalles de température

de 50 C entre 0 et 6 0 0 C. Le milieu réactionnel , composé de

tampon phosphate, avait un pH de 7.2 à 2 5 0 C. Le substrat


(PADAC) a été utilisé à une concentration finale de 10 5 M. Il

a été pré incubé à la température de l'essai. L'extrait brut,

conservé sur la glace, ainsi que le tampon ont été pré incubés

pendant environ 2 minutes à la température de l'essai avant d'y

ajouter le substrat. La figure 23 montre l'effet de la tempé­

rature sur l'activité de l'enzyme hépatique. Des résultats

similaires ont été obtenus avec le tampon TRIS, quoique l'acti­

vité enzymatique était 2 fois plus grande à 5 0 0 C pour ensuite

être nulle à 60 °C.

3.2.3.2. Effet de la température sur la stabilité enzymatique

Nous avons déterminé la stabilité de l'enzyme hépati­

que au cours d'une longue période de temps à 6 températures


Figure 22. Activité enzymatique en fonction du pH (gamme étroite) après 0 (•),
2 (O), 4 (■), 6 (□) et 8 (A) heures d'incubation.
CTi
CT)
0.75

Vo
(A D.O./min)

0.25

0 20 40
Température (°C)

Figure 23. Effet de la température sur 1'activité de l'enzyme hépatique.


168

différentes. Ces températures correspondent aux conditions

usuelles d'utilisation et de conservation des solutions enzyma­

tiques soit -650 C et -200 C (congélation à long et court terme),

0° C (bain de glace), 5° C (réfrigérateur), 2 3° C (température de


la pièce) et 3 7° C (température des essais enzymatiques). Un

extrait brut de foie a par conséquent été séparé en 6 frac­

tions. Toutes les mesures d'activité ont été réalisées à 37 °C.


Toutes les mesures ont été effectuées périodiquement pour cha­

que échantillon. Les portions a 1iquotes ont été maintenues à la

température prescrite pendant une période de temps de 75 heures

pour les expériences réalisées au-delà du point de congélation.

Ces résultats sont présentés à la figure 24. La même expérien­

ce exécutée avec le tampon TRIS a donné des résultats sembla­

bles. Les expériences effectuées aux températures de congéla­

tion ont révélé que l'enzyme est demeurée stable à -65 ° C après

6 mois de conservation, alors qu'elle a perdu plus de 90% de

son activité après 2 semaines à -20 0 C. Environ 50% de l'acti­

vité enzymatique à -2 0 0 C et 80% à -6 5 0 C ont été conservés

lorsqu'une portion aliquote a été soumise à 4 congélations-

décongélations successives.

3.2.4. jï f_f eil jlu_s_y.cIL0-§.e—du_gl_ycéjro 1_

Le sucrose et le glycérol sont parfois utilisés afin

de stabiliser les protéines dans un extrait brut. Les expé­

riences suivantes avaient pour objectif d'évaluer la capacité

de ces substances d'améliorer la stabilité de la g-lactamase

dans l'extrait brut de foie.

3.2.4.1. Effet du sucrose

Le sucrose C0.25 M ] ajouté au tampon phosphate ne

modifie pas de façon importante les niveaux d'activité et la

stabilité de la g-lactamase de foie (figure 17). La solution

de sucrose à la concentration étudiée est très dense et peut

rendre difficile le traitement des échantillons aux différentes

étapes de la purification, notamment en chromatographie et en


Vo
(A D.O./min)

uufie D—I

temps (heures)

Figure 24. Effet de la temperature [0 *C (•), 5 °C (D), 23 °C (O) et 37 °C (■)]


sur la stabilité de l'activité enzymatique du foie en fonction du temps.

CD
LO
170

ultrafiltration. Pour cette raison, nous avons écarté la pos­

sibilité de l'ajouter systématiquement lors de la préparation

de l'extrait brut.

3.2.4.2. Effet du glycérol

La stabilité de l'activité en présence de glycérol

[10%] dans le milieu réactionnel a été comparée à celle d'un

témoin au cours d'une période de 8 heures. Les résultats

obtenus sont présentés graphiquement sur la figure 25. Le

glycérol a montré une influence négative significative sur

l'activité enzymatique. D'autres essais réalisés avec des

concentrations de glycérol de 15 et de 30% ont permis de

constater que plus la quantité de glycérol augmente, plus

faible est l'activité enzymatique, indépendamment de la force


ionique du milieu réactionnel (Na C1 0, 0.05 et 1 M).

3.2.5. E/Let. cj'.age/it_s_ox_ydajits^ j3t_rj§dum_teu.r_s

3.2.5.1. Effet de l'oxygène

Une expérience a été tentée afin d'évaluer le rôle de

l'oxygène dans la perte d'activité enzymatique. L'extrait brut

de foie a été placé dans une cellule à ultrafiltration bloquée

au niveau de la membrane par un disque de parafilm. Il a

ensuite été placé sous agitation dans un bain de glace. Une


portion aliquote a été soumise à une pression de 10 lbf/po2

d'oxygène et une autre à 10 lbf/po2 d'azote dans la cellule.

Des mesures d'activité enzymatique ont été réalisées à 4 re­

prises (figure 26) pendant 1 heure. D'après les résultats, il

ne semble pas que l'oxygène puisse compromettre l'activité de

l'enzyme hépatique.

3.2.5.2. Effet du pCMB

L'influence du pCMB [0.1 m M] a été mesurée (figure

27). Les résultats montrent que ce composé diminue l'activité


0.8
T

Vo
(A D.O./min)

temps (heures)

Figure 25. Influence du glycerol [10 %] (O) sur la stabilité


de l'enzyme hépatique comparée a 1 'extrait brut (•).
0.8

Vo
(A D.O./min)

temps (minutes)

Figure 26. Effet comparatif de l'azote (■) et de 1'oxygène (H) sur


la stabilité de l'activité enzymatique du foie.

r\j
173

g-lactamase de façon significative au cours des 4 premières

heures, de sorte qu'à t = 4, on n'observe plus qu'environ 10%

de l'activité initiale.

3.2.5.3. Effet d'agents réducteurs

Le dithiothréitol [0.1 m M] et le 2-mercaptoéthano 1

[1 mH ] n'ont pas modifié l'activité enzymatique (figure 27).


Cependant, à des concentrations égales ou supérieures à 10 ~3 M,

le dithiothréitol a interféré directement avec l'essai enzyma­

tique en dégradant la molécule de PADAC. La même observation a

également été notée avec le 2-mercaptoéthanol à la concentra­


tion 10 1 M.

3.2.6. E/£.et. des. prj3te^as^es.

3.2.6.1. Détermination de l'activité protéolytique de

l'extrait de foie

L'essai des protéases a été réalisé à partir des

échantillons d'extrait brut et d'extrait filtré sur Sépharose

4B. Aucune activité de type protéase n'a pu être détectée par

cette méthode alors que les préparations commerciales de tryp­

sine et de protéase fongique ont donné des résultats positifs.


La pepsine n'a pas montré d'activité (figure 28).

3.2.6.2. Influence des inhibiteurs de protéases

Afin d'étudier la possibilité qu'une protéase d'un

autre type puisse être responsable de la perte d'activité de

l'enzyme hépatique, deux inhibiteurs de protéases, l'aprotinine


[100 mg/ml] et la leupeptine [100 mg/m1], ont été étudiés seuls

ou en combinaison. Les résultats (figure 29) ont montré que

ces inhibiteurs ne modifient pas l'activité enzymatique de

façon significative. Il est donc permis de penser que la perte

d'activité enzymatique dans l'extrait brut n'est pas causée par

une protéolyse de l'enzyme hépatique.


1 T

Vo
(A D.O./min)

temps (heures)

Figure 27. Influence du 2-mercaptoéthanol [1 mM] (O), du dithiothréitol [0.1 uiM] (■) et du
pCMB [0.1 mM] (□) sur 1 'activité de l'enzyme de foie en fonction du temps. Ces
substances sont comparées à un témoin extrait brut seul (•).
'--J
-P*
175

Légende : En haut = extrait brut de foie


A droite = protéase fongique (2 yg)

En bas = trypsine (10 yg)


A gauche = tampon phosphate [0.1 M, pH 7.4]
Au centre = extrait brut filtré sur
Sépharose 4B

Figure 28. Détermination de 1 'activité protéolytique


de 1 'extrait de foie.
Figure 29. Influence de 1 'aprotinine [100 mg/ml ] (O), de la leupeptine [100 mg/ml ] (■) et de ces
deux substances combinées (□) sur 1 'activité de l'enzyme de foie en fonction du temps.
Ces inhibiteurs de protéases sont comparés à un témoin extrait brut seul (•).

en
177

3.2.7. E_f\£.eJt de£ _L°Ils—eJL c|e_lj_EDJ/\

3.2.7.1. Influence des ions

Le rôle de 9 ions sur l'activité de la g-lactamase

hépatique a été évalué. Chaque sel a été dissout dans l'eau


distillée et préparé à des concentrations de 10 ~3, 10~ 4 et

10”5 M pour que la concentration finale dans la cuvette soit

respectivement de 10-4 , 10 ~5 et 10~6 M. Les sels suivants ont

été étudiés: H g5 04 , M n 0 12, KOI, Ca C la, Na2MoCl4. 2H2 0, C0CI2,


Zn(C2H302)2.2 H 20 , FeCl2.4H2Û, Cu5 04.3H20. Les résultats ont

été rapportés graphiquement sur les figures 30 à 38. Pour la

majorité de ces composés, nous n'avons observé aucune diffé­

rence significative entre les diverses concentrations des ions

et le témoin sans ion pour les 5 temps étudiés. Seul le sul­


fate de cuivre à la concentration 10 4 M abaisse significa­

tivement l'activité enzymatique.

3.2.7.2. Influence de l'EDTA

L'EDTA est un agent chélateur dont l'effet a été

analysé afin de déterminer si certains ions peuvent jouer un

rôle négatif sur l'activité de l'enzyme hépatique. Les résul­

tats obtenus ne nous permettent pas d'affirmer qu'il existe des

différences significatives entre le témoin et l'EDTA [1m M ]


(figure 39).

3.2.8. Ê.f-Let. ile_m2.1.£cju 1 s_oj2ga/ij^qjjejs

3.2.8.1. Influence de l'ATP et de 5 coenzymes

Le rôle possible de l'ATP et de 3 coenzymes (cocarbo-

x y 1 as e, codé carboxy 1ase, F AD, NAD et NADP) sur l'activité et la

stabilité de l'enzyme hépatique a été évalué à la concentration


10 ~5 M. Les résultats sont présentés aux figures 40 et 41. Il

fut impossible d'effectuer les mesures à 6 heures pour la

cocarboxy1ase et la codécarboxy 1ase. Deux coenzymes ont montré


0.8 □

Vo
(A D.O./min)

temps (heures)

Figure 30. Influence de l'ion magnésium [100 yM (S), 10 yM (O) et 1 yM (■)! sur l'activité de
l'enzyme de foie en fonction du temps et comparée à un témoin extrait brut seul (□).

00
'I

0.8 *

Vo
(A D.O./min)

fiPOÜ
0 2 4 6 8
temps (heures)

Figure 31. Influence de l'ion manganèse [100 yM (#), 10 yM (O) et 1 yM (■)] sur 1 'activité de
l'enzyme de foie en fonction du temps et comparée S un témoin extrait brut seul (□).

KO
Figure 32. Influence de l'ion potassium [100 pM (#), 10 yM (O) et 1 pM (■)] sur 1 'activité de
l'enzyme de foie en fonction du temps et comparée à un témoin extrait brut seul (□).
CO
O
I
Vo
(A D.O./min)

temps (heures)

Figure 33. Influence de l'ion calcium [100 uM (#), 10 yM (O) et 1 yM (■)] sur l'activité de
l'enzyme de foie en fonction du temps et comparée â un témoin extrait brut seul (□).
'T

Vo
(A D.O./min)

temps (heures)

Figure 34. Influence de l'ion molybdène [100 yM (•), 10 yM (O) et 1 uM (■)] sur 1 'activité de
l'enzyme de foie en fonction du temps et comparée à un témoin extrait brut seul (□).
00
fV>
'T
Vo
(A D.O./min)

(CD
temps (heures)

Figure 35. Influence de l'ion cobalt [100 yM (#), 10 yM (O) et 1 yM (■)] sur l'activité de
l'enzyme de foie en fonction du temps et comparée à un témoin extrait brut seul (□).

00
CO
Figure 36. Influence de l'ion zinc [100 yM (#), 10 yM (O) et 1 yM (■)] sur 1 'activité de
l'enzyme de foie en fonction du temps et comparée â un témoin extrait brut seul (□).

184
Figure 37. Influence de l'ion fer [100 yM (•), 10 yM (O) et 1 yM (■)] sur 1 'activité de
l'enzyme de foie en fonction du temps et comparée à un témoin extrait brut seul (□).
00
en
O

Vo
(A D.O./min)

temps (heures)

Figure 38. Influence de l'ion cuivre [100 yM (•), 10 yM (O) et 1 yM (■)] sur l'activité de
l'enzyme de foie en fonction du temps et comparée S un témoin extrait brut seul (□).

CO
en
Figure 39. Influence de 1 'EDTA [1 rtiM] (O) sur 1 'activité de l'enzyme de foie en
fonction du temps et comparée S un témoin extrait brut seul (•).
CO
'-J
Figure 40. Influence des cofacteurs cocarboxylase [100 yM3 (O) et codëcarboxylase [100 yM]
(■) ainsi que de 1 'ATP [100 yM] (#) sur 1 'activité de l'enzyme de foie. Ces
substances sont comparées â un témoin extrait brut seul (□).
CO
oo
1.6 T

Vo
(A D.O./min)

temps (heures)

Figure 41. Influence des cofacteurs NAD [100 yM] (#), NADP [100 yM3 ( O) et FAD
[100 yM] (■) sur l'activité de l'enzyme de foie en fonction du temps.
Ces substances sont comparées à un témoin extrait brut seul (□).
CO
LO
190

des différences significatives avec l'extrait brut soit le NAD

et le NADP. Avec ce dernier, non seulement l'activité à t = 0

est 2 fois plus élevée que celle de l'extrait brut, mais cette

méthode permet de conserver environ 80% de l'activité initiale

de l'extrait brut 8 heures après le début de l'expérience.

3.2.8.2. Détermination des concentrations optimales de N AD et

de NADP

Les concentrations optimales de NAD et de NADP ont

été étudiées pour une période de temps de 48 heures. Les

mesures ont été effectuées à 3 reprises, soit à 0, 2, 4, 24 et

48 heures. Le tampon phosphate a été préparé à 6.4 compte tenu

que l'activité maximale avait été mesurée près de cette valeur.

Les résultats des deux composés ont été calculés à partir du

même témoin. L'influence du NADP (figure 42) sur la stabilité

et l'activité de la 8-1actamase de foie est supérieure à celle


du NAD (figure 43). Avec ce dernier, des mesures significati­
vement différentes de l'extrait brut ont été obtenues à 10-4 et

5 x 10 ~5 M. La concentration optimale de NADP se situe entre

10 ~5 et 10 ~4 H. L'addition de ce composé en concentration

suffisante a permis de multiplier par 4 le taux de base. L'ac­

tivité enzymatique s'est maintenue stable au cours des 4 pre­

mières heures pour diminuer d'environ 20% en 24 heures et de

30% en 48 heures. Par ailleurs, nous avons tenté de restaurer

une activité enzymatique dans des échantillons inactifs qui

avaient été conservés au congélateur. Ces essais réalisés avec

le PADAC ont été positifs. Cependant, lorsque la nitrocéfine a

été utilisée comme substrat de la réaction, les niveaux d'acti­

vité sont demeurés les mêmes, avec ou sans NADP.

Ces résultats, qui contrastent avec les précédents,

suggèrent que le NAD et surtout le NADP jouent un rôle de

coenzyme essentiel pour une protéine qui dégrade le PADAC.

Néanmoins, il faudrait déterminer si c'est la forme réduite ou

oxydée de ces cofacteurs qui leur confère ce rôle.


Vo
(A D.O./min)

temps (heures)

Figure 42. Determination de la concentration optimale de NADP [500 pM (A), 100 pM


(□), 10 pM (■), 1 pM (O) et 0.1 pM (#)] pour stabiliser 1'enzyme de
foie en comparaison avec un extrait brut seul (A).
Figure 43. Détermination de la concentration optimale de NAD [500 pM (A),
100 pM (□), 10 pM (■), 1 pM (O) et 0.1 pM (•)] pour stabiliser
l'enzyme de foie en comparaison avec un extrait brut seul (A).

ho
193

3.2.8.3. Influence comparative du NAD, NADH, NADP et NADPH

Les analyses suivantes ont été réalisées selon les

mêmes critères que l'expérience précédente. Une mesure a été

effectuée à 6 heures au lieu de 4 heures. La concentration


finale de coenzyme dans la cuvette a été fixée à 5 x 10 ~ 4 M.

La figure 44 résume les résultats qui ont été obtenus. L'acti­

vité enzymatique a été un peu plus élevée avec les formes


réduites (NADH et NADPH) par rapport aux molécules oxydées (NAD

et NADP). Il faut cependant signaler que les essais témoins

sans extrait brut ont révélé que le NADH et le NADPH peuvent


dégrader le PADAC (A D.O./min. - 0.02).

3.3. Détermination des caractéristiques physico-chimiques

3.3.1. Poids moléculaires

Compte tenu des difficultés rencontrées lors des

essais de purification, il fut impossible de déterminer un

poids moléculaire sur gel dénaturant de polyacrylamide à partir

d'une protéine purifiée. Néanmoins, des estimations ont pu

être accomplies en filtration sur gel. L'une d'elle, exécutée

sur gel T S K G300ÛSW à partir d'un système HPLC avec 3 molécules

de poids moléculaires connus, a révélé que l'enzyme de foie qui

hydrolyse le PADAC possède un poids moléculaire inférieur à


45.000 (figure 45). Des résultats obtenus sur une colonne moins

performante de Séphacryl 5-200 ont situé celui-ci près de


25.000 (figure 15). Une activité très faible a été notée dans

les fractions correspondant aux standards de poids moléculaires

de 440,000 et 669,000. Une autre chromatographie a été réali­

sée dans une colonne de 2.5 x 90 cm. Le Séphacryl 5-200 a été

équilibré avec du tampon phosphate [0.1 M, p H 6.4]. Les frac­


tions ont été analysées à l'aide de nitrocéfine [10 ~ 3 M], de

PADAC [10-4 M], de PADAC + NADP [10-4 M] et de PADAC + NADPH

[10-4 M]. L'enregistrement graphique de la filtration et la

position des pics d'activité détectés sont illustrés à la

figure 46. Les résultats de cette filtration ont démontré


2 T

(A D.O./min)

20 25 3(
temps (heures)

Figure 44. Influence des cofacteurs NAD [500 yfi] (•) et NADP [500 yM] (■), NADH [500 yM]
(O) et NADPH [500 yM] (□) sur l'activité de l'enzyme de foie en fonction du
temps. Ces substances sont comparées à un témoin extrait brut seul (A).
vn
4^
5 5 5 s
O Q. O 0-
Absorbance (283 nm)

Fractions

Figure 45. Estimation du poids moléculaire de l'enzyme hépatique qui dégrade le PADAC en HPLC sur gel TSK
G3000SW. La position des standards de poids moléculaires connus est indiquée par une flèche.

LD
en
196

RÉVÉLATION AVEC NITROCÉFINE

RÉVÉLATION AVEC PADAC


Aclivité enzymatique relative

Æi

RÉVÉLATION AVEC PADAC + NADP

1 -

RÉVÉLATION AVEC PADAC + NADRH


5r
Absorbance (283 nm)

Fractions

Figure 46. Filtration de l'extrait brut de foie


sur gel de Sëphacryl S-200.
197

l'existence d'au moins deux protéines de poids moléculaires

différents qui dégradent les céphalosporines chromogéniques

nitrocé fine et PADAC. Les principales fractions montrant une

activité envers la nitrocéfine ont pu être détectées en moins

de 5 minutes. Elles correspondent à une protéine dont le poids

moléculaire serait inférieur à celui de la protéine précédente.

Le pic d'activité détecté avec le PADAC a été le même que celui

qui a été détecté avec PADAC et N A D P. Dans les deux cas,

l'activité enzymatique a été révélée après une longue incuba­

tion (17 heures). Lorsque le N ADP H a été utilisé pour révéler

le pic d'activité enzymatique envers le PADAC, le changement de

coloration est survenu en moins de 2 minutes. Ce résultat

confirme le rêle du N AD P H comme coenzyme et sa capacité à

restaurer l'activité après la purification.

3.3.2. Electrofocalisation

3.3.2.1. Electrofocalisation en gel de polyacrylamide

L'électrofocalisation de l'extrait brut de foie a

permis de séparer 4 bandes lorsque la nitrocéfine a été utili­

sée comme révélateur (figure 47-A). Le point isoélectrique de

la bande majeure s'est situé au même niveau que la g-lactamase

TEM-1 (figure 47-B). Il fut impossible de révéler quoi que ce

soit avec le PADAC (figure 47-C).

3.3.2.2. Electrofocalisation en gradient de sucrose

Deux focalisations sur colonne ont été nécessaires

afin d'estimer le point isoélectrique de l'activité enzymatique

envers le PADAC. La première, réalisée avec une gamme large

d'ampholytes [p H 3 à 11] a établi le pI à environ 7.9. La

seconde, exécutée dans une gamme étroite [ p H 7 à 9], l'a situé


à 7.7 (figure 48).
198

5.4

OXA-1 PSE-2 TEM-1 FOIE

Figure 47. Electrofocalisation de 1'extrait brut de foie en gel de poly­


acrylamide. A) Détails des bandes après 30 minutes de révéla­
tion avec la nitrocéfine. B) Comparaison avec 3 B-lactamases

plasmidiques. C) Comparaison de la révélation avec le PADAC


(gauche) et la nitrocéfine (droite).
Activité enzymatique relative
Fractions

Figure 48. Electrofocalisation en gradient de sucrose d'un extrait de foie


filtré sur Séphacryl S-200. Gamme étroite d1ampholytes (pH 7 à 9).
200

4. DISCUSSION

Même si Hamilton-Miller (13 9) a proposé que la g-

lactamase puisse être une authentique protéine animale, la

caractérisation d'une enzyme de mammifère capable d'hydrolyser

les pénicillines et les céphalosporines n'avait pas encore été

réalisée.

Les essais de purification ont été entrepris afin

d'isoler la protéine responsable de l'hydrolyse du PADAC. Mal­

heureusement, ces tentatives se sont soldées par un échec.

Chaque étape a été caractérisée par une faible récupération de

1'activité enzymatique. Il en résultait une perte nette de

l'activité spécifique. Nous avons attribué ce résultat à une

grande instabilité de l'enzyme, causée par un facteur indéter­

miné. Dans le but d'établir des conditions optimales de

purification, nous avons évalué l'effet de divers facteurs

physiques et chimiques.

Malgré que le tampon TRIS ait été utilisé au tout

début de notre étude, il est apparu par la suite que le tampon

phosphate constituerait un meilleur environnement. Le tampon

fabriqué à partir de sels potassiques a été préféré à celui qui

est composé avec des sels sodiques. Une meilleure solubilité

des premiers aux températures froides est un avantage indénia­

ble pour la chromatographie en chambre froide. La force ioni­

que n'a pas semblé jouer un grand rôle au chapitre de la stabi­

lité et conséquemment, la présence de N a C1 ne devrait pas

compromettre les procédures de purification. L'étude de l'in­

fluence du pH en fonction du temps a révélé un maximum d'acti­

vité dans la zone de pH comprise entre 6.0 et 6.4. On peut

toutefois s'interroger si ces résultats ont illustré réellement

le comportement de l'enzyme étudiée. Il est possible que

certaines conditions de p H conviennent davantage à l'activation

d'un cofacteur impliqué dans la réaction. L'augmentation de la

vitesse de la réaction avec la température puis l'augmentation

du taux d'inactivation thermique de la protéine au-delà d'une


201

température critique nous a renseigné sur la nature enzymati­

que de l'activité. L'enzyme est dénaturée en moins de 2

minutes à 6 0 0 C. Cette propriété écarte la possibilité que

cette protéine soit identique à celle étudiée par O'Callaghan

(261) qui peut décomposer la nitrocéfine même après 15 minutes

à 100°C.

Les sucres glycérol et sucrose, les inhibiteurs de

protéases et les anti-oxydants, généralement employés pour

améliorer la stabilité d'une protéine, n'ont pas permis d'évi­

ter la perte d'activité. Curieusement, le dithiothréito1 et le

2-mercaptoéthano1 n'ont pas exercé d'influence déterminante sur

la stabilité malgré l'effet négatif du pCMB. Ce résultat

représente la présence de groupements thiol au niveau du site

actif. Nous n'avons pas vérifié cependant la capacité des

anti-oxydants de contrecarrer l'effet du pCMB. Le pCMB peut

inhiber complètement des enzymes contenant des résidus cys­

téines comme la g-lactamase chromosomique de Klebsiella et cer­


taines g-1actamases transférables comme 0XA-1 (367).

En dernier recours, nous avons examiné l'influence de

cofacteurs. L'analyse de 9 ions métalliques n'a pas permis de

redresser les niveaux d'activité. L'influence négative du


cuivre 10_l* M nous a amené à étudier la possibilité qu'un ion

présent dans le milieu réactionnel puisse inhiber l'activité.

Cette hypothèse a été vérifiée avec l'EDTA. Les résultats

obtenus semblent indiquer que l'enzyme n'est pas iono-

dépendante. Par contre, deux des 5 coenzymes, le N AD et

surtout le NADP, ont permis de la stabiliser et d'augmenter les

niveaux d'activité. Cette découverte a modifié la perspective

négative qui s'était dégagée des essais de purification réali­

sés auparavant. Nous avons voulu déterminer si le coenzyme

essentiel est la forme oxydée ou réduite du NADP. La filtra­

tion sur Séphacryl a fourni la réponse. Le NADPH a été beau­

coup plus efficace que le NADP pour repérer les fractions

actives, alors qu'il était plus difficile d'estimer les diffé­

rences en extrait brut entre ces deux substances. Par consé-


202

quent, il apparaît plausible que la filtration ait pu séparer

une enzyme d'un système métabolique nécessaire au recyclage du

N AD P H :

PADAC - PADAC dégradé


(violet) (jaune)

oxydoréductase?
3-lactamase?
NADPH

Les pyridine-nucléotides comme le NAD, le NADP et leurs formes

réduites sont les coenzymes d'un grand nombre d'oxydoréductases


(206). Par conséquent, l'influence marquée du NADPH suggère

que l'enzyme hépatique active envers le PADAC soit une oxydo­

réductase. Nous ne savons pas s'il existe une relation entre

le dérivé pyridine de la molécule de NADPH et celui du PADAC.

Rappelons que la couleur violette du PADAC est due au radical

chromophore pyridinium-2-azo-p-diméthy1 ani 1ine en position 3 de

l'anneau dihydrothiazine. Ce dernier libère le groupement

pyridine-2-azo-p-diméthy 1 ani 1ine qui est jaune lorsque le lien


(3-lactame est rompu (3 34). S'il a été impossible de déterminer

le type de réaction chimique qui est impliqué ici, il est

toutefois intéressant de noter l'interaction d'une 3-lactamase


de Streptomyces cellulosae avec le NADP (268). Ogawara (267) a

proposé qu'une déshydrogénase ou une oxygénase, utilisant le

NADP oxydé comme cofacteur, ait pu être à l'origine de cette 3-

1actamase. Par conséquent, la relation à l'échelle moléculaire

de cette 3-1actamase avec l'enzyme hépatique est intéressante

du point de vue de l'évolution.

La filtration sur gel a également révélé que deux

protéines différentes pourraient être responsables de la dégra­

dation des 3-lactamines chromogéniques dans le foie. Ce résul­

tat confirme les présomptions recueillies au chapitre IV lors


203

des expériences de compétition avec les g -1ac tamines. Si l'on

peut supposer que l'enzyme qui a pour cofacteur le NADPH soit

une déshydrogénase, il y a lieu de s'interroger sur la possi­

bilité qu'une autre protéine puisse dégrader le P ADAC dans le

foie. Nous avons remarqué une légère différence dans la posi­

tion des fractions actives lorsque la révélation est effectuée

avec et sans NADPH. Les poids moléculaires étant voisins, il

est difficile d'affirmer s'il s'agit de la même protéine. Dans

la négative, il deviendrait également délicat d'attribuer les

caractéristiques physico-chimiques à l'une ou l'autre d'entre

elles. D'autres études seront donc nécessaires pour le confir­

mer. D'ici là et jusqu'à preuve du contraire, nous considérons

qu'il y a dans le foie une seule protéine responsable de l'hy­

drolyse du PADAC. Le repérage d'une faible activité dans des


fractions de poids moléculaires très élevés (440,000 et

669,000), lors de la filtration en HPLC, suggère que l'enzyme

puisse être attachée à d'autres macromolécules. Par analogie

avec les g-1actamases bactériennes, on peut supposer que l'en­

zyme puisse être liée à la membrane et que ces protéines de

poids moléculaires élevés sont des fragments de membrane cellu­

laire. Le poids moléculaire de l'enzyme est rapproché de ceux

de la grande majorité des g-lactamases bactériennes. Le résul­


tat du point isoélectrique (environ 7.7) en gradient de sucrose

a été confirmé par d'autres évidences. Ainsi, il se situe très

près du pH où la protéine se décroche de l'échangeur d'ions

DEAE-Séphadex A -5 0 ( p H 7.9). De plus, la courbe du p H optimum

a fourni des indications montrant une diminution marquée d'ac­

tivité vers le p H 7.5. Ce résultat peut s'expliquer du fait

qu'une enzyme tend à précipiter à son point isoélectrique.

Quant à l'activité envers la nitrocéfine, il semble

que la protéine responsable soit plus petite que les autres

avec un poids moléculaire inférieur à 25,000. Il est donc

possible d'écarter définitivement qu'il puisse s'agir de l'al­

bumine qui possède un poids moléculaire d'environ 65,000 (190).

Nous n'avons pas pu déterminer s'il s'agit de la même protéine

décrite par O'Callaghan (261) dans le sérum de rat. L'électro­


204

focalisation tendrait à appuyer ce fait puisque nous avons

observé 4 bandes avec l'extrait brut de foie versus 3 pour le

sérum. Cependant, le point isoélectrique de la bande majeure

se situe à environ 6.7 pour la protéine sérique versus 5.4 pour

la protéine hépatique. De plus, il ne semble pas que la dégra­

dation de la nitrocéfine dans le sérum soit un mécanisme enzy­

matique. Il serait donc intéressant de vérifier ce point dans

l'extrait de foie.

L'objectif de prouver la présence d'une g - lactamase

dans les cellules de foie de rat demeure encore en suspens. A

la lumière des résultats obtenus dans ce chapitre, deux avenues

s'ouvrent afin d'établir ce fait avec plus de certitudes. La

première serait de purifier la protéine hépatique qui hydrolyse

la nitrocéfine et d'étudier davantage ses caractéristiques

enzymatiques. La seconde aurait pour but de se concentrer sur

celle qui dégrade le PADAC. La perte d'activité qui caractéri­

sait les étapes de purification présentées au début, les ren­

dait à toutes fins pratiques inefficaces et inutiles. Le rôle

positif joué par le NADRH permet maintenant d'entrevoir la

réalisation de purifications plus fructueuses. Il serait alors

possible de vérifier plus précisément le profil de substrat et

éventuellement le mécanisme d'action de cette enzyme.

En conclusion, le foie de rat possède deux protéines

capables de s'attaquer à des céphalosporines. L'enzyme qui

dégrade le PADAC a besoin de NADPH comme cofacteur, possède un

point isoélectrique d'environ 7.7 et un poids moléculaire voi­

sin de 25,000. La protéine qui hydrolyse la nitrocéfine possé­

derait un poids moléculaire légèrement inférieur et un point

isoélectrique près de 5.4. La capacité de ces protéines de


réagir avec d'autres g-lactamines (chapitre IV) n'écarte pas la

possibilité qu'il puisse s'agir de g-1actamases.


CHAPITRE VI

Conclusion

205
206

Il est reconnu qu'il est plus avantageux pour une

cellule de synthétiser une protéine seulement lorsque celle-ci

contribue à son bien-être (155). Compte tenu que des g-lacta­

mases ont été retrouvées dans des souches qui n'ont pas eu de

contact fréquent en nature avec les antibiotiques, il nous a

semblé évident qu'elles aient un rôle physiologique essentiel.

L'objectif de ce projet de recherche était donc d'élucider ce

rôle. Cette cible initiale a été visée sous plusieurs angles

différents.

Les expériences portant sur l'universalité des 6-

lactamases ont permis d'évaluer les limites des méthodes de

détection et la difficulté d'identifier une g-1actamase lorsque

les taux d'activité sont très bas. Dans cette perspective,

1'utilisation d'anticorps monoclonaux ou de sondes radioac­

tives, dirigés respectivement contre les g-lactamases ou leurs

gènes, permettrait d'aborder ce sujet avec des outils plus

sensibles. Nous avons vérifié que la synthèse de g-lactamase

soit une caractéristique propre aux bactéries aérobies et anaé­

robies facultatives et conséquemment, que la présence de cette

enzyme chez les bactéries anaérobies strictes soit un phénomène

rare, en particulier chez les bactéries à Gram positif. Les

études sur l'universalité des g - lactamases sont difficiles à

réaliser parce qu'un grand nombre de souches ont maintenant des

g - lactamases transférables. Il nous semble essentiel, si l'on

veut en apprendre plus sur le rôle physiologique, de déterminer

quelles sont les espèces qui possèdent ou ne possèdent pas une

B-lactamase chromosomique. Dans la même veine, il serait dif­

ficile de répondre à l'heure actuelle si une g-1actamase p1 as-

mi di que peut jouer un rôle autre que de détruire les g-lacta-

mines, comme chez Staphylococcus aureus. Il aurait certes été

intéressant, sinon primordial, d'étudier un plus grand nombre

de souches chez un plus grand nombre d'espèces, mais le but

visé consistait davantage à récolter des indices qui puissent

nous orienter vers une voie métabolique.

Nous avons par la suite entrepris des expériences qui


207

nous permettaient de rassembler des évidences sur l'implication

de la g-lactamase dans un processus métabolique vital pour la

cellule bactérienne. Prenant en considération l'absence de g-

lactamase chez plusieurs germes anaérobies et sa présence dans

des cellules eucaryotes, nous pouvions nous interroger sur le

rôle des g-1actamases dans le métabolisme de la paroi cellu­

laire. Or, l'effet positif de l'oxygène dans 1 'induction com­

biné avec une production accrue de g-lactamase dans un milieu

de culture pauvre, où la cellule a besoin d'énergie pour procé­

der à ses synthèses, suggèrent que cette enzyme soit impliquée

dans une fonction physiologique reliée à une voie métabolique

aérobie. Toutefois, il est très difficile d'interpréter adé­

quatement des résultats sur le métabolisme microbien sans con­

trôler parfaitement toutes les variables en présence. Il se­

rait donc avisé d'entreprendre de telles expériences dans un

environnement génétiquement défini.

A la suite de ces constatations, nous avons décidé de

diriger nos efforts vers la mise en évidence et la caractérisa­

tion d'une activité g-lactamase dans des cellules de mammi­

fères. Nous avons démontré la capacité des cellules de foie de

rat de dégrader et d'inactiver de nombreuses g-1actamines. Au

premier regard, l'activité hépatique a semblé complexe et mul­

tifactorielle. L'utilisation de deux céphalosporines chromogé­

niques a permis d'isoler deux protéines différentes. La puri­

fication de l'une d'entre elles a été tentée sans succès. La

recherche des conditions optimales pour stabiliser cette pro­

téine a permis de déterminer qu'elle nécessite la présence d'un

cofacteur, le NADP H. Elle réagit aussi avec quelques pé names

et céphèmes. L'autre possède un poids moléculaire inférieur

qui se rapproche des g-lactamases chromosomiques bactériennes.

Elle réagit avec un pénème et un monobactame. Nous avons

écarté la possibilité que ces protéines puissent être sembla­

bles à des estérases, à la peptidase rénale ou à l'albumine.

Il est également peu probable qu'il s'agisse d'acylases. Une

purification plus poussée de ces protéines devrait permettre

d'établir si elles appartiennent réellement à la famille des g-


208

lactamases. L'étude détaillée de leurs profils de substrat et

d'inhibition ainsi que l'analyse des produits de dégradation de

leurs substrats seront à cet égard déterminants. Enfin, puis­

que de nombreux auteurs reconnaissent les g-lactamases comme

des enzymes exclusivement bactériennes, il est possible qu'une

preuve ultime nécessite la comparaison des séquences des gènes

eucaryotes et procaryotes codant pour une g-1actamase.

Nous avons mentionné précédemment l'avantage qu'au­

rait la découverte du rôle physiologique dans une meilleure

compréhension de l'évolution moléculaire des g-lactamases. Les


travaux d'Ambler ( et la constitution de 3 grandes classes de

g-lactamases fournissent un point de départ intéressant. R ap­

pelons-en les grandes lignes. Les g-lactamases de la classe C

se retrouvent toutes chez des bactéries gram-négatives. Bacil­

lus cereus est le seul représentant de la classe B et possède

une g - lactamase (type II) du genre métalloenzyme qui requiert

du zinc comme cof acteur. Les g-lactamases de la classe A

appartiennent à des bactéries gram-positives, à l'exception de

la g-lactamase transférable TE M. Cette dernière est également

la plus différente des autres g-lactamases de cette classe.

Les g-lactamases de classe A et C ont tellement peu de simili­

tudes dans leur séquence qu'elles ont probablement une origine

évolutive différente (160). Pourtant, elles partagent un site

actif sérine et possèdent un mécanisme d'action de type a c y 1-

enzyme. Cette situation rappelle celle d'un autre groupe d'en­

zymes, les protéases. Les subtilisines sont des sérine-pro­

téases qui diffèrent de la famille de la trypsine à tel point

qu'on les considère d'origine indépendante (193). Cependant,

leur site actif possède exactement le même arrangement d'acides


aminés responsables de l'activité catalytique (248). Par con­

séquent, la trypsine et les subtilisines sont un exemple d'évo­

lution convergente à l'échelle moléculaire où deux gènes diffé­

rents ont évolué indépendamment pour donner naissance au même

mécanisme catalytique. Une évolution convergente pourrait par

conséquent expliquer l'origine de protéines possédant une même

propriété (hydrolyser les g-lactamines) mais plusieurs


209

différences (profils de substrats, poids moléculaires, séquen­

ces en acides aminés, besoin de cofacteurs).

La conservation de la g-lactamase dans l'évolution

bactérienne pour des substrats qui étaient, pour la plupart,

inconnus il y a à peine 40 ans, commande une certaine prudence

en lui attribuant seulement une fonction de protection. Quand

on considère la variété des g-lactamases décrites jusqu'à pré­

sent, il nous semble que le seul point commun qui puisse exis­

ter entre les trois classes d'Ambler soit d'hydrolyser une

catégorie de substrats, les g-1actamines, toute autre ressem­

blance étant fortuite. Cette hypothèse sous-entend que chaque

classe de g-1actamases joue un rôle bien précis dans le métabo­

lisme des cellules qui les synthétisent. Par conséquent, il

serait plus juste de parler de plusieurs rôles physiologiques

que d'un seul. Par exemple, un rôle dans la sporulation chez

Bacillus; un rôle dans la synthèse du peptidoglycan chez Sta­


phylococcus (leur g-lactamase montre une certaine divergence

d'homologie avec celle des Bacillus); chez Bacillus cereus, la

g-lactamase II aurait un rôle accessoire ou essentiel non iden­

tifié. Seule la g-lactamase TEM peut logiquement jouer un rôle

de protection; on la retrouve exclusivement chez des bactéries

à Gram négatif alors que le gène semble originer des gram-

positives, et chez des souches qui ont déjà une g-lactamase

chromosomique. Si l'on a trouvé des évidences que la g-lacta-

mase joue un rôle dans la synthèse du peptidoglycan chez Sta­

phylococcus , rien n'indique qu'il en soit de même chez les

bactéries à Gram négatif. De plus, notre hypothèse d'un rôle

physiologique lié au métabolisme aérobie ne s'applique pas

nécessairement à ces dernières. Comme ce sont surtout les

bactéries anaérobies gram-positives qui n'ont pas de g-1acta­

mases, il serait plus logique d'associer cette hypothèse aux

membres de la classe A.

Quelle fonction peut-on attribuer aux g-lactamases de

la classe C ? L'analyse comparative des séquences des ARN

ribosomaux 16 S a permis d'explorer la phylogénie des proca-


210

ryotes et l'origine de la lignée eucaryote (115). Il ressort

de ces travaux que la cellule eucaryote est une chimère phylo­

génétique, mais dont l'un des constituants, la mitochondrie,

originerait du groupe des bactéries photosynthétiques pourpres.

Or, les bactéries à Gram négatif ont évolué à partir de ce

groupe. Par conséquent, la recherche de g-lactamase dans les

cellules eucaryotes peut permettre de déterminer si la fonction

a été conservée dans le processus évolutif, comme nous l'avons

affirmé plus tôt. In extenso, nous pourrons déterminer si la

g-lactamase n'appartient qu'aux bactéries. Il est peu probable

qu'une enzyme possédant un rôle dans la sporulation ou la

synthèse du peptidoglycan ait été conservée jusqu'aux euca­

ryotes. Dans cette optique, la g-1actamase de classe C serait

1 ' ancêtre le plus probable d'une g-lactamase eucaryote. Cepen­

dant puisque l'on remarque chez les procaryotes des divergences

dans la structure génétique de la g-lactamase (référence à la

classification d'Ambler), il ne serait pas surprenant qu'au

rang des mammifères celle-ci ait divergé davantage tout en

conservant la même fonction. Il faut également envisager

qu'elle ait gardé le même rôle essentiel mais perdu sa capacité

d'hydrolyser facilement les g-1actamines.

En conclusion, ce travail a permis d'explorer de

nouvelles avenues de recherche. Nous croyons que la confirma­

tion de l'existence d'une g-lactamase dans les tissus animaux

aurait un double impact : d'un point de vue pratique, elle

jetterait un éclairage nouveau sur la pharmacocinétique des g-

laetamines; sur le plan fondamental, elle contribuerait à con­

naître le substrat véritable de l'enzyme et éventuellement de

révéler quel serait l'inhibiteur le plus efficace des 6-lacta­

mases des bactéries pathogènes.


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lins and 6-aminopenici1lanic acid in aqueous solution.
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425- YOCUM, R.R., WAXMAN, D.3., RASMUSSEN, J.R. and STROMINGER,


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426- YOSHIMURA, F. and NIKAIDO, H. 1985.


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Streptococcus pneumoniae: mechanism of resistance to g -
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Penetration of g -1ac tarn antibiotics into their target
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sensitive mutant with its parent strain.
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429- ZIOMEK, E. , SLOWINSKA, R. and SZEWCZUK, A. 1982.


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430- ZIOMEK, E., SLOWINSKA, R. and SZEWCZUK, A. 1979.


Molecular forms of cobalt-activated acylase in human
tissues and serum of patients with viral hepatitis.
Clin. C him . Acta, 93_: 189-194.
APPENDICE

Résumés des communications présentées à des congrès scientifiques.

A- XIIle International Congress of Microbiology.


Août 1982, Boston.
Beta-Lactamase Activity and Bacterial Respiration.
C. MORIN*, M. COUILLARD, J.C. PECHERE and R.
LETARTE. Laval University, Quebec City, CANADA.
B-lactamase production is nearly universal among aero­
bic and facultative anaerobic bacteria. Preliminary results
revealed no significant 8-lactamase activity in most anae­
robic bacteria studied while it seemed to be present in the
mitochondrial fraction of eucaryotic cells. This raises the
hypothesis of a respiratory-linked function for 8-lactama­
ses. The effect of oxygen on the synthesis of B-lactamase
was evaluated, in combination with KCN, induction with ben-
zylpenicillin and source of nutrients in the culture me­
dium. Three strains of Enterobacteriaceae were selected:
Enterobacter cloacae P99 with a constitutive chromosomal
8-lactamase, E. cloacae 1321E, a so-called "8-lactamase-
less" mutant of P99 and Citvobactev frcundii MULB601 harbo­
ring a fully inducible chromosomal 8-lactamase. Specific
activity of 8-lactamase was increased by the presence of
oxygen in the two constitutive strains as well as in the
inducible one, whether or not it was induced. Using KCN as
a respiratory inhibitor, B-lactamase synthesis was quanti­
tatively decreased. An effect of the nutrient source was
also observed, the specific activity being higher for cells
grown in minimal medium than in more complex medium. Pre­
sent data suggest the participation of 8-lactamase in the
respiratory system and agree with the theory of a physio­
logical role for 6-lactamase unrelated to 8-lactam anti­
biotics.

B- 23e Interscience Conference on Antimicrobial Agents and Chemotherapy.


Octobre 1983, Las Vegas.
Inactivation of ll-lactam Compounds by Rat Liver
Homogenates. M. COUILLARD*, J.C. PECHERE, C. MORIN,
G. RICHER, and R. GUAY. Université Laval, Québec, Qc, CANADA
Animal tissues are known to produce enzymes able to
inactivate some 8-lactam compounds. This investigation was
focused on hepatic hydrolytic activity towards these mole­
cules . Livers from male Sprague Dawley rats were perfused
via the hepatic artery to remove blood cells, they were then
excised and homogenized in a tissue grinder to disrupt the
cytoplasmic membrane. After centrifugation at 72,000 x g,
the supernatant was collected and kept on ice. K-lactar.iase-
like activity has been assayed using chromogenic cephalospo­
rins (PADAC and nitrocefin), biological methods based upon
the loss of antibacterial activity, and spectroohotometry.
PADAC and nitrocefin showed a modification in color within
5 minutes. Benzylpenici11 in , 6-apa, ampici11 in, cephalothin
and ceohaloridine were partially or totally inactivated
within one hour. This activity was competitively inhibited
by cefotaxime and followed a typical pattern of enzymatic
behaviour. A spectrophotometric scan of PADAC, nitrocefin
and their inactivated products showed identical patterns to
those obtained with a bacterial B-lactamase. Since similar
results were obtained with homogenates from germ free rats,
this activity is not of contaminating bacterial origin.
In conclusion, these results cannot be explained solely by
an esterase or an acylase. Rat liver do contain a
B-lactamase-like activity.

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