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UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES

Département des Sciences de la Terre

COURS D’ETHIQUE ET DEONTOLOGIE


PROFESSIONNELLE
À l’intention des géoscientifiques

Par

V. KANDA NKULA

Professeur ordinaire

Edition 2008
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ETHIQUE ET DEONTOLOGIE PROFESSIONNELLE

SOMMAIRE

PREAMBULE

Aperçu sur la mission de l’Université

INTRODUCTION

0.1. Vision de la société

0.2 Analyse conceptuelle

0 3. Objet du cours

0.4 Finalité des sciences en général et des sciences de la ferre en particulier

CHAPITRE I : DE LA VOCATION A LA CARRIERE

I I Généralités

I 2 La vocation pour les sciences de la terre

I 3. L’intégration des valeurs éthiques universelles a L’exercice de la fonction de


géoscientifique.

1.4. Inventaire des débouchés dans le domaine des Sciences de la Terre et Conditions
d’accès aux emplois

CHAPITRE 2 : ANALYSE DES COMPORTEMENTS-TYPE DU GEOLOGUE ET DU


GEOGRAPHE DANS L’EXERCICE DE LEURS FONCTIONS

2.1 Comportement sur le lieu de travail

2.2. Comportement-type suivant la spécificité du secteur où l’on exerce.

2.3. Comportement-type selon la nature des fonctions assumées

2.4. L’imagination dans la vie professionnelle.

CHAPITRE 3 : PROBLEMATIQUE DE L’ACQUISITION. DE L’UTILISATION ET DE LA


DIFFUSION DE L’INFORMATION DANS UNE ENTREPRISE: CAS DE L’INFORMATION
GEOLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE
3.1 Généralités

3.2. L’information scientifique et technique

3 3 Traitement de l’information scientifique et technique

3.4. Opportunité et modalités de diffusion de l’information scientifique et technique

CHAPITRE 4 : QUELQUES REFLEXES INHERENTS AU METIER DE


GEOLOGUE OU DE GEOGRAPHE
4.1. Dans le domaine strictement géologique
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4.1.1. Pendant l’exploration et la reconnaissance géologique

4.1.2. Au cours de la prospection systématique

4.1.3. A l’étape de l’évaluation des réserves

4.1.4. Au stade du développement des gisements

4.2. Dans le domaine géographique

4.2.1. En matière de protection de l’environnement

4.2.1. En matière d’aménagement des sites.

4.3. L’élaboration du Rapport scientifique ou technique

4.3.1. Le plan du Rapport

4.3.2. La forme du Rapport

4.3.3 Le genre du Rapport

CHAPITRE 5 : UN GEOSCIENTIFIQUE EST AUSSI UN CREATEUR D’EMPLOIS

5.1. Introduction

5 2 Actions génératrices d’emplois

5.3. Notions de Projet. Micro-projet et Micro-crédits

5.4. Filière pour obtenir la reconnaissance d’une micro-entreprise

ESSAI DE CONCLUSION

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Cependant l’Université n’en porte pas moins les espoirs des peuples et chacun souhaite
qu’elle réussisse à s’intégrer à la nation et qu’elle participe à ses efforts.

Aussi, peut-on affirmer que l’Université fait partie du patrimoine culturel d’un peuple. Ses
travaux de recherche doivent être orientés vers la résolution des problèmes du peuple.

Il arrive que l’on critique à tort ou à raison certaine aspects de l’application de la science.
D’où la nécessite d’assortir la science d’une éthique. Ne dit-on pas que la science sans
conscience n’est que ruine de l’âme ?
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INTRODUCTION

0.0. Vision de la Société

Parmi les valeurs qui régissent la société moderne. L’éthique vient en première position, et
est considérée comme principe de base.

Il est difficile de parler « éthiques sans un cadre de référence c’est-à- dire en dehors d’un
projet définissant le type de société et le type d’homme à former.

A défaut de ce cadre de référence. Nous pouvons néanmoins viser une société dans laquelle
il existe un pouvoir politique qui valorise l’homme dans son intégralité :

 en assurant l’exercice des droits inviolables de l’homme (son bien-être tant matériel
que spirituel, son droit à la démocratie car la démocratie engendre le débat et
l’alternative):

 en privilégiant la science et l’esprit scientifique à la place d’une analyse empirique.

Cette société doit pouvoir nous rendre capables de relever certains défis :

 défi de prendre conscience du fait que les potentialités naturelles s’épuisent alors que
la potentialité humaine est susceptible de s’enrichir et dc s’améliorer par l’instruction,
l’éducation et la formation ;

 défi de ne pas pratiquer le mimétisme ridicule en singeant les us et coutume des pays
riches tout en méprisant notre identité culturelle (deux exemple. suivre le modèle
japonais du point de vue de la résistance à l’assimilation culturelle: réduire l’usage
des langues étrangères qui peut conduire à l’assassinat culturel)

 défi de dire non à la misère inacceptable (la différence existe entre la misère et la
pauvreté valeur) ;

 défi de préférer l’échange des technologies au transfert technologique.

 défi de résister au mirage de l’industrialisation massive impliquant l’alliance avec les


multinationales (cas des entreprises «éléphants blancs » dans les pays sous-
développés);

 défi de renoncer à l’éternelle assistance. Car il n’y a pas d’aide désintéressée


(notamment dans la coopération technique Nord-Sud) ;

 défi d’élaborer des nouvelles règles éthiques en conformité avec nos traditions et les
valeurs universelles pour être en concordance avec nous-mêmes et avec le monde ;

 défi de ne pas se fixer comme idéal une société de consommation qui en définitive
est une Société de gaspillage et de suicide.
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Il est bon que dans le cadre d’un cours comme celui-ci nous puissions évoquer ces choses
ensemble car, « lorsque l’on rêve, seul, ce n’est qu’un rêve, mais lorsque nous rêvons
ensemble, c’est le commencement rie la réalité ».

0.1. ANALYSE CONCEPTUELLE

L’intitulé de l’enseignement que nous tentons de développer dans ces pages constitue en fait
un titre hybride couvrant deux domaines complexes à savoir celui de l’Ethique et celui de la
Déontologie professionnelle.

Ce titre augure de l’étendue et de la diversité des matières pouvant constituer en elles-


mêmes un obstacle infranchissable que l’on soit au départ simplement philosophe ou
uniquement scientifique au sens strict.

A cet effet, le géoscientifique qui planche sur l’Ethique et la Déontologie professionnelle est à
la croisée des chemins et est tiraillé par des exigences contradictoires : celles subjectivantes
de la philosophie et celles objectivantes de la science. Aussi trois concepts vont-ils retenir
notre attention à savoir l‘Ethique. la déontologie et l’adjectif « professionnel ».

A. Ethique

Ce concept vient du latin « ethicus » et peut être traduit par le mot «mœurs». L’Ethique
désigne donc la science de la morale et un ensemble de prescriptions (règles de conduite)
admises à une époque dans une société déterminée.

Aussi, l’Ethique s’adressant à une Société d’êtres moraux, essaie d’ériger une échelle de
valeurs permettant à l’homme de distinguer le Bien du Mal. Le Vrai du Faux, le Beau du Laid.

L’éthique est ce courant qui est en forte progression aujourd’hui et qui privilégie le souci
d’intégrité et de justice social il s’appuie sur une recherche d’authenticité et de signification
dans les différents actes de la vie.

En d’autres termes. L’Ethique est une capacité propre à juger ses actes et à les orienter vers
les objectifs les plus élevés. De ce point de vue, elle est source de libération :

 libération par la lutte contre des anti-valeurs;

 libération par la revalorisation du type d’homme digne. Respectueux des valeurs


spirituelles, morales et culturelles.

Enfin, L’Ethique est promotrice du développement et est susceptible de jeter les bases de
l’harmonie, de l’ordre et de la paix.

Il y a lieu de rappeler que l’Ethique, est une partie de la Philosophie. Cette dernière est
généralement définie comme la recherche passionnée de la «vérité», elle est une réflexion
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critique sur l’homme et sur sa situation dans le monde Socrate a dit «l’homme. Connais—toi
toi—mémo ».

N.B. : En dehors de l’Ethique, la Philosophie comprend aussi la Métaphysique


(connaissance la plus fondamentale de l’être en tant qu’être) ; la Logique (science qui
détermine les règles de pensée par lesquelles on peut atteindre la vérité) et l’Epistémologie
(réflexion critique sur la connaissance scientifique).

B. Déontologie

Mot d’origine grecque « deon» « dei» signifiant devoir ou ce qu’il faut faire. C’est donc l’étude
des devoirs correspondant à telle ou telle profession c’est-à-dire ce qu’il faut appliquer ou
vivre et (ou respecter).

Autrement dit, la déontologie est une science bâtie sur un ensemble de règles qui régissent
les devoirs à remplir dans une profession donnée.

Pour ce qui nous concerne, la déontologie permet de dégager un ensemble de règles


souples devant orienter les rapports entre individus au sein de la communauté des
géoscientifiques d’une part et entre les géoscientifiques et la société d’autre part.

C. Professionnel(le)

Ce qui est relatif à chaque profession Partant une « déontologie professionnelle » appliquée
aux Sciences de la Terre obligerait par exemple le géologue ou le géographe à exercer sa
profession selon les règles de l’art ou mieux à faire la promotion de son métier.

Pour conclure, on peut dire que le privilège de la pratique professionnelle exige une
connaissance professionnelle, une responsabilité professionnelle ainsi qu’une moralité
professionnelle.

0.2 OBJECTIF DU COURS

Les deux disciplines à savoir Ethique et Déontologie Professionnel constituent un ensemble


cohérent de valeurs, règles et connaissances qui influencent de façon importante le savoir-
être (comportements, attitudes...) des hommes engagés dans une profession donnée, ainsi
que leur savoir-faire ç’est-à-dire le choix des solutions aux problèmes posés par la pratique
professionnelle.

Dans Le domaine des Sciences de la terre, le cours d’Ethique et Déontologie Professionnelle


est une somme de réflexions élaborée à partir des réalités. De terrain, se rapportant aux
droits, devoirs et obligations (d’ordre tant professionnel, moral que spirituel) du géologue et
du géographe dans l’exercice effectif de ses fonctions et ce, quelle que soit sa casquette
d’employé ou d’employeur (conducteur d’hommes. Entrepreneur, créateur d’emplois).
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Le présent cours n’est ni un prêt-à-porter, ni un enseignement ex – cathedra, son contenu


sujet à la « métasomatose », se veut plus dynamique.

La finalité visée est l’amélioration de la qualité du « produit » à mettre sur le marché, les
ressources humaines géologues et géographes.

En effet, ce que notre Société congolaise a de meilleur à offrir à elle-même, à l’Afrique et à


l’Humanité, c’est la qualité des hommes et des femmes qu’elle forme en fonction de ses
ambitions dont la libération du sous-développement.

A l’heure actuelle de la mondialisation, le monde est devenu ce « village planétaire» au sein


duquel notre présence doit être effective.

0.3 FINALITE DES SCIENCES EN GENERAL ET DES SCIENCES DE LA TERRE EN


PARTICULIER

La science est une activité propre l’homme. C’est un effort pénible, dur, ascensionnel qui
porte l’homme au-dessus de lui-même et le rend capable d’humaniser ci d’harmoniser son
milieu par un acte suprême d’union avec lui chaque science engendre une vérité qui nous
permet de saisir une face de la réalité du monde Pour qu’il y ait science, il importe que tout
homme capable fasse ou refasse l’expérience d’une rencontre génératrice de vérité avec
une face du monde la vérité est une création de l’homme par sa rencontre avec le monde.

D’après DESCARTES, c’est dans le doute que l’homme trouve sa vérité indiscutable, d’où
l’adage « à chacun sa vérité».

Aussi, toutes les disciplines scientifiques sont autant de moments d’efforts qui convergent
tous vers le mouvement plus général qui nous pousse à la connaissance de l’univers.

D’où les Sciences de la Terre sont des disciplines plutôt attachantes qui offrent des voies
privilégiées vers deux des plus anciennes aspirations de l’homme compréhension de I’
univers dans lequel il vit et maitrise de son milieu.

A. Le pourquoi des sciences géologiques et géographiques

Avec le recul, l’on s’aperçoit que le principal facteur de stimulation des études géologiques
conventionnelles fut le besoin très intensifié d’exploitation systématique des substances
minérales de base une grande échelle. Discipline de raisonnement et d’observation, la
géologie est une science de synthèse dont le contenu dépasse les frontières nationales: en
tant que telle, elle est de valeur universelle les temps géologiques exprimés en Ga et Ma
sont les plus longs ; les fossiles, témoins de changements jalonnant l’évolution de la
biosphère, de l’atmosphère et de l’hydrosphère, illustrent à suffisance ces intervalles
géochronologiques appelés: éons (de 500Ma à 2.5Ga). ères (200Ma à 1Ga), périodes
(plusieurs dizaines de Ma), étages.... de l’Echelle Stratigraphique Internationale.
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Quant à la géographie, elle est et reste une science de l’espace, l’espace en tant
qu’expression de l’actuel. C’est une discipline reconnue comme l’une des porteuses de
culture civique et de préparation à la vie active et responsable dans les divers secteurs de
direction des affaires et de la politique.

Les voies majeures de la géographie peuvent être regroupées dans trois modules:

 une géographie régionale (de microanalyse directe) ;

 une géographie générale allant du particulier à l’universel;

 une géographie universelle.

De ces tendances majeures, on peut cibler quelques aspects par illustratif :

 une géographie urbaine (qui a adopté un binôme « centre/périphérie ») née d’une


urbanisation mal contrôlée ;

 une géographie coloniale née à l’époque des empires qui traduit des articulations
entre la métropole et les territoires d’outre – mer ;

 une géographie de l’inégal développèrent (pour les pays en voie de développement)


mettant en évidence les inégalités de vitesse de marche de développèrent.

Pour saisir le pourquoi des Sciences de la terre, il est bon que nous appesantions un
moment sur rapport de ces sciences a la vie et au cadre de vie, leur contribution à une
politique d’aménagement du territoire et leur rôle décisif dans l’approvisionnement en
matières minérales de base.

8. Vie, cadre ale vie et Sciences de La Terre

La géologie et la géographie sont bel et bien des Sciences dc la Terre or la terre est la
nourricière et la protectrice des hommes. Ces deux disciples dans certains de leurs aspects
conduisent à une bonne gestion de notre patrimoine commun, le « sol » (amélioration de sa
composition, lutte anti—érosive. drainage ou. irrigation des terres incultes).

La géologie et la géographie amènent au respect de grands équilibres de la nature (fixer les


limites à l’action de l’homme sur la nature).

C. Aménagement du territoire et Sciences de la Terre

L’objectif est de réaliser un aménagement harmonieux du milieu par :

 l’utilisation rationnelle de l’espace (orienter l’implantation des activités humaines) ;


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 l’évaluation des conséquences prévisibles pour le sol et le sous-sol de certain projets


miniers (d’où l’obligation de la reconstitution des paysages affectés par l’activité
économique) ;

 la prévision si possible des cataclysmes naturels

Enfin, le rôle des Sciences de la Terre dans le développement économique d’un pays est
indéniable. Comme on le sait le grand enjeu de la géologie reste les matières minérales de
base, essentielles au développement industriel et au développement économique en
général. La géologie a pu montrer qu’il y a une gestion rationnelle des ressources mondiales.
Aujourd’hui, la géologie étend le limites du domaine ouvert à la prospection et a l’exploitation
des ressources : fond océanique, talus et marge continentaux, sous-sol profond des
continents, etc. selon un adage « Les océans sont la jeunesse du monde alors que les
continents en constituent la mémoire ». La géologie a montré aussi que l’on peut procéder à
une récupération optimale des ressources souterraines en améliorant les techniques
d’extraction et de traitement de ces minerais. De même, la mise en commun de l’information
géologique et son stockage de façon accessible permettent d’accéder au ressources
(métaux, matériaux, énergie) à moindre coût.
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CHAPITRE I : DE LA VOCATION A LA CARRIERE

1.1. GENERALITES

Par vocation on entend une aptitude spéciale ou un penchant pour une profession donnée.
En effet, le «connais-toi toi-même » de Socrate n’est pas seulement la clef de la morale, il
est aussi celle de toute vocation. Etre appelé à quelque chose, c’est se voir marqué un
chemin à soi, dans l’ampleur de la voie humaine.

La vocation de l’Homme est de soumettre en lui la nature à l’esprit : si bien qu’avoir une
vocation c’est avoir l’obligation du parfait. Mais en tout état de cause, la vocation emplit nos
ressources, elle ne les crée pas.

1.2. VOCATION POUR LES SCIENCES DE LA TERRE

Cette vocation particulière vise l’aptitude à être formé de manière à pouvoir exercer dans le
domaine des Sciences de la Terre. Aussi, parler de vocation dans ce domaine, c’est penser
à des dizaines voire des centaines de jeunes étudiants qui veulent faire du travail de
géoscientifique leur vie professionnelle.

Comme on le voit, entre la vocation et l’exercice professionnel, il étape obligée de la


formation.

A ce sujet, il y a lieu de s’interroger à présent sur ce qui pousse les étudiants à embrasser
les études en Sciences de la terre.

Les motivations sont nombreuses et varient d’un étudiant à un autre. A titre d’exemples,
nous mentionnons les cas ci-après:

 Un jeune qui a grandi dans un environnement « minier » est plus enclin à s’orienter
vers les études géologiques et minières.

 Le mode d’organisation des sociétés minières a une certaine époque de prospérité a


dû exercer une certaine fascination sur les jeunes et conditionner parfois leur choix
des études à entreprendre.

 Le gros lot des étudiants viennent découvrir les géosciences à l’Université, et le


manque de places disponibles dans d’autres filières aidant, ils s’engagent tout à fait
au hasard dans les Sciences de la Terre.

Au vu de ces exemples, il y a donc lieu de signaler la carence en matière d’informations sur


les géosciences. Aussi, des exposés de vulgarisation à l’intention des jeunes finalistes du
secondaire devraient être intensifiés.

La vocation de géoscientifique naît d’abord de l’attrait exercé par le métier de géologie ou de


géographe. Cet appel doit être soutenu par d’autre paramètres tels que le goût à
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l’observation, le gout à la vie plein air (forêt, brousse,…), le goût des voyages, la condition
physique, l’aptitude à être « bon berger » ou meneur d’hommes.

Ces préalables étant acquises, l’appelée doit passer par une période de l’information,
laquelle doit contribuer à la réussite professionnelle dans la mesure où elle vise à modeler
des êtres « bien dans leur peau », à développer l’aptitude à la communication, à faire
acquérir la capacité de contact positif avec autrui.

La formation à assurer doit produire :

 Des hommes créatifs à même d’imaginer des solutions nouvelles dans des sociétés
en crise ;

 Des hommes ayant un sens aigu de la solidarité humaine et du service

L’école doit développer au maximum des aptitudes diversifiées, assurer un équilibre


harmonieux entre la formation générale et la spécialisation et renforcer autant que possible
les capacités d’adaptation des jeunes. Cette préoccupation rencontre l’avis de la plupart
d’employeurs et chefs d’entreprises qui suggèrent :

 Qu’il soit développé chez l’étudiant géographe ou géologue les qualités d’adaptation
et la capacité à assimiler en cours de carrière des techniques et méthodes
nouvelles ;

 Qu’il soit développé d’une façon générale les aptitudes fondamentales nécessaires
aux géoscientifiques praticiens, plutôt que l’acquisition pure et simple de la
connaissance proprement dite.

A propos de l’adaptation, il y a lieu de noter l’adage ci-après :

« il y a deux voies de survie pour l’homme : la lutte et l’adaptation. Et l’adaptation est souvent
la plus efficace ».

Dans la nature, l’eau cède au couteau sans que le couteau ne puisse la trancher ; elle est
donc invulnérable parce qu’elle cède.

1.3. INTEGRATION DES VALEURS ETHIQUES UNIVERSELLES A L’EXERCICE DE LA


FONCTION DE GEOSCIENTIFIQUE

Si nous figurons parmi les peuples dits pauvres c’est parce qu’il nous manque une attitude et
surtout une volonté d’accomplir, d’appliquer et d’enseigner à nos enfants un certain nombre
de principes de base qui sont notamment :

 L’éthique comme principe primordial ;

 L’intégrité ;
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 La responsabilité ;

 Le respect des lois et règlements ;

 le respect des droits des autres ;

 L’amour du travail bien fait ;

 l’effort à l’épargne et à l’investissement ;

 le désir de dépassement ;

 la ponctualité.

Avant de pouvoir analyser les valeurs éthiques universelles, il est bon de jeter un regard sur
les tendances supérieures de l’homme.

Le terme « tendance » désigne une puissance intime qui oriente le moi ver un objet
spécifique. La tendance est différente de l’Instinct, car ce dernier est rigide alors que la
tendance est plastique (la plasticité est la propriété à être modifiée sous l’influence de
certaines stimulations du milieu ambiant).

Les tendances sont qualifiées de supérieures à cause de l’élévation de leur objet sur
l’échelle des valeurs.

A tire d ‘exemples, nous pouvons citer l’instinct de conservation qui pousse l’Homme à
manger et b boire alors que les tendances à la gourmandise et à l’ivrognerie sont plutôt des
dépravations. Il y a aussi l’instinct de reproduction qui conditionne l’acte génital, alors que les
tendances à l’impudicité sont des vices. Dans cet ordre d’idées, les tendances la coquetterie,
à la tendresse, à la volupté des yeux sont des moyens.

Règle morale constituent des garde-fous vis-à-vis des tendances inférieurs ; la moralité étant
une victoire de l’esprit sur la nature (la vie morale étant inséparable de la nature). Le Monde
est représenté par la nature alors que l’homme c’est l’ensemble constitué par l’Esprit et la
Nature c’est-à-dire la Chair).

En revenant aux Sciences de la Terre, il y a lieu de souligner que la Géologie et la


Géographie sont aussi bien des disciplines que des professions. Or les privilèges d’une
pratique professionnelle peuvent être perçus en termes de connaissance professionnelle ou
technique et de moralité professionnelle de la part du praticien.

Aussi, les valeurs éthiques sont liées à l’exercice de la profession de géoscientifique comme
à tout autre domaine de la science. Cependant, quel que soit le secteur scientifique
concerné, le combat pour l’ordre éthique est un combat pour la vérité, pour la liberté, bref le
combat pour l’homme.
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A. Valeurs éthiques de la connaissance

Il est établi que le savoir – faire pour culminer dans le savoir – être. Donc du géoscientifique,
on exigera :

A.1. La compétence et l’efficacité

En effet, les géosciences sont des sciences de synthèse et de raisonnement. La


compétence et l’efficacité se traduisent par l’acquisition et l’intériorisation des
connaissances, mais surtout leur mobilisation adéquate par l’entrainement aux différentes
opérations mentales et le développement des méthodes de travail et de raisonnement.

A.2. la créativité

Au départ des connaissances et de la formation acquise, la créativité et la capacité


d’inventer des solutions originales et de comportements nouveaux. La créativité individuelle
ou collective fait d’une personne un agent de développement.

Un géologue peut se demander ce qu’il y a lieu de faire en cas d’épuisement des


ressources minérales (proposer le recours à des nouvelles méthodes de prospection)

A.3. Le sens critique et l’autocritique permettant une remise en question

Le géoscientifique doit être à même de revoir ses hypothèses, de distinguer les; déductions
des réalités

A.4. La rigueur intellectuelle

Elle se traduit par la profondeur dans la présentation des faits.

A.5. L’esprit de culture

Un géoscientifique doit être un homme ayant une bonne dose de culture, un homme de
dialogue, un peu poète, un peu philosophe.

B. Valeurs éthiques de modernité

Ces valeurs sont susceptibles de s’exprimer en termes de :

1° Disponibilité

C’est la disposition à réviser ses cadres de références, à faire preuve d’adaptabilité (par
exemple en cas de mutations ou d’expatriation).
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2° Liberté - responsabilité

C’est la capacité d’agir en pleine responsabilité dans des situations concrètes en en


respectant les libertés des autres et en assumant ses choix. Elle va du respect de l’autre au
sens large, du respect de la hiérarchie, et de l’acceptation de soi— même avec ses limites.

3° Rentabilité

La rentabilité est soit qualitative ou quantitative.

4° Compétitive

Elle s’exerce surtout entre les entreprises « rivales » dans la recherche et le gain de
marchés. En effet, la société actuelle utilise la compétition comme ressource pour augmenter
la productivité, l’efficacité et le rendement.

La compétition est une forme de lutte beaucoup plus raffinée qui oblige l’homme au combat,
elle est devenue l’un des grands mobiles de l’activité humaine. L’instinct de compétition nous
pousse à dépasser les autres, à les déclasser, les vaincre sinon à les abattre.

5° Organisation rationnelle

Elle doit se faire sentir dans la programmation des activités à réaliser, dans le respect de la
parole donnée ainsi que le respect des rendez-vous pris.

C. Valeurs éthiques d’ordre moral

1°Integrité, honnêteté, loyauté

Ces valeurs se traduisent par refus de la corruption, de ristourne, de la complicité dans le


mal (phénomène de « coopération »). L’honnêteté intellectuelle doit constituer le
soubassement de toute action.

Il existe en Afrique un pays dénommé « Pays des Hommes Intègres».

2° Fidélité et discrétion

Elles exigent que l’on soit attaché aux intérêts de l’entreprise que l’on soit fidèle dans les
moindres choses, fidèle à la vérité. L’aspect professionnel doit être Préservé.

3° Ponctualité et régularité

Ces valeurs couvrent le respect de l’heure et le respect des engagements. L’exactitude est la
politesse des rois ». La société japonaise est forgée sur le respect du temps. « Time is
money » disent les Américains.
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4° Dignité et Fierté

Elles débouchent au respect du soi-même quand on s accepte et que l’on s’assume, elles
excluent la prostitution intellectuelle.

5° Pureté morale et pudeur

La pudeur est un souci permanent de pureté. Ces deux valeurs s’opposent à toute sorte
d’impudicité en tout temps et en tout lieu.

6° Bonté et sociabilité

La bonté est une disposition à s’intéresser à autrui, à lui témoigner de l’attachement de la


sympathie, à respecter ses droits et intérêts, à sacrifier au besoin ses propres intérêts pour
ne pas lui nuire.

La sociabilité est la disposition à capter l’attention, l’intérêt ou la sympathie de ses


semblables.

A l’opposé de la bonté on trouve la haine: un sentiment destructif qu’il faut absolument


bannir de notre cœur.

La bonté et la sociabilité s’exercent au sein d’une équipe ou à la tête d’une équipe.

7° tolérance et pardon

La tolérance nous amène à subir l’autre (ses pensées. ses actes bons ou mauvais) sans
jamais le blesser (en le ménageant). Nous apprenons à céder à l’autre quand la
susceptibilité est en jeu (deux amours propres confrontent).

L’Homme tolérant doit savoir plier comme le roseau sous la force du vent que de défier la
tempête et être déracine comme le chêne.

L’exemple de la tolérance nous est donne par l’eau qui cède au couteau sans que le couteau
ne puisse la trancher ; elle est invulnérable parce qu’elle cède. Le pardon s’oppose à la
rancune ; il est une « puissance qui libère ».

Signalons enfin que les valeurs éthiques d’ordre moral rendent un homme hautement
crédible dans la société.

D. valeurs éthiques de démocratie pluraliste

1° Liberté

Un homme libre est celui-là qui est libéré du déterminisme de la nature et des contraintes
socio-politiques brimant les libertés fondamentales.

Nous visons ici les deux formes de liberté:


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 Une liberté d’initiative qui s’exerce dans le choix et conduit l’homme à opter le bien;

 Une liberté de pouvoir qui suscite une action exempte d’obstacles et qui amène
l’homme à atteindre le bien.

Le droit à la liberté est plus difficile à exercer que la soumission à l’esclavage. Le prix de la
liberté peut aller jusqu’au sacrifice suprême. Mais toute liberté se paie d’une contrainte.

2° Justice

C’est l’harmonisation des devoirs et droits en vue de l’harmonisation des rapports sociaux
(exemple justice distributive).

3° solidarité humaine (autonomie-solidarité)

C’est la capacité de prendre des décisions après un examen personnel de la situation. Elle
se caractérise par une prise de responsabilité, un choix (politique, syndical, philosophique...)
qui conduit à l’engagement.

4° Responsabilité professionnelle

Elle se concrétise par l’amour de son métier et se traduit par les affirmations telles que
« j’assume mes actes » ou « mes actes me Sont imputables »

5° Impartialité

Elle se traduit par toutes formes de discrimination (racisme, tribalisme) dans les choix à
opérer (élections, promotions, engagements…).

6° Egalité

L’égalité exclut les préjugés. La Charte des Droits de l’Homme proclame que « Tous
hommes naissent égaux » les conditions existentielles font que les hommes naissent
Inégaux ; l’inégalité de naissance résulte des dispositions et aptitudes

7° Ecoute de l’autre

Cette valeur permet de rendre un jugement sans parti pris. Elle favorisé l’harmonie au sein
d’un groupe.

8° acceptation de la sanction

Positive ou négative, toute sanction sera le support de la vie morale.

L’examen des valeurs éthiques de démocratie nous amène à affirmer que l’autorité doit
plutôt prendre sa source dans une véritable supériorité intellectuelle, technique et morale.
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La valeur d’un individu doit être appréciée aussi bien du point de vue de l’absolu que du
point de vue social. L’adoption des valeurs éthiques de démocratie aboutit à l’établissement
d’une société d’hommes libres, créatifs et organisés harmonieusement.

De même, l’homme appelé à transformer la nouvelle société doit être un citoyen


responsable, patriote, privilégiant l’intérêt général. II doit faire preuve d’un sens éthique élevé
et se soucier de la pratique du bien. II doit se conformer à une culture de la liberté et de
l’autonomie. Il doit faire preuve de créativité et du sens de l’initiative. Enfin il doit avoir le
souci de la tolérance et l’esprit de solidarité.

E. Valeurs éthiques en rapport avec les professions libérales

I. Bonne foi

Cette valeur oblige à agir strictement pour le compte de ses clients en qualité de mandataire
ou d’agent de bonne foi.

2° Publicité

Elle doit Etre faite de manière à maintenir la dignité de la profession il est contraire au bon
usage de se faire de la publicité en vantant ses propres mérites en des termes trompeurs ou
d’une façon qui manque de dignité.

3° Concurrence en matière d’honoraire

Elle est contraire au bon usage professionnel.

1.4. INTERVENTAIRE DES DEBOUCHES DANS LE DOMAINE DES SCIENCES DE LA


TERRE ET CONDITIONS D’ACCES AUX EMPLOIS

DESSIN

b) Débouchés du géographe

1° Services publics:

 Institut Géographique du Congo;

 Hôtel de Ville (urbanisme et habitat);

 Régies de Distribution d’eau, Voies Aériennes, Voies Maritimes, Voies Fluviales;

 METTELSAT;

 Office de Voiries et Drainage;

 Office des Routes;

 Bureau d’Etudes et d’Aménagement Urbain:


19

 Service National d’Hydraulique Rural:

 Programme National d’Assainissement,

 Office National de Transport;

 Société Nationale de Chemins de Fer du Congo:

 Lignes Aériennes Congolaises;

 Ministères (Environnement Travaux Publics et Aménagement du Territoire,


Agriculture, Pêche, Elevage, Economie, Affaires Foncières, Tourisme, Transport et
Communications, Plan, Défense Nationale, Développement Rural, Culture et Arts,
Mines et Energie,...);

 Parcs nationaux;

 Musées:

 Recherche scientifique (Instituts et Centres de Recherches, Universités.

 Enseignement (Secondaire, Supérieur et Universitaire).

2° Organismes internationaux en qualité de consultant ou d’Expert Indépendant :

PNUE, PNUD), UNESCO, FAO, OUA, ONU, UNICEF. USAID. OMM. CPGL, Banque
Mondiale, Croix Rouge, etc.

3° Bureaux d’Etudes Privés

1.4.2. De l’accès aux emplois

Dans une situation idéale, l’accès à l’emploi est facilité par l’existence d’un contact suivi
entre l’Université en tant qu’institution formatrice et le monde de travail comme système
utilisateur.

Fort malheureusement, nous assistons à un « dialogue » à sens unique En effet, le monde


de travail ou le monde économique de manière spécifique définit ses besoins et l’Université
s’efforce tant bien que mal d’adapter les formations qu’elle dispense.

Dès l’instant où la vocation vers les Sciences de la Terre est confirmée et la formation
adéquate acquise, le diplôme constitue bien sûr le premier critère pour accéder à un emploi.

Cependant, un diplômé « frais émoulu» de l’Université ne constitue pas un produit fini


immédiatement utilisable; il lui faut un temps de rodage de trois à six mois suivant le type
d’entreprises.
20

Certains employeurs, très préoccupés par la rentabilité immédiate de leurs entreprises


évitent de s’encombrer des jeunes diplômés encore inexpérimentés et exigent de ce fait une
certaine expérience ; ce qui constitue un cercle vicieux.

La seule manière de vaincre cet obstacle consiste à repenser, au niveau de la société


globale, la hiérarchie des valeurs en réaffirmant la primauté de l’Homme sur l’économie. La
grande question étant celle de savoir quelles sont les adaptations à apporter au système
économique en vue de mieux utiliser les aptitudes des jeunes et des adultes.

Sur le plan pratique; la procédure à suivre par le candidat à la recherche de l’emploi est la
suivante:

 répertorier les organismes ou entreprises susceptibles d’engager les hommes de son


profil;

 parcourir les annonces d’offre d’emplois dans les journaux ou aller prendre des
renseignements à la source;

 se renseigner également sur les activités et situations de ces entreprises;

 constituer un dossier complet de demande d’emploi comprenant une lettre d’intention,


un curriculum vitae ainsi que la copie du diplôme ou document tenant Lieu

Il y a lieu de signaler que certaines entreprises organisent des tests psycho – techniques ou
simplement des interviews pour sélectionner des candidats. Il est donc souhaitable de se
familiariser avec les différents types de tests.

Etant donné l’importance que revêt la constitution d’un dossier, nous allons nous pencher
notamment sur la composition de la lettre d’accompagnement et l’élaboration d’un curriculum
vitae.

a. Lettre d’accompagnement

Elle est adressée à l’employeur en réponse à une annonce ou pour se renseigner au sujet
des emplois disponibles. Dans le même ordre d’idées, cette lettre peu avoir comme finalité
de solliciter une entrevue ou encore demander à l’employeur de vous mettre sur la liste
d’attente des candidats au cas où il n’y a pas d’emplois disponibles.

Pour être efficace, la lettre de demande d’emploi doit inclure les points suivants :

 le poste que vous désirez ;

 la mesure de votre connaissance de l’organisme ;

 une description de votre niveau d’études et de votre personnalité qui ont un rapport
avec le poste et l’organisme ;
21

 une demande d’entrevue.

Nous donnons ci—après quelques recettes pour améliorer le contenu de votre lettre.

a) A qui doit-on adresser la lettre de demande d’emploi ?

A ce sujet, il y a lieu de se renseigner sur les habitudes de chaque organisme (il peut s’agir
du Président Directeur Général, du Directeur Général, du Directeur Chef de Service, du
Directeur du personnel ou Directeur des Ressources humaines).

b) Il faut veiller au style et tout faire pour éviter les fautes d’orthographe.

e) Bien préciser l’objet de la lettre.

d) Choisir les formules de politesse.

e) Bannir certaines expressions ou tournures des phrases telles que votre candidat, votre
futur employé, je voudrais apporter une pierre à la reconstruction de notre pays,…

f) Bien mentionner votre adresse et vous assurer que toute correspondance vous adressée
pourra vous parvenir.

g) Signaler les documents joints dans la lettre

h) Certains détails méritent d’être aussi précisés : à partir de quand êtes—vous disponible
pour débuter, pour quelle raison avez-vous abandonné le dernier emploi, comment avez-
vous su qu’il y a vacance d’emploi, pourquoi voulez- vous faire partie de l’organisme,…

b. curriculum vitae(C.V)

Dans l’élaboration d’un C.V. il y a des choses à savoir, des choses à observer et des choses
à éviter.

1° Cinq choses à savoir:

a) Le CV est votre histoire personnelle, il est un inventaire général de tes études et postes
déjà occupés, il vise à faire remarquer vos performances.

b) Le C.V. Parlera pour vous en votre absence.

C) Le C.V. doit être rédigé dans un style positif et présenter votre passé sous un jour
favorable.

d) Les principaux éléments d’un C.V. soit:

 les détails personnels;

 les études;
22

 l’expérience de travail;

 les activités et intérêts.

e) Le C.V. peut être chronologique (mettre les activités récentes en tête de liste), narratif
(sous forme d’une histoire continue), centré sur les fonctions occupées (plutôt que sur les
écoles ou les employeurs), mixte ou de «votre cru » (ex. cas des artistes qui mettront en
exergue la créativité et l’originalité).

2° Cinq choses à observer

a) Faire valoir vos principaux succès

b) Choisir des personnes de référence sérieuses ainsi que les recommandations éventuelles
des personnalités du domaine connues par l’employeur et contractables par lui.

Assurez-vous que ces personnes sont disposées à répondre aux demandes de l’employeur
et qu’elles présentent des garanties d’honorabilité, de moralité et de compétence.

c) Soigner la forme et la présentation du C.V. de même que la reproduction ; consacrez y le


temps et l’argent nécessaires.

d) Veiller à la date de votre C.V. (pas de C.V. de l’année dernière pour une demande de
cette année). Ne pas oublier de signer le C.V.

e) Si vous recevez des lettres de refus à votre demande, prière d’examiner sévèrement voire
C.V. Faites-vous assister par quelqu’un d’expérimenté dans l’élaboration de votre C.V.

3° Cinq choses à éviter

a) Le C.V. ne doit pas être trop long, soyez bref et précis (plus ou IflOins deux pages
constituent déjà une bonne moyenne)

b) Cependant, le C.V. ne doit pas être d’une brièveté excessive escamotant la description
des fonctions assumées.

c) Le C.V. ne doit pas contenir des détails dénués d’intérêt

d) Le C.V. n’est pas un document où vous devez vous montrer trop modeste ni vous sous-
estimer ni vous excuser.

e) Le C.V. ne doit pas contenir des intervalles (des périodes) non expliqués susceptibles de
provoquer des questions de la part du lecteur.

Remarques en rapport avec le CV.

 les détails personnels sont: nom, adresse, n° tél., état civil, date et lieu de naissance.
Nationalité (taille, poids, santé pour certains emplois).
23

 Les études faites: il y a lieu de mentionner le nom de l’établissement, la période


durant laquelle vous y avez été, le champ de spécialisation, le grade ou diplôme
obtenu.

 Les emplois antérieurs: périodes d’emploi, nom et adresse de l’employeur, fonctions


exercées, brève description des responsabilités.

 Les activités et intérêts, il s’agit des clubs auxquels sous appartenez, les sports
exerces, les postes auxquels on vous à élu, les organisations professionnelles.
24

Chapitre 2 : ANALYSE DES COMPORTEMENTS-TYPE D’UN GEOSCIENTIFIQIJE DANS


L’EXERCICE DE SES FONCTIONS

Ce chapitre se propose de passer en revue les comportements dits professionnels» que


devrait adopter un géoscientifique placé dans son cadre naturel de travail qui peut être le
terrain, le laboratoire ou le bureau.

En tout état de cause, le comportement du géoscientifique est fonction de la nature du


secteur où il exerce suivant les cas ce comportement sera soit libéral, réservé ou totalement
fermé.

Il y a lieu de noter que les exigences du patron (employeur) vis—à—vis d’un cadre de
commandement expérimenté rie sont pas les mêmes qu’envers un agent subalterne ou un
simple débutant.

2.1. COMPORTENIENT SUR LE LIEU DE TRAVAIL

De manière générale, l’employeur est tenu au respect de la législation sociale relative au


contrat de travail et à la convention collective.

L’on insiste de plus en plus sur l’humanisation des rapports enfle l’employé et l’employeur,
sur le culte du travail bien fait (travail assidu et continu) comme facteurs de développement
de l’entreprise.

Les valeurs éthiques de discipline, de serviabilité (et non de servilité), de politesse, de


dévouement, sont mises en exergue au sein des entreprises. Les rapports entre collègues
(rapports horizontaux) ou les rapports entre la haute hiérarchie et les subalternes (rapports
verticaux) exigent beaucoup de doigté.

A) Au niveau du terrain

Dans le domaine des Sciences de la Terre, le terrain se prépare il exige une bonne
organisation de base et des moyens matériels suffisants.

A l’aide des documents (dont les cartes administratives, topographiques, géologiques ...)
l’homme de terrain doit pouvoir se localiser avec précision de manière à pouvoir loger toute
observation qu’elle soit d’ordre géologique, géomorphologique ou simplement géographique.

Il est exigé de l’homme de terrain une gestion orthodoxe du matériel de terrain (véhicules,
matériel de prospection, matériel de camping. cantine pharmaceutique, matériel fluvial,
provisions alimentaires, armes à feu. etc).

A titre illustratif, nous donnons ci-dessous quelques articles qui complètent l’équipement
personnel de terrain (la liste n’est pas exhaustive) :

 sac à dos ou musette ;


25

 carnets de terrain;

 papier calque;

 bics, marqueurs, crayons de couleur;

 sachets pour échantillons;

 marteau, boussole, loupe;

 altimètre, burin, scie;

 jumelles, lunettes protectrices;

 aimant canif, plaque en porcelaine;

 éprouvettes et réactifs secs et liquides ;

 porte-cartes imperméable;

 ruban à mesurer ;

 appareil de photos;

 gants, chapeau, paire de boues ;

 scintillomètre. podomètre;

 armes à feu (si l’on a le permis de port d’armes) ;

 équipement pour la main-d’œuvre (pioches, pelles, pics. machettes, haches).

Il y a nécessité à compléter la documentation avec les photos aériennes.

B) Au laboratoire

Le travail de laboratoire couvre notamment la cartographie (élaboration des cartes sur base
des observations réalisées sur terrain), les analyses sédimentologiques, chimiques et
géochimiques, pétrographique, minéralogiques, métallographiques et minéralurgiques.

Il importe de s’informer du règlement interne du laboratoire, de veille à la propreté et à la


maintenance (prévenir par exemple les inondations, les courts- circuits ...), de rester courtois
avec les laborantins et avec les femmes d’ouvrages.

C) Au bureau

Le séjour du géoscientifique au bureau est généralement consacré à la rédaction des


rapports, à la préparation des exposés.
26

Ayez toujours l’habitude de rédiger des mémos sur toute rencontre de service. La
géoscientifique doit maîtriser l’expression écrite c’est-à-dire l’art de la rédaction géologique
ou géographique ainsi que l’art de présenter des exposes ou communications scientifiques
(l’expression orale).

Du point de vue du style, il est toujours conseillé de s’inspirer des rapports antérieurs
approuvés par l’entreprise.

2.2. COMPORTEMENT - TYPE SUIVANT A SPECIFICITE DLI SECTEUR OU L’ON


EXERCE

Pour illustrer notre propos, nous allons prendre en compte à titre d’exemple quarte cas.

a) Au sein d’une entreprise du type société minière.

 L’objectif visé est aussi bien quantitatif que qualitatif (quantité et qualité de la matière
produite) ;

 L’accent n’est pas mis sur la recherche scientifique de type fondamental ;

 Quand bien même la recherche scientifique peut être tolérée, mais la publication des
résultats de recherche est subordonnée à un accord préalable de la haute direction;

 L’obéissance aux ordres est de rigueur de la base au sommet ;

 La notion de secret professionnel est vécue dans toute sa dimension ;

 Le géoscientifique est prié de ne pas piétiner les plates-bandes des autres


spécialistes (mineurs, métallurgistes, chimistes…), mais il lui est demandé d’assurer
une bonne collaboration et une bonne cohabitation. Cependant, en l’absence des
spécialistes des disciplines connexes, il sera parfois demandé au géoscientifique
d’assurer des tâches qui débordent le cadre strict de la géoscience.

Enfin, il convient de signaler que dans la plupart de nos sociétés minières en pleine crise, il
sera demandé au géoscientifique d’utiliser convenablement les moyens disponibles (moyens
de bord) pour obtenir un maximum de rendement

b) Au sein Service public tel que le Bureau d’Etudes et d’Aménagement Urbain (BEAU)

Le travail au sein du BEAU fait appel à plusieurs disciplines (économie géographie,


démographie, topographie, sociologie. etc.) ; l’accent est mis sur la complémentarité entre
disciplines et l’harmonisation des rapports entre spécialistes.

C) Au sein d’une structure ministérielle tel que le Ministère des Mines

Les services du géoscientifique sont attendus dans la direction de géologie, dans les
services spécialisés tels que la Cellule Technique de Coordination et de Planification
27

Minière, le Cadastre minier, le Centre d’Evaluation et d’Expertise des substances minérales,


le Service de Small Scale Mining (SEASCAM). etc.

Le géoscientfique interviendra notamment dans l’application des textes tels que le Code
Minier.

d) Au sein d’un Service géologique art sens large ou d’un Institut Géographique

Les tâches dévolues au géoscientifique conduisent à l’élaboration des cartes (géologiques,


topographiques, géomorphologiques, geotechniques...) La recherche scientifique peut
s’articuler sur a genèse des gisements, les phénomènes naturels d’origine géologique (du
sens Large) ou les catastrophes naturels. Les programmes de recherche sont pluri—
disciplinaires. Dans ce type d’institutions, il y a lieu de différencier les travaux de routine
(exemple les expertises des substances minérales) d’avec les véritables projets de
recherche.

2.3. COMPORTEMENT-TYPE SELON L’ANCIENNETE DANS L’ENTREPRISE ET LA


NATURE DES FONCTIONS ASSUMEES

Nous considérons respectivement la situation d’un débutant comparativement à celle d’un


cadre.

— A un débutant, il est demandé :

 d’être régulier au travail ;

 d’avoir le souci d’intégration au sein des équipes opérationnelle ;

 de prendre un temps d’observation afin de s’imprégner des habitudes et traditions de


l’entreprise ;

 de savoir s’abaisser dignement pour mieux apprendre des ouvriers et des


techniciens ;

 de suivre la voie hiérarchique pour tout problème ;

 de respecter l’autorité (respect dû au chef fut – il votre collège)

 de renoncer momentanément aux revendications à caractère syndical.

- A un cadre, il est communément dit que ses intérêts s’identifient à ceux de l’entreprise.
Aussi un cadre n’a pas le droit de participer à des grèves ou tout mouvement à caractère
revendicatif II doit veillé à faire respecter le règlement de l’entreprise.

Le cadre doit être crédible ; cette crédibilité consiste à:

 ne pas donner une information dont il n’est pas sûr;


28

 ne rien promettre qu’on ne soit sûr de pouvoir tenir ;

 éviter des fausses interprétations;

 travailler sur base d’un dossier bien préparé (puiser des renseignements a des
sources sûres)

 reconnaître franchement son erreur par respect pour l’interlocuteur ;

 exprimer clairement ses opinions en cas de divergence avec les interlocuteurs.

N.B : Le cadre n’est pas à l’abri d’un assainissement.

2.4. IMAGINATION DANS LA VIE PROFESSIONNELLE

Dans une entreprise, il coexiste deux aspects contradictoires quant au monde d’organisation
du travail:

 d’une part, tout est codifié ; organisé, planifié; les responsables n’ont que peu
d’initiative à prendre;

 d’autre part, la rigidité du règlement le rend incapable à résoudre certains problèmes


et à dénouer certaines situations ; d’où la nécessite pour les responsables à faire
preuve d’imagination c’est-à-dire avoir un pouvoir créateur.

Quel est le profil de l’homme imaginatif?

 il est curieux c’est-à-dire qu’il a un esprit ouvert aux phénomènes extérieurs, il est
réfléchi et analyste des faits, des événements et des hommes.

 il s’étonne, se pose des questions, à un esprit en alerte cherchant de réponses ;

 Il se rappelle des faits grâce à sa mémoire qui stocke les informations et les idées
qu’il utilise an moment opportun ;

 Il est passionné dans la recherche des solutions nouvelles ;

 Il est optimiste et confiant en lui-nième ;

 Il sait mêler l’utile à l’agréable et ne se prive pas d’une pointe d’humour.

Comme on peut le voir, l’imagination est à la base du changement ; ce dernier concept


sous—entend un changement de mentalité, un changement de moralité et un changeaient
de management.

Dix règles pour ne rien changer

1. ignorer qu’il y a un problème.


29

2. s’il y a un problème, considérez que ce n’est pas le vôtre.

3. Si c’est votre problème, prouvez qu’il n’y a pas de solution

4. S’il y a une solution, soyez sûr d’être incapable de la trouver tout seul

5. Si vous recevez une solution, répondez par « Oui. mais… »

6. Si vous trouvez la solution, interdisez—vous de l’appliquer.

7. Si vous appliquez la solution, « essayez—la seulement » sans trop y croire.

8. Si vous échouez au premier essai, ne réfléchissez ni aux causes ni aux améliorations


possibles.

9. Si vous échouez au deuxième essai, dites-vous « jamais deux sans trois».

10. Si vous échouez au troisième essai, regrettez d’avoir voulu changé quelque chose et
recommencez le cycle en partant de la règle numéro 1.
30

Chapitre 3 : PROBLEMATIQUE DE L’ACQUISITION, DE L’UTILISATION ET DE LA


DIFFUSION DE L’INFORMATION DANS UNE ENTREPRISE: CAS DE L’INFORMATION
GEOSCIENTI FIQUE.

3.1. GENERALITES SUR L’INFORMATION PRISE AU SENS LARGE

 Pourquoi désire-t-on être informé? Le besoin d’être informe est motivé par :

o l’envie de comprendre ce qui se passe autour de soi dans l’intérêt de la tâche


qu’on exécute mais aussi pour sa sécurité;

o le conditionnement ou l’habitude à être inondé d’informations;

En tout état de cause, l’information rassure et rend l’ambiance meilleure au niveau de


l’entreprise.

 Sur quoi doit porter l’information ? Elle porte sur:

o le travail spécifique qu’on exécute au sein de son unité;

o la marche de l’entreprise (sa situation par rapport au marché et à la


concurrence ; ses projets d’avenir...);

o l’évolution du statut social du personnel, les perspectives de rémunération ou


d’avancement, les conditions de travail, l’hygiène, la sécurité etc.

o les problèmes qui se posent aux collaborateurs.

 Quels sont les quatre types d’information?

o Information descendante (de la haute hiérarchie vers la base) ;

o Information ascendante (du bas vers le haut de la hiérarchie) ;

o Information latérale (circulant de service à service, de collègue à collègue):

o Information syndicale diffusée par les responsables du syndicat opérationnel


dans l’entreprise.

 Comment se présente une bonne information?

o Elle concerne tous les échelons de la hiérarchie ;

o Elle se fait dans toutes les directions;

o Elle est au préalable distillée et de ce fait adaptée aux destinataires ;

o Elle est permanente;


31

o Elle est rapide,

o Elle est crédible c’est-à-dire sincère.

 Quelles informations doit-on divulguer?

À ce sujet, il y a lieu de noter que certaines informations constituent le secret professionnel


et de ce fait ne peuvent être divulguées

 Quels sont les canaux de transmission de l’information?

L’information se transmet par:

o des réunions régulières de service;

o des notes de service;

o un bulletin de liaison périodique ;

o des responsables qui de ce fait doivent être formés.

Remarque

Dans une entreprise, chacun étant producteur et consommateur de l’information, il y a


cependant lieu d’éviter l’amplification de la rumeur : Cette dernière est une information de
substitution qui se crée en cas d’absence d’information vraie. La rumeur engendre le
malaise, la crainte, la tension et le conflit Mais si la rumeur est néfaste, la sur – information
l’est aussi.

3.2. INFORMATION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE « IST »

Dans les pays en voie de développement, l’IST’ est une ressource que l’on n’a ni le droit
d’ignorer ni de gaspiller. Comme on le sait les PVD sont caractérisés par la rareté de
l’information tant sur les connaissances acquises que sur les résultats de la recherche en
plus il y a aussi rareté de l’information accumulée dans l’exécution des projets de
développement.

Cette situation des PVD se justifie entre autres par les faits suivants:

o l’argent est rare et l’acquisition de l’information coûte cher ;

o l’IST est de manière générale le résultat d’importants investissements qui ne peuvent


pas toujours être consentis par les PVD;

o l’absence de l’IST qui pousse les PVD à refaire les travaux de recherche déjà
accomplis.
32

Au niveau mondial, le problème majeur consiste à maîtriser cette masse d’informations de


façon à accéder aux renseignements les plus pertinents. En effet les informations qui nous
intéressent se trouvent éparpillées dans les journaux, dans les revues des entreprises, dans
les manuels classiques, revues spécialisées, périodiques, etc. Elles peuvent être transmises
à des colloques, séminaires et conférences entre professionnels. Ces rencontres constituent
des moments privilégiés pour La mise à jour immédiate des connaissances; elles sont aussi
stimulantes pour l’imagination et la créativité.

Du point de vue de l’utilité, l’acquisition d’ l’IST permet une mise à jour dans son domaine de
spécialisation ; elle permet aussi de faire le point avant de lancer un nouveau projet.

NB: La technologie ne se transfère pas, mais elle se vole.

3.3. TRAITEMENT DE L’INFORMATION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE

Il ne suffit pas de sélectionner l’information nécessaire à l’action, puis de la récolter, il faut


également l’organiser et l’analyser pour qu’elle puisse être vraiment utile.

Devant la masse d’informations sur chaque secteur d’activités professionnelles, le


scientifique devient incapable de la manipuler sans recours à l’informatique.

Aussi, grâce à l’informatique, des techniques nouvelles sont apparues permettant ainsi de
faire l’économie des bibliothèques exhaustives. Ces techniques sont basées sur l’existence
de banques de données contenant un grand nombre de références documentaires
auxquelles l’utilisateur accède grâce à un terminal (constitué d’un clavier, d’un écran et d’un
téléphone).

A ce sujet, il y a lieu de signaler l’existence à l’heure actuelle de l’internet (réseau mondial


d’échange d’informations sous forme électronique). Son utilisation d’étend à des secteurs
aussi variés que l’enseignement, la recherche, l’industrie, la culture etc. Notons cependant
que la barrière de langues est une des contraintes dans l’échange d’informations.

En dehors de l’informatique, il existe des annuaires de sources d’informations et des


périodiques de compilations, donnant des résumés concis des sujets traités. Ces annuaires
et périodiques permettent de savoir qui contacter et quoi demander.

Rappelons que le gouvernement a la mission d’organiser des centres de documentations


(bien coordonnées au niveau national) dans chaque secteur, car des informations recueillies,
il pourra contrôler des mines et élaborer une politique minière par exemple.

Il est indispensable que Le géoscientifique au début de sa carrière comprenne dès ses


premiers pas dans la pratique professionnelle, la nature des problèmes qui se posent aux
échelons supérieurs de la hiérarchie d’une entreprise; il sera ainsi mieux préparé à fournir
spontanément, par ses rapports et ses plans, une foule d’informations qu’il saura recueillir au
cours de son travail.
33

Comme on le sait, l’industrie minérale joue un rôle énorme dans l’industrie et l’économie
moderne ; d’où le géologue minier doit établir des relations entre la compréhension des
phénomènes économiques et les connaissances scientifiques appliquées.

Une base de données adéquate sur les ressources minérales disponibles est indispensable
pour pouvoir évaluer d’une manière aussi précise que possible, les possibilités futures en ce
qui concerne les méthodes et le calendrier d’exploitation de ces ressource minières non
renouvelables.

Le traitement de l’information géologique permet d’établir des corrélations, des


comparaisons, de simulations etc. Exemple: l’existence de plusieurs sondages dans la
cuvette centrale peut conduire à la modélisation du bassin sédimentaire.

Du côté géographique, les données sont aussi variables il s’agit des données
météorologiques, démographiques, des données sur l’utilisation du sol, de l’énergie, sur la
qualité de l’air ambiant, sur la structure urbaine.

Signalons enfin qu’un géoscientifique doit pouvoir s’intéresser à d’autres domaines tels que
la géologie extra-terrestre, la géologie marine, la géoéthique, etc.

En matière d’informations, l’idéal est de pouvoir constituer sa bibliothèque individuelle.

3.4. OPPORTUNITE ET MODALITES DE DIFFUSION DE L’INFORMATION

Certaines informations à caractère confidentiel ne peuvent être livrées sur la place publique
qu’après certains détails (de 5 à 10 ans). Un travail conçu et rédigé de manière collective
doit être sanctionne par une publication collective.

En matière de publications scientifiques (travaux rédiges compris), il est vivement conseillé


d’éviter des plagiats.
34

Chapitre 4 : QUELQUES REFLEXES INHERENTS AU METIER DE GEOSCIFNTIFIQUE

Tout au long de ce chapitre, il est question de suivre le géoscientifique dans les méandres
de sa profession en essayant de mettre en exergue les réflexes caractéristiques qu’il doit
développer face à certains problèmes concrets.

4.1. DOMAINE GEOLOGIQUE AU SENS STRICT

4. 1. 1. Exploration et reconnaissance géologique

La prospection générale comprend l’exploration et la reconnaissance son objectif est de


délimiter les zones où affleurent les formations favorables aux minéralisations utiles.

Pendant la chasse aux indices, le géologue minier doit se faire seconder par un prospecteur.
La tâche du géologue est de coordonner toutes les informations en vue d’établir une vue
géologique d’ensemble du secteur (carte géologique à grande échelle 1/50.000 ;
1/200.000) ; en outre, il oriente le prospecteur en le précédant sur le terrain, puis il suit pour
tirer parti de ses observations, de ses fouilles et de ses résultats afin décompléter la carte
géologique.

Rappelons que la cartographie géologique vise à établir les types de roches existant
(lithologie, stratigraphie, tectonique, ...) ainsi que les possibilités de trouver au milieu de ces
roches des gisements de minerais de valeur.

Le géologue est un éclaireur, il procède d’abord par prospection visuelle tout en pensant aux
structures favorables.

Le prospecteur par contre est un ratisseur méthodique d’un secteur ; il a en tête le


rendement de son équipe (nombre de points minéralisés découverts)

Comme on le voit, le géologue doit avoir une grande conscience professionnelle il doit avoir
une vision claire des démarches et procédures qui aboutisse à la démonstration d’un
gisement.

4.1.2. Prospection systématique

Le géologue procédera d’abord au levé très précis des affleurements (échelles 1/5000,
1/1000), au creusement des tranchées (2m de profondeur), au creusement de petits puits
(70 cm de diamètre, 3m de profondeur). Grâce aux tranchées et aux puits, on rencontre ainsi
des passes minéralisées.

Il est en outre recommandé au géologue de mettre à contribution des méthodes indirectes


de prospection c’est-à-dire les techniques modernes de prospection à savoir les méthodes
géophysiques, les méthodes géochimiques et les méthodes minéralogiques.
35

4.1.3. Evaluation des réserves

L’estimation des réserves se réduit à géométriser le gisement c’est – à – dire le ramener à


des formes géométriques simples dont on calcule le volume pour en déduire le tonnage ainsi
que le poids de la substance utile (volume x densités = tonnage ; tonnage x teneur moyenne
poids de la substance utile). Il revient donc au géologue le tonnage de minerai en place qui
pratiquement sera réduit ou augmenté selon la méthode d’exploitation et la géométrie propre
du gisement

4.1.4. Développement de gisement

Il comprend l’étude des gisements et la préparation à l’exploitation. Le développement se fait


par des travaux souterrains et par des sondages (carottage continu) afin de restituer la forme
de gisement. On peut ainsi apprécier l’extension de gisements.

C’est au cours de cette phase que ne l’on peut même installer des chantiers et faire le plan
d’urbanisme (prévoir les installations de surface tels que les maisons, les écoles, les terrains
de jeux etc.).

L’on insiste que le géologue fasse un bon diagnostic de roches et procède à une évaluation
visuelle soignée des teneurs afin de minimiser les coûts des analyses.

Enfin le géologue doit avoir à l’esprit que l’exploitation d un gisement vise avant tout la
réalisation d’un profit c’est-à-dire un bénéfice financier

4.2. DOMAINE GEOGRAPHIQUE

4.2.1. En matière de protection de l’environnement

Dans les disciplines géoscientifiques, la protection de l’environnement est un « domaine de


collaboration » c’est-à-dire interdisciplinaire impliquant tout aussi bien le géologue que le
géographe.

Les principales préoccupations portent sur la protection:

 des terres (lutte contre l’érosion des sols et la désertification);

 de l’atmosphère (en protégeant la couche d’ozone);

 des ressources en eau par une bonne gestion et ce, y compris les océans et le zones
côtières.

4.2.2. En matière d’aménagement des sites

L’aménagement des sites exige l’élaboration des projets les plus adaptés ayant comme
supports des cartes thématiques susceptibles d’orienter les opérations de reboisement (et
36

reforestation), d’hydraulique villageoise, de construction d’infrastructures sociales, des pistes


de desserte, du développement de l’artisanat local, des activités industrielles, agraires, etc.

Il convient de signaler qu’un urbanisme non maîtrisé constitue un danger même pour la
politique d’autosuffisance alimentaire. En effet les bidonvilles et zones de squattérisassions
constituent des dangers pour le développement économique et social des pays du tiers
monde. Il existe une articulation entre l’aménagement du territoire et la construction.

Il y a lieu de souligner ici le caractère interdisciplinaire de l’aménagement.

 l’aménagement des villes à besoin des géologues pour les forage d’eau;

 l’organisation de l’espace (construction des logements) fera appel aux géologues


pour la recherche des matériaux de construction

N.B.: En Afrique au sud du Sahara, à l’époque coloniale, la construction a tiré des leçons de
l’architecture autochtone en prenant en compte les raisons climatiques (chaleur) et les
raisons techniques (qualité des matériaux de construction locaux: pierres, briques, chaux, ...)
et des produits importes (ciment, béton armé). Signalons en outre que l’action de
construction fait de la communauté le « propre acteur de son développement ».

En liaison avec l’aménagement régional, il y a lieu d’insister sur l’utilisation des cartes
géomorphologiques détaillées. Celles-ci permettent :

 la figuration précise des formes de relief selon leur nature et leur âge ; les données
nécessaires sont à caractères morphologiques, structural, morphogénique,
chronologique ;

 la représentation des formations superficielles complétant ainsi l’information sur les


conditions actuelles et passées (cette représentation renseigne sur la dynamique
actuelle du relief).

Les spécialités intéressées sont notamment la pédologie, la géologie, la géotechnique,


l’hydrologie, l’altérologie et l’écologie.

Remarque : Dans les régions à dépendance minière, on devrait mettre en place une politique
de conversion économique en vue de permettre aux populations locales de vivre décemment
après épuisement des gisements.

4.3. LABORATION D’UN RAPPORT SCIENTIFIQUE OU TECHNIQUE

Comment rédiger un rapport ?

Deux aspects doivent retenir notre attention dans l’é1iboration d’un rapport la préparation et
la présentation

Quelle est la place d’un rapport dans une entreprise industrielle ?


37

Dans ce genre d’entreprise, un supérieur exerce son pouvoir suivant trois modes :

 par les ordres qu’il donne lesquels doivent être simples, clairs, brefs, oraux ou écrits il
y a lieu de s’assurer que le subordonné à compris et qu’il a les moyens d’exécution,
qu’il connait les techniques ou instruments à utiliser.

 par les rapports qu’il reçoit lesquels rendent compte de l’exécution d’un ordre,
sollicitant des nouvelles instructions, présentent des suggestions.

 par les inspections qu’il passe en vue de vérifier les travaux effectués, examiner le
bien-fondé des rapports, entrer en contact avec le terrain.

Aussi, dans une entreprise industrielle, le géoscientifique sera jugé selon ses rapports.
Comme on le sait, résultat il sen travail. Le destinataire du rapport c’est évidemment le chef
hiérarchique qui peut être le chef de service, le chef de Département, le Directeur,… et ce,
jusqu’au Chef de l’Etat.

4.3.1. Le plan d’un rapport

A titre indicatif nous donnons le plan ci-après:

a. Page du titre (portant aussi les noms, dates et lieu)

b. Table des matières (reprenant les chapitres et paragraphes, les pages, les figures et
tableaux)

c. Résumé (exposé représentatif de l’ensemble du travail : il doit être rédigé en un style


très concis, en moins d’une page)

d. Nomenclature (symboles utilises)

e. Exposé du problème

f. Bases théoriques

g. Description de l’appareillage

h. Mode opératoire

i. Résultats

j. Discussion (interprétation des résultats)

k. Conclusions (réponses aux questions)

l. Recommandations ou perspectives d’avenir (suggestions pour un travail ultérieur).

m. Annexes
38

n. Bibliographie

4.31 La forme et but du rapport

La forme du rapport peut être:

 orale (conversation téléphonique ou de chantier)

 épistolaire (lettre manuscrite ou dactylographiée)

 formelle (document dactylographié ou imprimé)

Quant au but du rapport, il peut, consister à:

 rendre compte véridiquement des travaux effectués ;

 présenter des conclusions de façon logique;

 soumettre des recommandations de façon convaincante.

4.3.3. Genre de rapport

Quant au genre de rapport, il peut s’agir d’un rapport d’avancement (intermédiaire ou final),
périodique, spécial.

Le rapport d’avancement est un compte rendu d’une tache particulière de durée limitée, il
comprend deux étapes :

 le rapport intermédiaire qui donne l’état d’avancement des travaux, les difficultés et
problèmes rencontrés (matériaux, personnel, crédits). Il se termine par des
conclusions couvrant les prévisions budgétaires, la durée des travaux, le programme
de travail pour la période suivante

 le rapport final qui contient l’objet de la mission, la synthèse des travaux accomplis,
une vue d’ensemble sur les résultats obtenus, la revue des conclusions et
recommandations finales.

Le rapport périodique concerne les missions de durées illimitées. Il contient la partie routine
(avancements réalisés, échantillons prélevés, analyses effectuées, main-d’œuvre utilisée),
les commentaires (discussion des tableaux), les résultats (chiffrage des réserves), les sujets
spéciaux (de manière à rendre les rapports attrayants et concrets). Il est recommandé d’y
joindre des annexes (plans, coupes, cartes).

Le rapport spécial porte sur un sujet conjoncturel et est destiné à attirer l’attention des
instances supérieures sur un sujet particulier.
39

4.3.4. Conseille d’ordre général

 séparer l’observation des faits de leur interprétation utiliser les termes descriptifs ;

 dresser aussi tôt que possible le plan du rapport à élaborer à ce sujet, il y a lieu de
note’ qu’il n’existe pas de plan passe-partout ;

 commencer à rédiger aussi tôt que possible de manière à s’apercevoir a temps des
lacunes, des points à modifier, des hypothèses à contrôler ;

 choisir l’ordre qui permet de présenter les choses clairement et d’en tirer logiquement
des conclusions convaincantes ;

 être clair, concis, concret, car le rapport n’est pas un roman policier aussi il y a lieu
d’éviter l’argot ou le jargon technique ; on n’a pas besoin d’éblouir le lecteur. Le
maximum d’informations doit être donné sous forme de graphiques ;

 prendre ses responsabilités en tant qu’auteur en recourant aux expressions « je


pense », «je recommande », «je conclus » quoique Racine affirme que le moi est
haïssable. On doit pouvoir reconnaitre aux auteurs le mérite et la responsabilité de
leurs observations ;

 Conserver toujours les copies des rapports dont on est auteur (chose vivement
conseillée).
40

Chapitre 5 : UN GEOSCIENTIFIQUE EST AUSSI UN CRLAETEUR D’EMPLOIS

5.0. INTRODUCTION

Le terme « emploi » couvre ici le travail rémunéré qui fait partie des activités dites
économiques.

L’expression « créateur d’emplois » s’applique à quelqu’un qui devient son propre maître à
ce titre, il est employeur c’est-à-dire qu’il engage et utilise les salariés ou il est entrepreneur
c’est-à-dire l’homme qui prend des décisions dont dépend la direction où s’engage une
entreprise privée.

Les emplois dont il est question dans ce chapitre sont ceux des Petites et Moyennes
Entreprises (PME) et du secteur non structuré ou informel En effet, au niveau de
l’Organisation Internationale du Travail (OIT), à la 86ème session de la Conférence
Internationale du Travail tenue à Genève en 1998, il a été adopté une recommandation
concernant les conditions générales pour stimuler la création d’emplois dans les petites et
moyennes entreprises. Cette recommandation incite les Etats membres à adopter des «
mesures appropriées, adaptées aux conditions nationales, en vue de reconnaître et de
promouvoir le rôle fondamental que les PME peuvent jouer en ce qui concerne la promotion
du plein emploi, productif et librement choisi ». Par ailleurs, ladite recommandation met en
lumière, notamment la contribution des PME à l’élargissement des possibilités d’exercer une
activité rémunératrice ainsi qu’à l’accroissement des investissements.

Comme on le sait, l’ère économique moderne se distingue par l’application pratique de la


science à la solution des problèmes que soulèvent la production économique et le bien-être
social.

En d’autres termes, l’ère moderne se caractérise par certaines conceptions directrices


concernant les rapports entre l’homme et l’Univers qui favorisent la science et son
application.

En outre, la croissance économique moderne ne peut s’expliquer que par une amélioration
du rendement plutôt que par un accroissement de l’effectif de la main-d’œuvre et de la
quantité de capital matériel utilisé (la main d’œuvre et le capital matériel étant les facteurs de
la production des biens et services).

Dans l’optique de la promotion des Petites et Moyennes Entreprises, les Sciences de la


Terre ouvrent une multitude de possibilités allant de Small scale mining aux applications
touchant à la préservation de l’environnement.

Les PME du secteur des Sciences de la Terre devront faire appel aussi bien aux travailleurs
à col blanc (employés des bureaux) qu’aux travailleurs à col bleu (travailleurs manuels).
41

D’après KUZNETS, les conceptions générales liées a l’ère économique moderne peuvent se
résumer en trois mots:

 sécularisme: prépondérance accordée à la vie sur cette Terre (un système de valeurs
qui réserve une place importante aux succès de l’économie au sein d’une structure
acceptable d’institutions sociales) ;

 égalitarisme: négation de toute différence innée entre les êtres humains (à l’exception
de celles que révèlent les activités humaines).

 Nationalisme: affirmation d’une communauté de sentiments, fondée sur un patrimoine


historique et culturel commun

Aussi pensons-nous que le géoscientifique créateur d’emplois est tenu a intérioriser ces
valeurs et à les traduire en actes tout au long des cheminements de ses actions de
développement.

5.1. ACTIONS GENERATRICES D’EMPLOIS

A. Généralité

Dans le secteur non formel qui comporte un créneau important des activités à valeur
marchande, ou dans le secteur des PME, l’initiative de création d’une micro-entreprise est
généralement assimilé à un mode d’auto-emploi.

Notre société congolaise est confrontée à des maux divers qui sont la conséquence d’une
situation de pauvreté accentuée.

Rappelons que la pauvreté est un état de carence matérielle de ceux qui sont privés du
minimum vital, et de carence morale de ceux qui sont persécutés par l’égoïsme de certains
dirigeants.

Le chômage réel (absence d’emploi) ou déguisé (emplois sous rémunérés) est l’une des
sources de la pauvreté.

Le seul combat qui vaille la peine est le combat pour le développement humain intégral,
susceptible de faire reculer la misère au profit de la possession du nécessaire.

B. Structure d’action

Dans la plupart des pays en voie de développement, la démission de l’Etat, son incapacité à
assumer ses fonctions régaliennes ont amené la Société Civile à engager la lutte contre la
situation de sous-emploi, de misère, d’injustice et d’inégalité, ce qui conduit à la naissance
de nombreuses organisations permettant à la population de se prendre en charge.

II s’agit des:
42

 syndicats qui luttent pour les meilleures conditions de travail;

 coopératives qui se débattent pour faire accéder les citoyens aux biens de
consommation de base; la devise des coopératives et mutualités étant « Tous pour
chacun, chacun pour tous »

 mutualités qui cherchent des stratégies pour protéger les personnes contre les
risques, maladies et surtout l’incapacité de travailler

 Organisations Non Gouvernementales « ONG» qui sont des organisations privées,


volontaires et sans but lucratif, financés au moins en partie, par des contributions
volontaires versées par le public. Une ONG peut faire office de donateur si elle fournit
une assistance extérieure, ou d’institution exécutante ou bénéficiaire (cas d’ONG
locales).

Les ONG de développement sont des structures locales d’appui, constituées d’un noyau de
professionnels capables d’orienter les associations (comme les organisations émanant de la
population) et de les aider à résoudre leurs problèmes techniques, administratifs juridiques et
opérationnels.

Le schéma généralement adopté par les ONG comprend l’acquisition des connaissances et
compétences, l’acquisition des moyens financiers et matériels, la réalisation des activités
rémunératrices et de l’auto-prise en charge.

À cette liste des organisations, il y a lieu d’ajouter la naissance des PME dans le secteur non
structuré.

A côté de ces structures conjoncturelles, nous pouvons mentionner les Bureaux d’Etudes
(Ingénieurs conseils) qui sont aussi des micro-entreprises.

Le géoscientifique créateur d’emplois sera surtout intéressé par les ONG, PME et Bureaux
d’Etudes. Leur champ d’investigation s’étalera notamment sur le « Small scale mining », les
technologies appropriées du domaine géologique et minier, la protection de l’environnement,
l’urbanisme et l’habitat.

La tâche dévolue aux structures précitées (ONG, PME, BE) consistera à :

 muter des projets et rechercher les financements ;

 réaliser des études à vendre au gouvernement ou à des particuliers ;

 réaliser des actions de formation (recyclage) ;

 fournir des consultants ;

 expertiser des matières minérales;


43

 entreprendre des démarches administratives auprès du gouvernement pour les


investisseurs;

 encadrer des activités d’exploitation artisanale ;

 organiser des séjours sur terrain dans les zones exclusives de recherche ;

 mettre de la documentation géologique et minière à la disposition des clients.

Mais d’ores et déjà, il y a lieu de signaler l’existence des contraintes qui bloquent souvent
l’expansion des micro-entreprises génératrices d’emplois, ce sont notamment:

 la méconnaissance de la législation en la matière ;

 l’insuffisance des normes de gestion;

 l’absence d’une éthique des affaires ;

 l’absence d’une culture d’entreprise (par exemple l’absence d’une mentalité et d’une
pratique dc crédit remboursable) ;

 l’accès difficile aux sources classiques de financement ;

 l’association avec des hommes non compétents et non crédibles ;

 l’ingérence familiale dans la gestion

La tâche qui incombe au géoscientifique est donc de créer sa micro- entreprise en


commençant par l’élaboration des statuts appropriés. Nous donnons ci- dessous la check-list
de la création d’une entreprise. Elle comporte des actions ci- après:

1° Analysez vos motivations. Qu’est-ce qui justifie votre initiative ? Sachez donc ce que vous
voulez.

2° Faites votre auto-analyse!

 Du point de vue de vos caractéristiques personnelles

o Etes-vous leader? Un décideur? Lin planificateur des actions?

o Avez-vous l’amour de la compétition? L’amour de l’aune? L’énergie? L’auto –


discipline ?

o Cultivez-vous l’entente?

 Du point de vue de voue situation personnelle

o Combien d’heures de travail pouvez-vous assurer par jour?


44

o Pouvez—vous supporter des épreuves physiques, émotionnelles.


Financières?

3° Evaluez vos compétences et vote expérience professionnelle.

4° Trouvez un créneau valable selon l’adage « Il faut se lancer dans le beau métier au bon
moment ».

5° Ayez une idée réaliste. Vote idée est-elle réalisable? Décrivez – la (l’entreprise, le service
à rendre, le produit à mettre sur le marché ...)

6° Procédez à l’analyse du marché. Qui sont les clients potentiels ? Où se situent-ils ?

7° Abordez les questions financières. Combien d’argent vous faudra-t-il? A combien d’argent
estimez-vous les frais de démarrage ? Qu’avez-vous en mains Quel est votre capital de
départ?

8° Préparez voire lancement. Les conditions ci-après sont-elles remplies :

 nom et structure juridique de vote entreprise;

 licences et autorisations spécifiques;

 protection de votre entreprise;

 choix des locaux et de l’emplacement de votre entreprise;

 comptabilité de l’entreprise;

 nature des biens et des services;

 disponibilités de la logistique pour un secrétariat.

5.2. NOTIONS DE PROJET, MICRO-PROJET ET MICRO-CREDIT

A. Définition des concepts

1° Projet

Un projet est une action ou activité que l’on envisage de réaliser à un moment donné et dans
un milieu bien déterminé. Cette action est la matérialisation de la solution que l’on a
identifiée pour résoudre un ou des problèmes qui se posent.

2° Micro-projet

Un micro-projet est une toute petite action souvent simple à réaliser que l’intéressé met en
œuvre pour satisfaire ses besoins. La taille d’un micro-projet peut être très variable selon la
structure qui le finance et le type de groupes cible. La taille conditionne la hauteur du
financement à mobiliser.
45

3° Micro-crédit

Un micro-crédit est un tout petit financement octroyé à l’initiateur du micro-projet pour sa


mise en œuvre. Le micro-crédit est un input dans la mise en œuvre de la micro-entreprise.

N.B. : La satisfaction des besoins des bénéficiaires appelle d’une part l’acquisition des
compétences et d’autre part, la mobilisation des moyens humains, matériels et financiers.

B. Elaboration d’un micro-projet

Les bénéficiaires traduisent leur « idée de projet » en réalité en élaborant un « document de


projet » ; c’est le travail de l’initiateur lui-même.

La fiche de présentation de micro-projet comprend des informations essentielles que le


candidat au micro-crédit doit fournir pour permettre l’evaluation de la faisabilité de son micro-
projet.

Les points ci-après devront retenir l’attention de l’initiateur dans l’élaboration d’un micro-
projet réalisable et bancable:

a) préciser les activités à mener;

b) réfléchir sur les possibilités d’écoulement des produits (étude de marché) ;

c) mieux saisir les différentes exigences et contraintes du micro-projet.

C. Plan de présentation d’un micro-projet

1° Informations générales:

 Intitulé du micro-projet;

 Sigle ;

 Lieu d’exploitation;

 Nom du responsable;

 Adresse du responsable;

 Structure d’appartenance ;

 Organisation d’appui;

 Groupe cible ;

 Date de démarrage ;

 Brève description du micro-projet;


46

 Financement demandé

2° Contexte et justification du micro-projet:

 dans quel contexte s’inscrit le micro-projet?

 quelles sont ses relations avec d’autres programmes?

 comment l’initiateur est-il parvenu à l’idée de ce micro-projet?

 quels sont les problèmes que le micro-projet devrez résoudre?

 quelle sont les conséquences?

3° Objectifs:

 objectif général;

 objectifs spécifiques (mesurables. vérifiables, quantifiables, Faisables).

4° Bénéficiaires du micro-projet:

 directs: directement impliqués dans le micro-projet (leur nombre);

 indirects.

5° Organisation:

 technique ou matérielle: quels matériels, outils de travail? pour quoi faire ? où seront-
ils installés?

 administrative: brève description des postes utiles pour réaliser les objectifs du micro-
projet ; qui fait quoi, quand, où et comment?

 fonctionnement: description brève des différentes activités à mener.

6° Moyens nécessaires, disponibles pour accomplir les activités

 matériels;

 humains;

 financiers.

7° Planification:

 Expliquer comment les actions vont se suivre dans le temps, à quel moment elles
vont se produire (jour. semaine, mois, année): indiquer les responsables de chaque
action;
47

 Présenter un petit calendrier des activités.

8° Budgétisation:

 prévision des recettes (quantité des produits à vendre, services à vendre, coût
unitaire, prix de vente total);

 budget d’équipement (désignation du matériel, coût unitaire, coût total);

 budget de fonctionnement (décrire l’activité, le coût unitaire, le coût total) et les


amortissements;

 coût global du micro-projet (budget d’équipement plus budget de fonctionnement).

9° Rentabilité du micro-projet:

Prévision des recettes moins budget de fonctionnement moins amortissements égal bénéfice
brut d’exploitation (positif).

10° Financement demandé:

Coût global du projet moins contributions locales égal financement demandé.

D. critère d’approbation des dossiers

Le Comité d’Approbation des Dossiers «C.A.D.» peut accepter le dossier, classer le dossier
pour une nouvelle étude, retourner le dossier pour un approfondissement.

Les critères retenus sont notamment la rentabilité, la capacité de remboursement périodique,


le délai de récupération totale du micro-projet.

E. comportement pendant l’exécution du miro-projet

Tout au long de l’exécution du micro-projet, certaines directives sont à observer:

 respecter les nonnes et clauses du document cadre du micro-projet ;

 suivre et respecter les conventions signées avec le ou les partenaires ;

 veiller au remboursement périodique du micro-crédit reçu ;

 identifier à temps toute difficulté du bénéficiaire afin de l’orienter;

 assurer l’assistance technique (corriger les insuffisances du bénéficiaire) ;

 exercer une pression morale sur le bénéficiaire.


48

Remarques générales Dans la réalisation de certains micro-projets ou projets l’on exige au


préalable que soit entreprise une étude de faisabilité (ou de préfaisabilité). Nous donnons ci-
après à titre d’exemple les principaux points d’une telle étude dans le domaine minier.

a) Situation géographique (localisation).

b) Infrastructures

 Services d’utilité publique

 Routes, chemins de fer et autres

 Main d’œuvre,

c) Géologie

 structure, configuration ;

 teneur en minerais ;

 qualité, densité, quantité et qualité de la réserve (ou ressource) ;

 autres caractéristiques géologiques pertinentes.

d) Exploration

 mécanique des roches ;

 équipement minier ;

 méthode d’exploitation ;

 plan et calendrier de construction ;

 essais techniques pilotes appropriés ;

 installations de broyage et de traitement ;

 évaluation des résidus ;

 gestion de l’eau ;

 transport ;

 alimentation électrique ;

 relations professionnelles ;

 équipements et services auxiliaires ;

 plan de fermeture.
49

e) Environnement

f) Analyse du marché

g) Analyse financière

 dépenses d’équipement;

 plan de trésorerie;

 coûts d’investissements;

 inflation prévue, frais de gestion;

 études de sensibilité ;

 coûts de fermeture et de remise en état.

h) Questions juridiques

 Droits et propriété;

 Etude d’impact socio-économique;

 Acceptation par le public;

 Besoins fonciers;

 Rôle de l’Etat.

5.3. FILIERE POUR OBTENIR LA RECONNAISSANCE D’UNE MICRO- ENTREPRISE

Les statuts élaborés doivent être déposés avec une lettre d’accompagnement au Ministère
de la Justice selon le nombre d’exemplaires exigés. Le Ministère délivre une autorisation de
fonctionner et plus tard le dépôt sera sanctionné par un arrêté ministériel ou un décret
présidentiel. Des documents complémentaires pourront être nécessaires (licences,
assurance, ...).

Rappelons que les statuts comportent les rubriques suivantes :

 dénomination et siège social;

 objet et durée;

 capital social — parts sociales;

 administration, gestion, contrôle ;

 assemblée générale;
50

 dispositions financières;

 dissolution-liquidation ;

 dispositions transitoires et finales.

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