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27 techniques de

Storytelling

1. Action!
2. Tu peux parler normalement, steuplé?
3. Une valse à 3 temps
4. Une trame bien ficelée. Et avec ça? Ce sera tout merci!
5. En route pour l’aventure!
6. Mon héros!
7. Amis et ennemis.
8. Une baston! Une baston!
9. Du rythme! Et que ça saute!
10. Des pauses. Pour le drame.
11. Vous, votre vie, votre oeuvre.
12. Que j’aime ta couleur.
13. Snif, snif? Mmmmhhh…
14. Labourer le champs lexical.
15. L’avocat du diable.
16. Oyez! Oyez!
17. Je peux te dire un secret?
18. Loulou? Oui…c’est toi.
19. Et une madeleine pour la 18, une!
20. Plus belle ta vie.
21. Il était une fois…
22. La Parabole comme argument ultime.
23. Curieux, va!
24. Mindfuck your text.
25. Pitié…venez-en au fait!
26. Ohhh c’est beaaauu!
27. On coupe!
1) Storytelling : Action!
Un texte sans action, c’est comme une
pizza sans fromage. Absurde. Il nous faut
absolument une situation, que ça bouge,
que ça déménage! On veut voir des trucs
arriver.

Bam! Il tombe par terre. Qui? Le deuxième


paragraphe.

Il se relève! Il est prêt à en découdre.


Attention au 3ème paragraphe!

Il prend une grosse barre de fer et la tord


entre ses mains. Waw, ce qu’il est fort ce
4ème paragraphe!

Prenez vos phrases un peu tristes et transformez-les en métaphores


imagées, comme si votre vieux texte buvait une potion de jouvence et
perdait toutes ses rides!

Prenez vos verbes « faire » et jetez-les à la poubelle! Puis remplissez vos


placards de nouveau verbes tout frais, précis, actifs, ciblés.

• Vous ne faites pas la vaisselle, vous la lavez ;


• Vous ne faites pas la cuisine. Vous cuisinez. (Ou vous mangez des
pizzas surgelées) ;
• Vous ne faites pas du bricolage. Vous bricolez.

Mais votre article aura beau avoir des tas de verbes d’action, il sera
extrêmement pénible à lire si vous ne suivez pas le conseil suivant:

2) Tu peux parler normalement, steuplé?


Le vrai conteur saisit son auditoire parce qu’il s’exprime de
façon naturelle. Et cela semble si simple et si fluide!

Alors oubliez les grandes propositions et les mots trouvés dans


synonymes.com, dont vous ne
maîtrisez pas l’utilisation.

Ecrire dans un langage châtié, c’est


comme marcher sur des échasses
au milieu des gens qui marchent
au sol. Ca vous rend non
seulement inaccessible, très seul,
mais ça vous donne aussi l’air
ridicule. (Sauf si vous êtes noble, et
habitué à vouvoyer vos parents et à
dire des trucs comme: « Mère, je vous saurai gré de ne pas m’apostropher de
la sorte, cela m’indispose. »)

Ecrivez comme vous parlez, quoi.

Mais attention. Certains confondent écrire comme on parle et utiliser un


langage de charretier. Non, juste, écrivez comme vous parlez dans la vraie
vie.

C’est plus agréable, on se sent plus proche de vous.

Et si vos traumatismes scolaires vous cantonnent à la rédaction de style


« Belles phrases comme Balzac », mais que vous ne possédez même pas le
talent de B-H-L…

Ou encore que vous n’arrivez pas à vous décoincer, car votre spontanéité est
toute cachée sous des monceaux éducatifs de « Tiens-toi droit, ferme la
bouche, sois gentil »…

Alors, une solution pour vous, rigides rédacteurs: l’enregistrement. Un jour


vous téléphonez ou Skypez, vous allumez Audacity, ou Camtasia en mode
« enregistreur vocal ». Ensuite, vous passez à la transcription.

Et là, il se passe quoi? Houlala! C’est pinaise d’intéressant à lire dis-donc!

Là, c’était l’échauffement. Maintenant, passons aux choses sérieuses.


3) Storytelling : une valse à 3 temps
Hier matin, je promenais mon chien, lorsque je croise Roger, le voisin. Je
déteste ce type. Il me regarde toujours comme un boucher regarde une
côtelette d’agneau. Il me sourit d’un air mielleux: « Ca va ma jolie? On passe
une bonne journée? ».
Je supporte ça depuis trop longtemps.

Alors cette fois, je réponds: « Jusque-ici, ça s’annonçait plutôt bien. »

Et je pars en marchant à l’envers, et en le regardant. Il s’est figé, pris sur le


fait. Il allait comme d’habitude reluquer mon postérieur jusqu’à ce que j’ai
tourné à l’angle.
Je lui fais un clin d’oeil et rigole: « Eh non! Pas cette fois! »

Tout contenu écrit, de la simple accroche publicitaire au roman, devrait être


idéalement constituée de 3 temps.

1- Etat initial.

L’état initial, c’est l’installation de la situation ou l’introduction d’un


personnage. Ici de « Hier » à « agneau ».

2- Conflit.

Le conflit, challenge, élément perturbateur, est ce qui va venir déclencher


une situation qui vient bouleverser la première. Cet élément attend de
façon évidente une résolution. Ici de « Il me sourit » à « longtemps ».

3-Résolution.

La résolution est ce que tout lecteur attend à la suite d’un conflit. Cela lui
donne un sentiment d’achèvement très satisfaisant. Cette résolution peut
être surprenante, triste, gaie, vengeresse, moralisatrice…Ici de « Je supporte
à la fin.

Vous remarquerez que j’ai placé aussi un élément qui participe de la


résolution et qui donne un double sentiment d’achèvement. Il s’agit d’une
sorte de confirmation. Roger allait de nouveau être irrespectueux, mais je l’ai
devancé. Je l’ai définitivement remis à sa place.

Dans la communication marketing, cette forme de double résolution sera


très intéressante à utiliser pour un bénéfice produit.

Imaginons que votre accroche soit:


Avant, j’étais nul en cuisine. Même mes enfants ne voulaient pas que je leur
fasse des pâtes. Mais depuis que j’ai découvert Fastocook, je réalise toutes
sortes de plats facilement! Aujourd’hui, je suis connu de nos
amis pour mes pâtes Al Dente. Certains m’ont même
demandé si j’étais d’origine italienne…

La résolution est non seulement de réussir à cuisiner, mais en plus de ça, les
pâtes deviennent succulentes.

4) Une trame bien ficelée. Et avec ça? Ce sera tout,


merci.
Dans toute expression artistique, il y a un sous-texte à ce qui est dit en
apparence.

Par exemple, cela peut-être une morale sous-jacente. Dans le film


Intouchables, la morale est « Dépassez vos préjugés ».

L’intro du morceau Around The World de Daft Punk qui commence par un
son étouffé et devient de plus en plus fort, possède une trame simple qui est
« Je rentre dans la boîte de nuit mais je suis encore dans le sas
et la porte est fermée, puis je pénètre dans la boîte de nuit. »

Une publicité comme celle qu’a réalisé Michel Gondry pour Air France, où
l’avion trace un trait dans le ciel, qui se prolonge en trait d’eye-liner puis
atterrit sur le vinyle, dit en trame sous-jacente: « Si vous prenez Air-France,
vous ne traverserez pas seulement le ciel, vous traverserez la vie, les gens, la
beauté, la musique. C’est une expérience spirituelle. »

Il vous faut donc créer une trame à vos textes. Si vous n’avez aucune
imagination, rassurez-vous. Tout le monde n’est pas pourvu d’un talent inné
de conteur. Je vous conseille d’utiliser des trames de contes ou d’histoires
connus. Vous ne connaissez aucun conte? (Une enfance difficile?) Pas de
soucis, vous trouvez la plupart des contes de Grimm, de Perrault et
d’Andersen en ligne gratuitement.

Les mythes anciens, les tragédies grecques, les paraboles, les légendes, les
vieux films, tous ces supports contiennent aussi un excellent matériau pour
vos trames.

Un exemple: Vous avez un texte à rédiger pour vendre un parapluie qui ne


se retourne pas avec le vent. Vous pouvez utiliser le film « Chantons sous la
pluie ».

Vous pourriez donc créer une trame qui serait: « Un homme gai danse et
chante avec vous sous la pluie. »

Lorsque les fines gouttes dansent et rebondissent sur la toile, Mr Parapluie


chantonne gaiement. Lorsque l’orage gronde et que l’averse frappe, Mr
Parapluie vous accompagne d’un pas cadencé et même, saute par-dessus
les flaques! Et lorsque la tempête se lève, Mr Parapluie tourbillonne dans le
vent, et ne se retourne jamais.
5) En route pour l’aventure
Votre lecteur se sent vide. Il veut vivre une aventure. Mais sa vie est ainsi faite
que toutes ses journées se ressemblent. Son quotidien morne semble se
répéter à l’infini. Puis un jour, il meurt.

Elle est pas flippante cette histoire ?

Personne ne veut vivre ça!

C’est pourquoi chacun essaie de rendre sa vie la plus intéressante possible.


Mais rares sont les personnes qui vivent une réelle aventure personnelle.

Vous devez donc vous engager pour vos lecteurs. En tant que copywriter
maîtrisant le storytelling, votre devoir est de leur donner, ne serait-ce qu’un
bref instant, le sentiment que leur vie est une immense aventure. Par le
biais d’une histoire, d’une quête, d’une réalisation.

Soyez ce dealer d’épopées, à l’instar de Walter White dans Breaking Bad qui
proclame: « S’ils veulent fumer de la meth, ils le feront. Avec ou sans moi.
Alors, si je dois produire une drogue, que ce soit la meilleure, la plus pure
qu’ils aient jamais fumée » .
Pour procurer à votre lecteur un sentiment d’aventure, vous
devrez utilisez les éléments éternels de la littérature, en
commençant par…

6) Mon héros!
Faites de votre client un héros en lui donnant un produit comme « arme de
quête ». Votre héros doit avoir une mission à accomplir et résoudre un
conflit (problème, challenge…).

Bois du Coca zéro, tu voleras en hélico secourir des femmes. (Résoudre le


problème de la virilité, ou du sentiment d’utilité).

Utilise Evernote et tu posséderas un don d’ubiquité (Où que tu sois, tu peux


avoir accès à ton contenu).

Réserve sur Airbnb et vis luxueusement (posséder un appartement dans


toutes les villes du monde et résoudre le problème des hôtels pourris).

Votre produit peut aussi être votre héros et vous sauver. C’est le cas de Mr
Propre ou de Ronald McDonald.

Le produit peut aussi vous mettre en valeur en devenant votre fidèle


serviteur. C’est le cas de Twitter, ce petit oiseau qui porte vos messages. Ikea,
qui fait de vous un chef de famille accompli ou encore Über, qui vous ouvre
la porte et vient vous chercher où que vous soyez en 5 minutes.
Demandez-vous quelle est votre cible, et si elle préfère être
sauvée ou devenir sauveur. Comment souhaite-t-elle être
mise en valeur et comment le produit peut-il jouer un rôle dans cette
création de personnage?

Si vous vendez un pull en laine, vous pouvez tout à fait transformer votre
client en « héros du grand nord » ou qu’il devienne votre fidèle ami, à l’instar
du chien de traîneau.

Ainsi, vous pourrez créer


une formule de type:
« Mon traîneau et mon pull
Doore-England » ou
encore « Protégé », avec
une trame de type héros
qui affronte une
avalanche, et qui peut survivre 3 jours au chaud enseveli sous la neige, grâce
à son pull.

Mais un héros ne saurait être complet sans:

7) Des amis et des ennemis.


Il vous faut définir qui sont les personnes qui luttent contre votre héros, et
celles qui sont de son côté.

Si vous écrivez un e-book sur l’alimentation Végan, il vous faudra mettre


l’accent sur l’ennemi: la société de consommation qui traite les animaux de
façon cruelle, et les dangers que constitue la viande pour l’organisme. Et par
opposition, les amis du lecteur Végan: les légumes, les céréales et la
centrifugeuse, qui permettent à son organisme un fonctionnement optimal.

Si vous écrivez une biographie, il faudra insister sur les ennemis qu’a
rencontré la personne dans sa vie et qui l’ont empêché d’accomplir sa quête
à un moment donné, ainsi que les amis fidèles qui ont aidé la personne a
accomplir sa mission.

A un niveau plus basique, les publicités pour produits de nettoyage font


souvent appel à la comparaison: Cette lessive ne lave rien: houuuu! Cette
lessive lave trop bien: ouaais! Il y a d’un côté l’ennemie, la lessive nulle
fabriquée à base de plâtre, et de l’autre la lessive amie: elle lave sans même
frotter. L’héroïne se sent intelligente de rejeter la vilaine lessive et soutenue
d’avoir sa lessive amie auprès d’elle.
En parlant d’ennemis…

8) Une baston! Une baston!


Que serait la nature sans conflit? Elle n’existerait même pas.

Aucun écosystème ne peut fonctionner sans lutte, sans challenge, sans


bataille. De la petite plante qui devient toxique pour empoisonner ceux qui
auraient la mauvaise idée de la manger, à votre collègue Gisèle qui tourne la
multiprise dans le mauvais sens, exprès pour que vous galériez à brancher
votre PC, il n’y a qu’un pas.

Une fois, on m’a soumis une nouvelle à lire, pour avis. Voilà l’histoire: une fille
qui écrit des romans mais n’a pas confiance en elle. Ensuite elle rencontre
un éditeur dans une soirée de gala. Il veut immédiatement l’éditer. Puis ils
tombent amoureux. FIN.

J’attendais tellement impatiemment le truc qui cloche, le problème, le


conflit, que même arrivée au dernier paragraphe, je me disais « Oh la la,
suspense jusqu’au bout!! » Et paf, rien. Amoureux. Comme des cons.

Si vous voulez écrire une bonne histoire, vous devez intégrer un conflit.
Sinon, ça ne fait pas naturel.

Reprenons notre phrase sympathique.

Hier, je suis sortie promener mon chien. Je croise Roger, mon voisin. Ce type
est extrêmement gentil. Jamais vu un homme aussi affable, aussi dévoué.
Dès qu’on est arrivé dans le quartier, il est venu nous saluer. Il ne manque
jamais de me proposer un coup de main lorsque j’ai des problèmes à
démarrer ma voiture, ou quand j’ai de gros sacs de courses, à m’aider à les
porter jusqu’au perron. Le problème, c’est que je ne peux pas
me l’encadrer. Ce type, au fond, j’en suis certaine, c’est un
pervers.

Voilà pour la trame. A présent, vous allez apprendre des techniques


d’écriture / storytelling très spécifiques:

9) Du rythme, et que ça saute!


Je conseille à tout le monde de regarder de bons clips.

Genre, des clips de Michel Gondry. Matez « Bachelorette » de Björk, une


sorte d’Inception complètement zarbi version
écolo ou Spike Jonze, et son clip schizophrène
« Sabotage » de Beastie Boys, en mode teasing
de 2 flics à Miami.

Etant donné que ce sont des histoires qui


suivent la musique, vous apprendrez ce qu’est
le rythme d’une histoire. CQFD.

Vos textes doivent aussi suivre un tempo. Un


tempo qui pulse, qui a la patate, la pêche. T’as
capté, mon pote?

Regardez la phrase précédente, p p p. Les


consonnes frappent la cadence.

Et cet incipit de Lolita de Nobokov: « Lolita, lumière de ma vie, feu de mes


reins. Mon péché, mon âme. Lo-li-ta : le bout de la langue fait trois petits
bonds le long du palais pour venir, à trois, cogner contre les dents. Lo. Li.
Ta. »

Vous remarquez? L’alternance entre allitérations, consonnes labiales et


latérales permet le tempo.

Le rythme, ce n’est pas seulement la pulsation, mais aussi:


10) Des pauses. Pour le drame.
Lisez ces deux textes:
1–>

Ce matin, j’ai préparé le café à


mon mari, et je suis sortie
promener le chien. Je vois
Roger, mon voisin. Il me
sourit, je lui souris. Puis, je
tourne dans la rue des tulipes.

2–>

Ce matin, j’ai préparé le café à


mon mari.

Et je suis sortie promener le


chien.

Je vois Roger.

Mon voisin.

Il me sourit.

Je lui souris.

Puis, je tourne dans la rue des tulipes.

Les pauses donnent un effet dramatique. On a le temps de ressentir ce que


l’auteur veut nous faire sentir.
Une pause signifie forcément: « Sens avec moi. Vis l’émotion
avec moi ». L’esprit veut toujours combler le vide, et il invente
ce qui n’existe pas.

Dans le premier texte, ça file à toute vitesse. C’est morne. A la fin, on se dit:
« C’est quoi cette histoire de promenade de chien à deux balles! Et à la fin il
ne se passe rien en plus? Mais c’est nul! »

Dans le deuxième texte, on ressent une tension et on se demande: « Quelle


est sa relation avec Roger? Ils se sourient, alors qu’elle a un mari, c’est pas
net! Il ne se passe rien…cette fois-là! Mais au chapitre suivant, ça va être
chaud! »

Les pauses peuvent provoquer:

-Le suspense

-Le rire

-La peur

-Le recueillement

-La surprise

-Le désir

-La passion

-La tristesse…

Prenez n’importe quel texte et essayez d’y ajouter des pauses. Vos effets en
seront multipliés.
11) Storytelling : Vous,
votre vie, votre œuvre.
Pour raconter de bonnes histoires, vous devez vous servir de vos propres
expériences

Vous pensez peut-être: « Mais ma vie n’est pas suffisamment originale! Les
gens ne vont pas être intéressés par ce qui m’arrive! »

Au contraire. Vous savez pourquoi même les plus grands humoristes


deviennent moins drôles avec le temps? C’est parce que leur vie est
devenue trop extraordinaire. Du coup, ils ne parlent plus au coeur des gens.

Les expériences du quotidien, donnent des meilleures histoires. Même


Harry Potter fête Noël et mange des bonbons.

Dites-moi quelle histoire vous touche le plus:

Pour le déjeuner, j’avais rendez-vous avec l’ambassadeur de Suède à Pékin.


On devait discuter du planning pour la mise en place de la fondation pour
les enfants myopathes du Tibet. On se fait conduire en berline vers le Sinji
Minfu, un excellent gastro dans lequel le canard laqué est découpé à la
table.

OU

Ce midi, j’avais rendez-vous avec mon cousin Sylvio qui est trop marrant. On
devait discuter de l’organisation du mariage de notre cousine. Ça nous
prend un peu la tête, mais elle nous a choisi comme témoins. On a pris le
métro, la ligne 13 qui était tellement bondée que j’avais
l’aisselle d’un vieux type juste sous mon nez. On s’est fait un
Indiana, place de Clichy. Leur Nachos sont juste trop bons.

Si votre vie est extraordinaire (ça arrive), vous pouvez tout aussi bien
raconter votre vie, mais mettez-vous toujours au niveau de vos lecteurs.

Reprenons l’exemple 1, mais mis au niveau du lecteur:

Pour le repas de midi, j’avais rendez-vous avec l’ambassadeur de Suède à


Pékin, un type chauve et pas très amusant, mais je suis attaché à
l’ambassade de France et entre expatriés diplomates, on sort beaucoup
entre nous. La vie diplomatique est assez spéciale. A moitié mentalité
d’anciens colons et à moitié « Lost in Translation », on est un peu rejetés par
tout le monde. Les Chinois nous méprisent et les expatriés moins bien lotis
nous envient. Du coup, je me retrouve régulièrement à manger avec Sven
Pentensson.

D’ailleurs, les diplomates se font conduire, ils ne conduisent pas. Et en


berline s’il vous plaît. Je préférerais conduire, mais la pression sociale fait
qu’on me regarderait vraiment bizarrement si j’arrivais avec ma propre
voiture. Et je déteste me faire remarquer.

On est allé pour la 50ème fois au Sinji Minfu, un restaurant gastronomique


hors de prix (tout est payé par nos impôts, et après on se demande qui sont
les véritables parasites de l’Etat). C’est LE repaire des diplomates qui veulent
s’empiffrer de canard laqué tout en se faisant croire qu’ils sont distingués.

Bref, on a parlé 10 minutes de la fondation pour les enfants myopathes du


Tibet, puis on a bâfré et picolé pendant 1h. Vivement que je rentre au bercail.

En bref, vous pouvez être rassuré: si vous êtes comme tout le monde, que
vous parlez comme tout le monde, vous pourrez parler à tout le monde.
12) Que j’aime ta couleur.
Aujourd’hui, l’internaute ne peut plus se concentrer sur un texte, à moins
d’avoir une solide raison. Il préfère les images, les vidéos. Les couleurs sont
reposantes et cela lui crée un sentiment de facilité et de joie.

Si vous voulez être lu, il vous faut donc apporter de la couleur dans vos
textes. De la couleur ne signifie pas forcément devoir placer le mot bleu ou
rouge à chaque ligne, mais d’utiliser des éléments dont la couleur est
évidente. Ciel=bleu. Feu=rouge-orangé. Miel=jaune. Nuit=noir. Sang=rouge.
Arc-en-ciel= multicolore.

Comparez ces deux phrases:

Hier matin, j’ai promené mon chien, dans


le quartier.

ET

Je suis sorti hier à l’aube, pour promener


mon pitbull dans le quartier encore
désert.

Aube=teintes d’orange, de bleu.

Pitbull= noir ou marron

Quartier désert= murs blancs, routes grises.

Mais bien plus fort au niveau sensation que la vue, il vous faudra utiliser…
13) Snif, snif? Mmmmmh!
Lorsqu’on naît, bien avant la vue, vient
l’odorat. Il n’y a rien de tel que les odeurs
pour créer une ambiance. Si vous
souhaitez mettre votre lecteur dans de bonnes dispositions, faites-lui sentir
des odeurs plaisantes

« Qui maîtrisait les odeurs maîtrisait le cœur des Hommes. » Süskind, Le


Parfum

De même que pour les couleurs, vous ne direz pas « ça sent ceci, ça sent
cela », mais utiliserez des éléments, des mots qui exhalent une odeur, ou
font partie du champ lexical de l’odorat. (exhale par exemple.)

Exemple, de nouveau avec notre phrase:

J’aime la douceur des matins d’été pour aller promener mon chien. La rosée
s’évapore doucement dans l’air et Rex court à perdre haleine, puis se roule
dans le gazon humide et se secoue, envoyant valser des gouttelettes qui
arrosent les tulipes du voisin.

A décliner avec le goût, le toucher, l’ouïe…


14) Labourer le champ
lexical
Ce terme m’assomme autant que le
souvenir de ma prof de seconde, une
vieille totalement aigrie, nous
rabâchant le même cours qu’elle
donne à ses élèves depuis 25 ans: « A
présent que l’on a déchiffré l’axe de
lecture, nous allons nous attacher à
dégager les champs lexicaux… » Rrrrrooooon Pcchhhh…

Hein quoi? Un article à écrire! Ah oui, pardon.

En fait « champ lexical » ça veut dire: famille de mots. Dans la famille


« bateau » je demande:

-La mer
-L’ancre
-Ramer
-Voile
-Naviguer
-Capitaine…

C’est plus clair?

Pour rendre vos textes vraiment convaincants, il vous faut cerner votre
clientèle, et utiliser les mots de la famille qui lui correspondent.

Par exemple, vous devez rédiger un article sur les écrans plats, et vous ciblez
une clientèle plutôt masculine, âgée de 25 à 40 ans, plutôt traditionnelle,
attirée par les sports et les films d’action. Il sera tout indiqué d’utiliser la
famille de la virilité.

-Puissant
-Fort
-Performant
-Riche
-Produire
-Imposant
-Action
-Sport
-Vitesse

Mais aussi, celle de la féminité du point de vue masculin:

-Courbes
-Finesse
-Elégance
-Balance
-Superbe
-Généreux
-Mince
-Avantageux
-Modèle

Choisissez vos champs lexicaux avec soin. Vous devez cibler parfaitement
vos lecteurs avant de déterminer dans quelle famille de mots vous allez
piocher.

Et maintenant, je vais vous donner plusieurs techniques de psychologie:


15) L’avocat du diable.
Au Moyen-âge, lorsqu’on voulait canoniser un Saint, on créait un tribunal
avec des partisans et des avocats du diable. Ils avaient pour but de
démontrer que le Saint n’en était pas un, et
rendaient ainsi la décision équitable.

Vous pensez sûrement « On s’en fiche des


saints du Moyen-âge! » mais, sachez
qu’aujourd’hui encore, de nombreuses
personnes utilisent ce procédé pour juger.
Ils lisent une opinion, une pensée, et
immédiatement leur esprit de
contradiction se met en place.

En Storytelling, l’avocat du diable est utilisé


comme dans le commencement du
paragraphe du dessus. Vous devez
devancer les objections de vos lecteurs. « Vous vous dites sûrement que… »
« Vous allez me rétorquer… » « Là, vous allez me dire… »

Répondez ensuite à ces critiques. Cela renforcera votre argumentation.

Cette technique est très utile pour prévenir les craintes, les rejets, les
hésitations…

On continue avec les techniques psys?

16) Oyez, oyez!


Vous avez tous connu cette expérience lorsque vous étiez
enfant. Vous avez déclaré que les choux de Bruxelles « C’est
pas bon » et on vous a rétorqué…

On dit « Je n’aime pas »

N’est-ce pas?

Résultat: nous sommes une génération de gens qui n’osent pas dire ce
qu’ils pensent et doivent commencer toutes leurs phrases par « Je pense
que » « A mon humble avis »…Et prendre des cours de coaching pour
l’estime de Soi, dans lesquelles on vous apprendra affirmer vos pensées.

Monde absurde.

Raconter une histoire doit se faire avec le ton de l’autorité et de la confiance


en soi.

Regardez:

Hier matin à l’aube, je suis allée promener mon chien. Comme les rues sont
vides, je pense que le lever du soleil est un moment plus agréable pour se
balader. Roger, mon voisin est dehors lui-aussi. Il me sourit. A mon avis,
Roger est un pervers.

ET

Hier matin à l’aube, je suis allée promener mon chien. Comme les rues sont
vides, le lever du soleil est un moment plus agréable pour se balader. Roger,
mon voisin est dehors lui-aussi. Il me sourit. Roger est un pervers.

Si vous commencez vos phrases par « Je pense que ce produit vous


conviendra », devinez quoi? L’acheteur pensera: « Et moi je pense que non,
héhé! »

Mais il en va différemment de la confidence. Lisez plutôt:

17) Je peux te dire un secret ?


Je vais à présent vous confier quelque chose. J’ose rarement le
dire, car cette est qualité est plutôt bien vue en général, mais
je trouve que les gens modestes sont les plus prétentieux.

Je préfère de loin quelqu’un qui se donne en spectacle et déclare


ouvertement: « J’ai besoin d’être
regardé! » qu’une personne qui se met
en retrait. Ou encore celle qui prend
toujours la part la plus petite du gâteau,
comme pour dire: « Moi? Je ne suis pas
égoïste, comme VOUS. »

Le ton de la confidence s’associe bien à


une critique que l’on veut partager, sans
avoir à l’affirmer de manière
péremptoire. Et ça marche très bien pour mettre une personne ne votre
côté. Avez-vous remarqué que lorsqu’une personne ne vous aime pas à
l’origine, vous dresser contre quelqu’un d’autre avec elle vous rend plus
sympathique à ses yeux?

Dans ce cas, vous pouvez utiliser l’opinion personnelle. « Je pense que »


vous met dans de meilleures dispositions par rapport à quelqu’un que la
médisance pure et simple.

Vous pouvez alors vendre un produit de cette façon:

C’est une opinion qui me vaudra sûrement des critiques de la part des
écolos, mais je pense que l’ampoule led éclaire mal.

La confidence marche aussi très bien avec la sincérité sur un défaut que l’on
possède.

Lorsqu’il s’agit de vente d’un produit, vous pouvez utiliser ça de cette façon:

J’ai honte de le dire, mais je déteste me laver les cheveux. Il faut se les
mouiller, se les laver, se les démêler…Puis ensuite se les sécher, car même si
le sèche-cheveux abîme la fibre capillaire, en hiver c’est indispensable. Je
pense vraiment que l’on devrait généraliser l’utilisation du shampoing sec.

Dans ce cas, l’opinion personnelle a valeur de revendication.

D’ailleurs, au sujet de « Je »…
18) Loulou? Oui…c’est toi.
Vous connaissez la « moijitude »? C’est l’attitude des gens qui commence
toutes leurs histoires par « Moi je ».

Grave erreur. Vous devez interpeller votre lecteur, lui parler de lui. Dites
« vous », dites « tu », mais pas « Je ».

Prenez n’importe laquelle de vos pages de vente, prenez n’importe lequel


de vos articles de blog et comptez le nombre de « Vous, Tu, Vos, tes, tien,
tienne, votre » et comptez le nombre de « Je, moi, nous, nos, notre, mes,
mien, mienne ». Un bon ratio doit être de minimum 2, mais Yvon Cavelier
conseille un ratio de 4. C’est à dire que pour 1 « Je », il doit y avoir 3 « vous ».
Utilisez son amusant sympathomètre.

Attention, vous devez quand-même mettre un peu de « je », sinon votre


lecteur ne saura pas qui parle.

Si c’est une véritable histoire que vous racontez, elle


doit parler à votre lecteur de LUI. Donc même si votre
histoire ne possède ni « je », ni « vous », mais des « ils »
(narrateur omniscient= qui sait tout mais ne participe
pas à l’histoire), et même si le sujet du livre est « Je »,
vous devrez vous demander en quoi cette histoire
concerne votre lectorat.

Et tant qu’à parler à votre lecteur, et si vous lui parliez


de son enfance…

19) Et une madeleine pour la 15, une!


Connaissez-vous la madeleine de Proust? Le héros de Du côté
de chez Swann trempe ce petit gâteau dans le thé, et
immédiatement, des souvenirs d’enfance ressurgissent. Cette expression
signifie donc « Elément qui fait resurgir un
souvenir ».

Utilisez la madeleine de Proust pour


plonger vos lecteurs dans leur enfance.

Des posts de type « mèmes » se servent


souvent de cette technique pour
provoquer de la nostalgie chez leur lecteur.

« Si vous avez connu la Gameboy et les


scoubidous, votre enfance était géniale » ou encore « Si les héros de nos
dessins-animés d’enfance avaient vieilli, voilà à quoi ils ressembleraient
aujourd’hui. », sont des posts très partagés et commentés.

Encore une fois, ciblez vos lecteurs en vous demandant quelle enfance ils
ont eu. A quelle époque?

A votre avis, quelles sont les souvenirs communs aux personnes de 30 et de


50 ans?

• Le monde sans internet et sans smartphone ;


• Les disquettes, les cassettes audio et VHS ;
• Les téléphones à cadran qui tournent et qui font « crrrrrrr…tik tik tik »
avec le gros écouteur accroché derrière ;
• Les polycopiés qui sentaient l’éther ;
• La chute du mur de Berlin.

etc…

Essayez de trouver des éléments à la fois communs et forcément vécus de


manière personnelle par la plupart de vos lecteurs et vous déclencherez
automatiquement l’émotion. Vous avez vu ce que vous avez ressenti à la
description du téléphone?
A présent, je vous donne une dernière technique de
psychologie, qui vous attirera la sympathie de votre lecteur.

20) Plus belle ta vie


Votre lecteur n’aime pas qu’on lui rappelle la médiocrité de sa condition. Il
veut être mis en valeur.

Cela ne signifie même pas que sa vie est misérable, mais que vous pouvez,
selon que vous vous exprimez d’une façon ou d’une autre, lui signifier: ta vie
est médiocre ou ta vie est formidable.
• Si vous parlez dans un jargon complexe, vous traitez
votre lecteur d’ignorant ;
• Si vous utilisez des expressions comme « vous ne saviez pas? » ou
« Pourtant c’est facile », vous traitez votre lecteur de débile ;
• Si vous mettez en avant vos revenus, sans expliquer comment arriver
à obtenir cette somme, vous traitez votre lecteur de pauvre ;
• Si vous vous vantez, vous traitez votre lecteur d’inférieur…

Mais

• Si vous utilisez des mots simples et accessibles, votre lecteur se sent


respecté ;
• Si vous utilisez des expressions comme « Le saviez-vous? » ou « Je vais
vous expliquer pas à pas », votre lecteur se sent reconnu ;
• Si vous mettez en avant une technique pour gagner une somme et
que vous la prouvez par vos revenus, votre lecteur se sent puissant ;
• Si vous vous mettez au niveau de votre lecteur, il se sent votre égal.

Voilà pour la psychologie. Et maintenant, vous allez pénétrer dans l’antre


secrète du Storyteller…

21) Storytelling : Il était une fois…


La meilleure façon d’utiliser le conte folklorique dans le Storytelling est de
l’utiliser en guise de comparaison.

Tout le monde connaît La belle aux bois dormant, Cendrillon ou Le petit


poucet, piocher dans des histoires profondément intégrées dans la
mémoire collective, vous permettra non seulement de provoquer un
sentiment de confiance chez votre lecteur, mais pas seulement.
Ces allusions aux contes que tout le monde connaît
attacheront votre lecteur à vos écrits comme des enfants à
leurs propres parents.

Vous pouvez illustrer vos propos de cette façon:

« Vous désirez investir en bourse, mais vous n’y connaissez rien? Plutôt que
d’acheter des options au hasard, et de gaspiller votre argent comme le petit
poucet ses miettes de pain… »

« Vous en avez assez des tâches ménagères et de frotter chaque jour


comme Cendrillon? »

« Si vous ne prenez pas cette décision


aujourd’hui, vous pourriez bien attendre 100
ans…sauf qu’aucun chevalier ne viendra vous
délivrer. »

Mais le meilleur conte de tous, et qui


donnera une extraordinaire légitimité à vos
propos, c’est:

22) La parabole comme argument ultime


La parabole est un outil de communication vieux comme le monde. Il s’agit
d’une histoire que l’on raconte pour illustrer un propos. Si les religieux et les
politiques l’utilisent à foison, c’est que cet outil de communication marche
merveilleusement bien.
A tel point qu’il a fallu 2000 ans pour que le mythe d’Adam et
Eve soit remis en cause par le pape François. Il a récemment
exprimé son indignation face à un Adam très lâche qui a désigné Eve
comme responsable de son péché, la condamnant au statut de créature du
diable durant des millénaires.

En tant que psy, je l’utilise régulièrement pour expliquer facilement l’origine


et la résolution d’un problème à un patient.

Et rappelez-vous: si l’histoire existe, elle est donc vraie pour le cerveau des
émotions. Le cerveau qui réfléchit de façon raisonnable lui, trouve une
raison logique de croire cette histoire.

Si vous utilisez une histoire qui vous est arrivée en guise de parabole,
cela vous donnera de l’autorité et augmentera la valeur de vos propos.

Lisez plutôt:

Quand j’avais 8 ans, ma mère voulait absolument m’inscrire au Club


Sporting-fun, un club de sport populaire du quartier. Je ne sais pas
pourquoi, mais je ne le sentais pas, j’ai donc refusé. Mais elle ne cessait de
revenir à la charge en me disant: « Regarde comme ils ont l’air de
s’amuser! », dès qu’on passait devant le terrain de foot où ils avaient l’air, ma
foi, de s’amuser. Mais je ne voulais toujours pas.

Une petite voix me disait de ne pas faire ça.

Deux ans plus tard, les gros titres dans les journaux affichaient: « Scandale
au Club Sporting-fun de l’Etang-aux-fleurs ». Le dirigeant était en fait un sale
pé..phile qui profitait des enfants depuis des années. L’un d’eux avait fini par
parler.

Depuis, je pense qu’il faut toujours écouter


sa petite voix, au risque de se retrouver
dans des situations extrêmement
dangereuses.

Si je vous avais dit d’entrée de jeu, « il faut


toujours écouter sa petite voix », beaucoup
d’entre vous pourraient penser: « Ça
dépend! » Mais là, peu d’entre vous
oseraient remettre en question cette opinion, du simple fait
qu’elle m’a évité le pire des traumatismes.

Mais le plus important de tout dans une histoire, c’est…

23) Curieux, va!


Pour donner envie à votre lecteur de lire votre histoire, qu’est-ce qui est le
plus important avant toute chose?
Je vais vous le dire. Ce qui est le plus important, c’est de lui
donner envie de lire la phrase suivante.

Et pour cela, vous devez utiliser la curiosité naturelle du lecteur.

Regardez ce que je viens de faire:

• J’ai utilisé un titre qui éveille la


curiosité ;
• J’ai posé une question ;
• J’ai introduit ma phrase par: Je vais
vous le dire ;
• J’ai commencé ma phrase par « Et » ;
• J’ai dit « Regardez: » ;
• J’ai utilisé une liste à puces.

Voici donc 6 éléments à utiliser sans


modération pour éveiller la curiosité!

A présent, une arme fatale qui permettra de rendre vos lecteurs accros à vos
histoires.

24) Mindfuck your text


Connaissez-vous les films de type Mindfuck? 6ème sens, Inception, Les
Autres… sont des films qui possèdent une caractéristique commune: ils
jouent du retournement de situation.
Je vais vous expliquer ce qui se produit dans le cerveau lors
d’un retournement de situation.

Habituellement, les êtres humains vivent en gérant et contrôlant leurs


émotions (parfois même tellement que ça finit par exploser: « Mais qu’est-ce
qui t’arrive Gérard? »). Ils utilisent un système complexe de défenses qui les
protège de ressentir certaines émotions mal perçues par la société.

Ce système de défense est tellement intégré, que vous pouvez très bien
vous sentir « calme », alors que votre monde émotionnel bouillonne
intérieurement. Vous relâcherez alors ces émotions dans vos rêves, ou les
défoulerez dans du sport…

Lorsque votre système de défense est tranquille, en train de lire une histoire
qui semble se dérouler a priori de façon prévisible (Pfff, je vois très bien où il
veut en venir…), et que le retournement de situation arrive, vos émotions
sont comme prises en traître.

Vous ressentez alors tellement de choses, qu’un attachement émotionnel


profond se crée. C’est ce qui se passe souvent lorsque l’on tombe amoureux
d’une personne. Elle semble si normale, si prévisible, et d’un coup elle vous
surprend totalement. Vous êtes accro.

C’est pourquoi ces films suscitent un véritable engouement. Certaines


personnes recherchent même exclusivement ce type de films. (Vous en
faites peut-être partie?).

Commencez votre histoire d’une manière, et finissez-la de manière


surprenante.

Hier à l’aube, je suis sortie promener mon chien. Comme d’habitude, Roger,
mon voisin était dehors lui aussi, à cueillir des cerises dans son arbre. Depuis
que je l’ai remis à sa place, il y a quelques semaines, il ne m’adresse plus la
parole. Il ne m’a donc pas saluée, et je suis partie en promenade.

Une heure plus tard, je rentre essoufflée avec Rex courant sur mes talons. Je
passe devant chez Roger. Il est toujours dans son arbre. Sauf qu’à bien y
regarder, il n’a les pieds posés sur aucune branche. Et que sa langue pend
étrangement sur le côté.

Et 3 conseils indispensables pour finir…


25) Parlez!
La narration sera bien plus vivante si vous y insérez la parole. Dialogue,
monologue, interpellation, pensée…

La parole rapproche le lecteur de ce qu’il y a d’humain dans vos écrits. Ça


brise la glace entre vous et vos lecteurs.

Regardez:

A présent, lorsque je vais promener mon chien, j’ai très peur de croiser
Roger. Dès qu’il me voit, il lève la main et crie: « Bonjour! Comment allez-
vous aujourd’hui? Vous avez une excellente mine! » Ce qui vous l’avouerez,
est une remarque plutôt déplacée venant de la part d’un fantôme…
26) Ooohhh
c’est beauuu
le storytelling.
Ecrire, écrire, je ne
vous parle que d’écrire
du texte. Mais vous en
oublieriez presque que l’on écrit aussi en images!

De belles images, des images qui tombent à pic, bien agencées, bien
ordonnées, et vous voilà le roi de l’attention du lecteur!

Saviez-vous que la capacité de l’être humain à se concentrer à 100% en 2015


est de 8 secondes, soit moins que le poisson rouge? Wow. On devient
flemmards pas vrai?

En réalité, pas seulement. C’est que nous sommes aujourd’hui bombardés


d’informations écrites et que le cerveau fait juste plus vite le tri. De plus, lire
du texte à l’écran est fatiguant. Les images et les couleurs reposent l’oeil.
Voilà pourquoi il vous faudra illustrer vos articles et pages de
vente. Les meilleurs contes possèdent de magnifiques
illustrations…

Et pour finir, un conseil que vous devez appliquer et que, malgré les
apparences, j’ai appliqué moi aussi…

27) On coupe !
A la fin de la rédaction, quel que soit le type d’écrit, vous devez opérer à un
travail de coupe.

Ne soyez pas conservateur. Comme vous l’avez sûrement remarqué, j’adore


m’étaler. Mais il ne faut pourtant garder que le minimum. L’article original
faisait 11500 mots, il n’en fait à présent plus que 6940.

Il vous faudra malheureusement faire Faites immédiatement le deuil de


cette sublime phrase à deux propositions, grammaticalement et
merveilleusement correcte, et tranchez en plein dans le coeur.

Attention, garder le minimum ne signifie pas « faire court ». Guerre et Paix


de Tolstoï ne pourra jamais être imprimé au dos d’une boîte de céréales…

Et par pitié. Venez-en au fait!


Le teasing sans fin, ça vous dégoûte de lire une histoire. Vous
devez en venir au fait, rapidement. Tout ce que vous écrivez
doit être utile.

->Hier matin, je suis allée promener mon chien. OK

->Hier matin, je me suis réveillée assez tôt. D’habitude, je me lève vers 8h. La
veille pendule en bois de la salle-à-manger que nous a offert ma tante
indiquait 6h30, je pris la laisse rangée dans le placard du couloir, situé sur la
gauche, et j’appelais Rex, mon chien, un pitbull très gentil, pour aller
comme d’habitude le promener dans le quartier. AARRRGH.

De la même façon, si vous écrivez un article de blog qui explique


« Comment faire un smoothie crevette-menthe », vous ne devrez pas passer
8h sur les raisons qui ont fait que vous avez décidé de vous mettre aux
smoothies cet hiver. D’abord la recette! Ensuite, vos élucubrations.

Si à la fin de la recette, vous écrivez suffisamment bien pour que le lecteur


trouve votre style agréable et continue d’avoir envie de vous lire, vous

pourrez toujours lui donner vos raisons et vos inspirations. Mais le lecteur
lambda tape dans le moteur de recherche: « Comment faire un smoothie
crevette-menthe » et entend bien lire la recette au premier lien qu’il
trouvera, non mais!

Source : http://www.webmarketing-com.com/2015/10/05/41737-27-
techniques-de-storytelling-booster-vos-ecrits

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