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Stéphanie Bouvet est l’auteure de nombreux livres à succès sur les énigmes.
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute
reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre
est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code
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Rendez-vous en fin d’ouvrage pour en savoir plus sur les éditions Tut-tut
Avant-propos
Ça vous a pris comme une envie de pique-niquer cette idée d’aller au petit
coin, là, tout de suite, maintenant ? Si cette gamme de livres aux toilettes était
vulgaire, son slogan serait « Ne vous faites plus chier quand vous chiez ! »,
mais elle ne l’est pas. Nous pensons plutôt que grâce à ce livre, vous allez
pouvoir joindre l’utile, l’urgent voire l’impérieux à l’agréable (s’instruire).
À moins que cela ne soit le contraire... Nous ne vous connaissons pas assez
bien pour savoir dans quel sens nous devons tourner cette phrase.
En quarante leçons aussi amusantes qu’instructives, vous allez pouvoir
parfaire votre connaissance de la langue de Molière et devenir plus familier
des tournures idiomatiques que des phrases idiotes, ce qui n’est pas bête.
Poser la question « Qu’est-ce qu’une tournure idiomatique ? » n’est pas
idiot. C’est tout simplement une façon de dire les choses propre à une langue.
Pour une tournure propre à l’anglais, on parlera d’anglicisme, à l’allemand,
de germanisme, à l’italien, d’italianisme, etc. J’arrête là, je pense que vous
avez compris l’idée dans vos toilettes. J’ai failli oublier : en ce qui concerne
le français, le mot qui convient est gallicisme (profitons-en pour signaler à
toutes fins utiles que le mot francisme n’existe pas).
« Il y a », « il était une fois », « c’est-à-dire » sont des gallicismes mais ce
ne sont pas des expressions, nous n’en parlerons donc pas dans cet ouvrage.
Dommage pour eux mais c’est comme ça. En revanche, « malin comme un
singe », « bouché à l’émeri » ou « sauter aux yeux » sont des expressions
idiomatiques et là, on entre pleinement dans le vif du sujet. Sujet futile ? Que
nenni ! Connaître les expressions d’une langue, c’est capital pour se
l’approprier, la maîtriser, la parler en somme. C’est tout ce qui fait la
différence (enfin, non, si on veut pinailler, il existe sans doute d’autres
choses qui font la différence) entre vous et le correspondant espagnol de
votre fils, trop occupé à s’escrimer avec la conjugaison des verbes
irréguliers du français pour en plus batailler avec des locutions
incompréhensibles au non initié.
Vous l’aurez compris, connaître les expressions d’une langue, c’est
absolument essentiel, primordial, je dirais même vital si je ne craignais de
friser l’exagération. Accessoirement, ça vous évitera aussi d’avoir l’air con,
si...
vous vous pointez chez le quincaillier en lui demandant un bidon
d’huile de coude1,
vous vous obligez à porter votre veste à l’envers parce que vos
opinions politiques ont changé,
vous agitez une souris en peluche devant la bouche d’un ami, pour
attirer le chat qu’il vous a dit avoir dans la gorge,
vous achetez une carte routière pour voir où se situe exactement ce
Rubicon que vous avez prévu de franchir,
vous demandez un bassinet au garçon du restaurant qui vous a
apporté l’addition, afin de cracher dedans,
vous vous connectez sur le site d’Eram plutôt que celui de Meetic
pour trouver chaussure à votre pied,
vous buvez du jus de chaussette (BEURK !) parce que vous n’aimez
pas le café trop fort, ce qui est quand même fort de café,
vous passez vos week-ends à chercher ce p*** de pot aux roses
(voire poteau rose, si en plus, vous avez mal compris),
vous demandez un escabeau pour pouvoir décrocher la lune,
vous vous versez un seau d’eau sur la tête pour vous rincer l’œil,
vous menacez de faire un esclandre si l’on ne vous octroie pas les
plus grands chevaux du club hippique (alors que vous n’avez
jamais posé votre auguste derrière sur un canasson),
vous vous obstinez à refuser de lâcher la semelle de la chaussure
d’une personne que vous ne voulez pas perdre de vue,
vous tentez (vainement, est-il besoin de le préciser ?) de plier en
deux votre bagage Samsonite pour partir vous faire voir chez les
Grecs,
vous tentez (encore plus vainement, à moins d’être un fameux
contorsionniste) de prendre vos jambes à votre cou,
etc.
Sans compter que cela peut être très dangereux : imaginez que vous ayez la
mauvaise idée de prendre le taureau par les cornes, de mettre votre main au
feu, d’emprunter l’autoroute dans un tombeau sans couvercle ou d’embrasser
Fanny, la femme du champion régional d’haltérophilie !
Tout ça pour dire que vous vous rendrez très vite compte à quel point cet
ouvrage est un compagnon indispensable pour qui a conscience de
l’importance cruciale au quotidien de la bonne connaissance des expressions
françaises. Bon, ce n’est pas une raison pour monopoliser les toilettes
d’accord ? D’ailleurs êtes-vous sûr de ne pas entendre quelqu’un
tambouriner à la porte à l’heure où vous lisez ces lignes ? Que ce soit bien
entendu : on ne vous en voudra pas si vous consultez ce précieux opuscule en
dehors du cabinet d’aisance dont vous n’avez déjà que trop réchauffé le
siège de vos cuisses nues.
PARLONS MÉTHODE
Comme nous l’avons dit précédemment, ce livre est divisé en quarante
leçons thématiques à large spectre : amour, argent, colère, paresse, sexe2, tout
y passe ! Dans chacune, deux ou trois expressions seront décortiquées,
dépecées, analysées à fond. D’autres seront abordées plus brièvement. Libre
à vous d’aborder les leçons dans l’ordre ou de les piocher dans le livre en
fonction des thématiques qui vous plaisent. Évitez toutefois de lire plus d’une
leçon à chaque séjour aux toilettes, même si vous êtes un constipé chronique
et/ou que vous lisez vite. En effet, non seulement vous risquez d’user
prématurément la patience de celui qui attend son tour mais aussi de vous
emmêler les pinceaux entre les expressions (ce qui n’est évidemment pas le
but recherché) à force de vouloir engranger trop d’infos d’un seul coup.
C’est bien connu : trop d’info tue l’info. Régulièrement, vous serez aussi
invité à jouer avec les expressions, pour tester vos connaissances et rigoler
un peu (vous pouvez même rire beaucoup, sans crainte : si vous vous faites
pipi dessus de rire, vous êtes au bon endroit).
Nous voici arrivés à la fin de cet avant-propos et vous devez donc être prêt à
vous jeter dans le grand bain (ATTENTION : on ne parle pas de la cuvette
des toilettes là !!!). Mine de rien, comme un monsieur Jourdain qui faisait de
la prose sans être au courant, vous avez découvert pas moins de
X3 expressions idiomatiques rien que dans cet avant-propos. Ça promet !
Stéphanie Bouvet
3. Oui, comme vous, je suis souvent fainéante. Donc je n’ai pas eu le courage de les compter. Que les lecteurs courageux qui s’en sentent capables dans leurs toilettes envoient
le compte précis à l’éditeur pour une édition future. Il n’y a rien à gagner. Tenez-le vous pour dit ! Merci.
LEÇON 1
MONNAIE, MONNAIE
PROCRASTINATION
À la saint-glinglin
D’OÙ ÇA VIENT ?
Le terme « saint » ici, n’a rien à voir avec un catholique canonisé ou un
faiseur de miracle. C’est une déformation du terme « seing », que l’on
rencontre surtout chez le notaire au sens de signature. En ancien français, ce
désignait une sonnerie de cloche puis la cloche elle-même. Glinglin est à
rattacher à des verbes de dialectes alsaciens signifiant sonner. En promettant
de faire une chose à la saint-glinglin, on s’engage donc à la faire lorsque la
cloche sonnera... mais on se garde bien de préciser quelle cloche.
ÇA VEUT DIRE QUOI ?
À une future date hypothétique. Un jour... peut-être...
FIESTA
LEÇON 4
Le talon d’Achille
D’OÙ ÇA VIENT ?
Dans la mythologie grecque, la nymphe Thétis plonge son fils Achille dans le
fleuve Styx afin de le rendre invulnérable. Cela part d’une bonne intention
mais elle commet l’erreur de le tenir par le talon, qui devient de fait le point
faible du demi-dieu1. Durant la guerre de Troie, Achille tue Hector au combat
mais succombe à une blessure au talon infligée par Pâris.
1. L’épisode prouve, s’il en était besoin, que Thétis n’était pas fille de chocolatier. Sinon elle aurait connu l’astuce pour recouvrir entièrement une orangette de chocolat et
l’aurait utilisée pour son fils...
LEÇON 6
AMEN
Faire la sainte-nitouche
ÇA VEUT DIRE QUOI ?
Jouer les prudes, vouloir tromper son monde en se faisant passer pour une
innocente que l’on n’est pas.
« Son petit air de sainte nitouche commence à m’exciter. J’imagine le pire comme le
meilleur. Ce genre de filles réservées s’avèrent parfois des salopes de haut niveau. »
Coton, Fuck and forget : Journal de Pattaya
« Monsieur Sainte Nitouche
Prends-moi par la main
Dis-moi des mots d’amour
Des mots qui me touchent
Monsieur Sainte Nitouche
Je suis enchantée »
« Votre firmament
C’est très gentil très charmant
Plein d’agréments
On y sent flotter
Une odeur de sainteté
De propreté
C’est bien épousseté
On nage dans le bleu
On a dès qu’on paye un peu
Tout ce qu’on veut
C’est très épatant
Le ciel n’a pas son pendant
Et cependant
Le premier le seul le vrai paradis
C’est Paris. »
Paul Gesky, « C’est Paris »,
extrait de l’opérette Là-haut
« Certains saints dégagent un tel fumet qu’ils incarnent parfaitement l’expression “être en
odeur de sainteté” : saint-nectaire, saint-émilion et saint doux !! »
Anne O’nyme
1. Vieux mot, sy nony me de modèle, à placer dans une conversation pour paraître érudit.
LEÇON 7
AU COMBAT !
Jeter l’éponge
D’OÙ ÇA VIENT ?
Cette expression, traduite de l’anglais, est arrivée du domaine de la boxe au
début du XXe siècle. L’éponge dont il est question était utilisée pour nettoyer
le visage des boxeurs et les rafraîchir. Il était d’usage que l’entraîneur d’un
sportif jette la serviette éponge sur le ring pour signifier l’abandon du
boxeur.
« Abandonne
Et je jette l’éponge
Tous les airs que tu te donnes
Tous les ongles que tu ronges
Je veux faire la paix
Clore le débat »
« Karl Rove redoute une redite de 2010, quand des candidats fantaisistes comme la populiste
Christine O’Donnell, candidate Tea Party inculte et favorable à une législation interdisant...
la masturbation, s’était fait battre à plates coutures par le démocrate Chris Coons dans la
course sénatoriale. »
Extrait d’un article du Figaro sur la politique américaine, le 10 janvier
2014
LEÇON 8
Sortir l’artillerie...
Battre à plates...
Caresser dans le sens...
LEÇON 9
ORGUEIL ET VANITÉ
« J’arrive, fier comme bar-tabac, avec des petits mocassins de chez Hermès... »
Fernand Raynaud, dans son sketch « Le Tweed »
« Il est ingénieur à Grenoble. Je sais pas pourquoi. Mais il me parle plus, il est fier comme
s’il avait un bar-tabac à Paris. Quand il était petit, il était déjà prétentieux. Il écrivait des
poésies sur les oiseaux, des conneries comme ça quoi. »
Coluche, dans son sketch « L’Arabe philosophe »
VOUS POUVEZ DIRE AUSSI
Être fier comme un pou.
Être fier comme un coq.
« Je veux bien monter sur les barricades pour réclamer la grasse matinée, mais pas avant
midi. »
Maurice Roche, Opéra Bouffe
« Si ce soir vous êtes sur le point de faire une chose que vous regretterez au réveil, faites la
grasse matinée. »
Henny Youngman, humoriste et violoniste américain
FLEURS EN POT
Charles Aznavour,
« La Goutte d’eau »
LEÇON 12
Priser le cuticule.
Une quenelle de brochet.
Être avisé pour l’Isère.
Ruer dans...
Faire la pluie...
S’abattre comme la vérole...
LEÇON 13
OISIVETÉ
« Me comprennent ceux qui ont quitté Cleveland dans des wagons de charbon ou qui ont
bayé aux corneilles devant les boîtes aux lettres, à Washington ! [...] Je vous le dis, rien
n’est plus épouvantable que de déambuler dans les rues désertes d’une ville américaine à
l’aube. »
Jack Kerouac, Les Anges vagabonds
Peigner la girafe
D’OÙ ÇA VIENT ?
En réalité, l’origine de cette expression n’est pas claire. Elle a certainement
un rapport avec l’arrivée de la première girafe sur le sol français en 1827.
L’animal, offert par le pacha d’Égypte, Méhémet Ali, au roi Charles X,
devint immédiatement la star du Jardin des Plantes, que les gardiens
passaient de longues heures à peigner... en tout cas, c’est ce qu’ils
affirmaient !
2. Il est de notoriété publique que le grand romancier faisait des fautes de français. Ainsi dans son ouvrage intitulé Flaubert, paru en 1989, Émile Faguet note : « Flaubert
n’écrivait pas bien naturellement. Sa correspondance fourmille de fautes de français. »
LEÇON 14
RICHESSE
Hollywood Boulevard
Ou anonyme,
Jamais pris dans les castings,
Pauvre comme Job,
Pain noir, bidonvilles
Ou riche comme Crésus,
Riviera, piscine,
Qu’on soit né dans les choux ou dans les roses,
Qu’on devienne quelqu’un ou pas grand-chose,
Quatre planches et des clous, bois de sapin
Ou tout en acajou doublé de satin,
Poussière, poussière. »
« Jésus disait : “Si on te frappe sur la joue, tend l’autre joue.” Crésus disait : “Si on te met
mille balles dans la main, tend l’autre main.” Le raisonnement est le même. »
Philippe Geluck, humoriste belge
Toucher le pactole
D’OÙ ÇA VIENT ?
On vient de le voir, le Pactole était une rivière qui coulait sur les terres de
Lydie, le royaume de Crésus. Mais on n’a pas expliqué pourquoi ce cours
d’eau charriait des paillettes d’or. Alors voilà : la légende raconte que pour
remercier le roi Midas d’un service, Dionysos lui avait proposé d’exaucer
un vœu. Midas avait alors demandé que tout ce qu’il touche se transforme en
or, sans penser que cela s’appliquerait aussi à la boisson et à la nourriture !
Menacé de mourir de faim et de soif, il implora donc le dieu de faire
machine arrière. Bon prince, celui-ci accepta, en l’enjoignant à aller se laver
dans les eaux du Pactole... qui se chargèrent d’or. Pour Midas, toucher le
Pactole revint donc à... perdre tout son or !
Un parachute doré
D’OÙ ÇA VIENT ?
Comme chacun sait (et comme son nom l’indique !) un parachute sert à
amortir les chutes ! Quant à l’or, il est bien sûr le symbole de l’opulence par
excellence. Lorsqu’un dirigeant quitte une entreprise suite à un licenciement
ou une restructuration par exemple, une clause contractuelle fixe ses
indemnités. Lorsqu’elles sont plus confortables, voire carrément indécentes,
elles portent bien leur nom de parachute doré.
« Winterkorn saute... en parachute doré. Après sa démission précipitée par le scandale des
moteurs truqués, l’ancien patron de Volkswagen Martin Winterkorn peut espérer toucher
jusqu’à environ 60 millions d’euros, selon les règles internes prévues par le constructeur
automobile allemand. »
Extrait d’un article d’AM Today du 24 septembre 2015
1. L’un des cinq fleuves des Enfers. Boire l’eau de ce « fleuve de l’oubli » entraînait une amnésie.
LEÇON 15
« Vous pouvez me laisser au prochain village, parce que des cintrés qui parlent tout seuls,
j’en sors.
– Je dois dire que c’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité. »
Extrait du film Les Anges gardiens,
de Jean-Marie Poiré
LEÇON 16
1. Pour info, l’émeri est une variété de corindon très dur que l’on réduit en poudre et que l’on utilise comme abrasif.
LEÇON 17
« Les femmes n’ont sans doute pas inventé la poudre mais elles ont sûrement trouvé la
houppette pour s’en servir. »
Noctuel, écrivain français
« C’est un double affront pour le peuple chinois que de dire qu’il n’a pas inventé la poudre. »
Anne O’nyme
« La phrase la plus sotte de la langue française, c’est “bête comme ses pieds”. »
Maurice Béjart, chorégraphe français
« Il est mauvais comme la gale et bête comme un pied : la pire combinaison qui soit. »
Extrait du film La Ligne verte, de Frank Darabont
« Quand on est bête comme ses pieds, y’a rien à faire, ça se sent ! »
Anne O’nyme
MISE EN LUMIERE
Tenir la chandelle
D’OÙ ÇA VIENT ?
Avant l’invention de la fée électricité, on s’éclairait à la chandelle, que l’on
« mouchait » au moment de se coucher... sauf lorsqu’on souhaitait s’adonner
à des ébats sexuels, qu’il était impensable entre gens convenables d’imaginer
dans l’obscurité. Lors de la nuit de noces, le garçon d’honneur était tenu
d’éclairer le lit des mariés pendant qu’ils faisaient leur petite affaire, tout en
leur tournant le dos.
« Émile, vous m’avez sauvé ma vie ! Oh, j’vous dois une fière bretelle !
– Odile...
– Oui ?
– Je vous ai toujours aimée.
– Je sais, Émile. Prenez un chewing-gum et parlez-moi encore. »
Réplique cultissime du film La Cité de la peur, d’Alain
Berbérian et Alain Chabat
Variations sur le même thème
Le jeu n’en vaut pas la chandelle : cela n’en vaut pas la peine.
Brûler la chandelle par les deux bouts : gaspiller sans compter ou
vivre trop intensément, au péril de sa santé physique, voire
financière.
Faire des économies de bouts de chandelles : faire des économies
dérisoires, insignifiantes.
Voir trente-six chandelles : être sonné (par un coup).
Dîner aux chandelles : dîner en tête à tête avec son amoureux (les
chandelles apportent la touche romantique mais elles sont
facultatives).
LEÇON 19
CHANCE ET HASARD
« Il pouvait tirer un mauvais numéro : une qui couche à droite et à gauche, une qui gaspille
de l’argent, ou une qui ne sache pas faire la cuisine. »
Jean Hougron, Les Portes de l’aventure
LEÇON 20
Avoir du plomb...
Avoir des oursins...
Être marqué au coin...
LEÇON 21
VAINE AGITATION
« De nos jours, on pisse dans les violons mais tout porte à croire qu’historiquement, on
pissait plutôt dans les pianos. D’où le nom de piano aqueux, déformé en piano à queue... »
Anne O’nyme
J’ai rencontré une fille mais je n’ose pas faire l’amour avec elle.
Pourquoi, elle est encore vierge ? Elle est en couple ?
Non, ça vient pas d’elle. C’est à cause de moi.
Qu’est-ce qui se passe ?
Ben je crois que je suis amoureux et quand je suis amoureux, je peux
pas m’empêcher de sucer mon pouce après l’amour et ça me file trop
la honte.
Écoute, trempe ton doigt dans du vernis amer. C’est tellement dégueu
que ça te passera l’envie de sucer ton pouce.
J’ai essayé. C’est comme si j’avais pissé dans un violon...
Alors fais en sorte qu’elle s’endorme avant toi.
Impossible. Après l’amour, je tombe comme une souche.
Bon, je ne vois qu’une solution. Va voir un psy.
POLICHINELLE
« Ah ben j’en connais une autre qui a une brioche dans le tiroir1 !
– Oh ! Je suis pas enceinte !
(Sid se prend une baffe)
– C’est dommage, tu ferais une si gentille maman. »
L’Âge de glace, film de Chris Wedge et Carlos Saldanha
Marcel Pagnol nous propose cette variante dans Fanny, film de Marc
Allégret :
« Alors toi, tu trouves tout naturel qu’une fille rentre chez elle avec un polichinelle sous le
tablier ? »
AU PLAISIR !
« Pour atteindre le septième ciel, nul besoin d’une navette spatiale sophistiquée. Rien ne vaut
le plus simple appareil... »
Anne O’nyme
« En amour, pour prendre son pied, il faut parfois des chaussures neuves. »
Sim, humoriste français
« Dans la vie il faut prendre son pied sans se prendre la tête à condition de bien remplir les
deux. »
Gustave Parking, humoriste français
LEÇON 24
Promettre monts...
Jeter l’argent...
Ne pas être à prendre avec...
LEÇON 25
SUCCESS STORY
Faire un tabac
D’OÙ ÇA VIENT ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la découverte de ce bon vieux
Nicot n’a rien à voir avec l’origine de cette expression. Il faut plutôt creuser
du côté de l’occitan tabassar, frapper à coups redoublés. Par la suite, il y a
un amalgame entre les deux homonymes. D’où l’orthographe tabac que l’on
retrouve au XVIIe siècle dans l’expression « donner du tabac » (se battre). Au
XIXe siècle, les marins parlaient d’un coup de tabac pour évoquer une
tempête soudaine, dont le vacarme s’est ensuite transformé en tonnerre
d’applaudissement au théâtre, récompensant une pièce qui fait... un tabac.
« Ce n’est pas le moment, pourtant, de se reposer sur les lauriers si péniblement conquis. »
Léon Groc, La Caverne du dragon
PROBLEMES DE TRÉSORERIE
... Ou pas !
« Nous devons renoncer à savoir pourquoi on dit : tirer le diable par la queue. »
Aveu d’ignorance du linguiste Pierre Guiraud
« Quand on a goûté à la vache enragée on n’aime pas voir les gens cracher sur le beau
rôti. »
François Nourissier,
Le Maître de maison
MOMENT DE SOLITUDE
Rester en carafe
D’OÙ ÇA VIENT ?
En argot, le mot carafe est synonyme de gosier et par extension, de bouche. À
l’origine, cette expression était utilisée pour parler d’un orateur ou d’un
comédien victime d’un trou de mémoire, se tenant bouche bée devant son
public sans être capable de trouver ses mots et de dire une parole. De nos
jours, elle s’applique à quiconque se retrouve privé de ressources,
connaissant le même moment de solitude que le comédien à court de mots.
Poser un lapin
D’OÙ ÇA VIENT ?
Lorsqu’elle apparaît, à la fin du XIXe siècle, cette expression a un sens
différent : ne pas rétribuer les faveurs d’une fille, d’après le sens du mot
lapin en argot : paiement éludé. Plus tard, elle a désigné plus largement un
refus de payer. Dès 1922, elle apparaît dans le dictionnaire avec son sens
actuel.
« Je peux pas lui poser un lapin, elle a tellement insisté. Et puis je sens que ce soir... je vais
conclure. [...]
– Tu me sidères Jean-Claude. Ça fait deux jours que t’es là et t’es déjà sur un coup !
– Écoute Bernard, je crois que toi et moi, on a un peu le même problème. C’est-à-dire qu’on
peut pas vraiment tout miser sur notre physique. Surtout toi. Alors si je peux me permettre
de te donner un conseil, c’est oublie que t’as aucune chance, vas-y, fonce ! On sait jamais,
sur un malentendu ça peut marcher ! »
Extrait du film Les bronzés font du ski,
de Patrice Leconte
« Admettons que j’aie rendez-vous avec Robert, lundi à 20 heures. Si je lui pose un lapin, (je
pose un lapin, on pose un lapin, tout le monde trouve ça normal, j’en parle même pas)... Si je
lui pose un lapin, ça veut dire que j’y vais au rendez-vous ! [...] Si on va au bout, ça veut dire
qu’il faut que j’arrive plus tôt, par exemple, à 19 heures, vite, je pose mon lapin, vite je pars
en courant... en espérant que Robert n’arrive pas en avance ! »
Muriel Robin, dans le sketch « Les expressions »
LEÇON 28
Ça fait la rue...
Passer sous les fourches...
Avoir une araignée...
LEÇON 29
DÉCLARÉ COUPABLE
« Que celui qui ne s’est jamais trompé me jette la première pierre et sur cette pierre je
bâtirai mon église. »
Philippe Geluck, La Bible selon le Chat
Un bouc émissaire
D’OÙ ÇA VIENT ?
Pour connaître l’origine de cette expression, ouvrez votre Lévitique au
chapitre XVI... ou lisez l’explication ci-dessous !
CALMOS !
« Il est facile de monter sur ses grands chevaux, mais essayez donc d’en descendre
gracieusement ! »
Franklin P. Jones, homme d’affaires américain
« D’où ça sort “monter sur ses grands chevaux” ? C’est vrai que quand on est énervé, la
première chose à laquelle on pense : “vite, vite, sors les chevaux ! Mais non, pas les petits,
les grands ! Ben pourquoi ? Ben parce que je vais pas m’énerver sur un poney !” »
Muriel Robin, dans le sketch « Les Expressions »
VOUS POUVEZ DIRE AUSSI
Se mettre dans une colère noire.
FEMMES FATALES
« Il ne faut pas attendre d’avoir de fausses dents pour mordre dans le fruit défendu. »
Jacques Deval, dramaturge et scénariste français
« Ce que nous recherchons, c’est le fruit défendu. Sans lui, le Paradis n’est pas pour nous le
paradis. »
Alexandre Pouchkine, écrivain russe
LEÇON 32
À LOISIR
MORTEL !
« Vivement que je passe l’arme à gauche, car je commence à avoir le bras droit pas mal
fatigué. »
Benoît Gagnon, animateur québécois
« C’est d’avoir affublé les académiciens d’une épée qui pourrait peut-être expliquer
pourquoi ils passent si facilement l’arme à gauche. »
Jean Théodore Delacour,
ornithologue franco-américain
Envoyer ad patres
ÇA VEUT DIRE QUOI ?
Littéralement, cette expression, qui mêle joyeusement français et latin,
signifie : envoyer vers les ancêtres. Au sens figuré, elle est synonyme de tuer.
« Promis à la cuve à formol et à la salle de dissection, déjà débité vivant par professeurs et
carabins, notre moribond recevra la douce, la reposante ampoule qui l’expédiera ad
patres. »
Jacques Yonnet, Rue des maléfices –
Chronique secrète d’une ville
Testez vos connaissances
LEÇON 36
En bonnet difforme.
Ne connaître ni des lèvres ni des dents.
Les pieds de Mano blessent.
BALEZE
"On disait aussi qu'elle n'avait pas pu se marier parce qu'il n'y avait pas un homme du village
qui aurait pu lui arriver au-dessus de la cheville."
Edmée Renaudin, Edmée au bout de la table
EN PLEINE FORME !
« Il y a un proverbe chinois qui dit : il vaut mieux avoir un coup de pompe dans l’avion, qu’un
coup de pompe dans le train. »
Philippe Geluck, Le Tour du chat en 365 jours
« Docteur, j’ai des insomnies au beau milieu de la journée et des coups de pompe toute la nuit.
– Je vais vous prescrire un médicament que vous ne devrez pas prendre. »
Philippe Geluck, Le Tour du chat en 365 jours
PASSAGE À L’ACTE
Avoir vu le loup
D’OÙ ÇA VIENT ?
Le premier sens de cette expression était : être aguerri. Elle faisait en effet
référence à la chasse au loup, qui était une activité dangereuse requérant du
courage et de l’expérience. À partir du XVIIIe siècle, le sens actuel s’impose,
sans doute en grande partie à cause du symbolisme sexuel du loup, tel qu’on
le retrouve dans les contes, notamment Le Petit Chaperon rouge (dont le
personnage principal aurait pu s’exclamer : « Mère-grand, comme vous avez
une longue queue ! » D’ailleurs quand on parle du loup, on en voit la
queue...).
Elle a vu le loup,
Tant mieux ou tant pis
C’était pas un bon coup
Ni un bon parti.
J’lui jette pas la pierre,
J’crée pas une émeute
Y paraît qu’sa mère
A vu toute la meute. »
Renaud,
dans la chanson « Elle a vu le loup »
Le café du pauvre
D’OÙ ÇA VIENT ?
Pendant longtemps, le café était une denrée onéreuse, réservée aux plus
aisés. Ceux qui n’avaient pas les moyens de s’enfiler une petite tasse de café
noir après le repas pouvaient toujours s’enfiler... tout court ! Car, à moins
d’avoir recours à une professionnelle, l’acte sexuel est gratuit. Et c’est
meilleur que le café pour la tension !
Georges Brassens,
dans la chanson « Le Moyenâgeux »
« S’aimer les uns les autres, parfait, mais pas forcément dans une église... En Italie, un
couple a été surpris en pleins ébats à l’heure des vêpres dans un confessionnal. C’est un
fidèle, alerté par les gémissements peu équivoques de la bête à deux dos, qui a appelé les
carabiniers de Cecina, en Toscane. »
Extrait d’un article de Courrier International
du 16 avril 2013
BONUS : PORTRAIT-ROBOT
Établir un portrait-robot, décrire par téléphone sa nouvelle conquête à son
meilleur ami, dresser le portrait de son nouveau supérieur hiérarchique, se
remémorer, en regardant de vieilles photos de classe, ceux qui ont usé avec
vous leurs fonds de culottes sur les bancs de l’école... les circonstances où
nous avons besoin de décrire l’aspect ou le caractère d’une personne sont
légion. Avec cette leçon, vous aurez toujours l’expression qu’il vous faut
pour donner à votre interlocuteur une image vivante, précise et tout en
nuances (!) de celui que vous souhaitez dépeindre.
IL EST COSTAUD
C’est une armoire à glace.
IL A UN NEZ IMPOSANT
Il a un quart de brie au milieu du visage.
IL A MAUVAISE HALEINE
Il a une haleine à décoller le papier peint.
Il refoule du goulot.
IL LOUCHE
Il a un œil qui dit merde à l’autre.
Il a un œil qui fait la pute et l’autre qui guette les flics.
Il a une coquetterie dans l’œil.
IL EST IMBERBE
Il est poilu comme un lavabo.
IL EST AVARE
Il a des oursins dans les poches.
C’est un fesse-mathieu.
IL EST HYPOCRITE
Il est faux jeton.
IL A DU CULOT
Il ne manque pas d’air.
IL EST GÉNÉREUX
Il a le cœur sur la main.
Il a un cœur en or.
IL A DE L’HUMOUR
Il a avalé un clown.
IL EST FOU
Il a les fils qui se touchent.
IL EST ANTIPATHIQUE
Il est aimable comme une porte de prison.
C’est une sacrée gueule d’empeigne.
IL EST PARESSEUX
Il a un poil dans la main.
Il a les côtes en long.
IL EST SERVIABLE
C’est un bon Samaritain.
IL EST BIENVEILLANT, GENTIL
Il est bon comme du bon pain.
IL EST ACCOMMODANT
Il est du bois dont on fait les flûtes.
IL EST RÉFLÉCHI
Il a du plomb dans la tête (dans la cervelle).
IL EST ÉTOURDI
C’est une tête de linotte.
IL EST AMBITIEUX
Il a les dents qui rayent le parquet.
IL EST BARATINEUR
Il vendrait un cercueil pour trois.
IL EST COURAGEUX
Il a des couilles au cul.
IL EST GROSSIER
C’est un ours mal léché.
C’est un peigne-cul.
C’EST UN SÉDUCTEUR
C’est un bourreau des cœurs.
C’est un Casanova.
LEÇON 4
DANS MES TOILETTES, JE JOUE AVEC
LES EXPRESSIONS FRANÇAISES
Expressions à peu près : Jouer les billes de verre à Jouer les filles de l’air
• Donner le cou de garce à Donner le coup de grâce • Mouler dans la narine
à Rouler dans la farine.
Deux en un (c’est plus malin) : Avoir des doigts de fée du logis à Avoir
des doigts de fée / Être une fée du logis • Tirer le diable au corps à Avoir
le diable au corps / Tirer le diable par la queue • Il n’a pas inventé le fil à
couper l’eau chaude à Il n’a pas inventé le fil à couper le beurre / Il n’a pas
inventé l’eau chaude.
LEÇON 8
DANS MES TOILETTES, JE JOUE AVEC
LES EXPRESSIONS FRANÇAISES
Expressions à peu près : Mourir comme un déterré à Courir comme un
dératé • Être aviné du local à Être agité du bocal • Fernande au bar à
Faire bande à part.
Deux en un (c’est plus malin) : C’est la cerise qui fait déborder le gâteau
à C’est la cerise sur le gâteau / C’est la goutte qui fait déborder le vase •
Ça casse pas des briques à un canard à Ça casse pas des briques / Ça casse
pas trois pattes à un canard • Chacun voit midi à quatorze heures à Chacun
voit midi à sa porte / Chercher midi à quatorze heures.
LEÇON 12
DANS MES TOILETTES, JE JOUE AVEC
LES EXPRESSIONS FRANÇAISES
Expressions à peu près : Priser le cuticule à Friser le ridicule • Une
quenelle de brochet à Une querelle de clocher • Être avisé pour l’Isère à
Être habillé pour l’hiver.
Le mot de la fin : Ruer dans les brancards • Faire la pluie et le beau temps •
S’abattre comme la vérole sur le bas clergé.
LEÇON 16
DANS MES TOILETTES, JE JOUE AVEC
LES EXPRESSIONS FRANÇAISES
Expressions à peu près : Vendre son sablier à Rendre son tablier • Être
sous Paulette à Être soupe au lait • S’en cramponner le tortillard à S’en
tamponner le coquillard.
Deux en un (c’est plus malin) : Savoir garder les pieds sur les épaules à
Savoir garder les pieds sur terre / Avoir la tête sur les épaules • Se faire
remonter les oreilles à Se faire remonter les bretelles / Se faire tirer les
oreilles • Coûter la peau des yeux à Coûter les yeux de la tête / Coûter la
peau des fesses.
LEÇON 20
DANS MES TOILETTES, JE JOUE AVEC
LES EXPRESSIONS FRANÇAISES
Expressions à peu près : Goûter les vieux de la fête à Coûter les yeux de
la tête • Sans course défier à Sans bourse délier • Être lourd comme un sot
à Être sourd comme un pot.
LEÇON 28
DANS MES TOILETTES, JE JOUE AVEC
LES EXPRESSIONS FRANÇAISES
Expressions à peu près : Avoir la meule en gratinée à Avoir la gueule
enfarinée • Masser l’âne à Veauche à Passer l’arme à gauche • Trier des
flancs sur la Croisette à Tirer des plans sur la comète.
Deux en un (c’est plus malin) : Mettre la cinquième roue avant les bœufs du
carrosse à Mettre la charrue avant les bœufs / Être la cinquième roue du
carrosse • Être copains comme la chèvre et le chou à Être copains comme
cochons / Ménager la chèvre et le chou • Mettre le feu aux châteaux en
Espagne à Mettre le feu aux poudres / Bâtir des châteaux en Espagne.
Le mot de la fin : Ça fait la rue Michel • Passer sous les fourches caudines •
Avoir une araignée au plafond.
LEÇON 32
DANS MES TOILETTES, JE JOUE AVEC
LES EXPRESSIONS FRANÇAISES
Expressions à peu près : Être comme un poison dans le seau à Être comme
un poisson dans l’eau • Rentrer dans le pif du mulet à Entrer dans le vif du
sujet • Être Mumu la maline à Être cucul la praline.
LEÇON 36
DANS MES TOILETTES, JE JOUE AVEC
LES EXPRESSIONS FRANÇAISES
Expressions à peu près : En bonnet difforme à En bonne et due forme • Ne
connaître ni des lèvres ni des dents à Ne connaître ni d’Ève ni d’Adam •
Les pieds de Mano blessent à L’épée de Damoclès.
Deux en un (c’est plus malin) : Avoir plus d’un tour sur la couture du
pantalon à Avoir plus d’un tour dans son sac / Le petit doigt sur la couture
du pantalon • Laver ses mains propres en famille à Remettre en mains
propres / Laver son linge sale en famille • Prendre ses cliques et quatre
épingles à Prendre ses cliques et ses claques / Être tiré à quatre épingles.
Le mot de la fin : Être sous les feux de la rampe • Couper l’herbe sous le
pied • Il y a de l’eau dans le gaz.
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