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PIERRE LOVATI

La Saga Final Fantasy VII Remake


de Pierre Lovati
est édité par Third Éditions
10 rue des Arts, 31000 Toulouse
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Le logo Third Éditions est une marque déposée par Third Éditions, enregistré en France
et dans les autres pays.

Directeurs éditoriaux : Nicolas Courcier et Mehdi El Kanafi


Assistants d’édition : Ken Bruno, Ludovic Castro et Damien Mecheri
Textes : Pierre Lovati
Préparation de copie : Zoé Sofer
Relecture sur épreuves : Anne-Sophie Guénéguès
Mise en pages : Julie Gantois
Graphiques et schémas : France Mansiaux
Couverture classique : Marion Millier
Couverture « First Print » : Léopold Charniot

Cet ouvrage à visée didactique est un hommage rendu par Third Éditions à la compilation
de jeux vidéo Final Fantasy VII.

L’auteur se propose de retracer un pan de l’histoire des jeux vidéo Final Fantasy VII dans ce recueil unique,
qui décrypte les inspirations, le contexte et le contenu des jeux de la compilation Final Fantasy VII à travers
des réflexions et des analyses originales.

Final Fantasy VII & Final Fantasy VII Remake sont des marques déposées de Square Enix.
Tous droits réservés.
Les visuels de couverture sont inspirés des jeux de la série Final Fantasy VII.

Édition française, copyright 2023, Third Éditions.


Tous droits réservés.
ISBN 978-2-37784-415-9
Dépôt légal : décembre 2023
Imprimé dans l’Union européenne par TypoLibris
[ 0 . 0 LA SAGA FINAL FANTASY VII REMAKE]

_SOMMAIRE
[ 1 . 0 LA SAGA FINAL FANTASY VII REMAKE]

//SUPPORTS COMPACTS
[POUR CONSERVATION NUMÉRIQUE]

SECTEUR 01

01
PS1 PS4 PS5
Seven seconds
till the end
末日前七秒

Aux confins du monde,


7 secondes avant
l’apocalypse.

Interlude 0 FIRMAMENT (Flash forward)

/ Où sommes-nous ?
/ Séphiroth : Aux confins du monde.

Le 12 juillet 2022, le nouveau télescope de la NASA, James-Webb, diffuse


des images de la nébuleuse de la Carène, un nuage de gaz situé à 7 600
années-lumière de notre planète. C’est un lieu où commence la vie : une
pouponnière d’étoiles. Cette photographie est une trace d’un lointain
passé datant de 13 milliards d’années. En 2014, son aîné, Hubble, saisit la
mort d’un astre au sein de la nébuleuse du Papillon (nommée ainsi pour
sa forme singulière ressemblant aux deux ailes de l’insecte). Ce sont des
images spectaculaires issues de perspectives profondes qui portent en
elles des réalités qui nous sont étrangères, comme venues d’univers
parallèles. De pareilles fresques chromatiques ornent le ciel de l’af-
frontement décisif de Final Fantasy VII Remake. Au firmament, Cloud
retrouve Séphiroth sur un espace lunaire, semblable à la chambre

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mentale opaque et monochrome où, naguère, le joueur déclenchait
l’emblématique attaque Omnislash. Dans une posture familière, tous
deux se défient. Le joueur n’a pas de touches à enfoncer, pas d’interac-
tions, il reste passif. Les protagonistes croisent le fer un court instant
jusqu’à ce que leurs lames s’entrechoquent côte à côte. Il n’y a pas de
victoire ou de défaite, mais dans l’intensité des regards, du visage
verdâtre de Cloud et du front carmin de Séphiroth, l’on croit percevoir une
éruption solaire, comme l’aurore boréale rougeoyante observée
au-dessus de la Terre en 2015 depuis l’ISS par l’astronaute américain
Scott Kelly. En cet instant, nous ne savons pas pourquoi Séphiroth tient à
s’arrêter longuement pour disserter face à la Voie lactée ; peut-être pour
semer les graines du doute dans notre esprit. Sûrement que le moment
est différent de 1997, ne porte pas le même enjeu. Entre la vie et la mort,
ce ciel astral est l’écho d’un destin vieux de vingt-trois années ; une
marque persistante et macabre que l’on distingue depuis la réalité du jeu.

Séphiroth : Notre planète fera un jour partie de tout cela.


Mais moi, je veux subsister.

Et je ne te laisserai pas disparaître.

Séphiroth s’échappe comme par magie, ne laissant derrière lui qu’une


plume noire vacillante. Abandonné, Cloud observe à nouveau en silence
ce panorama fait de fragments de matière. Devant lui, une nuée d’étoiles
forme une aile d’ange unique, comme l’était celle de son adversaire lors
de son attaque Supernova. Nous sommes ici à l’extrême limite d’un jeu
qui vient de renaître, déjà à la frontière d’un prochain, alors témoin du
passage du temps. Cloud est désarmé, il n’aura plus à combattre ici. Sa
Buster Sword est plantée dans la terre au premier plan de la scène, une
manière de clore la séquence. On contemple une reproduction de Nébuleuse NGC 6302
l’écran-titre de début de partie, le joueur est pris au piège dans une Crédits : NASA, ESA et l’équipe Hubble SM4 ERO — 2009
boucle, celle de revenir infiniment à Final Fantasy VII.

Shûichi Katô 1 : La représentation typique du « temps » dans la culture Cette conclusion de Final Fantasy VII Remake en a laissé plus d’un
japonaise est une forme de présentisme 2 […] Il n’est pas nécessaire circonspect quant à sa signification. Sûrement car une partie du message
d’indiquer les relations avec les événements du passé ou du futur pour passe par la compréhension des codes culturels du pays. Au Japon, on
en appréhender la signification 3. considère que trois types de temps coexistent : le temps linéaire dans sa
plus pure expression, comme si depuis le Big Bang une ligne droite avan-
çait vers l’infini ; ensuite le temps cyclique, celui des saisons, qui tourne
autour de l’être et qui revient indéfiniment (printemps, été, automne,
hiver) ; et enfin le temps de la vie, celui qui comporte un début et une fin,
1. Shûichi Katô (1919-2008) était un historien des idées, encyclopédiste et médecin japonais. Il notre présence sur Terre, notre expérience de la mortalité. Dans cet
était une grande figure du monde intellectuel japonais, possédant une connaissance espace final, ni le temps linéaire ni le temps cyclique ne semblent
approfondie de la culture japonaise mais aussi de la culture occidentale.
2. Qui ne considère que le moment présent.
perceptibles, nous habitons un présent en suspension. Ce qui vient
3. Shûichi Katô, Le Temps et l’espace dans la culture japonaise, CNRS éditions, Paris, 2009, marquer une singularité de cette représentation du temps japonais, c’est
p. 241. cette omniprésence du « maintenant ». L’instant présent japonais est à

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comprendre comme un espace élastique, qui englobe l’immédiat ainsi locuteurs et les lieux, avant d’indiquer l’action ou le temps, pour que
que le proche passé et le proche futur. Ce lieu de retrouvailles qui semble seulement à son terme, l’on puisse mettre un sens sur ces mots ; en définir
hors cadre sert à exprimer une sorte « d’hyper maintenant », qui vient un paysage complet.
sortir Cloud et Séphiroth du jeu pendant un bref délai, comme brisant le
quatrième mur 4. Dans cet espace de pause qui ne répond plus aux Séphiroth : Plus que sept secondes avant l’apocalypse.
logiques du temps linéaire, on perd également les repères du cycle des
saisons, qui est pourtant le socle esthétique du Japon, dont les haïkus 5 L’avenir ne dépend que de toi,
sont les plus vifs représentants. Menacés par le réchauffement clima-
tique et l’effondrement qu’il implique, les Japonais redoutent de perdre Cloud.
l’aspect visuel et cyclique des saisons qui impactent le monde autour
d’eux. Ce rapport à la fatalité du retour, du temps qui vient, du temps qui
s’enfuit, de ce sentiment de Mujô 無常 – « d’impermanence » –, de l’éphé-
mère et de l’éternel retour. Là où Final Fantasy VII Remake se ferme, c’est
perdu dans un espace qui ne peut rendre compte de la temporalité.
Sommes-nous dans le futur ou dans le passé ? Peut-être au milieu de
tout cela. En tout cas, c’est une scène qui vient révéler la nature du jeu
que nous venons de terminer, et de ses suites à venir. Qui, par les répliques
de Séphiroth, tend la main vers l’inconnu 6. Un intervalle qui esquisse une
bascule pour l’aventure.

Séphiroth : Fais attention. Le chemin à venir n’existe pas encore.

L’instant suspendu de ce corridor tient à sceller cette relation au temps,


du choix que nous avons fait de vouloir jouer à un remake de Final
Fantasy VII. Par ce pacte de fin de jeu, des mots susurrés comme un
poème, nous comprenons l’essence même de la fondation de ce projet
de réécriture. Qu’importe de savoir si nous nous situons après les événe-
ments du jeu de 1997 ou si nous sommes dans une autre chronologie, ce
dernier lieu vise à nous faire contempler l’articulation du désir, dans un Les « Falaises cosmiques » de la nébuleuse de la Carène par JWST.
endroit éloigné de l’aventure que vient de vivre le joueur, peut-être aussi Crédits : NASA/ESA/CSA/STScI. – juillet 2022
pour canoniser dans les étoiles ce nouvel épisode. Au firmament,
Séphiroth et Cloud révèlent au joueur leurs rangs de saints.
C’est ici que tout finit et que commence ce livre. Nous allons oublier un
moment cet espace-temps, et nous y reviendrons en toute fin de lecture,
aux confins des chapitres, au gré d’une saison passée dans Final
Fantasy VII Remake. Il est temps de présenter les lieux, de positionner ses
acteurs et de vivre leur aventure. Comme si on ordonnait ces pages à la
manière des syntaxes des phrases japonaises : en commençant par les
Pierre Lovati
Auteur et vidéaste sur le jeu vidéo
4. Au théâtre, le quatrième mur est une délimitation imaginaire qui sépare les acteurs des
spectateurs, qui fait que ces derniers sont censés voir une histoire réelle et que les acteurs depuis 2016, passionné du Japon,
sont censés jouer sans tenir compte qu’ils sont ou seront regardés (cette définition peut il écrit régulièrement des articles
s’appliquer au roman, au jeu vidéo comme au cinéma). pour la revue Immersion, et
5. Un haïku est un poème d’origine japonaise extrêmement bref, célébrant l’évanescence
des choses et les sensations qu’elles suscitent. Un haïku évoque généralement une saison enseigne l’analyse de jeux aux futurs
et comporte souvent une césure. développeurs de l’HEAJ (Namur).
6. Des propres dires de Kazushige Nojima (concepteur de l’histoire et scénariste), ces La Saga Final Fantasy VII Remake
dialogues furent écrits dès la première mouture du scénario, sans savoir où ils allaient
êtres placés. est son premier livre.

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[ 2 . 0 LA SAGA FINAL FANTASY VII REMAKE]

<ORGANIGRAMME> _ SHINRA : 神羅 //

PRÉSIDENT SHINRA
FONDATEUR DE LA SHINRA
SHINRA NEWS
NETWORK
SECTEUR 02

RUFUS SHINRA
VICE-PRÉSIDENT,
FILS DU PRÉSIDENT

02
PALMER SCARLET HEIDEGGER HÔJÔ REEVE
DÉPARTEMENT DE DÉPARTEMENT DE DÉPARTEMENT DE DÉPARTEMENT DÉPARTEMENT DE
RECHERCHE SPATIALE DÉVELOPPEMENT MILITAIRE SÛRETÉ PUBLIQUE SCIENTIFIQUE DÉVELOPPEMENT URBAIN

TSENG RÉNO RUDE


CHEF DES TURKs MEMBRE DES TURKs MEMBRE DES TURKs

SOLDATs
Midgar, Mako city
魔晄都市 米德加

Ouverture
/ Kazuyuki Ikumori (réalisateur des cinématiques sur Remake) :
Midgar… Depuis ma contribution au développement du jeu original,
j’ai retouché les sections de la ville et me suis chargé de son évolution
dans les titres sortis ensuite, mais sans jamais imaginer que je la
fréquenterais aussi longtemps. Quand je songe à tous les personnages
qui y ont grandi, je me dis que Midgar est bel et bien le point de départ
de Final Fantasy VII 1.

Le livre que vous tenez entre les mains s’articule autour d’un voyage
urbain. Celui que réalise le joueur lorsqu’il parcourt Final Fantasy VII
Remake. Aussi, nous avons construit cet ouvrage comme une géogra-
phie, en suivant le périmètre de jeu qu’imposent les murs de la mégalo-
pole. Chacun des chapitres est une localisation de l’histoire que vous
découvrirez au rythme de l’aventure. De secteur en secteur, des taudis
jusqu’à la tour Shinra, vous saurez tout de cette ville-dédale nommée
Midgar. Tellement que l’on peut aller jusqu’à la personnifier. Disons-le
tout de suite : Midgar est le personnage principal de ce jeu. Titan cyber-
punk 2 qui nous observe tout au long de notre parcours. Celle-ci incarne
une utopie d’hier, dont la présence est devenue un danger pour la nature.
Un lieu contradictoire, hostile à la vie mais abritant de nombreuses âmes.
C’est le cadre d’une rencontre, entre les héros et leur destin commun ;
entre le jeu et nous. Un territoire duquel nous nous échapperons en fin
de partie, qui à la manière d’un tremplin propulsera avec force et
détermination les événements à un autre épisode, dans une saga en
devenir.

1. Final Fantasy VII Remake - Material Ultimania, Mana Books, 2021.


2. Le cyberpunk (association des mots cybernétique et punk) est un genre de la
science-fiction très apparenté à la dystopie, qui met souvent en scène un futur proche,
avec une société technologiquement avancée souvent désenchantée.

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Survoler au grand jour Celle qu’il connaît déjà, à laquelle il s’attend : la promesse de contempler
la ville de Midgar par un plan zénithal et nocturne.
Vingt-trois années séparent la sortie initiale de Final Fantasy VII de
celle de son remake. Un fantasme s’est construit autour de ce dernier, de
la plastique qu’il allait revêtir. Aussi, cette nouvelle réalité choisit de se Poupées russes
jouer de nous au moment d’apparaître. La cinématique introductive de
Remake travaille sur ce sentiment d’attente et prend son temps pour se Remake s’ouvre ainsi en poupées russes, par paliers. En plein jour, dans
dévoiler dans son entier. Une sorte de strip-tease architectural, où le tissu une crudité de l’éclairage que l’on ne lui connaissait pas. Étonnamment,
urbain se met à nu morceau par morceau, avant de se contempler de la c’est aussi pour ne plus jamais apparaître ainsi. De toute l’aventure, le
tête aux pieds. Le spectateur qui lance une nouvelle partie survole d’abord joueur n’aura la possibilité de revoir les hauteurs de ce monde sous une
des terres arides où la vie n’existe plus. Une brume habite ces montagnes lumière diurne, sans l’artificiel des néons de la nuit. Le décor se pare bel et
où seul un rapace ose encore s’aventurer. Avec ce regard perçant qui le bien d’un éclairage propre au jeu, comme un spectacle sous les projec-
caractérise, l’oiseau nous sert de guide vers notre proie : Midgar. S’opère teurs, pour que puisse se vivre la grande première. C’est ainsi, dans le
alors une rencontre symbolique entre les ailes déployées de l’animal et reflet de l’œil d’un enfant jouant au parc, que le joueur bascule vers l’ou-
les ailes métalliques de la plaque supérieure. Un contraste entre la légè- verture de 1997. On traverse ici un autre voile, une mise en abyme de
reté de la plume et le poids de la structure urbaine, qui se cache derrière notre condition de joueur qui désire accéder à l’expérience. On perçoit
ses vapeurs opaques, laisse deviner des grues et d’autres installations de dans le reflet l’un des gigantesques réacteurs qui séparent le cœur de la
chantier situées aux extrémités de la ville. L’oiseau nous largue dans le plein ville du périurbain. Ses vapeurs deviennent incandescentes, donnant à
de la mégalopole, comme le ferait un remorqueur sortant un paquebot du voir une volute plus radioactive. Le ciel s’assombrit, se remplit d’étoiles, et
port. Conviés derrière l’écran de fumée, nous mettons un visage sur un nom. la scène n’a plus rien de figuratif. Des violons s’accordent en jouant la
C’est une structure escarpée, comme le suggère son étymologie nordique, note de musique la, comme le font les orchestres au début d’un concert.
une « enceinte du milieu 3 » aux bâtisses verticales. À première vue, il est Notre souffle se retient : nous sommes de retour dans Final Fantasy VII. Il y
difficile d’avoir une représentation claire de ce maillage d’immeubles, de a un emboîtement particulier dans ce moment qui convoque une image
dégager une perspective. Tout est bouché par des enchevêtrements. fondatrice du J-RPG 4. Cet espace d’avant-jeu a divulgué les coulisses
Dans les lumières vaporeuses du jour, les routes et les ponts se greffent d’un nouveau titre. Finalement, un vestibule créé pour le spectateur
aux surfaces vitrées des constructions. Un lierre grimpant des tuyaux aux comme une anacrouse en musique, une phrase musicale qui ne
formes organiques envahit les constructions pour acheminer au plus commence pas sur une mesure complète. Une sorte de mesure zéro
haut l’énergie dont raffole cette cité. Le gris sature l’espace. Tout est qui permet l’accroche de l’écoute, qui lance le morceau sur le temps.
d’acier et de béton. Les surfaces sont si polies que des images s’y Sous le soleil, nous appartenons à un espace d’accordage, le temps
produisent par réflexion, créant de la confusion : entre le tubulaire du que tout le monde rejoigne son siège.
métro aérien, du tuyau d’écoulement, du building-tourelle ou des chemi-
nées évacuant d’autres métaux lourds. L’œil est noyé. Impossible de voir Preuve supplémentaire de ce caractère d’entre-deux, le 14 février 2020,
le sol, les constructions sont denses et tournées les unes sur les autres, quelques semaines avant la sortie du jeu, cette même introduction fut
permettant d’imaginer une concentration de population inouïe. La diffusée en guise de bande-annonce. Une façon de sortir cet avant-jeu
caméra qui nous guide opère un mouvement de descente jusqu’à une du cadre ludique, de précéder l’expérience du jeu lui-même. Un élément
croûte goudronnée où vivent les habitants. Retourner ainsi à une échelle publicitaire qui prépare le joueur, comme une purification par l’eau, à
humaine permet de connaître leur quotidien dans ces fumées indus- plonger dans l’aventure. Devait-elle vraiment être publiée ? On peut
trielles où la présence de végétal semble impossible. Les passants remettre en cause cette décision par la présence d’une publication
circulent dans les rues et s’affairent à participer à cette introduction. Twitter ce même jour, par son directeur général, Tetsuya Nomura, qui
Comme si les ouvriers terminaient symboliquement la construction du avoua ne pas souhaiter que les joueurs puissent la regarder tant que le
monde. Des cartons sont déballés, des tuyaux acheminés mécanique- jeu n’était pas encore entre leurs mains. La tentation était sûrement trop
ment, chaque pièce prend sa place. Des enfants à bicyclette prennent le forte pour les équipes marketing de Square Enix. Cette fuite organisée
relais de l’oiseau pour nous guider jusqu’à une aire de jeux de quartier. vient créer un nouvel objet mémoriel, qui permettra de figurer un souvenir
Une façon de positionner le joueur à l’orée d’une deuxième introduction.

4. Le J-RPG est un genre de jeu vidéo de rôle produit au Japon (J), où le gameplay est basé
3. Évocation du nom emprunté à la mythologie nordique : Midgard (avec la lettre d), forme sur un choix de commandes proposées au joueur qui déterminent les actions qu’il lui est
anglicisée du vieux norrois Miðgarðr, qui est le nom de la cité des mortels. possible d’effectuer.

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