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La

Beauté
de
Christ
manifestée par
un esprit d’humilité
K. P. Yohannan
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité
© K. P. Yohannan, 2015
Tous droits réservés.
Édition originale publiée en langue anglaise sous le
titre The Beauty of Christ through Brokenness
© 2004 livres gfa, une division de Gospel for Asia.
Il est interdit de reproduire un extrait quelconque
de cet ouvrage, sous quelque forme que ce soit, sans
l’autorisation écrite de l’éditeur.
Traduction : Christine Caron Bernier
Révision : Sandy Létourneau
Les citations bibliques sont extraites de la version Louis
Segond (Seg), 1935, ou de La Bible du Semeur (Sem),
éd. 1992, © Biblica inc., 1992, 1999. Passages bibliques
reproduits avec autorisation. Tous droits réservés pour
tous pays. Les citations bibliques suivies du sigle OST
sont extraites de la version d’Ostervald révisée, éd. 1996
© Mission Baptiste Maranatha, 1996, 1999, 2002, 2008.
Tous droits réservés.
ISBN 978-1-59589-122-8
Publié par les livres gfa, une division de Gospel for Asia
CANADA : 245 King Street East,
Stoney Creek, ON L8G 1L9
Tél. : 1 888 946‑2742
ÉTATS-UNIS : 1116 St. Thomas Way,
Wills Point, TX 75169 USA
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Table des matières

R
Introduction 9

1. Sous le regard favorable de Dieu 11


2. Tel est notre besoin 17
3. Les voies de l’Éternel 31
4. Vers la plénitude 49
5. La beauté qui se manifeste 59

Mot de la fin 69
Notes 73
Introduction

L a raison qui me pousse à parler du sujet


actuel, sujet qui, je crois, tient à cœur à
Dieu, est la suivante : nous, qui formons le
corps de Christ, devons comprendre l’élément
le plus crucial, le plus fondamental de la vie
chrétienne, soit l’esprit d’humilité.
En tant que corps de Christ, nous sommes
appelés à vivre ensemble, à mettre nos efforts
en commun, à prier, souffrir et être préoccupés
par les soucis des frères et sœurs ensemble, et,
s’il le fallait, à mourir ensemble pour que le
salut de Dieu, ce salut plein de miséricorde,
soit proclamé à un monde perdu qui se meurt.
Cela étant dit, quel genre de personne
devons-nous être pour obéir à cet appel?
Le dessein de Dieu n’était pas de faire
de nous ses ouvriers, car s’il avait besoin
d’ouvriers, il aurait pu créer dix milliards de
trillions d’anges additionnels pour accomplir
le travail. Or, il créa l’homme non pas pour
que celui-ci s’occupe du jardin et exécute
simplement toutes sortes d’ouvrages, mais
il le créa à sa propre ressemblance afin de
manifester son image.
Quelle image reflétons-nous de lui jour
après jour, dans chaque situation et au cours de
chaque saison de notre vie? Voilà la question
qui nous concerne.
En somme, l’une des œuvres principales
du Seigneur dans notre vie, tandis que nous
cherchons à accomplir sa volonté et à faire
connaître son image, c’est de créer en nous un
esprit d’humilité.
C h a p i t r e 1

Sous le regard favorable de Dieu

D ans le livre d’Ésaïe, nous entrevoyons ce


que Dieu éprouve pour celui qui a l’esprit
brisé. Au chapitre 66, verset 2, Dieu dit : « Et
voici à qui je regarde : à celui qui est humble,
qui a l’esprit abattu, et qui tremble à ma
parole. » (OST)
Ceci étant dit, nous avons un problème.
En effet, par nature, nous sommes tous
aux antipodes de celui à qui Dieu regarde
favorablement, car nous avons tous un cœur
endurci. En réalité, nous sommes aussi résistants
que la substance la plus dure qu’il soit possible
de trouver — inflexibles, égocentriques,
arrivistes et intransigeants. Nous vivons dans
Sous le regard favorable de Dieu

un monde où l’on nous dit franchement ou de


manière plus subtile : « Revendique tes droits!
Sois le maître de ta destinée! L’essentiel, c’est
le succès, la compétence, la personnalité, le
poste, c’est être un citoyen important et de
première classe en tout. » Cette attitude est
bien enracinée en nous.
Je me souviens d’un homme qui, il y a
quelques années, posa sa candidature pour se
joindre au personnel de GFA. Cet homme était
un brillant informaticien dont la compétence
et le talent auraient nettement favorisé le
ministère.
Au temps où il faisait ses préparatifs pour
se joindre à nous dans un avenir rapproché, il
téléphona à notre gestionnaire pour adresser
une question qui lui tenait très à cœur. Il
expliqua qu’il quittait un poste incroyablement
important à son travail actuel et il continua
en ces termes : « Mes amis me demandent ce
que sera mon nouveau titre. Je me demandais
si vous pouviez me renseigner afin que je
puisse l’inscrire sur mes nouvelles cartes
professionnelles et ainsi en informer tout le
monde. »
Cette requête nous déconcerta. Ce n’est pas
que les cartes professionnelles et les titres sont
mauvais en soi; certes, ils ne le sont pas. Ce
fut plutôt la recherche d’un statut élevé et d’un
titre d’honneur qui nous choqua.

9
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

Je n’ai jamais oublié ce jour-là. Tandis que


le gestionnaire de bureau et moi parlions,
nous connaissions tous deux la réponse à lui
donner. Je répliquai : « Je ne pense pas que
nous sommes en mesure de lui offrir quoi que
ce soit. S’il est prêt à venir nettoyer le cabinet
de toilette, à être un moins que rien, alors il
peut venir. Cependant, puisqu’il exige déjà un
poste et qu’il recherche un titre élevé, il ferait
mieux de rester où il se trouve. Veuillez lui dire
de ne pas venir. »
Cette situation me rappelle une parole
prononcée par A. W. Tozer : « Il est peu
probable que la bénédiction de Dieu puisse
descendre abondamment sur un homme avant
que Dieu ne l’ait profondément meurtri1. »
Vous voyez, le salut n’est que le
commencement de l’œuvre que le Seigneur
accomplit dans notre vie. La majeure partie
de cette œuvre reste donc à faire, c’est‑à‑dire
celle de la croix. Grâce à la croix, Dieu tente
continuellement de briser la carapace endurcie
de notre moi. Autant notre orgueil peut être
brisé, autant nous expérimenterons la vie
de résurrection et les fleuves d’eau vive qui
coulent sans obstruction.
Comment donc savoir si nous vivons dans
un esprit d’humilité ou non? Si nous avons
épousé l’œuvre de la croix, alors notre vie
reflètera la beauté de notre Sauveur. Par contre,

10
Sous le regard favorable de Dieu

si nous opposons toujours de la résistance,


notre vie présente un tout autre aspect.
Je désire soulever quelques questions qui,
je l’espère, éclaireront votre cœur de sorte que
vous serez en mesure de voir la condition dans
laquelle il se trouve.
Par exemple, votre attention se focalise-t-
elle sur les fautes des autres? Êtes-vous prompt
à critiquer les gens quand les choses ont mal
tourné? Vous tenez-vous soudainement sur
la défensive quand quelqu’un vous reprend,
ou critique le travail que vous avez fait ou les
choses que vous avez dites? Quand l’orgueil
aveugle notre cœur, nous avons tendance à
nous protéger en considérant que notre vie
est précieuse. Alors, agissez-vous de façon
à protéger votre temps, vos droits et votre
réputation?
De plus, vous comparez-vous aux autres de
manière à avoir l’impression que vous méritez
les honneurs? Recherchez-vous l’approbation
des autres et vous évertuez-vous à faire des
choses — même dans le domaine spirituel —
dans le but de conquérir leur estime? Êtes-vous
facilement vexé quand les autres obtiennent
une promotion et qu’on ne tient pas compte
de vous?
À cause d’un manque d’humilité, nous
pouvons avoir beaucoup de difficulté à confier
à ceux qui nous entourent notre réel besoin

11
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

spirituel. Vous assurez-vous que personne ne


découvre votre péché?
Ainsi, un cœur endurci peut souvent nous
rendre aveugles à la véritable condition de notre
cœur et nous laisser croire que nous n’avons
aucun besoin de repentance. Avez-vous du mal
à dire : « J’ai eu tort. Me pardonneriez‑vous? »
Il n’y a pas si longtemps, je reçus un appel
téléphonique d’un de nos dirigeants indiens.
Un homme que je connais passablement bien,
éduqué convenablement et d’une intelligence
très vive songeait à venir travailler avec nous.
La direction désirait savoir ce que j’en pensais.
Lors de mon entretien avec eux, je fis
remarquer : « En premier lieu, il serait l’un des
plus importants ajouts à notre équipe quant
à sa compétence. Vous ne pourriez trouver
une personne plus douée, car il possède des
aptitudes incroyables. De plus, en tant que
communicateur, cet homme est remarquable.
« En second lieu néanmoins, ajoutai-je,
cela constituerait un danger sérieux pour notre
mouvement s’il venait, car cet homme n’a
pas un cœur humble. Au contraire, il est d’un
caractère tellement indépendant, tellement
sûr de lui-même et tellement ferme. Vous
pouvez être assurés qu’il se battra et gagnera
chaque désaccord avec sa détermination à
toujours avoir raison. Même s’il nous donnait
de l’argent pour le laisser travailler avec nous,

12
Sous le regard favorable de Dieu

je ne le laisserais pas venir, et cela parce qu’il


entraînerait les gens à s’endurcir et à susciter
de l’opposition. Ce que nous voulons, ce
sont des personnes empreintes d’humilité.
De même, Dieu recherche des personnes qui
lui sont soumises, non pas des personnes
compétentes. Il demeure avec ceux qui sont
humbles de cœur. »
En fait, c’est exactement ce que dit
Ésaïe 57.15 : « Car ainsi a dit le Très-Haut, qui
habite une demeure éternelle, et dont le nom
est saint : J’habite dans le lieu haut et saint, et
avec l’homme abattu et humble d’esprit, pour
ranimer l’esprit des humbles, pour ranimer le
cœur de ceux qui sont abattus. » (OST)
Ainsi, prenez quelques instants et
demandez au Seigneur de vous montrer des
domaines de votre vie où vous lui résistez
encore. Consentez-vous à vous humilier et
à soumettre ces domaines à son action dans
votre cœur?

13
C h a p i t r e 2

Tel est notre besoin

L ’endurcissement de notre cœur est


épouvantable. C’est l’esprit de Satan, dont
le caractère est d’un orgueil incurable qui peut
sans arrêt résister à Dieu.
Le problème le plus grave que Dieu
rencontre n’est pas notre péché (car il l’a
réglé sur la croix), mais plutôt la dureté et la
résistance de notre cœur. Voilà, pour Dieu, le
problème le plus sérieux, la racine de tous nos
ennuis.
La Bible contient sa liste de personnes
insoumises. Considérez Pharaon, par exemple.
Le pharaon aurait bien pu être Moïse.
Quelle occasion incroyable! Il aurait pu
Tel est notre besoin

devenir comme Ruth, la Moabite, ou Rahab,


la prostituée. Il aurait pu être le personnage
historique le plus extraordinaire en se joignant
à Moïse et en conduisant les enfants d’Israël.
Il aurait pu dire : « Moïse, nous avons grandi
ensemble. Tu as quitté l’Égypte et je pensais
alors que tu étais un idiot parce que tu avais
abandonné tout ce que tu possédais. Me
voici plutôt assis sur ce trône d’ivoire, investi
de toute la puissance du monde, pourtant,
je suis vide, perdu et sans espérance. Mon
pouvoir et mes possessions ne sont que de
la poudre aux yeux. En réalité, je ne suis
rien. En revanche, Moïse, je vois dans tes
yeux une telle autorité. Tu dis simplement,
d’une langue embarrassée : “Laisse aller mon
peuple” et les cieux t’exaucent. Je tremble à
tes paroles. Moïse, j’abdique. Sois mon agent
de réconciliation. Laisse-moi te suivre — que
veux-tu donc que je fasse? »
Pharaon aurait pu agir ainsi, mais il ne le
fit pas. En fait, il refusa de s’humilier. À chaque
occasion, lors de chacune des plaies, son cœur
s’endurcit de plus en plus.
Le roi Saül est un autre exemple. Les
possibilités de cet homme étaient
inimaginables! Notamment, Dieu le choisit
pour être le tout premier roi d’Israël. Quel
honneur! Il débuta comme un dirigeant
humble, mais au fil des années, son cœur

15
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

commença peu à peu de s’endurcir. Par


conséquent, il refusa de renoncer à suivre ses
propres voies. Puis, en fin de compte, cet état
d’esprit fut précisément ce qui le tua.
Dans le livre des Nombres, nous lisons l’un
des plus effroyables récits de la Bible, soit celui
de Koré. Comme les hommes mentionnés
précédemment, Koré endurcit son cœur et
contamina la totalité du camp d’Israël par
son arrogance. Pourtant, contrairement à ces
hommes, aucune circonstance externe ne
provoqua sa chute. Par exemple, aucun serpent
ne vint le mordre et causer sa mort. Il n’y eut
pas d’attaque cardiaque non plus. Personne
ne le tua et il ne s’enleva pas la vie. Non
monsieur! Dieu lui-même ouvrit la terre qui
l’engloutit (voir Nombres 16.32).
Chacun de ces hommes paya un grand
prix à cause de son endurcissement. En outre,
veuillez prendre note que leur endurcissement
influa non seulement sur eux, mais aussi sur
les gens qu’ils dirigeaient, qu’ils aimaient et
avec qui ils vivaient.
La même chose se produit dans notre
vie lorsque nous refusons de nous humilier.
Non seulement notre résistance prolonge le
processus et retarde la bonne œuvre que le
Seigneur tente d’accomplir dans notre vie,
mais elle atteint aussi notre entourage. Maintes
fois, quand nous résistons à l’œuvre de Dieu,

16
Tel est notre besoin

notre famille et ceux qui nous sont chers en


souffrent. Nos relations et notre travail en
souffrent aussi parce que nous devenons des
personnes acariâtres avec qui il est difficile
de s’entendre et que nous vivons une tension
intérieure qui s’extériorise à courte échéance
dans notre vie.
L’insoumission est une chose effroyable.
Pourquoi? Cet état d’esprit effraie vraiment
parce que chacun de nous est capable
d’endurcir son cœur de la même manière que
le firent le Pharaon, le roi Saül ou Koré, et ainsi
s’ériger en ennemi de Dieu.

Humilie-toi
Il nous est mentionné dans l’Écriture que
« Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce
aux humbles. » (Jacques 4.6, Seg)
Il y a beaucoup d’intensité dans ce verset.
En réalité, il vous serait possible de faire
de quiconque votre ennemi et de continuer à
survivre d’une façon ou d’une autre quelque
part. Par contre, ce n’est certes pas votre désir
de tenir Dieu pour ennemi. Or, nous le faisons
en ayant un cœur rempli d’orgueil.
Le terme grec traduit par « résister » dans
le verset de Jacques 4.6 est « antitassomai ».
Ce mot signifie « s’insurger contre1 ». Je suis
certain que vous acquiescez au fait que c’est
une bien mauvaise affaire! En effet, si, pour

17
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

une quelconque raison, je me fâchais contre


vous, vous pourriez me donner un coup de
poing en retour. Seulement, si Dieu se mettait
en colère contre vous, il vous serait impossible
de lui résister. Nous attirons le désastre sur
nous‑mêmes quand nous marchons avec un
cœur rempli d’orgueil et, ultimement, nous
nous isolons de sa grâce.
La seule manière d’obtenir sa grâce et sa
faveur, c’est d’avoir un esprit brisé et humble
devant lui. Par surcroît, l’Écriture enseigne que
cette responsabilité nous incombe. La Bible ne
dit jamais que Dieu est celui qui nous rendra
humbles. De fait, le seul endroit dans la Bible
où Dieu humilia des personnes est dans le cas
de Nébucadnetsar ou celui de Belshatsar, ou
dans les situations où il dit : « Ou vous tombez
sur ce rocher et vous êtes sauvé, ou bien le
rocher tombera sur vous et vous réduira en
poussière » (paraphrase, voir Daniel 2.34-35).
Nous devons nous humilier nous-mêmes
(voir Jacques 4.10). Il nous faut choisir de
marcher sur la route de la soumission. Il nous
est dit de revêtir le vêtement de l’humilité.
Ce cœur humble n’est pas un simple
vêtement de surface. Ce n’est pas une simple
apparence d’humilité et de piété, comme celle
des pharisiens. L’attitude de notre cœur doit
être empreinte d’humilité.
Or, comment nous est-il possible de

18
Tel est notre besoin

connaître la condition de notre cœur, de


savoir s’il est humble et brisé ou s’il est rigide
et inflexible? Jérémie 17.9 nous en parle : « Le
cœur est tortueux par-dessus tout, et il est
méchant : Qui peut le connaître? » (Seg)
Toutefois, ce passage biblique continue
ainsi : « Moi, l’Éternel, moi, je sonde les cœurs,
je scrute le tréfonds de l’être » (verset 10,
Sem). Alors, lorsque le Seigneur, dans sa
miséricorde et sa grâce, nous révèle l’orgueil,
l’intransigeance et la réticence de notre cœur,
nous devons être prêts à répondre : « Seigneur,
voilà le champ d’action que tu me révèles. Je
m’humilie et je me repens. » Si, au contraire,
nous refusons d’agir ainsi, nous faisons de
Dieu notre ennemi et il s’opposera à nous. En
conséquence, il ne peut plus répandre sa grâce
sur nous.

Un ennemi bien connu


Notre refus de ployer l’échine, de nous
laisser briser, et d’être humiliés nous conduit
à devenir ennemis de Dieu. Cependant, nous
sommes susceptibles d’affronter un autre
ennemi au cours du processus d’apprentissage
de la soumission à Dieu, à savoir nous-mêmes.
En effet, nous sommes souvent les pires
ennemis du règne de l’œuvre de la croix dans
notre vie.
Watchman Nee parla ainsi :

19
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

Toute personne au service de Dieu


découvrira tôt ou tard que l’obstacle le
plus important à surmonter dans l’œuvre
du Seigneur n’est pas autrui, mais plutôt
elle-même. En effet, elle découvrira que
son être extérieur (la chair) n’est pas en
harmonie avec son être intérieur (l’esprit).
Tous deux ont tendance à se diriger
dans deux directions opposées l’une de
l’autre. Elle prendra aussi conscience de
l’inaptitude de son être extérieur à se
soumettre au contrôle intérieur. […] Par
conséquent, elle est rendue incapable
d’obéir aux commandements de Dieu les
plus élevés2.

Vous voyez, l’Écriture parle d’un combat


intérieur qui se livre en chacun de nous.
Il convient même d’aller aussi loin que de
l’appeler une guerre qui fait rage entre l’être
intérieur et l’être extérieur. Considérez ce que
Paul écrivit dans Romains 7.22‑23 : « Dans
mon être intérieur, je prends plaisir à la Loi de
Dieu. Mais je vois bien qu’une autre loi est à
l’œuvre dans tout mon être : elle combat… »
(Sem, la mise en relief est de l’auteur)
Il existe une nette distinction entre notre
être intérieur et notre être extérieur. Il y a
également un combat dans lequel il ne peut
y avoir qu’un seul gagnant. Si donc notre
homme extérieur peut être écrasé et brisé,

20
Tel est notre besoin

l’homme intérieur est en mesure de rayonner


et de laisser transparaître ainsi la beauté de
Christ.
Je vous prie de bien comprendre.
« L’homme intérieur n’a pas la possibilité de se
manifester et ceci est dû au fait qu’un homme
extérieur épuisé lui oppose de la résistance et
lui fait obstruction. C’est pourquoi nous avons
suggéré à maintes reprises que cet homme
extérieur doit être brisé3. »
A. B. Simpson, fondateur de l’Alliance
chrétienne et missionnaire, écrivit un jour un
hymne intitulé « Pas moi, mais Christ » dans
lequel il exprima parfaitement le besoin qui se
fait sentir dans la vie de chacun d’entre nous :

Oh, être délivré de moi-même, cher


Seigneur
Oh, me perdre en toi;
Oh, que mon moi se meure,
Afin que Christ seul vive en moi.

Oh! Être délivré, non pas de l’adultère,


du vol, du mensonge, de la malhonnêteté
et de tous les péchés graves et visibles qui se
produisent dans le monde, mais plutôt être
libéré de moi-même. Oh! Me perdre en toi,
Seigneur, afin que ce ne soit plus moi, mais
Christ. Voilà l’esprit d’humilité que je désire
pour moi-même et pour nous tous.

21
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

L’esprit d’humilité aujourd’hui


Il se peut parfois que nous soyons même
incapables de voir à quel point nous avons
besoin d’être brisés. Selon la culture dans
laquelle nous avons grandi, il est possible que
quelques-uns parmi nous — sans même en
être conscients — se trouvent figés dans une
attitude empreinte d’arrogance et d’orgueil.
On nous a peut-être enseigné depuis notre
naissance à ne laisser personne s’ingérer dans
notre vie. Par exemple, nous élevons nos
enfants et, dès leur naissance, ils possèdent
leur propre chambre, leurs propres jouets,
leurs effets personnels. En outre, il n’est pas
permis d’utiliser les affaires des autres sans en
avoir demandé la permission au préalable.
Que de précautions nous prenons pour
protéger notre vie personnelle! À vrai dire,
nous sommes frères et sœurs en Christ jusqu’à
ce que vous franchissiez cette fine ligne et
entriez dans ma vie privée. Par surcroît, si vous
êtes suffisamment brave pour le faire, cette
réplique presque instantanée se fera entendre :
« Écoutez! Je vous aime bien et je vous respecte,
mais cette affaire ne vous regarde pas! » Que
l’on s’en aperçoive ou non, c’est de l’orgueil.
Ce n’est pas ainsi que les choses devraient
se passer. En fait, dans la famille de Dieu,
on ne dissimule rien. En effet, il n’y a ni
barrières, ni boucliers, rien, car nous avons été

22
Tel est notre besoin

crucifiés avec Christ et les choses comme l’âge,


l’apparence et les possessions matérielles n’ont
plus d’importance. Dans le royaume, personne
ne se pousse pour avoir la première place et
personne ne se lève pour faire valoir ses droits.
En somme, dans le royaume, celui qui s’élève
s’abaisse et celui qui s’abaisse s’élève, et le
serviteur est le plus grand de tous.
En tant que dirigeant, je me trouve dans
une dangereuse position où je risque de ne pas
reconnaître les aspects de ma vie qui offrent de
la résistance. Le Seigneur me rappelle souvent
d’y être extrêmement sensible parce que très
peu de personnes, particulièrement dans la
culture asiatique, iront voir un dirigeant et le
regarderont dans les yeux en disant : « Vous
avez tort. Vous avez tout gâché. »
C’est la raison pour laquelle j’ai tenté
d’organiser ma vie de telle sorte que je suis
entouré de gens qui prêtent attention à mes
paroles et mes actions. À cet effet, je me
suis assis avec quelques personnes et je leur
ai dit : « Si vous vous souciez de moi et
si vous m’aimez, veuillez m’avertir chaque
fois que vous apercevez quelque chose qui
cloche dans ma vie. » C’est que je ne suis pas
infaillible. Je suis même capable de n’importe
quelle méchanceté imaginable, car je vis dans
une chair mortelle qui fait face comme tout
le monde aux mêmes vices et aux mêmes

23
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

tentations.
En fait, il y a eu des moments où j’ai dû
me tenir devant les personnes avec qui je
travaille, me repentir et demander pardon
parce que j’avais blessé publiquement l’une
d’elles. De toute évidence, je peux facilement
déraper. Notamment, je peux aisément adopter
l’attitude suivante : « Je sais ce dont je suis
capable. Je connais mon niveau d’études. Je
connais mon style de direction et je sais ce que
je fais! »
Lors d’une visite récente en Inde, un incident
me rappela la nécessité d’être sur mes gardes et
de demander continuellement au Seigneur de
sonder mon cœur pour que je conserve une
attitude humble devant lui.
Voici, je me tenais à côté d’un cocotier à
l’extérieur de la bibliothèque de notre séminaire
et je fus alors complètement captivé par l’aspect
et l’élégance du bâtiment. Je pensai : « Comme
j’aimerais être jeune de nouveau pour avoir
la possibilité d’étudier ici. Regardez tous ces
livres! »
Puis soudain, comme je me tenais là, ces
paroles me vinrent à l’esprit : « Regarde cet
immense et magnifique édifice », comme
s’il était le produit de mon travail à moi.
Honnêtement, je n’ai rien eu à voir avec
cette magnifique bibliothèque. Pourtant, si je
m’étais laissé entraîner par de telles pensées,

24
Tel est notre besoin

j’aurais fini comme Nébucadnetsar en disant :


« Fantastique! J’ai accompli quelque chose
d’extrêmement merveilleux et important. »
Je n’oublierai jamais ce moment où, appuyé
contre ce cocotier, seul, le regard tourné vers la
bibliothèque, je me fis cette réflexion à voix
haute : « L’homme! ses jours sont comme
l’herbe, il fleurit comme la fleur des champs.
Lorsqu’un vent passe sur elle, elle n’est plus, et
le lieu qu’elle occupait ne la reconnaît plus. »
(Psaumes 103.15 16, Seg)
J’ajoutai : « Seigneur, voilà ce que je suis.
Je suis comme l’herbe et la fleur. » Puis, je
m’adressai à moi-même ainsi : « Écoute, ma
chair! Tu comprends maintenant ce qui compte
vraiment. Tu peux accomplir toutes ces choses,
ensuite viendra un jour où ce lieu précis ne se
souviendra plus de toi. Ne t’occupe donc pas
de cela et lâche prise. Même dans l’œuvre du
Seigneur, ces choses sont sans valeur. »
J’avais 16 ans quand le Seigneur m’appela
à son service la toute première fois. Je suis
maintenant beaucoup plus âgé. Sur ce parcours,
j’ai remarqué que l’orgueil a détruit la vie de
tant de personnes que j’ai rencontrées, servies,
à qui j’ai enseigné et avec qui j’ai vécu au fil
des années. Elles n’étaient tout simplement
pas prêtes à cesser la résistance. Or, Dieu
n’est pas descendu pour leur enlever la vie
comme ce fut le cas dans l’Ancien Testament.

25
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

Ces personnes furent plutôt « mises sur une


tablette », c’est‑à‑dire mises à l’écart de l’œuvre
de Dieu, à cause de leur résistance persistante,
tandis que celles qui étaient moins douées,
plus jeunes, mais dont l’esprit était soumis
persévérèrent avec Dieu.
Nous passons à côté de la plus fondamentale
bénédiction de Dieu lorsque nous endurcissons
notre cœur. Nous devenons ainsi nos plus
grands ennemis quand nous permettons à
notre être extérieur de demeurer intouché et
de ne jamais être brisé. Proverbes 29.1 nous
avertit qu’« un homme […] qui raidit le cou,
sera brisé subitement et sans remède. » (Seg)
Dieu nous rappelle maintes et maintes fois :
« Aujourd’hui, si vous entendez [ma] voix,
n’endurcissez pas vos cœurs. » (Hébreux 4.7,
Seg)

26
C h a p i t r e 3

Les voies de l’Éternel

R
« L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur
brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans
l’abattement. » (Psaumes 34.18, Seg)
Il est très intéressant de remarquer que ce
verset dit : « L’Éternel est près ». Alors, quel
est l’inverse sinon « l’Éternel est loin »? En
conséquence, il est distant de la personne qui
n’a pas le cœur brisé. La façon de tenir Dieu
près de vous, c’est d’avoir un esprit humble et
soumis, car aussi longtemps que nous sommes
entêtés, endurcis et inflexibles, il se tiendra
loin de nous.
Par contre, le genre de personnes que Dieu
ne méprisera jamais et duquel il ne s’éloignera
Les voies de l’Éternel

pas est celui qui a un esprit d’humilité et un


cœur contrit. « Les sacrifices qui sont agréables
à Dieu, c’est un esprit brisé : Ô Dieu! tu ne
dédaignes pas un cœur brisé et contrit. »
(Psaumes 51.17, Seg)
Imaginez une personne mourant de faim.
La nourriture est là devant elle, mais peu
importe les efforts déployés, elle est incapable
de manger. Le problème, c’est que sa bouche
est solidement cousue et que ses mains sont
liées derrière son dos. Même si quelqu’un
essayait de la nourrir, elle ne serait pas en état
de recevoir ces aliments.
La même chose peut se produire dans notre
vie spirituelle. Peu importe la profondeur de
l’amour que Dieu manifeste envers nous, ou
ce qu’il désire faire pour nous, ou encore le
sérieux avec lequel il cherche à répandre sa
bénédiction sur nous, il n’a aucune occasion
de faire quoi que ce soit pour une personne
qui mure son cœur dans l’orgueil et refuse
ainsi de ployer l’échine et de se soumettre. En
outre, aussi longtemps que vivra ce croyant sur
la terre, l’œuvre consistante de Dieu sera de
le disposer à la soumission. En effet, Dieu ne
nous déserte jamais; il œuvre sans relâche en
nous jusqu’à ce que nous dépendions de lui.
Pour ce faire, il utilise toutes sortes de
méthodes. Soit il brisera notre homme
extérieur de façon graduelle comme quelqu’un

29
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

qui taille avec régularité une énorme pierre,


soit il nous brisera sans avertissement par
une crise majeure quelconque. Parfois, il
brisera brusquement notre cœur rebelle, puis
il continuera son action de façon graduelle.
Pour d’autres personnes, le Seigneur planifie
des épreuves quotidiennes, des circonstances
difficiles, des problèmes physiques, ou il met
sur leur route des personnes revêches et toutes
sortes de choses — il vous est loisible d’écrire
votre propre liste — de manière à briser leur
orgueil.
Dieu œuvre en chacun de nous à sa
manière. Par conséquent, sa façon de mater
votre opposition est probablement différente
de celle adoptée envers moi. Quant au choix du
moment, tout est entre ses mains. Toutefois, il
nous est bel et bien possible d’en prolonger le
processus. Dans certains cas, Dieu peut amener
des personnes à avoir un esprit malléable en
six mois, en un ou en trois ans. Pour quelques
autres, il s’agira d’un processus continu qui
s’échelonnera sur dix, vingt ou trente ans. La
situation la plus triste entre toutes, c’est de
dilapider des années aussi exceptionnelles et
précieuses à cause de notre résistance.

Mon expérience personnelle


Aussi loin que je puisse me souvenir
précisément, j’avais environ 18 ans la

30
Les voies de l’Éternel

première fois que ma résistance fut brisée. À


ce moment‑là, je ne comprenais rien de ce qui
se passait, hormis le fait que la situation était
douloureuse et que je souffrais.
Dès l’âge de 16 ans, je m’étais impliqué
dans un mouvement de jeunesse évangélique.
Le Seigneur m’avait fait le don d’enseigner,
mais je n’avais pas pris conscience à cette
époque-là que c’était un don qu’il m’avait
fait et non pas une compétence acquise par
moi‑même.
Après avoir œuvré dans ce mouvement
pendant quelques années, mon aptitude à
communiquer et à enseigner d’une manière
efficace était connue et reconnue. Tous les
coordonnateurs du secteur faisaient souvent
appel à moi. Par conséquent, tous me
demandaient de venir dans leur secteur parce
qu’ils désiraient quelqu’un pour prêcher et
enseigner comme j’en étais capable. Ce n’était
pas qu’il n’existait aucun autre prédicateur,
mais c’était un mouvement de jeunes gens
composé d’environ 300 à 400 personnes
seulement. Il y a une maxime qui dit que
« dans un pays où personne n’a de nez, celui
qui en possède la moitié d’un est le roi ». Ceci
étant dit, dans mon petit monde à moi, j’étais
celui qui possédait la moitié d’un nez et j’en
étais très fier! J’étais très demandé et j’avais le
vent en poupe!

31
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

Ce fut durant notre conférence de 30 jours


à Ajmer, au Rajasthan, que je commençai à
expérimenter ce que signifiait être brisé.
En effet, à la fin de la conférence, chaque
coordonnateur de secteur sélectionna les
personnes qu’il désirait avoir dans son équipe
pour la prochaine saison d’évangélisation.
Tout au cours de la conférence, je me pavanais
comme un paon qui fait la roue. Je me faisais
la réflexion : « Bon sang! Qu’est-ce que je
vais faire à la fin de la conférence? Tout
le monde me réclamera dans son équipe.
Comment vais‑je refuser les demandes de tant
de personnes? Je vais bien être sollicité de
toutes parts. Que vais-je faire? »
Pourtant, quand arriva la fin de la
conférence, personne ne m’avait choisi pour
faire partie d’une équipe. Personne ne voulait
de moi! Les aspirants avaient été sélectionnés
et je restais assis là tout seul. Je regardais les
équipes qui commençaient à partir l’une après
l’autre.
Ce même soir, l’un des principaux dirigeants
vint me parler. Il m’emmena en dehors du
lieu de rassemblement par une vieille porte
déglinguée à la sortie de laquelle pendait
au-dessus de nous une lumière abîmée. Nous
sortîmes ainsi dans la nuit et nous nous
assîmes sur une grande pierre. Puis il se
tourna vers moi et dit : « Frère K. P., toutes les

32
Les voies de l’Éternel

équipes sont parties. Il ne reste que cinq ou six


personnes et vous êtes l’une d’elles. Personne
ne veut de vous. »
J’étais complètement ébranlé par cette
situation. Je n’avais rien à ajouter. Cet homme
ne communiqua pas ses observations dans un
beau salon douillet, tous deux assis sur des
chaises confortables. De fait, aucune étoile
ne brillait dans le ciel; c’était plutôt une
nuit sombre. Nous étions simplement assis
à l’extérieur sur un rocher. Il ne mit pas non
plus son bras autour de mes épaules pour me
réconforter. Il continua simplement : « Votre
orgueil, votre arrogance en sont la raison. »
Après quoi il se leva et s’en alla.
Je demeurai assis là pendant un bon
moment. Mon univers entier venait de
s’effondrer!
Les quelques jours qui suivirent, je me
répétais en moi-même : « Je ne prêcherai plus
jamais. Je n’enseignerai plus jamais. Je ne
veux plus jamais œuvrer dans le ministère.
Personne ne veut de moi. Ils ne comprennent
pas à quel point je me suis dépensé pour eux.
Ils ne savent pas à quel point j’ai travaillé
d’arrache-pied. » Je fus dans cet état pendant
des jours.
C’est alors que Dieu, dans sa miséricorde
et sa grâce, vint à ma rescousse et me dit : « Ce
que cet homme a dit est vrai. C’est ton orgueil,

33
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

ton cou raide et ton refus de courber l’échine. »


Par sa grâce, je trouvai le courage de jeter
un regard sur les mois et les années passés
durant lesquels j’avais fait partie de certaines
équipes, et de prendre conscience à quel point
il était devenu insupportable de vivre avec
moi, car mon cœur s’était endurci. En effet,
j’argumentais et je pensais toujours que ma
façon d’agir était la meilleure. Par conséquent,
peu importe ce que les dirigeants suggéraient,
je prenais une approche différente. J’avais
une idée différente sur la manière de faire
les choses. Quelle qu’en fût la discussion, je
cherchais toujours à gagner mon point et la
plupart du temps, j’arrivais à mes fins.
Ce fut donc la première fois, dont je me
souviens précisément, où je reconnus le besoin
de me charger de la croix. Je commençai alors
à comprendre que mon pire ennemi était mon
entêtement et ma vie insoumise.
Bien des fois encore, je suis passé par des
expériences similaires depuis ce jour. Cette
fois-là ne fut pas la dernière.
Là où nous nous trouvons, là où le Seigneur
nous a placés, nous avons besoin d’être sensibles
au fait de ne pas opposer une résistance à son
travail dans notre vie et ainsi retarder cette
bonne œuvre qu’il tente de poursuivre en
nous. En réalité, la seule personne qui puisse
retarder l’accomplissement de la promesse

34
Les voies de l’Éternel

de Dieu dans votre vie, c’est vous et cela se


produit en résistant à son action.
La vie de Jacob est un exemple classique de
cette résistance.

Ne tardez pas!
Dans Genèse 25.23, Dieu donne la
promesse à propos de Jacob et de son frère
aîné, Ésaü, avant même qu’ils fussent nés :
« l’aîné sera assujetti au cadet. » La promesse
de Dieu fut faite dès le commencement.
Malgré ce fait, Jacob vécut sa vie en essayant
de remplir la promesse par ses propres
intrigues et ses projets astucieux. Il avait tout
un caractère! En effet, il montra suffisamment
d’audace et d’ingéniosité pour voler le droit
d’aînesse de son frère et duper son père pour
que ce dernier lui accorde la bénédiction
plutôt qu’à Ésaü.
Vu la tension qui régnait désormais entre
lui et son frère, Jacob s’enfuit chez son oncle
Laban afin d’y trouver la sécurité. En route,
il fit un rêve dans lequel il vit les anges
monter et descendre. Dieu promit de lui
donner une postérité nombreuse, de le bénir
et de le ramener dans son pays d’origine.
Pourtant, Jacob voulait encore agir à sa façon.
Il négocia avec Dieu en disant : « Si tu me
laisses seulement continuer à agir comme je
le fais, que tu m’assures la sécurité et que tu

35
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

me nourris, alors, quand je reviendrai, je te


bâtirai un temple. Je te donnerai la dîme »
(paraphrase, voir Genèse 28.20‑22).
Il n’abandonna toujours pas ses propres
voies. Il ne s’humilia toujours pas.
Lorsqu’il atteignit enfin la maison de
Laban, il découvrit bien vite que son oncle
était un homme deux fois plus fourbe que lui.
Effectivement, Laban rendit à Jacob cent fois la
monnaie de la pièce que celui-ci avait rendue à
son frère et à son père. Bref, pendant quatorze
ans Jacob besogna pour son oncle, continuant
toujours à comploter et à planifier dans le but
d’accroître sa richesse à sa façon. Dieu tâchait
d’utiliser Laban pour briser l’endurcissement
de Jacob, mais celui-ci résistait toujours.
Dégoûté de vivre avec Laban, Jacob décida
qu’il était temps de partir. Par conséquent,
il s’enfuit de chez son oncle avec tout son
bétail, ses femmes et ses enfants, et planifia de
retourner chez lui.
En chemin, il apprit qu’Ésaü venait à leur
rencontre. Aussi, effrayé de ce que pourrait
être la réaction d’Ésaü, Jacob, continuant de
manigancer son coup et de compter sur ses
propres stratagèmes, envoya ses serviteurs,
son cheptel, ses femmes et ses enfants devant
lui à la rencontre d’Ésaü. En effet, il tenait le
raisonnement que s’ils se faisaient tuer, lui,
du moins, aurait la vie sauve. Il considérait

36
Les voies de l’Éternel

toujours ses intérêts personnels. En outre, il


était toujours réticent à laisser Dieu s’occuper
entièrement de la situation. Il n’allait toujours
pas lâcher prise.
Enfin, après s’être conduit pendant vingt
ans en utilisant sa propre force, sa propre
ingéniosité, à tout manigancer, planifier et
comploter par lui-même, là dans le désert, il
entra en contact avec Dieu.

Or Jacob demeura seul; et un homme


lutta avec lui, jusqu’au lever de l’aurore.
Et quand cet homme vit qu’il ne pouvait
le vaincre, il toucha l’emboîture de sa
hanche; et l’emboîture de la hanche de
Jacob fut démise, pendant qu’il luttait
avec lui. Et cet homme lui dit : Laisse-
moi aller, car l’aurore est levée. Mais il
dit : Je ne te laisserai point aller, que tu
ne m’aies béni. Et il lui dit : Quel est ton
nom? et il répondit : Jacob. Alors il dit :
Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël
(qui lutte avec Dieu); car tu as lutté avec
Dieu et avec les hommes, et tu as vaincu.
(Genèse 32.24‑28, OST)

Comment est-il possible qu’un homme


lutte avec Dieu et gagne? Cet événement me
rappelle le temps où mon fils, Daniel, était
petit garçon. J’avais l’habitude de lutter avec lui
et il gagnait à tout coup.

37
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

Or, il semble que Dieu agisse ainsi avec


nous. Il nous laisse gagner, mais pas de la
façon dont nous le désirons. Après sa lutte avec
Dieu, Jacob n’était plus le même. Il devint un
infirme; dès ce jour, il marchait en clopinant.
Cependant, il gagna cette nuit-là, car il admit
qui il était, c’est-à-dire Jacob, ce qui signifie un
intrigant et un trompeur, et, en définitive, il
laissa Dieu le briser.
Un jour, un de mes amis m’appela d’un
pays d’outre-mer. Il butait sur une situation
dans laquelle il essayait de régler les problèmes
en planifiant et organisant les choses par
lui‑même, n’ayant pas conscience que Dieu
tentait de briser sa résistance.
Troublé par une situation dans laquelle
il se faisait exploiter, mon ami aurait pu
légitimement porter des accusations et obtenir
justice.
Quand je compris qu’il semblait vouloir
s’orienter dans cette voie, je réagis avec stupeur.
« Je suis surpris que tu conçoives de telles
idées! Ta sécurité, ajoutai-je, ne se trouve dans
aucune de ces choses, mais dans le Seigneur.
Pourquoi devrais-tu revendiquer tes droits? La
Bible dit que lorsque les droits des Lévites leur
furent refusés, leurs biens, leurs maisons et
leurs terres confisqués, ils les abandonnèrent
joyeusement et ne cherchèrent jamais à se les
réapproprier. Vous devriez suivre cet exemple. »

38
Les voies de l’Éternel

Voici donc un exemple contemporain de la


manière dont il nous est possible de retarder
l’œuvre d’humiliation que le Seigneur veut
accomplir dans notre vie si nous planifions
et organisons les choses par nous-mêmes.
Dieu merci, mon ami considéra ce conseil
comme étant la bonne réponse et utilisa cette
situation comme une occasion de pratiquer la
soumission et de laisser le Seigneur être son
défenseur.
Dans notre vie à chacun, le Seigneur fait
venir des Laban et des circonstances difficiles
— des revers financiers, des échecs, la maladie
et ainsi de suite — afin de nous rendre
malléables. Au moyen de ces circonstances,
Dieu cherche continuellement à nous briser
et il le fait non pas pour nous détruire, mais
pour nous bénir. En somme, ce n’est qu’après
la croix que vient la résurrection. Ce n’est
qu’après la croix que vient la gloire.

Obstacles supplémentaires
L’œuvre d’humiliation est magnifique. Elle
fait en sorte que notre vie devient ce qu’elle
était destinée à être, c’est‑à‑dire un parfum
suave répandu devant Dieu. D’un autre côté,
il nous est possible de ralentir cette œuvre en
ne prenant pas conscience que Dieu est celui
qui met en œuvre discrètement les scènes
difficiles de notre vie.

39
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

Lorsque Dieu exerce une pression sur


nous en utilisant des circonstances, des
personnes ou quelque autre chose, nombreux
sont ceux qui vivent dans la noirceur totale
parce qu’ils ne reconnaissent pas le fait que
Dieu est à l’œuvre. Par conséquent, nous
attribuons notre échec à nos circonstances,
aux personnes, à notre passé et à tout ce
qui nous entoure. Nous sommes aveugles à
la réalité que Dieu est celui qui permet ces
situations.
Notamment, ce fut le cas pour Jonas. Il était
quelqu’un d’intelligent, pourtant, il s’enfuit
loin de Dieu, refusant de prêcher au peuple
qui tuait ses compatriotes. Néanmoins, quand
la tempête s’abattit et le projeta ultimement
dans le ventre du poisson, il commença
alors à prendre conscience que Dieu agissait
dans ses circonstances. Alors qu’il se trouvait
dans le ventre du poisson, Jonas discerna le
fait que Dieu jouait un rôle majeur dans sa
situation — « Tu m’as jeté dans l’abîme, dans
le cœur de la mer, et les courants d’eau m’ont
environné; Toutes tes vagues et tous tes flots
ont passé sur moi. » (Jonas 2.3, Seg, la mise
en relief est de l’auteur)
Qu’en est-il de vous, des luttes et des
problèmes que vous rencontrez? Je pense
qu’il serait bien de cesser de jeter le blâme sur
les circonstances et les personnes, et de dire :

40
Les voies de l’Éternel

« Seigneur, tu permets cette situation parce


que tu as un but. » Toutes choses concourent
à notre bien pour que nous puissions devenir
semblables à Jésus (voir Romains 8.28‑29).
Lorsque nous croyons sincèrement cette
vérité, alors nous sommes en mesure de
trouver le repos, sachant que Dieu est celui
qui orchestre les événements de notre vie.
C’est là son plan et nous apprenons à ployer
le cou et à recevoir son joug.
Vivre ainsi diminue les frustrations dues
aux circonstances, aux personnes et à toute
autre chose. Lorsque nous levons les yeux
et reconnaissons que Dieu est l’auteur de
tout ce qui nous arrive, sa grâce et sa paix se
répandent dans notre vie.
En raison de toutes les décisions que je
suis appelé à prendre dans ma vie, je dois
souvent m’accorder une pause, lever les yeux
et me rappeler que Dieu est celui qui œuvre
dans les coulisses. Je me dis : « Il possède la
puissance de faire concourir toutes choses au
bien. Je n’ai qu’à me soumettre à lui et à ses
voies. Ainsi, je peux trouver le repos. »
Le ralentissement de l’apprentissage de la
soumission dans notre vie peut aussi être dû
à notre amour propre.
En effet, il nous est possible de savoir que
Dieu œuvre dans les circonstances difficiles
tout en continuant de désirer n’en faire qu’à

41
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

notre tête. Certes, l’amour propre ralentit


toujours le processus d’humiliation.
Il existe beaucoup de raisons pour
lesquelles nous aimerions faire les choses
à notre façon même après avoir reconnu
l’œuvre que Dieu tente d’accomplir en nous.
Par exemple, il se pourrait que vous disiez :
« On m’a déjà blessé et j’ai appris ma leçon!
J’ai besoin de me protéger. Je ne vais pas
ouvrir mon cœur à qui que ce soit. »
Vous êtes peut-être comme Jonas et vous
dites : « Je ne vais pas prêcher à une population
comme celle de Ninive. Je ne vais surtout pas
retourner à l’endroit où l’on m’a brutalisé et
où l’on a profané ton nom, Seigneur. »
Ou bien vous ressemblez peut-être
davantage au frère du fils prodigue et vous
dites : « Je ne vais tout de même pas accepter
l’amour et le pardon de mon Père envers ce
frère dilapidateur qui ne mérite rien, puis
festoyer avec lui. Je ne vais pas continuer
d’aimer mon Église, de prier pour elle et de
prendre part à ses souffrances quand celle-ci
ne me témoigne aucune reconnaissance. »
Il vous est possible de dire et de faire
toutes ces choses ainsi que de faire passer
vos besoins d’abord, de vous aimer et de
vous protéger vous-même. Par conséquent,
votre cœur demeurera intact et horriblement
endurci.

42
Les voies de l’Éternel

C. S. Lewis dit :

Aimer, dans l’absolu, c’est être vulnérable.


Aimez quelque chose, et votre cœur sera
certainement déchiré et probablement
brisé. Si vous voulez être sûr de le garder
intact, abstenez-vous de donner votre
cœur, à qui que ce soit, même à un
animal. Enveloppez-le soigneusement
dans le linceul de vos passe-temps et de vos
petits luxes; évitez toute forme de relation;
enfermez votre cœur à clef dans le cercueil
de votre égoïsme. Mais dans ce cercueil
— sûr, obscur, immobile, sans air — il
changera. Il ne se brisera pas; il deviendra
incassable, impénétrable, indissoluble.
[…] En dehors du Ciel, le seul endroit où
nous puissions être parfaitement préservés
des dangers et désagréments de l’amour,
c’est l’enfer1.

Il existe beaucoup d’autres éléments


également susceptibles d’entraver notre
progression, en particulier notre orgueil, notre
autosuffisance, notre manque de foi et la peur.
Quand nous nous humilions, nous pouvons
être tellement absorbés par ce que les autres
pensent de nous que nous oublions le bon fruit
produit par un esprit brisé, fruit qui surpasse
de loin toutes nos craintes. Il se pourrait que
nous appréhendions de nous en remettre
complètement à Dieu de peur que notre

43
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

confiance en lui ne se confirme pas et que nous


soyons laissés pour compte. Pourtant, il nous
faut croire en la bonté du Seigneur, car Dieu
est bon et il est toujours fidèle. Les projets qu’il
élabore pour nous le sont toujours pour notre
bien ainsi que l’œuvre qu’il accomplit en nous.
En effet, il est le bon berger et c’est lui qui sait
le mieux ce dont nous avons besoin. Son cœur
déborde toujours de bonté envers nous, c’est
pourquoi nous pouvons nous livrer à lui en
toute confiance.
Alors, quelles situations de votre vie Dieu
cherche-t-il à utiliser, qui seraient susceptibles
de vous aider à dépendre de lui? Êtes-vous
conscients de son œuvre réalisée en vous et
dans vos circonstances quotidiennes? Enfin,
êtes-vous prêts à lâcher prise et ainsi à le laisser
agir dans votre vie selon ses voies parfaites?

44
C h a p i t r e 4

Vers la plénitude

S ’il existe un verset dans toute la Bible qui


en dit long sur ce que signifie être rempli
de l’Esprit-Saint ou encore expérimenter la
plénitude du Seigneur et voir ses fleuves d’eau
vive couler librement de notre personne, c’est
Galates 2.20 :

J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce


n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit
en moi; si je vis maintenant dans la chair,
je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a
aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.
(Seg)

Nous sommes nombreux à bien connaître


Vers la plénitude

ce verset. Toutefois, veuillez réserver un


moment pour vous arrêter et réfléchir sur ce
qui est dit.
Ce « je », ce « moi » si important a « été
crucifié, […] ce n’est plus moi qui vis… ».
Quelqu’un mentionna un jour : « Il y a une
croix et il y a un trône dans la vie de chacun de
nous. Si “je” suis sur le trône, alors Christ est
sur la croix. Si Christ est sur le trône, alors “je”
suis sur la croix. »
Autant nous permettrons à la croix d’opérer
son œuvre dans notre vie, de faire mourir
nos propres ambitions égoïstes, nos manières
d’agir, nos droits, notre réputation et nos
champs d’intérêt, autant seulement Christ
manifestera sa vie par nous.
Jésus en parla dans Jean 12.24‑25 : « je vous
le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre
ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte
beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la
perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde
la conservera pour la vie éternelle. » (Seg)
Eusebius, un contemporain de Jésus,
rapporte le récit concernant le roi d’un petit
royaume qui, après avoir eu vent du complot
tramé par les dirigeants juifs pour tuer Jésus,
envoya quelques-uns de ses hommes lui porter
une lettre l’invitant à vivre dans leur royaume.
Le contenu de la lettre ressemblait à ceci :
« Nous savons que les Juifs conspirent votre

47
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

mort. Comme j’ai beaucoup entendu parler de


vous, je crois que vous êtes un homme de bien
et un bon enseignant. Je vous prie de venir
faire partie de mon royaume et de le gouverner
avec moi. Nous assurerons vos soins. »
Jean 12.20‑21 fait écho à ce récit : « Or, il
y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient
montés pour adorer pendant la fête. Ils vinrent
[…] lui dirent : Seigneur, nous voudrions voir
Jésus. » (OST)
Selon Eusebius, la réponse de Jésus à leur
demande fut très similaire à ce que l’on trouve
dans Jean 12.24‑25. En résumé, ce que Jésus
dit fut : « Vous désirez me voir? Alors, si vous
désirez vraiment me voir, vous devez mourir.
Vous ne me trouverez qu’en passant par la
mort. »
En réalité, la réponse de Jésus est la même
aujourd’hui. En effet, si nous désirons le voir
et faire en sorte que sa beauté ainsi que son
amour transparaissent, nous devons mourir.
Nous devons être ce grain de blé qui tombe
en terre, brisé et écrasé, afin de voir s’épanouir
une vie plus merveilleuse.
Toutefois, que d’efforts considérables vous et
moi déployons, même en œuvrant pour Dieu,
dans le but de préserver notre vie personnelle,
malgré le fait que Jésus dit expressément que
si nous gardons notre vie, nous la perdrons!
Autrement dit, nous resterons tels que nous

48
Vers la plénitude

sommes. Nous pouvons mettre la Bible en


pratique et l’étudier pendant 50 ans, et devenir
un expert en la matière, et pourtant, nous ne
verrons pas Jésus.
Dans les pages de la Bible, vous verrez Jésus.
Il est celui qui demeure dans une lumière si
resplendissante que lorsque vous contemplez
son visage, vous changez sans effort. Il est dit
dans 2 Corinthiens 3.18 : « Et nous tous qui, le
visage découvert, contemplons, comme dans
un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes
transformés en son image dans une gloire
dont l’éclat ne cesse de grandir. » (Sem) Or,
cette transformation, ce changement n’est en
mesure de se produire que si notre cœur est pur.
Dans l’un des premiers discours prononcés par
Jésus, il dit à la foule assemblée : « Heureux
ceux qui ont le cœur pur, car ils verront
Dieu! » (Matthieu 5.8, Seg)
Dans ces conditions, que signifie alors
avoir le cœur pur?
Dans un cœur pur, la vie dominée par la
chair et l’ambition égoïste n’existent pas, car ce
« je » a été crucifié. Pour cette raison, le cœur
pur ne fait pas obstacle à Christ qui vit en lui,
car la vie du moi ne le contamine d’aucune
façon.
Au fil des années que j’ai passées dans le
ministère, le Seigneur a dû me semoncer à
plusieurs reprises à la suite d’une prédication et

49
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

d’un enseignement tirés de sa parole. Je regrette


ces moments, car même si mon discours
fut tout à fait éloquent et que les auditeurs
furent touchés par mes paroles, quand tout
fut terminé, le Seigneur me rappelait très
doucement : « Tu m’as grandement déçu.
– Mais comment, Seigneur?
– Ton enseignement était complètement
contaminé. Tu as exposé la vérité, mais tout
était empreint de ta nature charnelle. Un
peu de saleté rend toute l’eau impure. Les
gens furent profondément touchés dans leurs
émotions et leur intelligence, mais aucune vie
ne peut en émerger. »
Dans Matthieu 11.29‑30, nous lisons l’une
des plus magnifiques portions de l’Écriture
jamais consignée. C’est l’invitation lancée par
Christ : « Chargez-vous de mon joug, et
apprenez de moi, parce que je suis doux et
humble de cœur, et vous trouverez le repos
de vos âmes; car mon joug est aisé, et mon
fardeau léger. » (OST)
Quand Jésus dit : « Chargez-vous de mon
joug… », il nous faut remarquer que seul un
animal soumis courbe le cou et accepte le joug.
Par exemple, j’ai grandi là où mon peuple
cultive le riz, et nous ne possédions pas
de machinerie pour labourer les champs à
l’époque, pas plus qu’aujourd’hui. Savez-vous
comment on s’y prend? Nous utilisons deux

50
Vers la plénitude

buffles.
Je me rappelle en tant que garçonnet avoir
regardé les champs où on les utilisait pour
labourer. Année après année, des centaines de
fois, je voyais la même scène, soit les buffles
qui se tenaient là sans faire un seul bruit. Ils
ne se seraient jamais enfuis; ils ne faisaient
qu’attendre là. Puis, juste à leur côté se tenait
un petit homme chétif à peine habillé de
quelques vêtements, tenant à la main un petit
bâton. Ainsi, le buffle courbait le cou alors
qu’on apportait le joug; il n’y avait aucune
lutte, aucune résistance, aucune querelle, rien.
Le buffle cédait simplement ses droits.
En revanche, en y regardant de plus près,
vous verriez deux ou trois cicatrices profondes
sur le derrière du buffle. Ces cicatrices furent
marquées au moment où la résistance de
l’animal fut brisée, alors qu’on le dressait, car
ces buffles sont des créatures têtues. De plus,
avec leurs cornes massives et puissantes, ils
sont capables de tuer un homme d’un seul
balancement de la tête. Par contre, maintenant,
ils se conduisent différemment, car ils sont
soumis.
Chaque serviteur de Dieu doit passer par un
processus similaire. Paul parle de porter sur son
corps « les marques de Jésus » (Galates 6.17).
Christ fut brisé sur la croix. Les coups de fouet
sur son dos, la couronne d’épines sur sa tête,

51
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

les trous des clous dans ses mains et ses pieds


sont ses marques distinctives. Elles racontent
à jamais l’humilité dans laquelle il choisit de
marcher sur cette terre.
En outre, nous devons entendre l’invitation
de Christ : « Venez, cédez vos droits, délaissez
votre volonté propre et prenez mon joug. Il est
facile et léger. Venez, recevez mes instructions,
car je suis doux et humble, et vous trouverez
du repos pour votre âme. »
Qu’avons-nous donc à apprendre de sa
manière de vivre en nous approchant de lui?
Considérez la manière dont Christ est
décrit dans le Psaume 22.7 : « Mais moi, je
suis un ver, et non un homme » (OST). Il
est question de Jésus, le Fils de Dieu et le
Sauveur du monde, de ce qu’il doit dire de
lui-même. Il fut meurtri et brisé de sorte que
personne ne manifesterait de désir pour lui
ou d’attirance envers lui. Par surcroît, il fut
méprisé et abandonné. Comme un agneau
silencieux devant celui qui le tond, il n’ouvrit
pas la bouche en signe de protestation contre
la cruauté avec laquelle le traitaient ceux qu’il
venait sauver. Il se soumit tout bonnement et
choisit d’être brisé (voir Ésaïe 53).
En conséquence, nous aussi devons choisir
d’être brisés. D’ailleurs, Philippiens 2.5-8 nous
rappelle :

52
Vers la plénitude

Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-


Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point
regardé comme une proie à arracher d’être égal avec
Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant
une forme de serviteur, en devenant semblable aux
hommes; et ayant paru comme un simple homme,
il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant
jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.
(Seg)

Une personne peut être remplie du Saint


Esprit, baptisée du Saint Esprit, se tenir sur
la tête ou peu importe, et pourtant faire
demi‑tour et agir encore de façon charnelle,
dure et cruelle dans son attitude et ses actions
envers les autres.
Pourquoi donc en est-il ainsi? C’est qu’être
gentils, doux et vivre à la ressemblance de
Christ ne procède jamais des dons du Saint
Esprit ou du fait d’être rempli du Saint Esprit.
Ces attitudes proviennent seulement de la croix
et du choix que nous faisons d’accepter de tout
cœur de vivre avec humilité, tout comme Jésus
le fit. Jésus dit : « Ceci est mon corps, qui est
rompu pour vous » (1 Corinthiens 11.24, Seg).
Il choisit d’être brisé. Il choisit d’accepter la
croix. Il ne dit pas à Pierre ou à Jean : « Ceci est
mon corps, prenez-le et brisez-le. » Il ne dit pas
non plus : « Ceci est mon corps que le Père a
mis en pièces pour vous. » Non! Il est celui qui

53
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

s’humilia lui-même et se laissa briser.


J’aimerais vous soumettre cette humble
suggestion : ne recherchez pas des événements
externes surnaturels pour vous transformer ou
pour changer les situations de votre vie. Laissez
le Seigneur vous montrer la corruption de votre
propre cœur et soyez prêt à vous réfugier à la
croix en vous abaissant vous-même. Acceptez
d’être humilié encore et encore et encore…
C’est la seule manière d’avoir la vie, car aussi
longtemps que vous la gardez, vous la perdrez.
Par contre, dès que vous choisissez de vous
abaisser, vous expérimenterez la vie de Christ
dans sa plénitude.
À maintes reprises, lorsque je conseille
des gens, j’ai l’impression que c’est ce que
le Seigneur tente d’accomplir par le moyen
des situations auxquelles ils font face. Je les
écoute me raconter le chagrin, la souffrance et
les frustrations dans lesquels ils vivent, mais
surtout, j’écoute ce qui n’est pas énoncé avec
des mots. En fin de compte, ma réponse est
souvent la même : « Frère, le problème n’est
pas ce qui vous est arrivé, ce n’est pas non
plus ce que la personne a dit ou quelque autre
chose, mais c’est plutôt votre manière de réagir
à la situation. Je perçois de la tension et de
l’inconfort. J’ai l’impression que vous désirez
avoir gain de cause. Je ressens l’agonie et la
douleur dont vous souffrez comme si vous

54
Vers la plénitude

étiez emprisonné. Votre problème ne se trouve


pas ailleurs; le problème est ici, dans votre
propre cœur. »
Chaque fois que vous êtes découragé,
chaque fois que vous voulez baisser les bras,
chaque fois que vous vivez un conflit avec une
personne, chaque fois que la paix disparaît
de votre cœur, que vous êtes troublé et
bouleversé, que se trouvent de l’insatisfaction
et toutes ces choses, vous devez comprendre
que le Seigneur entreprend de vous conduire
vers la soumission. Nous devenons frustrés et
déçus par nos circonstances parce que nous
n’avons pas encore réellement expérimenté
ce que signifie le fait de lâcher prise, de
devenir comme Christ, comme un ver, et
d’abandonner totalement nos droits. La croix
de Christ continue son œuvre, mais vous y
résistez.
Le chemin de la paix, le chemin vers une
vie libre de toute lutte, de laquelle des fleuves
d’eau vive couleront, passe seulement par le
fait de vivre dans un esprit d’humilité.

55
C h a p i t r e 5

La beauté qui se manifeste

D ans la petite ville antique de Béthanie


vivait une femme dont nous lisons le
récit dans Marc 14.3‑9. Un soir, elle se rendit
à la maison de Simon le lépreux, car elle avait
appris que Jésus s’y trouvait. Elle vint dans
le but d’y faire une chose, soit de verser son
parfum de grand prix sur Jésus. « [U]ne femme
entra, […] Elle tenait un vase d’albâtre, qui
renfermait un parfum de nard pur de grand
prix; et, ayant rompu le vase, elle répandit le
parfum sur la tête de Jésus. » (verset 3, Seg)
Veuillez noter que l’Écriture ne rapporte
pas qu’elle vint et versa deux ou trois gouttes,
puis ferma le flacon et retourna chez elle. Elle
La beauté qui se manifeste

ne versa pas non plus la moitié du contenu et


décida que cela suffisait. Eh bien, non! Elle
le brisa. Tout le contenu fut versé puisque
le récipient fut brisé et l’odeur du parfum
embauma ainsi tout l’espace environnant.
Mes frères et sœurs, le Seigneur est animé
du même désir envers nous, vases de terre,
jarres d’argile. En effet, il désire que nous
soyons brisés en tous points devant lui, pour
que Christ qui vit en nous ait la liberté de
resplendir dans toute sa beauté, faisant de notre
vie une bénédiction pour notre entourage.

Une transformation intérieure


Quand nous en arrivons au point de vivre
dans cet esprit d’humilité, le changement
s’amorce en nous, dans notre caractère. En
fait, la disposition de notre cœur change et
nous commençons à éprouver le regret de nos
fautes jour après jour. Par conséquent, le fait
de nous justifier et de justifier ce que nous
avons fait ne trouve plus sa place, ou encore
le fait de rejeter le blâme en disant : « Ce
sont mes nerfs, ce sont les circonstances. Vous
ne savez pas ce que je vis! J’ai simplement
réagi. C’est ma faiblesse. C’est l’ADN de mon
arrière‑grand-père. » Il ne reste rien de tout
cela. Nous avouons simplement, comme fit le
fils prodigue, que nous avons mal agi et que
nous avons péché.

57
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

La réaction du fils prodigue envers son père


ne fut pas : « Père, je ne serais jamais parti de
la maison si mon frère aîné, ce pauvre type,
ne m’avait pas si maltraité toute ma vie. Père,
j’aurais considéré plus sérieusement ne pas
partir si seulement tu t’étais préoccupé de moi
et avais organisé quelques festivités comme
celle-ci en mon honneur de temps à autre.
J’aurais été plus heureux si tu m’avais donné
un peu d’argent de poche à dépenser pour mes
besoins personnels. Père, c’est de ta faute! »
Il aurait pu présenter un millier d’excuses
pour avoir quitté le foyer et dilapidé la richesse
de son père, mais il n’en fit rien. Il était brisé.
En toute humilité, il avoua simplement : « J’ai
péché » (voir Luc 15.18).
Qui plus est, nous faisons acte de repentance
non seulement pour nos propres péchés, mais
aussi pour ceux des autres. En fait, la Bible est
remplie d’exemples de personnes humbles qui
pleurèrent à cause des péchés de leur peuple.
Considérez Daniel ou Jérémie, reconnu aussi
comme le prophète des lamentations. À la
ressemblance de Jésus, nous sommes émus de
compassion pour ceux qui se sont égarés.
Brisés par nos propres péchés, nous ne
jugeons plus notre frère ou notre sœur, mais
notre cœur est suffisamment attendri pour
se briser pour le péché qui règne dans leur
vie. Ainsi, nous entrons dans leur combat et

58
La beauté qui se manifeste

y participons en partageant leurs soucis et


en portant leur fardeau. Comme Néhémie,
nous crions au Seigneur en leur faveur (voir
Néhémie 1.4‑11).
Quand nous en arrivons à vivre en nous
faisant véritablement petits, nous arrivons
aussi au bout de notre propre force. Celle-ci est
souvent l’un de nos plus grands ennemis. En
revanche, lorsque nous sommes brisés, nous
prenons conscience que nous ne possédons
aucune force en dehors de celle que Dieu
pourvoit. En effet, la chair n’a aucune force
pour accomplir le bien. Paul dit : « Ce qui est
bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est‑à‑dire
dans ma chair » (Romains 7.18, Seg).
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi
Dieu choisit les moindres de tous, les derniers
et les riens du tout pour accomplir son œuvre?
Hormis Judas qui le trahit, tous les disciples
de Christ étaient des hommes bien ordinaires
et sans instruction. De toute évidence, Dieu ne
sélectionna pas les douze disciples parmi les
hommes les plus forts et les meilleurs.
Dans l’Écriture, nous constatons comment
Dieu accomplit souvent les choses les plus
importantes au moyen des personnes qui
admettent ne posséder aucune force en
elles‑mêmes. Considérez un exemple, celui de
Moïse. Il fut un jour un grand orateur et un
grand chef, mais quand Dieu l’humilia dans

59
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

le désert pendant 40 ans parce qu’il marchait


selon ses propres voies, il arriva à l’épuisement
de sa force et à la limite de sa compétence. Par
conséquent, sans autres force et compétence
que celles de Dieu, Moïse conduisit les enfants
d’Israël hors d’Égypte.
Quand notre chair cesse de faire des efforts
par elle-même, quand elle est entièrement
écrasée et brisée, alors les desseins de Dieu
pour notre vie ont libre cours et nous donnons
vraiment gloire à son nom.
Il est dit dans 1 Pierre 2.23 : « lui [Jésus] qui,
injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne
faisait point de menaces, mais s’en remettait à
celui qui juge justement » (Seg).
Lorsque nous sommes soumis comme
Jésus le fut, nous sommes alors capables de
pardonner avec authenticité aux gens et tout
désir de vengeance s’éteint. Nous trouvons
dans la vie de Joseph un bon exemple de cette
réalité. En effet, lorsque ses frères vinrent à
lui, désespérés à cause d’un temps de famine,
il avait toutes les raisons du monde de les
renvoyer et de les laisser mourir, mais il n’agit
pas de la sorte. Au contraire, il dit : « Mes frères,
n’ayez aucune crainte, le Seigneur m’a fait
venir ici pour vous » (voir Genèse 45.5).
Quel modèle incroyable d’un cœur qui
pardonne! Il n’y eut aucune vengeance,
aucun désir de faire le mal. Cette attitude

60
La beauté qui se manifeste

ne peut se rencontrer que dans une vie qui


a été sincèrement brisée. Toutes ces années
passées dans l’esclavage et en prison, toutes les
circonstances difficiles et le terrain accidenté
de la vie de Joseph servirent à le rendre
malléable de sorte qu’un jour il puisse devenir
une source de bénédictions pour un grand
nombre de personnes, même pour celles qui
lui firent le plus grand tort.
En outre, Joseph ne s’enorgueillit
aucunement de l’aide qu’il fut en mesure
d’accorder à ceux qui l’avaient fait souffrir.
Cela découle du fait que, lorsque nous sommes
véritablement dépendants de Dieu, notre vie est
enracinée dans l’humilité. Ainsi, nous vivons
dans la réalité décrite dans Philippiens 2.3,
soit « Ne faites rien par esprit de parti ou par
vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse
regarder les autres comme étant au-dessus de
vous-mêmes. » (Seg) Ainsi, il n’y a pas lieu de
se vanter.
Considérez la vie de Jacob et vous
constaterez que, lorsqu’il fut enfin brisé, il
ne prononça plus de paroles comme « Je
suis ceci… » et « Je suis cela… » Par contre,
dans Genèse 47, nous retrouvons Jacob, en
fin de vie, appuyé sur son bâton et il adore
simplement Dieu, en admiration devant qui il
est et ce qu’il avait accompli.
Après avoir abandonné nos propres voies

61
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

et cédé notre vie, nous marchons sur les traces


de Jésus dans une réelle soumission. Cette
attitude n’est pas seulement une conformité
extérieure, mais elle vient de notre cœur. Il
n’est pas toujours facile de se soumettre, soit
à ce que le Seigneur dit soit l’un à l’autre,
et, pour la personne qui n’est pas humble
de cœur, il est certainement impossible de
le faire. Néanmoins, quand nous regardons
à Christ et acceptons de tout cœur de nous
abaisser comme il le fit, nous n’avons aucune
raison de nous battre pour faire les choses à
notre façon ou de considérer agir de manière
indépendante.
Jésus n’agissait jamais de manière
indépendante. En effet, il disait et faisait
seulement ce que le Père lui donnait
d’accomplir (voir Jean 14.10). Il ne cherchait
jamais à faire sa volonté, mais il vint pour
accomplir seulement les désirs de son Père. Il
lui était soumis en toutes choses et nous devons
aussi de la même manière nous soumettre au
Seigneur, et à nos frères et sœurs en Christ.
Vivre de cette façon, c’est ne rien chercher
d’autre que l’approbation du Père. Ce que les
gens pensent de nous ou ce que nous avons
réalisé n’a plus aucune importance, car « notre
seule ambition est de plaire au Seigneur »
(2 Corinthiens 5.9, Sem, la mise en relief est
de l’auteur).

62
La beauté qui se manifeste

Toute cette beauté procède d’un esprit


d’humilité. Par conséquent, nous n’avons plus
rien à défendre, car notre vie a été crucifiée
avec Christ. Nous n’avons plus aucune raison
de nous vanter, car notre homme extérieur
est écrasé, notre force est supprimée et notre
réputation est sans importance. Tout ce qui
importe maintenant, c’est Christ en nous. Par
surcroît, la seule personne qui peut être vue
maintenant, c’est Christ en nous dans toute
sa beauté et sa grâce. Ses fleuves d’eau vive
coulent librement de nous et nous sommes
une bénédiction pour autrui.

Le fruit d’un cœur humble


Lorsque nous vivons dans un esprit
d’humilité, non seulement nous devenons une
source de bénédictions pour de nombreuses
personnes, mais nous triomphons de l’Ennemi.
L’Écriture nous dit que, par sa mort sur la croix,
Jésus écrasa celui qui détenait la puissance de
la mort (voir Hébreux 2.14).
Christ ne vainquît pas Satan lorsqu’il opéra
des miracles, ou marcha sur l’eau, ou encore
lorsqu’il ressuscita Lazare des morts ou nourrit
les cinq mille hommes, mais plutôt lorsqu’il
souffrit. Ce furent sa soumission et le don de
sa vie qui lui firent remporter la victoire.
De la même manière, en choisissant de nous
humilier, nous vaincrons aussi l’Ennemi. Nous

63
La beauté de Christ manifestée par un esprit d’humilité

vaincrons ainsi celui qui fait naître la colère, la


jalousie, le découragement, l’amertume et la
dispute, la lutte pour nos droits et toute autre
lutte que nous soutenons. En réalité, nous
triomphons simplement en lâchant prise et, à
la ressemblance de Jésus, en lui cédant notre
vie.
Si nous vivons une vie qui plaît à Jésus
et qui lui est soumise, il a la possibilité de
retravailler les échecs qui s’y trouvent. Lui, le
Maître potier, est capable de prendre le vase
brisé et de le remodeler en un vase précieux.
Il est celui qui a promis de ne pas détruire le
roseau froissé (voir Matthieu 12.20).
C’est ainsi que nous devenons une
bénédiction pour les autres, faisant preuve
de la même docilité que celle qui se trouva
en Christ. Avec un cœur humble, nous
devenons tout juste comme lui — accessibles,
extrêmement sensibles aux besoins d’autrui,
à ses maux et à sa souffrance, et nous nous
préoccupons véritablement de son sort.
Pensez-y un instant. Personne ne craignait
de s’approcher de Jésus. À vrai dire, chacun,
du collecteur d’impôts à la prostituée, se
sentait bienvenu et en sécurité en sa présence.
L’amour qui émanait de sa personne était
inégalé, car lui-même, le pain de vie, s’abaissa
et devint de la sorte notre bénédiction.
Mes chers frères et sœurs, je vous encourage

64
La beauté qui se manifeste

à apprendre de celui qui abandonna tout.


En effet, Jésus fut profondément humilié
sur la croix. Il ne s’attacha à rien du tout.
Tirez instruction de son humilité et de sa
soumission. Ce n’est que sur ce fondement
que nous serons capables de refléter son image
et d’obéir à ses appels. C’est là mon désir et je
crois bien que c’est aussi le vôtre.

65
Mot de la fin

D e nos jours, il semble y avoir des milliers de


librairies chrétiennes bondées de guides
pratiques du genre « Comment vivre dans
le bonheur », « Comment avoir un mariage
heureux », « Comment élever vos enfants »,
« Comment être en bonne santé financière ».
À la vérité, nous aimons les solutions simples
et rapides. C’est comme de mettre les aliments
aux micro-ondes et d’appuyer sur le bouton —
pscht — simple comme bonjour, tout est prêt!
Le christianisme instantané!
Toutefois, vivre dans un esprit d’humilité
est un processus d’apprentissage et de
développement continu. Que le Seigneur
nous aide tous au cours de cette vie. Nous
apprenons lentement, mais sûrement. Dieu ne
nous abandonne jamais. Il travaille en nous
de manière constante et il ne dit jamais : « Je
ne peux plus rien faire de toi. Tu es un cas
désespéré! » Même si nous sommes infidèles,
il demeure fidèle. Il nous est toujours possible
de lui faire confiance, même lorsque nous
échouons. Il est plein de bonté et d’amour
pour nous; il est parfait en tout.

Prière
Seigneur, veuille nous aider à faire nôtres ces
occasions où nous apprendrons à lâcher prise, à
courber l’échine, à nous soumettre et à marcher
avec humilité devant toi et devant nos frères et
sœurs. Nous te remercions pour l’exemple que tu
nous donnes. Nous sommes à ton école, Seigneur,
et nous courbons le cou en disant : « Seigneur, que
ton joug soit sur nous. »
Nous te remercions pour ta parole, qui pénètre
dans notre cœur et nous encourage. Tu œuvres
en nous, tu nous transformes de jour en jour afin
de nous préparer pour l’éternité et de rétablir en
nous ce qui fut perdu. Certes, tu nourris le dessein
de nous rendre de plus en plus semblables à ton
Fils. Seigneur, nous te remercions d’accomplir
cette œuvre en nous. Rends-nous dociles comme
de petits enfants. Répands sur nous ta grâce pour
que nous demeurions doux et humbles. Nous te le
demandons au nom de Jésus. Amen.
Si vous avez été béni par la lecture de ce livre,
j’aimerais beaucoup recevoir vos commentaires.
Veuillez écrire à :
Gospel for Asia
245 King Street East
Stoney Creek, ON L8G 1L9
ou envoyer un courriel à infofr@gfa.org.
Notes

R
Chapitre 1

1
Traduction libre d’un passage tiré de A. W. Tozer,
The Root of the Righteous, Christian Publications,
Inc., 1955, p. 137.

Chapitre 2

1
James Strong, The Strongest Strong’s Exhaustive
Concordance of the Bible, Grand Rapids (Mich.),
Zondervan, 2001.
2
Traduction libre d’un passage tiré de Watchman
Nee, Release of the Spirit, New York, Christian
Fellowship Publishers, Inc., 2000, p. 11.
3
Ibid., p. 38.

Chapitre 3

1
C. S. Lewis, Les Quatre Amours, Éditions
Raphaël, 2005. p. 205.
À propos de Gospel for Asia
Dieu nous a précisément appelés à investir notre vie
dans la proclamation de l’Évangile à ceux qui ne l’ont
jamais entendu en Asie par la formation et l’envoi de
missionnaires nationaux. De nos jours, des milliers
d’ouvriers soutenus par GFA servent à temps plein pour
amener l’Évangile à ceux et celles qui attendent toujours
de l’entendre.
Pour former des missionnaires nationaux et parler de
l’amour de Christ partout en Asie, Gospel for Asia
• soutient financièrement des collèges bibliques,
• diffuse des émissions radiophoniques,
• distribue de la documentation évangélique,
• offre l’éducation et l’espoir aux enfants les plus
pauvres d’Asie,
• prend soin des lépreux et des veuves,
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• fournit de l’aide humanitaire après des
catastrophes naturelles.
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