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Qu’en pensez-vous ?
Avez-vous déjà dit ou entendu quelqu’un dire : « Je remercie
Dieu pour mon cancer », pour le tremblement de terre, ou pour
n’importe quelle grande épreuve ou préjudice ? Comment cela
serait-il possible ? Partagez votre histoire.
Quels enseignements ou quels bénéfices avez-vous tirés de
votre souffrance ? Ces points positifs vous ont-ils fait admettre
que la souffrance en valait la peine (même si nous n’avons pas
le choix en la matière) ?
Même des non-croyants ont avoué qu’ils remerciaient Dieu
pour leur cancer, ou pour une autre difficulté. Celui qui traverse
la souffrance en mettant ses pas dans les pas de Jésus pourrait-il
donner à son cheminement une profondeur qu’un incroyant ne
pourrait soupçonner ?
Jour 2. Dieu utilise les crises pour
transformer les gens – les déplacer
géographiquement
Lire : Genèse 45.5 ; Genèse 46.1-4 ; Actes
8.1
Mes pensées sur le sujet des difficultés ont beaucoup évolué depuis que la
mission Encompass World Partners m’a approché la première fois en vue
de développer un ministère de gestion des crises. Pour être honnête, à cette
époque, je n’étais pas sûr que ce soit un ministère qui me convienne. Mais
mon opinion a changé après avoir examiné le rôle joué par les difficultés
dans la Bible. J’en suis alors arrivé à une conclusion qui m’a donné une
passion pour le ministère de la gestion des crises.
Quelle a été ma conclusion ? J’ai constaté que Dieu utilise les difficultés
pour secouer les gens, pour changer leur cœur, leur esprit, et parfois
même leur contexte géographique. Le creuset de la souffrance nous tire de
notre somnolence ; il secoue nos certitudes et nos routines afin que nous
apprenions à écouter différemment ; il prépare notre esprit à regarder avec
des yeux nouveaux. Mais Dieu se sert-il de la crise pour déplacer les gens
géographiquement ? Vraiment ? Oui, même géographiquement. Penchons-
nous sur ces exemples bien connus.
Israël en Égypte
Lorsque Dieu a voulu qu’Israël se rende en Égypte, là où il deviendrait une
grande nation, quel moyen a-t-il utilisé ? Il s’est servi d’une famine
sévère (crise) et comme la nourriture se faisait rare, le patriarche Jacob
n’a eu d’autre choix que d’aller se ravitailler dans le seul endroit où se
trouvait encore de la nourriture : l’Égypte.
Ses fils ont été accueillis par un fonctionnaire « égyptien » et sont rentrés
chez eux avec des sacs de grains bien remplis, sans savoir que le généreux
fonctionnaire de pharaon n’était autre que … Joseph, leur frère !
Et de quelle manière Joseph, le petit frère, s’était-il retrouvé en Égypte ?
À cause de la trahison (crise) de ses frères qui, des années auparavant,
l’avaient lâchement vendu à des marchands « passant par hasard » sur le
chemin menant en Égypte.
Une autre migration géographique provoquée par la crise eut lieu quatre
cent trente ans plus tard, à l’époque où Dieu utilisa dix fléaux redoutables
(crise) pour faire sortir d’Égypte le peuple d’Israël, devenu une grande
nation.
Qu’en pensez-vous ?
Dieu s’est-il servi d’une crise ou d’une difficulté pour vous
déplacer géographiquement ? Décrivez la façon dont les choses
se sont déroulées.
Connaissez-vous des histoires bibliques (autres que celles
précédemment citées) où Dieu a accompli quelque chose
d’important dans la vie de quelqu’un en le déplaçant
géographiquement ?
Jour 3. Dieu utilise les crises pour
transformer les gens – changer les
cœurs
Lire : Actes 9.15-16 ; Actes 14.22
Saul de Tarse. La « crème de la crème ». Sincère. Zélé. Intelligent. Érudit.
Passionné pour Dieu. Et complètement à côté de la plaque.
La souffrance est au cœur de l’histoire de Saul. Elle commence par les
souffrances qu’il inflige à l’Église pour la détruire, souffrances que Dieu,
ironiquement, utilise pour la propagation de l’Église. Puis, au bout de
deux ans, Dieu ayant accompli ses desseins par le moyen de la
persécution, les rôles s’inversent, et maintenant Saul devient celui sur qui
la souffrance s’abat. Mais reprenons l’histoire à son début.
Qu’en pensez-vous ?
Le matin de Pâques, Jésus a trouvé ses disciples rassemblés :
« les portes de la maison où les disciples se trouvaient
[rassemblés] étaient fermées car ils avaient peur des chefs
juifs » (Jean 20.19). Quelques semaines plus tard, nous les
voyons se répandre dans les rues (Actes 2) et les lieux publics
(Actes 3 et 5.18-25), s’exprimant avec audace au nom de Jésus,
au mépris des ordres des dirigeants juifs. Qu’est-ce qui a fait la
différence pour les disciples pour qu’ils en viennent à accepter
volontairement la souffrance qui allait les frapper s’ils
marchaient dans l’obéissance au Seigneur ?
Imaginez un ami qui a récemment perdu un être cher alors qu’il
avait ardemment prié pour sa guérison. Décrivez à quoi
pourraient ressembler les deux réponses ci-dessous :
- Accepter avec foi et par amour pour Dieu cette épreuve
difficile, sachant que Dieu agit toujours par amour pour ses
enfants.
- Endurcir son cœur contre Dieu à cause du dénouement
tragique.
Jour 4. Dieu utilise les crises pour
transformer les gens – changer les
mentalités
Lire : Jonas 1 ; Jonas 3.1-3
Dieu utilise les crises pour faire bouger les gens, mais pour être complet
sur ce sujet, il nous faut aborder un sujet sensible : comment Dieu utilise-
t-il les crises pour transformer les esprits rebelles ? Malheureusement, ce
ne sont pas les exemples bibliques qui manquent : Pharaon, les Israélites
dans le désert, les Israélites en exil…
Mais voici le meilleur exemple pour illustrer comment Dieu utilise les
difficultés pour amener un changement d’attitude.
Qu’en pensez-vous ?
Pensez à une époque où vous avez souffert parce que vous étiez lent à
obéir à quelque chose que Dieu voulait que vous fassiez (pardonner à
quelqu’un, dire quelque chose à quelqu’un, faire quelque chose, etc.)
Qu’est-ce que cette situation vous a appris et quels conseils
donneriez-vous sur la base de votre expérience ?
Qu’est-ce qui pourrait être au cœur du refus obstiné des
croyants à accepter et à obéir à la voie indiquée par Dieu ?
Jour 5. Le POURQUOI et le COMMENT
de la souffrance
Lire : Job 1.6-8
Il est difficile de donner une réponse aux POURQUOI dans notre vie,
surtout lorsqu’il s’agit de comprendre POURQUOI Dieu permet une
épreuve.
Veut-il déplacer quelqu’un géographiquement – « Leur maison a brûlé :
Dieu voudrait-il qu’ils s’installent au Texas près de leur fils ? »
Souhaite-t-il changer le cœur de quelqu’un ? – « Dieu veut-il apprendre à
cette personne à ne pas être arrogante ? »
Voudrait-il faire changer quelqu’un d’avis ? – « Il a été ‘viré’ pour qu’il
arrête de refuser l’appel de Dieu au ministère. »
Lorsqu’il s’agit de comprendre le pourquoi des épreuves et des crises, ce
que nous connaissons est si minime par rapport à ce que Dieu sait, que nos
raisonnements resteront, au mieux, sommaires, et au pire, dangereux. Trop
souvent, nous nous trompons, ce qui ne fait qu’aggraver la situation.
Effets collatéraux
Il arrive qu’une difficulté nous touche par ricochet, alors que la véritable
cible est quelqu’un d’autre. Par exemple : il faut que vous rencontriez une
infirmière non sauvée ; Dieu vous envoie donc à l’hôpital. Ou bien votre
assureur est aux prises avec des pensées suicidaires et a besoin d’espoir ;
le lien logique entre vous et lui est donc un constat d’accident. Aïe !
Si la théorie des « six degrés de séparation » (la croyance selon laquelle
chaque individu sur la planète est relié à n’importe quel autre par six
personnes tout au plus) est exacte, il est tout à fait possible que la
principale raison pour laquelle les difficultés m’arrivent personnellement
concerne parfois quelqu’un d’autre, voire quelqu’un que je ne connais
même pas !
Bien que le POURQUOI des difficultés soit souvent trop vague pour être
l’objet de conjectures, nous pouvons au moins être sûrs de la chose la plus
importante : le QUOI des difficultés. Dieu s’arrange pour faire ressortir
absolument tout le bien possible des épreuves par lesquelles passent ceux
qu’Il aime.
Qu’en pensez-vous ?
La Piété dit : « Lorsqu’il s’agit de comprendre le pourquoi des épreuves et
des crises, ce que nous connaissons est si minime par rapport à ce que
Dieu sait, que nos raisonnements resteront, au mieux, sommaires, et au
pire dangereux. Trop souvent, nous nous trompons, ce qui ne fait
qu’aggraver la situation ».
Connaissez-vous une histoire (dans la Bible ou ailleurs) qui montre que
quelqu’un s’est « trompé » sur le pourquoi de la souffrance d’un autre.
Racontez.
Comment une mauvaise conclusion a-t-elle compliqué les
choses ?
Quelle leçon tirer de la recherche des raisons de la souffrance ?
Jour 6. Tout ce que nous ignorons sur
les problèmes
Lire : 1 Pierre 1.6-9 ; 1 Pierre 4.12 ; Hébreux
12.5-13
Interrogé sur l’existence de Dieu, Albert Einstein aurait répondu :
« L’homme sait peut-être 3 % de tout ce qu’il y a à savoir. Il reste donc
97 % que nous ne connaissons pas. N’y a-t-il pas de place pour Dieu dans
ces 97 % ? »
En dehors de ce que nous connaissons, nous sommes entourés par un
océan de choses que nous ignorons. Naviguer sans boussole et sans carte
sur cet océan d’inconnues mènera très certainement notre esquif contre les
écueils des conclusions erronées, surtout lorsque celles-ci concernent nos
problèmes.
Notre bon Père céleste ne nous laisse pas naviguer à l’aveuglette sur ces
mers inexplorées. Il nous donne les instruments nécessaires, les deux
guides essentiels pour nous guider à travers l’espace, le temps et les récifs
afin que nous évitions le naufrage sur les falaises rocheuses du doute.
Guide #1
Le premier guide divin est la vérité. Bien que Dieu ne nous ait pas révélé
la totalité des vérités connaissables, celles qu’Il a révélées se révèlent être
un guide solide et fiable pour traverser les aléas de la vie.
Voici ce que nous savons des difficultés :
Elles sont inévitables : Jésus nous a garanti que nous aurions
des problèmes (Jean 16.33), alors pourquoi s’étonner d’avoir à
souffrir « comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange » ?
(1 Pierre 4.12 – S21).
Elles ont un sens : Pierre a dit que les épreuves purifient et
renforcent la foi et qu’elles débouchent sur une récompense
céleste (1 Pierre 1.5-7).
Elles sont rassurantes : Les épreuves envoyées pour nous
corriger quand nous quittons le droit chemin prouvent que nous
lui appartenons (Hébreux 12.5-13).
Elles sont bonnes : Paul dit que Dieu tire du bien de la détresse
(Romains 8.28).
Guide #2
Le deuxième guide divin est la foi. La foi est le grand pont jeté sur nos
lacunes ; la foi relie les points entre les vérités espacées. En termes
simples, l’arithmétique de nos difficultés est : vérité + foi = confiance.
Qu’en pensez-vous ?
Laquelle des quatre vérités suivantes sur la souffrance trouvez-
vous particulièrement pertinente ?
- elle est inévitable ;
- elle a un sens ;
- elle est rassurante ;
- elle est bonne.
Pourquoi avez-vous choisi celle-là ?
Que veut dire la phrase suivante ? : La foi est le grand pont jeté
sur nos lacunes ; la foi relie les points entre les vérités
espacées.
Jour 7. Le côté gênant des difficultés :
Dieu pourrait les arrêter !
Lire : Éphésiens 1.11
Pendant les deux prochains jours, nous nous aventurerons dans les eaux
turbulentes et inconfortables du rapport entre Dieu et les difficultés.
Un mois après l’attentat du 11 septembre, l’apologiste chrétien John Piper
a écrit un article intitulé : « Pourquoi je ne dis pas : Dieu n’a pas causé la
calamité, mais il peut l’utiliser pour le bien. » Il y établit une vérité
épineuse, mais bibliquement irréfutable : Dieu a choisi de ne pas
empêcher le 11 septembre. En effet, ce jour-là – et tous les autres – Dieu a
tout accompli « conformément aux décisions de sa volonté » (Éphésiens
1.11). Voici des extraits de cet article.
Parmi les « choses » soumises à la souveraineté de Dieu, on trouve :
la chute des moineaux (Matthieu 10.29)
les lancers de dés (Proverbes 16.33)
le massacre de son peuple (Psaumes 44.11)
les décisions des rois (Proverbes 21.1)
la perte de la vue (Exode 4.11)
la maladie des enfants (2 Samuel 12.15)
les pertes et les gains d’argent (1 Samuel 2.7)
la souffrance des saints (1 Pierre 4.19)
la persécution des chrétiens (Hébreux 12.4-7)
la repentance des âmes (2 Timothée 2.25)
le don de la foi (Philippiens 1.29)
la poursuite de la sainteté (Philippiens 3.12-13)
le don de la vie et de la mort (1 Samuel 2.6)
la crucifixion de son Fils (Actes 4.27-28).
Dieu contrôle toutes choses, de la plus petite à la plus grande, du bien au
mal, du bonheur à la tristesse, du païen au croyant, de la douleur au plaisir,
dans le but d’accomplir ses desseins sages, justes et bons (Ésaïe 46.10).
Pour bien mettre les points sur les « i », la Bible traite clairement de ce
sujet, jusque dans les situations les plus douloureuses. Amos pose cette
question, quand survient une catastrophe : « Arrive-t-il un malheur dans
une ville sans que l’Éternel en soit l’auteur ? » (Amos 3.6). Après avoir
perdu ses dix enfants dans l’effondrement de la maison de son fils, Job
dit : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a repris. Que le nom de l’Éternel soit
béni ! » (Job 1.21). Après avoir été couvert de furoncles, il dit : « Quoi !
nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal ! »
(Job 2.10 – NEG)
C’est effectivement un mystère. Comment Dieu organise-t-il tous les
événements de l’univers sans pécher, sans déresponsabiliser l’homme, et
en faisant preuve de compassion !
Qu’en pensez-vous ?
Dieu agit de façon souveraine et contrôle tout jusque dans les
moindres détails : pourquoi pensez-vous que cette vérité
conduit certains à se sentir en confiance tandis que d’autres
sont remplis de crainte ?
Quelles sont vos conceptions sous-jacentes (vraies ou fausses)
du caractère de Dieu et révélées par chacune de vos réactions
(confiance ou peur) ?
Jour 8. La vérité gênante sur les
difficultés : Dieu est complice !
Lire : Genèse 37.26-28 et Genèse 45.4-5 ; Job
2.1-8 ; 2 Corinthiens 12.7-10 ; 1 Corinthiens
2.7-8
C’est maintenant le deuxième jour que nous nous aventurons dans les
détroits inconfortables du lien qui existe entre la personne de Dieu et le
malheur. Hier, nous avons examiné la question du contrôle souverain de
Dieu sur toutes choses. Notre voyage d’aujourd’hui nous conduira sur des
rives encore plus inconfortables ! En effet, il est difficile de le nier, mais
Dieu a quelque chose à voir avec nos difficultés.
Job
Le meilleur endroit pour commencer est l’histoire de Job, la quintessence
de la foi mise à rude épreuve. Satan était-il libre de frapper Job à sa
guise ? Non, il a dû en demander la permission à Dieu qui a fixé des
limites à son pouvoir de nuisance.
Joseph
Ce sont ses propres frères qui l’ont trahi. Ils l’ont vendu comme esclave à
des marchands se rendant en Égypte. Mais bien des années plus tard,
lorsque ses frères réalisèrent avec horreur que le bras droit de Pharaon
n’était autre que leur petit frère Joseph, ils entendirent son étonnante
déclaration : « Maintenant, ne vous tourmentez pas et ne soyez pas fâchés
contre vous-mêmes de m’avoir vendu pour que je sois conduit ici, car
c’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé ici avant vous »
(Genèse 45.5).
Des années plus tard, il réitèrera cette conclusion : « Soyez sans crainte ;
[…] ; Vous aviez projeté de me faire du mal, Dieu l’a changé en bien pour
accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple
nombreux » (Genèse 50.19-20).
Paul
Dieu a donné à Paul une révélation directe et une connaissance inégalée, à
l’exception de Jésus. Mais, pour l’empêcher de s’enorgueillir, Dieu lui a
imposé la présence d’un « chaperon » qu’il a nommé, son « écharde dans
le corps », également appelée dans le même verset un « ange de Satan »
(2 Corinthiens 12.7).
Jésus
Le plus beau cadeau jamais offert, notre salut, qui nous apporte chaque
jour richesse et joie, est le fruit de la souffrance la plus horrible et du
crime le plus vil : Satan a frappé Jésus sur la croix (1 Corinthiens 2.7-8).
Bien que certains aspects de ce mystère ne puissent être saisis de ce côté-
ci du ciel, ce qui, par contre, apparaît clairement, c’est que les forces du
Ciel (le bien) et de l’Enfer (le mal) se rejoignent dans la douleur. Les
DIFFICULTÉS sont l’endroit où ces forces contraires (mais inégales)
confluent pour travailler à des fins totalement opposées : Dieu a pour but
d’élever, de bénir et d’édifier ; Satan veut faire trébucher, tuer et détruire.
Notre foi résistera-t-elle ? Les difficultés nous rendront-elles meilleurs ou
amers ? Qu’en sera-t-il ?
Qu’en pensez-vous ?
En quoi pouvons-nous être réconfortés par le fait de savoir que
le Ciel (Dieu/le bien) et l’Enfer (Satan/le mal) se rencontrent
dans la souffrance ?
En quoi cette perspective est-elle à même de modifier notre
réponse face aux épreuves et aux difficultés ?
Pensez-vous que le scénario céleste qui a donné lieu aux
grandes épreuves de Job puisse encore se produire aujourd’hui,
ou était-ce juste un événement unique ? (Considérez Zacharie
3.1 et Apocalypse 12.10b.)
Qu’en pensez-vous ?
Une prière est-elle vraiment exaucée si la réponse de Dieu ne
s’accorde pas du tout avec ce que nous demandons ?
Racontez des situations où la réponse de Dieu a été très
différente de ce à quoi vous vous attendiez. (Par exemple,
Habakuk a demandé à Dieu de juger Israël pour sa
désobéissance, sans jamais imaginer que la réponse de Dieu
viendrait sous la forme d’un jugement par une nation encore
plus méchante qu’Israël.)
Quel mot pourriez-vous utiliser pour décrire ce que vous
ressentez en sachant que la réponse de Dieu à votre prière peut
être différente de celle à laquelle vous vous attendez ? (des
mots tels que « réconforté », « frustré », « rassuré », « fâché »,
etc.)
Jour 10. Une prière de crise dont Dieu
se souviendra
Lire : Ésaïe 49.15 ; Luc 12.6-7
Dieu a utilisé deux outils pour créer en moi une passion pour le ministère
de gestion de crises. Le premier a été l’étude que j’ai faite du thème de la
« crise » à travers les Écritures ; c’est là où j’ai essentiellement puisé pour
rédiger ces méditations. Le second a été une expérience que j’ai faite aux
Philippines.
L’histoire commence en fait en Afrique. En novembre 2013, je me trouvais
à Bangui, en République centrafricaine, pour me remettre d’une maladie.
Trop faible pour faire autre chose, j’écoutai la BBC. Une émission
spéciale parlant de Tacloban aux Philippines y était diffusée. Tacloban
était une ville qui m’était inconnue. Quelques semaines auparavant, cette
localité avait été directement touchée par le super typhon Yolanda. Les
gens racontaient leur histoire et finissaient souvent en larmes. J’étais ému
et je me souviens avoir prié quelque chose comme : « Seigneur, s’il te
plaît, aide ces gens ! Fais sortir le bien éternel de la dévastation ! Utilise-
la pour attirer les gens à toi ».
Six semaines plus tard, j’étais de retour aux États-Unis pour aider la
République centrafricaine, déchirée par la guerre, en lui fournissant de la
nourriture et des semences. J’avoue que mes prières pour Tacloban étaient
loin de mon esprit… mais pas de celui de Dieu.
Appuyons sur le bouton « avance rapide » pour nous retrouver exactement
un an plus tard. J’avais répondu à l’offre d’un missionnaire m’invitant à
observer les résultats de l’action de sa société suite à un puissant typhon
ayant frappé les Philippines un an auparavant. À Cebu City, fatigué par un
fort décalage horaire, j’allumai la télévision de ma chambre d’hôtel et
regardai un documentaire sur le « Super Typhon Yolanda », qui marquait le
premier anniversaire de l’événement. L’histoire m’a semblé très
familière ; je me suis alors souvenu de ce que j’avais entendu à la BBC un
an auparavant.
Le territoire de l’île de Samar portait encore les cicatrices de la violence
du typhon. Mais le contraste créé par la beauté de la vie qui renaissait, par
les nouveaux croyants et les nouvelles plantes dans l’église était
stupéfiant. Je me suis assis pour prier dans une église qui n’existait pas un
an auparavant. Pendant les chants, tout me revenait. Je me suis souvenu de
ma prière de l’année précédente, et j’ai réalisé que j’étais assis au milieu
de la réponse de Dieu ! Les chanteurs étaient les gens pour lesquels j’avais
prié !
Moi, j’avais oublié. Pas Dieu. Ma prière, lentement phagocytée par le
temps et la vie, avait germé et grandi dans le terreau de la fidélité de Dieu.
Il éprouve du plaisir à répondre aux prières de ses enfants.
Qu’en pensez-vous ?
Dieu a-t-il déjà répondu à une prière que vous aviez oubliée ?
Racontez.
Avez-vous déjà soupçonné que vous aviez bénéficié d’une
réponse à une prière faite par une personne qui ne s’en souvient
plus ou qui est peut-être même décédée ?
En quoi ma vie de prière peut-elle être modifiée par le fait que
notre bon Père céleste tient l’espace et le temps dans ses mains
et n’oublie jamais rien ?
Jour 11. La bénédiction de DAESH
Lire : Psaumes 94.16-19
Alors que notre camion roulait cahin-caha sur une route sinueuse à travers
la campagne irakienne, ma nouvelle amie irakienne, Fada, et moi avons
discuté de beaucoup de choses. Finalement, j’ai abordé mon sujet favori :
« Alors, comment avez-vous connu Jésus ? »
L’histoire de Fada commence à Bagdad, où elle est née et a grandi. Mariée
et mère de deux fils, elle et sa famille ont été forcées de fuir Bagdad par
des militants islamiques de DAESH. Emportant à peine plus que les
vêtements qu’ils avaient sur le dos, ils ont atterri dans la ville d’Erbil,
sous contrôle kurde. Bien qu’ils aient été auparavant des personnes aisées,
devoir payer un appartement sans avoir de revenu a rapidement épuisé
leurs ressources. Aussi, dès le premier jour où ils n’ont pas pu payer leur
loyer, leur propriétaire les a mis immédiatement dehors.
« Je ne pouvais pas croire qu’on nous ait mis à la porte et qu’on doive
vivre dans la rue ! » a déclaré Fada. « J’étais tellement en colère contre
Dieu ! Pourquoi nous avait-il laissés dans une situation aussi honteuse ?
Mais le deuxième jour, ma colère a fait place à la peur et au désespoir.
Nous avions déjà contacté tous les amis ou membres de la famille et nous
n’avions personne d’autre à appeler.
Ce jour-là, un étranger s’est approché de nous et nous a demandé pourquoi
nous étions dans la rue. Lorsque nous lui avons répondu, il nous a dit :
« Pourquoi rester dans la rue ? Mon Église vous aidera ».
Nous avons donc suivi cet inconnu jusqu’à son église. Ces étrangers nous
ont accueillis et nous ont traités plus gentiment que nos propres amis et
notre famille ! Bientôt, mes garçons et moi avons commencé à assister aux
cultes, et c’est ainsi que j’ai trouvé le Christ. »
Bien que son histoire diffère par certains détails, elle contient le même fil
conducteur que j’ai retrouvé dans d’autres histoires d’Irakiens et Syriens
venus à la foi. Le point commun, c’est qu’à travers les situations terribles
causées par DAESH et la violence entre musulmans, ils ont trouvé la vie
éternelle en Christ. J’avais alors entendu cela si souvent que j’avais
commencé à considérer DAESH, aussi choquant que cela puisse paraître,
comme un grand « évangéliste » !
En voulant essayer la formule sur Fada, j’ai dit : « Alors, peut-être que
nous pourrions dire que DAESH est une grande… », et à ce stade, à ma
grande surprise, elle a complété ma pensée par « … bénédiction ».
Oui, les pertes de sa famille étaient profondes et réelles, mais elle pouvait
honnêtement affirmer que DAESH était une « bénédiction », car DAESH
les a précipités tout droit jusqu’à l’Église et dans les bras de leur Sauveur.
Qu’en pensez-vous ?
Décrivez un moment de votre vie où vous avez vu Dieu utiliser
une situation ou un événement négatif, injuste ou même
maléfique pour, en fin de compte, vous bénir ou bénir
quelqu’un d’autre. Quel bien cela vous a-t-il finalement
apporté ?
Cela revient-il au même de dire que le catalyseur – la chose
injuste ou mauvaise en elle-même – est une bonne chose ?
Expliquez.
Jour 12. Partie 1 : Les gémissements
du monde
Lire : Romains 8.22-26
« Or nous savons que, jusqu’à maintenant, la création tout entière soupire
et souffre les douleurs de l’accouchement. Et ce n’est pas elle seule qui
soupire, mais nous aussi qui avons pourtant dans l’Esprit un avant-goût de
cet avenir, nous soupirons en nous-mêmes en attendant l’adoption, la
libération de notre corps. […] De même l’Esprit aussi nous vient en aide
dans notre faiblesse. […] mais l’Esprit lui-même intercède [pour nous] par
des soupirs que les mots ne peuvent exprimer. »
Pourquoi, dans un monde qui gémit depuis qu’il a été soumis à la
malédiction, devrions-nous être surpris d’avoir à tant gémir, nous
habitants de la terre ?
Romains 8.22-26 décrit certains des gémissements qui se produisent, qui
s’étendent au-delà de l’humanité à la planète, à l’univers entier, et même
au Saint-Esprit ! Le mot « gémir » dans ce passage (en grec stenazo)
comporte l’idée de soupir, de deuil ou de cri (comme dans l’angoisse).
C’est un son qui s’élève du plus profond de la souffrance humaine, une
émotion si puissante que les mots font place aux plaintes, aux soupirs et
aux gémissements.
Nous gémissons dans la maladie et dans la mort. Nous gémissons dans le
brisement et dans la douleur. Nous gémissons dans le désir et dans la perte.
Nous gémissons parce que nous sommes coincés dans des corps qui
meurent un peu plus chaque jour. Oh, oui, nous gémissons, dans l’attente
de pouvoir enfin revêtir nos corps parfaits et éternels !
Le fait que la Divinité gémisse est en soi stupéfiant, et cela met fin au
mensonge de l’adversaire selon lequel Dieu est indifférent et distant.
L’autre facette de Dieu – le Dieu heureux que l’auteur John Piper a
abondamment décrit – est en quelque sorte plus facile à saisir. Pourtant,
les Écritures présentent ces deux aspects aussi vrais que mystérieux.
Pour en revenir à notre passage, il y a là une profonde bénédiction que
nous ne devons pas laisser passer. Lorsque la Bible déclare que le Saint-
Esprit gémit, il ne s’agit pas d’un gémissement humain, le plus souvent
accompagné de roulements d’yeux, de « tss tss » et de « Pas encore ! ».
Non. Le gémissement de l’Esprit vient d’un réservoir de compassion sans
fond. Ce gémissement transcende le simple sentiment et s’élève vers le
Père sous forme de prières ; pas seulement des prières, mais des prières
parfaites, des prières personnellement conçues par le Saint-Esprit pour
correspondre précisément à notre besoin et à la volonté du Père.
Ce n’est que dans la matrice de l’amour divin que les gémissements
peuvent se transformer en bénédiction. Oh l’amour profond, profond de
Jésus.
Qu’en pensez-vous ?
Lire Romains 8.26
Au milieu de l’obscurité et de la douleur d’une grande perte,
comment le fait que le Saint-Esprit de Dieu prie pour nous
pourrait-il nous toucher ? Comment cette vérité pourrait-elle
nous fortifier ?
Quels sont les mots que vous pourriez utiliser pour décrire ce
que vous ressentez en sachant que l’Esprit de Dieu intercède
pour vous dans vos « gémissements » ?
Décrivez un épisode de votre vie dans lequel vous avez senti
que les mains invisibles de Dieu vous soutenaient. En vous
basant sur ce verset, cela pourrait-il être dû non seulement aux
prières des autres, mais aussi à celles du Saint-Esprit ?
Jour 13. Partie 2 (Gémissements) : Une
aria s’élève
Lire : 2 Corinthiens 4.16-18 ; Psaumes 86.1-
4 ; 88.1-2
De la plus profonde tristesse peut naître une richesse et une beauté que
l’on n’aurait jamais crues possibles. Timothy Keller raconte l’histoire
d’un homme, Greg, qui, au milieu d’une profonde fracture et d’une perte
traumatisante, a comparé sa profonde souffrance à un air d’opéra. Keller
écrit :
Qu’en pensez-vous ?
Décrivez un moment où vous ou quelqu’un que vous connaissez
avez choisi de « chanter une aria » dans la souffrance au lieu de
céder à l’amertume ou à la colère.
Quel a été l’impact de cette triste, mais belle « aria » sur ceux
qui l’ont « entendue » ?
Dans quelle mesure, le fait de savoir que les autres nous
écoutent et nous observent dans notre chagrin devrait-il avoir
un impact sur nous ?
Quels pourraient être les impacts négatifs ?
Quels pourraient être les effets positifs ?
Qu’en pensez-vous ?
Lisez 1 Pierre 1.6-7
À votre avis, quel impact recherchait Pierre lorsqu’il a écrit ces
mots à des croyants qui traversaient des périodes sombres et
orageuses de forte persécution ?
Repensez à une « épreuve ardente » que vous avez vécue.
Pouvez-vous dire que cette expérience difficile a fini par
purifier et renforcer votre foi et votre confiance en Dieu ?
Expliquez.
Pierre dit que nous pouvons « nous réjouir » même au cœur des
épreuves. En quoi cette forme de « réjouissance » peut-elle être
similaire mais aussi différente de la joie que nous éprouvons,
par exemple, lors de la naissance d’un enfant ou d’un autre
événement heureux ?
Jour 15. Un argument en faveur du
silence : Ce pour quoi l’on ne prie pas
Lire : 1 Thessaloniciens 3.3-4 ; Actes 9.16
Dès le début, Paul était destiné à souffrir ; et il a souffert. Partout où il est
allé, lui et son message ont semé le trouble.
Les fauteurs de troubles les plus méprisables étaient les Thessaloniciens –
pas le peuple, mais les dirigeants. Le ministère initial de Paul là-bas se
déroulait très bien. Ce n’est que lorsque des choses étonnantes ont
commencé à se produire – lorsque la puissance de l’Évangile a été libérée
et que les gens y ont répondu – que les problèmes ont commencé.
Les Juifs sont jaloux lorsqu’ils voient des gens accepter le message de
Paul. Ils se rendent donc sur la place du marché, rassemblent des
personnages peu recommandables et déclenchent une émeute. Incapables
de localiser Paul, ils s’emparent de quelques innocents et les font arrêter.
Cette nuit-là, dans l’obscurité profonde, les frères envoient Paul dans la
ville voisine.
Quatre-vingts kilomètres plus loin, Paul enseigne dans cette ville, Bérée,
et Dieu bénit une fois de plus son message par de beaux fruits.
C’est alors que les choses empirent.
À Thessalonique, les juifs haineux entendent que le message de Paul a du
succès à Bérée. Une fois de plus, ils rassemblent leurs fauteurs de troubles
et les envoient là-bas pour détruire l’œuvre de Paul ! Ces chefs jaloux
ressemblent à ceux que Jésus avait mis en garde par ces mots : « Malheur
à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous
fermez aux hommes l’accès au royaume des cieux ; vous n’y entrez pas
vous-mêmes et vous ne laissez pas entrer ceux qui le voudraient ! »
(Matthieu 23.13-14). Ils sont vraiment méchants. De vrais loups !
À l’opposé de ces mauvais Thessaloniciens, il y avait les bons
Thessaloniciens. Cette Église était si obéissante que Paul n’avait qu’une
exhortation à leur adresser : « continuez à faire ce que vous faites, et
faites-le de plus en plus ». C’étaient vraiment des gens bien.
Sachant que des loups voraces vivaient parmi ses précieuses « brebis »
thessaloniciennes, les prières de Paul n’en étaient que plus ferventes. C’est
précisément dans ce contexte que l’on peut comprendre en quoi consiste la
prière pour ceux qui souffrent, en observant non seulement comment Paul
a prié, mais surtout comment il n’a PAS prié. Il ne prie pas pour qu’ils
soient épargnés par la persécution, mais pour qu’ils ne soient pas ébranlés
par celle-ci. Enfin, Timothée arrive avec un rapport positif, suite auquel
Paul écrit : « … En effet, vous le savez vous-mêmes, c’est à cela (les
difficultés) que nous sommes destinés […] En effet, maintenant nous
vivons, puisque vous tenez ferme dans le Seigneur. » (1 Thessaloniciens
3.3, 8)
Il n’est certainement pas mauvais de prier pour que nos proches soient
épargnés par les ennuis. Le fait est simplement que ce n’était pas le
premier réflexe de Paul lorsqu’il priait pour ses amis dans des
circonstances difficiles ; et ce silence en dit long.
Qu’en pensez-vous ?
Comment expliquer la façon dont Paul a prié pour ses amis de
Thessalonique ? Comment pourrait-elle nous apprendre à prier
pour les croyants persécutés ?
Étonnamment, même aujourd’hui, des responsables d’Église en
Chine et ailleurs disent souvent : « Ne priez pas pour que la
persécution cesse ». Comment peuvent-ils dire cela ?
Connaissez-vous quelqu’un qui est persécuté pour sa foi ?
Prenez maintenant le temps de prier pour cette personne ou ce
groupe de manière cohérente avec la façon dont Paul a prié pour
les croyants persécutés.
Si vous ne connaissez pas de croyants persécutés pour leur foi, trouvez une
histoire sur les sites web de la Voix des martyrs (www.persecution.com) ou
de Portes ouvertes (www.portesouvertes.fr).
Jour 16. Partie 1 : Pas d’image taillée
Lire : Romains 3.3-4 ; Exode 20.3-4
L’auteur Élisabeth Elliot avait à la fois la crédibilité et l’agilité d’esprit et
de plume pour parler de la souffrance. Son premier mari a été
sauvagement martyrisé, son deuxième mari est mort d’un cancer et son
troisième mari l’a soignée au cours d’une longue maladie invalidante qui
l’a emportée en 2015.
Preuve de la dureté de l’histoire de la vie d’Élisabeth Elliot, un de ses
romans, qui reflétait étroitement sa propre histoire, a été critiqué par le
public chrétien de l’époque. Le principal grief contre ce livre intitulé
« Pas d’image taillée » était qu’il n’était pas crédible ; il est certain que
Dieu ne soumettrait jamais un de ses serviteurs de choix à une telle
adversité !
Évidemment, ceux qui ont ainsi réagi : 1) ne connaissaient pas l’histoire
d’Élisabeth Elliot ; et 2) n’appréciaient que leurs propres « images
taillées » de ce qu’est vraiment Dieu soient remises en cause. Élisabeth
Elliot a accueilli favorablement cette critique, qui n’a fait que confirmer le
principe de base de son livre : Dieu est ce qu’il est, fait ce qu’il veut et ne
répond à personne d’autre qu’à lui-même ; tout autre dieu que nous
érigeons dans notre cœur est une image taillée.
Comment nos propres conceptions de Dieu résistent-elles aux épreuves
des Écritures et de la vie ? Avons-nous construit suffisamment notre foi
pour être inébranlables face à un Dieu qui :
dit aux Israélites de s’approcher de Lui sur la montagne et les
terrifie ensuite ? (Exode 20.18-19)
guérit la lèpre de Naaman, mais l’inflige au serviteur d’Élisée ?
(2 Rois 5)
promet de répondre à la prière (Jean 14.14), mais se tait
parfois ?
promet de ne jamais nous abandonner (Hébreux 13.5) mais nous
donne pourtant parfois l’impression qu’il est absent ?
en fin de compte, permet que des choses, apparemment
mauvaises, arrivent à de bonnes personnes ?
Avez-vous remarqué que le dieu que nous érigeons dans nos cœurs nous
ressemble étrangement, suivant notre logique, agissant selon ce que nous
estimons être le mieux ? Ensuite, lorsque nous pensions que Dieu « irait à
droite », mais qu’au contraire il « va à gauche », nous sommes blessés,
déçus, voire offensés. De telles réactions – et nous en avons tous eu – sont
la preuve d’une vision erronée de Dieu, une image taillée. Même Job a
dérapé à ce sujet.
« Reconnaissons que Dieu est vrai et tout homme menteur… » (Romains
3.4). Imaginez combien la vie serait différente si nous pouvions être si
profondément enracinés dans la foi biblique que nous pourrions accueillir
dans nos cœurs tout ce que Dieu permet – que ce soit bon ou mauvais –
avec crainte et adoration, surtout quand cela ne serait pas conforme à nos
attentes.
Qu’en pensez-vous ?
Quel genre d’« image taillée » les gens ont-ils l’habitude
d’ériger à propos de Dieu ?
Comment réagissent-ils lorsque Dieu « brise leur image
taillée » en réagissant d’une manière contraire à leurs attentes
(y compris par un silence apparent) ?
Selon vous, quelle réponse honorable envers Dieu donner à ces inévitables
« surprises » ?
Jour 17. Partie 2 : Pas d’image taillée –
Les crises de la foi
Lire : Jérémie 1.4-10 ; Jean 6.60-69
Toute personne marchant en relation avec le Dieu invisible a souffert
lorsque ses conceptions erronées de Dieu – appelées « images taillées »
par Élisabeth Elliot – ont été remises en cause. Pour beaucoup, cela
constitue une crise de la foi, dont on pourrait dire que si elle ne vous tue
pas, elle vous rendra plus fort. Malheureusement, la foi de chacun n’y
survit pas.
Jérémie
La crise de la foi de Jérémie est survenue lorsqu’il a réalisé que Dieu lui
avait confié une tâche bien différente de ce qu’il avait imaginé. Il s’écria :
« Tu m’as persuadé, Éternel, et je me suis laissé persuader ; tu y es allé
fort avec moi et tu as gagné » (Jérémie 20.7). Certes, Jérémie savait que
Dieu ne le tromperait pas ou ne le contraindrait pas, mais parfois ce que
nous savons et ce que nous ressentons peut être très différent. Pour
survivre dans ces moments-là, il faut que notre confiance soit enracinée
non pas dans ce que nous ressentons, mais dans ce qu’est Dieu et dans sa
capacité à nous tenir fermement attachés à Lui.
Moïse
Une des crises de la foi de Moïse est survenue lorsque Dieu lui a donné
une réponse à laquelle il ne s’attendait pas. Dieu dit à Moïse qu’il va
l’utiliser pour délivrer Israël de la main du Pharaon. Les espoirs d’Israël
ainsi ravivés, Moïse affronte Pharaon exactement comme Dieu l’a
ordonné. Imaginez l’affolement de Moïse lorsque cette rencontre conduit
à ce que Pharaon augmente encore les souffrances d’Israël ! Les cœurs des
Israélites sont maintenant aigris à l’égard de Moïse, qui crie à Dieu :
« Seigneur ! Pourquoi as-tu semé le trouble dans ce peuple ? Est-ce pour
cela que tu m’as envoyé ? » La désillusion… cela fait mal.
Dieu est ce qu’il est, et non l’image que nous nous faisons de lui. Il fait ce
qu’il veut, et pas toujours ce que nous attendons. Les conflits entre le Dieu
qui est et le Dieu de notre imagination ne sont souvent pas résolus par la
raison, mais ils seront toujours résolus par une foi plus forte dans le vrai
Dieu… tant que nous ne laissons pas mourir notre foi.
Qu’en pensez-vous ?
Pouvez-vous vous identifier aux expériences des hommes cités
dans cette méditation, qui ont été déçus par Dieu ?
Décrivez une expérience où le « Dieu qui est » s’est heurté au
« Dieu de votre imagination ».
Comment avez-vous survécu à cette crise de la foi ?
Quels conseils pourriez-vous donner à d’autres personnes qui se
trouvent en proie en ce genre de crise de la foi ?
Qu’en pensez-vous ?
Dans cette histoire apocryphe*, en quoi l’« obéissance » de
Pierre était-elle réellement intéressée ?
Donnez des exemples de façons dont, parfois, nous obéissons à
Dieu de manière intéressée.
Bien que nous ne puissions jamais connaître pleinement nos
motivations profondes, comment pouvons-nous éviter de suivre
l’exemple de Pierre dans cette histoire ?
Jour 19. Partie 4 : Pas d’image taillée –
Quelle image allons-nous adopter ?
Lisez : Jean 20.19-21
Hier, nous avons lu l’histoire d’Élisabeth et de son futur mari Jim Elliot et
comment ils se désespéraient de ce que leur première année de service
missionnaire ait été un gâchis complet. Dans la nouvelle version de son
histoire, intitulée « Pas d’image taillée », Élisabeth fait référence à sa
désillusion de l’époque comme étant preuve de sa vision erronée de Dieu,
une « image taillée », et cela lui a causé une douleur cuisante !
Dix ans plus tard, en 1975, la véritable autobiographie d’Élisabeth fut
publiée. Le titre, These Strange Ashes [Ces étranges cendres], est tiré d’un
poème du même nom d’Amy Carmichael, une missionnaire en Inde dont
Élisabeth Elliot connaissait parfaitement les écrits.
Les deux premiers vers du poème d’Amy Carmichael sont :
Qu’en pensez-vous ?
Quel « ensemble étonnant de preuves » (Conclusion 1) avez-
vous vécu dans votre vie de croyant et que les incroyants
pourraient utiliser pour affirmer que votre foi est vaine, sans
valeur ou inutile ?
Décrivez des exemples similaires dans les Écritures. (Les
exemples pourraient être les disciples au cours des deux
premiers jours après la crucifixion, ou la femme de Job, ou bien
d’autres histoires où l’on voit que les personnes ont eu tort ?)
La conclusion 2 d’Elliot dit : « C’est dans de notre acceptation
de ce qui est donné que Dieu se donne ». Qu’est-ce que cela
signifie ? En quoi cette acceptation est-elle différente d’une
résignation plaintive ?
Jour 20. Parfois, il suffit de savoir
quelle n’est pas la raison de notre
souffrance
Lire : Jérémie 31.20
Hier, nous avons examiné les deux premiers vers du poème Ces étranges
cendres d’Amy Carmichael.
Qu’en pensez-vous ?
Comment expliqueriez-vous la souffrance de Dieu à quelqu’un
d’autre, que ce soit à un croyant ou à un non-croyant ?
Le fait que Dieu souffre est-il une force de Dieu ou une
faiblesse ? Expliquez.
Quels sont les attributs de Dieu énumérés ci-dessous qui se
manifestent dans sa volonté de participer à la souffrance ?
Pourquoi ?
Éternel Bon
Constant Juste
Tout puissant Miséricordieux
Omniscient Plein de grâce
Sage Aimant et compatissant
Omniprésent Saint
Auto-existant Glorieux
Fidèle et vrai Immatériel
Jour 21. Partie 1 : Guide de survie pour
ceux qui souffrent – L’émerveillement.
Lire : Job 38
On fait des exercices pour se préparer à une crise et aider à assurer la
survie. Une banderole, accrochée dans une salle de classe où se déroulait
un exercice d’entraînement, disait avec justesse : « Au moment de vérité,
vous n’arriverez pas au niveau optimal requis, mais vous tomberez au
niveau de votre préparation. »
Il existe un autre type de « préparation », quelque chose que nous pouvons
faire dans notre marche avec Christ qui assurera non seulement notre
survie dans les temps de profonde souffrance, mais aussi notre
épanouissement, que cette souffrance soit le résultat d’une catastrophe
naturelle ou d’une crise personnelle.
La première clé pour survivre à la souffrance est de cultiver et de
maintenir un sentiment d’émerveillement et d’admiration. Dieu nous l’a
inculqué dès le ventre de notre mère, mais nous l’avons perdu au fil des
années. Dans son livre Recapture the Wonder [Retrouver
l’émerveillement], Ravi Zacharias note ceci : « La tragédie de l’adulte
n’est pas d’avoir perdu la simplicité de l’enfance, mais d’avoir perdu le
sens enfantin du sublime ». Il y a quelque chose avec l’âge qui réduit notre
capacité à nous exalter dans une admiration et un émerveillement
transcendants devant la plus simple des merveilles – la beauté d’une fleur,
le souffle du vent ou le clapotis des vagues.
Job avait définitivement perdu son sens de l’émerveillement. Assis à côté
d’un tas de cendres, tout ce qu’il était en mesure de voir était l’incongruité
de sa situation : un Dieu qui avait fait venir sur lui une grande calamité
alors qu’il n’avait rien fait de mal pour mériter un tel traitement. Cela
n’avait aucun sens !
Si ce que Job voulait, c’étaient des réponses, il semble que Dieu ait estimé
que, ce dont il avait vraiment besoin, c’était d’encore plus de questions –
64 pour être exact ! Des questions comme : « Où étais-tu quand j’ai fondé
la terre ? … Et les ténèbres, où ont-elles leur domicile ? … La pluie a-t-
elle un père ? As-tu lancé des éclairs ? Sont-ils partis ? Te disent-ils :
“Nous voici” ? » (Job 38.4, 19, 28, 35).
Soixante-quatre questions plus tard, Job est complètement submergé. Dans
un esprit de profonde admiration et humilité, il répond à Dieu.
Tu as demandé : « “Quel est celui qui dissimule mes plans par un manque
de savoir ?” Oui, j’ai parlé, sans les comprendre, de merveilles qui me
dépassent et que je connais pas » (Job 42.1-3).
Job n’avait toujours pas de réponse, mais après son « entretien » avec
Dieu, il s’est contenté de laisser l’émerveillement remplir cet espace. Et
soudain, cela a suffi.
Qu’en pensez-vous ?
Vers quelle conclusion pensez-vous que Dieu a conduit Job en
lui posant tant de questions impossibles ?
Comment une telle conclusion pourrait-elle nous aider à nous
élever au-dessus de circonstances incroyablement difficiles qui
ne semblent pas avoir de sens ? Donnez des exemples.
Jour 22. Partie 2 : Guide de survie pour
ceux qui souffrent – L’adoration
Lire : 2 Chroniques 20.21-22
La préparation ne consiste pas seulement à survivre aux catastrophes, mais
aussi à survivre aux chagrins qui accompagnent la vie sur une planète
déchue. Une des armes de notre arsenal de « préparation à la souffrance »
consiste à cultiver un fort sentiment d’émerveillement. Une deuxième est
l’adoration, le cœur qui se tourne vers Dieu dans l’amour et l’adoration.
Au plus profond de la souffrance, notre adoration ne s’élève, parfois, que
par la force de l’obéissance pure et simple, soutenue par une volonté
résolue. Parfois, notre volonté s’empare même de nos émotions, et le
regard s’éclaire, le cœur est apaisé par une lueur d’espoir imprévue qui
perce miraculeusement à travers l’obscurité.
C’est le pouvoir de l’adoration.
Qu’en pensez-vous ?
L’adoration vous a-t-elle déjà élevé au-dessus d’une douleur et
d’une tristesse profondes, ne serait-ce que pour un instant ?
Décrivez ce à quoi cela ressemblait et ce que vous avez
ressenti.
Est-ce simplement une fonction des émotions, ou de la
raison/logique, ou des deux ? Précisez.
Jour 23. Partie 3 : Guide de survie pour
ceux qui souffrent – Rester sous ses
ailes*
Lire : Psaumes 91
« Chaque matin, de nouvelles veuves hurlent, de
nouveaux orphelins sanglotent, de nouvelles douleurs
frappent la face du ciel qui en retentit. »
– William Shakespeare
Il est étrange de penser que le ciel est « frappé au visage » par la
souffrance terrestre. Cette phrase est-elle le fruit du génie poétique de
Shakespeare ou de sa connaissance de Dieu ? Dans les deux cas, elle est
exacte. En termes actuels, cette « frappe » au visage du ciel pourrait être
décrite comme un « coup de poing dans les tripes » de l’amour de notre
Père céleste pour ses enfants.
Le monde est un endroit dangereux où des gens sont tués chaque jour par
la maladie, les accidents, la guerre et les complots meurtriers des
terroristes. La question est de savoir comment nous pouvons rester en
sécurité dans un tel endroit.
Jésus veut que nous soyons en sécurité. Il s’est lamenté parce que
Jérusalem a refusé sa protection. « Jérusalem, Jérusalem… Combien de
fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses
poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Matthieu 23.37).
Jésus utilise la métaphore d’une mère poule qui couvre ses poussins pour
les protéger du mal. Le feu, la pluie, la grêle et le froid la frappent, tandis
que les poussins sous ses ailes sont épargnés. C’est ce qui s’est passé sur
la croix, quand Jésus est mort à notre place.
Mais cette protection s’étend-elle au-delà de la dimension spirituelle pour
toucher également la dimension physique ? Après tout, nous vivons
actuellement dans un monde physique et nous sommes connectés à des
corps physiques. Alors que nous aspirons à être dans notre corps céleste, la
transition vers ce corps – la mort – n’est généralement pas attendue avec
excitation.
Le psaume 91 est un autre passage où l’on retrouve la notion « sous ses
ailes ». Même si la protection spirituelle est incluse, ce passage décrit la
protection divine en termes imagés et physiques – la protection contre les
dangers tels que la peste, la terreur, les flèches, les fléaux. Bien qu’il soit
facilement mal interprété – comme on le voit dans l’utilisation retorse de
ce passage par Satan lorsqu’il a tenté Jésus (Matthieu 4) – ce psaume
expose clairement la puissante protection de Dieu sur nos vies physiques.
Quel que soit le danger, Dieu est notre forteresse (verset 2), ses
promesses sont une armure autour de nous (verset 4), et il déploie des
anges pour nous protéger (verset 11).
Dieu n’est pas spectateur de la souffrance du monde, il y participe. Notre
Dieu, qui s’est fait chair et connaît bien le monde physique, nous fait cette
promesse : « Je serai avec [toi] dans la détresse » (verset 15).
Conseil de survie : Placez-vous sous les ailes de Jésus et reposez-vous en
lui dans une foi active (c’est-à-dire dans la confiance). Ne refusez pas de
le faire comme ce fut le cas des habitants de Jérusalem.
* pensées inspirées par un sermon de Timothy Keller
Qu’en pensez-vous ?
Les agnostiques et les athées prétendent que les horribles
souffrances de cette planète sont la preuve que, si Dieu existe, il
ne peut être à la fois aimant et tout-puissant. Comment résoudre
cette énigme à votre avis (c’est-à-dire comment un Dieu tout-
puissant pourrait-il démontrer son amour par le moyen de la
souffrance) ?
Pensez-vous que la description anthropomorphique de
Shakespeare de la souffrance de l’humanité « frappant Dieu au
visage » est exacte ? Expliquez.
Croyez-vous que Dieu ressent notre douleur ? Pourquoi ?
Pouvez-vous trouver un verset ou un passage de la Bible qui le
confirme ?
Jour 24. Les éclaboussures de l’enfer
Lire : Psaumes 91.14-16
Si le nom de Joni Erikson Tada est largement connu dans une grande partie
de l’Amérique du Nord, ce n’est pas en raison de ses talents d’artiste, de
musicienne ou d’oratrice, mais en raison de son handicap. Elle a été
quadriplégique toute sa vie, sauf au cours des 16 premières années, avant
un accident de plongée. Des décennies de vie avec son handicap l’ont
transformée en une femme d’une sagesse et d’une beauté extraordinaires,
faisant d’elle l’une des principales voix s’exprimant aujourd’hui sur le
rôle de la douleur et de la souffrance dans l’expérience humaine.
J’ai récemment entendu une émission de radio dans laquelle Joni
partageait une conversation qu’elle et son mari ont eue un jour en rentrant
chez eux en voiture d’un centre de traitement où elle venait d’être soignée
pour un cancer. Voici la transcription de cette partie de l’émission :
« Mon mari Ken me ramenait chez moi un jour sur l’autoroute 101 après
un traitement de chimiothérapie. En conduisant, nous discutions de la
souffrance comme d’une petite éclaboussure de l’enfer – une petite dose
d’enfer arrivée à l’avance, pour nous faire réfléchir et nous aider à
apprécier tout ce que le Sauveur a fait pour nous délivrer de cet enfer
ultime. Et nous parlions de ce qu’est la souffrance, oui ; une éclaboussure
de l’enfer. C’est horrible, c’est difficile, c’est terrible.
Et puis, alors que nous nous arrêtions dans l’allée et qu’il coupait le
contact, nous sommes restés assis un moment et en avons discuté “Alors,
qu’est-ce que les éclaboussures du ciel ? S’agit-il de ces journées faciles et
brillantes où les oiseaux chantent et où tout est rose ?” Nous nous sommes
arrêtés un moment, puis nous avons décidé : “Non, les éclaboussures du
ciel, ce sont les moments où vous trouvez Jésus dans les éclaboussures de
l’enfer”.
Il n’y a rien de plus doux, rien de plus poignant et de plus tendre que de
trouver Jésus au milieu de vos circonstances infernales parce qu’alors, et
alors seulement, nous trouvons une extase incomparable. Nous ne voyons
pas cette facette de Lui en dehors de l’adversité, mais quand nous
découvrons le Sauveur au milieu de notre souffrance… quelle douceur
nous y rencontrons. »
Qu’en pensez-vous ?
Imaginez que vous êtes Daniel. Comment pensez-vous qu’il
pourrait décrire son « éclaboussement de l’enfer » à l’approche
de son épreuve et au sein de cette épreuve, dans la fosse aux
lions ? Et comment aurait-il pu décrire son « éclaboussement
du ciel » ?
Décrivez un « éclaboussement » poignant de l’enfer que vous
avez vécu, au cours duquel vous avez découvert un
« éclaboussement du ciel », en rencontrant Jésus au sein de
cette épreuve.
Jour 25. Partie 1 : Prière – Quand les
cieux semblent d’airain.
Lire : Hébreux 5.7 ; Marc 14.35-36, 15.34
La prière est l’élément le plus important du Guide de survie pendant la
souffrance. Mais qu’en est-il de ces moments où « les cieux semblent
d’airain » et où la prière semble « rebondir sur le plafond » ? Ces clichés
décrivent avec précision une expérience commune de la prière. Dans ces
moments-là, on se demande : « Qu’est-ce qui ne va pas chez moi… dans
ma vie de prière… dans ma foi ? » Peut-être rien.
Jésus était un modèle en matière de prière. Si les disciples l’ont vu
accomplir des miracles étonnants, c’est sa vie de prière qui les a le plus
intrigués. « Seigneur, apprends-nous à prier », lui ont-ils demandé, et non
« apprends-nous à faire des miracles ». Alors, Jésus, le modèle dans le
domaine de la prière, a-t-il jamais connu ce phénomène des « cieux
d’airain » ? Jugez par vous-même en vous basant sur la réponse du ciel à
l’une des prières de Jésus.
La demande : Les Évangiles rapportent que Jésus a prié : « Abba, Père,
tout t’est possible, éloigne de moi cette coupe. Toutefois, non pas ce que je
veux, mais ce que tu veux » (Marc 14.36).
Le résultat : Dieu n’a pas exaucé la demande de Jésus que la coupe
s’éloigne de Lui. Le jour suivant, Il est mort d’une mort horrible, devenant
péché pour nous pour que nous puissions devenir en Lui justice de Dieu
(2 Corinthiens 5.21). Mais le pire est arrivé. Dieu s’est détourné de Jésus,
qui s’est écrié dans l’angoisse de l’esprit : « Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m’as-tu abandonné ? »
La coupe ne s’est pas éloignée de Jésus. Son Père s’est détourné de lui. Y
a-t-il aucun autre jour de l’histoire où les cieux ont pu sembler davantage
« d’airain » à Jésus que ce jour-là ?
Le problème : Était-ce que Jésus manquait de ferveur dans la prière ? Pas
du tout. Il était si fervent que l’intensité de sa prière décomposait son
corps, sa sueur coulant comme du sang.
Le témoignage du ciel : Ce qui se passe côté terre peut paraître bien
différent vu du ciel. Alors que les Évangiles décrivent les témoignages de
Gethsémané et de Golgotha, Hébreux 5.7 révèle le témoignage du ciel.
Voici comment se déroule ce récit : « Pendant sa vie terrestre, Christ a
présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications
à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé à cause de sa
piété. »
Selon le ciel, les cris de Jésus ont été entendus, ses larmes ont été vues, sa
prière : « Non pas ma volonté, mais la tienne » a été exaucée.
Bien que les cieux aient semblé être d’airain ce jour-là, il s’avère qu’ils
étaient aussi doux que la brume du matin, comme ils le sont pour tous
ceux qui prient dans une soumission respectueuse.
Qu’en pensez-vous ?
La Bible identifie la clé de la puissante vie de prière de Jésus
comme étant sa soumission respectueuse, comme le prouve la
phrase « Que ta volonté soit faite et non la mienne ».
Certains suggèrent aujourd’hui que, s’il était juste que Jésus
prie « non pas ma volonté », prier de cette façon aujourd’hui
indique un manque de foi de notre part ; ils affirment que cette
prière est simplement une « porte de sortie » pour nous (et notre
foi en Dieu) si Dieu ne répond pas.
Le fait de prier « non pas ma volonté, mais la tienne » indique-
t-il un manque de foi ou une soumission respectueuse ? Qu’en
pensez-vous ?
Jour 26. Partie 2 : Prière – Adoration
soumise et respectueuse
Lire : Hébreux 5.7
Hébreux 5.7 dit que la prière de Jésus pendant son plus grand moment de
crise a été entendue « à cause de sa soumission à Dieu » (Semeur). La
soumission respectueuse est essentielle, non seulement dans la prière,
mais aussi pour notre vie quotidienne. Sans elle, la foi en notre Dieu
toujours bon, tout-puissant et omniscient est impossible. Le contraire de la
soumission respectueuse est l’esprit que l’on retrouve dans l’histoire
pathétique de l’auteur Charles Templeton.
Au début de son ministère, Templeton a voyagé et prêché avec Billy
Graham. Des deux, c’est Templeton qui était réputé pour avoir les dons les
plus puissants, mais il avait aussi quelque chose que Billy Graham n’avait
pas : des doutes croissants. L’interview de Lee Strobel avec Templeton
pour son livre Plaidoyer pour la foi, donne un aperçu de la chute de cet
homme dans l’agnosticisme. Cette chute peut être attribuée au désaccord
de Templeton sur la façon dont Dieu dirigeait la planète. On peut dire sans
risque de se tromper que Templeton n’a pas fait preuve d’une soumission
respectueuse.
Selon Templeton, sa foi s’est finalement brisée sous le poids d’une photo
du magazine Life dans un article portant sur une sécheresse dévastatrice en
Afrique. Sur cette photo, une femme africaine tient son bébé mort dans ses
bras, son visage agonisant tourné vers le ciel. Templeton déclare : « Je me
suis dit : Est-il possible de croire qu’il existe un Créateur aimant ou
bienveillant alors que cette femme n’avait besoin que de la pluie ? »
(Plaidoyer pour la foi) Templeton cite d’autres raisons pour lesquelles il
lui était impossible de croire au Dieu de la Bible, telles que
l’enseignement de la Bible sur l’enfer, et l’existence du mal et de la
maladie.
Vers la fin de sa vie en 1999, Templeton a publié, Farewell to God : My
Reasons for Rejecting the Christian Faith, [Adieu à Dieu : Mes raisons de
rejeter la foi chrétienne], dans lequel il explique pourquoi il a abandonné
sa foi. L’une de ces raisons, qu’il décrit de manière particulièrement
horrible, est la maladie d’Alzheimer. Il s’avère qu’on lui avait récemment
diagnostiqué cette maladie, qui allait lui coûter la vie deux ans après la
publication de son livre.
L’arrogance de Templeton rappelle un peu ce à quoi Job commençait à
ressembler, mais avec une différence importante : Job était humble et s’est
rapidement repenti d’avoir « obscurci » le caractère de Dieu, tandis que
Templeton s’est mis à suivre le raisonnement humain.
Une arrogance fière, à l’opposé d’une soumission respectueuse, caractérise
l’erreur de Templeton, et explique pourquoi son histoire s’est terminée si
différemment de celle de Job, et par ailleurs, de celle de Billy Graham. Y
a-t-il une façon plus poignante d’illustrer l’importance de la soumission
respectueuse que les trajectoires divergentes des vies de Templeton et de
Graham ?
Qu’en pensez-vous ?
Quelles sont les questions communes qui font débat de nos
jours et qui peuvent conduire les croyants à lutter contre le
doute comme l’a fait Templeton ?
Comment une personne confrontée à un doute réel pourrait-elle
réagir avec une soumission respectueuse comme l’a fait Billy
Graham, en contraste flagrant avec Templeton ? Comment cela
se manifesterait-il ?
Que peut faire un croyant pour éviter l’erreur dans laquelle
Charles Templeton est tombé ?
Jour 27. Partie 1 : Surveillez vos
paroles ! – Job
Lire : Matthieu 15.18 ; Job 38.2, 40.8 ;
Ecclésiaste 4.2
Job a dû être frappé de mutisme devant Dieu, lorsqu’à la fin de son
épreuve, Dieu l’appelle à répondre des paroles insensées qu’il a échangées
avec ses trois « consolateurs ». Dieu dit à Job : « Qui est celui qui
obscurcit mes plans par des discours dépourvus de savoir ? … Voudrais-tu
vraiment casser mon jugement ? Voudrais-tu me condamner pour te
donner raison ? »
Job n’a pas péché par ses paroles quand il a perdu sa richesse, ses
serviteurs, ou même ses précieux enfants. Il est encore resté irréprochable
lorsqu’il a perdu sa santé. Même lorsque ses consolateurs sont arrivés, il
allait bien. Ce n’est que lorsqu’il a ouvert la bouche qu’il a eu des ennuis
avec Dieu.
Au cœur de la dispute entre Job et ses amis se trouve l’affirmation que
Dieu est trop saint pour permettre aux justes de souffrir. Si la souffrance
est le résultat d’un péché, Job doit en avoir commis un gros.
Job fait valoir à juste titre que ses épreuves ne sont pas dues au péché. En
fait, bien qu’il ne le sache pas, c’est précisément à cause de sa droiture –
et non du péché – qu’il a été pris pour cible. Mais, comme c’est souvent le
cas lors d’une dispute, chaque tentative frénétique de faire valoir un point
de vue peut faire basculer au-delà de la vérité. En peu de temps, Job est
ainsi apparu bien meilleur qu’il ne l’était en réalité, et Dieu a semblé
injuste.
Le sage adage dit : « Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher,
mais celui qui met un frein à ses lèvres est un homme avisé » (Proverbes
10.19).
Une autre dynamique a contribué à l’évolution progressive de Job vers
l’erreur. Il s’agit de la puissance d’un mot une fois qu’il est prononcé.
Avez-vous remarqué le pouvoir soudain qu’une pensée prend au moment
où elle est prononcée ? Ainsi, plus Job s’entendait parler, plus il croyait à
son hyperbole de plus en plus poussée.
Le fait de travailler en trois langues au fil des ans m’a permis d’acquérir
une expérience approfondie de la mauvaise prononciation des mots. Après
avoir été corrigé, je me suis parfois dit : « Je sais que je l’ai déjà entendu
prononcer comme cela ». Après réflexion, je me rends compte que je
l’avais entendu prononcer comme cela quand je l’avais moi-même dit !
Voici un exemple sans conséquence, mais qui illustre la puissance que
prend une parole une fois qu’elle est prononcée.
Une fois que Job a réalisé son erreur, on peut l’imaginer secouant la tête
en disant : « À quoi donc pensais-je ? »
Ce n’est pas que Dieu ne puisse pas supporter d’entendre nos pensées
incrédules, mais plutôt que nous, nous ne le pouvons peut-être pas. Nous
devons faire attention à nos paroles.
Qu’en pensez-vous ?
Avez-vous remarqué le pouvoir soudain qu’une pensée peut
prendre au moment où elle est exprimée ? Décrivez une
expérience au cours de laquelle vous avez pu observer que, plus
une chose est dite à haute voix, plus elle semble devenir
puissante et même vraie.
Cela signifie-t-il que nous ne pourrons jamais exprimer à haute
voix nos questions honnêtes, nos « réflexions plus anxieuses »,
et même nos doutes ?
Comment pouvons-nous éviter de nous égarer lorsque nous
exprimons des pensées et des réflexions sincères sur notre foi ?
Jour 28. Partie 2 : Surveillez vos
paroles ! – Jérémie et Jonas
Lire : Psaumes 94.11 ; 73.2, 15-17
Jérémie a été appelé l’Apôtre Paul de l’Ancien Testament parce que,
comme Paul, il a été appelé dès le premier jour à souffrir. Jérémie peut
également être associé à un autre prophète, le prophète Jonas. Mais dans
ce cas, ce n’est pas dû aux similitudes, mais aux différences. Elles
illustrent chacune un point important sur la prière dans la souffrance.
Outre le fait que Jérémie et Jonas soient tous deux prophètes et presque
contemporains (Jonas a vécu 100 ans avant Jérémie), tout les oppose :
Jérémie obéit à l’appel de Dieu dès le premier jour tandis que
Jonas fuit l’appel de Dieu le premier jour.
Jérémie aime son peuple et plaide auprès d’eux pour qu’ils
écoutent Dieu, tandis que Jonas déteste les Ninivites et se met
en colère quand ils écoutent Dieu.
Jérémie est persécuté et raillé par son peuple alors que Jonas est
écouté et son message accepté par les Ninivites.
Ces deux prophètes très différents illustrent cependant la même vérité
importante sur la prière dans la souffrance : nous pouvons être francs et
honnêtes avec Dieu.
Jérémie accuse Dieu en disant : « J’ai dit : « Ah ! Seigneur Éternel !
Vraiment, tu as bien trompé ce peuple et Jérusalem » (Jérémie 4.10). À
une autre occasion, il accuse Dieu de le tromper et de le dominer
complètement (Jérémie 20.7) !
Quant à Jonas, sa réponse à l’appel de Dieu, bien que non verbale, est très
claire : il s’enfuit, tout simplement ! Si l’absence de réponse verbale
indique la réticence de Jonas à parler franchement avec Dieu, trois jours
dans le ventre du poisson ont dû le guérir, car il semble plutôt volubile
dans ses prières du dernier chapitre (Jonas 4) !
Pour en revenir à l’histoire de Job, il faut se demander pourquoi Dieu a
accepté les objections franches, voire insidieuses, de Jérémie et de Jonas,
mais a interpelé Job pour les siennes ?
La différence réside peut-être dans les auditeurs. Jérémie et Jonas ont tous
deux parlé à Dieu alors que les paroles de Job ont été prononcées en
public, à ses consolateurs. « Qui est celui qui obscurcit mes plans par des
discours dépourvus de savoir ? » demande Dieu à Job… « Voudrais-tu
vraiment casser mon jugement ? Voudrais-tu me condamner pour te
donner raison ? » (Job 38.2 et 40.8)
Le problème n’est pas que Dieu ne peut pas gérer nos « vraies » pensées,
c’est plutôt que d’autres personnes peuvent ne pas en être capables. Le lieu
pour exprimer des questions, des doutes et des accusations est devant
Celui qui les connaît déjà, qui les entend déjà dans notre conscience. Mais
il faut être doublement prudent lorsqu’on les exprime à quelqu’un d’autre.
Qu’en pensez-vous ?
Jérémie a accusé Dieu en face en disant : « Tu m’as trompé ! » et Jonas a
également accusé Dieu d’avoir eu tort de pardonner aux méchants
Ninivites. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’ont reçu le « savon » que Dieu a
passé à Job, qui a dénigré Dieu aux yeux des autres pour se justifier.
En quoi ces trois cas sont-ils différents ? Pourquoi Dieu a-t-il
repris Job alors qu’il a semblé ignorer les accusations de
Jérémie et de Jonas portées directement contre lui ?
Quelles leçons pouvons-nous tirer de ces exemples sur notre
propre manière de nous plaindre de Dieu et devant Lui ?
Jour 29. Notre Dieu bienheureux
Lire : Matthieu 25.23
« Viens partager la joie de ton maître. »
Les théologiens énumèrent une vingtaine d’attributs de Dieu dans les
Écritures. Pour l’homme limité, ces 20 attributs sont comme des billes
dans un bocal, se touchant rarement et ne se mélangeant jamais. Mais en
réalité, ces attributs se déplacent et se mélangent davantage comme des
liquides. Ils coexistent éternellement, ne sont jamais en conflit, entrent en
jeu et agissent toujours ensemble en parfaite harmonie. C’est notre Dieu
indescriptible.
Un attribut souligné dans ces méditations quotidiennes est la souveraineté
de Dieu : – les catastrophes, la mort, ou, quelles que soient les crises et les
souffrances qui en résultent pour l’homme, ne sont pas des « oups »
cosmiques. Même à travers ces actes et leurs impacts, Dieu réalise ses
desseins de bonté et d’amour. Nous avons également considéré l’amour de
Dieu dans la souffrance, et constaté qu’il n’est pas distant ou spectateur,
mais plutôt participant à cette souffrance.
John Piper ajoute une autre caractéristique importante sur Dieu : Il est
heureux. Même au milieu des crises et des souffrances, Dieu est
« bienheureux » (1 Timothée 1.11) ou heureux. Cela est possible parce que
son bonheur existe pleinement en lui-même.
Même si Dieu désire ardemment que le monde vienne à lui, ce désir ne
peut pas diminuer le bonheur qu’il a en lui-même. Il ne s’inquiète pas ; la
mer devant son trône est aussi sereine que du verre, elle n’est pas
démontée par les vents de la désobéissance de l’homme ou les assauts du
royaume des ténèbres. Ses actes se déroulent sereinement ; ils
« réjouissent son coeur, car ils reflètent sa gloire… car son âme s’en
réjouit » (John Piper, Prendre plaisir en Dieu).
Notre Dieu est bienheureux ! Il remplit les cieux d’une belle musique.
(Apocalypse 14.1-3) Une musique si belle qu’elle ferait pleurer Bach.
Il est heureux et aime la fête, remplissant le calendrier de son peuple,
Israël, non pas de jeûnes, mais de fêtes ! Il est heureux, nous invitant à
nous joindre à lui lors d’un festin de mariage pour savourer une nourriture
sans calories ni cholestérol.
Il est heureux, lorsqu’il se promène avec l’homme dans la fraîcheur du
soir (Genèse 3.8).
Cette vérité que notre Dieu est un Dieu heureux, loin d’être un rabat-joie
pour des gens coincés sur une planète déchue, est un grand soulagement.
Comme l’a fait remarquer Piper, qui veut passer l’éternité avec un Dieu
malheureux ? Savoir que Dieu est heureux signifie que nous pouvons être
heureux aujourd’hui en proportion de notre union intime avec lui. Nous
pouvons être sûrs que les suites éternelles de tous ceux qui se trouvent en
lui seront heureuses.
Qu’en pensez-vous ?
Quelle différence cela fait-il dans notre vie quotidienne de
savoir que Dieu est actuellement heureux, et le sera toujours ?
Quelles sont les implications de cette vérité pour nous en ce
moment même et pour notre futur dans l’éternité ?
Quels sont les mots qui décrivent ce que cette vérité peut faire
ressentir aux croyants ?
Jour 30. La parabole du petit cerf-
volant
Lire : Jean 16.33
Le petit cerf-volant était en extase. Après des semaines d’assemblage
minutieux pièce par pièce, aujourd’hui, son maître l’emmène enfin faire
ce pour quoi il est fait : voler ! Le ciel est bleu. Le vent souffle fort. La
journée est parfaite !
Sur le terrain, le maître court avec lui et instantanément le petit cerf-
volant s’envole. « Plus haut ! Plus haut ! », crie-t il, et il s’élève. « Comme
c’est beau ici ! » s’émerveille-t-il.
Mais il se rend vite compte qu’il ne peut s’élever plus haut. « C’est cette
corde qui me retient ! » Il devient de plus en plus frustré, puis mécontent,
et finalement en colère et maussade. « Pourquoi mon maître ne me laisse-
t-il pas partir ? Pourquoi me garde-t-il attaché comme ça ? », grommelle-
t-il. C’est alors qu’une forte rafale de vent l’éleve si fort que la corde se
rompt. « Oui ! Je vais plus haut. Plus haut. Plus haut ! »
La fin de l’histoire du petit cerf-volant n’est pas si glorieuse.
Voilà une métaphore de notre marche dans la vie. Le vent va souffler – ce
qui est une bonne chose parce que nous sommes faits pour cela. En effet,
nous avons besoin des vents de l’épreuve et de l’adversité pour grandir et
purifier notre foi. Mais la corde – notre foi – doit être attachée à notre Père
céleste. Il ne nous laissera jamais partir.
La question est de savoir où est ancrée notre foi. Est-elle attachée à une
image gravée, un dieu de notre propre fabrication ? Si oui, lorsque nos
fausses notions sont dévoilées et que la désillusion s’installe, notre corde
va-t-elle se rompre sous la pression ? Allons-nous finir par piquer en
spirale et nous écraser sur le sol dans un fatras obscur ? Ou bien nous
tournerons-nous vers le Seigneur pour nous maintenir en vol, et nous
soutenir lorsque nos propres forces faiblissent ?
Les crises et les souffrances qui s’ensuivent ne manqueront pas d’arriver.
C’est l’histoire d’une planète qui gémit, de gens qui sont rendus parfaits
jour après jour alors qu’ils sont déjà parfaits – du « Déjà, mais pas
encore », comme le dit le dicton.
Les paroles de Jésus à ses disciples en deuil la nuit précédant sa
crucifixion sont la parfaite conclusion de ces pensées : « Je vous ai dit cela
afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez à souffrir dans le monde,
mais prenez courage : moi, j’ai vaincu le monde. »
Qu’en pensez-vous ?
« Le vent va souffler – ce qui est une bonne chose, car nous
sommes faits pour ça. » Seriez-vous d’accord pour dire que
nous sommes faits pour les périodes « venteuses » ?
Est-ce que, comme les cerfs-volants, nous nous contentons de
survivre au vent, ou en avons-nous vraiment besoin pour
devenir meilleurs ? Développez.
Est-il important que le cerf-volant soit attaché à une personne
au sol qui tient la ficelle ? Que se passe-t-il si le cerf-volant
n’est plus attaché ? Quelles implications cela peut-il avoir
lorsque l’on applique cette métaphore aux croyants qui tentent
de survivre aux puissantes rafales de la vie ?
Cette métaphore est limitée et peut vous entraîner dans
plusieurs directions ; alors, allez-y !
DEUXIÈME PARTIE
Discipliné par la douleur – L’histoire
d’un homme
De nombreux mots pourraient être utilisés pour décrire Wayne Hannah :
mari dévoué, père aimant, pasteur-berger, membre de longue date du
personnel d’Encompass World Partners* pour n’en citer que quelques-uns.
Mais avant tout cela, il était – et il est toujours – un homme qui souffre.
Mais il n’est pas seulement un malade, c’est un malade modèle, qui a
gagné le respect de ceux qui le connaissent le mieux. Nous l’admirons
parce que 1° bien qu’il souffre presque tous les jours de la maladie de
Crohn, il est rare que son entourage sache quand il a une journée difficile,
et 2° il refuse d’être défini par la maladie de Crohn.
Dans cette deuxième partie, nous avons le rare privilège d’être assis aux
pieds de quelqu’un qui a été disciple par la douleur. Un grand merci à
Wayne d’avoir gracieusement accepté d’écrire quelques réflexions sur ce
don que Dieu lui a confié : le don de la souffrance.
* Anciennement Grace Brethren Foreign Missions (GBFM)
Le syndrome de Nazareth
Ils l’ont trouvé dans la synagogue, bien sûr.
Imaginez ce que cela a dû être. Il a grandi dans cette ville. Nazareth :
environ 500 habitants. Ils le connaissaient tous, ainsi que sa mère et son
père. En grandissant, il a dû être très connu et populaire. Bien que son père
soit charpentier, il était lui-même très instruit. Il a certainement étonné les
érudits de Jérusalem à l’époque où il n’était pas encore adolescent. Il
n’était pas surprenant que ce fils du pays soit devenu un leader de
multitudes, populaire au-delà de toute imagination… et un faiseur de
miracles.
La scène qui s’est déroulée ce jour-là dans la synagogue de Nazareth est
l’une des plus étonnantes de la vie de Jésus. Il est accueilli chez lui, salué
et félicité par tous. Par tout le monde. Non seulement à Nazareth, mais
aussi dans toute la région nord du pays. Sa réputation de leader, de sage et
d’enseignant des Écritures est déjà étendue ; la nouvelle des miracles qu’il
a accomplis s’est répandue dans tout le pays.
Là, dans la synagogue, le jeune rabbin ouvre le parchemin qu’il a choisi.
C’est un passage messianique d’Ésaïe, décrivant le Messie promis. Après
avoir terminé la lecture, Jésus rend le rouleau à l’assistant et s’assied. Il
ouvre la bouche et dit : « Aujourd’hui, cette prophétie s’accomplit au
milieu de vous. »
Les regards sont braqués sur lui et ses paroles suivantes, expliquant le sens
du passage messianique, les ébranlent jusqu’au plus profond d’eux-
mêmes. C’est une déclaration certaine de son statut de Messie ! Là, au
milieu des gens qui l’ont connu toute sa vie, il se positionne comme le
centre culminant de l’univers (tel que le peuple juif le connaît), comme le
Sauveur et l’accomplissement de tous leurs espoirs, croyances, rêves et
promesses de Jéhovah Dieu !
Au début, ils s’émerveillent, mais rapidement leur joie se mue en une
colère féroce qui nourrit la foule au point de vouloir assassiner Jésus. Sans
sa fuite miraculeuse hors de leur portée, ils l’auraient poussé du Mont du
Précipice vers une mort prématurée.
Voici une paraphrase de ce que Jésus a dit et qui les a mis dans une colère
noire (voir Luc 4.14-27).
« Je vous dis que je suis le Messie, ce qui est confirmé par les miracles
que j’ai faits dans tout Capernaüm. Vous en avez entendu parler. Ce que
vous attendez maintenant, c’est que je fasse ces mêmes miracles ici, dans
ma ville natale. Mais je dois vous rappeler que les prophètes doivent dire
ce qui est vrai, ce qui correspond au plan de Dieu, même si cela n’est pas
accepté ou populaire auprès des gens. Cela est particulièrement vrai
lorsque le prophète doit dire la vérité de Dieu aux personnes qui lui sont
les plus proches. Donc, vous qui m’avez le plus aimé, vous pourriez le
moins aimer ce que j’ai à dire. »
À ce moment charnière, Jésus a été perçu comme une menace pour leurs
désirs, et non comme le Sauveur qu’ils attendaient. Par ses actions, la
foule a montré qu’elle avait décidé qu’elle n’aimait pas ce genre de
Messie. « Tuons-le et attendons-en un meilleur qui fera ce que nous
méritons et attendons. Cela ne peut pas être ce que Jéhovah Dieu avait en
tête pour nous ! »
J’aurais été le premier de la file des
demandeurs de miracles
Qu’auriez-vous fait si vous aviez été là ? S’il y avait eu une file d’attente
de personnes qui avaient désespérément besoin d’un miracle, auriez-vous
été dans cette file ? Moi, j’aurais lutté avec acharnement contre tout le
monde pour être le premier de la file ! Non seulement j’aurais voulu un
miracle de guérison, mais comme la communauté juive de Jésus, j’aurais
cru que j’en méritais un.
Qu’aurais-je demandé à Jésus de faire pour moi ? Je lui aurais demandé de
me donner plus de « tripes ». Non, pas du courage, mais de véritables
intestins. Pour vous expliquer pourquoi, il faudrait que je vous raconte une
longue histoire, qui dure depuis plus de 40 ans, mais voici une réponse
courte qui se résume en quatre mots : la maladie de Crohn. Mon but ici
n’est pas de parler de la douleur et de la souffrance personnelles que m’a
causées la maladie de Crohn, mais d’expliquer quelques-unes des leçons
puissantes que cette souffrance m’a enseignées sur Dieu et sur la valeur
dramatique de la douleur, de la souffrance et de la crise, dans son plan
d’amour pour ses enfants. Ce que la plupart des gens considèrent comme
une chose à éradiquer, j’en suis venu à réaliser qu’il s’agit d’une chose
dont il faut se réjouir et même être reconnaissant.
Mon histoire
Nous sommes en 1972. Récemment diplômé de l’université, je suis parti
en France pour un séjour missionnaire de deux ans au Château de St
Albain, un lieu de rencontre spirituelle et d’évangélisation des jeunes.
Plusieurs mois après mon arrivée, j’ai commencé à souffrir régulièrement
de violentes douleurs à l’estomac. Au début, c’était supportable et j’ai
testé différents changements de régime alimentaire pour voir si cela
pouvait aider. Après quelques semaines, la douleur aigüe est devenue plus
intense et insoutenable. Tous les sept ou huit jours, la douleur était
accompagnée de vomissements et d’une forte fièvre. Je me souviens de
nombreuses occasions où mes chers amis et collègues et moi-même
priions et criions à Dieu pour qu’il me soulage et me guérisse. J’ai
toujours été petit et je ne pesais qu’environ 57 kg à cette époque. Mais,
pendant cette période, je perdais lentement du poids… 55… 52… 50 kg.
Finalement, Tom Julien, le leader de la Mission en France, et l’équipe se
sont réunis pour m’oindre d’huile et prier pour la guérison de Dieu. Je
croyais intensément que Dieu me guérirait.
Il ne l’a pas fait.
La prochaine étape évidente était l’hospitalisation, et les médecins ont
confirmé un diagnostic d’iléite, maintenant appelée maladie de Crohn.
Seuls quelques cas de cette maladie avaient été répertoriés en France, et ils
ne savaient pas quoi faire d’autre que recommander un régime alimentaire
doux et fade. Persuadé que mon miracle de guérison allait bientôt se
produire, j’ai résisté à l’aggravation de la douleur et aux terribles
symptômes. Il ne fallut pas longtemps pour que nous réalisions tous que la
seule option qui me restait était de retourner aux États-Unis pour me faire
soigner.
Dans l’heure qui suivit mon arrivée à l’aéroport de Dayton, Ohio, notre
médecin de famille m’examina. Le lendemain, je fus admis au centre
médical de l’université d’État de l’Ohio à Columbus. Mon médecin était
un spécialiste, le chef du département de gastroentérologie et le directeur
de la première étude financée par le gouvernement sur la maladie de
Crohn. Je priais encore et suppliais Dieu de me guérir, bien sûr.
Néanmoins, c’était un énorme encouragement pour mon âme que Dieu me
montre sa puissance, sa présence et son amour à travers ces événements.
Toutes les options ont été envisagées pour éviter la chirurgie ; certaines
choses semblaient prometteuses et d’autres me rendaient encore plus
malade. En peu de temps, mon état est devenu critique, et je pesais environ
43 kg. Sans chirurgie, la mort était probable. Le 13 juillet 1973, au cours
d’une opération de quatre heures, une partie de mon intestin grêle a été
enlevée. L’adulte moyen a environ 7 mètres d’intestin grêle, et près d’un
quart à un tiers a été enlevé.
C’est ainsi que tout a commencé. J’avais vingt-quatre ans et j’étais plein
d’optimisme. J’imaginais donc qu’après avoir récupéré de cette opération,
tout irait bien, sans problème et sans maladie. Cet optimisme était
assaisonné d’un peu d’ignorance. Même les experts gastroentérologues
n’étaient pas sûrs du traitement à donner. Bien sûr, les médecins m’ont dit
qu’il n’y avait pas de remède, mais je croyais que ce n’était qu’une limite
pour les médecins. J’avais Dieu à mes côtés. Cela était un jeu d’enfant
pour Dieu et j’étais convaincu que Dieu pouvait non seulement me guérir,
mais qu’il l’avait fait. Il avait préparé les circonstances pour que je trouve
les meilleurs médecins et les meilleurs soins, et les sections atteintes par
la maladie avaient été enlevées. Dieu a même fait en sorte que le
gouvernement américain paie toutes mes factures médicales ! Ainsi,
j’étais sûr que Dieu m’avait guéri.
Mais… il ne l’a pas fait.
Plus de quatre décennies se sont écoulées au moment où j’écris ces lignes
et je suis toujours atteint de la maladie de Crohn. En fait, j’ai écrit une
partie de cet article pendant mes trois heures de perfusions régulières de
médicaments par voie intraveineuse près de chez moi à Atlanta, en
Géorgie. Bien que la maladie ait connu des périodes prolongées de
rémission, elle a fait des ravages. Elle a été la source d’une souffrance
physique atroce. J’ai eu sept résections intestinales à ce jour. L’intestin
raccourci a causé d’autres problèmes, comme des calculs rénaux – plus de
30 ont été dissous ou enlevés. Lorsque l’intestin est endommagé ou
raccourci, le corps forme d’autres passages appelés fistules. Six de mes
opérations les plus récentes ont été dues à des abcès et des réparations de
fistules. Bien entendu, ces opérations ont été accompagnées de périodes de
découragement, de doute, d’embarras et, parfois, de colère. La frustration
vient parfois de l’incompréhension de la maladie par les autres. Je ne
compte pas le nombre de remèdes et d’explications bizarres et insultantes
qui m’ont été proposés au fil des années !
Ma dernière résection, en septembre 2012, a certainement été la plus
difficile et la plus dramatique. À ce moment-là, les médecins de la
Cleveland Clinic étaient convaincus que mon intestin grêle ne pouvait plus
absorber suffisamment de nutriments pour maintenir la vie simplement en
mangeant et en buvant. Cependant, leurs tentatives d’insertion d’un tube
d’alimentation dans ma veine cave ont entraîné une importante
coagulation du sang. Après plusieurs jours en soins intensifs, Gina et moi
avons supplié les médecins de me libérer et de me laisser au moins essayer
de manger et de boire suffisamment pour rester en vie. Ainsi, dans l’espoir
de pouvoir absorber et retenir juste assez de nutriments et de liquides pour
rester en vie et en priant Dieu, j’ai été libéré. Au moment où j’écris ces
lignes, cela fait trois ans et demi.
Mon régime est devenu assez simple ; je l’appelle mon régime
« toutivore ». Quoi qu’il y ait à manger, amenez-le ! Avec de nombreux
repas, trois litres de liquide par jour, une hyper consommation de
vitamines et de minéraux, quelques médicaments stratégiques, mon
intestin raccourci s’est adapté et a fait des heures supplémentaires pour me
maintenir en vie.
Alors, maintenant, suis-je guéri ? Non, toujours pas.
Comme le lecteur peut l’imaginer, cette maladie a fait des ravages dans
mon corps. Les faibles niveaux d’énergie, la douleur et d’autres
limitations présentent de nombreux défis pour mener une vie quelque peu
normale, c’est certain. Dieu m’a permis de continuer à beaucoup travailler
dans le ministère au cours des 40 dernières années. J’ai été pasteur dans
deux églises pendant près de 20 ans et j’ai servi dans des missions
internationales pendant 20 autres années. Beaucoup de personnes souffrant
de la maladie de Crohn ont tendance à renoncer à essayer de mener une vie
aussi normale que possible. Beaucoup ne pensent même pas à beaucoup
voyager, voire pas du tout. Au cours de mes nombreux voyages, j’ai dormi
sur des planchers, des lits de camp et des lits d’enfants de missionnaires –
dans des huttes, des cabanes, des taudis, dans les pires hôtels, dans des
taxis, dans des camions délabrés et des bus décrépits. J’ai mangé les
choses les plus curieuses : des termites, des sauterelles, des vers de terre,
des chevaux, du sang de porc congelé et du lait de jument.
Bien que j’aie parcouru près de deux millions de kilomètres et que j’aie
été dans 45 pays, il est étonnant de constater à quel point j’ai été préservé
de graves crises de Crohn et de problèmes connexes. Bien sûr, j’ai dû de
nombreuses fois combattre la fatigue, la douleur et d’autres choses qui
sont tout simplement trop triviales pour être mentionnées. Mais Dieu a
continué à me permettre et à me donner les moyens de continuer et il m’a
préservé de crises graves. Cela a été une partie extrêmement gratifiante de
ma marche avec Dieu, en le regardant me protéger et me fortifier alors que
je remplissais mon engagement envers son appel au ministère à plein
temps. J’ai beaucoup aimé ces nombreuses années passées dans le pastorat
d’églises américaines, mais lorsque le Seigneur nous a rappelés à un
ministère international avec Encompass World Partners, cela a été
profondément significatif. Le fait d’avoir eu une grande implication
missionnaire au cours de ces nombreuses années et de cependant pouvoir
continuer à vivre aux États-Unis à proximité des soins dont j’avais besoin,
est un exemple étonnant de la grâce et de la bénédiction de Dieu.
Retournons à Nazareth
Donc, si j’avais été présent ce jour-là à Nazareth, me serais-je frayé un
chemin jusqu’au bout de cette file pour que Jésus me guérisse ?
Absolument, si tout ce que je savais de Jésus était ce que les gens de
Nazareth comprenaient. Mais le Jésus que je connais maintenant change
ma réponse. Pour la plupart des gens, la réponse serait évidente. Je dois
admettre que ce serait bien d’être guéri – plus de douleurs chroniques, plus
de gonflements et de ballonnements, plus de saignements, de diarrhées ou
d’opérations chirurgicales. Qui ne voudrait pas être soulagé de tout cela ?
Si j’avais le choix d’être guéri de ma maladie et de tous les problèmes qui
s’y rattachent aujourd’hui, choisirais-je la guérison ? Cette question m’a
été posée à plusieurs reprises. Cela peut sembler être une question simple
avec une réponse simple. Ce n’est pas le cas. Il y aurait des raisons de dire
« non ». Il y aurait des raisons de dire « oui ». Je ne sais vraiment pas.
C’est une bonne question qui est chargée d’implications. Bien sûr, Jésus
ne m’a jamais demandé si je voulais être guéri. J’ai longtemps supposé
qu’il le voulait pour moi et beaucoup de gens croient qu’il est évident que
Jésus veut que je sois guéri ainsi que tous les autres. Les plus malavisés et
les plus blessants sont ceux qui font de la quantité ou de la force de la foi
le facteur principal de notre guérison.
Si le désir primordial de Jésus était que tout le monde soit guéri, comment
aurait-il pu accuser les gens de sa propre ville et s’éloigner d’eux sans
avoir fait de miracles ? Dieu veut-il que les gens soient guéris ? Dans
l’écrasante majorité des cas (probablement plus de 99%), la réponse n’est
évidemment pas « oui ». La réponse, cependant, n’est pas tant « non » que
« continuez à demander jusqu’à ce que votre demande change. Mais, vous
découvrirez au passage quelque chose que vous apprécierez davantage que
si je vous guérissais ».
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION