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La légende du lac d'Antanavo ou lac sacré d'Anivorano .

Le 24 décembre 2019, sur Agir avec Madagascar

La légende du lac d'Antanavo ou lac sacré d'Anivorano .

Légendes et contes populaires ayant trait à la vie dans les eaux, aux poissons et à la pêche

- Raha tsy marina izany, tsy izaho no mavandy fa Rantaloha : « Si ce que je dis n'est pas vrai, ce
n'est

pas moi le menteur, mais les vieillards d'autrefois », ainsi s'exprimaient les vieux Mpitantara, ces
conteurs de légendes, équivalents de nos troubadours du Moyen Age, devant leur auditoire
toujours assoiffé de neuf et de vieux.

Et nous résumerons, ici, à titre d'exemples, quelques légendes recueillies çà et là au milieu de nos
propres lectures et auprès de certains vieux pêcheurs. Elles témoigneront de l'Irnagination
poétique des populations de brousse et nous ferons vivre quelques heures dans ce milieu
féerique où évoluent, d'une part, nymphes des eaux, esprits, fées, génie des ondes ... et, d'autre
part, nos simples pêcheurs et leurs captures:

La légende du lac d'Antanavo ou lac sacré d'Anivorano .

Anivorano est une petite sous-préfecture de la région Nord, à 70 km au sud Diego Suarez,
réputée pour son Lac Sacré.

Occupant le fond d'un cratère de volcan, le Lac Sacré est l'hôte de nombreuses légendes et de
nombreux... crocodiles !

Rares sont à Madagascar les personnes n'ayant pas entendu parler des crocodiles sacrés du lac
d'Anivorano et nous savons quelle importance revêt, chaque année, la fête traditionnelle pendant
laquelle les populations viennent donner à manger à ces hôtes respectables du lac. L'origine de ce
dernier nous est contée par la légende suivante:
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La légende du lac d’Antanavo

Un jour, un voyageur égaré, épuisé par la marche et assoiffé, arriva dans un village où il demanda
de l'eau. Les habitants refusèrent (chose impensable à Madagascar). Dépité, le visiteur, qui avait
de grands pouvoirs secrets, engloutit le village sous les eaux et changea ses habitants en
crocodiles.

http://www.isle-bourbon.com/

Autre légende :

Une légende malgache dit qu'il y a très longtemps, les habitants de ce village n'étaient pas très
charitables. Un jour un étranger vint à passer, il avait soif et demanda aux habitants de lui donner
à boire. Aucun d'entre eux ne lui apporta de quoi se désaltérer et qui plus est, ils le chassèrent du
village, seule une vieille femme le pris en pitié et lui donna de l'eau.

Comme vous vous en doutez, cet étranger n'était autre qu'un Dieu, et sa mésaventure ne resta
pas sans suite.

Très en colère, il décida de transformer le village en lac et tous les habitants en crocodiles. Tous,
sauf la vieille femme qu'il prévint afin qu'elle s'enfuie.

http://gasikar-histo.e-monsite.com/
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Autre légende :

Jadis, il y avait un vieillard qui passait dans ce village d'Antagnavo (dans Anivorano Avaratra), il
avait très soif et demandait de l'eau aux habitants. Personne ne lui a donné à boire. Au bout d'une
vaine tentative, il y a eu quand même une vieille dame qui lui a donné de l'eau. Alors, le vieillard a
prié et a remercié la vieille dame qui lui a offert de l'eau. De même il a supplié la dame de quitter
ce village car il va le maudire à cause de ses habitants qui étaient vraiment méchants, inhumains:
ils étaient tous radins pour un verre d'eau. Donc, le vieillard implorait le ciel pour leur donner de
l'eau en abondance, un peu comme l'histoire de Moïse. Et aussitôt que son sauveur, c'est-à-dire la
vieille dame a quitté le village, la pluie s'est mise à tomber jusqu'à inonder et engloutir le village
d'Antagnavo. Et tous les habitants du village sont transformés en crocodiles.

C'est pour cela que le lac d'Antanavo est plein de crocodiles car c'étaient les habitants de ce
village, et leur Chef s'appelait "JAOMARAINGA"(Jeanlevif). Je crois qu'il est déjà mort et
assassiné à coup de fusil par un chasseur vazaha (étranger blanc) qui lui a tiré dessus pour sa
peau. Et le vazaha (l'étranger) est aussitôt mort d'un accident de voiture en rentrant vers Diégo-
Suarez, revenant d'Anivorano-nord, après avoir tué Jaomarainga.

Et à l'époque, on a remarqué un bracelet en argent sur la patte avant de la dépouille de


Jaomarainga.

Antanavo(Lac sacré) est un lieu sacré, donc très propre où il est tabou (interdit) de faire des
saletés sur les abords du lac... RNA (raconté par un enfant du pays, qui habitait Sadjoavato).

https://fr.wikipedia.org/
Légende du lac d'Antañavo

Au sud du massif d'Ambre, il y avait autrefois un grand village sakalava très-prospère. Dans l'une
des familles, un nouveau-né obligea sa mère à s'écarter avec lui pendant la nuit de la maison, tant
il pleurait fort. A ce moment précis, le village s'effondra, laissant dans le sol une énorme cavité qui
se remplit d'eau. C'est ainsi que se forma le lac d'Antariavo où sont engloutis de nombreux
ancêtres dont les âmes sont venues se réfugier dans les corps des caïmans qui peuplent encore le
lac..

A. Dandouau. Contes populaires des Sakalava et des Tsimihety (côte nord-ouest de Madagascar).
Publication de la Faculté des lettres d'Alger. T. LVIII, 1922.
Autre légende :

Au Sud du Massif d'Ambre, non loin du village d'Ambohimarina, se trouve un assez grand lac que
l'on nomme Antañavo. Au sujet de ce lac, qui est sacré pour eux, les Sakalava content la légende
suivante.

A l'endroit où se trouve aujourd'hui le lac, il y avait autrefois un grand village sakalava. Les
habitants de ce village avaient un roi, des princes, des princesses. Ils avaient aussi des troupeaux
de bœufs, des champs de manioc et de patates, des rizières: en un mot ils vivaient exactement
comme les autres Malgaches.

Dans ce village se trouvaient, mêlés à la foule des autres habitants, un homme et une femme,
dont les noms sont restés inconnus. Ils étaient mariés et avaient un enfant de six mois environ.
Une nuit, cet enfant se mit à pleurer, sans que l'on sût pourquoi, et rien ne pouvait le consoler. Sa
mère avait beau le caresser, le prendre dans ses bras et le bercer en chantant, rien n'y faisait.
Lorsqu'elle lui donnait le sein, il le refusait et continuait à pleurer.

Alors elle quitta la natte sur laquelle elle reposait et alla s'asseoir hors du village, sous le gros
tamarimier où les femmes ont coutume de se réunir matin et soir, pour piler du riz, et que pour
cette raison, on appelle ambodilôna. Elle pensait que le grand air et la fraîcheur de la nuit
calmeraient son enfant. Sitôt qu'elle fut assise, il se tut et s'endormit. Elle retourna tout
doucement dans sa case, mais à peine y était-elle rentrée qu'il se réveilla et se mit à crier de plus
belle.

Elle ressortit et revint s'asseoir sur un mortier à riz. Comme par enchantement, les pleurs de
l'enfant cessèrent et il se rendormit. Sa mère voulut de nouveau revenir vers son mari; mais sitôt
qu'elle eut franchi la porte de sa case, les pleurs recommencèrent avec des contorsions et de
grands cris. Trois fois la mère fit ainsi, et trois fois l'enfant, s'endormant dès qu'elle était assise sur
le mortier à riz, se réveillait et criait dès qu'elle essayait de rentrer chez elle. Elle sortit alors une
quatrième fois et se décida à passer la nuit sous le tamarinier.

A peine était-elle assise que tout le village s'effondra brusquement, s'enfonça dans le sol et
disparut avec grand bruit. Un trou énorme se creusa à sa place et se remplit d'eau. Et l'eau arriva
jusqu'au pied du tamarinier où la femme épouvantée se tenait, serrant convulsivement son
enfant entre ses bras.

Elle fut, avec son fils, la seule survivante de la catastrophe. Dès qu'il fit jour, elle quitta son refuge
et courut jusqu'au village le plus proche raconter aux habitants ce qui s'était passé sous ses yeux.

Le lac qui s'est ainsi formé à la place du village est sacré. De nombreux crocodiles l'habitent et les
Sakalava croient que les âmes des anciens habitants disparus se sont réfugiées dans leur corps.
Aussi ne les tue-t-on pas. On a pour eux, au contraire, la plus grande vénération.

Lorsqu'un couple est menacé de stérilité, il se rend au bord du lac. Il invoque les esprits des
habitants disparus et les prie de vouloir bien lui accorder une nombreuse progéniture,
promettant, en échange, de venir leur sacrifier un boeuf ou des volailles.

Lorsque la prière est exaucée, le couple revient au bord du lac accomplir son voeu. Les animaux
promis sont sacrifiés au bord de l'eau, et une partie de leur chair est distribuée aux crocodiles du
lac.

Lorsqu'un Malgache tombe malade (…) on le transporte au bord du lac, on le lave avec ses eaux et
il guérit. C'est là même, le seul remède qui soit efficace; aucune autre prescription de sorcier ne
saurait amener la guérison.

Mais on ne peut entrer dans l'eau pour s'y baigner. Il est même très fady (interdit) d'y plonger les
pieds et les mains. Lorsqu'on veut en boire on doit la puiser à l'aide d'un récipient disposé au bout
d'un long manche et on va l'absorber à quelques pas du bord. Les ablutions elles-mêmes ne
sauraient être faites qu'à une certaine distance des rives.

Il est aussi très fady (tabou) de cracher au bord du lac ou d'y satisfaire à un besoin naturel. Celui
qui violerait ces défenses serait dévoré tôt ou tard par les crocodiles qui respectent, au contraire,
tous ceux qui s'y soumettent et qui ne disent jamais du mal du lac et de ses habitants.

Au Sud-Est du lac se trouve une montagne qu'on appelle Maherivaratra (où les orages ou les
tonnerres sont très forts). Elle est, paraît-il, habitée par les orages qui trouvent un refuge dans un
lac très profond placé à son sommet (Dandouau, pp. 120-122).

Extrait de : JAOVELO-DZAO Robert - Mythes, rites et transes à Madagascar, Karthala Editions,


1996, 392 p.
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Raymond DECARY

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