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**** *Engagement_agent1 *conciliation_vie *age_43 *genre_homme *etatcivil_marie

*compositionfamiliale_neuf *residence_lubumbashi
je suis âgé de 43 ans, marié avec 8 personnes à charge. Ma famille vit à Lubumbashi et moi je
rentre en fin de semaine, soit le vendredi la nuit puis je repars le dimanche soir pour reprendre
mon poste de travail. Pour dire vrai, nous passons presque tout notre temps sur le lieu de
travail en semaine et nous n’avons que presque deux jours avec nos familles. Donc il est très
difficile de concilier travail et famille. Le travail nous prend presque tout le temps, sauf en
période de congé annuel là nous sommes en famille, mais c’est une fois l’an pour presque 22
jours ouvrables pour moi. Je pense que comme trouver le travail n’est pas facile, j’accepte les
conditions telles qu’elles sont. Sinon quitter pour aller où ? si j’avais de choix j’allais avoir un
emploi qui me permet de rentrer à la maison chaque soir, mais ce n’est pas le cas. Donc s’il
faut finir ma carrière dans ces conditions on n’a pas de choix. J’ai des charges familiales
importantes, je ne peux pas m’hasarder de quitter. Jadis les entreprises minières comme la
GCM avaient des groupes et les agents y étaient affectés. Il y avait des écoles, hôpitaux,
transports, maisons de logement pour rapprocher les agents de leur lieu de travail. Mais
aujourd’hui nous avons des entreprises privées capitalistes qui ne tiennent presque pas compte
de nos familles… et si je dois déplacer ma famille ici à Fungurume, il n’y a pas des conditions
de vie comme à Lubumbashi. Je trouve que la relation entre l’entreprise et l’agent est une
relation d’intérêt. Rester fidèle est fonction de ce qu’un vous offre comme avantages, sinon on
part.
En plus, lors de la survenue de COVID-19, la société a pris la décision de nous confiner sur le
site de travail. C’était de mi-mars 2021 jusqu’au mois de juillet vers la fin. La décision était à
vrai dire forcé et de façon verbale. Les camps ont été aménagés et les conditions n’étaient pas
trop bonnes. Des tensions et nervosités des agents, tentatives de grèves, etc. pour entrer en
contact avec nos familles, seul le téléphone nous aidait par appel normal ou surtout le
WhatsApp compte tenu des coûts des communications longues. En tout cas, entre le
confinement et la fermeture momentanée de la société pendant ce temps-là, je trouve que je
choisirais le confinement. Sinon comment faire vivre la famille ? Le travail est difficile à
trouver et on travaille pour la famille bien sûr. Ce n’était pas facile, mais pas de choix. La
société nous donnait des primes de confinement de mille francs par jour en plus du salaire de
base. Sur les conséquences, en tout cas physiquement et moralement, nous étions vraiment
affectés. La vie en couple était vraiment affectée. Privations sexuelles, on ne voyait plus nos
enfants pendant ce temps, pas de famille restreinte ni élargie, pas d’ami…
Mais hélas, cette décision a quand même aidé les travailleurs à garder l’emploi et la société a
continué à produire. Nous faisions des heures supplémentaires et on dirait que la production a
même augmenté. J’étais motivé comme avant quand on pense à la charge familiale ! Pour
finir, si j’avais d’autres sources de revenus ou mon petit commerce, je n’allais jamais accepter
d’être confiné sur le lieu de travail. J’allais carrément démissionner.
Je suggère que les entreprises minières mettent des politiques en place pour que nous passions
un peu plus de temps en famille. Cela nous permettra de nous attacher définitivement s’il le
faut toute notre vie jusqu’à la retraite.
**** *Engagement_agent2 *conciliation_vie *age_38 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_quatre *residence_likasi

je suis agent à la direction des ressources humaines dans notre société. J’ai 38 ans, marié et
père de deux enfants en plus de ma femme.
Ma famille vit à Likasi et moi je preste ici à MUMI. Je suis habitué à vivre à Likasi et je
rentre une fois en fin de semaine. C’est difficile, mais pas de choix. Parfois je pense déplacer
la famille à Kolwezi comme c’est tout prêt, mais je finirais par le faire si possible. À Likasi
c’est notre maison, mais à Kolwezi il faut louer et c’est devenu trop cher avec la présence des
beaucoup des miniers. Je préfère un travail qui me permet de rentrer à la maison chaque soir
pour la famille aussi. De toute façon la famille nous enlève les stress du travail, mais ici c’est
difficile. On fait tout dans le camp : dormir, manger, travailler, etc. C’est parfois ennuyant et
monotonique. Vous avez l’impression d’être perdu dans la nature. Parfois on pense juste
investir pour être plus autonome et libre. Aujourd’hui c’est plus nos intérêts qui comptent et la
fidélité dépend de ce que l’entreprise te propose : salaire, poste, avantages. Mais il faut à la
longue que les entreprises proposent des solutions pour que nos familles soient stables sinon
c’est dur à supporter. Certains se sont mariés ici. Nous sommes des hommes et cela a créé des
difficultés dans nos mariages.
Aussi j’ai passé environ quarante-cinq jours en confinement sur le lieu de travail. Puis j’ai
obtenu de travailler en ligne pour quatre-vingts pourcent de mon temps et le reste en
présentiel. Nous avons pour cela signé avec l’employeur un contrat d’hébergement volontaire
pour ceux qui voulaient continuer à travailler. J’ai personnellement vécu la solitude et pour
entrer en contact avec la famille, il fallait téléphoner matin et soir pour connaitre comment ils
sont. Mais entre confinement et fermeture je choisirais le confinement parce que si je perds ce
travail la chance de trouver un autre est minime. Je crois que lorsqu’il y a équilibre entre
travail et famille, cela nous donne la force de résister aux stress de la vie professionnelle. Je
ne pense pas que cette décision était salutaire. Je travaillais comme avant en tout cas même si
les conditions de vie sur une échelle d’un à dix, je peux donner six. Si j’avais d’autres moyens
pour vivre, je devais démissionner de la société.
**** *Engagement_agent3 *conciliation_vie *age_anonyme *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_sept *residence_lubumbashi

je suis attaché au service de la gestion des ressources humaines depuis quinze ans maintenant
dans notre société. Je suis marié et père de cinq enfants. Ma famille vit à Lubumbashi et moi
je travaille ici à Fungurume. Je rentre après 10 jours pour 3 jours à la maison. Parfois je
cumule vingt jours de travail pour une semaine de repos en famille. C’est éprouvant, mais pas
de choix. C’est le prix à payer pour faire face aux besoins de la famille. L’homme doit se
sacrifier pour sa famille. L’idéal c’est avoir dans la vie un travail qui vous permet de revoir la
famille régulièrement, mais comme vous savez trouver le travail n’est pas facile. Nous nous
adaptons aux conditions de l’employeur. Nous avons accepté de vivre comme ça. Cela a des
conséquences au niveau des familles. Parfois nous sommes comme étranger à la maison. La
famille nous manque énormément. On souhaiterait que les familles soient près, mais ici c’est
les mines et pas moyen de vivre dans les bonnes conditions. Les écoles des enfants, les
hôpitaux, les lieux de loisir, etc. Personnellement si j’avais des moyens, vaut mieux être
homme d’affaires comme ça là on est indépendant et on vit avec sa famille chaque jour et on
assit à l’évolution des enfants. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Le gouvernement devrait
imposer les entreprises à créer de nouvelles villes pour permettre le rapprochement des
familles et le lieu de travail. Aussi augmenter les jours des congés pour que chacun consacre
aussi le temps à sa famille. Cela va nous pousser à travailler encore plus et à nous consacrer
totalement à la société.
J’étais aussi confiné pendant environ quatre mois sur décision de la société à cause du
COVID-19. On nous fait signer des actes d’engagement volontaire à être confiné et lorsque tu
sors, tu n’as plus le droit de rentrer dans le camp pour ne pas contaminer les autres. La société
nous prenait en charge pour la nourriture, le logement, etc. avec ma famille, je communiquais
par téléphone et chaque jour il fallait demander comment ils se sont réveillés et ce qu’ils ont
fait pendant la journée. On activait les mégas pour parler longtemps sur WhatsApp la nuit
surtout après les heures de travail. C’était dur, mais il le fallait pour continuer à survivre au
lieu que la société ferme les portes. En plus chaque mois la société nous payait une prime de
confinement de nonante dollars. C’est vrai que la famille est importante pour vivre bien, mais
sans moyen comment faire ? Physiquement et mentalement nous étions affectés, mais cette
décision nous a aidés tous, et la société et nous autres les agents. La production a augmenté et
nous travaillions avec courage comme avant. Même si j’avais d’autres moyens pour vivre,
j’aime ma société qui a fait de moi ce que je suis, j’allais toujours accepter d’être confiné pour
sauver la société.
**** *Engagement_agent4 *conciliation_vie *age_43 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_cinq *residence_anonyme

je travaille comme superviseur au département des ressources humaines de notre société, je


suis marié et père de trois enfants et j’ai 43 ans.
Entre chez moi et ici où je travaille c’est environ 150kms. Je ne peux pas rentrer chaque jour
même si j’avais ma propre voiture. C’était des risques des accidents, le carburant, etc. Mais la
société a prévu des logements et restaurations sur le lieu de travail. Le travail devient comme
notre seconde maison en tout cas. La vérité est que je préférerais avoir un travail proche de
ma famille, mais où trouver ce travail ? Au moins les entreprises minières payent un bon
salaire par rapport aux autres entreprises et régulièrement. Donc nous n’avons pas de choix.
S’il y avait d’autres possibilités, mais le choix est clair, je partirais. La famille est très
importante. Elle nous donne une raison de vivre et nous enlève des stress du travail. Mais
quand on doit rentrer seulement pour deux jours par semaine en famille, c’est trop peu. Les
enfants ne sont pas habitués à nous. Il y a des téléphones, mais c’est virtuel et pas physique
même en appel vidéo. Si je trouve une autre entreprise qui propose mieux, mais je pars
pourvu que je vive près de ma famille ou soit les entreprises doivent construire des maisons
proches avec des entreprises pour loger les travailleurs avec leurs familles, des écoles,
cantines, hôpitaux, etc. c’est mieux pour nous permettre de rentrer à la maison et être attachés
toute la vie. Ou soit augmenté les jours de congé.
**** *Engagement_agent5 *conciliation_vie *age_55 *genre_femme *etatcivil_celibataire
*compositionfamiliale_sept *residence_anonyme

je suis une femme célibataire avec six personnes à charge. J’ai 55 ans. Pour moi l’idéal pour
une femme c’est avoir un travail qui lui laisse le temps de rentrer à la maison le soir et voir les
siens. Mais où est ce travail ? À part les entreprises minières je ne vois pas d’autres qui payent
quand même bien et régulièrement. Il faut vivre dans les sites et en tant que femme ce n’est
pas toujours facile et vu les charges que nous avons, ça nous motive pour nous adapter et faire
avec.
Si les entreprises peuvent augmenter le temps de rester en famille ça serait mieux pour notre
attachement au travail.
Oui, pendant la pandémie à COVID-19 je suis resté pendant un mois sur le site de travail sans
signature au préalable d’un quelconque document. J’ai vécu un moment de stress,
d’incertitude et d’impasse. Seul le téléphone me permettait d’entrer en contact avec ma
famille. Entre fermeture momentanée de la société et confinement, je choisirais le
confinement. Pendant ce temps, nous n’avons reçu aucune prime pour le confinement. Le
confinement a eu un impact négatif sur la vie sociale et même sur le lieu de travail. Durant
cette période, mon engagement a baissé sensiblement et je ne travaillais plus comme avant.
Jamais si j’avais des moyens pour vivre autrement j’allais accepter de rester dans l’entreprise
et accepter d’être confiné.
**** *Engagement_agent6 *conciliation_vie *age_28 *genre_homme *etatcivil_celibataire
*compositionfamiliale_une *residence_anonyme

je suis un homme célibataire et j’ai 28 ans. Je n’ai personne à ma charge. Je ne rentre chez
moi que le vendredi soir et dimanche soir je suis déjà là pour le boulot. Les amis me
manquent, mais pas de choix. Sans argent les amis vont fouir. Je me suis habitué comme ça et
j’ai créé d’autres relations au travail. On s’amuse après le travail dans le camp. C’est vrai que
ça nous coupe de notre monde réel où nous vivons. Le jour où je vais être marié, je ne sais pas
comment ça sera. On va s’adapter. Peut-être je vais épargner pour créer ma propre boite avant
mes 40 ans pour laisser ce travail. Passer toute sa vie dans ces conditions est vraiment pénible.
Mais si les entreprises organisent un peu mieux les choses pour que les agents passent un peu
plus de temps à la maison comme pour la naissance de l’enfant ou d’autres événements c’est
mieux pour se voir vraiment attacher et engager. En tout cas moi passer toute ma vie ici c’est
impossible. Je trouverais autre chose à faire à un moment.
**** *Engagement_agent7 *conciliation_vie *age_35 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_cinq *residence_anonyme

j’ai 35 ans, mariés et ayant 4 personnes à charge. Je suis agent dans cette entreprise depuis
bientôt sept ans. Je fais des vas et viens chaque fin de semaine pour rentrer chez moi. La plus
grande partie de mon temps, c’est dans l’entreprise : travailler, manger, dormir. C’est 5 jours
sur sept. Nous sommes vraiment isolés de la vie normale. Il faut attendre le samedi pour
visiter les magasins, supermarchés et sortirs un peu avec les amis. C’est quelque chose, mais
insuffisant. On préfèrerait avoir un travail où le soir vous rentrez vivre en famille, mais
comment et où le trouver ?
À ce rythme on finira par se fatiguer et abandonner un jour. Les entreprises doivent penser
comment permettre aux gens de trouver un équilibre entre famille et travail. Cela augmente
l’amour du travail et même envers la société. Les entreprises minières font beaucoup des
profits, mais les agents sont plus sacrifiés en vivant loin de leur famille.
Effectivement cette situation s’est aggravée pendant le temps de COVID où j’ai fait l’objet de
confinement dans l’entreprise pendant un mois de façon forcée. Aucun contrat n’a été signé
pour cela. Aucun paiement supplémentaire pour cela. Ce temps était très difficile. Il fallait
travailler dur pour produire deux à trois fois afin de soutenir nos collègues et maintenir
l’entreprise. Il est important qu’il y ait équilibre entre travail et famille. Le confinement sur le
lieu de travail a eu un impact négatif sur la santé physique et mentale, sur la vie conjugale et
sur la vie sociale et familiale. Pour moi cette décision n’était salutaire ni pour la société ni
pour nous. Mon engagement a même augmenté, mais si j’avais d’autres moyens, j’allais partir
de l’entreprise au lieu d’être confiné.
**** *Engagement_agent8 *conciliation_vie *age_37 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_sept *residence_anonyme

je suis marié, six personnes à charge et âgé de 37 ans. Je passe 22 jours sur site par mois et je
rentre chez moi pendant 8 jours pour le repos. C’est un rythme très difficile à réussir, mais je
me suis habitué petit à petit. Il arrive que tu reçoives des appels de la maison ; des cas de
maladie, deuil en famille et je suis toujours absent. La famille comprend, mais je pense que ce
n’est pas bien pour la santé et l’équilibre de la famille. Nous les hommes nous avons des
faiblesses et des tentations. Certains se retrouvent en relation de couple de fait dans le camp et
donc l’infidélité conjugale. Trois semaines pour un homme ce n’est pas facile et à la maison
tu ne sais pas comment la femme aussi se comporte. Je pense que c’est très difficile d’avoir
une vie comme ça toute sa vie professionnelle. On finira par lâcher et claquer la porte un jour.
Si une autre société te propose mieux en ville même si le salaire est un peu bas on peut
accepter pourvu qu’on soit en famille chaque soir au moins. La famille est très importante
surtout si les enfants sont en bas âge. Ils ont besoin de notre affection, présence et
encadrement. Ce rôle ne peut être rempli que seulement la maman ; c’est notre responsabilité
à tous. Si les entreprises peuvent améliorer les shifts et donner un peu plus de temps aux
agents et rallonger les congés en famille c’est une bonne chose pour retenir très longtemps les
agents.
**** *Engagement_agent9 *conciliation_vie *age_55 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_sept *residence_lubumbashi

j’ai six personnes en charge, marié et âgé de 55 ans. Je suis à Sakania et ma famille vit à
Lubumbashi. Je rentre après 10 jours pour 3 jours à la maison. Donc dans un mois je fais à
peu près 9 jours seulement à la maison, mais c’est le travail. Heureusement que madame est là
pour s’occuper des enfants. Ce rythme déstabilise un peu le lien familial parce que tout le
temps c’est le travail. Y vivre, y manger, y dormir. C’est comme notre seconde maison
carrément. À long terme c’est pénible. Je comprends pourquoi la GCM avait des groupes et
affectés les gens avec leurs familles respectives. Des écoles, hôpitaux, maisons de logement.
C’est vrai que c’était un système paternaliste qui a fait ses jours. Je ne pense pas que nos
entreprises capitalistes peuvent répliquer ce modèle aujourd’hui, mais du moins concevoir
d’autres stratégies pour que les agents soient de plus en plus avec leur famille en réduisant le
temps de travail par exemple. En Europe à un moment donné il y avait des semaines de 35
heures. Tout ça peut aider les hommes à vivre aussi une vraie vie en famille et être efficace au
travail. Comme les hommes réfléchissent, certains de nos amis ont déplacé leurs familles à
Ndola comme c’est proche de Sakania soit 30 kilomètres. Comme ça chaque soir l’agent est
chez lui. Une telle décision permet à l’agent de concilier les deux sphères de vie même si
l’entreprise ne peut pas vous obliger tous d’aller habiter à Ndola. Les entreprises doivent
vraiment y réfléchir. La vie n’est pas seulement le travail, nous vieillissons déjà, donc profiter
de la vie aussi c’est mieux. Enfin on travaille pour quoi ?
**** *Engagement_agent10 *conciliation_vie *age_38 *genre_femme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_cinq *residence_anonyme

je suis une femme et âgée de 38 ans, mariée et mère de 3 enfants. Mon mari est un agent de
l’État et ce qu’il gagne ne permet pas de nouer les deux bouts du mois. Nous avions en tant
que couple décidé que je travaille et j’ai trouvé ce boulot dans une entreprise minière. Le
système ici est tel que vous restez sur le site de lundi à vendredi. C’est le vendredi soir que
vous rentrez à la maison. En tant que femme mariée c’est très difficile et éprouvant. En temps
normal je choisirais un travail qui vous permet de rentrer chez soi en fin de journée pour
emplir d’autres obligations professionnelles. Les réalités de notre pays font que pour trouver
le travail ce n’est pas facile du tout. Alors on accepte les conditions de l’employeur. Le seul
long moment que l’on passe en famille c’est quand vous avez le congé annuel ou le congé de
maternité. Je ne sais pas à long terme si je vais tenir avec ce rythme. Peut-être que l’entreprise
doit penser à une autre solution pour permettre aux employés de concilier les deux sphères de
vie travail et famille. Je crois que tous seront gagnants.
La situation était même pire lors de la COVID-19. J’ai été confinée sur le site de travail
pendant environ quatre mois sans voir ma famille. En effet, lors de la survenance de la
COVID-19, l’entreprise nous a demandé de rester sur le site pour éviter la propagation du
virus. Quiconque rentrait chez lui courrait le risque de perdre son travail. Alors entre perdre le
travail et être confiné, j’ai choisi d’être confinée même si cela a été dur à vivre par après.
Nous avons travaillé durement pendant ce temps, mais avec la peur dans le cœur. En tant que
femme, cela n’a pas été facile, mais mon mari est fonctionnaire de l’État. Ce qu’il gagne ne
permet pas à la famille de vivre. Donc il fallait faire un choix difficile. Parce entre fermer la
société et continuer à travailler, mais le choix est clair dans l’environnement difficile où
trouver du travail est un parcours du combattant. La famille est très nécessaire, il est important
qu’il y ait cette symbiose entre travail et famille. De cette façon-là, nous sommes à l’aise
psychologiquement. Les conditions de vie n’ont pas été faciles du tout. La monotonie, les
mêmes habitudes de travail et ça devenaient insupportables. Entre chez moi et le lieu de
travail, y a plus de 180 kilomètres. Et après le soir, il fallait téléphoner à la maison en utilisant
surtout le WhatsApp pour économiser les unités.
**** *Engagement_agent11 *conciliation_vie *age_56 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_dix *residence_anonyme

je suis âgé de 56 ans et père de 8 enfants. Depuis que j’avais trouvé ce travail, je me rends
compte que je passe presque tout mon temps au travail. C’est vrai que la vie de l’homme c’est
le travail, mais j’ai l’impression qu’il n’y a que le travail maintenant qui nous préoccupe
jusqu’à sacrifier nos familles. C’est vraiment compliqué. On se sent un peu exploité.
Comment faire pour sortir de cette prison ? Normalement nos responsables doivent y penser
sérieusement pour que nous nous sentions dans l’obligation de continuer et finir notre carrière
ici au lieu chaque fois de chercher à voir ailleurs. Et d’ailleurs même le temps de chercher un
autre emploi on ne l’a pas. Nous sommes donc obligés de vivre comme ça jusqu’à la fin de
notre carrière. Laisser fera souffrir encore nos familles. Si nous avions d’autres choix, on
resterait un peu plus en famille.
La famille jour un rôle très important pour tout homme. C’est comme un coussin reposant
après les stress. Mais ici nous accumulons les stress. Ce qui n’est pas bon pour la santé.
Lors de l’apparition de la covid-19, la société nous a confinés par force sur le site de travail
par simple affiche. Une clause d’acceptation nous a été donnée pour signature et nous avons
signé sous peine d’aller à la maison. Alors pendant 5 mois je suis resté sur le site. Ma femme
allait toucher l’argent à la banque comme toujours. La société a organisé sur le site de travail
des dortoirs, des lits et la nourriture. Mais les conditions n’étaient pas bonnes il faut le dire.
Plusieurs adultes sur un même lieu, vous voyez ce que cela donne. Les toilettes les douches,
etc., mais il fallait faire avec. La famille nous vraiment manqué et cela a créé une
démotivation quelque part. nous avions une prime journalière, mais pas à la hauteur des
sacrifices consentis. Pas de choix ou sinon tu es au chômage. Si j’avais autre chose à faire, je
n’allais pas accepter ces conditions. Certains de nos collègues ont eu des relations extra-
conjugales. Le téléphone seul nous a permis d’entrer en contact avec la famille. Entre chez
mois et là où in y avait ma famille, mais c’est plus de 300 kilomètres. À un moment donné,
j’avais l’intention de lâcher prise.
**** *Engagement_agent12 *conciliation_vie *age_anonyme *genre_femme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_sept *residence_anonyme

je suis mariée et mère de cinq enfants. Je travaille dans cette entreprise ça fait maintenant six
ans. Je rentre chez moi chaque week-end seulement. Pratiquement toute la semaine, je suis au
travail. Comme femme mariée c’est très difficile. La maison est gérée par une bonne qui fait
presque tout. Les enfants me donnent un peu des soucis quand j’y pense sérieusement. Mais
comment faire ? Je pense à la longue je finirais par créer une petite activité qui me permettra
de vivre aussi à la maison régulièrement amis pour l’instant je suis obligé. Ceci crée parfois
des tensions dans le couple et on parle toujours et trouver les temps par exemple lors des
congés annuels on profite au maximum, mais c’est seulement une fois par an. La pire des
expériences était pendant le temps de la Covid-19, la société a fait passer les listes de ceux qui
voulaient rester sur le lieu de travail et moi j’avais accepté. En fait on n’était pas sûr de ce qui
allait arriver après. Ça été une décision difficile de laisser la famille parce déjà elle me
manquait pour cinq jours presque et maintenant plus encore et encore. En tant que mère et
plus femme mariée cela était vraiment risqué. Mais pas de choix, mon mari travaille aussi et
les deux salaires nous permettent de vivre un peu mieux. Donc on a dû nous adapter à la
situation, mais c’était démotivant à un moment donné. Tu as l’impression d’être perdu dans
ton esprit. Le corps réclame le repos et les autres besoins physiologiques. Mais entre perdre le
travail en fermant l’entreprise, mais le choix est clair. Nos chefs doivent augmenter quand
même le temps en famille aussi. Si cela est fait, mais on reste pour longtemps encore.
**** *Engagement_agent13 *conciliation_vie *age_anonyme *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_neuf *residence_anonyme

je suis marié et père de 7 enfants, je travaille cinq jours sur sept en dehors de ma famille sur le
lieu de travail. Au début c’était vraiment difficile pour moi. Mais avec le temps je me suis
petit à petit habitué. C’est vrai que c’est une situation fatigante à ne pas négliger parce qu’il y
a des conséquences parfois néfastes. Par exemple lorsqu’on vous téléphone en vous disant que
l’enfant est malade ou même la femme qui est censée restée avec la famille. Ça te déconcentre
et te perturbe toute la journée. Tu perds un peu la boussole. Dans une situation normale, tu
sais que le soir tu seras là pour le suivi, mais ce n’est pas le cas ici. Rares sont les chefs dans
de tels cas qui vous libèrent pour aller suivre le cas en famille, mais ça vous coûte une
prestation et le trajet. Je donne raison à la GCM qui logeait ses agents non loin du lieu de
travail. Kipushi, Likasi, Kolwezi, etc. C’est facile et la famille restait unie et je crois que cela
enlève les stress que nous avons maintenant. C’est du passé je sais vu que la vision a changé
et c'est des privés qui opèrent maintenant. Personnellement je préférerais travailler dans des
conditions qui permettent de travailler et le soir rentrer chez soi. Mais où trouver ce genre de
travail ? Faute de mieux on se contente de ce que l’on a. les autres n’ont pas la chance que
nous avons de travailler pour les entreprises minières. Mais je crois qu’il faut une stratégie au
niveau des ressources humaines pour que famille et travail fassent chemin ensemble. Tout le
monde y gagne quelque chose et personne ne sera tenté de quitter pour voir ailleurs. Nous
avions vécu pires que ça pendant la période de COVID-19. J’ai été confiné sur le lieu de
travail pendant 5 mois environ. En effet, après que la covid-19 ait apparu, la société nous a
fait signer des documents d’engagement pour rester pendant ce temps sur le lieu de travail.
Désormais on ne pouvait plus sortir. Tout se faisait sur place : manger, dormir, etc. Au début
on pensait que cela ne pouvait pas faire longtemps, mais hélas. Ç’a été dur. Les conditions de
travail devenaient de plus en plus insupportables. Des stress, démotivations parce que la
famille nous manquait pour beaucoup. Le téléphone était le seul moyen de communication,
mais quand on vous dit que l’enfant est malade, tu es perdu totalement. Une prime de
confinement nous était octroyait, mais c’était insignifiant par rapport aux sacrifices consentis.
Je pense que si on avait autre chose à faire, on pouvait carrément démissionner. Mais que
faire ? c’est le travail. Je crois que pour que tout travailleur donne le meilleur de lui-même, il
faut qu’il y ait un équilibre entre le temps de travail et le temps de famille. La famille est
comme un coussin qui nous déstresse.
**** *Engagement_agent14 *conciliation_vie *age_45 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_huit *residence_anonyme

je suis âgé de 45 ans et père de 6 enfants. Je travaille pour notre entreprise minière et je fais
souvent 10 jours continue et je rentre pour trois jours à la maison. L’entreprise est comme ma
maison principale maintenant parce que j’y passe plus de temps que chez moi. Si j’étais jeune
et célibataire, ça passerait. Mais à mon âge et mes responsabilités familiales, ça ne marche
pas. On a l’impression d’être toujours absent à la maison pour de grands événements :
anniversaires des enfants, etc. Tout devient virtuel. La chaleur familiale nous manque
vraiment. Mais les entreprises sont organisées comme cela. Nous mangeons ici, nous dormons
ici, bref l’entreprise maison. Si j’avais une autre option d’emploi, je choisirais de travailler et
rentrer le soir en fin de la journée comme tout le monde.
Cette situation s’est empirée surtout pendant le temps de COVID-19. Du jamais vécu de toute
ma vie. Je suis resté pendant 4 mois dans la société sans sortir du site. Les règles safety étaient
strictes. Pas de sortie sinon on t’auditionne et pour rentrer tu fais un test et mis en quarantaine
de 7 jours avant de rentrer. Nous mangions sur site avec les systèmes de restauration
collective d’un sous-traitant. Mais les conditions de travail étaient difficiles contrairement à
certains collègues ont travaillé à partir de chez eux en télétravail. Mais nous pas moyens ici à
l’exploitation, il faut être là pour produire. Le téléphone était le seul moyen de
communication avec la famille le soir surtout par WhatsApp et des appels vidéo. Sinon c’en
était de trop. À un moment donné les agents ont fait des bruits et les autorités étaient venues
pour nous concilier avec la société. On nous a donné un complément de salaire comme prime
de confinement, mais cela ne remplace pas à famille. Si j’avais autre chose à faire, j’allais
rester à la maison avec la famille.
**** *Engagement_agent15 *conciliation_vie *age_26 *genre_femme *etatcivil_celibataire
*compositionfamiliale_anonyme *residence_anonyme
je suis femme célibataire et âgée de 26 ans. Ça fait trois ans que travaille dans cette entreprise
minière. Le système ici est celui des shifts. On travaille toute la semaine et on rentre en
famille le week-end. Pour une jeune fille, c’est difficile de vivre comme ça. On est un peu
coupé du monde réel. Mais face à la difficulté de trouver du travail ailleurs, on s’habitue et on
se crée de nouveaux amis sur le site. Ils deviennent comme nos membres de famille. On
partage notre petite vie sur site : anniversaire, etc. Mais la famille biologique est sacrée. Elle
nous manque énormément. Il faut attendre le congé annuel pour profiter de tout son temps
avec la famille, mais c’est une fois par an. À ça serait mieux peut-être de diviser par exemple
ce congé en deux tranches après chaque six ou qu’il soit un peu prolongé si possible. Vivre
dans ce système toute sa vie serait vraiment un sacrifice. Je me demande si mon futur mari va
me laisser travailler dans ce système. Cette fois-là on sera en couple qu’en week-end. J’y
réfléchis vraiment. Mais je crois qu’à un moment il faut quitter et faire autre chose. Je suis
une femme et je dois voir comment mes futures enfants vont grandir au quotidien. En période
de COVID ; j’ai été confinée pendant 4 mois sur le lieu de travail. La société avait fait passer
les listes de ceux qui avaient accepté de rester travailler et de s’engager à ne plus sortir
jusqu’à nouvel ordre. Alors j’avais signé aussi. Nous mangions sur place, dormir, etc., mais la
logistique n’était pas vraiment à la hauteur. Nous avions supporté parce qu’on n’avait pas de
choix. Le travail est difficile à trouver. Pendant ce temps, chaque soir j’appelais les membres
de la famille et les amis pour demander comment ils allaient. Non la famille est importante
pour qu’une personne soit équilibrée.
**** *Engagement_agent16 *conciliation_vie *age_56 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_dix *residence_anonyme

je suis âgé de 56 ans et père de 8 enfants. J’ai choisi de travailler 22 jours continue et renter à
la maison pour 8 jours chaque mois. Ça me permet d’éviter de faire les trajets chaque
semaine. Le risque est toujours là. C’est très difficile, mais c’est un choix. J’ai une grande
responsabilité et je dois travailler dur pour répondre aux besoins familiaux. La volonté de tout
homme c’est de travailler et de rentrer à la maison le soir. Mais dans les entreprises minières,
il y a ceux qui sont à Kolwezi et qui ont déplacé leur famille. Ils prennent le bus chaque matin
à 5h et rentrent le soir. Je suis tenté de faire ça, mais il y a des enfants à l’université de
Lubumbashi, alors j’aurais deux ménages. Cela va me couter comme les loyers à Kolwezi
coutent cher. Alors moi je me sacrifie. La famille me manque, mais je suis là pour encore neuf
ans puis j’aurais ma retraite. Alors j’aurais tout le temps de rester avec ma famille même si ça
ne sera plus la même chose comme maintenant. Il y a des enfants qui seront déjà partis chez
eux malheureusement. Je ne sais pas quelle proposition faire à l’employeur, mais je crois, les
syndicalistes doivent nous défendre pour que l’on obtienne un peu plus de temps pour nos
familles aussi.
**** *Engagement_agent17 *conciliation_vie *age_28 *genre_homme *etatcivil_celibataire
*compositionfamiliale_anonyme *residence_anonyme

je suis célibataire âgé de 28 ans. Entre ici où je travaille et la famille y a environ 150
kilomètres. Je reste pour dix jours puis je sors pour trois jours de repos et ainsi de suite. Le
choix est clair. On a besoin du travail qui est difficile à trouver. Perdre le travail c’est la pire
des situations. Les conditions sont difficiles, mais il faut continuer à travailler pour ne pas
connaitre la galère. Peut-être si je trouvais ailleurs où j’aurais la possibilité de rentrer chaque
soir à la maison je vais démissionner. Mais pour l’instant je suis là. À défaut je vais me
chercher une maison et déménager pour toujours.
**** *Engagement_agent18 *conciliation_vie *age_anonyme *genre_femme *etatcivil_celibataire
*compositionfamiliale_deux *residence_anonyme

je suis célibataire et mère d’une fille de 18 ans. Je suis souvent absente à la maison pour
raison de travail. Je rentre en week-end pour répartir soit très tôt matin lundi avec les
collègues qui ont des véhicules ou le bus le dimanche soir. Je profite des week-ends pour
visiter les membres de famille. Pas de choix. C’est la mode maintenant dans le monde du
travail dans les entreprises minières. On s’habitue. Si on avait le choix, c’est clair qu’on
partirait, mais le travail est très difficile à trouver et alors il ne faut pas le perdre. Si je suis en
congé annuel, je profite au maximum pour être en famille.
**** *Engagement_agent19 *conciliation_vie *age_23 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_deux *residence_anonyme

j’ai 23 ans et nouvellement mariée et sans enfant. Je suis sur le site du travail en semaine et je
rentre chez moi le vendredi soir. On se réveille, on travail, on dort, etc. c’est notre quotidien.
Parfois c’est dans ces conditions que l’on voit l’importance de la famille et des amies dans la
vie d’un homme. Les relations extra-professionnelles sont importantes dans la vie du
travailleur. Après le travail il faut être avec les siens et jouir de la chaleur familiale qui nous
donne aussi la motivation pour travailler plus. Plus de fêtes anniversaires, rien du tout. La
monotonie est telle que tu es même démotivé. Mais pas de choix, la situation est comme celle-
là dans ces entreprises. Pas de travail, pas de salaire pour faire vivre la famille qu’on prend en
charge, mais aussi pour nous même. Je préfère travailler un peu comme ça, mais jusqu’à ce
qu’on trouve mieux peut-être.
**** *Engagement_agent20 *conciliation_vie *age_55 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_sept *residence_anonyme

marié et âgé de 55 ans j’ai 5 personnes a charge, comme tout le monde, on travaille en
semaine dans l’entreprise et on rentre seulement en week-end. C’est notre mode vie. On
s’habitue malgré tout. À mon âge, c’est difficile de trouver encore du travail. Je supporte
malgré que la famille me manse énormément. Nous sommes un vieux couple donc on voit
plus l’intérêt des enfants que notre propre vie. Je crois que la direction des ressources
humaines doit ajouter du temps pour nos familles sinon c’est seulement du travail et rien
d’autre.
**** *Engagement_agent21 *conciliation_vie *age_anonyme *genre_homme *etatcivil_celibataire
*compositionfamiliale_deux *residence_anonyme

je suis célibataire, mais j’ai un petit garçon. Le rythme du travail est tel que toute la semaine
tu n’es pas là et tu ne rentres qu’en week-end. C’est épuisant comme rythme dans le temps je
crois qu’on finit par lâcher. Je vois ailleurs les sociétés ont opté pour des semaines de 35
heures. Les entreprises minières peuvent essayer cette pratique pour voir ce que ça va donner.
Je pense que ça va plus motiver les gens et équilibrer travail et famille. Je pense que si un
homme est satisfait, il va rester longtemps.
**** *Engagement_agent21 *conciliation_vie *age_anonyme *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_cinq *residence_anonyme

je suis marié et père de 3 enfants. Les conditions de travail dans les mines ne sont pas faciles.
Le rythme est très accéléré et les implantations sont telles qu’elles sont. Nous sommes obligés
de rester sur le lieu de travail toute la semaine. C’est fatigant vraiment. Les chinois eux vont
une fois par an, mais pendant deux à trois mois, mais nous c’est pour 22 jours maximum. Je
ne sais pas si chez eux la famille ne compte pas ou ils ont un seul enfant comme on nous le dit
souvent. Ici ils vivent déjà dans les camps. Apparemment ils sont venus nous mettre dans les
mêmes conditions qu’eux. Mais nous la famille c’est important. C’est mieux qu’on nous
cherche des bus pour nous prendre chaque jour le matin et le soir. Le site est à 78 kms de
Lubumbashi, ils peuvent le faire. C’est une heure de route. Ou bien que l’on nous donne aussi
deux mois de congé comme eux. Sinon comme ça c’est épuisant à long terme on peut même
laisser le travail si on trouve autre chose à faire. Des stress, démotivations parce que la famille
nous manque beaucoup. Le téléphone est le seul moyen de communication, mais quand on
vous dit que l’enfant est malade, tu es perdu totalement.
**** *Engagement_agent23 *conciliation_vie *age_33 *genre_femme *etatcivil_celibataire
*compositionfamiliale_anonyme *residence_anonyme

je suis âgée de 33 ans et célibataire. Ça fait plus de quatre ans maintenant que je travaille dans
cette entreprise minière. Ici le système mis en place est celui des shifts. Il y a un temps où je
travaille une semaine la nuit, puis je prends deux jours de repos. Ensuite je prends une
semaine pendant une semaine, puis deux jours de repos. Il est vrai que tout le temps est
presque pris par la société. Il n’y a presque pas de temps pour la famille. Je pense que c’est un
système au profit de la société pour accroitre la production. Mais c’est au détriment de nos
vies de famille. À long terme nous allons nous fatiguer certainement. Nous sommes devenus
comme étranger dans nos propres maisons. Entre temps il nous faut ce travail sinon comment
vivre ? le travail est très difficile à trouver et nous sommes obligés de nous conformer aux
caprices des employeurs. C’est à prendre ou à laisser. Personnellement la relation entre la
société et le travailleur est une relation d’intérêt. Lorsque la société n’a plus besoin de toi, tu
es licencié. Si je trouve une autre société qui me paie bien et qui me met dans des conditions
où je rentre un peu régulièrement à la maison, je choisirais celle-là. Sinon dans la vie il n’y a
pas que le travail. La famille est importante aussi.
Lorsque la COVID-19 est survenue, j’ai été confiné pendant trois mois dans l’entreprise. En
tout cas c’était pénible et insupportable. Le seul moyen d’entrer en contact avec les proches
était le téléphone. Mais ça ne remplace pas les amies, les parents et autres. Les contacts
physiques sont très importants. Ça nous donne le courage de travailler plus. Mais cette rupture
m’a presque démotivé au travail. C’était la routine presque. On prie pour que le temps passe
vite et que les choses redeviennent normales. Si j’avais autre chose à faire, je n’allais pas
accepter d’être confiné. Parce que malgré les primes de confinement, cela n’était pas assez.
**** *Engagement_agent24 *conciliation_vie *age_36 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_six *residence_anonyme

j’ai 36 ans, marié et ayant 4 personnes à charge. Je travaille dans un système de shift de 42
jours continu sur site et 14 jours de repos. C’est éprouvant pour réaliser les 42 jours sur le site.
Mais une fois deux semaines à la maison on vit un peu en famille. C’est un rythme pas facile
aussi. Un mois en dehors de la famille c’est trop, mais c’est un choix entre les autres options.
Nous qui sommes à l’exploitation c’est vraiment difficile. L’entreprise pendant les 42 jours
est notre maison. Une fois en repos on perd un peu de réflexes dans le rythme du travail. Si
nous étions près de Kolwezi, on choisirait de prendre les bus chaque jour vers 4h30-5h du
matin pour deux heures de trajet, soit 4 au total par jour. Ce qui n’est pas aussi facile parce
qu’il faut se réveiller très tôt matin sinon si tu rates le bus tu es absent.
42 jours c’est presque un mois et demi en dehors de la famille. C’est trop, mais c’est ce que
l’entreprise propose. On a besoin du travail. En temps normal tout le monde choisira de
rentrer chaque soir pour avoir une vie de famille normale, mais ce n’est pas le cas. Je ne sais
pas ce qui est faisable pour concilier les deux vies travail et famille dans nos entreprises.
**** *Engagement_agent25 *conciliation_vie *age_25 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_anonyme *residence_anonyme

j’ai 25 ans, je venais juste d’être engagé. Je suis dans le shift de trois semaines sur site de
travail et une semaine de repos. On travaille de lundi à samedi. Donc je fais 21 jours au travail
et une semaine à la maison en repos. Au début comme nouveau engagé c’était bien on s’est
adapté vu qu’on venait à peine de finir les études. C’était une chance de trouver directement
du travail. Mais plus le temps passe sa fatigue un peu. On est presque coupé du monde : amis,
relations, familles. Je me demande quel papa je vais être une fois marié. Donc je ne verrais ma
femme et mes enfants qu’une semaine dans un mois. Donc je serais chez moi douze semaines
seulement dans une année, à part le congé annuel. Les autres semaines au travail. Je pense à
long terme une fois un peu stable il faut penser à autre chose. Soit investir et être indépendant.
**** *Engagement_agent26 *conciliation_vie *age_32 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_cinq *residence_anonyme

Je suis âgé de 32 ans et père de trois enfants. Je suis dans un shift de 10 jours contre 5 jours de
repos à la maison. Le système mis en place est comme ça vu que le site est très éloigné de la
ville. On a choisi de travailler dans les entreprises minières. C’est ça la réalité des productions
des minerais. Mais à vrai dire c’est un système pas facile à manager. Il va au détriment des
salariés. Notre vie familiale est presque sacrifiée. Nous sommes africains. Mais nous sommes
toujours absents lors des évènements en famille. Ça se comprend encore dans un contexte où
le travail est très difficile à trouver. Mais pénible.
**** *Engagement_agent27 *conciliation_vie *age_38 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_anonyme *residence_kolwezi

J’ai 38 ans et marié. Je vis à Kolwezi depuis que j’avais trouvé ce travail. Et je travaille à
environ 70 kms. Chaque jour on nous prend le matin très tôt vers 4 heures et on rentre le soir.
C’est plus de 3 h de trajet. Parfois nous voulons même rester sur site que de couper le
sommeil chaque jour.
Mais durant la période de Confinement, on nous a obligés de rester au site minier. Pas de
sortie sans autorisation expresse de la direction. Ces temps étaient épuisants. À un moment tu
sens le sentiment de quitter. De désespoir comme si le monde veut tomber sur toi. Mais où
aller. Partout c’est la même situation. Cela a permis à la société de travailler dans une
situation de vovid-19. Entre fermeture momentanée et confinement, je choisis le confinement.
Ça nous a permis de continuer à travailler dur en sacrifiant notre famille quelque part.
**** *Engagement_agent28 *conciliation_vie *age_29 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_quatre *residence_anonyme
j’ai 29 ans et à peine marié. Pas d’enfant biologique, mais je supporte deux enfants avec qui je
vis. Je suis dans le shift de 6 semaines au travail et deux semaines à la maison. Le site de
travail est notre nouvelle adresse. On y passe plus de temps qu’en famille. De ce fait on a créé
des liens entre travailleurs qui sont presque nos frères.
La famille biologique est importante et lorsqu’on fait un mois et demi sans la voir ça pose
problème. Même au niveau conjugal il y a un petit déséquilibre et des disputes. Je ne sais pas
ce que l’entreprise peut vraiment faire pour ça. Peut être construire des camps des agents pas
très loin des sites de travail comme ça nous vivons prêts de chez nous.
**** *Engagement_agent29 *conciliation_vie *age_29 *genre_femme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_trois *residence_kolwezi

je suis une femme âgée de 29 ans. J’ai été engagée célibataire et maintenant je suis mariée et
mère d’un enfant. Normalement mon contrat est de Lubumbashi. Ça veut dire que je suis dans
un shift de trois semaines contre un de repos. Au début c’était un peu facile, mais quand j’ai
eu un enfant cela a posé problème. Je ne pouvais pas amener l’enfant sur site. Alors j’ai
cherché une maison à Kolwezi. Je vais chaque jour très tôt matin et je rentre le soir pour
essayer de m’occuper de mon enfant. Mais je ne sais pas à ce rythme à la longue ce que je
pourrais faire.
**** *Engagement_agent30 *conciliation_vie *age_36 *genre_femme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_cinq *residence_lubumbashi

j’ai 36 ans, femme mariée et mère de 3 enfants. Je travaille ici à Kolwezi, mais ma famille est
à Lubumbashi. Déjà avant Covid nous rentrons seulement le vendredi soir à la maison. Mais
quand Covid est apparu, la société nous a confinés pendant 3 mois. En tant que mère, cela
était insupportable, mais c’est le travail. Sans ça, mais tu vas vivre comment ? À un moment
donné il fallait s’arranger avec les chefs pour sortir un peu et aller voir la famille, mais en
coulisse. Parce que si on vous découvre vous serez mis en quarantaine de 14 jours avant de
rentrer travailler. On recevait une prise de 10 USD par jour, mais par rapport à la chaleur
familiale il n’y a aucune comparaison à faire. Nous avions couru beaucoup de risques dans
nos foyers, mais on se fait mutuellement confiance avec mon mari. Parfois nous étions
démotivés. Pas vraiment un engagement sérieux, on le faisait par routine pour sauver la
société sinon en cas de fermeture, tout le monde allait en pâtir.
**** *Engagement_agent31 *conciliation_vie *age_43 *genre_femme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_quatre *residence_anonyme

j’ai 43 ans. Je suis une femme mariée et mère de deux enfants. Je suis dans le shift trois
semaines au travail et une semaine de repos. Je suis reprochée d’être toujours absente de la
famille. Les enfants et mon mari se plaignent un peu beaucoup, mais c’est pour arriver à
mieux vivre. Lorsque deux parents dans un couple travaillent, le revenu est un peu plus que
lorsque seulement l’homme travaille. Au point de vue financier c’est bien, mais socialement
ça pose quand même de problème dans le couple : éducation des enfants et suivis, affection
maternelle, stabilité du couple, etc. Il faut toute une organisation pour que la famille
fonctionne : bonne, répétiteur, etc. Mais ça ne remplace pas les parents que nous sommes. Si
la société peut nous mettre dans un système de cinq jours au travail et deux jours de repos ça
peut résoudre tant soit peu le problème. Et aussi allonger le congé maternité même à 4 mois
au lieu de trois. Et pour les maris aussi un congé de paternité même d’un mois au lieu de 2
jours.
**** *Engagement_agent32 *conciliation_vie *age_40 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_six *residence_lubumbashi

j’ai 40 ans, marié et père de 4 enfants. J’habite à Likasi, mais je travaille ici à Kolwezi. Mais
je pensais déjà de déménager pour Kolwezi pour réduire la distance. Je suis dans un système
de 42 jours contre 14 de repos. Pendant les six semaines, vous ne rentrez pas à la maison.
Vous êtes au travail et vous faites tout là-bas comme chez vous : manger, se laver, dormir, etc.
Vraiment dans un camp de travail. Les normes safety sont strictes. Tout est règlementé.
Pendant ce temps le seul moyen d’être à la maison c’est le téléphone. Enfin de journée ou très
tôt matin ou à l’heure de la pause ; vous vous connectez pour avoir la situation de la maison.
Mais ça ne remplace pas la présence physique. J’ai encore plus de 25 ans de service et s’il faut
vivre comme ça, c’est éprouvant. On risque d’être infidèle. D’ailleurs certains de nos
collègues se sont mariés presque ici dans le camp. Il faut une solution. Soit venir vive ici et
déménager la famille et que la société accepte de nous transporter chaque jour matin et soir.
**** *Engagement_agent33 *conciliation_vie *age_38 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_anonyme *residence_lubumbashi

je vis à Lubumbashi et je travaille ici à Luisha. Environ quatre-vingts kilomètres. J’ai 38 ans
et marié. Vu que la société n’organise pas de moyen de transport pour Lubumbashi, je reste
dans le camp de lundi à samedi avant-midi. Je rentre chez moi le samedi après-midi et
dimanche soir ou lundi très tôt matin je rentre sur le site. En dehors de la famille
régulièrement, à un moment tu sens le sentiment d’abandon. De désespoir comme si le monde
veut tomber sur toi. Mais où aller. Partout c’est la même situation. Entre chômage et travail, le
choix est clair, on est obligé jusqu’à ce que vienne une autre opportunité peut-être.
**** *Engagement_agent34 *conciliation_vie *age_52 *genre_homme *etatcivil_veuf
*compositionfamiliale_neuf *residence_likasi

je suis veuf et âgé de 52 ans. J’ai six enfants biologiques et deux neveux sous ma charge.
Chez moi c’est à Likasi, mais le travail ici à Kolwezi. Dans notre entreprise le contrat est
signé sous le label de Lubumbashi. Alors je fais trois semaines au travail et une semaine à la
maison. Ça fait déjà huit ans comme ça. Sauf quand je suis en congé annuel, je reste un peu
plus à la maison et je profite d’être avec les miens. Je suis un ancien Gécaminard, cette
société-là savait bien faire les choses. Si tu es muté à Kolwezi, tu ne t’inquiètes pas du
logement, de la famille, de l’école des enfants. Vous déménagez tous avec la famille et les
enfants sont directement admis dans les écoles GCM sans difficulté et les services généraux
organisent les choses. Ça vous permet d’équilibrer famille et travail. Mais les miniers actuels
non. C’est le travail, la production, le rendement. Il faut à un moment donné voir aussi les
aspects humains et les conséquences sur la santé, la famille. Nous sacrifions la famille à cause
du travail. Que notre gouvernement voit un peu cette situation. Que deviendront nos
familles ? L’éducation ? Si la GCM n’avait pas eu des problèmes, je serais resté là-bas toute
ma vie professionnelle.
**** *Engagement_agent35 *conciliation_vie *age_43 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_sept *residence_anonyme
je suis âgé de 43 ans et père de 5 enfants. Je suis dans un shift de 42 jours sur le site minier et
14 jours à la maison. Et depuis que l’ai été engagé il y cinq ans c’est comme ça que je
travaille. C’est un rythme une fois dedans presque pas de temps pour sa famille. Faire six
semaines au travail sans voir sa famille c’est difficile lorsque vous êtes mariés et pères de
famille. C’est presqu’une rupture bien que la technologie permette de nous voir par téléphone.
Ça ne remplacera jamais la présence physique. Nous sommes humains, il y a des besoins
vitaux qu’il faut satisfaire et ça ne peut pas attendre six semaines. Ça devient mécanique.
Nous sommes africains et la famille est très importante. Lorsqu’il y a des événements heureux
ou malheureux, c’est la femme qui vous représente et vous le grand absent qui vient lorsque
tout est déjà passé. J’ai encore beaucoup d’années de travail devant moi, mais est-ce que je
saurais tenir ? Tout le monde préfère un travail qui lui permet de vivre avec sa famille parce
c’est très important pour amortir le stress du milieu professionnel. Parfois le rythme est très
fort, la tension monte comme vous savez c’est un milieu avec les réalités professionnelles.
Tout n’est pas rose. Parfois vous êtes sur les nerfs. En temps normal une fois à la maison tu
partages avec la femme et tu te calme un peu. Mais au rythme où nous sommes, on accumule
et on risque de faire des AVC. C’est courant à notre âge. Je pense qu’il y a lieu de réduire le
temps sur le lieu de travail pour permettre aux agents de respirer et prendre soin de leurs
familles.
**** *Engagement_agent36 *conciliation_vie *age_35 *genre_homme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_cinq *residence_anonyme

Je suis âgé de 35 ans et père de trois enfants. Je suis dans le rythme de trois semaines au site
minier et une semaine à la maison. Et chaque mois c’est comme ça le rythme. Lorsque la
semaine de repos est finie, c’est parti pour trois semaines d’absence de la maison. Il y a
comme une scission avec la famille pendant ce temps. Tu peux sortir du travail où le climat
n’était pas bon et tu te jettes au lit sans appeler la famille. Mais que voulez-vous, c’est le
mode d’organisation dans les entreprises minières actuellement. Les sous-traitants sont tous
dans ce rythme pour ne pas perdre le marché. C’est la règle.
En temps de covid, comme les autres collègues nous avions confiné sur le lieu de travail
pendant quatre mois pour raison de confinement COVID-19. Là c’était encore pire que
maintenant ou avant. La société devait continuer à fonctionner sinon elle fermerait et tout le
monde se retrouverait au chômage. Donc les syndicats nous ont signifié la décision de la
société à prendre ou à laisser, mais où aller ? J’ai accepté de rester. La rupture physique avec
la famille était telle qu’à un moment donné tu as envie d’abandonner. Mais pour faire quoi
après ? La démotivation était là et la fatigue aussi. Mais lorsque l’on pense à la famille, à leur
nourriture et les autres charges, on continue à travailler malgré toute la situation était
mondiale. Noua avions envié nos amis qui travaillent pour eux-mêmes.
**** *Engagement_agent37 *conciliation_vie *age_37 *genre_femme *etatcivil_marie
*compositionfamiliale_cinq *residence_anonyme

je suis une femme mariée et mère de trois enfants et âgé de 37 ans. Je suis dans le shift de 10
jours au travail et cinq jours à la maison. C’est ne pas facile du tout, mais que faire. La vie est
difficile sans travail décent comme chez les miniers où les salaires sont élevés par rapport aux
autres secteurs et réguliers. Ceci nous permet en tant que femme de contribuer de manière
significative aux budgets de la famille. Mons mari est à la maison et son travail est un peu
relax parce qu’il est fonctionnaire. Vous savez combien on touche là-bas et les horaires sont
flexibles. Il s’occupe quand même des enfants : devoir, les amener à l’école et les reprendre.
On se complète quoi.
En temps normal je choisirais de rentrer à la maison chaque jour et être avec ma famille, mais
que faire ? Et aussi j’avais été confinée sur le site minier pendant trois mois. Les conditions
n’étaient pas bonnes pour nous. Donc je devais travailler et accepter la proposition de rester
sur le site. Mais les enfants restés à la maison nous faisaient de la peine. J’étais tenté
d’abandonner pour un temps. Mais si je perds le travail, notre avenir serait encore flou. Non la
famille est très importante et c’est pour la famille qu’on travaille. Sinon pour quoi souffrir ?
**** *Engagement_agent38 *conciliation_vie *age_30 *genre_femme *etatcivil_celibataire
*compositionfamiliale_anonyme *residence_anonyme

je suis âgée de 30 ans et célibataire. Je travaille dans le shift de trois semaines sur le site et
une semaine à la maison. Jusque-là en tant que célibataire ça ne me dérange pas vraiment. J’ai
fait des rencontres d’autres amis qui sont collègues sur site. Ils sont devenus comme ma
seconde famille. Il est aussi vrai que la famille biologique est très importante et elle me
manque vraiment. Mon père, ma mère et mes frères et sœurs. Je suis devenu l’invisible à
toutes les cérémonies et quand je rentre c’est tout le monde qui veut me voir et me faire des
câlins comme si j’étais disparu et je suis maintenant revenu. Oui la chaleur familiale me
manque. Les questions que je me pose actuellement sont que je suis fiancé et que bientôt je
vais me marier. Que sera ma vie ? Ce rythme jusqu’à quel âge ? Je suis encore trop jeune. Je
vais être un mari très absent surtout pour un jeune couple. Je souhaiterais vraiment que le
système soit un peu plus amélioré pour rentrer quand même à la maison régulièrement. De
cette façon-là on peut encore travailler pour très longtemps.

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