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Etonnants Voyageurs

Festival international du livre de Port-au-Prince

«L’encre est ma demeure»


1er-4 février 2012
Fokal • IFH • Babako
Rencontres, lectures, films (entrée libre)
www.etonnants-voyageurs.com

Agoue-Simbi © Frantz Zéphirin. Galerie


Agoue-Simbi Espace
© Frantz Loas
Zéphirin. Galerie Esp

Programme du festival
L’encre est ma demeure
La troisième édition d’Étonnants Voyageurs en Haïti
rend hommage au poète Georges Castera

Nous entendîmes les mots souffler


Sur les étoiles
Le sang est si près
Qu’il suffit d’une fêlure de papier
Si près
Qu’on entend venir la mort
Comme un bruit de mer
Elle portait robe verte

Georges Castera

© Francesco Gattoni

Direction du festival Haïti :


Lyonel Trouillot et Dany Laferrière
Direction exécutive : Emmelie Prophète-Milcé

Direction du festival France : Michel Le Bris


Directrice adjointe : Mélani Le Bris

Service de presse France :


Laurent Delarue, Faits&Gestes
T. 01 53 34 65 84 - laurent.delarue@faitsetgestes.com
Soutiens

J e me réjouis qu’Haïti accueille en cette année


2012 la troisième édition du festival Etonnants
Voyageurs. Cette manifestation marque l’intérêt
porté par les écrivains haïtiens à la jeunesse estu-
diantine, mais aussi à la population haïtienne en
général, car, d’une manière ou d’une autre, c’est
le corps social, dans son ensemble qui peut en ti-
rer profit. Je souhaite la bienvenue à tous ceux et
toutes celles qui ont œuvré pour la concrétisation
de ce projet, et plus spécialement aux écrivains
étrangers qui ont répondu présent.
C’est avec beaucoup de peine que je me rappelle
la deuxième édition qui n’avait pu avoir lieu en
P ort-au-Prince accueillera du 1er au 4 fé-
vrier 2012 Étonnants Voyageurs. Une page
se tourne. Le mauvais sort est sur le point
d’être conjuré. Janvier 2010, février 2012. Paque-
bot infatigable, le célèbre festival de Saint-Malo
raison du séisme dévastateur qui a frappé Haïti mouillera pour la troisième fois dans les eaux tur-
et endeuillé de nombreuses familles en 2010. quoises de la Perle des Antilles.
J’adresse mes plus vives félicitations aux artisans
de ce mouvement littéraire qui prouvent que des Grâce à l’obstination de son Président, Michel Le
choses sont redevenues possibles dans le pays. Bris, grâce à la complicité de Lyonel Trouillot et
Résultant d’un effort conjugué du service de Coo- de Dany Laferrière, grâce au soutien de tous ceux
pération et d’Action culturelle de l’Ambassade de qui ont foi en Haïti, en ses talents, il nous revient
France et du Ministère haïtien de la Culture et de plus fringant que jamais. Ouvert et plus détermi-
la Communication, cet événement culturel témoi- né que jamais à faire la part belle aux littératures
gne de l’importance de la coopération franco-haï- mondes, avec en perspectives des croisements
tienne. Les retombées de cette manifestation qui inédits, des rencontres surprenantes, marque de
favorise des échanges entre écrivains haïtiens et fabrique du festival. Arthur H nous fera peut-
étrangers, ne peuvent être que positives pour la être chanter avec Alain Mabanckou, Franketienne
jeunesse haïtienne et contribuer à une meilleure interrogera pour nous les printemps arabes avec
connaissance du pays à l’extérieur. Yahia Belaskri...
Je me réjouis que cette troisième édition du festival
Etonnants Voyageurs soit l’occasion de mobiliser Avec l’Institut Français d’Haïti, partenaire de cet-
et de motiver environ trois mille élèves à travers te 3e édition haïtienne, je souhaite plein succès à
le pays. Une telle entreprise ne peut que concourir Étonnants Voyageurs. J’invite tous les Haïtiens et
à l’élévation du niveau de l’éducation en Haïti, un Haïtiennes à savourer ce grand cru tant attendu.
rêve si cher au Président de la République, Son Avec jubilation et sans modération.
Excellence, Monsieur Michel Joseph Martelly. Longue vie aux flibustiers des Lettres !

Pierre Raymond Dumas Didier Le Bret


Ministre de la culturre Ambassadeur de France en Haïti
E d i t o s

P arce que Haïti ne com-


mence ni ne finit avec le
séisme du 12 janvier 2010,
les vivants doivent tenir tête au
malheur, faire acte de foi dans
l’avenir qui se construit au pré-
sent ; parce que, pour connaître
les lieux, il convient d’écouter les
voix qui leur donnent sens, les
Étonnants Voyageurs se rendent
en Haïti, Haïti les reçoit pour
discuter ensemble des mille états
du monde ; parce que la littéra-
ture est un jeu trop sérieux pour
l’abandonner aux seuls écrivains,
il convient d’ouvrir la discus-
sion à un public très large, aux
écoliers et aux étudiants haïtiens
en particulier ; parce que, si écrivains nous sommes, l’encre est notre
demeure, il convient de saluer ceux qui ont fait, par voie d’encre et
de mots, métier de veilleur et de passeur, l’édition 2012 d’Étonnants
Voyageurs Haïti rend hommage au poète haïtien Georges Castera ;
parce que la littérature et les arts s’accrochent paradoxalement au réel
en le débordant, les débats porteront sur l’écriture en sa dimension
formelle et sur ce dont elle s’inspire et ce à quoi elle renvoie, dans la
solitude de l’atelier de l’écrivain et hors de l’atelier où prennent corps
des enjeux de vie ; parce que, enfin, si mondialisation il y a dans des
formes souvent sauvages, elle oblige, en contre, à des formes plus
humaines de connexion, de rencontres, mettant à égalité, dans leur
multiplicité, réalités, mots et rêves… Cette édition 2012 du festival
Étonnants Voyageurs Haïti est un pari à la fois contre la caricature
qu’on pourrait dessiner d’un pays mal connu, et contre la fermeture
sur soi de toute parole, de tout lieu, et l’illustration du pari d’un dialo-
gue possible, déjà par les arts, du « tout monde », c’est-à-dire de tous
ces mondes qui font le monde…
Une journée sera consacrée aux rencontres scolaires qui auront lieu
dans dix villes d’Haïti : Port-au-Prince, Les Cayes, Jacmel, Hinche,
Cap Haïtien, Gonaïves, Jérémie, Limbé, Verrettes, Port-de-Paix. Les
écrivains se rendront dans les écoles, à raison de deux rencontres par
groupe d’écrivains. Cette journée scolaire est réalisée avec la compli-
cité des Alliances françaises et des établissements scolaires partenaires
du festival et concernera un total de 3000 élèves.

Lyonel Trouillot
Directeur du festival
U ne vie d’encre. C’est le poète Georges Castera qui m’a rap-
pelé la puissance de l’encre. Et je me suis tout de suite vu,
seul, sur une petite île entourée d’encre. Quelques arbres
fruitiers çà et là. C’est la même encre qui coule des livres que j’ai lus et
de ceux que j’ai écrits. J’aurai donc passé une bonne partie de ma vie
à barboter dans cette encre qui me fait penser au café. Son odeur me
chatouille le nez jusqu’à cet éternuement qui oxygène mon esprit. Sa
couleur se confond avec la nuit. Je sais bien que pendant ce temps-là
d’autres nagent dans leur propre sang. Je n’y peux rien si je n’arrive
pas à changer l’encre en sang, ou le contraire. Une vie à lire et à écrire.
Cela a-t-il un sens ? Je ne le sais. C’est dans ce puits de liquide sombre
que j’ai plongé la tête la première, il y a si longtemps déjà. Les premiè-
res lectures sous les draps, à Petit-Goâve. Les rencontres brûlantes,
à Port-au-Prince, avec ces poètes qui ont illuminé mon adolescence.
Les nuits passées à chercher ma musique en frottant vivement les
phrases les unes contre les autres – la vieille technique qui permet
de faire du feu en forêt. Et le premier maigre récit qu’on trouve sous
l’oreiller, au matin, comme la rose de Coleridge. Puis l’exil et le long
tunnel de l’écriture à Montréal. Ce fleuve d’encre et d’angoisses. Mon
cas n’est pas unique car, pour tout écrivain, il y a une mer d’encre
à traverser et cette petite musique à trouver. Ce n’est qu’après cela
qu’on peut commencer à discuter.
Dany Laferrière,
Co-directeur du festival

N
ous nous l’étions juré, avec Dany Laferrière
et Lyonel Trouillot, dans Port-au-Prince en
ruines, avant de nous séparer : ce festival Éton-
nants Voyageurs que le tremblement de terre
du 12 janvier 2010 venait d’empêcher, nous le remonterions
aussitôt que possible. Nous l’avons fait, d’abord, à Saint-
Malo dès le mois de mai suivant, avec tous ceux qui auraient
du se retrouver à Port-au-Prince. Les troubles politiques,
le choléra, nous ont obligés à différer notre retour en Haïti
– et c’est à Saint-Malo encore, au printemps dernier, que
nous sommes de nouveau retrouvés. Mais nous étions-nous
quittés, tout ce temps ? Nous serons donc, enfin, de nouveau
ensemble à Port-au-Prince du 1er au 4 février 2012. Grâce
à la solidarité de tous nos partenaires : qu’ils en soient ici
remerciés. Et avec, comme on l’imagine, une énorme émo-
tion. Il est en l’homme une dimension poétique qui le fonde
en son humanité, donne sens à son existence, une dimen-
sion sans laquelle il n’est pas de construction, ou de recons-
truction, possible — dont témoignent magnifiquement
les créateurs en Haïti. Quatre jours, donc, de rencontres,
projections, spectacles, pour en témoigner.
Michel Le Bris,
Co-directeur du festival
Province
Le festival dans les régions d’Haïti : ensemble, durant une journée, par groupe de 2 ou
3, les invités haïtiens et non haïtiens, se rendent dans les Alliances françaises et dans
les lycées de Cayes, Jérémie, Jacmel, Port-de-Paix, Cap Haïtien, Limbé, Les Gonaïves...
dans le CLAC de Verrettes, à la bibliothèque Georges Castera du Limbé, et à Hinche
chez les frères de Pandiassou.

Cap Haïtien-Limbé : Gonaïves :


Rencontres avec Henry KENOL Rencontres avec Jean-Euphèle MILCÉ
et Sami TCHAK à l’Alliance française et Michel VÉZINA à l’Alliance française
du Cap et à la Bibliothèque Georges et dans un établissement scolaire.
Castera de Limbé.
Verrettes :
Port-de-Paix : Rencontre avec Jocelyne SAUCIER
Rencontres avec Kébir AMMI et Inéma JEUDI au CLAC, avec
et Louis-Philippe DALEMBERT la participation d’un établissement scolaire.
à l’Alliance française et dans
un établissement scolaire. Hinche :
Rencontre avec Kettly MARS
Jérémie : et Régis DEBRAY chez les frères
Rencontres avec Josaphat Robert LARGE de Pandiassou, avec la participation
et Léonora MIANO à l’Alliance française d’un établissement scolaire.
et dans un établissement scolaire.
Jacmel :
Les Cayes : Rencontres avec Dominique BATRAVILLE,
Rencontres avec Dany LAFERRIÈRE Jean-Marie BLAS de ROBLÈS à l’Alliance
et Hubert HADDAD à l’Alliance française et dans un établissement scolaire.
française et dans un établissement scolaire.
Scolaires
Le jeudi 2 février et le vendredi 3 février, 20
auteurs vont à la rencontre des élèves de
10 collèges et lycées de Port-au-Prince qui
inviteront chacun 2 à 3 établissements.

Jeudi 2 février Vendredi 3 février


(9h am-12h pm) (9h am-12h pm)
• Centre d’Etudes Secondaires • C. C. F (Port-au-Prince) :
(Port-au-Prince) : Rencontre avec Anthony PHELPS
Rencontre avec Yahia BELASKRI et Emmelie PROPHÈTE
et Georges CASTERA
• Sainte Rose de Lima :
• Institution La Sève Rencontre avec Alain MABANCKOU
(Plaine du Cul-de-Sac ): et Jean-Euphèle MILCÉ
Rencontre avec Ernest PÉPIN
et Inéma JEUDI • Saint-Louis de Gonzague (Delmas) :
Rencontre avec Léonora MIANO
• L’Excellence et Dany LAFERRIÈRE
(Thomassin)
Rencontre avec Yvon LE MEN • CUC (Delmas):
et Christophe CHARLES Rencontre avec Michel VEZINA
et James NOEL
• Cours Privé Edmé
(Pétion Ville ): • Lycée Alexandre Dumas
Rencontre avec Michel LE BRIS (Bourdon) :
et Makenzy ORCEL Rencontre avec Sami TCHAK
et Évelyne TROUILLOT
• Collège Dominique Savio
(Pétion Ville ):
Rencontre avec Régis DEBRAY
et Gary VICTOR
B a b a k o
Mercredi 1er février Jeudi 2 février

• 11h00 am • 10h30 am
Carte blanche à Frankétienne Du poétique en temps de crise
Animé par Maette Chantrel. Avec Emmelie Prophète, Jean-Marie Blas de Roblès,
Anthony Phelps, Marc-Endy Simon.
Animé par Bonel Auguste.

Quand un monde bascule, et avec lui nos re-


pères, qu’un autre s’annonce, dont nous ne
savons rien, ce sont les artistes, les poètes, les
écrivains, qui nous donnent à voir l’inconnu
du monde, lui donnent un visage, nous le
rendent habitable – et jamais mieux qu’en ces
périodes s’affirme le besoin de fictions, le be-
© Francesco Gattoni
soin de poèmes.

Le géant des lettres haïtiennes, auteur du pre- • 11h45 am


mier roman en créole haitien Dezafi (1975) Québec-Haïti, francophonies
est à la fois enseignant, chanteur, comédien, des Amériques
dramaturge, peintre et écrivain, membre fon- Avec Rodney Saint-Eloi, Jocelyne Saucier,
dateur du mouvement du Spiralisme. Auteur Michel Vézina. Animé par Roody Edmé.
d’une œuvre-cri totalement originale, d’une
invention verbale vertigineuse, initiateur du
“mouvement spiraliste” qui rassemble en lui • 3h45 pm
dirait-on toute l’âme haïtienne : nous sommes Dictatures
ici au point où rêve et réalité, se rencontrant, Avec Yahia Belaskri, Sami Tchak, Kettly Mars,
entrent en incandescence, quand grondent Evelyne Trouillot. Animé par Nadève Ménard.
encore les forces premières du chaos, à la
naissance du monde, et que prend forme peu
à peu en nous la lave en fusion des grandes • 5h00 pm
mythologies… Transfrontières
Avec Régis Debray, Léonora Miano,
Dany Laferrière, Kebir Ammi, Louis-Philippe
Dalembert. Animé par Maette Chantrel.

Ils disent le douloureux télescopage des cultu-


res, le fait d’avoir à vivre en soi ces multiples
appartenances et ces déracinements. N’est-ce
pas le pouvoir de la littérature, que de « mettre
en musique » à travers des fictions ces voix
multiples autour de soi, en soi ? La promesse,
dès lors, d’un « âge d’or » du roman pour le
XXIe siècle naissant ?
B a b a k o
Vendredi 3 février Samedi 4 février

• 11h15 am • 12h15 pm
Printemps arabes Habiter un lieu
Avec Jean-Marie Blas de Roblès, Yahia Belaskri, Avec Yanick Lahens, Emmelie Prophète, Josaphat-
Régis Debray, Kebir Ammi., Lyonel Trouillot. Robert Large, Yvon Le Men.
Animé par Maette Chantrel. Animé par Nadève Ménard.

Quel regard les écrivains portent-ils sur les On entend « reconstruction », « premières ur-
événements qui ont secoué le monde arabe gences », mais qu’est-ce que c’est, « habiter un
au printemps 2011 ? L’écrivain, l’intellectuel lieu » — et comment se reconstruit-on ? On
a-t-il un rôle à jouer ? Comment dire le mon- habite d’abord poétiquement le monde, nous
de qui vient ? Témoigner, combattre sans se disent tour à tour les écrivains haïtiens. Com-
faire le porte-voix d’une idéologie ? Faire du ment parler de reconstruction, si ce ne sont
chaos du monde la matière de son œuvre, et pas les Haïtiens eux-mêmes qui réinvestissent
le mettant en forme, de le rendre habitable, leur espace ?
et lui donner une voix ? Trouver la « bonne
distance » ?

• 2h00 pm • 2h30 pm
Littérature sans Frontières Culture Vive
Une émission RFI de Sophie Ekoué, Une émission RFI de Sophie Ekoué, enregis-
enregistrée en public trée en public
Avec Gary Victor, Georges Castera Avec Michel Le Bris, Lyonel Trouillot,
et Louis-Philippe Dalembert Dany Laferrière, Arthur H

• 5h00 pm • 4h00 pm
Noirs sanglots Nouvelles Voix
Avec Alain Mabanckou, Léonora Miano, Avec Makenzy Orcel, Coutechève-Lavoie Aupont,
Sami Tchak, Jean-Euphèle Milcé, Louis-Philippe Inema Jeudi, Marc-Endy Simon, Henry Kenol.
Dalembert. Animé par Maette Chantrel. Animé par Roody Edmé.
Dans son dernier livre intitulé «Le sanglot de
l’homme noir», Alain Mabanckou s’interroge : • 5h15 pm
«Qu’ont en commun un Antillais, un Sénéga- Du créole à la créolité
lais, et un Noir né dans le Xè arrondissement, Dominique Batraville, Ernest Pépin, Claude Pierre,
sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d’être Rodney Saint-Eloi. Animé par Bonel Auguste.
constamment réduits ? [...] Qui suis-je ?».

Espace Librairie à Babako


Tous les jours à Babako, retrouvez
les livres des auteurs sur les stands
de Communication plus et des
Presses nationales.
I F H
Mercredi 1er février Vendredi 3 février
• 6h30 pm • 10h00 am
«L’encre est ma demeure» Du poétique en temps de crise
Hommage à Georges Castera Avec Hubert Haddad, Yvon Le Men,
Avec Jean Coulanges, Lyonel Trouillot, Georges Castera et Jocelyne Saucier.
Bonel Auguste, Syto Cavé, Claude Pierre. Animé par Bonel Auguste.
Animé par Lyonel Trouillot.
Quand un monde bascule, et avec lui nos re-
Poète, homme de théâtre, dessinateur, éditeur, pères, qu’un autre s’annonce, dont nous ne
membre fondateur de l’association des écri- savons rien, ce sont les artistes, les poètes, les
vains haïtiens, militant poétique infatigable, qui écrivains, qui nous donnent à voir l’inconnu
n’a jamais séparé son travail d’écriture et son du monde, lui donnent un visage, nous le
engagement, est une des grandes figures de la rendent habitable – et jamais mieux qu’en ces
scène littéraire haïtienne contemporaine. périodes s’affirme le besoin de fictions, le be-
soin de poèmes.
Jeudi 2 février

• 6h30 pm
Rythme, sons, images, silence :
la force magique des mots
Arthur H, Alain Mabanckou,
Dany Laferrière, Michel Le Bris.
Animé par Michel Le Bris

Et si la littérature était cela même : faire trem-


bler le mot écrit, faire surgir au cœur de l’écrit
ce qui fait la force même de l’oralité ?
I F H
Samedi 4 février
• 10h00 am
Journalisme et littérature
Avec Dany Laferrière, Hubert Haddad, Christophe
Charles, Dominique Batraville, Gary Victor.
Animé par Nadève Ménard.

Suite au Séisme de 2010, pourquoi les écri-


vains haïtiens ont-ils pris la plume pour
contrer la parole des journalistes ?

• 11h00 am
Pourquoi se raconte-t-on des histoires ?
Avec Jean-Marie Blas de Roblès, Jocelyne Saucier,
Ernest Pépin, Hubert Haddad. Animé par Maette
Chantrel.

Pourquoi, depuis toujours, en tous lieux, dans


toutes les cultures, nous racontons-nous des
histoires ? Récits, romans, contes, légendes,
nous naissons dans le bruissement de mille
histoires, par elles, nous habitons le monde,
• 6h30 pm
elles nous sont tout à la fois notre demeure, Arthur H «L’Or noir»
et un chemin vers le dehors. Elles ne sont pas lecture musicale
vraies, pourtant, ces histoires, réductibles à un
« message » ou une « information » — pas plus Création musicale : Nicolas Repac/Mise en
d’ailleurs qu’elles ne sont « fausses, mensonges, espace : Kên Higelin/Montage texte : Nadine
puissance de tromperie ». Elles disent quelque Eghels
chose de nous-mêmes et du monde quelque « Black gold, l’or noir, l’exploration du
chose qui ne peut pas être dit autrement. Dire sexe, du sens, du sens lié à la sensualité,
l’inconnu du monde qui vient, lui donner un du contact si ressourçant avec l’âme et la
visage, un langage : tel est peut-être le privilège beauté de la nature et du corps, l’oppres-
et la responsabilité des artistes, des écrivains, sion intérieure et la libération intérieure,
des raconteurs d’histoires. Puisque nous fic- le grand métissage mondial, la perte de
tionnons le monde, pour pouvoir l’habiter… l’identité ancienne et le rêve d’une nou-
velle, tout cette floraison poétique et phi-
losophique si actuelle, si juste dans les
désirs qu’elle soulève. Pour moi la poé-
sie noire de Aimé Césaire jusqu’à Dany
Laferrière, du Sénégal à Haïti, c’est un
miroir précieux qui me recentre, qui me
reconnecte. J’ai essayé de trouver le son
et le rythme de ces mots et de m’effacer
derrière leur musique. » Arthur H.
F o k a l
Mercredi 1er février

• 12h00 pm • 3h00 pm
«La montée au ciel» «Parcours : Ernest Pignon-Ernest»
(Stéphane Breton, Films d’Ici - Serge Lalou / (Patrick Chaput & Laurence Drummond, Plaisir
ARTE France / musée du quai Branly, 2008, 52’) d’images, 2009, 51’)

Au creux d’une vallée du Népal, au bout d’un A l’appui des images, dessins, photos, extraits
chemin usé par tant de siècles et tant de pieds, de films, réalisés depuis ses premières inter-
se trouve un village de brahmanes : merde ventions dans les années 1970 jusqu’aux plus
à tous les coins de rue, pureté des coeurs, récentes à Soweto, Alger, Brest, et à Ramal-
éblouissement. Deux vieux bergers mélanco- lah en 2009, Ernest Pignon-Ernest raconte et
liques et grognons, accompagnés parfois d’un éclaire le « Parcours » singulier qu’il mène dans
garçon à la belle innocence, vivent là et vont l’art contemporain. Ernest Pignon-Ernest in-
pousser leurs bêtes en chantant sur les pentes tervient, depuis des années, sur les murs des
les plus désolées. villes avec des images : dessins originaux au
crayon et à l’encre, ou sérigraphies multipliées
• 1h00 pm à des centaines d’exemplaires, qu’il colle, de
Le lyrisme de l’ordinaire nuit, en des lieux très précisément choisis.
Avec l’ethnologue cinéaste Stéphane Breton.
Animé par Michel Le Bris. • 4h00 pm
Ethnologue et réalisateur de films documen- Rencontre avec Ernest Pignon Ernest
taires, Stéphane Breton est spécialiste des so- Avec Ernest Pignon-Ernest et Michel Le Bris.
ciétés de Nouvelle-Guinée et maître de confé- Début 1970, Ernest Pignon Ernest commen-
rence à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences ce à apposer des images peintes, dessinées,
Sociales, où il enseigne l’anthropologie et le sérigraphiées, sur les murs de lieux symbo-
cinéma documentaire. Ses films proposent liques pour provoquer des « anachronismes
un voyage intérieur, loin de l’exotisme facile signifiants », en quête d’interactions, de ren-
et des images standardisées. Le réalisateur ob- contres, avec le lieu comme avec les passants,
serve le monde dans ce qu’il a de plus familier dont la photographie gardera la mémoire. Un
en « regardant lentement les petites choses », immense artiste, qui avait enthousiasmé le pu-
au Nouveau Mexique, à Paris au Kirghistan blic, lors du dernier festival Étonnants Voya-
comme dans la forêt de Nouvelle-Guinée. geurs à Saint-Malo. Sa venue à Port-au-Prince,
où tant d’artistes ont fait, eux aussi, de la rue
leur palette, sera un événement.
F o k a l
Jeudi 2 février

• 11h00 am en lumière la vie d’un quartier d’artistes au


Produire en résidence milieu d’une ville sans sujet intéressant mis à
Avec James Noël, Francesco Gattoni, part l’omniprésence des ONGs, le spectacle
Julien Delmaire, Georges Castera, Yahia Belaskri, du palais cassé et la mise à mort des petites
Pascale Monnin révolutions du dimanche. Ce documentaire
pose d’emblé la question essentielle du rap-
port entre l’art et la survivance.
• 12h00 am
D’un art à l’autre
Avec : Alain Mabanckou, Léonora Miano, • 3h30 pm
Syto Cavé. Animé par Maette Chantrel. Art et survivance
Avec Frantz Zéphirin, Gary Victor, Jean-Euphèle
Milcé, Jean-Hérard Céleur, André Eugène et
• 3h00 pm Makenzy Orcel
«Eloge de l’underground»

Jean-Euphèle Milcé et Romel Célestin, 2012


Port-au-Prince est un grand désespoir perdu
dans la polyphonie : hurlements, pas désac-
cordés en course folle, klaxons, lourdes invo-
cations de Jésus. La Grande Rue brasse tout
l’informel de la république depuis que les bel-
les enseignes et les bordels ont émigré un peu
plus haut, à Petion-Ville. A la sortie sud de la
« Grande-Rue », dans le bloc entre la Rue Cha-
reron et la Rue Joseph Janvier, une bande de
plasticiens s’organisent en communauté d’ar-
tistes et transforment la communauté en mu-
sée à ciel ouvert. Tout le quartier, tout âge et
tout sexe confondus, récupère, découpe, tape,
colle, dessine l’avenir et la vie supportable.
Pour faire résonance de la notoriété du quar-
tier et des résonnances du Ghetto biennale de
2009 et 2011, le film prend le parti de mettre
F o k a l
Vendredi 3er février

• 12h30 pm • 4h00 pm
Rencontre «Pourquoi je viens en Haïti» Une question de Regard
Avec François Marthouret, Ernest Pignon Ernest, Avec Stéphane Breton, Michel Le Bris, Lyonel
Arthur H. Animé par Roody Edmé. Trouillot, Ernest Pignon-Ernest et Regis Debray.
Comment dire l’autre ? Comment s’approcher
• 3h00 pm de lui, dialoguer avec lui, sans le chosifier en
«Nuages apportant la nuit» «objet d’étude», ni le réduire à soi ? «Le sauva-
(Stéphane Breton, Les Films d’ici, 2007, 30’) ge, ça n’existe pas» déclare tout net Stéphane
Breton, ethnologue singulier et grand cinéas-
te, qui de film en film développe une œuvre à
part. Une question de regard. En quête de ce
point de réversibilité entre le Même et l’Autre,
le Dehors et le Dedans, si difficile à penser,
mais éprouvé si violemment, qui toujours
nous appelle et nous précipite indifférem-
ment par les chemins et par les livres…

• 7h00 pm
Soirée lecture de François Marthouret et
«Un homme marche, ou alors, au contraire, Magali Comeau Denis
c’est moi qui marche. Bon, d’accord. Est-ce
le jour ou bien la nuit ? Aucune idée. On di-
rait une forêt obscure et froide. Une forêt,
vraiment ? Et où se trouve-t-elle ? Ou plutôt,
moi, où suis-je ? Et eux, qu’est-ce qu’ils foutent
là ? Ça ressemble comme deux gouttes d’eau
à un pays lointain. Lequel ? Celui qui ressem-
ble comme deux gouttes d’eau à un rêve que
je suis en train de faire. Ah bon. Quelqu’un
marche, et c’est moi, et la route est longue, et
la nuit tombe.» Montage de photos en noir et
blanc d’une tribu et de la forêt brumeuse de
Nouvelle-Guinée, le film compose un conte
mystérieux et féérique où la voix de l’ethno- © Gael Le Ny
logue se laisse aller au souvenir d’impressions Magali Comeau-Denis et François Marthouret
rêveuses ou drolatiques. On y suit un voyageur ont conçu une soirée de lectures des œuvres
traversant la jungle, dont on ne sait rien, si ce des auteurs invités du festival. Sur invitation
n’est qu’il transporte une chaise car il a prévu à retirer à la Fokal.
de s’asseoir de temps en temps…
Salué par Tahar Bekri et par AUPONT

Invités Frankétienne qui voit en lui


l’un des « premiers écrivains
Coutechève Lavoie
Partances (Rivarticollection,
philosophes de la littérature 2009)
créole », Bonel Auguste est
AMMI Kebir M. bibliothécaire et animateur
Mardochée (Gallimard, 2011) culturel à Port-au-Prince. Sa
poésie dit l’angoisse existen-
tielle, questionne l’espace, le
temps, la mort, la mémoire et
la sensualité des corps amou-
reux.
« Poète des Encres Têtues »
ARTHUR H. comme il se dénomme lui-
L’or noir, récital poétique même, il est également nou-
velliste et diseur. En 2007, il
se produit devant un public
Partagé entre plusieurs appar- à Port-au-Prince, lors de la
tenances culturelles nationales commémoration du cente-
ou linguistiques, Kebir Ammi naire de Jacques Roumain.
se joue des frontières et ne se Avec d’autres poètes et co-
reconnaît qu’une seule patrie : médiens de sa génération,
«celle des mots et de la litté- il a créé La Compagnie Du
rature». Son œuvre confronte Virage. Partances est son pre-
l’Histoire avec les probléma- mier recueil.
tiques des sociétés actuelles, à
travers le portrait de person- BATRAVILLE Dominique
nages historiques. Après Les L’Archipel des hommes sans os
Vertus immorales en 2010, son (Riveneuve, 2012)
dernier roman, véritable récit Artiste phare de la scène mu-
d’aventures de l’ambigu Char- sicale française, ce chanteur
les de Foucauld, explore avec compositeur revendique une
son héros déguisé en rabbin forte influence des cultures
le Maroc du XIXè siècle alors noires des Amériques, dé-
interdit aux chrétiens. couvertes à l’adolescence. Ses
albums nous entraînent tour
AUGUSTE Bonel à tour dans des ambiances
Dève lumineuse (Henri Des- feutrées ou alors des rythmes
© Gael Le Ny

champs, 2007) dansants et disco, toujours mâ-


tinés d’une forte sensualité. En
2009, Arthur H, le temps d’un
hommage à Edouard Glissant, Né à Port-au-Prince, il se dé-
prête sa voix caverneuse aux clare poète dès l’adolescence.
images flamboyantes du Cahier Après des études en Europe,
d’un retour au pays natal d’Aimé il revient en Haïti à la chute de
Césaire. Naît alors l’idée de ce Jean-Claude Duvalier. Depuis,
récital poétique avec Nicolas il mène de front une activité
© Gael Le Ny

Repac, conçu comme «une es- littéraire d’auteur, poète et cri-


pèce de grand conte très mys- tique, et une carrière d’acteur.
térieux». Ses textes et poèmes explo-
rent les thèmes des espaces d’une vallée du Népal, dans un
insulaires, des mondes créoles village de brahmanes, auprès
et méditerranéens ainsi que de deux vieux bergers mélan-
l’absurde, la folie, le comique coliques et grognons...
et la lumière parfois joyeuse
de son île natale. Son dernier CASTERA Georges
recueil rassemble 10 nouvel- Les Cinq lettres
les inscrites dans l’imaginaire (Mémoire d’encrier, 2012)
caribéen et créole.

BLAS DE ROBLÈS
Jean-Marie

© Francesco Gattoni
La Mémoire de riz (Zulma,
2011)
critique empreint d’un pro-
fond humanisme sur l’histoire
de l’Algérie et de ses rapports
avec la France. Son dernier ro-
man évoque trois destins tra- Grande figure de la littérature
de ce pays, il est l’un des initia-
© M. Diedisheim

giques de personnages qui ont


décidé de se tenir à distance teurs de la modernité poétique
des violences religieuses. haïtienne et membre fondateur
de l’Association des écrivains
BRETON Stéphane haïtiens. Poète, dessinateur et
La montée au ciel (Les Films directeur littéraire aux éditions
Il publie son premier livre au d’Ici, 2010) / Nuage apportant Mémoire, il a publié plus de
Brésil, un recueil de nouvel- la nuit (Les Films d’ici, 2007) quinze recueils de poésie créole
les errant aux frontières du et huit de poésie française. En
fantastique et du mystique : 2006, il a reçu le Prix Carbet de
La mémoire de riz, (prix de la la Caraïbe et, en 2007, l’Ordre
nouvelle de l’Académie Fran- National Honneur et Mérite.
çaise). Il parcourt ensuite le « Poète moderne et engagé,
monde au grée de mutations dialoguant avec les grandes
professionnelles avant de dé- démarches poétiques du XXè
cider de se consacrer à l’écri- siècle, il est aussi celui qui nous
ture. En 2008 paraît Là où les a amenés au plus près des écri-
tigres sont chez eux, au terme de tures croisées qui font les liens
10 années de recherches et entre les peuples », écrit Lyonel
d’écriture. Une ode à la folie Ethnologue, maître de confé- Trouillot en 2006 en préface à
créatrice saluée et récompen- rence à l’Ecole des Hautes L’encre est ma demeure.
sée par de nombreux prix. Etudes en Sciences Sociales, il
enseigne l’anthropologie et le CELEUR Jean Hérard
BELASKRI Yahia «Mon travail revêt un carac-
cinéma documentaire. Il a
Si tu cherches la pluie, elle vient d’en tère social [...] Je vis dans une
vécu plusieurs années chez les
haut (Vents d’Ailleurs, 2010) réalité confrontée au quoti-
Wodani de Nouvelle-Guinée.
Pour ce journaliste algérien dien à la pauvreté. C’est l’es-
Ses films proposent un voyage
installé en France depuis sence de mon art.» Il expose
intérieur, loin de l’exotisme
1988, écrire est un acte de depuis 1998, en Haïti et dans
facile et des images standar-
liberté. Par ses articles, essais le monde entier.. Avec André
disées. Son dernier documen-
et nouvelles, il pose un regard Eugène il a fondé le collectif
taire nous emmène au creux
en français. Il réalise aussi Son dernier roman, tendre et
des mises en scènes des œu- grave, dresse le portrait d’un
vres d’autres auteurs, tels que expatrié français et de son
Simone Schwarz-Bart (Ton domestique noir, rattrapés
beau capitaine), Ina Césaire dans la jungle africaine par les
(Rosanie-Soleil) et Claude In- relents du racisme colonial.
nocent (Ce fou d’empereur).
DEBRAY Régis
COMEAU-DENIS Du bon usage des catastrophes
Magali (Gallimard, 2011)
Ancienne ministre de la
Atis Rezistans qui s’emploie culture, coordonnatrice de la

© C.-Hélie-Gallimard
former d’autres artistes dans troupe de théâtre Hervé De-
le quartier de la Grand Rue. nis, elle est aussi comédien-
ne. Elle a incarné le rôle de
CHARLES Christophe Claire, dans l’adaptation de
Poèmes d’amour fou (Choucoune, Amour de Marie Vieux Chau-
2011) vet, celui de Thérèse dans
Ce normalien né en 1951 celle de Thérèse en mille mor- Né en 1940, il est his-
est une figure incontour- ceaux de Lyonel Trouillot, ou torien, écrivain, créateur
nable des lettres haïtiennes. encore celui de la Nina (per- de la médiologie, connu
Écrivain prolifique, critique, sonnage de Jacques Stephen aussi pour son engagement
poète et publiciste, il compte Alexis) dans le spectacle Nuit politique en Amérique latine.
près d’une centaine de livres vorace. À l’occasion du festi- En 2003, le Président Chirac
à son actif. En 1978, il fonde val, elle proposera la lecture lui confie le soin de rédiger
les éditions Choucoune qui de textes d’auteurs étrangers un rapport sur les relations
publient de jeunes talents et invités. franco-haïtitennes. Haïti, ce
rééditent les œuvres de pion- pays «où l’on parle, écrit une
niers de la littérature haïtien- DALEMBERT langue, peint des tableaux, fait
ne. Il est aussi à l’origine des Louis-Philippe de la musique, et raconte des
collections « Les classiques Noires Blessures (Mercure de histoires comme on aimerait
expliqués » et « Les classiques France, 2011) en entendre, en lire, en voir
d’Haïti » destinées à la jeunes- plus à Paris. » Régis Debray
se scolaire et universitaire. est président de l’Institut
européen en sciences des re-
CAVE Syto ligions et membre de l’Acadé-
Une rose rouge entre les doigts mie française.
(Zellige, 2011)
© Gael Le Ny

DELMAIRE Julien
Xylographies (L’agitée, 2009)
Ses poèmes font voyager
l’auditoire dans un univers
Une des voix majeures de la captivant que vient éclai-
littérature caribéenne. Ses ro- rer une langue riche qui se
mans se font l’écho d’une vie nourrit autant d’argot que de
vagabonde qui l’a tour à tour classicisme. Auteur de deux
mené à Paris, Rome, Jérusa- recueils de poésie, il a égale-
lem, Kinshasa... Prix Casa de ment écrit plusieurs pièces
Las Americas (2008) pour de théâtre. Il est actuellement
Syto Cavé est l’auteur de Les dieux voyagent la nuit, il est en résidence d’artistes «Les
plus d’une douzaine de piè- fait Chevalier de l’Ordre des Passagers des Vents» à Port-
ces de théâtre, en créole et Arts et des Lettres en 2010. Salut.
EUGENE André vres est ancrée dans l’histoire
Sculpteur contemporaine de l’île. Une
étrange cathédrale dans la graisse
des ténèbres, publiée cette an-

© E.Alimi/Opale
née, est une pièce de théâtre
parlant de façon quasi prémo-
© Gael Le Ny

nitoire (écrite en nov. 2009) de


la terrible catastrophe qui allait
ravager la terre haïtienne sou- et à la débrouille dans les
mise “aux déglingailles épilep- marges de Paris. Loin du res-
tiques démentielles”. Franké- sassement journalistique, son
Eugène est né en 1959, à écriture élégante et poétique
tienne l’a jouée au festival de
Port-au-Prince. Avec Jean- bouleverse, et donne au récit
Hérard Céleur il a donné Saint-Malo en mai 2010.
de cette errance de Kaboul à
naissance au collectif des Paris une portée universelle.
artistes de la Grand-Rue. Il GATTONI Francesco
a d’abord exercé une acti- Silencieuses Odyssées (Jean-Paul
Rocher, 2011) JEUDI Inéma
vité de maçon. Puis, inspiré
Né à Rome, il commence sa Gouyagd legede (Atelier du Jeudi
par l’énergie créative de son
quartier, il étudie la sculpture carrière comme photographe Soir, 2010)
traditionnelle sur bois. «Il y portraitiste de presse. Il a
avait toujours quelque chose immortalisé quelques grands
à voir chez moi, les ensem- noms de la littérature mon-
bles de carnaval, des artis- diale, mais tire aussi le portrait
tes et le vodou tout autour. d’anonymes. Contre «l’aridité
Cela m’a donné envie de me des chiffres» que l’on évoque
lancer dans une carrière de quand on parle de l’immigra- Poète et journaliste haïtien,
sculpteur.» Il mêle les féti- tion, il publie un assemblage coordonnateur du centre
ches à une vision futuriste de textes de José Manuel culturel ARAKA, il est aussi
héritée de MTV. Il expose Fajardo et de ses propres pho- l’auteur d’un recueil de poè-
depuis 1998, en Haïti et dans tos qui retrace et rend visible mes en créole très remarqué,
le monde entier. les «silencieuses odyssées» des dont certains textes ont déjà
migrants. Il est actuellement été mis en musique.
FRANKÉTIENNE en résidence aux «Passagers
Clavier de sel et d’ombre (Vents des Vents» de Port-Salut. KENOL Henry
d’ailleurs, 2012) / Une étrange Le désespoir des anges (2009)
cathédrale dans la graisse des ténè- HADDAD Hubert Il fait parti des membres fon-
bres (Vents d’ailleurs, 2012) Opium Poppy (Zulma, 2011) dateurs de l’Atelier du Jeudi
Rendre sa “place cardinale à Soir, dédiée à la création et à
l’imaginaire”, tel est depuis les la diffusion de la littérature en
années 1990 le credo d’Hu- Haïti. Le désespoir des anges est
bert Haddad. Ce polygraphe, le récit noir et cru du destin
né en 1947 à Tunis, vit habité d’une jeune fille devenue la
© Gael Le Ny

par l’écriture, seul moyen se- compagne d’un chef de gang.


lon lui de “s’approcher du L’auteur plonge dans l’univers
mystère et de la fulgurance du des gangs sur lequel il a en-
monde.” Dans Opium Poppy, il quêté dans des conditions très
Géant des lettres haïtiennes, à s’empare d’un sujet d’actualité difficiles. Sous la pression des
la fois poète, dramaturge, ro- : l’histoire d’un enfant afghan, lecteurs, les éditions de l’Ate-
mancier, comédien et peintre, pris dans la tourmente de la lier du Jeudi Soir va rééditer
chacune de ses multiples œu- guerre puis contraint à l’exil son livre qui est épuisé.
LAFERRIERE Dany complaisance les dures réalités LE BRIS Michel
Tout bouge autour de moi (Grasset, caribéennes et s’implique acti- La Malle en cuir ou La Société
2011) ; L’Art presque perdu de ne vement dans la vie culturelle idéale, roman de Robert Louis
rien faire (Boréal, 2011) de l’île. Son écriture est aigui- Stevenson achevé par Michel
sée et belle à couper le souffle. Le Bris (Gallimard, mai 2011)
En 2010, elle témoigne de la Rêveurs de confins (André
catastrophe qui a frappé son Versaille, 2011)
pays dans son dernier livre,
Failles, un texte de combat et
d’urgence, qui rappelle que le
séisme ne doit pas masquer
les problèmes sociaux, po-

© M. Pelletier-Corbis
litiques et économiques qui,
depuis des décennies, minent
© Gael Le Ny

son île.

LARGE
Josaphat-Robert
L’incontournable plume haï- Echos en fuite (Le chasseur abs- Né en Bretagne en 1944,
tienne, signataire du Manifeste trait, 2010) romancier, essayiste, édi-
«Pour une littérature monde teur, il fonde en 1990 le fes-
en français». Il est né à Port- tival Etonnants Voyageurs
au-Prince en 1953. De son en- de Saint-Malo, soucieux de
fance à Petit-Goâve, il tire son défendre une littérature ouver-
roman, L’odeur du café, (1999). te sur le monde, soucieuse de
Il quitte Haïti pour Montréal le dire et dans le droit fil, en
en 1976, suite à l’assassinat 2007, il initie le Manifeste
de son ami Gasner Raymond pour une Littérature-Monde.
par les «tontons macoutes». Il Il signe chez Grasset La beauté
publie dès lors de nombreux du Monde (2008), finaliste du
romans, régulièrement primés Goncourt. Après l’autobio-
et dont certains ont fait l’objet graphie Nous ne sommes pas
d’adaptations cinématogra- Étudiant, militant anti-duva- d’ici, son Dictionnaire amoureux
phiques. Tout bouge autour de liériste, il est emprisonné puis des explorateurs, il vient d’écrire
moi est son récit du séisme du contraint à l’exil. Fin 1963, la fin d’un inédit de Stevenson
12 janvier. il s’installe à New York où il La Malle en cuir.
participe à la fondation de la
LAHENS Yanick troupe de théâtre Kouidor. Il LE MEN Yvon
Failles (Sabine Wespieser 2010) publie en 1975 son premier re- A Louer Chambre Vide pour
cueil puis au début des années Personne Seule (Rougerie, 2011)
1990, se lance dans l’écriture ; Le point J (Chant Manuel et
romanesque. Écrite en fran- Aedam Musicae, 2011)
çais, en créole ou en anglais,
son œuvre occupe une place
© J. Leenhardt

importante dans l’espace des


littératures insulaires. Échos
en fuite est dédié à Jérémie, sa
«ville trouée», qui au delà de
Grande figure de la littérature l’exil «tient correspondance
haïtienne, elle brosse sans avec son cœur».
Auteur d’une œuvre poéti- MARS Kettly d’une sélection de textes des
que importante, à laquelle Le prince noir de Lillian Rus- auteurs haïtiens invités du fes-
viennent s’ajouter trois récits sell, avec Leslie Péan (Mercure de tival.
et un roman. Il est aussi un France, 2011)
étonnant voyageur, qui, de MIANO Léonora
Saint-Malo à Bamako, de Sa- Ces âmes chagrines (Plon, 2011)
rajevo à Sao Paulo, se fait le
passeur des poètes, des écri-
vains. “Le point J”, l’heure

© Gael Le Ny
où s’éteignent les songes et
commencent les rêves et ces
inconnus que l’on croise et
“dont les pas laissent traîner
des mots sous leurs semelles Poète, nouvelliste et romancière,
de plomb et de vent dans elle est née en 1958 sous le régime
A Louer Chambre Vide pour dictatorial de Duvalier. Elle s’est
Personne Seule. lancée dans l’écriture au début
des années 1990. Son 4è roman,
MABANCKOU Alain Saisons sauvages revient sur une L’une des figures de proue de
Le sanglot de l’homme noir période charnière et douloureuse la nouvelle littérature came-
(Fayard, 2012) mêlant histoire intime et histoire rounaise. Installée à Paris, elle
Signataire du Manifeste pour politique. Écrit à quatre mains connaît le succès critique avec
une littérature monde, au car- avec Léslie Péan, Le prince noir de L’Intérieur de la nuit (2005),
refour de 3 continents, c’est Lillian Russell évoque cette actrice, premier opus d’un tryptique
l’écrivain-monde par excel- coqueluche du New-York fin-de- sur le destin du continent afri-
lence. Né en 1966, il entre siècle et amante d’Henri de Delva, cain, qu’elle clôt en 2009 avec
en littérature par la poésie et son mystérieux prince noir... Les aubes écarlates. Après
devient l’un des chefs de file Blues pour Elise en 2010,
de la jeune génération des MARTHOURET Léonora Miano poursuit avec
écrivains africains. Il enseigne François Ces âmes chagrines l’explo-
aujourd’hui la littérature fran- Le grand Georges (2011, Kuiv ration intimiste du vécu des
cophone à UCLA. Verre cassé Productions) «afropéens» de France.
a reçu le prix Ouest France-
Étonnants Voyageurs (2005) MILCE
et Mémoire de Porc-Épic, le Jean-Euphèle
prix Renaudot (2006). Les jardins naissent (Les 400
coups, 2011) ; «Eloge de l’un-
© Gael Le Ny

derground» 2012

Comédien, au cinéma au théâ-


tre et la télévision, il a travaillé
avec les plus grands metteurs
en scène (Jean Vilar et Peter
Brooks). Il est aussi réalisa-
teur et travaille à l’adaptation
© Gael Le Ny

du roman de Lyonel Trouillot


© P. Pache

Bicentenaire. À l’occasion du
festival, il proposera la lecture
« Exîlé » selon ses propres de radio. En 1964, il s’exile à
mots, cet haïtien né au Go- Montréal, où il œuvre tou-
naïves a fait ses études entre jours dans le théâtre, la poésie,
Haïti et la Suisse. Ancien la radio, le cinéma et le journa-
directeur du principal fonds lisme. Son œuvre compte une
patrimonial de Port-au-Prin- vingtaine de titres.
ce, il a également enseigné
la littérature créole. Son 1er PEPIN Ernest
roman L’Alphabet des nuits a Le soleil pleurait (Vent d’Ailleurs,
reçu en 2004 le Prix suisse 2011)
Georges-Nicole. Il a consacré Makenzy Orcel est l’un des
son dernier roman à son île grands espoirs de la relève
en deuil et en reconstruction. littéraire en Haïti. Il a publié
Il présente auojpurd’hui en deux recueils de poèmes.
avant-première au festival son Comme de nombreux écri-
documentaire «Eloge de l’un- vains qui ont vécu le séisme
derground» sur les artistes de de 2010, il a voulu témoigner,
la Grand Rue. et mettre sa plume au service
de la force et de la dignité de xGrande voix de la littérature
NOEL James son peuple. C’est aux prosti- guadeloupéenne, il puise son
Des Poings chauffés à blanc (Bruno tuées de Port-au-Prince, ces inspiration dans les tradi-
Doucey, 2010) ; Kana Sutra (Vent «immortelles» qu’il a d’abord tions orales et musicales de
d’Ailleurs, 2011) rendu hommage, dans langue son île pour donner à voir la
simple et épurée. Avec Les la- réalité antillaise. Récompensé
trines, il poursuit son explora- par de nombreux prix, il est
tion des bas-fonds, offrant au aujourd’hui directeur des af-
lecteur médusé une véritable faires culturelles au Conseil
fête du langage dans le dédale général de Guadeloupe. Son
des ruines de Port-au-Prince. dernier livre nous fait enten-
PHELPS Anthony dre la voix d’un “raconteur”
Une plage intemporelle (Noroît, qui consigne le malheur hu-
2011) main pour pénétrer davantage
Une des voix montantes de la le mystère de la survie...
poésie haïtienne contemporai-
ne, sensuelle et tendre, violen- PIGNON-ERNEST Ernest
te et douce, âpre et sensible. Il Face aux murs (Delpire, 2010)
nous donne à voir et à aimer
le monde, qu’il transfigure par
la magie de son verbe. Il vient
de créer une résidence artisti-
que et littéraire dans le Sud du
pays, à Port-Salut. Première
résidence du genre en Haïti, Après des études aux États-
Port-Salut - la bien nommée Unis et au Canada, il se consa-
- pourrait devenir un pôle de cre en Haïti à la littérature et
décentralisation culturelle. participe à la fondation en
1960 du groupe Haïti-litté-
ORCEL Makenzy raire et de la revue Semences, Considéré comme un précur-
Les latrines (Mémoires d’Encrier, anime la troupe de comédiens seur du street art en France
2011) Prisme et réalise des émissions avec Daniel Buren et Gerard
Zlotykamien. Travaillant la Depuis 1986, il est de retour ermites cacochymes ont élu
ville comme un matériau en Haïti qu’il avait fuit en domicile. Par la voix de ces
plastique, il réalise des instal- 1970, au plus fort de la dicta- vieillards marginaux, elle re-
lations éphémères en collant ture, pour le Canada. D’abord monte le fil du temps et re-
ses images de papier dessinées professeur de littérature à mue le souvenir des Grand
au fusain, sur des murs choisis Gatineau (Québec), il ensei- Feux qui ravagèrent l’Ontario
pour leur potentiel symboli- gne aujourd’hui à l’Univer- à l’aube du XXè siècle.
que. Des figures troublantes sité d’Etat d’Haïti et poursuit
qui nous interrogent sur des l’écriture de romans. SIMON Marc-Endy
questions modernes, comme Je ne pardonne pas au malheur
celles du rapport à espace, SAINT ELOI Rodney (Atelier Jeudi Soir, 2011)
mais surtout de notre place Récitatif au pays des ombres Marc-Endy Simon a perdu son
face à leur mémoire. (Mémoire d’encrier, 2011) enfant dans le tremblement
Fondateur haïtien de Mémoi- de terre du 12 janvier 2012.
PROPHETE Emmelie re d’encrier, la maison d’édi- Sous le titre Je ne pardonne pas
Le Reste du temps (Mémoires tion de la diversité culturelle au malheur, il livre un recueil
au Canada, il conçoit l’écri- de trente-quatre textes, com-
ture comme un engagement me une énième réplique du
primordial envers le social, séisme, bouleversant cette fois
© Francesco Gattoni

la littérature et la liberté. «Ce les mots. Puisant dans sa co-


qui nourrit mon écriture, sou- lère l’énergie d’écrire, le poète
tient-il, c’est la colère contre au «coeur fissuré» sublime sa
la bêtise, contre tout ce qui catastrophe, et porte au milieu
empêche de grandir et de ras- « des cimetières sans croix » le
d’Encrier, 2011) sembler l’humain en nous.» deuil des survivants, de tout «
Animatrice de radio, ensei- Il a signé en 2010 un témoi- ceux qui ont cette ville comme
gnante, diplomate, puis res- gnage unique sur le 12 janvier une corde autour du cou ».
ponsable de la Direction 2010.
Nationale du Livre, elle est TCHAK Sami
hantée par le mal de son pays SAUCIER Jocelyne Al Capone le Malien (Mercure de
et «écrit pour sauver sa peau». Il pleuvait des oiseaux France, 2011)
D’une écriture forte, son pre- (Editions XYZ, 2011)
mier récit a reçu le Grand prix
littéraire Caraïbe 2009. En
2010, son dernier livre met en
© Gael Le Ny

scène une jeune femme qui


se cherche sous l’ombrageuse
épaisseur d’une ville délabrée
et violente d’avant le séisme.
En 2001, son 1er roman publié
PIERRE Claude en France, Place des fêtes, faisait
A pas comptés, caracoler entre les valser les tabous sexuels et fa-
nuages (Zémès) miliaux et s’attaquait à tous les
Jocelyne Saucier a reçu le conforts de la littérature afri-
Prix des Cinq Continents de caine contemporaine. Depuis,
la Francophonie 2011 pour l’écrivain togolais s’est offert
son quatrième livre. Dans ce un détour par l’Amérique
© Jacky Russo

roman, elle nous plonge dans latine, toile de fond de quatre


la forêt canadienne, jusqu’aux de ses romans. Avec cet Al
berges d’un lac où quelques Capone africain, inspiré du
fameux escroc camerounais nants Voyageurs Haïti et VICTOR Gary
Donatien Koagné, l’enfant signataire du Manifeste Le sang et la mer (Vent d’ailleurs,
terrible des lettres africaines pour une Littérature-monde. 2011) / Soro (Mémoire d’encrier,
brosse le portrait fascinant Professeur de littérature, 2011)
d’une Afrique corrompue, collaborateur de différents Ecrivain, scénariste et jour-
matérialiste et scandaleuse. journaux et revues d’Haïti et naliste haïtien, Gary Victor
de la diaspora, il n’a jamais renouvelle le style littéraire
TROUILLOT Evelyne voulu quitter Port-au-Prince. haïtien à travers une écriture
La Mémoire aux abois (Hoëbeke, Écrivain très engagé, il est nourrie d’humour acide et
2010) l’auteur d’une œuvre magis- d’absurde. Son œuvre explo-
trale chez Actes Sud, d’un rent sans complaisance aucu-
recueil de poèmes chez Rive- ne le mal-être haïtien pour
neuve et a reçu le Prix Wepler tenter de trouver le moyen
pour Yanvalou pour Charlie. La de sortir du cycle de la misère
belle amour humaine, salué par la et de la violence. Il est aussi
critique, finaliste du Goncourt scénariste pour la radio, le ci-
2011, a reçu le grand prix du néma et la télévision. Esprit
roman Métis 2011. rebelle, ses réflexions sur la
société font souvent des va-
Une plume majeure de la VÉZINA Michel gues sur les ondes d’une radio
littérature haïtienne. Née à Zone 5 (Coups de tête, 2011 de Port-au-Prince.
Port-au-Prince, un temps
exilée au États-Unis avant WOODS Paolo
de retourner au pays natal en Marche sur mes yeux avec Serge
1987. En 2005, elle reçoit le Michel (Grasset, 2010)
prix Beaumarchais pour sa Né d’un père canadien et
pièce de théâtre Le Bleu de l’île. d’une mère néerlandaise, élevé
Auteur de recueils de poésie et en Italie, un temps parisien, il
de nouvelles, elle a également décide en 1998 de passer der-
écrit de nombreux récits pour rière l’objectif. Il s’est installé
la jeunesse. En 2010, La Mé- en septembre 2010 à Haïti
© Gael Le Ny

moire aux abois reçoit le prix et y a réalisé de nombreux


Carbet. reportages. Il est de retour, en
résidence aux «Passagers des
TROUILLOT Lyonel Vents» de Port-Salut.
La belle amour humaine Chroniqueur culturel et lit-
(Actes Sud, 2011) téraire, grand amateur des ZEPHIRIN Frantz
arts vivants, il a fait partie de Peintre
la troupe du cirque punk des Son œuvre luxuriante, oniri-
Béruriers noirs. Directeur lit- que et douloureuse est deve-
téraire aux éditions Coups de nue le symbole de la vitalité
tête, il a publié des recueils de créatrice d’Haïti. Artiste des
nouvelles, et en 2005, un pre- mondes infra-marins et des
mier roman, Asphalte et vodka grandes plongées historiques,
(Québec Amérique, 2005). Il il développe une peinture
revient cette année avec un peuplée d’un ballet d’animaux
nouveau roman, Zone 5, qui sauvages, où le Baron Samedi
continue l’épopée politique et et la Grande Brigitte, croisent
Poète et romancier, coprési- sociale futuriste entamée en les figures mythiques de l’His-
dent de l’association Éton- 2007 avec Élise. toire d’Haïti.
EN PARTENARAIT AVEC

Ministère de l’Éducation Nationale


et de la Formation Professionnelle

AVEC LE SOUTIEN DE

ET LE SUPPORT DE

Ticket Magazine, Magic Haiti


Radio Métropole, Radio Caraïbes, Radio Mélodie, Radio Signal FM,
Radio Kiskeya, Radio Scoop FM, Radio Vision 2000, Radio Magik 9, Radio Lumière, Radio Soleil

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