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Québec français

La littérature haïtienne et ses espaces éclatés

Rodney Saint-Éloi

Numéro 154, été 2009

La francophonie dans les Amériques

URI : https://id.erudit.org/iderudit/1824ac

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Éditeur(s)
Les Publications Québec français

ISSN
0316-2052 (imprimé)
1923-5119 (numérique)

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Citer cet article

Saint-Éloi, R. (2009). La littérature haïtienne et ses espaces éclatés. Québec
français, (154), 90–93.

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 LA F R A N C O P H O N I E DANS LES AMÉRIQUES
La littérature haïtienne
et ses espaces éclatés
par Rodney Saint-Éloi*
E
n écrivant littérature haïtienne
au singulier, j'ai senti une légère
hésitation dans la main, comme si
le terme « littérature » ne pouvait s'écrire
qu'au pluriel, d'autant pour un pays
comme Haïti, dont l'existence est de plus en
plus liée à sa diaspora. Aujourd'hui, quand
on dit Haïti, c'est une image multiple qui
me vient à l'esprit, un ensemble d'espa-
ces éparpillés. D'un point de vue linguisti-
que, les langues dans lesquelles se déploie
cette littérature sont diversifiées : français,
créole, anglais, espagnol. Et les territoires
aussi. Par ce biais, on saisit une image diffé-
rente d'Haïti, dans son rapport au monde,
et dans sa diversité. Haïti est dans une alté-
rité nouvelle et belle, dans un mouvement
de jonction et de solidarité vers l'autre. En
témoigne par exemple l'expression « litté-
rature haïtiano-québécoise » qui est utilisée
pour nommer ces générations d'écrivains
d'origine haïtienne qui, au cours des qua-
rante dernières années, ont remodelé le
paysage littéraire québécois. D'où le ren-
versement des procédés indigènes ou indi-
génistes qui ont longtemps légitimé les
fondements de la littérature haïtienne. Ces
caractéristiques stables (langue, territoire,
thématique, imagerie, etc.) donnaient sens
et forme à cette littérature. On pouvait aisé-
ment dire, suivant ces critères paralittérai-
res, qui est ou non écrivain haïtien.
90 Québec français 154 | ÉTÉ 2009
Les choses ont changé.
L'indétermination est de mise. On assiste
à une mutation des idées, des valeurs et
des formes, créant ainsi de manière très
positive l'ambiguïté, Técartèlement, et
ces espaces géographiques et imaginaires
nouveaux que s'approprie la littérature
haïtienne contemporaine. En fait, cette
littérature est devenue plutôt une double
scène, comme Ta si bien montré l'essayiste
Maximilien Laroche dans son ouvrage La
double scène de la représentation : oraliture
et littérature dans la Caraïbe1.
La double scène de la représentation
haïtienne est apparue à l'évidence à partir
de 1958 lorsque les Haïtiens, qui depuis
1915 s'expatriaient de façon sporadique
et à destination de quelques pays
limitrophes comme Cuba et la République
dominicaine, se sont mis à émigrer
massivement, toutes classes sociales
confondues, vers tous les horizons. Les
nombreux intellectuels qui se sont exilés
depuis ces trois dernières décennies se sont
mis à publier leurs œuvres à Montréal,
à New York, à Paris ou à Dakar. Par là
s'est constituée une double scène de la
représentation haïtienne : au-dedans ou
au-dehors du pays. À vrai dire, l'existence
d'une diaspora, donc d'une population
émigrée, n'est pas Tunique cause de
l'existence d'une double scène de la
Photos © Johanne Assedou
représentation littéraire. Il faut ajouter
un autre facteur plus profond, d'ordre
linguistique. Ainsi le français n'est-il parlé
ou écrit que par le dixième de la population
et la grande masse des Haïtiens qui n'est
pas alphabétisée n'utilise que l'haïtien
couramment dénommé « le créole »
comme moyen de communication orale.
Haïti et sa littérature
sous le signe du double
Commençons par citer le plus
célèbre essai haïtien Ainsi parla l'oncle1
de Jean Price-Mars, qui constitue un
incontournable pour tous les chercheurs
qui veulent comprendre Haïti. Les
recherches de Price-Mars l'ont conduit
à ce si triste constat que « [1]'homme le
plus distingué de ce pays aimerait mieux
qu'on lui trouve quelque ressemblance
avec un Esquimau, un Samoyède ou un
Toungouze plutôt que de lui rappeler son
ascendance guinéenne ou soudanaise ».
Price-Mars, dans son essai, s'est donné
pour ambition de « relever aux yeux du
peuple haïtien la valeur de son folklore ».
Il a ainsi contribué à ce travail d'éveil de
la conscience nationale. En remettant
le vaudou à l'honneur et en chantant
l'incessant labeur des paysans, nos poètes
ont ravivé les souvenirs d'Afrique3. Les
écrivains de l'École indigéniste, notamment
Jacques Roumain, Emile Roumer, Normil
Sylvain, Roussan Camille, Cari Brouard,
poursuivront cette mission ethnographique
et se lanceront dans une défense et une
illustration de la race. Le poète Brouard
n'a-t-il pas juré dans le manifeste de l'École
des Griots de faire d'Haïti le miracle nègre ?
Si Ton observe de près la peinture haïtienne
dite primitive, n'est-on pas toujours en face
d'une terre perdue à recouvrer, d'esquisses
de paradis perdus que Ton recrée à l'aide
de couleurs étincelantes, et d'une imagerie
mythique qui refondent le temps et
l'espace, la faune et la flore, etc. ?
On est constamment dans ce double
langage, dans cette origine difficilement
assumée : Afrique et Europe ; colonisation
et lutte de libération nationale ; Haïti,
lieu de la première contestation de
l'esclavage dans le Nouveau Monde,
perle des Antilles, colonie française la
plus prospère, aujourd'hui pays le plus
pauvre d'Amérique. Aimé Césaire disait
à propos de l'histoire glorieuse d'Haïti :
« Le pays où la négritude se mit debout
pour la première fois4 ». Haïti est à la fois
un grand producteur de mythes, d'images
et d'histoires. Véritable laboratoire qui
donne à voir et à lire une image complexe,
riche, où Ton retrouve une expression
inouïe de la violence, de la jouissance, de
la vie et de la résistance. On n'en finirait
pas de questionner l'envers et l'endroit
des choses. Pourquoi rien n'est-il simple ?
Pourquoi ce que Ton voit n'est-il pas
nécessairement ce qui EST, comme
l'exprime le proverbe créole Sa ou wè a se
pa sa... D'où Tentremêlement entre réalité
et fiction, confusion-déphasage entre le
mot et la chose. Car la scène est double. La
culture orale nourrit toujours le texte écrit ;
la trame visuelle bouscule la trace écrite ;
la langue créole travaille d'en-dessous le
texte français. La colère sociale est derrière
chaque mot, chaque image. Donc l'œuvre
est cet entrelacs de formes qui prennent
racine sur divers tableaux. La vision est
toujours marquée par le double : la vie
et la mort, le rire et le tragique. On peut
citer quelques cas de figure d'écrivains
qui témoignent de ces paradoxes naturels,
de ces dilemmes typiquement haïtiens.
L'écrivain Emile Ollivier (1940-2002) se
définissait « Québécois de jour et Haïtien
de nuit ». Edwidge Danticat dit ceci : « My
country [...j is one of uncertainty. When
I say 'my country' to some Haitians, they
think of the United States. When I say 'my
country' to some Americans, they think
of Haiti' ». Dany Laferrière déclare sans
ambages : « Je suis un écrivain japonais6 »,
et Frankétienne s'autoproclame « Je suis
un génial mégalomane7 ». On est dans
une suite d'images doubles qui fascinent.
Identité brouillée. Abîme de la genèse.
Quête et réinvention de soi. Miracle d'une
littérature qui avance dans le brouillage de
ses propres codes, et qui crée une vision
neuve de la littérature et de la figure de
l'écrivain.
Déjà dans Vœu de voyage et intention
romanesque, Jean-Claude Fignolé a
dressé le bilan des allers et retours des
personnages dans le roman haïtien.
L'analyse des œuvres d'auteurs comme
Frankétienne, Jacques Roumain, Léon
Laleau, Marie Chauvet, Jacques Stephen
Alexis, etc., montre, dans l'essai de
Fignolé, ce fantasme du voyage et le vœu
de traverser de l'autre côté de l'île. Ce que
l'écrivain Gary Klang appellera plus tard
poétiquement Ex-île9.
On est donc très loin de la perspective
folklorisante. À l'identité ethnique a
succédé une vocation transaméricaine, avec
des écritures et fictions identitaires, qui
transmuent les gouverneurs de la rosée en
« Gouverneurs de l'hiver1" ». L'identité -
au lieu de fonder l'être - devient
questionnement, soupçon et incertitude.
Le territoire n'est plus le principal
marqueur de la littérature. Avec les vagues
migratoires successives qu'a connues
Haïti, le paysage change, le ballottement
entre pays réel et pays rêvé s'opère avec
des questionnements nouveaux qui
percent sous le poids des jours. Marie-
Célie Agnant termine ainsi son roman
Le livre d'Emma" : « Apprends ton nom
de femme avant celui de Négresse ».
La question du genre précède celle de
la race. Dans un entretien à Africultures,
Agnant souligne ceci : « C'est en arrivant
au Québec (1971) que j'ai appris que j'étais
d'abord une Noire avant d'être un être
humain. Je voudrais convaincre le lecteur
du contraire12 ».
L'écrivain Jean-Claude Charles (1949-
2008) a choisi deux termes antinomiques,
errance et racine, et a développé le concept-
valise enracinerrance. Il se définit comme
un écrivain enracinerrant : « Pour ma part,
je suis un enracinerrant. Aucun autre terme
dont j'aurais pu disposer ne me convient.
Je ne suis pas un "écrivain migrant", même
si je suis en perpétuelle migration, dans un
triangle dont Haïti serait le sommet fuyant,
les États-Unis et la France, les angles de
base... et Ton voit tout de suite les limites
de la métaphore. Car ici, les racines sont
au ciel et à la base il y a des branches et
d'infinies possibilités de greffes. Dans
l'ensemble, pas mal d'espace pour circuler,
voltiger de liane en liane, changer d'arbre,
etc. Et il y a aussi des lieux où j'ai très peu
vécu, qui n'ont pas apporté grand-chose à
ma création, où j'ai vécu sans ancrage local
(le Mexique, par exemple). Il me faut donc
passer par tout ce que je ne suis pas, vaste
programme, pour finir par donner à Raoul
Peck une réponse que je connais depuis au
moins trente ans, à la vérité cela remonte
plus loin [...]. Je ne suis pas un "écrivain
cosmopolite", un "écrivain citoyen du
ÉTÉ 2009 | Québec français 154 91
 monde", tout ça est trop vaste, le cosmos c'est grand,
le poids du monde trop lourd pour mes faibles
épaules, je ne suis pas un "écrivain sans frontières"
ça fait trop humanitaire, même si l'humanitaire ne
me répugne pas, mais c'est un autre métier, je ne suis
pas un "écrivain transnational", même si la notion
des écritures transnationales a quelque validité, ça
sent trop la mondialisation à tout-va13 ».
Raccourcis et paysages
Afin de mieux présenter le paysage littéraire
haïtien, voici cinq ouvrages-clés qui offrent une
vision globale de la littérature haïtienne dans sa
diversité. Avant de citer leurs auteurs, je voudrais
faire une place à quelques poètes qui représentent
ce qu'il y a peut-être de plus bouleversant dans la
littérature haïtienne. J'entends la voix elliptique
de Magloire Saint-Aude nous murmurant « De
mon émoi aux phrases, ° Mon mouchoir pour
mes lampes ». Davertige chante avec un certain
dandysme « La légende de Villard Dennis ° est une
légende triste et amère ». Ou encore Georges Castera
qui nous apprend : « dans mon pays ° les chemins
se suicident ° dans la mer ». La poésie a marqué le
roman haïtien d'autant plus que les romanciers,
pour la grande majorité, ont d'abord commencé par
Jean Price-Mars la poésie à la manière d'un René Depestre ou d'un
Ainsi parla l'Oncle
Jacques Roumain.
suivi de
Revisiter l'Oncle
Gouverneurs de la rosée
de Jacques Roumain
Jacques Roumain (1907-1944) est considéré
comme l'un des principaux fondateurs du roman
haïtien contemporain. Son roman Gouverneurs de
la rosée14, issu de la tradition du roman paysan, est,
par excellence, le classique de la littérature haïtienne.
Publié pour la première fois en 1944, l'ouvrage a
connu un immense succès : traductions, adaptations
cinématographique, théâtrale, radiophonique,
etc. Gouverneurs de la rosée a pour cadre un petit
92 Québec français 154 | ÉTÉ 2009
village, Fond rouge, miné par le ressentiment et la
sécheresse. Roumain y met en scène une histoire
d'amour et de vie, en misant sur des valeurs comme
la solidarité, l'harmonie, la passion de changer la
vie. Par le travail des uns et des autres, le village aura
la source d'eau et l'amour capables de faire jaillir
la lumière. Gouverneurs de la rosée est une fable
profondément humaine, montrant le nécessaire
combat pour un monde meilleur. La langue de
Roumain intègre avec bonheur le créole, c'est une
des réussites de ce roman, considéré comme le livre
le plus lu de la littérature haïtienne.
Amour, colère et folie de Marie Chauvet
Le titre du livre est révélateur. Trois mots
chargés ; un triple roman : Amour, colère et folie'5.
Avec cette narration au je et au féminin, Marie
Chauvet innove. Des histoires de révolte, de femmes,
de sexe. Pour défier la dictature, les injustices, le
cynisme des élites, le règne de la bêtise d'un pouvoir
tyrannique. Et pour cause, Chauvet a été condamnée
au suicide littéraire. Le roman paraît chez Gallimard
en 1968, à la suite de la recommandation de Simone
de Beauvoir, qui avait lu le manuscrit. Sa famille
intervient immédiatement auprès de l'éditeur pour
en racheter tout le stock et en interdire la vente.
Amour, colère et folie, ce grand cri de femme, ce
grand cri de révolte et de rage contre Tordre établi
(social, politique, idéologique et sexuel) a été étouffé.
Entre-temps, Chauvet se retrouve en exil à New
York ; elle y trouvera la mort en 1973.
L'odeur du café de Dany Laferrière
Dany Laferrière, après une entrée fracassante
dans le roman, notamment avec Comment faire
l'amour avec un nègre sans se fatiguer, revient à
l'enfance, à sa ville natale, Petit-Goâve. L'odeur du
café11", c'est d'abord un parfum d'enfance. L'écrivain
est enfin chez lui, à l'ombre de sa grand-mère Da et
sous le regard bienveillant des tantes. Le narrateur
découvre la vie à travers les choses simples. Les jeux,
les contes, les rumeurs de la ville, tout est familier.
Défilent aussi dans un étrange casse-tête la cafetière,
les fourmis, le cimetière, le soleil, la pluie, la mer.
Cette chronique de l'enfance nous met face à une vie
passionnante et merveilleuse. Avec un écriture belle
d'une infinie tendresse, des détails intimistes, à la
recherche d'un temps retrouvé, L'odeur du café est
constitué d'une suite de petites toiles naïves qui nous
aident à mieux fixer l'horizon, et à voir la beauté des
choses simples.
Le cri de l'oiseau rouge d'Edwidge Danticat
Edwidge Danticat est peut-être Tauteure la plus
atypique de la littérature haïtienne. Son œuvre est
un pont entre le pays d'origine et le pays d'accueil.
 Elle écrit entre les langues et les cultures. Son
premier roman Le cri de l'oiseau rouge'1 donne le
ton. Trois générations de femmes se racontent.
Entre mémoire, blessure et espoir, le récit évolue.
Âgée de 12 ans, Sophie Caco quitte Croix-des-
Rosets pour rejoindre sa mère à New York. Mais de
sa mère, Sophie n'a que le souvenir d'une photo sur
une table de nuit. Elle découvre sa famille là-bas.
L'odeur du café Elle y apprendra l'exil et le racisme. Divisée entre
son passé et son présent, elle va trouver en elle les
ressources pour survivre. La mémoire et l'histoire
vont l'aider à s'initier à la vie, à l'amour. Cette
narration, proche du témoignage, éveille chez la
narratrice les voix et consciences de sa mère, de sa
grand-mère et de toutes les femmes du pays. C'est
par ces voix au féminin emmêlées, mélodieuses,
déchirantes, que naît, comme un hymne à la vie, ce
roman puissant.
A l'angle des rues parallèles
de Gary Victor
Dans un récit décapant proche du polar et du
récit d'anticipation, Gary Victor reprend à son
compte le réalisme merveilleux de Jacques Stephen
Alexis et explore les zones les plus insolites de la
culture haïtienne. Personnages cocasses, loufoques,
décors plantés au cœur de la réalité politique
haïtienne, comme dans ce roman au titre paradoxal,
À l'angle des rues parallèles'*'. L'auteur casse la
tradition de l'écriture soignée et campe un labyrinthe
où se perd la narration elle-même. À l'angle des rues
parallèles, bien plus qu'une satire politique, témoigne
Danticat de la violence existentielle haïtienne. Manipulations,
mensonges et dérive anarcho-populiste. Les
organisations populaires dictent la loi. Les miroirs
deviennent aveugles, les écritures s'inversent,
Tordre normal des choses change, une statue, le P'tit
Saint Pierre, court les rues. Maître des situations
étranges, Victor associe mythe et réalité pour que se
rencontrent les rues parallèles.
Conclusion
Il manque assurément à cet index certains
textes de première importance. On se demandera
d'abord où sont Jacques Stephen Alexis et René
Depestre, deux auteurs incontournables. On pourra
, " \ - \ (M)1 Victor à loisir continuer la liste des absents, en citant Jean
Métellus, Jean-Claude Fignolé, Lyonel Trouillot,
Louis-Philippe Dalembert, Stanley Péan, Jean-
Marc Pasquet, Yannick Lahens, Emmelie Prophète,
Evelyne Trouillot, Kettly Mars. On pourra faire
un détour par la poésie et considérer de jeunes
voix qui montent avec ardeur et qui ont un grand
avenir littéraire. Au théâtre, on pourrait souligner
l'émergence d'un mouvement tout aussi important.
En conclusion, on peut faire état de cette diversité
de voix, de tons, de registres, de formes et de la
complexité d'approcher le corpus littéraire haïtien,
cet espace littéraire diversifié et éclaté. Le mieux
serait d'éviter les catégories faciles, les a priori, et
d'accepter le texte dans ses langages, et de laisser
entrer librement les voies / voix multiples que trace
cette littérature, soucieuse de parler au nom d'un
collectif qui se cherche un destin. D
* Auteur et éditeur aux éditions Mémoire d'encrier
(Montréal)
Notes
1 Maximilien Laroche, La double scène de la représentation :
oraliture et littérature dans la Caraïbe, Québec, GRELCA,
1991 ; Port-au-Prince, Mémoire, 2000.
2 Jean Price-Mars, Ainsi parla l'oncle (essai d'ethnographie).
Compiègne (France), Imprimerie de Compiègne, 1928 ;
New York, Parapsychology Foundation, 1954 ; Montréal,
Leméac, 1973,1979 ; Port-au Prince, Imprimeur II, 1998 ;
Ainsi parla l'oncle suivi de Revisiter l'oncle, Montréal,
Mémoire d'encrier, 2009.
3 Rodney Saint-Éloi (Introduction), dans Revisiter l'oncle, op.
cit.
4 Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, Paris,
Présence africaine, 1956.
5 The Butterfly's Way : Voices from the Haitian Dyaspora in
the United States, édité et introduit par Edwidge Danticat,
New York, Soho Press, 2001.
6 Dany Laferrière, Je suis un écrivain japonais, Paris, Grasset,
et Montréal, Boréal, 2008.
7 Frankétienne, Anthologie secrète, Montréal, Mémoire
d'encrier, 2005.
8 Jean-Claude Fignolé, Vœu de voyage et intention
romanesque, Port-au-Prince, Éditions Fardin, 1978.
9 Gary Klang, Ex-Îles (poèmes), Longueuil (Québec),
Humanitas, 2003.
10 L'expression est du poète Joël Des Rosiers.
11 Marie-Célie Agnant, Le livre d'Emma, Montréal, Les
Éditions du Remue-Ménage, 2001 ; Roque d'Anthéron,
Vent d'ailleurs, 2004.
12 Entretien de Marie-Célie Agnant avec Taina Tervonen,
Voir, 25 mars 2005 [ www.africultures.com/ Consulté le 28
mars 200913].
13 Revue Boutures, www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/
boutures/0104/charles.html [Consulté le 29 mars 2009].
14 Jacques Roumain, Gouverneurs de la rosée, Port-au-
Prince, Imprimerie de l'État, 1944 ; Paris, La Bibliothèque
française, 1946 ; Paris, Les Éditeurs Français réunis, 1961 ;
Pantin, Le temps des cerises, 2000 ; Montréal, Mémoire
d'encrier, 2004, 2007.
15 Marie Chauvet, Amour, colère et folie, Paris, Gallimard,
1968 ; Paris / Léchelle, Maisonneuve & Larose / Emina
Soleil, 2005.
16 Dany Laferrière, L'odeur du café (récit), Montréal, VLB
éditeur, 1991 ; Montréal, Typo, 1999 ; Paris, Serpent à
plumes, 2001.
17 Edwidge Danticat, Le cri de l'oiseau rouge. (Breath,
Eyes, Memory), traduction de Nicole Tisserand, Paris,
Pygmalion, 1995 ; Paris, Pocket, 1997.
18 Gary Victor, A l'angle des rues parallèles, Port-au-Prince,
Imprimeur II, 2000 ; Châteauneuf-le-Rouge, Vents
d'Ailleurs, 2003.
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