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en Nouvelle-Calédonie
Author(s): Raylene Ramsay
Source: Dalhousie French Studies , Spring-Summer 2006, Vol. 74/75, Identité et altérité
dans les littératures francophones (Spring-Summer 2006), pp. 413-426
Published by: Dalhousie University
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Dalhousie French Studies
Raylene Ramsay
1 Voir notre article « Hybridity in the Representations of the Female Body in Kanak Oral Literature: The Blind
Dancer » .
2 Voir notre article « Translation in New Caledonia ».
3 Dans "Chân dang" : les Tonkinois de Calédonie au temps colonial, et Fils de Chân Dang.
4 Notamment Ariette Peirano, auteure de Kanak Blanc et de Tabou Suprême, qui est originaire de la Réunion.
Consensus
Comme censure
Ou encore
Consensus
Comme
Sang-sue
(Par les temps qui courent, p. 17)
Consensus
Sans conscience
n'est que ruine de soi
(d'après un certain penseur... )
(Par les temps qui courent, p. 18)
La paresse
des uns
se nourrit de la coutume
des autres
(Par les temps qui courent, p. 44)
Elle n'est
plus dans ces deux mots
où on Fa vidée
d'où on l'a vidée
« la coutume «
(Par les temps qui courent, p. 47)
Nous sommes manifestement dans une pensée qui trouve son matériel dans les deux
mondes, et veut le penser autrement, une pensée que l'on pourrait appeler hybride dans
ses figures d'une politique critique et révolutionnaire et d'une éthique féminine kanakes.
En fait, les textes de Gorodé vivraient non pas de l'opposition binaire mais d'un
entre-deux post-structuraliste plus proche du va-et-vient séducteur/ résistance à une
séduction d'Irigaray. Il faudrait figurer un tel « entre-deux » autrement que comme un
intervalle, espace de lutte entre deux cultures et deux langues, et à l'extérieur des
systèmes qui le composent. C'est aussi l'étincelle, l'échange qui se produisent lors du
contact culturel des deux systèmes. Le vol (comme aliénation) de la parole maternelle est
aussi le vol (comme envol) de la parole.
Les aphorismes du Par les Temps qui courent reprennent et transforment un genre
européen. Les personnages de la pièce Kënaké, la femme kanake, sa confidente, « Duée »
(grand-mère ou esprit) sont doublés par des personnages du théâtre grec, Antigone et sa
nourrice. Les frères ennemis sortent aussi bien du mythe grec que du mythe d'origine
paicî ou de l'histoire contemporaine de l'assassinat de Jean-Marie Tjibaou par son frère
kanak, Djubelli Wéa. Comme chez la poétesse de Vanuatu, Grace Molisa, les mots
français sont bousculés, comme chez Nathalie Sarraute les lieux communs et expressions
toutes faites sont retournés dans tous les sens, pour forcer ces mots français à « dire le
vrai », à montrer leur dissimulation, leur insuffisance à dire le silence de la langue
inextricablement imbriquées
des chefs; au moyen d'un 'aut
Claudine Jacques : médiation
Claudine Jacques, métropoli
essaie de donner une voix à to
aux immigrés les plus réc
l'indépendance de ce pays en
surtout au moment de « la b
Chinois) arrivés comme consé
récits et romans montrent to
pendant un siècle et demi, da
du coté biologique que cultur
chez les petits colons. Ces his
la terre, par exemple - des br
en représentant les contextes h
à ce lien avec la terre et aux relations avec l'autre dans les deux communautés. Dans les
récits du recueil Nos Silences sont si fragiles Jacques présente surtout des personnages
métis et les drames autour de leur appartenance. « Des vies de chemin de croix » présente
Anna, une jeune Kanak, rejetée par sa tribu pour avoir donné naissance à la fille d'un
jeune militaire français reparti en France. « II n'y a rien de bon dans ces êtres-là », disent
les vieux. Plus tard, Anna se met en ménage avec un Wallisien, Louis, qu'elle aime - les
Wallisiens qui font partie des six pour cent de Polynésiens dans le pays entrent ainsi en
littérature pour la première fois - mais sa fille, maintenant devenue une belle
adolescente, se laisse séduire par Louis. « Lydia la blanche l'avait trahie. Que pouvait-on
attendre d'une fille au sang mêlé ? » (Jacques 1996, 16) Anna chasse les fautifs mais
Lydia revient, enceinte avant seize ans et honteuse comme sa mère avant elle. Une nuit
dramatique de cyclone violent, Anna décide d'outrepasser les idées reçues. Cette fois elle
acceptera sa fille et l'enfant qu'elle attend. L'enfant à venir, même métissé, appartiendra
à une famille qui l'aime. Les préjugés sociaux contre le métissage sont attaqués à
nouveau dans « Mensonges » qui raconte la découverte par une jeune fille, Alicia, qu'elle
est née d'une mère noire et qu'elle s'appelle aussi Kaléa. Décidée à quitter son père blanc
qui voulait que sa mère cache ce secret, Kaléa partira à la recherche de cette femme des
îles et assumera son identité de métisse.
Jacques, qui a vécu elle-même en couple avec un jeune intellectuel kanak, pasteur,
s'intéresse surtout aux possibilités et aux limites du métissage culturel par la rencontre
amoureuse ou le mariage. Dans « Nagar », 9 une histoire d'amour passionnelle entre Julia,
une blanche de Nouméa et Mathew, un Noir, la relation permanente est ressentie comme
impossible par la Calédonienne ; les réactions possessives et violentes du Ni-Vanuatais
rendent cet amour tragique pour le couple. « L'Homme qui venait d'ailleurs » met en
scène un seul mariage mixte et un métissage d'enfants réussi. Il raconte la vie d'un
patriarche blanc qui a épousé une femme kanak et vit dans son monde entouré
d'affectueuses et nombreuses descendances. Toutefois, il a souffert un moment du fait
qu'aucun de ses enfants vivants ne lui ressemble.
Le premier roman de Jacques, Les Cœurs Barbelés suit la relation sexuelle
« interdite » entre Malou, jeune fille blanche, née en brousse, et Séry, jeune ingénieur
noir, mettant en scène leur ébats amoureux et la résistance de leurs familles, caldoche et
kanake à cette relation mixte. La question posée dans ce roman « la nuit peut-elle
rencontrer le jour » (Jacques 1998, 39) et restée sans réponse est reprise dans le deuxième
roman de Jacques, L 'homme Lézard, inspiré de la merveilleuse sculpture en bois de Dick
University
OUVRAGES CITÉS
1994.