Vous êtes sur la page 1sur 2

Review

Author(s): Marie-Christine Gomez-Geraud


Review by: Marie-Christine Gomez-Geraud
Source: Revue d'Histoire littéraire de la France, 88e Année, No. 1 (Jan. - Feb., 1988), p. 123
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40529019
Accessed: 13-03-2016 16:22 UTC

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at http://www.jstor.org/page/
info/about/policies/terms.jsp

JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content
in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship.
For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.

Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue d'Histoire
littéraire de la France.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 128.252.67.66 on Sun, 13 Mar 2016 16:22:14 UTC
All use subject to JSTOR Terms and Conditions
COMPTES RENDUS

Björn Bredal Hansen, La Peur, le Rire, la Sagesse. Essai sur


Rabelais et Montaigne. Études Romanes de l'Université de Copenha-
gue. Revue Romane, numéro supplémentaire 28, 1985. Un vol. 15,5 χ 23,5
de 155 p.

Dans un bref ouvrage qu'il présente comme un « mémoire », Bjorn Bredal


Hansen tente une étude comparative des deux prosateurs les plus fameux du xvic
siècle français : il envisage de montrer comment existe, dans l'œuvre de Rabe-
lais et de Montaigne un thème de la peur, qui se matérialise, chez celui-ci à
travers la description de la guerre, chez celui-là dans la narration d'épisodes de
navigation. A la suite de Jean Delumeau, Bjorn Hansen inscrit la peur dans le
climat d'inquiétude généralisé qui prévaut à la Renaissance. Mais bien vite, la
peur devient le « symbole de la condition humaine » et l'outil d'interprétation
des textes. Selon Bjorn Hansen, Rabelais et Montaigne envisagent diver-
sement les moyens de surmonter la peur. Le rire de Rabelais qui s'impose
comme vision du monde offre une réponse optimiste, collective, transcendant
le « moi, ici et maintenant » ; au rebours, Montaigne propose sa réponse en
termes individuels : c'est la sagesse, entendue comme une tension active, une
recherche de la maîtrise de soi, qui permet de vaincre la peur. Renversant les
termes de la dialectique de la vaillance guerrière sur laquelle il fonde-
rait les Essais, Montaigne déclarerait que le vrai chevalier est celui qui sait se
vaincre lui-même, et perd alors l'envie de mener un combat extérieur.
L'essai se clôt sur ces considérations, et sur une formule dont le
lecteur appréciera l'ampleur : « Rabelais croit à l'Homme, Montaigne croit à
l'individu ». ^ '
Fort de cette idée que « les universitaires, en général, sont de braves gens
qui se prennent au sérieux » (voir p. 112), B. Hansen éreinte une partie de la
critique rabelaisienne (trop réductrice d'un texte irréductible) et montaniste
(dispensatrice d'une image trop lénifiante de l'essayiste). Pour justifiées
qu'elles soient, à certains égards, ces passes d'armes marquées d'enthousiasme
ne constituent pas - on le regrette - les prémices d'idées plus novatrices. Seul
l'angle de lecture choisi apporte de l'originalité à une recherche qui, hélas, mé-
prise incessamment les règles de l'orthographe et à quelques reprises celles de
la syntaxe.
Marie-Christine Gomez-Geraud.

This content downloaded from 128.252.67.66 on Sun, 13 Mar 2016 16:22:14 UTC
All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Vous aimerez peut-être aussi