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Le Couvent Ste-Marie de la Tourette © FLC / ADAGP

L’ARCHITECTURE
DE LE CORBUSIER
RESSOURCES PÉDAGOGIQUES

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SOMMAIRE

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1. Le Corbusier

Sa formation
Ses écrits

2. Les principes fondamentaux

Le béton, un matériau anobli


La structure Dom-ino
Les 5 points de l’architecture
Le Modulor

3. Le classement UNESCO

L’Œuvre architecturale de Le Corbusier, une contribution...


La Maison de la Culture de Firminy

4. Les bâtiments emblématiques

La Maison La Roche
Chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp © FLC / ADAGP.
L’Unités d’Habitation de Marseille
La Chapelle de Ronchamp
Le Couvent de la Tourette
La ville de Chandigarh
LE CORBUSIER

SA FORMATION SES ÉCRITS

Le Corbusier, de son vrai nom Charles-Édouard Jeanneret-Gris, est né en Suisse en 1887 et décédé Comme le montre la mention indiquée sur sa carte d’identité française,
en 1965 en France. Il commence ses études à l’école des Arts Décoratifs de La Chaux-de-Fonds, sa Le Corbusier se revendique également «homme de lettres». Il a en effet publié
ville natale. une trentaine d’ouvrages, dont beaucoup sont devenus des sources majeures
pour les architectes modernes.
Dès l’âge de 18 ans, il se tourne vers l’architecture. En 1907, il commence à voyager en Allemagne,
en Italie, en France, etc. À travers ses découvertes, il se forge sa propre culture urbanistique et
architecturale. Sa rencontre avec l’architecte Auguste Perret (1874 - 1954) est un tournant dans la
vie du jeune architecte. Le Corbusier s’approprie cet univers industriel en travaillant plus d’un an Architecture
dans l’atelier du maître du béton armé. Il écrit plusieurs traités dont l’un des plus célèbres,
Vers une architecture en 1932.
Dans ce recueil d’essais, Le Corbusier expose
ses théories d’une architecture liée à une société
moderne et industrielle. Il y préconise la prise
en compte de l’évolution des modes de vie et
des techniques afin de répondre aux nouveaux
besoins.
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UN ARTISTE COMPLET
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Le Corbusier n’a pas seulement été


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architecte, mais également poète, designer,


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Urbanisme
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sculpteur et peintre.

Avec Amédée Ozenfant (1886 - 1966), La Charte d’Athènes est l’un des textes fondateurs
il invente dans les années 1920, un de l’urbanisme moderne. Elle est rédigée en 1933
mouvement pictural nommé le Purisme par le CIAM (Congrès International d’Architecture
ainsi que la revue L’Esprit Nouveau : Moderne) et publiée en 1942 par Le Corbusier.
“revue internationale illustrée de l’activité Elle est fondée sur les études d’une ville détruite par
contemporaine”. la guerre et dont la croissance de la population liée
à l’industrialisation a engendré des problèmes de
C’est également dans ces années-là que logement et d’urbanisation (logements indécents,
Charles-Edouard Jeanneret adopte son nom rues étroites, équipements insuffisants…).
Le Corbusier y imagine la ville de demain, dans
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d’artiste : Le Corbusier.
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laquelle tout est pensé pour le bien-être humain :


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logements, loisirs, travail et circulation.

4 Pour en savoir plus sur la carrière artistique de Le Corbusier, nous 5


vous invitons à consulter la fiche intitulée « La Synthèse des arts ».
PRINCIPES
FONDAMENTAUX

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LE BÉTON, UN MATÉRIAU ANOBLI

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LES CINQ POINTS DE L’ARCHITECTURE

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Jusqu’à la fin du XIXe siècle, le béton est utilisé uniquement pour les infrastructures. Il est ensuite En 1926, Le Corbusier et son cousin Pierre Jeanneret publient Les 5 points d’une nouvelle architecture.
inséré dans plus de constructions, mais reste caché derrière un revêtement. Il faut attendre l’arrivée Ces cinq points font partie de leurs recherches d’un nouveau langage visant à apporter à l’architecture
des architectes modernes, comme Auguste Perret, pour que le béton devienne digne d’être montré, modernité et harmonie. Cette théorie sera mise en application de façon quasi dogmatique dans la
voire incontournable. Comparé aux matériaux dits « traditionnels », il est plus économique, facile à Villa La Roche (1923) ou la Villa Savoye (1928). Par la suite, ils seront utilisés de manière plus
fabriquer et à manipuler et certaines structures peuvent être préfabriquées en usine, ce qui accroît adaptable et contextualisée.
considérablement la rapidité de construction. Pour Le Corbusier, avec le métal et le verre, il est le
symbole de l’ère industrielle. Il en fait son matériau de prédilection et crée le « Brutalisme » en laissant
le béton brut de décoffrage, c’est-à-dire dépouillé de toutes ornementations ou d’un quelconque LES CINQ POINTS :
revêtement. Cette épure permet de montrer la matière, mais également le savoir-faire des artisans.
Selon les différentes teintes des matières premières locales et les nervures des coffrages en bois, Le 1. Les pilotis : ils libèrent l’espace au sol et surélèvent les étages d’habitation. Ils permettent
Corbusier donne une texture à son béton et anoblit la matière brute. ainsi un contact direct avec la nature et une meilleure luminosité dans les espaces de vie.

2. Le toit-terrasse ou toit-jardin : le toit en pente est supprimé au profit d’un toit plat permettant
de récupérer un étage en plein air.

LA STRUCTURE DOM-INO 3. Le plan libre : le système de poteaux-poutres évite les murs porteurs et permet d’aménager
en fonction des besoins ou des envies, et non plus en fonction des contraintes.

4. La fenêtre en longueur : avec le béton et la structure libre, les fenêtres peuvent courir tout le
Dès 1914, Le Corbusier s’intéresse à la problématique du logement. Il met en long de la structure, apportant une lumière plus régulière dans les espaces intérieurs.
place, avec son cousin Pierre Jeanneret (1896 - 1967), un procédé industriel qui
peut être reproduit et préfabriqué. L’idée est de construire rapidement des 5. La façade libre : le système de poteaux-poutres dégage la façade des contraintes structurelles.
logements peu coûteux et dans lesquels l’aménagement des espaces est L’architecte peut choisir le positionnement et la taille des ouvertures.
libre.

Le système Dom-ino est conçu comme une ossature type


reproductible à l’envi. En associant poteaux porteurs et dalles
de béton, le « plan libre » offre de plus grandes possibilités
d’aménagement. Plus aucun mur porteur ne vient encombrer
l’espace ou gêner l’entrée de la lumière, laissant une entière liberté
dans la composition d’espaces modulables et rationnels.

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PRINCIPES © FLC / ADAGP

FONDAMENTAUX

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LE MODULOR

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Le Modulor est une unité de mesure imaginée par Le Corbusier en 1945. Elle se veut applicable à
l’architecture ainsi qu’à tout objet utile à l’homme.

Le Corbusier étalonne le Modulor à 1,83m (soit 6 pieds). Puis, grâce au Nombre d’Or et la Suite de
Fibonacci, il développe une grille de mesures adaptées aux proportions humaines. Le but est de
définir une taille standard et universelle afin de construire une architecture et des espaces inté-
rieurs adaptés à l’homme moderne.

Pour Le Corbusier, cette mesure est une réponse aux problèmes d’espace des logements. Elle per-
met de réaliser des espaces mieux optimisés, tout en réalisant des économies de matériaux.
L’architecte la met en application pour la première fois à la Cité Radieuse de Marseille construite
entre 1947 et 1952. Il l’utilise ensuite dans les vingt dernières années de sa vie, dans ses architec-
tures, mais également dans le design.
Elle a été reprise entre autres par l’architecte André Wogenscky et les designers Charlotte Perriand
et Pierre Guariche.

Le Corbusier a rédigé deux tomes consacrés à cette unité de mesure, Le Modulor en 1948 et Le
Modulor II en 1957.

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Le Modulor
LE CLASSEMENT © FLC / ADAGP

UNESCO

L’ŒUVRE ARCHITECTURALE DE LE CORBUSIER,


UNE CONTRIBUTION EXCEPTIONNELLE AU MOUVEMENT MODERNE

En juillet 2016, 17 édifices Le Corbusier ont été inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial
de l’Humanité par l’UNESCO.

« Choisis parmi l’œuvre de Le Corbusier, les 17 sites qui composent ce bien en série transnational,
réparti sur sept pays, témoignent de l’invention d’un nouveau langage architectural en rupture avec
le passé. Ils ont été réalisés sur un demi-siècle, tout au long de ce que Le Corbusier a nommé une
« recherche patiente ».

Le Complexe du Capitole à Chandigarh (Inde), le Musée national des Beaux-arts de l’Occident à Tokyo
(Japon), la Maison du Docteur Curutchet à La Plata (Argentine) ou encore l’Unité d’habitation de
Marseille (France) reflètent les solutions que le Mouvement Moderne a cherché à apporter, au cours
du XXe siècle, aux enjeux de renouvellement des techniques architecturales, afin de répondre aux
besoins de la société. Ces chefs-d’œuvre du génie humain attestent également de l’internationalisation
de la pratique architecturale à l’échelle de la planète. »

Description extraite du site officiel de l’UNESCO.

LA MAISON DE LA CULTURE DE FIRMINY


© FLC / ADAGP

La Maison de la Culture de Firminy fait partie des 17 sites


inscrits par l’UNESCO en juillet 2016.
Cette unique réalisation européenne d’un bâtiment culturel
par Le Corbusier est une exceptionnelle œuvre d’art : forme
architecturale audacieuse, toiture courbe, profil élancé
surplombant la falaise, façade à pans de verre ondulatoires.

La Maison de la Culture est le premier bâtiment construit par


l’architecte, entre 1961 et 1965, dans le nouveau quartier de
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Firminy-Vert. Son architecture contribue au renouvellement
des formes et des conceptions spatiales du mouvement
moderne ; sa construction révèle l’avant-gardisme de
l’architecte dans l’utilisation de nouvelles techniques
d’expérimentation des matériaux.

Toujours en activité, cet édifice rassemble un vaste mobilier


design des années 60.
Les 17 sites classés par l’UNESCO, visuel de l’Association des Sites Le Corbusier.
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ŒUVRES
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LES VILLAS

Avant de se tourner vers le collectif, le Corbusier réalise plusieurs bâtiments individuels. Il conçoit A l’intérieur, la villa est constituée de deux espaces, l’un privé et l’autre public pour exposer ses
ses premières villas dès les années 1910. Elles sont une sorte de laboratoire dans lesquelles il peut collections. Les deux espaces ne communiquent que par une mezzanine bordée de grandes ouvertures.
tester des solutions techniques et formelles. Il travaille avec Pierre Jeanneret pour la plupart de ces
constructions. L’espace « galerie d’exposition » comporte une rampe qui permet d’accéder à la bibliothèque et au
toit-terrasse. La rampe est un moyen de circulation très régulièrement utilisé par Le Corbusier, elle
permet ce qu’il appelle « la promenade architecturale ». L’escalier “sépare” alors que la rampe “relie”.
LA MAISON LA ROCHE À PARIS (1923 - 1952)
Durant cette promenade, différents points de vue s’offrent aux visiteurs alternativement sur 3
La Maison La Roche est une villa qu’il réalise entre 1923 et 1925, dans un riche quartier de Paris. niveaux : vers le haut, horizontalement et vers le bas.
C’est une commande d’un banquier suisse, Raoul La Roche, qui est aussi un grand collectionneur
d’œuvres modernes. Ami de Le Corbusier depuis quelques années et sensible à l’esthétique puriste, il La promenade est rythmée par les jeux d’ombres et de lumière et par la polychromie, qui vient
demande à l’architecte de lui construire une maison galerie pour mettre en valeur tous ses tableaux. souligner ou dissimuler les volumes.
À cette époque, il utilise des tons naturels, type Terre de Sienne ou ocres, choisis à partir d’un style
La maison regroupe les principes de l’architecture de Le Corbusier. On y retrouve notamment les cinq pictural qu’il a nommé « Purisme ».
points de l’architecture.

Avant la mort de Le Corbusier, Raoul La Roche lègue la


maison à son ami pour y installer sa Fondation.

Elle est acquise officiellement en 1968 par la


Fondation Le Corbusier, qui s’occupe de sa
mise en valeur et de l’accueil des visiteurs.

La villa mitoyenne, dite Maison


Jeanneret, est construite pour
son frère Albert Jeanneret. Elle
abrite aujourd’hui les bureaux
de la Fondation.

Les deux villas font aujourd’hui partie


des édifices inscrits par l’UNESCO.

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LES UNITÉS D’HABITATION

« [L’Unité d’Habitation] est faite pour des hommes, faite à l’échelle humaine. » C’est le premier bâtiment dans lequel les mesures du Modulor sont mises en place, autant dans
Le Corbusier, discours inaugural de la Cité Radieuse, 1952. l’architecture que dans l’aménagement et le mobilier. Tout l’espace est optimisé et pensé pour qu’on
s’y sente bien et que l’air et la lumière y circulent.
Après la Seconde Guerre Mondiale, la France doit se reconstruire. De nombreux projets de logements
collectifs vont voir le jour, dont celui de Le Corbusier. On y retrouve également le style brutaliste de l’architecte : de grands volumes, des formes géométriques
et le béton brut qu’il laisse apparent. Le gris est la couleur qui prime, mais Le Corbusier le rythme
Dès la première moitié du XXe siècle, il réfléchit à ce qu’il appelle la « Machine à habiter » (Vers par la polychromie des ouvertures (balcons, portes, fenêtres, aérations). Ce sont des couleurs pures
une architecture, 1923) dédiée au bonheur humain. Ce sont des Unités d’Habitation regroupant et vives qu’utilisent également les peintres contemporains comme Mondrian : le rouge, le jaune, le
des espaces individuels et des équipements collectifs. En s’inspirant des « cités-jardins verticales », bleu et le vert.
l’architecte veut créer une ville dans la ville, afin d’améliorer la vie du travailleur et de sa famille.
La Cité Radieuse fait aujourd’hui partie de la liste des sites inscrits à l’UNESCO.
Cinq Unités d’Habitation ont été construites : Marseille, Rezé, Berlin, Briey-en-Forêt et Firminy.*

LA CITÉ RADIEUSE DE MARSEILLE (1945 - 1952)

L’Unité d’Habitation de Marseille est la première commande


confiée à Le Corbusier par l’Etat français. Le bâtiment mesure
137 mètres de long et 56 mètres de haut et est constitué
de 337 appartements ainsi que des commerces, des
bureaux, une bibliothèque et, sur le toit, un gymnase,
une école maternelle et un bassin.

On y retrouve les principaux points de


l’architecture avec 36 pilotis qui portent
le bâtiment, un toit-terrasse abritant
plusieurs équipements collectifs
et une façade libre dégageant
de grandes ouvertures
et apportant une lumière
traversante dans la plupart des
appartements.

*Voir la fiche ressource sur les Unités d’Habitation.

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L’ARCHITECTURE RELIGIEUSE

Le Corbusier a réalisé trois bâtiments religieux, la Chapelle Notre-Dame du Haut à Ronchamp (1953 La toiture ne repose pas directement sur les murs, mais sur des pilotis insérés dans les façades. Cela
- 1955), le Couvent Saint-Marie de la Tourette (1953 - 1959) et l’église Saint-Pierre de Firminy-Vert permet à la lumière de rentrer dans l’interstice laissé en haut des murs.
(1973 - 2006).
À l’intérieur, les percements de formes géométriques composent le jeu de lumières caractéristique de
l’architecture de Le Corbusier.

LA CHAPELLE NOTRE-DAME DU HAUT À RONCHAMP (1955) Aucun vitrail à l’intérieur, mais des vitrages colorés qui vont participer au jeu de lumières et attirer
les regards des fidèles.
Cette chapelle est une commande de l’archidiocèse de Besançon pour remplacer une ancienne
Au nord du bâtiment, trois grandes tours s’élèvent, par lesquelles une lumière zénithale vient s’abattre
chapelle détruite pendant la Seconde Guerre Mondiale. Encore aujourd’hui, c’est un lieu de pèlerinage
sur les autels. L’édifice suit l’évolution du soleil qui va venir rythmer la journée. Pour Le Corbusier,
important attirant des fidèles du monde entier.
c’est la lumière qui va créer les espaces et la spiritualité dans le lieu.
Depuis 2016, le bâtiment figure sur liste des édifices Le Corbusier inscrits au Patrimoine mondial de
l’Humanité par l’UNESCO.

La chapelle est constituée d’une enveloppe et d’une toiture


incurvée en béton. Trois espaces la composent : la nef, les trois
petites chapelles et l’autel extérieur.

Trois ouvertures donnent accès à l’intérieur : une


double porte au nord, une porte pivotante en béton
à l’est et enfin le grand portail au sud.

La forme courbe des façades invite les


fidèles et pèlerins à une promenade
autour du bâtiment.

La toiture incurvée rappelle


la forme d’une carapace de
crabe.

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LE COUVENT STE-MARIE DE LA TOURETTE À ÉVEUX (1953)

« Ce couvent de rude béton est une œuvre d’amour. Il ne se parle pas, c’est de l’intérieur qu’il se vit. Le bâtiment est organisé selon les trois temps de la vie de la communauté :
C’est à l’intérieur que se passe l’essentiel »
• La vie individuelle: les cellules des religieux, élaborées à l’aide du Modulor, dans les étages.
Propos de Le Corbusier lors d’un entretien avec la communauté religieuse, • La vie collective: réfectoire, cuisine, chapitre, oratoire, salles de cours, bibliothèque, à l’étage
reproduit dans l’ouvrage de Jean Petit, Un Couvent de le Corbusier, Editions de minuit, 1990. inférieur.
• La vie spirituelle : l’église, la crypte et la sacristie, dans l’aile nord.

Le Couvent de la Tourette est conçu entre 1953 et 1959. Il est commandé par le père dominicain Dans le réfectoire et les couloirs, Iannis Xenakis met en place « les pans de verres ondulatoires »
Marie-Alain Couturier, dans le cadre du Renouveau de l’Art Sacré en France. Le couvent doit loger une conçus comme une partition de musique et offrant une large vue sur le paysage. Ces pans de verre
communauté d’une centaine de religieux et novices et accueillir des espaces individuels, collectifs seront ensuite repris à Firminy, dans la Maison de la Culture et à l’école maternelle.
et spirituels. L’architecture très sobre et épurée de ce couvent respecte l’un des vœux de l’ordre
dominicain, la pauvreté. L’église est construite de plain-pied au nord. Contrairement au reste de l’édifice, elle est fermée sur
l’extérieur et se compose de grandes façades en béton formant un parallélépipède. L’éclairage de
l’église provient d’un ensemble d’ouvertures horizontales et verticales et de “canons à lumière”.

L’édifice se situe à 26 km de Lyon, à Eveux-sur-l’Arbresle, au


cœur d’un parc arboré de 40 hectares.

De plan carré, l’édifice en béton est monté sur


pilotis permettant d’absorber la pente naturelle du
sol. Plusieurs espaces viennent compléter ce plan
(sacristie, clocher, oratoire, cheminée, parloir…).

Une dizaine de frères dominicains vivent


aujourdh’ui encore dans le bâtiment.
Des visites, des expositions et des
rencontres font aussi vivre le lieu.

Le Couvent de la Tourette fait


également partie des sites
inscrits sur la liste de l’UNESCO.

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LA VILLE DE CHANDIGARH EN INDE (1955)

Théoricien de l’urbanisme, Le Corbusier dessine plusieurs projets de quartiers ou de villes non aboutis
Tout au nord de la ville se trouvent les bâtiments administratifs. Le Corbusier dessine le plan général
(Bogota, Genève, Alger, etc.). Chandigarh est le seul projet à parvenir à son terme.
de la ville, mais se concentre particulièrement sur l’ensemble du Capitole : le Palais de l’Assemblée
est placé au premier plan. Puis, sont construits à la suite, suivant l’ordre hiérarchique, le Parlement,
La ville de Chandigarh est une commande du Premier Ministre de l’Inde, Jawaharlal Nehru. Il
la Haute Cour de Justice et le secrétariat. Le Complexe du Capitole est inscrit sur la liste de l’UNESCO.
souhaite remplacer Lahore, ancienne capitale du Pendjab. La nouvelle ville doit être un modèle de
développement d’un pays moderne et indépendant. Son plan orthogonal et ses bâtiments prestigieux
Le Palais de l’Assemblée est le plus complexe de tous. Le portique face à l’esplanade est un élément
contrastent avec la pauvreté et l’urbanisme anarchique du reste du pays.
majeur de l’édifice. La gouttière, en forme de cornes recourbées, se reflète sur le bassin qui entoure
le bâtiment.
Le Corbusier est appelé en 1951. Il demande à son cousin et à un couple d’architectes anglais,
Sur le toit apparaissent plusieurs formes géométriques dont un cône tronqué qui culmine à 40 m
Maxwell Fry (1899 - 1987) et Jane Drew (1911 - 1996), de le rejoindre sur le projet. Il travaille sur
de hauteur. Il fonctionne comme un puit de lumière laissant entrer la lumière naturelle à l’intérieur
ce chantier jusqu’à sa mort en 1965.
du bâtiment. Sous ce cône se trouve l’une des salles de séance de l’Assemblée de forme circulaire.
Tout l’intérieur est pensé par Le Corbusier, même le mobilier qui reprend les couleurs utilisées sur
Située à 270 km de New Delhi, la ville est inaugurée en 1953. Elle est d’abord conçue pour accueillir
les murs.
150 000 habitants, essentiellement des fonctionnaires. Finalement, le projet est revu pour augmenter
sa capacité à 500 000 habitants.
Plus qu’un projet architectural et urbain, c’est une mission
sociale qui a été confiée à Le Corbusier. Mission qui semble Le bâtiment de la Haute-Cour est constitué de huit rangées
avoir été accomplie : aujourd’hui, même si la ville souffre de de salles d’audience, protégées par des brise-soleil et
surpopulation, elle possède le revenu par habitant et le taux séparées de la Maison de la Loi par trois grands piliers
d’alphabétisation le plus élevé du pays (73% d’habitants colorés.
lettrés, contre 59,5% en moyenne en Inde).
À l’intérieur, l’édifice s’élève sur deux niveaux
La ville est composée d’une soixantaine d’ilots accessibles par une rampe sur laquelle la
rectangulaires de même taille. Ils sont reliés par promenade architecturale s’effectue.
un système de grandes avenues permettant
une circulation fluide.

Le plan est organisé en suivant les


principes de la Chartes d’Athènes
avec quatre fonctions
différentes :

- L’habitat
- Le travail
- Le loisir
- La circulation

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BIBLIOGRAPHIE WEBOGRAPHIE

LA FONDATION LE CORBUSIER

BIBLIOGRAPHIE DE LE CORBUSIER Site officiel:


www.fondationlecorbusier.fr
- La Charte d’Athènes, suivi de Entretien avec les étudiants des écoles d’Architecture, Le
Corbusier, éditions de Minuit, 1957. LE CLASSEMENT UNESCO

- Vers une architecture, Le Corbusier, Champs arts, éd. Flammarion, 1995, première édition https://whc.unesco.org/fr/list/1321
en 1923.
LA VILLA SAVOYE
- Urbanisme, Le Corbusier, Champs arts, éd. Flammarion, 1994, première édition en 1925.
Site officiel:
www.villa-savoye.fr
À PROPOS DE LE CORBUSIER Villa Savoye, 1929-1931, Poissy, Le Corbusier et Pierre Jeanneret,
Cité de l’architecture, 2017:
- Le Corbusier, Jean-Louis Cohen, Taschen, 2006. https://www.citedelarchitecture.fr/sites/default/files/documents/2017-09/fo_villasavoye_def.pdf

- Le Corbusier, Stephania Suma, Actes Sud, 2008.


LE COUVENT DE LA TOURETTE
- Le Corbusier, Ideas and Forms, William Jr Curtis, Phaidon Press Limited, public end 1986.
Site officiel:
www.couventdelatourette.fr

À PROPOS DES ÉDIFICES LE CORBUSIER L’INFLUX, Lyon et région, cinquantenaire du Couvent Ste-Marie de la Tourette, Eveux,
Le Couvent de la Tourette ou l’architecture du sacré par Le Corbusier: http://www.linflux.
La Villa Savoye com/lyon-et-region/le-couvent-de-la-tourette-ou-larchitecture-du-sacre-par-le-corbusier/#nb7
- Le Corbusier, La Villa Savoye, Jacques Sbriglio, Fondation Le Corbusier, Birkhäuser, 1999.

- Les villas parisiennes de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, 1920-1930, Tim Benton, LA CHAPELLE DE RONCHAMP
éditions de La Villette, 2007.
Site officiel:
Les Unités d’Habitation www.collinenotredameduhaut.com/
- Le Corbusier : L’Unité d’habitation de Marseille, avec Rezé-les-Nantes, Berlin, Briey en
Forêt, Firminy, Jacques Sbriglio, Fondation Le Corbusier, Birkhäuser, 2004.
LA VILLE DE CHANDIGARH
Le Couvent de la Tourette
- Le Corbusier, le Couvent de la Tourette, S. Ferro, C. Kebbal, Ph. Potié, C. Simonnet, Chandigarh, une ville à taille humaine, la ville indienne fondée par Le Corbusier, ARTE
édition Parenthèses, 1988. Journal :
https://info.arte.tv/fr/chandigarh-la-ville-indienne-revee-par-le-corbusier?mc_cid=6e862a06cc&mc_
La Chapelle de Ronchamp eid=a9cf2b4af2
- Le Corbusier, La Chapelle de Ronchamp, Danièle Pauly, Fondation Le Corbusier,
Birkhäuser, 2008. A Chandigarh, Quand Le Corbusier parlait aux dieux…, Point de vue, Architecture
(extraits):
- Ronchamp, l’exigence d’une rencontre, Le Corbusier et la Chapelle Notre-Dame du Haut, https://www.patrickseguin.com/fr/wp-content/uploads/2014/09/Chandigarh.pdf
colloque, Association œuvre Notre-Dame du Haut, Fage édition, Varia, 2007.

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