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A.

Paléolithique inférieur
Civilisations préhistoriques
1. Facies culturel Oldowayen

Le nom de l'industrie oldowayenne provient de la gorge d'Olduvai, en Tanzanie,


qui est un rift de 50 km de long regorgeant d'importantes découvertes
paléoanthropologiques. C'est là que le couple Mary et Louis Leakey découvrit
divers artefacts et fossiles préhistoriques au cours de fouilles.

Ils inventèrent le terme Oldowayen et publièrent ensuite leurs découvertes dans


plusieurs ouvrages.

Aujourd'hui, la gorge d'Olduvai est un site du patrimoine mondial de l'UNESCO.

La plus ancienne culture humaine, connue sous le nom d’Oldowayen, se


caractérise essentiellement par la présence d’outils sur galet, de nucléus peu
élaborés et d’éclats

La technologie de l’Oldowayen est, par tendance, assez simple et se base sur des
chaînes opératoires courtes dans l’espace et dans le temps. Autrement dit, le choix
des matières premières est très conditionné par les disponibilités strictement
locales

Chronologie et périodisation des plus anciennes industries


africaines
Sur la base des datations aujourd’hui disponibles, les plus anciennes industries
lithiques semblent être apparues en Afrique, où elles représentent sur ce
continent, l’unique technologie pendant environ un million d’années, de 2,6 à
1,6 Ma.
Étudiés au départ par les chercheurs kenyans Mary et Louis Leakey, les outils
livrés par le site des gorges d’Olduvai (partie tanzanienne de la vallée du Rift)
sont les archétypes des produits de la culture oldowayenne, dont le nom dérive
d’Olduvai.

Cependant, les chercheurs ont, depuis, découvert des sites plus anciens
(Oldowayen ancien ou « pré-Oldowayen ») : Lokalelei, Hadar, lac Turkana… :
les véritables débuts de l’Oldowayen.
Technique de taille

Les outils sont obtenus en frappant un galet (on parle de pebble culture, culture
du galet aménagé) avec un percuteur dur en pierre, pour le rendre tranchant. On
trouve des choppers (tranchoirs, couperets) avec un seul côté taillé, des chopping
tools avec deux faces taillées, parfois des pierres polyédriques où toutes les faces
sont travaillées.

Les éclats enlevés, rarement retouchés, peuvent aussi être utilisés.

Pour l’Oldowayen classique (1,8 à 1,5 Ma), le niveau I d’Olduvai (Tanzanie),


Swartkrans (Afrique du Sud), Ain Hanech (Algérie), sont surtout des sites de
boucherie, des ateliers de taille ou des abris construits. On y a trouvé des choppers,
des polyèdres, des éclats retouchés.

Pour l’Oldowayen évolué (1,5 à 1,3 Ma.), le niveau II d’Olduvai, Melka-Kunturé


(Éthiopie), Barogali (Djibouti), sont des camps de base comportant différentes
aires d’activités spécialisées. Mêmes outils qu’au stade précédent, mais découlant
d’un débitage plus affiné.
Le squelette de Lucy – dénommé en référence à la chanson Lucy in the Sky with
Diamonds des Beatles –, mis au jour en 1974, est daté de 3,2 millions d’années.
L’individu féminin était âgé d’une vingtaine d’années à sa mort. Son squelette
est conservé à 40 %.
2. L’Acheuléen

Son nom vient du gisement de Saint-Acheul, faubourg d'Amiens en France, où fut


découvert un outillage du Paléolithique inférieur dont la pièce caractéristique est
le biface.

Elle apparait pour la première fois en Afrique de l'Est il y a 1,76 million d'années,
et disparaît complètement du paysage archéologique il y a seulement
150 000 ans,

L’Acheuléen doit son nom au site de Saint-Acheul, quartier situé à l'est


d’Amiens (France), sur les terrasses de la Somme, où une industrie ancienne à
bifaces a été décrite pour la première fois par Gabriel de Mortillet en 1872

Caractéristiques lithiques

Les outils caractéristiques de l’Acheuléen sont les bifaces et les hachereaux :

 Les bifaces sont de grands outils façonnés, sculptés progressivement sur leurs
deux faces pour rendre aigus les bords proches de leur pointe.
 Les hachereaux sont des outils réalisés sur de grands éclats retouchés en
préservant un tranchant brut très aigu à une extrémité.

Leur réalisation est considérée par de nombreux auteurs comme un trait culturel
fort de l'Acheuléen. L'étude de leur répartition permet de suivre la diffusion de
l'Acheuléen depuis l'Afrique jusqu'à l'Eurasie.

On attribue à Homo Ergaster l’invention du biface symétrique.


Également Le biface a servi de support à d'autres outils (encoche, racloir,
denticulé,
Site de Tighennif

le site préhistorique de Tighennif (anciennement Ternifine) se trouve près


de Mascara, en Oranie (Algérie). Il a livré les plus anciens fossiles humains
connus à ce jour en Afrique du Nord, datés d'environ 700 000 ans, et une
industrie lithique de type acheuléen.

Ce site a livré de nombreux ossements animaux et quelques ossements humains


(3 mandibules, un os pariétal, et 9 dents isolées), attribués à une nouvelle espèce
par Camille Arambourg en 1954 : Homo mauritanicus (ou Atlanthropus
mauritanicus).

Les fossiles humains ont été datés d'environ 700 000 ans en 1986 par Denis
Geraads, par l'analyse de la paléofaune, corroborée par le paléomagnétisme.

Les mandibules, de très grande taille, appartenaient à des hommes


particulièrement robustes.
B. Paléolithique moyen

Début : 350 000 ans

Industries : Moustérien, (Europe), Atérien (Afrique du Nord)

Outils caractéristiques : éclats Levallois, racloir, pointe retouchée, pointe


lithique emmanchée (outils avec pédoncule)

Chasse fréquente de gros animaux

Usage de l'ocre

Apparition d'Homo sapiens il y a 300 000 ans en Afrique

Premières sépultures au Proche-Orient par Homo sapiens il y a environ


118 000 ans (Es Skhul)

Premières manifestations esthétiques en Afrique (blocs ou os gravés,


coquillages percés) par Homo sapiens il y a près de 100 000 ans (Afrique du
Sud, Algérie et Maroc)
Le peuplement du paléolithique moyen

En Europe, en Afrique du Nord, et au Moyen-Orient, la principale manifestation


du Paléolithique moyen est l'industrie lithique moustérienne. Le Moustérien est
mis en œuvre par l'Homme de Neandertal en Europe, par Homo sapiens en
Afrique du Nord, et par les deux espèces alternativement au Moyen-Orient.

Le Paléolithique moyen est aussi marqué par un certain nombre de comportements


évolués, tels que la chasse de grands herbivores (rennes, bisons, équidés
(chevaux), la sélection et le transport des silex de très bonne qualité sur des
distances pouvant aller jusqu'à une centaine de kilomètres ou encore
l'aménagement de l'habitat, dont témoignent des restes de cabanes ou des foyers
construits, autant en plein air que sous abri (même si dans ce dernier cas les
vestiges sont généralement plus fréquemment et mieux conservés)

1. Atérien

L'Atérien est une industrie lithique préhistorique couvrant l'Afrique du Nord et


le Sahara, et appartenant au Paléolithique moyen d'Afrique.
Il doit son nom au site de Bir el-Ater, situé à 87 km au sud de la wilaya de
Tébessa, en Algérie, où il a été décrit par le préhistorien et ethnographe
français Maurice Reygasse en 1922
L’Atérien se distingue d'abord par la présence d'outils pédonculés destinés à être
emmanchés. Il associe la mise en œuvre du débitage Levallois à la confection
d'outils sur éclat diversifiés (racloirs, denticulés, etc.), ainsi que d'outils foliacés
bifaciaux
On a trouvé des éléments d'ornement personnel (des coquillages de type
Nassarius percés et ocrés pour former un collier) sur au moins un site atérien, daté
de 82 000 ans

Technique Levallois
Outils avec emmanchements

Site de Bir el Ater


2. Moustérien

Typologiquement, c'est une industrie à éclats, comportant une proportion


variable de racloirs, de pointes, d'outils denticulés, et aussi de bifaces.

Le Moustérien fait partie des industries lithiques du Paléolithique moyen,


caractérisées par le développement du débitage laminaire et de l'outillage réalisé
sur de petits éclats transformés par retouche. En Afrique, en Asie du sud, et en
Europe, le Paléolithique moyen succède progressivement à l’Acheuléen et à
ses bifaces il y a environ 350 000 ans, date à partir de laquelle se répandent
le débitage Levallois
C. Paléolithique supérieur

LES PERIODES DU PALEOLITHIQUE SUPERIEUR (40 000 à 10)

) Le Châtelperronien : de 35 000 à 30 000 ans BP S

Du site éponyme de la grotte des Fées, à Châtelperron (Allier), il est caractérisé


par des lames à dos courbe.

Cette culture était attribuée autrefois aux premiers Homo sapiens d'Europe (Cro-
Magnons). Elle est considérée aujourd'hui plutôt comme l'œuvre des derniers
Néandertaliens (site de Saint-Césaire).
Les Châtelperroniens semblent être les premiers fabricants de pendeloques faites
de dents percées.
Hommes de la période : Homo sapiens, Homo neandertalensis. I

L'Aurignacien : de 37 000 à 24 - 22 000 ans BP

du site éponyme de la grotte d'Aurignac (Haute-Garonne).

Il est caractérisé par la production d'outils de silex en forme de longues lames


retouchées vigoureusement (retouches écailleuses), mais également par
l'utilisation des ossements d'animaux et des bois de cervidés pour créer ses outils.
C'est en Europe que des représentations artistiques apparaissent il y a 35 000 ans.

La parure et l'art mobilier se développent avec les premières statuettes, notamment


en Allemagne. .Hommes de la période : Homo sapiens..

Le Gravettien (ex Périgordien supérieur) : de 28 000 à 22 000 ans BP

Du site éponyme de la Gravette en Dordogne. L’industrie lithique est caractérisée


par la fabrication de lames étroites et allongées. Le silex est débité sous forme de
pointes qui étaient fixées sur une hampe (en bois). On retrouve également de
nombreuses pointes de petit format (microlithisation). On note la disparition des
derniers Néandertaliens en Espagne, il y a 25 000 ans. Les reproductions
figuratives se multiplient, utilisant toutes les techniques et les supports. De
nombreuses statuettes féminines en ivoire ou en pierre ont été sculptées à cette
époque, ainsi que sur des éléments mobiliers. Hominidés de la période : Homo
sapiens.

Le Solutréen : de 22 000 à 19 000 ans BP

Du site éponyme du Crot du Charnier, à Solutré. Cette culture est


géographiquement réduite : le sud-ouest de la France et l'Espagne.

On peut parler d'une maîtrise totale de la taille de pierre : les artisans du Solutréen
obtiennent une finesse jamais égalée : feuilles de laurier, feuilles de saule. Pour
parvenir à une telle perfection, les silex sont chauffés et travaillés par pression.
Complétant l'outillage de couture (poinçons, perçoirs),

Les Solutréens inventent l'aiguille en os qui va permettre d'assembler des pièces


de cuir. Hominidés de la période : Homo sapiens

Le Magdalénien : de 17 000 à 10 000 ans BP

L'industrie lithique du Magdalénien est très différenciée : pointes, burins,


grattoirs. On doit aux Magdaléniens orné. Comme tous les peuples du
Paléolithique supérieur, les Magdaléniens sont semi-nomades, exploitent leur
environnement (chasse, pêche, cueillette) au fil des saisons, et leurs campements
peuvent être utilisés à plusieurs reprises d'une année sur l'autre. Après la période
très originale de Lascaux, Villars et Gabillou, les représentations animalières sur
les parois des grottes sont de plus en plus naturalistes et animées.

L'art mobilier est très abondant : tous les supports possibles (objets utilitaires ou
non) sont utilisés et gravés de manière très précise. Hommes de la période : Homo
sapiens
L’Art mobilier (venus)
L’Art mobilier en terre cuite
Epipaléolithique

L’Afrique du Nord a connu, postérieurement à l’Atérien, un groupe d’industries


généralement microlithiques caractérisées par un débitage lamellaire et par des
armatures de forme géométrique dont le nombre et la fréquence ont permis
d’établir des subdivisions chronologiques et régionales.

On appelle « épipaléolithiques » ces industries dont les deux principales sont


l’Ibéro-maurusien et le Capsien.

On a longtemps admis l’absence de véritables cultures de type Paléolithique


supérieur au Maghreb et au Sahara ni l’Ibéromaurusien ni, a fortiori, le Capsien
ne paraissent issus de l’Atérien dont l’industrie lithique est encore principalement
de type Paléolithique moyen.

L’Ibéromaurusien, nommé ainsi vers 1909 par P. Pallary qui avait cru trouver
en cette industrie des éléments de comparaison avec l’outillage microlithique que
Siret découvrait au même moment dans le sud de l’Espagne, est la plus ancienne
culture épipaléolithique du Nord du Maghreb.

Sa chronologie est maintenant assez bien établie.

A Taforalt (Maroc oriental), la plus ancienne date obtenue était celle du Niveau
VI : 10 100 ± 400 av. J.-C. Or le fouilleur de cette station, J. Roche (1963), avait
reconnu plusieurs niveaux ibéromaurusiens au-dessous de celui-ci. La date la plus
récente se rapportait au niveau II : 8 850 ± 400 av. J.-C, tandis que la partie
supérieure de la “nécropole”, dans la même grotte, était datée de 9 950 ± 240 av.
J.-C. Or, à Haua Fteah (Cyrénaïque), les résultats obtenus pour une industrie à
lamelles à dos apparentée à l’Ibéromaurusien s’échelonnent de 10 800 à 8 650 av.
J.-C. McBurney, après avoir souligné cette étroite concordance chronologique,
assignait de 12 500 à 12 000 av. J.-C. les débuts de l’Ibéromaurusien (lato sensu)
et fixait vers 7 500 sa disparition.

Sites ibéromaurusiens :

Grotte Rassel au Chenoua (Algérie) a été daté de 12 300 ± 400 av. J.-C.

Abri de Tamar Hat (Beni Seghoual, Algérie)

Columnata (Tiaret, Algérie)

Grotte de l’oued Guettera

Afalou Bou Rhumel

Capsien

Civilisation épipaléolithique d’Afrique du Nord définie, dès 1909, par J. de


Morgan et le Dr Capitan, à partir du gisement d’El-Mekta situé en Tunisie près de
Gafsa (d’où le terme de Capsien, tiré de Capsa*, nom antique de cette ville).

Les Capsiens appartenaient à des populations de type méditerranéen dont


l’originalité anthropologique n’a été reconnue qu’en 1949. Les documents
ostéologiques recueillis dans différents gisements – particulièrement ceux d’Aïn
Meterchem en Tunisie, de Medjez près de Sétif, d’Aïn Dokkara près de Tébessa
et de diverses grottes du Constantinois – ont des caractères nettement distincts de
ceux de l’Homme de Mechta el Arbi sur lequel pendant de nombreuses années,
préhistoriens et anthropologues s’accordèrent, à tort, pour penser qu’il fut le seul
type humain à peupler le Maghreb durant l’Epipaléolithique.
Autour de Tébessa et de Gafsa les gisements capsiens ont reçu le nom pittoresque
d’« escargotière » en raison de l’abondance des coquilles d’escargots qui, avec les
cendres et les pierres brûlées, constituent l’élément le plus visible des dépôts
archéologiques. Ceux-ci sont d’ailleurs très connus des bergers et des nomades
qui les nomment « rammadiya » que l’on peut traduire par « cendrière ».

Les sites capsiens

A Faïd-Souar, près d’Aïn-Beïda,

(Aïn-Naga près de Messad)

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