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Histoire des Relations Internationales

Aurore Lattanzio, Groupe 3

Discours de Thomas Sankara


Lors de l’Assemblée générale de l’ONU le 4 octobre 1984,

Introduction et Analyse linéaire

Le 11 octobre 2021, le procès des auteurs présumés de l’assassinat de


Thomas Sankara le 15 octobre 1987, alors président depuis à peine 4 ans du Burkina
Faso, lors d’un coup d’Etat à Ouagadougou, a été entamé. La présidence de Thomas
Sankara bouscule en effet la vie politique du Burkina Faso ; alors que l’histoire de la
Haute Volta est marquée par la colonisation française jusqu’en 1960, puis par une
succession de régimes militaires et autoritaires dans un cadre d’instabilité politique
aux nombreux coup d’Etats jusqu’aux années 1980, l’arrivée au pouvoir d’un
révolutionnaire populaire anti-impérialiste et pour la démocratie en 1983 est un
bouleversement. En janvier 1983, il se prononce déjà ouvertement pour la rupture du
rapport « néocolonial » qui lie la Haute-Volta à la France : « Lorsque le peuple se met
debout, l’impérialisme tremble. Il tremble parce qu'ici à Ouagadougou, nous allons
l'enterrer ». Il affirme également en direct à la télévision en 1982 : « Malheur à ceux
qui bâillonnent le peuple », en réaction à la suppression du droit de grève. Ses
convictions et prises de paroles sont tant résolument révolutionnaires que Thomas
Sankara est limogé et mis en résidence surveillée le 17 mai, sous une soupçonnée
pression française. Toutefois, la vague d’espoir de renouveau que représente Thomas
Sankara provoque de nombreuses manifestations qui vont contraindre le pouvoir à
libérer Sankara.
Le 4 août 1983, la révolution atteint son apogée et Thomas Sankara est placé à la tête
du pouvoir par coup d’Etat. Il s’entoure rapidement de cadres compétents, et
souhaite, entre autres, démocratiser la société, défendre le progrès technique, la
transformation de l'administration, la redistribution des richesses, la libération des
femmes, la responsabilisation de la jeunesse, la décentralisation, la lutte contre la
corruption, … Il a également changé le nom de Haute-Volta issu de la colonisation en
un nom issu de la tradition africaine : Burkina Faso, qui est un mélange de moré et
de dioula et signifie Pays (ou Patrie) des hommes intègres.

Toutefois, les conséquences de la politique d’émancipation nationale et de


développement du pays exceptionnelle de Thomas Sankara ne s’arrêtent pas au
Burkina Faso. Les convictions anti-impérialistes de Thomas Sankara et ses
perspectives d’avenir pour son pays sont à prendre dans un cadre beaucoup plus
large. Au moment où Thomas Sankara prononce ce discours à l’ONU en 1984, une
grande partie des pays du Tiers Monde est confrontée à la « crise de la dette ». En
somme, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale imposent aux
gouvernements des plans de rigueur incompatibles avec toute politique sociale. Une
situation contre laquelle le leader burkinabé s’élève fortement. Thomas Sankara
incarne alors volontairement le porte-parole de ce Tiers-Monde en souffrance qui
partage des difficultés économiques, sociales, démographiques et politiques
similaires. Il critique les conséquences injustes de la mondialisation et trouve les
approbations du mouvement altermondialiste. En fait, les décolonisations, en
donnant naissance à de nouvelles nations soucieuses d’affirmer leur identité, ont
constitué un facteur décisif du passage progressif d’un monde bipolaire, celui de la
guerre froide, à déjà un monde multipolaire, avec lequel les occidentaux et les pays du
Tiers-Monde doivent composer. Le Tiers monde se manifeste alors désormais sur la
scène internationale, contestant l’ordre jusqu’alors établi par la guerre froide et
auparavant par la colonisation, et sollicitent le soutien des occidentaux dans leur
émancipation.

Ce discours de Thomas Sankara à l’ONU le 4 août 1984 est un marqueur exemplaire


de ce contexte. Le président affirme et explicite durant deux heures ses deux objectifs
clairs ; revaloriser et rendre sa dignité au Burkina Faso qui doit se défaire
définitivement de toute influence ou pression occidentale impérialiste ou
néocoloniale, mais surtout inscrire cette lutte dans une rébellion commune qui
concerne tous les pays du Tiers-monde de l’Amérique latine, de l’Asie et de l’Afrique.
Le choix d’un discours aussi marquant à l’ONU n’est pas anodin ; en s’adressant aux
membres de l’ONU, Thomas Sankara appelle au soutien des pays occidentaux pour
trouver les conditions économiques et politiques qui vont permettre aux pays du
Tiers-Monde de se développer. Le cadre de l’ONU permet de légitimer cet appel, car
en 1945, les objectifs qu’elle fixe sont les droits de l’Homme, la paix, la sécurité, mais
également le développement économique et social dans le monde, le « droit de vivre
dans la dignité ». Or, la place qu’ont obtenu les pays du Tiers-Monde à l’ONU fait
vivre ces enjeux. Enfin, l’ONU est fondée sur le respect du principe de l’égalité des
droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes. L’anti-impérialisme prôné
et la critique sévère de la Guerre Froide du président dans son discours trouve donc
quant à elle également ses liens avec les préceptes de l’ONU.

Ainsi, dans son discours à l’Assemblée générale de l’ONU, comment Thomas Sankara
s’y prend-il pour justifier une lutte solidaire anti-impérialisme des pays du Tiers
monde et légitimer sa demande de soutien concret des occidentaux pour le
développement de ces pays ?
Analyse linéaire du texte

Discours de Thomas Sankara lors de l’Assemblée générale de l’ONU,


New York, 4 octobre 1984. Extraits.

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire-Général, Honorables représentants de


la Communauté internationale,

Je viens en ces lieux vous apporter le salut fraternel d’un pays de 274.000 km², où
sept millions d’enfants, de femmes et d’hommes, refusent désormais de mourir
d’ignorance, de faim et de soif, tout en n’arrivant pas à vivre véritablement depuis un
quart de siècle d’existence comme Etat souverain, siégeant à l’ONU.

 Accusation indirecte, paradoxe Etat qui siège à l’ONU et qui entretient un lien
« fraternel » avec les autres Etats membres, mais dont les habitants meurent
pourtant jusqu’alors « d’ignorance, de faim et de soif ».

Je viens à cette trente-neuvième session vous parler au nom d’un peuple qui sur la
terre de ses ancêtres, a choisi dorénavant de s’affirmer et d’assumer son histoire, dans
ses aspects positifs, comme dans ces aspects négatifs, sans complexe aucun.

 Fierté et affirmation sans complexe de la nature du pays du Burkina Faso qu’il


dit incarner.
(…)
Je n’ai pas ici la prétention d’énoncer des dogmes. Je ne suis ni un messie ni un
prophète.

 Quête de la jouissance d’une dignité humaine, dénuée de tout objet religieux

Je ne détiens aucune vérité. Ma seule ambition est une double aspiration :


premièrement, pouvoir, en langage simple, celui de l’évidence et de la clarté, parler au
nom de mon peuple, le peuple du Burkina Faso ; deuxièmement, parvenir à exprimer
aussi, à ma manière, la parole du « Grand peuple des déshérités », ceux qui
appartiennent à ce monde qu’on a malicieusement baptisé Tiers-Monde. Et dire,
même si je n’arrive pas à les faire comprendre, les raisons que nous avons de nous
révolter.

 En plus de l’incarnation fière et affirmée du peuple du Burkina Faso par


Thomas Sankara, démonstration de solidarité vis-à-vis de tous les pays du
Tiers monde et annonciation d’une révolte certaine commune.

Tout cela dénote l’intérêt que nous portons à l’ONU, les exigences de nos droits y
prenant la vigueur et la rigueur de la claire conscience de nos devoirs.

 Début de la critique en filigrane des pays occidentaux en pleine guerre froide et


aux tendances impérialistes liées, pourtant membres de l’ONU, aux garanties
complètement contradictoires : assemblée générale des Nations Unies le 16
décembre 1966, il est stipulé que : Tous les peuples ont le droit de disposer
d'eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut
politique et assurent librement leur développement économique, social et
culturel.

Nul ne s’étonnera de nous voir associer l’ex-Haute-Volta - aujourd’hui le Burkina


Faso - à ce fourre-tout méprisé, le Tiers-Monde, que les autres mondes ont inventé au
moment des indépendances formelles pour mieux assurer notre aliénation
intellectuelle, culturelle, économique et politique. Nous voulons nous y insérer sans
pour autant justifier cette gigantesque escroquerie de l’Histoire. Encore moins pour
accepter d’être « l’arrière-monde d’un Occident repu ».

 Accusation de tout le monde occidental et son passif colonial : le « Tiers-


Monde » n’existe que par le fait que ce sont des pays antérieurement colonisés
par des pays occidentaux et qui ont connu une indépendance rude et brutale,
sans que ceux-ci aient donné ensuite les moyens économiques, entre autres, de
fonctionner de manière autonome. Retour sur la crise de la dette : entre 1983
et 1985, l’aide économique de la France pour le Burkina Faso à diminué de 80
%, étant pourtant l’ancien pays colonisateur du Burkina Faso pendant près
d’un siècle.

Mais pour affirmer la conscience d’appartenir à un ensemble tri-continental et


admettre, en tant que non-alignés et avec la densité de nos convictions, qu’une
solidarité spéciale unit ces trois continents d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique
dans un même combat contre les même trafiquants politiques, les mêmes exploiteurs
économiques.

 Solidarité + lutte avec délimitation d’un ennemi commun : les pays


occidentaux colonisateurs et/ou impérialistes. Le terme « non-alignés »
précise également la position hostile de Thomas Sankara par rapport à la
guerre d’idéologie de la Guerre Froide. Référence également à l’organisation
« tricontinentale » née dès la conférence de la Havane en 1966 pour lutter
contre l’impérialisme. Thomas Sankara n’est pas seulement défenseur du
panafricanisme, il est résolument Tiers-mondiste.

Reconnaître donc notre présence au sein du Tiers-Monde c’est, pour paraphraser


José Marti, « affirmer que nous sentons sur notre joue tout coup donné à n’importe
quel homme de ce monde » (…)

 Solidarité totale dans la souffrance de chaque pays du Tiers Monde

Il faut proclamer qu’il ne peut y avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons
radicalement le dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont
essayé de nous vendre vingt années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de salut en
dehors de ce refus-là. Pas de développement en dehors de cette rupture.

 Appel à l’émancipation totale vis-à-vis des peuples qui les ont colonisés
auparavant, avec la volonté de développer de propres modèles politiques,
culturels et intellectuels, non plus attachés à aucun modèle occidental. En
somme, véritablement jouir du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
prôné par l’ONU au sortir de la Seconde Guerre Mondiale ; démonstration,
ainsi, que la Guerre Froide mené depuis vingt ans n’est pas légitime. En outre,
le Tiers Monde refusera d’adopter des modèles occidentaux en échange de son
développement.
( …)
On cherchera en vain depuis les concepts de négritude ou d’African Personnality (1)
marqués maintenant par les temps, des idées vraiment neuves issues des cerveaux de
nos « grands » intellectuels. Le vocabulaire et les idées nous viennent d’ailleurs. Nos
professeurs, nos ingénieurs et nos universités se contentent d’y adjoindre des
colorants parce que, des universités européennes dont ils sont produits, ils n’ont
ramené souvent que leurs diplômes et le velours des adjectifs et des superlatifs !

 Appel à l’émancipation totale vis-à-vis des peuples qui les ont colonisés
auparavant, avec la volonté de développer de propres modèles politiques,
culturels et intellectuels, non plus attachés à aucun modèle occidental + mise
en valeur de la singularité de chaque pays du Tiers Monde

(…)
C’est ce que nous avons perçu, nous, peuple burkinabé, au cours de cette nuit du 4
août 1983, aux premiers scintillements des étoiles dans le ciel de notre Patrie. Il nous
fallait prendre la tête des jacqueries qui s’annonçaient dans les campagnes affolées
par l’avancée du désert, épuisées par la faim et la soif et délaissées. Il nous fallait
donner un sens aux révoltes grondantes des masses urbaines désœuvrées, frustrées et
fatiguées de voir circuler les limousines des élites aliénées qui se succédaient à la tête
de l’Etat et qui n’offraient rien d’autre que les fausses solutions pensées et conçues
par les cerveaux des autres. Il nous fallait donner une âme idéologique aux justes
luttes de nos masses populaires mobilisées contre l’impérialisme monstrueux. A la
révolte passagère, simple feu de paille, devait se substituer pour toujours la
révolution, lutte éternelle contre toute domination.

 En pleine guerre froide, appel et éloge à une révolution singulière au Burkina


Faso qui se veut émancipée et désinstrumentalisée par toute idéologie
impérialiste d’un des « deux grands ». La lutte et la révolte de Thomas Sankara
ne s’inscrit dans aucune des deux idéologies capitaliste ou communiste des
belligérants de la guerre froide (Thomas Sankara a été certes surnommé le
« Che Guevara africain », mais tout comme à Cuba, la révolution burkinabé est
émancipée et indépendante de l’idéologie impérialiste communiste de l’URSS).
Quant à la critique des élites, Thomas Sankara marque effectivement sa
volonté démocratique en prenant des mesures assez exceptionnelles ; il vend
toutes les voitures de luxe du gouvernement et roule lui-même en R5. Il met
également en place des procès contre la corruption.

(…)
Nous jurons, nous proclamons, que désormais au Burkina Faso, plus rien ne se fera
sans la participation des burkinabés. Rien qui n’ait été au préalable décidé par nous,
élaboré par nous. Il n’y aura plus d’attentat à notre pudeur et notre dignité.

 Emancipation et valorisation de la singularité du peuple du Burkina Faso. Il


faut rappeler que le Burkina Faso a été sous dépendance française de 1896 à
1960, près d’un siècle, contexte dans lequel la population a été
particulièrement discriminée par les colons. Par exemple, les enfants africains
n'avaient pas le droit d'utiliser une bicyclette ou de cueillir des fruits aux
arbres, "privilèges" réservés aux enfants des colons, et contrevenir à ces
règlements pouvait mener les parents en prison.

Forts de cette certitude, nous voudrions que notre parole s’élargisse à tous ceux qui
souffrent dans leur chair, tous ceux qui sont bafoués dans leur dignité par une
minorité d’hommes ou par un système qui les écrase.
Permettez, vous qui m’écoutez, que je le dise : je ne parle pas au nom seulement de
mon Burkina Faso tant aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal
quelque part.
Je parle au nom de ces millions d’êtres qui sont dans les ghettos parce qu’ils ont la
peau noire, ou qu’ils sont de cultures différentes et qui bénéficient d’un statut à peine
supérieur à celui d’un animal.
Je souffre au nom des Indiens massacrés, écrasés, humiliés et confinés depuis des
siècles dans des réserves, afin qu’ils n’aspirent à aucun droit et que leur culture ne
puisse s’enrichir en convolant en noces heureuses au contact d’autres cultures, y
compris celle de l’envahisseur.

 Insistance sur la délimitation d’un ennemi commun ; les Etats occidentaux


impérialistes et/ou colonisateurs et/ou racistes. L’Inde a effectivement été
sous domination anglaise pendant près de deux siècles, de 1750 à 1947. Par
ailleurs, même après son indépendance, sa politique de non-alignement
durant la guerre froide lui a valu de nombreuses pressions des Etats Unis, sans
compter la violente guerre sino-indienne de 1962 déclenchée par la Chine
communiste.

(…) Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse
douloureuse de toutes les souffrances de l’Humanité, mais aussi et surtout des
espérances de nos luttes.
(…) Notre révolution au Burkina Faso est ouverte aux malheurs de tous les peuples.
Elle s’inspire aussi de toutes les expériences des hommes depuis le premier souffle de
l’Humanité. Nous voulons être les héritiers de toutes les révolutions du monde, de
toutes les luttes de libération des peuples du Tiers-Monde.

 Importante insistance, répétitive, sur la solidarité dans la lutte.

Nous sommes à l’écoute des grands bouleversements qui ont transformé le monde.
Nous tirons des leçons de la Révolution américaine, les leçons de sa victoire contre la
domination coloniale et les conséquences de cette victoire. Nous faisons nôtre
l’affirmation de la doctrine de non-ingérence des Européens dans les affaires
américaines et des Américains dans les affaires européennes. Ce que Monroe clamait
en 1823, « l’Amérique aux Américains », nous le reprenons en disant « l’Afrique aux
Africains », « le Burkina aux Burkinabés ». La Révolution française de 1789,
bouleversant les fondements de l’absolutisme, nous a enseignés les Droits de
l’Homme alliés aux droits des peuples à la liberté. La grande Révolution d’octobre
1917 a transformé le monde, permis la victoire du prolétariat, ébranlé les assises du
capitalisme et rendu possible les rêves de justice de la Commune française.

 Critique en filigrane du paradoxe que représentent les convictions anti-


impérialistes des membres permanents de l’ONU en contradiction avec le
contexte actuel de la Guerre Froide, et le passif colonial de la France. Les
Etats-Unis, l’URSS et la France sont ici tout autant visés.
(…)
Nous tenons à réaffirmer notre confiance en l’Organisation des Nations Unies. Nous
lui sommes redevables du travail fourni par ses agences au Burkina Faso, et de leur
présence à nos côtés dans les durs moments que nous traversons.

 Appel clair à l’appui de l’ONU dans la révolution que Thomas Sankara mène et
souhaite mener aux cotés de tous les pays du Tiers Monde. Insistance sur sa
confiance en cette institution pour rappeler une certaine légitimité de sa lutte ;
les désirs de Thomas Sankara corroborent avec les principes et objectifs de
l’ONU.
(…)
Monsieur le président,
J’ai parcouru des milliers de kilomètres. Je suis venu ici pour demander à chacun que
nous puissions mettre ensemble nos efforts pour que cesse la morgue des gens qui
n’ont pas raison et le triste spectacle des enfants mourant de faim (…)

 « Les gens qui n’ont pas raison » ou semble-t-il les peuples qui n’ont pas
adopté l’idéologie d’un des deux belligérants de la guerre froide

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

 Nouvelle devise du Burkina Faso donnée par Thomas Sankara quelques mois
auparavant, lors du premier anniversaire de la révolution, le 4 août 1984

A bas la réaction internationale !


A bas l’impérialisme !
A bas le néocolonialisme !
A bas le fantochisme !

 Un régime africain fantoche est soumis aux occidentaux, terme qui a beaucoup
désignée la dynamique des régimes africains post-coloniaux.

Gloire éternelle aux peuples qui luttent pour leur liberté !


Gloire éternelle aux peuples qui décident de s’assumer pour leur dignité !
Victoire éternelle aux peuples d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie qui luttent !
Je vous remercie.

 Point final qui résume et rappelle les principaux objectifs de Thomas Sankara
à travers ce discours : revalorisation de la singularité de chaque peuple du
Tiers-Monde qui doivent s’émanciper et être aidés pour trouver les conditions
de leur développement, sans toutefois aucune soumission impériale ou
néocolonialiste, et une annonce claire d’une lutte commune solidaire Tiers-
Mondiste dans cette quête.

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