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UNIVERSITE CADI AYYAD

Faculté des Sciences Semlalia


Département de Physique
Marrakech
Licence d'Excellence : Ingénierie et Conduite des Bâtiments et Travaux
Publics ICBTP

Cours:

THERMIQUE du BATIMENT (Partie 1/3)

Année Universitaire 2023-2024


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PLAN
• Partie 1 : Transferts thermiques

• Partie 2 : Rayonnement solaire

• Partie 3 : Thermique du bâtiment

N.B. : Certaines figures et photos sont prises de sites internet .

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Partie 1 : TRANSFERTS THERMIQUES

Chapitre 1 : INTRODUCTION AUX TRANSFERTS THERMIQUES


- Le transfert de chaleur est dû à une différence de température au sein d’un système ou
entre systèmes
- La chaleur se propage de la région chaude vers celle froide (2ème Principe)
- Il y a trois modes de transfert de chaleur dont chacun se fait selon des mécanismes
physiques bien déterminés
- Pour un système, La détermination de T(M,t) permet de calculer les flux thermiques
échangés Q(M,t)

1.1 CONDUCTION THERMIQUE

-C’est le transport d’énergie, dans un solide ou un fluide non isothermes, sans déplacement
macroscopique de la matière (propagation par agitation moléculaire).

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- La loi de Fourier (1768-1830) est énoncée en 1822 :

 
q (M , t )  (M ,T ) grad T (M , t )

- La relation montre que le vecteur flux de chaleur surfacique :

est proportionnel au gradient de température


est dans le sens des températures décroissantes
est perpendiculaire aux surfaces isothermes

-Dans la direction x, le flux de chaleur surfacique

q= -λdT/dx en (W/m2)

- Pour le cas de la conduction unidirectionnelle permanente dans un mur :


q= -λ dT/dx= λ( T1 - T2)/L
T(x) = ( T2 – T1) x/L + T1.

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- Types d’isolants

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Joseph Stefan (1835-1893) Boltzmann, Ludwig (1844-1906)
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Chapitre 2 : CONDUCTION THERMIQUE
- Conduction dans des milieux isotropes et homogène, surtout des solides opaques.
- Les transferts convectifs et/ou radiatifs sur les frontières du système se font avec des
coefficients d’échange supposés connus.
- L’équation de la chaleur permet de déterminer la distribution de température T(M,t) et la
loi de Fourier de calculer le flux de chaleur en tout point du système.

2.1- EQUATIONS GENERALES DE LA CONDUCTION (Equation générale de la chaleur)


- Bilan thermique (1er principe de la thermodynamique) sur un petit volume de contrôle :

dE
E i  E e  E g  st
dt

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T (M , t ) T (M , t ) T (M , t )
Qx   dydz Qy   dxdz Qz   dxdy
x y z
Q Q y Q
Q  Qx  x dx Q  Qy  dy Q  Qz  z dz
x  dx x y  dy y z  dz z

E g  p ( M , t ) dxdydz dE st T
 c p dxdydz
dt t
 T ( M , t )
 div q (M, t)  p( M , t )  c p
t
   T ( M , t )
div  (T ) gradT ( M , t )   p( M , t )   (T )c p (T ) 0
  t
- Si les propriétés sont indépendantes de la température :

p(M , t ) 1 T (M , t )
T (M , t )  
  t
α=λ/ρcp en (m2/s) est la diffusivité thermique du milieu. Elle mesure la vitesse de
propagation de la chaleur dans le milieu.

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Selon le cas traité, l’équation générale de la chaleur se réduit à :
- Equation de Laplace : milieu sans sources internes, en régime permanent.

T (M , t )  0
- Equation de Fourier : milieu sans sources internes, en régime transitoire.

1 T (M , t )
T (M , t ) 
 t
- Equation de Poisson : milieu avec sources internes, en régime permanent.

p( M )
T ( M )  0

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La conduction est monodimensionnelle, si le gradient de température dans une direction est
beaucoup plus important que dans les deux autres (mur à faces isothermes T(x), cylindre à
surface latérale adiabatique T=T(z), long cylindre à surface latérale isotherme T=T(r), ….).

* Conditions aux limites spatio-temporelles


- Condition initiale
T ( M , t  0)  f o ( M )
- conditions aux limites
- La température de l’une des surfaces du domaine est connue
T (M , t )  f ( M , t )
- Le flux appliqué à l’une des surfaces du domaine est connu (ex :cas adiabatique)
T (M , t )
  q( M , t )
n
- Condition de convection et/ou rayonnement sur l’une des surfaces du domaine

T (M , t )
  h [T ( M , t )  T ]  hr [T ( M , t )  Te ]
n
- Contact parfait entre deux solides : continuité de flux et de températures
T1 =T2 q1 =q2
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* Ailettes

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* Conduction avec génération interne

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Mur soumis sur deux faces (x=-L et x=L) à un échange convectif (h, T∞) Température du
milieu du mur (Fo0,2)

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Distribution de température dans le mur

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Variation de l’énergie stockée dans le mur

L
Qo   L c p A(Ti  T )dx  c pV (Ti  T )
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Cylindre soumis à un échange convectif (h, T∞) Température de l’axe du cylindre (Fo0,2)

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Distribution de température dans le cylindre

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Variation de l’énergie stockée dans le cylindre

Qo  c pV (Ti  T )
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T ( x, t )  T0  x  T T
 erf  
 q  
T ( x, t ) 0 i
  42
Ti  To  2  t  0 x x0  t
T ( x, t )
q 0    hT  T ( x  0, t ) 
 x x 0
T ( x, t )  Ti  x   h x h 2
t   x h t 
 erfc   exp  2 erfc   
T  Ti  2 t       2 t   43
   
- La fonction d’erreur erf(u) [erfc(u)=1-erf(u)] est définie par :

2 u 2
erf (u )   0
exp(   ) d

erf(0)=0, erf(∞)=1, erf(-u)=-erf(u) et erf(2)=0.9953

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Chapitre 3 : RAYONNEMENT THERMIQUE
- C’est le rayonnement (ondes électromagnétiques de 0.1 à 100μm) émis par un milieu sous
l’effet de diverses interactions entre ses constituants élémentaires.
- Le rayonnement émis a des distributions spectrale et spatiale.
- On ne considère dans ce cours que des flux hémisphériques, supposés en général
isotropes.
3.1- FLUX RADIATIFS
- Un corps (système) échange par rayonnement avec son environnement en tant
qu’émetteur et récepteur.
- L’émittance monochromatique est le flux surfacique émis dans [,+d]. Il est notée M 
- L’émittance totale (W/m²) est :

M  M  d   e
 0

- Une surface à émission isotrope (ou diffuse), obéit à la loi de Lambert :

M    Le M   Le
Le est la luminance du rayonnement émis en (W/m²sr)
- L’éclairement monochromatique du récepteur est le flux surfacique incident dans
[,+d]. Il est notée E
- L’éclairement total est la densité du flux incident (W/m²):

E E d   i
 0

-Pour un flux incident isotrope, on a de même :


E   Li E   Li

- Li est la luminance du rayonnement incident en (W/m²sr)


-Les flux surfaciques réfléchi, absorbé et transmis vérifient la loi de conservation de
l’énergie :
E  i  a r t
- Cette relation s’applique aussi aux grandeurs monochromatiques
- Pour un corps opaque, le flux transmis est nul

- La radiosité est la densité du flux quittant la surface par émission et réflexion :


r
J  M       

e

r

J  J  d  M   r
 0
3.2- CORPS NOIR
- Corps idéal qui à T, λ et une direction donnée Ox , émet le maximum d’énergie possible et
ce d’une manière isotrope.
- Il absorbe la totalité de tout rayonnement incident quelques soient λ et Ox.
- Il sert de référence pour évaluer les propriétés radiatives des corps réels.
Loi de Planck
- Elle donne l’émittance monochromatique d’un corps noir. Pour le vide ou l’air (n=1)

0 C1 λ - 5
M =λ
C 
exp 2   1
 T 
C1=3,741.10-16 W.m2 C2=0,014388 m.K

- La 1ère loi de Wien donne λm correspondant à M 0 max :

 mT  2898 (m.K )

- La 2ème loi de Wien donne :

M 0  1,287.10 5 T 5 (W / m 3 )
m
Loi de Planck :
distribution spectrale de
l’émittance du corps noir à
différentes températures
Loi de Stefan-Boltzmann
0 4 M 0 T 4
0
M   T  L  
en (W/m2.sr)
 
σ=5.67 10-8 W/m2 K4 est la constante de Stefan-Boltzmann.
- La fraction de l’émittance totale dans la bande spectrale [λ1,λ2] est :

f     T 4   M 0 d  0 M 0 d  0 M 0 d   f 0   f 0   T 4
2 2 1

1 2 1 2 1

- La fraction est fonction de T uniquement (voir tableau).

APPLICATION : Rayonnement solaire


Distribution spectrale du rayonnement incident hors atmosphère similaire à celle d’un
corps noir à T≈5800 K.
- La 1ère loi de Wien donne λm≈ 0.5 μm (visible).
- Environ 12% dans l’U.V, 46% dans le visible et 42% dans l’I.R.
Plus que 95% du rayonnement solaire au sol est dans [0.3 μm, 3 μm].
Pratiquement pas de recouvrement avec le spectre d’émission d’un corps à T=300 K (λm=10
μm), d’où l’explication de l’effet de serre.
3.3- PROPRIETES RADIATIVES
- L’émissivité monochromatique hémisphérique :
M
 
M 0
- L’émissivité totale hémisphérique :
 0
M    M  d
0
 0
M T4
- L’émissivité d’un corps noir est  0   0  1
- La densité du flux émis par une surface réelle :
M   e   T 4
 a
- L’absorptivité monochromatique hémisphérique est  
E
- L’absorptivité totale hémisphérique :

   E  d
0

E
- La réflectivité et la transmissivité totales hémisphériques :
r t
   
E 
E 

   E  d    E d
0 0
 
E E
- conservation de l’énergie :
        1      1

Loi de Kirchhoff
- Pour une surface opaque diffuse (rayonnements reçus et émis isotropes ), la loi donne :

      1  

- Un corps est dit gris si ses propriétés radiatives sont indépendantes de λ .


    et    
- Si en plus le corps est diffusant:
    1 
-La plupart des corps réels sont considérés gris et diffusant
sur des bandes spectrales données.
3.4- ECHANGES RADIATIFS

- Chaque surface est opaque et isotherme avec des propriétés radiatives uniformes.
- Les surfaces sont noires ou grises et diffusantes séparées par un milieu transparent.
3.4.1 Facteurs de forme (purement géométrique).
i j  Fij i
- A calculer à partir des expressions ou des abaques.

- Relations entre les facteurs de forme :

- Réciprocité : S i Fij  S j F ji
n

- Enceinte fermée de n surfaces : 


j 1
Fij  1

- Surface concave : Fii  0

- surface plane ou convexe : Fii  0

- Sj divisé en surfaces distinctes Sjk (k=1..n) : Fi  j  Fi ( j1..... jn )   Fi  jk


k 1

- Les surfaces Sj1 et Sj2 ne sont pas distinctes : Fi  ( j1 j 2 )  Fi  j1  Fi  j 2  Fi  ( j1  j 2 )


Chapitre 4 : CONVECTION THERMIQUE
4.3- CONVECTION FORCEE EXTERNE

- Couches limites cinématique et thermique :


T ( x , y )  Tp
u( x , y )  0.99 U   ( x, y )   0.99
T  T p

- La transition vers le régime turbulent se fait approximativement en xc :


U  xc
Re x ,c   5.10 5

- Pour une plaque isotherme à Tp, le nombre de Nusselt local en régime laminaire est :
h( x ) x pour : Rex<5.105 et 0.6≤Pr≤50
Nu x   0.332 Re1x / 2 Pr 1 / 3

- Le nombre de Nusselt moyen en régime laminaire est :
hm ,x x
Nu m ,x   0.664 Re1x / 2 Pr 1 / 3 pour :Rex<5.105 et 0.6≤Pr≤50

Toutes les propriétés du fluide à T f  (Tp  T ) / 2
- Un écoulement turbulent sur une plaque, est toujours précédé par un régime laminaire. Le
coefficient d’échange par convection moyen sur une longueur L est :

 
Nu m, L  0.037 Re 4L/ 5  871 Pr1/ 3
Valable pour : 5.105<Rex<107 et 0.6<Pr<60
- Pour une plaque soumise à un flux constant qp, c’est la température qui n’est plus
uniforme Tp(x). Kays donne en :

Régime laminaire :
Nu x  0.453 Re1x / 2 Pr 1 / 3
Régime turbulent :
Nu x  0.0308 Re 4x / 5 Pr 1 / 3
- La température de la paroi est alors :
qp
T p ( x )  T 
h( x )
Il y a des corrélations pour d’autres configurations (cylindre, sphère, faisceau de tubes, …).
4.4- CONVECTION FORCEE INTERNE
- Le type d’écoulement (laminaire ou turbulent) est défini par le nombre de Reynolds ReD :
um D  um D 4m
Re D     2300
  D
- En régime laminaire, Sieder et Tate donnent le nombre de Nusselt moyen :
1/ 3 0.14
 Re Pr    
Nu m ,D  1.86 D   
 L/ D   
  p
T  cte, Re  2300, propriétés évaluées à T  (T (0)  T ( L)) / 2
 p D mm m m

0.48  Pr  16700
 
0.0044   9.75 ,  p à T p
  p

- En régime turbulent, Sieder et Tate donnent le nombre de Nusselt local dans un tube lisse
isotherme ou à flux imposé : 0.14
  
Nu D  0.027 Re D4 / 5 Pr 1 / 3  
 
 p

T p  cte ou q p  cte, propriétés à Tm sauf  p à Tp



 ReD  10000

0.7  Pr  16700
 L / D  10
Q0 L  m c p Tm ( L)  Tm (0)
T p  Tm ( x )  Dhm ,x 
Dq p  exp  x
Tm ( x)  Tm (0) 
 m c p
x T p  Tm ( x  0 )
m c p 
Q  DLhm , L (T ) ln
Tm (0)  Tm ( L)
avec (T ) ln 
 T  T ( L) 
ln  p m 
 T p  Tm (0) 

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