FORMATION EN ACUPRESSION

MODULE 1
Module 1 :
PRÉSENTATION DE L’ACUPRESSION

Introduction
Bienvenue dans ce programme de formation à l’acupression. Ce terme désigne une thérapie « par le
toucher ». Il s’agit d’une proche cousine de l’acupuncture, toutes deux étant issues de la médecine
traditionnelle chinoise (MTC). Parfois, vous retrouverez les détails de cette technique dans des
recueils évoquant des « automassages », des « massages chinois », du « tapping », également appelé
« do in » dans la tradition chinoise, et autres appellations évoquant des « points qui guérissent ».
Vous remarquerez aussi que d’autres termes sont utilisés pour désigner cette technique :
« digipuncture », « digitopuncture », « acupressure » ou « acupressing ». Le mot « acupression »
offre l’avantage d’être facile à prononcer, de renvoyer à l’acupuncture (avec le préfixe commun acu,
qui signifie « aiguille ») et de qualifier la « pression » (exercée avec les doigts et non avec des
aiguilles).
L’acupression désigne donc une thérapie du toucher stimulant certains points situés sur les méridiens
chinois ; les aiguilles de l’acupuncteur sont remplacées par des massages pratiqués principalement
grâce à des pressions exercées par les doigts. L’acupuncture et l’acupression présentent d’autres
différences : l’acupuncture reprend le protocole complet et précis de la médecine traditionnelle
chinoise et cherche à résoudre le problème en profondeur ; l’acupression aide à résoudre
immédiatement certains maux du quotidien (sans avoir à chercher « trop loin » l’origine des troubles
tout en aidant à prévenir des problèmes de santé).
On en parle aussi comme d’un automassage énergétique lorsqu’il est appliqué à soi-même. Comme
avec toutes les autres thérapies de la médecine traditionnelle chinoise (sur lesquelles nous
reviendrons plus loin), il s’agit de rééquilibrer le flux d’énergie de l’être, le Qi (prononcez « Tchi »),
responsable de la vitalité même au cœur de la bonne santé de tout individu. La formation en MTC
permet d’approfondir des notions qui seront ici évoquées plus brièvement, afin de se concentrer sur
les points et les déséquilibres qui peuvent être soulagés.
L’acupression propose des solutions par « pression » pour soulager quelques maux du quotidien. Elle
demeure et se limite cependant à n’être qu’un complément de suivi ou traitement médical adapté à
chaque personne, besoin et situation. En aucun cas, l’acupression ne peut remplacer un diagnostic
médical et une prise en charge adaptée par des professionnels de santé.
Dans cette formation, vous apprendrez toutes les bases de l’acupression afin de l’utiliser pour vous-
même, votre entourage, et vos clients si vous exercez comme thérapeute. Cette formation permettra
d’appliquer les connaissances avec rigueur, exigence et sérieux. Grâce aux activités proposées, vous
découvrirez combien elle s’avère un outil indispensable du quotidien. Elle est facile à intégrer dans
les réflexes pour soulager certains symptômes mais aussi prévenir les déséquilibres possibles et se
maintenir en bonne santé générale.
Pour vous faire comprendre cette technique de la médecine chinoise, nous reviendrons brièvement
sur les fondements même de cette approche millénaire et sur sa philosophie, afin que vous puissiez
l’intégrer dans votre pratique. Vous serez la première personne à expérimenter vos découvertes et
vos essais. Vous aurez aussi l’occasion d’étudier d’autres approches en complément telles que
l’aromathérapie (l’utilisation combinée de la pression des points d’acupuncture avec l’application

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d’huiles essentielles), quelques notions en réflexologie (les points d’acupuncture situés sous les
pieds) ou en auriculothérapie (les points d’acupuncture situés sur les oreilles).
Pour résumer, voici les principaux objectifs de ce programme de formation à l’acupression :
apprendre les fondements de la médecine traditionnelle chinoise ;
placer l’acupression parmi les différentes thérapies essentielles de la médecine traditionnelle
chinoise ;
étudier la définition et ce qu’on entend et attend de l’acupression (des massages et automassages
de la MTC) ;
mettre en place les bonnes conditions pour les séances d’acupression ;
comprendre les indications et contre-indications ainsi que les mises en garde contre un « exercice
illégal de la médecine » ;
commencer par intégrer ce qu’est l’acupuncture, son histoire et ses applications ;
connaître la totalité des points d’acupression et le parcours des méridiens ;
faire correspondre un point à un ou plusieurs maux ;
savoir comment « presser » les points avec la pulpe des doigts (index, pouce et majeur) ;
appliquer des pressions adaptées selon chaque mal ou déséquilibre ;
combiner l’acupression avec les huiles essentielles ;
connaître les pressions pour les situations « urgentes » (malaise, fièvre, etc.) ;
appréhender les pressions pour les bébés et les enfants en toute sécurité ;
proposer l’acupression pour les questions relatives à la sexualité ;
profiter d’une introduction à la réflexologie et à l’auriculothérapie.
Chaque module vous permettra d’explorer ces thèmes tout en vous exerçant avec des activités
pratiques et des études de cas. Progressivement, vous aurez l’occasion de tester vos connaissances.
En effet, à la fin de chaque module, un questionnaire vous aidera à évaluer si vous avez bien compris
les informations, les descriptions et les explications. Enfin, après l’étude de tous les modules, vous
passerez un « examen final » sous forme de QCM. Il vous permettra de valider tous vos acquis, à la
fois en théorie et en pratique. Vous pourrez alors pratiquer l’acupression pour vous même et la
recommander en toute connaissance de cause.
En parallèle, ou à l’issue de votre apprentissage, nous vous recommandons fortement de compléter
cette formation avec le programme complet que nous proposons sur la médecine traditionnelle
chinoise ainsi que sur les techniques de soin de la MTC, telles que le qi gong (gymnastique de
« santé » chinoise dont nous parlerons aussi), ou même avec la formation en kinésiologie (technique
qui s’inspire également des principes de la médecine traditionnelle chinoise).
 Activité
Pour cette première activité, munissez-vous d’un cahier ou d’un carnet que vous dédierez à la
formation. Il vous permettra de consigner tous les exercices que vous ferez, mais aussi vos questions,

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réflexions et autres apprentissages, au fur et à mesure de votre progression. Nous vous
recommandons de toujours indiquer la date à laquelle vous ferez votre activité pour que vous puissiez
vous rendre compte du chemin parcouru à la fin de votre formation et de votre évolution.
Pour ce premier exercice, prenez simplement quelques minutes pour réfléchir à ce que vous savez
de la médecine chinoise et de l’acupression. Nous avons souvent quelques connaissances ou
informations sans le savoir, en raison de nos expériences, conversations et autres activités. Il est donc
tout à fait possible que vous ayez déjà quelques notions de ce que sont l’acupression et la médecine
traditionnelle chinoise. Peut-être avez-vous déjà quelques notions venant de la pratique d’un art
martial, d’un massage shiatsu, ou d’un voyage en Asie, par exemple.
Notez ainsi dans votre carnet tout ce que vous savez ou pensez savoir de l’acupression, la MTC,
l’acupuncture, les points d’acupuncture, etc. Peut-être avez-vous déjà expérimenté certaines
techniques de la MTC… Notez pourquoi vous y avez eu recours, ce que vous en avez appris et retenu.

Qu’est-ce que l’acupression ?

L’acupression fait partie des techniques de la médecine traditionnelle chinoise, qui repose sur un
principe simple : l’être tout entier dispose de ses propres facultés d’autoguérison dans nombre de
situations. Ici, les clés de guérison sont situées à la surface du corps ; il suffit de les activer pour
relancer les ressources garantissant l’équilibre et l’homéostasie (soit le processus permettant la
régulation de tout l’organisme face à diverses perturbations).
L’acupression appartient à la thérapie des « massages » de la médecine traditionnelle chinoise. Elle
consiste en une application des principes de l’acupuncture mais avec l’utilisation de pressions
digitales plutôt qu’à l’aide d’aiguilles. Pour comprendre son fonctionnement, son application et sa
portée, il est donc nécessaire de connaître les fondements de la MTC que sont les notions de Qi
(énergie vitale) ou de Yin et de Yang. Les modules qui vont suivre vous permettront de faire reposer
votre pratique sur ces fondations théoriques essentielles, et également sur le langage propre à la
MTC.
Dans la tradition occidentale et tel qu’il est pratiqué dans nombre de situations, le massage sert à
détendre et à activer la circulation sanguine dans tout le corps. En général, il permet d’arriver à une
décontraction totale, de se sentir même un peu euphorique grâce à la vasodilatation et l’élimination
des toxines (ce qui explique qu’on qualifie aussi certains massages de « drainants »).
Le fait de masser une zone douloureuse est naturel en soi. Pensez à une personne qui a mal au ventre
ou aux cervicales : elle massera naturellement la zone douloureuse pour la détendre. Une mère fait
de même avec son enfant : elle aura ce geste naturel sur le point douloureux que lui indique l’enfant.
Le simple fait d’être en contact, ce toucher, est essentiel : il a été démontré scientifiquement
combien les jeunes enfants ne bénéficiant pas de ce contact physique avaient des difficultés à se
développer tant sur le plan physique que cérébral. Dans ces cas, la diminution de la douleur est liée
à la détente, en même temps qu’à la dimension tactile et sensorielle.
Avec l’acupression cependant, comme dans l’acupuncture, il ne s’agit pas de masser pour détendre
directement et réconforter : on masse des points tout à fait spécifiques, différents des zones
douloureuses, car il n’est pas question de remédier au mal comme dans la médecine allopathique
moderne actuelle occidentale. Il s’agit de travailler sur l’équilibre énergétique, et sur l’être tout

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entier, de façon holistique. « Holistique » signifie que l’on considère l’être dans sa totalité plutôt que
ses « parties » ou ses différentes dimensions physiques, mentales, psychiques, émotionnelles, etc. Il
est d’ailleurs important de connaître la portée et la signification de chaque point, en même temps
que leur emplacement sur le corps.
Ainsi, à l’inverse du massage tel qu’il est conçu en Occident, le massage en Orient, auquel appartient
la technique de l’acupression, ne vise pas à détendre l’organisme. À l’inverse, il vise à stimuler
(débloquer, vider ou remplir) les points du corps correspondant aux zones douloureuses. Ces points
sont considérés comme des centres énergétiques (des « puits », selon la traduction littérale du
chinois) et correspondent aux méridiens et aux organes. Ils permettent de rééquilibrer le flux du Qi
responsable de l’autoguérison. Le but de l’acupression est effectivement de relancer cette bonne
circulation du Qi (et du sang) pour que l’individu puisse guérir par lui-même.
Dans la médecine traditionnelle chinoise, le « massage » est connu sous les noms de An-Mo ou Do-
In en Chine et de Shiatsu au Japon, ses fondements revenant à l’acupuncture (nous le verrons en
reprenant son histoire, un peu plus loin). L’acupression se sert de certains des points de
l’acupuncture. Elle est efficace mais demeure une approche plus légère que l’acupuncture ou la
moxibustion (sur laquelle nous reviendrons également).
Contrairement à la séance d’acupuncture, dont les résultats pourront être impressionnants dès la
sortie de séance, les massages d’acupression auront souvent besoin d’être répétés chaque jour pour
avoir une portée plus grande. En médecine chinoise, et dans la philosophie qui lui est associée, il
s’agit d’une pratique quotidienne, plutôt qu’une séance intense de temps en temps ou une fois par
semaine. Cette régularité permettra au corps d’intégrer la pratique peu à peu et de s’habituer à un
nouvel équilibre de façon naturelle.
Pensez combien il peut être délicat de changer ses habitudes ou même d’essayer de faire autrement
que selon les structures physiques et psychiques inculquées depuis la petite enfance. Seul un travail
quotidien, répétitif, rigoureux, l’entrainement et l’expérience corporelle pourront agir dans l’intérêt
du bien-être de la personne. L’acupression agit aussi à un autre niveau que l’acupuncture, moins
profond, mais avec pour avantage de permettre l’autonomie, puisqu’il n’y a pas besoin d’être un
acupuncteur formé et expérimenté.
En effet, la médecine chinoise considère trois strates énergétiques à la surface du corps, selon leur
profondeur. L’acupression pénètre à un niveau médian, entre la chair et le muscle, alors que les
méridiens se situent plus en profondeur, entre l’os et le muscle, ce qui explique la nécessité de
recourir aux aiguilles pour les atteindre avec l’acupuncture. Une autre couche, plus superficielle et
organisée en zones Yin et Yang, est celle qui est travaillée dans les différentes techniques de
massages, lesquels seront par conséquent encore plus superficiels, appelant plus à la détente « à
l’occidentale ».
Pour résumer, les techniques d’acupression sont une méthode douce permettant d’activer les points
énergétiques situés sur les méridiens, pour relancer le flux du Qi (en le tonifiant, le dispersant ou en
l’apaisant). Les méridiens étant reliés aux organes, ces techniques permettent d’agir au niveau
interne et de l’équilibre général de l’individu.
L’acupression suit les mêmes principes que l’acupuncture, mais « l’outil » utilisé est différent pour
agir sur les points choisis : l’acupression se sert des doigts (d’où son autre nom, la « digitoponcture »)
et surtout du pouce (et de la pulpe en particulier) alors que l’acupuncture se sert des aiguilles. Par

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rapport aux massages habituels, l’acupression a l’avantage d’agir plus en profondeur. Elle repose en
effet sur la répartition de l’énergie dans les méridiens et sur l’action portée sur certains points du
corps, et par conséquent sur certains organes. Les méridiens sont en effet reliés à des organes. On
parle de méridien du cœur, méridien de la vessie, etc.
À l’inverse de l’acupuncture, qui est réservée aux professionnels formés sérieusement et disposant
d’accréditations, l’acupression peut être utilisée par tout le monde, à commencer par soi-même. Son
approche est plus douce et plus accessible. Quelqu’un qui a bénéficié d’une séance d’acupression
pourra continuer à stimuler lui-même certains points spécifiques après la séance pour rééquilibrer
son énergie en général. L’acupression entraîne donc d’autant plus l’autoguérison que c’est le client
lui-même qui travaille pour son bien-être.
On comprend d’emblée que l’acupression sert plutôt à prévenir des maux qu’à les guérir. Cet aspect
préventif fait partie de la médecine chinoise et vise une perspective holistique à long terme. La MTC
est portée sur l’entretien de la vie et de l’énergie plutôt que sur la résolution miraculeuse des
problèmes. Vous pourrez néanmoins constater des progrès étonnants lors de vos expériences
personnelles, ce qui constituera le meilleur moyen d’intégrer ces principes.
Dans cet ordre d’idée, l’acupression est semblable aux exercices de qi gong préconisés par la
médecine chinoise : ces derniers doivent être pratiqués tous les jours sans exception, la régularité
étant la clé du maintien de la santé. Il vaut mieux ainsi pratiquer le massage d’un point d’acupuncture
une fois tous les jours pendant 5 minutes plutôt qu’une fois par semaine pendant une heure.
 Activité
Quelle est votre expérience avec les massages en général et avec le « toucher » ? Vous sentez-vous
à l’aise lorsque l’on vous touche ? Avez-vous l’habitude des massages « occidentaux » ? Allez-vous
chez le kinésithérapeute ? Chez l’ostéopathe ? Connaissez-vous la kinésiologie ? Avez-vous déjà
essayé les massages orientaux, et si oui lesquels ? Quelles ont été vos impressions ?

Quelques points connus dans des gestes

habituels
Les « points » d’acupuncture sont des zones, ou « creux », situées sur des lignes dessinées sur le
corps, appelées « méridiens ». La plupart d’entre d’eux sont reliés à des organes vitaux (cœur, foie,
estomac, rein, etc.) et certains reliés à d’autres fonctions organiques (comme le méridien du Maître
Cœur qui est relié au péricarde).
Dans le langage de l’acupuncture, de l’acupression et de la MTC en général, on associe un chiffre au
méridien pour désigner ce point. Par exemple, on parlera du « un du Rein » (1R) pour le premier point
du méridien du Rein (point situé au centre de la plante de pied). Chaque point a aussi un nom propre.
Le « un du Rein » porte le nom de « Yong Quan » (prononcez « yong tchuen ». Le point situé au
sommet du crâne (le 20VG, 20e point du Vaisseau Gouverneur) est appelé « Bai Hui » (prononcez
« baï rué »). Il correspond au chakra couronne dans la tradition indienne et est traduit du chinois en
français par le terme « les cent réunions » ; on s’en sert pour tonifier l’organisme en entier dans les
cas de fatigue (voir le schéma ci-dessous pour sa localisation).

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Pour vous donner un avant-goût de ce qui va suivre, nous allons évoquer quelques points connus.
Comme indiqué précédemment, et pour vous habituer à les voir ainsi, chaque point sera donné par
son numéro (sa place sur le méridien) suivi des initiales du méridien en question. Ainsi, le 8MC est le
8e point du méridien du Maître Cœur.
Voici certains de ces points qui ont intégré notre vie ou celle de certains peuples :
Le 9e point du méridien du Cœur (9C) est celui des croque-morts. En effet, ces derniers avaient
pour habitude de « croquer le mort » au niveau de son auriculaire pour s’assurer de son décès
effectif. Ce point est connu pour être le point de tonification de l’organe du cœur et, par
conséquent, le point de réanimation dans les manuels chinois.
Le 19e point du Vaisseau Gouverneur (19VG) est le point de la mémoire : c’est bien celui que l’on
« gratte » pour se souvenir, au sommet de la tête. Les manuels chinois en parlent comme du point
concentrant toute l’énergie Yang.
Le 25e point du Vaisseau Gouverneur (25VG) stimule les sens. Il est situé dans le nez et est
important pour les populations indigènes qui vivent dans la nature, ce qui explique qu’ils portent
souvent un anneau à cet endroit.
Le 6e point du méridien de la Rate (6Ra) est celui qui est stimulé lorsque les jambes des amants
se touchent sous la table : il stimule effectivement la sexualité.
 Activité
Connaissez-vous d’autres points en particulier et les vertus de leur stimulation ? Et connaissez-vous
d’autres méridiens du corps humain ? Notez tout ce que vous savez ; la suite vous permettra de
compléter et au besoin corriger et préciser ces premières remarques.

Les avantages de l’acupression

Les avantages de l’acupression sont nombreux, à commencer par le simple fait qu’elle peut être
pratiquée pour soi-même mais aussi pour son entourage, sa famille, ses amis et des clients si vous
êtes thérapeute. Les avantages de l’acupression, vous le verrez avec la pratique, sont infinis. Cette
technique peut en effet répondre à toutes sortes de troubles, que ce soit au niveau articulaire,
respiratoire, digestif, hormonal, sexuel ou autres.

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PRÉSENTATION DE L’ACUPRESSION
Voici certains des avantages de cette technique thérapeutique :
L’acupression a un effet souvent immédiat. Pratiquée avec régularité tous les jours, elle peut
même entraîner des soulagements à long terme ; c’est le cas par exemple avec les maux de
transport, les nausées, la fatigue, une douleur, etc.
Il n’y a pas de contre-indication majeure (si ce n’est avec les personnes malades, fragiles, les
femmes enceintes ou qui ont leurs menstruations, après un repas copieux, etc.).
Il n’existe aucun effet secondaire négatif.
Elle agit non seulement pour soulager les maux existants mais aussi en prévention générale de
déséquilibre de santé.
Elle peut être pratiquée en complément de traitements médicaux.
Elle est sans douleur (pas de piqûre !).
Elle est accessible à tous (et même aux bébés et aux enfants).
Elle se présente avec beaucoup de simplicité et ne nécessite aucun outil ni support autre que les
doigts : elle peut être pratiquée à tout moment.
Elle est à portée de tous : aucune autre connaissance que celle des points, des correspondances
entre ces derniers et les méridiens et ce qu’ils peuvent soulager n’est nécessaire.
Elle peut soulager toutes sortes de maux du quotidien : acné, asthme, allergie, brûlures
d’estomac, ballonnements, crampes, stress, diabète, insomnies, douleurs musculaires, etc.
L’acupression est gratuite quand vous l’appliquez à vous-même et à vos proches !
C’est un moyen formidable de prendre soin de soi, de prévenir toutes les maladies et
déséquilibres avec des gestes simples au quotidien.
Avec cette liste, vous pourriez penser qu’il est possible de faire facilement de « l’automédication » et
de se masser chaque jour. Mais rappelez-vous la citation d’Horace : « Il faut de la mesure en toute
chose ». À force d’être stimulés, les points ou un enchainement de points pourraient avoir une
influence plus ou moins négative sur l’équilibre général de la personne (l’empêcher de dormir,
tonifier au lieu de détendre, etc.). Il est donc essentiel de disposer des connaissances essentielles,
des indications et contre-indications, ainsi que des conséquences que pourront avoir les pressions
sur certains points.
 Activité
Prenez rendez-vous avec un acupuncteur sérieux et expérimenté pour avoir une idée concrète de
cette approche. Recherchez autour de vous pour trouver la bonne personne et réfléchissez à ce que
vous attendriez de cette séance. L’acupuncture étant la grande sœur ou la cousine de l’acupression,
il est essentiel que vous en ayez une connaissance théorique mais aussi concrète.

La médecine traditionnelle chinoise (MTC)

L’appellation « médecine traditionnelle chinoise » (abrégé MTC) remonte seulement au début de la
République populaire de Chine, proclamée par Mao Tsé-tung en 1949. Elle désigne l’ancienne

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médecine chinoise – un ensemble de théories et de pratiques de santé né en Chine il y a plus de
3 000 ans – lorsqu’elle est enseignée par les universitaires chinois aux Occidentaux. En Chine, elle est
appelée Zhong Li (signifiant « médecine chinoise »), se différenciant ainsi de Xi Yi (la « médecine
occidentale »).
Loin de faire référence à une seule et même pratique, cette approche de la santé que l’on appelle
MTC (ou tout simplement « médecine chinoise ») regroupe un ensemble de diverses pratiques qui
visent à prévenir et guérir les déséquilibres de la santé de l’individu. Ces pratiques thérapeutiques
sont : la diététique, la pharmacopée, le qi gong, les massages et l’acupuncture. On trouve en Chine
autant de pratiques différentes de l’acupuncture qu’il existe de provinces (23) ; chacune varie ensuite
selon son district et son collège ainsi que selon les ajouts des praticiens contemporains.
Apparue au xxe siècle en Occident par le biais de l’acupuncture, la médecine chinoise est pratiquée
en Chine depuis des siècles, surtout à partir de sa pharmacopée (ou phytothérapie), c’est-à-dire des
plantes et mélanges de plantes qui continuent aujourd’hui encore d’être largement utilisés en Chine.
Jusqu’au xviie siècle, l’Occident disposait lui aussi de sa propre médecine « traditionnelle ». Mais sa
pratique a cessé avec l’avènement de la primauté de l’esprit scientifique, contrairement à l’Orient (la
Chine et l’Inde surtout). Aujourd’hui encore, cette approche ancestrale est au cœur de la médecine
orientale.
La MTC est, comme nous le disions, une médecine « holistique », qui considère l’homme dans sa
totalité (la sphère physique, mentale, émotionnelle et spirituelle) mais aussi comme un microcosme
et comme un composant du macrocosme, ce tout qu’est le cosmos. L’homme est considéré comme
l’intermédiaire entre le Ciel et la Terre. C’est pour cette raison que l’on parle aussi d’une médecine
« énergétique », travaillant avec les énergies concrètes de l’univers, du Ciel et de la Terre. Ces
« énergies » pourraient être comparées aux fréquences vibratoires de la matière (des atomes) en
physique.
Notez ici que ces deux notions (Ciel et Terre), parmi d’autres, prennent une lettre majuscule
lorsqu’elles font référence à ces concepts spécifiques à la tradition chinoise. Par exemple, le « Sang »
fait référence à une substance vitale de la médecine chinoise, bien distincte du « sang », liquide
contenu dans tout le système sanguin. De la même façon, on pourra parler de l’énergie « Rein » pour
faire référence au méridien du Rein (plutôt qu’à l’organe directement, c’est-à-dire plutôt
qu’aux reins).
Prenant appui sur une pensée, ou une philosophie de la vie sur terre et dans l’univers, la MTC peut
apparaître très complexe dans un premier temps au lecteur occidental. Dans cette formation, nous
n’entrerons pas dans tous les détails de la MTC (qui sont dans la formation qui lui est consacrée) mais
nous aborderons néanmoins ses concepts fondamentaux, nécessaires à une bonne pratique de
l’acupression.
Aujourd’hui, la MTC est un programme de santé complet, reposant sur une vision holistique et
insistant sur la nécessité de vivre en harmonie avec la nature. Elle ne se résume donc pas à quelques
bonnes recettes pour maintenir sa santé, mais elle propose plutôt d’envisager la vie autrement, dans
son mouvement perpétuel. Cette perspective traditionnelle de la santé est profondément ancrée
dans la vie de tous les jours : diététique, exercices quotidiens, massages, etc. À vous de commencer,
dès aujourd’hui : introduisez ces principes dans votre quotidien afin qu’ils vous inspirent les bons
gestes ainsi qu’une bonne santé générale.

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PRÉSENTATION DE L’ACUPRESSION
La médecine dite « occidentale » fait aujourd’hui uniquement référence à la médecine allopathique,
car la médecine « traditionnelle » occidentale (celles des guérisseurs, des « rebouteux », des
remèdes de grand-mère, des magiciens, des « sorcières », des alchimistes, des herboristes et autres)
a été peu à peu mise à l’écart depuis le xviiie siècle, avec l’avènement de la méthode scientifique et
des pratiques associées. Pourtant, comme ces pratiques anciennes le faisaient, la MTC considère
l’homme dans son environnement et tient compte des interactions continues entre l’intérieur et
l’extérieur de son organisme.
On a coutume de dire que la médecine occidentale cherche à guérir des maladies là où la MTC
cherche au contraire à les prévenir. La différence est considérable, et c’est aussi dans cet esprit que
vous devriez envisager votre pratique : inviter les personnes souffrantes à « entretenir la vie » chaque
jour plutôt que d’attendre qu’un dysfonctionnement survienne. En outre, plutôt que de s’en remettre
aveuglément à un médecin pour soigner ses maux, comme c’est le cas en Occident, la MTC encourage
la personne à se maintenir elle-même en bonne santé.
La médecine « occidentale » demeure toutefois une excellente médecine d’urgence, indispensable
aujourd’hui. Elle a également produit de nombreuses découvertes et fait des progrès depuis des
décennies. En plus de proposer des traitements toujours plus efficaces, elle remédie au symptôme
de manière rapide et souvent visible, notamment dans le cas des douleurs et des maladies aiguës.
En revanche, dès qu’il s’agit de maux chroniques, de maladies énigmatiques, de problèmes physiques
sans explication, cette médecine d’urgence semble ne pas avoir de solution. Le médecin prescrit par
exemple des médicaments anti-inflammatoires pour traiter une inflammation sans prendre le temps
de comprendre d’où pourrait venir cette inflammation. Pour résumer, on peut dire que là où la
médecine occidentale traite des conséquences, la MTC s’occupe des causes. Les deux peuvent donc
se compléter pour donner ce qu’on appelle une médecine « intégrative ».
En Occident, la MTC fait l’objet de nombreux préjugés car elle est souvent mal connue. La pensée
chinoise demeure étrangère , vaste, complexe, lointaine, incompréhensible, associée à une langue si
différente des langues indo-européennes. Dans cette formation, nous veillerons toujours à ne pas
réduire cette approche à celle de la médecine allopathique, c’est-à-dire que nous n’évoquerons pas
simplement des symptômes et des traitements ponctuels ou superficiels traités avec l’acupuncture
ou l’acupression. Cette façon de faire est malheureusement courante dans les manuels qui traitent
de l’acupression.
Cette médecine holistique englobant le corps et l’esprit permet d’enrichir notre perception
occidentale. Elle met en évidence les liens entre un état psychologique, une expérience de vie, une
constitution physique, un tempérament et des symptômes. À plus d’un titre, la MTC invite à chercher
ce qui est unique chez chaque sujet et relancer son autoguérison alors que la médecine
conventionnelle repose sur des maladies génériques communes à tous et une intervention extérieure
pour « résoudre » le problème.
La MTC repose sur l’interdépendance entre les organes et les viscères, et sur l’idée que les organes
sont « pensants ». Ainsi, les émotions sont liées aux pathologies : un excès d’eau dans le corps, lié à
un déséquilibre au niveau émotionnel (par exemple un deuil non fait, les larmes n’ayant pas pu être
« évacuées ») entraîne toutes sortes de problèmes articulaires (rhumatisme, etc.), de rétention
d’eau, d’infection pulmonaire, de troubles digestifs…

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Cette médecine est dite « traditionnelle » car elle ne peut être envisagée sans lien avec l’histoire et
la philosophie chinoise, et surtout avec le taoïsme et le confucianisme. Elle implique de reconnaître
les rites, les symboles et la pensée animant les principes médicaux. Vous devrez donc être
particulièrement ouvert à cette perspective symbolique, mais aussi vous intéresser à la culture et à
l’histoire de ce pays. N’hésitez pas à multiplier toutes les occasions de vous y plonger : en côtoyant
des Asiatiques, en visionnant des films, en lisant des livres, en pratiquant des activités, en voyageant,
etc.
Pour terminer cette présentation, retenez que la MTC comprend un ensemble d’éléments qui font
son efficacité et son originalité. Pour la résumer en quelques mots, nous dirons qu’elle contient une
partie théorique et une partie pratique, organisées et simplifiées de cette manière :
 Théorie
L’origine de la pratique avec les premiers textes et les premiers « médecins » chinois.
La conception de l’homme dans le cosmos ; le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme.
Les concepts fondamentaux de l’énergie, du corps humain et de « l’entretien de la vie » (le Qi, le
Yin et le Yang, les cinq éléments, les cinq saisons, les six énergies, les Trois Trésors, les méridiens,
les organes et viscères, etc.).
Les syndromes et les causes des maladies (internes et externes).
 Pratique
Le diagnostic (et ses différentes modalités).
La pharmacopée (le remède le plus important en Chine) : ce sont les plantes médicinales
chinoises ; la pharmacopée de la MTC étant la plus ancienne et la plus complète connue à ce jour.
Les plantes sont choisies selon leur couleur, l’élément associé, leur odeur, leur goût, leur texture
(les cinq sens), c’est-à-dire qu’elles sont choisies et mélangées selon les principes fondamentaux
de la MTC.
L’acupuncture (le remède chinois le plus connu en Occident) qui comprend aussi la
« moxibustion » dont nous parlerons et qui propose de « chauffer » les points d’acupuncture.
Les massages, ou la massothérapie : digitopuncture/acupression, massage Tui Na et
automassages.
Le qi gong (une gymnastique chinoise) qui consiste à pratiquer des exercices physiques, souvent
complétés pas d’autres que sont le taï-chi-chuan et d’autres arts martiaux. Les exercices
physiques font également travailler l’énergie en stimulant et libérant les méridiens ; ils agissent
tels des automassages, permettant de faire circuler et de réguler le Qi et le Sang.
La diététique : chaque aliment, en raison de ses propriétés, est considéré comme un remède
complémentaire au « traitement ».
Vous constatez que l’acupuncture et l’acupression appartiennent aux thérapies de la médecine
chinoise et n’en constituent qu’une partie. Parce que le praticien en médecine chinoise exerce
toujours de manière rigoureuse, une fois le « diagnostic » complet clairement établi, les pathologies
et leurs origines bien identifiées grâce à l’observation longue et précise du client, mais aussi à la

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PRÉSENTATION DE L’ACUPRESSION
palpation du pouls, il s’en remet aux grands principes de la MTC pour rééquilibrer la personne sur le
plan énergétique.
Un professionnel offrant une approche thérapeutique à partir de la médecine chinoise doit disposer
de plusieurs atouts dans plusieurs domaines. Ce qui signifie que nous conseillons de compléter
l’apprentissage de l’acupression par d’autres approches. Le « médecin chinois » est ainsi masseur,
mais aussi diététicien, phytothérapeute, sophrologue, acupuncteur, psychothérapeute, entraîneur
physique (avec le qi gong, le taï-chi-chuan…), etc. La diversité et la complémentarité des
« traitements » de la MTC sont aussi ce qui en fait sa spécificité. C’est ce qui garantit son efficacité
pour prévenir les maux et soigner l’être dans sa totalité, esprit et corps.
Après une séance, toute personne peut continuer d’entretenir le changement et le rééquilibrage
grâce à des exercices de qi gong, une alimentation adaptée, des remèdes à base de plantes, des
pressions simples de points d’acupuncture, une compréhension nouvelle de ses émotions et des liens
entre son état psychique et son état physique. Souvenez-vous que, selon cette approche particulière
de la MTC, il ne s’agit finalement pas de « guérir » ni de « soigner » mais d’aider la personne à
retrouver ses propres forces de guérison et de soin pour elle-même, à s’autoguérir.

Langage de la MTC
Il n’est pas nécessaire de parler chinois pour s’intéresser à la MTC et à l’acupression. L’apprentissage
de la langue chinoise est un projet long et ambitieux puisque la langue comprend des idéogrammes
à l’écrit et divers « tons » à l’oral (quatre pour le mandarin, c’est-à-dire que chaque son peut être
prononcé de quatre manières différentes). Sans entrer dans les détails linguistiques, nous allons ici
évoquer quelques informations essentielles pour appréhender le « langage » de la MTC et de
l’acupression, en expliquant la dynamique qui est au cœur de la langue chinoise, de sa culture, et qui
amène à une vision de la santé toujours en mouvement.
La MTC dispose d’un vocabulaire qui lui est propre, mais qui peut varier selon la traduction. Ce sujet
est essentiel, car vous trouverez d’un livre à l’autre, d’un thérapeute à l’autre, non seulement des
approches variées de la MTC, mais aussi des termes différents (par exemple le méridien Maître Cœur
est aussi appelé méridien du Péricarde, etc.). Par conséquent, il en ira de même pour l’acupression
qui fera référence, ou non, à la MTC.
La traduction des termes chinois en général ne peut être unique. C’est d’ailleurs ce qui rend l’étude
occidentale de la médecine chinoise très délicate. Nous proposerons tout de même une traduction
des termes médicaux pour faciliter la lecture, à l’exception des concepts « Yin », « Yang », « Qi » et
« cun », une unité de mesure utilisée pour localiser les points d’acupuncture, indispensable en
acupression.
Mais comprenez bien que les termes médicaux chinois sont tout simplement intraduisibles, car leur
signification dépend du contexte où ils sont utilisés. Prenons l’exemple de Jue : il signifie une perte
de conscience, ou des pieds et des mains froides, ou encore un cas de rétention d’urine aiguë.
Lorsqu’il est associé avec Qi, dans Jue Qi, il renvoie à une question de Qi (énergie vitale)
problématique. Quand il est associé avec Xin Tong, dans Jue Xin Tong, c’est pour désigner des mains
froides et une forte douleur à la poitrine.

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PRÉSENTATION DE L’ACUPRESSION
Les transcriptions de termes chinois sont en « pinyin », c’est-à-dire la formulation phonétique de leur
prononciation en alphabet occidental. Toutefois, le pinyin ne prend pas en compte les différentes
tonalités du chinois (quatre tons pour le mandarin, neuf pour le cantonais par exemple), si bien que
Jing peut signifier « méridien », « Essence », « choc émotionnel » ou « règles » ; Shen peut renvoyer
autant au « Rein » qu’à « Esprit ». Rappelez-vous que les termes en majuscule renvoient aux concepts
spécifiques à la médecine chinoise.
Sur le plan technique, le chinois de la médecine chinoise pose un problème pour la traduction, mais
aussi sur le plan philosophique. En effet, la vision occidentale du monde n’est pas la vision chinoise
de ce même monde : toute traduction, aussi fidèle soit-elle, déformera toujours la notion de base.
Ainsi, le mot Zhong (qui signifie « milieu », ou « central », et qui figure dans le nom même de la Chine
– Zhongguo, l’Empire du Milieu) pourra être traduit par « foyer », « convergence », « centre »,
« équilibre », « impartialité », etc. De même, la traduction de Tian (« Ciel » ou « Cieux ») par « Cieux »
renvoie aussitôt à une conception occidentale de la transcendance d’un Dieu créateur situé « au
ciel » ; elle renvoie aussi à toutes les notions de « péché », de « faute », de « vie après la mort », etc.,
alors que celles-ci sont totalement absentes de la pensée chinoise.
Dans tous les cas, il faudra vous efforcer de garder une certaine ouverture pour chaque terme, sans
chercher à imposer et « fossiliser » les mots. On peut dire que toute langue occidentale repose sur
une substance dans un monde objectif et permanent, alors que le monde chinois est par essence
continu, en mouvement et en devenir. En chinois, les mots ne renvoient pas à des essences mais bien
à des processus qui ne cessent jamais d’être en transition. C’est un mouvement essentiel, à l’image
du « Qi », cette énergie que vous allez travailler en permanence en acupression.
Pour illustrer cette idée de « processus » permanent au cœur de la dynamique de l’acupression, nous
pouvons évoquer le tout premier livre de la Chine ancienne, celui qui constitue le fondement
premier : le Yi Jing traduit par Classique du changement (Yi signifie littéralement « changement », et
Jing « classique »), ainsi que le Livre des mutations ou Livre des transformations, dont la rédaction
remonterait à l’époque Zhou (1046-771 av. J.-C.).
Ces textes ne sont pas réellement constitués de mots, il s’agit d’une langue tracée sans morphologie
et sans syntaxe, proposant des signes avec des traits (64 figures au total) pour décrire tous les états
du monde et toutes ses évolutions. Utilisée pour les divinations (Yi Jing), elle ne prétend pas donner
un sens au monde, à la création ou à la vie : elle pousse à regarder les mouvements concrets de
chacune de ses figures (traits), se déployant et se retournant sans cesse.
Avant d’être une langue relevant d’un ordre syntaxique et droit, le chinois est un mouvement
organisé à partir de deux traits principaux : un trait long __ et un double trait court _ _, correspondant
au Yin et au Yang, notions sur lesquelles nous reviendrons très prochainement.
 Activité
Effectuez une recherche sur le Yi Jing (sur Wikipédia ou ailleurs) et prenez un moment pour étudier
ce premier traité. Notez dans votre cahier ce qui vous paraît important. Si vous le pouvez, contactez
une personne pratiquant le Yi Jing (un voyant ou une voyante chinoise) pour tester une séance de
divination. Vous verrez ainsi comment fonctionne ce système et en apprendrez davantage sur la
culture et le mode de pensée chinois.

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PRÉSENTATION DE L’ACUPRESSION

Conseiller avec l’acupression

Une jeune femme vous parle de ses frustrations sexuelles en évoquant ce qui ressemble à de la
« frigidité », un manque de désir et de dynamisme général. Elle dit être constamment « fatiguée ».
La perspective même de la relation sexuelle la fatigue, et elle s’inquiète de cette perte d’énergie. Son
médecin ne lui a rien recommandé de précis mis à part des vitamines… Une amie lui a parlé de
l’acupuncture, car elle a vraiment l’impression que quelque chose est bloqué. La jeune femme vous
parle aussi de troubles menstruels. Que pourriez-vous lui dire ?
 Éléments de réponse
Vous pourrez commencer par expliquer que l’acupression accompagne le plus souvent une
autoguérison générale prenant en compte l’être dans sa globalité (vous aurez tous les éléments pour
élaborer votre discours dans la suite de cette formation). Ainsi, il pourrait être opportun de savoir si
cette jeune femme suit une psychothérapie ou a l’occasion de parler de ses troubles sexuels avec un
thérapeute qui pourrait l’accompagner sur le plan psychique.
L’origine même du trouble est à déceler pour pouvoir s’assurer d’une résolution en profondeur. Il
reste qu’en acupression, les points 6 et 19 du méridien de la Rate (également appelé « méridien Rate-
Pancréas ») pourront stimuler la sexualité. Le point 6Ra est également connu pour réguler les
troubles menstruels. Il se situe sur la face interne de la jambe, au-dessus de la malléole (à quatre
largeurs de doigts exactement, nous y reviendrons).
Nous verrons plus tard que la jeune femme pourrait également combiner les massages des deux
points 6Ra plusieurs minutes par jour avec une application d’huiles essentielles de sauge sclarée et
de bois de santal diluées dans une huile de jojoba.
Pour ce qui est de l’énergie vitale, plusieurs points pourront être massés (on parle souvent d’une
combinaison des points 20VG, 36E, 6VC et 17VC dans toutes les situations de fatigue, changement
de saison, récupération, etc.). Mais retenez ici surtout le point Bai Hui (20VG) dont nous avons parlé,
celui qui se situe au sommet du crâne. Il permet de tonifier tout le système.

Mises en garde
Si l’acupression (et la pratique de la MTC) ne profite d’aucun cadre légal, elle repose surtout sur des
recommandations pour éviter d’être accusé d’exercice illégal de la médecine. Pour vous protéger et
protéger les personnes que vous conseillerez, quelques mises en garde sont indispensables à rappeler
avant de commencer.
Le praticien en acupression, comme le praticien en MTC, n’est ni médecin ni professionnel de santé
(à moins de disposer d’une formation médicale et être diplômé d’État). Par conséquent, il n’est pas
habilité à établir un diagnostic médical ni à délivrer des ordonnances. En revanche, il donne des
conseils et propose des solutions et remèdes naturels. Par ailleurs, et à moins d’être professionnel
de santé, il ne peut utiliser les termes suivants : cabinet, consultation, traitement médical,
prescription, médicament, ou encore ordonnance.

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Il peut cependant parler des points d’acupuncture, de leurs vertus thérapeutiques et de la théorie de
la médecine chinoise basée sur un équilibre énergétique. Il est libre d’étudier l’anatomie et la
physionomie du corps humain, les principes de la MTC, la pharmacopée de la MTC, les principes actifs
des plantes, les bases de la diététique chinoise, leurs effets sur la santé humaine, etc.
Avant de conseiller une personne, le praticien devra toujours avoir les réflexes suivants :
Connaître le terrain et les antécédents de la personne.
S’assurer qu’il n’y a aucune contre-indication à la pratique de l’acupression.
Adapter son approche à la question dans sa globalité, selon les dimensions physiques, mentale et
émotionnelle.
Connaître tous les dangers possibles, les faire connaître, et donner des conseils en s’assurant d’un
maximum de sécurité et de l’aval de l’équipe médicale si besoin.
Dans sa pratique, il pourra suivre les 7 règles de conduite suivantes :
Être toujours précis et rigoureux.
Disposer ou recommander des pratiques douces.
Partir des diagnostics médicaux officiellement reconnus (recommander en premier lieu la
consultation d’un médecin et/ou d’un spécialiste diplômé d’État, puis un suivi médical
conventionnel, pour combiner l’approche de la MTC et de l’acupression avec la médecine
occidentale, et surtout laisser l’autorité du « diagnostic » à ceux qui sont légalement autorisés à
l’émettre).
Proposer des pressions et massages répondant avec précision aux questions et en adéquation
avec celles-ci, tout en ayant une perception globale de la personne.
Surveiller son langage (pas médical mais de conseil).
Être conscient et toujours prévenir de la dangerosité des situations où l’acupression est contre-
indiquée.
Accepter de ne pas savoir, quand la situation vous semble en dehors de votre expertise, et
accompagner le client en pratiquant autant que possible le « non agir » pour stimuler ses propres
ressources de guérison.
Le recours aux techniques mais aussi aux aliments et plantes pour guérir a énormément souffert
d’erreurs dans le passé. Vous avez une grande responsabilité. Il faudra donc toujours être attentif
aux possibles dangers que présentent certaines pratiques (acupuncture, phytothérapie, massages,
etc.).

Préparation à l’acupression
Les mises en garde afférentes à la pratique de l’acupression sont sensiblement les mêmes que pour
toutes les thérapies et médecines dites « douces » ou « naturelles ». Ce qui prime, avant tout, c’est
votre sécurité, votre équilibre et votre santé. Vous n’aiderez personne, et encore moins vous-même,
si vous n’êtes pas en bonne santé et que vous n’entretenez pas cette dernière tous les jours.

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En principe, il n’existe pas de contre-indications à l’acupression, mais certaines situations appellent
à la prudence : toutes les fragilités sont à prendre en compte (enfant, femmes enceintes, femmes
allaitantes, personnes âgées, malades, etc.). Un suivi médical est toujours indispensable et permettra
de demeurer dans un cadre de sécurité pour vous-même et pour les personnes que vous conseillez.
 Conseils
Assurez-vous de toujours entretenir votre énergie vitale avant et après les massages, pour
perpétuer le mouvement de va-et-vient et surtout alimenter votre énergie « Rein » (l’énergie
vitale en MTC, pour votre propre préservation mais aussi pour la qualité de vos soins et leurs
effets sur vous et les autres). Plusieurs exercices de qi gong permettent de vous « purifier », de
vous reconnecter et de vous recharger en quelque sorte.
De nombreux thérapeutes ignorent leur perte d’énergie et peuvent éprouver des difficultés à
gérer cette énergie sans s’en rendre compte. Cela peut les amener à parfois pratiquer des soins
« forcés », même énergétiquement. Assurez-vous quotidiennement d’être en parfaite santé sur
le plan énergétique, d’autant plus si vous réalisez des soins régulièrement.
Veillez à être « présent » et à pratiquer la « pleine conscience » durant tout le déroulement de la
séance d’acupression en mettant en place vos protocoles pour vous ouvrir au niveau de l’âme et
du cœur.
Assurez-vous que la personne qui reçoit l’acupression est détendue, dans une position
décontractée : il faut éviter la position debout et privilégier la position allongée.
La température ambiante doit être de 20 °C minimum. Prévoyez une couverture si besoin.
Les mains du masseur doivent être chaudes, parfaitement propres et soignées. Vous les laverez
avant et après le soin d’acupression.
La peau et les mains ne doivent pas être enduites d’huiles, de crème ou de quelque autre produit
que ce soit. En plus des possibles molécules aromatiques qui vont influencer le travail, la peau
recouverte de crème ou d’huile induit des charges électriques qui vont perturber la pression des
points d’acupuncture.
Évitez les vêtements synthétiques pour vous-même et pour le client, car ils provoquent des
perturbations électriques, et donc énergétiques (il en va de même pour le revêtement du sol, la
matière de la semelle des chaussures, etc.).
Soyez également attentif à ce que tout ce qui se rapporte à votre santé et celle de vos clients ne
vienne pas interférer et même annuler l’effet de l’acupression. Une personne venant pour
équilibrer un problème d’obésité devra annuler sa séance d’acupression si elle a mangé en excès
et cessé toute activité physique.
 Indications
L’acupression peut venir en aide dans une multitude de situations et pour une quantité infinie de
questions. Mais en aucun cas, elle ne peut remplacer un médecin et un traitement médical approprié.
Elle soulage de manière générale les maux du quotidien : insomnies, ballonnements, constipations,
stress, maux de tête, allergies, acné, rhume, asthme, obésité, troubles menstruels, douleurs, etc. Elle

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permet donc d’éviter ou de restreindre le recours excessif aux médicaments antidouleur et à leurs
effets secondaires indésirables.
En plus de pratiquer ou recommander l’acupression à vos clients, vous devrez les sensibiliser à tout
un art de vivre : une meilleure hygiène de vie avec une alimentation saine et équilibrée, la
suppression de l’alcool, du tabac et d’autres drogues, la pratique d’activités physiques régulières et
mesurées, des activités saines (balade à l’extérieur plutôt que trois heures passées devant un écran),
etc.
Rappelez que la MTC (et l’acupression avec elle) invite à vivre en harmonie avec la nature, en s’y
adaptant du mieux possible et en vivant au rythme des saisons. Tout ce qui pourra accompagner la
recherche de cet équilibre général, l’homéostasie de chacun, sera à privilégier, à soigner et à
entretenir.
 Contre-indications
Ne pratiquez pas l’acupression si vous ne vous sentez pas bien ou que votre énergie est faible
(après un repas, en cas de fatigue ou de contrariété, après un rapport sexuel, etc.).
N’intervenez jamais sur des parties du corps où la peau est endommagée (cicatrice récente,
problème dermatologique, etc.).
Évitez de pratiquer l’acupression sur :
❖ une femme durant les périodes menstruelles ;
❖ une femme enceinte (tout geste peut provoquer des contractions de l’utérus et la descente
précoce du fœtus) ;
❖ les personnes fragiles ou en mauvaise santé (souffrant de problèmes cardiaques par
exemple) ;
❖ après un long voyage (et notamment un voyage en avion).
Ne pratiquez jamais l’acupression juste après un repas.
Cessez le massage dès le moindre signe d’inconfort ou si les symptômes s’aggravent.
Rappelez-vous (et rappelez à vos clients) que l’acupression ne soigne pas les maladies. Seul un
médecin peut décider de ce dont une personne malade a besoin. L’acupression se présente
comme un recours complémentaire et un moyen de soulager les petits maux du quotidien.
 Se préparer physiquement
D’un côté, votre rythme de vie et votre hygiène de vie aideront à vous rendre disponible et efficace
dans vos séances. D’un autre côté, la pratique vous aidera à développer une habileté manuelle et
digitale pour effectuer des massages en profondeur. Notez que les pressions pourraient aussi se faire
avec l’ongle, un dé à coudre ou même un capuchon de stylo, mais nous privilégierons les mains et les
doigts.
La pression des doigts apparaît comme préférable car elle s’accompagne de la sensibilité tactile. De
plus, dans cette action de toucher, le contact entre le thérapeute et le client fait passer d’autres
informations, dont les ondes électromagnétiques. Il arrive d’ailleurs qu’un thérapeute se sente
« vidé », justement parce qu’il a passé toute son énergie à son client, ce qui indique surtout une

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pratique du « magnétisme » dans un sens négatif. Le thérapeute doit toujours veiller à ne pas essayer
de compenser des pertes d’énergie mais bien à les remettre en circulation et à relancer les pouvoir
d’autoguérison de l’autre.
La posture physique, morale et psychique du thérapeute est importante. Celui-ci doit toujours se
tenir droit et avoir des appuis solides au sol : en même temps qu’il presse les points, il travaille son
énergie et sa posture pour que le flux du Qi passe le plus facilement possible. Il est important de ne
pas courber les épaules, de les détendre, de ne pas s’appuyer sur les lombaires mais de solliciter
l’énergie du bas-ventre et le bas du corps, d’être souple sur les genoux pour les fléchir et garder ainsi
le dos droit dans diverses positions, etc.
À vous de travailler votre souplesse et votre posture à tout moment ! Vous ne devriez jamais sentir
de problème physique après vos séances. Si c’est le cas, vous aurez certainement à changer de
posture. La pratique des arts martiaux et de gymnastiques comme le qi gong ou le yoga vous aidera
à optimiser votre énergie en toutes circonstances, d’autant plus si vous devez faire des soins aux
autres.
Vous devrez aussi veiller à prendre particulièrement soin de vos mains (et de vos pieds !). En effet,
elles vous serviront d’instrument en quelque sorte, et il est essentiel de faire attention à leur état.
Avec la pratique, vous apprendrez à rendre telle main chaude, froide, sèche ou humide selon les
besoins, mais aussi et surtout à en faire un outil énergétique primordial. Pour vous aider à vous
préparer, nous vous donnons ci-après une suite de petites recommandations.

Le point 8MC et son ouverture

Il existe dans la main un point d’acupuncture inévitable. Il se situe sur le méridien du Maître Cœur,
ou du Péricarde : c’est le 8MC, le point Lao Gong, également au cœur de toutes les pratiques
énergétiques du qi gong. Le terme Lao renvoie au « palais » et Gong » au « travail » (qi gong signifiant
ainsi « travail de l’énergie » ou « travail du Qi »). Dans ce « palais du travail », il faut aussi faire le lien
avec le cœur, protégé par le péricarde, et l’esprit, le Shen, qui lui est directement associé.
Le point 8MC est situé au milieu de la paume. Pour le trouver, il suffit de former un poing avec la
main : le 8MC est alors au bout de l’annulaire. Au toucher, vous sentirez une dépression entre le
troisième et le deuxième métacarpien.

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Le point 8MC concentre de nombreuses possibilités thérapeutiques (par exemple, il est stimulé pour
apaiser « le Feu du Cœur »). Il est associé à de nombreux symboles, principalement à celui de
l’ouverture et du pouvoir de l’énergie dans la main ; c’est ce qui nous intéresse ici. Pour le moment,
il s’agit d’en prendre conscience et de développer autant que possible son ouverture pour vous aider
à accroître le pouvoir énergétique de vos massages et acupressions.
 Activité
Voici un exercice pour ouvrir le point 8MC de vos mains. Vous pouvez vous installer en position assise
(sur une chaise ou au sol, en lotus) ou allongée, pour favoriser la relaxation. Suivez les étapes
suivantes dans un rythme soutenu et rapide, en consacrant à cet exercice au moins 10 à 15 minutes :
Ouvrez la main gauche. À l’aide de la main droite, faite une « chiquenaude » assez forte sur le
point 8MC.
Ouvrez la main droite et faites de même de l’autre côté.
Observez si vos pensées sont concentrées sur le point ou si elles se dirigent déjà vers d’autres
sujets.
Ramenez vos pensées au point 8MC en visualisant le point, tantôt avec les yeux ouverts, tantôt
avec les yeux clos, et concentrez-vous sur vos sensations. Observez ce que vous ressentez et avec
quelle intensité. Ce pourrait être un picotement, une chaleur, du froid se diffusant jusque sur le
dos de la main, etc.
Répétez l’exercice jusqu’à constater que le simple fait de vous relaxer, et d’entrer dans cet état
de méditation, augmente l’ouverture du point 8MC. Cette prise de conscience et ce calme seront
des clés dans l’efficacité de vos gestes.
 Observation de la main
La médecine chinoise repose sur l’interrogatoire et le « diagnostic en MTC » en début de séance : elle
recommande une observation attentive de plusieurs éléments pour établir des tableaux
« pathologiques ». L’observation de la main peut être source d’information. Une zone en particulier
peut révéler des indices : l’éminence thénar.
Cette zone musculaire située à la base du pouce (lorsque vous regardez votre paume) a une forme
bombée, charnue, ronde et ferme, quand l’individu est en bonne santé. Elle indique la bonne fonction
des organes Rate et Estomac. Si elle semble au contraire « molle » et relâchée, cela peut indiquer
une faiblesse de la Rate et/ou de l’Estomac. En cas de santé défaillante, des petites veines ou
capillaires de couleur rouge ou bleue peuvent apparaître sur l’éminence thénar. Leur caractère vif ou
terne indiquera la qualité de la circulation sanguine et la quantité de sang circulant.
 Tonification de la main
Au vu de tous les points d’acupuncture situés sur la main, mais aussi de l’importance de tous ces
derniers pour l’équilibre énergétique et les facultés thérapeutiques, il est essentiel d’avoir des mains
en excellente santé. Les mains sont les véritables armes mais aussi les véritables outils de guérison
de l’individu. Pour réveiller et encourager leur pleine santé, les arts martiaux proposent toutes sortes
d’exercices.

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Vous connaissez-vous peut-être déjà les « boules de méditation » à rouler l’une contre l’autre dans
une main pour développer autant la relaxation que l’énergie dans la paume. On les appelle aussi
« Bao ding balls ». Leur utilisation remonterait très loin dans l’histoire chinoise, à la dynastie Ming
(vers 1400), correspondant au Moyen Âge en Occident.
Souvent métalliques mais aussi en pierre, elles émettent un son favorisant la relaxation lorsqu’on les
fait tourner dans la main, en s’assurant qu’elles restent toujours en contact. Cet exercice peut se faire
à différents rythmes, et le sens de rotation pourra être alterné. Lorsque vous serez très adroit, vous
pourrez même chercher à éviter le contact entre les deux boules tout en les gardant en mouvement
circulaire dans la paume. Cette technique permet de masser la main, mais aussi de délier toutes les
articulations de la main, de tonifier le membre ainsi que les méridiens et les muscles.
Vous veillerez aussi à avoir vous-même les mains chaudes, ou au moins, ni trop froides ni trop
chaudes. Le symptôme des mains froides peut renvoyer en MTC à un déséquilibre au niveau du Foie,
souvent causé par exemple par des colères non exprimées ou externalisées. Ces frustrations
entraînent, sur le plan physique, des problèmes de circulation du Qi et du sang avec l’organe du foie.
Les mains froides sont expliquées physiologiquement par le manque de sang dans les extrémités, car
ce dernier stagne dans le foie. Il faudra donc faire des exercices pour débloquer l’énergie du Foie. Si
vous avez vous-même toujours les mains froides avant une séance d’acupression, c’est que vous avez
notamment besoin d’améliorer votre Qi du Foie.

Technique traditionnelle de l’acupression

Avant même d’envisager un massage ou une séance d’acupression, vous devrez vous être préparé
au quotidien (grâce à votre hygiène de vie, votre activité physique, la pratique quotidienne du
qi gong, une alimentation et des remèdes pour optimiser d’abord et avant tout votre énergie).
N’oubliez pas que le soin que vous apporterez à une autre personne fera travailler votre posture et
votre énergie. En outre, votre état de santé sera transmis imperceptiblement pendant la séance que
vous partagerez avec la personne : il l’inspirera.
Comme pour les enfants qui imitent leurs parents, les clients chercheront à vous ressembler si vous
leur inspirez la vitalité et le bien-être. De plus, votre état de santé général et votre état d’esprit
expliqueront aussi tout simplement le succès de votre entreprise ! Les clients afflueront s’ils sont
positivement influencés par votre exemple, votre posture, votre recherche de bien-être, etc. Si tout
est un processus, acceptez ainsi d’être toujours dans une dynamique de santé et de prévention.
S’agissant de l’acupression proprement dite, il existe des milliers de techniques différentes proposant
des mouvements circulaires dans un sens ou dans l’autre, selon le sexe, l’âge ou l’heure de la séance.
Dans ce premier module, nous simplifierons cette approche en vous rappelant simplement que,
pendant le soin, vous pourriez revenir à la logique « cosmique » de la MTC. En d’autres termes, vous
chercherez la médiation entre l’énergie « Ciel » et l’énergie « Terre », invitant à renouveler la
« connexion » reliant le Ciel, l’Homme et la Terre, source d’équilibre dans la cosmogonie chinoise.
Avant chaque séance, et pour vous préparer, nous vous conseillons de procéder ainsi :

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PRÉSENTATION DE L’ACUPRESSION
Commencez par une petite méditation, en vous installant confortablement en position assise et
en observant d’abord votre respiration, les yeux fermés, pendant quelques minutes. Ensuite,
ouvrez les yeux.
Frottez vigoureusement vos mains, face interne et face externe, en les maintenant devant la zone
où se situe votre cœur.
Toujours les mains devant vous, faites comme si vous vous laviez les mains, en étant attentif à
« tout » laver (ongles, pouces, dessus de la main, etc.) pendant quelques secondes.
Entrelacez ensuite les doigts des deux mains pour les assouplir : tournez les paumes vers l’avant
en cherchant à aller le plus loin possible devant vous. Cet assouplissement des doigts est à
effectuer plusieurs fois par jour. Pendant tous les exercices et même pendant le soin que vous
prodiguerez, veillez à avoir les épaules détendues et à ancrer ces mouvements dans le sol (avec
vos appuis) et dans le bassin, plutôt qu’uniquement dans les bras.
Étirez tous vos doigts un par un, quitte à entendre quelques craquements légers qui confirmeront
la détente des articulations.
Massez ensuite chaque doigt : pincez son extrémité, puis massez la pulpe et l’extrémité en faisant
des rotations, comme si vous tailliez un crayon dont la mine serait le bout de votre doigt.
Joignez enfin les mains devant le cœur, paume contre paume, en fermant les yeux et en prenant
conscience de l’énergie venant du sol (la Terre) et de celle venant du haut (le Ciel), ainsi que de
votre énergie au cœur de ce rapport essentiel. Vous pourriez alors, en pensée ou à voix haute,
remercie la Terre, le Ciel, l’Univers qui vous englobe totalement et qui vous porte, et vous-même.

Conseils généraux
Avant de parler des fondements théoriques, des techniques et de tout ce que vous devrez savoir pour
pratiquer l’acupression, nous commencerons par quelques conseils d’ordre général.
 Ressentir
Ressentir, c’est déjà agir. Lorsqu’on parle de toucher ou de masser, on pense généralement que le
geste doit être assez fort pour produire un effet. Comprenez ici qu’il s’agit d’abord de vous connecter
à vous-même, puis à l’autre (un peu comme dans la technique de l’haptonomie) avant de passer à
l’étape du toucher ferme mais doux.
Votre geste ne sera donc pas un geste de force. Ce sera plutôt une sorte de communication subtile
des énergies qui fera la différence. Aucune douleur ne devra être ressentie par la personne, car le
travail du thérapeute sera de « saisir l’énergie » et de la soutenir vers la guérison générale. Assurez-
vous aussi de n’être ni dans l’intrusion ni dans le retrait : une présence tranquille, en contact, c’est
tout ce dont il s’agit.
 Une action sur quelques points suffit
Nous aborderons bientôt les associations de points, mais il sera néanmoins préférable d’agir
seulement sur 3 à 5 points au total lors d’une séance. Sur les méridiens symétriques, vous masserez
les points des deux côtés. Ainsi, vous agirez sur 6 à 10 points en tout et pour tout.

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PRÉSENTATION DE L’ACUPRESSION
 Deux sortes d’approche dans le temps
Vous pourrez procéder à deux sortes d’approche : l’une ira dans le sens de la prévention, l’autre dans
le sens de la thérapie. La première sera axée sur l’énergie vitale du Rein, l’immunité et le potentiel
d’autoguérison et sera proposée sur de courtes durées.
À l’inverse, le traitement qui cherchera à résoudre un problème particulier invitera à des soins plus
longs (une séance par jour pendant une semaine, par exemple). L’approche traditionnelle propose
ainsi, par exemple, des pressions suivant un cycle de neuf jours, avec des pauses d’une semaine,
notamment dans les cas de problèmes chroniques.
Sur le plan pratique, vous constaterez que ces séances longues sont difficiles à suivre, puisqu’en
général une personne vient au maximum une fois par semaine. Selon les questions, et aussi le ressenti
de la personne, vous déterminerez la meilleure approche pour chaque cas et vous inviterez la
personne à pratiquer par elle-même des pressions quotidiennes.
 Garder la stratégie définie
Il est important de s’en tenir à ce qui a été décidé initialement dans la stratégie et dans le choix des
points, même si les résultats ne sont pas probants dans un premier temps. Comme dans le qi gong et
avec les autres thérapies, la médecine chinoise se focalise sur des transformations en profondeur et
à long terme. A l’inverse du médicament antidouleur, l’acupression invite à une transformation
constante et pérenne plutôt qu’à des changements brutaux et soudains qui empêcheraient de voir
les résultats s’installer profondément. La persévérance est donc de mise.
Il est parfois difficile d’aller contre cette recherche de rapidité et d’efficacité typique de notre société.
Mais il vous faudra être patient avec vous-même et les autres pour garder votre confiance, être
persévérant et régulier si vous pensez que votre proposition de thérapie est juste. Le temps sera
votre meilleur allié. Et n’oubliez pas que la qualité de présence – et de conscience – de votre énergie
dans votre pouce est la clé de résolution du problème.
 Trouver les points et saisir l’énergie intuitivement
Pour trouver les points sur le corps, n’appliquez pas mécaniquement ce que vous apprenez ici et dans
les manuels, mais cherchez à les ressentir. Même si vous chercherez toujours à être rigoureux et
précis, faites également confiance à votre intuition qui vous mènera vers les points que vous
cherchez : là où se situe une dépression, un changement de consistance de la peau, etc. Les
localisations des points varient d’ailleurs d’une personne à l’autre, nous y reviendrons en détail. Il
faut, encore une fois, apprendre à vous faire confiance.
 Les erreurs
L’important est de ne pas faire d’erreur par rapport au courant du méridien, par rapport à son
mouvement ascendant ou descendant. Dans une certaine mesure, si vous vous trompez de point, ce
n’est pas aussi grave que si vous vous trompez de sens. À vous de vérifier à chaque fois avant de
passer aux pressions proprement dites.
 Activité
Vous disposez maintenant des informations générales pour appréhender l’acupression. Si vous avez
eu l’occasion de faire la séance d’acupuncture, cherchez maintenant à faire une séance d’acupression

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PRÉSENTATION DE L’ACUPRESSION
proprement dite, peut-être avec le même acupuncteur ou en suivant ses recommandations, pour
commencer à avoir une idée de la manière dont s’organisent les séances et la pratique.
 Activité
Reprenez les informations précédentes sous forme de « fiches récapitulatives », en listant les contre-
indications et les conseils généraux. Afin de les mémoriser, affichez-les de manière à pouvoir les
visualiser facilement ou trouvez vos propres moyens de les retenir.

Conseiller avec l’acupression

Une personne pratiquant des soins énergétiques (le reiki et les massages) vient vous demander
conseil. Elle se demande quels points travailler en acupuncture sur elle-même afin d’optimiser son
énergie avant, pendant et après les soins. Elle explique que, bien souvent, elle se retrouve totalement
« sonnée » après une séance, parfois même « vidée ». Il lui faut quelquefois plusieurs jours pour se
remettre de séances avec certaines personnes. Elle est tellement fatiguée qu’elle n’a envie de rien.
Que pourriez-vous lui recommander ?
 Éléments de réponse
Ce cas de figure est typique des thérapeutes qui se lancent sans s’assurer d’avoir une énergie solide
et une connexion « Ciel/Terre » constante, pourtant indispensable pour prodiguer des soins sans
perdre leur énergie en les vivant trop intensément. Dans un premier temps, vous pourriez reprendre
avec cette femme tout ce qui doit préparer le travail, à commencer par son hygiène de vie, son travail
personnel en psychothérapie, ses pratiques physiques et énergétiques, son alimentation, son
sommeil, etc. Il ne serait pas surprenant de trouver quelques failles dans ses habitudes de vie.
À partir de là, vous pourriez lui recommander une petite routine en qi gong (nous verrons quelques
exercices simples à pratiquer chaque jour) ainsi que des exercices de méditation pour s’assurer de
cette connexion « Ciel/Terre », source d’équilibre et de circulation fluide du Qi. Vous lui parlerez de
la tendance à « donner » son énergie à l’autre alors qu’il est question de relancer la circulation d’une
énergie qui est déjà là. En aucun cas, le thérapeute ne devrait fournir l’énergie à l’autre, mais plutôt
guider ce dernier vers ses propres forces d’autoguérison.
En plus de lui donner tous ces conseils pratiques, vous pourriez lui proposer une séance avec
quelques points pour réinitialiser l’énergie vitale, à pratiquer ensuite seule quand elle en ressentira
le besoin. Voici le protocole de massage de quelques points dont nous parlions plus haut pour agir
sur la fatigue intense et la perte d’énergie :
le point Bai Hui (le 20VG) pour tonifier tout l’organisme ;
le point Zu San Li (le 36E) – son nom signifie littéralement « trois distances », car il se situe à trois
« distances » sous le genou, sur la face antérieure externe. On en parle comme du point de
longévité, point pour relancer toute l’énergie. Cette femme devrait s’assurer de le masser
quotidiennement plusieurs fois par jour sur la durée ;
le point Qi Hai (le 6VC), situé à deux doigts sous le nombril. Il est aussi appelé « mer de l’énergie »
et il permet de tonifier en général et de capter l’énergie de l’air.

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le point Shan Zhong (le 17VC) qui se situe au niveau du thorax, exactement entre les deux seins,
aidera à tonifier tout le haut du corps.
Proposez-lui de mettre en place un rituel quotidien de pression de ces quatre points, notamment
avant et après les séances. Elle devra remarquer ce qui se passe au niveau de son énergie – en
combinaison avec des exercices d’ancrage, de respiration, une possible psychothérapie, etc.

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