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Le Fils d’Agatha Moudio est le premier roman de Francis Bebey, qui a été journaliste, musicologue avant
de venir à la littérature. Il était contemporain des premiers grands romanciers du Cameroun tels que
Mongo Beti ou Ferdinand Oyono. Évoquant de manière décomplexée l’Afrique sous la colonisation, le
roman a connu un grand succès populaire et a été traduit en anglais, allemand et polonais.
I. Biographie
Francis Bebey, né le 15 juillet 1929 dans une famille pauvre du quartier Akwa à Douala au Cameroun et
mort le 28 mai 2001 à Paris 13e], est un artiste camerounais, musicien et écrivain. Il est le père, entre
autres, de Kidi Bebey, journaliste et auteure. Ses parents lui donnent le nom Bebey qui signifie en langue
douala « les marées » ; chez les douala les marées symbolisent ce qui ne passe pas, ce qui est éternel. Il
est initié à la musique par son père qui est pasteur protestant et joue de l'harmonium et de l'accordéon, il
grandit donc au son de la musique classique occidentale (Bach, Haendel) tout en gardant une oreille
attentive à l'écoute des musiques traditionnelles du terroir. Il découvre les musiques traditionnelles
africaines en écoutant, en cachette, Eya Mouessé, un voisin qui passe ses nuits à jouer de l'arc à bouche et
de la harpe traditionnelle. Francis commence réellement la musique en jouant du banjo, dont le tout
premier lui fut offert par son frère aîné Marcel, qui fut en réalité celui qui l'éleva. Il s'initie par la suite à la
guitare en 1947. Le 28 mai 2001, il meurt à Paris d'une attaque cardiaque.
II. Bibliographie
Francis Bebey fut tout d'abord journaliste de radio en Afrique et en France (à Radio-France
Internationale), puis rattaché à l'UNESCO comme directeur du Programme de la Musique pour l'ensemble
des États membres de l'organisation. Il écrit de nombreux ouvrages, dont le roman Le Fils d’Agatha
Moundio qui lui valut le Grand prix littéraire d'Afrique noire en 1968.
En 1972, sort son premier album, Idiba. En 1974, il décide de se consacrer uniquement à la musique. Il se
fait d'abord connaître avec des chansons humoristiques telles que Agatha, La Condition masculine,
Divorce pygmée, Cousin Assini, Si les Gaulois avaient su…, et obtient le Prix de la chanson française
décerné par la Sacem en 1977. Puis il chantera des compositions plus « sérieuses » et poétiques, en
s'accompagnant souvent d'instruments traditionnels (arc à bouche, harpe traditionnelle, sanza, flûte
pygmée, guitare, percussions…) de son pays d'origine.
Il se produit dans plus de 75 pays du monde, et dans des salles prestigieuses telles que la Maison de
Radio-France à Paris, le Carnegie Hall à New York, la Radio Deutschland à Berlin, le Musée Munch à
Oslo ou le Masonic Auditorium à San Francisco.
Il composera également la musique du long métrage Yaaba du réalisateur burkinabé Idrissa Ouedraogo,
qui est primé au Festival de Cannes en 1989. Il compose également le générique du film Sango Malo de
Bassek Ba Kobhio.
III. Résumé
Le roman fait cas d'un jeune homme nommé Mbenda par le fait de sa droiture, de sa force et de sa
bravoure. Mbenda est très protégé par sa mère et lui obéit parfaitement jusqu'au jour il(Mbenda) lui (sa
mère) désobéit pour épouser Agatha Moudio, une fille aux mœurs légères et très détestée par Maa Médi.
Mbenda se trouve en fait à la croisée des chemins où il doit choisir entre le respect de la tradition ou la
vie. Moderne. Il sera chaque fois guidé par le sage. Roi Salomon qui comprenait l'attitude de Mbenda très
souvent révoltante. Mais en fin de compte, Mbenda sera rattrapé par les propos de sa mère. Sur le
mauvais comportement de Agatha Moudio. Cette dernière fut très infidèle à Mbenda.
V. Étude thématique
Les amours de Mbenda : Le récit tourne autour des déceptions amoureuses de Mbanda, le jeune homme
qui avait tenu tête aux chasseurs blancs. Mbenda est amoureux de la plus belle fille du village, Agatha
Moudio, et il veut l'épouser. Or Agatha n'a pas bonne réputation dans le village : on l'a vue traîner dans le
quartier européen. Elle coucherait avec les Blancs, disent les mauvaises langues. La mère de Mbanda ne
veut pas d'une belle-fille de mauvaise vie et pousse son fils à épouser sa promise, Fanny. Le jeune homme
cède devant les insistances de sa mère, mais sa passion pour Agatha est si forte qu'il ne peut l'oublier.
Même marié, il continuera à la fréquenter et finira par l'épouser aussi, la polygamie état tolérée dans sa
communauté. Ce mariage aurait pu servir de dénouement au roman, mais une nouvelle crise vient
assombrir le bonheur de Mbenda.
Le mariage : Le mariage étant un acte qui unit non seulement deux individus, mais aussi deux
communautés, obéit à des règles préalablement établies par la société. La société que déroule Francis
Bebey dans Le Fils d’ Agatha Moudio n’en fait pas exception. Elle fonctionne selon un certain nombre de
principes parmi lesquels ceux relatifs au mariage et auxquels doivent soumettre tous les aspirants à la vie
commune. Parler de l'organisation du mariage dans une œuvre revient donc à passer en revue les principes
qui. Régissent cette institution dans Le Fils d'Agatha Moudio.
Le respect des valeurs coutumières : Si le mariage dans Le Fils d'Agatha Moudio repose sur le respect
de certaines valeurs essentielles, celui-ci devient donc un acte qui permet à la société de porter un
jugement sur son système du fonctionnement par le biais de ses membres. Ces valeurs, telles que
développées dans l’œuvre, sont aussi bien morales que sociales. Par valeurs morales, nous entendons
celles individuelles, autrement dit, celles qui se rapportent au comportement du sujet dans son groupe
d'appartenance et sur lesquelles la société se reposent.
Le respect des choix des parents : Les parents dans le souci d’assurer une vie de mariage paisible et une
lignée ont souvent eu à choisir un conjoint pour leurs enfants sans le consentement de ces derniers. C’est
ce qui ressort dans le roman de Francis Bebey. En effet, le père de Mbenda avant de mourir, lui a choisi
une femme bien que celle-ci ne soit pas encore conçue: Mon père, avant pousser le dernier soupir, avait
eu la force de me trouver une épouse pour plus tard, lorsque je serai grand: «Ecoute, Tanga, si jamais
l'une quelconque de tes femmes a une fille un jour, je t’en supplie, donne-là pour épouse à mon fils, tu
m’entends, Tanga?» Et Tanga avait répondu oui en pleurant, voyant que son ami fermait les yeux pour de
bon. C’est ainsi qu'à l’âge de six ans, je me trouvais déjà fiancé, bien que ma future femme, ne fût même
pas encore conçue dans le ventre de sa mère.
Cette dernière volonté est au centre des préoccupations de toute l’intrigue car c'est à travers elle que nous
vivons le trouble profond causé par le choix de son père et le souci que tout cela crée dans la vie de
Mbenda.
Conclusion
Ce roman a fait la réputation de l’auteur comme romancier, chroniqueur hors pair de la vie africaine.
Publié par un éditeur camerounais et pas par un éditeur parisien, Le Fils d’Agatha Moudio a connu un
grand succès populaire en Afrique. Réédité plusieurs fois, il a été couronné par le Grand prix littéraire de
l’Afrique noire. Simple, subtil et profond, voici les trois mots qui viennent à l’esprit lorsqu’on veut
qualifier ce roman.