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La didactique
du conte
Contribution pédagogique à l’étude
du conte dans l’espace sénégalais
Préface
Préface du
du professeur
professeur Didier
Didier Jourdan
Jourdan
Postface
Postface du
du professeur
professeur Bassirou
Bassirou Dieng
Dieng
PALABRES AFRICAINES
LA DIDACTIQUE DU CONTE
LA DIDACTIQUE DU CONTE
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-05872-6
EAN : 9782343058726
REMERCIEMENTS
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PRÉFACE
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« indications utiles sur le conte et sa dynamique textuelle ».
C’est bien un sillon qui est ici tracé, une approche de pédagogue au sens le
plus noble du terme tel que Philippe Meirieu le définit. Le pédagogue est
celui qui « se donne pour fin l’émancipation des personnes qui
lui sont confiées, la formation progressive de leur capacité à
décider d’elles-mêmes de leur propre histoire, et qui prétend
y parvenir par la médiation d’apprentissages déterminés ».
Oui, et le professeur Diallo le met remarquablement en évidence, le conte
est un moyen au service de l’émancipation des personnes, un support
éducatif de choix.
Enfin, il me semble nécessaire de mettre en avant un autre aspect
particulièrement intéressant du travail de l’auteur : sa réflexion sur la
langue dans sa dimension orale comme écrite. Comme il le souligne, « le
conte est un outil idéal pour l’apprentissage de la langue dans
ses multiples dimensions… », « l’intégration du conte oral
dans le contexte d’apprentissage de la langue écrite du
français. » est au cœur de sa problématique.
Cet ouvrage qui se caractérise à la fois par la profondeur de ses
analyses et le caractère opérationnel de ses propositions est appelé à
enrichir durablement les pratiques des enseignants au plus grand bénéfice
des enfants.
Didier Jourdan
Professeur des Universités,
Directeur de l’École Supérieur du Professorat
et de l’Éducation Clermont-Auvergne,
Chercheur au laboratoire ACTé EA 4281,
Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand II,
Membre du Haut Conseil de la Santé Publique,
Président de la Commission Prévention,
éducation et promotion de la santé
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AVANT-PROPOS
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D’où la nécessité, sous l’angle expérimental, de nous diriger à
la fois vers les enfants eux-mêmes qui reçoivent et étudient les
contes, mais aussi vers les enseignants qui les utilisent comme
instruments de procédés de socialisation et d’intégration.
12
INTRODUCTION
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théorisation des méthodes, même si, parfois, nous rappelons
certaines définitions nécessaires à la compréhension, mais
plutôt les indications utiles sur le conte et sa dynamique
textuelle. Ainsi, plutôt que d’enfermer les enseignants dans
une théorisation, nous leur proposons d’adopter une
démarche par laquelle les élèves dégagent eux-mêmes les
caractéristiques qui permettent de mieux analyser et de
comprendre le conte et de le distinguer par rapport aux récits
narratifs. En perspective, nous nous investissons sur l’oral
pour réaliser une œuvre didactique. Nous essayons de
montrer que le conte est un outil idéal pour l’apprentissage
de la langue dans ses multiples dimensions.
Un premier objectif de ce travail a été de saisir les images
et les représentations qui tournent autour des contes, au sein
de deux pôles d’acteurs (enseignants – enseignés).
Un deuxième objectif a été d’apprécier, en contact du
terrain, les efforts louables faits à partir du conte (sénégalais)
pour valoriser dans les écoles maternelle, primaire et
secondaire, l’éducation traditionnelle et de contribuer à
préserver et à développer « l’identité culturelle » dans le
cadre spécifique du Sénégal actuel.
Sur le plan méthodologique, nos recherches se sont
caractérisées par la plus grande diversité. Il y a eu, en
permanence, un aller et retour entre différents instruments,
entre différents niveaux d’analyse, ce qui est un impératif en
matière de recherche.
En effet, dans les chapitres proposés dans ce livre, nous
avons usé de différentes méthodes d’approche (analyse de
contenu, analyse qualitative et/ou quantitative) qui ne sont
pas contradictoires, mais complémentaires.
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CHAPITRE I
PEUT-ON S’ENTENDRE
SUR UNE DÉFINITION DU CONTE WOLOF ?1
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En effet, la classification académique ne correspond pas
toujours avec la classification autochtone du conte. Le Wolof1
l’appelle le leeb2. Cependant, le maye3 et le laawaan4 existent à
côté du conte en présentant plusieurs traits de caractères
similaires à ceux du conte. Le maye, par exemple, est un récit
anecdotique à caractère mensonger, mais qui peut se dire à
n’importe quel moment de la journée. Il n’a ni visée morale
ni éducative, sa fonction est exclusivement ludique.
Aussi certaines histoires tirées du patrimoine traditionnel
de la littérature orale sont-elles parfois assimilables à des
contes alors qu’il s’agit de mythe, car elles sont considérées
comme « histoires vraies » chez les Wolof.
C’est pourquoi nous estimons qu’il est important que le
jeune élève wolof distingue, à partir du concept notionnel,
conte français, le genre narratif qu’est le leeb, conte dans ses
aspects structurel, éducatif et ludique.
Cette étude sur la définition du conte avait fait l’objet
d’une enquête5 auprès d’élèves, d’enseignants et de conteurs,
pour savoir quel contenu notionnel ils mettent dans le
concept français conte.
Suite à l’enquête, la synthèse est la suivante :
En milieu wolof, le conte, d’une manière générale, est
appelé leeb. Cependant, certains le considèrent comme
waxtaan6 – cosaan7. Il s’agit d’un genre oral très apprécié des
élèves et des enseignants. Si, dans son mode de
communication, le genre oral est préféré au genre écrit, le
quelconque exploit.
5 La méthodologie liée à cette étude est publiée dans les Annales de la Faculté des
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