Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
c
l
i
n
i
c
.
f
r
PROTHÉTIQUES
TRAITEMENTS
IMPLANTO-
N°408-409
JANVIER 2022
DÉCEMBRE 2021
TRAITEMENTS
IMPLANTO-PROTHÉTIQUES
DÉCEMBRE 2021-JANVIER 2022 • N°408-409
989 ÉDITORIAL
« ULTRACRÉPIDARIANISME » 1041 CHIRURGIE IMPLANTAIRE
UTILISATION DES FLUX NUMÉRIQUES
OU RETOUR SUR UNE PÉRIODE OÙ LE BRUIT POUR GUIDER LA GESTION CHIRURGICALE
MÉDIATIQUE DEVAIT RÉPONDRE À LA PEUR ET PROTHÉTIQUE D’UN CAS ESTHÉTIQUE
Olivier FROMENTIN Ahmed RABIEY, Frédéric CHAMIEH,
Olivier FROMENTIN
992 ÉVALUATION
LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE,
1049 CHIRURGIE IMPLANTAIRE
GESTION TISSULAIRE RAISONNÉE D’UN
ALTERNATIVE AU TABAC.
ÉDENTEMENT POSTÉRIEUR MAXILLAIRE.
FACTEUR DE RISQUE DANS LES
À PROPOS D’UN CAS CLINIQUE
THÉRAPEUTIQUES IMPLANTAIRES ?
© IS MEDIA 2021
1059
Delphine LALLOUET
SYNERGIE IMPLANT PROTHÈSE
1019
Olivier FROMENTIN
CHIRURGIE PÉRI-IMPLANTAIRE
1078
FAVORISER LA RÉUSSITE THÉRAPEUTIQUE
RECHERCHE
DE LA ROG. SÉLECTION DU BIOMATÉRIAU ÉTUDE QUANTITATIVE DU JOINT
DE COMBLEMENT ET GESTION D’ASSEMBLAGE DES INFRASTRUCTURES
DES TISSUS MOUS SUPRA-IMPLANTAIRES COLLÉES
Maxime BOUVART, Alexis BLANC SUR EMBASE TITANE
1024
Thomas NGUYEN, Alexis BARREAU,
BIOMATÉRIAUX Marie-Joséphine CRENN, Olivier FROMENTIN
IMPLANTS DENTAIRES ET ALLERGIE AU
TITANE ? ACTUALISATION DES DONNÉES
SCIENTIFIQUES ET ATTITUDE CLINIQUE 1084 PROTHÈSE IMPLANTAIRE
LES COMPLICATIONS PROTHÉTIQUES
EN IMPLANTOLOGIE. RÉFLEXIONS
Daphné ACHOULINE
AUTOUR D’UN CAS DE FRACTURE
1033 BIOMATÉRIAUX
LES IMPLANTS EN ZIRCONE :
DE VERROU « INLINK »
Adrien SÉNIORIS, Stéphane LE GOFF,
Olivier FROMENTIN
L’ALTERNATIVE FIABLE AU TITANE ?
Jonathan GUCCIARDI, Yann SAIZOU, Pascaline DORMAGEN,
Simon TORDJMAN, Olivier FROMENTIN
« ULTRACRÉPIDARIANISME »
OU RETOUR SUR UNE PÉRIODE
OÙ LE BRUIT MÉDIATIQUE DEVAIT
RÉPONDRE À LA PEUR
bientôt 2 années. Ce ne sont que quelques bribes d’une histoire commune déjà
ancienne mais qui méritent d’être évoquées comme le témoignage d’un soignant
traversant une époque où la peur le dispute avec une inquiétante déraison.
Quelles images ?
La peur d’abord. Cette paralysie mentale insidieuse qui accompagne cette
infection jusqu’alors inconnue sous cette forme et qui expose chacun à des Olivier FROMENTIN
choix, à titre individuel, en tant que citoyen et en tant que soignant. Il faut se Responsable du Diplôme Universitaire
souvenir de l’état des connaissances scientifiques sur le sujet au début de Clinique d’Implantologie Chirurgicale
l’année 2020. Clairement, dans les modélisations de propagation de ce virus qui et Prothétique (DUCICP) de
a décimé la population confinée de quelques villes chinoises et s’est répandu à l’Université de Paris.
grande vitesse à travers le monde, les dentistes ont été placés au sommet des
courbes du risque de contamination. Rapidement, ce coronavirus hautement
pathogène a été décrit comme présent dans des micro-gouttelettes aéroportées,
actif durablement sur les surfaces exposées et transmissible facilement par
simple contact. Par ailleurs, à cette époque et malgré quelques faux espoirs
fortement médiatisés, aucun traitement antiviral n’a fait la preuve d’une efficacité
sur les stades avancés de l’infection. L’évolution de la détresse respiratoire
aiguë sévère, conséquence de la contamination virale, entraînait une issue
fatale fréquente ou une lente guérison accompagnée de suites invalidantes.
Le silence ensuite. Celui des cabinets dentaires à l’arrêt, des rues désertées,
des écoles, des universités et des commerces fermés, toute une vie active
qui s’est arrêtée à un instant donné comme lorsque l’on éteint la lumière.
De même, la sidération et le silence désabusé des soignants devant la quantité
et la qualité du matériel de protection à leur disposition quand le discours
officiel était chroniquement optimiste sur les livraisons du lendemain.
Le bruit surtout. Celui des spécialistes, des experts, professionnels de la santé
ou de la politique, quels que soient leurs spécialités, leurs titres ou leurs diplômes,
le lieu de leur exercice ou leur obédience politique, qui parlent à n’en plus finir
pour se contredire ou être démentis le lendemain. Le bruit de tous ceux qui se
sont exprimés en tant que « sachants », attirés par les micros et les caméras,
sans se rendre compte que, en pensant rassurer, ils ont détruit le peu de confiance de leur
auditoire et ont renforcé la crédulité dans les faciles diatribes des tribuns opportunistes.
Pour le philosophe et physicien Étienne Klein*, le néologisme « ultracrépidarianisme » désigne
la tendance à « parler avec assurance au-delà de ses compétences et de ses connaissances ».
Pour lui, cette période a été propice à la relégation de la science derrière l’opinion, les
journalistes posant fréquemment des questions où la seule réponse scientifique possible
aurait dû être « Je ne sais pas… ». Malheureusement, la logorrhée quotidienne dispensée
dans les médias comme catharsis à la peur collective a conduit nombre de personnes
à prendre position avec conviction sur des sujets dont ils n’avaient pas la maîtrise.
Mais également le souvenir de quelques moments de respiration, à écouter
un médecin expliquer que la connaissance scientifique se construit
progressivement dans la confrontation des idées et des études scientifiques
mais pas sur une place publique ou sur un plateau de télévision.
Et d’autres instants d’admiration sincère, dans quelques services hospitaliers
publiques, pour des jeunes internes en odontologie et des praticiens plus
âgés qui ont pris en charge les patients, de jour comme de nuit, avec courage,
dans des conditions compliquées où, notamment, la durée recommandée du
port du masque (FFP2 ?) s’allongeait au gré de la pénurie de matériel.
Et, enfin, une année universitaire où l’activité clinique et les cours ont été également
arrêtés. Différentes initiatives ont été mises en place pour se retrouver sur des plateformes
numériques afin de reprendre enfin un programme d’enseignement malgré les périodes de
© IS MEDIA 2021
* « Sutor, ne supra crepidam ». Pline l’Ancien cité par É. Klein dans Le goût du vrai.
Édition Gallimard, 2020.
LA CIGARET TE ÉLECTRONIQUE,
ALTERNATIVE AU TABAC
FACTEUR DE RISQUE DANS LES THÉRAPEUTIQUES IMPLANTAIRES ?
RÉSUMÉ
La cigarette électronique est proposée pour remplacer la consommation de tabac à
fumer dont les conséquences néfastes sur la santé générale et la cavité buccale sont
bien documentées. Le but de cet article est d’établir une synthèse des connaissances
scientifiques actuelles concernant le risque du vapotage sur les tissus péri-implantaires.
M
AUTEURS Lien d’intérêts algré les connaissances concer-
Les auteurs déclarent
nant l’effet carcinogène de la ci-
Matthias n’avoir aucun lien
VAUCHAUSSADE DE d’intérêts. garette [1] et les politiques de santé
CHAUMONT publique anti-tabac menées ces
DUCICP, Université Paris,
Référencement dernières années, 8,2 millions de personnes
Hôpital Rothschild (AP-HP).
Exercice libéral à bibliographique
Vauchaussade de meurent de sa consommation chaque année
Saint-Priest.
Chaumont M, Lallouet D. dans le monde [2]. En France, 73 000 décès sont
Delphine LALLOUET La cigarette électronique,
DUCICP, Université Paris, alternative au tabac. attribués annuellement au tabac et, même si la
Hôpital Rothschild (AP-HP). Facteur de risque dans prévalence de la consommation quotidienne
Exercice libéral à les thérapeutiques
Vincennes. implantaires ? CLINIC 2021; est en baisse, estimée chez les 18-75 ans à
42(408-409):992-1000. 26,9 % en 2017 et 25,4 % en 2018, cette addiction
reste encore très forte [3].
Goudrons* ●Conservateur
●Exhausteur d’arôme et de goût (glucose/fructose, sucralose), des acides utili-
* La fumée de tabac contient plus sés dans les sels de nicotine et des extraits de
de 7 000 substances chimiques,
plantes.
dont au moins 70 sont cancérigènes.
2
Parmi les produits testés par l’Anses, une pro-
portion limitée à moins de 4 % contenait des
LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE
ingrédients interdits par la réglementation
européenne en tant que produits CMR (acé- Contenu des e-liquides
taldéhyde, furfural, l’alcool furfurylique) ou
d’autres composés tels que la caféine, la tau-
Arômes
rine et certaines vitamines (D et E).
Les plus fréquents :
Par ailleurs, des composés carbonylés formés fruits, menthe, tabac
lors de la génération de l’aérosol par chauf-
Base
fage du liquide ont été retrouvés (formaldé- Constituée de propylène glycol
hyde, acétaldéhyde, acroléine) ainsi que des et de glycérol, elle sert de solvant
métaux lourds provenant de sa contamina- et de support d’arômes
tion et plus probablement de migration de- Nicotine
puis le dispositif de vapotage (nickel, chrome,
plomb, cadmium, cuivre, arsenic). Ainsi,
d’après Rubinstein et al. [24], la vapeur inha- Les émissions
lée contiendrait certains composés chimiques Nicotine
similaires à la fumée des cigarettes mais
Contaminants
également d’autres produits spécifiques éga-
lement toxiques ou cancérogènes probables Arôme
(acrylonitrile, acrylamide, oxyde de propy-
Base
lène, crotonaldéhyde) (figure 3).
© IS MEDIA 2021
étudiés similaires dont 2 revues systéma- dérivés réactifs de l’oxygène (Reactive Oxygen
Figure 4 tiques publiées en 2019 et 2020. Species) qui augmenteraient la carbonylation
Diagramme de des protéines et la libération de cytokines
flux des données pro-inflammatoires (IL-8 et PGE2) à l’origine
bibliographiques. d’une réponse inflammatoire ainsi que d’un
stress oxydatif cellulaire [31] ;
– une altération du métabolisme intracellu-
Résumés sélectionnés
laire induisant des anomalies fonctionnelles.
après utilisation
de l’équation de recherche Ainsi Shaito et al. constatent une diminution
dans la base de données de l’expression de la protéine de jonction
Pubmed/Medline connexine 43 se traduisant par une altéra-
N = 70
tion de la communication intercellulaire des
cellules souches [35]. De plus, Rouabhia et al.
Articles/résumés rejetés
rapportent une diminution de la protéine
car ne respectant pas
les critères de sélection actine-F impliquée dans l’adhésion des os-
N = 40 téoblastes [38] ;
- une diminution de la concentration en phos-
Après lecture des articles phatase alcaline, marqueur de la formation
respectant les critères
osseuse, en rapport avec l’accélération de la
de sélection
N = 30 dégradation des tissus osseux minéralisés [38] ;
– une augmentation significative de l’activité des
enzymes cytoplasmiques lactates déshydrogé-
Articles ajoutés
après recherche manuelle nases, marqueur de cytotoxicité, rapidement
N=2 libérées lors de dommages de la membrane
plasmatique cellulaire. Cette activité augmentée
signe l’accentuation de l’apoptose cellulaire de
Articles sélectionnés
dont 8 études in vitro l’épithélium gingival [34].
N = 32 Au niveau cellulaire, de nombreuses réper-
4
cussions délétères sont rapportées tant au ni-
veau de la morphologie des cellules étudiées
(fibroblastes, cellules épithéliales, cellules que la fumée de tabac, elles pourraient ra-
souches) que de leurs fonctions, avec notam- lentir la cicatrisation tissulaire en potentialisant
ment une inhibition de la communication, une l’inflammation des tissus endommagés.
diminution de leur différenciation et de leur
prolifération ainsi qu’une sénescence accélé- Vapeurs de e-cigarette
rée. L’ensemble de ces altérations se traduit et conséquences cliniques
par une apoptose augmentée. sur les tissus péri-implantaires
Selon Sundar et al. [31], l’exposition de Concernant les thérapeutiques implanto-
fibroblastes ou de cellules épithéliales aux prothétiques, il est reconnu qu’un environ-
vapeurs aromatisées de e-cigarette aug- nement inflammatoire chronique est source
menterait de manière significative le stress d’échec implantaire à plus ou moins long terme.
oxydatif et provoquerait des dommages Or, l’exposition aux vapeurs de e-cigarette
persistant au niveau de l’ADN. Cela indui- semble favoriser l’inflammation de manière
rait des réponses pro-inflammatoires et similaire à la fumée du tabac. Les résultats de
pro-sénescentes au sein des cellules des différentes études cliniques qui mesurent le ni-
tissus parodontaux. veau de médiateurs de l’inflammation comme
D’après Alanazi et al. [36], en cas d’exposition les cytokines pro-inflammatoires (TNF-alpha,
à des vapeurs avec ou sans nicotine ou en- IL-1-bêta, IL-6, IL-8, MMP) ou anti-inflam-
core à des fumées de combustion du tabac, matoires (IL-4, IL-9, IL-10 et IL-13) convergent
l’activité fibroblastique diminue et l’apoptose dans ce sens [28, 29, 39-44]. Néanmoins,
© IS MEDIA 2021
augmente. Ces observations sont maximales cette inflammation s’avère moins importante
avec la fumée de combustion du tabac, elles chez le vapoteur que chez le fumeur.
s’amoindrissent avec des vapeurs nicotinées et Pour Ibraheem et al. [44], les vapeurs inhalées
sont minimales avec des vapeurs sans nicotine. de e-cigarette entraînent une augmentation
Ces résultats sont à rapprocher de ceux des significative de la concentration en protéines
travaux de Sancilio et al. [33] qui rapportent RANKL et ostéoprotégérine (OPG) produites
une augmentation de la cytotoxicité cellu- par les ostéoblastes. Ce mécanisme de dé-
laire corrélée avec le temps d’exposition aux fense physiologique intervient en réponse à
vapeurs nicotinisées. De plus, d’après Shaito l’augmentation du niveau des cytokines pro
et al. [35], le risque de perte du potentiel de inflammatoires. RANKL et OPG étant indis-
différenciation et de prolifération des cellules pensables pour réguler le remodelage os-
souches en cellules ostéogéniques serait si- seux, l’OPG circulante serait produite en ex-
milaire entre une exposition à la fumée de ci- cès pour se lier à RANKL et l’inactiver, limitant
garettes ou aux vapeurs nicotinées des vapo- l’ostéo-clastogenèse et, ainsi, la résorption
teuses. Enfin, Rhouabia et al. [38] signalent une osseuse [44].
diminution significative de l’adhésion et de la Sur le plan clinique, la consommation de
croissance ostéoblastiques sur des disques en tabac à fumer ou l’usage d’une e-cigarette
titane exposés à la fumée de tabac ou à la va- n’aurait pas d’incidence sur la composition
peur d’e-cigarette avec nicotine. Cependant, de la flore bactérienne parodontopathogène
si ce phénomène est plus élevé lors d’exposi- (A. actinomycetemcomitans, P. gingivalis,
tion aux fumées de tabac, il diminue avec des T. denticola) prélevée dans le biofilm subgin-
vapeurs nicotinées de vapoteuse et s’affaiblit gival. Ainsi, d’après Aldahkheel et al., la quan-
encore pour des vapeurs sans nicotine. tité de ces différents types de bactéries serait
Malgré les limites propres aux études in vitro similaire chez le fumeur et le vapoteur [45].
dans la généralisation des résultats, ces don- Néanmoins, d’après les résultats d’une étude
nées montrent les effets biologiques poten- longitudinale récente [30], le risque de déve-
tiellement néfastes des aérosols de cigarettes lopper une gingivite ou une parodontite serait
électroniques exacerbés par la nicotine ou les significativement plus élevé chez les vapoteurs
arômes artificiels. Ainsi, même si les vapeurs de e-liquide nicotiné par rapport aux non-
de e-cigarette apparaissent moins toxiques vapoteurs. Les auteurs précisent que cette
tendance s’accroît par la consommation de parodontale. Le BOP se révèle plus ici un mar-
cannabis ou autres drogues illicites. queur de la vasoconstriction supra-périostée
En comparant les résultats des études cliniques que celui de la sévérité d’une inflammation
rapportant l’évaluation des paramètres paro- en réaction à un processus infectieux ou trau-
dontaux chez le fumeur, le vapoteur de e-liquide matique.
nicotiné et le non-fumeur/non vapoteur, la syn- Par ailleurs, il est important de souligner le
thèse s’avère contrastée [28, 39, 40, 43-46]. manque de données cliniques comparatives
L’aggravation de ces paramètres cliniques concernant l’inhalation des vapeurs avec/sans
corrélée à l’augmentation significative des nicotine et avec/sans arôme afin d’évaluer le
cytokines pro-inflammatoires (TNF-alpha, degré de toxicité de ces produits sur les tissus
IL-1-bêta) s’avère toujours plus importante gingivaux et péri-implantaires.
chez les fumeurs que chez les vapoteurs de Enfin, sur les 18 études cliniques retenues,
e-liquide nicotiné par rapport aux vapoteurs seulement 4 études évaluent les paramètres
sans nicotine ou aux non-fumeurs [39, 40, 43]. tissulaires péri-implantaires et les niveaux de
Ainsi, l’aggravation de l’indice de plaque (IP) cytokines pro-inflammatoires [39-41, 43].
et l’augmentation des profondeurs de poche Deux publications comparent vapoteurs avec
(PD), mais également la diminution de l’indice nicotine versus non-fumeurs [39, 43] et 2 autres
de saignement (BOP) apparaissent significati- évaluent les différences entre vapoteurs avec
vement plus importantes chez les fumeurs et les nicotine, fumeurs et non-fumeurs [40, 41]. Dans
vapoteurs de e-liquide nicotiné par rapport aux ces 4 études, les patients suivis présentent des
© IS MEDIA 2021
essentiellement sur des études in vitro. Les tentiel de complications dans les thérapeu-
études cliniques sont peu nombreuses et tiques implantaires.
1. Alexandrov LB, Ju YS, Haase K, et al. Mutatio- cigarettes have a role in tobacco cessation? smoking habit on the osteo-immunoinflam-
nal signatures associated with tobacco smoking Pharmacotherapy 2018;38:555-568. matory mediators in the peri-implant fluid of
in human cancer. Science 2016;354:618-622. 11. McRobbie H, Bullen C, Hartmann-Boyce J, clinically healthy dental implants. Arch Oral Biol
2. WHO. WHO report on the global tobacco Hajek P. Electronic cigarettes for smoking ces- 2016;70:55-61.
epidemic 2019: Offer help to quit tobacco sation and reduction. Cochrane Database Syst 19. Saxer UP, Walter C, Bornstein MM, Klingler K,
use, 2019. [who.int/teams/health-promotion/ Rev 2014;12:CD010216. Ramseier CA. Einfluss des Tabakkonsums auf
tobacco-control/who-report-on-the-global- 12. Watkins SL, Glantz SA, Chaffee BW. Asso- das Parodont--ein Update. II. Teil 2: Klinische
tobacco-epidemic-2019] ciation of noncigarette tobacco product use und radiologische Veränderungen des Paro-
3. Pasquereau A, Andler A, Guignard G, Richard JB, with future cigarette smoking among youth donts sowie Folgen auf die Parodontaltherapie
Arwidson P, Nguyen-Thanh V. Le groupe Baro- in the population assessment of tobacco and und orale Implantologie [Impact of tobacco
mètre santé 2017. La consommation de tabac en health (PATH) study, 2013-2015. JAMA Pediatr use on the periodontium- an update. Part 2:
France : premiers résultats du Baromètre santé 2018;172:181-187. Clinical and radiographic changes in the pe-
2017. Bull Epidémiol Hebd 2018;14-15:265-273. 13. Haut Conseil de la Santé Publique. Avis riodontium and effects on periodontal and im-
[invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/14- relatif aux bénéfices-risques de la cigarette plant therapy]. Schweiz Monatsschr Zahnmed
15/2018_14-15_1.html] électronique ou e-cigarette étendus en po- 2007;117:153-169.
4. Chaturvedi P, Singh A, Chien CY, Warnaku- pulation générale, 2016. [hcsp.fr/] 20. Akram Z, Vohra F, Bukhari IA, Sheikh SA,
lasuriya S. Tobacco related oral cancer. Br 14. Hoffmann D, Hoffmann I. The changing Javed F. Clinical and radiographic peri-implant
Med J 2019;365:I2142. cigarette, 1950-1995. J Toxicol Environ Health parameters and proinflammatory cytokine levels
5. Souto MLS, Rovai ES, Villar CC, Braga MM, 1997;50:307-364. among cigarette smokers, smokeless tobacco
Pannuti CM. Effect of smoking cessation on 15. Agence nationale de sécurité sanitaire de users, and nontobacco users. Clin Implant Dent
tooth loss: A systematic review with meta- l’alimentation, de l’environnement et du travail Relat Res 2018;20:76-81.
analysis. BMC Oral Health 2019;19:245. (Anses). Rapport de l’Anses relatif à la déclara- 21. Trombelli L, Scabbia A. Healing response of
6. Chrcanovic BR, Albrektsson T, Wennerberg A. tion des produits du tabac et produits connexes gingival recession defects following guided tis-
Smoking and dental implants: A systematic re- en France. Produits du tabac. Bilan 2016-2020. sue regeneration procedures in smokers and
view and meta-analysis. J Dent 2015;43:487‑98. [anses.fr/fr/content/les-produits-du-tabac-et- non-smokers. J Clin Periodontol 1997;24:529-533.
7. Foulds J, Veldheer S, Berg A. Electronic ciga- produits-connexes] 22. Windael S, Vervaeke S, De Buyser S, De
rettes (e-cigs): Views of aficionados and clinical/ 16. d’Avila S, dos Reis LD, Piattelli A, et al. Impact Bruyn H, Collaert B. The long-term effect of
public health perspectives. Int J Clin Pract 2011; of smoking on human bone apposition at diffe- smoking on 10 years’ survival and success of dental
65:1037-1042. rent dental implant surfaces: A histologic study implants: A prospective analysis of 453 implants in
8. Worsley DJ, Jones K, Marshman Z. Patients in type IV bone. J Oral Implantol 2010;36:85-90. a non-university setting. J Clin Med 2020;9:1056.
are asking about e-cigarettes. What do we tell 17. Bezerra Ferreira JD, Rodrigues JA, Piattelli A, 23. Agence nationale de sécurité sanitaire
them? Br Dent J 2014;217:91-95. Iezzi G, Gehrke SA, Shibli JA. The effect of ciga- de l’alimentation, de l’environnement et du
9. Sultan AS, Jessri M, Farah CS. Electronic ni- rette smoking on early osseointegration of den- travail (Anses). Rapport de l’Anses relatif à
cotine delivery systems: Oral health implications tal implants: A prospective controlled study. Clin la déclaration des produits du tabac et des
and oral cancer risk. J Oral Pathol Med 2021; Oral Implants Res 2016;27:1123-1128. produits connexes en France. Produits du va-
50:316-322. 18. Negri BM, Pimentel SP, Casati MZ, Cirano FR, potage. Bilan 2016-2020. [anses.fr/fr/system/
10. Franks AS, Sando K, McBane S. Do electronic Casarin RC, Ribeiro FV. Impact of a chronic files/CONSO2018SA0189Ra-2.pdf]
24. Rubinstein ML, Delucchi K, Benowitz NL, 34. Rouabhia M, Park HJ, Semlali A, Zakrzewski A, among subjects vaping e-cigarettes and
Ramo DE. Adolescent exposure to toxic volatile Chmielewski W, Chakir J. E-Cigarette vapor in- nonsmokers. J Family Med Prim Care 2020;
organic chemicals from e-cigarettes. Pediatrics duces an apoptotic response in human gingival 9:1072-1075.
2018;141:e20173557. epithelial cells through the caspase-3 pathway. 44. Ibraheem WI, Fageeh HI, Preethanath RS,
25. Cho JH. The association between electronic- J Cell Physiol 2017;232:1539-1547. et al. Comparison of RANKL and osteoprotege-
cigarette use and self-reported oral symptoms 35. Shaito A, Saliba J, Husari A, et al. Electronic rin levels in the gingival crevicular fluid of young
including cracked or broken teeth and tongue cigarette smoke impairs normal mesenchymal cigarette- and waterpipe-smokers and indivi-
and/or inside-cheek pain among adoles- stem cell differentiation. Sci Rep 2017;7:14281. duals using electronic nicotine delivery systems.
cents: A cross-sectional study. PLoS One 2017; 36. Alanazi H, Park HJ, Chakir J, Semlali A, Arch Oral Biol 2020;115:104714.
12:e0180506. Rouabhia M. Comparative study of the effects 45. Aldakheel FM, Alduraywish SA, Jhugroo P,
26. Gaur S, Agnihotri R. Health effects of trace of cigarette smoke and electronic cigarettes Jhugroo C, Divakar DD. Quantification of
metals in electronic cigarette aerosols: A sys- on human gingival fibroblast proliferation, pathogenic bacteria in the subgingival
tematic review. Biol Trace Elem Res 2019;188: migration and apoptosis. Food Chem Toxicol oral biofilm samples collected from ciga-
295-315. 2018;118:390-398. rette-smokers, individuals using electronic
27. Szukalska M, Szyfter K, Florek E, et al. Elec- 37. Alanazi H, Semlali A, Chmielewski W, nicotine delivery systems and non-smokers
tronic cigarettes and head and neck cancer Rouabhia M. E-Cigarettes increase Candida with and without periodontitis. Arch Oral Biol
risk-current state of art. Cancers (Basel) 2020; albicans growth and modulate its interaction 2020;117:104793.
12:3274. with gingival epithelial cells. Int J Environ Res 46. Vohra F, Bukhari IA, Sheikh SA, Albaijan R,
28. Javed F, Abduljabbar T, Vohra F, Malmstrom H, Public Health 2019;16:294. Naseem M. Comparison of self-rated oral
Rahman I, Romanos GE. Comparison of pe- 38. Rouabhia M, Alanazi H, Park HJ, Gonçalves RB. symptoms and periodontal status among ciga-
riodontal parameters and self-perceived oral Cigarette smoke and e-cigarette vapor dys- rette smokers and individuals using electronic
symptoms among cigarette smokers, indivi- regulate osteoblast interaction with titanium nicotine delivery systems. J Am Coll Health 2020;
duals vaping electronic cigarettes, and ne- dental implant surface. J Oral Implantol 2019; 68:788-793.
ver-smokers. J Periodontol 2017;88:1059-1065. 45:2-11. 47. Ralho A, Coelho A, Ribeiro M, et al. Effects of
29. Wadia R, Booth V, Yap HF, Moyes DL. A pilot 39. Al-Aali KA, Alrabiah M, ArRejaie AS, electronic cigarettes on oral cavity: A systematic
study of the gingival response when smokers Abduljabbar T, Vohra F, Akram Z. Peri-implant review. J Evid Based Dent Pract 2019;19:101318.
switch from smoking to vaping. Br Dent J 2016; parameters, tumor necrosis factor-alpha, and 48. Figueredo CA, Abdelhay N, Figueredo CM,
221:722-726. interleukin-1 beta levels in vaping individuals. Catunda R, Gibson MP. The impact of vaping on
30. Atuegwu NC, Perez MF, Oncken C, Thacker S, Clin Implant Dent Relat Res 2018;20:410-415. periodontitis: A systematic review. Clin Exp Dent
© IS MEDIA 2021
Mead EL, Mortensen EM. Association between 40. Al Qahtani MA, Alayad AS, Alshihri A, Res 2021;7:376-384.
regular electronic nicotine product use and Correa FOB, Akram Z. Clinical peri-implant 49. Alqahtani F, Alqahtani M, Albaqawi AH,
self-reported periodontal disease status: Popu- parameters and inflammatory cytokine profile Al-Kheraif AA, Javed F. Comparison of cotinine
lation assessment of tobacco and health survey. among smokers of cigarette, e-cigarette, and levels in the peri-implant sulcular fluid among
Int J Environ Res Public Health 2019;16:1263. waterpipe. Clin Implant Dent Relat Res 2018; cigarette and waterpipe smokers, electronic-ci-
31. Sundar IK, Javed F, Romanos GE, Rahman I. 20:1016-1021. garette users, and nonsmokers. Clin Implant
E-cigarettes and flavorings induce inflamma- 41. Ar Rejaie AS, Al-Aali KA, Alrabiah M, et al. Dent Relat Res 2019;21:702-707.
tory and pro-senescence responses in oral Proinflammatory cytokine levels and peri- 50. Mokeem SA, Alasqah MN, Michelogiannakis D,
epithelial cells and periodontal fibroblasts. implant parameters among cigarette smokers, Al-Kheraif AA, Romanos GE, Javed F. Clinical
Oncotarget 2016;7:77196-77204. individuals vaping electronic cigarettes, and and radiographic periodontal status and whole
32. Sancilio S, Gallorini M, Cataldi A, di Giacomo V. non-smokers. J Periodontol 2019;90:367-374. salivary cotinine, IL-1β and IL-6 levels in ciga-
Cytotoxicity and apoptosis induction by e-ciga- 42. BinShabaib M, ALHarthi SS, Akram Z, et al. rette- and waterpipe-smokers and E-cig users.
rette fluids in human gingival fibroblasts. Clin Clinical periodontal status and gingival crevi- Environ Toxicol Pharmacol 2018;61:38-43.
Oral Investig 2016;20:477-483. cular fluid cytokine profile among cigarette- 51. ALHarthi SS, BinShabaib M, Akram Z, Rahman I,
33. Sancilio S, Gallorini M, Cataldi A, Sancillo L, smokers, electronic-cigarette users and never- Romanos GE, Javed F. Impact of cigarette
Rana RA, di Giacomo V. Modifications in human oral smokers. Arch Oral Biol 2019;102:212-217. smoking and vaping on the outcome of full-
fibroblast ultrastructure, collagen production, and 43. Sinha DK, Vishal, Kumar A, Khan M, Kumari R, mouth ultrasonic scaling among patients with
lysosomal compartment in response to electronic Kesari M. Evaluation of tumor necrosis factor- gingival inflammation: A prospective study. Clin
cigarette fluids. J Periodontol 2017;88:673-680. alpha (TNF-α) and interleukin (IL)-1β levels Oral Investig 2019;23:2751-2758.
AUTEURS RÉSUMÉ
Dans le cadre de la chirurgie implantaire guidée, plusieurs étapes numériques sont obligatoires
Thibault DROUHET pour réaliser une planification et créer un guide chirurgical. Chaque étape génère des écarts par rapport
AHU, Pitié Salpêtrière – aux données recueillies. L’une des origines de ces écarts est le réglage du seuillage du fichier DICOM.
Charles Foix, L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact du seuillage d’un fichier DICOM sur les variations
DUCICP,
Université de Paris,
dimensionnelles de la reconstruction 3D d’un échantillon scanné par tomographie à faisceau
Hôpital Rothschild (AP-HP), conique (CBCT, Cone Beam Computerized Tomography).
Exercice libéral à Paris.
Norman CHICHE Rejoignez notre groupe Facebook: Livres et Revues Dentaires
DUCICP,
L
Université de Paris,
Hôpital Rothschild (AP-HP).
Exercice libéral à Clichy.
a planification implantaire et prothétique guide à appui osseux. De nombreux auteurs ont
est déterminée par une analyse pré- évalué la précision des protocoles de chirurgie
© IS MEDIA 2021
Rufino FELIZARDO
MCU-PH, prothétique [1]. Selon Vercruyssen et al. [2] guidée en étudiant la déviation linéaire et an-
Université de Paris, et Poeschl et al. [3], l’utilisation d’un CBCT gulaire ainsi que la position de l’apex par rap-
Hôpital Rothschild (AP-HP).
associée à un logiciel d’imagerie améliore la pré- port à la planification initiale [5, 7-14].
Olivier FROMENTIN
PU-PH, cision et la sécurité lors de la procédure chirur- Al-Rawi et al. [15] ont mentionné diverses sources
Responsable du DUCICP, gicale implantaire. Plusieurs techniques ont été d’erreur lors de la planification de l’implant.
Labo URB2i,
Université de Paris, proposées depuis la description du concept [2]. Pour ces auteurs, les écarts proviennent de l’ac-
Hôpital Rothschild (AP-HP). Parmi celles-ci, la technique du double scan, quisition des données, de l’algorithme logiciel
telle que décrite par Verstreken et al. [4], permet qui traite les données collectées, de la fabri-
Lien d’intérêts
Les auteurs déclarent
d’apparier deux fichiers numériques obtenus cation du guide chirurgical et, enfin, du pro-
n’avoir aucun lien avec utilisation d’un CBCT : d’une part, le projet tocole chirurgical. Concernant l’acquisition des
d’intérêts.
prothétique et, d’autre part, l’acquisition radio- données, la fonction de recalage du logiciel
Référencement logique du patient édenté. Les données combi- d’imagerie permet de faire correspondre les
bibliographique nées des fichiers permettent une planification données radiographiques collectées à par-
Drouhet T, Chiche N, tridimensionnelle de la situation implantaire. tir du CBCT avec celles du projet prothétique
Fromentin O, Felizardo R.
Influence du seuillage sur Le guide chirurgical issu de la planification qui, dans le cas de la technique dual-scan,
la reconstruction CBCT permet d’optimiser le forage et le position- sont également numérisées à l’aide d’un CBCT
3D en implantologie.
CLINIC 2021; nement de l’implant. Pour Gallardo et al. [5], au format DICOM. Pour ce faire, le logiciel
42(408-409):1002-1007. le principal enjeu des protocoles de chirurgie d’imagerie fait correspondre plusieurs paires
guidée est la cohérence entre le projet virtuel de points identiques sur le CBCT du patient et
et la situation clinique après la chirurgie. sur le projet prothétique numérisé. Pour Wou-
Les guides stéréolithographie sont utilisés soit ters et al. [16], une zone floue entoure systé-
pour la chirurgie implantaire concernant les matiquement un objet scanné par CBCT et la
édentements partiels où le guide à appuis définition d’une valeur optimisée de seuillage
dentaire sera privilégié car il offre une préci- s’avère essentielle pour garantir la précision
sion la plus importante, soit pour les interven- de la reconstruction 3D de l’objet étudié. Ain-
tions concernant le traitement chirurgical de si, concernant le traitement numérique des
l’édentement complet où les guides à appuis fichiers DICOM, la première étape consiste
muqueux ou osseux seront préférés. à fixer un intervalle de seuillage pour obtenir
Pour Ozan et al. [6], un guide supporté par une une reconstruction 3D de l’objet scanné. Pour
muqueuse doit être plus précis et fiable qu’un Tapie et al. [17], le seuillage est une méthode
1 2
STL
constant entre les différents fichiers STL Écart-type min 6 (0,004) (0,0043) (0,004) (0,0042) (0,0042) (0,0042)
étudiés. La moyenne de toutes les valeurs
* Test de Student avec p < 0,001.
d’écart entre STLmin et STLmax est de
0,44 mm ± 0,004.
La comparaison des moyennes d’écarts obtenues (%)
est statistiquement significative (p < 0,001). 95 % 30
des valeurs de ces écarts étaient comprises 25,57 24,97
entre 0,3 et 0,7 mm, à l’exception de 2 valeurs 25
extrêmes (– 3,98 et 3,99 mm) liées à des ar-
tefacts de reconstruction tridimensionnelle 20
(tableau 2, figure 5).
Les résultats des mesures d’écarts entre STLmin 14,96
15
ou STLmax avec le fichier Référence STL sont 11,63
présentés dans le tableau 3. La comparaison
de l’écart moyen entre STLmin ou STLmax 10
7,19
avec Référence STL est statistiquement signi- 6,22
écarts dimensionnels moyens entre les deux Cependant, le seuillage n’est pas la seule source
valeurs de seuillage étudiées ont présenté une d’imprécision ayant un impact sur la planifi-
variabilité d’environ 0,44 mm. Les valeurs de cation d’une procédure guidée. Vercruyssen
seuillage fixées ont conduit à une reconstruc- et al. [2] ont également souligné que d’autres
tion tridimensionnelle avec des dimensions facteurs tels que l’insertion du guide, l’impact
significativement différentes de la référence. de l’anesthésie locale et la distribution des an-
Ainsi, une variabilité moyenne d’environ 0,11 à crages du guide pendant la chirurgie pour-
0,16 mm a été trouvée par rapport à la réfé- raient également augmenter ces inexactitudes.
rence. Les résultats de cette étude suggèrent Les résultats de la présente étude doivent
que la variation de seuillage influence la re- être interprétés en tenant compte des limites
construction tridimensionnelle nécessaire à la inhérentes à la géométrie et au matériau de
construction d’un guide chirurgical selon le l’échantillon de référence. En effet, l’échantillon
protocole décrit par Verstreken et al. [4]. de référence présente une forme standardisée
Wouters et al. [16] ont tenté de définir le seuil- ou canonique, loin de la complexité des pièces
lage optimal qui conduirait à la reconstruc- anatomiques. De plus, il est fabriqué avec un
tion tridimensionnelle la plus précise possible. matériau qui ne génère que de petits artefacts
Dans leur étude, un guide radiologique a été sur le CBCT. Avec une technique de double
numérisé par CBCT et à l’aide d’un scanner scan, les éléments numérisés présentent une
optique. Les variations entre les différents géométrie complexe ainsi que des densités
seuils du CBCT et du fichier STL de référence diverses qui pourraient augmenter les écarts.
du scanner optique ont été évaluées. Une va- En situation clinique, les erreurs sont considé-
riation moyenne de 0,15 mm a été signalée. rablement accentuées par le fait que le niveau
Ces valeurs sont en accord avec les résultats de gris des différentes structures anatomiques
de l’étude réalisée. sont très variables, contrairement au cube de
Les écarts de données obtenus selon les Lego. Il faut non pas utiliser une valeur seuil
paramètres de seuillage expliquent en par- mais un ensemble de valeurs seuils. Ceci d’au-
tie certaines des imprécisions relevées par tant plus que le CBCT à une très faible réso-
de nombreux auteurs lors de l’utilisation des lution en densité. C’est la raison pour laquelle
guides chirurgicaux [5-14]. Ozan et al. [6] ont certains auteurs ont proposé l’utilisation de
rapporté une déviation du col de l’implant de marqueurs fiduciaires [21].
En conclusion, le fichier DICOM d’un patient pré- du patient et sur le CBCT du projet prothé-
sente des variations dimensionnelles en fonction tique) afin de les faire correspondre. L’erreur
du paramétrage de seuillage. Par conséquent, moyenne obtenue sera donc doublée. Ceci
le guide chirurgical peut être légèrement sur ou laisse à penser qu’il faut privilégier les tech-
sous-dimensionné, ce qui influencera la position niques fondées sur la fusion STL-DICOM.
future des implants. Ainsi, les logiciels d’imagerie utilisés dans la
Compte tenu des résultats de l’étude et des planification d’implants devraient générer des
éventuelles différences de géométrie entre les algorithmes pour que lors du matching, le
reconstructions 3D à partir de différents seuil- seuillage soit automatiquement défini. Ainsi, le
lages, il serait préférable de privilégier un guide volume reconstruit à l’aide du fichier DICOM du
muqueux qui tolérerait plus d’erreurs grâce à la patient sera dimensionnellement plus proche
compressibilité des tissus mous. En fait, un guide du fichier STL du projet prothétique.
supporté osseux sous-dimensionné conduirait à
un positionnement incorrect du guide chirurgical CONCLUSION
sur la surface osseuse. Les résultats de cette étude permettent de
Les données issues de cette étude montrent que rejeter l’hypothèse nulle.
l’étape de seuillage ne peut être négligée. En ef- Le réglage du seuillage a une influence signi-
fet, c’est une étape importante car elle impacte ficative sur la géométrie de la reconstruc- Remerciements
Les auteurs tiennent
les dimensions de l’objet reconstruit et aura une tion tridimensionnelle de l’échantillon scanné. à remercier
incidence sur la superposition des fichiers DICOM D’autres études métrologiques sont nécessaires les Dr J. Assouline et
© IS MEDIA 2021
1. Kern JS, Kern T, Wolfart S, Heussen N. A syste- 8. Ersoy AE, Turkyilmaz I, Ozan O, McGlumphy EA. 15. Al-Rawi B, Hassan B, Vandenberge B, Jacobs R.
matic review and meta-analysis of removable Reliability of implant placement with stereolitho- Accuracy assessment of three-dimensional surface
and fixed implant-supported prostheses in graphic surgical guides generated from com- reconstructions of teeth from cone beam computed
edentulous jaws: Post-loading implant loss. Clin puted tomography: Clinical data from 94 im- tomography scans. J Oral Rehabil 2010;37:352-358.
Oral Implants Res 2016;27:174-195. plants. J Periodontol 2008;79:1339-1345. 16. Wouters V, Mollemans W, Schutyser F. Ca-
2. Vercruyssen M, Laleman I, Jacobs R, Quirynen M. 9. Arisan V, Karabuda Z, Ozdemir T. Accuracy of librated segmentation of CBCT and CT images
Computer-supported implant planning and two stereolithographic guide systems for com- for digitization of dental prostheses. Int J Comput
guided surgery: A narrative review. Clin Oral puter-aided implant placement: A computed Assist Radiol Surg 2011;6:609-616.
Implants Res 2015;26 (suppl.11):69-76. tomography-based clinical comparative study. 17. Tapie L, Chiche N, Boitelle P, et al. Adaptation
3. Poeschl PW, Schmidt N, Guevara-Rojas G, J Periodontol 2010;81:43-51. measurement of CAD/CAM dental crowns with
et al. Comparison of cone-beam and conven- 10. Turbush SK, Turkyilmaz I. Accuracy of three X-Ray micro-CT: Metrological chain standardi-
tional multislice computed tomography for different types of stereolithographic surgical zation and 3D gap size distribution. Advances in
image-guided dental implant planning. Clin guide in implant placement: An in vitro study. Materials Science and Engineering 2016.
Oral Investig 2013;17:317-324. J Prosthet Dent 2012;108:181-188.
18. Bencharit S, Staffen A, Yeung M, Whitley D,
4. Verstreken K, Van Cleynenbreugel J, Marchal G, 11. D’haese J, Van De Velde T, Elaut L, De Bruyn H. Laskin DM, Deeb GR. In vivo tooth-supported
Naert I, Suetens P, van Steenberghe D. Computer- A prospective study on the accuracy of muco-
implant surgical guides fabricated with desktop
assisted planning of oral implant surgery: A sally supported stereolithographic surgical guides
stereolithographic printers: Fully guided surgery
three-dimensional approach. Int J Oral Maxillo- in fully edentulous maxillae. Clin Implant Dent
is more accurate than partially guided surgery.
fac Implants 1996;11:806-810. Relat Res 2012;14:293-303.
J Oral Maxillofac Surg 2018;76:1431-1439.
5. Raico Gallardo YN, da Silva-Olivio IRT, Mukai E, 12. Tahmaseb A, Wismeijer D, Coucke W,
Morimoto S, Sesma N, Cordaro L. Accuracy com- Derksen W. Computer technology applications in 19. Fortin T, Coudert JL, Champleboux G, Sautot P,
parison of guided surgery for dental implants surgical implant dentistry: A systematic review. Int Lavallee S. Computer-assisted dental implant
according to the tissue of support: A systematic J Oral Maxillofac Implants 2014;29 (suppl):25-42. surgery using computed tomography. J Image
review and meta-analysis. Clin Oral Implants 13. Vercruyssen M, Cox C, Coucke W, Naert I, Guided Surg 1995;1:53-58.
Res 2017;28:602-612. Jacobs R, Quirynen M. A randomized clinical trial 20. Vercruyssen M, Fortin T, Widmann G, Jacobs R,
6. Ozan O, Turkyilmaz I, Ersoy AE, McGlumphy EA, comparing guided implant surgery (bone- or Quirynen M. Different techniques of static/dyna-
Rosenstiel SF. Clinical accuracy of 3 different mucosa-supported) with mental navigation or mic guided implant surgery: Modalities and
types of computed tomography-derived ste- the use of a pilot-drill template. J Clin Periodontol indications. Periodontol 2000 2014;66:214-227.
reolithographic surgical guides in implant pla- 2014;41:717-723. 21. Fortin T, Bianchi S, Champleboux G, Buatois H,
cement. J Oral Maxillofac Surg 2009;67:394-401. 14. Schneider D, Marquardt P, Zwahlen M, Coudert JL. Precision of transfer of preoperative
7. Sarment DP, Sukovic P, Clinthorne N. Accuracy Jung RE. A systematic review on the accuracy planning for oral implants based on cone-beam
of implant placement with a stereolithographic and the clinical outcome of computer-guided CT-scan images through a robotic drilling machine:
surgical guide. Int J Oral Maxillofac Implants template-based implant dentistry. Clin Oral Im- An in vitro study. Clin Oral Implants Res 2002;
2003;18:571-577. plants Res 2009;20:73-86. 13:651-656.
biologique
Largeur
recherchés par les patients. Avant 1965, té accrue des solutions et la fréquence
les options pour les personnes ayant des croissante des péri-implantites ont mis en
CT
dents manquantes étaient malheureu- évidence de nombreux défis avec les sys-
sement rudimentaires et entraînaient tèmes actuels, compromettant le succès
souvent une détérioration supplémen- à long terme. Ainsi, aujourd’hui, atteindre
taire et une diminution de la capacité l’ostéo-intégration n’est pas suffisant pour
de mastication. C’est la découverte his- un résultat thérapeutique réussi.
Implant en titane torique de l’ostéo-intégration avec des
implants en titane du célèbre professeur NIVEAUX TISSULAIRES STABLES
d’anatomie Per-Ingvar Brånemark qui a Des niveaux stables de tissus mous et durs
inauguré une nouvelle ère de rééduca- sont essentiels pour obtenir des résultats
tion bucco-dentaire. Des millions de per- probants à long terme. La composition
© IS MEDIA 2021
Épi.
Largeur
biologique
Largeur
Au début de l’implantologie, l’accent était breux rapports sur la réponse des tissus
mis sur l’ostéo-intégration pour s’assurer mous à la zircone [2, 3].
que les implants restent longtemps dans
l’os. Ces dernières années, un nouveau PAS DE MICRO-GAP
focus est apparu avec l’intégration des SOUS-GINGIVAL
Un autre facteur essentiel pour l’intégra-
Dans les études de tion des tissus mous et durs est la concep-
Épithélium
Épithélium
Épithélium
61,9 %
une augmentation de la
gencive kératinisée autour potentiellement un effet néfaste. Cela a
des implants Patent™ au
été rapporté non seulement pour les sys-
fil du temps. Ils signalent
également qu’il y a tèmes en titane mais aussi pour les sys-
Tissu conjonctif
Tissu conjonctif
Hydrophilie – L’état de surface Sang humain sur la surface Patent™ – en 10 minutes le réseau de fibrines s’attache
attire le sang. à la surface. Cet attachement est un prérequis pour l’ostéogenèse de contact.
tissue level, toutes les jonctions sont dé- priétés permettant une bio-intégration ostéo-intégration prévisible [7]. Si vous
placées vers une position équi-gingivale. optimale. essayez d’obtenir une surface très ru-
Avec la zircone, le défi esthétique est plus gueuse dans la phase post-frittée, vous
simple à relever qu’avec le titane, grâce PROCÉDÉ DE PRODUCTION compromettez la résistance du matériau
à la couleur de l’implant et à l’adaptation BREVETÉ avec l’introduction de microfissures sur
des tissus mous. La bonne intégration Contrairement à la plupart des procédés toute la surface de l’implant.
des tissus mous protège contre la coloni- de fabrication d’implants en zircone où La surface de l’implant Patent™ est très
sation bactérienne et évite les processus la rugosité de surface est produite au rugueuse. Le procédé de fabrication
inflammatoires. De plus, l’adhésion de la stade post-fritté, la surface des implants permet d’obtenir une surface hydro-
plaque sur la zircone est très faible [5, 6]. Patent™ est créée au stade pré-fritté. Ce phile et ostéo-conductrice. Cela signi-
Avec la rugosité de surface élevée sur la procédé présente un énorme avantage fie que, dans la phase de cicatrisation,
partie endo-osseuse, la surface usinée puisque toutes les microfissures induites l’os commence à se former à la surface
sur la partie transmuqueuse et le design lors du sablage seront fermées dans le de l’implant presque immédiatement.
tissue level, le système d’implant Patent™ processus de frittage suivant. Ce comportement est le même que sur
est le seul système en implantologie à Il a été rapporté que la zircone néces- les surfaces rugueuses des implants en
avoir des caractéristiques et des pro- site une rugosité très élevée pour une titane.
Bibliographie
1. Lee DJ, Ryo JS, Shimono M, Lee KW, Lee JM, Jung HS. Differential healing Zirkoniumdioxid- und Titanimplantaten. Eine histologische Untersuchung im
patterns of mucosal seal on zirconia and titanium implants. Front Physiol. Vergleich. Implantol J 2017;11:14-18.
[10.3389/fphys.2019.00796] 5. Kajiwara N, Masaki C, Mukaibo T, Kondo Y, Nakamoto T, Hosokawa R. Soft
2. Brüll F, van Winkelhoff AJ, Cune MS. Zirconia dental implants: A clinical, tissue biological response to zirconia and metal implant abutments compared
radiographic, and microbiologic evaluation up to 3 years. Int J Oral Maxillofac with natural tooth: Microcirculation monitoring as a novel bioindicator. Implant
Implants 2014;29:914-920. [10.11607/jomi.3293] Dent 2015;24:37-41. [10.1097/ID.0000000000000167.PMID: 25290282]
3. Becker J, John G, Becker K, Mainusch S, Diedrichs G, Schwarz F. Clinical 6. Roehling S, Astasov-Frauenhoffer M, Hauser-Gerspach I, et al. In vitro biofilm
performance of two-piece zirconium implants in the posterior mandible and formation on titanium and zirconia implant surfaces. Periodontol 2017;88:
maxilla: A prospective cohort study over 2 years. Clin Oral Impl Res 2017; 298-307. [10.1902/jop.2016.160245]
28:29-35. [10.1111/clr.12610] 7. Cionca N, Hashim D, Mombelli A. Zirconia dental implants: Where are we
4. Grimm WD, Giesenhagen B, Vukovic MA, Fritsch T. Osseointegration von now and where are we heading? Periodontol 2000 2017;73:241-258.
Publi-rédactionnel
CHIRURGIE
PÉRI-IMPLANTAIRE
FAVORISER LA RÉUSSITE
THÉRAPEUTIQUE DE LA ROG
ÉVOLUTION DE LA TECHNIQUE ET CHOIX RAISONNÉ DE LA MEMBRANE
L
et de contraction cicatricielle, entraînant ainsi
Lien d’intérêts a technique de régénération osseuse moins de remodelage des tissus gingivaux ;
Les auteurs déclarent
n’avoir aucun lien guidée (ROG) a pour but d’augmenter – une angiogenèse favorisée. La mise en
d’intérêts.
le volume osseux insuffisant. Ses prin- place d’un biomatériau permet de main-
cipes découlent des principes de la tenir et de soutenir le caillot sanguin et de
Référencement
bibliographique régénération tissulaire guidée. Cette dernière créer un espace nécessaire à l’angiogenèse
Blanc A, Bouvart M. consiste à stimuler le repeuplement sélectif de préalable à l’ostéogenèse. Ce volume sert
Favoriser la réussite
thérapeutique de la ROG.
la surface radiculaire par les cellules prove- d’échafaudage pour faciliter la migration et
Évolution de la technique nant du ligament parodontal, permettant ainsi la prolifération des cellules provenant de l’os
et choix raisonné de la
membrane. CLINIC 2021;
une nouvelle attache avec une néoformation adjacent et de la moelle osseuse ;
42(408-409):1011-1018. osseuse et cémentaire. – la protection du caillot. La mise en place d’une
En 1957, Murray et al. [1] isolent un défaut osseux membrane et sa stabilisation sur le site pré-
créé dans un os iliaque de chien à l’aide d’une servent le caillot de tout mouvement du lambeau
cage en plastique. Après cicatrisation, l’intérieur sus-jacent pendant la période de cicatrisation.
de la cage est rempli par un os néoformé. Le Cette membrane peut être fixée par des sutures,
concept de régénération osseuse guidée est né. des mini-vis ou des punaises chirurgicales (pins) ;
En 1989, Dahlin et al. [2] poursuivent le même – le maintien d’un espace sous la membrane
but et réussissent à régénérer de l’os autour protégé de la contamination par les cellules
d’implants recouverts par une membrane gingivales. L’utilisation d’une membrane
e-PTFE (polytétrafluoroéthylène expansé) barrière permet de lutter contre l’invasion du
placés dans des tibias de lapins. site opératoire par les cellules conjonctives
Plus récemment, Buser et al. [3] puis Fugazzotto [4] et épithéliales des tissus gingivaux voisins,
et enfin Wang et Boyapati [5] définissent les réalisant ainsi une l’exclusion cellulaire.
2 3
Figure 2
Perte osseuse suite au
retrait de 3 implants
en raison d’une péri-
implantite importante.
Figure 3
Mise en évidence clinique
4 5 du défaut osseux.
Figures 4 et 5
© IS MEDIA 2021
9 10 11
© IS MEDIA 2021
12 13 14
15 16 17
Figure 9 Péri-implantite indiquant la dépose des 4 implants (patiente adressée par le Dr Giuliano Beltran Pacheco).
Figures 10 et 11 Aspect clinique du site opératoire avant et après élévation du lambeau.
Figure 12 Planification 3D pour la fabrication d’une grille en titane réalisée par CFAO
(Yxoss CBR® - ReOss®, Geistlich).
Figure 13 Des points de rupture sont prévus lors de la conception afin de pouvoir déposer
la grille plus facilement.
Figure 14 La grille est chargée avec un mélange de xénogreffe (Bio-Oss®, Geistlich),
d’os autogène « scrapé » et d’os allogénique (Puros®, Zimmer Biomet).
Figure 15 La rigidité de la grille permet sa stabilisation avec seulement 3 vis (Pro-fix® 3 et 5 mm).
Figure 16 Pose d’une membrane de collagène porcin non réticulée (Geistlich Bio-Gide® 30 × 40).
Figure 17 Sutures passives sur 2 plans.
Membranes résorbables
Ainsi, dans les années 1990, les membranes en
collagène résorbables ont été proposées afin,
entre autres, de s’affranchir de cette chirurgie Figure 21
de dépose [18]. La membrane est
De plus, l’objectif de l’utilisation de ces stabilisée par des pins
membranes résorbables est d’empêcher (Master-pin®, Meisinger).
La membrane a été
les cellules gingivales non ostéogéniques découpée et ajustée,
(fibroblastes, cellules épithéliales) de les tra- malgré cela à la fixation
verser pour éviter une fibrose, tout en per- elle s’est distalée et se
mettant aux fluides vasculaires de participer retrouve en contact
avec une dent, ce qui
à la nutrition de la greffe (figure 22). est un facteur de
21
D’après Meyer et al. [11] et Cucchi et al. [17], leur risque pour la greffe.
fréquence d’exposition dépend également de
nombreux facteurs mais reste du même ordre
que celle des membranes d-PTFE.
Pour Jimenez-Garcia et al. [19], les membranes
en d-PTFE ou celles résorbables en collagène
bénéficient d’une relative tolérance à l’expo-
sition, évitant de déposer systématiquement Figure 22
Régénération osseuse
le greffon. Néanmoins, la perte du volume
obtenue à la dépose de
greffé en rapport avec cette exposition peut 22 la membrane à 6 mois
atteindre 74 %. post-opératoire.
CLINIC 2021;42(408-409):1011-1018
Rejoignez notre groupe Facebook: Livres et Revues Dentaires 1015
CHIRURGIE
PÉRI-IMPLANTAIRE
23 24
© IS MEDIA 2021
27 28
31 32
L’inconvénient principal de ces membranes rigide et donc d’utiliser une membrane non
résorbables en collagène est lié à l’absence résorbable armée titane afin de l’étayer.
de possibilité d’incorporer un renfort rigide Un autre inconvénient réside dans la durée
contrairement aux membranes PTFE à arma- de l’effet barrière difficile à évaluer en rai-
ture titane. Seules, elles ne pourront pas as- son de la résorbabilité de ces membranes
surer la stabilité de la greffe si ces dernières en collagène. En effet, contrairement aux
sont soumises à des contraintes mécaniques membranes PTFE, cet effet barrière essentiel
importantes. va diminuer en même temps que s’effectue
Selon Urban et al. [13], la membrane résor- la dégradation collagénique. Il est d’ailleurs
bable en collagène serait indiquée pour des difficile d’estimer la durée réelle de l’effet
augmentations osseuses horizontales alors barrière d’une membrane résorbable, les fa-
que, pour les augmentations verticales, il bricants communiquant principalement sur
sera préférable d’ajouter une structure le temps de résorption complète du produit.
Les membranes collagéniques naturelles lui des membranes en collagène non réticu-
présentent une dégradation rapide, éva- lé, respectivement 30 % et 13 %, ainsi qu’une
luée à quelques semaines seulement selon inflammation et un œdème post-opératoire
certaines firmes. Pour tenter d’augmenter plus importants.
le délai avant résorption, une modification Au-delà du matériau de ces membranes,
par réticulation du collagène a été propo- PTFE, collagène naturel ou réticulé, souvent
sée. Cependant, Jimenez-Garcia et al. [19] spécifique d’une technique de ROG ou d’une
ne montrent pas de différence significa- modalité opératoire, le choix repose égale-
tive en termes de volume osseux obtenu ment sur d’autres paramètres souvent sub-
entre membranes en collagène réticulé ou jectifs comme la facilité de manipulation,
non. De plus, selon Becker et al. [15], ces l’élasticité après imprégnation sanguine ou la
membranes de collagène réticulées présen- capacité à ne pas se déchirer lorsqu’elle est
teraient un taux d’exposition supérieur à ce- fixée avec des pins (figures 23 à 34).
1. Murray G, Holden R, Roschlau W. Experi- guided bone regeneration in humans. Int J Oral 15. Becker J, Al-Nawas B, Klein MO, Schliephake H,
mental and clinical study of new growth of Maxillofac Surg 2017;46:261-266. Terheyden H, Schwarz F. Use of a new cross-
bone in a cavity. Am J Surg 1957;93:385-387. 9. Cucchi A, Chierico A, Fontana F, et al. sta- linked collagen membrane for the treatment of
2. Dahlin C, Sennerby L, Lekholm U, Linde A, tements and recommendations for guided dehiscence-type defects at titanium implants:
Nyman S. Generation of new bone around tita- bone regeneration: Consensus report of the A prospective, randomized-controlled double-
nium implants using a membrane technique: guided bone regeneration symposium held blinded clinical multicenter study. Clin Oral Im-
An experimental study in rabbits. Int J Oral in Bologna, October 15 to 16, 2016. Implant plants Res 2009;20:742-749.
Maxillofac Implants 1989;4:19-25. Dent 2019;28:388-399. 16. Roccuzzo M, Ramieri G, Spada MC, Bianchi SD,
3. Buser D, Dula K, Belser U, Hirt HP, Berthold H. 10. Dimitriou R, Mataliotakis GI, Calori GM, Berrone S. Vertical alveolar ridge augmenta-
Localized ridge augmentation using guided Giannoudis PV. The role of barrier membranes tion by means of a titanium mesh and autoge-
bone regeneration. 1. Surgical procedure in for guided bone regeneration and restoration nous bone grafts. Clin Oral Implants Res 2004;
the maxilla. Int J Periodontics Restorative Dent of large bone defects: Current experimental 15:73-81.
1993;13:29-45. and clinical evidence. BMC Med 2012;10:81. 17. Cucchi A, Vignudelli E, Napolitano A,
4. Fugazzotto PA. GBR using bovine bone Marchetti C, Corinaldesi G. Evaluation of
11. Meyer C, Camponovo T, Euvrard E, Chatelain B.
complication rates and vertical bone gain
matrix and resorbable and non resorbable Les membranes en chirurgie pré-implantaire.
after guided bone regeneration with non-
membranes. Part 1: Histologic results. Int J Rev Stomatol Chir Maxillofac 2012;113:212-230.
resorbable membranes versus titanium me-
Periodontics Restorative Dent 2003;23:361-369. 12. Coïc M, Placet V, Jacquet E, Meyer C. Proprié- shes and resorbable membranes. A rando-
5. Wang HL, Boyapati L. ‘PASS’ principles for tés mécaniques des membranes de collagène. mized clinical trial. Clin Implant Dent Relat
predictable bone regeneration. Implant Dent Rev Stomatol Chir Maxillofac 2010;111:286-290. Res 2017;19:821-832.
2006;15:8-17. 13. Urban IA, Lozada JL, Wessing B, Suárez- 18. Tulasne JF, Andréani JF. Les greffes osseuses
6. Urban IA, Montero E, Monje A, Sanz-Sánchez I. López del Amo F, Wang HL. Vertical bone en implantologie. Paris : Quintessence Interna-
Effectiveness of vertical ridge augmentation grafting and periosteal vertical mattress suture tional, 2005;117p.
interventions: A systematic review and meta- for the fixation of resorbable membranes and 19. Jiménez Garcia J, Berghezan S, Caramês JMM,
analysis. J Clin Periodontol 2019;46(suppl.21): stabilization of particulate grafts in horizontal Dard MM, Marques DNS. Effect of cross-linked
319-339. guided bone regeneration to achieve more versus non-cross-linked collagen membranes
7. Lim G, Lin GH, Monje A, Chan HL, Wang HL. predictable results: A technical report. Int J Pe- on bone: A systematic review. J Periodontal Res
Wound healing complications following guided riodontics Restorative Dent 2016;36:153-159. 2017;52:955-964.
bone regeneration for ridge augmentation: A 14. Ling LJ, Hung SL, Lee CF, Chen YT, Wu KM. 20. Elnayef B, Porta C, Suárez-López Del Amo F,
systematic review and meta-analysis. Int J Oral The influence of membrane exposure on the Mordini L, Gargallo-Albiol J, Hernández-Alfaro F.
Maxillofac Implants 2018;33:41-50. outcomes of guided tissue regeneration: Clini- The fate of lateral ridge augmentation: A sys-
8. Danesh-Sani SA, Tarnow D, Yip JK, Mojaver R. cal and microbiological aspects. J Periodontal tematic review and meta-analysis. Int J Oral
The influence of cortical bone perforation on Res 2003;38:57-63. Maxillofac Implant 2018;33:622-635.
FAVORISER LA RÉUSSITE
THÉRAPEUTIQUE DE LA ROG
SÉLECTION DU BIOMATÉRIAU DE COMBLEMENT ET GESTION DES TISSUS MOUS
D
Université Paris, Rejoignez notre groupe Facebook: Livres et Revues Dentaires
Hôpital Rothschild (AP-HP). tériau à induire un recrutement local de cellules
Exercice libéral à Nanterre. ans le but de favoriser la réussite mésenchymateuses et à permettre le déclen-
d’une thérapeutique par ROG, chement d’une cascade biologique provoquant
Lien d’intérêts au-delà du choix raisonné d’une la néoformation osseuse.
© IS MEDIA 2021
pour un biomatériau sorption lorsqu’il est utilisé seul et en bloc, l’os ostéo-inducteur.
de comblement idéal. autogène possède des caractéristiques inté- Par ailleurs, il existe une large hétérogénéité
ressantes. En effet, il est de nos jours le seul dans les sources de cet os allogénique qui peut
matériau ostéogénique, bien que la plupart provenir de prélèvements effectués soit sur
des cellules ostéogéniques meurent lors du des têtes fémorales de donneurs vivants lors
prélèvement. Il est ostéo-inducteur, c’est-à- d’interventions d’arthroplastie de la hanche,
dire capable d’induire une différenciation cel- soit sur des os longs de sujets décédés. Ceci
lulaire pour synthétiser une matrice osseuse complique d’autant la reproductibilité des ré-
minéralisable. Il est également biocompatible sultats attendus en termes de résorption.
car il contient les cellules ainsi que les facteurs
de croissance spécifiques du patient. Xénogreffes
Cliniquement, différentes techniques permettent Ce sont des biomatériaux osseux issus d’une
de prélever de l’os autogène, soit en « rognant » espèce différente. L’os minéral bovin déproté-
l’os à l’aide d’instruments réutilisables (Bone iné (DBBM, à titre d’exemple le Bio-Oss®) est un
Scrapers, Dexter) ou jetables (SafeScraper®, des matériaux le plus documentés en chirurgie
Micross-Meta®, Delynov) (figures 2 à 4), soit buccale. Il possède une structure très similaire
en prélevant un bloc osseux et en le broyant à à celle de l’os humain. Bien qu’impossible à
l’aide d’un dispositif spécifique, broyeur méca- écarter totalement, le risque de réaction im-
nique ou moulin à os (Master-mill®, Meisinger) munitaire ou de transmission d’une pathologie
(figures 5 et 6). s’avère très faible et n’a jamais été rapporté.
Selon Cabalé-Serano et al. [8], l’os cortical Par le traitement physico-chimique qu’il subit
« scrapé » a montré qu’il contenait de nom- lors de sa fabrication, il est exempt de compo-
breuses protéines pouvant relarguer des sants biologiques et n’a donc aucune capa-
facteurs de croissance (TGF-β1,2, IGF) dans cité ostéo-inductrice. Utilisé seul, il est ostéo-
la matrice extra-cellulaire, favorisant ainsi conducteur et présente une vitesse de résorption
l’angiogenèse et l’ostéogenèse. très lente.
Ainsi, dans une étude animale, Janner et al. [10]
Os allogénique comparent le niveau de néoformation osseuse
Il est similaire à l’os autogène en termes de au sein d’un défaut standardisé obtenu après
composition avec, en plus, l’avantage d’une utilisation d’une xénogreffe bovine seule ou
2 3 4
5 6 7
Figure 2
Instrument
associée à une membrane, ou avec de l’os Ainsi, il semble intéressant d’utiliser un mé- SafeScraper® Twist
autogène particulé seul ou avec membrane. lange de différents biomatériaux afin de pro- (Geistlich) permettant
© IS MEDIA 2021
Les résultats montrent que l’adjonction d’os fiter de leurs potentiels respectifs et ainsi favo- de recueillir jusqu’à
2,5 cm3 d’os autogène
autogène particulé associé à une membrane riser une néoformation osseuse stable dans le
dans sa chambre
améliore le résultat obtenu en termes d’os temps (figure 7). par grattage de la
néoformé par rapport à une xénogreffe bo- D’après de nombreux auteurs [10-12], les mé- surface osseuse.
vine. Les résultats les plus favorables sont ob- langes d’os autogène/xénogreffe avec un Figures 3 et 4
tenus avec un ratio xénogreffe/os autogène ratio égal ou légèrement supérieur en os au- Instrument
Micross-Meta®
d’environ 1/1 [11]. togène semblent apporter les meilleurs résul-
(Delynov),
tats. Dans une série de cas, Urban et al [12] d’une capacité de
Matériaux alloplastiques rapportent des gains osseux d’environ 7 mm prélèvement de
Appelés aussi biomatériaux synthétiques (phos- horizontalement et 5 mm verticalement. 0,25 cm3 d’os autogène.
Il présente l’avantage
phates tricalciques, céramiques, hydroxyapa-
de pouvoir être utilisé
tites de synthèse, carbonates de calcium, GESTION DES LAMBEAUX par tunnelisation.
bio-verres), ils ont le principal avantage de ne La dernière étape chirurgicale d’une aug- Figures 5, 6 et 7
présenter aucun risque de transmission d’agents mentation osseuse, quelle que soit la tech- Utilisation d’un moulin
pathogènes comme pour les matériaux précé- nique, consiste en la fermeture des sites. à os Master-mill®
dents. En revanche, ils n’ont aucune capacité Particulièrement dans les interventions de (Meisinger). Le bloc
prélevé est broyé dans
ostéo-inductrice. Leur vitesse de résorption est ROG, la difficulté réside dans la relaxation le moulin à os puis les
variable et dépend du type de substitut, de sa des lambeaux, indispensable pour obte- copeaux sont récupérés
composition et de sa porosité. Très lente pour nir une fermeture muqueuse passive. Pour dans le cylindre de
de l’hydroxyapatite synthétique, la résorption Retzepi et Donos [13] et Urban et al. [14], broyage avant d’être
éventuellement
sera plus rapide, environ quelque mois, pour des cette gestion des lambeaux et aussi des mélangés à une
phosphates tricalciques. sutures représente une étape clé dans la xénogreffe.
Des quelques caractéristiques biologiques réussite de la thérapeutique.
évoquées précédemment, il apparaît que le Selon Ronda et Stacchi [15] et Moses et al. [16],
biomatériau idéal n’existe pas. En effet aucun si la greffe n’est pas recouverte intégralement
matériau utilisé seul ne peut prétendre béné- par les lambeaux, une réponse inflammatoire
ficier d’un potentiel ostéo-conducteur, ostéo- et infectieuse peut se produire, conduisant à
inducteur et d’un degré de résorbabilité opti- une dégradation précoce de la membrane, ce
male sur le plan biologique pour induire une qui peut entraîner une perte partielle ou totale
néoformation osseuse maximale. du greffon [17].
8 9 10
11 12 13
Figures 8, 9 et 10 Abord tissulaire dans le secteur vestibulaire à la mandibule (8) : une incision
superficielle dans le périoste (9) permet de relaxer le lambeau avec un décolleur (10). L’absence
de saignement est un signe d’une incision uniquement dans l’épaisseur du périoste.
Figures 11 et 12 Abord lingual mandibulaire : en zone molaire, un décollement jusqu’aux fibres
© IS MEDIA 2021
du muscle mylohyoïdien est réalisé, puis l’utilisation d’un décolleur permet de séparer ses fibres.
Figure 13 En zone prémolaire, les fibres collagéniques du périoste sont progressivement étirées
à l’aide d’un décolleur sécant.
En plus de recouvrir le site de la ROG, la Urban et al. [22] proposent une classification des
passivation des lambeaux permet de sutu- techniques de sutures des lambeaux en fonction
rer sans tensions. En effet, selon une étude de de deux critères : la profondeur du vestibule et
Burkhardt et Lang [18], une tension supérieure l’état du périoste. Cette technique varie en fonc-
à 0,1 N au niveau des lambeaux augmenterait tion du site et du volume greffé. Un vestibule peu
significativement le risque d’exposition du site. profond complique l’intervention car il faut étirer
Pour ces auteurs, si un point de suture avec un davantage les fibres élastiques dans le but de
fil 7/0 lâche, la tension induite était trop élevée. coapter les berges sans tensions. De plus, une
Selon Rosenquist [19] ou Ronda et Stacchi [15], faible profondeur vestibulaire est fréquemment
pour obtenir une fermeture pérenne, il est associée à un volume greffé important.
nécessaire d’inciser le périoste, puis d’étirer Lorsque la ROG est localisée au maxillaire anté-
les fibres élastiques du lambeau à l’aide de rieur, une dissection du muscle sub-orbiculaire
décolleurs ou de ciseaux de Metzenbaum. pourra être effectuée. Une plastie gingivale est
L’incision du périoste devra être superficielle souvent nécessaire par la suite pour augmenter le
pour ne pas léser les structures sous-jacentes. vestibule et ramener du tissu kératinisé en situation
Dans le cas contraire, outre le risque de lésions vestibulaire. Ce dernier fait fréquemment défaut
nerveuses, une incision trop profonde peut car la ligne de jonction mucco-gingivale se trouve
provoquer un saignement qui compliquera le décalée en raison de la traction des lambeaux
geste chirurgical et augmentera les suites post- lors de la fermeture du site greffé. Par ailleurs,
opératoires en provoquant un hématome. lorsqu’un patient a subi une ou des précédentes
Pour cela, des techniques peu invasives per- greffes, le périoste peut devenir cicatriciel, ce qui
mettant l’élongation des fibres de collagène complique la relaxation. Il s’épaissit et il est plus dif-
sont décrites dans la littérature. Ces procédures ficile d’obtenir une élasticité du lambeau. D’après
consistent en l’utilisation de décolleurs [20] ou Triaca et al. [23], une périosto-plastie peut s’avérer
d’instruments sécants spécifiques [21]. indiquée, le risque étant de perforer le lambeau.
Ainsi, en dehors de la région palatine où la re- beau ou d’étirer les fibres collagéniques du
laxation s’avère quasi impossible, selon le site périoste avec un décolleur (figure 13).
de l’augmentation osseuse, la relaxation du
lambeau sera abordée de différentes façons. CONCLUSION
Au maxillaire, en vestibulaire, la relaxation ne À l’issue de cette présentation des facteurs
comporte pas de difficultés particulières. Par essentiels favorisant la réussite thérapeutique
contre, dans les secteurs postérieurs mandi- d’une intervention de régénération osseuse
bulaires, en vestibulaire, l’incision périostée guidée, il apparaît qu’il a été proposé diffé-
devra être délicate dans la région du foramen rentes procédures utilisant des matériaux va-
mentonnier pour ne pas en léser ses branches riés et des techniques différentes afin d’obtenir
(figures 8 à 10). une augmentation du volume osseux.
À la mandibule, en lingual, les zones rétro- Les conditions de la réussite thérapeutique
molaires et molaires ne nécessitent aucune passent, en complément du choix d’une
incision pour la relaxation. Un décollement membrane, par la sélection pertinente d’un
jusqu’au muscle mylo-hyoïdien permet de biomatériau ainsi que par la maîtrise de la
séparer le lambeau de ses fibres en utilisant fermeture du site opératoire. Enfin, si les
un instrument mousse comme un décolleur protocoles opératoires peuvent varier, les
(figures 11 et 12). principes de base demeurent. Une bonne
Dans cette région, au niveau prémolaire, l’in- compréhension de ces derniers permet de
sertion du mylo-hyoïdien est très basse. Il peut favoriser le succès de cette thérapeutique en
être alors nécessaire d’inciser le périoste avec assurant la fiabilité et la reproductibilité de la
© IS MEDIA 2021
1. Sanz M, Dahlin C, Apatzidou D, et al. Biomate- 9. Tulasne JF, Andréani JF. Les greffes osseuses Oral Implants Res 2005;16:210-219.
rials and regenerative technologies used in bone en implantologie. Paris : Quintessence Interna- 17. Simion M, Baldoni M, Rossi P, Zaffe D. A com-
regeneration in the craniomaxillofacial region: tional, 2005;117p. parative study of the effectiveness of e-PTFE
Consensus report of group 2 of the 15th European 10. Janner SFM, Bosshardt DD, Cochran DL, et al. membranes with and without early exposure
Workshop on Periodontology on Bone Regene- The influence of collagen membrane and au- during the healing period. Int J Periodontics
ration. J Clin Periodontol 2019;46:82-91. togenous bone chips on bone augmentation Restorative Dent 1994;14:166-180.
2. Saito E, Saito A, Kuboki Y, et al. Periodontal in the anterior maxilla: A preclinical study. Clin 18. Burkhardt R, Lang NP. Role of flap tension
repair following implantation of beta-tricalcium Oral Implants Res 2017;28:1368-1380. in primary wound closure of mucoperiosteal
phosphate with different pore structures in 11. Mordenfeld A, Aludden H, Starch-Jensen T. flaps: A prospective cohort study. Role of flap
class III furcation defects in dogs. Dent Mater J Lateral ridge augmentation with two different tension in primary wound closure. Clin Oral
2012;31:681-688. ratios of deproteinized bovine bone and autoge- Implants Res 2010;21:50-54.
3. St John TA, Vaccaro AR, Sah AP, et al. Physical nous bone: A 2-year follow-up of a randomized 19. Rosenquist B. A comparison of various
and monetary costs associated with autogenous and controlled trial. Clin Implant Dent Relat Res methods of soft tissue management following
bone graft harvesting. Am J Orthop (Belle Mead 2017;19:884-894. the immediate placement of implants into ex-
NJ). 2003;32:18-23. 12. Urban IA, Montero E, Monje A, Sanz-Sánchez I. traction sockets. Int J Oral Maxillofac Implants
4. Sbordone C, Toti P, Guidetti F, Califano L, Effectiveness of vertical ridge augmentation 1997;12:43-51.
Santoro A, Sbordone L. Volume changes of iliac interventions: A systematic review and meta- 20. Abed PF, Chaar EE, Boltchi F, Bassir SH. The
crest autogenous bone grafts after vertical analysis. J Clin Periodontol 2019;46(suppl.21): novel periosteal flap stretch technique: A predic-
and horizontal alveolar ridge augmentation 319-339. table method to achieve and maintain primary
of atrophic maxillas and mandibles: A 6-year 13. Retzepi M, Donos N. Guided bone rege- closure in augmentative procedures. J Int Acad
computerized tomographic follow-up. J Oral neration: Biological principle and therapeutic Periodontol 2020;22:11-20.
Maxillofac Surg 2012;70:2559-2565. applications. Clin Oral Implants Res 2010;21: 21. Choukroun J, Simonpieri A, Surmenian J,
5. Jo SH, Kim YK, Choi YH. Histological evalua- 567-576. Blomart A, Choukroun E. Du déplacement tissu-
tion of the healing process of various bone graft 14. Urban IA, Nagursky H, Lozada JL, Nagy K. laire à son immobilisation : 2 innovations ma-
materials after engraftment into the human Horizontal ridge augmentation with a colla- jeures en chirurgie orale Soft Brushing et Apical
body. Mater Basel Switz 2018;11:714. gen membrane and a combination of particu- Mattress (ou matelassier apical). La Lettre de la
6. Misch CM. Comparison of intraoral donor lated autogenous bone and anorganic bovine Stomatologie 2016;73:30-35.
sites for onlay grafting prior to implant pla- bone-derived mineral: A prospective case se- 22. Urban IA, Lozada JL, Wessing B, Suárez-
cement. Int J Oral Maxillofac Implants 1997;12: ries in 25 patients. Int J Periodontics Restorative López del Amo F, Wang HL. Vertical bone graf-
767-776. Dent 2013;33:299-307. ting and periosteal vertical mattress suture
7. Cordaro L, Amadé DS, Cordaro M. Clinical 15. Ronda M, Stacchi C. Management of a co- for the fixation of resorbable membranes and
results of alveolar ridge augmentation with ronally advanced lingual flap in regenerative stabilization of particulate grafts in horizontal
mandibular block bone grafts in partially eden- osseous surgery: A case series introducing a guided bone regeneration to achieve more
tulous patients prior to implant placement. Clin novel technique. Int J Periodontics Restorative predictable results: A technical report. Int J Pe-
Oral Implants Res 2002;13:103-111. Dent 2011;31:505-513. riodontics Restorative Dent 2016;36:153-159.
8. Caballé-Serrano J, Bosshardt DD, Buser D, 16. Moses O, Pitaru S, Artzi Z, Nemcovsky CE. 23. Triaca A, Minoretti R, Merli M, Merz B. Pe-
Gruber R. Proteomic analysis of porcine bone- Healing of dehiscence-type defects in im- riosteoplasty for soft tissue closure and augmen-
conditioned medium. Int J Oral Maxillofac plants placed together with different barrier tation in preprosthetic surgery: A surgical report.
Implants 2014;29:1208-1215. membranes: A comparative clinical study. Clin Int J Oral Maxillofac Implants 2001;16:851-856.
IMPLANTS DENTAIRES
ET ALLERGIE AU TITANE ?
ACTUALISATION DES DONNÉES SCIENTIFIQUES ET ATTITUDE CLINIQUE
O
Achouline D. Implants cas dirigés contre des antigènes solubles.
dentaires et allergie au
titane ? Actualisation des n appelle réaction d’« hypersensibi- Enfin, le type IV décrit une réaction retardée,
données scientifiques lité » une réponse immunitaire spé- induite par un contact répété d’un allergène
et attitude clinique.
CLINIC 2021; cifique exagérée ou inappropriée. avec la muqueuse ou la peau. Elle est pro-
42(408-409):1024-1032. L’hypersensibilité est à la base de duite non par des anticorps mais par des cel-
réactions allergiques et non allergiques. lules immunocompétentes, les lymphocytes T
Le terme d’« allergie », introduit en 1907 par le spécifiques pour un antigène : c’est pourquoi
pédiatre von Pirquet [1], désignait à l’origine on utilise les termes de « réaction à médiation
la manière spécifique dont l’organisme infec- cellulaire ».
té réagit à une nouvelle inoculation du même La réaction de type IV est la plus fréquente
virus. Ce terme ne préjugeait alors pas du type concernant l’hypersensibilité aux métaux.
de réaction immunologique et ce n’est que Dans la cavité buccale, les réactions de
récemment que le mot « allergie » est devenu type I et IV seraient les plus fréquentes avec,
synonyme d’hypersensibilité de type I. comme le signalent Chaturvedi et al. [4], une
En 2004, la classification des allergies et des possibilité d’apparition de symptômes qui
hypersensibilités a été établie par la European peut varier de quelques jours à quelques
Academy of Allergy and Clinical Immunology années (encadré 1, figure 1).
et la World Allergy Organization [2]. L’allergie Alinaghi et al. [5] ont rapporté que l’allergie de
est décrite comme une réaction d’hypersen- contact concernerait au moins 20 % de la popu-
sibilité initiée par un dérèglement du système lation générale, avec une différence significati-
immunitaire qui correspond à une perte de vement plus élevée chez la femme. L’allergie la
la tolérance vis-à-vis d’un antigène. Pour que plus fréquente serait liée aux métaux et notam-
l’allergie se déclenche, deux conditions sont ment au nickel qui toucherait 15,7 % de femmes
nécessaires : une prédisposition génétique et et seulement 4,3 % d’hommes.
une exposition à la substance allergène. En 1984, Peters et al. [6] ont rapporté un cas
La classification de Gell et Coombs de 1963, bien d’échec de pacemaker associé à une aller-
que remaniée et adaptée aux connaissances gie au titane. Mais ce n’est qu’après plusieurs
actuelles, est toujours utilisée afin de catégoriser échecs inexpliqués en orthopédie que l’aller-
l’hypersensibilité en quatre types en fonction de gie au titane a été décrite par Thomas et al.
Octobre 2020, Mme X, 59 ans, est implantée au niveau du secteur 3. Implants en 34 : 3.25 x 11.5, en 35 : 4 x 10 et en 36 : 4 x 10.
Les jours suivants l’intervention, douleur vive au niveau de la 36 avec fatigue importante.
10 jours plus tard, dépose des points de suture : douleurs persistantes, fatigue intense, début de douleurs articulaires aux épaules,
chute importante des cheveux.
Novembre 2020, contrôle 1 mois post-opératoire : douleurs importantes et traces bleues sur la gencive ➜ prescription pommades
Pansoral et Dynexan 2 % (inefficace).
Janvier 2021, 3 mois post-opératoire : pose des vis de cicatrisation (alliage titane, vanadium, aluminium).
1 semaine plus tard, de multiples symptômes débutent ou s’amplifient :
✓ douleurs amplifiées au niveau de la gencive et des ganglions sous-mandibulaires ;
✓ douleurs articulaires à l’épaule gauche, au bras gauche, particulièrement invalidantes ;
✓ douleurs au bout des doigts avec liseré foncé sur tous les ongles et progressivement coloration rouge des ongles ;
✓ fatigue accrue, tachycardie, insomnies (tachycardie et brûlures bouche et pieds, sensation de pieds qui brûlent
avec coloration rouge) ;
✓ douleur sein droit (de type électrique) : échographie RAS ;
✓ bilan sanguin prescrit par médecin généraliste : RAS.
Fin janvier 2021, demande de retrait des implants ➜ le praticien prescrit Solupred + Dalacine.
Février 2021, dépose de l’implant 36 et prescription consultation en allergologie.
© IS MEDIA 2021
en 2006 [7]. Plus récemment, les principes de à-vis d’un allergène porté par un mastocyte
la réponse allergique immunologique ont été cutané. Le test épicutané ou patch-test, qui
décrits par Fage et al. [8]. permet une lecture en 3 à 7 jours, est plus sen-
Concernant l’implantologie intra-orale, quelques sible mais moins spécifique que le prick-test. Il
publications rapportent des phénomènes met en évidence une réaction de type IV dite
similaires en termes de réactions allergiques retardée.
dans lesquelles le titane et ses alliages seraient Le test de transformation lymphocytaire ou LTT
impliqués. est un test sanguin qui permet de rechercher
En odontologie, le titane le plus utilisé est dit une réaction d’hypersensibilité de type IV. Il est
« commercialement pur » (Cp) ; il contient des possible d’utiliser également une version mo-
concentrations différentes d’oxygène, de fer, difiée du test LTT par l’apport de la technolo-
d’aluminium, d’azote, de carbone et d’hydro- gie Memory Lymphocyte Immuno-Stimulation
gène. Il en existe 4 grades de 1 à 4, le grade 4 Assay (MELISA®). Le test MELISA® permet une
étant le matériau de choix en implantologie. détection immunologique des récepteurs anti-
Les grades 5 à 38 sont des alliages ; le titane géniques présents sur la membrane extérieure
de grade 5 ou TA6V4 est également utilisé en des cellules.
implantologie. L’objectif de cet article est, à la lueur des
L’ASTM (American Society for Testing and données issues de la littérature scientifique
Materials) a classé les alliages de titane selon récente, de préciser la symptomatologie cli-
leurs compositions chimiques, comme décrit nique et la prévalence des allergies au titane
© IS MEDIA 2021
Pubmed® a été consultée avec comme mots- publiés entre 1990 et 2019 ont finalement été
clés MeSH (Medical Subject Headings) prin- sélectionnés et les caractéristiques de ces
cipaux dental implant, titanium, titanium alloy, publications sont précisées dans le tableau 2.
allergy, hypersentivity combinés à l’aide des
opérateurs booléens AND et OR. RÉSULTATS
La recherche a été effectuée sans limitation de Des résultats issus de ces 22 articles, publiés
dates parmi les travaux publiés en anglais. durant les 30 dernières années, il est possible
© IS MEDIA 2021
Plusieurs équations de recherche ont permis de dégager les éléments de réponse suivants
de retrouver différentes publications : concernant l’allergie au titane en implantolo-
– (allergy AND dental implant*) AND titanium* : gie orale.
69 résultats ;
– ((hypersensitivity AND dental implant*) AND Prévalence de l’allergie au titane
titanium) : 49 résultats ; des implants dentaires
– (allergy OR hypersensitivity) AND dental On retrouve dans la littérature une prévalence
implant* AND (titanium alloys OR titanium*) : de l’allergie au titane d’environ 0,6 % fondée sur
69 résultats. l’étude rétrospective de Sicilia et al. [12]. Sur les
Après lecture des résumés et exclusion des dou- 1 500 patients inclus, les auteurs ont sélectionné
blons, il apparaît que, tous les résultats de la re- 35 patients parmi lesquels 16 patients ont pré-
cherche avec le terme hypersensitivity étant in- senté une symptomatologie qui s’apparente à
clus dans ceux avec allergy, les 69 résultats de la une réponse allergique après la mise en place
recherche initiale ont été conservés. De même, d’un implant dentaire en titane ; 19 autres pa-
tous les résultats obtenus avec titanium alloy tients avaient des prédispositions au dévelop-
ont été retrouvés avec l’équation de recherche pement d’une allergie au titane par le biais d’un
contenant titanium*. terrain génétique favorable ou d’une exposition
Différents critères d’inclusion ont été utilisés préalable. Sur l’ensemble de ces 35 patients,
pour retenir les publications pertinentes : 9 patients ont présenté une réponse positive aux
– articles traitant de l’hypersensibilité ou de l’al- différents tests allergologiques cutanés et épicu-
lergie au titane avec des implants dentaires ; tanés pratiqués. Concernant la symptomatolo-
– études cliniques rétrospectives et rapports gie accompagnant ces manifestations, il a été
de cas, quel que soit le recul clinique. rapporté des rashs, de l’urticaire, des prurits, des
Ont été exclus de la sélection les travaux rougeurs, des dermatites et de l’eczéma.
in vitro, les études effectuées chez l’animal Pour de Graaf et al. [13], dans une étude rétros-
et les publications traitant de l’allergie au pective incluant 458 patients testés par patch-
titane sans rapport avec les implants den- test, la prévalence de l’allergie au titane serait
taires. de 5,7 %.
Après une lecture complète, sur les 69 publica- Dans une revue de la littérature concernant
tions initialement retrouvées, seuls 22 articles l’allergie au titane, Fage et al. [8] rapportent
une prévalence de cette allergie mise en Ainsi Mitchell et al. [14] ont décrit 2 cas cliniques
évidence par patch-test ou par test MELISA® dans lesquels les patients ont développé des
variant de 0 à 37,5 % selon les études sélec- hyperplasies gingivales 2 semaines après la
tionnées. Cependant, les critères de sélection mise en place de piliers prothétiques en titane
des patients étudiés ainsi que la méthodologie commercialement pur (TiCp) sur 4 implants
des études, qui n’est pas standardisée donc mandibulaires destinés au port d’une prothèse
non reproductible d’une étude à l’autre, com- complète. Les piliers ont été déposés 5 mois
promettent la validité des résultats proposés. plus tard et les signes cliniques ont disparu.
Puis les piliers prothétiques ont été remplacés
Signes cliniques associés à l’allergie par des piliers en or de type III spécialement
au titane des implants dentaires conçus sans l’observation de nouveaux symp-
Plusieurs publications ont décrit des réactions tômes.
aux implants dentaires en titane qualifiées d’al- En 2006, Müller et al. [15] ont étudié les dossiers
lergiques. Ces rapports de cas soulignent des cliniques de 56 patients qui ont développé une
similarités dans les signes cliniques rapportés. symptomatologie après la pose d’implants
Les principaux signes extra-oraux, situés au dentaires ou de prothèses supra-implantaires.
niveau facial, sont représentés par des der- Différents signes cliniques évocateurs d’une
matites atopiques, des érythèmes, des rashs, allergie ont été décrits. Sur les 56 patients,
de l’urticaire, de l’eczéma, un œdème ou des 21 ont été testés positifs au test sanguin aller-
douleurs associées. gologique MELISA® pour le titane, test validé
© IS MEDIA 2021
Le tableau 3 synthétise les principaux signes scientifiquement par Valentine-Thon et al. [16].
cliniques rapportés dans ces différentes pu- Les 54 patients ayant accepté une dépose
blications en rapport avec l’allergie au titane des implants ont vu leurs symptômes dis-
utilisé en implantologie. Le délai d’apparition paraître. Parmi ces derniers patients, après
des symptômes et le type de matériel implan- un délai de 6 à 9 mois post-explantation,
taire sont précisés de même que le nombre de 15 patients ont été testés négativement par
patients affectés. MELISA ®.
Tableau 3 Symptomatologie clinique rapportée concernant l’allergie au titane et délais d’apparition d’après les publications retenues
dans cette synthèse de la littérature.
Délai Nombre de patients
Auteurs Signes cliniques décrits d’apparition Exposition
concernés
Mitchell et al., Hyperplasie gingivale 2 semaines Implants dentaires TiCp 1
1990 [14] 3,5 mois Grade NR 1
Müller et al., Dermatite et forme d’acné de la face 6 mois Implants dentaires et piliers TiCp 21/56
2006 [15] Grade NR
Du Preez, et al., Douleur, congestion des tissus mous, œdème 1 semaine Implants dentaires TiCp 1
2007 [17] au niveau des sillons sous-mentonnier et labial Grade IV
Sicilia et al., Rash, urticaire, prurit, rougeurs, dermatites et Non renseigné Implants dentaires TiCp 9/1500
2008 [12] eczéma Grade NR
Egusa et al., Eczéma de la face 2 ans Implants dentaires TiCp 1
2008 [18] Grade I
Lim et al., Rougeur des tissus mous, inconfort, prurit, 48 heures Piliers implantaires dentaires TiCp 1
2012 [19] eczéma Grade IV recouvert de TiN
Hosoki et al., Forme d’eczéma 6 ans Implants dentaires TiCp 1
2016 [20] Grade IV
Hosoki et al., Douleur, rash, démangeaison, urticaire, Non renseigné Implants dentaires TiCp Grade IV 4/16
2018 [21] inconfort, stomatite, lichen plan
Du Preez et al. [17] ont rapporté le cas d’une par disparaître avec la dépose de la prothèse
patiente opérée avec succès et sans sympto- supra-implantaire et des implants dentaires.
matologie d’une fracture du métatarse réduite Plus récemment, Hosoki et al. [21] ont réalisé
et maintenue par des plaques de titane sans une étude transversale sur 270 patients sus-
précision de date avant la mise en place de pectés de présenter une allergie aux métaux
6 implants en titane de grade IV à la mandi- utilisés dans les traitements dentaires parmi
bule. À 1 semaine post-opératoire, un œdème lesquels 16 avaient des implants dentaires. Un
des tissus mous péri-implantaires est apparu diagnostic allergique pré-opératoire a été fait
localement puis s’est propagé secondaire- à l’aide d’un patch-test sur différents types de
ment à la région sous-mentonnière. Des dou- métaux. Parmi les 16 patients implantés, 5 ont
leurs associées ainsi qu’une hyperhémie des été testés négatifs et 11 positifs dont seulement
tissus mous environnants sans nécrose ont été 4 positifs au titane. Concernant ces 4 derniers
décrites. Les implants ont été déposés avec patients, 3 ont présenté des signes allergiques
curetage des sites opératoires, ce qui a im- sévères après implantation. Toutes les restau-
médiatement entraîné une amélioration des rations métalliques intra-orales et les implants
symptômes. Des prélèvements histologiques dentaires en titane ont été déposés secondaire-
ont mis en évidence une probable hypersensi- ment chez 1 patient, ce qui a entraîné la dispa-
bilité de type IV avec une sensibilisation initiale rition totale des symptômes. Pour 2 autres pa-
liée au traitement de la fracture du métatarse. tients, les restaurations métalliques en dehors
Egusa et al. [18] ont signalé le cas d’une des implants ont été déposées et les signes ont
© IS MEDIA 2021
Figure 2
Tests cutanés
par patch-test (a)
positifs au
chrome-cobalt (b)
(photos 2a 2b
Dr Edouard Sève).
© IS MEDIA 2021
taux tels que le mercure, l’or, le palladium et le Il est à noter néanmoins que, dans ces situa-
titane. Ainsi, Müller et al. [15] ont montré que, sur tions, les interventions de dépose implantaire
les 56 patients exposés au titane de par leurs s’avèrent parfois délabrantes sur le plan os-
implants dentaires, 21 (37,5 %) ont été testés po- seux et souvent responsables de la libération
sitifs au test sanguin allergologique MELISA® de débris métalliques dans l’environnement
pour le titane alors que ces mêmes patients du site opératoire, situation peu propice à la
avaient été testés négatifs au patch-test. sédation rapide de la symptomatologie par
Le test MELISA® ayant une meilleure sensibi- élimination de l’allergène responsable. Et ceci,
lité, on peut donc affirmer qu’il serait le plus d’autant plus que le diagnostic et la décision
à même de poser le diagnostic quant à une d’explantation interviennent tardivement par
potentielle allergie au titane. rapport à l’implantation.
Compte tenu de la difficulté du diagnostic, la Par ailleurs, il subsiste des situations où la dé-
littérature scientifique donne peu d’indications pose des implants dentaires (ou autres dis-
sur la conduite à tenir face à des patients pré- positifs implantables en titane) entraîne une
sentant des réactions d’hypersensibilité de altération du mode de vie du patient et pour
type I ou IV au titane contenu dans les implants lesquelles la dépose n’est donc pas souhaitée.
dentaires. Bien que probablement d’une faible Dans les cas où les implants ne peuvent être
prévalence, il a été rapporté que certaines déposés, les symptômes associés persistants
complications biologiques comme la perte os- peuvent être traités par voie médicamen-
seuse marginale pourrait être en lien avec la teuse [21].
© IS MEDIA 2021
réponse immunologique induite par l’exposition Ainsi, dans les situations de suspicion de ter-
au titane. En outre, il semble que l’apparition de rain allergique, si une intervention chirurgi-
signes cliniques décrits comme en rapport avec cale de mise en place d’implants dentaires
des réactions d’hypersensibilité de type I ou IV est envisagée, un examen médical avec un
pourrait intervenir de plusieurs jours à plusieurs interrogatoire orienté sur les allergies poten-
années suite à la pose d’implants dentaires tielles puis complété si nécessaire par un bilan
en titane. Leur disparition suite à la dépose de allergologique peut s’avérer pertinent afin de
l’implant reste le moyen principal pour établir détecter une hypersensibilité spécifique au ti-
un diagnostic probable d’allergie au titane as- tane ou aux métaux constitutifs des alliages de
sociée aux implants dentaires. titane utilisés en implantologie orale.
Selon Wood et al. [27] et Přikrylová et al. [24], en L’interrogatoire vise à rechercher des antécé-
cas de réaction suspectée d’hypersensibilité de dents allergiques, suspectés ou diagnostiqués,
type IV à un métal, les recommandations sont notamment à différents métaux ou dans les si-
aujourd’hui l’abstention de l’utilisation du métal tuations d’échecs d’implantations antérieures.
concerné ou la dépose. Parmi les études trou- Si un patient est dans l’une de ces situations,
vées sur le sujet, aucune ne concernait des im- il est considéré à risque de développer une
plants dentaires de grade V en alliage de titane. réaction d’hypersensibilité au titane et il est
Il n’a pas non plus été trouvé de relation entre indiqué de prescrire un test allergologique
hypersensibilité au titane et réponse positive à un MELISA® qui orientera la décision thérapeu-
test allergologique pour l’aluminium ou le vana- tique vers l’abstention ou la réalisation de
dium. Pour Hosoki et al. [21], un patient présen- l’intervention.
tant un terrain allergique à différents métaux doit Concernant un patient ayant été implanté ré-
être considéré à risque sur le plan implantaire. cemment et présentant des signes cliniques
Dans les études précédemment citées où une évoquant une hypersensibilité au titane, il
réaction secondaire est apparue après implan- faut établir les circonstances d’apparition
tation évoquant une situation d’allergie pro- (signes cliniques, lésion initiale et localisation,
bable à un composant métallique, la disparition date d’apparition), les évolutions spontanées
totale ou quasi totale de cette symptomatologie ainsi que les lésions secondaires éventuelles
clinique est intervenue avec un délai variant de et, enfin, les traitements déjà utilisés, avec
2 à 12 mois une fois les implants déposés. leurs effets associés.
Dans cette situation, un test allergologique aux des publications présentant un faible niveau
métaux suspectés d’entrer dans la composition de preuve scientifique.
des implants ou des infra/supra-structures Par ailleurs, la littérature scientifique est encore
prothétiques et plus particulièrement au titane insuffisante pour dégager un tableau clinique
est indiqué. Si le diagnostic d’hypersensibilité exhaustif et univoque de cette symptomato-
au titane est avéré, la dépose de l’implant en logie. De même, il n’existe pas de consensus
titane doit être proposée en association avec sur une standardisation du protocole concer-
un traitement prothétique de remplacement. nant le ou les tests allergologiques à effectuer
Si cette dépose n’est pas souhaitée par le pa- pour poser un diagnostic valide d’allergie au
tient, un traitement symptomatique est mis en titane ou à d’autres constituants métalliques
place dans le cadre d’un suivi régulier. des alliages de titane utilisés en implantolo-
gie dentaire.
CONCLUSION Néanmoins, du fait de la symptomatologie
À l’issue de cette revue de portée, il apparaît assez diverse de ces phénomènes aller-
que l’allergie au titane concernant les implants giques, de la morbidité associée et des dif-
dentaires, bien que très peu fréquente, a été ficultés rencontrées parfois lors de la dépose
rapportée dans quelques publications cli- nécessaire, il apparaît judicieux de proposer
niques. La prévalence exacte de ces allergies un bilan allergologique préopératoire en cas
ou hypersensibilités, probablement très limi- d’antécédents rapportés ou de suspicion d’al-
tée, apparaît difficile à établir avec précision, lergies à différents métaux avant d’envisager
© IS MEDIA 2021
les quelques données existantes reposant sur une intervention de chirurgie implantaire.
1. Bendiner E. Baron von Pirquet: The aristo- systematic review. Clin Implant Dent Relat Res thodont Res 2016;60:213‑219.
crat who discovered and defined allergy. Hosp 2013;15:47‑52. 21. Hosoki M, Nishigawa K, Tajima T, Ueda M,
Pract (Off Ed) 1981;16:137,141,144 passim. 11. Bilhan H, Bural C, Geckili O. Titanium hy- Matsuka Y. Cross-sectional observational study
2. Johansson SGO, Bieber T, Dahl R, et al. Re- persensitivity. A hidden threat for dental implant exploring clinical risk of titanium allergy caused
vised nomenclature for allergy for global use: patients? N Y State Dent J 2013;79:38‑43. by dental implants. J Prosthodont Res 2018;
Report of the Nomenclature Review Committee 12. Sicilia A, Cuesta S, Coma G, et al. Titanium 62:426‑431.
of the World Allergy Organization, October allergy in dental implant patients: A clinical 22. Kim KT, Eo MY, Nguyen TTH, Kim SM. Gene-
2003. J Allergy Clin Immunol 2004;113:832‑836. study on 1500 consecutive patients. Clin Oral ral review of titanium toxicity. Int J Implant Dent
3. Dispenza MC. Classification of hypersensi- Implants Res 2008;19:823‑835. 2019;5:10.
tivity reactions. Allergy Asthma Proc 2019;40: 13. De Graaf NPJ, Feilzer AJ, Kleverlaan CJ, 23. Mombelli A, Hashim D, Cionca N. What is the
470‑473. Bontkes H, Gibbs S, Rustemeyer T. A retrospec- impact of titanium particles and biocorrosion
4. Chaturvedi T. Allergy related to dental im- tive study on titanium sensitivity: Patch test ma- on implant survival and complications? A critical
plant and its clinical significance. Clin Cosmet terials and manifestations. Contact Dermatitis review. Clin Oral Implants Res 2018;29(suppl.18):
Investig Dent 2013;5:57‑61. 2018;79:85‑90. 37‑53.
5. Alinaghi F, Bennike NH, Egeberg A, Thyssen JP, 14. Mitchell DL, Synnott SA, VanDercreek JA. 24. Přikrylová J, Procházková J, Podzimek Š.
Johansen JD. Prevalence of contact allergy in Tissue reaction involving an intraoral skin graft Side effects of dental metal implants: Impact on
the general population: A systematic review and CP titanium abutments: A clinical report. Int human health (metal as a risk factor of implan-
and meta-analysis. Contact Dermatitis 2019; J Oral Maxillofac Implants 1990;5:79‑84. tologic treatment). BioMed Res Int 2019 Jul 10.
80:77‑85. 15. Müller K, Valentine-Thon E. Hypersensitivity 25. Vijayaraghavan V, Sabane AV, Tejas K.
6. Peters MS, Schroeter AL, van Hale HM, to titanium: Clinical and laboratory evidence. Hypersensitivity to titanium: A less explored
Broadbent JC. Pacemaker contact sensitivity. Neuro Endocrinol Lett 2006;27(suppl.1):31‑35. area of research. J Indian Prosthodont Soc
Contact Dermatitis 1984;11:214‑218. 16. Valentine-Thon E, Schiwara HW. Validity of 2012;12:201‑207.
7. Thomas P, Bandl WD, Maier S, Summer B, MELISA for metal sensitivity testing. Neuro 26. Albrektsson T, Chrcanovic B, Mölne J,
Przybilla B. Hypersensitivity to titanium osteosyn- Endocrinol Lett 2003;24:57‑64. Wennerberg A. Foreign body reactions, margi-
thesis with impaired fracture healing, eczema, 17. du Preez LA, Bütow KW, Swart TJP. Implant nal bone loss and allergies in relation to titanium
and T-cell hyperresponsiveness in vitro: Case failure due to titanium hypersensitivity/allergy? implants. Eur J Oral Implantol 2018;11(suppl.1):
report and review of the literature. Contact Der- Report of a case. SADJ J South Afr Dent 2007; S37‑S46.
matitis 2006;55:199‑202. 62:22-25. 27. Wood MM, Warshaw EM. Hypersensitivity
8. Fage SW, Muris J, Jakobsen SS, Thyssen JP. 18. Egusa H, Ko N, Shimazu T, Yatani H. Suspected reactions to titanium: Diagnosis and manage-
Titanium: A review on exposure, release, pene- association of an allergic reaction with titanium ment. Dermat Contact Atopic Occup Drug 2015;
tration, allergy, epidemiology, and clinical reac- dental implants: A clinical report. J Prosthet Dent 26:7‑25.
tivity. Contact Dermatitis 2016;74:323‑345. 2008;100:344‑347. 28. Goutam M, Giriyapura C, Mishra SK, Gupta S.
9. Siddiqi A, Payne AGT, De Silva RK, Duncan WJ. 19. Lim HP, Lee KM, Koh YI, Park SW. Allergic Titanium allergy: A literature review. Indian J
Titanium allergy: could it affect dental implant contact stomatitis caused by a titanium nitride- Dermatol 2014;59:630.
integration? Clin Oral Implants Res 2011;22: coated implant abutment: A clinical report. 29. Forte G, Petrucci F, Bocca B. Metal allergens
673‑680. J Prosthet Dent 2012;108:209‑213. of growing significance: Epidemiology, immu-
10. Javed F, Al-Hezaimi K, Almas K, Romanos GE. 20. Hosoki M, Nishigawa K, Miyamoto Y, Ohe G, notoxicology, strategies for testing and pre-
Is titanium sensitivity associated with allergic Matsuka Y. Allergic contact dermatitis caused vention. Inflamm Allergy Drug Targets 2008;
reactions in patients with dental implants? A by titanium screws and dental implants. J Pros- 7:145‑162.
DUCICP,
Université de Paris, Dans ces situations, une alternative au titane
Hôpital Rothschild (AP-HP), ou à ses différents alliages métalliques im-
C
Exercice libéral, Paris.
plantables peut s’avérer nécessaire. Après
Simon TORDJMAN oncernant l’implantologie endo- quelques tentatives infructueuses concernant
Exercice libéral en
Stomatologie, Paris. osseuse, le titane et ses alliages sont l’utilisation d’implants en céramique en rai-
Olivier FROMENTIN aujourd’hui considérés comme la son de leur faible résistance mécanique [5],
PU-PH, référence en matière de matériau le dioxyde de zirconium (ZrO2) a été proposé,
Responsable du DUCICP,
Labo URB2i, ostéo-intégrable. Ainsi, la récente revue systé- depuis plus de 20 ans, pour de nombreuses
Université de Paris, matique de la littérature de Howe et al. [1] rap- applications prothétiques ou implantaires [6]
Hôpital Rothschild (AP-HP).
porte des taux de survie des implants en titane (figure 1).
Lien d’intérêts à 10 ans compris entre 86 et 98 %. Ce matériau, modifié par l’apport d’yttrium
Les auteurs déclarent Cependant, dans le secteur antérieur, ce mé- (Y-TZP ou Yttria-Stabilized Tetragonal Zirconia
n’avoir aucun lien
d’intérêts. tal ou ses alliages, tant au niveau implantaire Polycrystalline) [7] ou par l’apport d’alumine
qu’au niveau des composants prothétiques, (ATZ ou Alumina Toughened Zirconia) [8], s’est
Référencement peuvent entraîner un aspect gingival gri- avéré le matériau biocompatible [9] le plus
bibliographique
Gucciardi J, Saizou Y, sâtre inesthétique au travers des tissus péri- apte à permettre une intégration osseuse [10]
Dormagen P, Tordjman S, et à bénéficier d’une résistance mécanique
Fromentin O. Les implants
en zircone : l’alternative suffisante [8] pour envisager la production de
fiable au titane ? matériel implantaire comme alternative aux
CLINIC 2021;
42(408-409):1033-1039. implants métalliques.
Néanmoins, quelques auteurs ont évoqué
leurs interrogations concernant ces implants
Figure 1 zircone, particulièrement à propos du manque
Mise en place
de données cliniques à long terme en rapport
d’un implant cylindro-
conique en zircone au avec les propriétés mécaniques du matériau
maxillaire (NobelPearl et à son comportement dans la durée [11-13].
Tapered RP). L’implant Ainsi, quelques travaux in vitro rapportent les
sur son porte-implant (a)
limites de ce matériau en termes de fatigue
prêt à être utilisé au
niveau du secteur 1a 1b mécanique, de propagation des fissures ou
maxillaire antérieur (b). d’hydratation impactant la résistance méca-
Recherche Pubmed :
(Zirconia* AND dental implant*)
AND – études cliniques humaines concernant l’utili-
(implant failure sation d’implants en zircone dans le traitement
OR treatment outcome)
de l’édentement unitaire ou partiel ;
– études cliniques prospectives ou rétrospec-
tives rapportant explicitement, et quelle que
soit la durée de suivi, des taux de survie ou des
320 articles taux de succès implantaire concernant les im-
plants en zircone ;
Premières lecture – revues systématiques et méta-analyses rap-
des titres Retrait de 269 articles portant la pérennité des implants en zircone.
et des résumés Les critères d’exclusion des publications ont
été les suivants :
51 articles – études cliniques concernant l’utilisation d’im-
plants en zircone dans le traitement de l’éden-
Lecture
Retrait de 26 articles tement total ;
du texte complet
– articles en rapport avec l’accastillage pro-
25 articles thétique en zircone ;
2 – revues narratives ou rapports de cas des-
criptifs sans suivi concernant l’utilisation d’im-
Figure 2 plants en zircone ;
© IS MEDIA 2021
Diagramme de
flux des données
nique de la zircone [14]. Actuellement, il n’existe – publications rapportant les résultats d’étude
bibliographiques. pas de consensus sur cette problématique de in vitro ou chez l’animal.
résistance mécanique à long terme du maté- Cette recherche protocolée menée dans la
riau qui pourrait affecter la pérennité clinique base de données Pubmed a permis de re-
des implants en zircone utilisés dans les traite- trouver 320 publications.
ments implanto-prothétiques. La première lecture des titres puis des résu-
L’objectif de cet article est de synthétiser les més et l’application des critères d’inclusion/
connaissances scientifiques actuelles concer- exclusion ont entraîné le retrait de 269 publi-
nant la pérennité des implants en zircone en cations non pertinentes avec le sujet de cette
termes de taux de survie et de perte osseuse synthèse de la littérature. Concernant les
marginale péri-implantaire. 51 sélections, la lecture des textes complets
s’est traduite par l’exclusion de 26 articles
MATÉRIEL ET MÉTHODE supplémentaires.
Cette revue protocolée de la littérature a été Les 25 publications retenues [15-39] (figure 2),
conduite pour répondre à la question suivante publiées entre 2012 et 2020, qui constituent
construite sur un modèle PICO (Popula- cette synthèse de la littérature consacrée aux
tion, Intervention, Comparaison, Outcomes) : taux de survie et taux de succès des implants
« Chez l’édenté partiel, l’utilisation d’implants zircone, sont composées de :
en zircone permet-elle un taux de survie et un – 7 revues systématiques ou méta-analyses
taux de succès implantaire similaires à ceux publiées ;
des implants en titane ? » – 2 essais cliniques contrôlés randomisés ;
La recherche bibliographique a été effectuée en – 11 études prospectives ;
mars 2021 sur les 10 dernières années et limitée – 5 études d’une série de cas avec un suivi
aux publications en langue anglaise accessibles variant de 12 mois à 7 années.
sur la base de données Pubmed/Medline. Les revues de la littérature et les méta-analyse
L’équation de recherche utilisée a été : (Zirconia* ont été sélectionnées afin de ne retenir exclu-
AND dental implant*) AND (implant failure OR sivement que les publications correspondant
treatment outcome). aux critères d’inclusion/exclusion précités et
Les critères d’inclusion des publications ont été non retrouvées dans la recherche électronique
les suivants : effectuée dans Pubmed/Medline.
RÉSULTATS Ainsi :
Les caractéristiques et les résultats des dif- – 5 études présentent un suivi limité à 1 an ;
férentes études sélectionnées sont présentés – 12 études ont un suivi de 1 à 4 ans ;
dans le tableau 1. – 8 études ont un suivi supérieur à 4 ans.
Dans ces études, le taux de survie implantaire Les échantillons de patients étudiés dans ces
des implants en zircone varie de 67,6 à 100 % travaux varient de 8 à plus de 1 000 ; 40 %
sur des durées de suivi comprises entre 12 mois de ces publications rapportent des résultats
et 7,8 années. concernant moins de 50 patients. Parmi les
La médiane des valeurs de taux de survie est 25 articles sélectionnés, 7 reposent sur l’étude
d’environ 96 % tandis que la moyenne s’avère d’une population supérieure à 300 patients et
être de 92,2 ± 9,5 %. une seule a étudié plus de 1 000 patients.
Dans les publications sélectionnées, près de 20 % Concernant la perte osseuse marginale autours
des études présentent une durée d’observation des implants en zircone, les résultats varient
limitée à 1 an et seulement 28 % rapportent des de 0 à 1,95 mm. En moyenne, celle-ci est de
durées de suivi supérieures à 5 ans. 0,93 ± 0,56 mm et la médiane est de 0,89 mm.
Tableau 1 Caractéristiques principales et résultats en termes de taux de survie implantaire et de perte osseuse
marginale des études incluses dans la présente revue de la littérature.
Nombre de Taux de Suivi Perte osseuse 1 ou 2
Auteurs
patients Survie (%) (an) marginale (mm) pièces
© IS MEDIA 2021
3
© IS MEDIA 2021
4a 4b
osseuse rapportées autours des implants en Concernant les quelques échecs implantaires
titane et en zircone s’avèrent similaires, même rapportés avec des implants en zircone,
s’il est difficile d’établir avec précision une Borges et al. [38] signalent un nombre plus
comparaison fiable tant les durées de suivi élevé de pertes d’implant au maxillaire (en-
et les effectifs s’avèrent disparates dans les viron 14 %) par rapport à la mandibule (6 %).
études retenues au sein des revues de la litté- Selon les auteurs, ceci pourrait s’expliquer
rature et des méta-analyses disponibles. par la différence de densité osseuse entre les
Néanmoins, si l’on examine spécifiquement 2 arcades.
les résultats d’une étude qui compare, sur une Pour Cionca et al. [19], avec un taux de survie
même durée, les deux types d’implants en cumulé de 87 % après 2 années de fonction,
analysant les taux de survie et de succès im- les échecs implantaires constatés pourraient
plantaire, ce constat s’avère plus nuancé. Ainsi être en rapport avec une rupture brutale de
Koller et al. [39] rapportent un taux de survie la liaison à l’interface os-zircone. Les auteurs
de 93 % à 6,5 ans pour les implants en titane décrivent alors un processus non infectieux
et de 87,5 % pour ceux en zircone. De plus, la conduisant à une résorption osseuse périphé-
perte osseuse marginale mesurée autour des rique, pour lequel le terme de « descellement
implants en titane à 30 et 80 mois est respec- aseptique » est utilisé.
tivement de 0,92 mm et de 1,17 mm ; sur ces La plupart des implants en zircone proposés
mêmes périodes de suivi, elle est respective- sur le marché présentent une architecture
ment de 1,51 mm et 1,38 mm pour les implants monolithique (implant et pilier fabriqués en
en zircone. Cependant, l’effectif étudié s’avère 1 pièce ou one piece implant) (figures 3 à 6),
très limité puisque l’étude ne comporte que même si les évolutions actuelles s’orientent
15 implants en titane et 16 implants en zircone vers une conception en deux parties, ce qui
placés sur des patients différents. pose le problème de l’assemblage entre
1. Howe MS, Keys W, Richards D. Long-term (10- from a prospective case series. 2. Three-unit term prospective cohort study. J Clin Periodontol
year) dental implant survival: A systematic re- fixed dental prosthesis (FDP) reconstruction. 2018;45:114-124.
view and sensitivity meta-analysis. J Dent 2019; J Clin Periodontol 2013;40:553-562. 33. Rodriguez AE, Monzavi M, Yokoyama CL,
84:9-21. 18. Brüll F, van Winkelhoff AJ, Cune MS. Zirconia Nowzari H. Zirconia dental implants: A clinical
2. Thoma DS, Ioannidis A, Cathomen E, Häm- dental implants: A clinical, radiographic, and and radiographic evaluation. J Esthet Restor
merle CH, Hüsler J, Jung RE. Discoloration of the microbiologic evaluation up to 3 years. Int J Oral Dent 2018;30:538-544.
peri-implant mucosa caused by zirconia and Maxillofac Implants 2014;29:914-920. 34. Roehling S, Schlegel KA, Woelfler H, Gahlert M.
titanium implants. Int J Periodontics Restorative 19. Cionca N, Müller N, Mombelli A. Two-piece Performance and outcome of zirconia dental
Dent 2016;36:39-45. zirconia implants supporting all-ceramic crowns: implants in clinical studies: A meta-analysis. Clin
3. de Graaf NPJ, Feilzer AJ, Kleverlaan CJ, A prospective clinical study. Clin Oral Implants Oral Implants Res 2018;29(suppl.16):135-153.
Bontkes H, Gibbs S, Rustemeyer T. A retrospective Res 2015;26:413-418. 35. ArRejaie AS, Al-Hamdan RS, Basunbul GI,
study on titanium sensitivity: Patch test materials 20. Payer M, Heschl A, Koller M, Arnetzl G, Abduljabbar T, Al-Aali KA, Labban N. Clinical
and manifestations. Contact Dermatitis 2018; Lorenzoni M, Jakse N. All-ceramic restoration performance of one-piece zirconia dental im-
79:85-90. of zirconia two-piece implants: A randomized plants: A systematic review. J Investig Clin Dent
4. Sicilia A, Cuesta S, Coma G, et al. Titanium controlled clinical trial. Clin Oral Implants Res 2019;10:e12384.
allergy in dental implant patients: A clinical study 2015;26:371-376. 36. Lorenz J, Giulini N, Hölscher W, Schwiertz A,
on 1500 consecutive patients. Clin Oral Implants 21. Spies BC, Balmer M, Patzelt SB, Vach K, Schwarz F, Sader R. Prospective controlled clinical
Res 2008;19:823-835. Kohal RJ. Clinical and patient-reported out- study investigating long-term clinical parameters,
5. Sandhaus S. L’implant endo-osseux Cerasand comes of a zirconia oral implant: Three-year patient satisfaction, and microbial contamina-
[The Cerasand endosseous implant]. Actual results of a prospective cohort investigation. tion of zirconia implants. Clin Implant Dent Relat
Odontostomatol (Paris) 1987;41(spec.160):607- J Dent Res 2015;94:1385-1391. Res 2019;21:263-271.
626. 22. Vohra F, Al-Kheraif AA, Ab Ghani SM, Abu 37. Balmer M, Spies BC, Kohal RJ, Hämmerle CH,
6. Akagawa Y, Ichikawa Y, Nikai H, Tsuru H. In- Hassan MI, Alnassar T, Javed F. Crestal bone Vach K, Jung RE. Zirconia implants restored with
terface histology of unloaded and early loaded loss and periimplant inflammatory parameters single crowns or fixed dental prostheses: 5-year
partially stabilized zirconia endosseous implant around zirconia implants: A systematic review. results of a prospective cohort investigation.
in initial bone healing. J Prosthet Dent 1993; J Prosthet Dent 2015;114:351-357. Clin Oral Implants Res 2020;31:452-462.
69:599-604. 23. Hashim D, Cionca N, Courvoisier DS, 38. Borges H, Correia ARM, Castilho RM, de
7. Piconi C, Maccauro G. Zirconia as a ceramic Mombelli A. A systematic review of the clinical Oliveira Fernandes GV. Zirconia implants and
biomaterial. Biomaterials 1999;20:1-25. survival of zirconia implants. Clin Oral Investig
marginal bone loss: A systematic review and
© IS MEDIA 2021
Ahmed RABIEY
DUCICP, Université Paris.
Exercice libéral exclusif,
Chartres.
Frédéric CHAMIEH
DUCCIA, DUAPIC, EFP,
Université Paris.
Exercice libéral exclusif,
Chartres.
Olivier FROMENTIN
PU-PH,
Responsable du DUCICP,
Labo URB2i,
Université de Paris,
Hôpital Rothschild (AP-HP).
Lien d’intérêts
Les auteurs déclarent
© IS MEDIA 2021
Référencement RÉSUMÉ
bibliographique L’utilisation des flux numériques constitués de l’ensemble des données numériques acquises lors
Chamieh F, Rabiey A, de l’examen clinique initial (photographies, empreinte optique des arcades) et des examens
Fromentin O. Utilisation complémentaires (radiographique et cinématique) permet de faciliter l’établissement du projet prothétique
des flux numériques dans ses composantes esthétiques et fonctionnelles.
pour guider la gestion Au-delà de leur intérêt dans la communication avec le patient et le laboratoire de prothèse, la synthèse
chirurgicale et prothétique et le traitement pertinent de ces données numériques permettent d’optimiser la réalisation des étapes
d’un cas esthétique.
thérapeutiques. Le cas clinique présenté illustre l’intérêt des flux numériques de travail dans le cadre
CLINIC 2021;
42(408-409):1041-1048. d’une réhabilitation implanto-prothétique dans le secteur antérieur au maxillaire.
L
es traitements dentaires à visée es- Les techniques conventionnelles permettent
thétique impliquent des modifications de planifier et de montrer au patient les résul-
de l’architecture des dents présentes. tats attendus. Néanmoins, plusieurs séances
Ces thérapeutiques prothétiques et de prévisualisation sont requises ainsi qu’une
parfois chirurgicales se révèlent parfois diffi- coopération attentive avec le prothésiste. Les
cilement prédictibles quant à l’acceptation et technologies numériques sont des alliées de
la satisfaction finale du patient. Bien qu’elles choix pour faciliter les étapes de planification
soient soumises seulement à l’obligation de et de réalisation de ces traitements à visée es-
moyen comme en prothèse conventionnelle thétique. Plus particulièrement dans le cas de
(Loi Kouchner 2002), ces traitements à voca- sourire gingival, pour lequel la visibilité du ré-
tion esthétique s’accompagnent parfois de sultat thérapeutique est maximale, différents
grandes attentes de la part des patients. C’est flux de travail ont été décrits pour optimiser
pourquoi il est nécessaire d’établir, préala- l’intégration des prothèses réalisées [1].
blement à tout acte invasif et irréversible, un Ce rapport de cas présente les différents
projet prothétique répondant à des objectifs flux numériques utilisés dans les étapes
esthétiques et fonctionnels qui doivent être nécessaires à la planification chirurgicale
validés par le patient. Les modalités théra- et prothétique d’un traitement implanto-
peutiques nécessaires pour obtenir le résultat prothétique réalisé au niveau du maxillaire
planifié doivent être évoquées avec lui. antérieur.
1 2 3
4
© IS MEDIA 2021
Figure 1 Situation clinique initiale. Aspect du sourire dans le cadre du visage de la patiente.
Figure 2 Secteur antérieur maxillaire. Persistance sur l’arcade des deux canines lactéales et sondage sur un parodonte épais.
Figure 3 Tomographie initiale objectivant la rétention des canines définitives.
Figure 4 Proposition esthétique virtuelle à l’aide du logiciel Smilecloud®.
Pour ce cas clinique, il a été décidé d’utiliser le thétique initiale (figures 5a et 5b). Le projet est
logiciel Smilecloud® afin de réaliser numérique- ensuite fonctionnalisé dans les mouvements
ment des propositions esthétiques à la patiente. de protrusion et latéralité, numériquement, à
Grâce à l’algorithme d’intelligence artificielle et l’aide d’un articulateur virtuel (figure 5c) per-
à sa banque de données, ce logiciel propose mettant d’obtenir un modèle numérique de
différentes tailles et formes de dents en harmo- travail reflétant le projet prothétique esthé-
nie avec le sourire du cas traité. La morphologie tique et fonctionnel final (figure 5d).
complétement modifiable des dents virtuelles a Après concertation avec la patiente, le plan de
permis de les ajuster selon les souhaits exprimés traitement qui en découle comprend l’extrac-
par la patiente. Par ailleurs, il a été possible de tion des dents lactéales 53 et 63 avec mise en
transposer ces ajustements sur les photogra- place d’implants en position de 13 et 23. Ces
phies cliniques pour faciliter la communication implants serviront d’ancrages à des couronnes
tant au cabinet qu’avec le prothésiste (figure 4). céramiques transvissées sur embase titane.
Ce projet esthétique en 2D initial est transposé Des facettes en céramique feldspathique ren-
en un projet en 3D (figure 5) par superposition forcée à la leucite seront réalisées par pressée
des formes de dents issues de l’étude initiale sur 12, 11, 21 et 22. Des élongations coronaires
sur des modèles numériques obtenus par em- seront effectuées afin de prendre en compte
preinte optique. Le tout est corrélé au scan tri- le sourire gingival tout en obtenant des pro-
dimensionnel du visage de la patiente afin de portions dentaires plus harmonieuses mises
prévisualiser l’intégration de la proposition es- en valeur par des collets alignés [7].
© IS MEDIA 2021
5a 5b 5c
5d
FLUX NUMÉRIQUES ET
PLANIFICATION PRÉ-CHIRURGICALE
Un positionnement optimal des collets cli-
niques est nécessaire pour contribuer à la per-
Figure 6 ception d’un sourire équilibré et harmonieux.
Superposition des fichiers
6a Pour cela, il est nécessaire de réaliser une
STL du projet prothétique
(blanc) et de la situation élongation coronaire la plus exacte et précise
initiale (vert), possible afin d’aligner les collets en accord
en vue frontale (a) avec le projet prothétique précédemment
et en vue horizontale (b).
validé par la patiente [7].
Grace à l’utilisation des flux numériques, la
superposition des données acquises concer-
nant les modèles de la situation clinique ini-
tiale et le projet esthétique fonctionnalisé
6b permet une visualisation précise du niveau
des tissus à repositionner lors de l’élongation
coronaire pré-prothétique [8] (figure 6a et 6B).
Contrairement aux logiciels de planification
implantaire et bien que des données soient
disponibles, il n’existe pas à ce jour, à notre
© IS MEDIA 2021
13 14a 14b
Figure 13 Comblement
par particules broyées
après extraction des
canines incluses.
Figure 14 Coupes axiale
et vestibulo-palatine
post-opératoires 5 mois
après comblement (a)
et planification 16a
implantaire selon le
projet prothétique
(bleu) (b).
Figure 15 Étapes de
© IS MEDIA 2021
l’élongation coronaire
au niveau gingival et
osseux réalisée à l’aide
du guide planifié.
Figure 16 Mise en place
du guide chirurgical
implantaire (a) 16b
et situation implantaire
après mise en place
guidée en 13 et 23 (b,c).
15 16c
ÉTAPES CLINIQUES
Afin de permettre la pose d’implants pour sites d’extraction [9] selon le protocole dé-
remplacer les dents 13 et 23, l’extraction des crit par Mazor et Cardaropoli en 2019 [10, 11].
canines enclavées a été réalisée dans un Pour cela, des corticotomies en cadre ont été
premier temps. Après nettoyage mécanique, réalisées de manière à préserver le volet
broyage puis désinfection dans deux bains osseux et pouvoir le repositionner sur le
successifs (hydroxyde de sodium à pH éle- matériau de comblement (figure 13).
vé en milieu alcoolique, puis solution saline Cinq mois après l’intervention, l’examen 3D
tamponnée) (Smart Dentin Grinder, Kome- montre un volume osseux compatible avec
taBio), les canines extraites ont été utilisées la mise en place d’implants endo-osseux au
sous forme de particules, afin de combler les niveau des deux sites opérés (figure 14).
1. Trushkowsky R, Arias DM, David S. Digital design: From digital treatment planning to cli- 2020;124:257-261.
smile design concept delineates the final po- nical reality. In: Cohen M, ed. Interdisciplinary 10. Valdec S, Pasic P, Soltermann A, Thoma D,
tential result of crown lengthening and por- treatment planning. Vol. 2. Comprehensive case Stadlinger B, Rücker M. Alveolar ridge preser-
celain veneers to correct a gummy smile. Int J studies. Chicago: Quintessence ed., 2012:119-174. vation with autologous particulated dentin: A
Esthet Dent 2016;11:338-354. 6. Coachman C, Georg R, Bohner L, Rigo LC, case series. Int J Implant Dent 2017;3(1):12.
2. Liébart MF, Fouque-Deruelle C, Santini A, Sesma N. Chairside 3D digital design and trial 11. Mazor Z, Horowitz RA, Prasad H, Kotsakis GA.
et al. Smile line and periodontium visibility. restoration workflow. J Prosthet Dent 2020; Healing dynamics following alveolar ridge pre-
Perio 2004;1:17-25. 124:514-520. servation with autologous tooth structure. Int J
3. Kan JYK, Rungcharassaeng K, Umezu K, 7. Mele M, Felice P, Sharma P, Mazzotti C, Bellone P, Periodontics Restorative Dent 2019;39:697-702.
Kois JC. Dimensions of peri-implant mucosa: An Zucchelli G. Esthetic treatment of altered passive 12. Cardaropoli D, Nevins M, Schupbach P.
evaluation of maxillary anterior single implants eruption. Periodontol 2000 2018;77:65-83. New bone formation using an extracted tooth
in humans. J Periodontol 2003;74:557-562. 8. Pilalas I, Tsalikis L, Tatakis DN. Pre-restorative as a biomaterial: A case report with histologic
4. Dolt AH, Robbins JW. Altered passive erup- crown lengthening surgery outcomes: A systema- evidence. Int J Periodontics Restorative Dent
tion: An etiology of short clinical crowns. tic review. J Clin Periodontol 2016;43:1094-1108. 2019;39:157-163.
Quintessence Int 1997;28:363-372. 9. Passos L, Soares FP, Choi IGG, Cortes ARG. 13. Pontoriero R, Carnevale G. Surgical crown
5. Coachman C, Van Dooren E, Gürel G, Full digital workflow for crown lengthening by lengthening: A 12-month clinical wound healing
Landsberg CJ, Calamita MA, Bichacho N. Smile using a single surgical guide. J Prosthet Dent study. J Periodontol 2001;72:841-848.
L
Exercice libéral, Paris.
tation pour le remplacement de ses molaires
Lien d’intérêts a réhabilitation implanto-prothétique maxillaires gauches. Il est suivi par un cardio-
Les auteurs déclarent des secteurs maxillaires postérieurs né- logue et traité par un antiagrégant plaquettaire
n’avoir aucun lien
d’intérêts. cessite une gestion tissulaire propre à (Résitune, 75 mg, 2 fois/jour depuis 12 ans).
cette région. En effet, la pneumatisation L’examen clinique montre un édentement de
Référencement par le sinus maxillaire et la résorption post- classe II de Kennedy dans le secteur 2 avec
bibliographique
Trouillon M, Drouhet T. extractionnelle entraînent une réduction du absence de 26, 27 et 28. Des prothèses fixées
Gestion tissulaire volume de la crête osseuse sous-sinusienne. Il unitaires sont présentes sur 17 et 47. Une
raisonnée d’un
édentement postérieur existe aujourd’hui de nombreuses techniques prothèse scellée plurale remplace la 36. Le
maxillaire. À propos d’un d’augmentation osseuse (élévation du plan- parodonte est épais et quelques récessions
cas clinique. CLINIC 2021;
42(408-409):1049-1058. cher sinusien par voie crestale ou latérale, gingivales sont notées. Le sondage paro-
régénération osseuse guidée, greffe d’appo- dontal révèle uniquement l’existence d’une
sition…) afin d’obtenir un volume osseux com- poche de plus de 6 mm sur la 25. Cette dent
patible avec l’insertion d’implants permettant présente par ailleurs une mobilité III.
de mettre en œuvre le projet prothétique sou- Les examens radiographiques montrent une
haité. lésion inflammatoire péri-radiculaire d’origine
Comme dans toutes les régions concernées endodontique sur la 25 ne permettant pas de
par une implantation, la gestion des tissus la conserver. Cette dent est extraite et le patient
mous s’avère essentielle car la présence de est examiné de nouveau 4 mois plus tard.
tissu kératinisé conditionnera l’efficacité de À ce stade, le patient présente une bonne san-
la prophylaxie quotidienne, nécessaire au té parodontale en rapport avec un contrôle
contrôle bactérien une fois les prothèses de plaque satisfaisant. Il ne présente pas de
réalisées. lésion carieuse ni de foyer infectieux.
1 2
3a 3b
© IS MEDIA 2021
4 5
tement ainsi que la hauteur et la largeur os- osseuse guidée ou à une greffe d’apposition,
seuses sous-sinusiennes : en fonction toujours de la présence ou non de
– la classe A se caractérise par un os en défaut osseux horizontal.
quantité abondante, soit au moins 10 mm de D’autres modalités thérapeutiques en termes
hauteur osseuse sous-sinusienne et au moins d’amélioration du volume osseux sont possibles.
5 mm de largeur osseuse, permettant une La distraction alvéolaire, introduite en chirurgie
implantation simple ; orale et maxillo-faciale par Mc Carthy et al.
– la classe B correspond à un os en quantité à en 1992 [17], permet un accroissement vertical
peine suffisante, soit 6 à 9 mm de hauteur os- des tissus durs et mous [18, 19]. De même, les
seuse sous-sinusienne. Trois sous-catégories sont greffes d’apposition (os autogène ou allogé-
© IS MEDIA 2021
distinguées dans cette classe en fonction de la nique) permettent un gain osseux horizontal
présence de défauts verticaux et/ou horizontaux ; d’environ 4 à 6 mm [20].
– la classe C correspond à une faible quantité Pour Khouly et Veitz-Keenan [21] comme pour
d’os, soit une hauteur osseuse inférieure ou Esposito et al. [22], il n’y a pas de preuve scien-
égale à 5 mm. Comme la classe B, elle peut tifique quant à la supériorité de l’élévation
être divisée en 3 sous-catégories. sinusienne sur l’utilisation des implants courts
Pour chaque classe, les auteurs proposent des lorsque la hauteur d’os résiduelle est comprise
indications de thérapeutiques chirurgicales. entre 4 et 9 mm. Ils soulignent que le risque de
Les édentements de classe B sont traités par complications est plus élevé dans le cas des
des comblements sinusiens par abord crestal, élévations du plancher sinusien.
associés ou non à des régénérations osseuses Dans la situation clinique présente, l’analyse
guidées ou à des greffes d’apposition suivant des coupes CBCT montre une hauteur osseuse
la présence ou non de défauts osseux horizon- sous-sinusienne de 2 mm au niveau des sites
taux. Ceci est à rapprocher de la description de implantaires de 26 et 27. Les ostiums sont
la technique d’élévation du bas fond sinusien perméables.
par voie crestale proposée par Summers en Le volume osseux correspond à une option 4
1994 [14, 15]. Pour ce dernier, quand la hauteur selon Misch et à une classe C suivant la classi-
osseuse initiale sous-sinusienne est supérieure fication de Wang et Katranji. Il est donc indiqué
ou égale à 5 mm, le protocole décrit permet de réaliser une reconstruction osseuse préala-
de condenser l’os, de l’impacter, de soulever blement à la pose des implants en réalisant la
la membrane sinusienne et d’insérer immé- technique de comblement sinusien par abord
diatement des implants. Cette technique rend latéral.
le contrôle et la gestion d’une perforation très Suivant les recommandations de bonnes pra-
difficiles. Dans les conclusions de leur revue de tiques de la SFCO [23], le patient, bien que trai-
la littérature, Starch-Jensen et al. situent à plus té par antiagrégant plaquettaire, ne présente
de 5 mm la limite de l’indication de l’élévation pas de contre-indications absolues aux chirur-
par voie trans-crestale [16]. gies implantaires et pré-implantaires (risque A
Les sites anatomiques de classe C sont trai- d’endocardite infectieuse, irradiation, radio-
tés par des élévations sinusiennes par voie thérapie oro-faciale en fonction des champs
latérale, associés ou non à une régénération d’irradiation et de la dose reçue, traitements
articaïne adrénaline 1/100 000) a été effectuée. et enfin larges légèrement courbées pour
Un lambeau de pleine épaisseur est réalisé éloigner complètement la membrane en
grâce à une incision crestale et intra-sulculaire douceur. Elles doivent rester en permanence
suivie de deux incisions de décharge mésiale avec le contact osseux, la partie convexe de
et distale à l’aide d’une lame 15. L’incision de la curette étant dirigée vers la muqueuse
décharge mésiale est effectuée à distance du sinusienne (figure 5).
foramen infra-orbitaire et offre un accès au site Une fois la membrane décollée, son intégrité
nécessitant une régénération osseuse guidée. est contrôlée visuellement.
Ensuite, un décollement muco-périosté à Le comblement est effectué en associant l’os
l’aide d’un décolleur de Molt permet d’offrir un autogène du volet osseux broyé à des parti-
accès à la paroi latérale du sinus. Ce lambeau cules d’hydroxyapatite d’origine bovine (Bio-Oss
d’accès de forme trapézoïdale permet une 1 g, Geistlich) préalablement réhydratées avec
bonne visibilité du site et une laxité suffisante du sang local. À noter que, en cas de perfo-
pour le repositionner en fin d’intervention. ration moyenne de la membrane sinusienne
Une fenêtre osseuse est réalisée à l’aide d’un (< 10 mm), une membrane de PRF peut être
piézotome (Satelec), la taille de cette fenêtre utilisée pour la combler [27].
étant dictée par le nombre de dents à rempla- La méta analyse de Starch-Jensen et al. [16],
cer (figure 4). L’ostéotomie s’effectue délica- publiée en 2018, rapporte des taux de survie
tement jusqu’à l’apparition par transparence implantaire équivalents après des comblements
du sinus, grâce à un insert à bout émoussé et sinusiens par de l’hydroxyapatite bovine ou de
surface diamantée (Insert SL1, Actéon). l’os autogène. Par ailleurs, Caneva et al. [28]
L’utilisation de la piézochirurgie présente plu- ont montré le potentiel ostéo-conducteur des
sieurs avantages par rapport à l’instrumen- particules d’hydroxyapatite et leur capacité à
tation rotative conventionnelle. Jordi et al. ont maintenir l’espace sous-sinusien.
montré que le risque de perforation de la La cavité est comblée sans surpression dans les
membrane de Schneider était significativement différentes directions (figure 6). Une membrane
réduit par cette approche [25]. Par ailleurs, la de collagène résorbable (Bio-Gide, Geistlich)
précision de coupe permet la réalisation de est ensuite positionnée sur le site de la fenêtre
tranchées fines, offrant ainsi une économie tis- pour éviter la migration du biomatériau et per-
sulaire et une atténuation de la phase inflam- mettre la néoformation osseuse [29] (figure 7).
PLANIFICATION IMPLANTAIRE
ET MISE EN PLACE DES IMPLANTS
Un examen tomographique par cone beam
réalisé à 6 mois post-opératoires montre
un comblement dense et bien délimité ain-
9a si qu’une cicatrisation complète du site. Pour
optimiser la chirurgie implantaire, une planifi-
cation et un guide chirurgical sont réalisés. Les
fichiers issus de la numérisation du modèle
© IS MEDIA 2021
10
PROCÉDURE CHIRURGICALE
D’AMÉNAGEMENT MUQUEUX
Dans le but de favoriser les conditions de la
pérennité implantaire à long terme [33], il s’avère
également primordial d’évaluer la nécessité
d’un aménagement muqueux péri-implantaire.
En effet les maladies péri-implantaires sont de
plus en plus fréquentes. Longtemps objet de
controverses et de discussions dans la littérature,
de nombreuses études montrent aujourd’hui 11a
que la présence de tissu kératinisé contribue
à la protection de l’os sous-jacent et donc à la
pérennité implantaire [33, 34]. La conférence de
consensus de Chicago en 2017 [35] a établi une
nouvelle classification des maladies parodon-
© IS MEDIA 2021
15 16 17
1. Testori T, Weinstein T, Taschieri S, Wallace SS. tion of vertically deficient edentulous ridges: A on the stability of peri-implant tissues and
Risk factors in lateral window sinus elevation multicenter prospective study on humans. Int J brushing discomfort. A 4-year follow-up study.
surgery. Periodontol 2000 2019;81:91-123. Oral Maxillofac Implants 2014;19:399-407. Clin Oral Implants Res 2018;29:1177‑1185.
2. Timmenga NM, Raghoebar GM, van 20. Chiapasco M, Zaniboni M, Rimondini L. 34. Thoma DS, Naenni N, Figuero E, et al. Effects
Weissenbruch R, Vissink A. Maxillary sinus floor Autogenous onlay bone grafts vs. alveolar of soft tissue augmentation procedures on peri-
elevation surgery. A clinical, radiographic and distraction osteogenesis for the correction of implant health or disease: A systematic review
endoscopic evaluation. Clin Oral Implants Res vertically deficient edentulous ridges: A 2-4- and meta-analysis. Clin Oral Implants Res 2018;
2003;14:322-328. year prospective study on humans. Clin Oral 29:32‑49.
3. Torretta S, Mantovani M, Testori T, Cappadona M, Implants Res 2007;18:432-440. 35. Berglundh TG, Armitage MG, Araujo G, et al.
Pignataro L. Importance of ENT assessment in 21. Khouly I, Veitz-Keenan A. Insufficient evi- Peri-implant diseases and conditions. Consensus
stratifying candidates for sinus floor elevation: dence for sinus lifts over short implants for report of workgroup 4 of the 2017 world
A prospective clinical study. Clin Oral Implants dental implant rehabilitation. Evid Based Dent workshop on the classification of periodontal
Res 2013;24(suppl.A100):57-62. 2015;16:21-22. and peri-implant diseases and conditions. J Pe-
4. de Gabory L, Catherine JH, Molinier-Blossier S, 22. Esposito M, Barausse C, Pistilli R, Sammartino G, riodontol 2018;89:313‑318.
et al. Recommandations de bonnes pratiques Grandi G, Felice P. Short implants versus bone 36. Heitz-Mayfield LJA, Salvi GE. Peri-implant
de la SFORL lors des chirurgies implantaires en augmentation for placing longer implants in mucositis. J Clin Periodontal 2018;45:237‑245.
rapport avec le sinus maxillaire. Annales Fran- atrophic maxillae: One-year post-loading 37. Schwarz F, Derks J, Monje A, Wang HL. Peri-
çaises d’Oto-rhino-laryngologie et de Patholo- results of a pilot randomised controlled trial. Eur implantitis. J Clin Periodontal 2018;45:246‑266.
gie Cervico-faciale 2020;137:51-57. J Oral Implantol 2015;8:257-268. 38. Berglund T, Lindhe J, Jonsson K, Ericsson I.
5. Dixon AE, Sugar EA, Zinreich SJ, et al. Criteria to 23. SFCO. Gestion péri-opératoire des patients The topography of the vascular systems in the
screen for chronic sinonasal disease. Chest 2009; traités par antithrombotiques en chirurgie orale. periodontal and peri-implant tissues in the dog.
136:1324-1332. Recommandations. Juillet 2015. J Clin Periodontol 1994;21:189-193.
6. Misch CE. Classification of partially edentu- 24. Biondi-Zoccai GG, Lotrionte M, Agostoni P, 39. Berglundh T, Lindhe J, Ericsson I, Marinello CP,
lous arches for implant dentistry. Int J Oral Im- et al. A systematic review and meta-analysis on Liljenberg B, Thomsen P. The soft tissue barrier
plantol 1987;4:7-13. the hazards of discontinuing or not adhering at implants and teeth. Clin Oral Implants Res
7. Antoun H (coord.). Le défi des greffes de sinus to aspirin among 50,279 patients at risk for 1991;2:81-90.
par voie latérale. Rev Odonto Stomatol 2016;45. coronary artery disease. Eur Heart J 2006;27:
40. Brito C, Tenenbaum HC, Wong BKC, Schmitt C,
8. Misch CE. Divisions of available bone in im- 2667-2674.
Nogueira-Filho G. Is keratinized mucosa indis-
plant dentistry. Int J Oral Implantol 1990;7:9-17. 25. Jordi C, Mukaddam K, Lambrecht JT, Kühl S.
pensable to maintain peri-implant health? A
© IS MEDIA 2021
AUTEURS RÉSUMÉ
L’intégration des données cliniques, cinématiques et radiologiques sous la forme d’un flux numérique
Frédéric CHAMIEH de travail permet, en utilisant les logiciels pertinents, de concevoir un projet prothétique,
DUCCIA, DUAPIC, EFP, de le valider avec le patient puis de planifier les étapes thérapeutiques.
Université de Paris. La conception virtuelle des guides de préparation osseuse, d’insertion implantaire et des prothèses
Exercice libéral exclusif,
Chartres.
transitoires associées puis leur réalisation par impression ou usinage permet de mettre en œuvre
le traitement pour atteindre l’objectif thérapeutique planifié de manière prédictible.
Ahmed RABIEY Cet article illustre l’intérêt esthétique et fonctionnel de l’utilisation d’un flux numérique de travail cohérent
DUCICP, dans une thérapeutique implanto-prothétique par extraction et mise en charge immédiate
Université de Paris. d’une prothèse complète transvissée au maxillaire.
Exercice libéral, Chartres.
© IS MEDIA 2021
Olivier FROMENTIN
PU-PH,
L
Responsable du DUCICP,
Labo URB2i,
Université de Paris, ’édentement total fait partie des 25 han- planification prothétique adaptée puis validée
Hôpital Rothschild (AP-HP). dicaps avec lesquels les individus vivent le cliniquement par le patient permet ainsi de
plus longtemps tout en altérant la qualité guider la chirurgie et d’optimiser les résultats
Lien d’intérêts
Les auteurs déclarent de vie d’un point de vue fonctionnel mais de la thérapeutique, notamment en prothèse
n’avoir aucun lien également psychologique [1]. complète [9]. Les outils numériques peuvent
d’intérêts.
Comme le souligne une abondante littérature faciliter la communication entre les différents
Référencement en rapport avec l’évaluation subjective du acteurs du traitement [10].
bibliographique résultat thérapeutique (ou Patient Reported Cet article décrit le flux de travail numérique
Chamieh F, Rabiey A,
Fromentin O. Flux Outcome Measures), les reconstructions pro- d’une reconstruction maxillaire atrophiée au
numérique complet au thétiques complètes implanto-portées amé- travers d’un cas clinique fortement résorbé
service de la mise en
charge immédiate. Un liorent considérablement la qualité de vie ainsi correspondant à un stade V de la classifica-
atout dans le cadre des que la satisfaction des patients traités [2-4]. tion de Cawood et Howell [11].
réhabilitations globales
implanto-portées. Néanmoins, les protocoles conventionnels
CLINIC 2021; de traitement imposent des périodes post- OBJECTIF THÉRAPEUTIQUE
42(408-409):1059-1065.
opératoires inconfortables de longue durée. Mme B. se présente à la consultation avec une
Le parcours de soins des édentés a été gran- demande esthétique et fonctionnelle suite à
dement amélioré par les techniques de mise des pertes dentaires multiples non compen-
en charge immédiate [5, 6]. Le taux de survie sées. La patiente de 71 ans se révèle être en
implantaire est par ailleurs équivalent à ce- bonne santé générale (ASA1), non fumeuse,
lui des implants utilisés selon des protocoles sans traitement chronique ni antécédents
plus conventionnels [7] avec, de plus, des ni- médico-chirurgicaux.
veaux des résorption péri-implantaire moins L’examen exo-buccal montre une perte de
importants [8]. La réussite des thérapeutiques dimension verticale d’occlusion (DVO) associée
ayant recours à la mise en charge immédiate à un profil convexe et une biprochélie avec
repose en grande partie sur une communica- éversion de la lèvre inférieure (figure 1).
tion précise entre le patient, le praticien pro- À l’examen endobuccal, le sondage parodon-
thésiste, le prothésiste et le chirurgien. Une tal révèle une parodontite généralisée (stade 4
Figure 2
Orthopantomogramme
et analyse
céphalométrique de la
situation clinique initiale.
SÉQUENCE CLINIQUE
Après thérapeutique parodontale initiale et
validation de la maîtrise du contrôle de plaque,
toutes les données cliniques nécessaires à la
planification du cas ont été recueillies directe-
ment de manière numérique.
Pour cela, des empreintes optiques des ar-
cades dentaires, un scanner facial à l’aide de
Bellus3D Pro®, un enregistrement numérique
de la cinématique mandibulaire par le dis-
positif Modjaw®, une tomographie à faisceau
3d
conique (CBCT) (figures 3a à 3d) et, enfin, un
bilan photographique complet ont été effec-
tués. Après enregistrement des différents fi-
chiers, ce protocole permet une virtualisation
des caractéristiques essentielles, statiques et
dynamiques, de la situation clinique et facilite
la manipulation simultanée des données dans
un flux numérique de travail cohérent.
Afin de proposer un projet prothétique esthé-
tique pour la patiente, une simulation du sourire
est réalisée à l’aide du logiciel Smilecloud® en se
fondant sur le bilan photographique. Ce logiciel
permet d’établir une préfiguration en 2D d’un Figure 4
Simulation 2D du
sourire construit autour de règles de normalité
projet esthétique
esthétique sans tenir compte des contraintes 4 à l’aide du logiciel
chirurgicales ou anatomiques (figure 4). Smilecloud®.
Figure 5
prothétique correspondra, au maxillaire, à la
Augmentation numérique
de la dimension verticale planification virtuelle du sourire et sera fonc-
d’occlusion de 5 mm sur 5 tionnalisé à l’aide des enregistrements Mo-
le trajet de la relation djaw®. Néanmoins, la cinématique mandibu-
centrée enregistré à l’aide
laire de la patiente n’est pas réutilisable en
du dispositif Modjaw®.
l’état car elle n’est que la représentation d’une
Figure 6
Superposition des fichiers cinématique limitée à quelques mouvements
obtenus et wax up virtuel d’une amplitude contrôlée. Il s’avère donc né-
dans la nouvelle DVO. cessaire d’effectuer une mise en articulateur
Figure 7 virtuel personnalisé en reprenant les données
Montage en articulateur anatomiques axiographiques enregistrées à
virtuel respectant les
données axiographiques l’aide du dispositif Modjaw® (angle de Bennett,
issues de l’enregistrement pente condylienne et distance du modèle par
dynamique effectué rapport à l’axe charnière) afin d’obtenir une
à l’aide du dispositif simulation de la future cinématique mandi-
6
Modjaw®.
bulaire la plus précise possible permettant de
réaliser un projet prothétique dont le schéma
occlusal retenu doit permettre une occlusion
dite bilatéralement équilibrée (figure 7).
La confrontation du projet prothétique plani-
fié sur plan esthétique ainsi que fonctionnel
et des volumes osseux révèle qu’une résec-
tion osseuse sera nécessaire au maxillaire et
à la mandibule dans le but de masquer les
lignes de transition prothétiques par rapport à
la ligne du sourire (figure 8). À ce stade, il est
décidé de réaliser en premier lieu l’extraction
des dents maxillaires résiduelles puis la pose
7
de 4 implants maxillaire combinés à une mise
en charge immédiate et à une temporisation
Figure 11
Situation clinique
11a 11b 11c après mise en
charge prothétique.
données cliniques permet l’insertion de pro- tement, les différentes étapes thérapeutiques
thèses supra-implantaires fixées immédiates ainsi que dans la prophylaxie accompagnant
esthétiques et fonctionnelles. Elle pallie ainsi la mise en place prothétique.
1. Global Burden of Disease Study 2013 Colla- dental implants with fixed prostheses: A syste- plants supporting a maxillary overdenture: A sys-
borators. Global, regional, and national inci- matic review and meta-analysis of randomized tematic review. Int J Prosthodont 2019;32:509‑518.
dence, prevalence, and years lived with disa- controlled clinical trials. J Prosthet Dent 2019;122: 15. Kern JS, Kern T, Wolfart S, Heussen N. A syste-
bility for 301 acute and chronic diseases and 516‑536. matic review and meta-analysis of removable
injuries in 188 countries, 1990-2013: A systematic 8. Fischer K, Stenberg T, Hedin M, Sennerby L. and fixed implant-supported prostheses in
analysis for the Global Burden of Disease Study Five-year results from a randomized, controlled edentulous jaws: Post-loading implant loss. Clin
2013. Lancet 2015;386:743‑800. trial on early and delayed loading of implants Oral Implants Res 2016;27:174‑195.
2. Mertens C, Steveling HG. Implant-supported supporting full-arch prosthesis in the edentulous 16. Maló P, Rangert B, Nobre M. « All-on-Four »
fixed prostheses in the edentulous maxilla: 8-year maxilla. Clin Oral Implants Res 2008;19:433‑441. immediate-function concept with Brånemark
prospective results. Clin Oral Implants Res 2011; 9. Rattanapanich P, Aunmeungtong W, Chai- System implants for completely edentulous
22:464‑472. jareenont P, Khongkhunthian P. Comparative mandibles: A retrospective clinical study. Clin
3. Yao CJ, Cao C, Bornstein MM, Mattheos N. study between an immediate loading protocol Implant Dent Relat Res 2003;5(suppl.1):2‑9.
Patient-reported outcome measures of eden- using the digital workflow and a conventional 17. Maló P, de Araújo Nobre M, Lopes A,
tulous patients restored with implant-supported protocol for dental implant treatment: A rando- Francischone C, Rigolizzo M. « All-on-4 » imme-
removable and fixed prostheses: A systematic mized clinical trial. J Clin Med 2019;8:622. diate-function concept for completely edentulous
review. Clin Oral Implants Res 2018;29(suppl.16): maxillae: A clinical report on the medium (3 years)
10. Weston JF, Haupt E. Creating aesthetic success
241‑254. and long-term (5 years) outcomes. Clin Implant
through proper clinician and laboratory techni-
4. Feine J, Abou-Ayash S, Al Mardini M, et al. Dent Relat Res 2012;14(suppl.1):e139-e150.
cal communication. Dent Clin North Am 2011;55:
Group 3 ITI Consensus Report: Patient-reported 18. Maló P, de Araújo Nobre M, Lopes A, Ferro A,
371‑382.
outcome measures associated with implant den- Botto J. The All-on-4 treatment concept for the re-
tistry. Clin Oral Implants Res 2018;29(suppl.16): 11. Cawood JI, Howell RA. A classification of the
habilitation of the completely edentulous man-
270‑275. edentulous jaws. Int J Oral Maxillofac Surg 1988;
dible: A longitudinal study with 10 to 18 years of
5. Erkapers M, Segerström S, Ekstrand K, Baer RA, 17:232‑236. follow-up. Clin Implant Dent Relat Res 2019;21:
Toljanic JA, Thor A. The influence of immediately 12. Papapanou PN, Sanz M, Buduneli N, et al. 565‑577.
loaded implant treatment in the atrophic eden- Periodontitis: Consensus report of workgroup 2 19. Molly L, Nackaerts O, Vandewiele K, Manders E,
tulous maxilla on oral health related quality of of the 2017 World Workshop on the Classifica- van Steenberghe D, Jacobs R. Speech adapta-
life of edentulous patients: 3-year results of a tion of Periodontal and Peri-Implant Diseases tion after treatment of full edentulism through
prospective study. Head Face Med 2017;13:21. and Conditions. J Clin Periodontol 2018;45(sup- immediate-loaded implant protocols. Clin Oral
6. Bahammam MA, Fareed WM. Effect of im- pl.20):S162‑S170. Implants Res 2008;19:86‑90.
mediate versus delayed loadings of dental im- 13. Nunn ME, Fan J, Su X, Levine RA, Lee HJ, 20. Van Lierde KM, Browaeys H, Corthals P,
plants on the oral health-related quality of life McGuire MK. Development of prognostic indi- et al. Impact of fixed implant prosthetics using
in Saudi population. Experimental clinical trial. cators using classification and regression trees the « all-on-four » treatment concept on speech
Saudi Med J 2019;40:79‑86. for survival. Periodontol 2000 2012;58:134‑142. intelligibility, articulation and oromyofunctional
7. Chen J, Cai M, Yang J, Aldhohrah T, Wang Y. 14. Di Francesco F, De Marco G, Sommella A, behaviour. Int J Oral Maxillofac Surg 2012;41:
Immediate versus early or conventional loading Lanza A. Splinting versus not splinting four im- 1550‑1557.
CLINIC 2021;42(408-409):1059-1065 Rejoignez notre groupe Facebook: Livres et Revues Dentaires 1065
BIOMATÉRIAUX
BIOCOMPATIBILITÉ ET MATÉRIAUX
D’ASSEMBLAGE EN PROTHÈSE
SUPRA-IMPLANTAIRE
© IS MEDIA 2021
L
Chimie Paris Tech-PSL. la littérature suggère le terme plus modéré
Olivier FROMENTIN e terme de péri-implantite est apparu d’indicateur de risque. À ce titre, les matériaux
PU-PH,
Responsable du DUCICP, en 1987 dans une publication de d’assemblage utilisés en prothèse supra-im-
Labo URB2i, Mombelli et al. [1]. Depuis, de nom- plantaire contribueraient au déclenchement
Université de Paris,
Hôpital Rothschild (AP-HP). breux travaux se sont attachés à définir de ces phénomènes inflammatoires [9, 10]. Les
et caractériser cette pathologie inflammatoire excès d’agent d’assemblage laissés au sein
Lien d’intérêts qui représente la complication la plus fré- des tissus péri-prothétiques seraient le facteur
Les auteurs déclarent
n’avoir aucun lien d’intérêts. quente concernant l’environnement tissulaire essentiel des péri-implantites (figure 1), leurs
péri-implantaire [2, 3]. retraits entraînant une disparition des signes
Référencement
bibliographique
La récente classification des maladies paro- cliniques de l’inflammation [11].
Boissière G, N’Guyen JF, dontales définit la santé péri-implantaire par Pour Korsch et al. [12], l’utilisation de ciments
Fromentin O.
Biocompatibilité et
l’absence de signes d’inflammation, de sai- résineux ou de matériaux d’assemblage riches
matériaux d’assemblage en gnement, de suppuration, d’évolution de la en polymères méthacryliques serait à l’origine
prothèse supra-implantaire.
CLINIC 2021;
profondeur de sondage et de perte osseuse d’inflammations sévères et de destruction du
42(408-409):1066-1076. après le remodelage physiologique initial [4]. tissu osseux péri-implantaire.
Figure 1
Résorption osseuse pathogène (en blanc)
et excès de matériau d’assemblage
visible radiologiquement (en rouge).
Figure 2
Échec implantaire. Présence d’excès de
Ce constat est partagé par Marvin et al. [13] matériau d’assemblage sur une prothèse
et Nehmatoli et al. [14] qui soulignent que la supra-implantaire scellée plurale. Noter
l’architecture prothétique (embrasures et
nature chimique de l’agent d’assemblage
intrados) et la proximité implantaire peu
serait un facteur important dans la problé- favorables à l’élimination des excès d’agent
1
matique du maintien d’excès de matériau de d’assemblage ainsi qu’à une hygiène efficace.
scellement ou de collage dans les tissus gin-
givaux péri-implantaires après assemblage
de la restauration prothétique (figure 2).
D’après Gallegos et al. [15] ou Diemer et al. [16],
la faible biocompatibilité des matériaux utili-
© IS MEDIA 2021
d’intervalle. Le site étudié est observé à 24, silicate sont retrouvés dans leur composition
48 et 72 heures et la réaction cutanée éva- chimique, associés respectivement à l’eugénol,
luée selon une classification en 5 grades de l’acide ortho-éthoxybenzoïque, l’acide phos-
sévérité. L’animal n’est pas sacrifié et aucune phorique, l’acide polyacrylique et carboxylique
évaluation histologique n’est réalisée. sous différentes formes.
Enfin, il est réalisé un essai d’implantation • Dans les ciments organo-minéraux comme
intra-osseuse du matériau dans la mandi- les CVI-MAR, la poudre fluoro-alumino-silicique
bule ou le fémur de lapin. Les animaux sont est complémentée avec des monomères mé-
sacrifiés entre 1 mois et 3 mois afin d’exami- thacryliques HEMA, UDMA et Bis-GMA.
ner et de catégoriser, selon les critères de la Les colles ou résines composites de collage
norme ISO 10-993, les modifications histolo- sont constituées d’une matrice d’esters mé-
giques éventuelles au contact du biomaté- thacryliques à laquelle sont incorporées ou
riau implanté. non des charges minérales. La réaction de
Ce n’est qu’après validation de ces différents prise des colles se fait par polymérisation dont
tests de biocompatibilité que les biomatériaux l’amorçage peut être chimique, photonique ou
testés sont mis sur le marché accompagnés photochimique.
d’une fiche de données de sécurité standar- Les résines composites de collage comportent
disée construite autour de règles européennes une matrice organique résineuse et un renfort
(CE 1907/2006, Authorisation and Restriction of constitué de charges en quantité limitée. La
Chemicals) (figure 3). Ce règlement entré en cohésion de ces deux éléments se fait par un
© IS MEDIA 2021
4 5 6
faciliter les liaisons chimiques sur des substrats Enfin, il faut souligner que le bisphénol A
humides. De faible poids moléculaire, il présente (BPA), très largement utilisé dans l’industrie
également une plus forte susceptibilité au relar- plastique [22] et particulièrement dans la
gage après polymérisation. synthèse du Bis-GMA et de ses dérivés, ne
Le degré de conversion est le pourcentage rentre pas de manière directe dans la com-
de doubles liaisons [C=C] qui se convertit en position des résines composites utilisées en
simple liaison [C-C] lors de la réaction de odontologie. Il n’est retrouvé que sous forme
polymérisation. Il n’est jamais de 100 % et ce de dérivés comme le Bis-GMA, le Bis-EDMA
degré de conversion est fonction du mode de et le Bis-DMA [23].
polymérisation [21, 22]. Un degré de conver- Cependant, le BPA peut également prove-
sion élevé se traduit par une présence plus nir de résidus de la fabrication du Bis-GMA.
limitée de monomères résiduels susceptibles Kingman et al. [24] signalent que la plupart
d’être relargués après polymérisation. du BPA résiduel après polymérisation n’est
Au niveau de la matrice organique, l’associa- pas dispersé dans le milieu mais qu’il se
tion de Bis-GMA, UDMA et TEGDMA dans une trouve bloqué entre les chaînes du polymère.
proportion respective de 30 %-35 %-35 % donne Seule une faible partie du BPA superficiel
un taux de conversion et des propriétés méca- est relarguée initialement. La concentration
niques optimales par rapport aux autres mé- la plus élevée se situe lors des 24 premières
langes de monomères. heures après la polymérisation.
tion prothétique, l’objectif de cette publication Les principales conclusions de cette revue
est non pas de discuter la supériorité relative ainsi que les travaux ultérieurs de Korsch
d’un mode d’assemblage, par vissage ou par et al. [54-56] permettent de préciser quelques
scellement, mais de souligner l’incidence de données essentielles issues de ces publications
la biocompatibilité des différents matériaux cliniques.
d’assemblage utilisés sur ces complications • La présence d’excès d’agent d’assemblage
biologiques. est détectée très fréquemment dans des si-
À la lecture des revues systématiques et des tuations où l’inflammation et la suppuration
méta-analyses récentes [45-47], il apparaît sont retrouvées autour des prothèses scellées.
que, malgré le risque entraîné par les poten- Néanmoins, il existe des situations cliniques où
tiels excès d’agent d’assemblage, les prothèses des excès de matériau n’entraînent pas d’in-
supra-implantaires scellées ne présentent flammation [56] et d’autres où, sans excès de
pas un niveau moyen de perte osseuse péri- matériau d’assemblage, une suppuration est
implantaire supérieur à celui des prothèses présente [50].
agrégées par transvissage. • Le déclenchement d’une phase inflamma-
Néanmoins, la liaison entre la présence d’ex- toire aiguë avec suppuration peut intervenir
cès d’agent d’assemblage et les pathologies dans un délai variable après scellement ia-
des tissus péri-implantaire est fréquemment trogène de la prothèse supra-implantaire.
rapportée dans les publications cliniques. Ce délai peut varier de quelques mois à plu-
Ainsi, la revue systématique de la littérature sieurs années, le risque de péri-implantite
publiée en 2017 par Quaranta et al. [48] augmentant avec la durée de persistance de
et qui a pour thème les complications bio- ces excès de matériau dans les tissus gingi-
logiques liées au maintien de résidus de vaux péri-implantaires [11, 12].
ciment retient 6 publications cliniques dont • En cas de persistance d’excès d’agent
4 rétrospectives, 1 prospective et 1 étude de d’assemblage dans l’espace transgingival,
cohorte [11, 12, 26, 49, 50, 51]. Les conclusions les antécédents de pathologies parodon-
des auteurs soulignent l’implication des ex- tales et une maturation tissulaire incomplète
cès de ciment dans l’inflammation gingivale semblent favoriser les conditions du dévelop-
péri-implantaire. Ils recommandent égale- pement d’une péri-implantite sur les implants
ment l’utilisation de ciments eugénol-oxyde concernés [26, 48, 52, 53].
10 11
1. Mombelli A, van Oosten MA, Schurch E Jr, 10. Burbano M, Wilson TG Jr, Valderrama P, et al. 2017;2017:5478371.
Land NP. The microbiota associated with suc- Characterization of cement particles found in 19. Williams DF. European Society for Bioma-
cessful or failing osseointegrated titanium im- peri-implantitis-affected human biopsy speci- terials. Definitions in biomaterials: Proceedings
plants. Oral Microbiol Immunol 1987;2:145-151. mens. Int J Oral Maxillofac Implants 2015;30:1168- of a consensus conference of the European
2. Derks J, Schaller D, Håkansson J, Wennström JL, 1173. Society for Biomaterials, Chester, England,
Tomasi C, Berglundh T. Effectiveness of implant 11. Wilson TG Jr. The positive relationship March 3-5, 1986. Progress in biomedical
therapy analyzed in a Swedish population: between excess cement and peri-implant di- engineering. Amsterdam : Elsevier, 1987.
Prevalence of peri-implantitis. J Dent Res 2016; sease: A prospective clinical endoscopic study. 20. ISO 10993-12. Biological evaluation of me-
95:43-49. J Periodontol 2009;80:1388-1392. dical devices. Part 12: Sample preparation and
3. Mameno T, Wada M, Onodera Y, Fujita D, 12. Korsch M, Robra BP, Walther W. Cement-as- reference materials. International Organization
Sato H, Ikebe K. Longitudinal study on risk indi- sociated signs of inflammation: Retrospective for Standardization, Geneva, 2021.
cators for peri-implantitis using survival-time analysis of the effect of excess cement on peri- 21. Santerre JP, Shajii L, Leung BW. Relation of
analysis. J Prosthodont Res 2019;63:216-220. implant tissue. Int J Prosthodont 2015;28:11-18. dental composite formulations to their degra-
4. Berglundh T, Armitage G, Araujo MG, et al. 13. Marvin JC, Gallegos SI, Parsaei S, Rodrigues DC. dation and the release of hydrolyzed polymeric-
Peri-implant diseases and conditions: Consensus In vitro evaluation of cell compatibility of dental resin-derived products. Crit Rev Oral Biol Med
report of workgroup 4 of the 2017 World cements used with titanium implant compo- 2001;12:136-151.
Workshop on the Classification of Periodontal nents. J Prosthodont 2019;28:e705-e712. 22. Fleisch AF, Sheffield PE, Chinn C, Edelstein BL.
and Peri-Implant Diseases and Conditions. J Clin 14. Nematollahi F, Beyabanaki E, Alikhasi M. Bisphenol A and related compounds in dental
Periodontol 2018;45(suppl.20):S286-S291. Cement selection for cement-retained im- materials. Pediatrics 2010;126:760-768.
5. Academy of Periodontology. Peri-implant plant-supported prostheses: A literature review. 23. Ferracane JL. Hygroscopic and hydrolytic
mucositis and peri-implantitis: A current unders- J Prosthodont 2016;25:599-606. effects in dental polymer networks. Dent Mater
tanding of their diagnoses and clinical implica- 15. Gallegos SI, Parsaei S, Siddiqui DA, Biguetti CC, 2006;22:211222.
tions. J Periodontol 2013;84:436-443. Palmer KL, Rodrigues DC. Can dental cement 24. Kingman A, Hyman J, Masten SA, et al.
6. Mombelli A, Müller N, Cionca N. The epidemio- composition affect dental implant success? ACS Bisphenol A and other compounds in human
logy of peri-implantitis. Clin Oral Impl Res 2012; Biomater Sci Eng 2019;5:5116-5127. saliva and urine associated with the placement
23:67-76. 16. Diemer F, Stark H, Helfgen EH, et al. In vitro of composite restorations. J Am Dent Assoc
7. Saaby M, Karring E, Schou S, Isidor F. Factors cytotoxicity of different dental resin-cements 2012;143:12921302.
influencing severity of peri-implantitis. Clin Oral on human cell lines. J Mater Sci Mater Med 25. Atkinson JC, Diamond F, Eichmiller F, Selwitz R,
Impl Res 2016;27:7-12. 2021;32:4. Jones G. Stability of bisphenol A triethyleneglycol
8. Gurgel BCV, Montenegro SCL, Dantas PMC, 17. Tarica DY, Alvarado VM, Truong ST. Survey dimethacrylate, and bisphenol A dimethacry-
Pascoal ALB, Lima KC, Calderon PDS. Frequency of United States dental schools on cementa- late in whole saliva. Dent Mater 2002;18:128135.
of peri-implant diseases and associated factors. tion protocols for implant crown restorations. 26. Linkevicius T, Puisys A, Vindasiute E,
Clin Oral Implants Res 2017;28:1211-1217. J Prosthet Dent 2010;103:68-79. Linkeviciene L, Apse P. Does residual cement
9. Wilson TG Jr, Valderrama P, Burbano M, et al. 18. Makke A, Homsi A, Guzaiz M, Almalki A. Sur- around implant-supported restorations cause
Foreign bodies associated with peri-implantitis vey of screw-retained versus cement-retained peri-implant disease? A retrospective case ana-
human biopsies. J Periodontol 2015;86:9-15. implant restorations in Saudi Arabia. Int J Dent lysis. Clin Oral Implants Res 2013;24:1179-1184.
27. Jin T, Sun D, Su JY, Zhang H, Sue HJ. Anti- logical effects of resin monomers on oral cell 48. Quaranta A, Lim ZW, Tang J, Perrotti V,
microbial efficacy of zinc oxide quantum dots populations: Descriptive analysis of literature. Leichter J. The impact of residual subgingival
against Listeria monocytogenes, Salmonella Eur J Paediatr Dent 2019;20:224-232. cement on biological complications around
enteritidis, and Escherichia coli O157:H7. J Food 39. Rodriguez LC, Saba JN, Chung KH, Wadhwani C, dental implants: A systematic review. Implant
Sci 2009;74:46-52. Rodrigues DC. In vitro effects of dental cements Dent 2017;26:465-474.
28. Freires IA, Bueno-Silva B, Galvao LC, et al. on hard and soft tissues associated with dental 49. Korsch M, Obst U, Walther W. Cement
The effect of essential oils and bioactive fractions implants. J Prosthet Dent 2017;118:31-35. associated peri-implantitis: A retrospective
on Streptococcus mutans and Candida albicans 40. Diemer F, Stark H, Helfgen EH, et al. In vitro clinical observational study of fixed im-
biofilms: A confocal analysis. Evid Based Com- cytotoxicity of different dental resin-cements plant-supported restorations using a metha-
plement Alternat Med 2015;2015(871316):1-9. on human cell lines. J Mater Sci Mater Med crylate cement. Clin Oral Implants Res 2014;
29. Costa CA, Hebling J, García-Godoy F, 2021;32:4. 25:797-802.
Hanks CT. In vitro cytotoxicity of five glass- 41. Winkler C, Schäfer L, Felthaus O, et al. The 50. Korsch M, Walther W. Periimplantitis as-
ionomer cements. Biomater 2003;21:3853-3858. bacterial adhesion on and the cytotoxicity sociated with types of cement: A retrospective
30. Rodriguez IA, Ferrara CA, Campos-Sanchez F, of various dental cements used for implant- analysis of different types of cement and their
Alaminos M, Echevarría JU, Campos A. An supported fixed restorations. Acta Odontol clinical correlation to the peri-implant tissue.
in vitro biocompatibility study of conventional Scand 2014;72:241-250. Clin Implant Dent Relat Res 2015;17:e434-e443.
and resin-modified glass ionomer cements. 42. Korsch M, Walther W, Marten SM, Obst U. 51. Korsch M, Robra BP, Walther W. Predictors
J Adhes Dent 2013;15:541-546. Microbial analysis of biofilms on cement sur- of excess cement and tissue response to fixed
31. Palmer G, Anstice HM, Pearson GJ. The effect faces: An investigation in cement-associated implant-supported dentures after cementation.
of curing regime on the release of hydroxyethyl peri-implantitis. J Appl Biomater Funct Mater Clin Implant Dent Relat Res 2015;17:e45-e53.
methacrylate (HEMA) from resin-modified glass 2014;12:70-80.
ionomer cements. J Dent 1999;27:303-311. 52. Pesce P, Canullo L, Grusovin MG, de Bruyn H,
43. Raval NC, Wadhwani CP, Jain S, Darveau RP. Cosyn J, Pera P. Systematic review of some
32. Nicholson JW, Czarnecka B. The biocompa- The interaction of implant luting cements and
prosthetic risk factors for periimplantitis.
tibility of resin-modified glass-ionomer cements oral bacteria linked to peri-implant disease:
for dentistry. Dent Mater 2008;24:1702-1708. J Prosthet Dent 2015;114:346-350.
An in vitro analysis of planktonic and biofilm
33. Michelsen VB, Moe G, Strøm, Jensen E, Lygre H. growth-a preliminary study. Clin Implant Dent 53. Staubli N, Walter C, Schmidt JC, Weiger R,
Quantitative analysis of TEGDMA and HEMA Relat Res 2015;17:1029-1035. Zitzmann NU. Excess cement and the risk of
eluted into saliva from two dental composites peri-implant disease: A systematic review. Clin
44. Gallegos SI, Parsaei S, Siddiqui DA, Biguetti CC,
by use of GC/MS and tailor-made internal Palmer KL, Rodrigues DC. Can dental cement Oral Implants Res 2017;28:1278-1290.
© IS MEDIA 2021
standards. Dent Mater 2008;24:724-731. composition affect dental implant success? ACS 54. Korsch M, Marten SM, Dötsch A, Jáuregui R,
34. Durner J, Spahl W, Zaspel J, Schweikl H, Biomater Sci Eng 2019;5:5116-5127. Pieper DH, Obst U. Effect of dental cements
Hickel R, Reichl FX. Eluted substances from 45. De Brandão ML, Vettore MV, Vidigal Júnior GM. on peri-implant microbial community: Com-
unpolymerized and polymerized dental resto- Peri-implant bone loss in cement- and screw- parison of the microbial communities inha-
rative materials and their Nernst partition coef- retained prostheses: Systematic review and biting the peri-implant tissue when using
ficient. Dent Mater 2010;26:91-99. meta-analysis. J Clin Periodontol 2013;40:287- different luting cements. Clin Oral Implants
35. Krifka S, Spagnuolo G, Schmalz G, 295. Res 2016;27:e161-e166.
Schweikl H. A review of adaptive mechanisms 46. Wittneben JG, Millen C, Brägger U. Clinical 55. Korsch M, Walther W, Bartols A. Cement-
in cell responses towards oxidative stress performance of screw- versus cement-retained associated peri-implant mucositis. A 1-year
caused by dental resin monomers. Biomaterials fixed implant-supported reconstructions: A sys- follow-up after excess cement removal on the
2013;34:4555-4563. tematic review. Int J Oral Maxillofac Implants peri-implant tissue of dental implants. Clin Im-
36. Gallorini M, Cataldi A, di Giacomo V. HEMA- 2014;29(suppl.):84-98. plant Dent Relat Res 2017;19:523-529.
induced cytotoxicity: Oxidative stress, genotoxicity 47. Lemos CA, de Souza Batista VE, Almeida DA, 56. Korsch M, Marten SM, Walther W, Vital M,
and apoptosis. Int Endod J 2014;47:813-818. Santiago Júnior JF, Verri FR, Pellizzer EP. Evalua- Pieper DH, Dötsch A. Impact of dental cement
37. Kraus D, Wolfgarten M, Enkling N, et al. tion of cement-retained versus screw-retained on the peri-implant biofilm-microbial com-
In vitro cytocompatibility of dental resin monomers implant-supported restorations for marginal parison of two different cements in an in vivo
on osteoblast-like cells. J Dent 2017;65:76-82. bone loss: A systematic review and meta-ana- observational study. Clin Implant Dent Relat
38. Pagano S, Coniglio M, Valenti C, et al. Bio- lysis. J Prosthet Dent 2016;115:419-427. Res 2018;20:806-813.
Exercice libéral
50 mesures régulièrement espacées sur la
circonférence du joint de chaque pilier ont été avec le potentiel iatrogène de ces colles au sein
à Neuilly-sur-Marne.
effectuées. L’épaisseur moyenne du joint observé des tissus péri-implantaires, les monomères
Marie-Joséphine de ces échantillons a été de 67,7 ± 55,2 µm.
CRENN de ces agents d’assemblage organique ayant
Ce résultat apparaît dans la moyenne des
AHU, Laboratoire URB2I, valeurs de joint d’assemblage cliniquement montré des effets cytotoxiques au sein des tissus
Université de Paris, Hôpital
Rothschild (AP-HP).
acceptables mais révèle une grande parodontaux [8-10]. Les tissus péri-implantaires
dispersion des mesures recueillies au
Olivier FROMENTIN
présentant un potentiel régénératif réduit [11],
niveau intra et inter-échantillons.
PU-PH, l’impact cytotoxique de ces colles pourrait être
Responsable du DUCICP,
Labo URB2i,
majoré.
A
Université de Paris, Dans ce contexte, la précision d’adaptation
Hôpital Rothschild (AP-HP).
fin de répondre aux exigences es- des pièces assemblées et un joint d’assem-
Lien d’intérêts thétiques des patients et pallier le blage d’épaisseur réduite s’avèrent essentiels
Les auteurs déclarent risque potentiel représenté par la pour limiter les potentiels effets toxiques de
n’avoir aucun lien
d’intérêts.
fragilité des piliers implantaires mo- ces matériaux.
nolithiques en zircone [1, 2], des piliers hybrides L’objectif de cette étude est d’évaluer quan-
Référencement ont été proposés comme alternative. Ces in- titativement l’épaisseur du joint d’assem-
bibliographique frastructures sont composées d’une embase blage de piliers hybrides constitués d’em-
Nguyen T, Barreau A,
Crenn MJ, Fromentin O. en titane comportant une connexion implan- base en titane supportant des contreparties
Étude quantitative du taire, sur laquelle une contrepartie en céra- en zircone usinées puis collées au labora-
joint d’assemblage des
infrastructures supra- mique fabriquée par CFAO est assemblée par toire de prothèse.
implantaires collées sur collage [3] (figure 1). Plusieurs matériaux cos-
embase titane.
CLINIC 2021; métiques sont utilisables en association avec MATÉRIELS ET MÉTHODE
42(408-409):1078-1083. ces embases en titane mais la zircone semble Dix piliers hybrides ont été étudiés. Ces 10 échan-
représenter le matériau de choix [4]. Diffé- tillons ont été fabriqués avec :
rentes colles permettent l’assemblage entre – 10 embases en titane identiques (Zimmer
le titane et la zircone. Ce sont généralement Biomet GenTek®) ;
des résines à base de monomères phosphates – 10 contreparties en zircone conçues par CAO
10-méthacryloyloxydécyle (10-MDP) contenus puis usinées par FAO par un seul laboratoire de
dans une matrice de type Bis-GMA que l’on prothèses utilisant quotidiennement les proto-
retrouve parmi les colles Panavia F 2.0 ® et coles de CFAO.
RelyX Unicem® [5, 6]. Les deux parties ont ensuite été assem-
Figure 3 RÉSULTATS
La mesure est effectuée perpendiculairement au grand axe de l’assemblage Les résultats sont présentés de manière des-
et évalue le hiatus marginal ou vertical.
criptive dans les tableaux 1 et 2.
La liaison entre les deux séries de mesures
effectuées par le même examinateur est très
de 5 mégapixels permettant l’acquisition de forte, attestée par un coefficient de corrélation
clichés via le logiciel IMG500 (Leica®). Après de 0,947.
mise au point manuelle et contrôle de la per- La moyenne globale de l’ensemble des
pendicularité de l’observation par rapport à la 500 mesures effectuées sur les 10 échantil-
région du joint d’assemblage, un cliché photo- lons mesurés est de 67,7 µm avec un écart-
graphique numérisé a été effectué à chaque type de 55,2 µm (tableau 1). Si cette moyenne
© IS MEDIA 2021
incrément de rotation de l’échantillon jusqu’à est établie en utilisant seulement les valeurs
recueillir une totalité de 50 images du joint moyennes de chaque échantillon, l’écart type
d’assemblage pour chacun des 10 échantil- est alors réduit à 37,8 µm.
lons évalués. La médiane des résultats concernant l’en-
Chaque cliché obtenu a été analysé à l’aide semble des mesures est de 56,4 µm. Ces valeurs
d’un logiciel d’imagerie (Gimp v2.10) permet- correspondant à la mesure du joint d’assem-
tant une mesure calibrée. La calibration initiale blage s’étendent de 0,7 µm (valeur minimale) à
a été effectuée pour déterminer la relation de 287,8 µm (valeur maximale).
linéarité entre pixel et distance mesurée qui a L’analyse comparative entre les 10 échantillons
été établie à 149 pixels pour 100 µm. à l’aide du test ANOVA suivi par les tests post-
La distance mesurée au niveau du joint d’as- hoc montre des différences significatives entre
semblage correspond au hiatus vertical ou les échantillons (ANOVA p < 0,001) qui se répar-
marginal [13], délimité par une mesure entre tissent en 5 sous-ensembles distincts, chacun
les points les plus superficiels de l’angle ex- rassemblant un ou plusieurs échantillons pré-
terne de la marge entre l’embase titane et sentant des moyennes de mesures non statis-
la contrepartie en zircone (figure 3). tiquement différentes (tableau 2).
Du fait de la faible profondeur de champ,
l’évaluation porte ici non pas sur la divergence DISCUSSION
marginale horizontale (sur ou sous-contours
de la partie en zircone) mais uniquement sur Valeur moyenne de l’épaisseur du joint
la mesure absolue du joint, mesurée perpen- acceptable mais variabilité importante
diculairement. La moyenne de la mesure du joint d’assem-
Chaque mesure de cette distance est effectuée blage sur l’ensemble des échantillons est d’en-
2 fois afin de tester la variabilité intra-opéra- viron 68 μm, ce qui peut être considéré comme
teur. La valeur retenue pour l’évaluation de cliniquement acceptable en fonction des don-
l’épaisseur du joint en un point correspond à nées de la littérature concernant la précision
la moyenne des deux mesures effectuées sur d’adaptation des prothèses mises en forme
ce point. par CFAO. Ces valeurs restent inférieures à
L’ensemble des valeurs recueillies ont été celles obtenues à l’aide des techniques de
analysées à l’aide du logiciel SPSS v25.0 ® laboratoire conventionnelles [14, 15].
Tableau 1 Résultats concernant l’évaluation de l’épaisseur du joint (en µm) des 10 échantillons mesurés.
Numéro des
N Moyenne Écart-type Minimum Maximum Médiane
échantillons
1 50 63,52 34,63 13,00 124,60 54,80
2 50 32,46 21,43 5,70 70,50 28,53
3 50 72,01 51,90 5,70 151,70 67,45
4 50 27,94 22,33 3,70 77,90 18,80
5 50 49,92 27,74 9,70 98,65 44,30
6 50 98,55 11,76 76,20 117,75 99,68
7 50 76,55 42,93 13,75 143,95 75,18
8 50 151,23 88,84 29,50 287,80 156,05
9 50 27,62 23,49 0,70 92,60 23,30
10 50 76,82 43,21 3,05 151,35 74,83
Total 500 67,66 55,22 0,70 287,80 56,40
N 1 2 3 4 5
échantillons
9 50 27,6230
4 50 27,9400
2 50 32,4610
5 50 49,9210
1 50 63,5213 63,5213
3 50 72,0070
7 50 76,5540
10 50 76,8151
6 50 98,5450
8 50 151,2330
Sig. 0,835 0,109 0,397 1,000 1,000
Les moyennes des groupes des sous-ensembles homogènes sont affichées.
Néanmoins, il apparaît clairement que cette où le joint est minimal et d’autres zones où il
dimension du joint n’est homogène ni au sein s’avère beaucoup plus large. De même, cer-
de chaque échantillon ni entre les 10 échan- tains échantillons présentent, en moyenne, un
tillons évalués. Ainsi, pour chaque échantillon, ajustage cervical de meilleure qualité en rai-
le coefficient de variation ou écart-type re- son de valeurs mesurées plus limitées du joint
latif correspondant au rapport entre l’écart- d’assemblage, exposant donc une surface
type et la moyenne varie de 12 à 85 %. Cette moindre de polymères de collage au contact
même comparaison entre les moyennes des des tissus péri-implantaires.
10 échantillons montre également une forte
dispersion des mesures attestée par un coef- Imprécision liée à l’assemblage
ficient de variation d’environ 80 %. manuel
Cliniquement, cela signifie que, sur la périphé- L’observation des données brutes montre que,
rie d’un même échantillon, il existe des zones sur un même échantillon, la valeur du joint
Figure 4
Micro-
tomographie X de
la région du joint
d’assemblage
d’un pilier hybride.
Noter la différence
de dimension du
joint entre les deux 4
côtés opposés.
1. Stimmelmayr M, Edelhoff D, Güth JF, Erdelt K, 8. Sideridou ID, Achilias DS. Elution study of to non-submerged unloaded titanium implants
Happe A, Beuer F. Wear at the titanium-titanium unreacted Bis-GMA, TEGDMA, UDMA, and Bis- in beagle dogs. J Periodontol 1992;63:225‑235.
and the titanium-zirconia implant-abutment in- EMA from light-cured dental resins and resin 17. Nevins M, Nevins ML, Camelo M, Boyesen JL,
terface: A comparative in vitro study. Dent Ma- composites using HPLC. J Biomed Mater Res B Kim DM. Human histologic evidence of a connec-
ter 2012;28:1215‑1220. Appl Biomater 2005;74:617‑626. tive tissue attachment to a dental implant.
2. Carvalho MA, Sotto-Maior BS, Del Bel 9. Ulker HE, Sengun A. Cytotoxicity evaluation Int J Periodontics Restorative Dent 2008;28:
Cury AA, Pessanha Henriques GE. Effect of of self adhesive composite resin cements by 111‑121.
platform connection and abutment mate- dentin barrier test on 3D pulp cells. Eur J Dent 18. Cal E, Guneri P, Atay A, Cetintas VB. Cytotoxi-
rial on stress distribution in single anterior 2009;3:120‑126. city of dentin bonding agents. Gen Dent 2014;
implant- supported restorations: A nonli- 10. Sun F, Liu Y, Pan Y, Chen M, Meng X. Cyto- 62:e11-e14.
near 3-dimensional finite element analysis. toxicity of self-adhesive resin cements on hu- 19. Kierklo A, Pawińska M, Tokajuk G, Popławska B,
J Prosthet Dent 2014;112:1096‑1102. man periodontal ligament fibroblasts. BioMed Bielawska A. Cytotoxicity evaluation of three
3. Ongun S, Kurtulmus-Yilmaz S, Meriç G, Res Int 2018;2018:1‑10. light-cured dentin adhesive materials on human
Ulusoy M. A Comparative study on the mecha- 11. Bouchard P. Parodontologie & dentisterie gingival fibroblasts, ex vivo. Adv Med Sci 2012;
nical properties of a polymer-infiltrated cera- implantaire. Paris : Médecine Sciences Publi- 57:385‑390.
mic-network material used for the fabrication cations, 2014. 20. Cantarella J, Pitta J, Mojon P, Hicklin SP,
of hybrid abutment. Materials 2018;11:1681. 12. Pitta J, Burkhardt FF, Mekki M, Fehmer V, Fehmer V, Sailer I. Mechanical stability of res-
4. Mieda M, Atsuta I, Matsushita Y, et al. The Mojon P, Sailer I. Titanium base concept: Clini- torations supported by titanium base, zirco-
effective design of zirconia coping on titanium cal recommendations for the selection of a ce- nia, and polyetherketoneketone abutments on
base in dental implant superstructure. Dent mentation protocol. Clin Oral Implants Res 2019; one- and two-piece zirconia implants. Int J Oral
Mater J 2018;37:237‑243. 30(suppl.19):28‑29. Maxillofac Implants2021;36:313‑321.
5. Mehl C, Zhang Q, Lehmann F, Kern M. Re- 13. Holmes JR, Bayne SC, Holland GA, Sulik WD. 21. Pitta J, Hjerppe J, Burkhardt F, Fehmer V,
tention of zirconia on titanium in two-piece Considerations in measurement of marginal fit. Mojon P, Sailer I. Mechanical stability and tech-
abutments with self-adhesive resin cements. J Prosthet Dent 1989;62:405‑408. nical outcomes of monolithic CAD/CAM fabri-
J Prosthet Dent 2018;120:214‑219. 14. Ortega R, Gonzalo E, Gomez-Polo M, cated abutment-crowns supported by titanium
6. von Maltzahn NF, Holstermann J, Kohorst P. Lopez- Suarez C, Suarez MJ. SEM evaluation bases: An in vitro study. Clin Oral Implants Res
Retention forces between titanium and zirconia of the precision of fit of CAD/CAM zirconia and 2021;32:222‑232.
components of two-part implant abutments metal-ceramic posterior crowns. Dent Mater J 22. Pelekanos S, Koumanou M, Koutayas SO,
with different techniques of surface modifi- 2017;36:387‑393. Zinelis S, Eliades G. Micro-CT evaluation of the
cation. Clin Implant Dent Relat Res 2016;18: 15. de França DGB, Morais MHST, das Neves FD, marginal fit of different in-ceram alumina co-
735‑744. Barbosa GAS. Influence of CAD/CAM on the pings. Eur J Esthet Dent 2009;4:278‑292.
7. Cao Y, Yu C, Wu Y, Li L, Li C. Long-term sur- fit accuracy of implant-supported zirconia 23. Nawafleh NA, Mack F, Evans J, Mackay J,
vival and peri-implant health of titanium im- and cobalt-chromium fixed dental prostheses. Hatamleh MM. Accuracy and reliability of
plants with zirconia abutments: A systematic J Prosthet Dent 2015;113:22‑28. methods to measure marginal adaptation of
review and meta-analysis. J Prosthodont 2019; 16. Buser D, Weber HP, Donath K, Fiorellini JP, crowns and FDPs: A literature review. J Prostho-
28:883‑892. Paquette DW, Williams RC. Soft tissue reactions dont 2013;22:419‑428.
AUTEURS RÉSUMÉ
En prothèse supra-implantaire, la rationalisation des protocoles de vissage ainsi que
Adrien SÉNIORIS, les progrès en termes de conception des vis ont permis de réduire leur taux de dévissage
DUCICP, et de fracture. Néanmoins, quand elles surviennent, ces complications peuvent entraîner
Université de Paris,
des conséquences cliniques souvent délicates à traiter pour le praticien. Au travers d’un
Hôpital Rothschild (AP-HP).
cas clinique décrivant la prise en charge d’une fracture d’une vis de prothèse plurale et
Stéphane LE GOFF, son remplacement, il est discuté différentes hypothèses ayant pu conduire à cet événement.
Laboratoire URB2I,
Université de Paris.
D
Olivier FROMENTIN,
PU-PH,
Responsable du DUCICP, ’après Jemt et al. en 1991 [1], 26 % 34 %. En dehors de problèmes d’ordre biolo-
Labo URB2i, des vis de prothèse fixée unitaire gique (mucosite ou péri-implantite) qui repré-
Université de Paris,
Hôpital Rothschild (AP-HP). ont nécessité un resserrage durant sentent de 6 à 13 % de ces complications, des
l’année qui a suivi la mise en place problèmes mécaniques peuvent survenir à
Lien d’intérêts prothétique. type de fracture du matériau cosmétique, de
Les auteurs déclarent
n’avoir aucun lien En 2004, Cho et al. [2] rapportent un taux de descellement, de dévissage ou de fracture de
d’intérêts. dévissage de 14,5 % concernant des vis serrées vis et la fréquence de ces deux dernières com-
avec un tournevis manuel durant une période plications serait de 5,3 % pour les dévissages et
Référencement
bibliographique d’observation comprise entre 3 et 7 années. de 1,3 % pour les fractures [4].
Sénioris A, Le Goff S, D’après Jung et al. en 2008 [3], à 5 ans, environ Enfin, la revue de la littérature de Katsa-
Fromentin O. Les
complications prothétiques
13 % des vis de prothèse fixée se sont avérées vochristov et Koumoulis, publiée en 2019,
en implantologie. dévissées et 0,35 % de celles-ci ont présenté montre des taux de dévissage compris entre
Réflexions autour d’un
cas de fracture de verrou
une fracture. Dans une revue de la littérature 7 et 11 % sur des prothèses suivies sur une du-
inLink. CLINIC 2021; de 2012 concernant les prothèses fixées su- rée maximale de 7 années. Le taux de frac-
42(408-409):1084-1093.
pra-implantaires, Pjetursson et al. rapportent ture de vis est évalué à environ 1 % sur cette
un taux de complications à 5 ans d’environ même période de suivi [5].
Par ailleurs, ces auteurs, en accord avec un dévissage des vis solidaires des piliers pro-
Pjetursson et al., soulignent l’absence de thétiques spécifiques de la marque implan-
consensus concernant les modalités tech- taire utilisée.
niques ou cliniques visant à limiter ces com- Le patient ne rapporte aucun événement
plications mécaniques [4, 5]. particulier antérieur en rapport avec ces dé-
La diminution de la fréquence des dévissages vissages. Les étapes thérapeutiques se sont
constatée dans ces publications au cours du déroulées classiquement sans écueils. Par
temps reflète les évolutions réalisées en termes ailleurs, le patient est suivi régulièrement dans
de conception des vis et de compréhension un programme semestriel de maintenance
des mécanismes mis en jeu lors du vissage tels parodontale et implantaire.
que la précontrainte de serrage ou l’ajustage L’accès aux vis de transfixation est réalisé
progressif (settling effect). par fraisage du matériau obturant les puits de
Malgré ce constat et bien que les fréquences vissage suivi de la dépose du bouchon en té-
de fracture de vis rapportées dans la littéra- flon compacté qui protégeait la tête des vis.
ture soient relativement faibles, le dévissage Un tournevis à extrémité hémisphérique spé-
demeure une complication potentielle. L’évo- cifique du système permet le dévissage sans
© IS MEDIA 2021
lution du dévissage vers la fracture de la vis effort de la vis distale. La prothèse est alors
contraint à une gestion délicate et chrono- déposée, exposant une vis fracturée en mésial
phage de la situation, l’issue favorable du de la restauration. La tête de cette vis est res-
retrait du segment fracturé intra-implantaire tée dans l’armature prothétique tandis que la
étant toujours incertain [6]. partie filetée est retenue dans le pilier prothé-
Le but de cet article est de présenter une si- tique antérieur (figure 1).
tuation clinique de fracture d’une vis prothé-
tique et d’envisager les différentes étiologies
potentielles ayant entraîné cet événement
indésirable.
CAS CLINIQUE
Monsieur X. se présente à la consultation en
février 2021 pour un problème de mobilité
d’une prothèse fixée supra-implantaire maxil-
laire. Le patient rapporte un craquement sur-
venu à la mastication lors d’un repas le jour
de la consultation. Depuis cet événement, une
mobilité de sa prothèse est apparue.
L’examen clinique confirme l’instabilité d’un
bridge supra-implantaire transvissé 24-25-
26 mis en place en octobre 2019, soit 17 mois
auparavant, sur 2 implants Anthogyr (dia-
Figure 1
mètre 3,4 mm, longueur 12 mm). L’ancrage
Situation clinique après
mésial du bridge n’est plus efficace et la dépose de la prothèse
prothèse présente une mobilité par rotation supra-implantaire et
sur le pilier distal qui présente un jeu discer- mise en place d’une
vis de protection sur
nable cliniquement.
le pilier distal. Noter le
L’examen radiologique montre une absence 1 morceau de vis fracturé
de perte osseuse péri-implantaire et confirme dans le pilier mésial.
Figure 7
(a) La prothèse réparée
sur le modèle de travail.
Noter l’angulation ainsi
que le faible diamètre
du puits d’accès sur la
face occlusale de 26.
(b) Vue de l’arcade
5 maxillaire après
insertion de la prothèse
réparée et obturation
Figure 5 Modèle de travail conservé 7a des puits de vissage.
après le traitement initial permettant le
repositionnement de la prothèse à réparer.
Figure 6 Instrument à deux extrémités
travaillantes permettant la dépose du verrou 6
à remplacer et la mise en place du nouveau.
© IS MEDIA 2021
rotationnelles, telles que des encoches ou des • La réutilisation de la vis lors des étapes cli-
micro-butées, empêche la rotation du pilier et niques et de laboratoire [10].
réduit le desserrage des vis. • L’invagination gingivale dans la prothèse ou
• Le système de connexion implant/pilier ainsi « piégeage du tissu péri-implantaire » [10, 17].
que la qualité de l’engagement des deux contre- • La valeur du couple de serrage [10]. Lee et al.
parties de l’assemblage. Ainsi, les connexions rapportent que la valeur du couple de serrage
coniques résisteraient mieux au dévissage que a un effet significatif sur la fréquence des dé-
les systèmes à hexagones internes qui eux- vissages et recommandent que la valeur de ce
mêmes sont plus efficaces que les connexions couple soit supérieure à 10 N.cm pour les vis en
à hexagones externes [9-12]. Neumann et al. or [18]. Siamos et al. préconisent d’augmenter
complètent ce constat en soulignant que, dans la valeur du couple au-dessus de 30 N.cm
les connexions coniques, 100 % des fractures de pour réduire le desserrage des vis intra-
vis se produisent au niveau du col de la vis de implantaires [19].
transfixation, ce qui constitue la partie la plus
fragile du dispositif [13]. Contraintes excessives s’exerçant
sur la prothèse
Conception prothétique • Un contexte clinique peu favorable sur le plan
• Une conception prothétique à risque sur le biomécanique entraînant des surcharges ou
plan biomécanique en termes de différences des interférences en occlusion statique et
importantes entre le grand axe implantaire dynamique [9, 10].
et les contraintes fonctionnelles, qu’il s’agisse • La présence de para-fonctions à type de
d’un implant excentré par rapport à la surface bruxisme ou de serrage excessif, non contrô-
occlusale ou de cantilevers exagérés en pro- lées par le port d’une orthèse [9, 11].
thèse plurale [9-11]. D’autres facteurs ont également été étudiés
• L’utilisation de piliers génériques compatibles mais différents auteurs ont émis des réserves
qui ne présentent pas les qualités de fabrication quant à leur rôle dans le dévissage. Ainsi, il a été
propres au système implantaire de référence, évoqué la longueur et le traitement de surface
entraînant un défaut d’ajustage préjudiciable de ces vis [10, 11], le diamètre de l’implant [10,
à la pérennité de l’assemblage [9, 10]. 20] ou la technique utilisée pour serrer la vis à
• Le type de restauration et le rapport entre le la valeur de torque recommandée.
Pour Bacchi et al., le matériau de la vis jouerait contrôler la diminution de la précontrainte liée
un plus grand rôle dans la résistance au dévis- à l’ajustage progressif ou settling effect [16].
sage que la technique de contrôle du couple Ce phénomène traduirait l’usure et l’aplatisse-
de serrage utilisée [21]. ment des microreliefs de la surface des vis lors
Même si, au cours du temps, une meilleure du serrage aboutissant à diminuer la précon-
connaissance des mécanismes en rapport trainte de serrage de 2 à 10 % [23].
avec le vissage ainsi que l’amélioration des Cette perte de l’efficacité du serrage initial
états de surface des vis utilisées ont contribué peut être potentialisée par les micromou-
à réduire considérablement les taux de dévis- vements liées aux contraintes fonctionnelles
sage, la littérature récente rapporte encore s’exerçant sur la prothèse et transmises aux
une fréquence non négligeable de cette interfaces implant/vis/pilier. Ces micromouve-
complication. ments sollicitent les zones de contact en fric-
De même, une problématique récurrente évo- tion amenant un micro-jeu qui, s’il n’est pas
quée par de nombreux auteurs réside dans l’ab- contrôlé par une précontrainte suffisante, va
sence de consensus quant au protocole de pré- augmenter avec le temps d’usage clinique.
vention et de gestion de ces dévissages [9, 10, 22]. L’action délétère de ces micromouvements
Ainsi, l’utilisation de vis prothétiques neuves au est d’autant plus importante et rapide que la
moment de la mise en place finale de la pro- précontrainte délivrée lors du serrage initial
thèse a été proposée afin de garantir un com- est insuffisante [23, 25, 27]. C’est pourquoi le
portement mécanique optimal de celles-ci [23]. respect scrupuleux des données recomman-
© IS MEDIA 2021
Pour Butkevica et al. [24] et Weiss et al. [25], les dées en termes de couple de serrage s’avère
cycles de vissage/dévissage favoriseraient une essentiel [10, 12, 16].
augmentation de la précontrainte après ser- Enfin, pour prévenir ces événements de dé-
rage contrôlé. Xiao et al. soulignent que réuti- vissage intempestifs, il apparaît que la me-
liser les vis après la réalisation des étapes de sure la plus efficace réside dans le contrôle
laboratoire serait une manœuvre cliniquement régulier de la stabilité des prothèses supra-
acceptable sans risque d’un comportement implantaires, qu’elles soient assemblées par
mécanique dégradé [26]. transvissage ou par scellement sur un pilier,
Inversement, lors des étapes de maintenance lui-même transvissé. Ainsi, Pjetursson et al.
nécessitant un désassemblage, Kourtis et al. re- recommandent de systématiser les rendez-
commandent de remplacer systématiquement vous planifiés de contrôle pour prévenir ces
les vis de prothèse en raison des contraintes complications [4].
déjà subies [9]. Ceci semble en accord avec Selon Pardal-Peláez et Montero, lorsqu’ils ne sont
Silvestri et al. qui soulignent que le serrage op- pas repérés à temps, les dévissages peuvent évo-
timal ne peut être obtenu qu’en utilisant des vis luer vers la fracture de vis [12]. Pour ces auteurs,
neuves [23]. la prévalence des fractures de vis serait d’environ
Cependant, certaines modalités en rapport avec 0,35 % à 5 ans. Cette hypothèse du dévissage pré-
le protocole clinique de vissage semblent re- curseur de la fracture a été étudiée par Scarano
cueillir l’adhésion d’une majorité d’auteurs. Ain- et al. en observant des vis fracturées en micros-
si, la réalisation d’une radiographie de contrôle copie électronique à balayage. Ils ont montré des
lors de l’assemblage prothétique avant pro- altérations de la surface de ces vis provenant de
cédure de serrage contrôlé semble pertinente piliers ayant connu un épisode de dévissage. Des
pour certains auteurs [9, 10, 12]. De même, l’utili- déformations plastiques et des fissures situées
sation d’une clé dynamométrique spécifique du au niveau du filetage de la vis, liées à la fatigue
système implantaire utilisé et réglée au couple mécanique, étaient visibles. En comparaison, les
de serrage recommandé apparaît comme une vis contrôles provenant de piliers n’ayant pas subi
notion classiquement rapportée [2]. d’épisode de dévissage ne présentaient pas ces
Plusieurs auteurs préconisent également de altérations. Pour ces auteurs, le revissage d’une
renouveler le serrage au torque recommandé vis de pilier dévissée augmenterait le risque de
10 minutes après l’assemblage initial afin de fracture de cette vis [28].
11 12a 12b
13
rapport avec cette conception originale en ment, il serait surprenant que la conception
termes de causes potentielles du dévissage n’ait pas rapidement évolué ou, au pire, que
puis de fracture de cette vis de guidage ? ces dispositifs n’aient pas été retirés des cata-
• La première hypothèse est que la conception logues d’accastillage prothétique de la société
du dispositif lui-même, bien que validée au implantaire concernée.
laboratoire, ne permette pas une résistance • La deuxième hypothèse est que, en termes de
mécanique suffisante dans toutes les situa- conception, la zone de faiblesse ou gorge de
tions cliniques. Comme il est stipulé dans la rupture conçue pour se rompre afin d’éviter une
norme ISO 14801:2016, « Même si la présente surcharge transmise aux implants sous-jacents
Norme internationale simule la mise en charge soit trop efficace. Encore une fois, il peut être
fonctionnelle, dans les conditions “les plus avancé le fait que l’intensité d’une contrainte
défavorables”, d’un implant dentaire endo- élevée exercée sur une prothèse agrégée à
osseux, elle n’est pas applicable pour prévoir un nombre élevé d’implants sera répartie et
le comportement in vivo d’un implant den- supportée par chacun des piliers ou verrous
taire endo-osseux ou d’une prothèse dentaire, implantaires. La même intensité de contrainte
notamment si plusieurs implants dentaires s’exerçant sur un faible nombre de piliers,
endo-osseux sont utilisés pour une prothèse comme c’est le cas dans la situation clinique
dentaire » [39]. Clairement, les conditions de présente, augmente d’autant le risque d’at-
modélisation ne sont jamais totalement simi- teindre la limite de résistance mécanique des vis
laires aux conditions cliniques et il apparaît utilisées comme rupteurs de force ou fusibles.
compréhensible que le comportement mé- • Enfin, il est possible qu’une contrainte
canique d’une prothèse complète sur 8 im- fonctionnelle excessive, localisée sur le pilier
plants soit différent de celui d’une prothèse antérieur, comme évoqué par le patient, ait
plurale sur 2 piliers implantaires. Les données dépassé la limite de résistance mécanique
scientifiques et les études publiées étant pour prévue avant rupture de cette vis à concep-
le moins limitées sur le comportement mé- tion ruptrice.
canique in vitro ou plus encore in vivo de ces Même s’il est difficile d’aller plus loin dans
dispositifs de verrou, il est difficile d’apporter l’analyse rétrospective de cette situation de
des arguments à cette hypothèse. Néanmoins, complication mécanique ou technique, l’exa-
si cette complication était fréquente clinique- men des images réalisées en microscopie
électronique montre bien une déformation Dans le cas clinique présenté ici, certains dis-
plastique du matériau suivie d’une rupture par positifs prothétiques sont conçus pour éviter les
déchirure au niveau de la gorge de rupture de conséquences néfastes d’une contrainte exces-
cette vis de guidage (figures 11 à 13). sive s’exerçant sur la reconstitution implanto-
prothétique en favorisant la fracture de la vis
CONCLUSION d’assemblage. Un outillage spécifique permet la
Ce cas clinique illustre la nécessité de prendre dépose de la partie fracturée et le remplacement
en compte la maintenance dans un traitement par une vis neuve. Néanmoins, la recherche de
implanto-prothétique. Le dévissage est une l’étiologie de cette fracture ainsi qu’une surveil-
complication rare mais qui peut s’avérer diffi- lance accrue doivent accompagner cette inter-
cile à gérer s’il évolue vers la fracture de la vis. vention de maintenance prothétique.
1. Jemt T, Laney WR, Harris D, et al. Osseointe- polyetheretherketone. Braz Oral Res 2014;28:1-5. Dent 2000;84:194-199.
grated implants for single tooth replacement: 14. Hotinski E, Dudley J. Abutment screw loose- 26. Xiao H, Yang Y, Liu Z, Taylor TD. Opinions
A 1-year report from a multicenter prospective ning in angulation-correcting implants: An regarding reuse or replacement of implant
study. Int J Oral Maxillofac Implants 1991;6:29-36. in vitro study. J Prosthet Dent 2019;121:151-155. prosthesis retaining screws: A systematic review.
2. Cho SC, Small PN, Elian N, Tarnow D. Screw 15. Bakaeen LG, Winkler S, Neff PA. The effect Int J Oral Maxillofac Implants 2017;32:985-991.
loosening for standard and wide diameter im- of implant diameter, restoration design, and 27. Jorge JR, Barao VA, Delben JA, Assuncao WG.
plants in partially edentulous cases: 3- to 7-year occlusal table variations on screw loosening The role of implant/abutment system on torque
longitudinal data. Implant Dent 2004;13:245-250. of posterior single-tooth implant restorations. maintenance of retention screws and vertical
3. Jung RE, Pjetursson BE, Glauser R, Zembic A, J Oral Implantol 2001;27:63-72. misfit of implant-supported crowns before and
© IS MEDIA 2021
Zwahlen M, Lang NP. A systematic review of 16. Winkler S, Ring K, Ring JD, Boberick KG. Im- after mechanical cycling. Int J Oral Maxillofac
the 5-year survival and complication rates of plant screw mechanics and the settling effect: Implants 2013;28:415-422.
implant-supported single crowns. Clin Oral An overview. J Oral Implantol 2003;29:242-245. 28. Scarano A, Quaranta M, Traini T, Piattelli M,
Implants Res 2008;19:119-130. 17. Zeno HA, Buitrago RL, Sternberger SS, Piattelli A. SEM and fractography analysis of
4. Pjetursson BE, Thoma D, Jung R, Zwahlen M, et al. The effect of tissue entrapment on screw screw thread loosening in dental implants. Int
Zembic A. A systematic review of the survival loosening at the implant/abutment interface J Immunopathol Pharmacol 2007;20(suppl.1):
and complication rates of implant-supported of external- and internal-connection implants: 19-22.
fixed dental prostheses (FDPs) after a mean An in vitro study. J Prosthodont 2016;25:216-223. 29. Papaspyridakos P, Bordin TB, Kim YJ, et al.
observation period of at least 5 years. Clin Oral 18. Lee J, Kim YS, Kim CW, Han JS. Wave analysis Technical complications and prosthesis survival
Implants Res 2012;23(suppl.6):22-38. of implant screw loosening using an air cylindri- rates with implant-supported fixed complete
5. Katsavochristou A, Koumoulis D. Incidence of cal cyclic loading device. J Prosthet Dent 2002; dental prostheses: A retrospective study with 1-
abutment screw failure of single or splinted im- 88:402-408. to 12-year followup. J Prosthodont 2020;29:3-11.
plant prostheses: A review and update on current 19. Siamos G, Winkler S, Boberick KG. Rela- 30. Al Jabbari YS, Fournelle R, Ziebert G, Toth J,
clinical status. J Oral Rehabil 2019;46:776-786. tionship between implant preload and screw Iacopino AM. Mechanical behavior and failure
6. Nergiz I, Schmage P, Shahin R. Removal of loosening on implant-supported prostheses. analysis of prosthetic retaining screws after
a fractured implant abutment screw: A clinical J Oral Implantol 2002;28:67-73. long-term use in vivo. Par 4: Failure analysis
report. J Prosthet Dent 2004;91:513-517. 20. Sammour SR, Maamoun El-sheikh M, of 10 fractured retaining screws retrieved from
7. Aboyoussef H, Weiner S, Ehrenberg D. Effect Aly El-Gendy A. Effect of implant abutment three patients. J Prosthodont 2008;17:201-210.
of an antirotation resistance form on screw connection designs, and implant diameters on 31. Bo Kyun S, Bongju K, Min Jeong K, et al. Hollow
loosening for single implant-supported crowns. screw loosening before and after cyclic loading: abutment screw design for easy retrieval in
J Prosthet Dent 2000;83:450-455. In vitro study. Dent Mater 2019;35:e265-e271. case of screw fracture in dental implant system.
8. Kofron MD, Carstens M, Fu C, Wen HB. In vitro 21. Bacchi A, Regalin A, Bhering CLB, Alessandret- J Health Eng 2017;2017:4842072.
assessment of connection strength and stability ti R, Spazzin AO. Loosening torque of universal 32. Argumentaire Produit. FR Prothèse plurale
of internal implant-abutment connections. Clin abutment screws after cyclic loading: Influence transvissée avec connexion inLink®. Document
Biomech 2019;65:92-99. of tightening technique and screw coating. J Adv Société Anthogyr, 2017.
9. Kourtis S, Damanaki M, Kaitatzidou S, Prosthodont 2015;7:375-379. 33. Dossier-Validation-Axiom Multi Level LR.
Kaitatzidou A, Roussou V. Loosening of the fixing 22. Pjetursson BE, Asgeirsson AG, Zwahlen M, Document Société Anthogyr, 2017.
screw in single implant crowns: Predisposing Sailer I. Improvements in implant dentistry over 34. Mense C, Silvestri F, Tavitian P, Ruquet M,
factors, prevention and treatment options. the last decade: Comparison of survival and Hüe O. Vis et vissage en prothèse implantaire.
J Esthet Restor Dent 2017;29:233-246. complication rates in older and newer publi- Cah prothèse 2020;48:472-480.
10. Alsubaiy EF. Abutment screw loosening in cations. Int J Oral Maxillofac Implants 2014; 35. Rouhier V. Informations Produits Démontage
implants: A literature review. J Family Med Prim 29(suppl.):308-324. Verrou inLink cassé. Document Société Anthogyr,
Care 2020;9:5490-5494. 23. Silvestri F, Mense C, Tavitian P, Ruquet M, 2018.
11. Huang Y, Wang J. Mechanism of and factors Hüe O. Vis et vissage en prothèse implantaire. 36. McGlumphy EA, Mendel DA, Holloway JA.
associated with the loosening of the implant Partie II. Cah Prothèse 2020;48:549-562. Implant screw mechanics. Dent Clin North Am
abutment screw: A review. J Esthet Restor Dent 24. Butkevica A, Nathanson D, Pober R, Strating H. 1998;42:71-89.
2019;31:338-345. Measurements of repeated tightening and 37. Rangert B, Jemt T, Jörneus L. Forces and
12. Pardal-Peláez B, Montero J. Preload loss of loosening torque of seven different implant/ moments on Bränemark implants. Int J Oral
abutment screws after dynamic fatigue in single abutment connection designs and their modifi- Maxillofac Implants 1989;4:241-247.
implant-supported restorations. A systematic cations: An in vitro study. J Prosthodont 2018;27: 38. Binon P, Sutter F, Beaty K, Brunski JB,
review. J Clin Exp Dent 2017;9:e1355-e1361. 153-161. Gulbransen H, Weiner R. The role of screws
13. Neumann EAF, Villar CC, França FMG. Fracture 25. Weiss EI, Kozak D, Gross MD. Effect of re- in implant systems. Int J Oral Maxillofac Im-
resistance of abutment screws made of titanium, peated closures on opening torque values in plants 1994;9:48-63.
polyetheretherketone, and carbon fiber-reinforced seven abutment-implant systems. J Prosthet 39. Norme internationale: ISO 14801:2016(F).
NOUVELLE FORMULE Franck DECUP, Lola MARCHAND, Perrine BALLAND, Nathan MOREAU, Maxence SERVANT,
Fleur BERES, Christine SILVA, Benjamin SALMON, Frédéric COURSON, Marion MORCEL,
MAI 2021
AVRIL 2021
Catherine BESNAULT, Crina MOIS, Ambroise JAGDEV, Camille LEROY, Maxime GUILLEMIN,
AVRIL 2021 MAI 2021
N °4 0 0 N °4 0 1
Matthieu MARRET, Rémy SARAUX, Renaud NOHARET, Philippe BUISSON, Harald FAHRENHOLZ,
Pratiques et concepts actuels en médecine bucco-dentaire
mandibulaire en 10 points
L’ancrage implantaire
MICI et maladies
parodontales :
Louis HUAULT, Yvan FRONTY, Philippe RICHEUX, Pascal AUROY
ORLU, Giulia ARCIDIACONO, Julien PACCHIONI, Jean-Luc VEYRUNE, Alexandre BAUDET,
les liaisons
dangereuses
L’hygiène
Efficacité
L’ENDODONTIE CONNEXIONS
AU-DELÀ DES LIMITES MOULINIER, Alexandre PIERGA IMPLANT-PROTHÈSE Charline CERVERELLA, Marie-Joséphine CRENN, Martin GAUDINAT,
c l i n i c . f r
Mathieu IZART, Marianne LAGARDE, Bichoy MATTA, Alexandre PIERGA
401
400
c l i n i c . f r
SEPTEMBRE 2021
Aurélien THOLLOT, Nicolas DAVIDO, Franck AFOTA, Matthias RZEZNIK, Bernard SCHWEITZ,
Charles SAVOLDELLI, Romain CASTRO, Émilie BORDET, Philippe BIDAULT,
Justine ROHART, Emmanuel MASSON REGNAULT, Sophie-Myriam DRIDI, Antoine POPELUT,
Pratiques et concepts actuels en médecine bucco-dentaire
c l i n i c . f r
405
c l i n i c . f r
NOVEMBRE 2021
Marco Erwan MAZEVET, Mathias VAUCHAUSSADE DE CHAUMONT,
Valentin GARYGA, Marin POMPERSKI, Delphine LALLOUET, Thibault DROUHET,
N°407
DÉCEMBRE 2021
JANVIER 2022
N°408-409
c l i n i c . f r
c l i n i c . f r
CLIS0407_Couverture.indd 1 25/10/2021 15:14
Choisir sa lampe
La constance du projet
en prothèse implantaire
Anomalie transversale
et succion du pouce
Farid GHOUL, Fadel BELLAKHDAR, Adrian BRUN, Sébastien JUNGO,
Comprendre l’empreinte
physico-chimique
en implantologie
Bichoy MATTA, Dominique GUEZ, Pascal AUROY, Jean-Luc VEYRUNE,
Chloé MENSE, Bérengère SALIBA-SERRE, Anne-Marie FERRANDEZ,
PARODONTIE Loïc LALYS, Michel RUQUET, Olivier HUE, Tatiana ROMAN, Mickael
IMPLICATIONS CLINIQUES DE
LA NOUVELLE CLASSIFICATION COTELLE, Bruno PELISSIER, Romain CEINOS, Rafael BEOLCHI, Paul
c l i n i c . f r
TRAMANI, Aiping HUANG, Pierre-Hubert DUPAS, Mathilde SAVIGNAT
MERCI
Irena SAILER, Brenda MERTENS,
Robin JAQUET, Philippe BIDAULT,
Bertrand KHAYAT, Philippe KHAYAT
402
c l i n i c . f r
MERCI
Anne-Sophie VAILLANT, Pascale CORNE,
Fréderic SILVESTRI, Laura PASCHEL, Chloé MENSE,
OCTOBRE 2021
MERCI
Caroline DELFOSSE, Thomas TRENTESAUX,
Céline CATTEAU, Thibaut MASSINET, Alexia FANGET,
LE CHAMP
Pratiques et concepts actuels en médecine bucco-dentaire
OPÉRATOIRE
EN PROTHÈSE
APPROCHE
PLURIDISCIPLINAIRE
D’UN CAS CLINIQUE
COMPLEXE
MYCOFILM
Camille LACAULE, Julia ESTIVALS, Jean-Pierre ATTAL,
ET STOMATITE
PROTHÉTIQUE
Gil TIRLET, Sophia HOUARI, Yohann FLOTTES,
MERCI
ORTHÈSES
RESTAURATIONS
c l i n i c . f r
MERCI
CLINIC 2021;42(408-409):1094-1095
MERCI 1095
DIRECTRICE DE LA RÉDACTION CLINIC est édité par IS MEDIA
SAS au capital de 1 000 €
Anne BOULANGER
Siège social : 11-15 quai de
Dion-Bouton, 92800 Puteaux
RÉDACTEURS EN CHEF
RCS Nanterre : 879 557 809
Marc BARANES Franck DECUP
Président,
Mickael COTELLE Gauthier WEISROCK Directeur de la publication :
Julien Kouchner
COORDINATEURS DE RUBRIQUE RÉDACTION
Kevimy AGOSSA Philippe FRANÇOIS Directrice de la rédaction :
Anne Boulanger
Marie-Violaine BERTERETCHE Philippe LESCLOUS 06 20 26 59 71
Jean CHAMPION Renaud NOHARET anne.boulanger@1health.fr
Marie CLÉMENT Nicolas PITON Rédacteurs en chef :
Marc Baranes, Franck Decup,
Pascale CORNE Brice RIERA Mickael Cotelle, Gauthier Weisrock
Frédéric COURSON Anne-Sophie VAILLANT-CORROY Coordination éditoriale : Toni Carvalho
Préparatrice-relectrice : Isabelle Reboulet
COMITÉ DE LECTURE Rédacteur graphiste : Walter Barros
Kevimy AGOSSA Emmanuel GOUET Illustration de couverture :
© DUCICP/Olivier Fromentin
Hadi ANTOUN Guillaume HELLER
Portraitiste : Manuel Fontegne
Pascal AUROY Antonin HENNEQUIN
Création/Design : Audrey Barbutti
Matthieu BALANGER Olivier HUE StudioColombelle.com
Alexandre BAUDET Emmanuel D’INCAU
FABRICATION
Hughes DE BELENET Roger JOERGER* Chef de fabrication : Amélie Rivrin
Radhia BENBELAÏD Guillaume JOUANNY
PUBLICITÉ
Marie-Violaine BERTERETCHE Philippe KHAYAT Directeur de clientèle :
© IS MEDIA 2021
F É V R I E R 2 0 2 2 • N °4 1 0
LE DOSSIER
• De quoi la pulpe a-t-elle vraiment besoin ?
• Plaie dentinaire sensible
• Plaie dentinaire insensible
• Lésion carieuse profonde
• Lésion carieuse extrêmement profonde
• Lésion carieuse profonde avec
symptôme pulpaire irréversible
ET DE NOMBREUX
Bulletin d’abonnement
© IS MEDIA 2021
N° de TVA :
Je m’abonne à CLINIC pour 1 an
10 numéros + le Web abonné Je joins mon règlement. Je recevrai une facture acquittée :
FORMULE INTÉGRALE 1 AN Professionnel : 229 € - Institution : 259 €
Étudiant : 99 € par chèque bancaire à l’ordre de CLINIC
229 € TTC*
par carte bancaire (remplir les champs ci-dessous)
Je m’abonne à CLINIC pour 1 an N° de carte :
Formule 100 % numérique : accès aux
revues numériques pendant toute la Date et signature obligatoires :
durée de mon abonnement (1 accès Expire fin :
PPCL2112
FORMULE WEB 1 AN
196 € TTC* sur ordinateur, smartphone ou tablette)
Professionnel : 196 € - Étudiant : 84 € Cryptogramme :
(3 derniers chiffres figurant au dos de la carte)
* Prix de vente TTC (TVA 2,10 % incluse). Offres valables jusqu’au 31/06/2022 en France métropolitaine.
Abonnement hors France métropolitaine disponible sur éditionscdp.fr. Les informations qui vous sont demandées sont destinées à la société IS MEDIA. Elles sont collectées et utilisées à
des fins de traitement de votre abonnement. Le cas échéant, votre adresse e-mail sera utilisée pour suivre votre abonnement et vous envoyer les communications dont vous bénéficiez
en tant qu’abonné. En application de la réglementation, vous disposez des droits d’accès, de rectification, d’effacement, d’opposition, à la portabilité des données et à la limitation des
traitements. Pour exercer vos droits, veuillez contacter IS MEDIA (par e-mail à webmaster@1health.fr ou par courrier à IS MEDIA, 11-15 quai de Dion-Bouton, 92800 Puteaux, en justifiant de
votre identité). Si vous ne souhaitez pas recevoir d’autres informations de la part d’IS MEDIA, merci de cocher cette case . Si vous ne souhaitez pas que vos données postales et/ou votre
courriel soient transmis à nos partenaires commerciaux, cocher cette case ou nous en informer à l’adresse ci-dessus. Pour toute information complémentaire, consulter notre politique
de confidentialité sur le site www.editionscdp.fr. EditionsCdP.fr et CLINIC sont des marques d’IS MEDIA - Siège social : 11-15 quai de Dion-Bouton, 92800 Puteaux - SAS au capital de 1 000 €
- RCS Nanterre 879 557 809 - N° de TVA : FR9387955 7809