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MARK DRISCOLL
QUI
PENSES-TU
ÊTRE ?
Saisir la vérité sur son identité
en Christ
Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre :
Who do you think you are? Finding your true identity in Christ • Mark Driscoll
© 2013 Mark Driscoll.
Édité par Thomas Nelson • P.O. Box 141000 • Nashville, TN 37214 • USA.
Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible version Segond 21 Copyright
© 2007 Société biblique de Genève. Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés. Les
italiques sont ajoutés par l’auteur du présent ouvrage. L’abréviation LSG correspond à la version
Segond 1910.
Coédition BLF
ISBN 978-2-36249-194-8 Broché
ISBN 978-2-36249-195-5 ePub
ISBN 978-2-36249-196-2 Mobipocket
ISBN 978-2-36249-197-9 PDF
Coédition JPC
ISBN 978-2-90525-323-1 Broché
Dédicace...............................................................7
Chapitre un
JE SUIS …… ?. .............................................9
Chapitre deux
JE SUIS EN CHRIST.........................................25
Chapitre trois
JE SUIS UN SAINT..........................................39
Chapitre quatre
JE SUIS BÉNI. ...................................................55
Chapitre cinq
JE SUIS APPRÉCIÉ. .........................................69
Chapitre six
JE SUIS SAUVÉ................................................83
Chapitre sept
JE SUIS RÉCONCILIÉ.......................................99
Chapitre huit
JE SUIS ÉPROUVÉ........................................ 115
Chapitre neuf
JE SUIS ENTENDU........................................ 131
Chapitre dix
JE SUIS DOUÉ................................................ 145
Chapitre onze
JE SUIS NOUVEAU....................................... 165
5
QUI PENSES-TU ÊTRE ?
Chapitre douze
JE SUIS PARDONNÉ..................................... 183
Chapitre treize
JE SUIS ADOPTÉ........................................... 201
Chapitre quatorze
JE SUIS AIMÉ................................................ 219
Chapitre quinze
JE SUIS RÉCOMPENSÉ................................ 235
Chapitre seize
JE SUIS VICTORIEUX................................... 251
Remerciements.............................................. 268
Notes................................................................ 269
Index................................................................ 277
JPC France, coéditeur..................................... 283
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DÉDICACE
À Ashley Driscoll.
C’est un honneur et une joie d’être ton papa chéri.
Maintenant que tu es devenue une jeune fille et que le
Saint-Esprit te prépare pour l’avenir que Jésus a pour
toi, je pense que l’idée principale de ce livre arrive à
point. Te savoir en Christ me réjouit et je prie que tu t’en
souviennes toujours. Ton Papa dans les cieux et ton papa
sur terre t’aiment profondément ! Maman et moi sommes
tellement bénis de t’avoir ! Merci d’être un vecteur de la
grâce de Dieu dans notre famille. C’est merveilleux d’avoir
des filles !
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CHAPITRE UN
JE SUIS …… ?
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
CRISE D’IDENTITÉ
Nous, les chrétiens, nous ressemblons beaucoup à Léonard.
Nous avons aussi notre « drôle de problème ». Nous oublions conti-
nuellement qui nous sommes en Christ, et nous remplissons ce
vide en construisant notre identité sur quasiment tout ce qui n’est
pas Christ. Et nous nous demandons souvent, comme Léonard :
« Qui suis-je ? » C’est bien une question fondamentale qui met en
lumière nos croyances, façonne notre vie et forme notre identité.
La façon dont nous y répondons détermine notre identité et notre
témoignage. C’est triste, mais peu de personnes donnent la bonne
réponse… même parmi les chrétiens qui croient en la Bible et qui
aiment Jésus.
La manière dont nous nous voyons façonne notre iden-
tité. Notre culture définit l’identité en termes d’image de soi et
d’amour-propre. Or, je suis persuadé qu’une vision juste de notre
véritable identité peut tout changer, à la fois dans nos familles et
dans l’ Église.
Pendant des années, j’ai accompagné des personnes qui se dé-
battaient avec l’alcoolisme, la perversion sexuelle, l’orgueil, la dé-
pression, la colère, l’amertume, et bien d’autres problèmes. J’avais
souvent l’impression de parler à un mur : malgré les conseils bi-
bliques que je leur prodiguais, beaucoup semblaient soit ne pas en-
tendre, soit ne pas s’en soucier. Au contraire, ces gens continuaient
d’avancer sur leur voie de destruction. J’étais frustré et attristé : il
devait bien y avoir un moyen de les aider à trouver la liberté !
Avec l’aide de conseillers plus expérimentés, je me suis un
jour rendu compte que derrière les difficultés de la vie se cache
toujours la question de notre identité.
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JE SUIS …… ?
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
regardons, que nous devons refléter Dieu pour les autres. Dieu nous
a créés pour refléter sa bonté et sa gloire autour de nous, comme
Moïse, dont le visage rayonnait la gloire de Dieu après avoir passé
du temps en sa présence (Exode 34 : 30).
Au bon endroit
Depuis le commencement de la création, les hommes se sont
heurtés à cette question de l’identité. Ce n’est qu’en nous situant
de manière juste et biblique entre Dieu et les animaux que nous
acquerrons à la fois humilité et dignité. C’est bien à cet endroit-
là que Dieu nous veut. En comprenant notre position en dessous
de Dieu en tant que créatures, nous restons humbles devant lui et
dépendants de lui. Et en prenant conscience de notre position de
domination sur la création, nous assumons notre dignité d’êtres
supérieurs aux animaux (sur le plan moral). En tant que créatures
reflétant l’image de Dieu, nous attendons aussi davantage de nous-
mêmes et des autres êtres humains.
Vous avez été créé par Dieu, et vous êtes sur terre pour re-
fléter Dieu et le glorifier. Et si vous êtes en Christ, vous serez avec
Dieu pour toujours quand vous mourrez ; vous le refléterez et le
glorifierez alors parfaitement, parce que vous serez sans péché.
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JE SUIS …… ?
réjouit ; cela nous permet d’aider les autres ; cela constitue un acte
d’adoration envers Dieu.
Puisque nous sommes faits à l’image d’un Dieu trinitaire,
nous sommes aussi créés pour l’amitié et la communion. Une
grande partie de ce que Dieu a prévu que nous accomplissions doit
être faite au sein de la communauté et par elle. C’est la raison pour
laquelle Dieu dit en Genèse 2 : 18 qu’il n’est « pas bon » que nous
soyons seuls (même si, à ce moment-là, le péché n’était pas encore
entré dans le monde). C’est pour cela aussi qu’il a créé un autre être
humain, afin que notre premier père, Adam, puisse refléter Dieu
avec notre première mère, Ève.
Quand Dieu a créé Adam et Ève, il leur a expliqué qu’ils
étaient libres de profiter de toute la création, à une exception près :
l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il ne leur a pas parlé
parce qu’ils étaient pécheurs (la chute n’avait pas encore eu lieu),
mais parce qu’ils étaient humains. En tant qu’ humains avant la
chute, nous avions besoin d’entendre Dieu ; en tant qu’ humains
pécheurs, nous avons davantage besoin de l’entendre pour savoir
qui nous sommes et ce que nous devons faire et ne pas faire.
L’ennemi de Dieu, notre adversaire, incita nos premiers pa-
rents à pécher en créant une crise d’identité. Le père du mensonge
leur laissa entendre qu’ils ne voyaient pas leur véritable identité :
« vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu ». La Bible dé-
crit ensuite le jour où le péché est entré dans le monde : un jour
sombre, dévastateur, accablant et destructeur (Gen. 3).
Voici la vérité : Dieu nous a créés à sa « ressemblance », et c’est
là notre véritable identité. Mais Satan et les personnes qui ont les
mêmes motivations obscures que lui (comme les amis de Léonard
dans Memento), nous mentent à propos de notre identité, tout cela
pour servir leurs propres intérêts. Et voilà le mensonge : nous serons
« semblables à » Dieu si nous fondons notre identité sur quelqu’un
ou quelque chose d’autre que Dieu et sa grâce pour nous 1. Adam
et Ève se sont laissé prendre au piège. Au lieu de croire tout sim-
plement qu’ils étaient déjà « comme Dieu » parce que Dieu les
avait créés à sa « ressemblance », nos premiers parents ont mis en
doute l’identité qui leur avait été donnée par Dieu et ont cherché à
créer la leur en dehors de lui. Résultat : le premier péché et la chute.
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
Je suis un adorateur
Dieu nous a créés adorateurs, et la vraie adoration commence
avec d’une part, la doctrine de la Trinité, et d’autre part, la doc-
trine de l’ homme comme porteur-de-l’image-de-Dieu. Dans son
excellent livre sur l’adoration, Harold Best décrit la Trinité comme
le « déverseur continuel » par excellence, celui qui se déverse
continuellement en un dialogue, un amour, une amitié et une joie
éternels entre les personnes de la Trinité 2. Étant créés à l’image
de Dieu, nous sommes également des adorateurs incessants et des
déverseurs continuels :
Nous avons été créés déverseurs continuels. Notez bien
que je n’ai pas dit que nous avons été créés pour être des
déverseurs continuels. Je ne dis pas non plus que nous
ayons été créés pour adorer. Cela voudrait dire que Dieu est
quelqu’un d’incomplet qui aurait besoin de quelque chose
d’extérieur à lui-même (l’adoration) pour se sentir complet.
Il serait même risqué de dire que nous avons été créés
pour l’adoration, car ce serait conclure que l’adoration est
extérieure à notre nature humaine, et réservée à certains.
Stratégiquement, il est donc préférable de dire que nous
avons été créés déverseurs continuels ; nous avons été créés
dans cet état, à notre naissance, imago Dei [image de Dieu] 3.
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JE SUIS …… ?
IDOLÂTRIE IDENTITAIRE
Pour vous aider à comprendre ce que sont les idoles, pensez-y
en termes de possessions, de devoirs, de relations, d’attentes et de
souffrances.
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
Possessions
Nos possessions projettent publiquement l’image que nous
désirons donner. La liste des exemples est sans fin : voiture, garde-
robe, technologies, maison, bijoux, meubles, etc. Le consumérisme
est devenu notre religion. La société de consommation est telle-
ment répandue que nous la tenons pour acquise. Elle touche qua-
siment tous les aspects de notre vie. Où que nous posions le regard,
nous trouvons une publicité qui nous incite à acheter des choses
dont nous n’avons pas besoin avec un argent que nous n’avons pas,
tout cela pour impressionner des gens que nous ne connaissons
pas.
Le phénomène de consommation dans notre société présente
trois caractéristiques principales :
Premièrement, le consumérisme n’est pas qu’un comporte-
ment. En termes chrétiens, c’est une vision du monde qui nous
dit qui nous sommes. Si les possessions définissent notre identité,
alors, la marque de nos vêtements ou de notre voiture est capitale.
Deuxièmement, le consumérisme est bien souvent dirigé par
un désir d’acquérir un statut et un certain prestige aux yeux de ses
semblables. Le sociologue Thorstein Veblen, à l’origine de l’expres-
sion « consommation ostentatoire », a exprimé cette idée à la fin du
siècle dernier. Il avance l’idée que le principal moyen d’acquérir un
certain prestige social et du pouvoir est d’afficher visiblement ses
loisirs et sa consommation. Le prestige social est directement lié à
la richesse. Et l’on prouve sa richesse en l’étalant.
De nos jours, nous ne comparons plus nos possessions à celles
des générations précédentes ou à celles de nos voisins. Depuis que
la télévision exhibe les propriétés des plus riches de ce monde, c’est
avec l’élite que nous nous comparons. Résultat ? Convoitise, dé-
penses inconsidérées et endettement, le tout alimenté par la publi-
cité. Cette sorte de « consommation concurrentielle » pousse Mon-
sieur et Madame Tout-le-monde à travailler plus et à passer moins
de temps avec ceux qu’ils aiment. Ils vivent esclaves de leurs dettes,
tout en essayant constamment de mettre en avant un sentiment
faussé d’identité et de valeur personnelle.
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JE SUIS …… ?
Devoirs
La vie est pleine de devoirs. Tout commence avec les corvées
et les devoirs à l’école, puis cela continue avec les exigences dans
le monde du travail, les obligations du ministère dans l’ Église, les
devoirs conjugaux et les responsabilités parentales dans la famille.
Nos devoirs peuvent être un moyen d’adorer Dieu (ce qui est cor-
rect) ou ils peuvent devenir un dieu que nous adorons (ce qui est
incorrect).
Si c’est en accomplissant vos devoirs que vous trouvez votre
identité, vous aurez beaucoup de soucis. Tout d’abord, vous serez
toujours à la recherche d’un domaine dans lequel vous pourrez
exceller et faire mieux que les autres, montrant ainsi votre supé-
riorité. Une fois que vous penserez avoir trouvé votre « truc », vous
vous engagerez à maîtriser ce domaine, et probablement que cela
deviendra une obsession. Le reste (comme votre santé) n’aura plus
aucune importance à vos yeux et vous le sacrifierez volontiers sur
l’autel du succès dédié au dieu Réussite. Vous acquerrez bientôt un
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
tel esprit de compétition que gagner sera tout ce qui compte. Plus
vous gagnerez, moins vous éprouverez de compassion envers les
gens ; avec le temps, ce manque de compassion se transformera en
mépris pour ceux qui souffrent, qui se débattent ou qui échouent.
Votre succès vous rendra orgueilleux et désagréable, parce que
vous vous vanterez tout le temps de vos réussites (ne serait-ce qu’en
détournant discrètement la conversation vers vos exploits, dans
votre recherche constante de compliments). Et si vous échouez ou
perdez, vous deviendrez déprimé et paniqué, vous serez dévasté,
ce qui fera de vous une personne triste… et de triste compagnie.
Vous n’êtes pas ce que vous faites. Dieu vous a accordé des
talents naturels, des dons du Saint-Esprit et des capacités uniques.
Bien sûr, vous avez aussi des devoirs, mais ils ne vous définissent
pas, car votre identité n’est pas déterminée par ce que vous accom-
plissez. En réalité, c’est ce que vous êtes en Christ qui vous aide
à assumer fidèlement vos devoirs et à utiliser vos capacités, sans
que celles-ci ne deviennent l’essence de votre dignité et de votre
identité.
Relations
Dieu nous a créés pour l’amitié et le relationnel. C’est une
bonne chose de développer des relations dans notre vie. Mais
comme pour tout, cette bonne chose peut devenir un dieu si nous
faisons des autres la source de notre identité. C’est ce qui se passe
dans notre identification à une tribu de personnes (au sens large),
et dans nos relations individuelles avec les gens (au sens plus res-
treint).
Votre tribu est la grande communauté à laquelle vous vous
identifiez le plus. Elle peut comprendre votre famille, mais aussi les
gens de votre ville, de votre école, de votre classe et de votre club
de sport. Peuvent également s’y trouver ceux dont la nationalité,
la race, le genre, l’origine ethnique, la culture, le revenu, les loisirs,
le parti politique, l’affinité théologique, l’orientation sexuelle, etc.,
sont identiques aux vôtres. Bien qu’il soit bon de développer des
relations, nous en faisons souvent quelque chose de mauvais en
fondant notre identité sur nos tribus et en faisant d’elles des idoles.
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cun peut exercer ce pouvoir aux yeux de tous, une certaine anxiété
constante nous dérobe notre joie et notre paix.
Attentes
Nous rêvons tous d’un meilleur lendemain, ce qui nous aide
à persévérer aujourd’ hui. Mais ces attentes peuvent constituer la
source de notre identité. Notre vie est alors gouvernée par nos sen-
timents et notre avenir plutôt que par notre présent et l’œuvre de
Dieu pour nous, dans le passé, le présent et l’avenir.
À cause de nos attentes, notre identité peut évoluer comme
une montgolfière poussée au gré des vents. Les jours où nous
sommes en pleine forme, où nous recevons de bonnes nouvelles
ou lorsque nous accomplissons quelque chose de grand, nous nous
sentons puissants et pleins d’espoir. Les jours où nous sommes ma-
lades, où nous recevons de mauvaises nouvelles, ou quand nos pro-
jets tombent à l’eau, nous nous sentons impuissants et désespérés.
Certaines personnes vivent de manière versatile sur le plan émo-
tionnel : elles atteignent des sommets quand leur identité s’envole
et touchent le fond quand elle s’écrase.
Si nous vivons pour l’avenir, alors, notre identité est toujours
là quelque part, demain, au coin de la rue. Elle ne se trouve pas
dans la réalité présente, garantie par Jésus et son œuvre à la croix.
Nous fondons tous nos espoirs sur la carotte agitée devant nous.
Souvent, nous confondons l’idolâtrie identitaire enracinée
dans nos attentes avec l’espérance biblique, bonne et nécessaire.
La Bible parle beaucoup d’espérance, résultat de la foi en Dieu. Si
nous croyons sincèrement que Dieu est vivant, bon et à l’œuvre
dans nos vies, nos attitudes et nos actions en sont transformées.
L’espérance nous aide à nous lever le matin, à chercher la face du
Seigneur dans la prière et à affronter la journée. Mais il arrive que
nous nous servions de l’espoir d’une manière pécheresse ; c’est le
cas lorsque nous sommes convaincus que notre identité tant dési-
rée viendra plus tard et que nous ne vivons pas dans celle qui est
déjà une réalité présente.
Les gens qui fondent leur identité sur l’avenir sont souvent
religieux, sincères et optimistes. Ils aiment parler de la foi et de la
confiance en Dieu. Ils ont souvent tendance à paraître très spiri-
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JE SUIS …… ?
Souffrances
Tant que nous vivrons, nous souffrirons. Nous souffrons phy-
siquement. Nous souffrons émotionnellement, quand nous bles-
sons les gens ou quand ils nous blessent. Nous souffrons financiè-
rement, nous débattant pour nous en sortir, pour trouver ou garder
un bon travail. Nous souffrons mentalement, que ce soit en raison
de nos lourdes responsabilités ou des injures et de la critique dont
nous faisons l’objet au quotidien. Nous souffrons affectivement,
quand nos amis nous trahissent, quand nos enfants nous ignorent
ou quand notre conjoint nous abandonne. Nous souffrons spiri-
tuellement, quand, en pleine détresse, nous avons l’impression que
Dieu est trop occupé et trop loin pour s’intéresser à nous.
Nous pouvons facilement laisser notre souffrance déterminer
notre identité. Notre douleur peut être déchirante et insoutenable.
Il est certes difficile de dire à un malade du cancer, à un divorcé ou
à une victime de viol que sa douleur n’est pas ce qui le ou la défi-
nit. Cependant, si nous aimons réellement ceux qui souffrent, nous
devons leur expliquer avec humilité, délicatesse et patience que la
vie chrétienne n’est pas synonyme d’une vie sans souffrance. Notre
souffrance doit en fait nous pousser à nous identifier à Jésus, qui a
souffert plus que n’importe qui, pour nous.
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
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JE SUIS …… ?
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
CRISE D’IDENTITÉ
La plupart d’entre nous vivent sans connaître la source de leur
identité. Ils n’en prennent conscience que lors d’un changement,
souvent sous la forme de difficultés ou de souffrances. Quand un
individu fait face à l’adversité, il passe par une crise. Que ce soit
son mariage, ses enfants, son apparence, ses richesses, son succès,
sa carrière, sa vie religieuse, son parti politique, son cheval de ba-
taille, sa relation sentimentale, ses biens précieux, etc., son idole
s’écroule sous le poids de sa divinité. L’individu comprend alors
brusquement qu’il avait construit son identité sur une idolâtrie.
Une fois qu’il ressent cette crise d’identité, un schéma de ges-
tion de crise se met en place. Tout d’abord, il craint que la source
de son identité ne lui fasse défaut ou ne lui soit retirée. Puis, alors
que son identité commence à chanceler, il panique et cherche à
sauver son idole identitaire. Enfin, quand son identité lui fait dé-
faut, il cherche à rendre quelqu’un responsable.
Ce genre de reproche prend plusieurs formes. Certains re-
prochent à Dieu d’avoir pris leur idole et éprouvent de l’amertume
envers lui. Certains blâment les autres et deviennent rancuniers,
colériques et même violents envers eux. D’autres encore s’accusent
eux-mêmes, ont l’impression d’être des ratés et se détestent.
La plupart des personnes qui perdent leur idole identitaire se
contentent d’en choisir une autre au lieu de se tourner vers Jésus-
Christ. Résultat : ils répètent encore et encore ce processus doulou-
reux dans leur vie. Ces personnes passent d’une dépendance à une
autre, d’une obsession à une autre, d’un engagement religieux à un
autre, d’une relation à une autre, tout en cherchant sans cesse la
réponse à la question : « Qui suis-je ? » En attendant, ils ne trouvent
jamais la seule vraie réponse à leur crise d’identité : Jésus.
Le reste de ce livre est consacré à vous aider à découvrir la
puissance et la joie que l’on ne peut trouver que dans une identité
fondée et soutenue par Jésus et en lui. Je prie que vous puissiez
trouver la réponse à la question « Qui suis-je ? » en Christ, celui qui
est JE SUIS.
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CHAPITRE DEUX
JE SUIS EN CHRIST
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JE SUIS EN CHRIST
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JE SUIS EN CHRIST
EXPLORONS ÉPHÈSE
Pour préparer ce livre, je me suis rendu trois fois sur l’ancien
site de fouilles archéologiques avec des spécialistes et des guides,
pour y apprendre tout ce que je pouvais.
Éphèse était une ville de renommée mondiale. Elle se situe
dans l’ancienne région d’Anatolie. À l’époque de Paul, c’était une
énorme ville cosmopolite d’environ 250 000 habitants. Des voya-
geurs de tout l’ Empire romain y passaient en raison de son empla-
cement stratégique : d’un côté, un port colossal facilitait le voyage
et le commerce par la mer, et de l’autre, un système de voies ra-
pides permettait le voyage et le commerce par la terre. Éphèse était
une ville très religieuse, mais païenne, ce qui explique pourquoi
la lettre de Paul est pleine de références au combat spirituel, aux
puissances spirituelles et aux démons. Cette ville était également le
centre d’une activité surnaturelle et paranormale liée au culte de la
déesse Artémis. Les activités démoniaques ainsi que la sorcellerie
et la magie y étaient largement répandues. Les colons et marchands
égyptiens y avaient aussi introduit le culte de Sarapis et d’ Isis et
construit des temples magnifiques pour différentes divinités 26.
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JE SUIS EN CHRIST
i
Actes 18 : 18-19 ; 1 Cor. 16 : 8-12 ; 1 Tim. 1 : 3 ; 2 Tim. 4 : 12.
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JE SUIS EN CHRIST
EN CHRIST
Ces deux petits mots, « en Christ », ont changé le monde.
C’est à la fois l’essence, l’intégralité et le condensé de l’identité d’un
croyant. Notre identité est donc fondée soit en Christ, soit dans
l’idolâtrie.
En parlant d’identité, Jésus dit : « Je suis le cep, vous êtes les
sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte
beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean
15 : 5). D’un bout à l’autre d’ Éphésiens, et dans le reste des écrits
de Paul, ces expressions de Jésus sont reprises par Paul qui « crée
une symphonie de langage » avec plusieurs variations, comme « en
Christ », « en lui » et « dans le bien-aimé 30 ». Ne serait-ce que dans
cette épître, Paul parle des croyants comme étant « en Christ » à
douze reprises, et exprime cette idée sous d’autres formes à vingt-
deux autres endroits.
L’idée d’être « en Christ » est si centrale dans Éphésiens que la
lettre débute avec une bénédiction qui, certes, comme d’ habitude,
est une louange à Dieu, mais rappelle surtout les gloires du salut en
Christ 31. En fait, ce passage (qui est une seule et longue phrase en
grec), regorge des expressions « en Christ » et ses variantes, comme
« en lui ». Voici répertoriées ses diverses utilisations en Éphésiens
1 : 1-14 :
• « aux saints qui sont [à Éphèse] et qui sont fidèles
en Jésus-Christ » (1 : 1) ;
• « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ,
qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle […] en
Christ » (1 : 3) ;
• « En lui, Dieu nous a choisis avant la création du monde
pour que nous soyons saints et sans défauts devant lui »
(1 : 4) ;
• « pour que nous célébrions la gloire de sa grâce, dont il
nous a comblés dans le bien-aimé » (1 : 6) ;
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CHAPITRE TROIS
JE SUIS UN SAINT
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JE SUIS UN SAINT
SAINT OU PÉCHEUR ?
Quand nous lisons les épîtres de la Bible, nous avons ten-
dance à survoler les salutations pour aller directement au corps de
la lettre (nous le faisons avec toutes sortes de lettre). Si vous faites
cela avec Éphésiens, vous passerez à côté d’une vérité extrêmement
importante que Paul établit et que l’on retrouve dans toute l’épître.
L’apôtre appelle les croyants des « saints […] en Jésus-Christ »
(1 : 1).
Des saints ? Tous ? Les Églises qui ont reçu cette lettre abri-
taient très certainement le même genre de personnes que celles qui
fréquentent les nôtres. Vous savez bien, les alcooliques, les crétins,
les commères, les fouineurs, les pervers, et aussi les hypocrites re-
ligieux, qui pensent (fièrement et à tort) qu’ils sont meilleurs que
les autres.
Pourtant, en ce qui concerne leur identité (et la nôtre), Paul
dit que si nous sommes « en Jésus-Christ » (donc de vrais chré-
tiens), nous sommes des « saints ». Le terme « saints » n’est pas ar-
rivé là par hasard ; il est là parce que Dieu l’a décidé ainsi. Et s’il est
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JE SUIS UN SAINT
i
1 Cor. 1 : 2 ; 5 : 1 ; 6 : 12-20 ; 11 : 21 ; 14 : 23.
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i
Gen. 5 : 1-3 ; 9 : 6 ; Jac. 3 : 9.
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JE SUIS UN SAINT
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
LA CONVICTION LA CONDAMNATION
Est de Dieu Est de Satan
Mène à la vie Mène au désespoir
Termine dans la joie Termine dans la tristesse
Nous donne envie Nous fait croire que nous
de changer ne pouvons pas changer
Conduit à une nouvelle Conduit à l’ancienne identité
identité en Christ dans le péché
Révèle précisément En reste à une vague
un péché incertitude sur le péché
Regarde à Jésus Regarde à soi
Est une bénédiction Est un fardeau
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JE SUIS UN SAINT
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
L’identité de Jésus, celle que Dieu le Père lui a donnée, est : Fils
de Dieu. En Luc 3 : 22, avant que Jésus ne commence son ministère,
le Père lui dit lors de son baptême : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en
toi j’ai mis toute mon affection » (LSG). De même, lors de la trans-
figuration de Jésus en Luc 9 : 35, Dieu le Père dit de lui : « Celui-ci
est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Satan l’a tenté pour éprouver
cette vérité (Luc 4), et ses ennemis l’ont arrêté et battu pour nier
cette vérité (Luc 22). Mais Jésus a supporté à la fois la tentation
et la persécution en se rappelant son identité et en la vivant par la
puissance du Saint-Esprit. Cette vérité puissante démontrée dans
la vie de Christ est aussi puissamment vraie pour ceux qui sont en
Christ.
Dieu le Père a rappelé à Jésus son identité tout au long de son
ministère sur terre, et Jésus se l’est remémorée lui-même en procla-
mant son identité publiquement et en priant avec ferveur, en tant
que « Fils de Dieu », à son « Père ». Ceci explique pourquoi il a dit
non au péché et oui à l’obéissance, et pourquoi il avait la puissance
de supporter la tentation, la critique, l’exclusion, et même la cruci-
fixion. Il connaissait le Père, et il se connaissait lui-même. Résultat :
Jésus était résolu, déterminé et immuable.
Jésus est le Fils de Dieu. Ceux qui sont en Christ sont ses
saints, mis à part pour supporter la tentation, la critique et l’exclu-
sion comme il l’a fait. Cher saint, vous devez constamment vous
souvenir de qui vous êtes, surtout quand vous en avez le plus be-
soin.
Voici comment les théologiens expliquent tout cela : les impé-
ratifs de la Bible (ce que vous devez faire) découlent des indicatifs
(qui vous êtes). Nous disons non au péché parce que nous sommes
saints en Christ. Nous supportons la critique de la part de ceux qui
nous haïssent parce Dieu nous aime en Christ. Nous supportons
l’exclusion de la part des autres parce que Dieu nous accueille en
Christ. Nous ne sommes pas ce que nous faisons. Nous faisons ce
que nous sommes. Notre identité détermine notre activité. C’était
vrai pour Jésus, et c’est vrai pour ceux qui sont en Christ. Notre
identité de nouvelles créatures en Christ est la clé de notre victoire,
comme Jésus.
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JE SUIS UN SAINT
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
avons opérés et des choses que nous avons apprises. La Bible ap-
pelle ça être « enflé d’orgueil » (1 Cor. 13 : 4 ; 1 Tim. 3 : 6 – LSG).
La Bible a beaucoup à dire quant à l’orgueil et à la vertu de
l’ humilité. À une époque où, sur Internet, nous ne publions quasi-
ment que des photos de nous et des articles où nous nous vantons,
les paroles intemporelles de la Bible sont d’une incroyable actua-
lité :
• « Il y a six choses que l’ Éternel déteste, et même sept dont
il a horreur ; les yeux hautains […] » (Prov. 6 : 16-17) ;
• « L’arrogance, l’orgueil, la voie du mal […], voilà ce que je
déteste » (Prov. 8 : 13) ;
• « Tous ceux dont le cœur est orgueilleux font horreur à
l’ Éternel » (Prov. 16 : 5) ;
• « L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la
chute » (Prov. 16 : 18) ;
• « Revêtez-vous d’ humilité, car Dieu s’oppose aux
orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (1 Pi. 5 : 5).
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CHAPITRE QUATRE
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
BÉNIS EN CHRIST
Paul met l’accent sur le fait que toutes les bénédictions que
nous avons résultent de notre position en Christ. Ceci explique
pourquoi il a mentionné Jésus pas moins de quatorze fois dans les
quatorze premiers versets d’ Éphésiens. En outre, si les termes « en
Christ » ou « en lui » apparaissent en tout quelque trente-six fois
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JE SUIS BÉNI
La bénédiction de la sainteté
Pour le chrétien, la sainteté est à la fois « en position » et « en
pratique ».
— Notre position en Christ, devant Dieu, est : « saints et
sans défaut » (Éph. 1 : 4). Luther aimait particulièrement nommer
l’œuvre de Jésus à la croix « le grand échange ». Là, sur la croix,
notre injustice est allée à Jésus, qui a souffert et est mort à notre
place, et la justice de Jésus est venue jusqu’à nous. Résultat : Dieu
nous voit maintenant comme il voit Jésus, c’est-à-dire justes et
saints.
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
La bénédiction de la prédestination
Paul enseignait que Dieu vous a choisi et prédestiné pour re-
cevoir son amour, vous réjouir de sa grâce et être son ami pour
toujours. Dans le contexte de l’Ancien Testament, cette idée est
exprimée par divers mots, tels que projets, décision et choisir. De
la même manière, le Nouveau Testament emploie une myriade de
mots, tels que prédestinés, choisis et destinés pour parler de Dieu
qui choisit de sauver certains, mais pas tous.
La doctrine de la prédestination peut entraîner une foule de
questions, et c’est bien compréhensible. Pourquoi Dieu sauve-t-il
certaines personnes et pas les autres ? Dieu est-il injuste et sans
amour s’il sauve certaines personnes et pas les autres ? N’y a-t-il
aucun espoir de salut pour ceux qui ne sont pas choisis par Dieu ?
Malheureusement, ces questions difficiles sont plus souvent débat-
tues que la vérité divine de la prédestination n’est célébrée. Avant le
commencement des temps, Dieu avait prévu un plan pour aimer et
sauver son peuple. Comment Dieu accomplit-il cela ? Par l’œuvre
de Christ à la croix, par la puissance du Saint-Esprit et au travers
de notre prédication de Jésus.
Le chrétien est censé présenter l’ Évangile de Jésus-Christ aux
non-chrétiens avec amour, vérité et humilité, puis observer ce que
Dieu fait en retour. La prédestination ne devrait pas nous empê-
cher d’évangéliser (comme certains le prétendent). Au contraire,
elle nous libère pour faire ce que Dieu nous a demandé de faire :
le prêcher avec audace… sans nous préoccuper de savoir si nous
sommes en train de contribuer au salut de notre interlocuteur ou
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JE SUIS BÉNI
La bénédiction de l’adoption
Dieu est un père, et en Christ, vous êtes adopté dans sa fa-
mille. Dans les trente-neuf livres de l’Ancien Testament, Dieu n’est
appelé « Père » qu’à quatorze reprises à peine, et à chaque fois, ce
mot est impersonnel et fait référence à la nation d’ Israël et pas aux
individus.
Tout a totalement changé avec Jésus. Il parle de Dieu comme
d’un Père plus de soixante fois dans le Nouveau Testament. Per-
sonne n’avait jamais prié Dieu ou parlé de lui comme l’a fait Jésus-
Christ, en employant un mot tendre et très informel, comme les
petits enfants quand ils appellent leur papa qui les aime (un peu
comme mes enfants qui m’appellent « papounet »). Nous appelons
Dieu un Père et le salut l’adoption, en suivant l’exemple de Jésus.
Charles Spurgeon compare l’adoption de Dieu avec l’adop-
tion humaine :
Un homme, quand il adopte un enfant, est parfois attiré par
lui en raison de son incroyable beauté, ou de ses bonnes
manières et de son caractère de vainqueur. Mais, bien-
aimés, quand Dieu est passé devant le champ où nous étions
couchés, il n’a vu aucune larme dans nos yeux, jusqu’à ce
qu’il en ait mis lui-même ; il n’a vu aucun regret en nous,
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
La bénédiction de la rédemption
En dehors de Christ, nous sommes esclaves du péché (c’est
l’expression biblique pour parler de dépendance). L’image de l’es-
clavage et de la rédemption prend sa source dans le livre de l’ Exode
et réapparaît souvent dans tout l’Ancien Testament i. Des millions
d’ Hébreux étaient esclaves d’un roi égyptien, appelé « pharaon »,
qui régnait sur ce qui était à l’époque la nation la plus puissante sur
terre. Il était adoré comme un dieu, et maltraitait avec brutalité le
peuple qu’il avait assujetti.
À plusieurs reprises, le pharaon refusa de se repentir et de
relâcher ses esclaves. Alors, Dieu envoya une succession de juge-
ments terribles sur toute la nation. Finalement, la colère de Dieu
se répandit sur le fils premier-né de chaque foyer, les tuant tous
en une seule nuit. Les seules familles épargnées par ce châtiment
étaient celles qui, par la foi, avaient pris un jeune agneau sain, sans
tache ni défaut, l’avaient sacrifié (en substitut) et avaient couvert
les montants de l’entrée de leur maison avec son sang. En raison
du sang de l’agneau, la colère de Dieu survola ces maisons et en
fut détournée. Le peuple de Dieu fut sauvé et libéré ; il put quitter
l’esclavage et vivre une vie d’adoration pour Dieu (Exode 7 à 12).
Tout ceci symbolise le fait que le péché règne sur nous, nous tient
en esclavage et nous détruit. Mais Jésus était l’Agneau de Dieu, et
son sang a coulé pour que nous soyons épargnés et libérés.
i
Exode 15 : 1-18 ; Deut. 7 : 8 ; 15 : 15 ; 2 Sam. 7 : 23 ; 1 Chr. 17 : 21 ; Ésaïe 51 : 10 ; Michée 6 : 4.
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La bénédiction du pardon
Quels regrets amers vous hantent ? Quels mots avez-vous
prononcés, quelles actions avez-vous faites, quelles motivations
avez-vous eues, quels mensonges avez-vous crus, quel mal avez-
vous causé, quelles personnes avez-vous attristées, quelle honte
avez-vous portée ? Qu’avez-vous fait pour tenter d’apaiser votre
conscience ? Avez-vous cherché à nier votre péché, à blâmer les
autres pour votre péché, à le minimiser, à le cacher, à payer Dieu en
retour ou à vous punir ? Vos efforts ont-ils échoué ?
En Christ, vous êtes entièrement, complètement et éternelle-
ment pardonné. Peu importe ce que vous avez fait ou ce que vous
ferez. Jésus est mort pour cela et vit pour tout vous pardonner.
Vous êtes pardonné. Dieu ne retient pas votre péché contre vous, il
ne va pas vous punir, et il vous aime malgré votre péché.
La bénédiction de la grâce
Quand Paul parle de la grâce de Dieu envers nous, il fait ré-
férence à ce que les théologiens appellent la grâce commune et la
grâce salvatrice. Cette grâce est le déversement de l’amour de Dieu.
Dieu aime tout homme avec la grâce commune et son peuple élu
avec la grâce salvatrice.
La grâce commune de Dieu permet à tous, même à ceux qui
le méprisent, de faire des avancées dans des domaines tels que les
sciences, la philosophie, la technologie, l’éducation et la médecine.
La grâce commune de Dieu alimente aussi l’esprit créatif et permet
les arts et la créativité en tous genres. Elle permet aussi aux sociétés
de se développer, aux familles d’exister, aux villes d’être construites
et aux nations de prospérer (comme en Exode 31 : 2-11 ; 35 : 30-35).
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QUI PENSES-TU ÊTRE ?
La bénédiction du sceau
Dans l’Antiquité, les propriétaires apposaient leur sceau sur
leurs possessions. En plaçant le Saint-Esprit en nous, Dieu appose
son sceau sur nous (Éph. 1 : 13). Nous savons que nous apparte-
nons au Seigneur. Le Saint-Esprit est la première des bénédictions
qui font partie de notre héritage puisque nous sommes à Dieu.
Il est un avant-goût du royaume qui nous attend mais dont nous
jouissons déjà dans cette vie. Ce n’est qu’un début.
Réfléchissez un moment aux joies que vous avez éprouvées
dans cette vie, en expérimentant la présence de Dieu, en apprenant
la Parole de Dieu, en appréciant le peuple de Dieu et en chantant
les louanges de Dieu. Considérez à présent que les meilleures jour-
nées dans cette vie ne sont qu’un avant-goût de la vie éternelle à
venir, une mise en bouche qui éveille notre appétit pour la grande
fête.
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JE SUIS BÉNI
À LA LOUANGE DE SA GLOIRE
Pourquoi Dieu nous bénit-il ? Est-ce pour nous glorifier ? Ou
pour que lui soit glorifié ? Paul enseignait que le but des bénédic-
tions de Dieu est sa gloire. Il écrivait que la bénédiction de Dieu est
« à la louange de la gloire de sa grâce » (Éph. 1 : 6 – LSG), répétant à
deux reprises « à la louange de sa gloire » (v. 12, 14).
Les lignes d’introduction de Paul dans l’épître aux Éphésiens
sont en fait une longue prière de louange pour les innombrables
bienfaits que nous recevons en Christ ; on y fait souvent référence
en parlant de bénédiction. Un commentateur de la Bible explique :
« La bénédiction, ou berekah, est la forme de prière juive la plus
courante et la plus essentielle à la vie des Juifs, depuis des siècles.
Bien avant le premier siècle, les Juifs intégraient de longues béné-
dictions dans leurs offices et des plus courtes dans leur quotidien ;
c’était pour eux un moyen de louer Dieu pour divers dons 48 ».
Prier régulièrement des bénédictions comme celles de Paul
serait particulièrement avantageux pour notre âme et chaque as-
pect de notre vie. Prenez-vous un temps où vous ne serez pas in-
terrompu ; demandez au Saint-Esprit de vous rappeler comment
Dieu vous a béni, et écrivez-le. En faisant cela, Dieu deviendra plus
grand, sa grâce plus riche, et vos difficultés plus petites.
Bien sûr, on peut demander à Dieu une bénédiction spéci-
fique ; un enfant a toujours le droit d’adresser des requêtes à son
père aimant. Cependant, d’après le modèle de Paul en Éphésiens,
nous devrions d’abord prier en remerciant Dieu pour les bénédic-
tions que nous avons déjà avant d’en demander davantage. Chez
moi, nous appelons cela « les prières de reconnaissance » : nous no-
tons comment Dieu nous a bénis de différentes manières et pour-
quoi nous sommes reconnaissants.
Écrire les bienfaits de Dieu et y réfléchir, chaque jour ou
chaque semaine, vous permettra de rester conscient de l’attention
et de l’affection de Dieu à votre égard, et alimentera votre gratitude
alors que vous l’adorez en retour. Dans les temps difficiles, vous
pourrez relire vos écrits et vous rappeler comment Dieu vous a
béni. Et cette trace de la bénédiction divine dans votre vie est le
genre de chose que l’on a envie de laisser un jour à ses enfants et
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CHAPITRE CINQ
JE SUIS APPRÉCIÉ
C’est pourquoi moi aussi, après avoir entendu parler de votre foi dans
le Seigneur Jésus [et de votre amour] pour tous les saints, je ne cesse
de dire toute ma reconnaissance pour vous lorsque je fais mention
de vous dans mes prières. Je prie que le Dieu de notre Seigneur
Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et
de révélation qui vous le fasse connaître. Je prie qu’il illumine les
yeux de votre cœur pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui
s’attache à son appel, quelle est la richesse de son glorieux héritage
au milieu des saints et quelle est l’infinie grandeur de sa puissance,
qui se manifeste avec efficacité par le pouvoir de sa force envers
nous qui croyons. Cette puissance, il l’a déployée en Christ quand il
l’a ressuscité et l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-
dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de
toute souveraineté et de tout nom qui peut être nommé, non seulement
dans le monde présent, mais encore dans le monde à venir. Il a tout
mis sous ses pieds et il l’a donné pour chef suprême à l’Église qui est
son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous.
ÉPHÉSIENS 1 : 15-23
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i
Jac. 5 : 9 ; Jude 1 : 16-19 ; 1 Pi. 4 : 9.
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i
Matt. 18 : 1-6 ; Marc 9 : 33-37 ; 10 : 35-45 ; Luc 9 : 46-48 ; 22 : 24-30.
ii
Ésaïe 42 : 1-4 ; 49 : 1-7 ; 52 : 13-53 : 12 ; Phil. 2 : 1-11.
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cation est la clé des relations entre personnes, la prière est essen-
tielle dans notre relation avec Dieu.
Ceux qui se savent appréciés de Dieu prient souvent. Et diffé-
remment. Ils prient souvent parce qu’ils ont conscience de l’œuvre
de Dieu dans la vie des autres, et cela leur donne plus de matière
à prier. Ils prient aussi différemment parce qu’ils sont concentrés
sur les gens et leurs besoins ; ils sont reconnaissants pour l’œuvre
du peuple de Dieu au lieu de se concentrer sur leurs propres be-
soins. Ceci explique pourquoi la moitié de la lettre aux Éphésiens
est composée de prières : « Éphésiens est un livre de prière. C’est
littéralement un livre de prière. Vous rendez-vous compte que près
de la moitié de l’épître aux Éphésiens tourne autour de la prière ?
Rapports de prière, requêtes de prière et invitations à la prière…
même des esquisses de prières que Paul a priées pour les chrétiens
d’ Éphèse, pour vous, pour moi 49 ».
On trouve un exemple en Éphésiens 1 : 15-23, où Paul prie
tout simplement pour que les chrétiens qui connaissaient déjà
Dieu, qui ont bénéficié d’un bon enseignement biblique (Paul, Ti-
mothée, Jean et Luc ont tous enseigné à Éphèse) et ont joui d’un
ministère florissant, apprennent à connaître Dieu davantage. Un
pasteur et enseignant biblique a dit :
Nous pourrions très bien demander :
— Que veux-tu dire, Paul, quand tu pries pour que les
Éphésiens puissent mieux connaître Dieu ? Tu leur as déjà
enseigné toutes ces choses. Veux-tu dire par là qu’ils ne les
connaissent pas ? Ou qu’il reste une information cachée,
ésotérique à découvrir ?
Paul répondrait :
— Non. Vous m’avez mal compris. Je ne prie pas pour
que les Éphésiens en apprennent plus sur Dieu (bien qu’ils
auraient certainement encore beaucoup à apprendre),
mais plutôt pour qu’ils le connaissent lui. Connaître Dieu et
avoir des connaissances à son sujet sont deux choses bien
différentes 50.
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