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CLARA 4
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CLARA 4
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SOUS LES TOITS
Maxime introduisit la clé dans la serrure et il entra, Clara sur ses talons.
La petite chambre sentait un peu le renfermé et il s’en rendit compte car il
alla tirer les rideaux et ouvrir la fenêtre.
Clara détailla la pièce rapidement. Des bouquins, des bouquins et... des
bouquins. Sur la musique, beaucoup, l’histoire de l’art, des partitions, des
traités sur l’harmonie. Dans le coin, il y avait un petit chevalet et à côté, un
étui à guitare. Un bureau avec un siège rembourré à roulettes qui tourne sur
lui même.
Un minuscule coin cuisine avec deux plaques chauffantes sur un petit
frigo. Un poster de Sartre et de Chopin, côte-à-côte, et des photos, sur le
mur, de la famille, sans doute. Un petit meuble en bois avec une lampe de
chevet posée dessus. Enfin, le lit. Un grand lit deux places. L’essentiel était
là.
- Tu veux boire un truc ? demanda Maxime.
- T’as quoi ?
- Ben, pas grand chose, en fait. Je devais faire des courses. De la bière ou
du coca.
- Va pour une bière. Je vais à la salle de bain. C’est là, non ?
- Ouais. Fais pas attention au bordel.
Clara prit son sac et elle entra dans la salle d’eau. Du linge salle était
entassé dans un coin. Le lavabo n’était pas très net mais c’était pas la
catastrophe. Elle se regarda dans la glace, lissa un peu ses sourcils, fit
bouffer ses cheveux. De son sac, elle sortit son lip-stick et fit briller ses
lèvres. Ça résistait à l’eau. Même à une turlute. Ça résistait à tout, ce
truc-là. Des fois, elle se demandait ce qu’ils pouvaient bien foutre dans ces
saloperies. Mais elle ne pouvait pas s’en passer. Elle aimait voir ses lèvres
charnues, si sensuelles, refléter la lumière, exciter le désir des hommes.
Elle jeta un œil dans la cabine de douche. Propre. Pas comme elle aimait,
mais correct. Elle remit le petit tube dans son sac et en sortit un autre,
qu’elle ouvrit. Elle fit tomber dans sa main un petit cachet blanc, referma
le tube, le remit soigneusement à sa place dans la petite poche à fermeture,
puis elle ouvrit le robinet. Elle goba la pilule, mit un peu d’eau dans le
creux de sa main, et elle l’avala. Elle but encore quelques gorgées et
retourna dans la pièce à côté.
-Tiens.
Max lui tendait sa bière. La bouteille était fraîche, presque glacée. Clara
passa son doigt sur la buée et le porta à sa bouche. Elle dit :
- Alors c’est là que tu te caches ?
- Je me cache pas.
- Je dis ça parce qu’on dirait un petit refuge en haut d’une montagne.
- Tu parles. C’est des chambres de bonne louées hors de prix aux
étudiants. Des placards à études.
- C’était la version romantique, que je te faisais.
Clara but une longue gorgée de bière.
- Je peux prendre une douche ?
- Heu... ouais, bien sûr. Je sais pas si j’ai une serviette propre, par contre.
- C’est pas grave. T’inquiète pas. Tire un peu les rideaux, arrange le coin.
J’arrive.
Et elle fila.
Max commença à ranger un peu, fébrile et excité.
Clara était sous la douche, les yeux fermés. Elle laissait monter en elle
l’onde sauvage, le flux sanguin, la vague blanche. L’eau lui faisait comme
une cape, cascade argentée qui baignait ses cheveux et tombait dans son
dos, rejoignant ses jambes souples en effleurant ses fesses, en caressant ce
lit soyeux, cette peaux douce. Elle avait les bras le long du corps, immobile
statue d’albâtre, le visage tendu vers le ciel, son esprit débordant sans
limite au-delà de ces murs, au-delà de ce temps, dans une plainte sourde,
un murmure obsédant.
Elle revint à elle et sortit de la douche, elle essora ses cheveux, croupe
tendue « à qui la veut », fit quelques retouches au visage gracieux qui se
reflétait dans le miroir, puis elle sortit, nue, impudique et fière, intrépide
amazone sur ce cheval de feu qui galopait en elle et dont elle sentait le
souffle emplir sa poitrine.
Ses yeux avaient changé. Ils avaient la même forme et la même couleur,
bien sûr, mais leur regard était soudain profond, une profondeur abyssale,
un gouffre sans fond, où l’on pouvait se perdre.
Maxime était debout devant la fenêtre, à regarder les toits, les pigeons et
puis les gens, en bas, les voitures, le ciel...
Clara s’approcha lentement dans son dos, à pas de louve, et elle le saisit,
l’enserrant de ses bras et collant sa poitrine et sa chatte contre lui.
Il eut un sursaut et poussa un cri.
Clara mit sa main sur sa bite, encore tendue, bien assez ferme. Elle le
lécha dans le cou et derrière les oreilles. Sur la pointe des pieds, elle y
introduisit le bout de sa langue tout en resserrant sa prise sur le mât dans sa
main.
Maxime gémit.
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chaude. Il déversa tout le foutre accumulé dans cette bouche aux lèvres
peintes et brillantes en criant :
- ARRRRRHHHH... CLARAAAAAAA...
ARRrrrrrrggggggggg...ohhhhhhh... claraaaaaa... oooaaaahh...
Il sentit ses jambes cédant presque sous lui. Il se vida totalement, la
bouche de Clara contre son ventre et sa bite au fond. Et il resta comme ça,
la maintenant serrée, muette, jusqu’à la dernière goutte. Puis il retira son
sexe de cet antre sublime, épuisé, ayant l’impression qu’il avait failli
mourir. Mourir de plaisir.
Clara, toujours à genoux, lécha cette verge novice qui venait de faire son
premier baptême et qui lentement, reprenait sa forme initiale. Elle avait
encore du foutre dans la bouche et elle l’avala. Puis elle se releva.
- J’espère que t’es pas crevé ? lâcha-t-elle
- Non, non, ça va, répondit Maxime, qui retrouvait sa pâleur rosée
d’origine.
Clara alla chercher une bière dans le frigo.
- T’en veux une ? demanda-t-elle
- Ouais. Ça vous dirait de fumer un joint ?
- Tu fumes des joints, toi ? s’étonna Clara. Et puis arrête de me
vouvoyer, va. C’est bon. On se connait un peu, maintenant.
- Ok. Bah ! J’fume des fois. C’est pas souvent.
Il tâtait le terrain. Pas la peine d’en dire trop.
- Pourquoi pas, après tout, répondit-elle..
Elle ramena les bières et Maxime les décapsula avec son briquet et puis il
alla chercher sa petite boîte dans le meuble et entreprit de rouler un cône
sur le bureau.
Maxime passa le joint à Clara. Il but une gorgée de sa bière. Clara tira
une longue bouffée en fermant les yeux. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû.
Ça la rendait trop tendre. Plus vulnérable. Ça aurait fait sourire n’importe
qui la connaissant, vu la cuirasse qu’elle portait. Ce : plus « vulnérable »,
c’était encore un champ entouré de barbelés avec des pièges à loups. Au
cas où.
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