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blank Devoir Maison 01 : Optique géométrique

1 Appareil photographique

Un appareil photo est constitué d’un ensemble de lentilles dont le but est de former
l’image réelle d’un objet sur un détecteur sensible aux radiations lumineuses, c’est-
à-dire film argentique ou barrettes CCD. Cet ensemble est associé à un boı̂tier qui
joue le rôle de chambre noire et qui contient un obturateur, un système optique
de visée et de mise au point ainsi qu’une cellule photoélectrique qui permet de
mesurer le flux lumineux incident. La figure 1, ci–contre, représente les principaux
éléments d’un appareil photo de type réflex, avec un miroir pivotant (a), un verre
de visée (b), une lentille collectrice (c), un pentaprisme en toit (d) ainsi qu’un
oculaire (e).

Le système optique qui constitue l’objectif doit restituer la forme et les couleurs de l’objet, ceci dans des conditions où les rayons
lumineux incidents ne vérifient pas nécessairement les conditions dites de Gauss. Il doit donc pouvoir corriger les aberrations chroma-
tiques et géométriques. La valeur absolue de la distance focale de l’objectif est communément appelée  focale  . Elle représente la
distance entre la pellicule (ou la matrice CCD) et la lentille équivalente à l’objectif pour un sujet à l’infini, c’est-à-dire à grande distance.
Les usages veulent que l’on qualifie de longue (respectivement courte) focale, un objectif dont la focale est plus grande (respectivement
plus petite) que la longueur de la diagonale du détecteur utilisé, c’est-à-dire pellicule ou matrice CCD. Ceci implique que le choix de la
focale est indissociable de celui du format du détecteur.

Les notations sont telles que tout paramètre relatif à un objet sera indicé avec un o, tandis que tout paramètre lié à une image le
sera par un i.
Aide numérique :
5/99 ≈ 0, 051 4 × 21 × 25 = 2100 60/84 ≈ 0, 71 84/60 ≈ 1, 4 50 × 1, 4 × 5 × π/180 ≈ 6, 1
arctan(12/70) ≈ 0, 17 arctan(18/70) ≈ 0, 25 arctan(12/36) ≈ 0, 32 arctan(18/36) ≈ 0, 46

1.1 Objectif assimilé à une simple lentille mince (L1 ), de focale image fi1 = 50mm.
On considère le protocole représenté sur la figure 2. L’appareil est initialement
réglé sur un objet placé à l’infini. On constate alors que pour former une image
nette sur une pellicule fixe d’un objet situé à une distance x de l’objectif (comptée
positivement) : x(> 0) = −P0 , il faut déplacer l’objectif d’une certaine distance,
appelée tirage, et notée t. Cette opération constitue la mise au point.
1. À l’aide de la relation de conjugaison, exprimer le tirage t en fonction des seuls
x et fi1 .
2. Exprimer littéralement puis calculer la variation de ce tirage pour un objet
placé entre x = ∞ et x = 100fi1 . Sachant qu’une mise au point n’a de sens que
pour un déplacement mécanique d’au moins un demi-millimètre, cette dernière
est-elle nécessaire dans le cas présent ?
3. Reprendre la question précédente pour un objet placé entre x = 100fi1 et
x = 10fi1

1.2 Objectif bifocal


Considérons trois lentilles minces (L2 ), (L3 ) et (L4 ), de centres O2 , O3 et O4 , placées suivant un même axe optique. (L2 ) et (L4 )
sont identiques et divergentes, de distance focale image fi2 = −60mm, tandis que (L3 ) est convergente avec fi3 = 35mm.
4. Dans cette première configuration (a), les lentilles (L2 ) et (L3 ) sont accolées.
4.a. Donner la vergence de la lentille équivalente au système (L2 ) + (L3 ). En déduire que sa distance focale se met sous la forme
fi2 fi3
fi23 =
(fi2 + fi3 )
Faire l’application numérique et déduire la nature de cette lentille équivalente.

1
4.b. Déterminer la distance O2 O4 en fonction de fi23 et fi4 pour que le système constitué des trois lentilles soit afocal. La
calculer.
4.c. Exprimer le grandissement transversal γa en fonction de fi23 et fi4 pour un objet éclairé par un rayon incident qui arrive
parallèlement à l’axe optique. On pourra raisonner en termes de faisceau lumineux cylindrique parallèle à l’axe optique dont on exprimera
le grandissement du rayon à travers le système optique. Donner finalement l’application numérique de ce grandissement transversal.
4.d. En supposant les conditions de Gauss respectées, exprimer le grossissement angulaire Ga en fonction de fi23 et fi4 . Le
comparer à γa . Pour s’aider dans le calcul, faire un schéma où seront tracés deux rayons incidents, parallèles entre eux, l’un passant par
le centre O2 de la lentille équivalente, l’autre passant par le foyer objet équivalent FO23 .
5. Dans la seconde configuration (b), les lentilles (L3 ) et (L4 ) sont maintenant accolées en ayant pris soin de maintenir la distance
O2 O4 identique à celle de la question précédente. Montrer que le nouveau grandissement transversal γb est relié à γa par une relation
très simple que l’on précisera, et en faire l’application numérique.
6. Reprendre le raisonnement de la question 4.d pour la configuration (b), et déterminer Gb le grossissement angulaire correspondant.
7. On place enfin derrière la lentille (L4 ), la lentille (L1 ) utilisée en I.
7.a. À quelle distance de (L1 ) doit-on placer la pellicule photographique (ou la matrice CCD) pour obtenir une image nette d’un
objet placé à l’infini ? La distance O4 O1 importe-t-elle ?
7.b. Où doit-on placer la lentille (L1 ) pour que l’encombrement du système lentilles pellicule / CCD soit le plus faible possible ?
7.c. À l’aide de Ga et Gb (grossissement angulaire dans la configuration (b)), exprimer les dimensions Al1 Bl1 de l’image formée
sur la pellicule / CCD d’un objet placé à l’infini pour les configurations (a) et (b), et dont le rayon limite arrive sur la lentille (L2 ) selon
un angle de α = 5◦ par rapport à l’axe optique de cette lentille. Calculer ces dimensions.
7.d. En déduire les distances focales images fia et fib de l’objectif constitué des quatre lentilles, respectivement pour les confi-
gurations (a) et (b). Pour ce faire, la taille des images Al1 Bl1 calculée précédemment, on admettra l’existence d’une lentille équivalente
pour les deux configurations (a) et (b) et on montrera (par exemple) que pour (a) : fia = fi1 Ga et l’on donnera l’application numérique
correspondante de fia .

7.e. On appelle champ angulaire la portion conique de l’espace objet dont l’objectif
photographique donne une image nette. Ce champ est exprimé par l’angle 2α du cône qui
a pour sommet le centre O d’une lentille mince équivalente (voir figure 3 et raisonnement
ci-dessus). Ce champ est limité par la plus grande dimension du détecteur d, c’est-à-dire
la diagonale d’un format rectangulaire. Après avoir exprimé la relation entre α , d et la
focale f de l’objectif (celle de la lentille équivalente des questions précédentes, c’est-à-dire
f = fia et f = fib ), calculer le champ angulaire pour les deux configurations de lentilles
(a) et (b) susmentionnées pour un film de format 24 × 36mm. Commenter la compa-
tibilité des valeurs obtenues pour les champs angulaires avec les conditions dites de Gauss.

8. Si l’on compare maintenant avec l’objectif mono–lentille de la section I.1, quel est l’avantage de l’objectif bifocal ? Y aurait-il des
inconvénients ?

2
1.3 Profondeur de champ
La photographie d’un objet de taille finie doit demeurer nette sur toute la profondeur de champ. On se reportera à la figure 4 qui
modélise un objectif avec la simple lentille mince de distance focale image fia1 de la première partie, et sur laquelle on peut voir que
l’ensemble des points objets situés sur l’axe optique entre A1 et A2 , pour un diamètre Dd du diaphragme (D), n’impressionnent qu’un
seul pixel de la matrice CCD. Cette gamme de distance séparant ces objets de l’objectif ∆d = do1 –do2 est appelée profondeur de champ,
avec do1 et do2 respectivement les distances algébriques A1 O et A2 O. En effet, l’image d’un objet ponctuel A n’a pas nécessité d’être
rigoureusement ponctuelle en raison de la taille finie E d’un pixel, et par conséquent, la photo restera ”nette” si la dimension Ei de
l’image d’un point est inférieure à cette taille E. La profondeur de champ dépend également de la focale, de la distance à laquelle se
trouve l’objet ainsi que du nombre d’ouverture qui correspond à une ouverture maximale du diaphragme.

9. En notant do la distance AO à laquelle un objet de dimension Eo donne une image de dimension Ei = E dans le plan de détection,
exprimer do1 et do2 en fonction de do , Dd , et du module du grandissement transversal |γ| = Ei /Eo . En déduire l’expression de la profon-
deur de champ.

3
Correction
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1 Appareil photographique (/22)

1.1 Objectif assimilé à une simple lentille mince (L1 ), de focale image fi1 = 50mm. (/4)
1.
2
1 1 1 1 1 1 1 1 fi1
− = 0 =⇒ − = + = =⇒ t =
OA0 OA f P1 P0 fi1 + t x fi1 x − fi1
(/2)
2.
fi1
∆t = t(100fi1 ) − t(∞) = ≈ 0, 51mm
99
Mise au point nécessaire (/1)
3.
fi1 fi1 10fi1
∆t = t(10fi1 ) − t(100fi1 ) = − = ≈ 5, 1mm
9 99 99
Mise au point nécessaire (/1)

1.2 Objectif bifocal (/15)


4.
4.a.
A −→ A2 −→ A3
L2 L3

Les deux relations de conjugaisons s’écrivent :


1 1 1 1 1 1
− = et − =
O2 A2 O2 A fi2 O3 A3 O3 A2 fi3
Or les lentilles L2 et L3 sont confondues, i.e. O2 = O3 = O23 :
 
1 1 1 1 1 1 fi2 fi3
− + = =⇒ − =
O23 A3 fi2 O23 A fi3 O23 A3 O23 A fi2 + fi3

fi2 fi3
Lentille équivalente de focale fi23 = (/2)
fi2 + fi3
4.b. Système afocale : image d’un objet à l’infini est crée à l’infini. (/1)

A = −∞ −→ A23 −→ A0 = +∞?
L23 L4

L’image intermédiaire A23 doit être créée au foyer objet de la lentille L4 :

O23 O4 = fi23 + fi4 = 24mm

(/1)
4.c. Géométriquement on peut montrer que
fi4
γa = − = 0, 71
fi23
(/1)
4.d. Géométriquement on peut montrer que

α0 fi23
Ga = =− = 1, 4
α fi4

(/1)
5. Les lentilles L2 et L4 sont identique, déplacer ainsi L3 revient à inverser les lentilles L23 et L4 . On peut soit redémontrer
géométriquement les expressions, soit intuité le résultat :
fi34 1
γb = − = = 1, 4
fi2 γa

(/1)
6. Les lentilles L2 et L4 sont identique, déplacer ainsi L3 revient à inverser les lentilles L23 et L4 . On peut soit redémontrer
géométriquement les expressions, soit intuité le résultat :
fi2 1
Gb = − = = 0, 71
fi34 Ga

4
(/1)
7.
7.a. Le système composé des lentilles L2 , L3 et L4 est afocale ainsi il crée une image intermédiaire en l’infini : quelle que soit la
position de la lentille L1 l’image sera créée dans le plan focale image de L1 :

L1 E = fi1

(/1)
7.b. Encombrement minimal si la lentille L1 est confondue avec la lentille L4 . (/1)
7.c.
Al1 Bl1
= tan α0 ∼ α0 = Ga α
fi1
Alors
Al1 Bl1a ≈ 6, 1mm

Al1 Bl1b ≈ 3, 1mm

(/1)
7.d. Système équivalent à une lentille, géométrique on obtient :

Al1 Bl1a
= tan α ∼ α
fia

On identifie avec l’expression obtenue question précédente, ainsi

fia = Ga fi1 ≈ 70mm

fib = Gb fi1 ≈ 36mm

(/1)
7.e.
d
tan α =
2f
(/1) Ainsi  
d
2αa = 2 arctan ≈ 0, 34rad dans une direction, 0, 50rad dans l’autre.
2fia
 
d
2αb = 2 arctan ≈ 0, 64rad dans une direction, 0, 92rad dans l’autre.
2fib
On dépasse du cadre de l’approximation de Gauss, l’angle des rayons incidents est bien trop grand. (/1)
8. Objectif bifocal : compromis entre objectif mono–lentille et zoom qui comporte de nombreuses lentilles. (/1)

1.3 Profondeur de champ (/3)


9. Théorème de Thalès :
do − do2 E0 do Dd
= =⇒ do2 =
do2 Dd E0 + Dd
do1 − do E0 do Dd
= =⇒ do1 =
do1 Dd −E0 + Dd
On réexprime E0 = Ei /|γ| puis on calcule la différence do1 − do2 . (/3)

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