Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci.
La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est
strictement interdite.
Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente.
Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr.
En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la
fonctionnalité « Offrir un article ».
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/07/17/une-si-longue-lettre-un-recit-manifeste-sur-la-
condition-feminine-au-senegal_6088566_3212.html
Navigation
À la une Retour à la page d’accueil du Monde
En continu
Actualités
En ce moment
o Mort d'Alexeï Navalny
o Guerre Israël-Hamas
o Guerre en Ukraine
o Élection présidentielle américaine 2024
o Jeux olympiques de Paris 2024
o Violences sexuelles
o Climat
o Kylian Mbappé
o Toute l’actualité en continu
Actualités
o International
o Politique
o Société
o Planète
o Climat
o Le Monde Afrique
o Les Décodeurs
o Sport
o Education
o M Campus
o Santé
o Intimités
o Sciences
o Pixels
o Disparitions
o Le Fil Good
o Podcasts
o Le Monde & Vous
Économie
o Économie
o Économie mondiale
o Économie française
o Médias
o Emploi
o Argent & placements
o Tribunes éco
o Cities
o Le Club de l’économie
Vidéos
o Vidéos
o L’actualité
o Les explications
o Enquêtes vidéo
o Les mini-séries
Erreur ! Nom du fichier non spécifié.
International
Des migrants racontent à leurs enfants pourquoi ils ont fui leurs pays
Débats
o Débats
o Editoriaux
o Chroniques
o Enquêtes idées
o Notions
o Entretiens idées
o Analyses
o Tribunes
Erreur ! Nom du fichier non spécifié.
Éditorial
Empêcher la poursuite du carnage à Gaza
Le Goût du monde
o Le Goût du monde
o Le Monde passe à table
o Voyage
o Design & déco
o Mode
o Beauté
o Horlogerie & Joaillerie
o M le mag
o L’époque
Services
Services Le Monde
o Les ateliers du Monde
o Mémorable : améliorer sa culture générale
o Mots croisés / Sudokus
o Guides d’achat
o Boutique Le Monde
o Newsletters
Services partenaires
o Annonces légales
o Cours d’anglais
o Cours d’italien
o Jardinage
o Jeux gratuits d’arcade
o Solitaire
o Paroles de chansons
Service Codes Promo
o Codes Promo
o Black Friday
o Codes Promo Amazon
o Codes Promo BoohooMan
o Codes Promo Ebay
o Codes Promo Asos
o Codes Promo Pandora
o Codes Promo Cdiscount
o Codes Promo Uber Eats
oCodes Promo NordVPN
Suppléments partenaires
o Futurs désirables
o Prêts pour demain
o La technologie au service de la sécurité
o La Macif engagée pour la jeunesse
o Copenhague capitale mondiale de l’architecture en 2023
o Université Gustave Eiffel : l’université qui invente la ville de demain
o Gestion des cookies
Recherche
Cet article vous est offert
Se connecter
Le Monde Afrique
Culture & Style d'Afrique
« Aïssatou, j’ai reçu ton mot. En guise de réponse j’ouvre ce cahier, point d’appui dans mon
désarroi : notre longue pratique m’a enseigné que la confidence noie la douleur. » C’est par
ces mots, tels un murmure, que débute le premier roman de l’écrivaine sénégalaise Mariama
Bâ. Une si longue lettre, paru en 1979 à Dakar aux Nouvelles Editions Africaines est devenu,
plus de quarante ans plus tard, le roman épistolaire le plus célèbre du continent africain.
La simplicité apparente de sa trame narrative est sans doute l’une des clés de son succès.
Ramatoulaye, une femme obligée d’observer le deuil de son mari, met à profit sa quarantaine
pour faire le bilan de sa vie en s’adressant dans une lettre à Aïssatou, son amie de cœur. Au fil
de son récit, les souvenirs de ses années conjugales succèdent à ceux de sa jeunesse, avant le
temps de la solitude, quand son époux se détourne d’elle pour prendre une seconde femme.
D’emblée le ton posé, la justesse des mots, captivent.
En nous plongeant dans l’intimité de la narratrice, ses joies, ses souffrances et ses frustrations,
la romancière questionne la condition féminine : les codes régissant les relations avec les
hommes, l’importance des castes et, surtout, la polygamie. La lettre de Ramatoulaye se
déploie comme le témoignage douloureux d’une femme lettrée et idéaliste, prise à revers par
la société dans laquelle elle a pourtant grandi.
Ainsi va-t-elle découvrir, incrédule, le remariage de son mari, comme son amie avant elle :
« Je savais. Modou savait. La ville savait. Toi Aïssatou tu ne soupçonnais rien et rayonnais
toujours. » écrit-elle. Si Aïssatou divorce alors que Ramatoulaye préfère s’effacer, l’une
comme l’autre vont payer leur humiliation au prix fort : une solitude choisie, mais que
l’entourage rend difficile à assumer.
En évoquant ainsi la société sénégalaise, c’est plus largement à l’émancipation féminine que
Mariama Bâ fait écho, en cette fin des années 1970 où les revendications des femmes se font
plus que jamais entendre à travers le monde.