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ÉCONOMIE • ARGENTINE

« La société argentine du début du XXᵉ siècle


vantée par Javier Milei était loin d’être
idyllique »
A contre-courant de ce qu’affirme le nouveau président argentin, l’historien Ezequiel
Adamovsky estime, dans un entretien au « Monde », que ce sont les politiques libérales mises
en place par la dictature de 1976 qui ont fait plonger le pays dans la pauvreté.

Propos recueillis par Angeline Montoya (Buenos Aires, envoyée spéciale)


Publié aujourd’hui à 04h00 • Lecture 6 min.

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Le nouveau président argentin, Javier Milei, qui prend ses fonctions
dimanche 10 décembre, répète comme un mantra que l’Argentine
était « le pays le plus riche du monde » au début du XXe siècle, mais
que, par la faute de l’interventionnisme d’Etat prôné par le
péronisme – un mouvement créé par le président Juan Domingo
Peron en 1945 –, elle n’atteint plus aujourd’hui que la « 140e place ».

L’ultralibéral promet, avec des accents trumpistes, de rendre sa


grandeur au pays et d’en faire, dans trente-cinq ans, « à nouveau la
première puissance mondiale ».

Pour Ezequiel Adamovsky, chercheur au Conseil national de


recherche scientifique et technique et professeur d’histoire à
l’Université nationale de Buenos Aires et à l’Université nationale de
San Martin, l’Argentine n’a pourtant jamais été une « puissance
mondiale » et l’explication de la décadence de son économie est plus
à chercher du côté des politiques néolibérales, appliquées
notamment à partir de la dictature de 1976, que du péronisme.

L’Argentine a-t-elle été un jour une « puissance mondiale »,


comme l’affirme Javier Milei ?

Absolument pas. Cela n’a jamais été non plus le « pays le plus riche
du monde », comme il le dit. Il est vrai que si l’on regarde la
trajectoire de croissance du produit intérieur brut [PIB] par habitant
on constate qu’entre 1885 et 1913, en plein boom des exportations
agricoles et alors que l’Argentine était devenue le « grenier du
monde », sa croissance était supérieure à celle des Etats-Unis.

En se fondant sur la base de données de Maddison [la seule


disposant de données avant 1900], l’Argentine se situait alors entre la
7e et la 14e place en matière de PIB par habitant. Mais il faut
souligner que la base de données, à l’époque, n’incluait qu’une
trentaine de pays. Et, aujourd’hui, l’Argentine n’est pas à la
140e place, mais à la 60e.

Lire aussi : Argentine : Javier Milei nomme à l’économie Luis


Caputo, ancien ministre et expert en finance

Par ailleurs, s’il s’agissait d’un pays riche, il n’était nullement une
puissance, dans ce sens où il ne tenait aucun rôle important dans le
concert des nations. Son PIB par habitant élevé correspond à un
contexte très particulier : à cette époque, l’Argentine a multiplié par
deux ses terres disponibles après la conquête des territoires
indigènes [entre 1878 et 1885] ; elle était le premier destinataire des
investissements du Royaume-Uni, qui était alors la première
puissance mondiale ; et la main-d’œuvre paraissait illimitée avec
l’arrivée des migrants européens [la population a doublé entre 1895
et 1914, passant de quatre millions à huit millions d’habitants, dont
30 % d’étrangers]. Ces trois facteurs ont eu comme effet un essor
économique très important, mais Latrès
suitelimité.
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