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L’Épopée de Gilgamesh est un récit épique de la Mésopotamie. Faisant partie des œuvres littéraires
les plus anciennes de l’humanité, la première version connue a été rédigée en akkadien dans la
Babylonie du xviiie au xviie siècle av. J.-C. Écrite en caractères cunéiformes sur des tablettes d’argile,
elle relate les aventures de Gilgamesh, roi d'Uruk, peut-être un personnage ayant une réalité
historique, mais en tout cas une figure héroïque, et aussi une des divinités infernales de la
Mésopotamie ancienne.

L’Épopée est un récit sur la condition humaine et ses limites, la vie, la mort, l'amitié, et plus
largement un récit d'apprentissage sur l'éveil de son héros à la sagesse. Sa première partie relate les
exploits de Gilgamesh et de son compère Enkidu, qui triomphent du géant Humbaba et du Taureau
céleste, ce dernier suscité contre eux par la déesse Ishtar dont le héros a rejeté les avances. Le récit
bascule avec la mort d’Enkidu, punition infligée par les dieux pour l’affront qui leur a été fait.
Gilgamesh se lance alors dans la quête de l’immortalité, parvenant jusqu’au bout du monde où réside
l’immortel Uta-napishti, qui lui apprend qu’il ne pourra jamais obtenir ce qu’il recherche mais lui
enseigne l’histoire du Déluge qu’il pourra transmettre au reste des mortels.

L’Épopée repose en partie sur plusieurs récits en sumérien composés vers la fin du IIIe millénaire av.
J.-C., relatant plusieurs exploits de Gilgamesh. À partir de sa première mise en forme vers le xviiie –
xviie siècle av. J.-C., le texte connaît différents remaniements et circule sous plusieurs variantes durant
le IIe millénaire av. J.-C., avant qu'une version « standard », relativement stable, soit écrite vers 1200
av. J.-C. et se diffuse au Ier millénaire av. J.-C. Elle serait due selon la tradition mésopotamienne à
l’activité d’un scribe du nom de Sîn-leqi-unninni. Cette version, sur douze tablettes, est connue avant
tout par les tablettes retrouvées à Ninive et datant du viie siècle av. J.-C., mises au jour à partir des
années 1850 dans l'ensemble de textes savants désigné comme la « Bibliothèque d'Assurbanipal ».
Depuis, de nouvelles tablettes exhumées sur des sites de Mésopotamie et du Moyen-Orient ont
permis d'améliorer la compréhension de l’œuvre, bien qu'elle ne soit pas connue dans son intégralité.

Elle connaît un grand succès dans le Proche-Orient ancien, et des exemplaires sont retrouvés dans
des sites répartis sur un grand espace, en Mésopotamie, Syrie, et en Anatolie. Elle a été traduite en
hittite et en hourrite. Son influence se décèle également dans diverses œuvres postérieures ; jusqu'au
début de l'époque médiévale, la mémoire des exploits de Gilgamesh ayant été préservée jusqu'à ces
époques, par des canaux qui échappent largement aux historiens, mais qui sont une indication
supplémentaire de la popularité de ce récit dans l'Antiquité.

La redécouverte de l’Épopée puis la publication de ses premiers extraits en 1872 par George Smith,
correspondant au passage relatant le Déluge, firent sensation en raison des parallèles qu'ils offraient
avec la Bible. Par la suite, la reconstitution de l’œuvre plus complète la fit apparaître comme l'une des
plus anciennes œuvres épiques connues. Elle suscite depuis l'attention de divers romanciers et
romancières, poètes, psychologues ou encore compositeurs et compositrices qui en ont livré des
versions et interprétations modernisées ou s'en sont inspirés.

Résumé succinct de la version « standard » de l’Épopée

Le récit commence par présenter Gilgamesh, roi de la cité d'Uruk, personnage sans égal par sa force
et sa prestance, mais qui se comporte de façon tyrannique envers ses sujets, qui s'en plaignent aux
grands dieux. Ceux-ci suscitent alors contre Gilgamesh un rival ou potentiel allié qui serait à même de
juguler ses excès, Enkidu, qui est créé dans les espaces désertiques où il vit au milieu des bêtes
sauvages. Gilgamesh, informé de la venue de ce personnage qui semble être son égal par sa force,
dépêche une courtisane qui l'initie à la civilisation en lui faisant découvrir la sexualité puis les
manières de manger, de boire et de se comporter comme un humain, le détachant ainsi du monde
animal. Enkidu se rend ensuite à Uruk, où, témoin des excès de Gilgamesh, il le défie. Le combat se
solde par le respect mutuel des deux gaillards, qui se lient d'amitié. Gilgamesh entraîne alors Enkidu
dans une aventure vers la Forêt des Cèdres, où ils vont défier le gardien des lieux, le géant Humbaba,
qu'ils parviennent à terrasser. De retour à Uruk, Gilgamesh reçoit les avances de la déesse Ishtar, mais
il les rejette violemment. Humiliée, celle-ci s'en plaint à son père, le dieu Anu, qui lui confie le
Taureau céleste, qu'elle lâche dans la ville où il cause de grands dégâts, mais Gilgamesh et Enkidu
parviennent à le tuer, et commettent un nouvel affront envers la déesse. Les grands dieux décident
alors de les punir, et condamnent Enkidu à une mort douloureuse. Cela meurtrit profondément
Gilgamesh, la perte de son précieux ami lui faisant prendre conscience de sa fragilité devant la mort.
Il entame alors une longue errance dans les espaces désertiques, qui le conduit au bout du monde
afin de rencontrer Uta-napishti, survivant du Déluge, qui est immortel. Une fois parvenu au but, celui-
ci raconte à Gilgamesh l'histoire du cataclysme, et lui fait comprendre qu'il ne pourra jamais atteindre
l'immortalité. Le héros s'en retourne alors à Uruk, avec une plante de jouvence qu'il a trouvée sur les
indications d'Uta-napishti, mais il se la fait voler par un serpent lors d'une halte. Il revient donc à
première vue bredouille dans son royaume, mais, comme l'indique le prologue de l’œuvre, il est fort
de ses expériences qui l'ont fait devenir un homme sage, qui saura guider l'humanité et dont le règne
est commémoré par les générations futures.

Redécouverte et reconstitution

Photographie ancienne en buste d'un homme à la barbe et aux cheveux noirs.

George Smith (1840-1876), premier traducteur de la « tablette du Déluge ».

La redécouverte de l’Épopée de Gilgamesh se fait dans le contexte plus large de la redécouverte de la


culture de la Mésopotamie antique dans le courant du xixe siècle, par les archéologues et les
premiers assyriologues. Les fouilles de Austen Henry Layard et Hormuzd Rassam sur le site de
l'antique Ninive (aujourd'hui le tell de Kuyunjik, dans les faubourgs de Mossoul) ont livré des milliers
de tablettes cunéiformes, dont une grande partie sont issues de bibliothèques rassemblées au viie
siècle av. J.-C., connues sous la dénomination de « Bibliothèque d'Assurbanipal », d'après le nom du
roi assyrien qui a patronné la collecte et la copie d'un grand nombre d'entre elles. Ces tablettes, ou
plutôt les fragments de tablettes mis au jour par les archéologues (la découverte de tablettes
complètes étant rare) sont expédiés au British Museum après leur découverte, où l'un des premiers
déchiffreurs de l'écriture cunéiforme, Henry Creswicke Rawlinson, organise leur traduction et leur
publication. Il délègue à partir de 1867 à George Smith, un jeune assyriologue autodidacte, la tâche
de publier une partie des tablettes. C'est dans les lots qui lui ont été confiés qu'il découvre en
novembre 1867 une tablette évoquant un récit similaire à celui du Déluge biblique, qu'il publie
rapidement. La découverte a un grand retentissement car c'est la première fois qu'on découvre un
parallèle aussi évident entre la littérature mésopotamienne et la Bible, et même dans ce cas une
source d'inspiration manifeste. Cette tablette est en fait la onzième tablette de la version standard de
l’Épopée de Gilgamesh. Smith publie une présentation plus complète du texte en 1875, dans une
publication plus large sur l'état des connaissances des textes mythologiques et épiques
mésopotamiens, intitulée The Chaldean Account of Genesis (« La description chaldéenne de la
Genèse »), qui connaît un grand succès. Cet ouvrage comprend une première description de l’Épopée
de Gilgamesh, dont le nom est alors lu « Izdubar » et qui est identifié au Nimrod biblique ; la trame
narrative de l’œuvre est encore très mal comprise en l'absence de sources suffisantes, et aussi parce
que le récit du Déluge est ce qui intéresse surtout Smith et son lectorat1.

La mort de Smith en 1876 interrompt son travail sur l’Épopée. Cette tâche est poursuivie par
l'assyriologue allemand Paul Haupt, qui publie en 1884 Das Babylonische Nimrodepos (« L'Épopée
babylonienne de Nimrod »), une édition des tablettes du British Museum alors connues, sans
traduction. Ce travail sert de base aux traductions de l’Épopée qui sont réalisées dans les décennies
suivantes. La première traduction de l'intégralité des tablettes connues à l'époque est publiée en
1891 en allemand par Alfred Jeremias (Izdubar-Nimrod: Eine altbabylonische Heldensage). La lecture
correcte du nom du héros, Gilgamesh, a été établie en 1890 mais est ignorée de ce premier
traducteur. La première traduction en anglais, partielle, est publiée en 1898 par Morris Jastrow dans
son The Religion of Babylonia and Assyria, une synthèse de grande importance dans la redécouverte
de la religion mésopotamienne. Une nouvelle traduction complète en allemand, avec un lourd
appareil académique, est réalisée par Peter Jensen en 1900 (Das Gilgamíš (Nimrod) Epos). Édouard
Dhorme publie la première traduction en français, destinée là encore à un public académique, en
1907 dans son Choix de textes religieux assyro-babyloniens2. Après ces travaux, des traductions plus
accessibles à un public non universitaire sont publiées, notamment celle par l'assyriologue allemand
Arthur Ungnad en 19113.

Les premières décennies du xxe siècle voient la publication de nouvelles tablettes de l’Épopée, y
compris des fragments du IIe millénaire av. J.-C. présentant des versions différentes de celle de Ninive
et s'accompagnent plus largement d'une meilleure connaissance de la littérature mésopotamienne.
M. Jastrow détermine ainsi que le récit du Déluge est un ajout indépendant au reste de l’Épopée,
notamment parce qu'on connaît désormais sa probable version d'origine, celle du mythe Atrahasis4.
En 1930, deux ans après avoir publié une première traduction du récit « complet » en anglais,
Reginald Campbell Thompson réalise une nouvelle édition des tablettes connues de l’Épopée,
comprenant une centaine de fragments de la version standard de Ninive5. Ce travail devient la
référence à partir de laquelle sont établies les traductions postérieures, la majeure partie de la trame
narrative de l’œuvre ayant alors été reconstituée. Par la suite la publication de tablettes en sumérien
relatant d'autres récits relatifs à Gilgamesh permet à Samuel Noah Kramer de mettre en avant le fait
que l’Épopée repose en partie sur cette littérature antérieure6.

Fragment de l’Épopée d'époque paléo-babylonienne, provenance inconnue, acquis en 2013 par le


Musée de Sulaymaniyah et publié en 20197.

La découverte et la publication de nouvelles tablettes dans les décennies suivantes fait progresser la
connaissance de l’Épopée, en la complétant et en permettant de mieux connaître son histoire
littéraire, qui fait l'objet d'une étude poussée par Jeffrey H. Tigay en 19828. Les traductions de
l’Épopée qui ont été publiées après les années 1930 doivent donc déjà intégrer des fragments ne
figurant pas dans les éditions de tablettes de l’œuvre du début du xxe siècle et publiés
indépendamment des autres9. Au début du xxie siècle sont publiées de nouvelles traductions qui
font autorité10, et, sept décennies après le travail de Campbell Thompson, une nouvelle édition des
différents fragments de tablettes de l’œuvre est produite par Andrew R. George en 200311. Elle est
néanmoins déjà incomplète, puisque d'autres fragments ont été publiés depuis, notamment par
George12,13,14,15,7. En 2022 les différents manuscrits connus de l’Épopée sont mis en ligne en
transcription avec traduction en anglais par George sur le site electronic Babylonian Literature16.

Deux points doivent être gardés à l'esprit pour bien comprendre la connaissance de l’Épopée de
Gilgamesh et les enjeux de sa reconstitution, et qui s'appliquent d'une manière générale aux œuvres
littéraires de la Mésopotamie antique. D'abord, dans cette civilisation les textes littéraires circulent
généralement sous des variantes différentes, bien qu'un phénomène de stabilisation et même de
standardisation soit perceptible à partir de la fin du IIe millénaire av. J.-C. pour les principaux textes
circulant dans le milieu intellectuel mésopotamien. Concernant l’Épopée, les tablettes du IIe
millénaire av. J.-C. présentent un contenu qui diverge notablement de l'une à l'autre, ce qui témoigne
de l'existence de plusieurs variantes du récit en circulation à ce moment. En revanche les sources du
Ier millénaire av. J.-C. ne présentent que des différences mineures entre elles, et c'est pour cela que
l'on parle de « version standard ». Ensuite, la connaissance de l’Épopée de Gilgamesh n'est pas figée.
Même sa version standard, dont le nombre de tablettes qu'elle comprenait dans l'Antiquité et les
principaux passages sont connus, n'a pas été redécouverte dans son intégralité. La publication de
nouvelles tablettes est susceptible de compléter et de faire varier ce que l'on sait du contenu de
l’Épopée et de l'histoire du texte, notamment parce que les versions anciennes sont les plus
fragmentaires (comme ce fut le cas en 2007 avec les fragments provenant d'Ugarit13). Des nouvelles
tablettes sont régulièrement retrouvées et publiées à partir de fonds qui peuvent avoir été constitués
depuis longtemps et entreposés dans des musées et autres institutions, mais n'ont pas été exploités
complètement, tandis que d'autres sont susceptibles d'être exhumées dans des chantiers de fouilles.
Proposer une « version finale », figée de cette œuvre relève donc de la gageure, et toutes les éditions
et traductions de ce texte, ou plutôt cet ensemble de textes, doivent en tenir compte : la
reconstitution de l’Épopée a de quoi occuper encore bien des générations d'assyriologues17.

Histoire de l’œuvre
La reconstitution de l’Épopée de Gilgamesh s'est accompagnée d'un travail d'analyse de son histoire
littéraire, quand il est apparu que la première version connue n'était en fait que sa dernière, la
version « standard ». Les variantes les plus anciennes sont moins bien connues que cette dernière,
attestées par quelques textes en état souvent très fragmentaire, et leur contenu n'est donc connu
que de façon parcellaire, trop pour que leur trame soit clairement connue, à la différence de la
version standard. Il est également apparu que la littérature en sumérien, précédant la première mise
par écrit de l’Épopée de Gilgamesh, comprenait déjà un cycle de textes épiques dédiés à ce
souverain, et qui a en partie servi de base aux développements de l’Épopée en akkadien, qui repose
aussi sans doute sur une tradition orale qui a complètement disparu.

Les récits en sumérien sur Gilgamesh

Copie du texte Gilgamesh et Agga. Musée de Sulaymaniyah.

Plusieurs récits en sumérien ont pour protagoniste Gilgamesh, mais il n'y a apparemment pas
d'équivalent à l’Épopée en sumérien. Ces textes sont connus par des tablettes de l'époque paléo-
babylonienne (v. 1800-1700 av. J.-C.) mises au jour notamment à Nippur et Ur, dans des lieux
d'enseignement pour les scribes en devenir, qui ne copient que des parties des œuvres, servant de
modèles pour l'apprentissage du cunéiforme. Ils sont contemporains des plus anciens fragments
connus de la première version akkadienne de l’Épopée, mais il est généralement estimé que leur
contexte de rédaction originel est celui de la troisième dynastie d'Ur (ou Ur III, v. 2112-2004 av. J.-C.).
Le cercle des « poètes » de la cour de l'époque peut en être la source, en raison de la volonté des
souverains de cette dynastie de se rattacher à la figure prestigieuse qu'était Gilgamesh, et plus
généralement aux anciens rois d'Uruk18. En effet, ces récits sur Gilgamesh font partie d'une sorte de
cycle épique sur les rois « semi-légendaires » d'Uruk, comprenant aussi Enmerkar et Lugalbanda, le
père de Gilgamesh selon cette tradition, constituant un « âge héroïque » de la Mésopotamie
antique19.

Parmi ces récits, plusieurs relatent des faits repris dans l’Épopée de Gilgamesh, dont la première
mouture a manifestement été rédigée après, ou bien ayant un lien avec ses thématiques sur la mort.
Seule la trame de Gilgamesh et Agga ne renvoie pas à l’Épopée : ce texte raconte l'affrontement du
roi d'Uruk avec Agga, roi de la cité voisine de Kish, qui se termine par le triomphe du premier20.
Gilgamesh et le Taureau céleste21 et Gilgamesh et Huwawa22, attesté par deux versions (dites A et
B), relatent les affrontements de Gilgamesh et de son serviteur Enkidu contre ces deux créatures,
épisodes qui font partie de l’Épopée. Gilgamesh, Enkidu et les Enfers raconte comment Enkidu est
emporté aux Enfers, et comment Gilgamesh invoque les dieux pour le délivrer, sans succès, Enki
demandant cependant au dieu-Soleil de faire revenir le fantôme d'Enkidu un matin, celui-ci
conversant alors avec Gilgamesh sur les conditions de vie des morts dans le monde souterrain23. La
mort de Gilgamesh raconte l'agonie de Gilgamesh, à qui les dieux décident d'offrir l'accès à la divinité,
faisant de lui une divinité secondaire des Enfers, puis expose les préparatifs des funérailles du héros à
Uruk, offrant ainsi une description des rituels funéraires24.

La version paléo-babylonienne
Trois tablettes d'argile accrochées à un mur. Elles sont alignées verticalement et recouvertes de
caractères cunéiformes.

Fragments de l’Épopée de Gilgamesh de la période paléo-babylonienne. Musée de l'Institut oriental


de Chicago.

La version paléo-babylonienne (« babylonien ancien ») de l’Épopée de Gilgamesh est la plus ancienne


version de l’œuvre connue, et manifestement la première. Rédigée en akkadien, elle est connue par
plusieurs fragments datés de la période 1800-1600 av. J.-C., de provenances diverses, pour certains
bien identifiée (Nippur, Ishchali, Tell Harmal), pour d'autres non (fragments d'origine inconnue
conservés notamment à Yale, Philadelphie, et dans la collection Schøyen en Norvège), et sont
probablement pour la plupart issus d'un contexte scolaire25. Certains se recoupent, mais aucun ne
présente un contenu suffisamment long pour présenter toute l’œuvre ou ne serait-ce qu'une partie
significative de celle-ci comme c'est le cas pour la version standard. Ils offrent cependant un aperçu
de plusieurs passages similaires à cette dernière, ce qui a permis de les identifier assez rapidement
comme des parties de la plus ancienne mouture présentant un récit « intégré » des aventures de
Gilgamesh, même si les différences entre les passages similaires indiquent qu'il y a déjà plusieurs
variantes en circulation26. Dans ce cas, la question de savoir s'il faut y voir le travail d'un auteur
unique reste sans réponse27. Par ailleurs, il a été proposé qu'une version en akkadien de
l'affrontement de Gilgamesh et Enkidu contre Huwawa/Humbaba pourrait avoir été rédigée entre les
versions en sumérien et la première mouture de l’Épopée, mais il n'en existe pas de source directe28.

Si cette œuvre relate au moins un des hauts faits du héros attesté dans des textes en sumérien, à
savoir la mort de Huwawa/Humbaba, il ne s'agit pas d'une adaptation des récits en sumérien, mais
bien d'une nouvelle œuvre à part entière, reposant sans doute en partie sur une tradition orale qui
échappe complètement aux historiens. Ce trait est partagé avec les autres œuvres épiques et
mythologiques en akkadien couchées par écrit à cette période (Atrahasis, Adapa, Etana) qui font
irruption dans la documentation sous la forme de récits cohérents sans antécédents connus29.

Le contenu de la version paléo-babylonienne peut être reconstitué dans les grandes lignes à partir
des fragments connus et de leur mise en relation avec la version standard, et son déroulement est
manifestement similaire à celui de cette dernière. Manquent cependant à l'appel le combat contre le
Taureau céleste, la malédiction de la courtisane par Enkidu, la vision des Enfers, et le récit du Déluge.
En revanche des fragments de cette époque présentent des passages non repris par la suite, comme
la deuxième semaine de relations sexuelles entre Enkidu et la courtisane15, ou le sermon épicurien
de la cabaretière Shiduri30. Le début de l’œuvre, préservé dans un fragment de Philadelphie, indique
que son incipit était « Celui qui surpasse les autres rois » (šutur eli šarrī), les premiers mots d'une
œuvre ayant valeur de titre dans la Mésopotamie antique31.

Les versions intermédiaires

Tablette de l’Épopée mise au jour à Hattusa, la capitale des Hittites. xiiie siècle av. J.-C. Neues
Museum.
Plusieurs fragments de l’Épopée de Gilgamesh sont connus pour la période médio-babylonienne (v.
1500-1200 av. J.-C.). Un fragment isolé datant du tout début de cette période, provenant sans doute
du Pays de la Mer a été redécouvert récemment ; il relate la domestication d'Enkidu12. Parmi les
fragments de cette période plus anciennement connus, deux proviennent de sites du sud
mésopotamien (Nippur et Ur) et sont d'époque kassite (v. 1300-1200 av. J.-C.), mais les autres
proviennent de sites extérieurs à l'espace mésopotamien : Emar (Tell Meskene) et Ugarit (Ras
Shamra) en Syrie, Megiddo en Palestine, et Hattusa (Boğazköy) en Anatolie, la capitale du royaume
des Hittites32,13. Cela renvoie au contexte culturel de cette période, durant laquelle l'akkadien est
lingua franca dans les relations internationales sur un espace allant de l’Égypte et l'Anatolie jusqu'à
l'Iran actuel, et est donc enseigné dans des écoles scribales de ces régions, enseignement qui
s'accompagne de la diffusion de textes littéraires mésopotamiens. Le contexte hittite est particulier
en cela que l’Épopée de Gilgamesh y est adapté en deux langues parlées en Anatolie à cette période,
à savoir le hittite et le hourrite. Le texte y est connu sous le titre de « Chant de Gilgamesh », suivant
une terminologie reprise des mythes hourrites33. Par ailleurs, un texte retrouvé en Assyrie datant du
ixe siècle av. J.-C. dévie de la version standard, et constitue donc un autre témoignage de l'existence
de versions intermédiaires entre celles d'époque paléo-babylonienne et la version standard. Sur la
forme, les fragments les plus anciens de ce corpus hétéroclite sont plutôt proches de la première,
notamment ceux de Boğazköy, tandis que les plus récents, ceux d'Emar, sont déjà proches de la
seconde. Les passages qu'ils documentent sont la « domestication » d'Enkidu, l'expédition dans la
forêt de cèdres, le trépas d'Enkidu déjà attestés à l'époque antérieure, et le combat contre le Taureau
céleste et le rêve funeste d'Enkidu, dont il s'agit des plus anciennes attestations dans l’Épopée, sans
qu'il soit possible de savoir s'il s'agit d'ajouts de cette période ou simplement qu'ils existaient
auparavant mais n'ont pas (encore ?) été découverts dans des tablettes paléo-babyloniennes34. Un
des fragments provenant d'Ugarit est le plus ancien connu à avoir le même incipit que la version
standard, « Celui qui a tout vu » (ša naqba imuru), que l'on croyait auparavant être un ajout de celle-
ci, sans pour autant avoir un prologue identique35.

La version « standard »

La version dite « standard » est la forme définitive de l’Épopée de Gilgamesh, celle par laquelle elle a
été redécouverte à l'époque contemporaine à Ninive dans des tablettes du viie siècle av. J.-C., qui
fournissent la majeure partie du récit (on parle aussi de version « ninivite »), contenue sur douze
tablettes, même s'il est considéré que la douzième tablette est un ajout postérieur à la rédaction de
version standard (voir plus bas), qui comprendrait donc onze tablettes. C'est de loin la version la
mieux connue du texte, certes de façon incomplète, mais suffisamment pour qu'on puisse bien
comprendre la plupart de ses épisodes et sa trame, et donc celle qui sert de base aux traductions et
autres adaptations modernes de l’Épopée. Il s'agit d'un nouveau texte, comme le montre le fait qu'il
dispose d'un nouveau prologue. Son incipit est « Celui qui a tout vu », ou bien « Celui qui a vu l'Abîme
» (ša naqba imuru), attesté aussi dans un des fragments d'Ugarit, une des versions « intermédiaires ».
La dénomination moderne de version « standard » ne doit certes pas être prise stricto sensu, puisqu'il
y a des divergences entre les œuvres, mais elles sont très légères et ne modifient pas le contenu de
l’œuvre36. Elle est également documentée sur d'autres sites assyriens de cette époque (Assur,
Nimroud et Sultantepe) et sur des sites de Babylonie (Uruk d'époque séleucide et parthe, et d'autres
fragments de provenance indéterminée, peut-être Sippar, ou bien Borsippa ou Babylone). Dans son
édition de 2003, A. George recensait en tout 184 fragments de la version standard qui, une fois
certains joints entre eux, constituent 116 pièces issues de 73 manuscrits37, auxquels il convient
d'ajouter un fragment contenant un passage de la cinquième tablette présentant des passages
jusqu'alors inconnus, retrouvé dans le musée de Sulaymaniyah et édité en 201414.

L'origine de cette version est difficile à identifier. Elle suit la trame de la version d'origine, mais
comprend divers remaniements qui modifient sa tonalité, plus méditative, sapientiale (visible en
particulier dans le nouveau prologue), et ajoute certains passages dans la trame narrative, dont sans
doute celui du Déluge qui n'est pas attesté dans les fragments des versions anciennes et est
transposé à partir du récit mythologique appelé Atrahasis38. Les lettrés mésopotamiens du Ier
millénaire av. J.-C. attribuaient la rédaction de l’Épopée à un auteur précis, Sîn-leqi-unninni, un prêtre
exorciste que l'on situe couramment à la fin de l'époque kassite (v. 1300-1200 av. J.-C.), mais il n'y a
aucune attestation directe pour confirmer cela. Cette hypothèse repose notamment sur le fait que
des prêtres lamentateurs vivant à Uruk à l'époque récente en faisaient leur ancêtre, et qu'ils avaient
l'habitude de s'attribuer des aïeux prestigieux ayant vécu à l'époque kassite, période vue comme un
grand âge intellectuel39. L'attribution de cette version standard (et pas de la première version, paléo-
babylonienne) à ce personnage est en tout cas acceptée par plusieurs assyriologues, qui voient la
patte de cet auteur derrière la nouvelle tonalité de cette version (sans forcément rejeter la possibilité
d'« éditions » postérieures)40. Du reste, le changement de ton de cette version par rapport aux
précédentes, avec sa méditation sur la condition humaine et la sagesse, le rapproche des récits de
littérature sapientiale qui datent des derniers siècles du IIe millénaire av. J.-C., ce qui constitue un
élément supplémentaire plaidant pour l'attribution du texte à un auteur de cette période41.

Selon les reconstitutions couramment proposées, la version standard ne comprend pas à l'origine la
douzième tablette de la version ninivite, qui est sans doute un ajout d'époque assyrienne, un «
supplément ». Il s'agit d'une traduction en akkadien de la seconde moitié du récit sumérien
Gilgamesh, Enkidu et les Enfers, dont le style et le langage diffèrent de ceux des autres tablettes, et
qui ne présente pas de continuité évidente avec le reste du récit, qui se conclut à la fin de la onzième
tablette. Le moment et la raison de cet ajout ne sont pas déterminés42.

Résumé de la version standard

La version standard de l’Épopée est la version la plus anciennement redécouverte, par les tablettes de
Ninive, qui en ont rapidement offert un contenu suffisant pour comprendre l'essentiel de sa trame et
de ses principaux épisodes. C'est encore la seule version dont le déroulement soit bien connu, les
variantes les plus anciennes n'étant connues que très partiellement, et la connaissance de la version
standard étant nécessaire pour comprendre et resituer les épisodes qui sont attestés dans les
versions antérieures. De plus, en raison des lacunes, des doutes pèsent sur la présence de certains
épisodes marquants de la version standard dans ces variantes anciennes (le combat contre le Taureau
céleste n'est pas attesté dans la version paléo-babylonienne, le récit du Déluge n'est attesté que dans
la version standard). C'est également la plus développée, sur douze tablettes dans sa version finale,
l’Épopée à proprement parler se déroulant sur onze tablettes, la douzième étant comme vu plus haut
un supplément ajouté tardivement, développant un récit à part, et ne doit sans doute pas être
considérée comme une partie de la version standard.
Si le déroulement du récit de la version standard est connu et compris, quoique des problèmes de
traduction et d'interprétation de certains passages des tablettes subsistent, reste que son contenu
n'est reconstitué que de façon incomplète. Dans son édition de 2003, A. George estimait que le texte
complet faisait autour de 3 000 lignes, sur lesquelles 2 400 environ sont préservées, mais parmi
celles-ci beaucoup sont trop mal conservées pour être intelligibles. En gros, les deux tiers du texte
sont convenablement reconstitués. Pris tablette par tablette, la première est quasiment connue dans
son intégralité, la fin de la deuxième manque, de même que celle de la troisième dont d'autres
parties sont lacunaires, la quatrième et la cinquième contiennent également de nombreuses lacunes
(même si la connaissance de cette dernière s'est améliorée depuis avec la publication d'un nouveau
fragment), la sixième est quasiment complète, la septième comprend plusieurs lacunes et sa fin
manque, le début et la fin de la huitième ne sont pas connus, une grande partie de la neuvième
manque, tandis que la dixième est plutôt bien conservée, et que la onzième est quasiment
intégralement préservée. Quelques lignes manquent dans la douzième tablette43.

Première tablette : éloge de Gilgamesh et apparition d'Enkidu

Le prologue de l’Épopée commence par une série de louanges sur son personnage principal,
Gilgamesh, « celui qui a tout vu ». C'est un personnage au savoir inégalé, qui a percé les grands
mystères du cosmos, y compris les faits antérieurs au Déluge, et les a consignés par écrit sur une stèle
en lazulite. Roi de la cité d'Uruk, il a notamment érigé ses puissantes murailles et son grand
sanctuaire, l'Eanna dédié à la déesse de la cité, Ishtar. Il est présenté comme un personnage
incomparable par son apparence, beau et fort, capable des plus grands exploits, « dieu aux deux tiers,
pour un tiers homme »44.

Cependant, au moment correspondant au début du récit, c'était un roi orgueilleux, qui tyrannisait son
peuple. La nature de ses excès a suscité des discussions : il est clair qu'ils contreviennent aux
convenances familiales, puisqu'ils empêchaient les jeunes hommes et les jeunes filles d'aider leurs
parents comme il le faudrait. Certains interprètent un passage comme indiquant qu'il exerçait un
droit de cuissage sur les jeunes mariées, mais cela n'est pas clair ici45. Quoi qu'il en soit, cela suscite
l'exaspération silencieuse de ses sujets, qui s'en plaignent dans leurs prières, incitant les dieux à lui
préparer un rival, Enkidu46.

Enkidu est créé par la déesse Aruru à la demande des autres dieux, à partir d'un lopin d'argile, dans la
steppe, en plein monde sauvage. C'est donc un personnage à l'aspect humain mais qui ne connaît
rien de la civilisation, vivant au milieu des animaux et se comportant comme eux :

(Et c'est là), dans la steppe,

(Qu')elle forma Enkidu-le-preux.

Mis au monde en la Solitude,

Aussi compact que Ninurta.

Abondamment velu par tout le corps,


Il avait une chevelure de femme,

Aux boucles foisonnant comme un champ d'épis.

Ne connaissant ni concitoyens, ni pays,

Accoutré à la sauvage,

En compagnie des gazelles, il broutait ;

En compagnie de (sa) harde, il fréquentait l'aiguade ;

Il se régalait d'eau en compagnie des bêtes.

— Tablette I de la version standard, traduction de Jean Bottéro47.

Enkidu est découvert par un chasseur dont il arrache les pièges, auquel il suscite une grande crainte
en raison de sa stature impressionnante. Celui-ci se confie à son père au sujet de cet être, et celui-ci
le renvoie vers Gilgamesh, le seul à disposer d'une force qui puisse rivaliser avec celle d'Enkidu.
Gilgamesh décide alors de faire accompagner le chasseur par une courtisane, Shamhat, qui devra
user de ses charmes afin de convertir Enkidu aux bienfaits de la civilisation. Celle-ci se présente au
sauvage, se dévêtit, et ils font l'amour pendant six jours et sept nuits :

Quand elle eut laissé choir son vêtement,

Il s'allongea sur elle,

Et elle lui fit, à (ce) sauvage,

Son affaire de femme,

Tandis que, de ses mamours, il la cageolait.

Six jours et sept nuits, Enkidu, excité,

Fit l'amour à Lajoyeuse (Shamhat) !

Une fois soûlé du plaisir (qu')elle (lui avait donné),

Il se disposa à rejoindre sa harde.

Mais, à la vue d'Enkidu,

Gazelles de s'enfuir,

Et les bêtes sauvages de s'écarter de lui.

— Tablette I de la version standard, traduction de J. Bottéro48.


Après cette première initiation au monde des humains, les animaux ne reconnaissent plus Enkidu
comme un des leurs. Il décide donc de suivre la courtisane, qui lui apprend à se vêtir, et à boire et à
manger comme le font les humains49.

Shamhat parle alors de Gilgamesh à Enkidu, et celui-ci décide de la suivre jusqu'à Uruk, pour
démontrer qu'il est plus fort que lui. Mais la courtisane lui enjoint plutôt de le considérer comme un
potentiel ami. Elle lui raconte comment Gilgamesh a eu deux rêves successifs, interprétés par sa
mère, Ninsun, lui annonçant sa future amitié avec Enkidu50.

Deuxième tablette : le début de l'amitié

Enkidu part donc en direction d'Uruk avec la courtisane, qui l'accompagne vers un campement de
bergers, où il suscite l'émerveillement des locaux par sa stature qui égale celle de Gilgamesh. Au
départ hésitant devant le pain et la bière qui lui sont proposés, il se fait rapidement à sa nouvelle vie,
servant de pâtre pour les bergers, illustration définitive du fait qu'il a quitté le monde animal51.

Arrivé à Uruk, où il se fait à nouveau remarquer par son apparence, Enkidu apprend d'un habitant de
la ville les méfaits de Gilgamesh, apparemment le droit de cuissage (c'est explicite dans la version
paléo-babylonienne52), et il décide alors de le combattre. Il lui barre la route alors qu'il se rend à la
demeure de jeunes mariés et ils s'affrontent dans un passage lacunaire de la version standard53.

Debout dans la grand-rue d'Uruk-les-clos,

Enkidu (?) faisait preuve (?) de violence (?),

Barrant la route à Gilgamesh.

Devant lui se tenait la population (entière) d'Uruk,

(Tout) le peuple s'était attroupé alentour,

La foule se pressait devant lui,

Et les gaillards s'étaient massés pour le voir.

Et, comme à un bambin, ils lui baisaient les pieds :

« (On voit) d'emblée, disaient-ils, (que) c'est un beau gaillard ! »

Cependant, l'appareil nocturne d'une noce avait été mis en place,

Et, comme (on l'eût fait) à un dieu,

On avait mis une « ceinture » (d'apparat) (!) à Gilgamesh

Mais Enkidu bloquait, de ses pieds, la porte de la maison nuptiale,

N'y laissant pas Gilgamesh entrer.

(Aussi), devant la porte même, s'empoignèrent-ils


Et se battirent-ils, en pleine rue,

Sur la grand-place du pays,

(Si fort que) les jambages en étaient ébranlés,

Et que les murs vacillaient.

— Tablette II de la version standard, traduction de J. Bottéro54.

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