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,
Introduction
LES SUMÉRIENSCIVILISATEURS
1)ans un long poème de 450 lignes, intitulé par ses traducteurs, <'Enki
ordonnateur du monde», le dieu Enki ordonne le monde et le hiérarchise: il est
h• dispensateur des « Pouvoirs 11, terme par lequel Jean Bottero traduit la notion
1111111~rienne de " me », et par lesquels il faut entendre à la fois la nature des
c hoses, et la capacité de maîtriser la nature. Enkl, dieu de l'ingéniosité, dispense
,111x pays la capacité de mettre en œuvre ces secrets et est ainsi le propagateur,
1•111rP autres, de la culture. Il assigne au pays de Sumer d'être à la fois le centre et
l,1 lumière du monde : il lui revient de rayonner sur les autres pays, en leur
apportant les pouvoirs. Chacun des pays visités par le dieu sumérien reçoit des
r ldH'sses qu'il exportera vers Sumer. Ce poème, composé à la fin du
Ill"inlllénaire, est l'expression à la fois de !'ethnocentrisme sumérien et de
l't111portantréseau de contacts et d'échanges que les Sumériens ont tissé au
l . f'RAN.,f"ORT
, 1932 ; Pons . 1997, p . -13-47, pour une mt~e au point récente ~ur lt' • pro blèu,
l!-uin .. n en •.
:.! STROMML'IG[Jl, t ·•IIOa.
. - 1 u1c:onduisilt'nt les rC<'herchcs su r
:J.Voir infra le mal('riel concern é. 1 11 Il 1"'111l I r;11ua.tlon et la nauonaht é des equ pes q
-t \'1.11rph oto 6. ttr1 pml•~urbai n., d\' \l éwpot 1tnue.
1 11
5. FAANCIPANE. 1996. p. tVi. 1 1,1111101 pour une vue a rienne du <;il e.
li . \oir Pl. XIll.
Gl'iwllsl lmft ) Pnlreptil <lt•s r ·d 1en ht•s ,IV<1III11, 1'11rnlt-rc CJ111t·rr1• 111011d1
,1lc.:
1l!H213/J Mn1s I c 11'c.,;1ciu',1 1,, hn des nm,~t·s 1920 (llll' lt•s lrllv,111xpmc111
rf.dlem ·n i y délJulN Sous la direction d · Jord,111, Ils s'o rlc111tre111.c111t,
11u111•s. v<·rs I' ·t111l
e des niv eaux arirwns du s11t·,t•n p, rtl ulicr dans lt• <111arl11•r
sc1tn • cl,• l'Ea1111,1111
• C'1•sl clans ecs secteurs. au s ud t·I ,1 l'es t cl,• la ziggur.,I
édifi !e par le mi néo-sumt~ri en Ur Nammu (\.\Ir s1è<'lcavanl notre crc), <1uc fui
mise au 111uru11c n·marqu,1ble sér ie d e niveaux archéologiques. Ces nivc>,1u x
ont fourni, en clttpit de la très faible hauteur de conservation des mur s, 1111<·
cl11< 11111entation qui demeure une référence majeure sur la culture d'Uruk Prr
lr.1k11 Pt sur l'arc hit ectur e monumentale de l'époque. Le dégagement plus A
1'1•slch• la terrasse dit e cl'Anu fournit de surcroit une séri e d'édilkes sur lwutc
l cr rasse12 (voir photo 1).
La dé<·ouverte dans ces vestiges de lots de tablettes (en argilel.l, et , dans h•
'l'cmpl<· blanc. en gypse) portant des signes dits prot o-cunéilorm es1t et <I~
t·mprei11tes de sceaux 15 fournit alors. pour la première fois dans des conte.,te.,
pr fr 1sérncnt étudi és (mais pas in situ malheureusement). les plus anciens lexies
,~nits du monde mésopotamien .
En 1931-1932,l'équip e allemande entame sur le site un sondage profond
(1ief.\chmtt): l'établissement d'une séquence stratigraph1que 16 suivie de la
publication du matériel 1i permirent d'établir le lien entre la culture d'Obeid, qu,•
les An~lais avaient identifiée dans le Sud au début des années 1920,et les horl-
~ons historiques des sites du Dynastique archaïque1h. Cette séquence demeure
,,ujourd 'hu i la seule référence publi ée sur la chronologie du développ ement de
l"Uruk clans le Sud mésopotamien.
9. ~ur les acllvités de la DOG, au déhut du slèclt>. dan.,; les pm,ince,, ottomanes du futur f'.tttl
lrakwn : voir WIJIEl.\l, dir ., 1998.
IO Voir Pl. VI.
11. IA·~rapports préliminaires de la mis:.ion d1 ruk sont publiés dans la série des UlB (f/ruk
lbrbcrichte) d la publication hn.tle dans la série de~ Uruk Endbenchte
I:? \oir fig. 6 . re Utution du Temple blanc qui se ,1res--ait i.ur cettc terrasse.
13. Voir fig. 22.
1 t c·es t le 1enne consacrf pour dé-.igner les signes des tablellcs archa1que:.., gravés dans
I' 1rglle avec un stylet 1,ointu. lis constituent le prototype des signes dits rnné1fonnes dont lïnlroduc -
llon est plus tardive : ceux<i sont gravb. avec un '-l)lct de -.ectton tnangulalre . Ce dernier e:;t cu11m1
,th h•s phasl·s les plus anctenn~ (dite pha.,;f" iv. à Uruk). mai" ,on usage est minoritaire . C"est à
p-!irtlr de la phase Ill c1u·11devient majoritillre l'i !"écriture cunC'lfonne e.~t parfaitement en place au
to ut début du Dl millénaire dans le!i textes arthaiqu~ d"Ur (:.ur cette qu ,tion , \'oir /\i!S$C.., , d,m,-
N-..')
•."fl'i et oli1, 1993. p. 111'-l19).
15 \'01r fig . 21.
16. \'olr fig. SQ_
1,. Vos li-WLR. 1932, p. 31-47.
11' Pour une prt'l~entation classique dr œs problèmes . PARR•!T
, 1916
01:s 111
:iz, 1r 111kfor1po s,11 1 ll'S ICrtlll 'S du cl1•I,.,, S III l,1 lH 1 •• s lt1111•11111•lt•s IIMC,11111111ll
11 11111t'111,1pporl ,IVt'l <c q111· li•s ,\l lc·111
,1111l
s tl\',111'111 trm,v t'• ,1
q111• p1'111IC'l'i tl,• 1·11 r~11111111u·
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t11trl1t11111 1111111o e l,1 IHl'flllt rc îlt ,11t
cl 1111111 1 , mut e, les 111•thod •s et h, 1i.1ture cfes re li · • qu'il dit ,wuir ,~ti•
, et l'ttutrc , ct·IIC'd 'lJru k d 'Anlilollc'
, !'.rs) eux, ,,rigin. Ire tl lrn 11 1 1,1,h, nt l I scleuct \ el la francc. cl'un,• autrr OC'C(1slo11 rie foun1lr uni'
C't>slrc1v,mi,; li l rnk , ,, 11dehurs de 1'111tNrupl1on <les ,111111•,•s1!110, si• son t t , hr111111l11
~1q111•
sur l'U, uk 111(-ridi1111,1I.
pour su ivis sa11sn·l,1l"l1t! jusque d11 11"li'S ,11111h·s
1!18W z1·11, qui dirig e,, lc•s
11 l.,•11 1 th 1, ·n·, l1•s louîlles dl' Woolley (sondage ~: it partir de-
llll 'IIIP 111.1111,
fouill es de la dou1.1èm• à la vingt-sixième camp.,gne , ,1 •cicla rie dégager les l ) , nt lr.t\ l't éd •s couches de l'époque d'Uruk, :.ans fournir une st rat i·
ws t1gcs dt>s ph,tSl'S les plus rfrc·ntf•s dt• l'époque d'Urnk, dans 1t, quartic•r clt• •t11I11111 t.11n·rM~n·111 ,..27_A F.ritlu, les niveaux n>mpris entr e le nivea u VI,
l' Fa11n,1 , :,;ibi en que notrl' connaissance des niv e.u1x plu s am:icns se réduit nux , 1 11111111c 11hc1di1•n,t t la 2iggurat ne pem,ettent guère de se prononcer
Informations foumies par le• Sondage 1>ro lond?I ... tl tur, Il l'oocu1>ation urukéenne sur le site . Celle-ci paraît avoir été
!.'ensemble ainsi obt enu offrit une grille d'int er prétation pour le mah·ncl uc 1111 • 111111s 11',111lrcs st•ctcurs cle la gr.inde métrop ole relig ieuse du Sud
s11111lair e dégagé, plus à l't •st. En Susiane, les fouilll's de la Délégation de Pi•1s,• n lt !I fn111lle s r111g
lo ~irakie1111es en on t suggéré l'ampl eur, sans permettre
uv..ilent rni-. au jour, dès la fin du xixe c;iècle, du m,,tt~rief archéolo~1que. que l'on , 1111t:cl mir chrouologique détaillée28.
ll\r.111 attribué à un ~ second style 11, dans l'histoire <les stytt,s de Sust'. De Mor g,111
l'I son successe ur. de Mecquenem, entreprirent des fouilll·s par tran chées sur
1 empo te de Suse Le témoin laissé par de Morg.m sur l'Acropolf· penne! de fnuaaène mésopotamien du Sud et du Nord.
1111'Sure1 l'énormit é de l'ouvrage entrepris 22. La séq uencl' qui en résulta était ht•rchr.sdes années 1930
sehémaliqu e23 et le matéri el issu de ces fouilles permit à Le Breton cle présenkr
une S)'1lthèse tyJ>0logiqu1· à la fin des annfrs 195021• Laissons pour l'heu re cette 1t't>o<1ue 11ùse mettaient en place les éléments essentiels de la recherche
l11stoire des reche rches à Suse. sur lesqu elles nous reviendrons, pour souligner , ulhm· tl 'lJruk dans le !'>ud,les fouiJles clu British Museum à Ninive ouv ri -
1111 f,1it majeur. 1 clf'h,11 sur la question de l'interaction entre le Sud et le Nord
l.es premi ers restes de la culture d'Uruk mis au jour ne sont pas ori ginaires s I.e sondage que .\fallowan conduisit en 1932::·1 à Ninive fournit
,ew111111fc11
1111Bas-Irak mais de Susiane. D'emblée , le fait culturel dit • d'Uruk II dépasse le• •11lrt·• puits .stratigraphiqu e~ que celui d'Uruk , et une référence majeure
Sud mésopo tamien Seuls les restes spectaculaires d'Uruk et le travail exem- '" pr éh1stoin• et l'histoire du Nord de la Mésopotamie, du v ie millénaire au
plaire des missions allt-mandes expUqucn t qu e ce site ait été choisi pou, n,111 mur e Mallow an reconnut dans la phase IV du site des bols grossiers
,~ponym e. Les conséquences de ce choix sont in calc ulabl es. car elles se sont Il, rn11pMt1a ceux qui avaient été tr ouvés en masse à Warka30.
sup erposées au suméro-cen trism e qui s'est rap idement emparé des études Oh h· .111nées1930, se met donc en place un tableau dans lequ el la ques-
orientales d'avant guerre pour faire de ce site la métropole qui aurait fécondf'> le u111k1·P111w est posée à une échelle qui embrasse l'intégralité de l'ensemble
ri-:,te du Moyen-Orient. Et c'est ce schéma qui innuença dir ecte ment la version 11p11111111en. Nord et Sud compris. Au cours de la fin de la décenrûe, les
.,v,mcée du ditfusionnisme cultun·I qu'élabora alors Gordon Chi lde~'>. llh II dP 1\1.tllowan, cette fois dans le Khabur. à Tell Brak31• étendent l'aire
Uruk c·st ainsi devenu la référence majeure d'un fait culturel attes té dans
tout le Sud mésopotamien d'abord. À Tello, les archéologues français
d~couvrc:nt , dans le grand sonda~e profond de • l'esplanade d'Entemena ., des
1'1t1 U\'Te entre la fin de l' époque d'Obe,ci et les débuts du memillénaire . Parlr·ra-t- pu l'important travail de prospection. qui a alimenté les discussions sur la taille
un de culture d'Uruk septentrionale comme le fout les fouilleurs de Tell Brak, ou du lte• 2• Le modèle de la révolution urbaine est donc loin d'être ~ complet •.
de•Chalcolithique final, <l'Amuq F, etc.?
Uans un premier temps, nous nous bornerons à utiliser une solution
l11termédiaire: on parlera de• culture d'Uruk • pour désigner. d'une part. re qui Uruk : un paradigme incomplet et lacunaire
relève de la culture méridional(• ordinairement considérée comme prolo-sumé-
rienne et, d'autre part, de ce qui, dans la culture matérielle de.s autres régions /.,, nJpertotre de céramiques
est considéré comme urukéen. En revanche, l'expressio11 • période d'Uruk est
assez répandue : elle ne fait pas référenœ. spécifiquement, à ce qui vient clu Sud Cet assemblage comprend d'abord un répertoire céramologique dont la
mésopotamien ; on la ~arde donc provisoirement. de préférenl'e à d autres ,lr•rnière étude en date est due à urenhageni3 . Et c'est ce répertoire qui
termes (Gawra, Amuq, etc.) qui désignent des horizons ou provinces ,t, nwure en dernière instance la base de l'étalonnage chronologique de l'époque
céramiques régionales ou ~ local es .lili . ,l'llruk, au moins pour ses phases les plus anciennes.
Le rôle exact d'Uruk au cours de la période de la révolution urbaine reste à
préciser. Il fait l'objet de débats6i . En re\ 111cheque le Sud mésopotamien soit Je
ct>ntre d'impulsion du phénomène est quasi univcrsellernent accepté. mème si
certains auteurs soulignent que l.1Susiant a été très tôt associée au décollageN' 69. L"e_·dste-nœ, c;ur le c;ite d'l;mk. de I horizon dit deJC"mdet :-.."\~r
. situé t.>ntrela période d'L'nak
, 1 1.. période !lite Dynasllque a,chaique (29'_J0.2350a\'ant notre ère ) e:.l un point di~cuté ; c 'est
ri 11ll!e11rs un pmblème gt'-néral dans le n:.~te du ~ud mesopotamlen (cl . SisSL,, HIXb) .
66. Sur ces problèmes de terminologie, voir miro,chapitre 1. 70 \01r photo -1, pour une s\lualion du sondat.!e prolond . Celui-ci n'e,l pa,; Il' seul sondage qu i a
1996) et les donnée; des prosp<.-clions<1ulfont d 'l!ruk, elon
ti7, Voir l'artlde de :\1sscn (r-.b.5EN, tf, conduit à Uruk. :'1/f~sena produit une auln• séquence en Il: L Xl.11 , qui n'est 11as\'enue rempla<.'é r
Adams (All"-\b, 19.~I), Je centre majeur du Sud mésopotamien à n Jruk ré\.--entet , sPlon Johnson L, 11Ei1uenœ10111ale( Nt.SC-, l!lil , et r>m~tAl\\ , 19Ni, pour une tentali\e dt:' datation par rnµport aux
(JOH~.',Q\, 1981), le lieu d'une l11tégratm11politique précoce Il~ 11Jrui.:ancien ~telnkL'ller a J>roposé 111,csst'-quenles ). on discute toujours de:- llatatlons de,- édificesdégagês à l'ouest de n.anna : le
récemmcut <le voir en Uruk une capitale TClit?ieusernnfctlérale l~m.,Kil.l.[k, 1m a): sur ce pol11t, voir 111ultl~m1• ,n,1Jc-ur, on le \'erra (in/ru , chapitre 5), est la datation r~dproque cil:$ séquence, de la
urfru, p 9·4. 1 rns.,e du Temple blanc et du secteur de l'fillln11 On a en ellct propo,é d•· dater le Temple blan,
6/; , \'ofr Amkl (A.\IIET, W/l6) et Johnson (J•l lL"&)X, 1981) pour u11e\l~inn p· &oce de l'associa- 1UIII' ~noile r1uIcorrespondrait à Uruk \'I (Drrn.tA.'lN, l!J&i).
tion entre ces espan •, . Inversement , Nls:;cn (:'\1S5EN, 1982), :-urenhagt <SL ·,ttAr.u-, l!:!Slia) et 71. Voir Pl \1. pour une situat ion de ce;; différents en"embles A Uruk
D1ttmann (Drrn,t,v-;s , 19S6a 1• 1~106) , s 'interr~rnt sur une pént'-lr 1110, t .nhvc de la culture ïl . fl.\11.IIUSER.1991, llOUr la publication de la prospection réalls~ sur le ,;1te et Ntssr.,, 199î..
cil lnik dan, la plaJne susienne , à une date située "" tennt.=Surukêcns au m\·i>.,"\UX "111ou \dJ de 1"'111 une d1scu~s1on génêrale.
1Eanna C,• 1x>int!>l'ra(!tudié en dl:tall au c-hapitre \ ' i:l SUR fl\11,\GL.._
, 19/ilîb, 19!17, 1993 et 1999.
Surenhagen a réétudié en détail les niYeau>tdu sondage prolond de l'Eanna. Il en 11 tiré les
rype npp:1ru lypc apparu 1ypo t1pparu
conclus10nscéramolog1quessuivantes , la nouvelle pèriodIsation du sondage profond (T1etxhnrtt)
distingue des niveaux XVI a V trois phases7• : au niveau XVII au rnveau XVI nu n1voauXV
- proto-Uruk7~ (A XVI-XV , B : XIV c-XIII),
r
1
- Uruk ancien (A· Xllb-XI ; B : X-IX),
- Uruk moyen (A. VIII 2-1 B: VII-Viel ; C: Vlb2-V 2).
)
La phase prolo-Uruk est encore proche de l'univers obeldien"'6 ; aux yeux de Dietrich
Sùrenhagen,les Innovationsqu'elle présente sont exogenesn. Ces innovallons78 sont d'abord l'appari-
tion de la céramique grise (Grauen Ware.type 60b79}.au niveau XVI puis l'introductJon.au ni\'eau XV.
de la céramique rouge. des bouteilles a fonds pomtus,puis de ,attes coniques à bandeau peint n01r1nte-
rieur et extérieur
Au niveau Xllb de l'Eanna80 , la Poterie peinte de l'époque d'Obeid est remplacée par un Types apparus au niveau XIII
nouveau répertoire de potene non peinte. principalement laite au tour Au niveau Xlla. la céramique
peinte, dite Obed Il chez von Haller, (monochrome noire), réapparaît : elle se distingue de l'Obeid
classique par ses formes. Les principales innovations de cet assemblage sont les « bols a bord
biseauté ,. ou « écuelles grossieres 10 (abrégés BRt, 1 en anglais el appelés Glockentopf en alle-
mand). puis la ceramique gr,se comprenant notamment des bols carénés et surtout une céramique
à engot>e82rouge (voir fig. 2).
Le niveau de la premièreoccurrence à Uruk des écuelles grossièreset surtout leur proportion par
rapport au reste du matériel céramiqueont fait l'obJelde débats83 . Dietnch Sürenhagen, en s'appuyant
sur des mentions dans les rapports el dans les carnets de fouille, estime qu'ils apparaissent dès te
niveau Xllb, et prennentune proportiontelle que l'on peut par1erde céramiquesproduitesen massedès
les niveaux X/IX, voire XII b84À parbr du niveau Vl11 85 et surtout de Vll 86, on observe, au sein de cette
tradition céramique une mulhplicabondes lormes87, decors et techniques de marufacture · des 1arres
globulaires, rouges ou grises dotées de peignées. une série de decors très caracténstiques (rocker
...
pattern, décor de réserve d'engobe oblique) des coupes coniques (détachéesde leur base par un fi ou
une f1telle)en sont les meilleures illustrations. Enl,n aux niveaux V el IV de l'Eanna88.le répertoire se
74 Rappelons d'emblé.: que la terminologie utilisée est le fruit de son propre travail critiq ue
sur les anciennes divisions proposées par Jordan. division hautement problématique. sur laquelle 11g1111•l - Types urukéens de Warka.par ordre d'apparition de XVUà Xllf. d'après Sürenhageo,1999
nous reviendrons dans la seconde partie (v infra, p. 28fi). (avec l'autorisation de l'auteur).
75 Pour une discussion de ces problèmes, voir FlNKBEINf.R, 2001.
76. Voir fig. 1 à 5 où sont rassemblés, par niveau d'apparition , les principaux types urukéens
d"Urul.; tels que les considère Sürenhagen, on pourra ainsi suivre l'histoire des innovations
urukéennes. tr,mslorme à nouveau ; les anciennes formes sont progressi\'ement remplacées par de n01.111el!es89
77 SCRENHACt:N, 1999.note 14, p. 14, pour w,e argumentation phy:.1co-<:himique sur les origlnes (ltg 3-5).
d'inclm,ions minérales dans les céramiques. N1ssena rappelé toutefois que les céramiques issues de ces deux derniers niveaux prO'liennent
78. Voir fig. 1. do couches de ~lS hétérogènes,qui comprennent en fait un malénel archéologiquetrès varié tes
79 S[ REKHAGF.N, 1999,tab 2, p. 28. ocuelles grossières ne sont même pas mentionnées dans les archi~ concernant les niveaux VI à IV,
80 Voir fig. 2. r.lors qu'elles turent semble+il trouvées en grand nombreOO. Le problème de la représentativitéde la
RI. Pour • beu!l/ed nm bou:/s•. r,ôquencecéramique de l'Eanna est un obstacle majeur poor la défrulion de l'évolution de la culture
82. Pâte d'argile fine a1outéeaprès la coniecllon du vase. Il Uruk à Urui<même
83. Sürenhagen s'est élevé cont re la position de Nissen sur unt' occurrenœ limitée à VI-IV
{l'\ISSEN,1970, p. 136, reprise dans ADA\tS et NbSt..'11 , 1972, p. 100. mals nuancée dans N15.'IE\, 1983.
p. 92)
84 SùRE.'IIH..\Cl:..'I,
1999, p , 18-19.
85. Voir fig. 3.
86 Voir fig. 3 et 4. 89. C'est là l'un des points les plus problématiques de l'argumentaire de Sürenhagen (voir
87. Voir pour le détail 51'Rl:'\llAGD\, 1993. p. 62, et fig. 4, p 63. rh,1p1tre4, seconde partie).
88. Voir fig. 5. 90. NISSE\,2001, p. 151.
Types cérarniques apparus au niveau Xllb
1:11son1111e,le répertom ! céramique , offert par la période d'Uruk, sur le sitt·
,1 1J111kmf'111t> traduit une importante série de mutations. L'interprétation en
wste malaisée dès que ron essaie de comprendre les bases sociologiques ou
lesquelles elles reposent 91 Le débat sur la fonction des bols à
t 111111111iqUl'ssur
h111d biseauté ou écuelles grossières 92 illustre à lui seul les difficultés rencon-
trf.es clans l'évaluation de ce que put représenter l'introduction de cette
l •1,1111ique produite en masse » au regard des quantités considérables
3a
,lfr11uvertes sur les sites du Proche-Orient 93. Laissons pour l'instant de côté ces
I? pul •11iiques.ainsi que les discussions sur la séquence de l'Eanna, et son inter -
(tr•'l ,,tion.
17.1
~ 19b
Au premier rang de l'architecture en question figurent les fameuses
111,,isonsà salle médiane • dites Mittelsaalhauser, édifices de plan tripartite °h,
J6 ~
1l111t·~ généralement d'installations en forme de poêle à frire en leur centre. Nous
11't•111rerons pas ici dans le débat sur les fonctions multiples de ces édifices. ni
!lm les conséquences que cela entraîne pour l'interprétation politique de
ou de la terrasse du Temple blanc.
l l ,,11111a
~·
r-,
•11.On ne saurait en tout état de cause minimiser cet aspect important du problème .
S6 J 'I;! , Fig. 2, type 15
'13, Sur les bols à bord biseauté ou écuelles grossières , on se reportera à l'article de synthèst •
d 1.,,llrun (U: 8R1.,.--..1980)qui n'a pas mis un terme aux polémiques loin de là · les nouv elJes thèses
sur ces bols sont celles de Forest qui a remis au goût du jour la thèse de l'usage rituel, cette
t\1111~1-s
lui• li l'occasion de grandes cérémonies publiques (FOREST . 1987). On notera aussi la thèse très
,,~cl ,1~ de Buccelatti (BLCf.U.-\TTI 1990) sur leur usage dans le commerce du sel. La thèse la plus
(&belle 1/5) 11'111111,·n•mentévoquée reste celle de Nissen sur leur usage comme contenants de rations liées à un
Figure 2 - Types urukéens de Warkaapparus en XIl b, d'après Sùrenhagen, 1999 1v;1r1111• prestataire de corvées dans le cadre d'un état embryonnaire . Le point central de ce débat
(avec l'autorisation de l'auteur) . ,1 le ht·n établi entre la notion décisive de production de masse et l'idée que ce fait quantitatif est
rlWi'llileur d'une donnée qualitative. celle-cl marquerait le passage d'un système politique fait ,
,h1co11~, de liens familiaux ou tout au moins directs à une intégration de la population dans un
,y11t 111Pélargi où l'intégralité de la population d'une communauté est invitée à le servir .
!14 Voir Pl. VII.
'15.Voir fig. 23 et pl VI.
116 Voir fig. 24.
Niveau XII a Niveau X
r
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J u
13
Niveau VIII 2
1 7
2 1a
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21 t,
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Niveau VIII 1
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Niveau VII 41
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17 1
3
7 17 2
~ 3<1.
:-p
\J7 n
~igure 3-Types urukéens de Warka, par ordre d'apparition de XIIa à VII, d'après Sürenhagen , 1999
(avec l'autorisation de l'auteur). (tchelle 1/5) .
Y.\
r
!91,
l
Nrveau VIC 1
='•1
l
24:
7? Photo 4 - Uruk. vue du ~ecteur Sud~t de la ziggurat avec situation du ondagt>profond ,
d'aprl!s f.1chmann, 1~ . pl , li (avec l'autorisation de l'auteur) .
1 !.:époquecfUruk est I une des etapes essentiellesoe Fhist0tredes èofi::es de plan tnparttte. Ceux·
-"
10001apparus bien avant , ma,s cette époqueprésente une é~ution vers ta monumentalitéque laissa,!
:.s1
/ ( -,
(lrêsagcr la séquence d'Eridu à la f11 de fépoque d'Obeid (vers 4500 avant notre ère environ97). A Uruk
m()mc, il s'agrt cfédifices mass,fs. bâtis selon une b"mule steréotypée Sltl'lple: celle-et se distinguo
27 1101 mmentdes plans antérieurspar des salles latéralesdisposéesdans le sens de la longueurGS . Outro
Ill 111onumcnta11té, la prèsence d'un décor extrêmement raffiné de niches à redans parfois ornées,
41
45 1 montre que la wcation de ces ensemt,es n'est pas ôomesllque. le nombre considérabled ouverturos
•5.1 4'3
Niveau VI b 2 runs ces édifices ainsi que la présence de deux cages cfescaliers dans chacun des bas-côtes posent
Niveau VI b 1 do diff10les problèmes de c:ompfèhension.la restrtution d'un étage. au cœur de nombreuses contro-
verses, impose de réfléchir sur deux niveaux bâtis : un nrveau infélleur dont les nombreusesOU11erturcs
~t7 [7
qu'il s'ag,t d'espacesde réun,on, et un niwau supérieur,accessibledepuis deux bas-côtéset
j 7 11u{19èrent
d!inl on ,gnore rorgan,sation et les i:>ncbons(voir fig. 6).
21.
On ignore tout de l'architecture domestique à Uruk. Cette lacune considl'•·
21 1, 21 C rnhle empêche de mesurer avec précision quel écart pouvait exister à Uruk
Figure5 - Types Urulcéensd W; entre une modeste habitation et ces complexes édifiés dans ce qui fut tr è.,
e arka, par ordre d'apparition de VI c 2 à V. d' . -
(avec l'autorisation de l'auteur) . (tcheJJe 1/5), après Surenhagen, 1999
97. Sur les problèmes que posent ces estimations chronologiques, voir infro, chapitre S.
!'.18On revient ainsi à l'époque d'Uruk à un plan tripartite simple alors que l'époque d'Obeirl
nvnlt vu se compliquer singulièrement la fonnule par association et agglutination de plans tnpartltt!S
lo uns ëlU't autres dans de vastes ensembles .
l,es dl\ers 1ypes cln lahlt.'ll<'s. lnbh llcs~tiq1111 llcs p('rl11ri.:1•s prcscnwnt tl llr11k,•I, ~I W,1rkC1 llll'lllt' , h•s prCllllt'ICS 1'l,1pes tl11 11t•,,.luppe1111•11l
St' cl 111lll'III
<11wlquess1R11cs id1'11gr,1phiqucs, tahlt'llcs numérales, labl cttt>s doiso1111écs et l"tl(IIICI
c11h11Il lt>:· lcxrc~1lesltppara,s~ent toutes dès le.-. niveau:-<IV de l'Eanna117• On Aiu I s,• prt~s1·11h~ irenw111, l ,t cull ure cl'lJ, 11k, 1 W,11k;'
. :;u111111a · l..1 mo1s~1111
su, le conll·nu de n•s tablettes plus bas: soulignons qu'à Uruk le
n•\'11•11clr,1 1 1 1,, lms in1pre~s1t111na11tc t'l frustrante. Pour notre propos , 11laut surtout
sy~t, me, dans sa versmn la plus ancienne connue. apparait pleinement cons- r,lt 1111 ,1e cd te rPvue les considérables lacunes de l' ensr.mble : nous nf'
tilu1•
1 rnlll, lssons pas le::. phases anciennes de ces développemen!s, et l'absenct•
On a également retrouvé à Uruk plus de 2000 empreint es de sceauxcyLin- ,t 111 hllt-1' tur c doml'.sliquc , ainsi que le contexte secondaire des ubJE.'IS
clres, alor s que•très peu de sceaux-cylindres ont été retrouvés 11R. Les supports ,tt\1uU\ Prls dans les édifices monumentaux. limitent d'autant la réflexion sur la
de r<-s empreintes sont variés et témoignent de la différenciation des activités r volut1on urbaine . Ce sont là autant d"obstacles à la présentation raisonnt· 1
ndrnin1stratives qui avaient lieu dans le centre monumental d'Uruk: on a t11111 1noclkl1•. Pour pallier cela, on recourt à des sources extérieures au Sud
retrouv é des scell ements. et parmi eux des scellements de porte 11'1. des ntt'sopotamicn. L'ensemble du traitement des sources urukécnne~ a consist•:,
empreintes sur bulles-enveloppes 120• et des empreintes sur tablettes, notam- ,Ir it1us l'identification du phénomène Uruk : dans_ les a~nees 193_0,~
ment sur les tablettes de gypse 21, découverte5 au Temple blanc . Les premiers , 1111,p,,rN les donn ées idenlifiees en Mésopotamie ou ailleurs a ce parad1g~11.;
t'xempl es d'usage du sceau-cylindre remonteraient donc au moins au niveau V du ,tr de Warka, où les (ouilles se sont poursuivies Jusque dans les a~nees
de l'Eanna, voire au niveau \1 12?, en fonction des datations proposées pour les 1 tHO Jette fut la démarche de Mallowan quand il étudia les niveaux archa1qucs
div ers édifices concernés. On a retrouvé des empreintes de sceau-cylindre au (Ir l,•11Brak (Syri e). ou celle de Genouillac quand il publia les données du grand
Temple blanc. mais aussi dans l'édifice de pierre dit Stemstiftgebaude123• omlage de Tello (Irak) 126
Toutes ces empreintes posent les mêmes difficultés de datation que les
tablettes. Elles appartiennent pratiqu ement tout es à la catégorie des empreintes
naturalistes et sont , de concert avec les diverses tablettes, l'expression d'un
système sophistiqué de comp tabilit é et d'administration. sur lequel nous revien-
1 paradigme susien
drons À Uruk. au moin~ aux niveaux V et IV de l'Eanna, on observe la première Lt'S considérables incertitudes concernant la chr onologie d'Uruk , ainsi que
société historique ou, selon l'expressi on d'Amiet, • potentiellement historique 141multipli catio n des découvertes liées au monde urukéen. tant en lra n que dans
de l'histoire de l'humanité 124. Si la plupart des faits sont répétés dans les le-monde syro-anatolien. ont sérieusement compliqué le cadre de ré0~X1on.L11
manuels. leur interp rétatio n et surtout leur datation sont encore très probléma- lrnn. 1,•s fouilleurs de Godin Tepe interprètent leurs données à la lumi ère_~e la
tiques . L'ensemble de ces données ne couvre que l'extrêm e fin de l'époque 1,1111,nce de Suse12 7• et non de celle d'Uruk, tandis que dans les espaces hes au
J1tW'cl à !'Euphrat e, c'est avant tout Uruk qui va servir de réf~rence pour l..1
c"r, nniqu e alors que Suse offre les comparais ons dan~ le domam_ed~ la glyp-
11i Nll>.5EN 1986,p. 325-326. llflllt' C'est donc à l'aune d'un double par~digme que s ~t constrwt e I mterpr~
118 /l>td.p 329. IAtluncontemporaine de l'expansion urukeenne, les relations entre Suse et Uruk
119. Le sysl~me de fenneture de Cl'S portes. ~ Uruk, est encore l'ob1et de dm:uss1ons : rappe-
lons que l'on doit à deux archéologues italiennes . Ferioli et fiandra (flRK>Uet A-'NORA.1983), les
,_y,,ntété div ersement appréciées.
travaux qui pennirent d'identifier et comprendre le roncUonnement de t·es scellements quJ étaient La séquence établie à Suse, au chanti er Id e l'Acropo le128 ~ar Le Bru~
apposés autoUT du pommeau des porte, et contre 1._.sportes elles-mêmes Les sv·llements d·: ruk lltrl maint enant de r éférence 129• Cett e recherch e stratigraphiqu e permtl
pré~enlent sur leur face aplatie l'emprein t e du bo11; de la porte . Sur cette question, voir en dernier ,l'exploiter au mieux ce qui restait des vestiges de Suse, pour ~es périodes .
heu BoEHMf.R.1999, abb V et VI, p. 32-33.
120. 8'1EHMFJI,1999.p . 10.1à 112.
l1t• Morgan avait laissé un t émoin dans le sec~eur_sud ~c I acrop~le. Le
121./bid . 6g. 93. 1-12. pour des photos et figures de ces tablettes ~hmer propose une data- lll'tlnyage de ce témoin, puis des fouilles opérees a partir des paliers de
11110Uruk IV a pour ces tablettes scell~ qui ne pré~ntent que des notations numérales. D'autres
datations ont été proposées Olttmann le'I attribue auniveau VI et Englund consid~~ qu·enes appar-
tiennent au stade numéral du développement de J"é(nture (EN<;U.No. 1998.p. 53). 125 Nrs.Q'.:o.
1993.
122.lbtd. p . 3-20.p 81-101: Drm~,-.
. 1986 a, p 99-120 Fig. 21, pour une sélection d'empn-mtes 126 DE GrPliOlJ!l.UC
H. et alii , 1934,p . 21~ . pour la présentation des données du sondage de
d'Uruk. 1es11lnnad
e d'Ent emena et leur mise en rapport avec Uruk.
123. Empreinte n• 9 1.BODiMER. 1999, p. 7, pl. 26 et abb . 12 b, pour sa situation . Il s'agît d'une ni wu, et Y0u-..o, 1975.
cèn" reprt--;eritant des prisonniers . 1211Voir Pl. X et fig. Sl.
124. AMIET, 1986 129 LEBRIN, 1971.1978b, 1979et 1985, fig. 54.
roulll,· subs1st.111ts.n penms l'~lt1hhssc1111'11l d'une sc411cm·c qui s'éd1,•l<,1111c sut, SUT2 SUT3
etc l,1 phase dite Sust• 1 ou ,\ (11i\'t',111x 2ï Z't :tl) à l't'110qut· prol11-,·l,1111ilt•
(nlve,1ux Hi i, 13 el .SuseIll) . 1:ntre ce.:>deux phases (des niveaux 22 à 17). se
situe l'époque qualifiée de • second style .. par de \1or-.pn, el que l'on qualifie
111amtenantde Suse Il, ou • Uruk de Suse io. Cet assemblage culturel a filil
l'objet d'une analyse typologique et stratigraphique par Dittmann. que nous
relienclrons 130 (fig. ï-10) .
Les niveaux 18 et I ï présentent une architecture domestique . On a trouvé
dans ces maisons un abondant matéri el glyptique et des tablette.5. in situ 131
(photo 5) Sous ces niveaux. les recherches, interrompues par la révolution isla- l! 1
mique, avaient permis l'identification d'une grande fosse (niveau 19) et de deux
SUT 4 et SUT 13 SUTS
autres niveaux architecturaux. actuellenll'nt en cours d'étude .
Cette séquence constitue lél référence pour la discussion sur tes étapes de
l'invention de l'écriture 132 : au niveau 21, sont présentes uniquement des
\
..
empreintes de cachets 133 : au niveau 20, apparaissent les premières
empreintes de sceau-cylindre: au niveau 19, on a découvert les premières
bulles et calculi associés13·1 ; au niveau 18 (di visé en deux phases). les Cl=1
,
premières tablettes à notation numéraJcl'1c; font leur apparition : on cont nue à ,..,..
faire usage d'enveloppes scellées 1jtj. Les premiers signes d'écriture apparais-
sent au niveau 16. Il s'agit de signes proto-élamites distincts dPs signes des
tablettes d'Uruk. ••
t 12:rr •
A.partir de cette séquence, on a tenté de réorganiser et de dater les SUT7 SUT8
..
supports d'information découverts à Uruk 137, notamment les tablettes numé-
rales de gypse du Temple blanc De la même façon. la glyptique susienne est
rêgulièrement invoqué"" pour des comparaisons avec les données des sites du E13 SUT9 et 12 ·
,
moyen Euphrate. Et c'est en6n à partir de ces données susiennes réanalysées
que Reinhardt Oittmann a proposé pour les données de Godin Tepe en Iran , une
date tardive
Aux yeux d'une grande majorité des chercheurs, les témoignages de la
..
1
$UT10
IH
..
:-t:::f
0 S 10cm.
SUT 11
culture d'Uruk à Suse sont le fruit d'une influence Ils ne sauraient donc consti-
130. Om-.w.~.1986 a. fig. 1-4. que nous avons, sur demande de l'aute ur. redessinées : fig. 7-10,
pour les types urukéens de Suse (Susa Uruk T)'p('n , abrégés eri SlTT).
.
131. Voir photo 5. Pl.XI
132. LEBRuN el VALl-'T , 1978. Fig.9 pour ces divers types .
133. 11existe la possibilité qu'un sceau-cylindre date du niveau 21 Sur ce problcme. voir notam- 1 ' •
...... ·-
ment Pmi.w. . 2001, p.420 . Le sceau (Pfr\tA.,. 2001, fig. 11.8 a : L.EBRLN.1971. fig. 43. 10) présente sur
deux registres un défilé de poissons , bordé par deux lignes lncls~- Holly Pittman c-onsidère que
c'est là probablement le plus ancien sceaU<}'lindre connu et le date du niveau 21 sur des bases ligure 7 -Types uruk~ns de Su:.e d'après D1ttmann, 1986 a. p . ï6-79, p 85, p. 91-93: - SLTT1
stylistiques . Les deux systèmes , cachets ou sceau<ylindre co~abitent et on trouve des empreintes !.1cveM.J et GascheH 1971. pl2 7 1-2.-SIJf 2 Steve MJ etGascheH .• 1971. pl. 26 : Il -SUT3 :
de c-,1chetsau niveau 17 encore . LEBR , comm. pers . , ..ve \U el Gasche H 1971, pl. 27 : 25. -SLTT4 Dittmann , 1986 a. -SLTT5 : Miroschedji P de 197ti,
134. Voir photo 6. rig 7 : 5 .. SLTT6: St~·· MJ. et Ga.sche H., 1971. pl 27 : 9 -SIJI' 7 . Steve M.J.et Gasche H. 1971,
135. Voir photo 7. 1,1 26 : 12 -sur 8 - 011tnwnn, 198',-SIJI' 10 : Steve MJ et Gasche H~ 1971. pl . 26 : 14-15 - SLTT11
136 Voir photo 8. M1roschedJ1J>de ., 1976, fig. 8 : 5.
137. 0m'1ANI'., 1986 a
SUT 14 SUT 15" SUT 27
SUT 26 a t
SUT 28
)-- ~
Ç-i~
a,.~
SUTl6
' ~ -'
SUT15b
o, -
Wr tt:::t t::r::r:H::t
~ - - - 10- SUT 26 b
10-
SUT 17 b
SUT 17 a
~ =--=-
10ctn
SUT18 0 5 10cm
•• • t 26.28
SUT20
SUT29 SUT30
oo
\I7 1 1,~.
JI j t • ~ SUT34a
tî rr r
-l---
7
SUT23
SUT32 SUT33
•~~·~
~=-=-=-
SUT 25
?~
IOa,,
SUT34c
1 •
~
--- ~iïW
----
10...
1 ; :1 ~
Figure 8-Types urukéeos de Suse d'après Oittm ann, 1986 a, p. 7&-79,p. 85, p . 91-93, fig. 1-4. SUT 14: 0 1 2 3CM
Steve MJ et Gasc h e H.. 197 1, pl. 32 : 66. - SUT 15 a : Mirosc hedji P. de., 1976, fig. 6 . l. . SUT 15 b :
MiroschedJi P. de .. 1976, fig. 6. 4. - sur 16. Miroschedji P de 1976, fig. 6. 8 .• sur 17 a: Ste,e MJ et
Gasche H., 1971, p l. 30: 24 et 26. - SUT 17 b: Steve MJ et Gasch e H., 1971, pl. 27: 7. -SUT 18: 11gure 9 - T~ urukéens de Suse d'après Dittmann, 1986 a, p. 85. p. 91-93:-StJr 26 a: Dittmann. 1986
Mirosch edji P d e., 1976, fig. 4 : l&-17 - SUT 19: Mirosche dji P. d e., 1976, fig. 7: 7.. SUT 20. 11 Slff 26 b Oltt mano, 1986a.-SUT27:LeBrun.197 1. fig.23.-Slff28: SteveM .J.e t Gasche H.. 1971.
MiroschedJI P. de., 1976, fig. 4 : 7. - sur 21 : Mirosch edJi P. de., 1976, fig. 8 . 4.• SUT 22 · l' i 'Ill : 29.. SUT 29 : Le Brun et Vallal, 1978, fig. 3 . t. - SUT 30 · Le Brun et Vallat, 1978, fig. 3 3. · SL'T 31:
Dittmann. 1986 a • Sur 23 Miroschedji P. de., 1976. fig. 4 . 6. - SUT 24 : Miroschedjl P. de., 1976, A111 1ct, 1972, n -SUT 32. Le Brun. 1971. lig. 35.2. · SUT 33 Le Brun et \'allat. 1978. fig.4: 5 -SLT 34 a,
fig. 4 : 10. -SUT 25: Miroschedj i P.de , 1976, fig. 6. JO. Le Brun, 1978. fig. 9: 2. -SUT 34 b: Dittmann, 1986 a.· SUT 34 c: Le Brun, 1971, fig. 23.
SUT35 SUT36 SU I 37
nfJM•rw-'"""
•• • ., ..
w
SUT38
~5iiiiiif ""
SUT39b 0 ' •
SUT40
!!·~ ~
~ ~1:::::::::1
SUT41 SUT42
Photo 5-Tablelte.'.i ,n situ :ll28 1.2.3 Suse. Acropole 1.niveJu 18
(ph~to mission de Suse. avec l'autorisation d"Alain Le 8nm) .
SUT43
a
SUT46 SUT47 SUT48
L(j:u~
\
c ---~::m:nr-
(1 9.
SUT49
0
~
S 10cm
--
0
~:s.r:,
.... ~
C.Wi
......
F1,:ure 10- Types urukéens de :-.use. -Strr 3.'i : Dittmaon. 1986 a - SUT 36 : Steve M.J. et Gasche H , 1971.
-S UT 37: Steve M.J. et Gasche H.• 1971, pl. 27. 14. -SL,T 38: Dittmano, 1986 a. -SUT 39 a et b : Steve M.J.
1·1Gasche H.. 1971. pl. :!8: 5 et 6, 1>1
. 29: 1-3 -SITT40. Steve M.J. el Gasche Il ., 1971. pl 26: 23-24.- SUT 41 :
Steve MJ . et Gasche H., 19i l. pl. 30 : 17 - SLT 42 Le Brun. 19ï 1. fig. 51 : JO. . SlJf 43 : Steve M.J.
et Gasche H , l9ïl, pl. 30: 28. - SUT 44 : D1ttmano, 19116a. -SLT 45: Mimschedji P. de., 1976, fig. 8: 6. -
l'hulu ti - ~:nveloppe avec empreinte de !>use , Acl~po le. I.' ruveau 18 bulle
1· n d'Alaln 2049.1. sc~ne artisanal,•
Le Brun).
(pho to mission de Suse, ;ivec autorisa tO
llll'r 1111111ocli•lt> clc•
qui ,111ra1\t•ttt t•xportt 1, 1111:wuhgnt• ;, l'e m•1 l't•x1stc11e'I',1!-i11se·
Ir uts 11rigi11;1uxqui p,·rnwttt•nt et,•distinguer la niltun· d ·u,
11\.::, llruk de s,1
v 1111111tc sus1cnne, que ce suit dan~ le répertoire glyptique 138 uu m[>mc dans lt•
clo111,1i11c architeclutal. L·architecture domestique susienne tellt• qu'elle apparaît
nu I hunticr I de !'Acropole et. semble-t-il, au chantier m139 n'est pas tripartite .
,\11111'Ien fait le prolongement de traditions locales bien connues grâce aux
le111111,•sde Djarfarabad 140.
<>11manque naturellement de données pour pousser la discussion plus
1w,111t. Suse ne peut être considérée à la fois comme une métropole et comuw
llllf' n,lonie.
Nous n'entrerons pas ici davantage dans la présentation du problèmP
w111•11 qui sera repris dans la seconde partie. La définition d'un modèle urukér•11
1•r1 ile clt-s problèmes, si l'on s·en tient simplement aux sources fournies par !l's
wr,1111ls sites de référence. Certes. la culture d'Uruk a été identifiée et recon11111•
111 un 11ombre important de sites du Sud mésopotamien, mais leur documentn•
11011,·st soit inutilisable (Eridu ou Telloh). soit non publiée (Nippur ou Abu Sal,,,
hlkh) .
I.e • modèle urukéen est composite: les lacunes de la documentation de:.
Pl(p1oto
7 - Tablette numérale de Suse: tablt.>tte ?093 2 . 1 le111lllt-sde Warka sont compensées, partiellement, par celle de Suse. t't•
hoto mission de Suse. avec l'autorisation d-:AJ~;n
-~1Bveau) X.
run . 1110,l
èle •• en dépit de ses faiblesses. demeure la base de la discussion sur lt•s
11r11hlt'!matiquesurukéennes : révolution urbaine, naissance de l'État et écriture.
LEsPROBLÉ~IATIQUES
URUKÉE!\~ESET L'E.XPANSION
DE LACULTURED'URUK
!.'évocation dans Jes pages précédentes des sources qui fondent le modt'IP
11111k1·en a permis d'esquisser quelques problèmes d'interpré tation historiqu1•
ile•, c•sdonnées: la naissance des premiers États orientaux. des premières villes
, 1 c1,, l'écriture sont les grandes problématiques urukéennes ,. La connais-
NIIIIC'I'de ces questions bute largement sur les lacunes de la documentation, à
llrnk ou Suse. L'horizon de la recherche s'est considérablement élargi, on l'a vu.
lon,qu'on décou\Tit en Iran. Syrie ou Turquie des sites attestant un contact
e nln · œs régions et le Sud irakien ou la Susiane. L'étude du phénomène d'expan-
1111111 c·ulturelle. voire coloniale. de la culture d'Uruk a. en partie . pris le pas sur
l•·sr111tresgrandes discussion relatives à l'époque d'Uruk.
Cc•s problématiques " classiques • ont été considérablement enrichies par
l'fitwle de l'expansion urukéenne et c'est robjet des paragraphes qui suivent. Ln
J411Al.GAZE. 20()1a.
150 \'olr fig. Il .
151. ~l:.T, 1975, 1980, 19R2.C'est c·~sent iellemc-nt l'article publié par André flnet {Fl\ t t , 1975)
nans la revue S>riaqui nous Cournil Iïm,,ge la plus luuiUée de cet établissement urukéen dé8agi\ par
la mi~s,on belge à partir de 1972 Le plan le plus complet du rnmplexe {avec de-. cote., d'altitude. des
hmite,5 de fouille) se trouve dan.s la publication de 1982.
152. On elHeure là l'une des grandt•s questions d'écoll' de l'époque d·Uruk su r laquelle nous
u•viemlrnns , voir ,nfm, p. 48.
i
153. ::--urHabuba, dont la publication est en prt'J>aration, on dispose de.s rapports pn111111nalres
(Ill 1NRJ0t cl u/11,1970, 1971, 19i1 ; STROM\1fJliGlR.19ï6 a) et de l'ouvrage rMJgé par Eva Strornmeniicr
1tl"ocl"asion de l'exposlllon sur 11!site i,;;TRtlM\1El'IGl:R,1980b) .
--------- o
111iss1011s 11'11111JMS ,,1,,hh un lit•n dm :t't l'ntre leurs secteurs et, :-ile crnnp lexe tle
T1•JIQa11nasfut édifi(-e sur 1111eterrasse. ses limites nous échappent entièrement.
l.es édilke.s de Qannas :-.ont approximativement de la même taille que ceux
dt• ..lebelArucla 15~ mais à Aruda les deux édifices sont côte à côte sur une espla-
mulc et leur vocation cultuelle paraît elle aussi problématique. Comme à Tell
Qannas, les fouilleurs considèrent que le centre monumental comprenait au
départ un édifice tripartite unique, flanqué d'un second par la suite.
Dans les deLLxcas, c'est naturellement l'association de cet ensemble monu-
mental avec un habitat dom estique diversifié et hiérarchisé qui fait de ces sites
les références majeures de toute étude sur la révolution urbaine .
On a souligné la profonde originalité de ces fondations neuves. notamment
de Habuba 1"'. La planification se lit dans la définition d'un parcellaire régulier
(de 450 m 2 environ)'~. dans l'organisation d'un réseau d'évacuation des eaux
el de drainage 157 con\ ' U au préalable , puis dans l'édification d'un rempart recti -
ligne remarquable 158• li est probable que le site de Jebel Aruda était également
fortifié tout comme le fut. on le sait. l'ensemble plus aucien de Sheikh
Hassan 159•
À Habuba enfin, l'habitat domestique , dominé par une Impressionnante
série d'édifices tripartites 1til I, a ouvert la voie à des réflexions fructueuses et
polémiques sur le fonctionnement de la société urbain<' naissante 161.
Ville nouvelle et peut-être fondation coloniale, Habuba ne saurait être consi-
dérée commc- rarchétype de la ville mésopotamienne: on ne reconstituerait pas ,
par exemple. le plan de Paris au X'Vllleà partir de celui de Québec. c·t>st à ce
point que nous retrouvons notre problématique . ce sont les établissements
Photo 9 - Habuba Kahira , voirie et maiSons t·ommw1e$
coloniaux qui nous donnent les renseignements les plus stimulants sur l'urba- (ph oto Wol{11angB1tterh.',awc l'au1ons;11111nd 'b.i ~l111mmenger).
nisme urukéen mais il est absolument nécessaire de mesurer l'ampleur de
l"écart qui sépare ces établissements des centres du Sud mésopotamien. Pour
s'en tenir à des remarques très générales, notons simplement que le site de nouwaux venus. Nous savons ainsi ce que les planificateurs urukéens pouvaient
Jebel Aruda, dans sa totalité , a la même superficie que l'f.anna (n iv eau IV a). À faire quand ils avaient les coudées franches, mais cela ne nous renseigne guère
Habuba ou Aruda. la ville est le fruit de l'occupation d'un espace vierge par des 1turIPs villes du Sud irakien. fruit de l'accumulation , déjà millénaire à l'époque,
(1,•sniveaux archéologiques .
Les sites de la moyenne vallée de !'Euphrate ne sont donc pas représenta-
154. VA, DRIEL, 19iï. l:.li9. 19SO, 1984et 1993 On trou\-cradans la publicatmn de 1993les plans
i,hase par phase du tëméno.,
tifs <lece qu'était la ville urukéenne moyenne , mais plutôt d"une idée, d'un urba-
155 \'oir fiJl. 2. nisme. li s'agit déjà d'une conception très aboutie de l'espace urbain, t!l il est
156. Sur L'e.~ rroblèmes , tùRfST, 1!196;VAUr.r,1!198 possihle que ces vill~ turent l'occasion de déployer en toute liberté une
157. \'oir photo 9. C<!llt'cption nouvelle de l"espace bâti Ces concepts. eux, ont été élaborés dans
ISR Voir Pl XIV. un milieu dont nous ignorons tout. Les villes du moyen Euphrate , comme le
15!!. BOE5t, 1993. fig. 7, p. 70, fig. 4, p !l'J: 110ur um• restitution h)'J)Oth~:lque de reruemble
fortifié, fig. 64. ~ur rei.1ension de J"établi.s~ement de Jt.>l>l'IAruda. qui lut lui 311551 objet d"une planifi.
n·nlre monumental d'Uruk, sont l'aboutissement d"un long processus, dont on
cation, voir \'AUJ."T,199S\'olr l'I XJ\.' sup1><1se qu'il fut originaire du Sud de li\ Mésopotamie.
1611 . De ~10 a 1110 mètres carr~s de surface .
Ili 1, Sur ran·hrtecture lri1>artlle à Habuba: Ll.DWIG,l!IR;!. Poor des di.scu.s~lons :.ur lïntr.r1Jréta-
t1on S<K:iologlquede cet habilat. on se œ!JOrtera aux hypothè-"t'S de Fore.<,lsur la $ép,aratlon des
se.t•~ clans l'hal.Jilat urukéen et :sur l'énu.·~ence de nouvelle~ relations familiales d,111sle tissu urbain
11ruk(,l"II {FOIU'...T, 1(1'16.
p. R7-8S)
Il M(1M>El'HIIIOIRHAINl>I Mtslll(tlA\fll 67
le problème des foyers d'urbanisation du Moyen-on·ent lt•s ,·,·si 1~PS cl\me t'll<'l'intc q1111•11touraitl'Acropole et l'Apadana , hus,1111d,• Suse
1111<'1•11tn• d·wunal (voir fig. l '.!). Amiet a souligné le haut degn\ dl' 111·v ..loppe-
..\ux yeux d·un dHfusionni~te comme l'était Gordon Childe, la ville naît dans 1111111ltlh'IIII par lil Susiane clc la périocle [16'.'.
le p,1ys sumérien (sud de l'Irak) puis le modèle urbain est diffusé au Moyen-
los empreintes de sceaux de la phase récente de Suse I représentent noIn1111111
}11f purson
Orient. Assurément , la découverte des établissements du moyen Euphrate m11JO ou sacerd<>laux,qui partlc,penl a des rituels. l'.un de ces sec "'~ 1 1mp111né
., 11,.unaUJr(•ls. 1
a
paraît avoir confirmé de manière éclatante le savoir-faire urbanistique des p10~1ours reprises sur SIXscellements. représente une scene oompl~e : un persornltll) ùol dun beC
Urukéens. Est-ce à dire qu'ils ont exporté une civilisation urbaine dans un , surmonté d'une collfe en forme de bu lbe, se dressa torse nu. les membr• " lnl, 11111110
li 0I11C,Iu 11:,cou·
monde qui ne l'était pas? C'est là une discussion fondamentale sur les étapes et vort , pm un long vétemenl décoré de zigzags. Derrière lui. un deuxième personnù0 nt1L111,<, 110 la
111l!!M mamère présente lu aussi un bec d'oiseau. Enfin. sur la gauche un autre por:_.onri I J nlu p!.'ht,
les modalités des transitions de la 'llille au village qui doit nous arrêter un
n 111nt les bras leves, brandissant un gobelet. dans le(luel on a reconru la formodes gèil i Jllml$
instant. d<lSu••l I decouverts dans le massif funéraire. À gauche du grand personnage, on otu 1 ,111 11111h'l(J111
Nous savons que l'architecture monumentale s'est développée dans le Sud ( 1111.1111
?J rayonnant et, sur sa droite, un poisson. Ces scenes représentent peut ,;l!O ,m, r. 1 111111111
irakien. dès I époque d'Obeid. Sur le site d'Eridu 162, les fouilles anglo--irakiennes ,ui Ml i;.era,ttenue dans le centre mooomeotal de Suse sur ou à pro,umrtê des torr.i• , 11 ,
ont livré, sous la ziggurat, une belle série d'édifices monumentaux datés de tl,11t111oo la phase récente de la période Suse I des scènes representant un person~g, 1111 ,
1 in 11,bt)x ont t'!té retrouvées au nrveau 25 du chantier I de rAcropoleI70. Amiet a soul! n, 1u lt
l'époque d'Obeid. De là à dire qu'Ericlu était une ville.. cela est bien entendu 11amonsoes soc1etèstrad,tionnelles arboraient des masques animahers pour contrôle, los bltt• 1 1J: 11
plus qu·audacieux. 11i'lt11HJ,1 eJ11SINaitdonc à Suse 1.1ne elite sacerdotale desservant eventue~emel'llun grlUidr mf 1
171
Dans le Nord mésopotamien, la séquem:e classique de Tepe Gawra et les 1, r0 1tresséau centre d'un étatjissement dont le rôle est cftscuté .
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~111111:1- <;1y1>tiquesusit>nne, d'après Amiet, 1972 (avec l'autorisation de l'auteur) (illustrations r(·duilt!S)
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...
Figure 12 - Suse : plan de la ville à l'époque de Suse 1 (A). et coupe schfmatique '11-S(8 ),
cl'.,pr,,, '-lt·ve et Gascht>. 1990. p 55 (avec l'.,utorisallon d'Hermann Gai.di,•\
71
quest,on-"0 1, plantees a l'entrée oe l'é<l,tice , parhc1penlool'exaltat,on du sanctuaire el 1oOntJusqua M'I t 1, r;yrnbc>lo ou I hcmm • non comme 1ndrvi<fu
d un :agod'or, d un monde 0tUolltlé et 11,ararch1se
désigner par metonymie le 1,eude culle. puis la vtlle. On les connait a la lois par des modèles en terre commacommunauto,approche la d1v1nttepar l'intermédiairede son r01-prêtra:'10.
11,11
cu1te202 , et par leur représentauonsur les empreintes de sceaux: elles se dressent ISOiées,ou asso-
Clèes à côte ou sur l'etable. et apparaissentsurtout parpaires dans les scènes d1lescultuelles..qu1se ('t•llc médiatiun du a roi-prêt re et sa rep résentation. sont le signe de la
11,
rapprochent de la scène représentée sur le vase d'Uruk Le signe dénvé de la hampe en queshon n111ll1l111nsn cio-pohtique à l'œuvre. à la fin du tvemillénaire avant 11o tre f'11•
designe à la lois la déesse el son sanctua,re203.On reviendra sur te problèmedes liens entre ecnlure et
icooographie2'>"En l'occurrence. il permet d"interpréterl'obJetcomme scene de presentallon au sanc-
r111111,m, après d 'autres , a so uligné récemm en t que l'apparition d 'une nouvelh·
tuaire de la deesse lnanna. La p;le de bols portee par rune des lemmes presentes sur redicute a pose pla1111c1t11 • et de toute une série de nouveaux suppo rts traduit une véritable rP-,·o·
des problèmes: s'agit-il du signe écrit EN ou d'une pile de vases offerts en cadeau au roi-prêtre comme 11111011 di•s mentalit és : techniques et supports de la communication son t t nm:-·
le propose Amiet205? f11r1111•s.:11• Cette mise en scène, et la distan ce qu'elle impliqu e en tre les diwts
Derrière !a déesse se dressent toute une séne de représentationsou signes qui constituent une ,.. h---urs sudalL'<. permettent l'affirmation de deux figures majeures: la dlvinit(· l' i
compos11ton complexe outre les hampes qui marquent l'entrée du sanctuaire. on trouve toute une séne
I• df·lt·nt~ur du pouvoir. Le célèbre masqu e d"Uruk 212 repré sen te prol><thlt-n1P 11I
de vases. qui représententle mobilier du sanctuaire.et surtout l'ensemble taureau édicule, femmes et
pile de vases. Les femmes ont eté interprétées comme des membres du clergé du sanctuaire\enant a unr<11v111it é.
la rencontre du roi. On aura,t alors deux proœssions ce11eaes hommes qui viennent au sanctuaire el Pa r ailleurs. le. roi-prêtre,. coiffé d·un bandeau, app araît en ron<lc,ho,s,•,
celle des desservantsdu culte, d1rigeepar la grande prêtress~. Tandisque les hommes apportent les ,-.111,1. d surtout dans le rép ertoir e glyptiq ue U apparait com me le dwl clt• n-i;
.. fruits de la terre "• les lemmes offrent des vases Le taureau et l"édiculesont sou11entcompris comme to111muna11t és uruk ée nnes , à la fois maître des cérémonies. pas teur, gw•nlt·, ,.,
une représentationde l'autel Le signe EN apparait donc dans une vasle composition et ne saurait en 2 I
, h11i1scu r t Il incarne clairement une autorité média tisée par un suppo rt 111:ts•
être artilîoellement extrait. 11s agrt d un tableau métonymiquedu sanctuaire, où muet et stOCKage son!
m,s en avant et resument ses activités 11,111c , c·es t là qu e réside le sa ut qualita tif : à l'imm éd iateté des repn'!sc11tal1011~
On a vu, dans le décor de ce vase, une représentatton archaique du manage sacré207 , à la lois 1vmholi ques du corpus des cé ramiques décorées et cles empreintes tk <",tdtt ts.
representatJond'un evénement myth,queel d'une ceremon1eQuelle que sort la signilicatioo prec,sede ~ 1H1hstit11 e un réper toire où Je pouvoi r est médiatisé par dt·s représ1·11tatio11s
robjet. il met donc ensœne une processiondont le chef est reçu par la déesse ou une prêtresse.Celle· Alllhropontorphiques. Pouvoir de la divinité, pouvo ir du ou des poll'n tats q t11
ci accueille les •· offrandes · des proou,ts de la terre. On s'est quelque peu attardé sur cet obJet parce
don1lm•nt cette socié té: ce sont les deux pivots, idéologiques et politi<1ucs, clc.<;
quïl dit l'ampleur de la rrutallon à l'œuvre. à Un.ik. C'est toute une nouvelle vision du monde qui
s'expnme, comme l'a souligne Nisse,.;zot une nature domeshqueepar l1rriganon el fêtevage, dont les 11111(:l~smésop otamiennes qui se mettent alors e n place. C'est dans cc con tc.-.: tc
fruits sont présentés par le chef de la comrrunaure à une personnalité qui domine un edifice à la fois •u• t,H·ulturel qu'i l faut pla ce r les mut ation s des t echniques d'enregislremenl "f
lieu sacré et en1repôt.Le vase permet ainsi de dessiner toute une cosmologie. et, pour reprendre les ch , , 1111ptabilité .
termes d"Amret la • premiere theologie propremem dite. fondée sur un anthropomorphJSme étonnant
d1ff1Ctle a expliciter • 209 • Moortgat voyait dans celle œuvre la rencontre du naturalismeet de rabstrac-
tion symbolique, propre à exprimer une union du sacré et du profane. t.:événementreprésente serait
J.11glyptiqu e urukéenne
1: invention du sceau-cy lindre pennit de dérouler à l'infini les relit•rs gr,1v~s
201. Pour l'JnlerprétaUon des hampes boudées et de5 poteau:<,Hl~és. voir AMIIT.19110.p. 78-82. 111r rie petit s cylindres perforés , ap pelés à clevenir pour des millénaires l'ou til
qui rait le point de la discussion, lancée par -\nll rae sur c·es poteau><.U propose de les ,·tmsidérer mi.J1•11r de garantie des actes officiels et des contrats en Mésopotamie. I.e rt,h•
comme des bornes 1i1DJtant le territoire de la divinité .
jo11l-p;ir cPs em preintes de sceau.x<ylindres. dans les procédures i1clnti111~lrt1
202. JORDAN,1931. fig. 23, p. 34. Il s'agit de hampes considérées rom.me des élements tle frises
W3. Glassner (GIA'i.SNFR, 2000, Il- 226) a souligné qu'un texte d'Abu Salahlkh qualifie Uruk de llv,·s. clemeUie discuté. Le scea u-cylindr e fait so n appariti on à Suse au niw.111:w
• douhle emblème de Kulah où se trouvait le Ueude culte principal rie la déesse. {1h1111li<.'r1 de rAcropo le) et remplace les empreintes traditionnelles tic tae'l 1els
W 4 \"oir mfro. r11 usage en Orient depuis le Néolithiqu e tardif (VIIemillénaire)2 14•
205. MIIF.T, 1961. p. 80.
206. /dem, 1980, p. 71:1 . L'interprétat ion des deux fem111es reste rlébattue : N1ssen les considère
conum.•des élén1e11tsdu mobiliec de l'édifice.
207 Dougt.~ van Buren 0/1>..' BUREN.194 1, p. 15) fut le premier à lier le vase d'l Jruk el la
cr rémonie du mariage sacré. Lïdée lut ensuite reprise par Moortgat. p our lequel cette cérémonie :,:10 Mc\<IRTGAT.1969, p. 13
liée au mythe de Tammuz, ~tait run ries fondements ma]f'urs de la œligioslté orientale (MOOR'TG..\T .: 11 P1nM~. l !IIJt, p.49 .
1949, 1969). lïdée fut repn">epar Jarnbsen (J.\r.t1~. 19-:'t,); Amiet (AMŒT , 197; p 70) et Heinrich :ll!. IJNUr.MEYUt et MAJrTIN. 19!l3.
(HEIM{l<,11, 1982, p.40-44)ont repris le problème et Heinrich notamment proposa d'ldeotilier le temple 21'.1l'um une discussion synthétique sur la nature du pouvoir archaïque en Mésop••t.1111w
, li•) h
81,,n<· rnmme lieu du mari,1Resacré. '" INIJ:UJ.R. 11199 b. Pour une repr~sentation du , roi-prêtre•. fig. 13 n' 895.
. Nt').,rn, 1!186,p. 101-105.
:11111 .!11 Pour une synthèse réc,·nle sur lrs développements de l,1glyptiq11emi:-~o
fmtmnwrnw rt tr
2M . J\\IIEI , 1977. p 70. 1 ,;1 11(• ,1111 ru:hd au •11
·e.,11.q•h11,hr l'mr,, \\' 2001.
78 MNneMr. ~l'01 AMIE
1,. MONDtPRIITl>-URI\ l'RUIUf~11\11QlI.'-l f{I l.t:.l:NNE.S
i9
On trouve des empreintes de sceaux de type urukéen. jusqu'à Hacinebi tra11emontde text,les723 ou de peaux. la manipulation de d""'l!rs contenants2'2'et surtout dos scènes
Tcpc en Turquie . Ces empreintes ont été retrouvées, on ra vu. sur des bulles- agricolesm.
cuwloppes, cles tablettes et des scellements de porte 215. Elles participaienl d'un
système complexe de contrôle et de ~arantie d'opérations administratives: les Les sceaux et empreintes de sceaux-cylindres permettent ainsi d'étudit•r 1,11
hulles-en\'eloppes contenaient de pt>tits jetons et étaient recouvertes de détai.l des activités économiques et administratives . Toutefois. on n'a rl'trurtVl'
plusic·urs empreintes de sceaux. Ces jetons représentaient des denrées et leur <iuasament que des empreintes de sce;uix-cylindres naturalistes, très ran·rm'tal
scellement en~ageait les signataires. Ces bulles étaient stockées et cassées pour des sc:eaux-c,ylind~- Inversement. on a surtout retrouvé des sceaux st'lu\111,111
vérification si bien que de nombreuses bulles ont été retrouvées dans des fosses ~ues, peu d _empreintes. La découverte d'un sceau-cylindre, à condil,11114111 •
à déchet. Comme les tablettes, ou les scellements. ces documents administratifs 1_O~Jet ne s~1~ pas devenu un bijou. pennet de considt'rer que son clfterucur
permettaient de comptabiliser des denrées et n'étaient pas destinés à être etait en act1v1té dans Je secteur concerné. Inversement, la découverk o 11t1t
archivés · ils étaient constamment recyclés ou jetés. Ce fait explique à lui seul empreinte ne ~arantit pas nécessairement que celle-<:i a été réalisée sur I(• "'"
les difficultés que pose la datation de ces documents. même. C~està ce point du raisonnement que l'on rencontre le problèrtli' <1, th,
de produits dans le monde urukéen. Amiet considère que l'absence des~ nux,k
Le répertoire glyptique urukéen et archaïque2 16 est enrichi périodiquement
bonne facture .serait due au fait que les marchands urukéens les ganlhll'III ur
par de nouvelles empreintes. Les discussions pNlent à la fois sur l'interprétation eux.
toujours délicate des scènes représentées et sur leur classement typologique2 17.
M~tthewsllti, quant à lui. a souligné que se pose un problème .sp:mnl : lt•s
On d.sunguo depuis long!empsdeUl(classes pn11QP81es de sceaux ou d"empreintes: les repre- ~mpreinles, _surtout quand elles sont brisées, sont le fruit d'opérations :1yn111 l'U
e1géométnques.On n entrerapas
d,tes " naturalistes • et les representatiOnSsctié1T1<1tiques
sen1a11ons lieu sur le s1lt.'. le sceau ayant pu être apposé t•n quelque lieu que ci: suit f.a
ici dans le détail des sous-catégones distinguées dans ces répert01res!.'.importantpour notre propos présence de sceaux nous dit que les porteurs de ces sceaux les ont ab.111d1111t1és
est surtout de souligner d'abord que les représentations naturalistes n'ont éte re1rou11èesà quelques là mais ne nous disent en rien où les opérations de scellement ont eu li1•1111 t1'ni1
rares eJlcepllooSque sur des emJXeintes.sans que nous na connaissiQl'lsles sœauK. et que les reorè·
l~s objets ~cellés sont partis. Les empreintes pourraient indiquer de<: l111riorta-
sentatlOOSschématiques r)e sont attestees que par des sceau)( L:elljeu princ pal, pour l'époque qu1
nous intéresse, estde determiner sl les motifs ut111sés
avaient un lien avecla nature des lâches adminis-
t1ons tandis que les sceaux traduiraient des activités d exportation . I.e phéuo-
tratrves accomplies : express100d'une autooté, spéohcation des obJetset documentationdu processus mène est toutefois trop général pour que l'on puisse vraiment comprendre ,1,111s
de contrôle sont autant oîntormahons que la recherche espère retrouwr dans ces ob,ets211• ces termes ct>s_ac~ivités: il faudrait pouvoir retrouver quelque p,1rt dt•s
La distinc1100entre représentations schémallqUeset naturalistesa nourri d'ingenieuses spécula· empre~tes sthemat1ques. Aux yeux de Matthcws la dichotomie ernpn.-mtc.s
lions sor la nature des opérations adllllflistrabves réalisées par les detenteurs de ces sceaux et surtout naturalistes /sceaux schématiques est un fait global du monde urukéen . c111111à
svr lev œntité . On a proposeuneopposruon bncoonnelle et hiérarchique entre les portoo,s de ces travers ce problème comment données géographiques et stylistiques :;ont
sceaux les sceaux naturalistes étant l'expression d'une autonte personnelle lorte et les sceaux sché· profondément imbriquées.
maliques l'expression d'une autonte Institutionnelle plus anonyme219 On a également suggéré une
opposillOnsexuelle entre des sceaux schêmattQues representant des activités essenttetlement ~'étud.e des rapports entre écriture et glyptique permet elle aussi, <lt•
femnmes (" temale œntrBd adivrty•) et des sceaux naturalistes ll0Ués à des activl:es maswioes dess1~er d mtéressaot<:s perspectives r~ionaJes el chronologiques : en efl 1~1. ll'.S
(« male centred actNity p)220. D,ttmann a tenté de hre directement dans les mot1lsdes sceau11la nature p_rem1e~es ., des
_bulles ne présentent que des tmpreintes de sceaux-cylindres , p 111
des tâches adm1nistralivesréalisées, reconshtuant ainsi pour les enveloppes des Chaines d'opérations signes ecrrts vien nent se surimposer sur des déroulements de sceaux-cylindres,
adm r,strau\leSIres complexessanct,onnéesà Chaqueétape par un autre wreau·•' Dans ce contexte
sur enveloppes ou tablettes. Enfin la pratique du scellement des tablettes &rite.s
les scènes artrsanales de la glyptique renvemuent direciemeot à des agences Chargees de gerer les
dl\/9rses activités representees: les empreintes nous mont.lentà rœuvre des ateliers de tissage222.de se J>E:rdprogressivement à Uruk. 3 seulement des tablettes archaïques sont
scellees et, à Ur, au cours du Dynastique archaïque, on ne connait qu'un St'ul cas
d_etablette scellée. L'apposition de ces sceaux sur des tablettes était moins une
215 MAmu:v.s,1993: seule-mentà Uruket sur le moyt'n Euphrate syrien \01r photo 6-S. signature (comme ce sera le cas plus tard en Mésopotamie) que l'impression
:i!16. Voir fig. 13.
217. Pour une tentallve raisonnêe récenlf' de clasSPlllt'lll : f'nTMAN , 199-1b
218. Cl. D1t TMAM , 19lUi b , pour de telles tPntative,, MAmD", 1995 , pour la distmcllon de ce:i ID . BOOl\![R, 1999. Il ~ . fig. 2~. pl i6-ï~. pour une dis<'U'ISion des vas~ à hwle et
thwr,es catl'gorles • pamu-hes dentf'h1~ · (Antlel) . OUOlGAZ et K.\."TOR,1996, pl. 147-G., pour une ldeoti&atlon avec le
:!l!l N1w..,, 191o_16.,.tl!l!-8 travail de peaux
2.20. COULl."i
, 19.~i. Z!,t. \'oir fig 1:1640 et Gi'1
2lLIJmM!\NN , 1,&>h m . \oir hg 13 621 et~
. A>,m
:.!.2;.! , , l!l!«I, pl Ili . 11° 275 \inr hg. 1;u;1:, :!21iM~mllM , 1911:\
80 1,1 1',IC)Nl)t1'1{01 K/l<HA.1\1111
s,· limite t·111:ureà des inscriptions qui restent en deçà du texte continu el de la
discursivitt ~:!:.lli.• 0
••
1 11hlé do produit
....
• •• -1
filE'Ü
1•••
Rappelons qu'aux yeux des spécialistes de l'équipe réunie par Nissen à •••• 1 'type de p,oclUll c:E!. Cl
•
'~".'--,
Berlin, et surtout selon Englund, les signes graphiques ont une valeur distincte ,;';7/, deoomplemsctll
t-~
.ur u",s,gne
,m~..~1 ••
des concepts linguistiques et sont totalement subordonnés au processus 1 iWltOOt '.:15000htres - '- p<moelemel'll<!I~
.,,
d1fférents239.Cette tablette livre les principales caractéristiques d'un système de tenue de compte 1Hresd'officiels P,em,e< admlnl&lr31eurà signet
hautement élaboré qui enregistre les denrées mais aussi les mot.Mlmentscommec·est le cas pour le
second document représenté.Cette fois, on est en présenced'additions simples de quantitésdu produit
destiné à des officiels qui sont nommés240 . Le pomt londamentalest de savoir quelle part joue la comp-
aD ff~1
tabihtedans le processus. /n>
1
Signes llllSlgnan1 des mesures standard de gr.m l<ushm
- des jetons d'argile, qualifiés par Englund de compteurs. et dont l'étude a été réalisée de
:,_1. v....
manière systématiquepar Schmandl Besserat242
~1- ~ •••••
... ••••
- des enveloppesd'argile creuses qualifiées au depart de bulles, contenant des ietons appelés
l
calculi,
- et enfin des tablettes dites "numérales•, ta plupart du temps scelléeset présentantdes signes
disposés en rangées,encoches. et cercles.
Tocat
-~
1' -
E°I
Ces artefaC1s,apparus successivement.seraient les Jalonsde l'histoire d'un système de ruméra-
-.
...
r,-1?'
I
V
':·
tion de plus en plus abstrait mais aussi de l'invention de l'écnture elle-même puisque les tablettes 1
numérales précèdent à Suse les tablettes écrites. Les jetons seraient à l'origine des notations numé- ~
rales, d'abord sur les enveloppes puis sur des tablettes Ces 1etons inventés par des societés
néolithiques agraires gagnent en complexité (du Jeton simple au jeton complexe) au gré de la en tout
complexité accrue des activités artisanales au 1vamillénaire Celle-ci suscite également des besoins Ouanttlel0lale
. f ·=·
de gra,ndistrlbu6
! •
:e
236. GIÂSSl'iER,
2000, p 134. L'auteur souligne notamment que ces textes donnent bien plus que .,
des pictogrammes : des noms propres, des noms de nombre, des noms de fonction, des noms de en!fe les volumes de grain
, u,1.1101, 1 •
domaine inStituUonnels ou des toponymes. des substantifs correspondant à des denrées et des li 1 • • enwon 140 -Ires
racines verbales (ibid .. p. 132-133). On trouve également d'emblée les caractéristiques majeuresde
Ill • • • 81Ml0f'I 1440 lltres
l'écriture cunéiforme mature : l'usage de déterminatifs sémantiques, la polysémie des signes et éven-
il • • ) etMron "320 litres
tuellement, mals cela donne lieu à discussion. le phonétisme
237. Voir notre fig. 14, f.NGuiND dans DA.\1EROW.et a/11,1993,p. 30 · , The meanings of the script
symbots and signs were determlned by processesin production, dJstrlbution and administration and 11~ure 11- Textes archaïques d'Uruk, d'après Englund et alii, fig. 33. p. 37, et fig. 34, p. 38
therefore cannot be considered to be identical wlth their corresponding linguistlc concepts. • (avec l'autorisation de HJ. Nissen).
238. DMŒRO W.. et alli. fig 33. p. 37.
2:J9.MS\ 0 3, 29, ENGUINDdans DAMEROWet ùl., 1993.p. 36-37 Pour les systèmes de numération, . expnméspar tes enveloppeset rusage des sœaux.La thèse n'expliqueen rien l'ampleur d<)
t101Iro:111x
au nombre de treize, ibid .• chapitre 6, p. 25 à 30 1 I1111t.
1hon qui se produit et on a, depuis lors, remis en cause ridée que l'on puisse mettre sur un même
240 Pour une analyse détaillée de MSVO3, 64 : E'..NGUND in op. CIi., 1993. p. 37-39, 11m ln,; Ietons complexesurukéens et leurs prédécesseursnéolithiques.
21 t Ibid J> 125et suiv
242 SctL\iMIJT-8ES..'>flV.T,1992.
81 LE MO:-ll>f.PROTo-tJRBAIN
Ill Mr~ol'OIAMlf.
l.il thèst· de l'ori~ine ('omptablc a été vigoureusement critiquée par Tc,utlo probleme est donc lié a la fameuse anténorité d'un stade ,-,iméral de l'învent10r1 de l'écrt-
Zimansky243 et surtout par Glassner241• Sans entrer dans le détail de sa longu,.. C.... QuestiOnest de toute prenllère 1moortancepour la chronologie des phases récentes do
réfutation, il attaque sur plusi1·urs fronts la thèse. en soulignant les diificultés dlJruk et surtout de rexpansionurukéenne. En eHet, pour d,re ral)ldement les choses,s 11
llffoclivement un stade numéral, alors tous les sites urukéens qui n'ont fourni que des tablotto
(.'oncrôtes que l'on r<'ncontrc en cherchant à établir une homologie précise et
(de Habuba Kabiraà Suse) sont élllteneurs aux niveaux IV et Ill d Uruk, ou. rappolof, ofo
raisonnée entre les jetons et lt>s signe'- numéraux. dans un système. rappelons- un système ~ cfecn'are En d autres termes, les ntVeaux archa,ques cfUruk &ernloot
le. qui présente des systèmes métrologiques diUérents en fonction des denrées 11plupart,postérieurs a rexpansion urukéenne. LA encore, un débat sur un point p1éc1sdu d6~
enregistrées. nt dOla culture d'Uruk débouche soit sur une discussion chronologique,so,t sur une d scu n
~ régionale. En effet, on pourrait aHu-merque les srtes presef)tant umquomCflldo 001•
Il s'agit de comprendres"il e,usteun stade numéral OiStinC1de rapparioofi de l'écriture proprement ~ sont moms avanœsque le s,te cfUruk.
dite. La vulgate chronologique actuelle distingue trois stades· un stade (numeral) antérieur aux niveaux AoenoIdée de rantènorité d'un stade numéral, Glassner oppose que les tablett~snumom101llff
• IV a•b " d'Uruk: un deuxième qui daterait des phases Uruk IV a et b et un troisième. pour la phase .... nt pas avec lappant,on des premiers signes2-'9, qu'elles ont eté découwrt d.lr dol
Uruk 111 Pfivés2SO. et enfin qu'et es portent une marque ovale non comprise Le $Y&hmio
Le c:orpusde s,goes aurait ete enrichides mveaux Uruk IV à llf, et précédé d un stade l'lJmèral de • la période de maturation pendant laquelle I écnture est elabor o ,., 1 Unos 1111
que les lou1llesde Susiane. Acropole I à Suse ou Chogha M1sh2 45 et les sites du moyen Euphrate2 4~ ou la notalton ,-,iméraledénote l'objet compté, le nombre hguré est déJàbcauCOUflp111 q11'"'
Illustrent ctSJrement.Le Brun et Vallat247 , d'une part, et Englund2.sa,
d'autre part, a,outent a ces etapes dont le concept abstrait n'el(lste pas. li est la représenlation de la denrée comp1
une étape mterrné<fiaireentre stade R.iméra! et écriture proprement dite (Uruk IV, ou Suse proto-
élamrte}: Il s'agirait d un stade oomeral avec dos signes non numeraux isojes (numero-1doograph1- l.ac1111dusionde Glassner est alors très importante :
ques)
• On suggère d"associer les signes antérieurs à l'Uruk IV a et b cctlt· pc rlotir
chlnl ris ne peuvent être dissociés qu'artificiellemen t. et de lrs ,1111diN è11semhlt•
, 11n1111ela réalisation de l'ecriture sumérienne. lors de sa création .•
l.a suppression d'un stade numéral, dans l'histoire de l'inwntion etc l'é<~11-
ro11stitue une difficulté chronologique certaine: en erfet. la thèse clt• l'antr-.
Hli des données des niveaux Suse 18 et des sites du moyen Euphrate :-ur
Il IV:,li rt·pose sur l'existence d'une telle étape. La différence entre les sites
0111fourni ces tablettes numérales et enveloppes et les niveaux Unak IV c•st
tkmnelle et non plus chronologique: dans le premier cas. ce sont dt•s docu,
tl• domestiques , dans le second des textes officiels. Or. il existe à Uruk d1•s
tes numérales découvertes dans un contexte officiel. précisément c1ansle
pk• blanc: ce sont les tablettes de gypse. li est donc possible qu'un stacl1•
kAI ait existé à Uruk 254•
LAsuppression d'un stade numéral exige aussi de proposer de nouvf'llc•s
1Uons pour les sites de l'expansion urukéenne et expose à de.-; ratso1111 c-
tlfnll drl'ulaires. On a là l'archétype de difficultés que nous renconlr«:'rons
M-nt dans cet ouvrage: les différences typologiques observéc•s sonl~lles
l'hoto 11- Tablellc numérale de Jebel Aruda (e:1.111111 de Ph. 'falon et~ 1.crbel'!lh.: (dtr.l, f:n .\me aux lnnc1101111elles, chronologiques ou régionales ? On peut en effet aussi co11s1Ch.,rt•r
.,,,ginesde l'é<ntllll! , f'urnhout. Brepols, 1999).
- l'architecture monumentale urukéenne: u.i, 1 C é(j lices se oistmguemdes nutres édi!loos tr.parttes par les aménagements QU us
f1Ntnlt111t (podium notamment) Le plan lnparute est donc multlfonctionnel. L:epoque d\Jruk von
- la question de l'existence d"un systèmt• de distribution de rations fondé ICt d1ttôr13nc,er
clairement • maisons du d,eu ,. et .. ma,son du pouw1r ..
sur l'interprétation des bols à bord biseauté ;
- le corpus de représentations figurant le personnage au bandeau ou h,u1t•fnis, cette période que Forest n·a pas hésité à qualifier de triomphe tl,•
bonnet interprété d~ manière conventionnelle comme le roi-prêtre ; lt 111~ Ét,,t2H2 reste pour le moins obscure dès que l'on tente dt>saisir l'org.,nls:i,
- et, enfin. les données issues des texte.~et surtout des listes lexicales. , fK•litique de ces États urukéens. Quelle Hait la fonction de ces 11Misons du
Les centres monumentaux urukéens sont au cœur d'un débat fondamental : t,,uvolr et qui accueillaient-elles? On en a fait des lrt·ux de réunion et c'est li ce
à quoi servaient les bâtiments tripartites monumentaux? Étaient-ils tous des ni dt· l",malyse qu'il faut poser le problème de l'existence én~ntut'llc d".tss1'111
temples? La recherche a oscillé entre des thèses religieuses, qui reprennent la t arduiiques. On a évoc1uéplus haut les listes fe)(icalesqui figurent p.inni les
théorie de l'État-temple et des thèses • sél'ulières .. qui ne reconnaissent le lt"ti nrdiaïques. Dans le cadre de ce projet proto-encyclopécliq11c,l«·sscrihf'S
statut de temple qu'à de rares édifiœs. ruk puis leurs successeurs ont notamment énuméré des prof,•ss1011s l'l !lri.
Les tèrmes du problèm1>ont été posés par Margueron'.!71 La découverte IIOIIS
à grande échelle dans les ensembles urukéens de formules architecturales
héritées de l'époque d'Obeid pose le problème de la nature et des fonctions Ouollo que SOttl'ampleur oe ce pro1etproto-encycloPédique,ces listes tourn1$sont~ IOJ){)
de ces bâtiments: constituent-ils la matérialisation de la thèse formulée par dil5 lonctions et des professions QUI ont joue un rote ciel dans le dôcluffromunt ~ gr,
Deimel de l'État-t<•mple archaïquc:! 7fi ? Rejetée partiellement par fleinrich?ir. 11JtU.parce Que ces textes ont eu une postérrle consldêrable, JIJSQu'èrèpoqoo pnl6ô-
1i.nr10 I1spermettent de sa,51rtes c.onditronssociales de l"époquedes déb,Is dQ r,cfltur
(qui distinguait maisons de culte et temples). cette thèse a été plus radicale- il l11utpour cela casser le code de cette taxinomie.surtout dans le cas des listes do l>nc11011 Dès
ment discutée par Aurenche'.!7 ~ . il propose de dépasser la querelle en quali- .-mentsde titres son! opérés.mais 11n'est pas sûr que rotdre adopteSOIIh1érard1QU() Lo r;lgno
fiant ces bâtiments de .. maisons de prestige "· Cette expression met en ,ic,paraîlaans les premières entrees el sembe dénoter un commandement N ...sen ~
valeur le plus petit dénominateur commun assuré sur la [onction de ces ,_ r14ngoment est opéré de marnerehiérarchiqueet que nous avons donc là les 111rc3ou I011ClIon&
bâtiments qui paraissent être ., rorigine du temple et du palais en flkM 11:iutesde la SOC1étè archa,que mesopotamienne.Il rappelle que le s,gno par loquet dôlut ni
IMM le$ plus anciennes(NAM~• ESHOA}fut tradwt ptus tard par raldcad1en sharrum 101 ~flS les
Mésopotamie. tuMltlles de la l,ste, apparaissent les responsatlles de la justice (Dl), do la Cité (UR.I) etc. Il
on le fait d'ordinaire. considérer que règne alors dans le futur pays sumérien un
ordre politico-économique comparable à celui du Dynastique archaïque avec
ses cités-ttats indépendantes et concurrentes. gouvernées par des potentats
établis dans les premiers palais.
Le personnage au bandeau, qui apparait sur les empreintes de sceau. dans
2.
la statuaire et que l'on devine sur le vase dlJruk, est identifié ordinairement
comme le roi-p rêtre : est-il nécessair ement le chef de cit és archaïques ? On ne
sait avec quel titre des listes il faut l'identifier, même s'il est tentant de le mettre
en rapport avec les personnages de rang supérieur de la liste des pmfessions 285• - .. ,
.
-- .
t ... ,
,
,_ J~
..
~ -
...
·-·
1'QS
. ..
Rien ne nous dit ce qui fondait la légitimité d'un personnage que l'on voit dans -"
••.._ 9=:;:
·- ..
des activités religieuses. guerrières ou administra ti ves. Le thème iconogra - ,.. ,_. .._
phique est présent en Susiane. où existe au moins un personnage comparable à
·-·
. . ·- .,,...,
·-·-
celui d'Uruk. Y en avait-il un par cité comme le seront les ensik des cités
sumér iennes? C'est possible mais non assuré. La présence dans un certain
nombre de cas de plusieurs rois-prêtres suggère que ces chefs n'étaient pas (-<t
--·
uniques et qu'il s'agissait d'u n pouvoir coll égial: la stèle de chasse d'Uruk
montre deux rois-prêtres qui exercent peut-être le pouvoir en commun 286• I.e Cl .. ~'\! •
rayon d'at:tion de ce pouvoir est difficile à mesurer.
Le degré d'organisation de la société prolo-sumérienne du Sud irakien se lit
à deux échelles, bien distinctes :
..
- celle d'une cité-État hypothétique. dirigée par des " rois-prêtres •.
- celle d'une éventuelle confédération de villes. On a retrouvé les "-...... ,.,~ ~
,_ .. ,,...... '
...~~,.......I
~
• l..)lall•.. .__...
•l!!!M. ... C.... ~''1..•
empreint es d'un grand sceau-cylind re, qui présentent les idéogrammes d'une
série de villes du pays sumérien 287• Ces empreintes de • sceau des cités ..
permettent peut-être d'entrevoir des formes d'organisation à l'échelle de
l'ensemble de la plaine alluviale.
Cet ensemble d·empreintes de sceaux a été découvert sur divers sites de
Basse-Mésopotamie (Ur, Uruk, Uqair, Jemdet Nasr). Elles datent d'une époque Agure 15 - Le sceau urbain et le Sud de la Mésopotami e.
qui s'étend de la période d'Uruk à l'époque des Dynasties archaïques . Jacobsen urbain d'après Matthews , 1993. p . :\6: 2. La lis te lexicale de~ villes d'ap r ès Matthe~ . lf)CJ.I,
y vit le reflet des besoins de coopé ration militaire entre les cités dans un table.lu 3. p. 38: 3 Situation dt"Svill~ présentes sur le sceau urbain
moment de crise el l'expression d'une fom1e fédérative d'association des cités
sumérien nes classiqu es. Une publi cation récent e2AA a permi s d'éclair cir laques-
1 ag11Malors d uoe liste hiérarchique ? De fructueusesa,mparaisons avecles Hstes de IOpO
tion et surtout d'apporter un éclairage nouveau sur ces empreintes. dll lillltes archalquesconduisentMatltMM'S a V01rœns le soeau fexpr8SSIOOd un o,dre de
Il s'agit d'empreintes faites avec un sceau de grande taill e289 , présentant dis cités. figé au moins à répoque de Jemdet Nasr, puis flottant au OynasliqUearcha1que.
deux registres juxtaposant des symboles figurant les villes du Sud sumérien. d'un tel ordre pounalt être le frutl sot1,des conditions politiques propresà I époque QUl a
de la sociétéurukéenne,soit de la conservationd'unehiérarchie héritéede l'époque
de ces cites a wrié: à repoquede Jemdet Nasr. il est stéreotypemais. au
l.'.ordrede présentatJOO 1 ... *5 3100 avant notre ère. une orgamsatiOnoonfédétalequi légitimeses actiOnS par le
Dynastique archaïque,d devient variable.Les listes les plus anciennesdebJ1enttoujoors par la olé d'unsceau,et celui-amaténalisel'aSSOC1aliOn des villes de l'actuel Sud irakien. •
11g11911y eut. ses activités restent mysténeuses Naturellemenl,on peut 1magmerqu une 18118
auraitpu l()Uer un rôle oonsk1érabledans un é\1:!ntuelrn01J\18ment colonial t:étudOdu
285. À condition que ces IL~tessoient b1e11des hste.,; h1éran:hiques. dN tableltes scellées par ce sceau ne parait pas mciquer une adiVité admincstrattwspéei
21!6.AMlf,T,communication J)t'rsunnelll'.
287. Voir fig. 15
28.'!.MATnCN- 1993.
2119. 15,5 l·mde 1léroul<·me111
s111t
4,!13llll de d1a111l!1re.
- ·----~------ --~~-
...
ncuue df'!sdrversescités S1rel fut le cas, les villes naissantesdu pays de Sumer connurent une phase N• hl'1'C'he. À st•s _yeux,h· Nord l'i lt• Sud 111{,s11pot,1111w11
sont le theatre de deux
OiJcoordrna11on de c-ertainesde leurs activ,tes,au moinsa l'époque de Jemdet Nasr,et peut-être avant. r~11s <iistilll 'ls de naissanct> dt• rf~
i;,t.l)eux &~nnümies pulitique:s distinctes
J>;,,l.1su,te \bpoque des Dynastiesarchaïques).on le sart, le pa,,ssumenenlut le théàlre d'une violente ~111
11th•11t ~~é ,1u Prochf'-Orient : <tanslt>~ucl.un~ rconomie politique de st<iple
competrtronentre cites-Etats.
m ,• t•I, dans Il· Nord, une économie politique dite de wealth finance.
S1t1lnkollera proposé reœmment de taire d'Uruk la capitale de cette ligue archa,que29•: Uruk
nurllll JOOIcfun prestige comparablea œlu1de la 111fle sainte oe Nippur,à répoque neo-s1Jmérienne. Les
,1u1roscites suménennesauraient envoyéà Uruk des denrées selon un systeme proche de celui de ta lot•olleffl , la culrure d'Uruk esl le proou,t le plus élll3ncéd·un mode de developpementspéc1·
ln•e BALA d'époque neo-sumènenne292. 11u&ud lie la Mesopotam1e: une éeonomre pohtrquede staple r111ance , qui s'est construite dès
1 Q ( :oit 6500 avant notre ère). Il s'agit d'un système économico-pohtiquemancé et en1retel'l.l
11faut se garder d'une im age évolution niste simpliste. à la cbeHerie obe1-
a
r..1llo!L1hori des suroius d'une econom,e pnma,re avant tout, par oppos·tion une économie poli-
dl wool1hfinance, caracténsltquedu Nord mesopotam,en29"
d1t•nne succéderaient les pr emièr es cités-États (Uruk, • cité triomphante,,) . t 1111{1demiere se serait développée selon un modèle où les biens exotiquesont JOUèun rôle
t \•lies-ci. scion Forest. grandiraient, se feraient la guerre (Dynastique archaique. 11N1I (l''(lll!th finance) tandis que les anstocratiesdu Sud auraient mis en avant 1Jnestratêgie avant
• 1k en nrse •) puis seraient intégrées par un roi d"Akkad, arbitre général des t.•KM-0 &ur la moo,lisation des ressources ag,coles lSt<lJ)lefinance,. Ces ei,tes du Sud
nmflits, dans un pr emier empire (État guerrier), vers 2350.Cette vision linéair e ~,1mîc'fln'auraient pas londè leur pouvoir sur l'ostentation de pr0<10ttsexotiques mais sur
l,11sst' peu de place à un e histoire discontinue, marquée par d'évidentes llillOn ou sentiment religieux de comrrunautes fortement soudées par les nécessités du travail
llff Au cours de la pènode très mat connue, ord1riairementappelée Uruk ancien (entre 4700 et
ruptur es, i>t de profondes recompositions de l'ordre socio-politique. La dispari- IWdnlnotre ere), c11acunedes deux c1vrhsabons (Nord et Sud) serait amvêe a un pool! où s·eta1t
111111 dans les list es de fonction de certains titres connus à l'époque d'Uruk, à eo ptloo un systeme de production de masse de ceram1ques(dites bols Coba au Nord et écuelles
ni111111enct>r par celui de NAM 2 ESHDA,qui était peut-être le titre suprême, ms &u Sud)295 Existent donc wrs 3700 avant notre ere, deux trajectoiresd1fferentesde déve-
111<1,que dt· profon des mutations. Si, ce titre fut traduit plus tard par Sharrum en rM'IIiur lesquelles nous l'E!Ylendrons
,1kk:idi1·n, <'ela lais se supposer qu 'i l exista à l' épo qu e d'Uruk un e institution qui l4I ounensiooreg1onalede la naissancede l'État est un tut maintenantbien attesté. ...e processus
111111œ de l'État apparait comme un simple sous-produitd'un système social bndé sur des paren-
clls p.u 111par la suite et ne pouvait être comprise plus tard que par analogie avec
1'111 tttut1011 monarchique. Cela ne veut pas dire qu'il s'agissait d'un roi, mais
t1 1111 rcha"iquen étant en somme qu'une gancte maison parmi d'autres. satisfaisant les besoins
{l'itlido famille Celle-o paMent. parmi d'autres. a accaparer enfin a f'epoque d'Urul..le conlrère
tl '1111pnsonnage investi d 'une autorité considérable. tu,r,luacommunautairesde mameredurable.Cette vision patTimomalede la naissance de l'État a
1tü1>lil recemmenl par Mano Liverani (llVERANI, 1998): 11souligne que la mutatiofl a résulté d'une
;,rMtlon beaucoupplus prok>ndedes 1,enssociaux. 1,eeà de ~lies pratiquesd,imgation
Nr11ss,mcede l't tat, modèles de développement et contacts culturels
1'11 somm e, l'État archaïque ne serait pas seulement une grande maisonnée
I.e débat sur la naissance de l'État au Proche-Orient. au I\~ millénaire avant 1111ra1t étendu ses activités à tout un ensemble territoriaJ et suscité une
1111trcère, s'est longtemps co ncentr é sur une ou deux régions du Proche-Ori ent " 111( '1.tll e en proportion. Le changement d'échelle serait décisif. et il intègre
,111l'ien'. la Susiane et le sud de la Mésopotamie. Il s'enrichit aujourd'hui. co mm e 1111pul,1tion s dans des réseaux de relation qui dépassent le cadre local, et
le•débat sur la Révolution urbaine, d'une discussion interrégionale. On a vu que 1111,al.
l'on insi stait aujourd'hui sur la diversité des processus de différenciation sociale K1•-Stcà mesurer l'ampleur spatiale du phénomène: et c'est à ce point du
1•1économique en Mésopotamie et en Susiane. L'un des aspects de ces discus- ft1101111t·111mt que s'opère le lien entre naissance de l'État et expansion cultu-
sions est de souligner qu'à des modes de production différents, correspondant à a.. ri/Ou t:olon1ale. En effet. les premiers États mésopotamiens apparaissent au
d1•s 111d1t·s éco logiqu es dist inctes, répondent des modalités multiples d'exercice 11111111 uil les échanges interrégionaux s'intensifient : est-ce à dire que ce sont
<lu pouvoir politique. t'thnnges qui ont provoqué la mutation ? Les causes de la mutation politique
011 souligne ainsi le lien entre agriculture irriguée et naissance de rttat, dans le
!'iuclmt'sopotamicn, mais on co nsidère que d'autres niches écologiques et systèmes
"H l·f,AM;U'AM , 1996.
cl1•pmduction ont c-onduit à des formes spécifiques d'e.'<ercicedu pouvoir.
l'i 1 111111, p t•H-146.Sur n•tte terminologie l'i la distinction Wealth Finance et Staple Finunce,
1 l,m1111lnm111léeflar d ..\11,>Yet Carle, diins une étude sur l'Empire inc·a. voir D'AlTROYet EARLE.
111'1
'i.11 111~~ • 111és<)f)l•llu111i-nl\'01n11leà fétucle de Gil Siernsur les chefferies obei·
lldllf. 1.. c.:onte;,.tc
;!'Il !'ill l"iM l U'R. l !l~l!l,t ,
tl•• 1·1·sysl i'mt>, à l'é1>1111u,·
2!1:!. Sur 1,,1.. nc111111111·111,•111 . voir STEINKDJ.F.R,
nén-s11,nérienne 19X7,
11111. ,~1,
,....1991) .
1.1,MONIH• l'Hll1(1 l HII/\IN ltl M ~'iOl'lll \MIi
CONCLUSION
La plupart dc..•sl'riliques onl toutelois souligné l'audace <le l'a11h•ur. il ,\ NIiI t,•s w111s(t'IHHlllL'
ph1•1101111•11l'S <11· 1 oi1!,1l'ls c•ulll111•I•, ,11111\1 d'Olwid) ,,,
pris un risque en t1.•nlant, à la lumi ère des théories les plus rétenles de· 11111, 11t•urs (Dy11astlq111• .trrllilïq,w) .
compréhens ion de l'histoire universelle, de comprendre les développements
mésopotamiens. On a aussi insisté sur le caractère trop matérialiste de la
thèse du système-monde urukéen 35, celle-ci souffrant finalement clu déclin ccl.t•système-monde II urukéen corrigé
relatif, dans les sciences humaines contemporaines, des théories néo-
marxistes. \lga11• a proposé récemment, dans une série de publications· 11, 11111·
Stein a fait récemment le bilan des recherches visant à appliquer la notion •l(p version du système-monde urukéen. Il a à la fois répondu aux dlvcrsi•s
111111v,
de syst ème-monde aux sociétés précapitalistes : il a souligné à quel point les ndressées à son modèle et l'a ajusté par rapport aux rechercht>s les
,1111111,·s
ajustements qu'impose l'application du modèle à ces sociétés finissent par lui 1111111·1·1·ntes.
ôter toute valeur heuristique 36. <',•t Jjustement présente deux aspects bien distincts: d'une part, il a, ,'I
Un autre axe majeur des critiques adressées concerne la nature <les biens 11s reprises,
ph111h·1 insisté sur les bases du dynamisme du Sud de la
échangés37. Quels sonl les besoins du Sud mésopotamien? Quelle esl surtout M,~11pnlami e, qui aurait joui d'un potentiel économique et militaire neltenwnt
l'intensité des échanges que ces besoins suscitent ? Ce sont là des questions qui u111·rie111rà celui des régions environnantes 42. D'autre part, il a formulé d'ur11•
restent ouvertes. t11111v1-llt•
manière une typologie des sites liés à l'expansion urukéenne, s111
Les spécialistes de l'Iran sont revenus sur le problème, bien connu mais 1 11111'11,·
nous allons nous attarder4 3•
non résolu, de la présence urukéenne en Susiane38. Ils ont estimé que le niveau
1•· l1•rme par lequel il t.lésigne désormais les établissements urukéens est
d'information d'Algaze dans ce secteur était insuffisant 39. En ce qui concerne
1111tl avant-poste ou poste avancé (outpost). Ceux-ci se caractérisent, à s<•s
J'espace syro-anatolien, les affirmations et informations d'Algaze ont été remises
11x, par un large « éventail de traits culturels d'origine méridionale 11 ,,,
en cause. On a douté de la possibilité de créer autant de colonies à l.listance en
111(11·11tsselon des degrés divers dans les sites archéologiques. Cette div<•rsilt"•
est imant qu'un tel processus serait anachronique. Les raisons merrantiles ou , 11111llr e à plusieurs facteurs:
commerciales de l'installation ont surtout élé remises en cause par Schwartz 40 l't ntensité des relations avec le monde sumérien,
et c'est tout e la typologie des établissements urukéens qui est au cœur des criti ·
!,, distance entre les avan t-postes et le Sud irakien,
ques. Quels sont les facteurs qui permellraienl de dire que l'on est en présence
l,1 nature des relations sociales établies entre Urukéens et représentauts
d'une enclave, d'une station ou d'un avant-poste'? 1hil , 1111ures indigènes,
Un autre axe majeur de la discussion est d'ordre chronologique. La période
l,1composition démographique des communautés colon iales,
de contact entre le Sud mésopotamien et la përiph érie sep tentrionale est en fait
l'I le degré de métissage atteint par ces diverses communautés.
plus longue et plus complexe que ce qu'avait envisagé Al gaze. De surcroît, de
nombreux auteurs estiment que la réflexion sur l'expansion urukéenne doit inté· l.11 ronction de ces paramètres, il identifie ainsi quelques situations <·11
l111
11,
·, typ es: il distingue toujours sites urukéens intrusifs et communault'•s
10,11,:1·1ws. Parmi ces sites urukéens, plusieurs caté!{ories sont envisagées · lt•s
11v1111I posles de rang urbain, les avant-postes isolés situ és sur des lieux cl1•
11n,"11g1· , comme un gué de rivière, et en fin des avant-postes enclavés dans d1•s
35. JOFFE, 1995,Joumul of WorldSystemsRe.search,volume l, n°5 16.4, publicallon éll'ctronlqur . t t11111111111autésindigènes. Parmi les communautés indigènes, il met à part t·l'IIP:.
p. 5-6, qui appelle à une vision plus Idéologique de !'expansion urukéenne à la lumière de travaux •111111111 dl's contacts culturels répétés avec les Urukéens et qui se sont .-icrnltu
récents pratiqués oUll'l.'·Allanlique. , , ",111 t11odèleSud mésopotamien.
, p :n, p. 26-42.Voir infra, chapitre :i.la discussion de l'applicabilité du concepl
36. STEII\.1999
de système-moncleâ l'archéologie. • . • ht retr ouve là de nombreux éléments de la th éorie initiale mais l'w11pk111
37.Jom:, 19!15.Juumal of WorldSystemsResearch.volume 1, n0$J6.4, publlcat1on t"lectromque, 11t,11.q1liique
de la colonisation est revue à la baisse: en effet, des sites <'<111111w
p. 7-8et surtout p. 1O.
38. Amiet, Johnson et Young.
39. Lamberg Karlovsky, à propos notamment de la question problématique rie la périodl• t 1 >\1.1:A7.~.2001 a et b, à par,)itre. Guillermo Ngaze m'a pcm1lsde prendre conna1ssa1u·<·
,Iv11111
d'Uruk dans le Sud-Est Iranien, et Cuyler Young surtout qui est très critique sur ces aspects de 1;1 ch•rrs nouvelles étutles l'I Jl'l'en remercie chaleureusenw111.
111111111111
pensée d'Algaze. Les rêOt•xionsde Potts sur la question amènent également à s'interroger sur le~ I .' Sur <'l' poinl. voir sui loul · Al nAJr:,2001a.
dilficultés poséesà la n!<'herchecontemporaine: Porrs, 1994,p. 64. 11 l'f hl( 17.
40. SCHWARTZ, 1993
198!11.'I 11 1\11,MF.,2001 h, p :IH
Ninive, !'(·Il Btak ou Sarnosall', qui av,ucnl <-té pn~!'il'llll's par Algaze comme des
1·nclav(•s, sont désormais conçus l'OnHnl' des comptoirs enclavés dans de
wands établissements indigènes. L'implantation de grandes colonies n'aurait eu
lieu finalement que le long cle la vallée de !'Euphrate: Algaze considère que la
moyenne vallée de !'Euphrate entre Habuba Kabira et Sadi Tepe aurait été une
vaste zone de peuplement urukéen dotée de plusieurs grands centres de rang
0 urbain. Ceux-ci auraient été les bases arrière d'un réseau de comptoirs installés
~
ë dans les milieux indigènes, soit à proximité des grands centres, soit au sein
z même de ces centres. C'est à partir de ces comptoirs que les marchands
urukéens se seraient rendus dans les centres de production de produits et
matières premières indispensables au fonctionnement des cités-États sumé-
riennes du sud de l'Irak.
QG>
01-
'
.X.
e!
al
La théorie d'Algaze a suscité de nombreuses discussions. Elle a surtout
stimulé le débat scientifique. Elle a marqué une étape décisive de la discussion,
en proposant une explication globale, aussi bien dans le temps que dans
l'espace. Elle n'a pas été la seule hypothèse mais elle est devenue une référence
dans la discussion sur l'expansion urukéenne, qui s'est centrée sur des régions
•
c-- variées.
0
ÉTAT DESRECHERCHES
SURL'EXPANSIONURUKÉENNE
DANSLE MONDESYRO-ANATOLIEN
Les thèsescommerciales
45. MALU)WAN,
1947,p. 47.
46. S'rnOMMENGER,
1980b.
47. BrHM-BL.ANCKE, 1984,p. 419-423.
1118 11 111Nt11 1•1t11jtl l Ulli\lN l!I, 1\1!'-,tJl'lll:AMII 1 1·~ 1111lll{JI ', ',llll l 0! \t'\NSION Ill· 1 \ 11/111'1<
111'lll<tJK, t1\11>1 1'1((11111
Ml: 10!1
Alchanah
'
d'abord colonisé la Susiane puis, toujours à partir de la séquence d'Uruk a11
niveaux VII-VI cette fois, les artefacts caractéristiques de la culture d 'Uruk s,
diffusent en Syro-Mésopotamie et dans le Sud-Est anatolien, à travers un résc,111
complexe d'établissements installés à des fins commerciales 49.
Pour soutenir son argumentation, Sürenhagen fournit une énumératiou
claire des éléments archéologiques qui permett ent d'attribuer ou de lier u11s1t, Euphrate
à la culture d'Urukso_Sur cette base, il propose un classement des sites uruk C-c·11" Légende
en deux catégories, les sites « Uruk authentique » (« genuine Uruk >>)51 et les silt",
liés à !'Uruk(« Uruk related »). • Habuba kablra Sud sites "genulne Uruk".(en gras,sites assurés,
en caractèresnormau.X sitesprobables.)
Le catalogue des sites concemés 52 permet à Sürenhagen de reconstitu er 1111 e Kurban Hôyük sites 'Uruk relaled"
réseau de relations commerciales organisées le long de trois rivières, Tigr e, Bal1'1 , -~ Principaux axes de pénétration et d'échanges
et K.habur. Le réseau reconstitué comprend un grand axe qui remonte le Tign· ""
~ Etat urukéen supposé du Moyen-Euphrate
l'ouadi Tarthar pour embrasser la haute Jéziré et descendre le long du BaJih ou du >2000
Khabur vers !'Euphrate, tandis que d'autres routes plus directes tou chern11•111 ,%" Etats urukéens probables
1000-2000
directement le moyen Euphrate via la frontière syro-turque actuelle 5:{_ À ct· I I~ 500-1000
~ situation lrontotlère de Hassek Hôyük. 200-500
présentation succède une série d'études de cas (voir fig. 18).
0-200
0 300Km
1 1
Sti.Ibid., p 26•• Summing up, Hassek Hôyûk "as a trading outpost of relative short duratton 111
ll111klime •. h'i O~n.,, 19!13,p. 403-422.
Si •• Arslan Tepe VI A pr11bablywas one of the centers nf metal trade. which wa'> n,.vcr f,G SL'RLML\1,E/'i,1986a.
,·nntmlll-d by the South. but stood in loose. caravan like contact w1thi,:,•nuineUruk sites south ol th,. !11 ll,\1 r:-.. 1993. p. 410. Delilx:rate outposts, either involved ln lm al cx,hange or perhaps
1:111rus 111ountains :m.
•, 1b1d ., p. 1111111•11111·1tly in the production or acquisition of such elitc commodltles as copper: lcad. and
58 /bic/.. p. 32-33 ,-111.ilolv Nilvt•r ( 1and of short term se11born expechtions for the cltrt-<·tacquisition of marine
'Ï!I I..F.Bf,\l,, 1989. I IHIIIHIHltllt·s. ,
(i() /b,c/., p. :{8. hl< f/111/., p. <11/!.
lil Sïuw·rnAC:F.'1, J98ûa. 1,•1t ,. ,ont lt-s rerherl'lw s sur lt· d1,.int1cr1W de Tell Brak qui ont Jlt"rmlscJesituer de mesurer
lii' ,\11.Vt 19116 il , p 127. uu 1{1ot1tds111•lnc,ll ln clurfr clt1 pl111110111ène d'interaction sur l'l '.s problèmes, voir, tnfru,
1,:1M'1«;1 ,rnoN, l!lH!I, 1 Il' r,
h111111
1, 1 A11.v1, 199:l.i. p 78. ,·n O\'t &o,1!1'1'1
, p . 115 IIG
112 1.1'Ml1NIil l'Ht 111, 1 IIIIAIN Ill Ml '.lll'II 1,\\111• $ !,I il( l.' l';o;I'\N$ll l'l 111
11111 11{II , 1 \ 1 t!I Il IU• 11'1 IHl11\, 1 1 \ 1 Ill l l'HI 11111Ml; 11:i
/\ 11111•<·xpansio11dt • rourll· durée, considérée jusque-là comme un ph é11om1\1w 1 1 ,11111~I,'lmebandeest ce qu'Alant11pIonquahhe"d'etablissemen ts Indigènesassociésocca"
po1111111'1I'\ sans lcnclemaiu, succède un processus de très longue durée, avec dt·s ü des petitssitesUruktard!!uecommunication
111111ll1111ic111t et/ouuneprésenceméridionale dansles
anl1·1·<·<h.•11ts
el une postérit(• qui modifient profondém ent l'app réhension du sujl't. 11hct~ I,\qlnru111x 75 ».
1:1111p111
l;mn· des composantes u locales>• dans les sites du Nord mésopotamien , 1·1 1l,u1•, c.u'i centres.la présenceurukéenn e seraitlimitéeet en aucuncas dominante. Les élites
111 1iu11111•1es de la période" pré-contact
» entretiendraientdes rapport
s de réciprocitéavecleurs
s11110111la diversité des situations, sont désormais mises en avant.
lfl wukMns76•
t 111111,
l,1troisièmezonese présentecommeun espacedanslequella présenceurukéenne n'est
tVI Il r,7I ,
.1/m, Lupton : réciprocité, .. systèmes-mondes .. et oligopole urukéem
l.11 •o11mme,au " tout uruk éen., d 'A lgaze répond la formule hautement
<'<·lle orientation de ta recherche s'exprime tout particulièrement dans ll•s GUli•11·11ri(•e cle Lupton qui ne renonce ni à la thèse commerciale ni à l'idée
lfèlv,n1x de Lupton et de Stein. Avec eux, on passe d'une problématique clt· d 1111~ysti•nw-monde. Toutefois , il propose, à la lumière de travaux réalisés
l'1·1·ha11ge asymétrique, entre un cœur et une périphérie, à un système fondé su, d1111i. d'autres domaines ou sur d'autres époques, une vision différente du
l,1 parité du rapport de force. h11111111r11
e de contacts culturels. Cette vision est fondée sur une certaine
Tout en restant clans le sillage de l'interprétation commerciale, Luplon
p1opose une nouvelle perspecl ive ainsi que de nouveaux moyens d'investig11
tlu
1111w cl,• réciprocité dans l'échange. Celle-ci serait marquée par la continuité
dc-v.. toppement des centres de (cpré-contact », dans un système-monde
71• Il se dresse contre le schéma proposé par Algaze. La contestation est
111111 polv,..111tlqueou multipolaire tel que les études de Kohl 714l'o nt défini 79•
d',1hord d'ordre méthodologique : proposée par Lupton ne remet donc pas en cause fondamentalement
l.',111,1lyse
1 , ,uhP général de compréhensiou de l'expansion urukéenn e. Toutefois, l'éclai-
"Son modèle ne prête pas suffisamment attl'11tion au rôle que les dév1• tlll(t , ,, partir d'une comparaison de situations du peuplement avant, pendant et
loppements socio-politiques préexistants ont joué dans la définition de la uatun
Alll~s1,,pfriode du contact, offre une vision des problèmes dans la diachronie.
échanges avec le Sudn 11.
111's
111111 I11Ipliq11ees dans les échangesimpose de penser différemmentla nature des relationsentre ces
1 ,,
1 '01,1 H ce point de l'analyse que Stein se sert du rapport entre parité technologique et
1 1ir11 0 111 l'éloignement considérable des centres de production des matières premières du Sud
•I1r,I,11nlon empêchait les Urukéens d'être en position de force dans le Nord mésopotamien.Le
11 titis Urukéensdans les réseaux d'échange diminue donc, d'une part, en fonction de la distance
1 ,111tu pnrt, de la nature des partenairesimpliquésdans l'échange.
1, 111nnilestations de l'expansion urukéennesont donc multiples: 11existe non seulement des
~ D e 11 IQ11théas mais aussi de petites enclavesdans des sites locaux préexistants.dont le type est le
., ~
§ t, llncinebI !ouillé par Stein. Ces établissements,installés le long des grandes routes commer-
~
z
C
~ C\I 8g 0
0 82 . Enfin, un certain
(ml oxarcéune influence culturelle sur les sites locaux qui sont leurs 1.<>1sins
~ /\ §8 60 0
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11h11 cto grands établissements locaux n'auraient été que très indirectement influencés par les
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Ill /hui., p. 114. Pour une présentation détaillée du modèle" parité-<llstance•, sur lequel nous
, voir, dans le mêmeouvrage, chapitre 4, p. 60-64.
) z
1 ~h 111lr1111~
H'l Voir llg. 34.
H'I S I HN, 1999, p. 95-97.
H,I lhld., p 46-55.
,.,, ÂI Cli\/1',1993a, p. 113. Sur" ' moitc•lt•1•1son usage.voir infra chapitre 3.
l\ft !ill IN, 1999,p. 114
1 11, li . MONl>I: l'lmlP 11111\INIll l\11~.111'111
1\\III ll 'i llltfll<ll' 1'.IIHl l\l'\NSIONIII 1 \([111110 l1'1IHl It,,I I \1 lllllfülll lt ,MF Il Î
<ile11T1
Scluuarlz-'i i : co11111wrce
el faim de terres :'!) 1I' ,, site local situé au vuIMIrn111
d'un ro11Ip1011
rm1n;;h,111d
011 d 'une colonie Uruk-Jemdet·
~J1 1'1 L'rixomple type serait les nIvu,1u>< de, lr1 p1\llul.lo IV u,1lnll Lt1llan. otudiés par Schwartz. La
1n1wlrnl'iU4110majeure de ces sites SEllatllu p1(t•,e11c0 d'ocuelles grossieres011.
LP iaiso1111em<•11tde S<'hwartz consiste, exclusivement à parlir de l'analys<·
•1) 1o grand centre local, en situation de uontact économique avec le Sud mésopotamien99 . Ce
dt•!i ,,s~wmhlages céramiq11es des sites syro-anatoliens, à produire un clnssl' nt 111 li, cos par exemple d'Arslan Tepo VI A
lllL'lll cles sites. Le critèrt> de distinction est culture l : il identifie d'une part la '>)1u site local sans lien apprèclablo avec le Sud mésopotamien1°0 • Les exemples types seraienl
nilI111l· matérielle méridionale, c'est-à-dire la cuit ure cl'Uruk. et, d'autre part , uIIc· 1 f" C,11w1a et Norsuntepe.
n1lture locale, puis il classe les sites en fonction de la proportion relative de ct>s t o e;lassomentopéré par Schwartz regroupait tous les sites du I\N millénaire, sans faire de
<11·11~ l ,,mposantes cultur elles. 111r111 ho11chronologique si bien que rien ne prouvait que toutes les situations culturelles observées
111,nt contemporainesles unes des au1res1n1
C<>classement est organisé en deux typologies successives. La premi i'n•
l'hts récemment, Schwartz a repns la question en exploitant le nouveau système chronologique,
lypologie tente de sérier, au sein des ensembles céramiques, des situations
1,t,11.i Santa Fe, en 1998102 . Il a, uniquement dans le cas syrien, classé les sites, en fonction des
<'t1lturelles et présente ainsi quatre situa ti ons types 88. Le second classement t•sl ul11hw,Ionsde la période dite Chalcolithique tardif (Late Chalcolith/c),à Santa Fe103 . Les principales
1111etypol ogie géographique, qui définit cette fois cinq situations, en qualifiant la 11111111•,1011s de son analyse sont les suivantes: il retient d'abord des recherches les plus récentes leur
lo11ction, la situation et la nature des établissements étud iés89 (voir fig. 20-21). 1w1I.,h111ce sur l'ampleur du développemenl local, antérieur à l'expansion urukéenne ; celle-ci crée une
111fj1IIon double: les sites coloniaux sont situés dans une zone méridionale, restreinte à la vallée de
Les termes de ces deux typologies méntent d'être présentés dans le détail et feront l'objet d'una Il upht,1111, tandis que les sites liés à la culture d'Uruk (« Uruk re/ated») sont situés dans une bande
discussion systématlque90. La première typologie a été présentée selon des ordres diwrse1 Glenn cpl11111ilonale qui s'étend de !'Euphrate au Tigre 104. Plus a l'ouest, enfin, !'Euphrate est une limite, au-
Schwartz distingue dans tous les cas : li l,1c1,, l;.iquellel'influence urukéenne se limite à la présence d'écuelles grossières.
1) des colonies. N dotées d'un assemblageméridional complet ,92 ; P~rmtles divers sites influencés par la culture d'Uruk. Schwartz cons1deretoujours que les sites
2) • des sites avec une portton substantielle de culture matérielle méridionale mais aussi de 1111kànns de la vallée de !'Euphratecorrespondent aux vestiges de colonies de peuplement, destinees
culture matérielle locale93 ,. : l 111tortJ à gagner des terres. Il souhgne toutero1sque les colonies urukéennes de la période LC 4 pour-
3) des « sites avec une primauté du matériel local mais aussi un peu de culture méridionale94 ,. : 111I11II1 I1voireté des comptoirs marchands qui auraient précédé l'installation des grandes colonies de
4) des" sites avec seulement de la culture matérielle locale95 " · JJfllll)IOtnent.
L'.auteurdécline donc des situations culturelles, du tout Uruk au tout local. Cette première étape lul
pmmet alors d'interpéter les données culturelles. En somme, l'expansion uruk éenne apparaît cette fois comme un phéno-
Il élabore en effet une nouvelle typologie, que l'on qualifiera de seconde dans la mesure où elle • plus
11w111 com plexe dont la motivation initiale n'est plus seulement commer-
pwcède non plus tant des données matériellesque d'un schéma général d'interprétation des données l l,ilt• l.a taille de sites comme ll abub a Kabira, Hamoukar, implique qu 'il s'agit de
1IIAcomporte cette fols cinq temps :
j1l,1n•s centrales qui contrôlent un vaste arrière-pays rural : il ne s'agit pas seule-
1) La colonie urukéenne, notamment Habuba Kablra Sud Ces colonies peuvent avoir été
commerçantes mais c'est l'objet même de l'argumentation de SchY.ertzde montrer que ta colonisation 1111•111d 'une présence sur les routes co mmerciaJes, mais d'une colonisation
µout avoir eu d'autres ressorts. Par analogie avec le modèle de la colonisation grecque archaique, 11les 11w,11,e105. Les restes matériels découverts sont disproportionnés au regard de
1;1pprochedes Apoikla,c'est-à-dire de colonies de peuplemenl dont la vocation première était agraire l i11~1allation de colonies marchandes qui , par définition, constituerai ent de
nlles résultaient d'un besoin de terres et d'une surpopulation dans la métropole.
pation Uruk-Jemdet-Nasrdans un établissementlocai96 "· !.'.exempletype serait Godin
2) « !.'.occu
P"'tl 11scommunautés.
Tapeou Tepecikou Hassek HèiyOk.Une situation similaire serait observable à Tell Brak. Ce seraient des
l.t• second rouage de ce raisonnement est l'analo gie opérée avec le modèle
omporia.des comptoirs commerciaux. w,,·< · ar('haîque . Aux yeux de Schwartz, elle pennet d'interpr éter aisément les
1l1ll1n•ntes situations culturelJes définies dans la typologi e des sites. C'est un
1
H7 Lt>
.~ artic les principaux que Schwartz a consacrés à l'expansion urukéenne sont : SrnW,\lffl.,
J !IAA,. 1!!89a, 1993el 2001. '17 , The local site in the vlcinily ol lJruk-Jemdet-Nasr trading post or colony •, ibid .
~ . Voir 6g. 32. 'IX l. l'!» ~ltes concernés sont Samosate, Kurban Hôyük. Karatut Mevki. Leilan IV près de
fi!) Voir lig. 35, li 111111ukmt'l Brak. Mohamed Arab, Kara11a3 près de Ninive
\10 Voir Infra, chapitre 4. !lfl • The local large center in economic contact with Southern Me.c;o1>olarnla •, Ibid.
1>1 L'ordre ici retenu est celul d'un article paru en ]!)8!): St IIWAlffZ,1989,p. 283 l 00 " Th e local site whithout any appreciahle link with Southern Mesopotamia ,,, ibid.
!l2 Si·IIwARTl,1989, µ. 283 ' • wlth cumplete south ern assèniblages)1. 101 nt rrTtRLIN, 1998.
•1:1 , ,,lillcs with a substant lai portion of southern materlal culture, but also with local matet lal tnl Sf'IIWARTZ, 2001.
llfl' ,,, 1/Jid
1'1111 . IO:I. Voir fig. 22.
!11 "Sllcs w1tl1prlmarlly lm·nl bul some southem malerial culture •, ibid , 101.(ile1111 Schwart1 suit notn• pro1)osilion, à la suite de l'analyse de son classement
\IS "Silt•s wllh only lorai mnlertal culture,, Ibid llï"'1t ,1,1h111I' , l'i . 11lrn1:.m1N hf.(. 10, 11lfiO
, 1!1'1~.
'li, l11,·llrnk -Je111det within <1notlwrwi~c lucal selllement •, 1h1<1
-Nas1 t11.:<'u11ation IW, "I( IIWi\lOZ, l!JAA, J' 'I
:X
-
/IIIÎ
-
Tell Leilan 'M\shrifetohammed Arab
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J: 11v1·1nc•nt lié aux luttescivilf'S , aux pressions extérieures, et p1•l1t-être surtout à l'~troil1·sst • tltt
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r 111,111xlt-rritoires qui ne suffisent plus à nourrir la population • (PLATON.lois, IV,17).
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1n7 Sttr ces notions, voir supra, p. 95.
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, 1994, p, -13.
11)'1ldl'llt, 1999 b.
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111 Voir fi~. :!:let :!-1
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11. MllNIII l'llfllll lll{ll,\IN Ill Ml lll'IITAt.111 lllllllOIS!'>l/l(t l\t'AN:SIIINPI l::,\T'IJI 1111(1
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111.1111tc11irlt· ré.c;eau clc postt•s commerçants militarisés proposé par Algaœ 112•
l.' Pxp,msion urukét'nne est clone le fait d'une civilisation d'abord rurak qui
l11sl.illt> des rnlonies c•t séduit par son dynamisme les populations du Sud Est
,111atolit•n.notamment les habitants d'Arslan Tepe qui adoptent le modèle 1t:I
Les f~tc.1ts
de la période Uruk récent auraient été incapables de contrôler, à
1111c• éclwllc autre que locale et de manière durable, les Oux de produits agri-
1·olcs. L<'s élites urukéennes auraient surtout recouru à la corvée, et non à la
taxation. Dans ces conditions de contrôle territorial à peine amorcé, il est diffi-
l'i lc d'imaginer, à ses yeux, que ces États archaïques aient eu les moyens de
111a itriser des échanges à longue distance ou de financer des colonies
111 archandes 120.
L'évaluation de l'expansion urukéenne est donc largement subordonnée à la
, onception que l'on peut avoir du développement économique de la
Mësopolamie, au Ivemillénaire. Quelles sont les parts respectives jouées par le
rnmmerc e el l'agriculture? En fonction de la réponse à cette question, on évalue
lt•s capacités de projection des Urukéens et la nature de leurs colonies. Ces
données économiques laissent souvent à l'écart les problèmes politiques, au
profil d'un matérialisme qui domine largement la discussion. C'est à ce point de
l'analyse que nous rencontrons les théories politiques sur l'expansion
ur ukéenn e.
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u 111ésopotamien. Deux variantes existent : celle qui a été proposée par Johnson
1·11 1989et celle de Hole, qui date de 199412 1.
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n•constilu é par Adams pour la période Uruk récent (émigration massive des
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, 2001, p . 314-31!1.
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1 'H Jtl,•111, 1980.
, p . 6110
Une autre vision politique du phénom ène uruk éen a été proposée par Zaga t, ,,11 1,•urs. Elles mettent surtout l'accent sur les dévelop peirwnts lm·,111)( , 1111,,
re111:1!i_ Cette th èse néo-marxiste a pour intérêt de mettre en vaJeur non plus lt>s 1111d,111 s le Sud mésoµotami cn ou en Susiane.
problèmes écologiques mais des tensions socia les au sein du monde 11nikéc11
Alan Zagarell considère que la colonisation fut orchestrée par les élites diri
geantes du Sud mésopotamien . Celles-ci accentuent leur emprise sur les popula t.. IH't14pective locale : acculturation , hybridations
tions en enrôlan t les masses laborieuses. t ~,·ologie culturelle des réseaux urukéens
La méthode utilisée aurail consisté à se lancer dans de vastes prograInmcs
coercitifs de co lonisation dont la mise en œuvre aurait exigé des moyens impor 1111,t vu comment les partisans d'une thèse eommercirtlt· 1•xpliq11,111t
tants. Elle conduit au renforcement d'une éli te dont le pouvoir sur les popula 1, p,111~.I011 urukéenne ont été condui ts progressivem enl à ajuster lc•ur l'o111pr1•
tion s est li é à l'émergence des premières formes de bureaucratie au Moyen- ht11""" tirs rapports de force éco nomique s en tr e le sud de la Mésopnlm11h· l'i
Orienl. L'expansion urukéenne devient ainsi le pruduit d'une version du modt • 1 I11•1 lph éries supposées: l'un des arguments majeurs avancés est le d11!,(rt\ ch·
asiatique de produ ction, voire du despotisme orienta l. h v, l11p1wment des sociétés de Haut e-Mésopotamie, qui seraient beaucoup plus
C'est encore dans ce cadre hautement dirigiste que Lamberg-Kar lovsky il v 1111r·l'~ qu'on ne le pensait jusque-là.
proposé de comprendre l'effondrement du réseau urukéen. La disparition
par ti culièrement rapide des co loni es co rr espo ndr ait à l'incapacité des
nouvelles élites clirigf'antes à gérer un phénomène artificiel qu'elles auraient Mit,Jw/1Rothman : / 'expansion uruk éenne vue des bords du Tiwe
suscité 137.
IIa11sC'econtexte. le rapport de force ent re Urukéens et indigènes n'a11r,1i1
1111 r·l1· si favorabl e que cela aux pr emiers. L'hyp othflse même cte r existP11c1·
l 1111 111111Ivl ment colonial a él é critiqu ée. Rothman a proposé, en s'appuyu 11lsI11
Susan Pollock : coercition et tribut aux sources de l'émigration
1
1 111111vt •lle analyse des niveaux con temporains de Tep~ Gawra. cl'apprPlw,uh•r
Pollock a récemment procédé à une nouve ll e analyse des données des 1 p, .. t.lP111edans des termes <llfférents 1:l9.
prospections d'Adams et Nissen et a abou ti à une nouvelle version de la thi's t• '"Ill' Gawra lui apparaît c-ornme un centre local qui n'a guère etc lil•11 :-;
catastrophis te 138• Les Urukéens du Sud mésopotamien auraient fui la co nsicle 11111111111ques avec la co lonie sup posée de Ninive. Le site aur ait été un c·t·11
l tt'
rable pression fiscale exercée pa r les élites de villes qui , pour certaines entrt• cr •f à vocation administrative et artisana le, surtout à par tir du 11ive,n1
11 1111111it.
ell es, avaient crû au point de ne plus pouvoir se ravita iller en exp loitant le111 f '\.\, 111aisdont la culture matérielle est exclusivenH•nt locale . Ces niwa11x
environn eme nt imm édiat. Dans la région d'Uruk surt out, la vi ll e cl'Uruk elk· 111 ,11111 cl'c1ill eurs pas vraimenl contemporains de l't-xpansion urukc•t•11111·
même aurait été ol>ligée d'exercer une ponction sur les productions cles p, ,.., avoir tonsidéré que la séquence de Tepe (iawra couvra it 10111h·
1\ 111Ill1•1111ir e, Rothman t·o11sidt>re maintenant que seul s les toul (il'ritl1•1 s
136.ZA<;Alfü.L,l 9Hli.
11') l<•1IIIM1\~.l'i!(') ,1, Rr>lll~I.\N,' 100:l .11•1 h pou, l .111,,lv~•·r11'S
l'l' l'I I'! '11111,• t ,·n rt,·11111'1lf1•11
1;1x 1'11111><,11101 h 11111
•'li d,• ' lqw <:,1wr;1
lllr\ll(ll.'IMJl<l . l,.\1'1\l'o,",lllNIII 1.1\IIJLIIIHI lllll(lll\,11111 J1lll'l(fillll.MI. 1,1.1
111v.-;111x d1• la 1>1·riod1•dwkolllhique tardivt· du sll1• (11ÎVl',HIX VIII) ont 1fr hyput lt ~sii ..., lt•s plus v.ittt•t•s sw lo11i.1t11rcdes prott•ssus économiques à
, n11lt•111poralns<le Id première phase de l' expansl1111urukt.'•cnne1~0. La régio11 v11· d,u,s Il' S11del le Nord 111(•sopot,u11l1•11s
du 'l'lgn• n'aurait à ses yeux été affectée que dl' manière marginale p,11 1 , q111•s t Ion qui se pose clésonuals <'sl donc la suiva11le: il faut apprécier
l'1•xpa11sionurukéenne . t1 ln 111111-(11<'<lurée un processus de contacts culturels qui a mis en relation
l'onr Rothman. une vision transrégionale du type de celle développ ée p.11 • w ·ll'l1··s" chalcolithiques,,, engagées selon des rythmes divers dans la révo-
1\11,(illl' uc s'impose pas n<-cessairement. Une critique serrée des diHért•ot • tn1111rh.ii11e. La recherche c011lernporaine s'est donc à la fois orientée vers
, om·epts opératoires ulili sés ordinairement pour comprendre ces phénomè111• 1111
11v.-lll•définition des problèm es de chronologie et dans une réflexion sur
va le conduire à proposer une vision locale des transformations socio-polili f11h1ri·d1•s lllutations culturelles observées.
q111•s L'idée de base est de considérer que les communautés du N!11<I
11wsopotamien fondent leur existence sur une stratégie de staple finance, el 11rn1
dt· wealth finance. Les centres concernés par l'expansion urukéenne serah•nt 1m im1 urukéenne, hybridation el acculturation
door essentiellement des centres ruraux, fondés sur l'exploitation dP• , t,•, /)()rds de /'Euphrate
n•s1wurces agraires d'un espace relativement restreint. Ils sont affectés d,
111,111ii•re sommaire et limitée par des contacts à grande distance, qui d'aillcur~ Li• rnnstat de la longue durée de l'expansion uruk éenne a engagé la
sont réduits 141. Il défend l'idée que l'expansion de la culture d'Uruk a recon., h, 11 lw sur des voies nouvelles : on insiste davantage sur des contacts cultu-
tll11é, à la fin du rvemillénaire, un « réseau d'é<'hange d'information ,1, t, i\i: 1"",11nllturation ou emprunts culturels, que sur une colonisation, toujours
nunparable dans son fonctionnement avec celui qui avait existé à l'époque dit,• l llt-!,1 cf{,montrer .
d 'Olwid. Reste à évaluer la part jouée dans un tel réseau de relations par la colo l '11lh 11,1gedes méthodes d 'analyse du matériel archéologique, l'étude
11isatio11. Sur ce point, sa position a évolué. 11111'•' du conteÀie stratigraphique des découvertes, permettent de raffiner
Au départ, Rothma11 estimait qu'une colonisation aurait impliq111 M l111 l1ions culturelles, et l'étude du rythme des transformations culturelles.
11,·n•ssairement une militarisation et une mobilisation qui ne correspondraic111 t l )lto posts dans cet esprit des a11alyses stratigraphiques et culturelles de
p,,s ,111xniveaux de développement de la fin du 1\/t'millénaire mais à ceux d11 1111 •111 ·1•sen Insistant sur les étapes d'un long processus de contacts culturels,
Ill" 111illénaire142. Il a proposé plus récemment w1e colonisation limitée, en lnsii. 111111111·c-onnaît au moins trois étapes, sur lesquelles on reviendra 144• Dans un
1.,111 sur la part que jouent dans le développemenl des relations sociales 11·~ 1111 1
,•spril, Helwing, en analysant le matériel céramique d'un autre site,
, 1111,•ls religieux. Il a ainsi formulé une analogie entre l'expansion urukéenn t' t'I Jfu1111( 11,iyiik, est parvenue à des conclusions similaires 145•
l,•s .u-tivlté des Kede du nord du Nigeria, dont les réseaux commerciau · 1c si l l' de Hassek Hoyük , fouillé de 1978 à 1986 par Behm-Blancke, a été
11•pusaientsur des rituels d'intégration des diverses communautés ethnique ,, N111l1 l,•r1• µ.ir son fouilleur 116 pui s par divers chercheurs comme un site " Uruk
lnvltfrs à participer à des rituels communs 143. Ce n'est que dans un contexte dt• llll'11lfqm· ,., t7, et en tant que tel comme un poste avancé du réseau urukéen
1•1· type qu'il a envisagé récemment la possibilité d 'une colonisation. t 011111 11•rreà longue distance. L'examen du matériel céramique des niveaux
l\nachronisme, méconnaissance de la nature des économies locales de la fi11 Urukfr us " 5 a/b a permis à Bart>ara Helwing de remettre en cause ces hypo-
du l\fl'millénaire, seraient les principaux éléments d'une critique assortie d'u1w Altfl11r!I :.111la nature de l'établissement 148.
c•on1re-théorie qui mobilise des concepts opératoires sensiblement différents cl,•
,·t•ux que nous avons vu fonctionner jusqu'ici. L'accent ici est mis sur des dévt·· E11,,1udlanta la fois les formeset le lype de technologieutilisée, elle a défini quatre catégoriesde
luppPmcnts locaux. fondés eux aussi sur des modèles : celui de l'oppositio11 ftl)III jl tt1•,
\l1111l<'finance et wealth finance. Ces deux concepts opératoires nourrissent ai11s1 l I pol~rle ,, Uruk classique ",
!.t potenelocale. faite à la main. dont l'argile a été dégatSSéeavec de la pallle (chaff tempered),
kt polene typique de la région du hau1Euphra1e,
ni r.urtoutune poteriedite" hybride"·
111 /,11•111,
211111.
p :l!i't 1 IM 1111 WINt,, 2000,1
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I<l 'l·Xl'.\N~IIJN 1>1 t t 11 \111111'1<111111
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Cette dernière présente deu)( modalités bien distinctes d'hybridation: soit des formes Uru~
011
produites avec une argile dégraissée à la paille (de tradition syro-anatolienne)ou bien des forme• • ~"' i·ofonlsation ,111ro11dt•de !'Euphrate (région cli•
~(•rait doul' li1111!1•1•
locales produitesau tour et avec une argile mêlée de dégraissantminéral (tradition urukéenne)149• Ce!! 111
~:• K,il,ttil), Hacint'l,i Nant le settl rns c.le l'O<'xistence entre commu11n11l1•s
diverses catégories correspondraientaux productionsd'ateliers travaillantselon des usages différent~ 11
Les céramiquesvraiment urukéennessont très peu nombreuses: il s'agit de jarres de stockage,retrou
vées dans un corridor.Celles-ci pourraient avoir été importées depuis les colonies sltuées plus au sud, 1lh t 1•ll1•:,;<·1ppro
•
1 ·
c les, que Je qualifierais de ••eulturalistes >1 sont sw!0111
le long de !'Euphrate. Tout le reste de l'assemblagecéramiqueest l'expression d'un profondconserva n tu''," p,ir l:tdée qu'i! -~xiste, dans le bassin du Tigre et de 'l'Euph;a, 11, , 111
tisme et de l'adoption partielle de traits culturels urukéens par une communautélocale. t ' ' ' L, seconde moitie du IV' millénaire une communauté culturl'l11· 1111 ..
l!rt1~ 1·PIIIH''. La grande difficulté est de comprendre ce qui lie ces '
Ces observations permettent alors à l lelwing de proposer une nouvell1· 1 11 !HIii s ul m t d I d · {'UIIIIIIU
· c c e_n. ans e omaine de la production céramique nnis 1 11 til
typologie des sites urukéens 150. Elle distingue trois phases culturelles: LCh 11 ft11di•:,;tech111quescomptables et de l'iconographie. ' ' ' .,
(pour Late Cha/colit//ic) 1, 2 et 3. La phase l serait antérieure au contact cultun•I
avec la culture d'Uruk, tandis que les phases 2 et 3 correspondraient l'une à l,1
période d'occupation de Sheikh Hassan (niveaux 13 à 6) et l'autre à celle ch
Il 11110/ortie de l'expansion urukéenne : Holly Pit/man
Habuba Kabira.
Au cours de la phase LC 2, quatre situations culturelles seraientobservables· des slles puremeI1t 1'111111" 11• on .~'avu, a proposé récemment une synthèse sur l'évolulio 11dl' f 1
111 1 1
Uruk moyen. concentrés dans la vallée de !'Euphrate, des sites mixtes combinant matériel Uruk i•I ,11111 , • • tic l r~on?graphie, au cours de la période chalcolithiquf' t;111l1Vl·t·,:
maténel local. en haute Jézue et jusqu·au pied du Taurus, un seul site otlrant une situabon de coe,m. tt 11 1 111tr111trois niveaux de communication idéologique au IV' millt"rnin •t ,J.
tence entre communautés (Hacinebi) et au nord du Taurus et de l'Ant,-Taurus,et enfin un seul sIft) 111111• 1•11llurell~ ou systémique, l'émulation culturelle ou acculturall;,11 l'i lt•
1ndigene,Arslan Tape,présentantun assemblagepurement local (ArslanTepeVII). 111111lt11·symbolique >1 partagé.
Parmi les sites mixtes, Helwing fait la distinction entre des grands centres présentant 1111
mélange considérable et les petits sites environnants où seules les écuelles grossières attesterale11I
un çontact.
Au cours de la phase 3, de considérablesmutations se seraient produites: cinq situations culI11
11V 11111,11!
Identité culturelle entre deux empreintes de sc
11111111111111
lechn~logique, stylistique. morphologique ou
sem,otlque serait la base de cette ·té 11
1 y11l<,rnl1 ,
·
lc~ga:.u I
L':~;a~~~n:~~/ 0
1
t:;~'
relies sont définies. Les sites du moyen Euphrate, dont Habuba Kabira, sont caractériséscomme ctai tif111111
1 11l1n,on serait en présence d'un domain/s"' b/
aurait émulation dans les situation,,
« sites Uruk avec des éléments syro-anatoliens», et se distinguent d'autres sites purement "Uruk Il 'ul111111lluétendue. ym o ,que partagé dans le cas d'une com11Iu
dans la vallée du Khabut ou dans la vallée du Tigre. 1 Il IVP11de communauté culturelle aurait précisémentcaractérisé la Mésopota ·
Parmi les sites Indigènes, sont distinguées trois catégories : les sites puremen1Indigènes, ln 11 s
des veet IV" millénalres avant notre ère. L'un des the
tlïi1111,1111s féd . m,e e a u~t,111 0
sites syro-anatohensprésentantdes types Uruk et des sites présentantdes types céramiqueshybnde• ,,~ d1efferies., aurait eté le thème du chaman mes erateurs de cel!L•ccon11n11
La carte proposée pour cette phase présente quelques incertitudesqui empêchent de sais111 0111 Ill ~11111ndiverses variantes depuis le moyen Eu hr~~e ~eus avons déj~ évo~ue•M ot 11111 fui
le raisonnement151 • HelwIng considère que les sites Indigènes qui présentaient une brte influen1.," ""' u1l1•sen question font usag d h t . .p . ( eg1rmentepe)JUsquen Sus1tJm•1"'
urukéenneau cours de la phase 2 ont vu se développersoit un assemblagepurement urukéen (NlnIv11) 111111rn111munesElles ont des elnst~tcat· c es q~1ltemo,gnentde pratiquesde production el tl'11!1111I
ou bien une hybridation culturelle, comparable à celle qu'elle a définie dans le cas du mate11PI · 1u ions soc,a es et politiques comrrunes m f • 1 li
'"" 11, I,11ionslimitées et n'ont pas d t . , . . as n 011ro t•,11111111
céramiquede HassekHôyük. Parailleurs, l'inlluence urukéennefranchit le Taurus et gagne le bassin d11 Il 1111Ill millénaire. e con acts adm1nrstrat1fs directs.Telle est la situation J1mqu'1111
Malatya (ArslanTepe)ou la région du Keban (Tepecik): là encore, il s'agirait d'hybridation.
L'expansion df' la culture d'Uruk apparaît ainsi chez Helwing comme 1111
11
~,\11 ~:'.:,\: ~~~~t!~i~~sl\!
111111111,
~:~~e~i:';::~;·c~:~~ a~ ~olloque de Santa.Fe) se f'.1Ud111•,0111
0
instrumentde gravure des cachets. puis surtout des morp~es,_appara1sse_n1, 1ur.,111udu
processus de contact culturel de longue durée , différencié dans le ternµs el dm,~ "h11vb ut la taille de sceaux-cylindressont étroitement liés às~eauxcy!~dres, se repanlJ l 11o;11qo
l'espace. L'Euphrate est la voie royale de ces contacts , qui procédent d'abord ,1111\i•llo~ pratJquessont originaires du Sud • t es proc es rotallfs de produc:ttu11
mesopo am,en et se sont diffusëes. par ace 11 • 1
par mélange puis par hybridation : ils seraient le reflet de l'adoplion délibért•1 M Ili& '"Ilions environnantes ma,s p-11 r u ur,t 10 11
1111 c,1~tie1Les deux systèmes co:OO:~;n:o~~:~eq~:~~s~~: du tcei9u-cylindre n'~ pas déhô111
par des élites locales de traits culturels du Sud, destinés à renforcer lt>111
Id rlw, lll1V8IOppes OÙ sont associées empreintes de cachets O;O am ~n, et en Susrane,81 Oil 'l
'""'' ,, 11111, s'interroge sur la faible Interaction entre ces divers:s er;;:i;~~~:s d~ sceaux-?lfnd~O!I,
Ill) l l11r111obl, où l'on suppose que des Urukéens furent en contact pendant·p~:1:~rss~;èc1::~::
149. lbid., fig. 4 Ml 4 b, p. 96.
150.HELWING, :!()()0b,
!SI. /bic/.. fig. 8, p. 161. Hassek Hôyük n'est pas t·onsldéré dans cette fig1111•
co111111P 11u •.Il,
présentant des cèram1qucshybric1es,Toute une série de sil es numérotés d,ms la li\w11d1• 111· s1111t p 11
I',' l'rr IMAN, :moi
I ', 1 /hui , p -1(15~1(16
.
situés ou caractérisi>~.
1, I V11h,11,,m
.rlt,,pllH • 1, I,•, ,, -'"•" 11
d PoPUlaUons 1oc111os les ompromt~ do ~ctiats restonl<loUad1l1onIO< tand QU les ompro,n
lh II .-t,11u1: llh·, t·11lt,• clh·s, cf s I' puqu, 111 Ill'III•' , 1q111qt1<· <l'l11uk
cl ·1 o1uprôsententun rôpcnolro lrOs comparableà celui do Suse, par oumplü 11111111l'i·poq1w d'Ol>C'id, par d'1t1IP11s1·s ,., li,111~t'!l, 1tlt1tt1 ls 1 " ( )11 ,l ht•,1t1l·oi1p
1
11111 lsl,111lwl'li:i, Ces colloques qui 0111 nminlruant élé lous publiés ont permis
h 11111· 1111étal de la question de l'expansion urukéenne, après quinze ans de
11•, 11li1lio11
s dont on vu la cliversilé.
1,• colloque de Santa Fe a réuni une dizaine de chercheurs européens et
nord .1111Nitainsqui ont souvent repris et développé leurs thèses antérieures.
il a abouti à un consensus minimal que Mitchell Rothman a résumé
l o11l1'101s.
111,11,1 :
,. Nous sommes tous d'accord pour dire que la croissance des contacts entre la
~111 INé urukéenne et les autres sociétés locales chalcolithiques tardives, la création
,li· nouveaux réseaux de relations économiques, et la possible migration de méridio-
8 11,111x dans le nord et dans l'est, ne peuvent être expliqués µar un seul facteur.))
"'
~
J lt
1.,1l'artographie de ces contacts culturels permet de rendre compte de la
p,1111(> des situations 165. Par ailleurs, l'autre apport majeur du colloque de
,1111.1Ft• esl la définition d'un nouveau cadre chronologique 166 qui a été l'objet
11 tlls<·ussions, à Manchester puis Istanbul.
l· 11 rt•vanche, la plupart des chercheurs campent sur les positions que nous
I\Vt111., {ovoquées. Ni la nature ni l'ampleur du mouvement colonial urukéen vers
le Notd mésopotamien ne sont assurées, tout comme le sont les conditions dans
le11q111fü•sse sont opérés les contacts culturels entre sud et nord de la
~.1(-s,,pntamie.
L'EXPANSIONURUKÉENNEEN IRAN
p1·rpt'l11(1
s à travers le monde proto-élamite. Il s'agit donc d'un cadre d1• t,,,11011~rès limitée qui constitue une enlité jumelle, selon l'express ion de Pierre
tP1 lwrl'l1e bien individualisé, où les activités sur le lerrain sont interrompues A111kl171, de celle de la région méridionale de l'Irak.
dt•puis hi!'ntôt vingt ans. 1~11sPcond lieu, la culture d'Uruk franchit les monts Zagros pour se déve-
lnpp1•1 tians plusieurs directions, à Godin Tepe, à TepC>Sialk et dans le Fars.
C,11d1n'l'<'Pt:!apparaît comme un relais sur les itinéraires cle commerce, tenu par
Pit•rre Amiet : colonisation spontanée et diversifiée lrt 11s familles dont l'origine n'est pas nécessairement susienne, contrairement à
1 t ,1111• soutinrent les fouiUeurs 1~1
A111iela fait le point de la recherche au milieu d~s années 1980,dans u11 À 'J'epeSialk. l'ancienneté des fouilles rend la situation plus difficile à appré-
ouvr,11-wde synthèse168. lwndt •r Une nouvelle analyse de la stratigraphie du site 175conduit Amiet à envi-
S1•lo11lui, l'expansion urukéenne en Iran est à mettre en rapport avec les 11w·rcieux phases distinctes : l'établissement de la phase III serait un comptoir
111ur,·li,111c1 176et celui de la phase IV une véritable colonie. Cette colonie aurait eu
grnm ls cyc les historiques de l'évolution du plateau. Elle marquerait une phas1•
d't•xpausion mésopotamienne vers l'Iran, comprise entre deux phases d'empris1• 11lhsi11111nent d'indépendance pour que son sort ne fût pas lié étroitement à la
111011laK11arcie sur la culture susienne (Suse I et Suse Ill ou proto-élamite). Lt• 11u-t ropolt:! et pour que son héritage se perpétuât à travers la culture proto-
<1,,t,,11s'articule en deux temps: le premier est susien. Le second concerne la l,1111111'
11,1h11ede la présence urukéenne sur le plateau iranie11 ainsi que des contacts l'Ptle culture. enfin. telle que la présente Amiet, est le fruit d'un développe-
t1,1hlls avec les cultures locales de l'ouest et du sud iraruen : culture de Banesll 11w111l~lt'al Il prend là position <fans le débat qui avait opposé Sumner 17ï et
d,111s Il•Fars, cultures chalcolilhiques tardives des monts Zagros 169. ,\hli•n 1 111sur le développement tle la culture dite de Banesh, dans le Fars. Selon
·r, µuis Amiet, des contacts limités avec le monde urukéen ont lieu au
"i11111111
1.il question du développement de la culture d'Uruk en Susiane (Suse Il) esl
111111 s <le la période de Banesh ancien (contemporaine de la période Uruk
1111.,d1•squestions les plus controversées du dossier de l'expansion urukéennc .
, 11•111 17!1) après la phase dite l.aput 180 qui serait, quanl à elle, complètement
1\11111'1rd use l'idée d'une co lo nisation massive et tardive de la Susiane. Son idél'
,,• 11•su1m·,dnsi: les vicissitudes de l'histoire de la haute lerrasse de Suse à la l11d1•p1·n<l ante du monde urukéenlRl.
1111 d,· 1,,pl•riode Suse I correspondraient à un affaiblissement de la composanll• Awc la culture de Banesh, dont l'un des centres majeurs est le site de Tall-i
1111111l.1_g11.tnlede Suse; l'irruption d'un groupe peu important d'immigrants M ,lv,111(l 'ancienne Anshan, capitale du monde élamile), nous abordons laques-
v1•1111s ti tis tôt de la région de Warka aurait permis un basculement dt• 111111du développement de la civilisation proto-élamite l.e plateau iranien et la
1,'Il_
l 1•11,1•11111)1' 11s1,1111•furent en effet le théâtre d'intenses échanges culturels à la fin du JVe et
111tll'but du !JI!'millénaire. Ces échanges commencèrent à l'époque d'Uruk, et se
Ct•s immigrants peu nombreux auraient été les catalyseurs d'une accultura
1111111·0111plètede la Susiane. Celle-ci, désormais intégrée à l'univers urukée11,
prnirs111virentaprès la fin de la culture d'Uruk, à Suse: au cours de la phase Ill de
1h·wloppe une variante très spécifique de la cultur e d'Uruk dont les trait s carat 1, •wq1w11ceculturelle de Suse, on fait usage pour la première fois de signes
11'1•1rrturc, distincts de ceux qui furent inventés en Mésopotamie du Sud. Ces
11•1lstlques majeurs sont, à la fin de l'époque d'Uruk, une iconographie aux
1IH\ lll<'S spécifiques 171. Un niveau d'intégration politique moindre s'exprimerai1 à "'~11
,•-; sont considérés comme les premières manifestations de l'écriture
11,,wrs l'absence de l'écriture des niveaux urukéens de Suse, notamment Il'
d1a11lit•r Id e l'Acropole 172. Deux temps donc sont essentiels dans ces réflexions li :t ,\Mff.T, 1986.p. 65.
1•u p1t•111inlieu, une acculturation spontanée avec éventuellement une pén(• l7,(./h/d ., p 72.
115 lb11J.p. {;(~70.
l 71i 1111comptmr qu'Amlet assimlle aux colonies que les Assyrit!OSentretinrent en Anatolie
lloH. ÀMII T, 1986. 1 ,11,111·
111 1111t..lllbul du ne millénaire. Sur tt-s marchands assyriens de Cappadoce, qui ont inspiré de
1W . l'm11 la situation de ces rt'.-glons,voir Pl.!, IV. 11,1111h11·11s1•s
rnmparaisons avec l'époc111r 1l'Uruk, voir infra chapitre 3.
170 lhiil. : ,, L'effondrement cl1•la haute terrasse de Suse I pourrait avoir correspondu à un allai l '77.SIIMNE.1<, 1986.
hli~~t·nwol tlt' l'tsl~mcnl montagna1d <Ir la population dont aurait pmfitts l'élément anllthéllque, a1111 l '/8 Ar llCN, 1982.
1•; 111(•sop111arnlrnnes
•11111111, . Un modrste mouvement de population aura suffi alors à enlrainrr l,1 17!1.AMll·.'I',1986,p. 106.
:-.11•.l,11w
1l,111s
l'nrh11ernésopotamlt•nn,•, cl à l'associer à l'essor de clvllba llon générateur d'un esst11 IXII l'mu une définition clc l,1 ()i'rl11cl!'el de cet assemblage rullurel, caractérisé par u11c
d1·1111a11,1ph111u••. ('p 11t•mlt•rlut t'.'Vt'Hlut•lll•mt!nllié à la séde11tarlsallo11
dt• nomaoes ou semi-nomadt·~ 111111111q111•r11111wqui raflpt·llr la ,11r,1111iq111•
mu~t' t..leSuse (Acropolr 1 2'1-l'.I)mais s'en distingue par
1•1•·n·rl,1111111•111
111s,11~iss,1hlt·~ •, p 19 h 1111 q11',-11t•11't•stpas l,111,• v1111,11~1,1 ~ l!IHR,et DITI\1A.~~,JIIX(id pour la mise en perspec·
,111111111
171i\Mfl 1, 1!111/i. p hU Il\,• llv1·, :-.11\t'
11.! \1111 tt li 11111
1'1 l',ullt 11•ri' \MIi 1, 1'1'11
.i IXI AMII f, l'Jllh, p itl
112 11 ~11tNIII l'lllllH•llHll,\IN ni Mf,Ol'<IIAMII , Il llllt•l<IIS ~ll\l'FXl'·\NSl11Nl!l l,J\lll l'fll<I p'IJIHl,11/\11•1 l'H<tlillt,,11
t l,u11ilt•, l'i 011 lt•s qualifi<' dt' u proto-èla111llcs ». l)p st•mblables tablettes 0111111i· lohn Aiden : mercantilisme et catastrop hiHmt• uci
d1·1·011v1•r1cs sur le platrau irnnieu, à Tepe Sialk, à Ît'PC Yahya et à Shahclad. Une•
c•11llt1·p1olo -élëtmlle s'est ainsi cléveloppée en Iran , sur les ruines des réseaux cl<· \ldt·111111 a présenté un sd 1éma am biti eux, p o u1 n·ndre compte de ces
rdal ious Mablis à l'époque d'Uruk. Contr aireme nt à ce qui se passe dans lt-s 1 11111",~11s dl' con tact. De son poinl de vue, l'expansionnisme proto- élam it e ful
11l,d1w s 1·t plateaux de Mésopotamie, où, à la fin du IVO!millénaire, les co loni<'s 111,l 1,11, iN1· dr essée con tre les ambitions sumériennes en Susiane et sur le
0111l' i (· retirées. le plate<1u iranien connut, au début du me
millénaire. 11111• 1t111i111 l .'1•xpansion urukéennc sert de toile de fond au développement proto-
p1•1ioclc·d'échanges culturels intenses, qu'Amiet appelle "l'âge des échani.ws l 111111t
• qui est l'enjeu central de son étude.
111l1•r iraui ens •. L'expansion urukéenne , phénomène sans lendemain 1•11 1 ,·~ llrukéens aur ajent encouragé ou installé des colons sur les princ ip ales
M1•snpotamie, a sur le plateau iranien été l a première étape d'un développement 11tt·, d1•slinées à alim enter le marché sud -mésopolamien 1115 • Le bassin de Kur
rn11sidérable. 1"' , l prt'•sente une originalité aux yeux d'Alden: après avoir envisagé
Arnid propose l e scénario suivant 182 : la cu ltur e d'Uruk en Susi ane St' 1111 11·11rsltypoth èses 186 , il couclu t qu'au cours de la phase dite " lnil inl
s1·1ait effondr ée, soit par décomposition polit ique i nt erne, soit sous la PH'S 1 ·~ 1, ", la r égion est intégrée aux réseaux comme rcia ux urukéens. Tout efois,
1111
slot 1 de nomades, en particulier ceux des monts des Bakhthiaris. Ils auraie11t Il, 11'.111rait pas été suffisamment intéressante pour être co lon isée par les
d1·c·ouvert à Suse une élite de spécialistes qu'ils auraient installés dans 11· lit 1tk1•t'IIS ,
h.i ssin cle Kur (cu ltur e cie Banesh). Là se serait développée une civi lisatio11 1 , . n·st•au de relations sur le plateau est intimement articulé à la Susi;m1•
1111xh· . la civilisation proto~lamite. Celle-ci se serait, par la suite. diffusée s111 t 11111 lt· 1,1hleau qu'en a fait Johnson 187 : au cours de la phase finale de la périudt•
li• pl ateau à Tepe Yahya (province de Kerman ) et Shahr-e Sokh t ha. sur te-, t 11, 11~ 1·xistera i ent deux centres rivaux qui se partageraient les rou t es commer-
Il ,1111,(csdu désert de Lut. Cette civilisation hybride, postérieure à l'époqut 11l1.. 111 h•ntées vers le plateau:
d 'l lruk , serait née de la fus ion d'un élément nomade avec les « sédentaire:-; 1'ho ~ha Mish contrô lerait les rou tes orientales via Tall-i Ghazir ,
11111k1
1
t>ns "de Susiane.
1andi s qu e Suse contrôlerait l'accès aux haut es terres par la vallée de la
l.1• li en entre expansion uruk éenne en Ir an et développement du mond<·
~ 11l,••lt l'i son avant-poste de marchands susiens à Godin Tepe.
pt nlo c•la,nile constitue l'originalité majeur e du dossie r Iran ien. Les sy nlh ès1•:,;
L'1•11scmble de ce système aurait été perturbé par l'intrusion des porteurs
q11I0111Né élaborées se sont attachées à éclair cir le lien organique entre dt>ux
th I, , 11lture de Yanik Tepe 188. Ceux-ci mettraient un terme à l'existence du
pli.i st•s t·xpa nsionni stes et unitaires, une première phase urukéenne et utH'
11111tloir cle Godin Tepe. Cette cat astroph e aurait eu des répercussions dans le
·,1·1111icl c- ph ase proto-élamite. La thèse d'Amiet combine des mécanisntl''-
h'I , ,.,ys à la fin de l'époque d'Uruk, les gens de Suse, privés d'accès aux hautes
t 11111pl1 •xcs. l'étape de pénét rati on uruké enne en Susiane se caracté ri serait par
1 , ,, .,, ,111raientdétrui t la ville ri vale de Chogha Mish , dont l es habitants se
11111·a<'culturation, avec un appo rt tr ès limit é de population; Sialk Ill et Godin
r l11!{IP11I dan s la plaine d'lzeh.
'l'c•pt•st•raient des co loni es marchandes et un e co lon isatio n plus massive sernit
11111•rvenue dans le cas d e Sialk IV; enfin acc ulturation et mut atiou:,,
cl1•1110graphiques maj eu res par sédentarisation expli qu eraient le développe IH:t Voir fig. 28.
1111·111 proto -élamite dep uis une matrice institutionnelle urukéenne . IH 1 /\1 l)l'N, 1982.
Retenons de ces discussions le rôl e jou é par l' expansion urukéenn e: au IHa Ih11I .. p. 622 avec carte p. 62:J, fig. 4. Ce son t surtout les ctrcm1vertes de Godin Tepe et cle
cl(•parl, il s'agirait d'un e aventur e commerciale, en Susiane, à Sialk ou Gocli11
Il 11,111
,., q11l.ilhnentent cette vision.
1'ili /11111 •• ,. At this time, the Kur Rlver basin was probably only 011eol a number o l relatlvely
'1'1•111• Celle-c i féconde un processus de naissance de l'État. qui opère pa, 111I1111u,It,1111 regions feedlng malerlals tnlo the Uruk colonia network , nol merltlng the investment
sf·clt•ut arisa tion de populations nomades dan s les monts Zagros ou dan s le Fars .11 \ 111 1 wlonizalion •, p. 622. Les autres options sont envisagées p. 621
~Oil h11t1alBanesh correspond à Suse 23-22 el dans ce cas la niHure de Banesh est le rruI1
111111,11111~1011 suslenne:
mi l 011 t•st en présence d'une hyl)rldallon:
\o ll c•nhn Suse et la cu ltur e Initiale de Banesh sont les variantes d'un ensembl e unique• qui
1t • I p,,~ <'llt'OIC identifi é.
1111111 /\lt lc•n choi sit donc la clruxlt•111c•hypo th èse, rejetant la pre111l1'repRrce que les matériels
11, , ,11w1I~ nt· ~eralen t vraiment p,1sldt·nl lq1w$, el la troi sième parce que l'lntermêdlaire devrnll , à ltt
1111, tlt, 1111111hreux su rveys ro111h1lh,Mt<· ,1l~t'1111•11
l rC'lrouvé .
1972
IH7 l111!111s11!11,
1~ '. //!Id p 11t. 117. Pl'I " "' c t·s . 1•11vahl~'<'llr<1, 11t \ 11111
l, ·111,Voh 11il111,,h,1p IV
144 LI. MONnt, l'RolC).l ltUAI~ Ill M Ol'OlAMII 1111IIRII S SI I<1'I f'l'\N ION Dl I.A111 llJHI ll'IJRI K, '1:t,\I DU l'H<Jlllr ~11 145
1 c q111Sl' passe alors clans le bassin de Kur n'est pas très cl;lir: Aldc11
pwic· d1·11xscénarios. Le rapide développement de Malyan entre la phasl' J-.'wly
litt,•/1,111,•st, et la phase lotf' Middle Baneshserait à mell rc sur le compte d'111w
111114',1 111111 provenant de Susiane (sans précisions) 1~9 : c'est la premi~n.>vc1s1011
hh 1111" 1, suite à la catastrophe de la fin de l'époque d'Uruk, les Susil-'nsaurn1P11l
111,·lwsoin de renforcer leurs liens avec les f,(enscle Malyanl!lt . Il Pst n•rtw11
c 11
11111s 1·1·tle nouvelle zone se situe alors le centre d'un vaste ens1•111hl1• p,1110
'1
1•11H,1ppt>lonsque la séquenrt• chronologique et culturelle du Fars est ordin,1111·1111·111
z ~ -
llf 1 111,,,. 1lt• la manière sulvantt• (Vc11<;r cl DvsoN,1992): la hn dl• la p(\rlmlt• de Bak1111, 11111sl
..
1101111111',•
i... I"' ~ h• 1,lt1•dl· Tall-i Baku11,st'rall nmlt•mpornlrw de l'époqut• d'Obeltl I'! dP SUSl' 1 1..1 11has1•
11,,1,pllr Sumner dan'i s.1 pms11etlion du M.11\·l),1sht ('-1 "1MK. 197'.>).lui ferait sulh' l'i <11111
1111111p111,1trwilt•s phas,•i. hn ,lrs ,t,• l,1 111ll111e "" su,., 1à S11~1·,
1 ,1p11I
1111111 rit• 11,uw,holfrt•d,1115,,., Jih, , t,1111.,1, ",t,,,p.1r.1lh·le~,1v1'1 !'iui-1•, Arm11ol1•1,11lv1•.111\ Ili t'I 17
111; 11: \10Nlll . l'l<HI C},UIU\AIN Ill M1.5cll'OI ~MIi 1111t1HII s ..,,m
1.'1:.\1 ',\'.'lSlON J tl 1./1c 1 1 11 IU 11'lJHlll\, 1~1 \1 l>IJ1'1(<11\11
Ml: 147
1wrloclede Lapui, fut le fruit d'une mutation endogène de la société de la périod, 1,,..,travaux d'Henricksonlll!J sur les mutations intervenues dans les monta-
clt• Baku11.L'autre résulta, à l'époque de Banesh, d'une reprise démographiq111 '" 1 d11 l.mistan à l'époque d'Uruk en sont un bon exemple. Ils se sont nourris
Hpa•s la crise de l'époque de Lapui: la phase moyenne de la période Lapui fut"'' 1 l'.ipporl des recherches réalisées dans le nord de la Mésopotamie. On
,•lft'l l'aboulissemenl d'un long développement de la vie sédentaire dans 1,, 111111v1· 11nedémarche, décrite plus haut: elle s'attache à comprendre d'abord
rC,!-(ion.Elle fut suivie d'une crise, où une large portion de la population pass.i ,111 l lt11pl.111l,1lionurukéenne dans la région étudiée, puis un second temps est
nomadisme, au cours de la phase de transition nommée Lapui/Banesh 11" A 1111,· ,1 évaluer l'impact de la pénétration sur la société indigène, à savoir,
l't;poque de Banesh eut lieu un décollage suivi de l'apparition du centre urh,1111 li, l<11s, les sociétés chalcolithiques d'Iran occidental (fig. 29).
"" l'all-i Malyan. Rien dans ces processus n'est extérieur à la région, même si 1.,
t·t"•ramiquede la périodf' de Banesh présente des caractères communs avec ct 1 ll1
de•Suse ou d'Uruk.
Celte insistance sur les développements locaux du haut pays iranien 1•s1
q_ t,1le11Hmtprésente dans la thèse que Prickett a consacrée au sud-est th
• \,.,,~., le~
l'lra111'16• Dans sa perspective, les principales mutations constatées dans li
h,1ssl11de Shah-Maran-Daulatabad, ainsi que dans le reste du Sud-Est irani(•11,
s1111l 1noins à mettre sur le compte des modifications des circuits d'échang c I'h
q111• sur celui d'une mutation en profondeur du système de production agrai1,· Il I 111,I,li
prnu laquelle elle propose plusieurs explications sans trancher à proprem1~11I
p,lt h•11iJK
•
•
f li 1tu11•
plus tôt (au cours des années 1970) et se sont enrichis au cours des annfrs o ____ _
1!180 des observations faites en Syrie et en Turqui e. Le débat sur la cult11n1
d 'llruk a été relancé par les discussions sur le phénomène en Syrie l'i
'J'ur(luie.
Figure 29 - Carte de I' expansion urukéenne, d'après Henrlck.son, 1994.
Lil hase clu raisonnement repose sur un catalogue de la présence uruké1·11111 hu I i., 11•s1',\llcle relations de la fin du 1~ millénaire. L'auteur identifie tn11s
clans c'('S régions. Le moûèle est Godin Tepe. Pour Henrickson, l'întruslo11 roui,, 111i11dpales 203•
111uk(·t•1111e ne revêt pas le même caractère qu'en Syro-Mésopotamie. En effl•I , 11 1·,,pp111tprincipal de l'argumentation d'Henrickson réside dans l'évaluatio11
,;'agi rail d'une pénétration limitée. La culture matérielle rencontrée ne prése11I1· 1 114-n'lr(•ciproques entre la ct1lture locale et la culture d' Uruk, tant au niveau
, ait p,ts la diversité rencontrée dans le bas pays mésopotamien. Les Urukee11s hr,,111
,1t1~lque qu'au niveau du processus de développement. L'intrusion
s'111slallrnt dans des communautés indigènes, comme à Godin Tepe, de mani111,• tt1k1•,·1111l·
n'a pas le caractère massif qu'elle a dans la plaine mésopotamiL•nm•
p,u·1fiqut• mais très sélective. y, 11xd 'Algaze et son impal'.t sur les milieux indigènes paraît être três rMfl..
l'es communautés indigènes appartiennent à une civilisation villageoi iw Ill
clltl' de la période Vl, en référence à la stratigraphie de Godin Tepe. Cclll·
n11lure, définie uniquement par des céramiques, présenterait des varianl<''l
n•gionales : une forme ,c complète "se serait développée au nord-est de la cha1111• hnolhy Potts : le prolo-empire sumérien d'Iran et ses nmtaticms
<111Kuh-i Sefid ; sa version atténuée serait dépourvue essentiellement d1·
<'t1ramiques peintes mais associée à des céramiques urukéennes, et situét' ;111 1" , 1~volution iranienne a ralenti les travaux sur le lerrain. Le d(~hat St' po111
sud ouest de la même chaîne. Cet ensemble serait le fruit de la mutation 1 1...riodiquement au gré de la publication finale de matériels, ou d1· 111111vt·ll
11 1"•
1 u11ti11ue de l'ensemble de la période VU200. 1111.,.s1·s qui envisagent la question à la lumière de l'évolution cic•sn·Llu ,, l11•s,
Cette mutation comprend deux volets : la version atténuée correspondrait ,1 JI1tlpah•ment en Asie centrale et dans le Golfe .
1111 d1;din démographique de la région à une époque contemporaine de la fin <f,, Al1tsi en est-il d'un ouvrage de Potts 20I, centré sur le~ relation:- 1·11tn•
1't·1111qt1l' d'Uruk et donc d~ la pénétration dans les vallées du Luristan de l,1 M upnl;imie et Iran au cours des 1\/l'et me
millénaires avant notre ère. 11rn11s1•
1·1111111"tl'Uruk. Ce déclin du peuplement serait surtout sensible dans le M,thi ,1 11 q,w l'importance des relations commerciales dans l'histoire irani1•nI11•d1
da ...111l'i la plaine de Hulailan. La version complète se présente dans les régioll', , p•·•iodes a été surévaluée. Cette surévaluation serait affaire de sensil>ililt·
111·K,1111-:;tvar, Malayer et Nehavend. li s'agit des principales routes d'accès 1111 llli'11l11,:lque,celle d'une génération d'archéologues, soucieux de mettre en ava111
pl,11t·a11, sur lesquelles se trouvent les sites de Tepe Ghabristan et Tepe Sialk 1 t 11IIt;11·ts interrégionaux.
< 1·m l'i ilppartiennent également à ce vaste ensemble culturel. Dans ct•I s ces conditions, il estime que les problèmes commerciaux n'ont jo11(•
ll,, 11
,•11 ,•ruhlt\ on assisterait à une multiplication du nombre des villages, appare111
011 , .. ,,. iluportant qu'au cours des premières étapes cte l'histoire des relaty,11"'
1111•111 .s,111s atteindre un degré élevé de différenciation sociale.
1tr,• 1lrnn et la Mésopotamie (époque d'Uruk et époque proto-élamite)2°:>. En
l.'i11lnprétatîon du phénomène est dès lors formulée de la façon suivant <: \l 11IllH' au cours du reste llu me millénaire , le rôle de l'Iran dans les circuits
l .l' déclin apparent <le la population au sud-est du Kuh-i Sefid serait soit h• 11111111·rr.iaux serait marginal ; le Golfe serait alors l'artère majeure de la région ,
lr 1111d 11111e migration, l'hypothèse formulée par l'auteur en 1985,soit le fruil 1Ir 111u'l'l.1nt plus, dans une perspective mésopotamienne, q~'un espace posant
d'1111l' 11ouvelle stratégie de subsistance, consécutive, par exemple, à un change,
h problt•mes de sécurité et une terre d'expansion polltique2° 6.
1111·utclimatique 201. t .,, pt(•mière étape de ces relations présente deux moments bien distiul'I~ :
- La pénétration urukéenne, quant à elle, est une pénétration pacific1111•, 1 p,111sion urukéenne et le monde proto-élamite ne sont en somme, aux yc1_1x dt·
1·011ct•ntréeen quelques lieux. Henrickson situe ses hypothèses dans le cadn• 111u11thy Pnlts, que les variantes d'un même système de relations commerc1alt•s ,
~c··n(•ral du système-monde d'Algaze2° 2• On est en présence d'une intrusion
lnukfois, dans Je cas de l'expansion urukéenne , la puissance domlnanlt•
dt•slinél• à contrôler les routes commerciales, essentiellement celles du cuivre .
, r ,tt llr 11k.qui occupe Suse et s'approvisionne en produits miniers sur le plateau
l.,1distribution des sites urukéens dans ces vallées peut permettre de reconsli
Ml1111·, il est très critique à l'égard des méthodes d'investigation utilisées pour
1 ,1,,,111wrsur ces problèmesWï, Potts présente une vision qui radicalise les thh<'~
4t /\l..i.111•, sur l'existence d'un prot~mpire. À cet égard, il propose d'ailleurs dl'
:wo"The einphas1sshifts from rnarser and recl-sfir>1w1I wo1t1•sto liner plain and palntl'<l h11II
w<111•, wllh a 1ww sel of do111lnan1vessels lorans, l1uIlh1• fomu•lly do111111a11tperiocl VII red-sllpp1•1I '11'1l 11 19\)4,carte p •Il rt considérations p. 89-90 ri !>5
.r,.1wKSoN,
111111roM~1· plal11wr1rc:. t1pp1•111lo hnw 1·0111llllwcl1111111wd11tl VI, lu 11111d1
n:•duced quanlllh's ,, 1111l'on,, 1994
I Il NHIIl\',llN, l!)!M, p RH 1
11!1//l/rl.
.'Ill 1111111,,,, hypoth,·M;i., vnlt Mlll{ll.N'·' N, l'l,1, 'llh 1/1/// p Zl4
211.! \lt ,<\i't, l '1'1'.4
a '1171/111/., p 1.
Lll MOl\l>I: l'l<UTIH !<HAINIll , MJ.',Ol'Ol \MIi
l1 <t u'Um 1K,r.:l'AI' Ill] l'R( )Ill FME
11li fllW-...~[Il< l .'LXI'\N!,lll~ Ill· 1" l'i 11:1111 15l
1111111111 111aintenaat des donné es glanées plus à l'ouest. Cela ne va pas sans
r,1pprn<'hl•r la période cl'Uruk de celle d'Akkad 208, sur la foi de la présence, à C't'h
dt·11x(•poques. d'un certain nombre de pierres exotiques dont l'approvisiontw
wu 111•r des réserves, qu'imposent des siluations cullurelles et une
serai! lié à des opérations militaires et à la présence physique des gens d11
1111·111
M""W aphh• physique très diff érenles 212. Par ailleurs , il faut insister sur les
dllfn1•11rPs de postérité de l'expansion urukéenne: en Syrie-Anatolie, inter-
Sud mésopotamien dans ces régions 209• Enfin, notons incidemment que Poth
le11111111• rupture suivie d'un écla tement culturel alors qu e sur le plateau
rnnslcli'•re que le développement proto-élamite ne marque pas une rupture avet lt•
111011dt· sumérien, ce qu'envisage Aiden, mais une réorienlation, au profit <11·
1~ 11o111 sion urukéenne a été suivie d'une phase nouvelle d'essor des échanges
1t11t,,,1.p11naux. À une dynamiqu e culturelle générale succède un évident dyna-
M,1lvan des relations économiques qui n'aurait pas concluit au développement cl11
111IH111,· n•11Lré sur le plateau iranien. C'est, mutatis mutu11d1s,un phénomène
t·111111m·rce clans le GoHe2 lO.
11111·1s1•mblable que l'on observe dans un autre espace affecté par la culture
F.11somme, nous sommes en présence, avec cette thèse, d'une vision tn•!-.
pul1liq11c du phénomène, qui accentue la thèse d'Algaze en l'intégrant clans 1111
111tII i.. l'Égypte.
t•,11ln•(•xplicatif étendu sur deux millénaires.
LE PROBLÈME
ÉGYPTIEN
cle·, 011 lt• s,1it, sporadiq1w~ ('t limités: mais au 1\/' millénaire. des proll, tt11111h11· cl,· t, aits <11• l,1 1·1111 1• 111,ll, , i. 111,, 1•11 I· gvpl" r,tpp t·laient la
111
S1111111r1t•11s soul installés sur lt• moyen Euphrate, à 200km de la Mécliterranét•, 1•1 Mr11opolélllliC.
1>11 il t ro11v1\ il I labuba un tesso11égyptien. La possibilit(I <l'un contact diretl ow 1,, Mrnm•y:!IX a fflit dans st•s sy11t1w...c•s l.i 1c•vIH· cl,•.. prohlt'mes que posent
M1\dlll'n;111éeent re Sumer et l'Égypte a modifié sensiblement la discussion s11I dlv1·1s types de sources. On a ainsi d'.1hord t·V1HI11C•la possibilité de la présence
l l11ll111·11n• réciproque qu'ont pu exercer ces deux civilisations l'une sur l'aul tt· dr r Pr,11niques de type mésopol,1111!1•11 (·,gyptt•. Cette quf>stion reste toutefois
1•11
En l.ill , il semb le bien que deux expansions culturelles sensiblement contempo 1ul11,•1 d'importantes controvt•rs(•s qui ti ennent simplemen t à l'absence
1,1111.. s l'lllll' de l'autre se sont ponctuellement et momentanément rencontrfrs Il fhult•s qui seraient de vraies cwnparaisons de matériel.
11·w,ms1011urukéenne venue du sud de l'lrak, et l'expansion nagadéenne. qui 1111 1111 ;1 sur tout évoque la question de l'apparition de la glyptique . Selon
lt• p1,•luck•, on le sait, de l'unification de l'Égypte. M111,11 •y ,, Il n'existe toujours aucune preuve d 'une tradition indigène de manu-
l•tt11n· de sceaux-cylindres dans l'Égypte prédynastique 219. "
1>1•s sceaux-cylindres sernblt>nt donc être arrivés d'Asie occidentale au
Un vieux problème historiographique 0111-. <111 IV' millénaire, mais leur iconographie paraît avoir été adaptée au gofü
ln•110gyptien. C'est dans ces termes que se pose un problème beaucoup plus
l~nppelo ns que les termes de ce débat furent posés par Léon Heuzey 1•11 l.a1w,· <>11est en effet en présence de l'introduction d'unr technique créée à
IX!l!J,dans une communica1ion à l'Académie des inscriptions et belles-lettws l t-1111q1w <l'Uruk, l'usage du sceau-cylindre, mais surtout d '11nproblème de trans-
,111t IIn• éloquent: ,1 Égypte ou Chaldée ». Les palettes à fard proto-dynasll lC'rl 1111d'influences iconographiques.
q 111•:-.pr ésent aient à ses yeux un • carac t ère asiat iq ue ,, et cela impliquait qw , t t>S influen ces sont apparentes dans la glyptique mais aussi dans une très
.t,•s rPl,ttions très étroites avaient uni Égypte et Mésopotamie. De Morg.-.11 1h11111l.111te documentation intimement liée à l'émergence du pouvoir égyptien.
s1111 t lut que les Égyptiens avaient une origine chaldét!nne et Petrie2 15 formula 011 l,111référence ici aux fameuses palettes dont les thèmes, le style, sont depuis
cl.1111', l,1 foul ée la théorie fameuse de la« race dynastique»: un peuple d'env., d1•11,11111c\es abondamment commentées et mis en rapport avec des thèmes
lllssc•111 s venus de l'Est avait civilisé les indigènes égyptiens. Les célèbn·" 1111' ,mpot a miens.
I11,,-.sc·s d'armes, les palettes, les peintures exhumées à Hierakonpolis rt-pr(• 1>,msce domaine, l'objet qui a fait couler le plus d'encre est le célèbre
1·11t,1lc•11I les actions de cette race dynastique qui avait bâti le pouvoi1 t1111t1•a11 du .lebel el Arak, acheté sur le marché des antiquités du Caire en 191l,
pll,,1 .11111ique. 1,, 111s,·rv é aujourd'hui au Louvrt". La présence sur ce couteau de thèmes icono -
IJ11t·lques années plus tard, Massoulard soutint que la civilisation phar;u, , 1r11plliq11es dont l'origine mésopotamienne ne saurait faire de doute (notam·
1111111•· ,~tait un développement Indigè ne. aux racines enfouies dans l'tgypt, · n,rnl lt· thème du " roi-prêtre 11 ) a suscité des débats 220 . On a beaucoup débattu
1 ., t,ify11,1stique2t 6_ La thèse de la race dynastique fut défendue jusqu'au début du lt1·u de manufacture de l'objet et de la nature des scènes représentées
dl's ,111nées1970, mais elle est aujourd'hui considérée comme désuète. 1.t·' 11rl11111 sur le revers du couteau qui dépeint des scènes navales.
1c•1l11•rches entreprises au cours des années !!)60 assurèrent un cacht• Enlin, un autre axe de recherche a consisté à mettre l'émergence d'une
<'11rn11ologiqueet insérèrent le développement de l'Égypte prédynastique dam, 1rl'l1t11·<·luremonumentale de briques c.rues et présentant des décors
lc· rnntcxte des mutati ons socio -politiques intervenues en Afrique du Nord -Est u111pl(•xcsde niches à redans sur le compte d'une influence mésopotamienne .
.1uxV' et IV" millénaires. L'un des résultats de cette orie ntation fut l'école OnII a111sirapproché les édifices tripartites d'Uruk, notamment le Temple D avec
,lfrlrnnlste:
a'ililt iques.
les racines de la civilisation égyptien11es étaien t africaines , 1)j\s I•" p,1lais funéraires d'Abydos et Saqqarah. On a même soutenu que le décor de
!Ill lll's du serekh, le motif architectural qui renfermait Il• hiéroglyphe du roi ,
Dans ce con texte, les témoignages d'un contact entre Mésopotamie. .., ,t 111d'ori gine mésopotamienne 221
l~gyptt· furent interprétés dans le sillage des hypothèses proposées par Hem 1 I.,·~ polémiques sur le problème se sont orientées vers une influence
l'rn11klorl. les relations furent lirnitées 217. Les élites égyptiennes auraient t:ult11rt'lll' dont on a souligné les limites, afin su rtout de mettre en avant le carac-
,1tlopl1\ d1•s motif s ou formes par goût d'exotisme. L'impact de la Mésopotamit
,;ur l' f'.:gyple aurait donc élé négligeable. Il n'en restait pas moins qu'un certai11
l lR Mon10:.v,J987, 1990.
'.' 1•1. lr/1•111,
1990, p . 63 : • Therr ls slll l 110evidence for an indlgenrous lradltlon of seal manulac -
:!l!i l'i IIOI, 1!1:1!1
. 1111,ln l'11•tly1w~llcEgypt."
:.!Ili. Mw,1111 l\1{11,l!WJ. I>:n:i UIICrt'VIH ' dt• t 1•s 111111>1•
'.!tO. 1'11111 1992;Pl'l"l MAN,1996.
voir !°llf.VHl~Tf.N,
' 1111•:1,
:!17 H(ANl.1olU HIIK. l!l l 1111 , p !l!I
1., l '1!10
lhL' indigène et lm .11 du développemt•nt dt' l'I:gypte pharaoniquP. 1Pl_, , qui aurait
n 1c'!.11p11la111it•111w 111l11
1·1111sl1tué unL' coh,111t 111 :, aw.1111p, t ,t
11ult
dé-couvertes <les ann(•es 1980ont modifié les termes du débat? 11111b t'lahlisscnwnts du move11 l.uphrah .'.
l.1·s cl<'
l'Ot1Vl'rles clc•sa1I11t'L'S
1
1970-HOrnll tl,11111111111 lfll11
1111h une n•l1111111fl
11pmhlènw des contacts <'lllrc l'f:gypte et la l\l,~'l<•1111t I.C'conta, 1 1111Il
111111t•
Les déco uvertes des années 1980 ru ,, l'(•poquc d'Uruk et aurait empru111I 1111(1111111 · st•plentrn,1111
• 11p l11,1ti·.la Méditerranée cl le Delta µ011, .ilh ll11lrt ln ou les prn11111
t+ ph arnoniques de Haute-E-..gypte.Toutes L't?~ 1111111111
1lll•III' ont don c d111111
Le premier axe a Ne le fruit des découvertes du moyen Euphrate . En dkt,
1hsl,11Kt' à un Lontact jusqu<.'-là wlativemenl ah lt tll
celles-ci ont définitivement montré que le prohlèrne d'une expansion clu Suil
mésopotamien dans le Nord était à dater de la période d'l.,ruk, plutôt qut• d,· D 111s U' 1111u" 1 fait l'obJetde nou
le sillage de ces découvertes la documentation 10011
celle de .lemdet-Nasr U 2. Par contrecoup, on a commencé à dater l'in0u1•11<'\' !l notamment le couteau du Jebel el Arak Comment , , . 11,, 1111
11 nrlro la presence en (
mésopotamienne en f'.gyptc de l'époque d'llruk À ce problème chronologiqt11 r.h!I du IV" millénaired'une iconogruphiequi présente des ,,,111I1iI11d,11111t
collo de la Mésoput, r,,1
se juxtapose un problème géographique. Les références utilisées pour k<>••nnt·?Frankfort considérait qui ces resseml:)jancesco111 1· 1)(1,1,,,t ~ uo code comrrun rn
11tp11Irn1Iont dans des langages figuratifs d1Hérents:abstr,11.111,,, tl ,, 11tvo1m Mésopotam10,ûl
comparer les données l'gyptiennes et 111fsopotamiennes furent essentlellt 1tM1h•,me pictural en Égypte.
ment , côté mésopotamien, susiennes. L'image qui émergea progressive111e11l P1t1man..., 6, dans une étude consacrée à ce couteau. a &011•m•1111 cl m•. le contexte de ln
fut celle de contarts qui auraient pu transiter par le golfe Persique l'i ;i111 fJ de la naissance de l'Etat en Mésopotamie et en Égypto,1 ,; t 111,1111 li• contenu spécifiq111
contourner la péninsule Arabique. Cette vue l!Ui a encore été réce,11mt>11I moitis mésopotamiens qui a IHé expurté qu·une forme de comrnu, t1 ,11 quo ,•st cell• de lil
vnh1honurbaine. Il semble que la glypttque mesopotam1enneaI1ln Jl h J:Hl G11 brme geomé·
défendue par Rice~:!1 est maintenant concun t>ncée par la thèse de la rouit•
Jf! la glyptique égyptienne, et, dans sa forme ligura1,ve.la prudu 11n l • lWI, de lu>Es: les
méditerranéenne. ltr,fl et couteaux décorés On n'a 1outelo1s pas retrouvé de sceau ou cl 1111111111111tJ~ sceau figura,
En effet, Oates''' 11 a bi en souligné. après d'autres, que les supposfrs colo- ~fi Î:gypte
nies du moyen Euphrnle sont certes remarquablement situées sur l'Eu pllrnl1· L1•sthèmes mésopotamiensprésents sur ces objets (le .. ro,-p1èho.., lion11t tn111uauxnmmaux
1,t14•,llq11es) ont été insérés dans des conslructionsvisuelles égyptiennos,111 ;-i. o, 11) 1 dCT:; r,,présen·
mais aussi au point le plus proche entre \'Euphrate et la Méditerranée. Dès lors ,
11,11 rtanimaux égyptiens hyènes 1bisel éléphants. li s'agit d'une révolullon 1•lch11 11,J m111meen
la possibilité d'une voie cle contact entre l'Êi.,rypte et la Mésopotamie par 1,, 116t(l1J11tamle urukéenne : au cours de la période Nagada Il, un nou...elespJct chi l I 111>1 <;ont111tonest
Méditerranée trouvait un chaînon manquant. Celui-<:i parai1:d'autant plus assur1· ,, On serait passé de représentations .. iconiques" a des figures qui sont <111s c.y11tocdoqIms, ou
que l'on a découvert à Habuba des céramiques niractéristiques de la cullurl' tl11 "'ll'~entahons symboliques.qui annonceraientle système h1eroglyphiqueEt c'ost pr0<:1 à
..~111ont
Nagada Ilc 125. 111111wnHà que des thèmes mésopotamiens apparaissent dans rIconograph1e •uyµ1I,rnna,de
11 ,, 1,onctuefle .
Ce dossier s'est i.urtout singulièrement enrkhi à l'occas ion <les recherch1•:1 Il esl aInsI possible de rapprocher le couteau du Jebel el Amk du vased Urukm • dans les deux
allemandes conduites sur la grande capitale du Delta. Buto. L'archéolo~uc allf'- , es ob1etssont présents parmi les motifs qui les ornent. la compasI1ionse développo on wgIs·
mand von der Way a en eHet découvert dans des coutextes archéologiques tn· s ,,1 ùrs formules visuelles semblables sont presentes Touteto,~ 1a ou le lap,cl<lo urukéen
perturbés des restes conséquents de cônes d'argile, comparables aux cônt", 111nmnt juxtapose animaux. plantes el porteurs d'offrandes, l'arllsnn anonyme du co11touucrée
tmrl toi d'autre du manche une composI1tonsymbolique et narrative. organi ,ét' en deux ét.:ipes• la
découverts sur la plupart des sites urukéens. Mnorey, à la suite de von dN Way, 1111111111011 des animaux, le combN naval. Le langage formel est le meme, mats le résultat
a Interprété ces côn(•s comme l'attestation à Buto aux temps prédynastiquu tn u111liln très différent. Il s'agit donc à travers ce couteau de saisir los éléments d'une émJlatlon
d'un ou plusieurs bâtiments qui auraient été décorés de mosaiques ou de fris1•, 11(1I1)(.hve où c'est moins la s1gnihcat1on des 1hemesqui aurait mtuessè tes Égyptiens que les
8. Ces formules
de ces cones que les fouilles d'Uruk ont s1 magnifiquement produit m ,itu. D1• 1nol1•sgraphiques et sèm101iquospropres à l'iconographie mésopo1am1enne22
•r,ulhm,ennes offraient proc,-1tm,•nt une grammaire des 10rme1.et dei. représentations aux
tels bâtiments confirmeraient la présence sur ce site d'une communauté
r 1 1,1tsquI se disputent alors l'Egypte. t:mHuencemésopotamienne, très lom,tée,aurait olfert un
~I lm<fwtsur place.
cl;,ns l,t mesure où les sources Invoquées ne sont pas tnul a fait de même 11,111111 1L' dPrnll,tgc de l'Égypte est uu11c,comme en Mésopotamie, à la fois un
qlll' pour les autres provinœs du monde urukéen. Oe surcroit, ces thèses n•p,, "1•ss11s <11•naissance de l'État l'i d'urbanisation Qu'il y ail eu une Révolution
Sl'lll sur l'idée que c'est au moment où l'expansion culturelle de la Mésopota1111t uu,w l'I\ l~i.,,yptea été longtemps l'objet de discussions mais est aujourd'hui
paraît la plus étendue que la vague aurait atteint l'Égypte. lnlt t11cllsnitable. Les causes de l'urbanisation, la part jouée en particulier par
IKt11Volt politique, demeurent dlsc.;utées.
I .e•rnntact avec la Mésopotamie intervint au moment où se produisail
t:xpansion urukéenne et décollage égyptien 1,111s11m culturelle de la culture de Nagada vers le nord de l'Égypte (époque
I• Pv11ilstie 0). Il s'est poursuivi au cours de la première dynastie. li reste
La compréhension de l'expansio n urukéenne passe par une connaissa111, 111
,· pum te moment d'établir des liens absolument assurés entre chrono-
,IJ>profondie des conditions dans lesquelles les tullures dites 1, locales,, •, r <'~yptienne et chronologie mésopotamienne. li semble cependant que
(kvcloµpaient: on a vu que c'était là une orientation majeure de la rechNcl11•, p,m sion 11rukéenneait débulé avant l'expansion de la culture de Nagada dont
<>nl laute-Mésopotamie comme sur le Plateau iranien . C'est encore plus v1.il, 11 r,•n·mment comparé la dynamique territoriale avec celle de la culture
peut-être, clans le cas de la civilisation pharaonique. La recherche dam, , , Lrn k ' 111•
domaine a considérablement progressé au cours dPs décennies 1980et l9HO,11 l 1•s cll'llX cultures <<conquérantes ,, ne se sont pas rencontrées en Palestine,
bien que l'on comprend beaucoup mieux le milieu sorio-culturel dans leq1wl I,· '"' 11'.1 n•trouvé aucune trace de la culture d'Uruk mais en Egypte même, peut-
rnntacts avec la Mésopotamie ont pu avoir lieu. d1111sle delta du Nil. La question de la route suivie par les influences
La redécouverte des premières phases de l'histoire égyptienne est Bée ,111K ulturt'llt",mésopotamiennes en Égypte reste largement ouverte. Les cônes
artivités de l'Institut allemand du Caire, à Abydos, à partir de 1977,puis Tell , 1 1rK1h! dt•couverts à Bouto dont on considérait au départ qu'ils étaient
Fara'in, à partir de 1983. La reprise des recherches à Hiérakonpolis , p11I•, uk,.. 1·11s ont été écartés de la discussion 231.
~'.léphantine, la multiplication des fouilles dans le delta du Nil, permett ent d, 1 h 1 ;1 retrouvé à Abydos (tombe U-j) des étiquettes de jarres, qui constituent
111it•uxcomprendre les phases culturelles au cours desquelles des cont11l,., • pi ns anciens textes égyptiens (période de Nagada Ill, vers 3150). Il s'agit
rnlturels eurent lieu avec la Mésopotamie. 11111 1 lpl ions très courtes qui menlionnent la quantité el l'origine des produits
On peut ainsi combiner deux points de vue souvent très différents : vu1•d, lo\;k1•s1:1i Parmi ces jarres, plusieurs centaines (plus de 400) sont originaires
M(·sopotamie, l'Égypte est l'une des extrémités d'un système d'échanges cl ,1, l',1l1·stme. Il s'agit peut-être de jarres à vin. La seconde moitié du
l'ontacts, qui n'a pas livré des restes matériels conformes à ce que l'on co1111,111 1111llt'•nalre fut en Égypte comme en Mésopotamie marquée à la fois par la
dilns le reste du monde urukéen. 111~11111·t·de l'État et par une intensification des relations à longue distance .
Vue d'Égypte, la question se pose très ditféremrnent 229 : d'une part, le fov, , i,vpri• devint le centre de réseaux de relations , non seulement avec la
dynamique se situe dans le sud du pays, où trois principautés principali " lf'Kllm• mais aussi avec la Nubie el les espaces désertiques qui l'environnent,
Pilraissent avoir été les rnoleurs d'une unification politique : This, Naqadil l'i 11111lui fournirent la plupart des produits qui lui faisaient défaut 233. Peu de
l Iit'rnkonpolis. Dans le nord cle l'Égypte, une série de centres politiques naistwnt r111h 1ll s t•xotiques provinrent d'espaces où des marchan<.ls urukéens auraient
~11rles principales branches du Nil, à proximité de la Méditerranée. L'ouest <111 u lmll'r ,111 rôle: l'argent (Amanus), l'obsidienne du Taurus et le lapis-lazuli
1)(•lta fut, semble-t-il, un espace particulièrement dynamique, jusqu'à la fin d11 1111111 tl' Afghanistan 234• Il existe donc un décalage entre des échanges commer-
IV millénaire. À cette époque, des transformations écologiques du Delta con<h11 1,11 11<hi's limités et l'impact culturel que paraissent avoir eu les contacts entre
sm·nl à un développement de sa partie orientale soumise à une forte influe111, Ml,u 1p11t,11nie et Égypte au f~ millénaire.
111l111relle. venue du Sud de l'Égypte. Ce développement s'accompagna d••
l'o11wrture de routes et de contacts avec la Palestine . Le processus d'unificat1011
d1• l'f.:gypte a profondément modifié le peuplement de ce pays et provoqut • 1111
h,,scult•ment des centres de gravité vers le nord , la fondation de Memphis sa111
tle11111,111tla mise en place dl' te nouvel ordre politique. '.Ill Ill' MIIHlSCllEDJI,2000.
·1 11 ,·~,1 INOS, 1998.Sur les conlartii t>nlre" monde urukéen • el Lf'v,1111
, voir PIIIIJI', 200l.
'1: 1 (ho•,Yltl,I99:i. pl. 7, d, 1,n•pmthllt~ ln WIU,INSON.1998,fig. 2.2, p. t\2
.n:1Wtt11.1:11~11~, et lrnitalio11surukfrnnt>s eu f.:i,:yple,voir
1!!!19,d1itpl1t1•'i -;111I•·~ l11111tort11llons
Wt1
MNSON 2002.
:.t.;!!IWt1Jil'l/.\1l'I, 1!1!19
, d1,1plt,.. !I 7.11 J/11,J,
11, 11;:1)!l'i
l1 ~IIJNIII l'llcllH 11(11\1~ l>I. Ml ."Î(ll'<>îA \111
CONCLUSION
1.a diversité des thèses sur l'expansion urukéenne est tout à l:111
11•111arquable:elle s'explique d'abord par la vari été des espaces qui fu1r11t
aHrctés par l'expansion de la culture d'Uruk. Dans chacun de ces espaces, 111
red1erche rencontre des problèmes très spécifiques . Il en resulte une docu111 1·11
talion archéologique et des interrogations très hétérogènes. En dépit de n •s
difhrnllt és, la revue des diff érentes thèses en présence permet d'appréci er d1·!l
lht>mes récurrents: la présence urukéenne d'abord , qui justifie une analyse dt lri
documentation à une très grande échelle. La signification de cette présenn• tlt· Chapitre 3
traits urukéens est diversement appréciée. Le critèr e essentiel de cette appr 1
l'inlion est systématiquement la comparaison du niveau de développement dt· 111
soriété " locale>>avec la société urukéenne. En Égypte, comme en Iran, ou cl;111•.
Analogie historique
la région syro-anatolienne, la recherche a donc oscill é entre une insistanc e s111
l'ampleur du contact avec le Sud mésopotamien et, au contraire, une mise 1•11
et modèles explicatifs :
avant de processus locaux de développement , qui auraient été sous-estimés. <·.,
V,H~t-vient est affaire de sensibilité idéologiqu e et est profondément lié illl
les limites d'une démarche
<"onceptsopératoires dont l'archéologie contemporaine fait usage.
INTRODUCTION
Nous avons vu dans les chapitres précédents à quel point le problème posé
IHU1'1•xpansionurukéenne est devenu central pour comprendre l'époque d'Uruk
lh 1111•111c. La culture d'Uruk est moins une évidence historique qu'un objet dt'
r I IH"rrhc très spécifique dont l'enjeu est le décollage de la civilisalion
fll{''loputamienne. La part jouée par les échanges et les contacts culturels dans
r pn wt•ssus demeure difficile à évaluer. L'une des raisons de cette difficulté est
ph1t1•111ologique. C'est à ce point de l'analyse qu'intervient la question des
11111"1·pts régulateurs susceptibles d'éclairer la discussion .
l.1·s rc•cherches sur la période ou la culture d'Uruk sont parasitées par des
1111-.lclt~rations extérieures à la discussion 1. Dans le cas de l'expansion
11111kt .,1•1111e,la revue des différent es thèses présentées permet de souligner que
l I tlb, 11ssionsur les sources s'est accompagnée d'un e intense fermentation
1111 tlu ulologique. L'objet de ce chapitre est de délimil er les horizons de cette
nrvn• 111t>thodologique,qui n'est certes pas l'apanage de l'époque d'Uruk. Elle
11r1·11d toutefois un relief très particulier pour notre propos: passage obligé de
11111-. lt•s discours évolutionnistes, l'expansion urukéenne comme toute la
pi·riod, · t>Sl la caisse dt• r<·sonance de débats qui lui sont extérieurs . 1:11 I 111111/c'RÎc'[.!recque
1c11·1·11m•nce, il s'agit de rNlcchir sur l'histoire des rontacts à longue dista11<
'c' 1•1
lt-11rmutation. Il ,·si l>iC'nentendu un clotn,11111· l1i~l11nq111·qut ,t p,11tkulièrenwnt attm•
("l•sl là que l'interprétation de nos données se heurte aux modèles histo 1111
Il t1po1ratlstes.C'est la p<"rlodt• a1cliaïqu1• grl'<'que et l'ample mouvement
, iq11cs ambiants: on nt peut soutenir l'existence d'une économie-mond1• tl•,11lo11isation qui a conduit t•n quelques décennws IPs premières cités gn•t
muké1•1rne, par exemple, snns se situer dans une vision radicalement mod1•1 ttra cl1•sconfins de la Méditerranée à la mer Noire. Amiet a ainsi posé le
111sh! <Il' l'économie ancrt•nne du Moyen-Orient On ne peut, inversement , cr11·1
~, l',111,1<.hronismc de cetk vision sans se situer dans une démarche primitl
.,,,stt· L'objet de ce chapitre est d'éclairer la nature des divers outils · Le lirand exemple grel doit cependant être pris en considération, an:,· ~011
111(-thodologiquesqui ont été utilisés et leurs limites: on est parti des analo 111
011vt-tnl'lll colonisatt•ur souvent hé aux luttes civilt•s, aux prt•ssions extérieur~~. l'1
git•s historiques les plus simples (comme la colonisation gre~~ue pa, 1w11I f·tre surtout à l'étroitesse du sol. aux • territoin•s qui ne suffisent plus à nourt 1r
l'Xc>mple) pour évaluer par la suite le problème beauco up plus dehcat d,· , l I p11pulat1on(Platon, Lois IV, 707 e)2.
111oclt'\cshistoriques gén~raux avanl de situer le problème dans l'historlugi ,,
phi<.·propre au développement mésopotamien. Notre propos est de monln·t 11s'agit d'opposer au courant mercantiliste dominant une vIsIon plus
q111•la colonisation de l'époque d'Uruk par ces modèles parasite la dis111s 11111
111l·1· 1·Celle-ci s'appuie sur un des aspects de la colonisation grecque l.1
.;iou. Elle empêche surtout de tenir un discours historique adapté ,111x r 1111111des coloniesde peuplement qui furent l'exutoire des difficultés sociales
sourrt•s. Le résultat est un discours stérile : en faisant de l'expanslo11 • • t·1t1~s-États grecques et permire nt une régulation de la pn.•s:-;1011
111 uk~t•nne un sous-produit déduit de théories qui lui sont étrangères. 011llf' dl 11111graphique.
IH'III 1•11 faire par la suite le socle de la discussion sur l'histoi re des relatio11, l" ft1it, combiné à d'autres réflexions. a nourri les analyses de Schwartz ~u,
1·11l11 11t•llcs en Mésopotamie. On se condamne à un raisonnement circul,ti11 problèmes d'expansion urukéenne. L'analogie avec la Grèce archa"tque t•sl
tl1•j,1 observé dans un autre cas: celui de l'ÉtaHemple. Une théorie fut b,1I11 l 11111
• tl, •s articulations majeures de son raisonnenwnt et elle lui permcl d1•
·,11111m·interprétation hative de textes (datant de 2300). puis exportée clans JN1111w1 cl,· la première typologie à la seconde3. L'analogie avec la colonisation
lq111q111 • cl'Uruk, sept cents ans avant: à Warka, on aurait trouvé la corrubor,1 1r t 11111• est à ce point importante que les termes utilisés pour désigner l1·s
111111 ,11-rhéologique de n ~tal-temple. On pouvait alors généraliser le mod<•lc· l111 1tali ons de type let 2 de sa seconde typologie sont empruntés au vocallll
11l,11
l'1.1,t .,rrhaïque en Mésopotamie fut un État-temple Dans le cas de l' exp 111
shm unrkéenne, le probli'me est identique et impose la production d'un"
lalr•· ~···t
c dt., argumentation est exemplaire et justifie qu'on s·y arrête 1 Schwartz
hlst1111ographie adéquate aux sources. 1 np p111t·s11rles études, classiques dans le monde anglo-saxon, notamment ct>ll«-
t U,,,mlman s. Schwartz revient, comme Amiel, sur les tensions internes tl ·s
titisl,IM "(lUeS.
EXPANSIONURUKÉENNE
ET COMPARAT
ISMt HISTORIQUE Il n'y a pas lieu ici de s'attarder sur un problème historique bien diffén•11t
f111110 1ri ·';· La plupart des co lonies grecques fondées entre 735 et 580 son t lt•
Confrontés à un phénomène très complexe. la plupart des spécialistes ù1· l 1 1n111lt 11t de tensions internes , mais la nature de ces conflits est un s111<·t
q1lt'stion ont opté pour une solution comparatiste ùont le but n'était pas simph1. d~h,1I I117• L'essor démographique supposé de la Grèct! archaïque. qui repost>
1111•111d'illustrer ou de comparer terme à terme mais bien d'interpréter l'l'XJ>.111
s1011 urukeenne. Dans ce champ très spécifique d'analyses. plusieurs soluti1111
'.N.tll,, l!l.'i6p 65
ont et(, tentées.
1 ( f ~""'°
1 '-1111 illlll'ut , d'aille11rs, s'est livré récemment à urw aull\' ,11ta
lo~II' pnur l1• c11··h111
d11
. Il st>mble donc lait e dt> cr genre de dématchl' toute un,• pmrcltlure ch• 11•1lwrc l11
Ill 1111II,11.11re
111\/\l(ll, 1~1!11
Les analogies couramment utilisées 1 llt ll\l<li\1A:\, 1980.
1
s111<lc·s analyses dt• nrcropolt>s dans l'Allique, est t·nrurc discuté 8. En 111111,, 1111,,lt
d.111sla vallPe <111
Khnhm 1111
l'li111atcl' 111~,1·ntrih'
" . l,;1 nat me de la menace
rnI s,dl pal' les grands récits de [ondations co loniales combien les mollfs tl• 11111 ,., llappl' lolalemenl.
n•lks ri ont pu êlre multiples. incluant famines, luttes civiles et effectivc•11w11I l.,1 lo11dat1011des grandes <'olo11ii·sde peuplement grecques, en Sicile par
l,t soif dt> lcrres. r111pli•,St· fil au détriment des populnllons locales, qul perdirent leurs terres. 11
La distinction emporiun N apoikia est loin d'être assurée: de nombreux <',t& 11'~1111.1ch·s conflits et on comprend le souci des colons pour leur sécurité.
1•x1s1t·ntoù l'indécision est totale. Comment va-t-on, par exemple, pouvoir dC'I,• 11111111llalio11 des colonies urukét>nnes du moyen Euphrate (Habuba ou Sheikh
1111i11<'r en Orient ce qui est apoikia et ce qui est emporion, aJors que les crilt·1, i .... 11111)1•111lieu semble-t-il dans cles zones qui n'étaient pas alors occupées. Si
,111 héologiques manquent dans le monde grec même!l '?Les colonies impl a11ll·U1 111l1111s supposés vinrent prendre des terres , ils ne lésèrent pas des commu-
pctr les Grecs sont rapidemf'nt devenues des sociétés hybrides; les rites 111111 UI•s locales d'agriculteurs sédentaires. Il faut donc réOéchir en fonction des
, .,ln•s, par exemple, attestent le phénomène bien connu de constitution d 'u11, 11111frsgé'ographiques et humaines locaJes. La comparaison avec la colonisa-
sorié·té rnlonia le par mariages mixtes 10. l~mHM'que, dont les limites sont patentes, offre une grille de situations types ,
Pour Schwartz, le terme de colonie doit être réservé aux formes les plu•. 111 •s d'une colonisation marilimc et d'un milieu social précis.
" pures >• de présence urukéenne 11. Sa définition ne répond donc pas aux ca1a, Il 11'1•stdonc pas question de plaquer le vocabulaire colonial grec sur les
lt•rlstiques culturelles d'une colonie grecque. Rappelons enfin qu'il existe 10111 11m·I·-.,tn·héologiques de Haute-Mésopotamie. L'analogie avec la colonisation
1111 débat sur la possibililé de faire usage, dans des situations orientales , 1111 , qIII• pl'lll servir de repoussoir et elle permet surtout d'affiner nos réflexions .
te·rme "emporion "· y compris aux époques où les Grecs fondent en Orient ticA ,u po111quoi se limiter à l'époque archaïque ? C'est un choix scientifique
,~tahlissements 12 . 1111 ...,,. <11111t il faut éclairer les présupposés : l'âge archaïque grec est celui des
En outre, certaines implantations coloniales grecques furent des opéralio11 . lll'11tïats indépendantes et concurrentes, et il offre donc une comparaison
,1 forte composante mililalre, comme l'illustre la poésie cl'Archiloquel a. 1.,.. ldi-,h· .ivl·t' le monde des cités -États sumériennes, du début du me millénaire.
!I0111mesde la colonisation grecque sont des citoyens-soldats soucieux cl, O,.nsh•-.;deux cas, la compétition pour la terre est une des causes majeures de
s 'Installer ci.ansdes espaces qui offrent à la fois des possibilités agraires et d1 111h1111llll ion et la colonisation peut donc être l'exutoire des tensions locales.
~11lldcspossibilités de dé[cnse face à un milieu local souvent agressif. 1,, M•1111 , I•t•s cités du memillénaire, dont l'histoire est éclairée par des monuments
p1ogrcssion des opérations en question semble avoir été le fnùt d'un développ, 01111111•la ,, stèle des vautours », ne furent pas des métropoles coloniales . À
11wIIt prudent le long d'une série de grands axes permanents de pénétration ,·t 1 p11cI111 • 011la colonisation a lieu, sept cents ans auparavant, nous ne savons
d,• rlrcuJation 14. q1ll'I ordre politique prévaut dans le Sud irakien et quelles sont les causes
l'our notre propos , la question est de savoir si de tels faits son t identifiahli • 11111llit s qui eurent lieu à la fin du ive millénaire lï.
d,,ns l'expansion urukéenne. li est certain que, sur le moyen Euphrate syrien , li·~ l· 11 tonséquence, rien ne force à raisonner seulement à partir de la Grèn•
t'•lablissements urukéens sont, au moins dans cieux cas (Sheikh Hassan dans lt n h11ïq1ll'. La longue histoire <:0loniale grecque oHre des analogies qui nit •
phases anciennes et Habuba Kabira, au moins, au cours de sa seconde phase ) 1tnr11ti,sP11t plus intéressantes que celles qu'on vient d'évoquer.
lorlifi és. Les recherches conduites récemment à Tell Bleibis semblent incliq111 •1 1111peut songer par exemple à la stratég ie coloniale pratiquée à la fin du Vt''
q11P 11ous pourrions être en présence d 'un établissement fortifié de l'U111~ ll\llH ,111 v1• siècles par les Corinthiens et les Athéniens : la concentration en dPs
111oy<'111fi. À Mashnaqa, la découverte d'une édifice fortifié laisse supposer q11'll 11'•11111, si ralégiques majeurs d'une série de colonies 1x. Les Corinthiens investi·
111,1l11s1 le golfe d'Ambracie , les Athéniens les détroits . À chaque fois le but esl,
111111" 1111 l ontexte de forte compétition militaire, de s'assurer puissamment clu
11111111h- d 'une route stratégique Il s'agit là comme le nota Will d'une colon isa-
k lhtJ . p. 68 111111 1111pt'•rialiste 19. La concenlration spectaculaire des colonies urukéennes
~l.lbul .. p. J J;j pour le cas cil•Spina. t,un, lt- llloyen Euphrate syrien f'I surtout dans la région du barrage de Tabqa
10. l/11d,, p, l20-12l.
t 1111 l;ilt frapp ant et pour l'heure singulier. On reviendra sur ce problème, mal~
11 Voirsuprc,,p. 72,
t :.!.lll(l'SSON et RnUILLAIUJ, rllr,, 1H!l3.Voir notamment l'arlldP tle Pcrreault, sur ta rfallll• tl,
,•11111ri110un·rs cfo l.t<vant; voir t1 !1illl'n11•nt lé compte rendu dt• Salles sur ce rerneil (7bp11i91/1), ""
P~Ipo~,, lt• prnhl,•mc-de la p,•11t111 •1rrl' dt• 1·e tenne, notamment dnus l'oréan indien . lh Vol, i11fm,chapltn' 5.
LI M111<l<tù, l!J!J:,,p 111 11:1. 1i Volt wpm C'hapilrc·pn•111ft•1
1 1 //111/ fl , 11))1!Oil Ill M11'>.
'-I.. 11170
l'i ) lN~IIIJ'II l~ l'l!I ~ l't Wu1, l!l57.
,11 111~1rnuon 1~1 r..1111
AN\1 111 ,1 11s 1 :,.p111 \ 111:s
: t 1:.1;1.1,m
1:.511'111\1IILM-\1(\'I11. 11,r.
llil
1 j Sc llW/\10'1., 1988 .
:wS1nN,Hl9!la, p. 118. • , ', l't:JN, 19!19.p. 107 : Strln r11111pnrc•la situation tulturellt! d1· t.,
observe'.iPil, Arslan Tepe /l 1·1•111·
il Sm ces problèmes, vulr, en d ernier lieu, SARTRI:., 2001 •Il , cl,• N,u·o, ~oumise à l'lnll11t:1111•d,·~ M,,yHs dt• Copan.
i:.t. 1mu 111.
, l!lR7 ,, , 1, l •i ,\NNl·.l<V,191\8.
:!:I SIIHl\\/1'1
W1t11F 1·1,I \H)!I.el pour unecli!,cussln1 1 Ir/oie n11iq1w rie res lh 1•s1·~ 1ri,,.,11\
. 1•1i-:11111
a, lt ll'fll/\1, l!t 11i,p , fi 1
1 1
:! 1l'l'I 1l p · 1:11.hltl , uu 1111111 w,.,,n,hlft·s un.- sér1t• tli• , co,11111111111
1 î'ourlt , 1 vnn. ~,11l'n11vr.1!:(1· ,t i\1111
h,, k.11hrtet .Su.,,111
~h, r\11111
\\'hllo
p1Pst'ntii<·., ,1 l'h1~111111
,1111111~
'Il ,11,.,1
~.l !!X!I, p . 21u, 11
r, """''' , \111,111
lJ \IONI I l'RI li Il UHIIAIS lll Mt.5ol'O fAM!J 167
d',u·c·ulturation 2!l: ils sonl ~vogués avant les analyses clcs sites de Hamm,1111 ,..,considérations reposent loull·fois sur une idée armon:
111 1,-11t que l'on sût ce
l'l -'1'11rkma11, Kurban Hôyük <'I Arslan Tepe. Les deux c-xemples invoqués pI111I '1·1,111Il' niveau de développc•mc11l de la socié té mésopotamienne, au
1111
i11Irodu1rc la question de l'impac t de la pénétration urukéenne dans le mo11d1 IV' 111tllt•11aireavant notre ~re. L'arcusation d'anachronisme ne peut trouver de
syI o anatolien sont la pénrl ration européenne en Alrique et Asie. qui ,w l,11I 1 >'1lh11,1I1on et débouche en fait sm des oppositions classiques entre primiti-
pa~ l'obj<•I d'un long développement'. 10, ainsi que le processus d'acculturalio11 v1 11•!1l' i modernistes. sur lesquell<>son reviendra:l4_ Ct•s comparaisons posent
qui hl l ntrer les communautés d'Asie du Sud-Est dans la communauté cull11 ,te dif hl ultés épistémologiques qui nous conduisent à la quec:;tion de l'applica-
rcll1•t>l politique de la sphht• indienne. 11 drs modèles d'histoire inten :u lturelle , dont les An~lo-Saxons se servent
1111
All,(azt' reprend en détail des études récentes sur le processus d'apparition
d1• l,t 111onarchieet de l'État à Funan au Vietnam :H. Il serait à mettre sur 1t
, 0111ptecil' la présence dans la région de marchands indiens. environ un sic•tli
i1v,1t1tque le processus de naissance de la monarchie ne soit attesté par h , l 111
,,plication de mod èles d'hi stoir e intercultur elle : l'é tud e de
so11n·t•srhinoises. On serait là en présence d'un processus d'acculturation 1•11 l'h 111>
Curtin et fid éaJ type des diasporas mar chand es
p roloncll'U r qui intègre les communautés du bas Mékong dans un systèm1• d,
n•lat1ons pohliques (construction d'ouvrages hydrauliques et introduction dl' 1., RPprenons la question des analogies historiques d'Algaze Outre lïndiani-
1111111.irc •hit>). économiques (commerce à longue distance) et culturelles (1111111 111t11 1d1· l'Asie du Sud-Est. la référence utilisée est la dynamique d'expansion
cl111111111 du bouddhisme). ~wlon les études citées par l'auteur, il s'agirait d '1111 11I 1111 1,tlt•du Portugal aux x,t· et xvI 1• siècles. mais aussi celle de l'Empire cartha-
\,t~lt' mouvement dont le moteur premier serait économique, lié au développ, 111111~ 011encore celle de l'Empire britannique. Algaze se sert de la notion de
1111·111 tl1•s<"changesindiens dans la région. li n'y a pas lieu ici de prendre posit11,,1 11,, pw ,1marchande. Cette notion revient régulièrement dans les études consa-
t1,111s <'t' d(•bat. Les questions évoquées sont classiques, notamment en c1•q111 1 ,, ,, •-; .i l'expansion de la culture d'Uruk 36. Et elle repose sur l'étude de Philip
, 11Iu-I• I Iw la diffusion du bouddhisme en Asie du Sud-Esl, ou en Asie ce11l1al1 ( 111t 111 11• consacrée aux problèmes posés par ce qu'il appelle ,, commerce
d ., 1111•ms h11t•1<· 11lturel i.
J .,I question est de savoir si l'introduction et la ronstruction à Hamma111l'i
l I11k111,111
d'un bâtiment tripartite monumental, daté cl(• la période V 832, p1•u1
"" ,• 11111·1 prétée grâce à l'introduction de la monarchie à Funan au 1resièd,• d fl('1mo A/gaze et le modèle des diasporas marchandes
t,111
1111t1t t·tt· Auxyeux d'Algaze, la chose est possiblen
ll11·11t>ntendu, l'auteur présente cela comme une hypothèse. Cette 6111d, l\ lg,1ze a trouvé dans l'étude de Curtin une grille de types idéaux de
d1•v1l·11 t tependant la base de ce genre de réOexions pour attester par la suill ,,III,11ts culturels el commerciaux. Ces types transcendent les conditions socio-
s,I11saurnne nuance, l'évidence de l'influence politico-culturelle. La proc~d111, ticI1ws spécifiques à chaque région ou époque.
i111ll
1•sl L')U'L'ssiveet l'analogie clHticile à suivre da11sle détail. Est-il possib le d,· i;,
s11 rvi 1 ck telles analogies pou r étaye r des raisonnemen ts scientifiques? Il 111 I' 111niles diverses situations étudiéos par Curtin, Algaze a selectionné le type de l'empire do
i;'.1g1tp,,s pour ces auteurs, d'illustrer un propos, mais d'orienter tout un ch,1111p 111plo1rs commerçants (trading post empire) La pénétralion portuga ise en Sénégambie d la lut
111l(V .,t,cle, lui offre alors un point de compara,son 38 • Curtin lui-même ne fait pas ce rapproche
d'tnterp rl' lation en s'appuy,rnt sur des faits issus d'un environnement radk,111·
Il 111
1111·111 cliffl'rent. Il voque l'expanS1on urukéenne. en s'appuyant essentiellement sur les recherches nord
l a rt',ll ' lion ordinaire face à ce genre d'arguments est de crier à ran 1c h11 11 , n s. conduttes a Godin Tepe39 A ses yeux. l'existence de diasporas commerçantes ost IOln
IIIsI11p 011 dit alors que les sociétés chalcolithiques n'avaient tout simplt•11u•11I 1 11 1 surée avant le xv111
8 siècle avant notre ère, au temps des colonies assynennes de Capµk·
p,I,; .ith'h1 1 le niveau de clC-wloppement suffisant pour que des problèmes p11li;
i-;,•11
I se• posc·r dans les ternl<'s qui se présentent cm Extn•me-Orient au Il" s1t•c•l1•
; 1 \nlr mira
I', 011 traduit par • inten :ultUtl'I h• terme de •cross-cultural,, rnurarnnw11t utthsl' PM lt•s
11,11 " "" :i11
'N ulo-saxons.
;!'I \1 (,VI, 1111 1:1,1 rh,1plllt• lt llt Vol1 p.1r l'Xl'lllple 01\11S, l'l!l.l: St IIW/\lff/, 19AAp 12, nott• (;:i ,,, surtout !-ITIIN, 19~!1"· JJ •11t
10 /111,/, p 'Ill
Il /111,/, I' 'I I IIHI 3, l t ,1111, l!J81.
1;! ..,,., tl'!I 1•1111,h 111/111ch,11011, !i
111,•i.,1·1111
'tk \11,AJI,Ul'l:I.,, p . 11 t
J A11,~1. l'i'.lln I' IOI
']y \11(11~ .. ,. ''' ·" ,., 'i
l.1, MONl)f. l'l(fl1C1tlfül\1!11111 Mt,,81JJ11>1A\111 ANAi 11h11111S101UQt
H;'f \10l)tJ.t:S I Xl'IJCA 111~ tJ 11h1111111 t pf M,\11111~ lli9
tl<w,. Cc•scolonies assynennP.sne constituent pas à ses yeux un empire mais, comme on le sait. 1111 lt< t111li)1lln111 N ,I I" 11,, p,u 1 1 ut,,111 lot: ,1,,s o une sécu•
de l'exercice du pouvo11d1Jprol1•r1tu11
6V'1lto110 no relations lié a des familles marchandes, issues d'une cité-Etat, Ashur De lait, Curlirr ftlj , urôo par la diaspora elle même f.rns lo <11sde urr,1111 11 1 îlO 1, on111,orçr111t'i
11'111111!.Ples to1mesde trading post ompire que pour qualifier des exemples beaucoup plus tardifs 111 1 nlin, les diasporas commerçantes•;ontctnsfo1111,,:1 tto li' 11,
,m t1,11 'l'IM1 111tr•rc11llurels
de phis
i;yi;IJirnattquementliés à l'expansion européenne. L:express,onemployée pour les pénodes anllqu, c:oorc,hvesau fur et à mesure de leur i'lvolull,m t,1 1111
11111111, 11"l' 1,11p1)1111wd,1 111lnt1nns
se met en
l'~t rull11rio diaspora marchande, y compris dans le cas des colonies grecques et phén1c1enr1e" plfti)i, 11n empire comme celui d'Alexandre ou commo Ir mp11c101111111 li 111111110,1,t lltro au sein du
qu il ôvoquo. ~111111111 11111s1délimité disparaît, Dans ce modèto, l,1d1,1•,p01,1
n,11,1111~1,
1111ht,111u111,,111
nst la forme de
Cette notion, utilisée au dcpan par Cohen dans ses études sur l'Afrique tropicale.a até geoôm ltg11l;i1tondes mpports à longtiP distance la plus (!loho10odan~ 10cadro d'unllV tl-1110 µolruquepoly·
Ir• o par Curtin Une diaspora marchande est à leurs yeux composee de groupes de marchAflll'• 1triquo ot mult,culturel
lr1~1llôs dans des comrrunautés ou des régions culturellementd1st1nc1es : ces groupes conserventun Il o'ag,t là d'une lorme mshtu11onnelle dont Cu111n ne discute pas prOp1emen1 pa!ler Hmpact
lur1111clenhtéculturelle, forment un système cohérent de relallons et se d1stmguentSOC1alemen1 ,111 Murol II note toutefois que la cond,t;onde survie de ces diasporas est le matn1,eode leur spéc,fic,té
111111,•uqui les accueille. ll11r î'lhJ, qu1 leur permet de continuer a iouer leur rôle d'1ntertace,sans pour autant se l;mcer
En l'absence d'un État centralisé, de telles diasporas sont caracténsllques de rés" 311.: ,_ H:s,111c1t1ent dans une politique 110lonlalre
d'acculturation Cette dernlora est la plupart du temps Hée
c1(lC:hnngesentre communautésculturelles distinctes. Elles garantissentla sécurité du trafic et 01trnr11 1 t11!gr11nlJspro1etscomme ceux que purent lancer les !Tclndesreligion• universelles46ISiam,boudd·
li .,v,d1•ntsavantages aux sodétés qui les accueillent. t.:appariliond'un empire de comptoir:; con11111 llll lf11t011 christianisme. En dehors do ces cas, le problème majeur pour ces enclaves est plutôt,
rç,mts est la version la plus m1litanséeet coerc1t1ve de telles relation:; culturelles.Le rapport de fore llmbl!! t 11,d'éviter une hybridation trop poussée avec le milieu lnd1gôr1eou l'apparition de sociétés
ttnhn communautésculturelles est le premier paramètrede la définition de ces diasporas. IMQ!o •lr>ntla meilleure1lluslralionest la colonisationportugaise.La prp.,,;,onculturelle ne va donc pas
Moan,1Hemen1dans le sens des colons et marchands,contrairementau préjugécolonialisteclassique.
Premier p01nt Curtin a d1st,ngué.en !onction de ce cntère, tro s catégories pnoopales de d,n,
0. La première est celle de la m,nonté commerçantegreffée sur un ttssu local : celle-ci, a pou Nlk1100Atgaz.. a donc considérablemMt mod,hél'approche de Curtin pour l'adapter à sa théorie du
po111s' Hlrm),Mondeurukeen.
toi rôe, est souvent l'ob1etd'un méprispopulaire et d'une protection par le pou~ir en place Ce derni-01
y trouve des avantagesen ,outSSantdt>sa rente de protectJOnet des produrtséchan~1.
Am,,yeux de Guillermo Ali-:aze. qui reprend le modrlc proposé par Curtin,
Le deuxième type est celui de la communautéenclavée,dont la cohes1onou la s11ua11on est s11II•
11111110pour qu'elle se soit constituée et structurée polihquement; elle dispose de représentantsaup1(1u • Al la version la plus militarisée et coe rcitive de ces diasporas marchandes
dns uutontés locales42 , '11111 ·,11i1ctéri se l'expansion urukéen ne. Les sources qu'emploie Philip Curtin
Lo troisième et dernier type est celui de communautéssoutenues militairement et appuyées p,11 11111, d'une part, fondamentalement textuelles. Lui-111cmenote à plusieurs
11110 111otropole . c'est le type des empires de comptoirs commerçants.Ceux-ci, arrivés à matu11i, ll' IUl !ws qu e l'applicat ion de son modèle à des donnfes archéologiques csl
pn11vnntalors dans certains cas se voir transformés en empires terntonaux, comme ce fut le cas rln dllhfll1• , Cette difficulté lient surtout à la d éfinition des critè res que l'on pour
JiOStûssionS bntanniqueset hollandaisesde l'océan lndien43
1111lalt·c•inlNvenir pour estimer sérieusement à quel type de situations nous
t o second point qu, nous intéresse est celu, de la tog,shque et des conditions du ma1nt,enIl
toll,•!; umtés Curun collSldère que ces cl1asporas,quelle que soit leur structure, sont toujours li ,
11111111
•s l'onfrontés, si nous t!n restons à une thèse mercantiliste Il faul
blnOnios fonctionnant sur l'assoclahon de permanents,jouissant do relations de confiance avec ln• 1 • ,,1111,utre qu'en la matière Pluhp Curtin ne fournit quasiment aucun nmsd-
111<htJf'n!jsou locaux et de voyageurs,de caravaniersqu1sont les routiers du système et qui trou~1nl n~1111·11t sur la nat ure de la culture matérielle à l'œuvrc dans ces enclaves dt.>
oans les différentes diasporas,l'infrastructuredestinée à entretenir les réseaux"4 • ,nu, h,1111ls.
Dans la mesure où ces systèmes sont essentiellement à cheval sur des unités pohtiqu, · r.i 1>'.tulre part, la notion de trading post empire est, selon Curtin, un pht~110
cultu1ellesdifférentes, l'un de leurs enjeux majeurs est la sécurité, La rente de sécunté45 est per\111, lnt-111•
l;ircl if, dont l'existence est, avant tout, liée aux c•xpériences coloni.ih•s
pur ceux qui sont capables, en fonction de la nature des réseaux Impliqués. de garantir la séc1111111
d!li; marchands. A chaque type de diaspora commerçante correspondent en effet des condrhon• ,,., uuhli•utalcs. En effet , d'après lui, c'es t dans les grandes cités itali emw s <111
lt11y1'11
,\~e. et en particulier à Venise, que s'est constituée une forme spécihqttl'
dh1h•1,1cl1011entr e le commercial et le milita ire qui a donné naissance à l'e111pltl'
p. 5-6
111.1/11(/,, tfit1ll11·11
("c•st un con texte particulier. celui de la progressive intrusion des vilh·-.
..tl. t:cwmple classique e.strelu, des communautés juives cl'f.umpe et d'Orient. CURltN,111111
p , l'I surtou t p. IO!i-106puur les Radanites,et p. 112-1JJ pour les 11)mmunautésau sein du 1111,11,!r
11111
-.11l111an, notamment en (..gyptefatimide ou ayyub1de.
12 l.'1·xt'mple que citl' Curtin est celui des Jahank~ d'Afrique occidentale aux \VI' 11
\\Il' ~11·dc, r, 1.es 1•x1•111ples
oil CjUP. l'on JIPUI l'llt'r sont bien sür multipl1•s \llt-111 d'abord à l'esprll n•t11Idt·~
1'1.Il ù1~it là, nous le v1'rmns plus bas, essentiellement dl'S empires portu11als,holl11111t,,1, ,., I• !i,11,,h11111s11lrnans t'l des tonln'rlt•s musulmanes sur les n,utl's ù,·~ nilsis ch1~h.11a ou"" I,·,
l11lt,11111lq1ws lusqu'A la fin clu XVIII' Voir son C'hapilrl' 7 · , The europPanenlr y tnto llll' lr ad1•ol 111,111 ut... 111;11lllnws ll' Extrt•111c-Orl1•11t.1•11p,1rtl cullt-r dans les îles c1'lns11ll11dt> N d 'lr11lont'slt•. Ut· 1111•1111•,
ll1111•A-...1" 1> tJf,151! tNtl111r111 1 \111 vl1· par ll•s Port111wis tl-111sleurs établissements c1·0111111, a Na~,tsakl,d s111l11111 ,)
11 l'our t111rpr(•srnlo1llu11 clc•c·,•tvp1· cl'nssttl'lallons r1·ct11w111t,s, voi r l'llRTIN, 19114,p. li:\ ,7, tllr 1h•1,11.1, • Rnmt' d1•l'Orit'llt •. l'St 1111 ,111111•t"Œrnph- lamt•ux Ln n•v,111d1<', c111a11d lt• l;wh-111,,·Il
,l.111,Ir c.,~ 11t•i.,1K·w1t-s prc·111h1111.,l1·, 1• 110111
cl Ah h111 •1111,0 11
1 Il- ,u,,.t SJH·<·lhque d1·s r•·l lwrrh,•s d, .. 11• l11 th• 1111 rnh• 1ians 11•,a11 t11·~t',h ri" 11i,1sp111,1s mari h,m(lt·~.1',•st pli1tot po11rrcnl11n•1•1111, ulu·
1 ri llll l !'lll l!I 1111ft1nu1w-l,tn• li 1'.-11.,n.:, r 11 111n1111,•1111 ~.- ·-1wc111<,t, . f '•'.Xer11pl,•l\'fH' ,•i.1 c,•1111 ,t,,,
it'i 11110IN, HIM p 1111t, IIIIIIIII IJlll l l-.1111/,1hl Il(• l',\fru111t' 1i1ll.111t•11111•
17U l.f MnNPI 1•1<111
•.HJl{lli\l Ill Mf .-;{)l'ClI AMII 171
itali1•n11c:ssur les marches 11rie111aux des empir<>s byzantins et musulmans, q111 11111d1 •111/10 • il s'est servi de l'étude de Ray-51 sur la question pour proposer une
,., t't' t l'ttC situation. 111111vdll' version du systèmc-rnonclc urukéen.
IJ1w 111emeconfrontai ion explique le caractère particulier que prl'nd Mars, comme l'a souligné Algaze lui-même, l'application d'un tel modèle
1'1•111pill' portugais 17 Celui-cl, et son infrastructure imp~riale centrée sur la Cm11 1t,•111a11clP de sérieux réaménagemcntsS 2. C'est là que réside tout la difficulté:
<111 lni/111.marque d'ailleurs t111saut qualitatif supplénwntaire puisque les Por111 il f,111tsystématiquement déformer les modèles . jusqu'à les dénaturer pour
gals s'installent militairenwnt dans les ports d'un ré!Wau d'échanges extre1111 lt ,tdilpter aux sources archéologiques, que reste-t-il de leur validité
11w111dynamique . ils imposent leur autorité à l'enst:rnble des marchands p,11 t,, 111isl ique?
l'ex1·1T1ced'une politique dt• polrce maritime susceplihle de leur assurer, à eu l II ce qui nous concernP, le modèle de l'empire de comptoirs marchands
,,1 ;) lt·urs tstablissements une situation de monopole. pc11.11t inadapté. En revanche, il fournit un quantité considcrable de contre--exem
N'insistons pas davantage sur ces exemples qui nous éloignent «111 pl1•!i Pl un certain nombre de réflexions cruciales pour ce débat. Quels sont k•s
IV'' 111illé·nalremésopotamien. L'ensemble de ces réflexions pose la ques1lo11 • l1·11wnt s et paramètres logistiques et institutionnels qui rendent possibles des
~111v,111te Un type d'interaction indubitablement lié à l'tsmergence du capitalis1111· 111111,11ts à grande distance, cl qui les rendent suffisamment inlenses pour crfrr
O<Ticlental et à la politique très particulière survie par les États 1,marchand~ 1111,· 1·1·rtaineunité de culture matérielle? L'existence c.lecontacts suppose l'ex is·
t'•pil'il'rs "occidentaux, en Méditerranée puis dans l'océan Indien, peut-il s'ap1,h 1t•I11 t' de codes communs et d'une médiation. Les commerçants des diaspor;is
qtwr a l'histoire de l'Orient ancien? 1h•<urlin sont des médiateurs. L'auteur décrit comnwnt, dans les ports d1•
Trois remarques s'imposent. Curtin insiste sur l'idée que ces empires cl,• l oc l',111 Indien du xve siècle, les marchands gujarati, persans td chinois pat Vt'-
c·nmptoirs commer~·ants sont d'abord une forme occidentale étrangèrt· ,111x 11,1,•111 ;1 se comprendre et à négocier . Par-delà la partkularilé des d1aspn1,1s
~t11ts orientaux du bassin méditerranéen et surtout de l'océan Indien . t., , 11111111t•rçantes se dessinent des thématiques centrales pour notre debat u111·
tahleau qu'il brosse de ces espaces est celui d'un ensemble multiculturel 1•1 li1•,l111lt'de r<'lalions asymétriques et la logistique pouvant soutenir un système
politique dont les règles de régulation ne passaient pas par l'existence d'un\.' ,,,. rn111actsà grande échelle dans une société agraire pré- ou proto-urbaine.
st n,ct ure coercitive de grande échelle. Celle-ci n'apparaît qu'avec les Pur 111
).(ais.
Par ailleurs, les exemples de diasporas commerçantes en Orient évoqu11 1,es réseaux de relations à longues distances (revue théorique)
11.u-Curtin ne présentent jamaîs l'ampleur de ce que l'on peut constater pou, 1,
l'ortugal. Ce sont, dans lt cas onentaJ, des réseaux c.ontinentaux (l'exemplt> 1, Nous avons vu dans le cas de la thèse mercantiliste dominante que l'usage
plus complet qu'il propose est celui des communautés arméniennes d,1115 11111,1l11~ics
historiques , de types idéaux ou de modèles ne pouvait fournir QUl'
l'Empire perse et en Russle 111)qui doivent compter avec de puissantes st111, 1h•-1, nnlre-exemples. Ceux-ci sont stimulants, mais ils ne sauraient en aucun cas
!ures politiques impériales . La présence même de ces grands empires exclu.ut 1., 111• pl,,qués sur la documentation archéologique du 1\1''millénaire.
111l se l"'n place dans les espaces qu'ils contrôlaient d'empires de comptult,
marchands.
Certes, des empi res de comptoirs commerçants ont existé en situai i1111 / ,, ,,11,,stion
du système-monde: les nouvelles thèses modernistes
t:untinentale mais clans des contextes qui ne sont pas orientaux: ce sont 11· •,
rnmptoirs à fourrures français et anglo-saxons en Amérique du NorcP9 ou t·1·11 1., notion de • système-monde • est l'un des concepts historiques que 1'011 ,,
dt'S Russes en Asie Pour les premiers. on notera dt>surcroît que la proxl11111i 1111pl11yt•spour comprendre l'expansion urukéenne, C'est à Algaze que l'on <11111
dt·s voies fluviaJes Joue un role central et explique pour une bonne part leur 1~ ~ 1• 111pluirie ce concept dans le contexte du IV millénaiw' 1 C'est l'un des poi11ts
ll'lltl', t:hacun de ces réseaux s'organisant en fonction d'un bassin fluvial < , t li pl11s controversés de sa thèse et la communauté scientifique a réagi cli
1'xl'111ple nous rapproche , mutatis mutandis, davantage de l' expansion 111,11111
•n• variable : certains chercheurs contestenl la perl iuence de la démard1t•,
111 llkt•<>nne.Algaze a d'ailleurs proposé récemment une anaJogie entre expans11,11 1111111111
d'une position primitlviste: la théorie des systènit>s-mondes exphq111·la
11111kfrnne et commerce de la fourrur e en Amérique du Nord, à l'époq11,
11,ilssam·1·du capitalisme occidental et Il' Moyeu Orit·11I tin IV millénaire 111• Il s'agit là, selon l es mflaphores chères à l'aut<'ur, d'um• e11velnp1wor!-(a
pr {,..,t·ntt•pas de soc1éh~Gipitalistc-'YI. Algaze, après d',111tn•s,soutient qu'il l'SI 1
11 st·t· sl'lon une géographie différentielle et hiérarchisct:, qui comprl'nd lruis
pnssihlc d'ajuster le modèle et de l'adapter aux sociNés préindustrielles. Coth 111v,·;111x
1w 11 ts cl11 schématisme de la théorie d'Algazc, Luptonfi.'i puis Stein56 ont propos1· 1A' premier est celui du centre capitaliste et urbain, moteur et centre
dt• 11ouvcllesadaptations du modèle: ils ont minimisé (Stein) ou nié (Lupton) h 1111m· vaste toile de réseaux , de relations. Vient ensuite le niveau des régions
,1rndèrt! asymétrique des rapports entre le ~ud mésopotamien et les 1, ondes. assez développées Le critère fondamenta l qu'avance Braudel est
i,~r1phérit!s svro-anatoli, ·nnes ou iraniennes , rlul d · la présence de colnnit!s marchandes étrangères 111, dans un contexte
L1·s multiples ajustements qu'a nécessités l'adaptation de la théorie d1•s l(c'11t•r .,J où les différences avec la zone centrale sont infimes Enfin , s'offre la
syt1•111cs-mondes aux sociétés pré-industrielles ont fi111par oter au modèle tc,ut1· 1,c'r lphcrie. archaîsante , immense Celle-ci est un espace dominé. Son arché-
v'.11L·ur heur istique À partir du moment où on conteste l'existence de rapport s ty pP ,·st la Sibérie du commerce des fourrures . li l'Onvient d'emblee de
1·1·1111urr1iqucs asymétriques, ou le jeu des relations entre un cent re unique et d1·s r11p 1wt.•r que ce modèle du primat économique dans l'organ isation des
p1•1lphér iPs, on malmène à çe point le modèle qu'il perd toute significalioll I.e• 1111 p ,11·1•sest considéré par sun auteur comme un ordre parmi d'autres, avet·
d1;hat présente plusieurs niveaux bien distincts Pn>mière difficulté : com1111•11t lrs q111·lsil est en concurrence ou en symbiose. Cette forme d'organisatio11
uppliquer le modèle aux sociétés préindustrielles? Puis, comment en faire us,1gc 1,n1,,,lt• n'est absolument pas celle qu'Algaze propose dans son système-
pour expliquer des documents archéologiques? Enfin. l'St-il possible de l'apph
"'""'"' urukéen.
q,wr dans le conte:xte de l'Orient ancien, et précisément dans celui du 1.11pton a rappelé à quel point ce modèle fut d'emblée l'objet de critiques de
I\~' rnillénaire ? ltt 11.1 11 de marxistes orthodoxes ou de la part d'autres écoles de pensée. On ne
Les travaux de Wallerstein~ 7 et de Braudel~ se situent dans le débat que " prc·11 dra pas ici ces débats théoriques, que Stein a analysés62.
lt•s t héoriciens de la dépendance et du sous-développement ont initié dans t .'un des points centraux des critiques du modèle a été de savoir dans
lc•s années 196059. L'unité heuristique de bas<' dP ces raisonnemen1s , 11 , mesure les concepts utilisés par Wallerstein ne l'ont pas conduit à sous-
, ...11,
l\\rnnomie-'monde, comme nous l'avons vu au chapitre précédent, ou lt· l lil11111 •r \'Importance des échanges de produits de luxe dans le développeme111
sy~tème-monde selon l'expression de Wallerstein, est une unité de recher<"l11 • du , ,,pitalisme occidentalfi:l.
su<·iale. Cette unité transcende les États-nations et rend compte de la mise 1•11 1., seconde question qui s'est rapidement posée a été celle de l'applicaU1111
plill'e du capitalisme comme système de relalinns asymétriques entre cenl r,• eh• t ,. modèle à des périodes antérieures au xv11• siècle. L'étude pionnièrP <11•
1•1périphérie. Sc h111 •1cler64a lancé un débat qui est loin d'être clos Ce débat a relancé l'opposi-
Aux yeux de Braudel , une f.conomie-Monde est un dispositif d'organisati1111 tlt111 «•nt re primitivistes et modernistes. en sociologie. et entre substantivistc.c; <·I
fondamentalement spatial. Rappelons la défimtion qu'il proposa de rc lm111 ,1listes en économie. En effet, Wallerstein considère que les srnwh·,
dispositif : hu11wiries n'ont connu de système-monde qu'avec le développement du < apit,1
11 111wocc idental et que les seules Connes antérieures d'organisat ion à grandi'
• L'économie-mondene met en cause qu'un fragment de l'univers , un moret'illl ~ lwllt • furent des World Emptres, des empires mondiaux. La thèse de Wal11•tstl'i11
cle la planète économiquement autonome, capablt> pour l'Pssentiel de se suffire à h11 rt•j11111 1 donc des thèses pnmitivistes en considérant que ce type d~ rl'lilt1011s
mêm1•et auquel ses échr111gesintérieurs confèrenl une ~~!laine unité organiqucw • A1v111t'l riques et fo ndamentalement économiques est un fait tardif de l'histol11•
111· l' humanité, et qu'il existe une différence quali tative majeure <'llllt' 11us
5"1\im .,upro.rhapilr1• L •·~ 11
'1~ et les sociétés précapitalistes.
15.LI 1'1·or-,,l!J<J6.
p. 5-7
flli,STIJ~. l999. Gil St!'in a consam: deux chapitres (chêlpitrt•s 2 l'i :1) de sùn nuvrngt' ,\ l,1
dbr11,sion dt· la théoriC' clrs syti·mes-rnunde:;et de sou adapldtlon ,n1 eontei.1e du 1\1'mi11(·11,111,, t,I /lnd, p 36.11est intéressant de rappeler quels sont les ~emples proposés : l<·s1111111h.111tl ~
w,1111untrl' iln• IJ,tm11111·1~ génois à Madrid. au temps de Phllippe U,les marchands anl(lal!i à l.isbonnt> ou),•, ll,11tr11,,
!i,.
W\1.111<:,m~. 197-1 . A ll1111w~.Anvers. Lyon, Paris. etc.
/iK, l\1t,\I1>11,Hlï9. t,:.! S!HN, 1999a, p. 1&-25
!ï!f ll.\11.\1\1'1!)7,Th,•1'11hl1w/1:'mm,111y
of(,mwth, Monthlv l<t·vl,•wPress. New Ywk : c111<,11N1111c 1,;1Wol\ersteln soutlrnl ,•n dll'I qur IPs ~changesd'objrl~ de 1ux1•s0111strurturrllt·11w111 111111·
l tei\M,,,\ ., Wlii, <i1p1111/1~1111111111:,,,t,·111!•11'111111111•111 hly l(rview l'tt•ss,N1•w\'n11
11, Mw11
,n l.uf111·11111•m " 1111 ch n'IIX clei.,1u1res p111cl1111~
.-1 1111
Ils n·o11t que peu d'l111p;11·1 1 dt·~ 1•1,,1,
sur Il' tlévelorpe1111•11
t•Ulll Ill t ltt•1(fil<' 111'11~ CXI IIIJ1l1•J; 1t 1111111, {U WAIi I R'.11IN, 1'171
, JI 11 1', l
liO IIIWUJ,, l!l79,I' 1-1 1,I S<'llMllll.ll.l'lÏI
171 11 MONIII!'1(111111 1(11/\IS1,1, Mt,01•0 l'AMI! ANAt1 ,ou 111,111Hf<Jl
1. , , M11111 11.,,
x1·utA, 11 11 w,1111~ 1J', N1 1,rr.ti\1<u
11. 175
1l'nchm1ge,comme l'avait proposé Schneider. Par ailleurs, cetto variante du modèle est beaucoup ('oinme l'a souligné La111lwr~ I\HrlovskyH 1, l',d1s1•1H't'de méthodes qua11tl
111u111srigide . la plupart des auleurs qui continuent dans celle perspective à utiliser la notion t nt lvl's solides et les faiblesses d1•s lh(•ories évol11tio11nlstes constituenl <11•
d't\<:onomie-mondesoulignent que les systèmes précapitalistes oscillent entre plusieurs brmul(l~ a 1111 sitlérables obstacles à la mise en œuvre de Cl'S modèles heuristiqut•s .
spnt1olesau gré d'une hlstoire politique où alternent phases de centralisationet phases de compét1tlo11 N1111 s Hvons mesuré à quel point , dans le cas d'Algazc>, l'emploi de méthodt•
,uqlonale.
Produitsde luxe,variationscycliques de systèmes polycentriques,sont les deux paramètresd'u11
cl•· i,tt•ographie des localisa.tlons et des flux pour reconstituer la tra1111·
i11uslementde la théorie des systèmes-mondesà des sociétés précaprtalistes.Kohl dans ses rechor 11 p ,1t1;tle des réseaux était délicat. Plus délicat encore est de partir de cct1 1•
chns sur les rapports entre Aste centrale et Mésopotamie au lliemillénaire a soufigné qu'il extstnil 11 1111<·pour poser l'existent:e d'un système-monde en dehors de to1tl('
plu&11Jurs centres dynamiques au Moyen-Orient,et que chacun d'entre eux entretenartdes relat1011:,
1
111 11lvse quantitative. Ces théories qui sont d'abord économiques exigent cl1•
uvtic des périphéries indépendantes.Ces périphéries étaient d'autant moins contrôlablesque rien 11, 111,poser de données statistiques fiables sur les mouvements et fluctuai 1011s
prouve que les Sumériens ou les Harappéensdisposaient d'une supériorité militaire, suffisante pou,
~·Imposersur les routes commerciales,voire dans les périphéries.
d1·s prix, sur les indicateurs démographiques, etc. Il y a là, indépendam111t·11t
La subordination politique, voire économique,de ces régions périphériques est donc mise t111 1lt1 dl'hat théorique fondamental, une trop grande fail>lesse de nos sou1ct•s
question, aussi bien dans l'étude des économies-mondes précapltalistesque dans celle des emplw ( 1•ll1•s-ci ne permettent pas de trancher, à moins de procéder à un aj11st1•
mondes.Une fois dépasséesen effet les frontières politiquesde ces empires,la nature de leur emprlf,t 11w111drastique du cadre théorique, qui conduit, comme l'a souligné n•<'t>111
nconomiqueest discutée80 11w111,et avec ironie , Nisse118 t, à des débats sans fin sur l'interprétation <111
Enfin, Gunder-Frank et Gills 111ont essayé de repenser la question en tent;int lt•xl ,. de WaJlerstein.
d<·comprendre ces problèmes à l'aune de deux concepts . le premier est celui <11 · J\insi, une adaptation stricte des théories de Wallcrstein peut alimenl<'r k'~
l',•xistence de plusieurs ensembles structurés en ceutre-périphérie et fondés -;ur nr~1111wntsde ceux qui considèrent que des relations commerciales à 1011~111·
<l<'saires d'hégémonie. Un ou plusieurs systèmes-mondes ont connu des évolt1 1lt !\l i11ll'e ne sauraient charpenter ou structurer un vaste ensemble territorial'" \
lions voisines conduisant à l'alternance de phases de décomposition et dt· 1 11saHl' cte ce genre de modèles heuristiques, donl on sait combien il peul 1•1tv
fflt'1111cl pour d'autres périodes historiques, nécessite à la fois un ajustcn1t•111
n•rompos it ion dont notre système-mo nde est à terme issu. Nous ne discutero11s
pas les difficultés considérables que posent ces spéculations qui reposent s11r t1'11rdre théorique qui demeure problématique, et des arguments quantitatif:- q11I
110111pour l'instant hors de port .ée de la recherche sur le ive milJénaire oriental.
dt>s données quantitatives et chronologiques aléatoires.
Avant d'en venir à ce dernier point, résumons la situation : nous somme., c111~·1·lolgne progressivement du cœur de la problématique , à savoir la qu<'slinn
nduellement confrontés à une reformulation du débat classique ent re modt •1 11,• • l'ac:tion à distance>>
111 stes et primfüvis t es sur les mécanismes de développement des civilisatio11 s
l .'i'•poque d'Uruk est le point le plus reculé dans le temps pour lequel lt•.,
rn 11 repts opératoi res de Wallerstein on t été utilisés. En fait, sa démarche consl i /,1'.'i thèses primitivisteset l'actionculturelleà distance
t uait en so i une première remontée dans le temps, pour marquer la césure entrt•
l'lv ili sations mode rn es (ce ll es des worldsystems) et prim itives (celles des wurld l.t• prob l ème est en eflel de savoir quelle dynamique peut soutenir la proj1•1
<'fllf>ires).Les démarches de Gunder Franck et d'Algaze, qui ne procèdent pas du 111,11;"1 une distance, que nous avons mesurée dans le chapitre précédent , <1'1111
t ou t de même manière 82, marquent chacune, au prix de complexes et disc:ula , 1·1t.1i11nombre de traits " de culture matérielle ,, (pour employer l'expression l,1
hl~s ajustements théoriques, la volonté de comprendre à très grande échelle IPs plu ., 1wutre possible).
1;v1>lutions. I.H thèse dominante contemporaine est celle de relations commercialt•s
EU,·!',ont succédé aux thèses classiques de diffusionnisme. La plus stimul,111h'
1h", rtiflexions d'archéologie théorique sur la question est celle de Renln•w
l ',m héologue hritannique a hrossé le tableau théorique dans lequel évohw lt·
dfil1,1t 1 01111•111porain sui l\11lion à clistanc~ • La notion majeure pour nu11s,•si lt dl'l,at sur l'expa11sio11 urukécnne. L'existence d'un réseau d'échani,ws il
,·dit• d,• 1·011tart. 1111cl'éch,111ge. mais dans un sens q11Idépasse celui d'éch,1111,tt·s 1h,t.111n• autre que t:elui d'un cabotage down thf> line impose de penser (•11
d1• 1>11·11s ou cle pro<luils. 11y a clans ce modèle un 1wl11t qui nous intéresstt Dans li•, 11wsde marchés et de spél'ialistes de très haul niveau . Dans ces coodilio11s,
k dllt11slo1111isnwcher à (jordon Childe, le schéma spatial est celui d'un ccutr,· 11 ',t•till' autre possibilité pour rendre compte de l 'ex istence d'un ré:wa11
dyn,1111iqu1· avancé qui rnyonne naturellement après avoir connu une croissann• cl',·th,,nges à longue distance esl celle du cabotage dans une societl' qui i~11011•
f'ndogi·nc. Rcnfrew met la notion d'échange au cœur du débat sur l'évolution c•t 11·!1l11is du marché et leurs spécialistes. Et celle société suffisam1111•111 d,•w
lr•s 11111dè'les dt' formation <lt·scivilisations Sa typol<>gie est articulée à la nall111• l11pp1°1'pour produire des villes maîs pas assez 1>our produire une t nl11111s,1tl1111
d1•s ~d1,111geset des t·o11t,1cts. Cette articulation 111a1eurede l'évolution11is11w 111,uch,mdeest une société redistributive
,111xr<'Sl'i\UXde rontacts l'i d'échange a ainsi permis de mettre en place dans 1, 1.., revue des problèmes d'échange et de contact en krnws pn111111v1 ,t,·s
dc•llat archéologique les concepts de croissance endogène et exogène, bk11 111111 s conduit à revenir sur llll<' thèse redistributlve qui <•si l'un d1·s ,1sp1·1°h1
111111111s des théoriciens dl' la dépendance et de l 'his toire coloniale. 1111111,unentaux du débat sur la 11aluredes relatio11s de pouvoir à l 'époq111·d'U111k
Trois points nous retiendrons : l l'sl relte approche qui a dominé les travaux de Wright et .Johnson sur lt· ,l1'\v1•
- l.t.·s divers types dt• croissance envisagés en fonction du type d'échuugc• l11pp1•111ent de l'État . Elle a conduit à la formulation des thè•ses catastrophh1t11
(au nomb re de dix) qui a lieu sont Intimement liés et conditionnent en partH· 1., Il nous semble que l'on retrouve sur la question de l'l•xpansio11 u111k1•1•11111•
structure du peuplement dt 'i problèmes méthodologiques qui opposent un<.>vision que 1'011p1111111,11
- L'évaluation de l' échelle des échanges se fait en fonction de la grille 1·las ,,111,lifwrde libérale et formaliste . dans laquelle le développement des frll,111~•'S
~1que de réciprocité , redistribution et économie de mar<'hé87 Ce débat, qui a r,111 IJIIPrtt•gionaux ou transrégionaux est le moteur du développement, à llllt' Vl!,11111
1 uuler beaucoup d'encre entre substantivistes el formalistes 88 a alimenté 1111 1 1lhll(lste et redistributive. Dans la première, on insiste avant tout sur le tli'·vt'lui,
vision évolutionniste clans laquelle chacune de ces formes succède à la prrn ,,,.11wnt urbain et sur l es échanges. Ou bien l'insistance se centre sur la L<>11sl1t11-
dl'lllt• pour rendre compte de la progressiw complexité des sociétés. Cclu 1·sl ll1111d'un réseau de relations dominé par un f:tat. L'émergence de ccl Etal ,
l,11w•ment· contesté aujourd'hui, le marché et l'économie de redistril>utio11 rlli.lributeur de rations , s'accompagne de tensions qui produîsent momentan~-
pouvant apparaître ensernb l e comme deux possibilités différentes pour !{t'll'' 1111•111 l'émigration de populations puisqu'elles n'ont d'autre choix que de s1·
cll's situations plus complexes que celle de la réciprocité 89. 1111111111·ttr e ou partir 91.
- Le schéma spatial des échanges limite les é<"hanges et contacts à lonl.(111· l>ans ce second scénario, dont nous avons vu les variantes, les échanges à
rlist.:ince à quelques situations 90 (4, 7. 8 et 9) Les autres types, dont le phi• hmg11t•distance existent mais leur nature ne conditionne pas l 'organ isation du
1--.l,1horéest le fameux port of trade cher à Polanyi (type 10), sont des échan~ws 1>t·11plt•ment.Reste alors à explique r la présence de traits urukéens en dehors
qui ont lieu sur les franges des grandes unités territoriales. Ils permettent <lc•s clf•o;t'•lablissements spécifiquement urukéens. Ceux-ci sont alors soit le fr11il
,~changes de proximité. d', d1ï111gesponctuels avec les sociétés indigènes, soit, comme a tenté de Jp
Les types 5 et 6 de croissance exogène, par Implantation ou émulation 111011tn •r Hans Nissen récemment , à envisager dans le cadre d'une nouvellt'
l'Onstltuent une formulation en termes neufs du modèle diffusionniste. Ces croii,. loru111laUon du diffusionnismc' 1.!.
sances sont liées à un type d'échange qui est celui du marché, et à une lufras l't•lte nouvelle formulation , relayée et généralisée par Frangipane à
tructure soit de colporteurs (type 7), soit de marchands (type 8), soit enfin th 1hM gralité du problème, repose sur l'idée que l 'e fficience accrue des proci\ -
rnlonics (type 9). L'ensemble de cette argumentation évolutionniste et prlrnill th1t1•s de gestion pratiqué es à Uruk ou dans les colonies a séduit lrs
viste, par définition, permet de mesurer l'échelle par rapport à laquelle se sil111 111, ll gi•nes "· Ceux-ci (les habitants d'Arslan Tepe 91) adoptent donc pour sn11
, 1111 h-11ceun modèle qui est d'abord et avant tout une méthode de gestion ,
M,11s Marcella Frangipane n'ex plique pas pourquoi et comment cet attrait
Xli.HI-.NFREW,
1~175.
111pposé se t:onstruit.
X7 l'OLANYI el a/ii, 1957
.
/1/1Pour un résumé Ôt'S 1>usltlons: HllMPHRfYS,J 91i9 l.1• mécanisme de l'acrulturation est certes présenté mais n'est pa:;
X!I.S11rrell!' qu1•stlon, v11lrnotamment CLRTIN,19!M,1> . 13-1'1t·t surtout p 87~9 rxphq11é . La question est en effet la suivante: par quelle médialion la popul.i111111
!Ill. Rt.Nrnr:w,l!l7fi, p. 1tJ.+t• Situation 4 "Down tlw llnr tradt•", the comrnodily trav<'I~ ,11 °'"~
1·--1v,•s1c1rllorlt•s lhmugh sucTesslv,· 1•x1·h,111~1·s.
11111·, ,1111,1t1on7''Mlùdleman lrudl11g". U11spi'·l'l,1
11,t,•5t' 1h·pl,11·t>dw, A et Il 1111111 1·,·h.mw·1 ,1, •., p1111h11h 1 , ,1 chin1lp<1r1age silu<1l1on X ·1111ls~.11, Ill Vou .mpru, cha 11i111 • 1111·111h•r,11111111;1pri\st>nlalion d,' 1,·~ lht".ses.
(, Il ·,1·11,I,!11~ r'llll~~.,ry Il ', wh11 15 111~ g,·111 111ol111ul,.1hl~ J111wtcon
1, 1111111 111A to c•,cd1.111u,. Rll•~h •1i N1:-.~LN. 1'1'16,voll .,,,,,.., , t h1111111t•
,!
Wllh ,\, !ilh<,1llt11111 "1'11lu111. 11l· 111l.i\•• 1\ M "" hl~ t 1111 ,•111
Rllll tl 1\ Ill,\ ", l't.1hlls<,1·111,•1111!'11111• l.111,• 'I' l'llt\Nl,ll'lol',I. J!1:11oI' 2:11 ~ •l
IHO 1.1'MONfll~ l'l<D'Io I HII \IN I H• ML!ictl'OTN,111 A~\111<,II·f U'illllW)l IS 1·\ 1'1ICAl 11~: U~\l.lt\11I1~\
'I 1. 1 M•11111 11'IJNI1>(:M,\IHIIF 181
,w1·11lI urée ou ses élilt•s n•ssPntent-elles le besoin d 'adopter de nouvelles fornw s rn11v1•111t'nt combiner deux faits majeurs: un ensemble culturel tel q1ll' Il•:-.
dt• vil•. tlairement suggér(>es par les sources '? Nous reviendrons sur ce poinl 1111hi'•ologues le définissent par ses artefacts n'est ni clos ni homogène.
<'l'lllr.ll quand nous poserons la question des mécanismes invoqués coun 1111 ()1H' les cultures ne constituent pas des ensembles clos et isolés est 011Il'
111e11t pour rendre complt> de la dynamique d'exportation des sociétés préhislo 111111. l'apport majeur de l'anthropologie culturelle. Qu'elles ne sont p,1•,
rlqw .•s mésopotamienn~s. Disons d'emblée que ces thèses d'inspiratmn h111111, gènes, mais constitués de multiples réseaux de relations, es1 un 1.,11
rulturelle réduisent la médiation à une dimension qui devient difficilcm1•111 •111 I11logique bien connu, qui a été très bien mis en valeur récemmt>nt pi1r
palpahlt> à travers une documentation matériell e archéologique. M11111' 1!;
Sou approche des sociétés préindustrielles offre une gamme dt• 111111, plR
01wr.itoires extrêmement utiles pour poser, en des termes nouveaux, la qm·stl1111
/,es réseaux de relations à longue distance de Michael Mann : fit• l't'xpansion urukéenne. Son ouvrage offre une méthodologil' clc• 1'.i11,ily..,,•
l'approche par acteur!i et réseaux superposés 1111·10-hlstoriquedu pouvoir et de l'implantation dans l'espace. li prop11:,.i·p,11
•lll1•11rsun modèle du développement des sociétés rnésopolamit•111w,t•l 1111<·11
Nous sommes au niveau théorique dans une situation d'impasse . l'our lnlt•s qui permet de repenser la question.
t1'Sl11nerles choses, nous pourrions dire que les thèses primitivistes et suh:. l,e modèle et ses définitions. La définition de base d'un tisso sol'l,il ,•st 111
t a11tlvistes des années 1970 ont vu monter contre elles une vague de théom· ~ a111v.1111t •: « Les sociétés sont constituées de multiples réseaux soci11-sp,111,111K!lt•
1l.111s l<>squellesle commerce et son impact culturel sont devenus des moteurs 111111vnir qui se chevauchent et se croisent. 96.. Ces sociétés, sur 1,, dt ~l111ll1t111
<11·~mutations socio-économiques. Dans ce nouveau champ, la floraison clt• 1lr·Mlllf"lles Mann se montre très critique (surtout à l'égard de la sonolnl.(11'
t li(•nrit•s sur les systèmes-mondes est l'expression maximale de ce qIi.· 111111t•111porain e), ne constituent pas des ensembles clos qui pourral<•nt 1'111·
l ,1111hl·rg-Karlovskya qualifié de folie marchande sur les études orientales <'I l"'"'s comme tels. Elles sont le fruit de l'interaction de ce qu'il appelle" sour<"t·s
1·11patllculier iraniennes! 14. !Ir· pouvoir » (power sources). Celles-ci sont au nombre de quatre: idéologlq1w,
l ,l'S études des théoriciens des systèmes-mondes, en dépit de leur ext r<init• politique, militaire et économique. Ces sources de pouvoir sont les formes i11sli
l11t1·11•1, se heurtent à des difficultés méthodologiques aussi Jourdes que cellt''> l11ll111tnalisé es de l'action humaine et c'est leur actualisation spatiaJe et organis,,-
q1110111 fait les belles heures de la new arclweofogy substantiviste. Nous 1101,nell e qui fait l'objet de l'étude.
11 lwsilerons donc pas à parler, au moins pour le cas qui nous intéress1·.
Chacunede ces sourcesde pou110ir
a ses propres modal/tésins11tuhonnelles.
ses acteurs el so:,
cl'i111passe méthodologique majeure . Celle-ci, nous l'avons vu au fil des pages q 111 âfhôltJ.
pr eci'>dent,se lit à des niveaux multiples. mais aussi et d'abord à un niveau th( •o Le pouvoir idéologique(représentationdu monde, définition des normes, pratiques eslhôltco
riqur. La mise en œuvre cle ces modèles bute sur des discussions qui, en cl(•plt lUllllwlles) peut s'actualiserde deux manières.Soit il est transcendantet génère ses propres reseu11x
clt>lt•ur intérêt, ne nous paraissent pas pouvoir, en l'état actuel de la documenl,1 nl11nc1estechniquesparticulièrementdiffuses.Soit il est immanentet renforce, dans ce cas, l'emprise
lf'11n1111utresourcede pouvoir,militaire, politiqueou économique.
liou, offrir de véritables solutions.
le pouvoirpolitiqueest défini commele pouvoirde coercitionet de régulation,dont les ml'lrquos
Cela condui t à rechercher un cadre formel qui puisse convenir au typp d1• 1f111lrn:tessont la centralisationel la territorialité,el l'actualisationdes Étals et du systèmegéopolihq11u
rt'•llexions que nous souhaitons conduire. La problématique est la suiva11t1· lu!iaccompagne.
1.1111
~tant entendu que nous sommes confrontés à un phénomène de grande ampl1•11t Le pouvoir militaire regroupeavant tout l'exercicede la violence el ses organisations spûc1H
(lllUTI.
cl.lus l'espace. et que celui-ci se déroule dans le cadre de l'émergence dt·:-. Enfin, le pouwir économique est ainsi défini : " t:organlsalion économique comprend lits
sul'i(•tés ur baines, il nous faut comprendre ce qui maintient, ce qui fait la tr,trtl l! lttwlr, cle production, distribution,echange et consommatton .97 • Deux temps londamenlauxcaruct11
tl'1111tissu de relations dont on ignore toul. L'une des critiques majeures ,t 11 11111i;e qu'il appelle les circuits de la praxis: une masse de producteurset des circu11sd'échm1çi11~
l'e11contre des théories que nous venons d'évoquer tst la grande rigidité cl{· 1;1 1mµ,1lpr1bles
et susceptiblesde structurerles rapportsde millionsde personnes.
1h•liu11il)IIdes acteurs et des frontières des systèmes étudiés. Les archéolog1w~
0111longtt>mps raisonné sur des cu ltur es, conç ues comme des acteurs uniqut•s,
voln· n1011olithiques,qui i11Lt'rugissc•ntlt'S 1111savt·c lc•s11IIIH·s.La délimitatlo11 dt•
'' tm11IIN1•srnlturellt•s ) 1 <'si I111t•
11olio11n•11I1.il1•tl ' 1111t·
dis('ussion qui doil i111p1·
!);,. MANT\, 1986.
'!li /h11/., p. 1
t lllllpriSt'S rhcu11\
'17 //Jù/ p 2fi, , h 1,11n111h 111:11111111'1011 ut p111dt1tllu11, it1,110111tlu11
'Il 1 \\UIIKl,li:\11111\'Si:\ f'l'l'j
1, 11,111~,,HIii t'llll,,llllll'IIIJII
l f, l\111Nlll, 1'1Wlfl I IIIIAl"J
1•1 Mt.Slll'lll/l~llf ANt\ltJ!.11 , 111~1111<11111
. 1.1 MPl>IIJ .'ir](l'llli\111 18'.I
l.'1111
dPs mérites mawurs de cette th èse, d'inspiration néo-wébéricnnc, 1,.,, hqtll'I -;'agltl'nl l'l s'aifro11tt•11I d 'acteurs détcntc-111~
p.1rl11J.; 111111•,t,11111111111111«'
cl1• lt •nt<·r de dépasser lt•s débats néo-marxistes qui dominent la littéral1111· th•11,, 111t•
s intensives el parfol'i a11t111
it,11n•scil- pouvoir. politique ou milit, 1ln• 011
,11cht~olngique contemporaine. La définition proposée du pouvoir économic,111 111111111 • frnnomique. Cette forn11·r o11lt•dé1 al1• d 'orga11l~.1Iion des espi\c es n·post•
i11ti•gn· lt•s données du marxisme, mais en les replaçant dans une sphère t11., """''lllit•llernent sur l'exercirt• de pouvoirs économiq ut>s et idéologiques po111
p,11lkuliè•re d'action et de relations qui sont les relations de classe. Les soun 1•, 1t111rl'1•nsemb le dans un tissu tle relations cu ltur ell es f't comme rcia les
dt· pouvoir ainsi identifiées ne constituent pas des dimensions d'un ordre so<i.,I Ma11n utilise son modèle pour réfléchir sur le monde mésopotamlt•11 l'll
s11pr êml' don t elles seraien t les élément s, mais des dynamiques propres 11111 a'app11yc1ntsur les données publiées, et surtou t sur l'«l'Uvre d'Adams 11 ("1,st '°.
lotll tionnc nt chacune selon des modaJités et des réseaux propres tl1t11s n.' cad re qu'i l formu le sa thèse su r la cage , sociale " cn•ée par la sit1t.iti1111
On peut ramen er ces r(>seaux à un certain nom lll e de formes d'exercice d11 ap,·, 1hque à la Basse-Mésopotamie au 1~ millénain• là. un accroiss1•11w111
pou voir. Mann distingue dune deux autres aspec ts du pouvoi r q ui sont du plu·. 1l<-11111 graphique spectac ulair e dans un milieu hautement contraignant forn· ,,
grnnd intérêt. Le pr emie r conce rn e le mode d'cxerckc du pouvoir, distributif 1111 tr11111v1•r et produit les r it és-f:u1ts sum éri ennes. On revie nd ra plus bas sur t 't'S
c•ollpctif, en fonction du type d 'association el de réalisation ob tenue. Le second i, 111hli•111es . Disons d'e mbl ée qu e, si le cadre th éor iqu e est séduisant, l1•s h,1s1·l\
~1·si tu e au niveau de la nature de l'organisation et de sa logis tiqu e, qui peut 1•1t1 c111ïlutili se so nt , quant à elles, problématiques el sujettes à caut ion 1111•
PXl<•nsiw ou int ensive, et de la nature de l' auto rit ts qui l'exerce, qui peut f-111• 'IPI est donc le cad re thcorique général dans lequel nous allons css,1y1•1dt
,1ulorilaire ou diffuse. IH·11s1·r nos questions li nous semb le en effet qu'il permet de Mpasst•r lt•s
111wwlles où s'affrontent écoles substantivistes el neo-marxistes d1i1n1111•
Chacune des qua tr e formes de pouvoir peut ainsi être lue à la hauteur cl,•
cl«•11trl' elles ins iste sur un type particulier de sources de pouvoir tt>llt•sqw' 1,·s
n·s di vers nive aux et de leur combinaison. Ai nsi. pour nous en tenir au pouvul,
l 1,11,·011 Mann.
111tllté1ire, un empire co mm e l'empire néo-assyrien est une forme autoritaire mu,,.
t·xt <'nsive d'exercice du pouvoir. l .1·s approches fonclionnaliste et substanliviste de l'expansion urnk1~P11111 •
h-11t1 .. nt essenti ellement à sou ligner le pouvoir militaire, en combinant l'i 1·11
l 'usage da mod èle pour les sociétés pr éindu str iel/es. Une fois ce cadre fornlt'I 11111,nlonnantle pouvoir id éologiqu e au renfor cement d'un potentiel pohliq111•
mis en place, Mann étudie époque par époq ue, aire de civilisation par aire de• Mlt-;tributif. Les ap pro ches mercantilistes privilégie11t le pouvoir éconon1iqu1·
,·,vilisation , comment se combinen t dans chaque cas les quatre sources d1· ,1,111:-. sa dim ensi on comme rcia le. En fonction de leur dosage propre, elles acn· 11
pouvoir li dispose, au terme de so n itin éraire, d'une grill e dans laq uelle· 11 ltH'1tl plus ou moins d'autres traits, notamment l' aspel'I politique et militairt> <111
formul e cieux types idéaux d'organ isation qui paraissent avoir pu jouer dans h•s ph1•1111m ène. Une seule thèse, celle de Nissen, privilégie l'idéologique ou plt1tot
sot'iét és agraires et urbaines avan t l'irruption des gra nd es religion s univcrsellt·s , h , 11lturel en faisant glisse r la probl émati q ue dans le lemps et en la liant ,1la
Le pr emi er type id éal est celu i des empi res de domination (selon sa ter1111 11111·,;11011 de l'eJl-pansion obeidlenne.
nologie )!lK_Ceux-ci combinent coercition militair e et un e tent at iv e de centralis.i Mais aucune thèse su r l'expansion de la culture cl Uruk ne prend en rn111pt1·
lion étatique . Le tout est lui -même combiné à une hégémonie géopolitiq111 h·!I quatr e sources de pouvoir en leur appliquant uni! démarche systémallq1w
lo11cléesur ce qu 'il qualifi e de coopération compulsive des populations et d1• M,11111 a pri s la civil isation mésopotamienne comme fil directeur. Elle est lt· lal,11
ll•11rsélit es. Leur espace est fait de l'existence d'unt> form e inten siv e et autw 1 r,,tolrl' de sa démarche sur la fin de la préhistoire, la révolution urbain e, l' (•111t ·1
tain • de pouvoir , mat ériali sée par l'armée et la bureaucratie, avec un lisi.11 N•·1111• des civilisations à acteurs multiples et enfin <le ses étud es d'empn, · dt·
1•m·ore autoritaire mais lar gement exte nsif de rela ti ons avec les clients chi 1111111111..ition . En rail, cette articulation entre monde m~sopolamlen el ex p,,n.,11111
systi•me. l.a plupart des empires orientaux entrent dans ce genre de catégoriP 11r11k éPnne est une étapE' centrale de toute inh .•rpré tation de do1111,·, ...
LP.st•rnnd type idéal ('St ce qu'il appelle les mult1-power-actor-<ivili::at1on,9'J ur 11k, ~1• rmes.
l'i• sont des espaces régul és de manièr e diffu se par un systè me normat if clam,
!IX lh11/., p. 5:l~. l'urrnl c1•s 1•1 t•s dt• dmnini1llo11, 111111
11pl1 • l'l.rupirv akkaclien, l'b npirt>,1\sy11!·11,
1'1111p1t .. 1rn11,1ln1111•11 sur, rh.iru111•d1• ,·es ronsli111 ""'" p11lllli111t·~ a•post• sur un t•nsernhl<• !11•11'1,1
llflfl•. 111, 11ilkrt>nk, 1•11ur11·sp1111tl 1·11l ,111\ \'l'lt\ d,• Ml<h,1..r M,11111 .~ tlPs s,,uts i:onsicll!r,,hh·s cl,111,
1111~,1111 ~.1ltu111•l l,1 lu~lsti<1111· 11111 ,111t11w11
l 11111•1111v"h Il 11'1•1111·~1•· p,1, 111oi11
s qu'ils p1•uvc111,1h,11'1111 ,1
ft Ill 111,11114 Il 4•111•l,lllll'!lc•s .l 1, COIi• 1·pl ,t'1,f1.1f11 i "
tJ'.1 If,,./ , p .'i'l5 l 1·11,, fut,, h'll ,• 1•11111Jr1prt~ ~t,111h 111,1111111 r,1111u'rl1·11
1•t :.t'5 nlr'.!i l llll• , 1,, • l 1t11,1lûfll•·l11t1111,v,1hl,•• l't Il• rh,11>11wr; 1)11111
1111 \011 111/,a 11111\c ,. tir •11111, l.1 q111·~t11111
il11
111111111,• .,1,. 1111 ,111 11•muml••v,1
1<•11 ,•, ,1r, 11ll,,~·1
• i;11111nt,•11,1,, ., ~ 1• 11"'" 1,t,
l'i
184 18:i
11 MtiNlll I ICIHl>I IUl\l:'11Dl. ~lt~111'11IAMII A J\ll!l,11.:JIISI ONIQUI 1,n1nn1 l.f.'i l:Xl'l II A 111
1
·11111,que. proposé par ,\miel Dans sa synthèse sur les échanges i11tc1- vl1l1111 cl'érnlogie culturelle: la Montagne / Plateau el la Plaine sont des l 11lit\s
1 1
1r,11111·11s1n1,ri a repris l'hypothèse de Sumner en l'enrichissant Ltdêe n:p11·.1 hl!1t11rrques invariantes, quelles que soient les conditions socio-poliliqll s.
''."'jours sur l'existcntc ck puissants groupes nomaclt•s da11sles montagnes du I, nosl!•nu' de ces invariants dépasse notre propos . Notre souci est de s,1vo11
l ,11s l'i sur la construction. autour de cet élé111c11t, d'une structure politiq111
1·
1·111
r(•1•sur Tepe Malyan . Amic•I clilrgit le- d('l,;1! .) 1'1•11sP1nhlc
du sud-ouest dt•
1'11,lll
1111'""' p, 117.
Ill'., //>rd.. rhapiln· :!, p. l'i
Ill.! SIIMr-.11,l!ISto,112<11!..211'1
lllh //111/ d1IIJJ1ll••s :J, 1 1
1113AMIIr 1'186 J• 1li...lIll
I07 1/Jul, p 11R
181i LE \l<>NDI.f'l<<IH>-lJHIIA
tN U1 Ml':.')Ol'<•lA\111 ANAi 1)1 ,Il lll'i I Ol<IQIJr E'I l\tol)Jl 1~ 1 x1•1J1
,\ Tll 11 11'111
Il .. 111 NI l} ct.lAR(Ill 187
da11s quelle mesure leur e.'Cistenc:eéventuelle peut permettre de comprencln• 11·:1 Esl•ce que ces cxpa11sio11s11111l'lt '· lt• prolnt ypt· clt· l't'xpa11sio11uruk(>enm•'t
du l\ft' millénaire.
1•111111n's (. 't•st 11111·question qu'on a s11
1111111
rt·11r1111trée da11sIl' tas obcidien rt qui post•
l't>ttr difficulté méthodol ogique est sensib lement différente de c1•!11•:; 1111ptohl è'mc cle méthode esscntlt•I
1c•11rnntrePsdans la première p,trtie de ce chapi t re Il ne s'agi t plus de mocli>h•s
g1·~11·rau_x d'évolution historique mais de modèles propres à fhistoriograpl111 ·
'" 1,·11 _l<1hst t• Nous rencontrons donc une discussicm orientaliste l'expans io11 l/11,•,,uestion de méthode
11r,1~ 1·l·nne trouve sa place dans les oscillations pem:ulaires d'une histoire ori1'11
1:1lt-, dominée par l'opposi l mn sédent aires/nomades. Nous rencontrons ici un des écueils majeurs de Ici recherche conte111po
{\·tte dimension orie nt alis te est particulièrement nette dans la reconstilt1 · rahu·sur l'expansion de la cullure d 'Uruk . Si l'on conçoit la culture d'Urn~
11011qu e propose Lebeau des produits échangés à l'époque d'Uruk'us. Tout ,,11 1111111111• l'aboutissement d' une évolution lente mais continue vers davantagt· dt
sn1lll!{nant le problème rél'I que pose la reconstitution des circuits d'échan!,{t·s, Il t11111plc•xil é des sociétés orientales (démarche évo lulirnmi ste), l'expansion d,•
propose un catalogue de produits exotiques évoquant les souqs conte mp or.iins . t lh- rullur e do it aussi êt re une version terminale de Cl' type de phénomè,w au
Nous ne nous attarderons i,ruère su r ce genre cle considéra ti ons. mais il scml>I,· rours dl's temps pr éhis tor iques.
i111pmlan1de noter qu'il Y là un risq ue méthodologique sérieux, celui de fairt• dl' 1111a évoqué plus haut comment se tissent les liens entr e la question d1•l.1
1'111it•ntaJisme nourri du plaquage d'un certain nomb re de concepts sur un Ori<•111 hAh1s,1nc ·e de l'État et celle de l'ex pansion urukéenne 1l'i_ Aussi à un modè·lc <le
t·xotique et mystérieux qui relève du folklore post-coloniaJ.
11~..111ppement vo nt co rr espondre des paramètres d expansion. Pour Fr:111gf .
Plus problématique c·t plus lourd de conséquences est le jeu d'analodc•s s,n111 · par exemple, l'expansion urukéenne devient l'exportation d'un systi•1111·
historiqu es sur les routes que nous avons rencontré plu s haut chez Algazc"~' l'I d• prutlttcti on et de gestion, fonclamentalement lié à I i\Wicul tur e et à l'expl111-
qui a déjà été commenté.
tat1011 de produits primaires. Que cett e expor tati on soit directe , par
1 ol11111s,1tio11 , ou indirecte, par acculturation, lui importe peu. Ce qui ,•si
Les antécédents préhistoriques h1111l;1111ental , c'est l'inj eclion , dans un probl ème d 'expans ion , de paramNn·s
11111 sont ceux de l'a nalyse po li ti qu e et anthropologiqut! du phénomène sud-
Outre l'analogie Pthno~raphique, l'hi storlo!,{rnp hi e de l'expanslci11 mr!lopolami en.
11111ké:enne se nourrit de lomparalsons plus cibléc·s Une première tenda11,. ll,111sce type de raisonnement, à un type de développement de la cou_rlw
t' SI de la mettre en rapport et de la comparer avec clt·s phénomènes censem,,,,, vol11t1t111niste(communiluté isolée, chefferie, chdferie comple..xe, Elut
sln1il,1ir es qui ont précédé l'époque d'Uruk, aux temps préhistoriques. 1r1 h,,iquP., ttat ,c mature ,,111 ). correspond secondain·ment une dyna11111 fUt'
Un des traits significatifs des développements du néolithique oriental c•s11.1 •11nt1,1lt• qui en décou le. Celle dynamique est non seulement celle qui car,1111•,
rn11slilution , au moins à par tir de la période de Halaf, sinon avant, de vas1,,, ri••· lt· ,, l'entre,. (aptitude à développer des formes plus ou moins complex,·s
1•nst>rnbles cu ltur els. Une cu ltur e définie par son matériel lithiqu e, sa céramique d r111pr1seterritoriale, local emen t ou régionaJement), mals aussi celle qui 1·,11:i(' ·
so11 archi tectur e notamtnt·nt, occupe un espace : celui-ci est pr écisémt•n1 '" lf'rls1•lt• potenti el de diffusion ou d 'implantation de ces sociétés clan" dc•s
lt •rritoire où se trou vent ll's sit es qui pr ésentent l'assemblage car acl éristiqw• tleo l'IIJ1a,·1•squi leur sont au départ étranger s.
l,1l'_ullure en question . De l't>'l:pansion du Protonéolithlque B (PPNB), telle qui l'e, l.1·s exemples de ce genre de déma rche sont nombreux. Nous y retro11vo11s
clt\/111it> .laèques Cauvin 11ll, à ce lle de la culture d'Uruk. la tendance est à l 'é l:iri!I ~ 1h" 11,,ils que nous avons déjà soulignés dans le cas urukéen · une oppos,111111
.s,·11w11I de (es aires cultun•lles Comment rendre compte de ces phénomt•n, , ? ttotr,· 1k s <lérnarches modernistes et primitivistes Ai nsi en est-il de l'cxp; 111 <;11111
l.1·s 1·xpansions des cult ur es de Halaf 111par exemple ou d'Obe id 112 0 111 f,111 nlt,11tlh·11ne Avons-nous là d'audacieux marchands . qui approvisionnc111 1.,
l'ohwl. elles aussi , de débüts passionnés. M~~npotnmi e en métaux analoliens 115, ou bien som mt>s-11ousen présenn· d '1111
111cHc",s11scomp lexe d'acculturation sur les conditio11s duquel les débats 111111
r,,!,w111
' ., La qm•st1c>11qui se pose est alors dans <.:clte v ision primitiv1sl P, ch Llit/111111atù1u 1 mu l'e,pw,,i,m olwiclù•nne
e de lu conti111111, 1 ,~
111 1 ~1111·1·1le quPstlm,, voir l·1v.N1,1t·ANE , 1996, p. 26(1: 1io11.,1!1'11,JI U&-1'.i!l; N1:,~L:N.
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r11w1•,,, 11M:h1· 1tc.'I l 111 11,.,, •ttJ(II , 011~1s1t·111 111, ,, 1111'ti-1 l,·111 1, 1n111plw11I , 011111w11111 l ,t,l. l) (A (Jll'A";I, l~!/h 1' 111,t 1• .tl22I1
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l.,111t1•11r
lH' s'avance guère sur les raisons de cette évolution sans lendP111,1l11 de pêcheurs 125, esl ltlll' 1lllf1t·11l1t\111aJl't1tv,
,1 ,1111nlPrs dès que l'on soutient la
puisqu'il considère qu'on él ail parvenu aux limites supposées des possibilllt·i, 1111t t entre les deux expansio11sc•ulturelh•s.
l1111il
d'1•v11h1liondu« système ,1. Aussi, peut-011 estimer que 1'011 m• peut guère asseoir de conclusion sur
l{cst e à poser la question d'une possible évolution dans laquelle la ((ph,,.,, 1, xp;111sio11 urukéenne au vu dè t'P que l'on croit savoir de l'expansion obei-
1f,llml>a1, constituerait une modification en profondeur de la nature de l'expi111 111,·11111• La question n'a réelleme11t d'intérêt à nos yeux que dans la mesure où
,ion. La thèse de Nissen conduit au plus près de ce qui nous paraît constitu1•1 11• 1(1111,·ntc de comprendre comment se constituent les milieux culturels dans
prol>lt>mede la continuité entre l'Obeid et l'Uruk. Sans anticiper sur la quesli1111 lt 1plt'ls s'est opérée la rencontre entre la culture d'Uruk issue du Sud
1 lironologique, disons que la question de la continuité Obeid-Uruk ne peut I ltt 1111!-.opotamien et les autres sociétés du " Chalcolithique tardif 11. Ces ensembles
1mst'l' clairement qu'au vu rlu problème des phases anciennes de la périud, 1,111 ,ssus d'une .. dislocation " relative, celle de la communauté culturelle obei-
cl'I Jruk. L'idée de Nissen est' qu'un partenariat créé à l'époque d'Obeicl :;'1•-,1 ,h,11111• . Mais il nous semble que. pour les éventuels colons urukéens ou leurs
pt•rp(•tu é au cours des phases anciennes de l'Uruk et qu'il s'est reconstitu{• ,111 111'11111t1l1•urs, la présence de leurs ancêtres obeidiens clevait avoir autant
c,rnrs de l'Uruk moyen. Il ne se prononce pas davantage sur l'Uruk ancien, 1·11 11·1111porl ance que peut l'avoir eu, pour les Pères Pèlerins , la saga des Vikings en
q~ard à la faiblesse de nos i11lormations sur la questlon 124. La reconstitution ,, .\11wrl(III(',
l'l ltuk moyen se fait sur des bases différentes de celles de l'Obeid. Mals lt 1l;111sl'évaluation de ce problème , les mutations qui paraissent avoir trans-
11wr,111tsmeinitial d'acculturation fonctionne à nouveau, au moins pour J, w les sociétés du Proche-Orient asiatique à la fin de l'époque d'Obeid, et
111111
t•spares capables d'entreprt>ndre la mutati on. 11n1,11,1mcnt les transfonnations profondes opérées dans le domaine de la
11r111h1dion céramique. constituent un point centra l de toute évaluatîon des
P.1r-<lelàles difficultés, déjà évoquées, que pose cette thèse, l'articulali1111
11,,11111•t•s.
On ne peut, dans ce domaine, que tenter d'approfondir les études
l'Clheid à l'Uruk se lait dans des termes neufs. On ne peut se contenter d'11111
<11•
1 0111parnisonsur deux phénomènes distants dans le temps de plusieurs siè<lt•
, 11trqnis~s par Nissen.
li t,1111
poser te phénomène dans toute sa profondeur chronologi que, en envls,1
la question de la tran sition de l'Obeid à l'Uruk (phases dites Obeicl 5 011
J.{1·.1111
1lrnk ancien selon les auteurs), les mutations qui conduisen t des phas1 ~ 1t'M nnalogies historiques
de la période d'Uruk à la période Uruk moyen puis au développenw111
,111l'11•1111es
d, l,111111ure de la période Uruk récent. I , ·111pire
d'Akkad et l'analogie impériale ou impérialiste
( ·c· débat soulève un point décisif. Étant entendu qu'on ne saurait consl I .<·mouvement de la recherche qui conduit des périodes et cultures préhis-
d1•11•t l'expansion urukéenne comme la première expansion d'une culture du Sud •s il
(1111,111, l'époque d'Uruk va dans le sens de la chronologie. C'est une option
111t•so1wtami en, on ne peut pour autant en déduire une identité des motifs 1111 I" 1•,-,tl>IP, dans laquelle la culture d'Uruk est le produit de la longue évolution
dt•s he~5oinspas plus qu'on ne peut prétendre qu'il y ait une conti nuit é stnu 111 pr ,·ltlstorique de la Mésopotamie. Un autre mouvem ent, remontant clans la chro-
rl'lli• c-11treles périodes d'Obeid et d'Uruk. 1111lt1git' rette fois, peut conduire des époques historiques vers l'époque d'Uruk.
S'il peut être intéressant de se demander s'il y a continuité entre 1,.. 111,, 11't•st plus cette fois l'aboutissement d'une longue évo lution préhistorique,
1wrlod1•s d'Obeid et d'Uruk, plus important est de savoir pourquoi la con111111 11111h l,1 pr éfiguration, ou la première étape, des évolutions postérieures. Les
11aut(•culturelle cr éée à l'Obeid 3-4 s'est fragmenlée el disloquée. Pourquoi 1, pi 11hlP111Ps méthodologiques qui se posent sont très différents.
• 011-,titutton, ou reconstitutinn, d'une communauté cultur eUe au cours ch , l.<'s termes utilisés à plusieurs reprises par Algaze pour désigner l'exp,i11
111
phi1s1·srécentes de la période d'Uruk (Uruk mo yen et récent) ne s·est-ell e p., 1111111rnkéennesont particulièrement explicites: momentum towards empire ;
11pP11•e sur la même base territoriale? De surcroît, un laps de temps consé(Jm•nl 1 , , 1i.111sionurukéenne est donc à ses yeux le premier avatar du mouvemt•nt
qui H'< ouvre schématiquement ce que l'on appelle Uruk ancien (niveaux XIV1111 hl.,, 11lqur gui conduis it à la formation des premiers empires. Plus préciséme11l,
\Il jusqu'à VIII du sondage profond de l'Eanna) s'est déroulé, semb le-t-il t>nlw , Il,• :wrnll la préfiguration de l'empire d'Akkad (2340-2200). À l'appui de sa
lt•:-. d1•11xPxpa11sio11s. La q11asi-abse11cede restes urukéens clans le Golfe, p,11 1111..w, Il nol e que la stratégie des Urukéens est tr ès prorhe de celle utilisée à
op1)1)sit1011 fi la profusion bieu conm 1l' dl·S (•tahli s~1·11w11t s oh<'idiens le lon g dt", 1, p11q1w d'Akkad. Tell Brak, par exemp le, avant d'être l'un des principa11x
, ·o(l•s d Il !,(Olfl' P<~rsiquc,g<i11t'>nil<'1111
•111i 111
t ·1prl'I t•-; 1·01111u1•
des ét ablissentt•11h
poi11ls d'appui akkad iens dans le nord, aurait eu la mr-me fonction à la 1111 <111 ,..t'rles, à ce niveau du débat la question qui se post• ,•si moins clc savoir s'il
IV'' 111llle11aire. 1 xl:-.t.1 1111c•mpire prolo-sumérien qu'une straté~ie tt•rritonah- 1111pt>rialiste,
quelle
l'l'tll· analogie n'implique pas qu'il s'agisse d'un empire urukéen mais d'1111 11111·soit finalement la nature du ou des p1111volrs dominant le Sud
pl11'110111ène proto-impérial rnnforme aux définitions données par Algatl' cl,• fllP-.opotami en. À l'appui de sa thèse , Algaze n'hl 'Sitt· dom: pas, après avoir
l'i111p1;rialisme.L'expansion urukéenne se trouve ainsi inscrite dans la problt'-111,1 • 1111lls•·l'exemple de l'empire <l'Akkad, à utiliser cl".111111•s époques de l'histoire
IH111c classique du développement des empires orientaux, jusqu'ici confir11"t' u111·111ale, en l'occurrence, l'époque d 'lsin-Larsa. Ce n'est plus le même systèrne
chro11olo}?iquemenl, vers le haut. à l'époque d'Akkad . Cette thèse repOSl' ~u, volirique cette dernière époque ne fut pas man111éPpar un grand empire.
l'idée qut· le développement des grands empires orientaux est hé à la rechcrd11 c 0111111t• à l'époque d'Akkad, mais par la reprise de la rompétilion entre cités et
d1•111allèrespremières et que la composante militaire a clone joué un rôle ccnlr,,I wv,111111es du monde mésopotamien . Algaze va jusqu'à envisager une sorte de
dans l'expansion urukéenne. 11111l ,1~c des lâches entre les <:!tés, partage qui peut rappeler ce que firent les
Une complexe association entre motivations militaires et économiq,ws c lh's i.:rerques de la colonisation archaïque ou les États européens. à partir du
aurait ainsi soutenu un mouvement colonial qu'Algaze a récemment comp,111 liVI' sli•rle 131
o1ux opérations conduitC's par les marchands d'Umma. à Suse, à l'ép«l(Jl1t li y a dans ce nouveau type d 'arguments un glissement sensible, essentiel,
akkaclienne 127 : Poster a étudié les activités d'une colonie marchande, issue ch 1., t111Il permet de situer un nouveau point important du débat
111(-tropole sumérienne d'llmma dans la Vllle de Suse. soumise à l'c·mpi,,
d 'Akkadli')I. Ces marchands opéraient ind épendamment des autorités t1kk,1
cllt•nnes t•t Algaze souligne que certains postes urukéens ont pu aussi '1111,; f.wansion urukéenne et paradigme polycentrique
fondés par des familles de marchands. qui ne travaillaient pas nécessain•111c111
pour <les États urukéens. <>11a beaucoup reproché à ta thèse d'Alga7e de voir dans l'expansiou
L'analogie avec l'empire d'Akkad a également été défendue par Po11s1<'1 11ruk1•1•11ne l'expression d'un "proto-empire ». Anachronisme évident, puisqm•
St•lon lui. l'expansion uruk éenne présente des caractéristiques très proches cl,• hi; ,•mpires orientaux n'apparaissent que beaucoup plus tare!. À cet égard, lil
,·,•lies clc l'empire d'Akkad. Pour preuve, il avance un argument intértiss;i111 11uhlkati on la plus stimulante sur ce thème a été celle de Steinkeller 132• Com11w
C'1•rtainsproduits ne serale11l présents dans le Sud mésopotamien qu'à l'épocp11 • 111,111, avons été confronté plus haut à un problème d'évaluation de l'expansion
d'Uruk el à l'époque d'Akkc1cl Il s'agit des sceaux de serpentine, dont la math11 uruk,·l'nne à partir des thèses évolutionnistes des préhistoriens. nous som111t•,
première est originaire dl' Syrie. Des lors. il est tentant de déduire que , e~ 11111lro11té. cette fois, à une vision globale du développement historique <h 111
pierres ne parviennent en Mésopotamie qu'à un moment où des contacts s11111 Mii.,oputamie qui exclut. aux yeux de Piotr Steinkeller, la possibilité d'un proln ·
pnrticulièrement intenses entre le Sud et le Nord mésopotamiens. L'analo~lt , 111pm•sumérien.
fonctionne du plus connu - l'empire d'Akkad -vers le moins connu -l'expansio11 l lt•11xarguments méritent d'être considérés car lis posent de réelles <lilh·
11rukéenne. , 11lt1·sméthodologiques . Le premier est lié à la question de la straté'gl.- qui
De surcroît, son ouvrage établil, et ce point à notre avis est très importa111, 111 l'slclc> à la construction des empires orientaux . Scion Steinkeller, l'id,•"
qu e nous ne sommes absolumen t pas en présence des memes réseaux de.•dn 11 , 111111111m ément répandue. d'empires fond és sur la volonté de s'approvislo11111·1
l,1tion des biens et des idées entre les ive et me millénaires avant notre èrl', d,111s ttn 111,1tit>res premières, est à rejeter . li s'appuie sur des évaluations du l'Olll
IP domaine des relations entre Sud mésopotamien et lrann°. Celle lransror111,1 r'<111111111ique des opérations militaires dont le bénéfH.:c n'aurait pas 1wn11lscl,•
llun profonde de l'orientation des contacts (le Golfe devenant prédomina11t .,11 , tt11v1,r les investissements Initiaux, et sur l'idée que des c:onstruclio11s poli li•
111~ mill~naire. et l'Iran devt·nant moins un problème commercial qu'un prohll>111, 11111·s qu'il juge de moindre ampll'ur (empires d'Ur Ill et Dynastie kass1tl·) s,,111
1wopulitique) entrt' les deux millénaires inciterait à une grande prudence q11,111cl f1llrl,11lt•ment capables de mener des opérations à <les fins d'approvisionm·1m•11t
011lculc de comparer les ckux phénomènes historiques. < >11 le voit, le débat s'est élargi à d'autres domail1L S cle recherche q111·cdul
0
•I111-.h·quel nous évoluons . Mais il n'établll pas qu'il 11'y eut pas. dans l'l11slo11,•
111~s11potamienne, des États qui eurent une stratégie, disons, mercantile Il fnJHlt
1l111plt•111<'nt son argutnPlllalion sur l'idée, relativemt'nt rt\pandut• cla11s 1.. -.
127. At1w.1. :!tHIIh, p ï:I.
1~ 1.C• 11:k.l't'.H
,~,, l' .. r,~. 11 1•11 131 ,\1t,\7J:.2IHII li p 'iU IJ,11,,tl4ul1d , \l!,l,171"tf'll011\°t•,tl ',11111toi:l1 1\1't' l'1•n,plr,•cl'i\U11J
l'.lit ,,.,,, Ill;! ~flMJll11i, ]'l'IJ
1.1Mlll'•il•I l'l<OI Il· 1 IUIAIN1>1:
Ml .SOl'IH li.MIi i\NAI 0{.11 ll1Slt1Hl1JI I l 1 \ILll )ttJ;s I t 'IJ(i\111 Il 11\111111\ ~I 11rMi\l(I111 1~1
.,
,~tlttll'S historiques sur les grands empires, que ce genre d 'édifice politique· 1•:,I No11s1l'licndrons avant 10111 di·,,. ,!,-1,,111111P vIs1111I clt· l'annlogil'
st111111l,1nte
t'•1.ihoré d'abord en fonction de motivations politiques et militaires, dans hl!,11111qu e qui vise à éclaitt•1 1,, q111·-.11w1dl· l',•xp;111siun urukeenne Le para -
lesquelles les préoccupulions commerciales, loin d'être absentes, sont Cl'IH'11 1ll~n11 · 11'l'sl plus l'empire, sous q1u•lq11l'lm 1111•que <c• soit, mais un réseau dl·
d,1111 toujours secondaires , llt~s l~tats qui entretiennt•nt de• 11111111l·rc•confélléralc• 1111 réseau de colonies
l.l· cas de l'empire d'Ur Ill , qu'il examine, est particulièrement probft '•111., l1111111wRiales, que l'auteur compan• alors aux colonies assyriennes. Ce demiN
111111t• . Steinkeller reconnaît lui-même qu'il put y avoir, dans ce cas, des preo< e 11 1,01111 ,•st discutable : le comptoir de Kanesh, occupé par les marchands d'Ashur
p.I11ons mtrcanliles. Le débat est touffu el difficile à suivre, d'autant plu, 1 1111I 111 \\ 111' siède avant notre ere. n'aurait pas été identifié sans la découverte ch·s
nous éloigne de l'expansion urnkéenne. Il met assurément le doigt sur une qu,•s ,n,l11Vt'sdes familles assyriennes; celles-ci utilisaient la céramique « indigène N
11011 importante. celle d'une éventuelle politique de fondation de postes 111111 a11o1t1 ,llt·nne.
1,111cs à des fins commerciales par des Mésopotamiens du Sud. l .1•sarguments tournent autour du problème de la ligue de Kengir 116 et de!
Sc•fondant sur l'idée qu'u11e telle implantation nécessite des moyens l1t11, l'~w11t11alité de son existf'nce au IVe millénaire 137• Nous insisterons simplt··
cil· portée des cités-États clu Sud mésopotamien , Il en déduit que ces impl,1111.1 m, •111-.ur l'idée que le développement politique du monde mésopotamien l'SI
tions n'existèrent pas. Arrclons-nous sur ce nouvel argumenl. Sa base est 1111,• 11111111· de manière cyclique sur un substrat de cités-États, et que celles-ci sont
e\valuation de la situation politique du Sud mésopotamien au cours de l'époq111 1,Nlocllquem ent intégrées dans des constructions impC>riales, éphémères car
<l'Urnk. Celle-ci serait celll' de cités-États concurrentes les unes les autrt•., • 11 dl~11111portionnées au moins jusqu'au 1~r millénaire avant notre ère. Cl·llt'
somme. la situation connue par les archives et lrs inscriptions royaks 1h1 dlul,•1 lique relationnelle doit avoir pour première étape la mise en plaC'l' cil'
Dynastique archaïque Ill et définie ainsi par Steinkeller · •" c1l1~s-États, bien attestées au Dynastique archaïque 111 , t.>l fondues en u11
1P•t·111hle politique par Sargon. Qu'il y ait pu y avoir un proto-empire sunwril·11
., Un système de cités-Étals indépendantes , bâti sur le temple, caractérls,\ p n 1•01u-1111 e question redoutable puisque l'aube de ce jru dialectique ne saurait
un mode de propriété et de production semi<ommu11autaire. ainsi que par un 1)1" lrt• 1111pér i ale.
<IP royauté faible et clairement théocralique 133• •
Nous retrouvons là un point, déjà évoqué plus haut 134. à une situation poli
tiqu<.>donnée corrcsponclcnt des paramètres de projection dans l'espac:1• IJ11
l ,malogie introuvable ?
t•11Ipire peut s'offrir des colonies, sans que ces colonies soient commercial, s
(,• j,•u cyclique de relations a été parfaitement remis en place par Mann clans
des cités-États ne sauraient s'offrir un réseau hautement structuré de po•,11'I
mllitaires à des fins commerciales. Steinkeller va même jusqu'à considért•r qu• 1HI hapitres qu'il consacre au développement du monde mésopotamien 13"'. Deux
IMH11ll!{lllt.'Svont émerger:
n's cit és n'en auraient guère besoin.
Le dernier argument consiste à montrer que la croissance économlq11,• 1l'un côté, un système politique polycentrique clans l equel le mocluk cl1•
n'est pas la conséquence clu développement politique du Sud mésopota1111t·11 be"''c•sl la cité-État. Transœndant cet ordre politiqut• et militaire au d111111p
rnais plutôt une condition fondamentale de ce processus. C'est une voie prn11 d 11111c111 réduit , un ensemble de relations «co nfédérales • assure une rerta11w
trancher un autre débat classique sur le développement des sociétés hislrn 1 1oh(·s1011el se fonde sur une i<léologie, une culture commune, et des relë1ltc11rn
qucs mésopotamiennes' 11 qu'il ne nous appartient pas de discuter 111 fi 111111111lques el commerciales.
n·vanche, il semble pour le moins difficile de savoir si, pour l'époque d'IJ111I.: 1)c• l'autre, un système politique impérial. fondé sur une intégration poh
l't-nmomique a permis lt' développement politique ou s'il en est la l'ons l'i 111ilitaire des divers acteurs de la société en qut·stion. Le lien qui 111.,111
1111111•
(llll'llCt:'. llr11t1'1·11scmbleest la coopération obligatoire (wmpulsury cooperul/1111)
l r11s,·111hlct•st d'abord politique, et maintenu par la forre. Les relations id11olu-
f',111e'!i
l'I <\conomiques sont secondaires.
1Tl //111/ p 110 A systt·m ni independanl city-~lalt's , hulll amu11d the ins11tut11111
ol Il• 111, IMClll'-IN. 1!157.
t,•111pt,.
housc hold, and ch.ir;u tnlzl'1I liv the semi communal 111.,,hu
of ownl'rship ,11111
111•111l- '""' 1'17 l'f, ,11pm, chapitn· pn·mh•r.
111,,
,111111,v w,•,tk.,li~llnrlly th<·u,,.,11 <',lyp,• of kl11gshlp • 111'!MI\NN, l!lX6, rh,1plIw :1 • 1111, 1111·1)l1•11n·111sl1,11ih<:al1011,'1I,lll'~ ,111dMulll p11w1·r-,11 lu1
l'U \ulr Utf>TII, d1,1f1ilrt•I''' 1111,, \'Ill, 11111115 111Mcs11puL11ul,1 t I• 11,1111, 1lw hr,t 1·1111,tn.,111drn11l11,1tlo11 , llw dl.1l1·1"1ln 111
13~ Sii 1"11.11
IIR. l'l'l] 111•111
PIV 11,opc·ri!IIPII •
Il M!•M•I llt'll•llHII\INlll·Ml·"lll'<>IMIII , ,\NAl.tH,11,111~1'11Hll]lll.l. l l\llllllll 1:,.;1•111\lll'i lt IIMlll ~ tt'IJNl.l>IM\l!llll l!lï
Notre question est la s11lvante: puisque l~s Ur11kt•c11s sonl ce11sésinaugun·1 111 n• qu'avec d'autres srn111·1•s
111,11, <1111111•rncordre. En ce domain~. la documen-
n• 11•11 çydique en créant les premiers États mésopoli\lllit•ns, à quel type d'l11l1 ft1ildéfaut.
111111111
gra l 1011 vont-ils se conformer? S'agira-t-il du premier cas, confédéral, éc111111 <'1•lt•11d 'analogies hist·otiqut•s t•st la reproduction d'un vieux ùébat historio-
111lq11e et idéologique, ou du second, politique ou militaire? Mann se contenll..· dt> lfrttpliiqlw qui a longtemps e11venimé et com promis la recherche sur le monde
l,1 tli~sl' conventionnellP: d'abord des cités-États plus ou moins théocratlq111· ur11k1•1•11.On pe11seici à la fameuse question de l'État-temple. En transposant à
p11lsle premier empire, fondé par Sargon. 1l'poqm• d'Uruk un schéma politique supposé vrai pour le Dynastique
Ln seco nd e option est celle d'Algaze , la première celle que défend l'ioll t• h.11q111•,
la recherche moderne a cr éé de toutes pièces mte société fictive et
St,•111keller.Que le cas de figure polycentrique soit nécessairement le premit•r 111 ttu111•1 ,1llque qui satisfaisait les vues des archéologues de son époque.
!'-,n1rait être décisif car on pourrait toujours arguer clu fait que l'empire prol<1 l'c-ttt· erreur d'interprétation constitue un mouvement rétrograde du vrai 142
19 1 l'ilt• nous paraît se reproduire aujourd'hui. Nous ne mettons pas en doute la
s11111tsrien fut précédé d'une phase polycentrique, à \'Uruk moyen :l .
Un autre point de méthode émerge et appelle une discussion. À la lecture• <1 1 Y 11ld11(•cles modélisations couramment soutenues sur le développement du
n,11111k mésopotamien historique. Mais nous mettons en doute la possibilité
l'articl e de Steinkeller, il apparaît que l'interprétation de l'expansion urukfr11111
,•sl un enjeu essentiel de la compréhension clu développement d<• l,1 11h1t1•g1wla question du monde urukéen dans ces schémas. Celui-ci exige une
M<•sopotamie des me et ive millénaires. Ramenée par l'analogie avec les colo1111· ltlt ll1nd1· spécifique qu'il faut maintenant envisager.
assyriennes, analogie discutable, nous l'avons déjà vu, à l'échelle politiq1w 1111
Dynastique archaïque, ell e devient acceptable. Elle ne le serait pas dans Il• ,·t•
,·u11traire. CONCLUSION
Il n'en reste pas moins que la situation que nous croyons connaitrl' ,111
1>ynastique archaïque Ill tians la périphérie mésopotamienne ne parait p,, Au terme de cette première étape de l'analyse, ret enons quelques éléments
pouvoir être aisément assimilée à celle de l'époque d'Uruk. Il y a trop d, 1w11ll1•lspour la suite clu propos: voici une culture mal connue, mais passage
la~unes dans nos sources pour qu'il soit possible de trancher, et les infon11,, 11hl11.w dt• toute discussion évo lutionniste. Cette culture se révèle de surcroît
tlons archéologiques très ponctuelles dont nous disposons pour le Dy11.11 hn111t•111t>11t dynamique et capable apparemment de se projeter à distance, que
tique archaïque ne nous offrent pas vraiment une image comparable. Q11,111I •11,11par colonisation ou émulation . Entre ces deux moments de la discussion
,111x textes, il nous semble que le débat est à peine amorcé sur la natun· ri, 0111tissés des liens complexes el circulaires, la nature de l'expansion étant à
111slitutions politiques qui font fonctionner la machine bureaucratique 11.11 f111,dt•duite de ce que l'on croit savoir de la culture d'Uruk en pays sumérien
sanle de la fin du IV"'millénaire 140 • Qu'elle doive être purement et simpleuu 111 1 11,l,111,1turede cette culture dans sa capacité à se diffuser .
.-ssimilée à celle que nous livr ent les textes du dynastique archaïque n'est p,, l.1·s grands débats classiques sur l'Vruk, la révolution urbaine ou la nais-
n•rtain. ••w•· dt• l'État se sont ainsi enrichis de discussions nouvelles, qui n'ont pas
En somme, nous rencontrons un modèle qui est ce lui qui domine actu, 11 1 lt11phh(·,loin s'en faut, le problème.
111rnt la réflexion sur les modes de fonctionnement des soC'll'l1 l.'•·xpansion urukéenne, en effet, demeure l'objet de co ntroverses, en dépit
m(•sopotamiennes, une fols qu'elles se sont structurées, en partie au m11h1 l'llorls réc ents pour parvenir à une vision homogène du phénomène ,
uutour d'États centralisés. Aucun de ces deux modèles ne nous satisfait , ,,1 1, l111w11tain -' de ces discussions nous servira de réf érence pour les analyses criti-
1hèses proposées pour l'adapter à l'époque d'Uruk, avec plus ou moins d i111tt 1111" q1w nous allons entreprendre.
11insité, nous paraissent discutables 111. \v,1111cl'en veni r à ces analyses cr itiques . rappelons que leur but est de
L'analogie avec le monde mésopotamien historique est introuvable , cl'.1ll111!1 1111111 11111• assise ferme à la discussion et aux hypothèses que je formule dans
parce que nous manquons de points de comparaison réels. L'expa11'>11111 1•1'111Hlt' partie. On a vu dans le chapitre qui précède que l'ampleur des
11rnké<m11e est un fait archéologique et ne saurait i>tre compa rée en prt>111l11r
11' 111 IH,~ON, 1931-l, La Pemée et Ir Mouvant, Paris, PUF,inlroducllon première partie. • N11111
1:1!).('(' J,l1•nrc d'hy1lolhèsl • pourrnit fort bien 1rnuvf'r cles nr!(111111•11l 'S claus les co11sltl(or111l1"' 111 111tlt•s ho111111es
~t 1.,11, el des i"v~1wnwnls ,•st tout entière Imprégnée de la croyance à la v;il1•111
111 I", llw du Juij1·11wnt vrai à 1111111011v1•1111•nl 1t'lrograde qu'exécuter1111 aulomatiqucment rl,111~ I•
11'1\d,1111'>
ou tir Johnson sur Jedt.'wloppP11wnl Ill! Su<ln11\sopol<1111i1•11
1111l,1 \'(,r111• um· lois posf·,· l',u Il· ~,·11111111 dl' s'accompl1r, la réalllé projette derrière ell,· MIii
1 W. 1'1 ,11p111 , rhapllr<' p11•111li•1
111 M,11111 lui-1111·1111•111•!l'"I"''' ' q11 '1111,• v1~11,11
IH!~ 1,0111111,1!11• du p111illt·1111
l'i n111vP11111• •, 1\1\1'1 111,11il 111~ IP l'·'''"' lmlo'•hl1l1111111 111,·p,11,111ainsi avoir pré1·xls1(•
,,,1111.,111 sousfom1e de posslhh· ,1
jt11•()1 ,r,,,ll'l,11)1>11ll1•l,11111,•,•urur (tlll VI,1, 11111,, u,nn·pllon tlu p;1,s1• . p 11-l!i
h p ':'8
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IJ MIINIli 1'1(1) MN Ill. Mt.s<)l'Cll
1Il t 1111 Mtll
commencer, puisque sa fixation repose, on le verra, pour une part encore trop
importante, sur des données culturelles et géographiques.
i1111 1.1s 11 Ml',°' l'tml'(HJIŒ/\I\1~ Pl: Ml''i<ll'll'I \MIi H, 11IMl:i 1, I' l.!-11'/\I'I.~ 1)1.'-IIll\. Ml N'J<, l'l{lllt
1,1.111'1'1 l l 'IU\.'\IN!-1 '01
INTRODUCTION ,111t11
1
s c•n fo11cIlon de la conception que les cherd1eurs 0111 dt· la nalun· de>s
1 11ttlads rnllurels au IV" millénaire. On a par exemple postulé qu'il exlslall d1•s
11t•xi~tc donc au Moyen-Orient, à la fin du 1\/E'millénaire, une certaine u11ilt• ,I1,•s incligènPs dépourvus <le tout contact avec la culture d'Uruk, mais ro111t•111 -
rullurelle: elle se défi11it par la présence d'un certain nombre de traits cullurds l"" •lins dt I expansion urukéenne (fepe Gawra). En l'absence dt• datation 1 l, c·
ll(>s ii la ( 111!
ure d'Uruk telle que lf's fouilles allemandes à Warka l'ont définie. En , 111111ne11I d<~montrer cettt• contempuranéité '? C'rst la présence de mat1•1it'I
<ll-pil clt>la simplicité apparente cle crtle définition, la nature de ces traits, ainsi .. l lt uk ••sur 1111 site qui fournit les comparanda chronoculturels pour établir 11111•
q11e l'ampleur spatialt• de leur présence, sont l'objet de considérables divet 1l.1l.1tlon. L'al>sence de cc•s marqueurs culturels indiquera soil qu'on est da11.,
gl'urcs dt• vue. Celles-<'i ne tiennent pas seulement au fait que chaqm: anm ·· 11111· phase locale antérieure. soit dans une des phases contt>mporni1u •, tlt•
apporte son lot de nouvelles informations et étmd par là le champ d'investig,1 l ,•xpHnsion urukéenne où il exista des établissements indigènes dépnw vus tl•·
lion à des r€>gions parfois inatlenducs 1• On a vu que ces dis\·ussions se nourris • 1111lads.Tout dépend de la conception a priori que l'on a de ce contact.
sent aussi d'approches idéologiques variées et souvent incompatibles. Le plu~ Ce cercle vicieux e11trf>chronologie et culture se complique d'une im·vlt.il>lt•
pl'til dénominateur commun de ces approches n'a pourtant pas, pour l'instant il1111t•11slon spatiale: les variantes cullurelles qui ont été obs<•rvét:!Ssunl -l'lli• s
!,ut l'objC'l d'une réflt•xion pour lui-même: nous sommes en présence d'uJH' , 11,onologiqucs ou spatiales'? Dans un espace qui s'étend de l'Égypte .i I Ir 111
(tuestion cle géographie culturelle, où se pose en permanence le problème d1· 1111t•11lal, se sont déclinées de multiples variantes de l'innuen<'e de la <'ttll1111·
l'emprise sur J'espace d'assembla~es culturels et surtout la question de:-;inter d'l lruk. Non seulement l'expansion urukéenne a connu plusieurs phases, 111ais
faces cul111relsoù ces ensembles se côtoient. l'1t1lluence ùe la culture d'Uruk a pu se poursuivre après l'abanclon des coh,n11•s
Comment ces contacts ont-ils lieu? La question est douhle, à la fois tempo - 11r,poséesen Susiane ou en Haute-Mésopotamie .
relle et spatiale. L'historien est habitué à une recherche qui, une fois le cadn· Dans ces conditions, nous sommes en présem :e de trois problèmes intnclt
l'.hronolo!,lique fixé, permet de raiso11ner, phase par phase : en l'occurrence, il wudants que nous allons séparer pour les besoins de l'exposé: une qul'sl1011
devrait être possible étape par étape d'identifier des situations de contact puis • 11ll11rell0,d'abord, qui est cievenue llll problème de géographie culturelle, puis
de les cartographier. On ne peul cependant pas totalement procéder ainsi, dans 1111 problème de chronologie des cultures du Chi\lcolithlque tardif du Moyeu ·
!(• cas de l'expansion urukéenne. Les chercheurs confrontés à cette question cII tt•nt. Le terme de Chalcolithique tardif, traduit du Late Chalcoltthic des A111-:lo..
ont, au oépart raisonné dans le cadre chrono lo gique fixé a11 cours des annél-s "iM,;ons, a permis de distinguer sites el période r.t de mettre u11 termt• n de..·
1940 et 1950: dans le Nord mésopotamien, Tepe Gawra ou la séquence dt· 111111Ihreu ses ambiguïtés. Ils posent cependant des problèmes que nous allons
l'Amuq fournissaient la référence stratigraphique; dans le Sud, c'était Uruk tl'P111bléealJorder en rappelant l'amplt>ur des controverses sur la c:hronologlt• du
Dans ce schéma. l'influence urukéC'nne avait été brève et sans lendemain On il 1\1'millénaire avant notre ère.
vu comment l'idée d'une expansion de longue durée s'est imposée. Ce constat ,1 Il faut en revenir aux bases de la discussion : un problème de stratil-{raphil'
(ait voler en éclat le cadre chronologique du IV' millénaire: on ne pouvait plus , 111upar ée, qui bute sur des données culturelles et géographiques qu'il faut
se contenter de caler tout ce qui relevait de la culture d'Uruk dans une phasP 1,,pp1•ler en détail. Ce sera l'objet du chapitre 4.
Uruk récent, équivalant aux phases récentes du sondage profond de l'Eann;i La compréhension des réseaux de relation urukéens doit impérativcn11•111
(Eanna Y-C V); la durée des contacts culturels fut longue el ce fait ouvre un é-w11 1111\,t'rpar une analyse en profondeur des données stra ti graphiques dispu111h1t•,
tail de possibilités pour dater réciproquement les diverses situations culturelles 111 dt• leur valeur. Ce n'est (]t1'à ce prix qu'il sera possible de réfléchir sur 1'(•vol11
que les archéologues ont identifiées. 11,111 ck Cf que je propose d'appeler les sociétés prolo-urbaines de Mésopl)l/1111ic• ,
En effet, la datation de ces situations n'est qu'en partie assurée par l<1 s l 1· <"hapilre 5 sera consacré à ces diffü:ultés slrall~raphiques. On aboulil ;) 11111·
méthodes modernes de datation absolue (essentiellement le C 14) si bien que l.i • lim11olugie des temps prolo-urbains de Mésopotamie et Susimw sensibh•1111•111
chronologie reste chronoculturelle: ce sont les identités de situations cultu dlflt·rl'nl c cle celle qui a été proposé1· récemmPnt à Santa fe 2. On peut ilin..i
relies qui définissent la contemporanéité ou non des établissements étucliiis ,,l,11rcln la question des réseaux urukéens d'une manière nouvelle: ce ,t•1,1
1111>11 1 1 du chapitre 6.
Dans les grands tableaux chronologiques qu'affectionnent les archéologues, oil
les différPntes séquences stratigraphiques son t mises en rapport, les blocs Qllt'
constituC'nt les phases culturelles peuvent coulisser les uns par rapporl atl\
1, C"1·sl h• r.111,wl,11111111•11!
(111111ohlf"1n1·tr~s tlt\11\'ulpm,t' p,u 1t, 111°11>11v,•11t>
dt• hob Il hmd 1 HlllllMi\°'4, dir'., Will l 1•~t·h/1111,11h1111111l11~tq111•
Issu tlt• lil h'lll'lllllt't• de•S1111l,1
Ill' 1·~1n•p1111l1ill
hl~t·,11111•d1111,11•l-,.li11r.1•,,,111
(til<OJ'I' ](l'lti) 1111,.
Chapit re 4
INTRODUCTION
D~s[)(·.COUPAGES
m: I:t::rO(.)UI: l'ROTO-UIW1\INE l.c•sproblèmes de division de l'époque d'Uruk: l'Uruk du Sud
LN MÉSOPOTAMIEET f.N SUSIANE
La notion de période d'Uruk est un concept chronologk1ul ' apparu au 1111·11w
I.e tt•ruw de " Chalcolithique tardif>• (Laie Chalcolithic) a été récem111c111 1110111ent que les notions de culture d'Uruk et de céramique cl'Uruk. 1>t·< l'I lt'
proposé pour désigner la période de l'histoire mésopotamienne qui se- sil 111• 1,lplc casquette naissent de multiples malentendus.
l'11trel'époque d'Obeid, qui s'achève vers 4500 avant notre ère 1, et l'époque clil•· C'est donc dans le contexte des fouilles d'Uruk et de lt'urs publiral 11111..,
du Bronz<,ancien. qui débute vers :3000avant notre ère2• Cette nouvelle tcn1111111 1111-liininaires que le terme s'est progressivement imposé, d'abord sous l,1tn1111,
logie remplace les expressions " période d'Uruk • ou • période de Gawra " t't , tl f f111kKeramik6,puis plus généralement d'Uruk P<mode,d'UrultZftf', 011 d l / 111I:
termes n'étaient en effet plus adéquats et étaient sources de confusion: chac1111 ,, l1whf. Comme l'a rappelé récemment Nissen!I, frankfort 10 fut il' p11•11111·1.1
de ces sites a donné son nom à une céramique, à une cultur e puis à une périndt· 111tllser le terme pour désigner l'une des périodes archaîques dt• l l11sl111!1•
Dans la mesure où la période dite de Gawr a, dans le Nord mésopotamien , n'1,.;I lllt'sopot amienne. L'apcllation (( Uruk" s'imposa aux fouillc•11rs cl1•s :111111•!!
pas totalement contemporaine de cdle d'Uruk, dans le Sud, et dans la mesure 1111 1 ,p.,rt•s sud-mésopotamiens; en fonction de ces concepts , 'it'lo11 ll11vtl 11111,
l'i11fluence urukéenne dans le Nord mésopotamien a été un phénornèrw dt prt'la el proposa la division chronologique des vestiges assig1ws ;1 <t'll1 •ï111q111•
longue durée, ces termes sont devenus inadéquats. 1 J,,1idll .
La discussion sur l'expansion urukéenne a ainsi imposé une refonte cll' l,1 D'emblée, le matériel d'Uruk, publié par von llallt·r 11, pPt 1111•1 l.ill
chronologie et de la terminologie culturelle utilisées. Pour comprend,, Il nbserver un certain nombre de regroupements. Mais tant la ll•1111i11olog11· 1111"
comment une question de contacts culturels est devenue une question de d110 l I ni1lure des regroupements en phases ou sous-périodes constiltll'lll dt", "'lll'lt-
nologie culturelle, il faut revenir sur les débats qu'a suscités la chronolo~ir <111 1' 111111 les plus controversés de l'archéologie mésopotamit·nm• . .lolt11s1111 ,,
IV'' millénaire. Pour présenter les termes actue ls (novembre 2001) du problr111<', tt·group é, clans son ouv rage sur la Susiane1l, les divisions chro11ologlq111•s
on propose trois tableaux : p111poséespour le sondage profond d'Uruk de 1948à 1973,r'est-à-dirc Jusq11',1
- le premier est le catalogue des divisions proposées pour le sonct,,w , ,-lit· qu 'il a étab lie.
profond cl'Uruk 3 , .l'ai repris ce tableau pour l'enrichir des divisions nouv elles émis<'s cl<•puis,
- le deuxième reprend les divisions proposées pour la séquence clP 'l'Pp1• 11l11sl que pour corriger certains points erronés clu tableau cle l'archéolog11<'
Gawra4 , 111wricain. On arrive ainsi à environ seize divisions différentes de la pPtletdl'
- et le troisième s'appuie, en le réorganisant, sur le système chronologiq11,• d t Ir 11kà Warka même 13. Ces divisions sont centrales : elles ont constitué la 1>11s1•
arrêté à Santa Fe5. 111laquelle s'est édifiée la chronologie relative de la période d'Uruk.
Plusieurs points doivent être soulignés. Un tel catalogue esl d'ahmd 1..
11'111'1 d'une querelle terminologique durable sur la définition de la pt-rlod1·
111111·c·rnée . Les termes de ((Warka", de Early Sumericm, f'l surto111 1lt
,,,utohterC1te•, combinés, selon des dosages divers, ont globale ment et<",1ha 11
1l111111c•s au profit des termes liés à Uruk.
1 C'l!sl un des acquis majeurs dt's nnuvelles d111a1lonsC 14: on il longtemps pt•I1~1·4111, 1a tenta11vede Nagel14 d'imposer une lermlnologie fondée sur le nom de Warka plulôl q1111 •,u,
r,~poque tl'I ;rok ou Je Ch.1lrnllthique taniif débutaient vers 3700 avant notn> ère, mais les 11ouv1·lhli h1IcfUruk est restée sans lendemain. Le lerme de protoliteratea eu. quant è lui. une tortu1111
plui;
d;11allons i1111>1isenl de révist>r toute notre vision de la période en que~tlc>n qui o·a pas clur,' J•ï lt
1 l'llts ans, mnls mllle cinq c·tmtsans. Sur cei- nouvelles datations, voir WRlt:111.2001,et 111/m .
2. Ln lrnnsition ent re la ptsriode Chalcolithique tardive et le Bronze nncll'n est un prohli·nlt' IH'li 1; llVR), 1932,p. 36.
tllfRcllC'· si h•s spécialistes narviennent à un accord (très relatif) sur les phases cl<' 1'111~1 .. 111 7 I IVB9, p. 30, 33, 35.
111(·~111111l,H111l:nne au lv'' millfoalre. d'une part . el au LW millénaire, d'au1rt> pari , lil I ranslliun 1•11111
· h Jl !! IIVB!l, p. 29.
11 Nt"'.N, 1993,p. 124
d,•ux 1111111•11,llres ,•si trl's m,11tonnue , :.i bltn que les spécialistes des dlwrses pniodes <1upp11tr 111
1'1•xlst1·1u ,. tlt· ph,iscs rullun•lles intercalalws, dont l'étudt· reste à faire Voir sur c-epolnl , M \l!H11 li 10 f'l<ANKH>RT , 1932.
11 VON IIAILFR, 19:ll.
'""· 2000 I:! JOIIN~ON, 1972, lahh•,111 J:.I,p . !1i.
'I , Volt hH :fü.
1 V11111111'11 l'I Voll' IIH Ili.
, \n11 Jr,::!'..!
. 1t NM,11 l'l(i;l
HY'I IIMES 1.T FSI'/\( 'I ..,1'1·, t 11\1 1t 1I'l'I Ml N l}i l'l{O'I ( H IHl\i\lNS 1 1ll{UNOl.0(:Ili, l'llLTllHI•I•1 1 SI'/\! 'I,. l.1-;s Hi\SF.S1>'\JNI.1llS('llSSlON
,h11o1bla.Créé dans le contexte des recherches américaines dans la Diyala par Delougaz, 11présent1111
de proposer un nom de période lié à une problématiquehistorique et non à un site ou u110
1',iv.1111age
, 11lturo.
Delougazjustifiait ainsi son choix :
« Nous introduisonsces tannes pour désigner ces phases culturelles de l'histoire primitivedo l,1
Mô:.opotamie,au cours desquelles l'écriture apparut. d'abord, puis se développa jusqu'à ce quo lur.
du phonétisme(comme dans les rebus) commencentà être employés.I5 »
1•1lI1l,lpes
Comme l'a rappelé Nissen16, une telle terminologie n'affectait par conséquent que les phH~1 1•,
1I1tI111ti
s de la séquence de l'Eanna marquées par l'apparition de l'écriture. Paradoxalement,la diw,lrn1
1duptéeen quatre phases, de protoliteratea à d, assignait une date c (Sîn 1-111) et d (Sin IV ot V) ;u1x
a, lumples de la Diyala laissant ouverte ta question des phases a et b. Delougaz considérai! q11ul.t
-
a,
a, , ,·,q11unce des niveaux IV de l'Eanna était antérieureà celle du temple de Sîn à Khafadjé.Cola moll.11Ilu
11iv11,1u IV de l'Eanna dans les phases initiales de sa période, a ou b. On se trouvait donc d6sn111111I•1
d1111•, une situation où on introduisait,sur la base de données stratifiéesde Mésopotamiece11tn1hi, u11I1
to1111Inologie qui laissait des cases vides.
Celles-ci étaient très partiellement remplies par le niveau IV d'Uruk, sans quo les 11111111•1
11Ivouuxd'Uruk ne viennent trouver une place dans le schéma. C'est pour complétai co liil>lu,111
p,,1hlomatiquequ'Ann Perkins17 proposa un schéma combinant le concept de protohteratu111111 11
1111111
tlu Warka, réservé aux phases anciennes du sondage profondd'Uruk. Dans sa vision du prol1lm110, 111
1111 ln base des données céramiques uniquement, elle proposa d'élargir la période protohtomr11 ,11Ix
11IvuauxVIII à IV de l'Eanna. Elle divisa la période en a et b, se conformant ainsi au mod1~IC1 d11
11i11ougaz mais en l'intégrant à la séquence d'Uruk. Une phase a (niveaux VIII-VI) et uno ph11•wlJ
(I11vonux V-IV) furent ainsi distinguées18 • Les niveaux antérieurs, quant à eux, furent assignés n 111111
pliuse Warka.
Bien entendu, l'usage du terme protoliteratepour désigner des phases de l'histoire du site d'Uruk
p, 1111lesquelles rien ne prouve pour l'heure que l'on ait alors fait usage de l'écriture pose un problème,
c urtes, il est aujourd'hui admis que les innovations propres aux phases récentes de la séquence do
l'i ,umasont le fruit d'une longue période d'expérimentationsqui justifierait alors l'emploi de ce lermo. Il
111111,este pas moins que son usage reste protiématique.
La publicationrécente des cinq premièrescampagnes à Chogha Mish, en Susiane,dans laquelle•
'" t1irmea été conservépar l'éditeurde l'ouvrageposthumede Delougazet de Kantor,n'a rnalheureuso
apporté aucune lumière sur d'éventuelles divisions d'une période désignée uniquement pat IA
1111•11t
11111110génériquede protoliterate.La tentativea pourtant un intérêt évident: dégager la periodeen quos-
11011d'un Urukocentrismesur lequel nous avons déjà insisté,et la recentrersur une protiématique histo
.•
> :,t
t;;-;
rtq11ugénérale. Reste à savoir si la problématiqueen question est bien celle de l'inventionde l'écriture,
q11Iost. quelles que soient les divisions adoptées.un fait tardif dans la« période d'Uruk » .
i.1J;:
L-~...=a.=;.._..,_L ___ _
Le terme de période d'Uruk s'est donc imposé, tout comme une division <'11
lrnis phases, (Uruk ancien, moyen et récent) devenue classique à la suite dt•:;
(•Indes de Porada 19 et Hansen20. La division proposée en 1965 n'étai t pas s<·11l<
·
J 15. DE.LOUGAZ
, 11l111ral
et SETONLHYOD,1942,note 10, p. 8: ,, We introduce this tenn to desig11atcthost•
phases in early mesopotamian history in the course of which writing first appt'arocl 111111
rl,·v,·101,peduntil it reached the stage in which the phonetic principle (as rebus wriling) began to ltt•
1·111ployed. •
16.NISSEN,1993.
17. PE.RKJNS,
19-19,p. 96-161.
18. Nous les avons donc lait figurer sur le tableau en complétant ainsi celui Il,• .lol111
M111
1hlllNSON,1972, lab. 12,p !i2),
1!) PlllWlA, l 9fi!i.
:W.l li\NWN, l9(;!i ,
:W!)
RYTHMESE'I F.Sl'A<FS I IFS DFVELOPPEMENTS
l'l{()T(H IIUII\IN l '111111N1 ,:. C'llLTUREET 1-.Sl'A( 1:'..L!:S BASE!:,ü'UNF lJISClISSION
ll.OC:11
111t·I1tliée à Uruk mais aussi à la fouille de Nippur 21. Cette dernière permit ilt <'<'sdivisions ont joué un rôle majeur dans la datation des données issues 1ks
proposer une différenciation en Uruk moyen et Uruk récent: ces subdivision prn~pl'l'l ions et dans l'élaboration des cartes q~i ont n~urri les , ré~exlon.5 ~h:
rnrrespondaient respectivement aux niveaux vmà VI et V à IV de l'Eannal•. l 1 • Johusnn ou Adams, respectivement dans le Sud mesopotarruen et la Susiane. Lexis
niveaux XII à IX étaient alors attribués à la période Uruk ancien. La clivisl1111 h un• cle pareils désaccords en amont de la réflexion sur les dévelop1w111P11ts
ternaire ainsi formulée n'est donc pas une division fondée sur la séqucm 'L' d1 '"Hlonaux bloque toute possibilité d'unification des données. .
l'Et11111a mais sur l'élaboration d'un ensemble stratigraphique régional , q111 1.,1 démarche qui consiste à combiner les données des prospect10n avl'l' cll-s
s'nppuie sur des comparaisons céramologiques (Donald Hansen rappl'llt ' clottu(•es stratigraphiques s'est posée de différentes manières. Nous avo11svu
qu'elles ne permettent pas vraiment de comparer terme à terme les d1•11 11111• \;i division de Porada est déjà le fruit d'une combinatoire dat~s laqul'llt • l;i
Sé<1Uf'nces). ••'l(tH'IICe de l'Eanna ne constitue plus la référence de base mais seull·11w11I
Depuis lors, le tableau montre clairement que deux écoles se sont affro11t1•, .., 1n,lon d'évaluation des phases anciennes. En fait, chacune d~s clm!nologi,•f,
relies qui proposent une division ternaire (Porada 24, I-Iansen25, Johnsonlt, , 1llll , 1111• nous venons d'évoquer est étalonnée en fonction de strat1graph1t•s dlt1·t
27
ma11n , Sürenhagen28) et celles qui entrevoient une division binaire en pérlod1 ·, 1t1t·i•sliées directement aux préoccupations de leurs auteurs. En cetlP ma11,,, ..
Uruk récent et Uruk ancien (Mallowan 29, Steve et Gasche30,Adams et Nissen'11 11 lu rc·l'herche chronologique a cédé le pas à une démarche avant to~1l rf>i.:lon,,h·,
Nissen, à nouveau, dans son article de 199332).La plupart des auteurs qui id1•11II 11,,,.,,ux prospections et à leur exploitation. L'un des aspects ma1eurs clP n·~
lit·nt une phase moyenne dans l'époque d'Uruk divisent en fait l'époque ré<Tlllt ,t-tlt•xlons a été d'intégrer au problème les informations issues des fouillP~ di·
ou postérieure à la période Untk ancien, en deux sous-phases; la phase moy<•I111I '111sla11e,et en particulier de Suse.
1•sten fait la phase ancienne de la phase récente et la césure entre !'Uruk ancil'll • 1 l .nrefonte profonde proposée par Johnson est liée à l'int égration cl'u11 ,1111n·
les phases qui le suivent s'établissant toujours dans une fourchette compris, 1
1 ,p,tn• que celui du Sud mésopotamien au débat. la Susiane. Certes, <:l'i l •
1•IHreles niveaux VIIIet VIIdu sondage profond de l'Eanna. v1•lle division a fait l'objet de multiples critiques. À cet égard , le travail ch·
111111
Seules les évaluations d'Adams et celles surtout de Johnson dérogent ;, I,
111an a réintégré la chronologie urukéenne dans un schéma plus conv(•ll
11111
n'•gle. Le premier propose, sous l'influence du second, une phase ancie11111
lh111t1t+13.
111oyt>nne . Gregory Johnson, quant à lui, propose une division dans laquell<' lt-•
Il n'en reste pas moins que se lit à travers ces divers schémas_ auta'.1l
cl1•11xsous-périodes sont radicalement distinguées, la phase ancienne (•l;inl
l'histoire de controverses céramologiques que celle d'une démarche Ql~t, aprPs
n·pr<"scntée uniquement dans l'Eanna au niveau XIIIet la phase moyenne con<·•.
,v, ,1révalué l'intégralité du problème sur le site d'Uruk, a fini par combiner cli•s
p1111da11t aux niveaux XJIà VIII.
,lounées issues de sites de Mésopotamie ou de Susiane. Dans ce context<.>,cieux
prohlè>mestout à fait emblématiques des difficultés chronologiques posées p,H
l'•'poque d'Uruk se posent. Au fur et à mesure que l'on s'éloigne d'Uruk ,,toul:·
21 Sur cette séquence voir HANSFN,1965. 111 ,upuraison chronologique fondée sur ce que j'appelle des contacts ,do1l Juh'
22. Notons d'ailleurs à ce sujet qu'existe une sensible différence entre la division <l'Fdlllt .irc-r11ne dimension spatiale, à échelle régionale, dans l'analyse . Par a1llcurs, l'I
l'orn11i,<'t celle de Hansen que Johnson n'a pas notée dans son tableau de 1973. En effel, Fcllllt
1 'i•sl surtout vrai de la Susiane, les contacts assurent certes de l'évenlut•l11•
l'omtla (POfv\DA,1965,p. 155)considérait que la phase moyenne de l'Uruk correspondait aux pltm,1••
VII ri VI de l'Eanna, sans donner de précisions sur la nature de cette répartition qui exclut dom 1, 1 rnMmporanéité des couches - ou plutôt de ~elle d'~rt:facts découve~ts _c11111~
nlwa11 VIII de ces données, Notons enfin que le tableau, devenu classique de la division chrn11ol11 1 1,s muches. Toutefois, la présence de singuhères d1fferen~e~, dan~ la 11,1lw _t,
!{lqm• de la période sur les grands sites sud-mésopotamiens (PORADA, 1965,p. l 7&-177),prése11t1•1·11 ,lt·s !'ouches, et en particulier dans les plus anciennes de la penode d Unik , pust
l'Pva11cl1eune division en Uruk moyen et récent conforme à celle de Hansen en la complétant 1!'11111 1111 problème à la fois régional et culturel.
division en Uruk IX-XIV pour la phase ancienne.
2:l, HANSEN,op. cil . Trois types de démarches sont étroitement imbriquées: tout d'aborc_l, ln
:,M. Ptllù\DA, op. cil. .i,, 11,arche culturelle est l'id enti fication de faits de contacts, par com1~an11so11
25, IIANSEN,op. cil, c•nln• des artefacts stratifiés: la démarche régionale, ensuite, est l'idc1111lkallo11
:l(i. fOIIN',ON, 197:i. cJc·!.lits cle spécialisation, de diffusion. voire de hiérarchisation, dans l'esp;wt' :
27. l)fl''l'MANN, ]986 a.
1.1 d<·inarchc chronologique enfi n établit et classe dans le temps des artpfal'ls
2/l. sn11~.NIIAi:F~.199:-1 .
:W M/\1.LOW/\N,1965, JI( 1 ,Il lfi<~s.
:IO S HVJ,t' 1 <iASrlU·,, ) !}71.
:11 Âlii\M', <'1N1S.\l'N, l!l7l
:I'' N1s~1N, ]'l'l:l :1:1 Ill I l'M\NI\ , l!JH/,i l ,
:.!1(1 l{Y'l'ltMIS 1 1 l~I' \t I S 1,1S 1•I \l•Wl'l'I.MENTS l'i{()'(() l lHlli\lN llllt1Nt11.lH:tE, ( 'l IITUl{I•:l·:T F.'il 'A<'E, 1.1'.S1\i\SE!-1
ll'IINF IIISl'lJSSION 211
;~
11Mrt•ssésà l'histoire de la Haute-Mésopotamie ont hésité sur la termin olo~lt .,
utiliser pour la période postérieure à l'époque d'Obeid: tandis que Mallow,111
rn11sidérait qu'il avait découvert à Tell Br~ ou Ninive une version septentrio11;1l1 1 ..
dt• la culture d'Uruk, Braidwood ou Porada établissaient des séquences repn'\s, 11
L1lives de cultures locales (Amuq pour le premier, Gawra pour la seconde) q11t
;111raienteu un contact avec la cuJture d'Uruk.
Ces choix ont eu des conséquences considérables sur la manière dont 1, , 1 ~ ••
.I~
prohlèmes d'expansion culturelle ont été abordés. En considérant que 'l't•111
(iawra était la référence chronologique majeure pour la Haute-Mésopota111h
Porada fit en fait deux choix: elle établissait les divisions de la séquenc1• d,
Tt•pe Gawra, mais surtout elle considérait que cette séquence avait eu exal'lt
'.
~
I~
rn<·nt la même durée que celle d'Uruk. Du même coup, elle définissait les ternit" 0
daus lesquels on a caractérisé l'expansion urukéenne : une culture venue du S11d UJ
11iv1·.111x
i11lt•t11•11rs
;111 nivrau huit par Tohll·t · , l'I (, .., prop11-.1t 11111sdt· Pt>tkins·i1; 11urno1t , l'auteur, dans soli récent ouvragen. lui préfère les lernll's de n11l1111· 1•1
l ,a division ra11oniquc ainsi que la termi11ologie t'II v1gul'lll' onl été produilc·~. il,· période de Gawra sans davantage préciser quel champ d1ronolo!,l1q111•
iu1tl;1h·mt•nl par l'orada:iï. Rappelons qu'elle distingua, à l'instar de la période• pl'11vcnl recouvrir de Lels termes. Il propose toutefois de réserwr ce ternw dt•
d'l Tn,k, trois sous périodes (Early, Middle et lute Gawru), tripartition ,, (i,1wra aux phases de Gawra où la céramique peinte a disparu , proposc111t
1101Iv1.•au satisfaisante pour l'esprit et ajustée rigoureusement à la même div1- 1'1 •xprcsslon d'« Obeîd du Nord 2 >) pour la phase attestée à Madhur, Degirtllt'II
.si1111lrlparlitc cle la période d'Uruk 38. La période de Gawra couvrait do111, , 1t·i11 · et Gawra XlJ41.Il se contente de répéter que la culture de Gawra s'est p111ba-
T,•pt• ciawra, les niveaux XII A à VIII A inclus; ces niveaux s'échelonn11ic•11I hh·111 ent perpétuée jusque dans le dernier quart du rvemillénaire sans do11m•1
1•11tri•l'Obeicl final du Nord (niveaux XIIIet XIV)et le Dynastique archaïque 1111, tl '1·xplication sur cette affirmation.
;111xniveaux Vil et suivants. Les principales divisions retenues s'appuyait 1 11t <)uanl à Rothman, sa division chronologique ne s'accompagne ni d( 1 11ot111ns
sur la combinaison des données architecturales, céramiques et surtout glypt 1 nl d'une terminologie chronologiques précises. Son objectif majeur ~si clt•t 1;11h'1
qtH'S. clc·l'évolution du site et, quand il utilise une tenninologie chronologiq111·,il t.1lt
Si, globalement, Porada calquait ses divisions sur les observations slr,1li us,1!,(ede la notion d'Uruk, et plus récemment Late Chalcolithic.
grnphiques de Tobler 39 , c'est surtout la succession d'un certain nombre d,• En effet, le site a été considéré comme l'archétype de la co1111111111ri111,
mol ifs dans la glyptique qui assurait la division chronologique. Cette divlsio11 lut 111dii.tèn e, très marginalement exposée au rayonnement urukéen 1·'. Et I c· 1 h111x
produite par analogie avec le Sud irakien ; elle esl fondée sur l'idée que l.1 chronologique est directement à l' origine de la formulation du pMéHh~1111• ilI •
1I1
s(>quence était continue et donc aussi " continue)) que celle cl'Uruk. Quelqm·, 111n1mmunauté indigène non influencée que l'o n trouve chez Alg;11t· 1,11
c:omparaisons glyptiques permettaient de caler la séquence en aval avec !'Uruk Sd1wartz 17.
récent. Une telle option, renforcée de l'idée que les habitants de Gawra n'uti11 I.e problème chronologique est donc clairement posé. Une dlvisio11 l1•11H1ÎTI'
s,-ii<>ntpas les sceaux-cylindres à une époque contemporaine de son introdut 111· lit'urtc à deux difficultés majeures, quels que soient les divisions t'I ll'J nu•s
tio11 en Mésopotamie du Sud ou en Susiane, conduit inévitablement à la ,uloptés . Autour d'un noyau <1Gawra f• qui se caractérise par la disparit11111 dt• l,1
f111 mutation du paradigme de la culture locale contempo ra ine de !'Uruk récent ,,, n•r,11t1lque peinte et l'usage d'une céramique à décor estampé indsl' m,
distincte des éventuelles intrusions~ 0 . La formulation d'un contact culturel, (Mi nppliqu é, on trouve deux phases. L'une, en amont, est postérieure à l'Obt.•id 1.t•s
l\'-tude iconographique, mène à une division chronologique qui par effet de> ,1111l'urs l'attribuent diversement à l'Obeid tardif (Wickede 48 par exe111pll'011
n•tour fossilise le débat sur l'interaction culturelle.
La division ternaire de Porada reposait sur les analyses stratigraphiques dt-
-13.FOIŒST, 1996, p. 91, et note 3, p. 114.
Tobler. Celles-ci, on le sait, ont été remises en cause à plusieurs reprises. l.1·-.
1-1/b1<1 .. note 3, p. 114-115.C'est là un problème d'autant plus délicat que Forest ne tl(ovdoppl'
critiques et les nouvelles définitions proposées notamment par Foresr 11 l'i li>scritères qui lui permettent de dater d'une tt>lle phase Gawra Xll Madhur el Oegimwnlt-1><· 011
1111,·r,•
Rothman 42 ont condu it à des regroupements ou à des divisions qui out rlf11•1111 • là très superficiellement le prohfème de l'étape initiale des phases post-Obcicl, <10111 1.,
compliqué le cadre chronologique. Forest, tout en redéfinissant les diwr .. 1ll'h11ltlon ne saurait êtœ résolue qu'une fols que l'on aura une claire image de la d1ronolo~h· lnlt•1111•
niv,•aux, utilise le terme d'Uruk pour désigner la période ou les sous-périodt•., 11,·l llheid du Nord. Dans le même ordre d'idées, Il faut ranger l'analyse r&entr de Breniqut·I mm ·,1
11111 ,, 19\H,,p. 4~53, et tableau stratigraphique, p. 58) qui a proposl' une nouvelle d.it,111011tl, ..
con('crnées.
, <·1,1111lques de Tepe Gawra, selon des dates nettement plus hauteg que les autres, puisqu't-llt• f,11I
Cette terminologie n'implique en rien pour son auteur une notion cultun•lh· 1, muutt•r Gawra XII dans l'Obeld 3, et date les niveaux XII à X d'une phase en tout cas postf•111•un•li
111aisuniquement une notion chronologique qui n'est nulle part justifiée lk l'eIIH·1d3 éventuellement l'Obe,d 4 Mais Il y a là un problème de concordance entre son tnbll·au duo
1111l11l(lque t'l son texte (Obeid ,t dans te tableau , et postérieur à l'Obeld 3 dans le texte), s1 1111·11
11111
1'1111 111.'comprend pas très bien comment elle conçoll la chose . Il semble que l'ess(•ntiel dr• son 1uw1 1
:IS TOBU:R, 1950. 11w11t.1ir .. se fonde sur la persistance, dans les niveaux de Gawra, de céramiqut• r>elnte dt• lr,1tllt1011
:Il-\.PF.RKIN\1949. 11lwhllcnnl'. J::llene donne malheureusement pas de référence sur le problème Il est de toutt • n11111li-r1•
'.17PORAIII\,1965. 1l(lll1·,1t cle dater des couches d'après la persistance de matériel bien atte:;t~ dans lt's nivt•,111~
:~ \ rrttl' exception près que la période Late Guwm est censée couvrir l'Uruk r écenl él l,i 11111Nlt·ur,. si l'on rrpère bien généralement le moment d'apparition d'une nouvelle céra111lq111•, s.i
1;111 l!I qui a proposé une phase« Endobed 11 pour désigner le problème) ou â u1H , ,,1111•(School of Americun Research) qui s'est tenue à Santa Fe, au printemps 1HH8
,
pt;rio<lc Gawra ancien. Et, en aval, on trouve une phase récente, qualifiée soll 1 ,. ,,yslème est devenu maintenant la référence de base pour toute discussion sur
d 'Uruk récent, soit de Gawra récent. ks 111oblèmeschronologiques du <<Chalcolithique tardif 1>. Il s'agit, el c'est là s.i
Cette dernière qualification, qui est au centre de notre débat, soulève u111· I"' 1loncle originalité, d'un effort collectif qui a intégré et fait la synthèse, d'une part,
unique question : la séquence de Gawra Jivre-t-elle des restes réelleme111 11,.., r.-cherches entreprises dans les années 1970 en Susiane et en Iran et, d'aulm
coutemporaJns des établissements considérés comme urukéens, Ninive p11r ,,rl, de l'acquis considérable des recherches sur la Haute-Mésopotamie l'i
11
exemple, pour nous en tenir au site le plus proche, ou bien l'intégralité dt• 1'1\11.ilolieorientale. Dès sa publication électronique, il a alimenté la polémiqul' qui
l'établissement est-elle antérieure à l'expansion urukéenne? Le jeu chronolo , ll'hondi, notamment au colloque organisé à Istanbul en décembre 1998,sur la
gique et la terminologie utilisée sont en permanence parasités par ce problè1111• e du Caucase et de !'Euphrate, aux IV!et
, l 11111111logi millénaires ~.
5
me
Les différences constatées sont-elles fonctionnelles (site indigène contre sit1•s l.a nécessité d'un nouveau système chronologique s'est en effet impos(•1•,tt1
acculturés ou coloniaux), régionales (région touchée ou non par l'expansion ) 011 , 11111s des années 1990. Le système qui combinait période de Gawra et p(•rloth·
chronologiques (une séquence antérieure au contact)? tl'l lrnk reposait sur l'existence de deux ensembles culturels distincts l'l 1·111111•111
p111 ,llns l'un de l'autre. Les découvertes du début des années 1970, nola11111w11I
En fait, on peut distinguer deux écoles. L'école maximaliste considère qui·
l'intégraJité de la séquence de Gawra est antérieure au « Contact 1,. C'est la pos1 , 1•111· de Habuba Kabira , ne menaçaient pas le système: les archéolow11•<:,,Il,•
tian de Lupton 50. L'autre position est de considérer qu'un morceau au moins <11· 111 1111ds considéraient que la ville avait eu une durée d'occupation rt>laliv1•1111•11I
la séquence, et en général les diverses strates du niveaux VIII,sont contempo 11111111•. Il suffisait de la dater par rapport à la séquence d'Uruk. Q11,111d 1111
rains des sites de l'expansion urukéenne. Dans ce cas, l'o ption fonctionnelh·, tl1'1·011vritque l'expansion urukéenne avait été un fait de longue durfr, q11'II
qu'elle soit culturelle ou économique, est la solution inévitable. Schwartz 5I fait f f'l,1il accompagné d'un processus très progressif de contacts ct1ll11rds, ,1
ainsi de Tepe Gawra un site local , qui a été contemporain de l'expansi on u1,111deéchelle, il était devenu indispensable de refondre la chrono loglt• 1'11
urukéenne, mais a vécu à l'écart du processus d'interaction culturelle entre Sud tc-11a111 compte de ces nouvelles informations.
et Nord mésopotamiens. Enfin, l'étude de Gut a introduit une troisième voie : eth• Celte refonte s'est accompagnée d'une nouvelle terminologi e: on ne pari('
a combiné les stratigraphies de Ninive et Gawra et a proposé le terme d'Uruk A 1 s de période d'Uruk ou de période de Gawra, mais de Chalcolithique tardif
1111
pour désigner les niveaux Vlll de Gawra et les termes de Gawra A et B, respecH </ 11/1' Chalcolithic).
vement, pour les niveaux XI A-X A et X-IX de ce site52 . Le problème est loin d'êlrt· Ce système chronologique est un compromis qui présente des signalurt•s
parfaitement tranché et exige une reprise critique de la question. L'apport t11·s11ettes:
majeur de l'étude de Gut est en tout cas de considérer qu'il s'agit d'u!ll· la première est liée à une option de chronologie haute pour les corréla
séquence discontinue dont il est très peu probable qu'elle recouvre l'int égraliI1• stratigraphiques entre Suse et Uruk 55;
111111s
de la période pendant laquelle les assemblages culturels sud-mésopotamiens l'I - la deuxième a trait au travail de Gut sur les rapports entre Gawra (>I
nord-mésopotamiens ont convergé.
Nl11ivc·si;;
- enfin, le système assoit clairement la question de l'expansion urukéenm·
il,111sla longue durée, remontant même les dates de Sheikh Hassan dans l.1
Le système chronologique adopté à Santa Fe, en 199853 pnlotle Late Chalcolithic 3.
(''est à partir de ce nouveau système que nous pouvons aborder la question
On a donc cessé de considérer que la séquence de Tepe Gawra pouvait servir
, i11011ologique , dans son ensemble.
de référence stratigraphique unique pour réfléchir sur la chronologie du
1. Le système Santa Fe présente une terminologie chronoculturelle fondé<· il
1\/'' millénaire en Haute-Mésopotamie. Elle est l'une des stratigraphies essentielles
11,11ksur le découpage en couches du sondage profond de Jordan, sans inlé!{rt>r
du système chronologique établi lors de la rencontre de l'école de recherche amérl
1,·o.;,<-flexions de Sürenhagen et surtout celles, nettement plus radicales, dP Ekh
111,11111. On ne peut plus aujourd'hui dire que Habuba Kabira date du nivca11Uruk
~~.Gin, 199fi.
!iO.1.lll'r!IN, 1!)!)6.
!H. SrnWAJrf:t.,HliIBa. 51 Ml\1@) dir ., :.woo
el 11.\l'l''IMA'IIN,
;,,!, l'uur llllt' a11olysrcrili4ut 1 de ce pmblème , voir in/ru. c•h.,pllH' :1, :·,!iW1<1<an,
1!)7!1
:.:1 ilOIIIMAN,dlr., 200\ !it, C:111',
1!14:i,
l'tlHONOl(l(ilF, ('l'I.I lll{L 1.1 1•..,IW 1,. 1L'i IWil·", IJ'l lNI·: lllS('llSSION
:!17
2Hi HYl'IIMl',S VI 1•~1'\l l~",1!1s Ill VI 11 ll'l'l·:'-111,NTSl'Ul)'l'<HIIWAIN S
l
VI, pan·<' que cette expression n'a absolument aucun fondement stratigr ,, I.'.)
UJ
phiqll('. Q)
0
2. Le réarrangement du tableau de Santa Fe que je propose ici 5i est ess1·11
lit•lh'ment destiné à montrer que, quelles que soient les discussions relaliw~
;111x divers sites, nous ne disposons toujours pour l'heure que d'une seule·
s1~quencequi couvre toute la période: celle d'Uruk. Cela ne veut pas dire qu'elle•
1•st 11continue)), comme on le verra 58 . Le choix d'une datation haute pour Tcpt
(iawra relègue la séquence de ce site, dont on pensait naguère qu'elle pouv,111
1•mbrasser toute la période, dans les phases LC 1 à 3 du système, sans que ln l
date de l'abandon de Gawra VIIIne soit très claire 59 . f <:( co 1
Arslan Tepe offre désormais une séquence élargie mais la connexion s111 ~X<(
rP site entre les diverses périodes et surtout les niveaux VIII et VII n'est pas
c~xx !
r
r
totalement établie 60, ni publiée. Un problème identique se pose dans le cas dt•
Suse. La fouille destinée à servir de référence, celle du chantier Ide l'acropolt-,
a été interrompue par la Révolution islamique et les niveaux les plus ancie11s
22 et surtout 23-27 sont à peine connus si bien que de nombreuses questions
restent en suspens.
À Hacinebi, la mission américaine dispose d'une séquence centrale mais Il ~,,.
lui manque la phase contemporaine de LC 5 et celle de LC l. CU
<'ertains sites: Abu Salabikh 62 , Arslan Tepe, Hammam et Turkman 63 , Han zLa.ig
ro 2
t0
>,
m
a
~
r r <i:
nebi6'1, Tell Brak 65, Sheikh Hassan 66 , Jebel Aruda 67 , Habuba Kabira Sud68 !'t
<'·
</) -.,
a "'
~ U)"
57. Voir fig. 32.
58. Voir, infra, chapitre 5. ,_
59. Cl. GtJT,1995. '->
::,>< ' :> =
a.- :,
C'
U)
~x
:::,-
o.>::
1 ëii
:::,
o. ' a.>.;
---
x- -
li0. FRANGlrANE.2000, fig. 1, p. 455: on y observe clairement que les divers seclt>urs attriliuh .9-> .e-x 0
zX.i: zx
,111xpériodes VI A, Vll et Vlll ne sont pas connectés stratigraphiquement. Il s'agit donc d'une suct·l'~ zx 1
-
,1011chronocullurelle, non d'une séquence stratigraphique. ::s 5
"'
tri ....
l
t'I) 1
li 1. WRIGIIT f't RUPI.F.Y, 2001. ~
fé
)(
1~ t: .. >
li2. lhid., fig. 3.5, p. 93 : niveaux Uruk ancien-moyen. w )(
ti:l. Niveau 7, vers 4000, cf. WRIGHTet RCPLEY,2001, fig. 3.10. p. 99.
IH Hacinebi A: entre 4300 et 3700, B1 entre 3690 et 3380, B 2 entre 3630-3380,cf. WRtGIIr t·I
1(1l'I F.Y, 2001, fig. 3.16, p. 106 pour la phase A. Ibid., fig. 3.17. p. 108, pour B 1, et, pour la phase H :l,
. :1.18,J). 1()!),
1111
n:;Tt•II Brak, d1a111ierTW 16: 35'10-3]40(WRJGfl'l et RUPLEY.Of). cil., fig. 3.12, p. 101)
lih SIH'ikhl lassa11(niveaux (i-7): :,680-3200.WRIGHTel Ktll'I rv, 1111,1 Il, l1g :1,15,p, 105.
111 li•lwl l\nula, :U(i0-2970. WHICilflPl Rlll'IJ'Y. op. dl, fig :l 11, p 10I
li/l l l,1l1t11J,,
K11hlrn,:11002!):W,W1m:1rr('( l{jlf'l lW, "" i ,, , "'' :1,i:i p . 10;!
ll8 f<, 1IIMl-'i11 1 ~l'i\\ 1 S 111 ~ Ill VI 1111'1'1Ml NI:; l'HlllO IIHIIAINS ( IIHll~Ol 111,11., ('I 1, 11 Hl 1 1 1 P,\1 1 1 1~ ll,\'il ~'> ll'IJNL IJl'><'I '"'ION :w,
I
cl<>dates pernwt ainsi dl' n•gl1•r n·rtai11s problètnl'S h·s
1Jrnk ;,,_('<•I cns1•111ble ,t111wpas résolu: en effet, Sürenhagen a proposé, après comparaison du 111alP·
fit~, tOcll•s V A et V B de Hammam ct-Turkman sont clain•ment antérieures ,1 1h•I dP llabuba Kabira Sud et Uruk, que l'expansion urukéenne s'était adtl'Vét•
l'Pxpansion urukéenne. Celle-ci débute dans le schéma de Santa Fe au cours d1• 1w.111t la fm de l'époque d'Uruk à Uruk/Warka. Habuba Kabira Sud serait rnntl'm
1,,p(•rioclt• LC4, à une date que l'on peut situer vers 3500-3400avant notre èn· pn, ,un du niveau VI d'Uruk 71 .
Si I on fait débuter les contacts au cours de la phase LC 3, alors rexpans11111 l.a datation de certaines séquences demeure donc exclusivement liét>à clt-s
11rnkéc11111:' aurait commencé vers 3800avant notre ère. Elle a duré, en toul ca:. 1 0111p araisons chronoculturelles, avec des sites ou des niveaux qui sont connus,
plusieurs siècles et s'est achevée vers 3100 avant notre ère. 1·11x. par des dates sûres. Par ailleurs, il faut rappeler que ces dates C 14 sont ch·s
11
,,,.. s moyennes, qui s'échelonnent toutes sur plusieurs siècles, si bien qut• h-111
/iyadeh Phase.JIil . 111 1•clsion reste relative, surtout quand on compare des lots provc1m11t de•
llammam VB t 1111textes stratigraphiques très différents les uns des autres.
llocinebi Il 4. En effet, on a là un amalgame de stratigraphies de natures clHférenlt·s. l .l's
11 111-sde Suse72, Brak 73, Hammam et Turkman 74, Nippur 75, Leilan 7H, et Nl11iw77
lell Qrayu
1111111 connus par des chantiers stratigraphiques et la terminologie assm wc· ,.~,
Ahu SnlabikhLMU
t1,•111lie par des couches ou des ensemb les cle couches (ou. à Niniw, clt's, otc•s):
Arslanrepe VII fi l 'ruk. la termino logie est un mélange complexe entre les obs<·rv,1tio11•1
llacinehi fl 1 11·.,lisées au sud-ouest de la ziggurat, puis, sous le niveau V dans Il· s1111dagi·
flacinebi 112 prn lond, réalisé dans l'espace central du Temple calcaire 78 . Enfin, à Tepe liaw1 .1,
/\ rslan Tepe 79 et Hacinebi, il s'agit d'une périodisation générale, fruit du n·~ro11
Shcikl1l lnssao6n . C ffi
pPnH·nt de plusieurs chantiers, qui ne sont pas nécessairement en con11exI1111
Tell Brak
topographique et stratig raph ique di recte: il s'agit alors de notions chnmostrali
CiodinV .i•.1phiqucs, voire chronoculturelles.
HassekSC Pour nous résumer, nous ne sommes pas en présence d'unités heuris l iq11<·s
Malyan M,d-flanesh , 11111parables, car leurs bases matérielles et stratigraphiques sont hétérogè>m·s
li 1·st indispensable de hiérarchiser ces informations, d'autant plus que, cla11s
~ -
- -·a:cœ,m
Jehel Aruda
, 1i.1que séque nce envisagée, le matériel présent change fondamentalemcut 1•11
HassekSB
H!lbuba
- l111ll'
tion de la nature des couches ou des restes architecturaux découverts.
Arslantcpe VIII • oM ~-
L • 1 _. 1 • '- ...- , , .. _t - 1 , ,..
SOOOBC 4SOOBC 400011(.' 3S(I08C 3000BC 2500DC 2000BC
Calcn<.lar
date
Fl11un•:13- Dlslributlon additionnée de ddtations C 14, d'après \\>rightet Rupley. 2001 figure 3 1. p. xx
(avec l'autorisation des auteurs)
Toutefois, certains sites décisifs de la discussion, Nippur, Ninive, SusL' l'i ï I St lffl''IH<\GU\, 1986a, p. 20.
Tt•pt· Gawra n'ont pas fourni pour ces époques de dates C 14. Dans le cas cl'Uruk, 72. Chantier Acropole 1,cf. LEBRUN, 1971. 1978et 1!185.
h·s spules datations C 14 proviennent du matériel trouvé sur l'un des sols d11 n Chantier TW,cf. 0An$ et ÜArt:S, 1993
Î ·1 Tr.1111:hée, cf. AKlffRMA!"iS, 1988a et b.
lt•111pleC dt• l'Eanna 70. On ne dispose pas, loin s'en faut, d'une série complèh• dt·
75. IIMN\N, 19(i5,el Wu.v1N, 198(i.La séc1uencen'a toujours pas rail l'objet d'une ptthllc·at11111
dal.i ti ons Le problème de la datation de la fin de l'expansion urukéenn<' n'1•sI ol1littlllv1.•
7ti !'illlWARl I l !lAAh
77. Sond,,ge pmlo11tl,, 1 "" t1,·1111t•111111, Cilll, lll95
(i!l T1·111plt• (' :lliOO;l:IOCI
, WIŒ,111'Pl l{t l'LE\', "I' r 11, hl( ,1 1 fi 1 1;!
iH l'.ltIIMANN, 1118!1,1.,1 'h , I""" 1., ,ll11,1ll11ttch, ,uttcln~e pmlornl
711 1\111
11\11Il, l '1')!1
7!1 \:011 S/1/11<1, 11111t•1;11
:no l{Y'IIIMtS 1~'1'
l•.'il'Al 'FS 1>l~'i111•,Vl"I.I
11'1'Hv11·.NTS
l 'l{O'lï HlHIIAIN S ''IIHONOLrn;u~. CIJl,TURr, hî F.Sl'ACE.LES BASES[>'UNE DISCUSSION 221
1 appw t s rfriproquPs dans le temps doivent être définis par rapport à une unilt \ -.111 l(•s sociétes qui l'habilenl. Pour notre propos, ces contraintes se situent à
11-mporl'lle qui désigne globalement les processus à l'œuvre. t 111isniveaux différents :
Ll'c;deux mutations majeures de la période sont, on l'a vu, la naissance cl,• - des contrastes géographiques actuels bien connus;
l'Étill l'l la 1é'volulion urbaine~ 7. Nous ne disposons pas de critères surfisanls - ayant une influence considérable sur la nature des dépôts archéologiqut's
pour i<ll'ntifier rigoureusement la présence de ce type d'organisation polîtiq111·, l'i kur évolution;
011 1'.1<•gaiement vu, et encore moins le moment où ce type de construction poli - enfin, l'écologie culturelle de la période s'est nourrie d'intenses débats
t lqu(· a émergéAA,En revanche, il est globalement admis que la période a vu s11 "'" les conditions naturelles prévalant précisément au J\A'millénaire. Celles-ci
11wtltl' t•11 place les éléments d'un processus d'urbanisation , sur lequel je 111• ,11naient pu jouer un rôle clef dans la révolution urbaine, voire dans l'expansion
n·vic•ns pas. 11 1ukiiennP elle-même.
l.a plupart des régions qui ont été affectées par l'expansion urukéc11111
rn1111;1issent un processus de différenciation et de hiérarchisation de l'habitat drntl
l\•valualion est un problème majeur mais dont la réalité n'est pas contestée. Aus~., I II espace de contrastes
IPpropose d'appeler" proto-urbaine" la période postérieure à l'époque d'Obc-id11'1
(abrt•H('edésormais en TPM pour temps proto-urbains de Mésopotamie). La situation du Moyen-Orient~ 1 dans la diagonale aride de la planète est
.I(• renonce à une nomenclature culturelle devenue trop confuse et à 11111 ,.,surément la contrainte la plus spectaculaire qui s'impose aux habitants. Ses
lt'nninologie fondée sur les métaux et leur usage, elle aussi , on l'a vu, ph1l11I 111,mifcstationssont bien connues: faiblesse des précipitations, sécheresse qui
1111pn'dse.On propose le terme de proto-urbain, plutôt que celui d'urbain , po111 1t·11clà l'aridité extrême vers le sud 92. La majeure partie du Moyen-Orient se situe
l11sislP1sur un processus de développement, non sur un état socio-polltiq11,
,1<q11is.C'est à cette époque en effet que naissent les villes, dans un enviro1111t
1111·111 on le sait, mal connu. L'existence de villes n'est assurée qu'à l'extrêmf• h11
dt· l.i pf.riode. L'époque proto-urbaine est donc cette phase du développenw111
1111•.,opotamien où se produit un changement d'échelle dans l'organisation sol'lo
p11htlq11<', évident dans ses grands traits mais difficile à caractériser dans 1,
dl'l,111'111•
l.'ovantage de cette terminologie est de mettre l'accent sur les mutation
""'"' 11vcment observées en fouille et d'évi ter ainsi une prise de position pré111.1
11111·1· sur le problème des contacts qui s'opérèrent entre les cultures pr11111
111 h,1flws de Mésopotamie et d'Iran.
87 ('f .~upm,chapilr<>premier.
10! Il ~ufht. pour ntl's11rerle probl ème. de rappeler les hésitations d'un Johnson par t'Xt'lllpk q11i
, rn1sltlt•w 11'.thcmlqut' l'Ctat existeau <.:oursde l'Uruk ancien (JOH'!Sor,.,1972 n 1,1
) puis que. finalt'm1·11t, l'hoto 12- Milleu d{>i;ertique . te Msert syro-arabique à l'est de Palmyn• (photo dP I autt>ur)
11·,-~lstl'p.is em·1irP1wndm11 l'Uruk ancien mais 1wse développe qu'à l'Unik moyen (JoHN~uN,1!1117)
11!1On doit n• terme t1 Amiet, Ai.tur, 1980
'lll lfr,;ll• ,, s,1voir s'il fout n/OSl'rver lt> 1t•rn1e d'Oh!'id pour la phase 1·11ltun'll1•,11111•1lr1111
r,,~p11°,•,lu11d(• rultun• vlll;11,11°olscpmpostle p.1r !Iole dans t,, 1·0111t•xtt• ira11i1•11nw rara1t n•cu11v11t
il,,,,.,,,,,,
hop dlVl'IS('S j)(IUI ('IW utlllsfr t't l'('lll' flllt'Sll111111l • 101111• • d1\pass1• le•l11111i.1l11,· 1111
1111111l(·n 'Il V111il'I 1
p1,~sr11t011vr,11w 'Il Voir pltol11 I;.!
HYTI IMl<!if.:1'l'.Sl'A<l .'i Ill o.,lll•Vlll 11'1'1',MENT:;
l'tfüJ'(H IIWAIN", t 'I tW 1NOI.O(ill'., C\Jl.11ll{L1.'I 1,;._i.;
1•A(1.. 1.1•.",IIASESll'l lNF,1IISl'lJSSION
:.mis la barre des cent millimètres de précipitations annuelles. L'évaporall1111 p, 111rle Tigre) et leur étiage intervient alors que les besoins en eau sont élevés.
, 111,\ souvent souligné ce contraste qui fait de la Mésopotamie , contrairement à
i111porlantc combinée à la variabilité, l'irrégularité et suxtout la violence dt ,
précipitations expliquent combien l'eau est un besoin problématique, e1111·11 l'Egyple, un don relatif des dieux. Par ailleurs, l'affaiblissement considérable des
sc1npiternel des rivalités et objet d'efforts qui ont pris aujourd'hui des aspt•1·1,: dc·hlts, dès la traversée de la Syrie, réduit d'autant le potentiel d 'irrigation si
lt 1t·11que les eaux du Karun contribuent à elles seules à 40 % du débit du Shalt
$p1xtaculaires 9~.
Celte (< tyrannie de l'aridité ))94 est tempérée par deux facteurs : 1•1,1ral.>.
- les oasis dont les grandes oasis fluviales que sont le Tigre et l'Euphrall·. Les contrastes entre le Tigre et !'Euphrate sont bien connus 97 :
- et surtout le relief, qui isole le Moyen-Orient de la Sibérie, et le laisse rl'I,, - te Tigre a une pente plus forte et reçoit des Zagros ses principaux
tlvernent ouvert sur la Méditerranée, dont viennent la plupart des dépressioni, nllluents (Grand Zab, Petit Zab et Diyala) qui soutiennent son débit jusqu'à
Les secteurs arrosés le sont soit en raison de leur latitude, de leur situai 11111 11,,gclad ;
par rapport à la mer et de leur altitude. Cela explique largement les avanla!,(4'', - l'Euphrate est plus long et ne reçoit que deux affluents une fois entré en
qu'offre la partie septentrionale, où les dépressions issues de la Méditem-1111·1 Mc•sopotamie: le Balikh et le Khabur 98 qui drainent la Jéziré turque et syrienne.
ou cle la mer Noire provoquent d'importantes précipitations sur les relil'h Enfin, la plaine de Susiane est drainée par des rivières issues elles aussi des
(1uo11tagnes levantines, Taurus, chaîne pontique et Zagros). Cette influenn· v.1 111 onls Zagros, Karun, Kerkha, Dez, qui en font une véritable Petite Mésopotamie .
décroissant d'ouest en est et du nord vers le sud : le contraste est parti<.:ulll' L'espace compris entre le bouclier arabique et les plateaux anatoliens et
rement saisissant dans les Monts Zagros, bien arrosés au nord et arides dan• 11,1 11iens est un vaste plan incliné d'ouest en est bordé, au nord par les puis-
l'extrême sud-est. ~,,ntcs chaînes du Taurus et des monts Zagros. La Mésopotamie constitue ainsi
Les zones riches en eau constituent ainsi un grand arc, qui correspond l,1 partie septentrionale de la gouttière fermée à l'ouest par le nord de la chaîne
l,1ri,wment aux trois grands systèmes montagneux qui bordent la Mésopota11111 lt>vantine où le Jebel Ansarié culmine à 1583m, et ouverte largement sur le golfe
,111 nord, à l'ouest et à l'est: l'•·tsique. Les deux fleuves traversent ainsi des mrneux très variés de leur source
- la chaîne du Taurus, ,, h•ur embouchure dans le Golfe99 :
- la chaîne levantine, - Les montagnes du Taurus et du Zagros présentent un relief très accidenté
- les monts Zagros 95. ,., 11n régime torrentiel pour leurs rivières. Les fleuves s'écoulent dans une
( \•s chaînes de montagnes constituent de véritables châteaux d'eau (Sen 1·1 'ltlCTession de gorges et de vallées qui constituent autant de bassins, foyers
.1ru1t'•11ienne et Levant central notamment), dont la rétention nivale et karstiq111 ptfocipaux des sociétés agro-pastorales qui s'y sont installées. Ces régions bien
1•-.1n•sliluée au moment du début des grandes chaleurs. Elle n'est cepeod,1111 ,111osées appartiennent au domaine méditerranéen à l'ouest puis aux forêts
qtu• partielle, les nombreux accidents géologiques retenant les eaux dans <11" -.tc•ppiques iraniennes. En Iran, l'aridité marquée vers le sud s'accompagne de
d,•pressions ou cuvettes endoréiques (mer Morte, lacs d'Urmiyah, de Va11l'I 1'1•largissement des chaînons calcaires et de vastes dépressions endoréiques
Sl'van, bassins intérieurs et déserts iraniens). do11lla plus importante est le bassin de Marv Dasht dans le Fars.
La présence de grands fleuves allogènes est, on le sait, l'un des miracles th· - Les zones du piémont des Zagros et le plateau au pied du Taurus consti
1
la région et c'est sur les bords de !'Euphrate, du Tigre et du Nil que se sont c·o11~ 1111"1\lun immense glacis 100, à l'aridité de plus en plus marquée vers le sud 1° . 11
lrulls les premiers systèmes étatiques qui nous intéressent. Sans entrer dans 1t .,·agit d'une steppe autrefois arborée domaine par excellence des cuit ures
rlil de la description de ces systèmes 96, retenons que le Tigre et l'Euphr.it 1
d<'-1 •wc·hes102. Les rivières s'encaissent vers le sud d'une dizaine de mètres dans des
doivent leur forte alimentation pluvio-nivale aux précipitations qui affectent lc•i plateaux calcaires et dessinent une succession d'alvéoles, dans un espace de•
plnleaux et montagnes d'Anatolie, Arménie et des Zagros. Moins longs et moi11~ plus en plus aride 103•
puissants que le Nil (2700 km pour l'Euphrate et 1900 pour le Tigre contre 61i7!1
pour le Nil), leurs hautes eaux sont plus précoces (avril pour !'Euphrate Pl 111,II
97. Cl. ADAMS, 1980.
!!il.Pl.XV.
H:1. l·'.xplrntatlon rlP.s11q11Hèms
fossiles nu rivalité s hydrauliq11es
1•ntreles grands l~tatsd11( ml
11!1 :won
. SA'ILAVII.LE, , fi~. :W,p. (i(i.
1()() Plaint:<le[).1111.11rnn,p,11 1•x1•111pl1·.voir Pl. XVI e l XVII pour 111w vuC'drs 1110111sz,.wns
·..111111
•1tilt·
IO l SANIAVll 11', :WOO, lt~ 1:1,fi !I!)
!M ' SANI WII.I .1 i oon
1., Volt l 'I \ VI
1 10:!. Voir l'I XX,
'Ili Voir S.\'lt w1111 .. ·•ooop 1.:1@ 111:1, Voir Pl XVIII XI\
l{y l'IIMl',S 1('1 FSl'i\1'1s 1,1,s 111\Ill I ll'l'l~l.N'I", l'l<OTO LIIW,\IN L'llt<ONOUlCilF,l'IJI '1111<1
• I• 1 I:s1°/\<
l•,. 1.I·'.S l>'IINL.1)I.',('IISSl<>N
HASF.S 2'!.7
- Enlin, la grande plaine alluviale des deux fleuves est une plaine li111w11, tl'li1wr et des pluies de la mousson d'été, notamment sur le sud de la
ar>,(ileusecomplexe qui débute à Samarra sur le Tigre et Ramacli, sur l'Eupl11.11,. M••s11polamie I lfl_
<'l se•compose de domaines très différents les uns des autres 104 (de l'amont v, t C' est dans cette région qu'a joué tout particulièrement un autre facteur
l'avnl, plain<>alluviale, plaine deltaïque, zone des lacs et marais, puis estua111-1 11iujl'11r: celui de la remontée des eaux marines, qui a affecté toute la région.
l .'t•11scmbleappartient au domaine irano-touranien aride. Li\ question de la variation des côtes du golfe Persique a fait couler beau-
Se dessine ainsi au fil des deux fleuves une tripartition fondamentalt' ((1111 1 , n11p d'encre depuis de Morgan. Sanlaville a proposé récemment un schéma
stt·ppiquc, steppe arborée, steppe puis désert) qui recoupe les tripartillo11 c0111plPxede l'évolution où les divers paramètres de la discussion ont été
rnlt 11rclles observées dans l'expansion urukéenne, la partie sud de la .lézil, ,1 rf\('valués: part de Ja transgression marine, importance du phénomène de subsi-
p,1rlir du lac Assad to5 étant aux limites de la zone de culture sèche 106, tn111,,11 ,1~11n0111. Pour notre période, le point central est que le maximum de transgres-
111oinsaujourd 'hui. 1011 glaciaire intervient vers 4000 avant notre ère, avec un niveau marin
1111wrieurde l à 2 mètres au niveau actuel et une côte située sur une courbe
All,1111 de Nasiriya à Ahwaz en passant par Amara.
/,e problème de l'environnement au Ji,&millénaire 1.esconséquences de ce phénomène sont bien connues: la remontée spec-
turnlaire des eaux du Golfe a non seulement reculé la ligne de rivage mais aussi
On le sait, la grande difficulté pour l'historien contemporain est de parw11l1 profundément affecté l'ensemble du réseau hydrographique. Que le mythe du
a dater avec suffisamment de précision les grandes mutations climatique s i.\y,11I1 cl<·luge se soit nourri de ces phénomènes restera encore longtemps débattu . Le
alf('Cté le Moyen-Orient. La mise en valeur de la part respective du fon;,11 •1 111lllc•u dans lequel s'opère la révolution urbaine est très différent de ce qu'il esl
orbital et du forçage solaire dans les cycles climatiques, l'élaboration d 11111 ,it'I ucllement.
chronologie isotopique, ont permis de saisir les subtiles variations clima1iq111· La question qui se pose est alors la suivante : les hommes de la fin de
,1y,111l affecté la région 107. Leur mise en relation avec les événements historiqw l'l'poque d'Obeid, que l'on situe actuellement vers 4200avant notre ère en date
n·stf• naturellement un enjeu majeur de toute écologie culturelle et ne va p,111 11hsolue,sont confrontés à deux phénomènes :
:;,111sd{'bats passionnés 108. - la remontée des eaux du Golfe qui provoque un alluvionnement, et, dans
Pmmi ces débats, la question de l'impact joué par l'environnement sur 11· h•s secteurs inférieurs du delta du Tigre et de !'Euphrate , des crues aux consé-
111Hl,1lionsurukéennes est une question classique, dont l'illustration ln pl11 fjllt'IICes catastrophiques ;
1t·n·11lt' esl la thèse de Hole 109. - et la mise en place des conditions climatiques actuelles avec la fin de
1>1•uxfacteurs interviennent dans cette discussion: la fin de l'optl11111111 I'•1µtimum holocène.
<'lllniltique holocène, où le Moyen-Orient était soumis à l'influence des nins•11 •·, Tels sont les deux paramètres fondamentaux d'une discussion très difficile
d ilfr 1t·111pérées et tropicales, et le maximum transgressif post-glaciaire. 011se lisent divers niveaux.
L'optimum climatique qui intervient entre 8500 et 4900 (Sanlavilk) 1111
Tout d'abord, se pose la question du stress environnemental qui se lirait
10000el 4 000 (Hole) est une phase chaude et humide: l'humidité a1·c·1111
11,1118 la révolution urbaine. Celle-ci serait la réponse de sociétés agro-pasto-
pnmetlait des cultures sèches sur un espace beaucoup plus étendu; da11,, 11
r,,lt•sen crise au double défi hydrologique et climatique . C'est là une théorie qui
sud clu Moyen-Orient , se cumulaient influences des pluies cyclo11iq111
" l'lé formulée à maintes reprises et que les données climatologiques actuelles
11111 naturellement revigorée. La théorie de la cage sociale de Mann, on l'a vu 112,
tl'pose sur une base environnementale, à la suite d'autres théories de ce
IVPl'I 1:i,
1011S,\NIJ\VILLf, 1989, pour une description <létalllée, etidem, 2000, fig. 44, p. 102
Derrière ce débat, se profile la discussion, majeure pour notre propos, du
I0 5. Voir l'I. XIX.
101,.-.111la fameuse limite des cultures sèches : SANLAVILLE, 2000, p. 106-110.La forte v,11'l.1hI1i1 hasntlement des centres de dynamisme des espaces de 11cultures sèches ))
,1111tu1-lh• tll's pr (•ripllations expliqu e l'existence d'une vaste zone de maige sise entre les cl(·~ ·"'1 , 1
h", 1•,par1·~;oit l'agrlc'ullure pluviale est toujours possibl e. Sur le potentiel agri col e de C1% 1·~p.u ,
d,111~ l'A11llq111t é ,,1 surtout se~ limit es contrail{nantes, voir not;it11mPntWEJSS,1986; WII.KJNSON, 1'1'11 110.Cettt• inlluenc e de la mousson était double: elle apportait non seulement des pluies d' été
107 SANI,\VII l.L, 2000, p 1(ifi..167. n11sslune couwrlur e 11uaqt
111,I1s ' 1JsPqui llmllall d'autant l'évaporation.
IOH ()11 IH'IIM' là hirn sùr aux débats pt18~lo1111t• :1 1•1 p,,ss ln11111
·I~ 1111
';1s11scités 111ll1h , d• 111 S.\NI AVll.1,f:, 1!11{11
,
11,ttv,•y Wt•l,s Mil' 1,t lllsp.irltln11 dt' l'c 111plr c d'Akk111I. 11~ Votr .,uw11, rl1,111lh1•:1
, r hnplltt • li •·I 1111
I()!) 1IPt F., 1!)!) 1 Sut 1•11llt • th1•s1•,vult 111/111 ''I, 11:1, l'our 11111'
v1·1~1t,11rf•tt •ttio' Nt.~11 ~. l'lkH ,
RYTIIMl·~'iET E:-il'\l 1, ltL~ IJl VI 101'1'1,MI.NTSl'H<l'IO lll(lli\lN'i l 111!1 •:,C'IJl.11110,1-.1 l•'i)'.\n., LI~ !JASESli'UNI·,I>ISl'USSl<JN
tl\Ol.Oc.11
(dry-farming) où s'est opérée la révolution néolithique vers l'espace irrlgut· cl11 11'ahord des formations anthropiques résultant du dépôt et de l'érosion des
Sud lnésopolamien, lieu supposé de la révolution urbaine. À quel moment, po111 rc•st1•sdes activités humaines. Ces dépôts sont soumis tout au long de leur
n·prcnclre l'expression d'Algaze, « l'avantage »114 du Sud mésopotamien se nwl Il histoire aux très fortes contraintes géomorphologiques et climatiques de la
11 11place, si avantage il y eut ? tc'-l,!11111.Ce fait est suffisamment bien connu pour que l'on n'y revienne pas.
On a là un sérieux problème d'appréciation de l'impact des phénoml•11t", Il importe de rappeler à quel point l'évaluation de l'impact de l'évolution d1'
11:Hurclssur une transformation sociale: si les uns mettent l'accent sur le slr<'s'., l'c·nvlronnement sur les sociétés mésopotamiennes est subordonnée, d'abord, it
voire les catastrophes naturelles, qui créent ou accompagnent la révolut 11111 11111· daire compréhension de son action sur les sources de la discussion , c'est-;1
11rbaine, d'autres, au contraire, soulignent, non seulement l'ampleur cl«"· dlr•· les sites. On aborde là le problème controversé de la fiabilité des données
ric:hesses que cumule le Sud mésopotamien 115 mais le fait qu'il n'a jamais i•l1· 1li·sprospections, sur lequel nous reviendrons. Les sites envisagés sont soumis
aussi riche qu'à l'époque qui nous intéresse. II aurait alors profité : Il plusieurs agents naturels aux effets contradictoires :
- des ressources liées à l'exploitation du littoral sur lequel se trouvaient lt", - des agents d'érosion: éolienne, fluviale ou pluviale 119,
dtés sumériennes en formation 116 ; - des agents de sédimentation ou de comblement liés soit à l'alluvion ne
- de l'optimum climatique; 1111 •111soit à des dépôts éoliens, de sable notamment. Le résultat est une imagL'
- et surtout de l'ampleur du potentiel unique que constitua l'existence ;111 1ro11quéede ce que purent être les dépôts archéologiques au moment où ils se
<·011rsdu ive millénaire d'un système hydrographique qui joignait le Tigre l'i 11C111 t formés quelles que soient les modalités de cette formation.
l'Euphrate 1I7. Les deux fleuves se seraient séparés après l'époque d'Uruk ,,, Geyer et Sanlaville 120ont insisté à juste titre sur l'absolue nécessité de resli-
l'l ~uphrale aurait alors un rôle dominant dans les systèmes d'irrigation s11<1 lt wr l'histoire des cycles d'érnsion et de sédimentation afin de pouvoir mesurer
111(·sopotamiens, au moins jusqu'au 1er millénaire avant notre ère. Ce dernier fall le• laux de perte de nos informations.
<h'rneurediscuté: Wright estime que les traces d'anastomoses et les méancht".
fossiles repérés dans le Sud mésopotamien, ne résultent pas nécessairement d11
co11rs combiné de !'Euphrate et du Tigre mais simplement de crues pl11·,
viokntes 11H.
Outre le degré d'optimisme ou de pessimisme des auteurs que ces thüs, ..,
rt'lli'tenl, se pose un délicat problème chronologique: quand les mutatio11,;
d1~hutent-elleset dans quelles conditions? C'est l'ajustement toujours diffidlt
des éc'helles chronologiques (de la chronologie isotopique aux données strnll
gi aphiques et C 14) qui est en cause, naturellement. De surcroît, la discusslw,
dt> l'évolution du peuplement est intimement liée à l'histoire géomorpholci
g11p1e de ces ensembles et ce point nous amène à la troisième étape dt• J,,
<lisc11ssion. Photo 13- Vent de sable dans la moyenne vallée de !'Euphrate (photo ùe l',11111•111
J
.
, m, olJ•;nrvlllions fondl:ltnentalesIncitent a. évaluer avec prudence les résultats des prosp11c:U111I 1
I2I
111·11pl( 111ent d'une région ? On a déjà répondu à cette question en soulignanl
,ùali'1!'!u~duns la région -
• t ,
. d M hnaqa l'ampleur des prc,w-.,,,,
pu constater sur 1e site e as
1111·.111 Moyen-Orient, un nombre considérable d'informations archéologiques
L Il Hflute-Mesopoam,e, on a , . . toute sa face occidentale par le Khnh1" ',1 1111111 ou perdues définitivement ou enfouies sous des mètres de dépôts éo liens
d'ôroslo,1qui ont affecté le site1~2.Cel~i-c~a t~~i~~;tfq~~r édifice sub-circulaire de l'Uruk récnnt 1' ri ,lll11viaux.Plus la période envisagée est ancienne plus l'incertitude grandit.
l utto oros1ona emporté les trots qua s e . lier celui du massif de pisé, impliquentque 11. lh
prnhls d'érosion relevésver~ le .norddu site, e~ pr~:'C:ucours des phases anciennes du Chalcolllhh111•
La deuxième difficulté est cette fois chronologique: on a vu plus haut qu'il
tul soumis au nord a une eros1onde 1~;3gue. u t o ra hie du site présente une dépressiond I'•• 1 xlsll' au moins cinq subdivisions de l'époque proto-urbaine en Mésopotamie et
tmdlt (La.teChalcollthic3 ~ Santa Fe~ ~eEl~,,~h~~~Ps,lco~la égalementà l'est de cette ootte. Dm111111 ~11sia11e. Aucune des prospections réalisées au Moyen-Orient n'offre une sér ia-
1111 tell pnnc,palqui conduit a suppose q Kh bur124puis les variations du niveau u11 1 • lh111des sites en fonction de ces cinq sous-périodes: on observe au mieux
µolnl, la montée d~s eaux du lac,de barrageldu m1~n de/phéno~ènes de sédimentationet d'éro•,i,,11 I2 129
Ill(;, nous ont permis de mesurer 1ampleur et a rapi 1 ltols k ou quatre subdivisions et, plus souvent, deux 130 ou même une st·u l(',
i..l,rnsle secteur. rc•wo11pant toute l'époque proto-urbaine 131. fi existe donc un net décal,J!{<'<'1tl11·
, 1 que nous savons maintenant de la chronologie proto-urb aine et lt>sdrn111(·1•s
l 'am leur du remblaiement lié à la transgression des eaux du_ Colll " ,1,..1 prospections.
. . . -, ep t englouti une quantité considérable de sites archéolog1qut•i; ' 1 Enfin, celles-ci ne couvrent pas, loin s'en faut, l'intégralité du Moyc•n( >,ic•111
,1ssurem n , h. h · e de ces espac11 s .i11
1ronqué d'autant toute réflexion sur la geograp ,e umam . 1111o1 rPporté sur deux cartes les divers périmètres de prospP<'Iions n·.,11~,·~
'volution
la re urbaine. Inutile de dire par ailleurs que les cl1sc,r, d11 1111isles années 1930(voir Pl. IV et V).
111om en l c let de ~ . d ées srn1I
..,,·<)11s sur les tailles des sites aux diverses peno es conc,emb . . 1
., · , J' ue les am eaux 1 ' Sans entrer dans le détail de la description, on observe d'emblée la diversité rto•,,,fllr11lln11•,
1
~ls:i'us~~ 0e;:s ~::~t~=: :e:~e~i!é~ù ~~~e;~f~:u~:::~~co:eqet fossilisées là rn, 1,, 11,,1110s régions ont fait l'objet de prospections répétées. el d'une couverture plus ou mntm,qloli11l11
(•11 ~,11siane, ou dans le sud de la Mésopotamie). Les grandes vallées fluviales, notammunl <iU lh•i, d11
~~:~:~ntation a été suffisante pour les figer125_Comment exploiter alors li l1u111 nt de l'Euphrate, ainsi que leurs affluents (Khabur, Balikh pour !'Euphrate, Grand Zab at Dly<1lo1
données des prospections? , prn11 lu Tigre), ont été prospectées avant la construction des grands barrages OLJ le lancement du
Celles-ci se sont multipliées au cours des trente dernières annees ~t i'll,•11 p111u1o1rnmes d'irrigation. De manière moins systématique, des portions de vallées ou des bassins
""l11IôIques ont été prospectésen Iran.
ont <'•léutilisées par de nombreux auteurs pour étayer leurs th èses sur I ei<p.111
, 126 Il s'en faut de beaucoup que tout l'espace ait été couvert. Certes, les espaces qui n'ont pas été
sle111urukeenne . ' , d' l'évoluti on d11 vrc, 1pnctéssont souvent considéréscomme marginaux: désert ou haute montagne.Outre l'importance
On s'en est servi à deux niveaux: dune part, pour etu _1er "w101nique et culturelle que ces espaces ont eu dans l'histoire des populations pastoiates ou
'*4l1111taires, certaines zones dont on sait qu'elles furent d'importants centres de populations
pc·111
'.''l'r)ne~tpéri:i.:!;: pp;;:~~;;~:~a;i:e~~~fi~~~~;:s
si;u~ ':~:~~~~ l1~~~
~~~111/:·' 01!1111taires sont peu ou mal connues: c'est vrai surtout de tout l'est du sud de l'Irak, où se développa
tlo11s. nsenes . · . I·~ 11ut11rt1rnent, probablement dès le IV3millénaire, l'État de Lagash. En Iran, de nombreuses régions
l'usage des informations archéologiques et géomorpho 1og1ques iss~ e~ , ' 1 tnnt très mal connues.
1H os1;ections posent de nombreux problèmes de méthode q~e nous ~e a1s111/1 i
, · ·127
qtH' r(-'Sumer ICI .
L'( ·
11 stor,·en qui souhaite se servir
-
de ces mformat1ons,
'(fi lt ' P0 c
l.a "tyrannie du milieu,. est un fait qu'aucun archéologue ne songe à
r 1lso1111
er sur l'expansion urukéenne, est confronté a trois dt cu es .. tllfu·111eraujourd'hui, surtout au Moyen-Orient. Celle-ci s'est imposée aussi bien
, . La première difficulté est cette fois d'ordre méthodol~g!que : est-1~p~s,s_i1i:, 111,i: sociétés proto-urbaines qu'aux sites archéologiques qu'elles ont laissé
Wàt·e à une prospection de reconstituer, période par penode, une ,m,1i,,:t ' " th•rrit>reelles. Ces contraintes environnementales jouent donc un rôle essentiel
ct,111s notre compréhension de l'expansion urukéenne, qui est autant un fait de
11-'oi,:raphie culturelle que de contact cuJturel.
li!I //ml., p. 398.
1:t!!Vnir photo 15, Pl. XXI!.
1;!:t Voir fig. 44.
12-1.Voir Pl.XXII. . .
125.Voir infra, chal)itre 6, sur les prospections ~t leursbl1_11ému,tnese.s"rie de prospections l11111•, h
, , . .,. 1 d à la thèse d'Algaze qui a pu " ,
1lh 011 pr11se"a )Or . . ·te' utilisé pour étayer les tlwc,1li
·· 1 l'E I L Le matériel des prospecllons a e 1:.!ltProspections d'Adams el Nissen, dans le sud de la Mésopotamie (ADAMS, 1981).
Vi1ll/•1•s <Ill I ii,ln' et < e up ua e. ' ·eut S\lrtout sur les observations r(•alis,•1·, ',,
t ,1t,1Mtmplilstcs (.IOIIN~C\N,1989; HOLE, 1994) quis app.lll . , . iulre Al!(a~e l''est surtout Aliu1 l.111111111 lW. Prospecllon de Johnson, en Susiane(cf.JOHNSON, 1972).
s11sl;i11,, ,•t II,,ns le,Sud irakien. Dans le Nord tnésopotam" n,' , 1:IO,C'tsl suri oui le•c11st'II l laute-Mrsopotamie: on distingue alors période de,, précontact ,, et
11111,1 1,,1I1111\l~.,w• d1·sprosperllons. 111'1l11d1•
,11,• 1·1111tacl ,,1 11\1lilt•11C'l111it-ollt ,~1Urnk.
e t11r<IH
l1iq11
1·17 1'011111111• dlsrnssl,111cl/lt,!illée, voir fil ITTF.IHIN, 1'l'IK J:lt. (tn ,,,, ,•011tt•r11<•
o1lor:;cl'11111
11
/"riod,· t I111k
011 bl,•n d'unE> période Chalcolilhique larcttr.
R, Ill\ll;.<;,n LSl',\CLS 111·.S Dtvrull'l' l~\11.N'IS l'I{( >n>-IIIŒ,\I NS ,, Cl '1, 11 Ill, 1 1 1 ',l'i\( 1 . 11.'i 11,\'il ;._
<"HHll!'llll OC,11 ,; 1)'IJN1: l>ISCl'~'ilCl~
LESCULTURESPROTO-URBAINES
ET L'EXPANSIONURUKÉENNE
,e-,_
~ Tuhk1
La théorie de l'expansion uru kéenne repose sur plu sieurs postulats cult11 -~---=-
·-·
1t1lsck base. L'histoire du« Chalcolithique tardif ,, de Mésopot amie/Susiane st·
divist•rait en deux moments culturels cruciaux (eux-mêmes , on l'a vu , subdivis(·, .
t·115 sous-phases à Santa Fe132) :
-- 1111e
phase où coexistent divers assemblages culturels (Uruk ancien dau!', Ji1111,
l1t1'
Il' Sud mésopotamien , phase terminale de la cult ure de Suse 1, cultu re de l'Amuq
l~/<iawradans le Nord mésopotamien, cul tur e de Lapui dans le Fars, culture clilt Tuhk5
dt• la p(•riod e VII (par référence à la séquence de Godin Tepe), dans les monts
Z, 1~ 111s.
puis une phase de «co nta cts >• où ces assemblages culturels << locaux ,
11·111 ont Jl'nl l'Uruk , culture issue d'un long processus local de développeme111
tl,111 s Il' Sud iraki en. t...-,i-•.-.
~ -)>
lm ·c1 lt', comment définit -on les mélan ges culturels, résultant soit de sit uatio11
d'ar<'ulturation ou de la coexistence de groupes ethniques différent s sur un Tuhk 2
llll ' llll' site?
~ --,Y ,...
.. __..__... ::..w - -
Les lypes urukéensde Habuba Kabira (que nous appelonsTuhk) sont donc, aux yeux de D1etnrh - =-=-=-:;..-. •
··~
Tuhk7
Surenh,1gen . les suivants . parmi les types céramiques133 , ri énumère les écuelles grossières à bo 111
h1soaut6(mass produced beveled-rimbowls: TUhk 1), el les pots de fleur grossiers (coarse flowt1r TuhkR
pots TUhk2) puis les coupes coniques à base tranchée à la ficelle (with string-eutbase: TUhk 3').11 ,,
qr,rndes bouteillesà bec courbe (ta// water bottles w1thben/ spout: TUhk 4), les Jarresà engobe rouqo Figure 34 - Types urukéens de Habuba Kabira, d'après Sürenhagen.1986a
dotées parlo1sde faux becs (TUhk 5) 13'4, la potene à engobe réservée (TUhk 6), les jarres à quatro (ave(' l'autorisation de l'auteur }
ansos funiculaires (four /ugged)et décor incisé de cro1silfons{TUhk 7) et enfin les ceram1ques1111111,1 11convien t de s'arrêter sur ces remarques cru cia les ; elles sont au cœur du
11111
1 •, (TUhk8) , copies de céramiquesde taille normale135 •
p1nhlème méthodologiqu e pour qui étudie l'expansion urukéenne Le terme de
Los ceram1quesreprésentéesne proviennentpas du site éponymede la culture d'Uruk, mais cl 1111
,1h• colonial ,,, et se pose donc la question suivante correspondent-ellesen tous points à celles qI11
f;•'lllllfle est à la lois très audacieux et hautement imprécis . li est audacieux dans
luient exhuméesà Uruk ? C'est apparemmentJecas, mais il faut rappeler que l'étude comparativel111 la 11w~ureoù il renvoie à un modèle de pureté urukéen dont l'élaboration qu'en
111,1toriel de Habuba KabiraSud et d'Uruk n'a pas encore été publiée. 1,111 :-.iurenhagen exige la référence à un site qu 'il considè re comme le fruit de
La secondecatégorie de sources envisagéepar SOrenhagenest celle que l'on mettratrès gt:111 1'1·xpansion urukéenne, Suse140.
111lnrnent dans la rubriquedes représentationsfigurées. t..:auteurinsiste sur les problèmesde glyphq1111
Or, les données architecturales livrées par les fouilles de Susel4t n'entrent
111i.Jep1graphie , ne donnantguère de détails sur la sculpture,se contentantde l'évoquer136• Il d1st1ngu,
., 11r1uxel empreintesde type géométrique(Tuhk9), empreintesportant des motifs figuratifs(TUhk 101 p .1c; dans le schéma envisagé par Sürenhagen. Cela importe peu si l'on considère
!li ltthlelles numérales(TUhk 11) 'i11secomme le fruit de différentes traditions, où coexistent univers urukéen l'l
~nhn. Sürenhagenn'évoqueque très allusivementla statuaire, dans la mesure ou la plupart !111 trit~litions •ind igènes ». Cela devient beaucoup plus probl ématiq ue si l'on
.,t,,,qu'il comprenddans son inventaire,en particulier ceux du coUdede !'Euphrate.n'ont livré que pfl11 h1legre les données des fouilles de Suse dans l'élaboration d'un modèle de tiv1h
it,~ ,,tuh1os,et surtout rien de comparable aux chefs-d'œu11re découverts par les Allemands à Uruk
.,,,tion qui aurait été exporté plus loin. La présentation des marqueurs dt• r.,
nilture d'Uruk que fait Sürenhagen n'est pas parfaitement homogè'11t' l'I li·
1 n dernière rubrique abordée par Sürenhagen est celle de l'architecture . Deux caracténstiqw
,J-:-:en11olles
de l'architectured'Uruk sont soulignées· la premièreconcerne le parti des bâtiments<111 st héma propos é d'une di!fusion dans le Proche-Orient non pas cl'1111 1u11clt1,
rrI.i1sonll salle centrale (M,tta/saalhaüser),
c'est-à-diredes bâtimentsà espace centralallongé et s,111, urnk éen mais d'un modèle «U ruk-Suse " impliquerait normaleme11l 1'111, l11sli,11
11111ralos (TUhk 13) Lo second marqueur architecturalde la période d'Uruk est la présence de cô1111 1f,111s ce modèle de caractères susiens non reconnus à Uruk.
Il nrg1le(TUhk 12) en pnncipe à IIOCéltiondécorative137• Sürenhagena1outeà ce cataJogueune rubriq11
Inversement , la présence, dans les éta blissements dont 1wrsrn11ww 11...11,,
" Matai production», sans donner cependant d'indication précise sur la façon dont on pourrait t,111>
usage d'ob1etsmétalliquespour attnbuerà la cillllisation d'Uruk certaines instaJlationsou objets1'16 111 l·nt ne discute les caractères urukéens, de traits qui n't>nln•111p.ill d, 11 1i- 1P11
rubriques évoquées par Sürenhagen implique-t-elle néu•ss.llrr·111,·11Iquc• 11rno 1
Céramique, glyptique et architecture sont donc les trois critt'>n·!, ~ommes confrontés à des données étrangères au mo11dt• tl'lh11k 'l ll,il111h,1
m,1jeurs de cette définition de la pureté urukéenne. Armé de ces don111•i· tt l\,,bira, par exemple, présente, à l'instar de Suse, dl's sc'•11l·sd'c•d1hc,., q111111•
lonclées sur des séries d 'objets ou de phénomènes connus à la fois dans d1 n•11lrent pas dans la catégorie des Mittelsaalhaiisc 'r 11:.! Si c111s111lsi, lt t 1111a•111
sites du Sud mésopotamien, de Susiane, et du moyen Euphrate syrirn 'i11renhagen, c'est là un trait étranger à son inventaire dt•s , ,11 ,ldt·n·s 111uki·t·11,
!archéologue peut alors, aux yeux de Sürenhagen, identifier les s,t, •r. i·l il ne remet absolument pas en cause le caractère intégralcn1c·11tu1uk(•1•11 cl1·11;
urukC-t'ns du Pro che-Orient : villt• en question. Le plan tripartite n'est pas le seul 1>lan utilisé cl;u1s
· l'ar chitecture urukéenne ", loin s'en faut: il est de toute évidence réserv~ a11x
• Un site qui présente tout ou la plupart des artefacts et vestiges archi1Pd11 h.tlim ents de prestige et aux maisons les plus importantes. Assurénl<'nt, la
raux mentionnés plus haut , peut, de fait, être considéré comme un site authentiq11, wrsion urukéenne du plan tripartite est le reflet d'une conception très spéd
urukéen 139.•
1111•nt hquc de l'espace bâti ; il est plus que probable qu'elle fut utilisée à Suse, mais
n•l,1 reste à démontrer .
D'autres sites sont en revanche taxés « d'Uruk related », sans justificalin11 Le problème de l'expansion urukéenne, à savoir l'insuffisance chronique du
,lll<' t 111(
'. mod èle à _partir des sources d'Uruk , n'en demeure pas moins posé. On sait qu<.>
1.,seule VIIIe relativement bien connue de l'époque d'Uruk n'appartient pas au
hc-rceau de cette culture mais à l'u nivers~ colonial» de celle-cil43_ La notion dl'
t:i5. Ces clonnts-escéramiques correspondent essentiellement à la classification cérnu,lq11,
11•,1llsfrpar von Haller et publiée en 1932(VON HALl.l:.R. 1932),puis à la nouvelle étude du m..it1·11t
l Urnk settlement pose donc un redoutable problème lié simplement n
~c·1111ine
11•,1llsf<•1><tr!:iürenhagen(SORENHAGF.N, t986 a, 1987, 1993, 1999).Les figures sont tout es iss111·~
,h 1 1111suffisancede nos connaissances du site éponyme de la culture. On raison11t-
,1..ss111sIll• ta 1111ssio11 de Hobuba Kabira et correspondent à des céramiques que Sürenha,wn., h,l
1111•111e
~t11cliées t'l publlées (Sûru:NHAGEN, 1974-75).
l:lh. SIIRI :,,HAGF'I, 1986a, p. 9, , Sculpture ln round and in relief ,. 14UIbid , p. 8, à propos du Khouilstan: "A colonization ol this area by Babyloniao gm 1Ips
1:17 I/Jid, p. IO Uruk VIII seemsvery likely.
1li1r11111
l lil Il se• 1 ontt·11ll'dt• lcùreréférence à l'étude fondamt·ntalc clt· Moo11•y(MOORFY,1983), S111, , Ill et 17
1~1 Li: AllUN,1978; AMIn. 19k6,p. 55-56,en particuli er, oü sonl pr6st>r1li\sles nl11t>aux
1•111lil/•111c•,11oiltrrfm il11d1,111tit•1
l tlt• l'Acropolt• <11• S11!le
i:t'I ',l/1(1 Nlt\t,1N 198fi,1 p 111 A site th/li tonl,111, .. ,1II111 1110•,I
ul tlw ,1lmve111c.>ntlmll'd
,1111 l 42. Voir i\ !'t' s11ji•l
1'1111
lrlP dp l.lllilVII:,1!)110
.
1111
li; ;11111,lft 11111·1hcr,11rt'IIMlllS IOU\l, l0<h1NI , h1•11')(-lltll'cl·" ,11(' 11111111
• llruk ..l'ltl1·111l'fll "11 Vuh ~Uf)fll. c h,1pll11'fllt 111lc•1
Rn I IMl·'.Sl'.'r l•Sl'i\( 'L~ 1>1:sIJLWI Ol'l'l•MI.N'I l 11>NOi.(IOII., \ 111.Il Jl{I.1.1 1~l'i\( 1.. 1.1;:-il\i\Sl·~'i Il 'l!N I·. lllSCIISSIC
111 lN
'J:lli ~ l'l{() 1'()•111<11,\IN
V I/ ~. /
·-_
aujourd'hui encore en termes d'expansion d'une culture, alors que le n1o<ll'lc d,
1·11 111•<'Ultur e est moins connu que son expansion.
/ .-v \~J/
La présentation que fait Sürenhagen des ((fossiles directeurs >>de la <'1111111,
d'Uruk, qui est au demeurant la plus complète que nous ayons trouvée cl;111s 11
p11hlicalions consacrées à la question, se heurte donc à une série de problt•1111
C'est à partir de cette étude que s'est construite l'image de ce qu '1 .,
l'1•xportation de la culture d'Uruk. Algaze a systématisé ces vues et Schwart1, 1111
l'u vu, a distingué dans ses catégories de sites une rubrique ((sites pun•1111•111
1lt llk('l'llS » 144•
S//eild1Hassan: l'autre« Uruk authentique». Les découvertes réalisées à Slwtl,lt 1 1
l l,1s-.anont, on le sait, sensiblement modifié le tableau. Sur ce site, une mission ,tll,
111,11,dl' dirigée par Boese a en effet dégagé des vestiges urukéens dont la pl11p,111 I
sont antérieurs aux établissements de Habuba Kabira et de Jebel Arucla. 1, · \
11lv1•a11x 4 et 5 sont censément contemporains de Habuba Kabira mais les niw,11,x
.111t1·rit·urs, numérotés de 6 à 12,appartiennent à ce que l'on appelle convenlio11111 1
h•rnt•111 la période Uruk moyen. Une incertitude demeure sur l'attribution du nlw.111
fl a la période Uruk récent; elle a été affectée à la période Uruk moyen, nouv1•1l1
145
1111·11tdéfinie: des niveaux 15/13aux niveaux 6/5
À notre connaissance, le matériel ainsi dégagé est purement urukéen c•t11, • 11 1 1
JH('St·ntc aucun signe de contact avec les cultures dites locales. Il comprend 11111 1 ...... ,.:8-
s(•ri<' origina le de céramiques, des empreintes de sceaux-cylindres, el 11 '1~
,111 t <'l1rs, être classé ou non comme un établissement purement urukéen. Dl·
~_:
:-_:-
_-~
-7
tl'll1•s incertitudes tiennent d'abord à la définition de ce que l'on entend pa,
" \Jruk >> sur un site archéologique. · I
sonclage.
La nouvelle analyse du sondage profond de Mallowan par Gut aboutit à une mod1fteat1011
pwlonde des subdivisions chronologiques proposées par l'archéologue anglais. Celui-ci avait
dI~hnguécinq « compartiments " culturels numérotésde 1 à 5 du bas vers le haut, aux limites définie!l (î )
pnr des cotes d·allitude exprimées en pied. Ce sont les phases Ninive 3 et 4 (respectivemententre
63 et 33. et - 33 et - 18) qui nous retiendront ici. Le classement150 opéré par Gut, à partir de l'étudL•
/
,10 1215 tessons du sondage profond151, conduit à la formulation de 7 groupes sur la base de critère .
•,lyllshques.Ceux qui nous intéressent sont les groupes 4 (Obeid. Obeid final [End'Obed]et Gawra) et
'i (Uruk, Uruk g pour "geritzt "· et Uruk Gris Grau). Ceux-cl lui posent le plus de problèmes el ln
oomparaIsonavec Tepe Gawra est là déc1sive1s2 . Au sein de ces ensembles, Gut a proposé les subdI
v1<.Ions suIvantes153
62-45 Obed/Gawra,
44-37 : Uruk A,
31.UrukB,
-3 1-20 UrukC,
;:,o18 MohammedArab/Late Uruk.
1 1111
" donc raffiné considérablementla définitiondu matériel du groupe 5 (Uruk) en le subdivisant
1•111huk A, B, Cet Uruk récent (Late Uruk).Or, ce qu'elle appelle Uruk à Ninive ne correspondque polH
,..1111••
o1urnulénel des sites de Habubaet Sheikh Hassan: en fait ce sont les phases B et C de l'Uruk d,,
qu• correspondentle mieux aux données de Shetkh Hassan et Habuba.À la phase B apparaI!.
rJ1111vf)
n11tdos céramiques à décor 1nc1sé, comparablesà celles de Sheikh Hassan, et la phase C offre toutl•
11111,hntterio de formes et décors très comparablesà ce que l'on connait à Habuba (fig. 36-38; annexe
,1 1, pou, une description). En revanche,la phase Uruk A voit l'apparition d'une version récente d'unn
1.ô1,11111que grise, connue dans des niveaux antérieurs à Ninive (entre - 54 et - 50): cette versio11
~ cl.tSSIClue " est faite à la main, présente un dégraissant végétal. un polissage et une cuisson en
,•1mosphèreréductrice. Il s'agit là d'une nouvelle définition de la culture d'Uruk dans le Nord
mnsopotamien, source inévitable de confusions: la céramique grise en question est présente sur du 5 cm
11wnll•ouxsites dans le Nord mésopotamien, mais elle est distincte de ce qu'on appelle « Uruk grise ,
d,1nsle Sud mésopotamien,notammentà Uruk
De surcroit. c'est au cours de la phase Uruk A qu'appara1SSen t les écuelles grossières(à partir d,1
•10),qui sont, elles. considéréescomme un fossile directeur majeur de la culture d'Uruk. Il me semblu
dune que lo phase Uruk A de Ninive présente nettement un matériel qui serait le fruit d'une évolut1n11
11!1A11,,v1 1986a
1:,11l.11fonrtmn de la dt'l:>rription et selon les criti'rPs suivants. l>paisseur du IPsson, t.11ll1•
p1(·~wvt•1•.11pp11H•nce ext(>rlt•urt•,dégraissant, traitein<•11ld1•la surf,w,•. Voir GUT, 19!1~.p. 7().71 ,·t
ill7'1
l'i 1 ~111 , ..,, h•ssnns,RS:Iprl>,entent um• lndkal i1111 Il•· 11111tc,11d1
••11•11,•rqul>t' 866
l!'i:' <,1 t l'l'l!i, p 70: • D11·l nt1•rlt•ih111t,tdr• (,111pp• • 1 11111I
1l11,ll•·•11·11nu11!(
lwniht lol1,1lid1,utl
,\111!1·11v•·•t1.l1·ldll'II • 1l!l1111
• :u; Typ,·s 11rnk,·•·115
tl1• N111I\1•,
tl ,1p1•'!11;111,
l!l!l:i , 11IOO-I02(,IVl't' l',111
l(1rls,1tlu11
d,• l',11111••111
l!i'.l 1'11111 , ,.,. d1v1~l1111~. 111,I' '1 Kl'I <il 11. '00:t
volt (ip 1. 111%,l,1hll'1111
RYTHMESET E.5PACES
OCSDÉVELOPPEMENTS
PROTO-URBAINS ClIRONOLOGIE,CULTUREET ESPACE.LES BASESD'UNE DISCUSS
ION 241
TUN 3a
912 \
TUN4a TUN4b
1~
/
\ /1 /
~
888 902
TUN5
[______ _ )_ {
s 9~
7)
,
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TUN 3c
1 1 1 1 1 5 cm
L 1 1 1 1 1 S cm
(
lï!(1111' :17. 'l'ypl'S uruk(>\'11S<I<'Ninive, d'aprl's Gut, l'i%, p 100 IOl (,,wr l'i1utorisation de l'aut1•111) Hu11n•38-Types ornkfr11s tl1· Nlnlw. <l'a1>rèsGut. 1995, p. 100-102 (avec l'autorisation de l'auteur) .
212 RYTHMESlT ESPACESDFSDÉVELOPPEMENTS
PROTO-URBAII\S CHRONOLOGIE,CULTUREET ESPACE.LES BASESD'lJNEDISCUSSION 243
" locnle » (fig. 39), au cours de laquelleapparaissentdes écuelles grossières15'1: c'est une des catégo
nos de " mélange culturel " distinguéespar Schwartz.Les phases B et C entrent en revanchedans la
calogorie des sites Uruk du mêmeauteur.
C
~
Le cas de Ninive est tout à fait exemplaire des incertitudes liées à la
-- )lJ
dl'flnition de la culture d'Uruk. Sur un même site, on observe donc une gamme
d1•situations culturelles qui s'échelonnent dans le temps: un mélange culturel
\"-
\----
li111ilé,puis deux versions successives de la culture d'Uruk "authentique». On
rPtrnuve là l'ambiguïté que présente l'usage du tenne Uruk pour désigner une
pl'riode et une culture. Le problème se pose dans le cas de Ninive mais aussi
d,111scelui de Suse, dont on considère, on l'a vu, qu'elle fut colonisée précoc e
1111•111 par les Urukéens.
' //
Les comparaisons proposées entre le matériel urukéen de Suse et celui du
sondage profond de l'Eanna font toutes apparaître une situation problématique
il Pxiste à Suse des types « urukéens », inconnus à Uruk. Dans la typologie de ~----
"' - --
/ 854
l>ittmann 153, il s'agit des types 2, 4, 9, 17, 20, 25, 26, 44, 45, 50, 51, 52. Qu'il y ail
dl's variantes locales de manufacture ou de décor sur certains vases est compré-
llt'nsible mais il importe surtout de souligner que certains de ces groupes sont
1·11 fait présents dès la phase I de Suse (SUT 2 et 4), à une époque antérieure à
l'.inlvéc de la culture cl'Uruk. Sur le chantier 1de !'Acropole, le type SUT 2 dispa
1,111 après le niveau 21, et le type SUT 4 après le niveau 19. Rappelons par ailleurs 855
11111• cli•s empreintes de cachet sont attestées au moins jusqu'au niveau 20 et
q11'1111c empreinte est même présente au niveau 17. L'usage du cachet est consi
dl'n· 1·omme un trait de culture locale, par opposition à l'usage du sceau
I
, vll1ulrt• Si nous utilisons donc la terminologie qui s'est imposée ces dernières
1111111•1·s, on trouve à Suse des éléments de culture locale, en l'occurrenc e la
, 1111111t• de Suse 1, jusqu'au niveau 19 de l'Acropole. N'entrons pas davantagL'
d,111s la discussion de l'évolution culturelle de Suse, qui sera reprise plus bas. Li\
1•11rnn•,un site, que l'on considère universellement comme purement Uruk,
pr1•s1•ntedans le détail une situation qui est le fruit d'un mélange culturc·I
prowessif.
--------------- 882
()uand on sait que c'est la notion« d'authenticité urukéenne >>qui permet cl1·
\
proposer l'hypothèse d'une colonisation, on s'interrogera à chaque fois sur et'
y --
--
:
q1u• l'on f'ntend par pureté urukéenne. Même à Habuba Kabira, les archéologut•s
all<'mands ont trouvé des tessons Amuq F; Sürenhagen les met sur le comptt•
/_
d\•t·hanges réialisés avec les populations locales 156. C'est tout à fait possibh·
M,1is, pour s'en tenir stricto sensu aux critères objectifs des définitions coura,11
lllt'III employ(•es, Habuba n'est pas totalement un site « Uruk authentique "·
----- Y ---1·.__
. 883
(''est aller bien sûr un peu loin. La plupart des spécialistes de la question Dans le Nord mésopotamien, pour la phase antérieure au contact aver h•
s 'il< rnrdent sur les traits culturels qui permettent de définir l'expansion suc!, plusieurs études ont clairement établi l'existence de trois sous-ensemblrs
111 ukécnne et les sites "Uruk,,. Une fois levée l'ambiguïté que nous avons souli nilturels 157. Frangipane distingue 158:
gnfr entre période d'Uruk et culture d'Uruk, un autre problème appara11 - une aire occidentale regroupant les vallées de l'Amuq, de la rivière
lll'ttement: celui de l'ethnicité. Seule une« pureté» urukéenne permet, faute dt· l)uoueiq, de !'Oronte et la région de Malatya 159,
rn!Pux, de dire que des Urukéens ont été présents physiquement sur les lieux - une aire centrale, qui regrouperait la zone de Karababa et les vallées du
touillés par les archéologues. Quand le site ne présente que du mat ériel Bnlih el du Khabur 160 (voir fig. 40),
11n1kéen,on parle alors de colonie, quand un secteur du site présente u1w
rn11centration de ce type, on parle alors de comptoir attaché à un site local. Le·
,- î[J___
-_-_
-;,,,
hlnûme culture d'Uruk/culture locale est au cœur de toutes les discussions su,
I
l't•xpansion urukéenne et si le terme Uruk pose des problèmes, le terme local lui
illlSsi n'est pas exempt d'ambiguïtés. '\ '
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Les notions de culture et de sites locaux ~ /
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C'est là le pendant inévitable du terme Uruk. La culture d'Uruk est l'élément
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t•xl<"riPur ou allochtone qui s'implante dans un domaine local. Locales, Cl's
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mil ures le sont, d'une part, parce qu'elles ont évolué sur place depuis la fin dt•
l'l•poq11t' d'Obeid, et, d'autre part, parce qu'elles ont le privilège de l'antériorilt •, .........
-..... / ,.,!.
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f';1pparition de traits urukéens. "
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Nous avons évoqué plus haut quelles sont les caractéristiques majeures clt•
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notamment celle d'Obeid en Mésopotamie, ou celle de Susiane clans .I '·~ -- ~
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1.·1·11111Li
récente des développements culturels qui eurent lieu entre la fin dt· T
- une aire orientale regrouperait les sites du Tigre et ceux de la province contacts . C'est à ce point de l'analyse que les archéologues introduisent dans
d'l;:lazig (Tepecik et Norsuntepe, voir annexe 2)161. leurs typologies de sites les situations où se présente un mélange culturel, ou
Ces cultures « locales » constituent des ensembles spatiaux loin d'être une acculturation : Schwartz a ainsi distingué, on l'a vu, deux catégories de sites
111•gligeables et s'étendent sur des centaines de kilomètres carrés. Comment ces (sur quatre) offrant de telles situations. La catégorie Jl regroupe les sites présen-
1•11s1•111l>lessont-ils constitués? J'ai montré récemment que la culture de Gawra a tant une culture locale avec présence occasionnelle de céramiques
pu c·o1111aitreun phénomène d'expansion depuis le nord de l'Irak, vers l'ouest en urukéennes 164 . La troisième catégorie (type III) inverse les proportions : cette
.lt-1.iré syrienne, et vers le nord-ouest, dans la haute vallée de l'Euphrate162_On a fois, ce sont les céramiques urukéennes qui sont dominantes, la culture locale
,·,gal1•111enl observé des affinités entre le matériel de certains sites de la plain e n'étant qu 'occasionnellement représentée 165_
d'Urmlyah , dans le nord-ouest de l'Iran et la culture de Gawra163_La cultur e Ces distinctions opèrent à l'échelle d'un site archéologique, sans référer au
d'l lt11ka fort bien pu rencontrer d'autres dynamiques territoriales qu'elle a int é- temps ou à l'espace. Dans sa seconde typologieL 66, Schwartz introduit la notion
grfrs . L'expression ,, culture locale •> me paraît donc malvenue et préjuge un peu de comptoir urukéen, d'emporion: la concentration, sur un site local, des restes
1,1pldP11wnlde l'inertie relative de cultures qui seraient autochtones, face à une urukéens permet alors d'identifier une petite colonie attachée à un établisse-
l'llll 11rncl'Uruk conquérante , ment indigène. La qualification de la situation culturelle oscille dès lors entre
lk fait, le vocabulaire culturel utilisé a d'emblée orienté la recherche sur deux pôles : dans un premier cas, on identifie une situation de << mélange
lllll' piste ethnique, opposant/combinant populations locales anatoliennes, culturel ", (hybridation ou métissage, Helwing) avec une présence diffuse, et
o.;ydc•1111es
ou iraniennes à des Urukéens conquérants. Cette combinaison repos e plus ou moins conséquente d'éléments urukéens au sein de l'assemblage local.
sur dt•ux présupposés, qui procèdent l'un de l'autre : Reste à savoir, on l'a vu, ce qu'il faut alors entendre par formes ou technologies
· d'une part, les transformations liées à la fin des cultures à céramiqu e locales ou urukéennes . Dans le second cas, on discute d'une ségrégation cultu-
pl'iott• lurent locales, chaque culture mûrissant dans une niche écologiqu e rPlle. Et on passe rapidement de cette segmentation culturelle à la colonie
sptic'ihque: marchande selon le modèle de la diaspora marchande .
d'autre part, les mutations techniques que l'on attribue hypothétiqu t>- Ces typologies suscitent plusieurs questions. Entre les types de mélanges
1111•111 r,la nrlture
d'Uruk sont venues via une influence culturelle ou coloniale d(• nllturels, la différence est quantitative. Que faut-il entendre par là? Ces diffé-
l'c•xl(·rit•ur, rences sont fondées sur la quantification du matériel céramique. La céramologie
Ill' res deux présupposés discutables, on n'envisagera ici que le second , eontemporaine , notamment dans l'étude du monde proto-urbain, s'est nourrie
lnul 1•11 soulignant que le premier reste un problème. d'études statistiques très problématiques: le principe est d'étudier puis de
quantifier, unité stratigraphique par unité stratigraphique, un certain nombre de
types, identifiés dans une typologie du matériel. Les variations observées, type
I 1\1/>ridatmn, acculturation et mélanges culturels par type , permettent alors de caractériser l'évolution culturelle. Par-delà la
discontinuité des couches archéologiques, la céramologie statistique permet-
trait de restituer dans la longue durée l'évolution des formes.
l..1 notion de contact culturel repose sur l'idée de la rencontre entre•
,, l'llllun's locales u et « culture d'Uruk ». Une fois ces cieux notions définies, li Dans le cas de l'époque proto-urbaine, les analyses statistiques réalisées
d1•vlt-11tpossible d'identifier dans le temps et dans l'espace les modalités de c·f•s portent sur des tessons, rarement sur des formes complètes. Ces tessons ont
c'té comptés ou même pesés 16i, et constituent, pour une part, la base des typolo-
i,.:ic'sculturelles que nous envisageons ici.
lliJ. 1.'P!<pHn ' ori ental , enfin, se caractériserait par l'assemblage de Teµe Gawra sur leq1w1
M,,r, ••li,t l' ran~ipa11e ne s'attanle pas. Sur cet assemblag e, voir GUT, 1995, p. 223-234. Voir figures liH
70 pour 11 • l'lassemenl de la céramique de Gawra par Gut. Pour une discussion des dlvisio11.,
,,dopl, 1,·s volt 11dra , chapitres ô et 7.
l( i2 011 ll'!rouw d e la céramique Gawra inc-isée à Arslan Tepe, Norsunlepe et Tcpe cik et dnrrs l(itl . IJualre groupt •s sont disliuguC-s, par zonl's gfo graphiques . Le premier constitue un groupe
1111
1
• 111n111dn• nwsun• à Koruculepc , Sur ces problèmes, vc,ir \'fl dernll'r lieu RtlVA. 2000, p. 182- 181, ,wdcl<·11lalmarqn é rar la 1rn11silrn11 fi,, l'Amuq F à l';\111uqG. Le bassin de Karababa (Karatut Mevkl,
11;:1 V111m. 1!)!Il, p . t 7/l, c.:il
é dans ROYA, 2000, p . IH~ : il ~·n'°'il ,h-s silt•s d e Gl'oy Tepe, µrrindi • l\111·h,111l ll\yCikVII\)l'I kll1111IV \'C111stllut •111un l(ro11p1•n ·ntral. E11fi11
, u11group e oriental regroup e les
M, V,1111k 'li•pp ,,, 1:,pp i-l1(;111 ,u, pfrlocle r Il es ! ln1/lrt's~11111 "" ,,,ppt•lc•r kl que t"t·t e~pan•- la r(·~:11111 •,tt,·~ d1• 1,, val11•1 • c•I il's sil, ·~ d11picl1111u11
• du '1'1>111 !14'~ Z11H111s
d 'l l1111ty11li11',, pM /11(•111ic•c ·1(1plll l"1•xp1111~i1111dt• la q1fl111•• cl'I 1111kCd pl 1) J: c,w11l11C'll1 • 1•xp1111klo11 Hirî. Voir rn11m, c h,,pll li '~ .
1 • cl<'tinw111 s ·.,~1cl!t111
ri,· 1., <1111111 cl.111~\111w ~t,•111, <l',•tlu111l(c•,·I tlt• 1ï1111,w111111f11111l
· clC'rc111lc•c• (•111c
•111 , , lll 1pl1,.-'.l
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•lllh 11•111cl1·, 1'1111 qnl w 1111 •1 1•1111l1wc· phi\ l,11cl, ,111111,11111·111 d,· l,1, 111!111t
,i. l'<·K11,11u,l1111 • d'lJr11k lti 7 , , .., ll'S ',011~ rll' l\urh,111 l l11vl,~11111
"'' ' ( u111pl1., •·l 11··~·~ 1'I 1\1 ,, 1\/I· , ., '''" · 1(1\/11
'.'·1H RYTHMESJ::TESPACl::S
OESur.vt::LOPPEMENTS
PROTO-URBi\lN
~ l'lllfüNOLOGII::, CULTUREET ESl'ACE.LESBASESD'UNEDISCUSSION 249
La pertinence de telles analyses céramologiques n'est pas à remettr e t•11 ment les variations. Les 2405 tessons issus du niveau 14.30 s'expliquent par la
musc ; en revanche, leur usage dans l'interprétation des contacts culturels t.'sl présence de fosses nombreuses qui ont livré un abondant matériel, les 23 de
l11iproblématique. Non seulement, les critères culturels utilisés sont, on l'a v11, 14.80(terrasse 119), par le nombre limité de tessons contenus dans ce type de
discutables, mais la représentativité des lots analysés, en vue d'une discussio11 dépôts 169. Cette profonde hétérogénéité peut être relativement pondérée par un
d'histoire culturelle, doit être mise en question. dosage exprimé en pourcentages, mais l'écart est tel entre certains de ces
À 1-lacinebi, par exemple, Pearce a étudié la répartition du nombre dt•s niveaux que l'on peut difficilement considérer qu'il y a là des unités pouvant être
lc•ssons récoltés au cours de l'opération 14. J'ai reporté ci-après les donnét-s soumises à une telle réflexion statistique.
q11'cllcfournit, niveau par niveau (indexés de 14.10 à 14.80). La nécessité de disposer de lots statistiquement comparables a souvent
conduit certains chercheurs à opérer des regroupements de couches ou des
Opération 14, nombre de tessons par niveaux sélections discutables. Dans le cas de Kurban Hôyük, Algaze a réalisé des
n•groupements de couches qui rassemblent ou disjoignent des unités stratigra-
HACINEBI:op. 14 nombre de tessons, d'après phiques qui ne sont pas contemporaines les unes des autres. Seule l'analyse
et alii, 1997, tableau 5, p. 151.
STEIN des dessins de paroi permet alors de remonter au contexte de la découverte. La
C'Ornpositionde tel lot de céramiques est fonction de la nature du dépôt archéo-
2405
2500 ~----------- ---- logique, et surtout des activités qui conduisirent à sa formation. À ce point de
la discussion , il faut poser le problème de l'origine de ces tessons : les
• op. 14nombrede tessons l'éramiques (complètes ou écrasées) in situ permettent d'étudier en détail les
activités qui se déroulèrent en un lieu. En revanche, les tessons, par définition.
2000 +----- ------ sont le produit d'une destruction de céramiques et, une fois écarté le cas idéal
de la céramique écrasée au sol, les lots ramassés sont hétérogènes et peuvent
,woir des origines très diverses. Que signifient-ils pour l'analyste de l'évolution
1500 +------------ rnlturelle ?
La recherche sur les contacts culturels à l'époqu e prolo-urbaine doit identi-
hcr dans le temps et dans l'espace les situations de contact. Dans le temps,
959 d 'abord, l'analyse stratigraphique permet de définir le moment où le contact a
1000 +----------- li<>u, puis ses étapes, sur chaque site. li n'est plus question aujourd'hui de consi-
dérer, comme on le fit pendant longtemps , que le matériel issu d'une couche
permet de la dater et d'établir des séquences, comme si l'intégralité du matériel
500 421 (•tait trouvée in situ. Le fait est connu depuis longtemps, bien sûr, mais il n'est
321 309 329 351 pas certain que l'on en ait toujours tiré toutes les conséquences.
Les couches archéologiques dégagées sont le fruit de dépôts variés prove-
23 11anten grande partie des produits de l'évolution et de la dégradation d'une
0
,,rchitecture de terre dont les briques crues sont le matériau de base 1711CPs
14. 14. 14. 14. 14. 14. 14. 14. 14. d(•pôts sont soit le fruit de travaux de terrassements qui jouent un rôle maj1•1ir
80 75 70 fi() 50 40 30 20 lO sur certains sites comme Uruk, Suse ou Eridu, soit le fruit d'un processus dt•
rnine et de chute des murs 171 .
Les terrasses, notamment les hautes terrasses, sont le résultat d'impor -
l.t•s quanlités ramassées, puis comptées, sont tellement différentes les 11111 •., t ,1nts travaux de terrassement accompagnés du nivellement et de l'arasement de
dt•s m11n·s que l'analyse culturelle qui en résulte est nécessairement biai1w1
t• 'l:l tt•ssons signifiants en 14.80 et 210!3en 14.30, la masse considérée v11111
l·'.1111
,·011sid(•r;1bl<•m<·nt. L'observation de la 11a111re clcs co uchesHill, explique l.ug.- lt.!I. F11 1·1•1l1•
111,,tit d1• la sour<·1•dt• la tnr e utllis rc pour réali~t·r le lt>rr asse-
•rt·, 10,11 tl t' p1•11d
1111•111
170 V11l1l'l X)IIV
l!iH S 111~1•/,,/11, 1'1!)
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Dans le cas de Tell Brak, les archéologues anglais sont restés prudents mais 11-. (/) -X! '!,
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considèrent que les niveaux 12 et 13 de TW pourraient correspondre à uw 1.-- I 2 ~ .: V) ~
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d'années, coexistèrent pacifiquement deux communautés. L'argumentation d1 "'
Stein est double: d'une part, les restes urukéens sont concentrés dan s lt i ! 0
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v1·1sion récente des céramiques locales, que l'on trouve aussi dans le sec t1·111
11orclest. L'argument est d'ordre chronoculturel et repose en dernier lieu st11
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rh•tir au reste et fournir un autre état de développement culturel , dispa111
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tout des céramiques indigènes et les loci 16 et 12 une situation où la céramiq111 1 ,
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développé et il me paraît d'une portée très limitée pour établir l'existenc e d '111 J: o.
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rn lonie urukéenne, distincte d'un établissement indigène. Sur une rn1 •1111 UJ u
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Il' c!Nail, il apparaît qu'il s'agit surtout de pièces où des formes différentes cl,
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d.- l laute-Mésopotamie, Schwartz soulignait que rien ne prouvait que tout es 1,.., INTRODUCTION
slt uations observées étaient contemporaines les unes des autres . 1., ·11
,!<-(·ouvertes réalisées à Sheikh Hassan ont montré que la présence uruk ét•11111 • Il est difficile, on l'a vu, de distinguer la chronologie de l'expansion
s111· le moyen Euphrate rut de longue durée. Il est donc devenu indispen sahl, 11111kècnne de l'étude de ses variantes régionales. La chronologie culturell e drs
d'1•1ablir une grille qui tînt compte de trois paramètres: il peut exister 1lt · h ·111ps proto-urbains de Mésopotamie doit être bâtie selon une démarche hiérar -
va1fonles de l'expansion urukéenne qui peuvent être soit régionales, soit c11lI11 1 ltl~c·c•,qui procède par divers niveaux d'analyse. À la base, se trouvent 1111
11·lll's, ou encore chronologiques. < 1·rtal11nombre de chantiers de fouilles 1, ayant donné lieu à l'établissement d<·
Pour progresser dans la compréhension de ce problème, il faut revenir ,111, ~q1ll'nces stratigraphiques. Le deuxième niveau est celui de la périoclisalio11
s1111rccsqui sont la base de la discussion. C'est à ce point du débat que• 11 1t-o1lis(•csur un site, résultant, quand cela est possible, de la comparaison chro -
propose une série d'analyses stratigraphiques et culturelles . Ce n'est qu 'u11t·lot '1 1111111lturclle de divers chantiers. Le troisième est régional et résulte de la 111hw
(llll' l'on aura déterminé la nature des mutations observées que l'on po111I.I 111 r ,1pport des sites les uns avec les autres, période par période.
proposer quelques pistes pour comprendre comment fonctionnaient les rés1•o111 L'historiographie des temps prolo-urbains de Mésopotamie repose ainsi sui
11,,relations culturelles au rvemillénaire avant notre ère. 1, rn111paraison d'un certain nombre de stratigraphies : la stratigraphh•
111111parée qui en résulte est construite de proche en proche, au gr é cl'u11t>
,.,, lwr che sur l'histoire de laquelle on ne revient pas 2. On ne s'est pas Pli
11 va11d1e suffisamment interrogés sur la dimension spatiale de CC'S
1 l11011ologies: tous les tableaux de stratigraphie comparée distinguent des
11·l(lons.., comme le sont le sud de la Mésopotamie, la Susiane, la .lt'>zin\
1 \11,1toliP orienlale. En ciuoi const itu ent-elles des unit és chronologiques ,,,
n"giunaJes pertinentes? Il s'agit soit de régions naturelles, soit d'aires cullu cril ique puis synthétique . Chaque stratigraphie a été analysée selon une mênw
rt'lles el politiques qui ne sont en rien immuables. On passe ainsi sans transillo11 1wrspective. Celle-ci procède largement des recherches récentes entreprises sur
d'observations ponctuelles réalisées sur des chantiers de fouille à des ain••, 1.i compréhension des stratigraphies des grands sites orientaux. On a ainsi
culturelles où l'on établit des comparaisons. Chaque stratigraphie vaut pour w, ,1clopté les principes dont ont fait usage Margueron 3, Nissen4, Eichmann \ G1111i
i·space d'autant plus important qu'il n'a pas été établi dans le voisinage d'ault, ou Rothmanï dans leurs études de stratigraphie. L'analyse est fondée sur 11nl'
séquence. Dans le cas qui nous intéresse, deux espaces heuristiques se sonl 1t,c tur e critique de la documentation publiée et quand cela a été possibk> dl'
dairement individualisés et chacun de ces espaces définit un système chronolo documents inédits 8. L'objectif a été d'identifier les couches ou niveaux suscepli ·
gique régional. hies de fournir du matériel dont l'étude sera pertinente pour répondre aux ques -
A la base de toutes les discussions, un premier ensemble chronologiqu r l'i lion s que nous nous posons. Il ne s'agit pas d'éliminer une partie de la
rêgional : le Sud mésopotamien, en Irak, et le Khouzistan, en Iran, présent1•11I documentation mais de hiérarchiser les informations, afin de mesurer ce que
trois séquences majeures de sites, celles d'Uruk, de Suse et de Tepe Farukhabad nou s savons et surtout l'ampleur des lacunes documentaires . L'unification de la
Un deuxième ensemble est la Haute-Mésopotamie: cette région a fait l'objet dl' ~ 1l11cumentation disponible se heurte à la profonde hétérogénéité des données
<-fforts les plus récents. La discussion sur les contacts culturels s'est corn·1·11 di sponibles: non seulement, les recherches n 'ont pas été conduites à la même
trée, on l'a vu, sur quelques grandes séquences: d'est en ouest, Tepe Gawrn <•poque, et selon les mêmes méthodes, mais de nombreux chantiers n'ont jamais
Ninive, Tell Leilan, Tell Brak, Tell Mashnaqa, Tell Hammam eth-Turkman, Hassd lail l'objet de publications finales.
1lôyük, Arslan Tepe, Kurban Hôyük, Hacinebi Tepe. Tous ces sites, 011 l' 1 Dans le détail, on peut ainsi distinguer que:
souligné, n'ont pas fourni de séquence couvrant l'intégralité du IV millénain • - Les puits stratigraphiques sont les plus anciens; cette appellation
mais ils ont fourni la base de la chronologie établie à Santa Fe. Cette chronolo glt cl,•signe les sondages stratigraphiques ponctuels conduits sur une petite surfa t ('
rPpose sur l'étude de l'évolution du matériel << local ", matériel qui n'est 1111 · "' en développement uniquement vertical à Tello, Ur, Ninive, et surtout Uruk
prtsscnt dans la moyenne vallée de !'Euphrate en Syrie. 11aturellement. Parmi ces puits stratigraphiques, seuls Ninive et Uruk particip eut
Pris entre le système chrono logique de Haute-Mésopotamie et celui du S11t1 1•111 :ore de la discussion chronologique9.
11u~sopotarnien, les établissements urukéens du moyen Euphrate (She1kh - Les tranchées stratigraphiques ont été réalisées plus récemment. Ce soul
11,,ssan,Habuba, Qannas et Aruda) ont été datés de deux manières : lll' S chantiers dont l'objectif prioritaire ét ait stratigraphique et qui si'
- par comparaison avec la séquence d'Uruk ou de Suse, rl(•veloppent sur une face de tell sous la forme d'une tranchée étagée: Ham111 a111
1•1-Turkman, Tell Leilan , Kurban Hôyük en sont des exemples.
- et par comparaison entre leur répertoire urukéen et celui de sites dits !li
- Les fouilles horizontales stratifiées désignent les trop rares dégage11w111'1
n>11tact.
1·ffl·ctués à la fois horizontalement et verticalement : Arslan Tepe , Shl'lkli
À ce « noyau dur ,, de la discussion chronologique sont associés d'aul H
lla ssan, Hacinebi, Suse Acropole !-Ill, Uruk (mais seulement les niveaux ,11<'11,11
systèmes chronologiques régionaux : à l'ouest d'abord, la partie nord du Ll'V,1111
q11es les plus récents), Mashnaqa, et maintenant le chantier TW à Tell Rr,1k 1111
présente un contact limité avec la culture d'Uruk, tout comme la vallée du Nil. ,\
11wttra à part Je cas de Tepe Gawra, où les dégagements ont été faits su, 1111,
l'est. sur le plateau iranien, la chronologie du cve millénaire repose sur 1111
l,(l'ande échelle, certes, mais n'ont laissé dans la publication qu'un sq1wlt•lt1• tl,
l·ertain nombre de systèmes chronologiques régionaux.
niv eaux architecturaux dont l'empilement régulier est factice .
Le présent chapitre ne sera pas une présentation exhaustive de Lous 1·1•11
systèmes chronologiques régionaux et des problèmes qu'ils posent. La moli v,1
11011première est de parvenir à caler, réciproquement, les deux systèmes N111,I
l'I S11d mésopotamiens. La diversité du matériel spécifiquement uruk ée111•• 1
3. MAH(;lfl',RON, 1995.
, clans ces régions, que l'on peut raffiner considérablement la chronnlo ~!h-
11•1lt• ~. NISSE'I, 198/i.
1>rs4tH~ l'on quitte le bassin des deux fleuves, augmenté de la Susiane , la dis, 11 'i, f.lt'liM/\NN, 1!189
.
sio11chronologique repose , sauf exceptions notables , sur des données C 11 1111 H. Gi,T , 1995.
l>lt·n s111une présence urukéenne limitée à quelques artefacts. Ceux-ci, ro1111111 7. ROl'IIMA N 1988, 2001bet.W0 2 b.
8. 0111re la duç11ru1>11lr1tinn dt• ln fouille de Mnshnaqa. à laquelle a µarticip l" 1.11,t, 111, n, 1 , ,1,1 1
l<·s (•rudles grossières , ont été rn usa~1· trè>slongtemps et leur valeur crn11111,
,wl'<' grnmt prnhl d,•s <lf,c1111u·11l,
• 1111\11llc· i11tlditsde la mlssion d' Uruk el de la mis~io11th ', 11 ,
111;11
q11t•l1r<'11ronologique t>sl 1 <-cl11ll
t •.
!I "" so11tlaµ1• 11<·111(~111111,1 ~1·I') ,1 l\ 111 riSt·t>mment Yl'lllachê à la stratl graphi<• d 11111k111111 \1
Lt•s dt•vt•loppPuwnts qui vo11l..,11,v11• d'11nt• mwlys<' sysl(•n1,1tiq111
11·~11111•111 11'i11l<·1vlt·11d1,1p.,~ 1l1111,Ill ,11~1·11• ,l011, d.iu,; 1,, 111(•s111t • oi1 il n'nllrc uue stratigraµhh • dl1, ·1·111,1• q11,•
dt•s p1hll'lp,1ks Sl'q111•111
.,., ~.1,,,11,~1,1pl1lq111·.,
l..1 uwlliodl' 11•1t
,111H·PSI d 'i1l>111tl 1111111 , I• 1 -.11111
M·~ 11lv1•,1tl\ pti\Jt \11,•111 .,ll•\t,I 'I, 1:11J•J, 1ahl1•,111:,,1, p i!SO)
HY'IIIMESl\'I l'Sl'ACP, IIFS llf'VH <ll'l'EMENTSl'ROTO-ltlHlAIN
.., l .1,sRYTIIMES IJL'.S< t lN l'At'T~ lUI.TUREI.SÀ t.'ÉPOQUf l'ROT0-1tRBAINE 25!)
Daus chaque cas, notre objectif a consisté à repérer les niveaux suscepl 1 Les étapes de ces développements sont ajourd'hui mieux connues : toute
l>h·sde fournir du matériel pertinent: niveaux architecturaux, installations t·11 lllll'série d'études ont permis de raffiner considérablement notre vision de ce lle
i1in· ouvt•rte, fosses et tombes. C'est à partir du matériel issu de ces niveaux qw pt~riode 11. On s'accorde maintenant sur l'idée que les cultures dites locales 0111
l'on a considéré l'évolution chronologique de chaque site puis les systè1t11" , onnu au moins trois phases de développement (phases Chalcolithique lardiws
chronologiques régionaux qui nous intéressent. 1 à 3). On verra dans une première section que la définition de ces trois phast•h
La (111eslion initiale est celle du "premier contact>>: à quel moment l,1 ,·si sujette à caution et que la phase dite LC 3 regroupe des phases cult11n·llc•s
culture cl'Uruk se développe-t-elle et selon quelles modalités: ce qui conduil ., qui ne sont pas contemporaines les unes des autres.
1•x,11ninerle contexte local antérieur à l'arrivée de la culture d'Uruk puis celui d, Revenons au schéma chronologique de Santa Fe: pour étudier I'évol111i1111
1,,transition entre local et <<Uruk>,.Ce type d'interrogation trouve toute sa p1•,11 rnlturelle de la région, il faut associer les séquences de différents sit es :
11t•11redans le nord de la Mésopotamie où la culture d'Uruk est consid~n·, - la transition Obeid-période proto-urbaine, étudiée à Hammam d
l'c,m,ne intrusive . f'urkman, Tepe Gawra, Tell Leilan 12 ;
Dans le Sud mésopotamien , et en Susiane, le problème se pose en d1•1, - la transition entre phases "précontact »(sans contact avec la <1111111,
l1·1111esdifférents, au moins en apparence: il s'agit de réfléchir sur la naissa111, ,l'Uruk) et phases à cc contact)), mise en évidence à Mashnaqa, Niniv e, K1111>.111
d1· la culture d'Uruk. Née en principe dans le Sud mésopotamien , elle est cens,·, 1li,yük, Hacinebi et Tell Brak.
gagner d'abord la Susiane, avant d'arriver en Haute-Mésopotamie. Toutefoi s, l 1 On présentera d 'abord l'évolution des sites qui ne présentent P"'· cl1
datai ion réciproque des diverses séquences stratigraphiques de Suse et de c1,ll1 rnntact avec le Sud irakien, mais qui sont fondamentaux pour comprendre· qttt I·
d'llruk demeure incertaine dans le détail. Il est donc nécessaire de faire le hil,111 lurent les rythmes du développement des cultures locales . Puis, on s 'inl <·n011• , ,1
cl<·<'<'difficile dossier. sur les modalités de la transition entre phases sans contact et pha s(•i; ,1v1 ,
Les conditions du premier contact établies, on s'interrogera sur le• rnntact sur les sites concernés.
ryt limes, les .modalités et les étapes de l'interaction entre culture d 'Uruk l'I
rnllures dites indigènes.
l.'é-vo lution des cultures proto-urbaines locales
de Haute-Mésopotamie: Hammam et-Turkman et Gawra
CRISESET MUTATlONS DES SOCIÉTÉSPROTO-URBAINES
DE HAUTE-MÉSOPOTAMIE, AVANT L'EXPANSION URUKÉENNE En Haute-Mésopotamie. deux sites surtout permettent d'entn 1vo11 " q11,1
ryll1me se sont développées les cultures dites locales: Tepe Gawra, d,111,1,
On u vu, dès le chapitre premier de cet ouvrage, que l'o n s'atTord, 1,,,ssin du Tigre, et Hammam et-Turkman, plus à l'ouest, dans la vallét· d1111,illl,1,
,111jourcl'huisur l'idée que la Haute-Mésopotamie et !'Anatolie orientale crnw.il. Ces deux séquences ont fourni la base matérielle de la subdivls1011d, .. 11111
st•ut b la fin de l'époque d'Obeid un phénomène de croissance proto-urbaillL' . :,i1 pmnières phases de l'époque proto-urbaine à Santa Fe (LC 1 à LC' :1)
l1·111oi11s e11sont, rappelons-le: - LC 1 correspondrait au niveau Gawra XIIet à la période Ham,1111111 1\ 11
- le développement de l'architecture monumentale; - LC 2 aux niveaux Gawra XIA/B-X A;
l'usage de céramiques produites en masse et l'amoindrissement du 1nl1
- l.C 3 aux niveaux Gawra X-VIII.
Les phases ,1 Hammam V A et 8 » correspondraient dans l'e11sc• 111hli .,1,s
j111H· par la céramique peinte, pour ne pas dire, dans certains cas, sa disparitl1111
1wriodes LC 2 et LC 3. L'ensemble de ces données pose de nombr eux prohlt·1111•s
11111is
et un répertoire glyptique où apparaissent des personnages énigmatlq11c
que l'o n interprète comme des chamans, symbole ou représentation <1'11111
·"I l lammam et-Turkman a été fouillé puis publié selon des méthodes 1110<11•1111 •1,
clc•recherche , la fouille de Tepe Gawra, et les publications qui en ont r(•snltt'• 0111
1wrson11alité dominante dans les communautés en question JO. L'interprélnl 11111
,11:wilé de nombreuses discussions. La chronologie relative de ces cl1•11.,
d1 • t't'S phénomènes c1emeure largement sujette à caution et ce chapit n · 1
..,,··q11cJ1cesreste, elle aussi, sujette à caution. Il semble acquis aujourd'hui q11t·
surlo11t pour objet de poser le problème en termes chronologiques: q111'llt·
h•s niveau x proto-urbains dégagés sur ces sites sont antérieurs à l'expansion
lun•11t lt's modalités de ces développements? Et comment se produisit l'inlc·r.11
1Ion ;iv1•1 la culture venut• du sud df' la Mrsopolnmic•?
11 l'IIAl\t;Jl',\I\), 1!l!l:I ; Ht)VA,H)!)lt1•12000, RoTIIMAN,2002 a el b.
I'.!.111 1•~)l111~~h·
•!><-r111•ll 111
~11111
t·II·d(•r111
1vn1esà Tepe ï.awra l'i Tf'II l.f'ilan , dans des ron lt•X lt·~
Il) Voh ,11111<11 l1;1plln·~ pn•111l1•1 t'I :1 IJIII ~uni p111lll(,111;1th1111•\li V t'III tilll)t tl,• 111,uk sur l'\'', ~llt·s 111,11,Il 11'~1<'cilfllrih· ~ ('Ollljll !' IHlrt•
JfiO l{YTIIMESET 1-:Sl'A('FS
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~-;l<Y l'IIMl·:Snt ::S l'ONT,\I 'TS ( 'l li .Tl 11{1'.I.S
À L'Êl'U(./UE l'HO rtl-l llllli\lNE :w1
11nikfrnne. On ne sait pas ce qui se passe sur ces sites au cours des phases cl1· La présentation des fouilleurs procède par périodes et celles-ci sont définies par le maté1lnl
17
rnlllact : ils semblent avoir été abandonnés. c:ô1amlque . Au sein de ces périodes ont été distinguées des phases qui ne correspondentpas a11x
1llvisions stratigraphiques majeures18 Enfin, des strates sont désignées en chittres arabes ollrv,
Deux queslions se posent donc: crnrespondentà une certaine consistance de sols ou à une architecture cohérente.Ces ensemblO!:l
- quels sont les rythmes du développement prolo-urbain à Hammarn el- c,mespondentdonc à une interprétationdéjà très aboutie de la fouille.
Turkman et Tepe Gawra? La période IV D a été définie dans le secteur AK 16. La séquencedéfinie par les fouilleur~. lm,
- quelles sont les corrélations possibles entre les deux séquences et à 111scontinue, s'achève par la ruine de la strate 14, qui a produit une épaisse couche de debns, 011s11l1,,
quel!<~date ces sites ont-ils été abandonnés au cours de l'époque proto ~uumlsà l'érosion.t:existenced'une couche d'un mètre d'épaisseurlaisse supposer que ta n.1i11eo cl 1\l1
111p1dement scellée, par des constructionsou par des dépôts dont on ignore tout. Il est assez µ1ulml> l11
urbaine'? qua la reconstructiona été plutôt rapide,ce qui tendrait à nier les conclusionsde Me1jersui 11111111111 •n
tuolle rupture de séquence relativeà Hammamet-Turkmanentre l'Obeid et le Chalcolithlqt.011 1
Pourla périodeV de Hammamet-Turkman, contrairementà la période IV, la slrallgmplili• •;11d11v,
llommam et-Turkman et Gawra: loppe en AJ 16, Al 16 et AH 16 et surtoutAG 16 et 17. On dispose, pour la comprendra,c1nph1t,lr,111
wupes qui ne sont pas totalementjointives20.
rupture et continuité dans l'évolution des sites La séquence de la période V est doublementdiscontinue: d'une part, du rail de la r11nll1rnl1i !111
loullle par paliers employée et, d'autre part, de la nature des dépôts rencontrés. La llmll1·0111,., lu"
Le site de Hammam et-Turkman, situé dans la vallée du Balih, à 65 kilom(• phr1sesV A et VB dans la périodisationcéramiqueproposée par Akkermans21 est aussi l;1111111111 d'un
lrcs au nord de Raqqa, a fourni une séquence essentielle pour la comµr(' palier de fouille.À la lecture de ces données,on ne peut exclure l'existencede couchas ln101111nit11111111
lwnsion des premières phases de l'époque prolo-urbaine (LC I à LC 3 de Sanla ,mtre tes phases proposées.
Dans cette séquence,ont été définisau moins deux niveauxarchitecturaux: l'un a été so111n11. p111
Ft')l'I. La séquence se place dans les phases anciennes de l'époque protn
doux fois au feu ; l'autre a cessé de fonctionnerdans des circonstancesqui ne sont µas cl<1lit fü 1111
11rhninemais son calage par rapport à celle de Tepe Gawra est l'objet cl,· Incendie est plus que vraisemblable22 , suivi d'une période au cours de laquelle l'érosion a t...11 <;on
th'•hats: Gut propose de concevoir, au sein de la séquence de Hammam l'l 111uvre. La présence d'une couche de débris antérieureà celui-ci est surprenante, Elle pourrnlt con·M
'1'11rkn1an , l'e.xistence d'une phase Gawra B correspondant à la phase V A I'! p11ndreà une phase d'abandon relatif de l'édifice avant sa destruction par le feu, C'est ainsi quu
d 'u 1w phase Uruk A correspondant à la phase V B (Y A et V B étant l'une ,•1 "11chèvela période prolo-urbaineà Hammamet-Turkman23 .
l',1111n• <léfinies sur le site). Cela revient à redater les rapports entre les clc-1111
·,lll's IC'ISque les a proposés Akkermans 14.
1tJ toll de Hammam et-Turkman15 domine son environnementen rebord de terrasse basso, 11·1
riu,twi;.u, dessus de la rivière qui s'encaisselégèrementdans la terrasse16 • Les phases de l'hlstolra d11
ll1111 ni
17. MEIJERet alii, 1988: ,,The periods were assignedon the basls ol the analysis and rlasslht,t
artefacts, malnly pottery "• p. 13.
l l,1111111arnet-Turkmanqui nous intéressentcorrespondentaux phases IV C.V A et V B de l'histoirn tl,
18. /hid,, p. 13: • These phases,however, do not necessarily coïncide wlth major strnli!(raphi1
t ,1 i,llo le soul chantier où elles ont été identifiéesest la « tranchée est", de 2 mètres de large, d11
•llvlsi•ms, •
1 :trrô AK 16 au carré AF 16, fouillée de 1981 à 1984. Elle présente une série de paliers, descernt,11 11
19.On ne peut absolument pas être sûr que la rupture supposée par Meijer est assur~... Naut
von, lo hase du tell. La fouille n'a pas atteint le sol vierge mais les niveauxles plus profondsatteints F.011
1
1l111111é les difficultés que l'on rencontre quand Il s'agit de comprendre Jejoint stratigraphique t•11lr1 •
c' 1t101res sous le niveaudes champs environnants.
h·~ dlvnses couches qui alimentent le débat. !.:observation d'une lacune clans les don11ée .~ t,1lss,•
t1111t,• hypothèse nécessairementen suspens.
20. Ml:LIËR, 1988 : planche 24 a section sud de AJ-AJ16, qui se c!Pveloppesurtout de AJ, é'Vl'II
ll11•ll1•111ent, mais sur la moltîé seulement de Al Hi; planche 26 d section sud de Ali 16. pla11 c lw :10
111ll11 de AG 16.
21. AKKERMANS, 1988 b, p, 287.
1:i. L'itléP d'une rontemporanéité des niveaux de Hammam,et surtout du niveau V B, 11111·1 1t :!2 MEIJF.RS,1988,p. 77: ,,The simple coaling uf lime plaster on the niches and buttress1•swas
~lks ,, rnlo11l1111x ,,, naguèreavancéepar Algaze, n'est plus acceptée.C'était, au départ, la posilio11ri, wl'll prt>servecldue to a severelire that signalled the end ol the probably short llvlnf( l'.lllllcll11!( ,.,
!idtwat tt. (SrnWAIHZ,1988),qui fut relayée par Algaze: celui-ci faisait du bâtiment tripartit e à nhli, :!~. L'établissementd'un hiatus important à Hammamet-Turkrnanrepose sur l'l(l/11 • (tLll' ,
d1•V 111111 ardtélype de l'ac:culturalion méridionale (Al.GAZ E, 1993a, p. 100-101).C'est en lait 1h•l.i11111 · npr~s la destruction par le leu, la couche ainsi constituée a été soumise à l'émslon (Ml'l.11-1<~.
tlt•h, •111
in11sl·nvi:rngèespar Akkemians qui ne tranchP toutefois pas la question dans cc sr11s(M f 111 1!11-!ll11,77),
MANS,l'>ll!l h, p. :HR-31!1). t·l les murs dégagésà proximité cte rrs ruines cuntenaienl du materiel de la p(lrlt1(1pVI, Noll
1 • l',1Ut• titi Bronzr a11rîe11 (AKKlHM·\N~. IHHHh, i> :l'.<!O),
C'Psrails n'irnplic111Pnt pas bleu sur <1111· 11011,
1,1 At,;Kl,l<MA'IIS, l!)HHl>,tablPau5:l, p. 321 et p. 313et 317 pour le cll>tail des comparaisom,· V \ \' <1
t",I ~11rlo11l rn111p,11 (, a11nive/lu GnwraXl A, et V Bau x niveaux XI IX l .;1question csl do11 r: y o I Il du ~11111 111,•s absolu11w111 ccrtaini; d,· 111111111
rn·1·u11atiu111111s11rau tours dt•s ph11s1·~ qui 11111 ~11lvl1,,
111.1ll•1
l1•I,, CiawrnA ,,il l 1;111111111111
t•l-T111
kman 7 ct,..,tt'll1'1l011 1111 lriJHrlitt' d,• V 7 M.il~ l ,1hs1•1wc-
hfill1111•nl 1lt• c·<'rn111iq111•s rl,,ssiq111•!>
de• l'(•p11q11,
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11•sdt· l,11w·111
Vol! ,111111•x1
• l pc,m l'a1wly~Pdc•ssh,11t·s p1o111111rh,1hw , t'l to111p;1rlk11ll1
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'-1•!1'1111ht;1t11~
,,n1,1•q11,•11t ,1
Ili llcHIIMA, 111il8, p , '1 ll,1111111 ,1111 ,•I 1'11rl,111,111
' 11i:i! l<YlllMES F.'I'1·.~l'An~°'l>F'i 111
,VIIOl'l'l.MI.NT~ l'KOTO·llRIIAINS I.ES RYTI IMFS IWS ('IJNl'Al rs l'lll .ï'URELS À L'ÉPOQUEPKOT(l-UIŒ/\INE 263
n'y ait pas de lien stratigraphique assuré. Retenons, par ailleurs, que la phase V
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1\ s'achève par l'abandon d'un édifice monumental, sans qu'aucun signe de•
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<·O11Lact avec le Sud mésopotamien n'ait été observé (voir fig. 42). .i=
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C'est également le cas à Tepe Gawra. La comparaison se heurte tout efoi~ 0 tQ)
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1111xproblèmes que pose la publication d'une fouille réalisée dans les anné1•:-.
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dans le détail. Rappelons que la stratigraphie de Tepe Gawra se présente com111t ·~ ~
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n11wen . La coupe825 permetde matérialiserl'ampleurd'unerecherchearchéologiquequi a décapé10111 ~ I ~
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lu '>lilt1met du tell jusqu'au niveauX A, puis s'est limitéeà sa partie est26• En reportantles cote ch If)
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1,uIxpI0sentssur le site27 . En joignanlcotes de sommetsde mursd'une part et cote de sols d'aulI1 ~
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p,11I,011 peut suivre grossièremenlte profil des niveaux archéologiques:on observe alors do t--
p1111tl,14es très marquéspourcertainsniveaux28• > ~ i/l
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La démarcheprésentedes limites:tes niveauxde Gawra,commel'a montréForest,rassembl1111t Ql
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connox1on avéréeentre des mursqui figurentsur un mêmeplan: ils ont été associésparcequ'ils ,1
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:;lluentà des cotesd'altitudevoisines.En dépit de ces réserves,on peut remarquerquelquesphono ~ (f) ~
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mènesIntéressants:la coupepermetd'observerdes chevauchements entre les diversniveaux.Cu11, "'
cl conlirmentque des secteursentiersde certainsniveauxde Gawraont été occupésau coum Il, 'O
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r,hnsesanlérieuresou postérieures.Il apparaîtaussi que, dans un cas au moins,deux niveaux1,11111 ·<Ïi :0
cuinplètemententremêlés:les niveauxXV et XV A. A l'est, XV A est situéau-dessusdu niveauXVni e -~
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l'rn1est,le rapportentre les deux niveauxest inversé... Les niveauxXIII et XII A constituentun •,11 111 Ql C:
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11lvnau architectural,si l'on se fie à notrecoupe. ><
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La coupeschématiquede Gawrapermetde mettreen évidenceun autre phénomène,donl 011 tO
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lunornltjusqu'alorsl'ampleur: il existed'importanteslacunesstratigraphiques entreles niveauxcoi11111• 'ë .c
1Hfi ospacesde la coupe,figurésen grisé,sontdesdépôtsd'origine inconnueet qui n'ontprobabta1111111I
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2 t B11rrnm.IN, à paraîlre. Le développementqui suit résume une étude sur Tepe Gow,, 1 1 ~
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XIIPl XVA
RYTHMF:S
ET ESPACESüES DÉVELOPPEMENTS
l'IWTO-Ll1<131\IN~ LI S I<\ 'IHMF.Sl>f~S( '01\''li\!'TS nJl.l'llt<ELS À L'Él'OQUF l'HOTO-llRBAINF :w:i
Tepe Gawra : tracé de la coupe , par niveaux. 1111•, livré d'architecture.Ils correspondentà des phases de l'histoire du site que la pul,jicationignore
l=iïn,-_~
lol,1loment.Il faut donc intercaler entre certains niveaux de Gawra29 des phases de dépôt d'ongI110
fWi , ·. .., ~_
10 9 8 7 6 5 4 l11dl·lorminée : nappes de déchets,produit de l'érosion des niveauxarchitecturaux? Dans tous les cas,
,.,fi, implique que les secteurs concernés n'étaient pas habités.Quand la lacune s'étend sur toute la
VIII A
~; ~-t ~-=n- : ~·
7iL
~- ,._\ r
l,11q11ur
1111nlles
du site d'est en ouest, il est probablequ'il s'agit là de phases d'abandons.On peut ainsi mosuI01
ont été les ruptures majeuresde l'histoire du site.
,-=-s1..
l.:histoirede ce site est donc discontinue.La successiondes divers niveaux telle qu'on la lrouvo
1 .. t ...·".,µ~ .- - .,
d,111', los manuelsdonne une impressionillusoire de continuité.En fait, plusieurs ensemblesstr11th11.1
VIII B
...::: ···-1 -
~ 0~ / ..cr~
--,1r"'
plitques bien définis se succèdent dans le temps et sont séparés par des phases d'abandon 811111
i111111lor ensemblede niveaux(X-VIII A) présente une relativecontinuité,avant sa destructionpnr lo 1,111
Jr,
~- ·- ··- L.:histoire du site peut être conçue de la manièresuivante,du bas vers le haut :
d.JjJ;f~
Après la ruine des niveaux XV NXV se produit une première série de comblom,nw, rt11I1
~
i
VIII C h•·,quelssont creusées les fondationsdu niveauXIV.Ce niveaune paraît pas avoirété arasô p,11l'f'nlill
, ,111011 du niveau XIII et il me semble qu'une phase d'érosion, suivie d'une comblementdo 1'111d1n 1r1111
11111110. doit être insérée entre XIV et XIII.
Le niveauqui combine les niveauxXIII et XII A de Tablerconstitue une nouvelleét11µ1~ ' (1lltJ1 1
wvlo de remaniementstrès mal connus (correspondantaux lambeaux d'architecturevor111•, !1'111,ùr•,
11 10 9 8 7 6 5 I' 11uessus les trois édifices du niveauXIII et censés appartenirau niveauXII A). E.noutro, 1.,p1t1.0111o
1J'11110 Importantelacune stratigraphiqueconduit à envisagerl'existenced'un hiatus lmporln11I1'11l111 li ,
1\ 111v11,1ux XIII/XII A et XII; ce hiatus pourrait correspondreà la transition entre la période cl'OhnId111 111
IX pl\11odeprolo-urbaine(phase« LC 1 ••). La destructionpar le feu d'une partie de ce 111voau nt l,1l,1c.1111n
1)
111l,,llve repérée entre les niveaux XII et XI A laissent supposer une nou~lle phase cJ'ahr111(ln11 rn, tin"!
, u111blements indéterminés.
· 11 10 7 4 3 A la suite de cet abandon. furent édifiés les niveaux XI A, XI el X A. Ces niveaux u111 lo1ill'ol>Jol
9 8 5
"" dùbats et nous n'allons pas revenirsur le détail de la discussion.Après une nouvelle analyso d11'.>
pl1111s, j'ai estimé que l'on pouvait reconstituerainsi leur histoire.Le niveauXI A fut comblé, et un niveau
X , 11111prenant la maison ronde et une série de bâtimentsappartenantau niveauXI fut édifié30• Puis lnt,,r
vI111 ln constructiondu village XI-X A.
Ce village a très probablementélé abandonnéet l'on peut certainementconsidérerqu'il y a un
l11,1tui, considérableentre X A et l'ensemblede couches X-VIII A.
XA
( 'e scénario combine donc une histoire faite de continuité relative tians lt•s
plt,1s1•s les plus récentes connues (de la période prolo-urbaine à Gawra) mais cli'
1, 111siclérablesdiscontinuités dans les phases anciennes. L'une au moins clt· n·s
XI pli;1st•s(XII) s'achève peut-être violemment; les autres paraissent présenh'r 11111·
~•·11'•complexe de niveaux architecturaux et de phases partielles ou complN1·s
i1·,11ic1nclon.L'image de l'histoire de Gawra me paraît sensiblemenl rnodififr pa1
XIA , t'lh' réflexion stratigraphique. Examinons à présent les conséquences chrono
lu1-:lq111>set culturelles de cette réflexion.
XII
XII A 1
:.>1. H(•spt'l'llw11w11t c11lrr lt's 11lw,111x
XIII/XII A d XII.r11lrt' XII ri XIA, t•11trl' XIl'i X A ,111110111
1 if 1•11t11•X A.l'i X. puis P11tre VIIIl'i VI
l~nlr•.-für 1, ,11c•1'c>1111111•
'.IO.l.'hypolhl'st• tl'um• 11111lsn111011<11 Fm1·~1(l'rnus1 l'>X:I)
l'o1111011osf'I'
Flg1111•1;1 1 clt·~1·011p1•s,
l1•p1•<lawr,t,11,1n I11v1•,111x
VIII.\ \Il <1'111111·~
Il'~ pl,111~
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t•l ll1hh, 1111111·p111;11f 1111s
wn·valtlt• l'rn1111111vI, ,111111,111,,
v11l1 1(, •nlM,\N, :.!OO:!,1
'/li(, RYï IIMK'i1".I 1·'.Sl',\I 'I•', 111',Ill VII Hl'l'l :M1:N IS l'RI lTO·llKIIAINS l.l:s HYl'JIMESlll·:s ('ONT<\( IS ( UI, l'\IRl',LSA l.'f:l'OtjlJE l'IWTO-l lfHIAINF
Duns le cas de Tepe Gawra, j'identifie quatre groupes de niveaux archil ert11 u11equelconque influence venue du Sud irakien. Elle fut interrompue avant que
lilllX C"orrespondant à des phases culturelles du site, telles qu'on peut lt" lt•s premiers signes de contact avec le Sud ne soient présents. L'abandon
<·0111prenc.lre à travers la céramique: d'établissements qui furent des centres locaux, voire régionaux, importants à
- une phase l comprenant le niveau Gawra XII ; ,·1·tte époque est en soi un fait qu'il faut souligner.
- une phase 2 regroupant tous les niveaux connus sous le label XI A ;
- une phase 3 réunissant les niveaux XIet X A ;
- une phase 4 qui rassemble toutes les couches s'étalonnant entr e X , 1 Les sites locaux avec contact
VIIIA.
Les sites sans contact avec la culture d'Uruk présentent donc des niveaux
La phase 1 et la phase 4 se sont achevées par des incendies accomp ag111·
,u1térleurs à l'expansion urukéenne. lis nous permettent de mesurer quelle fut
1\vl'ntuellement de violences. Cette violence a aussi été supputée au sujet ci1·l,1
l'évolution des cultures locales avant le contact avec le Sud mésopotamien. lis
11 maison ronde )) et d'une empreinte célèbre de sceau qui pose des d1f11
11enous disent rien des modalités de ce contact.
<'llllés40 • Une des ruptures majeures de l'histoire du site est l'abandon d11
Celles-ci ont pu être étudiées sur d'autres sites: dans la vallée de
11iveau X A suivie de l'installation d'un village ou d'un établissement do111
!'Euphrate, Hacinebi Tepe et Kurban Hôyük, dans la vallée du Khabur et de ses
l'histoire a été à nouveau interrompue violemment au niveau VIIIA. S'il exbl1
afOuents, Tell Leilan, Tell Brak et Tell Mashnaqa, et dans la vallée du Tigre,
une phase Uruk A à Tepe Gawra, cela suppose que le village bâti au niveau X 1
Ninive.
ro1mu , au fil de ses reconstructions partielles ou totales, d'importantes i111111
Nous avons vu plus haut que l'un des problèmes les plus difficiles de la
v;ltions matérielles et sociales. Rothman a, en effet, étudié en détail le ma1t\ r111
discussion chronologique est celui de la définition de la phase LC 3 du système
glyptique de ces phases et montré que les niveaux VIIIde Tepe Gawra co111•
de Santa Fe. Chacun des sites étudiés présente à la fois des niveaux attribués à
pondent à un développement et à une diversification des activités sur le sil P. ,\
,·ctte phase , et considérés comme antérieurs au contact, et des niveaux avec
1·1·1le époque, les bâtiments de ces niveaux auraient constitué une vérilal,li
rnntact attribués à la phase 4.
.inopole au cœur d 'un établissement qui s'étendait dans la plaine au pied t111
.,ih ..
Les observations que j'ai faites sur le site de Tell Mashnaqa m'ont conduit à
réanalyser en détail les stratigraphies des divers sites mentionnés et à intercaler
À Tepe Gawra, comme à Hammam et-Turkman, on assiste à un développ, l'ntre LC 3 et LC 4 une nouvelle phase : l'étude des niveaux concernés par le
considérable
1111•r11 de l'architecture monumentale, de concert avec d 'i111p111 problème sur ces différents sites me mène à identifier, comme cela a déjà été
l.inles mutations du répertoire céramique. On a beaucoup insisté sur 11· ,~11trevuà Ninive, une première phase de contact marquée par la seule introduc-
ch'Ulniques produites en masse sur ces sites: à Hammam et-Turkma11, 1111
tion des écuelles grossières.
trouve dès la phase IV D des bols à fond plat, précurseurs des bols dits ( '11/1,1 Avant de présenter cette phase initiale, voyons comment le contact eut lieu
de la phase V A. On les compare souvent aux bols à fond plat de la séqw ·,111
sur le site de Mashnaqa.
clt• Tepe Gawra. Ces bols Coba représentent, à Hammam et-Turkman , jusq11' ,
~!J,9'.1(1 du matériel céramique aux niveaux de la phase V A41, puis ils disp ..11,11-.
s1•111, remplacés, selon Akkermans par une autre forme 42. Les bols Colm , 11
qut>stion sont ordinairement considérés comme des précurseurs des érnt'll,
la séquence de Mashnaqa
g1nssières , témoignant du besoin en masse de formes ouvertes stanclardi sl'I' Sous la direction de Monchambert puis de Beyer, les fouilles françaises sur
Lt·ur disparition traduit donc des mutations de la production mais aus si cl, k site de Tell Mashnaqa ont permis de mettre au jour une séquence de niveaux
lwsoÎI\S. À Tepe Gawra, ces bols sont présents jusqu'à la fin de l'occupai 11111 ,trchitecturaux qui embrassent l'intégralité de la période proto-urbaine. C'est
prolo-urbaine c.lu site. Ces observations indiquent des différences scu sll111 1•ssentiellement dans le secteur sud du site 43 qu'a été dégagée l'intégralité de la
dans l'rvolution de ces sites proto-urbains. Celle-ci ne doit en tout ca s ril·11 , séquence (voir photo 15).
Beyer44 a fait le point sur l'évolution du bâti à Mashnaqa, en précisant à
st : Ti 1u1n ~ 1%0 , 11 •1:1, pl. Cl.XIV.Voir sur 1·1•111•q11<•st Ion
10 (. 1·111pl'Pl11lt'<Il' sce au en qu l.!SIiun e_, quel point la complexilé rtes données stratigrap hiques exige encore des études
1{11li IMAN, 200:!a.
11 t\i,.~1,,11\11\N~, 1'188 h, Il :101 l.es st1111<'
~ V ;! .1 r•t 11<l1·h11l
s~,·11t t'II l,1il/1 r•llt•s •,1•111t
•, 1,,
, ,., ,,1111t111111<·1111111,1~1• V/\ plan 1t'in•111cl,•tlll'r IK p< tl111Pt11·~
~:1. 1'011r1111 dt• tl'l ' hürl'l1!!, V<•irRf YElt l!:l!:IX
, fig. 9, pJ,17 .
1·1 lhH! , 11 :101< . 1vwl111:!, 111" Wl7 1. ,j~ Hl VI 1~ 1') 111!
270 RYTHMESET ESPACESDESDÊVELOPPEMENTS
PROTO-URBAINS LES RYTHMESDESCONTACTSCULTURELSÀ L'ÉPOQUEPROTO-URBAINE 271
Par-dessusun tell obeidien (MashnaqaA) qui s'étend sous la partie sud du tell, furent bâtis uno
•,ôrlo d'édifices dont le mieux conservé est une maison tripartite (Mashnaqa B 1); ses murs étaio11l
cu111,orvos au sud, sur une hauteur de 2,80 m. On a notamment pu repérer deux fenêtres donl h••i
munt111IIs faîsaientau moins 60 cm de haut. La ruine de cet édilice46 dont la date relative est soit Gèlw1i1
XIII, soit Xll47 , s'est accompagnéede deux comblements bien distincts : un comblement architectur;il,
u'umi part, cJanslequel on a recueilli de la céramique de la période d'Obeid et, d'autre part, tJ,v,
c:011r.lInsdo terre cendreuse, sur lesquelles ont été construits une série de niveaux architecti11 1u,~
tH0boIItanldes fours (Mashnaqa B 2 et 3).
Photo 16- Mashnaqa: maison tripartite (photo de rauteur). Photol 7 - Mashnaqa, terrasse (photo de l'auteur).
IO r.m onvlron d'épaisseur) sur laquelle se dressait un édifice aux murs massifs (1 m de largo),
1-or1tw1vés uniquement dans la partie nord50 (Mashnaqa B 4). La datation de cet ensemble reste un
prol)IOmo . En effet, ta céramique recueillie dans les tranchées et lits de terre battue (GawraXI-IX) no
rntJ1nltqu'un terminus ante quem pour la construction de cette terrasse. On a trouvé très peu de
lnssons dans les maigres vestiges de l'édifice qui se dressait sur la terrasse. Ces tessons peuvent
1,1,edatés de la phase HammamV B, mais rien ne prouve qu'il s'agisse là de matériel in situ ( voir
µ1101018).
La coupe schématiquenord/sud51 de cet ensemblemontre l'importancede l'érosionsubie par lo
!Pli après la ruine de ce massif de pisé. L:ensembleparaîtavoir subi une érosionconsidérable,en parti
culior au nord où le pendagedes couchesde destructionvenuess'installercontre les restes très ruinés
110la terrasseatteint 45 %52 . C'est sur cet ensembleque s'est établie la « maison au fournil » (Mash
nnqa C 1). Il s'agit d'un édifice qui comprenaitdeux pièces: l'une était carrée, présentaitun grand four
1•létait précédée d'une antichambre.Des fosses associées à cette maison ont livré de la céram1quo
locale (que l'on peut rapprocherdu matérielde HammamV B), ainsi que les premièresécuellesgro!>
1,lôros
I )u Khabur à Ninive
Avant d'en venir à l'examen de la séquence de Ninive , voyons si 11",
111ls1'rvations réalisées à Mashnaqa trouvent confirmation sur les sil,·~
voisins, dans le bassin du Khabur. Le grand site proto-urbain le plus prorl11
,•si 'l\•11Brak.
Les recherches de Mallowan sur ce site furent fondamentales, on l'a v11
d,111sla définition de l'expansion de la culture d'Uruk. La reprise des fouill es ch
Tl'II Brak sous la direction de David et Joan Oates de 1976 à 1993 a permis cl,
11•1uarquablesdécouvertes 55, que des recherches en cours viennent enrid1lr
chaque année56.
David et Joan Oates ont proposé une tableau de corrélation chronos! rai 1
graphique entre les divers chantiers de Brak, en particulier, CHet TW57. La po111
sull c des recherches sur le site ( 1994-1996),et surtout la reprise à partir de J!l!Ir
clu chantier TW, ont permis de poser sous un jour nouveau la question di• .
n1lt11n•sprolo-urbaine de Mésopotamie du Nord avant le contact avec la culture t.:ampleurde cette éventuelle rupture est totalement impossibleà mesurer.Dans l'attente d'une
d'l lrnk, que nous aborderons dans le chapitre suivant. compréhensionclaïre des données délicates de CH, c'est en ef~t la séquence de TW qui fournit désor-
mais les informationssur ces phases anciennesde l'époque proto-urbaine.
Ces phases ((loca les » ont été observées sur trois chantiers : CH, niveaux 20
TW - les niveaux Uruk ancien du Nord(« Early Nor/hem Uruk »)
a I :i ; TW, niveaux 18 à 20, et les tranchées HS 6 et HS 1, la tranchée HS 1 étant
En 1997, ont été dégagés les restes de m.irs massifs avec casemate, attribués d'abord aux
tlt'f' à CH 9-12 et TW 14-17,la tranchée HS 6 à TW 18-1958.
niveauxTW 18 et 19, et maintenantaux niveaux 19 et 2064 .
Trois problèmes bien distincts doivent être considérés : Au niveauTW 20, une porte (1,50 m de largeur) est percée dans un m.ir de 1,85 m de largeur.
- les niveaux inférieurs de CH et la question des premières phases de la Dans le niveau TW 19, l'ensemble est doté au nord et à l'ouest d'une casemate.Aux yeux de David et
p,•, locle proto-urbaine à Brak; Joan Oates, Il s'agit de la porte nord d'une enceinte dont ils estiment avoir retrouvé des restes en CH et
qu'ils mettent en rapport avec le mur massif dégagé par Matthews65 dans le chantier HS 6 (330 m plus
- les niveaux 20-12 du chantier TW et la séquence du contact à Brak;
à t'ouest68).
- la date des niveaux 12 à 9 du chantier CH à propos de laquelle les Oates Certes, le périmètre fouillé en TW 19·20 est réduit et le mur d'enceinte ne paraît pas très
:.ont hésitants 59, ce qui se comprend aisément. spectaculaire, mais l'ensemble de ces données laisse supposer que nous sommes en présence
sur ce site, dès la fin du v• millénaire avant notre ère de constructions monumentales. Pour notre
Le chantier CH (fouille de 1985 à 1987), situé à l'est du« Templeaux yeux», a livré une impor- propos, les archéologues anglais font une remarque importante : l'ensemble de ce système a
t,Ir1toséquence : subi une forte érosion avant un nivellement général, accompagné d'un comblement de terre à
les niveaux 20· 15 sont considéréscomme contemporainsde Gawra XII, briques rougeâtre, sur lequel furent installées les surfaces de préparation des maisons du niveau
1767,
le ~lveau CH 13 est daté de ta phase« Uruk ancien du Nord» (Early Nor/hem Uruk), compa-
rtll.Jleaux niveaux Gawra XI-IX. Un bâtiment à niches68 définit le niveau 18: il s'agit d'un édifice tripartite précédé d'une cour où
ont été dégagées d'importantesinstallationsde cuisson. t:ensembte,dont les murs sont conservés sur
Ces niveaux n'ont quasiment pas fourni d'architecture en place et l'ensemble de la céramique
1,50 m de hauteur, est lui aussi rempli de terre à brique rougeâtre et semble avoir été égalementarasé.
est en position secondaire.Sans entrer dans le détail de ta discussior,60
t11,qi1gAe , disons que l'un des
majeurs de cette séquence est le hiatus que les archéologuesont constaté entre le ni-.eau13 et le
h11t!I C'est à partir du niveau 17, puis de 16, qu'apparaissentdes écuelles grossières.On a retouvéau
1261
11lvn11u niveau 16 deux empreintes,interpétéescomme des empreintesde sceau-cylindremais qui sont en tlit
f'our envisager la question, nous disposons de deux coupes schématiquesdu chantier c1-1> 2.La des empreintesde cachet69•
•.,.,.,i,ule coupe présente assez clairement une discordance de pendage de couches entre 13 et 12. En somme, nous avons là l'indice d'un abandon de l'ensemble,suivi d'un réaménagementconsé·
10111 :,o flilSSeen effet comme si l'installationde la couche 12 (à une date qui, disons-le d'eml:Jée
, reste quant du secteur.Cet abandon semble-Hl a aussi été observé par Matthewsen HS 670 •
11.. ,. l111urlaine) s'était accompagnéed'un arasementdes couches antérieures.
On a là les éléments d'une rupture stratigraphique qui, David et Joan Oates le soulignent, Il semb le donc qu'on observe, sur le site de Tell Brak, un faisceau conver-
11'1111plique pas un abandon total du site Toutefois,dans ce secteur qui verra la constructiondu "Temple gent d'informations sur une rupture stratigraphique conséquente, très compa-
1111xyuux "· une phase conséquente d'abandon peut être observée. Les dépôts sont complètement
rable à celle que nous avons observée à Mashnaqa.
11r,1;011daires et les mélanges de matériel archéologique sont considérables: parmi les tessons
cl!lrouve,ts ont aussi été recueillis des tessons de type Hajji Mohammed et quelques-uns des plus. Nous ne disposons pas d'informations aussi préc ises pour la séquence de
,11 11.aonstessons trouvéssur le site63 . Toutse passe en effet comme si nous avions là la surfaced'un tell Ninive. Gut a fait le bilan des informations stratigraphiques fournies par
li11ssé à l'abandon. au moins dans ce secteur.Il est très tentant de mettre cet abandon en rapportaver Mallowan. Le contexte des objets découverts reste incertain, seules les cotes
IOE> ,1bandonsou incendies que nous avons rencontrés à Hammam et-TurkmanV B, Gawra VIII A.,, d'al tit ude du sondage permettant de les situer. À Ninive, exis te une phase à
Mashnaqa.
écuelles grossières. Celles-ci sont présentes, sur le site, à parti r de la cote - 40
environ. Elles apparaissent donc au cœur de la phase Uruk A, telle q ue l'a définie
:,X MAl''l'lll'WS, 2000. Gut. Cette phase Uruk A est définie par la présence des formes récentes de la
!i!l OA'I I~ el 0An -\ Hl94. r ér amiq ue grise 71.
tiO. l .1·,tlates 11mpos(!espar David et Joan Oates onl élé contestées par Gut qui considèlt' q11,•
l.1 dnl•• d,•s 11ivf•,111x :lOà 15 est Incertaine. Pour le niveau 13, selon elle, nous sommes en prés""' 1,
cl'1111 ,1s•a•111hl11g,, 1;,1wrnA, essentirllement en raison d<?l'absence dans cette couche de céramlqiu 64. EMF!F.RLING
et MACDONALD,
2001,p. 23.
p,·111IP, 11r11d(•risti1Im· à st•syeux de H. 65. MA·mn .w: s,2000.
lil IJa1111 /ru1/'17(DATf.S.1985),JJ. ICi'I, où ils évoque11Ili! qul'slion du profil d'une coltlrl(' 11111, li6. OATF.Sel OATES, 19!17,p. :.!88.
11•·1111• ,, lllilfJ('~ dt• l't's 1·011\'IH's : ,, Al tht> h<rllo111of llit • st'tlllt'llt't• w,Is il decp hnnd of lrvcll11111,
fill, fi 7. Ibid, p. 2R9.
wl1h 11 11IK 1t•I1Ipt111gto ,•q111II1• wllll 1111• constnr('llfll1 o( th,• lusl l·:v,• 'l\•111plt•, tho11ghthls uw,I1I. t•I MA!'llONMll, ~OOl, 111-(11,fl 2S.
68. 1-'.MIIF.l<tlNt,
111111i1·r st11tly,, tl1111s lt,111•Ill :" E111sio11 ol tlw Nt,Hli ~,d,•111 th,• l•,11lv 11111k 111111111d
,,, p. J!)1. (i/l l'IITMA~,:.!00 1,hH tl l'li1,111 :1f1
ti'.' Cl>\11·~, l '1,%, hi,: :1 fi Hi:! 70. M,\'ITIWW~,< tHIIIII fl("I',
(i;t IIATl',1 110>\I" , l'l'll , p . J70.
li Voir \rtflm, t'll,1pll,,. 1
278 RYTllMES ET ESf'AC.'l:S
Pl:~ llF.Vl:U ll'l'EMENTS PROTO-UlŒAIN~ À L'tf-'OQUEPROTO-URBAINE
LES RYTHMESOESCONTACTSCULTURE.L'i :rn,
li 11'<.•slpas possible de déterminer le contexte stratigraphique de ceLL1• culture d'Uruk. C'est en aval, à Hacinebi , que les recherches de Slein el clt·
ocrnrrencc des écuelles grossières ; les informations stratigraphiques donl son équ ipe, au cours des années 1990, ont apporté des informaliuns
11ousdisposons ne sont pas suffisamment précises. décisives .
E11revanche, on trouve à Ninive, dans ces couches attribuées à la phas<• Hacinebi Tepe est situé sur la rive gauche de !'Euphrate à 5 kilomètœs t·11
llrnk /\, des formes céramiques qui rappellent les bols à bord en forme de tête amont de Birecik 75. Les recherches entreprises par l'expédition conjoinlc dt• la
dt• marteau et les casseroles, bien connues plus à l'ouest, à Tell Brak et surtout Northwestern University et du Musée de Sanliurfa ont début é en 1992 1.,,
1l,1<'i11
ebi Tepe. dernière campagne a eu lieu à l'automne 199776. L'une des difficultés majt•un·s
'A Ninive, ces types de céramiques s'ordonnent en deux groupes bien que nous pose ce site est que nous ne disposons bien entendu, pour une 1011111.-
disl incls, avant et après la cote - 40 du sondage de Mallowan. Tous ceux qui si récente, que de rapports préliminaires 77.
sonl situés sous la cote - 40 sont comparables à la phase I ou A de la stratigra - La céramique du site a fait pour l'instant l'objet de plusieurs ar l il'l1·s 18
phi e de Hacineb i Tepe. tels qu'ils ont été étudiés par Pollock et Coursey, puis qui vont orienter notre investigation , centrée autour de la problé111aticp1,·
pat Pt•arce. Tous les types postérieurs rappellent la phase li ou B, de Haci suivante: sommes-nous en présence, à Hacinebi, de la séquence tH'tmc•I
1wbi 72. tant de percevoir l'articulation entre les communautés du Sud-Est a11.ito
La cote -40 est celle de l'apparition des écuelles grossières et il y a là un fail lien et les Urukéens, en termes à la fois culturels, régio1rn11x 1·1
qui nous engage à revenir sur la séquence controversée de Hacinebi Tepe et à la chronologiques ?
Villlée de !'Euphrate . Nous disposons, pour aborder les problèmes stratigraphiques de <.'l' sJI<·de•
:3,3hectares 79 (voir fig. 46), de trois sources principales: les descriptions low
nies par les directeurs de la recherche; une série limitée de relevés de parcils
Le ,,rublème du contact culturelsur le moyen Euphrate qui n'ont pas fait pour l'instant l'objet d'analyses détaillées 80. La séquenc<' cil·
ll acinebi a été divisée en trois périodes 81 : une phase "loca le " A (4100-3800),
l.t·s deux sites qui permettent de poser la question sont Kurban Hôyük C'I caractérisée uniquement par des céramiques « locales » (Anatolian Late Clwlco/1
11,l<'IIIC'l)i
Tepe. /hic) divisée en phase ancienne et phase récente82• La phase B 1 (3800-3600
l>a11sle cas de Kurban Hôyük , Algaze a distingué deux phases culturelles , rorrespond à la version« évoluée,, de la culture locale de la phase A. Celle-ci m·
VI A t•I VI n : l'intrusion est limitée à la phase VI A, succédant à une phase VI H pr ésente pas de céramique Uruk, mais les strates supérieures présentenl dt'S
, l11rnl<'» issue des traditions liées à l'Am uq F. Ce site est non seulement la fruelles grossières 83. La phase B 2 (3600-3300?) est l'époque du contact entre
t l11•vlll1.•ouvrière de la réflexion d'Algaze 73, mais est devenu le modèl e cl(•s Urukéens et indigènes .
1dkxio11s sur la question, en particulier de la part des archéologues amrri
t :il11s.On pense là notamment aux recherches conduites sur le site de Ha('!
,wl>i 'l'epc .
.Je ne reviendrai pas ici sur le détail de l'analyse de la stratigraphie d1•
Kurban Hôyük, qui a été publiée ailleurs 74• Ma conclusion principale de l'analyst'
dt.'ilaillée des données stratigraphiques de ce site est que la phase 6 de l;i 75. ALGAZE, BREUNINGER et al., 1991, fig. 25 a : site 34. Pour davantage de détalls, AU.Ali·., li10 .11
st•quence du chantier A de Kurban ne peut être datée d'une période antérieure;, MNGF:R et alii, 1994, fig. 40.
76. Voir Pl. XVlll
l'intrusion de matériel urukéen. La séquence dégagée ne permet pas de lire l'arll 77. Les rapports préliminaires publiés sont : STEING. J., 1996b, STEING. J. et M1sm A., l!l!J:1, l 'l!J1
<'11la1io11 stratigraphique entre« pré-contact" et «contact», mais l'histoire dt", ,1, 19!M b, 1995,SmN etalii, 1996a, STEIN et alii , 1996b, STEINel alii, 1997, STEIN('/alii , l!)!.IR. 1'011r11111
'
1111,taliousrelatives à l'expansion urukéenne. On reviendra plus tard sur c.- ~y11lhèse préliminaire, voir les articles publiés dans Pa/Parient25.1 1999(surtout STEJN , l H9(), S11,1N1·1
pol11I. F.111\NS, 2000, PEARCE, 2000). rat fait à cette occasion quelques propositions :.traligraphlqu1•s, dlM'll
1frs par Stein: BUTTERLIN , 2000 b, STEINet EDCNS,2000.
Ce 11'es l donc pas dans cette section de la vallée de l'Euphrate qu 'i l ""'
78. POLLOCKel COCftSEY, 1995 et 1996, pour une première étape de la réllexinn . L;i suit,· 111 •
posslhlt• de reche rcher comment s'établit le co ntact entre culture local e t·I l',ltudc ctlrarnique a été entreprise par Julie Pcarce-Edens: PEARff-EnCN S, 199<i,l!JH7. l!lfl!I t'I WUO.
79. STF.IN et ati,, 1991\ , p. 1•1:i.
80. S'lF.INet 11/1i,l!lflliII flu . '.l.p. 211, ,.,, e11dernier lieu, STEINI'/ <1/1/,19Y7, h1/. 1. p. H>I.
7:.!.11111
Il Hl IN, WOUh 81. STFINet l•.111 •.f\S,~uoo. JI 11> 7-llil!
7'I Ve,111'11,1pll11• ;•, H:!. 1•1éi\m 1·, :mon ,1
7•1 11111
Hill IN,'.'000,1 H'.I.SI l 'IN, :WOO
RYTHMESET ESPACESDESDÉVELOPPEMENTS
PROTO-URBAINS LES RYTHMESDESCONTACTSCULTURELS
À L'ÉPOQUEPROTO-URBAINE 281
1IACINEBI TEPE
Birecik, Turkey
l C'est surtout le secteur A qui va nous intéresser ici.Trois« terrasses» , les loci 47 (opération 1/6),
150 (opération 10} et 119 (opération 14) y ont été dégagées88 • Il s'agit de terrasses de pierres ou dans
le cas de 119 d'une construction constituée de niveaux alternés de pierres calcaires et de briques89
(fig. 47). Nous ne disposons que d'une seule coupe architecturalepour raisonner sur ces ensembles,et
cette coupe ne comprend pas les trois plates-brmes90 . La base de la plate-forme supérieure 150 ne
N semble avoir été atteinte nulle part. Dans le cas de 47, il semble que sa base ait été atteinte à l'est, où
elle repose sur des dépôts qualifiés de graviers et déblais (Grave/and Wash).L:undes points majeurs
concerne la question de la succession de ces édifices. Stein déduit leurs relations temporelles du fait
que chacune d'entre elles est appuyée contre une autre. On observe effectivementdans la coupe que
les deux plates-formessont contiguês. Les plans représentent des édifices proches les uns des autres,
qui ne sont pas jointifs. La datation de ces terrasses a varié91• Elle est fondée sur l'observation d'un
certain nombre de couches archéologiques reposant contre ces constructions,et sur le scellement de
deux terrasses92 par des couches de cendres qui comprennent du matériel « transitionnel " entre la
phase A et la phase B 193 • C'est la raison pour laquelle j'identifie à Hacinebi une phase d'abandon entre
la phase A etla phase B 194 .
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• -1i- llacinebi. terrass es, d'après Stein et a/11,1997, hg. 8, p. 167(avec l'autorisation de l'au11•1111
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p.iriut confirmée par mes observations stratigraphiques. Toutefois, il me pat ,111 ";
i11d1spcnsabled'ajouter une ou deux phases supplémentaires, qui reflètent a 1., .., ti:
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lois l'histoire du bâti et l'histoire culturelle du site.
L'examen des différentes corrélations proposées entre la séquence d<· T1•p,• t~ r.. Il
è
Cawrn et relie d'autres sites, notamment Ninive et Hammam et-Turkman, 1111 ~ 1li
li
~ ?
pousse a considérer que le problème central est la transition Gawra 8/ Uruk 1\, 1? ~ g
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Mlinit• par Renate Gut. En fait, l'unité de la phase Late Chalcolith,c3 de Sant,11\ *~ "' ~I!'. g
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trouve alors remise en question. ~
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li llll' semble qu'il faut définir dans cette période deux phases culturdll' s
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11111· phast· de culture locale sans écuelles grossières et une phase avec énll'll• ·'ï t' ;: il l3
gi 11ssièrt·s
i B .B
"Z!
'-' .::
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liID
l lans lt• première, je range t lammam et-Turkman VB. Gawra Vlll, Brak TW 18-
1~I 4'l l lacitwl>i B 1 (si ralt'S inférieures sans (•cut•lll•s grossières). La st>rn111h• 1
et Gawra, mais l'<•slà Ti.'11
plw,1• 11'1·~1 pas pr(•st'lllC' f1l lan1111am Brak, Masllt1aq11
l l,111111'111,
1•t surtout Nl11iv1•.
RYTHMESET ESPACES
DCSot.VEI.OPPEMENTS
PROTO-URIIAIN'i DESCONTACTSCULTURELS
LES RYTI-IMF.S À L'f:.PO(JUEPROTO-URBAINE 285
l 'our l'heure, se pose le problème de la datation des abandons que j'ai mésopotamien, a gagné la Susiane puis le nord de la Mésopotamie. Avant
oh~wrvé-s dans ces séquences. J'ai souligné que se posaient de difficiles ques- d'étudier les étapes de l'expansion urukéenne, il faut se demander comment
1io11sde stratigraphie comparée: apparemment les terrasses de Hacinebi ont cette culture s'est formée et implantée en Susiane.
t'I(• abandonnées plus tard que Hammam et-Turkman YB. A Brak, les écuelles La question du développement de la civilisation dite d'Uruk doit en effet
grossiÈ'res sont associées à un assemblage céramique très comparable à celui di• être embrassée dans son intégralité si l'on veut comprendre à quel moment se
la phase B l de Hacinebi. S'agit-il de différences régionales ou d'abandons éclw- produit la dynamique d'expansion qui nous intéresse. Au cœur de cette ques-
lo1111és clans le temps'? Il est possible qu'à Brak, l'abandon ait été de plus longw• ti on se situe le débat sur les rapports entre la Susiane et la Basse-Mésopotamie.
d11rPl'qu'à Hacinebi par exemple. À Mashnaqa, l'abandon a été de longue duré<· La culture d'Uruk est-elle le fruit d'une création sud-mésopotamienne, exportée
Les sociétés proto-urbaines de Haute-Mésopotamie présentent donc : une première fois en Susiane, puis en Haute-Mésopotamie? Ou bien sommes-
. 1° un développement de nature proto-urbaine indubitable avant le contact nous, d'emblée, en présence d'une synthèse culturelle qui embrasse Susiane et
av1•1·I« <.:ullure d'Uruk; Basse-Mésopotamie ? Les deux points de vue ont été défendus. Selon le choix
- 2 ce développement est hautement discontinu et pose des problèmes dt· opéré, les circonstances et surtout la chronologie du développement de la
d1ro11ologie comparée difficiles (3 ou 4 phases?); culture d'Uruk sont profondément modifiées.
- 3' ses origines demeurent un sujet de polémiques: le degré évident dl· Mon propos est ici, non de trancher un débat, mais de faire le bilan des
1·011ti11uiléavec les traditions obeidiennes (à Hammam ou Gawra) doit êtn données stratigraphiques disponibles. Comme dans le cas du Nord
1111anr<i. Mes observations me conduisent à souligner l'importance des ruptur<'s mésopotamien, l'affaire est largement liée à des points de vue au sens le plus
..traligrnphiques, à Gawra notamment, entre les niveaux Gawra XIII-XII A et XII strict des termes. Chacune des options çorrespond en fait à un système chrono-
h• 111<• situe parmi ceux qui considèrent qu'il faut ranger les phases post m1 logique régional fondé sur :
Oh1•1cl fiual dans l'époque proto-urbaine ou ce que l'on a appelé k - une ou plusieurs stratigraphies directrices,
,, <'llalrolil hi que tardif», lors de la rencontre de Santa Fe ;
- et surtout une typologie du matériel essentiellement céramique et, acces-
1 <'«>développement s'achève par une série d'abandons à des dates vari;1
soirement, glyptique.
1,1 .. , di· t,·rrasscs et édifices monumentaux qui ne furent pas tous reconstruils
Mon étude reprend donc ces systèmes chronologiques régionaux dans leur
1111 11•p1b . ()uand ils le furent, d'importants remaniements eurent lieu dans 1111
version la plus aboutie et surtout publiée. Ce fait est en effet un obstacle consi-
1111111111· ou l'on utilisait désormais des écuelles grossières.
dérable, dans la mesure où de nombreux points de comparaison reposent sur
('1·:-.,11>anclonssont, à mon sens, le signe d'une rupture profonde, et de l.1
des références inédites.
1, i:,1·d'uu système qui avait développé une voie spécifique d'urbanisation, q11l
111111111•1 roJt1pue: l'abandon de centres monumentaux ou de systèmes fortifii·, Le premier de ces systèmes chronologiques est lié aux travaux de Wright à
IH' sa mail t'n effet être considéré comme un fait anodin. Ces derniers expri11w11t Parukhabad 96 et à la prospection conduite par Johnson en Susiane97. Ces deux
1111 dtort communautaire sur la longue durée et ont une charge symboliq111• chercheurs ont mené une démarche qui privilégie un développement concomitant
1·vldt•11tt•Leur abandon est le signe d'une crise. L'hypothèse que je formull· 1111• de !'Uruk en Susiane et en Basse-Mésopotamie, l'expansion urukéenne devenant
rn11dult en tout cas à réfléchir dans des termes nouveaux sur le processus di· chez le second la réponse à la crise en profondeur connue par la Susiane et la
lr,wsfornrntions culturelles que l'on appelle expansion urukéenne. Basse-Mésopotamie entre !'Uruk moyen et !'Uruk récent 98.
Le second système chronologique régional est celui qu'a constitué Ditt-
mann99. Il a repris le dossier susien pour proposer un nouveau schéma qui
I)'{ IRllK 'ASUSE: LE PROBLÈMEDE LA NAISSANCE
DE LA CULTURED'URI IK iutègre l'analyse de la stratigraphie de l'Eanna par Sürenhagen 100. C'est là
l'étude chronostratigraphique la plus aboutie sur Suse: elle exige un examen
J.'1111des enjeux majeurs de la compréhension de l'expansion urukéenm• v.,1 critique détaillé puisqu'elle constitue l'armature de toute l'argumentation en
tl1· parw11lr fi l'<>mbiner la considérable documenlation accumulée rlans h• Nwd
111,
··sopola111it•11 avPc ce que l'on sait du Sud n1(isopolm11ie11et de la Susia1w l.1
96. Wl<IŒT f'/ afii , J !Il{ I
"1111dt• l'lruk t'SI l'OllSid(•ré COlllltlC le hNl'('i\11 dit prot'('SSllS qui " cond11it n t.1 !17.JOIIN~ON, l!)n,
1w11t·lratm11d,u1s lt• uord d'élé11u•nts di· 1.t c11ll1111· 111i•lldirnlilk1 • 011 a vu q11l'll1· 1(lk!I.
!18. li/1•111,
11111•111 lt•s 1·lrco11~.ta11n•s ;111cours dt·sqtll'llt•s l,1 111111111• d'I Ir11I<,11dv,1 d,111!,li !111 Ill 11~lAJ,1', l\lH(i/t
11111d011 11111-.icl1•11· q1w l,1 111lt11n·tl'l IrIll\ t•sl 11f•p d;i11s lt• Sud
111dl1i.1ir1•1111•11I 1()(1 S(lld '111
\t ,1'.'>!
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RYTIIMESE'I 1·
'.Sl'Al'I.'> 111 ,lll 'l'l •.MI\NTS l'ROTO·LJRBAIN
·..'i I U•,Vl.1 S 1.1'.!'iHYTHMESDES('()NTAC"IS <'UL'I Ul<ELSÀ L'ÊPOQUt l'ROTO-URBAINE. :l87
11!11.1, p11bllratlo11récc11te des c1onnéesc1eChogha Mish pennet, à cet égard, à llc-l,,111 11,
1011111hdt·s l11lor111al1011s strallgraµhiques, d'apport.er quelques édairagcs Intéressants sw li
clf' l'assemhlage urukéen de Susialll', mais ses données straligrnpl1lq111
d1• l.i d (•li111ti1111
pcohl,•1111•
~0111l11~11lhs,111t,·sc•I ,w pc•mwtll.'111pas de faire tles cllsllt1rllons du·o11oloi,:iquesfines. 1)1I.Oll!iM , 1
I\AN li li~ 1!)!li, (Âl.l/.1\lihl I dh ) FIJ.:uc1•·111 l lruk, ~1·r1t•11r 1111<11·~1 illlll, plnn l(én~ral tle situation du lèmple rouge, du
lie· la il).{).{
IO;/ F1t'IIMI\I\:'; ,l!)X!/ 'lc•mplP cnll•alt,•<'l d11 si1,11i,1,:1•11111to11rll /'ic•f.~rl,11ill), 198!), plan l
d'apn•s El<'l1111111111,
un 'i!IIO•Nll1\(1l'N, t•)Hfih. l!l'l:l 1•11!1!1
11
(,IVl'I i ,111(,Ul•,11111111 dt• l',11111'111]
288 RYTHMESET ESPACES
DESDÉVELOPPEMENTS
PROTO-URBAINS I.~~-;
RYTHMESDESCONTACTSCULTURELSÀ L'ÉPOQUEPROTO-URBAINE 289
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51 - Uruk, sondageprofond. profil 8, d'après Eichmann, 1989(avec l'autorisation de l'auteur).
lï 111m•
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H111111• 1
'!! )() RY'IIIMESl:T ESl'I\Cï·'.Sl>l~Sut.VFI.Ol'l'hMENTS l'l{()TfHJl{I\AIN
S 11~ lffl'I IMESl>ESl'ONTAC'TS ('(JI ;11IHF.l."iÀ l ,'(,J•O()Ili', l'lfüT0-1 llŒAINI: 291
N<'llI1'111.
1IH.Voir fig. 52.
1:wLa nouvelle dataliun du Temple rouge est fondée sur trois arguments: équivi1l1•111,,1,
, ult•s, d'11li!(11e111c111 el de formais de briques avec les édifices de la "Terrasse aux pIll1•1
1:,•111w111hl1· <11•l'argumentation repose sur l'idée quC' l'on peut encore conserver lt1 1111111111 ,t
" p, 11 lod1•s" IV a il c, à llruk.
l :11 SI 'IWNI11\!il'N, 1!)!)3,
t:n ('t• tl1•1oup11~1·"11t<•1111"
l '!:I, //VII ~:I,2·1,'.!li
1d11ll1lans l JVI\4, pul, rnI1~1·Iv,• tl1111~
l lVI\ 18, W. 1l~llfl' :,~ l il llk, M·t:11·111 ~lld
,.,, tli• l,1tl)H(llt,1I 'lc•111plt• s ('Ill ri• IV t'I V,
rrtll!ll' r•I Vl1Ml!lt'~ l111,•r1111·rll11lr1
tl •1(111'~ 1.ir'hllldlllt l!)H'I, pl,111lt (,IVt•t·1'1tlil1J1l~,1llo11 tl1•l'.t11ll'lll)
1''1 11111 :11,:r 1
l{YTIIMI·.~ I• 1 t:!'ll',\11.!i 111,
~ 111,VII tll'l'LMENI S l'l(Ol<HHUI/\IN 11S l!\ 111~11S IJl.,'i I Il. 1 \1 1~ t 1 1 li Hl I.', ,\ l.'Êl'llt)lll, l'l(Olt>-l 1<11\INI.
Le Temple rouge, qui est au cœur de ces débats, est un édifice particulièrement mal co1111U 111 l '1inolutwn de la culture d'Uruk à Urul?
prohl6ma\lquo125Les divers murs que Sürenhagenattribue au Temple rouge et au niveau IV b II l1ppn,
Uennonlpas aux mêmes phases architecturales.si bien que les restitutions proposées sont ldlQ1Jll1> 111
coniecturales1'' L'.h1sto1re du Temple rouge s'achève par un comblement et des terrassements"'" fi On a déjà souligné quels sont les temps forts de cette évolutio11l:11 11·1111•
pern10ttentpas de dater cet édifice. 11111,,1ppuyé su r la publication de Sürenhagen pour identifier les mutdlion, <11•
Par ailleurs. 11
est très d1lflciled'établir des connexions stratigraphiquesentre le secteur sud 11 ,1 1 l',1ssc·mblage céramique. La question que je me suis posé est la suivn11lt>: p1•1t1
l'Eanna (Temple rouge) et ceux situés plus au sud ou à l'ouest. Entre la zone du Templecalca1rE11111 1 11111111.intifier le degré de continuité ou de rupture dans l'évolution dt • la rnllun·
tles bâtiments A et de la grande halle aux piliers ronds s'étend un Talweg 127. Sürenhagena comp.111 1,
111,M•rielle d 'un site archéologique? En distinguant le nombre d'in11ovnlio11,, lt·
cotes d'allitude des sols des deux secteurs (Temple rouge au nord. halle aux piliers ronds au s11tl) t •
cotes sur lesquelles il s'appuie sont les cotes 18.05 et 17 92128 situées dans le couloir éventuel rnho h 11u111hre de types qui disparaissent et le degré de permanence de l'ass1·111hl,1H1 '
murs 42 et 68 du profil 1 d'Eichmann. De fait, au moins la première cote correspond à l'altitude du ,,11,1, cl'1111niveau à l'autre, on peut avoir une idée objective de l'am()l<'ur el d11tVf l1111t
la terrasse de la halle aux piliers ronds129(Rundpfeilemalle).Mais la différence est quand mêmt• d11l t 111·, 111utations. Une fois ces données établies, on peul les croi:wr ,Iv1•1 • , 1· qIIt •
cenllmètres. 11111sait de la nature des couches, afin de mesurer la fiabilité et lt•s li1111l1",d,• 11,, 1
Rien ne prouve donc que ces édifices sont contemporainsles uns des autres. De plus, l'épc11111, t 111111
.1lssances.
cl'Uruk ne s'acheve pas avec le Temple rouge. à l'Eanna En effet. Eichmann a montré que le Temnl
dont la stratigraphieest essentielle pour raisonnersur l'Eanna a été probablementbâti à une epoqu,•,11
le Temple rouge a fonctionné, mais a été occupé bien plus longtemps. Alors que le Temple rouq, , 1 Sürenhagena divisé la séquence de l'Eanna en quatre moments
comblé, le Temple C conllnue à fonctionner et on édifie le Temple D l'.histoire de la période d'tln,~ l'Oi•1 111
Du niveau XVI au niveau XIII, le répertoire des formes parait lié aux phasos ulhrn,, 11,1
Uruk s'achève avec ces édifices. C'est là un point essentiel car si nous ne disposons pas de 111111, 11o1 111u~ on voit déjà poindre des fragments de bols carénés gns qui a1testem1e111 l'm1w110CJch ,u 1111
céramique très hable pour les niveaux IV d'Uruk, ondispose au moins d'une datalion C 14 pour 1'1111 tl 11lJJl'lmon1s
de la culture d'Urt1k.
sols du TempleC130. Au niveau XII, se met en place un premier répertoire de poteriPSlaites ou t(,1111,
p,,11,11 IJll~flli
011 l'i ongobe rouge. Et c'est à partir de cette époque que les écuelles gross1è1ossonl 1111rrnh11h 11, t
Il ressort de cette analyse que Sürenhagen a bâti son raisonn ement 111 111tt•nt dominantes jusqu'au niveau VI.
l'histoir~ de l'époque d'U ruk à Uruk sur des bases qui ne sont pas solides. (''" 1 Une autre série d'innovations aurait lieu en VII (el VIII). marquée par l'lntroduc.llOncl, JK>lll
uh,hulrnros à anses annulaires et décor incisé à motifs peignés, les bouteilles H goulu! co111t111, h,:i
la un point essentiel pour qui veut discuter de la datation des colomt·-. d11 ,1,,ors de réserve d'engobe oblique, et les coupes coniques à bec verseur.
111oyt'tl Euphrate, par rapport à Uruk.
L'analyse stratigraphique d'Eichmann , combinée aux ra res données r 1 1 - Le point essentiel est la disparition de ces types , aux yeux cle Sii1c11h.ig1•11,
pNnwl alors de raisonner différemment sur l'évolution de la culture d'I Ir nk 1p11·s le niveau VI.
llt11k Nous avons vu à que l point il est difficile de mesurer la nal ure dt·s t1t·I ivllr~
"" ' avaient lieu dans la plupart des niveaux architecturaux du " '-;011cl,1!w
11rolo11cl». On ne peut même pas savoir à partir de quel moment ce scC'leL11,1 ,~11•
I11tc•!,lré à un complexe monumental , dont la fonction reste énigmatique L't•vol11·
12J. Hl-:INRICH , 1981. p. 93, pour le résumé de ces problèmes. l e plan schématlqt,e puhll• 11•J 111111 <lu bâli dans ce secteur du site d'Uruk est donc difficile à mesun•r et 1·1·11,•
llll'lm h Sürenhagen (Sl'RliNIIAGEN, 1993, fig 5) est la copie d'un plan de Lenlen puhlh I''"
l .1d111i.tnn {EIC'HMANN, 1989, plan 6, Be1/age30). C'est le meilleur document pour compn•111h 1
oli snvation limite d'emblée la portée de l'ana lyse du matériel céramique.
W1'l1•111. Eichn1anna renconlré de trl's gros problèm<.'Sde concordance des cllvers plans t·t , ""'" La disparition d'un certain nombre de types céramiques aux niveaux V ,,1IV
tout nunme Nissen avant lui (s ur ces problèmes de concordance voir N1ssu..l9R7. p. '/.7 ,., 1 , 11 d,· l'Emrna permet à Sürenhagen de définir la phase Uruk récml (V et IV) l.1•s
MANN,W89,p. 35), 1\ pI·s t•n question sont présents sur les sites du moyen Euphrate t•I ces ,11c,.,
12(;.En particulier, l'id enllfica tlo11du grand mur P 2 198 avec le mur 68 du profil I ne 1m1,111 1• 1
1wrait•nt donc à dater d'une phase anté rieure à l'Uruk récent (soil Uruk Vil 011
,1ssur,..t·On rw sait combien de phases architecturales ou de niveaux sonl groupés dans J,1111111
r'es l prtscisénwnt ce inur qui E'stla base de toute l'al};lumentatlon de Sürenhagensur la con1111,l.11,, VI) Si c'était le cas, l'expansion urukéenne se serait alors achevée avant la rnns
,h•s pl,111s du Temple rouge et de la terrasse aux piliers. En fait. tous les édifices du ser1,•111""1 'tio11 des éd ifices du niveau IVd'Uruk.
Ir 111
orlnitt'~ dt' la même manière, que ce soit le Temple rouge. le bâtiment au H-po.1tame111 uu h l,·111fll Pt·ut-on se fonder sur la disparition d'une série de céramiques p11111
1•;ilc11lr1• clecaler précisément le mur dans la séquence stratlgraphlqu1• l\•ml 1,• , ,,1,..,1
. L'J111possiblllt(o
111nposN u11enouvelle datation de ces colonies uruktsennes? La clém,11Tht•
1w1111·11I très faible.
1:n. l,IIIIMANN,1!189,plnn 1, Bl'tlage 25: Frosion.~Rraben. Voir fig. 49. r,·posl' sur des bases rnN hodolng i(tues fragiles . Je préfère mt' fonclt>r sur lt•s
l"H SIIHFN1tA(;1N,1!)9:l . hg. 5. et f::l('IIMANN, 1989. plan 6, /Jei/uge~o.qui COlll'Clf<ll•Jlt parl.11!1·1111·111 11111 d'apparition di' lypt>s réramiques que :-.urdes disparitions , tr~s dilh -
I111•11ts
1'l'i 1,, IIM\NN, l'IX!!, pl;in Il 111'1/CJRP fiO IIUR, et profil I fle,l,w, 14, l'i VII pour lit ~1111,1111111
""
h•111ph•
('
IWl'II.Y,200 1, l1Jl 1.
1'10 lltllll\111l, !'l'tl h ; W111Œt'1•t 1.11Voir .~1111111
, d1.1pi111
111,•1111!
•1
RYTHMESET ESPACESDESOfVELOPPEMENTS
PROTO-URBAINS LESRYTHME.s
DESCONTACTS
CULTURtl.5À L'ÉPOQUEPROTO-URBAINE 297
dlt's à dater, surtout à Uruk. J'ai donc compté, par niveaux identifiés par
Sürenhagen, les types céramiques qui apparaissent ou disparaissent (annexe G,
1:~uvr:.
t
0:, le mo~:n! est décis~f, car nous voyons apparaître là des types
eram1ques caractenstiques des sites de l'expansion urukéenne. C'est la char-
1iistogramrnes Il et llf). nière entre l'Uruk ancien et moyen .
Les données quantitatives ne diffèrent guère dans l'ensemble des constats . Les deux autres situations posent moins de problème : la plupart des irmo
dt• Dietrich Sürenhagen. Les niveaux XIIb et VIIconstituent des ruptures et 011 vat1ons du matériel céramique interviennent dans des niveaux architecturaux ,
,omprencl bien que Sürenhagen en ait fait les articulations majeures de su Mes conclusions sont donc les suivantes :
périoclisation. Le niveau XIIb constitue non seulement un moment d'innovation , - L'introduction de la culture d'Uruk à Uruk ne se fit pas graduellement ,nais
mais aussi le seul moment de la séquence où le nombre de nouveaux types intro - ne manière radicale, au niveau Xllb.
duils excède le nombre de types anciens hérités des niveaux précédents. Cet
-Jusqu'au niveau Vlll 1, l'assemblage céramique présente une fortt• rn1all
,1sst>rnblage céramique va perdurer entre les niveaux XIIet Vlll, puis s'enrichir nuité.
dt' nouveaux types, à partir de Vil et V1c 2. Cette [ois, innovation et continulh'-
- Les mutations de l'assemblage céramique débutent dès le niv0cw VIII 1. ,.,
scrnblent aller de pair. En effet, le matériel des niveaux VI c 2 et VII présente 50
lypes céramiques, cumulant anciennes et nouvelles formes.
se poursuivent aux niveaux VII et V1c 2. La phase initial e de c-es 1n111,1llrni
s
~or~espo~d; dans le sondage profond, à une épaisse couche de déhl;ils d'111
iglJH•
L'évolution de l'assemblage céramique est très saccadée, et marquée par
mdetermmee: 11nous manque là une ou plusieurs étapes du développc,1111>111 d,•
des sauts quantitatifs nets. La séquence de l'Eanna ne traduit pas une lenlt• la culture d'Uruk à Uruk.
<>volution, mais on y reconnaît plutôt l'alternance de phases de mutatio11s
- La définition des phases terminales de l 'époque d'Uruk ,\ llruk
rapides (niveaux Xllb, VII,VI c2) et de phases de permanence (XIIa-Vll12, VI C 1
proposée par Sürenhagen, soulève deux problèmes bien dislinrls: 111;
V l). Bien entendu, un tel schéma doit être absolument pondéré par les donnét's
!'roblème de stratigraphie d'abord, car la séquence ne s'achève pas avt'c- Jio
brules de la stratigraphie. Le tableau de l'annexe 6 permet d'identifier quai rt·
remp~e rouge. Elle pose par ailleurs un problème de céramologic•: on 11,·
sil11ations.
sauratt ~aractéris~r une période par la disparition de types cérntniqm•s.
On distingue d'abord des niveaux sans architecture, assimilables ou non a
Autant 1 111troduct10n d'un type céramique est signifiante, autant sa dispnrl
dt•"I<.·ouches de terrassement ou d'abandon. Ils présentent presque tous u1w t inn est difficile à mesurer.
:,lt uallon où le degré de continuité est considérab le. Ce n'est pas là totalem ent
, Ces_conclus!ons ont une incidence majeure sur la compréhe11sion <i<·
l11,1ttt-ndu: ces dépôts secondaires recueillent le matériel archéologique dt•,
1c~pans1on urukeenne: les types céramiques qui la caractérisent onl €-lé i 111ro
phases antérieures. Le niveau VIII 1 pose un problème essentiel. li corresponc1 ,,
duits _aucours de phases très mal connues du sondage profond . Or, la clalnt 1"11
1111e couche d'un mètre d'épaisseur sans restes architecturaux: c'est une <ks
des sites de l'expansion urukéenne à une époque considérée cc.,mmeUruk VI
rnplures les plus nettes de la séquence d'Uruk. Et il présente pour autre partl<-11
rc~ose sur des ar?uments céramologiques et stratigraphiques faibl es, à I rn1k
)Hrilé de voir apparaître quatre types céramiques nouveaux, ce qui est notablt•
111eme.E?11n,1~devel~ppe,ment de la culture d'Uruk à Uruk même ne fut pils
t•t reste unique dans ces niveaux de la séquence.
progressif, mais le frmt d une mutation radicale de l'assemblage céra111lqw•
Dans la mesure où nous ne savons pas comment se sont constituées <·1·s <'elte rapidité est généralement conçue par les archéologues comme le fruit
couches, il est difficile de résoudre le problème. Ce niveau, lié soit à des Lerras d'une intrusion.
sements (qui sont à prouver), soit à un abandon de ce secteur, est le seul inclln·
d'une première phase d'innovations: celle-ci a eu lieu ailleurs sur le site t'l .i
produil les déblais qui ont constitué cette couche. La séquence de l'Ea111111 ,
n11n111e on l'a déjà noté à la suite de bien d'autres, est discontinue. On a là 1111
Le problème de l'évolution de la culture d'Uruk à Suse
iudke fort pour mesurer en termes cuJturels sa discontinuité. Parmi les typ1·s
1io11v<'auxdu niveau VIII 1, on notera, notamment 132 , l'apparition des décor·, Le développement de la culture d'Uruk à Suse fait lui aussi l'objl'I de•
i11dsés à motifs t< peignés ». Nous avons là un élément pour discuter la reprcsiw11 d~h~t~: il_s'agit _dela pé:io?e JIde l'évolut~on de Suse. Les éla pes de ccttt• plta st•
t;iti vité trrs limitée du 11Sondage profond n qui, de Loule évidence, ne p1•111 cl< 1h1sl~1re sus1_enne.i'Hns1que leur datation , par rapporl à la séquenn• d'llrnk,
lo11rnlr dans ce cas précis d'évaluat1011 1w1tltwutt• dn processus de mutation!-\., sont lou1011rs deballllt'S . On estime généralement que le développc•t11t'lll dt· lit
c11llurc cl'Unik fi SlWt· /111a11lf•rfc,11rà son expansion clans le Nord 111(·1;opotan1lt•n .
1.a 11al11rf'dt• rc•ll1• ph.i•,1 • de• l't•xp,msion 11ntkt'l'llttl' est <'Ill' ,111ssl~ujt•tlt• a
1:12~IIIOl',11\(,1 11 l~h 1 (p,1111111•,111•)••I II IXfi ~ (pli~ lll11Nl11•)
,N, l'lHli h, 11• IH:1 1 (pll~ 11111•111"1, clisc•11ssln11s
RYTHMESET ESPACES
DESDÉVELOPPEMENTS
PHUTO-UlIBAINS LESRYTHMES
DESCONTACTSCUl:l'UREl..5À L'ÉPOQUEPROTO-URBAINE 299
Celles-<:ireposent sur des sources dont l'exploitation est difficile et engagt• ll111ilentl'analyse des données stratigraphiques. J'ai pu toutefois consulter la
à la plus grande prudence. L'arrêt prématuré des travaux sur la terrasse 1:i3, 1., documentation inédite issue de ces divers chantiers 137_
publication incomplète des chantiers 1134, IIL35 et lll 136de !'Acropole (voir fig. 5:l) , Cette documentation susienne a fait l'objet d'une analyse critique par Rci11-
liardt Dittmann : ce dernier a non seulement fait le bilan des problèmes de si r;i 11-
wnphie mais a surtout proposé une typologie du matériel céramique l'i
glyptique, qui nous servira de fil conducteur 13B.
11ne s'agit pas ici de reprendre en détail les analyses conduites par lt•s
louilleurs ou par Reinhardt Dittmann, mais de répondre, suite à l'analyst• dt·s
données d'Uruk, à deux questions.
Comment et à quel moment la culture d'Uruk arrive-t-elle à Suse'? (.)1wlh·-.
sonl les étapes de l'évolution de la culture d'Uruk à Suse?
1:l7.Je tiens lei à remercier Jean Perrot, Geneviève Oollfus. Alain Le Brun et Henry Wri111t1qui
'Il 1
111'u111oHert la possibilité de consulter la documentation inédite des fouilles des chantiers 1. Il 1,1 Ill
''"
,,,,,
111 111
!11•l'Anopole .
1:lx. DlrrMANN,1986a. 11a ainsi distingué 52 types dont la liste est disséminée au fil de sa pi,hll
, ,,11.,11 t'l de l'analyse des divers chantiers de Suse. J'ai sur sa demande recomposé ces pla1wlws Pl
0 1
·,.,1 ,) partir d'elles que nous raisonnerons (fig. 6 à 9). La typologie est composite: elle co1111Jirw IPs
Ju1111,·s, les accessoires, les types de décors. voire les types de tablettes et d'inscriptions ciui Jps
11•, 1111vn•11t. Elle suppose tranchées des questions difficiles : certaines formes sont associél's ,1w1
111••d!'•rnrs, des types de goulots ou des accessoires. Ce fait, qui existe dans certains cas, est loin
Figure 53- Suse, situation des chantiers sur l'acropole (plan de l'auteur) , 11', 111•sylématique comme le montrent les problèmes typologiques qu'a posés la puhllratlon du
, 111p11s dr Chogha Mish. Toute une série de ces formes ne sont connues que par les donn<'l's
111111111111,lquées par Le Brun à Diltmann, en 1980,à Berlin. Notons par ailleurs qu'une srrlc clP1yp1•s"
1111,,l,•1111•111Né regroupée pour les évaluations chronologiques: c'est le cas des typPs 141-'1·18 ( M 111 •
1:13 , STl::VEet GA.st11r.1971. 11111slll11,111t qu'un accessoire de 48). Cependant, c'est sur cette base que se fonde toul le•rnlsrn1111•
1:14 1.1-'BIWN,1971,1978b et 1979. 111,·111 .) propos des problèmes stratigraphiques de Suse. Et surtout c'est CC'lte bas,• qui va nous
1:lf\("ANAL,1978a l'l b. 111·11111•11 IP dl' n\Occhir sur la ro mliin;ilson dPs donn(les avec celles d'Uruk. Ell1•constllt1c•clorrr 1111 plk-
l'lfi . W1<m11 r, IH711.Notons par alill'llrs qur le c·hantlcr de Dyson n'a ja111ai~ été puhllt· (111.11ri 1lh·1q11Ipl•rnwl dP rNlc\d1lr dl' n1,111h'n• pi<•llr11lr1ntn·sur ('f'S q1ic•sllonsc•n11111•11da11t
l;i p1od11i
·llo11
1%1., 11011 pnhlli•) 1•1n'Pst connu u11lq11r11w11l qu'l'I lravers ll'S f-tucll'S (JIii l'rt 10111
f-t,H, c'1•st ,) 1l1t11, 11'1111 .-orpus rf-r,11111111w syi,l(•rnatlq111•
!111
'~1·d,• l{1•l11h,11dl 1>111111,11111 11!) Vol1 l'i. IX 11011111111 •xt1,1II ,1,.,
1·11111w~1°1pl,111~du I lt,111111
•1 dl' l,11<•11,,s
H•'.
:100 Pl{OT(H IHH/\IN',
RYTHMESET ESl'An~'i DFSllEVELOPPEMENTS Les RYTHMESIJESCON'IJ\(TS L'UL'l'llll.EL5À L'ÉPOQUEPROTO-URBAINE 301
140. Voir Pl. XII.Ct>tableau est destiné à regrouper les données synthétl4ues pmp11-,·1 , 1• , 144.Ibid., p. 62.
lllt1111,11111rtanssesclivers1ableaux : tab. 15,p.44 , 16,p . 45, l6a , p.5:1, 17.p.Sô , 18, p !l!I, l!l ,11 "' 1 11S. fbitl., p. 85-87.
i n p <;:1 pour Suse A ; pour la période qu'il désigne généri4ue111ent cnmmt>Uruk ,tans J,, l.iill, ,11 11 mi. SIWE et GASC'IIE.1971, reproduite , voir Pl. IX.
011111· 1wIIt que s'appuyer sur les doimfes fournies tahleau ~2. p. 90, aver dt>srêscrv1•1,1·1111, tilo 1 11 ,1 117. l'es sols couronnaienl apparemment une maçonnerie de briques (entre 21,82 et 21,29)
1•11 i'·it,lld ,111xdlf!wullés éprouvées par l'iiuleur pour parvt'nlr Il proposer des d,1tcs qui p111 ,~, 111Il l1•sbriques avalent pour fonnat : 50 x 25 ><10. Cela nr c.:orrespond pas au fonnat des briques du
!111111
1·0111pa1t\1•s .iu rha11lierI de l'acropole. 11111M,1foranHL'(STFVE L't (i1w·11E,1971,p. 27) mais rlavantage au fonnat des briques <lu massif rose
141 Ha11Iwln11s que les divers e11se111hle~ cle hrlquc de• la 1l•ITass<• ont (•Ill <'i11,1rl11IK• 111 11 1 ,11 ~-t) 7,5 au uord, d. S'll'Vt' el GA~('I IE,1971, p. 11) contre lequel repose cl'th >111açu11nl'rie.
n111lt •111tlt• l1'111 hrlqut• : 1111 1Hstli1gu1·nhu,I 1111
111,1s 1,1asslfnnw 1•11111
sif v,,,1, 1111 11111~sll111111111, \ t J,18 Cl DlllMI\NN , 1'1811 ,11 tah\(',1112!1,p 8ti .
l'i IX 11'>( «"•pi1li1·1~ ,nul p;11fail1 •1111•11l11pp,111•11h(l,111~ lo·s1·01I1)1•s li d VII (VOit Pl IX)
11'1 , Dl'IIM I\NN, 11181,,1 p fil ~:1 1!111 !'il l'.VI l'i C:/\WIII' l 117I, pl1111 • VII, 1•t pl,111
,t, 1011p, (i, rllllJl" VII
l 1:1,//11d, p 'i.l l'i 1 //111/ 1
' 11l,111
HYTIIMl·'.Sl',I' l•,.'-,l'i\l'FSlll '.Sl>l''.VELOPl'EMENTli
PROTO-URBAINS LESRYTIJMES
DES('l>NT/\(''J'S{'l JLTURF.L.S
À L'ÉPOQUEPROTO-URBAINE
C l'i, Iras mal connu. À l'ouest, le dépôt de la couche verte est précédéde l'effondrementdu décor archi·
1t11.;turt1IAu sud, enfin, on observe plusieurs phases de comblement (locus 307 et deux couches +
--
e +
vortos). 1a hauteur de conservationtrès limitée152 des divers restes des constructionsliées au massif
,o~o est un autre argument en faveurd'un abandonde relativelongue durée. ~ 4
A .•
@: ··-
I.e chantier Ide l'Acropole 153 0 ~
- Il
Cette séquence a fait l'objet d'une série de rapports préliminaires 151. t-:11
l'ffl'I, Le Brun a pu établir une stratigraphie fondée sur la fouille de niveanx 8
11m1s Dittmann a proposé l'existence d'une phase intermédiaire 17 Ax156 . Elle joue chez lui ui, 1,11, t 01whes. 11s'agit, quand il y a coïncidence, de niveaux arasés régulièrement
1111portantpour évaluer les données chronologiques relatives des sites urukéens. Les désaccC11li
1mpo1tantsportent sur deux points: la fin de la période Uruk moyen (19 chez Johnson et 20 d11 p1111r l'onstruire de nouveaux édifices. Quand ce n'est pas le cas, cela peut être
Diltmann) et la définitionde la période Uruk ancien (réduite au niveau22 chez Johnson et aux n1vo,111; l'indice de phases de comblements intermédiaires qui n'ont livré ni sols ni archi-
22 et 21 chez Dl1tmann) . 11•1 ·111rc.Ce problème se pose surtout, semble-t-il, entre les niveaux 25 et 24 et
1111 ri• :l3 et 22, c'est-à-dire à des moments considérés comme fondamentaux
Avant d'en venir au problème que pose cette séquence culturelle et à se ,t1111s l'fvolution de la séquence.
dc\co11pages,voyons la nature des couches définies par Le Brun qui insiste s1111, - Le niveau 19 161 marque une rupture nette de la séquence. Cette couclw
danger qu'il peut y avoir à trop solliciter ces sources. En etret, les surfa<'•·. 1•111Mlinie comme une série de sols et de fosses dont la fosse 746, qui s'est
!ouillées varient considérablement et la révolution islamique a interrompu le · proloud érnent enfouie dans les niveaux antérieurs (apparemment jusqu'au
travaux. Les niveaux 19 à 17 ont été fouillés sur 180 m2, 22 à 20 sur 75 m2, uwl nlv1•a11 26). Elle est considérée comme Uruk moyen (Middle Uruk) par Johnson w2
lc•s niveaux 23 et 24 sur 4 m 2 seulement 157_ II est clair que cela incite à la pl11. 111,11 s rornme Uruk tardif (SpèitUruk A) par Dittmann. La première enveloppe avel'
grnnde prudence pour appréhender la fin de la période Suse I et la translll1111 1111pn •ssion de sceau-cylindre apparaît dans ce niveau. Ce fait, combiné aux
,wet.:la période II. «l111111frs liées à l'évolution céramique, conduit à y voir une nette rupture dans
Dans cette séquence, la plupart des niveaux concernés sont des 11ivt•;111 1'1\vol11tion du secteur.
,architecturaux (à l'exception de 17 A et surtout de 19). Ce sont avant to1111, Les niveaux 18 et 17 se présentent donc comme deux niveaux architectu -
niveaux 17 (deux phases au moins) et 18 (quatre phases) qui sont bien défiuis, 1 1,111x 111 arqués chacun par une élévation du sol d'usage et une reprise des murs .
qui ont fourni un abondant matériel in situ, recueilli sur leurs divers sols 1!1H(v1111 11'1l'SI le scénario que l'on peut tirer des plans proposés (voir photo 20). Ces
fll. XI. photo 20). Les niveaux 24 à 20 sont des niveaux architecturaux, ri sC111t lrn11sfc,rmations se sont accompagnées de réaffectations fonctionnelles des
l1it•111110ins connus. D'après Le Brun, ils ont également fourni du matériel i11 '1111 pli•,·c•sd de modifications architecturales.
111,llsh• louHleur de ce chantier considère que les dégagements ont été beau<·n1•I, t-:nlin, le niveau 17A marque cette fois une nette rupture abondamment
lrop n•streints, surtout dans les niveaux inférieurs, pour que l'on puisst• 11t,, , 11111111c•utée par Le Brun et source des spéculations chronologiques de Dilt-
d1•scon<lusions fermes sur la nature de ces niveaux. 111111111. Pour nous en tenir à Suse même, Le Brun estime qu'il n'existe pas dt•
11c·sl absolument indispensable de garder présents à l'esprit ces faits 1111111 l'h,, sl' culturelle intermédiaire entre les niveaux 17 A et 16, mais une rupl un•
11•lh•d1hsur cette séquence. La première remarque, que l'on peut tirer dt· c1 , 1111. 11!graphique. La couche 17 A est le fruit de comblements de l'architecture du
11li·,1•1
valions, est une méconnaissance profonde de la transition entre pérlod, 1 111v,•,11I 17 B mais aussi de dépôts qui sont venus se greffer par-dessus, el do11t
1•11w1trnl(• Il à Suse que l'on observe essentiellement sur la terrasse. Sur lt· <'11.111 l'e1rlgi11t• est indéterminée. li y a là un abandon certain, dont la durée ne peut èl rt'
t h•t 1, lc•s critères qui traduisent la mutation cultur elle qui intervient e11111
• I•11
r, 1·1l1•111enl mesurée.
111v1·,1I1x i:l et 22 sont le changement de l'orientation des murs, la transfonr1Ht11111 <)11 'il y ait eu transformation de la culture matérielle au point que Sust•
d1·la I t·rnmique et. à partir du niveau 20, l'apparition des empreintes de sc·1•,111~ p11ss1• rie l'univers urukéen à celui du monde proto-élamite, tel que l'a défini
, vlh11ln's IS!t_ ,\11111'1, est un fait indiscutable ; que cet abandon ait duré au point que Sust'
IM11111,• une phase entière de l'époque proto-urbaine que l'on ne connaîtrait que
•111t,
Si on observe les coupes schématiques 160, on remarque Jmmédiate1111
11111 d,•s sites périphériques est un autre problème, de stratigraphie comparée
de la séquence stratigraphique:
111pl11r<-s
, ,,111 · fois. Les données de Suse peuvent assurément alimenter la spéculation
- Entre les niveaux 27 et 20, on est en présence d'une succession de 11lw.111
fi 111,1is l ,t' Brun insiste sur le fait que l'existence d'un type particulier de tablette à
;.irrhilccturaux, qui paraissent s'empiler les uns sur les autres. Toult>fols, t, •,11,1•, 110n. attesté au chantier l de !'Acropole, n'implique pas l'existence de toute
so111111 ets de murs ne correspondent pas toujours avec la partie somn1it,il1 1h il 11111• phnse historique. Oo arrive là évidemment aux lim ites d'une démarche
1,11.,1-... s11run périmètre qui demeure restreint, et qui correspond d'abord à c-e
l 51i. Voir annexe 5.1. q111• 1'011 peut comprendre comme une aire d'habitat domestique.
157. Voir fig. 54. Annexe 5.2 pour la définition de la nature des couches .
151!.MatMcl figuré schématiquement sur les coupes Q.EBRUN,1985,fig. ~l3)el ro111111 p, 1 ·,
lri!I L'usage du cachel est courant jusqu'au niveau 20, et on conmlll une Pllll)MIIIP d, c .11 lu 1
,111 11lw,11117 (LE IIRUN, 1·oinm. pers). Une emprunte, hors cuntextc , 11 ~lt ratt11rhh • ,111 111v,,111Il
,111110, 11Sl, 1101,,t;i:l. l!,I Voh photo, W, l J
l(iO. Voir h!(, !i:l , lfi:>, .ftl!IN,\II N, 11)7'!, Il Ji J
:IOli RYTIIM8S ET tSl'ACES l>ESIH•.VI.I.Ol'l'l•MENl'Sl'ROTlHIIŒAINS l.l''i RYTIIMESllES {'()NTAITS <'Ill.Tl llfüLS À L'f.:l'OQUFl'IWTO-lml\AlNF :1111
Photo 20 - Céramiques Uruk in situ : Suse Acropole 1.chambre 751. délall, nivN11117 111
,
(photo mission Suse, avec l'autorisation d'Alain Le 8nm) .
r1·w1rdo11sd'une seule vue cet assemblage, l'impression est celle d'une progres- en rien de son origine mais cela implique que son développe111e11I a 1•11 lit·11d•·
slw sul>stitution : on passe progressivement d'une culture à l'autre. manière graduelle (aux niveaux 22, 21 puis 19, si l'on considère q,w 1·1· 11lvi-.i11
J'ai reporté sur un histogramme 167 les données que peut apporter un tel n'intervient pas dans le débat). Est-ee là le signe d'une colonisation'! <'l'rt;i1111·1111•11I
sd1(•ma, afin de mesurer le degré de continuité et de rupture de chacun de ces pas. Dittmann a conclu, lui, à la thèse du développement grndu\'I l'i dt· l,1 , 111111
I11w;1ux. C0tle opération permet de visualiser un des paramètres majeurs de nuité. Reste à savoir pourquoi et comment la culture d'Uruk s'i111pla11I<' t1 S11s1
1'(·val11ation de l'expansion urukéenne, le rythme des transformations cultu- C'est à ce point de l'analyse qu'il faut aborder le prol>lè11w d1•s 1111,11,,·:.
11•111•:-;. Le•caractère<• soudain>> de l'arrivée des types urukéens à Suse serait la anciennes de la culture d'Uruk, à Suse. Le débat, disons-lt> cl'1•111hl1•1•, , .. ,, 111111
11Iarq11e d'une importation de l'Uruk, alors que l'on insiste à Uruk sur le carac- d'être tranché et oppose ceux qui considèrent qu'il existe il Sus(• 11111·l11111i1w
!1•11•progressif des transformat ions 168. On a vu qu'à Uruk le développement de la phase Uruk ancien, contemporaine de la période Uruk anrit•n i\ 111111' "' • 1•11\ q11I
rnllurf' d'Uruk n'a pas été progressif. Qu'en est-il à Suse? considèrent que l'Uruk ancien est une phase brève, la c·ull111<·il llt11I, Iw
Au chantier I de !'Acropole, les deux niveaux où le nombre de nouveaux s'implantant à Suse qu'au cours des phases moyennes d1· 1,ï 1wr1t1dl' d'l l111k,,
t yp«·s introduits est supérieur aux types présents antérieurement sont les Uruk même. Deux problèmes bien distincts sont dont mrl,111g(•s:la sc'•q1wI11 I' di·
I11v<'aux22 (9 nouveaux types) et 21 (16 nouveaux types pour un assemblage de Suse d'une part, et ses liens chronoculturels avec Uruk d'aulrt• part.
~li). Par la suite, c'est surtout aux niveaux 19 (4 types nouveaux) puis 17 (3 Tout d'abord, la composition de l'assemblage anlérieur à l'llruk s11sh•11
ty1ws) que se produisent les moments où s'opèrent des innovations. Ces innova- mérite que l'on y revienne. Deux points m'ont frappé:
i in11ssont soit des nouvelles formes ou décors céramiques, soit des supports de - L'un des loci de Suse, qui offre pour l'instant la meilleure représentallou
i-:1·si ion ( enve loppes, calculi ou tablettes numérales). de cette phase, est ce que Dittmann appelle l'unité fi b du complexe stratigra-
1'011rmesurer le degré de continuité ou de rupture, manque une profondeur phique A de la terrasse. On a là un matériel recueilli sur un sol avant comble-
1 hrnnologique qui embrasserait l'intégralité de la période de Suse 1. On peul ment, suite à une destruction probab lement violente. Aux types 1, 2 et 3
I1111I.-fnisnoter.que Le Brun a présenté les niveaux 24 et 23 sous le signe de la caractéristiques du niveau 23 au chantier 1,il faut jo indre le type 40. Il s'agit de la
• 1111 1h111I 1c-1m1. Assurément l'introduction des proto-écuelles grossières constitue- céramique grise polie, attestée seulement au niveau 21 du chantier I de l'Acro-
' 1·ll1·1111f<1ilmajeur 110. pole. Je me demande si nous n'avons pas là, grâce à la terrasse, l'indice que
A partir de là, nous entrons dans le domaine de l'interprétation de ces chif - cette céramique est présente avant l'époque d'Uruk à Suse.
'""• q11i soul déjà, rappelons-le, le fruit d'un travai l typologique nécessairemenl - Les céramiques de ce locus présentent par ailleurs des formes intéres-
~· li·l·t If !.'image que je propose de la séquence de Suse est celle de deux ou trois santes et bien connues ailleurs: il s'agit de casseroles 171 dont une au moins est
111111111•111s <Ir mutation; la plus spectaculaire est celle qui intervient au niveau un type connu à Hacinebi, dans la phase A ou Jlï2.On relèvera aussi un bol à
'1. puis a11 niveau 19. La mutation qui se produit entre les niveaux 18 et 17 bord en forme de tête de marteau (Hammerhead) 173, comparable à une forme de
11·p ww sur un nombre limité de cas et tient surtout à l'importance accordée aux Hacinebi ou Brak. ll est frappant de constater que ces types sont systématique-
1<·< lu tiques comptables sur lesquelles nous reviendrons. ment considérés comme antérieurs au contact avec la culture d'Uruk.
l .a séquence du chantier I de !'Acropole présente trois paliers successifs au
,·ours cksquels des types nouveaux sont introduits. Peut-on alors dire que la
l'lllt11n• d'llnlk apparaît «soudainement>> à Suse? On observe la mise en place
prnl,(n 1ssivf d'un assemblage céramique de plus en plus diversifié. Cela ne préjug,,
1•111rf' les niveaux 23 et 22 de la séquence du chantier Ide !'Acropole. JIfaut i11t,, présente l'avantage d'offrir la plate-forme commune vue de Suse à partir de
1·,1kr dans la séquence de Suse une phase dans laquelle on identifie à la fols d, ·, l,1q11elleon va pouvoir raisonner. Les divergences concernent surtout :
lypt>s classiciues de la période de Suse 1,de la céramique grise polie, et des lyp, - le niveau XIIa,
qw• l'on connaît en Haute-Mésopotamie, pour les premières phases dP I, - le niveau lX,
p1•1-locleprolo-urbaine. Rappelons par ailleurs, qu'à partir du niveau 23, exist, 111
- et le niveau VI b,
a S11sedes bols à fond plat, qualifiés de proto-écuelles grossières qui pourrali-111
fort bie11être une variante méridionale des bols à fond plat connus à Tepe Ci.tw,,
qui apparaissent comme des moments d'innovation alors que ce n'est pas
le•,·as dans la séquence telle que la conçoit Sürenhagen.
ou drs bols Coba. Cette phase pourrait correspondre aux niveaux dégag(•s p,11
Wright au chantier Ill de l'Acropole (niveau 7 à 11).
En somme, ces développements, y compris l'abandon de la haute terras~,
111<· paraissent très comparables au processus qui a été mis en évidenn· , 11 /.a question de la corrélation du chantier Ide /'Acropole
l la11lt'-Mésopotamie. Après l'abandon de la haute terrasse, à Suse, apparaiss1·111 et du sondage profond d'Uruk
lt•s premières écuelles grossières, et quelques types urukéens, dans un co11tP\t1
qui demeure essentiellement local. Dittmann présente ainsi sa thèse :
Ces observations engagent à réévaluer les datations proposées p11111 ,, Ce qui est clair est que Acropole 1 21-19 se situe aux alentours de Eanna VIII-
l't•xpansion urukéenne à Suse et les rapports entre Suse et Uruk. Vil car, dès Acropole I 21, on trouve cinq types, qui n'existent dans l'Eanna qu'à
partir du niveau VII, alors que la majeure partie des types attestés pour Acropole 1
sont antérieurs 176, »
rhantier I de !'Acropole, et le niveau VII de l'Eanna au niveau 19, Acropole I Il l lruk. où le nombre de niveaux pertinents pour l'analyse stratigraphique po111
fm1lformuler le problème en termes de convergence des assemblages. , 1•spériodes est pourtant plus élevé qu'ils ne le sont à Suse.
2 Ces deux données stratigraphiques correspondent à des moments d•· - L'histoire comparée de ces deux sites conduit à une reconstitution dans
profonds bouleversements des assemblages céramiques des deux espart·~, l,1quelle les deux assemblages sont marqués du sceau d'une convergence acnm•
111aispas complète. Celle-ci culmine très clairement à partir d'Eanna Vil 011 ri,·
surlout pour Eanna XII où le remplacement est presque complet (en terrnt·s
susiens). C'est moins le cas pour le niveau Eanna VII (9 types sur 25seuleme11I) Suse 21.
- L'établissement d'une corrélation entre Suse et Uruk dans les ph;1:,,i·~
3' Dans ce cas, il devient possible de proposer que c'est à Uruk que le d1<111
,111ciennesde la période proto-urbaine (terminal Obeid ou/et Uruk ancien) ""'
i-ternent est le plus radical (en Eanna XII b) et qu'il pourrait correspondre à 11111
11111· affaire difficile qui ne peut être tranchée avec la fouille de3 Le Brun à I'/\< 111
iutrusion. 1101<•. Ce point nous ramène à la question de la haute terrasse et des plias<'"
4" La question du niveau VU de l'Eanna est différente. Les neuf typ1·~ 11lIi111esde la culture de Suse I ou A.
11ouveaux introduits au niveau VII du Sondage profond d'Uruk (SUT 48/ 111 C'est à ce point de l'analyse que nous retrouvons les problèmes de rorri•li,
SUT 12; SUT 17; SUT 18; SUT 41; SUT 46; SUT 49; SUT 26; SUT 28; 28 et '.Ili) 11011 1•ntre la phase finale de la haute terrasse et des niveaux 23 et 22 clt• l'/\t'm,
,1pparaissent , à Suse, chantier Ide !'Acropole, au niveau 19, Acropole 1, le lyi,1 poli·. On a proposé de définir plus haut une phase intercalair e entre 2:\ l'i 'L'1,
SUT 49 au niveau 20, les types SUT 46, 41, 18, 17 et éventuellement SUT 48 ,111 111arquéepar la présence précoce de céramique grise, de proto-écuellt•s giu!--•
niveau 21, Acropole I, et le type SUT 12 au niveau 22. En somme, la maj1•t11, •,lt-rt•s. Les types SUT 1, 3, 38, apparaissent à Uruk en Eanna XII a, mais '10,1· 1•sl•
partie des types urukéens de Suse apparaissant en VII à Uruk sont apparus 011 ., ,lire la céramique grise polie, est présente dès XVI, et 2 et 38 ne son t p,i s
apparaissent à Suse, au niveau 21 du chantier Ide !'Acropo le. Mais trois types d11 prMents à l'Eanna. Comment comprendre ces données ?
11iveau21, chantier I, Acropole, sont déjà introduits au niveau rxde l'Eanna. Il me paraît assuré que le milieu culturel dans lequel s'opère la synthèsl' qui
En somme, soit on adopte une vision "urukocentrée ,, du problème et 1111 , 0111luità la culture d'Uruk a eu des contacts précoces avec la cu llur e qui llc11tll
a1>011tilà une chronologie basse de l'introduction de l'Uruk à Suse, soit 1111 1•11 Susiane à la fin de la phase Susa A ou Suse 1. La méconnaissance profonclt->dt•
l'ltolsll un point de vue centré sur Suse et, dans ce cas, c'est à Uruk que se pt1'11 1,, 111utationqui a mis un terme à cette culture et surtout de cette phase Acropolt·
11·probl ème d'une possible intrusion, pourquoi pas susienne, en Uruk XII. ('1•11" 1:!l r<'nd les comparaisons malaisées mais il n'est pas exclu que les cieux ensen1-
, 1 cor rPspondrait au niveau 21 du chantier I de I'Acropole. Mais dans Cl' ,. ,, . hl1·s culturels aient connu un jeu très complexe de relations. On ne saurai!
111111111('lll expliquer que tous les types du niveau 21 ne pénètrent pas mais sc11l, 111ft'•rc!r de l'intrusion tardive de !'Uruk en Susiane (à partir d'Eanna VLDque les
1111•111Ullf' partie? (11 qui manquent). , 011lacts entre les deux régions à l'Uruk ancien sont orientés exclusivemC'nl
1lllt' vision différente de la table de corrélation entre Suse et Uruk comhul a 1t11 1l,111s le sens où la Susiane vit sous influence urukéenne. La part jouée par ct>lll' -
,1I111-,11•1111.•nl
de la question des contacts entre Uruk et Suse. Assurément, nous n~..,IM 11 d,u1s la constitution de l'Uruk pourrait avoir été importante. Je me ùema11cl1•
lt 11Isare que l'on appellera une convergence entre les assemblages des cieux 1ill1,, 1•11 particulier pourquoi il existe en Susiane des prototypes des écuelles gros
,111111llr de Suse, Acropole 121 et Uruk, Eanna Vll. Ce point, établi avec certilllC l1·J1111 11il·rcs(SUT 2) que l'on ne trouve pas semble-t-il à Uruk(?).
1>Ill11111r1n , est de la plus haute importance pour la question de la chronolo~lt• il~
l't•xp;111sionurukéenne. Toutefois, toutes les innovations de Eanna VDn'ont p;i-, Pli
inlro<luiles à Suse (SUT 26 a, 48 et 28 n'arrivent qu'après). La convergern t' 1· 1 *
d.tirc mais elle n'est pas totale, dans la mesure où nous avons vu que plu~lt·tn
types spécifiquement susiens persistent dans cet assemblage du niveau '>1 1h,
Il n1csemble que parler d'une intrusion urukéenne à Suse à partir du 11iw11II
d1~111liL•r Id e !'Acropole de Suse. Enfin, c'est à Suse (Acropole 121) que la 111I1lat1t,11
VII dt• l'Eanna , c'est-à-dire du niveau GS 23 de l'Eanna, est excessif au regard de
parait la plus radicale ( 16 nouveaux types susiens) alors qu'à Uruk la mulatio111 1
l't•vnlulion anlérieure des deux sites : je parlerai de convergence cu lturell e q11I
111oi11s spectacu laire (si nous nous en tenons aux données de Dittma11n. 10).
t 11llninf' aux niveaux VII (GS 23) ct'Uruk et - 21, du chantier J de !'Acropole. l.a
(:1ablir une corrélation entre les deux siles au cours des périodes ordl11,,1t,
1 hronnlog-it• des phases poslé-riC'un·s el la question des dales croisées enl re h•s
llll'nl attribuées à !'Uruk ancien est, on le sait, difficile. Quelq1ws f;1ils, tout ,1,
11Ivt•aux17 de l'Atropoll' 1l'i l<•t·n11glomC-ralchronologitjue défini par le slad1· IV
1111•1111•, sou l assurés : d1• l l'('rl111n•,) St1st-'n•pr1•st·11l1•11I
1
à mon sens um• interrog,llion q11t•
p11111l'l11•11rt~
l lrnk l'i Suse prêsentc111dt'11xtr.ijt•c•loin •s (•volutive s disll11r'lc•..,J\111·,11,11
lt •n• p111i:n•:;sifdP l'c>vol11llm1;) Sust•, il laul t1ppos1•1'11111•
t''vol11tlt111
pl11sr,11111 .111,
RYTHMF$ ET ESPACES
DESDÉVELOPPEMENTS
PROTO-URBAINS À L''ËPOQUEPROTO-URBAINE
LES RYTHMESDESCONTACTSCULTURELS 315
l'analyse stratigraphique ne résout pas et que seule la reprise des recherches à eux qu'il faut commencer avant de revenir sur la chronologie des sites Uruk.
Uruk, que l'on espère prochaine, pourra aider à lever. Ceux-ci permettent à la fois de proposer des datations relatives dans le Nord
Ce qui se passe antérieurement à cette convergence culturelle demeure un mésopotamien et, avec les sites de contact culturel, de caler l'expansion
problème. Nous manquons là de sources : les données du sondage profond urukéenne par rapport aux grandes séquences du Sud mésopotamien, et surtout
cl'Uruk demeurent bien maigres et la controverse sur la période Uruk ancien ;1 de Susiane. Ce n'est qu'en intégrant ces divers systèmes chronologiques
Suse ne sera résolue que par la reprise des fouilles sur ce site. Toutefois, il m1· régionaux qu'il sera possible de poser une question majeure: l'expansio11
semble que le développement relativement brutal de la culture d'Uruk à Uruk urukéenne a-t-elle débuté d'abord en Susiane ou bien s'agit-il d'un phénomèm•
peut être opposé au caractère graduel des mutations que l'on observe à Sus•· général, qui a affecté d'emblée toute la Mésopotamie et la Susiane?
depuis la fin de l'époque de Suse 1.
La culture d'Uruk est une synthèse culturelle, dont les origines restent éniµ
maliques. Ses formes initiales (Uruk ancien) restent mal connues, mais il <•:.! Les trois phases de l'expansion urukéenne, à Ninive
l'lair que, dans la forme qu'elle prend à partir du niveau Vif de l'Eanna el d11
niveau 21 de Suse, elle paraît capable de gagner la Haute-Mésopotamie, après l,1 Je ne reviens pas en détail sur la première phase de l'expansion uruk1\c•11111•
phase à écuelles grossières.
à Ninive: elle se caractérise, rappelons-le, par l'association des écueflp<; j./ros-
sières et de la culture locale (voir fig. 55).
La définition des deux phases suivantes (Uruk B et C) de Ninive rc·pos1·:.ttr
LES TROISÉTAPESDE L'EXPANSIONURUKÉENNE la distinction de deux ensembles culturels qui procèdent l'un de l'aut J1•1111• n-.
contenterai ici de les évoquer brièvement, puisque ces types appartit•1111t•111 ,1
On a vu plus haut que l'expansion urukéenne débute, dans le schéma d, des catégories bien connues de l'expansion urukéenne179_
S:1111a 1:e,aù cours de la phase LC 4, puis se poursuit au cours de la phase LC[1
1111considère ordinairement, en effet, que l'expansion urukéenne connut d<'11, Le premier ensemble (Uruk B} est celui des céramiques dites KammstrichverzlerteKermml.. 11111
plto1~t·s: une phase caractérisée par le matériel découvert à Sheikh Hassau , ,,1 (céramiqueà motifs incisés au peigne) et RitzverziertzeKeramik(céramiqueincisée a motifs myés)1111
l',11111,·,hi<>nconnue grâce à celui mis à jour dans les colonies de Habuba Kahlt.i Ces décors se retrouventsur des formes bien connuesdes sites de l'expansionurukéenne: les vase9 ,1
.-..ud1·I khcl Aruda. quatre anses funiculaires (VierosengefaBe)présentent deux types de décors. soit des rayures (A86 ,
ll89), soit des lignes de dépressions faites dans de l'argile appliquée avec l'ongle (888 , 891), selon
Mnn analyse des données stratigraphiques des sites de Haute-Mésopotainl• HenateVera Gut pour imiter une corde182. Il est à noter que tous ces vasessont faits à la main el app,I
1111·1 011<11111
à intercaler entre la phase LC 3 et la phase LC 4 une première él;ip, r.1Issentainsi comme des versionsarchaïques des formes postérieures.
tl,· l1 1 '<p,111sionurukéenne que je propose d'appeler phase à écuelles grossièr"s Le poinl fondamentalest que arrivons là, me semble-t-il,à une seconde phase de convergonr.o
11 1·s11•11 l'll<·l possible de repérer sur ces sites des couches où la culture lo<'al, dolerminée par la coexistencede ces décors et formes classiquesde l'Urull du Sud avec les cassrnolor..
(Knickwandscha/enS 85-86, S 81-82, S66-67) dont certaines au moins sont apparentéesà collos qIIt1
·,'1•111h hll dt• cette unique forme et technique céramique, dont on pense qu'<>llt• 1 l'on connaît, comme on l'a vu, à Hacinebi.
1'11·1•l,11Jorécclans le Sud mésopotamien.
La phase Uruk C débute soit à la cote - 31 soit à la cote - 27183. À partir de la cote 2 t.
l.,1 p11riodisation de l'expansion urukéenne est donc à revoir. Elle a cléh11t1
ph1!; loi qu'on ne le pensait (plutôt vers 3700 que vers 3400 avant notre èn •). 1•:11, L'assortiment des types que distingue Gut est très comparal>lc à c·Plul dl·
,, s11r1ou1cluré plus longtemps. La définition des deux phases ayant suivi lo1 1labuba qui a servi à Gut de fil conducteur. Ce sont là des types bien co111111s
sur
phHse à érnelles grossières pose un problème particulier : celui du rapport d1rn
11olo!-(iq11<' entre les diverses situations culturelles, que nous avons évoq11i'•1·
plus haut (sites purement Uruk, sites hybrides. etc.). Il faut, là encore, r1•v1·11l1 17!),Voir chapilre premier. partie I sur les sourc.-s urukéennes.
lHO. • Alle erhalle11efragmente stamrnen von rundbauthig.-n tôpfen nill ausgt>slc•ll11•111
l l,1I11,
.111x clonnécs stratigraphiques et culturelles pour définir, site par site, l;-111,1l 1111
t1,•1llals111J1hrud11st ebf•nrallsgerundet ;,, GUT,199:i.µ. 97.
dt• l'1•xpansion urukéenne.
IKI . En lait, te lernw drslgne une cfran1ique essenllellenll'nl à c1égralssa11l véi,t(•tal dtlrnn• th·
n,,ux critères interviennent pour élaborer des datations entre ces sil, .., i11rlsés divers c111Isont soit des rayurf's, soli clt's cmprtiinLc•sd'onl(h•s. l'i<·. (i11r, IH!l!'i, p. !>Il
11111llts
d'utH' pari, IH chronologie des traits urukéens, définie à partir des silf•s d11 lK.l, (:LI', 19!)5, p. !IH,
111oy1•11 l·:11phrnl1 1
syrim) el, <l'autre part, l'évohtlion des traits de culture- lm"'" JK:I //111/: 1,•s dt,11111'1·~
•:lrnllgr;1ph1t1111•~Ill' sn111 pils ln•:. d11in"; , ( " 1•,1 d',u1l.1111plus 1•111111v1·11~
1'1's 1·11tl'S101H·\1u111dl'11t1111p111,•11111w111
11111· ,\ 1'1111
d,·~ s1•11ls11lv1•,111x
1111·!1111·1·1111,111~ dilll', lt•
11•10111111•,
1 ,11 d1-lu1ilio11,il n'y a pas d,• pl1as1•à é-t1u•ll1•sgrossirn•s sur h•s sit1·s pu1t•11w11I
1
SFCTf UR MM
- un assemblage mixte comprenant les types récents de casseroles et de
COTES
t.ECl l Ufl BBIN s1:cn:uRs
11 el G
SONDAGE du IC>nàage liainmerhead bowls au sein d'un assemblage de céramique grise et surtout des
PROFOND
,'1·11ellesgrossières,
..
fPM
"i'~'ftr,floî> ()cl, BRe 4
40 Ur<,~A llacin ebi et les phases de l'expansion urukéenne
TPM
3
44
Nous disposons pour évaluer la " présence » urukéenne à l lacinebi d'i11for-
111 ,1t 1ons multiples :
- Stein a énuméré précisément les critères permettant de défin ir la présence
11ruk(•e1meà Hacinebi, je ne revi ens pas dessus. li importe ici de comprendre la
it 11ation stratigraphique des objets ou éléments d'architecture qualifiés
1l'11rnkécns.Je les ai reportés sur les divers schémas stratigraphiques qu e je
11roposc 184, en distinguant d'une couleur spécifique les loci censément urukéens.
"W•tlleveli:: li l,1111toutefois noter clairement que ces loci dits <<urukéens 1• ne semblent pas
62 Sea! ,mp,~"'°" w~·, ' 11r1 ·st•nter d'assemblage purement urukéen, pour ceux qui sont clairement définis
N1 lmn es stratigraphiques. Ce sont des unités stratigraphiques qui ont livré des
64
1 s,•mhlages mixtes, et leur caractère urukéen est donc défini par le poids relatif
cl"s cNamiques urukéennes par rapport aux céramiques locales. On dispose
1111 -;i d1• quelques informations statistiques sur les problèmes de dosage justifiant
l I dist mction entre loci urukéens et loci indigènes ou locaux.
78 · Pollock et Coursey ont publié un article 185où la nature de cet assemblage
11111k 1'l'll est clairement définie 1116•
- l~nfin, Pearcc a livré, dans de brèves notes préliminaires 187, quelques
Figure 55- Ninive, récapllulatif des probll'mes stratigraphiques.
1111 111111,1 ti ons sur les problèmes de dosage relatif culture d'Uruk/culture lo cale
lc•sq1il'ls on ne s'attardera pas. J'ai rassemblé dans un !ablcau et sur ~lt•s hg111 1
(voir fii,tures :i6 à 38) les divers types urukéens que Ion peut rctcmr clc•1 r 111
IX 1 Voir hl!, 56-57.A1111ext':i, lable;iu 2.
puhlicalion (voir annexe 3). Pour résumer l'histoire <'Ulturclle mise en (•v1cl,•11, 1
11r, 1'1>1.1<1n,.,, CoI1<s1·Y,l'l%, d;ins Srm, ,,1alii, HHl6a.
•1 Ni11iw, 011 voit se surcéder dans le l<'mps : lllh ( 1•,1 d ,1111,1111 plus inlt-n•ss,1111 •fUl' l'olln1·k l'SI l'une dt•s ran-s spécialistes de la période à
1111 ,1sst>mhlag<'de type Gawra (R 1·v1•nt1wllc•1111·11t), 1 .. 11 , 11111!1·
11•11•1111111·111 dc•s1·1·1,1111fq111·~pn>Vl'll,1111~ J,1 fnls d<·1·1•sr(•giorls sym-anatolit•1111es <'l du
•1li1 111
1111 asse111hlag<'dt• réramlquc• gris,· ,w1·1 q1ll'lq111•styp1•s de• han1111c 11111111 tl ',\h11 :,;,,l.1l,1~h ,\11n111 d11,.1~,·sl,1ll•-ltq111·.-1,ur 11',1n•p,•ml,1111fic• rc'•,,lis/1
s11p11t.1111IP11,
1117l'i \Nt 1, l'l'IIÎ cl 111'1Ï
• a11t'i1•11,,111l'i 11ph1 .,1,·
h11wl-; 11111,1<11•t1·-;, 111111111·
:i 18 RYTI IMl'.'.SET ESl'A<·1.~ l li.', 1ll·.VLI
,( ll'l'EMENTS l'HOT(HJHIIAIN 1Pi lffl1 IMES DES l'ON'l'Al' rs CllLTLIHELS À ,;r l'OQUE PROTO-UIIBAINE 319
Haclnebi, secteurouest C_
'A_,e-_
a_c_·-1_.-_-_-_-=--=-=---==1
__ ___J
1 Opération 16 j Opération 5
B2
B1
Ft;:J=rc-:c:i
---------~---~--;~1-----1
::::x::
:c,..t;x;r;J.3niveaux architecturaux
de la phase .A . A
? ?
jté9ende
1orn1
~ architecture de pierre (murs et structures diverses)
[· _::._."
1 architecturede brique crue
:,._.;-=-.:;..,.:.;.,..;...~...;::;;=.;=:;,;;;;;;;=;;:;;;;;=;i====---:- 1 Figure 57 - Hacinehi : secteur C.
....
Il)
RYTHMESET ESPACES
UESDÉVELOPPEMENTS
PROTO-tJIŒAINj 1,1·~'- CONTACTSCUI ,TUIŒLSÀ L'ÉI'( >Qtm JJROTC>-l.'IŒAINF
KYTIIMfc; I>F.S :32l
sa11smalheureusement fournir des informations précises sur la nature des typ, du Sud mésopotamien (entre 14.70 et 14.60) peut-elle permettre de passer de la
l'Onœrnés. phase B 1 précontact à la phase B 2 de contact?
Commençons notre analyse, comme dans le cas de Ninive, par un inve11lai11 Seule cette séquence, pour le moins incertain e, nous offre la possibilité
cl<'stypes urukéens de Hacinebi (abrégés en<•TUH », annexe 3). Cet assemhl;,v,, d'évaluer dans la diachronie les étapes éventuelles d'un contact dont le sens
urukéen est défini par des analogies morphologiques et les auteurs insish·11l, ., ~énéral aurait été celui de l'accro issement de la part jouée par les céramiques
1nlson, sur les limites du raisonnement. Ils présentent un certain nombre d 't11g11 méridionales dans l'ensemble céramique. Cette séquence se fonde exclusive-
1nc·nts en faveur d'une manufacture locale et ajoutent que nombre de trall 111entsur l'analyse morphologique proposée par Pollock, qui tient lieu d'étalon
11rukéenssont combinés sur ces vases de manière« singulière )1, par rapport:, 1, pour le site.
que l'on connaît dans le Sud mésopotamien 188. Les différentes figures que j'ai consacrées aux problèmes stratigraphiques
L'ensemble ainsi délimité n'offre pas de différenciation interne probault· 1•11 de Hacinebi permettent de mesurer la nature des niveaux qui ont fourni du
tPrmes chronologiques. Les auteurs en concluent que l'ensemble pris en lil111 matériel attribué à la culture d'Uruk. Ces niveaux ne présentent à aucun momc111
l'SI à dater de l'époque dite<<Middle Uruk>, (soit LC 4 du système de Santa h•1 1111esituation de« pureté)) mais toujours une hybridation plus ou moins avancét'
En fail, c'est essentiellement l'absence d'un certain nombre de types présent•, que seule la séquence de l'opération 14 permet réellement d'aborder. On a déjà
l labuha ou sur quelques sites du Sud mésopotamien qui fonde leur conclusio11 vu que les critères avancés pour définir un quartier urukéen à Hacinebi sont
En revanche, la présence ou l'absence de témoins urukéens constitul· l I111 faibles . L'étude du matériel de l'opération 14 permet d'observer le remplace-
<ll'S faits archéologiques majeurs, qu'elle soit interprétée en termes fonctio1111,1 rnent graduel de la céramique locale par de la céramique Uruk. Il s'agit moins
011chronologiques. En cette matière, les données les plus complètes que J'ai p11 <l'une colonisation que d'une lente subsitution que l'on peut interpr éter comme
l11H1v<:'r nous ramènent à l'opération 14189. 11neacculturation.
L'interprétation de cette séquence pose plusieurs problèmes. En pn·1111, 1
11,,,1, l' ,,ttribution chronologique est étonnante: de 14.80 à 14.70, nous sor111111
1•1•11sl •111t•11l en phase B 1 (précontact) et le reste des niveaux seraient à dat1•1il, De Tell Brak au moyen Euphrate
1., pli,,~a· B 2 (contact). Si la période B l se caractérise par l'abs en,·" d,
, 1·1,1111iques Uruk, pourquoi date-t-on des niveaux qui présentent environ 7 ,1H Le phénomène que nous venons d'analyser est aussi observable à Tell Brak.
d1· , ,•1,1111iques Uruk d'une phase B 1 ? Certes, la part jouée est faible, mo1hl 1 Sur ce site, quatre ensembles de niveaux ont été distingués (chantier TW) 192:
pt ,·:-.1.·1ir1• de telles céramiques fournit, au regard de la nature des niveaux I lllll 1 - 18-20: Early Uruk du nord sur lequel je ne reviens pas 193,
1111•s (ll•rrasse 119, dépôts de destruction et maison à briques rouges c0111hli,
- 16-14constituant les éléments d'un Uruk moyen du Nord,
dl· hnques), des dates nécessairement postérieures à la période Bl. - 13: l'Uruk moyen de type Sheikh Hassan,
Sldnl90 a souligné que , s'il n'y a pas de céramique Uruk au cours de 1,, - 12 : !'Uruk récent type Habuba.
p1•1i11<11• B 1, il y a en revanche des écuelles grossières, dont il considère qu',•II, n
J'ai rassemblé les informations stratigraphiques que l'on peut glaner dans
ne·sont pas des céramiques Uruk. Notre hypothèse de l'existence d'une ph,,,.. 1
lt•s publications sous forme de tableau. Ces informations sont très maigres et il
l'r1wlles grossières, à Hacinebi, période B 1191s'en trouve confirmée :-.1 1 111
manque des relevés de parois et des plans pour mesurer l'ampleur de chaque
s'interroge sur l'interprétation des écuelles grossières qui à mon sens m• 11 111 1
t·ouche et de comblements éventuels entre les couches. Ce fait est particuliè-
t'I n· posfo sans étudier systématiquement les conditions de leur apparition
rement important pour mesurer d'éventuelles périodes de comblement sans
li faul surtout insister sur l'existence de cette phase à écuelles grossit•rt ,1rchitecture. On supposera, jusqu'à preuve du contraire, que les niveaux se
q11iesl 111pr emière étap e d'une série de mutations de l'assemblag e céra111lq11, superposent systématiquement et procèdent les uns des autres par arasements
l.1•st'lapes suivantes intervi ennent au cours de la phase B 2 : le process11'-1 1 successifs.
difli1 ile•i\ tom prendre dans le détail, en raison de l'hétérogénéité des cuud1 1 , • t
dPs clo1111 é1•sstatistiques. Comment une chute de la proportion de cfra111Iq111 1 Troisdes quatre niveauxconcernésont, en toute certitude,livré des céramiquesin situ. Le niveau
16 a été détruit par le leu et probablementarasépour construirel'édificedu niveau 15, particulièrement
mul défini dans le rapport (il n'est attesté que sur un plan). Si la séquencedonne le sentiment d'une
IXH l'n11nt'I. ,•I l'tll IIN \', Hl!Hi,p. 239. fi~. •11,
IH~)Volt \t1/l10, ,, 11,,pltti' 1
l!lfl ,11.1Nl'I l'.111'.N\ :.mno J!)!,!, l'ourla p11hllt,tllur, p11'll111lI1111t,•
d,·~ 1lrn111,
·1·~d1• 'l'W, volt 0.\'1'1·.St•I 1),\ 11~. l!l!l:1
1'11 1111111.W IN, ' 1111)()
h. w:1 Vol1,11/>111,,",li,1plI11•,
p 'J7Ii,
RYrHMESET ESPACES
DESDÉVELOPPEMENTS
l'R01'0 ·URUAINS
L1~.'iH\'TIIMF.SDESl'ONTACTS CULTURELSÀ L'ËP0QUf: PR0TO-UKBAJNE
323
Il faut maintenant se demander comment ce processus peut être daté, (1' 11111·
p,trl. par rapport à l'évolution des sites du moyen Euphrate, syrien et, d'a11l1t
'
1w t, par rapport au Sud de la Mésopotamie et la Susiane.
Il n'est pas utile de reprendre les comparaisons que nous avons dl-j,1
(•voquécs : clans le cas de Ninive, Brak ou Hacinebi, les archéologues en mil
produit qui sont tout à fait probantes avec les séquences de Sheikh Hassan l'I
11,,l>uha Kabira Sud.
En revanche, il faut se demander quand a été installé l'établissemenl <11
Sheikh l lassan : la stratigraphie de Sheikh Hassan n'a pas été publiée de man11
' 11
défini live et les comparaisons possibles restent limitées. b
1.Jfl•treest présent à Suse, mais sur des empreintes non stratifiées. Ce décalage est-il chronologlquo g~ossièr~s (phase 1, TPM 4). 11a été plus intense d'emblée en Susiane, sans être
rog,onnl ou fonctionnel ? 11ccessa1rementplus précoce.
S'il est d'ordre chronologique, ce que pense Sürenhagen. alors l'expansion urukéenne s'c !
.,chf'véE: avant te niveau IV de l'Eanna S'il est régional, on pourrait supposer par exemple qul l 1 !-es phas_es2 et 3 (TPM 5 et 6) de l'expansion urukéenne présentent elles
mf'ltropote Uruk était en avance sur ses émules de Susiane ou de Haute-Mésopotamie" t L ,n'.ss~des vana~tes régionales. Entre Euphrate turc et haute Jéziré syrienne se
clPC<1l,tgepeut aussi être socio-politique · à Suse, comme à Habuba Kabira Sud, les tablettes rn,1 dt ssme ~ne variante centrale qui regroupe Brak (TW 13), Hacinebi B 2, Kurban
Ne clocouvertes dans des contextes domestiques . À Uruk, elles proviennent du centre monu
V~ cocxist~nt ass~':"1blagelocal ~t céramiques Uruk, dans une hybridation cultu-
111ontnl.Peut-être la bureaucratie d'État était-elle en avance sur la comptabilité des maisonr11~,u
n Ile, avec 1,appant1on des premières empreintes de sceau-cylindre à l lacinebi
dume!'.t1ques 28
11otamment ~ • Enfin à Ninive se produit semble-t-il en Uruk B une 'substitutio~
l.1•s datations C 14 montrent toutefois que les villes de llabuba Kabir a 1•1 t·omplète_q~1 rat~ache cette fois Ninive à Suse et Sheikh Hassan et non plus à la
lt•h1•IAruda sont sensiblement plus récentes qu'un seul sol du Temple C d'lh11h haute ~éz1re.She1kh I lassan enfin doit être mis à part, puisque il s'agit là d'une
<>11 a trouvé clans ce temple de nombreuses tablettes archaïques. Le Templt• < tl, Ion.dation apparemment sans précédent : outre l'absence de matériel local. c'est
l'Em111a a été un édifice utilisé tout au long de la période IV de l'Eanna d'Uruk,, 1 là I argument fort pour une colonisation.
jusqu'à sa fin, on l'a vu. ll est donc assuré que les sites coloniaux ont été co11t1·111 3_(TPM 6) est la phase mature dont la date est, on le sait, liée
,. Enfin.' la pha,s_e
porni11sd'au moins certaines phases de l'utilisation du Temple C et dom d111, AI mvenllon de I ecrrture. Cette fois, l'assemblage est du type Habuba et connu
tlt• Brak à Ninive, jusqu'à Suse (Acropole I 18-17). '
pPriod(> IV de l'Eanna. Le décalage constaté entre les sites de l'expa11•,l,111
uruk(•enne et Uruk réside peut-être dans la simplicité relative du systènw th
11olalion numéral : l'usage des idéogrammes suppose la connaissance d,• l I
la11~ue.en principe le suméri en, celui des signes numéraux ne demande p 111 I,
pratique du sumérien, seulement la connaissance d'un code sommaire assrn l Iht
1111 type de système numéral à une denrée.
CONCLUSION
INTRODUCTION
I.<· tableau de l'évolution que nous venons de brosser des sociétés proter
urhahws de Mésopotamie permet de reprendre le dossier de l'expansion
ur11kt' •t•1rne. Non seulement celle-ci s'enrichit-elle d'une nouvelle phase mais il
11 111.iint enant possible d'appréhender les questions que pose l'expansion de la
11ll11rt• d'Uruk d'une manière renouvelée.
<'<·lieexpansion est aussi un problème de géographie historique. Les divers
hc•rdll'ur s qui se sont penchés sur le problème ont systématiquement procC-clCS
11h•11xtemps : ils dressent un tableau de situations culturelles, en classant lt•s
llr11archéologiques selon des catégories de plus en plus raffinées. Puis,
oncle•étape, ils raisonnent sur la situation, voire la fonction, des sites étudiés
1ur n·rnnstitu er des réseaux de relation et traitent, à terme, de la logique dl's
1111
1wts qui s'établirent entre cultures locales et culture d'Uruk. De tels raison
1111·11 ts exigent alors la mobilisation d'outils d'investigation relevant clt• la
1.ir,1phit•cultur elle.
l ,'l'l udc des rapports entre culture et espace est au cœur de ces débats.
11,,n ·lation , nourrie par les recherches en écologie culturelle et les débats
ulllph•s qu'elles ont suscités (déterminisme écologique, interactions homnw /
Hlc•11),trou ve dans l'expansion urukéenne un domaine de choix: le mélangt• clc•
11l01<lc· rnlturt~llc et de la théorie des systèmes a produit une vision clans
111'111· 1111c•
cul tur e est un sous-système adaptatif utilisé pour manipulc·r 1111
Ylr1111111·111t•nt Lt• peuplement est ,1lors lP produit de cette adaptation dans
urlh· lt·s c·o111 rai11t(•sdu milieu jmwnt 1111rnlc• consicl(•rabl<>.Si on a clc•p11is
RYTIIMES F.'I 1.~l'i\<I '\Ill, 111-Vl>llll'l'I.Ml:Nl'S
l'l<O'll>-llHBAINS LI~ Hl:Sl·.AtlX"111<111--1
l·NS "
lougl<•mps rejeté le déterminisme radical d'un Ratze11, la question centra l<"qlH' - En Haute-Mésopotamie et en Susiane, les grands sites proto-urbalns
pmwnl n•tle contrainte et ses conséquences demeure toujours l'obj et de discus- paraissent avoir connu une crise qui se matérialise par l'abandon de leurs
sion~. centres ou de leurs édifices monumentaux. On ne sait pas si ce phénomène eut
Les différentes écoles de géographie culturelle du début du siècle - écoles lieu dans le Sud irakien .
allc•111ande (de Ralzel, puis Schlütter), américaine de (Carl O. Sauer et ses émules - En tout cas, la crise fut suivie, en Haute-Mésopotamie et Susiane, d'une
de Berkeley) et française de Vidal de la Blache et Jean Brunhes - se concen- mutation en profondeur de la culture matérielle. Cette mutation fut graduelle et
1rai<>nt avant toul sur les transformations du paysage, sous l'impact d,• s'accompagna dans certaines régions de la fondation de nouveaux étab lisse-
l'outîllage et des techniques. Ce matérialisme fondamental s'accompagnait ordi ments dépourvus de matériel local antérieur.
11airem~ntde th èses diffusionnistes, nourries de l'idée d'une hiérarchie strkle L'ensemble de ces processus doit être appréhendé dans sa dimension
dt•s cultures et d'une véritable" sélection des sociétés par l'espace 112(Clavai) spatiale, afin de déterminer l'existence éventuelle d'une logique. Les cultures
l ,t•s cultures considérées comme les plus avancées étaient aussi les plus dyna que nous étudions sont certes définies par le matériel archéologique ; elles sont
111iquessur le plan spatial et diffusaient leur modèle de civilisation. Ce diffusion aussi le fruit d'une stratégie d'occupation des espaces, consciente ou
nisme culturel est on le sait l'un des aspects majeurs de l'œuvre de Gordon inconsciente: à supposer qu'il y eut un jour des colons proto-sumériens, nous
Childe : le Moyen-Orient présente les bases naturelles de l'innovati<!•' ne savons pas s'ils étaient conscients du processus dont Hs étaient les agents.
(r(-volulions néolithique puis urbaine) qui se transmet en s'adaptant au milieu· ,
1
Leurs héritiers sumériens du me millénaire ne paraissent pas avoir gardé la
Cette discussion s'est enrichie de l'apport de l'écologie culturelle (Sanderi;, mémoire de leurs prédécesseurs et leur horizon géographique, vécu ou
1lole et Flannery) et de la théorie des systèmes. On a vu dans le cas de la na,~ mythique, paraît singulièrement réduit si on le compare à celui que l'on prête
1 aux Urukéens.
sance de l'État que le moteur premier des innovations est toujours discul é
111aisl'idée globale est qu'une fois que la mécanique vertueuse de croissanr1· 11n'en reste pas moins que le Moyen-Orient connut à la fin du ive millénaire
s'est mise en place, les écarts de développement sont tels que les sociétés était un processus d'unification culturelle qui, à défaut d'avo ir été perçu à l'époque,
ques sont susceptibles de diffuser leur modèle par conquête, colonisa~io~ 1111 mérite d'être compris, aujourd'hui, dans l'intégralité de sa dimension spatiale.
acculturation. Au modèle diffusionniste s'est substitué le couple colomsat1on/ Pour se rendre de l'Iran central à la côte levantine, un voyageur mettait à pied
émulations, nourri dans le cas des thèses d'Algaze du recours à la notion d1· environ soixante jours , à raison de vingt-cinq kilomètres par jour. Le long du
11système-monde>>. L'application de ce modèle à des périodes aussi haut es <I• Tigre ou de !'Euphrate, on pouvait couvrir plus de 1000 kilomètres en une ving-
l'histoire demeure, on l'a vu, un problème qui divise les chercheurs. taine de jours, en descendant du Taurus vers le sud de la Mésopotamie6 .
Pour notre propos, la question essentielle est de mesurer le niveau de drv 1 L'expansion urukéenne est un problème de logistique, proportionné aux moda-
loppement atteint par les sociétés prolo-urbaines de Mésopotamie. Le Swl lités de circulation des hommes, des produits et des idées.
mésopotamien a-t-il vraiment joui d'une avance telle qu'il put impos~r sa cu~I 111t On rencontre là une série de problèmes d'échelle : on ne passe pas impuné -
voire ses colons, à ses voisins? Nous ne savons pas encore avec certitude 0111·~1 ment de quelques sondages stratigraphiques à la géographie culturelle d'un
née la culture d'Uruk, on l'a vu. En revanche, le schéma chronologique auqw•I espace de plusieurs millions de kilomètres carrés ! L'histoire culturelle que nous
nous aboutissons permet d'avancer que: avons brossée au chapitre précédent permet de réfléchir phase par phase sur
- Les différentes cultures proto-urbaines de Susiane et de Mésopotami r 0111 des aires culturelles et de définir dans l'espace des situations de contact. On
évolué à des rythmes divers en conservant des spécificités culturelles au co~11 peut ainsi reprendre région par région la question de la fonction des établisse-
des trois premières phases de l'époque proto-urbaine. L'absence, dans le S11d ments étudiés.
irakien, de données solides pour ces phases, empêche pour l'heure de mei;111< 1 Une fois ce jeu de relations établi, il devient possible de poser la question
si cette région était alors plus riche ou plus développée que ses voisin es. des réseaux de relations entre ces aires culturelles : quel fut le poids des
échanges, et surtout quelle en fut la logistique? On peut alors évaluer quelles
furent les dynamiques territoriales, voire les stratégies, à l'œuvre, dans les
sociétés proto-urbaines de Mésopotamie au Ive millénaire avant notre ère.
l, H,,\TZl'L, 111/:!:.!.
2. f'IAVAI., 11195.
:1 1·1111111, l!HiOt>l l!Hi:t
•I Vou \/1/ll'C•,d1o1plln' pl'l'rnler
, l '17!'1,
., Hl•.NI10:.W 2001, p l'.J.h
6. W1Ur.llT,
RYTHMEStT ESPACESOF.SDÉVf.LOl'l'EMENT!l
PROH}-Ul{!)AIN<; LES HÉ.'iü\UX" um11\1'.l:NS• 335
LES VARIANTES
RÉGIONALES
DE L'EXPANSION
URUKÉENNE ment comme des centres régionaux. Tell Brak, Ninive ou Samosate sont définis
comme des enclaves même si nous ignorons tout de leur extension à l'époque
Le problème majeur que pose toute analyse géographique de l'expansion d'Uruk.
mukéenne est de passer d'une documentation discontinue dans le temps el , Cette_confusion des deux niveaux d'analyse pose un problème certain et
dans l'espace à \a restitution de réseaux de relations. L'unité spatiale de base clc- c est la raison ,pour laquelle une hiérarchisation des classements s'est imposée:
n•s recherches est le site archéologique, que celui-ci soit perçu à travers d<'s Schwartz, on I a vu, a proposé dès 1988deux typologies (voir fig. 20 et 21).
p(•rimètres restreints de fouille ou à travers les informations nettement plus . Dans la seconde typologie, Schwartz propose d'identifier cinq types de
diffuses des prospections. sites , al_ors qu'il n·~n proposait ~u départ que quatre. Un type de la première
Si on arrive à identifier des situations culturelles, reste à comprendre et ?l typologie a été dedoublé : le site local avec présence limitée de matériel
Interpréter leur nature. C'est à ce point du raisonnement qu'interviennent h-s urukéen. Par ailleurs, le type 2 (des sites avec une portion substantielle de
outils de la géographie culturelle : arriver à lire au-delà des situations singulièn•s cult~re matérielle méridionale mais aussi de culture matérielle locale7) a connu
cll·s réseaux de relations, à quelque échelle que ce soit. une importante réinterprétation puisqu'il s'agit désormais d'une ,. occupation
La démarche couramment adoptée par les spécialistes de l'expansion Uruk-Jemdet-Nasr dans un établissement locals ~. c'est-à dire d'une colonie
urukéenne a été d'identifier et de définir, on l'a vu, des situations culturelles . ('p marchande implantée dans un site local.
11'est li\ que la première étape de la démarche. La seconde étape consistt• " . Da~s le premier cas, deux arguments sont proposés : l'un est archéolo-
Mfinir la logique du processus d'expansion . gique, 1autn~ est la taille des sites concernés. Pour définir la catégorie 3,
Dans cet effort de définition, les chercheurs se sont concentrés d'abord s111 S~hwartz_estime que les sites concernés ne présentent que des écuelles gros-
1.1 fonction des sites étudiés, puis sur la délimitation d'aires culturelles, reflel 111 s1eres ~Ul attestent le contact avec le Sud mésopotamien. Lorsqu'il passe à la
l'interaction entre les divers acteurs du monde proto-urbain. Avant de propos,•t ca~égone 4 (grand centre local, en situation de contact économique avec le Sud
ch· nouvelles solutions, il est indispensable de faire le point sur les limites el lt-• mesoptamien9), la taiJJe de l'établissement est cette fois mise en avant. Enfin,
difficultés de ce type de démarche. aucun argument n'est avancé pour définir avec précision la notion
~ d'occupation Uruk-Jemdet-Nasr dans un établissement local». Le modèle sous-
Jace~t est Godin Tepe, en Iran : l'équipe de Young a interprété les installations
Typologies fonctionnelles de l'expans ion urukéenne du niveau_Y comme les restes d'une installation urukéenne, enclavée au sein
d'un établissement indigène•o.
Toutes les typologies de sites de l'expansion urukéenne ne font pas Ir,
distinction entre la définition de la situation culturelle observée en fouille t'I l.1
lonction de l'établissement anti4ue. le problème des colonies marchandes
typiqtH .·menl Uruk (faucilles d'argile, poids portant des rainures cruciformes, t•I assielt_e ou leur bol. La position néo-colonialiste est suspecte, d 'embk;c. Si n·s
,1\gnilles cle cuivre) 11. Ces critères sont alors interprétés dans_ un cadre ?l~1s c~ram1q.ues peuvent indiquer des difrérences de pratiques alimentaires, ra111 11
IMW' . les cônes désignent une architecture monumentale uru~eenne, . les epm neces~a1rement que ces différences soient interprétées sur un mode ethniqut·?
!,liesde bronze seraient un indice sur l'identité de pratiques vest1me1:truresen~n· Ass~~·ement, on touche de plus près à l'identité ethnique des populations quanti
lt• S11dmésopotamien et la communauté Uruk. De la même façon, St~m consl?én• on s interroge sur les pratiques alimentaires ou vestimentaires, plutôt que cle se
que le· milieu urukéen de Hacinebi prépare et consomme ses aliments _d ui11 • contenter d'une typologie des formes céramiques ou lithiques.
uwnière très différente de celle de ses voisins locaux. Enfin, la concentrat10n ch· . Toutefois, il faut alors avoir répondu à une question majeure : les innovn
toutes les traces d'activités urukéennes dans le nord-est du site incite Stei.n ,'\ lions que l'on a associées à la culture d'Uruk, dont l'origine on l'a vu demcrnP
12
ldenlifier dans ce secteur les vestiges d'une diaspora marchande urukéenne . o_bsc~re,ont-eUes soutenu une identité ethnique? Y eut-il des <(Urukéens " ? 1·,t,
On a déjà évoqué le problème de stratigraphie que posent les thèses ch· s1 out, se reconnaissaient-ils dans les traits culturels par lesquels nous ddinis
Stein sur la colonie urukéenne à Hacinebi. Le point qui nous intéresse ici est sons la c~ lture d'Uruk? Stein soutient qu'une petite communauté d'Urnkri•ns ,1
ait\ re: il s'agit maintenant de réfléchir sur un des points cardinaux de la discus ~écu pacrfiq_u:m~n_tpendant près de trois cents ans dans le voisinai.ie d'11111,
slon sur l'expansion urukéenne, celui de l'ethnicité . Il n'y a pa~ lieu de rnettr:e l'll co~nmunaute md1gene. Que ces Urukéens aient conservé si longtemps um· sp1•1 1
doute ici l'objectivité des critères utilisés par Stein. Il a assurement propose, th ~cité culturel!: _dansun_i:rulie~ indigène qu'ils ne dominaient apparemment p,ts
oncert avec son équipe, une vision particulièrement élaborée de la présem·1 suppose u~ ventable m1htanttsme culturel. Qu'un tel militantisme ait pu ,•xbll't
1
pliysique ,, d'Urukéens ,, dans un site indigène au ive millénaire avant notre èr<' dans des diasporas marchandes postérieures est un fait bien connu.
L'identification d'ethnies ou de peuples par un type de matériel archénlt1 ~erta~nes diasporas marchandes ont montré un évident souci de prôs(•rv(•t
~ique est on le sait une question récurrente dans .l'histoir: de l'ar~héolo?i~,. mai, leur 1dent1té culturelle, notamment leurs pratiques culinaires, voire riludlt-s .
aussi dans l'histoire de la géographie culturelle 13• Assurement, 1actuahte 111tl•1 Nou~ ne savons pas ce qui faisait l'identité culturelle des communautés prolo·
ational e n'a pas été étrangère à ce retour de l'ethnicité sur la scène archéolo urbames . Les archéologues identifient des « cultures », pas des ethnies. Les diff(•.
11
gique à la fin des années 1980 et au cours des années 1990.11ne s'agit 1~asd:11 111 rences « culturelles " observées à Hacinebi entre pratiques « locales >, et pral i-
'.1ue_s • u~ukéennes >> ~e sont pas nécessairement ethniques mais peuvent être
11 1
simp le résurrection du concept archéologique associant un type de ceran11q1
avec tut peuple donné. Les archéologues qui ont repris le débat, ~otam,rn :111 soc10log1ques ou soc10-économiques. Si la thèse de la concentration urukéeniw
l'ear ceM et Bigelow 15,dans l'équipe de Stein, ne se contentent pas d'mventor11·1 <!ans le nor~-est du ~ite se c?nfir~e, il se peut que ce secteur ait élé, par
du matériel. Leurs travaux se nourrissent de sociologie et d'ethnologi< • li ',~emple, le_heu _d:r~s1dence,d une elite sociale. On a vu que Je secteur A (nord -
s'interrogent sur les différences de comportement et d'habitus que \'étude d 1 l st) de Hacmeb, eta1t avant I expansion urukéenne un espace où furent éclifi/\r,s
<!es te~rasses, massive.s, peut-être associées aux activités d'une élite sociale>.
l1•urmatériel permet de déceler.
On s'interrogera toutefois avec Cleuziou non tant sur la qualité du twv,111 < c!!e-c'. a pu_s a_ppropn~r de nouvelles pratiques culinaires ou comptables, sans
qu 11faille faire mtervenrr des 1, Urukéens >>.
mené que sur la pertinence des conclusions avancées. Bi?elow ~ par ex:111pl,
soutenu que des différences (limitées) de comportement alimentaire sont 1cl1 •11II Par ailleurs, Stein a réflé chi en détail sur l'impact qu'a eu l'expansiou
Hables entre milieu urukéen et milieu local. Pearce a établi des diffén •111· 1 11ru_kéenne s~r la société indigène : il estime que l'influ ence a été finalemen1
d'habitude alimentaire très intéressantes : les populations locales conso1n1111 llrnitée, en raison notamment de la distance qui sépare les Urukéens de Hacinehi
raient la nourriture dans de grands plats, alors que la vaisselle urukéenne at11· dl' leur mét~opole: On revi:ndra plus tard sur les problèmes de logistique q 1w
tt.•railla consommation de portîons individuelles. posent l~s d1scuss1onssur l expansion urukéenne. Notons ici qu'il souligne aussi
On ne peut que suivre Cleuziou quand il dénonce le caractère idéologtq11, qt~e les ecuelles grossières sont présentes dans le mili eu local comme dans le
de ces hypothèses: des indigènes qui prennent leur nourriture dans des pl,11 111die~Uruk de Hacinebi. Quand on sait l'importance que révêtent ces écuelles
,· 1unrnunautaires, alors que des Urukéens individualistes ont chacun IPtl• ~'.oss1èresau; yeux des _histori~ns, on ne peut minimiser leur présence: il s'agit,
d une part, d une mutation maieur e du matériel céramique et peut-être cl'autrt'
pari, d'un e mutation sociologique. '
11Sn.IN, lV\J!l
, tableau D . p. 149. , , ~n _observe ~one à Hacin ebi une mutation du matériel archéologlqut>
12 /llld,, 1ahlcau 7.2, p. 148,voir dans c-etouvrage fig. 19, 1 ( Ile transformation esl sensib le quel que soit le milieu, « indigèn(' ,, 011
l '.I ( 'l l•.11/.IOII, :.!000,PCLTENUURGel STEPHEN,
l002 .
'11ru_kéen >•.Elle esl s11rto11
1 prol,(IL·sslvc,.Si l'on con linu e à rai sn1111<·r<·n l<'lllH·~:
1 1 l't>At(rt:.;.iooo.
l'll11uq11es,le pr0t(•ssu-; oh-;1•rVI' ,•si lt>lll: il s'agit M'u11eimpla11lallo11ptol(n·s
U. 111< 11rnw, ~ooo
RY'l I IMl·~'iLI' l .~P1\I1~1•I$111
VI l l ll'l'I.Ml·:N'l'S 1'1<01
<>·IJHll,\INS 1.1'.'iiti'.;.
.'il ~\llX N l/l{lll\11NS •
siv1· de• la culture d'Uruk, non d'une intrusion radicale, comme on pourrai!
l',11t<•ndn• de la part de 1( colons)>. On verrait plus volontiers les signes d'u111•
,Krnlturnlion ou d'une hybridation , sans que l'adoption de traits de la cult111P
d'IJruk n'implique l'adoption d'une nouvelle identité. On rejoint assurément l.i
Sl!-111 quand il souligne que la documentation glyptique locale montre 11111·
pt•rm:uwnce idéologique.
Hest<' alors à savoir quelle est la signification des mutations observ<·c·s
1•11tn·phases pré-contact et phases de contact. C'est à ce point de l'analys e q11r
11011s
allons retrouver la discussion chronoculturelle du chapitre précédent.
I· .- -
uruké-enne. Elles permettent d'identifier des situations culturelles, et d'identih1·1 Culture dt! .,. ...,,
clt•s aires culturelles. Leur étude va nous permettre d'avancer dans la caract1"11 Suse I finale t ,
...
sation des mutations que l'on met sur le compte de cette expansion.
' '
...
~1S,.1lotbr-h • • ••••, ' SuH/17 ·131
Revenons au tableau des situations culturelles que nous avons observ é1•s ·6·.. •
Î(\:IQ-01;~
Nous allons surtout nous concentrer sur quatre moments clefs : la dernit , ,. ''*""'' Culture d'Uruk ,. • :
phase des temps proto-urbains (phase 3), antérieure au contact, puis les tmt11 MHhn "'lfl: &Il .. abenr.ton'*' • i., l,n de ta p,inoœ TPM 3 ·,. ~·;""'"'"" .~
200 lem M,.qQ"lft'r•ut-
philses de l'expansion urukéenne (phases 4, 5 et 6 des temps proto-urbains ).
• ~!IIJ$ U1uk
,_ a C!'SW t00<àl'1iquos
• deg,a,u;,m ~1ill)
o
----- Ab<. s,,.,,,. : •
11Endu• •
~. ·
• •
Si nous reportons sur une carle chacune de ces phases, on voit se dessi111·1
tlt •s variantes régionales. La première carte 16 (f PM 3) repr ésente les divers.·.
,1ln·s culturelles que l'on identifie ordinairement en Mésopotamie et Susia11., Figure 59 - TPM 3.
11m·aire • Uruk» dans le Sud mésopotamien , une aire « Suse I final " en Susia111
lt•s trois sous-ensembles culturels de Haut e-Mésopotamie enfin: à l'm tt"itl,
rnlture Amuq F, à l'est, culture de Gawra et, au centre, entre Euphrate et Khah111 , étudié les modalités d'un mélange culturel entre culture d 'Uruk et une culture
nrllure à bols" hammerhead)> et casseroles. On ne revient pas sur le problr1111 local e dite « culture de Sargarab • 1s.
dt's interactions possibles entre la Susiane et le Sud mésopotamien mais 1111 Dans le Nord mésopotamien, d'autre part, les cultures locales s'enrich is-
rt•tient l'idée que des contac ts cult urels ont lieu dès les phases anciennes dt sent d'une forme ,, urukéenne )),les écuelles grossières. Les trois sous-ensembles
l'c\poque proto-urbaine, enlre Susiane et Sud mésopotamien. De même, noll', locaux connaissent après l'abandon d'un certain nombre de centres monumen-
ignorons tout des dynamiques spatiales des cultures locales prolo-urbaines cl1 taux une reconstruction et les écuelles grossières (Hacinebi B l , Brak TW 16-14,
l laut e--M ésopotamie. Mashnaqa , phase à écuelles grossières, Ninive cotes 40-37, Tell Leilan) .
La deuxième carte 17 illustre la première phase de l'expansion urukfr11111 La troisième carte 19 illustre la deuxième étape du processus d'expansion
Trois espaces sont identifiés: le Sud mésopotamien, la Susiane et la ll.1111, uruk éenne. On observe là une intéressante redistribution des cartes. À Suse,
M(isopotarnie. Tandis que se développent , à Uruk , à partir du niveau VII, 1,·, comme à Ninive ou à Farukhabad, on assiste à un phénomène de substitution
formes matures cle la culture d'Uruk, une première expo rtati on a lieu selon cl1·1" <:omplète, l'assemblage local disparaît au profit d'un ensemble cultur el unique-
111odalilés distinctes : on observe, d'une part , en Susiane des phéno1111 1
111
"1
d'hyhridnlion, à Suse (Acropole 1-22) mais aussi à Tepe Farukhabad où Wrighl ,
18. WRl!,IITel alii, 1981. C'est là un point sur lequel on reviendra ailleurs: en t.> ffct, ,IVt·c l,1
n1lllirt· de Sargarab, St' pose•Il' probl/lm1• <If' l'lnH•raction entre cultur<' <l'Uruk el rullurt•s des 11wn1s
l(i V<>II
hl!, ~!I. /.1f,(roset tlu pl,tlt•nu ,r,1111<·11
17 Voir hW lill l!J Voir IIJ!. lil
:110 RYTHMESET ESPACES
DESDCVEI.Ol'PEMENTS
PROTO-URBAIN
S LES RÉSEAUX« URUK~ENS••
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.'ll •.•• Nippur XVlff•.
Cultured'Uruk'··... • \ .
1egenoe '· Tello/Gfrso , •
C S.1811
~\'l)rrdcs(UrukMoyen) Wo,1,a/Uruk
\ • / •
• s:.tesUrvk M\Kl<ISY9f/llf
·, • ••••••
sitesè CFS\(IJet éC'Ue*lè$
g,ossières H,.J Shareln/Erldu\ • ••/ • •• •• ···;:
(cë•emlques.
à èé,g:rc.nssant
végétal}
Figure 61 - TPM 5.
ment urukéen. Se dessine ainsi une aire culturelle de piémont des monts Zagros,
dans laquelle le processus d'expansion fut probablement plus rapide et complet
qu'il ne le fut dans le reste de la Haute-Mésopotamie. En haute Jéziré syrienne et
dans la vallée de !'Euphrate, on observe un processus d'hybridation : culture
locale et culture d'Uruk se développent ensemble sans qu'il faille
nécessairement voir là la présence de colons urukéens. Ceux-ci sont en
revanche peut-être présents dans la région de l'actuel lac Assad en Syrie. Là, les
Urukéens fondent dans une zone apparemment non habitée l'établissement de
Sheikh Hassan, dont le matériel est comparable à celui de Ninive ou Suse. Il
s'agit d'une fondation neuve, sans lien apparent avec les sites,, locaux>>voisins,
si bien que là l'hypothèse d'une colonisation paraît solidement étayée. La phase
3 voit donc se constituc>r du moyen Euphrate syrien au piémont des monts
Zagros, en pass,\nt par h• Sud mésopotamien, une communauté urukécnne,
lanclis qut' la hauh• lt'tirc• 1·01111;1\t 1111processus d'hybriclalion.
RYTHMESET ESPACES
DESDÉVELOPPEMENTS
PROTO-URBAIN
S LESRÉSEAUX,1 URUKÉENS,, 343
: ( ',. -
urukéens. Rcul8 delawlléede,~-
coloniale ',.,_'-- -- ..,,.....).. •'
L'étude de ces cartes permet d'avancer quelques conclusions: l'expansion '. :-- ..~ ..:.:;;.,.,,.•' ~
urukéenne ne met pas un terme à l'existence de ,, cultures locales >>.Tout Sl'
passe comme si la culture d'Uruk s'était imposée progressivement dans dc,s
~ ~ .................. \... • ~...... 1
î
\ • Tel&i/Glrsu
gagnée par un processus qui touche aussi !'Anatolie orientale et l'ouest de lêl 200
Wart<a/Unt!<
IV \.. • /
Syrie. Muqqay,,r/Ur. .l·
À l'ouest de !'Euphrate et au nord du Taurus, l' influence urukéenne est, 011 Abu Sharaln/Elidu\~ ••••
/ • • •
t' ..1 vu, très réduite 22, souvent limitée à la présence unique d'écuelles grossière~
qui, dans ce contexte, perdent toute valeur comme indicateur chronologiqu e :
Figure62 - TPM6.
t'll eflet, li est difficile de savoir à quel moment de l'expansion urukéenne corres ·
pond leur introduction. Il est bien possible que la distance aidant, celles -ri
n'aient été introduites en Syrie occidentale qu'au cours de la deuxième ou de la
Expansion urukéenne et innovations technologiques
troisième phase de l'expansion urukéenne.
En fait , tout se passe comme si les trois sous-ensembles culturels de Haul<'
Nous sommes donc en présence d 'une dynamique spatiale hautem en t
Mésopotamie avaient réagi de manière différentielle à la pénétration urukéenrw :
diversifiée. L'expansion urukéenne fut un phénomène progressif, qu'il faut main -
alors qu'au départ , tous les trois adoptent les écuelles grossières, par la suit<•,
t~nan~ caractériser. Au vu de la cartographie des diverses phases de l'expa11-
l'i11llucnce urukéenne décroît d'est en ouest, chaque sous-ensemble présenta11I
s1on, 1Ime semble que se dessine un fait majeur: il s'agit d'un processus de
sa variaute de l'expansion urukéenne. Le degré d'acculturation à la cultun·
longue durée qui a gagné toute la Mésopotamie et la Susiane, généralisant u1w
tl'Uruk a clone varié fortement en fonction du substrat culturel local.
culture et créant une communauté culturelle. Les mutations que l'on met sur le
Ces variantes spatiales et temporelles de l'expansion urukéenne traduisc11I
compte,~e l'expansion ~rukéenne sont d 'abord des mutations technologiques ,
d1•sdy11amiques différentes. li faut mettre à part la moyenn e vallée de l'Euphrat<•
avan~ d etre la marque d une hypothétique ethnie d 'Urukéens.
t•n Syri<· qui connut quant à elle un processus probable de colonisation . C'est 1111
A mon sens, il faut voir dans cette durée une longue acculturation en trois
<'as loul à fail à part sur lequ el nous reviendrons.
étapes. Les innovations techniques élaborées dans le Sud ont été adoptées dans
le Nord mésopo tamien et en Susiane :
- les écuelles grossières en phase 1 (rPM 4) (sauf en Susiane où le processus
c•sl d'emblée plus complet),
' 111.Volt h~ lil
:.!I lh1w1r-.1,,·10001,, - 11•s1·rt111-l'ylindrc>t>lt·fra1111q111•s
I lruk Vil GS 23 (tlruk 111oy<•11)
c'n 11ltnsc•2
'';' Vuh .,1111111 • '' Sur ,·t", prnhl• 'ltl• ,, vuh 1'.I
, 1 l1,1plt11 \IIIINI '1100, '-11IIWl\1(1'/, :.'1101 (Tl'M !l),
lt·~ 1.,hlrt11•s numérales et t·ér,1111îq111•s
U111ktl1· typ1· lfah11ha-Ninive -l lruk Ce minimalisme dans le cas de l'invention de l'frrlturt• clonrn' ., , , Il, , hl• lïtlt
(' , 1111 phase :1('l'PM 6). la nature des processus d'acculturation qui sont à l'œuvrt'
011 pt:ul toutefois se demander si toutes ces innovations sont originaires d11 Mon idée est la suivante: les sociétés proto-urhaines d1· M1•s11p11l,111111 1t
Sud 111 si lt· sens des contacts a toujours été le même . Susiane ont convergé progressivement les unes vers les ,111111•., 1 l'S K' 1111h
l',,r ;ulleurs, il me semble que l'adoption initiale des écuelles grossièn·-. innovations technologiques et cognitives du 1~ millrnairl' 0111 t'lt'i gi·111•1 ull , t h
, urn·spond d'abord à un transfert de technologie: la production de céramiqw•s l'Pnsemble de cet espace. Chaque phase de l'expansion 11111k(·(·11111• 111111••111111111
111011lt•l•s, qui permet de fabriquer en grand nombre et à un moindre coût d1·!l en fait à une invention remarquable attribuée à la culhm' 11·11i11k
ro11l1•11antsZ:l_ - la céramique moulée et l'invention du syslèmt• d(• dislrilt111u111it, , 111,,11
Assurément, l'ado1>Lion, par la suite , du sceau-cylindre avec un répcrtolt" (photo 21),
11·011ow aµhiquc très comparable dans l'ensemble de cet espace traduit l'adop t111111w1· q111 1111,ml
- le sceau-cylindre et la généralisation de la céra111iqt11• l
11011d'un code commun: mais, là encore, la communauté culturelle existait d,111., ront à l'invention de la roue (voir photo 22),
h· 111011dt> qui faisait usage des cachets. Outre le nouveau répertoire, qui met 1•11 -et, enfin, l'écriture ou tout au moins le systènw n11111i'•r,1I , q111 ,. 1 1,
:111•111• les activités économiques de la communauté2 4 , c'est la techniqu e q111 dernière étape de ces innovations.
l'li.m!,!l' t>l celle-ci est liée à Ja mise au point de procédés rotatifs de production
11'111 invention est antérieure à l'expansion urukéenne dans la céramique mat
,·llL· s<· généralise aJors. La phase 2 est l'enfant de l'invention des procédés roi,•
I Ifs l'i clt• leur utilisation chez le potier et le lapicide, qui manufacture des vas,·s
d,· pi1•rrL' ou des sceaux-cylindres 25. La roue elle-même fait son apparition , plu•.
l,ml, à la fin du~ millénaire, aussi bien dans le sud de la Mésopotamie que dan s
lt· nrnrl. où ont été découvertes des roues de char miniatures 26.
1.,,phase 3 est, quant à elle, l'enfant de l'invention de l'écriture, au stade du
liY1.ili'-1n1· numéral. Glassner a montré que l'usage de tablettes numérales ,u,
111•,·pssitnitpas la pratique de la langue sumérienne. Chaque signe numéral ,,.,1
1111l11~11grammcqui peut être lu dans n'importe quelle langue 27• Il s'agit d'u11,
1111 lt 111· 111inimale, qui n'implique ni l'adoption de la langue ni la prése1111
physiq111•de proto-Sumériens . L'adoption de ce sytème posait donc beaucoup
11to111s cle problèmes que celle du système logographique qui se met en plat,
alors ou un peu plus tard à Uruk.
Pour restituer une hiérarchi e du peuplement en quatre niveaux, Sürenhageu La première est classique dans ce type d'analyse. il s'agit de calculer le rapport entre la rang
occupépar un site dans la hiérarchieet sa taille, puis de reporterces donnéessur une courbe loyarith·
distingue une capitale, Jebel Aruda, un centre secondaire Habuba Kabira Sud/
mique.Etant entenduqu'il existedans un systèmede peuplementstandardune droite nonnale,c'est le
Tdl (lannas, de petits centres urukéens. Pour compléter la hiérarchie, il postule degré d'écart, en concavité ou convexité,qui va intéresser le chercheur.Ce degré est censémentle
1'1•xistencf' de centres indigènes, Amuq F. À Habuba Kabira Sud, la présence cl<' reflet d'un certain nombre de relations entre les sites que Lupton rappelle: la convexitédoit rendre
n•ramiques Amuq F, et l'absence d'équipement de stockage, attesteraient que la compted'un systèmefaiblementintégré34• En revanche,une courbe concaveest censée rendrecompte
11011rriturevenait de l'extérieur . Elle aurait été produite par des communautés de relationstrès lor(es ; elle est souventconsidéréecomme l'expressionde l'emprise d'un centre qui
empêchele développementde concurrentslmmédiats,et qui assure souventdes fonctionsde défense
porlellses de la culture de l'Amuq F. Malheureusement, il n'a pas pour l'instanl
et de médiationau sein d'un systèmeplus vastede relations.
t•ti'· découvert , à notre connaissance, de site indigène pouvant correspondre à cr
Bien connue des géographeset appelée parfois du nom de son concepteurZipf, cette méthode
typl' d'interaction dans la région du barrage de Tabqa. Il faudrait donc supposer a déjà plusieursfois été appliquéeen archéologieorientale,notammentpar Johnson35 et par Adams36
q1tt• les sites urukéens importaient des produits agricoles depuis les régions pour étudier le degré d'intégrationentre les centres urbains des premiers États.La question est ainsi
li111itrophes: soit en amont, depuis la région de Karkémish , soit depuis les au cœur du problèmede la naissancede l'État dans le Sud mésopotamien.Ce type de recherchesest
pl.11< .•aux environnants. Ce n'est pas exclu mais cela implique une véritablt destiner à apporter une évaluationdu degré de développementpolitique atteint par les communautés
tl{•pe-ndance alimentaire pour les colonies urukéennes, et surtout des problèmes chalcolithiques,et permettre de mesurer la 1ransformationprovoquéedans ce système par l'arrivée
urukéenne. Les Urukéens sont en effet considérés comme plus avancés politiquement que des
politiques dont nous ignorons tout, ou presque. communautésindigènes, censées, elles, en être restées au stade des chefferies et autres formes
.lebel Aruda aurait été la capitale de cet ensemble, drainant les ressources d'organisationcollectivescaractéristiquesde l'époque d'Obeid. Dans cette mesure, parvenir à établir
de• la vallée. On y ferait venir le grain depuis la vallée et sa position dominantr quel fut le degré des mutationsest effectivementun enjeu central de ce type d'investigations.Malheu-
b:-;111· de sa situation topographique serait aussi politique. À nous en tenir stric:tt1 reusement, l'ensemble de la méthode repose sur des estimatlons de. taille qui sont pour le moins
hasardeuses,et n'offrent en rien l'équivalentde ce qui lait l'efficacité de la méthode en géographie
,1•m11 à la définition de l'État par une hiérarchie du peuplement, le site qui humaine.
de•vrait titre considéré comme capitale est celui qui présente la plus grande·
La distribution nettement convexe que Lupton obtient pour sa courbe rang/taille des sites37
s111f ,H·1•.Ce n'est pas le cas de .lebel Aruda, établissement dont nous ne conna111 l'engage à faire le rapprochementavec la région d'Uruk au cours de la période Uruk ancien38_ Or, la
-.1111-.pas la superficie exacte mais qui n'excédait probablement pas celle dt· convexitéde ce genre de courbe correspondaux yeux de ces chercheursau momentde la naissance
l l,11>11llilKabira Sud. En effet, la topographie montagneuse de Jebel Aruda exth11 de l'État. La région du lac Assad serait donc en retard sur le Sud irakien: à l'époquerécented'Uruk, la
11111h' 1•xh•nsion importante en surface 3 L. Le site s'appuie en effet sur une croupi• région d'Uruk présenteraitune forme mûre de l'État. Pour remédierau problème,il envisageune autre
explication: la taille « excessive» de HabubaKabiras'expliqueraitpar son rôle dans le commerceinter-
h,1,;s1• d,1 Jebel Aruda.
régional.Tête de pont des contactsinternationaux,à la manièredes grands centres côtiers des États
Il rn,:cupe assurément une position privilégiée dans le système de peuplP colonisés, Habubaaurait une taille disproportionnée,
1w111urukéen de la région . La qualité des édifices dégagés et leur taille incitent ;'1 Que la colonie supposéen'ait pas atteint le même degé de développementque la métropolene
y lin· 1u1 habitat de luxe; enfin, la position du site sur les flancs du .lebel est w11 paraît pas étonnantet les deux solutionsproposéespar Luptonme paraissent,en fait, complémentaires
~11pt•rbeposition militaire permettant de contrôler la vallée 32. De là à en rait,· et séduisantes.L:auteursupposeque la situationarchéologiqueobservéesur le terrain autoriseà resti-
tuer l'intégralitédu peuplementde la région.Elle permettraitaussi de réfléchirsur le degré d'interaction
une· tapitale. c'est aller un peu loin.
entre les sites et sur l'étendue du terroir exploité.Lupton fait usage là d'autres outils statistiques sur
Dans la plupart des études consacrées au sujet, Habuba est considén•e• lesquels nous n'allons pas nous attarder.Ils reposenten effet sur les mêmes présupposéscontesta-
ro111mela capitale d'un ensemble territorial que l'on limite ordinairement à 1,, bles. Il en déduit qu'il existaitun fort degréd'interactionentre les sites, mais une faiblecompétitionpour
partie nord de la zone du barrage du moyen Euphrate. Lupton s'est penché s111 la terre.
l,1q1l<'stion en lui appliquant des méthodes quantitatives:n. Telles sont en substance les autres conclusions que tire Lupton, tout en notant que HabJba
occupe une place excentrée dans le système.Cette position,ainsi que la concentrationde sites dans la
:m.A1.nAZr.19!-13
a, p. 2\l.
:11 l,;11ipelo11s l'll effel que le site de Jebel Aruda, sans être à proprement parler un ~11,,ri, :H.Plusieursoptions soot alors possibles:
11In11IJ~111•,,•st 01·1•rochéaux nancsdu Jebelen question sur un éperon ou une croupe. Une tell,• pml - soit on t!st en présencede plusieurs systèmesde peuplement,
Ih,J11•xrl11I 111wImpurlantl' extension du site. Il y a de bonnes raisons de peusn que le sitt• 1·111111111 - soit il existe dans le systèmeun espacemarginal.
11111•plu11l{rnnclc rxte11slo 11q11erelie qu'on l11Jconn!lî1 par les fouilles mais elle ne s,rnrall dv,illNt 1 - soit, enfin, le systèmeprésente effectivementun degré très faible d'interrelations et d'intégra-
,,v,•r 1·1'll1•
dt• l.1 villt' cl1•Halrnh:1Kabira Sud. Pour 11111' n•sllt11Ilontic l'établissement <l'Anida, v;,11 tion entre les sites.
V\11I 1 l!!!IH, '.l;i,JOH''l~ON, 19fi7
1~. Volt 111lr11,1•1·1•ht1pllrl',c<·s prohh\11w•.111ltlt,1l11·~11l 1111•1,r,•111.uqut•spri\ll111I11,111••~
d,111
~ J(i. Al 1/\MS, J981
1\11) Il ltlll', l!l'IH 1•1:woo
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RYTI IMF', 1 1 1;,,11/\t 1 111!'1ltl VI 1111'1'1 Lt·'~- fŒ.St:AtlX ,i tllHllüJo:NS 11
p,ullt• r1orJdu ,oservolret surtoul sur la rlve dro1torJ!lIl uphmto. r.nmlunl liées au)( posslbilltor, ,1111
1 La colonisation de cette portion de la vallée a donc été au moins une coloni-
r.nlw, tin ces secteurs3'1 sation agraire et on rejoint en cela la thèse de Schwartz sur le problème . Les
l:olons exploitaient la vallée alluviale elle-même, voire le plateau, si les précipita-
Il faut retenir de cette discussion que Lupton n'observe pas dans la n•i,:11111 i ions le permettaient. La région de Habuba Kabira est aujourd'hui située à la
ttn f.:1:.iturukéen pleinement développé, mais un État colonial, lié très élmllt- limite de l'isohyète des 250 mm de précipitations, soit à la limite de la base théo-
1111•111 à sa métropole et en plein développement. La thèse est intéressant e, 111,ll rique des cultures sèches. Cette limite, on le sait, présente de fortes oscillations
Al,111l.upton sollicite trop les sources disponibles. Les informations sont hl·t111 annuelles: si les conditions climatiques actuelles prévalaient , à la fin du
rn11p trop hétérogènes pour nous permettre de comparer les sites. Seuls tn,h ive·millénaire, ce qui paraît assuré , les colonies urukéennes étaient situées dans
:-il<•s ont été fouillés de manière intensive, nous ignorons tout des autres si11•-. une région où l'agriculture sèche n'était possible qu 'au cours des ,, bonnes
011 peul en revanche supposer que le site de Habuba fut l'un des cent,, années ». La subsistance des colonies reposait probablement sur une irrigation
111ajl--'tirs d'un système de relations qui dépassait largement la limite dl 1
, , ,
sommaire de la vallée de !'Euphrate et sur un appoint fourni par la mise en
11111raillt"s. On peut assurément considérer que la ville fut un pôle régional 111,11 •. valeur du plateau, quand c'était possible (cultures sèches ou pastoralisme).
so11degré d' intégration dans des réseaux de relations interrégionales est pou, 1,
On n'a pas retrouvé de grandes installations hydrauliques urukéennes dans
111oinsdifficile à mesurer. C'est faire intervenir un deus ex machina transréglo11,tl la vallée de l'Euphrate, en Syrie. Celles-ci sont indispensables pour irriguer les
i1vant <l'avoir clairement compris ce qui se passe dans la région 40 . terrasses de la vallée. li faut donc supposer que les ressources agraires disponi-
El c'est là bien sûr l'obstacle majeur de ces réflexions géographique, bles le long de la vallée étaient limitées: cela explique aisément la faible concen-
l'i111pnssibilité de conduire une analyse de géographie humaine micro-régio11,1I, tration de sites urukéens entre le lac Assad et l'entrée de la plaine alluviale . Ce
prnn le Jye millénaire constitue un handicap majeur pour toute démarche à 1111, n'est qu'au nord , à la limite des zones où les cultures sèches sont possibles,
''l'lil'llt· plus étendue. Les analyses sur les structures du peuplement que 111111 · qu 'une densité plus forte d'établissements était envisageable. Glenn Schwartz a
,1v11ns(•voquées à plusieurs reprises se heurtent toutes à un problème unlq111 par ailleurs souligné que le coude de !'Euphrate était aussi une région vide avant
I•·~. p,•1iu1èlres de prospection ne constituent pas, rappelons-le, des esp,ll 'l' l'expansion urukéenne : les Urukéens auraient ainsi investi en masse une région
dd1111s 1'11 fonction d'éventuelles régions ayant eu un sens dans l'Antiqult (, Il·. vide d'hommes et propice à une mise en valeur agricole, par cultures sèches 41.
•,1111I dt'l111isen fonction d'autres critères, si bien que l'explication des mulali1111
Cela explique comment les Urukéens ont pu s'installer plus nombreux dans
d11111•11plt~111ent est d'emblée problématique. S'agit-il de transformations dttt' " , 1
la région du lac Assad, cela ne nous dft pas pourquoi. C'est à ce point de la
dc·'i l:H'll'tu·s internes à l'ensemble observé ou à des facteurs externes?
discussion que l'on change généralement d'échelle: les sites de la moyenne
l .a d(!lermination de la fonction occupée par chaque site dans le sys t,•1111 vallée de !'Euphrate sont remarquablement situés, à la croisée des routes
l'SI c rnciale. Si on accepte que tous les sites envisagés sont des colonll .. majeures du Moyen-Orient.
111 ukéennes , il paraît difficile d'imaginer qu'elles soient toutes des colonies tl,
111,11Tl1ancls. Les sites qu'Algaze appelle cluster sites sont les vestiges surviv1111I
,
cl'u11c occupation probablement assez dense de la vallée alluviale de l'Euph, "''
Les routes urukéennes
(voir fig. 16). Et, dans ce cas-là, au moins, on le suivra volontiers quand il c·o11•,I
di•re que la population de ces sites ravitaillait les grands centres, situés à l'(•c ,11I
La situation de Habuba Kabira et des sites urukéens voisins sur le coude de
du Ill majeur du fleuve: Habuba Kabira et Jebel Aruda dominent la vallét·, cl,
!'Euphrate , là où le fleuve est le plus proche de la Méditerranée, a d 'emblé e
1111•n1e que Sheikh Hassan.
stimulé la discussion sur le rôle stratégique du site. ,, Le moyen Euphrate, zone
de contact et d'échange)), tel était le titre du colloque international organisé à
:Ill . l.lll'l '<lN, I ()~)6, p. 56. l'occasion des recherches entreprises dans le secteur destiné à devenir le lac
,1/). Nuions. si tant est que l'indice de rang/taille calculé veut dire quelque chos e, 4t11• l,i ><
11 11 Assad 42. La présence de proto-Sumériens dans cette région là ne pouvait pas
11,111 s11ntpourrait se comprendre si nous étions en présence d'une h11planlatio11r11lm1l
tl'l',1,111111is ,tlt provenir seulement d'une faim de terres . C'est là l'un des points les plus contro-
t ·,. ~,·rnll 111Pmesurprt'nant de ret·rouvrr une situation qui serait cell e de l'Un1k récent clans l,1r~~lt111
111 • W,11k,1l't'11t' q1.Jt!litlo11e:;I d'autant plus compUqu ée que le Mbat sur la nature dt' ln hil'•, ,1111th versés de la discussion sur l'expansion urukéenne .
t l,111•
; 1,, 1(•)ilo11tle Wnrk,1esl Join d 'être tranch é. Rapp el ou~(jtH', conlrairemenl à Jnh11so11(.ltII IN',PI,
l 'IH 1) A,i,11n, volt 1l,111
s 111région ri e Warkil uue sll 11a1 ion primo-conv<'Xt'tr ès marqu, 1•· i, ia 1111
il,• 1•
1u'liocl1
• tl't lrttk , faiMan1 <!'Uruk unt• 111Nropolt' (1' 11111· 11!
<•11111
!lit· 111,11
·ro,·1"phalt· (MM i\l)AMS. l 'IHI •1J. Srn WAl\'l'Z, :wo1, p.:! @ .
p HUJ 1:1. MAHI a 11(1tN, dlr , I !)XII
I.ESl{~Sl'.AIIX " 111<1
IKl-'.FN~n
RY'\'IIMES1-,T1·.'il'/\C'I~._11L:,;lll',Vl'U ll'l'EMENTS 11ROl'(}lJl<ll/\lNS
l!i.!
barrage de Tabqa une région aride ; en aval de Mari, sa vallée, seul espace qui
l'onr IC's défenseurs des thèses commerciales, les sites urukéens sont
puisse être mis en valeur par l'agriculture, se resserre. Elle a empêché le dév~
l'lilhlis sur les routes commerciales principales du Moyen-Orient. Ces roulc:s
loppement de grands ensembles urbains ou d'installations conséquentes. Cela
urllk('t'IIIH'S ne font pourtant pas l'unanimité, et on a longtemps discuté de l'exls
ne veut pas dire qu'elle ait empêché la circulation des personnes.
1.-nn· d'une route urukéenne le long de !'Euphrate, ~otamme~t.. Il_fa~t si·
11.,11,andcr ce qu'est une ,, route .. commerciale ou coloniale au IV m11lena1~e . 11 Le dernier argument est d'ordre géopolitique. Les régions de Hît et de
w rc·~te pas de vestiges archéologiques de ces routes, si bi~n que le~ arcl~eolo- Ramadi, en Irak, seraient particulièrement exposées aux nomades. Ce serait
1
~111,sraisunneut par défaut, en liant les uns aux autres les sites archeolog1ques. donc un espace d'insécurité. Ce ne serait qu'aux époques de fort pouvoir central
en Mésopotamie que la route aurait été praticable sans danger. On sort là de
par dt•s lignes empruntant des circuits plausibles. .
notre domaine chronologique, et ce genre d'arguments mérite de plus longs
Sïircnhagen a ainsi proposé le premier un raisonnement. sur ~e fonct10m1P
uwul <les roules urukéennes. Partant de son catalogue de sites, 11prop~se un
développements. 11n'est pas prouvé que des populations nomades hostiles
, p cl'œll sur la carte43 pour mesurer la logique qui ~réside à l'organisation <1 11 aient pu menacer qui que ce soit dans ces espaces au IV miJlénaire.
1 011
-;ysH·inc Nous avons donc suivi son propos et reporte sur une carte la t~anspo Enfin, le dernier argument nous ramène à une question centrale de l'expan-
._ilion qu'il a opérée et qui constitue une des étapes décisives de tout ra.isornw sion urukéenne : celle des besoins sud-mésopotamiens. Marc Lebeau tranche la
.,111 sur la question : tracer entre les sites des routes qui deviennent d'emblfr question de manière radicale. Estimant que les produits qui font défaut dans le
111
lt", 1•1t \111entsclefs des réseaux de relations. Sud mésopotamien, pierre, métaux et bois, n'ont pas à être convoyés par cette
1.1, raisonnement demande de postuler qu'existent des relations, attesté<", route , il l'élimine. S'il est certain que le Suc! mésopotamien, et en particulier la
p, 11 le matériel archéologique, puis de tirer. de~ li~nes entre. le.s s'.te~ po11r région cl'Uruk, ne sont pas dépourvus de pierres d'œuvre, le bois comme le
, , ,n,·tlscr ces Bens. La 11 logique" de la d1stnbut10n conduirait ams1 à 1111
minerai et les pierres précieuses font défaut. L'option qu'il propose est que l'on
11
,s,·;111dl' relations avec le Sud mésopotamien dont la colonne vertébral: serall faisait venir le bois des monts Zagros. C'est là une question directement liée à un
11
i.- 'l'l!,lt"• (•ventuellement aussi l'Ouadi Tarthar (mais on ne saisit pas tr~s- bit•11 problème majeur que posent ces routes urukéennes : celui de la logistique et
klll qw•lli· hase). De là, les routes urukéennes rayonnent vers la hauteJézire , 1111
1
•
des produits échangés.
1 Pour en rester à la question du bois, une étude récente de Margueron47 a
11 11• priudpale rejoignant !'Euphrate vers l'ouest selon l'itiné?ire bien con,11
1 11
il•· 1,,Hot1lt•royale, et des branches dirigées vers le sud v~nt, vw 1~Khabur et lt· permis de quantifier les besoins en bois d'œuvre pour couvrir le temple calcaire
11.,1111, <IPsiwrvir le site de Qraya sur \'Euphrate et, v,a le Bal1h, le moyc 11 d'Uruk, édifice sensiblement contemporain des sites du moyen Euphrate . Sans
L11phralc-. reprendre le détail de l'argument, retenons la conclusion. La quantité considé-
snnble de la démonstration laisse de côté la voie de l'Euphrate. Larg 11
t.'1, 11 rable de bois et surtout la taille des poutres utilisées imposent l'usage de la voie
,, 1 .,vancé par Sürenhagen est qu'on ne trouve pas de sites de l'époque d'I Ji ~
11 d'eau pour convoyer ce type de matériau. Il n'est pas possible de convoyer du
111 11
• .,val de Tell Hariri/ Mari 4. On serait en présence d'un vaste no man's la11tl
4 bois d'œuvre avec des poutres de 12 m de long sur les torrents et rivières qui
1 11
r11k1•<·n, la seule autre route possible étant celle du Tigre. <::et~ethès~ a dep 11ti, descendent des monts Zagros. En cette matière, seule la Diyala, dans la partie
11
t-l(• tl(•fcndue par de nombreux auteurs 45. Marc Lebeau 46 1a repnse. à so11 inférieure de son cours, peut être navigab le. Par ailleurs, une fois en
1·o, 11pti•. Sou argumentation est tout à fait représent~tive du type de ~ais~'.""
Mésopotamie, de telles poutres seraient à transférer vers le cours de !'Euphrate.
11
wnl qm• l'on a pu produire sur la question. Le premier argument est I a_bst1H 1 Dans ces conditions, la voie de !'Euphrate semble rester la voie royale de ce
de• sltc>s11nikéens en aval de Ramadi. On pourra rétorquer qu'entre la D1yal,1 I'! genre de trafic.
Nlniw, un ne trouve pas non plus de site urukéen le long du Tigre. Si on chC'rd11 li y a donc un débat historiographique entre les tenants de la voie d'eau
a f.ilrc· parler l'argument a silentio, encore faut-il qu'il soit cohérent. ~erll•s , l,1 (!'Euphrate) et ceux de la voie terrestre. Algaze a reconstitué l'intégralité d'un
11
avi).(at1011 sur !'Euphrate est périlleuse. Mais c'est également un ?r?ble1~,e hw 11 réseau de voies de communication. L'idée est qu'en dépit de leur proximité des
,·rninu 'iur le Tigre, dont le cours beaucoup plus violent ne parait Jamais nvoli voies d'eau qui ont servi d'axes d'échange, les sites urukéens, enclaves et
,•tt'·111;11trls(• avant les époques récentes. Assurément, !'Euphrate traverse <Il-"lt• autres, sont aussi situés sur les principales routes est-ouest. Ces routes corres-
pondraient au réseau des routes terrestres à l'époque gréco-romaine 48. Dans ce
,·m1l1•xtc,la position des enclaves est comparaGlt ;"1t·ellt d1•s ptlndpaux centœs de colons urukéens en Haute-Mésopotamie. li s'agit à la fois d •· l ,
la nature et les modalités d , h , ,, e s Ill errol-{cr sur
d1· l'Ontmunicalion de l'époque romaine. les conditions mate·r·1elle d;5 ec a,ng~s a _1epoque proto-urbaine mais aussi sut
Puisque tel était le cas à l'époque romaine, Algaze en déduit que ce le fut au IV' s une co ornsaüon.
111illé11aire. On a déjà souligné maintes fois que cette démarche ne permettait pas Atgaze a dressé le catalogue de t I d · ·
dt• (l{>montrerque les sites urukéens étaient situés sur les principaux axes comnwr · sud de la Mésopotamie au IV" millénai~::v:~i~~t~l~:~hques esse~tielspo~r le développement du
nnux puisque c'est de leur position dans l'espace que l'on reconstitue par postulai mais surtout tes pierres et métaux r . . . . · le bois, d abord, eventuellementla laine,
d'Anatolie orientale, et utilisé en ·:a:i~~~~~i/~lltai~es, a ~omme~cerbien sûr par le cuivre, lo1µ01l u
l'1·xistf'nce de ces axes à l'époque d'Uruk. li s'agit là d'un argument circulaire. s'intègre tardivement à un réseau de relations ~ amie seu ement_a ta fin du 11/11 millénaire. Celle-c:1
Les sites urukéens, à commencer naturellement par ceux du moy en orientale à la Haute-Mésopotamieet ta Sus·1anecdm~er,c1a\Jllles qlu1ll~1enlle plateau iranien el l'Ana1nl111
epuIs e mil énaire.
F.upllrate , seraient situés à des points stratégiques vitaux. En l'absence dl ·
Margueron a insisté sur la quantité considérable d b · · · ·
srn1ree archéologique qui atteste des activités commerciales dans ces établis se comme te Temple calcaire d'UrukM : entre 3000 et 6000 e . ois n_e~essaire pour edlfier un b,îlhrnml
11wnts, le raisonnement couramment tenu est celui de la situation stratégiqL1t' pour couvrir un édifice dont l'espace central faisait douze :~Ires llnealres de bo1~furent necess,111, ,,.
01
d'œuvre qui n'était pas disponible dans le S d , . etres de large. Il fallait recourir fi du 11 ,,
incomparable , combinant les avantages de la voie d'eau et les possibilités d1· _ , u mesopotamIenet la voie d'eau I l'l
parait s'imposer pour transportersur de longues d' t d ' no ammenl upl111111, ,
franchissement du fleuve. À ces données de situation liée directement au site , s1· On ' t . . ,s ances es grumesde plus de dix mètres iln lnt11I
rnrnbinent alors des réflexions plus générales sur l'existence de voies terrestr es
qui débouchent sur ces points de passage fluviaux.
ses recemment interrogé sur l'importance des fi d ·
menl du pastoralisme spécialisé dans la production de lai u: . p~odu'.tsteX11les
mésopotamienn'auraientpas été satisfaitsuni uemenl rn • es esoms ~a~s1I~ en laina111
·
t et sui le n,,vi>lnpp,1
• du ',11d
49 auraien1requis l'exploitationdes steppes se -~ 'd d P~ les troupeauxq~i Y eta1ententret11 1~1r,, 111111
Il n'est nul besoin ici de répéter tous les exemples d 'Algaze • Mais qu' en
vité possible dans la région de HabubaKabim1an els e aute-Mésopotam,e ss.C'est là uno illllw ,1111
c11rtains points existent des possibilités naturelles favorables n'implique pa.., ra, sur e plateau.
qu \•lies aient été exploitées, ni surtout que leur exploitation doive se fair<' a On a aussi invoqué plus récemment un com
résines ou des huiles aromatiques. parmi 1
h ··
~erc~ arc a1que.de produ_lts comme lu vin. ih•·,
l'a11nE"des possibilités techniques contemporaines. S'il esl assuré qu 'il existl' Mésopotamieou en Iran certaines p~uvent a es c r~~1ques urukeennes decouvertes en H,1uh•
lllll' eertaine permanence des voies de commerce ou de circulation au Moyt>11 quatre anses luniculaires'et surtout les boute1 ·1tevos1rursek~1
e coàntenantspour ces produits ll~s jH1rtJ!i ,1
u eennes goulot courbese
Or ie11t, la période d'Uruk est dans ce domaine une époque spécifique , t011l
s1111plementparce que c'est à cette époque que se sont mis en place les para111c •
Un autre produit a fait l'objet d'ét d
(Hît). du Khouzistan ou de la région du ~o~~sr~esd
é . , .
~fst
'; ·
b!tume: ori~inair~ du moyen Euµhrala
l n·s {11ndamentaux de la logislique des transports à l'âge du Bronze. L'invention Sud mésopotamien(région de Kish et Hît) soit d 0/Kh . t g7M . ~ Hacineb'., le bitume provient soli cJu
c-Jécouverts à Jerablus Tahtani, dans le s~cteur ~u t uz1san as11d-at-Sula1 _man); les_resles de b11um o
d1• la roue5°, ainsi que l'introduction de l'âne, sont autant d'étapes majeun· ,
provient lui de ta vallée du Tigre (Gelsiyah-Sar-eP~~s:el barrage de T'.shnn, ~n loin de Karkemish,
clo11l la chronologie commence à être mieux connue. On a découvert à 'l'dl diversifiées, et rien ne prouve que les cités de Méso ot e~ sources d a?prov1s1o~nement sonl donc
l<nheideh, en Irak, dans la vallée de la Diyala , des restes d'âne, qui remont ent a colons, aient exercé un contrôle sur ces flux. p amie du Sud mesopotam1en , ou d'é'-€11tu el•;
la pé•rlode Uruk moyen 51. L'usage encore courant de traîneaux , bien connu s 1li·
l'il'onographie, limitail considérablement les possibilités de transport terres! 11·
. 11n':~t dt~c ~a q~estion de contester l'existence de routes commercialt •s
Nous ne savons guère si l'usage de la roue, qui est très tardif au ive mil11- ,tu cours u mrllenaire avant notre ère, mais plutôt de s'interroger sur leur
1rnire, est alors suffisamment généralisé pour permettre des transports krrt' '- lien ave~ ~n 1:1ouvement colonial. 11exista assurément un s stème con;n , ..
1res sur de longues distances (plusieurs centaines de kilomètres pour se re11d11 ~11 l\f!'rrnllena1re, mais que celui-ci ait été un système coloni~I commercia~icr::~~
du Tigre à !'Euphrate en haute Jéziré). Algaze lui-même a souligné que 1•1•· , ,, prouver. ' ·
2
chariots archaïques ne pouvaient être utilisés sur de longues dista.nces ;i • 1),111 ~
c •Il L~ ~1,upart des t~èses sur l'expansion urukéenne s'accordent sur l'idfr q11c
•
n•tte mesure, le primat ou le rôle central des routes terrestres nous parai ss""' c e-c1 s est appuyee matériellement sur des déplacements de pop1tlnlions .
111alassurés, au moins clans les zones où les fleuves sont navigables 1111·11
1•11tcJ1du, cela 11'exclut pas l'existence de transports terrestres par caravarw s 111
question (lUi se pose n'est pas de savoir si ces transports existaient, mais clH11 .. 1993a, p. 74-84, idem, 2001a, p. s1.52
f-i:l. AI.GAZF
q111•tlrnwsure l'intensité des flux et leur nature ont conditionné l'impla111a1t1111 54. ~l\RGlJERON, 1992,
STON.1997, p. 534.
55. Mc CORRI
5(1.Sur ces problèmes, cf. AL<:AZE.199:la 63-711i t , 1-
20 , c
l !))lfi l"I HArllFR Mc <.iDYf:R , 199fi. . p.
N l'i r.u ,~Kl-.R ' ( em. 0 a . p. 5.l-.)4. Po111Il• VIII, volt 11/,•rtt,
. p. ~r
,111 1111,t ..~:1 :i7. Sur ce prohl i' 111P , voir 1~hihlioi,traphie clans WRIGHT 211111 13·1
f,O. Vol! \ t/JIIYt, ri' di.1pftre
, p. :Mt! r.o ~ 'I W ' Il ' ' JJ. '''
·'" ,11 1 Al(I/ ,
1,11111111• llll ANlll 'II .-1 '-t 'IIN • 11)1
/ ' fili;!•• ", , p . 7.l,
• •.)'1 p ~fi ! pOIII la ('/lrlOl{t'ilphli· !11·
s lh1~ 11..
r,1 l' ,WNh, l!l~k
:, ' Al i;Atl ., WOI , 111)11'12. p ~:l.
l{YIIIMI.'- 1 1 1'-l'i\l 1~ 111 ll~VI 11ll'f'l::Ml:N'I~ l'HIII o l 1111/\IN'I :1:i7
l.'ï1111plt•t11'l'i les raisons de cette migrallon s0111disllllées -on l'a vu - , 111;i1s""" taillement. Dans le cas sumérien, cela suppose des centres où les migranls
,·:,ci-..t1•111·1·
l'st quasi universellement acceptée Pour l'établir. on invoqu<· "" ;;1t pouvaient se ravitailler et disposer des informations nécessaires. n est bien sûr
111atiqw•1111•11t l'idét> que l'essor du Sud mésopotamien est le fruit cl't111t• 11111 très difficile d'évaluer l'ampleur d'un tel mouvement. Tout dépend là encore du
sa11c•pd(•nwgraphique, qui alimente les besoins el fournit des conli111j1 •11111 nombre de personnes engagées dans la migration.
<l'l•111igrn11ts pour peupler les régions environnantes. Cela suppose surtout que les routes étaient sûres. De nombreux auteurs ont
Encore faut-il distinguer les thèses catastrophistes des thèses, disons, plu douté de l'existence d'une route de !'Euphrate, on l'a vu. Algaze a lui soutenu
opti111istcs Dans le premier cas. ce sont des troubles socio-politiquc·.., 11111 que cette route n'a pas été empruntée tout de suite par les colonsG3_Ceux-ci
,111rnicnljcte des proto-Suméricns réfugiés sur les routes. Que ceux-ci S(' sownl auraient d'abord remonté le Tigre pour s'installer sur le moyen Euphrate (phase
w111l11s en Haule-Mésopotamie59 ou dans le Fars60 , il est clair qu'un tel 111011\ 11 2 de l'expansion) et fonder Sheikh l lassan. Puis, au cours de la phase suivante,
11w11t sur plusieurs centaines de kilomètres a dû poser des probl~mes logitll l phase 3, les colons auraient emprunté la route de !'Euphrate pour fonder la ville
q111•s considérables. de Habuba Kabira Sud/ Qannas.
Des phénomènes de ce type sont connus mais ils sont le fruit de circ-1111 On peut verser une observation à cette discussion : la thèse d'Algaze
tam·ts historiques très spécifiques et le fait de réactions de défense de sodt h "! repose sur une colonisation de grande ampleur, les Urukéens contrôlant tous les
lrt•s solidement structurées. lis ne sont pas le fruit de mouvements désorùrn1111· 11 nœuds de communication de la région. J'aboutis à une vision beaucoup plus
1,a géographie des réfugiés et de leurs flux très particuliers est un secteur dY·t"' h modeste du phénomène colonial. Celle-ci implique que la route empruntée fut la
qm• l<'s circonstances contemporaines ont alimenté tristement, surtout cJq1111 ~ vallée de !'Euphrate. En effet, il paraît difficilement acceptable que des colons
lt•s t ragédics du Sud-Est asiatique . Il n'est pas certain que de tels phéno111 i' 111• aient pu traverser de vastes espaces occupés par des populations " locales »,
aiP11tpu avoir lieu dans !'Antiquité et laisser des traces aussi conséquentes sans que cela ne pose des problèmes politiques. La vallée de !'Euphrate fut donc
L'autre option est celle de flux migratoires liés à une soif de terre 011d, l'axe majeur de la colonisation, dès ses premières phases.
111,trd1tis, elle pose également de sérieux problèmes logistiques. Joan Oatt·,."1.,
, npp<·h.'• rfremment combien de temps il fallait pour se rendre d'Uruk à Hal 111li,1
l\.1hira Flic estime le temps de voyage, pour couvrir les 880 kilomètres (;\ , 111 Des problèmes stratégiques
d'nls1•;1u) entre Habuba et Uruk, à un mois. Rappelons quelques distances ,1\111
d'11ht>;111pour situer le débat. Entre Habuba et Arslan Tepe, s'étendent l '11 On a souvent insisté sur les aspects militaires de la colonisation urukéenne.
kilo111t'lres , entre Ninive et Uruk, 640 ; entre Suse et Uruk, 280 ; entre Sw.t , 1 La ville de Habuba Kabira Sud présente d'imposantes fortifications , tout comme
'1'1•p1•Malyan, 500 ; entre Ninive et Habuba, 460 ; et, pour considén•, l•·rt Sheikh Hassan. L'histoire des premières enceintes fortifiées au Moyen-Orient
distilu<:es maximales, 2 000km environ entre Habuba Kabira et Tall-i lblis reste encore obscure. On a vu que Joan et David Oates croient avoir trouvé les
restes d'une enceinte antérieure à l'expansion urukéenne64 : c'est là un fait qui
Ces chiffres sont abstraits et ne tiennent guère compte de la dHficultt• d11
demande confirmation tout comme à Suse; on ne revient pas sur ce point.
tc-1rain, des "praticabilités » saisonnières, ni du mode de transport. On invoq111
g1•11(•ralement des récits de voyages, de voyageurs arabes ou occidentaux , p,1111 11semble pour l'heure que c'est au cours de l'expansion urukéenne qu'appa-
discuter des conditions dans lesquelles s'opéraient ces mouvements. li f.1111 raissent les premières fortifications et leurs représentations. Celles-ci, connues
rappeler toutefois que ces voyageurs circulaient en caravanes et que les chillr, notamment par la glyptique, sont des scènes de siège65 qui indiquent d'emblée
ordinairement avancés pour des étapes terrestres (de plaine ou de montt1Wll'l que ces fortifications ne sont pas uniquement symboliques. À l'heure actuelle ,
ai11sique pour les étapes fluviales ou maritimes, ne peuvent pas concern1·1l,1 i, les remparts de Sheikh Hassan sont les plus anciennes fortifications connues du
111011venwnts migratoires de fondation coloniale. Dans ces cas, il suffit «la Moyen-Orient 66 . 11n'est naturellement pas indifférent que celles-ci apparaissent
précisément sur une marge coloniale.
rappl'ler, tians un tout autre contexte, les récits grecs de colonisation 11' l.1
niigrntion ~uppuse toute une infrastructure, un réseau d'informations et tl1· r.1v1
( >11;1 dt.' huns indices pour affirmer que le processus de colonisation de l,1
être envisagé. Celui-ci était militarisé, et a eu un impact sur l'organisatio n du
r11uyt>111t<' vallée de !'Euphrate a été étroitement contrôlé et que les rappo, h
peuplement plus au nord.
,1vI•c lt•s populations local es voisin es n'ont µas élé nécessairement pacifiques
I.i.t vallee de !'Euphrate. en Syrie, a été jalonnée d'établissements urukét•11, Comment les communautés locales ont-elles réagi face à cette pénétration?
q11'1\l~az<• a proposé d'appeler ~ stations - 67. Il s'agirai t de relais sur la route dt' On a déjà vu que ce mouvement a été précédé puis accompagné d'intenses
1'1'.11phrat<'On connaît très mal les sites concernés, qui n'ont été que tn échanges culturels. Quelques indices permettent de poser le problème du
p,11tl1•llt•mt>nt fouill ésf>ll_Sur l'un d'entre eux, Tell Bleibîs, on a proposé de voit rapp ort de force qui existait entre colonies urukéennes et communautés locales.
li•-. n•stes d'une enceinte urukéenne tout à fait plausiblé 9. Geyer et Moncha111 Comme l'a souligné récemment Stein, dans un autre contexte, les Urukéens ne
lu·rt 11111 souligné que la mise en valeur de la vallée de !' Euphr ate à t'époq111 d_ï
_sposaient probablement _pas d'une ~upériorit é militaire telle qu'ils aient pu
tl I lrnk avait eté très limitée 70• Tous ces sites sont surtout situés sur des butlt'" s imposer aux comm unaut es locales. A sup poser qu'ils aient été supérieurs en
,1 prmomit é clu fleuve qui les a érodées: en l'absence de canaux, !'Euphrate él.ilt nombr e, des combattants et des armées venus du Sud irakien auraient
l;i -.<·ulesourc:e possible d'eau, mais il fallait s'en garder. Ces sites contrôlai<•111 rencontré de cons idérabl es difficultés logistiques pour s'imposer de manière
11,1tmt'llement les circulations dans la vallée . Tell Qraya par exemple se situ<· .1 durable dans le Nord mésopotamien. Ce sera encore Je cas à l'époque des rois
q11t 1 lques kilomètres de l'antique Kar Assurnaz irp al, fondée par le célébre roi d'Akkad qui disposaient. eux, d 'une am1ée permanente. On ne sait rien de l'orga-
,1s...y lil'117I pour contrôler la vallée plusieurs millénaires plus tard, et Ramadi an nisation militaire qui prévalait à l'époque d'Uruk sinon que le personnage au
S11 d clP Doura Europos. band eau assumait, entre autres, des fonctions militaires. Assurément, les co lo-
Si ces implant ations urukéennes dans la vallée de !'Euphrate sont bh•11 nies du moyen Euphrate disposaient pour leur part d'un potentiel militaire et
, "11I1m•s,on n'a pas trouvé l'équiva lent, on l'a vu, le long de !'Euphrate en lr,1~. offraient des bases éventu elles pour des opérations.
IJ11s1•11I site paraît avoir livré des écuelles grossières: Tell Rawa72. Entre 1-fitt•I Quelques indices existent pour montrer que de telles opérations eurent
l<,1111a<li rn Irak , on l'a également précisé, la vallée de !'Euphrate t>st extrêm< lieu . Dans la vallée de !'Euphrate, le comp lexe de sites uruk éens du secteur de
1111•111étroilt• et il est bien possible que les vestiges d'établissements urukéc11, Tabqa paraît avoir été implanté dans un espace où, semble-t-il, n'existaient pas
.111•111 clé emportés par l'érosion. En dehors des recherches menées à l'occasion d'établissements • ind igènes " ; les premiers sites indigènes id entifiés se situen t
dt• l,1 construction du barrage de lladitha, cette région n'a pas fait l'objet dt dans le secteur du Tishrin en aval de Karkemish. La prospection de la région n'a
11·tlwrchcs intensives. pas encore été publiée, mais il est frappant de constater qu'entre Aruda (et
Fn dépit de cette incertitude relative, la vallée de !'Euphrate, en Syrie. app,1 Sheikh Hassan qui lui fait face sur l'autr e rive de !'Euphrate) et les premiers sites
1,111 <·omme le seul espace à avoir connu un mouvement de colonisation ,,11 hybri des (Jerablu s Tahtani notamment) existe un vide considérable. Les si tes
t"o11rs des tt•mps proto-urbains. Ce processus s'est échelonné sur plusie1w, rep érés dans ce secteur et datés du Chalcolithique tardif n'ont pas donné de
sh•di•s l<•s<·nions qui s'installèrent à 1-Jabuba,à condition qu'ils soient venus d11 niv eaux postérieurs à la phase LC 3. Tout se passe comme si un véritable no
-..11<1 <IL'la Mt>sopotamie. s'appuyèrent sur un réseau de postes fortifiés , qui mans land avait existé, là, entre colonies urukéennes et si tes locaux. L'existence
~i,11,111t1ssait•n t leur sécurité. Comme l'a souligné Schwartzi3, les premièn· d'un tel no mans land a été interprété par Johnson, en Susiane74, co mme Je
1•I,1Iwscl,· lt1 ro lonisatio 11urukéennc aboutissent à des fondations mod estes.<" résult at de conflits répétés de voisinage ent re des centres régionaux.
11'1•slqu'u11t•fois la sécurité garantie qu'un mouvement plus ambitieux pouvait Le site de Jebel Aruda est, quant à lui , un magnifique belv édère sur la vallée.
~'il fut le lieu d'un important centre administratif et résidentiel, ce fut aussi peut-
etre un établisseme nt fortifié qui permettait de contrôler et surveiller la vallée.
La vallée de !'Euphrate n'était pas le seul lieu de contact entre ces
1;7 i\11:,vr. l!l!t:i a. 11.J>.41\-5lJ.
communautés : plus à l'est , notamment , la vallée du Khabur était la route idéale
ltH 1111111 1Jr.1v;i voir RFIMlll. 1989; S!Ml'S<ll\,1988, Ramadî a fait l'objel d'une rampaf1nl' Ol' 1)111111
111q11••lll')TI ,·11l!l'II : les niw•aux Uruk se ,11urnt sous d'importants niveau, du Bro1111• moy,·11 1..: pour se rendre en haute Jéziré. Algaze a proposé d'identifier à Tell Fagdami une
t·,1 m·rn111~p.ir 1111
,11, h111111·111,• village si bit•n que les 1>ossib11itésde fo11ill1•sy sont limltèt~, . H1Ili s~ation urukéenne. Les Urukéens paraissent avoir investi au moins la partie infé-
, 11111111pl'rs rieure du Khabur d'où pouvait surgir une éventuelle menace sur leur voie de
@. FINt;HI 1~1"1~ l!l!).Ï communication de la vallée de !'Euphrate. En amont de ce site, une concentra-
îlJ <il\ 11<t•I M11\c r !.\MIii l<"f, I :)I{:;
tion de sites lo<'a11xa étr n'pt'rée, dans la moyenne vallée du Khabur, notam-
71 1\j~11111,1111 p,11li (H.'(IH!i•l).
i.! \111"71, l'l!fl h p IH
11 :-;,11w,11:i1,:.mot,11:!1i1, dt• l;1Vitllt"•11 di• l'Euphrnh•, voir Ill 111Ill IN, :woo
7-1.h1IIN~III\ l /17:.l,/<Ill 11 Ill 11lih•1111 h.
RYTI IMl;;s ET l·.SI'/\( 'ES m:slltVEl.Ol 'l'~MENTSPROTO111{1\/\IN' 1.F.SRESEAUX
11URUl\.f.ENS
" '.Hil
1h11
1111
1 11l celui de Tell Mashnaqa. Mashnaqa occupe une position particulière11w111 le théâtre avant tout de phénomènes d'acculturation et de convergence c-ultll·
Intéressante: à un point où, après avoir coulé d'ouest en est, le Khabur bih11 relie, là nous avons de bons indices pour affirmer qu'il y eut colonisation. Cellt'-
quant vers le sud, l'observate ur situé au sommet du tell embrasse une lafl,lt' ci investit un angle mort des espaces du Moyen-Orient, qui n'était pas orcupt 1
sN·tion de la vallée75 . semble-t-il, au moins par des populations sédentaires, au cours des premières
phases des temps proto-urbains. Il s'agit là d'un développement interstitiel po11r
Mais surtout, si on observe une photo satellite, on se rend compte qur lil
reprendre la terminologie de Mann 80. Les mutations socio-politiques liées à
vallée du Khabur est très étroite sur toute la section en aval de Hassaké 1.,,
l'exportation de la culture d'Uruk créent de nouveaux réseaux et investissent
Kliabur se glisse en baïonnette entre les deux synclinaux du Jebel Abd el Aziz, a
des espaces jusque-là inutilisés.
l'ouest, et du Sinjar, à l'est. Ce n'est que dans le coude de Mashnaqa que la vall11
s'(•largit vers l'aval, en une alvéole où s'est installé le barrage du moyen Khah111 S'il n'y eut donc pas de compétition apparente pour créer ces colonies, il
E11somme, c'est là le point de passage obligé où la vallée se resserre ava11t n'en reste pas moins que leurs concepteurs se montrent très préoccupés dt' lt•11t
d'aborder le passage entre les deux jebels. Notons que c'est d'ailleurs l'un clt•• sécurité. De la même façon, les communautés locales de Haut~Mésopota111i1•
rnres points de la vallée du Khabur où l'on peut observer les deux chaînes d1 paraissent avoir pris elles aussi des précautions. Les contacts culturels pn""'"
11111ntagne. On a là tous les ingrédients d'un verrou situé sur un coude : la sil11,1 lent ainsi une dimension militaire indéniable, sans que l'on puisse pour l'llc•un•
1ion de Mashnaqa est tout à fait remarquable. définir cette dernière plus précisément.
À l'époque récente d'Uruk (phase LC 5 de Santa Fe, notre phase 6), Je site-
tut couronné par un édifice subcirculaire imposant, dont on a pensé qu'il ait p11
s'a!!ir d'une fortification 76. Qui contrôlait ce point contrôlait l'accès à la ha11l1 LEMONDEPROTO-URBAIN
.lt'·ziré el notamment au site de Tell Brak. J'ai donc avancé l'idée que l'installali1111
for li fiée de Tell Mashnaqa fût une forteresse destinée à protéger un petit l~tal On est donc parvenu à saisir les composantes dans le temps l'l clans
lor.il dont Ia capitale était située à Tell Brak 77. Il s'agissait là de se garder <11• l'espace de l'expansion de la culture d'Uruk. Les mutations « culturelles 1) qm·
toute attaque venant d'un agresseur méridional 78. En dépit donc des intenst", l'on attribue à cette expansion ont été un processus de longue durée de co11tart
1•1 •ha11gesculturels qui eurent lieu entre les différentes régions de Mésopota111i1, culturel entre le sud et le nord de la Mésopotamie. Acculturation, colonisatio11,
a l'époque proto-urbaine, les relations entre ces communautés ne furent pi1i sont les deux composantes de ces contacts que la recherche moderne a défini<'~.
uniquement pacifiques. La part jouée par chacune de ces composantes est débattue. L'étude que j'ai
Les contacts culturels que nous avons étudiés dans le temps et da11, menée me conduit à limiter considérablement la part jouée par la colonisation,
l'espace se sont accompagnés d'une compétition politique, que nous ne faison, et à insister surtout sur l'ampleur des faits de diffusion des innovations tt>ch11n
qu'cfOeurer. Cette compétition opposa les nouveaux venus du Sud irakien à n•ux logiques du ive millénaire.
qui occupaient les espaces situés plus au nord. C'est la première étape d• Il reste à comprendre pourquoi il y eut acculturation ou convergence cullu-
l'h istoire militaire du Moyen-Orient: rien ne prouve qu'elle ait été une gue111• rclle, et pourquoi il y eut colonisation. Notre analyse de ces phénomènes nous
des cultures. Les sources dont nous disposons nous montrent que la guerre 1•,1 permet de reprendre une discussion dont on a vu plus haut les enjeux théoriques.
désormais un fait généralisé dans le Sud irakien et en Mésopotamie n, s,111, Y eut-il un système-monde urukéen ? Le Sud mésopotamien était-il un
fl!{11rcr en Mésopotamie de différences ethniques. Elle est une composant, centre d'impulsion économique et politique, entouré de périphéries plus ou
essentielle des innovations du Jye millénaire et de la mondialisation que connwt moins développées ? Munis des observations que nous avons faites, 11ousallons
r1lnrs la Mésopotamie. reprendre la discussion. Les modèles qui ont été fonnulés pour l'expansion
Ln vallée de !'Euphrate, en Syrie, présente donc une variante majeur<' d,• urukéenne oscillent entre monocentrisme et polycentrisme: y eut-il un seul
l'1•xp:u1sion urukéenne. Alors que le reste du Moyen-Orient nous paraît avoir N• centre dynamique ou plusieurs foyers de développements équivalents ?
Mon étude des problèmes de chronologie permet d'avancer dans cell<'
discussion: les trois premières phases des temps proto-urbains ont vu 0eurir
7!i. Voir Pl. XXII. des versions locales d'un décollage prolo-urbain. Puis se produit, au moins da11s
7(i Volt s11r Ct' point. BEYFR,1998.
le Nord mésopotamien et en Susiane, une série d'abandons . C'est après rt>s
77. 111n l'Hl,lf\, l!HlH,p. Hi]
7>1Vuh hi!. Hl.
n 1.,1 Hlypl1t1111·s11~1t·1uw 1111111111
1101,11111111•111 • d1• C'apllls 1•11l1;1v(•sdans lt•~q11t1I~011 ,1
11111·1111,
HO.MAN'I,l9H(i.
,11•-.1ul~ p11·1n·s v,11111
11·111111111 Il~
HY'II IMESRT ESl'i\l FS lll"i lll·Vl',I,(ll'l'f.MENTS l'W )T<H IHll,\INS l .r:sHf"'.S
l:AUX" UW11\l':F,NS
>•
.1h,111clo11s qu'a lieu la convergence culturelle que l'on appelle expa11siwI colithiques, pratiquant l'agriculture sèche et donc considérées comme moins
nruké\enn~. Cell~i s'accompagne dans la vallée de !'Euphrate d'une colo11l•,,1 développées (parce qu'elles ne pratiquent pas l'agriculture irrigu ée), sont inca-
t 1011, La dynamique d'acculturation n'a pas gommé les différences culturcllPs palJles de mettre en valeur. Il n'y aura pas, dans cet espace, une résistance et un
t>lll' s't>sl calquée dessus , chacune des zones culturelles prolo-urbaines prés,•11 poids comparable à celui des espaces situés plus au nord. La thèse est très ingé-
1.1111 sa propre variante de l'expansion urukéenne. nieuse mais elle repose sur l'idée d'une contrainte massive et sans partage des
011 peut se demander si au polycentrisme initial a succédé un centre sncl conditions naturelles sur l'organisation des espaces.
11wsopotamien qui aurait transformé en périphérie le reste de la Mésopotaniit• l'i Le choc culturel qui s'opère est donc le choc de l'agriculture irriguée et de
111Susiane. C'est à ce point de l'analyse qu'interviennent les discu ssio11,, l'agriculture sèche. On sait quel rôle essentiel l'écologie culturelle a joué dans le
d 't•t·olngie culturelle. Y eut-il un avantage, voire une supériorité du S11d débat sur la naissance de l'État et sur la dynamique qui a conduit à la révolution
11H ··s1>polamien , et, si oui, comment le mesurer'? li faut pour cela saisir pleiJH· urbaine. Les travaux d'Adams ou de Nissen se sont articulés autour de la ques-
llll'lll les limites des démarches d'écologie culturelle qui ont été entreprisc·s tion du développement de l'agriculture irriguée.
,1va111 de proposer un scénario qui rende compte des div ers faits observés
00
rieures associaient souvent deux centres, l'un étant le centre politique et l'autre le centre r:ligieux' , naire 105. Le deuxième phénomène qui semble avoir affecté l'environnemenl nu
Snule. la cité d'Uruk fait exception, peut-être précisément parce _q_ue très tôt le~ deux poles fure1~t cours des ye et rve millénaires est le recul de la mousson d'été.
fusionnés. 11est bien possible que cette fusion eut lieu entre la penode Uwk anc1e~(TPM 1_-3)ei_la
La modification de l'orbite terrestre aurait provoqué, au cours des V" el
nériode de l'expansion urukéenne. ce « s~n°:clsme '.' archaiq_ueexpliquera~',peut-etre aussi fa taille
considérable d'Uruk à fa fin du tve mitlena1re, voire son eventuelle preemmence dans le Sud IVemillénaires , une progressive mutation de ces conditions particulièrem enl
rr1ésopolamienà cette époque 101• favorables au développement des sociétés néolithiques du Moyen-Orien!. y
compris en Mésopotamie du Sud. Cette modification aurait provoqué toute une
Rien ne prouve donc pour le moment qu'Uruk f~t au co_urs~es premières série de cataslrophes naturelles aggravées, dans le Sud mésopotamien, par les
phases de l'époque d'Uruk une ville, ou tout au moms un eta?lis~em~nt plus inondations catastrophiques dues à la remontée du niveau de Golfe.
illlportant que Suse. Il semble difficile d'af_fi~·mer
qu'un sa~t quahtatif ma1eur es~ F'rank Hole propose un catalogue détaillé de ces catastrophes, par régiou,
fra 11chi entre la période d'Obeid et la penode Uruk anc:e~, et que_,dès celt e en s'appuyant une fois de plus sur les données des prospections. Hole iclentifi1·
rpo que, la Babylonie est beaucoup plus riche que l~s reg1o~s environnantes : ainsi trois domaines. Le premier domaine est iranien el s'étend sur tout l'lrn11
Nous manquons d'informations sur cette question qui pourraient permettre de occidental et méridional. Hole se réfère aux travaux d'Henrickson et de Smn111•1
mesurer les différences de développement entre la région d'Uruk et celle dl· pour brosser un tableau de la transformation de la stratégie alimentaire' des
Suse. communautés chalcolithiques Iraniennes de la période VI de Godin Tepe el d1•!{
Le même type de raisonnement a été appliqué par Nissen aux autres périodes de Bakun et Lapui dans le Fars. L'aridité croissante de ces rt>g1011s
t·spaces censément gagnés par la culture d'Uruk, cette fois dans le nord de_l~1 aurait conduit au développement du pastoralisme nomade, phénomè1w q111·
M(>sopotamie102. Toutefois, une première phase (Uruk moy~~ ~u Nord) aurait nous avons déjà évoqué.
l'lé suivie d'une courte phase d'expansion politique et m1hta1resans tende Dans le Sud mésopotamien , des catastrophes écologiques combinées (i111111
lllilillS . . l' dations et aridité accrue) auraient précipité un double mouvement; d'une p,11l,
La question que posent ces réflexions enrichit le débat s~r expans1011 l'encellulement urbain de la société urukéenne et, d'autre part, des migralio11s.
tirukt'enne: il s'agit désormais de s'interroger sur des modes de develo~peme111 L'armature idéologique et militaire de ces sociétés en sortit renforcée. Plusil't1rs
1,1 sur l'écart éventuel qui existait entre les différentes niches écologiques du mouvements de migrations auraient eu lieu, vraisemblablement dès la fin d1•
Moyc·n-Orient. l'époque cl'Obeid, qui ne nous concerne pas ici.
Enfin, clans le Nord mésopotamien, se seraient développées des sociétés
s'appuyant sur le dry farming, dont la croissance aurait été assez limitée. C'rst
Frank Hale et Je système général d'interactions environnementales dans cet espace, plus précisément dans les zones irrigables de cet espace, qut•
se seraient installés les immigrants urukéens, soit à des fins commerciales , suil
Cette tendance a été poussée dans ses dernières limites par Hole _dan~1111 pour échapper aux troubles du Sud mésopotamien.
nrlkle de synthèse récent@. En dépit de son caractère hautement mecamq1u•
On le voit, l'intégralité des phénomènes évoqués dans ce chapitre trouve s,1
qui inspire de la méfiance, cette thèse permet de passer en revue tous _l1·h
place clans un dispositif, où toutes les sociétés de la fin de préhistoin•
problèmes d'écologie culturelle que l'on rencontre. Pour plus de commodM ,
mésopotamienne réagissent aux stress environnementaux par des slralégit•s
nous avons rassemblé en une carte 104 les faits pertinents, aux yeux de Hoh·,
adaptatives complexes qui embrassent tous les étages de la société et des acli
pour la période <l'Uruk. , , vités humaines.
Le premier phénomène écologique retenu est la remontee des eaux du Golh
cl le maximum de transgression qui se situerait donc au cours du tve1nillt- On peut s'interroger sur cette vague écologique qui déferle ainsi sur cc•tt1•
question. On sait combien l'articulation de phénomènes de grande échell e,
comme une transgression ou une modification de l'orbite terrestre, à des évé11l'
- 100. Sur cette• gémellité. archaïque de l'État sumérien et ses conséquences insililullon:u·tlt ·: ments historiques précis est fort délicate. Chaque grande mutation de l'hisloin·
volt iiT"INKELL~R. 19!)9b. p. 115-116: tes paires les mieux counues sont celtes qui _assode:11it's vlll1,." mésopotamienne a eu ses défenseurs écologistes. Il nous semble que les fails
dl' ( arsu el Lagash.Umrna et Zabalam, Adab et Kesh, Nippur et Tummat, et peul-t>lreUrt t Nu1111 t 1.1
invoqués sont eux-mêmes encore en discussion. S'il semble bien que l'oll soit 1•11
Olwid) .
1999a. CL supra,chnpilit• p11•mtl'r
101 :-;·rF1N1Œ1.I.E1<. ,
présence d'un certain consensus sur la queslion du Golfe et de son évol1111011 , te,
. NIS~FN,t !19fip. 4!,1:!
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RYTHMES ET ESPACES1)1,~'i 11(. S LESRt..SEJ\UX
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prnhlème climatique est quant à lui loin d'être résolu. L'ampleur de ces phéno- d'œuvre, métaux, pierres précieuses et semi-précieuses) a incité les prolo-Sutrn'•-
111?'11es ainsi que leur impact sur les sociétés humaines sont difficiles à mesurer. riens à ouvrir et maîtriser les routes commerciaJes indispensables au maintien
E11fi11,les éléments constitutifs du tableau général d'évolution, fondé sur l<'s de leur mode de vie. La colonisation fut le moyen indispensable de cette poli -
prospections, sont, rappelons-le, sujets à caution et d'un maniement délicat. tique, l'acculturation étant la résultante d'une domination culturelle , et écono
Il est clair que plus l'échelle selon laquelle sont envisagés les phénom ènes mique, des proto-Sumériens.
<·~I grande, plus il devient délicat de l'ordonner à des phénomènes qui sonl Nous avons, pour l'heure, décrit le processus. La colonisation fut un phéno
s1111venl le rruit de micro-évolutions d'échelle locale. Ce problème d'échelle est mène limité, comme cela a été vu. L'acculturation des sociétés locales d<•
c11:c1sH pour notre étude. Car c'est dans la combinaison de faits à des échell<'s Mésopotamie et Susiane fut un phénomène qui affecta un espace beaucoup plus
dillèrf'nles que pourrait se lire la trame du tissu relationnel de l'époque d'Uruk . large. On a déjà vu que les théoriciens de l'expansion urukéenne se sonl divis(•s
1:, 1cologie culturelle offre effectivement une trame de lecture commode, que lt·s sur le problème de la réciprocité ou de la non-réciprocité des rapporls qui st•
spt·rnlations récentes sur le système de circulation atmosphérique , et sur les sont tissés entre les divers acteurs de l'époque proto-urbaine 10<;_
w,IIH1smouvements induits, permettent d'envisager à l'échelle et à la mesure tl1• À ce point de l'analyse, plusieurs questions seront soulevées. Quelle t•st l,1
l'unité supposée du monde oriental au Ive
millénaire. taille critique à laquelle cristallise le cœur urukéen? Quel est le degn; de>1r,111~
La liaison entre ces deux domaines de recherche est malheureusement lrh; formation du peuplement local à l'époque où les contacts ont lieu?
rllffit·ile. Elle suppose surtout que les faits de culture matérielle sont strictosens11
ronfinés à un type de mise en valeur de l'environnement. Pourquoi par exempll'
<'011sidérerque les proto-Sumériens ne colonisent que des espaces arides 011 La question du développement du sud de la Mésopotamie
s1•111l-r1rides, exportant avec eux l'agriculture irriguée? C'est un point que 11011:.
,1vo11sdéjà discuté, en évoquant les colonies du moyen Euphrate, C'est précis!' Pour répondre à la première question, il faut revenir au pruhlc\11w d11
1111•111 dans la région où il était possible de pratiquer l'agriculture sèche que ln décollage du Sud mésopotamien. J'ai reporté sur deux cartes les do11n(•t!Sdt•:,
1n111·1·11lralion de colonies paraît la plus importante. Enfin, il semble que l'appll prospections d'Adams et Nissen dans les régions de Nippur et Uruk (fig. (i:{ l'i
1 a11011 de modèles écologiques stricto sensu exclue toute capacité d'adaptation a 64). Nous avons déjà évoqué ces travaux fondamentaux à plusieurs reprise-s l'l
11111w11vcl environnement de la part d'éventuels colons. Cette thèse est pourta111 l'argumentation d'Algaze sur les avantages du Sud mésopotamien 107, Il s'agl1 id
111<•11 difficile à soutenir au regard de la multiplicité des exemples connus d'adap saisir la logique territoriale à l'œuvre dans leur compréhension du décollage
1,,1ions C'Oloniales. mésopotamien et de la schématiser. Des deux étapes reconnues (Uruk an{'ien -
moyen et Uruk récent), la première correspond grosso modo à l'époque ,rnl(·
rieure au phénomène d'expansion et la seconde aux phases où l'expansion t1
Monocentrisme et relations centre-périphérie lieu : en fait, les données chronologiques sont là encore flottantes pour que 1'011
insiste trop sur cet aspect.
Que l'expansion urukéenne fasse système n'implique pas que celui-ti s.- On a représenté les caractéristiques majeures du système à l'Uruk ,111dt·11-
l'alque sur le système environnemental et son évolution au I~ millénaire avé111I moyen : un système hydrographique unifié du Tigre et de !'Euphrate, et, clans le>
11nlre Ï"re. Le réseau de relations culturelles qui se met alors en place cré e 1111 nord, un peuplement hautement différencié en trois espaces. C'est celle diH!'-
1•space d'échanges. On a montré que ces échanges furent pour l'essentiel 1111 renciation régionale qui est la source du décollage urbain selon Adams. On <•st
11a11sfertde technologies, la généralisation d'innovations que l'on subsume sou•, confronté là au problème de l'échelle à laque ll e est conduite la réflexion. lt•
h· <'<H1ceptde culture d'Uruk. L'espace dans lequel ces idées ont circulé, on l',1 processus de croissance est proportionné à l'échelle de la prospeclion et 1111s
vu, l'St 1111 espace de contrastes dans lequel les contraintes environnemeutalt"; sur le compte d'un développement qui s'opère strictement dans ses limit<'i-.
sont I rès fortes. Elles se sont non seulement imposées à chacune des cull 1111·~ Dans le détail, ces limites sont liées aux contraintes imposées par lt•s
prolcH1rhf1ines, qui s'adaptent à leur environnement, mais ont aussi déter111i111 programmes modernes de développement de l'irrigation en Irak, pas par la
lt·s n·sc,rnx et les voies de circulation des informations. géographie antique de la région. Assurément, pour l'époque qui nous intûrcssc ,
la majeure partie du peuplement semble s'être effectivement conccnlrée da11sln
C.hH'IH cirrulalion cle ces idées soit l'expression d'un rapport de force <'Ill11•
li", clllfi•11•lltl's11iclws <:nvironncml"nt:ili•s du Moyc•11Orient du lyt' millcSnai11• .--.t
11ll jHOhlC:•1111·lll)tl r('.Solt1. I.Ps <lélt·IIM'lll S d1•s I ll<'Sl'S ('IHTIIIICrciaks soutit'lllll'III l,
HHi. Voir .11111111,1'111111111••
q111•I',1hs1•11<1• n •lailv1• clt>mal li'n •s p11 •111h •11•., , •11 Mc•so1m1 arnil• chI Sud ( l>11h 107 Voh 111111,1,1 li11ptl1r•1
:110 RYTHMESET ESPACES
DE.':iDtVEI.OPPCMENTS
PROTO-URBAINS « UHIJKl:1-
LES K~:SEAUX .N:-i" :111
_/
légende
~ zones urbanisées
M villes principales
- zones de pâtures
limite entre les deux régions • Figure 64 C'111m'11ll'llrnk récent, d'après les hypothèses <!'Adams (/\darns, 1981),
l'lfl1111·
(i'.I ('llon'111(• , cl',1p11•, 1, , liv1u1ll11
Uruk anrl(•11/111oy<•11 ·~,·~tl'/\cl,uns (Adams, 1!)81),
RYTHM[.:.S
ET ESl'Al l:S IJE!iOÉVELOPPEMEl\'TS
l'ROT<>-UKBAl~S
8011ttièrc-cl(>sertiquc qui sépare aujourd'hui les deux fleuves. On peut cependant colonial. Les informations que nous avons pour la partie septentrionale (Sipp,,r
111t'ltrct'n cloute le schéma tripartite d'organisation de l'espace proposé: Kish) de la Basse-Mésopotamie ne permettent pas d'avoir une idée aussi prfd-;1·
- au nord d'un arc Abu Salabikh-Nippur-Tell al Hayyad 108 : une zone dl' de ce qui se passe alors: c'est pourtant par là que les colons éventuels so11t
vill,tges, passés, à moins d'en être tout simplement originaires. Par ailleurs, si le sy'>tr11H'
- au sud, une zone vide de peuplement , colonial avait vocation économique, on peut supposer un phénomène d'a11i11ia-
- l'arc constituant en quelque sorte l'interface urbaine entre les deux tion des centres constituant les débouchés, dans la plaine alluviale, des routl'S
-;ystè·mes. commercia les, le long du Tigre, ou de !'Euph rate.
l.a zone située au sud aurait été un univers marécageux, qui se prêterait mal Or, c'est la région d'Uruk qui est le lieu d'une croissance spectaculai11· I'!
;1 l'irrigation , et offrirait pâturages, et terrains de chasse. C'est ainsi que la excentrée. Cette croissance demeure difficile à mesurer, on l'a vu. dans le ras <111
rt'!o:ionde Nippur donnerait à l'époque Uruk ancien-moyen l'image d 'un systèm1• site d'Uruk. Elle l'est aussi parce qu'Uruk est situé à l'extrême sud du péri11wl11•
rit• peuplement intégré entre des niches socio-écologiques complémentaires: cle prospection. Plus au sud, le cours de !'Euphrate complique toute i11w!-illg;,
- pastoralisme et chasse au sud, lion et au-delà nous nous trouvons dans la région prospectée par Wright l,1, lt" I
- argiculture irriguée au nord, critères de datation ne sont plus les mêmes Mais , à nous en tenir aux l11f111111ll
- et interface commerciale urbaine et rituelle le long d'un chenal principal tians fournies par l'auteur, la région d'Eridu est le lieu d'un déclin rnnti1111d1..• l,1
du système fluvial intégré Tigre-Euphrate. période d'Obeid à !'Uruk récent, la reprise n'intervenant qu'il l'q1oq111· cl,•
Adams y voit ainsi l'expression de la mise en place de ces sociétfs Jemdet Nasr.
dimorphiques », que l'on invoque couramment pour les époques Tout semble indiquer que l'extrême sud sumérien n'a pas profit(· d1•l\>:.s111
1mstérieures 109 : un système agro-urbain vivant en symbiose avec un système urbain de !'Uruk ancien et encore moins de celui de l'Uruk récent l.'.iulc1u 1111'1
pastoral, qu'il contrôle de manière extensive. Frangipane a souligné à juste titre ce processus sur le compte de problèmes hydrologiques, mais on peut l<•ntt•r d1·
q11'11n tel système de peuplement, s'il a existé, matérialise très concrètement le considérer l'ensemble régional qui émerge. La région d'Ur et Eridu, liée a11~nif"
p1m·t•ssus de différenciation socio-politique en cours dans le Sud Persique , connaît un déclin au moment où le contact avec le Golfe patati
111t'•sopotamien.Dans la région de Nippur, ce système est polycentrique el suspendu (Uruk ancien-récent); elle se développe à nouveau quancl repre1111c11t
i\da111s l'oppose au monocentrisme déjà à l'œuvre dans la région d'Uruk à la les échanges avec le golfe Persique. La région de Nippur se développe il l'llnik
1111·me époque. ancien-moyen, à une époque malheureusement incertaine quand on te11l1•d,•
Pour notre propos . il importe de souligner que nous avons là l'étape l'intégrer dans une chronologie générale. Enfin, c'est la région d'Uruk qui fo11.·1~1·
,•sscntielle du développement qui a probablement précédé le phénomène comme un centre majeur au cours de la période Uruk récent. Elle semble ,tVolt
d'expansion. À cette époque (Uruk ancien-moyen), la région de Nippur paraît profité du vaste système d'échanges culturels et commerciaux de l'cxpa11sio11
plus dynamique que ne l'est celle d'Uruk; puis la tendance s'inverserait au urukéenne .
profit de la région d'Uruk qui aurait accueilli les immigrants venant de la Les lacunes considérables de l'étude territoriale du Sud mésopota111ic•11
r(•gion de Nippur. Ce fait, qui a été remis en cause récemment par Pollock 1lfl, empêchent de comprendre l'impact du phénomène d'expansion les régi1111:1
pose en effet un problème à l'échelle interrégionale : si on suppose que le Suc! qui étaient susceptibles de bénéficier au premier chef de ces réseaux sont 111i1I
mésopotamien fut le foyer d'un mouvement colonial , comment expliquer ou pas du tout connues : Kish-Sippar et vers l'est la région de {iirsu-LaHaslt .
qu 'au moment où celui-<:i a lieu, ce soit vers l'extrême sud (Uruk), à l'opposé Le déclin relatif de la région d'Eridu peut aussi se comprendre en nl;~.1til,
t•xact de Habuba Kabira ou Cheikh Hassan, que s'opère le mouvement cl,• comme le produit d'une interruption des contacts avec le Golfe, dont 011-.,,ut
population '? l'intensité au cours de l'époque d'Obeid. En revanche, la région cl'llruk a
Si rnlonisation il y eut, et à condition qu'il ne s'agisse pas de réfugiés, l<• semble-t-il su s'intégrer à un système dont elle ne rnnstitue pas a priori I<•1w11I
pht'.>nomè•nc n'aurait pas dû jouer en faveur d'abord de l'extrême sud mais plutot centre.
d1•s régions de Kish , voire Sippar, ou de Nippur. Or, c'est précisément Ct'th' Il n y a pas lieu ici de nier l'énonnité du potentiel ét:onomiqm· l'I
n·!,{ion qui semble connaître un déclin relatif au moment de l'apogée du syst?-11w démographique du Sud mésopotamien. Le problème est de>savoir qu,111d1•1·
potenliC'I fut rrl•llt'llH'nl <'xploilé, et surtout si cette t•xploitatiou 1wr111il,111x
IUR~Il,• 1;10ii.All,\\I~, l!IXI. 1101,•:1,p t,I, villes naissa11tl'S du !:iucl1111~sopotarnien dt• dominer IP.ll'Slc du Mnyrn ,Ori1•11t , 1•11
10'1 l(n'l. loN. l'IXI animant 1111 11111tl\'l dl' 1 0l1111isntionl'i Pn né;111t 1111
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RYTIIMESET ESPACESDESDl~VELOPPEMENTS
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11
Un tel processus n'est pas pour l'heure observable dans le sud de l.i
Une crise des espacesde dry farming ?
Mésopotamie. On manque d'informations: seul Jesondage profond cl'Uruk pom
l'e mouvemenl de colonisation eut lieu, on n'en doute pas, mais il fut limité rait fournir des indications. C'est là que nous retrouvons le niveau VIII 1 : lllll'
,,1 rw reflète donc en rien une quelconque domination militaire ou économique . phase de terrassement qui pose d'intéressants problèmes puisque on y a dét'oti
l .t·s Urukéens ont investi des régions non occupées et on a vu que cette enlre- vert de nouvelles formes céramiques. On a souligné plus haut que cette obser-
prise ne s'est pas passée sans hostilité de la part des communautés local es vation impliquait qu'il existaH à Uruk une ou plusieurs phases culturelles dont
voisines 111 . nous ignorons tout. Ce sont précisément les phases culturelles qui ont prén•de
Le problème est de savoir pourquoi ces communautés ont adopté un l'expansion urukéenne et pourraient être contemporaines des abauclons
111odèleculturel qui venait du Sud mésopotamien. À cette question, il faut observés en Haute-Mésopotamie et Susiane. S'il se révèle que l'on n'observl' 11:,s
r(·poudre en plusieurs étapes. dans le Sud irakien un abandon comparable à ce que l'on note ailleurs on tic•u
drait peut-être une clef pour comprendre ce qui s'est passé . '
l)'abord, l'adoption de ces innovations suppose que les sociétés
r(•reptrices aient le besoin et le potentiel économique suffisant pour faire usage En effet, tous les sites où la crise a été observée sont situés dans la zorw d1•
dP ces innovations, qui rappelons-le touchent autant le domaine de la manufac- cultures sèches, alors qu'Uruk se trouve, on le sait, dans un espace ariclt' oi1
1ure que celui du traitement des informations et de leur gestion. L'apport majeur l'irrigation est indispensable. Est-ce que la crise que nous observons est li1~1,a la
des recherches sur les sociétés locales de Haute-Mésopotamie ou de Susiane est crise d'un système de production? Nous savons que c'est au cours c111
clc•souligner l'ampleur du développement antérieur au contact culturel avec le Ne millénaire que les conditions climatiques actuelles se sont mises en plact•.
S11<1 mésopotamien : ces régions connaissent comme le Sud mésopotamien une E~les_ mettent un terme à l'optimum holocène, qui se caractérisait par des pm 1
prolo -u rbanisation et rien n'empêche donc qu'elles adoptent les innovations en p1t~t1o?s ac_cruessur tout l'espace moyen-oriental. Il est possible d'envisage•, li·
q111 1
$tion . scenano SUJvant: les sociétés proto-urbaines de la ceinture des cultures sècltcis
Si ces régions (Haute-Mésopotamie et Susiane) étaient si développées, ont été confrontées à une diminution conséquente des précipitations 0t à 1111
pourquoi n'est-ce pas là que se produisent l'invention de l'écriture ou de la déplacement vers le nord de l'isohyète des 250 mm. Ce déplacement aurait rui11C·
,ow·? Revenons sur les étapes de leur développement: j'ai montré au chapitre ou sérieusement perturbé des économies rurales en plein essor, incapables cl,•
gérer le problème.
pn,cédent 112que les grands centres ont été abandonnés . Nous ne savons pas si
l '.ilwndon a été total: les périmètres fouillés sont souvent trop restreints pour En revanche, le Sud mésopotamien, où l'on pratiquait l'irrigation n'aurnit
l'll juger. Cependant, ce sont des centres monumentaux qui sont délaissés, c'est- pas été alfecté de la même façon par cette aridité accrue et aurait dispose~de!!
,1-dire les centres névralgiques de ces sociétés. Il ne s'agit pas d'une désertifica- ressources techniques pour surmonter la crise. L'essor du Sud mésopol,Hnil·u
tion mais d'une crise qui affecte les centres de décision, de stockage, voire de n'aurait donc pas été interrompu , comme le fut celui de la Susiane ou d1• la
tt•distri but ion. Haute-Mésopotamie . C'est à ce moment là que le sud de la Mésopo larni e élabort •
On s'est interrogé, dans certains cas, sur les raisons qui ont pu conduire li et exporte un modèle que les sociétés environnantes en cr ise vont adopl1•1,
l'abandon cle ces centres. Dans le cas de Suse, par exemple, Dittmann s'esl momentanément.
dt>manclé si l'abandon de la haute terrasse et sa destruction n'étaient pas I('
rC-s111la1 d'une confrontation entre différentes tribus qui géraient ce que et-!
.-111leur considère comme un sanctuaire fédéral 113• Quelles que soient les raison s Acteurs et réseaux de l'expansion urukéenne
il11mé<liales de l'abandon, il témoigne d'un dérèglement du système socio-pnli
tique. t::t ce dérèglement a été suffisamment important pour que certains cenlrc•s Les thèses commerciales sur l'expansion de la culture d'Uruk n•post•11l sut
1·0111mt> Tepe Gawra ou Hammam et-Turkman soient abandonnés pour plusi eurs la double idée qu'il existait à l'époque proto-urbaine des spécialislvs dn
:-lrc·les. Sur les aut res sites que nous avons étudiés, la présence d'importa111t•s commerce et que ceux-ci étaient suffisamment puissants pour que leur pr{>st•n(.·1·
lrnn's d'érosion atteste là aussi de la durée (impossible à quantifi er) de· en un li eu n'ait affecté de manière durable la géographie humaine de ccrlairws
l'11h1111don. régions du Moy en-Orienl. Les diasporas marchandes en question auraic•nt de•
les vecteurs cle la l'llll11n• d'tlruk,
l,'existenn• cl1•c·1·11 11t,11'<'lia11dst•st en q11C'slion mais il C'st Nt t'ff Pt i11<lis1w11
111 Vo11rnrm1, r;o cliup i11;o,
11:' V,111W/1111,,h,1plln· r, sahk dl' s'inlNrn~(e•1 •,111 11,.,,w le·ms clt• l'vxpanslo1111111kt•1•m1<' «'I s111le•-.n••;1•,111x
1 li l ll'lï M/\NN. l 'IHh .i de•tPl.ilio11s q11i ·,011l1 •11.i1,•11I
L, J,•11111,•
u111k( ('IIIH' SI IHlllS 1als111111011s
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1·u h-11111,.,
:m; ~;r L:SPAn:.-.DESor.vt.1.0PPL\1ENTSl'ROTCH 1{11
KYTHME.<, ,\IN'i !177
" populations locales » un écart culturel, matérialisé dans leur rapport à 100 200 300
f'lgure 65 -Shelkh Hassan,plan du site avec enceinte uruktse1111e
( avec l'autorisation <le>
.loha11111·s
llrn•<.t'l
11·1M\J\1!11,198(i,voir .~upm,rhapitre 3.
1Hi HnTHMA"I, :.!001b. p :154
1 llt 1'1111110, '.l(kll.
117. /-in IN, l!J!J!J
111!FltAI\C,ll'Vil', '.'001
:17H RYTIIMESF.TESPAC'E.S
01,'.S
DÉ.VEI.Ol'PEMP.NTS
PROT(HIRHAINS LE.)R(.:sEAUX11UIHIKfü1"lS •1
l\·sp,1ce : les seconds n'auraient pas vécu d~s un système spatial aussi spéc~ler sur l'existence de diasporas marchandes tant que l'on ne disposera pas
:;oiJ.(neusenientdélimité que les premiers. de cntères pour identifier par l'archéologie des familles de marchands.
Celte idée est discutable : on a proposé plus haut d'identifier dans la En revanche, il raut comprendre très concrètement les mécanismes cl1·s
11Ic,yi•nne vallée du Khabur les limites d'un État proto-urbain centré sur le site de transferts technologiques qui sont la marque la plus sûre de l'expansio 11
Hrak, et dont la frontière sud aurait été surveillée par les occupants de la forte- urukéenne. Wright a suggéré des mouvements de spécialistes, d'artisans initia-
it'MW de Mashnaqa. La réaction indigène à la prise de possession de la vallée de teurs qui auraient été des vecteurs cl'accu lturation 1i 3_ De telles activilfs
!'Euphrate , voire du Khabur, paraît avoir été rapide. auraient nécessité l'existence d'un véritable réseau interrégional de corpora
le f'Olitique. On a maintenant de bons indices pour caractériser certains de tions , capable d'assurer la sécurité et surtout de permettre à des artisu11s
n·s f.:1atsarchaïques du monde proto-urbain. Leur rayonnement territorial est d'exercer leur art , dans des milieux culturels, voire ethniques, différents.
apparemment réduit el on se demande aujourd'hui quelle était la capacité des L'art de produire de nouvelles céramiques, de tailler, décorer puis ulilisf'r
n•nlres prolo-urbains à faire de leur environnement immédiat un arrière-pays , des sceaux-cylindres ou des tablettes a assurément été enseigné, mais rien n1·
1•xploité et mis en valeur 119. Ces États proto-urbains sont identifiés: prouve que ce sont des Mésopotamiens du Sud qui se sont déplacés. fi fau!
- clans la région du barrage de Tabqa, surtout se demander, après d'autres chercheurs, pourquoi un modèle cultun•I
- clans le bassin de Malatya, avec Arslan Tepe pour capitale, él~boré dan_sle sud de la Mésopotamie a été attrayant. Comment " l'avantag<•
- éventuellement autour de Tell Brak, mesopotam,en ", en termes à la fois économiques, voire politiques, est-il clevenn
source de rayonnement technologique et culturel '? li n'est pas exclu qul' l'l'l
- et autour d'une série de centres urbains en Basse-Mésopotamie (à
attrait ait été lié à la crise subie par les sociétés de la ceinture des cultun•s
crnII111cncerpar Uruk) et en Susiane (Suse et Chogha Mish).
sèches: tandis que de Suse à Hammam et-Turkman, voire Hacinebi, s'effondrt'r1l
On continue à s'interroger, depuis les études de Johnson, d'Adams et ~essociétés prolo-urbaines, le Sud mésopotamien aurait résisté à la crise, peut
Nlssen, sur l'emprise territoriale exercée par les cités du sud de l'Irak. Pollock etre en intensifiant l'agriculture irriguée, et en mettant en œuvre la révolutic 11 1
rn11sidère que la pression fiscale exercée par ces villes sur leur arrière-pays fut économique que nous avons évoquée plus hautl24_
1111moleur de l'expansion urukéenne mais cette observation ne fait pas l'unani- le problème idéologique. S'il est difficile pour l'heure de comprencln 1 q11i
1111lt•
, Frangipane par exemple tire argument de la faible emprise territoriale furent les acteurs des contacts culturels qui unifièrent la Mésopotamie à la fin cl11
1•wn ,,,,parles élites urukéennes pour rejeter l'idée de colonies marchandes 120• ive millénaire, il reste à définir le degré d 'acculturation qui affecta les sot·iél<·s
Il faut quand même se demander comment furent financés et entretenus un proto-urbaines de Susiane et Haute-Mésopotamie.
, c•s1·,111 cle postes fortifiés le long de !'Euphrate , puis une colonisation appuyée J'ai défendu plus haut l'idée que ce sont les produits les plus facilemeut
o;1u c-t' réseau. Si une seule cité mésopotamienne n'était pas capable de financer exportables de la révolution urbaine dans le Sud mésopotamien qui carnet,·
011 <'011trôlerde telles opérations, on peut toujours arguer de l'existence précoc e risent les différentes pha5es de l'expansion urukéenne. Assurément, il ne faut
d '11111• ligue de cités sumériennes 121. Rien cependant ne permet de dire que la pas être sumérien pour manufacturer une écuelle grossière, produirf' cles
rnlonisalion d'une partie de la vallée de !'Euphrate fut une opération confédérale. cé~amiques tournées, faire usage de sceaux-cylindres, de calculi, d'e11velopiws,
!.'hypothèse est en tout cas plus séduisante que celle de colonies de refugiés. Il v0tre de tablettes numérales, lisibles dans n'importe quelle langue.
1•s1surtout frappant de constater un lien organique entre l'encellulement des· Toutefois, on ne saurait dissocier de manière naïve technologie et culturl'
srn·h~lés mésopotamiennes et leur homogénéisation culturelle. Le développ e- ou idéologie: avec l'idée du sceau-cyli11drecirculent aussi des motifs ico11ogr11
11It·11tde cc que Mann appelle la H cage sociale 122 s'est accompagné d 'intenses
)> phiques, que nous avons évoqués. On a vu que l'expansion urukéen11ea clébul(•
1:<'h,111gt•s culturels. avant la révolution des images qui a affecté le Moyen-Orient au IV" millénain'
J,',•crmwnique. Dans ce contexte, qui furent les agents de cette circulation avant notre ère. C'est au cours de la deuxième phase de l'expansiou uruké<'nm•
1h•s 1cl(1
('S, des techniques, voire des objets'? Dans le domaine économique, nous que la technique du sceau-cylindre et la nouvelle iconographie qui 1'acco111
i1~11orot1stout des activités d'éventuels marchands, et il me semble vain th· pagne se généralisent. Le shaman de l'iconographie des premières phaSl'S <Il'
l'épo~ue proto-urbain<> est devenu le maître des animaux et le roi-prft n•
urukeen. Un not1w;iu cod1' ;-)~mergé et ses thèmes sont présPnls de l lal'itwhi
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1. l labuba Kabira Sud
52. Arslan Tepe
53. Norsuntepe
103.Khozam
104.Hierakonpolis
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;i. Stwikh Hassan 54. Tepecik 105.Hammamat /, J 1
li. .l<->bcl Arucla 55. Atchanah 111.Yarim Tepe
7. T(•ll Bleibis 57. Judeideh 112.Tureng Tepe
H. llama 58. Catal Hôyük 113.Tepe Hissar
!l. .l<·rablusTahtani 59. Coba Hôyük 114.Anau
l O I lammam et-Turkman 60.Tell Sukas 115.Namazga
Il Tl'IIAfis 61. Qala'at ar-Rus 116.Altin Tepe
12 Tl'II Mashnaqa 64. Byblos 117.Tepe Farahdgerd
1:1.Um Qseir 65. Tell Nebi Mend 125.Tarse
lr1 Tell Brak 67. Megiddo 126.Mersin
1!i, Tell Leilan 68. Jericho 127.Can Hassan
1fi Tell el Hawa 69. Ghassul 128.Kara HÔyük
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l H.Tt•pc Gawra
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71. Bad edh-Dhra'
129.Yazir Hôyük
130.Polatli ~--. ..,
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1!1Ninive 72. Beersheba 131.Alishar
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' 10 ()altnj Agha 73. Arad 132.Masat
1 1 Y,,rgan Tepe 74. Gaza 133.Alaça Hôyük
,,., 'lt'II l{ubeideh 75. Tell es-Shuna 134.Büvük Güllucek
' :1 Kl1,1ladgé
1 76. Tell Abu Hamid 135.Dündartepe
11 11'1I llqair 7i. Tell Umm Hamad 136.demiri Hôyük
'!j IP111d,•t Nasr 78. Tell Fara'in/ Buto 137.lkiz Tepe
'h Ahu Salabikh 79. Saïs 138.Beycesultan
'' t Nippur 80. Kom el Hisn 139.Hisarlik.
' 1H. l'dlo /Girsu 81. Minshat abu Omar 140.Pulur
•111 Wn,ka/Uruk 82. Ibrahim Awad 141.Karaz
:IO l't'II Muqqayar/ Ur 83. Tell el lawid 142.Sos Hôyük .;
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l'la,wh e VI - Uruk, étendue présumée des espaces comprenant des céramiques uruk~ennes
VIII LES l'I.Ml'S PROTO-URBAINS
DE MÊSOPOTA
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rose
n-,;i<s51f
SusaA.Clul
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<'ht•IX -Terrasse Suse, d'ap rès Steve et Gasche, 1971
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X LESTEMPSPROTO-URBAINS
DE MÉSOPOTAMIE LES TEMPS l'l{()TO UHIIAINSl>F Mt-'.'iOl'OTAMIE \1
chronologie chronologie N w s
Steve/Gasct>e Dlttmann
1986
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1972
pas de corrélations proposées 17
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XIV LESTEMPSPROTO-URBAINS
DE MÉSOPOTAMIE LESTEMPSPRO'l'O·URIIAINS
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XVIII LESTEMPSPROTO-URBAINS
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DE MÉSOPOTAMIE XIX
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XXII LF.S
TEMPSPROTO-URBAINS
DE MÉSOPOTAMIE LES TEMPSPROTO-URBAINS
Dt Ml:.SOPOTAMIE XXIII
Conclusion générale
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urukéenne dans la longue durée. Elle est à situer, comme l'ont montré Nisst•11 1
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~ g~ Je souhaite, en conclusion, souligner quelques traits majeurs . L'expansion
urukéenne est d'abord le reflet exact des difficultés méthodologiques rcnrn11
trées aujourd'hui par la recherche archéologique au Moyen-Orient. Ma proprt•
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approche du problème me situe dans une vision culturaliste du problènH' Pt
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~ j'opposerais donc au Système-Monde urukéen une Culture-Monde pmlo -
~ ,;" urbaine. Cette expansion de la culture d'Uruk a intégré et intensifiP les contacts
entre des espaces très divers et il faut surtout souligner en conclus1011qut> 1'011
obserw sur les margt's du monde urukéen d'autres phé11omè>1ws d'l'xpa11sio11
culturelle dont les liens avec l'expansion urukéenne restent largement à mésopotamien 3. Or cette image est fondée pour une large part sur la documeu-
préciser : tout se passe comme si des marges dynamiques avaient décollé au tation d'Urul< et sur les données des prospections.
111omentoù se produit l'expansion urukéenne.
Le rôle de la ville d'Uruk à l'époque prolo-urbaine n'est pas encore trè•s
Enfin, il faut pour terminer resituer l'expansion urukéenne dans la longue clair: est-elle une ville parmi d'autres ou bien fut-elle un centre particulièrem€'nt
durée du développement mésopotamien. important? C'est bien sûr fondamental pour savoir si chaque cité urukéenne d11
Sud mésopotamien était dotée d'un complexe monumental type Eanna. C'est ;1
ce point de l'analyse que l'on retrouve les résultats des prospections.
UN PROBLÈMEDE MÉTHODE Ces derniers, on le sait, ont joué un rôle majeur dans la formulation d1•s
théories sur la révolution urbaine et sur l'expansion urukéenne. Leur explrnta,
La diversité des thèses sur l'expansion urukéenne est, on l'a vu, le tion reste un problème, sur lequel on ne revient pas. La grande difficult(• 1·s1,
résultat d'approches très différentes les unes des autres. L'archéologie actuellement, l'évidente inadéquation entre les données de ces prosp('ct1011s1•1
moderne reste soucieuse d'expliquer plus que de classer. Et elle recourt pour les raffinements nouveaux de la chronologie des temps proto-urbains.
cela à des outils théoriques, qu'elle emprunte souvent à d'autres disciplines Là où, au mieux, dans les prospections, on distinguait troi s ou deux pltasP!-.
On a vu les limites de l'usage de modèles explicatifs, qui s'appuient sur dt•s pour l'époqu e appelée <<Uruk", le système de Santa Fe en impose cinq t'I Jt'
analogies historiques ou anthropologiques. L'absolue nécessité d'expliciter propose même d'en intercaler une sixième, et de scinder la phase(,('] t•11 <lc-11,
clairement les concepts opératoires qui soutiennent la démarche archéolo Les cartes de répartition de sites archéologiques dressées à partir d('S prosp1·1·
gique ne saurait faire de l'archéologie une simple confirmation de théories tions regroupent donc souvent plusieurs phases culturelles et sont, <'Il l'c·tal.
macro -historiqu es, élaborée souvent dans des contextes très éloignés <11 inexploitables.
c<>uxde l'archéologie orientale. S'il se révèle donc possible de discuter de l'évolution culturelle sur c·1•tl.1lt1:s
La richesse du débat historiographique sur l'expansion urukéenne est t•t1 sites, l'élaboration d'un e réflexion à échelle régionale ou supra-régionak• 1•sltn:-s
soi le signe de l'émergence d'une historiographie du monde proto-urbain difficile , pour le moment.
proportionnée à des sources et des problématiques dont on a souligné la spél'ih Ma démarche est donc d'abord une approche critique stralif.!taphiqu1•,
cité. Les théories sur l'expansion urukéenne sont l'un des laboratoires les pl11~ fondée sur l'idée que les tableaux chronologiques que l'on trouve dans tous lt-s
frronds de l'écriture d'une histoire des phénomènes de contacts intercultun·l~ manuels sont des abstractions redoutables. Ils constituent de sérieux obsla< lt•s
;irchaïques, au Moyen-Orient. épistémologiques pour réfléchir sur la notion de contact qui, je le rappt'lll·,
Au tournant du JVe et du me millénaire, certaines régions du Moyeu fonde tout rapport chronologique. L'identification de ce fait, à des 11iv<'ill1x
Orient connaissent un processus d'urbanisation et d'émergence de l'État q111 divers, m'a conduit à isoler précisément, je le pense, les niveaux du débat cl1ro
donna naissance aux grandes civilisations classiques de l'âge du Bro1111· nologique, culturel et régional, m'incitant à éviter d'éliminer trop vite de mt•s
anc i<'n, de la vallée du Nil à celle de !'Indus. Cette histoire est en grande pari le· réflexions des possibilités d'investigation. C'est ainsi que les belles séqw•11c·t·s
m1011yme:l'usage de l'écriture inventée en Mésopotamie ou en Égypte est n11 stratigraphiques sont devenues des conglomérats d'informations exlrême 111< 1 111
d(•part confiné dans quelques activités spécifiques. Nous ignorons tout dt• hétérogènes et totalement discontinus.
l'identité ethnique des populations qui furent les acteurs de cette révolu! 1011 La stratigraphie de Gawra, qui offrait le cadre rassurant d'une success,011
urbaine. Elles sont identifiées par leur culture matérielle mais il est esscnlit•I de niveaux dont les études de Forest 4 et Rothman 5 ont démontré les im:oht'··
de• rappeler qu'il n'y eut pas d'Urukéens au sens ethnique du terme: il y <·111 rences, se révèle être la carcasse décharnée d'un site dont la séque11c(•e•st
clPs ,, porteurs de la culture d'Uruk >1. Les faits de contacts culturels obsc·, v(•· bien loin d'être aussi continue qu'on le pensait. Ce simple fait m'a fail clo111t•1
rrsult enl de la rencontre de traditions de manufacture ou de pratiqt1t•s de des regroupements chronologiques proposés et remettre en caus1• l«-s
gt-sl ion dans des sociétés qui se hiérarchisent et se diversifient a11coms tl11 segments de la chronologie de la période de Gawra. ou m'en a fait ru11fir111(•1
IV'' n1illtsnairc. d'autres. Dès lors , il n'est plus possible de présenter un schéma linéaire oil 1.i
l ,t.•seondilions de ce processus restent encore très mal connues: loll:-1lt•11 couche X ou Y dt• Gawra correspondrail harmonieusement à Lelle c.'oudw d'u11
chNcllC'urs inslstc11t sm notre méeo1mniss,11wc> d1•s111utatio11s qui nffecl<'r<'III 1,
sud d1• l,1 Mt\sopnta,nit• ,\li IV: rnilli'•uairc•av,111111olrt•(•n'. Pollock a r(icP111111t•11I
:1. l'tllf ru 1·,, 111111
t·wnn• pointe <'t'S liH 1111t·s: cl<'110111h1c•11x pw,l11!11
ls sur l'c-xpa11sio11 t1111k1•1•11111 4, F111e1 ,1 1p1rc
n•pnse•11I-.111 1J1ll' ll11;1ge•lo11lt• l,1Jle• dt· l;i n1lt1111• d'll111k, d,111slt• S11tl !i ltt II IIM•\N, '1111'Il
l.t·.~'11•.Ml''i l'HO'l'O IIIŒ,\INS IW M11:snl'O l 'AMI! t '1IN( "1.1ISII >Nl~t NI 1( \1 1
autre site. Le patchwork de données stratigraphiques auquel j'aboutis m'a des sites aussi 1111p<Hlrn1ls que Ninive, la documentation archéologiqu1· dispn
conduit à formuler, pour chaque site observé, un schéma où je me suis efforcé- nible empêche de savoir si un tel processus eut lieu.
dt' m'interroger sur les notions de continuité et de rupture des couches. Ces Par ailleurs, l'existence de cultures proto-urbaines distinctes n'a pas 1•lt'•
f,1îts peuvent autant être liés à la nature des dépôts observés qu'à la méthode interrompue par l'expansion de la culture d'Uruk. On lit une permoncI11·1·
l!rnployée. régionale forte au cours des deux premières phases de l'expansion urukét•111H'
Le problème le plus difficile demeure celui des constructions chronocultu Celle-ci s'est calquée sur des divisions culturelles antérieures, si bien q1H• 10111
rl'lles et stratigraphiques qui étayent l'ensemble du raisonnement sur la chrono se passe comme si le degré d'acculturation avait été différent en fonctio11 d11
logie proto-urbaine. Exemplaire est le problème des rapports entre Gawra el substrat culturel rencontré: alors que Ninive (mais seulement en phas1• :l) 1•1
Nillive. Comment combiner la séquence d'un site qui se réduit à une suite de Suse connaissent une forte convergence, la haute Jéziré syrienne et la vallfr dl'
niveaux architecturaux (Gawra) à un puits stratigraphique (Ninive) dont la !'Euphrate connaissent une hybridation et un processus moins radical.
dncumentation est échelonnée en fonction de cotes d'altitudes, sans aucum• Troisième conclusion: seule la région du moyen Euphrate (seclt·ur d,•
préoccupation de pendage ou d'épaisseur des niveaux archéologiques? C'est 111 Tabqa) paraît avoir été colonisée. Ce phénomène peut maintenant être ear,11·tt'·
un cas d'école. risé plus précisément. D'abord, le jeu de variantes régionales que j'ai ava1wL·1·-.;
Exemplaires aussi, et loin d'être résolus, sont les rapports chronologiques implique que la vallée du Tigre et la haute .léziré n'aient connu, au d1•p,111,
entre les séquences de Suse et Uruk. Dans les deux cas, nous sommes en qu'une phase à écuelles grossières dans un environnement de tradition lor<1lt·.
J'ai peine à croire que les populations locales de ces régions aient accm•illi awc
présence de monuments de la littérature archéologique. Ils ont été soumis a11
enthousiasme des colons 1, urukéens » venant du Sud. L'axe de la colonisai ion 1H·
crible de travaux critiques radicaux. Ces deux sites présentent chacun une chro
peut être que !'Euphrate, et cet axe est jalonné de points stratégiqut>s, l.1•1-,
1tologie composite, fondée :
raisons de cette colonisation restent mystérieuses mais il est assuré qu'Pllc s'1·i..l
- non seulement sur le croisement des données glanées sur le site lut
accompagnée de précautions dont témoignent les remparts élevés sur la ro11tc•
même, ce qui constitue en soi une affaire délicate à mener, c<;>mmel'a monlri·
et dans l'ensemble de Tabqa.
l'rlude d'Eichmann 1 à la suite d'autres archéologues allemands 6 ,
Enfin, le reste de cette communuté culturelle est le fruit d'un processus cpd
- mais aussi sur le croisement régional des données des deux sites. C<'l,1 s'inscrit dans la longue durée. Je ne vois pas là le résultat de l'inlrnsio11 dt•
parasite totalement toute tentative de réflexion sur le sens des interactio11s groupes d'Urukéens dans le nord de la Mésopotamie, mais plutôt le résultat d ' 1111
entre les deux sites. On aboutit à la constitution, autour d'un axe probable (Uruk long processus de contacts culturels. Je me situe donc dans une persperliw
VII = Suse 21-19), d'une échelle flottante autour de laquelle se joue la définilio11 « culturaliste ». Naturellement, le terme d'acculturation a été avancé' po11r
des origines de la synthèse culturelle qui conduit à la culture d'Uruk (pour le~, désigner ces contacts. Mais il faut souligner d'abord que, si c'est bien du Sud
périodes anciennes). mésopotamien, voire de Susiane, que l'influence paraît être originaire, l'orlgi111•
de la culture d'Uruk, elle-même, reste encore obscure . Par ailleurs, ces conla<'ls
culturels ont été en partie réciproques et on trouve en Susiane et dans la région
CULTURE-MONDEVERSUS
SYSTÈME-MONDE d'Uruk des céramiques qui rappellent celles du nord de la Mésopotamie . Restl' il
comprendre la nature de l'acculturation en question. Correspond-elle, comntt' lt·
En dépit de ces réserves, il est possible de proposer quelques conclusio11s. pense Algaze, à une préhistoire de l'impérialisme 7 ?
L'expansion urukéenne intervient après une phase d'abandon, observée sur 1111 Notre méconnaissance profonde des rapports de force économiqu1·~
certain nombre de sites proto-urbains : c'est le centre monumental de n", empêche de raisonner en termes macro-économiques. Nous observons c•II
établissements qui a été abandonné et je considère qu'un tel abandon esl le· revanche une série de mutations socio-économiques et culturelles. L'expansion
résultat d'une crise qui a affecté les sociétés proto-urbaines, vers 3700 avn11t urukéenne n'est pas une confrontation de cultures, où une culture plus ava11c(·<·
notre ère. C'est la récurrence du scénario abandon/débuts des contacts qui 1·sl imposerait un modèle. Elle résulte de l 'adoption clans un espace élargi cl' 1111
signifiante: en effet, toutes les séquences archéologiques sont discontinu1·s ..1 système de production et de gestion qui se révèle dynamique. S'il y l'ut 1111
soul le reflet d'une relative mobilité locale des populations. En revanche, la d•p1" « avantage mésopolamien 118 , pour reprendre encore une expression cl'Alg,11c•, Il
1il ion d'un même scénario est plus pertinente. Toutefois , il faut rappeler qu1 , sui
1
7 i\l!i<\11 . ''11011,
!, NIS~l·N, l')X7. :,ÎIIIIL'IIIACol•,'I,
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c•st bien pussible que celui-ci joua à plein au moment où les sociétés pml<>· Algazc <.:011sidhl' qtll' la crt\;llion de ces établisiwmcnts t:0111·spor11I" ,11w
urbaines des zones de dry farmmg connurent une crise, matérialisée par lt·s phase 1 de l'expilnsion urukéenne postérieure à la phaSl' J (install.1111,11d
t1bandons que nous venons d'évoquer. Cette crise ne paraît pas, sous toul(•s usage de Habuba, notamment). Dans cet espace, l't'xpansion urukfrn 111• doit
réserves, avoir affecté le sud de la Mésopotamie. C'est alors que se produit 111111 être a~ticulée à un autre phénomène d'intégration culturl'llt> l'cxpa11slot1
s,•ulement la colonisation de la moyenne vallée de l'Euphrate, mais aussi J'adop ~roto-elamite. La _grande difficulté est de faire la part t!ntre cc qui relèv1• 1,1d,•
lion progressive des traits culturels les plus facilement exportables d'un 1 ~xpans1?n ~rukeenne et ce qui est spécifiquement proto-élam1ll' 0 11mu~,
système qui faisait ses preuves clans le Sud mésopotamien, écuelles grossières, dere ordinairement que cette dernière a suivi dans le temps l'cxp.insio 11
sceau-cylindre puis système numéral d'écriture. urukéenne. Elle aurait en quelque sorte pris le rf'lai de l'éla11 11rukfrt1, pllls
Ce n'est donc pas une confrontation ethno-culturelle mais la naissanl'I' dépassé les frontières de cet univers: en effet. la commu11aut<- c1illl111•ll1·
d'une civilisation urbaine. Celle-ci a créé une culture ccmondiale" dans u11 proto-éla~~ite s'éten~it jusqu'au sud et à l'est de l'Iran. à Tepi> Yahya (K<'rtua11l
système de relations qui existent depuis plusieurs millénaires. Les échang<•s e~_Shahr-1Sok~ta (à 1;st ~lu désert de Lut, dans le Seistan) 10. Des écuellc•s wo:<·
commerciaux ne sont pas la cause de cette mondialisation. mais celle-ci a certal :'ere~ ont me_m_eéte decouvertes au Balouchistan 11. Cet ense111hle prnto
nement facilité la circulation des produits et l'essor du grand commerce au Ill' elam1te caractensé par un art et une écriture différents de ceux des Su11w1 lf'IIS
millénaire. pose des problèmes d 'interprétation très voisins de ceux que pose>l'expa 11sin 11
uru_kéen~e. Pour_notre propos,. il importe surtout de souligner qut• la <'hro 110
l~g1~ ~e I expa1~s1onproto-elam1te reste débattue et que rien n'C'xcl11tquf• 1 dit•
DES MARGES ?
DYNAMIQUES c1 n ail débute plus tôt qu'on ne le pense ordinairement. Dans Œ <',is il
faudr~it alors accepter l'idée que l'expansion de la culture d'Uruk a renrontn \
Au-delà de ce que Helwing a appelé ccla ceinture des contacts " (,, contal'l peut-etre dans ses phases ultimes. une autre expansion c11lturelle q111 a
helt 11),espace limité en fait à la partie orientale du croissant fertile 9, depuis la emprunté et remotivé les principaux acquis du monde urukéen,
Susiane jusqu'au moyen Euphrate au pied du Taurus, l'influence urukéenne l'SI ~n prob_lèmesensiblement identique se pose dans le cas égypt icn. Là, <,11 r,1
on l'a vu, l'objet elle aussi de discussions. vu. 1_expansion urukéenne ou tout au moins l'influence mésopotamienne .-st
On a mis en évidence que les termes de la discussion ne sont pas lt·s sensible au moment où la culture de Nagada Il connaît une expansion vers lt•
mêmes. En effet, dans une vaste couronne qui s'étend de l'Égypte à l'Iran m(•li ~or~ cle _l'Égypt~. De toute évidence, les développements qui conduisir<.'nt ;)
dional en passant par la haute vallée de !'Euphrate et la chaîne des Zagros. l,1 l u111ficat1onde 1 Égypte tirent leurs racines du sud du pays. Il C'St frappant dt•
présence urukéenne est réduite et pose surtout des problèmes de chronologi1· const~ter que , dans ce cas également, c'est précisément au moment où se
En effet, si on a retrouvé dans ces espaces des objets dont on considl•11• ~rodu1sent les mutations majeures qui conduisirent à la naissance de l'État q11·. 1
qu'ils ont été produits par des porteurs de la culture d'Uruk, il est souvent clilh heu le contact avec la Mésopotamie. La part jouée par celle-ci reste à tsvalu,·, ·
elle est très clairement plus intense sur le plateau iranien qu'en Égyple
cile de leur assigner une date précise dans la chronologie de l'expansio11
urukéenne: en effet, la présence d'écuelles grossières, associées à un ass1•111 • Il devien~ en tout ~as ~sentiel de dater réciproquement des expansions
hlage local, ne peut être considérée, dans le nord du Levant ou dans les mo11I::. culturelles qu, se sont deroulees en plusieurs étapes. Une des grandes diffirnllt ·~
Zagros, comme un marqueur chronologique comme nous l'avons fait pou1 1;1 est de savoir si l'expansion urukéenne a débuté plus tôt que ses II voisiues 1,
proto-élamite et nagadéenne.
l laute-Mésopotamie à l'est du coude de !'Euphrate.
En l'absence d'autre attestation d'un contact avec le monde proto-urh,1111 Que ~e soit d~ns le cas égyptien, ou dans celui de la culture proto-élamil<' ,
urukéen, leur introduction peut dater de n'importe quelle phase cle l'expans1011 les théor~es sur I expansion urukéenne offrent d'intéressantes perspecliws
11rukéen1w.Par ailleurs. l'influence urukérnne a probablement été plus tardiv, com1~arat1ves: Lamberg-Karlovsky a récemment suggéré une typolo!{lt• di·s
sur les marges du monde urukfe11 qu'en Mésopotamie proprement dite. établissements_ proto-él~ites _directement in~pirée des cas lyp<'S <JUC UOUS
avo~s recontres ~our I expansion urukéenne'-. De Miroschedj1 a quant ;1 111,
On a déjà évoqué le problème que pose l'expansion urukéenne dans "'
souligné lt•s affimtés entre expansion urukéenne et expansion égyplien,w l'tl
a11-dt'lf1dl la chaîne des Zagros : la datation du matériel archéolog1ql1t' dl's
0
sill's dt• Tcpe Sialk (niveaux Ill l'i IV) f'l dt>Godin T<.'pt>
demeure un prohli•111c
•
Ill S 111 c l '.11111olil fi111('~, 1·1111,\,m, 1, J:JXli, JI, 111;,-J 1:1
11 Ill SINVAI Jf1•1 1<
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:390 LESTl'.Ml'S!'ROTO-URBAINS
DE Mf.:SOl'OTAMIII
ABRÉVIATIONS
'.llll, 2000,
1:1 01' MllmS( 111
11.'i 11Ml':; 1•1<1111
~ lllfü1\IN::,Ill'. Ml~SI11'1l'I ,\MIi, H1111
1111
,l<,\l·1111
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!\11ut11/w 'flw /,<1f1•C/10/, 11/,f/111 ('1•11tral W1•:,;l1•rnlr,111.it trlw i'.111I
Annexe 1
Hammameth-Turkman
Tableau l. Hammam et-Turkman: stratigraphie de la période IV D 1 (suite) Tableau 2. Hammam et-Turkman : stratigraphie de la période V1 (suite)
installations V/4 9
HTATUS
SI rates couche nature nature sols murs
IV:13 Strates d'éléva- succession de -- -- V/5 a Aucune indic. sur 323 ;19 a vague Architecture
AK16 tion de sols hard loam le comblement. surf. massive:
floors AH 16 mur A 2.85 pièce F
les sol n'ont été mur O et C et D.
IV:14 1 mètre de deux sols 4 Mur B, plâtré
atteints dans aucune
t\K 16 débris. 3 vers ouest. pièce.
1. MElJER,1988, p. 71-74. Y/5 b Section nord une pas de sol reprise et élargis- -struct. circ.
2. La coupe de la planche 21 (MEIJER, 1988, pl. 21, p. 97) permet de mieux comprendre la arche en encor- sementde F de briques P
sil nation : on y lit les divers éléments mentionnés dans la couche concemée, AH, AF.AC et AK. Ce qui -P: tombe
11'cs1µas clair, c'est le mur AC: on voit bien l'effondrement de AC qui scelle AK, mais, en revanche,
AH 16 bellement effon-
nn ne comprend pas très bien le lien entre les divers éléments de briques qui sont figurés ni l'espace cirée? elliptique
qui semble constituer AC. V/5 c. nouvelle reconst.
3. MELIER,1988: « Weiherthe site as such was desertedcannot bejudged from the sma/1excavated AH16 de 0, Cet B.
wtrface,but il is 1101eworthy that in subsequentoccupationstrata the pottery is laie Cha/colilhlc •, p. 73.
4. L'un est censé être plus bas que le mur B (sol de chantier?) et l'autre: 317. 35. Une accumu- V/6,a/b ? 3 sols successifs muri
lulion de 1 mètre nous conduit à une cote de l'ordre de 318, 35. Le sol le plus récent de V l est préci- AH 16
s~ment à 318, 35 mais le joint entre les deux ensembles est problématique (voir pl. 23). Ce qui se V/7 ,o Une terrasse AH 1 terrasse de subs-
dessi11eest une lacune stratigraphique occupée par ce qui est une grande fosse. 2 mètres environ
séparent horizontalement les données de IVD et celles de V A. 16, A de 1 m. 11 tructure du bâti-
AG 16-17. des sols à 328.21/ ment.
328.10.
Comblement sol de terre battue. bâtiment tripartite
d'incendie 12 a pilastres.
-
Tableau 2. Hammam et-Turkman : stratigraphie de la période V 1 l. D'après MEIJEf~1988, p. 74-78.
2. MEIJER,1988,planche 22 e.
3. Ibid., planche 23 a et b, p. 99.
SIrates couche /nature sols architecture 4. Ibid.. p. 74 : ,, ash fi lied rooms,containing slzeable reed roof fragments,,.
V/1 Remplissage hard loam floor Deux murs qui Banc contre 5. Chap. 13, p. 61 et 62.
A.116 d'érosion p. 74 318,35. plâtre forment pièce AG. 6. À en juger d'après la planche 23, fig. b: 320,60 pour EC et 321,44pour l'altitude d'aflleu1t•
sans préc. blanc. AA,AG2 ment du mur soit quelques 80 centimètres de comblement.
7. Il y a des problèmes d'altitude dans cet édifice:
V/2 a:l Comb lement de Plusieurs niveaux U et P pour 2 pièces - Dans le premier cas, EC est plus bas que l'espace latéral de 29 centimètres, ce qni est rn1111l
terre -unité or. 319.51 et avec dérable. Certes la donnée est limitée par le fait qu'il n'y a pas de contact entre les pièces.
AJ 16-AJ 16. cendreuse 4 30/40 319,46. une pièce oblongue Banc - Dans le second cas, EC est au-dessus du même espace latéral, cette lois de 15 centimèlws.
cm d'épaisseur bordée au nord par 8. Toutes ces maquettes posent le problème d'une éventuelle interprétation com111 e te111ple
m1
Unité occ. 319.80 trois petites pièces. dans la comme sanctuaire sur la base de dépôts votifs.
plan tripartile. maison 9. Hiatus créé donc par les marches de ce soudage, qui pose de gros problèmes. Akkern1a11s
pour EC.sols de note que ce niveau n'a donné aucun tesson signifiant (AKKERMANS, 1988 b, p. 288).
deux pièces maquettes ~ 10. MEIJER,1988,pl. 27, p. 103.Photos: pl. 28 et 29 a, p. 104-105.
V/2 1) Import ants Sol AC pour EC Portes bouchées une autre 11.Elle s'étendait peut-être sous tout le bâtiment mais il ne donne pas de preuve fom1ellt·.
débris de sur planche 320,60. installation d'une maquet1e 8 12.30 à 120 centimètres de débris (MEUERS, 1988,p. 77), La coupe plus que somm,tlre dt • la
cendres p. 75 pas espace lat. 320,357 niche plâtrée. planche 26 ne permet pas de juger clairement de l'ampleur de la couches ou des couct1cs, (p, 102)
A.1 rn-AI 16
de préc.l; 80 cm. Ce comblement pose un problème (p. 77): il est composé de deux ensembles clisl inl'ts : gl'l'y !mm 11
-- loarn avant clépôts cl'incenclie.
V/:ln Pas d'info. Hard loam floor à pas d'archilecture Les hypolhèscs r11vlsagécspour en rendre compte ne paraissent pas convainrnnll'S;
A1 Ili :321,60. S(lil d(·lrilus ,Wf1t1J1 és avant incendie pendant la vlr du bâlloie111(t'<' q11i111c•
11l pnrn11p1•11
~
.
X''
'
- X'(
-
llypoll11u,,••,1111\ V•'II' d, ( :111 (llll Ill' pt•ul allt·r lil'i\lWOIII) plus 10111('Il SlllV/\111 lt•s dl>lillt''l'S thl 1,1pp1111
tl1•'id1111 l lu\tl <l 1• 1',"111 l'I IH)
Ll·~'În:MPS PROTO-URB\JNSm: Mf;sOl'OT,\Mlh
9. T1•1l1•IHawa n'est pas repris dans la liste de la p 240 et c'est donc à l'énum1;ratlond1•typ1·~ 29. Ne donne pas de détails et se fonde unlq111·11wnt sur um· 1·m11mu1111,111011 p1•rs1,11111·ll1·
oit•
q1w l'on se hcra. GL'T 1995.p. 240. Kulemann concernant le survey du TAVO.note 715. p. 21i0 Les Anll'rk,1ins ont l,111 un graucl scnul.1!:1'
10. Pour End Obed. type 12= sprig ware Voir BALLet ali,, fig. 18,5-8. sur la face est du site, le long du Khabur, que j'ai pu observer en sc•pt1•111bre
19!lh, t•l qui a roumi clc•s
11. Pour r.awra A, type 15 Gawra impressedware. Ibid., fig. 18,19. résultats substantiels semble-t-il sur la période qu'ils qualifient dt• post-Obeid. Mais 1111 <1ll1•11tl
pour
12 Pour Gawra A-B, types 3, 4 et 7. El pour spécifiquement Gawra B. type 8. Dans l'ensemhh• l'instant d'autres informations sur la c1uestion.
<1,•ces donn(•es consacrées aux phases archaïques. aucune mise en parallèle ave<:la séquenc<•dt• 30. Elle ne donne aucune explication précise sur la question
11.,w,1 n ·est fournie.
13. Ct'tte datation est produite sur la base de deux vases· un type 3 (les bols à fond plat qui
f11111t,11testrstout au long de End Obed jusqu'à Uruk A. et double mouthed vase. légende : X présence de la phase, CH 22: couches et chantiers concernés : X ? présent 1•111tl<'-
14. Trichterrandlopf aus grey burnishedware,p. 240. terminée (Gawra indifférencié)
15. Sondagel el sondage profond de la quatrième campagne(niveaux L-A). (Gt.rr,p. 2-11). en gris : sites pour lesquels elle ne distingue l)as GawraA de Gawra B
16. Indéterminé quant à la date précise dans la période de Gawra.GUT,1995,p. 241-242.Gut
dorme un résumé de ses ré!kxions sur l'époque de Gawra à Qalinj Agha. Sans entrer dans le détail,
,111 rt>tiendraqu'une date Gawra est assurée par:
- l'absf.'ncede BRB,
- la présence de formes Gawra et de d~cors Gawra typiques (types 1,2,415b. 7 el 8),
- l'occurrence, en particulier en Ill, de Gawra impressed ware pose un problème straligra.
phic1ue,car c-111: paraît associéeà de la céramique peinte (les motifs de goutte typique de Gawra IX)
llt·s lors. dil11sun site pourtant abondamment fouillé, se pose le probll>med'une·
- attestation substantielle d'une occupation prolongée et complexe au cours de l'époq111•
de Gawra mais
- d'une impossibilité à reconnaître dans la séquence les divisions proposéespar Gut.
On est là en présence d'une sérieuse dilficulté car ce site constitue en principe l'une dl's
principales références pour reconnaître el comprendre les dilférentes phases de la culture de
,;,,wra
17. Voir note précédente.
18. Les données utilisées par Gut sont essentiellement liées au sondageen L 4.
19. Descouches qui posent de singuliers problèmes de datation à Gut en raison de l'impor1a11t
1111\l;in~e de céramique qui paraît s'y réaliser: la présence d'urnes en U lui permet d'opter pour du
<:.,wra XII,tout en signalant l'occurrence de tessons Uruk ou Hala!...
20. Là encore, c'est l'occurrence de tessons d'urnes en U qui lul fail penser à du Gawra XII,
111als le reste des formes serait plus tardif ..
21. Ne donne pas de <létail précis sur les types retenus mais uniquement des référencesà clt•s
hl!llr<'Sde Starr. (Ibid., p. 244). C'est sur la base de ces ralsonnements qu'elle propose de voir Gawr,1
\ ,111début de l'époque de Gawra
22. Gtrr, 1995.p. 247 note à propos de l.eilan la découverte dans des comblements et débl.1is
tlt' 13-14de tessons qui pourraient être Gawra Xll.
23. /bid., p. 247, pour la liste des types céramiques concernés (types 15 b, 14,2et 4 + tessons ,1
s11rl<1ce polie rouge et bol peint à bord tourné vers lïntMeur). Voir mfru f>.sur les problèmes stratl
w.iphiques de Tell Brak.
24 Ibid , p. 248: de la céramique typique de Gawra B serait présente dans les déblais su1>t·
r11•ursà 13.
25. Ibid., p. 237. Se contente de noter l'occurrence de sprig ware et attend publication. Pout
1l'lte publication voir mélangesHijara.
26. Hammam et-Turkman ne fait pas l'objet d'un développement spécifique pour la pério<l1'1h·
1:.1wra,de manière inexplicable, mais lait en revanche l'objet d'une analyse fournie p 256-257
27. Pour <:esétapes du développement de Hammam et-TurkmanT,Gut est lapidaire. Toul ,111
plus peul-on s'appuyer sur le tableau de la p. 259, tableau 26, qui conduit à l'idée d'une conti11ult(•
1·111rc• IV C 1'1VA qui s'étendrait.tout au long de Gawra A. Toutefois. Gut ne lait aucunr mention <11•l't'~
c·,11,1etrrcs (iawra A dans le texte et on ne comprend pas très bien comment s'ordonnent c>nliu ck
c011111te n·s cfl-ux séqu1•ncesprimordiales des pha~es anciennes du chalcohthlque de lfault·
M!'sopot;11t1ii-
des bols Cotx,.
:!H. I.,• nit Ne rna)c·urpour une telle date est la prrs1•11ce
US IEMPSPROTO-URlt\l~S Pl MtS<ll'!lll\l\111
Jarres à lèvre arrondie, col court, et souvent HK, Shaf, W-E.AbS. Brak
-- -
TUN3a Ritverz,erte Keramik2 863, 872, 873, 875. -37-31,~I1 anse 9
a ritzunger, XX
TUH4 10 Jarre à lèvre arrondie étalée, à col " low HK,Shf. AbS,
TUN 3 b b Schilfrohr eindrücke 876-878 -42~ medium »11
TUN3c
lllN 4 a
c impressiond'ongles
VierosengefiiBes
XX 8744
XX 912-9337
-34
-29-21
TUH 5 12 Jarres à col haut , à lèvre arrondie fine 13 HK, AbS et Brak
TUH 6 14 Jarre à col cou rt, lèvres arrondies épaissis et W-E,Suse Acro Ill et AbS
-
a : Uruk Rouge6 rainures intérieures 15
TIJN 4 b b : sansengobe XX
907, 909-911, 934-9378 -29-lH --- ~
,_ - TUH 716 Jarre à bord étendu vers l'extérieur en saillie, HK.W-E,Shaf, el AbS
llJN 4 c c · ritzverzierte9 XX 885-891,S 27 -36-29 Ill souvent épaissi 17
IUN 5 Schalenmit ausladender XX 900-902;997, 998
- --
-29-2111 TUH8l8 Jarre à bord en bandeau , bas et étendu vers HK, Shaf, W-E, AbS, et Brnk
Wandung11 l'extérieur 19
-
TUN6
TUN 7
bouteilles
umlaufenderiefen 13
XX 903-904
XX 905-906
-26 -20
-23; -25
TUH 920
TUH 10 22
Jarre à bord étendu vers l'ext. 21
Plat à bords plats 23
HK,AbS.
KH, W-E, Brak et AbS
-~
~
TUN8 HenkelgefiiBe 14 XX 905,1000,100215 -27-Hl. TUH 1124 Plats à bords ronds incurvés 25 AbS, Brak.
TUN9 2 27
Vaseà goulot court XX 941 -23 TUH 12 6 Anse tor sadée
TUN 10 Vaseà goulot courbe XX 940 -21 TUH 1328 Bec pendant 29
TUN Il Pseudoréserve d 'engobe X? 938 -30
-
2. Types urukéeos de Hacinebl d'après Pollock et Coursey
TUN 12
--- -
Vases globulaires XX 944,952,100616 -31-21
- 1.POU.OCK et COURSEY,1996,tableau 3. p. 235.
2. Ibid., fig.22 : A-B.
l. Types urukéens de Ninive (d'après Glff, 1995) 3. Les auteurs n'ont pas, bien entendu, donné de référence à ce type trop bit>nc·onnu
1. Céramique à décor Inciséà motifpeigné. 4. Pou.OC K et COUR.5EY,1996,fig.22. D-Eet G-H
:l. C'érnrnlque à motifInciséde rayures 5. • Fine conical bowls •.
3. C'est la seule cote donnée pour un tesson de ce type qui est donc antérieure en principe•,, 6. POLLOCKet COURSEY,1996,fig. 22, f'.
l'Uruk 13. 7. Ce type n'est pas retenu par Susan Pollock,mals constitue un type qui a fnit l'objt' l tl'.'Pt1is
4 c:m.1995,p.l02. de considérablesdéveloppements liés à la phase• UrukMoyen•. C'est la raison pour laqu<'llt • 1f'II ,il
5. Vase~à quatre anses oreillettes(nose lugs). fait un ~ous-type de la catégorie généraledes coupes coniques.
au tour, à dégraissant minéral,recouverts d'un engobe brun ou rouge (Voir Gtrr. 1!1'1:Ï,
fi. 1'11ils 1\ l'OIH)('K Pl COURSEY1996.fig.A-0.
p 1()()). !l , /'/,11111111111,/11111JOY'iwith 5flor1 necks, often Wtlh one hanclil· •.
7 l:lll', 1995,p. 100. 10 l'1111neJ,, 1·t ( '111111s1
:v, 1996,11~.23 . H-K.
H fl,11J, 11 100 11 /lw,·,l 1111111d11111'"" 1111/h Jow 11wdiumnerk1
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XV 6.52-7.03 GS O 31 P4 (93) P8:Ol:!(•I:!, P2:l 1(198)
43,45,4!1) T-19 P 1:5(35,68a)
P4O95
IVe 18,HP P3:6a(l 14,116,118,l20
XVI 5.50 XVI 5.70-6.45 GS 31/32 P4(96,101,l02) P3:6P(l 14,116,118,120,
GS32 rien dans P8 PS:14(51-52) IIPI 13)
GS32/33 T-18 P3: 6 T-98.
XVII GS33 P8:15(55-58) LZ18/19 P3:6/7(55,)
GS33/34 rien dans P8
V V: KTL GS19:KTL Pi:8(70,73,117,120)
XVIII GS34 P8:16(62) P3:7(18,28,34,53,56)
GS34/35 -
GS35 P8:l 7(64-67)
Eanna secteur Sud-est;données stratigraphiques croisées pour les niveaux IV et V
GS35/36
(daprès Jordan, 1932, Surenhagen, 1993 et Eichmann, 1990).
lt'-l{t'11Ch.'
:
GS34/35: désigne les comblements lntennédiaires sans architecture 1. Ce terme désigne les Ovale Gruben déuagées en masse dans le secteur. Elles ne fo111pas
l'objet de l'attribution d'un N° GSdans la mesure où à partir du niveau du îl!mple Rouge, la slrnli)lra
(=::::J GS34 : désigne les niveaux architecturaux : , Bauschichten • chez RE. phie directrice n'est plus celle de secteur I mais celle du secteur 4 (UM).
XIII:désigne les niveaux qualifiés par OSde• Planierschutt •. 2. EICIIMANN, 1989,tab. 3, Be,loge86: il s'agit dans ce profil (section 14,0 à 61,00 m) des lours :
1'1· l'rohl '1'>;
P 8: Profil 86 51,53,54,57,66, 77, 79,80,83,85,88, 100,103, 104,110, 112,32,50,52,55,56,59 ,64, 78,84,87,X!l,!)I,
105, 106, 10!1et 113.
1. Jofll)A:-1, 1932 3. Ibid, tab. 2, Bedage 86. fosses ovales· 190-194, 199,200, 207-209,218-220,233. 234, 24'.I
l. St flll\HAGEI\, 1986,b, p. 17-22. 4. Ibid. tab. 3, Be1/age86. 0G 84.
:l <:Sdésigne le concept de• Gesamt,trutigraphie ,, qu'Eichmann a mis en avant pour "11111, S. Ibid., tab. 1, Beilage86: 38, 41, 65, 37, 40,60-62,76, 81. 86, 102el 111.
rn111plPtll' la nature très particuli ère du raisonnement qui conduit à la construction d'une s(•q111"111 ,.
, u111pos11t• surt laquele je reviendrai en détail. Les numéros sont ceux qu'ils a adopté en dis1111u11,1111
li·, niv,·c1uxarchitecturaux (• Bausch,chto) et les niveaux intennédiaires. Les sigles qui ,u..-11111p,1 Légende : KTL pour Kalkstemtempe/, RTL pour Roter 1èmpe/, I IP pour H-Postwnent, LI. p11111
1,111Pnt n•s numéros sont les sigles qu'il a adoptés: T pour terrasse et lettres urecques pour lt•Ji lehmzie~I
pil;isps nrchitecturale d'un niveau architectural.
4 KTL pour • Ko/k~teintemf)(!I•.
5. EtntMANN, 1989,Beilage 1, profil 4, (fig. 50). Pour le commentaire de cette roupe: I'.!<11,1
,._...,
l'll'l!I, p. '1041. Les nombres qui suivent les numéros de profil sont ceux des niveaux archilerh11.i11xri
l1•s no111hr1•s entre parenthèses désignent les N) des unités straliuraphqiuies dans chan1111 • ""~
roupcs.
Ci./Inti, Beilage4, profil 8; pour le commentaire voir p. 43-44.
Lf.S TEMPS PROTO-URBAINSD[ Mf.'\(li'<Hi\MIL J\NNIXI S
c~
,...
NIV. Nature couches Sols Murs Fosses et Matéri el Annexe 6
perturbations
2'1
1:r
Terre Jaune compacte
Terre Jaune compacte
?
?
Mur 618
Mur 628-619 Cachet à
- Histogrammes
collerettes 1
---~
22 Terre cendreuse 607-625 ?
et 6532
21 '! Sol 617 et 625 Fosse 612:1 Cachet 4
-
20 ? 614-615 Cachet' L INNOVATION ET RUPTUREAU CHANTIER I DE L'ACROPOLE
l!)" ? Sots• Fosses 75611 Empreint e
sceau9
calculi
904,897, 74612 30
1~
Ne donne pas d'informa- A Bulles et
tion sur la natur e du B 10887,926, calcu li
comblement 918,913,912, tablettes à 25
C
D 881, 89511 signes num é-
20
raux
Ï7 B Tc[ 8 1- 852,853,777 764-766. Tablettes à 15
17,55 14 798,829 notation
env. numérale 10
760, 779, 752, empreintes
B2 = 18, 753,748.746. sceaux
05 env.
83 13
B indiff.
17A J\ccumulation de tessons la
---
VII
l',
IS
l
Tot.il t~I"' •
l:==i rtOWt>,tUllt ~ 1
Ill
5 Index
0 Total types
noweauté<
XIVe-a XV XVI
XIII
A Coba bowls 71-72, 95
Il. Évolution de la séquence de l'Eanna ( version Sürenhagen) éva luée en
Types urukéens de Suse d'après les données de Reinhardt Dittmann Abu Salabikh 30, 216
Abydos 153, 156-157 D
(Dittmann, 1986, tableau 158, p. 454)
Akkad 97, 99, 191-193 Degirmentepe 189
Amérique 170
Diyala 193
Amuq 30
Doura Europos 164
Amuq F36
Asmar (Tell) 81 Dynastique archaïque 24, 90, 93-94
Arslan Tepe 33, 102, 122, 216, 342
E
GO
B
Eanna (Uruk) 44-46, 61
50
Banesh 32, 140,210 niveaux de sondage profond 28(i
40 Banesh Ancien 141, 145 294, 311-314
total
30 Birecik 33 IV46-47,49, 286
Bleibis 162
20 IV ( système d'écriture) 49, 80-81,
Brak (Tell) 27, 51, 81, 102, 107, 111, 84
10 216,252,274-278,322,360
Ziggurat de l'Eanna 286
~~.s..:~~~i-4- o BRB,voir écuelles grossières
Buto 154 Écuelles grossières 38, 72, 95, 315, 320,
V VI VI VI V1 VII VII VII IX X XI XII XII XII XI XI XI XV XV
:322,343-345
a total 2/ B B C C 1 1 12 a b I V V V 1
D ancien C Égypte 35, 151-158,164
VI 1 2 1 2 a b C
D nouveau a el Arak Oebel) 153,155
cachets 52
Dn1sp. cnvdoppt•s 52
n1lculi 52
('aire (k) 15Ci Eridu '/7, f>!l,:112
.:n:l
Ill. R(•pnrllllon J>arolwaux des lnnov11llon14 c•tpnnuua<·esde la séquen<·t•du 110t1dnl(1· Cappaclon · 1fi7 Esh11111111a
1>rofondd'après 111ty1>ol111(lt- c 1•111111lc11u-cl1•l>h'lrkh Siirenhagen C'hogha Mhh Hl. 1,1:1 F11ph1,111··11, ~l!i, :1Hi:117, :J!W
(Siirt•11hnl(t'II, 1:m:1, Ill(, :1, l'· (il)
'.Ji, :Hi, 2:!0
C'h.1lrnlitl11q111• 1>r1,•1111711
l.xl 11•1111•
Table des figures
fig. 6: 8. -S UT 17 a: Steve M.J et Gasche H., 1971. pl. 30: 24 e t 26. Figure 20 - Carte de l'expansion uruk éenne, d 'ap rès Schw art z, 1!)88. .. I IH
- SUT 17 b: Steve M.J et Gasche H., 1971, pl. 27: 7. -SUT 18: Figure 21 - Cart e d e l'expans ion urukéenne, d'a prè s Schwart z ,Hl88.... 11!)
Miros c hedji P. de ., 1976, fig. 4: 16-17. -SUT 19: Mirosch edji Figure 22 - La Syrie et l'ex pansion urukéenne, d 'a pr ès Schwartz, :wo 1 l '.!O
r. d e., 1976, fig. 7: 7. - SUT 20: Miroschedji P. de., 1976, fig . 4: 7. Figur e 23 - Carte de l'expansion urukéenne, d 'a pr ès Frangipane,
- SUT 2 l : Miroschedji P. de. , 1976, fig . 8: 4. - SUT 22: Dittmann , 1996, typologie culturelle................................................................ ........ 12:i
1986 a. - SUT 23: Miroschedji P. de ., 1976, fig. 4: 6. - SUT 24: Figure 24 - Typologie fonctionn elle d es espaces,
Miroschedji P. de ., 1976, fig. 4: 10. -SUT 25: Mirosch edji P.de ., d 'après Frangipane, 1996. .................................................................. ..... l :iM
l 97û, fig. 6 : 10..................................................................... ...................... 54 Figure 25 - Carte d e l'expansion urukéenne, réa lisé e,
Figure 9 - Types urukéens de Suse, d'après Dittmann , 1986 a, d 'a près Johnson , 1989... .......................................................................... 1:-!(i
p. 85, p . 9 l-93; - SUT 26 a: Dittmann , 1986 a. - SUT 26 b Dittmann , Figure 26- Expansion uruk éenne, d'après Hole , 1994...................... ........ 12!)
1986 a. - SUT 27 : Le Brun, 1971, fig. 23. - SUT 28 : Steve M.J. et Figur e 27 - Typologie des sites d e l'expansi on urukéenn e,
Gasche H., 1971, pl. 30: 29. -SUT 29: Le Brun et Vallat , 1978, fig. 3: 4. d'après Rothman , 2001 a................................................................. ........ 1:~H
-SUT 30: Le Brun et Vallat , 1978, fig. 3: 3. - SUT 31: Amiet, 1972, n" Figure 28 - Expansion uruk ée nne, d'après Aiden, 1982. ............... ........... 1~ ·1
-S UT 32: Le Brun , 1971. fig. 35.2. - SUT 33: Le Brun et Vallat, 1978, Figure 29- Carte del' expansion uruk ée nne , d'après Henrickson, HHM . \117
fig. 4 : 5. - SUT 34 a : Le Brun, 1978, fig. 9 : 2. - SUT 34 b : Dittmann, Figure 30. - Divisions chronologiques proposées pour le Sonda ge
1986 a. -S UT 34 c: Le Brun, 1971, fig. 23........... ........................... ......... 55
profond d'Uruk , d e 1931 à 1999............................................... ............... 206
ri gure 10 - Types urukéens de Suse. - SUT 35 : Dittmann , 1986 a
Figure 31 - Divisions chronologiques proposées pour Tep e Gawra,
-SUT 36: Steve M.J. et Gasche H., 1971. -SUT 37: Steve M.J. et
del950à1997 ........................................................ .................................. 2 11
Gasche H., 1971, pl. 27: 14. -S UT 38: Dittmann , 1986 a. - SUT 39 a
Figur e 32 -Schéma chronologique SAR, d 'a près Rothman éd., 2001.
et b: Steve M.J. e t Gasche H., 1971, pl. 28: fi et 6, pl. 29: 1-3. - SUT 40:
Schéma SAR, présentation en fonction des stratigraphies
Steve M.J. et Gasche H., 1971, pl. 26: 23-24. - SUT 41 : Steve M.J.
directri ces................... .............................................................................. i 17
etGascheH.,1971,pl.30: 17. -SU T42 : LeBrun , 1971, fig.51: 10.
-SUT 43 : Steve M.J. et Gasche H., 1971, pl. 30: 28. - SUT 44 : Figure 33 - Disribution additionnée de datations C 14, d'après
Dittmann, 1986 a. -SUT 45: Miroschedji P. de. , 1976, fig. 8: 6. ........... fi(i Wright et Rupley , 2001, fig. 3.1, p. 88 (avec l'autorisation
de H. Wright et Rupley). ..................................................... .............. ....... 218
Figure 11 - Habuba Kabira, plan général, d'après
Figure 34 - Types urukéens de Habuba Kabira, d'après Sürenhagen,
Strommenger, 1980 b, fig. 89 (avec l'autorisation
de E. Strommenger) . ........................................................................... ..... G:t 1986 a (avec l'autorisation de D. Sürenhagen)..................................... 2:1:1
Figure 12 - Suse: plan de la ville à l'époque de Suse I (A), et coupe Figure 35 - Types urukéens de Sheikh Hassan d'après Boese , 1995
schématique N-S (B), d'après Steve et Gasche, 1990, p. 55 (avec l'autorisation de J. Boese).. ........................ .................................. i:n
(avec l'autorisation de H. Gasche). ................... .................................... !iH Figure 36 - Types Urukéens de Ninive d 'après Gut, 1995, p. 100-102
Figure 13 - Glyptique susienne, d 'après Amiet, 1972. (avec l'autorisation de R. Gut)......... .................................... .................. 2:ti>
(avec l'autorisation de P. Amie t). ............................................... ........... (i9 figure 37 - Types Urukéens de Ninive d 'apr ès Gut, 1995, p . 100-102
Figur e 14 - Textes archaïques d 'Uruk d'après Englund et alii , fig . 33, (avec l'a utorisation de R. Gut)......... ...................................................... 240
p. 37, et fig. 34, p . 38 (avec l'autorisation de H.J. Nissen) .............. .... tti Figure 38 - Types Urukéens de Ninive d 'a prè s Gut, 1995, p. 100-102
1-ïgurc 15 - Le sceau urbain et le Sud de la Mésopotami e 1. Le sceau (avec l'autorisation de R. Gut).. ................................................ ............. 24 1
urbain d'apr ès Matthews , 1993, p . 36; 2. La liste lexicale de s villes, Figure 39 - Casseroles et Hammerhead bowls d e Ninive, d 'a pr és
d'apr ès Matthews , 1993, tableau 3, p. 38; 3. Situation d es villes planches de Gut , 1995 (avec l'autorisation de R. Gut)........................ 24:l
pr ése nt es sur le sceau urbain. .............................. ................................. 9:l Figur e 40 - l lacinebi : formes locales d 'a pr ès Stein
Figur e 16-Typologi e fonctionell e d'ALgaze , d'apr ès Algaze, 1993 a..... 100 (avec l'nulori sa lion de G. Stein)................ ............................................. l4!i
Figure• 17 - Typologie du système-monde rév isé, d 'ap rès Algau• , 2001. 1O!i fl g111<' 41 I1,wllwhi · formes Uruk d'a pr ès Ste in
Flg11n· 18 - Carte de l'ex pansion uruk éc-nnc·. d'a pr ès Sü rcnhag en, l!l8G 10!) (HVP t 1',111t11ti•{.1li1111 dt • <i. Stein)................................................. ........... :~:i:l
Flgun • 1!) - Typologi<><les sit1•s dt• l'<•x1rn11 si o11uruk é,,nnc-, Flg111 <' t 1 l l,1111111,1111t·I Il I mkma11, probl i' 111t ·s si ml igrnphiqw· s ·
d'.1pr(•sStt•i11. 1~19H. . .. ...... .. . .. . ...... .... ... .. ...................... l l•I 'H lw11111 11111·1JIii l,1111 , p.uol sud d ',IIWI''- dt· M1•IJ1 •rs ('/ 11/b, l !JH8 :.w:1
l ,ESTLMI':-.1'I« lT<>-UIŒAINS1)1'. Mt',( li'( lTAMIE
Figure '13 - Tepe Gawra, tracé des coupes, niveaux VIIIà XII,
d'après les plans de Speiser et Tobler .................................................. 264
Figure 4'1- Mashnaqa: coupe schématique du secteur sud................... 271
Figure '15 - Mashnaqa, enceinte, plan schématique, mission
archéologique de Mashnaqa. ................................................................. 275
Figure 46- Hacinebi : plan du site d'après Stein et alii, 1997, fig.l,
p. 154. Hacinebi (avec l'autorisation de G. Stein)................................ 280
Figure 47 - Hacinebi, terrasses, d'après Stein et alii, 1997, fig. 8,
p. 167 (avec l'autorisation de G. Stein).................................................
Figure 48- 1-lacinebi: secteur A (avec l'auto risation de G. Stein)..........
282
283
Table des planches en couleur
Figure 49 - Uruk, secteur sud-est de la ziggurat, plan général
de situation du Temple rouge, du Temple calcaire et du sondage
profond (Tiefschnitt), d'après Eichmann, 1989, plan 1
(avec l'autorisation de R. Eichmann) ................................................... . 287
Les sites de l'expansion urukéenne et les sites chalcolithiques et régions
Figure 50- Uruk, sondage profond, profil 4, d'après Eichmann, 1989 non affectées par cette expansion (« angles morts »).
(avec l'autorisation de R. Eichmann) ................................................... . 288 li Principales séquences stratigraphiques
Figure 51- Uruk, sondage profond, profil 8, d'après Eichmann, 1989 Ill Le système-monde urukéen. d'après Algaze, 1993
(avec l'autorisation de R. Eichmann) ................................................... . 289 IV Prospections du Sud mésopotamien
Figure 52 - Uruk, secteur sud est de la ziggurat, Temple rouge V Espaces prospectés de Haute-Mésopotamie
et vestiges intermédiaires entre IV et V, d'après Eichmann, VI Uruk, étendue présumée des espaces comprenant des céramiques
1989, plan 6 (avec l'autorisation de R. Eichmann) ............................. . 293 urukéennes
Figure 53 - Suse, situation des chantiers sur l'acropole Vll Uruk, Eanna (d'après Eichmann, DAi).
(plan de l'auteur) .................................................................................... . 298 VIII Suse vue générale de !'Acropole; au second plan, château
Fii,iure 54 -Suse, Acropole I, coupe schématique, d'après Le Brun, de la mission, et au premier plan, reste de la terrasse
1979, fig. 29, p. 178.................................................................................. . 303 (photo mission de Suse)
IX Terrasse Suse, d'après Steve et Gasche, 1971
Figure 55 - Ninive, récapitulatif des problèmes stratigraphiques ......... . 316
X Suse, chantier Ide l'acropole
Figure 56- Hacinebi : secteur B ................................................................. . 318 XI Céramiques et tablettes in situ, Suse chambre 876, niveau 18 :
Figure 57 - Hacinebi : secteur C................................................................ .. 319 céramique à engobe rouge, écuelles grossières et tablettes
Figure 58-Glyptique de Sheikh Hassan, d'après Boese 1995, figure 8, dans une écuelle grossière.
p . 104 (avec l'autorisation de J. Boese) ............................................... . 3~5 XJI Suse: problèmes stratigraphiques de l'Acropole , synthèse
Figure 59 - TPM 3 ......................................................................................... . 339 des problèmes
Figure 60 - TPM 4 .................... ....... ........... ................ .................. ................. . 340 XIII Sheikh Hassan, les remparts (photo de Johannes Boese) .
XIV Habuba Kabira: les remparts, (photo Eva Strommenger). à l'arrière plan :
Figure 61-TPM 5......................................................................................... . 341
Jebel Aruda.
Figure 62 - TPM 6......................................................................................... . 343 XV Les agents de l'érosion (photo de l'auteur)
figur e 63- Chorème Uruk ancien/moyen, d'après les hypothèses XVI Le piémont des Zagros dans la plaine de Deh Luran
d'Adams (Adams, 1981) ......................................................................... . 370 (pho to de G. Dolifus)
Figure 64 - Chorème Uruk récent, d'après les hypothèses XVII Les 1110111
s Zagros <lans la région de Kangavar
c.l'Adams (Adams, 1981) ....................................................................... . 371 ( phol o dl' Ci l>ollfus)
Figun' fü,- Sheikh Hassan , plilll du s itv ,lVt't ,·11eeinte uruk éennc XVIII V;dl(,.. dP l'E11pluat1· clnns le secteur de Birc>cik
di• 1 Il Y1111)
(,IV\'( ' l'au torisation cl<'.lolli\11111·-. Hrn•s1•) .•• ,......... ................. .......... . ?,77 (pl111t11
•l:,H LES TEMPSPROTO-URRAINSDE Mf:SOPOTAMIE
I .E M( >DhE URUKÉEN ET SON EXPORTATION : UN MODÈLE PROBLÉMATIQUE :rn Joan Oates : /'expansion urululenne dans la longue d111('t' • .... 111
Alan lupton : réciprocité, « systèmes-mondes " et oltuopo/e
l Ji{IIK: UN PARADIGMEINCOMPLETET LACUNAIRE.................................. . 37 112
un1kéens .........................................................................................
Le répertoire de céramiques ......................................................... :r, 11:1
Gif Stein : système-monde et relations de parité .........................
Problèmes architecturaux à Uruk ................................................. 41
Texte et image : un espace des représentations COLONISATIONAGRAIREET EXPANSIONURUKÉENNE
............................... .. 11:i
politiques spécifique ...................................................................... 48 Glenn Schwartz : commerce et faim de terres ............................. 111,
LE PARADIGMESUSIEN............................................................................ . 51 Marcella Frangipane : faim de terres et staple finance .............. 121
LES PROBLÉMATIQUES URUKÉENNES ET L'EXPANSION SCENARIICATASTROPHESET PROBLÈMESPOLITIQUES............................. .. 12:i
DE LA CULTURE D'URUK ............................................................................. .. 59 Gregory Johnson : réfugiés et cités-États rivales .......................... 125
LE TEMPS DE LA,, RÉVOLUTIONURBAINE» ............................................. .. 60 Frank Hole : réfugiés et catastrophes écologiques ...................... 128
le problème de la révolution urbaine dans le Sud Néo-marxisme et expansion urukéenne: Alan Zagarell ............. 1:m
,nésopotwnien ................................................................................ 61 Susan Pollock: coercition et tribut aux sources de l'émigration no
les colonies urukéennes du moyen Euphrate ............................. 62 LA PERSPECTIVELOCALE: ACCULTURATION,HYBRIDATIONS
le problème des foyers d'urbanisation du Moyen-Orient ........... 66 ET ÉCOLOGIECULTURELLEDES RÉSEAUX
URUKÉENS
................................. . 1:u
Un décollage économique ? .......................................................... 70
Mitchell Rothman : l'expansion urukéenne vue des bords
LA RÉVOLUTIONDESSIGNESET L'EXPANSIONURUKÉENNE....................... . 74 . UI
du Tigre..........................................................................................
Une nouvelle représentation du monde ....................................... 74 Expansion urukéenne, hybridation et acculturation
la glyptique urukéenne ................................................................. 77 sur les bords de !'Euphrate ............................................................ 133
le. problème de l'invention de l'écriture ...................................... 80 Une iconologie de l'expansion urukéenne : Holly Pittman ......... 135
NAISSANCEDE L'ÉTAT ET EXPANSIONURUKÉENNE................................. .. 87 Hans Nissen : les rythmes des mutations culturelles,
État hydraulique, évolutionnisme et écologie culturelle ............. 87 dans la longue durée ......................................................................
l'émergence d'une élite d'État ? ................................................. .. 89 ACCORDSET DÉSACCORDS AU COLLOQUEDE SANTA FE
Naissance de l'État, modèles de développement et contacts (PRINTEMPS 1998) ................................................................................. . J:!7
culturels ........................................................................................... 94
L'EXPANSION URUKÉENNE EN IRAN
............................................................
.. IJ!)
CONCLUSION ...................................................... . ....................................... .. 96
PIERREAMIET: COLONISATIONSPONTANÉEET DIVERSIFIÉE
.................... .. 1-10
( ·11apitre2 - Les théories sur l'expansion de la culture d'Uruk, JOHN ALDEN: MERCANTILISMEET CATASTROPHISME
............................. .. 1,n
••tat du problème .......................................................................................... 97 EXPANSIONURUKÉENNEET DYNAMIQUESLOCALESDE DÉVELOPPEMENT.. . HG
INTRODUCTION ........................................................................................... . 97 le bassin du Kur (Fars) ................................................................. l'15
LEH SYSTÈME-MONDE » URUKÉEN : ÉCONOMIE POLITIQUE les problèmes du Sud-Est iranien ................................................. lt\H
D'UN PROTO-EMPIRE DE DIASPORAS COMMERÇANTES ................................ .. 98 Mercantilisme et sociétés villageoises en mutation
LA THÈSEDE GUILLERMO ALGAZE .......................................................... . 98 d"ns l'Ouest iranien ....................................................................... 1t\(i
LES CRITIQUESDU MODÈLE DE GUILLERMO ALGAZE ............................... .. 103 TIM( >TlIY Pons : Lf: PROTO-EMPIRESUMÉRIEND'(l{AN ET SESMlJTATI<)NS 1-1!)
•< LE SYSTÈME-MONDE» URUKÉENCORRIGÉ............................................. . 105 l .i-:l'IU)lll .i•,ME f.:GYIYl'IEN............................................................................. . 151
ÉTAT DES RECHERCHES SUR L'EXPANSION URUKÉENNE I JN VII 11\ l'i(< 1111,1.MI.
1IISTOIUOGRi\PIlll)UE .............................................. . l:i:?.
DANS LE MONDE SYRO-ANATOLIEN ............................................................. .. 107 1!itl
1,1 ', 111,< t li IVI ,Il 11:~ 111<; ANN(·ys 1980.....................................................
I.ES T l IF$ESC<)MMERCII\LES.................................................................... . 107
l•,;>;
J'AN' ltir'I i,1{1111 FNNI l•I' t>f\('01.Li\t:I-, l'.CYl' 'l'll'.N ............ ,..................... . Hi<i
J>i<'tril'h Siirenhagrn et Mari J,4,f>,,,11,
·
,,, mut<' t/11Tiw·,,............
, 11l"'1ie.,marclumdes., f:tats 111u/~1·<•11s 108 ( '<INI l ll'tl11N , ..........
,......
..............
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1,.1 l.l•~'i l'LMl'!'l l'lfüf(HJl<IIAINS Ill: MP.Sol'O'IAMII., TAHI.E l!ES MAl'IEIU',S
<'/l(tf>tlr<> .1 - An alog ie histori qu e et modè les ex plica tifs : INTRODUCTION .......................................... , ................................................ .
1('14lhnltes d'une démarche ........................................................................ . 159
D FS DtCOUPAGFS DE L'ÉPOQUE PROTO-URBAINE
I NTRODUCTI ON 159 EN MtsOPOTAMIE ET EN SUSIANE .............................................................. . :m1
EXPANSION URUKÉENNE ET COMPARATISME HISTORIQUE ........................... . 160 LES PROBLÈMESDE DIVISIONDE L'ÉPOQUEo'URUK : L'URUK DU Sun ...... . 2():,
LF:SANALOGIESCOURAMMENTUTILISÉES..•.........•................•......•......•..... 160 L'ASPECT CHRONOCULTURELDE LA QUESTION: D'URUK À GAWRA.......... . i!IO
l'analogie grecque ......................................................................... 161 LE SYSTÈMECHRONOLOGIQUEADOPTÉÀ SANTA FE, EN 1998............,..... 21'1
Les autres analogies ...................................................................... 165
PÉRIODE PROTO-URBAINE ET FSPACFS PROTO-URBAINS ............................. . 2:w
L'APPLICATION DE MODÈLESD'HISTOIREINTERCULTURELLE:
L'ÉTUDE DE PHILIP CURTIN ET L'IDÉAL TYPE DESDIASPORASMARCHANDES 167 LE MONDEPROTO-URBAINDE MÉSOPOTAMIE.......................................... . 220
Guillermo A/gaze et le modèle des diasporas marchandes ....... 167 UN ESPACEHEURISTIQUECONTRAIGNANT•...............................•...............
LE1'1{{)8LÈME DE L'ÉVOLUTION DE LACULTURE D'URUK À SUSE............... 297 MONOCENTRISMF. ET RELATIONS CENTRE-PÉHIPlltHIE....... .... ........... ...... :H,H
Les problèmes stratigraphiques de la terrasse............................. 299 La question du développement du sud de la Mésopota1111e.. .... :11i!l
Le chantier f de !'Acropole............................................................ 302 Une crise des espaces de dry farming ?...................................... , :1l 1
la culture d'Uruk à Suse et son évolution.................................... 307
ACTEURS ET RÉSEAUX DE L'EXPANSION URUKÉENNE ............................. .... :mi
URUK ET SUSE, LESPARAMÈTRES D'UNE CONVERGENCECULTURELLE........ 310
Les types urukéens de Suse à Uruk d'après Reinhardt Dittmann 310 Conclusion générale................ .................................................................... :18:I
La question de la corrélation du chantier f de /'Acropole
et du sondage profond d'Uruk ....................................................... 311 UN PROBLÈMEDE MÉTHODE. ....................................................................... :it•H
LES TROIS ÉTAPESDE L'EXPANSION URUKÉENNE......................................... 314 CULTURE-MONDE VERSUSSYSTÈME-MONDE................................................. :l8(i
LES TROIS PHASES DE L'EXPANSION URUKÉENNE, À NINIVE....................... 315 DES MARGES DYNAMIQUES ? ....................................................................... :188
HACINEBI ET LES PHASES DE L'EXPANSION URUKÉENNE............................. 317
DE TELL BRAK AU MOYEN EUPHRATE...................................................... 321 Bibliographie................................................................................................. :IH1
Du moyen Euphrate au Sud mésopotamien et à la Susiane....... 324 ABRÉVIATIONS.. ........................................................................................... :\!l 1
Le problème de l'invention du sceau-cylindre :
les phases 5 et 6 des temps prolo-urbains.................................... 326 Annexe J - Hammam eth-Turkman............................................................ 429
CONCLUSION................................................................................................ 328
Annexe 2- Distribution par phases de Renate Vera Gut
Chapitre 6 - Les réseaux« urukéens » ....................................................... 331 des niveaux Obeid/Gawra des séquences stratifiées
INTRODUCTION........... ............................. .............................. ...................... 331 de Haute-Mésopotamie (d'après Gut, 1995, p. 235-249) ....................... '132
LESVARIANTES RÉGIONALESDE L'EXPANSION URUKÉENNE................... ... .... 334
Annexe 3-Types urukéens.................. ....................................................... '1'.Hi
TYPOLOGIES FONCTIONNELLES DE L'EXPANSION URUKÉENNE .................... 334
Fonction des sites........................................................................... 334 Annexe 4 - Nature des niveaux du sondage profond de l'Eanna :
le problème des colonies marchandes........ ................................ 335 données croisées
AIRES CULTURELLES ET EXPANSION URUKÉENNE....................................... 338 (d'après Jordan, 1932, Sürenhagen, 1986 et Eichmann, 1990) ........... t1:l!l
EXPANSION URUKÉENNE ET INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES.................... 343
Annexe 5 - Divisions stratigraphiques et chronolog iqu es du
LE PROBLÈMEDES ROUTES URUKÉENNESET LACOLONISATION
chantier I de l'acropole ..............................................................................
OE LAVALLÉEDE L'EUPHRATE{SYRIE) ...................................................... . 346
UN ÉTAT URUKÉEN SUR LES BORDS DE L'EUPHRATE
Annexe 6 - Histogrammes ...........................................................................
(SECTEUR DU BARRAGE DE TABQA) ? ...................................................... . 347
LES ROUTES URUKÉENNES....................................................................... . 351 Index .............................................................................................................
..
DF.S PROBLÈMESSTRATÉGIQUES............................................................. .. 357
LE MONDE PROTO-URBAIN......................................................................... .. 361 Index nominum ...........................................................................................
ÉCOLOGIE CULTURELLE ET EXPANSION URUKÉENNE ................................. . 362
Alan lupton : écologie culturelle de l'opposition entre Table des figures ..........................................................................................
agriculture sèche et agrirnlture irri!{uée ...................................... . :{62
lions Nissen et les problèmes d 'érnlogie culturelle .................. .. 363 Ta hic d<'s 1>laucht.•sen couleur ............................,.....................................
!·1(111/(/Iole et le syst<)o,eJ.!<'tll'l(f/
d'111teractio11s
.......
<'fl/1h1m11e111e11t(l/i•s Tablt• ch•t1pholot1 ,•11noir 111
-lt•xl(•.................... , "" , .. """""'" ...... ,.........
LESTEMPS
PROTO-URBAINS
DE MÉSOPOTAMIE
e Moyen-Orient fut, au ive millénaire, le théâtre de mutations décisives de
l'histoire de l'humanité : la naissance des premières villes, l'invention de
l'écriture et de l'État. Uruk, dans le Sud de l'Irak actuel, Suse, dans le Sud-
Ouest de l'Iran furent les centres dynamiques de la culture dite d'Uruk à qui
on attribue la plupart de ces innovations, qui se seraient par la suite diffusées dans
les régions environnantes.
Ces questions très débattues sont présentées ici, de façon critique, pour la première
fois en France,et enrichies de nouvelles hypothèses sur la mise en place précoce d'un
espace d'échan~es et de contacts entre les premières sociétés urbaines. Cet
environnement favorisa la naissance des grands États de l'â!le du Bronze, de
l'É~ypte à l'Élam, en passant par le pays de Sumer et d'Akkad.
ISBN: 2-271-06101-6
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9 782271 061010
www.cnrseditions.fr 53 €