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Bulletin du réseau

Technologie et partenariat
en agroalimentaire
*

La vie du réseau Des représentants du Bénin, du Travaux en cours


Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, du
Mali et du Sénégal participaient 2 :1 Guide sur 1 s mini-laiteries
cette rencontre. Ils ont apporté leur En collaboration avec le Gret, le
contribution à une journée de réseau TPA travaille à la réalisation
réflexion sur le fonctionnement des d'un guide pratique sur les mini-lai-
Le relais national du réseau TPA relais dans les pays et du réseau en teries. Ce guide s'adresse aux entre-
a publié en janvier 1998 la première général. prises et aux organismes d'appui. I1
édition de l'annuaire du Secteur apporte des données pratiques sur
agroalimentaire du Sénégal. Cet Document publie les procédés de transformation des
annuaire, qui compte 600 réfé- produits laitiers, leur commerciali-
rences, a été réalisé avec l'appui Le réseau TPA a publié un docu- sation et la gestion concrète d'une
financier de la Mission française de ment présentant les résultats d'une mini-laiterie.
coopération et d'action culturelle et étude menée de juillet à octobre Une collecte d'informations et un
du Bureau intlernational du travail 1996, à l'initiative du ministère de eravail d'animation auprès d'entre-
(BIT) du Sénégal. la Coopération française, sur les prises et d'lorganismes au Sénégal,
Le relais du Sénégal tiendra en appuis aux entreprises agroalimen- Burkina Faso et Mali doivent per-
juin 1998 son assemblée générale taires dans les pays africains. Cette mettre de prendre en compte les
constitutive avec le concours finan- étude, non exhaustive, présente des attentes et les besoins des acteurs
cier de la Mission française. Cette dispositifs analysés en France, au de cette filière. Les relais et les
assemblée sera l'occasion d'élire le Cameroun et au Congo. membres du réseau concernés sont
bureau du relais et de discuter des À partir d'exemples, elle analyse impliqués dans ce travail.
thèmes d'animation envisagés pour les types de services apportés aux
1998 (ateliers sur la qualité, les entreprises et l'adéquation de ces Dossiers d'information pour
emballages, les équipements agro- services aux besoins des entreprises les PME
alimentaires, etc.). Les précisions agroalimentaires. Le réseau TPA participe égale-
sur cette assemblée générale seront Le document comporte une syn- ment, avec le Gret, à l'élaboration
fournies aux membres du réseau thèse de I'étude et, en annexe, des de dossiers d'information sur les
TPA Sénégal, principalement à tra- fiches synthétiques présentant, pour filières fruits, céréales et produits
vers des communiqués de presse chaque organisme étudié en France, halieutiques, avec un appui finan-
et/ou des convocations. au Cameroun et au Congo, son his- cier du CTA.
Les membres du réseau TPA torique, ses domaines d'action, les Ces dossiers, à paráître en 1999,
Sénégal qui désirent disposer d'un dispositifs mis en œuvre, le bilan de visent un public de PME de
exemplaire de l'annuaire du relais ses activités et les perspectives d'é- l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
peuvent s'adresser à : volution. Ils donneront des informations
MmeKhanata Sokona, Enda- + Les dispositifs d'apyiii ailx concrètes et très opérationnelles
Graf, BP 13069 Grand-Yoff, Dakar. entreprises agroalimentaires dans pour répondre aux questions que se
Tél. : 221 827 20 25. Fax : 221 827 les pays africains, 169 p. Diffusé posent les entrepreneurs qui souhai-
32 15. E-mail : graf@enda.sn par le secrétariat du réseau au prix tent développer une activité sur le
de 100 FF (port inclus). marché local ou pour l'exportation.
Comité technique
La réunion annuelle du Comité
technique du réseau TPA a eu lieu
"PA sur internet
le 20 novembre 1997 à Paris. La
matinée a été clonsacrée à la prdsen-
tation, suivie dun débat, des résul- I Le site du réseau TPA : Sept pages d'information présentent le
tats de Mude réalisée par Agrisud réseau TPA, ses activités et ses publications. Bientôt, nous l'espérons,
International sur le secteur des vous pourrez lire, comme sur le papier, les quatre derniers numéros du
emballages dans trois pays bulletin. Adresse du site :http ://www.gret.org/gretl/gretl1
d'Afrique : Bénin, Côte d'Ivoire et
Sénégal. L'après-midi traitait du
I
La messagerie électronique : Attention, le secrétariat du réseau
rapport d'activité du secrétariat a changé d'adresse. Dorénavant, vous pouvez nous envoyer vos mes-
technique. sages à : tpa@gret.org

2 Bulletin du reseau TPA, mai 1998


.
I Si vous écriver à un
membre du réseau
pour demander conseil, soyez Le développement socio-économique d'un pays passe notamment
très précis dans vos questions.
par la mise en place de nouveaux marchés, avec des produits
Indiquez clairement :
adaptés à la demande locale. I l en est ainsi du marché des farines
* votre nom, celui de votre infantiles dans les pays en développement.
organisme ou de votre
entreprise et vos La situation actuelle n'est pas satisfaisante : des farines infantiles
coordonnées postales ; importés, dont un kilo peut coûter aux familles de certains pays
* les objectifs et le public- jusqu'à 80% du salaire minimum ;des produits de l'agriculture mal
cible de votre organisme ; valorisés par manque d'entreprises locales de transformation ; des
* l'activité principale de votre entrepreneurs volontaires, mais manquant de la formation nécessaire
organisme ou entreprise ; à la création et l'exploitation de leur propre entreprise ;un marché
* le problème spécifique pour consommateur potentiellement important, mais limité dans les faits
lequel vous demandez par le faible pouvoir d'achat des populations, les mères n'ayant
conseil. pas r e p ,d'éducationnutritionnelle nécessaire pour être sensibilisées
Le cas échéant, donnez le à l'importance de la consommation d'aliments équilibrés pour leur
maximum d'informations nourrisson. Beaucoup reste à faire pour couvrir les besoins
techniques sur l'activité en nutritionnels des jeunes enfants.
cours ou prévue : matières
Créer une dynamique pour développer le marché local des farines
premières (quantité),produits
infantiles dans les pays du Sud s'impose. Des solutions existent.
finis, main-d'œuvre,
équipement (type et capacité), Des actions concertées, concrètes et efficaces s'attachent à traiter
financements, marchés.. . l'ensemble des composantes de cette situation potentiellement lourde
de conséquences pour le développement physique et intellectuel des
E jeunes enfants.
Réseau TPA, c/o Gret Sur le plan économique, la mise en place d'une stratégie de création
21 1-313 rue La Fayette d'entreprises agro-alimentaires locales est un point essentiel. En
F-75010 Paris. s'installant là où les matières premières agricoles locales sont peu
Tel. : 33 (0)l 40 05 61 69. ou mal exploitées, les entreprises en permettent une meilleure
Fax : 33 (011 40 05 61 10 ou 11. valorisation. En proposant au marché consommateur des aliments
E-mail : tpa@gret.org appropriés pour nourrissons, à un prix accessible, elles participent à .
E la création d'un nouveau marché et à l'amélioration de Equilibre
alimentaire des enfants. Enfin, de par leur existence, elles créent des
Bulletin du &eau TPA
mai 1998, no 15
emplois et développent un pouvoir d'achat local.
Les composantes socioculturelles jouent également un rôle
Ce bulletin est financé par
le ministère délégué à la Coopération
primordial dans cette dynamique de création de marché. Pour réussir,
et à la Francophonie. il faut comprendre la situation locale, les habitudes alimentaires
Responsable de la publication : et culturelles, et intégrer les contraintes liées à l'organisation de la
Danièle Ribier. société et au niveau d'éducation nutritionnelle des populations.
Dossier réalisé par Olivier Bruyeron,
Jacques Monvois (Gret) et Savoir-faire, dynamisme et créativité sont les maîtres-mot pour
Serge Trèche (Orstom). des entrepreneurs soucieux de s'implanter sur un marché jeune
Ont participé â ce numéro :
B. Ayessaki, C. Broutin, C. Dardé, et demandeur. Ils réussiront cette implantation s'ils sont accompagnés
J.-F. Grongnet, O. Legros, C.Mouquet, dans leur démarche par des conseils techniques et coinmerciaux
B. Salvignol, Pape Seck. et des formations au marketing et à la gestion. Mais il leur faut aussi
Maquette créée par Solange Münzer. analyser, comprendre, agir globalement et intégrer l'ensemble des
Mise en page : Hélène Gay. composantes du contexte local.
Assistante : Mariana Vincenti.
Imprimé par Dumas, juin 1998.
Imprimeur no 34521 Jacques Monvois, Gret
Serge Trhche, Orstom
*

4 Bulletin du reseau TPA, mai 1998


.

.* ,

ux,contraintes et
potentialités
Plus de 40 % des enfants dans les sont retardés en taille et que 9 %
pays en développement sont d’entre eux sont atteints d’émacia-
atteints de malnutrition chronique. tion. Quatre enfants sur dix, soit
Rendre disponibles des farines environ 250 millions d’enfants, sont
infantiles de qualité, fabriquées dans un état de malnutrition plus ou
localement, permettrait de moins sévère, susceptible de se
s’attaquer à l’une des principales répercuter sur leur développement
causes de cette malnutrition. Pour physique et intellectuel et, à terme,
ce faire, une concertation entre sur leur aptitude à participer au
pouvoirs publics et entrepreneurs développement de leur pays. La
est indispensable. cause principale de cette malnutri-
tion est un déficit global d’ingéré
énergétique.
L es données de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) sur
la croissance des enfants révèlent
De plus, dans de nombreuses
régions, des maladies par carence en
que 42 % des enfants de moins de micronutriments, essentiellement
cinq ans des pays en développement iode, fer et vitamine A, atteignent ou
1

menacent plus de la moitié des indi- Faes &Ila malnutrition gique très variables. Les travaux de
vidus. Cette malnutrition s'installe des nourri%sons,prsmsuvoir recherches menés depuis une quin-
peu après l'introduction dans l'ali- des bsuillies de qualit6 zaine d'années ont apporté des solu-
mentation de l'enfant de produits tions technologiques à la plupart des
semi-liquides ou solides. Bien que Favoriser l'accès des nourrissons problèmes rencontrés au niveau de
leur utilisation après l'âge de six à des bouillies de bonne qualité la production locale de ces farines
mois soit nécessaire pour compléter bactériologique et nutritionnelle infantiles dans différents contextes.
les apports du lait maternel, ces pro- constitue donc une des voies d'amé- Mais rares sont les projets qui ont
duits, constitués le plus souvent de lioration des situations nutrition- abouti à une amélioration effective
bouillies ou d'aliments extraits des nelles dans les pays en développe- de l'alimentation des nourrissons et
plats familiaux, apparaissent comme ment. des jeunes enfants. Car produire à
étant directement ou indirectement Les bouillies consommées par les prix modéré des aliments de bonne
en relation avec la malnutrition nourrissons et les jeunes enfants valeur bactériologique et nutrition-
observée. peuvent être préparées soit à partir nelle ne suffit pas.
D'une part, il faut réaliser une
campagne de promotion de ces pro-
duits, ce qui le plus souvent
implique la participation active des
structures de santé au contact des
mères et des enfants. D'autre part,
l'utilisation de ces produits doit s'ac-
compagner d'une amélioration du
calendrier de sevrage et de l'en-
semble des soins portés à l'enfant.

une approche globale est nBceasairs


pour avQk un impact r&I

Avoir un impact réel sur l'état


nutritionnel des enfants nécessite
donc que l'introduction d'un aliment
infantile soit réalisée dans le cadre
de stratégies globales prenant en
compte l'ensemble des facteurs
déterminants de la malnutrition dans
une approche de santé publique.
Deux types de stratégies sont envi-
sageables. La première, adaptée aux
contextes dans lesquels les mères ne
Dans la plupart des pays, les de produits secs, couramment dési- peuvent, ou ne veulent, pas acheter,
mères utilisent des bouillies comme gnés sous le nom de farines infan- même à prix modéré, les aliments de
premier aliment de complément. tiles, soit à partir de produits fer- complément, consiste à leur appren-
Seule une faible minorité d'entre mentés à humidité intermédiaire. dre à préparer elles-mêmes des
elles ont les moyens financiers Bien que ces derniers présentent un bouillies à partir d'aliments bruts et à
d'acheter des farines fabriquées certain nombre d'avantages, notam- les utiliser en suivant les recomman-
industriellement, le plus souvent ment leur qualité bactériologique, dations transmises dans des messages
importées, qui permettent normale- leur utilisation est limitée par la dif- d'éducation nutritionnelle. La secon-
ment de préparer des bouillies de ficulté de standardiser leur produc- de, à développer lorsque les mères
bonne valeur nutritionnelle. Mais tion. Elle reste réservée aux popula- peuvent consacrer une partie de leur
très souvent les mères utilisent des tions ayant l'habitude de consommer budget à l'achat de farines infantiles,
farines ou des mélanges de farines des produits fermentés. L'utilisation est basée sur une promotion de leur
locales n'ayant subi aucun traitement de farines infantiles est plus répan- fabrication locale dans de petites
spécifique et qui se révèlent généra- due : elles peuvent etre produites unités de production et de leur utilisa-
lement de très faible valeur nutri- partout dans des unités de taille et de tion dans le cadre de pratiques ali-
tionnelle. niveau de développement technolo- mentaires appropriées. Cette dernière

6 Bulletin du réseau TPA,mai 1998


.
stratégie suppose la formation d'en- manière d'obtenir les éventuels infantile nécessite donc des actions
trepreneurs prêts à accepter les financements nécessaires au démar- concertées. Un entrepreneur isolé,
contraintes spécifiques de ce type de rage de l'activité. Les modalités deaussi dynamique, habile et bien
production et une information des mise sur le marché doivent être étu-formé soit-il, ne pourra mettre sur le
mères portant à la fois sur les pra- diées de façon à s'intégrer à une marché qu'un produit de plus. Dans
tiques et sur les produits. campagne de promotion et définies de rares cas, il pourra momentané-
en concertation entre le responsablement en tirer profit mais, à terme, il
est peu probable qu'un nombre suffi-
de l'atelier et les structures ayant la
Analyser la situationavant charge de transmettre les messages sant de mères continue à utiliser un
de produire localement déducation nutritionnelle. produit leur occasionnant inévitable-
La stratégie ainsi définie doit ment des dépenses supplémentaires,
La mise en œuvre de la stratégie ensuite être mise en œuvre à l'échel-
mêmes minimes, si elles ne sont pas
basée sur l'utilisation de farines sensibilisées à porter attention à l'é-
le pilote, c'est-à-dire au niveau d'une
infantiles produites localement s'or- zone bénéficiant simultanément de tat nutritionnel de leur enfant et si
ganise en trois étapes : le diagnostic la mise du produit sur le marché et elles n'observent pas à ce niveau une
de situation, l'élaboration de la d'une campagne de promotion por- amélioration sensible.
stratégie, la mise en œuvre et l'éva- tant à la fois sur le produit et sur son
Une concertation entre les struc-
luation à I'échelle pilote. tures (services de santé, ONG) et les
utilisation dans le cadre de pratiques
Le diagnostic de situation doit alimentaires appropriées. entrepreneurs souhaitant se lancer
permettre de définir les améliora- Avant d'être généralisée à une dans des activités de production de
tions à apporter à l'alimentation des plus large échelle, cette stratégie farines infantiles est donc absolu-
nourrissons et des jeunes enfants à doit être évaluée, non seulement au ment nécessaire. Dans la plupart des
partir d'une analyse de la situation niveau de la rentabilité de l'atelier,
cas, les initiateurs de telles stratégies
nutritionnelle et des pratiques de mais également au niveau de son devront rechercher les conseils de
sevrage observées. L'analyse com- efficacité à améliorer les pratiquesnutritionnistes, de technologues et
porte un inventaire des ressources alimentaires auxquelles sont soumis d'économistes.
alimentaires locales, de leur disponi- les nourrissons et les jeunes enfants C'est seulement à ces conditions
bilité, de leur coût et une caractéri- que les initiatives locales de produc-
et, si possible, de son impact sur leur
sation de leur valeur nutritionnelle. état nutritionnel. tion de farines infantiles pourront
Parallèlement, elle doit permettre non seulement contribuer à amélio-
d'identifier le mode de fonctionne- rer la situation nutritionnelle dans
ment des entreprises ou des ateliers Produireem s'inskrant dans les pays en développement mais
artisanaux intervenant déjà, ou sus- une dBmarehe csneert6e de nutrition également concourir à créer des
ceptibles d'intervenir, dans la fabri- emplois locaux et à valoriser des
cation de farines infantiles et les Mettre en œuvre une stratégie ressources agricoles. 17
structures pouvant participer à la d'amélioration de l'alimentation Sei-ge Trèche, LNT/Orstonz
promotion des produits et à la déli-
vrance des messages d'éducation
nutritionnelle. Enfin, elle doit recen-
ser les éventuelles normes de qualité
spécifiques auxquelles les produits
devront répondre et les structures
pouvant en assurer le contrôle.
des cérémonies marquant le e anniversaire de la plus ancienn
université du Nigeria.

La phase d'élaboration de la
stratégie doit définir la formule des
farines infantiles à produire, la natu-
re des procédés technologiques à
utiliser, les modes de fonctionne-
ment des ateliers (approvisionne-
ments, main d'œuvre, capacité de
production, conditionnement) et la

Bulletin du reseau TPA, mai 1998 7


teristiques
bonne farine infantile
Aliment donné aux jeunes
enjiznts en complément U ne farine infantile est un ali- ceptibles d'avoir des répercussions
ment que l'on donne sous sur la santé du nourrisson ; notam-
forme de bouillie aux enfants à ment, elle ne doit pas être à l'origine
du lait maternel, une farine partir de l'âge de quatre à six mois de diarrhées.
infantile doit répondre en complément du lait maternel. Selon la norme Codex Stan 74-
ci certains critères pour Elle doit être spécialement conçue 1981 du codex alimentarius, les
pour couvrir leurs besoins nutri- farines infantiles doivent être pré-
couvrir leurs besoins tionnels en tenant compte des parées, emballées et conservées
nutritionnels :elle doit 2tre apports du lait maternel et de la dans des conditions compatibles
fréquence journalière des repas avec l'hygiène. Elles devraient res-
salubre, accessible au plus (dans de nombreux contextes, les pecter les dispositions du << Code
grand nombre d'enfants enfants reçoivent moins de trois d'usages en matière d'hygiène pour
et avoir une bonne valeur bouillies par jour). les aliments pour nourrissons et
enfants en bas âge >> (CAC/RCP 21-
nutritionnelle. 1979). Ce code donne des spécifica-
uns Barins sains tions microbiologiques à caractère
consultatif, différentes selon qu'il
Une farine infantile doit être s'agit de farines à cuire ou de farines
salubre, elle ne doit pas contenir de instantanées. Dans la pratique, les
germes pathogènes, de toxines ou spécifications proposées par le Gret
de résidus chimiques toxiques sus- et 1'Orstom dans différents projets

I Normes microbiologiques applicables aux farines


infantiks (en nombre de germes par gramme de farine) *

Farines à cuire Farines instantanées


I

Bactéries aérobies < 105 < 104


mésophiles
Coliformes fécaux < 100 < 20
Escheridiin coli < 10 <2
Levures et moisissures < 103 non précisé

I1 faut également veiller à ce qu'il n'y ait ni salmonelles, ni afla-


toxines dans le produit. 1

* Seuils iitilisésppar le Gret et l'orstoin.


I

8 Bulletin du reseau TPA, mar 1998


~~~~~ -
I
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l
I Comment apprécier la consistance des bouillies ?

Lorsqu'une mère prépare une bouillie pour son enfant, simple à réaliser en entreprise, est moins bien définie que
c'est sans doute la consistance désirée pour cette bouillie la mesure de viscosité mais pourrait être mieux corrélée a
qui la guide dans le choix des proportions farine/eau. Or, de l'appréciation sensorielle des mères.
ces ProPortions dépendent la densité energétique de la Des travaux de recherche sont actuellement en cours au
bouillie et, par conséquent, sa valeur nutritionnelle. Ainsi, Laboratoire de nutrition tropicale de Ilorstom afin de mieux
PIUS la quantite relative de farine est élevee, PIUS la bouillie comprendre les relations entre viscosité, écoulement Bast-
Sera << nutritive mais aUSSi pius elk? Sera épaisse, jus-
)),
wick et appréciation sensorielle de la consistance des
qu'au seuil de consistance maximale acceptée par la mère bouillies.
ou par l'enfant.
La fabrication de farines infantiles permettant la prépara-
GBcliette de libiration
tion de bouillies de densité énergétique susceptible de
satisfaire aux besoins en energie de l'enfant, necessite la
mise en œuvre de technologies réduisant la viscosité :
addition d'enzymes amylolytiques, maltage d'une fraction
des matières premières, cuisson-extrusion, etc.
Afin d'étudier l'efficacité de ces traitements technolo-
giques, I'évaluation de la consistance est nécessaire. Le
paramètre le plus souvent mesuré est la viscosité. Mais Consistometre de Bo
hors laboratoire, la réalisation de mesures de viscosité
fiables est très difficile. Par ailleurs, l'absence de recom- Le compartiment dé/jmjtépar
mandations pour l'adoption de conditions de mesure stan-
dardisées entraîne une grande disparité dans les méthodes
de mesure employées. II existe de nombreux viscosimètres
de marques et de caractéristiq
reil à l'autre, la viscosité mesur
peut varier d'un facteur 1O !
Pour évaluer la consistance contrôler est la fempérature
ment possible d'utiliser un . on adopte une température

en Afrique, à Madagascar et au tiques doivent être telles que les La valeur nutritionnelle d'une
Viêt-nam, peuvent être utilisées (cf. quantités de bouillie ingérées par les bouillie dépend de sa densité
l'encadré de la page 8). enfants, leur fournissent suffisam- énergétique (énergie contenue dans
ment d'énergie et de nutriments un volume donné de bouillie,
indispensables pour couvrir leurs exprimée généralement en kilocalo-
Uns Farine accessible e%accept& besoins nutritionnels en complément ries [kcal] pour 100 g de bouillie),
du lait maternel. de sa composition en nutriments
Une farine infantile doit pouvoir essentiels et de la biodisponibilité de
être effectivement consommée par le ces nutriments, c'est-à-dire de leur
plus grand nombre d'enfants. Elle aptitude à être réellement libérés au
doit donc être de prix modéré, dis- cours des processus digestifs et à
ponible en permanence aux endroits être absorbés correctement puis uti-
appropriés, considérée comme facile lisés efficacement au niveau méta-
à préparer par les mères et accep- bolique.
table d'un point de vue culturel et
organoleptique, c'est-à-dire au
niveau de son aspect, sa texture, son La densi%&Bsserg&tique,une notion
odeur et son goût. importante

La quantité dénergie qu'un enfant


Une farine mutritive peut consommer chaque jour à partir
des bouillies dépend du nombre de
Enfin, une farine infantile doit repas, des quantités consommées à
avoir une bonne valeur nutritionnel- chaque repas et de la densité énergé-
le. Sa composition et ses caractéris- tique des bouillies. Or, dans de nom-
Pr4paration de Boidlies eri lubomtoire.S.Trèdie, Orstoni.

Bulletin du reseau TPA, mai 1998 9


~

breuses sociétés, les mères, acca- de leur concentration en matière Ces traitements ont pour kffet de
parées par de multiples tâches, ne sèche. Les personnes qui préparent couper les macromolécules des ami-
peuvent pas préparer des bouillies ces bouillies sont donc placées dons, de limiter leur gonflement au
plus de deux fois par jour. Par devant le dilemme suivant : augmen- cours de la cuisson et, par consé-
ailleurs, les nourrissons ne peuvent ter la proportion de farine par rap- quent, la viscosité des bouillies. I1
pas ingérer plus de 30 à 40 ml de port à l'eau et obtenir une bouillie de devient alors possible de préparer
bouillie par kilogramme de poids viscosité très élevée, difficile à faire des bouillies de densité énergétique
corporel à chaque repas en raison de avaler aux enfants, ou pr6parer des plus élevée tout en conservant une
leur capacité stomacale réduite. bouillies de consistance appropriée consistance appropriée.
Dans le cas des bouillies pré- mais de faible densité énergétique,
parées à partir d'aliments amylacés et donc donner plus de trois repas
n'ayant pas subi de traitements enzy- par jour. Couvrir lee besoins @i4 nulriuneRts
matiques ou hydrothermiques (trai- Pour accroître les quantités d'é-
tements faisant intervenir l'eau et la nergie consommées par les enfants, Les besoins en nutriments essen-
température tels que cuisson-extru- partout où les bouillies ne sont pas tiels des enfants doivent également
sion, séchage sur cylindre), la distribuées plus de trois fois par être couverts par les farines en com-
concentration en farine des bouillies jour, un seul moyen : augmenter la plément du lait maternel.
est le déterminant principal de leur densité énergétique des bouillies. La composition souhaitable en
densité énergétique. En première Pour cela, les farines doivent nutriments des farines doit être défi-
approximation, on peut compter subir des traitements enzymatiques nie par rapport à leur contenu
4 kcal pour 1 g de matière sèche. et/ou hydrothermiques modifiant les énergétique et être exprimée en
Ces bouillies ont une viscosité propriétés physico-chimiques des gramme, milligramme ou micro-
qui augmente très vite en fonction amidons. gramme pour 100 kcal. Elle dépend

I Quantités de bouillies a consommer en fonction de leur densité 6nergétique

Bouillie basse densité Bouillie haute densité


énergetique (48 kcall100 g) énergetique (120 kcaMlIDO g:

Tranche Besoins Énergie à fournir Quantité Cluantité de Nombre Quantité de Nombre


d'âge énergétiques b partir des aliments de farine bouillie à de repas bouillie a de re,pas
(mois) (kcal/j) de complément infantileà :onsommer nécessaires consommer iécessaires
(kcal/j)* consommer (mM) (mili)
(gMW

4-5 547 233 59 490 3 200 1


5-6 595 281 71 590 3 240 l à 2
6-7 648 431 108 900 4 360 2
7-8 685 468 117 980 4 390 2
8-9 722 505 127 1060 4 423 2
9-1o 805 648 162 1350 5 540 2
10-11 835 678 170 1 420 5 567 2
11-12 863 706 177 1 480 5 590 2
12-23 1092 1002 250 2 090 6 830 283

D'après Butte N.F., 1996, Energy requirements of infants. €ur. J. Clin. Nutr., 50, (suppl. 1) ;524636.
En soustrayant aux besoins les apports du lait maternel (hypothèse basse selon Complementary feeding of young children in
developing countries: a review of current scientific knowledge, WHO,sous presse).
En considérant que les farines infantiles ont un contenu énergétique de l'ordre de 4 kcal/g de matière sèche (MS).
En considérant que la capacite gastrique des enfants est en moyenne de 30 ml/kg.
gMS/j = gramme de matière sèche par jour ; kcal/j = kilocalorie par jour.

Ce tableau donne les quantités de farine et le nombre de bouillies que l'enfant doit consommer journelle-
ment en fonction de leur densité énergétique. II met clairement en évidence l'intérêt d'utiliser des farines
infantiles permettant de préparer des bouillies a haute densité énergétique partout oÙ les habitudes alimen-
taires ou l'occupation des meres rend difficile la distribution de plus de deux bouillies par jour.

IO Bulletin du reseau TPA, mai 1998


I Composition souhaitable en nutriments pour une farine infantile
Objectifs nutritionnels à atteindre dans les farines infantiles destinées aux nourrissons de 6 mois à 2 ans
en complément du lait maternel (Synthèse réalisée à partir de publications de l'OMS, de la FAO et de l'Unicef)

TENEURS MINIMALES ou MAXIMALES (POUR 100 KCAL)

o Protéines et acides aminés :


Protéines brutes ........... ._................. .< 5,s g Protéines digestibles ........................ .> 3,O g
Histidine .................. Phénylalanine + tyrosine ................> 138 mg
Isoleucine .... :. ....... Thréonine ................................. .> 103 mg
Tryptophane ................................. > 18 mg
............................... .> 120 mg Valine ...................................... .> 101 mg
Méthionine + cystine

o Lipides et acides gras essentiels :


Lipides ................................ Acide linoléique ................ .> 480 mg
Aeide linolénique .................. > 56 mg
o Minéraux :
.................> 74 mg .....................

Chlore ................................
Calcium. ............. ..............
.................. .> 114 mg
Magnésium .................................. .> 19 mg Sélénium .................

o Vitamines :
Acide folique ................. > 3 I%
Acide pantothénique ..................... .> 200 pg
...................... > 2,3 mg Vitamine B 12 .....................
Thiamine ....................................... > 50 I% Vitamine K1 ......
Riboflavine ...................... >>?O P!?. Nicotinamide

pg = microgramine ;pg ER = inicrogramme équivalent rétinol.

lu niveau des besoins de l'enfant et


les autres aliments ingérés. Pour completer ce dossier,
Des objectifs nutritionnels à vous pouvez consulter les livres suivants :
atteindre dans les farines infantiles
destinées aux nourrissons de six O Aliments diététiques ou de régime (y compris les aliments destinés aux
mois à deux ans en complément du nourrissons et enfants en bas âge), Codex Alimentarius, volume 4,
lait maternel, ont pu être établis à FAO/OMS, 1984.
partir de la synthèse des connais- 0 L'alimentation de complément du jeune enfant, Actes d'un atelier
sances des besoins nutritionnels et OMS/Orstom inter-pays, du 20 au 24 novembre 1994 à l'Université Senghor,
d'hypothèses sur le niveau de Alexandrie (Égypte), Serge Trèche, Bruno de Benoist, Djami1 Benbouzid,
Anna Vertser, Francis Delpeuch, Orstom, 1995, Paris, France.
consommation du lait maternel (cf.
encadré ci-dessus). U 0 La production artisanale de farines infantiles, Expériences et procédés,
Guide pratique, Mémina Sanogo, Gret, 1994, Paris, France.
Claire Mouquet, LNT/Orstom O Les farines de sevrage >>,in L'enfant en milieu tropical, no 167-168,
(<

Olivier Bruyeron, Gret 1987. Revue publiée par le Centre international de l'enfance, Paris, France.
Serge Trèche, LNT/Orstom
I

Bulletin du reseau TPA, mai 1998 11


ettre au point son produit

Connaître le marche" et d'enquêtes auprès d'acheteurs et de


les facteurs qui rendent le L a définition du produit se
déroule en plusieurs étapes suc-
cessives : l'analyse du marché, le
distributeurs potentiels.

produit accessible aux choix des matières premières, la


consommateurs, recenser formulation du produit et la valida-
tion de celui-ci auprès des consom-
les matières premières mateurs. Une telle étude va apporter des
utilisables, autant de Tout au long de ce processus, informations sur :
donne'es qui permettent iì l'entrepreneur ne doit pas perdre de - les habitudes alimentaires
vue la faisabilité technique du pro- concernant l'alimentation infantile et
l'entrepreneur de formuler duit en cours de définition. I1 doit les caracte'ristiques socio-&cono-
un produit selon les notamment se renseigner sur les miqites des nte'nages susceptibles
technologies de transformation et d'acheter le produit : nombre de
objectifs nutritionnels repas donnés par jour à l'enfant,
sur les équipements disponibles
choisis. Il lui sera localement. mode de préparation des aliments
bgnlement nécessaire de L'entrepreneur a tout d'abord actuellement distribués, sommes
besoin d'avoir une vue précise du dépensées pour l'alimentation de
vérifier 1'acceptabilite' du marché et des facteurs qui rendront l'enfant, durée de la période de
produit par les acheteurs. le produit accessible aux consom- consommation, revenu moyen des
mateurs. ménages, interdits alimentaires ;
Cette notion d'accessibilité re-
couvre divers aspects qui vont de
l'acceptation culturelle, organolep-
tique et économique à la disponibi-
lité physique de la farine dans les
points de vente.
Elle revient à s'interroger sur
différents points inhérents à la com-
mercialisation : Qui va acheter le
produit ? Qui va le consommer ?
Pourquoi ? Dans quelles condi-
tions ? En quoi le produit qui va être
proposé répond-t-il à des attentes ou
des besoins ? Comment le commer-
cialiser ? Oh ? ...
Des réponses peuvent être appor-
tées, au moins en partie, par une
étude de marché réalisée sous forme

12 Bulletin du reseau TPA, mai 1998


- la concurrence : caractéristi-
ques des produits, lieux de vente,
prix, opinion des commerçants et
des consommateurs, quantités ven-
dues ;
- les circuits de distribution ;
structuration, avantages et inconvé-
nients des différents circuits, dispo-
sitifs les mieux adaptés pour assurer
une accessibilité physique optimale
du produit (a-t-on intérêt à le com-
mercialiser en pharmacie, dans les
Cpiceries, dans les centres de
santé ?) ;
- le conditionnement le plus
apprécié (poids, caractéristiques de
l'emballage : sachets, boîtes) en
n'excluant pas le lien entre le coût
de l'emballage et le prix de vente du
produit.
Au terme de l'étude de marché,
l'entrepreneur doit avoir les informa-
tions lui permettant de définir un
produit qui soit accessible aux
consommateurs (prix de vente envi-
sageable.. .) et avoir une estimation re en raison de son prix élevé : par- mélangées pour répondre aux objec-
des quantités potentiellement com- fois, une faible proportion de cette tifs nutritionnels fixés. Pour cela, il
mercialisables. matière première peut améliorer est nécessaire de connaître la com-
considérablement la valeur nutri- position en nutriments des matières
tionnelle finale d'un mélange de premières utilisables.
farines. Des analyses sont nécessaires.
Le choix, des matières premières Elles ne peuvent être réalisées que
L'entrepreneur a généralement va influer sur directement le procédé par des laboratoires spécialisés,
accès à un ensemble de matières de fabrication. En effet, certaines souvent localisés dans les univer-
premières. I1 doit décider celles qui matières premières ont des contrain- sités et les centres de recherche. À
seront utilisées. Le maïs ou le riz ? tes de préparation. L'utilisation du défaut, il est possible de se référer à
Le soja ? Ce choix doit être rai- soja par exemple implique l'emploi des tables de composition des ali-
sonné. I1 repose notamment sur l'é- d'un traitement thermique (torréfac- mentSI, généralement disponibles
valuation de différentes contraintes tion ou cuisson-extrusion) (cf. l'en- dans ces mêmes laboratoires ou
et opportunités : cadré p. 20). Ainsi, à tout moment, dans les services de nutrition des
- leur qualité sanitaire (qualité l'entrepreneur doit avoir une vue ministères. Ces tables donnent des
microbiologique, état de propreté, d'ensemble de sa future entreprise et valeurs moyennes, mais ces valeurs
humidité.. .) ; mesurer les implications liées à ses ne correspondent pas forcément à
- leur disponibilité (Sont-elles choix. celles des variétés disponibles loca-
présentes en quantité suffisante ? À Une fois les matières premières lement.
toutes les périodes de l'année ? Dans utilisables identifiées, des formules Formuler une farine infantile à
le cas contraire est-il facile de les peuvent être établies. l'aide d'une simple calculette est un
stocker ? Sont-elles de qualité travail long et fastidieux. Le Labora-
constante ? ...) ; toire de Nutrition Tropicale de l'Ors-
- les habitudes alinzentaires de la Formuler som produit tom a mis au point un logiciel de
population et l'existence éventuelle formulation assistée par ordinated.
d'interdits alimentaires au niveau de Formuler des farines infantiles En fonction du prix et de la compo-
l'alimentation infantile ; consiste à déterminer les propor- sition en nutriments des aliments
- le coût des matières premières : tions dans lesquelles les matières disponibles, il permet d'établir la
Attention cependant à ne pas écarter premières brutes ou semi-trans- formule de la farine infantile qui
prématurément une matière premiè- formées disponibles doivent être minimise le prix de revient des

Bulletin du reseau TPA, mai 1998 13


' \ *

*-_ - - -_- I I I I I

Exemples de formules déjà commercialisées


Toutes ces formules ne prennent pas en compte les mêmes objectifs nutritionnelset
seules certaines d'entre elles permettent de préparer une bouillie de densité énergétique suffisante.

-.
-. Nom du produit
MatiBr>'\,.- et pays
Vitafort
Congo
Nourivit
Gabon
Ouando 2e âge
Bénin (2)
Kasona
Burkina Faso
Nutrimix 2e âge
Togo
Formule
non testée (3)
premières .
Maïs 73,4 % 47,o Yo 33,O % 35,O Yo
Sorgho
Mil
Riz
SBsame blanc
Soja
Arachide
Lait en poudre entier
Sucre
CMV (1)
Amylases
Sel de table
--
(1) CMV :Complement minéral et vitaminique. (2) Farine produite par cuisson-extrusion.
(3) Formule non testée organoleptiquementni commercialisée mais répondant aux objectifs nutr nels présentes page 1i.
++ : Présence du produit dans la farine.

matières premières, tout en respec- tion sensorielle consiste en un Cependant, il est préférable de
tant les objectifs nutritionnels fixés. ensemble de tests de dégustation que réaliser un travail plus structuré qui
Les formules de farine infantile l'on réalise avec un groupe de mères apportera des résultats fiables et pas
ainsi établies permettent des apports et d'enfants susceptibles respective- seulement des impressions (cf. ci-
contre). n
I
suffisants en nutriments lorsque les ment d'acheter et de consommer le
quantités consommées assurent la produit. On recueille alors les.com- Olivier Bruyeron, Gret
couverture des besoins énergétiques mentaires des mères et l'on constate
des enfants. Elles respectent égale- ou non l'acceptation de la bouillie
ment les indications issues de l'étude
du marché.
par les enfants.
Ces dégustations permettent à
. Par exemple :
Souci S.W., Fachmann W., Kraut H., 1994,
Food composition and nutrition tables.. Stuttgart
Cependant, ces formules ne pren- l'entrepreneur, soit de choisir entre (Allemagne), Medpharm / Boca Raton, Ann
Arbor, London, Tokyo CRC Press, 1091 p.
nent pas en compte les critères orga-
noleptiques. I1 est pourtant essentiel
plusieurs formules possibles, soit
d'adapter une formule retenue aux
. FAO, 1970, Table de composition des alinlents
à l'usage de l'Afrique. U.S. Department of Health,
que les consommateurs et les ache- préférences des acheteurs et des Education and Welfare, Public Health Service
teurs apprécient le produit, qu'ils consommateurs. (Bethesda, USA) et Food and Agriculture Organi-
zation (Rome, Italie).
aient plaisir à consommer ou à dis-
tribuer les bouillies préparées. Pour
L'entrepreneur peut se contenter
de simples dégustations organisées
.FAO, 1970, Teneur des alinients en acides
aminés et données biologiques siir les protéines.
s'en assurer, des tests d'analyse sen- avec quelques acheteurs et consom- FAO Nutritional studies, no 24, Rome.
sorielle sont nécessaires. mateurs potentiels, au cours des- .FAO, 1976, Table de composition des aliments
ri l'usage de l'Asie de l'Est. U.S. Department of
quelles il présente différentes for-
Health, Education and Welfare, Center for disea-
mules (soit très distinctes, telles que se Control et FAO.
AmBlisrer la qualitt5 srgaupslqtique
du produit
sucrée ou salée, avec du poisson
séché ou du soja ..., soit avec de
.Favier J.-C. et al., 1995, Répertoire général des
aliments. Inra Éditions, CnevdCiqual et Tec &
Dockavoisier.
petites différences telles que le taux
I1 s'agit d'établir une formulation d'incorporation du sucre, le rempla- Ce logiciel, nommé Alicom, sera diffusé d'ici
quelques mois. Des informations sont disponibles
du produit qui réponde le mieux pos- cement de telle matière première par auprès de Serge Trèche, LNT/Orstom, BP 5045,
sible aux goûts dun groupe défini de une autre ...) et il recueille les 34032 Montpellier Cedex 1. Fax : 33 (0)4 67 54
personnes : le public-cible. L'évalua- remarques. 78 OO. E-mail : treche@mpl.orstom.fr

14 Bulletin du réseau TPA, mai 1998


I L'analyse sensorielle pour la définition d e farines infantiles
Exemple des tests réalisés à Mahajanga (Madagascar) pour déterminer une formule à base de maïs

Les tests présentés ci-après ont été effectués dans le mettait l'accompagnatrice en condition normale pour appré-
cadre d'une étude de faisabilité technico-économique d'un cier. Elle pouvait juger la réaction de l'enfant. Si le test 215
atelier de production de farine infantile au sein de I'entrepri- était positif, c'est-à-dire si le nombre de femmes ayant cor-
se Pro B o (maïserie installée sur Mahajanga). Elle a été rectement répondu était suffisant par référence aux tables
menée par le Gret et I'Orstom en 1995 à la demande et en de signification du test' (avec un panel de vingt personnes,
collaboration avec l'entrepreneur. il fallait au moins cinq bonnes réponses pour considérer
Les matières premières utilisables et les contraintes que les produits étaient significativement différents), un test
liées au marché permettaient d'envisager plusieurs for- de classement etait effectué avec les femmes ayant perçu
mules de base répondant aux objectifs nutritionnels fixés. des différences : chaque bouillie était présentée dans un
Des tests d'analyse sensorielle ont donc été organisés afin bol différent aux dégustatrices et il leur était demandé de
de déterminer la composition la plus appréciée par les les classer dans leur ordre de préférence.
acheteurs et les consommateurs. Fallait-il proposer une La signification des résultats pouvait être étudiée à l'aide
farine à base de soja ou de poisson séché fréquemment uti- de différents tests statistiques comme le test de comparai-
lisé dans la région ? Devait-elle permettre de préparer des son bilatéral lorsqu'il n'y avait que deux échantillons à com-
bouillies au goût salé ou sucré ? Le cas échéant, quelle parer, et l'analyse de la variance suivie du calcul de la plus
quantité de sucre fallait-il incorporer ?' petite différence significative entre les moyennes lorsque le
Un groupe de dégustateurs (ou panel onstitué, classement portait sur plus de deux échantillons'.
regroupant vingt femmes ayant à charge nt en âge Differentes formules ont été testées sur Mahajanga de
de consommer des bouil- cette façon. Trois formules
lies. D'autres critères à base de maïs ont été
avaient également éte présentées aux dégusta-
fixés pour sa constitution trices. L'une contenait du
dans le but d'avoir un soja et du sucre, une autre
panel le plus représentatif du soja avec du sel sans
possible de la clientèle sucre et la troisième du
locale de Ilentrepreneur . poisson séché et du sucre
que les femmes habiten Les dégustatrices on

nsomme au moi

Bulletin du reseau TPA. mai 1998 15


'.

ue le techno ogie retenir ?

Farine << h cuire .D OLL qui pourrait à l'avenir se révéler par-


farine instantanke :deux O n peut distinguer deux types
de farines infantiles : les
farines dites << à cuire D, qui nécessi-
ticulièrement intéressant dans de
nombreux contextes.
préparations diférentes tent une cuisson plus ou moins pro- Cependant, d'autres procédés sont
pour l'utilisateur, mais longée par l'utilisateur, et les farines utilisés, comme c'est le cas de l'en-
instantanées que l'on prépare sous treprise Sodepal au Burkina Faso
aussi deux technologies forme de bouillies par simple qui utilise un procédé de cuisson au
de fabrication distinctes. mélange avec de l'eau portée à ébul- four pour fabriquer la farine infanti-
L'entrepreneur doit lition (voir les modes de préparation le Vitaline.
des bouillies, p. 18).
connaître leurs awntages Ces farines correspondent à des
et inconvénients afin de technologies de transformation diffé-
mieux prendre en compte rentes. Les farines à cuire s'obtien-
nent généralement par des procédés
les contraintes de son ne modifiant pas de façon importan- La production de farine à cuire
environnement et te leurs principaux constituants est le procédé le plus utilisé car le
(torréfactionlgrillage, broyage et plus simple à mettre en œuvre. I1
déterminer le matériel mélange de différentes matières pre- repose essentiellement sur des opé-
adéquat. mières). La production de farines rations mécaniques de transforma-
instantanées fait appel à des pro- tion des matières premières (cf. le
cédés souvent plus complexes : cuis- diagramme ci-après).
son au four (type biscuit), séchage La qualité de celles-ci conditionne
sur rouleau, cuisson-extrusion. la qualité du produit fini. Le tri de
Ces procédés, bien que perfor- chaque matière première est donc
mants, restent coûteux et ne peuvent nécessaire pour éviter d'incorporer
être rentabilisés qu'avec des dans l'aliment des produits abîmés
volumes de production importants. (grains moisis) ou des impuretés
Cependant, des essais récents, (pierres). Le vannage est indispen-
notamment au Viêt-nam, de cui- sable pour certaines matières pre-
seurs-extrudeurs << artisanaux >> à mières comme le maïs. Il permet d'é-
très faible coût, offrent de nouvelles liminer les restes de feuilles, les
perspectives à ce procédé qui néces- enveloppes des grains.. . Il est parfois
sitait jusque-là de gros investisse- possible de faire réaliser ce travail au
ments. niveau du fournisseur (grossistes,
Seuls sont détaillés dans cet coopératives de producteurs.. .).
article, le procédé de broyage/ Ensuite, le grillage permet
mélange, le plus couramment uti- d'abaisser la teneur en eau de la
lisé, et celui de cuisson-extrusion, matière première, de diminuer les

16 Bulletin d u réseau TPA, mai 1998


6

I Exemple de diagramme de fabrication d'une farine infantile à cuire


(formule susceptible d'être utilisée à Madagascar par le Gret et I'Orstom)

Enzymes, sel
Maïs grains Soja Riz Sucre
8 etCMV*
I

t Vannage

problèmes de rancissement liés à la


présence de lipases (enzymes agis-
sant sur les lipides), et d'éliminer la
plupart des germes pathogènes.
Le soja, dont l'emploi est recom-
mandé du fait de sa haute teneur en
protéines et de leur qualité, doit être
utilisé en prenant certaines précau-
tions. Sa torréfaction est indispen-
sable pour éliminer les facteurs anti-
nutritionnels qu'il contient (voir
l'encadré sur l'utilisation du soja).
Son dépelliculage peut être réalisé
en concassant les graines à l'aide
d'un broyeur à meules puis en le
vannant. Ceci permet d'éliminer la
pellicule trop riche en fibres. Un
trempage préalable des graines,
suivi d'un séchage, est parfois
nécessaire pour désolidariser les
enveloppes de la graine elle-même.
Le broyage enfin, est souvent
réalisé à l'aide dun broyeur à mar-

Bulletin du réseau TPA, mai 1998 17


'. *

I Différences de préparation entre une farine infantile à cuire et


une farine infantile instantanée

L'utilisation d'une farine infantile instantanée réduit le temps de preparation. Elle est un facteur d'économie d'énergie. En revanche,
elle peut se révéler risquée dans les endroits où l'eau disponible n'est pas potable et oÙ l'habitude de faire bouillir l'eau avant sa
consommation est absente. Les bouillies ainsi préparées peuvent provoquer différents troubles chez les enfants (diarrhées). L'emploi
d'une farine infantile a cuire, oh l'eau bout pendant plus de 5 minutes lors de la préparation, limite ce problème. Cet aspect n'est pas à
négliger car, outre le risque de voir les consommateurs incriminer le produit, la sante des enfants peut être mise en jeu.

REPRODUCTION DE L'ÉTIQUETTE VITAFORT

Mode de préparation
o Verser dans une petite casserole la quantiite de farine nécessaire selon I'âge du bébé :
- a 4 et 5 mois : 40 g, soit 112 verre bambou ou 1 boîte et 112 de sauce tomate ;
- a 6 et 7 mois : 50 g, soit 314 de verre bambou ;
- à partir de 8 mois : 60 g, soit un verre bambou ou 2 boîtes de sauce tomate.
o Ajouter dans la casserole un volume d'eau propre identique a celui de la farine en le mesurant avec
le même recipient (rajouter éventuellement un peu d'eau selon la consistance souhaitée).
o Mettre la casserole sur un feu doux et remuer jusqu'à l'apparition de bulles. Laisser cuire encore
5 à 10 minutes.
o Laisser refroidir : la bouillie Vitafort est prête. Elle doit être consommée aussitôt après sa
préparation.

Eau Farine Mélanger Remuer Refroidir


propre surfeu doux

Recommandations d'emploi : Cette farine est spécialement recommandée pour l'alimentation des bébés à partir de 4 mois en
complément du lait maternel. Elle permet de préparer une bouillie deux fois moins diluée donc beaucoup plus énergétique que les
bouillies traditionnelles. Pour une bonne croissance de votre enfant, la bouillie Vitafort doit être préparée et donnée deux fois par jour.
Ingrédients : farine de maïs, farine de soja, sucre, amylases de qualité alimentaire, CMV.
Durée de conservation : 3 mois à partir de la date de fabrication. Atelier VITAFORT
Analyse moyenne pour 100 g : glucides (74,O g), protéines (10,5 g), lipides (5,8 g) = 380 kcal. Agricongo
Densité énergétique (lorsque préparée selon les instructions) : 120 kcal/l O0 ml. BP 14 574 Brazzaville
Congo

REPRODUCTION DE L'ÉTIQUETTE FARILAC

Mode de préparation

Faire bouillir Verser dans une Ajouter 50 g à 100 g Bien mélanger. Le repas
250 g d'eau. assiette propre. de Farilac suivant I'âge de bebé et est prlt, vous pouvez le
la consistance de la bouillie désirée. donnerà bébé.

Recommandationsd'emploi : La bouillie Farilac peut être agrémentée de miel, de puree ou de jus


de fruit frais, de yaourt. Une bouillie Farilac par jour est excellente pour bébé et complète une
alimentationvariée (lait, viande, poisson, legumes...) dès 4 mois.
Composition : lait entier, farine de blé, saccharose, sel, lysine, phosphate et carbonate de calcium, pyrophosphate de fer, vanille,
vitamines.
Analyse moyenne pour 100 g : protéines (13 g), graisses (7,6 g), hydrates de carbone (78,5 g dont amidon : 41,2 g - saccharose :
-
25 g - lactose : 9,6 g), sels (2,l g dont calcium : 400 mg - phosphore : 287 mg fer : 6,25 mg), vitamines A, D3,B1, 82, B6, 812, PP,
E, Ca-pant (1,85 mg), acide folique (10 mcg), eau (1,5 9).
Calories pour 100 g : 425.
Ce texte apparaît en version bilingue, français et malgache, sur le sachet de farine. SOCOLAIT
BP 4126 Antananarivo
Un nouvel emballage va être imprimé en version bilingue français et anglais.
Madagascar

18 Bulletin du réseau TPA, mai 1998


I
teaux: Le broyage du soja peut
s'avérer difficile avec des risques de Exemple de diagramme de fabrication
bourrage. Dans ce cas, l'utilisation d'une farine instantanée par cuisson-extrusion
d'une grille en acier inoxydable (diagramme défini pour l'unité de production en cours d'installation au Viêt-nam)
semble être profitable.

La cuisson-extrusion: un prochdi Soja entier Riz blanc Haricot mungo Arachides Sésame

d'avenir
en grain

I
3.
I l
La cuisson-extrusion est un Triage I I
3 . 1I
Triage ' Triage 1
procédé de transformation qui per-
I I
met d'obtenir des produits expansés
(crackers), précuits (farine infantile I i- 3-
' Dépelliculage-
c
J.
Séchage Dépelliculage- 1
instantanée) ou texturés. Elle com- I
, vannage ' vannage j
bine un traitement thermique à
haute température et un traitement
Dépelliculage-
mécanique à haute pression et fort vannage
taux de cisaillement. Ces traite- I I
inents sont appliqués au produit
pendant un temps très court de
quelques secondes.
L'appareil qui permet cette opé-
ration est un cuiseur-extrudeur (cf.
photo, p. 21). Le produit, matière
première ou mélange de matières
premières, est pris en charge par
une vis sans fin tournant dans un
fourreau étroitement ajusté. La vis,
en tournant, entraîne le produit vers
une sortie étroite, dénommée filière.
Schématiquement, le travail de la
vis engendre l'augmentation de la
température et de la pression, ainsi
qu'une forte contrainte de cisaille-
ment, car le produit à tendance à
rester accroché au fourreau et à être
refoulé tandis que la vis le pousse
vers l'extérieur.
Lorsque le produit sort par la
filière, il passe soudainement d'une
zone à haute pression, à la pression
atmosphérique. L'eau contenue dans
le produit se vaporise spontanément
ce qui provoque l'expansion du pro-
duit. I1 est possible de jouer sur
l'importance relative de la cuisson
ou de l'extrusion, de fagon à obtenir
différents types de produits en
modifiant le profil de la vis, celui du
fourreau et le type de filière utilisée.
L'utilisation de ce procédé se déve-
loppe en agroalimentaire et notam-
ment pour la production de farine
infantile instantanée (cf. le diagram-
me de fabrication ci-contre).

Bulletin du réseau TPA, mai 1998 IS


- - - . - - _-

I
I-

Utiliser le soja ?
Oui, mais en prenant quelques précautions !

Lorsque l'on veut incorporer une forte proportion de anti-trypsiques. Parmi diverses modalités, la torréfaction
protéines dans un aliment, on pense immédiatement au semble la meilleure solution. II s'agit d'un chauffage à
soja. II en va ainsi, notamment, des farines infantiles. sec, un grillage, qui n'obligera donc pas à procéder à un
Quand on peut y introduire du soja, parce qu'il est cul- séchage ultérieur, avant le broyage et la commercialisa-
tive localement ou qu'on en trouve sur le marché, on ne tion de la farine. Un simple bidon métallique, placé au-
s'en prive pas. Si on ne peut en trouver, on utilise par dessus d'un feu et mis en rotation avec une manivelle
exemple des haricots ou des pour agiter les graines au cours
pois chiches, espèces végé- de la cuisson, peut faire l'affaire.
tales appartenant, comme le
Toutefois il est recommandé
soja, à la famille des légumi-
de faire appel à du matériel qui
neuses. Toutes les plantes de
permette de mieux contrôler les
paramètres du traitement, car,
si cette opération est pratiquée
avec un excès de vigueur, le
soja, trop cuit, aura perdu une
partie de sa valeur nutritionnel-
le. II aura été le siège de réac-
me atout il faut savoir aussi tions dites de Maillard, qui vont
- comme les autres rendre indisponible une bonne
s évoquées ci-des- partie de la lysine, un acide
aminé indispensable que tout le
monde connait.
nécessaire de réduire au plus
bas avant sa consommation.
Les réactions de Maillard .
vont d'abord se signaler par la
On y trouve des protéines bonne odeur qui envahit la
qui, dans l'intestin, entrent en pièce où s'effectue le traite-
compétition avec une enzyme ment, puis par la couleur brune
protéolytique, la trypsine. C'est qui va affecter les graines. I I
pourquoi on les appelle les fac- faut trouver un bon compromis
teurs antitrypsiques. Lorsqu'ils entre la réduction de l'activité
sont encore actifs, leur présen- antinutritionnelle et le niveau
des réactions de Maillard.
rnières rendront le produit pl
Elles lui donneront un bon pe
erse, le <c café de soja, bien
))

connu ici ou là, et obtenu en poussant à fond la torréfac-


tion, aura perdu toute valeur nutritionnelle pour les
mêmes raisons. Des résultats satisfaisants semblent
pouvoir stre obtenus avec un chauffage ,oooc pen-
paroi intestinale. Elles s'y accrochent et gènent son
fonctionnement. I I nous faut encore parler des oligo-
dant 25 minutes.
sides. Ce sont des sucres que nos enzymes ne peuvent
digérer. Ils arrivent donc intacts dans le gros intestin où Si on fait précéder la torréfaction d'un trempage a
ils sont la proie de fermentations microbiennes, à l'origi- grande eau Pendant environ 12 heures, les Sucres a
ne d'une forte production de gaz. Qui ne s'est pas senti l'origine des flatulences vont se dissoudre en grande
ballonné après la consommation de haricots ? partie dans l'eau utilisée pour cette opération. C'est un
aspect à ne pas négliger, même si l'ensemble du traite-
Mais il n'y a pas lieu de nourrir d'inquiétude excessi- ment trouve La torréfaction qui Suivra le
ve. Que cette longue énumération ne suscite aucune trempage permettra aussi le séchage du produit.
crainte chez le lecteur habitué à consommer du soja !
Des traitements technologiques simples permettent de Ainsi, en S'en tenant a des traitements à la portée de
réduire si foriement cette activité antinutritionnelle que le tous, on peut parvenir 6 des produits qui donnent gran-
risque en devient voisin de zéro.Après avoir pratiqué, de satisfaction, pour peu qu'ils soient appliqués avec
dans toute la mesure du possible, un dépelliculage qui soin et régularité.
enlèvera les enveloppes de la graine dépourvues de + Charles Ouedraogo et Jean-François Grongnet, ENSA de
valeur nutritionnelle et trop riches en fibres, un simple Rennes, 65 rue de Saint-Brieuc 35042 Rennes Cedex, France.
chauffage détruira l'activité des lectines et des facteurs E-mail :grongnet@roazbon.inra.fr

20 Bulletin du reseau TPA, mai 1998


c

gie de cuisson ont aussi une inciden-de cuisson-extrusion à très faible


ce sur le choix. Le procédé << clas- coût permet d'obtenir, sans autres
sique D (broyage/mélange) semble traitements ou additifs, des farines
mieux adapté à une production de infantiles dont la préparation donne
type semi-artisanal (inférieure à cinq
des bouillies à haute densité énergé-
tonnes par mois). L'entrepreneur tique. Ceci a déjà été établi depuis
doit vérifier la disponibilité en équi-
longtemps pour le procédé de cuis-
pements, leur coût d'achat, d'entre- son-extrusion conventionnel.
tien, d'utilisation, leur qualité de I1 n'en est pas de même lorsque
fabrication et, éventuellement, la l'entrepreneur utilise le procédé de
possibilité d'utiliser du matériel déjà
production classique. Dans ce cas,
existant au sein de l'entreprise. l'introduction d'enzymes amyloly-
Pour utiliser le procédé de cuis- tiques est nécessaire.
son-extrusion, il doit être en mesure I1 s'agit d'enzymes hydrolysant
d'acquérir des compétences tech- partiellement l'amidon et permettant
niques spécifiques. Enfin, il lui faut
ainsi une diminution de la viscosité
évaluer les possibilités d'accroître le
de la bouillie. L'entrepreneur a la
taux d'utilisation du matériel et parpossibilité, soit de se procurer des
là même, la rentabilité de l'entrepri-
enzymes produites industriellement
se, par exemple en développant tou- (exemple : amylases BAN 800 de la
Un Choix raisonn6 selon chaque te une gamme de produits. société Novo Nordisk'), soit d'utili-
cQnEexes ser comme source d'enzymes, des
céréales germées (orge maltée, fari-
Dans de nombreux pays, l e Comment augmenter la densi€& ne de céréales ou de légumineuses
procédé de cuisson-extrusion à très Bnerg6tiquedes Baouillies ? germées).
faible coût n'est pas encore dispo- Des essais devront être réalisés
nible. Cependant, son utilisation Les essais en cours tendent à pour connaître les quantités d'en-
pourrait se développer et il est inté- montrer que l'utilisation du procédé zymes à incorporer de façon à obte-
ressant d'envisager ce qui devra gui-
der le choix de l'entrepreneur entre
un procédé << classique >> et la cuis-
son-extrusion.
Le choix de l'une ou l'autre de ces
technologies repose sur l'évaluation
de plusieurs critères : les contraintes
et potentialités du marché, la disponi-
bilité des équipements, les connais-
sances techniques de l'entrepreneur,
les possibilités à terme de développer
une gamme de produits au sein de
l'entreprise.
Les contraintes liées au marché
concernent les habitudes alimen-
taires : temps passé à la préparation
des plats de l'enfant, qualité de l'eau
de boisson, utilisation régulière
d'eau ayant été portée à ébullition.. .
mais également les problèmes de
concurrence.
Dans les pays oÙ la plupart des
produits déjà présents sur le marché
sont des farines instantanées, il peut
s'avérer inopportun de proposer des
farines à cuire, même si elles sont
vendues à un prix bien inférieur. La
taille du marché et le coût de l'éner-

Bulletin du réseau TPA,mai 1998 21


1 . '
8

de l'unité, on détermine les quantités


de matières premières devant être
transformées au niveau de chaque
équipement et l'on choisit la capacité
nécessaire pour chaque équipement
pris individuellement.
Dans ce calcul, il faut tenir comp-
te des rendements matière des opéra-
tions unitaires de transformation. Ils
ne sont jamais de 100 %. Par
exemple, lorsque l'on torréfie 100 kg
de soja, on récupère généralement
moins de 95 kg de soja torréfié. Dans
le projet Gret/Orstom à Madagascar,
le dépelliculage du soja a un rende-
ment de 84 %, sa torréfaction de
92 % et son broyage de 99 %.
Ainsi, pour obtenir 100 kg de
nir une bouillie de consistance Inutile également d'acquérir une farine de soja incorporable dans la
acceptable.(écoulement de l'ordre de ensacheuse d'une capacité de farine infantile, il est nécessaire de
60 à 140 mm en 30 secondes, me- 500 kg/h si les autres équipements broyer 101 kg de soja torréfié, de
suré dans un consistomètre de Bost- sont dimensionnés pour une produc- torréfier 110 kg de soja dépelliculé,
wick, cf. schéma p. 9) et ayant une tion de 50 kg/h, à moins que l'on ait et de dépelliculer 131 kg de soja
densité énergétique suffisante (100 à prévu d'utiliser celle-ci pour une brut. En adoptant cette démarche,
120 kcall100 m1)2. autre application. on peut déterminer, avec une relati-
Cependant, vouloir mettre en vement bonne précision, les quan-
place une ligne de production de tités de matières premières à trans-
Dimensisvsner les Bquipemsnts 50 kg/h ne signifie pas que tous les former par chacun des équipe-
équipements doivent avoir une capa- ments. I1 faut également estimer le
L'entrepreneur doit avant tout cité de 50 kg/h. Alors, comment nombre d'heures de travail effectives
déterminer la capacité de production déterminer la capacité de chaque dans le mois pour tel ou tel type
de son unité. Celle-ci est en relation équipement ? d'appareil.
directe avec les caractéristiques du Une fois connues la formule du
marché potentiel (taille, dispersion produit et la capacité de production Olivier Bruyeron, Gret
géographique.. .). Pour les connaî-
tre, il lui est souvent nécessaire de
réaliser une étude de marché.
Inutile de mettre en place une
ligne de production de 500 kg/h si
l'on pense pouvoir commercialiser
uniquement cinq tonnes de produit
fini par mois.
La ligne, sous-employée, ne
fonctionnera que dix heures par
mois, et les coûts qui s'y rattachent
(investissement, entretien, fonction-
nement) seront bien plus élevés que
pour une ligne de 50 kg/h. Ils nui-
ront fortement à la rentabilité de
l'entreprise.

Novo Nordisk, d s Novo Allé, 2880 Bagsvaerd,


Danemark. Fax : 45 4449 0555.
Informations issues du livre : L'alimentation de
complément du jezine enfant. Voir la bibliogra-
phie dans l'encadré p. 11.

22 Bulletin du reseau TPA. mai 1998


O
h

R6MSSüc. saln sm~c.sp~ñss

rganiser sa production,
garantir Ia qualité
L'organisation de la centrales, pour pouvoir nettoyer l'en-
production se fait dans le L 'organisation de la production
fait partie des facteurs impor-
tants de réussite de l'entreprise. Elle
semble de l'unité à l'aide dun tuyau
d'arrosage. Un système d'évacuation
temps et dans l'espace. est fonction des objectifs fixés et des eaux usées par drainage devra
Elle a des conséquences sur des équipements utilisés. Si elle est être prévu lors de la construction des
bien conçue, si chacun sait ce qu'il a bâtiments.
le calendrier de travail, à faire, la productivité s'en trouvera De plus, il est souhaitable que le
l'agencement de l'atelier et accrue et la rentabilité sera meilleu- sol et les murs soient recouverts de
la qualité des produits. re. carrelage blanc jusqu'à mi-hauteur
(environ 1,50 m). Le haut des murs
Au bout du compte, c'est la ainsi que le plafond seront peints en
con$ance du consommateur S'organiser dens l'espace blanc. Toutes ces mesures sont indis-
pensables pour permettre une pro-
qui est en jeu. Facteur Un schéma d'atelier type peut être duction dans des conditions d'hygiè-
de réussite de l'entreprise, proposé. Bien entendu, d'autres ne optimales.
l'organisation requiert organisations sont possibles. Toute- Par ailleurs, il est nécessaire de
fois, elles doivent tenir compte des prévoir l'électricité et l'éclairage
donc le plus grand soin. règles appliquées dans les industries dans chaque pièce en 220 V et, si
agroalimentaires. Ainsi, la marche possible, en 380 .V pour les machi-
en avant des produits est à,respecter. nes. Un bloc sanitaire est nécessaire,
Elle correspond à un souci de mini- si possible dans un bâtiment isolé de
miser les risques de contamination l'atelier de production.
des matières semi-transformées Le dimensionnement de l'installa-
propres par des matières premières tion n'est pas mentionné sur le sché-
sales. ma p. 26, car il dépend de I'encom-
Les étapes seront bien individua- brement des équipements, de la
lisées, de façon à offrir une garantie capacité de production de l'entrepri-
maximale en terme d'hygiène et à se et des nécessités de stockage de
permettre d'identifier facilement les matières premières.
problèmes éventuels. Pour une unité ayant une capacité
Certaines caractéristiques sont de production de cinq à dix tonnes
communes à toutes les unités de pro- par mois, il est souhaitable de pré-
duction. Ainsi, les fenêtres doivent voir environ 150 m2 de superficie
être équipées de moustiquaires et les totale. Le vannage s'effectuant
portes avoir des joints assurant une généralement dehors, il faut prévoir
bonne étanchéité. I1 est nécessaire un auvent.
également qu'un robinet d'eau soit I1 peut également être opportun
présent, au moins dans les pièces de prévoir l'emplacement d'un petit

Bulletin du reseau TPA,mai 1998 23


' . '

I Exemple d'installation d'une unité d e production d e farine infantile à cuire

r I I
Stockage des produits finis Broyeurà
marteaux

/ /
I I
Salle de
A
I
Stockage des produits finis conditionnement Mélangeur

I
Bureaux, Stockage des Aire de triage Broyeurà I
Services matières premières meules I
administratifs et
commerciaux

- - -
-_-_---*
- - -
Sens de la production
Aire de vannage

- Torréfacteur

laboratoire de contrôle de la qualité ments (réparation, nettoyage en pro- ment. Ceci est impératif, sinon il
(analyses microbiologiques, mesure fondeur, graissage...), à l'inventaire risque de rendre des enfants
de la viscosité, humidité.. .). Cepen- des biens, des matières premières et malades. Le produit vendu doit éga-
dant, celui-ci peut se concevoir des produits finis, et à la planifica- lement être toujours identique selon
comme une entité indépendante, tion de la production pour le mois les lots : même goût, même appa-
voire commune à plusieurs entre- suivant. rence, même composition. C'est à
prises. Les employés travaillent 5,5 jours ces conditions qu'il sera possible de
par semaine. La production des cinq fidéliser la clientèle et de lui donner
tonnes mensuelles peut être assurée confiance dans le produit. Pour
S'organiser dans Is temps par cinq ouvriers et un cadre. Celui- atteindre ces objectifs, l'entrepre-
ci s'occupe, avec le chef d'entrepri- neur doit veiller à la qualité des
Quelle que soit la taille de l'entre- se, du suivi de la production, de la matières premières et contrôler leur
prise, il est nécessaire .d'établir un gestion des stocks de produits finis transformation.
calendrier de travail et une réparti- et de matières premières et du suivi En effet, de la qualité des ma-
tion des tâches en fonction des de la distribution. I1 participe aussi tières premières utilisées dépendra
objectifs de production fixés. directement à la production si directement la qualité du produit
On peut prendre comme exemple besoin est. final. Que l'un des aliments utilisés
une unité produisant cinq tonnes par Chaque opérateur est responsable soit mloisi ou abîmé, et la farine pro-
mois de farine infantile à cuire, à de son atelier (cf. calendrier p. 25). duite sera de mauvaise qualité.
base de maïs, soja, riz, sucre, sel, I1 faut particulièrement veiller à
enzymes et de complément minéral ce que les matières premières répon-
et vitaminique. dent à certains critères de qualité au
Le tri et le vannage des matières moment de leur achat.
premières sont effectués par le four- En terme de qualité, l'entrepre- Afin qu'elles se conservent bien,
nisseur. La production mensuelle est neur doit se fixer des objectifs de elles ne devront pas être trop
étalée sur quatre semaines. Les jours qualité. Son produit doit respecter humides. I1 faut vérifier également
restants dans le mois peuvent être les normes microbiologiques attri- qu'elles ne soient pas moisies,
réservés à l'entretien des équipe- buables aux aliments de complé- dégradées (sous l'action de rongeurs

24 Bulletin du réseau TPA. mai 1998


t

ou d'insectes) ou sales (présence


d'excréments, de cailloux ou de
terre). Elles devront être suffisam-
ment mûres. Éventuellement, elles
devront être bien préparées (décorti-
quées, dépelliculées...).
La constitution de stocks de
matières premières est souvent
nécessaire pour des raisons de dis-
ponibilité saisonnière ou de délais
d'approvisionnement très longs ou
encore des raisons d'intérêt écono-
mique : variations des prix très
importantes entre les différentes
périodes de l'année, prix d'achat en
faible quantité très élevé, etc.
Or, les matières premières peu-
vent se détériorer durant le stockage
si l'on ne prend pas quelques précau- dans un endroit sec. I1 est souhai- matières grasses, sinon les risques de
tions. I1 faut s'assurer au moment de table d'avoir une humidité maximale moisissures ou de développement
l'achat qu'elles ont été bien séchées de 11-12 % pour les céréales et 9-10 des bactéries sont élevés et la sensi-
et veiller à ce qu'elles soient stockées % pour les graines contenant des bilité vis-à-vis de l'attaque des

.~ ..~ .
~ .. . .. __ .

.
..-
I .
.
. .. .

Bulletin du réseau TPA, mai 1998 25

_ _
insectes, accrue. Le stockage aura procédures de contrôle sur les leurs destinations, de faqon à pou-
lieu à l'abri des insectes et des ron- matières premières et le produit fini. voir les retirer de la vente si néces-
geurs et les locaux, ou les matières I1 peut effectuer lui-même des saire (par exemple, oubli de mettre
premières elles-mêmes, seront éven- contrôles microbiologiques à l'aide du sucre, mauvaise qualité micro-
tuellement traités avec un insecticide de Pétrifilm', ou faire appel à un biologique du lot).
alimentaire. laboratoire d'analyses officiel. I1 doit Toutes ces mesures signifient la
Lors de la fabrication et du sto- vérifier que les mesures d'hygiène mise en place d'un système de
ckage, des étapes peuvent altérer la nécessaires ont bien été prises et contrôle qualité.
qualité du produit : une mauvaise qu'elles sont suffisantes. À partir de l'analyse des risques
torréfaction ou un mauvais broyage, Toujours dans un souci d'établir existant aux différentes phases de
un mélange mal effectué, une une relation de confiance avec la production et de la commerciali-
machine mal nettoyée, un emballage l'acheteur, il est souhaitable d'identi- sation du produit, des règles et des
défectueux, un mauvais entreposage fier les différents lots produits et contrôles sont définis et appliqués
des produits finis.. . pour garantir à tout moment la
C'est pourquoi, il est nécessaire 'Milieux de culture déshydratés prêts B l'emploi
qualité du produit mis sur le mar-
que l'entrepreneur mette en place permettant d'effectuer des dénombrements de ché (voir l'encadré << Garantir la
des règles définissant l'ensemble des bactéries, levures et moisissures avec peu de qualité des farines infantiles >>,
matériel complémentaire. Produits fabriqués par
précautions à prendre depuis l'achat
3M, département Microbiologie, Laboratoire 3M
pages 26 et 27). u
des matières premières jusqu'à la Santé, 3 rue Danton, 92245 Malakoff Cedex,
vente du produit fini, ainsi que des France. Olivier Bruyeron, Gret

I Garantir la qualité d e s farines infantiles


(sur la base d'une farine infantile composée de maïs, riz, soja, sel, sucre, enzymes et complément minéral et
vitaminique, emballée sous film plastique)

I. Achat, transport et stockage des matières premières

ACTIONS MISES EN PLACE


Étapes Risques Garanties obtenues
Actions préventives Contrôles

Achat des matières


premières de base

Mat. premières impropres
la consommation (moisies,
..Repérage des lots
Formation des
. Contrôle visuel et
organoleptique
Matières premières de
bonne qualité à l'achat
(maïs, riz, soja) souillées, contaminées...)
..
Humidité trop élevée
manipulateurs à l'hygiène . Contrôle de l'humidité
.Analyse microbiologique
Mauvais conditionnement de certains lots

Achat des autres intrants


(sucre, enzymes,
.Mat. premières impropres
à la consommation (moisies,
. Repérage des lots .Contrôle visuel et
organoleptique
lntrants de bonne qualité
à l'achat
vitamines, minéraux, souillées, contaminées...)
..
emballage, suremballage) Humidité trop élevée
..
Contrôle de l'humidité
Analyse microbiologique
Mauvais conditionnement de certains lots
.
Non-respectdu cahier
des charges (composition,
épaisseur, propreté)

Transport des matières


premières et des autres
.Contamination du produit
par les opérateurs
. Formationdes opérateurs :
sensibilisationà l'hygiène
.Analyse microbiologique et
contrôle de l'humidité des
Transport optimisé
évitant toute détérioration
intrants .Mauvaises conditions
de transport (humidité,
. Protection des sacs contre
l'eau, la poussière...
lots à leur arrivée à l'usine
. Suppiression des lots
poussière...)
.Délais trop longs
. Optimisation des durées
de transport
à risque

Stockage des matières


premièreset autres
. Mauvaises conditions ..
Repérage des lots
de stockage : contaminations Mise en place d'une
.
Contrôle des conditions
de stockage
Maintien des qualités
initiales
intrants diverses (poussière,
rongeurs et insectes...)
gestion des stocks FIFO .
Analyse microbiologique
(First In First Out, Premier et contrôle de l'humidité
. Durée de stockage trop
longue
e$é, premier sorti )))
.Eventuellement, traitement
périodiques

des mat. prem. avec un


insecticidealimentaire

26 Bulletin du réseau TPA, mai 1998


II.Transformationdes matières premières

ACTIONS MISES EN PLACE


Étapes Risques Garanties obtenues
Actions préventives Contrôles

Vannage du mais .Contamination du produit


par l’opérateur. Conditions
. Sensibilisationde I’opéra- .
Analyses microbiologiques de
teur à l’hygiène. Nettoyage surface
. Qualitéconservée
.Taux de pellicules
d’ambiance non respectées
(poussière...) .Taux de .fréquent des ustensiles .
Contrôle visuel de la qualité du
Formation et sensibilisation vannage
faible

pellicules restant important de l’opérateurau vannage


_______~

Triage des matières


premières
~

. Conditions d’ambiance
non respectées (poussière,
. Sensibilisation de I’opéra- .
Analyses microbiologiques
teur à l’hygiène. Formation périodiques des produits triés
Triage efficace
permettant d’éviter
.
humidité...) Contamination
du produit par l’opérateur
de l’opérateur. Protection .
Contrôle visuel de la qualité du
contre la poussière et I’humi- triage
toute détérioration
du produit
.Triage peu efficace dité. Nettoyage du matériel

Dépelliculage du soja .Dépelliculage peu


efficace
. ..
Formation à l’utilisation des Contrôle visuel
machines (réglages spécifi- Contrôle des rendements
Minimisationde
la présence de
ques, préparation du produit) (pellicules/grainesdépelliculées) pelliculesde soja

Torréfaction du soja et
grillage du mais
.Mauvais contrôle des para- .
Formation des opérateurs
mètres (température, temps) : à la maîtrise de la
.Contrôle visuel du degré de
torréfaction
Préservation
des qualités
non-destructiondes facteurs torréfaction (suivi perma- nutritionnelles,
antitrypsiques, détérioration nent de la température...) organoleptiques et
des qualités nutritionnelles... microbiologiques
.Mauvaise maîtrise du
refroidissement(cuisson...)
du soja et du maïs

Broyage du soja,
du riz et du maïs
. Contamination par l’opéra-
teur et par les ustensiles

Formation des opérateurs
l’hygiène (port de gants
.Contrôle de l’efficacité du nettoyage Préservation
des appareils et ustensiles par des des qualités
et de casquettes...) analyses microbiologiques de surface microbiologiques

Pré-mélangeet
Mélange
. Contamination par l’opéra-
teur et par les ustensiles
. Formation des opérateurs
à l’hygiène (gants, casquet-
.des
Contrôle de l’efficacité du nettoyage
appareilslustensilespar des
Préservation
des qualités
. Erreurs de mesures des
quantités à incorporer
.
tes...) Formation des opé-
rateurs à une préparation
analyses microbiologiques de surface
.Contrôle pondéral et des stocks
microbiologiqueset
de la composition
méthodique des mélanges

111. Conditionnement, stockage et vente du produit fini

ACTIONS MISES EN PLACE


Étapes Risques Garanties obtenues
Actions préventives Contrôles

Ensachage .Contamination par


l’opérateur

Formation de l’opérateur
l’hygiène et à l’utilisation
.Contrôle visuel des soudures
..Contrôle de I’étiquetage
Obtention
d’un produit de
. Mauvaises soudures des appareils Contrôle microbiologique du produit
fini .Contrôle du taux d’humidité
bonne qualité, se
conservant bien
.Contrôle de la composition nutrition-
nelle du produit fini. Contrôle
organoleptique des bouillies
préparées à partir du produit fini
.Contrôle de la matière sèche et de
la viscosité des bouillies

Stockage du produit
fini
.Mauvaises conditions
de stockage : rongeurs,
.
des stocks FIFO
.
Mise en place d’une gestion Contrôle régulier du taux
d’humidité du produit
Produit de bonne
qualité à son départ
humidité .Protection des stocks .
Contrôle visuel de I’état des sachets de l’usine

Distribution-
Commercialisation
. Mauvaises conditions de
transport. Non-respectdes

Formationdes transporteurs
l’hygiène. Sensibilisation
. Contrôle de I’état du produit
sur les lieux de vente (état
Produit ayant
conservé ses
conditions de stockage et de des distributeurs sur le soin du sachet, respect de la date propriétés et ses
sa durée. Mauvaise compré- àapporter au stockage des limite de vente, analyses qualités au moment
hension des vendeurs du rôle produits. Diffusion d’infor- microbiologiques...) de la vente
des farines infantiles mations sur les produits

Consommation . Mauvaise utilisation (cuisson


insuffisante, teneur en matière
. Formation des mères dans
les centres de santé et sur
.
Suivi régulier des réactions
des consommateurset de
Compréhension
du mode
sèche insuffisante...) les lieux de vente : leur façon d’utiliser le produit d’utilisation et de
. Mauvaises conditions de
conservation sensibilisation, éducation
.
démonstrations, information, Diffusion régulière
d’informations sur le produit
conservation du
produit

Bulletin du reseau TPA,mai 1998 27


biien conservées

La vente du produit passe


par son conditionnement. L e conditionnement est à la fois
la dernière étape de la fabrica-
tion du produit et la première de sa
aspect qui doit être en lien avec l'at-
tente des acheteurs, sa facilité d'utili-
sation par I'acheteur et la possibilité
Protéger pour conserver le commercialisation. d'une éventuelle réutilisation après
produit assez longtemps, L'emballage a une fonction de consommation, et enfin sa facilité
protection, il permet la conservation d'utilisation par l'entrepreneur.
attirer l'œil de l'acheteur du produit. Mais il joue également La conservation du produit va
potentiel et l'informer pour un rôle très important d'interface dépendre de sa teneur en eau initiale
qu'il l'utilise correctement, entre l e produit, l'entreprise et et des échanges possibles entre le
l'acheteur. Vecteur de communica- produit et le milieu extérieur (eau,
autant de rôles que doit tion indispensable, il doit être atti- air, lumière.. .). Aucun emballage
remplir l'emballage d'une rant pour inciter à acheter et il doit n'est absolument imperméable,
farine infantile. C'est informer sur le mode d'utilisation du même si certains ont des coeffi-
produit, sa composition, sa date cients de perméabilité extrêmement
pourquoi il est h choisir limite de consommation ... et tout faibles. Chaque emballage possède
avec grand soin. cela à moindre coût ! Le corps de ses caractéristiques propres qui
l'emballage et l'étiquette, ou zone dépendent de sa nature et de son
d'impression, remplissent ces deux épaisseur.
fonctions différentes : préserver et Les problèmes les plus fréquem-
renseigner. ment rencontrés sont l'attaque par
les rongeurs, le développement de
moisissures au sein du produit et
Un emballage solide et impeum6able l'oxydation des graisses (rancisse-
ment). Ils témoignent de la mauvai-
Le choix du corps de l'emballage se adéquation produit-emballage.
résulte de la recherche d'un compro- Lorsque l'emballage laisse passer
mis entre différents critères phy- l'odeur du produit, les rongeurs sont
siques, techniques et économiques : attirés et attaquent le produit. Pour
sa résistance mécanique permettant éviter cela, l'emballage doit être suf-
une bonne tenue lors du transport et fisamment épais.
une protection vis-à-vis des rongeurs Le développement des moisis-
et insectes, ses propriétés barrières sures est directement lié à l'humidité
avec une imperméabilité à l'eau, à du produit. I1 a lieu lorsque celle-ci
l'air et aux graisses.. ., son coût, sa dépasse 12 % environ. I1 faut donc
disponibilité (facilité d'approvision- que le produit soit le plus sec pos-
nement, possibilité d'acheter en sible au moment de son condition-
petites quantités, délais.. .), la possi- nement et qu'il se charge en humi-
bilité d'avoir une taille adaptée, son dité le plus lentement possible.

28' Bulletin du reseau TPA, mai 1998


Toutefois, le produit étant générale- emballage unique car ils offrent une avant >>, toutes conditions particu-
ment plus sec que l'air ambiant, sa grande perméabilité à l'eau et à l'air, lières pour l'entreposage, le mode
réhumidification est inévitable. mais ils peuvent être utilisés en sur- d'emploi, le nom et l'adresse de l'en-
Concrètement, l'entrepreneur a emballage d'un sachet en PE par treprise productrice, le poids net du
intérêt 2 fixer une humidité inférieu- exemple. Les boîtes en PVC ou en paquet. On peut recommander d'y
re à 8 %, au moment du condition- PP peuvent être intéressantes dans la inscrire également une mention telle
nement du produit. Dès lors, la mesure où cet emballage est réutili- que << produit destiné aux nourris-
durée de conservation dépendra du sable par l'acheteur (voir localement sons à partir de six mois, en complé-
temps que le produit mettra pour leur coût et les possibilités de les ment de l'allaitement maternel >>, d'y
atteindre 12 % d'humidité. Ce temps fermer hermétiquement). Les boîtes noter un numéro de lot de fabrica-
sera fonction de la perméabilité de métalliques pour leur part, doivent tion qui permettra le cas échéant de
l'emballage employé et donc de sa être en aluminium ou vernies, car retirer certains lots de la commercia-
nature et de son épaisseur. Par les boîtes en fer blanc non traitées lisation.. .
exemple, la durée de conservation rouillent. Elles permettent une très I1 est possible d'imprimer directe-
sera supérieure à six mois, si on uti- bonne présentation du produit, com- ment sur tous les supports présentés
lise un emballage en polyéthylène parable aux produits importés, mais précédemment, sauf sur la boîte en
d'une épaisseur supérieure à 150 elles sont généralement trop chères PVC ou PP. Deux types d'impres-
pm, mais beaucoup plus courte si pour convenir. sion sont possibles : celui à plat qui
l'épaisseur n'est que de 80 p. Dans de nombreux pays, seuls les permet d'imprimer des dessins
Les phénomènes d'oxydation sont emballages en PE et PP et les boîtes simples avec des couleurs bien indi-
liés, comme leur nom l'indique, à la en carton sont effectivement dispo- vidualisées, ou celui en quadrichro-
présence d'oxygène. Celle-ci doit nibles. mie (impression de photos) qui offre
être minimisée en utilisant des une meilleure qualité. On remarque-
emballages peu perméables à ra cependant que l'impression tient
l'oxygène. Un emballage en polyé- Une 6tiquetl.eattrayante et parfois difficilement sur les embal-
thylène d'une épaisseur supérieure à informetive lages en PE, d'où l'utilisation fré-
150 pm permet une conservation quente dune étiquette insérée entre
pendant plus de six mois. L'étiquette ou zone d'impression deux sachets plastiques, entre deux
doit être attrayante et refléter les soudures ou d'une étiquette autocol-
atouts du produit. La définition d'un lante. Pour les boîtes en PVC ou PP,
adne gamme d'emballagse veri& dessin ou d'une photo, d'un nom, il est nécessaire de prévoir une éti-
éventuellement d'un slogan, des quette à coller.
Les corps d'emballages utilisables couleurs.. . résultent d'un travail La définition même de l'étiquette
pour les farines infantiles sont mul- approfondi nécessairement mené est très importante vis-à-vis de
tiples. On peut distinguer les sachets avec des acheteurs potentiels. L'éti- l'acheteur. Elle doit faire l'objet d'un
en polyéthylène (PE) ou en polypro- quette doit également comporter un travail minutieux et être testée
pylène (PP), les sachets en << com- certain nombre d'informations. auprès de futurs clients.
plexe >> aluminisé, le carton, les Au minimum, en référence au En conclusion, l'emballage revêt
boîtes métalliques ou en PVC. Codex alimentarius, doivent appa- un caractère particulièrement impor-
Les sachets en PE ou en PP sont raître : le nom de l'aliment indiquant tant dans le cas des farines infan-
généralement disponibles locale- la véritable nature du produit tiles. L'acheteur a généralement
ment. Pour permettre une durée de conformément à la législation natio- comme seule référence les produits
conservation longue, ils doivent être nale, la liste des ingrédients importés et il accorde une attention
utilisés avec une épaisseur comprise énumérés selon leur proportion par particulière à ce qu'il donne à son
entre 150 pet 200 pn pour le PE ordre décroissant, la valeur nutritive enfant. L'emballage à retenir n'est
et au minimum 100 pn pour le PP. du produit - dont sa valeur énergé- donc pas forcément celui qui est le
Les sachets en << complexe D sont tique, le nombre de grammes de meilleur marché, mais celui qui
des films plastiques multicouches protéines, de glucides et de lipides offre la meilleure adéquation entre
(ex : BOPP/PE/Al/PE). Leurs très fournis par 100 g d'aliment tel qu'il les facteurs de protection, d'attrait et
bonnes propriétés barrières permet- est vendu et par portion suggérée, la de coût. Un compromis intéressant
tent d'envisager une durée de quantité totale dans le produit fini de peut être un sachet en PE de 150 pn
conservation d'un an, et l'impression chacun des sels minéraux et vita- d'épaisseur inséré dans une boîte en
peut être de meilleure qualité que mines ajouté pour 100 g d'aliment et carton imprimée. (Le conditionne-
sur le PE ou le PP, mais ils sont par portion suggérée --, la date limi- ment fera l'objet d'un prochain bul-
rarement disponibles. Les cartons te de consommation précédée des letin TPA). U
plastifiés sont à déconseiller en mots << à consommer de préférence Olivier Bruyeroon, Gret

Bulletin du reseau TPA,mai 1998 29


ribution, assurer la promotion

La finalité d'une entreprise d'autres contextes, cela peut donner


est de vendre son produit. L a question du choix du circuit
de distribution n'est pas à pren-
dre à la légère. Plusieurs entreprises
au produit une image de qualité et
de sérieux qui lui est très béné-
Dans quelques cas, la farine ont dû arrêter leur production faute fique.
infantile est vendue à un d'avoir correctement positionné le L'entrepreneur se retrouve face à
produit. I1 est nécessaire d'analyser deux problèmes. D'une part, dans de
acheteur unique ou les circuits déjà existants localement nombreux cas, les gens n'ont pas
distribuée gratuitement dans pour ce type de produit. l'habitude de donner des farines
le cadre de programmes Différents circuits de distribution infantiles à leurs enfants. Ils ne les
sont fréquemment utilisés pour les connaissent pas ou n'ont pas le
d'aide alimentaire. Mais farines infantiles : réflexe d'en acheter. D'autre part, son
génkralement l'entrepreneur - les épiceries, boutiques de produit est nouveau et donc inconnu
quartier, grandes surfaces, marchés ; des acheteurs.
assure lui-même la
- les centres de santé maternels Ainsi, l'entrepreneur doit partici-
commercialisation de ses et infantiles : le produit est vendu per à la sensibilisation de la popula-
farines infantiles. I l doit se aux consommateurs par le person- tion et faire connaître son produit.
nel du centre. La vente est générale- Comme annoncé dans l'introduction,
rappeler pour qui ih:a c o n p ment accompagnée de conseils l'entrepreneur ne peut pas à lui seul
son produit et se préoccuper d'utilisation et d'une sensibilisation sensibiliser, informer, éduquer la
d'atteindre ce public-cible. aux bonnes pratiques de sevrage, ce population vis-à-vis de la nutrition
qui est positif. Cependant, le risque infantile. I1 a donc besoin de l'appui
A p r h le choix de est grand de voir les mères considé- actif d'organismes nationaux (minis-
l'emballage adkquat, ìl luì rer le produit comme un médica- tère de la Santé.. .), responsables de
ment que l'enfant ne doit prendre promouvoir de bonnes pratiques
faut choisir le ou les circuits que lorsqu'il est affaibli (lors de son nutritionnelles.
de distribution adaptés et passage au centre). Cela va à l'en- Faire connaître la farine infantile
assurer la promotion de son contre de l'objectif visé de préven- issue de son entreprise est, en
tion de la malnutrition et va contre revanche, complètement du ressort
produit. l'intérêt économique de l'entrepre- de l'entrepreneur. De nombreux
neur. canaux publicitaires sont ntilisa-
- les pharmacies : ce sont des bles : publicité sur les points de
lieux de vente de farines infantiles vente (affiches, dégustations.. .),
dans de nombreux pays. Mais, de dans les centres de santé, à la radio,
fait, cela positionne parfois le pro- à la télévision, sponsoring de mani-
duit comme un médicament ou du festations.. . Un budget conséquent
moins, un produit que l'on utilise doit être prévu à cet effet. 0.
occasionnellement (comme le lait
maternisé par exemple). Dans Olivier Brzyeron, Gret

30 Bulletin du réseau TPA, mai 1998


La commercialisation des aliments
pour enfants
La composition des aliments pro- 40 tonnedmois par unité) assurent
pos& et les procédés de fabrication un revenu intéressant. En revanche,
varient selon les unités. Seule la ces unités deviennent dépendantes
farine infantile Provital est instan- des projets, notamment celles de
tanée, les autres produits étant à plus petite taille. Elles ont des diffi-
cuire. Certaines farines sont très cultés à assurer la production pour
U U simples (farine de maïs grillée) et ne honorer leurs commandes et, dans le
sont pas destinées seulement aux même temps, à positionner leur pro-
enfants. duit sous leur propre marque du fait
Des nouvelles opportunités de Un des objectifs exprimés par les de leur capacité de production
marché ont permis le lancement opérateurs est de viser un marché limitée. I1 y a donc un risque impor-
à Dakar de différents produits large, populaire. Ils utilisent les cir- tant qu'elles se retrouvent sans mar-
destinés à l'alimentation cuits de distribution habituels des ché à l'arrêt du projet. Pour compen-
des enfants. Chaque entreprise produits alimentaires au Sénégal ser cela, ces unités essayent de
productrice a choisi son circuit de (supermarchés, boutiques de quar- maintenir leur produit sur le marché
distribution, mais des problèmes tiers, grossistes, etc.). Toutefois, le et élaborent un plan de promotion
demeurent pour assurer une choix des circuits de distribution est basé sur des panneaux permanents,
commercialisation stable. Regard fortement conditionné par le type de des spots, etc.
sur les stratégies choisies.. . produit qui doit répondre à certaines
normes d'hygiène et de qualité.
Vente em grandes surfaces,
Qpicsries,phermacies :
S uite à la dévaluation du franc
CFA et à la chute du pouvoir
d'achat, la situation nutritionnelle
March6 assur6 par les projets de
nutrition : une s6curit6toute relative
pr6voir une bonne trBsorerie

s'est aggravée. Cet état de fait ouvre


de nouvelles perspectives, aux Pour s'assurer un marché et donc D'autres portent leur choix sur les
petites et moyennes entreprises des revenus réguliers, certaines grandes surfaces telles que les
dakaroises. unités travaillent avec des projets et supermarchés, les grandes épiceries,
Plusieurs d'entre elles se sont produisent des aliments destinés à la certains magasins << leader price B,
lancées dans la production et la distribution alimentaire à grande les pharmacies et les hôpitaux. Ce
commercialisation d'aliments pour échelle. Co-aid et Maxifer ont ainsi circuit utilisé par les entreprises
enfants' produits à partir de matières des contrats de production avec le pour la distribution de leurs pro-
premières locales. En 1994, on trou- Programme de nutrition communau- duits, notamment Ruy Xalél et Pro-
vait, outre les produits importés, les taire (PNC - Pam et Banque mon- vital, permet d'atteindre un marché
produits Ruy Xalél (entreprise diale). Celui-ci leur fournit le sucre plus large et plus solvable et donne
AGC). En 1996, sont apparus les et les vitamines. au produit une image positive de
produits Nénélac (Sencerloc), Provi- Les unités produisent l'aliment sérieux et de qualité. Ce marché est
tal (Co-aid) et Sounghouf Yaflou selon un procédé imposé en assurant cependant plus concurrentiel,
(RAS), puis, en 1997, Ruy Kumba l'achat des autres matières premières notamment en raison de la présence,
(Free Work Services). (mil, niébé et arachide). Le paie- dans ces mêmes circuits, des farines
Ainsi, le nombre d'unités opérant ment s'effectue après analyse et industrielles importées (Cérélac de
dans ce domaine est passé de deux vérification des normes microbiolo- Nestlé) mieux présentées, sous
en 1994-95 à six en 1997. giques et physico-chimiques très emballages métalliques, et bénéfi-
strictes. Les produits sont emballés ciant d'une bonne promotion.
Certains d'entre eux sont de véritables farines
dans des sacs en polypropylène D'autre part, les conditions de
infantiles mais d'autres ne remplissent pas les tissé. Les marges sont relativement paiement, avec des délais pouvant
conditions minimales (valeur nutritionnelle, etc.). faibles mais les quantités (20 à atteindre soixante jours, nécessitent

Bulletin du réseau TPA.mai 1998 31


d'avoir une bonne trésorerie, ce qui puient sur les organisations de quar- diversifiés dans un petit journal que
n'est pas toujours le cas des petitestiers, les groupements de femmes la promotrice finance (Kumba).
entreprises qui démarrent et ont des notamment, pour promouvoir leurs Ce choix de circuit de distribution
difficultés à obtenir des crédits. Les
produits. présente cependant des contraintes :
opérateurs qui optent pour ces cir- C'est le cas de RAS et de Sencer- de nombreux déplacements pour
cuits ont souvent des difficultés à loc qui ont choisi de distribuer leurs assurer le suivi des actions et l'ap-
renouveler leurs stocks et à assurer produits à des enfants et des femmes provisionnement des groupements et
une présence régulière du produit des quartiers défavorisés, en mettant boutiques dans tout Dakar, des ris-
sur le marché, d'oh un risque pour en exergue leurs qualités nutrition- ques de rupture dans l'approvision-
fidéliser la clientèle. nelles par rapport à celles de la tra- nement et un marché limité.
ditionnelle bouillie de mil.
Ces actions sont accompagnées
be r6seau court : boutiques de séances d'information et de sensi- be circuit long : les grossistes
et dynamiques )B dle quartiers bilisation en nutrition. Free Work qui aiimerrten,tles boutiques
Service a choisi d'avoir son propre de quartiers
Ce choix semble plus approprié magasin, << la maison du consommer
pour les petites unités, notamment sénégalais >>, et ses kiosques, et fait Ce circuit est globalement utilisé
au démarrage. Certaines unités s'ap- la promotion de ses produits très par tous les opérateurs. Cependant,
les produits fabriqués par les petites
unités ne sont pas toujours bien
adaptés à ce circuit.
Les problèmes de conservation,
liés aux techniques de fabrication
très artisanales et au conditionne-
ment, entraînent parfois des refus de
commercialisation de la part des
grossistes (risques de détérioration
du produit si le séjour est prolongé).
Les entrepreneurs qui veulent
accroître leurs parts de marché
devront emprunter ce circuit car il
permet de toucher une grande quan-
tité de boutiques et donc de consom-
mateurs disséminés dans tout Dakar.
Avant de se lancer dans cette phase
de croissance, ils devront vérifier
qu'ils sont en mesure d'assurer un
approvisionnement régulier et que
les produits sont suffisamment
stables et bien protégés.

Des produits i fork valeur ajout5e

Les produits sont vendus actuel-


lement en sachet de 200, 300 et 350
grammes. Les prix de revient au kilo
varient de 300 à 500 FCFA selon la
complexité du produit et également
le niveau de production (relevés
effectués dans les entreprises suivies
par le Programme de promotion des
céréales locales, PPCL). Les prix de
vente en gros des opérateurs sont de
1000 à 1200 F/kg et de 1300 à
1500 F k g au détail.

32 Bulletin du réseau TPA, mai 1998


Les niveaux de vente sont très
variables d'une unité à l'autre et
même d'un mois à l'autre pour une
même unité. La livraison aux super-
marchés ou aux hôpitaux ne s'effec-
tue pas tous les mois. Les plus
petites unités, qui généralement
commercialisent d'autres produits
céréaliers (farine, brisures, cous-
cous ...) ou non céréaliers (jus,
plantes médicinales.. .), vendent 150
à 300 kg par mois. Les entreprises
plus spécialisées réalisent des
ventes de 1 à 4 tonnes par mois, en
dehors des ventes aux projets de
nutrition. Ces produits ont donc une
forte valeur ajoutée. Le marché n'est
pas saturé. Les entreprises vendent
sans difficulté leur production et on
constate que, malgré l'augmentation
du nombre d'unités dans ce secteur,
les prix ne baissent pas et ont même

Une farine à cuire lancée


tendance à augmenter du fait du
coût des ingrédients (mil, lait, ara-

par un groupement de femmes


chide, etc.).
La demande croissante est en lien
avec la baisse du pouvoir d'achat et
la hausse régulière du prix des pro-
duits importés depuis le change-
ment de parité du franc CFA.
Ce rapide panorama sénégalais En 1988, un groupement de Mme formule tesi6.e
met en évidence les atouts de ces femmes s'organise pour produire aupr8s des conesammatsurs
produits, mais aussi les difficultés et vendre une farine infantile
des entrepreneurs à positionner de qualité et bon marché. La production commence réell&-
leurs produits, à bien définir le mar- Dix ans plus tard, pour faire face ment en 1989. La formule du pro-
ché qu'ils visent et à choisir en économiquement, l'entreprise duit est alors composée de mil, de
conséquence les circuits de distribu- doit diversifier ses activités. maïs, de soja blanc et d'arachide.
tion et les politiques de prix et de Divers problèmes apparaissent : un
promotion adaptés.
C'est pourquoi le PPCL, financé
par l'Union européenne, propose à
E n 1988, à Dapaong au Togo,
peu de farines infantiles sont
distribuées dans la ville et ses envi-
aspect rouge ou noir de la bouillie,
dû à la présence de mil ou de sor-
gho, peu apprécié par les prépara-
ceux qui le souhaitent des appuis/ rons. Un produit sert à la prépara- teurs et les consommateurs ; une
conseils (techniques, gestion, straté- tion de la bouillie traditionnelle présence d'aflatoxines due aux ara-
gie commerciale et promotion, ana- d'une faible valeur nutritionnelle. À chides, une conservation limitée
lyses et conseils pour l'amélioration côté, seuls existent les produits (après un mois de conservation, des
de la qualité) et fournit un appui en importés, très chers. chenilles apparaissent dans la farine,
promotion, notamment sous forme Partant de ce constat, un groupe- l'aspect se modifie ... ce qui est éga-
de petits outils de communication ment, Paalu Jied, se propose de pro- lement attribué à l'arachide). L'en-
(tee-shirt, calendriers, affiches) et duire une farine infantile bon mar- treprise est amenée à modifier sa
d'une campagne médiatique (pan- ché mais de qualité. I1 reGoit l'appui formulation. Une seconde formula-
neaux, spots TV et radio). O de 1'ONG belge Vredeseilanden. tion - mélange de maïs, riz, soja
Une entreprise est constituée avec blanc, sucre et sel - est adoptée,
Cécile Broutin (Gret), un statut de groupement d'intérêt après réalisation de tests auprès des
chargée du Prograime PPCWUE. économique. Gérée par trois acheteurs et des consommateurs.
Pape Seck (Enda-Graj bureau de femmes, elle est actuellement Ces tests montrent que la présence
coordination du PPCWGI-afl. appuyée par 1'ONG Rafia. de sucre et de sel est préférable. Le

Bulletin du reseau TPA, mai 1998 33


riz remplace le mil, il assure au pro- une subvention versée par 1'ONG suffisant préfèrent les acheter. Mais
duit une couleur dorée très appré- Vredeseilanden, de façon à attirer la concurrence vient aussi des dis-
ciée. De plus, le nom du produit, les acheteurs. Cette ONG s'est aussi tributions gratuites de farine infanti-
initialement Paalu Jied, confondu chargée de sensibiliser les popula- le importée fournie par le Program-
au << Palu >> du paludisme, est tions aux bonnes pratiques nutrition-me alimentaire mondial. En zone
changé en Vita-Plus, qui évoque nelles. Des dégustations ont été rurale, les ventes sont bonnes en
davantage la vigueur et la vitalité, organisées dans divers endroits : période de récolte mais chutent en
caractéristiques souhaitées par Centre hospitalier régional de Dapa- période de soudure et les dépôts se
chaque parent pour son enfant. Tous ong, pédiatrie de Dapaong, marchés périment.
ces changements traduisent le souci de villages.. . Après un bon départ, L'entreprise commercialise ac-
d'être à l'écoute des acheteurs et des les ventes ont régressé et le produittuellement entre 150 et 200 kg par
consommateurs et illustrent la connaît aujourd'hui un problème de mois de farine infantile Vita-Plus.
bonne réactivité de l'entreprise. commercialisation qui, néanmoins, Le sachet de 500 g est vendu à
trouve un début de solution à la 250 FCFA. Pour faire face économi-
faveur de la dévaluation du FCFA. quement, l'entreprise a diversifié ses
Urre ,larirrei9 cuire classique Différents obstacles ont été identi-
activités.
fiés. Tout d'abord, les gens ne se Elle produit désormais des pro-
Actuellement, la farine est pro- donnent pas la peine de préparer la duits séchés, tels que des fruits
duite selon le procédé classique. Le bouillie et préfèrent acheter des (mangue, citron, banane. ..), des
maïs est vanné, trié, lavé, séché, bouillies déjà prêtes sur le marché, légumes (gombo, tomate, feuilles
puis torréfié. Les grains brûlés sont moins chères mais de moins bonne diverses), de la viande, du poisson,
retirés. Le soja est vanné, trié, torré- qualité. De plus, le personnel des et des tubercules (igname, pomme
fié, puis dépelliculé et trié. Le riz est centres de nutrition infantile ne veut
de terre, patate douce). Elle produit
vanné, trié, lavé, séché et torréfié. pas promouvoir ce produit car il sou-également de la pâte d'arachide et
Le mélange des graines est réalisé haite que les femmes préparent elles-des arachides grillées. Enfin, elle
puis broyé. La farine est tamisée mêmes l'aliment pour leur enfant. achète des céréales au moment de la
puis conditionnée sous sachet de récolte, les stocke et les revend en
500 g en polyéthylène imprimé. Un période de soudure. De fait, l'entre-
premier dessin comprenant plusieurs Pour survivre malgr5 la concurrence, prise dégage depuis trois ans un
couleurs avait été initialement défi- une diversification s'impsse petit bénifice. o
ni, mais le coût de l'impression a Malpo Douti, Mikpokon
décidé les femmes à le simplifier et La concurrence avec les farines Doumongue, Boukari Ayessaki
à n'utiliser qu'une seule couleur. infantiles importées est importante. (coordinateur de Rafia),
Des analyses microbiologiques Les personnes au pouvoir d'achat les femmes du Groupement.
ont été effectuées au démarrage de
la production par la direction natio-
nale de la Nutrition et de l'Alimenta-
tion et en Belgique avec la collabo-
ration de 1'ONG Atol. La farine
obtenue est à cuire pendant dix
minutes environ au moment de sa
préparation. Aucun traitement ther-
mique ou enzymatique particulier
(utilisation d'une farine de céréales
germées) permettant d'obtenir une
bouillie à haute densité énergétique
n'est réalisé.

Une forte eiempagrrede promation


au d5pert

Le lancement de la farine Vita-


Plus s'est accompagné d'une forte
campagne de promotion. Le produit
a été vendu à moitié prix, grâce à

34 Bulletin du réseau TPA, mai 1998


tablir son budget, assurer
son financement, se former

Au nzornent de
l'implantation de son unité L 'entrepreneur doit tout d'abord
savoir que l e marché des
farines infantiles présente des
Une unité de production de farines
infantiles est donc en face d'une
clientèle très diffuse et réduite.
de production, caractéristiques spécifiques. Comme Du côté du producteur, deux
l'entrepreneur a besoin de dans toute démarche de production, contraintes majeures gèrent le mar-
la fabrication dune farine infantile ché. Tout d'abord, la nécessité de
connaître 1esJinancements doit s'appuyer sur une demande de rentabilité, sans quoi l'entreprise ne
qui lui seront nécessaires la part des consommateurs. Un pro- peut durer. Ensuite, compte tenu de
et de savoir où il peut les duit existe s'il y a d'un côté un pro- l'environnement économique diffici-
ducteur et de l'autre des consomma- le dans les pays africains, la néces-
demander: Il doit également teurs. Or, nous sommes ici en sité d'avoir une structure souple et
disposer d'indicateurs présence d'un consommateur bien donc de petite taille.
particulier, qui a son mot à dire,
économiques :prix de
mais qui n'est ni l'acheteur ni le
revient du produit, seuil de décideur : le nourrisson. Commaî€rele prix de reviemt
rentabilité de l'entreprise.. . Un enfant consomme une farine de 8019 produit...
infantile rarement plus de six mois
Prévisionnels dans un au total. La période de consomma- A travers les quelques expé-
premier temps, ces tion débute à un âge très variable riences observées en Afrique, il est
indicateurs lui permettront selon les contextes, la période opti- possible d'indiquer quelques ratios
male étant 6-12 mois. Dans les économiques à respecter pour fixer
à terme de suivre la familles aisées, ce temps est plus le prix de vente du produit à la sor-
situation de l'entreprise. long et va au-delà de un an, mais tie de l'entreprise. Ces ratios sont
dans les familles plus modestes, établis de telle sorte que l'entrepre-
l'enfant passe le plus rapidement neur ait une marge de manœuvre
possible à d'autres bouillies ou au assez grande pour faire face aux
plat familial qui coûtent moins cher. aléas et aux difficultés de produc-
De ce fait, le client d'une farine tion et de gestion.
infantile est un client éphéinère. Le prix de revient d'un produit est
En comptant trois à quatre déterminé d'un côté par la somme
enfants par foyer en moyenne, un des composants utilisés (composi-
ménage n'achètera des farines tion au kilo multipliée par les prix
infantiles que pendant quatre d'achat des matières premières et
périodes de six mois dans toute sa tenant compte des rendements de
vie. Ainsi, sur une population de transformation) y compris l'emballa-
cent ménages, on peut estimer à ge, et de l'autre côté par les facteurs
deux ou trois le nombre de ménages de production intervenant dans sa '

consommateurs à un instant donné. fabrication (main d'œuvre, matériel,

Bulletin du reseau TPA, mai 1998 35


I Compte de résultat : Exemple de l'atelier Vitafort au Congo

CHARGES PRODUITS

CHARGES VARIABLES Quantité Prix unitaire Prix total Quantité Prix unitaire Prix total
(Fcfa) (Fcfa) (Fcfa) (Fcfa)

Cossettes de manioc (kg) 2 497 225 561 900 Ventes (sachets 250 g) 20 O00 225 4500000
Graines de maïs (kg) i 722 170 292 800
Graines de haricot (kg) O 200 O
Graines de soja (kg) 1 204 315 379100
Sucre (kg) 390 750 292800
Enzymes (kg) 1,79 32000 57400
Emballage (nombre) 20 O00 40 800000
Bois de chauffe (fagots) 293 125 36 600
Électricité (Kwh) 123 55 6 800
Main d'œuvre (H) 297 250 74200
Charges de publicité 100 O00
Analyses laboratoires 100 O00

Sous total 2701 600

CHARGES FIXES Prix total

Dotation aux amortissements 359 500


Frais financiers 115 O00
' Frais de personnel 350 O00
Impôts et taxes 225 O00

Sous tofal 1049500

TOTAL DES CHARGES 3 751 100 TOTAL DES PRODUITS 4 500 O00

BÉNÉFICE DE L'EXERCICE 748 900 PERTE DE L'EXERCICE O

Charges variables par kilo 540 Fcfa Total kilos produits 5 O00 (900 Fcfa)
Marge brute par kilo 360 Fcfa Taux de perte i 5%
Prix de revient du kilo 750 Fcfa Activité journalière 688 kg
Seuil de rentabilité 2 918 kilos Marge brute sur CA 40 Y0
Marge nettekhiffre d'affaires 17 Y0 Marge nette par sachet 37 Fcfa

À noter qu'il faut 115 kg de matières premières pour obtenir 100 kg de farine pour enfant compte tenu du rendement de
fabrication.
La marge brute est la différence entre le chiffre d'affaires et les charges variables. Elle doit être supérieure à 30-40 % du
chiffre d'affaires en régime de croisière (rythme normal de production).
Le seuil de rentabilité est le nombre d'unités à produire pour financer les charges fixes. II doit se situer au plus proche pos-
sible de la moitié de la production normale. Si l'entrepreneur se rémunère sur le résultat, celui-ci doit être au minimum de
15-20 % du chiffre d'affaires.
Les valeurs exprimées datent d'avant la dévaluation du franc CFA.

- - - _- - -- - - -

36 Bulletin du réseau TPA, mai 1998


mobilier, énergie, bâtiment, trans- Deux tableaux permettent d'éta- phase de préparation. Une fois le
port, frais généraux). Pour bien le blir des budgets et de faire ressortir dossier prêt, l'entrepreneur part en
calculer, il faut partir d'une prévi- les besoins de financement. campagne. Les premières personnes
sion réaliste des quantités vendues Un premier tableau fait état de à contacter sont les proches (famille,
et établir le compte de résultat pré- tous les investissements nécessaires amis), qui sont souvent mis à contri-
visionnel comme le montre l'exem- (terrain, bâtiment, matériel et outilla- bution pour financer la phase de pré-
ple décrit ci-contre. ge) évalués au prix rendu sur site. paration, mais qui peuvent aussi par-
C'est la mise en place de l'unité de ticiper à la mise en place ou au
fabrication. I1 est conseillé de limiter fonctionnement. Ensuite, viennent
...pourfixer un prix de vente les investissements qui pèsent ensui- les entreprises qui peuvent avoir
te sur la trésorerie en cas d'emprunt. intérêt à participer à la création
Dans cet exemple, le prix de Ainsi, un jeune créateur peut démar- d'unités de production de farines
vente est un prix << départ atelier >>. rer son activité en louant le bâtiment infantiles, soit pour leur image de
I1 faut lui ajouter les frais de trans- au lieu de construire, choisir de marque, soit pour leur fonctionne-
port (10 % maximum), les marges petites machines en les faisant tour- ment propre.
des revendeurs (10 % à 25 %) et ner plus longtemps, etc. Les organisations internationales
aussi les taxes (TVA), le cas Un deuxième tableau présente les sont aussi des bailleurs de fonds
échéant, pour avoir le prix final payé entrées et sorties d'argent prévision- importants qu'il ne faut pas négliger,
par le consommateur. nelles durant les trois premières d'autant plus qu'ils donnent souvent
Parfois, le prix ainsi calculé pour années. C'est le fonctionnement de des subventions, donc de l'argent
satisfaire à toutes les contraintes l'unité. Dans les six premiers mois non remboursable. Parmi eux,
dépasse le prix que le consomma- de fonctionnement, le budget de tré- l'Usaid, le Fed, le Fac, le CDI, mais
teur est prêt à payer, compte tenu sorerie fera souvent apparaître des aussi la FAO, le Pam ou l'Unicef.
des frais de distribution. Des réajus- dépenses supérieures aux recettes : Enfin, les organismes bancaires
tements dans l'organisation, les il faut plusieurs mois avant d'at- viennent naturellement à l'esprit
investissements, l'approvisionne- teindre le fameux seuil de rentabilité mais ne doivent pas être contactés
ment ou le marketing permettent et pendant ce temps, il faut pouvoir avant d'avoir épuisé les autres
alors de rabaisser le prix de revient acheter la matière première et payer sources de financement.
pour préserver la rentabilité et la les différentes, charges. Certaines
pérennité de l'entreprise. mesures et dispositions peuvent
Le critère de solvabilité de la réduire cet écart mais le reste devra La formation, un pr6aleble
clientèle ciblée peut amener le pro- trouver un financement particulier au d6marrage de l'entreprise
ducteur à exclure la partie de la (ex. : trouver des fournisseurs rapi-
population la plus démunie, et donc des pour limiter les stocks, obtenir À l'échelle artisanale, une entre-
celle qui a le plus besoin du produit. des délais de paiement). prise est avant tout composée
Des solutions particulières doivent Ces deux tableaux permettent de d'hommes et de femmes qui en font
être recherchées par les services calculer le montant des investisse- sa richesse essentielle. Avant de
publics pour répondre aux besoins ments nécessaires et les besoins en démarrer l'activité, l'entrepreneur et
de cette frange de population, en trésorerie (fond de roulement). son équipe devront acquérir les
collaboration éventuellement avec connaissances et l e savoir-faire
l'entrepreneur. I1 est très difficile nécessaires. Une formation initiale
pour une entreprise en création de Rechereher un financement s'avère le plus souvent indispen-
prendre en compte une clientèle non aupris de partenaires sable.
solvable. La production artisanale Cette formation devra porter sur
apporte une solution adaptée et éco- Avec ces données, l'entrepreneur cinq axes principaux :
nomique à une grosse majorité, ce connaît la somme d'argent dont il a - les connaissances teclzriiques :
qui est déjà bien. besoin, il lui faut alors trouver les ce sont les informations sur l'ali-
financements correspondants et pour mentation des jeunes enfants, les
ce faire, préparer un dossier de processus de transformation des
Gonnaltre $88 besoins en financement. produits agricoles, l'hygiène, le
investissementet en trisorerie Ce dossier est destiné à fonctionnement des machines, etc. ;
convaincre les tiers de contribuer - les connaissances en gestion :
L'entrepreneur a besoin d'argent financièrement à la création de l'en- ce sont les informations économi-
pour préparer son projet, pour mettre treprise. I1 doit présenter le projet de ques sur le marché, la production, le
en place l'entreprise et pour la faire façon précise avec les partenaires travail, les financements et sur les
fonctionner les premiers temps. qui sont déjà impliqués dans la règles comptables ;

Bulletin du réseau TPA, mai 1998 37


- le savoir faire technique : c'est au cours de la phase de démarrage prendre ce qui s'est passé et discuter
l'utilisation des machines et de l'ou- et il est important que le jeune des décisions à prendre pour le mois
tillage, l'entretien, le soin apporté au entrepreneur soit suivi par les struc- suivant. Ce suivi, d'une durée de six
travail et la rapidité d'exécution des tures d'appui qui l'ont formé et aidé mois à un an, permet d'accompagner
tâches ; à s'installer. Chaque mois, l'entre- les créateurs d'entreprise dans leur
- le savoir faire en gestion : c'est preneur doit pouvoir faire le point démarrage et de leur donner plus de
le suivi de la trésorerie, le contrôle sur la production et le fonctionne- chances de succès. O
des stocks, la surveillance du per- ment de l'unité ainsi que sur sa
sonnel et de la qualité du travail ; situation financière pour com- Olivier Legros
- le comportement : c'est avoir
l'esprit d'entreprise, savoir trouver
des solutions aux problèmes qui se
posent, innover, aller de l'avant,
motiver ses partenaires, négocier

Une gestion rigoureuse


avec ses interlocuteurs.
Une bonne formation ne doit
négliger aucun de ces cinq points.

de l'entreprise au quotidien
Les connaissances techniques et
celles en gestion peuvent s'acquérir
assez rapidement auprès de techni-
ciens et de conseillers de gestion de
façon théorique. Mais les autres
points se basent davantage sur Une fois l'activité démarrée, mais comme un outil de gestion au
l'expérience et ne peuvent s'acquérir plusieurs préoccupations doivent même titre que le livre de caisse
que par la pratique. I1 est risqué guider l'entrepreneur dans la pour la trésorerie. Un bon dialogue
pour un entrepreneur de s'endetter gestion de l'entreprise au avec les agents de contrôle, véri-
et de démarrer une activité nouvelle quotidien. En restant vigilant tables partenaires, permet de garan-
sans l'avoir jamais pratiquée en se sur ces points, en suivant tir au consommateur un produit de
basant uniquement sur des connais- régulièrement la situation qualité.
sances théoriques. technique et financière de son Développer et maintenir la
entreprise, l'entrepreneur demande des clients, doit être le
peut effectuer des réajustements souci permanent de l'entrepreneur.
Uappren,tissageet le suivi, garants en fonction des réalités et assurer Soit par ses propres moyens, soit
du bon d6marrage de 1"trepriss succès et pérennité à son projet. avec l'aide de ses partenaires, l'en-
treprise en démarrage doit contacter
C'est ainsi qu'intervient la notion sans cesse de nouveaux ménages
d'atelier de formation et d'apprentis- Garantir une qualitci! constanie, pour leur faire connaître le produit
sage. I1 s'agit dune entreprise gérée maintenir la demande et les convaincre de nourrir leur
par un entrepreneur expérimenté qui enfant avec celui-ci. Ce n'est
fonctionne normalement et de façon Pour une entreprise de fabrication qu'après deux à trois ans d'efforts
rentable avec les bâtiments, le maté- de farines infantiles, la qualité est le que les effets de fidélisation et de
riel et l'outillage nécessaires et qui critère le plus important. C'est sur ce bouche à oreille permettront de
peut accueillir les candidats à la critère que se bâtit la renommée du diminuer ou modifier la communi-
création d'entreprise. Ceux-ci produit, il est donc facteur de péren- cation. N'oublions pas que le
acquièrent leur expérience au nité. Des règles simples permettent consommateur est éphémère et
contact du chef d'entreprise. Cette de garantir cette qualité et c'est au qu'une mère qui a adopté le produit
notion d'apprentissage en atelier est chef d'atelier de les faire respecter. une fois n'y reviendra que deux ans
très importante et peut se résumer Des tests simples et des analyses plus tard en moyenne !
par la maxime suivante : << Un fonc- permettent de contrôler la qualité n
tionnaire formera un fonctionnaire, posteriori. En cas de problème, l'en-
un entrepreneur formera un entre- trepreneur doit se rapprocher des Adapler la production la demande
preneur D. techniciens pour identifier les
Cependant, ce n'est pas en causes et prendre les mesures qui L'organisation du travail dans
quelques mois de formation que l'on s'imposent. Dans cette optique, les l'unité doit également être la préoc-
devient un bon chef d'entreprise. contrôles ne doivent pas être cupation permanente du chef d'en-
L'apprentissage doit se poursuivre considérés comme une sanction treprise pour que la production anti-

38 Bulletin du réseau TPA. mai 1998


cipe toujours la demande. Chacun de maintenir un équilibre permanent connaissance régulièrement actua-
sait qu'il est difficile de modifier entre les recettes et les dépenses. lisée du prix de revient de son pro-
l'alimentation d'un enfant une fois Pour cela, il a appris à tenir un livre duit et de la rentabilité générale de
qu'il s'est habitué à une bouillie. de caisse qui lui permet de savoir où son activité. I1 sera ainsi en mesure
Ainsi, les mères exigent un approvi- il en est. de s'assurer qu'il ne produit pas à
sionnement constant dans leur point Ensuite, son pouvoir de négocia- perte. I1 pourra le cas échéant dimi-
de vente préféré afin de ne jamais tion avec les clients et les fournis- nuer ou augmenter son prix de
manquer de produit. Une rupture de seurs lui garantit un niveau mini- vente, en faisant attention cependant
stock dans un point de vente et ce mum d'argent en caisse pour faire à ce que ces modifications ne soient
sont plusieurs clientes durement face aux dépenses courantes. Le bon pas trop fréquentes.
acquises qui se tournent vers un gestionnaire de trésorerie fait payer Cette préoccupation est souvent
autre produit plus fiable. ses clients au comptant et fait négligée : en effet, nombreux sont
attendre ses fournisseurs. I1 est par- les entrepreneurs qui ne connaissent
fois difficile de suivre cet exemple pas le prix de revient de leur pro-
Maintenir un niveau ds stocks mais il faut s'en rapprocher. Une duit. Difficile alors pour eux de
panne d'argent peut être comparée à connaître le prix de vente minimal
Aussi l'entrepreneur doit veiller à une panne de carburant dans une qu'ils peuvent se fixer, d'identifier
ce que les points de vente soient voiture : c'est l'arrêt complet. Beau- les dérives au niveau des coûts de
toujours approvisionnés et par coup d'entreprises en phase de production ou de stockage ... et,
conséquent que l'atelier ait une pro- démarrage connaissent des diffi- finalement, de s'assurer de la viabi-
duction de réserve pour faire face à cultés ou font faillite à cause de ces lité économique de l'entreprise. Le
la demande. Ce travail se fait grâce problèmes de trésorerie, d'où l'atten- suivi du prix de revient du produit
à des contacts permanents avec les tion particulière qu'il faut porter à ce nécessite la mise en place d'un
revendeurs. À l'opposé, la surpro- critère. système de gestion rigoureux. O
duction est à éviter car elle coûte Enfin, il est également indispen-
cher et risque de compromettre la sable à l'entrepreneur d'avoir une O1ìvies Legros
qualité du produit mis à la vente.
Le corollaire d'une production
régulière est un niveau de stock de
matières premières régulier. Qu'il
manque un seul Clément et toute la
production est paralysée. En
S. Trèche et C. Mo
revanche, un stock trop important 045, 34032 Montpelli
comporte des risques de détériora-
tion et coûte cher en argent imrnobi-
lisé. C'est au chef d'entreprise de
surveiller les stocks et de les mainte-
nir à un niveau correct en fonction
des possibilités d'approvisionnement
sur le marché. I1 n'est pas utile de
stocker un produit facile à trouver
(le stock est alors chez le fournis-
seur), mais pour des fournitures
importées ou des produits saison-
niers, il est parfois nécessaire
d'avoir six mois de stock.

Surveiller la trBsoreele,
suivre les coQ%s

Pour acheter des matières pre-


mières, il faut généralement avoir de
l'argent en caisse. Aussi, l'entrepre-
neur doit suivre avec précision les
entrées et sorties d'argent pour tenter

Bulletin du reseau TPA, mai 1998 39

A
Cuisines d'Afrique (recettes) reproduites en milieu pastoral : graines oléagineuses, la viande et le
comment faire pour avoir plus de poisson, le lait, les épices et condi-
Anne Villers, Marie-Française Delarozière, lait et du bon lait ; les maladies que ments. Ces méthodes transmises de
1995,255p., 95 FF
le lait peut transmettre à l'homme ; bouche à oreille, de génération en
Après un tour d'horizon des tradi- les techniques de fabrication et de génération en Afrique, Asie ou Amé-
tions et coutumes alimentaires dans conservation du lait et, plus particu- rique latine ont été mises en forme
les différents pays d'Afrique et du lièrement, du beurre, de l'huile et du par des techniciens et complétées par
Maghreb, ce livre présente les utili- fromage béninois ; la transformation des conseils d'hygiène, de contrôle
sations alimentaires et autres des du beurre en savon ; la coloration du qualité, de conditionnement.
principaux légumes, fruits, plantes, fromage ; la formation des prix des On regrettera le nombre restreint
céréales et condiments de ce conti- divers produits àbase de lait. de photos, schémas ou dessins expli-
nent. Pour l'instant traduit en langue catifs. Ce livre est destiné à des
Les préparations sont détaillées française, il sera prochainement petits entrepreneurs, des groupe-
par types de mets : boissons à base édité en languefilfildé etpulaar. ments ou associations qui souhaitent
de lait, fruits ou plantes, grignotages + Commande auprès de : Praset, commercialiser leur production au
ou entrées (e gnamagnamas >>)à O 1 BP 1485, Ouagadougou 01, Bur- niveau local.
base de viande, céréales, fruits ou kina Faso. Tél. : 226 30-88 60. Fax : + Diffusion : IT Publications,
légumes, bouillies avec céréales, 226 31 25 43. 103-105 Southampton Row, London
lait, arachide et manioc ou soupes WC1 B4HH, Royaume-Uni. Tél. :
de légumes avec viande ou poisson, 44 171 436 9761. Fax : 44 171 436
salades mais aussi, surtout, recettes 2013. E-mail : itpubs@itpubs.0rg.uk
des principaux plats uniques, à base Qui fait quoi en Mauritanie ?
de légumes, céréales OLI tubercules
et viande ou poisson, avec les sauces Le Centre d'information maurita-
et accompagnements spécifiques et, nien pour le développement écono- Naviguer sur Internet :
enfin, desserts. mique et technique (Cimdet) conti- guide des ressources
On comprend donc bien à quel nue sa publication de répertoires des consacrées au développement
point << la cuisine fait partie de la entreprises et organismes.
rural en Afrique
culture >>. Après Nouakchott et Kiffa, c'est
+ Commande auprès de : Édisud, au tour de la ville de Nouadhibou Gilles Mersadier, secrétariat de
d'être présentée. Les structures sont l'Inter-Réseaux, SSp., 1997, 30 FF
La Calade, 3120 route d'Avignon, (2.5 FF Ci partir de 1 O exemplaires)
13090 Aix-en-Provence, France. classées par types d'activités et un
Tél. : 33 (0)4 42 21 61 44. Fax : 33 index des noms usuels permet de
Ce guide propose 78 adresses de
(0)4 42 21 56 20. retrouver facilement une informa-
sites Internet sur le développement
tion. Un outil pratique pour toute
rural (agences d'aide nationales et
personne ayant à travailler avec la
internationales, organismes de
Mauritanie.
financement ou de recherche, pres-
+ Cimdet, BP 2119, Nouakchott, se, ONG, banques de données, sites
Transformer le lait en milieu Mauritanie. Tél. : 222 2 587 38. africains ou européens), ainsi que
pastoral Fax : 222 2 586 48. des conseils d'utilisation pour 33 de
-
Praset - CILSS Siata, Fascicule ces sites et des commentaires sur les
pédagogique, juin 1997,2Sp., SOO FCFA
ressources qu'ils offrent. Des
a'dresses de listes de diffusion sont
Ce document se base sur les
Traditional foods aussi présentées et commentées.
échanges réalisés entre femmes pas-
Enfin, les coordonnées et les fonc-
teurs de plusieurs pays africains au Processing for profit
tions de 78 membres de l'Inter-
cours d'un atelier organisé par le Peter Fellows, I T Publications 1 9 9 7 , 2 1 0 ~ . Réseaux sont indiquées.
Praset sur ce thème, à Bobo Diou-
lasso, en mars 1997. À vocation Ce livre, publié en anglais, pré- + Commande auprds de : Inter-
pédagogique, il se veut simple, faci- sente des techniques artisanales de Réseaux Développement rural, 32
le à lire et à comprendre. Illustré transformation de produits tels les rue Le Peletier, 75009 Paris. Tél. : 33
d'images, le fascicule présente des céréales, les fruits et légumes, les (0)142 46 57 13. Fax : 33 (0)142 46
techniques pouvant être facilement tubercules, le miel et le sucre, les 54 24. E-mail : intereso@imaginet.fr

40 Bulletin du reseau TPA, mai 1998


L'Aigle de Songhaï Bénin
Le inagazirie du niouveiiieiit Sorigha&Bénin
Ci Le site du Centre Songhaï présente son histoire, sa démarche, ses
Tous les trois mois, le magazine activités et ses principaux partenaires.
d'information du Centre Songhaï + http://idf.ext. jussieu.fr/drouglithonghai.htm
présente une vision africaine, volon-
tariste et réaliste de l'agriculture et
du développement, Y sont présentés Mali
des thèmes concrets - formations et
échanges réalisés au niveau du O Le site du Gouvernement malien : celui du ministère de l'Industrie,
Centre Songhaï, techniques agri- de l'Artisanat et du Tourisme présente deux rubriques intéressantes : un
coles et de transformation, partena- guide des investisseurs au Mali pour les secteurs industriel et minier
riats extérieurs - mais aussi des (textes législatifs, adresses des ministères, estimation des coûts des fac-
témoignages de participants aux teurs de production, calendrier des fêtes, etc.) et un annuaire d'opéra-
activités du centre, des réflexions teurs économiques dans l'industrie (avec, pour la filière alimentation et
sur le développement humain. boissons, les coordonnées dune trentaine d'entreprises),le commerce et
+ L'Aigle de Songhaï, Centre les services (bureaux d'études ou organismes d'appui, banques et assu-
Songhaï, BP 597, Porto Novo, rances...). + http://www. undp.org/undp/fomli/
Bénin. Tél. : 229 22 50 22. Fax :
O Le site << Mali >> élaboré par Ibiscus : cliquer sur << dossiers d'infor-
229 22 20 50. E-mail : songhai.
mation francophones >>, puis sur << dossiers >> et elfin << Mali >>.On y
benin @ intnet. bj
trouve, entre autres, des sélections de plus de soixante-dix organismes et
des principales unités d'information classées par rubriques, avec leurs
coordonnées et leurs principales activités. e http://www.ibiscus.fr
Praset Info flash (PIF)
Bulletin sur l'élevage transhumant au Sahel Mauritanie
De parution trimestrielle, ce bul-
letin de liaison et &infolmationédité 0 Le site du Cimdet, Centre d'information économique et technique,
par le praset tous les décrit les services offerts aux entrepreneurs (documentationjuridique,
par le pastoralis- économique, commerciale et technique, coordonnées d'entreprises et
me dans les sept pays du Sahel : éle- &OrganismesPar secteurs).
veurs, mais aussi techniciens, déve- + http://www.unicom.org/untp dc/incubator/mrt/tpnou/welcome.html
loppeurs, etc. En quatre pages, il fait O Le site << Mauritanie B mis en place par Ibiscus : même chose que
un tour d'horizon des activités du pour le Mali. Une centaine d'organismes sont présentés.
Praset et de ses partenaires par pays, + http://www.ibiscus.fr
des rencontres sur le pastoralisme et
des documents consultables au Pra- 0Un Trade point server incubator (UNTPDC) donne, en français, des
set. PIF se veut également un espace informations sur les secteurs de l'économie mauritanienne et les aspects
de discussion, grâce à sa rubrique administratifs : réglementation du pays, structuresjuridiques de l'entre-
<iDébats >>. prise et, intéressant, sources de financement (banques, mutuelles ou
+ Praset Info flash, GTZ-Praset, projets, avec des explications, pour chaque organisme, du type d'entre-
O 1 BP 1485 Ouagadougou 01, Bur- prise ciblée et des conditions d'octroi du crédit).
kina Faso. Tél. : 226 30 88 60. Fax : + http://www.unicom.org/untp dc/incubator/mrt/tpnou/welcome.html
226 3125 43.

France
Les livres cités dans la rubrique O Le site d'Ibiscus, système d'information pour le développement,pré-
<< Livres à lire >> ne sont pas sente les dossiers pays sur le Mali, la Mauritanie, le Tchad et, prochai-
distribués par le réseau. nement, le Cameroun. + http://www.ibiscus.fr
S'adresser aux éditeurs ou
diffuseurs mentionnés.

Bulletin du réseau TPA.mai 1998 44

1
Cadres futurs chefs au cours des prochains mois : Les productions bananieres :
d'entreprisesen Afrique - acquisition de la pratique de
un enjeu économique majeur
transformation des produits agroali-
Formations de CSFA pour la sécurité alimentaire
mentaires (20 avril au 29 mai
L'association Cadres sans frontiè- 1998) : stage en halle de technologie Symposium international à Douala
re Afrique organise des formations avec fabrication de produits et ana- (Cameroun) du 10 au I4 novembre 1998
en France, à l'intention des cadres, lyses en laboratoire, s'adressant aux Ces rencontres sont organisées
africains et français, ayant un projet techniciens et ingénieurs agroali- par l'Inibap, Réseau international
d'entreprise ou d'investissement en mentaires du Sud ; pour l'amélioration de la banane et
Afrique. Les sessions portent sur la - transformation des céréales tro- de la banane plantain, le CRBP,
gestion, la comptabilité, le marke- picales e t produits amylacés en Centre de recherches régionales sur
ting et la création d'entreprises d'im- octobre 1998, avec cours théoriques bananiers et plantains (Cameroun),
port-export, dans des secteurs divers. et travaux pratiques, pour les techni- le CTA et le Cirad, avec l'appui de
+ CSFA, 24 rue Balmont, 95100 ciens supérieurs et ingénieurs de la Coopération française et de la
Argenteuil, France. Tél. 33 (0)l 30 recherche ; FAO. L'accent est plus particulière-
25 44 45. Fax : 33 (0)l 30 25 02 83. - transformation des fruits et ment mis sur les aspects socio-éco-
légumes en régions chaudes, avec nomiques des dynamiques des pro-
cours théoriques et travaux pratiques, ductions bananières.
en octobre 1998, pour les promo- Cinq ateliers sont prévus : impor-
Ensia-Siarc de Montpellier teurs, techniciens supérieurs et ingé- tance économique et alimentaire,
nieurs de recherche/développement. diversité et dynamique des filières,
Divers parcours de formation
En fonction des demandes, des organisation des marchés et com-
0 La Siarc propose un nouveau stages peuvent également être orga- mercialisation, systèmes de produc-
Master of Science en Génie agroali- nisés dans les pays du Sud. tion, les réponses de la recherche
mentaire méditerranéen et tropical. Renseignements et inscriptions aux contraintes des filières. Les
Cette formation s'adresse aux étu- (pour la formation continue, envoyer diverses voies de valorisation de la
diants désireux d'acquérir un diplôme lettre de motivation et curriculum banane par la transformation
de troisième cycle spécialisé en vitae) : Ensia-Siarc, Formation conti- (filières d'exportation et filières
agroalimentaire et dure seize mois nue, BP 5098, 34033 Montpellier locales) pourront être abordées dans
(huit mois de cours et huit mois de Cedex 01, France. Fax : 33 (0)4 67 différents ateliers.
préparation de la thèse de Master). 61 70 55. E-mail : prades@cirad.fr + Inscriptions : Symposium
Elle ouvre la voie vers des activités Cameroun 1998, Secrétariat, CRBP,
de recherche ou vers l'industrie. Les BP 832, Douala, Cameroun. Tél. :
candidats doivent être titulaires d'un 237 42 71 29 / 30 81 15. Fax : 237
Bachelor's degree ou d'un niveau Conception et maintenance 42 57 86.
équivalent en science et technologie
des entrepôts et
alimentaire, biochimie, biotechnolo-
de leurs equipements
gie, sciences de l'agriculture ou autre.
O Le Master européen du réseau Cycle de formation de I'ANF
Natura en Transformation des pro- Froid et préservation de
duits tropicaux à vocation alimentai- Du 7 au 9 décembre 1998, avant le
la qualité des fruits et légumes
re est ouvert aux professionnels des Symposium sur le froid, l'Associa-
et des produits de la mer
pays du Sud ayant une première tion nationale du froid de Rabat pro-
pose, en collaboration avec l'IIF, 2,5 Symposium Ci Rabat, du 10 au 12 décembre
expérience d'au moins trois ans en 1998, organisé par I'ANF et I'IIF
production, gestion ou recherche- jours de formation destinés aux
développement. I1 comprend cinq cadres techniques et directeurs d'en-
Organisé par l'Association natio-
modules obligatoires et trois option- trepôts. Coût de la formation :
nale marocaine du froid, avec le
nels répartis sur huit à neuf mois, 1500 FF (participants au symposium)
soutien de l'Institut international du
suivis d'un stage professionnel en ou 2000 FF (non participants).
froid, ce symposium abordera
entreprise ou en laboratoire de + R ens e i g n em en ts e t insc r ip - quatre thèmes : froid, sécurité ali-
recherche de six à neuf mois. tions : ANF, BP 6433, Rabat-Insti- mentaire et qualité, conception nou-
O Diverses formations courtes tuts, Maroc. Fax : 212 7 76 10 45. velle et reconversion des entrepôts,
pour les professionnels auront lieu E-mail : abennani@mtds.com optimisation en transport et distribu-

42 Bulletin du réseau TPA, mai 1998


tion des produits périssables, équi- tion végétative du safoutier, la recherche de financements.
pements commerciaux. réduction des pertes post-récolte, En marge du séminaire, le réseau
mais aussi la valorisation de ce pro- africain sur le safou, Asanet (Afri-
+ Rens e ì g n e i n e n ts e t insc rip -
tioizs : ANF, BP 6433, Rabat-Insti- duit (alimentation humaine et ani- can Safou Network), a élu un bureau
tuts, Maroc. Fax : 212 7 76 10 45. male, cosmétologie et savonnerie) et exécutif et adopté ses statuts. Une
E-mail : abennani@mtds.com ses potentialités en matière de créa- lettre d'information a été créée par
tion de revenus en milieu rural. ce réseau.
Plusieurs recommandations ont + Pour toute information concer-
été émises, notamment la nécessité nant les actes du séminaire : P' C.
Les Journées mondiales de mener des études socio-écono- Kapseu, coordonnateur du séminaire
de l'alimentation miques sur les marchés et les savoir- Safou, Ensai, Université de Ngaoun-
faire utilisés, de favoriser la déré, BP 455, Ngaoundéré, Came-
Elles auront lieu les 17 et 18 recherche pour mettre au point de roun. Tél. et fax : 237 25 27 51/ 25
octobre 1998 et seront consacrées nouveaux produits et de former les 27 56. E-mail : Kapseu.C@minitel.
cette année au thème << La femme chercheurs aux techniques de refer.org
nouirit le monde >>.
.- ..
+ FAO, Via delle Terme di Cara- . . . . - ..
calla, O1100 Rome, Italie. Tél. : 39
6 5705 1.Fax : 39 6 5705 3152.
Ethnic food show 98 - Bercy Expo, les 23 etZ4juiit 1998

Des nouvelles du deuxième


séminaire international sur
le safoutier
Du 3 au 5 décembre 1997, à 1'En-
sai de l'université de Ngaoundéré
(Cameroun), 74 personnes ont parti-
cipé à ce séminaire sur la valorisa-
tion du safoutier et autres oléagi-
neux non conventionnels. Étaient
présents une majorité de camerou-
nais (60 dont 35 de Ngaoundéré) et
11autres africains (nigérians, ivoi-
riens, gabonais, malien, nigérien,
sud-africain).
Les participants ont visité des
stands d'exposition d'échantillons
d'oléagineux (karité, moringa,
safoutier, etc.) et de présentation des
publications des sponsors du sémi-
naire (CTA, Atlas-AAI, Isat-GTZ,
AFGR-CIGR et Asanet), ainsi
qu'une huilerie de maïs (Maïscam)
et un jardin de safoutiers.
Sur la base des communications
regroupées sous plusieurs thèmes
(agroforesterie, biologie, chimie,
biochimie et nutrition, technologie),
différents aspects ont été discutés :
la transformation, la conservation et
l'analyse des produits, la multiplica-

Bulletin du reseau TPA, mai 1998 43

-~ .~- 4
en fonction des besoins des entre- CFA (exercice 1996). Les prêts, d'un
preneurs ; montant de 500 O00 à 60 millions de
- l'information, via le centre de francs CFA, sont à moyen terme
documentation, à travers un fonds (sur deux ans à 80 %) et couvrent
documentaire, des périodiques (dont tous les secteurs, sauf l'habitat. Ils
sa revue Entreprendre), un service portent sur l'artisanat à 55 % et les
A vocation régionale, le Praset questions-réponses et la vente de secteurs agricoles à 35 %.
vise, depuis 1993, à améliorer les documents ; Des conditions préférentielles
conditions de vie des éleveurs et - des facilités (fax, reprographie, souples sont accordées dans certains
agro-pasteurs, notamment en favori- dédouanement d' équipements). cas : nantissement de marché, systè-
sant leur organisation et en dévelop- La Capeo dispose d'un fonds de me de prêt aux artisans pour partici-
pant l'exploitation des ressources garantie permettant de couvrir une per aux foires professionnelles à l'é-
pastorales. I1 couvre sept pays : partie des risques pris par des insti- tranger et conclure des accords
Bénin, Burkina Faso, Mali, Maurita- tutions financières et banques burki- d'échanges commerciaux ou techno-
nie, Niger, Sénégal et Tchad. nabé dans le crédit aux PME. logiques, fonds de garantie interne
Le Praset appuie l'émergence La Capeo assure également le pour les groupements ne pouvant
d'organisations représentatives des secrétariat du réseau de dispositifs présenter les garanties classiques
pasteurs et organise des rencontres d'appui africains qui s'est constitué, exigées pour l'octroi du crédit, prêts
entre les différents acteurs (pasteurs, en juin 1997, afin de favoriser la àtaux bonifiés pour les jeunes entre-
organisations, institutions à vocation réflexion et la collaboration entre preneurs et les femmes.
régionale, etc.), afin de réfléchir sur structures de promotion des entre- PME Thiès a développé son
les moyens de sécuriser l'environne- prises. appui non financier dans les
ment des éleveurs du Sahel. + Capeo, O1 BP 6443, Ouagadou- domaines suivants : structuration de
En outre, il forme des femmes et gou 01, Burkina Faso. Tél. : 226 31 groupements, mise en place de
diffuse de l'information, via notam- 37 62. Fax : 226 31 37 64. E-mail : caisses d'épargne et de crédit, orga-
ment l'édition de documents et d'un capeo@fasonet.bf nisation de filières, exportation, par-
bulletin d'information (Praset Info ticipation à des foires en Afrique ou
Flash) et son centre de documenta- en Europe.
tion ouvert au public. Dans ce cadre, PME Thiès colla-
+ Praset, O1 BP 1485, Ouagadou- Sénégal bore avec les structures de la place
gou 01, Burkina Faso. Tél. : 226 30 pour renforcer les synergies entre
be Projet d'appui au secPeur les actions (écoles professionnelles,
88 60. Fax : 226 31 25 43.
pviwQ,PME Thi&s ONG, projets de développement,
projets de formation, etc.).
Né en 1994, PME Thiès est un + Serge Petit et N'Diarka
Burkina Faso projet d'appui au secteur privé qui N'Diaye, PME Thiès, Cité Carrières,
octroie des crédits aux promoteurs BP 235 Thiès, Sénégal. Tél. et fax :
Ba Capeo (80 % dans l'informel). I1 s'adresse 221 951 36 21.
aux individus comme aux groupe-
Projet démarré en 1991 sous ments de producteurs de Thiès et ses
financement canadien, la Cellule environs (Mbour, Rufisque, Kayar,
d'appui à la petite entreprise de Oua- M'boro, Bambey) et soutient tout Côte d'Ivoire
gadougou est devenue, en 1997, une particulièrement les initiatives des
association de droit burkinabé jeunes et des femmes. PME Thiès Promesia
chargée de développer les. PME de vise la pérennitk.
la ville et ses environs (rayon de Fin 1996, ses résultats étaient les Créée en 1995, 4ssociation
200 km). suivants : 250 opérations réalisées, pour la promotion des exportations
Plusieurs services sont proposés soit 800 millions de francs CFA de des produits agricoles non tradition-
aux petites et moyennes entreprises : crédits et 450 millions de francs nels de Côte d'Ivoire (Promexa)
- l'appui-conseil en gestion, CFA de remboursements, avec des regroupe des exportateurs de fruits
financement, production, recherche produits financiers couvrant 80 % et légumes frais ou transformés, de
et commercialisation ; des charges strictes et provisions produits vivriers, de noix, de condi-
- la formation sur divers thèmes pour impayés de 700 O00 francs ments et de produits horticoles orne-

44 Bulletin du reseau TPA, mai 1998


mentaux. L‘association propose à tient depuis le début cette démarche,
Cameroun
ses membres une gamme de ser- met son expérience au service des
vices : appui à la structuration des Une nouvelle association initiatives de ces promoteurs, au
filières, diffusion d’information et de jeunes promoteurs niveau de leur formation, d e la
de documentation technique et com- à NgaoundBsQ réffexion sur Ieurs projets et de la
merciale, recherche de conditions recherche de partenaires.
avantageuses de production et d’ex- Créée en juin 1997 par des étu- Au total, plus de la moitié des
portation.. . diants de 1’Ensai-IUT (École natio- projets d’entreprises des membres de
En octobre 1997, Promexa a nale supérieure des sciences agro- I’AJPE concernent la transformation
organisé, en collaboration avec industrielles - Institut universitaire agroalimentaire.
l’institut de normalisation ivoirien de technologie) de Ngaoundéré, + Corztacts : AJPE, Ensai-IUT,
Codinorm, un séminaire sur << la l’Association des jeunes promoteurs BP 455, Ngaoundéré, Cameroun.
qualité des produits agricoles et d’entreprises, AJPE, regroupe une
agro-industriels : le défi de l’expor- cinquantaine de membres. Ses + Source : Marie-Joseph Ahanda,
tation >>. objectifs sont de développer l’auto- Communautés africaines, numé-
En décembre, à l’occasion du emploi des jeunes, en les aidant à ro 62, octobre-décembre 1997.
salon de l’agriculture SARA, le rechercher des partenaires pour
stand Promexa présentait des pro- financer leurs projets d‘entreprises et
duits ivoiriens destinés à l’exporta- en contribuant à les informer et à les
tion. À côté des fleurs et fruits frais, former. Cameroun
on pouvait voir des jus de fruits et L’AJPE souhaite mettre en
confitures, de l’attiéké séché, de la contact les promoteurs avec le Le Centre de liaison et d’appui
noix de coco râpée, de l’amidon de monde de l’entreprise et la société des artisans du Cameroun
manioc dans de beaux emballages en général : son conseil d‘adminis-
aux normes internationales. tration comprend cinq étudiants, Faisant suite aux échanges réa-
+ Promexa, 16 BP 266 Abidjan deux représentants de l’Ensai, mais lisés, avec l’appui de l’Apica, entre
16, Côte d’Ivoire. Tél. : 225 32 99 aussi deux entrepreneurs et un artisans maliens, béninois et burki-
63. Fax : 225 32 87 36. E-mail : représentant d’une organisation non nabé, le Claac est né en décembre
promexa@africaonline.co.ci gouvernementale. L‘Apica, qui sou- 1996, afin de regrouper les artisans
camerounais. Ce GIE est un cadre
d’échange et de gestion des activités
des artisans, mené en partenariat
avec les acteurs du développement
de l’artisanat.
En juillet dernier, le Claac a orga-
nisé sa rencontre trimestrielle. Les
124 artisans camerounais présents
ont décidé de se donner des struc-
tures représentatives de leur profes-
sion, en constituant des organisa-
tions d’artisans, d‘abord au niveau
des arrondissements et, par la suite,
à l’échelle des départements et des
provinces.
+ Claac, rue Castelnau, derrière
Hôtel Parfait Garden, Akwa, BP
3723, Douala, Cameroun. Tél. et
fax : 237 43 41 67. E-mail : claac@
camnet.cm
+ Source : Communautés afri-
caines, numéro 61, juillet-sep-
tembre 1997.

Bulletin du réseau TPA,mai 1998 45

A
Agrimat. Créée en partenariat avec
une entreprise du GIE et un opéra- Suite à l'article sur Microdoses
teur économique burkinabé, et spé- technologies paru dans le bulle-
cialisée dans la distribution et la tin TPA no 12 en décembre
L'Ipad, Institut de promotion des maintenance de matériel agricole, 1996, nous vous transmettons les
activités de développement a été mis Agrimat représente l'ensemble du coordonnées de : Micro Doses
en place par la Chambre de com- GIE. Cette structure permettra de Technologies, Sodida no 42, BP
merce et d'industrie de Rouen il y a réparer localement et à moindre coût 1338 Dakar, Sénégal. Tél. : 221
plus de dix ans. Sa vocation est le matériel. 825 44 02. Fax : 221 825 75 10.
d'entraîner les entreprises nor- L'Ipad a encouragé les entreprises E-mail : mdtech@cyg.sn
mandes à établir des partenariats à mettre en place ce G E et en assu-
avec des PME-PMI africaines. Ses re actuellement l'animation.
actions sont basées sur la collabora-
tion avec des entreprises de s a
.
+ Contacts : Ipad et G E Aina, 6 O Jacquart Équipement est un
intermédiaire spécialisé dans l'achat
rue des Carmes, BP 641, 76007
région. Rouen Cedex, France. Fax : 33 (0)2 et la revente de matériel d'occasion
Sept entreprises normandes ont 35 15 15 88. E-mail : ipad@rouen. pour l'alimentaire et le coaditionne-
créé le GIE Aina, Association inter-
économique Normandie Afrique,
.
cci.fr Agrimat, face à l'aéroport, ment. La société édite régulièrement
un bulletin présentant les offres de
Ouagadougou. Tél. : 226 30 89 78.
spécialisé dans le matériel d'occasion Fax : 226 30 89 79. vente et organise des ventes aux
rénové. Leurs dirigeants souhaitent enchères internationales de matériel
mettre en place une démarche com- de seconde main (fichier industriel
mune pour être présents dans diffé- de 60 O00 acheteurs potentiels). Les
rents pays ACP. Le GIE couvre les équipements proposés sont exper-
secteurs d'activité suivants : agricul- O Les Établissements Rey tra- tisés au préalable. Des correspon-
ture, machine outil, informatique, vaillent depuis 1988 avec les pays dants et agents travaillent dans plus
électricité, agroalimentaire, boulan- du Sud dans divers domaines : res- de quarante pays.
gerie et transport du froid. Les entre- tauration d'équipements agroalimen- + Jacquart, 5 rue des Champs, BP
prises assurent l'assistance en cas de taires, analyse et expertise préalable 22, 59223 Roncq, France. Fax : 33
transfert technique (fourniture du dans l'entreprise, aide au choix du (0)3 20 03 04 OO. Télex : 131 247.
matériel, installation et mise en route matériel, assistance technique lors
dans l'entreprise partenaire du Sud). de la mise en route, formation du
Pour assurer le service après- personnel, gestion des demandes et
vente, le GIE veut engager des par- de l'offre d'équipements et informa-
tenariats ou créer des ateliers de tion des entreprises.
maintenance sur place. Son premier + Établissements Rey, 1 rue Ce mensuel des professionnels de
bureau de représentation a été inau- Jugault, 92600 Asnières, France. l'agroalimentaire publie des annon-
guré en mars dernier, à Ouagadou- Tél. : 33 (0)1 47 93 01 35. pax : 33 ces d'offres et de demandes de maté-
gou, dans les locaux de la société (0)l 47 33 97 10. riel d'occasion classées en trois
rubriques : laiterie et boissons, char-
cuterie, salaisons et conserverie. De
Matériel neuf et d'occasion importé d'Europe plus, il fournit des informations
diverses sur la vie des entreprises,
Le secrétariat du réseau TPA est souvent questionné sur les équipe- l'économie générale et des filières,
ments européens de transformation agroalimentaire. Le matériel d'oc- la réglementation f r a q a i s e et
casion est très demandé. Pour alimenter la base de données d'équipe- européenne, les manifestations pro-
mentiers, nous avons besoin de votre aide. Si vous avez acheté du fes sionnelles, les formations.
matériel neuf ou d'occasion en Europe (ou si vous connaissez une Abonnement France :245 FF/an,
entreprise qui l'a fait), pouvez-vous nous le signaler en précisant si étranger :345 FF/an.
possible le type d'équipement acheté, le fournisseur, les conditions + Télex, Édition Laiterie et Bois-
d'achat et de service après-vente, les problèmes rencontrés, etc. sons, Charcuterie, Salaisons et
+ Adressez vos couvriers & : Réseau TPA, c/o Gret, 211-213 rue La Fayet- Conserverie agroalimentaire, 58 rue
te, 75010 Paris, France. Fax : 33 (0)140 05 61 10. E-mail : tpa@gret.org d'Alsace, 88000 Épinal, France.
Fax : 33 (0)3 29 35 41 54.

46 Bulletin du réseau TPA, mai 1998


Conception locale d'équipements agricoles
et agroalimentaires à petite échelle

maintenance avec les savoir-faire et socio-économique des pays ayant


les ressources techniques exis- servi de support à l'étude.
tantes, le Cirad a démarré en 1996 Ainsi, les réussites sont générale-
une action de recherche sur ce ment dues à la rencontre directe des
Pour augmenter la production et thème. concepteurs et des utilisateurs
la transformation des produits ali- Quatre questions principales se finaux, qui nécessite la mise en
mentaires dans les pays du Sud, posent, à savoir : commun de plusieurs champs de
principalement en Afrique, l'offre en - comment analyser le besoin en compétences : sociale, économique,
équipements de transformation à équipeinents ? génie mécanique, etc.
petite échelle, en particulier en équi- - comment diminuer les délais de Actuellement, la méthode pro-
pements conçus et fabriqués locale- mise en marché ? posée est en cours de validation sur
ment et répondant aux contraintes - comment diminuer les coûts, à des cas concrets de projets d'équipe-
économiques des utilisateurs, doit prestation égale, pour tenir compte ments dans les pays participant à
être diversifiée. d'un public d'utilisateurs potentiels cette opération de recherche.
Beaucoup de filières souffrent aux capacités financières souvent D'ici 1999, cette recherche-action
encore d'une offre trop limitée et ont limitées ? se traduira par la mise à disposition
recours à l'importation de matériels - et, enfin, comment associer de des équipes de conception et des
pas toujours adaptés et coûteux, façon plus étroite concepteurs, fabri- fabricants des pays africains d'un
même si, depuis une vingtaine cants et utilisateurs potentiels ? guide du concepteur, indiquant les
d'années, des efforts ont été faits par points de passage obligés pour opti-
les centres de recherche, projets de miser une démarche de conception,
développement et équipementiers ainsi que les outils à mettre en
pour ajuster l'offre aux besoins. œuvre pour intégrer les savoir-faire
Avant de parvenir à l'utilisateur locaux et les ressources techniques
final, un équipeinent doit avoir été existantes.
congu, fabriqué et distribué. I1 doit Durant une première phase, l'his-
également bénéficier d'un service toire de la conception et de la diffu-
après-vente permettant son maintien sion d'un certain nombre d'équipe-
en état de fonctionnement, par des ments dans les pays du Sud a été
compétences techniques proches ou analysée, en partenariat avec des
par l'utilisateur lui-même. équipes locales d'enseignants, de s-même avez eu l'occ
L'analyse des différentes étapes chercheurs, d'équipementiers et de participer à la conce
du cycle de vie de l'équipement responsables de projets de dévelop- d'un équipement,
montre que la phase de conception pement. nage nous intéresse
est encore trop rarement réalisée L'objectif était de faire ressortir, s rentrions en
dans les pays africains. La fabrica- par une analyse détaillée des diffé- contact avec vous, merci den-
tion locale, menée le plus souvent rentes étapes de la conception, les
par le secteur artisanal à partir de facteurs favorables et ceux limitant
plans exogènes, conduit, une fois la progression du futur équipement
les équipements installés, à des dif- vers la mise en marché. et Claude Maro
ficultés de maintenance qui pénali- Ensuite, la réflexion commune Programme agroalimentaire
sent l'utilisation optimale des maté- des représentants des différentes
riels. équipes a abouti à proposer, à partir
Afin de renforcer les capacités de ces analyses, une méthode de
de conception locale d'équipements conception qui définisse les étapes
agricoles et agroalimentaires, en et les passages obligés d'une concep-
intégrant leur fabrication et leur tion réussie, adaptée au contexte

Bulletin du réseau TPA, mai 1998 47


c - n

DANS CE NUMÉRO
-- ____
Dossier : no 6, août 1992. Boissons fraiches traditionnelles.
Les farines infantiles Boissons traditionnelles à Dakar. Jus de bissap semi-artisanal en Mau-
5. Les aliments de ritanie. Sirop de glucose artisanal. Séminaire TPA au Cameroun. Four-
complément : enjeux, nisseurs d’équipements.Financeurs. Electra-Manucycle, une coopéra-
contraintes et potentialités tion franco-camerounaisepour la fabrication d’équipements.
8. Couvrir les besoins
nutritionnels des enfants : no 7, février 1993. Épices et condiments pour sauces.
caractéristiques d’une bonne Bouillon cube. Le nététou. Nouveaux produits déshydratés. Condi-
farine infantile ments prêts à l’emploi. La lettre de Pralisec. Produire <( séché >>.Des
- - revenus pour les petits et moyens maraîchers. Matériels. Techniques de
produire fabrication. Expériences de production.
12. S’informer, observer, choisir :
no spécial, octobre 1993, en collaboration avec le réseau Femmes
mettre au point son produit
et développement. La transformation des produits agricoles, une
I5. L‘analyse sensoriellepour affaire des femmes.
la définition de farines
Produits de cueillette au Sénégal. Mali : moulin B grain motorisé.
infantiles
FAO : un plan d’action pour l’intégration des femmes dans le dévelop-
16. Procédés de fabrication :
pement. Mécanisation de la fabrication d’huile de palme au Bénin.
quelle technologie retenir ?
Protéines végétales. Les laitières Fulani au Nigeria. Matériel recondi-
23. Réussir son entreprise : tionné.
organiser sa production,
garantir la qualité no 9, septembre 1994. Arbres africains et cosmétiques.
- Production de cosmétiques locaux. Huile de neem. Gamme au karité
vendre de l’Occitane. Les ligneux des zones sèches d’Afrique. Chercheurs et
28. Emballer pour vendre : des fabricants : liste d’adresses.
farines bien présentées et
bien conservées no 10, juillet 1995. La promotion des c6réales africaines.
30. Pour atteindre sa clientèle : Le séchage solaire au Burkina Faso. La production d’emballages en
choisir ses circuits de Côte-d’Ivoire. Exporter vers l’Europe. Le Fade : un fonds d’appui
distribution, assurer 1a direct aux entreprises. Le Pame, au Cameroun : un programme d’appui
promotion aux micro-entreprises.
31. La commercialisation des
aliments pour enfants à Daka no 11, décembre 1995. Le lait et les produits laitiers.
33. Une farine à cuire lancée par L‘amidon aigre de manioc. Les Critt. Le coton glandless. Un fabricant
un groupement de femmes : de jus de fruit au Bénin. La marque, un outil de communication. Le
Vita-Plus au Togo Centre pour le développement industriel.

no 12, décembre 1996. Échanger les savoir-faire.


gérer
Des << bros >> à base de céréales locales. Production de chickwangue au
35. Préalables au démarrage : Congo. Produire du vinaigre. Les indispensables études de marché. Des
établir son budget, assurer sor emballages << made in Sénégal D. Exporter des produits biologiques.
financement, se former
L’association Max Havelaar. Le CCI. Des pistes pour financer un projet.
38. Facteur de réussite : une
gestion rigoureuse au quotidien no 13, mai 1997. Les programmes d’appui aux entreprises.
_ _ Financer les activités et les projets : du cridit à l’accompagnement de
info. guide projets. Formation, appui technique et suivi-conseil : des aides à la réus-
40. Livres à lire site. La promotion des produits agricoles non traditionnels. La fabrica-
41. Revues, sites internet à visiter tion du beurre de karité : quelles technologies pour les femmes ?
42. Formations, séminaires
no spécial, novembre 1997, compte rendu du sbminaire de Oziaga-
44. Appui aux entreprises dougou. Le séchage des produits alimentaires à haute teneur en eau.
45. Réseaux L’analyse du marché et la promotion des produits. Choix technolo-
46. Matériels giques. L‘emballage des produits secs. La qualité des produits.
___
iI_. __ - ____.II __

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