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[MUSIQUE] Cette séquence est consacrée à

l'apprentissage avant la forme scolaire. Pour nous tous,


il est difficile d'imaginer des sociétés qui apprennent
sans la forme scolaire. Imaginez, aujourd'hui la plupart des
enfants, en tout cas dans les pays industrialisés, passent autour de 19-20
ans à l'école, avec des milliers d'heures. Pourtant, si on remonte à sept
générations pour nos ancêtres, la plupart d'entre eux
n'ont pas été scolarisés. Pourtant, ces ancêtres ont appris. Et c'est cet
apprentissage-là qu'on
va analyser dans cette séquence. Nous allons l'analyser en trois temps,
au niveau des méthodes d'apprentissage, au niveau des sources du savoir et au
niveau des moyens d'appropriation. Tout d'abord, quelles méthodes étaient utilisées
pour
apprendre avant la forme scolaire? Pour le dire directement,
la méthode était la vie réelle. Autrement dit,
si on veut devenir boulanger, il faut travailler dans une boulangerie. Si on veut
être agriculteur, il faut
aider ses parents et devenir agriculteur. Il n'y avait pas de séparation entre un
temps d'apprentissage et de formation et un temps du métier. Donc, on peut dire, la
méthode était une
méthode où il n'y a pas une séparation entre la vie économique et
sociale et l'apprentissage. Maintenant, qui sont les
sources de l'apprentissage? On apprenait comment? Quels étaient les détenteurs des
savoirs avant la forme scolaire? Les détenteurs su savoir avant la forme
scolaire étaient des personnes réelles, autrement dit les artisans, les parents. Il
n'y avait pas un corps spécialisé
qui s'appelait enseignants. Donc, la question des sources des savoirs, les sources
des savoirs
étaient dans toute la société environnante et étaient partagées par
les différents membres de la société. Maintenant, quels sont les
outils d'appropriation? Quand un enfant par exemple
veut devenir artisan, comment peut-il être accompagné
dans l'appropriation des compétences nécessaires
pour exercer le métier? Pour le dire directement,
c'est surtout la méthode de l'observation, la méthode de commencer par
des tâches très simples pour aller vers des tâches très compliquées,
la méthode parfois du tutorat, la méthode je dirais une bienveillance de
la part des adultes pour accompagner les jeunes générations pour l'apprentissage
et l'appropriation des métiers. Pour conclure cette séquence,
je souhaite revenir avec vous sur quelque chose qui m'interpelle à chaque fois
quand je l'observe dans la vie réelle. Quand vous êtes en Suisse ou dans un
pays développé, et vous voyez un enfant de deux, trois ans prendre un objet
tranchant en présence de ses parents, vous allez tout de suite avoir les
parents qui paniquent, qui crient, qui commencent à verbaliser à l'enfant, il
ne faudrait pas toucher ce genre d'objets. Et donc, il y a une sorte
d'apprentissage
explicite par l'interdiction. Et souvent, les enfants dans les pays développés
évitent de toucher les objets tranchants. Le contraste est saisissant quand vous
êtes dans des populations autochtones en Afrique,
en Amérique du Sud ou ailleurs. Vous avez souvent des enfants de deux,
trois, quatre ans en train de toucher des
objets tranchants, et en général les parents ont une méthode très différente
pour gérer ce genre de situations. En fait, ils n'interviennent pas
et ce qui m'interpelle le plus, c'est qu'il n'y a pas d'accident
et en général, les enfants durant la petite enfance peuvent
manipuler des objets tranchants. Pourquoi je vous raconte
cette histoire en conclusion? C'est juste pour vous rendre compte
qu'on peut apprendre à l'école, on peut apprendre avec des méthodes
d'éducation modernes telles que les parents dans les pays développés les
mettent en place, par la verbalisation, l'interdit, mais on peut aussi
apprendre par l'implicite et par l'imprégnation et l'expérience qu'on
peut acquérir en manipulant les objets. [MUSIQUE]

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