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1.1.

3 Mouvement d’une particule ponctuelle à trois dimensions Pour traiter le mouvement d’une
particule ponctuelle à trois dimensions, il faudra travailler dans L 2 (R 3 ) avec une fonction d’onde
ψ(x, y, z), ou ψ(⃗r), dépendant des trois coordonnées cartésiennes de la particule. On pourra faire
usage de la notation vectorielle de l’espace géométrique à trois dimensions, sans oublier que
chaque composante cartésienne peut représenter un opérateur. Ainsi, la quantité ˆ⃗r (resp. ˆ⃗p)
représente l’ensemble des trois observables (ˆx, y, ˆ zˆ), resp. (ˆpx, pˆy, pˆz). On pourra par
exemple écrire ˆ⃗p ψ(⃗r) = pˆx pˆy pˆz ψ(⃗r) = ℏ i ∂ψ/∂x ∂ψ/∂y ∂ψ/∂z = ℏ i ∇⃗ ψ(⃗r). (1.18)
On pourra aussi écrire pˆ 2 = ˆ⃗p 2 = ˆp 2 x + ˆp 2 y + ˆp 2 z , ce qui donne pˆ 2ψ(⃗r) = −ℏ 2∆ψ(⃗r).
1.1.4 Distribution de Dirac Compte tenu de la symétrie entre transformée de Fourier et transformée
de Fourier inverse, il est clair que les fonctions ψ(x) et φ(px) sont deux manières parfaitement
équivalentes de représenter l’information contenue dans le ket |ψ⟩. Si la fonction φ(px) = ⟨px|ψ⟩
peut s’interpréter comme la décomposition du ket |ψ⟩ dans la base continue {|px⟩}, la symétrie
entre les deux représentations nous incite à chercher une décomposition similaire pour la fonction
d’onde ψ(x). Pour y parvenir, (a) (b) Figure 1.1 – Représentation de la fonction qui a x ′ associe (a) δ
(ϵ) (x ′ ) et (b) δ (ϵ) x (x ′ ) = δ (ϵ) (x ′ − x). Les flèches verticales correspondent à la représentation
schématique de la limite de ces fonctions lorsque ϵ tend vers 0. introduisons pour ϵ > 0 la fonction
représentée Fig. 1.1 qui à x ′ associe δ (ϵ) x (x ′ ) = δ (ϵ) (x ′ − x), par définition égale à 1/ϵ pour |x ′ −x| ≤
ϵ/2 et nulle à l’extérieur de cet intervalle (la fonction δ (ϵ) étant quant à elle une fonction paire
centrée sur l’origine). La fonction δ (ϵ) x , dont l’intégrale est égale à 1, permet de calculer la valeur
moyenne prise par toute fonction dans un petit voisinage autour du point x à l’aide du produit
scalaire hermitien ⟨δ (ϵ) x |ψ⟩ = Z +∞ −∞ δ (ϵ) x (x ′ )ψ(x ′ )dx′ = Z +∞ −∞ δ (ϵ) (x ′ − x)ψ(x ′ )dx′ = 1 ϵ Z
x+ϵ/2 x−ϵ/2 ψ(x ′ )dx′ . (1.19) La Fig. 1.2 représente cette moyenne glissante, qui est proche de ψ(x)
dès lors que ϵ est suffisamment petit. On peut en effet observer sur la figure que la fonction initiale
est assez bien reproduite, même 1.1. ETAT QUANTIQUE D’UN SYSTÈME 15 si ses variations les plus
rapides sont lissées sous l’effet du produit de convolution. Figure 1.2 – Représentation de la
fonction ψ(x) (en bleu) et de ⟨δ (ϵ) x |ψ⟩ (en rouge) en fonction de x. On peut montrer que lorsque la
grandeur ϵ tend vers zéro, cette moyenne glissante sur un intervalle de plus en plus petit va
finalement tendre vers la valeur exacte de la fonction ψ(x), ce que l’on peut écrire sous la forme lim
ϵ→0 ⟨δ (ϵ) x |ψ⟩ = ψ(x). (1.20) On peut ainsi introduire le bra ⟨δx| défini de la manière suivante ⟨δx| =
lim ϵ→0 ⟨δ (ϵ) x |, (1.21) tel que pour tout état |ψ⟩, on ait la relation ⟨δx|ψ⟩ = ψ(x). (1.22) Ce bra
correspond à ce que les mathématiciens appellent la distribution de Dirac (voir MAT432).
Considérons maintenant le ket |δx⟩ correspondant. La fonction associée à ce ket s’écrit a priori δx(x
′ ) = lim ϵ→0 δ (ϵ) x (x ′ ). (1.23) Le problème est que cette fonction n’en est pas une. En effet, la
grandeur δx(x ′ ) est nulle dans tout l’espace, sauf en x ′ = x où elle prend une valeur infinie (c’est à
dire qu’elle n’est pas définie au seul point où elle est non nulle). Un usage largement répandu en
physique consiste néanmoins à faire comme si la distribution de Dirac était une fonction comme
une autre. Ainsi, on écrira l’éq. 1.22 sous la forme d’une simple intégrale ψ(x) = Z +∞ −∞ δx(x ′ )ψ(x ′
)dx′ = Z +∞ −∞ δ(x ′ − x)ψ(x ′ )dx′ (1.24) où δ(x) = lim ϵ→0 δ (ϵ) (x) (1.25) est la fonction de Dirac centrée
sur l’origine, qui peut encore être définie de manière unique par la relation ψ(0) = Z +∞ −∞
δ(x)ψ(x)dx, (1.26) 16 CHAPITRE 1. PRINCIPES FONDAMENTAUX valable pour toute fonction ψ(x).
Dans toute la suite, le bra ⟨δx| et le ket |δx⟩ seront notés respectivement ⟨x| et |x⟩, ce qui nous
permettra de reformuler l’éq. 1.22 de façon plus intuitive ψ(x) = ⟨x|ψ⟩. (1.27) L’équation ci-dessus
est ainsi parfaitement analogue à la formulation correspondante pour la transformée de Fourier
φ(px) = ⟨px|ψ⟩. L’analogie va plus loin car on peut remarquer que x ′ δx(x ′ ) = xδx(x ′ ), puisque δx(x ′ )
est nul pour x ′ ̸= x. Cette équation montre que la fonction de Dirac x ′ 7→ δx(x ′ ) est une fonction
propre de l’opérateur position puisque son produit par la fonction x ′ 7→ x ′ revient simplement à la
multiplier par la constante x. En d’autres termes, on a xˆ|x⟩ = x|x⟩. (1.28) Calculons la transformée
de Fourier de la distribution de Dirac, ⟨px|x⟩. Nous pouvons soit faire le calcul explicitement ⟨px|x⟩ =
1 √ 2πℏ Z +∞ −∞ δ(x ′ − x)e −ipxx ′/ℏ dx′ = e −ipxx/ℏ √ 2πℏ , (1.29) soit remarquer que la quantité
recherchée est le complexe conjugué d’une quantité déjà connue ⟨px|x⟩ = (⟨x|px⟩) ∗ = e ipxx/ℏ √ 2πℏ
!∗ = e −ipxx/ℏ √ 2πℏ , (1.30) les deux méthodes donnant bien entendu le même résultat. Si la
transformée de Fourier de la fonction de Dirac est la fonction e −ipxx/ℏ/ √ 2πℏ, on peut en déduire
d’après l’éq. 1.11 que la transformée de Fourier inverse de cette dernière fonction redonne la
fonction de Dirac, soit δx(x ′ ) = 1 √ 2πℏ Z +∞ −∞ e −ipxx/ℏ √ 2πℏ e ipxx ′/ℏ dpx (1.31) ou encore δ(x) =
1 2πℏ Z +∞ −∞ e ipxx/ℏ dpx (1.32) qui est une autre façon de définir la fonction de Dirac. Enfin, la
fonction de Dirac permet d’écrire le produit scalaire entre deux éléments d’une base continue (voir
exercice E.1). On écrit ainsi ⟨x|x ′ ⟩ = δx′(x) = δ(x − x ′ ) = δ(x ′ − x) (1.33) qui est la définition même du
ket |x ′ ⟩, et ⟨px|p ′ x ⟩ = δ(px − p ′ x ) = δ(p ′ x − px). (1.34) La fonction de Dirac nous permet ainsi de
disposer d’une notation mettant clairement en évidence la symétrie parfaite entre position et
impulsion, comme résumé dans le tableau ci-dessous. 1.1. ETAT QUANTIQUE D’UN SYSTÈME 17
Position Impulsion ψ(x) = ⟨x|ψ⟩ φ(px) = ⟨px|ψ⟩ xˆ|x⟩ = x|x⟩ pˆx|px⟩ = px|px⟩ xψˆ (x) = xψ(x) pˆxφ(px) =
pxφ(px) pˆxψ(x) = (ℏ/i)dψ/dx xφˆ (px) = iℏ dφ/dpx ⟨x|x ′ ⟩ = δ(x − x ′ ) ⟨px|p ′ x ⟩ = δ(px − p ′ x ) ˆI = R
|x⟩⟨x|dx ˆI = R |px⟩⟨px|dpx 1.1.5 Produit tensoriel L’espace de Hilbert approprié s’écrit souvent sous
la forme d’un produit tensoriel de deux autres espaces, notamment lorsque le système considéré
est un système composite constitué de deux soussystèmes (ou plus) que l’on appellera ici (a) et
(b). Soit Ea l’espace de Hilbert associé au soussystème (a) et Eb l’espace de Hilbert associé au
sous-système (b). Appelons {|αm⟩} et {|βn⟩} deux bases hilbertiennes des espaces Ea et Eb. Si (a)
est dans l’état |αm⟩ et (b) est dans l’état |βn⟩, on dira que le système global est dans l’état |αm⟩
⊗|βn⟩. L’opération notée ⊗, appelée produit tensoriel, est une application bilinéaire de Ea × Eb
vers l’espace produit tensoriel EH = Ea ⊗ Eb, qui est l’espace de Hilbert approprié pour le système
complet. Comme cet espace est un espace vectoriel, il n’est pas limité à des états du type |α⟩ ⊗ |β⟩
(que l’on appellera états factorisés) mais comprend également toutes les combinaisons linéaires
de tels états. La forme générale d’un élément de l’espace produit tensoriel s’écrit donc

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